[revue-presse-FNH] Grande revue de presse centrée sur le dérèglement climatique & la COP25 de Madrid + 1 publication (vendredi 6 décembre)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Ven 6 Déc 07:56:46 CET 2019
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1- "Nous sommes à l’aube de la barbarie climatique", prévient la journaliste et essayiste Naomi Klein <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/nous-sommes-a-l-aube-de-la-barbarie-climatique-previent-la-journaliste-et-essayiste-naomi-klein-147954.html>, Novethic, 29/11/19
2- Chronique. « Christopher Hohn, activiste financier et justicier climatique » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/12/02/christopher-hohn-activiste-financier-et-justicier-climatique_6021324_3234.html>, Le Monde, 02/12/19, 10h39
3- Tribune. La taxe carbone aux frontières de l’Union européenne est un acte de « protectionnisme aveugle » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/02/la-taxe-carbone-aux-frontieres-de-l-union-europeenne-est-un-acte-de-protectionnisme-aveugle_6021360_3232.html>, Le Monde, 02/12/19, 14h21
4- Tribune. « Sans taxe carbone aux frontières, il n’y aura pas de “Green Deal” européen » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/02/sans-taxe-carbone-aux-frontieres-il-n-y-aura-pas-de-green-new-deal-europeen_6021358_3232.html>, Le Monde, 02/12/19, 14h41
5- COP25 : onze questions pas si bêtes sur le réchauffement climatique <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cop24/cop25-onze-questions-pas-si-betes-sur-le-changement-climatique_3709685.html>, France Télévisions, 02/12/19, 18:47
6- Entretien. « La COP25 doit apporter des réponses aux préjudices subis par les pays africains » <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/12/02/la-cop25-doit-apporter-des-reponses-aux-prejudices-subis-par-les-pays-africains_6021398_3212.html>, Le Monde Afrique, 02/12/19, 20h00
7- L'UE leader pour le climat, faute de combattants de taille <https://information.tv5monde.com/info/l-ue-leader-pour-le-climat-faute-de-combattants-de-taille-335119>, AFP, 02/12/19, 20:00
8- Climat : colère, espoir et plaidoyers pour l'action à la COP25 <https://information.tv5monde.com/info/climat-colere-espoir-et-plaidoyers-pour-l-action-la-cop25-335001>, AFP, 02/12/19, 22:00
9- Six morts et un éboulement spectaculaire dans de nouvelles intempéries dans le Sud-Est <https://information.tv5monde.com/info/six-morts-et-un-eboulement-spectaculaire-dans-de-nouvelles-intemperies-dans-le-sud-est-335148>, AFP, 02/12/19, 23:00
10- La COP 25 doit sonner le rappel des troupes avant 2020, année décisive pour l’action climatique <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/cop-25-dernier-rappel-des-troupes-avant-2020-annee-decisive-pour-l-action-climatique-147953.html>, Novethic, 02/12/19
11- Les Nations unies nomment Mark Carney, gouverneur de la banque d'Angleterre, pour sauver le climat <https://www.novethic.fr/actualite/finance-durable/isr-rse/les-nations-unies-nomment-mark-carney-pour-sauver-le-climat-147966.html>, Novethic, 02/12/19
12- Reportage. Après deux inondations meurtrières, le Var cherche des explications <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/03/apres-deux-inondations-meurtrieres-le-var-cherche-des-explications_6021409_3244.html>, Le Monde, 03/12/19, 01h18
13- Les Philippines balayées par le typhon Kammuri, des milliers de personnes évacuées <https://www.nouvelobs.com/monde/20191203.OBS21854/les-philippines-balayees-par-le-typhon-kammuri-des-centaines-de-milliers-de-personnes-evacuees.html>, AFP, 03/12/19, 05:00
14- Malgré son retard, l’Espagne affiche son ambition climatique <https://www.lemonde.fr/climat/article/2019/12/03/malgre-son-retard-l-espagne-affiche-son-ambition-climatique_6021470_1652612.html>, Le Monde, 03/12/19, 11h30
15- A la COP climat de Madrid, Antonio Guterres appelle à « ne pas trahir la famille humaine » <https://www.lemonde.fr/climat/article/2019/12/03/a-la-cop-climat-de-madrid-antonio-guterres-appelle-a-ne-pas-trahir-la-famille-humaine_6021464_1652612.html>, Le Monde, 03/12/19, 11h30
16- Avant Noël, les sapins ont eu chaud <https://information.tv5monde.com/info/avant-noel-les-sapins-ont-eu-chaud-335239>, AFP, 03/12/19, 12:00
17- Climat : une décennie de chaleur record, sans inversion de tendance <https://information.tv5monde.com/info/climat-une-decennie-de-chaleur-record-sans-inversion-de-tendance-335233>, AFP, 03/12/19, 13:00
18- En Espagne, qui accueille la COP25, l'asphyxie de la Mer mineure <https://information.tv5monde.com/info/en-espagne-qui-accueille-la-cop25-l-asphyxie-de-la-mer-mineure-335204>, AFP, 03/12/19, 14:00
19- Tribune. « Répondre au défi climatique nécessite de former l’ensemble des agents publics » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/03/repondre-au-defi-climatique-necessite-de-former-l-ensemble-des-agents-publics_6021502_3232.html>, Le Monde, 03/12/19, 15h50
20- Boris Johnson remplacé par une sculpture de glace à un débat TV sur le climat : pas d'infraction <https://information.tv5monde.com/info/boris-johnson-remplace-par-une-sculpture-de-glace-un-debat-tv-sur-le-climat-pas-d-infraction>, AFP, 03/12/19, 16:00
21- Greta Thunberg débarque en Europe pour "continuer le combat" à la COP25 <https://information.tv5monde.com/info/greta-thunberg-debarque-en-europe-pour-continuer-le-combat-la-cop25-335312>, AFP, 03/12/19, 21:00
22- En Australie, des forêts classées au patrimoine mondial de l’Unesco détruites dans des incendies <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/03/en-autralie-des-forets-classees-au-patrimoine-mondial-de-l-unesco-detruites-dans-des-incendies_6021540_3244.html>, Le Monde, maj le 04/12/19 à 06h15
23- Le climat, l'autre enjeu des élections britanniques <https://information.tv5monde.com/info/le-climat-l-autre-enjeu-des-elections-britanniques-335414>, AFP, 04/12/19, 10:00
24- Climat : pays riches ou pauvres, les catastrophes à la hausse <https://information.tv5monde.com/info/climat-pays-riches-ou-pauvres-les-catastrophes-la-hausse-335466>, AFP, 04/12/19, 13:00
25- L’Afrique de l’Est touchée par des pluies torrentielles <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/12/04/l-afrique-de-l-est-touchee-par-un-episode-tres-intense-du-el-nino-indien_6021694_3212.html>, Le Monde, 04/12/19, 18h07
26- Décryptage. Climat extrême et conflits entretiennent les crises humanitaires en Afrique <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/12/04/climat-extreme-et-conflits-entretiennent-les-crises-humanitaires-en-afrique_6021707_3212.html>, Le Monde Afrique, 04/12/19, 20h00
27- Changement climatique : « Il faut revoir fondamentalement notre façon de vivre », assure l'océanographe Marina Levy <https://www.20minutes.fr/societe/2667323-20191204-changement-climatique-faut-revoir-fondamentalement-facon-vivre-assure-oceanographe-marina-levy>, 20 Minutes, 04/12/19, 21h26
28- Toujours plus de carbone dans l’atmosphère <http://www.journaldelenvironnement.net/article/toujours-plus-de-carbone-dans-l-atmosphere,101526>, Le JDLE, 04/12/19
29- COP25 : le secteur du tourisme doit jouer un rôle de premier plan dans l'action climatique (OMT) <https://news.un.org/fr/story/2019/12/1057521>, ONU Info, 04/12/19
30- Niger : face au changement climatique, les nomades en fin de course <https://information.tv5monde.com/info/niger-face-au-changement-climatique-les-nomades-en-fin-de-course-335585>, AFP, 05/12/19, 07:00
31- Le Sahel, au cœur des enjeux du changement climatique <https://information.tv5monde.com/info/le-sahel-au-coeur-des-enjeux-du-changement-climatique-335594>, AFP, 05/12/19, 08:00
32- COP25 – Reportage. Au Sénégal, des vies brisées par la montée des eaux : "Notre monde est un désastre" <https://www.europe1.fr/international/cop25-au-senegal-des-vies-brisees-par-la-montee-des-eaux-notre-monde-est-un-desastre-3935451>, Europe 1, 05/12/19, 07h46
33- Trois questions à Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du Giec : "Les femmes ont moins de capacité à réagir en cas d’aléas climatiques" <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/trois-questions-a-valerie-masson-delmotte-copresidente-du-giec-les-femmes-ont-moins-de-capacite-a-reagir-en-cas-d-aleas-climatiques-147898.html>, Novethic, 05/12/19
34- La finance mondiale a fourni 745 mds USD pour le charbon, dénoncent des ONG <https://information.tv5monde.com/info/la-finance-mondiale-fourni-745-mds-usd-pour-le-charbon-denoncent-des-ong-335751>, AFP, 06/12/19, 00:00
En images
35- Groenland : des chercheurs filment un lac en train de se vider dans une crevasse en quelques heures <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/video-groenland-des-chercheurs-filment-un-lac-en-train-de-se-vider-dans-une-crevasse-en-quelques-heures_3728009.html>, France info avec AFP, 02/12/19, 23:43
36- Plan B : comment les militants écologistes se forment à désobéir <https://www.lemonde.fr/videos/video/2019/12/04/plan-b-comment-les-militants-ecologistes-se-forment-a-desobeir_6021646_1669088.html>, Le Monde, 04/12/19, 11h52
Une publication
37- Plan B pour la planète - Le New Deal vert <https://www.actes-sud.fr/catalogue/sciences-humaines-et-sociales-sciences/plan-b-pour-la-planete-le-new-deal-vert>, de Noami Klein, éditions Actes Sud, 06/11/19
Bien à vous,
Florence
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RECORD DU JOUR : Nouvelle alerte de la science en pleine COP25 à Madrid. L'année 2019, avec son lot de catastrophes climatiques, s'inscrira parmi les trois années les plus chaudes enregistrées depuis 1850 et conclut une décennie "de chaleur exceptionnelle", a averti l'ONU. (cf. item 17 & suite)
RAPPORTS DU JOUR : — Les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) d’origine fossile poursuivent leur inexorable progression, et devraient atteindre un nouveau record en 2019. Mais la croissance de ces rejets principaux responsables du dérèglement climatique, a ralenti cette année. Voilà ce qui ressort du bilan annuel du Global Carbon Project (GCP), un consortium de 76 scientifiques issus de 58 laboratoires internationaux. La stabilisation du réchauffement à 1,5°C relève désormais de la mission impossible. (cf. item 28 & suite)
— Les émissions de CO2 du tourisme liées au transport devraient augmenter de 25% entre 2016 et 2030, selon un nouveau rapport de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) et du Forum international des transports (FIT). (cf. item 29 & suite)
— Les groupes financiers à travers le monde ont apporté 745 milliards de dollars de financement ces trois dernières années à 258 entreprises développant des projets d'usines à charbon, révèlent des ONG qui dénoncent un double discours en matière de changement climatique. (cf. item 34)
PLAIDOIRIES DU JOUR : — Christopher Hohn, patron du célèbre fonds britannique TCI, a décidé de s’attaquer aux groupes financiers qui ne s’engagent pas en matière climatique. Une mise en garde pour toute la finance traditionnelle. (cf. tem 2)
— L’économiste Guntram Wolff plaide en faveur de l’ajustement carbone aux frontières (ACF) proposé par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. (cf. item 4)
— Seyni Nafo, diplomate malien qui porte la voix de l’Afrique dans les négociations climatiques depuis 2011, plaide inlassablement pour que le continent reçoive les moyens de faire face aux conséquences des dérèglements climatiques. (cf. item 6)
— Mark Carney, un des premiers banquiers centraux à souligner la menace que faisait peser le changement climatique sur la stabilité financière mondiale, veut continuer à orienter la finance vers une économie décarbonée. (cf. item 11)
IMPACTS DU JOUR : — Dans la Mer mineure, au sud-est de l'Espagne, des millions de poissons et de crustacés ont été asphyxiés sous l’effet de l’eutrophisation qui a entraîné une disparition de l'oxygène dans une partie de cette lagune. (cf. item 18)
— Le Japon, les Philippines et l'Allemagne sont arrivés en tête des pays les plus touchés l'an dernier par des événements météo extrêmes intensifiés par le dérèglement climatique, selon un rapport qui montre que riche ou pauvre, aucun Etat n'est épargné. (cf. item 24 & suite)
— L’équivalent de deux années de pluie tombées en une seule journée à Djibouti, le 27 novembre, affectant le quart des habitants de ce petit pays désertique. Du jamais vu depuis vingt ans. (cf. item 25)
— Au centre du Niger, Bermo, aux portes du désert, subit des sécheresses de plus en plus fréquentes qui déciment les troupeaux. Et, lorsqu'il pleut, ce sont des tempêtes de sable ou des pluies torrentielles qui ravinent et appauvrissent les sols. (cf. item 30)
— Au Sahel, pluies diluviennes, sécheresses, terres dégradées, les perturbations liées au climat sont déjà visibles dans cette région où les températures augmentent 1,5 fois plus vite que dans le reste du monde. (cf. item 31)
— 4ème volet de 5 reportages pour illustrer les conséquences du changement climatique : direction le Sénégal et la région de Saint-Louis, où les populations sont condamnées à fuir leurs villages devant la montée des eaux. (cf. item 32)
— Des chercheurs ont observé en temps réel un lac à la surface de l'épaisse glace du Groenland se vider dans de profondes crevasses en quelques heures. (cf. item 35)
CITATION DU JOUR : "Avec le changement climatique, la laideur morale gagne aussi sacrément du terrain", Noami Klein (cf. item 1 & 37)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
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> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- "Nous sommes à l’aube de la barbarie climatique", prévient la journaliste et essayiste Naomi Klein, Novethic, 29/11/19
Concepcion Alvarez
Le changement climatique constitue un immense défi économique, social mais aussi moral. C'est ce qu'explique Naomi Klein, la journaliste et essayiste engagée canadienne dans son nouveau livre "Plan B pour la planète : le new deal vert" (éd. Actes Sud). Alors que le monde est au bord de la barbarie climatique, exacerbée par la montée des populismes, elle défend un plan de sauvetage qui embrasse toutes les crises, climatique, sociale, migratoire...
Le nouvel essai de la journaliste militante canadienne, Naomi Klein, aborde un sujet jusque-là peu traité : celui du défi lancé par le changement climatique à notre sens moral. "Comment nous comporterons-nous face aux réfugiés climatiques qui débarqueront sur nos rivages dans des embarcations de fortune ? Reconnaîtrons-nous que c’est nous qui avons engendré la crise qu’ils fuient ou érigerons-nous des forteresses toujours plus high-techs tout en adoptant des lois anti-migrations encore plus draconiennes ?", interroge-t-elle dans son livre.
D’ores et déjà des milliers de migrants se noient en Méditerranée, dans l’indifférence la plus totale, d’autres meurent dans le désert d’Arizona ou sont placés dans des centres de détention, séparés de leurs familles. Des déplacements dans lesquels le facteur climatique joue un rôle important. Elle cite aussi la réaction des Anglais après avoir subi des inondations en 2015. "Oubliez l’aide internationale", pouvait-on lire dans le Daily Mail. "Avec le changement climatique, la laideur morale gagne aussi sacrément du terrain", écrit-elle.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/nous-sommes-a-l-aube-de-la-barbarie-climatique-previent-la-journaliste-et-essayiste-naomi-klein-147954.html>
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2- Chronique. « Christopher Hohn, activiste financier et justicier climatique », Le Monde, 02/12/19, 10h39
Philippe Escande
Le patron du célèbre fonds britannique TCI a décidé de s’attaquer aux groupes qui ne s’engagent pas en matière climatique. Une mise en garde pour toute la finance traditionnelle, explique Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».
Chronique. Deuxième opérateur du câble aux Etats-Unis avec près de 45 milliards de dollars (40,8 milliards d’euros) de chiffre d’affaires, le groupe Charter Communications n’est pas facilement impressionnable. Mais ce week-end, l’attaque l’a pris par surprise sous la forme d’une lettre de l’un de ses plus remuants actionnaires, le fonds d’investissement britannique TCI. Christopher Hohn, un excentrique de la finance comme savent en fournir les Britanniques, a enjoint au câblo-opérateur de faire d’urgence des progrès en matière climatique.
Dans une lettre rendue publique dimanche 1er décembre par le Financial Times, il explique que Charter Communications, dont il détient 4,2 % du capital, est, dans ce domaine, la pire entreprise de l’ensemble de son portefeuille de 28 milliards de dollars d’actifs. L’absence de toute donnée concernant les émissions de gaz à effet de serre lui paraît inacceptable. Il demande donc instamment à la société de publier l’état de ses émissions, de fixer des objectifs de réduction et de présenter un plan de transition vers le bas carbone.
Appuyer sur les faiblesses
Ce n’est pas la seule entreprise dans le collimateur de Sir Chris Hohn, dont le fonds est surtout réputé pour ses assauts sur les entreprises dont il conteste la stratégie, comme le français Safran, en 2017. C’est d’ailleurs le métier de ces activistes d’appuyer sur les faiblesses d’une société, souvent pour demander des cessions ou pour contester une acquisition. C’est pour cela que les patrons ne les aiment pas. Cette fois, il entend jouer les justiciers climatiques. Avec un argument imparable : « Investir dans une entreprise qui ne publie pas son niveau de pollution, c’est comme investir dans une société qui ne dévoilerait pas ses comptes. » Il entend donc désormais « punir » les administrateurs qui n’œuvrent pas dans ce sens. Comme BlackRock, le premier gestionnaire d’actifs au monde, qu’il accuse de beaucoup parler d’environnement sans résultat concret.
> Lire aussi L’empreinte carbone « colossale » des banques françaises
Progressivement, les financiers traditionnels s’emparent du sujet climat, pour des raisons de pur risque financier. Ainsi, la Banque de France a annoncé, vendredi 29 novembre, à l’occasion du Climate Finance Day, à Paris, qu’elle soumettrait, dès 2020, les banques qu’elle supervise à des « stress tests climatiques ». L’actif trop carboné commence à sentir le soufre.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/12/02/christopher-hohn-activiste-financier-et-justicier-climatique_6021324_3234.html>
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3- Tribune. La taxe carbone aux frontières de l’Union européenne est un acte de « protectionnisme aveugle », Le Monde, 02/12/19, 14h21
Par Sylvain Guyoton, Directeur de la recherche d’EcoVadis, agence de notation de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises
La proposition de nouvelle taxe douanière est une solution sous-optimale, affirme dans une tribune au « Monde » le consultant Sylvain Guyoton.
Tribune. Si Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, est déterminée à infléchir les courbes du réchauffement climatique, il y a mieux à faire qu’envoyer des signaux d’entrave au libre-échange. Le projet de taxe carbone aux frontières de l’Union européenne (UE) risque d’être vu comme un acte protectionniste, alimentant la guerre commerciale et reléguant la lutte contre le changement climatique au second plan. Le réchauffement de la planète est un problème planétaire qui requiert une solution planétaire, pas une solution qui exacerbe la concurrence internationale.
Selon une étude publiée par le médiateur des entreprises et EcoVadis en 2019, la performance environnementale moyenne des entreprises françaises est nettement supérieure à celle des entreprises issues de la zone BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Mais le rapport souligne également que malgré leur bon score moyen, 31 % des entreprises françaises sont considérées à risque, alors qu’a contrario 32 % des entreprises de la zone BRICS ont des résultats positifs.
Le protectionnisme est aveugle. La « barrière verte » de l’UE favoriserait mécaniquement toutes les sociétés européennes au risque de choisir des entreprises plus émettrices de carbone que d’autres opérant en dehors de l’Europe. Une taxe carbone aux frontières est donc un dispositif sous-optimal.
L’idée de la Commission d’utiliser le carbone imbriqué dans les marchandises importées est cependant intéressante. Mais plutôt que de taxer les partenaires hors UE, il serait mieux d’inciter les acheteurs européens du secteur public et privé à intégrer dans leurs décisions d’achats les données relatives aux émissions de gaz à effet de serre (GES) aussi bien pour les approvisionnements locaux que pour les importations. Ainsi, les acheteurs opteraient pour les meilleurs au regard de l’empreinte carbone quel que soit le pays d’origine. Les acheteurs des grands groupes sont déjà sur cette voie.
L’Oréal et Wal-Mart
Le baromètre Ecovadis NYU Stern University 2019 révèle que l’engagement en faveur des « achats durables » est une priorité pour 81 % des entreprises interrogées. L’Oréal, par exemple, qui cible la neutralité carbone d’ici 2020, a mis en place un programme de « sourcing responsable » visant à sélectionner les sous-traitants les plus vertueux. L’américain Wal-Mart de son côté ambitionne une baisse des émissions de GES chez ses fournisseurs d’une gigatonne d’ici 2030.
De plus, si les fournisseurs sont affectés par le changement climatique, leurs clients le seront aussi. Donc, pour se protéger, mieux vaut choisir les partenaires les mieux préparées. Intégrer les émissions de GES dans les achats est à la fois un management intelligent et une manière de contrer le dumping environnemental.
La philosophie du « client est roi » peut aussi jouer. Rappelons que l’Europe est cliente : en 2018, l’UE a importé 66 % de plus de produits de la zone BRICS qu’elle en a exporté. Les donneurs d’ordres pourraient encourager leurs fournisseurs à aligner leurs objectifs de réduction sur 2 °C. Nous pourrions équiper d’applications « carbone » les places de marché « business to business » sur lesquelles acheteurs et fournisseurs collaborent déjà, afin de favoriser la diffusion des bonnes pratiques.
> Lire aussi « Sans taxe carbone aux frontières, il n’y aura pas de “Green Deal” européen »
Selon le groupe de réflexion et de recherche Global Carbon Project, si nous intégrions le carbone importé, les émissions de nombreux pays européens croîtraient de plus de 30 % tandis que celles de la Chine baisseraient de 13 %. Cela montre que nous sommes tous dans le même bateau et que la clé du succès n’est pas une taxe douanière. Il est encore temps de réagir.
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Cop25 : comment réussir la transition énergétique
La COP 25 réunit les Etats à Madrid du 2 au 13 décembre, autour de la crise climatique. Mais la diminution des émissions de CO2 dépend d’abord des acteurs économiques, pris entre contrainte des prix et prise de conscience collective.
> Christian Gollier et Jean-Charles Hourcade : « Le prix du carbone a une place centrale dans la transition environnementale » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/29/le-prix-du-carbone-a-une-place-centrale-dans-la-transition-environnementale_6021050_3232.html>
> Elisabeth Laville : « Sur l’écologie, le point de bascule des comportements approche » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/29/elisabeth-laville-le-point-de-bascule-des-comportements-approche_6021028_3232.html>
> Collectif : « Neutralité carbone : il faut une transformation radicale des modèles économiques des entreprises » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/29/neutralite-carbone-il-faut-une-transformation-radicale-des-modeles-economiques-des-entreprises_6021049_3232.html>
> François Briens, Timothée Parrique et Vincent Liegey : « L’objectif de croissance économique serait incompatible avec une sortie de la crise écologique » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/29/l-objectif-de-croissance-economique-serait-incompatible-avec-une-sortie-de-la-crise-ecologique_6021038_3232.html>
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/02/la-taxe-carbone-aux-frontieres-de-l-union-europeenne-est-un-acte-de-protectionnisme-aveugle_6021360_3232.html>
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4- Tribune. « Sans taxe carbone aux frontières, il n’y aura pas de “Green Deal” européen », Le Monde, 02/12/19, 14h41
Par Guntram Wolff, économiste et directeur de Bruegel, groupe de réflexion sur l’Europe situé à Bruxelles
L’économiste Guntram Wolff plaide, dans une tribune au « Monde », en faveur de l’ajustement carbone aux frontières (ACF) proposé par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Tribune. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, poursuit des objectifs environnementaux ambitieux : réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2030, zéro émission nette d’ici à 2050. Cette transition requiert de mettre un prix sur les émissions pour inciter les producteurs à développer des alternatives plus écologiques, sans pour autant désavantager les producteurs domestiques. L’ajustement carbone aux frontières (ACF) est le remède proposé par Mme von der Leyen.
Les « fuites carbone », c’est-à-dire le déplacement de productions à forte intensité carbone vers des pays situés en dehors de l’Union européenne (UE) où ces émissions ne sont pas taxées, représentent un risque bien réel : les effets de la taxe en termes de réduction d’émissions disparaîtraient, tandis que nombre d’emplois domestiques seraient perdus. A l’heure actuelle, l’UE importe déjà nettement plus de CO2 qu’elle n’en exporte – autrement dit, les Européens consomment plus de GES qu’ils n’en produisent.
> Lire aussi « Le prix du carbone a une place centrale dans la transition environnementale »
Si l’UE ne taxait que les émissions de CO2 de ses producteurs domestiques, les producteurs étrangers seraient avantagés par rapport à eux, quel que soit le niveau d’émission de leurs modes de production. Et parmi les producteurs domestiques, ceux ayant la meilleure efficacité carbone seraient avantagés par rapport aux autres – mais tout de même désavantagés par rapport aux producteurs étrangers.
Une incitation puissante à améliorer l’efficacité carbone
Si les producteurs étrangers étaient également taxés (ce qui est l’objet de l’ACF), les producteurs à faible efficacité carbone, quel que soit leur emplacement, devraient augmenter cette efficacité sous peine de perdre des parts du marché européen. Compte tenu de la taille du marché européen, l’ACF serait une incitation puissante à améliorer l’efficacité carbone, même dans les pays tiers.
> Lire aussi Environnement, immigration, numérique... De nombreux défis attendent la Commission européenne
Une taxe sur le CO2 avec ACF serait donc un puissant instrument pour réduire la consommation de CO2 au sein de l’UE, prévenir les risques de fuites carbone et inciter les producteurs domestiques et étrangers à innover (ce qui réduirait aussi indirectement la consommation de CO2 à l’étranger).
Les producteurs nationaux seraient soulagés de cette taxe lorsqu’ils exportent par le biais d’une réduction du taux de taxation sur les produits exportés, de sorte qu’ils ne soient pas désavantagés à l’étranger.
Trois critiques sont généralement émises à l’encontre de l’ACF.
• Premièrement, il désavantagerait les économies émergentes, qui s’y opposent d’ailleurs. Toutefois, un ACF bien conçu ne changerait pas le prix relatif des produits domestiques et étrangers. En pratique, les processus industriels des marchés émergents sont peut-être moins efficaces, mais l’ACF a pour objectif déclaré d’inciter les producteurs étrangers à se réformer.
• Deuxièmement, l’ACF pourrait être considéré comme du protectionnisme vert et serait ainsi incompatible avec les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Mais cela dépend fortement des modalités de sa mise en œuvre. La clé pour que l’AFC soit compatible avec ces règles est de le concevoir de manière à ne pas créer de discrimination contre les producteurs étrangers.
• Troisièmement, l’ACF peut paraître irréalisable sur un plan pratique. Alors que les émissions de producteurs domestiques sont plutôt faciles à mesurer, celles de producteurs étrangers sont plus difficiles à comptabiliser et à vérifier (en particulier en amont de la chaîne de valeur). Néanmoins, des normes internationales pour déterminer le contenu en CO2 de marchandises sont déjà en cours d’élaboration et pourront aider à surmonter cette difficulté.
Une solution concrète qui permettrait d’accomplir le but principal de l’ACF tout en répondant à certaines de ces critiques serait de mettre en place une TVA sur les émissions de GES. Cela signifierait que, pour chaque produit vendu au sein de l’UE, une taxe serait prélevée en fonction de la quantité de GES nécessaire à sa production.
> Lire aussi Climat : l’état d’urgence
Ceci pose cependant une question fondamentale : comment déterminer le contenu en GES d’un produit ? Compte tenu de la diversité des produits vendus sur le marché européen, le défi est de taille. Concrètement, chaque producteur serait tenu de comptabiliser la teneur en CO2 de sa production. Les descriptions détaillées qui sont déjà attachées à chaque produit sur le marché seraient complétées par un indicateur reflétant la quantité d’émissions associées à la production d’une marchandise. La TVA serait appliquée à cette valeur.
Un tel dispositif peut sembler lourd à faire respecter, mais ce n’est pas nécessairement le cas. Les autorités publiques effectuent occasionnellement des contrôles de qualité sur les produits, et pourraient également vérifier de manière aléatoire la conformité des produits avec leurs émissions déclarées. Si les chiffres communiqués sont sensiblement différents de la quantité de CO2réellement émise, le producteur serait passible d’une amende.
L’UE pourrait même accepter de payer le prix de la certification
L’UE pourrait utiliser des normes standardisées, telles que l’ISO 14067 qui mesure l’empreinte carbone de produits, pour faciliter une mise en œuvre rapide de ce système. Il faudrait par conséquent établir une méthodologie permettant aux producteurs étrangers de déclarer leur teneur en carbone de la même manière que le font les producteurs domestiques.
> Lire aussi « Face au réchauffement de la planète, nous n’avons plus le temps »
Les producteurs étrangers efficaces seraient fortement incités à déclarer leurs émissions aux autorités nationales, tout comme ils le font pour prouver leur conformité aux normes de sécurité. Un mécanisme de prix aussi puissant devrait pouvoir donner lieu à la création d’agences privées (agences de notation carbone) qui surveillent la conformité et l’exactitude de ces rapports – de fait, de nombreuses sociétés de conseil fournissent déjà de tels services. Une critique souvent évoquée est que ce mécanisme désavantagerait les petites et moyennes entreprises (PME) par rapport aux grandes entreprises.
Pour répondre à cette critique, l’UE pourrait même accepter de payer le prix de la certification. Il est possible de remédier aux fuites carbone, bien que cela soit politiquement difficile. Ne pas y remédier minerait partiellement les avantages de la taxation domestique du carbone et la réduction des émissions de GES, et provoquerait certainement une réaction brutale de la part des entreprises et des travailleurs qui verraient leurs emplois supprimés. Sans ACF, l’ensemble du « Green Deal » européen pourrait être remis en question.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/02/sans-taxe-carbone-aux-frontieres-il-n-y-aura-pas-de-green-new-deal-europeen_6021358_3232.html>
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5- COP25 : onze questions pas si bêtes sur le réchauffement climatique, France Télévisions, 02/12/19, 18:47
Thomas Baïetto & Camille Adaoust
A l'occasion de la COP25, qui se tient à Madrid de lundi jusqu'au 13 décembre, franceinfo revient sur les questions et idées reçues autour du réchauffement climatique.
Top départ pour un nouveau round. La 25e conférence internationale sur le climat débute à Madrid (Espagne), lundi 2 décembre. Des milliers de délégués d'Etats se réunissent afin de réfléchir aux moyens d'enrayer le réchauffement climatique. Mais de quoi s'agit-il exactement ? Franceinfo tente de répondre à quelques questions que vous vous posez sur ce phénomène complexe qui menace notre avenir.
1. Ça chauffe vraiment ? Il a neigé l'autre jour...
Oui, il a beaucoup neigé ces dernières semaines en France. Ça ne veut toutefois pas dire que la température globale de l'atmosphère ne se réchauffe pas. Depuis l'ère préindustrielle, elle a grimpé en moyenne de 1 °C. Et ce n'est pas près de d'arrêter. Si la courbe continue sur sa lancée, les températures augmenteront de 1,5 °C entre 2030 et 2052, annoncent les scientifiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) de l'ONU (PDF en anglais). Sans aucun effort de nos sociétés, les experts du Giec anticipent une hausse de 4,8 °C d'ici 2100. De récents modèles français avancent même un scénario très alarmant de +7 °C en 2100.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cop24/cop25-onze-questions-pas-si-betes-sur-le-changement-climatique_3709685.html>
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6- Entretien. « La COP25 doit apporter des réponses aux préjudices subis par les pays africains », Le Monde Afrique, 02/12/19, 20h00
Propos recueillis par Laurence Caramel
Pour le porte-parole Seyni Nafo, les outils d’assurance ne sont pas adaptés pour faire face aux sécheresses et inondations qui se multiplient sur le continent.
Seyni Nafo porte la voix de l’Afrique dans les négociations climatiques depuis 2011. A 39 ans, ce diplomate malien, apprécié pour son pragmatisme et sa connaissance des dossiers, plaide inlassablement pour que le continent reçoive les moyens de faire face aux conséquences des dérèglements climatiques. Alors que la 25e conférence de la Convention des Nations unies sur les changements climatiques (COP25) débute à Madrid ce lundi 2 décembre, les sujets financiers sont une nouvelle fois sur la table.
Quelles sont les attentes de l’Afrique à Madrid ?
Des sujets techniques, mais éminemment importants pour l’Afrique, doivent être discutés et, nous l’espérons, tranchés : il s’agit notamment du financement des « pertes et préjudices », autrement dit la réponse apportée pour soutenir les pays en développement victimes de catastrophes naturelles. Le principe d’un mécanisme de soutien a été acté il y a cinq ans, mais les discussions académiques, pour ne pas dire « aériennes », se poursuivent sans aucune retombée concrète sur le terrain.
L’Afrique est confrontée à des sécheresses, à des inondations… qui frappent lourdement ses populations et ses économies. Jusqu’à présent, les pays développés proposent de recourir à des outils d’assurance pour couvrir ces risques. Mais cela ne peut être une réponse à long terme. L’assurance est adaptée aux risques dont la probabilité de survenir est faible. Or les événements climatiques extrêmes se multiplient et leur facture s’alourdit. Soit les primes à verser pour s’assurer vont devenir insoutenables – ce qui est déjà le cas pour certains pays –, soit les compagnies d’assurance s’exposent à la faillite.
Il faut réfléchir à d’autres solutions. Nous sommes conscients des contraintes politiques et économiques des pays développés et nous ne venons pas avec un chèque à faire signer, mais il est temps de commencer à parler sérieusement du problème.
> Lire aussi En Centrafrique, Bangui victime des inondations
Il sera aussi question du rôle des marchés du carbone pour limiter la hausse des émissions de gaz à effet de serre…
Ces mécanismes de marché doivent être encadrés par des règles robustes pour garantir qu’une tonne de CO₂ vendue correspond bien à une tonne de CO₂ réduite. C’est le plus important pour la planète. L’Afrique demande aussi que soit introduit un prélèvement systématique sur tous les mécanismes de marché pour financer des mesures d’adaptation, comme cela était prévu par le protocole de Kyoto.
Qu’il s’agisse d’accompagner l’Afrique dans sa transition énergétique ou de lui permettre de faire face aux impacts du changement climatique, vous parlez d’une crise de financement généralisée. Le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris a-t-il aggravé ce constat ?
L’impact du retrait des Etats-Unis est très concret. La dynamique qui avait conduit à l’accord de Paris a été cassée. Par exemple, cela s’est traduit en octobre par une reconstitution du Fonds vert pour le climat très en dessous des besoins. Le Fonds vert dispose aujourd’hui de moins d’argent qu’en 2014, alors que l’urgence climatique est décrétée partout. Moins de 10 milliards de dollars pour 136 pays en développement : la symbolique est lourde de sens. Nous attendions que ceux qui se disent les champions de la lutte contre le changement climatique prennent la place des Etats-Unis. Plusieurs pays européens ont fait des efforts en doublant leur contribution. Mais cela n’est pas suffisant. C’est pour nous d’autant plus surprenant que concrètement, 90 % des capitaux distribués par le Fonds vert vont à des institutions financières des pays développés. Il y a une forme de retour sur investissement.
> Lire aussi « En Afrique, les paysans qui pratiquent l’agroécologie résistent mieux au changement climatique »
Pourquoi les pays africains n’utilisent pas directement ce guichet ?
Pour bénéficier du Fonds vert, il faut être en mesure de concevoir des projets d’envergure, de les programmer dans le temps, de maîtriser différents instruments financiers… Cela nécessite une certaine expérience et la plupart de nos institutions financières ne l’ont pas.
La jeunesse se mobilise partout dans le monde, y compris en Afrique. Comment ressentez-vous cette interpellation ?
C’est extrêmement positif. Greta Thunberg et toutes les Greta africaines sont nos meilleures alliées. Nous ne sommes que des experts, des diplomates tenus par leur devoir de réserve, qui essayons de faire avancer les choses dans des salles de négociation. Ces jeunes qui se mobilisent ont davantage de moyens de pression que nous. Comment ne pas les entendre, ne pas les voir ? Ils sont un choc psychologique qui doit conduire à ce que, parmi toutes les crises que le monde traverse, le climat reste au sommet de l’agenda international. La crise climatique est la plus fondamentale que nous devions affronter. Notre survie en dépend.
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/12/02/la-cop25-doit-apporter-des-reponses-aux-prejudices-subis-par-les-pays-africains_6021398_3212.html>
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7- L'UE leader pour le climat, faute de combattants de taille, AFP, 02/12/19, 20:00
Amélie Bottollier-Depois
Face au silence, aux réticences ou à l'hostilité des autres gros émetteurs de CO2 à s'engager contre le réchauffement, l'Union européenne apparaît par défaut comme le seul espoir des défenseurs du climat, même si sa politique en elle-même est jugée insuffisante.
Les Européens étaient présents en force à Madrid lundi pour l'ouverture de la 25e conférence de l'ONU sur le climat (COP25) où se sont multipliés les appels à agir vite et fort.
"Nous serons les champions de la transition verte", a assuré le tout nouveau président du Conseil européen Charles Michel devant une quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernement.
Le "Pacte vert" que la Commission doit présenter le 11 décembre au Parlement européen "sera un traité de paix avec la nature", a-t-il ajouté.
"Notre objectif est d'être le premier continent neutre sur le plan climatique d'ici à 2050. Pour atteindre cet objectif, nous devons agir maintenant, nous devons mettre nos politiques en œuvre maintenant", a renchéri la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen au lendemain de sa prise de fonction.
L'Union européenne, 3ème émetteur mondial de gaz à effet de serre (GES) derrière la Chine et les Etats-Unis avec 8,5% des émissions totales sur les 10 dernières années, était très attendue par les participants à cette COP où les principaux polleurs n'ont pas envoyé leurs plus hauts représentants.
Pas de Xi Jinping (Chine) ou de Narendra Modi (Inde), pas non plus de Justin Trudeau (Canada) ou de Shinzo Abe (Japon). Personne n'espérait non plus le climato-sceptique président brésilien Jair Bolsonaro, et encore moins Donald Trump, qui vient d'officialiser le retrait des Etats-Unis de l'accord de Paris l'an prochain.
Au-delà de déplacements symboliques, "nous ne nous attendons pas à des annonces importantes de la part d'aucun des grands pays, pas la Chine, pas l'Inde, et certainement pas les Etats-Unis ou le Brésil", a commenté Alden Meyer, observateur pour l'Union of Concerned Scientists.
Certains observateurs ont même vu de récentes déclarations de Pékin et de Tokyo comme des signes que les deux pays ne réviseraient pas leurs ambitions à la hausse en 2020.
Alors c'est l'Europe qui suscite toutes les attentes.
- "Performance très faible" -
Les Européens se sont engagés à réduire de 40% leurs émissions de GES d'ici 2030, comparé aux niveaux de 1990. La Commission européenne prévoit que cet objectif soit dépassé, mais plaide pour une ambition plus forte de neutralité carbone d'ici 2050.
Les 28 doivent examiner cette proposition lors d'un sommet la semaine prochaine mais trois pays sont encore réticents (Pologne, Hongrie, République tchèque).
Plutôt que la neutralité carbone, les Tchèques se posent comme "objectif à long terme de réduire les émissions de 80% d'ici 2050", a indiqué lundi à Madrid le Premier ministre tchèque Andrej Babis, soulignant ses responsabilités envers l'environnement mais aussi envers l'économie.
"L'UE ne peut pas rester seule comme l'acteur le plus ambitieux dans cette lutte pour adapter son économie au changement climatique", a-t-il ajouté.
Même si l'UE adoptait la semaine prochaine cet objectif de neutralité carbone, elle ne devrait pas présenter avant plusieurs mois une révision de ses ambitions à plus court terme, dans l'optique de la COP26 à Glasgow, comme le prévoit l'accord de Paris.
Alors les défenseurs de l'environnement, qui souhaitent que l'UE s'engage sur une réduction des émissions de GES d'au moins 50% d'ici 2030, sont restés sur leur faim lundi à Madrid.
"A nos yeux, la performance de Ursula Von der Leyen a été très faible", a déclaré à l'AFP Lisa Göldner, de Greenpeace. "C'est très problématique que la situation géopolitique soit telle que quelqu'un qui est faible soit en position de leadership".
Même déception du côté du Climate Action Network Europe, qui a regretté l'absence d'"annonces d'actions" face à "l'urgence climatique".
"Les dirigeants actuels de l'UE sont la dernière génération qui peut faire de l'accord de Paris une réalité et empêcher une décomposition climatique", a insisté son directeur Wendel Trio dans un communiqué.
Alors que le mercure a déjà gagné un degré par rapport à l'ère pré-industrielle, l'accord de Paris vise à limiter le réchauffement de la planète à +2°C, voire à +1,5°C.
Mais l'ONU a souligné cette semaine que pour atteindre l'objectif idéal de +1,5°C, il faudrait réduire les émissions de CO2 de 7,6% par an, chaque année dès l'an prochain et jusqu'à 2030. Alors qu'il n'y a aucun signe qu'elles commencent à baisser.
<https://information.tv5monde.com/info/l-ue-leader-pour-le-climat-faute-de-combattants-de-taille-335119>
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8- Climat : colère, espoir et plaidoyers pour l'action à la COP25, AFP, 02/12/19, 22:00
Amélie Bottollier-Depois
Vite et fort ! Les exhortations à agir pour sauver l'humanité qui subit les assauts du dérèglement climatique se sont multipliées lundi à Madrid à l'ouverture de la COP25, qui risque toutefois de décevoir les attentes.
Rapports alarmants des scientifiques, désobéissance civile de citoyens, défilés de jeunes par millions... Depuis un an, les pays signataires de l'accord de Paris sont la cible d'une pression sans précédent que résume le mot d'ordre de ces deux semaines de réunion : #TimeforAction.
Le message a été martelé sur tous les tons dès l'ouverture de cette 25e conférence de l'ONU sur le climat qui va durer deux semaines.
Le monde se trouve à un "tournant" et doit choisir entre l'"espoir" d'un monde meilleur en agissant maintenant de façon radicale, ou la "capitulation", a déclaré le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.
"Voulons-nous vraiment rester dans l'histoire comme la génération qui a fait l'autruche, qui flânait pendant que le monde brûlait ?", a-t-il lancé, accusateur, devant les représentants des quelque 200 pays signataires de l'accord de Paris, dont une quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernement.
Dimanche déjà, dénonçant les engagements "totalement insuffisants" des Etats, il avait mis en garde contre "le point de non-retour" qui approche rapidement, appelant à mettre un terme à "notre guerre contre la planète".
- Chaque degré compte -
Quelques jours plus tôt, le Programme de l'ONU pour l'environnement (PNUE) portait un coup aux espoirs d'atteindre l'objectif idéal de l'accord de Paris de limiter le réchauffement à +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Il faudrait pour cela réduire les émissions de CO2 de 7,6% par an, chaque année dès l'an prochain et jusqu'à 2030. Alors que pour l'instant elles ne cessent d'augmenter.
Le monde a déjà gagné environ 1°C, entraînant une multiplication des catastrophes climatiques. Et chaque degré supplémentaire va augmenter exponentiellement l'ampleur des dérèglements.
Or au rythme actuel, la température pourrait grimper jusqu'à 4 ou 5°C d'ici à la fin du siècle. Et même si les Etats respectent leurs engagements actuels, la hausse du mercure pourrait dépasser 3°C.
"Ce qui manque toujours, c'est la volonté politique", a déploré Antonio Guterres, insistant sur la nécessité d'arrêter les subventions aux énergies fossiles et les constructions de centrales à charbon, ou encore de donner un prix au carbone.
Ce dernier point est d'ailleurs un des points difficiles de négociations de cette COP, qui doit mettre en place des règles de nouveaux marchés carbone internationaux.
Dans le viseur principalement de M. Guterres, les pays les plus émetteurs de CO2, "qui ne font pas leur part". Ni la Chine, ni le Japon, ni le Canada, ni l'Inde n'étaient représentés au plus haut niveau lundi.
Quant aux Etats-Unis, qui viennent de confirmer leur retrait de l'accord de Paris l'an prochain, ils ont envoyé une simple diplomate.
La présence de la démocrate américaine Nancy Pelosi, influente présidente de la Chambre des représentants, a été d'autant plus remarquée. Les Américains sont "toujours là", a-t-elle assuré.
- "Couloir de la mort" -
Dans ce contexte, l'Union européenne, présente en force, était très attendue.
"A un moment marqué par le silence de certains, l'Europe a beaucoup à dire dans ce combat", a commenté le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, qui accueillait la réunion au pied levé après la défection du Chili.
"Parce que nos sociétés le réclament (...) mais aussi pour des raisons de justice historique : l'Europe a mené la révolution industrielle et le capitalisme fossile, elle doit mener la décarbonation", a insisté M. Sanchez.
Les défenseurs de la planète espèrent que lors du sommet européen des 12 et 13 décembre, l'UE pourrait s'entendre sur l'objectif de neutralité carbone d'ici 2050.
Mais même dans ce cas, il faudra encore attendre 2020 pour que l'UE présente une révision de ses ambitions à plus court terme.
Cette COP était d'ailleurs vouée à décevoir ceux qui appellent à une action immédiate, tous les Etats étant focalisés sur celle de fin 2020 à Glasgow (Royaume-Uni) où ils doivent présenter une révision de leurs engagements, comme prévu par l'accord de Paris.
Ainsi, pour Laurence Tubiana, architecte du pacte climatique de 2015, la COP25 serait déjà un "succès" si "un grand nombre de pays disaient oui, nous serons là l'an prochain avec de nouveaux engagements pour 2030 et une stratégie 2050 en ligne avec l'accord de Paris".
Aujourd'hui, seuls 68 pays se sont engagés à revoir à la hausse leurs engagements de réduction d'émissions de CO2 en 2020, avant la COP26 à Glasgow. Mais ils ne représentent que 8% des émissions mondiales, selon les experts.
Les pays du Sud ont aussi fait entendre leur voix, réclamant de l'aide pour faire face aux désastres.
"Les atolls les plus vulnérables comme mon pays sont déjà dans le couloir de la mort", a souligné à distance Hilda Heine, la présidente des Iles Marshall menacées par la montée des eaux.
Vu l'ampleur des réformes nécessaires partout dans le monde pour réduire les émissions, qui risquent d'aggraver les inégalités sociales, la question de la transition "juste" était également sur toutes les lèvres.
"Les crises sociale et environnementale sont (...) les deux faces d'une même pièce", a résumé la ministre chilienne de l'Environnement Carolina Schmidt, présidente de cette COP25.
<https://information.tv5monde.com/info/climat-colere-espoir-et-plaidoyers-pour-l-action-la-cop25-335001>
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9- Six morts et un éboulement spectaculaire dans de nouvelles intempéries dans le Sud-Est, AFP, 02/12/19, 23:00
Julie Pacorel & Beatrix Baconnier Martin
Recherche des disparus, décompte des victimes, établissement du bilan de lourds dégâts matériels, dont un spectaculaire éboulement lundi après-midi : pour la deuxième fois en quelques jours, le Sud-Est a été frappé par de violentes intempéries dimanche, qui ont fait 6 morts.
"Miracle" pour les pompiers : l'éboulement vers 16H15 de centaines de tonnes de rochers sur des maisons des Mées, dans les Alpes-de-Haute-Provence, n'a fait "a priori" aucune victime, à l'exception de deux personnes choquées.
En cause, selon la préfecture du département, placé dimanche en vigilance orange pluie-inondations par Météo-France : "les conditions météorologiques très défavorables de ces derniers jours" qui ont rendu une partie du terrain instable.
"Les pompiers m'ont dit d'évacuer car la maison était menacée et il y avait un risque d'incendie", a témoigné auprès de l'AFP Sihane, 40 ans, dont la maison est en contrebas des "Pénitents", ces énormes rochers qui surplombent le village et évoquent la silhouette de moines en procession, et dont l'un s'est effondré lundi.
Les routes d'accès ont été bloquées et les recherches se poursuivaient dans la soirée dans le village où le ministre de l'Intérieur Christophe Christophe Castaner s'est rendu brièvement.
Quelques heures plus tôt, il était à proximité de Marseille, pour rendre hommage aux trois secouristes morts dans la nuit de dimanche à lundi dans la chute de leur hélicoptère Dragon 30 alors qu'ils allaient porter secours à des victimes d'intempéries.
Un pilote de la sécurité civile, un mécanicien opérateur de bord et un secouriste des pompiers des Bouches-du-Rhône ont péri dans l'accident. "C’est une épreuve pour la sécurité civile mais ils se redresseront, ils ne baisseront pas les bras", a déclaré le ministre.
L'hélicoptère s'est écrasé dans les collines du massif de la Nerthe, au nord de Marseille pour une raison encore inconnue, dans une région qui n'avait pas été placée en alerte rouge par Météo-France.
Il devait secourir des personnes dans les zones les plus touchées par les intempéries dimanche, le Var, où trois personnes sont mortes, et les Alpes-Maritimes, placés en alerte rouge par Météo-France.
Parmi les victimes dans le Var, un berger à Saint-Paul-en-Forêt et le propriétaire d'une pension pour chevaux à Fréjus qui tentait de sauver ses bêtes. Une femme a également été retrouvée morte dans sa voiture. Et le bilan pourrait encore s'alourdir, une femme de 61 ans étant toujours portée disparue lundi soir dans ce même département.
- "Sous le choc" -
En une dizaine de jours, 12 personnes sont mortes dans le Sud-Est de la France lors de deux épisodes méditerranéens - pluies diluviennes, inondations, vent - qui se sont succédé à une semaine d'intervalle et ont engendré des alertes rouge de Météo-France.
"L'alerte rouge est levée, mais laisse derrière elle des terres dévastées et endeuillées par les inondations. Mes pensées à tous ceux qui ont subi ces dernières semaines les intempéries dans le Sud. En particulier aux familles et proches de nos concitoyens qui y ont perdu la vie", a réagi sur Twitter le chef de l'Etat Emmanuel Macron.
Des animaux ont également payé un lourd tribut à ces intempéries, comme ces dizaines de moutons morts noyés dans un élevage de Pertuis, dans le Vaucluse, où des pompiers les ont ramassés sous le regard attristé de leurs éleveurs lundi après-midi.
Dans les Alpes-Maritimes, ce sont plusieurs dizaines de clients de la station de sport d'hiver d'Isola 2000 qui se sont retrouvés coupés du monde lundi soir après que la route nationale redescendant dans
A Mandelieu-la-Napoule, une des villes des Alpes-Maritimes les plus touchées, des habitants et commerçants nettoyaient lundi à coup de raclettes et de pelles la boue. "Le centre-ville, c'est de la gadoue, on est un peu sous le choc", a décrit à l'AFP Claudie, 71 ans, lasse de ces inondations à répétition.
Cette fois-ci, aucune victime n'a été enregistrée à Mandelieu, contrairement à 2015, quand huit personnes avaient trouvé la mort dans un épisode similaire. Mais pour ses habitants le traumatisme est ravivé. Josiane Dubochet, ambulancière, est au bord des larmes. La semaine dernière, elle a frôlé l'accident sur une route submergée et pense sérieusement à déménager : "Je ne veux pas y laisser ma peau".
<https://information.tv5monde.com/info/six-morts-et-un-eboulement-spectaculaire-dans-de-nouvelles-intemperies-dans-le-sud-est-335148>
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10- La COP 25 doit sonner le rappel des troupes avant 2020, année décisive pour l’action climatique, Novethic, 02/12/19
Concepcion Alvarez
Dans un an, les parties signataires de l'Accord de Paris devront relever leurs ambitions climatiques pour espérer rester sous un réchauffement global de 2°C, voire 1,5°C. À un an de cette échéance décisive, ils se retrouvent à Madrid jusqu'au 13 décembre pour se réengager dans l'Accord de Paris et régler les derniers aspects techniques de sa mise en œuvre afin que la COP 26 de Glasgow soit un succès.
La COP 25 est encore une COP technique à l’image de celle de Katowice en Pologne, l’an dernier. Mais elle est aussi éminemment politique puisque c’est la dernière avant la très attendue relève des ambitions climatiques, fixée par l’Accord de Paris en 2020. C’est en effet à Madrid que les quelque 200 pays signataires du texte vont devoir unir leurs forces pour sauver un accord aujourd’hui dont les objectifs semblent aujourd'hui difficiles à atteindre et ainsi assurer le succès de la COP 26 de Glasgow.
"Il faut que cette COP de la malédiction – qui devait être accueillie par le Brésil, puis par le Chili – soit transformée en opportunité pour 2020", appelle Pierre Cannet, responsable climat du WWF France. "La diplomatie climatique est très dégradée avec la sortie officielle des États-Unis, le Japon qui a d’ores et déjà annoncé qu’il ne relèverait pas ses ambitions en 2020, la Russie qui n’a pas présenté de feuille de route, et le Brésil et l’Australie qui sont dirigés par des climato-sceptiques", note Clément Sénéchal, de Greenpeace.
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11- Les Nations unies nomment Mark Carney, gouverneur de la banque d'Angleterre, pour sauver le climat, Novethic, 02/12/19
Arnaud Dumas
Le gouverneur de la banque centrale d’Angleterre a été nommé envoyé spécial des Nations unies pour l’action climatique et les finances. Figure reconnue de la finance durable, Mark Carney a été l’un des premiers banquiers centraux à souligner la menace que faisait peser le changement climatique sur la stabilité financière mondiale. Dans ses nouvelles fonctions, il veut continuer à orienter la finance vers une économie décarbonée.
Le gouverneur de la banque centrale d’Angleterre a été recruté par les Nations unies. Le canadien Mark Carney, premier citoyen non-britannique à avoir dirigé la "Bank of England", a été nommé dimanche 1er décembre 2019 envoyé spécial des Nations-Unies pour l’action climatique et les finances. Il succède à Michael Bloomberg, fondateur de l’entreprise de services financiers qui porte son nom. Il a décidé de se consacrer à sa campagne pour l’investiture démocrate aux élections présidentielles américaines.
Nommé directement par António Guterres, secrétaire général de l’ONU, Mark Carney veut aider à transformer la finance avant la réunion de la COP 26 de novembre 2020 à Glasgow, en Écosse. Selon lui, ce rôle lui "fournit une plateforme pour amener les risques du changement climatique et les opportunités de la transition vers une économie zéro carbone au cœur des décisions financières".
Il connaît déjà les orientations à prendre pour atteindre son objectif. "La communication sur le risque climatique doit être complète, la gestion du risque climatique doit être transformée et la recherche d’un monde "net-zero" doit se généraliser", a-t-il déclaré lors de sa nomination.
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12- Reportage. Après deux inondations meurtrières, le Var cherche des explications, Le Monde, 03/12/19, 01h18
Gilles Rof (Marseille, correspondant)
Le deuxième « épisode méditerranéen » en deux semaines dans la région a fait deux morts. Manque d’entretien des cours d’eau, bétonnage à outrance : les habitants tentent de comprendre.
Entre Puget et Roquebrune-sur-Argens (Var), des arbres de Noël sont encastrés dans les vignes. Emportés par les flots boueux du fleuve Argens sur le parking d’une grande surface, les sapins essaiment sur des centaines de mètres, plantés dans les haies des villas ou au milieu des champs inondés. Ils sont, avec des bouteilles de gaz, des containers à poubelles, des planches arrachées on ne sait où, les témoins de la puissance de la crue qui, dimanche 1er décembre, a une nouvelle fois dévasté l’Arena et Les Planets, deux quartiers riverains du fleuve.
Une semaine après avoir été l’épicentre des violentes intempéries qui ont fait six morts dans tout le sud-est, la vallée de l’Argens a subi un nouvel « épisode méditerranéen ». « Des murs de pluie », comme le racontent les témoins, entraînant une soudaine montée des cours d’eau qui creusent ce bout du Var, du Muy à Fréjus. Dans le département, le bilan humain est lourd. Deux morts, auxquels il convient d’ajouter ceux d’un pompier et de deux membres de la sécurité civile aux Pennes-Mirabeau, près de Marseille, dans un accident d’hélicoptère.
> Lire aussi Intempéries : lourd bilan humain après des pluies torrentielles dans le sud-est de la France
L’équipage se rendait en mission dans le Var dimanche en pleine nuit, « après avoir effectué treize hélitreuillages de personnes en danger à Pertuis (Vaucluse) », a précisé le ministre de l’intérieur Christophe Castaner, présent au lendemain de la catastrophe. Lundi soir, la préfecture annonçait également la disparition d’une femme de 51 ans dans la commune de Grimaud. Son véhicule venait d’être retrouvé dans le lit de La Garde, une rivière en décrue.
Assise dans le coffre ouvert de sa voiture, Raphaëlle Vacherot semble épuisée. Cette horticultrice a garé son véhicule au bord de l’étendue d’eau qui bloque l’accès à son exploitation d’orchidées à l’Arena. Comme le 23 novembre, lorsque l’Argens a déjà envahi les lieux. « Deux fois en huit jours, c’est trop », souffle-t-elle, les yeux dans le vide.
« Les gens ont perdu la notion de risques »
L’exploitation, 2 500 m2 de serres chauffées, date de 1984. Elle a vécu la grande crue de 2010, y perdant une bonne part de ses plantes. « Mais avant, on n’avait jamais d’eau ici », s’étonne l’horticultrice, qui énumère ce qui, selon elle, provoque les crues à répétition : « Un manque d’entretien du fleuve, du béton partout. Et un PAPI [Programme d’actions de prévention inondation], jamais mis en pratique malgré les promesses des élus et de l’Etat. »
Plus en amont, les sinistrés défilent à la mairie du Muy, 9 700 habitants. En une semaine, cent quatre-vingt-quatre familles sont venues retirer les imprimés de déclaration de catastrophe naturelle ou simplement demander des bras et des bennes pour vider leurs maisons inondées. « Au Muy, jusqu’alors, nous n’avions jamais été classés en vigilance rouge. Et c’est la première fois que deux épisodes pluvieux sont aussi rapprochés », s’inquiète Liliane Boyer, maire sans étiquette de la commune.
Ancienne de la vallée, Mme Boyer se souvient de la rupture du barrage de Malpasset en 1959, dont, télescopage morbide, on commémore ce 2 décembre les 400 morts. « Il avait plu tout novembre cette année-là. Depuis, la plaine a été amputée de ses terrains agricoles au profit du développement économique. On en paye aujourd’hui les conséquences », regrette la maire qui, en 2010, a orchestré le rachat et la destruction sur sa commune de neuf maisons en zone inondable.
La semaine précédente, en plein déluge, Le Muy a connu un mort dans le chavirage d’une embarcation de secours sur la Nartuby, un des affluents de l’Argens. Liliane Boyer, elle, s’inquiète des conduites dangereuses qui pourraient alourdir les bilans : « Les gens enlèvent les barrières que je fais poser pour barrer les routes. Ils pensent que rien de grave ne peut leur arriver. Ils ont perdu la notion de risques. »
« Bien sûr que j’en ai pris des risques », semble lui répondre Hervé Gourraud,depuis la salle Calandri de Roquebrune, où sont accueillis sinistrés et équipes de secours. Ce solide quinquagénaire raconte être allé libérer ses ânes embourbés dans une boucle du fleuve avec une pelleteuse. « Mais ces bêtes, je les ai depuis quinze ans et s’ils sont dans la merde, c’est quand même de ma faute », se justifie-t-il. Deux des victimes de la veille ont eu le même réflexe. Un berger à Saint-Paul-en-Forêt et le propriétaire d’une pension pour chevaux à Fréjus y ont laissé leur vie.
« Il faut s’adapter »
A La Palud, à l’entrée de Fréjus, un imposant véhicule de pompiers accompagne les commerçants de cette zone d’activités toujours en partie inondée jusqu’à leurs hangars. Perchée sur un trottoir, Marie-Emilienne Hervieux Dossier retient ses larmes. Sa cave à vins, ouverte il y a six ans, reste inaccessible.
Une semaine auparavant, la crue, mesurée ici à un mètre quarante, a dévasté la boutique. « On a jeté tout notre stock et tout remis nickel. Dimanche à 21 h 29, j’ai reçu un SMS me disant que l’alarme avait disjoncté. J’ai compris », raconte-t-elle. Derrière le rideau de fer encore bloqué par les eaux, elle sait qu’un nouveau chaos l’attend. « Nous sommes une petite structure. Ça va nous finir », sanglote-t-elle.
Boris Sciandra, lui, a passé une combinaison de nage pour aller nettoyer son atelier de menuiserie. De retour, eau jusqu’au torse, il peste contre « la loi qui dit qu’on ne doit pas désensabler l’embouchure de l’Argens » et « les travaux de mise en sécurité de la zone d’activités qui n’arrivent jamais ». « Les inondations, ici, c’est un éternel recommencement », lâche-t-il.
Dans son bureau de la mairie de Fréjus, traits tirés, David Rachline (Rassemblement national) assure que ses services « font sauter le bouchon de sable de l’Argens » à chaque alerte et demande à ce que l’Etat lui « laisse faire les travaux qu’il faut à La Palud ».
« Avec le changement climatique, poursuit l’ex-sénateur, je constate que les phénomènes méditerranéens sont de plus en plus nombreux. Il faut s’adapter et prendre des décisions pour protéger les populations. » Parmi celles-ci, comme au Muy, l’élu ne serait pas contre l’évacuation définitive des habitations situées dans des zones trop régulièrement inondées.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/03/apres-deux-inondations-meurtrieres-le-var-cherche-des-explications_6021409_3244.html>
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13- Les Philippines balayées par le typhon Kammuri, des milliers de personnes évacuées, AFP, 03/12/19, 05:00
Ron Lopez
Les Philippines étaient balayées mardi par le typhon Kammuri et ses rafales dépassant les 230 km/h qui ont entraîné l'évacuation de milliers de personnes et la fermeture préventive de l'aéroport international de Manille.
La tempête a touché lundi soir vers 23H00 locales (15H00 GMT) Sorgoson, dans le sud de Luçon, plus grande île des Philippines, qui compte 49 millions d'habitants.
Le typhon devrait ensuite passer au sud de la capitale, où vivent 13 millions de personnes et qui accueille des milliers d'athlètes pour les Jeux d'Asie du Sud-Est, dont certaines épreuves ont dû être annulées. Il devrait quitter l'archipel mercredi par le nord-ouest.
Le vent soufflait fort mardi, à 155 km/h, avec des rafales allant jusqu'à 235 km/h dans le nord-ouest. La tempête est accompagnée d'intenses précipitations.
"Nous sommes encore en train d'évaluer les dégâts mais ça semble grave", a dit Luisito Mendoza, un spécialiste des désastres météorologiques présent là où le typhon a atteint les côtes.
"A un certain endroit, le niveau de l'eau a atteint le toit... Nos propres collègues ont été touchés par du verre", a-t-il poursuivi, précisant que le vent avait abattu beaucoup d'arbres et de pylônes électriques.
- "Le vent hurle" -
Environ 340.000 personnes ont déjà fui leurs habitations dans la région centrale de Bicol, ont indiqué les services d'urgence philippins, et des milliers d'entre elles ont depuis dimanche trouvé refuge dans des écoles et des gymnases.
Dans certaines villes, des écoles ont été fermées et les fonctionnaires invités à ne pas travailler lundi et mardi.
Mais des habitants ont toutefois décidé de rester, malgré des vents gagnant en puissance.
"Le vent hurle. Les toits commencent à se plier et j'en ai vu un s'envoler", a raconté à l'AFP une habitante de la région de Bicol, Gladys Castillo Vidal. "Nous avons décidé de rester parce que notre maison de deux étages est en ciment. Avec de la chance, elle pourra résister".
Les services météo redoutent aussi des glissements de terrain et des vagues submersives susceptibles d'atteindre les trois mètres de haut dans les régions côtières les plus affectées.
"Les compagnies aériennes et les autorités ont décidé de fermer l'aéroport" international de Manille, a affirmé lundi à la presse son directeur, Ed Monreal. Le trafic sur cet aéroport déjà saturé devrait être suspendu mardi entre 11H00 et 23H00.
Les Philippines sont touchées par une vingtaine de tempêtes et typhons en moyenne chaque année, qui font des centaines de morts et contribuent à la pauvreté des populations exposées. Le typhon le plus dévastateur enregistré dans le pays, Haiyan, a fait plus de 7.300 morts et disparus en 2013.
Le typhon a d'ores et déjà perturbé le déroulement des Jeux d'Asie du Sud-Est, dont la cérémonie d'ouverture s'est tenue samedi soir en présence du président Rodrigo Duterte et de la star de la boxe Manny Pacquiao.
Ces Jeux sont prévus jusqu'au 11 décembre dans trois villes de Luçon -- Clark, Manille et Subic -- avec 56 disciplines représentées et des épreuves prévues sur des dizaines de sites différents.
L'épreuve de planche à voile a été suspendue par mesure de précaution. Et le triathlon a été avancé.
Ramon Suzara, un responsable de l'organisation des Jeux, a fait état de "Plans B" mais précisé que la durée de la compétition ne devrait pas être allongée. "Tout est prêt" pour adapter les épreuves aux conditions climatiques, a-t-il assuré à la presse.
Environ 8.750 athlètes et membres des délégations sont annoncés pour cet événement qui mobilise 12.000 bénévoles.
<https://www.nouvelobs.com/monde/20191203.OBS21854/les-philippines-balayees-par-le-typhon-kammuri-des-centaines-de-milliers-de-personnes-evacuees.html>
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14- Malgré son retard, l’Espagne affiche son ambition climatique, Le Monde, 03/12/19, 11h30
Sandrine Morel (Madrid, correspondance)
Le gouvernement socialiste, qui se veut en pointe dans la lutte contre le réchauffement en accueillant la COP25, place l’accompagnement social au premier plan.
« L’Espagne est de retour sur la scène climatique », avait proclamé Teresa Ribera en juin 2018, juste après sa prise de fonctions comme ministre de la transition écologique du gouvernement socialiste, à Madrid. L’ancienne directrice de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), basé à Paris, ne pouvait pas imaginer, à l’époque, à quel point cette affirmation serait prophétique.
La décision de l’Espagne de relever le Chili, au pied levé, pour accueillir la 25econférence des Nations unies sur le climat (COP25), délocalisée du fait des violentes émeutes qui ont éclaté en octobre à Santiago, est emblématique du rôle que le pays entend jouer dans la lutte contre le réchauffement de la planète. Avec cette annonce, le président du gouvernement, le socialiste Pedro Sanchez, avait surfé sur la vague environnementale en revendiquant « un progrès durable et une transition écologique juste », en pleine campagne pour les législatives, qui se sont déroulées le 10 novembre.
> Lire aussi A la COP climat de Madrid, Antonio Guterres appelle à « ne pas trahir la famille humaine »
L’Espagne fait partie des premiers pays européens à s’être positionnés en faveur de la neutralité climatique en 2050 et défend une augmentation des ambitions européennes, afin de parvenir à 55 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2030 par rapport au niveau enregistré en 1990, au lieu des 40 % prévus. Au sommet de l’ONU pour l’action climatique à New York, en septembre, le pays a également présenté des initiatives en matière de qualité de l’air et de lutte contre le réchauffement climatique, accompagnées de mesures sociales. Une ambition qui contraste cependant avec le retard pris par le pays en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
« ll faut être plus strict sur le transport et l’agriculture »
Selon les derniers chiffres publiés, qui portent sur l’année 2018, l’Espagne émet 15 % de GES de plus qu’en 1990 (– 2,2 % par rapport à 2017). Le pays est donc très loin de la trajectoire nécessaire pour atteindre d’objectif d’afficher – 21 % en 2030. Pour respecter ses engagements, l’Espagne devrait réduire d’un tiers ses émissions de CO2 en onze ans.
Pour les écologistes, le gouvernement espagnol doit être plus ambitieux. « Il est paradoxal que l’Espagne demande à l’Europe d’augmenter ses objectifs, mais qu’à l’échelle nationale elle en reste elle-même très loin, regrette ainsi Tatiana Nuño, responsable du programme de changement climatique de Greenpeace Espagne. Le fait que le protocole de Kyoto ait permis à l’Espagne d’augmenter ses émissions de GES par rapport à 1990, pour son développement économique, a servi de prétexte pour ne pas faire les efforts indispensables. » En 2012, à l’heure du bilan de Kyoto, l’Espagne a affiché une hausse de 24,6 % des émissions de GES par rapport à 1990, largement au-dessus du seuil de 15 % qui, lui, avait été autorisé.
« En 2030, l’Espagne a les moyens de réduire de 55 % ses émissions et de faire en sorte que son électricité soit 100 % renouvelable », assure Mme Nuño. D’autant plus que les infrastructures et la technologie sont déjà largement développées : avec 23 500 MW, la capacité installée de production d’énergie éolienne de l’Espagne est la deuxième en Europe, derrière l’Allemagne, et la cinquième au monde. Elle représente 19 % de la production d’électricité.
Le pays a accéléré la fermeture des centrales de charbon : des douze qui fonctionnent encore, il n’en restera que trois après juin 2020. « Décarboniser le secteur électrique, qui représente 22 % des émissions de GES, est relativement simple. ll faut être plus strict sur le transport, qui représente 26 % des rejets de GES dans l’atmosphère en Espagne, ou sur l’agriculture, pour en finir avec les macrofermes et les élevages intensifs, qui émettent 8 % des GES », ajoute Javier Andaluz, porte-parole de l’association Ecologistas en Accion (« écologistes en action »).
La fin de l’« impôt sur le soleil »
L’actuelle ministre de la transition écologique s’est employée, dès son arrivée au pouvoir, à rattraper le retard du pays. Dès octobre 2018, l’exécutif a mis fin à l’« impôt sur le soleil », sorte de péage mis en place par le précédent gouvernement conservateur de Mariano Rajoy en 2015 pour taxer les petits producteurs d’énergie photovoltaïque, au titre de l’accès au réseau électrique général. Le gouvernement espère ainsi faciliter l’autoconsommation partagée entre voisins et reprendre le chemin ouvert, en 2006, par le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero, qui avait alors misé fortement sur la transition vers les énergies renouvelables, grâce à d’importantes primes. Avec 5 300 MW installés, le pays couvre près de 5 % de la demande d’électricité grâce aux énergies solaires, mais pourrait faire beaucoup mieux, étant donné son taux privilégié d’ensoleillement. En incluant la production d’origine éolienne et l’énergie hydraulique, 40 % de la production d’électricité est d’origine renouvelable.
> Lire aussi L’organisation de la COP25, un défi pour Madrid
En février 2019, huit mois après sa prise de fonctions, Mme Ribera a présenté son « plan-cadre stratégique énergie et climat », qu’elle qualifie de « Green New Deal espagnol ». Il plaide pour une « transition juste » dans les zones touchées par la fin des mines et centrales de charbon, incluant des aides à la reconversion professionnelle et industrielle, « pour éviter que des collectivités vulnérables au changement de modèle, et qui ont contribué à la richesse du pays dans le passé, ne pensent qu’on les abandonne », explique la ministre.
Il fixe aussi des objectifs ambitieux comme la création de zones de basses émissions dans toutes les villes de plus de 50 000 habitants, la fermeture des cinq centrales nucléaires (sept réacteurs au total) encore en fonctionnement entre 2027 et 2035, qui fournissent actuellement près de 20 % de l’électricité, ou l’interdiction de l’immatriculation de véhicules de tourisme émettant du CO2, au plus tard en 2040. Il prévoit aussi que 74 % de la production d’électricité en 2030 soit d’origine renouvelable, contre 40 % actuellement, et que les énergies propres représentent 42 % de la consommation finale brute, face aux 17 % actuels.
Cependant, l’avant-projet de loi sur le changement climatique prévu pour mettre en œuvre ce plan n’a pas eu le temps d’être soumis au vote du Parlement, en raison de la dissolution des Chambres, de la convocation d’élections et de la paralysie politique, depuis mars. L’exécutif, aujourd’hui encore, se contente de gérer les affaires courantes, tout en négociant avec huit partis la possible formation d’un gouvernement de coalition entre les socialistes et Podemos (gauche radicale).
L’urgence pourtant est là. « Les conséquences du réchauffement climatique seront particulièrement graves dans les pays méditerranéens. Les scientifiques calculent ainsi qu’une augmentation de la température globale de deux degrés provoquerait une hausse de quatre degrés dans de nombreuses régions d’Espagne », souligne Javier Andaluz.
Cinq semaines d’été de plus que dans les années 1980
L’agence espagnole de météorologie a déjà alerté, en mars, des effets du changement climatique en Espagne : le pays compte cinq semaines d’été de plus que dans les années 1980, avec des périodes de sécheresse prolongées et plus intenses, et des pluies de plus en plus torrentielles qui pénètrent difficilement dans les nappes phréatiques du fait de la dureté du sol. Les zones semi-arides ont augmenté de 30 000 km2, et 32 millions d’Espagnols souffrent déjà des conséquences négatives du réchauffement de la planète, avec une multiplication des nuits tropicales, néfastes au sommeil, et des décès liés aux canicules.
> Lire aussi « Face au réchauffement de la planète, nous n’avons plus le temps »
Pour le moment, cependant, les Espagnols semblent encore peu concernés par le climat. Selon l’enquête de novembre du Centre de recherche sociologique (CIS), seuls 1,4 % ont cité l’environnement parmi leurs principales préoccupations, loin derrière le chômage, la corruption ou la crise catalane. Pourtant, selon l’enquête de Pew Research, ils sont 81 % à croire que le changement climatique est une menace pour leur pays.
<https://www.lemonde.fr/climat/article/2019/12/03/malgre-son-retard-l-espagne-affiche-son-ambition-climatique_6021470_1652612.html>
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15- A la COP climat de Madrid, Antonio Guterres appelle à « ne pas trahir la famille humaine », Le Monde, 03/12/19, 11h30
Sandrine Morel (Madrid, correspondance)
Plusieurs chefs d’Etat présents lundi 2 décembre ont tenté de répondre à l’inquiétude des jeunes générations.
Entre « la capitulation » et « l’espoir », « l’addiction au charbon » et « la neutralité carbone d’ici à 2050 », Antonio Guterres a demandé à tous les pays représentés à la COP25 à Madrid de choisir. Inaugurant la conférence sur le climat, lundi 2 décembre, le secrétaire général de l’ONU a appelé les 197 délégations présentes à ne pas « trahir la famille humaine dans son ensemble et toutes les générations à venir ». Ce discours et d’autres, enjoignant de préserver la planète en pensant aux jeunes, ont marqué la première journée du Sommet de l’ONU sur le climat qui durera jusqu’au 13 décembre.
Au début de cette première COP organisée depuis « l’effet Greta », du nom de la jeune militante suédoise Greta Thunberg à l’origine du mouvement Fridays for Future – arrivée en catamaran à Lisbonne mardi matin, pour se rendre ensuite en train de nuit jusqu’à Madrid –, bon nombre de la quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement présents ont souhaité répondre à l’inquiétude des plus jeunes. Du président fédéral d’Autriche, l’écologiste Alexander van der Bellen, brandissant un ours polaire en peluche, au président du Costa Rica, Carlos Alvarado, se demandant comment « expliquer à [son] fils de 6 ans » ce que « nous avons fait, face au plus grand défi que nous affrontons ».
Le discours féministe de Pedro Sanchez
Le chef socialiste du gouvernement espagnol Pedro Sanchez a, quant à lui, placé le féminisme au centre de son discours. Il a rappelé qu’en 1857, la scientifique Eunice Foote, qui avait identifié le phénomène de l’effet de serre, n’avait pas pu signer sa découverte, car « les femmes n’avaient pas l’autorisation d’exposer des travaux scientifiques ». « Femmes et environnement ont été deux réalités ignorées durant trop longtemps par l’humanité », a-t-il ajouté, avant de se féliciter que « le négationnisme climatique » ne soit plus que le fait « d’une poignée de fanatiques ».
> Lire aussi Malgré son retard, l’Espagne affiche son ambition climatique
Cependant, seuls 68 pays, représentant 8 % des émissions mondiales de CO2, se sont engagés à revoir à la hausse leurs engagements de réduction d’émissions, en 2020, pour limiter le réchauffement à + 2 °C, voire + 1,5 °C, par rapport à l’ère préindustrielle, comme le prévoit l’accord de Paris, avant la COP26 à Glasgow. L’absence de hauts représentants de la Chine, du Japon, du Canada, de l’Australie et des Etats-Unis – lesquels ont confirmé leur retrait de l’accord de Paris en 2020, a été remarquée. Même si Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre américaine des représentants, accompagnée d’une quinzaine de démocrates, est venue « dire à tous, au nom de la Chambre des représentants et du Congrès des Etats-Unis, que nous restons engagés ».
Les institutions européennes ont voulu se poser en principaux moteurs de la COP. « Durant des siècles, nous avons été en guerre contre la nature », a ainsi souligné le président du Conseil européen, Charles Michel, assurant que « le temps est venu de la révolution verte ». La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a de son côté annoncé qu’elle proposera dès « le mois prochain la première loi européenne de transition vers la neutralité climatique » afin de rendre le processus « irréversible ». « Ce combat est gagnable », a affirmé le premier ministre français, Edouard Philippe, tout en soulignant qu’il faut élever « le niveau d’ambition qui est le nôtre ».
« Zones sacrifiées »
La ministre de l’environnement du Chili, Carolina Schmidt, qui préside la COP25, délocalisée à Madrid du fait de la violente crise sociale qui a éclaté dans le pays, a tenu pour sa part à souligner que « les crises sociale et environnementale sont les crises du XXIe siècle. Ce sont les deux faces d’une même pièce, on ne peut pas s’attaquer à l’une sans faire face à l’autre ». Sans convaincre les militants écologistes. Dans le pavillon destiné à la société civile, le porte-parole chilien de Fridays for Future, Joel Peña, a dénoncé les « zones sacrifiées où des enfants sont victimes de la pollution chimique ». Tandis que des représentants de populations indigènes ont exigé « le respect de leurs traditions ancestrales » et de la « diversité humaine », ou dénoncé, comme l’association du peuple du désert d’Atacama, les conséquences de l’extraction du cuivre et du lithium sur les ressources en eau et les écosystèmes.
Ces associations ont convoqué, vendredi 6 décembre, une manifestation dans la capitale espagnole qui donnera le coup d’envoi du contre-sommet organisé du 7 au 13 décembre à Madrid.
<https://www.lemonde.fr/climat/article/2019/12/03/a-la-cop-climat-de-madrid-antonio-guterres-appelle-a-ne-pas-trahir-la-famille-humaine_6021464_1652612.html>
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16- Avant Noël, les sapins ont eu chaud, AFP, 03/12/19, 12:00
Marie Julien
Les Noël blancs relèvent désormais principalement de l'image du passé, mais le sapin reste bien ancré au milieu des salons, ce qui oblige leurs cultivateurs à s'acclimater à des températures de plus en plus élevées.
D'un coup sec de débroussailleuse, Jean-Louis Marcinkowski, 65 ans, fait tomber les arbres les uns après les autres. Sa femme, Anne-Marie, les met en tas et leurs deux employés taillent leur pied et les mettent dans un filet.
Noël approche et l'équipe de la petite entreprise familiale Le Roi Vert, dans le parc naturel des Vosges du Nord, arpente sept jours sur sept ses quelques hectares d'anciennes terres agricoles.
"Un sapin, c'est dix ans de travail", raconte ce passionné qui, avec ses bottes et sa combinaison imperméable jaune ressemble à un marin naviguant dans une mer d'aiguilles vertes.
Sur une parcelle non loin, des mini-sapins d'une vingtaine de centimètres de haut sont roussis de la cime au pied. Vingt pour cent des pousses plantées au printemps ont été brûlées par les épisodes de canicule. En 30 ans de culture du sapin, d'abord en marge de son métier de mécanicien dans l'industrie puis à temps plein depuis sa retraite, Jean-Louis Marcinkowski assure constater l'effet du réchauffement climatique.
"On s'adapte en essayant de nouvelles variétés", explique-t-il.
Au printemps, il ne replantera plus du Nobilis que "les grandes chaleurs brûlent en été". Pour se démarquer et ne pas cultiver que du Nordmann - l'actuel roi du sapin -, il s'est tourné vers une nouvelle variété, le Lasiocarpa, qui vient du Nouveau-Mexique et du Colorado, des zones habituées à la chaleur. "On l'a essayé avec 500 sapins, ça a l'air d'aller. Donc, on va se lancer", raconte-t-il, montrant ces arbres aux aiguilles bleu-gris denses.
Après plusieurs étés caniculaires d'affilée, "il y a certains endroits en France où on pourra se poser la question de la pérennité de la culture de sapins de Noël", reconnaît Frédéric Naudet, le président de l'Association française du sapin de Noël naturel (AFSNN).
Mais "compte tenu de la durée de la culture qui est de 10 ans, ce n'est pas facile de faire évoluer, on s'adapte plutôt", ajoute le producteur du Morvan, l'un des principaux du pays avec plus de 400.000 sapins par an.
- Culture agricole -
La France compte environ 200 producteurs de sapins de Noël naturels sur quelque 5.000 ha.
Si l'est de la France est particulièrement attaché aux traditions de Noël, les Vosges sont un petit poucet dans la production hexagonale de sapins. La Bretagne et les régions historiques Bourgogne et Rhône-Alpes se distinguent en la matière, soit pour leur météo et leur sol, soit pour leur proximité avec les grandes zones de consommation. Sur l'Europe, l'Allemagne et le Danemark sont particulièrement des gros producteurs.
Souvent attaqués pour cette coupe à la chaîne d'arbres sains, les producteurs de sapins rétorquent qu'il s'agit d'une culture comme une autre qui, en plus, contribue à capter les émissions de CO2 et donc à lutter contre le réchauffement climatique.
"Le sapin naturel pousse sur des terrains agricoles dans un cadre réglementaire bien déterminé. Donc, ça n'a pas de sens de penser que cela contribue à la déforestation", insiste Frédéric Naudet.
En 2018, environ six millions de sapins naturels ont été achetés par environ 20% des foyers, des niveaux stables, selon une étude faite pour FranceAgriMer.
A peine remis de l'activité intense de novembre et décembre, Jean-Louis et Anne-Marie Marcinkowski retourneront à la tâche dès janvier. Les souches devront être enlevées et la terre retournée, puis il faudra faire les nouvelles plantations, désherber, tailler, mettre des perchoirs en plastique sur leurs arbres pour s'assurer que les oiseaux ne viennent pas s'installer sur la branche du sommet, celle qui, si elle n'est pas parfaite pour y placer l'étoile scintillante, peut envoyer tout un sapin au rebut.
"Les gens sont très difficiles : ils veulent un très beau sapin", qui garde ses aiguilles longtemps, qui sent bon, dense mais avec une base pas trop large pour rentrer dans des logements plus petits, énumère le producteur du Roi Vert. "Et pas cher !"
<https://information.tv5monde.com/info/avant-noel-les-sapins-ont-eu-chaud-335239>
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17- Climat : une décennie de chaleur record, sans inversion de tendance, AFP, 03/12/19, 13:00
Patrick Galey & Laure Fillon
L'année 2019, avec son lot de catastrophes climatiques, s'inscrira parmi les trois années les plus chaudes enregistrées depuis 1850 et conclut une décennie "de chaleur exceptionnelle", a averti mardi l'ONU, nouvelle alerte de la science en pleine COP25 à Madrid.
"L'année 2019 marque la fin d'une décennie de chaleur exceptionnelle, de recul des glaces et d'élévation record du niveau de la mer à l’échelle du globe, en raison des gaz à effet de serre produits par les activités humaines", selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM).
"2019 devrait se placer au deuxième ou troisième rang des années les plus chaudes jamais enregistrées" depuis 1850, date à laquelle ont débuté les relevés systématiques de températures. "2016, qui a débuté avec un épisode El Niño d'intensité exceptionnellement forte, reste l'année la plus chaude", précise l'OMM, en référence au courant équatorial chaud du Pacifique.
L'élévation du niveau moyen de la mer s'accélère, l'océan devient plus acide, la banquise arctique recule, la calotte glaciaire du Groenland fond.
Ce réchauffement s'est aussi accompagné de phénomènes climatiques extrêmes, comme les inondations en Iran, les sécheresses en Australie et en Amérique centrale, les canicules en Europe et en Australie ou les feux de forêt qui ont touché la Sibérie, l'Indonésie et l'Amérique du Sud.
Selon l'Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC), plus de 10 millions de personnes ont été déplacées dans leur propre pays au premier semestre, dont sept à cause de catastrophes climatiques. Les inondations en sont la première cause, devant les tempêtes et les sécheresses. Les régions les plus touchées sont l'Asie et le Pacifique.
"Le nombre de nouveaux déplacements liés à des phénomènes météorologiques extrêmes pourrait plus que tripler pour atteindre environ 22 millions (de personnes) à la fin de 2019", relève l'OMM.
- Famine -
"Les vagues de chaleur et les inondations, qui frappaient jadis +une fois par siècle+, se produisent de plus en plus régulièrement. Des Bahamas au Japon, en passant par le Mozambique, des pays ont subi les effets dévastateurs des cyclones tropicaux. Les feux de forêt ont balayé l'Arctique et l'Australie", rappelle Petteri Taalas, secrétaire général de l'OMM, cité dans le communiqué.
Le secrétaire général de l'OMM insiste aussi sur la "pluviométrie plus irrégulière" qui, combinée à la croissance démographique, "posera des défis considérables en matière de sécurité alimentaire pour les pays vulnérables".
Depuis 2018, la faim est de nouveau en hausse dans le monde, avec plus de 820 millions de personnes qui en ont souffert.
L'agence onusienne se base sur les températures relevées entre janvier et octobre pour son bilan provisoire pour 2019, qui sera finalisé en mars 2020. Sur dix mois, la température moyenne mondiale a été plus élevée d'environ 1,1°C comparé à la période pré-industrielle. Ce réchauffement est à lier à des "niveaux de CO2 (qui) ont continué d’augmenter en 2019", selon des données en temps réel sur un certain nombre de sites.
2019 s'inscrit dans la décennie 2010-2019 qui est "presque certainement" la plus chaude jamais enregistrée. "Depuis les années 1980, chaque décennie successive a été plus chaude que la précédente", relève l'OMM.
Au rythme actuel, la température pourrait grimper jusqu'à 4 ou 5°C d'ici à la fin du siècle. Et même si les Etats respectent les engagements déjà pris, la hausse du mercure pourrait dépasser 3°C, quand l'accord de Paris de 2015 prévoit de limiter le réchauffement climatique mondial bien en-dessous de 2°C, voire à 1,5°C.
"Nous n'avons plus de temps à perdre", a réagi Stephen Cornelius, du WWF, en référence aux négociations en cours depuis lundi à la COP25 à Madrid. Les Etats "n'ont pas d'excuse pour bloquer des avancées ou traîner des pieds quand la science montre qu'il est urgent d'agir", a ajouté Kat Kramer de l'ONG Christian Aid.
Pour Petteri Taalas, même si les émissions de gaz à effet de serre et les températures continuent d'augmenter, "le monde bouge et le problème est compris". "Il n'y a pas de raison d'être totalement pessimiste", a-t-il assuré devant la presse à Madrid.
<https://information.tv5monde.com/info/climat-une-decennie-de-chaleur-record-sans-inversion-de-tendance-335233>
Sur le même sujet :
> Climat : l’année 2019 devrait conclure la décennie la plus chaude jamais enregistrée <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/03/climat-l-annee-2019-devrait-conclure-la-decennie-la-plus-chaude-jamais-enregistree_6021456_3244.html>, Le Monde avec AFP, 03/12/19, 12h33
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18- En Espagne, qui accueille la COP25, l'asphyxie de la Mer mineure, AFP, 03/12/19, 14:00
Hazel Ward
"Je suis amoureux de cette mer, je vis pour elle et je vis d'elle. Si on me l'enlève, je meurs". Pedro Martinez-Baños est encore endeuillé par la mort récente de tonnes de poissons dans la Mer mineure, dans le sud-est de l'Espagne.
Le 12 octobre, un phénomène complexe, appelé "eutrophisation", a entraîné une disparition de l'oxygène dans une partie de cette lagune qui a asphyxié des millions de poissons et de crustacés.
"C'est la pire chose qui peut arriver à un pêcheur, la pire chose qu'il peut voir de ses propres yeux, une catastrophe (...) C'est comme si tu mourrais toi-même", souffle Pedro Martinez-Baños, 50 ans, qui a toujours vécu de la pêche dans cette lagune, l'une des plus grandes d'Europe, séparée de la Méditerranée par un cordon de terre d'une vingtaine de kilomètres.
Selon les écologistes et les scientifiques, cette catastrophe couvait depuis des années sous les eaux calmes de la Mer mineure.
L'excès dans la lagune de matières nutritives comme l'azote et le phosphore - issues de l'agriculture et du développement touristique galopant de cette mer intérieure aux 70 kilomètres de plages de sable - a entraîné une prolifération d'algues qui s'en nourrissent.
En se décomposant, ces algues absorbent l'oxygène au fond de la lagune, créant des zones sans oxygène étouffant l'écosystème. Un phénomène appelé "eutrophisation" qui est amené à se développer selon les scientifiques en raison du réchauffement climatique et devrait être abordé au sommet sur le climat COP25 qui se tient à Madrid depuis lundi.
Après des pluies diluviennes dans la région mi-septembre, les poches sans oxygène sont remontées un mois plus tard des profondeurs vers la surface, provoquant l'asphyxie des poissons.
- "Chronique d'une mort annoncée" -
"Ce qui s'est passé en octobre a été déclenché par la forte pollution déversée dans la lagune depuis des décennies, principalement en raison de l'agriculture intensive", dénonce Oscar Esparza, responsable des milieux marins protégés pour l'ONG WWF en Espagne, en parlant de "chronique d'une mort annoncée", tant les scientifiques avaient mis en garde depuis bien longtemps contre un tel phénomène.
"Nous avons eu la confirmation du pire que nous pouvions imaginer: une mort massive", souligne pour sa part Pedro Garcia, directeur de l'association régionale de naturalistes ANSE.
Les écologistes et les scientifiques pointent du doigt l'agriculture intensive qui a décuplé depuis 40 ans dans la province de Carthagène et couvre désormais de 50.000 à 60.000 hectares.
"Les températures sont très douces l'hiver et deux, trois voire quatre récoltes peuvent avoir lieu chaque année", rappelle Pedro Garcia en soulignant qu'une telle agriculture "nécessite une grande quantité d'engrais".
Les agriculteurs assurent eux ne pas être responsables de la pollution frappant la Mer mineure.
La production agricole "est en règle avec toutes les normes environnementales", insiste Vicente Carrion, responsable local de l'organisation agricole COAG.
"Nous devons analyser le sol tous les ans pour vérifier (que) l'apport en azote" ne dépasse pas le seuil autorisé, poursuit-il en réclamant que le secteur ne soit "pas criminalisé comme il l'a été" au sujet de la Mer mineure.
Les autorités régionales sont elles accusées d'avoir ignoré les mises en garde contre les conséquences de l'agriculture intensive et du développement urbain près de la lagune. Des allégations balayées par Miriam Perez, chargée de la Mer mineure au sein du gouvernement régional de droite.
"Nous sommes confiants, la Mer mineure va s'améliorer. Même s'il est affaibli en ce moment, c'est un écosystème qui est très fort et est capable de se régénérer. Evidemment après ce qui s'est passé avec la tempête, il a besoin d'un peu de temps", dit-elle, en rappelant les mesures prises par son exécutif.
Depuis les pluies diluviennes de septembre, les autorités ont repêché 1.800 tonnes de débris, les eaux sont redevenues plus claires et les pêcheurs sont repartis en mer, même s'ils assurent ramener dans leurs filets moins de la moitié de ce qu'ils pêchaient auparavant.
- Sonnette d'alarme pour la Méditerranée -
"L'eutrophisation est un problème très important, son coût pour les écosystèmes et pour l'environnement est énorme", souligne Chantal Gascuel de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) français.
"Réduire les émissions d'azote et de phosphores est très important et pour cela, l'agriculture doit changer, c'est notre message", insiste-t-elle.
Oscar Esparza de WWF craint lui que ce qui s'est passé en Mer mineure ne se produise à terme à plus grande échelle dans l'ensemble de la Méditerranée. C'est une "petite photographie" de ce qui "pourrait se passer dans 50 ans dans toute la Méditerranée (...) qui a beaucoup de points communs (avec la Mer mineure) car c'est une mer fermée avec beaucoup de pression humaine et de pollution".
<https://information.tv5monde.com/info/en-espagne-qui-accueille-la-cop25-l-asphyxie-de-la-mer-mineure-335204>
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19- Tribune. « Répondre au défi climatique nécessite de former l’ensemble des agents publics », Le Monde, 03/12/19, 15h50
Par Collectif
Pas un domaine de notre vie n’échappera aux conséquences de la crise environnementale, et toutes les politiques publiques sont donc à repenser avec une rapidité inédite, estime un collectif, auquel participent le philosophe Dominique Bourg, la directrice générale de Banque de France, Nathalie Aufauvre, et de nombreux anciens élèves de grandes écoles.
Tribune. Le XXIe siècle verra l’humanité être confrontée à l’un des plus grands défis qu’elle ait jamais connus : le changement climatique causé par l’augmentation rapide des émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines. Le monde de demain ne ressemblera pas à celui que nous connaissons aujourd’hui, et le devoir des pouvoirs publics, instruments au service de la communauté nationale, est de s’y préparer dès maintenant, notamment en formant l’ensemble de la fonction publique à ces nouveaux enjeux.
En effet, pas un domaine de notre vie n’échappera aux conséquences de cette crise environnementale, et toutes les politiques publiques, bien au-delà des strictes politiques écologiques, sont donc à repenser avec une rapidité inédite. Si les entreprises et les citoyens seront les acteurs des nécessaires changements à venir, c’est le rôle des pouvoirs publics que d’orienter les efforts de chacun : transformer notre économie pour la rendre compatible avec la neutralité carbone, garantir notre souveraineté alimentaire face à des événements météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents, assurer la protection de tous face aux nouveaux risques sanitaires tels que les maladies tropicales…
La survie de nos sociétés est ainsi conditionnée par la prise en compte, pour toute décision des administrations, de l’urgence climatique dans un monde aux ressources limitées. Un tel défi requiert d’articuler la compréhension de notions scientifiques essentielles à l’expertise administrative spécifique à chaque domaine.
> Lire aussi Yann Arthus-Bertrand : « Pour une COP25 à Madrid plus cohérente »
Cette nécessaire ambition implique que, au-delà des spécialistes qui maîtrisent ces notions de manière quasi exclusive, l’ensemble des agents publics – quel que soit le secteur dont ils relèvent (Etat, collectivités territoriales, secteurs hospitaliers et de la protection sociale…) – soit formé aux questions climatiques et énergétiques.
Une double question de survie
Un tel effort de formation nécessite une mise en œuvre résolue. C’est par exemple le cas aujourd’hui des enjeux de finances publiques désormais largement intégrés aux enseignements préparant à l’entrée dans le service public, reflétant les priorités politiques affichées depuis plusieurs décennies. Ce qui paraît évident pour l’usage de fonds publics limités et pour les dettes que rembourseront nos successeurs doit l’être également pour l’usage de ressources naturelles finies et pour le carbone que nous libérons dans l’atmosphère et dont nous léguons les conséquences aux générations futures.
La réforme en cours de la fonction publique constitue l’occasion unique d’intégrer aux formations initiale et continue des agents publics un volet consacré aux enjeux climatiques, environnementaux (notamment sur le vivant et la biodiversité) et énergétiques. Le contenu exact de la formation, outre un socle commun à tous, devra varier en fonction des métiers de chacun et être révisé au fil du temps.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/03/repondre-au-defi-climatique-necessite-de-former-l-ensemble-des-agents-publics_6021502_3232.html>
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20- Boris Johnson remplacé par une sculpture de glace à un débat TV sur le climat : pas d'infraction, AFP, 03/12/19, 16:00
Le régulateur des médias britannique a rejeté mardi la plainte du Parti conservateur contre une chaîne de télévision qui avait mis une sculpture de glace à la place vacante du Premier ministre Boris Johnson lors d'un débat télévisé sur le climat.
L'Ofcom, le régulateur des médias, a justifié sa décision en expliquant que cette sculpture du globe terrestre, où figurait le logo du Parti conservateur, "ne représentait pas personnellement le Premier ministre" et que "peu d'attention éditoriale y avait été apportée".
Plusieurs dirigeants de partis politiques avaient participé à un débat consacré à l'urgence climatique le 28 novembre sur Channel 4, dans le cadre de la campagne pour les élections législatives anticipées du 12 décembre. Mais Boris Johnson et le leader du Parti du Brexit, Nigel Farage, avaient décliné l'invitation et à leur place avaient été disposées des sculptures de glace qui fondaient petit à petit pour illustrer le réchauffement climatique.
Le Parti conservateur avait protesté, expliquant avoir proposé que l'ancien ministre de l'Environnement, Michael Gove, représente les tories lors de ce débat, ce qui avait été refusé. La chaîne avait en effet choisi d'inviter les leaders de partis.
Dans sa décision, le comité chargé des élections à l'Ofcom indique que "les chaînes de télévision ont la liberté éditoriale de déterminer le format de tout débat électoral" et que la chaîne avait "correctement pris en compte et donné assez de poids" à la position des Conservateurs en matière de questions environnementales.
<https://information.tv5monde.com/info/boris-johnson-remplace-par-une-sculpture-de-glace-un-debat-tv-sur-le-climat-pas-d-infraction>
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21- Greta Thunberg débarque en Europe pour "continuer le combat" à la COP25, AFP, 03/12/19, 21:00
La jeune militante écologiste suédoise Greta Thunberg a promis mardi de "continuer le combat" contre le changement climatique à la COP 25 à Madrid, en débarquant à Lisbonne après avoir traversé l'Atlantique depuis les Etats-Unis à bord d'un voilier.
"Nous irons à la COP25 à Madrid et nous allons continuer le combat là-bas pour garantir que la voix des générations futures soit entendue", a lancé l'adolescente de 16 ans, devenue l'égérie de la défense de l'environnement et qui ne prend pas l'avion pour limiter son empreinte carbone.
Après vingt jours en mer à bord de La Vagabonde, le catamaran de 14 mètres sur lequel elle a fait le voyage, Greta s'est dite "revigorée" par ce temps passé "coupée" du monde.
Le voilier a accosté vers 12H45 GMT sur le quai d'une marina de la capitale portugaise, où des dizaines de sympathisants et militants écologistes l'ont attendue pendant plusieurs heures pour l'accueillir sous les vivats et aux cris de "Welcome Greta".
La Suédoise a indiqué qu'elle resterait "quelques jours" à Lisbonne avant de se rendre à Madrid pour participer à la COP25 et se joindre à la marche pour le climat prévue vendredi.
Selon l'un de ses porte-parole, l'adolescente n'a pas encore décidé par quel moyen elle quitterait le Portugal. L'une de ses possibilités est le train de nuit reliant la capitale portugaise à Madrid.
Greta Thunberg avait traversé l'Atlantique en bateau une première fois pour se rendre au sommet de l'ONU sur le climat à New York en septembre, puis à la COP25 qui devait initialement avoir lieu au Chili.
Mais le pays latino-américain a renoncé à accueillir cette réunion en raison d'un mouvement social sans précédent et a été remplacé au pied levé par l'Espagne. La jeune Suédoise a donc dû remettre le cap sur l'Europe à bord de La Vagabonde, qui est parti le 13 novembre de Hampton, en Virginie, dans l'est des Etats-Unis.
Madrid accueille depuis lundi la réunion annuelle de l'ONU sur le climat COP25, où les représentants des quelque 200 pays signataires de l'accord de Paris sont pressés de toute part d'accélérer les mesures pour réduire plus rapidement les émissions de CO2.
"De nombreuses personnes disent que rien ne sortira de la COP25", a commenté Greta Thunberg mais "cela ne doit jamais être une raison pour ne pas essayer de tout faire pour que le résultat soit différent".
"Les gens sous-estiment la force des gamins en colère. Nous sommes en colère et nous sommes déçus, mais pour de bonnes raisons", a-t-elle asséné.
Greta Thunberg a acquis une renommée mondiale après avoir lancé en août 2018 des "grèves de l'école pour le climat", une initiative suivie depuis à travers le globe.
Après le sommet de l'ONU sur le climat en septembre à New York, où elle a dénoncé l'inaction des dirigeants mondiaux, elle avait participé à des manifestations organisées dans plusieurs villes d'Amérique du nord.
<https://information.tv5monde.com/info/greta-thunberg-debarque-en-europe-pour-continuer-le-combat-la-cop25-335312>
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22- En Australie, des forêts classées au patrimoine mondial de l’Unesco détruites dans des incendies, Le Monde, maj le 04/12/19 à 06h15
Des conditions météorologiques extrêmes alimentent des dizaines de brasiers dans l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud, qui compte de nombreux parcs naturels.
En proie depuis plusieurs mois à des brasiers incontrôlables, l’Australie voit son patrimoine naturel menacé, notamment dans l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud. Dans cette région, dont la capitale est Sydney, 10 % de la surface des parcs nationaux a été détruite par les feux de brousse, attisés par des vents violents, des températures caniculaires et une végétation desséchée.
Au total, 1,9 million d’hectares y ont brûlé depuis début juillet, soit six fois plus qu’en 2018. S’agissant des parcs nationaux au sein de cet Etat, 800 000 hectares sont partis en fumée – soit dix fois plus que l’année précédente. Et sur les vingt-huit réserves classées au patrimoine mondial par l’Unesco que comprend la Nouvelle-Galles du Sud, douze ont été touchées par les incendies.
> Lire aussi La côte est de l’Australie confrontée à des incendies hors normes
Parmi les sites menacés, le parc national Blue Montain, non loin de Sydney, est le plus exposé aux feux. La région des montagnes Bleues, qui s’étend sur plus d’un million d’hectares, a été détruite à 20 %, rapporte le Guardian, citant des chiffres des autorités australiennes.
« Nous n’avons rien vu d’aussi important depuis 2000-2001. La sécheresse sans pareil survenue cette année en est la cause principale », a réagi Gary Dunnett, le directeur du National Parks Association de Nouvelle-Galles du Sud, chargé du site de Blue Mountain, qui comprend huit aires protégées, dominées par une forêt d’eucalyptus, où vivent de nombreuses espèces rares ou menacées.
« Une tragédie mondiale »
Alors que, durant la seule journée de mardi 3 décembre, 118 incendies sévissaient en Nouvelle-Galles du Sud, l’inquiétude se portait également sur les forêts humides du Gondwana. Ce site, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, regroupe cinquante réserves naturelles réparties sur 360 000 hectares, soit la plus grande aire de forêts subtropicales du monde.
Dès le 23 novembre, le Centre du patrimoine mondial de l’Unesco s’est alarmé de la situation en Australie, réclamant que le gouvernement fédéral évalue« l’impact des feux au regard de la valeur universelle exceptionnelle de ce site ». Selon l’Unesco, « les caractéristiques géologiques exceptionnelles (…) et le nombre élevé d’espèces rares et menacées qu’il abrite sont d’une importance internationale pour la science et la conservation ».
Face à ces incendies détruisant un écosystème unique, le président du conseil de préservation de la nature de Nouvelle-Galles du Sud, Chris Gambian, a dénoncé auprès du Guardian une « crise exceptionnelle », évoquant une « tragédie mondiale ». L’ampleur « monumentale » des feux vient bouleverser « le processus de conservation des terres », s’est alarmé M. Gambian, précisant que son constat était « loin d’être exagéré ».
> Lire aussi Des incendies violents touchent l’Australie, l’état d’urgence déclaré
Six morts
Selon une porte-parole du département de l’environnement de Nouvelle-Galles du Sud, une cartographie post-incendie sera effectuée concernant les forêts du Gondwana pour déterminer l’impact des feux.
Dans certaines régions, la population s’est retrouvée coincée et a reçu pour instructions de « chercher un abri car il est trop tard pour partir ». Des radios locales ont interrompu leurs programmes afin d’expliquer comment survivre à un incendie dans le cas où des personnes se retrouveraient bloquées dans leur maison ou dans leur véhicule.
Face à l’ampleur inhabituelle des feux, le premier ministre australien, Scott Morrison, a déclaré début novembre que des militaires pourraient prêter main-forte aux 1 200 pompiers déjà mobilisés.
Des civils se sont également portés volontaires pour aider ceux qui sont affectés par les sinistres. Le gouvernement a déjà accordé une aide financière de 685 dollars australiens (622 euros) au millier de personnes qui ont été obligées de quitter leur domicile. Depuis le début des incendies, six personnes sont mortes et 673 maisons ont été détruites.
> Lire aussi Climat : l’année 2019 devrait conclure la décennie la plus chaude jamais enregistrée
De tels incendies se produisent chaque année sur l’immense île-continent pendant le printemps et l’été. Mais cette année, la saison des feux a été particulièrement précoce et violente et elle pourrait être l’une des pires connues par le pays.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/03/en-autralie-des-forets-classees-au-patrimoine-mondial-de-l-unesco-detruites-dans-des-incendies_6021540_3244.html>
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23- Le climat, l'autre enjeu des élections britanniques, AFP, 04/12/19, 10:00
Joe Jackson
Dans la ville balnéaire de Brighton and Hove (sud de l'Angleterre), seule circonscription du Royaume-Uni à compter une députée écologiste, l'environnement compte autant que le Brexit pour les élections législatives de la semaine prochaine.
"C'est le seul véritable enjeu... Tout le reste n'est que théorie !", martèle Mike Pelton, 60 ans, partisan des Verts, en discutant avec le candidat local du parti. "C'est ce que je gueule dans les pubs à qui veut bien m'entendre", ajoute-t-il.
La ville balnéaire est depuis longtemps un bastion acquis à la cause écologique: c'est la première, et la seule circonscription, à avoir choisi une députée écologiste lors des trois dernières élections législatives.
Depuis peu, ces préoccupations environnementales ont gagné du terrain au niveau national, permettant aux Verts de multiplier par trois leur nombre d'élus lors des élections locales de mai dernier puis de coiffer au poteau le Parti conservateur au pouvoir lors des européennes organisées le même mois, en remportant sept sièges.
Devant l'intérêt croissant des électeurs, les autres partis ont promis un éventail de mesures écologiques lors de la campagne des législatives du 12 décembre, s'engageant à planter des dizaines de millions d'arbres chaque année ou à atteindre la neutralité carbone au plus vite.
L'environnement "n'a jamais constitué un tel enjeu électoral", a jugé David Timms, de l'ONG Les amis de la Terre. Mais pour lui, "tous les politiciens ne répondent pas de la même manière" à cette "crise" écologique.
- "Convertie" -
Alors que la chaine de télévision Channel 4 a diffusé la semaine dernière le tout premier débat entre les chefs de partis uniquement dédié à l'urgence climatique, certains, comme le Premier ministre conservateur Boris Johnson, ont surtout brillé par leur absence.
D'autres se sont vus reprocher la faiblesse de leur programme face à l'ampleur de la tâche.
"Le climat est un enjeu majeur mais je n'ai pas l'impression que ce soit vraiment leur priorité", s'est désolé un électeur de 38 ans de la circonscription de Hove voulant rester anonyme, "On ne veut plus de belles paroles, on veut des actes".
Avec une ligne politique bien identifiée, les Verts espèrent attirer ces électeurs soucieux de l'état de la planète.
Ollie Sykes, le candidat du parti à Hove, raconte qu'un habitant a récemment comparé les Verts à l'entreprise Apple: bizarre et intéressant un public restreint il y a trente ans, mais désormais essentielle et grand public.
"Nous apprécions évidemment de voir fleurir des politiques +vertes+, d'où qu'elles viennent", a déclaré M. Sykes à l'AFP, "mais je m'interroge sur la sincérité de certains partis".
Parmi les trois circonscriptions de la ville, celle de Hove est depuis longtemps un bastion travailliste et M. Sykes et sa petite équipe de militants se démènent pour convaincre les électeurs, parfois avec succès.
"Je ne vote pas habituellement pour les Verts (...) mais là je me suis convertie", confesse Nicole Mamane, 51 ans, qui vit dans la circonscription depuis plus de seize ans.
Du côté de l'équipe de campagne, Celia Godsall, retraitée, explique avoir pendant longtemps été fidèle aux travaillistes, avant de soutenir les Verts, encouragée par sa petite-fille de huit ans. "Et maintenant me voilà à toquer aux portes !", plaisante-t-elle.
- Brexit -
Au niveau national, les Verts ont conclu une alliance anti-Brexit avec les Libéraux-démocrates et les nationalistes gallois du Plaid Cymru dans 59 circonscriptions.
Le parti représentera le camp du maintien dans l'Union européenne au sein de dix de ces circonscriptions, dont celle de Brighton Pavilion, remportée trois fois depuis 2010 par sa cheffe Caroline Lucas, donnée gagnante à cette élection.
Même si l'urgence climatique a pris du poids, le Brexit reste le grand sujet de ces élections, voulues par le Premier ministre conservateur Boris Johnson pour sortir de l'impasse au Parlement, divisé sur le sujet.
"L'environnement attire davantage l'attention mais le Brexit continue de prendre toute la place", regrette Sue Sanks, 64 ans, conseillère verte à Brighton.
<https://information.tv5monde.com/info/le-climat-l-autre-enjeu-des-elections-britanniques-335414>
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24- Climat : pays riches ou pauvres, les catastrophes à la hausse, AFP, 04/12/19, 13:00
Le Japon, les Philippines et l'Allemagne sont arrivés en tête des pays les plus touchés l'an dernier par des événements météo extrêmes intensifiés par le dérèglement climatique, selon un rapport publié mercredi qui montre que riche ou pauvre, aucun Etat n'est épargné.
Des inondations provoquées par d'importantes précipitations, deux canicules et le pire typhon à frapper le pays en un quart de siècle ont fait en 2018 au Japon des centaines de morts, des milliers de sans-abris et plus de 35 milliards de dollars de dégâts, indique cette étude de l'ONG Germanwatch.
Le cyclone Manghut, le plus puissant de l'année, a lui dévasté les Philippines en septembre, déplaçant un quart de million de personnes et entraînant des coulées de boue meurtrières, selon cet index annuel des risques climatiques.
En Allemagne, c'est une vague de chaleur prolongée pendant l'été et la sécheresse qui ont provoqué 1.250 décès prématurés et des pertes de 5 milliards de dollars, principalement dans le secteur agricole.
Cet index montre ainsi que même les économies les plus développées ne peuvent échapper à ces événements météo extrêmes exacerbés par le réchauffement de la planète.
"La science a confirmé le lien entre le changement climatique d'un côté, et la fréquence et la sévérité de températures extrêmes", a noté Laura Schaefer, chercheuse pour Germanwatch.
La canicule de l'été 2003 avait provoqué quelque 70.000 morts prématurées en Europe, principalement en France.
Derrière le Japon, les Philippines et l'Allemagne arrivent l'Inde, frappée par une chaleur extrême et des inondations en 2018, puis Madagascar.
Ces vingt dernières années, c'est malgré tout les régions les plus pauvres qui ont souffert le plus, selon le rapport, qui prend en compte les événements extrêmes mais pas les processus plus lents comme la montée du niveau des océans.
Porto Rico, la Birmanie et Haïti ont été les plus durement touchés sur ces deux décennies, principalement par des tempêtes rendues plus violentes avec le réchauffement de la surface des océans et plus destructrices par la montée du niveau de la mer.
Le cyclone Nargis a probablement tué quelque 140.000 personnes sur les côtes birmanes en 2008.
Cet index suit la publication mardi du dernier rapport de l'Organisation météorologique mondiale qui conclut que la dernière décennie a été "presque certainement" la plus chaude jamais enregistrée.
Si les scientifiques sont toujours réticents à attribuer un événement particulier au réchauffement climatique, l'amplification des phénomènes correspond à leurs prévisions, alors que le monde a gagné environ +1°C depuis l'ère pré-industrielle.
"Nous ne sommes même pas adaptés à +1,1°C", a souligné cette semaine Friederike Otto, climatologue à l'université d'Oxford.
Or, au rythme actuel, le mercure pourrait monter jusqu'à +4°C. Et même si les signataires de l'accord de Paris, réunis à Madrid jusqu'au 13 décembre, respectent leurs engagements de réduction d'émissions de C02, la barre des +3°C devrait être dépassée.
<https://information.tv5monde.com/info/climat-pays-riches-ou-pauvres-les-catastrophes-la-hausse-335466>
Sur le même sujet :
> Événements climatiques extrêmes : La France, quatrième pays le plus touché au monde en termes de décès <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/evenements-climatiques-extremes-la-france-4e-pays-le-plus-touche-au-monde-en-termes-de-deces-147975.html>, Novethic, 05/12/19
En savoir plus :
> Deutschland im vergangenen Jahr unter den am stärksten von Extremwetter betroffenen Staaten weltweit <https://www.germanwatch.org/de/17330>, Germanwatch, 04/12/19
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25- L’Afrique de l’Est touchée par des pluies torrentielles, Le Monde, 04/12/19, 18h07
Marion Douet (Nairobi, correspondance)
Ce phénomène climatique, appelé dipôle positif, a amené trois fois plus de pluies que la normale dans la région. Du jamais vu depuis vingt ans.
L’équivalent de deux années de pluie tombées en une seule journée à Djibouti, le 27 novembre, affectant le quart des habitants de ce petit pays désertique. Des régions ont été recouvertes d’eau en Somalie, tandis qu’au Kenya, on dénombre au moins 120 morts dans des inondations et des coulées de boue. Plus à l’intérieur des terres, l’Ouganda, l’est de la République démocratique du Congo mais aussi le Soudan du Sud, Etat parmi les plus vulnérables de la région, sont aussi touchés. Dans ce dernier pays, les pluies torrentielles affectent près d’un million de personnes selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), fragilisant encore plus la situation et compromettant le travail humanitaire.
> Lire aussi RDC : au moins 41 morts après des pluies diluviales à Kinshasa
Dans l’ensemble, depuis les côtes arides de la Corne de l’Afrique jusqu’aux forêts tropicales de la République démocratique du Congo, les précipitations sont supérieures de 200 %, voire plus, par rapport à la normale observée en cette saison des pluies, selon le Famine Early Warning Systems Network (FEWS Net), une organisation de surveillance de la sécurité alimentaire financée par l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID).
« Cyclones plus forts »
Le responsable de ces pluies diluviennes a un nom, bien connu des scientifiques mais peu du grand public : le dipôle de l’océan Indien. Comme l’explique le service météorologique australien (BOM), une référence sur cette zone, il s’agit d’une hausse ou d’une baisse de la température des eaux de surface. Le dipôle, l’un des principaux ressorts météorologiques en Afrique de l’Est, se décline en trois phases, qui reviennent chacune tous les deux ou trois ans : neutre (sans impact), négative ou positive.
> Lire aussi En Centrafrique, Bangui victime des inondations
Lorsque advient un dipôle positif, la température de l’eau est plus élevée que la normale sur les côtes de l’Afrique de l’Est, entraînant des pluies fortes, tandis qu’elle est plus modérée sur les côtes australiennes, avec des pluies faibles (le pays expérimente actuellement une sécheresse sévère et d’importants feux).
A l’inverse, un dipôle négatif provoque des sécheresses sur le continent, comme en 2016-2017, et des pluies plus fortes en Australie. « Cette année, nous observons clairement l’influence d’un dipôle positif, avec un vent qui souffle d’est en ouest (sur l’Afrique de l’Est), poussant vers les terres de l’air chaud et humide », confirme Abubakr Babiker, météorologiste au Centre de prévision et d’applications climatologiques de l’Autorité intergouvernementale pour le développement, organisme issu de la coopération entre les Etats de cette région « très sensible aux événements climatiques extrêmes ».
Interrogé sur le lien entre l’intensité de ce phénomène et le réchauffement climatique, cet expert souligne que, dans l’océan Indien, ce dernier « ne se manifeste pas uniquement à travers le dipôle mais aussi via les cyclones plus forts et plus fréquents comme “Idai” [qui a frappé le Mozambique au printemps]».
> Lire aussi Au Mozambique, la lente reconstruction après le cyclone Idai
Selon le BOM, ce dipôle positif a atteint en novembre un pic à +2,15 °C par rapport à la normale, du jamais vu depuis plus de vingt ans (le dernier record date de 1997). La température de l’eau a depuis commencé à redescendre (+1,36 °C le 24 novembre) mais les effets devraient perdurer, dans une plus faible mesure, tout au long du mois de décembre, et peut-être jusqu’en janvier.
Impact dévastateur sur l’accès à l’eau
Le dipôle est un phénomène « similaire » à El Niño, qui existe dans l’océan Pacifique, explique Maurine Ambani, responsable de la recherche climatique pour la Croix-Rouge kényane, qui, à travers ce service dédié, entend mieux anticiper sa réponse humanitaire. Elle souligne qu’en Afrique de l’Est, l’influence de ces deux phénomènes peut se combiner : « En 1997, non seulement le dipôle était positif mais El Niño était très fort, l’effet en Afrique de l’Est avait été très important, avec de très graves inondations. » La situation est moins inquiétante cette année, avec un El Niño neutre.
> Lire aussi « La COP25 doit apporter des réponses aux préjudices subis par les pays africains »
Si les sécheresses ont un impact dévastateur sur l’accès àalimentaire. Ainsi, « dans certaines régions du Kenya, notamment dans l’Ouest, très touché par les précipitations, c’est la période de la récolte, les cultures risquent donc de se dégrader dans les champs », note Maurine Ambani, ajoutant cependant que dans ce pays touché en début d’année par une légère sécheresse, « l’impact peut être positif dans d’autres régions où c’est la période des semis ».
Selon le FEWS Net, au premier semestre 2020, la sécurité alimentaire devrait s’améliorer dans la région car les cultures bénéficieront d’une bonne irrigation. L’organisme prévoit que la Somalie et le Kenya vont majoritairement passer, en la matière, d’une situation de « crise » (niveau 3, sur une échelle de 1 à 5) aujourd’hui, à une situation « tendue » (niveau 2) de février à mai 2020.
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/12/04/l-afrique-de-l-est-touchee-par-un-episode-tres-intense-du-el-nino-indien_6021694_3212.html>
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26- Décryptage. Climat extrême et conflits entretiennent les crises humanitaires en Afrique, Le Monde Afrique, 04/12/19, 20h00
Laurence Caramel
Plus de 80 millions de personnes sur le continent auront besoin d’assistance en 2020, selon les Nations unies.
Les besoins d’assistance humanitaire ne cessent d’augmenter et atteindront 29 milliards de dollars (26,1 milliards d’euros) en 2020, ont annoncé les Nations unies, mercredi 4 décembre, en lançant leur appel de fonds annuel. Cet argent doit permettre de faire face à une cinquantaine de crises dans le monde touchant un nombre record de 168 millions de personnes, dont la moitié en Afrique. Faute de moyens suffisants, l’ONU prévoit déjà qu’elle devra cibler son aide sur celles qui se trouvent dans les situations les plus difficiles.
A côté des drames du Yémen (80 % de la population touchée) et de la Syrie (près de 12 millions de déplacés internes et externes), le Sahel (du Mali à la Somalie) et l’Afrique centrale concentrent les plus lourdes opérations programmées par les agences humanitaires. En un an, le nombre de personnes ayant besoin d’assistance a augmenté de près de 15 millions en Afrique subsaharienne. Il s’agit de la plus forte hausse régionale, relève les experts d’OCHA (Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU).
> Lire aussi Plus de la moitié des pays africains ont besoin d’aide alimentaire
Au Burkina Faso, les besoins ont tout simplement doublé sous l’effet d’une insécurité croissante allant de pair avec la fermeture des services de base dans les régions du nord et de l’est du pays, frontalières du Mali et du Niger. « La situation se détériore très vite. La crise a provoqué le déplacement de 500 000 personnes », précisent les experts onusiens. Il y a quelques semaines, le Programme alimentaire mondial (PAM) avait également attiré l’attention sur la dégradation de la situation alimentaire.
« Nos équipes sur le terrain voient les niveaux de malnutrition dépasser largement les seuils d’urgence. Les jeunes enfants et les nouvelles mères sont dans une situation extrêmement critique. Si la communauté internationale veut vraiment sauver des vies, c’est maintenant qu’il faut agir », avait mis en garde David Beasley, le directeur exécutif du PAM. L’ONU, qui qualifie l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale de zone « la plus risquée au monde » dans ces scénarios humanitaires, redoute que la violence propagée par les groupes insurrectionnels dans le Sahel central ne déborde sur les pays côtiers.
Soudan du Sud, Somalie et RDC
Si les conflits restent la première cause des crises, l’ONU insiste sur le rôle grandissant des événements climatiques extrêmes en décrivant un cercle vicieux dans lequel la répétition des inondations et des sécheresses piège les populations les plus vulnérables. Les huit plus graves crises alimentaires – dont la majorité située en Afrique – sont survenues dans des pays où se combinent conflits armés et accidents climatiques. Les inondations observées ces dernières semaines dans la région allant de la Corne de l’Afrique à la Côte d’Ivoire sont la plus récente manifestation de cet engrenage. Au Soudan du Sud, en guerre civile depuis 2013 et où plus d’une personne sur trois reçoit une aide humanitaire, elles ont touché un million de personnes.
Plus à l’est, en Somalie, les pluies torrentielles ont contraint plusieurs dizaines de milliers de personnes à se déplacer. Depuis le début de l’année, la population en majorité rurale avait déjà subi « de maigres et erratiques saisons des pluies et une saison sèche particulièrement chaude conduisant à la récolte la plus faible depuis 1995 », détaille l’ONU. La violence persistante sur le terrain rend plus difficile encore que dans d’autres pays l’accès des équipes humanitaires aux communautés. Même si les fonds collectés auprès de la communauté internationale sont davantage orientés qu’avant vers des ONG locales. En 2020, l’ONU anticipe une nouvelle dégradation de la situation dans ce pays, avec plus de six millions de personnes souffrant de faim, dont un million d’enfants de moins de 5 ans.
> Lire aussi En Somalie, la sécheresse aggrave la crise alimentaire
Avec 16 millions de personnes concernées dont 5 millions de déplacés, la République démocratique du Congo continue de représenter le plus grand défi humanitaire au cœur de l’Afrique. Si les tensions politiques ont baissé depuis l’élection de Félix Tshisekedi, la violence rythme toujours le quotidien dans l’est du pays où sévissent de nombreux groupes armés. L’épidémie d’Ebola, qui avait débuté en mai 2018 dans la province de l’Equateur, s’est déplacée vers l’est où l’insécurité entrave l’intervention des services de santé. Fin octobre, l’épidémie avait fait 2 170 victimes.
Dans leurs conclusions, les experts de l’ONU livrent sans illusion leurs craintes :« Sans action politique, économique, sans stratégie de développement pour s’attaquer aux causes profondes de ces urgences humanitaires, nos organisations continueront de devoir répondre à des besoins croissants pendant les décennies à venir. »
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/12/04/climat-extreme-et-conflits-entretiennent-les-crises-humanitaires-en-afrique_6021707_3212.html>
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27- Changement climatique : « Il faut revoir fondamentalement notre façon de vivre », assure l'océanographe Marina Levy, 20 Minutes, 04/12/19, 21h26
Mathilde Cousin
Marina Levy, océanographe, a lancé l'alerte. La scientifique a débattu mercredi avec Jean-François Julliard, de Greenpeace, et Julian Arbelaez, chef cuisinier, à l'initiative de « 20 Minutes »
• « 20 Minutes » organisait ce mercredi l'événement Visions à Paris.
• L'occasion de s'intéresser aux nouveaux liens qui structurent la société.
• Marina Levy, océanographe, Jean-François Julliard, directeur de Greenpeace France, et Juan Arbelaez, chef cuisiner, ont débattu autour des nouvelles mobilisations pour le climat.
Quelque 15.000 manifestants pour le climat à Paris le 21 septembre, la naissance de mouvements de désobéissance civile comme Extinction rebellion, Greta Thunberg récipiendaire de plusieurs prix… Le combat contre le réchauffement climatique mobilise, avec de nouvelles formes de lutte.
Un constat partagé par Marina Levy, océanographe et chercheuse au CNRS, Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, et Juan Arbelaez, chef cuisinier. Tous trois ont débattu mercredi à la Maison des Océans, à Paris, pendant Visions, un événement organisé par 20 Minutes pour ses lecteurs autour de la thématique des nouveaux liens. « Ce qui nous a beaucoup marqués chez Greeenpeace, c’est qu’on a vu des gens qui grillaient un peu toutes les étapes du militant classique, raconte Jean-François Julliard. Des gens sont venus nous voir pour dire : je veux participer à des actions de désobéissance civile. » Exit le tractage ou la pétition, la panoplie du militant débutant. Avec Extinction rebellion, des centres commerciaux sont occupés.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/societe/2667323-20191204-changement-climatique-faut-revoir-fondamentalement-facon-vivre-assure-oceanographe-marina-levy>
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28- Toujours plus de carbone dans l’atmosphère, Le JDLE, 04/12/19
Valéry Laramée de Tannenberg
Les émissions de CO2 ont progressé de 4% depuis l’Accord de Paris, relèvent les climatologues du Global Carbon Project (GCP) dans leurs dernières estimations. La stabilisation du réchauffement à 1,5°C relève désormais de la mission impossible.
Voilà une nouvelle qui incitera sans doute experts, diplomates et délégués nationaux présents à la COP 25 de Madrid à accélérer la rédaction des règles d’application de l’Accord de Paris. Les émissions anthropiques de gaz carbonique ne cessent de croître. Et les rares inflexions à la baisse (ou à la moindre croissance) ne sont pas les conséquences de choix structurels. C’est ainsi que l’on peut lire les derniers résultats de l’analyse annuelle des tendances du cycle global du carbone, que livre, ce mercredi 4 décembre, le Global Carbon Project (GCP).
>> Suite à lire à :
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/toujours-plus-de-carbone-dans-l-atmosphere,101526>
Sur le même sujet :
> Les humains produisent toujours plus de CO2, AFP, 04/12/19, 04:00
Laure Fillon
Les émissions de CO2 d'origine fossile ne connaissent pas de répit : elles ont continué à croître en 2019 malgré la baisse de l'utilisation du charbon, compensée par le recours au pétrole et surtout au gaz naturel, nouvel avertissement lancé mercredi en marge de la COP25 à Madrid.
A l'heure où les Etats, réunis pour la 25e conférence de l'ONU sur le climat, sont sommés d'agir plus fortement et plus rapidement pour réduire le réchauffement climatique, les émissions de CO2 n'en prennent pas le chemin.
Selon le bilan annuel du Global carbon project (GCP), ces émissions devraient progresser de 0,6% en 2019, entraînant "une augmentation des concentrations de CO2 dans l'atmosphère" qui contribuent au dérèglement du climat.
"Les politiques actuelles ne sont clairement pas suffisantes pour renverser les tendances des émissions mondiales", a averti la climatologue Corinne Le Quéré, lors d'un point presse. "L'urgence à agir n'a pas encore baissé."
Au rythme actuel, la température pourrait grimper jusqu'à 4 ou 5°C d'ici à la fin du siècle, quand l'accord de Paris de 2015 prévoit de limiter le réchauffement climatique mondial bien en-dessous de 2°C, voire à 1,5°C.
Pour ne pas dépasser cet ambitieux objectif de +1,5°C, il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 7,6% par an, chaque année dès l'an prochain et jusqu'à 2030, a calculé le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).
Pour le seul CO2, un pic des émissions n'est toutefois pas en vue. "Je l'espère dans les cinq prochaines années, mais on ne le voit pas encore", a reconnu Pierre Friedlingstein, de l'Université d'Exeter.
Les émissions mondiales de CO2 d'origine fossile (combustibles fossiles, industrie et ciment) sont près de deux-tiers plus élevées en 2019 que par rapport à 1990. Elles ont vu leur croissance ralentir depuis 2010, après la crise économique de 2008, mais elles sont fortement reparties à la hausse en 2017 (+1,5%) et 2018 (+2,1%).
- Le Gaz naturel, fausse solution ? -
En 2019, "la croissance moindre (des émissions de CO2) est due à différents facteurs, dont un ralentissement de la croissance économique, les conditions météorologiques et une baisse substantielle de l'usage du charbon aux Etats-Unis et en Europe", a détaillé Corinne Le Quéré.
L'utilisation de charbon par les Etats-Unis, deuxième émetteur mondial, et dans l'Union européenne a diminué, jusqu'à 10% pour chacun en 2019, selon un communiqué de presse du GCP.
Le charbon reste toutefois une énergie prisée en Chine et le GCP ne voit pas de signaux clairs que ce pays, premier émetteur mondial, soit prêt à s'en passer.
Ailleurs, le recul du charbon a été compensé par une plus grande utilisation de pétrole et surtout de gaz naturel.
"Pour la même quantité d'énergie qu'on peut en retirer, le gaz naturel émet moins de CO2 que le charbon", mais si son usage augmente, "cela fait quand même croître les émissions de CO2", a souligné Philippe Ciais, chercheur au LSCE-Institut Pierre Simon Laplace. "On ne peut pas continuer à brûler du gaz naturel jusqu'à la fin du siècle, sinon on ne respectera pas l'accord de Paris", dit-il.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) défend pourtant le gaz naturel comme une énergie de transition et table sur une progression de sa consommation de 10% jusqu'à la fin des années 2020.
En Inde, la progression des émissions de CO2 semble avoir été freinée par la faible croissance économique.
Une autre source d'émissions de CO2 est le changement d'affectation des sols, c'est-à-dire quand des forêts, puits à carbone, sont rasées pour laisser par exemple la place à des cultures agricoles. Mais ces émissions, plus difficiles à mesurer, sont "très incertaines, sans tendance claire sur la dernière décennie", selon le GCP.
En France, où le nucléaire assure environ 70% de la production d'électricité, les émissions de CO2 ont reculé de 2,5% en 2018 (dernier chiffre disponible) comparé à 2017.
<https://information.tv5monde.com/info/les-humains-produisent-toujours-plus-de-co2-335388>
Sur le même sujet :
> Les émissions mondiales de CO2 ont progressé un peu moins vite en 2019, Le Monde, 04/12/19, 06h16
Audrey Garric
Les rejets carbonés devraient augmenter de 0,6 % cette année, contre + 2,1 % en 2018. La baisse de l’utilisation du charbon est compensée par la croissance de la consommation du gaz et du pétrole.
Il y a une mauvaise et une bonne nouvelle. La mauvaise, c’est que les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) d’origine fossile poursuivent leur inexorable progression, et devraient atteindre un nouveau record en 2019.
La bonne, c’est que la croissance de ces rejets principaux responsables du dérèglement climatique a ralenti cette année. Voilà ce qui ressort du bilan annuel du Global Carbon Project, un consortium de soixante-seize scientifiques issus de cinquante-huit laboratoires internationaux, publié mercredi 4 décembre.
C’est un nouvel avertissement pour les 196 pays réunis à la conférence des Nations unies sur le climat (COP25), à Madrid, jusqu’au 13 décembre.
Fin novembre, le Programme des Nations unies pour l’environnement avait déjà tiré la sonnette d’alarme, estimant qu’après une forte hausse des émissions de gaz à effet de serre en 2018, les pays devront réduire de 7,6 % leurs rejets annuels entre 2020 et 2030 afin de maintenir le réchauffement climatique à + 1,5 °C. Le Global Carbon Project, lui, se concentre sur les émissions de CO2 – le principal gaz à effet de serre – liées aux activités humaines ; il établit des projections pour l’année en cours et arrête les données de l’année passée.
Le plafond des émissions n’est toujours pas en vue
Selon ces résultats publiés dans les revues Nature Climate Change, Environmental Research Letters et Earth System Science Data et intégrés dans un atlas interactif, les émissions mondiales de CO2 issues de la combustion des énergies fossiles, ainsi que de l’industrie et des cimenteries, devraient s’élever à 37 milliards de tonnes en 2019 ; soit une progression de 0,6 % par rapport à l’année précédente, moins importante que celle observée en 2018 (+ 2,1 %) et en 2017 (+ 1,5 %).
Ce ralentissement de la croissance des émissions s’explique par une baisse importante de l’utilisation du charbon aux Etats-Unis (− 11 %) et en Europe (− 10 %), ainsi qu’une progression moins forte en Chine et en Inde. Mais ces progrès sont éclipsés par une utilisation accrue de pétrole, en particulier pour les transports, et de gaz naturel.
> Lire aussi La COP25 veut tenter de « relever l’ambition » des Etats face au réchauffement de la planète
En ajoutant les émissions liées à la déforestation et aux autres changements d’affectation des sols (destruction de prairies…) – qui progressent en raison des feux en Amazonie, mais dont les estimations sont plus incertaines – le bilan total devrait s’élever à 43,1 milliards de tonnes de CO2 en 2019.
« Avec l’augmentation actuelle des émissions, atteindre l’objectif de l’accord de Paris de rester bien en dessous de 2 °C de réchauffement devient un défi extraordinairement difficile à relever », prévient Philippe Ciais, chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement et l’un des auteurs de l’étude. D’autant que le plafond des émissions n’est toujours pas en vue. Au contraire, les rejets de CO2 ont grimpé de 62 % entre 1990 et 2019.
Ralentissement de la croissance chinoise
La Chine demeure le premier émetteur de CO2 (28 % du total mondial). Ses émissions devraient connaître une nouvelle hausse de 2,6 % en 2019, après une augmentation de 2,3 % en 2018. Cette progression reste malgré tout limitée par un ralentissement de la croissance économique qui a réduit la demande d’électricité.
« La forte augmentation d’utilisation de charbon observée entre 2000 et 2010 s’est arrêtée, mais on ne voit pas encore de signe clair que la Chine sorte d’une économie basée sur ce combustible, dont elle consomme toujours la moitié de la production mondiale », déclare Pierre Friedlingstein, professeur à l’université d’Exeter (Royaume-Uni) et auteur principal de l’étude. Cette faible croissance économique explique aussi des émissions indiennes qui devraient ralentir en 2019 (+ 1,8 %, comparé à + 8 % entre 2017 et 2018).
> Lire aussi En 2019, une baisse record du charbon dans la production d’électricité à travers le monde
A l’inverse, selon les projections, les émissions baisseraient de 1,7 % aux Etats-Unis et en Europe, respectivement second et troisième pollueurs mondiaux.
Malgré ces progrès, les émissions par habitant de certains pays riches restent encore très élevées. Chaque Américain émettait par exemple 16,6 tonnes de CO2l’an dernier, plus de trois fois plus que la moyenne mondiale (4,8 tonnes) et plus de deux fois plus qu’un Chinois (7 tonnes) ou qu’un Européen (6,7 tonnes, ce qui n’inclut toutefois pas les émissions générées par la production des biens importés).
Sortir des énergies fossiles
Les projections d’émissions ne sont pas encore connues pour la France, mais les signaux sont pour l’instant positifs. « Les consommations d’énergies fossiles sur les neuf premiers mois de 2019 sont en baisse de l’ordre de − 1 % par rapport à 2018 sur la même période », indique Jean-Pierre Chang, expert au Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique. Les rejets de CO2
> Lire aussi Voiture, industrie, viande… Quelles sont les causes du réchauffement climatique en France ?
Pour contrebalancer l’augmentation mondiale des émissions, les chercheurs appellent à sortir des énergies fossiles, à accélérer le développement des énergies renouvelables ou encore à améliorer l’efficacité énergétique. Ils préviennent également que le gaz naturel, en plein essor, ne peut être qu’une solution à court terme pour remplacer le charbon, mais pas à long terme pour respecter les objectifs climatiques.
Enfin, ils pointent une lueur d’espoir : les puits de carbone naturels – océan, végétation et sols –, qui absorbent en moyenne la moitié des émissions annuelles de CO2, se maintiennent. « Ils ont une résilience extraordinaire vu ce qu’on leur fait subir », remarque Philippe Ciais.
<https://www.lemonde.fr/climat/article/2019/12/04/les-emissions-mondiales-de-co2-ont-progresse-un-peu-moins-vite-en-2019_6021550_1652612.html>
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29- COP25 : le secteur du tourisme doit jouer un rôle de premier plan dans l'action climatique (OMT), ONU Info, 04/12/19
Les émissions liées aux transports dus au tourisme devraient représenter 5,3% de toutes les émissions de CO2 d'origine humaine d'ici 2030, contre 5% en 2016, selon un nouveau rapport de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) et du Forum international des transports (FIT), présenté mercredi dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur le climat, COP25, à Madrid.
« Parallèlement, à mesure que le nombre de touristes augmente et que le secteur progresse vers des déplacements à faible émission de carbone, les émissions par passager-kilomètre devraient diminuer au cours de la prochaine décennie », a signalé l’OMT.
Dans ce contexte, l'OMT appelle à une coopération renforcée entre les secteurs des transports et du tourisme afin de transformer efficacement le tourisme en action climatique.
Le rapport intitulé « Transport Related CO2 Emissions of the Tourism Sector » (Emissions de CO2 liées au transport dans le secteur du tourisme) présente les émissions produites par les différents modes de transport du tourisme. Ces données sont juxtaposées à la croissance prévue des émissions jusqu'en 2030 et aux niveaux d’ambition actuels de décarbonisation des transports.
« Cette étude approfondie analyse l'impact environnemental des différents modes de transport dans le secteur du tourisme. Il appartient maintenant au secteur du tourisme, en particulier aux responsables de l'élaboration des politiques touristiques, d'utiliser efficacement les données et de veiller à ce que le secteur joue un rôle de premier plan dans la réponse à l'urgence climatique », a déclaré le Directeur exécutif de l'OMT, Manuel Butler, en présentant le rapport.
Le Secrétaire exécutif adjoint de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a souligné la nécessité d'intensifier les efforts pour la mise en œuvre de l'Accord de Paris. « L'industrie doit en faire plus, mais les gouvernements doivent aligner leurs politiques, de sorte qu'au niveau international, nous puissions travailler ensemble pour accroître les ambitions. Le programme de tourisme durable One Planet est un mécanisme permanent essentiel pour promouvoir le tourisme durable dans le monde entier », a précisé le chef-adjoint du CCNUCC, Ovais Sarmad.
>> Suite à lire à :
<https://news.un.org/fr/story/2019/12/1057521>
En savoir plus :
> Transport-related CO2 Emissions of the Tourism Sector – Modelling Results <https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284416660>, World Tourism Organization, December 2019
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30- Niger : face au changement climatique, les nomades en fin de course, AFP, 05/12/19, 07:00
Célia Lebur
Cela fait neuf jours que la famille d'Ali, ses 27 moutons et ses six chameaux marchent. Neuf jours à chercher les nuages, qui semblent bien se moquer d'eux. Il est midi, le mercure dépasse les 45 degrés et aussi loin que porte l'horizon, la terre, dans cette région du Niger, reste désespérément sèche.
"Nous avons entendu que les premières pluies sont tombées au nord", confie l'homme aux yeux noirs perçants, encadrés d'un turban, en remplissant une gourde à la pompe qui borde le macadam. "C'est là que nous allons".
Sous le soleil de juillet, la caravane remonte les étendues sablonneuses et arides depuis le Nigeria. Là-bas l'air est humide, l'eau et les pâturages plus abondants. Ali et sa famille y passent chaque année plusieurs mois, avant de repartir.
La route est encore longue : plus de 100 km, jusqu’à Bermo, dans le centre du Niger. C'est là que se rassemblent des milliers d'éleveurs peuls de retour de transhumance, lorsque s'achève la saison sèche.
Les femmes et les enfants avancent doucement, sur le dos d'ânes déjà surchargés de sacs de jute, de bidons en plastique, de nattes et de calebasses.
Et la scène se répète, à l'infini. Un cortège sans fin de boeufs, de moutons, de chèvres, de chameaux défile en direction du nord. En cette délicate période de soudure, entre la fin de la saison sèche et le début des pluies, les grandes chaleurs s'éternisent. Chacun vit sur ses réserves et les bêtes, rachitiques, paraissent exténuées.
Cette année 2019 est plutôt bonne, pourtant. Les réserves fourragères constituées l'an dernier ont permis aux éleveurs de tenir le coup. En ce mois de juillet, les courtes pluies des deux dernières semaines ont suffi pour faire jaillir les premières pousses vertes.
Mais le répit va-t-il durer ? Bermo, aux portes du désert, subit des sécheresses de plus en plus fréquentes qui déciment les troupeaux. Et, lorsqu'il pleut, ce sont des tempêtes de sable ou des pluies torrentielles qui ravinent et appauvrissent les sols.
Le Niger - où plus de 80% de la population vit de l'agriculture et surtout de l’élevage - est le pays du Sahel le plus touché par les effets du changement climatique et de la hausse des températures. Entre 100.000 et 120.000 hectares de terres sont perdus chaque année à cause de la désertification et de l'érosion des sols, selon les statistiques nationales.
- Fardeau à nourrir -
"La météo est devenue totalement imprévisible. Ce que nous redoutons le plus, ce sont les poches de sècheresse qui prennent par surprise quand on s'y attend le moins", se désole Djafarou Amadou, ingénieur au sein de l’Association pour la Redynamisation de l’élevage au Niger (Aren).
En 2018, Bermo et ses 66.000 habitants nichés au creux des dunes, ont accueilli dans la joie les premières pluies, dès le mois de mai. Mais, au bout de quelques semaines, tout s'est arrêté. Pendant 30 jours, il n'est plus tombé une goutte d'eau. Les plaines se sont mises à jaunir, l'herbe est devenue rare, et les prix des céréales ont flambé sur les marchés.
Le bétail est devenu un fardeau à nourrir.
Rouada Sabgari s'était alors résigné à brader ses vaches les plus mal en point, pour une bouchée de pain : 5.000 FCFA (7,6 euros), alors qu’elles en valent d'habitude plus de 200.000 (305 euros).
A chaque hivernage, le vieil éleveur peul installe son campement tout près du puits creusé par son grand-père il y a plus d'un demi-siècle, à 6 km de Bermo. Mais il se demande combien de temps encore ses enfants pourront perpétuer ce mode de vie ancestral. Avec les sécheresses successives depuis 10 ans, il a perdu la moitié de son troupeau. Il ne lui reste que 32 vaches.
Rouada Sabgari fait partie du clan des Peuls Wodaabe, qui parcourent de très longues distances avec leurs troupeaux, du Niger à la Centrafrique en passant par le Cameroun et le Tchad. On les appelle aussi Mbororo, comme la variété de boeuf "rouge" à grandes cornes qui les accompagne.
Pour lui et les 25 membres de sa famille, l'animal représente bien plus qu'une source de revenus : il est le symbole de leur liberté. A ses côtés, ils s'affranchissent des frontières et arpentent le monde.
D'ailleurs, chez les Peuls, la vache serait à l'origine de la création du monde : Gueno (Dieu) l'éternel ne lui a-t-il pas donné forme à partir d'une goutte de lait…?
"Autrefois, nous ne mangions pas de céréales ni de viande. Le lait était riche et abondant, il suffisait à nous rendre forts. Ce n'est plus possible aujourd'hui", explique le vieil homme, assis sur une natte devant sa tente, au milieu d’une plaine balayée par les vents et les sachets en plastique qui s'accrochent aux épineux. La pollution aussi, est arrivée jusque-là.
- 20.000 francs par mois -
Les grandes sécheresses de 74 et de 84, qui ont décimé la moitié des cheptels, ont marqué un tournant historique au Niger et dans le reste du Sahel. "Nous n'étions pas préparés à cela. Tout le monde a fui au Nigeria", se souvient Rouada Sabgari. "Les animaux étaient tellement maigres et fatigués qu’il fallait les soulever pour les faire tenir debout. Même les gens mouraient de faim, il n’y avait plus rien sur les marchés".
Jamais les habitants n'avaient connu pareille "malédiction". A l’époque, on pensait que seul Allah était responsable de ces malheurs. Alors les Peuls ont prié, sans relâche, pour qu’il se remette à pleuvoir. En vain.
Les sècheresses sont revenues, et avec elles les crises alimentaires, aggravées par l'insécurité grandissante et la guerre contre les groupes jihadistes aux quatre coins du pays, provoquant d'importants déplacements de populations.
"Nous avons aujourd'hui moins de bêtes et moins de récoltes pour plus de bouches à nourrir", s'inquiète l'ingénieur Djfarou Amadou, rappelant que son pays, le sixième pays le plus pauvre au monde, est aussi celui qui a le plus fort taux de fécondité, avec plus de 7 enfants par femme en moyenne.
Spirale infernale : la pression démographique et la raréfaction des ressources ont aussi entraîné une compétition accrue avec les agriculteurs pour la terre.
Les conflits autour du saccage des récoltes, de la pollution des nappes phréatiques se sont multipliés. Dans tout le Sahel, les cultures empiètent désormais sur les corridors de transhumance et vice-versa.
Résultat : même les bonnes années comme 2019, la population reste extrêmement vulnérable. La campagne agricole et pastorale est excédentaire. Les prix du mil, du sorgho et du maïs ont baissé. Et pourtant, entre juin et août, en pleine période de soudure, 1,2 million de Nigériens se trouvaient en situation d'insécurité alimentaire grave, selon la FAO.
2004, 2010, 2015... Les crises à répétition ont fini par décimer la quarantaine de vaches de Barka Azzey. Celles qui avaient survécu à la faim et aux maladies ne donnaient plus de lait et ne reproduisaient plus. Alors il a fallu faire autre chose.
"Ce n'était plus assez pour manger, pour s'habiller, alors j'ai pris ma famille et nous sommes partis vivre en ville", dit-il en regardant le sol avec tristesse, dans la cour poussiéreuse où il vit désormais. Trois poules maigres se reposent à l'ombre d'une antenne parabolique où sèche le linge.
A 38 ans, Barka est devenu gardien. Il dort dans une cabane avec sa femme Rabi et ses cinq enfants, sur la propriété d'un riche commerçant de Maradi, la deuxième ville du Niger (sud). Avec 20.000 francs (30 euros) par mois, il est obligé de contracter des "maleji" (crédits) à l'épicerie locale pour nourrir les siens.
- Stopper l'exode -
"En ville, il n'y a rien de bon. Ici, il n'y a que le désespoir", assène Barka Azzey. Il n'a qu'une idée en tête: "gagner assez d'argent pour reconstituer mon troupeau et retrouver ma vie d'avant".
Comme lui, des milliers d'autres jeunes bergers ont quitté la brousse pour tenter leur chance dans la capitale Niamey, ou d'autres grandes villes d'Afrique de l'Ouest. Ils deviennent cireurs de chaussures, vendeurs de cartes sim ou de plantes médicinales.
Sur les trottoirs de Bamako, de Conakry ou de Dakar, ils viennent allonger la longue liste d'émigrants qui ailleurs, fuient les violences ou la pauvreté. L'exode est massif.
L'Aren, principale association d'éleveurs, a mis en place, avec des ONG comme Oxfam, des programmes pour tenter de stopper l'hémorragie. Une laiterie a vu le jour dans le centre de Bermo. Trois cents femmes sont ainsi revenues vivre au village. Elles produisent du yoghourt et du fromage qu'elles revendent ensuite au marché.
Depuis 15 ans, Hadiza Attahirou passait quatre mois par an au Mali ou au Sénégal. Elle a reçu deux vaches et gagne désormais quelques milliers de francs CFA supplémentaires. "Maintenant que j'ai ce travail, je peux soulager mon mari quand il part en transhumance et payer l'école pour ma fille", explique cette femme de 39 ans à la bouche tatouée et aux bras recouverts de bijoux.
D'autres ont bénéficié de micro-crédits pour s'acheter des outils agricoles ou des machines à coudre. Azara, 18 ans, confectionne un costume d’apparat, mélange de tissages colorés, de coquillages et de perles incrustés. "C'est ce que porteront les hommes pour le Géréwol", dit-elle avec malice.
Cette grande fête, à la fin de chaque saison des pluies, est le moment le plus important de l'année pour les Peuls Wodaabe: lorsque la nourriture n'est plus une quête de chaque instant, que les bêtes ont la panse bien remplie, les humains, enfin, respirent.
Les familles nomades arrivent de tout le Sahel. C'est l'occasion de renouer des liens d'amitié, d'amour aussi. On célèbre les mariages et les naissances. La beauté se cultive comme un art. Bardés de gris-gris et de longues tresses, les hommes s'apprêtent, se maquillent. A la nuit tombée, ils danseront pour séduire leurs femmes.
De quoi trouver le courage de reprendre la route, braver les dangers, la chaleur. Car bientôt, l'herbe disparaîtra et les mares s'assècheront. Et il leur faudra marcher, toujours plus loin, à la poursuite des nuages.
<https://information.tv5monde.com/info/niger-face-au-changement-climatique-les-nomades-en-fin-de-course-335585>
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31- Le Sahel, au cœur des enjeux du changement climatique, AFP, 05/12/19, 08:00
Célia Lebur
Confronté à d'immenses défis comme la pauvreté, la pression démographique et les violences jihadistes, le Sahel est particulièrement vulnérable aux changements climatiques.
Pluies diluviennes, sécheresses, terres dégradées : les perturbations liées au climat sont déjà visibles dans cette région où les températures augmentent 1,5 fois plus vite que dans le reste du monde.
- Climat plus extrême -
Des années 1970 jusqu'à la fin du 20ème siècle, cette région qui s'étend d'est en ouest du continent, au sud du Sahara, a souffert de sécheresses sans équivalent ailleurs dans le monde.
On a observé depuis une reprise des pluies et un reverdissement des zones asséchées. Mais des scientifiques mettent en garde contre un soi-disant "retour à la normale".
Il pleut en moyenne sur une année davantage aujourd'hui qu'il y a 30 ans, explique à l'AFP Gérémy Panthou, climatologue rattaché à l'Université française Grenoble Alpes, qui collabore avec l'observatoire météorologique Amma-Catch sur l'Afrique de l'Ouest.
"Mais nous observons une forte augmentation des précipitations extrêmes : les orages sont plus violents et les sécheresses, lorsqu'elles surviennent, sont plus sévères", note M. Panthou.
Ces phénomènes extrêmes ajoutés à la surexploitation des terres (mise en cultures, coupe du bois de chauffe...) ont modifié les écosystèmes, et entraînent un ruissellement des sols devenus incapables d'absorber l'eau.
Résultat, les catastrophes se multiplient, à l'image des crues exceptionnelles du fleuve Niger qui, en 2012, avaient fait des dizaines de morts et plusieurs centaines de milliers de déplacés.
Le scénario se répète depuis régulièrement. Ces derniers mois, Bamako (Mali), Diffa (Niger) ou encore Bangui (Centrafrique) se sont ainsi retrouvées noyées sous les eaux avec des conséquences dramatiques pour les populations.
Autre effet du réchauffement : l'érosion côtière s'accentue d'"un à deux mètres par an au Sénégal et à Djibouti" et de "vingt à trente mètres par an dans le golfe de Guinée", selon un rapport alarmant de 17 pays sahéliens en février.
- Crises alimentaires et migrations -
Au Sahel, deux habitants sur trois vivent de l'agriculture et de l'élevage tandis que l'immense majorité des terres cultivées sont dépourvues de système d'irrigation.
Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) prévoit que les rendements agricoles vont diminuer de 20% par décennie d'ici la fin du 21ème siècle dans certaines zones du Sahel.
Mais déjà, les crises sont chroniques. Entre juin et août 2019, durant la difficile période de soudure qui sépare la saison sèche et la saison des pluies, environ 9,7 millions de personnes étaient en état d'insécurité alimentaire sévère en Afrique de l'Ouest, selon la FAO.
Outre les inondations qui obligent les sinistrés à fuir leurs foyers, les sécheresses répétées ont provoqué un exode rural massif, même si le nombre des "réfugiés climatiques" est difficile à estimer.
Au Niger, "des milliers d'éleveurs qui ont vu leurs troupeaux décimés par les sécheresses successives ont quitté la brousse pour s'installer en ville", note avec inquiétude Hassan Baka, un responsable d'Aren, la principale association d'éleveurs du pays.
Fin septembre, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s'est dit pessimiste face au cocktail explosif qui "nourrit les extrémismes violents" entre pauvreté, mauvaise gouvernance, changement climatique et pression démographique.
La population des six pays francophones du Sahel sera multipliée par six, pour atteindre 540 millions d'ici à 2100, selon les projections de l'ONU.
"La raréfaction des ressources naturelles exacerbe les tensions", a ajouté M. Guterres, citant les affrontements pour la terre entre éleveurs et agriculteurs au Nigeria, qui ont fait des centaines de morts en 2018.
- Plan d'urgence -
Face à cette situation, 17 pays du Sahel ont adopté en février un plan d'investissement climatique de 400 milliards de dollars (350 milliards d'euros), sur la période 2019-2030.
Comme il y a urgence, le plan prévoit aussi un programme prioritaire évalué à 1,3 milliard de dollars pour mettre en place des projets permettant aux populations "de s'adapter aux changements climatiques".
Toutefois, les populations sahéliennes ont montré à maintes reprises une grande capacité d'adaptation.
Suite à l'assèchement du lac Tchad, qui a perdu 90% de sa surface en 40 ans, de nombreux pêcheurs se sont reconvertis dans l'agriculture sur les terres fertiles découvertes par le retrait des eaux.
Autre exemple de résilience : le développement significatif de l'agroforesterie au Sahel, "impliquant des dizaines de milliers d'agriculteurs dans des programmes de plantation d'arbres qui ont littéralement verdi" les paysages, selon David Cleary, responsable agriculture de l'ONG américaine The Nature Conservancy.
"Le Sahel est souvent présenté comme une cause perdue, alors qu'il connaît des évolutions importantes et montre ce à quoi pourrait ressembler un futur plus porteur d'espoir", a-t-il expliqué à l'AFP. "Si le Sahel peut le faire, c'est plutôt encourageant".
<https://information.tv5monde.com/info/le-sahel-au-coeur-des-enjeux-du-changement-climatique-335594>
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32- COP25 – Reportage. Au Sénégal, des vies brisées par la montée des eaux : "Notre monde est un désastre", Europe 1, 05/12/19, 07h46
Jean-Sébastien Soldaïni, édité par Romain David
À l’occasion de la COP25 à Madrid, Europe 1 vous propose un tour du monde des enjeux environnementaux. Cinq reportages sur cinq continents pour illustrer les conséquences du changement climatique. Pour ce quatrième volet, direction le Sénégal et la région de Saint-Louis, où les populations sont condamnées à fuir leurs villages devant la montée des eaux.
Reportage
Amet accoste avec sa pirogue, comme s’il arrivait sur une simple plage. Il ne sourcille pas. Pourtant, à peine a-t-il posé le pied sur le sable qui borde cette portion de mer des environs de Saint-Louis, à plus de 200 kilomètres au nord de Dakar, qu’il s’accoude à un vieux morceau de bois planté là comme un repère. Et d’où il décrit son monde englouti : "Vous voyez, je me trouve vraiment au bord de l’eau. Il n’y a que du sable mais c’est là que se trouvait ma maison", raconte-t-il à Europe 1.
"Cinq mètres plus loin, c’était la maison de mon père. Quand la marée est basse, on voit les ruines", poursuit ce Sénégalais. "Et l’arbre qui dépasse là, à 20 mètres du bord, c’était notre arbre à palabres : la place publique où on se rencontrait pour régler les problèmes du village. Là où j’ai rencontré ma femme aussi." Le regard d'Amet se perd vers le large et vers la langue de Barbarie, une bande de sable qui protégeait son village de l’Océan Atlantique. Cette barrière a commencé à céder en 2007 devant la montée des eaux. Cinq ans plus tard, 300 mètres de littoral avaient disparu, et son village avec. Depuis, Amet s’est déplacé à l’intérieur des terres, sur un terrain donné par un ami.
>> Suite à lire à :
<https://www.europe1.fr/international/cop25-au-senegal-des-vies-brisees-par-la-montee-des-eaux-notre-monde-est-un-desastre-3935451>
> Retrouver notre série de reportages sur les conséquences du réchauffement climatique :
>> En Jordanie, la pénurie d'eau entraîne rationnement... et délinquance <https://www.europe1.fr/international/cop-25-en-jordanie-la-penurie-deau-entraine-rationnement-et-delinquance-3935265>
>> L'effet papillon du réchauffement climatique sur la biodiversité à Yellowstone <https://www.europe1.fr/international/cop25-dans-le-parc-de-yellowstone-le-rechauffement-climatique-fait-des-ravages-3935045>
>> Les conséquences tragiques du réchauffement climatique sur les coraux de Polynésie <https://www.europe1.fr/international/cop25-les-coraux-de-polynesie-meurent-a-cause-du-rechauffement-climatique-3934764>
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33- Trois questions à Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du Giec : "Les femmes ont moins de capacité à réagir en cas d’aléas climatiques", Novethic, 05/12/19
Propos recueillis par Marina Fabre
C'est un angle mort des politiques climatiques des États. Les femmes subissent de plein fouet les effets du changement climatique, elles ont 14 fois plus de risques de mourir en cas de catastrophe naturelle que les hommes. Valérie-Masson Delmotte, climatologue et co-présidente du Giec s'est plongée dans la littérature scientifique et nous livre son analyse quant à la nécessaire intégration des droits des femmes et du genre dans la lutte contre le changement climatique.
Novethic : Pourquoi les femmes sont-elles les premières victimes du réchauffement climatique ?
Les trois derniers rapports du Giec montrent que les femmes ont moins de capacité à réagir en cas d’aléas climatiques. Cela s’explique par une vulnérabilité plus grande à cause de l’interaction entre les inégalités sociales qui les touchent particulièrement et la vulnérabilité face aux effets du changement climatique. Dans beaucoup de régions par exemple, les femmes, pour des raisons qui peuvent être culturelles, n’ont pas appris à nager. En cas d’inondation, elles sont parmi les plus vulnérables. De même, il y a des freins à leur mobilité. On observe qu’en cas de sécheresse persistante dans certains pays en développement, les hommes vont aller chercher une subsistance dans d’autres régions, les femmes ont souvent moins cette capacité-là. En général, elles restent dans les villages avec des contraintes encore plus fortes sur les ressources disponibles. Or, ce sont elles qui ont le rôle de l’approvisionnement en eau et en biomasse pour l’énergie, la cuisine, le chauffage…
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/trois-questions-a-valerie-masson-delmotte-copresidente-du-giec-les-femmes-ont-moins-de-capacite-a-reagir-en-cas-d-aleas-climatiques-147898.html>
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34- La finance mondiale a fourni 745 mds USD pour le charbon, dénoncent des ONG, AFP, 06/12/19, 00:00
Carole Guirado
Les groupes financiers à travers le monde ont apporté 745 milliards de dollars de financement ces trois dernières années à 258 entreprises développant des projets d'usines à charbon, révèlent jeudi des ONG qui dénoncent un double discours en matière de changement climatique.
Ce montant est le résultat du travail des associations environnementales Urgewald et BankTrack qui ont comptabilisé, avec l'aide d'un réseau mondial d'ONG, les différents types de financements (prêts, émissions d'actions et obligations) accordés par les acteurs financiers entre janvier 2017 et septembre 2019 à ces entreprises.
Sociétés liées à ces nouveaux projets de centrales à charbons, investisseurs comme financiers sont répertoriés dans une vaste base de données nommée la .
Au total, il existe plus de 1.000 projets de centrales ou unités de production de charbon qui, s'ils se concrétisaient, ajouteraient 570 gigawatt au parc mondial de centrales à charbon, l'augmentant de 28%, déplorent ces ONG environnementales dans un communiqué.
Elles constatent que, depuis début 2017, 307 banques commerciales ont prêté directement 159 milliards de dollars à ces entreprises promotrices du charbon, une énergie parmi les plus polluantes.
Les trois principaux prêteurs sont les banques japonaises Mizuho, Mitsubishi UFJ Financial group et Sumitomo Mitsui banking corporation, devant la banque américaine Citigroup et la première banque française BNP Paribas.
Les ONG relèvent que les banques japonaises représentent environ un tiers des prêts accordés à ces 258 entreprises et les banques européennes 26%.
"Les grandes banques européennes comme BNP Paribas et Barclays excluent le financement direct de projets pour les nouvelles centrales au charbon, (elles) continuent d'accorder des prêts aux entreprises qui (les) font avancer", dénonce Greig Aitken, responsable de la campagne climat pour BankTrack.
"BNP Paribas continue de jouer contre la tenue des objectifs de l'Accord de Paris" visant à limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré, estime pour sa part Lucie Pinson, responsable de la campagne finance privée, auprès de l'AFP.
- Présence chinoise et américaine -
La banque, qui a annoncé récemment son désengagement du secteur du charbon d'ici 2030 dans l'Union Européenne et 2040 dans le reste du monde, demeure "le 22e plus gros financeur au monde de ces entreprises sur cette période" avec 8,8 milliards de dollars au total, émissions de titres inclus, dénonce-t-elle.
Sollicité par l'AFP, BNP Paribas conteste ces chiffres, affirmant avoir "cessé de financer tout nouveau projet de centrale au charbon depuis 2017". "Le nombre de nouveaux projets financés par BNP Paribas est donc nul en 2019", déclare la banque ajoutant qu'elle n'est pas exposée aux 258 sociétés mentionnées par les ONG.
"Le groupe n'a en en fait qu'une relation commerciale avec une dizaine d'entre elles au plus", précise-t-elle.
Un double discours, affirment les ONG, qui taclent aussi le groupe espagnol Santander, sponsor de la COP25 organisée à Madrid. Le mastodonte ibérique, qui s'est engagé à ne plus financer directement le charbon, a accordé 655 millions de dollars en 2018 et 2019 à trois entreprises (PGE, Tauron et Energa) pour installer 5,7 gigawatt de production charbon supplémentaire en Pologne, affirme Carlota Ruiz-Bautista, une avocate spécialiste de l'environnement, citée dans le communiqué.
En outre, 300 banques ont travaillé avec des entreprises engagées dans le charbon pour leur permettre de percevoir plus de 585 milliards de dollars via l'émission de titres, comme des actions ou des obligations, poursuivent les associations. Les grandes banques chinoises ont été les principales engagées dans ces émissions de titres, avec notamment Industrial and Commercial Bank of China et Ping An Insurance Group. De prestigieux établissements britanniques comme HSBC, Standard Chartered, Barclays et RBS y ont aussi nettement participé.
La plupart de ces grandes banques "reconnaissent les risques du changement climatique mais leurs actes sont une gifle à l'accord de Paris sur le climat", fustige Greig Aitken de BankTrack.
Les ONG n'épargnent pas non plus les investisseurs, qui achètent les titres mis sur le marché par les banques. En 2019, plus de 1.900 investisseurs institutionnels détenaient 276 milliards de titres liés au développement de projets charbon.
Le gestionnaire d'actifs américain BlackRock est ici en tête, devant le fonds de pension et d'investissement du gouvernement japonais et les fonds d'investissement américains Vanguard et Capital.
<https://information.tv5monde.com/info/la-finance-mondiale-fourni-745-mds-usd-pour-le-charbon-denoncent-des-ong-335751>
En savoir plus :
> Welcome to the Global Coal Exit List <https://coalexit.org/>, Urgewald et BankTrack, 06/12/19
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En images
35- Groenland : des chercheurs filment un lac en train de se vider dans une crevasse en quelques heures, France info avec AFP, 02/12/19, 23:43
Quelques jours après leur arrivée en juillet 2018, en cinq heures, deux tiers du lac, soit près de 5 millions de litres, ont disparu de la surface.
Le phénomène est appelé à devenir plus fréquent avec l'urgence climatique. Des chercheurs ont observé en temps réel un lac à la surface de l'épaisse glace du Groenland se vider dans de profondes crevasses en quelques heures. Ils publient une étude sur ce sujet, lundi 2 décembre, dans la revue PNAS.
La couche de glace au Groenland peut faire un kilomètre d'épaisseur, et pendant l'été, il est habituel qu'une partie de la surface fonde et crée des lacs. Ces lacs peuvent ensuite trouver une faille dans la glace... et, sous la pression, agrandir la faille et ouvrir un immense trou descendant jusqu'à la base de la calotte glaciaire, un kilomètre plus bas.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/video-groenland-des-chercheurs-filment-un-lac-en-train-de-se-vider-dans-une-crevasse-en-quelques-heures_3728009.html>
Ou à
<https://www.demotivateur.fr/article/groenland-un-lac-de-plusieurs-millions-de-litres-d-eau-s-est-vide-sous-les-yeux-des-scientifiques-17782>
En savoir plus :
> Research article. Supraglacial lake drainage at a fast-flowing Greenlandic outlet glacier <https://www.pnas.org/content/early/2019/11/26/1913685116>, PNAS, 02/12/19
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36- Plan B : comment les militants écologistes se forment à désobéir, Le Monde, 04/12/19, 11h52
Simon Lesage
Apprendre à… désobéir. C’était l’objectif du « Camp climat » organisé par des associations écologistes en août dernier. Notre journaliste a passé plusieurs jours dans ce stage, auprès d’apprentis militants.
Apprendre à se défendre face aux forces de l’ordre, répondre à des journalistes, intervenir sur un plateau de télévision ou débattre avec les élus locaux, tel était le programme du « Camp climat », organisé en août dernier à Kingersheim, en Alsace. Là-bas, à l’initiative d’associations écologistes, un millier de personnes sont venues se former en prévision des actions militantes à venir. Le point culminant de ce camp d’entraînement : une simulation d’action de désobéissance civile, grandeur nature. Sur place, notre journaliste a suivi une jeune militante, Louana, prête à apprendre comment organiser une future manifestation pour le climat.
> Vidéo à voir à :
<https://www.lemonde.fr/videos/video/2019/12/04/plan-b-comment-les-militants-ecologistes-se-forment-a-desobeir_6021646_1669088.html>
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Une publication
37- Plan B pour la planète - Le New Deal vert, de Noami Klein, éditions Actes Sud, 06/11/19
La maison brûle ! La crise climatique est là qui menace l'équilibre du monde. De plus en plus de mouvements sociaux déclarent l'état d'urgence social et écologique. Pourquoi sommes-nous incapables d'agir en conséquence ? Comment éteindre l'incendie ? Depuis plus de vingt ans, Naomi Klein ausculte la planète et se fait l'écho incisif de la guerre économique qui a pris pour cibles les individus et les ressources naturelles.
Depuis une décennie, elle défend un programme radical et audacieux, qu'on appelle aujourd'hui le New Deal vert. L'heure n'est plus aux réformes, aux taxes et aux plafonnements, l'heure est aux transformations, aux bouleversements sans concession. Dans ce volume, qui réunit pour la première fois une décennie de textes passionnés (2010-2019) - grandes enquêtes, écrites sur la ligne de front des catastrophes écologiques, et discours inédits -, Naomi Klein apparaît sous un jour prophétique.
Elle nous engage à nous attaquer à la racine des problèmes en luttant de conserve contre le dérèglement climatique et les inégalités sociales et raciales, inextricablement liés. Elle explore l'antagonisme dans lequel nous vivons, urgence écologique versus "présent perpétuel", l'histoire des brusques changements que l'humanité a su opérer face aux périls, ou analyse en quoi l'essor du suprémacisme blanc et la fermeture des frontières s'apparentent à une "barbarie climatique".
Au moment où les océans montent aussi dangereusement que les flots de haine, ces textes brossent un portrait saisissant de l'état du monde, ainsi que des personnes et des mouvements qui se dressent pour faire du désastre en puissance l'occasion rêvée de transformer notre civilisation. Travail d'investigation imparable, manifeste politique et plan de sauvetage : Plan B pour la planète est tout cela à la fois.
A propos de l’auteure
Journaliste d'investigation, essayiste engagée, auteure de best-sellers internationaux comme No Logo, La Stratégie du choc, Tout peut changer, ou Dire non ne suffit plus, publiés en France par Actes Sud, Naomi Klein est la première titulaire de la chaire Gloria Steinem ("Médias, culture et études féministes"), créée à l'université Rutgers. Elle a cofondé The Leap, une organisation qui lutte en faveur de la justice climatique.
Plan B pour la planète - Le New Deal vert, de Noami Klein, éditions Actes Sud, Collection Questions de société, 06/11/19, ISBN : 978-2-330-12737-4, EAN : 9782330127374, 412 pages, 23 €.
<https://www.actes-sud.fr/catalogue/sciences-humaines-et-sociales-sciences/plan-b-pour-la-planete-le-new-deal-vert>
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– Let’s Bio ! Ensemble pour des cantines bios et locales <https://www.letsbio.org/> pour bien nourrir nos enfants.
– Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
NOS CAMPAGNES
– 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/> pour participer à l'émergence d'un modèle énergétique plus propre et durable
– Mon Restau’Responsable® <https://www.youtube.com/watch?list=PLh--7obE3XQ5hw0hyacAsOc7PLMneP7-N&v=Eo7AZvPE_MA> pour guider les professionnels de la restauration collective et valoriser leurs bonnes pratiques.
– J’agis pour la nature <http://www.jagispourlanature.org/> pour participer à des activités utiles et ludiques en pleine nature, près de chez vous.
NOS VIDÉOS PÉDAGOGIQUES
– Sur notre chaîne You Tube <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>, retrouvez toutes nos vidéos.
NOS PUBLICATIONS (les plus récentes)
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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