[revue-presse-FNH] Grande revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international (mardi 17 décembre)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Mar 17 Déc 07:57:09 CET 2019
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1- Chronique. Black Friday : « Une hypocrisie ambiante en France » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/11/27/l-hypocrisie-ambiante-autour-du-black-friday_6020718_3234.html>, Le Monde, 27/11/19, 17h53
2- Dans « La Grande Librairie », pour sauver la planète, « commençons par lire » <https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/11/27/dans-la-grande-librairie-pour-sauver-la-planete-commencons-par-lire_6020775_3246.html>, Le Monde, 27/11/19, 19h45
3- "Block Friday" : des militants écolos bloquent un entrepôt d'Amazon près de Paris <https://www.youtube.com/watch?v=D_JgLVMrShI>, AFP, 28/11/19, 17:00
4- L'UFC-Que choisir lance un observatoire pour lutter contre l'obsolescence programmée <https://www.actu-environnement.com/ae/news/ufc-observatoire-obsolescence-programmee-34526.php4>, Actu-environnement, 28/11/19, 17h54
5- « Hope is power » : The Guardian mise sur le journalisme d’espoir <http://www.reportersdespoirs.org/hope-is-power-the-guardian-mise-sur-le-journalisme-despoir/>, Reporters d'Espoirs, 28/11/19
6- Le commerce par Internet est un désastre écologique <https://reporterre.net/Le-commerce-par-Internet-est-un-desastre-ecologique>, Reporterre, 29/11/19
7- Long format. Quand la science façonne notre perception du moi <https://www.courrierinternational.com/long-format/long-format-quand-la-science-faconne-notre-perception-du-moi>, Courrier international, 01/12/19, 06:34
8- Devant l’imminence de l’interdiction du chlorpyrifos en Europe, les fabricants contre-attaquent <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/02/chlorpyrifos-les-fabricants-contre-attaquent_6021296_3244.html>, Le Monde, 02/12/19, 15h40
9- Tribune. « Sans nouvelle loi foncière, la destruction des espaces naturels se poursuivra à un rythme insoutenable » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/03/sans-nouvelle-loi-fonciere-la-destruction-des-espaces-naturels-se-poursuivra-a-un-rythme-insoutenable_6021445_3232.html>, Le Monde, 03/12/19, 10h13
10- Honduras : 30 à 50 ans de prison pour l'assassinat de l'écologiste Caceres <https://www.geo.fr/environnement/honduras-30-a-50-ans-de-prison-pour-lassassinat-de-lecologiste-caceres-198897>, AFP, 03/12/19, 19:00
11- Accord sur la taxonomie : l’Europe met en œuvre son plan d’action sur la finance durable <https://www.novethic.fr/actualite/finance-durable/isr-rse/accord-sur-la-taxonomie-l-europe-met-en-uvre-son-plan-d-action-sur-la-finance-durable-147983.html>, Novethic, 06/12/19
12- Le débat sur le projet de loi sur l’économie circulaire pollué par la consigne <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/09/le-debat-sur-le-projet-de-loi-sur-l-economie-circulaire-pollue-par-la-consigne_6022148_3244.html>, Le Monde, 09/12/19, 06h34
13- Climat, agriculture, transports… Le « green deal » tous azimuts de la Commission européenne <https://www.lemonde.fr/international/article/2019/12/11/climat-agriculture-transports-financements-le-green-deal-tous-azimuts-de-la-commission-europeenne_6022507_3210.html>, Le Monde, 11/12/19, 16h28
14- Nicolas Hulot aux écoliers bretons : « Soyez les sentinelles du futur ! » <https://www.ouest-france.fr/bretagne/nicolas-hulot-aux-ecoliers-bretons-soyez-les-sentinelles-du-futur-6649295>, Ouest-France, 11/12/19, 16h39
15- L’Assemblée nationale rejette une proposition de loi sur la reconnaissance de « l’écocide » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/12/l-assemblee-nationale-rejette-une-proposition-de-loi-sur-la-reconnaissance-de-l-ecocide_6022674_3244.html>, Le Monde avec AFP, 12/12/19, 20h14
16- Lutter contre l’obsolescence programmée, pas qu’une affaire de bobos <https://theconversation.com/lutter-contre-lobsolescence-programmee-pas-quune-affaire-de-bobos-127836>, The Conversation , 12/12/19, 18:23
17- L’entreprise inclusive, bien plus qu'une mode, un enjeu de performance <https://www.novethic.fr/actualite/entreprise-responsable/isr-rse/l-entreprise-inclusive-necessaire-et-performante-147995.html>, Novethic, 12/12/19
18- Pesticides : où sont passées les 53 000 contributions de la consultation sur les zones d’épandage ? <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/13/pesticides-ou-sont-passees-les-53-000-contributions-de-la-consultation-sur-les-zones-d-epandage_6022708_3244.html>, Le Monde, 13/12/19, 06h12
19- Enquête. La France des « contre-sociétés » et des « oasis » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/13/la-france-des-contre-societes-et-des-oasis_6022697_3232.html>, Le Monde, 13/12/19, 10h24
20- Chronique. Taxe carbone : « Le rêve d’une Europe évangélisant le monde » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/12/13/taxe-carbone-le-reve-d-une-europe-evangelisant-le-monde_6022737_3234.html>, Le Monde, 13/12/19, 10h59
21- Loi antigaspillage : l’Assemblée vote l’interdiction de la destruction des invendus non alimentaires <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/13/loi-antigaspillage-l-assemblee-vote-l-interdiction-de-la-destruction-des-invendus-non-alimentaires_6022773_3244.html>, Le Monde avec AFP, 13/12/19, 15h03
22- Hulot appelle les banquiers à arrêter d'investir dans "des projets inutiles et climaticides" <https://www.lci.fr/planete/hulot-appelle-les-banquiers-a-arreter-d-investir-dans-des-projets-inutiles-et-climaticides-2140316.html>, LCI, 13/12/19, 17:35
23- L'Assemblée vote la suppression progressive des tickets de caisse <https://information.tv5monde.com/info/l-assemblee-vote-la-suppression-progressive-des-tickets-de-caisse-337008>, AFP, 13/12/19, 19:00
24- La majorité jugée trop lente dans sa lutte contre le plastique <https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/12/14/la-majorite-jugee-trop-lente-dans-sa-lutte-contre-le-plastique_6022837_823448.html>, Le Monde, 14/12/19, 09h29
En audio
25- "La Science à l'épreuve de la société" <https://www.radioorient.com/podcasts/la-science-a-l-epreuve-de-la-societe-23913>, Radio Orient, 05/12/19
En images
26- La grande librairie S12 : Spéciale «Sauvons la planète» <https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/la-grande-librairie-saison-12/1109053-speciale-sauvons-la-planete.html>, France 5, 27/11/19, 20h52
27- Consommation : l’espérance de vie des machines à laver en nette baisse <https://www.francetvinfo.fr/economie/industrie/consommation-lesperance-de-vie-des-machines-a-laver-en-nette-baisse_3729403.html>, France 2, journal de 20h, 03/12/19
28- Grand entretiens. 13. L’économiste : Alain Grandjean <https://lvsl.fr/13-leconomiste-alain-grandjean-les-armes-de-la-transition>, Le vent se lève, série Les Armes de la Transition, 04/12/19
Bien à vous,
Florence
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CITATION DU JOUR : "A partir de 2025, peut-être 2030, le surinvestissement dans les énergies fossiles fera peser sur le système financier la même menace que les (crédits) subprime", responsables de la crise financière de 2008-2009, selon l'ancien ministre Nicolas Hulot. (cf. item 22 & suite)
QUESTIONNEMENTS DU JOUR : Le Black Friday ou quel rapport calamité/prix ? Ne génère-t-il pas des besoins insoutenables sur le plan écologique et quel modèle de commerce voulons-nous pour demain ? (cf. item 1, suite, 3, suite & 6)
— Le "green deal" de la Commission européenne est-il un grand plan d’action européen pour lutter contre le changement climatique à travers toutes les politiques de l’UE à la hauteur des enjeux ? Une nouvelle stratégie de croissance ? Une opération de greenwashing ? (cf. item 13 & suite)
DOSSIER DU JOUR : L’examen du texte "relatif à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire" par l’Assemblée nationale : un parcours semé d’embûches. (cf. item 12, 23 & 24)
ESSAI DU JOUR : Au fil des découvertes scientifiques, l’homme n’a cessé de redéfinir son identité et sa place dans le monde. Mais cette mainmise de la science sur le moi n’est pas allée sans dérives et dérapages raconte Nature dans cet essai passionnant, publié à l’occasion des 150 ans de la revue. (cf. item 7)
LOBBY DU JOUR : Malgré des données démontrant l’extrême toxicité de l’insecticide chlorpyrifos, et devant l’imminence de son interdiction en Europe, les fabricants veulent prolonger son existence. (cf. item 8)
REJET DU JOUR : La proposition de loi sur la reconnaissance de « l’écocide », texte qui proposait de considérer comme un crime tout acte délibéré visant à la destruction d’un écosystème, a été rejeté par l’Assemblée nationale. (cf. item 15)
ALTERNATIVES DU JOUR : — L'association UFC-Que choisir a lancé, sur son site, l'observatoire "des pannes", un outil pour lutter contre l'obsolescence programmée des appareils. (cf. item 4, 16 & 27)
— En 2012, le journal britannique The Guardian prenait position en faveur d’un journalisme "ouvert"- autrement dit "citoyen" ou "participatif"- afin de contrer, dit-il, la transformation de l’information en un simple produit de consommation. (cf. item 5)
— En matière sociale, des entreprises se veulent "inclusives". Ces derniers temps, les engagements se sont multipliés sur le sujet, vis-à-vis du handicap, des seniors, des jeunes, des habitants des zones rurales, des migrants… (cf. item 17)
ENQUÊTE DU JOUR : Des communautés intellectuelles, politiques et spirituelles se créent dans les hameaux et les villages, afin de vivre des « vies accordées ». Plongée dans cet archipel d’îlots de résistance au consumérisme et à l’individualisme, où s’élabore le monde de demain. (cf. item 19)
CHIFFRES DU JOUR : — L'an dernier, les géants américains du numérique (Gafa plus Microsoft) ont déclaré en France un chiffre d’affaires 4 fois inférieur à celui réalisé effectivement, engendrant un manque à gagner d'un milliard d'euros pour le fisc. (cf. suite de l'item 3)
— Selon le ministère de la transition écologique, chaque année 630 millions d’euros de produits non alimentaires sont détruits, la plus grande part dans le domaine de l’hygiène et des cosmétiques. (cf. item 21)
GRAND TÉMOINS DU JOUR : Hubert Reeves, Pierre Rabhi, Emmanuelle Puydebat, Pascal Picq et Cyril Dion, cinq grands témoins qui évoquent l'urgence et la gravité des menaces qui pèsent sur la planète et les pistes d'action pour construire un monde nouveau. (cf. item 2 & 26)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Chronique. Black Friday : « Une hypocrisie ambiante en France », Le Monde, 27/11/19, 17h53
Philippe Escande
Les députés ont adopté un amendement pour interdire de publicité ce vendredi fou, assimilant les promotions à une drogue dure dont il faut contraindre l’usage.
Pertes & profits. Inventeurs du marketing moderne et dotés d’une imagination fertile, les Américains ont décidé d’adoucir le mois le plus morose de l’année, celui de novembre, par des fêtes commerciales et populaires. Ils ont donc encadré la période par Halloween, une vieille célébration celte, chaque 31 octobre, et Thanksgiving, instituée officiellement par George Washington chaque quatrième jeudi de novembre pour remercier la providence. On y mange de la dinde et l’on s’offre des cadeaux. Ainsi est née l’idée de relancer l’activité commerciale des magasins en décrétant le lendemain, vendredi, journée de solde monstre, histoire de se préparer pour la grande fête de Noël, le mois suivant. Le « Black Friday », ou vendredi fou, ouvre ses portes ce vendredi 29 novembre.
Amateurs de polémiques, les Français, à la fois envieux et méfiants vis-à-vis des modes culturelles et commerciales débarquant des Etats-Unis, ont souvent regardé de haut ces exploitations marchandes qui mondialisent l’antique animation commerciale des grands magasins. Et puis, l’argument écologique vient renforcer la critique. Il pousse à moins consommer pour moins polluer, que ce soit des pots de Nutella ou des voyages en avion. La planète sera sauvée en achetant moins.
La planète peut-être, mais l’économie, c’est moins sûr. La consommation représente, dans les pays développés comme la France, son premier moteur, celui qui va créer de l’activité et de la prospérité. Et d’ailleurs, les premières revendications sociales, comme celles des « gilets jaunes », concernent le pouvoir d’achat. C’est ce qu’a bien compris Emmanuel Macron qui n’a pas hésité à octroyer en janvier près de 17 milliards d’euros pour calmer la colère des oubliés de la mondialisation.
Réfréner la frénésie d’achat
Et voilà que les députés ont adopté en majorité, mardi 26 novembre, un amendement pour interdire de publicité ce vendredi fou. Assimilant les promotions à une drogue dure dont il faut contraindre l’usage. Il est pourtant probable que beaucoup de ces parlementaires si attentifs à réfréner la frénésie d’achat de leurs contemporains ne rechigneraient pas personnellement à l’attrait d’une bonne affaire.
Et pour ajouter à l’hypocrisie ambiante, un collectif de 500 marques grand public, dont beaucoup dans le secteur de la mode, qui font fabriquer au bout du monde leurs produits pour en améliorer les coûts, se pare de toutes les vertus pour appeler au boycott.
Ce n’est pas comme cela que l’on s’acheminera vers une croissance plus vertueuse, mais en incitant à consommer mieux, voire moins, mais de meilleure qualité. Et, à ce titre, l’information honnête de l’acheteur reste le meilleur outil. Témoin, le Nutri-score, qui, sur des bases scientifiques solides, note la valeur nutritionnelle des aliments. Son adoption progressive produit déjà des effets mesurables et de plus en plus de distributeurs les adoptent. Reste la dernière étape, rendre cet étiquetage obligatoire. Ce devrait être le combat des politiques, plutôt que de s’enflammer à propos d’animations commerciales, si futiles qu’on les juge.
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Retrouvez nos tribunes sur le « Black Friday »
– Black Friday : « Réfléchissons à quel modèle nous voulons pour notre commerce de demain » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/28/black-friday-reflechissons-a-quel-modele-nous-voulons-pour-notre-commerce-de-demain_6020856_3232.html>, par Ismaël Ould, président de Wynd, start-up parisienne, spécialisée dans la numérisation des réseaux de magasins.
– Black Friday : « Le besoin de proximité montre que la formule de l’épicerie de Potin n’a jamais été aussi contemporaine » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/28/black-friday-le-besoin-de-proximite-montre-que-la-formule-de-l-epicerie-de-potin-n-a-jamais-ete-aussi-contemporaine_6020888_3232.html>, par Mathieu Mercuriali (Architecte, chercheur au LIAT, maître de conférences associé à l’ENSA Paris-Malaquais) et Giulio Zucchini (Journaliste, spécialiste de l’innovation et de la communication numériques).
– Black Friday : « Le principe du pollueur payeur doit aussi s’appliquer au e-commerce » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/25/black-friday-le-principe-du-pollueur-payeur-doit-aussi-s-appliquer-au-e-commerce_6020396_3232.html>, par Jean-Louis Missika, adjoint à la Mairie de Paris, chargé de l’urbanisme, de l’architecture, des projets du Grand Paris, de développement économique et président de Paris en commun ; Ariel Weil, maire du 4e arrondissement, tête de liste pour Paris en Commun dans Paris centre et Diana Filippova, cofondatrice de l’agence de communication Stroïka.
– Amazon : « Derrière le héros du néolibéralisme 2.0 se cache une vision du monde que nous devons combattre » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/15/amazon-derriere-le-heros-du-neoliberalisme-2-0-se-cache-une-vision-du-monde-que-nous-devons-combattre_6019227_3232.html>, par un collectif d’associations, d’ONG, d’intellectuels, parmi lesquels Ken Loach, Christophe Alévêque, Henri Sterdyniak, Claire Nouvian et Alain Damasio.
– « Les chaînes de restauration rapide montrent un mépris absolu pour l’urgence écologique » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/27/les-chaines-de-restauration-rapide-montrent-un-mepris-absolu-pour-l-urgence-ecologique_6020732_3232.html>, par Flore Berlingen (Directrice de Zero Waste France), Antidia Citores (Porte-parole de Surfrider Foundation Europe) et Michel Dubromel (Président de France Nature Environnement).
A lire aussi :
– Achats de Noël : plaidoyer pour un Black Friday à la française <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/11/28/achats-de-noel-plaidoyer-pour-un-black-friday-a-la-francaise_6020839_3234.html>, par Cécile Prudhomme
– Black Friday : « Le capitalisme génère des besoins artificiels non soutenables écologiquement » <https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2019/11/26/black-friday-le-capitalisme-genere-des-besoins-artificiels-non-soutenables-ecologiquement_6020616_4497916.html>. Entretien avec Razmig Keucheyan, sociologue à l’université de Bordeaux, propos recueillis par Nicolas Santolaria.
– « Hypocrisie ambiante autour du “Black Friday” » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/11/27/l-hypocrisie-ambiante-autour-du-black-friday_6020718_3234.html>, par Philippe Escande.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/11/27/l-hypocrisie-ambiante-autour-du-black-friday_6020718_3234.html>
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2- Dans « La Grande Librairie », pour sauver la planète, « commençons par lire », Le Monde, 27/11/19, 19h45
Catherine Pacary
L’émission littéraire propose un plateau relevé pour ce sujet sensible, traité avec intelligence, et contenu dans un optimisme de solution.
« Commençons par lire. » A cette injonction rituelle, François Busnel, présentateur et producteur de « La Grande Librairie », ajoute cette fois celle de ne verser ni dans le catastrophisme ni dans la culpabilité, en dépit de la gravité du thème choisi : « Sauvons la planète. » A force de sourires, le journaliste va ainsi recadrer son plateau, particulièrement relevé, tout au long de cette spéciale, enregistrée – « comme neuf fois dans l’année », précise François Jougneau, rédacteur en chef.
Même si le principe du magazine littéraire n’est pas de polémiquer, les invités ne sont pas tous sur la même ligne. Pierre Rabhi, présenté par certains comme le gourou de l’écologie, est apôtre d’une Sobriété heureuse (Babel, 2013) et pratique l’agroécologie en Ardèche depuis cinquante ans. Il rejoint sur de nombreux points l’écrivain et réalisateur Cyril Dion (41 ans, le documentaire Demain, 2016), avec lequel il a fondé le mouvement Colibri. Emmanuelle Pouydebat espère, elle, en bonne directrice de recherche au CNRS, trouver des réponses scientifiques aux problèmes humains (Comment les animaux et les végétaux nous inspirent, chez Odile Jacob).
> Lire aussi Pierre Rabhi : « C’est en lisant les philosophes que j’ai trouvé des réponses »
Entre les deux, l’astrophysicien Hubert Reeves (87 ans) décrit dans Je chemine avec Hubert Reeves (Seuil), sa prise de conscience progressive de l’écologie. Son évolution incarne une génération qui a longtemps cru dans le progrès technique comme solution aux guerres et à la misère du monde. Ce qui n’était pas totalement une erreur, comme le rappellera Pascal Picq (65 ans), paléontologue et maître de conférences au Collège de France : sa génération, « dans le viseur des Greta Thunberg (…), a tout de même permis à l’homme de gagner vingt-cinq ans d’espérance de vie ».
Tour de table optimiste
Mais puisqu’il faut positiver, Pierre Rabhi et Hubert Reeves racontent l’histoire des deux planètes qui se rencontrent. Elle rappelle, au passage, que l’alerte écologique ne date pas d’hier, au même titre que plusieurs écrits, comme La Planète au pillage (1949), de Fairfield Osborn, Le Printemps silencieux, de Rachel Carson (1962), Halte à la croissance (1971), le rapport du couple Meadows. On peut aussi remonter à Victor Hugo (« C’est une triste chose de songer que la nature parle et que l’humain ne l’écoute pas ») et au naturaliste Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829) : « On dirait que l’homme est destiné à s’exterminer lui-même après avoir rendu le globe inhabitable. »
Au cours du vaste tour de table des solutions voulu par François Busnel, l’optimisme viendra d’Emmanuelle Pouydebat et de ses animaux merveilleux, tel le rat-taupe nu ; l’enthousiasme du libraire parisien de Quilombos, prescripteur à souhait. Le gag d’Hubert Reeves, surpris en train de consulter son portable. La révolte de Pierre Rabhi, expliquant comment il a vécu le modèle capitaliste comme un modèle carcéral. La leçon de Cyril Dion, démontrant l’inutilité de culpabiliser les individus sans action publique, et la nécessité de visiter la célèbre ferme biologique du Bec-Hellouin (Eure).
Le meilleur pour la fin : l’intervention impressionnante de Pascal Picq, capable de rendre accessible à tous – quitte à le réécouter en podcast ou en replay – des notions comme la plasticité du genre humain ou la nécessité d’abandonner notre modèle né des Lumières au profit d’une « synthèse créatrice ».
§ La Grande Librairie, réalisée par Adrien Soland (90 min). En replay sur France.tv ; en podcast le jeudi sur Deezer, Apple Podcasts, Castbox, Spotify, Tootak.
<https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/11/27/dans-la-grande-librairie-pour-sauver-la-planete-commencons-par-lire_6020775_3246.html>
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3- "Block Friday" : des militants écolos bloquent un entrepôt d'Amazon près de Paris, AFP, 28/11/19, 17:00
Plusieurs dizaines de militants de mouvements écologistes ont bloqué jeudi après-midi un centre de distribution du géant Amazon en région parisienne, pour dénoncer les atteintes à l'environnement engendrées par la "surconsommation" liée au "Black Friday" prévu vendredi.
Entre 50 et 100 militants des groupes ANV-COP21 et Amis de la Terre ont installé des bottes de pailles et formé des barrages humains devant le centre de Brétigny-sur-Orge (Essonne) du géant américain de la distribution et du numérique, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Certains ont déployé des banderoles "Amazon : pour le climat, pour l'emploi, stop expansion, stop surproduction", tandis que d'autres bloquaient les accès pour les camions avec de vieux appareils électroménagers ou s'allongeaient par terre en s'enchaînant volontairement les bras avec des "armlocks" (procédé qui vise à entraver leur évacuation, ndlr). Ils laissaient par contre entrer et sortir les employés du centre.
Cette action intervient à la veille du "Black Friday", journée de promotions venue des Etats-Unis.
Plusieurs organisations ont appelé à des actions ces prochains jours, et notamment vendredi, pour protester contre la surconsommation induite par cette journée, ainsi que la pollution représentée par les millions de livraisons qu'elle engendrera, pour des produits dont beaucoup seront in fine retournés, selon ces militants.
"Nous respectons le droit de chacun d'exprimer ses opinions, mais sommes en profond désaccord avec le mode opératoire (...), qui diffuse de fausses allégations au service d’un agenda politique", a réagi jeudi Amazon France dans un communiqué.
Sans évoquer le "Black Friday", le géant du commerce en ligne assure avoir notamment pris des "engagements ambitieux" visant à en faire "une entreprise zéro carbone d'ici 2040".
La polémique a rebondi sur le terrain politique, la ministre de la Transition écologique Élisabeth Borne ayant dans la foulée alerté lundi contre "la frénésie de consommation" et la pollution que génère le "Black Friday".
Le Conseil du commerce de France, qui réunit 31 fédérations de commerçants, avait déploré ces critiques et le président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale Eric Woerth (LR) a dénoncé une "polémique inutile".
<https://www.youtube.com/watch?v=D_JgLVMrShI>
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> Black Friday : actions contre Amazon en banlieues de Lyon et Paris <https://lentreprise.lexpress.fr/actualites/1/actualites/black-friday-actions-contre-amazon-en-banlieues-de-lyon-et-paris_2109350.html>, AFP, 29/11/19, 11:00
> Black Friday : haro sur Amazon, symbole de la surconsommation <https://www.notretemps.com/high-tech/actualites/black-friday-haro-sur-amazon-symbole-afp-201911,i207897>, AFP, 29/11/19, 16:00
> Black Friday : actions contre Amazon et la surconsommation <https://www.notretemps.com/high-tech/actualites/black-friday-actions-contre-amazon-et-afp-201911,i207885>, AFP, 29/11/19, 20:00
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4- L'UFC-Que choisir lance un observatoire pour lutter contre l'obsolescence programmée, Actu-environnement, 28/11/19, 17h54
Rachida Boughriet
Le 27 novembre, l'association UFC-Que choisir a lancé, sur son site, l'observatoire « des pannes », un outil pour lutter contre l'obsolescence programmée des appareils. Cet observatoire s'inscrit dans le cadre du projet européen baptisé « Prompt ». Il « permet, grâce au signalement des consommateurs de leurs appareils trop vite usés, de détecter et d'agir contre les cas d'obsolescence programmée », explique l'UFC.
L'association appelle tous les consommateurs à se mobiliser et à signaler, au sein de l'observatoire, tous leurs appareils devenus trop vite inutilisables. « Plus nous recevrons de plaintes, plus nous pourrons inventorier le phénomène d'obsolescence programmée. Ainsi, nous pourrons mieux guider [les consommateurs] pour acheter des appareils solides et sensibiliser les fabricants à mettre sur le marché des produits durables », ajoute l'UFC. Du lave-linge au fer à repasser, en passant par le nettoyeur vapeur, le smartphone ou le téléviseur, l'ensemble des produits du quotidien peut être concerné.
Le recensement et l'analyse de tous les signalements par l'UFC doit lui permettre de déceler les cas problématiques des produits, de mener l'enquête via les tests comparatifs et de lancer « les actions nécessaires : pression sur les fabricants, lobby auprès des pouvoirs publics, combats judiciaires ».
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/ufc-observatoire-obsolescence-programmee-34526.php4>
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5- « Hope is power » : The Guardian mise sur le journalisme d’espoir, Reporters d'Espoirs, 28/11/19
Le journal britannique The Guardian a une longue tradition de journalisme constructif. En 2012, il prenait position en faveur d’un journalisme « ouvert »- autrement dit « citoyen » ou « participatif »- afin de contrer, dit-il, la transformation de l’information en un simple produit de consommation. Pour Alan Rusbridger, alors rédacteur en chef, le journalisme ouvert est « un journalisme qui considère la publication comme le début du processus journalistique et non sa fin[1] ». Le projet The Upside s’inscrit dans cette stratégie éditoriale.
A l’été 2016, le Guardian lance une enquête pour faire la lumière sur les attentes de ses lecteurs. Plusieurs d’entre eux regrettent la tendance du journal, réputé pour son engagement militant, à voir le verre à moitié vide[2]. Pour y répondre, est créée la rubrique Half full (« à moitié plein ») qui, pour son lancement, invite les lecteurs à suggérer des idées de tendances, d’innovations ou de personnes remarquables via un formulaire. Pendant près de deux ans, le Guardian partage ainsi dans la rubrique des articles évoquant, par exemple, le projet ambitieux d’une ville chilienne pour s’adapter au vieillissement de sa population[3] ou l’histoire d’un pub du Yorkshire sauvé de la faillite par les habitants du village[4].
>> Suite à lire à :
<http://www.reportersdespoirs.org/hope-is-power-the-guardian-mise-sur-le-journalisme-despoir/>
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6- Le commerce par Internet est un désastre écologique, Reporterre, 29/11/19
Gaspard d’Allens
Symbole du délire consumériste, le Black Friday commence ce vendredi 29 novembre. Cette année, les ventes en ligne devraient battre tous les records. Avec des conséquences écologiques désastreuses.
Aujourd’hui débute la messe consumériste du Black Friday. Un événement commercial de quatre jours qui inaugure la période des achats de Noël. Les publicités racoleuses envahissent notre quotidien. La vente en ligne explose. Elle pourrait battre des records, pronostique la Fédération du e-commerce, en atteignant 1,7 milliard d’euros lors de cet événement. Rien qu’à Paris, on attend 2,5 millions de colis distribués par jour. Soit dix fois plus que d’ordinaire.
La capitale risque de se transformer en gigantesque plateforme de livraison à domicile. Avec une nuée de camions entraînant des embouteillages et des pics de pollution. En cause ? Les sites internet qui rivalisent d’offres promotionnelles et de prix cassés : « - 23 % chez Amazon pour la montre connectée », « 20 % de remise sur les produits hygiène », « jusqu’à moins 80 % pour le robot pâtissier sur Cdiscount »…
Plusieurs études ont montré le caractère frauduleux de ces annonces qui poussent les consommateurs à des achats compulsifs. Aspect plus méconnu, l’explosion du commerce en ligne (ou e-commerce) a aussi des conséquences environnementales non négligeables. On aurait pu croire, à première vue, l’inverse. Affalé sur son canapé, l’individu qui passe sa commande sur internet dépense bien moins d’énergie que s’il prenait sa voiture. Mais cette immatérialité est un leurre. Derrière la facilité du clic et le culte de la vitesse se cache une lourde chaîne logistique et industrielle qui contribue au réchauffement climatique et pourrait très bien, à terme, rendre la ville invivable.
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/Le-commerce-par-Internet-est-un-desastre-ecologique>
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7- Long format. Quand la science façonne notre perception du moi, Courrier international, 01/12/19, 06:34
NATURE
Au fil des découvertes scientifiques, l’homme n’a cessé de redéfinir son identité et sa place dans le monde. Mais cette mainmise de la science sur le moi n’est pas allée sans dérives et dérapages, raconte Nature dans cet essai passionnant, publié à l’occasion des 150 ans de la revue.
La Place de l’homme dans la nature, livre né en 1863 sous la plume de Thomas Henry Huxley [biologiste et paléontologue britannique, 1825-1895], présente en introduction une gravure emblématique où figurent des squelettes de primate. De gauche à droite, ils semblent en chemin vers l’avenir : “Gibbon. Orang outan. Chimpanzé. Gorille. Homme.” À cette époque, de nouvelles connaissances scientifiques sur l’anatomie et la paléontologie avaient irréfutablement placé l’être humain sur la scala naturae ou “grande chaîne de la vie”. Nous faisions indéniablement partie du règne animal, même si nous étions aux avant-postes.
>> Suite à lire à :
<https://www.courrierinternational.com/long-format/long-format-quand-la-science-faconne-notre-perception-du-moi>
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8- Devant l’imminence de l’interdiction du chlorpyrifos en Europe, les fabricants contre-attaquent, Le Monde, 02/12/19, 15h40
Stéphane Horel
Malgré des données démontrant l’extrême toxicité de cet insecticide, les fabricants veulent prolonger son existence.
L’arrêt de mort d’un pesticide prend rarement la forme d’une réglementation européenne. C’est ainsi, pourtant, que le chlorpyrifos devrait bientôt disparaître. La Commission européenne s’apprête à demander aux Etats membres de voter l’interdiction de cet insecticide au dossier scientifique fort chargé. Mais, alors que les données démontrant son extrême toxicité pour le cerveau du fœtus et du jeune enfant s’accumulent, les fabricants font pression sur les autorités pour prolonger son existence légale, comme le montrent des documents que Le Monde s’est procurés. L’autorisation du chlorpyrifos dans l’Union européenne (UE) arrive en effet à échéance le 31 janvier 2020.
A la tête de cette opération de lobbying, le groupe américain Corteva, entité néede la fusion de Dow, inventeur du produit, et de DuPont. « La réglementation ne doit pas se fonder sur une pression publique provoquée par des militants qui n’ont pas confiance dans le système réglementaire légal, mais sur des preuves solides »,ont argué les représentants de la firme auprès des responsables du dossier à la Commission qu’ils ont rencontrés en janvier, indique un compte-rendu internede la direction générale de la santé.
Si les « militants » des ONG sont en effet très actifs, ils ne représentent pas des voix isolées. La communauté scientifique, elle aussi, s’inquiète depuis plus de quinze ans des effets délétères du chlorpyrifos sur le cerveau en développement (ou toxicité neurodéveloppementale).
En 2006, au moment même où l’UE donnait son feu vert à l’insecticide pour dix ans, une étude conduite par l’Université de Columbia (Etats-Unis) montrait qu’une exposition prénatale au chlorpyrifos entraînait d’importants retards de développement. Troubles du spectre autistique, déficits de quotient intellectuel (QI) allant jusqu’à sept points, troubles de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité : désormais, tout un corpus d’études décrit la vaste gamme d’affections touchant les enfants exposés au chlorpyrifos ou à ses cousins de la famille des organophosphorés pendant leur vie fœtale ou juste après la naissance. Une équipe internationale de chercheurs a estimé que, chaque année, l’exposition aux pesticides organophosphorés cause 59 300 cas de déficience intellectuelle et oblitère 13 millions de points de QI en Europe.
Anomalies majeures
L’ONG Pesticide Action Network (PAN) Europe juge « préoccupant qu’il ait fallu attendre d’avoir une quantité écrasante de preuves démontrant la toxicité des insecticides à base de chlorpyrifos pour le cerveau des enfants avant que la Commission européenne ne propose une interdiction ».
Mis sur le marché en 1965, l’insecticide est commercialisé dans près de 80 pays dans le monde, et employé sur plus d’une centaine de cultures, selon Corteva. En Europe, neuf pays ont suspendu son usage, dont la France qui ne le tolère plus que pour les semences d’épinards depuis 2016. Il était autorisé pour venir à bout des cafards, fourmis et autres termites dans les maisons jusqu’en 2007.
> Lire aussi « L’opacité du système d’homologation des pesticides aurait pu demeurer encore longtemps dans le marbre de la loi »
Alors que leur autorisation dans l’UE arrivait à échéance en 2016, le chlorpyrifos et son parent proche, le chlorpyrifos-méthyl, ont bénéficié de plusieurs sursis. Mais, à l’automne 2017, une équipe de scientifiques scandinaves précipite le destin européen des deux pesticides. Quelques semaines auparavant, ils sont parvenus à récupérer les données brutes de la seule étude fournie par Dow aux autorités concernant la toxicité neurodévelopementale. Une étude soumise dans le dossier de demande d’autorisation originel… en 1998. Axel Mie, Christina Rudén et Philippe Grandjean constatent alors qu’elle est émaillée d’anomalies majeures et qu’elle montre sans ambiguïté que le chlorpyrifos endommage le cerveau des rats de laboratoire, contrairement à ce que sa conclusion affirme.
Or, l’Etat membre dit « rapporteur », l’Espagne, chargé de passer au crible le dossier des fabricants, n’a pas analysé cette étude. Ni lors de la première demande de Dow au début des années 2000, ni à l’occasion de l’évaluation en cours. Autrement dit, l’examen des données sur la toxicité du chlorpyrifos sur son aspect le plus préoccupant n’avait jamais été réalisé. Il faut attendre 2018 et les discussions d’experts pilotées par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) pour que la toxicité du chlorpyrifos sur le cerveau en développement soit prise en compte. C’est ce qu’une enquête transfrontalière sur le chlorpyrifos, dont Le Monde fait partie, révèle en juin 2019.
> Lire aussi Chlorpyrifos : les dangers ignorés d’un pesticide toxique
Sous les feux des projecteurs, la Commission décide de lancer une procédure jamais employée jusqu’ici. Alors que l’EFSA n’a pas achevé son cycle de réunions, la Commission lui demande de produire dans l’urgence un avis intermédiaire sur les effets des deux insecticides sur la santé humaine. Mis en ligne au cœur de l’été, l’avis sur le chlorpyrifos souligne d’abord de « potentiels » effets nocifs du chlorpyrifos sur l’ADN des cellules. Ces effets dits génotoxiques peuvent être à l’origine de cancers. Ensuite, prenant largement en compte les observations des chercheurs scandinaves, publiées entre-temps dans la revue Environmental Health, il met en avant sa toxicité neurodéveloppementale, ce qui lui promet un avenir de substance classée « présumée toxique pour la reproduction (catégorie 1B) ». « Les critères d’approbation relatifs à la santé humaine, conclut l’EFSA, ne sont pas remplis. » Même conclusion pour le chlorpyrifos-méthyl, introduit plus tardivement sur le marché et donc moins étudié, son profil toxicologique étant estimé similaire. Dans l’UE, les pesticides jugés cancérigènes et toxiques pour la reproduction doivent être retirés du marché.
Ce verdict, bien qu’intermédiaire, suscite l’ire des fabricants : Corteva, seul membre de la « Chlorpyrifos Task Force » après la défection de l’israélien Adama en juin 2018, et la firme portugaise Ascenza (anciennement Sapec), qui ne commercialise qu’un insecticide à base de chlorpyrifos-méthyl en Europe, le Sundek.
Réaction jugée « excessive »
Une lettre recommandée de neuf pages inaugure le ballet de protestations et de pressions. Arrivée à la Commission le 26 août, elle provient du cabinet d’affaires Fieldfisher, mandaté par Ascenza. Ses arguments, qui ont le parfum d’une menace de procès, se concentrent sur les aspects légaux. En particulier sur cette procédure exceptionnelle, dont l’emploi les a « légitimement et véritablement surpris ». « Cette façon de procéder est très inhabituelle, pour ne pas dire irrégulière », avancent les avocats. L’avis de l’EFSA « affecte irrémédiablement la réputation de la substance, portant ainsi atteinte aux intérêts commerciaux du demandeur », écrit Fieldfisher, qui en demande le retrait « immédiat » du site Internet de l’agence.
Début octobre, par l’intermédiaire de son cabinet de lobbying EPPA, Ascenza écrit à nouveau à la Commission. « Comme dans le cas du glyphosate », se plaint EPPA, l’EFSA a été poussée à « réagir de manière excessive », « probablement guidée par une forte pression des ONG et des médias ». Il met en cause l’approche de « lecture croisée » adoptée par l’agence qui condamne le chlorpyrifos-méthyl à partir d’une évaluation des données du chlorpyrifos.
Il existe une « confusion » entre les deux, selon un cadre d’Ascenza joint par Le Monde. « La pression politique et médiatique autour du chlorpyrifos a eu un impact négatif sur l’autre formulation, sans justification scientifique sérieuse. Le débat est devenu irrationnel et émotionnel. »
Corteva n’est pas en reste. Dans deux lettres datées des 6 septembre et 11 octobre, la firme assure qu’aucun des deux insecticides n’est génotoxique. Quant à leur neurotoxicité neurodéveloppementale, « il n’en existe pas de preuves », que ce soit « chez l’animal ou l’humain ». Et même, insiste-t-elle, « les nombreuses preuves scientifiques rapportées dans la littérature démontrent l’absence » de ces effets.
« Nous sommes en profond désaccord avec les conclusions de l’EFSA et les propositions de non-renouvellement de la part de la Commission européenne. Aucune substance active n’a fait l’objet de recherches plus approfondies que le chlorpyrifos », a écrit Corteva au Monde dans un e-mail, sans vouloir préciser si elle envisageait des poursuites contre la Commission.
Dernier acteur de cette opération de lobbying, enfin : COPA-Cogeca, l’organisation qui défend les intérêts des gros acteurs du secteur agricole à Bruxelles. Le 17 octobre, elle réclame un « délai de grâce » supérieur aux trois mois proposés par la Commission afin que les producteurs puissent effectuer une transition. Faute « d’alternatives aussi efficaces » pour lutter notamment contre la punaise diabolique (Halyomorpha halys), écrit son secrétaire général, le retrait des deux insecticides « pourrait compromettre de manière significative la production européenne de fruits et légumes ». Membre de COPA-Cogeca, la FNSEA n’a pas répondu aux sollicitations du Monde.
Agrumes fortement contaminés
Alors qu’approche la date du vote lors de la réunion du Comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et de l’alimentation animale (Scopaff) les 5 et 6 décembre, ce lobbying semble faire mouche auprès des Etats membres.
Si l’interdiction du chlorpyrifos semble acquise, le chlorpyrifos-méthyl n’est pas encore condamné. D’après nos informations, l’Allemagne, le Danemark, la Finlande, la Slovénie, la Suède et la France, représentée par le ministère de l’agriculture, ont annoncé qu’ils voteraient pour le non-renouvellement du chlorpyrifos-méthyl. Mais l’Espagne, la Grèce, l’Italie et le Portugal, ainsi que la Pologne, seraient contre : c’est-à-dire les Etats producteurs d’agrumes dont la culture recourt à ces insecticides. D’ailleurs, pamplemousses, citrons, oranges et mandarines étaient les fruits les plus contaminés par des résidus de chlorpyrifos en 2016, selon les données officielles de l’UE analysées par l’ONG PAN Europe. Producteur de plus de la moitié des oranges en Europe, l’Espagne était aussi ce pays « rapporteur » chargé de son évaluation… Sollicité par notre partenaire El Confidencial, le ministère espagnol de l’agriculture n’a pas souhaité apporter de commentaire.
> Lire aussi Interdit dans huit pays européens, le pesticide chlorpyrifos traverse les frontières
La Commission semble déterminée à interdire les deux insecticides. Début octobre, elle a notifié à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) la décisionimminente, et fixé les limites maximales de résidus sur les produits d’importation au plus bas possible (0,01 mg/kg). En cas d’absence de majorité au Scopaff, a-t-elle assuré au Monde, elle « examinera la possibilité de convoquer le comité d’appel » pour passer outre.
§ Cette deuxième phase de l’enquête transfrontalière sur le chlorpyrifos est coordonnée par Investigative Reporting Denmark, en collaboration avec des journalistes de Bayerischer Rundfunk et Süddeutsche Zeitung (Allemagne), Knack (Belgique), El Confidencial (Espagne), VG (Norvège), Newsweek (Pologne), Ostro (Slovénie), et le Midwest Center for Investigative Reporting (Etats-Unis). L’enquête bénéficie du soutien de Journalismfund.eu et de n-ost.
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Un avis scientifique sur un fongicide censuré par son fabricant
C’est un curieux avis scientifique que l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a mis en ligne. Le 20 novembre, l’agence chargée de l’évaluation des pesticides pour l’Union européenne (UE) publiait ses conclusions sur le mancozèbe, un fongicide utilisé sur le blé, la vigne, les pommes de terre et les tomates. « Des sujets de préoccupation sont identifiés », énonce le résumé, on ne peut plus clair.
Impossible, pourtant, de savoir quels « domaines critiques » préoccupent tant l’agence : les mots qui l’explicitent ont été soigneusement caviardés. Comme par exemple : « La classification du mancozèbe en tant que [caviardé] et [caviardé]. »
Une version non censurée, que Le Monde a pu consulter, permet de lire que le mancozèbe a été classifié « présumé toxique pour la reproduction (catégorie 1B) et que les critères sont remplis pour l’identifier comme perturbateur endocrinien pour les humains ». Plus bas sont enfouis sous un surlignage noir le « risque élevé pour les oiseaux, les mammifères, les arthropodes [insectes] non cibles et les macro-organismes du sol », et le « risque élevé pour les organismes aquatiques ». Son avenir sur le marché européen semble donc compromis.
L’EFSA ne cache pas son embarras. « Nous regrettons d’avoir dû publier une version caviardée, a expliqué un porte-parole de l’agence par courriel. Cela arrive très rarement. Nous espérons bientôt pouvoir dénoircir le document et le rendre public dans son intégralité. » Cet incident n’aura aucun impact sur le processus de demande de renouvellement en cours, précise-t-il, la version complète ayant d’ores et déjà été transmise aux Etats membres de l’UE et à la Commission européenne.
Avant publication de ses opinions, l’EFSA les soumet aux industriels afin qu’ils signalent d’éventuelles erreurs factuelles ou des informations sensibles restées apparentes, comme par exemple des données personnelles ou les noms d’auteurs d’études confidentielles. Mais l’entreprise UPL Europe, dont l’interprétation extrême de cette disposition légale a entraîné la censure des principales informations scientifiques, avait fait caviarder jusqu’à son nom…
> Lettre du cabinet Fieldfish... by LeMonde.fr on Scribd <https://www.scribd.com/document/437389228/Lettre-du-cabinet-Fieldfisher-a-la-Commission-europeenne-sur-le-chlorpyrifos-23-08-2019#from_embed>
> Argumentaire du cabinet de ... by LeMonde.fr on Scribd <https://www.scribd.com/document/437491854/Argumentaire-du-cabinet-de-lobbying-EPPA-a-la-Commision-europeenne-sur-le-chlorpyrifos-methyl-8-10-2019#from_embed>
> Lettre de Corteva à la Comm... by LeMonde.fr on Scribd <https://www.scribd.com/document/437494532/Lettre-de-Corteva-a-la-Commission-europeenne-concernant-les-avis-de-l-EFSA-sur-le-chlorpyrifos-et-le-chlorpyrifos-methyl-06-09-2019#from_embed>
> Lettre de Corteva aux autor... by LeMonde.fr on Scribd <https://www.scribd.com/document/437492190/Lettre-de-Corteva-aux-autorites-regulatrices-des-Etats-membres-de-l-UE-11-10-2019#from_embed>
> Lettre de Copa-Cogeca à la ... by LeMonde.fr on Scribd <https://www.scribd.com/document/437494741/Lettre-de-Copa-Cogeca-a-la-Commission-europeenne-sur-le-chlorpyrifos-et-le-chlorpyrifos-methyl-17-10-2019#from_embed>
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/02/chlorpyrifos-les-fabricants-contre-attaquent_6021296_3244.html>
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9- Tribune. « Sans nouvelle loi foncière, la destruction des espaces naturels se poursuivra à un rythme insoutenable », Le Monde, 03/12/19, 10h13
Par Collectif
Tant pour maintenir et créer des emplois que pour préserver la terre nourricière, il est urgent de refonder la politique foncière, affirme dans une tribune au « Monde » un collectif de dix organisations actives dans l’agriculture, le logement et le développement.
Tribune. De nombreuses voix s’élèvent avec raison contre les incendies en forêt amazonienne dont les causes sont structurelles et mondiales. Au même titre qu’il faut en combattre les effets là-bas, il convient de s’insurger contre la destruction des terres agricoles en France et en Europe. L’abandon du projet Europa City est à cet égard un bon signal, mais ne suffit pas : chaque jour l’agriculture française perd plus de 100 hectares et vingt emplois.
Parce que les espaces agricoles et forestiers sont à la fois limités et indispensables à la vie de chacune et chacun d’entre nous, ils constituent un patrimoine commun. A l’échelle mondiale, ce patrimoine procure 97 % des calories alimentaires consommées par l’humanité. Or, la production alimentaire sera de plus en plus affectée par le dérèglement climatique et l’érosion de la biodiversité.
Il est donc impératif de préserver ces espaces, tant en quantité qu’en qualité. Ce sont eux qui captent et séquestrent le carbone et qui accueillent la biodiversité. La préservation de ces espaces dès maintenant est la condition d’un système alimentaire mondial sain et durable pour demain.
La France et l’accaparement foncier
En bilan net, l’Union européenne importe depuis d’autres pays l’équivalent de la production agricole de plus de 20 % de ses propres surfaces agricoles ; raison de plus pour arrêter le déversement de béton et de bitume sur les terres agricoles ici. Comment pouvons-nous appeler des pays tiers à arrêter leur déforestation tout en étant toujours plus demandeurs de leur soja, de leurs agrocarburants ou de leur huile de palme, notamment à force de détruire les terres agricoles en Europe et en France ?
La France est à ce jour le 9e pays responsable d’accaparement foncier au niveau mondial. Ici comme ailleurs, notre gouvernement doit donc prendre la pleine mesure de sa responsabilité foncière.
> Lire aussi La France face aux risques de la bétonisation galopante
Le foncier est un patrimoine commun qui doit être partagé entre de nombreux paysans et paysannes pour y pratiquer une agriculture durable et protectrice de la biodiversité et de la santé des sols. Aujourd’hui, les terres se concentrent au profit d’une agriculture industrielle forte consommatrice de capital, d’énergie et d’intrants.
Une part de plus en plus grande de la valeur ajoutée et du revenu agricole est captée par la sphère financière à travers le montage de sociétés commerciales et de fonds d’investissement, ou encore de l’endettement croissant auprès des banques de producteurs poussés à acheter des matériels toujours plus puissants.
Une politique ambitieuse d’installation
En France, la concentration des terres s’observe notamment au sein de la viticulture et des grandes cultures, secteurs où l’externalisation à des entreprises de grande taille est de plus en plus importante. Ce secteur des grandes cultures s’étend au détriment des productions maraîchères, fruitières, laitières ou de polyculture-élevage, qui créent pourtant plus d’emplois et de richesse par unité de surface.
> Lire aussi Europacity : « Comment peut-on promouvoir un pareil urbanisme dans le contexte de crise climatique actuel ? »
Contrairement à ce qu’affirme la théorie économique classique, les marchés fonciers ne permettent pas la meilleure allocation d’une ressource limitée pour la collectivité, mais permettent à une minorité de capter une part croissante de la valeur ajoutée et des aides de la politique agricole commune liées aux surfaces sans plafonnement. La transition écologique de l’agriculture impose des paysans nombreux, et donc une politique ambitieuse d’installation. C’est pourquoi les outils de régulation publique conçus dans les années 1960 pour réguler les marchés de la terre doivent aujourd’hui être rénovés.
Sans nouvelle loi, la destruction des espaces naturels se poursuivra à un rythme insoutenable, la concentration des terres se poursuivra au profit d’une agriculture industrielle qui uniformise les paysages, vide les campagnes de leurs habitants et marginalise une agriculture plus respectueuse des humains et de l’environnement.
Zéro artificialisation
Nous demandons une loi de refondation de la politique foncière française pour préserver la terre tant quantitativement (zéro artificialisation) que qualitativement, et pour la partager. Ce principe de « zéro artificialisation » ne s’oppose en aucun cas au droit au logement. Si les solutions à la crise du logement sont d’abord à trouver dans le tissu urbain existant, sans refouler les plus pauvres à l’extérieur des villes, des dérogations doivent être mises en place dans les zones où les besoins sont les plus forts, après avoir étudié sérieusement les possibilités d’évitement de l’extension urbaine.
Il est urgent d’orienter l’usage des terres vers les meilleurs projets alimentaires, sociaux et environnementaux pour la collectivité. Un nouveau dispositif permettrait de simplifier un système devenu aussi illisible qu’inefficace.
> Lire aussi Maîtrise du prix des terrains destinés aux logements : le gouvernement temporise
Il est par ailleurs nécessaire que la France prenne conscience de son impact négatif sur le foncier des pays tiers. Une réflexion sur l’empreinte foncière, directe et indirecte, de la France doit être menée et les outils de contrôle questionnés.
Devant l’urgence écologique et sociale, nous exigeons une loi foncière pour créer des emplois, préserver le climat et la biodiversité ici et ailleurs, avoir une alimentation saine, et tendre vers notre souveraineté alimentaire. Il en va aussi de la crédibilité de la France dans les négociations internationales.
§ Liste des signataires : Clotilde Bato (Alternatives agroécologiques solidaires SOL), Cécile Claveirole (France Nature Environnement), Manuèle Derolez (CCFD-Terre solidaire), Nicolas Girod (Confédération paysanne), Christophe Lépine (Fédération des conservatoires d’espaces naturels), Robert Levesque (Association pour l’amélioration de la gouvernance de la terre, de l’eau et des ressources naturelles-Agter), Marie Pochon (Notre affaire à tous), Baudouin de Poncharra (Solidarités nouvelles pour le logement), Guillaume Riou (Fédération nationale d’agriculture biologique), Michel Vampouille (Terre de liens).
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/03/sans-nouvelle-loi-fonciere-la-destruction-des-espaces-naturels-se-poursuivra-a-un-rythme-insoutenable_6021445_3232.html>
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10- Honduras : 30 à 50 ans de prison pour l'assassinat de l'écologiste Caceres, AFP, 03/12/19, 19:00
La justice du Honduras a condamné lundi soir sept hommes à des peines d'emprisonnement de 30 à 50 ans pour l'assassinat de Berta Caceres, une écologiste indigène abattue le 2 mars 2016 pour s'être opposée à la construction d'un barrage.
La militante avait été tuée dans sa maison de La Esperanza, à environ 200 km de Tegucigalpa. Elle avait reçu de nombreuses menaces de mort parce qu'elle mobilisait les indiens lencas contre la construction d'une centrale hydro-électrique sur le territoire de cette ethnie, à laquelle elle appartenait.
Outre une peine de 34 ans de prison ferme pour le cas Caceres, les quatre tueurs à gages -- Henry Hernandez, Elvin Rapalo, Edilson Duarte et Oscar Torres -- ont été condamnés à 16 ans supplémentaires pour la tentative d'assassinat du Mexicain Gustavo Castro qui se trouvait en compagnie de l'indigène écologiste ce soir-là.
Touché par plusieurs tirs, M. Castro avait été laissé pour mort.
Le major de l'armée Mariano Diaz, un responsable du groupe électrique Desarrollos Energéticos S.A. (DESA) qui construisait la centrale, Sergio Rodríguez, et l'ancien chef de la sécurité de DESA, Douglas Bustillo, qui étaient accusés d'avoir organisé l'assassinat, écopent de 30 ans ferme.
Selon les faits relatés devant le tribunal, deux hommes avaient fait irruption dans la maison de la militante dans la nuit du 2 au 3 mars 2016, et l'avaient abattue. Le prix de l'assassinat de la coordinatrice du Conseil des organisations populaires et indigènes du Honduras (COPINH) avait été fixé à 4.000 dollars.
La défense a 20 jours pour faire appel.
Le chantier de la centrale hydro-électrique Agua Zarca, sur le fleuve Gualcarque, était paralysé par les manifestations organisées par le COPINH et les responsables de DESA étaient convaincus ue le projet pourrait être mené à bien une fois que Berta Caceres aurait été éliminée, selon le tribunal.
Le président du groupe électrique DESA, David Castillo, en prison provisoire depuis mars 2018, est en attente de jugement dans cette affaire.
<https://information.tv5monde.com/info/honduras-30-50-ans-de-prison-pour-l-assassinat-de-l-ecologiste-caceres-335342 <https://www.geo.fr/environnement/honduras-30-a-50-ans-de-prison-pour-lassassinat-de-lecologiste-caceres-198897>>
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11- Accord sur la taxonomie : l’Europe met en œuvre son plan d’action sur la finance durable, Novethic, 06/12/19
Arnaud Dumas
Les trois autorités européennes - Conseil, Commission et Parlement - sont parvenues à un accord sur la taxonomie, classification des activités vertes. Malgré de fortes oppositions de lobbys financiers et d’acteurs politiques, les négociateurs européens ont réussi à atteindre un accord ambitieux. De la généralisation de la taxonomie à tous les produits financiers, aux obligations de reporting pour les entreprises, la taxonomie européenne pourrait inciter l’économie européenne à faire transition.
C’est un accord majeur pour la finance durable qui a été négocié par les autorités européennes. Réunis en trilogue depuis le 3 décembre, les représentants du Conseil de l’Union européenne, de la Commission et du Parlement ont fini par se mettre d’accord après de longues heures de réunion sur la classification des activités vertes. Pierre angulaire du plan d’action pour la finance durable adopté par la Commission en mars 2018, elle doit permettre à l’Union Européenne d’avoir une vision partagée de ce qu’est une activité durable.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/finance-durable/isr-rse/accord-sur-la-taxonomie-l-europe-met-en-uvre-son-plan-d-action-sur-la-finance-durable-147983.html>
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12- Le débat sur le projet de loi sur l’économie circulaire pollué par la consigne, Le Monde, 09/12/19, 06h34
Manon Rescan et Rémi Barroux
L’examen du texte « relatif à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire » débute lundi dans l’Hémicycle, en pleine mobilisation contre la réforme des retraites.
« Ces douze prochains mois seront ceux de l’accélération écologique », promettait Edouard Philippe le 12 juin, lors de sa déclaration de politique générale. A la sortie du grand débat national, le premier ministre reconnaissait qu’il avait fait sa conversion écologique et promettait d’aller plus loin dans la lutte contre le changement climatique et la protection de l’environnement.
Un texte devait incarner cette ambition, le projet de loi « relatif à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire ». Mais son parcours est semé d’embûches. Son examen dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale débute, lundi 9 décembre, en pleine mobilisation contre la réforme des retraites. Pas de quoi mettre sur le devant de la scène ce texte fleuve, constitué de multiples mesures très concrètes pour faire entrer de nouveaux gestes écologiques dans la vie des citoyens : recyclage, lutte contre le gaspillage alimentaire, l’obsolescence programmée, le plastique… Plus de 1 550 amendements ont d’ailleurs été étudiés en commission avant l’arrivée du texte en séance plénière.
Dans la majorité, certains députés s’inquiètent toutefois de ne pas parvenir à tirer de bénéfice politique du texte. « On n’arrive pas à porter du sens sur des textes qui deviennent fourre-tout », déplore une députée qui siège à la commission du développement durable. « C’est invendable, je ne sais pas quelle histoire raconter autour de ce texte », critique l’une de ses collègues.
Le système de consigne a viré au pataquès
Présentée initialement comme une mesure phare du texte, la mise en place d’un système de consigne pour les bouteilles en plastique a viré au pataquès : la disposition est très contestée en particulier par les collectivités et des lobbies du traitement des déchets. Cette opposition avait été au cœur des débats au Sénat, porte-voix des collectivités locales, en septembre, qui l’avaient finalement retirée du texte, au grand dam de Brune Poirson, la secrétaire d’Etat auprès du ministre de la transition écologique et solidaire, qui porte le projet de loi.
> Lire aussi Recyclage ou réemploi ? Pourquoi le projet de consigne est contesté
Cette animosité de la part des maires et des collectivités était malvenue pour le pouvoir, au moment où l’exécutif les cajole avec son projet de loi « Engagement et proximité » et à l’approche des élections municipales de 2020. Le président de la République a même abordé le sujet lors de sa venue au congrès des maires de France, le 19 novembre. « C’est pour cela que (…) sur un sujet particulièrement sensible, comme celui de la consigne des bouteilles plastiques, rien ne sera fait sans l’accord des maires », a-t-il déclaré pour tenter d’apaiser la fronde. « Quel serait l’intérêt pour le gouvernement, à quelques mois des municipales, de lancer un dispositif qui pénaliserait les collectivités territoriales ? », insiste de son côté, Brune Poirson.
Soutien de l’opinion publique
La déclaration présidentielle résonnait néanmoins comme un rappel à l’ordre, voire comme un léger rétropédalage. La bataille de la consigne ne devait pas occulter le reste du projet de loi et ses nombreux articles. Dans le même temps, il est difficile de renoncer purement et simplement à cette mesure qui rencontre un soutien de l’opinion publique puisque, selon une étude Ipsos (menée du 17 au 20 septembre 2019 auprès de 2 138 personnes en France, pour le compte de Boissons rafraîchissantes de France), 89 % des Français se déclarent favorables à l’instauration d’un système de consigne pour recyclage et 92 % se déclarent être « prêts à rapporter leurs emballages de boissons consignés en point de collecte ».
Dans chaque camp, on a fourbi ses arguments. Les opposants à la consigne ont insisté sur le fait que le lobby des grandes entreprises, comme Coca-Cola, Nestlé, etc. y étaient favorables, que cela risquait d’accroître la production de plastique et qu’in fine, avec le retrait des bouteilles plastique des bacs jaunes, il y aurait une perte financière sèche pour les collectivités, qui avaient investi dans les circuits de collecte et de recyclage.
A l’inverse, les soutiens au texte du gouvernement ont avancé que derrière l’opposition, emmenée notamment par Amorce, une association qui représente les collectivités territoriales (2/3 de ses adhérents) et les industriels, c’était le lobby de la Fédération professionnelle des entreprises du recyclage (Federec) qui était à la manœuvre.
Dans la bataille, le ministère n’a pas non plus manqué de revendiquer le soutien de Nicolas Hulot qui, le 23 novembre, indiquait sur son compte Twitter : « Le débat sur la consigne ne doit pas nous détourner du vrai débat : arrêter le plastique à usage unique et développer le réemploi. La consigne pour recyclage couplée à la consigne pour réemploi est une première étape pour améliorer la collecte. »
Négociations avec les représentants des collectivités
Alors que des négociations s’achèvent avec les représentants des collectivités, le texte pourrait s’acheminer finalement vers une expérimentation de celle-ci, à terme. Le point d’accord serait de rendre le système de collecte et de tri plus efficace, et d’évaluer les performances en 2023. Si celles-ci permettent d’atteindre les objectifs imposés par l’Union européenne, soit 77 % de collecte pour le recyclage des bouteilles en plastique en 2025 et 90 % en 2029, le système de consigne ne serait pas mis en place.
« La consigne a un but final : organiser la transition pour baisser notre utilisation du plastique tout en finançant et en organisant le développement du réemploi sur notre territoire. Je ne suis pas dogmatique, si on atteint les objectifs européens, que l’on est sur la bonne trajectoire, nous n’aurons pas besoin de la mettre en place. Mais dans le cas contraire, si », a confié au Monde Brune Poirson.
Les opposants à la consigne ne sont pour autant pas totalement sereins. Un texte de compromis leur a été soumis, à la veille du débat à l’Assemblée nationale. « Nous avons toujours une différence d’approche avec le ministère. Ce texte ne dit pas assez clairement comment arriver aux objectifs, alors qu’il continue de nous présenter en long et en large la consigne », regrette Nicolas Garnier, délégué général d’Amorce.
L’exemple des pays qui ont atteint les objectifs européens
A l’inverse, Jean Hornain, directeur général de Citeo, entreprise spécialisée dans le recyclage des emballages ménagers et des papiers, craint que, sans la mise en place de la consigne, les objectifs ne puissent être atteints. « Nous avons trente points à gagner d’ici à 2030. Il faut densifier les points de collecte, développer la tarification incitative [un système calculé en fonction de la quantité d’ordures ménagères produites par chaque foyer], qui inquiète les élus, mais qui est très efficace pour inciter à trier et alléger sa poubelle et, enfin, informer, mobiliser les citoyens », explique Jean Hornain, qui souligne que les pays qui ont atteint les objectifs européens sont ceux qui ont adopté la consigne, Allemagne, Croatie, Norvège, Estonie, Danemark, etc.
> Lire aussi Recyclage : la France encore loin de l’objectif européen
Ce dernier, comme Nicolas Garnier, veut cependant croire qu’un consensus est possible. Mais d’ici à l’adoption du texte final, la route est encore longue. En témoigne un cafouillage au sein de la majorité : faute de mobilisation de ses troupes, le fameux article sur la consigne a été supprimé en commission, jeudi 28 novembre, sous les yeux de Brune Poirson. Il devrait être réintroduit en séance, à l’issue des discussions entre le ministère et les représentants des collectivités locales.
Le pataquès autour de cet article 8 bis sur la consigne a lassé et Brune Poirson peine à convaincre les députés. « Elle manque d’expérience », souffle un élu de gauche. Le 28 novembre au soir, les échanges se sont tendus avec certains d’entre eux. La secrétaire d’Etat est apparue excédée par la longueur des débats, parfois sarcastique, loin des codes de la diplomatie parlementaire.
« Des mesures pas inutiles mais modestes »
Au sein de la majorité aussi la gêne s’est installée. Les députés La République en marche ont choisi « d’adopter comme posture d’aider la ministre pour la réussite de ce texte », explique l’un d’eux. « Mais ça traduit le fait qu’elle a besoin d’aide, décode-t-il aussitôt. On aurait pu espérer qu’elle soit encore plus dans la maîtrise technique de son texte. »
En plein examen de son texte par le Parlement, Brune Poirson a dû affronter des déclarations, anonymes, au sein de l’exécutif la poussant à se présenter aux municipales à Avignon, ce qu’elle a démenti tout net. De quoi fragiliser encore plus sa position. « Elle a beaucoup de mérite, elle porte des sujets pas faciles, sur lesquels personne n’a réussi à aboutir jusque-là comme la création d’une filière REP [responsabilité élargie du producteur, sur le principe pollueur-payeur] pour le secteur du bâtiment. Les pressions sont fortes parce que les enjeux sont forts », la défend Laurence Maillard-Méhaignerie, responsable du texte pour la majorité. Les députés macronistes tablent sur la popularité de la réforme pour renverser la vapeur. « Les Français sont très en phase avec cette loi, ils veulent moins gaspiller, se sentent prisonniers des emballages… », note aussi Mme Maillard-Méhaignerie.
Cette « bataille » de la consigne est d’autant plus regrettable que le projet de loi ne suscite pas d’hostilité majeure au sein de l’opposition, notamment à gauche. « C’est une loi qui va dans le bon sens », note le socialiste Guillaume Garot. « Le texte comporte des mesures pas inutiles mais qui restent modestes. Il ne porte pas une transformation structurelle de la production et de la consommation », nuance toutefois Delphine Batho, député écologiste non-inscrite et ancienne ministre (socialiste) de l’environnement.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/09/le-debat-sur-le-projet-de-loi-sur-l-economie-circulaire-pollue-par-la-consigne_6022148_3244.html>
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13- Climat, agriculture, transports… Le « green deal » tous azimuts de la Commission européenne, Le Monde, 11/12/19, 16h28
Virginie Malingre (Bruxelles, bureau européen)
Ursula von der Leyen a présenté mercredi la pièce maîtresse de son mandat. La transition écologique devra concerner toutes les politiques de l’UE, mais le financement reste imprécis.
Ursula von der Leyen en a fait sa principale priorité. Mercredi 11 décembre, dix jours après son entrée en fonction, la présidente de la Commission a dévoilé devant le Parlement européen le « green deal » qui doit être la pièce maîtresse de son mandat. Une manière de tourner la page des crises qui ont jalonné la mandature de son prédécesseur – Grèce, migration, Brexit – et de donner un nouveau projet à l’Europe à l’heure où la croissance ralentit. Le « green deal » pour l’Europe, « c’est notre stratégie de croissance », a lancé Mme von der Leyen.
> Lire la tribune : Ursula von der Leyen : « Un “green deal” européen pour ralentir le réchauffement de la planète »
Qu’il s’agisse de la politique énergétique, de l’industrie, des transports, des sols, de l’eau, de la construction, du commerce, de la recherche ou encore de la biodiversité et de l’agriculture, l’exécutif européen se veut sur tous les fronts de la transition écologique. Le « green deal » doit irriguer tout l’arsenal législatif et réglementaire de l’Europe. Au programme, entre autres, un objectif zéro pollution, la révision des normes d’émission pour les véhicules, des investissements dans le ferroviaire afin que l’on puisse traverser le continent en train sans que l’avion ne soit la solution qui s’impose, la mise en place d’un million de points de recharge de batteries…
Au total, précise la Commission, au moins 25 % du budget de l’Union européenne devra à terme être consacré à la transition écologique. « Il faudra des investissements de 260 à 300 milliards d’euros par an pour arriver à la neutralité carbone en 2050. Des investissements publics mais surtout privés », complète Frans Timmermans, vice-président de la Commission européenne en charge du « green deal ».
La communication de Mme von der Leyen était très attendue. Que ce soit par les élus de Strasbourg, à qui elle a multiplié les promesses pour emporter leur aval et qu’elle devra convaincre d’apporter une majorité à ses projets. Ou par les Etats membres qui ne partagent pas tous la même vision pour l’avenir. Tour d’horizon des sujets qui s’annoncent les plus épineux.
• Une ambition climatique revue à la hausse pour 2030
L’un des principaux est celui des ambitions fixées par la Commission pour 2030, qui doivent permettre à l’Union européenne d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. En sachant que, pour l’heure, trois pays – la Pologne, la République tchèque et la Hongrie – ne se sont même pas encore ralliés à cet objectif. Le nouveau président du Conseil européen, Charles Michel, espère rallier les derniers récalcitrants lors d’un sommet européen jeudi.
> Lire aussi L’UE échoue à adopter la neutralité carbone en 2050
Mercredi, Mme von der Leyen a donc fait de la dentelle. Elle a bien évoqué bien l’étape intermédiaire de 2030, et la nécessité de relever les ambitions à cette échéance. Comme elle l’a souvent dit, les émissions carbone devront ainsi être réduites dans une proportion de 50 % à 55 % d’ici là, contre un objectif actuel de 40 %.
Mais la loi climat, qui devrait être présentée en mars 2020, ne spécifiera pas ce chiffre, un signal auquel une grande majorité de parlementaires tenait pourtant. Elle renverra à des évaluations ultérieures et à une proposition de la Commission à l’été 2020. « Nous amenderons alors la loi climat », précise-t-on à la Commission. Neuf Etats membres, dont la France, la Suède, les Pays-Bas, le Portugal, le Danemark, la Finlande et la Belgique, militent pour qu’elle sanctuarise l’objectif de 55 %. D’autres pays, dont l’Allemagne, sont moins allants. « Nous serons en ordre de marche avant la COP26 de Glasgow », a promis la présidente de l’exécutif européen.
• La PAC devra s’adapter au « green deal »
Au Parlement européen comme parmi les Etats membres, on s’interrogeait aussi sur la manière dont Mme von der Leyen intégrerait – ou pas – la politique agricole commune (PAC) à son « green deal ». Le fait que la dernière version du budget pluriannuel de l’Union européenne, qui vient d’être présentée, prévoit une hausse des moyens attribués à la PAC tombe, de ce point de vue, à pic pour ceux qui sont le plus attachés à la défense de l’agriculture traditionnelle.
> Lire la tribune d’un collectif de paysans, dont José Bové : « Il est urgent de changer de modèle agricole »
Au printemps 2020, la Commission présentera la manière dont elle entend inciter l’agriculture à être plus verte. Il faudra, précise-t-on au sein de l’exécutif européen, que « la réforme de la politique agricole commune reflète les ambitions du “green deal” » et soit donc adaptée à cet effet. Mais, dans sa communication, Mme von der Leyen n’a pas précisé les choses, alors que dans une version intermédiaire de son projet, en début de semaine, était évoquée la baisse de l’utilisation des pesticides chimiques de 50 % d’ici à 2030.
Ceci étant dit, la Commission propose que 40 % du budget de la PAC soit désormais affecté à financer des activités qui participent de la lutte contre le réchauffement climatique. En ce qui concerne les fonds affectés à la pêche, elle propose que ce pourcentage soit de 30 %.
• Le financement de la transition reste très imprécis
« Il ne faut laisser personne derrière », martèle-t-on à la Commission. Si l’exécutif européen ne parvient pas à embarquer les pays les plus en retard dans la transition écologique, rien ne sera en effet possible. Qui plus est, Mme von der Leyen est bien consciente que chaque législation accompagnant le « green deal » porte en elle le risque de mettre dans la rue des citoyens inquiets, à l’image des « gilets jaunes » qui ont commencé à occuper les ronds-points français il y a un an.
Dans ce cadre, un fonds de « juste transition » de 100 milliards d’euros (entre 2021 et 2027) permettra d’aider les régions qui en ont le plus besoin, celles dont l’économie est la plus dépendante du carbone. Il se verra attribuer quelques milliards, moins de dix, qui viendront du budget européen, le solde viendra de la Banque européenne d’investissement et de l’agence Invest EU.
Pour l’heure, et afin d’éviter les sujets qui fâchent, on ignore comment ce fonds sera financé. Certains pays, comme l’Allemagne, plaident pour que l’argent soit prélevé sur les actuels fonds de cohésion. Ce dont ne veulent pas entendre parler Varsovie ou Budapest, qui en sont d’importants bénéficiaires. « Quelques milliards viendront des fonds de cohésion, mais on ne sait pas si ceux-ci seront, ou pas, augmentés à cet effet dans le prochain budget pluriannuel de l’Europe »,explique-t-on dans l’entourage de Mme von der Leyen. Lequel budget – pour la période 2021-2027 – qui est actuellement en cours de négociation ne met pour l’instant personne d’accord…
Les critères d’attribution du fonds de juste transition ne sont pas plus clairs. Seront-ils réservés à certains pays ou pourront-ils bénéficier à toutes les régions qui en auraient besoin ? Il faudra attendre janvier 2020 pour en savoir plus.
Dans le même temps, et plus globalement, la Commission réfléchira à la définition de nouvelles règles en matière d’aides d’Etat afin que les Etats puissent aider les entreprises les plus affectées dans le cadre de la transition écologique. Un chantier là aussi qui s’annonce complexe.
• Vers une remise à plat compliquée de la fiscalité énergétique
Le « green deal » ne serait pas cohérent s’il ne s’accompagnait pas d’une révision de la directive sur la taxation énergétique, qui remonte à seize ans et est à plusieurs égards contre-productive au vu des nouveaux objectifs climatiques de l’Union européenne. La Commission compte donc faire ses propositions en la matière en juin, alors les Etats membres viennent de donner leur feu vert au principe d’une réforme. Le sujet promet d’être ardu alors qu’aucune réforme de la fiscalité ne peut se faire, en Europe, sans un accord à l’unanimité des Etats membres.
Mercredi, Mme von der Leyen n’a finalement pas évoqué la question d’une taxe sur le kérosène pour le secteur aérien. La Commission a en revanche l’intention de compléter le système d’échange de quotas d’émission, dans lequel elle dit vouloir inclure le transport maritime, qui n’y est pas soumis pour l’instant, et y faire plus contribuer le transport aérien.
> Lire aussi Climat : une étude de la Commission européenne propose de taxer le kérosène des avions
• L’accord de Paris, « élément essentiel »
Afin d’accompagner cette transition, la Commission souhaite mettre en place un mécanisme d’ajustement aux frontières, afin de prélever les importations de pays extracommunautaires qui ne respectent pas les accords de Paris. Elle a finalement exclu la possibilité d’une taxe, qui aurait nécessité une décision à l’unanimité des Etats membres et présentait un risque de non-conformité avec les règles de l’Organisation mondiale du commerce.
Après avoir longuement hésité, Mme von der Leyen a finalement décidé d’inscrire les futurs accords de libre-échange que conclura l’Union européenne dans le cadre du « green deal ». L’accord de Paris, explique-t-on à la Commission, en deviendra « un élément essentiel, comme le sont aujourd’hui les droits de l’homme ». « Si les pays avec lesquels nous nouerons des accords commerciaux ne le respectent pas, nous pourrons suspendre ces accords », poursuit cette source. « Pour la France et l’Elysée, cet élément était fondamental », précise Pascal Canfin, président de la commission environnement du Parlement européen.
• Une réforme du pacte de stabilité qui fera polémique
Un autre sujet promet de faire débat entre les Etats membres : la révision du pacte de stabilité et de croissance. Alors que la Commission doit en évaluer en 2020 les forces et les faiblesses, elle s’interrogera sur la nécessité d’instaurer ou pas un traitement de faveur pour les investissements verts. En la possibilité de ne pas comptabiliser dans la dette publique les emprunts que les Etats pourront faire à cet effet. Une perspective qui ne convainc pas pour l’heure les pays qui comme l’Allemagne sont attachés à la rigueur budgétaire.
D’ici là, la Commission aura intégré les objectifs de développement durable des Nations unies au mécanisme de surveillance des politiques économiques des Etats membres. Elle souhaite également y ajouter un mécanisme de surveillance de leur action pour la transition écologique, à l’image de ce qui existe en matière budgétaire avec le pacte de croissance et de stabilité. « Il s’agit d’éviter le greenwashing », explique-t-on dans l’entourage de Mme von der Leyen. Reste à trouver quel mécanisme pourrait jouer ce rôle.
<https://www.lemonde.fr/international/article/2019/12/11/climat-agriculture-transports-financements-le-green-deal-tous-azimuts-de-la-commission-europeenne_6022507_3210.html>
Sur le même sujet :
> Le "Pacte vert" européen, "nouvelle stratégie de croissance" de l'UE, AFP, 11/12/19, 16:00
Marine Laouchez
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a présenté mercredi son "Pacte vert", une feuille de route vers la neutralité climatique destinée à devenir la "nouvelle stratégie de croissance" de l'UE.
Un changement de paradigme. C'est ce que propose la nouvelle cheffe de l'exécutif européen, dix jours après sa prise de fonction, en pleine COP25 et à la veille d'un important sommet européen.
"C'est notre nouvelle stratégie de croissance", a déclaré l'Allemande. D'un côté, "réduire les émissions de gaz à effet de serre", de l'autre "créer des emplois et doper l'innovation".
Convaincue que "le vieux modèle de croissance basé sur les énergies fossiles et la pollution est dépassé", Ursula von der Leyen a dévoilé "50 actions pour 2050", une liste de propositions législatives, plans d'actions, stratégies, orientations, couvrant des secteurs variés. Avec pour objectif de faire de l'Europe le "premier continent" neutre en carbone d'ici le milieu du siècle.
"Certains disent que le coût de cette transformation est trop élevé, n'oublions jamais ce que le coût de l'inaction serait", a-t-elle mis en garde.
Elle a comparé ce moment dans l'histoire de l'UE à celui du lancement de la conquête de la Lune par les Etats-Unis. Ou encore à celui il y a 70 ans du projet européen basé sur des investissements dans le charbon et l'acier.
L'occasion valait bien une session plénière extraordinaire du Parlement européen, où Ursula von der Leyen est venue présenter en personne le "Pacte", avec son vice-président chargé du Climat, Frans Timmermans.
Le pilier sera une grande "loi climatique" qui doit inscrire la date de 2050 pour la neutralité carbone. Elle sera proposée d'ici mars.
Cette échéance n'a toutefois pas encore reçu l'aval des dirigeants de l'UE. Le nouveau président du Conseil européen Charles Michel espère rallier les derniers récalcitrants lors d'un sommet jeudi. Trois pays, encore très dépendants des énergies fossiles et en particulier du charbon, font barrage : la Pologne, la Hongrie et la République tchèque.
- Transition juste -
Pour les convaincre et s'assurer que "personne n'est laissé de côté", la Commission prévoit un "mécanisme de transition juste", une disposition très attendue par les pays les plus en retard, qui sera détaillée en janvier.
Il doit permettre de mobiliser "100 milliards d'euros d'investissements" au cours des sept prochaines années pour les régions et les secteurs "les plus vulnérables".
"Cela devrait aider à ce que (jeudi) au Conseil on ait des avancées sur la neutralité carbone", a noté le président de la commission Environnement du Parlement européen Pascal Canfin (Renew Europe, centre et libéraux).
"Il est important qu'en parallèle de l'annonce de la Commission sur le Pacte vert, il y ait un signal" des dirigeants européens, a souligné de son côté Charles Michel.
La Commission soutient également des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre ambitieux à l'horizon 2030, de 50%, voire 55% (contre 40% actuellement). Elle espère pouvoir soumettre ces chiffres aux Etats membres à l'été.
"Ce sera prêt à temps pour la COP26 à Glasgow" fin 2020, a promis Ursula von der Leyen.
L'ambition environnementale d'Ursula von der Leyen sera très dépendante de l'argent que l'UE est prête à y consacrer. Or les négociations commencent à peine à entrer dans le dur sur le budget pour la période 2021-2027.
Pour atteindre les objectifs du Pacte vert, 260 milliards d'investissements annuels supplémentaires par an, estime la Commission.
"Cet investissement nécessitera la mobilisation des secteurs public et privé", souligne l'exécutif européen dans un communiqué. Un Plan d'investissement pour une Europe durable sera présenté début 2020.
Parmi sa longue liste de projets, la Commission prévoit également une réforme du marché du carbone européen qu'elle veut étendre au secteur maritime, très pollueur.
Avec un "mécanisme d'ajustement aux frontières" prévu pour 2021 visant les produits importés dans l'UE, la Commission entend en outre s'assurer que les produits manufacturés en Europe ne soient pas pénalisés par rapport à des industries étrangères moins regardantes sur leurs émissions de carbone.
La Commission va également développer sa stratégie "de la ferme à la table" pour une agriculture durable et de qualité, et ses plans pour la biodiversité, pour le printemps 2020. En 2021, elle s'attachera à réduire l'utilisation des pesticides.
<https://information.tv5monde.com/info/le-pacte-vert-europeen-nouvelle-strategie-de-croissance-de-l-ue-336577>
Sur le même sujet :
> Le « green deal » européen d’Ursula Von der Leyen est-il à la hauteur ? <https://www.nouvelobs.com/planete/20191211.OBS22223/le-green-deal-europeen-d-ursula-von-der-leyen-est-il-a-la-hauteur.html>, L’Obs, 11/12/19, 19h59
> Le Pacte vert, "nouvelle stratégie de croissance" de l'UE, dévoilé et déjà critiqué <https://information.tv5monde.com/info/le-pacte-vert-europeen-nouvelle-strategie-de-croissance-de-l-ue-336577>, AFP, 11/12/19, 22:00
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14- Nicolas Hulot aux écoliers bretons : « Soyez les sentinelles du futur ! », Ouest-France, 11/12/19, 16h39
C’est l’invitation lancée aux scolaires bretons pour le prochain défi « Des idées pour ma Terre ». Les inscriptions sont en cours. Quatre dossiers seront récompensés.
Vous êtes professeur des écoles ou animateur nature. Le défi « Des idées pour ma terre » est pour vous et vos écoliers. Pour y participer il suffit de mener une action sur un des cinq thèmes : limiter et recycler les déchets, consommer mieux et local, économiser l’énergie, préserver l’eau, réduire l’impact des transports.
« Étonnez-nous »
Ouest-France et les partenaires de cette opération s’engagent à faire connaître les meilleures réalisations ou actions, dans un magazine distribué aux écoles et associations, et via sa page sur Facebook. Et ainsi à inciter d’autres écoles à mener des actions en faveur de l’environnement.
Quatre dossiers seront primés. Leurs auteurs recevront, lors d’une journée rencontre, une bibliothèque d’une centaine de livres et albums en lien avec la nature et l’environnement.
Après avoir été le parrain de l’édition 2018, Nicolas Hulot continue de soutenir « Des idées pour ma Terre ». Dans un message qu’il adresse aux écoliers et à leurs enseignants, il encourage les classes à s’inscrire au défi : « Vous êtes les sentinelles du futur. Étonnez-nous encore avec vos trouvailles pour protéger la biodiversité, vos ruses pour économiser l’eau et l’énergie, trier et recycler les déchets, avoir une alimentation équilibrée, planter des graines, vous déplacer à vélo ou à pied, consommer raisonnablement. » La chanteuse Yelle apporte également son soutien que vous pourrez prochainement retrouver en vidéo sur la page Facebook. Alors, comme le dit Isabelle Autissier, navigatrice et écrivaine, autre soutien du défi : « On a plein de bonnes idées partout. Il faut le faire savoir. »
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.ouest-france.fr/bretagne/nicolas-hulot-aux-ecoliers-bretons-soyez-les-sentinelles-du-futur-6649295>
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15- L’Assemblée nationale rejette une proposition de loi sur la reconnaissance de « l’écocide », Le Monde avec AFP, 12/12/19, 20h14
Le texte proposait de considérer comme un crime tout acte délibéré visant à la destruction d’un écosystème. Le gouvernement n’a pas soutenu le texte.
Pas de crime d’« écocide » dans le code pénal français : l’Assemblée nationale a rejeté, jeudi 12 décembre, une proposition de loi socialiste visant à sa reconnaissance, le Sénat ayant refusé au printemps un texte dans la même veine.
L’« écocide » est défini dans la proposition de loi comme « toute action concertée et délibérée tendant à causer directement des dommages étendus, irréversibles et irréparables à un écosystème, commise en connaissance des conséquences ». « Une des grandes causes du XXIe siècle », pour le rapporteur socialiste de la loi, Christophe Bouillon.
> Lire aussi Mon idée pour la France : il faut « punir la criminalité environnementale »
La garde des sceaux, Nicole Belloubet, a pointé un manque de précision dans la définition du crime d’écocide, ou les notions « trop floues » de « dommages étendus, irréversibles et irréparables ». Elle a également affirmé que l’arsenal législatif existant punissait déjà les « atteintes d’ampleur ». Ce manque de précision, notamment du caractère « irréversible » des atteintes aux écosystèmes, a également été reproché par la députée UDI-Agir Agnès Firmin-Le Bodo ou par le député Les Républicains Jean-Pierre Vigier.
« Changer de paradigme »
Christophe Bouillon a regretté la position du gouvernement, défavorable au texte. « Sur l’écocide, vous souhaitez rester immobile », a-t-il dénoncé. Le MoDem Erwan Balanant, en saluant l’initiative du rapporteur, a appelé à « changer de paradigme » sur le droit de l’environnement, et à aller plus loin que le texte proposé, qui n’est que « symbolique dans l’état ».
« L’écocide ne peut pas être l’arbre qui va masquer la forêt » et il faut revoir le droit de l’environnement de fond en comble, a-t-il martelé. La plupart des orateurs ont souligné que le cadre d’action devait être « transnational ». Le député La République en marche (LRM) Guillaume Vuilletet s’est aligné sur la position de la garde des sceaux, en rappelant que « l’arsenal législatif existant permet déjà de sanctionner », et que l’auteur d’un dommage envers l’environnement pouvait déjà être condamné à verser des dommages et intérêts élevés.
> Lire aussi L’écocide, un concept-clé pour protéger la nature
« Le problème est fondamental, c’est la façon de l’approcher qui n’est pas la bonne » a-t-il résumé. Examiné dans le cadre d’une « niche parlementaire » du groupe socialiste, le texte prévoyait des peines allant jusqu’à « vingt ans de réclusion criminelle » et 10 millions d’euros d’amende.
L’Assemblée avait également rejeté un peu plus tôt une autre proposition de loi du Parti socialiste portée par Boris Vallaud, qui visait à lutter contre la précarité énergétique, et précisément contre les logements « passoires thermiques ». Même sort pour un texte qui encadrait le passage de l’épreuve théorique du code de la route dans les lycées.
> Lire aussi Reconnaissons la nature comme sujet de droit
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/12/l-assemblee-nationale-rejette-une-proposition-de-loi-sur-la-reconnaissance-de-l-ecocide_6022674_3244.html>
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16- Lutter contre l’obsolescence programmée, pas qu’une affaire de bobos, The Conversation , 12/12/19, 18:23
Par Julie Madon, Doctorante au Centre de Sociologie des Organisations, Sciences Po – USPC
Voté par le Sénat à la quasi-unanimité, le projet de loi anti-gaspillage pour une économie circulaire sera examiné la 9 décembre 2019 par l’Assemblée nationale. Parmi les mesures phares, l’adoption d’un indice de réparabilité, qui indique si un produit est réparable, difficilement réparable ou non réparable. Il permettrait, en aiguillant le choix du consommateur, de lutter contre l’obsolescence programmée.
Le projet de loi est présenté par ses promoteurs comme une mesure en faveur de la protection de l’environnement. « Le tout jetable, le gaspillage, l’incinération, la mise en décharge ne peuvent plus être la solution dans un monde où il faudrait 5 planètes si l’ensemble des êtres humains vivaient comme des Européens », écrit Brune Poirson, Secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, sur le site du Ministère.
La loi, ses avancées et ses insuffisances ont été commentées par de nombreuses associations écologistes, comme Zero Waste ou WWF. Sur la scène médiatique, la durée de vie des produits paraît essentiellement formulée comme une problématique environnementale. Est-ce à dire que la question ne préoccupe que des militants écologistes, souvent associés à des profils sociaux urbains et surdiplômés ?
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/lutter-contre-lobsolescence-programmee-pas-quune-affaire-de-bobos-127836>
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17- L’entreprise inclusive, bien plus qu'une mode, un enjeu de performance, Novethic, 12/12/19
Béatrice Héraud
Sur le climat, les entreprises se veulent "neutres en carbone". En matière sociale, elles se veulent "inclusives". Ces derniers temps, les engagements se sont multipliés sur le sujet, vis-à-vis du handicap, des seniors, des jeunes, des habitants des zones rurales, des migrants… Une réponse à une demande sociétale forte mais pas seulement. L’entreprise est en effet gagnante en termes de performance et d’attractivité.
"Inclusif", le mot est indéniablement en vogue. Les entreprises s’en réclament de plus en plus, en multipliant les engagements à mieux intégrer les personnes handicapées, les jeunes, les seniors, les femmes, les LGBT, les migrants… En novembre, plus de 100 grands patrons ont signé le "Manifeste inclusion" pour les personnes handicapées tandis qu’une dizaine de filiales de multinationales s’est fendue d’une tribune en faveur d’une meilleure inclusion sociale des jeunes défavorisés et des migrants. À l’occasion du G7 de Biarritz, c’étaient 34 grands groupes internationaux qui lançaient l’initiative "Business for inclusive Growth".
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/entreprise-responsable/isr-rse/l-entreprise-inclusive-necessaire-et-performante-147995.html>
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18- Pesticides : où sont passées les 53 000 contributions de la consultation sur les zones d’épandage ?, Le Monde, 13/12/19, 06h12
Stéphane Mandard
Deux mois après, les résultats ne sont toujours pas publiés alors que le nouvel arrêté censé protéger les riverains doit entrer en vigueur avant la fin de l’année.
Où sont passés les résultats de la consultation publique ouverte par le gouvernement autour de la question brûlante de la protection des populations vivant à proximité de zones d’épandage de pesticides et close le 4 octobre sur une participation record de 53 000 contributions ? Le ministère de la transition écologique et solidaire avait annoncé qu’une « synthèse » serait publiée avant la fin du mois d’octobre. Plus de deux mois après la fin de la consultation, ladite synthèse n’a toujours pas été rendue publique alors que les textes réglementaires (un arrêté et un décret) devant fixer des distances minimales à respecter entre aires de traitements et habitations doivent être divulgués avant la fin de l’année. Le ministère de la transition écologique et solidaire n’a pas répondu aux sollicitations du Monde.
La Fondation Nicolas Hulot, France nature environnement, Générations futures, Association santé environnement et Alerte des médecins sur les pesticides ont envoyé un courrier au premier ministre, mercredi 11 décembre, pour lui demander de publier « de toute urgence » les résultats de la consultation. « Au vu du succès de la consultation, il serait impensable que les résultats de cette dernière ne soient pas publiés en amont de l’annonce du décret et de l’arrêté afin de permettre à chacune des parties prenantes d’en prendre connaissance. Les ONG, les agriculteurs, les citoyens, et les élus locaux sont en effet nombreux à les attendre », détaillent les associations dans leur missive à Edouard Philippe.
5 mètres versus 150 mètres : des propositions très éloignées
La consultation sur les pesticides a enregistré près de 30 fois plus de commentaires que la moyenne des autres sujets mis en débat cette année sur le site du ministère de la transition écologique et solidaire. « Il y a urgence à agir pour protéger les populations vulnérables », exhorte les associations dans leur courrier au premier ministre, estimant que la consultation avait ouvert « un débat essentiel au sein de la société » qui ne peut pas être tranché « sans transparence et à l’abri des regards ».
Elles demandent également à ce que les conclusions de la consultation soient prises en compte dans l’élaboration des futurs décret et arrêté. Interrogé par Le Monde après la clôture du recueil des avis, le ministère ne s’y était pas engagé, se contentant d’assurer que la synthèse comporterait « points saillants » et « propositions d’évolutions » et serait accompagnée d’un « document explicatif sur les suites données à l’ensemble des propositions ». Or les « propositions » des associations de défense de l’environnement et celles du gouvernement sont très éloignées.
Les ONG, à l’instar des maires qui ont multiplié les arrêtés antipesticides ces derniers mois, estiment que 150 mètres est la distance minimale nécessaire pour protéger la santé des riverains des zones d’épandage de produits phytosanitaires. Le gouvernement lui, a annoncé le 7 septembre qu’il envisageait de retenir 10 mètres ou 5 mètres. 10 mètres pour les substances « les plus dangereuses » – fongicides, herbicides et insecticides potentiellement cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques comme le fameux glyphosate. Et en fonction du type de culture pour les autres produits de synthèse : 10 mètres pour les cultures hautes (vignes ou arbres fruitiers), 5 mètres pour les cultures dites basses comme les céréales.
« Préconisations scientifiques »
« Une blague » pour Daniel Cueff, le maire de Langouët (Ille-et-Villaine), le premier élu à avoir pris un arrêté – suspendu depuis par la justice – pour restreindre l’usage des pesticides dans sa commune. Le projet de décret prévoit même la possibilité de réduire la « zone tampon » dans le cadre de « chartes »validées au niveau départemental entre agriculteurs, riverains et élus : 3 mètres pour les cultures céréalières et les vignes et 5 mètres pour les autres cultures, à la condition d’avoir recours à « des matériels de pulvérisation les plus performants sur le plan environnemental ».
> Lire aussi Arrêté antipesticides de Langouët : « Les carences de l’Etat justifient l’action des maires »
Depuis septembre, le gouvernement indique s’appuyer sur les « préconisations scientifiques » de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) pour justifier le choix de ces distances jugées insuffisantes par les associations. Or, cet avis de l’Anses repose sur des études réalisées dans les années 1980 et limitées au cas de personnes résidant précisément à 3, 5 et 10 mètres d’une zone de traitement, mais pas au-delà.
Une certitude, le nouvel arrêté encadrant l’usage des pesticides devra être publié avant le 1er janvier 2020. Le gouvernement doit en effet se conformer à la décision du Conseil d’Etat qui, le 26 juin, avait annulé l’arrêté précédent, estimant qu’il n’était pas suffisamment protecteur.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/13/pesticides-ou-sont-passees-les-53-000-contributions-de-la-consultation-sur-les-zones-d-epandage_6022708_3244.html>
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19- Enquête. La France des « contre-sociétés » et des « oasis », Le Monde, 13/12/19, 10h24
Nicolas Truong, Eymoutiers (Corrèze), Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), La Bénisson-Dieu (Loire), Trémargat (Côtes-d’Armor), envoyé spécial
Des communautés intellectuelles, politiques et spirituelles se créent dans les hameaux et les villages, afin de vivre des « vies accordées ». Plongée dans cet archipel d’îlots de résistance au consumérisme et à l’individualisme, où s’élabore le monde de demain.
Penser sa vie, mais aussi vivre sa pensée. Investir collectivement des lieux afin de mener des vies accordées à ses idées. Réaliser en pratique ce que l’on défend en théorie. Partout en France s’inventent des formes de vie qui cherchent à échapper à l’individualisme, au consumérisme et à résister au fatalisme. De Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) au plateau de Millevaches, de la commune de Trémargat (Côtes-d’Armor) à la communauté de Longo Maï, des catholiques décroissants de La Bénisson-Dieu (Loire) aux « ingouvernables » de Tarnac (Corrèze) et d’Eymoutiers (Haute-Vienne), un archipel d’oasis dessine une France des contre-sociétés.
De Tera à Malhaussette, en passant par le quartier des Lentillères à Dijon, des hameaux, des villages, des jardins sont investis, créés, occupés ou régénérés par une frange grandissante de la société. « Tous les jeunes que je rencontre souhaitent vivre une telle expérience de vie », observe le philosophe Dominique Bourg, directeur de la rédaction de La Pensée écologique. « C’est un mouvement profond, une manière d’inventer collectivement d’autres manières de vivre dans un monde abîmé », constate l’essayiste Marielle Macé, auteure de Nos cabanes (Verdier, 128 pages, 6,50 euros).
La Zone à défendre (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes est, bien sûr, l’un des emblèmes de ces nouveaux territoires occupés. Deux ans après l’abandon du projet d’aéroport, il ne s’agit plus d’être contre, mais pour. Et d’inventer un avenir dans un dispositif désormais encadré par l’Etat, « sans pour autant être récupéré », explique Antonin, architecte et zadiste installé près de la bibliothèque écolo-libertaire de la Rolandière. « Avant, c’était dur mais “facile” : il fallait s’opposer à la bétonisation et à la destruction du bocage. C’est aujourd’hui que l’on construit », abonde Alessandro Pignocchi, chercheur en sciences cognitives et auteur de La Recomposition des mondes (Seuil, 128 pages, 15 euros), BD en forme d’« ethnologie [de la ZAD] à fleur de pinceau », comme le dit l’écrivain Alain Damasio.
> Lire aussi Alessandro Pignocchi : « A peine arrivé à Notre-Dame-des-Landes, j’ai été fasciné par ce qui s’y jouait »
Mais tous affirment que l’opposition était déjà une proposition. « On s’est opposé à un projet aberrant pour défendre d’autres formes de vie », explique Nicolas, installé dans la ZAD depuis dix ans. Une vie « soustraite au règne de l’économie », dit-on ici. Une vie qui ne séparerait plus nature et culture. « Un univers unique, un cosmos local », où l’on se retrouve « très vite maillé aux luttes et au territoire parce que tout y est horizontal, sans hiérarchie, ouvert à la contribution de quiconque veut donner la main », poursuit Damasio. Non pas une communauté, mais un maillage de collectifs « de paysans et d’anarchistes, de viandards et de militants antispécistes, d’éleveurs et de squatteurs, de décroissants et de néoruraux ».
Il ne faudra pourtant pas transformer Notre-Dame-des-Landes enwonderful land. En raison de la précarité d’installations toujours menacées de destruction, la vie y est souvent âpre. Et les débats font rage. La ZAD est à un tournant. D’autant que la rédaction du prochain Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI) focalise l’attention. L’idée consiste donc à gagner, sur le terrain juridique, le droit de construire de l’habitat léger sur des terres agricoles, de préserver des communs, malgré l’accès à la propriété d’une partie des zadistes sortis de l’illégalité. « La ZAD est une terre de conflictualité », résume Antonin.
« Une école de la vie »
Installé dans la ferme des Fosses noires, Baptiste refuse d’opposer « les méchants zadistes légalistes aux gentils anarchistes victimisés ». Lui a rempli le formulaire qui permet d’être déclaré à la préfecture et, comme beaucoup, « couvre » des constructions illégales d’autres zadistes, mais estime que « tout le monde ne joue pas le jeu de la coopération ». Cela dit, reconnaît-il, la ZAD est « une école de la vie. C’est plus compliqué de vivre en collectif, mais plus excitant aussi ». Comme le résument les Considérations sur la victoire (et ses conséquences) depuis la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, une brochure diffusée dans le bocage à l’été 2019, « il s’agit désormais de ne pas perdre la victoire ».
> Lire aussi Dans la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, le casse-tête de l’attribution des terres
D’autant que les intellectuels anticapitalistes s’écharpent sur la pertinence du zadisme. « Grand soir » contre « archipels », « salaire à vie » contre « oasis » ; « communisme » contre « communalisme », « néoléninisme » contre « gauchisme » : le clivage est profond entre ceux qui rêvent d’un soulèvement de masse, comme l’acte IV du mouvement des « gilets jaunes », le 8 décembre 2018, a pu le laisser entrevoir, et ceux qui parient sur la prolifération des communes autogérées.
Ce débat eut lieu notamment cet été à Eymoutiers, lors d’un échange entre l’écrivain Alain Damasio et le philosophe Frédéric Lordon. Dans le cadre du festival Les Ecrits d’août, créé à l’initiative du romancier, traducteur et éditeur Serge Quadruppani, l’auteur des Furtifs (La Volte, 704 pages, 25 euros) plaida pour la stratégie des « îlots » de résistance, alors que le contributeur du Monde diplomatique refusait de reléguer le grand soir « dans les tombeaux de l’histoire ». Le premier défendant le principe des ZAD, le second lui préférant l’expérience de Lip, l’usine horlogère occupée et autogérée par ses salariés en 1973.
Dans Vivre sans ? Institutions, police, travail, argent… (La Fabrique, 304 pages, 14 euros), Frédéric Lordon enfonce le clou. Car tout anticapitaliste peut-il être zadiste ? Confronté au même dilemme que George Orwell qui, dans Le Quai de Wigan (1937), reconnaissait n’avoir « pas envie de revenir à un mode de vie plus simple, plus dur, plus fruste et probablement fondé sur le travail de la terre », mais qui, dans le même temps, désirait l’avènement d’« une civilisation où le “progrès” ne se définirait pas par la création d’un monde douillet à l’usage de petits hommes grassouillets », Frédéric Lordon estime qu’avec un goût du confort largement diffusé dans les corps, « le capitalisme nous a attrapés en nous dorlotant ».
Alessandro Pignocchi refuse cette « vision caricaturale » de la ZAD selon laquelle ses habitants ne feraient que « patauger dans la boue ». Et fustige « l’économisme » d’une partie de la gauche radicale. Car ici, on invente des rituels, on ne fait pas fi de la question du spirituel. A la manière de ces « offrandes » faites aux arbres, inspirées du modèle animiste des Indiens d’Amazonie pour qui les animaux et les plantes sont des sujets, avec lesquels on interagit, et non des objets, que l’on protège ou exploite, comme c’est le cas chez nous. Des cérémonies conduites « au second degré, sans verser dans aucune forme de mysticisme », précise Alessandro Pignocchi.
Le « désert de l’individualisme contemporain »
Conjuguer le naturel et le spirituel, l’esprit des lieux et le religieux, les membres de l’éco-hameau de La Bénisson-Dieu en ont fait leur profession de foi. Installés depuis l’été 2019 avec deux autres couples dans la Ferme des anges, reliée au réseau Colibris de Pierre Rabhi, la philosophe Marianne Durano et l’essayiste Gaultier Bès, tous deux mariés et membres de la revue Limite, ont choisi d’échapper au « désert de l’individualisme contemporain ».
Huit familles catholiques et décroissantes ont investi ce village, dominé par une abbaye cistercienne à l’éclatante toiture bourguignonne et baigné par les eaux fraîches de la Teyssonne. Une volonté de « changer la société par le bas », explique François Nolle, l’un des pionniers, installé depuis 2016. Une aspiration à « vivre une vie réconciliée », observe Marianne Durano. Réconciliée avec la nature, le partage des savoirs et des histoires, la sobriété, l’échange de bons procédés, la mise en commun des outils du quotidien. Une volonté de « vivre une fraternité concrète, aussi ».
> Lire aussi « Ecologie intégrale », écofascisme… : une histoire des écologies identitaires
Dans un hameau largement composé d’adultes appartenant à la sphère professionnelle intellectuelle, à tel point qu’il s’agit peut-être du village « le plus philosophique de France », s’amuse Marianne Durano, l’idée de repartir de la pratique vise aussi à « désintellectualiser le débat » qui commençait à s’enliser dans d’interminables joutes théoriques. La conjonction de l’essor de ces « oasis » du mouvement Colibris et de l’encyclique du pape intitulée Laudato Si (2015) ont suscité de nombreuses vocations. Des désirs de départ pour mieux se retrouver et vivre en cohérence avec une nouvelle forme de transcendance.
Car cette lettre aux évêques est le socle théologique de la conversion écologique d’une partie des catholiques. « Tout est lié » en est la phrase-clé. Tout est lié, l’homme et la nature, la création et les créatures, le social et l’environnemental :« les pauvres et la terre implorent », écrit François. A « l’écologie humaine » de Jean-Paul II et de Benoît XVI, qui place l’homme au sommet de la création et qui fut largement revendiquée lors de la Manif pour tous, le pape François préfère la notion d’« écologie intégrale ».
Cette écologie plus radicale remet en cause « la culture du déchet », critique sévèrement l’« écologie superficielle » qui « consolide (…) une joyeuse irresponsabilité », et remet en cause ces « justes milieux » qui « retardent seulement un peu l’effondrement ». Une doctrine qui fédère le groupe de La Bénisson-Dieu. « C’est une encyclique décroissante »confirme Arnaud du Crest, économiste et membre du groupe Ecologie, paroles de chrétiens du diocèse de Nantes.
Ce texte révolutionnaire propose « une renaissance du christianisme à travers l’écologie », poursuit Dominique Bourg, et soutient en outre que « la conversion écologique requise pour créer un dynamisme de changement durable est aussi une conversion communautaire ». C’est pourquoi lieux associatifs et communautés – comme celle de La Bénisson-Dieu – ont prospéré.
« Un retour au village »
Dans les années 1970, « c’était l’utopie du retour à la terre qui dominait. Aujourd’hui, on observe un retour au village », analyse Gaultier Bès. A ceci près qu’il s’agit pour lui de « remettre l’église au centre » de celui-ci. C’est pourquoi, avec ses amis, ils y récitent des laudes, chaque matin, à l’aube. Les frictions, pourtant, ne manquent pas. Les problèmes ne sont pas les mêmes qu’à la ZAD. Aucun souci d’expropriation ici, d’autant que le diocèse dispose également de quelques bâtiments souvent mis à leur disposition ; mais un différend avec la mairie et une partie de la population locale, notamment anticléricale.
« Nos convictions sont une critique latente de leur mode de vie, largement consumériste et basé sur l’agriculture productiviste », reconnaît Gaultier Bès. Sans compter que ces représentants de la génération Laudato Si n’ont pas, à une exception près, scolarisé leurs enfants à la communale, mais ont ouvert une école privée Montessori dans le village le plus proche, à Briennon. Une manière d’opter pour une pédagogie sensorielle tournée vers l’expérimentation et les promenades en forêt, plutôt que « de mettre 10 000 euros dans des tablettes numériques », comme l’a fait l’école publique, observe l’essayiste.
La Bénisson-Dieu est-elle une ZAD de droite ? Pas si simple, répondent Marianne Durano et Gaultier Bès, qui ont pourtant fait partie des Veilleurs, ces participants à des sit-in sur la voie publique, lors de la Manif pour tous et restent opposés à la PMA et à la GPA. Car la philosophe, comme une partie de la gauche radicale, n’hésite pas à s’inspirer de la notion de « biopouvoir » forgée par Michel Foucault, et l’essayiste, à déclarer se sentir aujourd’hui « plus proche de François Ruffin que de François-Xavier Bellamy ». D’autant que l’écologie, qui relie toutes ces expériences, permet de dépasser les clivages entre la droite et la gauche afin d’opposer la préservation de la vie à l’artificialisation du vivant.
« On vit de peu, ici »
Non pas tant le regain des communautés que le retour au village, donc. Telle la municipalité de Trémargat, qui n’a pas attendu la prise de conscience du réchauffement climatique pour y développer l’agriculture paysanne et biologique. Et, surtout, inventer d’autres pratiques démocratiques. Dans un paysage où des blocs de granit arrondis par le temps parsèment des champs où pourraient apparaître sans mal fées, elfes et korrigans, Trémargat tranche radicalement. Oasis dans une campagne bretonne arraisonnée par l’agriculture intensive, la pauvreté et l’acidité de ses terres l’ont paradoxalement sauvée.
Boudée par les grands céréaliers car trop accidentée, elle fut, petit à petit, investie par les permaculteurs et les décroissants. Tout d’abord grâce aux enfants d’agriculteurs qui, dans les années 1970, reprirent les fermes de leurs parents. Un territoire qu’ils ont décidé de gérer collectivement, grâce à leur communauté de pensée et à un pouvoir municipal tournant. En effet, chaque maire ne fait qu’un mandat et il n’y a qu’une seule liste à chaque élection. Ici, « on fonctionne à l’envers, c’est-à-dire qu’on met le monde à l’endroit », dit un Trémargatois.
Le maire ne soumet pas ses projets au vote, mais fait appel aux idées de ses administrés. Puis il demande à ceux qui sont intéressés de les mettre en œuvre. C’est ainsi qu’ils font parfois des économies. A l’image de l’aménagement du bourg en espace verts et festifs, qui aurait dû coûter 120 000 euros si la mairie avait contracté avec des prestataires de service, mais qui en coûta dix fois moins parce que tout le monde mit la main à la pâte.
Attablée à La Coriandre, le restaurant bio et bondé de cette commune de 200 habitants, Yvette Clément, maire du village depuis 2014, se dit heureuse d’avoir finalement « réussi son pari ». Considérés « comme des hippies » il y a quarante ans, les fermiers trémargatois sont aujourd’hui « respectés ». La production est de qualité, la vie, accueillante, et les chantiers participatifs, pléthoriques. Avec quinze associations, c’est peu dire que le collectif porte. S’y installent de nouveaux arrivants « en quête de sens », intéressés par ce village où la nature comme les hommes sont respectés – « c’est l’une des communes les plus jeunes du département », se réjouit-elle – mais aussi des « réfugiés » de la ZAD ou des migrants. Surtout parce qu’on y trouve une solidarité, une modestie, une sobriété – « on vit de peu, ici » – et une fraternité.
« Jamais de ma vie je n’aurais imaginé connaître une vie aussi riche », confie Yvette Clément. Car tous sont unanimes à louer « le bonheur du partage » et « la joie communicative de l’entraide ». « C’est probablement ce qui m’a le plus touché à Trémargat, confirme Mathieu Rivat, auteur de Ces maires qui changent tout. Le Génie créatif des communes (Actes Sud, 2017) : cette vitalité, cette joie d’être ensemble et le goût des rapports humains. » Un esprit perceptible au Trémargad Kafé, bar associatif devenu le véritable poumon du village où l’on vient boire, jouer, discuter, débattre, se cultiver et parfois même dormir dans le gîte bon marché situé à l’étage, auquel est adossée une épicerie associative, Epice et tout, approvisionnée par les maraîchers environnants.
Il faut dire qu’« il n’y a pas de leader et peu de gens avec des ego démesurés ici », poursuit Yvette Clément. Ça aide, tout comme cette « culture égalitariste »,abonde Eric Bréhin, ancien maire et professeur de sciences économiques, doublée d’une « solidarité paysanne sans doute liée à la pauvreté des terres », ajoute Baptiste Gilbert, qui a quitté son commerce urbain et les campagnes polluées par les pesticides pour devenir maraîcher, cultiver tomates et fenouils en permaculture, avec une véritable passion et science de la nature. « Cela fait chaud au cœur de voir toutes ces personnes qui, ensemble, cherchent à ne pas être bouffées par le capitalisme et le productivisme », conclut Yvette Clément.
« Réparer la terre »
Mais pour d’autres, la nouvelle économie peut rimer avec l’écologie. Fondée par Walter Bouvais, cofondateur et directeur de la publication du magazine Terra Eco, la « communauté » Open Lande réunit entrepreneurs, agriculteurs, hackers et designers pour « réparer la terre ». L’idée ? Créer une « fabrique » et un lieu de formation pour tous ceux – entreprise ou particulier – qui opèrent leur transition écologique. Le principe ? « Passer d’une société qui détruit à une société qui répare, et créer une économie qui entre en collaboration avec le vivant », explique Walter Bouvais.
Installée sur le domaine de Land Rohan, propriété du groupe Brémond, partenaire de ce projet indépendant, Open Lande est situé à deux pas de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Alors qu’à la ZAD, on rêve d’une société anticapitaliste, ici on « prototype » les projets qui reposent sur l’exploitation du « capital invisible », tels que l’agroécologie ou l’écopâturage. Qui fait partie de la communauté ? Des néopaysans, comme Régis, ex-commercial à Londres devenu maraîcher. Des anciens cadres ou dessinateurs d’entreprise qui souhaitent « se racheter » d’avoir collaboré à des grands groupes peu soucieux de leur empreinte écologique. Ou encore Lionel Fournier, président de Dirigeants responsables de l’Ouest. Leur leitmotiv ? Ici encore, la « quête de sens » et le souci de « vivre en cohérence ».
Libertaires, religieuses, municipales ou entrepreneuriales, les « oasis » gagnent du terrain en France. Assiste-t-on au retour des communautés ? Pas tout à fait. Car, dans les années 1970, tout était mis en commun. Alors qu’aujourd’hui, chacun possède sa maison, son appartement, sa cabane ou sa caravane, et détermine collectivement les espaces partagés. Les leçons des années 1970 ont été tirées. Localistes et écologistes, ces lieux de vie sont également parfois des hauts lieux de pensée. D’invention et de subversion, aussi. « Il s’agit de corroder la centralité de Paris », explique un « ingouvernable » installé à Eymoutiers, sur le plateau de Millevaches, où certains, attablés à la terrasse du Magasin général de Tarnac, rêvent de « transformer le plateau en un Chiapas français ».
Comme le dit Jacques Rancière dans En quel temps vivons-nous ? (La Fabrique, 2017), « une place occupée dans une métropole, une ZAD, ce sont des oasis ». Mais « il ne s’agit pas d’espaces marginaux, poursuit Marielle Macé. Ce qui se vit dans ces zones à défendre devrait valoir pour tout le monde ».
Au sens propre, l’oasis est une zone de végétation au milieu d’un désert, entretenue par l’homme. Mais ces espaces ne sont plus isolés, ils sont ouverts et connectés. C’est ainsi que tout est lié : ces lieux de vie où la relation à la nature change la nature des relations sont devenus des fabriques de nouveaux mondes.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/13/la-france-des-contre-societes-et-des-oasis_6022697_3232.html>
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20- Chronique. Taxe carbone : « Le rêve d’une Europe évangélisant le monde », Le Monde, 13/12/19, 10h59
Philippe Escande
La Commission va se pencher sur l’étude d’une taxe carbone aux frontières de l’UE. Si le Vieux Continent s’expose à la colère internationale, au veto d’un des Vingt-Sept, il espère aussi provoquer un effet vertueux chez les exportateurs étrangers, estime Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».
Pertes & profits. Alors que le gouvernement français et tous les marcheurs privés de métro qui méditent sur les trottoirs de Paris n’ont en tête que la question des retraites, la nouvelle Commission européenne, elle, n’a de pensées que pour le climat. Le pacte vert, qu’elle a posé sur la table du Conseil européen, a fait l’objet d’âpres négociations jusque tard dans la nuit du 12 au 13 décembre. Et, surprise, alors que l’on pensait la mesure repoussée aux calendes grecques, les Vingt-Sept se sont prononcés en faveur de l’étude par la Commission d’une taxe carbone aux frontières de l’Europe. Un pion essentiel pour la politique économique et environnementale de l’Europe. Et pour son industrie.
> Lire aussi Ursula von der Leyen : « Un “green deal” européen pour ralentir le réchauffement de la planète »
Pour respecter les nouveaux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre de plus de moitié en 2030 par rapport au niveau de 1990, les contraintes seront considérables sur les entreprises. Elles doivent par exemple investir des milliards d’euros pour modifier un haut-fourneau ou électrifier leurs voitures, ce qui renchérit le coût de leurs produits.
En attendant le réveil de Donald Trump
Si les frontières restent ouvertes et que l’acier chinois, russe ou américain débarque sans subir les même contraintes, son prix sera bien inférieur, encouragera les clients à l’acheter et les entreprises nationales à délocaliser leur production hors d’Europe. C’est la menace voilée que fait peser le premier sidérurgiste européen Arcelor Mittal, ardent défenseur de cette taxe. Ce dispositif aurait aussi l’effet vertueux de pousser les exportateurs étrangers à investir, eux aussi, dans la réduction de leurs émissions. Le rêve d’une Europe évangélisant le monde.
Ce n’est évidemment pas si simple. Trois obstacles majeurs se dressent sur la route de la Commission. D’une part, s’il s’agit d’une taxe, elle devra faire l’objet d’un vote à l’unanimité des Vingt-Sept, comme toute mesure fiscale. Prudemment, la Commission parle de « mécanisme d’ajustement ». Pas sûr que la sémantique suffise. Ensuite, la mesure risque de soulever la colère internationale. Celle de l’OMC bien sûr, qui sanctionne toute mesure protectionniste, même si son pouvoir a été très affaibli par les Etats-Unis. Et par ces derniers enfin. Le jour où Donald Trump se réveillera sur ce sujet, sa réponse pourrait faire passer l’aventure de la taxe GAFA pour une promenade de santé.
> Lire aussi Climat : à Bruxelles, un consensus difficile à trouver sur la neutralité carbone en 2050
Enfin, le mode de calcul de cette taxe promet d’être d’une immense complexité. S’il est aisé de mesurer le contenu en émission de CO2 d’une tôle d’acier ou d’aluminium, celui d’une automobile ou d’un réfrigérateur est autrement plus complexe. La seule solution consisterait, comme pour la TVA ou pour le Nutriscore des aliments, de demander à chaque producteur de déclarer le contenu de CO2 de son produit. Des normes ISO existent déjà pour calculer l’empreinte carbone d’un bien. Un délice de sophistication pour les experts de Bruxelles et un fardeau administratif de plus pour les entreprises. Mais, au final, le respect d’une promesse qui nous concerne tous, celle de la réconciliation à long terme de l’économie avec l’environnement.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/12/13/taxe-carbone-le-reve-d-une-europe-evangelisant-le-monde_6022737_3234.html>
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21- Loi antigaspillage : l’Assemblée vote l’interdiction de la destruction des invendus non alimentaires, Le Monde avec AFP, 13/12/19, 15h03
Les industriels ne pourront plus détruire leurs invendus ; ils seront obligés de les réemployer ou de les recycler. Le don aux associations est encouragé.
C’est une des mesures-clés du projet de loi antigaspillage qui vient d’être validée. L’Assemblée nationale a voté à l’unanimité, vendredi 13 décembre, l’interdiction de la destruction des invendus non alimentaires, comme les produits d’hygiène et le textile, qui devront être donnés ou recyclés à partir de 2022.
Pour les produits d’hygiène de première nécessité, comme le savon, le dentifrice ou encore les protections hygiéniques, le don aux associations et aux autres structures de l’économie solidaire sera même obligatoire et le recyclage interdit.
> Lire aussi Plus d’une centaine d’articles de loi en débat pour lutter contre le gaspillage
« C’est une avancée majeure » contre le « tout-jetable », s’est félicité le député de l’Isère Jean-Charles Colas-Roy (La République en marche, LRM), en décrivant les modalités de cette interdiction : au plus tard en 2022 pour les produits relevant de filières pollueurs-payeurs existantes (filières REP) et en 2024 pour tous les autres produits.
Le dispositif, voté en première lecture, rejoint les mesures déjà en vigueur contre la destruction des produits alimentaires.
> Lire aussi Antigaspillage : les députés votent en faveur d’un indice de « réparabilité » des produits
630 millions d’euros de produits non alimentaires détruits
Selon le ministère de la transition écologique, chaque année 630 millions d’euros de produits non alimentaires sont détruits, la plus grande part dans le domaine de l’hygiène et des cosmétiques.
Cette interdiction, « c’est un signal très fort que nous envoyons aux professionnels, y compris aux plates-formes » comme Amazon, souligne la rapporteuse Véronique Riotton (LRM) auprès de l’Agence France-Presse (AFP). Consensuelle dans l’Hémicycle, la mesure a été saluée par des députés de tous bords.
Pour son application, il faudra surveiller les éventuels « effets de bords », dans les zones frontalières, avec la possibilité d’aller détruire ses invendus dans les pays voisins. « Les effets de bords resteront limités. Ça fait toujours peur, mais dans chaque mesure il peut y en avoir. Là, je pense qu’ils seront minimes », affirme la députée Célia de Lavergne (LRM).
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/13/loi-antigaspillage-l-assemblee-vote-l-interdiction-de-la-destruction-des-invendus-non-alimentaires_6022773_3244.html>
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22- Hulot appelle les banquiers à arrêter d'investir dans "des projets inutiles et climaticides", LCI, 13/12/19, 17:35
Caroline Quevrain
Finance verte - Invité à prendre la parole lors d’une conférence organisée par la Banque de France, Nicolas Hulot en a appelé à la prise de conscience des investisseurs pour décarboner le système financier. Le changement climatique est le plus gros problème des banques centrales, selon l’ancien ministre de l’Environnement.
"Le changement climatique est l’autre nom de la déstabilisation financière." Le message adressé par Nicolas Hulot aux acteurs financiers, présents à la Banque de France vendredi 13 décembre, est on ne peut plus clair. Pour l’ancien ministre de la Transition écologique et solidaire, climat et finance ne font qu’un. "À tous ceux qui doutent du fait que le changement climatique soit le problème des banques centrales, je dis très clairement que c’est certainement leur plus gros problème", a-t-il asséné, prévenant que "la stabilité financière a besoin d’une boussole pour que la prochaine crise ne soit pas climatique".
Nicolas Hulot, qui se consacre désormais à la Fondation portant son nom, était invité à participer à une conférence organisée par la Banque de France, intitulée "Changer d’ère". Autour de la table, des universitaires, des économistes et des investisseurs réunis dans le but de "caractériser l’impact du changement climatique sur les systèmes économiques" mais aussi de se pencher sur "la contribution du secteur financier" dans sa lutte.
>> Suite à lire à :
<https://www.lci.fr/planete/hulot-appelle-les-banquiers-a-arreter-d-investir-dans-des-projets-inutiles-et-climaticides-2140316.html>
Sur le même sujet :
> Les énergies fossiles, un danger comparable aux crédits “subprime”, pour Nicolas Hulot, Capital, 13/12/19, 17h43
"A partir de 2025, peut-être 2030, le surinvestissement dans les énergies fossiles fera peser sur le système financier la même menace que les (crédits) subprime", responsables de la crise financière de 2008-2009, selon l'ancien ministre Nicolas Hulot.
Gare à l'impact financier du surinvestissement dans les énergies fossiles et du réchauffement climatique, met en garde Nicolas Hulot. L'ancien ministre de la Transition écologique plaide pour un verdissement de la politique des banques centrales face au réchauffement climatique qui, estime-t-il, menacera dès 2025 le système financier comme les crédits "subprime", déclencheurs de la crise financière de 2008. L'ex-ministre a appelé les banquiers centraux à "traduire ce que dit le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, ndlr) dans une langue comprise par les marchés financiers", lors d'une conférence organisée par la Banque de France.
"En confirmant le risque de voir 24 trillions (24.000 milliards, NDLR) de dollars d'actifs disparaître sous le coup des catastrophes climatiques alors la mobilisation sera sonnée", a-t-il poursuivi. "A partir de 2025, peut-être 2030, le surinvestissement dans les énergies fossiles fera peser sur le système financier la même menace que les +subprime+", a ajouté M. Hulot, critiquant l'absence de limites réglementaires. Ces investissements sont non seulement "inutiles", a estimé l'ex-ministre, mais aussi sans "aucune valeur car le plus probable, et le plus souhaitable, est que ces projets ne soient jamais rentabilisés".
>> Suite à lire à :
<https://www.capital.fr/entreprises-marches/les-energies-fossiles-un-danger-comparable-aux-credits-subprime-pour-nicolas-hulot-1357709>
Sur le même sujet :
> Le climat : un défi pour la stabilité financière et la politique monétaire, EurActiv, 16/12/19, 11:48
Delphine Cuny | La Tribune
Les banques centrales doivent adapter leur politique au changement climatique, considère le gouverneur de la Banque de France. Nicolas Hulot, invité par l’institution à une conférence, a mis en garde contre le risque de crise financière que fait peser « l’aveuglement climatique. »
La Banque de France prend au sérieux le climat et ses dérèglements. Elle a annoncé il y a deux semaines de prochains tests de résistance climatiques auxquels seront soumis les grandes banques et compagnies d’assurance françaises en 2020. Voulant prolonger le débat, elle a invité ce vendredi 13 décembre des universitaires de tous horizons à échanger sur le thème « changer d’ère, réchauffement climatique et finance ». Elle avait aussi convié l’ancien ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot. S’il a salué le rôle de la Banque de France dans la création du réseau des banques centrales et des superviseurs pour le verdissement du système financier (NGFS) fin 2017, « une de ces avancées dont on va se souvenir », l’ex-ministre a aussi lancé un cri d’alarme.
« La non-prise en compte du changement climatique, par ignorance, parfois par cynisme, est le pire adversaire de la stabilité financière » a-t-il fait valoir.
Même si « de grands groupes, notamment d’assurance, prennent très au sérieux le changement climatique », il a déploré que « d’autres continuent de faire leur fortune sur les énergies fossiles », faisant référence aux grandes banques françaises, comme l’ont montré plusieurs études d’ONG. Evoquant un « point de non-retour climatique » à partir duquel « tout investissement pourrait ne jamais être rentabilisé », il a mis en garde contre la part grandissante « des actifs échoués » (stranded assets).
« A partir de 2025-2030, le surinvestissement dans les énergies fossiles fera peser sur le système financier la même menace que les subprimes » a prédit Nicolas Hulot, espérant que « la prochaine crise financière ne soit pas née de notre aveuglement climatique. »
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/economie/news/le-climat-un-defi-pour-la-stabilite-financiere-et-la-politique-monetaire/>
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23- L'Assemblée vote la suppression progressive des tickets de caisse, AFP, 13/12/19, 19:00
Fini les tickets de caisse qui traînent dans les poches ? L'Assemblée nationale a voté vendredi la fin de leur impression systématique, sauf demande expresse du client, d'ici au 1er janvier 2022.
La disposition, introduite en commission et soutenue par le gouvernement, a été adoptée dans le cadre de l'examen en première lecture du projet de loi anti-gaspillage, après de vifs débats sur l'impact pour les commerçants.
A l'origine de la mesure, la députée LREM de l'Hérault Patricia Mirallès a rappelé qu'il ne s'agissait pas d'interdire complètement les tickets de caisse et de carte bancaire, mais de "promouvoir le caractère à la demande" de l'impression.
Elle a souligné que son application, qui doit être définie par décret, devrait être progressive: seront concernées les transactions en dessous de 10 euros à partir du 1er septembre 2020, de 20 euros au 1er janvier 2021, puis en dessous de 30 euros à l'horizon du 1er janvier 2022.
Le LR Vincent Descoeur a dit sa crainte que le consommateur perde la possibilité de vérifier le montant de ses achats, mais aussi que les commerçants se retrouvent en difficulté.
Il a été rejoint par Sophie Auconie (UDI-Agir), qui a appelé à leur laisser le "temps de la transition" pour s'équiper de caisses leur permettant de ne pas imprimer les tickets systématiquement.
Pour le MoDem Bruno Millienne, la mesure en l'état "n'est pas de la vraie écologie, mais de l'emmerdement des commerçants".
Face à la possibilité d'envoyer par email les preuves d'achat au consommateur plutôt que de les imprimer, certains députés ont appelé à être vigilants quant à la protection des données des consommateurs que les commerçants pourront ainsi collecter.
La secrétaire d'Etat à la Transition Ecologique Brune Poirson, en demandant aux députés de "dépassionner le débat", en a profité pour rappeler le règlement européen "solide et sérieux" en matière de protection des données.
Les députés ont précisé que le dispositif concernera aussi les bons d'achats et les tickets délivrés par les automates (comme dans certaines pompes à essence par exemple), mais à partir de janvier 2023. Ils ont également étendu le dispositif aux établissements accueillant du public.
La mesure vise également à limiter les effets des perturbateurs endocriniens contenus dans les tickets de caisse.
<https://information.tv5monde.com/info/l-assemblee-vote-la-suppression-progressive-des-tickets-de-caisse-337008>
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24- La majorité jugée trop lente dans sa lutte contre le plastique, Le Monde, 14/12/19, 09h29
Manon Rescan et Rémi Barroux
Les députés de La République en marche ont été contraints de défendre leur choix d’attendre 2040 pour interdire les plastiques à usage unique.
Quand les députés de La République en marche (LRM) ont terminé leur première séance d’examen du projet de loi sur l’économie circulaire lundi 9 décembre, beaucoup étaient convaincus d’avoir fait un grand pas en avant. « L’interdiction des plastiques à usage unique d’ici à 2040 vient d’être votée par l’Assemblée nationale : c’est un signal très fort et concret que la France envoie ce soir à ses partenaires européens et au reste du monde », s’est aussitôt félicitée sur TwitterBrune Poirson, secrétaire d’Etat à la transition écologique et solidaire.
Les députés LRM en étaient particulièrement fiers : l’initiative leur revenait, avec pour objectif de juguler la pollution endémique de la nature par les déchets plastiques.
Las. Comme bien souvent en matière de protection de l’environnement, la célébration n’a été que de courte durée. « 2040… Qu’est-ce qui vous échappe dans le terme urgence climatique ? Qu’est-ce qui justifie un délai si long ?! », a répondu le comédien Pierre Niney à Mme Poirson sur Twitter dès mardi matin.
« Pif Paf Pouf la pétrochimie sait qu’elle a encore de beaux jours devant elle », ont écrit sur le même réseau social les eurodéputés écologistes français. « Merci Brune Poirson ! Grâce à vous nous avons encore vingt belles années de pollution des mers, des rivières et des océans », a renchéri la députée de La France insoumise (LFI) Mathilde Panot.
« Soit il s’agit d’une opposition systématique quoi que l’on fasse, soit ils ne comprennent rien à l’enjeu », tempête Laurence Maillart-Méhaignerie, l’élue responsable du texte pour LRM, qui défend « une révolution ». « Tubes de dentifrice, bidons de lessive, pots de yaourt ou encore bouteilles de shampoing en plastique jetable ne feront par exemple plus partie de notre quotidien », précise-t-on au ministère.
Mais pour transformer le système, les macronistes revendiquent de prendre le temps. La mesure adoptée propose de fixer, tous les cinq ans, par voie réglementaire, des objectifs de réduction, réemploi et recyclage des plastiques à usage unique en vue de leur disparition totale en 2040. « On ne peut pas sortir du plastique jetable du jour au lendemain », a défendu Brune Poirson dans l’Hémicycle.
> Lire aussi Comment l’Europe a adopté la directive anti-plastique
« Aujourd’hui, interdire par exemple les bidons de lessive jetables revient à distribuer la lessive en vrac, consignée, en verre, solide ou à la faire chez soi. Cela nécessite de changer totalement nos habitudes, les chaînes de production et de distribution », précise la secrétaire d’Etat auprès du Monde.
« Dans le secteur de la santé, on ne sait pas faire aujourd’hui sans contenant plastique jetable », rappelle encore Mme Maillart-Méhaignerie.
« On aurait pu être plus ambitieux »
En arrière-plan, la majorité et l’exécutif privilégient de ne pas bouleverser brutalement l’économie du plastique. « On parle de 130 000 à 150 000 emplois concernés », rappelle la députée d’Ille-et-Vilaine. « Sur ces sujets, on a l’impression que ce n’est jamais assez, mais il ne faut jamais oublier l’accompagnement des acteurs, c’est comme pour le glyphosate », soutient Claire Pitollat, élue LRM des Bouches-du-Rhône. En mai 2018, le refus de la majorité d’inscrire dans la loi l’interdiction sous trois ans du glyphosate avait provoqué un tollé similaire.
Les députés avaient préféré laisser la main aux agriculteurs et aux industriels dans la transition plutôt que d’imposer une norme comme un couperet. « On va une fois de plus vers zéro contrainte parce que c’est mauvais pour le business et que notre compétitivité en souffrirait, dénonce le député LFI Loïc Prud’homme. Au nom de la liberté de commerce, on préfère sacrifier des générations entières. »Mme Pitollat reconnaît d’ailleurs : « On aurait pu être plus ambitieux, en plaçant l’objectif [sur le plastique] à 2030. »
« 2040 n’est pas la ligne de départ, 2040, c’est le point d’arrivée !,rappelle Brune Poirson. De très nombreux produits superflus en plastique vont être interdits dans les douze prochains mois. »
En catastrophe, voyant la polémique monter, les députés LRM ont diffusé sur les réseaux sociaux un visuel pour illustrer leur volontarisme. Gobelets, verres et assiettes jetables en plastique seront interdits dès 2020 ; les pailles, confettis, couvercles en plastique pour les gobelets disparaîtront dès 2021.
La majorité met encore en avant deux mesures votées à son initiative concernant la restauration rapide : l’interdiction en 2022 des jouets en plastique pour les menus enfants et celle de fournir des emballages à usage unique pour les repas consommés sur place en 2023.
> Lire aussi Cotons-Tiges, pailles… Les plastiques à usage unique interdits en Europe au plus tard en 2021
Mais, là encore, les plus écologistes bondissent. François-Michel Lambert, député ex-LRM passé au groupe Libertés et territoires, critique le report d’un an de l’interdiction des pailles ou des touillettes en plastique. « On avait voté en 2018 leur interdiction en 2020. On va repousser l’objectif à dix jours de l’échéance ! », s’indigne-t-il. Un exemple, selon lui, d’une ambition qui ne serait que de « l’affichage » de ses anciens collègues qui « utilisent des slogans très forts. Mais dès qu’on passe à l’opérationnel, ils reculent ».
2040 c’est beaucoup trop tard
Surtout, pour Delphine Batho, « non seulement 2040 c’est beaucoup trop tard, mais en plus la disposition adoptée n’est pas normative, et juridiquement, c’est plus mou », rappelle la députée, ancienne ministre de l’écologie. Pour l’élue des Deux-Sèvres, « cela traduit une forme de déni ou de relativisation du calendrier de ce que dit la science aujourd’hui sur la destruction du climat et des écosystèmes ».
« C’est du registre de l’annonce, très général, on ne connaît pas les mécanismes pour mettre en place cette stratégie », abonde Margarita Verboud, coordinatrice du réseau prévention et gestion des déchets à France Nature Environnement.
Le secteur du plastique juge, lui, « irréaliste » l’objectif fixé par la loi. « C’est contraire aux travaux engagés depuis deux ans dans le cadre de la feuille de route économie circulaire avec le gouvernement, explique Emmanuel Guichard, le délégué général d’Elipso, qui représente 90 % des 300 entreprises du secteur de l’emballage plastique. Nous travaillons à l’objectif présenté par Emmanuel Macron, de 100 % de plastique recyclé en 2025. Ce qui signifie de lourds investissements. Pourquoi, si on interdit le plastique à terme ? »
> Lire aussi Les contenants en plastique au quotidien sont un « enjeu majeur de santé publique »
« On est en train de développer une écologie ambitieuse et responsable qui avance », veut croire le député MoDem Jean-Noël Barrot. « On essuie les plâtres. Avant, il n’y avait ni intention politique ni une opinion publique très portée sur ces sujets, rappelle l’élu des Yvelines. On n’est peut-être pas encore totalement arrivé où on veut, mais on est en bonne voie pour le faire. »
Delphine Batho est persuadée du contraire : « Que La République en marche n’ait pas anticipé les réactions légitimes que cela provoque montre qu’il y a un décalage. » L’alarme sur l’état de la planète ne sonne pas aussi fort dans la tête des uns ou des autres.
> Lire aussi La difficile bataille d’une députée LRM contre les perturbateurs endocriniens
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/12/14/la-majorite-jugee-trop-lente-dans-sa-lutte-contre-le-plastique_6022837_823448.html>
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En audio
25- "La Science à l'épreuve de la société", Radio Orient, 05/12/19
Alexis Bachelay
Avec la participation de :
• Catherine Bréchignac, scientifique, ancienne présidente du CNRS, secrétaire perpétuelle de l’académie des sciences, ambassadrice déléguée à la science, la technologie et l’innovation.
• et en 2ème partie (à partir de 23 :30) Thierry Libaert, professeur des universités en science la communication, membre du comité économique et social européen
> Podcast à écouter à :
<https://www.radioorient.com/podcasts/la-science-a-l-epreuve-de-la-societe-23913>
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En images
26- La grande librairie S12 : Spéciale «Sauvons la planète», France 5, 27/11/19, 20h52
Pour parler des menaces qui pèsent sur la planète, François Busnel réunit cinq spécialistes, qui témoignent de l'urgence et de la gravité de la situation. L'astrophysicien Hubert Reeves invite à repenser la place de l'homme dans la nature. Le philosophe et agriculteur Pierre Rabhi, lui, prône la «puissance de la modération» en réponse à la croissance forcenée qui inflige des dégradations irréversibles à la nature. Emmanuelle Puydebat, directrice de recherche au CNRS, incite à une vraie prise de conscience environnementale. Le paléontologue Pascal Picq évoque les conséquences de la phase inédite d'évolution de l'humanité, liée notamment à la révolution numérique. Enfin, Cyril Dion propose des pistes d'action pour construire un monde nouveau.
> Emission (90 min) à revoir à :
<https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/la-grande-librairie-saison-12/1109053-speciale-sauvons-la-planete.html>
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27- Consommation : l’espérance de vie des machines à laver en nette baisse, France 2, journal de 20h, 03/12/19
Les machines à laver tombent en panne de plus en plus vite. Une mauvaise nouvelle pour les finances des Français mais aussi pour la planète.
Les fabricants auraient-ils programmé cette obsolescence ? De plus en plus de Français dressent le constat selon lequel les machines à laver tombent en panne de plus en plus vite. En effet, depuis 2010, l’espérance de vie d’un lave-linge est passée de dix ans à sept ans et ce n’est une bonne nouvelle ni pour les finances des ménages ni pour la planète.
Des réparations qui coûtent plus cher que racheter une nouvelle machine à laver
Chaque année 2 millions de machines à laver terminent à la décharge. Trois sur dix ne sont pas recyclés. France 2 s’est intéressée à ces appareils qui ne tournent plus très rond. Un réparateur constate chaque jour le mauvais fonctionnement des machines à laver. L’une de ses clientes se plaint de traces de rouille sur son linge. Par ailleurs, sa machine fait un drôle de bruit. "Là, je soupçonne que les roulements de cet appareil sont fatigués", constate un réparateur. Coût de la réparation ? 250 euros. "C’est plus cher que de racheter une machine neuve", répond la cliente qui va très certainement opter pour un nouveau modèle.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/industrie/consommation-lesperance-de-vie-des-machines-a-laver-en-nette-baisse_3729403.html>
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28- Grand entretiens. 13. L’économiste : Alain Grandjean, Le vent se lève, série Les Armes de la Transition, 04/12/19
Pierre Gilbert
Alain Grandjean est économiste. Il a cofondé la société de conseil Carbone 4 qui accompagne les entreprises sur la voie de la neutralité carbone. Par ailleurs, il préside la fondation Nicolas-Hulot (FNH) et a récemment fait paraître l’ouvrage « Agir sans attendre » dans lequel il revient sur les moyens pour financer la transition énergétique et écologique.
Dans cette série de grands entretiens, nous avons choisi de poser les mêmes questions à des personnalités du monde de l’écologie ayant chacune une approche, un métier, différents. Un tel projet est inédit et son but est de donner à voir comment chacun se complète pour esquisser les grandes lignes de l’urgente transition écologique. Chacun détient une partie de la solution, une partie des armes de la transition. La transdisciplinarité doit devenir une norme de travail, pas une exception.
La série Les Armes de la Transition existe aussi en format vidéo.
> Suite à lire et à voir :
<https://lvsl.fr/13-leconomiste-alain-grandjean-les-armes-de-la-transition/>
> Retrouvez les 12 autres portraits <https://lvsl.fr/category/dossiers/les-armes-de-la-transition-ecologique/>
> 1. Le philosophe : Dominique Bourg <https://www.youtube.com/watch?time_continue=33&v=k4svq1hl5SQ&feature=emb_logo>, Le vent se lève, série Les Armes de la Transition, mars 2019
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– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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