[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur le dérèglement climatique & la COP25 de Madrid + 2 publications (lundi 16 décembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 16 Déc 08:03:30 CET 2019


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
–> Un accès 'rapide' direct à la source de l'article (hors abonnement) par un lien hypertexte sur son intitulé dans le sommaire ; si un lien vers un article ne fonctionne pas, vous pouvez retrouver son contenu dans le corps du mail à l'item correspondant.
–> Un accès 'lent' et plus complet dans le corps du mail sous le sommaire et les extraits, incluant les articles réservés aux abonnés, des liens vers d'autres articles sur le même sujet et des pour en savoir plus (sources, etc.).
1- Spécial COP25 - Mikaa Mered : « Nous sommes déjà dans le postpolaire » <https://www.lepoint.fr/economie/special-cop25-mikaa-mered-nous-sommes-deja-entres-dans-un-monde-postpolaire-01-12-2019-2350669_28.php>, Le Point, 01/12/19, 17:33
2- Greenpeace sonne l'alarme sur le climat avant le Sommet européen <https://information.tv5monde.com/info/greenpeace-sonne-l-alarme-sur-le-climat-avant-le-sommet-europeen-336696>, AFP, 12/12/19, 13:00
3- La neutralité carbone, un objectif ambitieux pour limiter le changement climatique <https://information.tv5monde.com/info/la-neutralite-carbone-un-objectif-ambitieux-pour-limiter-le-changement-climatique-336738>, AFP, 12/12/19, 14:00
4- [Génération climat] Après les marches pour le climat, des jeunes prennent le chemin de la politique <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/generation-climat-de-la-rue-a-la-politique-les-jeunes-s-engagent-147999.html>, Novethic, 12/12/19
5- Neutralité carbone en 2050 : l'UE s'engage, mais sans la Pologne <https://information.tv5monde.com/info/neutralite-carbone-en-2050-l-ue-s-engage-mais-sans-la-pologne-336822>, AFP, 13/12/19, 05:00
6- Climat : à Bruxelles, un consensus difficile à trouver sur la neutralité carbone en 2050 <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/13/climat-a-bruxelles-un-consensus-difficile-a-trouver-sur-la-neutralite-carbone-en-2050_6022707_3244.html>, Le Monde, 13/12/19, 12h11
7- COP25 : il faut se préparer localement aux impacts, inévitables, du réchauffement climatique <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/cop-25-en-plus-de-diminuer-les-emissions-il-faut-se-preparer-localement-aux-impacts-du-rechauffement_139851>, Sciences & Avenir, 13/12/19, 17h32
8- Climat : L’année 2020 sera l'« année de l’action », déclare Greta Thunberg <https://www.20minutes.fr/planete/2674555-20191213-climat-annee-2020-annee-action-declare-greta-thunberg>, 20 Minutes avec AFP, 13/12/19, 20h19
9- Entretien. Jean Jouzel : face aux enjeux climatiques, “notre génération est en train de faire le choix d’être très égoïste” <https://lenergeek.com/2019/12/13/jean-jouzel-enjeux-climatiques-rechauffement-climatique-cop25/>, L'EnerGEEK, 13/12/19
10- Green Deal : l’accord européen durcira les émissions de CO2 automobiles <https://www.automobile-propre.com/breves/green-deal-laccord-europeen-durcira-les-emissions-de-co2-automobiles/>, Automobile propre, 13/12/19
11- La COP25 au bout de la nuit, loin de l'urgence climatique <https://information.tv5monde.com/info/la-cop25-au-bout-de-la-nuit-loin-de-l-urgence-climatique-336878>, AFP, 14/12/19, 01:00
12- "L'océan arrive, nous aussi", préviennent les militants au terme de la COP25 <https://information.tv5monde.com/info/l-ocean-arrive-nous-aussi-previennent-les-militants-au-terme-de-la-cop25-337056>, AFP, 14/12/19, 08:00
13- COP25 : Le Costa Rica veut protéger 30 % des espaces naturels d’ici 2030 <https://www.20minutes.fr/planete/2674187-20191214-cop25-costa-rica-veut-proteger-30-espaces-naturels-2030>, 20 Minutes avec agences, 14/12/19, 09h55 
14- Au Groenland, des projets contestés d’aéroport destinés à développer le tourisme <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/14/au-groenland-des-projets-contestes-d-aeroport-destines-a-developper-le-tourisme_6022867_3244.html>, Le Monde, 14/12/19, 10h27
15- Le Groenland prêt à tirer profit du réchauffement climatique <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/14/le-groenland-pret-a-tirer-profit-du-rechauffement-climatique_6022862_3244.html>, Le Monde, 14/12/19, 10h30
16- Adelaide, la ville sud-africaine où il n'a pas plu depuis cinq ans <https://information.tv5monde.com/info/adelaide-la-ville-sud-africaine-ou-il-n-pas-plu-depuis-cinq-ans-337063>, AFP, 14/12/19, 11:00
17- Climat : efforts redoublés pour éviter un échec cuisant à la COP25 <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat-vers-un-echec-criant-pour-la-planete-a-la-cop25_139858>, AFP, 14/12/19, 13h16
18- Après la sécheresse, les inondations menacent de famine plus de cinq millions d’habitants au Soudan du Sud <https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/environnement-africain/apres-la-secheresse-les-inondations-menacent-de-famine-plus-de-cinq-millions-dhabitants-au-soudan-du-sud_3743235.html>, France Télévisions, 14/12/19, 15:58
19- [Science] Des chercheurs ont découvert une nouvelle bombe climatique, responsable de la fonte de la banquise <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/sciences-des-chercheurs-ont-decouvert-une-nouvelle-bombe-climatique-responsable-de-la-fonte-de-la-banquise-148004.html>, Novethic, 14/12/19
20- Climat : négociations de nuit pour tenter d'éviter un échec de la COP25 <https://information.tv5monde.com/info/climat-negociations-de-nuit-pour-tenter-d-eviter-un-echec-de-la-cop25-337099>, AFP, 15/12/19, 04:00
21- Tribune. "L’ajustement carbone aux frontières de l’Union européenne" permettra de "redessiner l’Europe industrielle de demain" <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/15/l-ajustement-carbone-aux-frontieres-de-l-union-europeenne-permettra-de-redessiner-l-europe-industrielle-de-demain_6022923_3232.html>, Le Monde, 15/12/19, 06h00 
22- COP25 : un accord a minima adopté sur le climat, mais aucune réponse apportée sur les points essentiels <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cop24/cop25-un-accord-a-minima-a-ete-adopte-sur-le-climat-mais-aucune-reponse-n-a-ete-apportee-sur-les-points-essentiels_3745889.html>, France info avec AFP, 15/12/19, 15:00
En images
23- Avant/après : quatre chefs-d’œuvre pour montrer les ravages d’une augmentation de 1,5 degré <https://www.nouvelobs.com/culture/20191213.OBS22312/avant-apres-quatre-chefs-d-uvre-pour-montrer-les-ravages-d-une-augmentation-de-1-5-degre.html>, L’Obs, 13/12/19, 19h51
24- Crise climatique : on vous explique ce que sont les "limites planétaires", que la France dépasse <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/video-crise-climatique-on-vous-explique-ce-que-sont-les-limites-planetaires-que-la-france-depasse_3701117.html>, France Télévisions, 14/12/19, 07:04
Deux publications
25- En ligne. Climate Chance. Bilan 2019 de l’action climat non-étatique - Secteurs d’émissions de gaz à effet de serre : Territoires, Adaptation, Finance <https://cdurable.info/Bilan-2019-de-l-action-climat-non-etatique.html>, Cdurable.info, 13/12/19
26- Critique. Climat : un livre pour comprendre et agir face à l’urgence <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/14/climat-un-livre-pour-comprendre-et-agir-face-a-l-urgence_6022835_3232.html>, Le Monde, 14/12/19, 05h00

Bien à vous,
Florence

NB : En pied de page de chaque message, vous disposez d’une adresse url qui vous permet de vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner directement à votre gré.

À BOUT DE SOUFFLE DU JOUR : La COP25 s’est achevée par la signature d’un accord a minima avec des pays plus divisés que jamais sur des sujets-clés. (cf. item 11, 17, 20, 22 & suite)
CITATIONS DU JOUR : — "On ne pourra pas éviter une continuité du réchauffement qui est en cours. Des changements vont arriver, on ne pourra pas les empêcher donc on doit se préparer", Hervé Le Treut, climatologue de l'Institut Pierre-Simon-Laplace des sciences de l'environnement (IPSL) (cf. item 7)
— "La science est claire, mais ignorée. Les adultes se comportent comme s’il n’y avait pas de lendemain. Quoi qu'il arrive, nous n'abandonnerons pas. Nous ne faisons que commencer", Greta Thunberg, jeune militante écologique (cf. item 8, 12, 22 & suite)
— "Face aux enjeux climatiques, notre génération est en train de faire le choix d’être très égoïste", Jean Jouzel, climatologue et glaciologue français. (cf. item 9)
— "J'ai besoin de rentrer à la maison, de regarder mes enfants dans les yeux et de dire que nous avons eu un résultat qui va garantir leur avenir", Tina Stege, représentante des îles Marshall (cf. item 17)
— "La présidence chilienne a une tâche : protéger l'intégrité de l'accord de Paris et ne pas permettre qu'il soit déchiqueté par le cynisme et la cupidité", Jennifer Morgan, Directrice exécutive de Greenpeace International (cf. item 20)
— "Une poignée de pays bruyants a détourné le processus et pris le reste de la planète en otage", Jamie Henn, directeur de la communication de l'ONG 350.org (cf. item 20)
— "La communauté internationale a raté une occasion importante de faire preuve d'une ambition plus grande en matière d'atténuation (réduction des émissions de gaz à effet de serre), d'adaptation et de financement de la crise climatique", Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU (cf. item 22 & suite)
DÉBAT DU JOUR : La neutralité carbone, au cœur de la réunion des dirigeants européens à Bruxelles, doit permettre à l'Union européenne de contenir le changement climatique et tenter de limiter ses effets dévastateurs. (cf. item 3, 5, 6 & 10)
ESPOIR DU JOUR : Le Costa Rica a lancé une coalition qui rassemble une vingtaine de pays à ce jour. Objectif : miser sur la nature pour lutter contre le réchauffement climatique. (cf. item 13)
AMBITION DU JOUR : Le Groenland cherche à tirer profit du réchauffement climatique. (cf. item 14 & 15)
ÉTUDE DU JOUR : Au pôle Sud, l'Antarctique fond sous l'effet des rivières atmosphériques. Ces masses de vent qui transportent humidité et chaleur se déversent sur des petites zones de la banquise, ayant sur elles l'effet d'un radiateur. Avec le changement climatique, leur impact devrait être décuplé selon une étude publiée dans la revue Nature Geoscience. (cf. item 19 & suite)
CHIFFRES DU JOUR : — L'Afrique australe toute entière, où les températures augmentent deux fois plus vite que sur le reste du globe, connaît sa pire sécheresse depuis 35 ans, selon l’ONU. En Afrique du Sud, il n’a pas plu depuis 5 ans à Adélaïde. (cf. item 16)
— Au début de l’année 2019, la sécheresse a durement frappé une partie du Soudan. Depuis juillet, ce sont des inondations exceptionnelles qui menacent de famine plus de cinq millions d’habitants. (cf. item 18)
— Si le monde entier vivait comme les Français, il aurait consommé l’équivalent des capacités de régénération des ressources biologiques de 2,9 Terre. Ministère de la Transition écologique dans son rapport 2019 sur l'état de l'environnement (cf. item 24)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
_______________________________________________________________________________________________________________________
1- Spécial COP25 - Mikaa Mered : « Nous sommes déjà dans le postpolaire », Le Point, 01/12/19, 17:33
Géraldine Woessner

Pour ce professeur de géopolitique des pôles, les bouleversements liés au réchauffement climatique ne sont pas assez anticipés.
La banquise est le principal témoin du réchauffement climatique, et elle fond. A un rythme impressionnant, au point que nos jeunes lecteurs verront probablement, avant la fin de leur vie, l’Arctique libéré des glaces en été. Dans ce monde postpolaire, de nouvelles routes commerciales vont s’ouvrir, de nouvelles ressources, qui suscitent d’énormes convoitises, seront exploitées. La question environnementale, parce qu’elle précipite l’avènement de cette nouvelle réalité physique, économique, géostratégique, s’impose plus que jamais comme un enjeu crucial, qu’il convient d’étudier sans alarmisme, mais avec lucidité : au vu des projections actuelles des glaciologues du monde entier, nous sommes déjà entrés dans l’ère cryogéopolitique, selon le concept développé par le professeur de géopolitique des pôles Mikaa Mered. Entretien.
>> Suite à lire sur inscription à :
<https://www.lepoint.fr/economie/special-cop25-mikaa-mered-nous-sommes-deja-entres-dans-un-monde-postpolaire-01-12-2019-2350669_28.php>
Sur le même sujet :
> Spécial COP25 - L’anthropocène en question, Le Point, 01/12/19, 14:00 
Nathalie Lamoureux
Concept issu des sciences de la Terre, l’anthropocène propose une lecture de l’histoire des impacts de l’homme sur l’environnement. Et fait débat…
En 2000, le Néerlandais Paul J. Crutzen, Prix Nobel de chimie, propose d’adopter le terme d’anthropocène pour prendre acte de la force de l’impact de l’homme sur la trajectoire des écosystèmes et du climat. Ce n’est pas la première fois que les scientifiques prophétisent le pouvoir humain sur la destinée du monde. Dans leur ouvrage*, les historiens Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz citent Buffon, qui, en 1778, expliquait que « la face entière de la Terre porte aujourd’hui l’empreinte de la puissance de l’homme ». Il y a aussi ce géologue italien qui, un siècle plus tard, définit...
>> Suite à lire sur inscription à :
<https://www.lepoint.fr/economie/special-cop25-l-anthropocene-en-question-01-12-2019-2350671_28.php>
Sur le même sujet :
> Spécial COP25 – Entretien. Michel Damian : « Des dérèglements climatiques pour des siècles », Le Point, maj le 02/12/19 à à 09:11 
Propos recueillis par Nathalie Lamoureux
Selon l'auteur des « Chemins infinis de la décarbonisation », notre salut dépend de la volonté politique et du changement de notre style de développement.
Le Point : Pourquoi les solutions proposées aux conférences sur les changements climatiques ont-elles toujours abouti à une impasse ?
Michel Damian : Le changement climatique a été initialement considéré comme un problème d'environnement, de pollution, comme une « externalité », pas comme un problème de modes de production, de consommation et de styles de développement. Si l'on s'est trompé sur le diagnostic, il n'est pas très étonnant que les mesures successivement proposées n'aient pas conduit aux résultats escomptés.
Des batailles sont pourtant engagées pour tenter de réduire les émissions de...
>> >> Suite à lire sur inscription à :
<https://www.lepoint.fr/economie/special-cop25-michel-damian-des-dereglements-climatiques-pour-des-siecles-02-12-2019-2350745_28.php>
_______________________________________________________________________________________________________________________
2- Greenpeace sonne l'alarme sur le climat avant le Sommet européen, AFP, 12/12/19, 13:00
Anne-Laure Mondesert & Céline Le Prioux

Une énorme banderole sur "l'urgence climatique" déployée sur un bâtiment faussement en flammes : Greenpeace s'est invité jeudi au sommet européen à Bruxelles pour mettre la pression sur les dirigeants, peu avant leur réunion largement consacrée au "Pacte vert" de l'UE.
Dès potron-minet, 28 militants de l'ONG, arrivés à bord d'un camion de pompiers réformé pour tromper la sécurité, ont escaladé la façade du bâtiment Europa, siège du Conseil où doivent se réunir dans l'après-midi les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE. 
Ils ont ensuite allumé des fumigènes, pour donner l'illusion d'un bâtiment en flammes, tout en déployant une énorme banderole proclamant "climate emergency".
La police les a finalement délogés à temps, interpellant une vingtaine d'entre eux, avant l'arrivée des dirigeants européens.
Au programme de ce premier jour de sommet, de difficiles négociations sur l'objectif d'une neutralité carbone d'ici 2050, au moment où la COP25 est sur le point de se terminer à Madrid.
Au cœur des discussions de Bruxelles, le Pacte vert de la présidente de la Commission européenne, l'Allemande Ursula von der Leyen, qui bute sur les réticences de trois pays de l'Est.
Les dirigeants de l'UE auront aussi la tête tournée vers le Royaume-Uni où les Britanniques sont appelés à voter : ils doivent trancher entre le Brexit du Premier ministre Boris Johnson ou un nouveau référendum sur la sortie de l'UE avec le travailliste Jeremy Corbyn.
Le résultat des législatives sera décisif pour l'avenir de l'accord négocié entre Londres et l'UE, qui prévoit un divorce au 31 janvier.
En l'absence du Premier ministre Boris Johnson, les intérêts britanniques sont représentés par le nouveau président du Conseil européen Charles Michel.
Ce sera le baptême du feu pour l'ancien Premier ministre belge: son premier sommet en tant que chef d'orchestre promet de longues et âpres discussions dès jeudi, où seront abordés, outre la stratégie climatique, le budget à long terme de l'UE.
Sur le pacte vert, les dirigeants seront appelés à endosser un objectif: atteindre à l'horizon 2050 une "neutralité climatique", consistant à réduire au maximum les émissions de C02 et compenser le reste par des dispositifs d'absorption.
- "Grande bagarre" sur le budget -
Charles Michel espère rallier les trois pays encore très dépendants des énergies fossiles, et notamment du charbon, qui font de la résistance: la Hongrie, la Pologne, la République tchèque.
Le chiffre de 100 milliards d'euros d'investissements prévus par la Commission dans le cadre d'un "mécanisme de transition juste" destiné aux régions et secteurs les plus exposés suffira-t-il à les convaincre ?
Rien n'est moins sûr. La transition verte implique des "coûts significatifs et des défis pour nos économies", a souligné une source polonaise. "Une telle transition doit être juste, équilibrée d'un point de vue social et tenir compte de la situation particulière des Etats", a-t-elle ajouté.
En pleine COP25 et au lendemain du lancement du Pacte vert, une absence de consensus sur la neutralité carbone serait un très mauvais signal envoyé par l'UE.
L'ambition climatique de la nouvelle Commission est en outre liée à l'autre sujet qui fâche, également à l'ordre du jour, le budget pour la période 2021-2027, qui promet des débats acharnés.
"Ca va être une grande bagarre", "C'est un dossier très difficile", prévoient les diplomates européens. Charles Michel devra rapprocher les points de vue entre les pays, divisés sur la proposition mise sur la table par la présidence finlandaise de l'UE, d'un budget abondé par des contributions nationales de 1.087 milliards d'euros, soit 1,07% du revenu national brut européen. Contre 1,114% proposé par la Commission et 1,3% par le Parlement.
L'après-Brexit sera évoqué vendredi, au lendemain du scrutin britannique et au deuxième jour du sommet, qui abordera la négociation de la future relation commerciale de Londres avec les 27.
<https://information.tv5monde.com/info/greenpeace-sonne-l-alarme-sur-le-climat-avant-le-sommet-europeen-336696>
_______________________________________________________________________________________________________________________
3- La neutralité carbone, un objectif ambitieux pour limiter le changement climatique, AFP, 12/12/19, 14:00
Laure Fillon

La neutralité carbone, au cœur de la réunion des dirigeants européens jeudi à Bruxelles, doit permettre à l'Union européenne, et au-delà aux autres régions du monde, à contenir le changement climatique et tenter de limiter les effets dévastateurs qui se font déjà sentir.
- Une définition variable
La neutralité carbone consiste pour un pays à ne pas émettre plus de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique, qu'il ne peut en absorber via par exemple les forêts, les sols ou les océans. 
Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) a publié en 2018 un rapport de référence sur les conséquences du réchauffement climatique. Pour le contenir à 1,5°C, les émissions de CO2 doivent chuter bien avant 2030 (-45% d'ici 2030 par rapport à 2010) et le monde atteindre une neutralité carbone en 2050.
La définition retenue par les Etats ou les entreprises n'est pas toujours la même. "Certaines personnes définissent la neutralité carbone en se basant sur les émissions de CO2, d'autres avec tous les gaz à effet de serre", comme le méthane, les HFC, indique Richard Blake, directeur de l'ONG britannique ECIU. Dans ce cas, le terme utilisé peut être "neutralité climatique".
- Les pays engagés
Deux petits pays, le Bhoutan et le Suriname, ont déjà atteint la neutralité carbone, selon une étude d'ECIU.
Le Royaume-Uni, la France, la Suède et la Nouvelle-Zélande ont inscrit dans la loi l'objectif de neutralité carbone en 2050 (2045 pour la Suède). L'enregistrement de la neutralité carbone dans la loi est en cours d'examen au Chili et aux îles Fidji, selon l'étude d'ECIU.
D'autres pays et l'Union européenne y réfléchissent. Dans le cas de l'UE, une grande "loi climatique" pourrait être proposée d'ici fin mars et inclure la neutralité carbone pour 2050. Il faut toutefois encore convaincre la Pologne, la Hongrie et la République tchèque, qui font barrage.
- Les secteurs concernés
Le bâtiment, les transports, l'agriculture, l'industrie devront drastiquement réduire leurs émissions de gaz à effet de serre pour atteindre cet objectif. 
D'autres secteurs, comme le transport maritime et l'aviation à l'international, peuvent passer à travers les mailles du filet, selon le périmètre d'activités retenu par un pays pour sa neutralité carbone. L'empreinte carbone liée aux importations n'est souvent pas prise en compte.
- Les limites
Atteindre la neutralité carbone passe par une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre, pour tomber à un niveau d'émissions marginales. Ces émissions ne pouvant pas être supprimées sont compensées via l'absorption de CO2 dans des puits de carbone naturels ou artificiels.
Ce système a toutefois des limites. "À ce jour, aucun puits de carbone artificiel ne peut éliminer le carbone de l'atmosphère à une échelle suffisante pour lutter contre le réchauffement de la planète", souligne le Parlement européen.
Les forêts, les sols et les océans sont des acteurs essentiels pour stocker le carbone. Mais pour que les écosystèmes jouent correctement leur rôle, encore faut-il qu'ils soient en bonne santé, souligne Pierre Cannet de WWF France, d'où l'importance de ne pas "compromettre ce rôle de puits de la nature".
Trop miser sur les puits de carbone peut aussi entraîner une concurrence pour l'usage des terres, entre agriculture et forêts.
Des pays riches pourraient être tentés de subventionner des projets de puits de carbone naturels dans des pays en développement, par exemple à travers des mesures de reforestation. "Notre expérience (...) montre que cela cache un manque d'action aux sources de la pollution, qui continue souvent à croître", avertit Bill Hare, du centre de recherche Climate Analytics. Il met en garde contre l'extension du système de compensation aux océans, qui "serait dangereux".
<https://information.tv5monde.com/info/la-neutralite-carbone-un-objectif-ambitieux-pour-limiter-le-changement-climatique-336738>
_______________________________________________________________________________________________________________________
4- [Génération climat] Après les marches pour le climat, des jeunes prennent le chemin de la politique, Novethic, 12/12/19
Marina Fabre

Les marches pour le climat ne suffisent plus. Une partie de la génération climat, celle qui est descendue dans la rue pour crier l'urgence climatique, a fait le choix de s'engager en politique. L'enjeu, pour elle, est de garder sa radicalité, tout en changeant les choses de l'intérieur. Un choix que certains refusent, préférant la désobéissance civile pour passer à la vitesse supérieure. Voici l'ultime épisode de notre série dédiée à la mobilisation des jeunes pour le climat. 
"D’une certaine manière nous n’avons rien obtenu". Cette phrase de Greta Thunberg en pleine COP25 sonne-t-elle la fin de la mobilisation de la jeunesse pour le climat ? "Ce n’est pas une solution durable que des enfants manquent l’école pour protester, nous aimerions des actions de la part des gens au pouvoir", a martelé la jeune activiste. Pendant des mois, des millions de jeunes ont répondu à son appel, descendant dans la rue pour crier l’urgence climatique. Et après ?
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/generation-climat-de-la-rue-a-la-politique-les-jeunes-s-engagent-147999.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
5- Neutralité carbone en 2050 : l'UE s'engage, mais sans la Pologne, AFP, 13/12/19, 05:00
Laurence Benhamou & Marine Laouchez

L'Union européenne s'est engagée à devenir neutre sur le plan climatique d'ici 2050, un "signal fort" envoyé par le continent en pleine COP25, mais terni par l'absence de la Pologne, qu'elle n'a pas réussi à convaincre.
"Nous sommes arrivés à un accord sur le changement climatique, c'est très important, c'est crucial", a lancé le président du Conseil européen Charles Michel lors d'une conférence de presse.
Pour son baptême du feu à la tête du cénacle des dirigeants européens, le Belge a été confronté à une discussion difficile.
Sa décision d'annoncer un accord malgré l'absence de consensus a surpris même si la Pologne n'est pas allée jusqu'à bloquer l'adoption des conclusions du sommet.
Le dirigeant, et à ses côtés la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, ont essayé de minimiser le délai accordé à la Pologne jusqu'en juin.
Le Conseil européen a "endossé" l'objectif de neutralité climatique d'ici 2050, mais il est noté dans les conclusions qu'un Etat membre "à ce stade ne peut pas s'engager à mettre en oeuvre cet objectif en ce qui le concerne".
Selon plusieurs sources, Varsovie avait demandé de pouvoir s'engager pour une date postérieure à 2050 -- 2070 a été évoqué--, ce qui lui a été refusé.
Le fait que la Pologne reste en dehors est "complètement acceptable", a assuré Mme von der Leyen. 
"Cet objectif (de neutralité) engagera l'UE dans son ensemble", assure-t-on à l'Elysée. Aux autres pays de convaincre Varsovie de se rallier l'été prochain.
"Nous comprenons que (la Pologne) a besoin de plus de temps", a expliqué Charles Michel. Le pays, encore très dépendant du charbon, est l'un des principaux pollueurs en Europe, et craint une transition énergétique désastreuse sur le plan économique et social.
- "Engagement majeur" -
En arrivant au Conseil, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki avait affirmé que le coût de la transformation énergétique dans son pays était "de loin plus élevé" que dans d'autres pays.
Si le reste de l'UE se montre compréhensif, Ursula von der Leyen a toutefois assuré, au lendemain de la présentation du Pacte vert européen, que "cela ne changerait pas le calendrier de la Commission".
Cette feuille de route vise à mettre l'UE sur les rails de la neutralité climatique à l'horizon du milieu du siècle, au travers de diverses législations et plans d'actions dans des secteurs variés.
D'ici juin, la Commission aura présenté plusieurs actes législatifs, a souligné la chancelière allemande Angela Merkel. En particulier, la grande "loi climatique" européenne, dans laquelle la Commission compte inscrire l'objectif 2050, qui doit être présentée d'ici mars.
Les dirigeants européens auront d'ici l'été également avancé dans la discussion sur le futur budget pluriannuel de l'UE pour la période 2021-2027, qui devra refléter les ambitions climatiques du bloc.
Et en janvier, Ursula von der Leyen présentera son "fonds pour la transition juste", très attendu par les pays dont la survie de certaines régions est liée au charbon.
A l'entame du sommet, Varsovie n'était pas le seul pays récalcitrant. La Hongrie et la République tchèque affichaient aussi leur scepticisme, exigeant des garanties financières, mais également sur les moyens d'atteindre cet objectif climatique, y compris grâce au nucléaire.
Inacceptable pour des pays comme l'Autriche ou le Luxembourg, cette référence à l'atome était défendue par les trois capitales de l'Est. Les autres dirigeants ont fini par céder et par en faire mention dans les conclusions. Une reconnaissance importante car elle ouvre la voie à des aides et subventions.
Le Premier ministre tchèque Andrej Babis s'est félicité d'avoir "convaincu" ses homologues que "l'énergie nucléaire est notre voie vers la neutralité climatique".
Selon la présidence française, les dirigeants des 27 ont par ailleurs apporté un "soutien unanime" à la mise en place d’une "taxe carbone" des produits provenant de l'extérieur de l'UE "s’ils ne respectent pas les mêmes exigences climatiques que les entreprises européennes".
Nettement plus nuancées, les conclusions officielles du sommet se bornent à indiquer que le Conseil "prend note de l'intention de la Commission de proposer un mécanisme d'ajustement aux frontières pour les secteurs très carbonés".
Le principe d'une telle taxe carbone aux frontières, réclamée de longue date par la France, vise à lutter contre le "dumping environnemental" et éviter le déplacement des émissions de CO2 vers des pays où il n'a pas de prix.
L'avant-sommet avait été marqué par une action spectaculaire de Greenpeace, dont une trentaine de militants, trompant la sécurité du siège du Conseil, ont escaladé le bâtiment, déployant une banderole sur "l'urgence climatique" et allumé des fumigènes.
L'ambition climatique de la nouvelle Commission est largement liée au futur budget pluriannuel de l'UE pour la période 2021-2027. Un sujet épineux mais sur lequel les dirigeants ne se sont pas attardés, chargeant le président du Conseil Charles Michel "de faire avancer les négociations".
<https://information.tv5monde.com/info/neutralite-carbone-en-2050-l-ue-s-engage-mais-sans-la-pologne-336822>
_______________________________________________________________________________________________________________________
6- Climat : à Bruxelles, un consensus difficile à trouver sur la neutralité carbone en 2050, Le Monde, 13/12/19, 12h11
Audrey Garric  ,  Jean-Pierre Stroobants  (Bruxelles, bureau européen)  et  Virginie Malingre(Bruxelles, bureau européen)

La Pologne s’est désolidarisée de ses partenaires, refusant de s’engager à se mettre en ordre de marche pour parvenir à l’objectif de réduction des émissions de CO2. 
Vers 20 heures, les vingt-sept chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne (UE) – Boris Johnson était resté à Londres pour ce jour d’élections – qui s’étaient retrouvés à Bruxelles, jeudi 12 décembre, lors d’un Conseil européen, ont interrompu leurs discussions pour se faire prendre en photo, tous ensemble. Un rituel censé célébrer leur bonne entente et auquel ils ne s’étaient pas livrés depuis le référendum sur le Brexit, en 2016. La reprise de ce cérémonial devait marquer le début d’une nouvelle période, alors que la sortie du Royaume-Uni de l’UE d’ici au 31 janvier semble désormais très probable compte tenu de la large victoire de Boris Johnson lors des élections britanniques.
> Lire aussi  L’Europe peine à s’accorder sur ce qu’est réellement une activité économique « verte »
Las, l’unité n’aura duré que le temps d’un cliché. Un peu après minuit, en effet, la Pologne s’est désolidarisée de ses partenaires, refusant de s’engager à se mettre en ordre de marche pour parvenir à la neutralité carbone en 2050. « Nous sommes parvenus à un accord », a néanmoins déclaré le nouveau président du Conseil, Charles Michel, se livrant, comme la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, à un exercice de dialectique très poussé.
« Exemption » de la Pologne
Effectivement, la Pologne a, comme tous les Etats membres, adopté l’accord qui a été rédigé à l’issue de près de neuf heures de négociations. Mais celui-ci, s’il rappelle l’objectif commun de la neutralité carbone en 2050, spécifie qu’« un Etat, à ce stade, n’a pas pu s’engager sur la mise en œuvre de cet objectif » et fixe un nouveau rendez-vous à juin 2020. Le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a, pour sa part, parlé de « l’exemption de son pays » et de « l’énorme flexibilité » qui lui est désormais offerte. « Nous atteindrons l’objectif à notre propre rythme », ajoutait-il.
« Je suis assez satisfaite. Il n’y a pas eu de divisions des Européens, il y avait simplement un Etat qui avait besoin de plus de temps », a commenté Angela Merkel, bouclant en deux minutes une conférence de presse, dont elle a exclu toute question. En réalité, la chancelière allemande, comme les autres dirigeants européens, a craint jusqu’à la fin que Varsovie ne signe aucun accord, tellement les demandes de la Pologne étaient inacceptables. « Nous avons besoin de créativité sans perdre la boussole », a commenté M. Michel, titillé sur cet accord à géométrie variable.
M. Morawiecki n’a pas ménagé ses interlocuteurs. Il leur a d’abord réclamé 560 milliards d’euros d’ici à 2030 pour aider son pays à fermer ses centrales à charbon. Une somme astronomique à comparer avec les 100 milliards d’euros que les Européens envisagent de consacrer au Fonds de transition juste, imaginé par la Commission pour accompagner les pays qui en ont le plus besoin. Le premier ministre polonais a ensuite plaidé pour un délai, jusqu’en 2070. Une autre exigence inacceptable pour ses collègues.
« Cela ne changera pas le calendrier »
Au lendemain des annonces d’Ursula von der Leyen sur le « green deal », les Etats membres n’ont donc pas réussi à s’entendre sur la pierre angulaire du projet défendu par la présidente de la Commission. Mais ils espèrent y parvenir avant l’été 2020. D’ici là, l’exécutif européen aura précisé le financement du Fonds de transition juste ainsi que ses critères d’éligibilité. « Tant que la Pologne n’aura pas souscrit à l’objectif de neutralité carbone en 2050, elle ne pourra pas en bénéficier », précise un diplomate. Surtout, les discussions sur le budget européen pour la période 2021-2027 auront avancé. Et il ne fait aucun doute que la Pologne essaiera de négocier au mieux son ralliement.
> Lire aussi  Le « green deal » européen, entre ambition et « opération de greenwashing »
« Cela ne changera pas le calendrier » du « green deal », a affirmé Ursula von der Leyen. De fait, explique un diplomate, « la plupart des législations prévues pourront aller de l’avant car elles doivent être entérinées à la majorité qualifiée (au moins 55 % des Etats représentant 65 % de la population européenne) ». A commencer par la loi climat, qui doit inscrire dans le marbre la neutralité carbone en 2050, et qui sera présentée en mars. En juin, elle sera amendée pour intégrer l’objectif intermédiaire de réduction entre -50 % et -55 % des émissions de CO2 en 2030.
Ni Paris ni Berlin ne s’attendaient à ce que le Conseil européen se déroule de cette manière. Certes, les dirigeants savaient qu’il serait difficile de convaincre les trois pays récalcitrants – la Pologne donc, mais aussi la Hongrie et la République tchèque – de rallier l’objectif de neutralité carbone en 2050. Mais ils n’avaient pas imaginé que Varsovie se montrerait aussi peu coopératif. « Il y a eu une sorte de sidération », reconnaît un ministre.
Garanties sur le nucléaire
Avant que le sommet ne débute, les trois pays d’Europe de l’Est étaient surtout montés au créneau pour demander à l’Europe des garanties sur le nucléaire. Pour atteindre l’objectif de neutralité carbone, ont-ils argué, il leur faut réduire leur dépendance au charbon et donc se tourner vers d’autres sources d’énergie. Au premier rang desquelles le nucléaire, qui n’émet pas de CO2. La République tchèque et la Hongrie y ont déjà recours. Quant à la Pologne, elle n’imagine pas acheter du gaz à la Russie et mise donc, elle aussi, sur l’atome.
Inacceptable a priori pour l’Autriche et le Luxembourg, qui portent le flambeau de la lutte antinucléaire, et, dans une moindre mesure, pour l’Allemagne, qui a décidé de sortir du nucléaire après Fukushima. « Il ne faut pas se tromper, ces pays font campagne contre le nucléaire. Et cela se traduit concrètement au niveau européen alors que le traité de Lisbonne garantit la souveraineté en matière énergétique », commente un diplomate, qui cite notamment leur rôle dans l’échec des négociations sur la recherche nucléaire.
Prague et Budapest, qui ont menacé de faire corps avec Varsovie, ont finalement obtenu gain de cause. « Certains Etats membres, est-il spécifié dans les conclusions du Conseil, ont indiqué que l’énergie nucléaire faisait partie de leur mix énergétique. » De quoi faire bondir les militants qui, le matin même, avaient organisé une action spectaculaire en envahissant le bâtiment, pourtant ultraprotégé, du Conseil. Une trentaine d’activistes de Greenpeace avaient escaladé l’immeuble pour déployer une banderole évoquant l’urgence climatique et allumé des fumigènes.
Voilà un an que les Européens tentent de s’accorder sur cet objectif de long terme pour faire de l’Europe, troisième émetteur mondial de gaz à effet de serre, le premier continent neutre en carbone en 2050. La neutralité carbone ne consiste pas à réduire à zéro les émissions de gaz à effet de serre mais à fortement les réduire et à compenser les rejets résiduels par des puits de carbone naturels (forêts, prairies, etc.) ou des techniques de captage et de stockage.
Mais, depuis la présentation par la Commission européenne, fin novembre 2018, de sa stratégie de long terme, les Etats membres ne parviennent pas à trouver un consensus. En mars, une poignée d’Etats, dont la France, les Pays-Bas et le Luxembourg, avaient adhéré à l’objectif de neutralité carbone en 2050. L’Allemagne, d’abord hostile à toute mention de 2050 en raison du débat national qu’elle menait sur la sortie du charbon, s’était finalement ralliée à cette coalition en juin, après la percée spectaculaire des Verts aux élections européennes et la montée des préoccupations climatiques au sein de sa population.
Le vote du Conseil européen devait être scruté de près à la conférence mondiale sur le climat (COP25), vendredi à Madrid, le jour de sa clôture officielle. L’Europe est vue comme la seule à pouvoir entraîner les gros émetteurs, notamment la Chine, dans son sillage. Mais pour l’ONU, la relève de l’ambition passe, au-delà de la neutralité carbone en 2050, par la soumission de plans climatiques plus ambitieux dès l’an prochain.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/13/climat-a-bruxelles-un-consensus-difficile-a-trouver-sur-la-neutralite-carbone-en-2050_6022707_3244.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
7- COP25 : il faut se préparer localement aux impacts, inévitables, du réchauffement climatique, Sciences & Avenir, 13/12/19, 17h32
Nicolas Gutierrez C. 

Des chercheurs, dont le Français Hervé Le Treut, soulignent l’importance de s’adapter localement aux conséquences du changement climatique, car certaines de ces conséquences sont inévitables, indépendamment de nos efforts pour diminuer les émissions. A Madrid, depuis la COP25, par Nicolas Gutierrez Cortes, correspondance particulière.
Son verdict est sévère. "On ne pourra pas éviter une continuité du réchauffement qui est en cours, explique Hervé Le Treut, climatologue de l'Institut Pierre-Simon-Laplace des sciences de l'environnement (IPSL). Des changements vont arriver, on ne pourra pas l'empêcher donc on doit se préparer". Le chercheur a dévoilé ce constat le 12 décembre 2019 dans une conférence en marge des négociations de la COP25, aux côtés d'autres chercheurs du CNRS, l'Institut de recherche pour le développement (IRD) et l'Agence nationale de l'aviation civile et de la météorologie (ANACIM) du Sénégal. Ensemble, ils ont présenté des initiatives scientifiques en Europe et en Afrique pour comprendre ces changements à l'échelle locale et permettre aux populations de s'adapter au réchauffement climatique
La neutralité carbone n’est pas suffisante
"Le réchauffement continuera à cause des gaz à effet de serre déjà émis, pour l'éviter on devrait passer au-dessous de 0 émissions, il faudrait un taux négatif où on capte plus que ce qu'on émet, pour enlever le CO2 déjà accumulé, explique M. Le Treut. Je pense que ce n'est pas bien compris encore". D'où la nécessité de s'adapter aux conséquences que ce réchauffement aura, principalement au niveau local : "On doit essayer de trouver des solutions de court terme pour les prochaines décennies à des changements qui sont pratiquement inévitables aujourd'hui", ajoute-t-il.
Pour trouver ces solutions locales, le chercheur de l'IPSL s'est d'abord focalisé sur la région Nouvelle-Aquitaine, dans le sud-ouest de la France. "L'Aquitaine est une région fortement agricole, avec beaucoup de paysages très différents, avec des montagnes dans le sud et dans le nord et une côte très longue qui va du Pays basque jusqu'aux marais poitevins, décrit-il. Ce sont des régions qu'on doit protéger de manières assez distinctes". Pour comprendre ces différents besoins, le chercheur a recompilé les travaux de 400 chercheurs de la région de Bordeaux pour mettre en place des rapports scientifiques à l'intention des décideurs de la région, disponibles sur le site du Comité scientifique régional sur le changement climatique, AcclimaTerra.
>> Suite à lire à :
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/cop-25-en-plus-de-diminuer-les-emissions-il-faut-se-preparer-localement-aux-impacts-du-rechauffement_139851>
_______________________________________________________________________________________________________________________
8- Climat : L’année 2020 sera l'« année de l’action », déclare Greta Thunberg, 20 Minutes avec AFP, 13/12/19, 20h19

Greta Thunberg s’est rendue à Turin pour soutenir la Marche pour le climat (Friday for Future) organisée dans la ville italienne
Accusant les leaders mondiaux d’agir « comme s’il n’y avait pas de lendemain », la jeune militante écologique Greta Thunberg a appelé, ce vendredi, les jeunes à considérer 2020 comme « l’année de l’action » qui marquera le début d’une décennie de combat.
« Dans moins de trois semaines, nous entrerons dans une nouvelle décennie, une décennie qui va définir notre avenir », a-t-elle lancé devant une foule de lycéens et étudiants, venue soutenir la Marche pour le climat (Friday for Future) organisée à Turin, dans le nord-ouest de l’Italie.
« Les vieilles générations transfèrent la responsabilité de résoudre la crise aux jeunes »
A propos des responsables réunis pour la Conférence sur le changement climatique COP 25 à Madrid, elle a estimé qu’ils « essayent encore de fuir leurs responsabilités ». « Ce n’est pas juste que les vieilles générations transfèrent la responsabilité de résoudre la crise aux jeunes qui ne sont pas à l’origine de cette situation », a-t-elle ajouté. « Les adultes se comportent comme s’il n’y avait pas de lendemain », a-t-elle dénoncé, soulignant que les jeunes ne peuvent « plus considérer l’avenir comme une certitude ».
Pressentie un moment pour le prix Nobel de la paix, Greta Thunberg, 16 ans, est devenue mercredi la plus jeune « personnalité de l’année » du magazine Time, pour sa capacité à mobiliser des millions de personnes à travers le monde autour de la bataille pour l’environnement. Jamais le magazine américain n’avait honoré quelqu’un d’aussi jeune.
Des leaders mondiaux qui tardent à agir
Depuis qu’elle a commencé en août 2018 à faire grève, seule, tous les vendredis devant le Parlement suédois, elle a inspiré des foules croissantes de jeunes et de moins jeunes, prêts à manifester tous les vendredis dans le cadre des #FridaysForFuture pour réclamer aux dirigeants politiques de prendre des mesures radicales pour limiter la crise climatique et environnementale.
Cette semaine à Madrid, durant la COP 25, elle a dénoncé une fois encore le manque de leadership des dirigeants mondiaux, qui tardent à accoucher d’engagements efficaces pour réduire les émissions polluantes.
<https://www.20minutes.fr/planete/2674555-20191213-climat-annee-2020-annee-action-declare-greta-thunberg>
_______________________________________________________________________________________________________________________
9- Entretien. Jean Jouzel : face aux enjeux climatiques, “notre génération est en train de faire le choix d’être très égoïste”, L'EnerGEEK, 13/12/19

Alors que la COP25 touche à sa fin vendredi 13 décembre 2019, la neutralité carbone à l’horizon 2050 reste l’objectif numéro 1 de l’Union européenne (sauf de la Pologne) qui est arrivée à un accord sur le changement climatique la veille. En attendant, législations et plans d’actions sont à mettre en place afin d’accélérer ce mouvement. Etat des lieux de l’urgence climatique avec l’interview de Jean Jouzel, climatologue et glaciologue français.
Q. : À l’occasion de la COP25, l’ONU a annoncé que l’année 2019 sera l’une des trois années les plus chaudes enregistrées depuis 1850. Patricia Espinosa, secrétaire exécutive de la Convention-Cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC), a réagi en indiquant que cela constituait “une puissante motivation pour les délégations de la COP25 pour terminer le travail en cours et élever les ambitions pour le climat”. Pensez-vous vraiment que cette COP25 sera suivie d’effets ?
R. : Effectivement, il faut bien comprendre que l’objectif principal de cette COP25 de Madrid, c’est d’inciter les pays à rehausser leurs engagements par rapport à ceux qu’ils avaient pris lors de l’Accord de Paris (en 2015, ndlr). Mais le chemin pour y arriver est très dur.
Le premier objectif de cet Accord est de limiter le réchauffement climatique en dessous de 2°C, voire 1,5°C si possible, par rapport à l’ère pré-industrielle. 2°C, c’est 1°C de plus qu’aujourd’hui. Actuellement nous sommes à 55 milliards de tonnes d’équivalent CO2 émises chaque année – c’est l’estimation pour cette année 2019. Pour limiter à 1,5°C, il faudrait pratiquement diviser par deux ces émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030. Pour avoir une chance de rester autour de 2°C, les engagements des états doivent être multipliés par 3. Et pour arriver à 1,5°C par 5, ce qui reste techniquement possible mais est difficile à imaginer. Mais du point de vue des climatologues, limiter à 1,5°C, c’est ce qu’il faudrait faire.
>> Suite à lire à :
<https://lenergeek.com/2019/12/13/jean-jouzel-enjeux-climatiques-rechauffement-climatique-cop25/>
_______________________________________________________________________________________________________________________
10- Green Deal : l’accord européen durcira les émissions de CO2 automobiles, Automobile propre, 13/12/19
Matthieu Lauraux

Signé cette semaine, le nouvel accord de l’Union Européenne vise la neutralité carbone en 2050, et prépare une réduction plus stricte des rejets de CO2 de nos voitures.
Les constructeurs automobiles se pressent actuellement pour développer leur gamme électrifiée. Ceci par motivation financière, car la course au respect des niveaux de CO2 démarre dès 2020 avec un objectif fixé à 95 g/km. Mais la plus sensible des barrières est celle de 2030, votée en décembre 2018. Le Parlement Européen a validé la réduction moyenne de 37,5% des taux de CO2 par rapport aux niveaux de 2021, soit 59,4 g/km. Un taux qui déjà appelé à changer rapidement.
>> Suite à lire à :
<https://www.automobile-propre.com/breves/green-deal-laccord-europeen-durcira-les-emissions-de-co2-automobiles/>
_______________________________________________________________________________________________________________________
11- La COP25 au bout de la nuit, loin de l'urgence climatique, AFP, 14/12/19, 01:00
Amélie Bottollier-Depois & Laure Fillon

La conférence climat de l'ONU se poursuivait au bout de la nuit, engluée dans des négociations qui dans tous les cas ne seront pas à la hauteur des actions urgentes nécessaires pour éviter la catastrophe climatique.
La conférence qui a commencé le 2 décembre devait se terminer vendredi soir. Mais comme souvent pour ces réunions, les négociations ont débordé et se poursuivaient dans la nuit de vendredi à samedi. De nouveaux textes étaient attendus samedi matin.
Les positions semblaient figées sur les principaux sujets de discussion : ambition en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, financement pour les pays du Sud ou encore règles de fonctionnement des marchés carbone internationaux.
"Nous sommes très inquiets, l'ambition est menacée. La plupart des textes sur la table ne sont pas compatibles avec l'esprit de l'Accord de Paris" qui vise à limiter le réchauffement à un maximum de +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, a déclaré Carlos Manuel Rodriguez, ministre de l'Environnement du Costa Rica.
Pour espérer respecter l'objectif idéal de l'accord de Paris (+1,5°C seulement), il faudrait réduire les émissions de CO2 de 7,6% par an, dès l'an prochain et jusqu'à 2030, ce qui nécessiterait une transformation inédite de l'économie mondiale.
Au contraire, les émissions continuent à croître.
- 4 ou 5° C en plus d'ici 2100 -
Au rythme actuel, le mercure pourrait gagner jusqu'à 4 ou 5°C d'ici la fin du siècle par rapport à l'ère pré-industrielle. Et même si les quelque 200 signataires de l'Accord de Paris respectent leurs engagements, le réchauffement pourrait dépasser les 3°C.
Pour l'instant, quelque 80 pays se sont engagés à relever leurs engagements climatiques en 2020, mais ils ne représentent qu'environ 10% des émissions mondiales.
Pendant ces deux semaines de réunion, la plupart des grands pays émetteurs de gaz à effet de serre n'ont pas évoqué de relèvement de leur engagements à lutter contre le réchauffement de la planète, qui amplifie partout tempêtes, canicules ou inondations. Ni la Chine, ni l'Inde, ni le Japon, et encore moins les États-Unis qui vont quitter le pacte climatique dans un an.
La seule bonne nouvelle est venue de Bruxelles, avec le sommet européen qui a "endossé" l'objectif de neutralité climatique de l'UE d'ici 2050. Mais sans la Pologne, très dépendante du charbon. Et les Européens ne se prononceront pas avant l'été sur le relèvement de leurs engagements pour 2030.
Alors les appels à se montrer plus ambitieux se sont multipliés. 
"La Coalition pour l'ambition ne partira pas sans un appel clair à ce que tous les pays relèvent leur ambition l'an prochain", a déclaré Tina Stege, envoyé climat des Iles Marshall. Elle préside ce groupe de pays incluant de nombreux États vulnérables (petites îles, pays les moins avancés...) mais aussi des Européens. 
"Il n'y a aucune chance que nous acceptions un compromis qui mette en danger l'intégrité environnementale (de l'accord de Paris), tout simplement aucune chance!", a martelé le vice-président de la Commission européenne chargé du Climat Frans Timmermans, en référence aux discussions sur les marchés carbone.
Dans ce dossier, le Brésil et l'Australie sont accusés de vouloir introduire des règles qui selon les experts saperaient l'objectif même du pacte climatique.
- "Priorité numéro un" -
L'Arabie saoudite, la Chine ou l'Inde, qui insistent sur la responsabilité première des pays développés, sont également dans le collimateur des défenseurs du climat.
Il y a "deux visions" très claires, a résumé la ministre espagnole de l'Environnement Teresa Ribera. "Ceux qui veulent aller plus vite et ceux qui veulent se retrancher derrière ce qui ne fonctionne pas, afin de ne pas avancer".
Dans ce contexte, les millions de jeunes descendus dans les rues à l'instar de l'adolescente suédoise Greta Thunberg risquent d'être amèrement déçus.
"Les yeux du peuple sont tournés vers nous", a ainsi souligné Andres Landerretche, représentant de la présidence chilienne de la COP25.
Mais pour beaucoup d’États, le vrai rendez-vous de l'ambition a toujours été la COP26 à Glasgow, en novembre 2020.
Après le triomphe électoral du Premier ministre britannique Boris Johnson, qui rend le Brexit pratiquement inéluctable l'an prochain, certains observateurs craignent que les autorités britanniques ne puissent dédier toute l'attention nécessaire à la préparation de cette COP26.
Claire O'Neill, qui présidera cette conférence, s'est voulue rassurante vendredi : "Le Premier ministre a parlé de notre engagement légal à la neutralité carbone (...) ce sera notre priorité mondiale numéro un l'an prochain", a-t-elle déclaré à l'AFP.
<https://information.tv5monde.com/info/la-cop25-au-bout-de-la-nuit-loin-de-l-urgence-climatique-336878>
_______________________________________________________________________________________________________________________
12- "L'océan arrive, nous aussi", préviennent les militants au terme de la COP25, AFP, 14/12/19, 08:00

Près de 300 militants écologistes de diverses organisations ont fait front commun vendredi devant la COP 25 à Madrid pour marquer la fin du sommet, l'attente tournée vers le suivant à Glasgow en 2020.
Le cou cadenassé à une barque jaune de l'organisation Extinction Rebellion, Adrinana Gonsales, 19 ans, a clamé sa déception devant le siège de la conférence mondiale sur le climat : "Nous sommes cadenassées parce que notre futur est condamné (...) Nous sommes ici devant la plus grande opération de +greenwashing+ (écoblanchiment) de l'année".
"L'océan arrive, nous aussi !", ont ainsi scandé en chœur les militants d'autres organisations écologistes internationales telles que Greenpeace ou Fridays for future, rassemblées pour ce qui devait être le dernier jour du sommet, repoussé afin de permettre d'ultimes négociations entre les délégations. 
"Nous croyons que ces jours supplémentaires serviront à poursuivre des négociations sur des questions qui, en réalité, ne touchent pas la vie des personnes", a jugé Alberto Rico, porte-parole d'Extinction Rebellion, mouvement de désobéissance civile.
"Si la COP25 se termine en étant aussi décevante que prévue, oui, nous continuerons à amplifier le mouvement" et "nous continuerons à Glasgow", a assuré Laura Laguna, madrilène de 26 ans membre du mouvement Fridays for future, initié par la militante Greta Thunberg. 
De son côté, Extinction Rebellion est prêt à "perturber" la COP26 à Glasgow l'an prochain si les négociations pour réduire les émissions de gaz à effet de serre continuent au rythme actuel, a déclaré à l'AFP Tim Crosland, un des co-fondateurs de l'ONG.
Pour nombre d’États, le vrai rendez-vous de l'ambition a toujours été la COP26 à Glasgow en Écosse, en novembre 2020.
<https://information.tv5monde.com/info/l-ocean-arrive-nous-aussi-previennent-les-militants-au-terme-de-la-cop25-337056>
_______________________________________________________________________________________________________________________
13- COP25 : Le Costa Rica veut protéger 30 % des espaces naturels d’ici 2030, 20 Minutes avec agences, 14/12/19, 09h55 

Le Costa Rica a lancé une coalition qui rassemble une vingtaine de pays à ce jour. Objectif : miser sur la nature pour lutter contre le réchauffement climatique
Classer 30 % des surfaces marines et terrestres en aires protégées d’ici à 2030 pour « limiter le réchauffement climatique ». Voici la proposition défendue par le ministre de l’Environnement du Costa Rica, Carlos Manuel Rodríguez, lors de la COP25.
Le Costa Rica, qui a accueilli en octobre la pré-COP25, y a lancé une coalition avec la France, la Finlande, le Gabon, Grenade et le Royaume-Uni. L’objectif de cette initiative, baptisée #30x30 sur les réseaux, est donc de protéger 30 % des espaces naturels d’ici à 2030
« Conserver les écosystèmes naturels »
Une vingtaine de pays, mais aussi des ONG et des scientifiques, l’ont rejointe depuis et elle sera présentée officiellement lors du congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en juin à Marseille (sud de la France).
« Les solutions fondées sur la nature sont fondamentales pour atteindre le +1,5°C », estime Carlos Manuel Rodríguez qui évoque ici l’objectif le plus ambitieux de limitation du réchauffement climatique fixé par l'Accord de Paris. « Nous ne leur portons pas l’attention et le niveau d’investissements requis, ajoute-t-il dans un entretien à l’AFP. Elles représentent 30 % de la solution climatique et reçoivent seulement 3 % des fonds internationaux ».
Pour bénéficier de l’aide de la nature contre les effets dramatiques du changement climatique, « il faut conserver les écosystèmes naturels », comme « les forêts, les récifs, les zones humides, les mangroves, en Russie ou au Costa Rica », mais aussi restaurer les zones dégradées, défend le ministre.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/2674187-20191214-cop25-costa-rica-veut-proteger-30-espaces-naturels-2030>
_______________________________________________________________________________________________________________________
14- Au Groenland, des projets contestés d’aéroport destinés à développer le tourisme, Le Monde, 14/12/19, 10h27
Anne-Françoise Hivert (envoyée spéciale au Groenland)  

La province compte sur un très important projet d’infrastructures pour accélérer le développement du territoire autonome danois. Mais ses opposants dénoncent la précipitation et le coût du projet. 
Le contrat pour l’agrandissement des aéroports de Nuuk et d’Ilulissat, éloignés de 560 km, aurait dû être signé en grande pompe dans la capitale du territoire autonome danois, le 13 août. Il s’agit de la première étape du plus gros projet d’infrastructure de tous les temps mené au Groenland. Mais, au dernier moment, la cérémonie a été annulée et relocalisée à Copenhague, officiellement pour « des raisons de planification et de logistique ».
L’explication, cependant, n’a convaincu personne. Dans les tuyaux depuis dix ans, le projet, estimé à 3,6 milliards de couronnes danoises (500 millions d’euros), et qui inclut la construction d’un troisième aéroport à Qaqortoq, dans le sud de l’île, est très controversé. Son objectif : désenclaver la province et attirer les touristes, en permettant aux compagnies aériennes, autres que Air Greenland et Air Iceland, seules sur le marché, de proposer des vols directs vers le Groenland, depuis toute l’Europe et la côte est de l’Amérique du Nord.
> Lire aussi  Le Groenland prêt à tirer profit du réchauffement climatique
Actuellement, la piste d’atterrissage de l’aéroport de Nuuk, longue de 950 mètres, est trop courte pour accueillir les avions commerciaux. Pour accéder à la capitale groenlandaise, deux solutions : passer par Reykjavik (Islande) ou faire escale à Kangerlussuaq, puis emprunter un plus petit appareil, ce qui place la capitale de la province danoise à plus de six heures d’avion de Copenhague.
Retombées économiques
Le projet, voté par les députés groenlandais à l’automne 2018, inclut l’allongement de la piste d’atterrissage de l’aéroport de Nuuk et de celle d’Ilulissat, une des principales destinations touristiques du territoire, ainsi que la construction d’un aéroport régional à Qaqortoq, dans le sud de l’archipel. A Nuuk, les travaux ont débuté le 10 octobre. Ils devraient être achevés en 2023.
Les partisans du projet défendent ses retombées économiques. Selon une étude menée par le cabinet Deloitte, les trois aéroports devraient rapporter 280 millions de couronnes sur vingt-cinq ans – une fois l’investissement remboursé. Le calcul ne convainc pas les opposants, qui estiment que l’argent aurait été mieux investi dans les écoles ou les services sociaux de la province, manquant cruellement de moyens.
A l’Inatsisartut, le Parlement groenlandais, le député indépendantiste Pele Broberg, ancien ministre des finances, ne décolère pas : « Quand on a commencé à en parler, il y a une dizaine d’années, on partait sur 1 milliard de couronnes. Depuis, le coût a plus que triplé, sans prendre en compte la construction de certaines infrastructures, qui n’ont pas été budgétées. »
> Lire aussi  Le Groenland, bijou convoité de la couronne danoise dans l’Arctique
Ancien pilote, Pele Broberg critique l’extension de la piste d’atterrissage à Nuuk, en plein centre de la ville, entre deux montagnes, où les brouillards fréquents et les violents coups de vents risquent de conduire à de fréquentes annulations de vol. Chargée du projet, la compagnie Kalaallit dément.
Autre sujet de crispation : la participation du Danemark qui, en échange de 900 millions de couronnes de financement, en plus de se porter garant d’un crédit à hauteur de 700 millions supplémentaires, contrôlera 33,3 % des aéroports de Nuuk et Ilulissat. Annoncée en septembre 2018, la décision de Copenhague serait intervenue à la suite de pressions exercées par Washington, après qu’une compagnie chinoise s’est qualifiée pour l’appel d’offres.
Dans la foulée, les trois ministres du Partii Naleraq – dont Pele Broberg – ont démissionné, estimant que la participation danoise renforçait la dépendance du Groenland à l’égard de Copenhague. Tout le contraire de ce que les aéroports devaient aider à accomplir.
> Lire aussi  Groenland, en attendant l’indépendance
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/14/au-groenland-des-projets-contestes-d-aeroport-destines-a-developper-le-tourisme_6022867_3244.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
15- Le Groenland prêt à tirer profit du réchauffement climatique, Le Monde, 14/12/19, 10h30
Anne-Françoise Hivert  (envoyée spéciale au Groenland)  

Eau, minerais, poissons... : la fonte des glaces apporte de nouvelles ressources à la province autonome danoise, mais leur exploitation fait débat. 
Il y a des sujets qu’il vaut mieux éviter d’évoquer en présence de Tonnes Berthelsen, le directeur du puissant syndicat groenlandais des pêcheurs et chasseurs (KNAPK). Le changement climatique en fait partie. Le visage carré, les épaules larges et la poignée de main ferme, le syndicaliste l’admet : il en a ras-le-bol de voir sa province transformée « en vitrine d’une catastrophe planétaire », quand lui voudrait parler des « opportunités économiques ».
Au siège du syndicat, une grande maison en bois bleu vif, avec vue sur le port de Nuuk, où mouillait encore la veille un énorme bateau de croisière, Tonnes Berthelsen assure qu’il est conscient « des conséquences néfastes de la crise climatique », ne serait-ce que pour les chasseurs groenlandais, mis en difficultés par la fonte des glaces. La dernière étude à ce sujet, parue le mardi 10 décembre, dans la revue scientifique Nature, montre que le taux de perte de glace a été multiplié par sept en trois décennies, passant de 33 milliards de tonnes par an dans les années 1990, à 254 milliards de tonnes par an ces dix dernières années, ce qui correspond au scénario le plus pessimiste envisagé par le Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC).
> Lire aussi  Au Groenland, des projets contestés d’aéroport destinés à développer le tourisme
Il n’empêche, ajoute M. Berthelsen, que la hausse des températures est « plutôt une bonne nouvelle » pour la province et ses 57 000 habitants : « Prenez la pêche, par exemple [un secteur qui représente 92 % des exportations du territoire]. Non seulement, les saisons se sont allongées, mais en plus de la crevette et du flétan, de nouvelles espèces, comme le hareng et le cabillaud, ont fait leur apparition ces dernières années. »
Pour prouver qu’il n’est pas seul à voir le potentiel du réchauffement climatique, Tonnes Berthelsen suggère d’aller voir son voisin du dessous, Jorgen Waever Johansen, archétype du « serial entrepreneur » groenlandais. La quarantaine, ce patron d’une entreprise de pêche a cofondé en 2016 la Greenland Water Bank, spécialisée dans la commercialisation de l’eau produite par le glacier de l’île de Disko, à l’ouest de la province.
> Lire aussi  Le changement climatique affecterait l’alimentation de 90 % de la population mondiale d’ici 2100
Pour le moment, ses bouteilles restent un produit de luxe. Mais le potentiel est énorme, assure l’entrepreneur, marié à la présidente du Parlement : « La calotte glaciaire du Groenland contient l’équivalent de 9 % des réserves mondiales d’eau pure. Ce serait quand même dommage de tout laisser partir en mer, quand on sait que l’eau va devenir une denrée rare. »
Se passer des 3,8 milliards de couronnes de subsides
Comme beaucoup de Groenlandais, Jorgen Waever Johansen se réjouit du formidable coup de publicité que le président américain a fait à la province, en confirmant mi-août qu’il envisageait de proposer une offre d’achat au Danemark. A Nuuk, la réponse du gouvernement groenlandais ne s’est pas fait attendre : « Nous ne sommes pas à vendre, mais nous sommes prêts à faire des affaires », a twitté le ministère des affaires étrangères, le 16 août.
Dans son bureau, à l’étage d’un long bâtiment en bois rouge cuivre, dans le centre de la capitale groenlandaise, sa chef de la diplomatie, Ane Lone Bagger voit dans l’intérêt de Donald Trump la confirmation du potentiel économique de la région, en plus de son importance géostratégique. A la manière d’une représentante de commerce, elle en détaille les richesses prêtes à être exploitées : « Les minéraux, l’eau et la glace les plus purs du monde, les poissons, les fruits de mer, les énergies renouvelables et le tourisme d’aventure. »
Seul problème : les investissements tardent à se matérialiser. Or le Groenland en a désespérément besoin. Pas seulement pour développer son économie, mais pour financer son indépendance. Selon l’accord passé avec le Danemark en 2008 et entré en vigueur un an plus tard, la province ne pourra accéder à l’émancipation complète que si elle arrive à se passer des 3,8 milliards de couronnes de subsides que lui verse chaque année Copenhague.
> Lire aussi  L’alarme du GIEC sur un océan en surchauffe
Le Groenland rêvait alors d’un sevrage rapide, facilité par la fonte des glaces, qui allait libérer l’accès à son sous-sol. Selon l’accord négocié avec Copenhague, la province est seule propriétaire de ces richesses, mais doit continuer à en partager les revenus avec le Danemark, jusqu’à ce qu’ils couvrent les subventions du royaume.
Dix ans plus tard, le constat est amer : « Aucun des projets miniers n’a rapporté la moindre couronne au budget de la province », affirme Jorgen Hammeken-Holm, directeur du ministère des ressources minérales. Le Groenland a joué de malchance : la faiblesse des cours de certains minerais, durant la dernière décennie, a découragé les potentiels investisseurs.
« Régulation particulièrement stricte »
Depuis deux ans, M. Hammeken-Holm constate un regain d’intérêt pour la région. Les terres rares, en particulier, suscitent les convoitises. Le Groenland en posséderait la deuxième réserve mondiale derrière la Chine qui contrôle 90 % de la production de ces métaux pas si rares dans le monde, mais extrêmement convoités pour la fabrication d’éoliennes, de batteries de voitures ou de smartphones.
Deux projets miniers, au sud de la province, dans la commune de Narsaq, attendent un permis d’exploitation. La procédure prend du temps. Déterminé à protéger ses intérêts, le Groenland « s’est doté d’une régulation particulièrement stricte », note M. Hammeken-Holm. Peut-être « un peu trop », osent dire certains, à mots couverts.
> Lire aussi  Le Groenland, bijou convoité de la couronne danoise dans l’Arctique
Le sujet divise. Après avoir combattu pendant des décennies pour les droits des Inuits et l’autonomie de la province, Aqqaluk Lynge, l’ex-président du cercle circumpolaire, met en garde contre l’exploitation du Groenland : « Nous sommes les gardiens de l’Arctique. Seuls des fous, obsédés par l’argent, pensent que le réchauffement climatique est une bonne chose », siffle-t-il, ajoutant que, dans le contexte géopolitique actuel, le divorce avec le Danemark est « une mauvaise idée ».
Confronté à ces propos, le ministre des finances, Vittus Qujaukitsoq, fondateur du parti indépendantiste Nunatta Qitornai (« Les descendants de notre pays ») ne cache pas son agacement : « Le Groenland n’est pas un musée que nous devrions préserver pour le bénéfice du reste du monde. Nous avons le droit de nous développer. » 
Mine controversée
A Nuuk, le géologue australien Greg Barnes prend son mal en patience. Ce baroudeur septuagénaire est à la tête de la société Tanbreez, dont la mine pourrait « bouleverser le marché des terres rares », assure-t-il. Début août, l’ambassadrice américaine à Copenhague, Carla Sands, une proche de Donald Trump, a fait la visite du site.
Pour l’occasion, le maire de Narsaq, la commune voisine de 1 600 habitants, « a mis les petits plats dans les grands », confie le géologue. En 2010, la compagnie Royal Greenland y a fermé son usine de conditionnement de crevettes. Une centaine d’emplois ont disparu. Depuis, Narsaq, qui a perdu 10 % de sa population en une décennie, cherche désespérément de nouveaux débouchés.
Une autre compagnie, la société australienne Greenland Minerals, contrôlée à 12,5 % par le chinois Shenghe Resources, veut y ouvrir une mine, sur la montagne de Kvanefjeld. Ancien guide touristique, devenu manageur de la société, le Danois Ib Larsen, installé à Narsaq depuis trente ans, assure que le projet va « générer suffisamment d’emplois et d’activité pour permettre aux habitants d’y rester et de conserver leur style de vie ».
Mais la mine est controversée, car en plus des terres rares, le gisement contient de l’uranium et du fluorure de sodium, dont l’extraction inquiète les riverains et les écologistes. Les autorités groenlandaises ont déjà rejeté par trois fois l’évaluation de l’impact environnemental présentée par la société.
Pour les militants écologistes, la victoire a un revers. Mikkel Myrup, conservateur du Musée de Nuuk et président de l’association environnementale Avataq, explique : « Partout au Groenland, des communautés stagnent dans l’attente de projets miniers qui ne viennent pas, au lieu de trouver des alternatives durables. »
> Lire aussi  Climat : l’année 2019 devrait conclure la décennie la plus chaude jamais enregistrée
Ne voyant pas se concrétiser les opportunités qu’on leur avait fait miroiter, certains commencent à perdre patience. Ainsi, la grogne monte contre le premier ministre Kim Kielsen, en poste depuis 2014, accusé de ne pas en faire assez pour défendre les intérêts de la province.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/14/le-groenland-pret-a-tirer-profit-du-rechauffement-climatique_6022862_3244.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
16- Adelaide, la ville sud-africaine où il n'a pas plu depuis cinq ans, AFP, 14/12/19, 11:00
Béatrice Debut

Les prévisions météo ont encore changé, la pluie ne viendra pas. Alors Steve Bothma s'est résigné à envoyer 200 autres moutons à l'abattoir. Dans l'enclos balayé par un vent brûlant, ses ouvriers sélectionnent déjà les bêtes qui vont partir, sous le regard embué de l'imposant éleveur.
"C'est un désastre. En trente ans de métier, ça ne s'est jamais produit", assure le cinquantenaire en pantalon kaki, chemisette beige et chapeau assorti, l'uniforme des fermiers sud-africains.
"C'est tellement sec, c'est terrible", ajoute-t-il, en balayant de ses yeux bleus la terre aride. "D'habitude, c'est tout vert à cette période. Mais là, même les pins meurent."
Dans la province du Cap-Oriental, dans le sud-est de l'Afrique du Sud, on ne se sait même plus à quand remontent les dernières vraies pluies. Cinq ou six ans au moins.
L'Afrique australe toute entière, où les températures augmentent deux fois plus vite que sur le reste du globe, connaît sa pire sécheresse depuis trente-cinq ans, selon l'ONU.
En 2018 déjà, la deuxième ville sud-africaine, Le Cap, avait échappé de justesse au "jour zéro", où les robinets devaient être à sec. Des restrictions d'eau drastiques et la pluie lui avaient finalement permis d'échapper à la catastrophe.
Cette année à nouveau, "la situation est terrible" dans cinq des neuf provinces du pays, a reconnu le président Cyril Ramaphosa. Avec des conséquences dramatiques pour les agriculteurs, les écoliers et les commerçants.
"On a commencé à abattre notre troupeau pour ne garder que les moutons qui peuvent se reproduire", explique Steve Bothma.
L'éleveur s'est déjà séparé des deux-tiers de ses 5.000 ovins, même ceux âgés d'à peine un an. "Généralement, je les garde jusqu'à 5 ou 6 ans", ajoute l'agriculteur. "Tout le monde vend son bétail, le marché est saturé".
- Barrage à sec -
Et leur laine est de très mauvaise qualité, "pleine de poussière et pas solide", explique-t-il. Conséquence, le prix des toisons de ses mérinos, déjà affectés par la fièvre aphteuse dans le nord du pays, s'est effondré: moins 40% en un an.
Sur la route en gravier qui conduit à la ville la plus proche, Adelaide, le paysage vallonné n'est que désolation. Les immenses rampes d'arrosage plantées dans des champs arides ont depuis longtemps cessé de fonctionner.
En ville, le bétail broute l'herbe brûlée du golf et des vaches osseuses traînent dans les rues. Du jamais vu, selon les habitants de cette ville de 15.000 âmes approvisionnée en eau par un barrage à sec depuis le début de l'année.
Alors quand l'ONG Gift of the Givers vient y livrer de l'eau dans le township, c'est la cohue.
Des centaines de personnes accourent avec des bouteilles, seaux, bidons de peinture, poubelles et glacières.
"On garde l'eau pour boire et cuisiner", explique Rodney Douglas, en poussant une brouette chargée de bidons. Il n'y en aura pas assez pour se laver le corps ou son linge. "Les habits, je les retourne" quand ils sont trop sales, dit-il.
"Notre maison sent mauvais. On recycle l'eau usée pour les toilettes", se plaint Assanda Sais, mère de famille sans eau courante depuis trois mois. "Parfois, les instituteurs nous demandent de garder les enfants à la maison".
"Il n'y a pas d'eau pour cuisiner, pas d'eau pour les toilettes", confirme le directeur de l'école du township, Douglas Honan. 
- Elèves absents -
Ici, à cause de la sécheresse, la semaine de cours a été réduite d'une demi-journée. Nombre d'enfants ratent les cours.
"Ils doivent aider leurs parents à transporter l'eau, ils ne peuvent pas se laver, ils se plaignent de maux de ventre", raconte une institutrice, Zeenat Gangat, dans le préfabriqué étouffant qui lui sert de salle de classe.
Les autorités assurent ravitailler un jour sur deux les quartiers de la ville, via un réservoir raccordé à un pipeline bien trop étroit qui remonte jusqu'à la Fish River, à une cinquantaine de kilomètres de là.
Mais la réalité est tout autre.
Le réseau de canalisations est en "mauvais état", reconnaît Bornboy Ndyebi, adjoint au maire d'Adelaide. Et les camions-citernes sont en panne, concède Thandekile Mnyimba, à la tête de la municipalité d'Amathole qui gère Adelaide. 
L'opposition accuse la ville, aux mains du Congrès national africain (ANC) qui dirige le pays, de ne pas avoir anticipé cette situation dramatique.
"Les autorités locales se sont réveillées quand le niveau de l'eau dans le barrage était de 4%", affirme Ernie Lombard, conseiller municipal de l'Alliance démocratique (DA).
Le président Ramaphosa, qui a succédé en 2018 à Jacob Zuma, empêtré dans des scandales de corruption, le concède: "la mauvaise gestion des ressources en eau et la corruption ne sont pas pour rien dans la situation actuelle." 
- Suicides -
En clair, les effets de la sécheresse ont encore été aggravés par l'incompétence des autorités.
"Sans mesure drastique", l'accès à l'eau deviendra "le défi économique le plus important" de l'Afrique du Sud, a prévenu le chef de l'Etat.
A Adelaide, où le taux de chômage avoisine les 70%, le prix de la sécheresse, conjugué à celui de la crise économique qui sévit dans le pays, est déjà énorme. 
Les maisons ne se vendent plus. Dans l'hôtel à l'architecture coloniale, on en arrive à espérer que toutes les chambres ne soient pas louées en même temps. "Sinon, on met deux semaines pour laver tous les draps. C'est le cirque !", explique sa patronne.
Dans les fermes, les avocatiers qui donnaient 50 fruits par arbre n'en produisent plus qu'une dizaine.
Les petits éleveurs n'en finissent pas de compter leurs carcasses. Alton Snaer a déjà perdu 9 de ses 15 bovins, sa seule richesse. "Je n'en dors plus la nuit".
"Si ça continue, on va devoir fermer boutique", prévient Steve Bothma, qui emploie sept ouvriers. Sans espoir, étranglés financièrement, "des fermiers se suicident", explique-t-il en baissant la tête.
<https://information.tv5monde.com/info/adelaide-la-ville-sud-africaine-ou-il-n-pas-plu-depuis-cinq-ans-337063>
_______________________________________________________________________________________________________________________
17- Climat : efforts redoublés pour éviter un échec cuisant à la COP25, AFP, 14/12/19, 13h16

Les pays signataires de l'Accord de Paris jouent samedi soir à Madrid les prolongations et tentent de s'entendre, afin d'éviter un échec à la COP25 et essayer de répondre aux appels pressants de la science pour des actions plus radicales en faveur du climat.
"Nous demandons la vie", "Encore combien de morts ?": une dizaine de militants d'Extinction Rebellion ont voulu rappeler aux négociateurs l'urgence à agir en déversant du fumier non loin du centre de conférence où se déroule la COP. 
Au rythme actuel, le mercure pourrait gagner jusqu'à 4 ou 5°C d'ici la fin du siècle, avec son lot de catastrophes à la clé. Même si les quelque 200 signataires de l'Accord de Paris respectaient leurs engagements, le réchauffement dépasserait 3°C.
Samedi soir, plus de 24 heures après la fin prévue des négociations, les positions restent éloignées sur plusieurs sujets clés et les négociations vont se prolonger une partie de la nuit.
Samedi matin, de nombreux Etats avaient fait part de leur frustration, pointant du doigt le manque d'ambition des derniers projets de texte mis sur la table par la présidence chilienne.
"J'ai besoin de rentrer à la maison, de regarder mes enfants dans les yeux et de dire que nous avons eu un résultat qui va garantir leur avenir", a déclaré la représentante des îles Marshall, Tina Stege.
"C'était la COP de l'ambition, nous ne voyons pas cette ambition", a renchéri Carlos Fuller, négociateur en chef pour le groupe des 44 Etats insulaires, particulièrement vulnérables à la montée du niveau de la mer.
Les ONG se montrent aussi très déçues par les résultats obtenus au bout de deux semaines de discussions.
"S'il y a une fois dans l'histoire où je devais dire +les gouvernements ont merdé+, je le dirais aujourd'hui à Madrid", s'est emporté Mohamed Adow, directeur de Power shift Africa.
S'achemine-t-on vers une suspension de la COP, comme cela s'était déjà produit en 2000, quand deux semaines d'intenses négociations avaient débouché sur un échec? "Nous ne prévoyons aucune suspension", a assuré Andres Landerretche, représentant de la présidence chilienne.
- Urgence pour la jeunesse -
Le verdict de la science est sans appel : pour éviter la catastrophe climatique, il faut transformer radicalement l'économie pour commencer à réduire les émissions de gaz à effet de serre et avoir une chance d'atteindre les objectifs de l'Accord de Paris de limiter le réchauffement de la planète à 2°C, voire 1,5°C, par rapport à l'ère pré-industrielle.
Au rythme actuel, le mercure pourrait gagner jusqu'à 4 ou 5°C d'ici la fin du siècle. Même si les quelque 200 signataires de l'Accord de Paris respectent leurs engagements, le réchauffement dépasserait 3°C.
Si rien ne change d'ici la fin de cette réunion, les millions de jeunes descendus dans les rues à l'instar de l'adolescente suédoise Greta Thunberg, venue cette semaine à Madrid pour dénoncer une nouvelle fois l'inaction selon elle des Etats, n'auront pas été entendus.
"La différence entre la jeunesse dans les rues et les négociations est que les jeunes sont dans l'urgence, car il reste moins de 11 ans" pour limiter au maximum le réchauffement climatique, fait valoir la jeune activiste Alexandria Villasenor.
Tous les Etats doivent soumettre d'ici la COP26 à Glasgow une version révisée de leurs engagements. A ce stade, quelque 80 pays se sont engagés à présenter un rehaussement de cette ambition mais ils ne représentent qu'environ 10% des émissions mondiales.
Quasiment aucun des plus grands émetteurs, Chine, Inde ou Etats-Unis, ne semble vouloir rejoindre ce groupe. Seule l'UE a "endossé" cette semaine à Bruxelles l'objectif de neutralité climatique d'ici 2050. Mais sans la Pologne, très dépendante du charbon. 
- "Cynisme et cupidité" -
"La présidence chilienne a une tâche : protéger l'intégrité de l'accord de Paris et ne pas permettre qu'il soit déchiqueté par le cynisme et la cupidité", a dénoncé la patronne de Greenpeace Jennifer Morgan.
Or "une poignée de pays bruyants a détourné le processus et pris le reste de la planète en otage", a estimé Jamie Henn, de l'ONG 350.org.
Dans le collimateur des défenseurs du climat, outre les Etats-Unis qui sortiront de l'Accord de Paris en novembre 2020, la Chine et l'Inde, qui insistent, avant d'évoquer leurs propres engagements révisés, sur la responsabilité des pays développés à faire plus et à respecter leur promesse d'aides financières aux pays en développement.
Mais aussi l'Australie et le Brésil, accusés de vouloir introduire dans les discussions sur les marchés carbone des dispositions qui selon les experts saperaient l'objectif même de l'Accord de Paris.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat-vers-un-echec-criant-pour-la-planete-a-la-cop25_139858>
_______________________________________________________________________________________________________________________
18- Après la sécheresse, les inondations menacent de famine plus de cinq millions d’habitants au Soudan du Sud, France Télévisions, 14/12/19, 15:58
Jacques Deveaux, Rédaction Afrique

Le Programme alimentaire mondial (PAM) tire la sonnette d'alarme. Faute de fonds, la famine s'installera début 2020 au Soudan du Sud.
Au début de l’année 2019, la sécheresse a durement frappé une partie du pays. Puis, depuis juillet, des inondations exceptionnelles ont touché un million de personnes. Elles ont détruit des champs prêts à être récoltés. Conséquence : il manque 73 000 tonnes de céréales pour la campagne 2019. Chaque année, le Soudan du Sud a besoin de 1,3 million de tonnes de céréales pour subvenir aux besoins de la population. En fait, il ne parvient à en produire que la moitié. Le reste est couvert par des importations de pays voisins. 
Pour certains fermiers qui depuis le début de la guerre civile en 2013 se battent pour survivre, c’est le coup de grâce. Ils ne tiennent que par l’aide alimentaire fournie par le Programme alimentaire mondial (PAM). "Sans aide, nous serions morts de faim", explique une habitante de Karam dans le comté d’Uror que le PAM a rencontrée.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/environnement-africain/apres-la-secheresse-les-inondations-menacent-de-famine-plus-de-cinq-millions-dhabitants-au-soudan-du-sud_3743235.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
19- [Science] Des chercheurs ont découvert une nouvelle bombe climatique, responsable de la fonte de la banquise, Novethic, 14/12/19
Concepcion Alvarez

Alors que l'Arctique a connu en 2019 sa deuxième année la plus chaude et sa deuxième plus petite banquise jamais enregistrée, au pôle Sud, l'Antarctique fond sous l'effet des rivières atmosphériques. Ces masses de vent qui transportent humidité et chaleur se déversent sur des petites zones de la banquise, ayant sur elles l'effet d'un radiateur. Avec le changement climatique, leur impact devrait être décuplé.
Un phénomène de plus vient inquiéter les scientifiques qui suivent la fonte des glaces en Antarctique : les rivières atmosphériques. Selon une étude publiée dans la revue Nature Geoscience fin octobre, ces masses qui transportent chaleur et humidité depuis les régions tempérées vers le pôle Sud se forment en présence d’anticyclones au large des côtes de l’Antarctique. Ces anticyclones empêchent la libre circulation des dépressions autour du continent, l’humidité et la chaleur sont alors contraintes de suivre un chemin unique.
Ces dernières sont acheminées vers une petite zone de l’Antarctique, provoquant des situations anormalement chaudes (+10 °C par rapport à la normale). Couplé à l’important rayonnement des nuages, cela provoque la fonte de la neige et de la glace. La fonte de la barrière de Ross, la plus grande banquise au monde - elle fait la taille de la France - est ainsi systématiquement déclenchée par l’arrivée d’une rivière atmosphérique. 
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/sciences-des-chercheurs-ont-decouvert-une-nouvelle-bombe-climatique-responsable-de-la-fonte-de-la-banquise-148004.html>
Sur le même sujet :
> Les rivières atmosphériques font fondre l’Antarctique <https://www.univ-grenoble-alpes.fr/actualites/par-types/articles/articles-recherche/les-rivieres-atmospheriques-font-fondre-l-antarctique-579777.kjsp>, Université  Grenoble Alpes (UGA), 29/10/19
En savoir plus :
> West Antarctic surface melt triggered by atmospheric rivers <https://www.nature.com/articles/s41561-019-0460-1>, Nature Geoscience, 28/10/19
_______________________________________________________________________________________________________________________
20- Climat : négociations de nuit pour tenter d'éviter un échec de la COP25, AFP, 15/12/19, 04:00
Amélie Bottollier-Depois & Laure Fillon

Les pays signataires de l'Accord de Paris tentaient dans la nuit de samedi à dimanche de s'entendre pour éviter un échec de la COP25 et essayer de répondre aux appels pressants de la science en faveur des actions plus radicales en faveur du climat.
"Nous demandons la vie", "Encore combien de morts?": une dizaine de militants du mouvement écologiste Extinction Rebellion ont voulu rappeler aux négociateurs l'urgence à agir en déversant du fumier non loin du centre de conférences où se déroule la COP. 
Au rythme actuel, la température pourrait gagner jusqu'à 4 ou 5°C d'ici la fin du siècle, avec son lot de catastrophes à la clé. Même si les quelque 200 signataires de l'Accord de Paris respectaient leurs engagements, le réchauffement dépasserait 3°C.
Samedi soir, plus de 24 heures après la fin prévue des négociations, les positions restaient éloignées sur plusieurs sujets clés, et les négociations se sont une nouvelle fois prolongées dans la nuit.
De nombreux Etats avaient fait part samedi matin de leur frustration, pointant du doigt le manque d'ambition des derniers projets de texte mis sur la table par la présidence chilienne.
"J'ai besoin de rentrer à la maison, de regarder mes enfants dans les yeux et de dire que nous avons eu un résultat qui va garantir leur avenir", a déclaré la représentante des îles Marshall, Tina Stege.
"C'était la COP de l'ambition, nous ne voyons pas cette ambition", a renchéri Carlos Fuller, négociateur en chef pour le groupe des 44 Etats insulaires, particulièrement vulnérables à la montée du niveau de la mer.
Les ONG se montrent aussi très déçues par les résultats obtenus au bout de deux semaines de discussions.
"S'il y a une fois dans l'histoire où je devais dire +les gouvernements ont merdé+, je le dirais aujourd'hui à Madrid", s'est emporté Mohamed Adow, directeur de Power Shift Africa.
S'achemine-t-on vers une suspension de la COP, comme cela s'était déjà produit en 2000, quand deux semaines d'intenses négociations avaient débouché sur un échec ? "Nous ne prévoyons aucune suspension", a assuré Andres Landerretche, représentant de la présidence chilienne.
- Urgence pour la jeunesse -
Le verdict de la science est sans appel : pour éviter la catastrophe climatique, il faut transformer radicalement l'économie pour commencer à réduire les émissions de gaz à effet de serre et avoir une chance d'atteindre les objectifs de l'Accord de Paris de limiter le réchauffement de la planète à 2°C, voire 1,5°C, par rapport à l'ère pré-industrielle.
Si rien ne change d'ici la fin de cette réunion, les millions de jeunes descendus dans les rues à l'instar de l'adolescente suédoise Greta Thunberg, venue cette semaine à Madrid pour accuser une nouvelle fois les Etats d'inaction, n'auront pas été entendus.
"La différence entre la jeunesse dans les rues et les négociations est que les jeunes sont dans l'urgence, car il reste moins de 11 ans" pour limiter au maximum le réchauffement climatique, fait valoir la jeune activiste Alexandria Villasenor.
Tous les Etats doivent soumettre d'ici la COP26 à Glasgow une version révisée de leurs engagements. A ce stade, quelque 80 pays se sont engagés à présenter un rehaussement de cette ambition mais ils ne représentent qu'environ 10% des émissions mondiales.
Quasiment aucun des plus grands émetteurs, Chine, Inde ou Etats-Unis, ne semble vouloir rejoindre ce groupe. Seule l'Union européenne a "endossé" cette semaine à Bruxelles l'objectif de neutralité climatique d'ici 2050. Mais sans la Pologne, très dépendante du charbon. 
- "Cynisme et cupidité" -
"La présidence chilienne a une tâche : protéger l'intégrité de l'accord de Paris et ne pas permettre qu'il soit déchiqueté par le cynisme et la cupidité", a déclaré la patronne de Greenpeace, Jennifer Morgan.
Or "une poignée de pays bruyants a détourné le processus et pris le reste de la planète en otage", a estimé Jamie Henn, de l'ONG 350.org.
Dans le collimateur des défenseurs du climat, outre les Etats-Unis qui sortiront de l'Accord de Paris en novembre 2020, se trouvent la Chine et l'Inde, qui insistent, avant d'évoquer leurs propres engagements révisés, sur la responsabilité des pays développés à faire plus et à respecter leur promesse d'aides financières aux pays en développement.
Mais aussi l'Australie et le Brésil, accusés de vouloir introduire dans les discussions sur les marchés carbone des dispositions qui selon les experts saperaient l'objectif même de l'Accord de Paris.
<https://information.tv5monde.com/info/climat-negociations-de-nuit-pour-tenter-d-eviter-un-echec-de-la-cop25-337099>
_______________________________________________________________________________________________________________________
21- Tribune. « L’ajustement carbone aux frontières de l’Union européenne » permettra de « redessiner l’Europe industrielle de demain », Le Monde, 15/12/19, 06h00 
Par Collectif*

Plutôt qu’une taxe carbone, un économiste et trois syndicalistes plaident, dans une tribune au « Monde », pour une nouvelle grammaire des échanges. Ils estiment que seul un ajustement carbone aux frontières de l’Europe serait une mesure efficace et introduirait durablement la sauvegarde du climat dans le prix des produits de base.
Tribune. Pour faire face aux risques de « fuite carbone », certains préconisent une taxation aux frontières. Le gouvernement français l’a proposé et Ursula Von der Leyen, la nouvelle présidente de la Commission européenne, l’a inscrite dans sa feuille de route…
Mais ce n’est pas en promettant une nouvelle taxe, que personne ne soutiendra (au-delà des discours convenus de ceux qui veulent enterrer toute mesure de protection au nom du dogme du libre-échange), que l’Union européenne (UE) et l’industrie européenne pourront s’en sortir par le haut. Rappelons le parcours chaotique et toujours inachevé de la « taxe sur les transactions financières » qui n’a jamais été acceptée à l’unanimité et qui n’a jamais été appliquée, y compris par ses principaux promoteurs gouvernementaux.
> Lire aussi  « Sans taxe carbone aux frontières, il n’y aura pas de “Green Deal” européen »
S’agissant de l’Europe, la question se pose dans un univers économique structuré, à court et même moyen terme, par deux institutions : le dispositif européen du marché des droits d’émission de CO2 (ETS, pour « Emissions Trading Scheme ») et l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Les objectifs ou les règles de ces deux institutions peuvent évoluer (et c’est souhaitable), mais il est décisif d’agir intelligemment et sans tarder dans le cadre qu’elles réglementent.
Concurrence déloyale
Après une très (trop) longue période où le prix du CO2 sur le marché européen des droits d’émission a été structurellement en deçà des 10 euros/tonne, le prix du carbone décolle enfin en 2019, et le signal prix commence à produire ses effets. Mais dans un contexte où elles sont les seules à payer le CO2 (au fur et à mesure que leurs quotas gratuits s’épuisent), les industries européennes intensives en énergie voient leurs concurrents bénéficier d’un avantage comparatif, issu d’une concurrence que l’on peut qualifier de déloyale.
> Lire aussi  Mon idée pour la France : « Une carte carbone plutôt qu’une taxe carbone »
Une telle situation ne peut qu’accentuer la désindustrialisation européenne par la délocalisation (la « fuite carbone ») et ce, en augmentant la quantité de gaz à effet de serre émise planétairement. Ajoutons que demain, grâce aux grands efforts de modernisation de leurs industries de base, les producteurs chinois dans le secteur de l’acier et dans d’autres secteurs industriels seront, sans nul doute, devenus plus propres et plus efficients que leurs concurrents européens qui auront préféré la délocalisation à l’investissement d’avenir…
Soyons clairs, cette mesure n’a rien à voir avec une taxation ni sur le fond ni sur les modalités de sa réalisation : c’est une mesure d’équité concurrentielle conforme aux directives de l’OMC, s’appuyant sur des outils juridiques existants, des organisations en place et des données d’ores et déjà disponibles, dans le cadre du système d’échange de quotas de CO2, profondément analogue au règlement européen sur les substances chimiques dangereuses (Reach) fondé sur les principes de traçabilité, de transparence et du devoir de vigilance.
Emplois et revenus
Il s’agit de demander à tout importateur d’un produit qui est soumis à l’ETS quand il est produit en Europe, de se plier aux mêmes règles européennes que ses concurrents. De la même façon il s’agit d’exonérer tout exportateur européen qui serait en concurrence sur des marchés tiers exempts de toute tarification carbone. Avec l’ajustement carbone aux frontières de l’Europe on ne pourra plus dire aux défenseurs de l’industrie bas carbone : « vous avez voulu les emplois sans le carbone, vous aurez le chômage et le carbone ».
L’ajustement carbone aux frontières de l’Union européenne introduira durablement la sauvegarde du climat dans le prix des produits de base soumis à l’ETS. Voyons plus loin : il constituerait une première étape, c’est-à-dire une mesure dont il faudra progressivement étendre le champ d’application à d’autres secteurs d’activité, afin d’installer la nouvelle « grammaire », devenue indispensable, dans les échanges de marchandises et de services à l’échelle mondiale.
> Lire aussi  Ursula von der Leyen : « Un “green deal” européen pour ralentir le réchauffement de la planète »
Cette nouvelle grammaire doit s’inscrire dans les schémas d’aménagement des territoires pour y développer les infrastructures bas carbone sources d’emplois et générateurs de revenus, de transformer tous les quotas gratuits en autant d’investissements d’efficience énergétique et d’assurer la montée en compétence des salariés pour la prise en main des nouveaux critères de gestion bas carbone.
Conjuguer démocratie locale avec démocratie sociale pour redessiner l’Europe industrielle de demain, tels sont nos objectifs : l’ajustement du CO2 aux frontières de l’Europe en constitue la première pierre et elle est prête à être posée.
*Les signataires : Luis Colunga, secrétaire général adjoint d’IndustriAll Europe (fusion des fédérations européennes de la métallurgie, des mines, de l’énergie, de la chimie et du textile) ; Joël Decaillon, ancien secrétaire général adjoint de la CES, vice-président du groupe de réflexion Bridge (Bâtir le renouveau industriel sur la démocratie et le génie écologique) ; Alain Grandjean, président de la Fondation Nicolas Hulot et Edouard Martin, ancien député européen et président de Bridge.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/15/l-ajustement-carbone-aux-frontieres-de-l-union-europeenne-permettra-de-redessiner-l-europe-industrielle-de-demain_6022923_3232.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
22- COP25 : un accord a minima adopté sur le climat, mais aucune réponse apportée sur les points essentiels, France info avec AFP, 15/12/19, 15:00

Cette édition de la conférence climat de l'ONU va sans doute laisser un goût d'inachevé aux militants de la cause climatique.
La COP25 ne restera sans doute pas dans les annales. Un accord a minima a été adopté en séance publique, dimanche 15 décembre, mais aucun terrain d'entente n'a été trouvé sur les points essentiels permettant de répondre à l'urgence climatique. Les discussions ont par exemple échoué sur le thème des règles des marchés carbone internationaux, dernier volet du manuel d'utilisation de l'accord de Paris de 2015.
Quatre ans après l'accord de Paris, la réunion de Madrid faisait figure de test de la volonté des Etats de répondre collectivement aux mises en garde des scientifiques, qui préviennent que la hausse des températures atteindra bientôt un point de non retour si les émissions carbone ne diminuent pas de manière drastique.
Des divisions sur des sujets majeurs
Au rythme actuel des émissions de gaz à effet de serre, le mercure pourrait gagner jusqu'à 4 ou 5 °C d'ici la fin du siècle. Même si les quelque 200 signataires de l'accord de Paris respectaient leurs engagements, le réchauffement dépasserait 3 °C. La COP25 devait théoriquement se finir vendredi soir, mais les divisions immenses sur des sujets majeurs comme l'ambition et le financement ont repoussé les discussions jusqu'à dimanche pour tenter de préserver les apparences.
La déclaration finale se contente de reconnaître le "besoin urgent" de réduire l'écart entre les promesses de réduction des émissions carbone et l'objectif de l'accord de Paris de contenir l'augmentation de la température mondiale à un niveau inférieur à 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cop24/cop25-un-accord-a-minima-a-ete-adopte-sur-le-climat-mais-aucune-reponse-n-a-ete-apportee-sur-les-points-essentiels_3745889.html>
Sur le même sujet : 
> La COP25 s’achève sur des avancées quasi insignifiantes dans la lutte contre le changement climatique, Le Monde, 15/12/19, 23h47
Audrey Garric  (Madrid, envoyée spéciale)
La conférence s’est terminée, avec quarante-deux heures de retard, par la signature d’un accord minimal avec des pays plus divisés que jamais sur des sujets-clés. 
Elle aura été maudite jusqu’au bout. Refusée par le Brésil, annulée par le Chili, la 25e conférence des Nations unies sur le climat (COP25), finalement hébergée à Madrid, s’est achevée, dimanche 15 décembre, sur des avancées quasi insignifiantes. Elle s’est terminée sur un coup de marteau donné avec quarante-deux heures de retard, du jamais-vu dans l’histoire des négociations climatiques – les négociateurs, épuisés, adoptant des décisions qu’ils avaient, pour certains, à peine lues.
La séance de clôture a été repoussée une quinzaine de fois par des Etats plus divisés que jamais sur différents sujets-clés, d’apparence techniques mais ayant des conséquences politiques. Une incapacité à avancer, et à entrer dans le concret, en décalage avec l’appel constant des jeunes, des scientifiques, mais également des gouvernements eux-mêmes – dans leurs discours – à agir face à l’urgence climatique. « La communauté internationale a perdu une occasion importante de faire preuve d’une ambition plus grande », a déploré le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, ajoutant : « Nous ne devons pas abandonner. »
« Cette COP25 s’achève sur un résultat mitigé, bien en deçà du niveau d’ambition auquel la science nous appelle. Grâce à une alliance progressiste de petits Etats insulaires et de pays européens, africains et latino-américains, nous avons arraché le moins mauvais résultat possible, contre la volonté des grands pollueurs », juge de son côté Laurence Tubiana, l’architecte de l’accord de Paris sur le climat.
Un relatif soulagement qui n’était pas partagé par les organisations non gouvernementales (ONG). « Les gouvernements doivent repenser complètement la manière dont ils s’y prennent, car le résultat de cette COP, marquée par un délit de fuite des puissantes économies du carbone, est totalement inacceptable », a dénoncé Jennifer Morgan, la directrice exécutive de Greenpeace. « L’esprit positif qui a donné naissance à l’accord de Paris semble être un lointain souvenir aujourd’hui », a regretté Helen Mountford, vice-présidente du think tank américain World Resources Institute.
La COP25, dont le slogan était « Time for action » (« le temps de l’action »), se voulait la « rampe de lancement » d’une accélération de la lutte contre le dérèglement climatique, alors que les inondations, les ouragans ou encore les incendies se multiplient partout dans le monde. Les signataires de l’accord de Paris sur le climat sont censés revoir à la hausse, au cours de l’année prochaine, leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. En effet, les engagements des 196 pays, si tant est qu’ils soient respectés, permettront seulement de limiter la hausse des températures mondiales à + 3,2 °C d’ici à la fin du siècle, bien plus que le maximum de 2 °C, ou 1,5 °C, prévu par le traité international de 2015.
> Lire aussi  Climat : où en est l’accord de Paris, après le retrait annoncé des Etats-Unis ?
Négociations minées par les grands émetteurs
Pourtant, malgré l’urgence, les Etats n’ont pas été au rendez-vous d’une conférence qui a cruellement manqué de leadership. Quatre-vingts pays se sont engagés à rehausser leurs engagements d’ici à l’an prochain, mais ils ne représentent que 10,5 % des émissions mondiales de CO2 ; il s’agit essentiellement de nations émergentes et d’îles (Marshall, Costa Rica, Chili ou Maroc), rejointes par l’Afrique du Sud. Les grands émetteurs, à savoir la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Australie, le Japon ou les Etats-Unis (qui sortiront de l’accord de Paris en novembre 2020), n’ont donné aucun signal qu’ils seraient prêts à accroître leurs efforts.
Pis, les principaux pollueurs n’ont cessé, depuis le début des négociations le 2 décembre, de freiner, voire de bloquer, toute action climatique. Jusqu’au texte de la déclaration finale lui-même, qui se contente de « mettre l’accent sur l’urgence à augmenter l’ambition » et d’« encourager les Etats à utiliser l’opportunité de 2020 pour refléter l’ambition la plus forte possible » – des termes toutefois plus forts que ceux des premières versions du texte.
La Chine, l’Inde et le Brésil sont même parvenus à imposer que les efforts réalisés par les pays développés avant 2020 soient bientôt évalués, afin de savoir s’ils ont honoré leurs engagements tant en matière de réduction d’émissions que d’aide financière apportée aux pays en développement. Une manière de conditionner l’accroissement des efforts du Sud au respect des engagements par le Nord.
> Lire aussi  Combien de CO2 pourrez-vous émettre dans votre vie si le réchauffement est contenu à 1,5 °C ?
L’Union européenne, seul signal d’espoir
Lors de ces deux semaines, la COP a également pâti d’une présidence chilienne considérée comme faible et peinant à mener son rôle de chef d’orchestre entre nations ambitieuses et pays récalcitrants. « Il lui a manqué de la détermination et une stratégie claire, ainsi que des experts avec une connaissance fine des dossiers », estime une source proche des négociations.
Du côté des ONG françaises, on regrette le « désengagement » de la France à haut niveau. « Emmanuel Macron n’a pas daigné faire le déplacement à Madrid pour sortir les négociations climatiques du bourbier. Et aucun ministre français n’était présent lors de la phase politique finale des négociations », dénonce Clément Sénéchal, chargé de campagne climat pour Greenpeace France. Le premier ministre, Edouard Philippe, accompagné par la secrétaire d’Etat Brune Poirson, a fait un déplacement express (une demi-journée) à l’ouverture de la COP, de même que la ministre de la transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne (vingt-quatre heures la deuxième semaine).
Parmi les gros émetteurs, seule l’Union européenne (UE) a montré sa bonne volonté. Dans la nuit de jeudi à vendredi, le Conseil européen a adopté une trajectoire de long terme ambitieuse : atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050– un objectif auquel ne s’est toutefois pas ralliée la Pologne, encore très dépendante de son charbon. La Commission européenne, qui a présenté mercredi un « green deal » afin de permettre une transition écologique radicale du Vieux-Continent, a également assuré qu’elle proposerait, en juin 2020, un plan pour accroître les objectifs de réduction des émissions à l’horizon 2030.
« Ce sont des bons signes, mais l’Union européenne a manqué de solidarité avec les pays du Sud », regrette Lucile Dufour, responsable des négociations internationales au Réseau Action Climat. Les petits Etats insulaires se sont particulièrement sentis abandonnés sur le dossier des « pertes et préjudices », c’est-à-dire les dégâts irréversibles – pertes humaines ou économiques – causés par les dérèglements du climat, comme la montée des océans. Alors que ces effets sont en hausse, les pays les plus affectés souhaitaient que l’organe de l’ONU qui régit la question ait accès à un soutien financier spécifique. Une demande refusée par les pays développés, en particulier les Etats-Unis mais aussi l’Europe, qui ont poussé pour que ces dommages soient financés par des fonds déjà existants sur l’adaptation au changement climatique. « Nier que des millions de personnes souffrent du changement climatique dans le monde pourrait être considéré comme un crime contre l’humanité », ont prévenu les Tuvalu.
Blocage sur les marchés carbone
Malgré des réunions à rallonge, les négociateurs ne sont pas parvenus à s’entendre sur l’épineux dossier des marchés carbone, déjà laissé en suspens à la COP24 – qui avait adopté les règles d’application de l’accord de Paris – et qui devra donc être réglé à la COP26, prévue à Glasgow (Ecosse) en novembre 2020. Il s’agissait d’élaborer les nouvelles règles visant la régulation des échanges d’émissions de CO2 qui permettent notamment aux pays les moins pollueurs de revendre des quotas à ceux émettant plus. Mais, une fois de plus, les gros pollueurs ont miné la mise au point de règles robustes. Le Brésil, notamment, voulait permettre le double comptage des émissions (par le pays vendeur et le pays acheteur), tandis que l’Australie souhaitait transférer ses anciens crédits dans les nouveaux marchés de l’accord de Paris. De quoi réduire à néant tout effort de réduction globale des émissions. « Pas d’accord vaut mieux qu’un mauvais accord », n’ont cessé de répéter, pendant la COP, tant les délégations que les ONG.
Cette COP, présentée dès le départ comme mineure et sans cesse ramenée à la suivante, n’a-t-elle alors servi à rien ? « La COP reste un espace nécessaire pour que les pays, notamment en développement, puissent s’exprimer, répond Lucile Dufour. Reste que c’est une COP de plus qui marque une déconnexion avec la prise de conscience et la volonté d’action des citoyens. Plus on avance, plus il est urgent d’agir, mais plus ce processus échoue à accélérer. » 
Vers la COP26
Le poids est désormais lourd sur les épaules de la présidence britannique de la COP26 afin d’accélérer l’action. « Nous pouvons y parvenir. Nous devons y parvenir. Ce n’est pas une option, car il n’y a pas de planète B », a rappelé à Madrid Claire O’Neill, la future présidente de la COP26. Le sommet UE-Chine, qui se tiendra à Leipzig (Allemagne), en septembre, pourrait également être un tournant, si les deux puissances parviennent à s’accorder sur la relève de leur ambition.
« Il faudra voir comment la Chine et l’Europe montrent la voie, mais aussi parviennent à nouer des alliances stratégiques avec d’autres acteurs multiples, par exemple sud-américains, estime Sébastien Treyer, directeur général de l’Institut du développement durable et des relations internationales. C’est la seule façon d’avancer dans ce nouveau monde fragmenté, qui ne parvient plus à comprendre pourquoi il faut coopérer, sans attendre qu’un nouveau duo de superpuissances remplace le binôme Etats-Unis-Chine de 2015. » La victoire d’un candidat démocrate à l’élection présidentielle américaine de novembre 2020 redonnerait malgré tout un vrai élan à l’accord de Paris.
Quoi qu’il en soit, il reste du chemin à parcourir avant que les Etats puissent convaincre de nouveau la jeunesse mobilisée pour le climat. « Le vrai danger est quand les responsables politiques et les dirigeants d’entreprise font croire que des actions réelles se déroulent quand, en réalité, rien n’est fait », a prévenu la jeune militante suédoise Greta Thunberg, icône climatique et invitée-vedette de la COP25.
---------------------------------------
Lire notre dossier spécial COP25
> Lire aussi  « Face au réchauffement de la planète, nous n’avons plus le temps » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/01/face-au-rechauffement-de-la-planete-nous-n-avons-plus-le-temps_6021224_3244.html>
> Lire aussi  Le réchauffement climatique lié aux activités humaines est connu depuis 40 ans  <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/01/le-rechauffement-climatique-lie-aux-activites-humaines-est-connu-depuis-40-ans_6021260_3244.html>
> Lire aussi  Alexandria Ocasio-Cortez : « Donc, ils savaient ! » <https://www.lemonde.fr/climat/article/2019/12/01/alexandria-ocasio-cortez-donc-ils-savaient_6021262_1652612.html> 
> Lire aussi  Une course de lenteur pour sauver la Terre <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/01/une-course-de-lenteur-pour-sauver-la-terre_6021225_3244.html> 
> Lire aussi  Dans les Pyrénées, marmottes et papillons jouent les « sentinelles du climat » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/30/dans-les-pyrenees-marmottes-et-papillons-jouent-les-sentinelles-du-climat_6021120_3244.html>
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/15/climat-la-cop25-s-acheve-par-un-accord-depourvu-d-avancees-globales-significatives_6022942_3244.html>
Sur le même sujet : 
> Une COP du manque d’ambition <http://www.journaldelenvironnement.net/article/une-cop-deconnectee-du-reel,101896?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 15/12/19
> L’accord final de la COP25 ne laisse rien présager de bon pour répondre à l’urgence climatique <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/l-accord-final-de-la-cop25-ne-laisse-rien-presager-de-bon-pour-repondre-a-l-urgence-climatique-148014.html>, Novethic, 15/12/19
> L’accord médiocre de la COP25 déçoit le monde entier <https://www.euractiv.fr/section/climat/news/laccord-mediocre-de-la-cop25-decoit-le-monde-entier/>, EurActiv, 15/12/19
> La COP25, une occasion "ratée" de répondre à l'urgence climatique <https://information.tv5monde.com/info/la-cop25-une-occasion-ratee-de-repondre-l-urgence-climatique-337189>, AFP, 16/12/19, 01:00
_______________________________________________________________________________________________________________________
En images
23- Avant/après : quatre chefs-d’œuvre pour montrer les ravages d’une augmentation de 1,5 degré, L’Obs, 13/12/19, 19h51
Louis Morice

A l’occasion de la COP25, le musée du Prado de Madrid et le WWF ont réalisé ce montage pour sensibiliser les esprits en illustrant les effets du réchauffement climatique.
 « Si le climat change, tout change », alerte la campagne menée par l’ONG avec des montages particulièrement réussis à découvrir dans la vidéo ci-dessous.
> Vidéo à voir à : 
<https://www.nouvelobs.com/culture/20191213.OBS22312/avant-apres-quatre-chefs-d-uvre-pour-montrer-les-ravages-d-une-augmentation-de-1-5-degre.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
24- Crise climatique : on vous explique ce que sont les "limites planétaires", que la France dépasse, France Télévisions, 14/12/19, 07:04
Camille Adaoust

Fin octobre, le ministère de l'Ecologie a publié une analyse de l'impact de la France sur le réchauffement climatique mondial, fondée sur le concept des "limites planétaires". Une grille de lecture inédite pour l'exécutif. 
"Face aux enjeux écologiques planétaires, dresser un état des lieux de l'environnement en France en 2019 ne peut se limiter au seul territoire national." C'est ce que défend le rapport sur l'état de l'environnement publié le 24 octobre par le ministère de la Transition écologique, qui y analyse "l'impact global de la France sur les ressources" mondiales, à travers des "limites planétaires". Ce terme, utilisé pour la première fois par l'exécutif, permet d'évaluer la contribution de la France au réchauffement climatique mondial et aux diverses atteintes à la biodiversité. C'est "indispensable pour conduire une transition écologique utile à la planète", a défendu la ministre Elisabeth Borne. A l'occasion de la COP 25, qui a démarré lundi 2 décembre à Madrid (Espagne) et qui se termine vendredi, franceinfo revient sur cette nouvelle grille de lecture.
> Vidéo à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/video-crise-climatique-on-vous-explique-ce-que-sont-les-limites-planetaires-que-la-france-depasse_3701117.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
Deux publications
25- En ligne. Climate Chance. Bilan 2019 de l’action climat non-étatique - Secteurs d’émissions de gaz à effet de serre : Territoires, Adaptation, Finance, Cdurable.info, 13/12/19
Cyrille Souche

Présente à la COP25 à Madrid, l’équipe de Climate Chance a présenté sa publication la plus importante de l’année : le Bilan 2019 de l’action climat non-étatique : “Bilan annuel sur l’action climat non-étatique : quelles tendances en 2019 sur les secteurs d’émissions, l’action territoriale, l’adaptation et la finance ?”. 4 cahiers permettent de mieux appréhender les enjeux et les stratégies non-étatiques de lutte contre le changement climatique : sectoriel, territoires, adaptation et finance. Ce bilan 2019 est enrichi par l’analyse de nouveaux secteurs d’émissions et d’un cahier adaptation pour mieux valoriser l’action des collectivités, des entreprises, de la société civile et des citoyens.
Le Bilan 2019 de l’action climat non-étatique, c’est :
• une synthèse de plus de 1000 sources (littérature scientifique et grise, actualité, éléments communiqués par les acteurs etc.)
• un panorama de la diversité des actions climat mises en œuvre, par tous les types d’acteurs non-étatiques
• une source unique de cas d’études et d’exemples, analysant les stratégies d’acteurs aux échelons nationaux et locaux
Le Bilan 2019, composé de 4 Cahiers (Secteurs d’émissions de gaz à effet de serre - Territoires - Adaptation - Finance) offre une lecture quantitative et qualitative :
• de l’action pour le climat dans les 6 principaux secteurs émetteurs de gaz à effet de serre : production d’énergie, déchets, bâtiment, transports, industrie, usage des sols)
• des actions climat menées aux échelons locaux
• des actions d’adaptation menées par les gouvernements locaux, les secteurs économiques, et les financeurs
• de l’action climat du secteur de la finance (banques publiques et privées, investisseurs, produits "verts")
>> Suite à lire, à voir et à télécharger à :
<https://cdurable.info/Bilan-2019-de-l-action-climat-non-etatique.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
26- Critique. Climat : un livre pour comprendre et agir face à l’urgence, Le Monde, 14/12/19, 05h00
Rémi Barroux  

Christian de Perthuis, professeur d’économie à l’université Paris-Dauphine, décortique, dans un ouvrage très pédagogique, les nombreuses données disponibles sur le réchauffement climatique et s’attache à les rendre intelligibles. 
Livre. L’urgence climatique est devenue évidence. Les dernières années, les plus chaudes que l’humanité ait connues depuis les débuts de l’ère industrielle, n’ont fait que renforcer la conscience de la nécessité d’agir. Pour autant, les politiques publiques de la plupart des Etats, comme la très lente transformation du modèle économique – quand celle-ci s’opère –, ne sont pas de nature à inverser le cours des choses et à accélérer des décisions pourtant nécessaires.
En écrivant Le Tic-tac de l’horloge climatique, Christian de Perthuis, professeur d’économie à l’université Paris-Dauphine, fait œuvre nécessaire. Il est, comme l’écrit Jean Jouzel dans la préface, climatologue renommé et membre de l’Académie des sciences, le « passeur entre la communauté des scientifiques et tous ceux qui désirent mieux comprendre le lien entre activités humaines et réchauffement climatique ».
> Lire aussi  COP25 de Madrid : « Il faut considérer l’environnement comme une richesse en tant que telle »
Car, il faut bien le reconnaître, si les rapports d’experts se succèdent à un rythme soutenu pour nous alerter sur les risques que font courir les changements climatiques sur la biodiversité, la santé des océans et, à terme, la survie de populations entières, ils restent souvent abscons. « Ils restent d’un abord relativement difficile à un moment où la question climatique monte en puissance et où, légitimement, de plus en plus de personnes souhaitent de l’information qui en préserve la rigueur mais soit d’un accès plus facile », reconnaît Jean Jouzel.
Expliquer donc, traduire parfois les nombreuses données scientifiques disponibles, l’auteur le fait bien. Et c’est une chance qu’il soit économiste et enseignant, car le propos est pédagogique.
« Fin du monde », « fins de mois »
Alors que la transition écologique, énergétique pour sa plus grande part, peut inquiéter par le rythme rapide auquel elle devrait se faire, Christian de Perthuis n’évite pas les sujets qui fâchent. Ainsi, la peur de la « fin du monde » n’est pas contradictoire avec la prise en compte des difficiles « fins de mois ». Dans le chapitre intitulé « Message bien reçu », l’auteur met bien en perspective l’affrontement entre ceux qui empruntent la voie d’un « scepticisme rampant », qui trouveront toujours un « bon prétexte pour retarder les actions à entreprendre », et, de l’autre côté, les « catastrophistes ». « Face au scepticisme rampant, une réaction courante des mouvements écologiques est de hausser le ton en martelant le risque de la catastrophe imminente », écrit Christian de Perthuis.
> Lire aussi  La fiscalité écologique, épine dans le pied du gouvernement
Il nous donne alors les moyens de comprendre, et sûrement d’accepter, les choix qui doivent être faits. Le Tic-Tac de l’horloge climatique est un livre honnête, car il ne cache rien des problèmes actuels… et de ceux à venir. Bien documenté, l’auteur, qui a fondé la chaire « Economie du climat », sait de quoi il parle quand il évoque la question ardue des émissions de CO2, des quotas de gaz à effets de serre ou encore de la taxe carbone qui, rappelons-le, fut à l’origine du mouvement des « gilets jaunes », à l’automne 2018. Le propos devient concret quand l’auteur aborde les thématiques du transport aérien, de la rénovation thermique des bâtiments ou encore celle, moins connue, de l’efficacité des « systèmes de cuisson » qui « constituent, de très loin, la pollution de l’air la plus ravageuse de la planète ».
Inégalités criantes
L’opinion publique a fortement évolué ces dernières années. Si la transition écologique doit se faire, on sait maintenant qu’elle ne pourra aboutir sans justice sociale. Le réchauffement climatique ne touche pas de la même manière les pays riches et les pays pauvres et, au sein même des économies développées, les inégalités sont criantes « entre les populations qui peuvent y faire face et elles qui ne le peuvent pas », rappelle Jean Jouzel dans sa préface. « Cette prise en compte de la justice climatique par la communauté des économistes me semble constituer un pas important pour élaborer des politiques climatiques remportant l’adhésion du plus grand nombre », ajoute-t-il.
> Lire aussi  « Pour la fiscalité carbone, c’est l’heure de vérité »
L’ouvrage de Christian de Perthuis, qui s’intéresse à cette nécessaire justice climatique, devrait être le livre de chevet de tous ceux qui, dans les ministères et les grands organismes internationaux, décident des politiques – transports, logements, urbanisme, agriculture, etc. – à conduire dans les prochaines années.
A lire aussi par tous ceux qui s’inquiètent raisonnablement pour l’avenir de la planète et qui, selon l’éthique professée par le philosophe hollandais du XVIIe siècle Baruch Spinoza, préfèrent « un bien plus grand futur à un moindre présent ». Dans un sondage réalisé par Ipsos pour Le Monde, la Fondation Jean-Jaurès et l’Institut Montaigne, les Français ont placé « la protection de l’environnement » en tête des sujets qui les préoccupaient « à titre personnel », à 52 %, devant « l’avenir du système social » (48 %). C’est dire l’utilité et l’urgence de lire l’ouvrage de Christian de Perthuis.
§ Le Tic-Tac de l’horloge climatique, de Christian de Perthuis, préface de Jean Jouzel, De Boek supérieur, 326 p., 19,50 €.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/14/climat-un-livre-pour-comprendre-et-agir-face-a-l-urgence_6022835_3232.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
Si l’archivage récemment mis en place ne cous convient pas, pensez à conserver les articles qui vous concernent ou vous intéressent particulièrement.
Sur le fond et en complément de notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> & Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>, il s’agit là d’une modeste contribution à une meilleure compréhension du monde par l’éducation à la complexité.
Quant à la forme, elle se veut sans prétention et n'y associe aucune pièce jointe pour éviter de saturer votre boîte mail.
Pour agrandir la taille des caractères
A l’aide du clavier : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et appuyez sur la touche + autant de fois que vous le souhaitez jusqu’à ce que vous soyez en mesure de lire correctement.
A l’aide de la souris : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et tournez la molette de votre souris vers le bas pour agrandir. Cela fonctionne avec la plupart des navigateurs.
Merci pour votre indulgence.
NB : – Si vous êtes équipé(e) d’un antispam, n’oubliez pas de le formater pour vous permettre de recevoir la présente revue de presse.
- En pied de page de chaque message vous trouverez une adresse url qui vous permet :
• De vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner à votre gré ;
• D’accéder à un archivage.
- Pour entrer en liaison avec le gestionnaire de cette liste, adresser votre mail à : <f.demonclin(at)fnh.org <http://fnh.org/>>
- Economisez de l'énergie, du papier et de l'encre, n'imprimez ce message que si nécessaire.
_______________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)...
NOS APPELS 
– Let’s Bio ! Ensemble pour des cantines bios et locales <https://www.letsbio.org/> pour bien nourrir nos enfants.
– Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
NOS CAMPAGNES 
– 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/> pour participer à l'émergence d'un modèle énergétique plus propre et durable
– Mon Restau’Responsable® <https://www.youtube.com/watch?list=PLh--7obE3XQ5hw0hyacAsOc7PLMneP7-N&v=Eo7AZvPE_MA> pour guider les professionnels de la restauration collective et valoriser leurs bonnes pratiques.
– J’agis pour la nature <http://www.jagispourlanature.org/> pour participer à des activités utiles et ludiques en pleine nature, près de chez vous.
NOS VIDÉOS PÉDAGOGIQUES 
– Sur notre chaîne You Tube <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>, retrouvez toutes nos vidéos.  
NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
_______________________________________________________________________________________________________________________
-------------- section suivante --------------
Une pièce jointe HTML a été nettoyée...
URL: <http://mailing.fondation-nature-homme.org/pipermail/revue-presse/attachments/20191216/6b6e8078/attachment.html>


Plus d'informations sur la liste de diffusion revue-presse