[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire (jeudi 31 mars)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Jeu 31 Mar 07:44:42 CEST 2022
Bonjour à tous,
Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants :
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1- Présidentielles 2022 – Rénovation énergétique : de grandes ambitions, mais avec quels moyens ? <https://www.i4ce.org/renovation-energetique-grandes-ambitions-climat/>, Institut de l'économie pour le climat (I4CE), 24/03/22
2- En Moselle, La Française de l’énergie attend toujours le feu vert de l’Etat pour extraire du gaz de mine <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/03/25/en-moselle-la-francaise-de-l-energie-attend-toujours-le-feu-vert-de-l-etat-pour-extraire-du-gaz-de-mine_6119098_3234.html>, Le Monde, 25/03/22, 10h35
3- Entretien. « L’énergie russe n’est pas irremplaçable » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/25/yaroslav-demchenkov-l-energie-russe-n-est-pas-irremplacable_6119097_3244.html>, Le Monde, 25/03/22, 13h02
4- Présidentielle 2022 : la relance de la filière nucléaire divise les candidats <https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/03/26/presidentielle-2022-la-relance-de-la-filiere-nucleaire-divise-les-candidats_6119237_823448.html>, Le Monde, 26/03/22, 07h00
5- Entretien. Earth Hour : "Le meilleur moyen de limiter sa consommation, c'est de limiter Netflix", explique un responsable du WWF <https://www.francetvinfo.fr/culture/series/netflix/earth-hour-le-meilleur-moyen-de-limiter-sa-consommation-c-est-de-limiter-netflix-explique-un-responsable-du-wwf_5046469.html>, France info, 26/03/22, 17:47
6- Entretien. Guerre en Ukraine : le gaz naturel liquéfié peut-il remplacer le gaz russe ? <https://information.tv5monde.com/info/guerre-en-ukraine-le-gaz-naturel-liquefie-peut-il-remplacer-le-gaz-russe-450299>, TV5Monde, 26/03/22, 18:42
7- Pourquoi certaines communes éteignent leur éclairage public la nuit <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/infographies-pourquoi-certaines-communes-eteignent-leur-eclairage-public-la-nuit_4987527.html>, France info, 27/03/22, 10:35
8- Nucléaire, chasse au gaspi...comment les chocs pétroliers ont déterminé nos modèles économiques <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/ressources-naturelles/isr-rse/comme-lors-des-precedents-chocs-petroliers-les-etats-sont-a-l-heure-de-choix-strategiques-150683.html>, Novethic, 27/03/22
9- Pourquoi les énergies renouvelables divisent les candidats à l’élection présidentielle <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/28/du-zero-eolienne-au-100-renouvelable-le-grand-ecart-entre-candidats-a-la-presidentielle_6119402_3244.html>, Le Monde, 28/03/22, 07h29
10- La chaleur renouvelable, grande oubliée des débats sur l’énergie <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/28/la-chaleur-renouvelable-grande-oubliee-des-debats-sur-l-energie_6119494_3244.html>, Le Monde, 28/03/22, 15h00
11- Les éoliennes sont-elles un danger pour les oiseaux ? <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/03/28/les-eoliennes-sont-elles-un-danger-pour-les-oiseaux_6119502_4355770.html>, Les Décodeurs, 28/03/22, 15h57
12- En Europe du Nord, les éoliennes affectent peu les milieux marins <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/28/en-europe-du-nord-les-eoliennes-affectent-peu-les-milieux-marins_6119505_3244.html>, Le Monde, 28/03/22, 16h00
13- Airbus : Un A380 vole sans kérosène, uniquement avec du carburant alternatif à l’huile de cuisson <https://www.20minutes.fr/planete/3261199-20220328-airbus-a380-vole-kerosene-uniquement-carburant-alternatif-huile-cuisson>, 20 Minutes, 28/03/22, 19h06
14- Dépendance aux énergies fossiles russes : commentaires de l'Académie des technologies <https://www.connaissancedesenergies.org/dependance-aux-energies-fossiles-russes-commentaires-de-lacademie-des-technologies-220328>, Connaissance des énergies, 28/03/22
15- Présidentielle 2022 : les projets des candidats sur le climat « ne sont pas à la hauteur », selon le Shift Project <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/29/presidentielle-2022-les-projets-des-candidats-sur-le-climat-ne-sont-pas-a-la-hauteur-selon-le-shift-project_6119549_3244.html>, Le Monde, 29/03/22, 01h18
16- Baisser le chauffage, couper sa box internet, oublier les bains... des pistes pour réduire ses dépenses énergétiques <https://www.francetvinfo.fr/economie/automobile/essence/baisser-le-chauffage-couper-sa-box-internet-oublier-les-bains-des-pistes-pour-reduire-ses-depensesenergetiques_5051440.html>, Radio France, 29/03/22, 17:27
17- Présidentielle 2022 : Energies renouvelables, diesel… Emmanuel Macron a-t-il tenu ses promesses sur l’écologie ? <https://www.20minutes.fr/elections/presidentielle/3254583-20220329-presidentielle-2022-energies-renouvelables-diesel-emmanuel-macron-tenu-promesses-ecologie>, 20 Minutes, 29/03/22, 18h35
En audio
18- Centrale à charbon de Saint-Avold : le gouvernement "réfléchit" à un redémarrage, selon le président de GazelEnergie <https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/l-interview-eco/centrale-a-charbon-de-saint-avold-le-gouvernement-reflechit-a-un-redemarrage-selon-le-president-de-gazelenergie_5007056.html>, Radio France, L’invité éco, 28/03/22, 17h51
En images
19- Vidéo. Présidentielle 2022 : le nucléaire est-il dangereux ? <https://www.lemonde.fr/planete/video/2022/03/27/presidentielle-2022-le-nucleaire-est-il-dangereux_6119357_3244.html>, Le Monde, 27/03/22, 16h23
20- Factuel. Earth Hour, une heure dans le noir pour la planète <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/27/earth-hour-une-heure-dans-le-noir-pour-la-planete_6119351_3244.html>, Le Monde, 27/03/22, 18h26
Bien à vous,
Florence
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QUESTIONNEMENTS DU JOUR : — Au-delà de l’intention de « massifier » la rénovation énergétique des logements, quels moyens les candidats à la présidentielle sont-ils prêts à engager ? (cf. item 1)
— Prospection en Moselle : 40 plates-formes sur 191 kilomètres carrés pour 3,75 % de la consommation nationale de gaz, quel est le rapport bénéfice risque ? Ne peut-on pas obtenir l’équivalent de ces 3,75% par des actions d’efficacité, de sobriété et d’économie d’énergie ? (cf. item 2)
— L’Europe souhaite s’affranchir de sa dépendance au gaz russe d’ici 2027. Pour y parvenir, les yeux se tournent vers le gaz naturel liquéfié. Mais de quoi s’agit-il et quelles sont les contraintes de cette ressource ? (cf. item 6)
— Comment les chocs pétroliers de 1973 et 1979 avec des choix économiques et sociaux déterminants, avaient déjà modelé les sociétés. (cf. item 8)
— Les éoliennes sont-elles un danger pour les oiseaux et, dans les parcs off shore d’Europe du Nord, affectent-elles les milieux marins ? (cf. item 11 & 12)
— Sacré « Champion de la Terre » en 2018 par l’Organisation des Nations unies (ONU), Emmanuel Macron a-t-il tenu ses promesses en matière de lutte contre le dérèglement climatique et les émissions de gaz à effet de serre durant son quinquennat ? (cf. item 17)
— Alors qu’elle fermera aujourd’hui, allons-nous assister à un redémarrage l’hiver prochain de la centrale à charbon de Saint-Avold en Moselle ? (cf. item 18)
REQUÊTES DU JOUR : — Lors de son passage à Paris, le vice-ministre de l’énergie ukrainien a appelé à cesser dès que possible les importations de gaz et de pétrole russes. (cf. item 3)
— L’Académie des technologies a publié un rapport dans lequel elle décrit les pistes pour s'affranchir de la dépendance aux hydrocarbures russes. (cf. item 14 & suite)
FRACTURE DU JOUR : Si le sujet de l’énergie occupe depuis des mois une place importante dans les débats et figure en bonne place dans les programmes, une ligne de fracture très nette se dégage entre les partisans d’une relance de la filière nucléaire et ses détracteurs et entre ceux qui prônent « zéro éolienne » et ceux qui aspirent au « 100 % renouvelable ». (cf. item 4, 9 & 19)
ÉTUDE DU JOUR : Le groupe de réflexion The Shift Project estime dans une étude qu’aucun candidat à l’Elysée ne propose une « approche systémique », articulée, précise et chiffrée, nécessaire à la transition écologique et énergétique. (cf. item 15)
ÉCONOMIES DU JOUR : — "Le meilleur moyen de limiter sa consommation électrique aujourd'hui est de ne pas trop regarder de vidéos en streaming", Arnaud Gauffier, chargé de programme du WWF France (cf. item 5)
— L'alimentation des lampadaires pèse lourd dans le budget des municipalités. Certaines ont donc choisi de les débrancher la nuit, pour des raisons à la fois économiques et environnementales. (cf. item 7)
— Depuis janvier 2019, la chaleur générée par la plus grande fonderie d’Europe n’est plus perdue : récupérée dans un collecteur installé sur le toit de l’usine Stellantis (ex-PSA) de Charleville-Mézières (Ardennes), avec celle de dix autres fours, elle alimente un réseau de chaleur urbain de 3 290 logements et évite l’émission de 7 000 tonnes de CO2 chaque année. (cf. item 10)
— Plusieurs pistes pour réduire sa consommation d'énergie, tant chez les particuliers que dans les entreprises. (cf. item 16)
— Earth Hour ou l’encouragement des particuliers, des communautés et des entreprises à éteindre les lumières électriques non essentielles, pendant une heure. (cf. item 20)
EXPÉRIMENTATION DU JOUR : Un A380 a volé pendant trois heures sans kérosène, uniquement propulsé par du carburant alternatif, en l’occurrence de l’huile de cuisson usagée. (cf. item 13)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
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> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Présidentielles 2022 – Rénovation énergétique : de grandes ambitions, mais avec quels moyens ?, Institut de l'économie pour le climat (I4CE), 24/03/22
Au carrefour de plusieurs priorités dont la lutte contre le changement climatique, la souveraineté énergétique et le pouvoir d’achat, la rénovation énergétique des logements est bien présente dans les programmes de (presque) tous les candidats à l’élection présidentielle. Un signe encourageant. Mais au-delà de l’intention de « massifier » les rénovations, quels moyens les candidats sont-ils prêts à engager ? Comment veulent-ils répartir les efforts publics et privés ? Retrouvez l’analyse d’Hadrien Hainaut et de Maxime Ledez d’I4CE.
Dans leurs programmes ou dans leurs réponses à notre questionnaire, les candidats ont eu l’occasion de présenter leurs propositions pour la rénovation énergétique des logements. Nous en avons recensé plus d’une trentaine dans notre décryptage de la présidentielle, pour sept candidats : Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon, Valérie Pécresse et Eric Zemmour. C’est donc sans compter sur celles des autres candidats que nous n’avons pas eu le temps d’analyser dans le détail : nous vous invitons à lire leurs programmes et à découvrir leurs propositions.
>> Suite à lire à :
<https://www.i4ce.org/renovation-energetique-grandes-ambitions-climat/>
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2- En Moselle, La Française de l’énergie attend toujours le feu vert de l’Etat pour extraire du gaz de mine, Le Monde, 25/03/22, 10h35
Anthony Villeneuve (correspondant à Metz)
L’entreprise, qui a déposé une demande de concession en 2018, affirme être en mesure d’extraire à terme 1,5 milliard de mètres cubes par an. Le projet suscite de vives oppositions.
Il y a du gaz en France. Et en quantité non négligeable. Alors que la question de l’indépendance énergétique est propulsée au premier rang des priorités européennes par la guerre en Ukraine, une PME rappelle qu’elle attend toujours l’autorisation du gouvernement pour extraire des millions de mètres cubes de gaz des sous-sols de Moselle. Cette société, c’est La Française de l’énergie. Dans le nord de la France, elle extrait déjà des quantités importantes de gaz de mine, qui s’échappe naturellement des galeries héritées de l’exploitation minière. En 2021, elle a produit 101 millions de mètres cubes.
Le projet qu’elle porte en Moselle est beaucoup moins consensuel. En novembre 2018, elle a déposé une demande de concession en vue d’exploiter du gaz de couche de charbon dans le bassin houiller. Les associations environnementales et de nombreux élus locaux y sont fermement opposés. En novembre 2021, à l’occasion de la COP26 de Glasgow, une soixantaine d’élus, notamment les députés La République en marche de l’Est mosellan, avaient signé une tribune, publiée sur France info, pour demander l’abandon du projet.
> Lire aussi : La guerre en Ukraine risque-t-elle de freiner la lutte contre le dérèglement climatique ?
Ce gaz de couche, un gaz non conventionnel composé majoritairement de méthane, est emprisonné dans les veines de charbon inexploitées du sous-sol mosellan. Pour l’extraire, la société propose d’effectuer des forages verticaux jusqu’à 1 000 mètres de profondeur en moyenne, puis de diriger ce forage à l’horizontale pour déployer des drains. Par aspiration de l’eau, une dépression ferait alors remonter le gaz à la surface. « Il n’a jamais été question d’utiliser la technique de la fracturation hydraulique, qui est de toute façon interdite en France », indique Pascal Mittelberger, responsable des relations publiques de La Française de l’énergie.
40 plates-formes sur 191 kilomètres carrés
La société prévoit d’installer 40 plates-formes de forage pendant la durée de la concession, sur une surface de 191 kilomètres carrés. Quelle quantité de gaz pourrait être extraite ? Les données varient selon que l’on parle de réserves prouvées, certifiées, probables ou possibles. Grâce aux forages exploratoires et aux essais d’extraction, la société a déjà fait certifier 2,1 milliards de mètres cubes. Mais « dans le cas où les 40 plates-formes prévues fonctionneraient en même temps, la production annuelle serait de 1,5 milliard de mètres cubes », annonce la société. Cela correspondait à 3,75 % de la consommation nationale.
La Française de l’énergie envisage d’injecter ce gaz directement dans le réseau ou de le transformer en électricité par cogénération, voire en hydrogène. La demande de concession est à l’instruction depuis trois ans et demi. Elle a fait l’objet d’une enquête publique qui a donné lieu à un avis favorable, assorti d’une réserve. Le gouvernement aurait normalement dû statuer dans les trois ans, mais des demandes de compléments d’information et la crise sanitaire ont allongé la procédure.
> Lire aussi Le gazoduc Eastmed, une option compliquée pour diminuer la dépendance européenne au gaz russe
La Française de l’énergie estime que l’actualité vient confirmer la pertinence de son projet. « Cela fait des années que nous alertons sur la nécessité de trouver des ressources énergétiques locales, rappelle Pascal Mittelberger. Mais cet argument n’était pas audible. A l’automne, avec la flambée des prix du gaz, on a commencé à percevoir une évolution dans la réception de notre discours. Cela s’est évidemment accentué avec la crise ukrainienne. » De quoi convaincre le gouvernement ?
Les nombreux opposants au projet ne veulent pas croire en ce scénario. « Je ne vois pas comment le gouvernement pourrait donner son accord, sachant que La Française de l’énergie n’a pas démontré sa capacité technique et financière à extraire les volumes annoncés dans le respect de la réglementation environnementale, c’est-à-dire sans fracturation hydraulique », affirme Anaëlle Lantonnois, de l’Association pour la préservation de l’environnement local.
Décision éminemment politique
« Cela fait quinze ans qu’ils font des recherches, qu’ils forent un puits tous les trois ou quatre ans, poursuit l’opposante. Nous avons le sentiment qu’il ne s’agit que d’une opération de spéculation boursière visant à faire entrer la concession dans les actifs de cette société. » « La production de la phase de test est inférieure à ce qui était prévu, mais les objectifs sont réalisables pendant la phase d’exploitation, répond M. Mittelberger. Notre société, qui appartient majoritairement à de grandes familles industrielles, a investi 50 millions d’euros sur le territoire de Moselle Est depuis quinze ans. Où est la spéculation ? »
Trois points inquiètent particulièrement les opposants au projet. Le premier concerne les risques de pollution de la nappe phréatique, qu’il faut perforer pour atteindre la profondeur d’extraction. Le deuxième est lié à l’impact paysager d’un tel projet. « On parle d’une quarantaine de plateformes de 1 à 2 hectares chacune, s’indigne Anaëlle Lantonnois. C’est une aberration environnementale. »
> Lire aussi Gaz : l’Algérie tente de se replacer sur le marché européen à la faveur de la guerre en Ukraine
Le dernier point revêt une dimension émotionnelle forte, dans une région traumatisée par les conséquences environnementales et humaines de l’après-mines, en particulier les affaissements. « On va ajouter des puits de forage dans un sous-sol déjà hyper faillé, c’est irresponsable », accuse Mme Lantonnois. « On parle de drains de 15 centimètres de diamètre, cela n’a rien à voir avec les galeries du temps des houillères », tempère Pascal Mittelberger.
Quel qu’il soit, le choix du gouvernement sera considéré comme une décision éminemment politique. « De manière simpliste, on pourrait considérer qu’il s’agit d’arbitrer entre les enjeux énergétiques et les enjeux climatiques, résume Eliane Romani, cheffe de file des écologistes au conseil régional du Grand-Est. Mais le contexte géopolitique ne change rien au fait que cette concession serait catastrophique d’un point de vue sanitaire et écologique. Investissons plutôt dans la sobriété énergétique et les énergies renouvelables. »
> Lire aussi : Le gouvernement britannique prêt à reconsidérer sa politique énergétique
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/03/25/en-moselle-la-francaise-de-l-energie-attend-toujours-le-feu-vert-de-l-etat-pour-extraire-du-gaz-de-mine_6119098_3234.html>
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3- Entretien. « L’énergie russe n’est pas irremplaçable », Le Monde, 25/03/22, 13h02
Propos recueillis par Perrine Mouterde
Lors de son passage à Paris, le vice-ministre de l’énergie ukrainien a appelé à cesser dès que possible les importations de gaz et de pétrole russes.
Arrivée en Europe d’Ukraine, il y a une semaine, une délégation du ministère de l’énergie ukrainien a participé à la rencontre de haut niveau de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) à Paris, mercredi 23 et jeudi 24 mars. Au cours de ce séjour, le vice-ministre de l’énergie ukrainien, Yaroslav Demchenkov, a de nouveau enjoint aux Européens de mettre un terme, le plus vite possible, à leurs importations de fossiles russes.
L’énergie est plus que jamais l’un des enjeux majeurs de ce conflit…
La guerre a provoqué une réelle onde de choc. Au cours de nos rencontres, nous avons vu que chacun comprend bien que le monde ne sera plus jamais comme avant. La Russie mène cette guerre en essayant de faire croire que l’énergie russe est irremplaçable. Or, ce n’est pas le cas : l’Europe peut et doit agir pour rendre l’énergie russe insignifiante. C’est fondamental parce que chaque heure qui passe coûte une fortune à l’Ukraine, non pas seulement à cause des infrastructures détruites, mais surtout parce que des gens sont tués.
> Lire aussi Guerre en Ukraine : « Un embargo européen sur le gaz et le pétrole russe pourrait être organisé sous l’égide de l’Agence internationale de l’énergie »
Que demandez-vous aux Européens ? Un embargo sur les fossiles russes, comme le président Volodymyr Zelensky ?
La première chose à faire est de cesser d’utiliser l’énergie russe, dès que possible. Pour cela, nous proposons un ensemble de mesures qui permettraient de faire pression sur Moscou sans trop endommager l’économie européenne, en regardant les choses secteur par secteur. D’abord, tout ce qui peut être livré par la mer peut être remplacé rapidement : nous parlons du charbon, du fioul, du pétrole transporté par bateau et du gaz naturel liquéfié [GNL]. Le groupe russe Novatek fournit la France, l’Espagne et le Royaume-Uni en GNL, mais il y a beaucoup de terminaux méthaniers et de fournisseurs alternatifs. Pour ces combustibles, nous demandons un embargo immédiat, qui laissera à l’industrie le temps de s’adapter d’ici à l’hiver prochain.
N’est-ce pas plus compliqué pour le gaz et le pétrole ?
Notre proposition pour le pétrole transporté par pipeline est d’instaurer un embargo, mais à moyen terme : nous disons aujourd’hui que, dans neuf mois, nous n’achèterons plus de pétrole russe. Les fournisseurs alternatifs auront, eux aussi, le temps d’augmenter leur production. S’ils comprennent qu’il y a une part à prendre, ils se battront pour ce marché européen qui est le plus lucratif au monde et l’Europe aura l’occasion de choisir entre les producteurs.
Enfin, pour le gaz, à court terme nous conseillons à l’Europe de remplir les sites de stockage qui se trouvent en Autriche, en Allemagne et en Ukraine. Mais, à plus long terme, l’une des solutions est de faire circuler, dans la partie allemande du gazoduc Nord Stream 1 [qui relie la Russie à l’Allemagne via la mer Baltique], du gaz naturel liquéfié qui viendrait d’autres fournisseurs et d’autres pays, ce qui pourrait permettre de se passer du gaz russe transitant par ce gazoduc. Ainsi, il n’y a pas besoin de construire de nouvelles infrastructures pour diversifier les approvisionnements. Les Allemands sont en train d’étudier cette option. Ils ne l’ont pas fait avant parce que les Russes voulaient leur faire croire que c’était impossible, mais nous pensons que cela pourrait être réalisable en deux ans.
> Lire aussi Yannick Jadot : « Nous pouvons et devons décider d’un embargo sur le gaz et le pétrole russes »
Neuf mois, deux ans… Est-ce que ce ne sont pas des délais beaucoup trop longs ?
Nous proposons aussi des restrictions financières pendant le temps où le gaz russe doit continuer à couler. Par exemple par le biais d’un compte séquestre : l’argent du gaz est stocké sur un compte en Europe jusqu’à ce que les Russes répondent à des exigences en matière de sécurité, comme arrêter de bombarder des zones résidentielles. Ils gagnent plusieurs milliards de dollars par mois avec le gaz ; un compte séquestre pourrait être un instrument très puissant pour faire évoluer leur comportement.
Comment ont réagi vos interlocuteurs à ces propositions ?
Nous voyons une vraie solidarité à l’égard de l’Ukraine, mais bien sûr nous comprenons que, pour beaucoup d’Etats, être capables de fournir une énergie à un prix abordable à l’échelle domestique est très important. Mais Vladimir Poutine [le président russe] ne s’arrêtera pas à l’Ukraine. Les gouvernements doivent prendre des mesures qui ne seront peut-être pas très populaires, mais qui, à l’avenir, permettront de garantir la paix.
L’Europe doit aussi réussir à assurer sa sécurité énergétique sans dévier de son plan pour une transition verte. Il est vraiment important que, même pendant cette guerre, nous continuions à discuter des prochaines étapes pour devenir plus neutres en carbone.
A quel point le système énergétique a-t-il été endommagé ?
Environ un million de consommateurs sont privés d’électricité. Les troupes russes ont détruit des infrastructures, des réseaux, et 1 500 villes et villages sont déconnectés. Les dégâts sont importants. Bien sûr, nous faisons tout pour continuer autant que possible à fournir du chauffage et de l’électricité. Imaginez les gens dans des abris sans rien pour se chauffer, sans lumière…
> Lire aussi En Ukraine, la plus grande centrale nucléaire d’Europe tombée aux mains de la Russie
Vous parlez d’électricité… Quelle est la situation dans les centrales nucléaires ?
Il est ultra-dangereux que les troupes russes aient pris le contrôle de deux de nos sites nucléaires, celui de Tchernobyl et la centrale de Zaporijia. Rien ne peut empêcher Vladimir Poutine de provoquer un accident nucléaire et d’essayer d’en rejeter la faute sur l’Ukraine et sur nos partenaires internationaux. Il y a des précédents dans l’histoire récente de la Russie, où Poutine a orchestré de telles provocations pour mobiliser et unir la société russe… Chaque jour qui passe où des troupes restent dans nos centrales, la menace grandit et devient plus réelle.
Que se passe-t-il sur place ?
A Zaporijia, plus de 1 400 hommes occupent la zone et des représentants de l’entreprise publique russe Rosatom sont présents. Nous devrions tout faire pour nettoyer ce territoire, cette installation n’est pas pour les militaires ! Elle devrait être sous le contrôle de professionnels, les combats à proximité devraient être interdits…
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a proposé des discussions entre les différentes parties, comment avancent-elles ?
Comment pourrions-nous nous asseoir avec les Russes ? Ils ont leurs troupes dans notre centrale, ont pris le contrôle de nos propriétés. Cette démarche ne peut que servir la propagande russe. Personnellement, je considère que l’AIEA démontre son impuissance à faire son travail. Nous avons besoin d’experts internationaux indépendants pour évaluer la situation, mais d’abord les troupes russes doivent partir.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/25/yaroslav-demchenkov-l-energie-russe-n-est-pas-irremplacable_6119097_3244.html>
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4- Présidentielle 2022 : la relance de la filière nucléaire divise les candidats, Le Monde, 26/03/22, 07h00
Perrine Mouterde et Adrien Pécout
Du « tout renouvelable » à la mise à l’arrêt de la filière éolienne, la question de l’avenir du système électrique occupe une place importante dans les débats.
Cette fois encore, l’enjeu majeur des crises climatiques et de la biodiversité aura été réduit à la portion congrue dans la campagne présidentielle, au grand regret d’associations, de scientifiques, mais aussi d’une part croissante des citoyens. A une exception près : le sujet de l’énergie occupe depuis des mois une place importante dans les débats et figure en bonne place dans les programmes. Les discussions sur l’avenir de la politique énergétique se sont structurées autour du nucléaire, qui fournit encore aujourd’hui près de 70 % de l’électricité du pays.
Une ligne de fracture très nette se dégage. D’un côté, les partisans d’une relance de la filière nucléaire font valoir que cette source d’énergie bas carbone et pilotable est indispensable pour lutter contre le dérèglement climatique. De l’autre, ses détracteurs mettent notamment en avant des enjeux de sûreté et de gestion des déchets et souhaitent sortir progressivement de l’atome. En toute fin de mandat, le président Emmanuel Macron a clarifié sa position en annonçant vouloir lancer la construction de six réacteurs EPR et étudier la possibilité d’en construire huit autres par la suite. Cinq ans plus tôt, le président insistait sur la nécessité de réduire la part du nucléaire dans le mix électrique, et la fermeture de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), décidée par son prédécesseur François Hollande, a été mise en œuvre en 2020.
La gauche veut de l’éolien
Comme Emmanuel Macron, d’autres candidats à droite (Valérie Pécresse), à l’extrême droite (Marine Le Pen, Eric Zemmour, Nicolas Dupont-Aignan), au centre (Jean Lassalle) mais aussi à gauche (Fabien Roussel) ont pris position pour la construction de nouveaux réacteurs, alors que le plus récent en activité en France a été mis en service il y a plus de vingt ans.
A gauche au contraire, la majorité des candidats (Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot, Anne Hidalgo et Philippe Poutou) défendent toujours une sortie du nucléaire, qu’ils veulent pour la plupart progressive, à l’horizon 2045 ou 2050, au fur et à mesure que les réacteurs du parc actuel devront être mis à l’arrêt pour des raisons liées à leur vieillissement.
Corollaire de ce souhait d’abandonner l’atome, ces quatre candidats défendent un scénario de production d’électricité 100 % renouvelable d’ici à 2050 et plaident donc pour un développement massif de l’éolien et du solaire. Emmanuel Macron, Valérie Pécresse et Fabien Roussel prônent un mix basé à la fois sur le nucléaire et les énergies renouvelables, quand les candidats d’extrême droite entendent mettre à l’arrêt la filière éolienne, voire démanteler les parcs existants, et ne pousser qu’avec parcimonie le solaire. Ces derniers n’expliquent pas comment ils parviendront à garantir la sécurité d’approvisionnement et l’atteinte des objectifs climatiques de la France en se privant de ces sources d’énergie.
> Voir le comparateur : Comparez les programmes des principaux candidats
Le quinquennat écoulé, s’il a été marqué par certaines avancées pour les filières renouvelables, n’a pas permis d’appliquer l’ensemble des ambitions inscrites dans la feuille de route énergétique de la France et le pays est encore en retard sur ses objectifs. Emmanuel Macron, qui défend dans son programme une croissance très importante notamment de l’éolien en mer et du solaire, a assuré vouloir changer de méthode en prenant « une loi d’exception » pour réduire les délais et simplifier les procédures.
Renationaliser EDF et Engie
La nécessaire réduction de la consommation d’énergie au cours des prochaines décennies est souvent abordée par le biais des gains d’efficacité, avec, par exemple, la nécessaire accélération en matière de rénovation des bâtiments, présente dans une grande partie des programmes. Seuls des candidats de gauche entendent appuyer fortement sur le levier de la sobriété.
Les formations de gauche se retrouvent également sur la nécessité, selon elles, de reconstituer un pôle public de l’énergie. Une proposition qui passe notamment par la renationalisation d’EDF et d’Engie (ex-GDF Suez), dont l’Etat est encore le premier actionnaire, respectivement à hauteur de près de 84 % et 24 %. Le candidat Macron a semblé souscrire à cette idée en annonçant, le 17 mars, qu’il entendait « reprendre le contrôle capitalistique de plusieurs acteurs industriels ».
Alors que la campagne se déroule dans un contexte européen de crise sans précédent du secteur de l’énergie, les candidats formulent aussi des réponses à l’envolée des prix du gaz et de l’électricité. A court terme, Yannick Jadot ou Fabien Roussel promettent la revalorisation d’un « chèque énergie » pour les ménages en difficulté. De façon plus structurelle, tous deux veulent aussi, comme notamment Jean-Luc Mélenchon, le retour à une meilleure régulation des tarifs sur le sol national – Eric Zemmour également, mais en particulier pour l’électricité issue du nucléaire. Anne Hidalgo, Valérie Pécresse ou Marine Le Pen, entre autres, proposent une baisse des taxes sur l’électricité et le gaz.
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/03/26/presidentielle-2022-la-relance-de-la-filiere-nucleaire-divise-les-candidats_6119237_823448.html>
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5- Entretien. Earth Hour : "Le meilleur moyen de limiter sa consommation, c'est de limiter Netflix", explique un responsable du WWF, France info, 26/03/22, 17:47
Radio France
L'Earth Hour ou l'heure de la Terre est une garnde opération symbolique lancée par l'ONG WWF en 2007, destinée à mobiliser contre le déréglement climatique. Chacun est invité à éteindre les lumières pendant une heure samedi soir.
L'Earth Hour est "avant tout une initiative symbolique", déclare samedi 26 mars sur franceinfo le chargé de programme du WWF France Arnaud Gauffier. Chaque année, cette journée internationale invite à éteindre les lumières pendant une heure, de 20h30 à 21h30 (samedi soir en France) pour "nous faire prendre conscience de l'impact qu'on a sur le climat". Arnaud Gauffier explique par ailleurs que "le meilleur moyen de limiter sa consommation électrique" aujourd'hui est de "ne pas trop regarder de vidéos en streaming".
France info : Cette initiative a-t-elle un impact réel ?
Arnaud Gauffier : C'est une initiative avant tout symbolique puisqu'en France, par exemple, l'éclairage public ou privé ne représente qu'à peine 10% de la consommation d'électricité. Ce n'est donc clairement pas en éteignant la lumière une heure qu'on va avoir un impact fort sur le climat. C'est surtout un moyen de sensibiliser. L'idée est vraiment de nous faire prendre conscience de l'impact qu'on a sur le climat et aussi de ne pas oublier des enjeux comme la biodiversité.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/culture/series/netflix/earth-hour-le-meilleur-moyen-de-limiter-sa-consommation-c-est-de-limiter-netflix-explique-un-responsable-du-wwf_5046469.html>
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6- Entretien. Guerre en Ukraine : le gaz naturel liquéfié peut-il remplacer le gaz russe ?, TV5Monde, 26/03/22, 18:42
Margot Hutton
L’Europe souhaite s’affranchir de sa dépendance au gaz russe d’ici 2027. Pour y parvenir, les yeux se tournent vers le gaz naturel liquéfié. Mais de quoi s’agit-il et quelles sont les contraintes de cette ressource ?
Vendredi 25 mars, l’Union européenne a conclu un nouveau partenariat énergétique avec les États-Unis. Celui-ci prévoit la livraison de 15 milliards de m3 de gaz naturel liquéfié d’ici la fin 2022. Si ce partenariat s’inscrit dans la volonté européenne de réduire sa dépendance au gaz russe, il implique des contraintes financières.
> (Re)voir : Quelle alternative au gaz russe ?
Francis Perrin, directeur de recherche à l’IRIS et spécialiste des problématiques énergétiques voit cela d’un bon œil. Selon lui, l’Europe est en mesure de s’alimenter en gaz naturel liquide, même si cela aura des répercussions sur les prix de l’électricité.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://information.tv5monde.com/info/guerre-en-ukraine-le-gaz-naturel-liquefie-peut-il-remplacer-le-gaz-russe-450299>
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7- Pourquoi certaines communes éteignent leur éclairage public la nuit, France info, 27/03/22, 10:35
Jérémy Fichaux
L'alimentation des lampadaires pèse lourd dans le budget des municipalités. Certaines ont donc choisi de les débrancher, pour des raisons à la fois économiques et environnementales.
Il y a près de 11 millions de points lumineux en France, soit l'équivalent d'un lampadaire pour six habitants, d'après les derniers chiffres de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). C'est aux communes de décider d'éteindre l'éclairage public la nuit et certaines ont décidé de franchir le pas récemment, à la faveur des confinements liés à la pandémie de Covid-19.
Cependant, il s'avère très difficile de cartographier cette dynamique à l'échelle nationale. Tout simplement parce que les données sont quasi inexistantes. "Nous travaillons actuellement sur un standard d'éclairage public, où chaque commune pourra, si elle le souhaite, informer de son nombre de points lumineux, des lampes utilisées…" explique Jennifer Amsallem, ingénieure d'études à l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae).
Néanmoins, deux bureaux d'études experts dans l'analyse des images satellitaires, La TeleScop et DarkSkyLab, ont modélisé des données en cœur de nuit en région Occitanie depuis 2014. Sur l'image ci-dessus, plus la zone est bleue, plus l'éclairage public est faible. Toutefois, cette méthode comprend des biais et les résultats ne peuvent représenter fidèlement la pollution lumineuse. Dans le détail des données communiquées par la région, 520 municipalités sur 4 516 pratiquent l'extinction après minuit en Occitanie, soit plus d'une commune sur dix. France info vous explique pour quelles raisons – économiques, environnementales, voire touristiques – certaines villes ont fait ce choix.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/infographies-pourquoi-certaines-communes-eteignent-leur-eclairage-public-la-nuit_4987527.html>
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8- Nucléaire, chasse au gaspi...comment les chocs pétroliers ont déterminé nos modèles économiques, Novethic, 27/03/22
Mathilde Golla
La flambée des prix des matières premières ravive les souvenirs des chocs pétroliers de 1973 et 1979. Les gouvernements sont acculés à faire des choix économiques et sociaux déterminants. De telles décisions avaient déjà modelé les sociétés après les précédents chocs pétroliers où la France avait notamment fait le choix du nucléaire pour réduire sa dépendance au pétrole.
La crise énergétique actuelle est "comparable en intensité, en brutalité, au choc pétrolier de 1973", a récemment assuré Bruno Le Maire. Un constat partagé par de nombreux économistes. "Au regard de l'évolution des prix de l'énergie, la comparaison avec le premier choc pétrolier peut être éclairante", confirme Philippe Waechter, chef économiste chez Ostrum asset management. "La France et les autres pays européens sont face à un choix structurant", ajoute-t-il. Pour éviter de déstabiliser les économies occidentales, les gouvernements prennent en effet des mesures qui pourraient se révéler déterminantes pour notre avenir commun, comme en 1973.
Dans l’immédiat, le gouvernement multiplie les appels à réduire les consommations d’énergie. Bruno Le Maire encourage par exemple les Français à baisser le chauffage dans les logements. L’Agence Internationale de l’Énergie a formulé dix recommandations qui vont dans le même sens, dont une réduction de la vitesse sur autoroute ou une incitation à prendre le train et non l'avion. Une baisse de la vitesse de 5 à 10 km/h sur les routes et une réduction de 10% du kilométrage annuel de chacun d'entre nous permettrait d'économiser la totalité des importations de pétrole russe, encourage l’ONG Négawatt.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/ressources-naturelles/isr-rse/comme-lors-des-precedents-chocs-petroliers-les-etats-sont-a-l-heure-de-choix-strategiques-150683.html>
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9- Pourquoi les énergies renouvelables divisent les candidats à l’élection présidentielle, Le Monde, 28/03/22, 07h29
Perrine Mouterde
Du « zéro éolienne » au « 100 % renouvelable », les programmes divergent fortement quant à la place à accorder à ces sources d’énergie, indispensables à l’atteinte des objectifs climatiques de la France.
Il y a ceux qui veulent les voir disparaître des paysages, et ceux pour qui elles incarnent le pilier du futur système énergétique de la France. Concernant les éoliennes, et plus largement l’essor des énergies renouvelables, les positions des candidats à la présidentielle balaient un éventail très large, du « zéro nouvelle implantation » au « 100 % renouvelable ». Avec, comme corollaire, un clivage net entre partisans d’une relance du programme nucléaire et défenseurs d’une sortie de l’atome.
Dès la campagne pour les régionales de juin 2021, la question énergétique a occupé une part non négligeable du débat public. « On peut regretter que le sujet du climat n’ait pas été davantage traité mais celui de l’énergie est plus présent qu’il y a cinq ans, observe Alexandre Roesch, le délégué général du Syndicat des énergies renouvelables. Il y a sans doute une compréhension un peu plus grande du fait que nous avons des décisions importantes à prendre pour l’avenir. »
> Lire aussi Présidentielle 2022 : le climat, ligne de clivage entre les candidats
Discours et programmes se concentrent toutefois souvent sur la production d’électricité, bien plus que sur les enjeux liés au secteur de la chaleur ou de la consommation. « Le débat reste pauvre. On a, par exemple, encore l’impression qu’on peut penser la production indépendamment de la consommation, observe Alexis Monteil-Gutel, responsable de projet énergies renouvelables au sein du CLER - Réseau pour la transition énergétique. La campagne a du mal à aborder le fond des questions et l’ensemble des sujets. »
Les éoliennes, cheval de bataille de Zemmour et Le Pen
S’il est un thème qui n’a pas été négligé, c’est celui des éoliennes. Les deux candidats d’extrême droite en ont fait un cheval de bataille : Eric Zemmour et Marine Le Pen promettent de mettre un terme à tous les projets, terrestres et en mer. « On laisse tomber les éoliennes, on arrête toutes les éoliennes, parce que c’est une catastrophe, parce que ça enlaidit le paysage français, parce que c’est une énergie intermittente », a expliqué le président de Reconquête ! sur Twitch, le 1er février. « Tous les projets éoliens en cours et les subventions seront stoppés, a aussi affirmé la candidate du Rassemblement national lors d’une conférence de presse, le 14 février. Les machines seront progressivement démantelées à la charge des industriels. »
Ces propositions ne s’appuient pourtant sur aucun scénario de transition énergétique actuellement dessiné. Selon les projections des experts, il est impossible de respecter les engagements climatiques de la France et de garantir son approvisionnement électrique en se passant d’une source d’énergie renouvelable. Lors de la préparation de son rapport de référence sur les mix électriques, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE a exclu une option sans éolien et solaire, demandée lors de la phase de consultation, parce qu’elle ne permettait pas de remplir ces deux conditions. Selon RTE, un moratoire sur les renouvelables conduirait la France à « manquer d’électricité bas carbone pour couvrir les besoins au-delà de l’horizon 2030-2035 ».
Tous les travaux prospectifs, dont celui de l’Agence internationale de l’énergie(AIE), insistent au contraire sur la nécessité d’un développement massif des différentes sources d’énergies renouvelables. En raison de l’électrification attendue de nombreux usages et du vieillissement des réacteurs actuels, l’atome ne pourra pas fournir plus de la moitié de la production électrique en 2050, selon RTE, qui affirme s’appuyer sur les projections de la filière nucléaire elle-même. Une analyse que conteste Marine Le Pen, qui prévoit de s’affranchir de cette« barrière » des 50 %. « Nous ne nous appuyons pas sur un scénario mais sur la réalité : il est bien plus raisonnable de reproduire ce que l’industrie a déjà été capable de faire plutôt que de miser sur des paris technologiques, justifie le directeur adjoint de sa campagne, Jean-Philippe Tanguy. La filière nucléaire sera capable de s’organiser pour faire plus. »
> Lire aussi : Présidentielle 2022 : la relance de la filière nucléaire divise les candidats
A gauche, le choix du 100 % renouvelable
Outre l’éolien, les représentants de l’extrême droite n’entendent pousser qu’avec parcimonie le solaire – uniquement dans les territoires ultramarins et éventuellement dans le bassin méditerranéen, explique, par exemple, le RN. Comme plusieurs autres candidats, ils vantent, en revanche, les atouts de la géothermie ou encore de l’hydroélectricité, qui a le grand avantage d’être pilotable – elle peut produire de manière prévisible, en fonction de la demande. Son potentiel de développement, qui concerne essentiellement les stations de transfert d’énergie par pompage et les petites installations, est toutefois sans commune mesure avec celui du photovoltaïque ou de l’éolien.
A l’autre bout du spectre, plusieurs candidats de gauche (Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou) font le choix du 100 % renouvelable. Le chef de file de La France insoumise en fait l’un des piliers de sa stratégie énergétique, avec la baisse de la consommation par la sobriété et l’efficacité et la sortie planifiée du nucléaire. Avec des objectifs chiffrés : 18 500 éoliennes sur terre et 3 000 en mer en 2050 (contre environ 8 000 sur terre et aucune en mer aujourd’hui), 144 gigawatts de capacités photovoltaïques installées (contre 12 GW aujourd’hui), mais aussi une production de « bois énergie » en hausse de 50 %.
Yannick Jadot, qui mise sur une sortie du nucléaire en 2045, affiche des priorités et une ambition similaires. Les cibles sont annoncées à l’échelle du quinquennat : 3 000 éoliennes supplémentaires d’ici à 2027, 25 gigawatts de photovoltaïque installés… Le Réseau action climat, qui soutient l’option 100 % renouvelables et a analysé les différents programmes, salue le fait que « la valorisation des territoires, l’intégration des acteurs locaux et le soutien aux énergies citoyennes » soient aussi des points-clés de la feuille de route du candidat écologiste, et que Jean-Luc Mélenchon fasse mention « du débat démocratique nécessaire » autour de ces questions.
> Lire aussi : Incitative, radicale ou optimiste… L’écologie vue par cinq candidats à l’élection présidentielle
Retard par rapport aux objectifs
En janvier 2021, une étude détaillée publiée par l’AIE et RTE a montré que l’hypothèse d’une électricité entièrement renouvelable était faisable techniquement mais posait plusieurs défis majeurs, pour réussir à compenser la variabilité des énergies éolienne et solaire, assurer la stabilité du système ou encore transformer le réseau électrique. Elle n’a, jusqu’ici, jamais été mise en œuvre à grande échelle. Le scénario de transition énergétique porté par l’association négaWatt, sur lequel s’appuient notamment Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot, décrit aussi à quel point atteindre la neutralité carbone en 2050 en misant sur l’efficacité, la sobriété et les renouvelables implique des changements structurels majeurs dans l’ensemble des secteurs de la société.
Les acteurs du secteur regrettent de leur côté que la notion d’urgence et le besoin d’accélérer ne soient pas assez marqués, même dans les programmes les plus ambitieux. Plus que des objectifs pour 2050, ils auraient aimé lire des propositions concrètes permettant de multiplier par 3, 4 ou 5 le rythme de développement des filières à très court terme. « Le premier levier à actionner pour aller vite, c’est d’avoir davantage de gens sur le terrain pour instruire les dossiers. Or, personne ne parle des moyens humains nécessaires pour atteindre ces cibles », explique par exemple Alexandre Roesch.
Même si des avancées réglementaires et législatives ont eu lieu au cours du quinquennat, la France est toujours en retard par rapport à ses objectifs en matière de renouvelables. En cause, la durée des procédures et le manque de portage politique fort. « On nous dit que la France fait tout ce qu’elle peut pour lutter contre le réchauffement climatique mais on met des obstacles incroyables au développement des énergies propres ! », s’agace ainsi l’un des acteurs majeurs de l’éolien terrestre. Depuis 2017, Emmanuel Macron a envoyé des signaux contradictoires à cette filière, pour laquelle il a récemment revu les objectifs à la baisse.
En toute fin de mandat, le président a finalement éclairci sa stratégie énergétique, en annonçant vouloir à la fois construire de nouveaux réacteurs et développer fortement l’éolien en mer et le solaire. En creux, il a aussi reconnu ne pas être allé assez vite pour la croissance des renouvelables puisqu’il a prôné un changement de méthode lors de la présentation de son programme, le 17 mars. Le candidat Macron a annoncé vouloir prendre « une loi d’exception » permettant de simplifier les procédures et de réduire les délais, et plaide pour une planification de la production d’énergie à l’échelle de chaque territoire.
A la différence des autres candidats de gauche, le communiste Fabien Roussel défend, lui aussi, un système reposant à la fois sur une relance du nucléaire et sur certaines filières renouvelables. Une position également partagée par la candidate Les Républicains, pour qui les « vraies » filières renouvelables doivent venir en « complément » du nucléaire. Valérie Pécresse entretient toutefois une position ambiguë sur l’éolien. « J’y suis favorable mais avec l’accord des populations parce qu’on a des paysages remarquables, des ressources halieutiques… Il faut qu’on concerte et qu’on décide, c’est chaque fois du cas par cas », a-t-elle expliqué dans le cadre du Débat du siècle, sans préciser par quelles nouvelles modalités elle comptait obtenir cet accord. Actuellement, les élus locaux et la population sont déjà systématiquement consultés, notamment par le biais des enquêtes publiques. Et près de 80 % des projets font l’objet d’un recours en justice.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/28/du-zero-eolienne-au-100-renouvelable-le-grand-ecart-entre-candidats-a-la-presidentielle_6119402_3244.html>
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10- La chaleur renouvelable, grande oubliée des débats sur l’énergie, Le Monde, 28/03/22, 15h00
Perrine Mouterde (Charleville-Mézières, Ardennes)
La décarbonation de ce secteur, qui représente la moitié de la consommation d’énergie française, est un enjeu majeur et souvent négligé.
A l’intérieur du four numéro sept, la température frise les 780 °C. L’aluminium en train de fondre servira à la production de pièces automobiles. Trente mètres plus haut, à la sortie de la cheminée, les fumées issues du processus de fusion affichent encore entre 140 °C et 300 °C au thermomètre. Depuis janvier 2019, cette chaleur n’est plus perdue : récupérée dans un collecteur installé sur le toit de l’usine Stellantis (ex-PSA) de Charleville-Mézières (Ardennes), avec celle de dix autres fours, elle alimente un réseau de chaleur urbain.
Etendu sur 11 kilomètres, celui-ci couvre l’équivalent de 3 290 logements autrefois raccordés à un réseau de gaz, du quartier de la Citadelle jusqu’à l’hôpital Manchester. La chaleur générée par la plus grande fonderie d’Europe évite l’émission de 7 000 tonnes de CO2 chaque année.
La décarbonation de la chaleur est un enjeu majeur : elle représente près de la moitié de la consommation d’énergie française et constitue l’un des principaux secteurs d’émission de gaz à effet de serre. Surtout, à la différence du système électrique, elle repose encore à près de 75 % sur les énergies fossiles. « La chaleur renouvelable est l’oubliée du débat énergétique, alors qu’elle représente un champ de consommation d’énergie très important et extrêmement carboné », regrette Pierre de Montlivault, le président de la Fédération des services énergie environnement (Fedene).
> Lire aussi : Du « zéro éolienne » au « 100 % renouvelable », le grand écart entre candidats à la présidentielle
« Le sujet de la chaleur est sous-traité par rapport à la hauteur des enjeux, renchérit Alexandre Roesch, le délégué général du Syndicat des énergies renouvelables. On en parle beaucoup moins que de l’électricité, alors que c’est là que les efforts de décarbonation à faire sont les plus importants. C’était déjà un point d’étonnement avant, ça l’est encore plus depuis la crise gazière. » Déjà en forte hausse depuis l’été 2021, les cours du gaz ont encore augmenté depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, premier fournisseur de ce combustible fossile à l’Union européenne.
D’importants travaux
Lorsqu’elle est d’origine renouvelable, la chaleur peut être produite par différentes sources : bois domestique ou bois-énergie, pompes à chaleur, géothermie, valorisation énergétique des déchets, gaz renouvelables ou encore chaleur solaire. Comme pour les autres filières, la France est en retard sur ses objectifs : les sources renouvelables représentent moins de 23 % de la consommation finale de chaleur, alors que l’objectif était d’atteindre 33 % en 2020. Pour 2030, l’ambition est de parvenir à 38 %.
> Lire aussi Energies renouvelables : la France, seul pays de l’Union européenne à avoir manqué ses objectifs
Pour accélérer, les acteurs du secteur estiment notamment devoir multiplier par trois le rythme de développement des réseaux de distribution. Aujourd’hui, 833 réseaux sont déployés en France, auxquels sont raccordés quelque 44 000 bâtiments. A Charleville-Mézières, la mise en place des infrastructures qui relient l’usine Stellantis au centre-ville a nécessité d’importants travaux. Sur le site industriel, d’abord, où il a fallu fermer pendant une semaine le poste de garde. « Ça n’était pas arrivé depuis 1973 ! », souligne Vincent Jauniaux, pilote énergie de Stellantis.
Il a ensuite fallu ouvrir des tranchées dans plusieurs rues de la commune pour installer des tuyaux, les faire passer sous l’autoroute… « Tout cela n’a pu se faire que parce que la collectivité et l’industriel ont compris l’intérêt environnemental et territorial de ce projet, insiste Julien Virmoux, chargé d’affaires industrie Champagne-Ardenne pour Dalkia, filiale du groupe EDF, qui exploite le réseau. Ils ont joué le jeu à une période où le prix du gaz était relativement bas. »
Le maire (Les Républicains) Boris Ravignon ne regrette pas son choix. « Ce projet réconcilie les logiques écologique, économique et sociale, se félicite-t-il. On récupère de l’énergie qui est déjà produite. En la vendant, Stellantis valorise ce qui était auparavant perdu, et on fournit aux usagers de la chaleur qu’ils paient moins cher. » « Sans accompagnement de l’Etat pour participer aux investissements d’infrastructures, ce type de projets ne pourraient pas se faire », précise Emmanuel Tami, directeur marketing de Dalkia Grand-Est.
> Lire aussi : Présidentielle 2022 : la relance de la filière nucléaire divise les candidats
6 500 installations soutenues
Depuis sa création en 2009, le fonds chaleur géré par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a soutenu quelque 6 500 installations. En réaction à la guerre en Ukraine, la ministre de la transition écologique a annoncé, le 16 mars, une hausse de 40 % du budget du fonds en 2022. « Ces 150 millions d’euros supplémentaires permettront de soutenir très rapidement des projets de conversion de réseaux de chaleur à la biomasse, moyen très efficace de réduire notre demande en gaz naturel », a expliqué Barbara Pompili. Plusieurs candidats à la présidentielle (Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon, Valérie Pécresse ou Eric Zemmour) proposent également d’accroître les crédits du fonds.
> Lire aussi : En Europe du Nord, les éoliennes affectent peu les milieux marins
Dans un vaste hangar du quartier de Ronde Couture, à Charleville-Mézières, un camion déverse des copeaux de bois à l’intérieur d’une chaufferie biomasse. En plein hiver, jusqu’à sept véhicules par jour viennent approvisionner l’installation, qui consomme environ 15 000 tonnes de plaquettes de bois par an. « Avec les forêts juste à côté, nous n’avons pas de problème de ressource », assure Ricardo Rodriguez, directeur du centre opérationnel Champagne-Ardenne de Dalkia. Cette chaufferie alimente un autre réseau de chaleur de la ville, et notamment des logements sociaux. Ici, environ 4 000 équivalents logements ont abandonné un mix 100 % gaz fossile pour un mix à 72 % décarboné.
> Lire aussi : La guerre en Ukraine risque-t-elle de freiner la lutte contre le dérèglement climatique ?
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/28/la-chaleur-renouvelable-grande-oubliee-des-debats-sur-l-energie_6119494_3244.html>
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11- Les éoliennes sont-elles un danger pour les oiseaux ?, Les Décodeurs, 28/03/22, 15h57
Pascaline David
Chez les opposants à l’éolien, la menace pour les oiseaux est un argument récurrent. L’argument est plutôt justifié, mais la mortalité dépend largement de l’endroit où sont implantées les éoliennes.
Plusieurs candidats à l’élection présidentielle, parmi lesquels Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan et Eric Zemmour, se sont prononcés contre le développement des parcs éoliens.
Lors du « grand oral » organisé par la Fédération nationale des chasseurs, le 22 mars, Eric Zemmour a notamment déclaré que les éoliennes « défigurent nos paysages » et « constituent une menace » pour les oiseaux. Ce n’était pas la première fois qu’il invoquait cet argument, qu’il convient pourtant de nuancer.
Pourquoi c’est à nuancer
• Un vrai danger, difficile à mesurer
Certains parcs éoliens représentent un danger pour les chauves-souris et des espèces d’oiseaux, notamment les passereaux et les rapaces. En France, une éolienne tuerait en moyenne sept volatiles par an, selon une étude de suivi de mortalité publiée en 2017 par la Ligue de protection des oiseaux (LPO). Cela représenterait au moins 56 000 oiseaux, mais les pertes totales sont difficiles à quantifier précisément, notamment parce qu’une partie des cadavres sont récupérés par les prédateurs naturels.
D’après une récente synthèse des connaissances réalisée par la LPO, l’éolien peut générer des impacts directs, comme la collision, ou indirects, liés à la perte d’habitats ainsi que la modification de comportements.
« La mortalité des oiseaux liée aux éoliennes installées en mer est particulièrement difficile à quantifier, puisque les oiseaux blessés ou morts qui tombent dans l’eau ne sont jamais retrouvés », souligne Frédéric Jiguet, ornithologue au Muséum national d’histoire naturelle.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/03/28/les-eoliennes-sont-elles-un-danger-pour-les-oiseaux_6119502_4355770.html>
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12- En Europe du Nord, les éoliennes affectent peu les milieux marins, Le Monde, 28/03/22, 16h00
Perrine Mouterde
La question des impacts environnementaux est une « inquiétude récurrente » en France dans les débats publics sur les parcs offshore.
La contestation semble venir de toutes parts. Elus, pêcheurs, associations… Le projet de parc éolien au large de l’île d’Oléron (Charente-Maritime), pour lequel un débat public vient de s’achever fin février, fédère largement contre lui. Au-delà de son impact sur les paysages ou l’économie, se pose la question de ses conséquences pour l’environnement, alors que son périmètre d’implantation est situé dans une zone Natura 2000, dans un parc naturel marin et sur une voie de migration. « Ce parc menacerait des dizaines de milliers d’oiseaux marins et côtiers. La transition énergétique ne peut pas se faire sur le dos de la biodiversité », dénonce la Ligue pour la protection des oiseaux.
> Lire aussi : Du « zéro éolienne » au « 100 % renouvelable », le grand écart entre candidats à la présidentielle
Les inquiétudes exprimées à Oléron ne sont pas nouvelles : selon la Commission nationale du débat public, qui a dressé le bilan de quatorze débats et concertations sur l’éolien en mer organisés depuis 2010, la question des impacts environnementaux est une « inquiétude récurrente » de l’opinion publique et « la France ne dispose toujours pas de données » suffisantes.
Pourtant, si le pays accuse un retard considérable pour le développement de l’éolien offshore – les toutes premières éoliennes devraient être mises en service au printemps au large de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) –, l’Europe dispose d’un véritable retour d’expérience sur le sujet : plus de 5 400 éoliennes réparties dans douze pays sont connectées au réseau. Ces parcs ont donné lieu à un suivi régulier, qui a permis d’établir un socle de connaissances solide. « Les pays du Nord surveillent les écosystèmes marins depuis vingt ans : s’il y avait des changements écologiques spectaculaires, on les aurait vus, estime Antoine Carlier, spécialiste des invertébrés benthiques à l’Ifremer. Les grandes conclusions sont donc plutôt rassurantes, même s’il ne faut bien sûr pas s’en contenter. »
Rideaux de bulles
En Belgique, où neuf parcs sont en activité, Steven Degraer a coordonné un important rapport, publié en 2020, sur une décennie de suivi scientifique. « Même si les espèces sont différentes, les types d’impacts, en tout cas sur des sols sableux, seront largement les mêmes en France que dans les autres pays nordiques ou aux Etats-Unis », assure ce spécialiste d’écologie marine au Royal Belgian Institute of Natural Sciences.
Selon ces suivis, c’est au cours de la phase de travaux que les changements sont les plus marqués : enfoncer des éoliennes dans le sol génère un bruit conséquent. Les espèces qui le peuvent fuient alors la zone. « Le bruit peut avoir un impact sur les organismes sur de grandes étendues, mais cet effet est temporaire et réversible, note Antoine Carlier. Une fois que les travaux sont terminés, les espèces reviennent. »
> Lire aussi : La guerre en Ukraine risque-t-elle de freiner la lutte contre le dérèglement climatique ?
Pour celles qui sont peu mobiles, aucune étude n’a jusqu’ici montré de mortalité particulière liée au bruit. Pour atténuer ces nuisances, différentes mesures peuvent être prises, telles que la mise en place de rideaux de bulles ou une montée en puissance progressive des travaux.
Une fois le parc en exploitation, le principal impact observé est l’effet dit « récif artificiel ». Comme n’importe quel autre objet immergé, les mâts sont progressivement colonisés par un cortège d’espèces qui créent une sorte de « hotspot de biodiversité » local. « A certains endroits, on a vraiment l’impression d’être dans un aquarium bondé, raconte Steven Degraer. Autour des structures les plus larges, on a pu observer jusqu’à 30 000 poissons ! Les pierres placées autour des piliers créent de nouveaux habitats. »
Des phoques dans les parcs éoliens
Les organismes accrochés aux mâts (moules, anémones…) constituent un garde-manger pour les poissons et, par effet cascade, pour certains mammifères : en Allemagne, des phoques ont été observés visitant certains parcs. Les sédiments peuvent également être enrichis. « Ces effets posent presque une question philosophique, souligne Nathalie Niquil, directrice de recherche CNRS au Laboratoire de biologie des organismes et écosystèmes aquatiques. Si l’objectif est de modifier le moins possible les écosystèmes, alors on peut considérer que voir arriver des espèces de substrats durs sur des fonds sableux est négatif. Mais si l’objectif est de développer la biomasse et la diversité, alors c’est plutôt positif. »
A l’effet récif peut se cumuler un effet « réserve » lorsque les activités de pêche, notamment aux engins traînants, sont interdites dans les parcs. « Empêcher certaines activités très destructrices sur l’ensemble de la durée de vie du projet n’est pas anecdotique, explique Antoine Carlier. Aux Pays-Bas, des zones qui étaient très chalutées avant l’installation des éoliennes ont retrouvé de meilleurs états écologiques à tous les niveaux. » En France, toutefois, les parcs d’éolien posé devraient être aménagés pour que la pêche puisse y être pratiquée, ce qui pourrait réduire cet effet.
C’est sans doute au-dessus de la surface de la mer, pour les oiseaux et les chauves-souris, que les incertitudes demeurent les plus grandes. Certaines espèces d’oiseaux évitent les parcs, quand d’autres sont au contraire attirées par les éoliennes, risquant d’entrer en collision avec les pales.
Mesures d’atténuation
En mer, la mortalité des oiseaux est bien plus difficile à documenter que sur terre. A partir de modélisations pour les six espèces d’oiseaux les plus communes, une étude a estimé que les neuf fermes belges pourraient générer entre 85 et 495 collisions par an, alors que plus de 1 million d’oiseaux marins passent au-dessus du territoire lors de leur migration. Selon les auteurs, même s’il faut prendre les chiffres en valeur absolue avec prudence, la mortalité supplémentaire qui résulte des collisions peut néanmoins avoir « un impact substantiel au niveau des populations », parce que les oiseaux marins sont des espèces à longue durée de vie, avec une maturité tardive et de petites couvées.
« Au niveau éthique, il faut absolument minimiser la mortalité des oiseaux, précise Steven Degraer. Au niveau écosystémique, l’impact sera probablement très différent selon les espèces. » Là aussi, des mesures pourraient être mises en place pour limiter les effets, en jouant sur la densité des éoliennes ou la hauteur des pales. Parmi les autres inconnues, figure la question des impacts cumulés. Pourrait-il y avoir un effet de seuil à partir d’un certain nombre de parcs offshore sur une même façade maritime ? Notamment quand ils s’ajoutent aux autres activités humaines ?
> Lire aussi : La chaleur renouvelable, grande oubliée des débats sur l’énergie
Les industriels assurent en tout cas prendre le sujet au sérieux et mobiliser des moyens conséquents pour les études environnementales et les mesures d’atténuation. Pour Steven Degraer, l’important serait que les énergéticiens et les organisations chargées de la préservation de la biodiversité puissent concevoir ensemble les prochains parcs offshore. « L’environnement marin ne doit pas être simplement une considération des développeurs, au même titre que le volet financier, insiste-t-il. Ce doit être l’un des fondements du projet, pour que l’objectif ne soit pas d’atténuer les impacts, mais de faire en sorte que ces parcs aient un effet positif pour la nature. »
Au large de Nantes, une éolienne flottante non commerciale, la première du pays, fonctionne depuis 2018. En novembre 2021, des chercheurs du CNRS et de l’Ecole centrale de Nantes ont indiqué qu’à ce stade, après trois ans de suivi, « aucun effet ou impact fort » n’avait été relevé sur l’environnement marin. Le 14 mars, le premier ministre a lancé deux appels d’offres pour construire, à l’horizon 2030, deux parcs éoliens flottants en Méditerranée. D’ici à 2028, sept parcs d’éolien posé devraient être mis en service.
> Lire aussi : Présidentielle 2022 : la relance de la filière nucléaire divise les candidats
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/28/en-europe-du-nord-les-eoliennes-affectent-peu-les-milieux-marins_6119505_3244.html>
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13- Airbus : Un A380 vole sans kérosène, uniquement avec du carburant alternatif à l’huile de cuisson, 20 Minutes, 28/03/22, 19h06
H.M.
Air lipides. Un A380 a volé pendant trois heures vendredi sans kérosène. Uniquement propulsé par du carburant alternatif, de l’huile de cuisson usagée en l’occurrence
Le plus gros avion civil du monde qui sillonne le ciel sans emporter une goutte de kérosène. La scène a eu lieu vendredi, avec un A380 dans le rôle principal, l’exemplaire d’essai « MSN 01 », le tout premier géant des airs jamais sorti des chaînes d’assemblage. L’avion laboratoire a décollé vendredi à 8 h 43 des pistes de l'aéroport Toulouse-Blagnac, indique Airbus ce lundi. Son vol a duré trois heures, le temps de brûler 27 tonnes de ce que le constructeur appelle du « carburant d’aviation durable » (SAF, pour sustainable aviation fuel).
Le mélange, concocté par Total Energies en Normandie, était « fabriqué à partir d’esters et d’acides gras hydrotraités, exempts d’aromatiques et de soufre, et principalement constitués d’huile de cuisson usagée, ainsi que d’autres déchets gras », précise l’avionneur. L'A380 doit redécoller sur le même mode ce mardi pour atterrir à Nice.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/3261199-20220328-airbus-a380-vole-kerosene-uniquement-carburant-alternatif-huile-cuisson>
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14- Dépendance aux énergies fossiles russes : commentaires de l'Académie des technologies, Connaissance des énergies, 28/03/22
L’Académie des technologies vient de publier un rapport « Sortir de la dépendance aux énergies fossiles russes » dans lequel elle décrit le poids des relations énergétiques entre Europe et Russie et les pistes pour s'affranchir de la dépendance aux hydrocarbures russes. Morceaux choisis.
Dépendance mutuelle
L’Académie des technologies insiste sur la relation d’interdépendance entre Russie et l’Europe : « si l’Europe dépend de la Russie pour son approvisionnement énergétique, la Russie dépend de l’Europe pour financer son budget via les excédents de sa balance commerciale ». En 2021, 74% du gaz exporté par la Russie a en effet été livré en Europe (et environ la moitié du gaz importé en Europe provient de Russie).
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.connaissancedesenergies.org/dependance-aux-energies-fossiles-russes-commentaires-de-lacademie-des-technologies-220328>
En savoir plus :
> Sortir de la dépendance aux énergies fossiles russes <https://www.academie-technologies.fr/wp-content/uploads/2022/03/Sortir_de_la_dependance_aux_energies_fossiles_russes.pdf>, Académie des technologies, 28/03/22
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15- Présidentielle 2022 : les projets des candidats sur le climat « ne sont pas à la hauteur », selon le Shift Project, Le Monde, 29/03/22, 01h18
Audrey Garric
Dans une étude publiée lundi 28 mars, le groupe de réflexion estime qu’aucun candidat à l’Elysée ne propose une « approche systémique », articulée, précise et chiffrée, nécessaire à la transition écologique et énergétique.
Aucun candidat à l’élection présidentielle ne propose une « stratégie à la hauteur du danger de la crise climatique » et des risques qui pèsent sur nos approvisionnements en énergie. C’est la sévère conclusion tirée par le groupe de réflexion le Shift Project, publiée lundi 28 mars, qui estime qu’aucun prétendant à la fonction suprême n’expose une « approche systémique », articulée, précise et chiffrée, nécessaire à la transition écologique et énergétique. Le think tank reconnaît toutefois que Yannick Jadot (Europe Ecologie-Les Verts), Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) et Valérie Pécresse (Les Républicains) présentent un projet plus étoffé et cohérent que les autres.
Cette association présidée par le consultant Jean-Marc Jancovici a demandé à tous les candidats de décrire, en quelques pages, leurs principales propositions pour décarboner la France au cours du prochain quinquennat, crucial pour l’action climatique. Elle a ensuite passé au crible les réponses, avec comme prisme d’analyse son ouvrage Plan de transformation de l’économie française (éd. Odile Jacob, 272 p., 11,90 euros), qui dessine une France fonctionnant sans énergies fossiles – via notamment la sobriété, l’énergie nucléaire mais aussi les renouvelables – et dont la trajectoire permettrait d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Dix candidats se sont prêtés à l’exercice ; seuls le président candidat Emmanuel Macron et le candidat de Résistons ! Jean Lassalle n’ont pas répondu.
> Lire aussi Présidentielle 2022 : le climat, ligne de clivage entre les candidats
Un progrès général du côté du diagnostic
Le Shift Project a choisi de se fonder sur les seuls textes envoyés par les candidats, sans prendre en compte leurs programmes ou leurs discours. « Ce qui nous intéresse, c’est non pas d’avoir les différentes pièces du puzzle, mais de savoir comment les candidats les assemblent pour amorcer une décrue des émissions », justifie Matthieu Auzanneau, le directeur exécutif de l’association, qui précise avoir vérifié s’il n’y a pas de « décalage majeur » entre les lettres et les programmes. « Le programme d’Emmanuel Macron indique qu’il est engagé à planifier la transition écologique, mais il ne présente aucune stratégie », précise l’expert.
Le groupe de réflexion observe « un progrès général de la classe politique du côté du diagnostic », comparé à 2017. « Il y a un consensus qu’il faut sortir des énergies fossiles et arriver à la neutralité carbone », souligne Matthieu Auzanneau, citant l’exception de Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France).
« Mais du côté de la thérapie, l’essentiel reste à concevoir. Aucun candidat ne présente une vision complète des enjeux. A quelques exceptions près, on reste largement dans l’incantation, la pensée magique », juge Matthieu Auzanneau. Or, la transition énergétique est un sujet « éminemment complexe », qui implique aussi, au-delà des « mesures positives », « d’expliquer ce que l’on prévoit pour les territoires et filières perdants, comment on contourne les difficultés techniques ou d’acceptabilité », précise-t-il.
Parmi les griefs généraux, le laboratoire d’idées juge que les candidats, qui veulent presque tous « réindustrialiser » la France, ne détaillent « au mieux que très partiellement » comment décarboner l’industrie, et évoquent la question clé de l’impact sur l’emploi de la transition écologique bien trop « superficiellement, quand elle n’est pas ignorée ». La sobriété, désormais fréquente dans les discours, est « rarement retranscrite en objectifs et leviers concrets ». Peu de candidats évoquent l’adaptation au changement climatique, de même que l’enjeu de la sécurité des approvisionnements en ressources critiques. Le Shift regrette en outre que le débat sur la transition énergétique se résume souvent à une opposition entre nucléaire et renouvelables.
L’approche « assez précise » de Jadot, Mélenchon et Pécresse
L’analyse du Shift Project conclut que seuls Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon et Valérie Pécresse – qui a envoyé une lettre bien plus détaillée que son programme – décrivent une « approche assez précise de certains enjeux majeurs ». Le candidat écologiste développe des « outils de gouvernance potentiellement puissants », avec une mobilisation forte de la puissance publique (fiscalité, réglementation, etc.), un suivi des politiques publiques et la création de nouvelles institutions. Jean-Luc Mélenchon, qui aborde « de nombreux champs d’action majeurs », propose une planification de la « bifurcation écologique et sociale », chiffre ses investissements et est le seul à proposer une politique « articulée » d’adaptation des infrastructures face au changement climatique. Enfin, Valérie Pécresse, moins précise, liste « certains leviers d’action » comme le développement des mobilités bas carbone (électrique, hydrogène, etc.) ou un plan massif de rénovation des bâtiments.
> Lire aussi : Pour Yannick Jadot, la peur de l’occasion manquée
Mais leurs programmes présentent des « impensés majeurs », des « trous dans la raquette problématiques », évalue Matthieu Auzanneau. Valérie Pécresse, dont l’articulation de la stratégie est « difficile à déduire », évoque par exemple la sobriété sans quasi aucune mesure concrète, n’aborde pas la question de l’évolution des régimes alimentaires et donne une priorité absolue au nucléaire, sans prendre en compte les difficultés pour remobiliser la filière.
Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon, à l’inverse, veulent atteindre 100 % d’électricité renouvelable en 2050, sans aborder les questions de rythme de déploiement, d’interconnexions, de stockage ou encore d’acceptabilité de la population, note le Shift. Ils ne précisent pas, également, les impacts sur les modèles agricoles de leurs propositions, comme la réduction de la consommation de viande.
Chez les autres candidats, l’approche décrite « reste la plupart du temps superficielle », estime le Shift Project. Plusieurs textes laissent apparaître des « contradictions avec l’objectif de décarbonation », comme ceux d’Eric Zemmour, qui défend à la fois le productivisme et la sobriété, tandis que Marine Le Pen souhaite maintenir la place de la voiture individuelle, ralentir la substitution des véhicules thermiques par ceux électriques et réduire la fiscalité sur les énergies fossiles.
Le Réseau action climat offre des conclusions sensiblement différentes dans une étude publiée le 20 mars, cette fois sur la base des programmes des candidats. « Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon sont les deux seuls à présenter des plans d’action détaillés et complets permettant une lutte efficace sur le changement climatique, résume Anne Bringault, la coordinatrice des programmes. On est loin ou très loin du compte pour les autres candidats. »
> Lire aussi : « Cela fait du bien de se retrouver entre nous, partager nos angoisses et nos combats » : les jeunes de nouveau dans la rue pour le climat
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/29/presidentielle-2022-les-projets-des-candidats-sur-le-climat-ne-sont-pas-a-la-hauteur-selon-le-shift-project_6119549_3244.html>
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16- Baisser le chauffage, couper sa box internet, oublier les bains... des pistes pour réduire ses dépenses énergétiques, Radio France, 29/03/22, 17:27
Manon Vautier-Chollet
Dans l'éventualité d'une rupture d'approvisionnement de gaz liée à la guerre en Ukraine, chacun est appelé à réduire sa consommation d'énergie. Il existe plusieurs pistes, tant chez les particuliers que dans les entreprises.
Alors que la guerre en Ukraine se poursuit, la France se prépare à d'éventuelles coupures de gaz l'hiver prochain, dans l'hypothèse où la Russie stopperait son approvisionnement, elle qui fournit 40% de gaz à l'Europe. La Commission de régulation de l'énergie appelle les particuliers et les entreprises à faire des économies d'électricité et de gaz dès aujourd'hui. Concrètement, comment faire, et surtout ça change quoi ?
Le chauffage, principale source de dépenses
Les économies se voient d'abord sur le compteur : pour un particulier, le plus efficace est de baisser son chauffage, qui représente 65% des dépenses d'énergie. Ainsi en prenant l'exemple d'une famille qui chauffe les pièces de son logement à 21 degrés... En réduisant la température du chauffage de son logement de 21 degrés à 19 degrés, cette famille réalise une économie en termes de kilowattheures de plus de 20%. Un degré de température en plus, c'est ainsi 7% à 10% de consommation supplémentaire en plus sur la facture en moyenne.
Les économies peuvent se faire partout, jusqu’à la box internet : si cette dernière reste allumée 24h/24h, elle peut consommer plus de 200 kilowattheures par an, soit autant qu'un petit frigo, si l’on en croit le calcul réalisé par l’Ademe, l’agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie. Selon cette dernière, éteindre ses appareils en veille peut faire économiser jusqu'à 10%. L’Ademe recommande par ailleurs de privilégier les multiprises à interrupteur, qui permettent d’éteindre plusieurs appareils en même temps. Ces économies d'énergie se traduiront surtout sur la facture des ménages. Si une personne qui se chauffe au gaz et prend un bain tous les jours se rabat sur une douche quotidienne, elle économisera de 200 à 250 euros par an.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/automobile/essence/baisser-le-chauffage-couper-sa-box-internet-oublier-les-bains-des-pistes-pour-reduire-ses-depensesenergetiques_5051440.html>
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17- Présidentielle 2022 : Energies renouvelables, diesel… Emmanuel Macron a-t-il tenu ses promesses sur l’écologie ?, 20 Minutes, 29/03/22, 18h35
Emilie Jehanno
Fake off (1/2). Découvrez le premier volet de notre bilan du président en matière de lutte contre le dérèglement climatique et les émissions de gaz à effet de serre
• Sacré « Champion de la Terre » en 2018 par l’Organisation des Nations unies (ONU), Emmanuel Macron a-t-il tenu ses promesses en matière d’écologie durant son quinquennat ?
• En 2017, il s’était engagé à fermer les centrales à charbon, réduire la part du nucléaire, déployer les énergies renouvelables ou encore augmenter la taxation du diesel.
• 20 Minutes décortique ce qu’a fait le candidat une fois au pouvoir.
On l’a oublié, mais Emmanuel Macron a été sacré «champion de la Terre» en 2018 par l’Organisation des Nations unies. Face à un Donald Trump ouvertement climatosceptique, le président français a revêtu le costume de défenseur de l’écologie. Mais le chef de l’Etat a-t-il tenu ses promesses en France ? Fermeture des centrales à charbon, nucléaire, déploiement des énergies renouvelables, taxation du diesel, rénovation des passoires thermiques, interdiction du glyphosate... : 20 Minutes a passé en revue les promesses du candidat avant l'élection présidentiellede 2017. C'est parti !
« Dans le quinquennat, nous devrons fermer toutes les centrales à charbon qui existent encore dans notre pays. »
Non tenue. Le ministère de la Transition écologique a listé quatre centrales à charbon dont la fermeture était annoncée d’ici à 2022 : celle du Havre (Seine-Maritime), de Saint-Avold (Moselle), de Cordemais (Loire-Atlantique) et de Gardanne (Bouches-du-Rhône). Les sites du Havre et de Gardanne ont été fermées, en avril 2021 pour la première tandis que la deuxième a été reprise par GazelEnergie en 2019 et convertie – difficilement – en unité biomasse. La centrale de Saint-Avold, qui doit fermer jeudi 31 mars, pourrait redémarrer l'hiver prochain. La centrale de Cordemais (Loire-Atlantique) pourra continuer de fonctionner jusqu’en 2024 en raison du risque de tensions sur le réseau.
En outre, les centrales thermiques en outre-mer n’ont pas été prises en compte dans cette liste. Selon les chiffres de 2019 de la Commission de régulation de l’énergie, le mix électrique dépend entre 50 % et 100 % des énergies fossiles (charbon, gaz, fioul) dans les territoires ultramarins.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/elections/presidentielle/3254583-20220329-presidentielle-2022-energies-renouvelables-diesel-emmanuel-macron-tenu-promesses-ecologie>
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En audio
18- Centrale à charbon de Saint-Avold : le gouvernement "réfléchit" à un redémarrage, selon le président de GazelEnergie, Radio France, L’invité éco, 28/03/22, 17h51
La centrale mosellane fermera le 31 mars comme prévu. Mais selon le président de la société qui l'exploite, le gouvernement "réfléchit" à un redémarrage l’hiver prochain.
> Suite (8 min) à lire ou à réécouter à :
<https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/l-interview-eco/centrale-a-charbon-de-saint-avold-le-gouvernement-reflechit-a-un-redemarrage-selon-le-president-de-gazelenergie_5007056.html>
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En images
19- Vidéo. Présidentielle 2022 : le nucléaire est-il dangereux ?, Le Monde, 27/03/22, 16h23
Nicolas Benoît (Rédacteur vidéo pigiste au service vidéo du Monde), Adrien Vande Casteele, Marceau Bretonnier et Adrien Sahli
De Tchernobyl à Fukushima, les accidents nucléaires ont marqué la mémoire collective. Mais cette source d’énergie, certes dangereuse, n’est pas la plus meurtrière.
Les accidents nucléaires de Fukushima et Tchernobyl ont durablement marqué les esprits au cours des trois dernières décennies. A ces catastrophes humaines s’ajoutent des questionnements sur la gestion des déchets radioactifs. Pourtant, à l’heure actuelle, le nucléaire est une des sources d’énergie les moins meurtrières. A production énergétique équivalente, il est 351 fois moins meurtrier que le charbon, 40 fois moins que le gaz et à peine deux fois plus que l’éolien, selon l’estimation d’Our World in Data élaborée à partir d’une étude parue dans The Lancet, et une autre dans le Journal of Cleaner Production.
Pour évaluer correctement le nucléaire, il faut donc prendre en compte ses dangers, la façon dont ses risques sont gérés, mais aussi les bénéfices de cette énergie bas carbone dans la lutte contre le réchauffement climatique.
> Vidéo à voir à :
<https://www.lemonde.fr/planete/video/2022/03/27/presidentielle-2022-le-nucleaire-est-il-dangereux_6119357_3244.html>
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20- Factuel. Earth Hour, une heure dans le noir pour la planète, Le Monde, 27/03/22, 18h26
L’Heure de la Terre, organisée par le Fonds mondial pour la nature (WWF), a lieu chaque année depuis 2007. Cet événement encourage les particuliers, les communautés et les entreprises à éteindre les lumières électriques non essentielles, pendant une heure, de 20 h 30 à 21 h 30, un jour précis vers la fin du mois de mars, en signe d’engagement pour la planète. Ce 26 mars, les lumières se sont éteintes à de nombreux endroits de la planète.
>> Photos à voir à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/27/earth-hour-une-heure-dans-le-noir-pour-la-planete_6119351_3244.html>
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