[revue-presse-FNH] Grande revue de presse spéciale nouveau volet du 6ème rapport du GIEC + 1 publication (mardi 1er mars)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 1 Mar 07:55:04 CET 2022


Bonjour à tous,

Un grand tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Quelles seront les régions les plus touchées par le réchauffement climatique en France ? <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-seront-regions-plus-touchees-rechauffement-climatique-france-96939/>, Futura-sciences, 25/02/22
2- Changement climatique : Pourquoi l’adaptation, au cœur du nouveau rapport du Giec, est loin d’être une option ? <https://www.20minutes.fr/planete/3241995-20220226-changement-climatique-pourquoi-adaptation-ur-nouveau-rapport-giec-loin-etre-option>, 20 Minutes, 26/02/22, 09h05
3- Alexandre Magnan, coauteur du rapport du Giec : « Le changement climatique impose une remise en question » <https://www.lejdd.fr/Societe/alexandre-magnan-coauteur-du-rapport-du-giec-le-changement-climatique-impose-une-remise-en-question-4096009>, Le JDD, 26/02/22, 20h30
4- Climat : le rapport des experts de l'ONU sur les impacts adopté, publication lundi <https://information.tv5monde.com/info/climat-le-rapport-des-experts-de-l-onu-sur-les-impacts-adopte-publication-lundi-446597>, AFP, 27/02/22, 13:00
5- Comment fonctionne le Giec qui publie son nouveau rapport ? <https://reporterre.net/Comment-fonctionne-le-Giec-qui-publiera-lundi-un-nouveau-rapport>, Reporterre, 27/02/22, 19h31
6- La Normandie va être bousculée par le réchauffement climatique <https://reporterre.net/La-Normandie-va-etre-bousculee-par-le-rechauffement-climatique>, Reporterre, 27/02/22, 19h31
7- Que faire face à la montée du niveau de la mer ? L’exemple de Miquelon, village en cours de « déplacement » <https://theconversation.com/que-faire-face-a-la-montee-du-niveau-de-la-mer-lexemple-de-miquelon-village-en-cours-de-deplacement-177786>, The Conversation, 27/02/22, 19:35
8- Reportage. « On va à la catastrophe » : aux Maldives, la crise climatique aggrave les ravages de l’urbanisation <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/28/on-va-a-la-catastrophe-aux-maldives-la-crise-climatique-aggrave-les-ravages-de-l-urbanisation_6115493_3244.html>, Le Monde, 28/02/22, 02h46
9- Changement climatique : les villes cherchent comment affronter la montée du niveau des mers <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/28/climat-les-villes-cherchent-comment-affronter-la-montee-du-niveau-des-mers_6115551_3244.html>, Le Monde, 28/02/22, 11h48
10- Changement climatique : la France, peu préparée, devra « éviter l’ingérable » et « gérer l’inévitable » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/28/climat-le-giec-previent-des-vertigineuses-consequences-d-un-monde-toujours-plus-chaud_6115555_3244.html>, Le Monde, 28/02/22, 12h31 
11- Climat : le GIEC s’alarme des conséquences vertigineuses d’un monde toujours plus chaud <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/28/climat-le-giec-previent-des-vertigineuses-consequences-d-un-monde-toujours-plus-chaud_6115555_3244.html>, Le Monde, 28/02/22, 12h32
12- Un terrible avertissement" : ce qu'il faut retenir du nouveau rapport du Giec sur les effets du réchauffement climatique <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/crise-climatique/un-terrible-avertissement-ce-qu-il-faut-retenir-du-nouveau-rapport-du-giec-sur-les-effets-du-rechauffement-climatique_4977336.html>, France Télévisions, 28/02/22, 12:48
13- Entretien. Rapport du Giec sur le climat : "La sortie de route a déjà eu lieu, l'enjeu est désormais de réduire le nombre de tonneaux", presse un auteur du rapport <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/crise-climatique/rapport-du-giec-sur-le-climat-la-sortie-de-route-a-deja-eu-lieu-l-enjeu-est-desormais-de-reduire-le-nombre-de-tonneaux-presse-un-auteur-du-rapport_4986075.html>, Radio France, 28/02/22, 15:02
14- Le rapport du GIEC résumé en 5 points : "un recueil de la souffrance humaine" <https://information.tv5monde.com/info/le-rapport-du-giec-resume-en-5-points-un-recueil-de-la-souffrance-humaine-446722>, TV5 Monde, 28/02/22, 15:44
15- Impacts climatiques, et la France dans tout ça ? <https://www.geo.fr/environnement/impacts-climatiques-et-la-france-dans-tout-ca-208580>, Géo avec AFP, 28/02/22, 15h55
16- Rapport du Giec : pourquoi l’adaptation au changement climatique devient une urgence absolue <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/rapport-du-giec-l-adaptation-au-changement-climatique-devient-une-urgence-absolue_161883>, Sciences & Avenir, 28/02/22, 17h02
17- « Plus d’excuses ni de greenwashing » après le rapport du GIEC, de nouveaux appels au sursaut <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/28/plus-d-excuses-ni-de-greenwashing-apres-le-rapport-du-giec-de-nouveaux-appels-au-sursaut_6115615_3244.html>, Le Monde, 28/02/21, 20h47 
18- Alerte du GIEC : nous ne sommes pas prêts pour ce qui nous attend <https://www.greenpeace.fr/lhumanite-peut-elle-sadapter-a-la-crise-climatique-les-reponses-du-giec/>, Greenpeace, 28/02/22
19- Dernier rapport du GIEC, l’essentiel <https://www.goodplanet.info/2022/02/28/dernier-rapport-du-giec-lessentiel/>, GoodPlanet’mag, 28/02/22
20- La marge d'adaptation des écosystèmes et des sociétés humaines s'amenuise, selon le dernier rapport du Giec <https://www.actu-environnement.com/ae/news/la-marge-adaptation-se-reduit-selon-rapport-giec-39177.php4>, Actu-environnement, 28/02/22
21- S’adapter au réchauffement climatique : une urgence pour l’Europe, selon le GIEC <https://www.euractiv.fr/section/climat/news/en-europe-les-mesures-dadaptation-au-changement-climatique-sont-insuffisantes-selon-le-nouveau-rapport-du-giec/>, EurActiv, 28/02/22
22- Rapport du Giec : s’adapter au changement climatique pourrait être impossible au-delà de 2°C de réchauffement <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/rapport-du-giec-s-adapter-au-changement-climatique-pourrait-etre-impossible-dans-certaines-regions-au-dela-de-2-c-de-rechauffement-150616.html>, Novethic, 28/02/22
23- Entretien. Nouveau rapport du Giec sur le climat : « la situation s’est significativement aggravée » <https://lejournal.cnrs.fr/articles/nouveau-rapport-du-giec-sur-le-climat-la-situation-sest-significativement-aggravee>, CNRS le journal, 28/02/22
Une publication
24- Report. Climate Change 2022 : Impacts, Adaptation and Vulnerability <https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg2/>, IPCC / GIEC, 28 February 20022

Bien à vous,
Florence

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QUALIFICATIFS DU JOUR : Comment est accueilli le nouveau volet du 6ème rapport du GIEC ? "Un recueil de souffrance humaine", "La sortie de route a déjà eu lieu, l'enjeu est désormais de réduire le nombre de tonneaux", "bouleversement de l’humanité", "vertiges d’un monde toujours plus chaud", "sonnette d’alarme", "catastrophe", "terrible avertissement", "tableau désastreux", "risques terribles", "conséquences catastrophiques", "situation désespérée", "sursaut", "urgence absolue", "les demi-mesures ne sont plus une option", "chaque dixième de degré supplémentaire compte", "le monde continue de regarder ailleurs sans vision globale", "tout délai supplémentaire dans l’atténuation ou l’adaptation compromet l’avenir". (cf. item 1 à 24)
CITATION DU JOUR : "Si nous n’inversons pas la tendance, les Maldives cesseront d’exister d’ici la fin du siècle", Ibrahim Mohamed Solih, Président de la République des Maldives dont 80 % du territoire n’excède pas 1 mètre d’altitude (cf. item 8)
IMPACTS DU JOUR :  Pertes de productions agricoles et viticoles, canicules meurtrières, inondations, montée des eaux... Le nouveau rapport des experts climat de l'ONU permet aussi de saisir les multiples impacts subis par la France. (cf. item 1 & 16)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Quelles seront les régions les plus touchées par le réchauffement climatique en France ?, Futura-sciences, 25/02/22
Nathalie Mayer, journaliste

Avec le réchauffement climatique, les événements météorologiques extrêmes ont tendance à se multiplier et à s'intensifier. Y compris sur la France. Et en attendant la publication du deuxième volet du sixième rapport du Giec, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, consacré aux conséquences du changement climatique, le groupe d'assurance Covéa s'est penché sur la question. Il publie un livre blanc qui détaille les risques à l'horizon 2050.
Ce lundi 28 février 2022, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) rendra public le deuxième volet de son sixième rapport d'évaluation. Un volet consacré aux conséquences que le réchauffement climatique aura sur l'humanité. À son niveau, le groupe d'assurance Covéa - qui réunit notamment MAAF, MMA et GMF - vient, quant à lui, de publier un livre blanc qui donne une idée de ce que nous devons attendre en la matière pour la France. Et tout particulièrement concernant les événements météorologiques extrêmes.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-seront-regions-plus-touchees-rechauffement-climatique-france-96939/>
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2- Changement climatique : Pourquoi l’adaptation, au cœur du nouveau rapport du Giec, est loin d’être une option ?, 20 Minutes, 26/02/22, 09h05
Fabrice Pouliquen

Rapport. Le Giec poursuit sa grande mise à jour de l’état des connaissances scientifiques sur le changement climatique. Après un premier volet publié en août, le deuxième sort ce lundi midi et aborde l’enjeu de l’adaptation, qui n'est pourtant pas une option
• Le Giec publie, ce lundi midi, le deuxième volet de son rapport d’évaluation, à voir comme la synthèse, à l’instant T, à partir de dizaines de milliers d’études, de l’état des connaissances scientifiques sur le changement climatique.
• Le premier volet, publié le 9 août dernier, portait sur les aspects scientifiques du changement climatique et faisait le constat de son intensification et son accélération. Dans ce deuxième rapport, il sera désormais question de l’adaptation.
• Autrement dit, le Giec se penchera sur les impacts du changement climatique, présents et à venir, et les moyens d’y faire face. Un enjeu resté souvent sous les radars. Pourtant, s’en préoccuper n’est pas une option, y compris en France. Explications.
La crise climatique s’aggrave partout, à des niveaux sans précédent… Le 9 août dernier, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) répétait l’urgence de réduire nos émissions de gaz à effet de serre dans un rapport rendant compte de l’intensification et de l’accélération du changement climatique.
Il s’agissait seulement de la première partie du sixième rapport d’évaluation du Giec, une grande mise à jour des connaissances scientifiques sur le changement climatique que le groupe d’expert n’avait pas été faite depuis 2014. La suite arrive ce lundi midi avec la publication du deuxième volet* axée, cette fois-ci, sur la question des impacts du changement climatique et la façon de s’y préparer. En clair, ce lundi, on va parler «  adaptation » au changement climatique. 20 Minutes vous en décrypte les grands enjeux
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/3241995-20220226-changement-climatique-pourquoi-adaptation-ur-nouveau-rapport-giec-loin-etre-option>
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3- Alexandre Magnan, coauteur du rapport du Giec : « Le changement climatique impose une remise en question », Le JDD, 26/02/22, 20h30
Marianne Enault

Dans une nouvelle évaluation attendue lundi, les experts dressent un tableau inquiétant des impacts du réchauffement et appellent les Etats à les anticiper. 
Canicules, sécheresse, inondations, tempêtes, augmentation du niveau de la mer… la nouvelle évaluation du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) publiée lundi documentent les impacts attendus du changement climatique partout sur la planète. Dans ce « résumé aux décideurs », issus de la compilation de milliers de travaux scientifiques, les chercheurs déclinent les conséquences du réchauffement sur la santé, la sécurité alimentaire, les ressources en eau, les écosystèmes et les populations.
Une sorte de répétition, en plus intense, plus rapprochés et partout sur la planète, des phénomènes extrêmes observés l’an dernier :  les flammes ravageant l’Ouest américain, la Grèce ou la Turquie ; les flots submergeant l’Allemagne ou la Chine ; le thermomètre s’affolant au Canada ou en Sibérie. Il s’agit du second volet du rapport : dans le premier, publié en août dernier, les experts estimaient que le mercure atteindrait autour de 2030 le seuil de +1,5 degré , soit dix ans plus tôt que prévu. Le troisième opus est attendu en avril et portera sur les solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, soit l’atténuation.
> Lire aussi - Le climatologue Christophe Cassou : "Le changement climatique est un voyage sans retour"
Celui-ci traite donc de l’adaptation : il s’agit, une fois les impacts localisés, d’identifier les solutions pour faire face, évaluer leur efficacité et leur faisabilité. Le temps presse. « S’adapter, ça ne veut pas dire renoncer à lutter contre le changement climatique, explique Alexandre Magnan, l’un des auteurs du rapport et chercheur à l’Institut du développement durable et des relations internationale (IDDRI-Sciences Po). Mais dans certains endroits, s’adapter ça voudra dire partir. »
Pourquoi doit-on s’adapter aux conséquences du changement climatique ?
Les preuves scientifiques s’accumulent : même dans les scénarios les plus optimistes sur les émissions de gaz à effet de serre, il y aura des impacts. Et notre rapport va renforcer ce message. Il met fin aussi à la vieille rengaine qui consiste à penser qu’il faut mettre le paquet sur l’atténuation, pour ne pas avoir à s’adapter. Quoiqu’il se passe, il faudra s’adapter. Et s’adapter, ce n’est pas renoncer à lutter contre.
Est-ce tout le monde en est convaincu ?
Ce n’est pas encore tout à fait le cas dans le discours politique ou dans les actes. Mais les scientifiques le disent depuis dix ans : s’adapter est aussi incontournable qu’atténuer le changement climatique. La COP21 à Paris a été l’acte politique qui a permis de dire que l’adaptation était aussi importante que l’atténuation. Les Etats ont décidé de mettre en place un objectif global d’adaptation, mais sans rien pour le mesurer. Ça reste vague. Politiquement, le sujet est reconnu d’importance égale. Mais dans les faits, la finance climat est très orientée sur les questions d’atténuation.
Que faudrait-il faire ?
S’adapter, c’est réduire le risque lié au changement climatique, ou amplifié par le changement climatique : les tempêtes, les sécheresses, les incendies. Mais cela demande une vraie révolution territoriale et une révolution des mentalités. Il faut une intégration forte du fait que l’environnement ça compte, et que c’est plus fort que nous. Sommes-nous prêts à faire ce pari du futur ? Car ça challenge totalement la manière dont on se projette sur le long terme. Mais le changement climatique nous impose de nous remettre en question.
Pourquoi ?
Si le changement climatique pouvait parler, il nous dirait : « Prenez conscience d’une chose, les conditions environnementales qui vous ont permis de vous développer sur les derniers siècles changent. » Or, on réfléchit encore à nos modes de développement à environnement stable. Mais le changement climatique ajoute une accélération de ces événements extrêmes, leur intensification et une évolution des conditions de base environnementales.
Il faudra par exemple faire avec la montée du niveau de la mer ?
Oui, car on ne peut plus penser le rapport de l’aménagement au littoral comme avant. On ne peut plus dire que pour faire face aux aléas qui viennent de la mer, on va construire des digues de plus en plus robustes, et de plus en plus hautes. Le fait que les conditions de base environnementales changent, impose de changer ce discours qui n’est plus tenable dans le temps. La grande question qui émerge sur le littoral est celle du retrait stratégique : faut-il délocaliser des gens, des infrastructures, des activités économiques qui vont être menacés par le niveau de la mer ? Pour les mettre où ? Cette question demande de réfléchir au futur du territoire affecté, au futur du bien-être et de l’identité de ce territoire, à une coopération plus renforcée avec les territoires voisins. Car si on déplace des personnes et des activités pour les mettre ailleurs, elles ne peuvent pas y aller sans l’accord de cet ailleurs.
Le changement climatique nous rappelle que la mer est plus forte que l’homme, que la technologie ne suffit pas
La technologie peut-elle nous aider ?
S’adapter demande une culture de l’humilité. Pendant des années, face à la mer, nous avons pensé que l’homme était plus fort. Nos sociétés se sont construites sur l’idée que l’homme maîtrisait les choses. Aujourd’hui, le changement climatique nous rappelle que la mer est plus forte que l’homme, que la technologie ne suffit pas. Si l’atténuation demande de revoir nos modes de consommation et représente à ce titre un grand défi, l’adaptation demande encore autre chose, et fait appel à davantage de difficultés. Car ce ne sont pas des ajustements économiques ou de consommation qui vont nous permettre de régler le problème. L’adaptation est un défi à notre manière de nous penser sur la planète. C’est quelque chose de moins facile à palper que la réduction de nos émissions. Et c’est la raison pour laquelle le sujet peine à émerger dans la tête des décideurs et des citoyens. La prise de conscience n’a pas eu lieu.
Pourquoi construire des digues ne suffit-il pas ?
Sur les littoraux, la mer attaque par-dessus et par-dessous. Ça salinise les nappes phréatiques avec des conséquences sur l’agriculture. Dans certains pays, cela pose des problèmes sur la consommation d’eau potable, comme au Bangladesh par exemple, un énorme delta très sensible à l’élévation du niveau de la mer. Or, des eaux plus salées, avec des cultures pas tolérantes au sel, ça devient vite catastrophique dans des pays qui en dépendent pour leur subsistance. Ce n’est pas juste le niveau de la mer qui monte. En France, quand on regarde les seuls effets en cascade de la tempête Xynthia en 2010, il faut s’imaginer la démultiplication de ce coût dans le temps, en terme économique et sur tout le territoire. Qui va payer ?
Que fait-on pour s’adapter en France ?
Plus de 20 % des zones côtières sont soumises à un phénomène d’érosion et aucune région côtière française n’est épargnée par le recul du trait de côte. A La Rochelle, depuis Xynthia, il y a tous les premiers samedis du mois un exercice d’alerte à l’échelle de la ville. Dans les rues, il y a des marques qui indiquent le niveau d’eau atteint lors de cette tempête. Cela sensibilise les gens et ça participe à l’adaptation. En Camargue, la Tour du Valat restaure des zones humides entières dont on sait qu’elles sont un tampon en cas de tempête.
Existe-t-il des raisons de rester optimistes ?
Les risques du futur, on les connaît déjà. Les tempêtes, les cyclones, les sécheresses, les précipitations intenses, les épisodes cévenoles… on a déjà expérimenté tout ça sur la planète. Cela veut dire qu’on a une expérience des aléas futurs et des réponses pour s’y confronter. Il faut comprendre toute la cascade d’impacts et voir où on peut la bloquer. On a des solutions. Sur le littoral, soit vous partez soit vous restez. Si vous partez, il faut mettre en place cette question du retrait stratégique. Si vous restez, soit vous vous protégez coûte que coûte avec des digues, soit vous vous accommodez : vous construisez vos maisons sur pilotis, vous modifier vos pratiques agricoles pour avoir des plantes plus tolérantes au sel, vous développez un système d’alerte plus efficace en cas d’événement extrême.
La décision publique n’a pas besoin de l’absolue précision scientifique pour agir
Verra-t-on des réfugiés climatiques ?
Si on continue sur nos trajectoires d’émission et si en parallèle, on continue sur nos trajectoires de développement, on va forcément arriver à un énorme problème. Les littoraux bas de la planète ne vont plus être habitables. Les migrations internationales, ce n’est pas un sujet de réalité concrète pour l’instant, mais ça pourrait le devenir.
Quand ?
Pour l’instant, personne n’est capable de vous dire quand et où ça va arriver. On ne peut pas dire que dans tel village de Bretagne, le niveau de la mer sera tel, à telle date. La science fait des modélisations, des fourchettes, des projections. On a énormément d’incertitudes. Et c’est toute la difficulté qu’il y a à se projeter sur des pas de temps très lointain. On est obligé de réfléchir à ce qu’on peut faire maintenant, et en même temps de mettre en place les conditions pour un futur lointain. Car on sait suffisamment que le niveau de la mer va monter et arriver à peu près dans telle zone. La décision publique n’a pas besoin de l’absolue précision scientifique pour agir. Qu’on arrête de me dire, comme certains maires de communes littorales : « Vous me parlez de 2100, revenez me voir en 2099 et on fera ce qu’il faudra. » Ça ne va pas se faire sans douleur, mais on peut minimiser la douleur.
<https://www.lejdd.fr/Societe/alexandre-magnan-coauteur-du-rapport-du-giec-le-changement-climatique-impose-une-remise-en-question-4096009>
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4- Climat : le rapport des experts de l'ONU sur les impacts adopté, publication lundi, AFP, 27/02/22, 13:00

Les délégués de près de 200 pays ont approuvé dimanche le nouveau rapport des experts climat de l'ONU (Giec) sur les impacts du changement climatique dont les conclusions sans doute sombres seront dévoilées lundi, a annoncé le Giec sur Twitter.
Les membres du Giec étaient réunis depuis le 14 février en téléconférence à huis-clos pour négocier ligne par ligne, mot par mot, le "résumé pour les décideurs", sorte de condensé des milliers de pages du rapport élaboré par 270 scientifiques de 67 pays. Une réunion éclipsée par l'invasion russe en Ukraine.
Les discussions qui devaient se terminer vendredi ont largement débordé, un retard qui n'est pas sans précédent.
"Ses conclusions seront d'une importance capitale pour les décideurs du monde entier", avait déclaré le président du Giec Hoesung Lee lors d'une brève session publique pour le lancement de la session mi-février.
Ainsi, alors que la planète a gagné environ +1,1°C en moyenne depuis l'ère pré-industrielle, le monde voit déjà de ses propres yeux les catastrophes à l’œuvre. Comme l'an dernier avec les flammes ravageant l'Ouest américain, la Grèce ou la Turquie, des flots submergeant des régions d'Allemagne ou de Chine, le thermomètre frôlant les 50°C au Canada.
Et ces événements météo extrêmes vont devenir plus fréquents encore avec la poursuite du réchauffement.
Dans le premier volet de leur rapport publié en août dernier, les experts du Giec estimaient que le mercure atteindrait autour de 2030 -soit dix ans plus tôt qu'escompté- le seuil de +1,5°C, objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris.
Avant un troisième opus en avril sur les solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, le deuxième publié lundi se penche sur les impacts du réchauffement et la façon de se préparer pour limiter les risques ("l'adaptation").
Il doit décliner les conséquences présentes et à venir sur tous les continents et dans tous leurs aspects : santé, sécurité alimentaire, pénurie d'eau, déplacement de populations, destruction des écosystèmes...
Mais aussi évaluer l'état de notre préparation à ces impacts dévastateurs, en passant en revue les mesures d'adaptation aux impacts, des systèmes d'alerte précoces à la restauration des écosystèmes. Tout en mettant en garde contre la "mal-adaptation", c'est-à-dire des mesures qui auraient des effets contreproductifs.
<https://information.tv5monde.com/info/climat-le-rapport-des-experts-de-l-onu-sur-les-impacts-adopte-publication-lundi-446597>
Sur le même sujet : 
> Climat : les experts de l'ONU vont encore tirer la sonnette d'alarme <https://information.tv5monde.com/info/climat-les-experts-de-l-onu-vont-encore-tirer-la-sonnette-d-alarme-446652>, AFP, 28/02/22, 06:00
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5- Comment fonctionne le Giec qui publie lundi son nouveau rapport ?, Reporterre, 27/02/22, 19h31
Alexandre-Reza Kokabi 

Un nouveau rapport du Giec portant sur les stratégies d’adaptation au changement climatique va être publié lundi 28 février. Quels enseignements en tirer ? Comment ces rapports sont-ils fabriqués ?
Lundi 28 février 2022, à midi, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) dévoilera le deuxième volet de son sixième rapport d’évaluation (intitulé « AR6-WG2 »). Celui-ci a été préparé par le groupe de travail no 2, dont la mission porte sur les conséquences du changement climatique et les manières de s’y adapter. Reporterre vous éclaire sur cette publication, en cinq points.
1. Quelle différence entre le rapport du groupe de travail no 2 et les autres ?
Depuis sa création en 1988, le Giec publie tous les cinq ans à peu près des « rapports d’évaluation » (Assessment Report) décrivant l’état des connaissances scientifiques sur le changement climatique. Depuis 1988, le Giec a publié cinq rapports d’évaluation sur l’état des connaissances scientifiques et socioéconomiques permettant de comprendre les risques liés au réchauffement climatique d’origine humaine. Le premier est paru en 1990, le deuxième en 1995, le troisième en 2001, le quatrième en 2007 et le cinquième en 2014.
Les rapports d’évaluation sont composés de trois parties, publiées successivement. AR6 ne déroge pas à cette règle :
• La synthèse du groupe de travail no 1, consacrée à l’état des connaissances scientifiques sur le climat, a été publiée le 9 août 2021. Celle-ci, édifiante, montre que le changement climatique s’accélère et s’intensifie inexorablement. « Pour ce faire, les scientifiques utilisent des modèles sophistiqués pour prévoir les changements de température, de pluviométrie, en fonction de différents niveaux d’émissions de gaz à effet de serre », explique à Reporterre Paul Leadley, écologue professeur à l’Université Paris-Saclay.
• Celle du groupe de travail no 2, dont il est question lundi 28 février, porte sur « les conséquences, l’adaptation et la vulnérabilité des sociétés humaines et des écosystèmes face au changement climatique », dit Paul Leadley, qui a participé à ce volet dans le cadre du cinquième rapport d’évaluation du Giec.
• La synthèse du groupe de travail no 3, « qui esquisse les différentes solutions pour atténuer le changement climatique », résume M. Leadley, est attendue dans quelques semaines.
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<https://reporterre.net/Comment-fonctionne-le-Giec-qui-publiera-lundi-un-nouveau-rapport>
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6- La Normandie va être bousculée par le réchauffement climatique, Reporterre, 27/02/22, 19h31
Violaine Colmet Daâge 

La Normandie est particulièrement vulnérable au changement climatique, et notamment à la montée du niveau de la mer. Le « Giec normand » propose un état des lieux complet à l’horizon 2100.
Érosion de la côte, inondations des terres, effondrement de la pêche : la hausse de la température a déjà des conséquences majeures sur l’ensemble du territoire normand. Ces conséquences ont été étudiées par le « Giec normand », la version locale du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Et comme son aîné, le réseau interdisciplinaire français n’est pas optimiste.
En neuf points allant de la qualité de l’air et de l’eau à l’évolution du trait de côte en passant par l’étude des biodiversités terrestre et marine, le Giec normand dresse un état des lieux complet du changement climatique et de ses conséquences à l’échelle de la Normandie et à l’horizon 2100. Les résultats, dévoilés à l’automne dernier, ont été produits sur la base de travaux scientifiques existants par une équipe de vingt-trois experts régionaux issus notamment des universités de Caen, Rouen et du Havre. Depuis plus d’un an, les scientifiques impliqués sillonnent la Normandie pour rendre compte des effets du changement climatique auprès des élus, des professionnels (des secteurs portuaire, industriel, bancaire, agricole ou encore du tourisme) et des citoyens. Car « le changement climatique est déjà une réalité en Normandie », insiste Benoît Laignel, chercheur à l’université de Rouen Normandie qui a coprésidé ce travail, dans une vidéo de présentation.
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<https://reporterre.net/La-Normandie-va-etre-bousculee-par-le-rechauffement-climatique>
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7- Que faire face à la montée du niveau de la mer ? L’exemple de Miquelon, village en cours de « déplacement », The Conversation, 27/02/22, 19:35
Par Xénia Philippenko, Doctorante sur l'adaptation sociétale littorale au changement climatique, BRGM

Face à la montée du niveau des océans, l’adaptation devient nécessaire et inévitable : même si nous réduisons nos contributions en gaz à effet de serre, certains mécanismes de changement sont déjà irrémédiables et nous aurons à répondre et nous adapter face à ces bouleversements.
Les outre-mer et les territoires insulaires situés en zone tropicale sont particulièrement sensibles aux conséquences du changement climatique : on pense particulièrement aux atolls des îles Marshall ou aux îles basses des Maldives dont l’existence même se trouve menacée.
S’adapter aux risques côtiers
On distingue généralement quatre attitudes face aux risques côtiers : se protéger, adapter les infrastructures et les comportements, accompagner le changement par des solutions fondées sur la nature ; enfin, déplacer les infrastructures.
Cette dernière option est souvent difficile à mettre en place techniquement, réclamant de l’expertise, des financements et un processus de concertation entre les différentes parties prenantes. Le déplacement est fréquemment mal accepté par les populations, comme on a pu le voir à Lacanau ou Gouville-sur-Mer.
Ces dernières années, les scientifiques ont toutefois insisté sur le rôle de l’acceptabilité et des perceptions pour la réussite ou l’échec de ces stratégies d’adaptation.
Il existe néanmoins un village français en outre-mer, dans l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, non loin du Canada, où le processus de déplacement a déjà débuté, avec une mobilisation forte de la population tout au long des différentes étapes.
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<https://theconversation.com/que-faire-face-a-la-montee-du-niveau-de-la-mer-lexemple-de-miquelon-village-en-cours-de-deplacement-177786>
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8- Reportage. « On va à la catastrophe » : aux Maldives, la crise climatique aggrave les ravages de l’urbanisation, Le Monde, 28/02/22, 02h46
Audrey Garric (Maldives, envoyée spéciale)

L’archipel de l’océan Indien, dont 80 % du territoire n’excède pas 1 mètre d’altitude, est directement menacé par la montée des eaux. Mais en voulant s’adapter grâce à de l’ingénierie lourde, et se développer toujours plus vite, le petit Etat a accru sa vulnérabilité.
Il y a bien le lagon turquoise qui se fond dans l’azur du ciel, mais l’image de carte postale s’arrête là. A Felidhoo, aux Maldives, point de bungalows sur pilotis ou de bancs de sable immaculés. La petite île, située à une heure trente de bateau au sud de la capitale, Malé, est rongée par l’érosion. Les plages ont quasiment disparu alors que la mer grignote la terre sans relâche. Les palmiers, dont les racines sont désormais apparentes, s’effondrent dans l’eau les uns après les autres. En cette mi-février, de fortes pluies se sont abattues sur ce petit bout de terre de l’atoll de Vaavu et une partie des rues sont inondées.
Le conseil municipal de l’île, dont Mohamed Latheef est membre, a bien essayé de stopper ce « désastre ». Partout, de gros rochers ou des cylindres en béton ont été déposés sur le littoral pour tenter de freiner la disparition du sable. Des arbres ont été coupés avant qu’ils ne tombent, « car sinon ils entraînent une partie de la plage avec eux ». Rien n’y a fait. « L’île se rétrécit », tranche l’homme.
A ses yeux, le coupable ne fait aucun doute : le dérèglement climatique. Les 1 200 îles et les 26 atolls des Maldives sont en effet en première ligne du réchauffement. Avec 80 % de son territoire qui n’excède pas 1 mètre d’altitude, la nation de l’océan Indien est la plus basse du monde. Aucun repli n’est possible face à l’inéluctable élévation du niveau de la mer provoquée par l’accélération des émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines.
Développement touristique effréné
« Qu’est-ce qu’on va faire si la mer monte trop, comment je vais sauver mes enfants ?, s’interroge Nasma Abdul Hameed, 30 ans, en montrant les deux petites têtes brunes et bouclées qui jouent dans la chambre. Je ne sais même pas nager. » La famille, encore marquée par le tsunami de 2004, a installé à la va-vite une petite plaque de bois devant l’entrée de sa maison pour se prémunir des inondations du jour. Un expédient de court terme. « Regardez », dit la jeune femme, en remontant une louche d’eau salée du puits installé dans la salle de bain. Dans l’immédiat, elle ne s’imagine pourtant pas quitter sa paisible île, aux routes encore faites de sable, pour rejoindre le tumulte et la pollution de la capitale.
A Malé, la ministre de l’environnement et du changement climatique, Shauna Aminath, égrène les chiffres : « 99 % des îles sont touchées par l’érosion, 90 % subissent des inondations », beaucoup souffrent d’intrusions d’eau salée qui contaminent la lentille d’eau douce du sous-sol et 50 % des infrastructures critiques sont en péril car situées à moins de 100 mètres de la côte. « L’intensité des tempêtes s’accroît, ajoute-t-elle. La saison des pluies est plus courte mais plus intense tandis que la saison sèche dure plus longtemps. »
Le réchauffement climatique est en réalité loin d’être le seul coupable dans les problèmes que rencontrent les Maldiviens. Il exacerbe des dysfonctionnements déjà existants, liés à une urbanisation rapide portée par une forte croissance démographique et un développement touristique effréné. En 2019, plus de 500 000 habitants et 1,7 million de touristes se partageaient ce territoire de moins de 300 kilomètres carrés. Dans nombre de villes et villages, ce sont surtout les eaux usées non traitées qui contaminent le sous-sol. Les Maldives sont par ailleurs soumises au régime de mousson : le sable se déplace à chaque saison d’une extrémité à l’autre des îles. Or, en construisant toujours plus de ports ou d’hôtels sur la côte, mais aussi des protections lourdes, on perturbe la dynamique côtière, ce qui aggrave l’érosion.
Blanchissement du corail
La plus grande menace ne se joue pourtant pas sur terre mais au fond des océans, dans les sublimes récifs coralliens qui entourent les Maldives. Cet écosystème à la richesse extraordinaire, le septième plus vaste au monde, a subi plusieurs épisodes massifs de blanchissement, en 1998, 2010, 2014 et 2016. Cette année-là, la plus chaude jamais enregistrée à l’échelle mondiale, 60 % des coraux de l’archipel ont blanchi. « Sous l’effet du stress thermique, le corail expulse l’algue avec laquelle il vit en symbiose et qui lui donne sa couleur. Il perd son principal moyen de se nourrir. Si la chaleur persiste, le corail finira par mourir », explique Aya Naseem, biologiste marine, cofondatrice et vice-présidente du Maldives Coral Institute. « Les coraux, déjà victimes de l’urbanisation, n’ont pas le temps de se remettre car les épisodes de blanchissement se rapprochent de plus en plus », avertit Hassan Ahmed, le fondateur de l’ONG Save the Beach, que tous surnomment « Beybe ».
> Récit : Coraux : les épisodes de blanchissement ont été multipliés par dix depuis les années 1980
Or les récifs coralliens jouent un rôle crucial dans l’archipel. Ces édifices complexes, formés d’animaux qui développent un squelette calcaire, protègent les côtes en amortissant la houle et en absorbant l’énergie des tempêtes. Ils sont à l’origine de la formation des îles – leur sable provient de l’usure des coraux – et ils continuent de les alimenter en sédiments. Enfin, ils servent d’habitats à des milliers d’espèces, dont de nombreux poissons qui constituent une part importante de l’alimentation de la population, et ils attirent les touristes, première source de richesse aux Maldives.
Les projections de disparition des coraux sont « terrifiantes », confie Aya Naseem. En 2018, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) prédisait la mort de 70 % à 90 % d’entre eux en cas de réchauffement de 1,5 °C – le mercure est déjà monté de 1,2 °C depuis l’ère préindustrielle –, et 99 % à + 2 °C. Début février, une nouvelle étude a condamné les coraux même avec un réchauffement contenu à 1,5 °C, l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris.
« Si les coraux meurent, les Maldives seront victimes de bien plus de phénomènes d’érosion et de submersion. C’est un point de basculement », avertit Virginie Duvat, professeure de géographie à l’université de La Rochelle et coautrice du 2e volet du 6e rapport du GIEC, publié lundi 28 février et consacré aux impacts du changement climatique et à l’adaptation.
> Lire aussi La crise climatique s’aggrave partout, à des niveaux sans précédent, alerte le GIEC
L’élévation du niveau de la mer « va fortement s’accélérer » dans un scénario de fortes émissions de gaz à effet de serre, et pourrait même atteindre 1,7 mètre en moyenne à la fin du siècle en cas d’effondrement de calottes marines en Antarctique, prévient Gonéri Le Cozannet, chercheur au Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM), également l’un des auteurs du nouveau rapport du GIEC. Dans la deuxième moitié du XXIe siècle, le rythme de montée des eaux « sera tellement rapide que les coraux, en déclin, ne pourront vraisemblablement pas permettre au pays de s’adapter naturellement ».
Ce territoire, peuplé depuis plus de deux mille cinq cents ans, risque-t-il alors d’être englouti sous les flots ? La menace est régulièrement brandie pour appeler au soutien de la communauté internationale. « Si nous n’inversons pas la tendance, les Maldives cesseront d’exister d’ici à la fin du siècle », a averti le président, Ibrahim Mohamed Solih, lors de la COP26 en novembre 2021. Une décennie plus tôt, l’ancien chef de l’Etat Mohamed Nasheed avait marqué les esprits en organisant un conseil des ministres sous-marin et en proposant de déplacer toute sa population. « L’adaptation peut nous sauver, même si le changement climatique aggrave considérablement notre dette », indique-t-il aujourd’hui au Monde. Le pays dépense 30 % de son budget pour faire face au changement climatique, un chiffre amené à croître.
Cercle vicieux
C’est justement là que réside la plus grande fragilité de l’archipel. En voulant s’adapter et se développer, les Maldives ont accru leur vulnérabilité dans une sorte de cercle vicieux dont elles ne parviennent plus à s’extraire. Partout, les côtes sont protégées par des rochers, des digues, des épis ou des tétrapodes, ces brise-lames faits de quatre pieds de ciment. « Or les îles avec un trait de côte fixé par des ouvrages lourds ne peuvent plus recevoir de sédiments et donc s’ajuster naturellement à l’élévation du niveau de la mer », indique Virginie Duvat. La seule solution devient d’investir dans de nouveaux ouvrages, toujours plus hauts et plus chers. « On va à la catastrophe », avertit la chercheuse. « On sait que l’on s’est plantés avec l’ingénierie lourde, mais à partir du moment où l’on a commencé, c’est devenu comme un jouet que tout le monde veut et que les politiciens doivent apporter à chaque élection », reconnaît Mohamed Nasheed.
L’archipel fait aussi partie des pays au monde, avec les Emirats arabes unis, qui font le plus appel au remblayage (land reclamation, en anglais) pour construire des îles artificielles ou agrandir celles existantes – 65 % des îles habitées ont été étendues, selon une étude de 2019. Dans un pays où les îles, tels des confettis éparpillés dans l’océan, dépassent rarement un kilomètre carré de superficie, gagner de la place sur la mer est crucial pour construire des maisons, des infrastructures, des hôtels pour les touristes mais aussi gagner de l’altitude par rapport au niveau de la mer.
> Lire aussi A la COP26, négociations tendues sur la question du financement des dégâts du changement climatique
Hulhumalé, la plus vaste île artificielle du pays, reliée à Malé par un pont de 1 kilomètre, se présente comme l’une des réponses à ces enjeux. Sur ses 428 hectares se côtoient des petits immeubles coquets mais aussi d’immenses tours, jusqu’à 25 étages, ainsi que des écoles, des hôpitaux, des commerces et d’immenses zones encore en chantier. Ce territoire, qui accueille 50 000 habitants et en vise 230 000 à terme, se veut un modèle de ville intelligente et écologique. « L’île est haute de plus de 2 mètres », indique Shahid Ahmed Waheed, urbaniste en chef pour la Housing Development Corporation, l’entreprise d’Etat qui supervise le développement de l’île. Mieux que Malé, qui ne culmine qu’à 1,5 mètre, mais cela restera un « défi » face à l’élévation du niveau de la mer, reconnaît-il.
« On doit laisser la nature nous protéger »
D’autant que ce chantier pharaonique, en draguant des millions de mètres cubes de sable au fond du lagon, a durablement endommagé les écosystèmes naturels, et donc les facultés d’adaptation de l’île. « Le remblayage modifie les courants marins et surtout il déplace d’énormes quantités de sédiments qui se déposent sur le récif corallien et finissent par l’asphyxier », explique Azim Musthag, écologiste marin au Land and Marine Environment Resource Group.
Pour mettre fin à ce cercle vicieux, les Maldives tentent une idée audacieuse : développer la première île flottante au monde. Cet ensemble de 5 000 maisons, organisées autour de pontons selon un motif ressemblant au corail, pourrait accueillir 20 000 habitants. Une ville « écologique », qui s’adapterait à la montée des eaux, « avec un prix plancher de maisons à 250 000 dollars [222 000 euros]», assure Ibrahim Riyaz, le directeur de la Maldives Floating City, un partenariat public-privé entre le gouvernement maldivien et l’entreprise néerlandaise Dutch Docklands. Les travaux pourraient débuter en janvier 2023, mais dans l’immédiat, à Malé ou dans les îles, ce projet ne suscite guère d’enthousiasme.
Plus encore que la technologie, « on doit laisser la nature nous protéger »,affirme Mohamed Nasheed, qui soutient aussi la Maldives Floating City. « Protéger 1 mètre de côte avec une digue coûte 5 000 dollars, contre moins de 20 dollars pour faire pousser un mètre de corail », avance-t-il. Le gouvernement veut développer la restauration de coraux à « plus grande échelle », promet Shauna Aminath, en créant un fonds qui y sera consacré.
> Lire aussi « Nous demandons justice pour le climat »
Equipés de leurs masques, tubas et palmes, ainsi que d’appareils photo et de calepins, Aya Naseem et Beybe parcourent le récif de Fulhadhoo, à deux heures de bateau au nord-ouest de Malé. Au fond du lagon, ils ont installé des fragments de coraux résilients sur des structures métalliques en forme d’étoile. La biologiste est satisfaite : ses petits grossissent. « La restauration aide mais elle n’est pas une solution à grande échelle, notamment face au blanchissement, prévient Aya Naseem. On ne pourra pas reconstituer le même récif, avec autant d’espèces. »
Pour s’adapter au changement climatique, Beybe appelle son pays à arrêter de détruire les barrières naturelles, à développer une résilience agricole – alors que 90 % de la nourriture de l’archipel est importée – et à sortir des énergies fossiles. « Et développer l’emploi, l’éducation et la santé dans les îles locales pour limiter la construction d’infrastructures massives », complète Shaziya Ali, de l’ONG Transparency Maldives. Car ce sont là les principales préoccupations de la population et les premiers motifs de migration, bien avant le changement climatique.
> Lire l’entretien : Dans les îles Marshall, « nous paierons le plus lourd tribut d’une crise climatique qui ne faiblit pas »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/28/on-va-a-la-catastrophe-aux-maldives-la-crise-climatique-aggrave-les-ravages-de-l-urbanisation_6115493_3244.html>
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9- Changement climatique : les villes cherchent comment affronter la montée du niveau des mers, Le Monde, 28/02/22, 11h48
Martine Valo

Djakarta, Houston, Lagos… une trentaine de villes côtières ont signé, le 10 février, une déclaration commune pour accélérer leur transformation face au réchauffement climatique. 
L’équation se vérifie sur tous les continents : d’un côté le niveau des mers monte, de l’autre, les populations se massent toujours plus nombreuses sur les littoraux. L’inconnue tient au rythme auquel vont se produire l’accélération des tempêtes violentes, génératrices de vagues-submersion rendant inhabitables des quartiers entiers, l’érosion des plages et des falaises, les pénétrations de sel dans les nappes d’eau douce et sur les terres. Les derniers travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) contribuent à prendre la mesure de l’accélération de l’expansion de l’océan. Les villes côtières, elles, le voient déjà à leurs portes.
> Lire aussi Climat : le GIEC s’alarme des conséquences vertigineuses d’un monde toujours plus chaud
Venus d’Aichi, au Japon, de Houston, aux Etats-Unis, ou de Bizerte, en Tunisie, plusieurs élus locaux ont partagé leurs expériences lors du One Ocean Summit de Brest, le 10 février. « Un jour de forte tempête, la Méditerranée a franchi la digue et a pris l’ascenseur du centre nautique. Quelle allégorie !, a ainsi raconté Hervé Menchon, adjoint au maire de Marseille. La ville va devoir accepter de perdre du terrain et accompagner des modifications du foncier avec beaucoup de finesse. » Hans-Werner Tovar, qui préside le conseil municipal de Kiel, une ville du nord de l’Allemagne, a pour sa part évoqué les « plus de 350 000 personnes qui vivent à proximité de la Baltique, dont les premières maisons se trouvent aujourd’hui à moins de 60 mètres du trait de côte ».
> Lire aussi A Brest, de nombreux engagements pour l’océan, et quelques mesures concrètes
A Kiel, la montée du niveau des mers a rendu caduques certaines installations portuaires et de nouvelles sont en construction sur 17 hectares. A Stockholm, ce sont des écluses pour parer aux risques d’inondation et aux menaces sur l’eau potable qu’il faut rebâtir. « Il s’agit d’un des plus gros chantiers du pays », a précisé Katarina Luhr, vice-maire de Stockholm. Au Nigeria, l’Etat de Lagos tâche de regagner plus de 8 kilomètres carrés sur la mer, tandis que des communes sont obligées de migrer vers l’est.
Rendre de la place à la nature
De Saint-Louis (Sénégal) – une ville « amphibie », où le quartier des pêcheurs a les pieds dans l’eau –, à Djakarta, qui verra son statut de capitale politique de l’Indonésie supplantée par une nouvelle ville construite sur l’île de Bornéo, tous les élus réunis à Brest ont souligné les besoins colossaux de financements. Car ce n’est pas seulement l’élévation du niveau de la mer que ces villes doivent affronter, mais tous les effets du changement climatique, comme l’a soulignéAnies Baswedan, le gouverneur de Djakarta.
Le problème des « émissions de gaz à effet de serre qui réchauffent la planète » figure en tête de la « déclaration Sea’ties », signée par une trentaine de villes, grandes ou moyennes. Cette initiative rassemble des cités côtières prêtes à partager leurs expériences et leurs idées, en associant des scientifiques. Elle émane de la Plateforme océan & climat (POC), qui a lancé le mouvement au lendemain de la publication du rapport spécial du GIEC sur l’océan et la cryosphère, en septembre 2019. « Sea’ties n’a pas pour objectif d’établir des diagnostics supplémentaires pour dire que tout va mal, mais de réunir les villes qui ont un besoin urgent d’être aidées, indique Raphaël Cuvelier, vice-président de la POC. Elles sont plus réactives que les Etats mais ne disposent pas de réseau d’échanges sur ces questions. »
> Lire aussi L’alarme du GIEC sur un océan en surchauffe
Il liste quelques préoccupations récurrentes des élus : les anciennes décharges d’ordures que l’érosion met au jour, les législations qui ne sont plus adaptées et la concurrence qui va s’accentuer entre les infrastructures appelées à s’éloigner des littoraux et les terres agricoles – de nombreux aéroports, notamment, se trouvent près des côtes. « Un des thèmes importants est le volet psychosociologique, estime M. Cuvelier. Comment va-t-on s’y prendre pour faire accepter aux populations qu’elles vont devoir partir, comment les aider à se projeter dans un autre avenir ? Il y a une véritable demande de savoir-faire à ce propos. »
Mêmes riches, les villes, contraintes dans leur urbanisation, ne peuvent pas grand-chose sans leur territoire pour rendre un peu de place à la nature. Dans ses efforts pour freiner l’érosion, Sète, nichée entre la Méditerranée et l’étang de Thau, dans l’Hérault, a agi en pionnière et a transmis ce dossier à la communauté d’agglomération dès sa création. « A la suite de la tempête de 1982, il y a eu une prise de conscience, relate Yvon Iziquel, chef de projets littoraux à Thau Agglo. Les études ont duré longtemps, les réflexions aussi : elles dépassent de très loin la durée d’un mandat. » En 2012, la route du Lido a reculé entre Sète et Marseillan. Depuis, 12 kilomètres de cordon dunaire ont été reconstitués, un système de drainage a été installé sous les plages – l’eau ainsi récupérée est réutilisée – et un dispositif atténuateur de houle, une sorte de digue sous-marine de 2,7 kilomètres de long, a été posé à 350 mètres de la côte, retenu par des boudins remplis de sable. « Le système fonctionne, on regagne un peu de sédiments », assure M. Iziquel, sans cacher le caractère éphémère de ces efforts.
Demande de soutien scientifique
Les élus signataires de la « déclaration Sea’ties » réclament aussi plus de soutien scientifique. « Ce dont nous avons le plus besoin, ce sont des séries de données longues et de qualité afin de nourrir des modèles prédictifs », affirme Moussa Sall, coordonnateur de la cellule régionale de l’Observatoire régional du littoral ouest-africain. Son organisation travaille sur la résilience des côtes de onze pays, de la Mauritanie au Bénin, plus Sao Tomé-et-Principe. « Il y a des points chauds dans chacun de ces pays, toutes les villes sont menacées, 60 % des littoraux sont en situation critique élevée ou très élevée, résume-t-il. Les élus et les populations veulent souvent des solutions immédiates, des digues, des enrochements, mais agir dans la précipitation peut conduire à créer d’autres problèmes un peu plus loin. »
> Lire aussi Changement climatique : la France, peu préparée, devra « éviter l’ingérable » et « gérer l’inévitable »
Entre des constructions en dur et des idées plus souples, Théophile Bongarts, chef de projet Sea’ties sur l’adaptation au changement climatique, prône des réponses sans dogmatisme. Si « les digues fournissent un sentiment de sécurité non fondé, car elles céderont un jour », il existe d’autres pistes, comme des constructions sur pilotis ou flottantes. « Nous allons devoir changer de paradigme vis-à-vis de l’océan, prévient-il. Laisser les rez-de-chaussée inhabités, ne plus utiliser les ports quand leurs quais sont submergés, quelques jours par an, ne vivre près de l’eau que l’été… »
Le réseau Sea’ties a aussi pour objectif d’inscrire les villes côtières plus haut dans l’agenda international. Le prochain grand rendez-vous est prévu fin juin, lors de la Conférence des Nations unies sur les océans, à Lisbonne. Les assureurs, les agences de développement et autres bailleurs de fonds internationaux y sont conviés.
> Lire le reportage : Dans le Finistère Sud, la mer monte et les riverains regardent ailleurs
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/28/climat-les-villes-cherchent-comment-affronter-la-montee-du-niveau-des-mers_6115551_3244.html>
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10- Changement climatique : la France, peu préparée, devra « éviter l’ingérable » et « gérer l’inévitable », Le Monde, 28/02/22, 12h31 
Audrey Garric

Des spécialistes regrettent que la réponse aux événements extrêmes ne se traduise que par des « actions dispersées », sans vision globale. 
La France n’est toujours pas prête à faire face à la crise climatique. Ni aux événements extrêmes, comme les canicules, les sécheresses, les incendies ou les submersions marines, ni aux stress chroniques, tels que la baisse de disponibilité de l’eau ou la montée du niveau des mers. C’est le constat tiré par plusieurs think tanks, qui appellent le gouvernement à mettre en œuvre d’urgence une véritable stratégie d’adaptation au risque climatique. Ils font écho au rapport publié par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), lundi 28 février, sur les impacts et l’adaptation face au changement climatique.
« Le changement climatique s’intensifie et s’accélère. Même une baisse immédiate des gaz à effet de serre n’empêcherait pas des effets à des échelles millénaires », rappelle Alexandre Magnan, chercheur à l’Institut du développement durable et des relations internationales. Il faudra donc à la fois « éviter l’ingérable » et « gérer l’inévitable ». Autrement dit, diminuer les émissions et s’adapter, c’est-à-dire réduire la vulnérabilité face aux conséquences du réchauffement. Près de deux tiers des Français sont déjà exposés à des risques climatiques de manière forte ou très forte. Ceux-ci affectent la santé, les écosystèmes, les activités économiques (agriculture, tourisme, etc.), le bâtiment ou encore les infrastructures.
> Lire aussi : Climat : le GIEC s’alarme des conséquences vertigineuses d’un monde toujours plus chaud
Or, le Plan national d’adaptation au changement climatique actuel « n’a pas réussi à incarner une réelle politique publique d’adaptation », estiment, dans un billet publié vendredi, Alexandre Magnan, Vivian Depouès et Morgane Nicol, experts à l’Institut de l’économie pour le climat, et Magali Reghezza, maîtresse de conférences à l’Ecole normale supérieure et membre du Haut Conseil pour le climat. « L’adaptation y reste cantonnée à des mesures sectorielles et à des actions dispersées, essentiellement réactives et curatives, sans vision globale et sans prise en compte des cobénéfices ou des risques de mal-adaptation. »
Depuis un an, les « choses évoluent » et les acteurs économiques et territoriaux sont « de plus en plus matures », reconnaît M. Depouès. La question de l’adaptation était au centre du Varenne agricole de l’eau, des assises de la forêt et du bois, du plan Avenir montagnes ou encore de la réforme de l’assurance des récoltes – adoptée par le Parlement jeudi 24 février – afin de mieux indemniser les agriculteurs touchés par les aléas climatiques. Plusieurs articles de la loi Climat et résilience, promulguée en août 2021, abordent également l’enjeu du recul du trait de côte. Certaines grandes villes et régions prennent leurs dispositions, comme Paris, Lyon, Strasbourg, la Nouvelle-Aquitaine, la Bretagne ou le Grand-Est, et les stations de montagne réfléchissent à de nouveaux modèles pour pallier la réduction de l’enneigement.
> Lire aussi Le Varenne agricole de l’eau ne fait pas l’unanimité
« Nous sommes cependant loin de l’ambition nécessaire pour répondre aux menaces d’un climat qui change », relèvent les quatre experts. Dans de multiples domaines, la question de l’adaptation « n’est simplement pas posée ou limitée à l’injonction incantatoire », ajoutent-ils, comme pour certaines infrastructures stratégiques (ports, réseaux ferrés, routes, assainissement) ou pour de nombreuses opérations d’aménagement ou de renouvellement urbain. Avec le plan de relance, le gouvernement investit par exemple 6,7 milliards d’euros dans la rénovation des bâtiments, « mais sans intégrer de manière systématique la question du confort d’été », qui permet de maintenir une température agréable sans climatisation, relève M. Depouès.
« Au milieu du gué »
Sur le littoral, où la montée des eaux aggrave les risques de submersion et d’érosion, les solutions basées sur la nature, comme l’implantation de végétaux sur les dunes, restent « très marginales », alors qu’elles sont plus durables et moins chères que les ouvrages en dur (digues, enrochements, etc.), indique Jill Madelenat, chargée d’études à La Fabrique écologique. Entre 5 000 et 50 000 maisons sont menacées d’ici à 2100, pour une valeur de 1 à 8 milliards d’euros, mais « on n’a pas encore trouvé de mécanisme pour financer la relocalisation des victimes de l’érosion », explique-t-elle.
> Lire aussi Changement climatique : les villes cherchent comment affronter la montée du niveau des mers
Les think tanks appellent à intégrer l’adaptation à tous les secteurs (sécurité civile, politique sanitaire, gestion de la ressource en eau, urbanisme, politique agricole, etc.) et tous les ministères. La nouvelle Stratégie française énergie-climat, en cours d’élaboration, qui comprendra notamment une loi de programmation énergie-climat et le Plan national d’adaptation au changement climatique révisé, devra être le moment d’une « ambition accrue », d’un « pilotage fort de l’Etat », et d’une programmation budgétaire.
« On est encore au milieu du gué », reconnaît le sénateur écologiste Ronan Dantec, auteur d’un rapport sénatorial sur l’adaptation en 2019. Le président du comité d’orientation de l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique appelle à dimensionner toutes les politiques publiques autour du scénario d’une hausse du thermomètre de 3 °C en France, et à les décliner au sein des collectivités locales.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/28/la-france-n-est-pas-suffisamment-preparee-aux-consequences-du-changement-climatique_6115550_3244.html>
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11- Climat : le GIEC s’alarme des conséquences vertigineuses d’un monde toujours plus chaud, Le Monde, 28/02/22, 12h32
Audrey Garric

Les effets du réchauffement sont désormais généralisés et souvent irréversibles, alertent les chercheurs. S’adapter aux nouvelles conditions de vie est essentiel, mais le monde sera de plus en plus confronté à des dégâts auxquels il est impossible de remédier. 
L’humanité et la nature sont en péril. Chaque jour davantage, elles sont poussées jusqu’à leurs limites, voire au-delà, par les impacts toujours plus ravageurs, généralisés et désormais souvent irréversibles du changement climatique d’origine humaine. Ces effets, qui affectent déjà les vies de milliards d’humains, vont s’accélérer quel que soit le rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ils frapperont les sociétés de manière intolérable, multipliant les menaces sur la production alimentaire, l’approvisionnement en eau, la santé humaine, les infrastructures côtières, les économies nationales et la survie d’une grande partie du monde naturel.
Avec, à la clé, encore davantage de pénuries, de pauvreté, de famines ou de conflits. Sans mesures urgentes pour limiter la hausse du thermomètre à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle, l’adaptation au dérèglement climatique deviendra plus coûteuse, limitée et, dans certains cas, tout simplement impossible.
Ce sombre bilan est dressé par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), lundi 28 février, dans le 2e volet de son sixième rapport d’évaluation. Après un premier volet publié en août 2021 sur les bases physiques du changement climatique, l’instance onusienne s’est, cette fois, penchée sur les impacts, les vulnérabilités et l’adaptation à la crise climatique. Elle publiera ensuite un 3e volet en avril, consacré aux solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, avant une synthèse prévue pour septembre.
Le nouveau rapport, rédigé par 270 scientifiques du monde entier à partir de l’analyse de 34 000 études, est bien plus alarmant que le précédent qui datait de 2014. S’il se montre une alerte majeure pour les gouvernements, il risque toutefois de voir sa portée limitée, alors que les yeux sont rivés sur la guerre qui fait rage en Ukraine. « Les chercheurs ukrainiens sont restés impliqués tout au long des travaux et nous ont dit que le mieux que le GIEC pouvait faire, c’est de poursuivre son travail », relate Wolfgang Cramer, directeur de recherches (CNRS) à l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale (IMBE), et l’un des auteurs du rapport.
+ Infographie : Conséquences du réchauffement climatique sur l’humanité <https://img.lemde.fr/2022/02/28/0/0/0/0/700/0/0/0/966873d_695309672-pla-0922-giec-web-700-1.png>
Le résumé à l’intention des décideurs, négocié durant deux semaines par les représentants des 195 pays membres du GIEC, en collaboration avec les auteurs qui gardent le dernier mot, a été achevé avec du retard notamment parce que « certains pays souhaitaient que le message soit amoindri », indique M. Cramer. Les scientifiques ont toutefois tenu bon.
• Des impacts déjà irréversibles et généralisés
Ce document d’une quarantaine de pages, assorti d’études régionales, l’affirme sans ambages : le changement climatique, causé par les émissions de gaz à effet de serre anthropiques (principalement la combustion de charbon, de pétrole et de gaz), a déjà entraîné des « effets négatifs généralisés » et causé des dégâts irréversibles à l’ensemble des sociétés et de la nature, ce que l’on appelle les pertes et dommages. Le GIEC durcit son diagnostic puisque en 2014 il jugeait que la probabilité de ces dommages s’accroissait. Désormais, du sommet des montagnes aux profondeurs des océans, des villes les plus peuplées aux zones isolées, toute la vie sur Terre est devenue vulnérable au réchauffement, et en particulier aux événements extrêmes – vagues de chaleur, sécheresses, inondations ou incendies – dont la fréquence et l’intensité augmentent.
> Lire le reportage : « On va à la catastrophe » : aux Maldives, la crise climatique aggrave les ravages de l’urbanisation
Le changement climatique réduit la disponibilité de la nourriture et de l’eau, exposant des millions de personnes à une insécurité alimentaire aiguë, notamment en Afrique, en Asie, en Amérique centrale et du Sud, dans les petites îles ou en Arctique. Les événements extrêmes affectent également la santé dans toutes les régions du monde, provoquant une plus grande mortalité, l’émergence de nouvelles maladies ou le développement du choléra. Dans les villes, ils augmentent le stress thermique, réduisent la qualité de l’air et affectent les chaînes d’approvisionnement ou les réseaux de transport. Ils poussent les gens à quitter leur foyer et ils entraînent des préjudices économiques (pour l’agriculture, la pêche, le tourisme ou la productivité du travail en extérieur). Ils touchent aussi durement les espèces animales et végétales – la moitié de celles étudiées ont modifié leur aire de répartition et certaines espèces ont totalement disparu, faute de réussir à s’adapter.
Si personne n’est à l’abri, la vulnérabilité des habitants et des écosystèmes diffère toutefois grandement selon les régions, et est exacerbée par d’autres facteurs, tels que les inégalités de développement, la pauvreté ou l’accès limité aux services. Au total, entre 3,3 et 3,6 milliards d’humains vivent dans des « contextes qui sont hautement vulnérables au changement climatique ». Cette vulnérabilité va s’accroître encore à l’avenir, en raison de la destruction accélérée, sous l’effet des activités humaines, des écosystèmes qui protègent les sociétés – coraux, zones humides, forêts, etc.
Encore plus de dégâts avec l’intensification du réchauffement
Le pire est encore à venir, et l’on ne peut que freiner le désastre. Contenir le réchauffement climatique à 1,5 °C – l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris – « réduirait considérablement les pertes et dommages », toutefois « sans pouvoir tous les éliminer », avertissent les scientifiques, qui évoquent une « hausse inévitable de multiples dangers ». En cas de dépassement de cette limite, les effets négatifs et les dégâts irréversibles « s’intensifieront encore, à chaque hausse du réchauffement ». Or, le thermomètre a déjà grimpé de 1,2 °C par rapport à l’ère préindustrielle et les engagements de court terme des Etats mènent la planète vers un réchauffement de 2,7 °C à la fin du siècle, voire davantage puisque les promesses ne sont, pour l’instant, pas tenues.
> Lire aussi A l’issue de la COP26, le réchauffement climatique toujours loin d’être contenu à 1,5 °C
Les conséquences d’un monde toujours plus chaud sont vertigineuses. A l’échelle mondiale, jusqu’à 4 milliards de personnes pourraient connaître une pénurie chronique d’eau en raison de sécheresses dans le cas d’un réchauffement de 4 °C, et entre 800 millions et 3 milliards à + 2 °C. Dans ce scénario, d’ici à 2050, 1,4 million d’enfants seraient atteints de retards de croissance sévères du fait de la malnutrition en Afrique, et jusqu’à 183 millions de personnes supplémentaires pourraient souffrir de sous-alimentation dans les pays à faible revenu. Les habitants des petites îles et des régions qui dépendent des glaciers risquent de manquer d’eau douce si le réchauffement se poursuit au-delà de 1,5 °C. Et un milliard de personnes seront à risque sur les côtes au milieu du siècle dans tous les scénarios. En Europe, deux à trois fois plus de personnes seront exposées au stress thermique si l’on atteint 3 °C de réchauffement, comparé à 1,5 °C.
Le risque d’extinction des espèces uniques et menacées sera au moins 10 fois plus élevé dans un monde à + 3 °C, par rapport à 1,5 °C. Avec le franchissement de cette dernière limite, des écosystèmes entiers (polaires, montagneux, côtiers) seront irréversiblement perdus, alors que certains d’entre eux sont déjà à la limite de leur adaptation, comme les récifs coralliens.
Pour la première fois, les chercheurs mettent en garde contre les impacts du changement climatique qui s’avèrent, non seulement, « de plus en plus complexes à gérer », mais également qui se produiront de plus en plus simultanément, avec parfois des conséquences « en cascade » d’une région à l’autre. Par exemple, l’augmentation de la chaleur et de la sécheresse se conjugueront pour nuire à la production alimentaire et réduire la productivité de la main-d’œuvre agricole, ce qui entraînera une hausse des prix des aliments et une baisse des revenus des agriculteurs, d’où une augmentation de la malnutrition et des décès.
• Une adaptation encore insuffisante
Face à ces risques toujours plus nombreux et inévitables, s’adapter au changement climatique est crucial, tout autant que réduire drastiquement et rapidement les émissions de gaz à effet de serre. Si le GIEC note des progrès, l’adaptation est actuellement insuffisante face à la rapidité des changements. « La plupart des mesures d’adaptation sont fragmentées, à petite échelle, progressives, adaptées aux impacts actuels et aux risques à court terme et focalisées davantage sur la planification que sur la mise en œuvre », écrivent les auteurs.
Les barrières restent nombreuses et diffèrent selon les pays. « En Europe, le sentiment d’urgence est faiblement ressenti, il y a un manque de volonté politique et des ressources financières et humaines limitées. Aux Etats-Unis, la désinformation joue, tandis qu’en Australie on a un problème de gouvernance », explique Gonéri Le Cozannet, chercheur au Bureau des recherches géologiques et minières et l’un des auteurs du rapport. Dans les pays en développement, la faible mise en œuvre des politiques d’adaptation est aggravée par le manque de moyens. Le GIEC note qu’à l’échelle mondiale, l’écart se creuse entre les fonds nécessaires et les montants alloués, qui sont « insuffisants ». Lors de la COP26, en novembre 2021 à Glasgow, les pays développés se sont engagés à doubler l’aide consacrée à l’adaptation, mais ils sont encore loin de respecter leurs engagements. Et ils ont refusé de consacrer un financement spécifique aux pertes et dommages.
> Lire aussi Changement climatique : la France, peu préparée, devra « éviter l’ingérable » et « gérer l’inévitable »
Les exemples de bonnes pratiques d’adaptation, entraînant de multiples bénéfices, sont nombreux. « Dans l’agriculture, on peut mettre en place une meilleure gestion de l’eau et de l’irrigation, décaler les dates de semence, développer l’agroécologie ou utiliser des cultures adaptées à des chaleurs extrêmes », indique Delphine Deryng, chercheuse invitée à l’université de Humboldt, à Berlin, et l’une des autrices du rapport. Dans d’autres secteurs, le GIEC évoque la restauration des forêts et des écosystèmes naturels, l’arrêt de l’urbanisation dans les zones côtières ou la végétalisation des villes.
> Lire aussi Changement climatique : les villes cherchent comment affronter la montée du niveau des mers
• Des limites à l’adaptation
Ces mesures doivent être mises en place le plus rapidement possible, sans quoi il sera trop tard. Le rapport souligne que des limites « souples » de l’adaptation ont déjà été atteintes. Des habitants des petites îles ne peuvent, par exemple, plus s’adapter à la montée des eaux sauf à surmonter un ensemble de contraintes, d’ordre financier, politique ou technologique. Une partie des écosystèmes, tels que certains coraux, forêts tropicales ou régions polaires, ont quant à eux atteint des limites « dures », c’est-à-dire un point de non-retour. Cette situation ne va qu’empirer avec le changement climatique.
Même avant d’atteindre ces limites, « l’adaptation ne peut pas empêcher tous les pertes et dommages », préviennent les auteurs. Ils mettent également en garde contre les « maladaptations », les problèmes entraînés par une mauvaise adaptation. « Sur le littoral, les digues protègent les personnes et les biens à court terme, mais elles empêchent les transferts de sédiments et dégradent les écosystèmes naturels », explique Gonéri Le Cozannet.
Les auteurs estiment qu’un développement résilient au changement climatique est possible, sur la base de l’équité et de la justice. « Mais cela deviendra de plus en plus difficile, voire impossible dans certains endroits, si l’on tarde à agir et si le réchauffement se poursuit, notamment au-delà de 1,5 °C », prévient Wolfgang Cramer.
« Ce rapport du GIEC est un atlas de la souffrance humaine et une accusation accablante de l’échec du leadership climatique, a réagi Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU. Les plus grands pollueurs du monde sont coupables de l’incendie criminel de notre seule maison. » Comme il le fait régulièrement, M. Guterres appelle les pays à sortir du charbon, à faire une transition vers les énergies renouvelables et à financer l’adaptation à hauteur de 50 % des fonds climat. « Au fur et à mesure que les impacts climatiques s’aggraveront, l’augmentation des investissements sera essentielle à la survie. »
+ Vidéo : Les dangers du réchauffement ou comment le changement climatique va bouleverser l’humanité <https://www.lemonde.fr/planete/video/2021/07/11/comment-le-changement-climatique-va-bouleverser-l-humanite_6087906_3244.html>, Le Monde, 09/08/21, 10h11
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/28/climat-le-giec-previent-des-vertigineuses-consequences-d-un-monde-toujours-plus-chaud_6115555_3244.html>
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12- Un terrible avertissement" : ce qu'il faut retenir du nouveau rapport du Giec sur les effets du réchauffement climatique, France Télévisions, 28/02/22, 12:48
Thomas Baïetto

Les scientifiques publient lundi le deuxième volet de leur sixième rapport. Cette partie aborde les effets du changement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes, ainsi que les moyens de s'y adapter.
Après les faits, les effets et les moyens de s'y adapter. Alors que le premier volet du sixième rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évoution du climat (Giec) s'intéressait à l'évolution du climat, la deuxième partie, publiée lundi 28 février, détaille les conséquences de ce réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Elle passe également en revue les moyens de s'y adapter.
>> Suivez les réactions à la publication du nouveau rapport du Giec dans notre direct
"Ce rapport est un terrible avertissement sur les conséquences de l'inaction, a averti Hoesung Lee, le président du Giec, dans un communiqué. Il montre que le changement climatique est une menace grave et croissante pour notre bien-être et la santé de cette planète. Nos actions aujourd'hui détermineront comment l'humanité et la nature s'adapteront aux risques climatiques croissants." Un troisième volet, consacré aux moyens de limiter ce réchauffement, sera publié début avril.
Inondations, pertes agricoles, vagues de chaleur... Voici ce qu'il faut retenir de ce document de référence, élaboré par 270 scientifiques de 67 pays.
• Le réchauffement climatique fait déjà des dégâts et la situation va s'aggraver
Le réchauffement climatique n'est pas un problème du futur, mais une réalité déjà observée avec +1,09°C par rapport à l'ère pré-industrielle : vagues de chaleur plus intenses et plus fréquentes, augmentation des feux de forêt et des précipitations, élévation du niveau de la mer, acidification des océans... "Le changement climatique provoqué par les humains (...) a un impact négatif généralisé et a causé des pertes et dommages à la nature et à l'humanité, au-delà de toute variation naturelle", écrivent les auteurs du rapport dans le résumé pour décideurs, une version courte discutée et approuvée avec des représentants de tous les pays membres du Giec. "L'augmentation des extrêmes météorologiques et climatiques a eu des impacts irréversibles, poussant les systèmes humains et naturels au-delà de leur limite d'adaptation", poursuivent-ils.
Sur notre santé. Le changement climatique est déjà un problème sanitaire. "Dans toutes les régions, les événements de chaleur extrême ont provoqué des morts", peut-on lire dans le rapport. Le document souligne également l'augmentation des maladies respiratoires à cause des feux de forêt, ou des pathologies liées à la nourriture, à l'eau et aux animaux. Le rapport cite par exemple une progression du choléra, provoquée par l'augmentation des pluies et des inondations. Dans certaines régions, l'augmentation des températures et des événements extrêmes a également des conséquences sur la santé mentale.
Sur nos sociétés. Au niveau collectif, le changement climatique a "réduit la sécuritaire alimentaire et l'accès à l'eau" pour des millions de personnes en Afrique, en Asie, en Amérique centrale et du Sud, dans les petites îles et en Arctique, entraînant des problèmes de malnutrition. "Les aléas climatiques réduisent la production agricole, et le CO2 stimule la photosynthèse mais réduit la qualité nutritive des cultures", explique Delphine Deryng, chercheuse à l'université de Humboldt (Berlin) et autrice du rapport.
Dans les villes, le réchauffement a aggravé la pollution de l'air et limité le fonctionnement d'infrastructures clés, comme les transports, l'énergie ou la distribution d'eau. Sur le plan économique, "des dégâts ont été détectés dans les secteurs sensibles au climat, avec des effets régionaux sur l'agriculture, la forêt, la pêche, l'énergie, le tourisme et la productivité du travail en extérieur".
Sur les écosystèmes. Les animaux, les plantes et les espaces naturels sont en première ligne, avec des "dégâts substantiels et des pertes de plus en plus irréversibles pour les écosystèmes terrestres, d'eau douce, côtiers et marins". La moitié des espèces suivies se déplacent vers les pôles ou grimpent en altitude pour échapper à l'augmentation de la température. Les vagues de chaleur provoquent de fortes mortalités et des changements irréversibles se dessinent avec le retrait des glaciers, la fonte du permafrost dans les régions arctiques ou l'acidification des océans. "L'étendue et la magnitude des impacts du changement climatique sont plus importantes qu'estimées dans les précédents rapports", soulignent les auteurs.
Dans les prochaines années. Ces effets, qui diffèrent selon les régions et selon les catégories socio-économiques, vont s'aggraver et s'intensifier avec chaque dixième de degré supplémentaire. Les risques peuvent se combiner entre eux – une sécheresse et une vague de chaleur – pour créer des conséquences en cascade – un feu de forêt – , auxquelles il sera plus compliqué de faire face. "Nous n'en sommes qu'au début", avertit Gonéri Le Cozannet, chercheur au Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM) et l'un des auteurs du texte.
Le rapport distingue deux périodes, le court terme (2021-2040) et le moyen-long terme (2040-2100). Pour la première, les jeux sont en partie déjà faits puisque nous avons déjà émis trop de gaz à effet de serre. "Le réchauffement climatique, en atteignant 1,5°C, causera une augmentation inévitable de risques climatiques multiples", affirme le rapport.
>> Montée des eaux, pertes agricoles, vagues de chaleur : ce que dit le nouveau rapport du Giec sur les risques du réchauffement climatique en France.
Pour la seconde, cela dépendra du niveau de réchauffement. Si l'on prend l'exemple des inondations, les dégâts seront, par rapport à un réchauffement de 1,5°C, jusqu'à 2 fois supérieurs pour 2°C, et jusqu'à 4 fois supérieurs pour un réchauffement de 4°C. "Environ un milliard de personnes pourraient être menacées par des aléas climatiques côtiers, à moyen terme et dans tous les scénarios" d'émissions de gaz à effet de serre, note le Giec. A l'heure actuelle, les promesses des Etats (qui ne sont pas encore tenues) nous conduisent vers un réchauffement de 2,7°C.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/crise-climatique/un-terrible-avertissement-ce-qu-il-faut-retenir-du-nouveau-rapport-du-giec-sur-les-effets-du-rechauffement-climatique_4977336.html>
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13- Entretien. Rapport du Giec sur le climat : "La sortie de route a déjà eu lieu, l'enjeu est désormais de réduire le nombre de tonneaux", presse un auteur du rapport, Radio France, 28/02/22, 15:02

"L'urgence aujourd'hui c'est de développer des mécanismes d'adaptation aux impacts du changement climatique", insiste François Gemenne, chercheur et co-auteur du rapport du Giec publié lundi.
La sortie de route a déjà eu lieu, l'enjeu est désormais de réduire le nombre de tonneaux", a déclaré lundi 28 février sur franceinfo François Gemenne, chercheur et co-auteur du rapport du Giec publié le même jour. Le Giec recommande d'accélérer les efforts sur la "politique d'adaptation" au réchauffement climatique, dont les effets sont déjà visibles dans le monde entier. "On a parfois l'impression que nous cherchons des prétextes pour regarder ailleurs", dénonce le chercheur, qui appelle à mettre en place "des infrastructures de protection, notamment face aux inondations ou au risque de submersion. »
France info : Dans ce rapport, le tableau est dramatique, pessimiste même sur l'avenir. Quelle est l'urgence ? Que faut-il faire rapidement ?
François Gemenne : L'urgence aujourd'hui, y compris pour la France et pour l'Europe, c'est de développer des mécanismes d'adaptation aux impacts du changement climatique. Nous avons longtemps cru, en tout cas en Europe, que les impacts du changement climatique se produiraient d'abord ailleurs, que ce seraient les autres qui seraient touchés ou que notre tâche face au changement climatique, c'était uniquement de réduire nos émissions. Pourtant, nous voyons que les impacts du changement climatique sont déjà en cours, ne nous épargneront pas et donc il y a urgence à mettre le turbo sur les processus d'adaptation. Ça implique d'abord des plans de réaménagement du territoire, notamment face à la hausse du niveau de la mer ou face aux changements dans l'agriculture. Ça implique également des infrastructures de protection, notamment face aux inondations ou au risque de submersion. Je pense ici aux zones côtières en particulier. Cela implique aussi des mesures de prévention des populations face aux évènements extrêmes du changement climatique. Cela implique enfin des services de protection civile, des mesures d'alerte précoce et d'évacuation des populations en cas de crise.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/crise-climatique/rapport-du-giec-sur-le-climat-la-sortie-de-route-a-deja-eu-lieu-l-enjeu-est-desormais-de-reduire-le-nombre-de-tonneaux-presse-un-auteur-du-rapport_4986075.html>
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14- Le rapport du GIEC résumé en 5 points : "un recueil de la souffrance humaine", TV5 Monde, 28/02/22, 15:44
Maya Elboudrari

Le GIEC vient de publier un nouveau volet de son sixième rapport. Il s’attache cette fois à rendre compte des « impacts, de l’adaptation et de la vulnérabilité » liés au changement climatique. Des effets néfastes de plus en plus évidents, des adaptations encore insuffisantes, un focus plus précis sur l’Afrique,… Que retenir en cinq points-clés de cette étude ? 
« Les demi-mesures ne sont plus une option », insiste le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) dans un nouveau rapport publié lundi 28 février. Les experts de l'ONU y rappellent qu'il n'est pas trop tard pour lutter contre le changement climatique, mais que chaque « retard supplémentaire » amenuise les chances humaines de construire un avenir vivable. 
Lors de sa présentation lundi midi, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a dénoncé l'« abdication criminelle » des dirigeants mondiaux dans la lutte contre le réchauffement, face au « recueil de la souffrance humaine » que constitue ce rapport. « Près de la moitié de l’humanité vit dans la zone de danger - aujourd’hui et maintenant. De nombreux écosystèmes ont atteint le point de non-retour - aujourd’hui et maintenant », a-t-il insisté. 
Publié en août 2021, le premier volet du rapport revenait sur la « physique du climat », c'est-à-dire la compréhension physique du système et du changement climatique. Celui-ci est consacré aux impacts déjà observables ou à venir de la crise, et les adaptations pour lutter contre. Nous vous proposons un résumé en cinq points de la situation inquiétante qui y est décrite. 
>> Suite à lire à :
<https://information.tv5monde.com/info/le-rapport-du-giec-resume-en-5-points-un-recueil-de-la-souffrance-humaine-446722>
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15- Impacts climatiques, et la France dans tout ça ?, Géo avec AFP, 28/02/22, 15h55

Pertes de productions agricoles et viticoles, canicules meurtrières, inondations, montée des eaux... Le nouveau rapport des experts climat de l'ONU permet aussi de saisir les multiples impacts subis par la France.
La France n'est pas spécifiquement étudiée par le Giec, mais un chapitre entier du rapport de 3.600 pages détaille la situation de l'Europe, mettant en avant quatre risques principaux: mortalité due aux canicules, impacts sur l'agriculture, pénurie d'eau et inondations. Des impacts auxquels la France n'est pas suffisamment préparée, selon une analyse publiée vendredi par des chercheurs de l'Ecole Normale supérieure, de l'IDDRI et de I4CE.La politique nationale d'adaptation au changement climatique "reste cantonnée à des mesures sectorielles et des actions dispersées, essentiellement réactives et curatives, sans vision globale et sans prise en compte des co-bénéfices ou des risques de mal-adaptation", écrivent-ils.
> Découvrez notre dossier consacré aux effets du réchauffement climatique en France
Des récoltes agricoles en baisse
Selon le Giec, la sécheresse, les pluies excessives et la chaleur ont entraîné dans l'UE des baisses de la productivité des forêts, des récoltes et de l'élevage, en particulier des pertes sur le blé. Les pertes de récoltes liées aux sécheresses et aux canicules auraient triplé ces 50 dernières années. Pour la France en particulier, selon une étude citée par le rapport, la production de maïs pourrait diminuer d'environ 2% et celle de blé de 6%, même si le réchauffement est limité à +2°C, objectif de l'accord de Paris.
>> Suite à lire à :
<https://www.geo.fr/environnement/impacts-climatiques-et-la-france-dans-tout-ca-208580>
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16- Rapport du Giec : pourquoi l’adaptation au changement climatique devient une urgence absolue, Sciences & Avenir, 28/02/22, 17h02
Loïc Chauveau

Les impacts de la hausse de la température de la planète sont déjà très visibles sur les écosystèmes et les activités humaines. S’y adapter devient une urgence absolue, affirment les auteurs du rapport du Giec sur l’adaptation publié ce 28 février 2022.
Après le rapport sur l’état des connaissances sur le climat de la Terre et ses changements en cours remis en août 2021 et avant celui sur les actions d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre prévu pour avril, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a publié le 28 février 2022 l’état des connaissances sur l’impact de la hausse des températures sur les écosystèmes et les activités humaines. Ce sixième rapport d’évaluation (AR6) marque une rupture par rapport au cinquième paru en 2014. Il y a huit ans, les climatologues estimaient prudemment que les impacts pouvaient déjà avoir affecté le fonctionnement écologique de la planète. C’est désormais pour les scientifiques une certitude notamment grâce aux travaux du World Weather Attribution. "Les impacts profonds, largement répandus sur les écosystèmes, les humains, les habitats et les infrastructures résultent d’une augmentation constatée de la fréquence et de l’intensité des extrêmes climatiques, dont les canicules sur terre et en mer, les précipitations intenses, les sécheresses et incendies. Depuis le cinquième rapport, ces impacts ont été attribués avec certitude au changement climatique induit par l’Homme", écrivent les chercheurs.
Pourtant, la hausse des températures n’est aujourd’hui que de 1,1°C depuis 1850. Qu’en sera-t-il à 2°C, voire 2,7°C à la fin du siècle, le seuil qui serait atteint si les 195 Etats remplissaient les insuffisantes promesses faites à la COP26 en novembre 2021 à Glasgow ? Les scientifiques ont identifié 127 risques issus du changement climatique comme par exemple l’érosion des littoraux, les pertes de rendement des cultures, les diverses atteintes à la santé humaine. Leur conclusion est sans appel : il est grand temps d’agir et tout retard se traduira en augmentation des pertes et dommages.
>> Suite à lire à :
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/rapport-du-giec-l-adaptation-au-changement-climatique-devient-une-urgence-absolue_161883>
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17- « Plus d’excuses ni de greenwashing » après le rapport du GIEC, de nouveaux appels au sursaut, Le Monde, 28/02/21, 20h47 
Audrey Garric

Les pays vulnérables ont appelé lundi à la mise en place urgente de nouveaux financements pour s’adapter aux effets désastreux du changement climatique. 
« Tableau désastreux », « risques terribles », « conséquences catastrophiques », « situation désespérée ». Les réactions au nouveau rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), publié lundi 28 février, ont donné lieu à une profusion d’adjectifs pour tenter de résumer la réalité décrite par les scientifiques : des impacts toujours plus ravageurs, généralisés et souvent irréversibles entraînés par le changement climatique d’origine humaine, qui poussent les sociétés et la nature jusqu’aux limites de leur capacité d’adaptation.
> Lire aussi Climat : le GIEC s’alarme des conséquences vertigineuses d’un monde toujours plus chaud
« J’ai vu de nombreux rapports scientifiques dans ma vie, mais rien de comparable à celui-ci », a réagi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, décrivant « un atlas de la souffrance humaine ». « Près de la moitié de l’humanité vit dans la zone de danger - maintenant. De nombreux écosystèmes ont atteint le point de non-retour, maintenant. Les faits sont indéniables », a-t-il martelé.
Les conclusions du rapport ressemblent à un « cauchemar », mais elles sont une « réalité quotidienne » pour les familles du Kenya et plus largement des pays du Sud, avertit Susan Otieno, directrice exécutive d’ActionAid Kenya. « Plus de 1,4 million d’animaux sont morts à cause de la sécheresse actuelle, privant les éleveurs de leur seul moyen pour subvenir aux besoins de leurs familles. Nous craignons que bientôt ce soit les enfants qui meurent de soif et de faim. »
« Si vous vouliez une bonne nouvelle pour changer, regardez ailleurs », a lancé Dave Reay, directeur du Climate Change Institute, de l’université d’Edimbourg (Ecosse). Utilisant la métaphore de l’effet domino, il juge que le changement climatique du XXIe siècle « menace de détruire les fondements de la sécurité alimentaire et en eau, de la santé humaine et des écosystèmes et, finalement, d’ébranler les piliers mêmes de la civilisation humaine ».
Après le constat, les appels sont se multipliés en faveur d’une action urgente. D’abord pour s’adapter aux impacts, mais aussi pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, notamment des principaux pays pollueurs, puisque le rapport montre que l’adaptation ne suffira pas. « La science du climat est unanime depuis des décennies : nous devons cesser de brûler des combustibles fossiles », rappelle Olha Boiko, coordinatrice du Climate action network Europe de l’est, qui ajoute qu’avec la guerre en Ukraine, « nous voyons aujourd’hui comment la dépendance aux combustibles fossiles et les conflits sont imbriqués ».
« Il y a trois mois, à Glasgow, lors de la COP26, toutes les grandes économies ont convenu de renforcer leurs ambitions. Alors que nous entrons dans la zone de danger climatique, il est essentiel qu’elles présentent de nouveaux plans ambitieux en 2022. Il n’y a plus d’excuses ni de greenwashing », avertit Laurence Tubiana, l’une des architectes de l’accord de Paris sur le climat de 2015.
« Le déni et l’attente ne constituent pas des stratégies, mais une recette pour le désastre », a prévenu, quant à lui, John Kerry, envoyé spécial des Etats-Unis pour le climat. Jusqu’à présent, les efforts ont été « trop limités et trop fragmentés » pour répondre à l’ampleur des impacts actuels et à venir, indique-t-il, en écho au GIEC. Pour non plus « éviter la crise, mais ses pires conséquences », John Kerry appelle à « investir dans les communautés, construire des systèmes résistants au climat et préserver les écosystèmes essentiels au cours de cette décennie décisive ».
Si cette adaptation n’est pas à la hauteur des défis du changement climatique, c’est en raison des pays riches, critique Mohamed Adow, directeur du think tank Power Shift Africa. « Les pays du Nord et pollueurs ont modifié la planète en brûlant des énergies fossiles et refusent à présent d’aider ceux qui en subissent les conséquences », regrette-t-il.
Les pays les plus vulnérables, les plus touchés par les impacts du changement climatique, demandent alors aux pays riches, majoritairement responsables de la crise climatique, de rembourser leur dette. Les pays développés n’ont en effet toujours pas tenu leur promesse, pourtant faite il y a douze ans, de mobiliser 100 milliards de dollars (89 milliards d’euros) par an à partir de 2020 pour aider les pays en développement à s’adapter au changement climatique et à réduire leurs émissions. Madeleine Diouf Sarr, présidente du groupe des pays les moins avancés (PMA), qui représente 46 des pays les plus pauvres, leur demande de« combler de toute urgence » ce « manque à gagner ».
Alors que les systèmes de financement actuels sont « insuffisants » mais aussi « inaccessibles » pour la majorité des petits Etats insulaires en développement, « il est primordial que les nations développées respectent l’engagement de doubler l’aide consacrée à l’adaptation », pris lors de la COP26, estime de son côté Gaston Browne, premier ministre d’Antigua-et-Barbuda, qui représente le groupe des îles. Aujourd’hui, seulement 25 % des fonds vont à l’adaptation, contre 65 % à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Les pays en développement ont, en outre, de nouveau réclamé un financement spécifique des « pertes et dommages », c’est-à-dire les dégâts irréversibles causés par le changement climatique auxquels il n’est plus possible de s’adapter, que le rapport du GIEC met en lumière.
> Lire le reportage : « On va à la catastrophe » : aux Maldives, la crise climatique aggrave les ravages de l’urbanisation
En France, Clément Sénéchal, chargé de campagne climat pour Greenpeace, demande lui aussi un « partage de l’effort efficace et équitable », en mettant d’abord à contribution ceux qui émettent le plus de gaz à effet de serre, notamment les plus riches et les multinationales. Le WWF appelle les candidats à l’élection présidentielle à « tirer les leçons » de ce rapport et propose l’instauration d’un « passe climatique » à l’Elysée, afin d’« assurer que toutes les prochaines décisions soient adaptées à la crise écologique ».
Du côté des candidats à l’élection présidentielle, absorbés par la guerre en Ukraine mais aussi le salon de l’agriculture, seuls trois d’entre eux avaient réagi lundi en fin de journée sur Twitter. Seul Yannick Jadot (Europe Ecologie-Les Verts) a indiqué que « nous devons agir, dès maintenant », tandis que Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) écrivait : « La guerre au pire moment, quand il faudrait s’unir face au chaos climatique. Enième alerte du GIEC : il faut bifurquer d’urgence. » « Sortons de l’inaction climatique et agissons urgemment pour protéger notre biodiversité », a pour sa part écrit Anne Hidalgo (Parti socialiste).
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/28/plus-d-excuses-ni-de-greenwashing-apres-le-rapport-du-giec-de-nouveaux-appels-au-sursaut_6115615_3244.html>
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18- Alerte du GIEC : nous ne sommes pas prêts pour ce qui nous attend, Greenpeace, 28/02/22

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publie aujourd’hui son dernier rapport. Il donne des informations fondamentales sur les impacts qu’aura le réchauffement du climat pour les populations, et sur les façons de s’adapter et d’atténuer les menaces, en augmentation. Pourtant, en France, moins de 3% du temps de débat dans la campagne présidentielle traite du climat. Nous publions ici une synthèse sans appel : jamais l’humanité n’a fait face à une telle menace climatique. L’inaction des gouvernements est ce qui nous scandalise le plus. 
Les risques climatiques apparaissent plus rapidement et s’aggravent plus tôt que prévu
Ce nouveau rapport du GIEC cloue sur place quiconque ose le lire. Même les plus informé·es et conscient·es de l’emballement du climat. Le changement climatique cause déjà des pertes et des dommages considérables, détruisant des vies, des écosystèmes et nos moyens de subsistance. Cela va empirer.Les scientifiques du GIEC évaluent que ces risques vont intervenir dès un niveau de réchauffement climatique plus bas que précédemment calculé. D’ores et déjà, les effets du dérèglement sur les écosystèmes et leurs conséquences ont devancé les prévisions. 
>> Suite à lire à :
<https://www.greenpeace.fr/lhumanite-peut-elle-sadapter-a-la-crise-climatique-les-reponses-du-giec/>
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19- Dernier rapport du GIEC, l’essentiel, GoodPlanet’mag, 28/02/22
Julien Leprovost

Ce lundi 28 février, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) publie son dernier rapport consacré aux conséquences du changement climatique sur la nature et les sociétés humaines. Il porte sur les impacts, l’adaptation et la vulnérabilité de la planète face au réchauffement climatique. Alors que sa réalité ne fait plus aucun doute et qu’elle se manifeste de plus en plus au quotidien, les scientifiques du Giec délivrent un message très clair : tout le monde est concerné et les solutions existent afin de maintenir le réchauffement sous le seuil de 1,5°C prévu dans l’Accord de Paris tout en s’adaptant aux évolutions du climat. Or, l’humanité est déjà à 1,1 degré de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle, le temps presse donc pour d’importants changements. Les scientifiques du Giec écrivent ainsi que « le changement climatique affecte partout la nature, la vie des gens et les infrastructures. Ses impacts grandissant et menaçant deviennent de plus en plus évidents dans toutes les régions du monde. »
>> Suite à lire à :
<https://www.goodplanet.info/2022/02/28/dernier-rapport-du-giec-lessentiel/>
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20- La marge d'adaptation des écosystèmes et des sociétés humaines s'amenuise, selon le dernier rapport du Giec, Actu-environnement, 28/02/22
Agnès Sinaï 

L'accélération du réchauffement climatique pose la question des limites de l'adaptation. Le Giec en appelle à une mobilisation générale afin de réduire les risques tandis que la fenêtre d'opportunité se referme.
Le changement accéléré du système Terre se déroule désormais non plus dans le futur, mais à court terme, selon le Sixième Rapport d'évaluation du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) publié aujourd'hui. Et la marge de manœuvre des sociétés humaines se réduit tandis que les écosystèmes dont elles dépendent voient leurs capacités de restauration mises à mal.
Les causes, toujours les mêmes, s'amplifient, comme dans un scénario catastrophe, à ceci près qu'il ne s'agit pas de fiction, mais de réalité : « Le changement non durable de l'utilisation des terres et de la couverture terrestre, l'utilisation non durable des ressources naturelles, la déforestation, la perte de biodiversité, la pollution et leurs interactions ont des effets négatifs sur les capacités des écosystèmes, des sociétés, des communautés et des individus à s'adapter au changement climatique », martèle le rapport.
Les conclusions du groupe II du sixième rapport d'évaluation du Giec, très attendues, ne font que confirmer les tendances et brosser un paysage de changement d'autant plus accéléré que les causes s'imbriquent et rétroagissent selon des effets en cascade. Comme l'explique la co-présidente du groupe II, Debra Roberts, lors de la conférence de presse du 28 février, « ce nouveau rapport souligne les interdépendances entre écosystèmes et sociétés humaines. Les impacts et les risques liés au changement climatique deviennent de plus en plus complexes et difficiles à gérer. De multiples aléas climatiques se produiront simultanément et de multiples risques climatiques et non climatiques interagiront, ce qui aggravera le risque global et les risques en cascade dans les secteurs et les régions ».
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/la-marge-adaptation-se-reduit-selon-rapport-giec-39177.php4>
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21- S’adapter au réchauffement climatique : une urgence pour l’Europe, selon le GIEC, EurActiv, 28/02/22
Nelly Moussu | EURACTIV France

« Les demi-mesures ne sont plus une option » a indiqué, dans un communiqué de presse, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui a publié, lundi 28 février, le deuxième volet de son 6ème rapport d’évaluation, intitulé « Changement climatique 2022 : Impacts, Adaptation et Vulnérabilité ».
Ce rapport du groupe de travail II fait un état des lieux, par région du monde, de l’impact du changement climatique sur l’environnement, les individus, mais aussi les activités humaines, les infrastructures, l’économie… et il invite à davantage de mesures d’adaptation pour y faire face. 
« Ce rapport reconnaît l’interdépendance du climat, de la biodiversité et des populations et intègre les sciences naturelles, sociales et économiques plus fortement que les évaluations précédentes du GIEC », a commenté Hoesung Lee, le président du GIEC.
Si les efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre doivent se poursuivre – il s’agit ici d’atténuer le réchauffement climatique -, le rapport recommande de renforcer les démarches d’adaptation face au réchauffement. « Notre capacité à prospérer face à l’évolution du climat exige que nous fassions plus que réduire les émissions, a ainsi souligné John Kerry, l’envoyé spécial du président des États-Unis pour le climat, en réaction à la publication du GIEC. Nous devons également redoubler d’efforts pour nous adapter et construire des maisons, des ponts, des routes, des systèmes de santé et des systèmes alimentaires résistants au climat, dont nous dépendons. » 
Selon les auteurs du rapport, les actions doivent être immédiates et plus ambitieuses pour s’adapter au changement climatique. « Les mesures que nous prenons aujourd’hui détermineront la manière dont les populations s’adapteront et dont la nature réagira aux risques climatiques croissants » a poursuivi Hoesung Lee. 
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/climat/news/en-europe-les-mesures-dadaptation-au-changement-climatique-sont-insuffisantes-selon-le-nouveau-rapport-du-giec/>
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22- Rapport du Giec : s’adapter au changement climatique pourrait être impossible au-delà de 2°C de réchauffement, Novethic, 28/02/22
Concepcion Alvarez

Le nouveau rapport du Giec, publié ce lundi 28 février, indique que l'étendue et l'ampleur des impacts du changement climatique sont plus importants que ceux estimés dans les évaluations précédentes. Il se concentre sur l'adaptation et alerte sur le fait que "s’adapter au changement climatique est possible si le réchauffement est limité à 1,5°C ou 2°C". "Tout délai supplémentaire dans l’atténuation ou l’adaptation compromet l’avenir", préviennent les experts.
Une fois de plus, quoique de façon encore plus prononcée et assumée, les experts du Giec alertent sur l'urgence d'agir. Le deuxième volet du sixième rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur le changement climatique a été publié ce lundi 28 février. Il met l’accent sur les impacts du changement climatique et l’adaptation avec un message clé : "Si les températures dépassent les 2°C de réchauffement, le développement résilient au changement climatique deviendra impossible dans certaines régions du monde". 
"Les preuves scientifiques sont sans équivoque : le changement climatique est une menace pour le bien-être humain et la santé de la planète. Tout retard supplémentaire dans une action mondiale concertée sera une occasion manquée pour assurer un avenir vivable", a confirmé Hans-Otto Pörtner, le coprésident du Groupe de travail II du GIEC. "Ce rapport est un terrible avertissement sur les conséquences de l'inaction", a complété Hoesung Lee, le président du GIEC. "Nos actions d'aujourd'hui façonneront la façon dont les gens vont s'adapter et la nature réagir face à l'augmentation des risques climatiques."
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/rapport-du-giec-s-adapter-au-changement-climatique-pourrait-etre-impossible-dans-certaines-regions-au-dela-de-2-c-de-rechauffement-150616.html>
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23- Entretien. Nouveau rapport du Giec sur le climat : « la situation s’est significativement aggravée », CNRS le journal, 28/02/22
Martin Koppe

Le second volet du sixième rapport d’évaluation du Giec a été dévoilé ce 28 février. Traitant du thème «  impacts, adaptation et vulnérabilité  », il confirme les prédictions des précédents travaux du groupe d’experts sur l’évolution du climat. Explications avec Wolfgang Cramer, qui en a coordonné l’un des chapitres. 
Le second volet du sixième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) vient d’être publié. Quelle est la différence avec celui qui est sorti l’année dernière ?
Wolfgang Cramer. Le Giec est composé de trois groupes, traitant chacun d’un volet du rapport. Le premier, publié en août 2021, concerne surtout la physique du climat. Le second groupe vient tout juste finaliser ses travaux, son rapport intègre des questions d’écologie, de la vulnérabilité humaine face aux risques et de l’adaptation. Le troisième groupe recherche quant à lui des moyens d’atténuer le réchauffement climatique et de ses conséquences, dans un rapport prévu pour avril prochain. Les trois groupes ne sont cependant pas isolés et travaillent ensemble. Le groupe 1 prend de plus en plus en compte les dynamiques de la biosphère dans l’évolution du climat. Les scientifiques de multiples disciplines du groupe 2, auquel j’appartiens, intègrent de mieux en mieux les scénarios climatiques, aux échelles globales et régionales, dans leurs travaux. Nous utilisons toute la littérature scientifique concernant les impacts du changement climatique.
>> Suite à lire à :
<https://lejournal.cnrs.fr/articles/nouveau-rapport-du-giec-sur-le-climat-la-situation-sest-significativement-aggravee>
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Une publication
24- Report. Climate Change 2022 : Impacts, Adaptation and Vulnerability, IPCC / GIEC, 28 February 20022

he Working Group II contribution to the Sixth Assessment Report assesses the impacts of climate change, looking at ecosystems, biodiversity, and human communities at global and regional levels. It also reviews vulnerabilities and the capacities and limits of the natural world and human societies to adapt to climate change.
> To reed the report :
<https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg2/>
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