[revue-presse-FNH] Grande revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 1 publication (vendredi 23 août)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 23 Aou 08:12:03 CEST 2019


Bonjour à tous,

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1- Tribune. Vivre avec la fin du monde 3/6. "Nous ne sommes pas la cause de la fin du monde, mais la fin du monde nous donne une cause : vivre la meilleure vie possible" <https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/24/marianne-durano-l-idee-de-fin-du-monde-est-un-remede-necessaire-a-l-absence-de-sens-de-la-civilisation-industrielle_5492684_4415198.html>, Le Monde, 24/07/19, 10h18
2- Entretien. Dominique Bourg : « L'économie circulaire ne constitue pas une démarche de progrès » <https://usbeketrica.com/article/dominique-bourg-l-economie-circulaire-ne-constitue-pas-une-demarche-de-progres>, Usbek & Rica, 25/07/19, 11:00
3- Les critiques pleuvent sur l’accord UE-Mercosur <https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/is-the-eu-mercosur-deal-being-highjacked-by-premature-criticism/>, EurActiv, 26/07/19
4- Tribune. « L’homme peut-il se reconvertir de prédateur en jardinier ? » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/07/29/l-homme-peut-il-se-reconvertir-de-predateur-en-jardinier_5494523_3232.html>, Le Monde, 29/07/19, 06h30 
5- Plus de 160 défenseurs de l'environnement tués en 2018 selon une ONG <http://www.lefigaro.fr/international/plus-de-160-defenseurs-de-l-environnement-tues-en-2018-20190730>, AFP, 30/07/19, 08:00
6- Les entreprises investissent moins pour protéger l'environnement selon l’Insee <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/pollution/isr-rse/les-entreprises-investissent-moins-pour-proteger-l-environnement-selon-l-insee-147473.html>, Novethic avec AFP, 30/07/19
7- Brésil : la cour suprême annule un décret de Bolsonaro sur les terres indigènes <https://www.geo.fr/environnement/bresil-la-cour-supreme-annule-un-decret-de-bolsonaro-sur-les-terres-indigenes-196867>, AFP, 02/08/19, 12:00
8- Accusé par Bolsonaro d'exagérer l'ampleur de la déforestation, il est limogé <https://www.lepoint.fr/monde/accuse-par-bolsonaro-d-exagerer-l-ampleur-de-la-deforestation-il-est-limoge-02-08-2019-2328142_24.php>, AFP, 02/08/19, 21:00
9- Coumba Diakité, la Malienne qui fait des pneus sa matière première <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/08/03/la-malienne-qui-range-ses-pneus-au-salon_5496192_3212.html>, Le Monde Afrique, 03/08/19, 19h17
10- Qu’est-ce que l’« écologie intégrale » ? <https://usbeketrica.com/article/qu-est-ce-que-l-ecologie-integrale>, Usbek & Rica, 04/08/19, 10:00
11- Les vacances de Monsieur écolo : nos conseils pour ne rien lâcher cet été <https://www.lemonde.fr/climat/article/2019/08/04/les-vacances-de-monsieur-ecolo-nos-conseils-pour-ne-rien-lacher-cet-ete_5496565_1652612.html>, Le Monde, maj le 05/08/19 à 06h29
12- Entretien. « Nous sommes au bon moment pour changer de modèle, mais avec les mauvaises personnes au pouvoir » <https://usbeketrica.com/article/nous-sommes-au-bon-moment-pour-changer-de-modele>, Usbek & Rica, 05/08/19, 07:00
13- Tirage au sort, méthodologie, garants : comment va fonctionner la convention citoyenne sur le climat <https://www.franceinter.fr/environnement/tirage-au-sort-methodologie-garants-comment-va-fonctionner-la-convention-citoyenne-sur-le-climat>, France Inter, 08/08/19, 13h27
14- Coca-Cola et PepsiCo claquent la porte du lobby américain du plastique <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/pollution/isr-rse/coca-cola-et-pepsico-claquent-la-porte-du-lobby-americain-du-plastique-147583.html>, Novethic, 09/08/19
15- Cinq villes pionnières de la transition écologique et sociale <https://www.novethic.fr/actualite/energie/transition-energetique/isr-rse/cinq-villes-pionnieres-de-la-transition-ecologique-et-sociale-147559.html>, Novethic, 09/08/19
16- Jane Goodall : « Plus les perspectives sont sombres, plus je suis déterminée » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/10/jane-goodall-plus-les-perspectives-sont-sombres-plus-je-suis-determinee_5498247_3244.html>, Le Monde, maj le 10/08/19 à 06h20
17- L’arsenal déployé par Monsanto contre ses détracteurs, y compris des journalistes <https://www.lemonde.fr/big-browser/article/2019/08/12/une-journaliste-americaine-raconte-comment-monsanto-a-tente-de-detruire-sa-reputation_5498781_4832693.html>, Blog Big Browser, 12/08/19, 16h33 
18- Direction du FMI : l’Europe propose la nomination de Kristalina Georgieva, une spécialiste de l’environnement <https://www.novethic.fr/actualite/politique/isr-rse/direction-du-fmi-l-europe-propose-la-nomination-de-kristalina-georgieva-une-specialiste-de-l-environnement-147570.html>, Novethic, 12/08/19
19- Entretien. « Les centres commerciaux géants sont là pour rester » <https://usbeketrica.com/article/centres-commerciaux-geants-sont-la-pour-rester>, Usbek & Rica, 13/08/19, 07:00
20- Jay Inslee, le candidat démocrate qui s'attaque aux "dégâts environnementaux" de Trump <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/jay-inslee-le-candidat-democrate-qui-s-attaque-aux-degats-environnementaux-de-trump_136297>, AFP, 13/08/19, 20:00
21- A Brasilia, 100.000 femmes du monde rural manifestent contre Bolsonaro <https://www.geo.fr/environnement/a-brasilia-100-000-femmes-du-monde-rural-manifestent-contre-bolsonaro-197003>, AFP, 14/08/19, 19:00
22- Tribune. Christophe Ramaux : « Les collapsologues ravalent le politique à un mode religieux » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/15/christophe-ramaux-les-collapsologues-ravalent-le-politique-a-un-mode-religieux_5499586_3232.html>, Le Monde, 15/08/19, 06h30
23- Tribune. « Ecologie, climat : l’effondrement n’est pas inéluctable » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/16/ecologie-climat-l-effondrement-n-est-pas-ineluctable_5499848_3232.html>, Le Monde, 16/08/19, 06h00
24- Donald Trump envisage d'acheter le Groenland pour l'intégrer au territoire américain <https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/presidentielle/donald-trump/donald-trump-envisage-d-acheter-le-groenland-pour-l-integrer-au-territoire-americain_3578791.html>, France Info, 16/08/19, 11:29
25- Une rentrée scolaire placée sous le signe de l’écologie <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/08/16/une-rentree-scolaire-placee-sous-le-signe-de-l-ecologie_5499948_3234.html>, Le Monde, 16/08/19, 11h30
26- Catastrophes naturelles, désastres : pertes économiques de 44 milliards de dollars au 1er semestre, selon Swiss Re <https://lexpansion.lexpress.fr/actualites/1/actualite-economique/catastrophes-naturelles-desastres-pertes-economiques-de-44-milliards-de-dollars-au-1er-semestre-selon-swiss-re_2094751.html>, AFP, 16/08/09, 14:00
27- Un maire convoqué devant le tribunal pour avoir interdit l’usage des pesticides près des habitations <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/17/un-maire-convoque-devant-le-tribunal-apres-avoir-interdit-l-usage-des-pesticides-pres-des-habitations_5500332_3244.html>, Le Monde, maj le 18/08/19 à 06h25
28- G7 à Biarritz. Une trentaine d’ONG environnementales renoncent à assister au sommet <https://www.ouest-france.fr/monde/g7-biarritz-une-trentaine-d-ong-environnementales-renoncent-assister-au-sommet-6488324>, Ouest-France, 22/08/19, 15h43
En audio
29- Sébastien Bohler : "Nous ne sommes pas condamnés à consommer toujours plus, il faut penser la limite" <https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-29-juillet-2019>, France Inter, 29/07/19, l’invité du 07h50
30- Cyril Dion : "Si l’on continue comme ça, une partie de notre civilisation risque de s'effondrer" <https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-08-aout-2019>, France Inter, L’invité de 8h20 : le grand entretien, 08/08/19
31- Les promesses du biomimétisme <https://www.franceinter.fr/emissions/les-savanturiers/les-savanturiers-11-aout-2019>, France Inter, Les Savanturiens, 11/08/19, 16h00
En images
32- Vidéo. CETA : que change la ratification ? <https://www.lemonde.fr/economie/video/2019/07/26/ceta-que-change-la-ratification_5493881_3234.html>, Le Monde, maj le 27/07/19 à 07h04
33- Arrêtés anti-pesticides : ces maires qui bravent la loi <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pesticides/glyphosate/arretes-anti-pesticides-ces-maires-qui-bravent-la-loi_3585299.html>, France 2, journal de 20h, 21/08/19
Une publication
34- Le bug humain - Pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l'en empêcher <https://www.lisez.com/ebook/le-bug-humain/9782221241608>, de Sébastien Bohler, Editions Robert Laffont, 07/02/19

Bien à vous,
Florence

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DOSSIER DU JOUR : Fin du monde ou fin d’un monde, tribunes et points de vue relatifs à l’effondrement ou la collapsologie. (cf. item 1, 4, 10, 12, 22, 23 & 30)
CITATIONS DU JOUR : — "Les jeunes sont la principale raison de mon optimisme. Ce n’est pas qu’ils peuvent changer le monde. Ils sont en train de changer le monde." Jane Goodall, primatologue (cf. item 16)
— "Nous sommes une espèce potentiellement illimitée dans un contexte limité", Sébastien Bohler, docteur en neurosciences (cf. item 28 & 33)
ÉTUDE DU JOUR : Les investissements et les études pour protéger l'environnement en France ont diminué de 2 % en 2017, après avoir déjà baissé de 13 % en 2016, selon une note publiée par l’Insee. (cf. item 6)
CHIFFRES DU JOUR : — Au moins 164 défenseurs de l'environnement se battant contre des projets miniers, forestiers ou agro-industriels ont été tués en 2018, selon le bilan annuel de l'ONG Global Witness. (cf. item 5)
— Les catastrophes naturelles et désastres causés par l'homme ont entraîné la mort ou la disparition de plus de 5.000 personnes et généré des pertes économiques 44 milliards de dollars (39,7 milliards d'euros) au premier semestre dans le monde, selon une étude préliminaire du réassureur suisse Swiss Re. (cf. item 26)
THE MOVE DU JOUR : Du Cameroun au Mali en passant par le Sénégal et la Sierra Leone, le Monde Afrique vous emmène à la rencontre de quelques-unes de ces femmes entrepreneuses qui n’attendent pas de trouver un emploi salarié pour faire bouger leur communauté et leur continent. (cf. item 9 & suite)
CONVENTION DU JOUR : Le tirage au sort des 150 citoyens qui composeront "cette France en petit" aura lieu à partir de la mi-août, sur la base des listes téléphoniques. La convention citoyenne sur le climat se réunira pour la première fois du 4 au 6 octobre. (cf. item 13)
PROPOSITION DU JOUR : Les États membres de l’Union européenne ont choisi de proposer Kristalina Georgieva, actuellement numéro 2 de la Banque Mondiale, pour succéder à Christine Lagarde à la tête du Fonds Monétaire International. Cette économiste bulgare a consacré une grande partie de sa carrière au financement de projets liés à l’environnement. (cf. item 18)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Langouët, Roubaix, Grande-Synthe, Grenoble et Ungersheim, 5 villes sur le chemin de la transition écologique et sociale. (cf. item 15)
— Depuis 3,8 milliards d’années, le vivant sélectionne les solutions les plus efficaces, les plus économes en énergies et en ressources. Une formidable source d’inspiration pour les chercheurs et les ingénieurs. (cf. item 31)
RÉSISTANCE DU JOUR : Nombre de maires ne veulent plus voir des pesticides répandus à quelques mètres des habitations. Ces élus sont prêts à partir au bras de fer avec l'État au nom de la santé de leurs administrés. (cf. item 27, suite & 33)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Tribune. Vivre avec la fin du monde 3/6. "Nous ne sommes pas la cause de la fin du monde, mais la fin du monde nous donne une cause : vivre la meilleure vie possible", Le Monde, 24/07/19, 10h18
Par Marianne Durano, philosophe*

 « A quoi bon des enfants en temps d’effondrement ? », s’interroge la philosophe Marianne Durano. Elle rappelle que bien avant l’époque de l’éco-anxiété, la philosophie s’était chargée de penser cette mortalité.
Tribune. Au moment où j’écris ces lignes, je suis enceinte de mon troisième enfant. Les deux premiers cueillent des groseilles dans le jardin. Les oiseaux chantent. La brise souffle. Un arbre, par-dessus le toit, berce sa palme. Et moi, je rédige un article sur la fin du monde.
En amont de toute réflexion philosophique, deux sentiments contradictoires, mais indissociables, hantent mon esprit : l’incrédulité et la culpabilité. N’est-il pas criminel d’enfanter dans un monde promis à la destruction ? Ce point d’interrogation jette son ombre en forme de faux sur tous les débats d’écologie.
On connaît le succès des discours néomalthusiens, justifiés par les rapports scientifiques et les chiffres qui s’accumulent depuis des dizaines d’années. Les inégalités ne cessent d’augmenter, les ressources de s’épuiser, la biodiversité de décliner, la température d’augmenter, les glaces de fondre, les migrants de migrer, l’angoisse de monter. « A quoi bon des poètes en ces temps de détresse ? », disait Friedrich Hölderlin. A quoi bon des enfants en temps d’effondrement ? sommes-nous tentés de penser. A quoi bon vivre puisque nous devons mourir ?
Formulé dans sa nudité, ce problème révèle son obscène banalité. Nous engendrons des vies précaires, nous créons des œuvres périssables. « Nous autres, civilisations, savons désormais que nous sommes mortelles », disait Paul Valéry bien avant le premier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Toute la philosophie s’est chargée de penser cette mortalité pour donner un sens à l’absurde et donner la réplique à l’à-quoi-bonisme qu’il implique.
Les réponses sont variées, mais s’accordent peu ou prou sur ce point : l’horizon de la mort donne un sens à la vie. C’est parce que ma vie a une fin qu’elle peut avoir un but. C’est parce que mon temps est limité qu’il doit être utilisé à bon escient. Seule la conscience de ma finitude peut me permettre de mener une œuvre jusqu’au bout. La « fin », c’est aussi bien le terme que le but. Une vie, ou une œuvre, « achevée », c’est une vie accomplie, à la fois parfaite et passée. Je mets des enfants au monde en leur souhaitant de bien finir leurs jours, quel qu’en soit le nombre imparti.
Trois scénarios
La perspective d’un effondrement écologique ne change pas les termes de cette sagesse immémoriale, elle en radicalise la leçon. Alors, comment penser la fin du monde ? Distinguons trois approches complémentaires, de la plus superficielle à la plus radicale.
Premier scénario, le plus optimiste : nous assisterions moins à la fin du monde qu’à la fin d’un monde, le nôtre, productiviste, consumériste, globalisé. Ce serait alors une opportunité à saisir, une conversion possible vers un monde plus juste, un développement « durable », une croissance « verte ». Mais cette heureuse hypothèse devient plus utopique à chaque nouveau traité de libre-échange. Pendant que les déchets, les sommets sur le climat et les tweets de Donald Trump s’accumulent s’éloigne l’espoir d’une transition choisie et se confirme la perspective d’une récession subie.
Deuxième scénario, plus réaliste : nous assisterions à la fin de la société d’abondance. C’est la définition que donne l’ancien député (Europe Ecologie-Les Verts) Yves Cochet de l’effondrement : « Les besoins de base (eau, alimentation, logement, habillement, énergie, mobilité, sécurité) ne sont plus fournis à une majorité de la population par des services encadrés par la loi. » Or, que voyons-nous en France et ailleurs ? Le prix des ressources énergétiques (carburant, gaz, électricité) augmente, tandis que les services de première nécessité (transports, sécurité, traitement de l’eau) se privatisent. Le mouvement des « gilets jaunes » peut ainsi se lire comme le premier soubresaut d’une société qui se fracture au moment de payer la facture. Face au chaos annoncé, certains s’arment : les survivalistes. D’autres misent sur l’entraide, comme le collapsologue Pablo Servigne.
Pourtant, pour catastrophique qu’elle soit, cette hypothèse de la fin du monde politique reste à taille humaine : on peut la penser, l’imaginer, en faire des best-sellers. Bien des sociétés dans le passé ont disparu sans que soit pour autant remise en question la viabilité même de notre planète. Or, c’est bien de cela qu’il s’agit aujourd’hui.
Menaces irréversibles
La question vraiment vertigineuse, c’est celle, non pas de la fin d’un monde, mais de la fin du monde : la possibilité, exorbitante, que – guerre nucléaire ou dérèglement climatique – le monde lui-même devienne inhabitable. C’était la crainte du philosophe Günther Anders (L’Obsolescence de l’homme) après Hiroshima ou celle de Hans Jonas (Le Principe de responsabilité) face au désastre écologique.
Tandis que les crises passées se limitaient à une société et à une génération données, les menaces qui pèsent sur nous sont irréversibles et s’étendent à l’ensemble de notre planète. Les scientifiques parlent désormais de « 6e extinction de masse » pour dénoncer la destruction actuelle des écosystèmes. Les études régulièrement publiées dans les revues scientifiques estiment ainsi que 50 % des espèces animales et végétales auront disparu d’ici à la fin du siècle, une catastrophe dont la Terre mettrait plusieurs millions d’années à se remettre (La 6e Extinction, Elizabeth Kolbert, Le Livre de poche, prix Pulitzer 2015). Nous savons désormais, nous aussi, que les espèces sont mortelles…
Peut-on alors imaginer la fin du monde ? C’est le pari tenu par le cinéaste polémique Lars von Trier dans son très beau film, Melancholia. On y suit deux sœurs, l’une célibataire suicidaire, l’autre mère de famille épanouie, confrontées à l’approche imminente d’une planète qui doit détruire la nôtre. La première s’apaise à l’idée que le monde entier partage sa mort imminente, tandis que la seconde, désespérée, refuse d’y croire. Le final est une grandiose métaphore de la condition humaine, où l’on voit les deux femmes, accompagnées de l’enfant, blotties dans une fragile cabane de roseaux, attendant l’apocalypse. Ce dernier, confiant, aime une dernière fois ceux qui l’entourent avant de s’abandonner à la fatalité.
Je suis entre ces deux femmes comme cet enfant, hésitant entre la résignation morbide et le déni tragique. N’y a-t-il, comme toujours en philosophie, un moyen de surmonter la contradiction, une troisième voie ?
Je crois que oui, et c’est pourquoi j’attends mon troisième enfant. Je pense que la possibilité de la fin du monde peut donner un sens à ma vie, et à celle que je nourris. Individuellement, nous sommes responsables, non de la catastrophe qui vient, mais du présent que nous avons à vivre. Nous ne sommes pas la cause de la fin, mais la fin nous donne une cause : vivre, ici et maintenant, la meilleure vie possible.
C’est toujours la leçon des Anciens, et ça tombe bien, parce que cette vie bonne sur laquelle ils s’accordent est également celle qui peut enrayer le désastre, ou nous aider à y survivre. Platon, Aristote, Epicure, Sénèque, Epictète… mais également Descartes, Montaigne, Pascal, pour une fois, sont d’accord : le sage est sobre et joyeux, il préfère « changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde »(Discours de la méthode, partie III, Descartes, 1637), n’accumule pas les objets de sa convoitise mais jouit de la vie en se sachant mortel.
Si nous devons mener une vie simple, ce n’est donc pas d’abord parce que c’est écologiquement nécessaire, mais parce que c’est moralement souhaitable. Si nous devons cultiver notre autonomie individuelle et collective, ce n’est pas seulement dans le but de survivre à la fin du monde, mais parce que c’est la condition réelle de notre liberté. Si j’éduque mes enfants à la tempérance, ce n’est pas pour les préparer au chaos, mais parce que c’est bon pour eux. Et si, de leur vivant, la fin du monde doit venir, ils auront bien vécu.
Un écosystème fragile
Dans quelques semaines, nous rejoignons un éco-hameau, situé dans un village de la Loire. Nous ne nous y claquemurerons pas en espérant survivre à la fin du monde. Ce n’est ni un bunker, ni une arche de Noé, censée nous protéger de la catastrophe. Nous n’y serrerons pas les dents. Nous y allons pour y vivre, et non pour y mourir : pour donner à nos enfants la vie que nous pensons être la meilleure pour eux, loin des pollutions de toutes sortes et d’un monde qui ne nous rend pas heureux.
Ce monde, c’est celui de la croissance sans fin, indéfinie, c’est-à-dire sans limite et dénuée de sens. En détruisant l’idée de « cosmos » – monde fini, limité, organisé – pour lui substituer l’idée d’« univers » – espace infini et chaotique (Du monde clos à l’univers infini, Alexandre Koyré, Gallimard, 1972) –, la modernité a créé les conditions d’une crise écologique sans précédent. Nous redécouvrons péniblement que notre monde n’a rien d’un espace neutre offrant une expansion infinie, mais qu’il est d’abord un écosystème fragile : un cosmos. Le monde infini théorisé par la philosophie moderne a longtemps cru qu’il était immortel, il était en réalité sans but, et il risque bien de causer notre fin.
De ce point de vue, alors, l’idée de la fin du monde, qu’elle soit un futur probable ou un nouveau mythe politique – une version hype de l’Apocalypse –, me semble être un remède nécessaire – un remède à l’absence de sens qui caractérise la civilisation industrielle.
Kant défendait la nécessité de penser des « horizons régulateurs », des grandes idées indémontrables – Dieu, l’âme, le cosmos –, mais qui permettent de donner un sens à nos actions. Je crois que nous avons, plus que jamais, besoin de telles idées, et qu’il est urgent que notre monde conçoive, enfin, sa fin.
*& Marianne Durano est agrégée de philosophie, professeure en lycée à Dreux. Elle est membre fondatrice de la revue d’écologie intégrale « Limite » et auteure de « Mon corps ne vous appartient pas » (Albin Michel, 304 pages). Elle a pris part au mouvement de La Manif pour tous et elle est également l’une des instigatrices du mouvement des Veilleurs.
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« Vivre avec la fin du monde », une série en six épisodes
• « Face à l’effondrement, il faut mettre en œuvre une nouvelle organisation sociale et culturelle » <https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/22/face-a-l-effondrement-il-faut-mettre-en-uvre-une-nouvelle-organisation-sociale-et-culturelle_5491958_4415198.html>, par Yves Cochet, Pablo Servigne et Agnès Sinaï
• « L’effondrement des civilisations est un problème qui obsède l’Occident depuis au moins deux siècles » <https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/23/jean-baptiste-fressoz-depuis-la-genese-on-pratique-la-collapsologie-sans-le-savoir_5492314_4415198.html>, par Jean-Baptiste Fressoz
• « Nous ne sommes pas la cause de la fin du monde, mais la fin du monde nous donne une cause : vivre la meilleure vie possible » <https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/24/marianne-durano-l-idee-de-fin-du-monde-est-un-remede-necessaire-a-l-absence-de-sens-de-la-civilisation-industrielle_5492684_4415198.html>, par Marianne Durano
• « Le changement climatique n’est pas forcément une mauvaise nouvelle » <https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/25/sylvie-brunel-le-changement-climatique-n-est-pas-forcement-une-mauvaise-nouvelle_5493113_4415198.html>, par Sylvie Brunel
• « Un autre monde semble disparaître, cette part que nous n’avons pas créée : celui de la nature sauvage » <https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/26/virginie-maris-la-vie-sauvage-n-a-pas-dit-son-dernier-mot_5493524_4415198.html>, par Virginie Maris
• « Vivre mieux aujourd’hui consiste à échapper aux développements du progrès » <https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/27/sylvain-tesson-vivre-mieux-aujourd-hui-consiste-a-echapper-aux-developpements-du-progres_5493986_4415198.html>, par Sylvain Tesson
<https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/24/marianne-durano-l-idee-de-fin-du-monde-est-un-remede-necessaire-a-l-absence-de-sens-de-la-civilisation-industrielle_5492684_4415198.html <https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/24/marianne-durano-l-idee-de-fin-du-monde-est-un-remede-necessaire-a-l-absence-de-sens-de-la-civilisation-industrielle_5492684_4415198.html>>
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2- Entretien. Dominique Bourg : « L'économie circulaire ne constitue pas une démarche de progrès », Usbek & Rica, 25/07/19, 11:00
Propos recueillis par Lionel Meneghin

Professeur à l'Université de Lausanne, engagé lors de la campagne européenne en tant que tête de liste Urgence Écologie, le philosophe Dominique Bourg répond aux questions de Lionel Meneghin, rédacteur en chef du site dirigeant.fr <http://dirigeant.fr/>, le média du Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprise, et lecteur contributeur d’Usbek & Rica.
Lionel Meneghin : Depuis quelques mois, les enjeux écologiques semblent enfin occuper le devant de la scène médiatique. Comment expliquez-vous ce basculement ?
Dominique Bourg : Signe des temps, deux députés en viennent à proposer des mesures impensables il y a encore quelques années. Delphine Batho propose d’interdire tout vol intérieur vers des destinations reliées par le train en moins de cinq heures. François Ruffin, quant à lui, souhaite interdire les lignes aériennes lorsqu’un autre mode de transport permet d’effectuer le même voyage avec au maximum 2h30 de plus que le temps de vol effectif d’un avion. En Suède, le flygskam, la « honte de prendre l’avion », se développe. Le débat est lancé. 
Le moment-clé, pour moi, a été l’été 2018 : pour la première fois, les gens ont senti qu’il y avait un problème de climat. La Suède, pays très boisé, a été confrontée à une canicule inédite, qui s'est traduite par des incendies spectaculaires. En septembre 2018, au sortir de l’été, de nombreuses manifestations ont vu le jour avec des seuils de mobilisation encore jamais atteints (100 000 personnes en France). On commence à sentir que quelque chose ne marche plus. Nous passons directement de l’été à l’hiver, puis de l’hiver à l’été. Bien sûr, nous savions… mais ce savoir ne percolait pas. Celui-ci rejoint aujourd’hui l’expérience sensible. Le dérèglement climatique n’est plus une abstraction. La canicule de fin juin, avec un record historique dans le Gard de 45° C, vient de nous rappeler cette donne nouvelle.
>> Suite à lire à :
<https://usbeketrica.com/article/dominique-bourg-l-economie-circulaire-ne-constitue-pas-une-demarche-de-progres <https://usbeketrica.com/article/dominique-bourg-l-economie-circulaire-ne-constitue-pas-une-demarche-de-progres>>
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3- Les critiques pleuvent sur l’accord UE-Mercosur, EurActiv, 26/07/19
Doris Pundy | translated by  Marion Candau

Il y a environ un mois, la Commission européenne a signé un accord de libre-échange avec le Mercosur. Depuis, l’accord a provoqué l’ire des agriculteurs, environnementalistes, politiques nationaux et eurodéputés. Un article d’Euractiv Allemagne.
Personne n’a pris de pincettes lors du premier débat sur l’accord avec le Mercosur entre les eurodéputés de la commission AGRI et le commissaire en charge de l’agriculture, Phil Hogan.
« C’est pire que nous le craignions », a déclaré l’eurodéputé vert allemand Martin Häusling. « C’est un accord dangereux pour nos agriculteurs », insiste quant à lui Gilles Lebreton, eurodéputé français du parti d’extrême droite Rassemblement national.
Presque toutes les familles politiques ont exprimé leur ressentiment, des modérés aux nationalistes. Pourtant, l’accord de libre-échange est encore loin d’entrer en vigueur.
Le dit « accord de principe » a été adopté fin juin. Désormais, les avocats de l’UE et du bloc du Mercosur – Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay – examinent le texte de l’accord.
Ce dernier sera ensuite traduit dans toutes les langues officielles de l’UE et ce processus prendra jusqu’à trois ans. Seulement après cela, l’accord pourra être adopté par les gouvernements et les parlements, ce qui pourrait à nouveau prendre des années.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/is-the-eu-mercosur-deal-being-highjacked-by-premature-criticism/ <https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/is-the-eu-mercosur-deal-being-highjacked-by-premature-criticism/>>
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4- Tribune. « L’homme peut-il se reconvertir de prédateur en jardinier ? » , Le Monde, 29/07/19, 06h30 
Par Pierre Jouventin, éthologue & Serge Latouche, économiste

Dans une tribune au « Monde », l’éthologue Pierre Jouventin et l’économiste Serge Latouche interrogent la capacité de l’homme à préserver l’équilibre entre les ressources naturelles et ses activités.
Tribune. A la question de la compatibilité entre l’économie capitaliste et la préservation de la nature, ou autrement dit, entre le culte de la croissance et l’écologie, la réponse devrait apparaître évidente à toute personne sensée : une croissance infinie est incompatible avec une planète finie. Cependant, cette évidence que des gamines de 14 ans nous rappellent judicieusement semble inconcevable aux responsables politiques et économiques. Elle fait l’objet d’un déni de leur part à tous, y compris, voire surtout, des ministres de l’environnement, qui se gargarisent de l’affirmation de la compatibilité de l’économie et de l’écologie.
L’homme ne peut survivre qu’en symbiose avec l’écosystème terrestre, qui lui fournit les substances dont il se nourrit, qu’il utilise ou qu’il rejette. N’importe quel animalcule [animal microscopique] dépourvu de cerveau met en œuvre une stratégie adaptative de survie à long terme – sinon, il n’existerait plus depuis longtemps. Pendant trois-cent-mille ans, Homo sapiens a lui aussi vécu en équilibre avec son milieu, se déplaçant quand les végétaux et animaux autour de son campement se faisaient rares, laissant les ressources naturelles se renouveler.
Vers 1850, la « révolution industrielle » a propulsé l’économie de croissance, mais aussi accru notre impact sur la planète. Pendant la durée de vie des auteurs du présent article, la population mondiale a triplé, toute la planète a été colonisée et l’agriculture intensive a épuisé 40 % des sols, les pesticides appauvrissant la biodiversité et les écosystèmes. Les prédictions pessimistes du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sont même dépassées, et nous rédigeons ce texte pendant une canicule record prématurée, en dépit des climatosceptiques.
Un phantasme de recréation
La modernité a mis en œuvre un projet prométhéen d’artificialisation du monde dont nous commençons enfin à percevoir le danger pour notre espèce, alors qu’aucune autre planète habitable n’a jamais été découverte. Ce phantasme de recréation propre à la modernité occidentale est le résultat d’une double rupture à la fois pratique et conceptuelle : l’artificialisation du monde liée à l’émergence de l’imaginaire technoscientifique d’une part, et la marchandisation du monde liée à l’émergence de l’imaginaire économique d’autre part. La menace, chaque jour plus prégnante, d’un effondrement de la civilisation, sinon d’une disparition de l’espèce, suffira-t-elle à nous faire faire demi-tour et à nous reconvertir de prédateurs en jardiniers ?
Car nous savons comment réhabiliter notre monde. Seulement, en dépit de bien des déconvenues, nos manières de voir et de penser restent « formatées » par le paradigme de la modernité, tel qu’il s’est cristallisé au XVIIIe siècle. Pour d’excellentes raisons, les philosophes des Lumières voulaient libérer l’humanité de l’animalité et des obstacles à son émancipation. Pour ce faire, ils ont développé une conception mécanique du monde (la machine-univers, l’animal-machine et même l’homme-machine), débouchant sur l’illimitation de notre pseudo-puissance. Dans cette vision anthropocentrique, l’homme s’institue « maître et possesseur de la nature », selon la célèbre formule de Descartes. L’idéologie du progrès qui en résulte nous assure que tout est possible, ce que reprend le transhumanisme d’aujourd’hui.
Dans ce contexte, « la machine économique » en a profité pour s’affranchir de tous les freins que la sagesse millénaire avait mis à son épanouissement, donnant naissance à la société capitaliste de marché mondialisée. Au lieu de déboucher sur une véritable démocratie autonome d’hommes libres, cette société moderne se soumet à la dictature des marchés financiers et aux oukases d’une technoscience sans principe.
Le tournant de la « Fable des abeilles »
Ce paradoxe est inhérent aux Lumières elles-mêmes. La transgression érigée en système dans la surmodernité trouve sa source dans le tournant éthique décisif qui s’opère avec Bernard de Mandeville et la fameuse Fable des abeilles (1714). Sa conclusion, à savoir que les vices privés font la prospérité de la ruche, devint peu à peu, à travers la main invisible d’Adam Smith, le credo amoral, voire immoral, des sociétés occidentales. Dans la société de croissance, aboutissement de l’économie de production capitaliste, l’organisation de la survie, non plus en symbiose avec la nature mais en l’exploitant sans pitié, doit faire croître indéfiniment la production et son fétiche, le capital.
En réalité, cette construction est fondée sur une triple illimitation : illimitation de la production, et donc de la prédation des ressources naturelles renouvelables et non renouvelables ; illimitation de la consommation, et donc de la création de nouveaux besoins toujours plus artificiels ; et, surtout, illimitation de la production des déchets, et donc de la pollution de l’air, de l’eau et de la terre. Ces trois pollutions ont des effets de plus en plus manifestes : dérèglement climatique avec les émissions de gaz à effet de serre ; pandémies de cancer, d’asthme, d’obésité, de maladies pulmonaires, de troubles cardio-vasculaires ou de la reproduction avec la saturation de l’air en particules fines et en perturbateurs endocriniens ; mort des sources, des rivières et des océans ; désertification et désagrégation des sols, empoisonnés aux pesticides et engrais chimiques ; etc.
L’économie en tant qu’idéologie fonctionne comme une prophétie autoréalisatrice. En l’inventant sur le modèle de la mécanique rationnelle de Newton, les économistes ont fait abstraction du fait que la vie concrète des hommes se déroulait dans un écosystème qui obéit aux lois de la thermodynamique et de l’écologie scientifique, et non dans la sphère étoilée de la mathématique. Elle ignore non seulement l’exploitation de la force de travail mais encore le fait que la production repose avant tout sur la prédation des biens communs.
Le capitalisme, système thermo-industriel
Si le phantasme d’une économie en croissance infinie s’est cependant réalisé jusqu’à un certain point, c’est parce que le capitalisme, qui jusque-là végétait tant bien que mal en paupérisant les prolétaires européens et les artisans indiens, a muté en système thermo-industriel. La machine à vapeur puis le moteur à explosion lui ont permis d’utiliser les énergies fossiles et de disposer ainsi d’une puissance énergétique sans commune mesure avec tout ce que l’on connaissait auparavant. Ce point aveugle de la science économique, qui ne découvre que très tardivement la nature sous le nom révélateur d’externalités, qu’elle échoue à intégrer vraiment, a piégé même le marxisme, qui fait l’impasse sur l’écologie.
Notre énorme cerveau nous permet pourtant de comprendre la crise écologique à laquelle nous sommes confrontés, à défaut de la pallier. Notre problème, qui paraît insoluble, est pourtant simple, et toutes les espèces vivantes ont su le résoudre : ne pas dégrader notre milieu de vie et équilibrer les ressources naturelles par rapport aux populations. La difficulté vient de ce que la foi dans l’économie n’est plus un choix de la conscience, mais une drogue à laquelle, accoutumés, nous sommes incapables de renoncer volontairement. Le progressisme et l’économisme ainsi incorporés dans notre consommation quotidienne, nous les respirons avec l’air pollué du temps, nous les buvons avec l’eau contaminée aux pesticides, nous les mâchons avec la « malbouffe », nous nous en parons avec les fringues fabriquées dans les bagnes du Sud-Est asiatique, et, enfin, ils nous transportent dans nos sacro-saintes bagnoles à dérèglement climatique…
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/07/29/l-homme-peut-il-se-reconvertir-de-predateur-en-jardinier_5494523_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/07/29/l-homme-peut-il-se-reconvertir-de-predateur-en-jardinier_5494523_3232.html>>
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« Vivre avec la fin du monde », une série en six épisodes
• « Face à l’effondrement, il faut mettre en œuvre une nouvelle organisation sociale et culturelle » <https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/22/face-a-l-effondrement-il-faut-mettre-en-uvre-une-nouvelle-organisation-sociale-et-culturelle_5491958_4415198.html>, par Yves Cochet, Pablo Servigne et Agnès Sinaï
• « L’effondrement des civilisations est un problème qui obsède l’Occident depuis au moins deux siècles » <https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/23/jean-baptiste-fressoz-depuis-la-genese-on-pratique-la-collapsologie-sans-le-savoir_5492314_4415198.html>, par Jean-Baptiste Fressoz
• « Nous ne sommes pas la cause de la fin du monde, mais la fin du monde nous donne une cause : vivre la meilleure vie possible » <https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/24/marianne-durano-l-idee-de-fin-du-monde-est-un-remede-necessaire-a-l-absence-de-sens-de-la-civilisation-industrielle_5492684_4415198.html>, par Marianne Durano
• « Le changement climatique n’est pas forcément une mauvaise nouvelle » <https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/25/sylvie-brunel-le-changement-climatique-n-est-pas-forcement-une-mauvaise-nouvelle_5493113_4415198.html>, par Sylvie Brunel
• « Un autre monde semble disparaître, cette part que nous n’avons pas créée : celui de la nature sauvage » <https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/26/virginie-maris-la-vie-sauvage-n-a-pas-dit-son-dernier-mot_5493524_4415198.html>, par Virginie Maris
• « Vivre mieux aujourd’hui consiste à échapper aux développements du progrès » <https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/27/sylvain-tesson-vivre-mieux-aujourd-hui-consiste-a-echapper-aux-developpements-du-progres_5493986_4415198.html>, par Sylvain Tesson
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5- Plus de 160 défenseurs de l'environnement tués en 2018 selon une ONG, AFP, 30/07/19, 08:00

Au moins 164 défenseurs de l'environnement se battant contre des projets miniers, forestiers ou agro-industriels ont été tués en 2018, selon le bilan annuel de l'ONG Global Witness.
Selon ce rapport publié mardi, d'"innombrables" autres ont été réduits au silence à travers le monde par la violence, l'intimidation et l'utilisation ou le dévoiement de lois anti-manifestation.
Le pays de loin le plus dangereux l'an dernier pour ces militants et les leaders autochtones défendant leurs terres a été les Philippines, avec 30 meurtres, a indiqué l'ONG.
La Colombie et l'Inde ont elles compté 24 et 23 morts en 2018. Avec 16 meurtres confirmés, le Guatemala est de son côté le pays avec le plus de morts comparés au nombre d'habitants.
"C'est un phénomène que l'on peut voir partout dans le monde: les défenseurs de l'environnement et des terres, dont un nombre important sont des représentants de peuples autochtones, sont considérés comme des terroristes, des voyous ou des criminels pour défendre leurs droits", a dénoncé dans le rapport Vicky Tauli-Corpuz, rapporteur spécial de l'ONU pour les droits des peuples autochtones.
"Cette violence représente une crise pour les droits de l'Homme mais également une menace pour tous ceux qui sont dépendants d'un climat stable", a-t-elle ajouté.
Le nombre de morts est en baisse par rapport à 2017, année la plus meurtrière avec 207 morts, mais Global Witness note que le nombre pourrait être sous-évalué, notamment parce que certains événements se produisent dans des lieux très reculés. 
L'événement le plus mortel rapporté par l'ONG en 2018 a eu lieu dans l'Etat du Tamil Nadu, dans le sud de l'Inde, où elle assure que 13 personnes ont été tuées après une manifestation contre une mine de cuivre.
Au moins huit militants impliqués dans des conflits terriens avec des représentants de l'industrie du soja ont été tués en 2018 dans l'Etat brésilien de Para à lui seul, selon l'ONG.
Aux Philippines, qui ont pris la place du Brésil comme pays le plus meurtrier, c'est neuf cultivateurs de canne à sucre, dont des femmes et des enfants, qui ont été abattus par des hommes armés sur l'île de Negros, assure Global Witness, qui ajoute que l'avocat représentant les familles des victimes a été tué quelques jours plus tard.
Alors que le groupe d'experts de l'ONU sur le climat (Giec) doit publier la semaine prochaine un rapport sur l'utilisation des terres qui devrait souligner l'importance des peuples autochtones dans la protection de la nature, l'ONG dénonce également une "tendance inquiétante" vers l'intimidation et l'emprisonnement des défenseurs de l'environnement.
Le rapport dénonce aussi le rôle des investisseurs, y compris les banques de développement, dans des projets controversés, et désigne nommément certaines entreprises accusées de faciliter les violations des droits.
"Il n'est pas suffisant pour les multinationales liées à des confiscations de terres de plaider l'ignorance", insiste-t-il. "Elles ont une responsabilité de s'assurer de façon préventive que les terres dont elles profitent ont été louées légalement, avec le consentement des communautés qui y vivent depuis des générations".
<http://www.lefigaro.fr/international/plus-de-160-defenseurs-de-l-environnement-tues-en-2018-20190730>
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6- Les entreprises investissent moins pour protéger l'environnement selon l’Insee, Novethic avec AFP, 30/07/19
Béatrice Héraud

Les investissements et les études pour protéger l'environnement en France ont diminué de 2 % en 2017, après avoir déjà baissé de 13 % en 2016, selon une note publiée par l'Insee, l’institut national de la statistique et des études économiques.
"38% des établissements industriels employant 20 salariés ou plus ont réalisé des investissements ou des études pour protéger l'environnement" en 2017, selon l'Institut national des statistiques dans une note publiée le 10 juillet. Au total, elles y ont consacré 1,4 milliard d'euros.
Un chiffre en baisse depuis plusieurs années. Selon l’Insee, les entreprises ont dépensé 2 % de moins en 2017 par rapport en 2016. Une baisse à toutefois mettre en relation avec celle de 13 % l’année précédente.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/pollution/isr-rse/les-entreprises-investissent-moins-pour-proteger-l-environnement-selon-l-insee-147473.html <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/pollution/isr-rse/les-entreprises-investissent-moins-pour-proteger-l-environnement-selon-l-insee-147473.html>>
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7- Brésil : la cour suprême annule un décret de Bolsonaro sur les terres indigènes, AFP, 02/08/19, 12:00

La cour suprême du Brésil a bloqué jeudi un décret du président Jair Bolsonaro qui transférait au ministère de l'Agriculture, défenseur des intérêts de l'industrie agroalimentaire, des compétences foncières jusqu'alors dévolues à une fondation protectrice des indigènes.
Les dix juges du Tribunal fédéral suprême (STF) ont soutenu cette décision, considérant que les parlementaires brésiliens avaient déjà rejeté ce décret.
"Pour ce qui fait loi, le dernier mot revient au Congrès", a déclaré le juge Luis Roberto Barroso, qui avait déjà ordonné en juin la suspension provisoire du décret portant sur un transfert des compétences dans la délimitation des terres indigènes.
Le président d'extrême droite Jair Bolsonaro s'est plusieurs fois exprimé en faveur d'un nouveau découpage des terres indigènes plus favorable à l'agrobusiness.
Cette décision du STF survient une semaine après la mort d'un leader indigène dans le nord-est du pays. Les membres de la tribu waiapi dénoncent un assassinat, qui n'a pas encore été confirmé par l'enquête judiciaire.
Cette affaire connaît un écho international. Parmi les nombreuses réactions, la haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU Michelle Bachelet s'est élevé lundi contre "la politique proposée par le gouvernement brésilien".
En ouvrant "davantage de zones de l'Amazonie à l'exploitation minière", cela risque "de conduire à des incidents violents, des intimidations et des meurtres comme celui dont a été victime le peuple waiapi la semaine dernière", a-t-elle poursuivi.
Les indigènes et les organisations de défense des droits humains se plaignent d'une multiplication des conflits dûs à des envahissements de leurs terres ces derniers mois.
<https://www.geo.fr/environnement/bresil-la-cour-supreme-annule-un-decret-de-bolsonaro-sur-les-terres-indigenes-196867>
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8- Accusé par Bolsonaro d'exagérer l'ampleur de la déforestation, il est limogé, AFP, 02/08/19,  21:00

Accusé par le président brésilien Jair Bolsonaro d'exagérer l'ampleur de la déforestation en Amazonie pour faire le jeu des ONG, Ricardo Galvao, le directeur d'un organisme public de référence dans ce domaine, a annoncé qu'il serait finalement destitué.
"Ce que j'ai dit au sujet du président a causé un malaise, donc je serai limogé", a affirmé vendredi à Brasilia le directeur de l'Institut national de recherche spatiale (INPE), qui avait notamment taxé le chef de l’État de "lâcheté" pour avoir publiquement remis en cause les chiffres officiels.
"Bolsonaro sait que son gouvernement est le principal responsable de l'état de dévastation actuelle de l'Amazonie. Le limogeage du directeur de l'INPE est juste un acte de vengeance contre ceux qui révèlent la vérité", a réagi Márcio Astrini, un responsable de Greenpeace Brésil.
La polémique a commencé le 19 juillet, au cours d'un petit déjeuner du président Bolsonaro avec des journalistes de médias étrangers, dont l'AFP.
Le chef de l'Etat avait multiplié les déclarations fracassantes, niant par exemple que des Brésiliens souffrent encore de la faim.
Mais ce sont ses propos sur l'environnement qui ont finalement eu le plus de répercussions.
"Nous avons la sensation que les données que l'INPE a fournies à la presse ne correspondent pas à la réalité, qu'elles sont au service des ONG", avait affirmé le chef de l'Etat, qui a pris ses fonctions en janvier.
Il faisait référence à des chiffres reposant sur des données satellite faisant étant d'une augmentation de 88% de la déforestation en Amazonie en juin par rapport au même mois de l'année en 2018.
"Si toute cette dévastation dont vous nous accusez était réelle, la forêt amazonienne serait déjà un grand désert", avait poursuivi M. Bolsonaro, un climato-sceptique notoire.
- "Psychose environnementale" -
Le lendemain, Ricardo Galvao, 71 ans, avait rétorqué dans un entretien avec le journal Estado de S. Paulo que le président avait "fait preuve de lâcheté en s'exprimant ainsi".
"Peut-être qu'il s'attendait à ce que je présente ma démission, mais je ne le ferai pas", avait-il ajouté.
Cela n'a pas empêché M. Bolsonaro d'en remettre une couche, laissant entendre que le gouvernement souhaiterait contrôler le timing de la diffusion des données sur la déforestation pour éviter de faire "de la mauvaise publicité au Brésil" et toute "psychose environnementale".
"Si des données sont alarmantes, il (le directeur de l'INPE) devrait, par patriotisme, prévenir le ministre et lui dire que les chiffres seront diffusés, pour qu'il se prépare. Cette façon de rendre publics ces chiffres nous fait du tort", avait-il souligné.
La polémique a repris de plus belle jeudi, quand Jair Bolsonaro a répété que les données de l'INPE ne correspondaient "pas à la réalité" et portaient "préjudice à la réputation du Brésil", faisant notamment allusion aux engagements de ce pays dans le cadre de l'accord de Paris sur le climat.
"Si Ricardo Galvao perd notre confiance, il sera destitué", a-t-il conclu.
Entretemps, l'INPE avait diffusé de nouvelles données montrant un augmentation de 40% de la déforestation sur les 12 derniers mois. 
- "Du jamais vu" -
Jair Bolsonaro a bénéficié au moment de son élection du soutien appuyé du puissant lobby de l'agroalimentaire.
Au Brésil, les ONG dénoncent depuis des décennies le fait que de grands propriétaires terriens repoussent sans cesse les frontières des terres agricoles, le plus souvent au détriment de la forêt, empiétant entre autres sur des zones censées être réservées aux tribus autochtones.
"Nous sommes en présence d'une grande offensive de secteurs qui font du profit sur le dos de l'Amazonie et le président de la République montre son ignorance totale en ce qui concerne les questions environnementales", déplore Joao Paulo Capobianco, un ancien vice-ministre de l'Environnement de l'écologiste Marina Silva.
Pour lui, l'intervention présidentielle sur l'INPE est "du jamais vu dans l'histoire du Brésil".
Jeudi, M. Bolsonaro a subi une défaite importante sur la question foncière : la Cour suprême a bloqué un décret présidentiel qui transférait au ministère de l'Agriculture, défenseur des intérêts de l'industrie agroalimentaire, la délimitation des territoires indigènes.
Cette compétence retourne donc sous le giron de la Fondation de l'Indien (FUNAI), un organisme qui se consacre à la protection des tribus autochtones.
<https://www.lepoint.fr/monde/accuse-par-bolsonaro-d-exagerer-l-ampleur-de-la-deforestation-il-est-limoge-02-08-2019-2328142_24.php>
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9- Coumba Diakité, la Malienne qui fait des pneus sa matière première, Le Monde Afrique, 03/08/19, 19h17
Maryline Baumard

Ces femmes d’affaires qui mettent l’Afrique en boîtes (5/5). Avec By’Recycl, Coumba Diakité transforme les pneus usagés. Une idée prometteuse, tant le vieux caoutchouc pollue les rues de Bamako. 
Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme… Depuis dix-huit mois, Coumba Diakité a fait sienne cette phrase attribuée au chimiste Laurent Lavoisier. Une sentence que la jeune Malienne n’applique pas aux solutions des éprouvettes, mais aux pneus usagés dont elle a fait sa matière première, notamment pour la fabrication de canapés et de fauteuils.
Rien ne prédestinait pourtant la jeune femme à imaginer un futur pour les vieux pneus. En 2012, elle rentre de Tunisie, une licence d’informatique et gestion en poche, décroche un emploi salarié temporaire, avant de se marier. Si, jusque-là, elle reste sur l’autoroute dont a rêvé pour elle sa famille, celle d’un emploi en col blanc dans un bureau climatisé, c’est pendant sa première grossesse qu’elle prend le premier chemin de traverse en s’ouvrant à l’environnement.
> Présentation de notre série Ces femmes d’affaires qui mettent l’Afrique en boîtes
« J’aime apprendre », confie celle qui s’ennuyait un peu à la maison en attendant l’arrivée de son premier enfant et s’inscrivit à un MOOC – ces cours en ligne ouverts à tous – de l’université de Laval, au Québec, sur les enjeux du développement durable. Cette formation et la naissance de son bébé agissent comme un révélateur et lui donnent envie de changer son environnement direct. « Franchement, comment aurais-je pu continuer à supporter qu’on brûle les déchets autour de moi au risque d’empoisonner tout le monde ?, demande-t-elle aujourd’hui. Comment peut-on laisser polluer cet air qu’on respire tous, sans rien dire ? Comment peut-on détruire ainsi la planète qu’on laissera à nos enfants ? »
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<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/08/03/la-malienne-qui-range-ses-pneus-au-salon_5496192_3212.html <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/08/03/la-malienne-qui-range-ses-pneus-au-salon_5496192_3212.html>>
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Sommaire de la série « Ces femmes d’affaires qui mettent l’Afrique en boîtes » en 5 épisodes
Du Cameroun au Mali en passant par le Sénégal et la Sierra Leone, le Monde Afrique vous emmène à la rencontre de quelques-unes de ces femmes entrepreneuses qui n’attendent pas de trouver un emploi salarié pour faire bouger leur communauté et leur continent.
> Présentation de notre série 'Ces femmes d’affaires qui mettent l’Afrique en boîtes' <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/07/29/ces-femmes-d-affaires-qui-mettent-l-afrique-en-boites_5494695_3212.html>
> Episode 1 Aïssata Diakité, celle qui donne à boire le goût du Mali <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/07/30/aissata-diakite-celle-qui-donne-a-boire-le-gout-du-mali_5494826_3212.html>
> Episode 2 La Sierra-Léonaise qui rend l’Afrique à ses diasporas <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/07/31/la-sierra-leonaise-qui-rend-l-afrique-a-ses-diasporas_5495162_3212.html>
> Episode 3 La Camerounaise qui parle aux ordinateurs <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/08/01/la-camerounaise-qui-parle-aux-ordinateurs_5495458_3212.html>
> Episode 4 La Sénégalaise qui envoie de bonnes ondes aux paysans <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/08/02/la-senegalaise-qui-envoie-de-bonnes-ondes-aux-paysans_5495782_3212.html>
> Episode 5 Coumba Diakité, la Malienne qui fait des pneus sa matière première <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/08/03/la-malienne-qui-range-ses-pneus-au-salon_5496192_3212.html>
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10- Qu’est-ce que l’« écologie intégrale » ?, Usbek & Rica, 04/08/19, 10:00
Annabelle Laurent

Cet été, on s’attaque aux mots de l’écologie. Il y a les imprononçables, comme flygksam, la honte de prendre l’avion en suédois, et les néologismes qui nous embrouillent, comme la solastalgie, qui décrit la détresse face à l’effondrement (et à la collapsologie, encore un !). L’écologie a ses mots tout simples, ses mots pompeux, et hélas peu de mots doux, mais une chose est sûre, il suffit parfois d’une seule expression pour expliquer ou rendre subitement concret(e) un sentiment ou une réalité diffuse. C'est, à l'heure de l'urgence climatique, toujours utile. On vous a déjà parlé d’amnésie environnementale, puis de Capitalocène. On poursuit avec un concept devenu équivoque, et donc source de controverses : l'écologie intégrale.
Utilisée aussi bien par le pape François que par la députée Delphine Batho, l’expression est versatile, et donc clivante. L'écologie intégrale mérite pourtant d’être connue. Mais de quoi parle-t-on exactement ?
Le 6 juillet 2018, le pape François reçoit au Vatican 300 participants engagés pour l’écologie dans le cadre d’une conférence, la première du genre, intitulée « Sauvegarder notre maison commune et la vie future sur Terre ». Amorçant son discours, il remercie l’assemblée pour « son engagement à agir pour sauver la Terre et la vie sur elle », et ce « en partant de la thèse que “toute chose est liée”, concept-guide de l’Encyclique, à la base de l’écologie intégrale ».
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11- Les vacances de Monsieur écolo : nos conseils pour ne rien lâcher cet été, Le Monde, maj le 05/08/19 à 06h29
Stéphane Mandard  

Vous voulez réduire votre impact sur la planète ? Chaque mois, « La Matinale » vous propose ses conseils. En août, sur la plage ou ailleurs, elle vous invite à ne pas oublier les efforts de l’année. 
Cette année, votre engagement en faveur de la planète est monté d’un cran, comme les températures ressenties. Vous avez marché pour le climat, signé la pétition « l’Affaire du siècle », glissé un bulletin de vote pour la liste la plus « écolo » aux européennes, vos enfants ont fait grève chaque vendredi (sauf pendant le bac) et vous êtes passé au vrac et à la litière végétale depuis que vous appliquez scrupuleusement les « gestes pour la planète » suggérés par la Matinale. Ce serait vraiment terrible de tout gâcher avec les vacances. Pour éviter ce piège tendu par l’été, nous avons pensé à quelques conseils à appliquer jusqu’à la plage.
Niveau débutant : je choisis bien ma destination (et le moyen d’y aller)
Pour ne pas annihiler tous vos efforts, il serait plus sage de renoncer aux projets de croisière dans le Grand Nord. Certes, avec 21 °C relevé le 14 juillet, le climat y est particulièrement doux cet été. Mais quand la croisière s’amuse, c’est la planète (et ses riverains) qui tousse : un géant des mers recrache autant de particules fines qu’un million de voitures diesel. Le petit coucou à l’oncle d’Amérique ? Pas une excellente idée non plus. La très sérieuse Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a fait le calcul : un aller-retour Paris-New-York, c’est un million de tonnes de CO2, soit un an de chauffage. Les billets pour la Sicile sont déjà payés ? Voyagez léger : 15 kilos de moins dans les valises peuvent délester votre empreinte carbone d’un quintal entre Paris et Catane. Pas négligeable.
Faites comme Greta (Thunberg), la célèbre militante suédoise contre le réchauffement : préférez les destinations à portée de train. L’Ademe, dont on ignorait jusqu’alors les qualités d’agence de tourisme, propose même quelques destinations de substitution : la Dune du Pilat au lieu du Sahara ou les vingt teintes d’ocres de Rustrel dans le Vaucluse, le « Colorado provençal », plutôt que le Far-West. L’Agence (de l’environnement, pas de tourisme), tient également à jour une liste d’hôtels affichant leur impact environnemental : émissions de CO2, consommation d’eau et de ressources non renouvelables, part de produits certifiés bio ou écolabellisés utilisés
On objectera que dans son match avec la voiture, cette fois, le train est peut-être écologique mais pas toujours économique. Surtout quand on s’y prend tard et qu’on voyage en famille. Pas forcément très pratique non plus avec la poussette, la cage du hamster et le homard géant que la cadette a absolument voulu gonfler avant le départ. Mais à moins de tenir mordicus au traditionnel chassé-croisé-entre-juilletistes-et-aoûtiens ou aux interminables files d’attente au péage de Saint-Arnoult le dernier week-end avant la rentrée, emprunter le chemin de fer reste la façon la plus zen d’arriver à bon port. Quand la canicule ne fait pas fondre les transformateurs de la SNCF.
Niveau intermédiaire : sur place, je ne (re)lâche rien
Qui dit vacances, dit relâchement. Mais sur le front du réchauffement, pas question de mollir. Arrivé à destination, direction le loueur de bicyclettes. Pour aller à la plage, pour aller chez le boulanger, pour aller au marché, pour aller à l’accrobranche, pour aller à la fête de la sardine, pour aller au feu d’artifice : le vélo, ça rime avec écolo. Et en montagne, rien de tel que de se mettre en selle pour rejouer le Tour de France. Pour ce qui est du mimétisme avec les coureurs, prière de ne pas jeter vos détritus au bord de la route, il n’y aura personne pour les ramasser.
Hors de question de déposer les armes à la porte du supermarché : ne pas céder aux caprices de madeleines soigneusement enveloppées dans leur « sachet fraîcheur » ou de compotes à boire. Les emballages, c’est la mer qui les digère. Au goûter, ce sera fruit pour tout le monde (et un chichi de temps en temps parce que c’est quand même les vacances). Au marché, il y a un producteur local qui a tout ce qu’il faut pour nourrir la famille et les amis : melon, pêches, brugnons, tomates, concombres, courgettes… Les produits ne sont peut-être pas tous bio mais ils n’ont pas pris le camion pour s’extraire des serres du sud de l’Espagne.
Les tentations sont fortes l’été de se laisser aller. A l’hôtel, de pousser la clim’, de changer de serviette tous les jours, d’ouvrir un nouveau gel douche, un nouveau shampoing, une nouvelle fiole de « body lotion » à chaque passage dans la salle de bain. Au club, de laisser les enfants prendre systématiquement trois desserts – et d’en laisser systématiquement deux dans l’assiette parce que « j’ai plus faim » – au prétexte que les vacances sont « all inclusive ». Au camping, de rester trois heures sous la douche parce que d’accord, le plan sécheresse a été activé, mais l’eau est comprise dans la location.
Evitez de même de sortir le barbecue tous les soirs pour se faire une petite grillade entre amis. Charbon + viande : c’est la planète qui trinque. Un kilo de bœuf, c’est 35,8 kg de CO2 et 700 litres d’eau. Ça fait toujours son petit effet de le rappeler en société. Mo-dé-ra-tion. C’est aussi valable pour le poisson. Et comme on a la chance d’être au bord de la mer, on privilégiera la pêche du jour du petit chalut aux calamars de l’océan Indien ou au cabillaud, au bord de la disparition en mer Baltique.
La sobriété : un effort demandé aux ministres cet été après « l’affaire Rugy ». Un principe à appliquer aussi aux loisirs. Votre voisin a adoré Les petits mouchoirs (et sa suite) et vous propose une escapade en hors-bord sur le banc d’Arguin. Pas terrible pour les huîtres et la faune du bassin d’Arcachon. Pas génial non plus jet-ski, parachute ascensionnel et autre « flyboard » kéroséné de notre « homme volant » du 14 juillet Franky Zapata, qui vient de traverser la Manche avec ses cinq mini-turboréacteurs. Préférez les mobilités douces, même sur les flots : pédalo, Optimist, paddle, canoë, kitesurf pour les plus téméraires.
Niveau confirmé : à la plage, je passe à l’action
Mais il y a encore « mieux » pour occuper petits et grands une fois le château de sable englouti par les vagues. Une grande chasse aux trésors ! Et des trésors, la plage en cache d’étonnants. Il suffit de se baisser pour les ramasser : des billes minuscules et translucides de toutes les couleurs. Des œufs de sirènes ? « Les sirènes n’existent pas. Les poubelles si », nous ramène à réalité le slogan de la campagne 2019 « Vacances propres » de l’association Gestes Propres, celle qui habille les poubelles à l’entrée des plages. Visiblement, beaucoup y croient encore, aux sirènes. Chaque année, 20 millions de tonnes de déchets finissent à la mer et sous forme de microplastiques dans l’estomac des poissons.
Alors le grand défi, cet été, sera de ramasser ces petites billes qui s’échouent sur la plage. L’an dernier, la pêche avait été assez miraculeuse : bâtonnets de sucette, cotons-tiges (sans coton), mégots, cordes, filets, lanières en caoutchouc et autres résidus de parc à huîtres.
Si chaque touriste venait à la plage avec un sac en plastique, non pour le jeter mais pour le remplir de tous ces détritus, imaginez le résultat. Chacun posterait les photos de ses prises journalières sur Facebook ou Pinterest comme un couple de gérants de Super U trônant au milieu de ses trophées de safari. 500 grammes à Biarritz, 1 kilo à Palavas, 2 kilos à Bénodet ! Une immense vague de vacanciers auto-labellisés écoresponsables submergerait les côtes pour débarrasser les plages de toutes ses impuretés. On n’est pas obligé de croire aux sirènes, mais on peut toujours rêver.
PS : si vous n’avez jamais eu la chance de croiser une sirène, vous pourrez toujours voir un Panda si vous passez un peu de temps du côté de Nice ou de Marseille. Blue Panda, le voilier du WWF, fait escale dans les deux villes du 13 au 23 août. Et il a rapporté plein de trésors de sa mission scientifique sur la pollution plastique en Méditerranée.
<https://www.lemonde.fr/climat/article/2019/08/04/les-vacances-de-monsieur-ecolo-nos-conseils-pour-ne-rien-lacher-cet-ete_5496565_1652612.html <https://www.lemonde.fr/climat/article/2019/08/04/les-vacances-de-monsieur-ecolo-nos-conseils-pour-ne-rien-lacher-cet-ete_5496565_1652612.html>>
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12- Entretien. « Nous sommes au bon moment pour changer de modèle, mais avec les mauvaises personnes au pouvoir », Usbek & Rica, 05/08/19, 07:00
Propos recueillis par Vincent Edin

Pour Virginie Raisson-Victor, géopolitologue et prospectiviste co-fondatrice du LEPAC (le laboratoire scientifique indépendant à l’origine de l’émission « Le dessous des cartes »), les oppositions très fortes aux lanceurs d’alerte écologistes que l'on observe aujourd'hui ne sont pas neuves : l’homme n’a jamais supporté qu’on veuille mettre des limites à son appétit de croissance. Problème : la situation est inédite et le temps pour agir plus limité que par le passé. Virginie Raisson-Victor décortique avec nous cette insoluble équation.
Usbek & Rica : À Arles, en juillet dernier, lors de la conférence Les Napoléons, vous avez tissé un parallèle entre la chute de Rome et l’effondrement actuel. Pour ceux qui n'ont pas eu la chance d’assister à votre intervention, pouvez-vous nous dire quels enseignements vous tirez de l’histoire ancienne ? 
Virginie Raisson-Victor : Pour commencer, je m’étonne d’entendre tout le monde parler de « fin du monde » quand le problème qui nous menace directement est celui de « la fin de notre civilisation ». La nature est beaucoup plus résiliente que l’homme et lui survivra. C’est d’ailleurs le premier enseignement que l’on peut tirer de la chute de Rome et d’autres civilisations, comme celles de l’île de Pâques ou la civilisation Khmer. Comme l’a fort bien décrit Jared Diamond (le géographe et biologiste américain, auteur notamment de l'essai Effondrement : Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie, éd. Gallimard, 2006, ndlr), le problème fondamental, c’est l’incapacité de l’homme à penser son rapport à l’environnement et la nature sans les réduire à un rang d’objet. Désormais, il n’est que temps de passer ce que Michel Serres appelait « le contrat naturel ». L’idée étant de faire de la nature un sujet de droit, avec qui l’on partage des intérêts communs. Après tout, constater que le réchauffement climatique est une réaction de l’environnement aux activités humaines, c’est dire implicitement que la nature est sujet et qu’elle aura le dernier mot.
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<https://usbeketrica.com/article/nous-sommes-au-bon-moment-pour-changer-de-modele <https://usbeketrica.com/article/nous-sommes-au-bon-moment-pour-changer-de-modele>>
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13- Tirage au sort, méthodologie, garants : comment va fonctionner la convention citoyenne sur le climat, France Inter, 08/08/19, 13h27
Lorélie Carrive 

Le tirage au sort des 150 citoyens qui composeront "cette France en petit" aura lieu à partir de la mi-août, sur la base des listes téléphoniques. La convention se réunira pour la première fois du 4 au 6 octobre.
Promesse d’Emmanuel Macron en pleine crise des "gilets jaunes", la convention citoyenne sur le climat a pris un peu de retard. Censée démarrer ses travaux au mois de juin, elle se réunira finalement pour la première fois les 4, 5 et 6 octobre.
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<https://www.franceinter.fr/environnement/tirage-au-sort-methodologie-garants-comment-va-fonctionner-la-convention-citoyenne-sur-le-climat <https://www.franceinter.fr/environnement/tirage-au-sort-methodologie-garants-comment-va-fonctionner-la-convention-citoyenne-sur-le-climat>>
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14- Coca-Cola et PepsiCo claquent la porte du lobby américain du plastique, Novethic, 09/08/19
Ludovic Dupin

Les deux premiers producteurs de bouteilles en plastique de la planète, Coca-Cola et PepsiCo, ont décidé de se retirer du principal organisme de lobbying de l’industrie du plastique au monde. Les deux géants étaient de plus en plus acculés par leurs investisseurs et leurs consommateurs les jugeant responsables de la pollution des océans.
La pression devenait un peu trop grande pour les deux géants des boissons, Coca-Cola et PepsiCo. Les deux entreprises ont annoncé simultanément leur retrait de la Plastics Industry Association, principal lobby du secteur plastique outre-Atlantique. La décision a un effet immédiat pour le premier et entrera en vigueur à la fin de l’année pour le second. 
Les deux mastodontes de l’agroalimentaire ne sont pas rentrés dans le détail des raisons de cette décision. Un porte-parole de Coca-Cola se limite à expliquer dans la presse américaine que "[la Plastics Industry Association] tenait des positions qui ne correspondaient pas pleinement à nos engagements et à nos objectifs". De son côté, PepsiCo assure "ne pas participer au travail de plaidoyer de l'association ou de ses filiales".
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<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/pollution/isr-rse/coca-cola-et-pepsico-claquent-la-porte-du-lobby-americain-du-plastique-147583.html <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/pollution/isr-rse/coca-cola-et-pepsico-claquent-la-porte-du-lobby-americain-du-plastique-147583.html>>
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15- Cinq villes pionnières de la transition écologique et sociale, Novethic, 09/08/19
Concepcion Alvarez

Des enfants qui vont à l'école en calèche à Ungersheim en Alsace, des salariés qui rejoignent leur bureau en téléphérique à Grenoble, des familles zéro déchet à Roubaix ou encore un revenu de transition écologique à Grande-Synthe. Novethic profite de l'été pour vous emmener en voyage dans cinq villes pionnières en matière d'environnement.
Les villes sont des acteurs majeurs dans la lutte contre le changement climatique. La moitié des émissions mondiales de gaz à effet de serre dépendent de décisions prises à leur échelle via la construction, les transports ou encore la gestion des déchets. 
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16- Jane Goodall : « Plus les perspectives sont sombres, plus je suis déterminée », Le Monde, maj le 10/08/19 à 06h20
Mathilde Gérard

A 85 ans, la célèbre primatologue poursuit avec énergie son combat pour l’éducation des jeunes générations et la préservation de la planète. 
Jane Goodall aime raconter des histoires. Et son auditoire, les écouter. De sa voix douce et posée, elle décrit ses rencontres dans la jungle avec les chimpanzés et son observation directe d’une planète maltraitée ; sa silhouette s’anime quand elle mime le salut des primates ; son regard se durcit quand elle évoque des dirigeants politiques qui, à l’instar de Donald Trump, réfutent l’influence humaine sur le réchauffement climatique.
A 85 ans, l’éthologue et primatologue ne cesse de voyager à travers le monde pour narrer son incroyable parcours, celle d’une jeune Britannique passionnée d’Afrique et d’animaux, qui se retrouve, à 26 ans, sans bagage scientifique, à réaliser une mission majeure d’observation des grands singes dans la forêt de Gombe, dans l’ouest de la Tanzanie. Des années plus tard, c’est pour encourager les jeunes générations à prendre soin de la nature qui les entoure que Jane Goodall s’évertue à transmettre ses passions. « Quand je rencontre des gens, je raconte des histoires, j’essaie de les toucher. » Ses interventions partout sur la planète sont ponctuées des mille et une anecdotes qu’elle a vécues. Elles ne font pas l’impasse sur son inquiétude sur l’avenir, mais esquissent des solutions possibles à explorer. L’assistance est galvanisée.
« Je me soucie passionnément de l’environnement, je me soucie passionnément des enfants. Et plus les perspectives sont sombres, plus je suis déterminée », confie au Monde Jane Goodall, de passage à Paris par une journée d’été caniculaire pour une conférence (USI Events) au Carrousel du Louvre. « Je sais que chaque année il me reste un peu moins de temps pour vivre. Alors j’essaie chaque année d’en faire un peu plus, explique-t-elle. Je ne me battrais pas si je ne pensais pas que cela pouvait faire la différence. Et même si à la fin j’échoue, je mourrai en me battant. » 
A l’âge de 8 ans, la petite Valerie-Jane Morris-Goodall lisait les aventures de Tarzan et s’imaginait vivre dans la jungle – « Tarzan a épousé la mauvaise Jane, aime-t-elle raconter. Tout le monde se moquait de moi, sauf ma mère, qui a encouragé mon rêve fou de me rendre en Afrique, poursuit-elle. Aurais-je pu faire ce que j’ai fait sans elle ? Je ne crois pas. » Après un diplôme de secrétariat et deux années de travail pour mettre de l’argent de côté, Jane Goodall est prête à embarquer, en avril 1957, à 23 ans, pour trois semaines de traversée en bateau, direction le Kenya. En provoquant le destin, elle rencontre au Coryndon Memorial Museum de Nairobi le paléontologue Louis Leakey, celui-là même qui codécouvrira, quelques années plus tard, les premiers fossiles d’Homo habilis (l’« homme habile », qui vivait en Afrique de l’Est il y a entre 2,8 millions et 1,5 million d’années) et le convainc de l’employer comme secrétaire.
Mission de six mois
Le scientifique cherche quelqu’un pour réaliser une mission d’observation des chimpanzés sur les rives du lac Tanganyika. « Je ne savais quasiment rien des chimpanzés. J’avais simplement travaillé au zoo de Londres, où se trouvaient deux primates qui vivaient dans des conditions horribles. Mais j’avais beaucoup lu. Leakey avait été impressionné. Et être une femme m’a aidée, car Leakey pensait que les femmes étaient plus patientes et feraient de meilleures observatrices que les hommes. » A ce moment-là, la région vit ses dernières heures comme territoire sous tutelle britannique – l’indépendance du Tanganyika sera prononcée en 1960. « Il y avait beaucoup de ressentiment contre l’homme blanc dominant,» glisse la primatologue. Les autorités britanniques ne veulent pas laisser une jeune fille seule dans la jungle, alors c’est accompagnée de sa mère, Vanne, qu’elle part camper. « Ma mère ne comptait pas me chaperonner. Mais c’était un prétexte pour qu’on me laisse tranquille une fois sur place. »
La mission dure six mois. « Aucun zoologiste ne faisait d’observations de terrain à l’époque. Les animaux sauvages n’étaient connus qu’en captivité. Il n’y avait aucune méthode scientifique que je pouvais suivre. Je devais me fier à mon instinct, qui me dictait de gagner la confiance des primates. » Jane Goodall tâtonne, se vêt chaque jour des mêmes habits, se positionne plus ou moins près des animaux, passe de longues heures à scruter le moindre mouvement, imite leur comportement… « Ils n’avaient jamais vu de singe blanc comme moi, dit-elle en riant. Au bout de quatre mois, je n’avais toujours pas fait d’observations majeures. » La Britannique commence à désespérer de voir la fin de sa mission se rapprocher quand un chimpanzé, qu’elle baptisera David Greybeard, finit par accepter sa présence. Peu à peu, celui qu’elle qualifie de « mâle alpha » la laisse se rapprocher des autres membres de la communauté.
Un jour, Jane Goodall voit David Greybeard se servir d’une tige pour attraper des termites pour son déjeuner. Une révolution ! On pensait alors que l’outil était le propre de l’homme. Or la jeune femme venait de découvrir que les animaux étaient dotés de la même capacité à se servir d’outils dans leur vie quotidienne. Son mentor, Louis Leakey, écrit : « Maintenant, nous devons redéfinir la notion d’homme, la notion d’outil, ou alors accepter le chimpanzé comme humain. » D’autres observations majeures suivront, sur la socialisation et les émotions des chimpanzés ou leur régime parfois carné alors qu’on les croyait végétariens.
> Lire aussi  En Afrique, les chimpanzés réduits à vivre dans des « ghettos forestiers »
Ne faisant rien comme les autres
De retour en Angleterre, Jane Goodall expose les résultats de ses recherches à des zoologues. L’accueil est mitigé : « Tous ces professeurs érudits me disent que j’ai mal fait mon travail. » On l’accuse d’anthropomorphisme car elle a donné des prénoms aux singes côtoyés. « A l’époque, le milieu scientifique était très réductionniste [privilégiant une approche étroite et compartimentée du vivant]. Plus tard, j’ai compris que c’est justement parce que je n’étais pas formée à cet esprit réductionniste que Louis Leakey m’avait choisie pour accomplir cette mission. »
Ne faisant décidément rien comme les autres, sans avoir obtenu de diplôme de premier degré, la jeune femme est admise en 1965 à l’université de Cambridge directement comme doctorante en éthologie, à l’âge de 31 ans. Mais c’est par les médias que Jane Goodall gagne la reconnaissance et la notoriété. La National Geographic Society accepte de lui financer une nouvelle mission, à condition de pouvoir filmer et photographier la chercheuse dans la forêt primaire. « Au début j’étais contre, je ne voulais pas d’un photographe, je voulais être seule. Mais j’ai rapidement compris que c’était une partie nécessaire du travail, qui non seulement me permettrait d’avoir des fonds, mais aussi de convaincre les scientifiques que ce que j’avais vu était vrai. » 
Une fois gravées sur pellicule, les découvertes de Jane Goodall ne peuvent plus être ignorées. Elles lui assurent aussi une popularité bien au-delà des cercles universitaires. La médiatisation va très loin : le National Geographic lui demande de rejouer des scènes, la filme dans sa vie quotidienne, sortant de sa tente, se lavant les cheveux… « J’ai fini par accepter le fait qu’il y avait deux Jane : celle qui vous parle, et l’icône qui a été créée à la fois par le National Geographicet par les choses inhabituelles que j’avais faites. Je n’avais pas demandé cette médiatisation, je ne l’avais pas voulue. Mais à un moment, j’ai réalisé que je pouvais m’en servir. »
De scientifique à activiste
Entre-temps, les recherches de Jane Goodall ont été corroborées par de nombreux travaux, notamment génétiques. On sait désormais que l’ADN de l’homme et celui des chimpanzés ne diffèrent que de 1 %. « Nous faisons partie du règne animal. Nous avons tellement en commun biologiquement et en termes de comportement. » C’est même en observant à quel point les chimpanzés pouvaient être cruels entre eux que la primatologue a réalisé combien ils nous étaient proches. Jane Goodall relève toutefois une différence majeure entre l’homme et les primates : « C’est la progression explosive de notre intellect. Si nous sommes capables d’envoyer une fusée sur Mars, nous pouvons trouver des solutions aux problèmes de la planète. »
En 1986, la primatologue prend un nouveau virage : alors qu’elle se rend à une conférence d’éthologues à Chicago, aux Etats-Unis, elle est submergée par les constats alarmants sur l’état des forêts tropicales dans le monde. « Je me suis rendue à cette conférence en tant que scientifique. J’en suis repartie en tant qu’activiste. » Jane Goodall se lance alors corps et âme dans la création de sanctuaires pour animaux; dans des programmes d’éducation des jeunes, de microcrédit et de centres de planification familiale. Par le biais d’une fondation portant son nom, le Jane Goodall Institute, elle multiplie les initiatives, convaincue que la protection de la nature ne peut aller de pair qu’avec la réduction des inégalités, l’éducation et la santé.
> Lire aussi  Jane Goodall : « Nos actes individuels peuvent aider à changer le monde »
« Les jeunes sont la principale raison de mon optimisme. Ce n’est pas qu’ils peuvent changer le monde. Ils sont en train de changer le monde. » Les mouvements des jeunes pour le climat, les actions de consommateurs citoyens, les mobilisations en ligne facilitées par les réseaux sociaux… sont autant de raisons d’espérer pour la primatologue. « J’ai confiance dans les générations futures, tant qu’elles ont une planète sur laquelle vivre », dit-elle. Mais pour Jane Goodall, qui croit en la résilience des écoystèmes, il n’est pas trop tard : « En lui donnant un peu de temps, et parfois un peu d’aide, la nature peut regagner la place qu’on lui a volée. » La « dame aux chimpanzés », elle, est à sa place partout : dans la forêt de Gombe, au milieu des chimpanzés ; entourée de célébrités, qui vénèrent sa sagesse ; ou devant un parterre de jeunes, fascinés par son enthousiasme. « Je pense que j’accomplis ce à quoi j’étais destinée, souffle Jane Goodall. Je ne peux pas m’empêcher de penser qu’une mission m’a été confiée et que je dois m’y tenir. »
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Chez les chimpanzés de la forêt de Gombe
C’est dans la forêt de Gombe, située entre les rives du lac Tanganyika et une chaîne de montagnes à l’ouest de la Tanzanie, que Jane Goodall a réalisé ses missions pionnières d’observation des chimpanzés et vécu une grande partie de sa vie. Cette forêt, qui n’est accessible qu’à pied ou en bateau, a obtenu le statut de parc national en 1968, et a été déclarée « réserve de biosphère » par l’Unesco en 2018. Plusieurs espèces cohabitent dans cet écosystème : singes vervets, colobes, babouins, petites antilopes et oiseaux tropicaux. Le parc abrite depuis 1965 le centre de recherche de Gombe Stream, chargé d’étudier les primates, assurer la conservation du site et former des scientifiques tanzaniens.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/10/jane-goodall-plus-les-perspectives-sont-sombres-plus-je-suis-determinee_5498247_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/10/jane-goodall-plus-les-perspectives-sont-sombres-plus-je-suis-determinee_5498247_3244.html>>
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17- L’arsenal déployé par Monsanto contre ses détracteurs, y compris des journalistes, Blog Big Browser, 12/08/19, 16h33 
Diane Regny

Qualifiée d’« emmerdeuse » dans des échanges de mails internes, Carey Gillam raconte au « Guardian » comment la multinationale a tenté de détruire sa réputation.
our ce qui est de cibler ses opposants, Monsanto n’en est pas à son premier fait d’armes. En mai dernier, Le Monde et France 2 avaient révélé des documents internes démontrant que la firme fichait des centaines de personnalités en fonction de leur position sur le glyphosate et de leur propension à être influencés. Dans la foulée et suite à une plainte du Monde, le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire notamment pour « collecte de données personnelles par un moyen frauduleux, déloyal ou illicite » et « enregistrement de données à caractère personnel sensible sans l’accord de l’intéressé et transfert illicite de données à caractère personnel ».
> Notre analyse du « fichier Monsanto » : des dizaines de personnalités classées illégalement selon leur position sur le glyphosate
Le glyphosate, un herbicide classé « probablement cancérogène » par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) depuis 2015, fait l’objet de nombreuses critiques. Mais le géant américain des phytosanitaires, racheté par le groupe allemand Bayer, nie ses impacts, tant sur l’environnement que sur la santé humaine.
Vendredi 9 août, Carey Gillam, ancienne journaliste de l’agence de presse américaine Reuters et aujourd’hui directrice de recherche pour l’association US Right to Know, affirme dans The Guardian avoir reçu « une cinquantaine de pages de documentation interne de Monsanto dans lesquelles la compagnie planifie des attaques envers [elle] et [sa] réputation ». Monsanto y prévoit notamment de payer pour faire remonter certains de ses contenus pro-glyphosate pour les associer à Mme Gillam quand on tape son nom sur les moteurs de recherche.
Campagne de critiques en ligne
Mais l’attaque la plus massive a été déployée à l’encontre de son livre Whitewash (« blanchiment »), dans lequel Carey Gillam épluche les correspondances entre l’Agence américaine de protection de l’environnement et Monsanto – des échanges qui donneront lieu au scandale des « Monsanto papers », du nom des quelque 250 pages de correspondance interne de la firme déclassifiées par la justice fédérale américaine en mars 2017. Dans cet ouvrage, sorti en octobre 2017 et qui a gagné le prix Rachel-Carson (remis à des femmes pour leur implication dans la protection de l’environnement), la journaliste accuse le glyphosate d’être dangereux et l’entreprise d’avoir tenté de dissimuler la vérité.
> Premier volet de notre enquête sur les « Monsanto papers » : la guerre du géant des pesticides contre la science
Carey Gillam assure au Guardian que Monsanto a fait appel à une entreprise tierce, FTI Consulting, pour que des commentaires négatifs soient postés sous son livre sur Amazon. « Peu de temps après la publication du livre, des dizaines de “lecteurs” ont soudainement mis une seule étoile au livre, utilisant un langage étrangement similaire. Ces efforts n’ont pas été très fructueux car Amazon a supprimé de nombreuses critiques jugées fausses ou inappropriées. »
Le nom de code du plan d’action, « projet épicéa », est régulièrement utilisé par Monsanto quand il s’agit de protéger le glyphosate contre les critiques. Le géant américain des phytosanitaires a mis en place des « stratégies multicouches visant à former et à contrôler le public à propos des produits herbicides Roundup, les plus vendus de Monsanto », explique Mme Gillam.
« Nous continuons à faire fortement pression sur ses éditeurs »
La journaliste a aussi témoigné des pressions de la multinationale sur l’agence de presse américaine Reuters, où elle a travaillé pendant dix-sept ans. Carey Gillam témoigne :
« La société était pleinement satisfaite des histoires mettant en avant ses nouveaux produits, la démocratisation de sa technologie de semences ou de ses derniers efforts d’expansion. Mais si mon article citait une personne critique vis-à-vis de la société ou des recherches scientifiques que Monsanto ne considérait pas comme valables, ils se plaignaient à plusieurs reprises auprès des rédacteurs en chef. »
En 2015, la journaliste a rédigé un article sur les travailleurs qui accusent l’herbicide phare de Monsanto d’être à l’origine de leur cancer. Dans un échange de mails internes, le responsable des relations avec les médias de l’entreprise écrit :
« Nous continuons à faire fortement pression sur ses éditeurs à chaque fois que nous en avons l’occasion et nous espérons qu’elle sera réaffectée. »
« Les affiliés de Monsanto ont harcelé à plusieurs reprises mes rédacteurs en chef pour empêcher la publication de mes récits, et des organisateurs de conférences (dont certaines en ligne) ont subi des pressions pour m’empêcher de participer », dénonce Carey Gillam. La journaliste d’investigation accuse même un employé de FTI Consulting de l’avoir « chahutée » lors d’un des procès contre Monsanto, visée par plus de 18 000 plaintes. Les échanges de mails évoquant son cas sont nombreux, et elle y est notamment qualifiée de « pain in the ass » (« emmerdeuse ») par les cadres de la firme.
Au-delà du sujet de Carey Gillam, The Guardian révèle aussi que l’entreprise a rédigé un rapport sur l’album The Monsanto Years, du chanteur Neil Young, qui critique la firme, a surveillé l’artiste et ses réseaux sociaux et envisagé un recours en justice. Alors que l’entreprise, rachetée par Bayer, cherche à redorer son image, ces nouvelles révélations confortent l’image d’une multinationale adepte d’un lobbying massif et agressif.
> Après les révélations sur le « fichier Monsanto », Bayer veut changer d’image
<https://www.lemonde.fr/big-browser/article/2019/08/12/une-journaliste-americaine-raconte-comment-monsanto-a-tente-de-detruire-sa-reputation_5498781_4832693.html <https://www.lemonde.fr/big-browser/article/2019/08/12/une-journaliste-americaine-raconte-comment-monsanto-a-tente-de-detruire-sa-reputation_5498781_4832693.html>>
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18- Direction du FMI : l’Europe propose la nomination de Kristalina Georgieva, une spécialiste de l’environnement, Novethic, 12/08/19
Arnaud Dumas

Les États membres de l’Union européenne ont choisi de proposer Kristalina Georgieva, actuellement numéro 2 de la Banque Mondiale, pour succéder à Christine Lagarde à la tête du Fonds Monétaire International. Cette économiste bulgare a consacré une grande partie de sa carrière au financement de projets liés à l’environnement.
Une spécialiste des questions environnementales pourrait prendre la tête du Fonds Monétaire International. Les États membres de l’Union européenne (sans le Royaume-Uni pour cause de Brexit) se sont accordés sur la personne à proposer au poste de directeur général du FMI. Il s’agit de la Bulgare Kristalina Georgieva, actuellement numéro 2 de la Banque Mondiale.
Dans le grand jeu des chaises musicales pour la direction des grandes instances internationales, Kristalina Georgieva viendrait remplacer Christine Lagarde, elle-même proposée au poste de présidente de la Banque Centrale Européenne (BCE), dont l’actuel président, Mario Draghi, est sur le départ.
Kristalina Georgieva, entrée à la Banque Mondiale en 1993 en tant qu’économiste de l’environnement, se caractérise par sa connaissance des questions climatiques. Au sein de la banque de développement internationale, elle a ainsi participé à la stratégie de financement durable dans des secteurs comme les infrastructures, l’environnement ou le développement social. Elle a pris la direction générale de la Banque Mondiale début 2017, après un détour par la Commission européenne entre 2010 et 2016, où elle a assumé le poste de commissaire en charge de la coopération internationale, de l’aide humanitaire et de la réaction aux crises.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/politique/isr-rse/direction-du-fmi-l-europe-propose-la-nomination-de-kristalina-georgieva-une-specialiste-de-l-environnement-147570.html <https://www.novethic.fr/actualite/politique/isr-rse/direction-du-fmi-l-europe-propose-la-nomination-de-kristalina-georgieva-une-specialiste-de-l-environnement-147570.html>>
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19- Entretien. « Les centres commerciaux géants sont là pour rester », Usbek & Rica, 13/08/19, 07:00
Propos recueillis par Jennifer Murzeau

Dans Un monde en toc (Seuil, 2018), la journaliste Rinny Grimaud raconte son exploration des malls géants, ces énormes centres commerciaux, que la plupart des métropoles internationales ont érigé ces dernières années. On revient avec elle sur cette expérience.
21° C toute l’année dans les allées, des grands huit, des aquariums géants, des animaux enfermés dans de clinquantes cages de verres pour divertir le badaud, des pistes de ski artificielles en plein désert, et toujours les mêmes enseignes bien connues... Du Canada au Maroc en passant par la Chine, la Malaisie et Dubaï, la journaliste Rinny Gremaud a passé 23 jours à écumer les megamalls, ces mastodontes qui ont poussé aux quatre coins du globe et incarnent le triomphe de la société de consommation. Elle a raconté son éprouvant périple dans Un monde en toc (Seuil), un livre que nous avons pris le temps de lire un peu plus d'un an après sa sortie en mars 2018.
Usbek & Rica : Qu’est ce qui vous a décidé à entreprendre ce tour du monde ? 
Rinny Gremaud : J’avais fait le constat que les centres des villes se ressemblent toujours plus. Parce que le paysage commercial s’est harmonisé sous l’empire de grands groupes internationaux qui se sont étendus partout. Le voyage s’est démocratisé mais on retrouve les mêmes enseignes, les mêmes artères commerciales, à Berlin, Barcelone ou New York. J’avais ce fort sentiment d’uniformisation du monde, et je me suis dit que bientôt on pourrait faire le tour du monde sans avoir l’impression de s’être déplacé. J’ai voulu mettre en scène ce tour de monde en le parcourant de megamall en megamall, car les malls ne sont jamais que des laboratoires qui modélisent ce qui nous arrive à tous dans le centre des grandes villes.
>> Suite à lire à :
<https://usbeketrica.com/article/centres-commerciaux-geants-sont-la-pour-rester <https://usbeketrica.com/article/centres-commerciaux-geants-sont-la-pour-rester>>
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20- Jay Inslee, le candidat démocrate qui s'attaque aux "dégâts environnementaux" de Trump, AFP, 13/08/19, 20:00
Michael Mathes

Rares sont les candidats à la Maison Blanche qui parviennent à aller loin en ne s'attaquant qu'à un sujet. Mais le gouverneur démocrate Jay Inslee est bien décidé à faire exception en exhortant à agir contre la "crise climatique" et "les dégâts environnementaux" causés par Donald Trump. 
Plafonnant à moins de 1% dans les sondages pour l'investiture démocrate, Jay Inslee, gouverneur progressiste de l'Etat de Washington, au nord-ouest des Etats-Unis, semble bien loin de pouvoir décrocher la nomination de son parti pour affronter le républicain et climato-sceptique Donald Trump en novembre 2020.
Mais il est déjà parvenu à ancrer la lutte contre le changement climatique au coeur du débat démocrate face à un président qui a retiré les Etats-Unis de l'accord de Paris. 
"A moins que nous résolvions la crise climatique, tout ce que nous aurons accompli n'aura servi à rien", lançait-il récemment devant des électeurs lors de la grande foire régionale de l'Iowa.
Depuis son entrée dans la course à la Maison Blanche en mars, Jay Inslee, 68 ans, sonne l'alarme écologique. 
Pour lui comme pour d'autres démocrates, il faut agir sans attendre si l'on veut éviter une catastrophe irréversible.
"Le changement climatique, c'est le gros morceau et nous devons tout faire pour lutter contre", a déclaré à l'AFP ce sexagénaire à la carrure de rugbyman en marge d'un dîner démocrate dans l'Iowa. 
Donald Trump, insiste-t-il, nie la réalité du changement climatique et a démantelé plusieurs régulations de protection de l'environnement mises en place par son prédécesseur démocrate, Barack Obama. 
"Je m'opposerai à lui en ciblant son point le plus faible: ses dégâts environnementaux", affirme M. Inslee, qui assure pouvoir battre le républicain "facilement". 
Fait rare, le changement climatique a grimpé au sommet des préoccupations des électeurs de la primaire démocrate dans un sondage mené par CNN en avril, devançant le système de santé. 
Jay Inslee veut réduire à zéro les émissions de CO2 d'ici 25 ans, en passant à un parc de nouveaux véhicules --bus et automobiles-- 100% électrique d'ici 2030. 
Son programme implique un gigantesque investissement de neuf mille milliards de dollars. Bien qu'il prévoit de créer ainsi huit millions d'emplois, il serait certainement farouchement combattu par le secteur des énergies fossiles et de nombreux élus républicains. 
Salué comme la "référence absolue" par l'influente élue progressiste du Congrès Alexandria Ocasio-Cortez, son programme sur le climat a peut-être poussé les grands candidats démocrates à présenter leurs propres ambitieux projets. 
Pour Jay Inslee, la lutte contre le changement climatique est loin d'être un sujet isolé car elle affecte la santé, la sécurité, et l'économie.
"Le secteur des énergies propres est le plus gros créateur d'emplois en ce moment", souligne-t-il. 
- Climat et croissance économique - 
Le gouverneur n'hésite pas à aborder d'autres sujets, comme les difficultés rencontrées par les agriculteurs américains à cause, selon lui, de la guerre commerciale menée contre la Chine par Donald Trump, qu'il accuse en outre d'être un "partisan de la suprématie blanche" faisant tout pour diviser le pays. 
Il s'est aussi opposé au magnat de l'immobilier sur sa politique migratoire, dénonçant les séparations de familles de migrants à la frontière avec le Mexique l'an dernier comme le "moment le plus sombre" de sa présidence. 
Dans l'Etat de Washington, Jay Inslee cite fièrement son bilan résolument progressiste, avec la plus grosse augmentation du salaire des enseignants du pays, la prolongation des congés parentaux et la mise en place de la première assurance-santé publique des Etats-Unis, affirme-t-il. 
"Si on œuvre pour apporter plus de diversité, pour rassembler les gens au lieu de promouvoir l'intolérance, si on construit la classe moyenne au lieu de tout donner au 1% les plus riches, si on s'occupe de maintenir la propreté de l'air et l'eau, alors on obtient la plus grosse croissance des Etats-Unis", veut-il croire. 
"C'est ce que nous avons accompli dans l'Etat de Washington."
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/jay-inslee-le-candidat-democrate-qui-s-attaque-aux-degats-environnementaux-de-trump_136297>
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21- A Brasilia, 100.000 femmes du monde rural manifestent contre Bolsonaro, AFP, 14/08/19, 19:00

Une centaine de milliers de femmes du monde rural ont participé mercredi à Brasilia, selon les organisateurs, à la traditionnelle "Marche des marguerites", qui a pris cette année la forme d'une protestation contre le président Jair Bolsonaro.
Cette "Marche des marguerites" a lieu tous les quatre ans en défense du monde paysan et des droits des femmes, dans un pays très affecté par les violences domestiques. Elle a aussi été l'occasion d'appels à la libération de l'ex-président Lula, emprisonné pour corruption.
Ces femmes ont protesté en matinée contre la politique gouvernementale d'extension de l'usage des pesticides et l'intention affirmée par Jair Bolsonaro d'autoriser l'exploration minière sur des terres indigènes ou dans des zones protégées.
Des femmes membres de tribus autochtones de tout le Brésil qui avaient manifesté la veille dans la capitale pour dénoncer les "politiques génocidaires" du président d'extrême droite se sont jointes à la marche mercredi.
Portant des pancartes "souveraineté du peuple", "Lula libre", ou réclamant un Brésil "débarrassé de la violence", les manifestantes ont défilé sur l'Esplanade des Ministères vers les abords du palais présidentiel du Planalto.
L'ex-président de gauche Luiz Inácio Lula da Silva (2003-2010), purge depuis avril 2018 une peine de prison de huit ans et 10 mois pour corruption et blanchiment d'argent.
La majorité des manifestantes portaient des fleurs, des chapeaux de paille et des vêtements violets, couleur symbolique de cette marche de protestation.
Dans des harangues, certaines ont dénoncé un Jair Bolsonaro "misogyne, raciste et homophobe". 
"Nous vivons des temps difficiles avec un gouvernement qui nous attaque en permanence (...). Nous perdons des droits conquis de haute lutte", a témoigné auprès de l'AFP Juliana Joucoski, une enseignante de 43 ans de Curitiba (sud).
"Les femmes sont au cœur de toute la violence au Brésil", a affirmé pour sa part Fabiana Nascimento, 42 ans, également enseignante, venue de l'Etat de Mananhao (nord-est), des marguerites en papier dans les mains.
"Il faut dire 'non' à toute politique qui détruit les droits" de la population, ajoute-t-elle, "la situation dans les campagnes a empiré (...) Non n'avons jamais eu un président aussi peu respectueux de l'éducation".
Il s'agit de la troisième manifestation à Brasilia en deux jours, un mouvement de protestation ayant également eu lieu mardi dans la capitale contre les coupes budgétaires dans l'éducation et la réforme des retraites, parallèlement à la manifestation des femmes indigènes.
<https://www.geo.fr/environnement/a-brasilia-100-000-femmes-du-monde-rural-manifestent-contre-bolsonaro-197003>
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22- Tribune. Christophe Ramaux : « Les collapsologues ravalent le politique à un mode religieux », Le Monde, 15/08/19, 06h30
Par Christophe Ramaux, économiste, chercheur au Centre d’économie de la Sorbonne (Université Paris-I) et membre des Economistes atterrés

Pour l’économiste, l’écologie mérite mieux que la vision de « nouveaux prophètes de l’apocalypse » adeptes de la décroissance globale. S’il faut tout faire pour limiter le réchauffement climatique, il faut aussi considérer les paramètres économiques.
Tribune. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), au-delà d’un réchauffement de 1,5 °C, la Terre ne cessera pas de tourner ni l’espèce humaine d’exister, mais les sécheresses, l’intensité des cyclones, etc., seront accrues. C’est suffisamment grave pour inciter à agir. Les collapsologues, eux, vont plus loin. Selon l’ancien ministre de l’environnement Yves Cochet, il n’y aura qu’une « moitié survivante de l’humanité dans les années 2040 » (Libération, 23 août 2017).
Avec la démocratie politique, l’humanité était pourtant sortie des sociétés de religion. Mais on ne s’émancipe pas aisément d’un schème qui a dominé durant des siècles. Comme le souligne le philosophe Marcel Gauchet, le politique a longtemps été pensé sur un mode religieux, à l’image du communisme. Cette page a été tournée en 1989, mais les collapsologues nous y ramènent. Avec l’apocalypse, ils ravalent le politique à un mode religieux. D’où l’infatuation, l’ésotérisme – l’auteur et conférencier Pablo Servigne invite à se « réensauvager », pour « renouer avec nos racines profondes », nos « symboles primitifs » – et, finalement, la mise en cause de la démocratie. Face à la fin du monde, cessons toute controverse, rassemblons-nous autour d’un unique parti, soutient ainsi le comédien Philippe Torreton (Le Monde, 22 février 2019).
> Lire aussi  Ce qu’il faut retenir du rapport du GIEC sur la hausse globale des températures
L’écologie mérite mieux que la régression des nouveaux prophètes de l’apocalypse. Elle invite à changer de monde. Mais la prendre au sérieux suppose d’affronter certaines questions.
Le capitalisme est par construction productiviste. L’écologie suppose de faire décroître les activités polluantes. Faut-il aller au-delà et prôner une décroissance globale ?
Les indicateurs écologiques sont à améliorer
Le réchauffement climatique dépend de quatre variables : la population (la dernière bombe démographique en Afrique devrait être résorbée à la fin du siècle) ; la croissance du produit intérieur brut (PIB) ; l’intensité énergétique du PIB (le ratio énergie/PIB) ; l’intensité carbone de l’énergie (le ratio gaz à effet de serre/énergie). Le GIEC table surtout sur les deux dernières variables. Car miser sur la réduction de la croissance annihilerait le développement des pays les moins avancés. Ici même, le soulèvement des « gilets jaunes » atteste l’étendue des besoins insatisfaits : fins de mois difficiles, mal-logement, santé, éducation, etc. L’écologie elle-même exige un surcroît de croissance : rénovation du bâti ; transports collectifs, passage à une agriculture (vraiment) raisonnée ou bio (car un kilo de carottes bio plutôt qu’industrielles accroît le PIB en volume, puisque celui-ci intègre le surcroît de qualité), etc.
Les indicateurs écologiques sont à améliorer (ceux de l’empreinte écologique sont encore lacunaires) et à placer au centre. Mais il n’est nul besoin pour cela de détricoter le PIB et ses nombreuses qualités. Parmi elles, le fait qu’il soit calculé de trois façons. Par la production (les valeurs ajoutées, dont celles par le secteur public) ; par la demande (consommation – dont celle de services publics – et investissement) ; par les revenus (salaire, profit, etc.) : croissance et pouvoir d’achat sont liés. Et ne trompons pas le monde : la pérennisation des retraites, la hausse du pouvoir d’achat pour le plus grand nombre, la satisfaction des besoins sociaux et écologiques ne pourront se faire, à PIB constant, uniquement par la réduction des inégalités.
> Lire aussi  Un rapport spécial du GIEC : l’humanité épuise les terres
Le découplage relatif – augmentation des gaz à effet de serre (GES) inférieure à celle du PIB – a déjà commencé à l’échelle mondiale. Le nécessaire découplage absolu – baisse des émissions de GES en dépit de la hausse du PIB – n’est pas hors d’atteinte. La France y parvient ces dernières années, même en intégrant les produits importés qui représentent la moitié de son empreinte carbone.
Rompre avec l’austérité budgétaire et le libre-échange
La réduction de la consommation d’énergie, elle, suppose de rompre avec l’austérité budgétaire pour réaliser les investissements nécessaires, mais également avec le libre-échange, son transport échevelé de marchandises et son dumping environnemental.
La réduction de l’intensité carbone de l’énergie implique, de son côté, d’abandonner les énergies fossiles au profit d’une énergie électrique décarbonée. La France est bien située sur ce plan, grâce au nucléaire. Les énergies renouvelables sont à encourager. Mais gare aux leurres. Tant que le stockage de l’électricité n’est pas résolu (il ne l’est pas pour l’heure), l’éolien et le photovoltaïque supposent des compléments, ce qui les rend d’ailleurs coûteux. L’Allemagne use et abuse ainsi du charbon et du gaz. La teneur en CO2 de son kilowattheure y est 10 fois plus importante qu’en France. Il serait évidemment préférable de se passer du nucléaire à long terme. Mais pour limiter le réchauffement, pour le portefeuille de l’usager ainsi que pour sa politique industrielle, la France ne doit pas en sortir précipitamment.
L’histoire fourmille de promesses d’émancipation abîmées par le dogmatisme. Puisse l’écologie y échapper.
§ Christophe Ramaux est économiste, chercheur au Centre d’économie de la Sorbonne (Université Paris-I) et membre des Economistes atterrés. Il est notamment l’auteur de « L’Etat social. Pour sortir du chaos néolibéral » (Fayard, 2012)
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/15/christophe-ramaux-les-collapsologues-ravalent-le-politique-a-un-mode-religieux_5499586_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/15/christophe-ramaux-les-collapsologues-ravalent-le-politique-a-un-mode-religieux_5499586_3232.html>>
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23- Tribune. « Ecologie, climat : l’effondrement n’est pas inéluctable », Le Monde, 16/08/19, 06h00
Par Collectif*

La panique de la collapsologie est tout aussi paralysante que les doutes des climatosceptiques, affirment six chercheurs qui plaident dans une tribune au « Monde », pour une mobilisation concertée alliant militance citoyenne, décideurs politiques et entreprises.
Tribune. Certes, un effondrement est possible ; mais, non, il n’est pas certain. Ses zélateurs peuvent le qualifier d’imminent, affirmer qu’il surviendra dans quelques décennies, sans toujours préciser ce dont il s’agit. En vérité, il n’y a sans doute pas un mais des effondrements partiels dont l’accumulation finirait par rendre impossible une vie humaine décente.
Or rien n’est inéluctable. Les exemples sont nombreux où des humains, conscients de situations dramatiques, agissent pour rétablir la situation et limiter les conséquences prévisibles de leurs erreurs. Le Japon de l’ère Tokugawa, au XVIIe siècle, a échappé à la déforestation de l’archipel grâce à une politique volontariste. La croissance du trou de la couche d’ozone, principal problème environnemental planétaire il y a une trentaine d’années, a été stoppée ; si nous restons vigilants, ce problème devrait être résolu vers 2060. Le Rhin, gigantesque égout à ciel ouvert il y a trente ans, est aujourd’hui dépollué de la source à l’embouchure.
Dans ces deux derniers cas, la « trilogie de la gouvernance » a fait merveille. Se sont associés des militants d’ONG – lanceurs d’alerte, témoins de la pertinence des actions entreprises –, des responsables d’Etat et d’agences internationales, qui ont orienté durablement des politiques publiques, et enfin des industriels, qui ont mis leurs capacités de financement et d’innovation au service de l’intérêt général.
Deux perspectives radicalement différentes s’offrent
Nous sommes aujourd’hui confrontés au plus grand problème environnemental de l’histoire humaine : le dérèglement climatique, qui aggrave la destruction en cours des écosystèmes naturels. Face à ce défi, deux perspectives radicalement différentes s’offrent.
La première pousse à l’extrême la stratégie de communication catastrophiste, pensant que c’est le meilleur moyen de faire évoluer mentalités et comportements. Or les recherches en sciences sociales révèlent que si ce type de communication augmente la prise de conscience, elle diminue, en général, l’engagement comportemental. Le climatologue Michael Mann écrit : « Si le changement climatique est un canular (comme l’a affirmé le président Trump) ou s’il échappe à notre contrôle (comme le dit McPherson [qui prédit la possible extinction de l’humanité vers 2030]), il n’y a évidemment aucune raison de réduire les émissions de carbone. (…) Il est encore temps d’éviter les pires résultats, si nous agissons vigoureusement, non à partir de la peur, mais de la confiance que l’avenir est largement entre nos mains » (« Doomsday scenarios are as harmful as climate change denial », Michael Mann, Susan Hassol et Tom Toles, Washington Post, 12 juillet 2017).
La seconde perspective invite chacun de nous à agir à sa place, depuis le plus humble citoyen jusqu’aux plus hauts décideurs politiques, financiers et industriels. Elle nous invite à une double lucidité autant sur les risques écologiques majeurs qui nous menacent si nous n’agissons pas maintenant, que sur la force de résilience de l’humain et de l’ensemble du vivant.
Nous avons besoin d’une orientation déterminée et vigoureuse
Au niveau des décideurs, il est grand temps de tout mettre en œuvre pour financer la transition écologique. L’argent ne manque pas et différentes solutions techniques ont été proposées. Nous avons surtout besoin d’une orientation déterminée et vigoureuse des instruments et des normes économiques et financiers mobilisant les entreprises vers une économie bas carbone, et accompagnant une transition sociale qui sera difficile. La réduction de la place des énergies fossiles dans notre économie est contraire à certains intérêts. Les pouvoirs publics doivent agir avec réalisme et fermeté.
Au niveau des citoyens, faisons connaître les multiples expériences de terrain qui confirment les résultats de nombreuses recherches en psychologie, en particulier les travaux du psychologue américain Tim Kasser : les personnes qui épousent une conception relationnelle de l’existence sont nettement plus heureuses que celles qui s’enferment dans une vision matérialiste et individualiste du monde.
Loin de tout romantisme mièvre, c’est l’expérience concrète de l’amour de la vie, la tendresse partagée entre nous et avec notre environnement – bien plus que la panique face à la fin du monde – qui invitent à agir. Seule la soif d’un monde plus humain peut nous donner l’énergie collective nécessaire à l’invention d’une sobriété heureuse et nous sortir de notre fascination morbide pour l’accumulation de nos déchets. Cet amour peut et doit être exigeant. Le temps presse.
*Signataires : Geneviève Ancel, cofondatrice des Dialogues en humanité ; Isabelle Delannoy, dirigeante fondatrice de DO Green - Economie symbiotique ; Gaël Giraud, professeur à l’Ecole nationale des ponts et chaussées ; Alain Grandjean, président de la Fondation Nicolas Hulot ; Jean Jouzel, directeur de recherche émérite au CEA et membre de l’Académie des sciences ; Jacques Lecomte, président d’honneur de l’Association française de psychologie positive
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/16/ecologie-climat-l-effondrement-n-est-pas-ineluctable_5499848_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/16/ecologie-climat-l-effondrement-n-est-pas-ineluctable_5499848_3232.html>>
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24- Donald Trump envisage d'acheter le Groenland pour l'intégrer au territoire américain, France Info, 16/08/19, 11:29

C'est ce que révèle le "Wall Street Journal". L'île appartient au Danemark.
OPA sur le Groenland ? Donald Trump envisagerait d'acheter cette immense île gelée du cercle arctique, appartenant au Danemark, pour l'intégrer au territoire américain, indique le Wall Street Journal (en anglais), jeudi 15 août. Une information confirmée par l'agence Reuters auprès de deux sources proches du président américain.
Le locataire de la Maison Blanche, qui a été un puissant magnat de l'immobilier avant de se lancer en politique, s'est entretenu à plusieurs reprises avec ses conseillers à propos de cette acquisition. La requête a été adressée "avec plusieurs niveaux de sérieux", précise le Wall Street Journal. 
Le Wall Street Journal ne précise pas si le Danemark est intéressé par cette transaction, mais Donald Trump est en tout cas attendu dans le pays du nord de l'Europe pour une visite officielle début septembre. Les Etats-Unis possèdent une base aérienne à Thulé, sur l'immense île gelée qui compte un total de 56 000 habitants. Et ce n'est pas la première fois que Washington jette son dévolu sur le territoire : an 1946, le président Harry Truman avait proposé au Danemark d'acheter le Groenland pour 100 millions de dollars.
<https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/presidentielle/donald-trump/donald-trump-envisage-d-acheter-le-groenland-pour-l-integrer-au-territoire-americain_3578791.html <https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/presidentielle/donald-trump/donald-trump-envisage-d-acheter-le-groenland-pour-l-integrer-au-territoire-americain_3578791.html>>
Sur le même sujet : 
> Groenland : l'ethnologue Jean Malaurie dénonce "l'esprit colonial" de Trump, AFP, 16/08/19, 22:00
L'intention prêtée au président américain Donald Trump d'acheter le Groenland a suscité vendredi une réaction scandalisée du grand ethnologue français Jean Malaurie, inlassable avocat des "peuples premiers" du Grand Nord.
L'explorateur, ambassadeur pour l’Arctique à l'Unesco, a dénoncé "l'esprit colonial" et "l'offre cyniquement mercantile" de Donald Trump, même si le désir présumé du président américain d'acquérir la gigantesque île arctique n'a été révélé que dans un article du Wall Street Journal, sans être confirmé par la Maison Blanche.
Le gouvernement du Groenland a réagi en affirmant vendredi que l'île n'était "pas à vendre".
"La proposition de Donald Trump est d'autant plus irrecevable que le Groenland est un territoire d'outre-mer danois associé à l'Union européenne. Le sort du Groenland relève donc également de l'Union européenne", a relevé M. Malaurie, dans un communiqué transmis à l'AFP.
"Cette déclaration est d'autant plus choquante que les États-Unis ont un lourd passif avec le Groenland", a-t-il poursuivi, en rappelant les graves contaminations radioactives provoquées par l'accident de Thulé, le 21 janvier 1968, quand un bombardier B-52 de l'US Air Force transportant quatre bombes nucléaires s'était écrasé sur la banquise.
"Deux ans plus tard et malgré ce désastre, une base secrète était construite à 200 km au sud de Thulé, dite Camp Century, sous couvert de recherches sur le climat. Sept cents ogives nucléaires environ y ont été entreposées puis retirées. Les substances nocives de type radioactif sont restées", a ajouté M. Malaurie, écrivain et créateur de la mythique collection "Terre humaine".
"Si les États-Unis veulent faire un chèque, ce serait un premier acompte pour commencer à s’acquitter de la dette environnementale qu’ils ont contractée vis-à-vis des Groenlandais, du Danemark, de l’Union Européenne et du bien commun", a conclu l'ethnologue.
<https://information.tv5monde.com/info/groenland-l-ethnologue-jean-malaurie-denonce-l-esprit-colonial-de-trump-316392 <https://information.tv5monde.com/info/groenland-l-ethnologue-jean-malaurie-denonce-l-esprit-colonial-de-trump-316392>>
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25- Une rentrée scolaire placée sous le signe de l’écologie, Le Monde, 16/08/19, 11h30
Cécile Prudhomme  

Cette année, distributeurs et fabricants proposent des fournitures plus respectueuses de l’environnement, en écho avec les préoccupations de la société. 
Bonne nouvelle pour les familles : en 2019, le coût de la scolarité demeure relativement stable (+ 0,17 %), après un recul de 2,91 % l’année dernière, selon l’étude annuelle publiée vendredi 16 août par la Confédération syndicale des familles (CSF). « Cette stagnation n’est cependant pas linéaire », prévient la CSF.
En effet, le budget est en forte augmentation au collège (+ 7 % à l’entrée en quatrième, et + 5,58 % en sixième), en raison des achats d’équipements sportifs, pour lesquels les jeunes sont de plus en plus séduits par les marques. A l’inverse, il a diminué au cours préparatoire (- 3,97 %), où les parents recherchent le meilleur rapport qualité-prix, ainsi qu’à l’entrée au lycée (- 3,64 % en seconde générale), avec des familles « moins enclines à des achats superflus »et « plus attentives à réutiliser le matériel de l’année précédente », d’après la CSF.
> Lire aussi  Rentrée des classes : des prix en baisse qui inquiètent les fabricants
Dans les rayons, cette année, les marques de fournitures scolaires ont mis en avant des produits répondant aux problématiques environnementales qui agitent la société : colles sans solvants, stylos sans plastique…
L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), qui a rappelé, le 17 juin, que « certaines fournitures scolaires [étaient] composées de produits [pouvant] avoir des impacts sur la santé des enfants », recommande de choisir « une colle amidon en bâton plutôt que liquide, des gommes et feutres non parfumés », mais aussi des fournitures « si possible sans plastique : pochettes cartonnées, gommes sans coque en plastique, règles en métal ».
« Un tournant »
Pour autant, il existe un décalage entre la part des ventes écoresponsables et le niveau de préoccupation du grand public. « C’est naissant. C’est le tout début, reconnaît Christophe Rault, président de la marque Tann’s, qui vend plus de 200 000 cartables à chaque rentrée. Pour l’instant, dans nos études de consommateurs, le critère écoresponsable arrive en quatrième (…) position, derrière la solidité du produit, le prix et le côté tendance ».
Aujourd’hui, il s’agit davantage d’un marché d’offre qu’une réelle demande des consommateurs. Depuis 2009, le distributeur Bureau Vallée ne fait entrer au catalogue que les produits ayant obtenu une notation, par un organisme tiers, sur le respect de l’environnement et la santé des utilisateurs – note mentionnée sur les étiquettes en rayon.
« Nous avons repris une classification de A à E, car les consommateurs commencent à être habitués dans l’électroménager, et on ne prend pas les références notées E », souligne Bruno Peyroles, fondateur et PDG de Bureau Vallée. Les produits notés A et B représentent un tiers de leurs ventes de fournitures scolaires (+ 10 % en deux ans). « Et on a pris un virage récemment, en proposant 90 % de nos colles en bâton avec ReNature d’UHU », ajoute Sébastien Treguier, responsable achats et marketing chez Bureau Vallée.
La marque a lancé ce produit en 2014. « Toutes nos formules de colle en bâton sont à 98 % d’origine naturelle composées d’eau et d’amidon depuis 2013, explique Marie Papin, directrice marketing d’UHU France. Mais la gamme ReNature pousse le concept plus loin, avec un contenant à base de plastique d’origine végétale issu de la canne à sucre. Après une progression de 22 % entre 2017 et 2018, ce stick ne pèse encore pour l’instant que 10 % de nos ventes. »
La société familiale allemande Edding, qui, depuis une dizaine d’années, conçoit des marqueurs et des surligneurs rechargeables et écologiques, a « senti un tournant cette année » pour les fournitures de bureau et les articles scolaires plus respectueux de l’environnement. L’entreprise vient de remporter un appel d’offres de la Mairie de Paris pour fournir, sur quatre ans, 86 000 pièces de son surligneur de la gamme E24, entièrement fait à base de matières renouvelables (canne à sucre et fibres de bois).
Écart de prix
Cette année, elle a fait son entrée dans le catalogue des établissements Pichon, les plus gros distributeurs de fournitures scolaires pour les écoles primaires et maternelles. « Ce qui nous manquait avant, c’était l’attention de la distribution scolaire. Le basculement est en train de se faire », observe Vincent Blanchard, directeur général d’Edding en France.
Pour retenir l’attention des consommateurs écoresponsables, Tann’s a décidé cette année de communiquer sur le procédé de fabrication qu’elle a choisi d’utiliser il y a dix ans : des bouteilles en plastique recyclées à la place du polyester issu du pétrole. « Cette matière éco-polyester demande 52 % d’énergie en moins et rejette 54 % de CO2 [dioxyde de carbone] en moins que pour fabriquer un polyester issu du pétrole », précise Christophe Rault.
Reste toutefois à convaincre les consommateurs finaux du bien-fondé de l’écart de prix. Car « la contrepartie est que cette matière est trois fois plus chère à fabriquer, ce qui a un coût sur le prix de [leurs] cartables », précise M. Rault, ajoutant que, « le tissage étant plus resserré, ils sont aussi plus solides ». Il en va de même pour la colle écologique, 10 % plus chère en raison d’un coût de fabrication plus élevé.
> Lire aussi  Rentrée scolaire : la guerre des prix profite (un peu) aux familles
Les consommateurs sont, en revanche, moins hésitants à partir du moment où écologie rime avec économie. « De plus en plus, ils achètent uniquement les produits dont ils ont réellement besoin, comme les quelques couleurs de feutre nécessaires plutôt que le pack de douze qui leur est proposé », constate Christophe Le Boulicaut, président de l’Association des industriels de la papeterie et du bureau (AIPB) et directeur général de Stabilo en France. Ou encore « la règle plutôt que le lot de traçage, car l’équerre de l’an passé peut encore resservir, note Sébastien Treguier. Mais aussi beaucoup de produits rechargeables ». Chez Bureau Vallée, on constate une croissance très forte des ventes de recharges pour stylo.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/08/16/une-rentree-scolaire-placee-sous-le-signe-de-l-ecologie_5499948_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/08/16/une-rentree-scolaire-placee-sous-le-signe-de-l-ecologie_5499948_3234.html>>
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26- Catastrophes naturelles, désastres : pertes économiques de 44 milliards de dollars au 1er semestre, selon Swiss Re, AFP, 16/08/09, 14:00

Les catastrophes naturelles et désastres causés par l'homme ont entraîné la mort ou la disparition de plus de 5.000 personnes et généré des pertes économiques 44 milliards de dollars (39,7 milliards d'euros) au premier semestre dans le monde, selon une étude préliminaire du réassureur suisse Swiss Re.
L'essentiel de ces pertes est dû aux orages et inondations qui ont sévi dans différentes parties du globe, explique le réassureur dans un rapport consulté vendredi par l'AFP.
Plus de 5.000 personnes ont péri ou disparu au cours des différentes catastrophes survenues sur les six premiers mois de 2019. Le cyclone Idai, qui a provoqué des vents violents et de graves inondations au Mozambique, au Malawi, au Zimbabwe et à Madagascar, a été la catastrophe naturelle la plus meurtrière de la période avec plus de 1.000 victimes, souligne Swiss Re.
Le réassureur avait état d'environ 3.900 morts ou disparus pour le premier semestre 2018, et de plus de 13.500 personnes sur l'ensemble de l'an dernier -- bilan considéré comme l'un des plus bas enregistrés par Swiss Re, qui procède à ces estimations depuis plus de 50 ans. 
Les 44 milliards de dollars de pertes économiques répertoriés au premier semestre 2019 s'affichent largement en deçà du niveau des coûts enregistrés en moyenne sur cette période au cours des dix dernières années (soit 109 milliards de dollars). 
Ce chiffre marque également un recul par rapport au premier semestre de l'an dernier, où 51 milliards de dollars de pertes avaient été constatés.
Dans le détail, les catastrophes naturelles ont représenté l'essentiel des pertes au premier semestre 2019, soit 40 milliards de dollars, les 4 milliards restants résultant de désastres causés par l'homme, tels que les accidents industriels.
Les compagnies d'assurances ont couvert 19 milliards de dollars de pertes, sachant que seuls 42% du montant total des pertes étaient assurés.
De fait, les catastrophes naturelles de grande ampleur survenues sur la période - les cyclones Idai dans le sud de l'Afrique et Fani en Inde - ont touché des zones où le taux de pénétration de l'assurance est faible, explique Swiss Re.
Ce semestre "a une fois de plus montré le déficit de protection dans les pays émergents", a estimé Martin Bertogg, responsable des risques de catastrophes chez Swiss Re, cité dans un communiqué.
<https://lexpansion.lexpress.fr/actualites/1/actualite-economique/catastrophes-naturelles-desastres-pertes-economiques-de-44-milliards-de-dollars-au-1er-semestre-selon-swiss-re_2094751.html>
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27- Un maire convoqué devant le tribunal pour avoir interdit l’usage des pesticides près des habitations, Le Monde, maj le 18/08/19 à 06h25

L’élu de Langouët passera jeudi devant le tribunal administratif de Rennes à la demande de la préfecture, qui souhaite l’annulation de son arrêté. Un rassemblement de soutien a été organisé samedi. 
Une centaine de personnes se sont rassemblées samedi 17 août à Rennes devant la préfecture de Bretagne pour soutenir le maire de Langouët (Ille-et-Vilaine), convoqué devant la justice pour un arrêté interdisant l’utilisation des pesticides près des habitations.
« Madame la préfète, laissez nos maires nous protéger », « Pesticides, riverains, agriculteurs, tous victimes », « Stop pesticides, nous voulons des coquelicots », pouvait-on lire sur des banderoles. Les participants répondaient à l’appel du collectif Nous voulons des coquelicots de Langouët, village de 602 habitants situé à une vingtaine de kilomètres de Rennes.
> Retrouvez le portrait de Daniel Cueff : Le maire breton qui invente le village de l’après-pétrole
« Carence de l’Etat »
« J’habite à Langouët dans une longère au milieu des champs, et ça fait très longtemps que les pesticides m’inquiètent, aussi bien pour mes enfants que pour mes petits-enfants », témoigne Nicole Duperron-Anneix, membre du collectif. « Les enfants de Langouët mangent bio à la cantine, habitent dans des bâtiments écoconçus mais ils se déplacent et vivent près des champs et on a retrouvé des taux de glyphosate très élevés dans les urines de deux d’entre eux », ajoute-t-elle.
« J’ai deux filles et je n’ai pas envie qu’elles tombent malades, on a des taux élevés de glyphosate dans nos urines alors qu’on mange bio et qu’on cultive notre jardin », abonde Hélène Heuré, employée communale.
Le maire de Langouët, Daniel Cueff, a pris le 18 mai un arrêté interdisant l’utilisation de produits phytopharmaceutiques « à une distance inférieure à 150 mètres de toute parcelle cadastrale comprenant un bâtiment à usage d’habitation ou professionnel ». « Il est légitime qu’un maire agisse face à une carence de l’Etat », avait-il déclaré, mettant en avant une « problématique de santé publique ». L’élu est convoqué jeudi devant le tribunal administratif de Rennes à la demande de la préfecture, qui exige l’annulation de l’arrêté.
> Lire aussi  Le glyphosate, « vrai poison » ou « faux sujet » ? Petit manuel pour comprendre le débat sur l’herbicide controversé
« Un héros »
Classé comme « cancérigène probable » depuis 2015 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’herbicide est utilisé sous diverses marques depuis que le brevet détenu par l’américain Monsanto est tombé dans le domaine public en 2000.
> Lire aussi  Glyphosate : une étude montre une nette augmentation du risque de lymphome
« La décision du maire est une décision de rupture », déclare Michel Besnard, président du Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest, tout en rappelant que le Conseil d’Etat a partiellement annulé le 26 juin un arrêté réglementant l’utilisation des pesticides au motif qu’il « ne protégeait pas suffisamment la santé des riverains ».
« Le maire de #Langouet a entièrement raison. Dans quelques années, il sera reconnu comme un héros », a affirmé Corinne Lepage, ancienne ministre de l’environnement. « Nous sommes contaminés, les abeilles disparaissent, les algues vertes pullulent mais l’Etat et sa préfète préfèrent s’acharner sur un maire responsable et autoriser les pires élevages industriels. Lamentable ! », a renchéri sur Twitter Yannick Jadot, député européen écologiste.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/17/un-maire-convoque-devant-le-tribunal-apres-avoir-interdit-l-usage-des-pesticides-pres-des-habitations_5500332_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/17/un-maire-convoque-devant-le-tribunal-apres-avoir-interdit-l-usage-des-pesticides-pres-des-habitations_5500332_3244.html>>
Sur le même sujet :
> Arrêté antipesticides de Langouët : « Les carences de l’Etat justifient l’action des maires » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/22/arrete-antipesticides-de-langouet-les-carences-de-l-etat-justifient-l-action-des-maires_5501764_3244.html>, Le Monde, 22/08/19, 19h31
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28- G7 à Biarritz. Une trentaine d’ONG environnementales renoncent à assister au sommet, Ouest-France, 22/08/19, 15h43

Réunies au sein du Réseau action climat (RAC), trente-deux ONG, dont Greenpeace, le Secours catholique et WWF ont annoncé ce jeudi 22 août qu’elles boycotteraient le G7 à Biarritz. Elles dénoncent la décision de l’Élysée de les maintenir à l’écart du sommet et d’atteindre à la liberté d’expression.
Des ONG réunies au sein de Réseau action climat (RAC) ont annoncé ce jeudi 22 août qu’elles boycotteraient le G7 à Biarritz, dénonçant la décision de l’Élysée de « limiter le nombre d’accréditations des ONG » et de « les garder à l’écart du sommet ».
« Au vu des conditions de participation de la société civile qui nous sont imposées par l’Élysée, le Réseau action climat a décidé de ne pas participer au G7 ce week-end », a expliqué Lucile Dufour, du RAC, lors d’une conférence de presse à Paris.
Le RAC fédère 32 associations nationales et locales, dont Alternatiba, France nature environnement, Greenpeace, la Ligue pour la protection des oiseaux, Oxfam France, le Secours catholique, WWF…
>> Suite à lire à :
<https://www.ouest-france.fr/monde/g7-biarritz-une-trentaine-d-ong-environnementales-renoncent-assister-au-sommet-6488324>
Sur le même  sujet :
> G7 : à Biarritz, paradis de la vague, les surfeurs se mobilisent pour l'océan <https://information.tv5monde.com/info/g7-biarritz-paradis-de-la-vague-les-surfeurs-se-mobilisent-pour-l-ocean-317299>, AFP, 23/08/19, 00:00
> G7 Climate Velo Tour d’Arcachon à Biarritz <https://www.taca.asso.fr/evenement-292-g7-climate-velo-tour.html>, Association TACA, du 18/08/2019 à 10h00 au 31/12/2019 à 12h00
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En audio
29- Sébastien Bohler : "Nous ne sommes pas condamnés à consommer toujours plus, il faut penser la limite", France Inter, 29/07/19, l’invité du 07h50
Pierre Weill

Ce 29 juillet marque le "jour du dépassement" où les humains ont d'ores et déjà consommé l'intégralité des ressources naturelles que la terre produira en 2019. La faute à nos cerveaux ? C'est ce qu'explique Sébastien Bohler dans son dernier livre, intitulé "Le Bug humain". Il est l'invité de Pierre Weill à 7h50.
Journaliste scientifique et rédacteur en chef de la revue Cerveau & Psycho, Sébastien Bohler est docteur en neurosciences. Son livre Le Bug humain — Pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l'en empêcher est paru chez Robert Laffont.
"On sait que ça ne va pas mais notre désir de consommer reste là", explique Sébastien Bohler.  
Nous sommes une espèce potentiellement illimitée dans un contexte limité    
"La logique de croissance est en puissance dans tous les cerveaux", détaille le scientifique qui explique le rôle central du striatum (une partie du cortex), dans laquelle réside le centre 'volontaire' de l'humanité.  "On ne peut pas tout mettre sur le dos des politiques, il faut une prise de position radicale", poursuit-il face à cette situation inédite et dangereuse car "jamais encore nous n'avons été les ennemis de nous-même. »
> Emission à (ré)écouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-29-juillet-2019 <https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-29-juillet-2019>>
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30- Cyril Dion : "Si l’on continue comme ça, une partie de notre civilisation risque de s'effondrer", France Inter, L’invité de 8h20 : le grand entretien, 08/08/19
Pierre Weill

Alors que s'achève ce 8 août, à Genève, le sommet du GIEC sur le changement climatique et l'utilisation des terres, Pierre Weill reçoit Cyril Dion, auteur, documentariste, militant écologiste et garant de la convention citoyenne sur le climat voulue par Emmanuel Macron et qui doit débuter à l'automne.
> Emission (24 minutes) à (ré)écouter ou à (re)voir à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-08-aout-2019 <https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-08-aout-2019>>
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31- Les promesses du biomimétisme, France Inter, Les Savanturiens, 11/08/19, 16h00
Fabienne Chauvière

Depuis 3,8 milliards d’années, le vivant sélectionne les solutions les plus efficaces, les plus économes en énergies et en ressources. Une formidable source d’inspiration pour les chercheurs et les ingénieurs. On en parle avec Kalina Raskin, directrice générale du Centre Européen d’Excellence en Biomimétisme (CEEBIOS).
Au XVe siècle, Léonard de Vinci affirmait : « Regarde la nature c’est là qu’est ton futur ». Et il avait raison ! En effet, le grand laboratoire de la nature détiendrait la solution à tous nos problèmes. Telle est la philosophie du biomimétisme : copier les stratégies que le vivant a pu mettre au point au fil du temps. Et le vivant est un génial inventeur : il a su créer des solvants, des ciments, des câbles ultra solides, des matériaux aux structures originales. 
Kalina Raskin, ingénieur physico-chimiste et Docteur en biologie, est directrice générale du CEEBIOS (Centre Européen d’Excellence en Biomimétisme). Le biomimétisme : un domaine qui nous aide à envisager le monde d’une façon radicalement différente.
> Emission (56 min) à (ré)écouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/les-savanturiers/les-savanturiers-11-aout-2019 <https://www.franceinter.fr/emissions/les-savanturiers/les-savanturiers-11-aout-2019>>
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En images
32- Vidéo. CETA : que change la ratification ?, Le Monde, maj le 27/07/19 à 07h04

Le 23 juillet 2019, l’Assemblée nationale a approuvé la ratification du CETA, alors même que 90 % de l’accord commercial entre l’Union européenne et le Canada est déjà en vigueur. 
> Vidéo à voir à : 
<https://www.lemonde.fr/economie/video/2019/07/26/ceta-que-change-la-ratification_5493881_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/video/2019/07/26/ceta-que-change-la-ratification_5493881_3234.html>>
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33- Arrêtés anti-pesticides : ces maires qui bravent la loi, France 2, journal de 20h, 21/08/19

Les élus locaux protestent contre l'utilisation des pesticides.
Les maires ne veulent plus voir des pesticides répandus à quelques mètres des habitations. Ces élus sont prêts à partir au bras de fer avec l'État au nom de la santé de leurs administrés. Mi-juin, le maire de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), 45 000 habitants, a pris un arrêté interdisant l'usage des pesticides dont le glyphosate sur toute sa commune.
Le glyphosate sera interdit en 2021
En retour, le préfet lui demande d'annuler son arrêté. Le maire ne retirera pas l'arrêté, il sera donc normalement attaqué par le préfet au tribunal administratif. Le gouvernement a repoussé à 2021 l'interdiction totale du glyphosate en France, une échéance jugée inopportune pour Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers. "Cela m'inquiète sur la détermination du gouvernement. Cela démontre qu'il n'est pas déterminé à lutter contre l'interdiction du glyphosate. »
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pesticides/glyphosate/arretes-anti-pesticides-ces-maires-qui-bravent-la-loi_3585299.html <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pesticides/glyphosate/arretes-anti-pesticides-ces-maires-qui-bravent-la-loi_3585299.html>>
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Une publication
34- Le bug humain - Pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l'en empêcher, de Sébastien Bohler, Editions Robert Laffont, 07/02/19

Il y a 200 000 ans, depuis l'Afrique, l'humanité partait à la conquête du monde. Elle détenait une arme secrète son cerveau. Une machine à penser, à tirer parti de son environnement, à se reproduire et à dominer. Longtemps notre meilleur allié, notre cerveau risque aujourd'hui de causer notre perte. Car il existe un défaut de conception, un véritable bug, au coeur de cet organe extraordinaire : les neurones en charge d'assurer notre survie ne sont jamais rassasiés et réclament toujours plus de nourriture, de sexe et de pouvoir. 
Ainsi, nous sommes 8 milliards d'êtres humains sur Terre à rechercher encore et toujours la croissance dans tous les domaines. Pour ce faire, notre espèce hyperconsommatrice surexploite la planète, modifie son écosystème... et se met gravement en péril. Comment se fait-il que, ayant conscience de ce danger, nous ne parvenions pas à réagir ? Peut-on résoudre ce bug et redevenir maîtres de notre destin ? Oui, à condition d'analyser en chacun de nous et non plus seulement à l'échelon économique et politique ce mécanisme infernal qui pousse notre cerveau à en demander toujours plus.
A propos de l’auteur
Sébastien Bohler, docteur en neurosciences et rédacteur en chef du magazine Cerveau & Psycho, apporte sur la question du devenir de notre humanité un éclairage aussi déstabilisant que nécessaire.
Le bug humain - Pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l'en empêcher, de Sébastien Bohler, Editions Robert Laffont, 07/02/19, ISBN : 978-2-221-24010-6, EAN : 9782221240106, 267 pages, 20 € et 13,99 € en e-book.
<https://www.lisez.com/ebook/le-bug-humain/9782221241608 <https://www.lisez.com/ebook/le-bug-humain/9782221241608>>
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À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)...
NOS APPELS 
– Let’s Bio ! Ensemble pour des cantines bios et locales <https://www.letsbio.org/> pour bien nourrir nos enfants.
– Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
NOS CAMPAGNES 
– 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/> pour participer à l'émergence d'un modèle énergétique plus propre et durable
– Mon Restau’Responsable® <https://www.youtube.com/watch?list=PLh--7obE3XQ5hw0hyacAsOc7PLMneP7-N&v=Eo7AZvPE_MA> pour guider les professionnels de la restauration collective et valoriser leurs bonnes pratiques.
– J’agis pour la nature <http://www.jagispourlanature.org/> pour participer à des activités utiles et ludiques en pleine nature, près de chez vous.
NOS VIDÉOS PÉDAGOGIQUES 
– Sur notre chaîne You Tube <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>, retrouvez toutes nos vidéos.  
NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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