[revue-presse-FNH] Avant pause finale, menu gourmand avec une grande revue de presse pluri-thématique (vendredi 6 mai 2022)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 6 Mai 07:54:14 CEST 2022


Bonjour à tous,

Un grand tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
–> Un accès 'rapide' direct à la source de l'article (hors abonnement) par un lien hypertexte sur son intitulé dans le sommaire ; si un lien vers un article ne fonctionne pas, vous pouvez retrouver son contenu dans le corps du mail à l'item correspondant.
–> Un accès 'lent' et plus complet dans le corps du mail sous le sommaire et les extraits, incluant les articles réservés aux abonnés, des liens vers d'autres articles sur le même sujet et des pour en savoir plus (sources, etc.).
FINAL CUT : Nous y sommes, ceci sera ma dernière revue de presse…
• CONCERNANT LA BIODIVERSITÉ, LES SCIENCES, LA PROTECTION DU VIVANT ET DU L'UNIVERS, LE PATRIMOINE
1- Entretien. Nathalie Machon, écologue : «Une ville n’est habitable que s’il y a de la biodiversité» <https://www.leparisien.fr/val-de-marne-94/nathalie-machon-ecologue-une-ville-nest-habitable-que-sil-y-a-de-la-biodiversite-23-04-2022-SG5TZJG5TRFIXCZFT7SHTVNDKM.php>, Le Parisien, 23/04/22, 06h00
2- Les abeilles plus résistantes au réchauffement que les bourdons, selon une étude <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220425-les-abeilles-plus-r%C3%A9sistantes-au-r%C3%A9chauffement-que-les-bourdons-selon-une-%C3%A9tude>, AFP, 25/04/22, 19:00
3- "Faut que j'y aille" : des araignées mâles se catapultent après l'accouplement <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220425-faut-que-j-y-aille-des-araign%C3%A9es-m%C3%A2les-se-catapultent-apr%C3%A8s-l-accouplement>, AFP, 25/04/22, 21:00
4- La moitié des espèces de crocodiles et de tortues menacées d’extinction <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/04/27/la-moitie-des-especes-de-crocodiles-et-de-tortues-menacees-d-extinction_6123929_3244.html>, Le Monde, maj le 27/04/22 à 01h26 
5- L'internet des animaux, une révolution gelée par la guerre en Ukraine <https://www.huffingtonpost.fr/entry/internet-des-animaux-une-revolution-gelee-par-la-guerre-en-ukraine_fr_625eb1e1e4b0be72bffac7db>, Le HuffPost, 29/04/22, 15:50
6- Enquête. « A la maison, avec le Covid, les animaux ont pris le pouvoir » <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/04/30/a-la-maison-avec-le-covid-les-animaux-ont-pris-le-pouvoir_6124237_4500055.html>, M le mag, 30/04/22, 05h21
7- Conférence mondiale sur la biodiversité : une mise en œuvre difficile pour un enjeu crucial <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/04/30/conference-mondiale-sur-la-biodiversite-une-mise-en-uvre-difficile-pour-un-enjeu-crucial_6124273_3232.html>, Le Monde, 30/04/22, 12h00
8- « Rien que d’observer mes serpents, ça me fait voyager » : la nouvelle vogue des animaux de compagnie exotiques <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/04/30/rien-que-d-observer-mes-serpents-ca-me-fait-voyager-la-nouvelle-vogue-des-animaux-de-compagnie-exotiques_6124284_4500055.html>, M le mag, 30/04/22, 15h00 
9- L’abattage prévu d’une vingtaine d’arbres, dont des centenaires, au pied de la tour Eiffel suscite la polémique <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/04/30/l-abattage-prevu-d-une-vingtaine-d-arbres-dont-des-centenaires-au-pied-de-la-tour-eiffel-suscite-la-polemique_6124306_3244.html>, Le Monde avec AFP, 30/04/22, 20h53 
10- Factuel. Le business des promeneurs de chiens trouble la tranquillité des forêts franciliennes <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/05/01/le-business-des-promeneurs-de-chiens-trouble-la-tranquillite-des-forets-franciliennes_6124320_3244.html>, Le Monde, 01/05/22, 07h00
11- En Tunisie, les herbiers marins de posidonie risquent l'extinction <https://information.tv5monde.com/info/en-tunisie-les-herbiers-marins-de-posidonie-risquent-l-extinction-455040>, AFP, 02/05/22, 20:00
12- Sauver la grenouille de Mucuchies : la mission d'un laboratoire au Venezuela <https://information.tv5monde.com/info/sauver-la-grenouille-de-mucuchies-la-mission-d-un-laboratoire-au-venezuela-455144>, AFP, 03/05/22, 08:00
13- Reportage. Les mésanges, un remède naturel contre les chenilles processionnaires <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/05/04/les-mesanges-un-remede-naturel-contre-les-chenilles-processionnaires_6124649_3244.html>, Le Monde, 04/05/22, 06h40 
14- Le 5 mai, la France a déjà épuisé son « budget nature » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/05/05/le-5-mai-la-france-a-epuise-son-budget-nature_6124793_3244.html>, Le Monde, 05/05/22, 05h44 
En images
15- Tour Eiffel : la bataille des arbres centenaires <https://www.tf1.fr/tf1/jt-we/videos/tour-eiffel-la-bataille-des-arbres-centenaires-31663101.html>, TF1, journal de 20h, 30/04/22
• CONCERNANT L’AGRICULTURE, L'ALIMENTATION, LA FORÊT, LA PÊCHE...
16- 10 terrains de football de forêt tropicale primaire détruits chaque minute en 2021 <https://www.terre-net.fr/actualite-agricole/economie-social/article/10-terrains-de-foot-de-foret-tropicale-primaire-detruits-chaque-minute-en-2021-202-207752.html>, AFP, 28/04/22, 18:00
17- Agriculture : l'urine pour faire face à l'explosion du prix des engrais ? <https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-billet-vert/agriculture-l-urine-pour-faire-face-a-l-explosion-du-prix-des-engrais_5082604.html>, Radio France, 29/04/22, 10:17
18- En bref. Guerre en Ukraine : les élevages français risquent la pénurie d’aliments non-OGM <https://reporterre.net/Guerre-en-Ukraine-les-elevages-francais-risquent-la-penurie-d-aliments-non-OGM>, Reporterre, 30/04/22, 10h33
19- Malawi : le marché au plus bas, des producteurs de tabac misent sur le cannabis <https://information.tv5monde.com/afrique/malawi-le-marche-au-plus-bas-des-producteurs-de-tabac-misent-sur-le-cannabis-454937>, AFP, 01/05/22, 13:00
20- Une start-up rennaise en orbite. Elle repère les navires voyous <https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/ille-et-vilaine/rennes/une-start-up-rennaise-en-orbite-elle-repere-les-navires-voyous-2535600.html>, France 3 Bretagne, 03/05/22, 12h24
21- Génotoxicité du glyphosate : des évaluations remises en cause par Générations futures <https://www.actu-environnement.com/ae/news/genotoxicite-glyphosate-remise-en-cause-evaluations-generations-futures-39573.php4>, Actu-environnement, 03/05/22
22- Reportage. Grippe aviaire : en Vendée et dans les Deux-Sèvres, les éleveurs confrontés à une épidémie sans précédent <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/05/04/grippe-aviaire-en-vendee-et-dans-les-deux-sevres-les-eleveurs-confrontes-a-une-epidemie-sans-precedent_6124652_3244.html>, Le Monde, 04/05/22, 06h41 
23- Bras de fer sur le chalutage de fond dans les aires marines protégées de l’Union européenne <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/05/03/bras-de-fer-sur-le-chalutage-de-fond-dans-les-aires-marines-protegees-de-l-union-europeenne_6124612_3244.html>, Le Monde, maj le 04/05/22 à 06h41 
24- L'insécurité alimentaire aiguë a très fortement augmenté dans le monde en 2021, constate l'ONU <https://information.tv5monde.com/info/l-insecurite-alimentaire-aigue-tres-fortement-augmente-dans-le-monde-en-2021-constate-l-onu>, AFP, 04/05/22, 14:00
En audio
25- Podcast. Buitoni, Kinder, Lactalis… comment éviter les scandales alimentaires ? <https://www.lemonde.fr/podcasts/article/2022/05/02/buitoni-kinder-lactalis-comment-eviter-les-scandales-alimentaires_6124393_5463015.html>, Le Monde, 02/05/22, 07h24 
En images
26- Cuba : sur les traces du miel 100% naturel produit dans la vallée de Viñales <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/cuba-sur-les-traces-du-miel-100-naturel-produit-dans-la-vallee-de-vinales_5109793.html>, France 2, journal de 13h, 29/04/22
27- Pouvoir d’achat : de plus en plus de Français cultivent un potager <https://www.francetvinfo.fr/sante/alimentation/pouvoir-dachat-de-plus-en-plus-de-francais-cultivent-un-potager_5118448.html>, France 2, journal de13h, 04/05/22
28- Produits bio trop chers : des agriculteurs abandonnent <https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/produits-bio-trop-chers-des-agriculteurs-abandonnent-06057578.html>, TF1, journal de 20h, 05/05/22
• CONCERNANT L’ÉCONOMIE, L’ÉCOLOGIE, LA GOUVERNANCE...
29- Greenwashing : les entreprises ne pourront plus promouvoir la neutralité carbone de leurs produits à moins de l’avoir prouvée <https://vert.eco/articles/greenwashing-les-entreprises-ne-pourront-plus-promouvoir-la-neutralite-carbone-de-leurs-produits-a-moins-de-lavoir-prouvee>, Vert.eco, 27/04/22
30- Le Green Brief : la feuille de route écologique d’Emmanuel Macron <https://www.euractiv.fr/section/energie/news/le-green-brief-la-feuille-de-route-ecologique-demmanuel-macron/>, EurActiv, 27/04/22
31- Bonheur national brut : la France progresse au classement mondial <https://www.wedemain.fr/ralentir/bonheur-national-brut-la-france-progresse-au-classement-mondial/>, We Demain, 29/04/22
32- Climat, énergie, biodiversité : les chantiers prioritaires du quinquennat <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/04/30/climat-energie-biodiversite-les-chantiers-prioritaires-du-quinquennat_6124244_3244.html>, Le Monde, 30/04/22, 05h23
33- Macron II : un big bang écologique, enfin ? <https://www.nouvelobs.com/ecologie-politique/20220430.OBS57852/macron-ii-un-big-bang-ecologique-enfin.html>, L’Obs, 30/04/22, 09h00
34- Quels festivals écoresponsables choisir cet été ? <https://www.linfodurable.fr/culture/quels-festivals-ecoresponsables-choisir-cet-ete-31943>, L’Info Durable, 01/05/22
35- Cinq astuces pour réduire l’impact environnemental de vos cartes à puces <https://www.lemonde.fr/argent/article/2022/05/02/cinq-astuces-pour-reduire-l-impact-environnemental-de-vos-cartes-a-puces_6124380_1657007.html>, Le Monde, 02/05/22, 06h20 

Bien à vous,
Florence

CITATION DU JOUR : "Il existe un lien très fort entre qualité de vie, santé des habitants et qualité de la biodiversité." Nathalie Machon, chercheuse au Muséum national d’histoire naturelle (cf. item 1)
ÉTUDES DU JOUR : — Davantage d'abeilles de petite taille, moins de bourdons : le changement climatique pourrait peser sur la taille de ces insectes, selon une étude qui met en garde contre les effets "en cascade" sur la pollinisation et dans tout l'écosystème. (cf. item 2 & suite)
— Chez certaines espèces d'araignées, les mâles ont bel et bien une raison valable de s'enfuir en vitesse juste après un rapport sexuel. (cf. item 3 & suite)
— Si l’on considère l’ensemble des reptiles, c’est une espèce sur 5 qui pourrait disparaître, selon la première évaluation globale réalisée sur le sujet. (cf. item 4 & suite)
PROJET DU JOUR : Intitulé ICARUS, ce nouveau projet a pour objectif de créer un immense réseau de bio-localisation réunissant pas moins de 100.000 animaux équipés de balises afin de pouvoir suivre l’évolution du climat et des écosystèmes. (cf. item 5)
ENQUÊTE DU JOUR : Cuicui la poule naine régit la vie de Fay et de son mari, qui se couchent en même temps qu’elle (assez tôt), se lèvent à son signal (très, très tôt) et ne mangent plus de poulet. Par respect. (cf. item 6)
ALÉA DU JOUR : La "Conférences des parties" (COP) portant sur la biodiversité ou grand rendez-vous mondial visant à freiner l’effondrement du vivant doit se tenir en Chine à la fin de l’été. Mais le pays hôte n’en a toujours pas confirmé la tenue. (cf. item 7)
EXOTISME DU JOUR : Il n’est pas impossible que votre voisin héberge un boa ou un python, qu’il fasse voler dans sa cuisine un cacatoès ou qu’il organise le vendredi soir une amicale de la mygale. Il est difficile d’établir le nombre exact des nouveaux animaux de compagnie exotiques (NAC) sur le territoire. (cf. item 8)
POLÉMIQUE DU JOUR : L’annonce de l’abattage d’une vingtaine d’arbres, dont certains centenaires, au pied de la tour Eiffel a suscité l’ire d’associations et de personnalités. Une fronde qui a obligé la Mairie de Paris à clarifier le projet. (cf. item 9 & 15)
RÉCIT DU JOUR : De plus en plus de promeneurs de chiens professionnels fréquentent quotidiennement les forêts franciliennes. L’activité – peu réglementée – agace les mairies et l’Office national des forêts, qui peinent à trouver une solution pour mieux cohabiter. (cf. item 10)
ALERTE DU JOUR : En Tunisie, la posidonie, une herbe marine dont dépendent la pêche et le tourisme, secteur cruciaux pour l'économie du pays, risque de disparaître, menacée par la méconnaissance de son rôle, la pêche illégale et la pollution, s'alarment des scientifiques. (cf. item 11)
EXPÉRIMENTATIONS DU JOUR : — La grenouille de Mucuchies, une espèce peu connue d'une zone reculée des Andes, est en voie de disparition mais un projet au Venezuela ambitionne de la sauver avec une méthode originale : la reproduction assistée en laboratoire. (cf. item 12)
— Les chenilles processionnaires du pin et du chêne, en expansion, viennent d’être classées espèces nuisibles. Plutôt que d’utiliser des traitements chimiques, la ville de Nancy expérimente la réintroduction de mésanges, grandes consommatrices de chenilles. (cf. item 13)
CHIFFRES DU JOUR : — En 4 mois, la France a consommé son budget nature de l’année et si tout le monde vivait sur le même pied que la moyenne des Français, c’est l’équivalent de 2,9 Terres qui serait désormais nécessaire pour répondre aux besoins de l’humanité. (cf. item 14 & suite)
— Environ 11,1 millions d'hectares de forêts ont été perdus dans les régions tropicales l'an dernier, dont 3,75 millions dans des forêts primaires, selon l'étude annuelle du Global Forest Watch (GFW), du World resources institute (WRI) et de l'université du Maryland. (cf. item 16)
— Depuis le début de l’épizootie, en novembre 2021, 16 millions de volailles ont été abattues en France. Cette année, pour la première fois, la majorité des foyers ont été recensés dans l’ouest. (cf. item 22)
— Avant même la guerre en Ukraine, l'insécurité alimentaire aiguë a frappé près de 40 millions de personnes supplémentaires en 2021, pour atteindre près de 200 millions, en raison des conflits et des crises climatiques et économiques, prévient l'ONU dans son rapport sur les crises alimentaires. (cf. item 24 & suite)
DÉCOUVERTE DU JOUR : Des chercheurs et des entreprises ont trouvé le moyen de récupérer l'urine pour en faire un engrais naturel. Une découverte pleine de promesses alors que le prix des fertilisants explose. (cf. item 17)
QUESTIONNNEMENT DU JOUR : Les animaux de ferme français seront-ils obligés de se nourrir d’OGM (organismes génétiquement modifiés) à cause de la guerre en Ukraine ? Les aliments — soja, colza, tournesol — non-OGM sont de plus en plus rares et chers depuis le début du conflit. (cf. item 18)
RECONVERSION DU JOUR : Le Malawi, un des pays les plus pauvres de la planète, se place au 7e rang mondial des producteurs de tabac, dont il tire 70% du produit de ses exportations. La chute des prix incite certains agriculteurs à tenter autre chose, et notamment le cannabis. (cf. item 19)
DARK SHIPS DU JOUR : Unseenlabs, une PME bretonne a lancé son 7e satellite. Il repérera les bateaux s'adonnant à des activités illicites : pêche illégale, narcotrafic ou pollutions marines. (cf. item 20)
LOBBY DU JOUR : 99 % de la littérature universitaire publiée ces dix dernières années sur le glyphosate sont écartés du renouvellement de son autorisation (RAR) au profit d’études menées par les producteurs mêmes de cet herbicide. (cf. item 21 & suite)
BRAS DE FER DU JOUR : Les eurodéputés ont rejeté la proposition des Verts demandant l’interdiction de tracter un chalut sur les fonds des zones classées, peu préservées dans les faits. (cf. item 23)
ANALYSE DU JOUR : Les scandales sanitaires dans l’alimentation reviennent régulièrement dans l’actualité et de nombreux produits contaminés sont alors rappelés en urgence. Comment expliquer la répétition de ces contaminations ? (cf. item 25)
EXCEPTION DU JOUR : Plantations de tabac à l’infini, jungle luxuriante, relief montagneux... À l’ouest de Cuba, la vallée de Viñales est l’un des refuges préférés des abeilles. Alors que partout dans le monde, leur nombre diminue, à Cuba, elles affichent une santé insolente. (cf. item 26)
DOUBLE BÉNÉFICE DU JOUR : 16 millions de Français font pousser des fruits et légumes. Le  potager, un plaisir pour certains, une nécessité pour d’autres qui arrivent à faire de vraies économies, soit 100 à 150 euros par mois. (cf. item 27)
DÉCOURAGEMENT DU JOUR : Avec la baisse des prix du bio additionnée avec la baisse des aides aux maintiens à l'agriculture biologique, des producteurs se disent prêts à envisager une ‘déconversion', c'est-à-dire, abandonner le bio, pour retourner à l'agriculture conventionnelle. (cf. item 28)
AVANCÉES DU JOUR : — Sans démonstration publique préalable, les publicités ne pourront plus vanter des produits « neutres en carbone » ou « 100% compensés ». (cf. item 29)
— Pour la première fois depuis la création du World Happiness Report créé par l’ONU, la France figure dans le Top 20 de cet indice mondial du bonheur. (cf. item 31)
— Cet été, de nombreux festivals se mettent au vert. Le tour de ces événements musicaux européens remplis d’initiatives écologiques. (cf. item 34)
— La limitation de l'impact écologique des cartes à puces dépend non seulement des initiatives des fabricants et émetteurs, mais également des utilisateurs qui ne sont pas dépourvus de moyens d’action. (cf. item 35)
PRIORITÉS DU JOUR : Choisir la bonne gouvernance, tracer le chemin vers la neutralité carbone, programmer les investissements écologiques, enrayer l’érosion de la biodiversité, mieux décliner la PAC, faire avancer le Green Deal, les 6 principaux fronts pour faire de la France une "grande nation écologique", comme s’y est engagé Emmanuel Macron. (cf. item 32, 30 & 33)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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FINAL CUT : Nous y sommes, ceci sera ma dernière revue de presse…

Cher(e)s abonné(e)s,
Nous y sommes, ceci sera ma dernière revue de presse. J’ai été très heureuse de partager toutes ces nouvelles de l'écologie durant ces 17 ans. 
Cette revue de presse visait à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés. Elle aspirait à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! J’ose croire qu’au moins un des articles diffusés chaque jour a répondu à ces attentes.
J’espérais finir avec un bouquet de bonnes nouvelles et si malgré tout, il y en a, elles sont hélas trop peu nombreuses pour alimenter en soi une rubrique. 
J’espère que cette revue de presse va vous manquer, au moins un peu, en tout cas, vous, vous allez me manquer…

Je vous adresse un dernier salut accompagné de la poésie des sculptures en bois flotté de l’artiste britannique James Doran-Webb <https://creapills.com/sculptures-bois-james-doran-webb-20220407>
et de ma vidéo préférée : Sans nature, pas de futur, parce que nos vies sont liées <https://www.facebook.com/FondationNH/videos/sans-nature-pas-de-futur/2034198490045158/>.
Bon vent à toutes et tous.
Bien cordialement,
Florence et toute l’équipe de la Fondation
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1- Entretien. Nathalie Machon, écologue : «Une ville n’est habitable que s’il y a de la biodiversité», Le Parisien, 23/04/22, 06h00
Laure Parny 

La chercheuse au Muséum national d’histoire naturelle, à Paris, liste les bienfaits qu’engendre la présence d’arbres en milieu urbain. Et encourage les habitants à en minimiser les désagréments.
Elle passe sa vie à étudier les bienfaits de la nature en ville et à convaincre le plus grand nombre de son utilité. Nathalie Machonest professeure d’écologie au Muséum national d’histoire naturelle. Elle vient de diriger la publication de « Sauvages de ma rue » (aux éditions du Passage) et a coécrit « Où se cache la biodiversité en ville » avec Philippe Clergeau (aux Éditions Quae).
Observez-vous une prise de conscience des citadins sur l’importance des arbres en ville ?
Nathalie Machon. Je perçois une implication beaucoup plus grande des municipalités sur ces questions. Elles cherchent à valoriser leur patrimoine arboré et à en prendre soin. C’est en partie par souci de contenter leurs citadins, qui s’intéressent davantage à ces questions. Mais aussi parce que les nouveaux élus aux dernières municipales défendent des convictions plus profondes en matière d’écologie. Même ceux qui n’étaient pas convaincus par ces questions s’y mettent. De plus en plus de villes rédigent des « chartes de l’arbre », font un état des lieux du patrimoine arboré, mais la société progresse lentement, certains ne se mobilisent pas du tout.
>> Suite à lire à :
<https://www.leparisien.fr/val-de-marne-94/nathalie-machon-ecologue-une-ville-nest-habitable-que-sil-y-a-de-la-biodiversite-23-04-2022-SG5TZJG5TRFIXCZFT7SHTVNDKM.php>
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2- Les abeilles plus résistantes au réchauffement que les bourdons, selon une étude, AFP, 25/04/22, 19:00
Kelly Macnamara

Davantage d'abeilles de petite taille, moins de bourdons : le changement climatique pourrait peser sur la taille de ces insectes, selon une étude publiée mercredi qui met en garde contre les effets "en cascade" sur la pollinisation et dans tout l'écosystème.
Aux Etats-Unis, des scientifiques ont piégé et étudié plus de 20.000 insectes de la famille des abeilles sur une période de huit ans dans les montagnes Rocheuses (ouest), afin d'étudier comment les différentes familles réagissaient au changement des conditions climatiques.
Selon les auteurs de l'étude publiée dans la revue Proceedings of the Royal Society B, la zone de moyenne montagne de laquelle sont issus les échantillons est "particulièrement vulnérable au changement climatique", en général des températures de printemps plus douces et une fonte des neiges précoce.
Ils ont constaté que l'abondance des abeilles spécialisées dans le creusement des rayons du nid et des abeilles de grande taille diminuait avec l'augmentation des températures, tandis que celle des abeilles plus petites qui nichent dans le sol augmentait.
"Nos recherches suggèrent que les changements induits par le climat en matière de température, d'accumulation de neige et de précipitations estivales pourraient remodeler radicalement les communautés d'abeilles", affirment les auteurs.
- Effets en cascade -
Les résultats suggèrent une réduction notamment dans les familles des bourdons, des abeilles coupeuses de feuilles et des abeilles maçonnes, les premiers étant selon les chercheurs "plus menacés par le réchauffement climatique que d'autres abeilles de notre système".
Ces résultats concordent avec d'autres études montrant que les bourdons, pollinisateurs dominants dans de nombreux écosystèmes, ont une tolérance à la chaleur plus faible et se déplacent vers des régions plus fraîches à des altitudes plus élevées lorsque les températures se réchauffent.
Les résultats semblent suggérer que la taille du corps des bourdons et aussi leur comportement au nid pourraient les rendre plus vulnérables à un climat qui se réchauffe.
D'une manière générale, les auteurs estiment que ces changements "pourraient avoir des effets en cascade sur la pollinisation et le fonctionnement des écosystèmes".
Par exemple, la perte d'abeilles plus grosses, qui tendent à voler plus loin pour chercher leur nourriture, pourrait entraîner une réduction dans la pollinisation longue distance.
Les auteurs précisent toutefois que ces résultats pourraient ne pas s'appliquer à des écosystèmes où le changement climatique impliquerait des précipitations plus abondantes.
Les insectes sont les principaux pollinisateurs dans le monde : 75% des 115 principales cultures dépendent de la pollinisation animale, dont le cacao, le café, les amandes ou les cerises, selon l'Onu.
Dans un rapport emblématique publié en 2019, des scientifiques avaient conclu que près de la moitié de toutes les espèces d'insectes dans le monde est en déclin, et qu'un tiers pourrait disparaître d'ici à la fin du siècle.
Une espèce d'abeilles sur six s'est éteinte au niveau régional quelque part dans le monde. Les principaux facteurs d'extinction seraient la perte d'habitat et l'utilisation de pesticides.
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220425-les-abeilles-plus-résistantes-au-réchauffement-que-les-bourdons-selon-une-étude>
En savoir plus :
> Life-history traits predict responses of wild bees to climate variation <https://royalsocietypublishing.org/doi/10.1098/rspb.2021.2697>, Proceedings of the Royal Society B, 20 April 2022
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3- "Faut que j'y aille" : des araignées mâles se catapultent après l'accouplement, AFP, 25/04/22, 21:00

Chez certaines espèces d'araignées, les mâles ont bel et bien une raison valable de s'enfuir en vitesse juste après un rapport sexuel. 
Une équipe de scientifiques chinois a découvert que les "Philoponella prominens" mâles se catapultaient immédiatement après l'accouplement, afin d'éviter d'être tués et mangés par leur partenaire. 
Les araignées utilisent deux de leurs pattes pour se propulser en une fraction de seconde, en s'appuyant sur la femelle. Cette technique a été décrite pour la première fois par une étude publiée lundi dans la revue Current Biology. 
Pour faire cette découverte, l'emploi de caméras à haute vitesse et haute résolution a été nécessaire, a expliqué à l'AFP l'auteur principal de ces travaux, Shichang Zhang, de l'université du Hubei. 
Les chercheurs étudiaient la sélection sexuelle chez cette espèce, qui vit dans des communautés comptant jusqu'à 300 individus.
Sur 155 accouplements observés, le mâle s'est ensuite catapulté au loin dans 152 cas, survivant ainsi à la rencontre.
Les trois mâles ne s'étant pas propulsés ont été rapidement capturés, tués et mangés par leur partenaire.
Et 30 mâles que les chercheurs ont empêché de se catapulter ont subi le même sort. Les scientifiques en ont ainsi conclu que ce mécanisme était essentiel pour échapper au cannibalisme sexuel des femelles. 
Les mâles peuvent s'accoupler jusqu'à six fois avec la même femelle, en s'éloignant d'un bond, revenant grâce à un fil tissé, puis s'accouplant et s'éloignant de nouveau. 
Les sauts réalisés se sont révélés impressionnants, avec une vitesse maximum de 65 centimètres par seconde en moyenne, et une accélération équivalente à 20 G, soit 20 fois l'accélération ressentie en chute libre. 
En l'air, les araignées tournent sur elles-mêmes environ 175 fois par seconde. 
Selon Shichang Zhang, les femelles jugent l'aptitude sexuelle des mâles précisément à leur capacité à s'enfuir. 
"En se catapultant, un mâle peut échapper au cannibalisme sexuel de la femelle, et la femelle peut choisir un mâle performant, car la performance cinétique pourrait être directement corrélée à la condition physique du mâle", a-t-il expliqué. 
Les femelles araignées ont en effet la possibilité de conserver le sperme déposé par un mâle, et de décider de l'utiliser ou non pour féconder leurs oeufs.
Ainsi, les femelles pourraient ne finalement accepter que le sperme des mâles ayant réussi à se catapulter, selon Shichang Zhang. Il souhaite à l'avenir étudier s'il existe bien un lien entre ces sauts et le succès de l'accouplement.
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220425-faut-que-j-y-aille-des-araignées-mâles-se-catapultent-après-l-accouplement>
En savoir plus : 
> These male spiders catapult at impressive speeds to flee their mates before they get eaten <https://www.sciencedaily.com/releases/2022/04/220425121113.htm>, Current Biology, April 25, 2022
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4- La moitié des espèces de crocodiles et de tortues menacées d’extinction, Le Monde, maj le 27/04/22 à 01h26 
Perrine Mouterde

Si l’on considère l’ensemble des reptiles, c’est une espèce sur cinq qui pourrait disparaître, selon la première évaluation globale réalisée sur le sujet. 
Il leur aura fallu attendre davantage que les autres tétrapodes. A la différence des oiseaux, mammifères et amphibiens, autres groupes de vertébrés à quatre pattes, les reptiles n’avaient jusqu’ici jamais fait l’objet d’une évaluation globale de leur risque d’extinction. Dévoilée mercredi 27 mars, la première étude de ce type est complétée par une analyse approfondie des résultats, réalisée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), NatureServe et Conservation International et publiée dans la revue Nature. « Pour beaucoup de gens, les reptiles ne sont pas aussi charismatiques que d’autres animaux à poils ou à plumes, observe Bruce Young, coauteur de l’étude et zoologiste au sein de l’ONG NatureServe. C’est pour cela qu’il nous a fallu autant de temps pour trouver les financements nécessaires à la réalisation de ces travaux. »
Pour les mener à bien, plus de 900 scientifiques de 24 pays ont évalué les besoins de protection de 10 196 espèces de reptiles, qui incluent les tortues, les crocodiles, les lézards, les serpents et le tuatara, un animal endémique de Nouvelle-Zélande. Selon ces experts, 21 % d’entre elles sont menacées d’extinction, selon les critères de la « Liste rouge » de l’UICN. « La disparition potentielle d’une espèce de reptiles sur cinq nous rappelle à quel point la biodiversité est en train de disparaître et affecte toutes les espèces », a réagi Maureen Kearney, directrice du programme biodiversité à la Fondation nationale des sciences américaine.
> Lire aussi l’archive (2012) : Les lointains ancêtres des tortues sont les crocodiles et les oiseaux
Espèces des forêts plus impactées
Parmi les 1 829 espèces menacées figure par exemple le cobra royal. Plus grand serpent venimeux du monde, il peut mesurer jusqu’à 5 mètres de long et dispose d’une aire de répartition très vaste, qui s’étend de l’Inde au Sud-Est asiatique. « Nous soupçonnions que le cobra royal était en déclin mais cet animal, pourtant très répandu et iconique, est en réalité au bord de l’extinction », déplore Neil Cox, qui dirige l’unité d’évaluation de la biodiversité de l’UICN.
Cette espèce vit notamment dans des forêts : l’évaluation mondiale a révélé que les espèces forestières de reptiles étaient bien plus impactées que celles vivant dans des milieux arides. Comme les autres tétrapodes, elles sont avant tout victimes de l’agriculture intensive, de l’exploitation forestière et de l’urbanisation, qui conduisent à la destruction de leur habitat. A cela s’ajoutent les pressions que font peser les espèces envahissantes et la chasse. Les reptiles sont particulièrement menacés dans le Sud-Est asiatique, l’Afrique de l’Ouest, le nord de Madagascar, le nord des Andes et la région Caraïbe.
Certains groupes sont aussi particulièrement vulnérables : près de 58 % des 351 espèces de tortues et la moitié des 24 espèces de crocodiles risquent de disparaître. « Les deux groupes sont victimes à la fois de persécutions et de surexploitation, explique Neil Cox. Les crocodiles sont une source de nourriture et en même temps, beaucoup de gens n’aiment pas vivre à proximité de ces grands animaux qui peuvent être dangereux. Pour les tortues, il y a une très forte demande pour ce qui relève de l’alimentation ou de la médecine, mais aussi pour le marché des animaux de compagnie. »
Au total, depuis le début du XVIe siècle, au moins 31 espèces de reptiles ont disparu et, aujourd’hui, une quarantaine sont considérées comme « probablement éteintes ». Les reptiles remplissent pourtant des fonctions essentielles, aussi bien pour les populations que pour les écosystèmes en luttant contre les ravageurs, tels que les insectes ou les rongeurs, et en occupant une position intermédiaire cruciale dans la chaîne alimentaire.
> Lire aussi   « Liste rouge » de l’UICN : près de 30 % des espèces répertoriées sont menacées
« Mémoire génétique » en danger
Les chercheurs ont également réalisé une analyse de la diversité phylogénétique des reptiles, en mesurant les changements génétiques accumulés par les espèces après des millions d’années d’évolution indépendante : les gènes conservent la trace de traits ayant été utiles dans le passé, comme des dents supplémentaires, même lorsque ces traits ne sont plus nécessaires. Plus la durée d’existence d’une espèce est longue, plus cette « mémoire génétique » est grande.
L’iguane marin des Galapagos, qui plonge régulièrement dans l’océan et se nourrit d’algues, est par exemple le seul lézard encore vivant à s’être adapté à la vie marine. « Il a développé ce mode de vie unique sur environ cinq millions d’années ; cela illustre combien d’évolution peut être perdue si une seule espèce disparaît, insiste Stephen Blair Hedges, coauteur de l’étude, herpétologiste et biologiste de l’évolution à l’université Temple (Pennsylvanie, Etats-Unis). Si tous les reptiles menacés disparaissent, plus de 15 milliards d’années d’évolution seront perdues. »
En termes de protection, l’étude de Nature démontre que les efforts menés au cours des dernières décennies en faveur des oiseaux, des amphibiens ou des mammifères ont largement bénéficié aux reptiles, même si ceux-ci n’ont que très peu été pris en compte au moment de définir les habitats à conserver en priorité. « Nous avions peur que les reptiles soient passés complètement dans les mailles du filet, mais les mesures mises en œuvre les ont mieux protégés que ce à quoi on s’attendait », se réjouit Bruce Young.
Si l’état des lieux aurait pu être encore plus sombre, les chercheurs espèrent néanmoins que cette évaluation permettra d’améliorer les mesures de conservation et de mettre en place des actions ciblées pour un certain nombre d’espèces.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/04/27/la-moitie-des-especes-de-crocodiles-et-de-tortues-menacees-d-extinction_6123929_3244.html>
En savoir plus : 
> Comprehensive Study of World’s Reptiles <https://www.natureserve.org/news-releases/comprehensive-study-worlds-reptiles>, NatureServe, UICN & Conservation International, April 27, 2022
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5- L'internet des animaux, une révolution gelée par la guerre en Ukraine, Le HuffPost, 29/04/22, 15:50
Adonis Leroyer

Ambitieux, ce projet pourrait permettre de prévenir des catastrophes naturelles, des pandémies, mais aider aussi à protéger la biodiversité.
Animaux - Technologie et nature font parfois bon ménage. Si généralement ces deux termes sont opposés, un nouveau projet intitulé ICARUS tente de démontrer le contraire. L’objectif ? Créer un immense réseau de bio-localisation réunissant pas moins de 100.000 animaux équipés de balises afin de pouvoir suivre l’évolution du climat et des écosystèmes.
Débutée en septembre 2020, l’étude est expliquée dans l’édition d’avril de la revue Trends in Ecology & Evolution. Tout a commencé avec un merle. L’oiseau est en effet le premier animal à avoir été doté d’un nouveau type de balises dites ICARUS (acronyme de International Cooperation for Animal Research Using Space). Ces dernières transmettent leurs données à une antenne placée sur la Station spatiale internationale (ISS).
Beaucoup plus proche de la terre (environ 400 km), la balise a donc besoin de moins de puissance et d’une batterie moins grosse que si elle émettait vers un satellite. Les balises ICARUS sont alors plus petites, plus légères. Il est donc plus aisé de les placer sur des animaux plus petits, généralement des oiseaux migrateurs.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.huffingtonpost.fr/entry/internet-des-animaux-une-revolution-gelee-par-la-guerre-en-ukraine_fr_625eb1e1e4b0be72bffac7db>
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6- Enquête. « A la maison, avec le Covid, les animaux ont pris le pouvoir », M le mag, 30/04/22, 05h21 
Michel Dalloni

Chien accueilli dans le lit conjugal, poule qui régente les horaires de ses propriétaires, python qui prend ses aises dans le salon… Notre rapport aux animaux de compagnie s’est modifié, avec une proximité que les confinements ont renforcée. 
La journée a été longue. Il est tard. Minuit va sonner. Stéphanie (les personnes qui témoignent ont requis l’anonymat) vient à peine de retrouver son pavillon du haut Montreuil (Seine-Saint-Denis), après de multiples détours pour cause de fermeture de l’autoroute A86. Un yaourt englouti à la lumière blafarde du réfrigérateur, un coup d’œil sur les dernières mauvaises nouvelles du monde rapportées en direct par une quelconque chaîne d’information en continu, la chasse aux caries et, hop, au dodo ! Sur la pointe des pieds. Dans le noir. Car Etienne, son époux, dort depuis un moment. Elle enfile une veste de pyjama, écarte la couette, s’assoit au bord du lit et se laisse aller sur l’oreiller. Bonne nuit ? Pas du tout. « Kaï, kaï, kaï ! » d’enfer. Nuage de poils. Alerte générale. Stéphanie vient de s’allonger sur Perfect, le golden retriever de la famille. Ça devait arriver.
Pendant le confinement, l’animal – une demoiselle alors âgée de quelques mois – a pris l’habitude de roupiller dans la chambre parentale et l’a gardée malgré les efforts déployés depuis par le couple de quinquas, s’arrogeant le droit d’un raid vespéral sur le matelas 100 % latex naturel. Vers 17 heures, quand les enfants rentrent du collège, il prend également un goûter léger et, en cas d’apéritif prédînatoire, il peut prétendre à un bretzel si ce n’est à un cracker maison (goût parmesan). Le week-end, il lui arrive également de finir les restes du déjeuner de la tribu partagés avec le chat Wilfrid, qui maraude sur la nappe pour consulter le menu du jour. A qui la faute ? A tout le monde : parents, enfants et nounou. « Chez nous, le Covid-19 a permis de dépasser l’antispécisme : les animaux ont pris le pouvoir », s’amuse Etienne, un peu inquiet cependant.
« Une question d’équilibre »
« Dans cette période d’isolement, le besoin archaïque de contact a réapparu, assure le psychiatre Ludovic Drillet. Le risque de contagion entre humains était important, on s’est donc tourné vers d’autres espèces plus rassurantes. Animal familier, c’est un vocable qui prend du sens lorsqu’il y a tant d’inconnues. A l’heure de la virtualité, cette proximité a apaisé le stress. » Une enquête d’opinion réalisée en juin 2021 par l’institut Odoxa pour Purina, un des géants de l’alimentation pour chiens et chats, a révélé qu’à l’occasion de la pandémie un Français sur dix a adopté un animal de compagnie. Quand 60 millions de consommateurs cloîtrés rencontrent 30 millions d’amis réconfortants, ça fait tilt. Résultat : Perfect a grimpé dans le lit et Wilfrid s’est mis à table. Ce ne sont pas les seuls.
Pépette la lapine, elle, garde la chambre dans une maison des faubourgs de Caen. Elle y vit en liberté. C’est la confidente de Charlotte, 24 ans, étudiante en médecine, dont elle partage la couche, les heures de travail et les moments de doute. « Elle la divertit quand le boulot s’accumule », explique sa sœur Clémentine, 21 ans, qui entretient une relation stable avec un canard prénommé Canard. Ce qui permet, entre autres, de le distinguer de la poule Poupoule. Poppie, westie malicieuse, berce le sommeil de Jean-Luc, 72 ans, hôtelier retiré dans les environs de Saumur (Maine-et-Loire), qui se demande s’il n’est pas devenu « gaga ». Chacha des îles, chihuahua de trente centimètres, dort avec Manon, comédienne parisienne de 25 ans, qui menace d’ouvrir la boîte à gifles à la première réflexion.
On croyait que ce co-cocooning anthropomorphique aux airs de zoothérapie était l’apanage des boomeurs déprimés par l’état de délabrement avancé de la planète dont ils auraient épuisé la rente. Raté. « La période du confinement a changé les rapports, avance le docteur Claude Béata, membre du Centre hospitalier vétérinaire Frégis d’Arcueil (Val-de-Marne) et auteur de La Folie des chats (Odile Jacob, à paraître en octobre). Ce temps partagé a permis une tolérance respective, fondée sur une obligation d’empathie. Mais c’est une question d’équilibre. Si tout le monde est heureux – l’étude des comportements permet de le vérifier –, il n’y a pas de problème. Dans ce cas, on peut, par exemple, dormir avec son chien. » Et de rappeler que 70 % des Américains disent accepter un animal dans leur lit.
« Mais attention, insiste Anne-Laure Blanc, vétérinaire généraliste, installée à Questembert (Morbihan), qui a consacré sa thèse d’exercice à l’« évolution de la relation hommes-animaux dans les sociétés occidentales au XXIe siècle », sous couvert d’amour, on assiste parfois à une réification de l’animal en poupée. Dans certains cas, un Tamagotchi ferait aussi bien l’affaire. Et, quand on va trop loin, il est difficile de faire machine arrière car l’instabilité des règles de vie peut provoquer des troubles profonds chez les animaux. » Ainsi, en vue du déconfinement, Amandine, une étudiante tourangelle de 21 ans, dont le lit accueille, outre son copain, deux chats et un labrador retriever croisé berger créole, avait consulté un praticien. Sujet : comment anticiper les effets désastreux de l’immanquable sentiment d’abandon ?
Pour Cuicui, tout va bien. Cette poule naine de 8 ans, au regard impertinent, n’est jamais vraiment seule dans l’appartement qu’elle partage avec Fay, son époux et leurs deux chats. Toute la journée, elle s’y balade, à l’aise Blaise, et la nuit venue elle file dormir dans sa cage ou bien perchée sur une chaise. « Je viens de Chine, où les poules sont partout, raconte Fay, une trentenaire installée dans les Hauts-de-France. Une fois en France, j’ai voulu retrouver ça. J’ai découvert les poules naines. J’en ai acheté une. » Bonheur total. Elle a consacré deux billets de blog fort pédagogiques à ce conte de fées. Cuicui régit la vie de Fay et de son époux, qui se couchent en même temps qu’elle (assez tôt), se lèvent à son signal (très, très tôt) et ne mangent plus de poulet. Par respect.
> Lire aussi Les salons de chiens et chats, angle mort de la loi sur la maltraitance animale
Il y a quelques mois, Frédéric Fortunel, chercheur de l’université du Mans, a lancé une enquête sociologique nationale intitulée « Expliquez-nous votre relation à la poule ». « La poule répond elle aussi au besoin de naturalité porté par l’époque, explique-t-il. On ne s’étonne plus d’en apercevoir en ville, dans les jardins partagés, sur les balcons, en appartement. Certaines animaleries proposent des harnais de promenade et des couches-culottes spécifiques pour prévenir les fientes intempestives. » A ce jour, Frédéric Fortunel a reçu plus de 2 000 réponses spontanées. « Il n’est pas impossible, avance-t-il, que ces élevages amateurs évoquent pour leurs propriétaires la basse-cour de la mythologie familiale, l’image d’une France qui n’existe plus beaucoup. La poule est le témoin des mutations de notre manière de vivre. »
Qui commande ? Qui obéit ?
On pourrait en dire autant du lama. Le pays saumurois garde en mémoire le souvenir récent d’un néochâtelain, qui, ayant succombé aux charmes de ce camélidé sud-américain, en importa un trio, destiné à paître au milieu de ses chevaux. Gros succès. Excédé par le flot des curieux qui bravaient sa clôture électrique, notre homme décida, ni une ni deux, de rapatrier ses petites merveilles andines dans la bibliothèque du château. On prétend qu’elles y ont littéralement dévoré les Mémoires de Saint-Simon (vingt volumes) avant d’entamer Le Mémorial de Sainte-Hélène, d’Emmanuel de Las Cases, tout en ruinant le parquet point de Hongrie et une partie des boiseries. Le déménagement était inéluctable. Il intervint quelques semaines plus tard.
> Lire aussi Quand les animaux domestiques prennent la clé des champs
En pareil cas, la dialectique du maître et de l’esclave trouve vite ses limites. Qui commande ? Qui obéit ? « Les lignes bougeaient bien avant le confinement, relève Claude Béata, mais la pandémie a accéléré la réflexion en autorisant les pratiques. » Depuis le 23 mars, la chaîne Gulli diffuse une émission baptisée « Mon animal fait la loi ». Le pitch : « Quand l’animal de compagnie règne en maître sur la maison, le résultat est souvent chaotique pour ses propriétaires. » Trois experts sont chargés de rétablir la paix des foyers. Parmi les patients à l’affiche, Charlotte Gainsbourg, Vincent Dedienne ou le cochon nain Rosalie. « Moi, je ne me pose pas la question de savoir qui est le patron, dit Jean-Luc. Ce dont je suis sûr, c’est qu’avec Poppie nous vivons l’un à côté de l’autre. On se complète. Mais le mieux, ce serait encore de lui demander son avis, non ? 
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/04/30/a-la-maison-avec-le-covid-les-animaux-ont-pris-le-pouvoir_6124237_4500055.html>
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7- Conférence mondiale sur la biodiversité : une mise en œuvre difficile pour un enjeu crucial, Le Monde, 30/04/22, 12h00
Perrine Mouterde

Le grand rendez-vous mondial visant à freiner l’effondrement du vivant doit se tenir en Chine à la fin de l’été. Mais sa préparation s’avère complexe, et le pays hôte, peu impliqué, n’en a toujours pas confirmé la tenue. 
Analyse. La COP15 n’est pas sur les bons rails. La COP… 15 ? Non, il n’y a pas d’erreur de chiffre : en novembre 2021, c’est bien la 26e conférence mondiale sur le climat qui s’est tenue à Glasgow, en Ecosse. Mais, en parallèle des négociations climatiques, une autre Convention-cadre des Nations unies, la Convention sur la diversité biologique, créée en 1992, organise tous les deux ans d’autres « Conférences des parties » (COP), portant cette fois sur la biodiversité.
Moins connus, ces rendez-vous n’en sont pas moins importants. L’enjeu de cette COP15, annoncée jusqu’ici pour la fin de l’été à Kunming, en Chine, est même vital : il s’agit d’adopter un nouveau cadre mondial pour mettre un terme à l’érosion de la biodiversité d’ici à 2030. Les accords d’Aichi, signés en 2010,prévoyaient déjà d’atteindre cet objectif en… 2020, mais ils ont échoué quasiment sur toute la ligne. Beaucoup espèrent que l’accord de Kunming sera, pour la nature, l’équivalent de ce que l’accord de Paris a été pour le climat, en matière de prise de conscience et d’engagements.
Fin mars, une session de négociations s’est donc tenue à Genève, en Suisse, pour préparer cette COP, et notamment le projet de cadre mondial. Hélas, les progrès ont été bien plus limités qu’espéré. Un symbole résume, à lui seul, la lenteur avec laquelle ont progressé les discussions : les crochets. Dès qu’une délégation n’est pas d’accord avec l’un des termes proposés, celui-ci est mis entre crochets. A Genève, le projet d’accord, construit autour de vingt et un objectifs concrets pour 2030, s’est ainsi rempli de crochets au point de ressembler, selon les mots des organisateurs, à un arbre de Noël auquel chacun aurait accroché sa guirlande de propositions.
Agenda chargé
Bien sûr, cette étape où les textes « gonflent » pour prendre en compte l’ensemble des points de vue est indispensable et inhérente au processus de négociation. Encore faut-il qu’ils puissent « dégonfler » à temps, au fur et à mesure qu’émergent des consensus. Le processus peine à avancer. L’agenda des quinze jours de travail, au cours desquels trois discussions ont été menées en parallèle (sur les aspects scientifiques et techniques, sur la mise en œuvre et sur le texte qui sera finalement adopté), était extrêmement chargé. Les 2 000 délégués de 151 pays se rencontraient aussi pour la première fois après deux années de discussions à distance : il faut du temps pour renouer le contact et bâtir la confiance.
> Lire aussi : COP15 : les négociations de Genève échouent à refléter l’urgence à protéger la biodiversité
Mais, malgré l’implication de la majorité des représentants et des avancées manifestes sur l’objectif de protéger 30 % des terres et des mers d’ici à 2030, ou sur l’inclusion des peuples indigènes, par exemple, le travail qu’il reste à mener pour espérer un succès de la COP est colossal. Sur l’enjeu-clé du financement, le clivage entre pays développés et en développement s’est durci en Suisse et ne sera pas facilement résolu.
Au dernier jour des discussions, à la surprise d’une grande partie de l’assemblée, une coalition d’Etats a appelé les plus riches à apporter 100 milliards de dollars (95 milliards d’euros) par an, puis 700 milliards d’ici à 2030. « Est-on dans une vraie discussion sur les moyens de l’ambition et les types de financement qu’il va falloir trouver, ou est-on dans une sorte de jeu qui finira par aboutir à quelque chose de destructeur ? » s’est inquiétée l’ambassadrice française pour l’environnement, Sylvie Lemmet.
La transformation profonde des secteurs d’activité, et notamment du système agroalimentaire et des pêcheries, sources majeures de destruction de la biodiversité, n’a été que très peu abordée. Aucun pays ne s’est érigé en « champion » de la lutte contre les pollutions en poussant, par exemple, pour des cibles ambitieuses de réduction des rejets de pesticides. Les objectifs chiffrés ont disparu ou sont entre crochets. Les moyens pour suivre et évaluer les progrès qui seront réalisés ces prochaines années et les indicateurs ne font pas non plus consensus. Si les Etats affichent des niveaux de mobilisation différents, le Brésil et l’Argentine ont été, de nouveau, accusés d’obstruction. Globalement, nombre d’observateurs estiment que l’ambition, en l’état, n’est pas au niveau des enjeux.
L’humanité menacée
Pour faire le tri dans les propositions – autrement dit supprimer des crochets – et aligner les positions au moins sur une partie des sujets, une session de travail supplémentaire a été programmée en juin à Nairobi, au Kenya. D’ici là, les autorités chinoises auront-elles enfin annoncé les dates officielles de la COP ? Car c’est là l’une des autres difficultés du processus : alors que cette conférence mondiale a déjà été reportée quatre fois, les Nations unies et les délégations du monde entier attendent toujours que Pékin, aux prises avec la pandémie de Covid-19, confirme si l’événement pourra bien se tenir dans tout juste quatre mois. Plus les jours passent, plus cette hypothèse semble improbable, laissant présager un énième report… Au-delà de l’organisation, l’Etat qui préside la COP joue traditionnellement un rôle pour faciliter les négociations, construire des coalitions et faire avancer les conversations en coulisses. La Chine ne s’est, jusqu’ici, absolument pas impliquée dans de tels efforts diplomatiques.
> Lire aussi : Pour protéger la biodiversité, des scientifiques appellent à des changements majeurs
A Nairobi, les négociateurs auront donc la lourde tâche de mettre la COP15 sur les bons rails. Car celle-ci ne peut se permettre d’échouer. L’effondrement du vivant menace la survie de l’humanité tout autant que le réchauffement de la planète. Certes, un accord mondial, même ambitieux et bien ficelé, ne résoudra pas, à lui seul, la question de l’extinction des espèces ou de la dégradation des écosystèmes – l’accord de Paris n’a pas mis fin aux émissions de gaz à effet de serre, loin s’en faut. Mais la biodiversité a besoin de son « moment Paris » pour devenir enfin, aux yeux de tous, une priorité.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/04/30/conference-mondiale-sur-la-biodiversite-une-mise-en-uvre-difficile-pour-un-enjeu-crucial_6124273_3232.html>
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8- « Rien que d’observer mes serpents, ça me fait voyager » : la nouvelle vogue des animaux de compagnie exotiques, M le mag, 30/04/22, 15h00 
Maroussia Dubreuil

Le bestiaire domestique s’est beaucoup diversifié, ces dernières années. Mais certaines espèces sont interdites à la vente et d’autres nécessitent des autorisations. 
Il n’est pas impossible que votre voisin héberge dans son salon un boa ou un python, qu’il fasse voler dans sa cuisine un cacatoès ou qu’il organise le vendredi soir une amicale de la mygale. Pas d’inquiétude, la plupart de ces animaux ne sont pas si dangereux, en tout cas pas mortels. Si vous les croisez, vous risquez une légère morsure, un coup de griffe ou, peut-être plus embêtant, un œdème de Quincke. S’il est difficile d’établir le nombre exact des nouveaux animaux de compagnie exotiques (NAC) sur le territoire, Karim Daoues, le fondateur de l’animalerie La Ferme tropicale, à Paris, estime à 3 % les foyers français abritant des reptiles. « Ces amateurs passionnés goûtent au plaisir de l’observation naturaliste, ajoute-t-il. C’est pourquoi ils en ont souvent plusieurs. »
> Lire aussi : « A la maison, avec le Covid, les animaux ont pris le pouvoir »
C’est le cas de Patrick Molherat, président du club d’aquariophilie et de terrariophilie de Vichy (Allier). Ce cuisinier de 50 ans, en arrêt de travail pour longue maladie, reste actif grâce à sa quarantaine de reptiles dont il a glissé les terrariums dans chaque recoin de sa maison. Huit autour du poste de télé, mieux que n’importe quel documentaire animalier. Capable de nommer chaque espèce par son nom scientifique, Crotaphytus collaris (lézard à collier), Basiliscus plumifrons… – de la même manière que vous pourriez appeler votre labrador Canis lupus familiaris –, ce lettré de l’écaille a aussi ses petits chouchous. Parmi eux, son boa, Choupinette, 6 ans, 2 mètres et 12 kilos, mais aussi Léon le caméléon, Riri, Fifi et Loulou, ses trois lézards à collier, et Maurice, son varan des savanes, qui vient de sortir du bain. « Comme il est en train de muer, je l’ai fait tremper dans l’eau tiède pour aider sa peau à se décoller… » En habitué, Momo s’est endormi dans le bruit des clapotis.
Bébêtes à sang froid
« Rien que de les observer, ça me fait voyager », dit l’Auvergnat sous le sunlight de ses tropiques, lui qui n’est sorti qu’une fois de France. Sa ménagerie a un coût qui à la longue peut facilement frôler un aller simple pour Borneo : compter tous les mois 80 euros en insectes, 40 euros en souris et quelques dizaines d’euros en fraises et melons auxquels s’ajoutent 80 euros d’électricité pour chauffer ces bébêtes à sang froid, sans oublier les frais de vétérinaire. « Mon gecko léopard a eu une descente d’organes, il a fallu tout remonter avec un Coton-Tige chez le docteur. Après, j’ai eu des occlusions intestinales sur des pogonas et puis une tumeur dans l’estomac d’un boa. A la suite de l’opération, je lui ai passé de la Bétadine sur sa cicatrice. »
Alors que la médecine des NAC progresse rapidement, que chaque mois des articles scientifiques sont publiés à travers le monde sur l’anesthésie des carpes koï ou la transfusion sanguine chez les varans, que les vétérinaires peuvent suivre des formations complémentaires – à la Clinique vétérinaire du Haut-Anjou, la docteure Elisabeth Senand sait désormais poser un cathéter dans le tibia d’un dragon d’eau –, les particuliers complètent la lecture des classiques parus aux éditions Animalia avec les tutos YouTube de Tonton Snake et Toopet, ou visionnent d’anciens épisodes de « C’est pas sorcier » (par exemple, le spécial « Serpents : des reptiles qui ont du charme »).
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« Les propriétaires de NAC sont rarement des originaux qui veulent frimer avec un lézard sur l’épaule… C’est tout le contraire. Ils font des élevages à titre amateur et aident à préserver les espèces, explique la docteure Adeline Linsart du Centre hospitalier vétérinaire Saint-Martin, en Haute-Savoie, présidente du Groupe d’études en nouveaux animaux de compagnie (GENAC). Ils en savent souvent plus que nous sur l’habitat et la génétique de leur animal. » A l’exception, peut-être, des détenteurs de perroquets qui n’ont pas résisté à l’achat coup de cœur… La faute aux flamboyants inséparables, calopsittes élégantes, amazones à front jaune et autres loquaces gris du Gabon. « Maintenus en liberté en appartement, ils sont souvent victimes d’accidents domestiques, regrette la docteure Aurore Rossfelder, qui, entre autres faits d’armes, a amputé le doigt d’un alligator. Ces oiseaux s’intoxiquent avec les peintures, se coincent les doigts dans les portes, vont sur les plaques chauffantes – évidemment, ce sont des volatiles tropicaux ! – et se font cramer. Une fois, sans le faire exprès, une dame s’est assise sur son perroquet. »
Si notre attrait pour le monde sauvage a récemment été stimulé par la popularité croissante de l’animal move ou animal flow, une discipline qui consiste à sauter comme un singe ou à imiter la reptation d’un serpent pour renforcer notre chaîne musculaire, il revient au caporal Jennifer, de la brigade cynotechnique des pompiers de Paris, de récupérer nos modèles égarés dans les lieux publics. « Un jour, un professeur de collège a vu le sac à dos d’un élève bouger tout seul… A l’intérieur : un serpent. La classe fut évacuée et le sac placé en isolement le temps que nous arrivions avec les sirènes. C’était un bébé boa inoffensif », raconte-t-elle, habituée des scènes de panique.
Chaque année, la brigade intervient une centaine de fois en moyenne pour les serpents (surnommés les « rois de l’évasion »), une quinzaine de fois pour les perroquets et sauve un singe magot tous les deux ans. « Leur cas est différent : on les retrouve dans des cités où ils sont employés pour cacher de la drogue. Il nous arrive aussi de voir des bébés crocodiles dans des sacs de sport posés devant des commissariats et je n’oublierai jamais King, un lionceau de Noisy-le-Sec [Seine-Saint-Denis] qui fut relâché en Afrique du Sud. » C’était un an avant la découverte de son congénère Poutine sur la banquette arrière d’une Lamborghini garée sur les Champs-Elysées.
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Certaines espèces sont tout bonnement interdites à la vente. C’est le cas du lion, par exemple. Pour les autres, selon la loi, on peut détenir un animal dangereux à condition d’avoir deux agréments : un certificat de capacité attestant des compétences à l’accueillir (une formation et une épreuve d’aptitude existent) ; et une autorisation préfectorale d’ouverture d’établissement (qui peut être le domicile d’un particulier), équipé de façon à recevoir l’animal en toute sécurité tout en garantissant son « bien-être ». Sans cela, posséder un animal dangereux constitue un délit passible d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende
A La Courneuve, notre collègue du Monde Gabriel Coutagne entretient une relation à sens unique avec sa jeune serpente des blés (l’espèce la plus demandée, facile d’entretien et joliment orangée) : « C’est un peu comme un poisson rouge sans eau, elle ne reconnaît pas ma voix, mais c’est une présence fiable. » Georges – en référence à George Sand, mais surtout au parc Georges-Valbon où son épouse a trouvé l’animal il y a quatre ans – vit paisiblement à côté de la photocopieuse du couple, sans savoir qu’elle est parfois à l’origine de vives discussions.
« Une aberration écologique »
« Sa lampe électrique, sa plaque chauffante… C’est une aberration écologique. Et puis comment fait-on pour acheter des souris si on est végan ? », se demande ce journaliste écosensible, bien obligé de nourrir Georges une fois tous les quinze jours. « Après avoir fait le plein de souriceaux congelés, disposés en cuillère ou présentés dans ce qui ressemble à une plaquette de Dafalgan, on ouvre l’opercule et on extrait la souris. On la fait décongeler dans un bol au réfrigérateur, puis on la plonge dans une eau à 40 °C, c’est plus respectueux que le micro-ondes qui pourrait la faire exploser. Si on est motivé, on la sèche au sèche-cheveux et on la présente à Georges avec une pince avant de voir sa forme passer dans son corps… vingt-quatre heures de digestion. »
Comme de nombreux terrariophiles, le trentenaire se fournit à La Ferme tropicale, leader sur le marché européen, qui collabore entre autres à l’émission « Fort Boyard ». Ambiance cocotier, au pied des tours du 13e arrondissement parisien : ici, on obtient du gel hydroalcoolique en appuyant sur une tête de croco, et on achète de faux plants de cannabis pour décorer les maisonnées des NAC (l’art du landscaping).
Répartis sur deux étages, des centaines de terrariums comme autant de petites jungles particulières hébergent dans une lumière vert fluorescent des espèces variées, de l’anolis brun (petit lézard) à 14 euros au Morelia boeleni (un python originaire de Papouasie-Nouvelle Guinée) à 8 900 euros. Tandis qu’un ivory phantom (un python nacré) frais comme un gardon boude sa souris, un criquet saute à quelques mètres de la caisse. « Il a dû s’échapper quand j’ai préparé la nourriture », dit Eva en rangeant un Pikachu (une grenouille) dans une boîte transparente. C’est un rescapé.
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/04/30/rien-que-d-observer-mes-serpents-ca-me-fait-voyager-la-nouvelle-vogue-des-animaux-de-compagnie-exotiques_6124284_4500055.html>
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9- L’abattage prévu d’une vingtaine d’arbres, dont des centenaires, au pied de la tour Eiffel suscite la polémique, Le Monde avec AFP, 30/04/22, 20h53 

Face à la polémique provoquée par le projet de réaménagement du quartier de la tour Eiffel, la mairie de Paris a promis de sauver les arbres centenaires et d’en planter 227 nouveaux. 
L’annonce de l’abattage d’une vingtaine d’arbres, dont certains très vieux, au pied de la tour Eiffel a suscité l’ire d’associations et de personnalités. Une fronde qui a obligé la Mairie de Paris à clarifier le projet.
« Aucun arbre centenaire ne sera abattu », a assuré Emmanuel Grégoire (Parti socialiste, PS), premier adjoint de la maire Anne Hidalgo (PS), samedi 30 avril. Il a cherché à éteindre l’incendie allumé depuis le milieu de semaine par les opposants au projet de réaménagement du quartier de la tour Eiffel.
> Lire aussi : Le réaménagement du site de la tour Eiffel obtient le feu vert
Selon les déclarations de l’entourage de M. Grégoire à l’Agence France-Presse (AFP), cette promesse vaut pour « deux arbres centenaires » pour lesquels la mairie « va trouver une solution ». Pour les autres, « le but est de réduire le nombre d’arbres abattus au maximum », précise la même source, soulignant que la mairie avait déjà « réussi à baisser le chiffre » de 42 à 22.
La création de bagageries pour les visiteurs
Anne Hidalgo a fait du verdissement de la capitale un objectif majeur de son second mandat, avec les promesses de planter 170 000 arbres supplémentaires ou de créer cinq « forêts urbaines » et quatre nouveaux parcs.
A la place de ces arbres, le projet « OnE », qui vise à végétaliser et piétonniser la perspective mondialement célèbre allant du Trocadéro à la « dame de fer », prévoit des bagageries pour les visiteurs et des locaux pour les employés, des bâtiments semi-enterrés.
Mais aussi 227 nouveaux arbres plantés, fait valoir l’entourage de M. Grégoire, adjoint à l’urbanisme. Le projet dans son ensemble doit permettre la création de 1,6 hectare d’espaces verts, insiste encore la Mairie.
Une pétition pour dénoncer cet abattage
Pas de quoi calmer les opposants : une pétition lancée sur le site change.org, et relayée par l’animateur Nagui, le journaliste Hugo Clément ou encore l’ancienne patronne du Medef Laurence Parisot avait dépassé en fin d’après-midi les 30 000 signataires.
« Ils créent de la végétation, mais ils en détruisent beaucoup », déplore Philippe Khayat, membre de l’association SOS Paris pour qui, en plus des arbres abattus, deux platanes « plus que centenaires » vont être « fragilisés » et à terme « condamnés » par la construction d’un bâtiment « à 1,5 mètre » d’eux.
Ce projet met aussi dans l’embarras les écologistes, qui avaient permis son adoption en février en échange d’un moratoire sur la réfection du Champ-de-Mars. L’élue d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Aminata Niakate, qui avait porté cet « équilibre difficile » pour son groupe, estime toujours « qu’aucun argument ne tient la route » pour justifier les bagageries, que pourrait accueillir un site voisin.
Quelques jours plus tôt, l’association France nature environnement Paris, suivie par le Groupe national de surveillance des arbres, avait dénoncé l’abattage de 77 arbres dans l’est parisien, porte de Montreuil, objet d’un autre grand projet de réaménagement de la mairie.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/04/30/l-abattage-prevu-d-une-vingtaine-d-arbres-dont-des-centenaires-au-pied-de-la-tour-eiffel-suscite-la-polemique_6124306_3244.html>
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10- Factuel. Le business des promeneurs de chiens trouble la tranquillité des forêts franciliennes, Le Monde, 01/05/22, 07h00
Par Carla Butting

De plus en plus de promeneurs de chiens professionnels fréquentent quotidiennement les forêts franciliennes. L’activité – peu réglementée – agace les mairies et l’Office national des forêts, qui peinent à trouver une solution pour mieux cohabiter.
« J’arrive, je vais chercher Django ! » Indiana Jayet claque la porte de sa camionnette, qu’elle vient d’arrêter en double file dans une rue huppée de Versailles (Yvelines) et s’engouffre derrière une porte en verre et en fer forgé. Quelques instants plus tard, la jeune femme réapparaît, un cavalier king-charles au bout d’une laisse. C’est l’un des neuf chiens que cette « promeneuse professionnelle » s’apprête à conduire en ce vendredi matin d’avril en forêt de Fausses-Reposes, à quelques kilomètres à l’ouest de Paris, pour une promenade d’une heure et demie à deux heures.
Sous son T-shirt rose fuchsia, la trentenaire a enfilé un baudrier qui lui permet d’attacher la dizaine de laisses qu’elle emporte toujours avec elle. Ancienne assistante vétérinaire, Indiana est persuadée que son métier est « fondamental pour le bien-être des chiens ». Pour elle, les canidés ont « besoin de renifler, de socialiser, d’explorer ».
> Lire aussi l’archive (2017) : Le chien, le meilleur ami de la santé de l’homme
Indiana travaille uniquement avec des chiens versaillais. « Je ne veux pas qu’ils fassent plus de voiture que de balade, et je limite le nombre de chiens », explique-t-elle. A son compte depuis 2015, elle vit dans une maison normande, à 70 kilomètres de là, où elle a aussi ouvert une pension canine. Le matin en semaine, elle vient chercher ses « clients » les uns après les autres en camion, climatisation à fond « pour qu’ils soient bien », avant de prendre la direction du bois de Fausses-Reposes.
Chaque jour, des dizaines – peut-être même des centaines — de dog-sitters comme elle sillonnent l’Ile-de-France avec leurs camionnettes pour récupérer des chiens chez leurs propriétaires avant de les débarquer sur les parkings forestiers de la région. Difficiles à recenser, certains travaillent sans être déclarés, d’autres opèrent sous le statut d’autoentrepreneur ou sont salariés.
Entre 20 et 40 euros la promenade
Les propriétaires qui font appel à leurs services déboursent entre 20 et 40 euros par promenade pour leur chien. Un business lucratif, qui finit par troubler la tranquillité de la forêt. « On ne peut pas dire que tout le monde soit irréprochable, reconnaît Indiana, j’ai déjà vu des promeneurs incapables de gérer leur groupe. »
Du 15 avril au 30 juin, période de nidification et de mise bas des mammifères, le Code de l’environnement interdit pourtant aux promeneurs – particuliers ou professionnels – de laisser leurs animaux divaguer en dehors des sentiers et au bord des points d’eau. Une fois dans la forêt, la dog-sitter lâche sa meute, qui a « besoin de se défouler », mais la garde en théorie « à bonne distance », une centaine de mètres maximum.
Attaché au baudrier de sa promeneuse par sa laisse, Oslo, un beagle sorti tous les jours de la semaine, n’a, lui, pas le droit de courir librement. « Il a un fort instinct de chasse. Une fois, il a débusqué une biche et disparu pendant cinq heures », se souvient la promeneuse. Le collier GPS du chien avait alors permis de mettre fin à sa longue cavale.
Pour ce type de canidés, les oiseaux « qui nichent au sol ou à hauteur de museau de chien comme les faisans, les canards colverts ou les pouillots sont des proies faciles », explique Frédéric Malherbe, bénévole à la Ligue de protection des oiseaux (LPO). « C’est aussi une période importante pour les faons et les chevreuils, qui se reposent dans les hautes herbes et pourraient être dérangés », complète le spécialiste, qui reconnaît ne pas pouvoir mesurer l’impact de ces activités sur la biodiversité.
« Un vrai fléau »
Face à l’afflux de promeneurs de chiens en forêt, certains élus désespèrent. « Ça fait deux ans et demi que j’essaye de trouver une solution au problème », soupire Denis Larghero (UDI), maire de Meudon (Hauts-de-Seine), dont la forêt est particulièrement concernée par l’afflux de chiens. D’après lui, de nombreux piétons et cyclistes se plaignent de cette situation. « Les chiens peuvent provoquer un sentiment d’inquiétude, surtout lorsqu’ils partent à toute vitesse dans les chemins au milieu des enfants », regrette-t-il.
En 2014, il avait été l’un des premiers maires de la zone à adopter un arrêté municipal pour limiter le nombre de chiens à quatre par promeneur en forêt de Meudon. Depuis lors, les mairies de Vélizy-Villacoublay, Clamart, Chaville et Rueil-Malmaison ont adopté des arrêtés similaires. Plus éloignée de la capitale, la forêt de Fausses-Reposes est encore épargnée par les réglementations mises en place partout ailleurs. « Du coup, tous les promeneurs de chiens parisiens se regroupent ici, ce n’est pas viable sur le long terme », déplore Indiana, qui remarque que de plus en plus d’usagers de la forêt sont hostiles aux dog-sitters. « Les gens se permettent plus de nous agresser depuis qu’il y a eu les arrêtés », relate-t-elle.
> Lire aussi l’archive (2019) : Qui soupçonnerait les chiens ou chats de plomber votre bilan carbone ? 14 gestes pour moins polluer en leur compagnie
Pour Pascal Thévenot (LR), maire de Vélizy-Villacoublay (Hauts-de-Seine), le business des promenades est un « vrai fléau ». « Toutes les semaines, je suis interpellé par des gens qui ont peur », s’agace l’élu. Comme dans d’autres forêts franciliennes, il peine à faire respecter les règles en vigueur. « Les promeneurs viennent avec des dizaines de chiens et changent de lieu régulièrement. J’ai demandé à ma police municipale de les localiser pour les verbaliser, mais l’exercice n’est pas simple », déplore-t-il.
Création de zones dédiées
Michel Béal, directeur de l’agence Île-de-France Ouest de l’Office national des forêts (ONF), est lui aussi agacé par le phénomène. L’ancien ingénieur forestier pilote un projet d’encadrement expérimental en forêt de Meudon. En concertation avec les mairies concernées, il veut créer une zone de 25 hectares réservée à l’activité, dans un lieu encore tenu confidentiel.
Dans cette zone, où les professionnels seront contraints de se rendre pour promener les animaux, « le nombre d’entreprises, de véhicules et de chiens présents simultanément sera limité », explique Michel Béal. Les entreprises intéressées sont invitées par l’ONF à candidater. « Une commission retiendra un certain nombre de dossiers en fonction d’un cahier des charges », précise le directeur. Une fois autorisées à fréquenter la zone, elles devront s’acquitter d’une redevance dont le montant reste à déterminer. Le projet devrait être mis en place « à la fin du printemps » et pourrait être étendu à d’autres territoires.
Indiana regrette de ne pas avoir été invitée aux discussions. Peu convaincue par la proposition de l’ONF, elle a rassemblé 80 collègues sur un groupe de discussion WhatsApp. Ensemble, les professionnels veulent établir une « charte de bonne conduite » et rendre obligatoire le suivi d’une formation pratique pour les aspirants promeneurs.
Désignée porte-parole du groupe, Indiana assure que ses collègues « sont prêts à faire des efforts, à ramasser les déjections et à tenir davantage les chiens en laisse ». Sur la question des arrêtés municipaux, un point de tension subsiste. « On est prêts à limiter le nombre de chiens à neuf », faisant référence au nombre maximum de chiens sevrés pouvant être détenus par un particulier fixé par la législation. En dessous, « ce n’est plus rentable pour nous de travailler », regrette la promeneuse.
Sans compter sur un éventuel compromis, certains dog-sitters investissent dans des stratégies alternatives. Pour continuer leur activité, Virginie Barbarin et Koffi Messian, fondateurs d’Alpha Dog’s House, viennent d’acheter huit hectares de forêt à Etampes, à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de Paris. L’investissement – entre 300 000 et 600 000 euros de budget pour acheter cette parcelle clôturée en Essonne – reste « l’opportunité la plus viable pour continuer notre activité », assure Koffi.
« C’est plus intéressant de s’endetter que de devoir arrêter de travailler. On ne va plus gêner personne, on pourra avoir le nombre de chiens que l’on veut, et ça, ça n’a pas de prix », ajoute son associée. L’entreprise, qui se voit confier entre 30 et 40 chiens par semaine, a aussi acheté de nouveaux véhicules, pour effectuer des trajets quotidiens entre le parc et la capitale.
Pour les travailleurs indépendants comme Indiana, impossible d’envisager un tel investissement. « On a trinqué pour tous ceux qui font du mauvais travail et viennent avec des meutes énormes et incontrôlées », regrette la promeneuse, qui espère pouvoir continuer à exercer son métier.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/05/01/le-business-des-promeneurs-de-chiens-trouble-la-tranquillite-des-forets-franciliennes_6124320_3244.html>
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11- En Tunisie, les herbiers marins de posidonie risquent l'extinction, AFP, 02/05/22, 20:00
Amal Belalloufi

En Tunisie, la posidonie, une herbe marine dont dépendent la pêche et le tourisme, secteurs cruciaux pour l'économie du pays, risque de disparaître, menacée par la méconnaissance de son rôle, la pêche illégale et la pollution, s'alarment des scientifiques.
"La Tunisie possède de loin les plus grands herbiers de la Méditerranée", plus d'un million d'hectares, assure à l'AFP Rym Zakhama-Sraieb, chercheuse en écologie marine à Tunis.
Ces forêts sous-marines, présentes jusqu'à 50 mètres de profondeur, servent d'abri à de nombreuses espèces de poissons. 
Les feuilles de "posidonia oceanica" contribuent aussi à casser les vagues et ainsi à préserver le littoral de l'érosion.
"L'existence de toutes les activités économiques tunisiennes dépendent de la posidonie, qui est le plus grand pourvoyeur d'emplois du pays", alerte l'expert en biologie marine, Yassine Ramzi Sghaier, citant notamment les secteurs de la pêche (150.000 emplois directs) et du tourisme (des dizaines de milliers).
Faisceau de feuilles, racines et rhizomes -- tiges rampantes généralement enfouies dans le sol--, la posidonie pousse très lentement, moins de cinq centimètres par an.
Grâce aux rhizomes, les herbiers stockent le carbone et produisent de l'oxygène, ce qui vaut à la posidonie d'être appelée "carbone bleu", explique Mme Zakhama-Sraieb, soulignant qu'elle produit 14 à 20 litres d'oxygène par mètre carré.
- "Un maximum de carbone" -
Les herbiers, qui absorbent trois fois plus de carbone qu'une forêt, peuvent en fixer de grandes quantités sur des milliers d'années, selon la chercheuse.
"Dans un contexte de changement climatique, nous avons besoin de posidonie pour capturer un maximum de carbone", abonde Yassine Ramzi Sghaier, expert en biologie marine.
Faute de moyens, les chercheurs ne peuvent pas quantifier les destructions d'herbiers des dernières années en Tunisie. 
Mais ils en pointent de multiples raisons dans un pays où près de 70% des habitants vivent sur 1.400 km de côtes: activités humaines, aménagement du littoral, pêche illicite, fermes aquacoles installées sur les herbiers...
A cause de l'ignorance du grand public et des décideurs, les "banquettes" de posidonie échouées sur les plages sont par exemple souvent considérées comme des déchets. 
Parfois, des bulldozers sont utilisés pour les évacuer, ôtant au passage beaucoup de sable et accélérant l'érosion, selon les chercheurs qui disent craindre la disparition de près de la moitié des plages tunisiennes.
Même échouées sur la plage, les "banquettes" de posidonie protègent les côtes de la houle. Elles améliorent aussi la qualité de l'eau et sa transparence, rendant la baignade plus attrayante pour les touristes, rappelle le Dr Rym.
En Tunisie, les plages constituent l'un des grands atouts du tourisme, secteur qui représente jusqu'à 14% du PIB selon les années. Or, 44% des plages du pays sont à risque d'érosion face à la montée du niveau de la mer.
"On contribue à faire disparaître des plages en enlevant les banquettes", s'alarme Ahmed Ben Hmida, gestionnaire des aires marines et côtières auprès de l'Agence gouvernementale de protection et d'aménagement du littoral (Apal). 
- "Mer détruite" -
Près de 40% de l'activité de pêche se passe aussi au niveau des herbiers, selon les scientifiques. Un secteur qui représente 13% du PIB en Tunisie.
Une étude de 2010 a constaté une régression massive des herbiers au niveau du golfe de Gabès (sud-est) à cause de la pêche illicite (chalutage sur les herbiers) et de la pollution. 
Depuis les années 1970, les usines de traitement chimique des phosphates y déversent du phosphogypse. Résultat : il reste moins de 40% d'herbiers de posidonie dans cette région, regrette Yassine Sghaier.
Même s'il pêche plus au nord, à Monastir (centre-est), Mazen Magdiche attrape trois fois moins de poissons qu'il y a 25 ans : "Il y en a de moins en moins dans les eaux peu profondes où se trouve la posidonie".
Cet homme aux traits burinés a été sensibilisé à l'importance de la posidonie mais il comprend ses collègues, notamment "les petits pêcheurs aux moyens dérisoires" : "Tu ne cherches pas l'intérêt de la mer mais à nourrir tes enfants, ta famille".
Aujourd'hui, dit le pêcheur, "la mer est détruite. Des produits chimiques sont déversés partout. Notre mer a changé".
Mais Ahmed Ben Hmida de l'Apal veut "garder l'espoir de sauver ce trésor", notamment à travers "la création prochaine de quatre zones marines et côtières protégées : les îles de la Galite (nord), Zembra (nord-est), Kuriat (nord-est) et Kneiss (est)".
Mais il avertit : "Si rien n'est fait pour protéger l'ensemble de la posidonie, nous courons vers une véritable catastrophe".
<https://information.tv5monde.com/info/en-tunisie-les-herbiers-marins-de-posidonie-risquent-l-extinction-455040>
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12- Sauver la grenouille de Mucuchies : la mission d'un laboratoire au Venezuela, AFP, 03/05/22, 08:00
Miguel Zambrano, con Margioni Bermúdez en Caracas

La grenouille de Mucuchies, une espèce peu connue d'une zone reculée des Andes, est en voie de disparition mais un projet au Venezuela ambitionne de la sauver avec une méthode originale : la reproduction assistée en laboratoire.
On sait peu de choses sur les habitudes de la grenouille de Mucuchies, qui mesure en moyenne deux centimètres et se distingue par les subtiles taches claires qui parsèment sa peau. Elle n'a été découverte qu'en... 1985 par Enrique La Marca, aujourd'hui à la tête du projet de reproduction qui fait partie du programme du Centre de préservation des espèces vénézuéliennes amphibies (REVA).
Aromobates zippeli, de son nom scientifique, baptisée en hommage au chercheur américain Kevin Zippel - réputé pour sa défense des amphibiens - est une espèce endémique de la forêt andine, le biotope +paramo+, un milieu sec et montagneux caractéristique de la région Mucuchies (état de Mérida, Ouest).
M. La Marca, avec Reinhold Martinez et Janina Puente, dirige un programme initié en 2018 qui englobe la recherche sur le terrain, la reproduction "ex situ" et la réintroduction dans la nature.
"Un problème majeur qui affecte les dernières populations de grenouilles de la région est l'extraction abusive de l'eau des lagunes du paramo, ce qui épuise les aquifères (zones avec de l'eau) ", note M. La Marca.
"Des ruisseaux se sont asséchés et la quantité d'eau produite par des sources dont a considérablement diminué. Tout cela a un impact négatif sur les organismes qui sont directement associés à l'eau", ajoute-t-il.
M. La Marca souligne que la grenouille de Mucuchies "fait partie intégrante d'un écosystème très complexe qui existe depuis que cette forêt est apparue".
"Elles sont prédatrices d'insectes et d'invertébrés nuisibles pour l'homme, tels que les moustiques et autres vecteurs de maladies. Elles sont également une source d'alimentation pour d'autres espèces", ajoute-t-il.
Le déclin de leurs populations est le signe d'un "dérèglement de l'écosystème de la forêt dû a l'intervention humaine", déplore le scientifique, qui s'inquiète de la déforestation généralisée de la zone.
Pour éviter leur disparition, le trio de chercheurs a cherché à les faire se reproduire en captivité. Une gageure : "Nous ne savions pas de quoi elles se nourrissaient, comment elles se reproduisaient, nous avons improvisé et appris au fur et à mesure", souligne M. La Marca.
L'élevage se fait dans des conteneurs désinfectés où est reconstitué l'habitat de la grenouille de Mucuchies qui pond ses œufs sur des feuilles sèches.
On place des plantes comme les broméliacées, par exemple, des rochers, des feuilles sèches et un récipient contenant de l'eau qui simule un cours d'eau. On nourrit les grenouilles avec des insectes et des larves. 
"Nous avons réussi à faire se reproduire cette espèce menacée en captivité et donc à réaliser un programme de repeuplement", dit M. La Marca pour qui le programme est une avancée majeure dans la préservation de tous les amphibiens en danger.
- Croassements, signe de réussite -
"Lorsque nous avons réussi à faire se reproduire la grenouille Mucuchies, c'était très excitant car c'était la première fois qu'une espèce de cette forêt se reproduisait en captivité", explique-t-il. 
Pour féconder les ovules, "il est nécessaire que les deux sexes soient impliqués. Le mâle, grimpe et s'accroche au dos de la femelle pour féconder les œufs déposés par celle-ci, en libérant les spermatozoïdes qui les féconderont". 
C'est au mâle que revient la responsabilité de s'occuper des œufs. 
En raison de la "forte probabilité de disparition de l'espèce dans son milieu naturel", l'objectif est de maintenir sa reproduction assistée le plus longtemps possible, car "la plupart des populations ont disparu dans toute la région il y a déjà quinze à vingt-cinq ans". 
"La libération des spécimens dans leur milieu naturel a lieu environ un an après qu'ils aient achevé leur métamorphose de têtard en grenouille à quatre pattes", précise M. La Marca. 
Une fois libérées, "le plus grand défi est de leur permettre de survivre dans les nouvelles conditions naturelles auxquelles ils seront confrontés", dit-il. 
Par conséquent, "nous sommes fiers de constater (...) que les croassements sont plus nombreux sur le site, ce qui indique que les grenouilles se reproduisent de nouveau mais... dans leur milieu" naturel.
<https://information.tv5monde.com/info/sauver-la-grenouille-de-mucuchies-la-mission-d-un-laboratoire-au-venezuela-455144>
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13- Reportage. Les mésanges, un remède naturel contre les chenilles processionnaires, Le Monde, 04/05/22, 06h40 
Carla Butting(Nancy, envoyée spéciale)

Les chenilles processionnaires du pin et du chêne, en expansion, viennent d’être classées espèces nuisibles. Plutôt que d’utiliser des traitements chimiques, la ville de Nancy expérimente la réintroduction de mésanges, grandes consommatrices de chenilles. 
« Il faut bien lever les yeux pour les voir, dit avec un sourire Yannick Andres, chef du service arbres de la mairie de Nancy, en désignant un nichoir. Ça commence à être bien habité. » Pour lutter contre la prolifération des chenilles processionnaires dans la ville, l’agent a contribué à l’installation, en janvier 2021, d’une cinquantaine de nichoirs à mésanges dans le parc Sainte-Marie. Petit oiseau discret à l’appétit ravageur, la mésange raffole des larves et semble se plaire en haut des arbres nancéiens.
En invitant les mésanges – charbonnières ou bleues – à s’installer durablement, Yannick Andres tente de rétablir un équilibre entre chenilles envahissantes et oiseaux malmenés par l’urbanisation de leur milieu naturel. « Les mésanges s’installent à la première ponte, quand elles ont besoin de nourrir les petits, au milieu du mois de mai, et là elles cartonnent », explique l’agent. Un couple de mésanges peut dévorer jusqu’à 500 larves de chenille par jour pour nourrir ses petits.
Les chenilles processionnaires du chêne et du pin prolifèrent sur le territoire français. A Nancy, c’est celle du chêne qui pose problème. Contrairement à celle du pin, elle ne se déplace pas en file indienne, mais niche dans les arbres et dépose ses poils urticants dans son nid avant sa mue. Sandra Sinno-Tellier, médecin épidémiologiste à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), surveille l’expansion des deux espèces. « Entre 2012 et 2019, on a constaté une augmentation régulière du nombre d’appels aux centres antipoison pour des intoxications liées à la chenille processionnaire du chêne », relate la scientifique.
A tel point que la chenille processionnaire du pin et celle du chêne ont été classées, par un décret gouvernemental du 25 avril, « espèces dont la prolifération est nuisible à la santé humaine », ce qui permet de multiplier les mesures de lutte contre leur propagation.
Micro-harpons
Chaque année, la plupart des cas sont recensés entre janvier et avril pour la chenille du pin, tandis que ceux liés à la chenille du chêne sont concentrés entre avril et juillet. Couvertes de poils urticants volatils, les chenilles expulsent leur couverture en cas d’agression extérieure. Mécanisme de défense redoutable, les poils chargés de toxine peuvent causer des réactions inflammatoires graves chez l’homme. La protéine toxique contenue dans le poil peut provoquer des atteintes cutanées, oculaires, digestives et même respiratoires. Très légers et invisibles, ces micro-harpons peuvent être stockés dans les nids vides pendant des mois et libérés par un coup de vent. Ainsi, de nombreux patients développent des symptômes sans jamais avoir aperçu une chenille.
Les facteurs de prolifération de la chenille sont pluriels. Selon Sandra Sinno-Tellier, également coordinatrice de la toxicovigilance de l’Anses, les premiers sont « le réchauffement climatique qui adoucit les hivers, et l’intervention humaine ».Les opérations de boisement ou de déboisement ont fait évoluer les lieux de présence de l’insecte sur le territoire français et « les processionnaires étendent progressivement leur aire d’implantation dans la partie nord de la France, y compris dans l’est de celle-ci, alors qu’elles résidaient principalement dans le Sud et l’Ouest il y a plusieurs décennies », alerte la spécialiste.
A Nancy, Yannick Andres a pris conscience du problème en 2007. « Pour la première fois, il y a eu de grosses attaques de chenilles près des habitations, alors on a été obligés d’utiliser un traitement microbiologique », se souvient l’agent. C’est pour éviter l’utilisation cyclique d’un insecticide non sélectif que la mairie a lancé l’installation de nichoirs. « Tant qu’on n’a pas de pic, elle peut suffire à réguler la chenille sur le parc », espère-t-il. Le dispositif peut être couplé à d’autres, comme la destruction de nids ou l’installation de pièges à phéromones pour éliminer les papillons.
Dahman Richter, conseiller municipal délégué aux droits, au bien-être animal et à la biodiversité, défend une « méthode de régulation douce ». Pour l’élu écologiste, âgé de 24 ans, « la lutte pour la biodiversité est liée aux questions de santé publique et de sécurité ». Il attendra toutefois de tirer un premier bilan avant d’installer de nouveaux nichoirs. Il veut également « éviter les risques de prédation [des mésanges] sur d’autres petits oiseaux ».
« Lutte biologique »
La mésange, qui a bien besoin de ce coup de pouce, s’installe à Nancy sous l’œil attentif des ornithologues de la Ligue de protection des oiseaux (LPO). En France, « il y a une crise du logement chez les oiseaux cavicoles », relate Jean-Yves Moitrot, président de la LPO en Meurthe-et-Moselle. Les mésanges charbonnières et les mésanges bleues souffrent de l’urbanisation de leurs milieux naturels et de la raréfaction des cavités naturelles.
L’association soutient la « lutte biologique » menée par la mairie. « Cela semble marcher, puisque les nichoirs ont l’air occupés, mais il est difficile de voir si ça a un impact immédiat sur les populations de chenilles », s’interroge le bénévole.
Dans les faits, la chenille continue de faire des dégâts à Nancy. Au printemps, chaque année, dans son cabinet vétérinaire, le docteur Arnaud Ptak reçoit quelques dizaines de chiens et de chats en état de choc. Chez les animaux qui ont léché les insectes, il peut arriver que la langue noircisse et se nécrose. « Dans ces cas-là, il faut opérer et enlever la langue en partie ou totalement, relate le vétérinaire, qui a déjà dû procéder à ce type d’opération sur un chien. Chaque année le phénomène s’intensifie, on reçoit des cas plus graves et plus atypiques que l’année précédente. »
Même s’il soutient l’initiative de la mairie, pour Arnaud Ptak, lutter contre la chenille processionnaire, « c’est se battre contre les moulins à vent ». Au début de l’été, une fois que les chenilles seront devenues papillons, la municipalité pourra tirer un premier bilan, à la fois sur l’évolution des populations de mésanges et de chenilles.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/05/04/les-mesanges-un-remede-naturel-contre-les-chenilles-processionnaires_6124649_3244.html>
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14- Le 5 mai, la France a déjà épuisé son « budget nature », Le Monde, 05/05/22, 05h44 
Martine Valo

A partir du « jour du dépassement », chaque année plus précoce, le pays consomme plus de ressources naturelles que les écosystèmes ne peuvent en produire. Le WWF propose un scénario qui permettrait de le retarder d’ici à la fin du prochain quinquennat. 
Emmanuel Macron s’est engagé, le 16 avril, à Marseille, peu avant sa réélection, en faveur d’une prochaine « planification écologique ». Le Fonds mondial pour la nature (WWF) lui propose en retour une étude détaillée – intitulée « 2022-2027, un quinquennat pour réussir face à la crise écologique » –, qu’elle espère lui remettre en mains propres. « Prendre [le président de la République] au mot, voilà l’idée », glisse Isabelle Autissier, présidente d’honneur du WWF France. Car à peine celui-ci est-il élu « que la France a déjà dépassé son budget nature pour l’année 2022 ».
La publication de ce travail de plusieurs mois correspond en effet avant tout à la date du « jour du dépassement » pour la France, le 5 mai cette année. Cette échéance emblématique repose sur de savants calculs à base de milliers de données permettant de déterminer à partir de quel moment les sociétés humaines consomment davantage de ressources naturelles que la nature n’a la capacité d’en produire.
> Lire aussi Que signifie le « jour du dépassement de la Terre » ?
Depuis les années 1960, le Global Footprint Network calcule ce « budget écologique » à partir de l’empreinte carbone de chaque pays, en prenant en compte l’artificialisation des terres, l’impact environnemental de l’agriculture et des prairies, des produits forestiers ainsi que de la pêche. A l’échelle de la planète, ce jour était le 29 juillet en 2021, alors qu’il intervenait le 29 décembre en 1970.
Dans l’Hexagone, quels que soient les gouvernements qui se sont succédé, cette date ne fait qu’arriver toujours plus tôt. Résultat : l’équivalent de 2,9 Terres serait désormais nécessaire pour répondre aux besoins de l’humanité si tout le monde vivait sur le même pied que la moyenne des Français. La moyenne mondiale se situe à 1,7 Terre.
Trois scénarios
La France ne figure donc pas parmi les bons élèves, elle se classe même au 97erang pour son empreinte écologique. Les gaz à effet de serre en représentent plus de la moitié : ceux émis sur son sol et ceux générés par tous les produits qu’elle importe – or ceux-là ont augmenté de 78 % entre 1995 et 2018, rappelle le WWF.
Selon cet exercice de prospective, le prochain quinquennat pourrait parvenir à faire reculer le « jour du dépassement », au mieux, au 30 mai en 2027. L’objectif peut sembler modeste. Mais pour gagner ces vingt-cinq jours précieux en cinq ans, le gouvernement bientôt nommé va devoir agir et ne pas se contenter de mettre en application les textes, lois, décrets et engagements internationaux hérités de son prédécesseur. S’il ne se mobilise pas, le couperet devrait tomber deux jours plus tôt qu’en 2022, soit le 3 mai.
> Lire la synthèse : Climat, énergie, biodiversité : les chantiers prioritaires du quinquennat
Le WWF analyse trois scénarios. L’un consiste à laisser aller les tendances actuelles, avec une augmentation du trafic routier et aérien, des flux de marchandises, de l’artificialisation des terres, mais une consommation qui stagne. Un autre correspond à la trajectoire à suivre pour respecter les engagements déjà pris dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l’énergie, de la stratégie nationale bas carbone, des lois EGalim et Climat et résilience, entre autres. Enfin, une troisième option repose sur des mesures volontaristes tout en restant « prudentes », à même de tisser « une planification écologique, crédible et efficace ». L’ambition est bien sûr de rendre la vie sur cette planète durable, mais aussi d’obtenir rapidement des améliorations dans le quotidien des Français.
La trajectoire la plus vertueuse pourrait conduire à créer ou à pérenniser 1,2 million d’emplois, d’ici à 2027. Sur ce chapitre de la transition, les auteurs du rapport visent aussi bien les secteurs des énergies renouvelables, que ceux de l’agriculture, de la rénovation des bâtiments, des véhicules bas carbone, des vélos (y compris la réalisation de pistes cyclables), du transport en commun urbain et ferroviaire. Ce scénario permettrait en outre d’éviter au moins 28 000 décès de personnes victimes de la pollution de l’air.
Sept emblèmes en guise d’indicateurs
Dans les cinq prochaines années, on pourrait aussi prévenir des cancers, notamment en réduisant la consommation de protéines animales et plus particulièrement de viande rouge. Une question dont les candidats à l’élection présidentielle se sont repus pendant la campagne. « En passant d’un steak par jour à un tous les trois jours, produit localement, on pourrait gagner cinq jours sur la date du dépassement », assure Pierre Cannet, directeur de plaidoyer du WWF.
Côté pêche, les rapporteurs estiment que c’est aujourd’hui le laisser-faire qui est de mise. La France n’annonce aucun effort pour réduire sa consommation de poissons prélevés dans ses eaux ou, plus largement, importés. Si elle a des règles européennes à respecter (fin des rejets en mer en particulier), elle n’accompagne ni ne contrôle ses pêcheurs, qui du coup ne les respectent guère. Le WWF dénonce les techniques de capture dévastatrices et, comme bon nombre d’ONG, l’inaction de l’Etat face à l’hécatombe des dauphins, malgré la procédure d’infraction lancée par la Commission européenne. l’ONG défend aussi le classement en zone protégée d’au moins 5 % de la Méditerranée.
> Lire aussi : Climat : le gouvernement assure que la France tiendra ses objectifs grâce aux mesures prises pendant le quinquennat
En guise d’indicateurs de l’évolution du « budget nature » de la France au cours du prochain quinquennat, le WWF a choisi sept emblèmes : les coraux de Méditerranée, le thon rouge, les vieilles forêts de hêtres, le lynx, la grenouille verte qui voit disparaître ses mares, les hirondelles affamées par les insecticides et les abeilles sauvages
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/05/05/le-5-mai-la-france-a-epuise-son-budget-nature_6124793_3244.html>
Sur le même sujet : 
> Jour du dépassement : la France a consommé en quatre mois son budget nature de l’année <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/jour-du-depassement-la-france-a-consomme-en-quatre-mois-son-budget-nature-de-l-annee-150763.html>, Novethic, 05/05/22
En savoir plus : 
> 2022-2027 : Un quinquennat pour réussir face à la crise écologique <https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-39582-etude-wwf-quinquennat-ecologie.pdf>, WWF France 2022
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En images
15- Tour Eiffel : la bataille des arbres centenaires, TF1, journal de 20h, 30/04/22

Ils sont à ses pieds depuis plus de 100 ans et le resteront. Plusieurs arbres centenaires aux abords de la tour Eiffel comme ce marronnier de 20 mètres de haut devaient être abattus prochainement. Une aberration pour les riverains. Récemment, la ville de Paris faisait la promotion d'un gigantesque projet de rénovation autour du monument. Il s'agit de la construction de restaurants, de magasins et bagageries pour les touristes, en prévision des Jeux olympiques 2024. Un chantier nécessitant l'abattage d'une vingtaine d'arbres. Mais cet après-midi, machine arrière. Le premier adjoint au maire a déclaré sur les réseaux sociaux qu'aucun arbre centenaire ne sera abattu. Les associations de défense de l'environnement à l'origine d'une pétition s'en félicitent, mais s'inquiètent encore du sort ce platane bicentenaire, plus vieux que la tour et préservé à l'époque par Gustave Eiffel. Par ailleurs, la ville de Paris n'est pas par revenue sur l'abattage des jeunes arbres, mais promet d'en planter 200. Le chantier doit débuter cet été.
> Reportage de S. Chevallereau, A. Ponsar & S. Jou à voir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-we/videos/tour-eiffel-la-bataille-des-arbres-centenaires-31663101.html>
Sur le même sujet : 
> Polémique autour de l'abattage prévu d'arbres au pied de la Tour Eiffel <https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/paris/polemique-autour-de-l-abattage-prevu-d-arbres-au-pied-de-la-tour-eiffel-2534468.html>, France 3 Paris-Ile-de-France, 01/05/22, 10h42
En savoir plus :
> Pétition · Tour Eiffel : non aux abattages d’arbres, non à la bétonisation en espaces boisés classés · Change.org <https://www.change.org/p/tour-eiffel-non-aux-abattages-d-arbres-non-%C3%A0-la-b%C3%A9tonisation-en-espaces-bois%C3%A9s-class%C3%A9s>
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• CONCERNANT L’AGRICULTURE, L'ALIMENTATION, LA FORÊT, LA PÊCHE…
16- 10 terrains de football de forêt tropicale primaire détruits chaque minute en 2021, AFP, 28/04/22, 18:00
Kelly Macnamara

De vastes étendues de forêts tropicales ont été brûlées ou coupées en 2021, remplacées par des cultures ou de l'élevage, en particulier au Brésil, ont averti jeudi des chercheurs, alors que le changement climatique complique la préservation du couvert forestier.
Environ 11,1 millions d'hectares de forêts ont été perdus dans les régions tropicales l'an dernier, dont 3,75 millions dans des forêts primaires, selon l'étude annuelle du Global Forest Watch (GFW), du World resources institute (WRI) et de l'université du Maryland.
"C'est 10 terrains de football par minute. Et ça dure depuis un an", s'alarme Rod Taylor, qui dirige le programme forêts du WRI, en parlant des forêts primaires.
La destruction de ces forêts intactes a relâché 2,5 gigatonnes de CO2 dans l'atmosphère en 2021, l'équivalent des émissions annuelles de l'Inde, selon les calculs des chercheurs.
Plus de 40% de la forêt primaire perdue en 2021 l'a été au Brésil, avec environ 1,5 million d'hectares coupés ou partis en fumée, suivi par la République démocratique du Congo avec près de 500.000 hectares détruits. 
La Bolivie a connu son plus haut niveau de destruction de sa forêt depuis le début des mesures en 2001, avec près de 300.000 hectares.
Au-delà des tropiques, le rapport montre que les forêts boréales de l'hémisphère nord ont subi la plus grande perte de couvert forestier en deux décennies.
- Effet boule de neige -
Rien qu'en Russie, une saison d'incendies exceptionnelle a entraîné la perte de 6,5 millions d'hectares de forêts, un record.
Les chercheurs mettent en garde contre un potentiel "effet boule de neige", où des incendies plus fréquents conduisent à plus de CO2 dans l'atmosphère, alimentant le réchauffement climatique qui augmente les risques de feux de forêt.
Ces données sont publiées alors que 141 dirigeants mondiaux se sont engagés lors de la COP26 à Glasgow fin 2021 à "stopper et inverser la perte de forêt d'ici 2030".
Il faudra réduire fortement la destruction de la forêt primaire chaque année jusqu'à la fin de la décennie pour atteindre ce but, préviennent les chercheurs.
"Le changement climatique lui-même rend plus difficile le maintien de la forêt que nous avons encore", souligne Frances Seymour du WRI, ajoutant que cela montre l'obligation de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Une étude récente suggère que la forêt amazonienne pourrait être plus proche d'un "point de bascule" que ce qui était estimé jusqu'alors. Elle pourrait se transformer en savane et libérer de vastes quantités de CO2 dans l'atmosphère.
- "Désastre" -
Le Brésil, qui abrite environ un tiers de la forêt tropicale primaire restante dans le monde, a vu le rythme de destruction de ses forêts s'accélérer ces dernières années.
Les destructions qui ne sont pas causées par le feu, souvent liées à la création de zones agricoles selon WRI, ont progressé de 9% comparé à 2020.
Ce pourcentage dépasse les 25% dans certains Etats de l'ouest de l'Amazonie brésilienne.
"Nous savions déjà que ces pertes sont un désastre pour le climat. Elles sont un désastre pour la biodiversité. Elles sont un désastre pour les peuples indigènes et les communautés locales", insiste Frances Seymour, soulignant que des études récentes montrent que les forêts permettent aussi de rafraichir l'atmosphère.
En Indonésie en revanche, des actions menées par le gouvernement et le secteur privé ont permis de ralentir la perte de forêt primaire de 25% comparé à 2020, pour la cinquième année consécutive, après des niveaux très élevés.
La fin d'un gel temporaire sur les nouvelles exploitations d'huile de palme, ainsi que des prix pour l'huile de palme au plus haut depuis 40 ans, pourraient toutefois mettre à mal ces efforts, selon WRI.
"Il est clair que nous ne faisons pas assez pour fournir des mesures incitatives à ceux qui sont en position de stopper la perte de la forêt, de protéger les étendues de forêts primaires restantes", constate Frances Seymour.
<https://www.terre-net.fr/actualite-agricole/economie-social/article/10-terrains-de-foot-de-foret-tropicale-primaire-detruits-chaque-minute-en-2021-202-207752.html>
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17- Agriculture : l'urine pour faire face à l'explosion du prix des engrais ?, Radio France, 29/04/22, 10:17
Anne-Laure Dagnet

Des chercheurs et des entreprises ont trouvé le moyen de récupérer l'urine pour en faire un engrais naturel. Une découverte pleine de promesses alors que le prix des fertilisants explose.  
La guerre en Ukraine a aussi des conséquences pour nos agriculteurs, le prix des engrais explose car on les importe en grande partie de la Russie. Or, il existe une alternative pour fertiliser nos semis : l'urine humaine, qui commence tout juste à être utilisée comme engrais naturel.
Contrairement aux idées reçues, notre urine contient plein de nutriments : de l'azote, du phosphore, du potassium. C'est le trio gagnant pour nourrir les plantes. Des nutriments et des minéraux que l'on ingère en mangeant et que l'on rejette en grande partie dans notre urine. Des chercheurs et des entreprises innovantes ont trouvé le moyen de récupérer le précieux liquide pour en faire un engrais naturel. Ce qui a l'énorme avantage de ne pas polluer les sols, contrairement aux engrais chimiques, et d’économiser l'eau potable et les cours d'eau pollués par nos déjections. Autre atout, l'urine est inépuisable et à portée de toilettes.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-billet-vert/agriculture-l-urine-pour-faire-face-a-l-explosion-du-prix-des-engrais_5082604.html <https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-billet-vert/agriculture-l-urine-pour-faire-face-a-l-explosion-du-prix-des-engrais_5082604.html>>
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18- En bref. Guerre en Ukraine : les élevages français risquent la pénurie d’aliments non-OGM, Reporterre, 30/04/22, 10h33

Les animaux de ferme français seront-ils obligés de se nourrir d’OGM (organismes génétiquement modifiés) à cause de la guerre en Ukraine ? Les aliments — soja, colza, tournesol — non-OGM sont de plus en plus rares et chers depuis le début du conflit, relate Ouest-France le jeudi 28 avril.
Le soja non-OGM d’Europe de l’Est, et notamment de Russie, n’arrive plus. Un de ses principaux substituts, le tourteau de tournesol HiPro (riche en protéines) ukrainien, non plus. Et il existe peu de possibilités de reports du côté du Brésil — où moins de 2 % des surfaces cultivées en soja y sont non-OGM — et en Inde — qui a connu de mauvaises récoltes. « Pour l’instant, nous sommes parvenus à obtenir du soja non-OGM au Nigeria pour compenser le manque de disponibilité du soja russe, mais nous naviguons vraiment à vue, quasiment de mois en mois », a expliqué au quotidien Laurent Houis, président de l’entreprise nantaise Solteam (groupe Avril).
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/Guerre-en-Ukraine-les-elevages-francais-risquent-la-penurie-d-aliments-non-OGM <https://reporterre.net/Guerre-en-Ukraine-les-elevages-francais-risquent-la-penurie-d-aliments-non-OGM>>
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19- Malawi : le marché au plus bas, des producteurs de tabac misent sur le cannabis, AFP, 01/05/22, 13:00
Jack McBrams

C'est la saison des récoltes mais dans les exploitations de tabac au Malawi, l'effervescence est peu à peu retombée au fil des ans: des cours du marché toujours plus bas étranglent les producteurs dont certains misent désormais sur le cannabis.
Le Malawi est un des pays les plus pauvres de la planète mais se place au 7e rang mondial des producteurs de tabac, dont il tire 70% du produit de ses exportations, selon des chiffres du gouvernement. 
Chikumbutso Chekeni est cultivateur depuis 22 ans. Sous un soleil brûlant, il attache avec l'aide de sa femme les longues feuilles encore vertes pour ensuite les faire sécher. Nambuma, à 35 kilomètres de la capitale Lilongwe, était autrefois une ville prospère comptant de vastes exploitations. 
"Ces prix bas nous tuent", lâche-t-il à l'AFP. Le cours de "l'or vert du Malawi" a dramatiquement diminué en raison d'une baisse de la demande mondiale et des campagnes antitabac.
Chikumbutso Chekeni ne connaît rien d'autre. Et même si cette année a été particulièrement mauvaise, il continue. 
Le secteur s'attend à des récoltes annuelles inférieures de 50.000 tonnes par rapport à la demande. 
Les volumes et les prix ont été si faibles que la Commission du tabac n'a ouvert la salle des ventes de Lilongwe que trois jours par semaine. Pendant ces trois jours, les enchères n'ont duré qu'une heure et à l'ouverture, les prix étaient déjà inférieurs de 20% à l'année précédente.
"L'avenir du tabac est sombre", prédit un autre producteur, Yona Mkandawire. "A ce moment de l'année, nous devrions avoir des entrepôts pleins et des files de camions, mais il y a beaucoup de vide ici." 
- Rentrer des devises -
Le tabac a rapporté 164,5 millions d'euros l'an dernier, soit moins 27% par rapport à l'année précédente, selon la Commission du tabac. Mais le gouvernement continue à miser sur une "culture stratégique" et défendre les investissements dans le secteur.
Le Malawi a besoin du tabac car il fait entrer des devises, explique à l'AFP Joseph Chidanti Malunga, directeur général de la Commission : "nous ne pouvons pas l'abandonner, peu importe comment".
La chute des prix incite toutefois certains agriculteurs à tenter autre chose, et notamment le cannabis, dont la culture à des fins médicinales et industrielles a été légalisée en février 2020.
"J'ai acheté les graines et j'espère que ça me rapportera de bons revenus", dit Falice Nkhoma. Pendant huit ans, elle s'est échinée avec le tabac, mais en a tiré "très peu de bénéfices car les prix étaient toujours plus bas", raconte-t-elle. 
Selon l'économiste malawite Betchani Tchereni, le pays doit se diversifier pour avoir une chance de sauver son économie. "Si c'est le soja, alors faisons du soja. Si c'est le cannabis, alors concentrons-nous sur le cannabis", lance-t-il. 
Les licences pour la culture et la production représentent toutefois un investissement. Les cultivateurs doivent débourser environ 9.500 euros par coopérative d'une trentaine d'hommes en général.
Mais "en seulement trois mois, les plants arrivent à maturité, et boum, on fait entrer les devises", dit M. Tchereni. 
Le chanvre du Malawi, connu localement sous le nom de "chamba" ou "Malawi Gold", était cultivé illégalement depuis des années. Selon un rapport de la Banque mondiale de 2011, il fait partie des espèces "les meilleures et les plus fines" au monde.
<https://information.tv5monde.com/afrique/malawi-le-marche-au-plus-bas-des-producteurs-de-tabac-misent-sur-le-cannabis-454937 <https://information.tv5monde.com/afrique/malawi-le-marche-au-plus-bas-des-producteurs-de-tabac-misent-sur-le-cannabis-454937>>
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20- Reportage. Grippe aviaire : en Vendée et dans les Deux-Sèvres, les éleveurs confrontés à une épidémie sans précédent, Le Monde, 04/05/22, 06h41 
Marie Slavicek

Depuis le début de l’épizootie, en novembre 2021, 16 millions de volailles ont été abattues en France. D’ordinaire, le virus concerne principalement les élevages dans le Sud-Ouest. Cette année, pour la première fois, c’est l’ouest du pays qui est touché. 
« C’est là qu’il y a eu le problème », explique Thierry Lumineau, en indiquant un bâtiment de 1 800 mètres carrés. Le poulailler, qui abritait 13 000 dindons, est entièrement vide. « On a eu des premiers cas et en soixante-douze heures c’était fini. Tous crevés ! », lâche l’éleveur de volailles, un sexagénaire trapu à la moustache grise bien taillée. Malgré un protocole sanitaire strict, sa ferme, située à Sèvremont, en Vendée, à la limite des Deux-Sèvres, n’a pas échappé à la grippe aviaire. Cette maladie, qui se transmet très rarement à l’homme, est très contagieuse et souvent mortelle pour les oiseaux. « Pourtant, je peux vous dire que j’en ai usé, du savon et du désinfectant », raconte Thierry Lumineau.
Depuis le début de l’épizootie, en novembre 2021, 16 millions de volailles ont été abattues en France, a annoncé, lundi 2 mai, le ministère de l’agriculture, qui souligne toutefois que « le pic épidémique a été passé à la fin du mois de mars ». Depuis le premier cas recensé, dans le département du Nord, 1 364 élevages ont été contaminés. Du jamais-vu. En 2021, près de cinq cents foyers de contamination avaient été recensés et 3,5 millions d’animaux, essentiellement des canards, abattus. D’ordinaire, le virus touche surtout les élevages de canards dans le Sud-Ouest. Cette année, la majorité des foyers (857) ont été recensés en Vendée et dans les départements limitrophes, où les autorités ont ordonné des abattages massifs d’animaux malades, mais aussi sains, de façon préventive.
> Lire aussi : La France s’enfonce dans une épidémie de grippe aviaire d’une ampleur inédite
Cette crise a un coût considérable. Pour l’Etat, qui indemnise les éleveurs pour les bêtes tuées et les pertes économiques induites, et pour les professionnels, qui ne toucheront une partie des aides qu’à la fin de l’année. De plus, lorsqu’un site est décimé, il faut le décontaminer et attendre l’accord des autorités avant d’accueillir de nouveaux poussins. Or, ces volailles ne seront pas matures pour l’abattage avant plusieurs semaines. Chaque jour de « vide sanitaire » constitue donc un manque à gagner, malgré les indemnités versées par le gouvernement. « On a un trou de trésorerie, alors que les factures continuent de tomber », résume Thierry Lumineau, qui a dû contracter un prêt bancaire.
« Bombes virales »
« J’ai peur de l’avenir. Je ne veux pas revivre ça. Mais je vais continuer. Pas le choix », assure le Vendéen, qui précise que ses infrastructures ne sont de toute façon pas adaptées à d’autres espèces d’animaux. « Tu veux que je fasse quoi ? De l’élevage de hérissons ? La volaille, c’est ce que je sais faire », ajoute-t-il d’un ton bourru, mais faisant contre mauvaise fortune bon cœur : « Ça ne sert à rien de brailler, pas vrai ? » Il ne compte pas non plus changer son système de production : « Qu’on élève les bêtes en plein air ou dans des poulaillers ne change rien. C’est l’hécatombe partout ! »
Cette année, des oiseaux qui ont hiverné en Afrique ou dans le sud de l’Europe « sont remontés avec une très forte contamination, suffisante pour toucher les environnements des élevages », a détaillé Gilles Salvat, directeur général délégué au pôle recherche de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Pour expliquer la propagation sans précédent de cette épizootie, industriels et éleveurs en plein air se renvoient la balle : chez les premiers, c’est la densité d’élevage qui est pointée du doigt ; chez les seconds, c’est le contact avec la faune sauvage qui est mise en cause.
> Lire aussi : A cause de l’épidémie de grippe aviaire, la production de poulets pourrait baisser de 30 %
« Absurde ! », s’indigne Jean-Paul Gobin, éleveur bio depuis 1987 à Neuvy-Bouin (Deux-Sèvres), un patelin situé à cinquante kilomètres au sud-est de Sèvremont. Et d’affirmer :
« Le drame de cette année montre bien que la claustration n’empêche pas les contaminations. Le problème, c’est la surdensité de certains élevages, qui crée des bombes virales. L’intensification de la production est allée trop loin. Dans cette crise, nous, les petits paysans de plein air, on sert de boucs émissaires. »
Jean-Paul Gobin et son fils Yoann élèvent en permanence entre 6 000 et 8 000 poulets et pintades, répartis sur vingt hectares de prairies. « Ici, c’est le paradis ! Les volailles font de l’exercice et elles ont une alimentation diversifiée. Faire autrement, ça ne serait pas éthique », déclare le fermier de sa voix douce. Bottes aux pieds et accompagné de sa chienne, Luna, M. Gobin inspecte ses bêtes. Pointant du doigt un poulet noir, il dit : « Vous voyez, son plumage est bien régulier et brillant. Il est vif et musclé, mais pas trop, avec un peu de gras sous la peau. Ça, c’est le top du top ! »
>  Lire aussi « Si je ne trouve pas de solution, comment je fais ? » : dans le Nord, les éleveurs démunis face à la nouvelle épizootie de grippe aviaire
« Limiter la casse »
Pour le moment, l’éleveur de 63 ans ne déplore aucun cas de grippe aviaire. Il se trouve pourtant dans une zone jugée à risque par les autorités sanitaires. En conséquence, il a l’obligation d’abattre tous ses animaux – environ 3 500 – à titre préventif, d’ici au 15 mai.
Tant que les volailles sont saines, la législation autorise leur consommation. Jean-Paul Gobin a donc décidé de faire abattre ses poulets pour les vendre, même s’ils sont encore un peu jeunes. Certains sont partis à l’abattoir à 13 semaines, contre 18 en temps normal. Concrètement, la différence de poids se joue à 300 grammes, soit un poulet vendu deux euros mois cher que d’habitude. Sur l’ensemble d’un lot, cela représente un manque à gagner de 3 600 euros. « C’est loin d’être négligeable. Mais je préfère gagner moins d’argent plutôt que de les euthanasier et toucher des indemnités », souligne Jean-Paul Gobin en souriant. Il a ainsi le sentiment de « limiter la casse » et d’agir « par professionnalisme ». « C’est un métier passion. C’est sûr, on ne fait pas ça pour le fric. »
Comme Thierry Lumineau, il n’est pas autorisé à recevoir de nouveaux poussins dans sa ferme. Là encore, il a pu trouver une solution de secours : moyennant finance, l’éleveur a confié des lots de petits volatiles à des confrères situés en zone saine. « Ça fait des frais en plus, mais il faut bien préparer les mois qui viennent, justifie-t-il. Autrement, je n’aurai pas de rentrée d’argent avant… avant longtemps. Personne ne sait quand on va revenir à la normale. Et après ? On vivra avec la trouille que ça recommence. A moins qu’on commence à se poser les bonnes questions sur la façon dont on produit. »
> Lire aussi La nouvelle crise de grippe aviaire pose la question de la vaccination
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/05/04/grippe-aviaire-en-vendee-et-dans-les-deux-sevres-les-eleveurs-confrontes-a-une-epidemie-sans-precedent_6124652_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/05/04/grippe-aviaire-en-vendee-et-dans-les-deux-sevres-les-eleveurs-confrontes-a-une-epidemie-sans-precedent_6124652_3244.html>>
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21- Une start-up rennaise en orbite. Elle repère les navires voyous, France 3 Bretagne, 03/05/22, 12h24
CD avec AFP

Une start-up bretonne a lancé, ce mardi 3 mai, son 7e satellite. Il repérera les bateaux s'adonnant à des activités illicites : pêche illégale, narcotrafic ou pollutions marines.
La PME rennaise Unseenlabs a déployé ce mardi 3 mai son septième satellite destiné à repérer depuis l'espace les navires non coopératifs ("dark ships") et ainsi renforcer la lutte contre la pêche illégale, le narcotrafic ou les pollutions marines.
Le satellite BRO-7 a été mis en orbite basse par la mini-fusée Electron tirée de Nouvelle-Zélande, quelques semaines après le lancement de BRO-6 le 1er avril,
a annoncé la start-up créée à Rennes en 2015.
Les satellites de cette constellation, qui devrait en compter de 20 à 25 d'ici à 2025, captent les signaux radiofréquence des navires, même si ceux-ci ont coupé leur transpondeur AIS (système d'identification automatique).
>> Suite à lire à :
<https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/ille-et-vilaine/rennes/une-start-up-rennaise-en-orbite-elle-repere-les-navires-voyous-2535600.html>
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22- Génotoxicité du glyphosate : des évaluations remises en cause par Générations futures, Actu-environnement, 03/05/22
Nadia Gorbatko 

L'association Générations futures s'est intéressée aux méthodes employées par les autorités pour évaluer la génotoxicité du glyphosate. Son nouveau rapport, publié ce mardi 3 mai, montre, une fois encore, une série de dysfonctionnements préoccupants.
Les fabricants et autres distributeurs de glyphosate ont-ils des craintes à avoir quant à l'avenir de cette molécule controversée ? C'est peu probable, à en croire Générations futures. Alors que l'autorisation de mise sur le marché du produit arrive à son terme en décembre prochain, l'association se saisit à nouveau du sujet, en se centrant cette fois sur sa génotoxicité. Autrement dit, sur sa capacité à compromettre de manière permanente ou réversible l'intégrité physique du génome, donc à stimuler l'apparition de cellules cancéreuses.
Déjà examiné par quatre États – la France, la Hongrie, les Pays-Bas et la Suède –, le rapport d'évaluation pour le renouvellement de son autorisation (RAR) a été transmis pour avis à l'Agence européenne des produits chimiques (Echa) et à l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), qui devraient rendre respectivement leurs conclusions en mai ou juin, et cet automne. Mais sur quelles bases ? C'est bien là que le bât blesse, souligne Générations futures, qui déplore régulièrement que 99 % de la littérature universitaire publiée ces dix dernières années sur cet herbicide soient écartés du RAR au profit des études menées par les producteurs eux-mêmes.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/genotoxicite-glyphosate-remise-en-cause-evaluations-generations-futures-39573.php4>
En savoir plus : 
> Rapport. Le glyphosate est-il génotoxique ? - Vérification des faits <https://www.generations-futures.fr/actualites/le-glyphosate-est-il-genotoxique/>, Generations Futures, 03/05/22
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23- Bras de fer sur le chalutage de fond dans les aires marines protégées de l’Union européenne, Le Monde, maj le 04/05/22 à 06h41 
Martine Valo

Mardi 3 mai, les eurodéputés ont rejeté la proposition des Verts demandant l’interdiction de tracter un chalut sur les fonds des zones classées, peu préservées dans les faits. 
Les pêcheurs vont pouvoir continuer à tirer leurs chaluts sur les fonds des zones marines officiellement protégées de l’Union européenne. Mardi 3 mai, lors d’un vote en plénière au Parlement à Strasbourg, 319 députés se sont prononcés contre la proposition de la députée Caroline Roose (Verts-Alliance libre européenne) qui demande l’interdiction de cette technique « dans toutes les aires marines protégées [AMP] » ; 280 eurodéputés ont voté pour et 35 se sont abstenus. Non sélective et dommageable pour les herbiers et autres habitats marins, cette technique est controversée. Les ONG lui consacrent fréquemment des rapports accusateurs. Une pétition portant 150 000 signatures et réclamant son bannissement a été remise, en décembre 2021, à la Commission européenne.
En 2020, cette dernière a annoncé, dans sa stratégie biodiversité, son ambition de protéger 30 % des terres et des mers d’ici à 2030 – comme le gouvernement français, au demeurant –, dont au moins un tiers de façon « stricte » afin d’enrayer le déclin des espèces. A l’échelle de la planète, l’objectif figure aussi au programme de la prochaine conférence mondiale sur le sujet, prévue d’ici à la fin de l’année. Les parlementaires avaient l’occasion d’œuvrer pour commencer à le mettre en application dans les aires marines protégées européennes. Ce n’est pas ce qu’ils ont décidé.
> Lire aussi Briser le silence sur la souffrance des poissons
Contrairement à ce que leur nom pourrait laisser penser, les AMP ne sont actuellement pas réglementées comme des espaces à préserver de toute forme d’activité humaine nuisible pour les écosystèmes. En fait, elles sont généralement gérées avec l’idée d’y faire cohabiter toutes sortes d’usages : transport, tourisme, activités nautiques et, bien sûr, la pêche.
Aires « protégées », mais sans restrictions
La fédération France Nature Environnement a ainsi calculé que, dans le golfe de Gascogne, les bateaux qui pratiquent des techniques destructrices (comme le chalutage, mais aussi l’usage de filets de très grande taille) ont opéré, en 2018 par exemple, pendant plus de 174 000 heures dans les aires protégées, à comparer aux 235 000 heures à l’extérieur de ces zones. En 2021, 33,7 % des eaux françaises étaient classées, mais 12,5 % d’entre elles n’imposaient pas plus de règles à l’intérieur de l’AMP qu’alentour, relate une étude du chercheur Joachim Claudet (CNRS-université PSL). Et seul 1,6 % était protégé au sens strict.
> Lire aussi Pourquoi la santé de nos océans se dégrade
C’est à ces cœurs de parcs marins ou de réserves naturelles que l’eurodéputé macroniste Pierre Karleskind (Renew Europe), qui préside la commission de la pêche au Parlement européen, souhaite limiter une éventuelle exemption du chalutage de fond. « Alors que l’interdiction s’applique généralement déjà dans ces espaces, même s’il n’existe pas de règle uniforme dans l’Union européenne », rétorque Caroline Roose. Les élus du Parti populaire européen (PPE) n’ont pas non plus voulu de la proposition de cette dernière. Ils ont fait en sorte que sa demande d’interdire le chalutage de fond dans l’ensemble des AMP soit séparée du rapport d’initiative consacré à l’économie bleue, dans laquelle elle s’était glissée. Ce texte de la députée sociale-démocrate Isabel Carvalhais, axé sur la protection de l’océan, des marins, mais aussi de la biodiversité, a, lui, été adopté par la commission pêche en mars et en plénière le 3 mai.
Une « honte »
Cette affaire de chalutage n’a pas échappé à la vigilance de l’ONG Oceana et de l’association Bloom, dont la fondatrice, Claire Nouvian, a qualifié de « honte » cette avancée avortée en faveur de l’environnement marin. A l’appel des Verts, plus de 30 000 personnes ont saisi par écrit des députés européens.
Pierre Karleskind a essuyé un début de tempête sur les réseaux sociaux. Lundi 2 mai, à la veille du vote, il envisageait un nouvel amendement préparé avec Pascal Canfin, qui siège lui aussi au groupe Renew dans lequel était demandé à l’Union européenne d’« interdire l’utilisation de techniques préjudiciables, dont le chalutage de fond, dans certaines parties de ses zones marines protégées en commençant par les plus menacées, lorsque l’interdiction est jugée proportionnée à la suite d’une évaluation d’impact fondée sur des avis scientifiques ». La formulation, à la portée considérablement rétrécie, alambiquée et sans échéance, avait de quoi rassurer les pêcheurs, mais risquait de sembler encore trop ambitieuse et de ne pas trouver de majorité au Parlement. Elle n’a finalement pas été présentée.
> Lire sur Bloom : Claire Nouvian, militante écologiste : « J’ai toujours été un prophète de malheur »
« Pour les professionnels du secteur, il y aurait des conséquences socio-économiques majeures à fermer ces zones, il faut bien le mesurer, avance Pierre Karleskind. Tout ça pour un résultat environnemental non démontré. On a l’art de faire des règles à Bruxelles que les pêcheurs ne comprennent pas ! Pour ma part, je défends un compromis scientifique et pragmatique. » En réponse aux protestations écologistes, il argumente sur la nécessité de viser l’ensemble des engins de pêche néfastes, pas seulement le chalut de fond, mais aussi la palangre, les grands filets, comme ceux dans lesquels se prennent les dauphins communs dans le golfe de Gascogne.
« Des études manquent encore »
« La proposition des Verts dénote une méconnaissance des AMP, assure-t-il. Certaines, comme la zone Natura 2000 du Pertuis charentais, ont été instaurées pour protéger les oiseaux de mer. Interdire le chalut de fond ne permettrait pas de sauver les oiseaux. » Peut-être, mais ces oiseaux ne se nourrissent-ils pas de poissons ? Et n’est-ce pas précisément pour préserver les habitats, dont les fonds marins, que le réseau européen Natura 2000 a été créé, en s’appuyant sur des bilans environnementaux établis par des scientifiques ? « Des études manquent encore, répond M. Karleskind. De toute façon, on ne va pas résoudre le problème de la santé de l’océan à travers un amendement. »
> Lire aussi Le chalutage de fond dénoncé comme la pire technique de pêche
Mardi, le Parlement européen a finalement adopté à une large majorité (494 voix pour, 66 contre et 66 abstentions) une nouvelle proposition de M. Karleskind. Cette version-ci prie l’UE d’« interdire le recours aux techniques néfastes dans ses zones marines strictement protégées, sur la base des meilleurs avis scientifiques disponibles ». Caroline Roose a, pour sa part, obtenu l’approbation de trois autres amendements, dont un qui demande de bannir les activités extractives industrielles dans les AMP. Ce n’est pas le cas aujourd’hui.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/05/03/bras-de-fer-sur-le-chalutage-de-fond-dans-les-aires-marines-protegees-de-l-union-europeenne_6124612_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/05/03/bras-de-fer-sur-le-chalutage-de-fond-dans-les-aires-marines-protegees-de-l-union-europeenne_6124612_3244.html>>
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24- L'insécurité alimentaire aiguë a très fortement augmenté dans le monde en 2021, constate l'ONU, AFP, 04/05/22, 14:00

Avant même la guerre en Ukraine, l'insécurité alimentaire aiguë a frappé près de 40 millions de personnes supplémentaires en 2021, pour atteindre près de 200 millions, en raison des conflits et des crises climatiques et économiques, prévient l'ONU mercredi dans son rapport sur les crises alimentaires.
L'an passé, 193 millions de personnes dans 53 pays se trouvaient en situation d'insécurité alimentaire aiguë, c'est-à-dire qu'elles ont eu besoin d'une aide urgente pour survivre. 
Mais même avec l'aide alimentaire, beaucoup ont souffert de malnutrition aigüe, incapables de couvrir le minimum de leurs besoins nutritionnels.
La classification englobe les niveaux 3 à 5 de l'échelle internationale de la sécurité alimentaire: "crise", "urgence" et "catastrophe".
Depuis 2016, date de la première publication de ce rapport réalisé par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Programme alimentaire mondial et l'Union européenne, le chiffre n'a cessé de croître.
Le rapport 2021 ne prend pas en compte la guerre en Ukraine, qui promet d'aggraver les fragilités des pays très dépendants des exportations de céréales ou d'engrais russes et ukrainiens, comme la Somalie.
Les projections pour 2022, qui n'incluent à ce stade que 42 des 53 pays concernés, estiment que 179 à 181,1 millions de personnes pourraient souffrir d'insécurité alimentaire aiguë.
"La guerre a déjà mis en évidence la nature interconnectée et la fragilité des systèmes alimentaires", souligne la FAO, qui prévient que "les perspectives d'avenir ne sont pas bonnes".
"Si l'on ne fait pas plus pour soutenir les régions rurales, la magnitude des dégâts liés à la faim et à la dégradation des niveaux de vie sera dramatique. Une action humanitaire urgente et à une échelle massive est nécessaire". 
La hausse enregistrée en 2021 découle d'une "triple combinaison toxique de conflits, d'événements météorologiques extrêmes, et de chocs économiques", détaille la FAO.
Les conflits sont en cause pour 139 millions de personnes, notamment dans les pays en proie à des crises politiques et humanitaires comme la République démocratique du Congo (RDC), l’Éthiopie, l'Afghanistan et le Yémen, les plus affectés.
Les difficultés économiques liées à la pandémie de Covid-19, moins conséquentes qu'en 2020, furent la principale cause de faim aiguë pour 30,2 millions de personnes dans le monde.
L'ONU précise que ses chiffres sont tirés vers le haut par l'élargissement de sa couverture géographique, qui inclut de nouveaux États comme la RDC.
1,5 milliard de dollars d'aide financière serait nécessaire pour agir dès maintenant, afin de profiter de la saison des semis pour augmenter la production dans les régions à risque, estime la FAO, qui tiendra une réunion à ce sujet mercredi.
<https://information.tv5monde.com/info/l-insecurite-alimentaire-aigue-tres-fortement-augmente-dans-le-monde-en-2021-constate-l-onu>
Et aussi :
> En Ethiopie, la pire sécheresse "jamais vécue" ravage les vies des nomades somali <https://information.tv5monde.com/info/en-ethiopie-la-pire-secheresse-jamais-vecue-ravage-les-vies-des-nomades-somali-455278>, AFP, 04/05/22, 16:00
En savoir plus : 
> Global Report on Food Crises - 2022 <https://www.wfp.org/publications/global-report-food-crises-2022>, World Food Programme, 4 May 2022
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En audio
25- Podcast. Buitoni, Kinder, Lactalis… comment éviter les scandales alimentaires ?, Le Monde, 02/05/22, 07h24 
Jeanne Boëzec

Les scandales sanitaires dans l’alimentation reviennent régulièrement dans l’actualité et de nombreux produits contaminés sont alors rappelés en urgence. Les coupables – les bactéries « E. coli », salmonelles ou « listeria » – sont aujourd’hui bien connues ; alors comment expliquer la répétition de ces contaminations ? Réponse en podcast avec Mathilde Gérard, journaliste au service Planète du « Monde ». 
Que peut-on faire pour éviter de nouveaux scandales sanitaires dans l’alimentation ? Le 30 mars, Santé publique France a confirmé ce qui était suspecté depuis deux semaines : les dizaines de cas d’infections graves à la bactérie Escherichia coli sont liées à la consommation de pizzas surgelées Buitoni qui ont été contaminées. Deux enfants sont morts.
Hasard du calendrier : une deuxième affaire de contamination avait lieu simultanément. Plusieurs dizaines de personnes, surtout des enfants, ont contracté la salmonellose après avoir mangé des chocolats Kinder. Le 8 avril, l’agence de sécurité alimentaire belge a fait fermer l’usine Ferrero d’Arlon (province de Luxembourg) d’où étaient issus les produits Kinder.
Derrière toutes ces contaminations, on retrouve souvent les mêmes coupables. E. coli, salmonelles, listeria. Les bactéries causant ces intoxications graves sont bien connues ; pourtant, ces scandales sanitaires dans l’alimentation reviennent régulièrement dans l’actualité. Comment l’expliquer ? Quelles mesures de contrôle existent pour les éviter ? Que s’est-il réellement passé dans l’usine de production Nestlé à Caudry (Nord) qui fabriquait les pizzas Buitoni ?
Mathilde Gérard, journaliste au service Planète du Monde, revient dans cet épisode du podcast « L’Heure du Monde » sur cette affaire.
> Un épisode produit par Jeanne Boëzec, réalisé par Quentin Tenaud et présenté par Jean-Guillaume Santi à écouter à :
<https://www.lemonde.fr/podcasts/article/2022/05/02/buitoni-kinder-lactalis-comment-eviter-les-scandales-alimentaires_6124393_5463015.html <https://www.lemonde.fr/podcasts/article/2022/05/02/buitoni-kinder-lactalis-comment-eviter-les-scandales-alimentaires_6124393_5463015.html>>
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En images
26- Cuba : sur les traces du miel 100% naturel produit dans la vallée de Viñales, France 2, journal de 13h, 29/04/22

Le 13 Heures en week-end vous emmène sur les traces d’un miel un peu particulier. À Cuba, est produit un nectar 100 % naturel. Les abeilles évoluent même entre les bananiers. C’est un miel qui aurait même, dit-on, des vertus médicinales.
Plantations de tabac à l’infini, jungle luxuriante, relief montagneux... À l’ouest de Cuba, la vallée de Viñales est le paradis des touristes en quête de nature et de grands espaces. C’est aussi, on le sait moins, l’un des refuges préférés des abeilles. Alors que partout dans le monde, leur nombre diminue, à Cuba, elles affichent une santé insolente. Dans l’exploitation de Roberto Vasquez, les ruches sont implantées au milieu des bananiers et des palmiers. "Elles travaillent dans un environnement complètement naturel. On n’utilise aucun produit chimique pour les stimuler", affirme l’apiculteur.
Des abeilles préservées
Si Roberto Vasquez et les 1 600 apiculteurs cubains se sont lancés dans le miel bio depuis une vingtaine d’années, c’est parce qu’ils n’avaient pas le choix. Chute du bloc soviétique, qui les fournissait en pesticides, embargo américain sur les produits agricoles… Avec son fils, il a dû s’adapter. "Nous avons dû inventer nos propres formules pour obtenir nos pesticides naturels", dit Rovilan Vasquez. Pas de produits chimiques sur les plantations : les abeilles sont donc préservées. 95 % de la production est exportée vers l’Allemagne, la France ou la Grande-Bretagne.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/cuba-sur-les-traces-du-miel-100-naturel-produit-dans-la-vallee-de-vinales_5109793.html <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/cuba-sur-les-traces-du-miel-100-naturel-produit-dans-la-vallee-de-vinales_5109793.html>>
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27- Pouvoir d’achat : de plus en plus de Français cultivent un potager, France 2, journal de13h, 04/05/22

À la faveur du confinement, puis de la crise ukrainienne et de la hausse des prix, de nombreux Français se tournent vers le jardinage pour s’alimenter. 
Il y a deux ans, le jardinage avait connu un regain d'intérêt avec le confinement. C'est désormais la guerre en Ukraine et la hausse des prix des fruits et légumes qui incitent certains Français à cultiver un potager. 16 millions de Français font ainsi pousser des fruits et légumes. C’est un plaisir pour certains, une nécessité pour d'autres. Une femme arrive à faire de vraies économies, soit 100 à 150 euros par mois, indique-t-elle à une équipe de France Télévisions.  
Pas besoin d’un grand jardin 
Chez un pépiniériste de Lyon (Rhône), ce regain d’intérêt pour le jardinage est observé. Il a en effet remarqué une augmentation de 30 à 40% des ventes sur les plans de légumes ces deux dernières années. En outre, pas besoin d’un grand jardin pour cultiver un potager, un balcon peut suffire pour espérer de bonnes récoltes. Selon le pépiniériste, "il n’y a que deux règles : être patient et observateur pour réussir son jardin ». 
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/sante/alimentation/pouvoir-dachat-de-plus-en-plus-de-francais-cultivent-un-potager_5118448.html>
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28- Produits bio trop chers : des agriculteurs abandonnent, TF1, journal de 20h, 05/05/22

Dans les bocages normands, Yves Sauvaget élève ses 80 vaches laitières. En 2010, après 15 ans de métier, il se lance dans le 100 % bio. Une décision écologique, qui s'avère payante au début. Il vend son lait plus cher, et écoule facilement les stocks. Mais depuis l'année 2021, son activité s'essouffle car les prix chutent. "Pour 2021, la baisse des prix qu'on a subie, additionnée avec la baisse des aides aux maintiens à l'agriculture biologique, c'est 20.000 euros en moins. On est capable de passer une année comme ça, mais pas deux quoi", nous a-t-il expliqué. Une situation qui est loin d'être singulière. Par exemple, Biolait collecte le lait bio travaille avec 1.400 fermes dans toute la France. Partout, le constat est le même. La production de bio augmente, mais avec la crise du pouvoir d'achat, les Français en consomment de moins en moins. Ils sont vendus jusqu'à 20 % moins cher. Même problème pour Thierry Baillet, agriculteur dans le Pas-de-Calais. Tout se fait à la main jusqu'au désherbage sur ses parcelles bio. C'est un travail fastidieux qui ne le rapporte plus assez. Ce cultivateur d'oignons et de pommes de terre a déjà converti un tiers de son exploitation en bio. L'objectif était d'atteindre 100 %, mais cette année, il a choisi d'en rester là. Ce producteur se dit même prêt à envisager une déconversion, c'est-à-dire, abandonner le bio, pour retourner à l'agriculture conventionnelle.
> Reportage de L. Kebdani & Z. Ajili à voir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/produits-bio-trop-chers-des-agriculteurs-abandonnent-06057578.html>
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• CONCERNANT L’ÉCONOMIE, L’ÉCOLOGIE, LA GOUVERNANCE…
29- Greenwashing : les entreprises ne pourront plus promouvoir la neutralité carbone de leurs produits à moins de l’avoir prouvée, Vert.eco, 27/04/22
Justine Prados

C’est plus dur compensé. Les publicités ne pourront plus vanter des produits « neutres en carbone » ou « 100% compensés » sans avoir publié un bilan carbone détaillé de ces derniers, selon un récent décret d’application de la loi Climat et résilience.
Voilà une belle avancée contre le greenwashing éhonté de certaines entreprises. Si les annonceurs souhaitent promouvoir la neutralité carbone (soit la compensation du CO2 émis) de produits ou de services, il leur faudra désormais le démontrer publiquement. Une disposition prévue dans l’article 12 de la loi Climat et résilience, et dont le décret d’application a été publié jeudi 14 avril au Journal officiel. Il entrera en vigueur le 1er janvier 2023 et vise à encadrer les allégations de neutralité carbone sur l’ensemble des supports publicitaires (médias web et audiovisuels, affichage, étiquetage des produits, etc).
> À lire aussi Le greenwashing explose dans la publicité
Les annonceurs seront tenus de rendre public un bilan détaillé des émissions de gaz à effet de serre d’un produit ou d’un service sur l’ensemble de son cycle de vie – c’est-à-dire de sa conception jusqu’à son recyclage ou son élimination. Ils devront aussi préciser la trajectoire de réduction des émissions liées au produit ou service ainsi que les modalités de compensation des émissions résiduelles (non-évitables). Ces informations seront publiées en ligne et accessibles grâce à un lien ou un QR code disponible sur l’emballage ou la publicité concernée.
>> Suite à lire à :
<https://vert.eco/articles/greenwashing-les-entreprises-ne-pourront-plus-promouvoir-la-neutralite-carbone-de-leurs-produits-a-moins-de-lavoir-prouvee <https://vert.eco/articles/greenwashing-les-entreprises-ne-pourront-plus-promouvoir-la-neutralite-carbone-de-leurs-produits-a-moins-de-lavoir-prouvee>>
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30- Le Green Brief : la feuille de route écologique d’Emmanuel Macron, EurActiv, 27/04/22
Frédéric Simon et Kira Taylor | translated by Arthur Riffaud

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Le président français Emmanuel Macron devra renforcer son jeu en matière d’environnement au cours des cinq prochaines années, après un premier mandat marqué par de graves erreurs sur la taxe carbone et la stagnation du développement des énergies renouvelables.
En 2017, le premier gouvernement d’Emmanuel Macron a suscité de grandes attentes lorsque Nicolas Hulot, ancien présentateur de télévision et militant écologiste, a été nommé ministre d’État chargé de la « Transition écologique et solidaire ».
Dans un premier temps, Emmanuel Macron est apparu comme un champion de la politique climatique. Quelques semaines seulement après sa nomination, Nicolas Hulot a renforcé les ambitions de la France, en prévoyant de viser la neutralité carbone d’ici 2050 et de mettre fin à la vente de voitures fonctionnant aux combustibles fossiles d’ici 2040.
Le président français s’est également approprié la lutte internationale contre le changement climatique, avec l’organisation du « One Planet Summit » en décembre 2017, qui a suscité l’espoir chez les militants du climat que le changement pourrait vraiment être en cours.
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31- Bonheur national brut : la France progresse au classement mondial, We Demain, 29/04/22
Florence Santrot

Pour la première fois depuis la création du World Happiness Report créé par l’ONU, la France figure dans le Top 20 de cet indice mondial du bonheur. Explications.
Êtes vous heureuse ou heureux ? Selon le classement mondial de l’ONU, le World Happiness Report 2022, les Françaises et Français sont loin d’être les plus à plaindre. Même s’ils ne le perçoivent pas forcément comme cela. Chaque année depuis 2013, l’Organisation des Nations Unies établit ce classement en fonction de six critères. Parmi eux, le PIB, l’espérance de vie en bonne santé, la confiance dans le gouvernement ou encore le niveau de solidarité. Et pour la première fois, la France entre dans le top 20, à la 20e position sur 146 pays scrutés.
Premier constat, assez logique, le monde va beaucoup mieux en 2022 que durant la pandémie. Et l’évolution est globalement positive sur l’ensemble de la décennie. “Il n’est pas sûr que le monde soit plus heureux maintenant, mais le monde est plus axé sur le bonheur et le bien-être qu’il ne l’était il y a dix ans, a déclaré Jeffrey Sachs, un des co-auteurs de l’étude. Et cela en soi nous offre un espoir que nous pouvons transformer cette meilleure compréhension en un vrai bonheur dans le monde.”
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32- Climat, énergie, biodiversité : les chantiers prioritaires du quinquennat, Le Monde, 30/04/22, 05h23
Rémi Barroux, Audrey Garric, Mathilde Gérard et Perrine Mouterde

Pour faire de la France une « grande nation écologique », comme s’y est engagé Emmanuel Macron, le nouveau gouvernement va devoir très rapidement accélérer plusieurs fronts. 
« Ce quinquennat sera écologique ou ne sera pas », a promis Emmanuel Macron avant sa réélection, le 16 avril à Marseille. Le chef de l’Etat a également annoncé vouloir aller deux fois plus vite sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, alors que la France est en retard sur ses objectifs climatiques et a été rappelée à l’ordre à deux reprises par la justice. Décarbonation de l’ensemble de l’économie, modification profonde des systèmes alimentaires et agricoles, protection de la biodiversité, abandon des produits phytosanitaires les plus dangereux, lutte contre les pollutions… S’il veut tenir ses engagements et faire de la France une « grande nation écologique », le président devra accélérer de nombreux fronts. Tour d’horizon de quelques chantiers prioritaires.
• Choisir la bonne gouvernance
A quelques jours de la nomination du nouveau premier ministre et de la désignation de son gouvernement, l’architecture ministérielle de la politique environnementale et climatique n’est pas encore définitivement arrêtée. Il y a certes les annonces du candidat Macron, à Marseille, qui dessinaient le cadre : un premier ministre « chargé de la planification écologique » et deux ministères « forts », l’un pour la « planification énergétique » et l’autre « chargé de la planification écologique territoriale ». Un schéma qui semble difficile à concrétiser quand il s’agit de préciser les attributions de ces ministères.
« Avec un premier ministre en charge de la planification écologique, ce n’est plus seulement le ministère de la transition écologique qui discute avec les autres ministères, avance Barbara Pompili, actuelle ministre de cette transition. Tous devront mettre en place cette politique. » Cette nouvelle responsabilité de Matignon pourrait se décliner par l’arrivée d’un secrétariat général à la planification écologique, sous l’autorité directe du premier ministre, décline Pascal Canfin, député européen (Renew Europe) et président de la commission environnement du Parlement européen.
> Lire aussi : La « planification écologique », un chantier institutionnel complexe pour le prochain gouvernement
Mais rien n’est encore défini. Comment planifier la production énergétique quand on sait qu’elle est étroitement liée à la question territoriale, par exemple s’agissant de l’implantation des éoliennes ? Quid de l’avenir de Roquelaure, siège de l’actuel ministère de la transition écologique, qui se trouverait scindé en deux ? Pour des proches du dossier, l’actuel ministère, avec ses prérogatives – logement, transports, biodiversité, etc. –, pourrait demeurer, rebaptisé du nouveau label « planification écologique territoriale », gardant ainsi ses directions centrales, à l’exception de l’énergie.
• Tracer le chemin vers la neutralité carbone
Très rapidement, le nouveau gouvernement va devoir plancher sur la première loi de programmation quinquennale sur l’énergie et le climat, qui doit être adoptée au premier semestre 2023. En découleront trois nouvelles feuilles de route, prévues pour le premier semestre 2024 : la stratégie nationale bas carbone, la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et le plan national d’adaptation au changement climatique.
> Lire aussi la tribune : Changement climatique : « En 2027, y aura-t-il chez le président Macron quelque chose comme un remords ? »
La loi devra permettre d’accélérer la baisse des émissions de gaz à effet de serre, actuellement insuffisante, et de décliner au niveau français le nouvel objectif européen de réduction des rejets carbonés d’au moins 55 % d’ici à 2030, par rapport à 1990, contre 40 % aujourd’hui en vue d’atteindre la neutralité carbone en 2050. « Les leviers pour accélérer dans les transports, les bâtiments, l’agriculture ou l’industrie sont connus », rappelle Anne Bringault, responsable des programmes du Réseau Action Climat, qu’il s’agisse d’aider à l’achat de véhicules électriques, de développer davantage les pistes cyclables ou le train, de rénover les passoires thermiques de manière globale ou encore de réduire la consommation de viande. Xavier Timbeau, le directeur de l’Observatoire français des conjonctures économiques, alerte toutefois sur le risque que cet « instrument essentiel » n’aboutisse à une « loi de façade », qui échoue à se fixer des objectifs ou des moyens suffisants.
La nouvelle PPE (2024-2033), de son côté, devra établir la feuille de route du secteur pour les dix prochaines années et répondre ainsi à des questions cruciales : comment garantir la sécurité d’approvisionnement ? Comment faire baisser la consommation et à quels niveaux ? Faudra-t-il, pour cela, mettre en place des mesures de sobriété en plus des mesures d’efficacité ? Quelle place occupera le nucléaire dans la production d’électricité à l’horizon 2033 ? Si les travaux de construction des nouveaux réacteurs promis par le président Macron ne devraient pas débuter avant 2027, le prochain quinquennat doit permettre de préparer la relance de la filière. La future PPE devra aussi décliner, pour chaque filière renouvelable (éolien, solaire, biomasse, biogaz…), des trajectoires de développement permettant au secteur non seulement de rattraper son retard – la France est le seul des 27 pays de l’Union européenne (UE) à avoir raté son objectif pour 2020 –, mais aussi d’accélérer.
> Lire aussi : Election présidentielle 2022 : un second tour éloigné des enjeux climatiques
La France doit également développer une véritable politique d’adaptation, globale et assortie d’une programmation budgétaire, pour affronter une crise climatique à laquelle elle n’est aujourd’hui pas préparée, qu’il s’agisse des événements extrêmes, comme les canicules, les sécheresses ou les incendies, mais aussi des stress chroniques, tels que la baisse de disponibilité de l’eau ou la montée du niveau des mers. « Il faut plus que des plans sectoriels, sécheresse, inondations… On manque d’outils systémiques, qui combinent les différents risques liés au changement climatique », plaide le commissaire général au développement durable, Thomas Lesueur.
• Programmer les investissements écologiques
Les financements sont le nerf de la guerre de la transition écologique. Investir dans les trains, la rénovation des logements ou les bornes de recharge électrique se fait dans la durée, et nécessite une visibilité pour les acteurs économiques. Emmanuel Macron s’est engagé à investir 10 milliards d’euros par an de plus dans la transition écologique. « Ces ressources devraient permettre à l’Etat de prolonger les crédits budgétaires du plan de relance pour le climat, s’ajoutant aux montants prévus pour la décarbonation de l’industrie par le plan France 2030, indique Benoît Leguet, le directeur général de l’Institut de l’économie pour le climat. Mais ce montant sera-t-il suffisant ? On peut en douter. »
Le débat budgétaire de l’automne sera l’occasion de traduire, et éventuellement de relever, cet engagement dans le budget 2023 de la France. Mais il s’agira, au-delà, de voter une loi de programmation climatique pour tout le quinquennat afin de sécuriser les investissements, une loi appelée de ses vœux par Barbara Pompili, qui agira, selon elle, « comme la loi de programmation pour la défense, et qui servira de levier d’investissements dans le secteur privé ». « Il faudra veiller à ce qu’elle soit évaluée chaque année, afin de s’assurer que les moyens sont suffisants et utilisés efficacement », rappelle Benoît Leguet. Le débat budgétaire permettra également de savoir comment Emmanuel Macron compte affecter les recettes des taxes sur l’énergie et le climat à la transition écologique et éliminer progressivement les subventions aux énergies fossiles, deux de ses engagements.
Les acteurs de la protection de la biodiversité espèrent de leur côté de nouvelles ressources fixes et pérennes. Des pistes précises ont déjà été étudiées : une hausse de la taxe d’aménagement et de la redevance des agences de l’eau pourrait permettre de dégager de 250 à 400 millions d’euros supplémentaires dès le prochain projet de loi de finances.
• Enrayer l’érosion de la biodiversité
La troisième édition de la stratégie nationale biodiversité (SNB) aurait dû être adoptée lors du quinquennat qui s’achève. Les travaux ayant pris du retard, la publication de ce texte, qui permettrait d’enrayer la disparition des espèces et la dégradation des écosystèmes d’ici à 2030, est désormais attendue à l’automne. Si les différentes parties prenantes se sont déjà entendues sur les grands objectifs et les enjeux, il leur reste à s’accorder sur les cibles précises, les indicateurs et les moyens. « La SNB sera la colonne vertébrale du mandat, indique Jean-David Abel, responsable du réseau biodiversité au sein de France Nature Environnement. Il faut qu’elle soit opérationnelle et qu’elle soit élaborée avec les futurs acteurs de sa mise en œuvre, tels que les collectivités et les territoires. »
Prévention de la dégradation de milieux tels que les zones humides, les prairies ou les forêts ; renforcement de la protection des espèces, alors que plus de 2 400 sont menacées d’extinction en France ; lutte contre l’artificialisation des sols ; diminution de la pollution chimique, notamment des pesticides agricoles… Les dossiers sur lesquels agir rapidement pour mettre un terme à l’érosion de la biodiversité sont nombreux.
• Mieux décliner la PAC
Le gouvernement doit répondre dans les prochaines semaines à la Commission européenne, qui, dans un courrier en date du 31 mars, avait vertement critiqué le projet de déclinaison française de la politique agricole commune (PAC). La version initiale du plan stratégique national « ne permet d’accompagner que partiellement la transition écologique des secteurs agricole et forestier », juge la Commission, préoccupée par « le faible niveau d’ambition environnementale et climatique proposé ». En clair, la France doit revoir sa copie, et rapidement, car la nouvelle PAC entre en vigueur en 2023.
Dans une première réponse en date du 22 avril, le gouvernement considère que les équilibres de son plan ne sont pas contestés. Mais les demandes de Bruxelles sont loin d’être marginales, et les écorégimes – des aides visant à rémunérer les services environnementaux rendus par les agriculteurs –, tels que définis par la France, se voient remis en cause. Il s’agit du principal outil de paiement vert prévu dans la nouvelle PAC, et Paris souhaitait qu’un maximum d’agriculteurs puisse en bénéficier, sans nécessairement changer de pratiques ; la Commission demande que leur versement soit davantage conditionné. « Ce sera un signal déterminant si l’ambition de l’écorégime est remontée, et un test pour la crédibilité du gouvernement en matière de transition de l’agriculture », estime Sébastien Treyer, directeur général de l’Institut du développement durable et des relations internationales.
En parallèle, le gouvernement devra gérer les conséquences du conflit en Ukraine sur le secteur agricole : Emmanuel Macron a déclaré à plusieurs reprises que le contexte de guerre rendait en partie obsolète la stratégie européenne « Farm-to-Fork ». Distincte de la PAC, et non traduite à ce jour dans les textes, cette feuille de route est censée placer l’agriculture européenne en accord avec les objectifs du Green Deal. Mais elle est vue comme décroissante par le président élu, qui entend demander son « adaptation ».
> Lire aussi : Pourquoi la guerre en Ukraine menace la sécurité alimentaire mondiale
De quoi augurer d’un bras de fer avec la Commission, qui ne souhaite pas dévier des objectifs de « Farm-to-Fork » – réduire de moitié l’usage des pesticides en 2030 et de 20 % celui des engrais azotés, atteindre un quart de surfaces cultivées en bio. « La France est attendue pour soutenir le Green Deal dans son ensemble et “Farm-to-Fork” est une stratégie pour la souveraineté alimentaire de l’Europe ; c’est grave que la France en critique autant les objectifs avec des arguments non justifiés », juge M. Treyer.
• Faire avancer le Green Deal
« Parmi les chantiers prioritaires, il y a les deux derniers mois de la présidence française de l’Union européenne, avec la nécessité d’avancer sur le paquet climat européen, qui est le cœur du réacteur », assure Pascal Canfin. La présidence française tentera, fin juin, d’obtenir des compromis sur un ensemble d’une quinzaine de textes législatifs visant à appliquer le Green Deal européen. Ils concernent le doublement de l’effort du déploiement des énergies renouvelables d’ici à 2030, l’accélération de l’efficacité énergétique, la fin de vente des véhicules thermiques et hybrides dès 2035 ou encore la révision du marché carbone. « Ce paquet a le potentiel d’être un big bang réglementaire européen, en faveur de l’action climatique », juge Thomas Pellerin-Carlin, directeur du centre énergie de l’Institut Jacques Delors.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/04/30/climat-energie-biodiversite-les-chantiers-prioritaires-du-quinquennat_6124244_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/04/30/climat-energie-biodiversite-les-chantiers-prioritaires-du-quinquennat_6124244_3244.html>>
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33- Macron II : un big bang écologique, enfin ?, L’Obs, 30/04/22, 09h00
Sébastien Billard, Morgane Bertrand et Emilie Brouze

Le président réélu promet un Premier ministre chargé de la « planification écologique » et le doublement du rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Réussira-t-il sa mue ? Le doute est permis.
« La politique que je mènerai dans les cinq ans à venir sera écologique ou ne sera pas. » Dans l’entre-deux-tours, Emmanuel Macron a sorti le grand jeu pour verdir in extremis son image. En meeting depuis le jardin du Pharo à Marseille, le candidat s’est lancé dans un plaidoyer pour l’écologie, érigée en « combat du siècle ». Parmi les promesses…
>> Suite à lire à :
<https://www.nouvelobs.com/ecologie-politique/20220430.OBS57852/macron-ii-un-big-bang-ecologique-enfin.html <https://www.nouvelobs.com/ecologie-politique/20220430.OBS57852/macron-ii-un-big-bang-ecologique-enfin.html>>
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34- Quels festivals écoresponsables choisir cet été ?, L’Info Durable, 01/05/22
Hannah Brami

L’été arrive et les festivals de musique précisent leurs programmes. Sur le plan de l'écologie, beaucoup de ces événements européens se mettent au vert. Après avoir exploré de nombreuses destinations insolites et éco-friendly dans son magazine “Idées Pratiques : vacances écolo, mode d’emploi”, ID présente quatre festivals européens qui adoptent des gestes écoresponsables cet été. 
We love Green 
Ce festival est réputé pour ses initiatives vertes. Les 2, 4 et 5 juin au bois de Vincennes, de nombreux artistes renommés se succèderont, tels que Gorillaz, PNL, Angèle ou encore Grimes. Un des objectifs marquants des organisateurs est le passage à une économie 100% circulaire. Le festival utilise 100% d’énergie renouvelable comme le biocarburant français, l’hydrogène vert et les panneaux solaires. Il est aussi le premier signataire de la charte du collectif Drastic on Plastic et met à disposition de la vaisselle et des serviettes compostables et bio-méthanisées pour les festivaliers.
>> Suite à lire à :
<https://www.linfodurable.fr/culture/quels-festivals-ecoresponsables-choisir-cet-ete-31943 <https://www.linfodurable.fr/culture/quels-festivals-ecoresponsables-choisir-cet-ete-31943>>
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35- Cinq astuces pour réduire l’impact environnemental de vos cartes à puces, Le Monde, 02/05/22, 06h20 
Aurélie Blondel

Chaque mois, « La Matinale » vous propose une liste de gestes pour la planète. Aujourd’hui, nous nous intéressons à ces cartes, bancaires et autres, que nous accumulons. La limitation de leur impact écologique dépend en grande partie des initiatives des fabricants et émetteurs, mais vous n’êtes pas dépourvu de moyens d’action. 
La liste de la Matinale
Quelques grammes, cinq environ : c’est le poids – plume – d’une carte à puce. Grammes qui, multipliés par des milliards d’exemplaires, finissent par peser des milliers de tonnes : « 3,5 milliards de cartes de paiement sont produites dans le monde par an, cela fait 17 500 tonnes de plastique », calcule par exemple Sylvie Gibert, vice-présidente chargée des cartes de paiement chez Thales, un des principaux fabricants.
Encore faudrait-il ajouter les autres rectangles à puces et magnétiques qui jouxtent dans nos portefeuilles la (les) carte(s) bancaire(s) – cartes de transport, de fidélité, de cinéma, de titres-restaurant, etc. Si au final, ces objets ne constituent qu’une petite part de la production mondiale de plastique (460 millions de tonnes en 2019 selon l’OCDE), leur poids écologique n’est pas négligeable, d’autant que les puces comportent d’autres matériaux : du silicium, dont la production a de lourds impacts environnementaux, des métaux précieux comme le cuivre et l’or, etc.
> Lire aussi Les cartes bancaires se veulent plus « écoresponsables »
La durée de validité des cartes a eu tendance à croître au fil du temps, ce qui, mécaniquement, limite les dégâts. Le phénomène devrait se poursuivre dans les mois à venir, porté par le risque de pénurie sur les composants électroniques. Car le groupement CB, qui gère le réseau français des paiements par cartes bancaires et mobiles, a récemment acté une nouveauté : « La durée de validité actuelle des cartes CB en circulation est en général de trois ans mais nous avons indiqué aux banques qu’elles pouvaient la porter à quatre », rapporte Loÿs Moulin, directeur du développement de CB.
« Nos cartes ont désormais une durée de sept ou huit ans en général, contre quatre ou cinq ans avant », note de son côté Valérie Philippeau, directrice de l’expérience client chez Keolis, un des principaux opérateurs de transport public pour le compte des collectivités.
L’utilisateur n’a certes pas la main sur la date de péremption de ses cartes mais n’est pas dépourvu de moyens d’action s’il veut limiter leur impact environnemental.
• Bichonner ses cartes
Première piste : prendre soin de ses différentes cartes et faire en sorte qu’elles aillent au bout de leur durée de validité. En laissant à la maison celles qu’on n’utilise pas toujours, par exemple, histoire de moins les abîmer, moins les égarer. « La carte nous accompagne au quotidien, dans notre portefeuille, notre poche, au fond du sac, elle en subit tous les effets, il lui arrive même de passer à la machine à laver ! », s’exclame Jean-Marie Dragon, responsable monétique et paiements innovants de BNP Paribas.
Les cartes bancaires peuvent être en outre préservées par les paiements sans contact et par des retraits de billets moins fréquents. En effet, elles s’usent notamment à force d’être introduites dans les terminaux de paiement et les distributeurs, explique M. Dragon.
• Eviter certaines technologies
Autre action simple : éviter de souscrire une carte bancaire avec une mini-batterie au lithium. C’est le cas des cartes « cryptodynamiques », innovation technologique proposée par quelques banques. Le principe : les trois chiffres derrière la carte changent à chaque heure, rendant la fraude en ligne quasi impossible.
Certaines cartes biométriques ont aussi une batterie. Ces cartes sont dotées d’un lecteur d’empreinte, permettant d’authentifier un achat sans contact sans taper son code au-delà du seuil de 50 euros – ce qui est possible aussi en payant avec son smartphone.
> Lire aussi Les cartes bancaires innovent : gadgets ou vrais plus ?
• Choisir des cartes plus « vertes »
Objets de curiosité il y a peu encore, les cartes dites écoresponsables fleurissent depuis 2021 dans les banques. Elles sont surtout fabriquées à partir de PVC recyclé, parfois à 80 % ou 85 %, parfois à 100 %. Ou, moins souvent, à base d’amidon de maïs. Certaines banques s’efforcent en sus de limiter l’encre utilisée, grâce notamment à des visuels plus sobres.
Crédit mutuel a ouvert le bal début 2021 en lançant une carte presque toute blanche, en PVC recyclé. Ce matériau a ensuite rapidement été adopté par Société générale et Boursorama, sur certaines cartes, puis, en 2022, par BNP Paribas (pour sa carte à autorisation systématique), Monabanq, ou encore l’application de paiement AuMaxPourMoi. Fortuneo, American Express, Crédit mutuel Arkéa et d’autres sont en voie de conversion.
L’essor est rapide : Idemia, fabricant de cartes, estime que 20 % des cartes qu’il produira cette année seront en PVC recyclé. Le phénomène n’est pas limité aux banques, il concerne aussi les autres émetteurs de ces objets, comme Edenred et Swile pour les titres-restaurant.
Faut-il privilégier ces cartes « écoresponsables » ? L’économie de matières premières et de déchets permise par le plastique recyclé est séduisante. Mais il est difficile de comparer les impacts environnementaux, sur l’ensemble du cycle de vie, des différentes solutions, faute d’études indépendantes publiées. Idem pour les cartes en bois proposées désormais par de nouvelles fintechs.
• Privilégier le virtuel
Le meilleur déchet étant celui non produit, les plus convaincus décideront de se passer de certaines cartes. C’est possible grâce à la dématérialisation, de plus en plus courante, notamment des cartes de fidélité, cartes cadeaux, cartes de titres-restaurant. Mais attention que la « e-carte » en question ne soit pas juste complémentaire, certains émetteurs envoyant automatiquement la carte physique par défaut. Mieux vaut manifester son choix avant.
> Lire aussi Paiement sans contact : la fraude « à son plus bas niveau historique »
Les transports ne sont pas en reste. Certes, l’« open paiement » – la possibilité, dans de plus en plus de réseaux, de valider avec sa carte bancaire – s’adresse plutôt aux voyageurs occasionnels et remplace donc surtout les tickets. Le voyageur régulier sera, lui, davantage concerné par la dématérialisation des cartes d’abonnement, qui laisse le choix de refuser le support.
« La quasi-totalité de nos billets, cartes de fidélité ou d’abonnements sont déjà utilisables sans avoir de carte à produire », dit la SNCF. En région parisienne, le « passe Navigo » est dématérialisable à condition d’avoir un smartphone compatible (leur liste doit s’allonger dans les mois à venir, selon Ile-de-France Mobilités) et de ne pas emprunter les gares hors de Paris (non équipées de valideurs adaptés, le chantier est en cours).
« Digitaliser entièrement l’abonnement et la carte sur le mobile est un mouvement de fond qui va concerner peu à peu tous nos réseaux en France, ça a été fait par exemple à Orléans et à Lyon, renchérit Mme Philippeau, de Keolis. Ainsi, plus besoin de support carte : l’utilisateur qui le souhaite peut valider avec son téléphone. On laisse le choix quand le client s’abonne, on n’envoie pas la carte automatiquement. »
> Lire aussi Sans contact, smartphone, empreinte digitale… Des moyens de paiement de plus en plus virtuels
La digitalisation totale est plus complexe dans les banques, qui pour l’essentiel envoient toujours systématiquement la carte (quelques néobanques comme N26 et Bunq laissent le choix de la commander), l’usage des cartes virtuelles, du paiement mobile, voire du virement instantané n’ayant pour l’heure pas détrôné les utilisations classiques. Les plus virtuels des clients pourraient par ailleurs être tout de même freinés par le besoin d’utiliser, même ponctuellement, le distributeur de billets. Le secteur réfléchit à des solutions.
• Penser au recyclage
Point noir en matière d’impact de la carte à puce : la rareté de son recyclage, quand elle arrive en fin de validité, est perdue ou n’a plus d’utilité. Car elle n’a pas sa place dans la poubelle jaune, de recyclage. « Les cartes bancaires n’étant ni des emballages ménagers ni des papiers, elles n’ont pas à être déposées dans le bac de tri et Citeo n’est pas en mesure d’indiquer aux consommateurs ce qu’ils doivent en faire », rappelle ainsi l’éco-organisme.
Certains émetteurs proposent quand même aux utilisateurs de renvoyer le précieux rectangle pour qu’il soit, en partie au moins, recyclé. Le mieux est donc de se renseigner auprès d’eux sur l’existence d’une éventuelle filière de collecte/valorisation, avant de commettre l’« irréparable » : jeter la carte à la poubelle pour qu’elle soit incinérée ou enfouie. Citons, par exemple, les cartes Vitale – si la vôtre dysfonctionne, la consigne est de la faire parvenir à l’Assurance-maladie, qui indique que « plus d’un million de cartes » sont recyclées chaque année. Les cartes de titres-restaurant peuvent aussi désormais souvent être renvoyées gratuitement. C’est plus rare pour les transports.
Quid des banques ? Trop peu proposent une solution de collecte-recyclage. Il y a par exemple Crédit agricole (seul réseau à communiquer un taux de retour des cartes encourageant, 35 % en 2020), BNP Paribas, Société générale. C’est surtout les cartes avec batterie qui sont pour l’heure généralement collectées, la banque ayant pour elles l’obligation d’organiser une filière.
« Le sujet est complexe, l’écosystème n’a pas encore vraiment avancé sur le sujet », avoue sans détour Mme Gibert, chez Thales. A quand une filière commune au secteur ? Une réflexion est en cours, répond CB.
> Lire aussi Verte, éthique, durable… petit lexique de la finance dite « responsable »
Parmi les défis à surmonter : la logistique de la collecte (envoi, dépôt en agence, voire au distributeur), en sachant que par souci de sécurité, « les clients peuvent rester frileux à l’idée de mettre leur carte non coupée dans une enveloppe », constate Catherine Boidin, responsable des moyens de paiement des particuliers chez BNP Paribas. Elle insiste : il ne faut absolument pas la découper avant de la renvoyer sinon le geste sera vain.
A garder en tête toutefois : il ne suffit pas qu’une carte soit collectée pour que tous ses matériaux recyclables soient recyclés, transformés en nouveaux produits. L’accent peut être mis sur le recyclage des métaux ou du plastique, pas forcément les deux. Et parfois, le plastique est simplement valorisé énergétiquement.
<https://www.lemonde.fr/argent/article/2022/05/02/cinq-astuces-pour-reduire-l-impact-environnemental-de-vos-cartes-a-puces_6124380_1657007.html <https://www.lemonde.fr/argent/article/2022/05/02/cinq-astuces-pour-reduire-l-impact-environnemental-de-vos-cartes-a-puces_6124380_1657007.html>>
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— The Freaks <https://www.the-freaks.fr/>, un collectif d'artistes et de personnalités qui s'engagent à adopter de nouveaux comportements pour lutter contre la sur-consommation, la pollution, le réchauffement climatique et protéger la biodiversité.
— Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/>, 100 propositions pour prendre la mesure des changements à entreprendre pour opérer une transition écologique socialement juste.
— Baromètre des mobilités <http://barometremobilites-quotidien.org/>, une analyse annuelle des pratiques de mobilité des Français.
LES PUBLICATIONS DU THINK TANK
— Les rapports et contributions  <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?category=think-tank&think-tank=rapport-contributions>
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