[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international (mercredi 30 mars)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 30 Mar 07:55:22 CEST 2022


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
–> Un accès 'rapide' direct à la source de l'article (hors abonnement) par un lien hypertexte sur son intitulé dans le sommaire ; si un lien vers un article ne fonctionne pas, vous pouvez retrouver son contenu dans le corps du mail à l'item correspondant.
–> Un accès 'lent' et plus complet dans le corps du mail sous le sommaire et les extraits, incluant les articles réservés aux abonnés, des liens vers d'autres articles sur le même sujet et des pour en savoir plus (sources, etc.)
1- Une lobbyiste du vin au cœur du quinquennat et de la campagne électorale d’Emmanuel Macron <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/03/21/une-lobbyiste-du-vin-au-c-ur-du-quinquennat-et-de-la-campagne-electorale-d-emmanuel-macron_6118392_4355770.html>, Les Décodeurs, 21/03/22, 20h51
2- Nestlé, Leroy Merlin, Auchan... les appels au boycott se multiplient contre les entreprises qui restent en Russie <https://www.novethic.fr/actualite/gouvernance-dentreprise/entreprises-controversees/isr-rse/nestle-leroy-merlin-auchan-cibles-des-appels-au-boycott-d-entreprises-qui-restent-en-russie-150671.html>, Novethic, 22/03/22
3- Le e-commerce non alimentaire a détruit 85.000 emplois en dix ans, selon une ONG <https://information.tv5monde.com/info/le-e-commerce-non-alimentaire-detruit-85000-emplois-en-dix-ans-selon-une-ong-449864>, AFP, 23/03/22, 18:00
4- RSE : le climat et la biodiversité ne sont pas des enjeux clés pour les administrateurs <https://www.actu-environnement.com/ae/news/RSE-climat-biodiversite-enjeux-cles-administrateurs-entreprises-RSE-39325.php4>, Actu-environnement, 23/03/22
5- Pour le PDG de BlackRock, Larry Fink, la guerre en Ukraine signe la fin de la mondialisation <https://www.novethic.fr/actualite/economie/isr-rse/pour-le-pdg-de-blackrock-larry-fink-la-guerre-en-ukraine-signe-la-fin-de-la-mondialisation-150679.html>, Novethic, 24/03/22
6- Concurrence : l'UE trouve un accord pour encadrer les géants du numérique <https://information.tv5monde.com/info/concurrence-l-ue-trouve-un-accord-pour-encadrer-les-geants-du-numerique-450074>, AFP, 25/03/22, 08:00
7- Transition 2050 : une croissance "zéro émission" possible, selon les experts de l'ADEME <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/developpement-durable/transition-2050-le-volet-macroeconomique-de-l-ademe-met-fin-au-debat-croissance-decroissance_162369>, Sciences & Avenir, 25/03/22, 10h10
8- Présidentielle 2022. Budget Climat : analyse croisée des programmes des candidats <https://cdurable.info/Budget-Climat-analyse-croisee-des-programmes-des-candidats.html>, Cdurable.info, 25/03/22
9- Le mandat de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) élargi à la recherche de la neutralité carbone <https://www.euractiv.fr/section/energie/news/le-mandat-de-laie-elargi-a-la-recherche-de-la-neutralite-carbone/>, EurActiv France avec AFP, 25/03/22
10- "L'article 9", ou comment lutter contre les fausses promesses vertes des fonds en Europe <https://www.linfodurable.fr/investir-durable/analyses/larticle-9-lutter-contre-fausses-promesses-vertes-des-fonds-europe-31501>, L’Info Durable, 25/03/22
11- L’usine Toyota de Valenciennes vise la neutralité carbone d’ici 2030 <https://www.francetvinfo.fr/economie/industrie/lusine-toyota-de-valenciennes-vise-la-neutralite-carbone-dici-2030_5046217.html>, Radio France, 26/03/22, 17:16
12- Entretien. « Il faut absolument former les ingénieurs de demain à la transition écologique » <https://usbeketrica.com/fr/article/il-faut-absolument-former-les-ingenieurs-de-demain-a-la-transition-ecologique>, Usbek & Rica, 26/03/22
13- « La RSE reste perçue comme un facteur de contraintes plus que comme une source de bienfaits » <https://usbeketrica.com/fr/article/la-rse-reste-percue-comme-un-facteur-de-contraintes-plus-que-comme-une-source-de-bienfaits>, Usbek & Rica, 26/03/22
14- Reportage. Au Cambodge, une nouvelle génération de défenseurs de l’environnement se mobilise <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/27/au-cambodge-une-nouvelle-generation-de-defenseurs-de-l-environnement-se-mobilise_6119310_3244.html>, Le Monde, 27/03/22, 01h36
15- L’écologie, nouvelle matière principale à l’école ? <https://www.franceinter.fr/emissions/social-lab/social-lab-du-dimanche-27-mars-2022>, France Inter, Social Lab, 27/03/22, 06h49
16- La destruction de la nature menace la stabilité économique, selon un rapport <https://www.goodplanet.info/2022/03/27/la-destruction-de-la-nature-menace-la-stabilite-economique-selon-un-rapport/>, GoodPlanet mag’, 27/03/22
En audio
17- Journaliste environnement : arpenteur d’un monde en ébullition, entre terrain bucolique et prime à la déprime <https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-l-environnement/journaliste-environnement-arpenteur-d-un-monde-en-ebullition-entre-terrain-bucolique-et-prime-a-la-deprime>, France culture, De cause à effets, le magazine de l'environnement, 22/03/22, de 21h à 22h
En images
18- Présidentielle 2022 : l'environnement au cœur des préoccupations des plus jeunes <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/presidentielle-2022-l-environnement-au-coeur-des-preoccupations-des-plus-jeunes_5046679.html>, France 2, le Journal de 20h, 26/03/22

Bien à vous,
Florence

NB : En pied de page de chaque message, vous disposez d’une adresse url qui vous permet de vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner directement à votre gré.

DÉCODAGE DU JOUR : Des documents révèlent comment Audrey Bourolleau, ex-conseillère du chef de l’Etat, a défendu à l’Elysée les intérêts du secteur de l’alcool, après avoir été la déléguée générale de l’organisation de lobbying de la filière viticole. (cf. item 1)
RISQUE DU JOUR : Si pour Nestlé, Auchan ou Leroy Merlin, rester en Russie est aujourd’hui un risque de réputation, cela pourrait devenir un risque juridique si la Cour Pénale condamne les crimes de guerre russes. (cf. item 2)
RAPPORTS DU JOUR : — Les Amis de la Terre dans un rapport jugé "partial" par la fédération française du commerce en ligne (Fevad), accusent le développement du e-commerce non alimentaire d’être responsable du "plus grand plan social en cours en France", avec 85.000 emplois détruits en dix ans. (cf. item 3 & suite)
— Les scénarios de la transition "neutralité carbone" de l'ADEME se précisent avec la sortie de plusieurs sous-rapports. Le volet "macroéconomie" expose des trajectoires permettant une économie croissante et neutre en carbone en 2050. (cf. item 7)
— Dans son rapport « Former l’ingénieur du 21e siècle », le Shift Project rappelle la nécessité de mieux former les étudiants en école d’ingénieurs aux enjeux environnementaux. (cf. item 12 & suite)
— Les banques centrales sous-estiment la menace significative que représente la perte de la biodiversité et de ses richesses dont dépendent pourtant entreprises et institutions financières, s’inquiète un rapport auquel a participé le réseau de banques centrales NGFS. (cf. item 16 & suite)
PROPOSITION DU JOUR : Portée par des scientifiques, des sportifs, des artistes, la proposition de faire entrer l’écologie à l’école, mais par la grande porte. (cf. item 15 & suite)
BAROMÈTRE DU JOUR : Le premier baromètre consacré à la prise en compte des enjeux de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) par les conseils d'administration révèle la faible intégration du climat et de la biodiversité. La RSE est-elle un facteur de contraintes ou une source de bienfaits ? (cf. item 4 & 13)
ANALYSES DU JOUR : — Pour Larry Fink, le patron du géant de la gestion d’actifs BlackRock, l’invasion russe en Ukraine marque la fin de la mondialisation car elle pousse les entreprises à réorienter leurs chaînes d’approvisionnement pour un "retrait plus rapide de certains pays". (cf. item 5)
— Depuis un an, I4CE – L’Institut de l’économie pour le climat - a rencontré les équipes des principaux candidats pour les inciter à préparer leur budget pour le climat. Découvrez les candidats qui ont des propositions pour le climat, ceux qui ont un plan pour financer la transition… et ceux qui n’en ont pas. (cf. item 8 & suite)
DÉCISIONS DU JOUR : — Les Etats membres de l'UE, la Commission et le Parlement européen ont trouvé un accord sur une nouvelle législation qui doit mettre fin aux abus de position dominante des géants du numérique. (cf. item 6)
— A l’issue de la réunion annuelle de ses Etats membres, l’Agence internationale de l’énergie (AIE), dont le mandat porte depuis son origine sur la sécurité énergétique, voit désormais sa mission officiellement étendue à la recherche de la neutralité carbone face au dérèglement climatique. (cf. item 9)
— Ramener de la clarté dans le foisonnement de la finance verte : la régulation européenne impose de nouvelles obligations aux fonds se revendiquant durables, mais reste pour l'heure un chantier inachevé. (cf. item 10)
ALTERNATIVE DU JOUR : L'usine Toyota de Valenciennes se transforme pour économiser la ressource. Objectifs : autosuffisance et sobriété énergétique. (cf. item 11)
REPORTAGE DU JOUR : Malgré les intimidations dont sont victimes les militants, les vocations d’écologistes fleurissent au Cambodge, pays grignoté par la déforestation et la bétonisation des terres. (cf. item 14)
REGARDS DU JOUR : — Zoom sur le métier de journaliste environnement qui rend compte des bouleversements et des fractures de nos sociétés, questionne nos modes de vie et de consommation, et donne des clés pour mieux comprendre la transformation en profondeur de notre planète et du vivant. (cf. item 17)
— L'écologie politique au cœur du débat, dans la rubrique "Première voix" la parole est donnée aux personnes qui vont voter pour la première fois cette année pour l'élection présidentielle. (cf. item 18)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
______________________________________________________________________________________________________________________
1- Une lobbyiste du vin au cœur du quinquennat et de la campagne électorale d’Emmanuel Macron, Les Décodeurs, 21/03/22, 20h51
Stéphane Horel

Des documents obtenus par « Le Monde » révèlent comment Audrey Bourolleau, ex-conseillère du chef de l’Etat, a défendu à l’Elysée les intérêts du secteur de l’alcool, après avoir été la déléguée générale de l’organisation de lobbying de la filière viticole. 
Elle avait incarné l’afflux de représentants de la société civile et du secteur privé dans les cercles du pouvoir, au début du quinquennat d’Emmanuel Macron. En 2017, le nouveau chef de l’Etat avait désigné Audrey Bourolleau, lobbyiste en chef de la filière viticole française, comme conseillère « agriculture, pêche, forêt et développement rural » à son cabinet. Et c’est à elle, encore, que le candidat Macron a confié cette année la tête de son groupe de campagne consacré aux questions d’agriculture et d’alimentation, rôle qu’elle avait déjà rempli il y a cinq ans.
A l’époque, le « rétro-pantouflage » de Mme Bourolleau avait d’emblée suscité l’indignation au sein de la communauté de la santé publique, troublée par cette irruption, au cœur du pouvoir, du lobby de l’alcool, deuxième cause de mortalité prématurée évitable après le tabac, et responsable du décès de 41 000 personnes chaque année en France, selon Santé publique France.
> Lire aussi Les années Macron, un quinquennat rêvé pour le secteur alcoolier
Une quinzaine d’organisations, dont la Fédération française d’addictologie ou la Ligue nationale contre le cancer, avaient dit redouter les « conflits d’intérêts qui pourraient survenir au détriment de la santé publique ». Audrey Bourolleau avait beau avoir démissionné de Vin & Société, l’organisation de lobbying de la filière viticole dont elle était la déléguée générale depuis 2012, les associations signalaient que, selon la loi sur la transparence de la vie publique de 2013, « l’apparence du conflit suffit (…) à le caractériser ».
Un négociant invité à la visite d’Etat en Chine
Audrey Bourolleau est-elle allée au-delà des apparences pendant ses deux ans à l’Elysée ? Un extrait de sa correspondance électronique, obtenu par Le Monde par le biais d’une demande d’accès aux documents administratifs, semble montrer que oui. La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), chargée d’examiner les déclarations d’intérêts des agents publics, a-t-elle recommandé des mesures de déport à la conseillère ? Cette information, couverte par le secret professionnel, n’est pas publique.
Loin de se déporter des sujets liés à l’alcool, la conseillère du président apparaît, dans une demi-douzaine de documents, comme une facilitatrice du lobby alcoolier à l’Elysée. A l’automne 2017, elle reçoit Antoine Leccia, le président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France, qui avait sollicité Emmanuel Macron par courrier. En janvier 2018, le négociant fera partie de la délégation présidentielle au cours de la première visite d’Etat en Chine.
En mars 2019, c’est elle qui prépare les « EDL » (éléments de langage) que le « PR »(président de la République) doit prononcer lors de la réception à l’Elysée de près de 150 invités de la filière brassicole à l’occasion de l’arrivée de la bière de printemps. « La France n’est plus elle-même si elle oublie cet art de vivre dont elle a si profondément le génie et votre secteur y contribue », doit conclure le « PR ».
Un plan national de lutte édulcoré
Mais Mme Bourolleau est aussi directement intervenue sur les politiques de lutte contre les consommations nocives d’alcool. Un courriel du 21 août 2018, en particulier, la montre en pleine interférence dans la rédaction du plan national de mobilisation contre les addictions de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) pour la période 2018-2022.
Des propositions de modifications, sur la question de l’alcool exclusivement, qu’elle estime justifiées « en raison de la sensibilité du sujet alcool, [qui] pourrait de nouveau créer une agitation inutile des filières vin, bière et spiritueux », écrit-elle à ses collaborateurs, ajoutant : « Il faudrait éviter de laisser le moindre espace pour une interpellation des filières sur ce rapport. »
Les occasions sont rares de pouvoir démontrer l’influence exercée sur un texte. Il faut pour cela pouvoir disposer du document de travail, de la trace d’une intervention, et du document final. Or une simple lecture de la version définitive du plan de la Mildeca suffit à le constater : les suggestions de Mme Bourolleau ont été prises en compte. En d’autres termes, l’ex-lobbyiste du vin a contribué à l’édulcoration de la stratégie du gouvernement sur l’alcool.
Page 17 de la version de travail, relève-t-elle tout d’abord, la phrase suivante pose problème : « L’enjeu désormais est de communiquer sur le fait que toute consommation d’alcool comporte des risques. » Cette partie « fera très fortement réagir les filières [qui] estimeront que cela revient à remettre en question la notion de consommation modérée », alerte la conseillère présidentielle.
La question de santé publique qui se loge derrière cette remarque est en effet parmi celles qui enflamment le secteur. Depuis le vote de la loi Evin contre le tabagisme et l’alcoolisme en 1991, les alcooliers ont structuré leur lobbying autour de la « modération ». Leur slogan « à consommer avec modération », par exemple, a été conçu pour saper la portée du message sanitaire « L’abus d’alcool est dangereux pour la santé ». Or, depuis plusieurs années, un nombre croissant d’études scientifiques dénoncent les risques liés à toute consommation d’alcool, même minime, en matière de cancer notamment.
> Lire notre enquête : Comment le lobby de l’alcool sape toute prévention prônant l’abstinence
En vue d’un « compromis », Mme Bourolleau propose donc de remplacer la phrase par une autre : « L’enjeu est de communiquer sur le fait que les risques liés à la consommation d’alcool augmentent avec la quantité consommée (risque de cancer sans effet de seuil, y compris en deçà des repères). » C’est cette version plus light et moins limpide qui apparaîtra dans le plan publié par la Mildeca quelques mois plus tard.
Un « système souhaité par le président »
La deuxième interpellation de la conseillère concerne justement « l’évolution du message sanitaire », « sujet sensible pour les filières ». L’enjeu : ce message doit-il abandonner la notion d’« abus » pour devenir « l’alcool est dangereux pour la santé » tout court ? C’est ce que recommandait en mai 2017 une expertise de l’Institut national du cancer (INCa) et Santé publique France, qui jugeait « obsolète » l’avertissement actuel au vu des connaissances scientifiques.
Mais, pour être en cohérence avec « le fond du message que le gouvernement souhaite tenir sur l’alcool », Mme Bourolleau propose de « conserver en l’état » ce passage. Le plan final de la Mildeca s’en tiendra donc à cette recommandation aussi « hyper-prudente » que floue : « Elaborer des scénarios d’évolution du texte du message sanitaire législatif. »
Sollicitée par Le Monde, la Mildeca indique ne pas être « en mesure de faire de commentaire » sur cet épisode. Mais son plan a été publié avec près d’un an de retard et « nous savions que tout bloquait sur la partie alcool », explique Nathalie Latour, alors déléguée générale de la Fédération Addiction. Au vu du document révélé par Le Monde, « nos soupçons sont confirmés par des faits, estime-t-elle. Il paraît limpide que l’arbitrage s’est exclusivement fait dans le sens des intérêts économiques et en fonction des souhaits du lobby de l’alcool ». Mme Latour, qui se dit « navrée », insiste cependant sur un point : « C’est un choix politique, un système souhaité par le président de la République et le gouvernement, pas le fait de cette femme seule. »
Des représentants reçus à l’Elysée
A quel titre Mme Bourolleau agissait-elle à l’Elysée ? La porte-parole des alcooliers pouvait-elle réellement échanger cette casquette pour celle de défenseuse de l’intérêt général ? Ni Audrey Bourolleau ni la présidence de la République n’ont répondu aux sollicitations du Monde.
Peu avant cet épisode, en mai 2018, la conseillère du président était directement sollicitée par sa successeure à la tête de Vin & Société, Krystel Lepresle. « Mesdames les conseillères, écrit la lobbyiste à Mme Bourolleau et à son homologue sur les questions de santé, Marie Fontanel, nous souhaitions partager avec vous le bon avancement de nos travaux avec Matignon. » A l’invitation de l’Elysée, les filières de boissons alcoolisées ont en effet élaboré des propositions pour le plan national de santé publique Priorité Prévention. Elles s’apprêtent alors à partager les « axes stratégiques ainsi que les mesures-phares de leur contribution à la lutte contre les consommations excessives d’alcool et les comportements à risque » avec des membres des cabinets du premier ministre et des ministères de la santé et de l’agriculture, ainsi que le président de la Mildeca. Mais Mme Lepresle souhaiterait aussi présenter leur contribution à Emmanuel Macron en personne, « si vous le jugez opportun ». Les représentants du secteur seront reçus à l’Elysée le 27 juin.
> Lire aussi Alcool, tabac, drogues et médicaments… Les addictions, autre dégât collatéral du Covid-19
« Elle a donc jugé cela opportun », constate Nathalie Latour, qui ignorait jusqu’alors que les deux femmes de Vin & Société étaient à l’initiative de l’invitation. « La régulation se construit dans le dialogue avec toutes les parties prenantes, regrette-t-elle. Or là, l’Etat n’a pas joué son rôle de régulateur et a demandé aux acteurs économiques d’organiser la prévention. »
Le Monde a également demandé à l’Elysée le compte rendu d’un rendez-vous d’Audrey Bourolleau et Marie Fontanel avec Krystel Lepresle en 2019, et avec Jean-Marie Barillère, président du Comité national des interprofessions des vins à appellation d’origine, fin décembre 2017. Mais « les entretiens des conseillères (…) avec des personnalités extérieures n’ont pas donné lieu à des comptes rendus écrits », précise dans un courriel Patrick Strzoda, directeur de cabinet d’Emmanuel Macron.
Vinexpo sous le haut patronage de M. Macron
L’Elysée n’a communiqué qu’une demi-douzaine de courriels et de notes internes. C’est très peu. Mais, par petites touches impressionnistes, ces documents racontent quelque chose de l’exercice du pouvoir dans les coulisses des cabinets.
Comme ce message interne aux services de l’Elysée qui, en janvier 2019, mentionne au passage que le salon Vinexpo, qui se tiendra à Bordeaux en mai 2019, a été « placé sous le haut patronage du chef de l’Etat sur consignes de Madame Bourolleau ». Ou cette lettre du président de Vinexpo : « Très heureux »du haut patronage, Christophe Navarre demande à François-Xavier Lauch, chef de cabinet d’Emmanuel Macron, la permission de faire figurer cette distinction présidentielle sur les cartons d’invitation à un dîner de gala donné pour « les représentants de la presse internationale », à l’occasion de l’ouverture du salon au château d’Yquem (Sauternes).
Un dénommé Antoine Cohen-Potin s’en réjouit lui aussi. Il l’écrit en décembre 2018 à Audrey Bourolleau depuis son adresse personnelle « wanadoo.fr », avant de solliciter un rendez-vous. Deux heures plus tard à peine, le secrétariat de celle-ci lui propose une date. « Communication corporate Relations extérieures Affaires publiques Fondations Culture Lifestyle Luxe » pour un cabinet de relations publiques qu’il dirige depuis 2014, M. Cohen-Potin a été directeur de la communication et des relations extérieures de Moët Hennessy au sein du groupe LVMH pendant douze ans. Ses clients ne sont pas connus, faute d’inscription au registre des représentants d’intérêts de la HATVP.
Un « détricotage » de la loi Evin
Mme Bourolleau a quitté l’Elysée en juillet 2019 pour rejoindre le château de Lévis-Saint-Nom (Yvelines), qui héberge Hectar, un campus agricole hi-tech financé par Xavier Niel (actionnaire à titre personnel du Monde). Fait notable, aucun autre « échange » avec les alcooliers n’a eu lieu ensuite, pendant au moins un an, avec son successeur ou les ministres de la santé et de l’agriculture, selon Patrick Strzoda.
Baron Philippe de Rothschild, France Boissons/Heineken, Union des côtes de Bordeaux : en dehors d’un bref détour chez Bic, Audrey Bourolleau, 42 ans, avait jusqu’alors effectué toute sa carrière dans l’alcool. Ses talents de lobbyiste, acclamés par la profession, s’étaient fait notamment remarquer lors de la quatrième étape du « détricotage » de la loi Evin.
Fin 2015, certaines mentions liées aux terroirs et au patrimoine sur les boissons alcooliques étaient ainsi sorties du périmètre de la loi, contre l’avis de la ministre de la santé Marisol Touraine, mais avec l’assentiment du président François Hollande et de son ministre de l’économie… Emmanuel Macron. Au même moment, Mme Bourolleau orchestrait pour Vin & Société l’opération Grain de raison sur les repères de consommation, dénoncée par la Haute Autorité de santé comme « une campagne publicitaire détourn[ant] un outil médical de lutte contre les dangers de l’alcool ».
Au sein de l’équipe de campagne du candidat Macron, celle que La Revue du vin de France rêvait en « ministre » ou « secrétaire d’Etat » en 2017 est aujourd’hui accompagnée par une autre ex-lobbyiste : l’ancienne directrice générale de l’Association nationale des industries alimentaires, Catherine Chapalain. Deux mastodontes de l’économie française dont les intérêts dépassent ensemble les 220 milliards d’euros.
<https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/03/21/une-lobbyiste-du-vin-au-c-ur-du-quinquennat-et-de-la-campagne-electorale-d-emmanuel-macron_6118392_4355770.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
2- Nestlé, Leroy Merlin, Auchan... les appels au boycott se multiplient contre les entreprises qui restent en Russie, Novethic, 22/03/22
Anne-Catherine Husson-Traore

Les réseaux sociaux sont des armes puissantes de destruction de réputation ! Nestlé renommée Nazstlé est prise massivement à partie depuis que les dirigeants ukrainiens ont dénoncé la volonté du géant suisse de l’agro-alimentaire de rester en Russie. Le groupe Mulliez, très présent dans le pays à travers Auchan, Leroy Merlin et Decathlon, reçoit des messages similaires. Rester en Russie est aujourd’hui un risque de réputation mais cela pourrait devenir un risque juridique si la Cour Pénale condamne les crimes de guerre russes. 
Les messages se comptent par milliers sur les réseaux sociaux à commencer par Twitter. Depuis le 17 mars Nestlé, à travers son logo et ses produits, est la cible de tous les détournements possibles pour ensanglanter la marque et associer son image à celle de la destruction de l’Ukraine par les Russes. 
À l’origine de cette déferlante de haine, les déclarations des dirigeants ukrainiens qui ont dénoncé sur les réseaux sociaux la multinationale pour avoir refusé de se retirer de Russie après des échanges avec eux. Indignée, le ministre des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a déclaré : "Les dommages à long terme pour la réputation de l’entreprise sont proportionnels à l’ampleur des crimes de guerre russes en Ukraine (énormes)."
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/gouvernance-dentreprise/entreprises-controversees/isr-rse/nestle-leroy-merlin-auchan-cibles-des-appels-au-boycott-d-entreprises-qui-restent-en-russie-150671.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
3- Le e-commerce non alimentaire a détruit 85.000 emplois en dix ans, selon une ONG, AFP, 23/03/22, 18:00

Le développement du e-commerce non alimentaire est responsable du "plus grand plan social en cours en France", avec 85.000 emplois détruits en dix ans, accusent mercredi Les Amis de la Terre dans un rapport jugé "partial" par la fédération française du commerce en ligne (Fevad).
Le solde net des emplois détruits en France entre 2009 et 2019 en raison de l'impact du e-commerce non-alimentaire s'établit à 85.000 postes perdus, dont 3.800 en 2019, dernière année pour laquelle des données sont disponibles, selon le rapport des Amis de la Terre.
"C'est le plus grand plan social en cours actuellement en France", dénonce dans un communiqué l'ONG qui a repris la méthodologie du cabinet Kavala Capital pour actualiser la précédente étude portant sur la période 2009-2018.
Selon Les Amis de la Terre, 122.400 emplois ont été directement détruits en dix ans dans le commerce de détail à cause du développement de la vente en ligne. Le commerce de gros a, lui, limité la casse.
Les très petites entreprises de la vente de détail (7.600 emplois perdus) ainsi que le secteur de l'habillement (4.800) payent un lourd tribut à l'affirmation de la vente à distance.
"Pour chaque emploi créé dans une entreprise de la vente en ligne de 50 salariés et plus, près de deux ont été détruits dans les plus petites entreprises en 2019", déplore l'ONG.
"Jusqu'alors, la +digitalisation+ des grandes enseignes de la vente physique générait des créations d'emploi, car la nouvelle activité en ligne s'ajoutait à l'activité en magasin existante. Maintenant que leur activité en ligne est développée, ces enseignes ferment leurs magasins et licencient leurs salariés pour faire face à la concurrence des grands acteurs de la vente en ligne", analyse Etienne Coubard, porte-parole des Amis de la Terre.
Les auteurs de l'étude s'inquiètent également d'une part d'un fort effet Covid-19 lorsque les données des années 2020 et 2021 seront disponibles, et d'autre part d'une propagation de la casse sociale au commerce alimentaire, avec l'essor des "dark stores" et autres épiceries en ligne.
"Le quinquennat d'Emmanuel Macron s'est traduit par des choix incompréhensibles. Cadeaux fiscaux, soutien administratif et politique ont permis une implantation massive et rapide. Pourtant, l'e-commerce détruit les emplois à grande vitesse", juge encore M. Coubard.
"Le gouvernement privilégie l'ubérisation, les contrats courts et l'intérim. En pleine crise du pouvoir d'achat, en plus de détruire des emplois, la vente en ligne créé des emplois précaires en-dessous du seuil de pauvreté", concluent Les Amis de la Terre qui accusent également l'e-commerce d'être responsable "d'une fraude à la TVA de 5 milliards d'euros par an".
L'ONG critique au passage la prolifération des sites logistiques : "l'e-commerce va continuer à bétonner des champs pour construire des entrepôts plus grands que les plus grands centres commerciaux de France".
La Fevad a réagi mercredi en estimant qu'il s'agissait d'un rapport "partial" réalisé par "une ONG opposée au e-commerce". La fédération plaide notamment qu'"un emploi direct dans le e-commerce nécessite 1,2 emploi indirect supplémentaire pour la gestion de la logistique et des livraisons", tandis que l'équivalent dans le commerce physique "s'accompagne de 0,2 emploi indirect en logistique".
"Le e-commerce est un mouvement de fond qui touche la consommation dans l'ensemble des pays", plaide encore la Fevad. "C'est dans ce secteur que les emplois de demain se créeront".
<https://information.tv5monde.com/info/le-e-commerce-non-alimentaire-detruit-85000-emplois-en-dix-ans-selon-une-ong-449864>
En savoir plus :
> Le e-commerce, meilleur ennemi de l’emploi en France <https://www.amisdelaterre.org/e-commerce-impact-emploi-france/>, Amis de la Terre, 21/03/22
_______________________________________________________________________________________________________________________
4- RSE : le climat et la biodiversité ne sont pas des enjeux clés pour les administrateurs, Actu-environnement, 23/03/22
Rachida Boughriet 

L'IFA, l'Orse et PwC ont présenté leur baromètre qui évalue la prise en compte des enjeux de RSE par les conseils d'administration. Pour le climat et la biodiversité, ils pourraient mieux faire.
Le 22 mars, l'Institut français des administrateurs (IFA), l'Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises (Orse) et le cabinet de conseil PwC ont dévoilé les résultats de leur premier baromètre consacré à la prise en compte des enjeux de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) par les conseils d'administration.
>> Suite à lire et infographie à voir à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/RSE-climat-biodiversite-enjeux-cles-administrateurs-entreprises-RSE-39325.php4>
_______________________________________________________________________________________________________________________
5- Pour le PDG de BlackRock, Larry Fink, la guerre en Ukraine signe la fin de la mondialisation, Novethic, 24/03/22
Marina Fabre Soundron

C’est la fin d’une époque. Pour le patron du géant de la gestion d’actifs BlackRock, l’invasion russe en Ukraine marque la fin de la mondialisation car elle pousse les entreprises à réorienter leurs chaînes d’approvisionnement pour un "retrait plus rapide de certains pays". Une reconfiguration déjà amorcée avec la pandémie de Covid-19.
C’est dans un contexte mondial particulièrement tendu que Larry Fink, le patron de Blackrock, fondateur de la plus grande société de gestion, a écrit sa lettre annuelle aux actionnaires. Celui qui défend un nouveau capitalisme "des parties prenantes" considère que la guerre en Ukraine a "mis fin à la mondialisation que nous avons connue au cours des trois dernières décennies". "L’agression de la Russie en Ukraine et son découplage ultérieur de l’économie mondiale vont inciter les entreprises et les gouvernements entiers à réévaluer leurs dépendances et à réanalyser leurs empreintes de fabrication et d’assemblage, ce que le Covid avait déjà beaucoup incité à faire", écrit le dirigeant. 
Le Covid-19 a en effet été une des plus grosses failles révélant au monde entier l’extrême vulnérabilité de notre système mondialisé, provoquant des tensions d’approvisionnement sur des produits pourtant essentiels tels que les masques, les respirateurs et certains médicaments. La guerre en Ukraine en est une nouvelle. En quelques semaines, la Russie a été mise à distance d’un système international dans lequel elle était bien installée. Les pays occidentaux ont appliqué des sanctions pour se couper progressivement des liens commerciaux et financiers avec la Russie. Gel et saisie des avoirs des oligarques russes, blocage partiel du système de paiement international Swift, embargos sectoriels… cette "guerre économique" tranche avec l’interconnexion portée par la mondialisation. Plusieurs entreprises occidentales comme Shell, Apple, Ford ou Volvo ont ainsi décidé de quitter la Russie et d’autres, sous pression, sont en passe de les suivre.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/economie/isr-rse/pour-le-pdg-de-blackrock-larry-fink-la-guerre-en-ukraine-signe-la-fin-de-la-mondialisation-150679.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
6- Concurrence : l'UE trouve un accord pour encadrer les géants du numérique, AFP, 25/03/22, 08:00
Daniel Aronssohn

Les Etats membres de l'UE, la Commission et le Parlement européen ont trouvé un accord jeudi sur une nouvelle législation qui doit mettre fin aux abus de position dominante des géants du numérique.
Après plusieurs mois de négociations, un compromis a été scellé entre les institutions européennes sur le Règlement des marchés numériques (Digital Markets Act, DMA) qui doit imposer aux Gafam - Google, Apple, Meta (Facebook), Amazon et Microsoft - une série d'obligations et d'interdictions permettant d'endiguer des pratiques anti-concurrentielles.
Pour le secrétaire d'Etat français au Numérique, Cédric O, il s'agit de "la régulation économique la plus importante de ces dernières décennies".
Et elle pourrait avoir des répercussions internationales.
"L'accord inaugure une nouvelle ère de réglementation des technologies dans le monde entier. La loi sur les marchés numériques met un terme à la domination toujours plus grande des grandes entreprises technologiques", a estimé l'eurodéputé Andreas Schwab, rapporteur du texte.
Le règlement, dont l'entrée en vigueur est espérée en janvier 2023, marque un changement de philosophie dans la lutte contre les abus des grandes plateformes.
Après des années à courir en vain après les infractions de ces multinationales dans des procédures judiciaires interminables, Bruxelles veut agir en amont, en leur imposant une vingtaine de règles à respecter sous peine d'amendes dissuasives. Objectif: agir vite et efficacement, avant que les comportements abusifs n'aient détruit la concurrence.
Le texte cible uniquement les plus grandes plateformes : les Gafam et peut-être une poignée d'autres groupes comme l'entreprise de réservation en ligne Booking ou le réseau social TikTok. La liste reste à définir selon des critères déjà établis de chiffre d'affaires, de capitalisation boursière et de nombre d'utilisateurs.
Il y "aura des conséquences profondes" sur l'activité de ces firmes, estime Katrin Schallenberg, du cabinet d'avocats Clifford Chance.
- Apple "préoccupé" -
Dans une réaction transmise à l'AFP, le groupe américain Apple s'est dit "préoccupé" par "certaines dispositions (qui) créeront des vulnérabilités inutiles en matière de confidentialité et de sécurité pour nos utilisateurs, tandis que d'autres nous interdiront de faire payer la propriété intellectuelle dans laquelle nous investissons beaucoup".
Un libre choix des boutiques d'applications logicielles sera instauré, permettant notamment de contourner l'App Store d'Apple, depuis longtemps dans le collimateur de la Commission.
"Si nous soutenons de nombreuses ambitions du DMA sur le choix des consommateurs et l'interopérabilité, nous restons inquiets des risques potentiels pour l'innovation et la variété des choix offerts aux Européens", a réagi auprès de l'AFP un porte-parole de Google, qui dit vouloir étudier le texte final et coopérer avec les régulateurs pour sa mise en œuvre.
Meta et Amazon n'ont pas répondu aux sollicitation de l'AFP.
La législation établit un contrôle de la Commission sur toutes les opérations de rachat de ces géants, quelle que soit la taille de la cible, pour limiter l'accaparement de l'innovation des start-up et éviter les rachats ayant pour seul but de tuer un concurrent.
Elle fixe en tout une vingtaine de règles pour endiguer les abus constatés ces dernières années. 
Ainsi, les grandes plateformes se verront interdire tout favoritisme envers leurs propres services dans les résultats des moteurs de recherche, comme Google a été accusé de le faire avec son site de vente en ligne Google Shopping.
La nouvelle loi empêchera ces géants d'utiliser les données générées sur leur site par des entreprises clientes pour mieux les concurrencer, comme cela a été reproché à Amazon.
Le texte, qui était une des grandes priorités de la présidence française du Conseil de l'UE, va aussi mieux protéger les utilisateurs en rendant obligatoire leur consentement pour le croisement de données issues de plusieurs services en ligne à des fins de profilage publicitaire.
Il empêchera d'imposer des logiciels pré-installés sur les ordinateurs ou les téléphones, comme des navigateurs ou des applications musicales, et facilitera le recours à des produits alternatifs.
Dans la dernière ligne droite, le Parlement européen a aussi obtenu que soit ajoutée l'interopérabilité des services de messagerie qui permettra par exemple à un utilisateur de Signal de communiquer avec un contact utilisant WhatsApp (Meta).
Des amendes pouvant atteindre jusqu'à 10% des ventes mondiales sont prévues en cas d'infraction, et même 20% en cas de récidive.
L'Union européenne met en place "des obligations applicables immédiatement, des délais courts et stricts (pour corriger les fautes éventuelles) et des sanctions dissuasives", a résumé le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, qui avait présenté ce projet en décembre 2020 avec son homologue à la Concurrence, Margrethe Vestager.
<https://information.tv5monde.com/info/concurrence-l-ue-trouve-un-accord-pour-encadrer-les-geants-du-numerique-450074>
_______________________________________________________________________________________________________________________
7- Transition 2050 : une croissance "zéro émission" possible, selon les experts de l'ADEME, Sciences & Avenir, 25/03/22, 10h10
Alexandre Carré 

Les scénarios de la transition "neutralité carbone" de l'ADEME se précisent avec la sortie de plusieurs sous-rapports au cours du mois de mars 2022. Le volet "macroéconomie", publié en début de semaine, expose des trajectoires permettant une économie croissante et neutre en carbone en 2050.
Sortie fin 2021, les quatre scénarii prospectifs, développés par l’Agence de la transition écologique (ADEME), établissent des pistes pour que la France atteigne la neutralité carbone pour 2050. Plus ou moins sobres, les projections « Génération Frugale », « Coopérations territoriales », « Technologies vertes » et « Pari réparateur» sont volontairement très différentes et essayent d’intégrer tous les domaines influant sur la capture et la production de gaz à effet de serre (GES). Ils jouent ainsi avec le curseur de leurs impacts positifs et négatifs pour réduire, à terme, les émissions carbones à zéro. Un scénario tendanciel, qu'on pourrait qualifier de “témoin”, vient s’ajouter au tableau pour pouvoir comparer les données avec la trajectoire actuelle de notre société. 
>> Suite à lire à :
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/developpement-durable/transition-2050-le-volet-macroeconomique-de-l-ademe-met-fin-au-debat-croissance-decroissance_162369>
En savoir plus :
> « Transition(s) 2050. Choisir maintenant. Agir pour le climat » <https://librairie.ademe.fr/cadic/6527/transitions2050-resume-executif.pdf?modal=false>, résumé exécutif, Ademe, novembre 2021
_______________________________________________________________________________________________________________________
8- Présidentielle 2022. Budget Climat : analyse croisée des programmes des candidats, Cdurable.info, 25/03/22
Par I4CE, L’Institut de l’économie pour le climat & posté par Cyrille

Depuis un an, I4CE – L’Institut de l’économie pour le climat a rencontré les équipes des principaux candidats pour les inciter à préparer leur budget pour le climat. La fin du « quoiqu’il en coûte » laisse planer le doute sur la manière dont l’Etat financera la lutte contre les changements climatiques. Ce doute, nous leur avons demandé de le lever. Découvrez quels sont les candidats qui ont des propositions pour le climat, ceux qui ont un plan pour financer la transition… et ceux qui n’en ont pas.
L’Institut a identifié 16 défis climat à relever pour le prochain quinquennat répartis dans 9 thèmes : Adaptation, collectivités, mobilité, énergie, fiscalité, agriculture et alimentation, forêt, rénovation énergétique des bâtiments et bouclage budgétaire. Sur la base de ces défis, l’équipe d’expert de l’Institut a ainsi passé au crible les programmes d’Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Valérie Pécresse, Eric Zemmour et publiera par la suite celui d’Emmanuel Macron.
I4CE publie le décryptage Climat de la Présidentielle avec une analyse croisée des programmes, des fiches complètes par candidat et par thème ainsi qu’un comparateur avec les propositions relevées dans les programmes des candidats.
>> Suite à lire à :
<https://cdurable.info/Budget-Climat-analyse-croisee-des-programmes-des-candidats.html>
En savoir plus :
> Présidentielle 2022 : quel sera votre budget pour le climat ? Les défis budgétaires du prochain quinquennat <https://cdurable.info/IMG/pdf/i4ce_defis-p0699.pdf>, Institut de l’économie pour le climat (I4CE), novembre 2021
_______________________________________________________________________________________________________________________
9- Le mandat de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) élargi à la recherche de la neutralité carbone, EurActiv France avec AFP, 25/03/22

L’Agence internationale de l’énergie (AIE), dont le mandat porte depuis son origine sur la sécurité énergétique, voit désormais sa mission officiellement étendue à la recherche de la neutralité carbone face au dérèglement climatique, a annoncé jeudi 24 mars l’agence après la réunion annuelle de ses Etats membres.
« En plus de s’assurer de la sécurité énergétique mondiale, l’AIE a un nouveau principe directeur : soutenir les pays dans l’effort général visant à permettre au secteur de l’énergie d’être à zéro émission net d’ici le milieu du siècle », stipulent les ministres des 31 pays membres, dans une déclaration conjointe.
Parmi ses nouvelles missions, l’AIE suivra aussi la question des ressources en métaux et minerais, stratégiques pour fabriquer les équipements énergétiques décarbonés.
Mercredi (23) et jeudi (24 mars), les représentants d’une quarantaine de gouvernements étaient à Paris pour la réunion annuelle de l’AIE, sur fond de crise énergétique accrue par « l’invasion injuste de l’Ukraine par la Russie ». Le ministre ukrainien de l’Énergie a assisté, à distance, à une des sessions.
« Aujourd’hui, les pays membres de l’AIE et la Commission européenne sont unis dans les actions pour soutenir l’Ukraine, stabiliser le marché mondial de l’énergie, et in fine mettre un terme à notre dépendance à l’égard de nations qui se servent des énergies fossiles comme d’une arme », a déclaré la secrétaire américaine à l’Énergie, Jennifer Granholm.
« Le besoin urgent d’accélérer une transition équitable vers des énergies propres reste au sommet des priorités, et doit être accéléré », a-t-elle ajouté.
L’AIE, émanation de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), a été fondée en 1974 dans la foulée du choc pétrolier, pour conseiller les pays riches sur leur approvisionnement en énergie.
Dans les faits, elle avait pris depuis quelques temps le tournant de la transition vers les énergies décarbonées ; son scénario pour la neutralité carbone produit au printemps 2021 a marqué les esprits, appelant à renoncer immédiatement à tout nouveau projet d’exploitation d’énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon).
La neutralité carbone, qui implique de ne pas émettre plus de gaz à effet de serre que l’on ne peut en absorber, vise à maintenir le réchauffement climatique en-deçà d’1,5°C afin d’en éviter des impacts majeurs irréversibles.
L’AIE compte parmi ses membres une grande part des pays européens, États-Unis, Canada, Mexique, Australie ou encore le Japon, et le dernier juste arrivé, la Lituanie. Dix autres sont associés, dont le Brésil, la Chine, l’Inde, l’Afrique du Sud.
<https://www.euractiv.fr/section/energie/news/le-mandat-de-laie-elargi-a-la-recherche-de-la-neutralite-carbone/>
______________________________________________________________________________________________________________________
10- "L'article 9", ou comment lutter contre les fausses promesses vertes des fonds en Europe, L’Info Durable, 25/03/22
Rédaction ID

Ramener de la clarté dans le foisonnement de la finance verte : la régulation européenne impose de nouvelles obligations aux fonds se revendiquant durables, mais reste pour l'heure un chantier inachevé.
"Article 8" et même "article 9": ces mentions ont fleuri sur les documents des fonds d'investissement cherchant à convaincre de potentiels clients, en particulier les fonds se décrivant comme vertueux ou responsables. Fin 2021, 42 % des encours européens dans la gestion d'actifs étaient dans des fonds affirmant se soumettre à un de ces deux articles, principalement en France et Europe du Nord. Ces fonds ont aussi capté 64 % des nouveaux encours sur les trois derniers mois de 2021, selon la société financière Morningstar.
Toutefois, le seul article 9, le plus exigeant, concernait moins de 5 % des encours des fonds, selon la même source. Derrière ces références, se trouve un règlement européen sur la "publication d'informations en matière de durabilité" pour les services financiers, mis en œuvre depuis mars 2021.
Après des années où la gestion d'actifs verte a accumulé sans lisibilité promesses de décarbonation, indicateurs peu pertinents et labels verts en tout genre, le législateur européen a affirmé sa volonté d'établir un cadre pour les fonds durables.
Dans le règlement, abrégé en SFDR selon l'acronyme anglais, l'article 8 impose que les produits financiers qui "promeuvent des caractéristiques environnementales ou sociales" doivent expliquer la manière dont ces critères sont respectés. Bien plus exigeant, l'article 9 dit que si le fonds a pour un de ses objectifs "l'investissement durable", la communication doit inclure "un indice de référence" aligné avec ce but ou, à défaut, "une explication de la manière dont cet objectif doit être atteint."
>> Suite à lire à :
<https://www.linfodurable.fr/investir-durable/analyses/larticle-9-lutter-contre-fausses-promesses-vertes-des-fonds-europe-31501>
_______________________________________________________________________________________________________________________
11- L’usine Toyota de Valenciennes vise la neutralité carbone d’ici 2030, Radio France, 26/03/22, 17:16
Isabelle Raymond

L'initiative prend encore plus de sens avec la flamblée des prix de l'énergie. L'usine Toyota de Valenciennes se transforme pour économiser la ressource. Objectifs : autosuffisance et sobriété énergétique.
De la carrosserie à la logistique en passant par l'emboutissage, toute la chaîne de fabrication des Yaris à l’usine Toyota de Valenciennes Onnaing, seul site de production du constructeur japonais en France, est conçue pour parvenir à la sobriété en énergie et en eau et à l'autosuffisance quand c'est possible. L'objectif clairement affiché est d'atteindre la neutralité carbone d’ici 2030. "Au niveau de l’atelier plastique, par exemple, on a une première dans le groupe Toyota : un équipement spécialement conçu pour nous, ces cabines pour l’application de peinture sur les pare-chocs avant et arrière. Ces équipements sont dotés de pompes à chaleur", explique Magalie Delforterie, qui gère la communication de l'usine Toyota de Valenciennes. Les précédentes cabines de peinture fonctionnaient au gaz.  
Autre investissement, un mur solaire de 400 mètres carrés apposé au bâtiment presse de l'usine, que décrit Alexis Laurie, ingénieur environnement : "C’est une nouvelle technologie que nous avons incorporée en 2017 qui permet de récupérer, sur un mur orienté plein sud, le rayonnement solaire. En fait, le soleil vient chauffer la tôle de bardage. Elle a des milliers de petits trous qui vont laisser passer l’air. L’air, en passant à travers ce mur, va se réchauffer au contact de la tôle et du coup, on va ainsi récupérer tout en haut de ce mur, de l’air qui est déjà chauffé naturellement par le soleil." De l'air qui vient chauffer l'intérieur du bâtiment.  
>> Suite à lire à 
<https://www.francetvinfo.fr/economie/industrie/lusine-toyota-de-valenciennes-vise-la-neutralite-carbone-dici-2030_5046217.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
12- Entretien. « Il faut absolument former les ingénieurs de demain à la transition écologique », Usbek & Rica, 26/03/22
Emilie Echaroux

Dans son rapport « Former l’ingénieur du 21e siècle », le Shift Project rappelle la nécessité de mieux former les étudiants en école d’ingénieurs aux enjeux environnementaux. Damien Amichaud, auteur principal du rapport, revient dans un entretien pour Usbek & Rica sur cet impératif, face à l’accélération du changement climatique. 
Lutter contre le réchauffement climatique et répondre aux enjeux environnementaux de demain est l’affaire de tous, y compris des ingénieurs. Dans son rapport « Former l’ingénieur du 21e siècle », paru le 10 mars dernier, le think tank The Shift Project, présidé par Jean-Marc Jancovici, identifie les principales étapes à suivre pour mieux intégrer les questions environnementales dans les formations du supérieur. Objectif : que les ingénieurs de demain puissent « intégrer dans [leurs] analyses et décisions les changements climatiques à l’œuvre, l’effondrement de la biodiversité, la raréfaction des ressources disponibles, notamment énergétiques, ainsi que les conséquences sociales de ces bouleversements ».
L’urgence est là puisqu’il faut compter 5 à 10 ans pour que les diplômés capables de mettre de nouvelles compétences en pratiques soient en mesure d’engager des changements dans les entreprises, collectivités et associations. « Ce vaste chantier doit démarrer dès aujourd’hui ! », clament ainsi les auteurs du rapport. Damien Amichaud, ingénieur et auteur principal de l’étude, revient dans un entretien pour Usbek & Rica sur cette urgence et sur les différentes manières d’y répondre.
>> Suite à lire à :
<https://usbeketrica.com/fr/article/il-faut-absolument-former-les-ingenieurs-de-demain-a-la-transition-ecologique>
En savoir plus :
> Rapport. Former l’ingénieur du 21e siècle <https://theshiftproject.org/article/publication-rapport-former-lingenieur-du-21esiecle/>, The Shift Project, 10/03/22
_______________________________________________________________________________________________________________________
13- « La RSE reste perçue comme un facteur de contraintes plus que comme une source de bienfaits », Usbek & Rica, 26/03/22
Sarah Dupond

Avec « Déclic », Usbek & Rica, plateforme ouverte de réflexion sur les grands enjeux d’avenir, souhaite tendre le micro aux directrices et directeurs du développement durable et de la RSE afin qu’ils puissent témoigner de leur engagement en faveur du bien commun et des générations futures. Pour ce nouvel épisode, c’est à Sarah Dupond, Directrice juridique, RSE et ressources humaines chez Showroomprive.com, que nous avons tendu le micro.
De l’intime au global, il s’agira pour les autrices et auteurs de remonter le très personnel fil de leur « déclic » et d’explorer de l’intérieur leur vocation, tournée vers la transformation durable des modèles économiques. Nous souhaitons qu’ils nous confient cet instant de bascule où se forge une conscience éclairée, mise ensuite au service du collectif ; ce déclic qui, plutôt que de les orienter vers d’autres responsabilités ou d’autres postes, les a amenés à embrasser cette fonction.
Pour certains, il s’agira d’une madeleine de Proust ; pour d’autres, d’un choc né du spectacle de forêts amazoniennes en feu ou de l’émotion ressentie face à une adolescente prenant à témoin les générations qui l’ont précédée : pourquoi n’avez-vous rien fait ?
Les motivations intimes d’un engagement plus global sont aussi multiples que les individus qui incarnent quotidiennement cette responsabilité au sein des entreprises.Elles sont pourtant essentielles pour mieux comprendre leur mission, leur vision, leurs perspectives à long terme ; pour sortir des pures déclarations de principe et impulser le changement.
Pour ce nouvel épisode, c’est à Sarah Dupond, Directrice juridique, RSE et ressources humaines chez Showroomprive.com, que nous avons tendu le micro.
>> Suite à lire à :
<https://usbeketrica.com/fr/article/la-rse-reste-percue-comme-un-facteur-de-contraintes-plus-que-comme-une-source-de-bienfaits>
_______________________________________________________________________________________________________________________
14- Reportage. Au Cambodge, une nouvelle génération de défenseurs de l’environnement se mobilise, Le Monde, 27/03/22, 01h36
Brice Pedroletti (Phnom Penh, envoyé spécial)

Malgré les intimidations dont sont victimes les militants, les vocations d’écologistes fleurissent dans ce pays grignoté par la déforestation et la bétonisation des terres.
C’était un lac de 30 hectares, que gorgeaient à la saison des pluies les eaux du Tonlé Sap. C’est désormais un chantier qui s’étend à perte de vue, où plusieurs centaines de camions se suivent, remplissant leur benne à ras bord de terre ocre pour aller la déverser à l’extrémité du site. Situé à la périphérie nord-ouest de Phnom Penh, le lac Tamouk, l’un des derniers qui subsistaient dans la capitale cambodgienne, a été promis au développement urbain par une succession de décrets, qui ont accordé les portions asséchées à des ministères autorisés à les revendre, ainsi qu’à des « okhnas », les oligarques khmers, proches du pouvoir.
Pour avoir appelé à sa sauvegarde, trois jeunes écologistes du mouvement Mother Nature ont été arrêtés, le 3 septembre 2020 : l’une des militantes devait marcher, toute de blanc vêtu, jusqu’à la résidence du premier ministre Hun Sen, à 11 heures du matin, et demander une audience, tandis que sa camarade la filmait. Le lac, selon les écologistes, joue un rôle de régulateur des inondations. A 8 heures du matin, des hommes en civil ont foncé sur les deux jeunes femmes d’à peine 20 ans, alors qu’elles venaient de quitter leur domicile, tandis qu’une autre équipe surgissait dans le local qui sert de bureau à Thun Ratha – qui, à 29 ans, est l’un des « vétérans » de l’équipe – au prétexte qu’il faisait fonctionner un « studio vidéo illégal ». Mother Nature s’était autodissoute en tant qu’organisation non gouvernementale, en 2017, en raison de la répression, d’où sa transformation en « mouvement ».
Les trois écologistes furent condamnés pour « incitation » au trouble à l’ordre public à vingt mois de prison. Quelques mois plus tard, trois autres militants de Mother Nature, cueillis au bord du Mékong alors qu’ils faisaient des prélèvements d’eau, les rejoignirent dans les geôles de Phnom Penh.
> Lire aussi Comment la Chine accroît son emprise sur le Cambodge
Ils sont sortis de prison un peu plus tôt que prévu, en novembre 2021, après une amnistie qui a permis la libération d’une vingtaine de membres de l’opposition et de militants des droits de l’homme arrêtés depuis 2017, dans le but de neutraliser toute opposition politique. Ce baptême du feu de quatorze mois n’en fut pas moins une rude épreuve. « Au début, on était 160 dans une cellule, il n’y avait que deux toilettes, c’était très sale », raconte Phun Keorasmey, l’une des deux jeunes filles arrêtées. Elle avait rejoint Mother Nature six mois plus tôt. Li Chandiravuth, un étudiant en droit, aidait le mouvement sur des questions juridiques, quand l’arrestation des trois premiers l’a poussé à prendre le relais. Leur engagement leur a valu un prix collectif de la part de l’ONG irlandaise Front Line Defenders en 2021.
Il ne fait pas bon empêcher le Cambodge de se développer comme l’entend son premier ministre, l’indéboulonnable Hun Sen, au pouvoir depuis trente-sept ans. Avec sa virulence habituelle, le numéro un cambodgien, quelques mois après l’arrestation des militants de Mother Nature, avait déclaré être fatigué des « critiques répétitives » sur l’assèchement des lacs de Phnom Penh. « D’autres pays comblent des parties de la mer pour utiliser des terrains et se développer. Pourquoi le Cambodge est-il toujours accusé d’être dans l’erreur ?  ».
Un héritage de la période onusienne
Le petit royaume de 16 millions d’habitants vit à l’heure des grands travaux chinois : déjà doté d’un quartier d’affaires monumental sur une île du Mékong, Diamond Island, Phnom Penh prévoit de s’étendre sur une seconde île artificielle. Le sud du Cambodge est un gigantesque chantier. Partout l’on creuse, arase les forêts et assèche à tour de bras, on avance sur la mer, pour ériger des « villes touristiques », immanquablement « green and smart » ( « vertes et intelligentes ») destinées à une clientèle chinoise.
Autant de bouleversements que Mother Nature, mais aussi une génération d’écologistes mobilisés depuis des années contre l’exploitation forestière sauvage, dénoncent. Parfois au péril de leur vie, comme Chut Wutty, un défenseur de la forêt tué en 2012 dans le Parc national des Cardamomes par un paramilitaire.
La défense de l’environnement – avec celle des droits du travail, et plus généralement des droits de l’homme – est aujourd’hui une ligne de front, où s’affrontent un régime autoritaire soutenu par la Chine, dont il adopte de plus en plus les méthodes répressives, et les héritiers d’une époque où le Cambodge, sous tutelle onusienne (1991-1993) après la tragédie khmère rouge (1975-1979) et l’intervention vietnamienne qui a suivi, attire, durant les décennies 1990 et 2000, des ONG du monde entier.
> Lire aussi Cambodge : à Sihanoukville, les « cités interdites » du crime organisé chinois
Des milliards de dollars de dons internationaux nourrissaient alors de petites et grandes expérimentations, le plus souvent d’initiative occidentale, dans tous les domaines de la société civile, et qui ont fini par faire éclore des vocations parmi les Cambodgiens. Une exception en Asie du Sud-Est. « Nous faisons des formations pour les jeunes sur les droits de l’homme et le développement durable. On peut dire que nous “produisons” des militants. Mais nous sommes sur liste noire »,explique un responsable de l’ONG Cambodia Youth Network (CYN), créée en 2009.
C’est lors d’un déplacement de CYN dans une forêt du nord du pays, Prey Roka, que Phuon Keoreaksmey découvre le sort des tribus autochtones démunies face au pillage du bois. A retour à son université, elle vend des tee-shirts « Sauvez la forêt ». Puis rejoint Mother Nature, en avril 2020, six mois avant son arrestation. Avec d’autres, elle se met en scène dans des vidéos pour dénoncer des entorses flagrantes à la protection de l’environnement, et participe à une randonnée à vélo pour « sauver » la province de Koh Kong, dans le sud du Cambodge, mise en coupe réglée par les promoteurs. Mother Nature a été créée en 2013, par un trentenaire anglo-espagnol, Alejandro Gonzalez-Davidson, installé au Cambodge depuis une dizaine d’années, pour alerter sur un projet de barrage du géant chinois Sinohydro sur la rivière Areng, qui descend de la chaîne des Cardamomes. La vallée que doit engloutir le barrage est la terre ancestrale d’un groupe ethnique, les Chong. C’est aussi une réserve exceptionnelle de biodiversité et d’espèces en voie d’extinction comme le crocodile siamois
« Moines écologistes »
M. Gonzales-Davidson invite des moines bouddhistes d’une autre vallée des Cardamomes qui viennent bénir les arbres centenaires lors de longues processions, entourant les troncs sacrés d’écharpes couleur safran. Les « moines écologistes » sont un véritable phénomène au Cambodge depuis que, dans les années 2000, une communauté monastique a réussi, sous la direction du vénérable Bun Saluth, à préserver 18 000 hectares de forêt dans le nord-ouest du pays.
L’Anglo-Espagnol est arrêté en février 2015, et expulsé du Cambodge. Mais l’ampleur du mouvement de protection de la rivière Areng grossit, jusqu’à entraîner, en 2018, la suspension du projet par le premier ministre. Autre fait d’armes : Mother Nature découvre en 2016, en épluchant des statistiques commerciales, que le Cambodge a officiellement exporté 2,8 millions de tonnes de sable à Singapour entre 2007 et 2015, mais que Singapour a compté en avoir importé du Cambodge… 72,7 millions de tonnes. Cet écart conduit le gouvernement cambodgien à interdire en 2017 l’exportation de sable et à réviser les licences accordées.
« En réalité, les sociétés qui ont des licences prélevaient bien plus de sable que le volume autorisé, et maquillaient son exportation », explique Thun Ratha, un des trois militants arrêtés en 2020. Il avait rejoint Mother Nature juste avant l’expulsion de son fondateur pour une campagne de sensibilisation sur le sable. « Le barrage et les révélations sur les volumes de sable prélevés en cachette ont rendu célèbre Mother Nature, et ont beaucoup énervé le gouvernement ! », reconnaît-il.
Rien davantage que les forêts n’ont peut-être autant suscité de vocations d’écologistes au Cambodge – en proportion sans doute avec les appétits qu’elles attisent. Selon les données de Global Forest Watch, le Cambodge a perdu, entre 2001 et 2019, environ 24 % de sa couverture forestière, un pourcentage plus élevé que celui du Brésil ou de l’Indonésie.
La plus grande forêt tropicale du Cambodge, et de la péninsule indochinoise, Prey Lang, 3 600 km2, est au carrefour de quatre provinces, dans le nord du pays, sur la rive occidentale du Mekong. Elle joue depuis des générations un rôle central dans le mode de vie d’ethnies autochtones, principalement les Kuy.
« Nous avons toutes les preuves »
Le militant Ouch Leng, 47 ans, l’arpente depuis plus d’une décennie. Il a répertorié, à l’aide de milliers de photos, de coordonnées GPS et de témoignages, les méthodes de sociétés rodées aux techniques de déforestation masquée. Bénéficiaires de concessions minières, ou de « concessions territoriales économiques », un dispositif lancé en 2002 par lequel l’Etat a attribué des terres forestières « dégradées » à condition qu’elles servent à des plantations commerciales comme l’hévéa, elles en profitent pour piller tout autour – puis organiser depuis leur territoire la contrebande de bois précieux comme le palissandre vers la Chine ou le Vietnam. Certaines font venir des migrants payés pour défricher. Sans compter les coupes sauvages par des bandes organisées. « A chaque fois, nous avons toutes les preuves. Le problème, c’est l’absence d’application des lois, et de surveillance », nous explique, à Phnom Penh, le militant, qui s’est fait arrêter des dizaines de fois.
Né dans la jungle, sous les Khmers rouges, Ouch Leng fait remonter son engagement pour l’écologie à 1993 : alors étudiant, il rédige un appel à la « protection des forêts ». Il travaille ensuite au sein de plusieurs ONG de défense des droits de l’homme, puis est missionné par une ONG émanant de l’agence de développement américaine Usaid pour documenter la déforestation à Prey Lang. Ouch Leng organise la venue d’autochtones à Phnom Penh, où ils manifestent. Ce qui finira par embarrasser le donateur américain, soucieux de garder de bonnes relations avec le gouvernement.
Le militant crée alors sa propre ONG, la Cambodia Human Rights Task Force, et publie en 2011 un rapport qui fait référence sur la déforestation. Les communautés locales, qu’il a sensibilisées au problème, ont créé le Réseau communautaire de Prey Lang pour patrouiller dans le domaine forestier.
Les efforts de Ouch Leng ont poussé le gouvernement à geler l’attribution de nouvelles concessions à partir de 2013 – sans remettre en question les dizaines qui existaient déjà. En 2016, Prey Lang est désigné « sanctuaire de la vie sauvage » et l’exportation de bois vers le Vietnam interdite. Un cache-sexe, s’indignent les écologistes : la corruption, et les passe-droits dont bénéficient les oligarques, est telle que les régulations ont peu d’effet. « Parfois, le ministère de l’environnement envoie une équipe d’inspection, qui arrête des petites mains pour des délits mineurs. La nouvelle tendance, c’est surtout d’intimider les militants », explique Markus Hardtke, un écologiste allemand qui accompagne depuis des années les défenseurs des forêts cambodgiens.
« Intentions malveillantes »
Sous prétexte de faire respecter les lois, le ministère de l’environnement cambodgien a interdit depuis février 2020 à Ouch Leng, mais aussi aux membres du Réseau communautaire Prey Lang, de pénétrer dans la réserve naturelle sans son autorisation. Ouch Leng a ainsi été arrêté plusieurs jours, en mars 2020, alors qu’il enquêtait sur les agissements de la société Think Biotech, qui bénéficie d’une large concession entre le Mékong et Prey Lang, et qu’ils ont accusée en 2019 de recel de bois coupé à Prey Lang – ce que la société dément. Il a été de nouveau arrêté, avec d’autres, en février 2021, puis relâché, en échange d’un engagement écrit de cesser ses activités.
> Lire aussi La Commission européenne propose d’interdire l’importation de produits contribuant à la déforestation
Le ministère de l’environnement a alors accusé publiquement Ouch Leng et ses compagnons d’« entretenir des intentions malveillantes en prétendant travailler en tant qu’écologistes et militants de la forêt » pour « enrichir leurs groupes respectifs ». En octobre 2021, un membre du Réseau communautaire Prey Lang a été condamné à deux ans de prison avec sursis après que des hommes qu’il avait pris en photo en train de transporter du bois sans autorisation l’ont accusé de « tentative de meurtre ».
Or, en pleine pandémie de Covid-19, le sac de la forêt de Prey Lang s’est aggravé : un laboratoire de l’université du Maryland, aux Etats-Unis, le Global Land Analysis and Discovery (GLAD) spécialisé dans l’identification par satellite de phénomènes de déforestation de plus de 30 mètres carrés, a vu s’envoler les alertes dans la réserve de Prey Lang en 2020, jusqu’à 12 000 en février et 22 000 en avril. « Les crimes ont augmenté », ont accusé dans une déclaration, fin novembre 2021, les membres du Réseau communautaire Prey Lang, en déroulant une liste de violations constatées par leurs équipes – alors qu’eux sont régulièrement pourchassés.
> Lire aussi Au Cambodge, villes nouvelles, polders et casinos sortent de terre
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/27/au-cambodge-une-nouvelle-generation-de-defenseurs-de-l-environnement-se-mobilise_6119310_3244.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
15- L’écologie, nouvelle matière principale à l’école ?, France Inter, Social Lab, 27/03/22, 06h49
Valère Corréard

C'est une proposition portée par des scientifiques, des sportifs, des artistes : faire entrer l’écologie à l’école, mais par la grande porte. Explications.
Comme une matière principale, c’est ce qui est proposé par l’association Water family qui a publié un manifeste et un appel à signature pour pousser ce sujet dans les débats de la présidentielle.
Pour le moment, plus de 1000 personnes ont signé, on y trouve entre autres Laury Thilleman (Miss France 2011, présentatrice télé), Isabelle Pelloux (fondatrice de l’école du Colibri), Pauline Ado (championne du monde de Surf), ou encore Gilles Bœuf (professeur de biologie à Sorbonne Université).
Water family : une association engagée sur l'éducation
C’est ce qu’on peut lire sur leur site : « La Water Family a pour mission d’éduquer à la préservation de l’eau, de notre santé et de l’ensemble du vivant. Depuis 2009, elle développe notamment des programmes pédagogiques complets pour les scolaires, les entreprises et les événements. Le tout avec une approche d’éducation positive et une valorisation des bonnes pratiques ! »
Donc on est dans le thème !
L’écologie est une matière transversale à l’école, mais cette association propose d’en faire une matière principale
Exactement et je ne vous cache pas qu’au départ je me suis dit : c’est fort ambitieux et serait-ce vraiment utile…d’autant qu’aujourd’hui l’éducation au développement durable est déjà un thème scolaire (renforcé notamment par une circulaire de 2020).
Mais en y regardant de plus près sur cet appel on est dans une approche très scientifique pour éduquer les écoliers au vivant.
Ce qui me donne l’occasion de rappeler une définition scientifique du mot écologie : « Etude des milieux où vivent les êtres vivants, ainsi que des rapports de ces êtres avec le milieu » (Petit Robert), puis il y a la définition plus courante : « doctrine visant à un meilleur équilibre entre l’homme et son environnement naturel ainsi qu’à la protection de ce dernier ».
La mise en pratique
Question essentielle, j’ai posé la question à Gilles Bœuf qui est porte-parole de l’association Water family (il les soutient), il est professeur de biologie à Sorbonne Université, ancien Président du Muséum national d’histoire naturelle. Imaginons que l’écologie soit devenue une matière principale à l’école, qu’est-ce qu’Augustin, mon fils de 5 ans en grande section apprendrait dans sa classe 9 avec sa maîtresse Anne ? Du concret et du terrain !
> Retrouvez l'interview complète de Gilles Bœuf (professeur de biologie à Sorbonne Université)
<https://www.franceinter.fr/emissions/social-lab/social-lab-du-dimanche-27-mars-2022>
Sur le même sujet :
> Plus d'écologie dans les programmes scolaires ? <https://www.linfodurable.fr/educationcitoyennete/plus-decologie-dans-les-programmes-scolaires-31449>, L’Info Durable, 27/03/22
_______________________________________________________________________________________________________________________
16- La destruction de la nature menace la stabilité économique, selon un rapport, GoodPlanet mag’, 27/03/22

Paris (AFP) – Les banques centrales sous-estiment la menace significative que représente la perte de la biodiversité et de ses richesses dont dépendent pourtant entreprises et institutions financières, s’inquiète jeudi un rapport auquel ont participé des banques centrales.
> [À lire aussi Nicholas Stern : « il faut cesser d’avoir une vision parcellaire et étriquée de l’économie qui ignore les dégâts que nous causons »]
Les impacts du changement climatique sont de plus en plus intégrés dans l’évaluation des risques économiques, mais c’est beaucoup moins le cas pour des menaces similaires issues de la destruction de la nature, selon ce rapport élaboré par des chercheurs et le réseau de banques centrales NGFS (Network of Central Banks and Supervisors for Greening the Financial System).
« La biodiversité est la base de la vie sur notre planète », commente Ravi Menon, président du NGFS. « Mais nous érodons la biodiversité à un rythme qui nuit aux écosystèmes qui nous fournissent nourriture, eau et air pur. Ce qui pourrait causer des risques importants pour la stabilité économique, financière et sociale ».
Le rapport est publié au moment où les délégations de près de 200 pays sont réunis à Genève dans le cadre de négociations visant à établir d’ici la fin de l’année un accord pour mieux protéger la biodiversité.
Le texte souligne l’impact que le système financier peut avoir sur la nature, via les choix de prêts, d’investissements et d’assurance et note aussi la dépendance des systèmes économiques et financiers envers des écosystèmes fonctionnels et en bonne santé.
Par exemple, les rendements agricoles sont menacés par la réduction des populations de pollinisateurs victimes des pesticides ou de la réduction de leurs habitats.
La banque inter-américaine de développement a de son côté estimé que les politiques visant à empêcher l’Amazonie d’atteindre le point de basculement qui pourrait éventuellement la transformer en savane (freiner la déforestation, investir dans une agriculture durable, améliorer la gestion des incendies) pourraient générer environ 340 milliards de richesse supplémentaire.
Le rapport souligne que faire la transition vers une économie mondiale protectrice de la nature est un défi.
« Les politiques des gouvernements ne sont pas forcément dans l’erreur, » note Nick Robins, de la London School of Economics, qui a codirigé ce rapport. « C’est juste peut-être que les investissements actuels des entreprises et des institutions financières ne sont pas conformes à un écosystème en bonne santé ».
Certains pays ont commencé à prendre des mesures, note l’étude, qui appelle malgré tout les banques centrales à élaborer une approche coordonnée pour répondre à la crise mondiale de la biodiversité.
« L’inaction aussi est un choix », souligne Nick Robins, insistant sur le fait que les menaces sur la nature devraient être intégrées dans l’évaluation des risques des banques centrales. Parce que « la perte de biodiversité est une menace pour la stabilité financière ».
<https://www.goodplanet.info/2022/03/27/la-destruction-de-la-nature-menace-la-stabilite-economique-selon-un-rapport/>
En savoir plus :
> Statement on Nature-related Financial Risks <https://www.ngfs.net/en/statement-nature-related-financial-risks>, NGFS Publications, 24/03/22
_______________________________________________________________________________________________________________________
En audio
17- Journaliste environnement : arpenteur d’un monde en ébullition, entre terrain bucolique et prime à la déprime, France culture, De cause à effets, le magazine de l'environnement, 22/03/22, de 21h à 22h
Aurélie Luneau

Regard jeté sur un métier qui, dans cette ère de l’Anthropocène, rend compte des bouleversements et des fractures de nos sociétés, questionne nos modes de vie et de consommation, et donne des clés pour mieux comprendre la transformation en profondeur de notre planète et du vivant.
Pollutions, dérèglement climatique, crise de la biodiversité, perturbateurs endocriniens, espèces disparues ou en passe de l’être, inégalités environnementales, catastrophes naturelles accrues, migrants du climat…., la liste sombre des sujets qui font le quotidien du secteur ‘planète verte’ se retrouve régulièrement dans vos médias au quotidien. Et si, parmi ces sujets parfois perçus par le public comme trop anxiogènes et dérangeants, de belles histoires s’écrivent chaque jour, les ‘journalistes spécialistes de l’environnement’ œuvrent sur un terrain aux multiples visages !
Avec nous, pour passer derrière les paravents et mieux comprendre cet univers, deux confrères et une consœur :
• Anne-Laure Barral, journaliste à la cellule investigation ex spécialiste environnement de France Info.
• Martin Boudot, journaliste d’investigation et réalisateur de films d’enquête, pour France 5, dont « L’uranium de la colère », ancien journaliste de Cash Investigation. Auteur notamment du livre « Toxic Bayer» chez Plon.
• Simon Roger, rédacteur en chef des Pages Planète du journal Le Monde. Vous avez codirigé avec Gaëlle Dupont, le livre « Planète : état des lieux, état d’urgence », paru chez Gallimard
> Emission (58 min) à réécouter à :
<https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-l-environnement/journaliste-environnement-arpenteur-d-un-monde-en-ebullition-entre-terrain-bucolique-et-prime-a-la-deprime>
_______________________________________________________________________________________________________________________
En images
18- Présidentielle 2022 : l'environnement au cœur des préoccupations des plus jeunes, France 2, le Journal de 20h, 26/03/22

Dans la rubrique "Première voix", le 20 Heures donne la parole aux personnes qui vont voter pour la première fois cette année pour l'élection présidentielle. Samedi 26 mars, c'est l'écologie politique qui est au cœur du débat. 
À Bruxelles (Belgique), Oscar, un étudiant venu de Bordeaux (Gironde), ne se déplace qu'à vélo. Pour lui, c'est une question de principe. Quand il fait ses courses, il privilégie le plus possible les produits locaux et le vrac. Oscar explique qu'il choisira, pour l'élection présidentielle, le "vote utile" à gauche : Jean-Luc Mélenchon.
L'écologie, "c'est surtout pour les bobos"
Dans le Morvan, l'écologie, "c'est surtout pour les bobos" selon Alizée. "Tout se fait en voiture ici, on ne peut pas vivre qu'en vélo", explique-t-elle. Pour elle, protéger la nature n'est pas la chasse gardée d'un parti. Cette chasseuse s'oppose à l'interdiction de la chasse le week-end prévue par certains candidats. Lina et ses amis de Seine-Saint-Denis sont bénévoles dans une association : ils luttent contre les clichés sur l'écologie. Lina n'a toujours pas fait son choix pour le premier tour. 
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/presidentielle-2022-l-environnement-au-coeur-des-preoccupations-des-plus-jeunes_5046679.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
Si l’archivage récemment mis en place ne cous convient pas, pensez à conserver les articles qui vous concernent ou vous intéressent particulièrement.
Sur le fond et en complément de notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> & Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>, il s’agit là d’une modeste contribution à une meilleure compréhension du monde par l’éducation à la complexité.
Quant à la forme, elle se veut sans prétention et n'y associe aucune pièce jointe pour éviter de saturer votre boîte mail.
Pour agrandir la taille des caractères
A l’aide du clavier : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et appuyez sur la touche + autant de fois que vous le souhaitez jusqu’à ce que vous soyez en mesure de lire correctement.
A l’aide de la souris : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et tournez la molette de votre souris vers le bas pour agrandir. Cela fonctionne avec la plupart des navigateurs.
Merci pour votre indulgence.
NB : – Si vous êtes équipé(e) d’un antispam, n’oubliez pas de le formater pour vous permettre de recevoir la présente revue de presse.
- En pied de page de chaque message vous trouverez une adresse url qui vous permettra :
• De vous abonner, de changer de mail ou de vous désabonner à votre gré ;
• D’accéder à un archivage.
- Pour entrer en liaison avec le gestionnaire de cette liste, adresser votre mail à : <f.demonclin(at)fnh.org <http://fnh.org/>>
- Economisez de l'énergie, du papier et de l'encre, n'imprimez ce message que si nécessaire.
_______________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)…
NOS PROGRAMMES
— Génération climat <http://www.generation-climat.org/>, un programme de soutien aux jeunes porteurs de projets en France et à l’étranger.
— J’agis pour la nature <https://jagispourlanature.org/>, des activités de bénévolat nature partout en France.
— Mon Restau Responsable <https://www.monrestauresponsable.org/>®, un outil gratuit destiné à accompagner les restaurants collectifs qui souhaitent proposer à leurs convives une cuisine saine, de qualité et respectueuse de l’environnement.
— L’affaire du siècle <https://laffairedusiecle.net/>, une campagne de mobilisation pour soutenir l'action en justice contre l'Etat pour le climat. 
— The Freaks <https://www.the-freaks.fr/>, un collectif d'artistes et de personnalités qui s'engagent à adopter de nouveaux comportements pour lutter contre la sur-consommation, la pollution, le réchauffement climatique et protéger la biodiversité.
— Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/>, 100 propositions pour prendre la mesure des changements à entreprendre pour opérer une transition écologique socialement juste.
— Baromètre des mobilités <http://barometremobilites-quotidien.org/>, une analyse annuelle des pratiques de mobilité des Français.
LES PUBLICATIONS DU THINK TANK
— Les rapports et contributions  <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?category=think-tank&think-tank=rapport-contributions>
— Les Points de vue & Editos <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-points-de-vue-editos&category=think-tank> 
— Les Talks <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-talks&category=think-tank> 
______________________________________________________________________________________________________________________
-------------- section suivante --------------
Une pièce jointe HTML a été nettoyée...
URL: <http://mailing.fondation-nature-homme.org/pipermail/revue-presse/attachments/20220330/da6a4693/attachment.html>


Plus d'informations sur la liste de diffusion revue-presse