[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur eau, santé, consommation, tourisme, loisirs, pollutions et déchets + 1 annonce (jeudi 5 décembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 5 Déc 07:58:03 CET 2019


Bonjour à tous,
  
Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
–> Un accès 'rapide' direct à la source de l'article (hors abonnement) par un lien hypertexte sur son intitulé dans le sommaire ; si un lien vers un article ne fonctionne pas, vous pouvez retrouver son contenu dans le corps du mail à l'item correspondant.
–> Un accès 'lent' et plus complet dans le corps du mail sous le sommaire et les extraits, incluant les articles réservés aux abonnés, des liens vers d'autres articles sur le même sujet et des pour en savoir plus (sources, etc.).
1- Des polluants organiques persistants liés à l’agressivité du cancer du sein <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/11/19/des-polluants-organiques-persistants-lies-a-l-agressivite-du-cancer-du-sein_6019672_1650684.html>, Le Monde, 19/11/19, 06h00
2- Pollution de l'air : énorme potentiel des énergies renouvelables pour la santé, calcule une étude <https://www.nouvelobs.com/sante/20191119.AFP8956/pollution-de-l-air-enorme-potentiel-des-energies-renouvelables-pour-la-sante-calcule-une-etude.html>, AFP, 19/11/19, 12:00
3- Combien de déchets sont produits et recyclés en France ? Jouez à notre quiz <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/11/20/quiz-savez-vous-combien-de-dechets-sont-produits-et-recycles-en-france_6019827_4355770.html>, Blog Les Décodeurs, 20/11/19, 12h07
4- Au Chili, la lutte de Rodrigo Mundaca contre la privatisation de l’eau <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/20/au-chili-la-lutte-de-rodrigo-mundaca-contre-la-privatisation-de-l-eau_6019933_3244.html>, Le Monde, 20/11/19, 20h50
5- Amiante : la loi très mal appliquée dans les écoles <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/21/amiante-dans-les-ecoles-des-dossiers-techniques-absents-ou-incomplets_6019958_3244.html>, Le Monde, 21/11/19, 10h50
6- Tribune. « Des réformes urgentes s’imposent quant à la gestion des risques industriels » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/21/corinne-lepage-et-patrick-lions-des-reformes-urgentes-s-imposent-quant-a-la-gestion-des-risques-industriels_6019964_3232.html>, Le Monde, 21/11/19, 11h21
7- Le manque d’activité physique, un mal chez les adolescents du monde entier <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/11/22/le-manque-d-activite-physique-un-mal-recurrent-chez-les-adolescents_6020061_1650684.html>, Le Monde, 22/11/19, 09h29
8- Entretien. « Le plastique est omniprésent dans les fleuves » français <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/23/le-plastique-est-omnipresent-dans-les-fleuves_6020268_3244.html>, Le Monde, 23/11/19, 12h22
9- Marée noire au Brésil : du pétrole retrouvé dans l'Etat de Rio <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/maree-noire-au-bresil-du-petrole-retrouve-dans-l-etat-de-rio_139219>, AFP, 23/11/19, 15h00
10- Tara et des ONG craignent l'enterrement du projet de consignes plastiques <https://www.geo.fr/environnement/tara-et-des-ong-craignent-lenterrement-du-projet-de-consignes-plastiques-198734>, AFP, 23/11/19, 22:00
11- Quand l’alimentation fait partie du traitement <http://sante.lefigaro.fr/article/quand-l-alimentation-fait-partie-du-traitement/>, Le Figaro, maj le 24/11/19 à 14:43
12- Hausse de 34% des accidents sur les sites industriels classés en deux ans <https://www.geo.fr/environnement/hausse-de-34-des-accidents-sur-les-sites-industriels-classes-en-deux-ans-198751>, AFP, 25/11/19, 14:00
13- Toulouse : Le premier quartier zéro mégot voit le jour à la Colombette <https://www.20minutes.fr/planete/2659719-20191125-toulouse-premier-quartier-zero-megot-voit-jour-colombette>, 20 Minutes, 25/11/19, 18h30
14- Le gouvernement temporise sur la consigne des bouteilles plastiques <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/26/le-gouvernement-temporise-sur-la-consigne-des-bouteilles-plastiques_6020535_3244.html>, Le Monde avec AFP, 26/11/19, 08h36
15- Reportage. Comment Besançon a vidé ses poubelles d’un tiers <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2019/11/26/comment-besancon-a-vide-ses-poubelles-d-un-tiers_6020555_4811534.html>, Le Monde, 26/11/19, 10h56
16- En Thaïlande un cerf sauvage découvert mort avec l'estomac plein de plastiques <https://www.geo.fr/environnement/en-thailande-un-cerf-sauvage-decouvert-mort-avec-lestomac-plein-de-plastiques-198767>, AFP, 26/11/19, 13:00
17- GB : les emballages plastiques toujours plus utilisés par les supermarchés <https://information.tv5monde.com/info/gb-les-emballages-plastiques-toujours-plus-utilises-par-les-supermarches-334486>, AFP, 28/11/19, 18h32
18- Comment la Russie de Poutine a fait chuter l’alcoolisme <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/29/comment-la-russie-de-poutine-a-fait-chuter-l-alcoolisme_6020949_3244.html>, Le Monde, 29/11/19, 20h51
19- Sous l'eau turquoise de Grèce, la bataille contre le plastique <https://information.tv5monde.com/info/sous-l-eau-turquoise-de-grece-la-bataille-contre-le-plastique-334897>, AFP, 01/12/19, 12:00
20- Monceaux de mousse polluante sur une célèbre plage indienne <https://information.tv5monde.com/info/monceaux-de-mousse-polluante-sur-une-celebre-plage-indienne-335039>, AFP, 02/12/19, 12:00
En images
21- 8,3 milliards de tonnes de plastique, ça représente quoi ? <https://www.facebook.com/FondationNH/videos/2463924550523844/>, Brut, Fondation Nicolas Hulot, 18/11/19
22- Environnement : les fleuves européens pollués par le plastique <https://www.francetvinfo.fr/sante/environnement-et-sante/environnement-les-fleuves-europeens-pollues-par-le-plastique_3717335.html>, France 2, journal de 20h, 24/11/19
23- Ticket de caisse : la fin du papier ? <https://www.francetvinfo.fr/politique/gouvernement-d-edouard-philippe/ticket-de-caisse-la-fin-du-papier_3717365.html>, France 2, journal de 20h, 24/11/19
24- Reportage. Plan B : comment donner une seconde vie aux piles <https://www.lemonde.fr/videos/article/2019/11/25/plan-b-comment-donner-une-seconde-vie-aux-piles_6020452_1669088.html>, Le Monde, 25/11/19, 13h31
Une annonce
25- Natura, un film de Pascale d’Erm & Bernard Guerrini <http://cinema-arvor.fr/films/natura/>, Cinéma Rialto à Morlaix le 09/12/19 à 20h & Cinéma Arvor à Rennes, le mardi 10/12/19 à 20h15

Bien à vous,
Florence

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ENCHAÎNEMENT DU JOUR : Depuis 1950, l’homme a fabriqué 8,3 milliards de tonnes de plastiques. Au rythme actuel, en 2050, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans. (cf. item 8, 10, 14, 16, 17, 19, 21 & 22)
ÉTUDES & RAPPORT DU JOUR : — Selon une étude française, trois polluants organiques persistants (POP) augmenteraient le risque d’une propagation des cellules cancéreuses aux ganglions lymphatiques, particulièrement chez les patientes en surpoids. (cf. item 1 & suite)
— La transition vers les énergies renouvelables pourrait réduire jusqu'à 80% d'ici 2050 les impacts de la pollution de l'air sur la santé, selon une étude du Postdam Institute for Climate Impact Research (PIK). (cf. item 2 & suite)
— Un rapport confidentiel révèle que les diagnostics obligatoires relatifs à la substance cancérogène qu’est l’amiante sont souvent absents ou incomplets dans les écoles maternelles et élémentaires. (cf. item 5)
— Plus de 80 % des jeunes, issus de 146 pays, ne respectent pas la recommandation de l’OMS de pratiquer une heure au moins d’exercice quotidien, pointe une étude publiée dans la revue « The Lancet Child & Adolescent Health ». (cf. item 7 & suite)
RECONNAISSANCE DU JOUR : Rodrigo Mundaca, enseignant-chercheur sur les cultures bio à l’université Saint-Thomas de Santiago (Chili) a reçu un prix de la Fondation Danielle-Mitterrand pour son combat contre la privatisation de l’eau. (cf. item 4)
CHIFFRES DU JOUR : — Le nombre d'accidents sur les sites industriels classés a augmenté de 34% en deux ans en France, et leur impact sur l'environnement est croissant, selon le Bureau des risques et pollutions industriels (Barpi). (cf. item 12 & suite)
— En Russie, la consommation d’alcool par individu a reculé de 43 % entre 2003 et 2016, sous l’effet d’une politique de restrictions menée depuis le début des années 2000, et d’une révolution culturelle. (cf. item 18)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Durant 4 mois, une expérimentation est lancée dans le quartier toulousain de la Colombette pour réduire le nombre de mégots jetés sur la voie publique. (cf. item 13)
— Développement du tri, compostage, évolution des comportements d’achat… en une décennie, le poids de la poubelle des habitants de Besançon a chuté de 35 %. Le résultat de la mise en place d’une redevance incitative. (cf. item 15)
— Les tickets de caisse et autres relevés de carte bancaire devraient peu à peu disparaître du paysage, comme le veut une mesure prise dans le cadre du projet de loi contre le gaspillage mené par le gouvernement. (cf. item 23)
— Près de 1,5 milliard de piles ont été mises en vente en France, en 2017. Pour réduire leur impact environnemental, il y a le recyclage, mais aussi une technique méconnue appelée "régénération". (cf. item 24)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Des polluants organiques persistants liés à l’agressivité du cancer du sein, Le Monde, 19/11/19, 06h00
Stéphane Foucart

Selon une étude française, trois de ces substances augmenteraient le risque d’une propagation des cellules cancéreuses aux ganglions lymphatiques, particulièrement chez les patientes en surpoids. 
Certains polluants organiques persistants (POP) augmentent-ils le risque de cancer du sein ? A cette question débattue au cœur de nombreux travaux de recherche conduits au cours des dernières décennies, des chercheurs et médecins français en ajoutent une autre, non moins importante : ces substances, omniprésentes à bas bruit dans l’environnement et la chaîne alimentaire, favorisent-elles l’agressivité de ces cancers ?
De premiers éléments de réponse apportés par Meriem Koual (AP-HP), Xavier Coumoul (Inserm, université de Paris) et leurs coauteurs, dans une étude publiée en novembre par la revue Environment international, suggèrent en tout cas un lien entre la présence de certains POP dans le tissu adipeux environnant la tumeur et l’agressivité de la maladie.
« Notre résultat majeur est une augmentation du risque d’atteinte ganglionnaire associée à la concentration de trois POP, avec un risque particulièrement marqué pour les patientes en surpoids, dont l’indice de masse corporel est supérieur à 25, dit Meriem Koual. Cette précision est importante car cela concerne environ 50 % de la population. » Un lien avec la taille de la tumeur et le risque de récidive est également suggéré par ces travaux.
La présence de cellules cancéreuses dans les ganglions lymphatiques ou des organes distants est un marqueur de l’agressivité de la maladie et réduit les chances de guérison des patients. « Lorsque le cancer est limité au sein, le taux de survie à cinq ans est de 99 %, mais ce taux baisse s’il y a eu propagation aux ganglions lymphatiques, rappellent les auteurs. Si des métastases distantes sont présentes au diagnostic, le taux de survie chute considérablement, à 26 %. »
Stress oxydatif et inflammation
Les POP sont des substances de natures et d’usages divers – pesticides organochlorés (DDT, lindane, chlordécone…), résidus de combustion, retardateurs de flamme, agents imperméabilisants, etc. – qui, une fois distribuées dans l’environnement, s’accumulent dans la chaîne alimentaire en se stockant dans les graisses. Très stables, ils peuvent rester en circulation pendant plusieurs siècles.
Les trois POP suspectés d’accroître l’agressivité du cancer du sein et identifiés par les chercheurs sont la dioxine dite « de Seveso » (TCDD 2,3,7,8) et deux membres de la grande famille des PCB (polychlorobyphényles). La première est un résidu de combustion de matériaux chlorés ou un sous-produit de certains processus industriels ; les seconds sont des substances produites jusque dans les années 1980, et utilisés dans de nombreuses industries (production électrique, peintures, colles, etc.).
L’association entre ces substances et l’agressivité du cancer du sein a été établie grâce à l’analyse, corrigée de plusieurs facteurs de confusion, des données issues de 91 patientes prises en charge dans le service de chirurgie gynécologique et du sein de l’hôpital Georges-Pompidou, à Paris. « Du fait de l’échantillon limité, nos résultats doivent être pris avec précaution, explique Xavier Coumoul. Nous cherchons à reproduire ce type d’analyse sur plusieurs centaines de patientes pour éventuellement confirmer ces premiers travaux. » Et pourquoi pas, ajoute Meriem Koual, tester ce protocole sur d’autres cancers.
Les chercheurs s’appuient en outre sur des travaux antérieurs indiquant que la présence de ces POP pourrait induire la sécrétion, par le tissu adipeux, de substances favorisant le stress oxydatif et l’inflammation, augmentant ainsi le risque métastatique. Ce mécanisme potentiel n’exclut pas la possibilité d’autres modes d’action de ces substances. « En particulier, on sait que certains POP agissent comme des perturbateurs endocriniens, qui peuvent influer sur le développement de la glande mammaire, au cours de certaines périodes-clés de la vie, explique Xavier Coumoul. Cela peut avoir un effet sur la susceptibilité au cancer du sein. »
Parmi les travaux les plus frappants en ce sens, ceux de l’épidémiologiste américaine Barbara Cohn (Public Health Institute, à Berkeley, en Californie) et de son équipe, publiés en 2015, suggèrent que les femmes d’aujourd’hui ayant été le plus exposées à un autre POP – l’insecticide DDT – par le biais de leur mère, lorsque celle-ci était enceinte, ont un risque de cancer du sein quadruplé autour de 50 ans, par rapport à celles qui ont été le moins exposées.
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/11/19/des-polluants-organiques-persistants-lies-a-l-agressivite-du-cancer-du-sein_6019672_1650684.html <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/11/19/des-polluants-organiques-persistants-lies-a-l-agressivite-du-cancer-du-sein_6019672_1650684.html>>
En savoir plus :
> Associations between persistent organic pollutants and risk of breast cancer metastasis <https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0160412019314953?via=ihub>, Environment International, november 2019
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2- Pollution de l'air : énorme potentiel des énergies renouvelables pour la santé, calcule une étude, AFP, 19/11/19, 12:00
Patrick Galey

La transition vers les énergies renouvelables pourrait réduire jusqu'à 80% d'ici 2050 les impacts de la pollution de l'air sur la santé, selon une étude publiée mardi.
Scientifiques et défenseurs de l'environnement plaident depuis longtemps pour le développement d'une économie bas-carbone, notamment des énergies renouvelables, pour limiter le réchauffement climatique.
Mais il existe peu d'études sur l'impact sanitaire de cette transition.
Une équipe du Postdam Institute for Climate Impact Research (PIK) a utilisé des modèles d'efficacité énergétique pour évaluer trois scénarios de décarbonation du secteur énergétique d'ici le milieu du siècle.
Dans une étude publiée dans la revue Nature Communications, ils combinent ces calculs avec des index de santé humaine et des analyses des niveaux d'émissions tout au long du cycle de vie d'un équipement énergétique.
Selon eux, un scénario dans lequel la majorité de l'énergie est produite par le solaire et l'éolien pourrait réduire les effets sanitaires de la production électrique de 80% par rapport aux systèmes économiques actuels.
"Le principal gagnant de la décarbonation est la santé", a commenté l'auteur principal, Gunnar Luderer, mettant ainsi en avant le rôle clé des politiques climatiques pour la santé humaine.
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que 4,2 millions de personnes meurent prématurément chaque année en raison de la pollution de l'air, causée principalement par l'utilisation des combustibles fossiles.
Selon les modèles du PIK, ce chiffre pourrait atteindre 6 millions d'ici 2050 si rien n'est fait pour changer les choses. Mais si les énergies renouvelables deviennent majoritaires dans les trois prochaines décennies, le bilan pourrait descendre à un million.
Selon Gunnar Luderer, tous les scénarios de décarbonation présentent un avantage en terme de santé publique, mais celui insistant sur les renouvelables est le plus bénéfique.
L'étude se penche également sur l'impact écologique d'ici le milieu du siècle d'une production énergétique "verte".
Selon les chercheurs, les bioénergies (production d'énergie par combustion de productions agricoles) ont ainsi un potentiel pour être bas-carbone, mais risquent de provoquer des effets secondaires négatifs pour l'environnement.
Ainsi, mesuré en kilowatt-heure, cette énergie aurait besoin de 100 fois plus de terres que la même énergie produite par des panneaux solaires. Et "la terre est une ressource limitée sur notre planète", a souligné Alexander Popp, du PIK.
"Compte tenu de la croissance de la population mondiale et de son besoin d'électricité et de nourriture, les pressions sur la terre et le système agroalimentaire vont également augmenter", a-t-il noté.
<https://www.nouvelobs.com/sante/20191119.AFP8956/pollution-de-l-air-enorme-potentiel-des-energies-renouvelables-pour-la-sante-calcule-une-etude.html>
En savoir plus :
> Decarbonizing the power sector: renewable energy offers most benefits for health and environment <https://www.pik-potsdam.de/news/press-releases/decarbonizing-the-power-sector-renewable-energy-offers-most-benefits-for-health-and-environment>, Postdam Institute for Climate Impact Research (PIK), 19/11/19
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3- Combien de déchets sont produits et recyclés en France ? Jouez à notre quiz, Blog Les Décodeurs, 20/11/19, 12h07
Les Décodeurs  

A l’occasion de la semaine européenne de la réduction des déchets, venez tester vos connaissances sur le recyclage. 
Recycler plus, réinstaurer la consigne, renforcer le principe pollueur-payeur : le projet de loi présenté par le gouvernement à l’été 2019 et porté par Brune Poirson, la secrétaire d’Etat à la transition écologique, ambitionne d’améliorer grandement la gestion française des déchets et du recyclage, qui ne concerne qu’une trop faible partie des biens produits et consommés.
> Lire aussi  « La prévention et le recyclage ne sont pas antinomiques »
En retard sur les objectifs européens – notamment sur le plastique – et sur ses voisins continentaux, la France « a de larges marges de progrès en matière d’économie circulaire », expliquait le gouvernement Philippe dans sa feuille de route, en avril 2018.
> Lire aussi : Qu’est-ce que l’économie circulaire ?
>> Pour accéder au quiz
<https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/11/20/quiz-savez-vous-combien-de-dechets-sont-produits-et-recycles-en-france_6019827_4355770.html>
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4- Au Chili, la lutte de Rodrigo Mundaca contre la privatisation de l’eau, Le Monde, 20/11/19, 20h50
Martine Valo

L’enseignant-chercheur sur les cultures bio à l’université Saint-Thomas de Santiago a reçu, mercredi à Paris, un prix de la Fondation Danielle Mitterrand pour son combat. 
Sur une photographie, un cheval mort gît dans une rivière à sec, dans une autre une barque posée sur le sol aride. Le centre du Chili connaît une grave sécheresse depuis une dizaine d’années. En octobre, le ministère de l’agriculture dénombrait la perte de plus de 100 000 chèvres, bovins et ovins, dans cette région de Petorca où des dizaines de milliers de personnes sont alimentées en eau par camion. Cependant, au-dessus du rio au sol craquelé et du cadavre de l’animal, le cliché dévoile des flancs de collines restés d’un vert éclatant et un vaste réservoir : ce sont des plantations d’avocatiers, irrigués et en pleine santé. Certains accusent cette monoculture en plein boom d’aggraver la pénurie. Rodrigo Eduardo Mundaca Cabrera, lui, dénonce un autre phénomène : la captation de la ressource entre quelques mains.
L’homme, âgé de 58 ans, père de cinq filles et deux garçons qui le soutiennent dans sa mobilisation, est le porte-parole et secrétaire général du Mouvement pour la défense et pour l’accès à l’eau, à la terre et la protection de l’environnement, le Motadima, une organisation de résistance fondée il y a dix ans contre « le vol de l’eau ». Mercredi 20 novembre, à Paris, cet ingénieur agronome de formation, enseignant et chercheur sur les cultures bio à l’université Saint-Thomas, à Santiago, s’est vu délivrer une récompense honorifique de la part de la Fondation Danielle Mitterrand pour son « combat essentiel » en faveur du droit à la ressource.
Agressions et menaces de mort
Ce n’est pas la première fois que le militant, dont le travail a retenu l’attention de plusieurs médias étrangers ces dernières années, est distingué. En octobre, il a obtenu le prix international des droits de l’homme de Nuremberg, en Allemagne. Cette reconnaissance a décuplé la colère de ses détracteurs : le militant reçoit souvent des menaces de mort et a été roué de coups dans la rue en 2015. Depuis quelques semaines, un dessin de son visage circule sur les réseaux sociaux chiliens, avec une balle en plein front. En 2017 déjà, Amnesty International avait mené une campagne pour le soutenir, 55 000 personnes avaient signé une pétition en sa faveur.
Rodrigo Mundaca a d’autres photos à montrer : on y voit des paysans démunis au milieu des bidons dans lesquels ils stockent le peu de pluie qui tombe sur Petorca (au nord de Santiago). « Le Chili est le seul pays du monde à être allé aussi loin dans la privatisation de la ressource », assure-t-il. Lui qui est l’un des auteurs du livre Les Luttes pour l’eau dans notre Amérique assure que 90 % de la ressource est prélevée par l’agrobusiness et le secteur minier, tandis que le reste va, pour une part, à l’industrie et qu’il reste entre 3 % et 5 % pour la consommation des populations.
Cette appropriation découle directement de la loi, et de l’article 19, paragraphe 24, de la Constitution de 1980 précisément. « Sous la dictature d’Augusto Pinochet, l’eau est devenue un bien économique. Elle se vend, s’achète, s’échange comme n’importe quelle marchandise : encore aujourd’hui trente-huit rivières sont mises aux enchères. Et certains propriétaires raflent tout dans le sous-sol avec de longues canalisations qui puisent profondément au-delà de leurs propres terrains, laissant la petite agriculture au bord du gouffre », assure le militant.
Après les sources, en 1981, les services de distribution ont été privatisés à leur tour en 1998. Les droits de quelques-uns sur la ressource hydrique n’ont pas été remis en question depuis. Sur les dix villes d’Amérique latine où l’eau coûte le plus cher, sept sont situées au Chili, selon M. Mundaca.
Vingt-quatre fois devant un juge, de 2012 à 2014
L’agronome, qui a travaillé vingt-cinq ans dans la région de Petorca, a vu la petite agriculture et la nature s’étioler, au détriment de la population, tandis que les plantations d’avocats prospéraient et s’étendaient avec leur lot de pesticides et d’engrais. En 2009, il fonde Motadima, qui compte aujourd’hui 4 000 à 5 000 membres – « des paysans mais aussi des géographes, des sociologues, des avocats, beaucoup de jeunes » –, organise la résistance et bloque des routes.
Mais c’est lorsqu’il dénonce la mainmise sur de grands volumes d’eau d’un ancien premier ministre de Michelle Bachelet (présidente de la République de 2014 à 2018) que les vrais ennuis commencent. Accusé de diffamation, Rodrigo Mundaca passe vingt-quatre fois devant un juge, de 2012 à 2014 ; il est condamné à cinq cent quarante jours de prison, ramenés ultérieurement à soixante et un jours, puis à un pointage mensuel accompagné d’une amende de 200 euros – qu’une délégation a apportée au tribunal en pièces de 1 peso, dans des bouteilles d’eau.
Dimanche 10 novembre, en réponse aux mouvements sociaux, le gouvernement du président Sebastian Piñera s’est dit d’accord pour ouvrir la voie à une nouvelle Constitution. Dans un Chili secoué par des manifestations rudement réprimées, l’Institut national des droits humains recense les blessés graves et les disparus. Tous les faits et gestes des ONG, comme des syndicats et d’autres organisations sociales et environnementales, sont surveillés de très près par le gouvernement. C’est ce qu’indiquent des milliers de documents rendus publics par des pirates informatiques : le « PacoLeaks » suscite un nouveau scandale dans le pays. Le nom de Rodrigo Mundaca y figure.
Celui-ci continue pourtant de se battre, montrant du doigt notamment les « 29 000 litres par seconde dont l’actuel ministre de l’agriculture – qui possède des vergers irrigués – est propriétaire. De quoi alimenter 12,5 millions de personnes en un an ! » Rodrigo Mundaca a-t-il peur de s’exposer autant ? « La peur, des tas de gens l’éprouvent dans le monde. Nous ne sommes pas des héros, dit-il en soupirant après un silence. Paradoxalement, c’est ce qui nous pousse à continuer la lutte jusqu’au bout. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/20/au-chili-la-lutte-de-rodrigo-mundaca-contre-la-privatisation-de-l-eau_6019933_3244.html>
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5- Amiante : la loi très mal appliquée dans les écoles, Le Monde, 21/11/19, 10h50
Patricia Jolly  

Un rapport confidentiel révèle que les diagnostics obligatoires relatifs à la substance cancérogène sont souvent absents ou incomplets dans les écoles maternelles et élémentaires. 
Les écoles maternelles et élémentaires françaises demeurent infestées d’amiante friable, susceptible de se retrouver dans l’air, et les « dossiers techniques amiante » (DTA) – pourtant obligatoires depuis 2005 pour les bâtiments construits avant 1997, année de l’interdiction de l’amiante en France –, y sont majoritairement inexistants, incomplets ou inaccessibles, ce qui met en péril la sécurité et la santé des élèves et des personnels.
Telle est la teneur d’un rapport intitulé « Contrôle des obligations réglementaires relatives à la présence d’amiante dans les écoles publiques » remis ce printemps au comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) du ministère de l’éducation nationale par les inspecteurs santé et sécurité au travail (ISST), resté confidentiel, que Le Monde a pu consulter.
Selon les chiffres de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), il reste pas moins de 15 millions de tonnes de matériaux contenant de l’amiante dans les bâtiments en France. Dalles de sol, faux plafonds, soubassements de fenêtres, murs de classes, toitures de préaux des établissements scolaires… L’amiante est partout et la friabilité ou la dégradation de ce matériau classé cancérogène par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) depuis 1973 fait régulièrement l’objet de signalements par des parents d’élèves et des enseignants qui vont jusqu’à exercer leur droit de retrait.
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Le sujet, qui constitue de l’aveu même de ces inspecteurs chargés du contrôle de l’hygiène et de la sécurité du travail et de la prévention médicale dans l’éducation nationale « un problème majeur de santé publique et de santé au travail », valait bien une enquête. Ils l’ont donc menée sur l’échantillon de 175 écoles publiques du premier degré qu’ils ont visitées durant l’année scolaire 2017-2018, et leurs conclusions révèlent que la loi n’est pas appliquée.
« Défaut de transparence »
Dans 88 % des cas, ces écoles maternelles et élémentaires ont été construites avant 1997, ce qui les rend susceptibles d’abriter des matériaux et produits contenants de l’amiante (MPCA). Propriétaires de ces bâtiments, les collectivités territoriales ont donc l’obligation légale d’établir pour chacune d’elles un dossier technique amiante (DTA).
Ce document consigne l’ensemble des informations relatives à la présence d’amiante établie dans les locaux après un repérage par un spécialiste. Il doit être tenu à jour au fil des travaux, des opérations d’entretien et de dépose des matériaux amiantés et être mis à la disposition des directeurs d’école chargés de garantir la sécurité et la protection de la santé des enseignants, personnels territoriaux et élèves. Le DTA décrit aussi les procédures à respecter dans la manipulation des MPCA par les entreprises intervenant pour des travaux.
Mais les inspecteurs ont pu constater que 46 % des écoles visitées ne disposaient pas de DTA et que, quand ils existaient, leur qualité n’était pas au rendez-vous : ainsi pour 32 % d’entre eux, aucun croquis, plan ni photo ne permettaient aux directeurs d’école et personnels d’identifier la présence des matériaux amiantés et d’en repérer la dégradation.
Par ailleurs, la mise à jour obligatoire des DTA n’était prévue que par 9 % des propriétaires des locaux. Quant à la fiche récapitulative, synthèse du DTA, moins de la moitié des écoles y avaient eu accès, alors que la loi dispose qu’elle doit être tenue à jour et communiquée « à l’exploitant des locaux » dans le mois qui suit toute réalisation ou actualisation du DTA.
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Dans ces établissements, directrices et directeurs d’école se sont montrés plutôt avares en informations lorsqu’ils en disposaient. La fiche récapitulative n’a en effet été communiquée aux enseignants que dans 28 % des écoles, et seulement dans 13 % d’entre elles au conseil d’école et aux agents de la collectivité. Une attitude que les inspecteurs qualifient de « défaut de transparence préjudiciable à l’appréciation et à l’évaluation du risque d’exposition passive à l’amiante » pour les enseignants.
Absence de surveillance médicale
Ils notent que les agents des collectivités sont également « très peu informés des risques amiante » et procèdent ainsi, dans les classes, au perçage de murs et à la pose de cloisons « sans aucun repérage préalable ». Et ils signalent des « cas d’exposition passive non signalés », faute de procédures existant pour les prendre en compte. Comme ceux d’élèves et d’encadrants évoluant sous des plafonds de classes ou de gymnases habillés de flocage en cours de dégradation…
Les inspecteurs relèvent enfin l’absence de surveillance médicale des enseignants exposés dans… 90 % des écoles. Ils attribuent « en partie » cette carence au « manque de médecins de prévention » dans les académies et à la « difficulté de repérer les lieux et les temps d’exposition » qu’ils imputent au « défaut d’information observé sur le terrain ».
L’amiante n’a pourtant pas fini de semer la mort. Fin juin, l’agence Santé publique France a publié un bilan sur vingt ans de son programme national de surveillance des mésothéliomes pleuraux, cancers spécifiques de l’amiante, pour lesquels la médiane de survie après diagnostic est de treize mois.
Il révèle que le nombre annuel de mésothéliomes ne cesse d’augmenter et que les enseignants et les agents de service et d’administration officiant dans les établissements scolaires ne sont pas épargnés. L’ordre de grandeur qu’il fournit pour le secteur peut légitimement inquiéter : « Environ soixante cas par an de mésothéliome auraient exercé un emploi dans l’enseignement dont vingt auraient été exposés professionnellement à l’amiante dans ce même secteur. »
> Lire aussi  L’amiante, un scandale sanitaire sans procès ?
Le rapport des inspecteurs santé et sécurité au travail – dont l’existence est signalée dans un procès-verbal du 1er avril du CHSCT du ministère de l’éducation nationale – pourrait nourrir la réflexion de la « cellule du bâti scolaire » née cet été. Mais ce document n’est apparemment pas encore arrivé sur le bureau de son directeur, Sidi Soilmi, nommé à la mi-juillet. « Je ne vois pas ce que c’est », nous a déclaré cet ingénieur issu de la direction du patrimoine et de la maintenance de la région Ile-de-France. Particulièrement large, sa nouvelle mission consiste notamment à « améliorer la prise en charge des enjeux de santé et de sécurité » dans les bâtiments scolaires.
« Remise à plat »
« [Le risque] amiante est la priorité, assure M. Soilmi. Il relève de la responsabilité des collectivités, mais, aujourd’hui, le ministère choisit d’être à leur côté et de s’impliquer pleinement, au-delà de son périmètre de compétence, pour traiter le sujet dans sa globalité. »
Concédant qu’au-delà des écoles publiques du premier degré, « 70 % des collèges » recèlent des matériaux amiantés, M. Soilmi promet une « remise à plat ». Il compte, entre autres, « vulgariser » les informations techniques sous forme de supports pédagogiques pour « sensibiliser et informer les personnels sur la réglementation et les bonnes pratiques » et mettre en place, en collaboration avec les ministères de la santé et de la transition écologique, un « outil numérique » permettant de centraliser les DTA sous forme dématérialisée pour mieux suivre l’état du bâti et repérer les urgences.
Un système qui ne mettra pas fin au bras de fer opposant les pouvoirs publics aux associations de victimes comme le Comité anti-amiante Jussieu, qui a lancé dès 1995 la bataille pour obtenir l’obligation de repérage et de diagnostic de l’amiante dans les bâtiments.
Pour son président, Michel Parigot, « il est indispensable de rendre les DTA accessibles à tous pour que chacun puisse connaître la situation du bâtiment dans lequel il travaille ou dans lequel il envoie ses enfants, et ainsi remplacer par un contrôle citoyen le contrôle que les pouvoirs publics ont toujours refusé de mettre en place ».
Interpellé à l’Assemblée nationale sur le risque amiante dans les écoles, le 19 novembre, le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a promis, par la voix de son secrétaire d’Etat Gabriel Attal, la « transparence » sur le fonctionnement de la cellule du bâti scolaire « dans les mois qui viennent ».
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Le scandale sanitaire de l’amiante en dates
1994 : Création du Comité anti-amiante Jussieu qui lance la bataille contre ce matériau reconnu cancérogène par le Centre international de recherche sur le cancer depuis 1973 
1995 : Dissolution du Comité permanent amiante, structure de lobbying des industriels de l’amiante créée en 1982 et soupçonnée d’avoir délibérément retardé son interdiction 
1996 : Dépôt des premières plaintes, mise place d’une réglementation de protection contre les risques d’exposition à l’amiante et création de l’Association nationale des victimes de l’amiante (Andeva) 
1er janvier 1997 : Interdiction de l’amiante en France 
8 janvier 2019 : Annonce du lancement d’une citation directe collective des victimes de l’amiante par l’Association des victimes de l’amiante et autres polluants (AVA), nouvellement créée. Elle devrait être déposée au tribunal de grande instance de Paris d’ici fin 2019.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/21/amiante-dans-les-ecoles-des-dossiers-techniques-absents-ou-incomplets_6019958_3244.html>
En savoir plus :
> Rubrique Santé, bien-être et sécurité au travail <https://www.education.gouv.fr/cid4253/sante-bien-etre-securite-travail.html#Le_comit%C3%A9%20d'hygi%C3%A8ne,%20de%20s%C3%A9curit%C3%A9%20et%20des%20conditions%20de%20travail%20minist%C3%A9riel>, Ministère de l’éducation nationale
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6- Tribune. « Des réformes urgentes s’imposent quant à la gestion des risques industriels », Le Monde, 21/11/19, 11h21
Par Corinne Lepage, ancienne ministre de l’environnement & Patrick Lions, ingénieur

L’incendie de Lubrizol s’explique en partie par quarante ans de relativisation progressive des risques industriels par l’Etat. Une remise en question du système est nécessaire, estiment dans une tribune au « Monde » l’ancienne ministre de l’environnement et le directeur pour l’information sur les risques majeurs de la communauté de l’agglomération havraise.
Tribune. Le 28 septembre, le préfet de Seine-Maritime déclare que « la qualité de l’air à Rouen est normale », alors que l’incendie venait tout juste d’être éteint après avoir fait rage pendant deux jours. Mais ces couacs préfectoraux traduisent la réduction, au cours des vingt dernières années, de la prise en considération des risques dits « réversibles » des populations vivant à proximité des installations classées les plus dangereuses, en particulier les Seveso.
Comment en est-on arrivé à une situation dans laquelle la communication préfectorale a pu rappeler celle des autorités françaises au moment de Tchernobyl ?
Pour comprendre comment les risques toxiques industriels ont été progressivement relativisés dans notre pays, sous l’impulsion – et c’est particulièrement pénible à reconnaître pour un ancien ministre de l’environnement – du ministère de l’écologie, il faut remonter quarante ans en arrière. Avec l’apparition de la législation des installations classées en 1976 puis des directives Seveso 1 (1982) et Seveso 2 (1996), complétées par Seveso 3 (en 2012), une véritable politique de maîtrise de l’urbanisation autour des sites industriels, d’organisation des secours et d’information de la population en cas d’accident grave a été mise en place. Les zones d’effets sont alors définies sur la base de scénarios déterministes et dépendent du choix de seuils de toxicité aiguë. A cette époque, les valeurs utilisées en France étaient celles des Etats-Unis. Mais en 1994, les autorités américaines décident de renforcer la protection des travailleurs et abaissent considérablement les seuils de toxicité. Alors que la France prend le chemin inverse.
Le ministère de l’Ecologie, protecteur des intérêts industriels
L’Etat demande en effet à l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) de sortir des valeurs américaines, jugées trop pénalisantes par les entreprises françaises. Un petit groupe dans lequel les industriels de la chimie sont majoritaires va ainsi en déterminer de nouvelles pour servir de base aux plans mis en place par le ministère de l’écologie, devenu protecteur des intérêts industriels. Une divergence s’installe alors avec l’intérieur, beaucoup plus protecteur des populations. Dans le cadre des plans qu’il régit, notamment les plans particuliers d’intervention qui concernent une zone très large, sont pris en compte le seuil des effets réversibles et l’organisation des secours et l’information des populations de la zone. A contrario, les plans de prévention des risques technologiques issus de la loi Bachelot de 2003 à la suite de la catastrophe d’AZF évacuent de très nombreux scénarios envisagés par les études de danger. Avec des contraintes relatives à la maîtrise de l’urbanisation considérablement restreintes.
> Lire aussi  Incendie de Lubrizol : « Le dispositif actuel de gestion de crise est basé sur une version complètement inappropriée de la démocratie »
Plus grave encore, l’arrêté du 22 octobre 2004 du ministère de l’écologie. Les risques liés aux phénomènes dits réversibles sont évacués et seuls demeurent les effets létaux significatifs (cinq morts pour cent personnes), les seuils d’effets létaux (un mort pour cent personnes) et les effets irréversibles pour une exposition de 60 minutes, qui sont des seuils de toxicité aiguë très élevée et deviennent la zone de danger significative pour la vie humaine. A l’inverse, aux Etats-Unis la nomenclature AEGL-3 constitue un plancher pour des effets potentiellement mortels. D’où les propos ubuesques « il existe une toxicité aiguë mais pas trop ».
La cerise sur le gâteau
La loi de modernisation de la sécurité civile de 2004, censée renforcer la culture du risque, ne modifie pas l’usage des études de danger et leurs scénarios rejetés par le plan de prévention des risques technologiques (PPRT). La cerise sur le gâteau a été apportée par l’« instruction du gouvernement » Hulot-Collomb du 6 novembre 2017, qui, en se fondant sur les risques terroristes, supprime une grande partie des informations accessibles à la population et a fait l’objet d’une application très élargie. Ainsi, sapeurs-pompiers, maires, associations concourant à la sécurité civile et bien d’autres dont la circulaire prévoit pourtant l’information sont aujourd’hui privés de toute information complète.
> Lire aussi  « Si vous êtes près d’un site Seveso, fuyez ! » : le message du patron de Normandie Logistique après l’incendie à Rouen
Non seulement les risques réversibles ont pratiquement disparu de la prise en compte par les pouvoirs publics, mais les populations sensibles sont aussi totalement ignorées et, en outre, les informations minimales en cas d’accident majeur grave ne sont plus à la disposition des autorités d’intervention et des riverains, rendant tout développement de la culture du risque inopérant.
> Lire aussi  La France n’est pas préparée aux risques industriels, alerte un rapport
Il va de soi que la remise en cause du système s’impose. Grâce à une remise à plat du travail collaboratif entre ministères, une redéfinition de seuils intégrant la prise en compte des effets réversibles et des populations sensibles puis une réelle information des populations. Ce qui s’est passé à Rouen est inadmissible avec des populations abandonnées à elles-mêmes. L’adoption d’un système d’alerte par diffusion cellulaire, qui fonctionne très bien dans les pays qui l’ont mis en œuvre, devrait être immédiate si on ne veut pas rater l’échéance européenne de 2022. Enfin, la culture des risques impose le partage d’informations. Sans doute la menace terroriste doit-elle être prise en compte. Mais l’instruction de 2017 – qui n’a aucune valeur réglementaire et est certainement illégale puisqu’elle méconnaît des dispositions législatives et réglementaires – devrait, elle, être strictement appliquée sans exagération en permettant l’information « nécessaire et suffisante » de tous ceux qui doivent être informés, en particulier élus locaux, riverains et personnes présentes dans les zones régies par un plan particulier d’intervention.
Sans ces réformes urgentes et indispensables, il est inutile de parler de confiance, de transparence et d’acceptabilité des zones de risques au sein des agglomérations.
§ Corinne Lepage, docteure en droit et avocate, a été ministre de l’environnement de 1995 à 1997 ; 
§ Patrick Lions est directeur pour l’information sur les risques majeurs de la communauté de l’agglomération havraise, pharmacien, officier SPP, ingénieur en chef de classe exceptionnelle.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/21/corinne-lepage-et-patrick-lions-des-reformes-urgentes-s-imposent-quant-a-la-gestion-des-risques-industriels_6019964_3232.html>
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7- Le manque d’activité physique, un mal chez les adolescents du monde entier, Le Monde, 22/11/19, 09h29
Pascale Santi  et  Pascaline Minet  («Le Temps»)

Après avoir interrogé 1,6 million d’adolescents dans 146 pays, des chercheurs ont constaté que plus de 80 % d’entre eux ne pratique même pas une heure d’exercice par jour. 
De la chaise d’école au siège du bus, du canapé au lit, et rebelote le lendemain… Dans leur vie quotidienne, de nombreux adolescents ne fournissent que très peu d’efforts physiques.
Trop peu, même, d’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui met en garde contre les effets délétères de cette inactivité dans une étude publiée vendredi 22 novembre dans la revue médicale The Lancet Child & Adolescent Health. A travers le monde, plus de 80 % des jeunes ne satisfont pas à la recommandation officielle qui est d’effectuer une heure d’exercice chaque jour.
> Lire aussi  Qu’est-ce qui motive vraiment les enfants et adolescents à faire du sport ?
Pour parvenir à cette estimation, les chercheurs ont compilé des données recueillies dans le cadre scolaire auprès de 1,6 million d’adolescents âgés de 11 à 17 ans et résidant dans 146 pays différents. « Ces jeunes ont répondu à des questionnaires sur leurs dépenses physiques au sens large, comprenant le sport mais aussi les déplacements actifs comme la marche ou les tâches domestiques », explique Regina Guthold, de l’OMS, auteure principale de l’étude.
Epidémie de paresse
Basées sur des autoévaluations, ces données comprennent une part d’imprécision. Par ailleurs, seuls les ados allant à l’école ont été pris en considération, alors que, dans certains pays, ils sont nombreux à avoir arrêté leur scolarité. « Mais ces résultats sont probablement les meilleures estimations disponibles des tendances globales, régionales et temporelles pour les niveaux d’activité physique chez les adolescents », estime Mark Tremblay, de l’Institut de recherche du Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario (Canada), dans un commentaire qui accompagne l’étude. Sa conclusion est sans appel : les ados sont trop sédentaires. Et le problème ne se cantonne pas aux pays riches. A titre d’exemple, en 2016, la prévalence de l’inactivité physique des jeunes était de 78,4 % en Moldavie, 87,5 % en Egypte, 93,4 % aux Philippines, 84,7 % au Pérou ou encore 87 % en France.
Manque de connaissances ou d’équipements, sécurité insuffisante des infrastructures, accroissement du temps passé devant des écrans : de nombreuses explications sont avancées pour expliquer cette épidémie de paresse.
Or celle-ci met en danger la santé des adolescents : « Le manque d’activité physique entraîne un risque accru de surpoids et de maladies chroniques comme le diabète ou les douleurs de dos », détaille Chiara Testera, de la fondation Promotion Santé Suisse. « Pratiquer de l’exercice régulièrement est favorable au développement cognitif et donc à la capacité à apprendre, explique Regina Guthold. C’est aussi propice à l’établissement de liens sociaux. » Enfin, les études suggèrent que les ados actifs ont tendance à le rester à l’âge adulte.
« Plus de quatre heures par jour devant un écran »
La France n’est donc pas en bonne place, avec 87 % des adolescents de 11 à 17 ans qui ne respectent pas les recommandations faites en 2016, soit un peu plus qu’en 2001 (86,2 %). D’autres enquêtes nationales vont dans le même sens. De même, selon le dernier­­­­ ­rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), « à 15 ans, seulement 14 % des garçons et 6 % des filles exercent une activité physique quotidienne en France ». La faute là encore à un mode de vie délétère.
> Lire aussi  Bouger, même peu, est un réflexe essentiel de survie
La sédentarité progresse, comme chez l’adulte d’ailleurs. « Entre 2006 et 2015, le temps d’écran quotidien a augmenté d’une heure chez les 6-17 ans, soit plus de quatre heures par jour devant un écran », rappelait François Bourdillon, ancien directeur général de Santé publique France, lors de la sortie d’un rapport sur le sujet en 2017. Sans compter la part des déplacements actifs qui décroît d’année en année.
L’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (Onaps) a réalisé en 2018 un état des lieux de l’activité physique et de la sédentarité des enfants et adolescents français, le Report Card. « Rarement la littérature scientifique a autant fait la promotion d’un mode de vie sain à tout âge. Pourtant, les statistiques n’ont de cesse de nous alerter sur une diminution de la pratique physique de nos enfants et adolescents, parallèlement à un accroissement toujours plus important de leurs comportements sédentaires », alertait ce document.
Les filles, les plus concernées
Autre constat de l’étude : que ce soit en France, en Suisse, ou presque partout ailleurs dans le monde, les jeunes filles sont les plus concernées par le problème. En 2017, une étude de l’Insee évoquait notamment un manque d’offres, dans le sport, à destination des filles. Elles sont globalement 85 % à ne pas suivre les recommandations en matière d’activité physique, contre 78 % chez leurs congénères masculins. Une situation d’autant plus préoccupante que cet écart continue de se creuser. Alors que la prévalence du manque d’activité physique a diminué de 2 % depuis 2001 chez les garçons, elle est restée stable chez les filles. Cette différence est encore plus accentuée dans l’Hexagone, avec 82,4 % des garçons qui ne bougent pas assez, et 91,8 % des filles.
En 2018, les états membres de l’OMS se sont mis d’accord sur une feuille de route visant à réduire la prévalence de l’inactivité physique chez les ados de 15 % d’ici à 2030. En revanche, « au vu des chiffres, il y a peu de chances que nous y parvenions », regrette Regina Guthold, qui invite les pouvoir publics à se saisir du problème, notamment en développant de nouveaux programmes d’incitation à destination des filles. »
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/11/22/le-manque-d-activite-physique-un-mal-recurrent-chez-les-adolescents_6020061_1650684.html>
En savoir plus :
> Challenges in global surveillance of physical activity <https://www.thelancet.com/journals/lanchi/article/PIIS2352-4642(19)30348-7/fulltext>, The Lancet Child & Adolescent Health, 21/11/19
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8- Entretien. « Le plastique est omniprésent dans les fleuves » français, Le Monde, 23/11/19, 12h22
Propos recueillis par  Martine Valo

La goélette scientifique Tara a sillonné neuf cours d’eau européens pour y étudier la pollution aux microplastiques. Le chercheur Jean-François Ghiglione évoque les premières conclusions de la mission. 
Jean-François Ghiglione est directeur de recherche CNRS au Laboratoire d’océanographie microbienne (Lomic) de Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales) et directeur scientifique de la mission de recherche Microplastiques 2019. Cette campagne de six mois, mise en place par la Fondation Tara Océan, s’achève avec le retour de la goélette dans son port de Lorient, dans le Morbihan, samedi 23 novembre.
Quelles premières conclusions peut-on tirer de cette vaste récolte d’échantillons dans neuf fleuves d’Europe ?
La première observation, c’est que le plastique est omniprésent dans tous les fleuves où nous avons fait escale avec la goélette Tara. En fait, 100 % de nos 2 700 échantillons, tous collectés selon le même protocole dans nos 45 stations de prélèvement d’eau, contiennent des microplastiques, c’est-à-dire des particules inférieures à 5 millimètres. C’est vrai en Méditerranée, comme nous l’avions constaté en 2014 lors d’une de nos précédentes expéditions, c’est vrai aussi dans les estuaires de la Tamise, de l’Elbe, du Rhin, de la Seine, de l’Ebre, du Rhône, du Tibre, de la Garonne et de la Loire.
> Lire aussi  Goélette scientifique « Tara », journal de bord n° 1 : cap sur la « soupe » de plastiques
Jusqu’à présent, on pensait que les cours d’eau charriaient des macrodéchets – une bouteille, un sac –, d’une durée de vie longue, de 100 ans à 400 ans, qui se dégradaient ensuite en mer sous l’effet du soleil et des vagues. Ce n’est pas le cas. La plupart des plastiques que nous avons récoltés sont déjà fragmentés lorsqu’ils atteignent la côte. C’est une mauvaise nouvelle : cela signifie que la lutte contre le plastique en mer se passe forcément à terre puisqu’il est impossible d’en « nettoyer » les fleuves comme les océans. Prétendre le contraire revient à diffuser un mauvais message. On peut tout au plus récupérer quelques déchets dans l’eau moyennant beaucoup d’argent, c’est tout. Contre ces fragments minuscules, le seul moyen est de couper le robinet à la source.
Quels types de plastique avez-vous collectés ?
Dix-sept laboratoires de recherche, soit quarante-six scientifiques – chimistes, océanographes, physiciens, biologistes – sont impliqués dans cette mission et sont déjà à l’œuvre pour exploiter toutes ces « pièces à conviction ». Nous attendons des résultats d’analyses qui nous permettront de préciser leur nature : polyéthylène, polypropylène, polystyrène ou autres, ainsi que leurs provenances : emballages, gobelets, bouchons, fragments issus du secteur du bâtiment, de pneus, fibres de vêtements, microbilles utilisées en cosmétique ou dans les dentifrices…
> Lire aussi  Chaque année, 11 200 tonnes de déchets plastique français polluent la Méditerranée
Cette quantification est importante car elle permettra d’améliorer les modèles statistiques qui évaluent les grands flux des plastiques. Ceux-ci estiment aujourd’hui que 10 % du contenu de nos poubelles finissent en mer. Selon nos premières observations, ils mériteraient d’être corrigés en prenant en compte des données de terrain de chaque fleuve, qui sont encore trop parcellaires. Or ces estimations sont déterminantes pour éclairer les législateurs sur la réduction, le recyclage et globalement le traitement des déchets.
Est-ce que l’on constate des différences entre l’amont et l’aval des grandes villes d’estuaires où vous avez travaillé ?
Pas vraiment. La pollution est donc émise ailleurs, sans doute dans d’autres villes le long du fleuve, voire dans tout le bassin-versant. Cependant, nous avons aussi systématiquement échantillonné les berges des estuaires. Celles du Tibre, en Italie, apparaissent clairement comme les plus fournies en macrodéchets, on marchait dessus. Les abords de Londres sont bien chargés aussi, comme les rives de la Seine.
Confirmez-vous que les particules de microplastique sont de véritables « éponges à polluants » ?
En effet, elles se dispersent comme autant de minuscules radeaux transportant quantité de contaminants hydrophobes : gouttelettes d’hydrocarbures, traces de métaux lourds, de pesticides, des DDT, PCB. Les animaux marins, les oiseaux vont les ingérer. Des polluants biologiques vont aussi s’y accrocher. Il s’agit de micro-organismes si abondants et si différents de l’environnement naturel qu’on leur a donné le nom de « plastisphère ». Cela pose toute une série de questions.
> Lire aussi  Le scénario du WWF pour un monde sans plastique en 2030
Sont-ils pathogènes non seulement pour les animaux comme cela a déjà été montré, mais aussi pour les humains ? Que nous apprennent-ils sur le phénomène des espèces invasives ? En 2011, après le tsunami qui a frappé le Japon, certains organismes ont été retrouvés de l’autre côté de l’océan, sur la côte canadienne, après avoir traversé la soupe de microplastique du gyre[tourbillon d’eau océanique formé de courants marins] du Pacifique Nord. Ils ont donc survécu à des conditions variées et sont parvenus à s’installer dans un nouvel environnement, au risque de perturber durablement les écosystèmes qu’ils colonisent.
Est-ce que ces organismes se cachent sous le biofilm composé de plein de bactéries qui prend place sur les particules à la dérive ? Comme ils se trouvent dans des conditions différentes de leurs milieux naturels, développent-ils des capacités particulières ? Les espèces sont-elles en compétition ? S’envoient-elles des antibiotiques ? Nous travaillons sur ce thème avec une entreprise de biotechnologie qui recherche, notamment, des molécules antifouling [biocides contre les organismes aquatiques].
Enfin, existe-t-il des bactéries de la « plastisphère » capables de biodégrader le plastique ? Nous pensons depuis longtemps que sa fragmentation dans l’eau est aussi due à un phénomène de ce type. Pour être fixés sur ce point, nous avons utilisé des filets manta aux mailles extrêmement fines afin d’étudier les débris les plus petits, donc les plus vieux.
Cette exploration de la « plastisphère » donnera-t-elle lieu à des publications scientifiques ?
A partir de janvier, le Genoscope-CEA va commencer à effectuer un séquençage de l’ADN des organismes vivants qui colonisent les particules de plastique. A la fin 2020, ces travaux iront grossir la base de données de Tara qui est l’une des plus importantes au monde sur la vie planctonique et qui fait référence. Nous pensons que nous serons en mesure d’ajouter six milliards de séquences d’ADN des organismes impactés par ces polluants, selon les mêmes protocoles. En couplant ces données avec les analyses chimiques et physiques, nous espérons publier, d’ici deux ans, trois ou quatre études pluridisciplinaires dans les grandes revues scientifiques internationales.
> Lire aussi  Comment l’industrie se prépare à se passer du plastique
A la fin de vos travaux, en saura-t-on davantage sur ce que nous ingérons comme plastique ?
Dans les neuf fleuves observés, nous avons immergé cinq morceaux de plastique neufs de compositions différentes. Au bout d’un mois, dans les trois premiers fleuves dont nous avons commencé à exploiter les résultats, ces éléments, neutres au départ, étaient devenus toxiques tant ils avaient accumulé de contaminants. Un chimiste qui a travaillé sur ces dispositifs expérimentaux a même trouvé des molécules qui ne ressemblent à rien de connu…
En parallèle, nous avons placé dans ces nasses des moules qui nous renseigneront sur la quantité de particules absorbées et sur la contamination par les additifs. Ces produits qui entrent dans la composition des plastiques sont souvent des perturbateurs endocriniens (bisphénol A, phtalates). Avec la base de données, nous en saurons plus sur les pollutions accumulées dans la chaîne alimentaire via les microplastiques. Nous avons choisi d’utiliser ces mollusques, car il s’agit d’animaux bio-indicateurs, qui filtrent vingt-cinq litres d’eau par jour et parce que nous les mangeons en entier à la différence d’un poisson par exemple, dont nous ôtons l’estomac. Lorsque nous consommons une portion de moules, nous pouvons ingérer jusqu’à 300 particules de plastique.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/23/le-plastique-est-omnipresent-dans-les-fleuves_6020268_3244.html>
Sur le même sujet : 
> Des microplastiques dans neuf grands fleuves européens, dévoile la Fondation Tara Océan, AFP, 23/11/19, 13:00
Des microplastiques omniprésents, véritables "éponges à polluants" : après six mois à sillonner neuf fleuves européens, la fondation Tara Océan a dévoilé samedi ses premières conclusions sur cette source majeure de pollution.
Des scientifiques ont prélevé des échantillons dans la Tamise, l'Elbe, le Rhin, la Seine, l'Ebre, le Rhône, le Tibre, la Garonne et la Loire entre mai et novembre, "au large des neuf estuaires, à leur embouchure, en aval et en amont de la première grande ville à forte population située sur les fleuves", selon un communiqué de presse.
"100% des prélèvements d’eau effectués dans les neuf fleuves européens contenaient des microplastiques", indique la fondation Tara Océan : les plastiques provenant de la terre ferme se décomposent rapidement dans les fleuves, avant même d'atteindre le large. Parmi ces microplastiques se trouvent des microbilles présentes dans certains cosmétiques et des dentifrices, mais surtout des minuscules fragments de moins de cinq millimètres.
"Ces microplastiques représenteraient plus de 90% des 5.000 milliards de morceaux de plastiques flottant à la surface de nos océans", estime la fondation Tara Océan, qui a travaillé sur cette mission avec 17 laboratoires de recherche sous l'égide du CNRS.
Les scientifiques ont également observé que ces microplastiques étaient toxiques. "Certaines matières plastiques relarguent leurs additifs (notamment des perturbateurs endocriniens comme les bisphénols A et les phtalates)", rappelle la fondation Tara. Mais encore plus inquiétant, d'autres plastiques "se sont aussi révélés être des +éponges à polluants +": ces petits bouts accumulent "des polluants présents dans les fleuves (pesticides, hydrocarbures, métaux lourds...) et peuvent avoir des effets toxiques sur les organismes qui les ingèrent, ralentissant leur croissance, leur reproduction, en perturbant leur métabolisme et leur système hormonal", selon l'analyse scientifique.
Ces prélèvements seront disséqués pendant 12 à 18 mois en laboratoire, pour tenter de savoir d'où viennent ces plastiques ou encore identifier les bactéries et microorganismes qui participent à leur fragmentation.
L'omniprésence de ces microplastiques "rend impossible le nettoyage des fleuves. Les solutions contre cette hémorragie sont définitivement à terre", relève Romain Troublé, de Tara Océan.
La fondation plaide pour une meilleure collecte et recyclage des déchets, une réduction des plastiques à usage unique dont les emballages ou encore une réduction du nombre de résines utilisés et la complexité des additifs.
Concernant la France, elle appelle à utiliser le projet de loi pour une économie circulaire pour "rapidement réduire à moyen et long terme les déchets à la source en développant le réemploi et la réparabilité".
<https://information.tv5monde.com/info/des-microplastiques-dans-neuf-grands-fleuves-europeens-devoile-la-fondation-tara-ocean-333607>
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9- Marée noire au Brésil : du pétrole retrouvé dans l'Etat de Rio, AFP, 23/11/19, 15h00

La marée noire qui touche plus de 2.000 km de côtes brésiliennes depuis fin août a atteint pour la première fois l'Etat de Rio de Janeiro, a annoncé samedi la Marine, faisant état de 300 grammes de pétrole retrouvés sur une plage.
Ces fragments de pétrole ont été identifiés sur la plage de Grussai, à Sao Joao da Barra, à plus de 300 km au nord de Rio de Janeiro, la capitale touristique du Brésil.
"Les échantillons analysés sont compatibles avec le pétrole retrouvé sur le littoral du nord-est", a expliqué la Marine dans un communiqué.
Une photo illustrant ce communiqué montre des petites boulettes noires de moins d'un centimètre dans le creux de la main d'un membre de la Marine utilisant un gant en plastique.
Cette marée noire d'origine mystérieuse a commencé à souiller des plages de la région nord-est à la fin du mois d'août, les premières galettes étant arrivées dans l'Etat de Paraiba.
Elle s'est ensuite étendue en grande quantité, arrivant début novembre dans l'Etat d'Espirito Santo (sud-est), juste au nord de Rio.
L'agence publique environnementale Ibama a recensé plus de 700 localités dont les bords de mer ont été souillés de pétrole, la marée noire touchant plus de 70% des villes côtières du nord-est, une région pauvre dont l'économie dépend beaucoup du tourisme.
Selon la Marine, plus de 4.500 tonnes de résidus d'hydrocarbures ont été ramassées et plus de 5.000 militaires ont été mobilisés pour les opérations de nettoyage.
Les fragments de pétrole retrouvés dans l'Etat de Rio sont pour l'instant encore loin de lieux emblématiques comme la plage de Copacabana (plus de 300 km) ou la cité balnéaire de Buzios (220 km), très prisées des touristes du monde entier, mais l'ampleur des zones touchées n'a cessé d'augmenter ces derniers mois.
Au-delà des plages, les spécialistes s'inquiètent de la pollution des récifs coralliens et de la mangrove, beaucoup plus difficiles à nettoyer.
Le gouvernement du président d'extrême droite Jair Bolsonaro -- dont la politique environnementale a déjà été fortement critiquée en raison de la recrudescence des feux de forêt et de la déforestation en Amazonie -- a été mis en cause par plusieurs ONG dénonçant l'inertie des autorités face à la marée noire.
Les causes de ce désastre environnemental n'ont toujours pas été établies et l'origine de la fuite demeure inconnue, même si des analyses de prélèvements ont confirmé que le pétrole était d'origine vénézuélienne.
Les autorités ont annoncé début novembre que les soupçons pesaient sur un cargo grec nommé Bouboulina, mais l'armateur a nié toute implication.
Jeudi, des chercheurs de l'université d'Alagoas (nord-est) ont présenté lors d'une audience à la chambre des Députés un rapport mettant hors de cause le Bouboulina, mais jetant la suspicion sur d'autres navires, des affirmations pour le moment non confirmées par les autorités.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/maree-noire-au-bresil-du-petrole-retrouve-dans-l-etat-de-rio_139219>
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10- Tara et des ONG craignent l'enterrement du projet de consignes plastiques, AFP, 23/11/19, 22:00

Tara océan et plusieurs ONG ont fait part samedi de leur inquiétude après que l'exécutif a assuré que la généralisation du principe de la consigne des bouteilles plastiques ne se ferait pas sans l'accord des maires.
L'esprit du projet de loi anti-gaspillage et pour une économie circulaire est d'avoir "des consignes de tri uniques sur tout le territoire", a plaidé Henri Bourgeois Costa, porte-parole de la fondation Tara, au retour d'une expédition scientifique sur la contamination des fleuves européens aux microplastiques. 
"Si on remet la consigne à la bonne volonté de chacun, nous allons avoir un système qui va se développer différemment d'un endroit à l'autre", a-t-il poursuivi. 
Emmanuel Macron a assuré cette semaine que "rien ne sera fait sans l'accord des maires" pour la consigne des bouteilles plastiques et Edouard Philippe a enfoncé le clou en clôture du congrès de l'Association des maires de France (AMF). L'AMF en déduit qu'"il n'y aura pas de consigne sur les emballages en plastique". 
Mais pour le porte-parole de la fondation Tara, seule la consigne sur les bouteilles, qu'elles soient ensuite réemployées ou recyclées, permettrait d'atteindre des taux de collecte supérieurs à 90%. 
Il met aussi en avant la forte demande des Français en ce sens. 
WWF, Zero waste et la fondation Surfrider estiment par ailleurs dans un communiqué que "la décision de ne pas acter le retour de la consigne au service du développement du réemploi serait très préoccupante car elle conforterait le statu quo, donc l'aggravation de la pollution plastique". 
Le gouvernement vise 100% de plastiques recyclés d'ici 2025, un objectif jugé très ambitieux.
<https://www.geo.fr/environnement/tara-et-des-ong-craignent-lenterrement-du-projet-de-consignes-plastiques-198734>
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11- Quand l’alimentation fait partie du traitement, Le Figaro, maj le 24/11/19 à 14:43
Martine Lochouarn 

Dans certaines maladies, un changement alimentaire majeur participe directement à l’amélioration de l’état du malade.
On le sait, certains modes d’alimentation ont un rôle protecteur contre des maladies chroniques fréquentes, maladies cardio-vasculaires, cancer ou diabète. Ainsi du régime de type «méditerranéen» ou de la consommation d’au moins 5 fruits et légumes par jour, dont les bénéfices ont été largement montrés par les études épidémiologiques.
» Lire aussi - Cancer: gare à la dénutrition
Mais il ne s’agit là que de prévention. Parfois, l’alimentation devient elle-même un outil thérapeutique. Exemple avec la diète cétogène dans l’épilepsie, dont le bénéfice a été démontré par de nombreux essais. On y a recours lorsque la maladie résiste à un ou plusieurs traitements médicamenteux. «Ce n’est pas une façon “bio” de traiter l’épilepsie, mais un mode de traitement réservé aux épilepsies résistantes aux médicaments», insiste le Pr Stéphane Auvin, neuropédiatre (Hôpital Robert-Debré, Paris).
» Lire aussi - Cancer: l’efficacité du jeûne n’est pas démontrée
«La diète cétogène consiste à restreindre tous les sucres lents et rapides à moins de 10-20 g/jour, soit 2-4 morceaux de sucre. Autrement dit, plus de pain, de pâtes, de féculents, de pommes de terre… Les apports nutritionnels reposent alors sur 90 % de lipides et 6-7 % de protéines.» L’énergie des acides gras produits par la voie cétonique des cellules remplace alors largement celle, plus physiologique, des glucides. «Certains aliments sont interdits, d’autres, riches en graisses (fromages, charcuterie…) autorisés presque à volonté. Pour les aliments contenant du sucre, il faut calculer la quantité autorisée», précise le médecin. Très contraignant pour les familles et l’enfant malade, et socialement pénalisant, le régime cétogène est instauré sur prescription médicale et nécessite un suivi diététique étroit. La diète sera le plus souvent temporaire, sauf dans certaines pathologies rares où elle doit être suivie à vie.
>> Suite à lire à :
<http://sante.lefigaro.fr/article/quand-l-alimentation-fait-partie-du-traitement/>
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12- Hausse de 34% des accidents sur les sites industriels classés en deux ans, AFP, 25/11/19, 14:00

Le nombre d'accidents sur les sites industriels classés a augmenté de 34% en deux ans en France, et leur impact sur l'environnement est croissant, selon le Bureau des risques et pollutions industriels (Barpi).
"L'année 2018 avec 1.112 accidents et incidents recensés en France dans les installations classées tend à montrer une évolution croissante de l'accidentologie par rapport aux années 2017 et 2016 avec respectivement 978 et 827", selon le Barpi, qui est rattaché au ministère de la Transition écologique.
Cela représente une "hausse de 34% entre 2016 et 2018", a relevé le président de la mission d'information de l'Assemblée nationale sur l'incendie de Lubrizol à Rouen, le député PS Christophe Bouillon.
Les seuls sites Seveso, les installations classées les plus dangereuses, ont connu une hausse de 25% des accidents en 2018 (22% en 2017 et 15% en 2016), précise le Barpi dans son inventaire 2018 des accidents technologiques qui n'inclut pas les centrales nucléaires.
La France comptait 1.312 sites Seveso en 2018, dont 705 seuil haut, comme Lubrizol à Rouen, et 607 seuil bas. Fin 2015, lors du dernier recensement, la France en comptait 1.261 (700 en seuil haut et 561 en seuil bas).
Les installations classées (ICPE) sont des "exploitations industrielles ou agricoles susceptibles de créer des risques ou de provoquer des pollutions ou nuisances, notamment pour la sécurité et la santé des riverains".
Elles se répartissent en trois catégories selon leur dangerosité potentielle : des moins dangereuses soumises à "déclaration", aux plus dangereuses soumises à "autorisation", comme les Seveso.
La France comptait au total 494.000 installations classées fin 2014, selon le ministère.
Les accidents ont "un impact environnemental beaucoup plus fréquent", "constaté dans 35% des cas en 2018 eu lieu de 25% en 2017", précise le Barpi.
Les conséquences humaines sont-elles en retrait avec cinq décès en 2018, selon l'inventaire. Le nombre total de blessés (25 parmi la population dans 11 accidents) est "en retrait sensible rapport à 2017 au détriment toutefois d'une gravité plus prononcée".
Si le nombre d'inspecteurs est resté à peu près constant, le nombre de visite sur les sites classés a "baissé de 40%" (18.000 en 2018 contre 30.000 en 2006), a assuré David Romieux (CGT) devant la commission d'enquête du Sénat sur Lubrizol mercredi. 
Le ministère dénombre 18.196 visites d'inspection en 2018, contre 20.000 en 2014. Et une baisse de 34% des visites entre 2006 et 2014. Le nombre de sanctions administratives a toutefois augmenté, passant de 320 sanctions en 2016, à 433 en 2018, souligne le ministère.
Point souvent évoqué devant les sénateurs, "le recours à la sous-traitance n'est pas neutre en termes de maîtrise des risques, notamment car le prestataire connaît parfois mal les risques associés à des installations non familières. Les salariés du donneur d'ordre ne réalisant plus les gestes techniques peuvent perdre leur capacité à appréhender la qualité des travaux réalisés", souligne le Barpi.
<https://www.geo.fr/environnement/hausse-de-34-des-accidents-sur-les-sites-industriels-classes-en-deux-ans-198751>
Sur le même sujet :
> La France insuffisamment préparée aux accidents industriels <https://www.lepoint.fr/societe/la-france-insuffisamment-preparee-aux-accidents-industriels-25-11-2019-2349395_23.php>, AFP, 25/11/19, 14:00
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13- Toulouse : Le premier quartier zéro mégot voit le jour à la Colombette, 20 Minutes, 25/11/19, 18h30
Béatrice Colin

Durant quatre mois, une expérimentation est lancée dans le quartier toulousain de la Colombette pour réduire le nombre de mégots jetés sur la voie publique
• Les mégots sont un fléau à Toulouse en termes de pollution. Pour limiter leur nombre sur les trottoirs, le quartier de la Colombette lance une expérimentation « zéro mégots ».
• Des cendriers collecteurs ont été installés sur les façades et les commerçants se sont engagés à sensibiliser leurs clients.
• Depuis l’installation des premiers cendriers, plus de 3.500 mégots ont été collectés par la société La Boucle Verte, avant d’être recyclés.
Début septembre, en quelques heures, près de 70.000 mégots avaient été récoltés dans les rues de Toulouse. De quoi donner des frissons aux poissons de la Garonne, où ces déchets se retrouvent régulièrement après avoir échoué dans les caniveaux.
Si on en retrouve un peu partout en ville, ils jonchent souvent le sol des rues vivantes, connues pour leurs soirées festives. Une problématique que connaît bien la rue de la Colombette et laquelle l’Amicale des commerçants et artisans a décidé de s’attaquer.
En fin de semaine dernière, elle a signé avec Toulouse métropole la première charte propreté avec un quartier dans le cadre du projet Smart City. Parmi les actions phares, il y a l’arrivée de fleurs sur les potelets dans ce secteur, qui couvre aussi Saint-Aubin, mais aussi une expérimentation zéro mégots. Pas question d’interdire aux gens de fumer, mais bien de les inciter à jeter leur cigarette une fois terminée dans des cendriers dédiés.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/2659719-20191125-toulouse-premier-quartier-zero-megot-voit-jour-colombette>
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14- Le gouvernement temporise sur la consigne des bouteilles plastiques, Le Monde avec AFP, 26/11/19, 08h36

Après le rejet de la mesure au Sénat, fin septembre, l’exécutif a choisi de privilégier des « expérimentations » pour une mise en place à l’horizon 2023. 
Le gouvernement a décidé de temporiser sur la consigne des bouteilles en plastique. Dans un communiqué transmis dans la nuit du lundi 25 au mardi 26 novembre à l’Agence France-Presse (AFP), la ministre de la transition écologique, Elisabeth Borne, et sa secrétaire d’Etat, Brune Poirson, proposent des « expérimentations » dans les territoires « volontaires » pour une mise en place à l’horizon 2023.
> Lire aussi  La consigne ou le succès du retour à l’envoyeur
Le gouvernement confirme aussi son objectif de réduction des plastiques à usage unique ainsi que les objectifs européens de 77 % de collecte pour recyclage des bouteilles en plastique en 2025 et 90 % en 2029.
> Lire aussi  « Il existe une incompatibilité manifeste entre une consommation nomade et le fait de consigner un emballage »
Le Sénat, dans un quasi-consensus, avait rejeté la consigne pour recyclage fin septembre, en la limitant au réemploi et à la réutilisation, après des débats parfois tendus avec Mme Poirson, qui espérait sa mise en place en 2022. Le dispositif est le point sensible du projet de loi antigaspillage attendu dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale à partir du 9 décembre.
« Première étape pour améliorer la collecte »
Les sénateurs avaient évoqué des motifs « écologiques », critiquant notamment le « lobbying » de grandes entreprises favorables à la consigne comme Coca Cola. Les élus, appuyés par la Fédération professionnelle des entreprises du recyclage (Federec), craignaient aussi un impact financier négatif pour leurs collectivités, qui vendent leurs déchets à des entreprises spécialisées.
De l’autre côté, des ONG environnementales et des militants ont pris position en faveur de la mesure, dont l’ex-ministre Nicolas Hulot, pour qui « la consigne pour recyclage couplée à la consigne pour réemploi est une première étape pour améliorer la collecte ».
> Lire aussi  « La prévention et le recyclage ne sont pas antinomiques »
Certains étaient plus partagés comme le député ex-La République en marche et proche de M. Hulot, Matthieu Orphelin. Ce parlementaire proposait dans un premier temps de « limiter la mise en place à des territoires comme la Corse ou les outre-mer », en redoutant que la consigne généralisée pousse à utiliser encore davantage les bouteilles en plastique, qui, même recyclées, causent des dégâts pour l’environnement.
Dans son communiqué, le gouvernement insiste sur la « concertation » menée avec les acteurs. Au cabinet du ministère de la transition écologique, on souligne que le consensus « indique clairement l’objectif de mettre en place la consigne avec un chemin et une méthode commune ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/26/le-gouvernement-temporise-sur-la-consigne-des-bouteilles-plastiques_6020535_3244.html>
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15- Reportage. Comment Besançon a vidé ses poubelles d’un tiers, Le Monde, 26/11/19, 10h56
Cécile Peltier (Besançon, envoyée spéciale)

Développement du tri, compostage, évolution des comportements d’achat… en une décennie, le poids de la poubelle des habitants de la communauté urbaine bisontine a chuté de 35 %. Le résultat de la mise en place d’une redevance incitative. 
Des casse-croûte pain-beurre-chocolat « maison » pour remplacer les gâteaux industriels à l’heure du goûter, une Association pour le maintien de l’agriculture paysanne (AMAP) pour les fruits et légumes, du vrac pour l’épicerie et un tas de compost au fond du jardin pour les épluchures. Chez les Ballot, dans le quartier de Rosemont-Saint-Ferjeux, à Besançon (Doubs), l’aspiration au « zéro déchet » est une seconde nature. Même Paul, 7 ans, le benjamin de la fratrie, met la main à la pâte : le costume d’Halloween, qu’il arbore fièrement en cette matinée lumineuse de novembre, a été confectionné à partir… de vieux emballages.
> Lire aussi  « Economie circulaire et climat : nouveaux usages, nouvelle économie » : une conférence Le Monde Cities à Orléans
Depuis 2012, « en achetant moins, mais surtout mieux », cette famille de six personnes a réussi à diviser de plus de moitié le poids de sa poubelle grise – 140 litres une fois par mois – et de plus d’un tiers la facture acquittée au Grand Besançon Métropole – 192 000 habitants répartis sur 68 communes – pour la collecte des déchets.
Bons élèves, les Ballot ne sont pas les seuls. Entre 2008 et 2018, les déchets résiduels dans le Grand Besançon ont baissé de 35 %, tombant de 227 à 149 kg par an et par habitant. Loin devant la moyenne nationale, qui s’établissait en 2016, à 269 kg, selon les chiffres de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Dans le même temps, la collecte de déchets recyclables a progressé de 11 %, et le verre de 6 %.
Une politique pionnière en matière de réduction des déchets
Derrière ces changements de comportement : une politique ambitieuse de réduction des déchets ancienne. Alors que la majorité des collectivités françaises recourt à une taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM), dont le montant est indépendant du service rendu, dès la fin des années 1990, la ville, puis la communauté d’agglomération de Besançon ont sauté le pas de la redevance incitative. Inspirée du principe pollueur-payeur, la formule comprend une part fixe et une part variable, indexée sur le niveau d’utilisation du service par l’usager.
A la suite de la décision de fermer le plus vieux des deux fours de l’incinérateur, géré par le Syndicat mixte de Besançon et de sa région (Sybert), les élus du Grand Besançon ont voté en 2008, l’instauration de la redevance incitative à l’ensemble de leur territoire. Pour une entrée en vigueur en 2012.
Si la majorité des collectivités se contentent d’une redevance à la levée (nombre de présentations des bacs à la collecte), le Grand Besançon a tranché pour une redevance à la levée (10 % du montant de la taxe) et au poids (40 %). Objectif : responsabiliser et inciter les habitants à bien trier, afin de diminuer la quantité de déchets qui partent à l’incinérateur. « La redevance incitative nous a aidés à prendre conscience du poids des déchets que nous produisions et de tenter de le réduire », confirme Claire Ballot.
Cette solution exigeante a nécessité la mise en place d’un coûteux système de poubelles intelligentes, fortement subventionné par l’Ademe.
Des poubelles connectées
Il est 10 h 50, et l’équipe d’éboueurs employée par la régie communautaire termine par le quartier de Saint-Ferjeux, sa collecte démarrée dès potron-minet. Le camion s’arrête devant une petite résidence. A gauche un bois, un peu plus loin des immeubles. Accroché au marchepied, Alain Manzoni, la trentaine, uniforme orange et sourire aux lèvres, s’élance d’un bond vers le bac gris. Il est équipé d’une puce électronique qui permet d’identifier le titulaire du contrat.
Les véhicules de collecte, eux, sont dotés d’un système informatique embarqué de détection et de pesée des bacs. Dès que l’éboueur le présente sur le lève-container, les opérations d’enregistrement (date de la levée, poids…) sont transmises à l’ordinateur de bord, puis en fin de tournée au centre de pilotage de la collecte. « Aujourd’hui, les éboueurs ramassent des déchets, mais aussi de la donnée », commente Ludovic Sixdenier, chef du service opérationnel de collecte et tri au Grand Besançon. Après contrôle et analyse, ces données seront utilisées pour facturer les usagers.
Depuis 2016, afin de faciliter le tri, tous les emballages plastique vont dans la poubelle jaune : pots de yaourts, barquettes, films plastique, qui ne sont pas encore recyclables. Alain Manzoni en mesure les effets : « Les gens trient davantage leurs déchets : on a moins de charge dans les bacs gris et plus dans les bacs jaunes. »
> Lire aussi  Transition écologique : « Quand la redevance incitative sur les ordures ménagères radicalise les usagers mécontents »
Un développement du compostage
Cette collecte 2.0 s’est accompagnée d’une intense politique de sensibilisation. Vente de gobelets réutilisables à prix réduit aux organisateurs d’événements, promotion des couches lavables (prêt de kits aux familles), lutte contre le gaspillage alimentaire… : depuis 2012, le Sybert, très actif sur le volet prévention, n’a pas ménagé ses efforts pour inciter les usagers à revoir leurs habitudes. Mais le gros du travail a porté sur le développement du compostage, qui a bien fonctionné, surtout en zone rurale. « Beaucoup d’habitants de logements individuels ont désormais leur propre composteur », se félicite Catherine Thiébaut, la présidente du Sybert.
Dans les zones d’habitat vertical et en centre-ville, le compostage se fait sous forme de « chalets » ou en pied d’immeubles, lorsqu’il y a un carré de verdure pour accueillir les bacs en bois. C’est le cas ici en bas des tours de Planoise, un quartier populaire de 20 000 habitants. Anne-Marie Pourcelot fait partie des habitants formés par l’intermédiaire du Sybert pour s’occuper du composteur.
Deux fois par semaine, armée d’une bêche, elle va retourner les biodéchets, qui viendront un jour fertiliser le potager collectif voisin. Malgré sa bonne volonté, la sexagénaire le reconnaît, ces dernières années, les quantités collectées ont un peu diminué…
Dans ces zones d’immeubles, où les poubelles sont collectives, la taxe fonctionne moins bien. A Besançon, qui comprend 80 % d’habitat collectif, la moyenne est de 176 kg par an et par habitant, avec des écarts importants selon les adresses. « En logement individuel, l’usager voit facilement l’impact de la redevance sur sa facture, en collectif, où son montant est facturé, voire dilué dans les charges, c’est moins évident », reconnaît Marie-Laure Journet Bisiaux, directrice de la gestion des déchets du Grand Besançon Métropole.
En logement social, cette somme répercutée à la discrétion des bailleurs n’est pas toujours facile à trouver. « Il faudrait que la redevance figure sur une ligne à part. C’est un point dont il faut que l’on en discute avec eux », poursuit-elle.
Pour tenter d’améliorer la tendance, Grand Besançon, Sybert et Ville de Besançon ont signé, à la fin de 2018, un protocole d’accord avec les quatre bailleurs sociaux du quartier Planoise. Il s’agit d’améliorer le fonctionnement des locaux de stockage des déchets et leur fonctionnement. Certains vont même être remplacés. A plus long terme, les signataires réfléchissent aussi à l’instauration de points d’apport volontaire. Autant de mesures, qui devraient permettre de passer en 2019 au-dessous de 140 kg. A terme, « si on arrivait à enlever de la poubelle, la moitié de ce qui ne devrait pas y être permettrait d’atteindre 100 kg par an et par habitant », espère Catherine Thiébaud.
Entre 30 % et 50 % de déchets en moins
Besançon n’est plus un cas isolé. Depuis 2007, la tarification incitative s’est fortement développée. « Le Grenelle de l’environnement, qui a remis le sujet sur la table, a notamment ouvert la possibilité aux collectivités de créer une taxe incitative », précise Alexandra Gentric, ingénieure chargée du suivi de la tarification incitative à l’Ademe.
Redevance et taxe comprises, la tarification incitative concernait 195 collectivités pour 5,6 millions d’habitants en 2019, contre une trentaine de collectivités pour 600 000 habitants dix ans plus tôt. Parmi elles, une majorité de collectivités de taille petite ou moyenne. Le Grand Besançon est la première en nombre d’habitants.
La tarification incitative permet selon les territoires une baisse de 30 % à  50 % de la quantité d’ordures ménagères résiduelles (OMR) produites, et une augmentation d’autant de la collecte des recyclables (Ademe). Des résultats qui font de Grand Besançon Métropole « un bon élève à l’échelle nationale, au regard du pourcentage de logements collectifs », analyse Alexandra Gentric. Le tout pour des coûts maîtrisés, assure la communauté urbaine. Le surcoût lié aux équipements de collecte est aujourd’hui inférieur à un euro par an et par habitant. Et dans un contexte de forte inflation du prix de la collecte des déchets, la redevance moyenne par habitant a très légèrement diminué, passant de 79,90 euros par an en 2012, à 77,20 euros en 2019, selon les estimations. « Sans l’instauration de la redevance incitative, ce coût aurait été bien plus élevé pour les ménages », justifie-t-on à la direction des déchets du Grand Besançon Métropole.
Vers davantage de tarification incitative ?
Dans ces conditions, pourquoi la tarification incitative n’est pas plus utilisée ? « C’est un projet de longue haleine, dont la mise en place, peut prendre deux, trois, voire quatre ans et qui va nécessiter d’importants moyens financiers et humains, et donc une forte conviction politique des élus », analyse Alexandra Gentric.
Sur le territoire bisontin, « il a fallu un vrai courage politique pour instaurer la redevance incitative », confirme Catherine Thiébaut. Puis, pas moins de quatre ans pour adapter les équipements. Et, en 2016, le Sybert a investi 800 000 euros en équipements – notamment un tri optique, et une griffe de captation de film plastique… – pour faire évoluer son centre vers le tri de tous les emballages plastique. Sachant que la redevance, n’est pas à elle seule l’antidote à tous les déchets. Ces dernières années, les pouvoirs publics ont observé sur le territoire bisontin une augmentation des volumes déposés en déchetterie.
Malgré tous ces écueils, le contexte national semble favorable au développement de la tarification incitative. La croissance significative de la taxe à l’enfouissement annoncée pour 2021, alors que la loi de transition énergétique (2015) prévoit une réduction de la moitié des déchets enfouis entre 2010 et 2025, pousse de plus en plus de collectivités à se mobiliser. « C’est le cas en Dordogne, notamment », assure Alexandra Gentric. Mais « le principal défi concerne les grandes agglomérations ».
<https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2019/11/26/comment-besancon-a-vide-ses-poubelles-d-un-tiers_6020555_4811534.html>
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16- En Thaïlande un cerf sauvage découvert mort avec l'estomac plein de plastiques, AFP, 26/11/19, 13:00

Un cerf sauvage a été découvert mort en Thaïlande avec dans l'estomac 7 kilogrammes de sacs en plastique et autres déchets, ont annoncé mardi les autorités en lançant une mise en garde contre le fait de jeter des ordures dans les eaux et les forêts du pays.
La Thaïlande est le premier consommateur de plastiques au monde, les habitants de ce pays d'Asie du sud-est utilisant chacun jusqu'à 3.000 sacs en plastique à usage unique par an pour envelopper des courses ou la nourriture achetée dans la rue.
Des animaux marins comme les tortues et les dugongs (vaches marines) ont déjà été découverts morts en Thaïlande, l'estomac rempli de déchets en plastique. C'est dorénavant le tour d'animaux terrestres.
Le cadavre du cerf, âgé de dix ans, a été découvert dans un parc national de la province de Nan à quelque 630 km au nord de Bangkok, selon les autorités.
Une autopsie a permis de découvrir "des sacs en plastique dans son estomac, ce qui constitue l'une des causes de sa mort", a expliqué Kriangsak Thanompun, directeur de la zone protégée du Parc national de Khun Sathan.
Les sacs contenaient du marc de café, des emballages de nouilles instantanées, des sacs poubelle, des serviettes et même des sous-vêtements selon des photos fournies par le parc.
Cette découverte survient quelques mois après l'odyssée d'un bébé dugong, Mariam, devenu star des réseaux sociaux en Thaïlande.
Le petit animal est mort en août d'une infection aggravée par des déchets plastiques trouvés dans son estomac après avoir été retrouvé en mai échoué sur une plage. L'affaire a relancé le débat public sur la nécessité pour la Thaïlande de lutter contre son addiction aux plastiques.
La perte du cervidé sauvage constitue "une nouvelle tragédie", a estimé M. Kriangsak. "Cela démontre que nous devons prendre au sérieux le plastique à usage unique (...) et réduire son usage", a-t-il ajouté en appelant à utiliser plutôt "des produits en harmonie avec la nature".
Plusieurs grandes chaînes de vente au détail, dont les magasins 7-Eleven, se sont engagés à cesser la distribution de sacs en plastique à usage unique d'ici janvier prochain.
<https://www.geo.fr/environnement/en-thailande-un-cerf-sauvage-decouvert-mort-avec-lestomac-plein-de-plastiques-198767>
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17- GB : les emballages plastiques toujours plus utilisés par les supermarchés, AFP, 28/11/19, 18h32

Les supermarchés britanniques ont du mal à se passer des emballages en plastique à usage unique, qui sont accusés de polluer la planète mais dont la masse dépasse désormais les 900.000 tonnes malgré les engagements du secteur, révèle une étude publiée jeudi.
Ce rapport, élaboré par les ONG Greenpeace et EIA (Environmental Investigation Agency), montre que 7 des 10 grandes chaînes de supermarchés au Royaume-Uni ont augmenté leur empreinte plastique en 2018.
Seule l'enseigne haut de gamme Waitrose et les géants Tesco et Sainsbury's sont parvenus à réduire l'utilisation de leurs emballages mais de manière marginale. Les enseignes de maxi-discompte Aldi et Lidl, ainsi qu'Asda (filiale de Walmart) sont les plus mauvais élèves.
Au total, la masse de plastique utilisé par les 10 enseignes a bondi de 886.000 tonnes en 2017 à 903.000 tonnes en 2018, notamment du fait de la hausse des ventes des produits des marques tierces.
Les deux ONG pressent les supermarchés d'agir plus vite pour éliminer les emballages plastiques à usage unique en proposant à la vente des produits "nus" ou en passant aux emballages réutilisables.
Elles estiment en outre que le recours au carton ou l'utilisation de plastique plus fin ne sont pas des solutions pérennes.
"Il est choquant de voir que malgré une prise de conscience sans précédent sur la pollution, le montant de plastique à usage unique dans les grands supermarchés britanniques a en fait augmenté l'an dernier", souligne Juliet Philips, pour l'ONG EIA.
"Nous entendons des annonces de supermarché chaque semaine sur le plastique mais ils ne font qu'en mettre plus dans leurs rayons", regrette pour sa part Fiona Nicholls, chez Greenpeace UK.
Parmi les récentes initiatives, Waitrose et Morrisons se sont donnés des objectifs pour réduire le plastique et testent des emballages réutilisables.
Sainsbury's veut de son côté réduire de 50% le plastique en introduisant des sacs réutilisables pour les fruits et légumes. 
Pour leur part, Tesco et Asda ont récemment annoncé cesser d'utiliser des sacs plastiques pour leurs livraisons d'achats en ligne.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/gb-les-emballages-plastiques-toujours-plus-utilises-par-les-supermarches_139375>
<https://information.tv5monde.com/info/gb-les-emballages-plastiques-toujours-plus-utilises-par-les-supermarches-334486>
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18- Comment la Russie de Poutine a fait chuter l’alcoolisme, Le Monde, 29/11/19, 20h51
Benoît Vitkine  (Moscou, correspondant)

La consommation d’alcool par individu a reculé de 43 % entre 2003 et 2016, sous l’effet d’une politique de restrictions menée depuis le début des années 2000, et d’une révolution culturelle. 
S’agissant de la Russie et de sa relation à l’alcool, certains clichés ont la vie dure. Autant dire que la lecture du copieux rapport sur le sujet publié au mois d’octobre par l’Organisation mondiale de la santé a de quoi surprendre. L’organisation va jusqu’à présenter les progrès réalisés par Moscou en matière de lutte contre l’alcoolisme comme « une success story » à même de « donner des leçons » à d’autres pays.
L’indicateur le plus communément admis, celui de la consommation par individu, a chuté de 43 % entre 2003 et 2016, grâce notamment à une diminution encore plus marquée de la consommation des alcools forts (− 67 %, principalement au profit de la bière et du vin). Résultat, en 2017, chaque Russe de plus de 15 ans avait consommé en moyenne 11,1 litres d’alcool pur, soit moins que les Français (11,7 litres), mais encore plus que la moyenne européenne qui s’établit à 9,8 litres.
Selon les auteurs du rapport, cette baisse massive de la consommation d’alcool a même contribué à accroître l’espérance de vie, qui a atteint un niveau record en 2018, pour s’établir à 78 ans pour les femmes et 68 ans pour les hommes. Si cet écart entre les sexes reste l’un des plus importants au monde, il s’est fortement réduit : au début des années 1990, l’espérance de vie masculine n’était que de 57 ans, quand celle des femmes était de 71 ans.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) voit « une corrélation forte » entre cette amélioration des indicateurs démographiques et la baisse de la consommation d’alcool, même si d’autres facteurs entrent en ligne de compte : stress des années 1990, mauvaise alimentation, tabagisme, mais aussi la détérioration drastique des services sociaux et de santé à la même période.
Une tendance claire
L’OMS rappelle l’existence de recherches épidémiologiques attribuant à l’alcool la mort prématurée d’un homme sur deux en âge de travailler dans les années 1990 et 2000. Outre les maladies directement causées par l’alcool, l’organisation rappelle les conduites à risque induites par sa consommation : accidents domestiques, morts sur la route, violences… Entre 2003 et 2017, les morts causées par des maladies cardiovasculaires ont ainsi diminué d’environ 50 %.
« Nous attendions de tels résultats, dans la mesure où nos données montrent la même tendance », note Oleg Salagay, vice-ministre de la santé chargé du dossier. Outre la consommation d’alcool, le nombre d’alcooliques recensés a lui aussi fondu, s’établissant en 2018 à 1 305 000 alcooliques, contre 2 466 000 à la fin des années 1990. La mesure a beau être imprécise – sont comptés comme alcooliques les individus s’adressant volontairement aux services de santé ou arrêtés en état d’ivresse –, la tendance, elle, est claire.
« Nous ne faisons pas de triomphalisme, tout cela est le résultat d’une politique menée avec détermination depuis le début des années 2000 et qui s’est accélérée à partir de 2009 », note M. Salagay. De fait, la Russie de Vladimir Poutine a pris la question de l’alcoolisme à bras-le-corps, accentuant considérablement la baisse de consommation essentielle après les catastrophiques années 1990.
Cette politique a principalement consisté en une succession de restrictions. Un prix minimum de vente a d’abord été introduit, qui s’établit aujourd’hui à 250 roubles (3,5 euros) pour 50 cl de vodka ; les boissons les plus alcoolisées ont ensuite été retirées de la vente la nuit (à partir de 23 heures) ; le nombre de lieux publics où la consommation a été interdite s’est étendu ; la publicité a été bannie et l’interdiction de vente aux mineurs est très strictement appliquée, avec une interdiction jusqu’à 21 ans aujourd’hui en discussion. Par ailleurs, la bière a été reconnue en 2011 comme boisson alcoolisée, et donc soumise à ces restrictions.
Une incertitude sur le marché illégal
« Il y a toujours eu chez nous une alternance entre laisser-faire et des politiques plus drastiques, note Evgueni Brioun, l’addictologue le plus réputé du pays. Mais la question démographique, au début des années 2000, a été un signal d’alarme, c’est elle qui a poussé les politiques à l’action de façon cohérente. Dans le même temps, les traitements offerts aux alcooliques se sont aussi améliorés, diminuant les rechutes. Tous les indicateurs sont bons, pas seulement le nombre de morts ou les chiffres de ventes, mais aussi ceux des empoisonnements, des troubles psychiques liés à l’alcool. »
Pour ce spécialiste, une incertitude demeure quant à la part d’alcool produite de façon souterraine et illégale, notamment le fameux « samogon » distillé artisanalement dans les villages, dont la consommation représenterait environ un tiers de la consommation totale. Si l’OMS rappelle que Moscou a repris avec succès le contrôle sur le marché illégal, dès le début des années 2000, faisant baisser la production de près de moitié, des cas d’empoisonnements rappellent régulièrement la persistance de ces pratiques. En 2017, 70 personnes sont mortes dans la région d’Irkoutsk après avoir bu une lotion de bain trafiquée.
> Lire aussi  « Mois sans alcool » : les associations regrettent le manque de soutien du gouvernement
Autre limite aux succès russes, le pays reste aussi une terre d’extrêmes, où les non-buveurs comme les buveurs importants sont surreprésentés. La prévalence des épisodes d’alcoolisation élevée et brutale, s’ils ont eux aussi diminué, reste parmi les plus élevées d’Europe.
De l’avis des observateurs, la tendance observée ces dernières années devrait être durable. La Russie n’en est en effet pas à sa première campagne de lutte contre l’alcool, avec des résultats contrastés. Dès la fin du XIXe siècle, des mesures de restriction des ventes entre 22 heures et 7 heures (dans les villages, la vente ne commençait même qu’à 10 heures du matin) avaient été mises en place par la Russie tsariste.
A l’époque soviétique, certaines campagnes ont même été particulièrement répressives, accompagnées d’arrestations et d’envois en camps. La plus célèbre d’entre elles, sous Mikhaïl Gorbatchev, avec restrictions de prix et d’horaires, mais aussi pénurie organisée et destruction de cultures aurait sauvé jusqu’à 1,5 million de vies. Elle fut toutefois trop courte pour modifier durablement les pratiques et les mentalités.
Presque une révolution culturelle
Car ce qui caractérise le recul de l’alcoolisme observé ces quinze dernières années, c’est un basculement profond, presque une révolution culturelle. Nul ne l’a mieux illustrée que Vladimir Poutine, arrivé à la présidence en 2000, dans la foulée d’un Boris Eltsine connu pour sa mauvaise santé et ses écarts de moins en moins dissimulables. La sobriété du nouveau président et l’évidente attention qu’il portait à son corps ont constitué des éléments importants de sa popularité.
M. Poutine s’est aussi imposé, particulièrement à partir de 2012, comme le chantre d’une révolution conservatrice qui refuse d’inclure la consommation d’alcool et son folklore dans les « valeurs traditionnelles » louées à l’envi par le pouvoir. Les différents mouvements de jeunesse pro-Kremlin qui se sont succédé, mais aussi divers groupes d’extrême droite, ont ainsi constamment mené, ces dernières années, des raids anti-alcool dans les rues.
> Lire aussi  Qui a perdu la Russie ?
La transformation apparaît toutefois plus profonde encore. Elle tient à la modification du mode de vie des Russes depuis la chute de l’URSS, et après les déprimantes années 1990. « Le capitalisme impitoyable a bu toute notre vodka, résumait ainsi début octobre le chroniqueur de l’agence de presse RIA-Novosti Sergueï Mardan. L’élément principal de l’ivresse soviétique était la confiance de fer dans le lendemain. Aujourd’hui, on ne peut être sûr que de la gueule de bois. Concernant le travail, les revenus, les responsabilités familiales, on n’est sûrs de rien. Contrairement à il y a quarante ans, vous ne pouvez plus expliquer à votre employeur que vous ne travaillez pas parce que vous avez bu pendant trois jours. »
Basculement de l’opinion
La traditionnelle tendresse bienveillante des Russes pour les alcooliques et autres marginaux ou fols-en-Christ, ces vagabonds mystiques particulièrement reconnus par l’Eglise orthodoxe, semble s’être
Pour le docteur Evgueni Brioun, ces changements sont certes beaucoup plus visibles dans les grandes villes, où les employés ne boivent plus à midi, fréquentent des salles de sport… Mais la tendance gagne jusqu’aux villages, où la vue d’hommes titubant en pleine rue en pleine journée est devenue rare. « Ils font désormais tache dans le paysage », constate le chroniqueur Sergueï Mardan, qui toutefois se rassure : « S’il reste un endroit où les Russes peuvent boire jusqu’à plus soif, ce sont les voyages all-inclusive en Turquie, où l’on peut, et ce dès le duty free, débrancher tous les systèmes de contrôle et lutter contre le stress avec les méthodes traditionnelles de nos grands-pères : mélanger le gin, la bière et le rhum. »
> Lire aussi  Le vin est « un alcool comme un autre », n’en déplaise au ministre de l’agriculture
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/29/comment-la-russie-de-poutine-a-fait-chuter-l-alcoolisme_6020949_3244.html>
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19- Sous l'eau turquoise de Grèce, la bataille contre le plastique, AFP, 01/12/19, 12:00
Hélène Colliopoulou

Antigone Kouteri remonte sa combinaison de plongée, arrange le tuba puis le masque, avant de se jeter dans les eaux du port de Zakynthos, à la recherche de plastiques qui jonchent les fonds marins de ce coin de Grèce.
Elle fait partie d'une dizaine de plongeurs bénévoles de l'association Aegean Rebreath, qui sillonne îles et côtes grecques pour préserver la biodiversité en ramassant les déchets, surtout plastiques.
Située en mer Ionienne, l'île de Zakynthos (ou Zante) est réputée pour ses eaux bleues et son "parc marin" où se reproduisent les tortues de mer Caretta caretta. 
"La visibilité est nulle, on est dans le noir, je me suis cognée le bras contre un objet", dit Antigone, 40 ans, en sortant la tête de l'eau. 
"C'est un pneu", répond Efthymis, plongeur professionnel, qui fait surface en tenant une bouteille de bière vide. "Santé", plaisante-t-il.
Plus loin, deux plongeurs ont extrait des filets de pêche emmêlés à quatre mètres de profondeur, puis une poubelle métallique.
Trois heures plus tard, sur le quai s'entassent quatre pneus, des dizaines de bouteilles plastiques, des boîtes métalliques, des sacs plastiques, un réverbère, deux caddies, des kilomètres de filets de pêche ou de tuyaux.
Avec un littoral de 14.000 km, l'un de plus longs de la Méditerranée, la Grèce attire des dizaines de millions de touristes chaque année.
Mais la Méditerranée a déjà atteint un "niveau record de pollution avec 570.000 tonnes de plastique déversés chaque année", selon un récent rapport du Fonds mondial pour la nature (WWF).
- "Un dépotoir" -
La Grèce produit 700.000 tonnes de déchets plastiques par an, soit 68 kg par habitant. Et 11.500 tonnes échouent en mer, selon l'ONG.
"Sous les eaux bleues, il y a un dépotoir", s'indigne Violetta Walczyk, 44 ans, une avocate gréco-polonaise, militante de l'Aegean Rebreath, adepte aussi du mouvement "zero waste" (zero gaspillage).
Pendant ses deux ans d'action, l'association a recensé 9.000 bouteilles d'eau, 3,6 tonnes de filets de pêche, 289 pneus jonchant les fonds et les côtes du pays. 
"Plus de 70% des déchets marins sont des plastiques en Grèce et si des mesures ne sont pas prises, la situation va empirer", prévient Katerina Tsagari, chercheuse à l'Institut océanographique grec (HCMR), qui analyse le pourcentage de microplasiques dans les entrailles des poissons et des tortues de mer. 
"Nous avons découvert des déchets plastiques ingérés dans 20 à 45% des poissons et moules testés", précise-t-elle.
Les gros objets plastiques changent la morphologie des fonds et dressent des pièges pour poissons, coquillages ou tortues.
"Trente-neuf tonnes de déchets plastiques par jour échouent en mer", admet le gouvernement, qui a récemment lancé une campagne contre l'usage des produits plastiques à usage unique, comme les gobelets plastiques et les pailles qui sont monnaie courante dans le pays du café "frappé".
Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a indiqué lors d'un entretien à l'AFP début octobre, que la protection de la mer était "une priorité dans un pays dont l'économie dépend du tourisme".
- Recyclage défaillant -
Mais pour les experts, l'origine du problème réside dans l'inefficacité du recyclage des déchets.
En 2011, l'effondrement d'une décharge illégale sur l'île cycladique d'Andros a fait scandale. 
Le pays continue à payer des amendes infligées par la Commission européenne pour ses dépotoirs non autorisés, rappelle Achilleas Plitharas, un responsable de la section grecque de la WWF.
"Le recyclage en Grèce est une blague", ironise George Sarelakos, co-fondateur de l'Aegean Rebreath. "Chaque mairie suit sa propre politique sans stratégie commune à travers le pays", estime-t-il.
A la traîne en Europe en la matière, la Grèce n'a adopté la directive sur les sacs plastiques de caisse payants qu'en 2018. 
"Il faut développer une politique favorable à la réutilisation des déchets dans le cadre de l'économie circulaire et pour cela il faut aussi la volonté politique", souligne George Triantafyllou, directeur des recherches au HCMR.
Depuis 2017, le HCMR est le coordinateur du projet européen CLAIM, dont l'objectif est le nettoyage des mers d'Europe, en appliquant des méthodes innovatrices pour réduire ou éliminer les microplastiques. 
"Changer les habitudes, utiliser moins de plastique au quotidien : les initiatives européennes existent, on n'a qu'à les suivre", préconise George Triantaphyllidis, hydrobiologiste.
<https://information.tv5monde.com/info/sous-l-eau-turquoise-de-grece-la-bataille-contre-le-plastique-334897>
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20- Monceaux de mousse polluante sur une célèbre plage indienne, AFP, 02/12/19, 12:00

Des monceaux de mousse blanche polluaient lundi pour le quatrième jour consécutif l'une des plus célèbres plages de Chennai, grande ville du sud de l'Inde.
Malgré l'odeur âcre dégagée par cette mousse provoquée par des agents polluants, des enfants jouaient à se rouler dedans et à se prendre en photo. Selon les médecins, la substance est susceptible de provoquer des problèmes dermatologiques. 
La mousse revient chaque année suite à la mousson mais l'épisode est particulièrement marqué cette année. Les pêcheurs locaux se sont vus recommander d'éviter la zone touchée.
Inconscientes du danger, des centaines de familles fréquentaient pourtant la longue plage de Marina Beach jouxtant la ville, laissant leurs enfants patauger dans la mousse qui s'étend sur plusieurs kilomètres de côte.
L'agence anti-pollution de l'Etat du Tamil Nadu a annoncé avoir fait des prélèvements de mousse à des fins d'analyse.
"Il est clair que ce n'est pas bon pour les gens d'aller dans la mousse mais ils ne comprennent pas les risques", déplore Pravakar Mishra, scientifique au Centre national de recherche côtière à Chennai, qui dit avoir vu les volumes de mousse croître ces dernières années.
Jeyaseelan, un pêcheur âgé de 30 ans, note qu'aucun client ne veut acheter le peu de poisson qu'il a réussi à capturer ces derniers jours.
"Tout le monde pense qu'il est contaminé", déclare-t-il. "Mes revenus sont tombés à pratiquement rien".
La plage de Marina Beach, autrefois immaculée, attire chaque weekend des dizaines de milliers de personnes et est au coeur de la vie de Chennai. 
Les experts attribuent l'épisode de mousse aux fortes pluies des derniers jours, qui ont entraîné des eaux usées et du phosphate dans la mer. Selon M. Mishra, il s'agit notamment de résidus de lessive mêlés à d'autres déchets.
Seules 40% des eaux usées de Chennai et d'autres grandes villes indiennes sont retraitées correctement, selon lui. "Le reste part dans la mer et voilà ce qui se passe", ajoute le chercheur, qui prévoit d'installer une bouée destinée à mesurer le niveau de pollution de la mer.
"La pollution est désormais une plus grande menace pour les plages indiennes que la montées des océans", note-t-il, évoquant les égouts, les microplastiques qui tuent les poissons et les sacs et déchets plastiques qui jonchent le sable.
Des volontaires ont ramassé près d'une tonne de plastique et autres ordures en à peine deux heures lors d'une récente opération de la plage de Chennai, raconte-t-il.
<https://information.tv5monde.com/info/monceaux-de-mousse-polluante-sur-une-celebre-plage-indienne-335039>
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En images
21- 8,3 milliards de tonnes de plastique, ça représente quoi ?, Brut, Fondation Nicolas Hulot, 18/11/19

Depuis 1950, l’homme a fabriqué 8,3 milliards de tonnes de plastiques. Au rythme actuel, en 2050, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans.
> Animation vidéo à voir à :
<https://www.facebook.com/FondationNH/videos/2463924550523844/>
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22- Environnement : les fleuves européens pollués par le plastique, France 2, journal de 20h, 24/11/19

Une étude scientifique menée à travers les fleuves européens a indiqué que le plastique était partout dans 100% des cours d'eau.
Le navire scientifique Tara, habitué à sillonner les océans et les eaux du Grand Nord, revient d'une mission menée cette fois-ci sur les fleuves européens. Ses conclusions pointent une pollution aux microplastiques, provenant à 80% des déchets qui finissent dans les cours d'eau. Pour lutter contre ce phénomène, des bénévoles font la chasse au plastique et aux décharges sauvages aux bords des fleuves et rivières, comme en Seine-et-Marne.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/sante/environnement-et-sante/environnement-les-fleuves-europeens-pollues-par-le-plastique_3717335.html>
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23- Ticket de caisse : la fin du papier ?, France 2, journal de 20h, 24/11/19

Les tickets de caisse et autres relevés de carte bancaire devraient peu à peu disparaître du paysage, comme le veut une mesure prise dans le cadre du projet de loi contre le gaspillage mené par le gouvernement.
De plus en plus, au moment de passer en caisse, on vous propose de vous envoyer le ticket de caisse par mail. Le ticket de caisse version papier pourrait en effet bientôt disparaître. À partir de 2020, le gouvernement veut interdire progressivement son impression, en commençant par le supprimer pour les achats de moins de 10 €. Certaines enseignes ont anticipé la loi et proposent déjà d'envoyer le reçu par mail. Les clients, eux, sont convaincus.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/politique/gouvernement-d-edouard-philippe/ticket-de-caisse-la-fin-du-papier_3717365.html>
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24- Reportage. Plan B : comment donner une seconde vie aux piles, Le Monde, 25/11/19, 13h31
Pierre Trouvé

Près de 1,5 milliard de piles ont été mises en vente en France, en 2017. Pour réduire leur impact environnemental, il y a le recyclage, mais aussi une technique méconnue appelée « régénération ». 
En France, 1,5 milliard de piles ont été mises en vente en 2017, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Avec les métaux toxiques qu’elles contiennent, ces piles peuvent se révéler très polluantes. Mais que faire si l’on souhaite réduire leur impact environnemental. La solution la plus évidente est de les déposer dans un point de collecte pour qu’elles soient ensuite recyclées. Des usines sont spécialisées dans leur traitement. Leur rôle : les dépolluer et récupérer leurs métaux. Mais une autre technique existe pour donner une seconde vie aux piles : la régénération. Le think tank Atelier 21 a remis au goût du jour cette technique. Elle permet de prolonger la durée de vie des piles alcalines grâce à un procédé inventé dans les années 90.
> Vidéo à voir à :
<https://www.lemonde.fr/videos/article/2019/11/25/plan-b-comment-donner-une-seconde-vie-aux-piles_6020452_1669088.html>
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Une annonce
25- Natura, un film de Pascale d’Erm & Bernard Guerrini, Cinéma Rialto, à Morlaix le 09/12/19 à 20h & Cinéma Arvor, à Rennes, le mardi 10/12/19 à 20h15

Pourquoi la nature nous soigne et nous rend plus heureux.
Nous savons tous intuitivement que notre sentiment de bien-être est plus élevé dans la nature, par exemple lors d’une marche en forêt ou à la campagne. Cela peut même paraître une évidence. Mais jusqu’à présent, les preuves manquaient pour confirmer cette intuition...
1er film sur le sujet, NATURA entraîne le spectateur dans une enquête passionnante du Japon aux Etats-Unis, en passant par la Suède ou l’Allemagne, à la rencontre de ces scientifiques pionniers, biologistes, neuroscientifiques, psychologues environnementaux, ou géographes, qui explorent les bénéfices thérapeutiques de la nature sur le corps humain. Ils n’étudient pas les effets des molécules naturelles dont sont issus les médicaments ou la naturopathie, cela est étudié depuis longtemps, mais les effets de l’expériences de nature.
- Rencontre à l'issue de la projection avec la réalisatrice Pascale D'ERM.
- Projection proposée par Femmes de Bretagne en collaboration avec la Librairie Le Failler et l'association Nature en ville.
<http://cinema-arvor.fr/films/natura/>
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À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)...
NOS APPELS 
– Let’s Bio ! Ensemble pour des cantines bios et locales <https://www.letsbio.org/> pour bien nourrir nos enfants.
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NOS CAMPAGNES 
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NOS VIDÉOS PÉDAGOGIQUES 
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NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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