[revue-presse-FNH] Grande revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage + 1 publication (mardi 20 août)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 20 Aou 08:47:59 CEST 2019


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1- Le cabillaud au bord de l’effondrement en mer Baltique <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/26/le-cabillaud-au-bord-de-l-effondrement-en-mer-baltique_5493603_3244.html>, Le Monde, 26/07/19, 11h17
2- Procès Roundup : nouvelle forte réduction des dommages dus par Monsanto <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/proces-roundup-nouvelle-forte-reduction-des-dommages-dus-par-monsanto_135914>, AFP, 26/07/19, 14:00
3- Les stocks de poissons fondent, le Ghana lutte contre la surpêche <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/07/30/les-stocks-de-poissons-fondent-le-ghana-lutte-contre-la-surpeche_5494848_3212.html>, Le Monde avec AFP, 30/07/19, 09h58
4- Bayer voit s'alourdir la menace judiciaire liée au glyphosate <https://www.lepoint.fr/monde/bayer-voit-s-alourdir-la-menace-judiciaire-liee-au-glyphosate-30-07-2019-2327518_24.php>, AFP, 30/07/19, 15:00
5- Hécatombe dans les ruches de Russie <https://www.liberation.fr/depeches/2019/08/01/hecatombe-dans-les-ruches-de-russie_1743112>, AFP, 01/08/19, 08:00
6- Du glyphosate pulvérisé sur le blé au Canada ? La pratique est légale, mais controversée <https://www.20minutes.fr/monde/2575783-20190802-glyphosate-pulverise-ble-canada-pratique-legale-controversee>, 20 Minutes, 02/08/19, 09h05
7- L'humanité au défi de nourrir 10 milliards de personnes sans ravager la planète <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/rapport-du-giec-l-humanite-au-defi-de-nourrir-10-milliards-de-personnes-sans-ravager-la-planete_3561789.html>, AFP, 02/08/19, 13:00
8- Le chlorpyrifos, insecticide toxique, reçoit un avis négatif de l’Agence européenne pour la sécurité des aliments <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/02/le-chlorpyrifos-insecticide-toxique-recoit-un-avis-negatif-de-l-agence-europeenne-pour-la-securite-des-aliments_5496006_3244.html>, Le Monde avec AFP, 02/08/19, 16h55
9- Le Brésil, géant agricole pas vraiment vert <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/le-bresil-geant-agricole-pas-vraiment-vert_136117>, AFP, 04/08/19, 09:00
10- Alimentation, préservation du climat... Quels usages des terres pour demain ? <https://www.lepoint.fr/monde/alimentation-preservation-du-climat-quels-usages-des-terres-pour-demain-05-08-2019-2328317_24.php>, AFP, 05/08/19, 09:00
11- La future politique agricole européenne critiquée par des scientifiques <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/agriculture-future-politique-agricole-europeenne-critiquee-scientifiques-77098/>, Futura-sciences, 05/08/19
12- Retour à la nature : des citadins transforment leur jardin en jungle sauvage <https://www.geo.fr/environnement/retour-a-la-nature-des-citadins-transforment-leur-jardin-en-jungle-sauvage-196890>, AFP, 06/08/19, 10:00
13- Afrique : face au changement climatique, il faut renforcer la résilience pour améliorer la sécurité alimentaire (FAO) <https://news.un.org/fr/story/2019/08/1049111>, ONU Info, 06/08/19
14- CETA, sécheresse, PAC… L’exécutif face à la fronde des agriculteurs <https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/08/07/ceta-secheresse-pac-l-executif-face-a-la-fronde-des-agriculteurs_5497231_823448.html>, Le Monde, 07/08/19, 08h26
15- La déforestation au Brésil a explosé au mois de juillet, comparé à 2018 <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/07/bresil-la-deforestation-en-juillet-en-hausse-de-278-par-rapport-a-la-meme-periode-en-2018_5497265_3244.html>, Le Monde avec AFP, 07/08/19, 08h38
16- Au Mexique, le cactus pour produire du plastique ? <https://www.geo.fr/environnement/au-mexique-le-cactus-pour-produire-du-plastique-196906>, AFP, 07/08/19, 19:00
17- Déforestation record au Brésil, le jeu dangereux de Jair Bolsonaro <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/08/deforestation-record-au-bresil-le-jeu-dangereux-de-jair-bolsonaro_5497563_3244.html>, Le Monde, 08/08/19, 06h35
18- Assurer la sécurité alimentaire mondiale malgré le réchauffement climatique : le rapport du GIEC adopté <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/08/la-securite-alimentaire-au-defi-du-rechauffement-le-rapport-du-giec-adopte_5497560_3244.html>, Le Monde avec AFP, 08/08/19, 07h51
19- Un rapport spécial du GIEC : l’humanité épuise les terres <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/08/l-humanite-epuise-les-terres-selon-le-dernier-rapport-du-giec_5497654_3244.html>, Le Monde, 08/08/19, 12h08
20- Interview. « Il est possible de nourrir la planète sans augmenter la surface cultivée » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/08/il-est-possible-de-nourrir-la-planete-sans-augmenter-la-surface-cultivee_5497701_3244.html>, Le Monde, 08/08/19, 12h09
21- Changer d'habitudes, sans devenir tous végétariens : ce que dit le Giec sur l'alimentation <https://lexpansion.lexpress.fr/actualites/1/actualite-economique/changer-d-habitudes-sans-devenir-tous-vegetariens-ce-que-dit-le-giec-sur-l-alimentation_2093705.html>, AFP, 08/08/19, 17:00
22- Italie : un syndicat chiffre à 14 milliards d'euros les dégâts agricoles liés au changement climatique <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/italie-un-syndicat-chiffre-a-14-mds-d-euros-les-degats-agricoles-lies-au-changement-climatique_136209>, AFP, 08/08/19, 17:00
23- Fake off. Non, le Giec ne recommande pas un régime végétarien pour lutter contre le réchauffement climatique <https://www.20minutes.fr/planete/2579899-20190809-non-giec-recommande-regime-vegetarien-lutter-contre-rechauffement-climatique>, 20 Minutes, 09/08/19, 09h30 
24- Les Etats-Unis n'autoriseront plus les étiquettes qualifiant le glyphosate de cancérigène <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pesticides/glyphosate/les-etats-unis-n-autoriseront-plus-les-etiquettes-qualifiant-le-glyphosate-de-cancerigene_3571153.html>, AFP, 09/08/19, 20:00
25- 2019 sera l'année noire pour le miel et les abeilles, du jamais vu en 70 ans <https://www.franceinter.fr/societe/2019-sera-l-annee-noire-pour-le-miel-et-les-abeilles-du-jamais-vu-en-70-ans>, France Inter, 11/08/19, 10h27
26- Tribune. Anne-Cécile Suzanne : « Les échanges agricoles ne doivent pas se solder par la mort des petits producteurs » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/12/anne-cecile-suzanne-les-echanges-agricoles-ne-doivent-pas-se-solder-par-la-mort-des-petits-producteurs_5498653_3232.html>, Le Monde, 12/08/19, 06h58 
27- Déforestation : la Norvège retire 30 millions d’euros de subventions au Brésil <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/15/deforestation-la-norvege-retire-30-millions-d-euros-de-subventions-au-bresil_5499766_3244.html>, Le Monde avec AFP, maj le 16/08/19, 07h33
En images
28- Vidéo. Pourquoi les Ethiopiens souhaitent planter quatre milliards d’arbres en six mois <https://www.lemonde.fr/afrique/video/2019/08/04/pourquoi-les-ethiopiens-souhaitent-planter-quatre-milliards-d-arbres-en-six-mois_5496480_3212.html>, Le Monde Afrique, 04/08/19, 14h02
29- Le citron : un zeste de santé ? <https://www.lci.fr/sante/le-citron-un-zeste-de-sante-2128891.html>, TF1, journal de 20h, 05/08/19
30- Santal : le parfum d'un arbre menacé d'extinction <https://www.lci.fr/planete/santal-le-parfum-d-un-arbre-menace-d-extinction-2128976.html>, TF1, journal de 20h, 06/08/19
31- Climat : l’alimentation en questions <https://www.france.tv/france-5/c-dans-l-air/1038495-climat-l-alimentation-en-question.html>, France 5, C dans l’air, 08/08/19, 17h47
32- Planter des arbres pour freiner le dérèglement climatique <https://www.lci.fr/planete/planter-des-arbres-pour-freiner-le-dereglement-climatique-2129134.html>, TF1, journal de 20h, 08/08/19
33- Vidéo. Jair Bolsonaro est-il une menace pour l’Amazonie ? <https://www.lemonde.fr/planete/video/2019/08/11/jair-bolsonaro-est-il-une-menace-pour-l-amazonie_5498507_3244.html>, Le Monde, 11/08/19, 14h56
Une publication
34- Report. Climate Change and Land <https://www.ipcc.ch/report/srccl/>, IPCC (GIEC), 06/08/19

Bien à vous,
Florence

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DÉFI & RAPPORT DU JOUR : Comment nourrir une population toujours plus importante sans détruire la nature, dont nous dépendons ? Cette question cruciale pour la survie de l'humanité est au cœur de discussions du groupe d'experts de l'ONU sur le climat (Giec) réunis à Genève. Son rapport vient d'être adopté par une délégation de 195 pays. (cf. item 7, suite, 10, 18, suite, 19, suite, 20, 21, 23 & 31)
CHIFFRES DU JOUR : — 18.400, c’est le nombre de procédures déposées aux Etats-Unis contre l'herbicide au glyphosate de Monsanto que doit désormais affronter le groupe chimique allemand Bayer qui en a fait sa filiale. (cf. item 4 & suite)
— L’Institut national de recherche spatiale (INPE) brésilien, l’organisme public chargé de mesurer la déforestation en Amazonie, fait état de 2 254 kilomètres carrés de zones déforestées le mois passé, contre 596,6 en juillet 2018, soit une hausse de 278 %. (cf. item 15, suite, 17, suite, 27, suite, & 33)
— Avec leur couvert végétal et boisé, les sols absorbent près de 30 % de la totalité des émissions humaines de CO2. (cf. item 18, suite, 19, suite & 34) 
— Depuis la 2ème moitié du XIXe siècle, le réchauffement climatique des terres a été de 1,53°C, ce qui est nettement supérieur au réchauffement planétaire moyen (terres et océans) de 0,87°C. (cf. item 18, suite, 19, suite & 34) 
— 23% des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine sont dues à l’usage des sols (agriculture, élevage, exploitation forestière). (cf. item 18, suite, 19, suite & 34) 
— Depuis, 1961, l’utilisation d’engrais de synthèse a été multipliée par neuf et l’utilisation d’eau d’irrigation a doublé. (cf. item 18, suite, 19, suite & 34) 
— L’étendue des zones humides à reculé à 70% de son niveau de 1970. (cf. item 18, suite, 19, suite & 34) 
— Depuis 1961, la consommation de viande a plus que doublé et, depuis 1975, la prévalence de la population en surpoids a presque doublé. (cf. item 18, suite, 19, suite & 34) 
— Le nombre de personnes vivant dans des zones désertifiées a presque triplé depuis 1961. (cf. item 18, suite, 19, suite & 34) 
— Pour 2019, les apiculteurs s'attendent à une chute de la production de miel de 70%. (cf. item 25 & 5)
DÉCISIONS DU JOUR : Affamé, attaqué par des parasites… le cabillaud disparaît peu à peu, à tel point que l’UE a décrété un moratoire sur sa pêche, après l’avoir longtemps encouragée. (cf. item 1)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Le cabillaud au bord de l’effondrement en mer Baltique, Le Monde, 26/07/19, 11h17
Anne-Françoise Hivert (Malmö (Suède), correspondante régionale)

Affamé, attaqué par des parasites… le superprédateur disparaît peu à peu, à tel point que l’UE a décrété un moratoire sur sa pêche, après l’avoir longtemps encouragée. 
Il est 4 h 30, ce matin d’été. Dans le petit port de Skillinge, à la pointe sud-est de la Suède, le soleil est déjà haut dans le ciel. Sur son bateau, Anders Paulsen prépare le café. On a tout juste eu le temps de se poser sur la banquette en simili cuir noir de la cabine de pilotage que le pêcheur déverse son amertume : les phoques qui dévorent le poisson dans ses filets, le prix du cabillaud qui n’a pas bougé depuis ses premières sorties en mer en 1997, tout le reste qui coûte trois ou quatre fois plus cher…
Au moment de notre rencontre, l’interdiction d’urgence de la pêche au cabillaud en Baltique orientale, décidée mardi 23 juillet par la Commission européenne, n’avait pas encore été prononcée. Mais l’épée de Damoclès était déjà suspendue au-dessus de sa tête, depuis que le gouvernement suédois avait demandé, début juin, la mise en place d’un tel moratoire.
« C’est toujours de la faute des pêcheurs », maugrée Anders Paulsen, en démarrant son bateau. L’an dernier, pourtant, lui et ses collègues n’ont pêché qu’un quart du quota que les autorités suédoises leur avaient octroyé en Baltique orientale. Pour Anders Paulsen, c’est la preuve qu’il n’y a pas de surpêche, et que l’interdiction ne résoudra rien.
> Lire aussi : La Suède veut rétablir la chasse aux phoques pour protéger la pêche aux cabillauds
Jamais la situation n’a été « aussi grave »
Les chercheurs y voient au contraire le signe que l’effondrement du stock n’est pas loin. « Depuis dix ans, les pêcheurs n’arrivent plus à pêcher leurs quotas », confirme Conrad Stralka, directeur de la fondation BalticSea2020, basée à Stockholm. Cela n’a pas empêché la Commission européenne, cette année encore, de fixer un taux de capture de 50 % supérieur à ce que les scientifiques du Conseil international pour l’exploration de la mer (CIEM) recommandaient.
A Skillinge, Anders Paulsen est bien obligé de l’admettre : le cabillaud va mal et les petits pêcheurs aussi. Ils ne sont plus qu’une dizaine sur la côte est du pays. Quand il remonte ses filets posés la veille, ce jour-là, les poissons sont entiers. Les phoques, qui ont dévoré la moitié de ses prises la semaine précédente, n’ont pas encore retrouvé ses filets. Mais le cabillaud est de petite taille, et quand il vide les poissons avant de rentrer au port, leur foie grouille de petits vers blancs. Des nématodes transmis par les phoques.
S’ils ne sont pas toujours d’accord sur la solution, pêcheurs, scientifiques et ONG font le même constat : jamais la situation n’a été « aussi grave ». Il existe deux stocks de cabillauds en mer Baltique : le plus petit, à l’ouest de l’île danoise de Bornholm, se porte encore relativement bien ; et le plus large à l’est, est désormais confiné au sud de la Suède, depuis que deux de ses trois zones de reproduction sont privées d’oxygène.
« On est passés de la qualité à la quantité »
Ces zones mortes, de la taille du Danemark, sont le résultat de l’eutrophisation – un excès de nutriments dans l’eau – causée par l’agriculture intensive et l’industrie autour de la Baltique, dans la seconde moitié du XIXe siècle. Elle n’a pourtant pas eu que des effets négatifs, rappelle Henrik Svedäng, chercheur au département de ressources aquatiques, à l’Université agricole de Stockholm :
« Sur le court terme, la forte concentration en nutriments a contribué au triplement du stock de cabillauds après la seconde guerre mondiale. »
Mais « ce qui semblait être une bonne nouvelle s’est révélé une malédiction », note Vesa Tschernij, directeur de projet au centre maritime de Simrishamn, le premier port du sud-est de la Suède. « Car, tout d’un coup, tout le monde s’est mis à pêcher du cabillaud. Les autorités distribuaient des prêts et des subventions pour développer une flotte industrielle. On est passés de la qualité à la quantité. La vente à la criée a disparu. Tout partait vers les supermarchés. »
> Lire aussi  Un quart des stocks de poissons sont trop pêchés en France
Les chiffres donnent le tournis. Dans les années 1970, les pêcheurs attrapaient 175 000 tonnes de cabillaud par an en Baltique orientale. Entre 1980 et 1985, leurs prises ont doublé, passant à 340 000 tonnes annuelles, avec un record de 391 000 tonnes en 1984. Puis, ce fut la dégringolade à 85 000 tonnes par an dans les années 1990, pour finir à moins de 20 000 tonnes en 2018, bien en dessous du quota de 28 000 tonnes fixé par Bruxelles.
Farine pour saumons d’élevage
Les scientifiques du CIEM ont beau sonner l’alarme à de multiples reprises : « On a continué de pêcher le capital, au lieu de se contenter des intérêts », constate le directeur de BalticSea2020. Les conséquences sont dramatiques : pour survivre en milieu hostile, l’espèce s’est adaptée en moins de deux décennies.
Dans un article publié le 13 juin dans la revue scientifique Fauna Och Flora, des chercheurs de l’université de Stockholm constatent que « la taille moyenne du stock a baissé d’environ 45 cm à moins de 30 cm au cours des vingt dernières années ». Et ce n’est pas tout : « La taille minimale des cabillauds qui se reproduisent a aussi diminué de 30 à 20 cm. » Les œufs sont moins nombreux et plus fragiles, avec une mortalité élevée.
Les causes de cette mutation sont multiples, explique Joakim Hjelm, l’un des auteurs de l’article. La pêche sélective, qui interdit de capturer des cabillauds de moins de 35 cm, a contribué à éliminer les plus gros poissons. « Le cabillaud a aussi de plus en plus de mal à se nourrir », observe le chercheur. Dans la zone où il est désormais confiné, au sud de la Suède, le sprat, sa proie de prédilection, est pêché par de gros chalutiers, dont les prises sont ensuite réduites en farine, pour alimenter les saumons d’élevage en Norvège. Il doit également faire face à la concurrence d’autres espèces, comme le flet, en expansion. « Affamé, il est plus sensible aux parasites et aux maladies, qui l’affaiblissent plus encore », précise Joakim Hjelm.
Or, dans la mer Baltique aux eaux saumâtres, où il vit depuis 6 000 à 8 000 ans, le cabillaud évolue déjà dans des conditions extrêmes, « à la limite de ses capacités », assure Henrik Svedäng. La moindre variation ajoute au stress. Dans ce contexte, le réchauffement climatique est une menace supplémentaire, surtout qu’à mesure que la température augmente, les zones mortes risquent de s’étendre encore un peu plus en mer Baltique.
L’affaiblissement du stock de cabillauds va aussi y contribuer. Karin Glaumann, experte chez WWF Sweden, explique :
« En tant que superprédateur, il a un rôle structurant dans l’écosystème. Quand il diminue, les populations de sprats et de harengs augmentent et absorbent de grosses quantités de zooplancton, permettant au phytoplancton de se développer, ce qui participe à l’eutrophisation et à l’agrandissement des zones mortes. »
Les scientifiques pointent du doigt des similarités avec la situation dans les années 1980 en Terre-Neuve, où les pêcheurs avaient assisté à l’effondrement du cabillaud. Un moratoire avait été décrété en 1992. Il aura fallu vingt-cinq ans pour que le poisson commence à montrer des signes positifs de développement.
> Lire aussi  Les écosystèmes marins à la merci des activités humaines
Interdire la pêche en Baltique orientale ne résoudra pas tout. « Pour le moment, c’est la seule variable sur laquelle nous pouvons agir sur le court terme », remarque Conrad Stralka de BalticSea2020. Mais ce ne sera probablement pas suffisant, estime Joakim Hjelm : « Les poissons resteront affamés. » La solution pourrait aussi être de réduire dramatiquement la pêche de sprat et hareng dans la zone. Peut-être également de réduire les quotas de pêche de cabillaud à l’ouest.
Les mesures d’urgence sont soutenues par les pêcheurs amateurs. Anders Paulsen, lui, a décidé de se reconvertir et de passer un permis pour conduire des gros bateaux, en espérant se faire embaucher par une compagnie maritime. Le sien est en vente depuis cinq ans. « Je n’ai pas encore reçu un seul coup de téléphone. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/26/le-cabillaud-au-bord-de-l-effondrement-en-mer-baltique_5493603_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/26/le-cabillaud-au-bord-de-l-effondrement-en-mer-baltique_5493603_3244.html>>
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2- Procès Roundup : nouvelle forte réduction des dommages dus par Monsanto, AFP, 26/07/19, 14:00

Une juge américaine a sabré jeudi le montant des dommages infligés à Monsanto en mai, dans la troisième condamnation parmi des milliers de procédures liées au désherbant Roundup. Elle a toutefois confirmé le "comportement répréhensible" du groupe racheté par Bayer.
Au total, les indemnités ont été réduites de 2,055 milliards à 86,7 millions de dollars par la juge d'Alameda Winifred Smith, principalement en raison de la révision drastique des dommages et intérêts "punitifs", de 2 milliards à 69,3 millions.
La magistrate a plus légèrement revu en baisse les autres indemnités accordées aux époux Alva et Alberta Pilliod, deux septuagénaires atteints d'un lymphome non-hodgkinien qu'ils attribuent à leur utilisation du Roundup depuis 1982.
Monsanto ne doit plus que 6,1 millions de dollars à M. Pilliod, contre 18 auparavant, pour ses dépenses de santé, pertes économiques et son préjudice moral, et 11 millions de dollars à son épouse, contre 36,9 dans le jugement initial.
La juge a en revanche refusé au spécialiste américain des pesticides un nouveau procès. Elle estime que le jury d'Oakland, dans sa décision rendue en mai, "a trouvé des preuves" à l'appui du fait que le Roundup "a causé le cancer des Pilliod".
Surtout, elle s'attarde sur la "malveillance" reprochée à Monsanto, qui n'a cessé "de tenter d'influencer la littérature scientifique pour empêcher que les inquiétudes soulevées en interne n'atteignent le grand public".
"Dans cette affaire, il y a des preuves claires et convaincantes des efforts de Monsanto pour entraver, décourager ou déformer l'investigation scientifique", insiste la magistrate californienne, dans son ordonnance consultée par l'AFP.
Selon elle, "Monsanto a mené des études initiales sur le glyphosate", principe actif du Roundup, "mais a décidé de ne pas regarder plus loin lorsque les premières indications ont suggéré que le glyphosate pouvait causer des cancers".
L'allemand Bayer, qui a racheté l'an dernier Monsanto pour 63 milliards de dollars, a salué dans un communiqué "un pas dans la bonne direction", mais a annoncé son intention de faire appel, réaffirmant qu'aucun régulateur dans le monde n'a conclu à la dangerosité du glyphosate depuis sa mise sur le marché au milieu des années 1970.
Monsanto faisait face fin avril à 13.400 procédures visant le seul glyphosate aux Etats-Unis, un risque judiciaire et financier considérable qui affecte le cours de Bourse de Bayer. Vendredi matin, l'action reprenait néanmoins 1,50% à 60,07 euros à Francfort.
Avant le dossier Pilliod, deux autres condamnations liées au glyphosate ont été réévaluées à la baisse : Monsanto ne doit plus que 78 millions de dollars à l'ancien jardinier Dewayne Johnson, et 25 millions de dollars au retraité Edwin Hardeman, contre respectivement 289 et 80 millions auparavant.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/proces-roundup-nouvelle-forte-reduction-des-dommages-dus-par-monsanto_135914 <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/proces-roundup-nouvelle-forte-reduction-des-dommages-dus-par-monsanto_135914>>
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3- Les stocks de poissons fondent, le Ghana lutte contre la surpêche, Le Monde avec AFP, 30/07/19, 09h58

De mauvaises pratiques artisanales et les bateaux-usines qui dévastent les fonds marins mettent en péril ce secteur crucial pour l’économie ghanéenne. 
Mercy Allotey, vendeuse de poisson, attend les clients sur le front de mer d’Accra. A l’horizon, les pirogues de pêche aux couleurs vives sillonnent inlassablement la côte de l’océan Atlantique.
Mais derrière la belle image de carte postale, les pêcheurs locaux peinent à remonter de belles prises dans leurs filets. La surpêche a dévasté les fonds marins. « Très souvent, quand ils partent en mer, ils n’attrapent rien, regrette la vendeuse. Notre pêche est gâtée ».
> Carnet de santé Au Ghana, la livraison de médicaments et de sang par drones prend son envol
Les Nations unies estiment que 2 millions de personnes, soit 10 % de la population totale de ce pays d’Afrique de l’Ouest, dépendent de ce secteur. Le poisson génère en outre environ 60 % des protéines consommées par les Ghanéens.
Mais le nombre de poissons pêchés au large du Ghana a diminué quasiment de moitié en quinze ans, passant de 420 000 tonnes en 1999 à 202 000 tonnes en 2014.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/07/30/les-stocks-de-poissons-fondent-le-ghana-lutte-contre-la-surpeche_5494848_3212.html <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/07/30/les-stocks-de-poissons-fondent-le-ghana-lutte-contre-la-surpeche_5494848_3212.html>>
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4- Bayer voit s'alourdir la menace judiciaire liée au glyphosate, AFP, 30/07/19, 15:00
Coralie Febvre

Le groupe chimique allemand Bayer doit désormais affronter 18.400 procédures déposées aux Etats-Unis contre l'herbicide au glyphosate de sa filiale Monsanto, un nombre en constante augmentation qui empoisonne l'intégration du groupe américain racheté l'an dernier.
Les 63 milliards de dollars déboursés en juin 2018 faisaient déjà de ce mariage le plus grand pari de l'histoire de Bayer. Mais c'était sans compter l'avalanche de requêtes qui se sont abattues ces derniers mois sur le nouvel ensemble, pour une facture finale difficile à évaluer.
Le nombre de 5.000 procédures supplémentaires dévoilé mardi par Bayer par rapport aux 13.400 procédures recensées fin avril, confirme le gonflement de la menace judiciaire alors que le groupe a déjà essuyé trois condamnations à indemniser un ancien jardinier, un retraité et un couple atteints d'un cancer.
Dans les trois affaires jugées en Californie, les jurys ont estimé que l'usage ancien et répété du glyphosate avait pu provoquer le lymphome non-hodgkinien des requérants, un point contesté sans relâche par Bayer.
Ils ont par ailleurs sanctionné le "comportement répréhensible" de Monsanto visant à "entraver, décourager ou déformer l'investigation scientifique", alors que de premières études menées au sein du groupe avaient "suggéré que le glyphosate pouvait causer des cancers".
- Règlement amiable ? -
Les montants dus par le groupe dans chaque dossier ont cependant été sabrés par le deuxième examen d'un juge, passant respectivement de 289 à 78 millions de dollars, de 80 à 25 millions de dollars et de plus de 2 milliards à 86,7 millions de dollars.
Mais ce n'est qu'un soulagement partiel pour Bayer, qui compte faire appel pour être lavé de toute responsabilité, s'appuyant sur des centaines d'études favorables et l'aval des régulateurs du monde entier depuis la mise sur le marché du glyphosate au milieu des années 1970.
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une émanation de l'OMS, a lui considéré en 2015 que le glyphosate était "probablement cancérigène". Il s'agit néanmoins d'une évaluation de la dangerosité du produit dans l'absolu, et non du risque lié à une exposition aux doses courantes.
Bayer promet par ailleurs mardi de "s'engager activement" dans la médiation décidée fin mai par un juge de San Francisco et confiée à l'avocat Kenneth Roy Feinberg. Une telle procédure pourrait aboutir à un accord à l'amiable, dont les analystes s'efforcent déjà d'évaluer le montant.
En juin et alors que le titre Bayer avait perdu 40% en Bourse en moins d'un an, les analystes de la banque Berenberg misait un règlement proche d'un million de dollars par requérant, ce qui portait alors la facture à une dizaine de milliards d'euros.
- Elliott en embuscade -
Cité mardi par l'agence allemande DPA, Markus Mayer de Baader Bank penche plutôt pour un règlement compris dans une fourchette de 15 à 20 milliards d'euros. D'autres analystes voient Bayer persister dans une longue et coûteuse bataille judiciaire jusqu'à la Cour Suprême.
L'inventeur allemand de l'aspirine a réalisé l'an dernier la plus grande acquisition de son histoire en avalant Monsanto, misant sur le recours croissant à la chimie pour nourrir une planète toujours plus peuplée et perturbée par le réchauffement climatique.
Mais le groupe doit depuis composer avec la réputation controversée de Monsanto et la cascade de procédures, au point que les actionnaires de Bayer ont infligé fin avril un cinglant désaveu à la direction en votant contre sa stratégie.
Parmi eux figure désormais le fonds activiste américain Elliott, qui contrôlait fin juin environ 2% du groupe et est réputé favoriser l'éclatement de grands conglomérats par des mises en Bourse partielles.
Enfin, Bayer doit encore mener à bien la restructuration annoncée à l'automne dernier, qui intègre la suppression de 12.000 postes soit 10% de sa masse salariale.
<https://www.lepoint.fr/monde/bayer-voit-s-alourdir-la-menace-judiciaire-liee-au-glyphosate-30-07-2019-2327518_24.php <https://www.lepoint.fr/monde/bayer-voit-s-alourdir-la-menace-judiciaire-liee-au-glyphosate-30-07-2019-2327518_24.php>>
Sur le même sujet :
> Bayer désormais visé par plus de 18 000 procédures contre le glyphosate aux Etats-Unis <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/30/bayer-desormais-vise-par-18-400-procedures-aux-etats-unis-contre-le-glyphosate_5494858_3244.html>, Le Monde avec AFP, 30/07/19, 15h46
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5- Hécatombe dans les ruches de Russie, AFP, 01/08/19, 08:00
Maria Antonova

Anatoli Roubtsov jette un regard de dépit sur ses ruches. "L'exploitation était bruyante, ça chantait", se remémore-t-il. Désormais, un léger bourdonnement se fait à peine entendre et une odeur de chair pourrie flotte dans l'air.
Cet apiculteur de la région de Toula, au sud de Moscou, explique que la quasi totalité de ses plus de 80 colonies est morte cette année, victime selon lui d'un pesticide. Cela représente plus de trois millions d'abeilles et il estime ses pertes à 1,6 million de roubles (22.700 euros).
Autour de Bobrovka, où est installé Anatoli Roubtsov, toutes les abeilles ont connu le même sort. Plus de 60 apiculteurs ont entamé un combat difficile pour obtenir des compensations mais certains ont fini par jeter l'éponge.
Selon l'association nationale d'apiculture, Toula est l'une des 30 régions de Russie touchées ces dernières semaines par une hécatombe des abeilles, déjà observée dans de nombreux pays.
Le ministère de l'Agriculture reconnaît que les morts ont causé "un dommage considérable" à l'apiculture : 300.000 colonies sur 3,3 millions ont péri dans le pays.
Les autorités sanitaires russes reconnaissent que la mort des abeilles était due à un usage incontrôlé d'insecticides. "Le volume de pesticides utilisé et leur qualité n'est pas contrôlé par le gouvernement", a déclaré ce mois-ci une porte-parole de Rosselkhoznadzor aux agences de presse russes, Ioulia Melano.
A Bobrovka, tout le monde accuse un producteur de colza qui a traité ses champs avec un insecticide très puissant contenant du fipronil le 4 juillet. L'entreprise incriminée a assuré à l'AFP avoir suivi toutes les instructions.
"Le colza en fleur présente un grand attrait pour les abeilles. Pour elle, c'était comme un guet-apens", affirme M. Roubtsov tandis que dans ses ruches, quelques abeilles rampent chaotiquement, incapables de voler. "Ce sont des mortes-vivantes. L'ensemble de l'exploitation est condamnée".
- Pesticides en cause -
Considéré par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) comme présentant" un risque aigu élevé pour la survie des abeilles, l'usage du fipronil est très réglementé dans l'Union européenne depuis 2013, encore plus depuis qu'un scandale d'oeufs contaminés au fipronil a éclaté aux Pays-Bas et en Belgique en 2017.
En Russie, le fipronil, comme d'autres insecticides utilisant des néonicotinoïdes et interdits en Europe, est autorisé. Il peut être répandu sur les cultures de céréales, de pommes de terre et dans les pâturages mais seulement de nuit, en absence de vent et à condition d'éloigner les abeilles durant plusieurs jours.
Des conditions qu'ignorent allègrement les producteurs de colza, assurent les apiculteurs interrogés par l'AFP. Ceux-ci notent avec amertume que l'Europe produit du biodiesel, supposément plus écologique, avec du colza russe poussant grâce à des insecticides toxiques.
"Le colza est devenu très répandu dans toute la région", explique Viktor Morozov, un apiculteur ayant perdu 50 colonies d'abeilles en juillet, la plus grave hécatombe qu'il ait connue en 40 ans de métier.
Tandis que la culture du colza baisse dans l'Union européenne, elle a plus que doublé en Russie sur la dernière décennie. Depuis 2018, elle est encore passé de 1.576 à 1.680 hectares, selon les estimations officielles.
Or, les producteurs se tourneraient vers des insecticides plus puissants, parfois illégaux, à mesure que les insectes nuisibles gagnent en résistance.
- "Aucune aide" -
"Le colza est très demandé. Les insecticides sont chers et parfois, ils les diluent avec des produits toxiques à bas coût et ignorent les règles d'application", explique à l'AFP Anna Brandorf, qui dirige le centre national russe de recherche sur l'apiculture.
"Personne ne contrôle cela", ajoute-t-elle. "Et personne ne coordonne l'action des apiculteurs et des agriculteurs".
Selon Anna Bradorf, beaucoup d'apiculteurs risquent d'abandonner leur activité à l'heure où la Russie, comme la Chine ou de nombreux pays européens avant elle, est touchée à son tour par une hécatombe des abeilles.
La différence est qu'en Russie, les apiculteurs ne reçoivent aucune aide gouvernementale, ajoute-t-elle.
Sur son téléphone, Viktor Morozov montre des photos prises à proximité des champs de colza des environs : des boites vides de fipronil sont posées à même le sol. Mais quand il a contacté les agriculteurs locaux, ils ont nié en avoir fait usage.
Un laboratoire de Moscou a bien confirmé que les plants de colza contenaient du fipronil.
Aller en justice pour obtenir réparation a un coût que la plupart des apiculteurs ne peuvent assumer.
"Les pesticides interdits en Europe ont tous été envoyés ici en Russie", dénonce Viktor Morozov, "quelqu'un doit en prendre la responsabilité".
<https://www.liberation.fr/depeches/2019/08/01/hecatombe-dans-les-ruches-de-russie_1743112 <https://www.liberation.fr/depeches/2019/08/01/hecatombe-dans-les-ruches-de-russie_1743112>>
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6- Du glyphosate pulvérisé sur le blé au Canada ? La pratique est légale, mais controversée, 20 Minutes, 02/08/19, 09h05
Mathilde Cousin

La pratique, dont l’ampleur est difficile à évaluer, est autorisée. L’herbicide est pulvérisé au moins sept jours avant la récolte, pour éliminer les « mauvaises herbes » présentes dans les champs.
• Du blé pulvérisé avec du glyphosate avant la récolte ? La méthode se pratique au Canada.
• Le but : éliminer les « mauvaises herbes ». Le blé, qui est également touché, va ainsi être récoltable plus rapidement.
• D’après une étude menée par l’Agence canadienne d’inspection des aliments et révélée par Radio-Canada, des traces de glyphosate ont été relevées dans 80 % des échantillons de blé analysés.
Du glyphosate pulvérisé sur le blé  canadien ? La pratique a été récemment mise en lumière par un article de 60 millions de consommateurs. Le magazine explique que le pays « autorise la pulvérisation de glyphosate sur le blé cinq jours avant récolte : il meurt comme les mauvaises herbes, donc plus besoin de le faucher et d’attendre qu’il sèche… »
L’article, qui date de mai, a été de nouveau mis en lumière cette semaine sur les réseaux sociaux. Des internautes l’ont partagé, en pointant du doigt la marque Panzani. 60 millions de consommateurs indiquait dans cet article que la marque « achète son blé dur au Canada ».
Panzani a démenti ces informations, en expliquant ne pas acheter de blé dur dans ce pays. « Nous nous sommes engagés pour créer la filière Blé Responsable Français, qui assure 95 % d’approvisionnement en blé français en 2019 et vise à atteindre 0 résidu de pesticides d’ici à 2025 (les 5 % restant provenant d’autres pays de l’UE) », précise le fabricant de pâtes. En 2014, Xavier Riescher, directeur général France de la marque, expliquait que Panzani « s’approvisionne majoritairement en France, en Espagne et au Canada. » Les zones d’approvisionnement avant la mise en place de la filière française « dépendaient des années et des récoltes », détaille Xavier Riescher auprès de 20 Minutes. « Sur les deux dernières années, nous n’avons pas acheté de blé canadien », ajoute-t-il.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/monde/2575783-20190802-glyphosate-pulverise-ble-canada-pratique-legale-controversee <https://www.20minutes.fr/monde/2575783-20190802-glyphosate-pulverise-ble-canada-pratique-legale-controversee>>
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7- L'humanité au défi de nourrir 10 milliards de personnes sans ravager la planète, AFP, 02/08/19, 13:00
Patrick Galey

Comment nourrir une population toujours plus importante sans détruire la nature, dont nous dépendons ? Cette question cruciale pour la survie de l'humanité est au cœur de discussions qui se sont ouvertes vendredi à Genève.
Le rapport spécial du groupe d'experts de l'ONU sur le climat (Giec) consacré au "changement climatique, la désertification, la dégradation des sols, la gestion durable des terres, la sécurité alimentaire et les flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres", qui doit être rendu public la semaine prochaine à l'issue de ces rencontres à huis clos, sera l'analyse scientifique la plus complète à ce jour sur le sujet.
Ce texte de 1.200 pages devrait mettre en avant la façon dont l'alimentation industrielle, du producteur au consommateur, l'exploitation généralisée des ressources, voire certains efforts pour contrer les effets du réchauffement climatique, compromettent notre capacité à nous nourrir à l'avenir.
Il devrait aussi dresser le tableau d'une société où deux milliards d'adultes sont en surpoids ou obèses et où des quantités importantes de nourriture sont jetées, quand la faim affecte des millions de personnes à travers le monde.
"On peut dire que ce rapport concerne mon paysage, ma ferme, mon alimentation", a déclaré le président du Giec, Hoesung Lee, à l'ouverture des discussions.
Ce rapport est "un élément scientifique très important", a insisté Inger Andersen, directrice du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE).
Ce texte, examiné de près par les délégations d'environ 195 Etats, fera l'objet d'une version définitive rendue public la semaine prochaine.
Ce sera l'occasion de mettre en lumière l'importance d'un usage optimal des terres, un aspect longtemps négligé, selon les experts. "Quand on regarde à la fois les conséquences du changement climatique et les contributions à ce changement, le secteur des terres est incroyablement important", souligne Lynn Scarlett, de l'ONG The Nature Conservancy, auprès de l'AFP. 
L'agriculture et la déforestation représentent ainsi environ un quart des émissions des gaz à effet de serre.
- "Insoutenable" -
L'agriculture utilise un tiers de toutes les terres émergées et les trois quarts de l'eau douce sur la planète.
Alors que la population devrait frôler les dix milliards d'individus au milieu du siècle, contre 2,6 milliards en 1950, la crainte existe que le système atteigne ses limites.
La viande et le gaspillage alimentaire constituent deux points noirs. Environ 30% de la nourriture produite finirait à la poubelle.
"Bien que les terres produisent bien plus de nourriture qu'il n'en faut pour nourrir tout le monde, il existe toujours 820 millions de personnes qui vont se coucher chaque soir en ayant faim", rappelle Stephan Singer de Climate Action Network.
"Il faudrait réduire de 50% la consommation et la production de viande et de produits laitiers à l’échelle planétaire", estime Cécile Leuba de Greenpeace.
"Ce rapport arrive à un moment critique car l'agriculture est à la fois une victime et un moteur du changement climatique", ajoute Teresa Anderson, de l'ONG ActionAid. 
La culture extensive de céréales comme le soja, utilisées pour nourrir le bétail mais aussi pour les bio-carburants, contribuent à la destruction des forêts qui stockent le carbone.
"Nous devons tourner le dos à une agriculture industrielle nocive basée sur des produits chimiques, la déforestation et les émissions" de gaz à effet de serre, insiste Teresa Anderson.
Le rapport abordera aussi les questions de désertification et la dégradation des habitats par l'agriculture, avec une surface de forêt tropicale équivalente au Sri Lanka perdue chaque année.
Un autre point sera sur les arbitrages à faire entre l'usage des terres pour l'alimentation, le stockage de carbone via les forêts et la production d'énergie à partir de matière biologique.
Il n'oubliera pas le sort des populations indigènes et des femmes, particulièrement exposées.
En octobre 2018, un autre rapport spécial du Giec détaillait les impacts attendus d'un réchauffement climatique limité à 1,5°C, en ligne avec les objectifs de l'Accord de Paris, et sur les moyens de rester sous ce seuil très ambitieux.
Depuis, des mouvements citoyens se sont formés et des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour demander à leurs gouvernements d'agir plus vite contre le réchauffement climatique.
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/rapport-du-giec-l-humanite-au-defi-de-nourrir-10-milliards-de-personnes-sans-ravager-la-planete_3561789.html <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/rapport-du-giec-l-humanite-au-defi-de-nourrir-10-milliards-de-personnes-sans-ravager-la-planete_3561789.html>>
Sur le même sujet :
> Les experts du climat se penchent sur le rôle crucial des terres <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/02/les-experts-du-climat-se-penchent-sur-le-role-crucial-des-terres_5495742_3244.html>, Le Monde, 02/08/19, 11h51
> Rapport du Giec : l'humanité au défi de nourrir 10 milliards de personnes sans ravager la planète <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/rapport-du-giec-l-humanite-au-defi-de-nourrir-10-milliards-de-personnes-sans-ravager-la-planete_3561789.html>, France Info avec AFP, 02/08/19, 13:47
> Usage des terres et sécurité alimentaire au menu du GIEC <https://www.rts.ch/info/sciences-tech/environnement/10607888-usage-des-terres-et-securite-alimentaire-au-menu-du-giec.html>, RTS, 02/08/19, 22:24
> À Genève, le GIEC examine l’impact de l'utilisation des terres sur le changement climatique <https://news.un.org/fr/story/2019/08/1048971>, ONU Info, 02/08/19
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8- Le chlorpyrifos, insecticide toxique, reçoit un avis négatif de l’Agence européenne pour la sécurité des aliments, Le Monde avec AFP, 02/08/19, 16h55

L’exposition à ce pesticide pendant la grossesse ou lors des premiers mois de l’enfant est associée à des déficits de QI ou à un retard de développement mental. 
Un pas vers un retrait du marché ? L’Agence européenne pour la sécurité des aliments (EFSA) estime vendredi 2 août que le chlorpyrifos, un insecticide dont les effets nocifs ont été prouvés par des études scientifiques, ne remplit pas les critères pour que son autorisation soit renouvelée dans l’Union européenne (UE).
Au mois de juin, Le Monde et plusieurs journaux européens avaient publié une enquête sur la toxicité du chlorpyrifos, longtemps ignorée par l’UE.
> Lire aussi  Chlorpyrifos : les dangers ignorés d’un pesticide toxique
L’article relevait que les données scientifiques venant de plusieurs études de suivi des populations, menées aux Etats-Unis, se recoupaient. Elles montrent qu’une exposition au chlorpyrifos ou à ses cousins organophosphorés, avant la naissance ou dans les mois qui suivent, est associée à des déficits de QI, à un retard de développement mental, une mémoire de travail réduite, des troubles de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité.
« Effets génotoxiques et neurologiques »
Le chlorpyrifos fait actuellement l’objet d’une évaluation scientifique menée par l’EFSA dans le cadre de sa demande de réautorisation – sa licence dans l’UE expire à la fin de janvier 2020. Si l’étude n’est pas tout à fait finalisée, l’EFSA affirme d’ores et déjà que la substance « ne répond pas aux critères requis par la législation pour le renouvellement de son autorisation dans l’Union européenne ». Selon nos informations publiées en juin, la Commission européenne s’apprête à proposer son retrait du marché.
La Commission européenne, qui chapeaute les comités d’experts chargés d’étudier les demandes d’autorisation en matière de pesticides, a demandé à l’EFSA de fournir une première évaluation des résultats disponibles en matière de santé humaine, explique l’agence.
« L’EFSA a identifié des problèmes sur de possibles effets génotoxiques ainsi que des effets neurologiques pendant le développement, soutenus par des données épidémiologiques indiquant des effets sur les enfants. Cela signifie qu’aucun niveau d’exposition sûr – ou de valeur de référence toxicologique – ne peut être fixé pour la substance. »
Déjà interdit dans certains pays de l’UE
Après la mise sur le marché de l’insecticide en 2005, dans le cadre d’une procédure différente, car l’EFSA n’en était alors qu’à ses débuts, l’agence européenne a effectué depuis plusieurs mises au point, en révélant certains risques et en abaissant les niveaux résiduels autorisés.
L’EFSA avait également indiqué à la mi-juin que son évaluation en cours inclurait une étude réalisée aux Etats-Unis et publiée en mars. Selon Le Monde, cette étude « montre une augmentation de la fréquence de l’autisme et de lésions cérébrales précoces chez des enfants exposés au chlorpyrifos avant et après la naissance ».
Huit pays de l’UE ont déjà interdit sur leur territoire des produits contenant du chlorpyrifos. Depuis 2016, la France ne permet plus qu’une exception, pour les épinards.
Pour être commercialisée dans l’UE, une substance doit être autorisée par un comité d’experts composé de représentants des Etats membres et présidé par la Commission européenne. Chaque pays est ensuite responsable d’autoriser au non les produits qui contiennent cette substance.
> Lire aussi  Interdit dans huit pays européens, le pesticide chlorpyrifos traverse les frontières
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/02/le-chlorpyrifos-insecticide-toxique-recoit-un-avis-negatif-de-l-agence-europeenne-pour-la-securite-des-aliments_5496006_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/02/le-chlorpyrifos-insecticide-toxique-recoit-un-avis-negatif-de-l-agence-europeenne-pour-la-securite-des-aliments_5496006_3244.html>>
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9- Le Brésil, géant agricole pas vraiment vert, AFP, 04/08/19, 09:00
Louis Genot

L'augmentation croissante des exportations agricoles du Brésil suscite des craintes d'une nouvelle avancée de la frontière agricole brésilienne, au détriment de la forêt amazonienne, "poumon de la planète", et d'autres écosystèmes menacés.
Dans ce Brésil du président Jair Bolsonaro, climato-sceptique notoire, considéré comme un champion de l'agro-négoce, les monocultures comme le soja ou l'élevage sont le plus souvent encouragées au détriment de petites exploitations familiales qui ont un impact plus mesuré sur l'environnement.
Cette avancée, au profit d'un modèle tourné vers l'exportation, se fait au prix d'une déforestation massive en Amazonie ou dans la savane du Cerrado. Assortie de conflits de plus en plus nombreux avec les communautés traditionnelles ou tribus indigènes, dont les territoires sont grignotés, outre des conséquences pour le climat, sujet au coeur d'un rapport du Giec sur l'usage des terres actuellement discuté à Genève. 
L'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay), qui doit encore être ratifié par les Etats membres des deux côtés de l'Atlantique, pourrait encore stimuler ces exportations. Le texte prévoit que les Européens s'engagent à ne pas importer de soja ou de viande provenant de terres déforestées, mais son application reste floue. 
- Fort impact environnemental -
Le secteur agricole a été responsable à lui seul de plus des deux tiers (71%) des émissions de CO2 du Brésil en 2017, sur un total de 2,07 milliards de mètres cubes, soit le 7e au monde, d'après les dernières estimations du SEEG (Système d'évaluation des émissions de gaz à effet de serre).
Ce système, mis en place par le groupe d'ONG Observatoire du climat, prend en compte les émissions directes, notamment liées à celles de méthane de bovins, mais surtout les indirectes, dues à la déforestation, y compris par brûlis. 
Pas moins de 46% des émissions brésiliennes recensées par le SEEG proviennent des "changements dans l'usage de la terre". Traduction : d'immenses surfaces de forêt amazonienne ou de savane transformées en terres agricoles.
La plupart sont utilisées dans un premier temps comme pâturage pour l'élevage, avant d'être transformées en champs de soja, dont le Brésil est le premier exportateur mondial, au même titre que de viande bovine.
"La viande bovine brésilienne a un fort impact environnemental. La productivité est très faible, avec seulement 0,7 tête de bétail en moyenne par hectare", déplore Gerd Angelkorte, chercheur à l'Université fédérale de Rio de Janeiro (COPPE/UFRJ).
"Ceci est fortement lié à des appropriations illégales de terres, notamment au nord du Brésil, dans la région amazonienne, où la déforestation précède l'élevage de bovins", ajoute-t-il.
Le chercheur considère que le gouvernement "devrait être plus ferme" pour éviter ces appropriations illégales. Mais le gouvernement de Jair Bolsonaro semble peu enclin à faire bouger les choses.
- Limogeage -
Les pays signataires de l'accord UE-Mercosur ont beau s'engager de facto à respecter l'accord de Paris sur le climat, le chef de l'Etat brésilien a déjà affirmé qu'il serait impossible que son pays atteigne son objectif de réduire de 43% ses émissions de gaz à effets de serre d'ici 2030, par rapport à 2005.
"Ces objectifs, on ne peut pas les atteindre, même si on prenait maintenant 100.000 hommes pour replanter des forêts, on n'y arrivera pas d'ici 2030", a affirmé le président Bolsonaro début juillet.
Pas très surprenant de la part de celui qui menaçait de sortir de l'accord de Paris après son élection.
"Le gouvernement brésilien ne fait absolument rien pour s'assurer du respect des engagements de l'accord de Paris", déplore Carlos Rittl, directeur de l'Observatoire du climat.
Paradoxalement, le secteur brésilien de l'agro-négoce représente un des principaux garde-fous du gouvernement Bolsonaro, pour éviter que ses produits soient bannis par les consommateurs européens. 
"Il faut avoir une logique de développement durable, mais il faut aussi le montrer. Souvent, on perd des affaires pour des questions d'image. Ceux qui veulent sortir de l'accord de Paris n'ont jamais rien exporté", a affirmé Luiz Cornacchioni, directeur de l'Association brésilienne de l'Agro-négoce (ABAG) au journal Estado de S. Paulo peu après l'arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro.
Pour résoudre ce problème d'image, le président d'extrême droite a préféré s'en prendre au messager : vendredi, le directeur de l'organisme public qui mesure la déforestation a été limogé après avoir été accusé de "fournir à la presse des données mensongères pour faire le jeu des ONG".
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/le-bresil-geant-agricole-pas-vraiment-vert_136117 <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/le-bresil-geant-agricole-pas-vraiment-vert_136117>>
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10- Alimentation, préservation du climat... Quels usages des terres pour demain ?, AFP, 05/08/19, 09:00
Marlowe Hood

Faudra-t-il choisir un jour entre les forêts, les terres agricoles et la culture de biocarburants ? La lutte contre le réchauffement climatique pourrait entraîner un changement radical de l'usage des terres, avec le risque d'une compétition accrue pour leur utilisation.
Des experts qui évoquaient il n'y a pas si longtemps de possibles scénarios profitables à tous les usages préfèrent aujourd'hui parler de "compromis" à faire dans le contexte du dérèglement climatique.
La question de l'usage des terres est au cœur de la réunion des experts de l'ONU sur le climat (Giec) qui se tient jusqu'à mardi à Genève. Ils doivent y finaliser un nouveau rapport thématique, après celui consacré aux moyens de limiter le réchauffement climatique de 1,5°C en 2018.
Le résumé de ce nouveau "rapport spécial" sera approuvé par les Etats-membres du Giec et dévoilé jeudi.
Dans son rapport d'octobre, le Giec proposait plusieurs scénarios pour stabiliser le réchauffement à 1,5°C, dont la plupart incluent des procédures d'absorption du CO2, par les sols et forêts notamment. Il est en effet probable que la simple réduction des émissions de gaz à effet de serre ne suffira pas pour remplir le contrat. 
Une hypothèse serait de consacrer des surfaces importantes de terres arables au déploiement de bioénergies avec capture et stockage de carbone (BECCS). Cette technique consiste à cultiver des plantes à bio-carburants. En poussant, elles absorbent du CO2, qui est ensuite capturé quand le biocarburant est transformé en énergie.
Un autre projet, imaginé par des chercheurs, consisterait à planter des milliards d'arbres pour stocker le CO2. "La restauration des forêts est la meilleure solution pour le changement climatique disponible actuellement", fait valoir Tom Crowther, professeur à l'université ETH de Zurich.
"Si nous agissons aujourd'hui, cela pourrait réduire le dioxyde de carbone dans l'atmosphère jusqu'à 25%, à des niveaux connus il y a presque un siècle", poursuit-il. 
L'Ethiopie, par exemple, prévoit de planter quatre milliards d'arbres d'ici octobre pour promouvoir la reforestation, dans le but de combattre le réchauffement climatique et protéger les ressources naturelles.
- Préserver les terres arables -
L'hypothèse d'une reforestation massive soulève toutefois des critiques. Des arbres peuvent nécessiter des dizaines d'années pour atteindre leur capacité maximum d'absorption de CO2. 
D'autres voix s'élèvent contre la promotion d'une solution a priori assez simple, qui pourrait miner les efforts faits pour réduire la dépendance de l'économie mondiale aux énergies fossiles. "Une reforestation héroïque peut aider, mais il est temps d'arrêter de suggérer qu'il existe +une solution basée sur la nature+ à l'usage en cours des énergies fossiles", avertit Myles Allen, professeur à l'université d'Oxford. "Il n'y en a pas."
La question se pose aussi de savoir quelles terres utiliser. "Cela peut paraître une bonne idée, mais planter des arbres dans la savane ou les prairies serait dommageable", notamment pour les espèces qui y vivent, relèvent Kate Parr et Caroline Lehmann, des universités de Liverpool et Edimbourg.
Un enjeu crucial est aussi évidemment de conserver suffisamment de terres arables pour nourrir une population humaine de plus en plus nombreuse.
Nourrir 9,8 milliards de personnes en 2050 requerrait, dans un scénario basé sur nos habitudes alimentaires actuelles, "56% de nourriture supplémentaire par rapport à 2010", estime Fred Stolle, co-auteur d'un rapport sur le sujet. "Cela nécessiterait une surface de près de six millions de kilomètres carrés qui soit déboisée pour être convertie à l'agriculture", les deux tiers à l'élevage et un tiers aux cultures, a-t-il dit à l'AFP.
Mais le système alimentaire actuel, s'il a aidé à réduire la faim dans le monde, n'est plus tenable, avertit aussi Fred Stolle, qui travaille pour l'ONG World Resources Institute. L'agriculture représente 25 à 30% des émissions de gaz à effet de serre.
"Nous devons adopter un régime sain, basé sur les plantes, réduire le gaspillage alimentaire", complète Johan Rockstrom, ancien directeur de l'Institut de recherche sur le climat de Potsdam (Allemagne).
<https://www.lepoint.fr/monde/alimentation-preservation-du-climat-quels-usages-des-terres-pour-demain-05-08-2019-2328317_24.php <https://www.lepoint.fr/monde/alimentation-preservation-du-climat-quels-usages-des-terres-pour-demain-05-08-2019-2328317_24.php>>
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11- La future politique agricole européenne critiquée par des scientifiques, Futura-sciences, 05/08/19
Marie-Céline Ray

Des chercheurs allemands ont analysé les propositions de la commission européenne pour la politique agricole post-2020. D'après leurs conclusions, la réforme ne serait pas à la hauteur des enjeux environnementaux
La politique agricole commune (PAC), qui représente environ 40 % du budget de l'Europe, fait actuellement l'objet de négociations pour la période 2021-2027. En juin 2018, la commission européenne a publié des propositions pour cette réforme. Mais le projet est-il à la hauteur des enjeux environnementaux et climatiques ?
Dans un article paru dans la revue Science, des chercheurs allemands ont analysé les propositions de réforme de la commission européenne pour la PAC. Les auteurs de cette publication sont issus de plusieurs centres de recherche allemands : le Centre allemand pour la recherche intégrative sur la biodiversité ou iDiv, le centre Helmholtz pour la recherche environnementale ou UFZ, et l'université de Göttingen.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/agriculture-future-politique-agricole-europeenne-critiquee-scientifiques-77098/ <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/agriculture-future-politique-agricole-europeenne-critiquee-scientifiques-77098/>>
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12- Retour à la nature : des citadins transforment leur jardin en jungle sauvage, AFP, 06/08/19, 10:00
Issam Ahmed and Ariela Navarro

Les pelouses en gazon, minutieusement entretenues, sont depuis longtemps une des images associées au rêve américain, mais un mouvement cherche désormais à reconquérir les jardins de manière écolo-responsable, pour laisser libre court à la nature.
"Nous savons que mettre des produits chimiques sur l'herbe pour essayer de la garder verte était un procédé futile qui n'était bon ni pour les enfants qui jouent, ni pour l'environnement", raconte Anna Burger à l'AFP. 
Cette retraitée vit à une minute d'une station de métro de Washington, la capitale des Etats-Unis, mais se réveille chaque matin, aux chants des nombreux oiseaux qui habitent son jardin, que viennent également visiter papillons, écureuils et même chevreuils. 
Elle a cultivé cette propriété en mettant l'accent sur les espèces indigènes qui fournissent un espace de nidification et une nourriture à la faune locale. 
À quelques pâtés de maisons de chez elle, Jim Nichols, un infirmier et massothérapeute, pointe la petite pancarte obtenue auprès d'une association locale qui certifie que son jardin est un lieu où la faune et la flore peuvent proliférer de manière sauvage. 
Il évite d'utiliser des pesticides dans sa cour, dispose de sources d'eau et d'espaces de nidification : "Nous avons beaucoup d'insectes et j'essaie de travailler avec eux", indique-t-il particulièrement fier des abeilles mellifères qui viennent lui rendre visite.
Irving et Gail, deux enseignantes à la retraite, âgées de soixante-dix ans et originaires du même quartier, ont une cour remplie de sous-bois et de douzaines d'arbres, attirant cardinalidés, geais bleus et merles, mais aussi de nombreux moustiques.
"Les gens viennent et soit ils aiment, soit ils pensent que c'est ingouvernable", raconte Gail en rigolant.
Les critiques sont souvent les mêmes: "Ca a l'air désordonné, ça a l'air mal rangé..." décrypte Chris Swan, un écologiste de l'Université du Maryland Baltimore County.
"Je ne pense pas que cela dérange les gens d'avoir quelque chose qui ressemble à... un endroit sauvage ou une prairie mais ils n'aiment que ça soit trop haut. Tout ce qui dépasse un mètre commence à les rendre mal à l'aise", remarque-t-il.
- Réhabiliter les centres-villes - 
Au-delà des banlieues relativement riches, M. Swan soutient que les efforts de reverdissement peuvent être encore plus positifs dans les centres-villes. 
De 2014 à 2018, il a supervisé une expérience dans la ville de Baltimore, à 48 kilomètres au nord-est de Washington, où des décennies de déclin démographique ont laissé environ 17.000 immeubles et 14.000 lots vacants.
La plupart de ces terrains avaient un sol de très mauvaise qualité et étaient recouverts de débris, mais M. Swan et ses collègues ont montré qu'ils pouvaient transformer ces lieux en prairies urbaines en plantant des espèces indigènes qui ont prospéré au-delà de leurs attentes. 
Selon le Service des forêts du ministère de l'Agriculture des Etats-Unis, environ 15% des terrains des villes américaines sont vacants, soit quasiment la taille de la Suisse. 
Et lorsque les jungles urbaines prennent vie, "la qualité de l'habitat change, il attire la faune, les oiseaux deviennent fous, et au printemps, nous constatons une augmentation du nombre de pollinisateurs ", dit M. Swan à propos du projet de prairie urbaine.
Et elles semblent avoir des bienfaits sur les hommes : une étude publiée l'an dernier par l'Académie Nationale de Sciences a remarqué une baisse de près de 30 % de la violence par arme à feu autour des terrains vacants reverdis dans la ville de Philadelphie. 
Un autre article publié en 2018 par l'Association Médicale Américaine qui s'est également penché sur la ville de Philadelphie, a révélé que la mauvaise santé mentale auto-diagnostiquée avait chuté de plus de 60 % comparée à un groupe témoin.
<https://www.geo.fr/environnement/retour-a-la-nature-des-citadins-transforment-leur-jardin-en-jungle-sauvage-196890 <https://www.geo.fr/environnement/retour-a-la-nature-des-citadins-transforment-leur-jardin-en-jungle-sauvage-196890>>
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13- Afrique : face au changement climatique, il faut renforcer la résilience pour améliorer la sécurité alimentaire (FAO), ONU Info, 06/08/19

Face au changement climatique et pour améliorer la sécurité alimentaire en Afrique, il est nécessaire de renforcer la résilience, ont estimé les participants d'un Dialogue de leadership de haut niveau sur la sécurité alimentaire en Afrique organisé à Kigali, au Rwanda, du 5 au 6 août.
« Les agriculteurs ont toujours innové. Ce dont ils ont besoin, ce sont des politiques qui les protègent et renforcent leur résilience face au changement climatique. Ils ont besoin d'accéder à l'information, aux technologies et à l'investissement et ils doivent participer aux discussions portant sur l'innovation », a déclaré la Directrice générale adjointe à la FAO, Maria Helena Semedo, lors d’une table ronde sur les meilleurs investissements et politiques favorables à la sécurité alimentaire face au changement climatique.
Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), en Afrique, les secteurs de l'alimentation et de l'agriculture comptent parmi les plus vulnérables face aux répercussions négatives du changement climatique.
Les petits agriculteurs, entrepreneurs et leurs familles dont les moyens d'existence dépendent de l'agriculture pluviale sont les plus menacés par le changement climatique.
Renforcer la résilience fait ainsi partie des priorités de la FAO en termes de développement sur le continent.
Rendre les populations résilientes face à de nombreuses menaces y compris le changement climatique est une condition sine qua non pour promouvoir le développement durable, surtout que la population africaine est appelée à fortement augmenter d'ici 2050, dépassant les deux milliards de personnes.
>> Suite à lire à :
<https://news.un.org/fr/story/2019/08/1049111 <https://news.un.org/fr/story/2019/08/1049111>>
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14- CETA, sécheresse, PAC… L’exécutif face à la fronde des agriculteurs, Le Monde, 07/08/19, 08h26
Laurence Girard et  Olivier Faye

Les motifs d’inquiétude abondent. Plusieurs permanences de députés La République en marche ont été prises pour cible par les syndicats d’exploitants agricoles. 
Corinne Vignon n’en peut plus. Elle a décidé d’investir dans un système d’alarme et de vidéosurveillance. Dimanche 4 août, la permanence de la députée (La République en marche, LRM) de Haute-Garonne a été prise pour cible pour la deuxième fois en trois jours. Un message à l’orthographe douteuse a été tagué sur le portail d’entrée : « LREMerde ne représante pas le peuple. »
On ne sait, pour l’heure, qui se cache derrière cette exaction – l’élue a porté plainte. On sait, en revanche, qui a muré sa permanence avec des parpaings dans la nuit du 1er au 2 août. L’acte a été revendiqué par la FDSEA (déclinaison départementale de la FNSEA, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles). Les mêmes, peste Mme Vignon, avaient déjà déversé « une tonne de purin » devant chez elle, en 2017, lors de l’examen de la loi sur l’alimentation.
Aujourd’hui, ils veulent dénoncer l’adoption par la majorité, le 23 juillet, d’un projet de loi ratifiant le CETA. Cet accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada menacerait, disent-ils, la santé économique des éleveurs bovins. La patronne de la FNSEA, Christiane Lambert, a assuré que les agriculteurs s’estimaient « trahis ». Une petite dizaine de permanences de députés LRM ont été prises pour cible dans toute la France ces derniers jours par la FNSEA ou les Jeunes Agriculteurs.
Une crise que l’exécutif surveille de près
« Il faut tout faire pour les agriculteurs ?, s’agace Corinne Vignon. Ne jamais les perturber, ne pas aller contre eux ? On est sur de l’intimidation permanente. » L’élue de Haute-Garonne dit ne pas comprendre le haut-le-cœur soulevé par ce traité, qui s’applique depuis bientôt deux ans. « Le CETA est extrêmement positif, jure-t-elle. Les exportations françaises ont augmenté de six points et les importations du Canada ont baissé de six points, c’est tout en notre faveur ! » L’épisode illustre le malaise latent du monde agricole. Une crise que l’exécutif surveille de près en cette période estivale, et avec autant de bienveillance que possible.
Il ne faudrait pas réactiver le procès en arrogance intenté contre le pouvoir ces deux dernières années. « Les permanences d’élus, quand il y a des dégradations, c’est plutôt le fait de “gilets jaunes”, relativise un proche du ministre de l’agriculture, Didier Guillaume. On condamne ces actes, mais les agriculteurs sont plus respectueux que d’autres, il n’y a pas de violation de permanences. » « C’est normal que ce genre de traité pose question, ajoute-t-on dans l’entourage du premier ministre, Edouard Philippe. Nous connaissions les inquiétudes des agriculteurs sur le CETA, ce n’est pas nouveau. Le gouvernement est mobilisé pour continuer à expliquer ce que c’est. Notre excédent commercial avec le Canada est passé de 50 millions à 400 millions d’euros, ce n’est pas neutre ! »
Une forme de dialogue de sourds, néanmoins, s’est engagée entre les deux camps. Les agriculteurs croient savoir que le CETA permettrait d’importer de la viande d’animaux ayant consommé des farines animales ; le gouvernement conteste cette interprétation du traité.
> Lire aussi  Tout comprendre au CETA, traité transatlantique entre l’UE et le Canada
Plusieurs craintes qui se mêlent
Il faut dire que la défiance est forte du côté des agriculteurs, qui voient se multiplier les points de friction avec l’exécutif.
Dans le prochain projet de loi de finances, une baisse de 15 % de la taxe sur le foncier non bâti est envisagée. Or, cette taxe rapporte 292 millions d’euros aux chambres d’agriculture, soit 40 % de leur financement. L’incompréhension est d’autant plus forte qu’elle est payée par les propriétaires, qui ne sont souvent pas les agriculteurs exploitant la terre. Ce manque à gagner pour les chambres d’agriculture intervient à un moment où elles doivent justement engager des fonds dans des projets visant à accompagner les agriculteurs pour les aider à changer leurs pratiques, en particulier en matière environnementale et sanitaire.
Un autre motif d’inquiétude est venu se greffer à cette fronde avec la sécheresse qui sévit sur une bonne partie du territoire. L’herbe s’étant desséchée dans les prés, les éleveurs sont contraints d’entamer leurs réserves de fourrage pour nourrir les troupeaux.
La situation est particulièrement sensible dans certaines zones comme l’Allier, le Puy-de-Dôme, le Cantal ou la Haute-Loire, où la chaleur n’a pas permis cette année d’engranger du fourrage de printemps. Le ministre Didier Guillaume a reçu Christiane Lambert, le 29 juillet, pour faire le point avec elle sur la situation et annoncer de nouvelles mesures destinées à venir en aide aux agriculteurs touchés par la sécheresse.
Pour parachever le tableau, une « autre angoisse » agite le secteur, reconnaît-on au ministère de l’agriculture : la prochaine phase de renégociation de la politique agricole commune (PAC), « avec peut-être un budget qui va être moindre » à partir de 2020. « Il y a plusieurs craintes qui se mêlent, convient-on dans l’entourage de M. Guillaume. Les agriculteurs français sont d’accord pour aller vers la transition agro-écologique, mais ils ont le sentiment de marcher vers une grande inconnue, on leur demande beaucoup d’efforts. »
« Députés traumatisés »
Si l’exécutif entend se montrer compréhensif vis-à-vis du malaise agricole, beaucoup de députés macronistes ont pour leur part du mal à accepter le mouvement d’humeur qui les vise. Certains élus se montrent même franchement inquiets quant à la tournure que pourrait prendre la mobilisation.
« Ça peut mal finir, par de la violence physique. Ces gens sont à bout et les syndicats les excitent, c’est irresponsable, dénonce Jean-Baptiste Moreau, député (LRM) de la Creuse. Les députés qui n’ont pas beaucoup d’expérience politique sont traumatisés. Ils vont être influencés dans leurs votes par la pression qui est mise sur le terrain. »
> Lire aussi  « Ce climat de violence est inacceptable » : les députés LRM inquiets après de nouvelles dégradations de permanences
M. Moreau, un agriculteur de profession qui a l’oreille d’Emmanuel Macron, estime que les difficultés du monde paysan jettent aussi la lumière sur l’inaction de certains professionnels du secteur, incapables à ses yeux de s’organiser pour répondre aux enjeux auxquels ils sont confrontés. « Les syndicats agricoles pointent toujours du doigt les autres : les élus, le Canada, etc. C’est plus facile de murer la permanence d’un député que de se mettre autour de la table, de se prendre en main », grince-t-il. Les voies du dialogue ont parfois du mal à passer les murs.
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/08/07/ceta-secheresse-pac-l-executif-face-a-la-fronde-des-agriculteurs_5497231_823448.html <https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/08/07/ceta-secheresse-pac-l-executif-face-a-la-fronde-des-agriculteurs_5497231_823448.html>>
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15- La déforestation au Brésil a explosé au mois de juillet, comparé à 2018, Le Monde avec AFP, 07/08/19, 08h38

L’Institut national de recherche spatiale fait état de 2 254 kilomètres carrés de zones déforestées le mois passé, contre 596,6 en juillet 2018, soit une hausse de 278 %. 
La déforestation au Brésil en juillet a été quasiment quatre fois supérieure au même mois de 2018, selon des chiffres officiels publiés mardi 6 août, confirmant un état des lieux préoccupant mais mis en cause de façon régulière par le président d’extrême droite Jair Bolsonaro.
L’Institut national de recherche spatiale (INPE) brésilien, l’organisme public chargé de mesurer la déforestation en Amazonie, a fait état de 2 254 kilomètres carrés de zones déforestées dans le pays le mois passé, contre 596,6 kilomètres carrés en juillet 2018, soit une augmentation de 278 % sur un an.
Les dernières données de l’INPE faisaient état d’une augmentation de 88 % de la déforestation au Brésil en juin par rapport à ce qui avait été recensé pour le même mois l’année dernière. Les zones déforestées atteignent 6 833 kilomètres carrés sur les douze mois écoulés, en augmentation de 40 %, selon le même organisme.
> Lire aussi  Jair Bolsonaro face à la presse étrangère : « L’Amazonie est au Brésil, pas à vous ! »
Directeur limogé
Le gouvernement Bolsonaro a limogé récemment le directeur de l’INPE, Ricardo Galvao, accusé de fournir des chiffres « mensongers » pour « faire le jeu des ONG ».
> Lire aussi  Brésil : Jair Bolsonaro licencie le directeur de l’institut divulguant les données sur la déforestation
Pour le chef de l’Etat, climatosceptique notoire, les données montrant une augmentation récente de la déforestation « ne correspondent pas à la réalité » et « portent préjudice à l’image du Brésil ».
+ En vidéo : Brésil : menacés par Bolsonaro, des indigènes d'Amazonie témoignent <https://www.youtube.com/watch?v=Wvkqp8V6NWU>, Le Monde, 08/03/19
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/07/bresil-la-deforestation-en-juillet-en-hausse-de-278-par-rapport-a-la-meme-periode-en-2018_5497265_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/07/bresil-la-deforestation-en-juillet-en-hausse-de-278-par-rapport-a-la-meme-periode-en-2018_5497265_3244.html>>
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16- Au Mexique, le cactus pour produire du plastique ?, AFP, 07/08/19, 19:00
Gabriel Serna

Le cactus, emblème national du Mexique, décliné en de nombreux produits, pourrait trouver un usage supplémentaire et inédit: permettre la fabrication d'un plastique biodégradable préservant l'environnement. 
La chercheuse mexicaine Sandra Pascoe a mis au point un nouveau matériau à base de jus extrait du nopal, également appelé figuier de Barbarie, qui permet ensuite de fabriquer des emballages jetables non polluants.
"La pulpe est pressée pour obtenir un jus que j'utilise ensuite", explique à l'AFP la chercheuse de l'Université del Valle de Atemajac, à Guadalajara, à l'ouest du Mexique.
Cette substance est ensuite mélangée avec des additifs non toxiques puis étalée pour obtenir des feuilles.
Puis les feuilles sont colorées à l'aide de pigments et pliées en fonction des besoins d'emballage.
"Ce que nous faisons, c'est essayer de nous concentrer sur des objets qui n'ont pas une longue durée de vie", poursuit-elle, notamment des emballages "à usage unique".
Le mode de fabrication fait encore l'objet de tests, mais la chercheuse espère partir début 2020 à la recherche de partenaires pour produire ce plastique à plus grande échelle.
"Cela dépend des applications que nous obtiendrons", dit-elle. 
- "Une goutte d'eau" -
Pour mener ses expérimentations, Sandra Pascoe acquiert des "nopales" à San Esteban, une petite ville de la banlieue de Guadalajara, où s'alignent des centaines de cactus. 
Dans cet Etat de Jalisco (ouest), les sacs en plastique à usage unique, non recyclables, seront interdits à partir de l'an prochain, ainsi que l'usage de pailles ou de certains autres articles jetables. 
Plusieurs autres Etats du pays, comme la Basse-Californie (nord-ouest) ou encore la ville de Mexico, ont également modifié leurs lois dans ce sens. 
La mégapole mexicaine a ainsi adopté en mai une loi qualifiée d'"historique" interdisant les sacs plastique en 2020. En 2021, les pailles, assiettes et couverts en plastique, les ballons à gonfler, y seront aussi prohibés s'ils sont fabriqués "entièrement ou partiellement en plastique", indique le texte adopté par le Congrès local.
Le nouveau procédé à base de nopal ne sera toutefois qu'"une goutte d'eau" dans la lutte pour l'environnement, prévient la chercheuse. 
Il doit "y avoir d'autres stratégies de recyclage" à cause de la lenteur du processus qu'elle a mis au point si on le compare à la fabrication de plastique industriel. 
L'Amérique latine et les Caraïbes génèrent environ 10% des déchets produits dans le monde, selon des chiffres de l'ONU.
En mars, les pays membres des Nations Unies réunis à Nairobi, au Kenya, se sont engagés à "réduire sensiblement" les plastiques à usage unique au cours de la prochaine décennie.
Huit millions de tonnes de plastique se retrouvent chaque année dans les océans.
<https://www.geo.fr/environnement/au-mexique-le-cactus-pour-produire-du-plastique-196906 <https://www.geo.fr/environnement/au-mexique-le-cactus-pour-produire-du-plastique-196906>>
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17- Déforestation record au Brésil, le jeu dangereux de Jair Bolsonaro, Le Monde, 08/08/19, 06h35
Claire Gatinois (Sao Paulo, correspondante)

Selon des chiffres officiels publiés mardi, le déboisement en juillet a été quasiment quatre fois supérieur au même mois de 2018, confirmant un état des lieux préoccupant mais mis en cause de façon régulière par le président d’extrême droite. 
Malgré les attaques, les menaces et les accusations de mensonges proférées par le président Jair Bolsonaro, les satellites continuent de décrire l’implacable réalité.
La déforestation amazonienne s’accélère dangereusement au Brésil : en juillet, elle aurait progressé de 278 % par rapport au même mois de 2018, montrent les données du système de détection de déboisement en temps réel (Deter) de l’Institut national de recherches spatiales (INPE), rendues publiques mardi 6 août.
Ce taux effrayant, fondé sur des images satellites, s’ajoute à la progression de 88 % observée en juin et aux 34 % de hausse recensés en mai.
Au total, pas moins de 6 833 km2 de la forêt primaire brésilienne ont été déforestés depuis un an (dont 4 700 km2 depuis janvier), l’équivalent de 65 fois la ville de Paris, ou les trois quarts d’un territoire vaste comme la Corse.
Publiés moins d’une semaine après la démission forcée du directeur de l’INPE, Ricardo Galvão, le 2 août, accusé par le chef de l’Etat d’être « au service de quelque ONG », les chiffres sont à même d’amplifier la fureur présidentielle. Déterminé à ne pas céder à la « psychose environnementale », Jair Bolsonaro répète à l’envi que les données de l’Institut sont « mensongères », tandis que son ministre de l’environnement, Ricardo Salles, réfute tout « alarmisme », assurant que si les chiffres sont exacts, ils sont « mal interprétés ».
Une coupe de cheveux qui pourrait coûter cher
Après avoir juré, lors du G20 d’Osaka au Japon, en juin, que son pays respecterait l’Accord de Paris sur le climat, signé en 2016, le leader de l’extrême droite brésilienne est mis face à ses contradictions.
Mais loin de se défendre, Jair Bolsonaro multiplie les provocations à l’égard de la communauté internationale. Jouant les fanfarons nationalistes devant son électorat le plus radical, le président a snobé le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, en visite à Brasilia le 30 juillet, après que ce dernier eut rendu visite à des ONG écologistes.
Le chef de l’Etat brésilien avait, ce jour-là, « rendez-vous chez le coiffeur ». Une coupe de cheveux qui pourrait coûter cher, soulignent les diplomates, l’accord commercial entre l’Union européenne (UE) et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay) étant suspendu au respect de l’Accord de Paris par le Brésil.
Peu importe ? Répétant qu’il n’a de leçon à recevoir de personne, Jair Bolsonaro déclare devant la presse étrangère : « l’Amazonie est à nous, pas à vous », et assure que l’intérêt de l’Europe et des « ONG étrangères » pour la forêt brésilienne masque un complot ourdi pour faire main basse sur les richesses naturelles de la région.
> Lire aussi  Jair Bolsonaro face à la presse étrangère : « L’Amazonie est au Brésil, pas à vous ! »
« Effets irréversibles »
Après avoir laissé croire qu’il était du côté des défenseurs de l’environnement, Jair Bolsonaro fait désormais jeu clair. Clamant que les réserves protégées entravent le développement économique, il prétend que les territoires indigènes maintiennent l’Indien dans un « état préhistorique » et promet d’ouvrir ces territoires vierges à l’orpaillage, en dépit des ravages de la pollution au mercure, et de transformer la jungle en terre agricole.
Epaulé par son ministre Ricardo Salles, il démantèle et assèche financièrement les organismes d’Etat chargés de verbaliser les criminels de l’environnement, tels l’Ibama, l’Institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles durables, ou la Funai, la Fondation pour l’Indien.
« Le gouvernement a beau tenter de discréditer les données, le pic de déforestation en juillet est réel et résulte directement des actions et omissions de Jair Bolsonaro et du ministre Ricardo Salles. Le plus tragique est qu’il s’agit sans doute d’une sous-estimation », estime Carlos Rittl, secrétaire exécutif de l’Observatorio do clima, réseau d’ONG de défense de l’environnement.
> Lire aussi  La Cour suprême du Brésil casse la décision de Bolsonaro sur les terres indigènes
« Quand une nouvelle ne plaît pas à Jair Bolsonaro, il prétend qu’il s’agit d’un mensonge ou fait taire ceux qui la divulguent, mais jamais il ne s’attaque au problème. Depuis la publication des chiffres sur la déforestation, il a critiqué les ONG, l’INPE, son directeur, les journalistes, les satellites… mais a-t-il une seule fois évoqué une piste pour lutter contre la déforestation ? Jamais », souligne Marcio Astrini, coordinateur des politiques publiques chez Greenpeace, redoutant les « effets irréversibles » de l’attitude du gouvernement.
Reste qu’après la « une » de l’hebdomadaire britannique The Economist,« l’Agonie de l’Amazonie », les milieux d’affaires s’alarment de l’image du Brésil sur la scène internationale. Le secteur de l’agronégoce jusqu’ici aux côtés du président, est notamment inquiet des incartades de Jair Bolsonaro à même de « porter préjudice » aux exportations brésiliennes, rapporte, mercredi 7 août, le quotidien Estado de Sao Paulo.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/08/deforestation-record-au-bresil-le-jeu-dangereux-de-jair-bolsonaro_5497563_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/08/deforestation-record-au-bresil-le-jeu-dangereux-de-jair-bolsonaro_5497563_3244.html>>
Sur le même sujet : 
> On the brink. The Amazon is approaching an irreversible tipping point <https://www.economist.com/briefing/2019/08/01/the-amazon-is-approaching-an-irreversible-tipping-point>, The Economist, Aug 3rd 2019
> Rainforests. Deathwatch for the Amazon <https://www.economist.com/leaders/2019/08/01/deathwatch-for-the-amazon>, The Economist, Aug 3rd 2019
> Déforestation au Brésil : le gouvernement dénonce des chiffres "sensationnalistes" <https://www.lepoint.fr/monde/deforestation-au-bresil-le-gouvernement-denonce-des-chiffres-sensationnalistes-08-08-2019-2328883_24.php>, AFP, 08/08/19, 09:00
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18- Assurer la sécurité alimentaire mondiale malgré le réchauffement climatique : le rapport du GIEC adopté, Le Monde avec AFP, 08/08/19, 07h51

Une délégation des 195 pays a approuvé le texte des experts de l’ONU, qui fait le point sur l’état des terres et les impacts des changements climatiques à venir. 
Au terme d’une session marathon, les Etats ont approuvé, mercredi 7 août, à Genève (Suisse) le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui porte sur l’utilisation des terres. Il doit être rendu public jeudi, avec, en toile de fond, la nécessité d’assurer la sécurité alimentaire d’une population mondiale croissante et la lutte contre le réchauffement.
Les délégations des 195 pays membres du GIEC étaient réunies depuis vendredi, à huis clos pour examiner ce rapport spécial des experts des Nations unies (ONU) pour le climat consacré au « changement climatique, à la désertification, à la dégradation des sols, à la gestion durable des terres, à la sécurité alimentaire et aux flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres ».
En clair : comment le réchauffement climatique affecte les terres consacrées aux cultures, à l’élevage ou encore les forêts, et par ricochet la sécurité alimentaire, mais aussi comment les pratiques agricoles ou la déforestation agissent sur le climat.
> Lire notre analyse de ce rapport : Les experts du climat se penchent sur le rôle crucial des terres <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/02/les-experts-du-climat-se-penchent-sur-le-role-crucial-des-terres_5495742_3244.html>
Débats menés par consensus
Le GIEC a finalisé les termes de ce rapport thématique « après une session finale marathon » vers 12 h 30, heure locale, ce mercredi, a tweeté Stephen Cornelius, du Fonds mondial pour la nature (WWF).
L’examen ligne par ligne du « résumé à l’intention des décideurs politiques » du rapport complet d’environ 1 200 pages aurait dû s’achever mardi en fin d’après-midi, mais les discussions se sont prolongées lors d’une session finale d’adoption d’environ 28 heures.
Le résultat des débats menés par consensus, ce qui peut donc conduire à édulcorer certaines formulations, sera dévoilé dans la matinée de jeudi à Genève.
« Nous sommes très heureux que le rapport ait été approuvé », s’est réjouie Fernanda Carvalho du WWF. Ce texte est essentiel car il souligne « que la façon dont nous utilisons les terres n’impacte pas seulement le climat, mais la capacité des terres à fournir les moyens d’existence aux gens, à la nature et à la biodiversité », a-t-elle ajouté.
Système alimentaire mondial
Cette expertise scientifique, la plus complète à ce jour sur le sujet, fait le point sur l’état des terres, les impacts des changements climatiques actuels et à venir, mais aussi sur la façon dont la modification de l’usage des sols joue sur le climat.
Ses auteurs se sont aussi penchés sur le système alimentaire mondial, ses limites et l’évolution des régimes alimentaires, avec une consommation croissante de viande. Environ 820 millions de personnes souffrent de la faim, 2 milliards d’adultes sont obèses ou en surpoids et 30 % de la nourriture serait perdue.
Le rapport aborde également la lutte contre la désertification, le rôle des femmes et des communautés autochtones.
Derrière ce sujet complexe, qui touche à des domaines très divers – les conditions de vie de nombreuses personnes, la préservation des écosystèmes, les intérêts de puissantes industries agroalimentaires et forestières – se niche une question fondamentale : comment nourrir une population mondiale qui pourrait atteindre 11,2 milliards d’individus en 2100, tout en contenant le réchauffement climatique à 1,5 °C, objectif idéal de l’Accord de Paris sur le climat ?
> Lire aussi  « Contenir le réchauffement à 1,5 °C suppose un changement radical de mode de croissance »
Le dernier rapport avait secoué l’opinion publique
Comment y parvenir sans créer une compétition intense pour l’usage des sols et dégrader encore plus les écosystèmes, alors que les activités humaines ont déjà abîmé environ un quart des terres émergées non couvertes par des glaces ?
Certains sont partisans de solutions fondées sur les bioénergies – c’est-à-dire les énergies produites à partir de bois, de produits agricoles ou de déchets organiques, et la technologie des « BECCS » –, qui visent à produire de l’énergie tout en retirant du CO2 de l’atmosphère.
D’autres acteurs mettent en garde contre le danger que représente l’usage de ces techniques à grande échelle, car elles nécessiteraient des surfaces terrestres importantes, qui ne pourraient plus être consacrées à l’agriculture et à l’élevage. Ce sujet a constitué un des principaux points d’achoppement des discussions à Genève, selon des observateurs.
Ce rapport spécial fait suite à celui consacré à la faisabilité de l’objectif de 1,5 °C, publié en octobre 2018. Ce dernier avait secoué l’opinion publique et avait conduit des centaines de milliers de personnes à descendre dans la rue pour exiger de leurs gouvernements qu’ils agissent plus vite.
Un troisième rapport « spécial » dédié aux océans et à la cryosphère (banquise, glaciers, calottes polaires) sera adopté fin septembre à Monaco, au moment où l’ONU organisera un sommet sur le climat à New York.
> Lire aussi  Les principales critiques faites aux experts climatiques du GIEC
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/08/la-securite-alimentaire-au-defi-du-rechauffement-le-rapport-du-giec-adopte_5497560_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/08/la-securite-alimentaire-au-defi-du-rechauffement-le-rapport-du-giec-adopte_5497560_3244.html>>
Sur le même sujet :
> Giec : le réchauffement menace aussi le sol <http://www.journaldelenvironnement.net/article/le-rechauffement-menace-aussi-le-sol,98896?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 06/08/19
> Usage des sols : à la recherche de solutions «gagnant-gagnant» <http://www.journaldelenvironnement.net/article/usage-des-sols-a-la-recherche-de-solutions-gagnant-gagnant,98899?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 06/08/19
> Comment les sols et l'agriculture peuvent aider le climat <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/comment-les-sols-et-l-agriculture-peuvent-aider-le-climat_136194>, AFP, 07/08/19, 16h36
> Analyse. Climat : être ou ne plus être, le cheptel est la question <https://www.liberation.fr/planete/2019/08/07/climat-etre-ou-ne-plus-etre-le-cheptel-est-la-question_1744290>, Libération, 07/08/19, 21:06
> Le rapport du GIEC et les experts ressuscitent les remèdes de grand-mère pour sauver l'agriculture <https://www.huffingtonpost.fr/entry/rapport-du-giec-remedes-grand-mere_fr_5d440e79e4b0aca3411c1b70>, Le HuffPost, 08/08/19, 04:13
> Rapport du Giec : doit-on tous devenir végétariens pour sauver la planète ? <https://www.francebleu.fr/infos/climat-environnement/rapport-du-giec-doit-tous-devenir-vegetariens-pour-sauver-la-planete-1565237158>, France Bleu, 08/08/19, 06:08
> Rapport du Giec : "On n'a pas besoin de produire plus, puisqu'on gaspille un tiers de la nourriture aujourd'hui", affirme le Secours catholique <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/rapport-du-giec-on-n-a-pas-besoin-de-produire-plus-puisqu-on-gaspille-un-tiers-de-la-nourriture-aujourd-hui-affirme-le-secours-catholique_3569227.html>, France Info, 08/08/19, 10:42
> Réchauffement climatique : un rapport du Giec appelle à une gestion plus durable des sols dans l'agriculture et la sylviculture <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/un-rapport-du-giec-demontre-comment-l-exploitation-des-sols-participe-au-rechauffement-climatique_3569173.html>, France Info avec AFP, 08/08/19, 11:20
> Les terres et le climat : défis et solutions <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/les-terres-et-le-climat-defis-et-solutions_136197>, AFP, 08/08/19, 12:00
> Alimentation et climat, le Giec montre les choix à faire <https://www.latribune.ca/actualites/le-fil-groupe-capitales-medias/alimentation-et-climat-le-giec-montre-les-choix-a-faire-27272bd8c8cb458c24831a3455ce46f6>, AFP, 08/08/19, 13:00
> Changement climatique : ce qu’il faut retenir du rapport du Giec <http://www.leparisien.fr/societe/changement-climatique-ce-qu-il-faut-retenir-du-rapport-du-giec-08-08-2019-8130711.php>, Le Parisien, 08/08/19, 15h12
> Pour préserver alimentation et climat : il faut agir vite, plaide le Giec <https://www.lepoint.fr/monde/pour-preserver-alimentation-et-climat-il-faut-agir-vite-plaide-le-giec-08-08-2019-2328965_24.php>, AFP, 08/08/19, 16:00
> Interview  <https://www.20minutes.fr/planete/2579747-20190808-rapport-giec-climat-tres-largement-conditionne-passe-sols>d’Hervé Le Treut. Rapport du Giec : Le climat «est très largement conditionné par ce qui se passe sur les sols» <https://www.20minutes.fr/planete/2579747-20190808-rapport-giec-climat-tres-largement-conditionne-passe-sols>, 20 Minutes, 08/08/19, 16h53
> Plus les pays sont pauvres, plus ils souffrent du changement climatique <http://www.slate.fr/story/180504/pays-insecurite-alimentaire-changement-climatique-injustice-co2>, Slate, 08/08/19, 17h03
> Rapport du Giec : l’agriculture est à la fois un fardeau et un rempart pour le changement climatique <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/agriculture/isr-rse/rapport-du-giec-l-agriculture-a-la-fois-fardeau-et-rempart-face-au-changement-climatique-147585.html>, Novethic, 08/08/19
> Réchauffement climatique, terres et activités humaines : du cercle vicieux au cercle vertueux ? <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/developpement-durable-rechauffement-climatique-terres-activites-humaines-cercle-vicieux-cercle-vertueux-12792/>, Futura-sciences, 08/08/19
> Le nouveau rapport du Giec, une forme de plébiscite pour l'agroécologie <https://www.actu-environnement.com/ae/news/rapport-special-Giec-terres-changement-climatique-sols-agriculture-securite-alimentaire-33899.php4>, Actu-environnement.com <http://actu-environnement.com/>, 12/08/19
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19- Un rapport spécial du GIEC : l’humanité épuise les terres, Le Monde, 08/08/19, 12h08
Pierre Le Hir  

Les experts de l’ONU avertissent sur la surexploitation des ressources, qui menace la sécurité alimentaire, appauvrit la biodiversité et amplifie les émissions. 
Nous vivons sur une Terre nourricière, tempérante, protectrice. Mais à épuiser ses ressources, à exploiter trop intensivement ses sols et ses forêts, nous mettons en péril non seulement notre capacité à faire face au réchauffement, mais aussi nos conditions de vie et de subsistance. Il est donc urgent d’adopter, à l’échelle mondiale, une gestion des terres plus durable.
Tel est l’avertissement qu’adresse le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dans un rapport spécial, présenté jeudi 8 août, sur « les changements climatiques, la désertification, la dégradation des terres, la gestion durable des terres, la sécurité alimentaire et les flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres ». Cette analyse s’insère dans un ensemble de trois rapports, avec celui, rendu public en octobre 2018, sur les effets d’un réchauffement de 1,5 °C, et celui, attendu en septembre, sur les océans et la cryosphère (calottes polaires, glaciers de montagne et banquises).
Comme il est de règle avec le GIEC, son rapport scientifique de 1 200 pages, établi par une centaine de chercheurs de 52 pays – dont, pour la première fois, une majorité d’auteurs de pays en développement –, est assorti d’un « résumé à l’intention des décideurs ». Sa rédaction finale a été négociée terme à terme par les représentants des 196 « parties » (195 pays et l’Union européenne), membres de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, réunies depuis le 2 août à Genève (Suisse) dans une session marathon, qui s’est prolongée jusqu’au 7 août, dans la matinée, pour parvenir à un consensus.
Coprésidente du groupe de travail sur les sciences du climat du GIEC, la paléoclimatologue française Valérie Masson-Delmotte retient « l’intérêt et la qualité du travail, empreint de gravité, réalisé par les délégués de tous les pays, sans aucune tension, crise ou clash ». Elle y voit le signe de « la prise de conscience, partout dans le monde, des enjeux d’une transformation profonde de l’usage des terres ».
> Lire aussi  Les experts du climat se penchent sur le rôle crucial des terres
Ce rapport délivre quelques grands messages, indique-t-elle. « Il montre à quel point les terres sont sous pression humaine, le changement climatique ajoutant une pression supplémentaire. Il montre aussi que notre gestion des terres fait à la fois partie des problèmes et des solutions. Mais il insiste également sur le fait que ces solutions ont des limites : elles ne peuvent remplacer une action rapide et ambitieuse pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans tous les autres secteurs. »
Exploitation des terres sans précédent
« Les données disponibles depuis 1961 [les Nations unies tiennent depuis cette date des statistiques homogénéisées] montrent que la croissance de la population mondiale et la consommation par habitant de denrées, d’aliments pour animaux, de fibres, de bois et d’énergie ont entraîné des taux sans précédent d’usage de terres et d’eau douce », souligne le résumé. Sur les quelque 130 millions de km2 de terres émergées libres de glace, plus de 70 % sont sous l’emprise d’activités humaines, agriculture, élevage ou exploitation forestière, l’agriculture à elle seule comptant pour 70 % dans la consommation d’eau. Environ un quart de la surface des terres est aujourd’hui dégradé du fait de cette exploitation de la nature.
Environ 500 millions de personnes vivent déjà dans des régions en cours de désertification, les populations les plus touchées étant celles de l’Asie du Sud et de l’Est, de la zone saharienne et du Moyen-Orient. A cette pression humaine s’ajoute l’impact du réchauffement climatique, plus accentué sur les terres émergées (+ 1,53 °C par rapport à la deuxième moitié du XIXe siècle) qu’en moyenne planétaire, océans compris (+ 0,87 °C).
+ Infographie : Des milieux naturels sous forte pression <https://img.lemde.fr/2019/08/08/0/0/1068/4699/688/0/60/0/ff579f1_1hRXdCS9EzwQ-ffjZP6sBLxV.png>
La montée du thermomètre va encore amplifier ce phénomène, du fait de l’accroissement de la fréquence et de l’intensité des précipitations, des inondations, des vagues de chaleur et des sécheresses, « exacerbant les risques sur les moyens de subsistance, la biodiversité, la santé humaine et celle des écosystèmes, les infrastructures et la sécurité alimentaire ». Il s’agit donc d’un enjeu vital, spécialement pour les populations les plus vulnérables qui « seront les plus sévèrement affectées », en particulier sur les continents africain et asiatique.
Or, rappellent les chercheurs, les sols sont à la fois un puits et une source de carbone. Avec leur couvert végétal et boisé, ils absorbent près de 30 % de la totalité des émissions humaines de CO2. Ils jouent donc un rôle irremplaçable pour piéger le carbone et atténuer le dérèglement climatique, un rôle dont la persistance est rendue « incertaine » par le changement climatique. Mais leur usage est aussi fortement émetteur de gaz à effet de serre. Près du quart des émissions (23 %) sont aujourd’hui imputables à l’exploitation forestière et à l’agriculture. Celles-ci sont responsables de 13 % des émissions totales de CO2 (du fait de la déforestation), de 44 % de celles de méthane (produit notamment par l’élevage du bétail et les rizières) et de 82 % de celles d’oxyde nitreux (généré par les engrais azotés).
Pour renforcer leur fonction de puits de carbone, différentes voies sont théoriquement envisageables. Par exemple, de vastes programmes de boisement, ou encore le recours à la « bioénergie », c’est-à-dire aux biocarburants ou à des cultures destinées à pomper dans l’atmosphère du CO2, qui serait ensuite récupéré et stocké sous terre.
Gaspillage et régime alimentaire
Mais, mettent en garde les scientifiques, ces options, si elles étaient mises en œuvre à très grande échelle, sur des millions de kilomètres carrés, pourraient « accroître les risques de désertification et de dégradation des terres ». Elles mettraient aussi en danger la sécurité alimentaire, par une compétition accrue sur les sols, en même temps que la biodiversité. Elles pourraient aussi compromettre les objectifs de développement durable des Nations unies, à commencer par le premier d’entre eux, l’élimination de la pauvreté dans le monde.
Le rapport met donc en avant une « gestion durable des terres », reposant sur la réduction de la déforestation, mais aussi la promotion de l’agroforesterie (mode d’exploitation combinant production agricole et arbres), l’amélioration de la productivité, la diversification des cultures, l’optimisation de l’usage de l’eau, la restauration des écosystèmes et de la capacité des sols à stocker du carbone… Une démarche fondée sur des solutions naturelles dont peuvent découler « des bénéfices immédiats et à long terme ».
L’une des clés est la transformation du « système alimentaire mondial », celui-ci étant aujourd’hui à l’origine – en prenant en compte l’ensemble de la chaîne de production, de transformation, de distribution et de consommation – de 21 % à 37 % du total des émissions de gaz à effet de serre. Deux leviers apparaissent comme prioritaires. D’abord, la lutte contre les pertes et le gaspillage, qui représentent entre 25 % et 30 % de la production de denrées. Ensuite, un changement de régime alimentaire, réduisant la demande en produits animaux au profit de céréales, de légumineuses, de fruits et de légumes.
Agir dans tous les secteurs
La durabilité de l’usage des sols passe aussi, ajoute le document de synthèse dans une approche plus politique, par la sécurisation des droits fonciers et de l’accès aux terres, notamment pour « les femmes, les peuples autochtones et les communautés locales », par l’implication de ces populations, y compris les personnes « pauvres et marginalisées » dans la prise de décision et la gouvernance, et par la prise en compte des pratiques et des savoirs de ces peuples.
+ Infographie Le Monde : Source : Giec <https://img.lemde.fr/2019/08/08/0/0/1068/3851/688/0/60/0/adfc561_6XxPPo3OkhuOyz9ubzZIQLXe.png>
« Il existe aujourd’hui un mouvement de fond pour reconnaître que, sur le climat et la biodiversité, il faut hybrider l’héritage des connaissances traditionnelles avec les connaissances techniques modernes, ainsi qu’avec la connaissance des implications du changement climatique région par région », commente Valérie Masson-Delmotte.
Le résumé à l’intention des décideurs le souligne, il y a urgence si l’on veut « réduire le risque, pour des millions de personnes, d’événements climatiques extrêmes, de désertification, de dégradation des terres et d’insécurité alimentaire ».
Il reste qu’à lui seul un meilleur usage des terres ne suffira pas à empêcher l’emballement climatique. Surtout si l’humanité veut garder l’espoir, aussi ténu soit-il au regard de la hausse persistante des émissions de gaz à effet de serre, qu’il est encore possible de limiter à 1,5 °C la montée du mercure, comme s’y sont engagés les Etats dans l’accord de Paris scellé en 2016.
Un « petit nombre » seulement de trajectoires modélisées atteint cet objectif sans qu’il soit nécessaire de convertir des surfaces importantes à des cultures de bioénergie, préviennent les experts. Toutes supposent des changements importants de modes de vie, de consommation et d’alimentation, mais aussi « une baisse rapide des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine dans tous les secteurs ». Autrement dit, la réduction drastique de l’usage des énergies fossiles, dans la production d’énergie, les transports et l’habitat, demeure la condition incontournable d’une planète vivable.
> Lire aussi  Les principales critiques faites aux experts climatiques du GIEC
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/08/l-humanite-epuise-les-terres-selon-le-dernier-rapport-du-giec_5497654_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/08/l-humanite-epuise-les-terres-selon-le-dernier-rapport-du-giec_5497654_3244.html>>
En savoir plus :
> Report. Climate Change and Land, IPCC (GIEC), 06/08/19
An IPCC special report on climate change, desertification, land degradation, sustainable land management, food security, and greenhouse gas fluxes in terrestrial ecosystems
>> Read more and download at :
<https://www.ipcc.ch/report/srccl/ <https://www.ipcc.ch/report/srccl/>>
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20- Interview. « Il est possible de nourrir la planète sans augmenter la surface cultivée », Le Monde, 08/08/19, 12h09
Propos recueillis par Stéphane Foucart  

Ancien rapporteur des Nations unies pour le droit à l’alimentation, Olivier De Schutter appelle à un usage raisonné des terres. 
Professeur à l’université de Louvain (Belgique) et coprésident du Panel international d’experts sur les systèmes alimentaires durables (IPES-Food), ancien rapporteur des Nations unies sur le droit à l’alimentation, Olivier De Schutter détaille les transformations nécessaires du système agroalimentaire dominant pour répondre au défi climatique.
> Lire aussi  Un rapport spécial du GIEC : l’humanité épuise les terres
Le rapport du GIEC sur les sols souligne la concurrence dans l’utilisation des terres, entre d’un côté l’agriculture et de l’autre la reforestation nécessaire pour absorber plus de CO2. La lutte contre le changement climatique est-elle compatible avec la sécurité alimentaire mondiale ?
Il est possible de nourrir la planète sans augmenter la surface cultivée, voire en la réduisant. D’abord, en agissant sur la demande : il n’y a aucune fatalité dans le fait que les régimes alimentaires aillent toujours vers plus de protéines animales, exigeant des surfaces plus grandes pour le fourrage animal ou pour l’élevage. Ensuite, en luttant contre les pertes et gaspillages, qui demeurent considérables dans les chaînes alimentaires : environ un tiers de la production agricole mondiale est perdue.
Enfin, et surtout, la diffusion large de l’agroforesterie, combinant un couvert arboré avec des cultures notamment alimentaires, permet de faire l’usage le plus raisonné et le plus efficient de la terre. Les arbres favorisent la captation de l’humidité par le sol, réduisant le besoin d’irrigation. Ils permettent aussi d’entretenir la vie biologique des sols et de réduire le risque d’érosion. Ils sont, en d’autres mots, non pas en concurrence avec la production alimentaire, mais des alliés. Le problème est qu’ils sont peu compatibles avec la mécanisation forte de l’agriculture à laquelle on a assisté depuis un siècle.
Certains assurent que seule une intensification des pratiques agricoles permettra, grâce à des rendements élevés, de garantir la sécurité alimentaire et de préserver des espaces naturels comme puits de carbone.
Un débat oppose depuis les années 1950 les tenants de cette thèse (intensification des cultures d’un côté, préservation des espaces de l’autre) aux tenants de solutions agroécologiques, par exemple des méthodes de contrôle biologique permettant de réduire l’usage de pesticides (les plantes se protégeant les unes les autres des insectes ravageurs, sans recours aux pesticides), ou des méthodes de fertilisation des sols par le choix de plantes variées (telles les cultures associées qui mêlent des légumineuses à des céréales, permettant de réduire l’usage d’engrais chimiques).
Ces dernières solutions entretiennent l’agrobiodiversité et favorisent la vie biologique des sols, donc leur capacité à fonctionner comme puits de carbone. En outre, avec le pic pétrolier et gazier, on doit absolument aller vers une agriculture qui repose moins sur les énergies fossiles.
Quels leviers politiques, juridiques ou réglementaires rendraient possible un changement du système agroalimentaire dominant ?
Nous avons assisté depuis les années 1960 à la généralisation, à l’échelle mondiale, du modèle de la « révolution verte », c’est-à-dire d’un « package technologique » comprenant l’usage d’intrants (pesticides et engrais azotés), le recours à la mécanisation (remplaçant la main-d’œuvre par les tracteurs et les moissonneuses-batteuses), l’irrigation à grande échelle, mais aussi le recours aux grandes monocultures afin de répondre aux attentes d’une production standardisée à grande échelle.
Comme l’essentiel de la production agricole est destiné aux longues chaînes de production, qui sont entre les mains des grands acteurs – les traders de matières premières, les industries de transformation et de la grande distribution –, cette uniformisation apparaît en outre comme un impératif commercial : elle est une condition de la compétitivité et liée au développement de grands marchés.
Or, un problème majeur réside dans la difficulté qu’éprouvent les grands acteurs à opérer leur mue. Comment les grandes firmes de l’agroalimentaire peuvent-elles contribuer, dans leurs politiques d’achat, à favoriser l’agrobiodiversité ? Comment la grande distribution peut-elle encourager les pratiques agroécologiques reposant sur la diversité ? Il faudrait que les incitations économiques changent, pour favoriser les pratiques agricoles permettant aux sols de remplir leur fonction de puits de carbone, et pour que les impacts environnementaux négatifs de l’agriculture conventionnelle soient découragés.
> Lire aussi  Nous sommes en 2050, à quoi ressemblerait la vie dans un pays neutre en carbone ?
Mais ce sont souvent ces grands acteurs, champions du système actuel hérité du XXe siècle, qui sont les mieux placés pour influencer la décision politique : ils captent l’attention des politiques, car ils peuvent promettre de perpétuer le système d’alimentation « low cost » dont la population dépend à présent, et ce sont eux qui maîtrisent les chaînes logistiques d’approvisionnement et de transformation et de la production à grande échelle.
L’élection, en juin, du candidat de la Chine à la tête de l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) vous semble-t-elle compatible avec de tels changements ?
La Chine fait face à un grave problème de désertification et d’épuisement de ses sols. Ce facteur, et l’impatience de la population face à la pollution de l’air, l’a conduit à inscrire la notion de « civilisation écologique » dans sa Constitution. La Chine a peur : elle doit nourrir 20 % de la population mondiale avec moins de 9 % des terres arables dans le monde, alors même que l’émergence d’une classe moyenne et le changement d’habitudes alimentaires lié à l’urbanisation augmentent la pression sur les ressources. On peut donc formuler l’espoir que Qu Dongyu, le nouveau directeur général de la FAO, soit sensible à l’urgence de la transition vers l’agroécologie, que son prédécesseur José Graziano da Silva avait lui-même fini par reconnaître.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/08/il-est-possible-de-nourrir-la-planete-sans-augmenter-la-surface-cultivee_5497701_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/08/il-est-possible-de-nourrir-la-planete-sans-augmenter-la-surface-cultivee_5497701_3244.html>>
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21- Changer d'habitudes, sans devenir tous végétariens : ce que dit le Giec sur l'alimentation, AFP, 08/08/19, 17:00
Paul Ricard

Il ne s'agit pas de devenir forcément végétariens mais de changer nos habitudes de consommation en tenant compte des spécificités de chaque pays: le rapport du Giec, rendu public jeudi, formule des pistes sur l'alimentation pour lutter contre le réchauffement climatique.
- Que dit le Giec sur les régimes alimentaires ?
Il souligne que changer les habitudes de consommation et de production alimentaires est un des leviers pour agir contre le réchauffement.
"Certains régimes alimentaires nécessitent plus de sols et d'eau et produisent davantage d'émissions que d'autres", a résumé l'un de ses coprésidents, Jim Skea, en présentant la synthèse du rapport.
Ce point est abordé par une phrase du texte en particulier : "Des régimes équilibrés reposant sur des aliments à base de végétaux, tels que ceux basés sur les céréales secondaires (autres que les principales comme le riz ou le blé, ndlr), les légumineuses, les fruits et légumes, les fruits à coque et les graines, et des aliments d'origine animale produits dans des systèmes résilients, durables et à faibles émissions de gaz à effet de serre, présentent d'importantes opportunités".
La formulation de cette phrase alambiquée a évolué au fil des différentes versions rédigées ces derniers mois et consultées par l'AFP. Signe que chaque mot est pesé au trébuchet et que la version finale est le fruit d'un consensus politique, après examen du texte par les Etats.
- Le Giec recommande-t-il un régime en particulier ?
Non, car ce n'est pas son rôle. Ce groupe de scientifiques, placé sous l'égide de l'ONU, est chargé de guider les décisions des Etats sur le climat.
"Le Giec ne formule pas de recommandation sur les régimes alimentaires", a pris soin de déclarer M. Skea. "Ce que nous avons signalé, sur la base de preuves scientifiques, c'est que certains régimes alimentaires ont une empreinte carbone plus basse."
Le Giec ne préconise donc pas de passer à un régime végétarien (sans viande ni poisson) et encore moins vegan (sans aucune protéine animale), contrairement à ce qu'ont affirmé des médias avant la parution du rapport. 
Cette affirmation se basait sur une citation tronquée du texte, omettant le passage sur les "aliments d'origine animale produits dans des systèmes résilients, durables et à faibles émissions de gaz à effet de serre".
- La viande, question centrale ?
De précédents travaux scientifiques concluent sans ambiguïté que la production de viande, via l'élevage intensif, a plus d'impacts environnementaux que celle d'autres produits alimentaires.
"Il est évident que réduire la demande en viande est un moyen important de diminuer l'impact environnemental du système alimentaire", a rappelé jeudi un spécialiste britannique, le Pr Alan Dangour, en réagissant à une étude concomitante au rapport du Giec.
Pour autant, le Giec se garde bien d'écrire noir sur blanc qu'il faut réduire la consommation de viande.
De la même manière, le rapport du groupe d'experts de l'ONU sur la biodiversité (IPBES), publié début mai, n'appelait pas directement à manger moins de viande. La formulation avait été affaiblie par rapport à la version préliminaire, signe probable de l'hostilité de certains pays producteurs de viande.
- Quelle alimentation pour l'avenir ?
En mentionnant des régimes faisant la part belle aux céréales, aux légumes ou aux fruits à coque, le Giec s'inscrit dans la continuité de plusieurs recommandations récentes.
En janvier, un rapport coréalisé par la revue médicale The Lancet et l'ONG Fondation EAT préconisait une "transformation radicale" : diviser par deux la consommation mondiale de viande rouge et de sucre et doubler celle des fruits, des légumes et des fruits à coque.
Selon ces spécialistes, le régime quotidien idéal serait 300 grammes de légumes, 200 de fruits, 200 de céréales complètes, 250 de lait entier, mais seulement... 14 grammes de viande rouge, soit dix fois moins qu'un steak classique. Les protéines pourraient également provenir des volailles, du poisson, des oeufs ou des fruits à coque.
- Comment s'adapter à chaque pays ?
Un changement des habitudes alimentaires ne pourra se faire de façon uniforme partout.
Par exemple, l'apport en protéines animales est parfois insuffisant dans les pays pauvres, mais trop important dans les pays riches d'Europe et d'Amérique. Et au-delà du niveau de vie, les habitudes alimentaires ne sont pas les mêmes au Japon qu'en France.
"Les choix alimentaires sont influencés par les pratiques de production locales et les habitudes culturelles", a rappelé Jim Skea.
Ce paramètre avait été pris en compte dans le rapport du Lancet. Plutôt que définir un régime unique, il fixait des "fourchettes d'ingestions recommandées par groupes d'aliments" pour un apport quotidien total de 2.500 calories, à adapter localement selon "la culture, la géographie et la démographie".
<https://lexpansion.lexpress.fr/actualites/1/actualite-economique/changer-d-habitudes-sans-devenir-tous-vegetariens-ce-que-dit-le-giec-sur-l-alimentation_2093705.html <https://lexpansion.lexpress.fr/actualites/1/actualite-economique/changer-d-habitudes-sans-devenir-tous-vegetariens-ce-que-dit-le-giec-sur-l-alimentation_2093705.html>>
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22- Italie : un syndicat chiffre à 14 milliards d'euros les dégâts agricoles liés au changement climatique, AFP, 08/08/19, 17:00

Le changement climatique a entraîné des dommages de l'ordre de 14 milliards d'euros à l'agriculture italienne en dix ans, via la sécheresse ou de violentes tempêtes, a estimé jeudi le principal syndicat agricole de la péninsule, la Coldiretti.
Cette annonce intervient alors que le Giec, le groupe des experts du climat des Nations Unies (ONU), a jugé jeudi indispensable de repenser l'usage des terres et nos habitudes alimentaires afin d'assurer à la fois la sécurité alimentaire et la lutte contre le réchauffement climatique.
"Ce phénomène concerne directement l'Italie, où un cinquième du territoire national est en danger d'abandon en raison des mutations du climat", a déploré la Coldiretti dans un communiqué.
"Ces 25 dernières années, un quart des terres cultivables a disparu (-28%) avec une superficie agricole utilisable réduite à tout juste 12,8 millions d'hectares", tandis que "ces 15 dernières années a disparu un arbre fruitier sur trois", le verger italien étant passé de 426.000 hectares à 286.000 (-33%), a-t-elle dénoncé.
Selon le syndicat agricole, ceci représente non seulement une perte d'un point de vue de la production mais aussi dans la lutte contre la pollution de l'air.
La Coldiretti demande donc des mesures à la fois pour préserver les terres agricoles et pour aider les agriculteurs en cas de calamités naturelles, estimant que la survie de l'agriculture italienne est en jeu.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/italie-un-syndicat-chiffre-a-14-mds-d-euros-les-degats-agricoles-lies-au-changement-climatique_136209 <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/italie-un-syndicat-chiffre-a-14-mds-d-euros-les-degats-agricoles-lies-au-changement-climatique_136209>>
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23- Fake off. Non, le Giec ne recommande pas un régime végétarien pour lutter contre le réchauffement climatique, 20 Minutes, 09/08/19, 09h30 
Mathilde Cousin

Ce n’est absolument pas le sens du rapport rendu public jeudi, explique à « 20 Minutes » Cheikh Mbow, l'un des experts qui a participé à la rédaction du texte
• Plusieurs médias ont expliqué en début de semaine que des scientifiques de l’ONU recommandent d’adopter un régime végétarien.
• Ce n’est pas le sens du rapport, explique à 20 Minutes Cheikh Mbow, l'un des experts qui a participé à la rédaction du texte.
• Les experts ont pris en compte la diversité des pratiques agricoles et des modes de consommation.
Adopter un régime végétarien pour lutter contre le changement climatique. Ce serait l'une des recommandations du Giec, le groupe d’experts de l’ ONU chargé d’évaluer les connaissances scientifiques sur le changement climatique. C’est ce qu’ont affirmé plusieurs médias en début de semaine, en relayant un article publié le 4 août par le journal britannique The Observer.
L’article, qui s’appuie sur des fuites d’un rapport du Giec, ne met pas l’accent sur le régime végétarien. Seul un paragraphe est consacré à la question des régimes alimentaires. « Parmi les mesures mises en avant par le rapport, il y a la proposition d’un changement majeur vers des régimes végétariens et végans », explique The Observer, avant de citer un extrait du rapport : « La consommation de régimes sains et durables, tels que ceux basés sur les céréales secondaires, les légumineuses et les légumes, les noix et les graines (…) présente des opportunités majeures pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre. »
Fake off
Un résumé du rapport, rendu public ce jeudi par les experts, n’exclut pas l’alimentation d’origine animale : « Des régimes équilibrés, comprenant de la nourriture à base de végétaux, tels que ceux à base de céréales secondaires, légumineuses, fruits et légumes, fruits à coque et graines, et de la nourriture d’origine animale produite dans des systèmes résilients, durables et à faibles émissions de gaz à effet de serre, présentent des opportunités majeures d’adaptation et d’atténuation tout en générant des bénéfices significatifs pour la santé humaine. » Selon l’AFP, la formulation de cette phrase a évolué au fil des différentes versions rédigées ces derniers mois.
Les experts du Giec ne recommandent pas un type de régime alimentaire dans le rapport, comme l’explique à 20 Minutes Cheikh Mbow, professeur associé à la Michigan State University, qui a codirigé le chapitre sur la sécurité alimentaire dans le rapport du Giec : « Pour moi, c’est un message qui n’est pas précis, qui n’est pas correct, de dire que le Giec a recommandé un régime purement végétarien à toutes les contrées du globe. (…) Nous insistons beaucoup plus sur le type de consommation plutôt que sur le régime alimentaire. »
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/2579899-20190809-non-giec-recommande-regime-vegetarien-lutter-contre-rechauffement-climatique <https://www.20minutes.fr/planete/2579899-20190809-non-giec-recommande-regime-vegetarien-lutter-contre-rechauffement-climatique>>
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24- Les Etats-Unis n'autoriseront plus les étiquettes qualifiant le glyphosate de cancérigène, AFP, 09/08/19, 20:00

L'Agence américaine de protection de l'environnement a annoncé qu'elle n'approuverait plus les étiquettes sur les produits contenant du glyphosate qui qualifient la substance de cancérigène, estimant que cette affirmation est "fausse et trompeuse".
Cette décision rendue jeudi donne un coup de fouet au géant agricole américain Monsanto et à sa société mère allemande Bayer, victimes d'une vague de poursuites judiciaires pour leur herbicide controversé vendu sous le nom commercial Roundup.
La Californie a décidé en 2017 que ce pesticide devait porter une étiquette le qualifiant de "cancérigène probable", reflétant les conclusions du Centre international de recherche sur le cancer de l'Organisation mondiale de la santé, présentées deux ans plus tôt.
Mais l'Agence de protection de l'environnement a retoqué cette décision, estimant qu'il est "irresponsable d'exiger la pose d'étiquettes inexactes sur des produits".
"L'Agence sait que le produit ne pose pas de risque de cancer. Nous ne permettrons pas à la Californie de dicter la politique fédérale", a affirmé son administrateur, Andrew Wheeler, dans un communiqué.
Depuis le rachat de Monsanto, Bayer doit affronter de multiples procédures liées à l'herbicide au glyphosate du groupe américain, objet ces derniers mois de trois jugements défavorables en Californie, et désormais visé par plus de 18.400 requêtes aux Etats-Unis.
L'Autriche a été le premier pays européen à interdire totalement le glyphosate après l'approbation par son Parlement d'un amendement bannissant l'herbicide "au nom du principe de précaution". 
Les opposants au texte jugent cette interdiction contraire à la règlementation européenne. Après deux ans de débats houleux, les Etats membres de l'Union européenne ont autorisé le glyphosate en novembre 2017 pour cinq ans supplémentaires.
La Commission européenne, organe exécutif de l'UE, avait alors mis en avant le feu vert de ses agences scientifiques, dont l'indépendance a ensuite été mise en doute par des révélations de journaux selon lesquels leur rapport comporterait des passages copiés/collés d'un document de Monsanto.
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pesticides/glyphosate/les-etats-unis-n-autoriseront-plus-les-etiquettes-qualifiant-le-glyphosate-de-cancerigene_3571153.html <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pesticides/glyphosate/les-etats-unis-n-autoriseront-plus-les-etiquettes-qualifiant-le-glyphosate-de-cancerigene_3571153.html>>
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25- 2019 sera l'année noire pour le miel et les abeilles, du jamais vu en 70 ans, France Inter, 11/08/19, 10h27

2019 sera une année noire pour les apiculteurs. La sécheresse et les deux épisodes caniculaires n'ont pas aidé, mais c'est surtout un printemps froid et pluvieux qui a mis en péril certaines ruches. Les apiculteurs de Drôme et d'Ardèche tirent un premier bilan, même si la récolte n'est pas encore terminée
Pas de miel dans les ruches cette année, disait l'Union Nationale des Apiculteurs sur Twitter il y a quelques jours.
2016 avait déjà été une année noire, avec moins de 10 000 tonnes de miel récolté, soit quasi deux fois moins qu'en 2015.
En 2018, on arrivait à 28 000 tonnes, une belle remontée. Quel sera le résultat pour 2019 ? Il semblerait que les ruches n'aient pas donné la moitié de ce qu'elles auraient dû pour l'instant. Les professionnels s'attendent à une chute de 70%. 
En Drôme- Ardèche, le premier bilan est pessimiste. Il ne reste plus que le miel de lavande à récolter pour les apiculteurs de cette région, mais les premiers chiffres montrent une année très difficile, selon Frédéric Bourgeaud, président du syndicat des apiculteurs de Drôme-Ardèche. Il faudra attendre septembre pour un bilan définitif.
>> Suite à lire à :
<https://www.franceinter.fr/societe/2019-sera-l-annee-noire-pour-le-miel-et-les-abeilles-du-jamais-vu-en-70-ans <https://www.franceinter.fr/societe/2019-sera-l-annee-noire-pour-le-miel-et-les-abeilles-du-jamais-vu-en-70-ans>>
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26- Tribune. Anne-Cécile Suzanne : « Les échanges agricoles ne doivent pas se solder par la mort des petits producteurs », Le Monde, 12/08/19, 06h58 
Par Anne-Cécile Suzanne, agricultrice en polyculture-élevage

Dans une tribune au « Monde », l’agricultrice estime que les traités commerciaux avec le Canada (CETA) et le Mercosur sont incompatibles avec la nécessaire mutation de l’agriculture et de l’alimentation vers plus de qualité et la préservation de la diversité.
Tribune. Nous avons demandé à notre agriculture de s’industrialiser depuis maintenant plus de cent ans. Elle a pourtant résisté ; les remembrements et l’augmentation de la taille des exploitations ont pris dans notre pays beaucoup plus de temps que chez nos voisins. La famille, le village, le canton sont encore dans beaucoup de territoires l’échelle à laquelle se pense une exploitation, et la main-d’œuvre familiale est majoritaire dans 95 % des exploitations françaises. Notre agriculture est ainsi encore en moyenne une agriculture de petite taille, où les productions traditionnelles ont leur place. La question est de savoir pour combien de temps encore.
L’industrialisation et l’uniformisation de l’agriculture contre laquelle nos campagnes résistent ont pourtant du bon. Les standards de production permettent l’allègement des coûts et l’exportation de la production, contribuant ainsi directement à la survie des exploitations. Le coût de l’alimentation diminue pour le consommateur final du fait des gains de productivité. L’industrialisation progressive de l’agriculture est bien le levier qui nous a permis de mettre quasiment fin à la pauvreté alimentaire dans les pays développés. C’est aussi un impératif économique, qui contribue à renforcer notre balance commerciale et à maintenir une activité au sein de la ruralité.
> Lire aussi  CETA, sécheresse, PAC… L’exécutif face à la fronde des agriculteurs
Mais ces bienfaits s’accompagnent d’une perte croissante des particularismes locaux et régionaux : ce qui est unique ne peut correspondre aux quotas d’exportations négociés, ni aux étals des supermarchés. Ce mouvement n’épargne pas nos produits sous appellations de qualité qui, pour se vendre à grande échelle, doivent absolument s’uniformiser. A mesure que la production standardisée devient la norme, les plus petits et les plus traditionnels disparaissent.
Notre politique commerciale doit entrer en transition
Nos agriculteurs se trouvent ainsi confrontés à un dilemme : s’industrialiser et avoir davantage de chance de perdurer, ou conserver leurs traditions et leurs produits tant aimés, mais risquer, s’ils ne trouvent pas leur niche de consommateurs éclairés, de ne pas pouvoir continuer leur activité. Quel que soit le modèle choisi, la réponse est insatisfaisante, car on ne peut trouver d’injonction plus paradoxale que celle-ci : industrialise-toi ou disparais, verdis ou tu seras détesté.
Notre politique commerciale doit entrer en transition, vers un modèle orienté vers la conservation des modes de production auxquels on tient, l’exportation de ce dont on est fier et l’importation de ce qu’on désire vraiment.
On ne peut pas prôner la montée en gamme de notre agriculture, d’un côté, et signer pour l’importation massive de produits industriels de qualité inférieure, de l’autre, tout en espérant commercialiser les deux à des prix comparables. Cela conduit dans un mur, environnemental, social, sanitaire mais aussi politique, car combien de citoyens cautionnent encore cette façon de voir le monde ?
Exporter ce dont on est fier, importer ce qu’on désire vraiment
En matière d’accords commerciaux, la ligne de conduite doit être cohérente et mener à l’exportation de ce dont on est fier et à l’importation de ce qu’on désire vraiment : les produits dignes d’entrer sur notre marché sont ceux qui se seront astreints à répondre aux mêmes contraintes que nos productions nationales. Nos normes environnementales, sociales, sanitaires sont les garantes du monde de demain et de notre sécurité d’aujourd’hui. Elles doivent être un instrument d’exportation de nos valeurs à l’international, par une règle claire : pas d’entrée ni de sortie de notre marché européen de produits qui ne soient pas respectueux des hommes et de l’environnement.
Par ailleurs, la diversité des hommes qui forgent notre alimentation est l’élément central à la préservation de nos terroirs et du bon goût français. Nous devons donc négocier nos échanges de telle manière qu’ils ne se soldent pas par l’anéantissement du petit producteur, du différent, du non industrialisable parce que particulier, que ce soit dans notre pays comme dans celui des autres. Notre modèle commercial doit au contraire conserver le bon, stimuler l’amélioration et récompenser le durable, par des quotas et des droits d’importation adaptés, qui traduiront notre volonté d’être responsables et respectueux de nos producteurs.
> Lire aussi  CETA : comment le Canada tente de saper les normes européennes sur les pesticides et les OGM
Quel est l’intérêt d’importer des carcasses de bovins élevés en stabulation lorsqu’on n’arrive déjà pas à consommer la production de nos éleveurs français, dont les animaux sont élevés dans des prés ? Quel est l’intérêt d’importer du miel de synthèse étranger alors qu’on produit du si bon miel français ? Sous cet angle, le traité CETA comme celui conclu avec le Mercosur sont de véritables aberrations.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/12/anne-cecile-suzanne-les-echanges-agricoles-ne-doivent-pas-se-solder-par-la-mort-des-petits-producteurs_5498653_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/12/anne-cecile-suzanne-les-echanges-agricoles-ne-doivent-pas-se-solder-par-la-mort-des-petits-producteurs_5498653_3232.html>>
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27- Déforestation : la Norvège retire 30 millions d’euros de subventions au Brésil, Le Monde avec AFP, maj le 16/08/19, 07h33

Les donateurs du fonds pour l’Amazonie bloquent tour à tour leurs dons, effrayés par la déforestation galopante qu’entraîne la politique de Jair Bolsonaro. 
La Norvège, pays où un tiers des véhicules sont électriques, s’impose encore comme le fer de lance de la lutte écologique. Jeudi 15 août, le ministre de l’environnement et du climat a annoncé le blocage de 30 millions d’euros de subventions destinées au Brésil. « Le Brésil a rompu l’accord avec la Norvège et l’Allemagne depuis que le pays a suspendu le conseil d’administration et le comité technique du fonds pour l’Amazonie », a estimé Ola Elvestuen dans le journal norvégien Dagens Naeringsliv (DN). Oslo versait 8,3 milliards de couronnes (828 millions d’euros) chaque année à ce fonds pour l’Amazonie, créé en 2008, mais, d’après le gouvernement norvégien, le Brésil ne semble « plus souhaiter arrêter la déforestation ».
Le déboisement en juillet a été quatre fois supérieur au même mois en 2018, d’après les chiffres officiels. Une situation qui fait office de rupture de contrat pour les donateurs du fonds, estime la Norvège. Le gouvernement brésilien ne peut « pas faire cela sans que la Norvège et l’Allemagne ne soient d’accord », a jugé le ministre Elvestuen.
> Lire aussi  Déforestation record au Brésil, le jeu dangereux de Jair Bolsonaro
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/15/deforestation-la-norvege-retire-30-millions-d-euros-de-subventions-au-bresil_5499766_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/15/deforestation-la-norvege-retire-30-millions-d-euros-de-subventions-au-bresil_5499766_3244.html>>
Sur le même sujet :
> Amazonie : des gouverneurs critiquent la politique de Bolsonaro, AFP, 19/08/19, 19:00
Les gouverneurs des Etats amazoniens du Brésil ont critiqué les initiatives du gouvernement du président Jair Bolsonaro qui ont conduit à la suspension par la Norvège et l'Allemagne de leurs contributions aux Fonds Amazonie, qui permet de financer la préservation du "poumon de la planète".
Le Consortium inter-Etats du développement durable de l'Amazonie légale, dont font partie neuf des 27 Etat brésiliens, a en outre proposé, dans un texte publié tard dimanche, de "dialoguer directement" avec les pays finançant le Fonds Amazonie.
Nous "regrettons que les positions du gouvernement brésilien aient provoqué la suspension des subventions" au Fonds, dit le texte, publié alors que les polémiques s'accumulent autour des projets de Brasilia de développement de l'activité économique, et en particulier minière, dans des réserves indigènes et autres zones protégées.
"Nous sommes totalement opposés à toute pratique illégale d'activités économiques dans la région", poursuivent les gouverneurs qui précisent avoir dit au gouvernement et aux ambassades des pays concernés qu'ils "parleraient directement avec les pays qui financent le Fonds".
Ils ont également proposé qu'un établissement régional, la Banque d'Amazonie, soit "le gestionnaire financier" du Fonds et non plus la banque étatique de développement BNDES.
Emboîtant le pas à l'Allemagne, la Norvège, de loin le principal contributeur, a annoncé la semaine dernière qu'elle suspendait une subvention de quelque 30 millions d'euros destinée au Fonds. 
Oslo a, par la voix de son ministre de l'Environnement et du Climat Ola Elvestuen, accusé le Brésil de ne "plus souhaiter arrêter la déforestation" et d'avoir unilatéralement "rompu l'accord" portant sur la gouvernance du Fonds.
La Norvège a apporté 93,5% des quelque 760 millions d'euros versés entre 2008 et 2018, l'Allemagne 5,7%.
Berlin a bloqué le 10 août un versement de 35 millions d'euros jusqu'à ce que les chiffres de la déforestation redeviennent encourageants.
Les dernières données officielles de l'Institut national de recherche spatiale brésilien (INPE) montrent que la déforestation en juillet a été quasiment quatre fois supérieure au même mois de 2018.
M. Bolsonaro avait réagi avec virulence à l'annonce d'Oslo : "La Norvège, ça n'est pas ce pays qui tue des baleines là-haut, au Pôle Nord ? Qui y exploite du pétrole aussi ? Ce n'est pas du tout un exemple pour nous. Qu'ils gardent leur argent et qu'ils aident Angela Merkel à reboiser l'Allemagne", avait-il lancé.
Le président s'en est de nouveau pris à la Norvège dimanche soir, sur Twitter. Mais croyant dénoncer la "mise à mort de baleines parrainée par la Norvège", il a posté une vidéo de chasse traditionnelle aux dauphins-pilotes aux îles Féroé, qui appartiennent au Danemark.
<https://information.tv5monde.com/info/amazonie-des-gouverneurs-critiquent-la-politique-de-bolsonaro-316736 <https://information.tv5monde.com/info/amazonie-des-gouverneurs-critiquent-la-politique-de-bolsonaro-316736>>
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En images
28- Vidéo. Pourquoi les Ethiopiens souhaitent planter quatre milliards d’arbres en six mois, Le Monde Afrique, 04/08/19, 14h02
Pierre Trouvé  

Le chef du gouvernement a lancé une mobilisation nationale en espérant atténuer la crise écologique à laquelle fait face l’Ethiopie. 
Le 29 juillet 2019, le chef du gouvernement d’Ethiopie, Abiy Ahmed, a lancé une journée de mobilisation nationale pour planter des arbres. Trois cent cinquante-trois millions d’arbres ont ainsi été plantés en une seule journée, ce qui constituerait un record du monde.
Mais il n’est pas réellement question d’entrer dans le Guinness Book. Cette journée a en effet été organisée dans le cadre d’un plan plus ambitieux pour la reforestation du pays : Abiy Ahmed souhaite planter quatre milliards d’arbres entre mai et octobre 2019.
Si le pays s’est lancé dans un tel projet, c’est avant tout à cause de la déforestation massive dont il a fait l’objet au cours du vingtième siècle. Une déforestation qui a accentué l’érosion des sols et les sécheresses, qui touchent aujourd’hui très durement le pays.
Cependant, cette action écologique hors norme est sujette à plusieurs critiques. Des opposants au premier ministre dénoncent une opération de communication politique visant à détourner l’attention d’autres problèmes, comme les conflits ethniques. La presse locale souligne par ailleurs le manque d’entretien chronique des forêts. En effet, 70 à 80 % des arbres plantés en Ethiopie entre 2000 et 2015 n’ont pas subsisté.
> Vidéo à voir à :
<https://www.lemonde.fr/afrique/video/2019/08/04/pourquoi-les-ethiopiens-souhaitent-planter-quatre-milliards-d-arbres-en-six-mois_5496480_3212.html <https://www.lemonde.fr/afrique/video/2019/08/04/pourquoi-les-ethiopiens-souhaitent-planter-quatre-milliards-d-arbres-en-six-mois_5496480_3212.html>>
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29- Le citron : un zeste de santé ?, TF1, journal de 20h, 05/08/19

Un concentré de soleil, acidulé, vitaminé... Le citron serait le meilleur ami de notre organisme. En cocktail, en jus ou en zeste, notre consommation est de 2,5 kg par an. Il renforcerait aussi les défenses immunitaires, éliminerait les calculs rénaux, purifierait la peau et protégerait même contre certains cancers. Mais tout cela est-il vrai ? Les citrons se valent-ils tous ? Éléments de réponse en laboratoire avec nos journalistes. 
Reportage à voir :
<https://www.lci.fr/sante/le-citron-un-zeste-de-sante-2128891.html <https://www.lci.fr/sante/le-citron-un-zeste-de-sante-2128891.html>>
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30- Santal : le parfum d'un arbre menacé d'extinction, TF1, journal de 20h, 06/08/19

Le bois de santal est un ingrédient clé dans la composition de nombreux parfums. En Inde, il a été tellement exploité qu'il est devenu rarissime et menacé d'extinction.
L'Inde tente de faire renaître le santal avec des forêts qui sont placées sous haute protection. Cet arbre, originaire des forêts arides des plateaux du Karnataka, a fait la réputation du sud du pays. Dans cette région, il recouvrait jusqu'à un tiers des forêts. Désormais menacé d'extinction, il en reste à peine 2%. En reboisant petit à petit, l'Inde espère inverser la tendance d'ici une vingtaine d'années. 
> Reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/planete/santal-le-parfum-d-un-arbre-menace-d-extinction-2128976.html <https://www.lci.fr/planete/santal-le-parfum-d-un-arbre-menace-d-extinction-2128976.html>>
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31- Climat : l’alimentation en questions, France 5, C dans l’air, 08/08/19, 17h47

Peut-on nourrir une population mondiale sans cesse grandissante tout en respectant l’Accord de Paris limitant le réchauffement climatique à 1,5 degré ? C’est la question sur laquelle s’est penché le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, plus connu sous le nom de Giec. Son rapport, approuvé par les Etats membres et rendu public ce jeudi, met en évidence la nécessité de repenser totalement l’agriculture et la production de nourriture au niveau mondial. 
Quelles solutions doivent-être développées pour éviter que le réchauffement climatique ne s’accentue ? A quel point devons-nous changer nos habitudes alimentaires ? Quelles seront les conséquences d’un non-respect de l’Accord de Paris sur le climat ?     
Invités :   
• Bruno Parmentier - Economiste spécialiste de l’agriculture et des questions alimentaires
• Éric Birlouez - Ingénieur agronome
• Françoise Vimeux - Climatologue 
• Aude Massiot - Journaliste environnement à Libération
> Magazine (66 min) à (re)voir à :
<https://www.france.tv/france-5/c-dans-l-air/1038495-climat-l-alimentation-en-question.html <https://www.france.tv/france-5/c-dans-l-air/1038495-climat-l-alimentation-en-question.html>>
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32- Planter des arbres pour freiner le dérèglement climatique, TF1, journal de 20h, 08/08/19

Planter des arbres massivement dans le monde entier fait partie des solutions prônées par les experts du GIEC. Et pour cela, il reste encore de la place en Russie ou au Brésil par exemple.
L'Hexagone est plutôt un bon élève. La forêt couvre 31% de la surface du pays en métropole. Elle n'a pas cessé de croître depuis le début du XXe siècle, et le reboisement se poursuit actuellement. En revanche, à l'échelle de la planète, le constat est alarmant. Entre 2010 et 2016, huit millions d'hectares de forêts primaires, l'équivalent du Portugal, ont disparu chaque année. 
> Reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/planete/planter-des-arbres-pour-freiner-le-dereglement-climatique-2129134.html <https://www.lci.fr/planete/planter-des-arbres-pour-freiner-le-dereglement-climatique-2129134.html>>
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33- Vidéo. Jair Bolsonaro est-il une menace pour l’Amazonie ?, Le Monde, 11/08/19, 14h56
Simon Lesage

En juillet, la déforestation en Amazonie brésilienne aurait progressé de 278 % par rapport au même mois de 2018. Des chiffres inquiétants qui interrogent sur la responsabilité du président, arrivé au pouvoir entre ces deux dates. 
Le dernier chiffre sur la déforestation amazonienne au Brésil est impressionnant : en juillet 2019, elle aurait progressé de 278 % par rapport au même mois de 2018, selon l’Institut national de recherche spatiale (INPE). Ce taux effrayant, s’appuyant sur des images satellites, s’ajoute à la progression de 88 % observée en juin. Au total, 4 700 km2 de la forêt primaire brésilienne ont été déboisés depuis janvier.
Il se trouve qu’au début de cette même période, le Brésil a changé de président. Le pays est en effet dirigé depuis le 1er janvier par Jair Bolsonaro, qui est plutôt connu pour ne pas trop s’inquiéter des questions environnementales. D’ailleurs, il a même qualifié les données de l’INPE de « mensongères ».
Alors, Jair Bolsonaro a-t-il une responsabilité dans l’évolution de la déforestation au Brésil ?
> Vidéo à voir à :
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Une publication
34- Report. Climate Change and Land, IPCC (GIEC), 06/08/19

An IPCC special report on climate change, desertification, land degradation, sustainable land management, food security, and greenhouse gas fluxes in terrestrial ecosystems
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