[revue-presse-FNH] Grande revue de presse de rattrapage centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris & COP25 + 2 publications (jeudi 11 juillet)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 11 Juil 07:47:17 CEST 2019


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Le maire de New York s'offre une manifestation à la Trump Tower <https://www.geo.fr/environnement/le-maire-de-new-york-soffre-une-manifestation-a-la-trump-tower-195629>, AFP, 14/05/19, 02:00
2- Le risque de sécheresse inquiète le gouvernement <http://www.lefigaro.fr/conjoncture/le-risque-de-secheresse-inquiete-le-gouvernement-20190514>, Le Figaro, 14/05/19, 05:45
3- Passe d'armes entre Biden et l'aile gauche du parti démocrate américain <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/passe-d-armes-entre-biden-et-l-aile-gauche-du-parti-democrate-americain_133647>, AFP, 14/05/19, 23:00
4- Australie : des fermiers du Queensland à la pointe du combat climatique <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/australie-des-fermiers-du-queensland-a-la-pointe-du-combat-climatique_133658>, AFP, 15/05/19, 11:00
5- Le changement climatique, entre menace et opportunité pour la viticulture <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/15/le-changement-climatique-entre-menace-et-opportunite-pour-la-viticulture_5462434_3244.html>, Le Monde, 15/05/19, 14h35
6- Des sommets corses sous la neige, nouveau record de froid pour mai <http://www.lefigaro.fr/flash-actu/des-sommets-corses-sous-la-neige-nouveau-record-de-froid-pour-mai-20190515>, AFP, 15/05/19, 19:00
7- À cause du réchauffement climatique, l'Indonésie va déplacer sa capitale <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/a-cause-de-l-urgence-environnementale-l-indonesie-va-deplacer-sa-capitale-et-ce-n-est-pas-la-seule-147254.html>, Novethic, 15/05/19
8- Californie : l'incendie meurtrier de novembre déclenché par des lignes électriques (pompiers) <https://www.geo.fr/environnement/californie-lincendie-meurtrier-de-novembre-declenche-par-des-lignes-electriques-pompiers-195660>, AFP, 16/05/19, 02:00
9- Entretien. En Nouvelle-Aquitaine, « il faut concevoir des filières agricoles adaptées et conserver la ressource en eau » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/16/en-nouvelle-aquitaine-il-faut-concevoir-des-filieres-agricoles-adaptees-et-conserver-la-ressource-en-eau_5462822_3244.html>, Le Monde, 16/05/19, 11h02
10- La France n’est pas préparée au « choc climatique » qu’elle subira d’ici à 2050 <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/16/la-france-n-est-pas-preparee-au-choc-climatique-qu-elle-subira-en-2050_5462785_3244.html>, Le Monde, 16/05/19, 13h43
11- Avec 31,2°C enregistrés en mai, le cercle polaire connaît un nouveau record de températures <https://www.bfmtv.com/planete/avec-312c-enregistres-en-mai-le-cercle-polaire-connait-un-nouveau-record-de-temperatures-1693031.html>, BFMTV, 16/05/19, 15h50
12- Tribune. Réchauffement climatique : « Nous ne pouvons pas rester sur le bord du chemin à regarder le monde partir en lambeaux » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/05/16/rechauffement-climatique-nous-auteurs-scenaristes-realisateurs-acteurs-ne-pouvons-pas-rester-sur-le-bord-du-chemin-a-regarder-le-monde-partir-en-lambeaux_5463042_3232.html>, Le Monde, 16/05/19, 21h29 
13- Législatives : les Australiens votent, sur fond d'enjeu climatique <https://www.cnews.fr/dans-lactu/2019-05-18/legislatives-les-australiens-votent-sur-fond-denjeu-climatique-841460>, AFP, 18/05/19, 06:00
14- Le changement climatique, ennemi des ouvriers des marais salants au Vietnam <https://www.geo.fr/environnement/le-changement-climatique-ennemi-des-ouvriers-des-marais-salants-au-vietnam-195691>, AFP, 19/05/19, 09:00
15- Recours contre l'Etat pour inaction climatique : les ONG ont déposé les derniers documents <https://www.lepoint.fr/societe/recours-contre-l-etat-pour-inaction-climatique-les-ong-ont-depose-les-derniers-documents-20-05-2019-2313610_23.php>, AFP, 20/05/19, 08:00
16- La fronde anti-climat, nouveau cheval de bataille de l'AfD <https://www.lepoint.fr/monde/la-fronde-anti-climat-nouveau-cheval-de-bataille-de-l-afd-20-05-2019-2313627_24.php>, AFP, 20/05/19, 10:00
17- Au Chelsea Flower Show, des jardins du futur face au changement climatique <https://www.geo.fr/environnement/au-chelsea-flower-show-des-jardins-du-futur-face-au-changement-climatique-195703>, AFP, 20/05/19, 18:00
18- La neutralité carbone en France est possible, disent de grandes entreprises <https://www.france24.com/fr/20190520-neutralite-carbone-france-est-possible-disent-grandes-entreprises>, AFP, 20/05/19, 19:00
19- Les experts n’excluent pas une élévation du niveau des mers de 2 mètres en 2100 <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/21/les-experts-n-excluent-plus-une-elevation-du-niveau-des-mers-de-2-metres-en-2100_5464747_3244.html>, Le Monde, 21/05/19, 19h03
20- Tribune. « Après la science du climat, il faut maintenant apprendre à maîtriser la science de l’humain » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/05/22/apres-la-science-du-climat-il-faut-maintenant-apprendre-a-maitriser-la-science-de-l-humain_5465292_3232.html>, Le Monde, 22/05/19, 06h00
21- Avec le réchauffement, le plancton migre vers le nord <https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/rechauffement-plancton-migre-vers-nord-2019-05-22-1301023824>, AFP, 22/05/19, 21:00
22- Les actionnaires de BP suivent l'avis de la direction et votent pour une résolution sur le climat <https://www.novethic.fr/actualite/finance-durable/isr-rse/le-president-de-bp-exhorte-ses-actionnaires-a-voter-pour-une-resolution-sur-le-climat-147281.html>, Novethic, 22/05/19
23- Un gaz néfaste pour la couche d'ozone, pourtant interdit, repéré en Chine <https://www.geo.fr/environnement/un-gaz-nefaste-pour-la-couche-dozone-pourtant-interdit-repere-en-chine-195752>, AFP, 23/05/19, 12:00
24- "Ice on Fire" : DiCaprio liste des solutions contre le réchauffement <https://www.lexpress.fr/actualites/1/culture/ice-on-fire-dicaprio-liste-des-solutions-contre-le-rechauffement_2079829.html>, AFP, 23/05/19, 13:00
25- Israël touché par une vague d'incendies <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/israel-touche-par-une-vague-d-incendies_133938>, AFP, 24/05/19, 14:00
26- Climat : 130 scientifiques soutiennent les jeunes qui font grève dans le monde entier ce vendredi <https://www.20minutes.fr/planete/2525291-20190524-climat-130-scientifiques-soutiennent-jeunes-font-greve-monde-entier-vendredi>, 20 Minutes avec agences, 24/05/19, 18h10
27- Etats-Unis : un républicain bloque le vote d'une aide post-catastrophes naturelles <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/etats-unis-un-republicain-bloque-le-vote-d-une-aide-post-catastrophes-naturelles_133957>, AFP, 24/05/19, 22:00
28- « Je sèche et la planète aussi » : plus d’un million de jeunes manifestent pour le climat <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/25/plus-d-un-million-de-jeunes-descendent-de-nouveau-dans-la-rue-pour-le-climat_5466978_3244.html>, Le Monde, 25/05/19, 12h29
29- [Science] Les plantes absorbent 30 % du CO2 mondial mais cela pourrait ne plus durer <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/les-plantes-absorbent-30-du-co2-mondial-mais-cela-pourrait-ne-plus-durer-147297.html>, Novethic, 25/05/19
30- Graves inondations au Paraguay, 70.000 familles déplacées <https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Graves-inondations-au-Paraguay-70-000-familles-deplacees-1626721>, AFP, 27/05/19, 12:00
31- Auto, nucléaire, charbon : pourquoi l'Allemagne peine à baisser ses émissions <https://lexpansion.lexpress.fr/actualites/1/actualite-economique/auto-nucleaire-charbon-pourquoi-l-allemagne-peine-a-baisser-ses-emissions_2080594.html>, AFP, 27/05/19, 14:00
32- Européennes : de Greta à Luisa, ces jeunes pasionarias de l'urgence climatique <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/europeennes-de-greta-a-luisa-ces-jeunes-pasionarias-de-l-urgence-climatique_133986>, AFP, 27/05/19, 16:00
33- Le fil vert. Les compagnies pétrolières dépensent chaque année 200 millions de dollars en lobbying contre le climat <https://www.liberation.fr/planete/2019/05/28/les-compagnies-petrolieres-depensent-chaque-annee-200-millions-de-dollars-en-lobbying-contre-le-clim_1728549>, Libération, 28/05/19, 07:03
34- ArcelorMittal équipe son aciérie de Dunkerque d’un système de captage-stockage de CO2 <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/28/arcelormittal-equipe-son-acierie-de-dunkerque-d-un-systeme-de-captage-stockage-de-co2_5468462_3234.html>, Le Monde, 28/05/19, 10h10
35- Entretien. Sheila Watt-Cloutier : « L’Arctique est le système de climatisation de la planète et il est en train de se casser » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/28/sheila-watt-cloutier-l-arctique-est-le-systeme-de-climatisation-de-la-planete-et-il-est-en-train-de-se-casser_5468646_3244.html>, Le Monde, 28/05/19, 15h59
36- Greta Thunberg et Arnold Schwarzenegger s'allient pour le climat <https://www.youtube.com/watch?v=b2uqWpyM3bo>, AFP, 28/05/19, 21:00
37- Climat : 80 pays prêts à revoir leurs engagements à la hausse <https://www.lexpress.fr/actualite/monde/climat-80-pays-prets-a-revoir-leurs-engagements-a-la-hausse_2080968.html>, AFP, 29/05/19, 00:00
38- Un conseiller de Trump a comparé la «diabolisation» du CO2 à celle des Juifs sous Hitler <http://www.slate.fr/story/177801/william-happer-conseiller-trump-compare-diabolisation-co2-juifs-sous-hitler>, Slate, 29/05/19, 18h02
39- Les entreprises pharmaceutiques émettent plus de CO2 que le secteur automobile <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/gaz-effet-serre-entreprises-pharmaceutiques-emettent-plus-co2-secteur-automobile-76257/>, Futura-Sciences, 29/05/19
40- « C’est le programme idéal pour parler du changement climatique » : le nouveau défi des journalistes météo <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/29/parler-du-climat-le-nouveau-defi-des-journalistes-meteo_5469160_3244.html>, Le Monde, maj le 30/05/19 à 06h24
41- Les macareux affamés par le réchauffement climatique en Alaska <https://www.geo.fr/environnement/les-macareux-affames-par-le-rechauffement-climatique-en-alaska-195867>, AFP, 30/05/19, 08:00
42- La mystérieuse et inquiétante flambée des émissions de méthane <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/30/la-mysterieuse-et-inquietante-flambee-des-emissions-de-methane_5469407_3244.html>, Le Monde, 30/05/19, 17h48
43- Record d’émissions de CO2 pour le G20 en 2018 <http://huet.blog.lemonde.fr/2019/05/31/nouveau-record-demissions-de-co2-pour-le-g20-en-2018/>, Blog Sciences, 31/05/19
En images
44- Ain : des étangs en alerte de sécheresse <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/ain-des-etangs-en-alerte-de-secheresse_3467589.html>, France 2, journal de 13h, 30/05/19
45- "Planète fragile" > Aux bouts du monde <https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/13h15/13h15-du-dimanche-2-juin-2019_3445585.html>, France 2, 13h15 le dimanche, 02/06/19
46- Allemagne : de violentes chutes de grêle ont créé des dégâts <https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/allemagne/allemagne-de-violentes-chutes-de-grele-ont-cree-des-degats_3484851.html>, France 2, journal de 13h, 11/06/19
47- [Infographie] La France n’est pas prête aux chocs climatiques, inévitables d’ici 2050 <https://www.novethic.fr/actualite/infographies/isr-rse/infographie-la-france-n-est-pas-prete-aux-chocs-climatiques-inevitables-d-ici-2050-147324.html>, Novethic, 11/06/19
48- Canicule : « Ces épisodes vont devenir de plus en plus fréquents » prévient Nicolas Hulot <https://www.ouest-france.fr/meteo/canicule/video-canicule-ces-episodes-vont-devenir-de-plus-en-plus-frequents-previent-nicolas-hulot-6421516>, Ouest-France, 28/06/19, 19h42
Deux publications
49- Sélection de livres. Agir sans attendre - Notre plan pour le climat <http://www.up-magazine.info/index.php/decryptages/livres-2/8740-agir-sans-attendre-notre-plan-pour-le-climat>, UP’Magazine, 13/06/19
50- Publication. Faire sa part ? Pouvoir et responsabilité des individus, des entreprises et de l’État face à l’urgence climatique <http://www.carbone4.com/publication-faire-sa-part/>, Carbone 4, 21/06/19

Bien à vous,
Florence

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DÉPLACEMENT DU JOUR : Jakarta s'enfonce. La capitale de l'Indonésie qui subit déjà la surpopulation et les embouteillages, est la cible de catastrophes naturelles renforcées par le réchauffement climatique. D'où la volonté de son président de déplacer la capitale en dehors de l'île de Java. (cf. item 7)
VULNÉRABILITÉ DU JOUR : Le climatologue Hervé Le Treut, qui dirige le comité scientifique du projet AcclimaTerra, pointe la vulnérabilité de la région Nouvelle-Aquitaine au changement climatique à l’horizon 2050. (cf. item 9)
RAPPORTS DU JOUR : — Dans un rapport adopté à l’unanimité, le Sénat fustige l’incapacité de l’Etat, des territoires et des acteurs économiques à s’adapter aux conséquences du réchauffement climatique. (cf. item 10, suite & 47)
— La France peut atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, sans renoncer à la croissance économique ni à bien vivre, si tous les acteurs s'y mettent "maintenant", estiment de grandes entreprises dans un rapport. (cf. item 18 & suite)
ÉTUDES DU JOUR : — Dans une étude, une vingtaine de scientifiques réévaluent les risques liés à la fonte du Groenland et de l’Antarctique et n’excluent pas une élévation du niveau des mers de 2 mètres en 2100. (cf. item 19)
— Avec le réchauffement climatique, le plancton de l'hémisphère nord tend à migrer plus au nord, montre une étude publiée dans la revue Nature et consacrée à ces micro-organismes à la base de la chaîne alimentaire océanique. (cf. item 21 & suite)
— Selon une étude de l'organisation InfluenceMap, les géants pétroliers dépensent chaque année 200 millions de dollars en lobbying pour bloquer les mesures de lutte contre le réchauffement climatique. (cf. item 33)
MOBILISATIONS DU JOUR : — Plus de 130 scientifiques ont exprimé leur soutien pour la grève des jeunes et étudiants en faveur du climat. (cf. item 26)
— Etudiants, lycéens et collégiens, plus d’un million de jeunes se sont mobilisés dans plus de 120 pays dans le cadre d’une deuxième grève scolaire internationale. (cf. item 28 & 32)
— Témoins directs des phénomènes extrêmes qui s’accélèrent, les journalistes météo font de plus en plus place aux dérèglements climatiques dans leurs bulletins. (cf. item 40)
CRAINTES DU JOUR : — Les plantes absorbent 30 % du CO2 mondial mais les scientifiques doutent de leur capacité si l'augmentation des émissions continue à ce rythme. (cf. item 29)
— La forte hausse du de méthane, un gaz à effet de serre, risque d’accélérer le dérèglement climatique. (cf. item 42)
DÉCLARATION DU JOUR : Environ 80 pays sont prêts à relever leurs engagements de réduction d'émissions de carbone dans le cadre de l'accord de Paris sur le climat, a déclaré mardi l'émissaire de l'ONU pour le climat Luis Alfonso de Alba. (cf. item 37)
CHIFFRES DU JOUR : — Le secteur du médicament génère 52 millions de tonnes de CO2 par an, selon une nouvelle étude, soit l'équivalent d'un pays comme la Suisse ou le Danemark ou plus encore que le secteur automobile. (cf. item 39)
— Les émissions de CO2 du G20 ont atteint en 2017 un nouveau record avec 27 milliards de tonnes émis vers l’atmosphère. (cf. item 43)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Le maire de New York s'offre une manifestation à la Trump Tower, AFP, 14/05/19, 02:00

Le maire démocrate de New York, qui envisage de défier lui aussi Donald Trump en 2020, a organisé lundi une petite manifestation à l'intérieur même de la Trump Tower, le gratte-ciel emblématique du magnat new-yorkais sur la 5e Avenue à Manhattan.
Le maire Bill de Blasio a investi l'intérieur du bâtiment - un espace public ouvert à tous - avec plusieurs dizaines de sympathisants, pour dénoncer le bilan carbone de ce gratte-ciel de 58 étages, parmi les plus polluants de la capitale financière américaine.
Trois semaines après l'adoption d'une loi obligeant les bâtiments de plus de 2.300 m2 à réduire leurs émissions de 40% d'ici 2030, le maire entendait ainsi se poser en leader de la lutte tant contre le réchauffement climatique que contre Donald Trump.
"Nous avons adopté une loi qui oblige les bâtiments à cesser leurs émissions destructrices, et cela commence avec ce bâtiment, Trump Tower", a-t-il déclaré, devant les escalators d'où Donald Trump avait lancé sa campagne pour la présidentielle en juin 2015.
Selon M. de Blasio, la Trump Tower pourrait valoir à elle seule quelque 500.000 dollars d'amendes annuels au président américain s'il ne fait pas le nécessaire pour respecter la nouvelle loi. 
Et l'ensemble de ses huit gratte-ciel new-yorkais pourraient lui coûter au total 2,1 millions de dollars d'amendes, affirme la mairie.
"Voilà mon message pour le président Trump: ne faîtes pas de bêtises dans notre ville (...) Respectez les New-Yorkais, suivez ce qui se passe dans votre ville natale, réparez vos bâtiments, et tant que vous y êtes, changez de politique, et revenez dans l'accord de Paris" sur le climat a ajouté M. de Blasio, traitant le président de "négationniste du changement climatique". 
Mais le maire, qui avait initialement prévu sa manifestation devant la tour avant de se replier à l'intérieur en raison d'une forte pluie, a eu du mal à se faire entendre : une vingtaine de partisans du président républicain avaient prévu une petite mais bruyante contre-manifestation, montant et descendant les escalators en brandissant des pancartes dénonçant "le pire maire (que New York ait jamais eu)" ou tout simplement "Trump 2020".
Eric Trump, un des fils du locataire de la Maison Blanche qui gère la Trump Organization depuis le départ de leur père pour Washington, a riposté sur Twitter. 
"Le fait que le maire d'une grande ville attaque une organisation emblématique (qui emploie des milliers de contribuables new-yorkais) à des fins politiques est un abus de pouvoir, contraire à l'éthique, et contraire à toute logique", a-t-il dénoncé.
Bill de Blasio a précisé qu'il annoncerait "cette semaine" s'il allait ou non se lancer dans l'arène pour la présidentielle. 
Bien qu'il tâte le terrain depuis des mois, les sondages lui sont très défavorables, même parmi les New Yorkais. Le dernier, datant de début avril, indiquait que 76% de ses administrés ne voulaient pas le voir se lancer dans cette bataille.
<https://www.geo.fr/environnement/le-maire-de-new-york-soffre-une-manifestation-a-la-trump-tower-195629 <https://www.geo.fr/environnement/le-maire-de-new-york-soffre-une-manifestation-a-la-trump-tower-195629>>
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2- Le risque de sécheresse inquiète le gouvernement, Le Figaro, 14/05/19, 05:45
Jean-Baptiste Bernardeau 

Après de faibles précipitations hivernales et printanières sur une grande partie du territoire, le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, et Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État, réunissent ce mardi la Commission de suivi hydrologique du Comité national de l’eau.
Ce n’est pas le sujet le plus évoqué ces derniers temps dans la crise écologique que nous traversons, et pourtant, l’eau douce se fait de plus en rare. Ressource essentielle à la biodiversité, à l’agriculture mais aussi au développement de l’activité humaine, elle est cœur d’enjeux tant économiques et écologiques que sociaux. Après avoir lancé le deuxième volet des Assises de l’eau en novembre dernier, le ministre de la Transition écologique François de Rugy et la secrétaire d’État Emmanuelle Wargon rassemblent en urgence les acteurs de l’eau ce mardi. Mise en place en juillet 2010, la Commission du suivi hydrologique du Comité national de l’eau se réunit essentiellement en période de «déficit prévisible» ou «constaté» des précipitations. Digne d’une fin de mois de juin sec, la situation actuelle des réserves d’eau est préoccupante.
» Lire aussi - Les eaux du globe, une gigantesque machine thermique
Cette année, l’hiver et ce début du printemps ont été marqués par un manque de pluies sur une bonne partie du territoire, favorisant la sécheresse de la surface des sols ces trois derniers mois. Conséquence directe, le niveau des nappes phréatiques est inférieur à la normale sur la moitié du territoire, alors que celles-ci bénéficient habituellement des pluies hivernales: les Hauts-de-France, le Grand-Est, l’Auvergne-Rhône-Alpes, le Languedoc-Roussillon et le Centre-Ouest sont concernés par le phénomène. Ailleurs, les nappes phréatiques sont à un niveau proche de la normale ou en léger excédent sur 17% du pays, selon La ChaÎne météo. Une disparité régionale, que les récents épisodes pluvieux ne viendront pas compenser: à partir du mois de mai, les pluies ne sont plus efficaces pour remplir les nappes phréatiques mais servent essentiellement à la croissance de la végétation.
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<http://www.lefigaro.fr/conjoncture/le-risque-de-secheresse-inquiete-le-gouvernement-20190514 <http://www.lefigaro.fr/conjoncture/le-risque-de-secheresse-inquiete-le-gouvernement-20190514>>
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3- Passe d'armes entre Biden et l'aile gauche du parti démocrate américain, AFP, 14/05/19, 23:00

L'ancien vice-président américain Joe Biden, en tête de la course à l'investiture démocrate pour la présidentielle, s'est défendu mardi des critiques d'Alexandria Ocasio-Cortez, jeune élue et grande voix de l'aile progressiste du parti qui l'accuse d'être trop tiède sur le climat. 
Benjamine, à 29 ans, de la Chambre des représentants, Alexandria Ocasio-Cortez a lancé un discours passionné en faveur de la lutte contre le changement climatique, lundi soir à Washington.
"La Nasa a averti le Congrès que le changement climatique allait menacer ma vie, et la vie de tous ceux ici présents, et la vie à venir de tous" dès la fin des années 1980 mais les parlementaires "n'ont rien fait", a-t-elle dénoncé. 
"Et il serait intolérable que les mêmes politiques qui ont refusé d'agir à l'époque reviennent aujourd'hui pour dire qu'on a besoin d'une approche "de consensus" pour sauver nos vies. C'est trop pour moi", a-t-elle martelé. 
Si elle n'a pas nommé Joe Biden, la référence au septuagénaire qui siégeait à l'époque au Sénat (1973-2009) est apparue évidente. Surtout après la publication d'un article de Reuters la semaine dernière, citant deux sources proches de sa campagne pour affirmer que le vétéran de la politique cherchait des propositions "de consensus" sur le climat. 
Joe Biden s'en est défendu directement mardi. 
"Je n'ai jamais suivi de voie de consensus sur l'environnement", a-t-il répondu à des journalistes dans le New Hampshire, en rappelant qu'il avait qualifié le changement climatique de "menace existentielle" dès 1987. 
"Dites-lui de vérifier les déclarations que j'ai faites, et d'étudier mon bilan (...) je ne pense pas qu'elle parlait de moi", a-t-il ajouté dans un sourire. 
Entré en lice pour la présidentielle américaine fin avril, l'ex-sénateur centriste âgé de 76 ans domine les sondages dans le camp démocrate mais n'a pas, comme beaucoup de ses 21 adversaires, encore proposé de programme concret. 
Joe Biden a toutefois annoncé qu'après un grand meeting de lancement de campagne prévu samedi à Philadelphie, il présenterait dans "les prochaines semaines" ses propositions sur l'environnement. 
Son adversaire progressiste Bernie Sanders, qui arrive en deuxième position dans les sondages, l'a également épinglé, sans le nommer, sur le sujet en tweetant la semaine dernière qu'il n'y avait "pas de place pour le consensus quand on parle de politiques environnementales".
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/passe-d-armes-entre-biden-et-l-aile-gauche-du-parti-democrate-americain_133647 <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/passe-d-armes-entre-biden-et-l-aile-gauche-du-parti-democrate-americain_133647>>
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4- Australie : des fermiers du Queensland à la pointe du combat climatique, AFP, 15/05/19, 11:00
Glenda Kwek

Feux de forêt, sécheresse, inondations... La récurrence des calamités météorologiques pousse des fermiers de l'arrière-pays australien à se mobiliser pour le combat climatique, un enjeu électoral majeur dans un pays montré du doigt pour son bilan carbone.
L'immense île-continent, qui a assis un quart de siècle de croissance économique ininterrompue sur ses mines et ses exportations de charbon, est un des pays qui, par habitant, pollue le plus. Et son Premier ministre de centre-droit Scott Morrison est très critiqué pour son inaction sur le dossier climatique.
Mais l'enchaînement de phénomènes météorologiques extrêmes ces derniers mois a contribué à persuader de nombreux Australiens que leur pays n'avait pas pris la mesure de la catastrophe en cours. 
L'Australie a enregistré en mars pour le quatrième mois consécutif un record de chaleur qui a alimenté de graves feux de forêts. Les agriculteurs du Queensland ont été de leur côté confrontés en début d'année à un long épisode de pluies diluviennes qui a entraîné des inondations exceptionnelles et tué des centaines de milliers de têtes de bétail.
L'assureur AIG estime qu'entre 2007 et 2016, les catastrophes naturelles ont coûté 11 milliards de dollars australiens (6,8 milliards d'euros) à cet Etat du nord-est de l'Australie.
Les classes moyennes et supérieures des grandes villes australiennes ont longtemps été les plus sensibilisées à la question environnementale. Mais les dérèglements du climat ont aussi entraîné un début de prise de conscience chez des agriculteurs du Queensland.
- Inondation "incroyable" -
Quand il y a un demi-siècle la famille de Simon Gedda a pris possession de sa ferme à environ deux heures de Rockhampton, la "capitale du boeuf" australien, elle a fait ce que tous les autres éleveurs faisaient dans l'"Outback".
Elle a coupé les arbres, réduit la végétation au strict minimum et épandu autant de produits chimiques que possible pour se faciliter la tâche.
Le cyclone de catégorie 4 qui a frappé en 2017 a cependant été celui de trop, celui qui a poussé M. Gedda à remettre ses méthodes en question et à rallier le groupe de pression des Agriculteurs pour une action climatique, qui compte aujourd'hui 5.000 membres.
"Notre rivière a reçu 1.000 millimètres d'eau en 14 heures", raconte-t-il. "Ce n'était pas juste une inondation quelconque. C'était incroyable. C'était exactement ce qu'avaient prédit les scientifiques".
Denis Couture, lui, cultive tomates et piments à Bowen, à quelques dizaines de kilomètres au nord des énormes terminaux portuaires de chargement de charbon de Hay Point. Mais il n'utilise aucune énergie fossile. Que des panneaux solaires.
"Les énergies renouvelables sont tellement abondantes en Australie. Il y a du vent partout, du soleil partout", dit-il à l'AFP sous un grand ciel bleu.
Pour le cultivateur Simon Mattsson, des décennies de mauvaises pratiques agricoles et la déforestation ont contribué à la dégradation des sols et au réchauffement climatique. Les agriculteurs ont selon lui une responsabilité fondamentale.
"Si l'Australie espère maintenir un bon niveau de production agricole, il lui faut des sols sains", affirme à l'AFP M. Mattsson, qui a opté pour la diversification des cultures pour mieux nourrir les sols.
- Lobby minier -
Les habitants du Queensland, surnommé "l'Etat ensoleillé", ne sont bien sûr pas les seuls Australiens à faire part de leur frustration quant à l'inaction des politiques.
Les sondages montrent en effet une prise de conscience de plus en plus forte, au point que l'environnement et le climat pourraient être le critère majeur des élections de samedi.
Les principaux partis australiens n'ont cependant jamais pris le problème à bras-le-corps car les impératifs environnementaux sont bien souvent en contradiction avec les exigences du lobby minier.
Le Queensland est le cœur de la production de charbon du pays, un secteur qui emploie plus de 20.000 personnes uniquement dans le centre de l'Etat.
Pour beaucoup d'hommes politiques, défendre le climat revient à menacer ces emplois et à risquer de se couper de l'industrie minière et de ses syndicats, et d'une source de financements précieux.
M. Morrison a affirmé que l'Australie respecterait ses engagements pris dans le cadre de l'accord de Paris sur le climat, mais "pas s'ils mettent en péril l'avenir économique de nos enfants".
Les travaillistes se sont engagés sur une part de renouvelables de 50% à l'horizon 2030. Mais, soutenus par les syndicats, ils se montrent très timides sur une sortie totale du charbon.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/australie-des-fermiers-du-queensland-a-la-pointe-du-combat-climatique_133658 <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/australie-des-fermiers-du-queensland-a-la-pointe-du-combat-climatique_133658>>
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5- Le changement climatique, entre menace et opportunité pour la viticulture, Le Monde, 15/05/19, 14h35
Rémi Barroux (Bordeaux, envoyé spécial)

Le monde viticole, réuni à Bordeaux, s’interroge sur les conséquences positives et négatives du bouleversement du climat pour son économie. 
C’est une des cultures les plus sensibles aux variations de température et aux changements climatiques. Mais la vigne, cette liane résistante, sait aussi s’adapter. Pour autant, le bouleversement du climat menace la viticulture telle que nous la connaissons et ce n’est pas un hasard si l’édition 2019 de Vinexpo, un rendez-vous professionnel international qui se tient à Bordeaux du 13 au 16 mai, a fait du changement climatique le thème central de sa première journée.
Dès son ouverture, un message de Patricia Espinosa, la secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, a souligné les risques pour ce secteur économique. « Nous savons que les raisins sont très sensibles et quand le raisin est affecté, le goût est affecté et les profits le sont », a-t-elle alerté. Michel Jarraud, secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), a insisté sur l’urgence de se confronter au problème : « Il n’y aura pas de pause climatique. Cela s’accélère. Les vignes qui sont plantées maintenant connaîtront un climat passablement bouleversé. »
Face au changement climatique, les responsabilités de la viticulture, et plus globalement de l’agriculture, sont importantes. En France, la part des activités agricoles comptait pour moins de 2 % dans le produit intérieur brut (PIB) en 2016, mais pour 20 % dans les émissions de gaz à effet de serre. Et, alors que la viticulture ne représente que 3 % de la surface agricole utile, ce secteur absorbe 20 % de l’usage de produits phytopharmaceutiques.
> Lire aussi  Les pesticides toujours tabous dans le Bordelais
« Les pesticides font partie de la problématique, mais la question du changement climatique est bien plus globale, affirme Christophe Navarre, le président de Vinexpo. Le jeune consommateur a une sensibilité importante à ces problèmes environnementaux : pesticides, consommation d’eau ou packaging. » Alain Rousset, le président socialiste du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, a insisté sur la nécessité pour le secteur de sortir de cet « environnement chimique » et d’accélérer sa « transition climatique et agroalimentaire ».
Des cahiers des charges plus ambitieux
Concrètement, dans les territoires viticoles, cela doit se traduire par des cahiers des charges plus ambitieux, en termes de réduction de l’usage des intrants chimiques, mais aussi du cuivre pour le bio. Et cela, alors que le changement climatique peut amener de nouvelles menaces sanitaires. « Même si la biodiversité et le nombre d’insectes régressent globalement, les maladies de la vigne causées par les parasites et les insectes prédateurs ne diminuent pas, a rappelé Philippe Mauguin, le président de l’INRA. Le changement climatique contribue à cela. »
Le signe le plus visible du réchauffement est cependant l’avancée dans le calendrier des maturités. Les dates de vendanges ont avancé d’une à plusieurs semaines selon les régions dans le monde et selon les années. « On devrait encore gagner six à sept jours par décennie. On ne peut pas se contenter de dire qu’on avance les dates de récolte, qu’on va continuer comme cela, ce n’est pas raisonnable », a insisté Philippe Mauguin. Quand les gels de printemps, en avril ou en mai, surviennent, ils font plus de dégâts car l’état d’avancement de la maturation du végétal est plus important.
> Lire aussi  Le vignoble bordelais veut réduire son empreinte carbone
La « parcelle 52 », un programme de recherche auquel contribue l’INRA, permet d’observer les réactions de cinquante-deux cépages aux variations climatiques, et de prévoir quels seront les plus résistants aux changements à venir, climatiques et sanitaires. A terme, les cahiers des charges des appellations, qui fixent les cépages autorisés pour chacune d’entre elles, sont appelés à changer. La viticulture doit être « un lanceur d’alerte », a plaidé Patrice Geoffron, professeur de sciences économiques à Paris-Dauphine.
Inventer de nouveaux terroirs
Mais pour ce secteur, le changement climatique représente aussi une opportunité. « Il faut bien sûr le combattre, mais force est de constater que de nombreuses régions viticoles profitent de ces changements », a relevé le géographe Jean-Robert Pitte. A Bordeaux, l’impact est plutôt positif avec les dix derniers millésimes de très bonne facture, a indiqué Eric Giraud-Héraud, le directeur adjoint de l’Institut des sciences de la vigne et du vin, rattaché à l’Université de Bordeaux.
Les nouveaux territoires de la vigne sont observés avec attention. Dans les contrées plus septentrionales, le Danemark bénéficie depuis mai 2018 de sa première appellation d’origine protégée (AOP) pour les « Dons », des vins effervescents produits dans le Jutland.
« La reine d’Angleterre a planté des vignes dans son domaine de Windsor et vend ses bouteilles 35 livres sterling (40 euros) l’unité, ce qui doit signifier que le vin est bon », a poursuivi Jean-Robert Pitte.
> Lire aussi  Le réchauffement climatique a transformé la Suède en terre viticole
Selon les professionnels, il faut inventer de nouveaux terroirs, changer les expositions des vignes en les orientant, dans certaines régions, vers le Nord, remonter en altitude. « Au Chili, certains producteurs envisagent d’aller planter en Patagonie, alors qu’il est impossible aujourd’hui d’y faire du vin, a expliqué Miguel Torres Jr, le directeur général du groupe Torres et président de la Fédération espagnole du vin. Mais ils sont persuadés que ces terres donneront probablement à terme de bons vins. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/15/le-changement-climatique-entre-menace-et-opportunite-pour-la-viticulture_5462434_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/15/le-changement-climatique-entre-menace-et-opportunite-pour-la-viticulture_5462434_3244.html>>
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6- Des sommets corses sous la neige, nouveau record de froid pour mai, AFP, 15/05/19, 19:00

Des précipitations neigeuses sont tombées mercredi à partir de 1.000 m d'altitude sur la Corse, où de nouveaux records de froid pour un mois de mai ont été enregistrés.
"C'est très rare et très remarquable d'avoir de la neige en Corse au mois de mai, mais il nous faut un peu plus de recul pour trancher l'exceptionnalité" de ces chutes de neige, a indiqué à l'AFP Patrick Rebillout, chef du centre météorologique de Météo France à Ajaccio, précisant qu'en 2007, 2010 et 2015, des épisodes neigeux avaient déjà été enregistrés en mai.
Selon deux stations météorologiques d'altitude en Corse, situées à 2.000 m et 2.500 m, "il est tombé de 25 à 30 cm lors de cet épisode neigeux", a-t-il précisé.
Quelque "20 à 25 cm" de neige ont notamment été enregistrés au col de Vizzavona (1.163 m) qui permet de relier Ajaccio à Bastia et est à la jonction entre la Corse-du-Sud et la Haute-Corse, selon M. Rebillout. Le col a été "fermé à tous les véhicules" en début de matinée pendant plus de deux heures avant de rouvrir peu avant 10H30. Les équipements hivernaux sont obligatoires pour tous les véhicules.
Selon la collectivité de Corse, des engins de déneigement sont intervenus "sur plusieurs cols de l’île" : le Col de Sorba (Haute-Corse, 1.311 mètres), le Col de Vergio (Haute-Corse, le plus haut col routier de l'île situé à 1.478 m), et à Asco (Haute-Corse).
"Au mois de mai, en général il fait beau mais il peut encore y avoir de grandes descentes froides", a ajouté M. Rebillout.
Alors que plusieurs records de froid pour un mois de mai avaient déjà été battus une semaine auparavant, ils sont à nouveau tombés mercredi, précise Météo-France sur son compte Twitter : ainsi à Pietralba, situé à 510 mètres d'altitude en Haute-Corse, il a fait 0,9 degré celsius (°C) contre 2,9 °C le 7 mai. A l'Ile Rousse (142 m), il a fait 5,6°C contre 6°C le 6 mai et à Pila-Canale (407 m), 4,7°C contre 5,3°C le 5 mai.
Ces températures marquent des records de froid pour mai depuis 1988 pour l'Ile Rousse, 1991 pour Pietralba et 1992 pour Pila-Canale qui sont les dates des premiers enregistrements météorologiques pour ces lieux. 
Ces chutes de neige n'ont pas entraîné d'autres perturbations, selon la préfecture de Corse-du-Sud.
Une accalmie est intervenue mercredi après-midi avec néanmoins la persistance d'averses en Corse-du-Sud parfois mêlées de coups de tonnerre et qui donnaient de la neige à partir de 1.400 m sur le relief, précisait Météo-France.
<http://www.lefigaro.fr/flash-actu/des-sommets-corses-sous-la-neige-nouveau-record-de-froid-pour-mai-20190515 <http://www.lefigaro.fr/flash-actu/des-sommets-corses-sous-la-neige-nouveau-record-de-froid-pour-mai-20190515>>
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7- À cause du réchauffement climatique, l'Indonésie va déplacer sa capitale, Novethic, 15/05/19

Jakarta s'enfonce. La capitale de l'Indonésie qui subit déjà la surpopulation et les embouteillages, est la cible de catastrophes naturelles renforcées par le réchauffement climatique. D'où la volonté de son président de déplacer la capitale en dehors de l'île de Java. Mais les critiques fusent : mieux vaut résoudre le problème que de le déplacer.
Va-t-il falloir réapprendre le nom des capitales du monde entier ? Joko Widodo, président de l’Indonésie, a annoncé vouloir transférer la capitale du pays, Jakarta, en dehors de l’île de Java. En cause, la surpopulation, les embouteillages monstres, les risques sismiques, mais surtout les tsunamis et les inondations qui se multiplient à cause du réchauffement climatique.
"Si nous examinons nos modèles, d’ici 2050, environ 95 % du nord de Jakarta sera submergé", estimait en août 2018 Heri Andreas, un expert de l’affaissement des terres dans une enquête de la BBC. Le quartier nord de Jakarta se serait déjà enfoncé de 2,5 mètres en dix ans. Dans certaines régions, les spécialistes notent un affaissement allant jusqu’à 25 cm par an. "C’est le double de la moyenne mondiale des mégalopoles côtières",souligne la BBC. Au total, 40 % de la surface de la ville se situe en dessous du niveau de la mer. 
Si le réchauffement climatique aggrave la situation, l'affaissement est aussi provoqué par le développement urbain de la ville. "Le pompage des nappes phréatiques est sans précédent pour une ville de cette taille", atteste à Reuters Fook Chuan Eng, spécialiste à la Banque mondiale, "Les gens creusent de plus en plus profond, le sol s'effondre". 
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<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/a-cause-de-l-urgence-environnementale-l-indonesie-va-deplacer-sa-capitale-et-ce-n-est-pas-la-seule-147254.html <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/a-cause-de-l-urgence-environnementale-l-indonesie-va-deplacer-sa-capitale-et-ce-n-est-pas-la-seule-147254.html>>
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8- Californie : l'incendie meurtrier de novembre déclenché par des lignes électriques (pompiers), AFP, 16/05/19, 02:00

L'incendie qui a détruit en novembre dernier la petite ville de Paradise, dans le nord de la Californie, faisant 85 morts et ravageant plus de 60.000 hectares de végétation, a été causé par des lignes électriques appartenant au fournisseur d'énergie PG&E, selon les conclusions de l'enquête menée par les pompiers.
Pacific Gas and Electric Company (PG&E), basée à San Francisco, avait déjà reconnu que ses installations étaient probablement à l'origine de cette catastrophe, baptisée "Camp Fire", qui s'était déclenchée à l'aube du 8 novembre 2018.
"Après une enquête très méticuleuse et poussée", le département des forêts et de lutte contre les incendies (CalFire) "a déterminé que le Camp Fire a été provoqué par des lignes électriques appartenant et dépendant de la Pacific Gas and Electric Company (PG&E)", écrivent les pompiers dans un communiqué publié mercredi.
Selon les enquêteurs de CalFire, la végétation très sèche et un vent fort ont notamment contribué à la propagation "extrêmement rapide" de ce feu, qui a rejoint un peu plus loin un autre point d'incendie, là encore provoqué par des lignes de PG&E.
"Le Camp Fire est l'incendie le plus meurtrier et le plus destructeur de l'histoire de la Californie", assurent les pompiers, rappelant qu'il a réduit en cendres plus de 18.800 bâtiments. 
Le rapport d'enquête n'a pas été rendu public mais transmis aux services du procureur du comté de Butte, chargé des investigations et qui doit décider des suites judiciaires.
Ces conclusions des pompiers pourraient aboutir à des poursuites pénales contre PG&E, visée par de nombreuses plaintes de victimes, de sociétés d'assurances ou de collectivités locales qui l'accusent de négligences chroniques dans la gestion de ses installations.
Déjà condamné à plusieurs reprises pour ses manquements, le fournisseur d'énergie a notamment été reconnu coupable de 739 cas de "négligence criminelle" pour un incendie en 1994.
Si sa responsabilité dans le Camp Fire devait être établie, PG&E s'exposerait à plusieurs dizaines de milliards de dollars d'indemnités.
Fin janvier, la société a d'ailleurs pris les devants en se mettant en faillite sous la protection du "chapitre 11", une disposition de la loi américaine qui permet à une organisation de continuer à fonctionner normalement à l'abri de ses créanciers.
<https://www.geo.fr/environnement/californie-lincendie-meurtrier-de-novembre-declenche-par-des-lignes-electriques-pompiers-195660 <https://www.geo.fr/environnement/californie-lincendie-meurtrier-de-novembre-declenche-par-des-lignes-electriques-pompiers-195660>>
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9- Entretien. En Nouvelle-Aquitaine, « il faut concevoir des filières agricoles adaptées et conserver la ressource en eau », Le Monde, 16/05/19, 11h02
Propos recueillis par Audrey Garric 

Le climatologue Hervé Le Treut, qui dirige le comité scientifique du projet AcclimaTerra, pointe la vulnérabilité de la région au changement climatique à l’horizon 2050. 
La région Nouvelle-Aquitaine est la première à avoir conçu une stratégie d’adaptation au dérèglement climatique. Le climatologue Hervé Le Treut dirige le comité scientifique du projet AcclimaTerra, qui a mobilisé 240 scientifiques et experts pour publier, en juin 2018, le rapport « Anticiper les changements climatiques en Nouvelle-Aquitaine ».
> Lire aussi  La France n’est pas préparée au « choc climatique » qu’elle subira d’ici à 2050
Quels sont les risques liés au changement climatique en Nouvelle-Aquitaine ?
Le premier effet, c’est le réchauffement, qui ne va cesser d’augmenter. Le climat de la Nouvelle-Aquitaine s’est déjà réchauffé d’environ + 1,4 °C au cours de la période 1959-2016 par rapport à l’ère préindustrielle. En modifiant l’enneigement des Pyrénées, il réduit par exemple le débit d’été des rivières et affecte les cultures, en particulier le maïs.
Les villes (Bordeaux, Limoges, Poitiers, La Rochelle, Pau) seront soumises à des vagues de chaleur plus intenses, que peut accentuer l’« îlot de chaleur urbain » : les températures peuvent atteindre 5 °C à 10 °C de plus en centre-ville qu’en banlieue plus lointaine. L’élévation du niveau de la mer – jusqu’à 1 mètre à la fin du siècle – va affecter l’estuaire de la Gironde et le bassin d’Arcachon. Les zones côtières (720 km dans la région) subiront un risque de submersion fréquent. Surtout, l’érosion chronique sera accélérée. A l’horizon 2050, on estime à 65 mètres le recul moyen du trait de côte du littoral sableux Landes-Gironde.
Comment la région s’y adapte-t-elle ?
Dans certaines zones très basses ou ne disposant pas de protection par les dunes, il s’agira de reculer les infrastructures par rapport à la côte ou de construire des digues et des protections. Mais ce n’est pas possible partout, notamment en terrain sableux. Il faut par ailleurs concevoir des filières agricoles adaptées, conserver la ressource en eau et la biodiversité, ce qui permet de préserver un monde vivable.
La France, plus largement, est-elle suffisamment préparée ?
Non. Il y a un effort à faire dans ce sens. On a trop pensé qu’on pourrait empêcher le changement climatique, ou le maintenir à un niveau assez bas. Par ailleurs, il y a toujours eu une crainte que, en disant qu’il fallait s’adapter, les gens comprennent qu’on peut s’adapter à tout et ne fassent rien pour lutter contre le réchauffement. Aujourd’hui, l’hypothèse que le réchauffement dépassera 3 °C fait l’objet d’un niveau de probabilité important et une partie de la population se rend compte que le changement climatique n’est plus une menace lointaine, mais est déjà à l’œuvre.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/16/en-nouvelle-aquitaine-il-faut-concevoir-des-filieres-agricoles-adaptees-et-conserver-la-ressource-en-eau_5462822_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/16/en-nouvelle-aquitaine-il-faut-concevoir-des-filieres-agricoles-adaptees-et-conserver-la-ressource-en-eau_5462822_3244.html>>
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10- La France n’est pas préparée au « choc climatique » qu’elle subira d’ici à 2050, Le Monde, 16/05/19, 13h43
Pierre Le Hir et Audrey Garric 

Vagues de chaleur, sécheresses, submersions : l’Hexagone doit anticiper les effets du réchauffement, en adaptant l’agriculture, le bâti ou les territoires vulnérables. 
Un climat méditerranéen sur la moitié de l’Hexagone, des sécheresses des sols intenses et longues, des phénomènes de submersions marines plus fréquents. D’ici à 2050, la France devra absorber un « choc climatique inévitable ». Comment y faire face ? Avec quels outils et quels moyens ? C’est l’objet d’un vaste rapport  <http://www.senat.fr/fileadmin/Fichiers/amdcom/Rapport_climat_document_de_travail.pdf>rédigé par les sénateurs Ronan Dantec (écologiste, Loire-Atlantique) et Jean-Yves Roux (divers gauche, Alpes-de-Haute-Provence) sur l’adaptation de notre pays aux dérèglements climatiques au mitan du siècle, publié jeudi 16 mai. Ce travail, le plus complet jamais réalisé sur le sujet, conclut en substance que la France n’est pas préparée.
Dans ce document de 150 pages, commandé et adopté par la délégation à la prospective du Sénat et rédigé à l’issue de l’audition de 36 experts, les sénateurs avancent une trentaine de propositions <http://www.senat.fr/fileadmin/Fichiers/Images/redaction_multimedia/2019/2019-Documents_pdf/20190516_Climat_rapport_propositions.pdf> pour « enclencher une véritable mutation de la société », telles que la mise en place d’un plan national d’adaptation de l’agriculture, le développement de normes de construction anti-inondations ou la mise en open source (accès libre) des données climatiques.
« Les politiques d’adaptation souffrent encore d’un déficit persistant de reconnaissance et de légitimité, à la fois dans le débat public et dans les politiques publiques », regrette Ronan Dantec. De fait, les acteurs envisagent encore trop souvent les enjeux climatiques au travers du seul prisme de l’atténuation, c’est-à-dire la limitation des émissions de gaz à effet de serre et la protection et l’amélioration des puits de carbone, ce qui revient à s’attaquer uniquement aux causes du changement climatique. Son corollaire, l’adaptation, qui traite des conséquences du dérèglement du climat en limitant ses impacts négatifs, est moins pris en compte. Par exemple, seuls 20 % des financements internationaux sur le climat y sont consacrés. Or, les deux stratégies, « éviter l’ingérable » et « gérer l’inévitable », comme les nomme le rapport, devraient aller de pair.
Les politiques d’adaptation sont un « enjeu à la fois urgent et majeur ». Car, rappelle le rapport, « le réchauffement climatique et ses stigmates sont déjà là, transforment la géographie physique et humaine de la France et font peser sur nos existences des contraintes et des risques tangibles ».
Jusqu’à + 5 °C en été
Nous sommes donc en 2050. Selon le scénario « relativement optimiste » retenu dans le rapport, la machine climatique mondiale ne s’est pas complètement emballée et le cadre géopolitique n’a pas fondamentalement évolué par rapport à aujourd’hui. Si notre société ne s’est pas effondrée, les impacts du changement climatique se sont aggravés de « manière significative », même si « encore non critique ». Dans cette France à + 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, les vagues de chaleur sont plus fréquentes et plus intenses, l’enneigement en montagne continue de diminuer et les glaciers de reculer.
C’est en réalité dans la seconde moitié du XXIe siècle que la situation climatique sera « vraisemblablement très dégradée ». A ce moment-là, les prévisions s’avèrent incertaines, car elles dépendent essentiellement des choix qui seront faits aujourd’hui pour réduire (ou non) les émissions de gaz à effet de serre. Mais cette prospective plus lointaine s’avère nécessaire, assurent les auteurs, pour de nombreuses décisions de long terme en matière d’aménagement public, de construction d’infrastructures ou de replantation de forêts.
Dans un scénario de poursuite des rejets au même rythme qu’actuellement, la France est en 2100 « écrasée de chaleur », particulièrement dans le Sud-Est. Les températures grimpent de + 3,4 °C à + 3,6 °C en hiver et + 2,6 °C à + 5,3 °C en été par rapport à la moyenne de référence (1976-2005). Les canicules extrêmes se multiplient, bien plus sévères que celle de 2003. Les précipitations augmentent l’hiver, sauf dans le Sud-Ouest. La hausse du niveau de la mer atteint 60 cm à 1 mètre par rapport au début du XXe siècle. La période de sécheresse des sols duresix mois au lieu de deux mois sur la période 1961-1990. Vers 2060, les territoires méditerranéens sont soumis à un risque extrême d’incendie 80 à 100 jours par an.
> Lire l’entretien : Des risques de submersion fréquents en Nouvelle-Aquitaine
Loi-cadre sur l’adaptation
Malgré cet avenir qui ne va cesser de s’assombrir, les rapporteurs pointent « une mobilisation globalement insuffisante », et même « embryonnaire pour la grande majorité des collectivités territoriales et des filières économiques ». Et ce, en dépit de l’adoption, en 2011, d’un premier « plan national d’adaptation au changement climatique », suivi d’un deuxième pour la période 2018-2022 – deux textes non normatifs.
> Lire aussi  La France veut mieux se préparer aux conséquences du changement climatique
Ils préconisent donc « d’envoyer sans tarder un signal politique fort sur le caractère prioritaire de l’adaptation », notamment en confiant au Parlement l’examen d’une loi-cadre sur ce sujet, assortie d’un « large débat sociétal », ainsi que d’une inscription des enjeux climatiques dans le cursus scolaire et la formation professionnelle. Un « rôle moteur » devrait aussi être donné aux régions et aux structures intercommunales, les mieux à même de définir et de mettre en œuvre des politiques territoriales efficaces.
Ils mettent encore en avant la nécessité « d’un chiffrage transparent et crédible des besoins financiers ». Le ministre de la transition écologique et solidaire, François de Rugy, a annoncé que 3,5 milliards d’euros seront alloués au deuxième plan national d’adaptation, alors que le précédent n’avait bénéficié que de 17 millions d’euros. L’effort paraît donc significatif. Mais cette enveloppe – outre qu’elle ne figure pas explicitement dans le plan – provient pour l’essentiel (3 milliards d’euros) d’une réaffectation d’une partie des budgets des agences de l’eau. « Sans un accompagnement financier fort, les collectivités auront du mal à s’engager véritablement dans des politiques ambitieuses », préviennent les sénateurs.
Normes de construction et agroécologie
A leurs yeux, plusieurs chantiers sont « cruciaux ». D’abord, « l’accompagnement des territoires les plus vulnérables face au changement climatique ». Il s’agit des outremers, particulièrement exposés au risque cyclonique, des zones littorales, grignotées par l’érosion et menacées de submersion, ainsi que des régions montagneuses, où le réchauffement fragilise les activités pastorales et le tourisme associé aux sports d’hiver.
Ensuite, « l’adaptation du bâti et de l’urbanisme », par l’adoption de normes de construction et d’aménagement des villes limitant les dommages provoqués par des événements extrêmes tels qu’inondations, tempêtes ou vagues de chaleur.
Autre grand chantier, une refonte des politiques de l’eau, afin de privilégier l’économie et le recyclage de la ressource hydrique – dont l’irrigation agricole consomme aujourd’hui 43 % –, tout en misant sur des solutions naturelles pour la préserver, comme la « désartificialisation » des sols ou la restauration des zones humides.
Les auteurs insistent encore sur l’indispensable « transformation du secteur agricole », en première ligne face à la hausse des températures et à la raréfaction de l’eau. Ils prônent « une mutation vers l’agroécologie », qui renforce la capacité des sols à stocker et à restituer l’eau aux plantes, mais aussi la recherche de variétés culturales plus résistantes à la sécheresse. Ce secteur doit se préparer à « une recomposition de la carte de France des cultures ».
Le rapport sera envoyé au premier ministre, ainsi qu’à François de Rugy et à son collègue à l’agriculture, Didier Guillaume. Afin, espère Ronan Dantec, que le gouvernement mette en chantier une « vraie culture de l’adaptation ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/16/la-france-n-est-pas-preparee-au-choc-climatique-qu-elle-subira-en-2050_5462785_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/16/la-france-n-est-pas-preparee-au-choc-climatique-qu-elle-subira-en-2050_5462785_3244.html>>
Sur le même sujet :
> La France n'est pas prête à s'adapter au changement climatique, Le JDLE, 16/05/19
Valéry Laramée de Tannenberg
Dans un rapport adopté à l’unanimité ce jeudi 16 mai, le Sénat fustige l’incapacité de l’Etat, des territoires et des acteurs économiques à s’adapter aux conséquences du réchauffement.
Sur le papier, tout va bien. La France a signé et ratifié l’Accord de Paris. Non sans mal, elle met à jour sa stratégie nationale bas carbone. Et met en cohérence sa politique énergétique. Dans la réalité, ce n’est pas très folichon. Certes, le gouvernement peut se féliciter d’avoir vu baisser de 3,5% les émissions tricolores de CO2 entre 2017 et 2018. Mais ce succès intervient après deux années consécutives de hausse de nos rejets carbonés. Or l’atteinte de nos objectifs climatiques nous oblige à abattre nos émissions de gaz à effet de serre (GES) de 3 à 4% l’an. Nous en sommes loin.
>> Suite à lire à :
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/la-france-n-est-pas-prete-a-s-adapter-au-changement-climatique,97594?xtor=RSS-31 <http://www.journaldelenvironnement.net/article/la-france-n-est-pas-prete-a-s-adapter-au-changement-climatique,97594?xtor=RSS-31>>
En savoir plus :
> Rapport. Adapter la France aux dérèglements climatiques à l’horizon 2050 : urgence déclarée, Délégation à la prospective du Sénat, 16/05/19
Jeudi 16 mai 2019, Ronan Dantec et Jean-Yves Roux ont présenté à la presse les conclusions de leur rapport d’information sur l'adaptation de la France aux changements climatiques à l'horizon 2050, fait au nom de la délégation à la prospective, présidée par Roger Karoutchi.
>> Suite à lire, à voir et à télécharger :
<http://www.senat.fr/espace_presse/actualites/201905/adaptation_de_la_france_aux_changements_climatiques_a_lhorizon_2050.html <http://www.senat.fr/espace_presse/actualites/201905/adaptation_de_la_france_aux_changements_climatiques_a_lhorizon_2050.html>>
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11- Avec 31,2°C enregistrés en mai, le cercle polaire connaît un nouveau record de températures, BFMTV, 16/05/19, 15h50
Mélanie Rostagnat

Ces températures interviennent alors que le taux de dioxyde de carbone dans l'atmosphère n'a jamais été aussi haut.
Si l'été tarde à arriver en France, dans le nord de l'hémisphère, vers le cercle polaire, un nouveau record vient d'être atteint avec des températures dépassant les 30°C. Samedi 11 mai, "une chaleur exceptionnellement précoce a en effet été observée en Russie, du Kazakhstan à la mer Blanche et à l'Oural, faisant tomber des records pour une première et même deuxième décade de mai", rapporte Météo France.
Une température de 34°C a été relevée dans le sud de la Russie et de 31,2°C à Koynas (Oblast d'Arkhangelsk), situé à 65° N de latitude, tout près du cercle polaire. Le lendemain, la ville russe d'Elabouga, située dans la république du Tatarstan, a également enregistré un nouveau record mensuel avec 32,9 °C, battant les 32,6 °C du 31 mai 2015.
Ces températures inattendues interviennent alors que le taux de dioxyde de carbone dans l'atmosphère n'a jamais été aussi haut, souligne Le Parisien. 415,26 ppm (parties par millions) de dioxyde de carbone ont été constatées ce samedi à l’observatoire Mauna Loa d’Hawaii alors que le taux moyen de CO2 dans l’air était de 393 ppm en 2012 et 400 ppm en avril 2014.
<https://www.bfmtv.com/planete/avec-312c-enregistres-en-mai-le-cercle-polaire-connait-un-nouveau-record-de-temperatures-1693031.html <https://www.bfmtv.com/planete/avec-312c-enregistres-en-mai-le-cercle-polaire-connait-un-nouveau-record-de-temperatures-1693031.html>>
Sur le même sujet :
> Climat : avril 2019 quasi record de chaud, Blog Sciences, 16/05/19
Sylvestre Huet
Après le trio 2015, 2016, 2017 qui a poussé la fièvre planétaire à des sommets, l’année 2019 va t-elle de nouveau sonner le tocsin climatique ? C’est ce que laisse penser le mois d’avril, dont les températures viennent d’être révélées par l’équipe NASA/Université de Columbia de New York. Avec un écart de +1°C sur la moyenne climatologique 1951/1980, c’est en effet le deuxième mois d’avril le plus chaud de l’ère thermométrique, remontant à 1880.
>> Suite à lire à :
<http://huet.blog.lemonde.fr/2019/05/16/climat-avril-2019-quasi-record-de-chaud/ <http://huet.blog.lemonde.fr/2019/05/16/climat-avril-2019-quasi-record-de-chaud/>>
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12- Tribune. Réchauffement climatique : « Nous ne pouvons pas rester sur le bord du chemin à regarder le monde partir en lambeaux », Le Monde, 16/05/19, 21h29 
Par Collectif

Dans une tribune au « Monde », plus de 200 personnalités issues du monde du cinéma s’engagent pour le climat.
Tribune. « Nous sommes la première génération à ressentir les effets du changement climatique et la dernière à pouvoir y faire quelque chose. » Cette phrase prononcée par le gouverneur de l’Etat de Washington, Jay Inslee, en 2014 pourrait s’appliquer à toutes les personnes qui sont ici. Que nous ayons 15, 30 ou 45 ans, nous connaîtrons le monde d’après. Celui du basculement. D’une certaine manière nous le connaissons déjà.
Dès aujourd’hui le climat de notre planète s’est réchauffé de 1,2 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Et il ne s’agit pas uniquement de climat, mais d’une guerre engagée contre le monde vivant. Nous avons fait disparaître 60 % des populations des animaux vertébrés en quarante ans, 75 % des insectes en trente ans, 30 % des oiseaux des champs, la moitié des animaux marins.
Si nous continuons sur cette trajectoire, les scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) nous prédisent une augmentation de près de 5 °C d’ici à la fin du siècle. Certaines projections sont mêmes plus pessimistes.
> Lire aussi  « Alerte rouge » sur la perte mondiale de biodiversité
En 2009, le directeur de l’Institut de recherche sur les effets du changement climatique de Potsdam (Allemagne) avait établi une modélisation. Selon lui, si nous dépassons 5 °C de réchauffement planétaire, nous ne pourrons être qu’un milliard d’êtres humains sur cette planète. Pas dix ou onze comme le prévoit l’Organisation des Nations unies, pas sept comme aujourd’hui. Seulement un.
L’appel de Greta Thunberg
Egrener ces chiffres, ces données (et nous pourrions allonger cette liste) n’est pas une fascination du pire. C’est un cri. L’ultime cri de notre génération avant que la vague ne déferle sur nous tous, de façon irrémédiable. Nous avons la chance de savoir ce qui se produit. De pouvoir l’anticiper.
En réalité, nous le savons depuis le début des années 1970. Et jusqu’ici nous avons laissé le profit passer avant les forêts, les animaux et les plus fragiles d’entre nous… Mais, depuis plusieurs semaines, quelque chose de nouveau se produit.
> Lire aussi  Grève pour le climat : « Ce mouvement devait naître, nous n’avions pas le choix »
La jeune génération, celle qui subira de plein fouet tous ces changements, s’est mise en grève, occupe les rues, chaque vendredi, interpelle les responsables politiques, refuse que son avenir soit détruit par l’inconséquence de ses aînés.
Le 15 mars, ils ont organisé la plus grande mobilisation mondiale de tous les temps pour protéger le climat, à l’appel de Greta Thunberg. Et ils vont recommencer le 24 mai.
Nous sortir de notre confort
Un peu partout sur la planète beaucoup d’entre eux agissent déjà. Melati Wijsen, 18 ans, a fait interdire l’utilisation des sacs plastique en Indonésie. Kelsey Juliana avait 15 ans lorsqu’elle a attaqué son Etat en justice pour inaction face au changement climatique. Felix Finkbeiner en avait 10 lorsqu’il a planté son premier arbre. Il a permis la plantation de 15 milliards d’autres depuis. Adélaïde, Camille, Luisa, Vipulan, ces jeunes femmes et ces jeunes hommes sont là pour nous réveiller. Nous sortir de notre confort, de notre torpeur et nous montrer la voie.
Il est plus que temps que nous les écoutions, qui que nous soyons, et que nous suivions leur exemple en nous mettant en action : en refusant de voter pour les responsables politiques qui ne s’engagent pas résolument pour la défense du vivant, en nous mobilisant pour acculer les entreprises, les gouvernements, en créant des projets, en changeant nos habitudes à notre échelle.
> Lire aussi  « Cette génération de jeunes ressent la finitude du monde »
Ici, dans le plus prestigieux festival de cinéma du monde, nous sommes également venus lancer un appel aux artistes, aux producteurs, aux techniciens du 7e art. Les films sont aujourd’hui le moyen le plus puissant de raconter des histoires. Or, ce sont les histoires, les récits, qui permettent aux êtres humains d’appréhender le monde, intellectuellement, émotionnellement, sensiblement. C’est à travers les histoires qu’ils se construisent des identités, des religions, des idéologies, des systèmes économiques et politiques.
Ce sont les histoires qui façonnent notre imaginaire commun. Comme l’écrit l’historien Yuval Noah Harari, c’est grâce aux histoires qu’Homo sapiens a pu organiser la coopération entre des millions d’individus et accomplir ses plus grandes prouesses comme ses plus terribles dévastations.
Regarder le monde partir en lambeaux
Alors que l’humanité se trouve confrontée à la sixième extinction de masse des espèces, à un réchauffement planétaire qui pourrait mettre en question sa survie, les récits, les histoires que nous nous racontons, la façon dont elles nous permettent, ou non, d’imaginer l’avenir sont un enjeu crucial.
Nous, auteurs, scénaristes, réalisateurs, acteurs, avons le pouvoir, grâce au cinéma, d’éclairer le passé, le présent autant que d’inventer le futur. C’est le moment. Nous ne pouvons pas rester sur le bord du chemin à regarder le monde partir en lambeaux. Nous avons la responsabilité d’engager toutes nos forces, notre inspiration, nos talents pour frapper l’imagination et susciter l’enthousiasme, l’action, la métamorphose. Nos histoires fictionnelles ou documentaires peuvent participer à changer le monde.
> Lire aussi  « Ce n’est pas en faisant chauffer nos cartes d’électeur et de crédit que l’on arrêtera le réchauffement climatique »
La jeune génération nous offre une pléiade de héros, d’histoires, dont nous pouvons nous emparer. Et il en reste encore mille autres à inventer. Un monde véritablement respectueux des êtres humains et de la nature ne naîtra que si nous sommes capables de l’imaginer.
Nous tous, que nous soyons jeunes, vieux, noir ou blanc, de droite ou de gauche, du Nord ou du Sud, artistes ou responsables politiques, entrepreneurs ou citoyens, devons construire une vaste alliance, unir nos forces et nous mobiliser comme jamais aucune communauté humaine avant nous. Notre avenir commun en dépend.
On compte parmi les signataires : Ariane Ascaride (actrice) ; Alexandre Aja (cinéaste) ; Yann Arthus-Bertrand (photographe) ; Christian Carion (cinéaste) ; Marion Cotillard (actrice) ; Léa Drucker (actrice) ; Jason Flemyng (acteur) ; Sara Forestier (actrice) ; Vahina Giocante (actrice) ; Clotilde Hesme (actrice) ; Luc Jacquet (cinéaste) ; Stefan Konarske (acteur) ; Mélanie Laurent (actrice) ; Lucie Lucas (actrice) ; Radu Mihaileanu (cinéaste) ; Pierre Niney (acteur) ; Françoise Nyssen (éditrice, ex-ministre de la culture) ; Matthieu Ricard (moine bouddhiste) ; Léa Seydoux (actrice) ; Soko (auteure-compositrice-interprète) ; Laurence Tubiana (directrice de la Fondation européenne pour le climat) ; Gaspard Ulliel (acteur) ; Rebecca Zlotowski (réalisatrice) ; Karin Viard (actrice).
La liste complète des signataires :
> Signataires de La Tribune Résister Et Créer by on Scribd <https://fr.scribd.com/document/410330745/Signataires-de-La-Tribune-Resister-Et-Creer#from_embed>
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/05/16/rechauffement-climatique-nous-auteurs-scenaristes-realisateurs-acteurs-ne-pouvons-pas-rester-sur-le-bord-du-chemin-a-regarder-le-monde-partir-en-lambeaux_5463042_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/05/16/rechauffement-climatique-nous-auteurs-scenaristes-realisateurs-acteurs-ne-pouvons-pas-rester-sur-le-bord-du-chemin-a-regarder-le-monde-partir-en-lambeaux_5463042_3232.html>>
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13- Législatives : les Australiens votent, sur fond d'enjeu climatique, AFP, 18/05/19, 06:00
Andrew Beatty

Les Australiens se rendaient aux urnes samedi pour des élections législatives marquées par le clivage sur le climat, ce qui pourrait profiter à l'opposition travailliste, donnée légèrement favorite.
Quelque 17 millions d'électeurs de l'île-continent doivent choisir leurs représentants. Les deux principaux candidats pour former le gouvernement sont le Premier ministre sortant, le libéral-conservateur et climato-sceptique Scott Morrison, et le travailliste Bill Shorten, sensible à la thématique environnementale.
Ce dernier est donné favori pour devenir le sixième Premier ministre en une décennie, même si les derniers sondages laissaient entendre que l'avance de cet ancien syndicaliste s'était réduite.
"Si le peuple australien votait pour arrêter le chaos et pour une action contre le changement climatique, nous serions prêts à nous mettre au travail dès demain", a dit M. Shorten samedi matin en votant à Melbourne.
Le réchauffement climatique a largement pesé dans la campagne, après un été austral marqué par des inondations historiques et des canicules record qui ont alimenté des feux de forêts dévastateurs.
- Shorten et la dépense publique -
Tôt samedi matin dans une banlieue de Sydney, des électeurs se rendaient dans un club de surf transformé en bureau de vote pour accomplir leur devoir, dans un pays où le vote est obligatoire.
Des militants portaient des T-shirts orange où était inscrit "I'm a climate voter" ("Je suis un électeur du climat") et distribuaient des tracts. "Je m'inquiète du climat et du fait que l'Australie n'en fait pas assez", a dit à l'AFP la militante Catherine Willis.
Si M. Shorten a toutes ses chances, c'est aussi parce que l'électorat traditionnellement à droite pourrait se détacher de la formation qui le représente, le Parti libéral de Scott Morrison. Dans les campagnes, les fermiers frappés par la sécheresse réclament des mesures, et dans les banlieues aisées, les électeurs de centre-droit s'ouvrent à l'écologie et pourraient donc se tourner vers le centre-gauche.
Le Parti travailliste a affiché des ambitions dans l'énergie renouvelable, tandis que les Libéraux refusent de mettre en péril l'économie du charbon. Ceux-ci ont du coup mis l'accent sur le coût financier du programme de l'opposition, qui promet une hausse des dépenses publiques dans de nombreux domaines, notamment le traitement des cancers.
"Cette élection est un choix de Premier ministre", a déclaré M. Morrison, qui bénéficie du soutien des médias conservateurs du magnat Rupert Murdoch. "Bill Shorten, le +Bill+ que vous ne pouvez pas vous permettre, ou le Premier ministre que je suis qui soutient ceux qui travaillent dur et les aspirations honnêtes des Australiens", a-t-il ajouté dans un jeu de mot sur le prénom "Bill", qui signifie aussi "facture" en anglais.
- Morrison isolé -
Mais Scott Morrison, qui avait pris le pouvoir en août après un "putsch" interne à son parti, s'est trouvé presque seul à défendre son bilan. Plusieurs de ses ministres ont refusé de s'impliquer quand d'autres ont été maintenus à distance pour ne pas desservir la cause.
La campagne aura été violente, avec des candidats agressés et d'autres qui ont jeté l'éponge après des envolées racistes ou sexistes sur les réseaux sociaux. Vendredi, un homme de 62 ans a été arrêté et accusé d'avoir enfoncé un tire-bouchon dans le ventre d'une personne portant des banderoles électorales.
Alors que le clivage centre droit/centre gauche a toujours rythmé le jeu politique australien, des outsiders ont émergé, dont des populistes et des candidats d'extrême droite. Comme Clive Palmer, un millionnaire qui n'est pas sans rappeler Donald Trump avec son slogan "Make Australia Great" et qui pourrait bien entrer au Sénat après avoir dépensé sans compter et saturé l'espace médiatique.
La fin de campagne a été marquée par le décès jeudi, à 89 ans, du dirigeant travailliste Bob Hawke, qui dirigea le gouvernement australien de 1983 à 1991. Immensément populaire jusqu'à sa mort, l'ex-leader syndicaliste avait la culture du consensus plutôt que de la confrontation. 
Les bureaux de vote ont ouvert samedi à 08h00 heure locale (vendredi 22h00 GMT) et les premières estimations sont attendues dix heures plus tard, vers 18h00 locales.
<https://www.cnews.fr/dans-lactu/2019-05-18/legislatives-les-australiens-votent-sur-fond-denjeu-climatique-841460 <https://www.cnews.fr/dans-lactu/2019-05-18/legislatives-les-australiens-votent-sur-fond-denjeu-climatique-841460>>
Sur le même sujet : 
> Législatives en Australie : les conservateurs au pouvoir créent la surprise <https://www.liberation.fr/planete/2019/05/18/legislatives-en-australie-les-conservateurs-au-pouvoir-creent-la-surprise_1727993>, Libération avec AFP, 18/05/19, 17:44
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14- Le changement climatique, ennemi des ouvriers des marais salants au Vietnam, AFP, 19/05/19, 09:00
Tran Thi Minh Ha et Jenny Vaughan

Depuis des générations à Hon Khoi au Vietnam, les ouvriers des marais salants se lèvent avant l'aube pour récolter le sel, un travail difficile aux revenus fluctuants, touché de plein fouet par le dérèglement climatique.
Dans cette petite ville balnéaire située à 350 kilomètres au nord-est d'Ho-Chi-Minh-Ville, l'ancienne Saïgon, une multitude de parcelles d'eau de mer s'étendent le long de la côte, pénétrant les terres sur plusieurs kilomètres.
Nombre d'habitants de la région travaillent dans ces marais salants, premiers pourvoyeurs d'emplois ici, lors de la récolte du sel qui s'étale de janvier à juin, aux mois les plus chauds et secs de l'année.
Mais avec le changement climatique et la multiplication des pluies, souvent violentes, la production est compromise.
"Alors que le changement climatique et les épisodes météorologiques extrêmes ont un impact sur l'environnement de multiples façons, l'agriculture et la production alimentaire en Asie-Pacifique sont parmi les plus durements touchées", souligne l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
Avant même que le soleil se lève, à l'aide de longs râteaux de bois, les ouvriers des marais salants cassent la croûte de sel une fois que l'eau de mer a été suffisamment pompée et a fini de s'évaporer sous l'effet de la chaleur.
Coiffés du chapeau conique vietnamien traditionnel, ils transportent ensuite, souvent jusqu'au soleil couchant, le précieux minéral dans des petits paniers de bambou posés en équilibre sur leurs épaules.
Nguyen Thanh Lai, 60 ans, récolte du sel de table qu'il vendra à des commerçants de la région mais aussi du sel industriel utilisé pour produire de l'eau gazeuse ou du nuoc-mam, une sauce à partir de poisson fermenté très populaire en Asie du Sud-Est.
"Ce n'est pas amusant du tout. Nous devons travailler péniblement sous le soleil. Et pendant la saison plus froide, nous ne travaillons pas", soupire-t-il.
"Dans le passé, il n'y avait pas de pertes financières dans la production de sel, il y en a maintenant", ajoute-t-il. 
Employé comme superviseur technique, il gagne en général 320 euros par mois pendant la saison de la récolte, soit plus du double de ce que perçoivent les simples ouvriers.
- Chute des prix -
Mais les revenus sont instables.
Le Vietnam, dont la production de sel est souvent excédentaire, continue à en importer, principalement de Chine ou d'Inde, ce qui fait chuter les prix.
Ainsi en 2017, malgré un excédent de 147.000 tonnes, le pays en a importé 500.000 supplémentaires destinées en grande partie au marché domestique, ce qui fait mécaniquement chuter les prix et les revenus des ouvriers des marais salants.
Sollicités sur cette question par l'AFP, le ministère de l'Agriculture n'a pas répondu.
Autre problème : le climat capricieux. La saliculture requiert un temps sec et ensoleillé et le changement climatique amène de plus en plus de journées pluvieuses dans la région.
"Si le temps le permet, nous pouvons travailler pendant six mois. S'il pleut, nous avons tous faim", relève Nguyen Quang Anh, saliculteur depuis 20 ans. Car "la production de sel a besoin d'un climat stable".
"Le changement climatique a vraiment eu un impact", déplore-t-il.
En 2014, les autorités vietnamiennes se sont engagées à moderniser le secteur pour aider les paludiers en difficulté. Un plan sur 15 ans prévoyait un triplement de la production d'ici 2030, l'utilisation de nouvelles technologies et des aides pour les travailleurs touchés par le changement climatique.
Mais à Hon Khoi, peu de personnes ont ressenti une amélioration depuis sa mise en place. Certains des travailleurs des marais salants n'en n'ont même jamais entendu parler.
<https://www.geo.fr/environnement/le-changement-climatique-ennemi-des-ouvriers-des-marais-salants-au-vietnam-195691 <https://www.geo.fr/environnement/le-changement-climatique-ennemi-des-ouvriers-des-marais-salants-au-vietnam-195691>>
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15- Recours contre l'Etat pour inaction climatique : les ONG ont déposé les derniers documents, AFP, 20/05/19, 08:00

Les quatre ONG qui poursuivent l'Etat français pour action insuffisante contre le réchauffement climatique ont annoncé lundi avoir transmis au juge un "mémoire complémentaire", qui devrait permettre de lancer l'étude complète de leur requête.
"Après la requête déposée pour l’Affaire du Siècle devant le tribunal administratif de Paris le 14 mars dernier, les avocats de Notre Affaire à Tous, la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France et Oxfam France ont transmis au juge un +mémoire complémentaire+ détaillant l’ensemble des arguments présents dans le recours en responsabilité contre l’État français pour inaction climatique", expliquent-elles dans un communiqué commun.
Avec ce document, qui "détaille les manquements de l’État en matière climatique depuis le premier rapport du Giec en 1990 et le Grenelle de l’environnement" en 2007, "l’étude complète de l’Affaire du siècle peut enfin commencer", selon les ONG.
Les requérants relèvent les objectifs manqués en matière d'émissions de gaz à effet de serre (repartis à la hausse en 2016), d'efficacité énergétique, d'énergies renouvelables. Autant de domaines affectant directement les citoyens : santé, sécurité alimentaire... Ils réclament la reconnaissance d'un préjudice moral (avec versement symbolique d'un euro) et écologique.
Leur démarche est soutenue par près de 2,2 millions de personnes ayant signé une pétition.
Le gouvernement, dans une réponse préalable en février, avait rejeté l'accusation d'inaction, évoquant des mesures qui "commencent à porter leurs fruits", tandis que le Premier ministre Edouard Philippe avait reçu les ONG.
En attendant la tenue d'une audience, ce qui pourrait intervenir selon les ONG dans un ou deux ans, elles proposent au gouvernement de prendre sans tarder plusieurs décisions pour lutter contre le réchauffement climatique, comme instaurer "une taxation du kérosène des avions et une taxe carbone dont les recettes sont redistribuées aux ménages", "créer un service public local pour la rénovation énergétique des logements", développer les énergies renouvelables ou encore investir dans les transports en commun.
<https://www.lepoint.fr/societe/recours-contre-l-etat-pour-inaction-climatique-les-ong-ont-depose-les-derniers-documents-20-05-2019-2313610_23.php <https://www.lepoint.fr/societe/recours-contre-l-etat-pour-inaction-climatique-les-ong-ont-depose-les-derniers-documents-20-05-2019-2313610_23.php>>
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16- La fronde anti-climat, nouveau cheval de bataille de l'AfD, AFP, 20/05/19, 10:00
Thierry Tranchant

"Nous serions fous de ne pas aborder ce thème", explique au journal Der Spiegel la tête de liste de l'extrême droite allemande aux élections européennes, Jörg Meuthen, "nous nous devons d'aborder les questions qui inquiètent les gens".
Climatosceptique, pro-diesel et pro-charbon : le parti Alternative pour l'Allemagne (AfD), à l'image de beaucoup d'autres mouvements nationalistes en Europe et dans le monde, cherche désormais à séduire de nouveaux électeurs en surfant sur la vague de défiance envers le changement climatique.
Né dans la contestation de l'euro, le mouvement a dynamité le monde politique national et ébranlé la chancelière Angela Merkel avec son discours anti-immigration. 
Maintenant que les préoccupations à l'égard des demandeurs d'asile tendent à refluer quelque peu dans l'opinion, il ajoute désormais à l'occasion du scrutin pour le Parlement européen une troisième corde à son arc.
"Nous voulons mettre un terme" à la politique de lutte contre le réchauffement climatique, "car elle réduit, sans nécessité, l'accès de chacun à une énergie bon marché", énonce le parti dans son programme pour les élections européennes.
Une ligne qui se veut à contre-courant des manifestations pour la défense du climat de milliers de jeunes Allemands survenues depuis décembre lors des "Fridays for future". Et qui entend s'opposer à la récente décision du gouvernement de mettre fin à l'exploitation du charbon, à l'horizon 2038.
- 'Sainte Greta de Suède' -
Les publications de l'AfD niant le changement climatique sur les réseaux sociaux ont augmenté en conséquence ces derniers mois, indique à l'AFP Stella Schaller, spécialiste du climat chez Adelphi, un institut de recherche allemand. 
"L'AfD utilise le climat pour ses campagnes électorales, ce qu'elle n'a jamais fait avant. Les électeurs visés sont ceux qui ont peur de l'avenir, des mouvements de transformation", explique-t-elle.
Les "Fridays for future" ont même permis à l'AfD de trouver une cible de choix : Greta Thunberg, cette Suédoise de 16 ans qui s'est imposée ces derniers mois chez les jeunes comme le nouveau visage de la lutte pour le climat. 
M. Meuthen lui a attribué un surnom moqueur lors d'un meeting, "Sainte Greta de Suède".
"Je ne veux pas être conspirationniste, mais une telle mode autour d'une fille de 16 ans, il faut la construire, c'est une campagne à grande échelle qui fonctionne", accuse-t-il dans un entretien à l'AFP.
"Je crois que les gens sont de plus en plus conscients que ce que font les écologistes relève de l'alarmisme", poursuit-il, précisant qu'un "appel à l'urgence climatique est un acte d'hystérie".
- 'Sauver le diesel' -
Les attaques de l'AfD fusent également au sujet des mesures concernant le diesel. 
Plusieurs villes ont interdit la circulation de vieux véhicules roulant au gazole, jugés trop polluants, déclenchant un fort mouvement de mauvaise humeur dans un pays où la voiture est reine.
Plusieurs grands constructeurs automobiles, comme Volkswagen, sont en outre dans le collimateur en raison du scandale du "dieselgate", accusés d'avoir trafiqué leurs moteurs pour artificiellement réduire le niveau des émissions polluantes.
L'AfD vole à leur secours : "sauver le diesel" clame ses affiches dans le pays en vue des Européennes.
Sur les interdictions de circulation, le parti d'extrême droite juge que "des millions de conducteurs de diesel ont été expropriés" alors que la qualité de l'air dans les villes s'améliore "depuis des années".
Une semaine avant le vote, l'AfD constitue même le parti le plus véhément du Vieux continent aux côtés des extrémistes britanniques du Ukip sur les question environnementales, selon une étude d'Adelphi au sujet des 21 mouvements nationalistes les plus importants en Europe.
Pour étayer ses critiques, l'AfD travaille étroitement avec l'Institut européen pour le climat et l'énergie. Il pratique "une désinformation active" avec des "supposés experts qui n'ont jamais été actifs dans la recherche sur le climat", accuse de son côté Mme Schaller. 
Mais le parti ne craint pas de s'opposer au consensus scientifique international sur le réchauffement climatique. Déjà en 2017, la députée Beatrix von Storch blâmait le soleil pour les montées en température des océans. "Nous devrions porter plainte contre", avait-elle ironisé alors.
<https://www.lepoint.fr/monde/la-fronde-anti-climat-nouveau-cheval-de-bataille-de-l-afd-20-05-2019-2313627_24.php <https://www.lepoint.fr/monde/la-fronde-anti-climat-nouveau-cheval-de-bataille-de-l-afd-20-05-2019-2313627_24.php>>
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17- Au Chelsea Flower Show, des jardins du futur face au changement climatique, AFP, 20/05/19, 18:00
Pauline Froissart

Et si avoir la main verte pouvait aider à préserver la planète ? Au Chelsea Flower Show de Londres, l'une des plus grandes manifestations horticoles au monde, le jardin de demain répond aux défis du changement climatique.
"Il suffit d'allumer la télé chaque jour pour voir les changements environnementaux, que ce soit la désertification, la sécurité alimentaire ou la déforestation, et pour prendre conscience que sans les plantes, nous allons avoir des problèmes", explique à l'AFP Tom Dixon, qui a réalisé un jardin avec l'enseigne d'ameublement Ikea baptisé ambitieusement "Le jardinage sauvera le monde". 
Tandis que sur les stands alentour du salon, célébration annuelle du génie du jardinage britannique, de délicates pivoines, de splendides lys et des brassées de roses éclatent de couleurs, son jardin sur deux niveaux semble à première vue moins spectaculaire. 
Une oasis de verdure composée d'une variété d'arbres, de fleurs et de plantes surplombe un laboratoire où poussent herbes et plantes comestibles sans terre et avec très peu d'eau.
Le designer a voulu montrer que "les plantes sont fondamentales pour notre existence et peuvent avoir plusieurs usages, au-delà de la fonction décorative. Un usage alimentaire bien sûr mais aussi écologique, médicinal et thérapeutique".
Dans la partie laboratoire sont déployées des techniques de culture hors sol comme l'hydroponie ou l'aéroponie, utilisant moins d'eau que via des méthodes traditionnelles.
L'hydroponie, soit la culture sur un substrat neutre régulièrement irrigué par une solution apportant des sels minéraux et des nutriments essentiels aux plantes s'est "répandue dans des villes comme New York ou Paris où elle est utilisée dans des tunnels, des entrepôts", explique Tom Dixon. "C'est une tendance grandissante mais pas très visible car c'est caché".
- Mur comestible -
Un potager s'est ainsi installé il y a quelques années dans un abri anti-aérien de la seconde guerre mondiale à Clapham, un quartier du sud-ouest londonien. Salades et légumes verts y poussent sous une lumière artificielle, fournissant restaurants locaux et Londoniens.
M. Dixon espère déclencher un déclic chez les visiteurs du Chelsea Flower Show qui ouvre mardi. "Tout le monde peut faire pousser des choses", affirme-t-il, convoquant ses souvenirs d'enfant quand, écolier, il faisait pousser des graines de moutarde sur du coton.
"Pas besoin d'avoir un jardin" pour être jardinier, dit en écho à l'AFP Jody Lidgard, designer d'un espace sponsorisé par le centre international Montessori. Dans ce lieu coloré destiné aux enfants, un mur comestible mêle laitues, herbes aromatiques, fraises et champignons tandis que plus loin poussent tomates, blettes et épinards grâce à l'hydroponie.
"Consommer un ou deux repas par an avec des aliments qu'on a soi-même fait pousser peut faire la différence", plaide M. Lidgard, citant un impact pour la qualité des sols et pour la faune.
Selon un rapport du groupe d'experts de l'ONU sur la biodiversité (IPBES) publié début mai, 75% des terres et 66% des océans ont été gravement modifiés par les activités humaines.
Pour Barbara Isaacs, ambassadrice de l'association Montessori St Nicholas, l'enjeu est aussi de conserver le lien des plus petits avec la nature alors que "beaucoup d'enfants pensent que les légumes viennent du supermarché parce qu'ils n'ont jamais eu l'occasion de les planter ou de les récolter".
<https://www.geo.fr/environnement/au-chelsea-flower-show-des-jardins-du-futur-face-au-changement-climatique-195703 <https://www.geo.fr/environnement/au-chelsea-flower-show-des-jardins-du-futur-face-au-changement-climatique-195703>>
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18- La neutralité carbone en France est possible, disent de grandes entreprises, AFP, 20/05/19, 19:00

La France peut atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, sans renoncer à la croissance économique ni à bien vivre, si tous les acteurs s'y mettent "maintenant", estiment de grandes entreprises dans un rapport présenté lundi.
Nécessaire contre le dérèglement climatique, cet objectif 2050, consistant à ne pas émettre plus de gaz à effet de serre qu'on ne peut en retirer de l'atmosphère, sera réalisable à la condition de changements "sans précédent", note l'association des Entreprises pour l'environnement (une quarantaine de groupes de tous secteurs représentant la moitié du CAC40).
"On n'est plus dans une +transition+, mais une transformation profonde sur le mode de vie des personnes, le comportement des entreprises, des pouvoirs publics", a dit devant la presse Jean-Dominique Senard, nouveau PDG de Renault, et président d'EPE. "L'enjeu de la solidarité des acteurs est fondamental".
Le défi est de taille. Selon ce rapport, la France pourrait doubler son puits de carbone (forêts, sols...), mais pour arriver à la neutralité, il lui faudra réduire les émissions de 4% par an, du jamais vu (contre -0,5% par an depuis 20 ans).
Comment faire ? Sonner la fin du véhicule tout-thermique bien avant 2050, imposer une obligation de rénovation énergétique des bâtiments, faire évoluer les pratiques agricoles, préconise le rapport d'EPE, qui a sollicité des experts (Carbone 4, Enerdata, Cired, Solagro...) et "l'inspiration" de chercheurs, ONG, représentants de syndicats et patronat.
Renforcer la fiscalité sur les émissions et la montée des prix de l'énergie sont une autre "condition", ajoute-t-il.
Quelque 30 mds d'euros annuels d'investissements, portés à 75, devront financer ce nouveau cadre, estime le rapport. Pour pousser les industries à se décarboner, la France devra aussi inciter l'UE à favoriser l'accès à son marché aux pays partageant ses efforts climatiques.
"Nous sommes convaincus qu'il y aura des effets économiques positifs" à ces transformations, sur l'emploi par exemple, a insisté M. Senard, pour qui ce texte traduit aussi "l'engagement des entreprises, de plus en plus réel (sur le climat...) On le voit dans la finance, l'industrie, le monde de l'énergie".
Pour lui, "les leviers politiques" sont primordiaux : "la réglementation, la solidarité, l'atténuation des impacts d'une transition qui pourrait être socialement mal ressentie... Cela couvre des domaines aussi vastes que le prix du carbone, et une fiscalité écologique intelligente."
La PAC, par exemple, a "prouvé qu'on est capable de mettre en œuvre des règles et incitations qui emmènent des secteurs dans une direction", appuie le directeur général de BNP Paribas, Jean-Laurent Bonnafé. "Il faut un cadre, des incitations, des signaux clairs".
Créée en 1992, EPE réunit des groupes comme Michelin, Veolia, Engie, La Poste, Vinci, Total, EDF ou encore Airbus.
<https://www.france24.com/fr/20190520-neutralite-carbone-france-est-possible-disent-grandes-entreprises <https://www.france24.com/fr/20190520-neutralite-carbone-france-est-possible-disent-grandes-entreprises>>
En savoir plus : 
> Étude. ZEN 2050 – Imaginer et construire une France neutre en carbone <http://www.epe-asso.org/zen-2050-imaginer-et-construire-une-france-neutre-en-carbone-mai-2019/>, EPE, mai 2019
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19- Les experts n’excluent pas une élévation du niveau des mers de 2 mètres en 2100, Le Monde, 21/05/19, 19h03
Audrey Garric  

Dans une étude parue lundi 20 mai, une vingtaine de scientifiques réévaluent les risques liés à la fonte du Groenland et de l’Antarctique. 
C’est plus que jamais l’enjeu majeur des recherches sur les calottes du Groenland et de l’Antarctique : prévoir quelle sera l’élévation du niveau des océans liée à cette débâcle des glaces. Alors que les relevés de terrain et les mesures des satellites se multiplient aux pôles, attestant d’une accélération de l’écoulement des glaciers vers la mer, une nouvelle étude, parue lundi 20 mai, en tire une alarmante conclusion : la montée des eaux pourrait atteindre jusqu’à 2,4 mètres à la fin du siècle dans le pire scénario. Ce qui aurait des conséquences majeures pour l’humanité.
« Si nous vivions un tel scénario dans les quatre-vingts prochaines années, de nombreux endroits, en particulier les petites îles du Pacifique, seraient inhabitables, prévient Jonathan Bamber, glaciologue à l’université de Bristol (Royaume-Uni) et premier auteur de l’étude. Cela entraînerait des conséquences à des échelles qui sont inimaginables. »
En 2013, le Groupe d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) évoquait, dans son pire scénario, une élévation du niveau des mers de 98 cm d’ici à la fin du siècle, toutes causes confondues, soit deux fois moins. Cette nouvelle étude, dont les résultats montrent une vaste amplitude possible de la montée des océans, ne contredit pas ce scénario, mais prévient qu’il existe une probabilité non négligeable que la hausse soit plus marquée.
Pallier les imperfections des modèles
Ces travaux, publiés dans Les comptes rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS), font appel à une méthode originale et néanmoins robuste : l’analyse du jugement d’experts. Ce procédé, « qui ne doit pas se substituer à la recherche fondamentale », préviennent les auteurs, permet d’estimer l’étendue des connaissances, et en particulier des incertitudes, sur un sujet. Il a été utilisé pour évaluer d’autres risques, comme les tremblements de terre, les éruptions volcaniques ou la propagation de maladies.
En ce qui concerne les inlandsis (glaciers de grande étendue), les incertitudes restent fortes. D’abord du fait d’une connaissance encore insuffisante des mécanismes physiques de glaciologie et de climatologie des pôles, mais surtout du manque de données de terrain, en termes de topographie, de profondeur des fonds marins ou de température de l’eau. La science est même devenue de plus en plus incertaine à mesure que les chercheurs en apprennent davantage sur la façon dont les calottes glaciaires réagissent au réchauffement. Les mesures satellitaires les plus récentes montrent que la perte de masse de glace se produit plus rapidement que ce que prévoyaient les modèles.
« Les modèles ont jusqu’à présent été largement déficients pour les projections parce qu’ils n’incluent pas les procédés physiques rapides de désintégration des glaces ni des représentations réalistes des interactions fortes avec l’océan », juge Eric Rignot, glaciologue (université de Californie, à Irvine/NASA) aux Etats-Unis, l’un des experts interrogés dans le panel.
Le jugement d’experts peut alors servir à pallier les imperfections des modèles. « Cette méthode est très utile car les scientifiques ont beaucoup de connaissances, de compréhension et d’intuition qu’il est difficile, voire impossible, de “coder” dans les modèles climatiques », explique Jonathan Bamber.
En janvier et février 2018, les auteurs de l’étude ont alors interrogé vingt-deux experts, parmi les plus éminents connaisseurs des calottes glaciaires des pôles. Ils leur ont d’abord fait passer des tests afin de pouvoir pondérer par la suite leurs avis en fonction de leur capacité à estimer les marges d’erreur. Les scientifiques ont ensuite été questionnés sur trois mécanismes physiques – l’accumulation de précipitations neigeuses, l’écoulement des glaces et le ruissellement de surface – affectant le Groenland, l’Antarctique de l’Ouest et l’Antarctique de l’Est. Et ce, en fonction de deux scénarios de réchauffement : + 2 °C d’ici à la fin du siècle par rapport à l’ère préindustrielle – soit l’objectif minimal de l’accord de Paris –, et + 5 °C, ce qui revient à poursuivre la trajectoire actuelle des émissions de gaz à effet de serre. La Terre s’est déjà réchauffée d’environ 1 °C depuis cette époque.
Analyse mêlant sciences du climat et statistiques
Enfin, les experts ont dû détailler les corrélations entre les différents phénomènes. « Par exemple, au Groenland, quand il y a beaucoup d’eau qui ruisselle en surface, elle pénètre dans les crevasses, ce qui modifie l’hydrologie et le frottement sous-glaciaire, et accélère l’écoulement des glaces vers les mers », explique Catherine Ritz, glaciologue à l’Institut des géosciences de l’environnement à Grenoble, également membre du panel. Les interactions existent également entre les pôles. « La fonte du Groenland injecte de l’eau douce dans l’Atlantique nord, ce qui modifie la circulation océanique. Cela emmène du froid au nord, vers le Groenland, mais également du chaud vers l’Antarctique, ce qui peut accélérer l’écoulement de ses glaces », poursuit la spécialiste.
En additionnant les autres phénomènes qui contribuent à la montée des mers – la fonte des glaciers de montagnes et la dilatation thermique de l’océan –, les auteurs concluent que si l’humanité parvenait à limiter la hausse de la température mondiale à 2 °C, l’élévation du niveau des mers pourrait varier entre 36 et 126 cm à la fin du siècle, avec une valeur médiane de 69 cm. Dans le cas d’un réchauffement de 5 °C, elle atteindrait entre 62 et 238 cm, avec une médiane à 111 cm. Pour le dire autrement, si le thermomètre affichait + 5 °C par rapport à l’ère préindustrielle, il existerait un risque de 5 % que le niveau de la mer dépasse 2,38 mètres en 2100.
« Cette probabilité est faible mais plausible, assure Jonathan Bamber. Il est important de la prendre en compte dans les projections, mais aussi [dans] les projets d’aménagement, car ses conséquences seraient considérables. » 
Selon l’étude, qui cite des travaux de 2011, une élévation du niveau de la mer de 2 mètres entraînerait la perte de 1,79 million de km2 de terres, notamment des régions cruciales pour la production de nourriture, et provoquerait le déplacement de 72 à 187 millions de personnes.
« Quantifier les désaccords »
« Cette étude est utile pour quantifier les désaccords dans la communauté scientifique, estime Catherine Ritz. On est tous d’accord pour parler de catastrophe en cours. Mais pour certains, la disparition de l’Antarctique de l’Ouest surviendra dans 300 ans, pour d’autres dans 3 000 ou 4 000 ans. » 
Selon une étude parue dans le journal Geophysical Research Letters jeudi 16 mai, un quart de la calotte de l’Antarctique de l’Ouest est aujourd’hui instable, en raison d’un amincissement de la zone. Certains glaciers, notamment ceux de Thwaites et de l’île du Pin, engagés dans des retraits inexorables, ont perdu jusqu’à 120 mètres d’épaisseur par endroits. Ces nouveaux éléments seront intégrés dans le prochain rapport du GIEC, qui doit paraître en septembre sur les liens entre changement climatique, océans et glace.
> Lire aussi  Du pôle Nord au pôle Sud, coup de chaud sur les glaces
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/21/les-experts-n-excluent-plus-une-elevation-du-niveau-des-mers-de-2-metres-en-2100_5464747_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/21/les-experts-n-excluent-plus-une-elevation-du-niveau-des-mers-de-2-metres-en-2100_5464747_3244.html>>
En savoir plus :
> Ice sheet contributions to future sea-level rise from structured expert judgment <https://www.pnas.org/content/early/2019/05/14/1817205116>, PNAS, 20/05/19
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20- Tribune. « Après la science du climat, il faut maintenant apprendre à maîtriser la science de l’humain », Le Monde, 22/05/19, 06h00
Par Eloi Laurent, économiste, enseignant à Sciences Po et professeur invité à l’Université Stanford, aux Etats-Unis

Pour lutter contre le réchauffement, des mesures ont bien été prises dès la fin des années 1980, et « nous en savons aujourd’hui beaucoup plus sur les causes de la crise que sur les moyens pour la résoudre », estime l’économiste Éloi Laurent dans une tribune au « Monde ».
Tribune. Le 1er août 2018, le New York Times consacrait le numéro entier de son influent magazine dominical et une large place en ligne au récit d’un tragique échec, celui de l’inaction climatique. Alors que les grandes lignes de la science du climat avaient été établies, la décennie 1979-1989, nous dit Nathaniel Rich, l’auteur de cet article très documenté, aurait abouti non pas à en tirer les conséquences, mais à les ignorer.
« Il y a trente ans, nous avions une chance de sauver la planète », titrait le magazine, qui s’attira une attention considérable et des louanges immédiates. L’article est devenu un livre qui vient de sortir en France (Perdre la Terre, une histoire de notre temps, de Nathaniel Rich, Seuil, 288 p., 17,50 euros), dans le contexte de l’émergence d’un mouvement civique pour le climat réclamant à juste titre des comptes aux gouvernements comme aux entreprises. Bien que les faits rapportés dans cet ouvrage soient dans l’ensemble utiles à quiconque s’intéresse à l’histoire de la science et des politiques climatiques, le récit qu’il mobilise est trompeur à au moins quatre titres.
> Lire aussi  Il y a trente ans, le monde aurait pu sauver le climat
Premièrement, la science seule n’est jamais suffisante pour enclencher l’action, en particulier lorsque l’action en question doit être globale pour être efficace. Comme l’a très justement remarqué le philosophe Jean-Pierre Dupuy, nous ne devons pas seulement savoir, nous devons croire ce que nous savons. Le monde purement cérébral dans lequel des scientifiques éclairés, de plus en plus convaincus qu’ils sont dans le vrai, parviennent à convaincre des citoyens ignorants de la gravité des crises écologiques et de « sauver la planète » est une fiction naïve. La bonne science peut nous alerter sur les faits, et c’est assurément un premier pas indispensable, mais il ne suffit pas à forger notre détermination et à libérer nos énergies. Les humains ont besoin de savoir, mais ensuite, ils ont besoin de croire – c’est-à-dire de donner un sens à leurs connaissances – et aussi, d’ailleurs, de rêver afin d’arriver à se résoudre au changement. Or tout le monde veut le progrès mais que personne ne souhaite le changement.
La science du changement climatique a sans doute été en grande partie cristallisée il y a trente ans (même si des avancées importantes ont été acquises depuis), mais cela ne signifie absolument pas que nous disposions alors de tout ce qu’il nous fallait pour agir et que nous avons tout gâché.
Préserver l’habitat des plus vulnérables
Deuxièmement, « la planète », vieille de plusieurs milliards d’années, se sauvera et, très probablement, une bonne partie de la vie avec elle, celle que nous n’aurons pas eu le temps de détruire avant de disparaître. En revanche, si nous ne changeons rien au cours des choses, nous ne serons pas là pour le voir. En d’autres termes, ce qui est en jeu, c’est l’hospitalité de la planète pour les humains. Comme l’indique clairement le titre d’un autre livre publié récemment et lui aussi tiré d’une publication hebdomadaire new-yorkaise, si les humains ne pourront pas anéantir la terre, elle pourrait devenir pour eux « inhabitable » (The Uninhabitable Earth - Life After Warming, de David Wallace-Wells, Tim Duggan Books, 320 p., non traduit).
Il est en effet judicieux d’éviter de détruire son habitat. Plus précisément, nous devons préserver l’hospitalité de la planète pour les plus vulnérables d’entre nous. Ce sont les plus pauvres qui souffrent le plus des dégradations de l’environnement. Les crises écologiques qui s’aggravent sous nos yeux leur promettent et leur infligent déjà l’enfer sur terre. « Sauver la planète » ou, pire encore, « sauver le climat » sont des slogans abstraits et contre-productifs, qui brouillent la réalité des véritables enjeux, qui sont pourtant sous nos yeux.
Troisièmement, un certain nombre de mesures décisives ont été prises immédiatement après cette prétendue « décennie perdue », à commencer par la création du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) en 1988. Ont suivi, en seulement quelques années, la publication du premier rapport d’évaluation du GIEC (1990), la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (1992), la première réunion de la Conférence des parties sur les changements climatiques sous l’égide des Nations unies (en 1995, à Berlin) et la signature du protocole de Kyoto [visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre] en 1997, le tout premier accord mondial sur le climat. Comment penser que tout cela équivaut à « ignorer » la science du climat ? Si une décennie a été perdue, elle l’a été dix ans plus tard, entre Kyoto et l’échec du sommet de Copenhague (2009).
Enfin, et c’est le plus important, le récit qui nous assène qu’il y a trente ans « nous savions tout mais n’avons rien fait » passe complètement à côté du type de connaissances nécessaires pour éviter le désastre climatique : ce n’est pas la science du changement climatique que nous devons apprendre à maîtriser, mais la science du changement humain. Certes, l’écart entre les progrès des connaissances scientifiques et l’inertie de l’action politique n’a probablement jamais été aussi grand, bien que l’accord de Paris (2015) ait été négocié, signé et ratifié en un temps record.
Changer nos comportements
Une explication de cet apparent paradoxe « savoir-action » réside dans la nature des connaissances scientifiques produites : alors que la science du climat a fait des pas de géant au cours des dernières décennies, les progrès de ce que l’on pourrait appeler la « science de la transition » sont beaucoup plus mesurés. Nous en savons beaucoup plus sur les causes de la crise climatique que sur les moyens pratiques de la résoudre. Mais on ne sait pas rien.
Pour le dire simplement, nous savons que le bien-être humain, qui a pris son essor au XIXe siècle et qui s’est démocratisé et diffusé sur la planète au XXe siècle, pourrait être balayé au XXIe siècle. Nous savons que nous devons changer nos comportements et nos attitudes pour cesser de détruire le soubassement de nos vies et préserver consciemment la biosphère au lieu de continuer à la détruire aveuglément. La science du changement humain, en cours de formation, vise précisément à comprendre comment. Deux pistes particulièrement prometteuses consistent à articuler la question de la soutenabilité avec celle de la justice et à abandonner la croissance économique comme horizon de nos sociétés. Tout cela demande du temps et il nous en reste peu. Ne gaspillons pas notre précieuse énergie à nous perdre dans des imaginaires trompeurs et stériles.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/05/22/apres-la-science-du-climat-il-faut-maintenant-apprendre-a-maitriser-la-science-de-l-humain_5465292_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/05/22/apres-la-science-du-climat-il-faut-maintenant-apprendre-a-maitriser-la-science-de-l-humain_5465292_3232.html>>
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21- Avec le réchauffement, le plancton migre vers le nord, AFP, 22/05/19, 21:00

Avec le réchauffement climatique, le plancton de l'hémisphère nord tend à migrer plus au nord, montre une étude publiée mercredi dans la revue Nature et consacrée à ces micro-organismes à la base de la chaîne alimentaire océanique.
"Ce n'est pas une bonne nouvelle pour les écosystèmes marins", estime Lukas Jonkers, l'auteur principal, chercheur à l'université de Brême.
"Nous avons poussé les écosystèmes marins, ou au moins ce groupe de zooplancton, loin de leur état naturel, et c'est très préoccupant : cela signifie que, même si nous parvenons à garder le réchauffement sous 1,5°C, ce dont on peut douter, les écosystèmes du globe seront vraisemblablement affectés profondément."
L'équipe a étudié le cas des foraminifères planctoniques, micro-organismes unicellulaires dotés d'une enveloppe rigide et résistante. Une enveloppe qui tombe au fond de l'eau à leur mort, et permet aux scientifiques de garder sur des siècles la trace de ces populations dans les diverses régions du monde.
Les chercheurs ont ainsi comparé des échantillons récents (1978-2013) à d'autres issus de sédiments océaniques remontant à plusieurs siècles.
Bilan : des échantillons récents semblables aux anciens collectés dans des mers plus au sud, suggérant que le plancton a migré vers le nord alors que l'eau gagnait en température.
"Tout a bougé vers le nord", résume M. Jonkers pour l'AFP. "A tel endroit vous trouvez toujours de nombreuses espèces différentes, mais maintenant nous voyons que cet ensemble se compose d'espèces préférant les eaux plus chaudes".
Par exemple, les espèces repérées aujourd'hui près du Groenland évoluaient plus au sud auparavant, à en juger par les sédiments datant de l'ère pré-industrielle et collectés plus au sud.
Au total près de 4.000 échantillons ont été analysés, de diverses zones de l'hémisphère nord. La situation dans l'hémisphère sud n'est pas analysée par cette étude, mais pour Lukas Jonkers, le schéma est similaire.
"Là où les températures ont le plus changé, les espèces ont le plus changé", dit-il, évoquant un rythme de changement plutôt graduel.
Selon lui, rien n'a montré à ce stade d'extinction d'espèces.
Pour autant, des questions de survie pourraient se poser pour le plancton comme pour la faune reposant sur cette nourriture, s'ils ne s'adaptent pas assez vite pour survivre et cohabiter avec d'autres dans leur environnement nouveau.
Cette étude s'ajoute à d'autres qui montrent l'impact du réchauffement sur l'océan et ses habitants. Ainsi dans l'Arctique, phoques et baleines sont déjà obligés de changer leurs habitudes alimentaires, ont montré des travaux publiés en mars.
<https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/rechauffement-plancton-migre-vers-nord-2019-05-22-1301023824 <https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/rechauffement-plancton-migre-vers-nord-2019-05-22-1301023824>>
En savoir plus :
> Global change drives modern plankton communities away from the pre-industrial state <https://www.nature.com/articles/s41586-019-1230-3>, Nature, 22/05/19
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22- Les actionnaires de BP suivent l'avis de la direction et votent pour une résolution sur le climat, Novethic, 22/05/19
Arnaud Dumas

Helge Lund, le président de BP, a rédigé une tribune dans le Financial Times pour expliquer que la transformation de la compagnie pétrolière vers un modèle bas carbone est dans le meilleur intérêt de ses actionnaires. Et cette transformation doit se faire rapidement, plus l’entreprise attend et plus les investissements nécessaires seront lourds. Lors de l'assemblée générale du 21 mai, les actionnaires ont suivi la recommandation du président de l'entreprise et voté massivement en faveur de la résolution déposée par Climate Action 100+.
[Mise à jour le 22 mai 2019] Les actionnaires de BP ont adopté à 99,14 % la résolution déposée par Climate Action 100+ pour rendre le pétrolier plus transparent sur ses émissions de gaz à effet de serre. Ils ont en revanche rejeté à 91,6 % la résolution du groupe Follow This.
Helge Lund, le président de BP, veut transformer rapidement sa société vers un modèle bas carbone. Pas le choix, selon lui, le monde change et les entreprises doivent anticiper et s’adapter. À quelques heures de l’assemblée générale du groupe le mardi 21 mai, il a publié une tribune dans le Financial Times pour exprimer et expliquer son soutien à la résolution déposée par Climate Action 100+, l’association d’investisseurs soucieux du climat.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/finance-durable/isr-rse/le-president-de-bp-exhorte-ses-actionnaires-a-voter-pour-une-resolution-sur-le-climat-147281.html <https://www.novethic.fr/actualite/finance-durable/isr-rse/le-president-de-bp-exhorte-ses-actionnaires-a-voter-pour-une-resolution-sur-le-climat-147281.html>>
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23- Un gaz néfaste pour la couche d'ozone, pourtant interdit, repéré en Chine, AFP, 23/05/19, 12:00
Marlowe Hood

Des usines implantées dans le nord-est de la Chine ont produit de larges quantités d'un gaz détruisant la couche d'ozone, le CFC-11, en violation d'un traité international, selon une étude parue dans Nature.
Depuis 2013, les émissions annuelles de ce gaz ont augmenté d'environ 7.000 tonnes, selon les scientifiques qui ont mené cette étude publiée mercredi. "Les chlorofluorocarbures (CFC) sont les principaux responsables de la diminution de la couche d'ozone de la stratosphère, qui nous protège des radiations ultra-violettes du soleil", rappelle l'auteur principal Matt Rigby, de l'université de Bristol.
En 1987, un accord international, le Protocole de Montréal, avait été signé pour supprimer progressivement les CFC (utilisés dans la réfrigération et les aérosols), responsables du fameux "trou" dans cette couche gazeuse - en particulier au-dessus de l'Antarctique et l'Australie - protégeant la Terre de rayons qui provoquent cancers de la peau, dégâts oculaires et immunitaires.
Conformément au Protocole de Montréal, la production des CFC a officiellement pris fin en 2010 dans les pays en développement. La Chine pour sa part affirme y avoir mis un terme en 2007.
Cette interdiction avait entraîné une diminution importante des concentrations globales de CFC-11 jusqu'en 2012. Mais les scientifiques ont découvert l'an dernier que le rythme de cette diminution avait diminué de moitié entre 2013 et 2017, ce qui signifie que de nouvelles émissions s'étaient produites.
L'Agence d'enquête environnementale (Environmental Investigation Agency, EIA), une association écologiste basée aux Etats-Unis, avait montré du doigt en juillet 2018 dans un rapport 18 usines réparties dans 10 provinces de Chine qui reconnaissaient continuer à utiliser des CFC.
Pour aller plus loin, une équipe internationale de scientifiques a rassemblé des données supplémentaires issues de stations de mesures au Japon, en Corée du Sud et à Taiwan.
"Nos mesures ont montré des +pics+ de pollution quand l'air provient de zones industrialisées" de Chine, souligne un autre auteur principal de l'étude, Sunyoung Park de Kyungpook National University.
Des simulations informatiques ont conforté l'origine de ces molécules de CFC-11.
"Nous n'avons pas trouvé de preuves d'une hausse des émissions en provenance du Japon, de la péninsule coréenne ou d'autres pays", ajoute Luke Western, de l'université de Bristol.
Le CFC-11 est aussi un très puissant gaz à effet de serre, qui peut persister dans l'atmosphère une cinquantaine d'années.
<https://www.geo.fr/environnement/un-gaz-nefaste-pour-la-couche-dozone-pourtant-interdit-repere-en-chine-195752 <https://www.geo.fr/environnement/un-gaz-nefaste-pour-la-couche-dozone-pourtant-interdit-repere-en-chine-195752>>
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24- "Ice on Fire" : DiCaprio liste des solutions contre le réchauffement, AFP, 23/05/19, 13:00

Une parole optimiste dans le débat sur le changement climatique : dans "Ice on Fire", Leonardo DiCaprio, qui produit et prête sa voix à ce documentaire présenté à Cannes, propose des solutions pour réduire l'empreinte carbone de l'homme.
Le film envisage une issue à la crise climatique à travers la mise en oeuvre de moyens "très concrets", résume la réalisatrice américaine Leila Conners, qui avait déjà travaillé avec l'acteur pour "La onzième heure, le dernier virage", traitant aussi du climat.
Prenez le varech, ces grandes algues que l'on trouve le long des côtes maritimes. Non seulement elles absorbent cinq fois plus de carbone que les plantes qui poussent en surface, mais elles sont aussi parmi celles qui poussent le plus vite au monde.
Or "si vous fournissez un régime alimentaire à base d'algues aux bovins, vous obtenez une réduction de 90% de la production de méthane", assure dans le documentaire Ben Smith, producteur de varech, l'un des entrepreneurs interrogés dans le film.
Nouveaux combustibles, techniques innovantes pour expulser le dioxyde de carbone... Le documentaire s'arrête sur les avancées scientifiques à mettre en oeuvre sans tarder.
"Le changement climatique peut être inversé si nous agissons maintenant", assure DiCaprio dans le film. 
"Ce n'est pas un problème lointain. Les résultats seront visibles dans le courant de notre vie", poursuit Leila Conners. "C'est un problème humain, moral. Nous sommes en train de tuer les générations futures par notre inaction et notre incapacité absolue à en débattre correctement".
<https://www.lexpress.fr/actualites/1/culture/ice-on-fire-dicaprio-liste-des-solutions-contre-le-rechauffement_2079829.html <https://www.lexpress.fr/actualites/1/culture/ice-on-fire-dicaprio-liste-des-solutions-contre-le-rechauffement_2079829.html>>
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25- Israël touché par une vague d'incendies, AFP, 24/05/19, 14:00

Des incendies ont détruit jeudi des dizaines d'habitations dans le centre d'Israël, et l'état d'alerte demeurait élevé vendredi en raison d'une canicule frappant l'ensemble du territoire.
Il restait vendredi quelques petits foyers après que le gros des incendies eut été éteint la veille. Plusieurs routes étaient encore fermées à la circulation et la police a demandé la plus grande vigilance aux citoyens.
Selon les services des pompiers, entre 35 et 42 habitations ont été détruites jeudi à cause du feu. Des familles ont dû être évacuées et aucun blessé n'a été signalé dans les divers incendies, selon la police.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a tenu une réunion de crise vendredi matin, a salué les efforts des pompiers et des forces de sécurité dans la lutte contre les incendies. 
Il a en outre remercié plusieurs pays qui ont envoyé des avions pour aider à venir à bout du feu.
"Nous avons reçu pour le moment de l'aide de la Grèce, de la Croatie, de l'Italie, de Chypre et de l'Egypte et nous sommes reconnaissants envers tous ces pays", a affirmé le Premier ministre, selon un communiqué de son bureau.
M. Netanyahu s'est par ailleurs engagé à renforcer les capacités de lutte contre les incendies en Israël.
En 2016, une série d'incendies exceptionnels avait provoqué de très importants dégâts en Israël et en Cisjordanie occupée.
Plus de 13.000 hectares boisés étaient partis en fumée, selon l'Autorité israélienne de la Nature et des Parcs.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/israel-touche-par-une-vague-d-incendies_133938 <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/israel-touche-par-une-vague-d-incendies_133938>>
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26- Climat : 130 scientifiques soutiennent les jeunes qui font grève dans le monde entier ce vendredi, 20 Minutes avec agences, 24/05/19, 18h10

Les jeunes « vont être confrontés demain à un monde rendu plus difficile à cause de l’inertie d’aujourd’hui »
Les jeunes ne sont pas seuls. Plus de 130 scientifiques ont exprimé leur soutien pour la grève des jeunes et étudiants en faveur du climat. Ce mouvement, qui aura lieu ce vendredi dans 90 pays, veut alerter sur l’urgence du réchauffement climatique et le non-respect des engagements pris par les Etats.
Ces scientifiques dans le domaine de l’environnement sont « solidaires des collégiens, lycéens et étudiants qui se mobilisent », indique leur communiqué. « Comment ne pas être inquiets du monde qui se prépare ? »
« Rien ne change »
Parmi les signataires se trouvent notamment les climatologues Valérie Masson-Delmotte, Robert Vautard, Jean Jouzel et Gilles Ramstein. Depuis « plus de trente ans », nombreuses sont les preuves et études alertant « sur la fulgurance du changement climatique », constatent-ils, « mais rien ne change ».
Les scientifiques dénoncent notamment le non-respect des engagements pris, notamment dans le cadre de l’accord de Paris. Ils tiennent à soutenir « les jeunes générations, qui vont être confrontées demain à un monde rendu plus difficile à cause de l’inertie d’aujourd’hui ».
<https://www.20minutes.fr/planete/2525291-20190524-climat-130-scientifiques-soutiennent-jeunes-font-greve-monde-entier-vendredi <https://www.20minutes.fr/planete/2525291-20190524-climat-130-scientifiques-soutiennent-jeunes-font-greve-monde-entier-vendredi>>
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27- Etats-Unis : un républicain bloque le vote d'une aide post-catastrophes naturelles, AFP, 24/05/19, 22:00

Les Américains victimes de catastrophes naturelles devront attendre au moins jusqu'en juin pour que le Congrès approuve une aide très attendue de 19 milliards de dollars qui a été bloquée vendredi par une seule voix républicaine.
Après des semaines de négociations et de reports, ce texte de compromis semblait assuré d'être définitivement approuvé vendredi puis promulgué par le président Donald Trump, grâce à l'obtention d'un rare accord en coulisses entre les chefs républicains, démocrates et la Maison Blanche.
Adopté jeudi au Sénat, contrôlé par les républicains, le projet de loi a été soumis au vote vendredi dans une Chambre de représentants quasiment vide, la vaste majorité des parlementaires étant partis pour une semaine de vacances.
Les démocrates, majoritaires à la chambre basse, ont proposé de passer la loi par consentement unanime, comme prévu avec les républicains. Mais un élu du Texas, Chip Roy, s'y est opposé et a ainsi fait dérailler l'approbation du texte jusqu'à, au moins, la rentrée parlementaire le 3 juin.
"Si je ne m'y oppose pas, le Congrès fera passer une loi qui mobilise un montant de 19 milliards pris aux contribuables sans que les élus du Congrès ne soient présents", a déclaré le républicain dans l'hémicycle.
Le conservateur a également déploré que les négociations aient éliminé une demande républicaine d'inclure des milliards de dollars pour agir à la frontière avec le Mexique, notamment pour l'accueil des migrants.
Ce plan d'aide est destiné à financer des projets de développement, d'infrastructures, d'aide aux zones rurales et des programmes de prévention pour se préparer à l'impact des ouragans, inondations et incendies, dans des régions récemment frappées par de telles catastrophes, dont le territoire associé de Porto Rico, la Californie, la Floride, ou le Texas, que représente M. Roy à Washington.
"Le sabotage de dernière minute par les républicains de la Chambre d'une mesure fortement soutenue" par les deux partis "relève d'un acte de cynisme politique époustouflant", a réagi la présidente de la Chambre Nancy Pelosi, dans un communiqué.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/etats-unis-un-republicain-bloque-le-vote-d-une-aide-post-catastrophes-naturelles_133957 <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/etats-unis-un-republicain-bloque-le-vote-d-une-aide-post-catastrophes-naturelles_133957>>
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28- « Je sèche et la planète aussi » : plus d’un million de jeunes manifestent pour le climat, Le Monde, 25/05/19, 12h29
Thomas Wieder (Munich, envoyé spécial), Audrey Garric, Rémi Barroux et Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)

Etudiants, lycéens et collégiens se sont mobilisés dans plus de 120 pays, vendredi, dans le cadre d’une deuxième grève scolaire internationale. 
« Les calottes sont cuites », « Je sèche et la planète aussi », « Les bronzés ne feront plus de ski ». Brandissant leurs pancartes et leur humour, malgré la gravité de la situation, plus d’un million d’étudiants, de lycéens et de collégiens ont une fois de plus séché les cours pour défiler dans plus de 120 pays. Une deuxième grève scolaire internationale pour le climat, après celle du 15 mars qui avait réuni près de 1,8 million de jeunes, un record.
La demande de ce mouvement baptisé « Fridays for Future » est toujours la même : appeler les dirigeants politiques à lutter davantage contre la crise écologique et climatique. « Nous avons le sentiment que de nombreux adultes n’ont pas encore complètement compris que nous, les jeunes, ne pouvons pas arrêter la crise du climat tout seuls », ont écrit la jeune égérie du mouvement, la Suédoise Greta Thunberg, et son alter ego allemande, Luisa Neubauer, dans une tribune publiée jeudi par le journal allemand Süddeutsche Zeitung.
> Lire notre enquête : « Plus tard, je veux être vivant » : la naissance d’une « génération climat »
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/25/plus-d-un-million-de-jeunes-descendent-de-nouveau-dans-la-rue-pour-le-climat_5466978_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/25/plus-d-un-million-de-jeunes-descendent-de-nouveau-dans-la-rue-pour-le-climat_5466978_3244.html>>
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29- [Science] Les plantes absorbent 30 % du CO2 mondial mais cela pourrait ne plus durer, Novethic, 25/05/19
Marina Fabre

Et si les plantes atteignaient un point de rupture ? Jusqu'ici, grâce à la photosynthèse, les plantes ont réussi à adapter leur absorption du CO2 à l'explosion des émissions de ces dernières décennies. Mais les scientifiques doutent de leur capacité si l'augmentation continue à ce rythme. Et ce facteur n'est pas négligeable, les plantes absorbent actuellement 30 % des émissions de la planète bouleversant les prévisions liées à la crise climatique. 
Il y a d’abord la bonne nouvelle. Selon une étude publiée le 16 mai dans la revue Trends in Plant Science, actuellement, les plantes absorbent le CO2 grâce à la photosynthèse proportionnellement à l’augmentation du carbone sur Terre. "Nous nous attendions à ce que les deux corrèlent car le CO2 stimule la photosynthèse", explique Lucas A. Cernusak, auteur principal de l’étude cité dans Science Post. "Mais étant donné la complexité des interactions entre les plantes et l’environnement, nous avons été impressionnés par la proximité avec laquelle les courbes se suivent".
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/les-plantes-absorbent-30-du-co2-mondial-mais-cela-pourrait-ne-plus-durer-147297.html <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/les-plantes-absorbent-30-du-co2-mondial-mais-cela-pourrait-ne-plus-durer-147297.html>>
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30- Graves inondations au Paraguay, 70.000 familles déplacées, AFP, 27/05/19, 12:00

La crue exceptionnelle du Rio Paraguay, qui a déjà provoqué le déplacement de 70.000 familles au Paraguay, se poursuit et menace d'atteindre un niveau catastrophique dans la capitale Asuncion dans une quinzaine de jours, ont averti les services météorologiques.
A Asuncion, le fleuve monte à un rythme moyen de 4 à 5 cm par jour. Son niveau a atteint dimanche 7,54 m, à seulement 46 cm du niveau "catastrophe", selon les données officielles.
Ce niveau "peut avoir un impact très fort, surtout parce que le nombre d'habitants dans les zones inondables a augmenté ces dernières années", a indiqué à l'AFP Nelson Pérez, responsable des services d'hydrologie, ajoutant que les infrastructures hydrauliques de la capitale étaient inadaptées.
En deux jours il est tombé la même quantité d'eau qu'en un mois en moyenne.
Ces pluies intenses, peu habituelles pour cette époque de l'année, aggravent les inondations, a souligné Eduardo Mingo, responsable des services météorologiques.
A Asuncion, les inondations ont déjà affecté quelque 40.000 personnes, selon les données officielles.
A Pilar, 300 km au sud de la capitale, 10.000 personnes ont été déplacées.
Le gouvernement du président Mario Abdo a mobilisé les forces armées pour aider les familles à se reloger dans des refuges.
Mais des centaines de familles préfèrent rester dans leurs maisons inondées plutôt que de s'entasser dans ces refuges. Pour aller se ravitailler, des habitants ont construit des échafaudages afin de se déplacer de toit en toit entre les maisons jusqu'à la terre ferme. D'autres attendent les bateaux à moteur ou à rames pour transporter vivres et meubles.
<https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Graves-inondations-au-Paraguay-70-000-familles-deplacees-1626721 <https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Graves-inondations-au-Paraguay-70-000-familles-deplacees-1626721>>
Sur le même sujet :
> Au Paraguay, la crue du fleuve fait fuir les plus pauvres, AFP, 27/05/19, 23:00
Hugo Olazar
Les rives du Rio Paraguay sont submergées d'eau en raison d'une crue, lente et préoccupante : dans le bourg de Nanawa, en face de la capitale Asuncion, les habitants ont dû abandonner leur maison en raison de la montée du fleuve, qui atteint par endroit 7 mètres au-dessus du niveau normal.
Sur une pirogue où sont empilés un lit, une armoire, une table de chevet et son chien Pirulin, Graciela Acosta est en cours d'évacuation.
Cette mère au foyer de 39 ans s'apprête à traverser la frontière, en compagnie de sa fille, pour se réfugier dans un centre d'accueil de Clorinda, la ville voisine située en Argentine.
"J’en ai assez, c'est la troisième fois que je dois tout déménager à cause des inondations", se désole-t-elle. "Je prie dieu pour que ça se termine. A chaque fois, c'est beaucoup d'argent".
"Dès que l’eau baisse, assure-t-elle, je reviens chez moi".
- 70.000 évacués -
Comme Graciela Acosta, 70.000 Paraguayens ont dû être évacués ces derniers jours. A Nanawa, petite ville de 6.000 habitants, seulement un demi-millier d'habitants ont pu rester chez eux : ceux qui ont des maisons à étage.
Chaque année, le Rio Paraguay, un des fleuves les plus importants d'Amérique, déborde et affecte des quartiers pauvres édifiés dans des zones inondables.
Dans les rues de Nanawa, l'eau marron atteint presque les plaques indiquant le nom des rues. Selon les endroits, il y a 1 à 2 mètres d'eau.
Le sous-directeur du service public de météorologie et hydrologie, Nelson Perez, précise que la crue n'est pas aussi importante que celle de 1983, restée dans la mémoire des Paraguayens. 
"Ce n'est pas la plus grave crue du Rio Paraguay, mais l'impact est plus important car il y a plus de populations vivant près du fleuve", relève l'expert.
"Ce sont les pires inondations que j’ai vues", affirme Ruben Acosta, 55 ans, qui loue ses services de piroguier-déménageur. 
En janvier et février, le niveau du Rio Paraguay était tellement bas que la navigation y était difficile. "Il a beaucoup plu en mars, trois fois plus que d'habitude, et il a encore beaucoup plu en avril et en mai", explique Nelson Perez, qui évoque aussi la déforestation comme facteur aggravant.
- "Comme à Venise" -
De l'eau jusqu'à la poitrine, Rigoberto Nunez sort du cimetière de Nanawa, en portant à bout de bras un chandelier, un vase, des crucifix et des portraits de défunts, provenant du caveau familial. "Je préfère les emporter, par précaution", confie ce commerçant ambulant de 47 ans. 
La ville étant sans électricité, sans policiers, les habitants essaient de tout emporter, par peur des vols. 
Rigoberto Nunez se dirige vers un centre d'accueil installé dans une favela de Clorinda par les autorités argentines, où il a déjà mis ses meubles à l'abri.
Enrique Cardozo, un forgeron de 51 ans, constate les dégâts dans son atelier, sous un mètre d'eau. "J'ai perdu mon canapé, le placard, je n'avais pas d'endroit où les mettre", raconte ce père de quatre enfants. La famille a migré au premier étage de la maison, située à 15 mètres du fleuve.
"Il a plu pendant une semaine sans s'arrêter. Un jour, l'eau est montée d'un mètre, c'était impressionnant, on n'a pas pu tout sauver. Il n'y a pas un endroit où on peut poser le pied sur terre. Nous sommes comme à Venise, on se déplace en gondole", plaisante le Paraguayen.
Sur l'autre rive du Rio Paraguay, Asuncion n'est pas épargnée. Plusieurs zones basses ont été évacuées.
Dans le quartier résidentiel de Sajonia, les commerçants et habitants disposent des sacs de sable sur les trottoirs, à titre préventif, pour contenir les inondations.
L'expert en hydrologie Nelson Perez se montre plutôt rassurant. Le niveau du Rio Paraguay n'a que faiblement monté lundi. Il prévoit encore une faible montée des eaux dans les prochains jours, puis une décrue la première quinzaine de juin.
<https://www.la-croix.com/Monde/Au-Paraguay-crue-fleuve-fait-fuir-pauvres-2019-05-27-1301025049 <https://www.la-croix.com/Monde/Au-Paraguay-crue-fleuve-fait-fuir-pauvres-2019-05-27-1301025049>>
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31- Auto, nucléaire, charbon : pourquoi l'Allemagne peine à baisser ses émissions, AFP, 27/05/19, 14:00
Coralie Febvre

Malgré l'image "verte" qu'elle cultive à l'étranger, l'Allemagne va manquer ses objectifs climatiques en 2020, et pourrait également échouer en 2030 si elle n'accouche pas rapidement de mesures ambitieuses.
Pourquoi ce pays, aux caisses publiques pleines et à l'électorat attaché aux questions environnementales, peine-t-il à décarboner son économie ?
- Chères automobiles -
Centrale dans la prospérité allemande, l'automobile est à la fois un fleuron industriel à l'export, la source de plus de 800.000 emplois et un moyen de déplacement privilégié.
Le gouvernement allemand, après avoir longtemps ferraillé à Bruxelles pour limiter les normes d'émission imposées à Volkswagen, Daimler ou BMW, demeure réticent à programmer toute sortie des moteurs à combustion préjudiciable à ses constructeurs, malgré le scandale mondial du "dieselgate".
Plus largement, Berlin ménage ouvertement les intérêts des automobilistes. Le gouvernement a saboté l'an dernier les interdictions de circulation pour les vieux diesel prononcées par la justice dans certains centre-villes, en refusant d'adopter un système de vignette pour contrôler les véhicules.
Récemment, le ministère conservateur des Transports a torpillé le projet d'une limitation de vitesse sur les autoroutes allemandes, pourtant porté par sa collègue de l'Environnement pour réduire sans dépenser un sou la pollution et la mortalité routières.
- Adieu au nucléaire -
La chancelière Angela Merkel a pris en 2011 l'une de ses décisions les plus spectaculaires en programmant l'abandon de l'énergie nucléaire d'ici 2022, dans la foulée de la catastrophe de Fukushima.
Si ce choix a reçu une large approbation, dans un pays doté depuis les années 1970 d'un puissant mouvement antinucléaire, il a bouleversé l'approvisionnement de son économie très gourmande en énergie.
L'Allemagne a certes développé les énergies renouvelables - éolien, solaire, biomasse et hydroélectrique -, passées à 38% de sa consommation d'électricité, et prévoit de porter leur part à 65% d'ici 2030.
Mais leur production est intermittente, leur stockage coûteux et impliquant une grande déperdition, et il faut les transporter du Nord balayé par les vents et semé d'éoliennes jusqu'au Sud-Ouest, centre de gravité de l'économie allemande.
Le pays doit donc importer du gaz russe et n'a pu réduire pendant des années sa dépendance au charbon, énergie bon marché et très polluante, rasant des villages entiers pour agrandir ses vastes mines de lignite à ciel ouvert.
- Le charbon, politiquement miné -
Après des mois de consultation, Berlin a décidé en début d'année de sortir du charbon avant 2038, et doit désormais programmer la fermeture des mines et des centrales, ainsi que la reconversion des zones minières.
Or même si le gouvernement a décidé la semaine dernière de débloquer 40 milliards d'euros pour soutenir les quatre Etats-régions concernés, la tâche s'annonce socialement et politiquement explosive.
Certes, l'industrie du charbon - mines et centrales, houille et lignite confondues - a vu ses effectifs fondre de près de 100.000 postes depuis 2000 et ne représentait plus que 30.000 emplois en 2016, cinq fois moins que le secteur éolien, selon le site spécialisé Strom Report.
Mais ces postes sont concentrés dans des régions déjà frappées par le déclin de la sidérurgie rhénane, à l'Ouest, ou par l'effondrement de l'industrie est-allemande, non loin de la frontière polonaise. 
En ex-RDA, le bassin minier est de surcroît devenu un bastion de l'extrême droite : dimanche soir, l'AfD est arrivée en tête dans le Brandebourg et la Saxe, où se tiendront en septembre des élections régionales périlleuses pour le gouvernement Merkel.
<https://lexpansion.lexpress.fr/actualites/1/actualite-economique/auto-nucleaire-charbon-pourquoi-l-allemagne-peine-a-baisser-ses-emissions_2080594.html <https://lexpansion.lexpress.fr/actualites/1/actualite-economique/auto-nucleaire-charbon-pourquoi-l-allemagne-peine-a-baisser-ses-emissions_2080594.html>>
Sur le même sujet :
> A l'heure d'agir, Berlin étale ses différends sur le climat, AFP, 29/05/19, 05:00
Coralie Febvre
Sonné par la poussée verte aux européennes, le gouvernement d'Angela Merkel doit relancer mercredi son projet de loi climatique, alors que conservateurs et sociaux-démocrates allemands s'écharpent ouvertement sur ce chantier clé.
Prévu bien avant le scrutin, ce conseil des ministres restreint devait être une simple étape pour que les responsables de l'énergie, des transports, du logement ou de l'agriculture accouchent avant la fin de l'année d'un plan contraignant face au réchauffement climatique.
Si Angela Merkel a reconnu mardi auprès de CNN qu'il faut "de meilleures réponses", la dirigeante conservatrice, physicienne de formation au fait des enjeux techniques, n'a pas levé le mystère sur les mesures qu'elle souhaite.
Piquée au vif par le score calamiteux de son parti social-démocrate, la ministre de l'Environnement, Svenja Schulze, a tenté lundi d'accélérer le calendrier : elle a envoyé à chaque ministère son propre projet de loi, mis en sommeil depuis février par la chancellerie.
"Je ne peux plus tenir compte des états d'âme" du parti conservateur, s'est-elle agacée sur Twitter. "Nous avons besoin de plus d'engagement sur la protection du climat."
L'un des responsables chrétiens-démocrates, Georg Nüsslein, a aussitôt dénoncé "une manoeuvre grossière et inspirée par la panique".
"Pour beaucoup, la prétendue protection du climat est devenue une religion de substitution", a pesté de son côté Joachim Pfeiffer, spécialiste des questions économiques à la CDU.
- Sortie du charbon -
Pourtant, selon les analyses d'après vote, 46% des électeurs ont fait de la question climatique le principal moteur de leur choix, un bond de 26 points par rapport aux Européennes de 2014.
Bâti dans la douleur entre deux camps affaiblis, le quatrième gouvernement Merkel a promis l'an dernier de ramener dans les clous les émissions allemandes de gaz à effet de serre, alors que le pays a déjà renoncé à ses objectifs 2020.
Faute d'une politique ambitieuse, l'Allemagne manquera aussi ses engagements pour 2030, soit 55% de réduction de ses émissions par rapport à 1990, reconnaissait mi-mai un rapport gouvernemental.
Concrètement, experts et associations attendent des avancées sur deux points: des plans détaillés par secteur, que chaque ministère était censé ficeler avant mercredi, et une fixation du "prix du CO2" pour créer une incitation générale à moins polluer.
Seul le ministère de l'Economie a avancé en annonçant la semaine dernière un plan de 40 milliards d'euros pour les régions concernées par l'abandon programmé du charbon d'ici 2038, périlleux chantier dans des bassins miniers tentés par l'extrême droite.
Mais les Transports sont aussi attendus au tournant vu leur piteux bilan climatique : le secteur est le seul qui échoue depuis 1990 à diminuer ses émissions, la hausse du trafic et l'appétit pour les grosses voitures compensant l'amélioration des moteurs. 
- Fossé générationnel -
Or Berlin a toujours ménagé les automobilistes et les constructeurs, refusant par exemple de limiter la vitesse sur les autoroutes ou de programmer la sortie des moteurs à combustion.
Chaque camp est de surcroît divisé sur la "taxe carbone" proposée par Svenja Schulze, qui pousserait ménages et entreprises à investir dans des modes de chauffage, de transport ou de production plus "propres".
En pleine crise d'identité, le SPD est déchiré entre la tentation d'intégrer les thématiques environnementales et la crainte de s'aliéner sa maigre base populaire, en alourdissant le budget des locataires ou des habitants des périphéries.
Quant aux conservateurs, toujours plébiscités par les plus âgés, ils peinent à prendre au sérieux la priorité accordée au climat par les jeunes Allemands.
"Si les primoélecteurs gagnaient leur propre argent (...), le résultat du vote serait peut-être différent", tweetait lundi soir le secrétaire d'Etat CDU Thomas Bareiss, s'attirant une vague de critiques. 
Mais la semaine dernière, le vétéran conservateur Wolfgang Schäuble, ex-rival et maintes fois ministre d'Angela Merkel, jugeait "bon que les jeunes mettent la pression". "Il faut sortir de l'idée" que la politique climatique "ne doit léser personne", exhortait-il.
<https://information.tv5monde.com/info/l-heure-d-agir-berlin-etale-ses-differends-sur-le-climat-303095 <https://information.tv5monde.com/info/l-heure-d-agir-berlin-etale-ses-differends-sur-le-climat-303095>>
Sur le même sujet :
> Pressé d'agir sur le climat, Berlin promet des décisions en septembre <https://www.geo.fr/environnement/a-lheure-dagir-berlin-etale-ses-differends-sur-le-climat-195849>, AFP, 29/05/19, 18:00
> Climat : Merkel appelle à faire "tout ce qui est humainement possible" <http://www.lefigaro.fr/flash-actu/climat-angela-merkel-appelle-a-faire-tout-ce-qui-est-humainement-possible-20190530>, AFP, 31/05/19, 00:00
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32- Européennes : de Greta à Luisa, ces jeunes pasionarias de l'urgence climatique, AFP, 27/05/19, 16:00
Gaël Branchereau

Elles sont le visage juvénile de l'alerte climatique qui a mené à la percée des écologistes aux élections européennes : Greta, Luisa et les autres incarnent cette génération montante qui place l'avenir de la planète au coeur du débat politique, suscitant des vocations bien au-delà du continent.
Sans ces jeunes qui n'ont souvent pas encore l'âge de voter, les partis Verts de l'Union européenne auraient peut-être enregistré une poussée tant le défi climatique est devenu une préoccupation majeure des électeurs. Mais leur activisme tous azimuts dans les médias, dans la rue et sur les réseaux sociaux a indéniablement un effet mobilisateur, selon les analystes.
A 16 ans, la Suédoise Greta Thunberg, égérie d'un mouvement devenu mondial, fait converger sur son nom des centaines de milliers de jeunes dans des dizaines de pays lors des manifestations "Fridays For Future", et fait des émules un peu partout.
L'une d'elles, Luisa Neubauer, étudiante de 23 ans, est surnommée "la Greta allemande".
Les deux militantes se sont rencontrées à plusieurs reprises, en décembre en Pologne à la COP24 et en Allemagne où elles ont manifesté ensemble.
Les réseaux sociaux jouent un rôle décisif dans la mobilisation des jeunes et la diffusion des appels à descendre dans la rue.
Couettes à la "Fifi brindacier" tombant sur ses épaules, yeux ronds défiant le monde, Greta a inspiré d'autres jeunes filles et femmes, comme en Belgique les étudiantes flamandes Anuna De Wever, 17 ans, et Kyra Gantois, 20 ans, ou en Ouganda Leah Namugerwa, 14 ans, toutes trois montées ces derniers mois sur les barricades de l'écologie militante.
Anuna et Kyra ont déjà publié un essai, "Nous sommes le climat. Lettre à tous", publié en France chez Stock.
Les Verts européens ont réalisé une forte poussée, tirés en particulier par les scores des écologistes allemands (20,5%), français (13,47%) et britanniques (12,1%).
Les élections "montrent que nous ne mettons pas la crise climatique seulement à l'agenda de la rue mais aussi dans les bureaux de vote", s'est félicitée Luisa Neubauer sur Twitter.
La dernière publication Instagram de Greta date de dimanche. L'adolescente, en voyage en train vers l'Autriche, appelle à voter "pour l'avenir". Elle qui, comme d'autres militantes, n'a pas encore le droit de vote...
- 'Effet Greta' -
Pour le quotidien suédois de référence Dagens Nyheter, de tendance libérale, "il souffle un vent écolo en Europe" dû en partie à "l'effet Greta". "Mais on n'est jamais prophète en son pays", ajoutait-il lundi.
Car en Suède, les écologistes ont reculé par rapport à 2014, perdant deux des quatre mandats qu'il détenait au Parlement européen. Un résultat qui masque pourtant une réelle dynamique : à 11,4%, ils multiplient par 2,6 leur score des législatives tenues en septembre 2018, avant l'émergence du phénomène Greta.
Chez les femmes, les Verts suédois recueillent environ 15% des suffrages, selon des sondages de sortie d'urne de la télévision publique.
Ce qui explique aussi pourquoi ce sont avant tout des Greta et des Luisa qui font le buzz "vert". Elles confirment "l'écart observé entre le vote des jeunes femmes, qui va aux partis libéraux, et le vote des hommes plus âgés, mieux représentés dans l'électorat des formations de droite et populistes de droite", analyse pour l'AFP la politologue Sofie Blombäck.
La menace, pour ces formations, semble telle que Greta, atteinte du syndrome d’Asperger, a été pendant la campagne des européennes la cible d'attaques virulentes de l'extrême droite climatosceptique. En France ou en Allemagne notamment, des militants ont mis son handicap en avant pour discréditer son discours, l'accusant d'être instrumentalisée par les "écofascistes", selon un rapport de l'Institut pour le dialogue stratégique (ISD), basé à Londres.
Le mouvement essaime ailleurs dans le monde et ce sont là encore des écolières qui portent le flambeau.
En Ouganda, une écolière de 14 ans, Leah Namugerwa, mène une campagne contre les sacs plastiques qui jonchent les rues de la capitale Kampala, et est à l'origine d'une pétition adressée au président Yoweri Museveni pour leur interdiction.
Elle suit également "la grève de l'école" initiée l'an dernier par Greta Thunberg. Si elle partage les "posts" de Greta, la jeune Ougandaise se dit inspirée par une jeune New-yorkaise du même âge, Alexandria Villasenor, qui organise des manifestations régulières devant le siège des Nations unies.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/europeennes-de-greta-a-luisa-ces-jeunes-pasionarias-de-l-urgence-climatique_133986 <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/europeennes-de-greta-a-luisa-ces-jeunes-pasionarias-de-l-urgence-climatique_133986>>
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33- Le fil vert. Les compagnies pétrolières dépensent chaque année 200 millions de dollars en lobbying contre le climat, Libération, 28/05/19, 07:03
Savinien de Rivet 

Selon une étude de l'organisation InfluenceMap, les géants pétroliers sont très impliqués dans le lobbying pour bloquer les mesures de lutte contre le réchauffement climatique.
Les principales sources de financement du lobbying contre les mesures favorables au climat viennent des géants pétroliers, indique l’organisation influenceMap. Cette dernière a compilé les données issues des registres des lobbys, des rapports annuels, communiqués et documents internes, ainsi que les campagnes sur les réseaux sociaux. D’après le rapport, ces compagnies dépensent chaque année environ 200 millions de dollars pour leur lobbying. Depuis l’accord de Paris de 2015, leurs dépenses totales de lobbying climatique avoisinent le milliard de dollars.
InfluenceMap a également évalué, pour chaque compagnie pétrolière, le degré d’opposition aux mesures favorables au climat. Sur une échelle de A à F (A étant très favorables, F très opposé), les entreprises Chevron, BP et Exxon Mobil sont les plus agressives quant au climat. Shell et dans une moindre mesure Total ont légèrement adouci leur position et se voient donc gratifiées d’un D.
+ Graphique. Dépenses de lobbying en millions de dollars <https://statics.liberation.fr/apps/libegraphCharts/chart-repo/depensesDeLobbyingEnMillionsDeDollars_551/> (Source: InfluenceMap)
Les organisations ont de plus en plus tendance à sous-traiter le lobbying climatique
Par le passé, le lobbying de compagnies telles qu’Exxon Mobil et ses filiales consistait principalement à semer le doute sur la réalité changement climatique. Cette position est devenue de moins en moins tenable face au large consensus scientifique. Le lobbying des compagnies pétrolières est aujourd’hui plus subtil. Il s’agit soit de souligner l’impact négatif en termes d’emploi des lois favorables au climat. Soit d’évoquer d’hypothétiques solutions technologiques dans le futur, telles la décarbonisation.
Mais les compagnies pétrolières choisissent de plus en plus de sous-traiter leur lobbying à des organisations tierces telles l’influent American Petroleum Institute. Ce dernier a par exemple lancé une campagne victorieuse en 2018 pour déréguler les activités issues du pétrole et du gaz, et notamment les standards d’émission de méthane (l’un des gaz à effets de serre les plus nocifs pour le climat).
Les compagnies pétrolières dépensent également beaucoup pour verdir leur image
Pour soigner leur image auprès de leurs clients et actionnaires, les compagnies pétrolières dédient à présent une large part de leurs dépenses publicitaires à leurs activités bas carbone. Celles-ci ne représentent qu’une très faible part de leur chiffre d’affaires, mais une grande partie de leur budget communication. Par exemple, Exxon Mobil met en avant ses initiatives avec le gaz naturel, Shell sa recherche sur la capture du CO2, Total ses panneaux solaires.
+ Graphique. Dépenses de verdissement d'image en millions de dollars <https://statics.liberation.fr/apps/libegraphCharts/chart-repo/depensesDeVerdissementDimageEnMillionsDeDollars/> (Source: InfluenceMap)
Dans ce palmarès, Total se retrouve dans le trio de tête des entreprises qui dépensent pour verdir leur image. Il s’agit même de la compagnie pétrolière dont la proportion du budget communication dédié à promouvoir ses activités «vertes» est la plus importante.
<https://www.liberation.fr/planete/2019/05/28/les-compagnies-petrolieres-depensent-chaque-annee-200-millions-de-dollars-en-lobbying-contre-le-clim_1728549 <https://www.liberation.fr/planete/2019/05/28/les-compagnies-petrolieres-depensent-chaque-annee-200-millions-de-dollars-en-lobbying-contre-le-clim_1728549>>
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34- ArcelorMittal équipe son aciérie de Dunkerque d’un système de captage-stockage de CO2, Le Monde, 28/05/19, 10h10
Philippe Jacqué

Le sidérurgiste s’allie à Total, Axens et l’Institut français du pétrole énergies nouvelles pour un pilote qui sera opérationnel en 2021. 
C’est un pas supplémentaire dans la lutte contre le réchauffement climatique. Mardi 28 mai, le sidérurgiste Arcelor, le pétrolier Total, l’ingénieriste Axens et l’Institut français du pétrole énergies nouvelles (Ifpen) ont annoncé le lancement d’un pilote industriel de captage et de stockage de dioxyde de carbone (CO2) à Dunkerque (Nord). Ce projet, d’un coût de vingt millions d’euros, sera financé aux trois quarts par l’Union européenne.
C’est la deuxième grande initiative de cette nature après celle d’Air Liquide, qui a mis en place en 2015 une unité de capture de CO2 dans son usine d’hydrogène du Havre (Seine-Maritime). « En 2021, le pilote devra capter 0,5 tonne de CO2 issu du gaz sidérurgique, explique Eric Niedziela, le patron des activités françaises d’Arcelor. A l’horizon 2025, nous accélérerons et un démonstrateur industriel devra capter près de 125 tonnes de CO2 par heure, soit plus d’un million de tonnes par an. » D’ici à 2035, le futur pôle européen de Dunkerque se fixe pour ambition de traiter 10 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an.
Si cette unité de captage est expérimentée dans une aciérie, cela ne relève pas du hasard. En effet, ces sites, ainsi que les cimenteries ou les usines chimiques, sont responsables de 25 % des émissions de CO2. Les piéger à la source est considéré comme la méthode la plus efficace.
> Lire aussi  Climat : le pari des « émissions négatives »
Aux termes de l’accord de Paris sur le climat, scellé fin 2015, pour limiter l’augmentation de la température moyenne globale à deux degrés Celsius d’ici à 2050, il sera nécessaire d’économiser l’énergie, mais aussi de capter et de stocker 12 % des 36 milliards de tonnes de dioxyde de carbone rejeté dans la nature à cette date. Les grands industriels devront ainsi être capables de capter de quatre à cinq milliards de tonnes de gaz à effet de serre.
Procédés onéreux
Pour l’heure, très peu d’installations fonctionnent : 43 ont été mises en service dans le monde, et 18 fonctionnent de manière commerciale, selon les données fournies par le Global Carbon Capture and Storage Institute. D’ici trente ans, il faudra créer des milliers de nouvelles unités si l’industrie veut remplir sa part du contrat.
Aujourd’hui, l’essentiel du savoir-faire existe et il est relativement bien partagé, les premières expérimentations ayant eu lieu il y a une quarantaine d’années. « Nous nous sommes lancés en 2000, se rappelle Pierre-Henri Bigeard, le directeur général adjoint recherche et innovation de l’Ifpen. A l’époque, la mise en place d’un marché du carbone allait rendre ce type d’opération nécessaire, mais les quotas n’ont finalement pas vu le jour. »
> Lire aussi  Total interpellé sur sa responsabilité dans le changement climatique
« En 2011, Total a expérimenté la première chaîne complète de capture, de transport et d’enfouissement à Lacq, près de Pau, rappelle Marie-Noëlle Semeria, la directrice de la recherche et du développement du groupe français. Nous avions démontré la fiabilité et l’étanchéité de ce type de stockage. Nous passons à une nouvelle étape avec ce premier pilote en partenariat avec une grande usine émettrice de CO2. Nous sommes aujourd’hui leader sur cette technologie, et nous voulons être un acteur incontournable de son déploiement. » 
Actuellement, le développement de ces installations est bridé du fait de son coût et de l’absence de réglementation plus contraignante. « Une unité industrielle de captage nécessite un investissement initial de l’ordre de 100 millions d’euros », reprend Pierre-Henri Bigeard, de l’Ifpen. Au-delà, ces procédés restent onéreux : après avoir ajouté un solvant aux fumées rejetées par l’usine, il faut les chauffer, et donc dépenser beaucoup d’énergie pour séparer le CO2 du solvant.
« Une vraie prise de conscience »
Le projet de Dunkerque sera intéressant à suivre, puisqu’il propose un système bien plus économe en énergie que ses concurrents. « Nous avons réduit le coût de captage de 50-60 euros à 30 euros la tonne de CO2 », précise Stéphane Fedou, d’Axens, la société qui supervise et démarrera l’unité de Dunkerque. Le solvant développé par l’Ifpen permet de réduire de 35 % le besoin de consommation d’énergie.
Après son captage, qu’adviendra-t-il du CO2 ? Plusieurs usages sont possibles. Il pourra être réutilisé en chimie, pour la production de composants ou de matériaux, ou dans l’agroalimentaire. Reste que l’essentiel du dioxyde de carbone est plutôt appelé à être stocké dans les réservoirs naturels qui contenaient historiquement du gaz.
Dans le projet de Dunkerque, Total doit liquéfier le CO2 avant de le transporter par bateau vers la mer du Nord, où il sera transféré dans un réservoir étanche à proximité du champ pétrolier et gazier Troll. En janvier, les autorités norvégiennes ont attribué un permis de stockage de CO2 offshore au consortium réunissant Equinor (ex-Statoil), Shell et Total, dans le cadre du projet Northern Lights. Il sera alors confiné dans une couche profonde d’aquifère salin du plateau continental norvégien.
« D’ici dix ans, le captage-stockage de CO2 se déploiera à grande échelle, pense Pierre-Henri Bigeard. Si les industriels comme Total ou Arcelor se lancent, c’est qu’il y a une vraie prise de conscience. Pour accélérer, il faudra tout de même la mise en place d’une réglementation au niveau mondial. »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/28/arcelormittal-equipe-son-acierie-de-dunkerque-d-un-systeme-de-captage-stockage-de-co2_5468462_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/28/arcelormittal-equipe-son-acierie-de-dunkerque-d-un-systeme-de-captage-stockage-de-co2_5468462_3234.html>>
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35- Entretien. Sheila Watt-Cloutier : « L’Arctique est le système de climatisation de la planète et il est en train de se casser », Le Monde, 28/05/19, 15h59
Propos recueillis par Anne-Françoise Hivert  

La militante inuite analyse les bouleversements engendrés par le changement climatique dans l’Arctique, où le mode de vie indigène est menacé de disparition. Elle est l’une des invités du week-end de débats organisé par le festival We Love Green & « Le Monde », les 1er et 2 juin, au bois de Vincennes. 
Née à Kuujjuaq, dans le Nunavik, au nord du Québec, Sheila Watt-Cloutier, 65 ans, a fait de la défense des droits économiques, sociaux et culturels des Inuits le combat de sa vie. Elue au Conseil circumpolaire inuit, qu’elle a dirigé entre 2002 et 2006, elle a participé aux négociations de la Convention de Stockholm, interdisant les polluants organiques persistants. Lauréate du Right Livelihood Award, le Nobel alternatif, elle a lancé en 2005 une des premières actions en justice climatique, en réclamant la reconnaissance du droit au froid par la Commission interaméricaine des droits de l’homme, et vient de publier Le Droit au froid (Ecosociété, 2019). Elle est à l’affiche du think tank We Love Green & « Le Monde ».
Qu’est-ce que « le droit au froid » ?
Pour nous, Inuits, la glace, la neige, le froid sont nos forces vitales. Nous luttons pour le droit d’être ce que nous avons toujours été. De chasser, de subvenir à nos besoins, d’élever nos enfants, de vivre en tant que peuple indigène, comme nous l’avons toujours fait. Ce droit est menacé par les changements climatiques. Il est aussi lié au droit du reste du monde d’avoir un environnement sain. Car tout est connecté.
L’Arctique, dites-vous, est le baromètre du monde…
C’est le système de climatisation de la planète et il est en train de se casser, ­entraînant le changement des courants marins, des conditions météorologiques… Ce qui se passe dans l’Arctique est connecté à la montée des eaux menaçant les petites îles de pays en développement, aux ouragans en Floride ou à La Nouvelle-Orléans, aux tornades, aux incendies et à la sécheresse. Il faut comprendre cette connexion géographique, mais aussi humaine. Je le répète depuis quinze ans : si nous protégeons l’Arctique, nous sauvons la planète. Les Inuits en sont les sentinelles.
Lire aussi  Les urgences écologiques sur la scène du think tank We Love Green & « Le Monde »
Quels ont été les premiers signes du changement climatique ?
Nos chasseurs sont sur la glace au quotidien. Ils ont été les premiers à en observer la transformation. Sa formation de plus en plus tardive. Sa rupture de plus en plus précoce. Prenez la rivière devant chez moi. C’est la mi-mai et elle est déjà en train de s’ouvrir. Nous faisons face à des vagues de chaleur comme jamais auparavant. On peut avoir trois saisons dans la même journée. Quand j’étais enfant, nous portions toujours un manteau pendant l’été. Je n’avais pas le droit d’aller me baigner dans la rivière. Il y a des jours, désormais, où toute la communauté s’y retrouve. On voit aussi ­apparaître des oiseaux, des poissons ou des insectes qu’on ne connaît pas.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/28/sheila-watt-cloutier-l-arctique-est-le-systeme-de-climatisation-de-la-planete-et-il-est-en-train-de-se-casser_5468646_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/28/sheila-watt-cloutier-l-arctique-est-le-systeme-de-climatisation-de-la-planete-et-il-est-en-train-de-se-casser_5468646_3244.html>>
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36- Greta Thunberg et Arnold Schwarzenegger s'allient pour le climat, AFP, 28/05/19, 21:00

La jeune militante suédoise Greta Thunberg a appelé mardi l'humanité à "tout changer" dans ses modes de vie et de production pour tenter de limiter les effets du changement climatique, lors d'une conférence organisée à Vienne par l'acteur hollywoodien Arnold Schwarzenegger.
"Nous devons tout changer", a déclaré l'adolescente, soulignant que le développement des véhicules électriques et des panneaux solaires ne devait pas "faire croire que l'on peut résoudre la crise sans efforts".
"C'est la crise la plus importante que l'humanité ait jamais affrontée", a poursuivi la jeune Suédoise, qui a dit croire à la capacité de réaction de l'humanité. "Les humains ont une grande capacité d'adaptation", a-t-elle estimé. "Une fois que nous prenons conscience (d'un danger), nous agissons, nous changeons".
Greta Thunberg, qui multiplie les interventions à travers l'Europe, s'exprimait devant un panel de quelque 1.200 décideurs et chercheurs dans le palais viennois de la Hofburg, à l'invitation de l'ancien gouverneur de Californie d'origine autrichienne Arnold Schwarzenegger.
Celui-ci a sommé les dirigeants et les grandes compagnies de"cesser de mentir aux gens concernant la pollution et le changement climatique", et appelé à investir massivement "dans les énergies vertes pour l'avenir".
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a pour sa part déploré que de nombreux pays signataires de l'accord de Paris sur le climat "ne tiennent même pas leurs engagements".
Or les perturbations climatiques "progressent plus vite que nos efforts pour les contrecarrer", a relevé M. Guterres, qui organise un sommet sur le climat en septembre à New York.
L'accord de Paris, conclu entre 195 pays membres de l'ONU en 2015 mais dénoncé depuis par les Etats-Unis, prévoit de contenir le réchauffement de la planète en-dessous de deux degrés Celsius d'ici à 2100, un objectif qui en l'état n'apparaît pas en mesure d'être tenu selon M. Guterres.
Greta Thunberg a servi d'inspiration à des milliers de jeunes en Europe qui ont battu le pavé ces derniers mois pour alerter sur l'urgence de lutter contre les dérèglements climatiques.
<https://www.youtube.com/watch?v=b2uqWpyM3bo <https://www.youtube.com/watch?v=b2uqWpyM3bo>>
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37- Climat : 80 pays prêts à revoir leurs engagements à la hausse, AFP, 29/05/19, 00:00

Environ 80 pays sont prêts à relever leurs engagements de réduction d'émissions de carbone dans le cadre de l'accord de Paris sur le climat, a déclaré mardi l'émissaire de l'ONU pour le climat Luis Alfonso de Alba.
Selon cet accord, les pays signataires s'étaient engagés à annoncer d'ici 2020 de nouveaux efforts pour muscler leur plan national de réduction d'émissions de gaz à effet de serre, afin de tenter de contenir la hausse mondiale des températures. 
"Il y a 80 pays qui nous ont déjà indiqué être prêts" à revoir à la hausse leurs ambitions, a déclaré aux journalistes M. de Alba.
"Mais cela ne signifie pas qu'ils veuillent le faire à l'échelle dont nous avons besoin", a-t-il ajouté. 
Les Nations unies poussent les gouvernements dans l'objectif de réduire de 45% les gaz à effet de serre sur les dix ans à venir et d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.
"Nous devons accroître notre ambition de façon radicale", a déclaré M. de Alba. "Nous ne parlons pas d'une approche progressive, mais d'une augmentation draconienne."
Au total, 197 parties ont signé l'accord de Paris en 2015, et 186 l'ont depuis ratifié.
Les Etats-Unis de Donald Trump ont décidé de se retirer de l'accord, mais ce retrait ne sera effectif qu'en 2020.
Luis Alfonso de Alba, désigné l'an dernier pour organiser un ambitieux sommet sur l'environnement en septembre à New York, se trouvait à Washington la semaine dernière pour rencontrer des responsables américains. 
Des réunions "très positives", selon l'émissaire onusien.
Les responsables américains "ont convenu que beaucoup restait à faire" et ont encouragé l'ONU à pousser les autres pays à faire plus, malgré la décision des Etats-Unis. "Ils attendent que ces pays le fassent."
Les Etats-Unis sont le pays qui pollue le plus au monde après la Chine.
<https://www.lexpress.fr/actualite/monde/climat-80-pays-prets-a-revoir-leurs-engagements-a-la-hausse_2080968.html <https://www.lexpress.fr/actualite/monde/climat-80-pays-prets-a-revoir-leurs-engagements-a-la-hausse_2080968.html>>
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38- Un conseiller de Trump a comparé la «diabolisation» du CO2 à celle des Juifs sous Hitler, Slate, 29/05/19, 18h02
Repéré par Claire Levenson sur New York Times

William Happer est un ardent climatosceptique à la tête d'un panel d'évaluation sur la science du climat.
Après avoir éliminé de nombreuses régulations environnementales mises en place sous Barack Obama, l'administration de Donald Trump continue son offensive climatosceptique.
Un des conseillers du président sur le climat, William Happer, est en train de créer un panel dont le but sera d'évaluer la science climatique. Alors qu'il y a un consensus des scientifiques sur les causes humaines du réchauffement climatique, l'administration Trump veut que différents «points de vue» soient pris en compte. Cet effort avait été initié par l'ancien ministre de l'environnement de Trump, Scott Pruitt, qui avait déclaré en 2017 que le dioxyde de carbone n'était pas un facteur primordial du réchauffement climatique (il a démissionné après divers scandales de corruption).
William Happer, un physicien de 79 ans sans formation en science du climat, va encore plus loin que Pruitt. En 2013, il avait coécrit un éditorialintitulé «Défense du dioxyde de carbone» et dans une étrange interview télévisée en 2014, il avait déclaré: «La diabolisation du dioxyde de carbone est comme la diabolisation des pauvres Juifs sous Hitler.»
>> Suite à lire à :
<http://www.slate.fr/story/177801/william-happer-conseiller-trump-compare-diabolisation-co2-juifs-sous-hitler <http://www.slate.fr/story/177801/william-happer-conseiller-trump-compare-diabolisation-co2-juifs-sous-hitler>>
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39- Les entreprises pharmaceutiques émettent plus de CO2 que le secteur automobile, Futura-Sciences, 29/05/19
Céline Deluzarche

Le secteur du médicament génère 52 millions de tonnes de CO2 par an, selon une nouvelle étude, soit l'équivalent d'un pays comme la Suisse ou le Danemark. Les grandes entreprises du secteur pharmaceutique sont ainsi bien moins vertueuses que celles d'autres activités pesant pourtant plus lourd dans l'économie. Certaines sont cependant bien meilleures élèves que d'autres.
De nombreuses études se sont focalisées sur l’empreinte carbone de l’alimentation, du transport, du bâtiment, de l’énergie ou des nouvelles technologies. Mais bien peu se sont jusqu'ici penchées sur le secteur pharmaceutique. Et pour cause : alors que le marché du médicament compte plus de 200 acteurs, seulement 15 entreprises ont publié leurs émissions de CO2 depuis 2012.
Lotfi Belkhir, professeur à l'université de McMaster au Canada, a quand même essayé de relever le défi dans une étude publiée dans la revue Journal of Cleaner Production le 20 mars dernier. L'échantillon des 15 entreprises n'étant évidemment pas représentatif puisqu'il s'agit principalement des plus grosses sociétés, le chercheur a d'abord calculé un indice d'intensité carbone mesurant les émissions de CO2 par million de dollars de revenu généré pour l'année 2015. On aboutit à 48,55 tonnes équivalent CO2 (eCO2) par million de dollars (M$), soit 55 % de plus que pour l'industrie automobile (31,4 tonnes). En extrapolant à tout le marché pharmaceutique, les émissions totales s'élèvent à 52 millions de tonnes eCO2, comparé à 46,4 millions pour l'automobile sur la même année. « Alors qu'elle pèse 28 % de moins dans l'économie, la pharmacie est 13 % plus polluante que l'automobile », met en avant Lotfi Belkhir.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/gaz-effet-serre-entreprises-pharmaceutiques-emettent-plus-co2-secteur-automobile-76257/ <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/gaz-effet-serre-entreprises-pharmaceutiques-emettent-plus-co2-secteur-automobile-76257/>>
En savoir plus :
> Carbon footprint of the global pharmaceutical industry and relative impact of its major players <https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0959652618336084>, Journal of Cleaner Production, 20/03/19
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40- « C’est le programme idéal pour parler du changement climatique » : le nouveau défi des journalistes météo, Le Monde, maj le 30/05/19 à 06h24
Valentine Graveleau

Témoins directs des phénomènes extrêmes qui s’accélèrent, les présentateurs font de plus en plus place aux dérèglements climatiques dans leurs bulletins. Ils se sont réunis pour un forum mondial cette semaine à Paris. 
On s’habituerait presque aux records de chaleur ou de froid battus plusieurs fois par mois et aux températures qui varient de 10 °C en moins de vingt-quatre heures. Le mois de mai l’a encore montré : la météo est instable. Des températures négatives ont été enregistrées à Brest et il a neigé en Corse, pendant que onze départements français prenaient des mesures de restriction d’eau. L’Indre est déjà en alerte rouge face aux risques de sécheresse.
Autant de phénomènes météorologiques anormaux, dont doivent rendre compte de plus en plus fréquemment les présentateurs météo du monde entier, réunis à Paris, lundi 27 mai, dans le cadre d’un forum international dévolu à une cause commune : la crise climatique.
« On l’observe vraiment depuis quelques années maintenant. Les phénomènes extrêmes sont plus violents et plus fréquents », explique Laurent Romejko, qui présente « Météo à la carte » sur France 3. Pourtant, le dérèglement climatique peine à trouver sa place dans les bulletins tant il bouscule le métier des présentateurs.
« C’est devenu partie intégrante de notre travail. Mais la vraie difficulté est une difficulté de timing, résume Laurent Romejko. Quand on a des formats de deux ou trois minutes pour présenter une météo sur sept jours, on n’a pas le temps de parler du climat et de l’impact de l’activité humaine sur le réchauffement climatique. »
Confusion entre météo et climat
Son émission, qui dure près d’une heure, intègre aussi des recettes de cuisine de saison et des reportages d’actualité. « C’est un vrai confort d’avoir une longue tranche, bien sûr, on a beaucoup de sujets terroir, mais on essaye de parler le plus possible d’environnement, parce qu’on a la place pour. »
> Lire aussi  Météo et climat : quelles différences ?
A cette contrainte de temps s’ajoute une autre difficulté pour les présentateurs météo : la confusion souvent faite entre météo et climat, dont se nourrissent les théories climatosceptiques. A la fin janvier, alors que toute une partie des Etats-Unis enregistre des records de froid, le président Donald Trump lance ainsi sur Twitter : « Mais qu’est-ce qui est en train de se passer avec le réchauffement climatique ? Reviens vite, on a besoin de toi ! »
Il y a quelques semaines, en France, cette fois, c’est le journaliste Pascal Praud qui niait le dérèglement climatique sur CNews, prenant pour argument les températures glaciales dans les Yvelines au beau milieu du printemps. « Quand il neige en mai, les téléspectateurs nous posent beaucoup de questions. C’est difficile de leur expliquer rapidement et clairement que ça ne remet pas en cause le réchauffement climatique, que la machine est complexe, qu’elle s’analyse sur un temps plus long », témoigne Laurent Romejko.
> Lire aussi  « L’Heure des pros » de Pascal Praud, symbole du dérèglement médiatique
Les spécialistes sont longtemps restés prudents quant au lien entre météo et climat. « Avant, ils ne pouvaient pas affirmer avec certitude que tel ou tel phénomène était directement lié au dérèglement climatique qu’ils observaient. Ils voyaient bien que quelque chose ne tournait pas rond, mais ils ne pouvaient pas prendre la responsabilité de communiquer sans preuve scientifique », rappelle Evelyne Dhéliat, présentatrice depuis plus de vingt-cinq ans sur TF1.
> Lire aussi  Face aux « climatosceptiques » de la télé, l’écologiste Claire Nouvian en appelle au CSA
En 1997, en suivant les recommandations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), elle lance une pastille liée à l’environnement dans son bulletin. Une première. « C’était vraiment le b.a.-ba de l’écologie, avec des petits conseils basiques : rouler un peu moins vite, ne pas gaspiller l’eau… A l’époque, les gens me disaient : “Mais qu’est-ce que vous nous racontez ?” », se souvient-elle.
Pour elle, comme pour Laurent Romejko, les tempêtes de 1999 ont représenté un tournant. « On n’avait jamais vu Paris ou les jardins de Versailles comme ça ; 1999 a été un déclic, une vraie prise de conscience », confie Evelyne Dhéliat.
> Lire aussi  Climat : les prévisions opposées d’Evelyne Dhéliat et Philippe Verdier
Depuis, les présentateurs sont les témoins directs d’une dynamique qui s’accélère. « Regardez les canicules. On se souvient de celle de 1976, puis il n’y a plus grand-chose jusqu’en 2003. Et depuis, il y en a de plus en plus régulièrement », constate Laurent Romejko. Le climat prend alors de plus en plus de place à la télévision. Les bulletins intègrent les journaux télévisés et deviennent une information à part entière ; les cartes de vigilance pour les canicules, les orages ou les vents violents font leur apparition.
Révolution médiatique au « Guardian »
Le 20 mars, Adam Corner, le directeur de recherche de Climate Outreach, une ONG spécialisée sur les questions climatiques, signe une tribune dans le quotidien britannique The Guardian, où il appelle les présentateurs à prendre leurs responsabilités et à parler beaucoup plus de la crise. « La plupart des gens regardent la météo pour décider comment ils vont s’habiller et où ils vont partir en week-end avec leur famille. C’est le programme idéal pour parler du changement climatique », explique-t-il.
La réponse ne se fait pas attendre. Depuis début avril, The Guardian est devenu le premier journal à publier, au côté de son bulletin météo traditionnel, une info quotidienne sur les émissions de CO2 dans le monde. Une petite révolution médiatique.
Le traitement des informations climatiques est aussi facilité par les avancées scientifiques. « Maintenant, on a les preuves. Le changement climatique lié à l’activité humaine est un fait qu’on ne peut plus nier. On a les connaissances et les moyens de montrer ce que ça signifie vraiment dans notre vie quotidienne, quand on ouvre la porte pour sortir de chez soi », insiste Adam Corner.
Une demande des téléspectateurs
Ces données nouvelles poussent les climatologues à sortir de leur réserve. Leur prudence se transforme peu à peu en une envie de s’exprimer.
« Depuis la COP21, fin 2015 à Paris, le GIEC et l’Organisation météorologique mondiale veulent renforcer la communication, avance Christian Vannier, le fondateur du Forum météo et climat. Les faits sont là, on a tous les rapports, mais les climatologues ont besoin de relais. Le présentateur météo est justement ce trait d’union entre les scientifiques et le grand public. »
La COP21 a enclenché une prise de conscience au sein des rédactions. « Avant, quand il faisait chaud, mes collègues se réjouissaient, raconte Chloé Nabédian, qui présentait à l’époque la météo sur i-Télé, et officie aujourd’hui sur France 2. Désormais, dès que les températures sortent de la normale, on fait directement le lien avec le réchauffement climatique. »
Depuis septembre 2018, France 2 a enrichi sa formule en la rallongeant jusqu’à quatre minutes, et plus encore en cas d’événement météorologique majeur. En plus des prévisions, Chloé Nabédian y inclut des décryptages, des explications et des vidéos sur le réchauffement. Et ça plaît : les audiences du bulletin de 20 h 40 de la chaîne ont progressé de quatre points depuis la refonte.« Maintenant, quand les gens m’arrêtent dans la rue, ce n’est plus pour mes prévisions météo, mais pour les décryptages sur le climat », dit en souriant Chloé Nabédian.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/29/parler-du-climat-le-nouveau-defi-des-journalistes-meteo_5469160_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/29/parler-du-climat-le-nouveau-defi-des-journalistes-meteo_5469160_3244.html>>
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41- Les macareux affamés par le réchauffement climatique en Alaska, AFP, 30/05/19, 08:00

Lorsque plusieurs centaines de macareux morts se sont échoués en 2016 sur l'île Saint-Paul, en Alaska, les habitants ont redouté une épidémie de grippe aviaire. Une étude vient de prouver que ces emblématiques oiseaux marins ont en réalité été victimes du réchauffement climatique.
Quelque 350 cadavres de macareux huppés (Fratercula cirrhata) et autres stariques cristatelles (Aethia cristatella) avaient été retrouvés entre octobre 2016 et février 2017 sur les côtes de cette île située en pleine mer de Bering, entre les Etats-Unis et la Russie. Mais l'étude publiée mercredi par la revue scientifique Plos One estime qu'entre 3.100 et 8.500 oiseaux au total ont trouvé la mort durant cette période.
Ils n'ont pas été tués par un virus ou une autre maladie, mais sont tout simplement morts de faim, le réchauffement climatique les ayant privés de source de nourriture suffisante, ont découvert les scientifiques.
"Ils n'avaient pas de graisse, leur musculature était littéralement en train de fondre", a expliqué à l'AFP Julia Parrish, co-auteure de l'étude.
Très reconnaissables avec leur gros bec coloré évoquant celui d'un perroquet, les macareux ne sont qu'un indicateur parmi d'autres mettant en évidence les ravages du changement climatique sur les écosystèmes marins, insistent les chercheurs de l'université de Washington et des services de préservation de l'environnement de la communauté aléoutienne de l'île Saint-Paul.
Dès 2014, la hausse des températures atmosphériques et la diminution de la glace de mer a provoqué un rapide déclin des proies et autres sources de nutriments dans la mer de Bering. 
Les macareux huppés se nourrissent de petits poissons et d'invertébrés marins, qui eux-mêmes mangent du plancton.
En théorie, les oiseaux morts auraient déjà dû avoir migré, quittant la mer de Bering pour rejoindre des eaux plus riches en nourriture, à l'ouest et au sud, mais ils n'en ont vraisemblablement pas eu l'énergie.
"Tout ceci indique qu'ils n'avaient pas à manger, qu'ils ont commencé à migrer tardivement. Ils se sont littéralement retrouvés à court de carburant", résume Mme Parrish.
"Je suis terriblement inquiète", poursuit la chercheuse. "S'il n'y avait que cette mortalité de macareux, ça irait, mais ce n'est qu'un épisode de mortalité parmi six autres depuis 2015-2016", ce qui représente des millions d'oiseaux au total, selon elle.
"Il n'y a pas que la mer de Bering, tout le Pacifique nord est en train de changer. Je pense que l'écosystème hurle à l'aide, et nous l'ignorons, à nos risques et périls", conclut-elle.
<https://www.geo.fr/environnement/les-macareux-affames-par-le-rechauffement-climatique-en-alaska-195867 <https://www.geo.fr/environnement/les-macareux-affames-par-le-rechauffement-climatique-en-alaska-195867>>
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42- La mystérieuse et inquiétante flambée des émissions de méthane, Le Monde, 30/05/19, 17h48
Audrey Garric

La forte hausse de ce gaz à effet de serre, qui pourrait provenir des zones humides tropicales, risque d’accélérer le dérèglement climatique. 
On l’a un temps qualifié de « bombe climatique ». A défaut d’en constituer réellement une – l’expression est aujourd’hui remise en cause par la communauté scientifique –, le méthane risque malgré tout de provoquer une accélération du dérèglement climatique.
La quantité de ce gaz à effet de serre, le deuxième en importance après le dioxyde de carbone (CO2), augmente en effet de manière très rapide dans l’atmosphère, bien plus qu’anticipé par les climatologues. Des données récemment publiées par l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) montrent que les concentrations de méthane (CH4) ont atteint un record en 2018, de quoi miner l’objectif de l’accord de Paris de limiter le réchauffement climatique bien en deçà de 2 °C.
Selon les chiffres de la NOAA, l’augmentation des taux de CH4 dans l’atmosphère s’est accélérée ces cinq dernières années, enregistrant une croissance deux fois plus élevée que sur la période 2007-2013.
Après une stagnation entre 2000 et 2007, la concentration de ce gaz a crû chaque année de 6 parties par milliard (ppb) entre 2007 et 2013, puis de 9 ppb/an entre 2013 et 2018. Elle a bondi à 10,8 parties par milliard en 2018, la seconde plus forte hausse depuis vingt ans.
+ Graphique : Concentration de méthane dans l’atmosphère depuis 1980 (en parties par milliard) <https://img.lemde.fr/2019/05/29/0/0/504/320/688/0/60/0/0775d56_Iqbf0pAh4gls_t4JCoWiOGpx.JPG>. NOAA
Vingt-huit fois plus puissant que le gaz carbonique
La concentration atmosphérique de méthane atteint désormais 1 866 parties par milliard, un taux inégalé depuis au moins 800 000 ans. « C’est 2,6 fois plus qu’avant l’ère préindustrielle, explique Marielle Saunois, enseignante-chercheuse (Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement/université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines) et coordinatrice de l’inventaire mondial du méthane. Au final, le méthane contribue à hauteur de 20 % du réchauffement lié aux émissions de gaz à effet de serre anthropiques. »
La principale cause du dérèglement climatique reste le dioxyde de carbone, issu essentiellement de la combustion du pétrole, du gaz et du charbon, et dont la concentration bat également des records.
Mais le méthane, émis quant à lui par la production de gaz naturel, l’agriculture, la gestion des déchets ou encore les zones humides, s’avère un gaz à effet de serre vingt-huit fois plus puissant que le gaz carbonique sur une période de 100 ans. Même si la durée de vie du CH4 est largement inférieure à celle du CO2– il se dégrade en neuf ans environ –, « la hausse de sa concentration constitue un gros problème pour le climat, d’autant plus inquiétant qu’on n’en comprend pas l’origine », prévient Marielle Saunois.
« Même si les émissions de CO2 sont limitées avec succès d’ici à la fin du siècle, l’augmentation actuelle inattendue et soutenue du méthane pourrait éclipser ces progrès, faisant de l’accord de Paris un échec », écrivent vingt-trois scientifiques dans une étude parue en février dans la revue Global Biogeochemical Cycles.
Zones humides tropicales
Différentes hypothèses, parfois controversées, sont avancées par les scientifiques pour expliquer cette flambée des émissions. Des experts ont d’abord évoqué le boom de l’exploitation du gaz et du pétrole de schiste aux Etats-Unis dans les années 2000, dont les industriels ont notoirement sous-déclaré les fuites de méthane de leurs puits, ainsi que l’exploitation du charbon en Chine, qui a participé à l’augmentation des émissions depuis les années 2010.
L’essor de l’élevage a également été pointé, alors que le nombre et la taille du bétail s’accroissent en Asie, en Amérique latine et en Afrique. Les rejets de ce secteur se sont avérés plus importants que prévu, liés aux phénomènes de fermentation lors du processus de digestion des animaux – en somme, les rots des vaches.
> Lire aussi  Les émissions de méthane de l’élevage plus importantes que prévu
Nombre d’experts suspectent toutefois que ces sources « traditionnelles » d’émissions de méthane, d’origine humaine et naturelle (liée à la dégradation de la matière organique dans un milieu sans oxygène), n’aient contribué que marginalement à la brusque remontée du CH4. « Cette hausse semble provenir des tropiques et des zones chaudes et tempérées de l’hémisphère Nord », estime ainsi Euan Nisbet, professeur des sciences de la Terre à l’université de Londres.
Selon une étude qu’il a publiée en 2016, l’une des clefs d’explication pourrait résider dans les zones humides tropicales et leur réponse au dérèglement climatique.
Cercle vicieux
« Les émissions de méthane augmentent à la fois avec la température et avec l’humidité. Or, sous l’effet du changement climatique, les zones humides deviennent plus chaudes et s’étendent, de sorte qu’elles pourraient relâcher plus de méthane », explique-t-il. Un cercle vicieux, ou une « rétroaction positive » en termes scientifiques, puisque ce dégazage provoquerait un réchauffement accru de l’atmosphère, libérant encore plus de méthane. « C’est le réchauffement qui nourrirait le réchauffement », résume le chercheur.
Dernière possibilité : les émissions de méthane n’augmenteraient pas, mais sa destruction aurait ralenti dans l’atmosphère en raison de la diminution des puits naturels (qui oxydent et consomment le gaz). Actuellement, le CH4 est dégradé sous l’action du radical OH (hydroxyle), qui apparaît sous l’effet du rayonnement solaire en présence de certains polluants. Sa concentration pourrait être en baisse, notamment en raison du succès des politiques de lutte contre la pollution de l’air dans certaines régions du monde.
« L’hydroxyle est “le policier de l’atmosphère” : il la nettoie de nombreux polluants. S’il diminuait, ce serait très inquiétant. Mais nous ne le savons pas dans l’immédiat », affirme Euan Nisbet. « Il est également tout à fait possible que les deux hypothèses soient justes : que les sources d’émissions augmentent et que les puits diminuent », précise-t-il.
En revanche, aucune observation n’a montré de hausse des émissions provenant du permafrost, ces sols glacés des hautes latitudes dont la fonte pourrait libérer dans l’atmosphère de grandes quantités de carbone piégées par le froid, sous forme de CO2 et surtout de CH4. Si elle n’est pas en cause dans la récente croissance des émissions de méthane, la zone reste toutefois une menace pour le climat.
> Lire aussi  Le permafrost, l’autre menace climatique
Limiter les émissions de la production de gaz
Comment expliquer de telles incertitudes, alors que les émissions de CO2 sont, elles, correctement répertoriées ? La principale raison tient à la myriade de sources individuelles relâchant du méthane, difficiles à recenser et à quantifier. Les fuites liées à la production et à l’exploitation des énergies fossiles, ainsi que les rejets des bovins, s’avèrent également complexes à estimer.
Les scientifiques appellent donc à surveiller la croissance des émissions de méthane et surtout à les réduire. « La croissance énigmatique du méthane au cours des vingt dernières années ne devrait pas nous détourner du véritable moteur de la hausse à long terme, depuis le XIXe siècle : les activités humaines,estime Alexander J. Turner, chercheur à l’université de Californie à Berkeley.Donc, peu importe la cause de ces variations récentes, la réduction de nos émissions de méthane serait bonne pour le climat et la qualité de l’air. »
Dans une étude dont il est le premier auteur, publiée en février dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, il recommande l’identification des fuites importantes dans les infrastructures pétrolières et gazières (grâce aux observations aériennes, spatiales ou à l’utilisation de capteurs terrestres) et des changements dans l’alimentation du bétail qui pourraient réduire la production de méthane chez les vaches laitières sans affecter la production. A défaut de pouvoir intervenir sur la réaction des zones humides au changement climatique, l’on peut encore tenter de limiter ce dernier.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/30/la-mysterieuse-et-inquietante-flambee-des-emissions-de-methane_5469407_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/30/la-mysterieuse-et-inquietante-flambee-des-emissions-de-methane_5469407_3244.html>>
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43- Record d’émissions de CO2 pour le G20 en 2018, Blog Sciences, 31/05/19
Sylvestre Huet

Après la hausse des émissions de CO2 en 2017, mettant fin à l’espoir de stabilisation des années 2015 et 2016, quel message climato-énergétique allait donner 2018 ? Les premiers chiffres disponibles, ceux du G20, soit 80% du total mondial – économique comme énergétique – ont été diffusé par le cabinet Enerdata. Verdict : une augmentation de 1,7% des émissions de CO2 dues à l’usage des énergies fossiles, charbon, pétrole et gaz. Avec un nouveau record de 27 milliards de tonnes de CO2 émis vers l’atmosphère. Revue de détail en graphiques et commentaires.
>> Suite à lire et à voir à :
<http://huet.blog.lemonde.fr/2019/05/31/nouveau-record-demissions-de-co2-pour-le-g20-en-2018/ <http://huet.blog.lemonde.fr/2019/05/31/nouveau-record-demissions-de-co2-pour-le-g20-en-2018/>>
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En images
44- Ain : des étangs en alerte de sécheresse, France 2, journal de 13h, 30/05/19

Dix départements sont déjà en alerte face au risque de sécheresse. Dans l’Ain, des mesures de restrictions de l’usage de l’eau ont été prises.
Une terre craquelée, asséchée par le soleil et le manque de pluie. Dans l’un des étangs de la Dombes (Ain), le niveau de l’eau baisse. Une situation alarmante pour Stéphane Mérieux, pisciculteur. "Il y a très peur d’épaisseur d’eau, elle devrait être au niveau des genoux. Il manque 40 à 50 cm d’eau, alors que c’est la quantité qui devrait normalement s’évaporer pendant l’été", s’inquiète-t-il.
Une faune et une flore menacées
Avec le manque de précipitations depuis le début d’année, c’est toute la faune et la flore des étangs qui sont menacées. "Moins de flore, c’est moins bon pour la reproduction du poisson qui perd des supports de ponte. Mais aussi pour les oiseaux", déplore le pisciculteur. Conséquence, l’éleveur de poissons d’eau douce va perdre dix tonnes de productions, soit plus de 20 000 euros de pertes. L’aridité inquiète. Depuis trois jours, la préfecture du département de l’Ain a mis le secteur en alerte sécheresse renforcée. Desrestrictions d’usages de l’eau sont imposées.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/ain-des-etangs-en-alerte-de-secheresse_3467589.html <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/ain-des-etangs-en-alerte-de-secheresse_3467589.html>>
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45- "Planète fragile" > Aux bouts du monde, France 2, 13h15 le dimanche, 02/06/19
Présenté par Laurent Delahousse

Il existe sur Terre deux immenses glaciers de plus de 50 000 kilomètres carrés: l’Antarctique au pôle Sud et le Groenland près du pôle Nord sont deux régions aux antipodes dont les destins se ressemblent. Pour débusquer les bouleversements qui affectent les régions polaires, le magazine "13h15 le dimanche" a suivi les meilleurs spécialistes, capables de sonder des milliers de mètres de glace.
La Nasa, agence gouvernementale en charge de la majeure partie du programme spatial aux Etats-Unis, a fédéré depuis trente ans autour d’elle les grands experts mondiaux de la glace et du climat. En 2008, elle a initié l’opération IceBridge : une mission scientifique aéroportée qui a pour but de survoler chaque année les régions polaires afin de cartographier l’évolution de la banquise et des calottes glaciaires.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/13h15/13h15-du-dimanche-2-juin-2019_3445585.html <https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/13h15/13h15-du-dimanche-2-juin-2019_3445585.html>>
Sur le même sujet :
> Extrait. Climat : que se passerait-il sur la planète si toute la glace fondait en Antarctique ? <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/video-climat-que-se-passerait-il-sur-la-planete-si-toute-la-glace-fondait-en-antarctique_3471295.html>, France 2, 13h15 le dimanche, 02/05/19
> Extrait. Climat : "Je suis surpris qu'il y ait encore un débat politique", dit un spécialiste des glaces polaires de la Nasa <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/video-climat-je-suis-surpris-qu-il-y-ait-encore-un-debat-politique-dit-un-specialiste-des-glaces-polaires-de-la-nasa_3471393.html>, France 2, 13h15 le dimanche, 02/05/19
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46- Allemagne : de violentes chutes de grêle ont créé des dégâts, France 2, journal de 13h, 11/06/19

Le sud de l'Allemagne, et la Bavière en particulier, a été touché par des orages violents qui ont engendré grêle et rafales de vent.
La météo de ce mois de juin est bien capricieuse, et elle touche une bonne partie de l'Europe. Dans le sud de l'Allemagne, en Bavière, d'importantes chutes de grêle ont provoqué beaucoup de dégâts et blessé plusieurs personnes. Sur un lac, la surface de l'eau est transpercée par la chute de grêlons parfois aussi gros qu'une balle de tennis. Les rafales de vent enregistrées ont parfois atteint 120 km/h, provoquant des chutes d'arbres.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/allemagne/allemagne-de-violentes-chutes-de-grele-ont-cree-des-degats_3484851.html <https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/allemagne/allemagne-de-violentes-chutes-de-grele-ont-cree-des-degats_3484851.html>>
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47- [Infographie] La France n’est pas prête aux chocs climatiques, inévitables d’ici 2050, Novethic, 11/06/19
Concepcion Alvarez

Un rapport sénatorial alerte sur le fait que la France n’est pas suffisamment préparée aux impacts du changement climatique qui vont être décuplés d’ici la moitié du siècle. Si les politiques se focalisent essentiellement sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, pour éviter l’ingérable, les auteurs appellent à ne pas laisser de côté les stratégies d’adaptation, afin de pouvoir aussi gérer l’inévitable.
"Nous savons déjà que nous serons à +2°C en 2050", prévient le sénateur écologiste Ronan Dantec, co-auteur avec Jean-Yves Roux (PS) d’un rapport sénatorial inédit sur les politiques d'adaptation au changement climatique en France (1). "Qu’on réduise fortement les émissions globales du gaz à effet de serre ou que celles-ci se poursuivent au rythme actuel, il faudra faire face à une aggravation significative des divers impacts du réchauffement déjà observables." Et la France n’y est pas prête, alertent les deux sénateurs. 
Augmentation des températures moyennes, vagues de chaleur plus longues et intenses, fonte des glaciers, raréfaction de l'eau, aggravation de la submersion côtière, hausse des risques d'incendies et des épisodes de sécheresse, problèmes sanitaires accrus, rendements agricoles en berne, tourisme menacé, voici la liste non-exhaustive de ce qui nous attend d'ici 2050.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.novethic.fr/actualite/infographies/isr-rse/infographie-la-france-n-est-pas-prete-aux-chocs-climatiques-inevitables-d-ici-2050-147324.html <https://www.novethic.fr/actualite/infographies/isr-rse/infographie-la-france-n-est-pas-prete-aux-chocs-climatiques-inevitables-d-ici-2050-147324.html>>
En savoir plus :
> Rapport. Adaptation de la France aux changements climatiques à l’horizon 2050 <https://www.senat.fr/espace_presse/actualites/201905/adaptation_de_la_france_aux_changements_climatiques_a_lhorizon_2050.html>, Sénat, 11/06/19
<http://www.senat.fr/notice-rapport/2018/r18-511-notice.html <http://www.senat.fr/notice-rapport/2018/r18-511-notice.html>>
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48- Canicule : « Ces épisodes vont devenir de plus en plus fréquents » prévient Nicolas Hulot, Ouest-France, 28/06/19, 19h42

L’ancien ministre de l’Environnement, Nicolas Hulot, regrette ce vendredi que l’incendie de Notre-Dame mobilise plus que le changement climatique.
En visite dans nos locaux à Rennes ce vendredi 28 juin pour se faire interviewer pour le Dimanche Ouest France, Nicolas Hulot est revenu sur l’épisode caniculaire en cours en France. « Dans certains pays, ils supportent ça en permanence », rappelle l’ancien ministre de l’Environnement. Il espère que ces températures vont « nous réveiller, qu’on se rende compte que ce n’est pas quelque chose d’abstrait ».
Il regrette que « quand Notre-Dame brûle, on est tous prêt à porter des seaux d’eau pour éteindre l’incendie, mais quand c’est la planète qui se consume et que ce n’est pas tout de suite palpable ou visible, on a tendance à ajourner et à se dire que ce n’est pas si grave ».
Cependant, il reste optimiste. « Il y a un principe immuable, c’est celui de réalité. les prévisions scientifiques se confirment années après années, plutôt que de fuir la réalité, il faut l’affronter. »
<https://www.ouest-france.fr/meteo/canicule/video-canicule-ces-episodes-vont-devenir-de-plus-en-plus-frequents-previent-nicolas-hulot-6421516 <https://www.ouest-france.fr/meteo/canicule/video-canicule-ces-episodes-vont-devenir-de-plus-en-plus-frequents-previent-nicolas-hulot-6421516>>
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Deux publications
49- Sélection de livres. Agir sans attendre - Notre plan pour le climat, UP’Magazine, 13/06/19

Agir sans attendre - Notre plan pour le climat <http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-Agir_sans_attendre-569-1-1-0-1.html> d'Alain Grandjean, avec Marion Cohen et Kévin Puisieux - Préface de Nicolas Hulot - Edition Les Liens qui libèrent, 9 mai 2019 - 112 pages.
Quelle est cette folie qui enferme la France et l'Europe dans l'attentisme alors que se rapproche la catastrophe climatique ? 
Nous n'investissons pas assez - loin de là - pour développer une économie sobre et durable. Pourquoi ? Parce que tous les gouvernements sont guidés par un diktat politique fondé sur le court-termisme et la priorité exclusive donnée aux contraintes économiques.
Cet ouvrage déconstruit un à un les arguments qui justifient l'inaction et propose une piste de sortie par le haut. En effet, aucune règle ne nous empêche d'agir.
La démission fracassante de Nicolas Hulot l'a rappelé : il est temps de bousculer la léthargie politique des dirigeants européens et de profiter de la flexibilité que les traités de l'Union européenne autorisent. Aujourd'hui, la mise en oeuvre d'un véritable plan Marshall vert s'impose.
Alain Grandjean est président de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme (FNH). Polytechnicien, docteur en économie, c'est un spécialiste reconnu des questions environnementales.
<http://www.up-magazine.info/index.php/decryptages/livres-2/8740-agir-sans-attendre-notre-plan-pour-le-climat <http://www.up-magazine.info/index.php/decryptages/livres-2/8740-agir-sans-attendre-notre-plan-pour-le-climat>>
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50- Publication. Faire sa part ? Pouvoir et responsabilité des individus, des entreprises et de l’État face à l’urgence climatique, Carbone 4, 21/06/19

Si l’écologie a indiscutablement progressé dans les esprits ces dernières années, la France est loin d’avoir enregistré dans les faits l’accélération nécessaire à l’atteinte de ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
A qui la faute ?
Au consommateur, disent les uns, qui devrait adopter plus souvent un comportement éco-responsable, dont l’incarnation la plus courante est constituée de « petits gestes », tel que le tri des déchets. Aux pouvoirs publics et aux entreprises, disent d’autres, car ces acteurs peinent à mettre en avant de grands résultats concrets.
En réalité, le combat ne pourra être gagné que s’il est mené sur tous les fronts. Et pour savoir qui peut agir où, et comment gérer les priorités, il est indispensable d’avoir en tête les bons ordres de grandeur.
– Quel impact est-on en droit d’attendre des « petits gestes du quotidien » ?
– Quel est l’effet d’un changement radical de comportement individuel sur l’empreinte carbone moyenne d’un Français ?
– Quel rôle les entreprises et l’État doivent-ils jouer dans la transition ?
> Infographie et publication à découvrir à :
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– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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