[revue-presse-FNH] Grande revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage (vendredi 12 juillet)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 12 Juil 07:44:48 CEST 2019


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Les pesticides toujours tabous dans le Bordelais <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/05/13/les-pesticides-toujours-tabous-dans-le-bordelais_5461224_4500055.html>, Le Monde, 13/05/19, 06h42
2- Les pâtés Hénaff visent un modèle de production durable d'ici 2030 <http://www.lefigaro.fr/flash-eco/les-pates-henaff-visent-un-modele-de-production-durable-d-ici-2030-20190515>, AFP, 15/05/19, 17:00
3- Xylella, la bactérie tueuse d'oliviers, pourrait monter vers le nord de l'Europe <https://www.capital.fr/economie-politique/xylella-la-bacterie-tueuse-doliviers-pourrait-monter-vers-le-nord-de-leurope-1338447>, AFP, 15/05/19, 22:00
4- Abeilles : l'UE est dans l'impasse pour durcir les tests d'homologation des pesticides <https://www.actu-environnement.com/ae/news/Abeilles-UE-impasse-durcir-tests-homologation-pesticides-33439.php4>, Actu-environnement.com <http://actu-environnement.com/>, 15/05/19
5- Tribune. « Sur l’impact des pesticides, la recherche scientifique doit éclairer la décision publique » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/05/16/sur-l-impact-des-pesticides-la-recherche-scientifique-doit-eclairer-la-decision-publique_5462664_3232.html>, Le Monde, 16/05/19, 06h30
6- Le cheptel chinois ravagé par la fièvre porcine africaine <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/16/le-cheptel-chinois-ravage-par-la-fievre-porcine-africaine_5462678_3234.html>, Le Monde, 16/05/19, 06h36
7- Le glyphosate en questions : s’y retrouver dans la controverse <https://information.tv5monde.com/info/le-glyphosate-en-questions-s-y-retrouver-dans-la-controverse-300500>, TV5 Monde, 16/05/19, 09:01
8- Reportage. En Inde, la culture des oranges menacée par les centrales au charbon <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/16/en-inde-la-culture-des-oranges-menacee-par-les-centrales-au-charbon_5463037_3244.html>, Le Monde, maj le 17/05/19 à 01h09
9- Glyphosate : après la polémique, le rapport propose plus de moyens et de transparence pour les agences sanitaires <https://www.lci.fr/planete/glyphosate-apres-la-polemique-le-rapport-propose-plus-de-moyens-et-de-transparence-pour-les-agences-sanitaires-2121351.html>, LCI, 17/05/19, 00:52 
10- Au Gabon, plusieurs hauts responsables suspendus après la saisie de tonnes de bois précieux <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/05/17/au-gabon-plusieurs-hauts-responsables-suspendus-apres-la-saisie-de-tonnes-de-bois-precieux_5463294_3212.html>, Le Monde avec AFP, 17/05/19, 10h33
11- Enquête. Les dessous sombres du bio espagnol <https://www.lalibre.be/actu/planete/les-dessous-sombres-du-bio-espagnol-5cb7280ad8ad587477b98817>, LaLibre.be <http://lalibre.be/>, 17/05/19, 18h36
12- Pesticides, risques et agences sanitaires <http://huet.blog.lemonde.fr/2019/05/17/pesticides-recherche-et-agences-sanitaires/>, Blog Sciences, 17/05/19
13- Producteurs et consommateurs de café réconciliés grâce à Moyee Coffee <http://www.mescoursespourlaplanete.com/Actualites/Producteurs_et_consommateurs_de_cafae_raeconciliaes_graace_aa_Moyee_coffee___2635.html>, Mescoursespourlaplanete, 17/05/19
14- Procès Roundup : une consultante liée à Monsanto et Bayer se présentait comme journaliste <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pesticides/glyphosate/une-consultante-liee-a-monsanto-et-bayer-se-presentait-comme-journaliste-lors-d-un-proces-concernant-le-roundup_3449303.html>, AFP, 18/05/19 09:00
15- L'agroforesterie étend ses racines en France et dans le monde <https://www.lepoint.fr/societe/l-agroforesterie-etend-ses-racines-en-france-et-dans-le-monde-18-05-2019-2313412_23.php>, AFP, 18/05/19, 10:00
16- Chronique. « L’abricot, pomme de discorde » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/18/l-abricot-pomme-de-discorde_5463831_3234.html>, Le Monde, 18/05/19, 15h46
17- Des manifestations contre le géant de l’agrochimie Bayer-Monsanto en France et dans le monde <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/18/manifestations-contre-bayer-monsanto-en-france-et-dans-le-monde_5463841_3244.html>, Le Monde, 18/05/19, 16h24
18- Entretien. Jean-Marc Bonmatin : « l’immense majorité des pesticides ne servent pas à grand-chose » <https://www.goodplanet.info/actualite/2019/05/19/jean-marc-bonmatin-limmense-majorite-des-pesticides-ne-servent-pas-a-grand-chose/>, GoodPlanetInfo, 19/05/19
19- Le déclin des abeilles menace la sécurité alimentaire mondiale, selon la FAO <http://www.fao.org/news/story/fr/item/1194959/icode/>, AFP, 20/05/19, 18:00
20- Au moins 654 entreprises ne respectent pas la réglementation sur les substances chimiques <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/21/au-moins-654-entreprises-ne-respectent-pas-la-reglementation-sur-les-substances-chimiques_5464730_3244.html>, Le Monde, 21/05/19, 10h05
21- Au moins sept pays européens et les institutions de l’UE concernés par le « fichier Monsanto » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/21/au-moins-sept-pays-europeens-et-les-institutions-de-l-ue-concernes-par-le-fichier-monsanto_5464957_3244.html>, Le Monde avec AFP, 21/05/19, 11h28
22- Phoques décapités : deux marins-pêcheurs convoqués devant la justice <https://www.geo.fr/environnement/phoques-decapites-deux-marins-pecheurs-convoques-devant-la-justice-195711>, AFP, 21/05/19, 14:00
23- Faidherbia Albida, arbre refuge de l'agriculture sahélienne <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/05/22/faidherbia-albida-l-arbre-refuge-de-l-agriculture-sahelienne_5465458_3212.html>, AFP, 22/05/19, 09:00
24- Des militants reproduisent une "nature morte" chez Bayer-Monsanto <https://www.la-croix.com/Economie/militants-reproduisent-nature-morte-chez-Bayer-Monsanto-2019-05-22-1301023633>, AFP, 22/05/19, 15:00
25- Agriculture : la Hongrie mise sur la PAC pour contrer les effets du réchauffement climatique <https://www.geo.fr/environnement/agriculture-la-hongrie-mise-sur-la-pac-pour-contrer-les-effets-du-rechauffement-climatique-195757>, AFP, 23/05/19, 15:00
26- L’UFC-Que choisir alerte les autorités sur la dangerosité des aliments à base de soja <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/23/l-ufc-que-choisir-alerte-les-autorites-sur-les-produits-a-base-de-soja_5466035_3244.html>, Le Monde, 23/05/19, 15h27
27- Mystère autour d'éoliennes accusées de tuer des vaches <https://www.parismatch.com/Actu/Societe/Mystere-autour-d-eoliennes-accusees-de-tuer-des-vaches-en-Loire-Atlantique-1625979>, AFP, 24/05/19, 11:00
28- A Restinclières, les arbres protègent les cultures des insectes <https://www.capital.fr/economie-politique/a-restinclieres-les-arbres-protegent-les-cultures-des-insectes-1339495>, AFP, 24/05/19, 12:00
29- Kenya : pour trouver la pluie, des éleveurs se fient plus à leur portable qu'au ciel <https://www.lepoint.fr/monde/kenya-pour-trouver-la-pluie-des-eleveurs-se-fient-plus-a-leur-portable-qu-au-ciel-24-05-2019-2314775_24.php>, AFP, 24/05/19, 14:00
30- Glyphosate : 150 plaintes déposées au tribunal d'Annecy par les "pisseurs volontaires" <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pesticides/glyphosate/glyphosate-150-plaintes-deposees-au-tribunal-d-annecy-par-les-pisseurs-volontaires_3458491.html>, Radio France avec avec France Bleu Pays de Savoie  24/05/19, 16:56
31- L’île d’Ouessant, futur plancher des vaches <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/05/27/l-ile-d-ouessant-futur-plancher-des-vaches_5467796_4500055.html>, M le Mag, 27/05/19, 03h04
32- Il a suffi que « Robocrop » cueille une framboise au Royaume-Uni pour que toute la filière rêve de robotisation <https://www.lemonde.fr/big-browser/article/2019/05/27/au-royaume-uni-une-framboise-cueillie-par-un-robot-ouvre-la-voie-a-l-automatisation-de-la-cueillette_5468196_4832693.html>, Blog Big Browser, 28/05/19, 06h24
33- Un fongicide dangereux pour l’homme retiré du marché en France <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/28/un-fongicide-dangereux-pour-l-homme-retire-du-marche-en-france_5468715_3244.html>, Le Monde, 28/05/19, 19h13
34- Décryptage. Détournement du bio par la grande distribution : l’eldoraBIO <https://www.liberation.fr/planete/2019/05/28/detournement-du-bio-par-la-grande-distribution-l-eldorabio_1730298>, Libération, 28/05/19, 21:06
35- EcoTree, la start-up qui vend des arbres pour sauver les forêts <https://www.lepoint.fr/societe/ecotree-la-start-up-qui-vend-des-arbres-pour-sauver-les-forets-29-05-2019-2315818_23.php>, AFP, 29/05/19, 13:00
36- Fruits et légumes bio : Les esprits s'échauffent autour des serres chauffées <https://www.ouest-france.fr/economie/agriculture/agriculture-biologique/des-fruits-et-legumes-poussees-sous-serres-chauffees-meritent-ils-le-label-bio-6373715>, AFP, 29/05/19, 18:00
37- La forêt sauvage gagne du terrain en France <http://www.lefigaro.fr/actualite-france/en-france-la-foret-sauvage-profite-des-friches-pour-croitre-20190529>, Le Figaro, service infographie, 29/05/19, 21:19 
38- Le sirop de glucose-fructose, emblème de l’ultratransformation <https://www.lemonde.fr/sante/article/2019/05/30/le-sirop-de-glucose-fructose-embleme-de-l-ultratransformation_5469349_1651302.html>, Le Monde, 30/05/19, 06h22
39- Comment l’alimentation ultratransformée affecte notre santé <https://www.lemonde.fr/sante/article/2019/05/30/comment-l-alimentation-ultratransformee-affecte-notre-sante_5469345_1651302.html>, Le Monde, 30/05/19, 07h46
En images
40- Industrie : la Chine dévore le bois français <https://www.francetvinfo.fr/economie/industrie/industrie-la-chine-devore-le-bois-francais_3446677.html>, France 2, journal de 20h, 16/05/19
41- Interview. Quand la Chine reboise la planète <https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Quand-la-Chine-reboise-la-planete-1625122>, Paris Match, 20/05/19 à 17h11
42- Agriculture : profiter des arbres pour améliorer les cultures <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/agriculture-profiter-des-arbres-pour-ameliorer-les-cultures_3456781.html>, France 2, journal de 13h, 23/05/19

Bien à vous,
Florence

NB : En pied de page de chaque message, vous disposez d’une adresse url qui vous permet de vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner directement à votre gré.

DOSSIER DU JOUR : A propos des pesticides dont l’herbicide glyphosate, quels sont les risques et les impacts, comment s’y retrouver dans la controverse, quel rôle pour la recherche scientifique, quelle place pour les agences sanitaires ? (cf. item 1, 4, 5, 7, 12, 18, 20, 30 & 33)
RÉVÉLATION DU JOUR : Des fichiers de personnalités commandés par Monsanto comme ceux déjà révélés en France existent dans six autres pays européens, ainsi que pour les institutions européennes, a annoncé le groupe Bayer. (cf. item 14, suite & 21)
ALERTE DU JOUR : L’épidémie de fièvre porcine africaine, qui s’avère très difficile à contrôler et qui pourrait affecter la Chine pendant des années, provoque d’ores et déjà une flambée des prix à l’international. (cf. item 6)
CITATION DU JOUR : "On n’a pas assez d’eau pour se payer le luxe de laver nos arbres. De toutes les façons, ça ne servirait à rien, car lorsque les cendres retombent sur le sol, elles étouffent aussi les racines." Vivek Singh Sisodia, cultivateur d’orangers subissant les cendres volantes émises par les cheminées des centrales thermiques, dont la concentration est l’une des plus denses de l’Inde (cf. item 8)
ENQUÊTES DU JOUR : — Les dessous et perspectives parfois sombres du bio. (cf. item 11, 34 & 36)
— De nouvelles études associent les aliments industriels ultratransformés à une augmentation du risque de maladies cardio-vasculaires et de prise de poids. (cf. item 38, 39 & suite)
RECOMMANDATION DU JOUR : L’UFC-Que choisir recommande aux consommateurs d’"éviter" de consommer "tout produit contenant du soja" pour les enfants de moins de 3 ans et les femmes enceintes. (cf. item 26)
CHIFFRES DU JOUR : Depuis 2007, les exportations de bois vers Pékin (Chine) ont été multipliées par 7, passant de 50 000 tonnes à 350 000 par an. Conséquence : il n'en resterait plus assez pour la filière française, d'autant que le prix de la matière première a bondi de 60%. (cf. item 40)
ALTERNATIVE DU JOUR : L’agroforesterie progresse et s’affirme ici comme ailleurs. (cf. item 15, 28 & 42)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Les pesticides toujours tabous dans le Bordelais, Le Monde, 13/05/19, 06h42
Claire Mayer 

Malgré 103 conversions au bio recensées sur 5 834 exploitations, en 2018, l’épandage de fongicides cancérigènes et mutagènes reste une pratique majoritaire dans la viticulture bordelaise. 
Avec ses 119 000 hectares de vignobles, le Bordelais se rêve comme la région phare de l’œnotourisme. Les « Bordeaux Wine tours » connaissent un succès considérable, et au CIVB (Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux) véritable institution du vin dans la région, les documents officiels sont sans appel, « le vignoble bordelais est un don de la nature ». Pas étonnant dès lors qu’à la grand-messe internationale du vin, Vinexpo, salon professionnel international dévolu aux vins et spiritueux qui ouvrira ses portes du 13 au 16 mai, se tienne, cette année, un symposium sur le thème « l’impact du changement climatique sur les vignobles au niveau mondial ».
Un sujet d’ampleur pour une culture tourmentée par des saisons de plus en plus chaotiques. Mais, la problématique des pesticides ne sera, elle, pas évoquée. Rien, pas un mot, ni une intervention. Pour Anne Cusson, directrice de la communication de Vinexpo, « elle viendra à un moment donné comme un exemple d’adaptation de la plante, mais ce ne sera pas un sujet traité à part entière. Nous, on va essayer de montrer ce qui est déjà fait. »
Dans l’univers du vin à Bordeaux, l’utilisation du mot « pesticide » jette très souvent un froid dans les conversations. Allant parfois jusqu’au malaise. Les interlocuteurs interrogés font mine d’être trop occupés pour y répondre, d’autres restent évasifs. Même si le mot « conversion » revient sur toutes les lèvres, comme un sésame. Celui-ci indique un changement des pratiques de viticulture pour un passage au bio.
103 nouvelles conversions en 2018
En 2018, 103 nouvelles conversions en Gironde ont été recensées (sur un total de 5 834 exploitations). La preuve, pour Bernard Farges, vice-président du CIVB, et président de la CNAOC (Confédération nationale des producteurs de vins et eaux-de-vie de vin à AOC) que « ça bouge ». Il affirme cependant qu’« une viticulture 100 % bio en France est inenvisageable, le bio aussi a ses limites qui doivent évoluer vers autre chose ». Alors, en attendant, le CIVB préconise « d’éviter les pesticides, les fameux CMR [cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques] ». « Mais nous n’avons pas le pouvoir de les interdire », ajoute-t-il.
> Lire aussi  Deux propriétés viticoles relaxées pour des épandages contestés à côté d’une école primaire
Le sujet secoue de plus en plus le Bordelais. Dernière affaire en date, un projet de collège de 900 places sur la commune de Parempuyre, dans le Haut-Médoc, connu pour ses six appellations prisées. Le terrain où sera bâti cet établissement appartenait au groupe Fayat, du nom du constructeur de BTP, propriétaire de trois exploitations prestigieuses dans le Bordelais dont le Château Clément-Pichon qui jouxte ledit terrain.
Alerté en août 2018, Ludovic Coutant, parent d’élève, demande à être reçu par la direction du domaine : il veut être sûr que les sols n’ont pas été pollués par une utilisation intensive des pesticides et que les collégiens n’y seront pas exposés à l’avenir. Gwendeline Lucas, directrice générale des vignobles Fayat, noie le poisson et lui confirme que la conversion en bio du Château Clément-Pichon n’est pas à l’ordre du jour.
Mais sous la pression médiatique, le groupe annonce dans Sud Ouest le 16 janvier 2019 sa prochaine conversion. C’est alors que les associations Alerte aux toxiques ! (AAT) et Collectif Info Médoc Pesticides (CIMP) entrent dans le débat, et font analyser un millésime 2016 de Clément-Pichon. Ces associations menées par deux femmes déterminées, Valérie Murat (AAT) et Marie-Lys Bibeyran (CIMP) œuvrent pour l’abandon total des pesticides dans le vignoble bordelais.
Traces de pesticides « cancérigènes, mutagènes et toxiques »
Leurs analyses révèlent cinq substances actives, et « parmi les plus dangereuses, folpel, antifongique CMR probable et boscalid » d’après Valérie Murat. Pour MmeLucas, le groupe menait jusqu’à présent une culture « raisonnée, [avec] une attention particulière menée à l’utilisation des pesticides ». Elle se défend : « C’est un sujet qui nous préoccupe de plus en plus. » Mais, pour l’instant, son projet de conversion ne concerne que 5 hectares d’un domaine qui en compte 25.
> Lire aussi  Dans le Bordelais, le traitement chimique des vignes suscite la polémique
En attendant, les parents d’élèves et collectifs antipesticides ont pour projet d’étudier un millésime plus récent pour suivre l’affaire de près. Le nom de leur laboratoire est tenu secret, car plusieurs sites d’analyses ont refusé de traiter leurs données. « Ils se font taper sur les doigts par la profession », confie Marie-Lys Bibeyran.
Par ailleurs, les associations mobilisées contre les agents chimiques continuent « l’enquête Apache 2 » qui analyse les cheveux de femmes enceintes, d’enfants riverains et de travailleurs des vignes employés dans le Médoc. Une étude qui vient compléter sa première version de 2013. « Sur 30 pesticides recherchés, 53 % ont été détectés, dont 81 % cancérigènes, mutagènes et toxiques », déplore Marie-Lys Bibeyran. Des résultats qui ne seront pourtant pas présentés à Vinexpo, où ces collectifs n’auront, cette année encore, pas leur place au sein des 1 600 exposants annoncés.
> Lire aussi  « Cash Investigation » sur les pesticides met le Bordelais en émoi <https://www.lemonde.fr/series-d-ete-2018-long-format/article/2018/07/28/cash-investigation-sur-les-pesticides-met-le-bordelais-en-emoi_5336976_5325928.html>
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/05/13/les-pesticides-toujours-tabous-dans-le-bordelais_5461224_4500055.html <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/05/13/les-pesticides-toujours-tabous-dans-le-bordelais_5461224_4500055.html>>
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2- Les pâtés Hénaff visent un modèle de production durable d'ici 2030, AFP, 15/05/19, 17:00

Bientraitance animale, production bio, recyclage des déchets : le numéro un français des pâtés et rillettes en conserve Hénaff a affirmé mercredi sa volonté de placer le développement durable au cœur de sa stratégie d'ici 2030.
Loïc Hénaff, président du directoire du groupe familial, a confirmé devant la presse la volonté du groupe breton de poursuivre son développement dans un contexte de "défis majeurs", dont le changement climatique est "l'illustration alarmante", à l'occasion de la présentation des résultats 2018.
"Se développer oui, mais pas à n'importe quel prix", écrit Loïc Hénaff dans un manifeste. "Nous avons une vision très simple: nous entrons dans un nouveau monde dans lequel il faudra produire bien, produire bon, produire sain", a-t-il déclaré.
Baptisée "Be Good 2030", la stratégie du groupe dresse une liste de "14 engagements et 72 objectifs mesurables" avec lesquels l'entreprise historique de Pouldreuzic (Finistère), dans le pays bigouden, vise "un impact positif" sur l'environnement et sur le territoire, en fabriquant des produits de qualité qui répondent aux "attentes sociétales".
Confronté à un contexte inédit de "défiance généralisée", Hénaff entend aussi rétablir la confiance des consommateurs.
"Aujourd'hui, 82% des Français ont confiance dans les petits producteurs et seulement 37% dans les grandes marques. C'est quelque chose de nouveau", a souligné Caroline Guivarc'h, directrice marketing et développement du groupe.
Des engagements qui passent par une gestion durable de l'eau (Hénaff possède déjà son propre puits en circuit fermé), la "bientraitance" des porcs et la poursuite des achats locaux de matières premières.
Parmi les "critères de progrès" avancés: la mise en liberté de 100% des truies "en maternité", l'augmentation de la surface de vie des truies gestantes, l'arrêt de la castration des porcelets, de la caudectomie (ablation de la queue) et du meulage des dents.
Le groupe espère aussi tripler la part de bio dans sa production (à 33% de son chiffre d'affaires contre 10% aujourd'hui) et rendre ses emballages (fer blanc et emballage cartonnés) recyclables à 100% (84% actuellement).
En 2018, le groupe Hénaff, créé en 1907 et qui emploie quelque 230 salariés, a réalisé 45,5 millions d'euros de chiffre d'affaires (+9,1% sur un an), une croissance générée par les acquisitions récentes du groupe qui s'est fortement désengagé des marques de distributeurs.
Après avoir racheté en 2017 GlobeXplore (35 salariés), pionnier des algues alimentaires en Bretagne depuis plus de 30 ans, Hénaff a acquis en 2018 l'entreprise Kervern (25 salariés), spécialisée dans la fabrication de charcuterie artisanale bio.
<http://www.lefigaro.fr/flash-eco/les-pates-henaff-visent-un-modele-de-production-durable-d-ici-2030-20190515 <http://www.lefigaro.fr/flash-eco/les-pates-henaff-visent-un-modele-de-production-durable-d-ici-2030-20190515>>
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3- Xylella, la bactérie tueuse d'oliviers, pourrait monter vers le nord de l'Europe, AFP, 15/05/19, 22:00
Isabel Malsang, avec Fanny Carrier à Rome

La bactérie tueuse d'olivier, Xylella Fastidiosa, détectée dans plusieurs pays méditerranéens, pourrait s'étendre plus au nord de l'Europe ainsi qu'à d'autres végétaux, a prévenu mercredi l'Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA).
L'avis de l'EFSA confirme qu'il n'existe pour l'instant "aucune solution" pour éliminer la bactérie dans les cultures, et estime "cruciales" les mesures de "contrôle" des insectes qui la transmettent.
Des expériences "prometteuses" sont en cours d'évaluation au Brésil, ainsi que dans la région des Pouilles en Italie, où a été détectée la bactérie pour la première fois en Europe en 2013, a indiqué l'EFSA. 
Xylella Fastidiosa, considérée comme l'une des bactéries les plus dangereuses pour les végétaux à l'échelle mondiale, provoque diverses maladies pouvant conduire à leur dépérissement, voire à leur mort.
Bien qu'elle soit présente surtout dans les régions côtières du sud de l'Europe, elle a un potentiel de développement dans "la plupart" des régions de l'Union européenne à l'exception des zones d'altitude, et des pays très au nord, souligne l'étude. 
"Presque tout le territoire européen est caractérisé par des climats pouvant être favorables à l'établissement de Xylella Fastidiosa", les régions méditerranéennes étant les "plus à risque", affirme le rapport.
Ces derniers mois, après l'Italie, la France et l'Espagne, de nouveaux foyers ont été identifiés au Portugal, indique l'étude. 
En France, la sous variété Multiplex de la Xylella a été détectée pour la première fois en 2015. Elle est présente en Corse, et dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, sur des arbres d'ornement ou du maquis méditerranéen. 
- Conférence à Ajaccio en octobre -
La sous-variété Fastidiosa Pauca, la même que celle des Pouilles en Italie, qui s'attaque aux oliviers, a été notifiée à Menton sur des plants de polygale à feuilles de myrte (Polygala mirtifolia). A ce jour, l'ensemble des végétaux touchés ont été arrachés sauf 16 oliviers multi-séculaires qui font l'objet d'une surveillance renforcée et d'un dispositif de protection des insectes pour éviter des contaminations.
En Espagne, trois îles des Baléares sont contaminées par trois sous-espèces (Fastidiosa Multiplex, Fastidiosa Pauca et Fastidiosa Fastidiosa): Majorque, Minorque et Ibiza, les contaminations concernant un grand nombre de plantes différentes: vignes, oliviers, lauriers, polygales à feuilles de myrte, mimosa, lavandes, amandiers, cerisiers, frênes, figuier, noyers. 
Dans la province d'Alicante, ce sont essentiellement les amandiers qui sont touchés (sous-espèce Multiplex). A Madrid, un foyer a été identifié autour d'un olivier.
En 2019, la bactérie a aussi été identifiée pour la première fois au Portugal dans un parc zoologique de la ville de Vila Nova de Gaia, au nord du pays.
En Italie, la Toscane (Multiplex) est touchée depuis octobre 2018. La Commission européenne a saisi en mai 2018 la cour européenne de justice de l'UE d'un recours contre le pays pour son incapacité à arrêter la progression de la bactérie.
L'étude de l'EFSA confirme que les plantes les plus affectées sont les oliviers, surtout ceux de plus de 30 ans, les amandiers et agrumes subissant de plus faibles réductions de rendement. La plante la plus résistante semble être la vigne, même si celle-ci est infectée aux Etats-Unis par une Xylella Fastidiosa Fastidiosa.
Selon l'association d'agriculteurs italienne Coldiretti, la contagion de la xylella a "avancé inexorablement vers le nord à une vitesse de plus de 2 kms par mois, avec déjà 21 millions de plantes infectées", ce qui a déjà coûté 1,2 milliard d'euros en Italie.
La Coldiretti demande d'avoir la possibilité d'arracher et replanter. Elle s'en prend aux autorités régionales mais aussi aux systèmes de contrôle européen "qui ont laissé passer du matériel végétal infecté" en estimant que la bactérie qui "est en train de détruire les oliviers des Pouilles" a été introduite dans la région "depuis le Costa Rica via les voies commerciales de Rotterdam".
La deuxième conférence internationale sur la Xylella devrait avoir lieu à Ajaccio en Corse fin octobre 2019, a indiqué l'EFSA.
<https://www.capital.fr/economie-politique/xylella-la-bacterie-tueuse-doliviers-pourrait-monter-vers-le-nord-de-leurope-1338447 <https://www.capital.fr/economie-politique/xylella-la-bacterie-tueuse-doliviers-pourrait-monter-vers-le-nord-de-leurope-1338447>>
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4- Abeilles : l'UE est dans l'impasse pour durcir les tests d'homologation des pesticides, Actu-environnement.com <http://actu-environnement.com/>, 15/05/19
Rachida Boughriet

Depuis six ans, les discussions entre les Etats membres et la Commission européenne patinent pour durcir les tests d'homologation des pesticides, proposés par l'Efsa, pour protéger les abeilles. L'association Pollinis dénonce l'opacité des négociations.
En septembre 2018, l'association Pollinis a contesté devant la médiatrice européenne le refus de la Commission européenne lui demandant d'accéder aux comptes rendus des délibérations des Etats membres pour mettre en œuvre les nouveaux tests d'évaluation des risques des pesticides sur les abeilles. Cette révision des tests d'homologation des pesticides a été proposée par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) en juillet 2013. Les nouvelles lignes directrices de l'Efsaprennent en considération les risques associés à l'exposition chronique (exposition à de faibles doses sur le long terme) aux pesticides et les risques potentiels pour les larves. Le document de l'Efsa prévoit aussi des tests sur les impacts des substances sur les bourdons et les abeilles solitaires (sauvages), et non plus seulement sur les abeilles domestiques.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/Abeilles-UE-impasse-durcir-tests-homologation-pesticides-33439.php4 <https://www.actu-environnement.com/ae/news/Abeilles-UE-impasse-durcir-tests-homologation-pesticides-33439.php4>>
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5- Tribune. « Sur l’impact des pesticides, la recherche scientifique doit éclairer la décision publique », Le Monde, 16/05/19, 06h30
Par Collectif*

L’appel à projets annoncé par le gouvernement le 9 mai ne suffira pas à couvrir l’ensemble des problématiques liées à l’utilisation de ces produits, déplore un collectif de près de 260 scientifiques, qui prônent une gestion plus ambitieuse « au nom du bien commun ».
Malgré la multiplication des plans annonçant leur réduction depuis plus d’une décennie, l’utilisation des pesticides en agriculture continue d’augmenter en France. Face à ce constat, le gouvernement lancera début juin le programme prioritaire de recherche « Cultiver et protéger autrement », doté de 30 millions d’euros. Ce dispositif est conçu pour développer des solutions de remplacement agronomiques et technologiques aux pesticides et les déployer ensuite vers les agriculteurs. Mais les travaux sur les impacts des pesticides sur la santé humaine et environnementale et les coûts que ceux-ci impliquent pour la société sont exclus des appels à projets.
Le 9 mai, le gouvernement a annoncé le lancement d’un appel à projets sur les effets des pesticides dans le cadre d’Ecophyto2 +. Doté de seulement 2 millions d’euros, il ne permettra pas de couvrir toutes les problématiques. Pourtant, la connaissance de l’étendue et de la profondeur des impacts des pesticides et la façon dont ils pèsent sur la société est un levier indispensable pour accélérer la transition vers d’autres modes de production, et complémentaire au développement d’alternatives aux pesticides. Pour être à la hauteur des enjeux, une programmation plus ambitieuse est nécessaire.
> Lire aussi  Glyphosate : une étude montre une nette augmentation du risque de lymphome
De plus en plus de données montrent que les pesticides contribuent pour une grande part à la chute dramatique de la biodiversité, avec des conséquences en chaîne sur les écosystèmes et, comme l’illustre l’exemple des abeilles et autres insectes pollinisateurs, sur l’agriculture elle-même et in fine sur l’alimentation.
Des données probantes existent par ailleurs sur les impacts plus directs des pesticides sur la santé humaine. On sait notamment que certaines pathologies comme les cancers du sang et de la prostate et la maladie de Parkinson sont en surincidence chez les travailleurs agricoles exposés aux pesticides. On sait également que les équipements de protection, pierre angulaire des autorisations de mise sur le marché des pesticides, ont dans la réalité une efficacité relative et limitée et sont souvent inadaptés aux conditions du travail agricole, en particulier concernant la pénibilité et la chaleur.
La multi-exposition des travailleurs agricoles ou des riverains à une diversité de pesticides n’est pas prise en compte dans les évaluations des risques. La potabilisation de l’eau ou la fermeture des captages d’eau rendue insalubre engendrent des coûts qui sont facturés aux consommateurs. Dans les territoires d’outre-mer, certaines cultures sont interdites du fait de la pollution des terres par les pesticides. Malgré tous ces éléments, il n’existe encore aucune évaluation précise des coûts que génèrent les pesticides pour la société à travers leurs effets sur la santé et sur l’environnement. La connaissance de ces coûts, au sens large, serait pourtant décisive pour mieux orienter les politiques publiques.
> Lire aussi  Pesticides : des coûts (bien) cachés
Les effets des pesticides sont complexes à documenter. D’une part parce qu’ils se conjuguent à d’autres facteurs et processus pouvant impacter la santé humaine et l’environnement, et d’autre part parce qu’ils peuvent être différés de plusieurs dizaines d’années. La question de leur évaluation s’adresse à de nombreuses disciplines scientifiques, dont la toxicologie, l’épidémiologie, l’écotoxicologie, la chimie, l’écologie, l’agronomie, la nutrition, l’ergonomie et les sciences humaines et sociales.
Quantifier les risques
La recherche scientifique doit travailler sur tous les fronts pour synthétiser les connaissances existantes et en produire de nouvelles. Elle doit aider à mieux comprendre l’état de santé des travailleurs agricoles exposés, en prenant en compte le développement de la sous-traitance et du travail saisonnier et les degrés réels d’exposition.
Elle doit quantifier les effets des pesticides sur les populations humaines riveraines, mais aussi sur celles, plus éloignées, qui sont touchées par la contamination des nappes phréatiques et de l’air, ainsi que par les résidus de pesticides dans l’alimentation.
Elle doit évaluer les coûts de prise en charge des malades pour les systèmes sociaux de santé. Elle doit quantifier les impacts sur l’ensemble des êtres vivants, sur la perte des services écosystémiques (telle la pollinisation) induits et son incidence sur la santé humaine. Elle doit permettre d’améliorer les critères d’évaluation des risques présentés par des pesticides en prenant en compte les avancées des connaissances sur leurs effets possibles sur le métabolisme, l’épigénétique et les perturbations endocriniennes.
> Lire aussi  Un préfet nommé pour coordonner la réduction des pesticides dans les régions
Les travaux doivent aussi permettre d’analyser les processus de construction sociale de l’ignorance et du déni, et de mettre au jour les phénomènes de visibilisation ou d’invisibilisation des savoirs autour des pesticides et de leurs effets. Ils doivent informer sur la façon dont les controverses et le débat public sont alimentés et cadrés par des acteurs aux intérêts divergents et aux ressources inégales.
La recherche publique doit apporter des preuves scientifiques et éclairer la décision publique sur les plans technique (coûts d’acquisition des preuves, niveau minimal de preuves pouvant soutenir la décision), éthique (valeur de la vie humaine et de la biodiversité, justice environnementale) et démocratique (accès à ces preuves par différents groupes sociaux). Elle peut ainsi renforcer les outils à disposition de l’éducation et du conseil pour induire des changements de pratiques significatifs.
L’analyse des effets et des impacts des pesticides doit être portée par la recherche publique, en toute indépendance et transparence, au service des citoyens et citoyennes et au nom du bien commun de la préservation de la nature et de ses écosystèmes. A travers des approches pluridisciplinaires et participatives, tant sur les questions que sur les méthodes, la recherche doit se saisir de tous ces enjeux si elle veut pouvoir constituer un réel appui pour une transition vers une réduction significative de l’usage des pesticides.
*Premiers signataires : Isabelle Baldi, médecine du travail, université de Bordeaux ; Philippe Baret, agronomie, université catholique de Louvain (Belgique) ; Marion Desquilbet, économie, INRA ; Eve Fouilleux, sciences politiques, CNRS ; Alain Garrigou, ergonomie, université de Bordeaux ; Pierre-Henri Gouyon, génétique, MNHN-CNRS ; Laurence Huc, toxicologie, INRA ; Jean-François Humbert, écologie aquatique, INRA ; François Léger, agronomie, AgroParisTech ; Bernard Salles, toxicologie, université de Toulouse ; Olivier de Schutter, rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation (2008-2014), université catholique de Louvain (Belgique).
En savoir plus :
> Tribune Recherche scientifique et pesticides by on Scribd <https://www.scribd.com/document/410146081/Tribune-Recherche-scientifique-et-pesticides#from_embed> : Liste des 257 signataires de la tribune « Sur les pesticides, la recherche scientifque doit éclairer la décision publique »
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/05/16/sur-l-impact-des-pesticides-la-recherche-scientifique-doit-eclairer-la-decision-publique_5462664_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/05/16/sur-l-impact-des-pesticides-la-recherche-scientifique-doit-eclairer-la-decision-publique_5462664_3232.html>>
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6- Le cheptel chinois ravagé par la fièvre porcine africaine, Le Monde, 16/05/19, 06h36
Simon Leplâtre (Shanghaï, correspondance)

L’épidémie, qui s’avère très difficile à contrôler et qui pourrait affecter le pays pendant des années, provoque d’ores et déjà une flambée des prix à l’international. 
Officiellement, la situation est sous contrôle. A écouter le ministère chinois de l’agriculture, le nombre de cas de grippe porcine baisse. Mais le son de cloche est différent à l’Agence des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). La progression de la maladie pourrait « se révéler plus prononcée que prévu » prévient un rapport publié jeudi 9 mai.
Et d’après une estimation de la banque agricole hollandaise Rabobank, les pertes pourraient s’élever à 200 millions de bêtes sur l’année 2019. Soit le tiers de la production annuelle du premier pays producteur et consommateur de porc au monde, avec environ 55 millions de tonnes consommées en 2017.
Après les premiers cas déclarés en 2018 dans le nord de la Chine, l’épidémie s’est diffusée comme une traînée de poudre. En quelques semaines, toutes les provinces et régions du pays ont été touchées. Huit mois après, Pékin a déclaré 129 foyers et 1,2 million de bêtes mortes, ou abattues en prévention, selon un décompte du ministère de l’agriculture du 22 avril. L’épidémie s’est même propagée aux pays voisins, notamment au Vietnam, cinquième producteur mondial de porcs.
> Lire aussi  L’épidémie de peste porcine se propage et touche la Chine
Le virus, inoffensif pour les humains, se transmet facilement dans les élevages et peut être transporté par l’homme ou par des produits contaminés d’une région à l’autre. Les fermiers sont censés déclarer les cas aux autorités sanitaires, chargées de tester les bêtes.
Situation contrastée d’un territoire à l’autre
Si les autorités locales ont intérêt à minimiser la portée de l’épidémie puisqu’elles versent des compensations aux éleveurs, l’heure semble être à la vigilance. « A l’automne, les autorités sanitaires ont fait des tests, et elles ont dit que mes porcs n’avaient pas la fièvre africaine. Mais mes bêtes ont quand même dû être abattues préventivement », explique M. Zhou, un éleveur de porc à Baoding, dans le Hebei, au sud de Pékin. Depuis, son élevage a été mis en quarantaine.
« En ce moment, les mesures sont très strictes dans la région : l’accès aux fermes est interdit aux personnes extérieures, et les porcs vivants ne peuvent plus être transportés. Cela cause des pertes énormes pour tous les éleveurs parce que nous ne pouvons plus vendre notre production dans le reste de la Chine », se lamente ce fermier, contacté au téléphone.
Du fait de ces restrictions, la situation est contrastée sur le territoire. Les régions les plus productrices de porc, comme le nord-est de la Chine, ont d’abord vu les prix baisser, car beaucoup d’éleveurs envoyaient leurs animaux à l’abattoir de peur d’être affectés par le virus. Cela a créé un déséquilibre d’autant plus important – du fait d’une offre surabondante – qu’ils ne pouvaient vendre leurs produits aux autres provinces.
Puis une fois les stocks écoulés, les tarifs se sont mis à progresser. Ils ont bondi de 14,4 % en avril, après 5,1 % en mars, selon le Bureau national des statistiques, alimentant l’inflation des prix alimentaires (+ 6 % en avril). Dans le sud de la Chine, les provinces du Guangdong et du Guangxi, affectées plus tard par le virus, sont encore dans une phase de baisse des prix.
« Pratiques ancestrales »
Et le pire serait à venir. « Nous estimons que le pic des prix devrait arriver au dernier trimestre 2019 ou début 2020, quand les réserves de viande seront épuisées, car il sera très difficile pour la Chine de repeupler ses élevages, indique Christine McCracken, analyste à la Rabobank. Or les vacances chinoises (début octobre et lors de la fête du printemps 2020) correspondent à des pics de consommation ». Le ministère de l’agriculture prévoit d’ailleurs un bond de 70 % des prix au second semestre, par rapport à l’année précédente.
Malgré les mesures sanitaires prises par les autorités, le virus devrait continuer à décimer les élevages, explique l’analyste. « Il y a quelque chose de culturel en Chine, dans le fait de minimiser [la réalité de la situation] pour rassurer la population, mais cela n’empêche pas les autorités de faire le maximum en matière de sécurité sanitaire. Les professionnels comprennent bien la réalité de la situation. Mais c’est un virus très difficile à éradiquer. Il peut contaminer les sols, l’eau, et la viande. Il y aura toujours un risque de réinfection tant qu’il y aura de la viande contaminée en circulation. »
En effet, environ la moitié de la production chinoise de porc est issue d’élevages traditionnels, où les cochons mangent, notamment, les restes alimentaires des éleveurs… et donc potentiellement du porc contaminé. « Même si le gouvernement leur dit qu’il ne faut pas le faire, on ne change pas rapidement des pratiques ancestrales », justifie Mme McCracken. Pour l’experte, l’industrie chinoise pourrait être affectée par le virus pendant des années : « cela pourrait durer jusqu’à dix ans. »
« Spéculation »
En attendant, les importateurs se frottent les mains. La demande a déjà fait monter les prix, après une mauvaise année 2018. « Le marché a commencé à décoller très vite après le Nouvel An chinois, en février. C’est pour cela que les prix grimpent en Europe, au Brésil, et aux Etats-Unis, du fait de la spéculation. En ce moment, la plupart des grands pays exportent deux fois plus que d’habitude vers la Chine », explique un Français, qui importe de la viande brésilienne en Chine. Même les Etats-Unis, dont la viande de porc est pourtant taxée à 62 % à cause du conflit commercial avec Pékin, contre 12 % en temps normal, exportent davantage.
Mais la Chine n’a pas le choix, « le pays consomme plus que le total de ce que le reste du monde peut exporter », résume cet importateur.
> Lire aussi  Matières premières : « Si 2019 est l’année du cochon, l’animal, lui, n’est guère à la fête »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/16/le-cheptel-chinois-ravage-par-la-fievre-porcine-africaine_5462678_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/16/le-cheptel-chinois-ravage-par-la-fievre-porcine-africaine_5462678_3234.html>>
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7- Le glyphosate en questions : s’y retrouver dans la controverse, TV5 Monde, 16/05/19, 09:01
Pascal Priestle

Condamné lourdement cette semaine par un tribunal des États-Unis, interdit dans plusieurs pays, en sursis prolongé en Europe, l’herbicide nommé glyphosate est actuellement au centre d’une polémique mondiale sans précédent, aux résonances multiples : santé publique, agriculture, industrie et même finances. Cinq clés pour comprendre le débat, et son enjeu.
Glyphosate, Monsanto, Roundup… De quoi parle-t-on ?
Le glyphosate est l’herbicide chimique le plus vendu dans le monde. À son origine : une molécule découverte dans les années 50 par un chercheur suisse. Elle révèle des propriétés phytosanitaires ou, plus crûment, pesticides. Le géant américain Monsantoen élabore un dérivé de synthèse, commercialisé en 1974 sous le nom de Roundup. Son succès est immense.
Économique et facile à utiliser, il permet l’éradication des « adventices » (mauvaises herbes), tant dans les cultures que dans les espaces verts, voire artificialisés. C’est un herbicide « total » (il attaque les plantes sans distinction) et « systémique » (il ne détruit pas le végétal par contact mais par absorption et diffusion par la sève, agissant comme un poison). Son action est donc radicale et prolongée, appréciée en particulier des agriculteurs pour « nettoyer » un terrain avant semailles.
800 000 tonnes de glyphosate sont employées chaque année dans le monde, dont 9 000 en France. Le brevet tombe en 2002 dans le domaine public et de nombreux herbicides à base de glyphosate apparaissent alors, commercialisés sous de multiples marques.
En 2018, Monsanto lui-même est racheté pour 63 milliards de dollars - environ dix fois le budget annuel du Sénégal - par le géant allemand de l’agrochimie Bayer. Une affaire qui se révèle moins rentable que prévu en raison des doutes grandissants sur l’innocuité du produit et des multiples revers judiciaires et réglementaires, qui font aujourd’hui chuter son cours en bourse.
>> Suite à lire à :
<https://information.tv5monde.com/info/le-glyphosate-en-questions-s-y-retrouver-dans-la-controverse-300500 <https://information.tv5monde.com/info/le-glyphosate-en-questions-s-y-retrouver-dans-la-controverse-300500>>
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8- Reportage. En Inde, la culture des oranges menacée par les centrales au charbon, Le Monde, maj le 17/05/19 à 01h09
Guillaume Delacroix (Bombay, correspondance)

Dans le centre du sous-continent, à proximité de Nagpur, les agriculteurs se désespèrent des méfaits des cendres volantes sur la photosynthèse et la fructification des arbres. 
Les oranges font la célébrité de Nagpur, mais l’avenir est sombre dans les plantations proches de cette ville du centre de l’Inde.
La région est connue pour produire, en année normale, 2,5 millions de tonnes d’agrumes sur une superficie d’environ 250 000 hectares, faisant d’elle la première zone de négoce du sous-continent. Mais les cultivateurs qui ont la malchance de travailler à proximité d’« Orange City », comme on la désigne dans tout le pays, abandonnent peu à peu leur métier pour cause de pollution. En cause : les cendres volantes émises par les cheminées des centrales thermiques, dont la concentration est ici l’une des plus denses du pays, du fait de la présence d’immenses gisements de charbon. Ces cendres se déposent sur les feuilles des arbres, bloquant la photosynthèse, et sur les fleurs, les empêchant de donner des fruits.
> Lire aussi  En Inde, la politique vue des forêts du Jharkhand
« En une décennie, j’ai perdu 140 des 200 orangers hérités de mes parents », se lamente Vivek Singh Sisodia, un agriculteur de 52 ans installé sur la commune de Chakkikhapa. Cet hiver, une tempête a traversé la région de manière inédite, recouvrant les voitures d’une pellicule grise et collante, preuve que l’air est chargé en particules en suspension. « Le pire, c’est en mai. C’est la période la plus chaude de l’année, la demande en électricité augmente pour l’air conditionné et les usines tournent à plein régime, si bien que des tonnes de poussière retombent sur les champs, dans un rayon de 10 à 15 kilomètres », raconte M. Singh Sisodia.
Ce dernier travaillait dans les assurances, et c’est, en 2001, à la mort de son père, qu’il s’est installé sur les 7,5 hectares de la famille, attiré par la vie à la campagne. Rapidement, il s’en est mordu les doigts et, depuis, il a encouragé ses deux fils à s’orienter vers des métiers plus sûrs : « Je les ai poussés à faire des études. L’un est dans la banque, l’autre dans l’assurance-vie, ce sont eux qui nous entretiennent aujourd’hui, ma femme et moi. »
Promesses d’énergies propres
En avril 2017, Narendra Modi lui avait pourtant redonné espoir. Le premier ministre de l’Inde, dont le mandat est actuellement remis en jeu par les élections législatives qui durent jusqu’au 19 mai, était venu inaugurer trois nouvelles tranches (1 980 mégawatts) à la centrale électrique de Koradi, l’une des plus anciennes du pays, dont les cheminées barrent l’horizon au fond de la propriété de M. Singh Sisodia. Le dirigeant nationaliste, qui aura beaucoup parlé d’énergies propres durant son quinquennat, avait alors promis que la pollution baisserait à Nagpur. Mais il y a loin de la politique à la réalité.
> Lire aussi  Les Indiens sont mieux équipés en toilettes, mais refusent de les utiliser
S’il est vrai que la capacité de production de l’électricité d’origine solaire atteindra 38 gigawatts (GW) cette année (contre 2,6 GW en 2014), l’objectif étant d’arriver à 100 GW en 2022, elle ne représente que 8 % de la capacité installée totale. L’éolien, lui, est à 10 %, l’hydraulique à 13 %.
Plus ennuyeux, depuis 2018, les projets d’énergies renouvelables subissent un gros coup de frein, a indiqué, fin mars, la Central Electricity Authority, en raison des carences du réseau de distribution et des difficultés à trouver des terrains disponibles. Résultat, les énergies fossiles fournissent encore 80 % du courant électrique.
« Concernant les cendres volantes, ils ont installé des filtres dans les nouvelles cheminées, et on a observé par la suite une amélioration dans nos champs, mais pas suffisante pour sauver nos orangers. Sur les 500 plantations qu’il y avait aux abords immédiats de Nagpur, au nord de l’agglomération, il n’en reste aujourd’hui plus que deux », déplore M. Singh Sisodia, qui nous emmène voir, dans son jardin, quelques arbres chétifs recouverts de poussière grise.
« On n’a pas assez d’eau pour se payer le luxe de laver nos arbres, lance-t-il, découragé. De toutes les façons, ça ne servirait à rien, car lorsque les cendres retombent sur le sol, elles étouffent aussi les racines. »
Coton noirci et invendable
Dans le village voisin de Lonekhari, réputé être le plus pollué du district, une vingtaine d’hommes rassemblés sous des eucalyptus géants s’étonnent qu’on ne parle que de l’énergie solaire dans les journaux et confirment les ravages persistants du charbon. Tous disent avoir commencé à renoncer à la culture des oranges il y a dix ans, certains pour se convertir au coton. Mais les cendres volantes ne font pas la différence et se déposent aussi sur les délicates fleurs blanches, divisant par trois les rendements promis par les paquets de semences, et rendant le coton noirci invendable.
« En novembre 2018, le “tribunal vert” chargé de rendre la justice dans le domaine de l’environnement a édicté de nouvelles normes pour réduire la pollution des centrales thermiques, mais les industriels ont aussitôt fait appel devant la Cour suprême », souligne un cadre dirigeant d’une entreprise locale d’électricité, qui requiert l’anonymat.
En février, Amit Dhone, 18 ans, a constaté que la récolte de ses trois acres de coton était une fois encore catastrophique. « Théoriquement, on est censé avoir jusqu’à cinquante fleurs par pied, mais, en réalité, on en obtient à peine plus de vingt », constate-t-il, dépité.
La maire de Lonekhari nous invite chez elle pour nous expliquer l’amertume de ses administrés. Les cheveux orange teints au henné, Sushila Dhurve note que, après le passage de M. Modi il y a deux ans, la quantité de cendres dans les champs « a diminué de seulement 10 % ». Elle n’attendait, il est vrai, aucun miracle. « En 2012, des représentants de la compagnie qui exploite la centrale de Koradi et de celle de Khaperkheda, dix kilomètres plus loin, étaient venus à notre rencontre, mais ils n’avaient décidé d’indemniser que cinquante fermiers, à raison de 2 000 roupies [25,70 euros] l’hectare, c’était ridicule », se souvient-elle.
« Basculer vers le solaire »
Lassés de voir leurs oranges arrêter de grossir et tomber au sol avant maturité, nombre de cultivateurs se sont faits maraîchers et ont vite déchanté, en découvrant la couleur de leurs choux-fleurs et l’allure de leur coriandre.
Selon l’Institut américain des économies d’énergie et des analyses financières, la pollution liée au charbon continue d’augmenter en Inde, « en raison du retard pris dans l’installation des dispositifs de contrôle de cette pollution ». Cependant, prétend-il, la situation « devrait s’améliorer progressivement au cours des cinq prochaines années », le gouvernement Modi ayant pris l’engagement de fermer l’équivalent de 48 GW de capacités de production jugées obsolètes.
Mahesh Aphale, porte-parole de Mahagenco, société qui exploite les centrales de Nagpur, prétend que l’on ne construit plus de nouvelles centrales thermiques et qu’on ne fait « qu’agrandir celles qui existent déjà ». Il ajoute que, partout en Inde, les compagnies d’électricité « sont en train de basculer vers le solaire pour diminuer la pollution dans les campagnes ». Il jure que les cheminées de Koradi et de Khaperkheda sont équipées de filtres qui retiennent « 99 % des cendres volantes » et que, si celles-ci se retrouvent dans les champs alentour, c’est « parce que les transporteurs qui les acheminent vers les cimenteries pour recyclage ne ferment pas hermétiquement leurs camions ».
> Lire aussi  En Inde, des panneaux solaires pour tous
Une chose est sûre : aux abords des deux centrales en question, les routes sont jalonnées de tas de cendres volantes abandonnées à l’air libre, dans des quantités invraisemblables.
A Suradevi, la famille Gawande est désespérée. Depuis deux ans, un ballet incessant de camions-bennes empruntent nuit et jour les ruelles en rasant les murs des maisons, pour aller vendre leur cargaison à la briqueterie située à l’arrière du village. « La poussière se dépose en quelques secondes sur les vêtements qui sèchent dehors, mais aussi sur la vaisselle et la nourriture, à l’intérieur », s’étrangle le grand-père, Balram, qui affirme que « 500 personnes souffrent de problèmes respiratoires dans les environs ».
> Lire aussi  Pourquoi le monde est toujours accro au charbon
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/16/en-inde-la-culture-des-oranges-menacee-par-les-centrales-au-charbon_5463037_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/16/en-inde-la-culture-des-oranges-menacee-par-les-centrales-au-charbon_5463037_3244.html>>
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9- Glyphosate : après la polémique, le rapport propose plus de moyens et de transparence pour les agences sanitaires, LCI, 17/05/19, 00:52 
Matthieu Jublin

Avant la publication de ce rapport parlementaire, un de ses rapporteurs avait affirmé que "le glyphosate est moins cancérogène que la charcuterie ou la viande rouge". Mais, loin de se prononcer sur la toxicité de l'herbicide, le rapport préconise d'améliorer le fonctionnement des agences sanitaires.
C'est l'histoire d'un texte qui a plus fait parler de lui avant sa publication qu'après. Publié jeudi 16 mai, le rapport de l'Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques (OPECST) était depuis ce dimanche au cœur d'une controverse, après que l'un de ses rapporteurs, le sénateur UDI Pierre Médevielle, a affirmé que "le glyphosate est moins cancérogène que la charcuterie ou la viande rouge qui, pourtant, ne sont pas interdites".
De charcuterie ou de viande rouge, il n'est pourtant pas question dans ce rapport parlementaire, à lire sur le site de l'Assemblée nationale. Il n'est pas non plus consacré au glyphosate, et se garde d'émettre un avis sur la toxicité de l'herbicide. Ce rapport a pour objet d'améliorer le fonctionnement des agences sanitaires chargées d'évaluer l'impact de nombreux produits, dont le glyphosate. 
> Lire aussi Le glyphosate "moins cancérogène que la charcuterie" : la mise au point de Cédric Villani
> Lire aussi Indésirable au Vietnam, de retour en Colombie, polémique partout... tour du monde des controverses du glyphosate
>> Suite à lire à :
<https://www.lci.fr/planete/glyphosate-apres-la-polemique-le-rapport-propose-plus-de-moyens-et-de-transparence-pour-les-agences-sanitaires-2121351.html <https://www.lci.fr/planete/glyphosate-apres-la-polemique-le-rapport-propose-plus-de-moyens-et-de-transparence-pour-les-agences-sanitaires-2121351.html>>
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10- Au Gabon, plusieurs hauts responsables suspendus après la saisie de tonnes de bois précieux, Le Monde avec AFP, 17/05/19, 10h33

D’une valeur de 7 millions d’euros, 353 conteneurs de kévazingo, interdit d’exportation, avaient été saisis en février sur le port d’Owendo, à Libreville. 
Le gouvernement gabonais a annoncé, jeudi 16 mai, avoir suspendu plusieurs hauts responsables de l’administration gabonaise après la disparition fin avril de centaines de conteneurs chargés de kévazingo, un bois précieux interdit d’exploitation, saisis par la justice deux mois plus tôt.
Les investigations de ce que certains dans la presse gabonaise ont baptisé le « kévazingogate » se poursuivent et les autorités ont prévenu que personne ne serait à l’abri, pas même les membres du gouvernement s’ils étaient impliqués.
Les résultats « d’une enquête confiée à la Direction générale des contre-ingérences ont relevé à ce jour de graves et inadmissibles dysfonctionnements ainsi que des complicités actives et passives dans les administrations des eaux et forêts et des douanes », a déclaré, jeudi, la porte-parole du gouvernement, Nanette Longa-Makinda.
> Lire aussi  Gabon : après un mois de silence, le président Ali Bongo réapparaît sur Twitter
Plusieurs hauts cadres ont été suspendus de leurs fonctions, dont le directeur de cabinet du ministère des eaux et forêts ainsi que celui de l’économie.
Fin février et début mars, près de 5 000 mètres cubes de kévazingo, d’une valeur d’environ 7 millions d’euros, avaient été découverts sur deux sites d’entreposage appartenant à des sociétés chinoises, au port d’Owendo, à Libreville.
Une partie du kévazingo était chargée dans des conteneurs sur lesquels figurait le tampon du ministère des eaux et forêts indiquant une cargaison d’okoumé, une essence de bois autorisée à l’exportation.
Pilier de l’économie gabonaise
Après la découverte de ces documents falsifiés, le responsable de ce ministère au port et son équipe avaient été arrêtés, soupçonnés d’être impliqués dans ce trafic. Mais le 30 avril, 353 de ces conteneurs, placés sous l’autorité de la justice, s’étaient mystérieusement « volatilisés ».
La justice gabonaise a mis en cause lundi un influent entrepreneur chinois, accusé d’être le cerveau d’un trafic de kévazingo, avec la complicité de fonctionnaires gabonais. Deux cents conteneurs ont par la suite été retrouvés dans les entrepôts de deux entreprises différentes.
> Lire aussi  Un G7 de l’environnement sous la pression de l’urgence écologique
« Le premier ministre avait déclaré que son gouvernement serait exemplaire, et que les membres qui s’éloigneraient de cette attitude seraient sanctionnés. Ceux qui seraient impliqués dans cette affaire sont invités à en tirer les conséquences qui s’imposent », a ajouté la porte-parole.
Le kévazingo est un bois rare d’Afrique centrale très apprécié en Asie, notamment pour la réalisation de portails de temples, de tables de thé et de tables de réunion.
Représentant 60 % du PIB (hors hydrocarbures), le secteur forestier est l’un des piliers historiques de l’économie du Gabon, pays recouvert à près de 80 % par la forêt.
Fin mars, le rapport d’une ONG britannique avait dénoncé les pratiques illégales d’un groupe chinois à l’origine d’un vaste trafic d’exploitation de bois au Gabon et au Congo, accusant notamment plusieurs personnalités politiques et agents de l’administration d’être impliqués.
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/05/17/au-gabon-plusieurs-hauts-responsables-suspendus-apres-la-saisie-de-tonnes-de-bois-precieux_5463294_3212.html <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/05/17/au-gabon-plusieurs-hauts-responsables-suspendus-apres-la-saisie-de-tonnes-de-bois-precieux_5463294_3212.html>>
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11- Enquête. Les dessous sombres du bio espagnol, La Libre.be <http://libre.be/>, 17/05/19, 18h36
Joanna Moreno, correspondance particulière en Espagne 

Référence en matière d’agriculture inten­sive “sous serre”, l’Andalousie, principale région agricole de la péninsule ibérique, est devenue parallèlement un des princi­paux poids lourds de l’agriculture biologi­que (AB) en Europe et dans le monde. Une produc­tion essentiellement centrée vers l’exportation, destinée à alimenter les étalages des supermarchés européens à des prix défiant toute concurrence pour répondre à une demande toujours plus im­portante.
Seulement voilà, derrière cette course à la pro­ductivité du bio, se cachent des conditions de tra­ vail plus que préoccupantes, voire quasi inhumai­nes. Car tout est loin d’être rose – ou vert – du côté du bio made in Spain.
Des travailleurs migrants exploités
En première ligne, les producteurs de légumes qui alimentent les grandes enseignes (Aldi, Lidl, Carrefour, Tesco) avec pour produit phare la fa­ meuse “tomate”. Dans ce domaine, la ville d’Alme­ria est une experte. Réputée pour ses paysages splendides et ses innombrables plages, la localité est également connue pour disposer d’une vérita­ble “armada” de travailleurs capables de répondre de manière “très flexible” aux besoins des exploi­tants agricoles. S’il est difficile d’y voir clair, une es­timation du syndicat Soc Sat avance que 100 000 personnes composeraient cette main­ d’œuvre “low cost”. Des travailleurs essen­tiellement d’origine étrangère, dont un nombre non négligeable se trouverait dans une situation ir­régulière.
Peu visibles, peu représentées syndicalement, ces personnes sont soumises au bon vouloir des exploitants.
L’éthique du bio remise en question
Des conditions de travail et des pratiques peu scrupuleuses figurent au rang des abus dénoncés : des employés rémunérés en dessous du minimum légal (payés 4 € à 4,50 €/heure), des heures supplémentaires non payées, des anciennetés effacées ou inexistantes, la multiplication de contrats précai­res, ou encore des journées de travail qui n’en fi­nissent pas...
“Il m’est arrivé de faire des journées de 20 heures, avant de rentrer chez moi en voiture, au petit matin. J’en arrivais à ne plus voir la route à cause de la fati­gue”, témoigne Malika (prénom d’emprunt). Cette jeune femme de 36 ans est entrée en 2010 dans l ́entreprise Luis Andujar, unspécialiste de la to­mate bio. “On nous criait dessus lorsque nous allions au petit coin, j’ai vu mon ancienneté disparaître du jour au lendemain sans explication, les heures supplé­mentaires n’étaient pas payées”, complète-­t-­elle. L’entreprise a d’ailleurs été visitée par l’inspection du travail. En réponse à nos demandes d’explica­tion, Carlos Ramos, l’avocat de l’entreprise, a pré­féré opter pour le mutisme : “Je n’ai aucune déclara­tion à faire et encore moins à la presse.”
Du côté des entreprises concernées, le silence semble être la règle. Des cas d’infractions à la con­vention collective de mauvais traitements sur le personnel ont été signalés principalement chez les “gros” acteurs du secteur, tels BioSabor, qui ex­porte dans plus de 22 pays, ou encore Campo­joyma, qui jouit pourtant du fameux label Deme­ter.
Maria (prénom d’emprunt), une jeune Roumaine d’une trentaine d’années qui y travaille depuis quatre ans, a accepté de se confier. Son travail, ex­ plique­t­elle, s’effectue en position debout et con­ siste à apposer les autocollants sur certains types de légumes bio. “Nous avons un rythme de travail assez dur à supporter”, confie­t­elle, évoquant des journées qui débutent à 10 heures du matin pour s’achever à 1 heure du matin, du lundi au samedi. “Avec une heure et demie de repos pour déjeuner et seulement 20 minutes de pause. Nous rentrons chez nous à 2 h 30 du matin dans un bus que nous devons payer de notre propre poche, 5 euros.”
Sur le plan sanitaire, les choses ne sont guère plus reluisantes. “Nous disposons seulement de trois toi­lettes alors que nous sommes environ 200 femmes, poursuit­elle. Il nous arrive d’ôter la poussière et les résidus d’épandages sur les légumes qui arrivent en caisses avec un chiffon aspergé d’eau de javel car on nous fournit le matériel au compte-­gouttes.”
Du côté du département des ressources humai­ nes de l’entreprise, on affiche sa stupéfaction, en déclarant “n’être à ce jour confronté à aucun conflit social, ni n’avoir reçu aucune plainte, ni aucun mé­ contentement de la part des employés”.
Une visite de l’inspection du travail datant de mars dernier et dont nous avons pu prendre con­naissance semble pourtant indiquer le contraire...
La santé des travailleurs mise en danger
En matière de risques sanitaires liés aux épanda­ges de solutions phytosanitaires, là encore, le laxisme règne. Peu de campagnes de sensibilisa­tion et d’information sont menées au regard des effets de ces produits sur la santé humaine. Des ouvriers en arrivent à devoir s’acheter leur propre matériel, quand il ne s’agit pas d’épandages s’effec­tuant sans protection. En janvier dernier, un jeune Marocain de 27 ans est mort par empoisonnement après un épandage. L’entreprise qui l’employait af­fichait pourtant le label Global Gap, censé garantir les bonnes pratiques agricoles.
Des centaines de puits illégaux
Située à l’extrême sud­-ouest de la péninsule, la ville portuaire de Huelva abrite le parc national de Doñana, l’une des réserves naturelles mondiales reconnues par l’Unesco. Paradis de milliers de mi­grateurs, habitat privilégié de cinq espèces d’oiseaux menacées, elle dépend entièrement de l’aquifère Almonte ­Marismas Guadalquivir. Or, celui-­ci est aujourd’hui gravement menacé par des centaines de retenues et de puits illégaux destinés à irriguer, sept jours sur sept, les cultures de fruits rouges. Une extraction totalement illégale qui est en train de littéralement assécher les nappes ph­réatiques du parc. Le 21 mars dernier, le Parlement européen a d’ailleurs exhorté l’État espagnol à en finir avec ces puits.
Avec plus de 470 hectares de serres, le produc­teur bio de fruits rouges Bionet, symbole de réus­site de la localité, n’est pas étranger à cette mise en péril de Doñana. “Effectivement, l’entreprise a été sanctionnée pour extraction illégale de l’eau”, com­mente Felipe Fuentelsaz, responsable “Agriculture et eau” du WWF Espagne (l’ONG est à l’origine d’un dépôt de plainte auprès de la Commission européenne concernant cette exploitation illégale des ressources aquifères). Le gros problème, souli­gne-­t-­il, est que les certifications écologiques euro­péennes n’apportent aucune assurance “ni contre un usage illégal ni contre un usage durable de l’eau”.
Du côté de Bionest, on assure “que toutes les pro­cédures ont été engagées pour trouver une solution le plus rapidement possible”.
“Le bio implique normalement une éthique”
Ce qui me dérange, c’est que nous sommes confrontés à un type de culture qui implique normalement une certaine éthique de l’environnement, de l’humain, où j’imagine que les consommateurs y attendent un certain niveau d’exigence au regard du bien-­être des travailleurs. Nous restons pourtant avec des conditions de travail iden­tiques à celles qui peuvent se constater dans le secteur con­ventionnel”, commente Jose Garcia Cueva, porte­-parole du syndicat Soc Sat d’Almeria. “L’essentiel de la produc­tion labellisée bio se concentre à Nijar, ajoute-­t-­il. Et elle fait appel à une main-­d’œuvre essentiellement étrangère, ils sont nombreux à se trouver dans une situation irrégu­lière. Plus de 4 000 travailleurs vivent dans des bidonvilles ou dans des logements insalubres.”
“Le phénomène est connu, tout le monde le sait ici. Les médias locaux et les pouvoirs locaux n’ont pas joué le jeu, ils ont préféré se taire.” Jose Garcia Cueva, porte-parole du syndicat Soc Sat qui dénonce l’inaction des autorités.
Jose Garcia Cueva rappelle ainsi que ces entreprises affichent des certifications “éthiques” ou de qualité tel­ les que Global Gap, Global Grasp, ISO, Leaf Marque, Krav... alors qu’elles enfreignent quotidiennement leur cahier des charges. “Ces abus au niveau des conditions de travail, le blanchiment de pratiques illégales des entrepri­ses par ces labels, ne sont pas nouveaux. Le phénomène est connu, tout le monde le sait ici. Les médias locaux et les pouvoirs locaux n’ont pas joué le jeu, ils ont préféré se taire. Au niveau législatif, l’État espagnol dispose pourtant de tous les outils, de tous les mécanismes pour réguler ces abus”, précise­-t-­il.
80 % des conflits sociaux sont résolus
Du côté des pouvoirs publics, on reconnaît effective­ment les abus du secteur. “Il y a eu pendant des années un vide au niveau syndical dans le secteur, avec des tra­vailleurs qui n’étaient absolument pas représentés, laissant libre cours aux exploitants de mener leur propre loi, et voilà aujourd’hui ce qui se passe”, commente Juan Jesus Ruiz, en référence aux plaintes des salariés.
Ce coordinateur du Sercla – un organisme dépendant du gouvernement régional, qui propose un système ex­trajudiciaire de résolution de conflits – avance que “dans 80 % des cas, les conflits trouvent une issue favorable, ce qui est plutôt positif”. Il admet néanmoins que “le rôle du syndicat Soc Sat est indispensable. Il nous permet de prendre connaissance de ce qu’il se passe sur le terrain, nous en avons besoin”.
Un secteur difficile à contrôler
Au Bureau national de lutte antifraude, Juan Grangel avance pour sa part que “toutes les entreprises ne sont pas litigieuses et heureusement”. Notre interlocuteur souli­gne également le caractère particulier du secteur agri­cole : “Il nous est très difficile d’identifier les abus de la part des entreprises du secteur, car il s’agit d ́une main­d’œuvre qui change constamment de lieu de travail.”
Et de défendre le travail réalisé par les équipes des services antifraude : “Avant chaque grande campagne, chaque grande saison, nos forces de l’ordre, nos corps de sé­curité (police, Guardia Civil) mènent de grandes opéra­tions de contrôle. Tout au long de l’année, des visites sur­ prises ont lieu dans les entreprises. Ces actions dépendent et sont le fruit d’un travail de coopération entre nos servi­ces, le gouvernement régional (la Junta), l’inspection du travail et les syndicats, dont le rôle nous est bien évidem­ment indispensable.”
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Avec 2.082.173hectares de surfaces cultivées en bio, l’Espagne figure en tête des États membres de l’UE et à la 5e place au niveau mondial.
<https://www.lalibre.be/actu/planete/les-dessous-sombres-du-bio-espagnol-5cb7280ad8ad587477b98817 <https://www.lalibre.be/actu/planete/les-dessous-sombres-du-bio-espagnol-5cb7280ad8ad587477b98817>>
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12- Pesticides, risques et agences sanitaires, Blog Sciences, 17/05/19
Sylvestre Huet

Choc des textes, hier, entre parlementaires et scientifiques. Sujet ? Les pesticides, et surtout les risques qu’ils peuvent comporter.
D’un côté, dans Le Monde, un appel signé de 257 scientifiques, proclamant : «L’analyse des effets et des impacts des pesticides doit être portée par la recherche publique, en toute indépendance et transparence, au service des citoyens et citoyennes et au nom du bien commun de la préservation de la nature et de ses écosystèmes.» Et donc réclamant des moyens alloués à la recherche publique à cet effet. Parmi les premiers signataires, on relève le nom de Bernard Salles, l’auteur principal d’une étude qui participa à mettre un point final – au plan scientifique – à « l’affaire Séralini », du nom ce biologiste prétendant, à tort, avoir démontré que des rats nourris par des maïs transgéniques modifiés pour tolérer le glyphosate en mourrait rapidement de cancers.
Et de l’autre, dans une salle de travail du Sénat, la remise à la presse par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et techniques d’un rapport qui avait déjà fait couler beaucoup d’encre et de salive depuis deux jours… pour ce qu’il ne contenait pas. C’est l’affaire Médevielle, le sénateur Pierre Médevielle, l’un des co-rapporteurs, élu de Haute Garonne coupable non seulement d’avoir parlé du contenu du rapport avant sa transmission à la presse, mais surtout d’avoir, sciemment ou par insigne maladresse, exposé une opinion personnelle pour le moins tranchée (il n’y a aucun problème de santé publique avec le glyphosate  affirmait-il en substance) comme si elle sortait du rapport.
>> Suite à lire à :
<http://huet.blog.lemonde.fr/2019/05/17/pesticides-recherche-et-agences-sanitaires/ <http://huet.blog.lemonde.fr/2019/05/17/pesticides-recherche-et-agences-sanitaires/>>
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13- Producteurs et consommateurs de café réconciliés grâce à Moyee Coffee, Mescoursespourlaplanete, 17/05/19

Moyee Coffee naît en Irlande et germe en Ethiopie. Deux jeunes diplômés irlandais s’insurgent : comment se fait-il que les plus grands producteurs de café soient aussi ceux qui vivent dans la plus grande précarité ? Sur le site de leur marque <https://moyeecoffee.ie/>, ils révèlent que 100 millions de personnes cultivent du café dans le monde et que 90% d’entre elles vivent avec 2€ par jour ! Leur rémunération vaut presque autant qu’une tasse de café consommée en France… Comment un tel décalage est-il possible ? 
Dans le secteur traditionnel, la ceinture de café dans l’hémisphère sud est certes la réserve de café du monde, mais les producteurs ne perçoivent que 15% de la valeur du produit, vendu majoritairement dans les pays de l’hémisphère nord, selon une infographie de Moyee Coffee. Deux raisons expliquent ce déséquilibre des bénéfices : la première, c’est l’injustice de la logique d’exploitation des industriels du XXè ; la deuxième, c’est la torréfaction du café qui, délocalisée dans les pays du Nord, prive les pays producteurs d’une activité toute entière. 
Pour lutter contre cette inégalité, Moyee Coffee met en place la Fair Chain. Ce business model implique la juste rémunération des producteurs de café en Ethiopie et au Kenya, en leur garantissant 50% des bénéfices des ventes, l’utilisation de la BlockChain pour certifier la transparence des transactions, la création d’emplois en ramenant le processus de torréfaction en hémisphère sud, ainsi que la formation des agriculteurs, afin qu’ils gagnent en autonomie sur le terrain économique mondial. 
Le consommateur est également gagnant sur toute la ligne : la chaine d’approvisionnement est simplifiée, transparente, juste et le café est de meilleure qualité. Illustrant justice sociale et finance responsable, Moyee Coffee cible les entreprises, non seulement parce que la consommation de café y est accrue, mais aussi pour qu’elles en prennent de la graine !
<http://www.mescoursespourlaplanete.com/Actualites/Producteurs_et_consommateurs_de_cafae_raeconciliaes_graace_aa_Moyee_coffee___2635.html <http://www.mescoursespourlaplanete.com/Actualites/Producteurs_et_consommateurs_de_cafae_raeconciliaes_graace_aa_Moyee_coffee___2635.html>>
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14- Procès Roundup : une consultante liée à Monsanto et Bayer se présentait comme journaliste, AFP, 18/05/19 09:00
Julie Charpentrat

Style décontracté, la trentaine souriante et amicale, elle se présentait comme journaliste aux reporters, dont l'AFP, couvrant en mars un procès autour du Roundup de Monsanto au tribunal fédéral de San Francisco.
La jeune femme était en fait employée par FTI Consulting, un important cabinet de conseil et de relations publiques comptant parmi ses clients Monsanto et l'allemand Bayer.
Deux lobbies européens représentant Bayer, qui a bouclé l'an dernier le rachat du fabricant du célèbre Roundup, l'herbicide controversé au glyphosate, figurent aussi parmi les clients du cabinet.
Le procès auquel assistait l'employée de FTI s'est soldé fin mars par la condamnation de Monsanto à verser plus de 80 millions de dollars pour avoir caché la dangerosité du Roundup, le deuxième revers judiciaire en quelques mois. 
Lundi, un troisième tribunal américain l'a condamné à verser plus de deux milliards de dollars à un couple d'Américains atteints d'un cancer. Bayer fait appel dans les trois dossiers.
- Fichage -
Ce jugement est intervenu alors que le géant agrochimique est aux prises avec une polémique et une enquête en France. En 2016, l'agence de communication Fleishman Hillard aurait fiché, pour le compte de Monsanto, des centaines de personnalités dont des journalistes, concernant leur position sur les OGM ou le glyphosate, ou leur propension à être influencés.
Bayer a présenté ses excuses et affirmé ne "tolérer aucun agissement qui soit contraire à l'éthique".
L'AFP, dont plusieurs journalistes figurent dans ce fichier, a annoncé porter plainte auprès de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL). 
Un porte-parole de Bayer a affirmé à l'AFP que FTI ne faisait pas partie de l'"équipe multi-fonctions chargée de la gestion des procédures juridiques autour du Roundup, notamment le procès" de San Francisco.
Le groupe n'a pas dit s'il était au courant de la présence d'une personne de FTI à ce procès.
Selon FTI, "la mission donnée à l'employée en question était d'assister au procès et son but était expressément et uniquement de prendre des notes sur les débats" à l'audience.
"Lorsque (FTI) a appris que ladite employée s'était présentée de façon erronée lors de sa mission, la firme a entamé un examen interne et prendra les mesures nécessaires et appropriées", a assuré un porte-parole, Matthew Bashalany.
La société est "résolue à opérer conformément aux principes éthiques les plus élevés" et elle prend "le sujet très au sérieux", a-t-il ajouté.
- Discussions -
Pendant ce procès, cette employée a régulièrement affirmé être journaliste pigiste, citant la BBC et le journal spécialisé britannique The Inquirer. Les deux médias ont démenti à l'AFP qu'elle ait couvert le procès pour eux.
Sur le réseau professionnel LinkedIn, elle se présente actuellement comme "consultante et journaliste freelance", une mention ajoutée récemment. Auparavant, elle indiquait seulement travailler depuis mai 2014 pour FTI Consulting, au sein de sa division "Communications stratégiques". Cette entité est spécialisée "dans l'usage de la communication pour aider les entreprises à réaliser des objectifs +business+ discrets", selon le site internet de FTI. 
Elle n'a jamais dit avoir un lien avec l'une des parties lors de plusieurs discussions informelles avec des reporters qui évoquaient leurs impressions des débats. Elle est restée pendant les délibérations du jury, qui ont duré plusieurs jours, jusqu'au jugement.
Sur son site, FTI Consulting la présente comme "ancienne reporter +tech+", "excellente rédactrice et tacticienne (qui) donne vie à beaucoup de nos campagnes".
Sollicitée par l'AFP, l'intéressée n'a pas donné suite.
- Journalistes ? -
FTI Consulting indique avoir conseillé Monsanto lors du rachat par Bayer annoncé en 2016 (finalisé en 2018) et que "Monsanto est toujours un client".
Le registre "Transparence", qui recense les groupes d'intérêts auprès de l'Union européenne, confirme que Bayer est un client de FTI.
Elle conseille aussi EuropaBio, lobby industriel de la biotechnologie, auquel appartient Bayer, et l'Association européenne de l'industrie phytosanitaire (ECPA).
FTI, qui a également comme cliente la compagnie pétrolière Exxon Mobil, a déjà été mis en cause pour ses méthodes controversées.
L'ONG de défense de l'environnement EarthRights a affirmé en janvier que "des consultants payés par Exxon", employés de FTI Consulting, avaient contacté son conseiller juridique en "se faisant passer pour des journalistes". Cet avocat défend des municipalités contre Exxon Mobil devant la justice américaine.
FTI a indiqué à l'AFP que ces accusations étaient "fausses et trompeuses". La firme a également démenti avoir conçu une campagne "anti-syndicats" pour la compagnie aérienne Delta Airlines.
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pesticides/glyphosate/une-consultante-liee-a-monsanto-et-bayer-se-presentait-comme-journaliste-lors-d-un-proces-concernant-le-roundup_3449303.html <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pesticides/glyphosate/une-consultante-liee-a-monsanto-et-bayer-se-presentait-comme-journaliste-lors-d-un-proces-concernant-le-roundup_3449303.html>>
Sur le même sujet : 
> Fichier Monsanto : EELV porte plainte <https://information.tv5monde.com/info/fichier-monsanto-eelv-porte-plainte-300898>, AFP, 17/05/19, 18:00
> Monsanto : des militants anti-OGM investissent une usine à Trèbes <https://information.tv5monde.com/info/monsanto-des-militants-anti-ogm-investissent-une-usine-trebes-300868>, AFP, 17/05/19, 20:00
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15- L'agroforesterie étend ses racines en France et dans le monde, AFP, 18/05/19, 10:00
Nicolas Gubert

Les arbres à la rescousse de la biodiversité et des rendements agricoles : Les spécialistes mondiaux de l'agroforesterie, pratique ancestrale un temps délaissée au profit de l'agriculture intensive, se réunissent en congrès la semaine prochaine pour plancher sur des solutions écologiques au défi alimentaire.
De dimanche à jeudi, chercheurs, agriculteurs, scientifiques, décideurs politiques et économiques d'une centaine de pays, du Tadjikistan à la Papouasie-Nouvelle-Guinée, se réunissent à Montpellier pour la quatrième édition de cette manifestation qui a lieu tous les cinq ans, et pour la première fois en Europe.
Replanter des arbres ou des haies dans les champs pour améliorer la qualité des sols, limiter leur érosion et ainsi augmenter les rendements des récoltes tout en rendant l'agriculture plus durable. L'idée fait son chemin en France et ailleurs dans le monde.
"On est sur une progression remarquable en termes de nombre de participants, de variété des sujets. Le premier congrès, il y avait 400 participants. Cette année, on va être au-delà de 1.200", déclare à l'AFP Christian Dupraz, directeur de recherche à l'INRA.
"Les arbres ont des racines profondes, donc ils vont aller chercher de l'eau en profondeur et leur transpiration va humidifier l'air, (...) et les cultures vont être moins stressées", donne M. Dupraz comme exemple des vertus des arbres dans les champs.
Alors que les experts de l'ONU viennent d'actionner un signal d'alarme retentissant sur le déclin de la biodiversité, "les arbres structurent des habitats semi-naturels, qui abritent une faune et une flore diversifiées indispensables à l'agriculture" et favorisent la pollinisation et la lutte contre les insectes ravageurs, note l'association française d'agroforesterie (AFAF).
- Pas de jambon bellota sans chênes dans les prairies -
Un mélange d'arbres et de cultures "stocke d'avantage de carbone dans le sol qu'une culture classique", ajoute Emmanuel Torquebiau, chargé de mission au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).
"Tout ce carbone qui est dans le sol, c'est autant de gaz carbonique qui n'est pas dans l'air, puisque les plantes consomment du gaz carbonique pour pousser. Là, l'agroforesterie est une réponse à l'atténuation du changement climatique", explique-t-il.
Longtemps mise à mal par la mécanisation de l'agriculture, l'agroforesterie retrouve depuis quelques années un nouveau souffle.
"En France, on a beaucoup, beaucoup détruit" d'arbres, explique M. Dupraz qui estime à plus de 500 le nombre d'agriculteurs français qui replantent chaque année désormais.
Les champs de maïs dans les peupliers ont disparu en raison de la suppression des aides européennes subies par certains céréaliers, un problème résolu depuis, selon l'AFAF.
Mais certains pays d'Europe ont conservé davantage de systèmes d'agroforesterie traditionnelle qu'en France, selon M. Dupraz.
En Espagne, il cite l'Andalousie ou l'Extrémadure, "ces provinces du sud-ouest où vous avez 50 chênes à l'hectare avec dessous des cultures ou des pâtures", où les porcs coureurs se régalent des glands tombés au sol, qui donnent son nom au jambon ibérique (bellota = gland).
- Complément de revenu pour les paysans -
Outre les bienfaits agronomiques et environnementaux de l'agroforesterie, celle-ci a un autre intérêt non négligeable.
"J'ai toujours défendu ces pratiques en les présentant comme des pratiques permettant de gagner de l'argent", indique M. Dupraz.
"Aujourd'hui, lorsque vous faites des céréales en Europe, vous avez une marge nette qui varie entre 1.000 et 2.000 euros par hectare et par an. Si vous ajoutez dans ces parcelles une centaine de noyers hybrides pour le bois, vous allez mettre 40 ans pour obtenir des noyers vendables qui ont un diamètre à la base de 50 à 60 centimètres, mais chaque arbre vaudra au moins 1.000 euros. Avec 100 arbres par hectare, ça fait 100.000 euros", explique M. Dupraz.
"Aujourd'hui, on voit de jeunes agriculteurs qui plantent 20, 30, 40 hectares d'agroforesterie et qui le font en disant +ça sera un complément de retraite important+", conclut M. Dupraz.
Le congrès sera l'occasion de pousser la promotion de ces pratiques, avec la création prévue lundi, d'une "union internationale de l'agroforesterie".
"Ça va être une association qui va promouvoir ce type de pratiques à l'échelle mondiale", explique M. Dupraz.
"Pour les moyens, tout est à faire", reconnaît-il. Les initiateurs de cette démarche ont prévu de solliciter les bailleurs institutionnels classiques, comme la Banque mondiale.
<https://www.lepoint.fr/societe/l-agroforesterie-etend-ses-racines-en-france-et-dans-le-monde-18-05-2019-2313412_23.php <https://www.lepoint.fr/societe/l-agroforesterie-etend-ses-racines-en-france-et-dans-le-monde-18-05-2019-2313412_23.php>>
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16- Chronique. « L’abricot, pomme de discorde », Le Monde, 18/05/19, 15h46
Laurence Girard

La Confédération paysanne, membre de l’interprofession des fruits et légumes frais, conteste une norme sur la commercialisation des abricots en circuit court, qui impose de calibrer les fruits.
Chronique. Tous aux abris, jets d’abricots… Malgré sa rondeur et sa peau douce, ce fruit est devenu projectile. Lancé avec vigueur par la Confédération paysanne, mardi 14 mai. Le syndicat agricole accuse l’interprofession des fruits et légumes, Interfel, d’attaquer les circuits courts. Son grief : l’obligation de calibrer les abricots lorsqu’ils sont vendus sur des marchés ou dans des magasins de producteurs et de les emballer si leur destin est d’être compotés. Avec, à la clé, un renforcement des contrôles.
La riposte ne s’est pas fait attendre. « Fake news », a rétorqué Interfel. Ces obligations existent depuis une dizaine d’années et seul le renouvellement de ces règles était soumis au vote, affirme-t-elle. Mais la Confédération paysanne n’est présente au sein d’Interfel que depuis 2016 et s’exprimait donc pour la première fois sur cette question. Négativement, dit-elle. « Les abricots vendus à la ferme échappent à l’obligation de calibrage. Nous pensons qu’avec le développement des circuits courts, cette dérogation peut s’étendre aux marchés en plein air et aux magasins de producteurs », soutient André Bouchut, de la Confédération paysanne.
Chez l’abricot, plus on est rond, plus on est bon. La taille 4A, de 55 mm à 60 mm sous la toise, laisse présager un summum gustatif de fruit gorgé de soleil. Le maigrichon, deux fois plus petit, est déclassé en B. Soucieuse de standardisation, la grande distribution a imposé sa taille idéale moyenne, la 2A. Pas question de trop verser aux producteurs. « La valorisation est de 20 centimes de plus le kilo par calibre croissant », explique Patrice Vulpian, vice-président de la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF).
Oranged ou swired
Il s’apprête à cueillir ses premiers abricots, lundi 20 mai, sur son exploitation à Saint-Martin-de-Crau, dans les Bouches-du-Rhône. Jonglant avec les différentes variétés de fruits potelés à maturité programmée, l’exercice s’achèvera fin juillet. Du traditionnel bergeron au prisé orangered en passant par le tardif swired ou le précoce magic cot, la liste est longue. Même si, pour certains, les variétés qui poussent en Arménie, pays qui a donné à l’arbre son nom latin, Prunus armeniaca, sont les meilleures.
Après une année noire, « à oublier », la récolte 2019 s’annonce sous de bons auspices. La France pourrait renouer avec son potentiel de production de 158 000 tonnes, en rebond de 43 %. Dans la balance européenne, l’Italie pèse plus avec ses 286 000 tonnes. Mais tous les regards se tournent vers l’Espagne.
« Il y a dix ans, l’Espagne ne produisait pas d’abricots. Ils ont lancé une production à grande échelle dans les régions de Murcie et de Lérida, profitant de mesures de défiscalisation », raconte M. Vulpian. La vague orange a franchi les Pyrénées en 2017, écrasant les prix payés aux producteurs français, passés de 2 à 1,5 euro le kilo. La « guerre de l’abricot » a laissé des traces.
Le choix de ce fruit fait par la Confédération paysanne pour lancer son attaque en période d’élection européenne n’a donc rien d’anodin. L’abricotier est l’arbre qui cache la forêt de cette concurrence intra-européenne dénoncée par ce syndicat. Un rouleau compresseur qui a éliminé 29 % des fermes fruitières françaises en six ans, laminées par les différentiels de salaire. Il demande « un prix minimum d’entrée sur le marché national » pour les fruits et légumes importés, fraises, tomates, pêches en tête de gondole. Quitte à faire de l’abricot la pomme de discorde.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/18/l-abricot-pomme-de-discorde_5463831_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/18/l-abricot-pomme-de-discorde_5463831_3234.html>>
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17- Des manifestations contre le géant de l’agrochimie Bayer-Monsanto en France et dans le monde, Le Monde, 18/05/19, 16h24

Une « marche mondiale » contre le fabricant du glyphosate est organisée chaque année depuis 2013. 
Des manifestations se déroulent, samedi 18 mai, dans près d’une quarantaine de villes de France et des dizaines d’autres dans le monde, contre le géant américain de l’agrochimie Monsanto, racheté en juin 2018 par le groupe allemand Bayer.
> Lire aussi  Bayer : le rachat de Monsanto vire au cauchemar
En France, des rassemblements étaient prévus dans la matinée à Toulouse, Montpellier, Rochefort ou Digne-les-Bains, et dans l’après-midi à Marseille, Lyon, Lille, Le Mans, Lannion, mais aussi place de la République à Paris. Au total, la page Facebook Combat Monsanto recensait samedi 38 manifestations. Certains cortèges pourraient fusionner avec ceux des « gilets jaunes ».
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/18/manifestations-contre-bayer-monsanto-en-france-et-dans-le-monde_5463841_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/18/manifestations-contre-bayer-monsanto-en-france-et-dans-le-monde_5463841_3244.html>>
Sur le même sujet :
> « Bayer au cimetière, Monsanto au cachot » : en France et dans le monde, des manifestants en colère contre le géant de l’agrochimie <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/18/manifestations-contre-bayer-monsanto-en-france-et-dans-le-monde_5463841_3244.html>, Le Monde, maj le 19/05/19 à 06h17
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18- Entretien. Jean-Marc Bonmatin : « l’immense majorité des pesticides ne servent pas à grand-chose », GoodPlanetInfo, 19/05/19
Propos recueillis par Julien Leprovost

Depuis plusieurs décennies, les pesticides, dont les néonicotinoïdes, sont responsables de l’érosion de la biodiversité, et en particulier de la diminution des populations des pollinisateurs, dont les abeilles. Jean-Marc Bonmatin, chargé de recherche au CNRS d’Orléans, travaille sur l’action des neurotoxiques chez les abeilles. Il étudie et dénonce l’impact sur le vivant des substance neurotoxiques employées dans l’agriculture. Il revient dans cet entretien sur la manière dont sont homologués et mis sur le marché ces produits. Jean-Marc Bonmatin interviendra lors de le 3e Université des abeilles Guerlain à l’Unesco le 22 mai. [des places pour cet éventement sont à gagner sur la page facebook de la fondation GoodPlanet jusque lundi 20 mai 17h]
Comment se portent les populations d’abeilles quelques mois après l’entrée en vigueur de l’interdiction des pesticides néonicotinoïdes (1er septembre 2018) en France ? Est-il possible de tirer un premier bilan ?
Non, ce n’est pas possible de tirer un premier bilan après seulement 6 mois d’interdiction. Il a fallu une vingtaine d’années pour que les dégâts environnementaux provoqués par les pesticides soient démontrés. Et, je pense qu’il faudra le même laps de temps pour que la nature, à condition de la laisser tranquille, récupère les forces qu’elle avait auparavant.
Pourquoi a-t-il fallu attendre aussi longtemps pour arriver à interdire ces molécules alors que de nombreuses recherches, dont les vôtres, relevaient déjà leur nocivité ?
Entre 2003 et 2018, 15 années ont été perdues car il fallu démontrer et re-démontrer avec toujours plus d’études payées par les contribuables que les insecticides néonicotinoïdes posent un grave problème aux pollinisateurs et aux abeilles en particulier.
Or, depuis leur mise sur le marché au milieu des années 1990, les apiculteurs ont alerté sur la dépopulation des abeilles. En 1998, les autorités ont mis en place des comités d’études qui, en 2001, constatent l’extrême toxicité de ces pesticides, à des niveaux jamais vus jusqu’alors, pour les abeilles. Dès 2003, nous prouvons la contamination des pollens et des nectars par les néonicotinoïdes. L’information était bien là. Les décisions appliquées au 1er septembre 2018 auraient donc déjà pu être prises 13 ans plus tôt.
Quels sont les effets de cette inaction ?
Si on avait écouté les scientifiques, on aurait évité 15 années de diminution des populations d’abeilles et autres insectes sauvages. L’impact de la dépopulation des insectes affecte aussi les populations d’oiseaux ou de batraciens qui s’en nourrissent. La pyramide de la biodiversité est en train de s’effondrer, comme le rappelle le récent rapport de l’IPBES (Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques), et les pesticides en sont une cause importante.
>> Suite à lire à :
<https://www.goodplanet.info/actualite/2019/05/19/jean-marc-bonmatin-limmense-majorite-des-pesticides-ne-servent-pas-a-grand-chose/ <https://www.goodplanet.info/actualite/2019/05/19/jean-marc-bonmatin-limmense-majorite-des-pesticides-ne-servent-pas-a-grand-chose/>>
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19- Le déclin des abeilles menace la sécurité alimentaire mondiale, selon la FAO, AFP, 20/05/19, 18:00

Le déclin des populations d'abeilles représente une "menace sérieuse" pour les plantes, a averti lundi l'Agence des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), en demandant aux pays "de faire davantage" pour "protéger ces alliés indispensables dans la lutte contre la faim et la malnutrition".
"Les abeilles sont grandement menacées par les effets combinés du changement climatique, de l'agriculture intensive, de l'usage de pesticides, de la perte en biodiversité et de la pollution", a déclaré lundi M. José Graziano da Silva, directeur général de la FAO, dans un communiqué diffusé à l'occasion de la Journée mondiale des abeilles. 
Selon lui, "l'absence d'abeilles et d'autres pollinisateurs" qui participent, avec la pollinisation, à la fécondation et donc à la reproduction des plantes, "reviendrait à anéantir les cultures de café, pommes, amandes, tomates ou cacao" notamment.
Si la tendance au déclin des insectes pollinisateurs comme les abeilles se poursuivait, "les fruits, les noix et autres légumes" pourraient se voir remplacer "par des cultures vivrières comme le riz, le maïs et les pommes de terre" qui sont moins liées à la pollinisation, "favorisant ainsi les régimes alimentaires déséquilibrés", souligne la FAO.
M. Graziano da Silva a appelé les pays membres à "s'orienter vers des politiques alimentaires et des systèmes durables en faveur des pollinisateurs".
"Le fait même de faire pousser des fleurs chez soi contribue à cet effort en donnant à manger aux abeilles", a-t-il expliqué.
La journée mondiale des abeilles, célébrée pour la deuxième fois, a été créée à l'initiative de la Slovénie, petit pays européen où l'apiculture est une activité agricole importante, et de la Fédération internationale de l'association des apiculteurs, dans une résolution de l'assemblée générale de l'Onu en 2017.
La date a été choisie en raison de la date de naissance de Anton Jansa, pionnier de l'apiculture moderne, né le 20 mai 1734 au sein d'une famille d'apiculteurs en Slovénie, et auteur en 1771 d'un livre, "Discussion sur l'apiculture", en allemand.
<http://www.fao.org/news/story/fr/item/1194959/icode/ <http://www.fao.org/news/story/fr/item/1194959/icode/>>
En savoir plus :
> Pourquoi nous avons besoin des abeilles pour assurer un avenir nutritif <http://www.fao.org/fao-stories/article/fr/c/1194599/>, FAO, 20/05/19
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20- Au moins 654 entreprises ne respectent pas la réglementation sur les substances chimiques, Le Monde, 21/05/19, 10h05
Stéphane Mandard

L’Allemagne compte le plus de sociétés contrevenant au règlement Reach censé protéger la santé et l’environnement des Européens. 
La scène se passe en novembre 2018 au Parlement européen, à Strasbourg. Auditionné devant la commission environnement et santé publique, le directeur de l’Agence européenne des produits chimique (ECHA), Bjorn Hansen, finit par admettre que les deux tiers des dossiers instruits par ses services ne sont pas conformes à la réglementation Reach (pour Registration, evaluation, authorisation and restriction of chemicals en anglais, ou « Enregistrement, évaluation, autorisation et restriction des substances chimiques ») censée protéger la santé et l’environnement. Passé au grill par des députés qui dénoncent un « dieselgate de l’industrie de la chimie », en référence à la fraude des constructeurs automobiles sur les émissions de gaz polluants, le patron de l’ECHA refuse cependant de livrer le nom des entreprises contrevenantes et des produits concernés.
Des documents révélés mardi 21 mai par la plus grande association environnementale allemande, Bund, auxquels Le Monde a eu accès, permettent de lever un coin du voile. Au moins 654 entreprises, à travers l’Europe, emploient massivement des substances de synthèse qui enfreignent le règlement Reach et sont donc potentiellement dangereuses.
Entré en vigueur depuis 2007, ce dernier contraint les industriels à fournir les informations (toxicité, écotoxicité, devenir dans l’environnement, etc.) nécessaires à l’évaluation de la dangerosité des produits qu’ils fabriquent ou importent suivant le principe « pas de données, pas de marché ».
A la demande du gouvernement allemand, l’Institut fédéral allemand d’évaluation des risques (BfR), équivalent de l’Agence française de sécurité sanitaire (Anses), a cherché à éprouver l’efficacité dudit règlement. Révélés par Le Monde en octobre 2018, les résultats des travaux du BfR ont mis au jour des trous béants dans la raquette. Pour 940 substances, les données sont « non conformes », soit par absence pure et simple d’information, soit par manque d’étude scientifique prouvant leur innocuité. Les données fournies par les industriels sont jugées particulièrement insuffisantes pour les risques écotoxicologiques, mutagènes et reprotoxiques.
Entre 12 et 121 millions de tonnes par an
Sur ces 940 substances, Bund a pu en identifier 41. Elles sont utilisées massivement (entre 12 et 121 millions de tonnes par an) et se retrouvent dans une large gamme de produits de grande consommation, des cosmétiques aux jouets en passant par les emballages alimentaires ou le matériel informatique.
Certaines sont particulièrement dangereuses, comme le phtalate de dibutyle (DBP). Considéré comme un perturbateur endocrinien et toxique pour la reproduction, le DBP est classé parmi les « substances extrêmement préoccupantes » par l’ECHA. Cela ne l’empêche pas d’être encore produit ou importé en grande quantité (1 000 à 10 000 tonnes par an) en Europe et de se retrouver dans toute sorte d’articles : jouets, meubles, revêtements de sol, rideaux, chaussures ou encore appareils électroniques.
On trouve aussi le trichloréthylène. Ce puissant dégraissant, classé cancérogène, est en théorie interdit depuis 2016. Mais certains industriels bénéficient de dérogations pour continuer à l’utiliser (entre 10 000 et 100 000 tonnes, tout de même, par an).
Moins dangereux pour la santé, même si l’ECHA reconnaît qu’il peut être à l’origine de graves irritations des yeux, de somnolence ou encore d’étourdissements, l’acétate de méthyle est un solvant très répandu (entre 100 000 et un million de tonnes par an), intégré aussi bien dans les colles, les cosmétiques, les produits d’entretien que dans les lessives.
Derrière ces 41 dossiers de substances « non conformes », Bund a pu identifier pas moins de 654 entreprises différentes. C’est l’Allemagne qui fournit le plus gros contingent (169) devant l’Angleterre (80), les Pays-Bas (68), la France (56), l’Italie (49), l’Espagne (42) et la Belgique (38).
BASF, Dow Chemical, Bayer…
Dans cette liste figurent bien entendu les géants de la chimie (BASF, Dow Chemical, Sabic, Ineos) et des groupes pétroliers (ExxonMobil, BP). On y trouve également des laboratoires pharmaceutiques (Merck) ou des mastodontes comme Bayer, plombé par le dossier du glyphosate depuis son rachat de Monsanto.
La liste révèle aussi quelques surprises comme L’Oréal. Le leader mondial de la beauté ne se serait pas conformé au règlement Reach concernant le chlorure de sodium, autrement dit le sel, qui entre dans la composition de certains cosmétiques. « Nous nous conformons toujours à la réglementation européenne, qui est la plus stricte, quel que soit l’endroit où nous commercialisons nos produits, indique-t-on chez L’Oréal. Nous n’avons pas reçu de courrier de l’ECHA relatif à une revue du dossier. Le site de l’ECHA montre au contraire que l’évaluation de conformité a été réalisée sur tous les aspects pour cette substance et qu’elle s’est conclue positivement en octobre dernier. »
« Que ce soit pour des substances aussi dangereuses que les phtalates ou pour un produit aussi anodin que le sel, les entreprises ont les mêmes obligations : être en conformité avec la loi », réagit Tatiana Santos, spécialiste de la réglementation Reach au Bureau européen de l’environnement (BEE) qui regroupe plus de 140 organisations environnementales, dont l’allemande Bund. « Depuis des années, les fabricants de produits chimiques ne respectent pas la loi et vendent des substances qui pourraient être à l’origine de cancers et autres problèmes de santé graves, poursuit Manuel Fernandez, son alter ego au sein de Bund. En tant que consommateurs, nous sommes tenus dans l’ignorance, ne sachant pas si les produits de tous les jours sont sûrs ou non. »
« Partie émergée de l’iceberg »
Un rapport de la Commission européenne publié en 2017 estime que 60 % (en volume) des substances chimiques disponibles sur le marché peuvent être considérées comme dangereuses pour la santé l’environnement.
Ces 41 substances et 654 compagnies ne pourraient être que la « partie émergée de l’iceberg », ajoute Tatiana Santos. Car Bund n’a pu vérifier que 700 des 940 substances identifiées par le BfR. Le BEE demande à l’ECHA d’identifier clairement tous les dossiers non conformes (et toutes les entreprises concernées) figurant dans sa base qui en compte au total environ 40 000.
Contacté par Le Monde, l’ECHA assure « améliorer constamment la transparence des processus d’évaluation » et s’être fixé pour objectif de porter de 5 % à 20 %, d’ici à 2027, le nombre de dossiers contrôlés. « Si une entreprise ne met pas son dossier en conformité à la suite d’une décision de l’ECHA, cela est signalé aux autorités nationales chargées de l’application des décisions de l’ECHA », ajoute-t-on au siège de l’agence à Helsinki. Les ONG vont plus loin et exhortent les autorités nationales à envisager des sanctions contre les sociétés qui ne respectent pas les règles.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/21/au-moins-654-entreprises-ne-respectent-pas-la-reglementation-sur-les-substances-chimiques_5464730_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/21/au-moins-654-entreprises-ne-respectent-pas-la-reglementation-sur-les-substances-chimiques_5464730_3244.html>>
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21- Au moins sept pays européens et les institutions de l’UE concernés par le « fichier Monsanto », Le Monde avec AFP, 21/05/19, 11h28

Le cabinet d’avocats Sidley Austin, mandaté par l’entreprise allemande, « déterminera si de telles listes existent aussi dans d’autres pays », a déclaré le groupe Bayer. 
Des fichiers de personnalités commandés par Monsanto comme ceux déjà révélés en France existent dans six autres pays européens, ainsi que pour les institutions européennes, a annoncé le groupe Bayer, mardi 21 mai.
« Nous estimons pour l’instant que l’agence [de communication et de marketing] Fleishman Hillard a établi pour le compte de Monsanto des listes en France, en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas, en Pologne, en Espagne et au Royaume-Uni, ainsi que pour des personnalités liées aux institutions européennes », écrit Bayer. Le cabinet d’avocats Sidley Austin, mandaté par l’entreprise allemande, « déterminera si de telles listes existent aussi dans d’autres pays », ajoute Bayer.
Jusque-là, seule la liste établie en France était connue. Mais le groupe, après avoir présenté ses excuses, avait déclaré la semaine passée que d’autres pays européens étaient « très probablement » concernés.
Le chimiste allemand, propriétaire de Monsanto depuis l’an dernier, a également annoncé avoir mis un terme « jusqu’à nouvel ordre » à sa collaboration en matière de communication avec Fleishman Hillard. Bayer continuera cependant de travailler avec ce cabinet sur des questions de marketing.
> Lire aussi  « Fichier Monsanto » : des dizaines de personnalités classées illégalement selon leur position sur le glyphosate
Plusieurs médias (dont Le Monde, France Télévisions, Radio France, Le Parisienet l’Agence France-Presse) ont annoncé avoir saisi la justice et/ou la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) après la révélation au début de mai par France 2 et Le Monde que des centaines de personnalités (politiques, scientifiques, journalistes) avaient été fichées en fonction de leurs positions sur les pesticides et les OGM (organismes génétiquement modifiés) et de leur propension à être influencées.
Les listes recensent « principalement des journalistes, des politiques et d’autres groupes d’intérêt », a confirmé Bayer. Au lendemain de ces révélations, la justice française a ouvert une enquête sur des soupçons de fichage illégal qui vise notamment le chef de « collecte de données personnelles par un moyen frauduleux, déloyal ou illicite ».
Multiples procédures
Les documents en question datent de 2016, soit avant le rachat par Bayer du grand groupe agro-industriel américain spécialiste des pesticides et des OGM, finalisé l’an dernier. Les personnalités sur ces listes seront contactées à partir de la fin du mois de mai, précise encore Bayer.
Depuis le rachat de Monsanto pour 63 milliards d’euros, Bayer doit affronter les multiples procédures liées à l’herbicide au glyphosate du groupe américain, objet ces derniers mois de trois jugements défavorables en Californie, et désormais visé par plus de 13 000 requêtes aux Etats-Unis.
> Lire aussi  « Bayer au cimetière, Monsanto au cachot » : en France et dans le monde, des manifestants en colère contre le géant de l’agrochimie
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/21/au-moins-sept-pays-europeens-et-les-institutions-de-l-ue-concernes-par-le-fichier-monsanto_5464957_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/21/au-moins-sept-pays-europeens-et-les-institutions-de-l-ue-concernes-par-le-fichier-monsanto_5464957_3244.html>>
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22- Phoques décapités : deux marins-pêcheurs convoqués devant la justice, AFP, 21/05/19, 14:00

Deux marins-pêcheurs sont convoqués devant la justice après la découverte en février et mars, dans la région de Concarneau (Finistère), de deux phoques décapités, a annoncé mardi la parquet de Quimper.
A l'issue des investigations conduites par la gendarmerie maritime de Concarneau, il est apparu qu'en février et mars "plusieurs phoques morts étaient pêchés accidentellement" par un navire de pêche local, indique le procureur de la République à Quimper, Thierry Lescouarc'h, dans un communiqué.
Un marin a reconnu en avoir décapité deux, et avoir conservé les têtes pour les naturaliser, ajoutant que ces pêches accidentelles n'étaient pas déclarées par le responsable du navire malgré l'obligation réglementaire en vigueur en matière d'espèces protégées.
Le deux marins sont convoqués devant le tribunal correctionnel de Quimper le 13 janvier 2020. Le premier encourt une peine d'emprisonnement de deux ans et 150.000 euros d'amende pour destruction, détention, transport, utilisation et naturalisation d'une espèce protégée. Le patron pêcheur risque une amende de 22.500 euros pour non déclaration de pêches accidentelles de mammifères marins protégés.
Le 23 février une enquête avait été ouverte sous l'égide du parquet de Quimper pour destruction d'espèce protégée après la découverte sur le port de Concarneau d'une tête de phoque gris. Les 10 et 18 mars, les corps décomposés de deux phoques décapités avaient été découverts sur des plages à proximité dont un correspondait à la tête découverte.
La Société de protection animale de Cornouaille et l'organisation Sea Shepherd France avaient déposé plainte à la suite de ces découvertes. Sea Shepherd avait annoncé sur Twitter une récompense de 10.000 euros pour toute information permettant d'identifier les responsables.
"Nous espérons une peine exemplaire et dissuasive. Il faut faire cesser l'impunité ambiante qui règne autour de ces actes de barbarie et d'atteinte aux espèces protégées", indiquait mardi sur son site internet l'organisation.
<https://www.geo.fr/environnement/phoques-decapites-deux-marins-pecheurs-convoques-devant-la-justice-195711 <https://www.geo.fr/environnement/phoques-decapites-deux-marins-pecheurs-convoques-devant-la-justice-195711>>
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23- Faidherbia Albida, arbre refuge de l'agriculture sahélienne, AFP, 22/05/19, 09:00
Nicolas Gubert

Il optimise le rendement des cultures, nourrit de ses feuilles les troupeaux du Sahel et s'érige en rempart à la désertification : Faidherbia Albida, cousin majestueux des acacias, porte sur ses branches une partie du salut des paysans africains.
"C'est vraiment le parc agroforestier le plus emblématique d'Afrique subsahélienne", explique Christian Dupraz, directeur de recherche à l'INRA et président du comité scientifique du Congrès mondial d'agroforesterie organisé cette semaine à Montpellier.
Coton, sorgho, mil, arachide, entre autres, sont des cultures qui poussent sous ses branches, selon M. Dupraz.
Il peut atteindre une trentaine de mètres de haut pour un tronc dont le diamètre peut faire 1,30 mètre, voire davantage. 
Mais ce qui impressionne le plus Régis Peltier, ingénieur de recherche et développement au centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), c'est l'amplitude de son couvre-chef aux rameaux épineux.
"Il a un tronc unique, à la base, qui s'écarte en formant une vaste couronne", explique M. Peltier, basé à Montpellier mais qui a piloté des essais dans le nord du Cameroun dès les années 1980 pour le Cirad. "Il y a pas mal d'endroits où on voit des petits marchés hebdomadaires qui se font sous un vieux Faidherbia. Ça peut faire l'équivalent d'un demi-terrain de foot."
- Une couronne singulière -
Sa Majesté ne serait rien sans une particularité qui le distingue des autres arbres de la région: "Il a un effet bénéfique sur le rendement de la plupart des cultures, même sous sa couronne, ce qui en fait un cas d'école", explique à l'AFP Olivier Roupsard, chercheur du Cirad, installé depuis 2017 au Sénégal.
Cet effet tient notamment à une caractéristique surprenantev: "Il est feuillé en saison sèche (on parle de "phénologie inversée")", quand il n'y a plus de cultures dans les champs, et permet de nourrir les animaux grâce à son fourrage très riche, justement au bon moment, quand la nourriture n'est plus disponible dans les pâturages", explique M. Roupsard.
"Les troupeaux qui profitaient des pâturages en saison des pluies peuvent migrer vers les zones à Faidherbia en saison sèche et y survivre durant cette saison très difficile. Au passage, il défèquent sous ces arbres en enrichissent le sol, ce dont les cultures profiteront au cycle suivant", poursuit le chercheur.
Il est ainsi fréquent, lors de la saison sèche, de voir sous ces arbres une chèvre attendre patiemment la chute des gousses orange qu'ils produisent.
A l'inverse, lorsque revient la saison des pluies et des cultures, "il se défeuille entièrement" et n'exerce donc "pas ou peu de compétition pour la lumière" avec les cultures, explique M. Roupsard.
Parmi les vertus du Faiherbia figure également son aptitude à capter l'azote de l'air et à le transmettre à la terre pour accroître sa fertilité.
"Le rendement de mil sous les Faidherbia, mesuré l'année dernière, était trois fois supérieur sous les couronnes qu'en plein soleil", affirme ainsi M. Roupsard.
- Un arbre en régression -
Problème, dans les années 1990, des chercheurs ont constaté que l'arbre, victime de la sécheresse et de la surexploitation des fourrages et des bois, était en régression.
"Malheureusement, c'est toujours d'actualité", soupire Régis Peltier, pour qui il n'y a qu'une solution, subventionner: "Les gens ne réalisent pas l'état de pauvreté dans lequel sont la plupart des paysans et la nécessité de vivre au jour le jour", alors qu'il faut bien compter 20 ans, selon lui, pour obtenir des résultats après replantation des arbres.
D'où les travaux menés par le Cirad pour tenter de redynamiser la culture de cet arbre, avec un enjeu crucial: la survie de l'agriculture sur les territoires du Sahel.
"L'érosion du sol par les vents et par l'eau prive les sols de leur fertilité naturelle, ce qui conduit à la désertification. Face au constat dramatique de la disparition des forêts, notamment des forêts sèches, l'arbre en agroforesterie semble être le dernier rempart", explique M. Roupsard.
Une inconnue subsiste toutefois, souligne-t-il : "Cette espèce ne peut se développer que si une nappe phréatique est accessible. Si Faidherbia est une pompe, la question se pose de la durabilité des nappes, dans le cas où on augmenterait sa densité. Nous travaillons donc aussi sur ce compromis important".
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/05/22/faidherbia-albida-l-arbre-refuge-de-l-agriculture-sahelienne_5465458_3212.html <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/05/22/faidherbia-albida-l-arbre-refuge-de-l-agriculture-sahelienne_5465458_3212.html>>
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24- Des militants reproduisent une "nature morte" chez Bayer-Monsanto, AFP, 22/05/19, 15:00

Des militants d'Attac, de la Confédération Paysanne, d'Extinction Rébellion et RadiAction ont reproduit mercredi matin une scène de "nature morte" dans le hall du siège de Bayer-Monsanto pour dénoncer "les activités mortifères" du géant de l'agro-chimie.
Une cinquantaine de militants vêtus de combinaisons blanches et de masques ont installé sur une bâche du bois mort et des bidons de glyphosate. D'autres militants déguisés en abeilles gisaient sur cette installation, ont constaté des journalistes de l'AFP.
La Confédération paysanne a annoncé à cette occasion son intention de porter plainte, son ancien porte-parole national, Laurent Pinatel, faisant "partie des personnalités +fichées+ pour le compte de Monsanto".
"S'il n'est un secret pour personne que nous défendons un projet d'agriculture paysanne opposé aux OGM, pour la sortie des pesticides de synthèse et l'autonomie face à l'agrochimie, les pratiques révélées par Le Monde et France 2 sont inadmissibles", a déclaré le syndicat dans un communiqué
"Nous sommes venus mener une action de désobéissance civile visant à dénoncer les ravages des activités de Bayer et Monsanto sur la biodiversité et la santé de nos agriculteurs et agricultrices", a déclaré une militante d'Attac et "animatrice" de l'action.
Les organisations réclament notamment au groupe de "stopper son lobbying agressif" et "de s'engager à stopper la production de glyphosate avant 2021".
"Le monde selon Monsanto, un monde où la nature et le monde paysan se meurent (...) Il est urgent de mettre les multinationales comme Bayer et Monsanto hors d'état de nuire", a lancé la militante.
- Tête de mort -
"Pour y parvenir nous devons accentuer la pression citoyenne pour que Monsanto et Bayer reconnaissent enfin la dangerosité de leur produit, pour que les victimes de leurs produits toxiques obtiennent des réparations et surtout pour mettre en place des outils pour accélérer la sortie de l'utilisation des pesticides", a-t-elle souligné.
Plusieurs discours ont été prononcés, sous une banderole indiquant "Bayer + Monsanto = le dessin d'une tête de mort".
L'action s'est déroulée dans le calme, pendant une trentaine de minutes, puis les militants sont repartis en laissant la scène de "nature morte" dans le siège français du groupe allemand.
"Nous respectons le droit de parole de chacun, mais regrettons la forme de cette manifestation à l'encontre de notre entreprise", a réagi une porte-parole de Bayer France.
"Nous sommes engagés dans un dialogue ouvert pour une agriculture durable, respectueuse de l'environnement et répondant aux attentes des consommateurs, et sommes prêts à discuter de nos activités, dans un cadre d'écoute et de transparence", a-t-elle ajouté.
Le groupe a cumulé les revers ces derniers temps, devant la justice américaine mais aussi avec une affaire de fichage de personnalités, en France et dans six autres pays européens, recensant leurs positions sur les OGM et le glyphosate.
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté ce week-end dans plusieurs villes de France pour dénoncer les activités du groupe, qui produit notamment le glyphosate, principe actif de son désherbant à succès, le Roundup.
<https://www.la-croix.com/Economie/militants-reproduisent-nature-morte-chez-Bayer-Monsanto-2019-05-22-1301023633 <https://www.la-croix.com/Economie/militants-reproduisent-nature-morte-chez-Bayer-Monsanto-2019-05-22-1301023633>>
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25- Agriculture : la Hongrie mise sur la PAC pour contrer les effets du réchauffement climatique, AFP, 23/05/19, 15:00
Isabel Malsang

Reboisement, irrigation : malgré ses divergences politiques profondes avec une partie de l'Europe, la Hongrie défend bec et ongle la politique agricole commune, sur laquelle elle compte pour financer des programmes de lutte contre l'intensification du réchauffement climatique dans le bassin des Carpates.
Dans la "grande plaine" hongroise qui s'étend jusqu'à la Roumanie, des remontées de nappes d'eau noient les cultures au printemps. En été, les récoltes grillent sur pied dans des sols craquelés par la sécheresse.
"Nous sommes la seule région d'Europe à avoir à la fois l'un des sols les plus riches, le tchernozium, cette terre noire riche en humus que l'on trouve aussi en Ukraine et en Russie, et l'un des plus pauvres, contenant les plus fortes teneurs en sel du monde" explique Joseph Zsembeli, directeur de l'institut de recherche agronomique de Karcag, dans le centre du pays.
"Et les précipitations baissent chaque année, il manque environ 200 millimètres d'eau par an", a-t-il dit devant l'Association des journalistes français de l'agriculture (AFJA). Le principal problème est de gérer les à-coups et les extrêmes, entre inondations et sécheresse, dans cette cuvette si parfaitement plate. 
Avec des agriculteurs de la région, il a mis au point des techniques de travail du sol pour ralentir l'évaporation de l'eau en saison sèche et activer son assimilation lors des pluies.
Mihaly Kiss est l'un d'entre eux : "Nous devons travailler la terre moins profondément que dans le temps, de manière à ce qu'elle puisse accueillir l'eau quand il en tombe, et la retenir même s'il ne pleut plus pendant deux mois", dit cet exploitant de 300 hectares.
- Le climat bulgare des années 50-60 -
"Le climat que nous avons actuellement en Hongrie correspond à celui des années 50-60 en Bulgarie", située beaucoup plus au sud, résume le directeur général du centre de recherche agronomique national (NAIK), Csaba Gyuricza. 
"Le bassin des Carpates appartient à une région qui souffre vraiment du réchauffement climatique, avec des répartitions de précipitations très inégales", ajoute le scientifique.
Pour faire face aux baisses de rendements d'orge d'hiver ou de colza qui ont chuté de 30 à 40% sur quelques décennies, la Hongrie souhaite agir sur les techniques de culture, réduire le gaspillage d'eau et utiliser des semences mieux sélectionnées, dit-il.
Pour maintenir et encourager les rendements agricoles, le pays a déjà augmenté de 30% sa consommation d'engrais et de 25% celle de pesticides entre 2013 et 2017, indiquent les statistiques du ministère de l'Agriculture.
La Hongrie, qui a hérité des régimes communistes de gigantesques structures de plusieurs milliers d'hectares, désormais privatisées, compte notamment investir dans un programme de plantations d'arbres : "de 20 à 30.000 hectares dans les deux à trois ans à venir", a précisé le ministre de l'Agriculture, Istvan Nagy.
"La Hongrie a un retard considérable en matière d'irrigation", a ajouté le ministre, et le pays "souhaite ajouter 100.000 hectares de terres irriguées en deux ans, aux 85.000 qui existent" sur les 5 millions d'hectares de terres arables dont il dispose.
"Nous avons gardé les tracés des canaux" construits sous le régime communiste pour drainer et irriguer, "mais ils ne sont pas suffisamment entretenus", dit-il, en souhaitant la mise en place de lacs réservoirs et de pompes. 
- La PAC ne doit pas baisser -
"Il y a urgence", ajoute Istvan Jakab, président du premier syndicat agricole MaGOSz qui porte la voie des agriculteurs au plus haut niveau de l'Etat puisqu'il est aussi vice-président du Parlement. Les pertes dûes à la sécheresse dépassent 300 millions d'euros juste pour 2018, dit-il.
Pour lui, la future politique agricole commune, qui sera rediscutée après les élections européennes, "ne doit pas baisser" après 2021. 
Du coup, la Hongrie se retrouve un allié en matière agricole d'une vingtaine de pays d'Europe, dont la France et l'Espagne alors qu'elle est par ailleurs critiquée par le Conseil de l'Europe pour ses violations des droits humains et ses campagnes anti-migrants qui "attisent la xénophobie", et mise en cause par des militants anti-corruption pour des attributions de terres à des proches du parti au pouvoir, Fidesz, du Premier ministre Viktor Orban. 
Le ministre de l'agriculture a même souligné que "la France et la Hongrie oeuvrent de manière commune pour la PAC".
"La PAC est la politique la plus juste, car chaque centime d'euro contribue à ce que les citoyens européens aient accès à une nourriture saine et pas chère", a ajouté M. Nagy en souhaitant que les ressources agricoles européennes ne soient "pas utilisées à d'autres fins" que l'agriculture.
<https://www.geo.fr/environnement/agriculture-la-hongrie-mise-sur-la-pac-pour-contrer-les-effets-du-rechauffement-climatique-195757 <https://www.geo.fr/environnement/agriculture-la-hongrie-mise-sur-la-pac-pour-contrer-les-effets-du-rechauffement-climatique-195757>>
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26- L’UFC-Que choisir alerte les autorités sur la dangerosité des aliments à base de soja, Le Monde, 23/05/19, 15h27

L’UFC-Que choisir recommande aux consommateurs d’« éviter » de consommer « tout produit contenant du soja » pour les enfants de moins de 3 ans et les femmes enceintes. 
L’association de défense des consommateurs UFC-Que choisir a annoncé, jeudi 23 mai, avoir saisi les autorités françaises sanitaires et de la concurrence après avoir constaté, dans des aliments à base de soja, la présence de teneurs élevées de phytœstrogènes – des substances produites naturellement par certaines plantes et proches des œstrogènes, hormones féminines – composés suspectés d’être des perturbateurs endocriniens.
L’UFC-Que choisir précise avoir mesuré les doses de phytœstrogènes – appelés isoflavones dans le cas du soja – dans 55 aliments courants à base de soja, dont des plats préparés, biscuits, desserts, boissons, apéritifs et sauces.
L’Union affirme avoir alerté à la fois l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Certains produits « excèdent très largement les doses maximales admissibles » par rapport aux préconisations de l’Anses, affirme l’UFC. L’association cite notamment une boisson au soja dont un seul verre « apporte à lui seul près de 150 % de la dose maximale admissible pour un adulte », ou une « seule poignée de graines de soja toastées pour apéritif qui renferme plus de cinq fois la dose maximale ».
> Lire aussi  Les perturbateurs endocriniens, qu’est-ce que c’est ?
Un produit par jour au maximum
L’association juge « particulièrement préoccupantes » les teneurs en phytœstrogènes trouvées dans les produits testés dans son laboratoire. Elle demande à l’Anses de réévaluer le niveau de risque pour les consommateurs et, le cas échéant, de définir « des doses maximales d’application obligatoires ». La DGCCRF est quant à elle priée d’obliger les fabricants à faire figurer sur les étiquettes de leurs produits les teneurs en phytœstrogènes ainsi que des « restrictions à la consommation » pour les enfants et les femmes enceintes.
En attendant la réponse des autorités, l’UFC-Que choisir recommande notamment aux consommateurs d’« éviter » de consommer « tout produit contenant du soja » pour les enfants de moins de 3 ans et les femmes enceintes et, pour le reste de la population, de consommer au maximum un produit par jour à base de soja.
Plus généralement, l’association de défense des consommateurs rappelle que c’est en effet « le cumul » de produits à base de soja « qui pose problème », et que leur consommation régulière « expose ainsi les consommateurs à de forts dépassements équivalents à deux fois et demie la dose maximale admissible pour les adultes ou les enfants ».
> Lire aussi  Perturbateurs endocriniens : la réglementation européenne ne protège pas les populations
Selon l’UFC-Que choisir, les phytœstrogènes « pourraient être » des perturbateurs endocriniens, c’est-à-dire des agents chimiques capables d’interférer avec le système hormonal et susceptibles de favoriser certains cancers, voire d’agir sur le fœtus ou la fertilité.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/23/l-ufc-que-choisir-alerte-les-autorites-sur-les-produits-a-base-de-soja_5466035_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/23/l-ufc-que-choisir-alerte-les-autorites-sur-les-produits-a-base-de-soja_5466035_3244.html>>
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27- Mystère autour d'éoliennes accusées de tuer des vaches, AFP, 24/05/19, 11:00
Hélène Duvigneau & Fanny Lattach

Des dizaines de vaches qui meurent chaque année sans explication, refusent la traite et se comportent bizarrement... Depuis l'arrivée d'éoliennes en 2012, c'est le cauchemar dans deux élevages de Loire-Atlantique, et le casse-tête pour les experts qui s'avouent désemparés.
Avec environ 250 vaches de race normande perdues depuis 2013, l'élevage de Didier et Murielle Potiron, installés depuis 1989, est l'un de ceux qui a le plus été passé au peigne fin par les experts.
"Les problèmes ont commencé fin 2012 avec les travaux de fondation des huit éoliennes du parc de Nozay, dont l'une se trouve à 600 mètres de la stabulation", raconte Murielle Potiron, 52 ans. Baisse de la production laitière, difficultés à vêler, retards de croissance, mais aussi, dans l'exploitation voisine de quatre kilomètres de Céline Bouvet, vaches qui refusent d'avancer sur une partie de la route qu'elles empruntaient pourtant quotidiennement pour aller au pré...
Les éleveurs se plaignent eux de maux de tête, de douleurs aux jambes et d'insomnies. Depuis avril, ils sont suivis par le CHU de Nantes, comme une vingtaine de riverains affirmant ressentir des troubles similaires.
"L'idée est d'objectiver la nature des symptômes que les gens signalent et de trouver une cause commune", explique à l'AFP Serge Boulanger, secrétaire général de la préfecture de Loire-Atlantique.
Les éleveurs accusent les éoliennes dont ils avaient pourtant volontiers accepté l'installation sur leur champ, et les fuites de courant électrique dans le sol.
- "Perturbation du sous-sol" -
"Notre robot de traite est au croisement de deux failles d'eau dans un sous-sol riche en fer et en étain, le tout à quelques centaines de mètres d'un câble 20.000 V enterré à 60 cm qui relie les éoliennes entre elles. Cela ne fait pas bon ménage", assure Didier Potiron, qui confie "ne pas pouvoir tenir une année de plus" et réclame un "arrêt total du parc pendant trois semaines" pour déterminer la responsabilité des éoliennes. Une hypothèse jugée trop coûteuse, l'exploitant réclamant selon lui un dédommagement de 80.000 euros par jour.
Mandatés par la préfecture en 2014, les experts du GPSE (Groupement permanent pour la sécurité électrique), association chargée de régler les problèmes électriques dans les élevages, concluent en 2017 à une "concomitance de l'installation et de la mise en service des éoliennes avec l'altération des performances et les troubles du comportement des animaux". Une étude de corrélation qui s'appuie sur les données du robot de traite établit même "clairement le lien" au moins pendant deux mois entre les incidents de traite et la production d'électricité.
Mais aucune anomalie électrique ni aucun courant parasite n'ont été détectés, ni dans l'exploitation, ni dans le parc ou les autres ouvrages électriques environnants, selon l'auteure du rapport, Arlette Laval, qui rappelle que "quand il y a un problème d'ordre électrique, on sait le traiter".
Selon le réseau de distribution d'électricité Enedis, les mesures réalisées sur les ouvrages électriques basse tension à proximité des exploitations "montrent un fonctionnement normal du réseau".
"Depuis 2015 nous avons traité 18 cas lourds et l'électricité n'était pas la cause principale de dégradation de l'exploitation", renchérit le président du GPSE Claude Allo, pour qui il semble "urgent de travailler sur l'hypothèse du sous-sol dans la mesure où les troubles sont liés, comme dans deux autres cas non résolus, à des travaux qui ont perturbé le sous-sol".
- "Faux procès" -
Il appelle les instituts de recherche à s'intéresser au sujet. Le résultat de nouvelles études de terrain menées depuis janvier, financées par l’État, est par ailleurs attendu d'ici début juin.
Pourquoi ce parc éolien pose-t-il problème aujourd'hui sur un territoire qui en compte 1.500 ? Alors que la France s'est fixé pour objectif d'installer une puissance éolienne de 24,6 GW en 2023 contre 15,3 GW aujourd'hui, le cas de Nozay interroge.
"Depuis 2013 nous avons tout fait pour trouver des explications. Mais plus on cherche, plus les gens se disent que si on cherche, c'est qu'on pense être à l'origine des problèmes et plus on se rend responsable de ce qui se passe", estime Patrick Bessière, gérant de la société ABO Wind, qui exploite le parc pour le compte du fonds d'investissement allemand KGAL.
En Allemagne, première puissance éolienne d'Europe, la Fédération des producteurs laitiers interrogée par l'AFP dit n'avoir jamais entendu parler de problèmes similaires sur des vaches. "Il devrait y avoir des cas partout en France où 8.000 éoliennes ont été installées" et ce "souvent à proximité d'élevages", renchérit France Energie Eolienne (FEE), qui représente la filière.
"Nous n'excluons pas que les éoliennes aient pu être la goutte d'eau qui a fait déborder le vase avec un effet cumulatif des champs magnétiques", juge Serge Boulanger. Il invite à "ne pas faire un faux procès aux éoliennes", rappelant la présence d'une ligne très haute tension et d'antennes téléphoniques, jugées pourtant trop éloignées par le GPSE. "Nous avons une obligation collective d'aboutir parce qu'il y a vraiment une souffrance humaine et animale", reconnaît M. Boulanger.
- "Dix ans de ma vie" -
A Conquereuil, bourgade située à 20 kilomètres au nord, Sylvie Bignon, 48 ans, raconte aussi avoir subi une baisse de la qualité de son lait et ressenti d'importants maux de tête après l'arrivée de cinq éoliennes. Des problèmes résolus selon elle suite à l'intervention d'un géobiologue, discipline qui étudie la relation entre la terre et le vivant, non reconnue scientifiquement.
Dans la Somme, l'ancien éleveur Yann Joly, installé depuis 1995, affirme lui avoir vécu "une descente aux enfers" depuis la construction de 12 éoliennes en 2011 à 1,8 km de sa ferme. "Ils m'ont pris dix ans de ma vie", assure l'exploitant qui s'est reconverti dans la production céréalière.
Dans les Côtes-d'Armor, trois éleveurs rencontrent également de graves problèmes de mortalité bovine, pour l'instant inexpliqués, mais n'incriminent pas spécifiquement les éoliennes. Installé depuis 2016 à Allineuc, Stéphane Le Béchec se désespère d'avoir perdu 200 bêtes et évoque plusieurs sources de nuisances, dont une antenne relais, un transformateur et des lignes haute tension, les éoliennes étant "éloignées de 10 km".
Il a déposé plainte contre X en avril 2018 pour négligence et mise en danger de la vie d'autrui. Pour son avocate, Laëtitia Sibillotte, "Il y a quelque chose que l'on n'explique pas encore mais le constat est là".
<https://www.parismatch.com/Actu/Societe/Mystere-autour-d-eoliennes-accusees-de-tuer-des-vaches-en-Loire-Atlantique-1625979 <https://www.parismatch.com/Actu/Societe/Mystere-autour-d-eoliennes-accusees-de-tuer-des-vaches-en-Loire-Atlantique-1625979>>
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28- A Restinclières, les arbres protègent les cultures des insectes, AFP, 24/05/19, 12:00
Nicolas Gubert

Veillées par d'imposants pins pignons qui les protègent des insectes ravageurs, les vignes de grenache poussent sous le regard attentif des chercheurs du monde entier : le domaine de Restinclières, près de Montpellier, est un pionnier dans l'agroforesterie.
Anciennement propriété d'un botaniste anglais, le domaine a été racheté en 1990 par le département de l'Hérault, qui permet à l'INRA, l'Institut national de recherche agronomique, d'y mener des études pour vérifier les effets de la plantation d'arbres sur les rendements des cultures.
"C'est là qu'on a démontré que le système agroforestier était beaucoup plus productif qu'un système où les arbres sont séparés des cultures", raconte à l'AFP Christian Dupraz, directeur de recherche à l'INRA et concepteur du site agroforestier. Selon lui, arbres et cultures, lorsqu'ils sont combinés, peuvent produire jusqu'à "50% de biomasse supplémentaire".
A l'entrée du domaine se côtoient pins d'Alep, cyprès, cèdres de l'Atlas, chênes verts... Un concentré de sylviculture méditerranéenne.
"Le parc compte quelque 80 essences d'arbres", indique à l'AFP Rodolphe Majurel, chargé de mission environnement au département de l'Hérault.
Particularité de ce laboratoire à ciel ouvert de 50 hectares : "des parcelles témoins de cultures normales et d'arbres seuls, pour une comparaison systématique" avec les résultats obtenus sur les parcelles agroforestières, qui réunissent les deux, souligne M. Dupraz.
- Arbres "tampons" pour le climat -
"Les arbres affectent le micro-climat par leur ombre déployée", explique Juliette Grimaldi, chercheuse à l'INRA. "Les températures maximales enregistrées dans la journée peuvent être 3 à 5 degrés plus fraîches pour les vignes plantées à proximité des arbres".
Cette vertu protectrice joue aussi à inverse : en 2017, où le grand froid a causé de terribles dégâts dans le vignoble français, "nous avons eu moins de gel dans la parcelle agroforestière", rappelle Marie Gosme, responsable à l'INRA d'un projet sur les effets des arbres sur la productivité de la vigne.
Passé une certaine taille, les arbres affectent les rendements de la vigne en entrant en compétition avec elle pour la lumière, mais ils ont le mérite de "tamponner le climat" : en clair, "il fait moins chaud en été et moins froid en hiver. On accepte de perdre un petit peu de rendement tous les ans pour éviter la catastrophe climatique", explique-t-elle devant des scientifiques du monde entier au congrès d'agroforesterie de Montpellier.
"C'est un site de référence. C'est très proche des conditions réelles. En Grèce, nous avons des sites d'expérimentation, mais ils sont beaucoup plus petits", assure de son côté Anastasia Pantera, chercheuse grecque.
"Ce n'est pas souvent qu'on peut avoir différents types de parcelles avec les mêmes conditions climatiques et de sol", renchérit Marie-Stéphane Tixier, maître de conférences à Montpellier SupAgro.
- "Filtre" à nitrate -
Lors d'études menées sur les vignes, elle a pu mettre en évidence l'apport bénéfique des pins pignons dans la lutte contre les insectes ravageurs que sont certains acariens, en offrant un habitat pour leurs prédateurs, une autre espèce d'acarien.
"Les pins servent de réservoir à prédateurs et donnent à manger aux prédateurs", car ils "produisent des pollens, très nourrissants" pour ces derniers, poursuit Mme Tixier.
Le domaine abrite également des rangées de noyers autour de parcelles de grandes cultures : blé, pois, orge, selon les années.
"Les arbres sont de vrais pièges à nitrates, ça évite tous les problèmes de pollution de nappes phréatiques, l'arbre sert de filtre", explique Henri Breton, agriculteur responsable de la gestion de ces parcelles.
Outre l'effet "tampon" contre le climat, comme pour les vignes, la présence d'arbres crée de la biodiversité : il assure qu'il y a sur ces parcelles "beaucoup moins de pucerons sur les cultures qu'en plein champ".
A en croire Marie Gosme, Restinclières n'a pas fini d'attirer les chercheurs : "Depuis que l'agroforesterie est redevenue à la mode, beaucoup de sites se sont créés, mais on ne va pas pouvoir observer les effets sur les cultures avant 20 ans". Le temps pour les arbres de devenir grands.
<https://www.capital.fr/economie-politique/a-restinclieres-les-arbres-protegent-les-cultures-des-insectes-1339495 <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/a-restinclieres-les-arbres-protegent-les-cultures_133935>>
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29- Kenya : pour trouver la pluie, des éleveurs se fient plus à leur portable qu'au ciel, AFP, 24/05/19, 14:00
Nick Perry

Depuis des générations, les membres du clan de Kaltuma Hassan scrutent le ciel de leur région aride du nord du Kenya à la recherche du moindre signe de pluie - ici du vent, là un nuage en formation - afin de guider leurs troupeaux vers les pâturages. Désormais, des prévisions météo les aident aussi, par SMS.
Car leur science du ciel ne leur a pas été d'un grand secours ces dernières années, marquées par des sécheresses plus fréquentes et plus intenses. Les membres du clan peuvent marcher durant des jours avec leurs bêtes en ne rencontrant qu'une succession de rivières asséchées et de terres craquelées.
"Vous pouvez parcourir une longue distance et (les bêtes) meurent en chemin... C'est une vie très difficile", explique Kaltuma à l'AFP à Marsabit, une des principales villes de la moitié nord du Kenya où des millions de pastoralistes et leurs proches dépendent entièrement du bétail pour (sur)vivre.
Cette femme de 42 ans passe désormais un peu moins de temps à fixer le ciel et un peu plus à consulter son portable : des prévisions météorologiques lui parviennent par SMS sur son téléphone, lui indiquant les zones les plus susceptibles de recevoir des précipitations, à une échelle très précise.
Le Kenya est frappé par la sécheresse tous les trois à cinq ans, relève la Banque mondiale. Mais ces épisodes sont de plus en plus rapprochés et aigus.
Et la longue saison des pluies qui vient normalement arroser de mars à juin la grande moitié nord du pays et les voisins comme la Somalie ou l'Éthiopie s'annonce cette année très insuffisante.
Au point que les agences humanitaires comme le Programme alimentaire mondial (PAM) ont déjà mis en garde contre une hausse drastique du nombre de personnes qui vont nécessiter une aide alimentaire d'urgence dans les prochains mois en Afrique de l'Est.
- "Intelligence agricole" -
"Il ne pleut plus comme il pleuvait avant", constate Nandura Pokodo, venu vendre ses chèvres squelettiques au marché à bétail de Merille (nord). "Année après année, il est de plus en plus difficile de trouver des pâturages", se lamente cet éleveur de 55 ans.
En mars-avril, il a marché des jours et des jours sans trouver le moindre herbage pour ses bêtes. Il n'avait pas assez plu, voire pas du tout. Une vingtaine de ses chèvres et moutons n'ont pas survécu, soit environ 20% de son troupeau, et donc de sa richesse.
Pour éviter ces errances stériles, Kaltuma a longtemps fait appel à des guerriers du clan qu'elle envoyait en éclaireurs à la recherche de pâtures.
"Ils se lèvent très tôt le matin et ils observent les nuages, ils regardent la lune, pour décider où aller. Mais à présent, j'utilise ça", dit-elle en regardant sur son téléphone portable les dernières prévisions météo envoyées par SMS dans la langue de son clan Rendille.
Le service de SMS qu'elle consulte est alimenté par les prévisions d'une société américaine "d'intelligence agricole", aWhere, fondée en 1999.
Les destinataires peuvent consulter les informations sur des téléphones portables très basiques et peu coûteux sur le marché kényan, notamment lorsqu'ils sont achetés d'occasion.
- Kalachnikov en bandoulière -
Ces prévisions météorologiques hebdomadaires ont non seulement permis à Samuel Lkiangis Lekorima de pérenniser son troupeau mais aussi d'améliorer la sécurité de sa communauté.
Car la raréfaction des points d'eau et des pâturages a conduit à une compétition accrue entre communautés de pastoralistes. Dans certains endroits ont eu lieu des violences entre éleveurs, qui pour beaucoup d'entre eux sillonnent désormais les pistes du nord kényan avec une kalachnikov en bandoulière.
Une dispute pour un point d'eau entre deux groupes a ainsi fait 11 morts près de la frontière éthiopienne début mai, selon la presse locale.
Samuel, éleveur de 22 ans de Marsabit, a mis à profit le service de SMS pour déminer les tensions avec d'autres clans.
"Quand je reçois un message (indiquant l'arrivée de la pluie), je téléphone (à d'autres éleveurs du clan) et je leur dis: +Ne partez pas, la pluie arrive ici prochainement+", explique-t-il à l'AFP, limitant ainsi les déplacements de ses collègues sur les terres associées à d'autres clans.
- Assurance sécheresse -
La société de nouvelles technologies Amfratech, qui a lancé le service en début d'année, a également développé une application plus avancée pour smartphones et ambitionne de convaincre plusieurs dizaines de milliers d'éleveurs, dans le cadre d'un projet financé en grande partie par l'Union européenne.
D'autres acteurs sont aussi à pied d'œuvre pour tenter d'améliorer le quotidien des pastoralistes et, ce faisant, protéger un secteur qui représente plus de 12% du Produit intérieur brut kényan, selon la Banque mondiale.
Ainsi l'Institut international de recherches sur l'élevage (International Livestock Research Institute - ILRI), installé à Nairobi, utilise des images satellites afin de repérer des niveaux de pâturages et d'eau très bas, synonymes de risque mortel pour les troupeaux.
Des polices d'assurances sont liées à cet index, qui prévoient le versement d'argent aux éleveurs avant que la sécheresse ne sévisse, leur permettant d'acheter assez de fourrage pour leurs bêtes.
Selon plusieurs intervenants du secteur, des dizaines de milliers d'éleveurs kényans ont déjà souscrit à ce type d'assurances.
<https://www.lepoint.fr/monde/kenya-pour-trouver-la-pluie-des-eleveurs-se-fient-plus-a-leur-portable-qu-au-ciel-24-05-2019-2314775_24.php <https://www.franceguyane.fr/actualite/international/kenya-pour-trouver-la-pluie-des-eleveurs-se-fient-plus-a-leur-portable-qu-au-ciel-444878.php>>
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30- Glyphosate : 150 plaintes déposées au tribunal d'Annecy par les "pisseurs volontaires", Radio France avec avec France Bleu Pays de Savoie  24/05/19, 16:56

Ces militants dénoncent la présence de glyphosate dans leur urine.
Près de 150 personnes ont porté plainte vendredi 24 mai pour "mise en danger de la vie d'autrui" au tribunal d'Annecy (Haute-Savoie), dénonçant la présence de glyphosate dans leur urine, rapporte France Bleu Pays de Savoie. Elles ont également porté plainte pour "tromperie aggravée" et "atteinte à l'environnement et à la biodiversité".  
Présence de glyphosate dans 100% des prélèvements
Ces "pisseurs volontaires" avaient organisé ces derniers mois des prélèvements d'urine et fait des analyses qui ont montré la présence de glyphosate dans 100% des cas. Ce dépôt de plainte "va obliger les pouvoirs publics à réagir", espère Michel Rupp, un membre de l'association Campagne Glyphosate 74 interrogé par France Bleu Pays de Savoie.
D'autres plaintes ont été déposées ailleurs en France. Elles doivent ensuite être regroupées et transmises au pôle santé du palais de justice de Paris. 
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pesticides/glyphosate/glyphosate-150-plaintes-deposees-au-tribunal-d-annecy-par-les-pisseurs-volontaires_3458491.html <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pesticides/glyphosate/glyphosate-150-plaintes-deposees-au-tribunal-d-annecy-par-les-pisseurs-volontaires_3458491.html>>
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31- L’île d’Ouessant, futur plancher des vaches, M le Mag, 27/05/19, 03h04
Noémie Leclercq  

Après avoir recruté un maraîcher bio en 2018, l’île du Finistère est à la recherche d’un éleveur-laitier. 
L’annonce a été publiée en début d’année sur le site de la ville : « La commune d’Ouessant lance un appel à candidature pour accueillir une installation agricole. » Obligatoirement bio et, dans l’idéal, un éleveur-laitier, était-il également précisé. Tous les médias relaient l’information : Ouessant, l’île la plus avancée en mer d’Iroise, au large de la pointe bretonne, cherche son éleveur-laitier. Promesse d’une vie simple dans un décor de rêve.
A quelques jours de la clôture des dépôts de dossier, prévue le 31 mai, impossible de savoir si l’île, confrontée depuis de longues années à une désertification, va trouver son candidat idéal. Il y a eu « beaucoup d’appels, de demandes de renseignements », pour très peu de dossiers réellement constitués, constate Thibaut Thierry, directeur du développement du Parc naturel régional d’Armorique. La mairie en escompte « cinq ou six pour avoir du choix », mais le jury sera strict : seul un projet sérieux et viable sera accepté – tant pis s’il faut réitérer l’appel d’offres l’an prochain.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/05/27/l-ile-d-ouessant-futur-plancher-des-vaches_5467796_4500055.html <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/05/27/l-ile-d-ouessant-futur-plancher-des-vaches_5467796_4500055.html>>
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32- Il a suffi que « Robocrop » cueille une framboise au Royaume-Uni pour que toute la filière rêve de robotisation, Blog Big Browser, 28/05/19, 06h24

Ce robot guidé par des capteurs et des caméras 3D peut potentiellement cueillir 25 000 framboises par jour, contre 15 000 en huit heures de travail pour un humain.
Robocop, le « héros » éponyme du film de Paul Verhoeven, était-il un amateur de fruits rouges ? Son lointain cousin, baptisé « Robocrop » par la presse britannique, pourrait en tout cas révolutionner, dans un avenir proche, la récolte des fruits et légumes. Testé pour la première fois, dimanche 26 mai, dans la serre d’une ferme de Chichester, dans le West Sussex, en Angleterre, le robot a cueilli précautionneusement une framboise, ouvrant la voie à l’automatisation d’un secteur en mal de main-d’œuvre.
Le geste est encore mal assuré. Sur la vidéo diffusée par l’université de Plymouth, qui développe le robot financé à hauteur de 700 000 livres (792 000 euros) par Hall Hunter, l’un des principaux producteurs de baies du Royaume-Uni, on voit la pince hésitante, scanner pendant plus de quarante secondes ladite framboise. « Patientez un peu », ironise ainsi le quotidien britannique The Guardian en rendant compte de la prouesse. 
Guidé par des capteurs et des caméras 3D, le préhenseur ne saisit que des fruits mûrs, à l’aide d’une intelligence artificielle lui permettant de les reconnaître. Puis, le robot se saisit délicatement du fruit, laissant intact pédoncule et sépales, pour éviter d’abîmer l’arbrisseau. Enfin, le bras robotisé dépose la précieuse baie dans un récipient adjacent, où les fruits seront ensuite calibrés, puis mis en barquette. Pour l’opération entière, comptez plus d’une minute.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/big-browser/article/2019/05/27/au-royaume-uni-une-framboise-cueillie-par-un-robot-ouvre-la-voie-a-l-automatisation-de-la-cueillette_5468196_4832693.html <https://www.lemonde.fr/big-browser/article/2019/05/27/au-royaume-uni-une-framboise-cueillie-par-un-robot-ouvre-la-voie-a-l-automatisation-de-la-cueillette_5468196_4832693.html>>
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33- Un fongicide dangereux pour l’homme retiré du marché en France, Le Monde, 28/05/19, 19h13

L’agence sanitaire Anses considère que l’époxiconazole est « un perturbateur endocrinien » qui « présente un danger préoccupant pour l’homme et l’environnement ». 
L’agence sanitaire Anses a retiré, mardi 28 mai, l’autorisation de mise sur le marché de tous les produits à base d’époxiconazole, fongicide largement utilisé dans l’agriculture. La substance en question est, selon l’Anses, « un perturbateur endocrinien pour l’être humain (…) et présente un danger préoccupant pour l’homme et l’environnement ».
L’époxiconazole, qui sert à prévenir et traiter les parties aériennes des végétaux contre les champignons, est utilisé en France sur environ 50 % des surfaces céréalières (blé, orge, seigle, avoine), et 70 % des surfaces de betteraves, selon l’agence. Environ 200 tonnes de cette substance active sont commercialisées chaque année en France.
> Lire aussi  Des chercheurs et médecins alertent sur les dangers des nouveaux fongicides
La substance est déjà considérée comme un « cancérogène suspecté » et est « présumée toxique » pour la reproduction humaine. Mais après l’adoption fin 2017 d’une nouvelle réglementation européenne sur les perturbateurs endocriniens, l’Anses s’est « autosaisie sans délai » pour l’évaluer sur cet aspect.
Caroline Semaille, directrice générale déléguée de l’Anses, a expliqué à l’Agence France-Presse :
« Un guide publié en juin 2018 au niveau européen établit les critères scientifiques pour dire si une substance active est perturbateur endocrinien ou non. (…) Sur la base du nouveau guide, on peut établir et confirmer que [l’époxiconazole] est perturbateur endocrinien. »
Réévaluation de la substance
Les perturbateurs endocriniens, composés chimiques présents dans de nombreux produits de consommation courante (jouets, tickets de caisse, plastiques, produits phytosanitaires) sont encore mal connus. Mais la liste des maux qui leur sont attribués est longue (problèmes de fertilité, croissance, comportement, origine possible de certains cancers…), alimentant l’inquiétude de la population et des ONG.
La réglementation européenne adoptée difficilement en 2017, et qui ne satisfait pas les ONG, ne concerne que les produits sanitaires et biocides.
> Lire aussi  Perturbateurs endocriniens : la réglementation européenne ne protège pas les populations
« Tous les produits passeront à travers les fourches caudines » du nouveau guide, a assuré Mme Semaille, précisant que l’Anses avait choisi de se pencher en premier sur l’époxiconazole en raison notamment de son usage important et des suspicions pesant sur la substance.
L’Anses va notifier sa décision aux autorités européennes, qui sont en cours de réévaluation de cette substance, pour laquelle l’autorisation ou non de renouvellement doit être prise d’ici à avril 2020.
Des alternatives
Ces retraits d’autorisations de mises sur le marché français concernent 76 produits commercialisés sous divers noms principalement par le géant allemand de la chimie BASF. Ils devront avoir disparu du marché d’ici 12 mois, a précisé Mme Semaille, assurant qu’il existait d’autres solutions.
« Il y a des alternatives de la même famille, les triazoles, et de nouvelles substances en cours d’évaluation au niveau européen. Les agriculteurs ont déjà probablement un peu anticipé parce que les ventes ont un peu diminué ces dernières années. »
BASF a d’ailleurs contesté les données de l’Anses, assurant que le chiffre des 200 tonnes commercialisées tous les ans en France datait de 2015. « Entre 2015 et 2019, les usages ont diminué de 80 % », a indiqué à l’Agence France-Presse Jean-Marc Petat, directeur agriculture durable pour BASF France-division Agro, indiquant avoir déjà annoncé un arrêt des ventes en 2019. « Le produit ne pose aucun problème de santé pour les agriculteurs et absolument aucun risque pour les consommateurs et les riverains », a-t-il ajouté, dénonçant la nouvelle méthode d’évaluation qui ne serait pas liée à des problèmes constatés sur la santé humaine.
Equation complexe
« Le retrait de cette molécule, je ne pense pas que ça fasse beaucoup de bruit dans la plaine », a d’ailleurs réagi auprès de l’AFP Gilles Menou, agriculteur céréalier dans la Beauce et porte-parole de la Confédération paysanne en Eure-et-Loir. « Aujourd’hui, les principales impasses qu’on trouve en agriculture, c’est plutôt autour des herbicides, on a de plus en plus de mal à maîtriser l’enherbement de certaines parcelles, alors que pour les maladies des blés, on a quand même de multiples façons d’agir, c’est beaucoup moins pénalisant », a-t-il ajouté.
L’objectif du gouvernement de sortir d’ici à 2021 du glyphosate, ou au moins de la majorité des usages de l’herbicide controversé le plus utilisé au monde, a focalisé le débat autour des produits phytosanitaires ces dernières années.
> Lire aussi  A la Commission européenne, le dossier du glyphosate aura révélé le poids des lobbys
Un débat très sensible autour d’une équation complexe : comment réduire le volume de produits chimiques dangereux pour la santé et l’environnement sans pénaliser l’agriculture.
Le gouvernement s’est fixé un objectif plus vaste de réduction de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques de 25 % d’ici à 2020 et 50 % d’ici à 2025. Mais il se heurte souvent à une opposition du monde agricole.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/28/un-fongicide-dangereux-pour-l-homme-retire-du-marche-en-france_5468715_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/28/un-fongicide-dangereux-pour-l-homme-retire-du-marche-en-france_5468715_3244.html>>
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34- Décryptage. Détournement du bio par la grande distribution : l’eldoraBIO, Libération, 28/05/19, 21:06
Coralie Schaub , Aurore Coulaud , Aude Massiot et Margaux Lacroux 

Face à la demande croissante des consommateurs, le marché de l’alimentation biologique est massivement investi par la grande distribution. Rachat de réseaux, production et vente hors saison : certaines enseignes modifient en profondeur les pratiques. Au risque de fragiliser la philosophie du secteur.
«Pas de tomate bio en hiver ! Non à l’industrialisation de la bio !»Voici le mot d’ordre d’une pétition lancée mardi soir par la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab), la Fondation Nicolas-Hulot pour la nature et l’homme, Greenpeace et le Réseau Action-Climat et relayée en avant-première sur Libération.fr <http://xn--libration-d4a.fr/> (lire aussi page 3). Avec, pour premiers signataires, une cinquantaine de chefs et de restaurateurs, dont certains sont étoilés et plusieurs œuvrent dans la restauration collective. Son but ? Obtenir du ministère de l’Agriculture l’interdiction de la production de fruits et légumes bio hors saison, sous serres chauffées au gaz ou au fioul, lors du prochain vote du Comité national de l’agriculture biologique, le 11 juillet. Une «aberration gustative, agronomique et environnementale», plaquée sur le modèle conventionnel productiviste. Qui serait contraire à la philosophie de «la» bio telle que la concevaient les pionniers : un «mode de vie», un «projet de société» respectueux de l’environnement et de la biodiversité, qui valorise le lien social, avec une juste rémunération pour l’agriculteur et des produits de saison pas suremballés dans du plastique.
«La» bio perdrait ainsi son âme au profit «du» bio, au masculin, réduit à la seule dimension du mode de production (sans pesticides pétrochimiques). Et symboliserait l’industrialisation à marche forcée d’un secteur qui ne représente encore qu’environ 5 % du marché alimentaire français, mais bénéficie d’un boom de la consommation (+ 17 % en 2017). Le gouvernement espère gonfler les surfaces en bio à 15 % pour 2022.
A quel point le bio est-il grignoté par la finance et la grande distribution ?
Convoitées par des investisseurs, les enseignes historiques ont presque toutes perdu leur indépendance. A commencer par la Vie claire, pionnière fondée en 1948. Deuxième réseau bio spécialisé en France avec plus de 350 magasins, elle est, depuis 2010, détenue par un holding du président de Bjorg Bonneterre et Compagnie, majoritaire, ainsi que par une filiale de la banque Natixis. «Le rachat de la Vie claire a été vécu comme un séisme, assure Sophia Lakhdar, présidente de l’association Bio Consom’acteurs. Tout comme celui de Bio c Bon par le principal acteur des grandes et moyennes surfaces au Japon » [qui a pris 20 % du capital fin 2018, ndlr].
Cet autre exemple de financiarisation est plus controversé. Via la société Marne et Finance, des contribuables peuvent investir dans Bio c Bon et, au passage, bénéficier d’une réduction fiscale. Mais l’Autorité des marchés financiers a lancé l’alarme : les contrats et prospectus de ces placements «sous-estiment les risques» et «certains agissements identifiés» pourraient «constituer une infraction pénale».
> A lire aussi : L’agrobusiness referme ses serres sur les tomates biologiques
D’autres enseignes pionnières se sont abandonnées aux mastodontes de la grande distribution française, qui ont aussi leurs propres gammes et magasins bio. Créé dans les années 70 par un couple d’agriculteurs, Naturalia a été gobé en 2008 par Monoprix (groupe Casino). L’enseigne a acquis de petits indépendants en Alsace et compte désormais 170 magasins en France. En 2018, les Comptoirs de la bio ont cédé 16 % de leur capital au groupe les Mousquetaires, propriétaire d’Intermarché. La même année, Carrefour a acquis une petite chaîne locale du Sud-Ouest, So.bio, qui devrait faire des petits.
«Les grandes et moyennes surfaces en France sont des mastodontes par rapport aux réseaux spécialisés qui risquent d’être écrasés», s’inquiète Sophia Lakhdar. Elle précise que la France fait encore figure d’exception. En Allemagne ou en Italie, «tous les réseaux de distribution, même les petits», ont été grignotés. Dans l’Hexagone, trois gros indépendants subsistent. L’irréductible le plus connu est Biocoop, projet coopératif fondé en 1986. Deuxième poids lourd du marché du bio après Carrefour, il compte environ 580 points de vente. Les Nouveaux Robinsons, présents en Ile-de-France et issus d’une scission avec Biocoop, sont eux aussi restés indépendants. Idem pour Biomonde, 200 magasins en France, qui a désormais à sa tête un DG passé par Auchan, Leclerc et Naturéo ainsi qu’un responsable du développement débauché chez Intermarché.
>> Suite à lire à :
<https://www.liberation.fr/planete/2019/05/28/detournement-du-bio-par-la-grande-distribution-l-eldorabio_1730298 <https://www.liberation.fr/planete/2019/05/28/detournement-du-bio-par-la-grande-distribution-l-eldorabio_1730298>>
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35- EcoTree, la start-up qui vend des arbres pour sauver les forêts, AFP, 29/05/19, 13:00
Sandra Ferrer

S'offrir un chêne, un châtaignier ou plusieurs arbres de différentes espèces tout en réalisant un investissement pouvant rapporter jusqu'à 2% par an, c'est l'idée originale de la start-up bretonne EcoTree qui veut concilier développement durable et rentabilité.
Lancée près de Brest en 2016, la jeune entreprise achète dans toute la France des forêts, souvent à l'abandon, les remet en état, en mettant en œuvre une "sylviculture proche de la nature", puis vend à l'unité les arbres qui la composent, restant propriétaire du foncier. 
Elle rachète aussi des terres agricoles à reboiser, promettant, pour chaque arbre vendu, d'en replanter trois. 
Parmi ses dernières acquisitions, une parcelle de 12 hectares située dans un paisible vallon de la petite commune de Pleyben, dans le Finistère. A flanc de coteau, s'étire une forêt d'érables et de résineux exotiques d'une trentaine d'années, tandis qu'en contre-bas, aux abords d'un petit ruisseau, s'érigent de jeunes plants flanqués de tuteurs et entourés de grillages afin de contrer les attaques des chevreuils fréquentant cette parcelle achetée il y a moins d'un an à un particulier.
"Les forêts françaises appartiennent à 75% à des particuliers", assure Erwan Le Méné, à la tête de l'entreprise, en avançant le long d'un petit chemin s'enfonçant dans le sous-bois. "Souvent, ils en héritent sans savoir quoi en faire", note-t-il. 
Vendus sur une plateforme internet, les arbres prennent au fil des ans de la valeur avec un rendement espéré moyen de 2% par an, contre 0,75% actuellement pour le Livret A, l'un des placements les plus populaires en France. Le fruit de la vente, une fois les arbres coupés, est entièrement reversé à leur propriétaire.
Un Douglas de la forêt de Ploërdut, aux confins du Morbihan, et âgé d'une quarantaine d'années, peut ainsi être acquis pour 33 euros et valoir dans 25 ans 49 euros, soit un gain espéré de 16 euros. L'arbre le moins cher proposé sur le site de l'entreprise est un pin maritime de moins de deux ans vendu 15 euros pour un gain espéré dans 45 ans de 18 euros.
- "Bilan carbone" -
La start-up, détentrice d'un agrément de l'Autorité des marché financiers (AMF) en tant qu'intermédiaire en bien divers, a déjà vendu 80.000 arbres à 15.000 particuliers -en France et à l'étranger- et 250 entreprises, parmi lesquelles la SNCF, l'assureur Aviva, la banque Arkéa ou encore le voyagiste breton Salaün Holidays. 
Ce dernier a été parmi les premiers à adhérer au projet en achetant 2.500 arbres, ce qui lui a permis d'absorber 74 tonnes de dioxyde de carbone (CO2), contribuant à l'allégement de son empreinte carbone. "Notre bilan carbone, compte tenu de nos activités de voyagiste est fortement négatif", explique à l'AFP Michel Salaün, à la tête de l'entreprise, se félicitant en outre d'une action vertueuse contribuant à la valorisation de son entreprise. "C'est intéressant puisque ça apparaît à l'actif du bilan", note-t-il.
"Le développement durable est le principal enjeu du XXIe siècle", estime Erwan Le Méné, persuadé qu'il y a "urgence" à intégrer le développement durable à l'économie.
Chaque année, entre 13 et 15 millions d'hectares de forêts disparaissent dans le monde, soit la surface de la Belgique et, selon le Giec, la déforestation est à l'origine de 17% des émissions de gaz à effet de serre, rappelle EcoTree sur son site.
La start-up, qui emploie une quinzaine de personnes à plein temps, espère avoir acquis d'ici fin décembre 1.000 hectares de forêts dans l'Hexagone, contre 500 aujourd'hui. Rentable depuis fin 2018, elle projette en outre de se développer à l'international via une levée de fonds de deux millions d'euros, après une première levée de 1,2 millions d'euros en 2017. En avril, elle a ouvert un premier bureau à l'étranger, au Danemark, afin de couvrir la demande venant des pays Scandinaves, d'Allemagne, d'Autriche et des Pays-Bas, particulièrement sensibles aux questions environnementales.
<https://www.lepoint.fr/societe/ecotree-la-start-up-qui-vend-des-arbres-pour-sauver-les-forets-29-05-2019-2315818_23.php <https://www.lepoint.fr/societe/ecotree-la-start-up-qui-vend-des-arbres-pour-sauver-les-forets-29-05-2019-2315818_23.php>>
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36- Fruits et légumes bio : Les esprits s'échauffent autour des serres chauffées, AFP, 29/05/19, 18:00
Nicolas Gubert

Des agriculteurs se sont alarmés, mercredi d'une volonté de certains producteurs de fruits et légumes bio d'"industrialiser" la filière en chauffant les cultures sous serre. Faux procès, rétorquent les intéressés, qui affirment vouloir simplement répondre à la demande galopante du consommateur.
"Non à l'industrialisation de la bio ! Pas de tomate bio en hiver", s'est exclamée la Fédération nationale des agriculteurs biologiques (FNAB), dans une pétition lancée avec la Fondation Nicolas Hulot (FNH), Greenpeace et Réseau action climat, appuyées par une soixantaine de cuisiniers, étoilés ou non.
L'objet de leur colère, le développement "de projets de grande ampleur de légumes bio produits sous serre chauffée", qui se font jour, en particulier en Bretagne et dans les Pays de la Loire, qui entraînerait la production de fruits et légumes hors saison, a expliqué la FNAB à l'AFP.
Les agriculteurs bio n'avaient jusque-là pas recours à cette pratique, ou de manière très marginale, selon la FNAB, qui craint "de retrouver sur les étals de la tomate bio française en plein mois de mars. Une aberration gustative, agronomique et environnementale !", selon sa pétition.
- Flou règlementaire -
La FNAB entend ainsi convaincre le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume de "lutter contre l'industrialisation de la bio en limitant le recours au chauffage des serres à la production de plants et au maintien hors gel", d'ici au prochain comité national de l'agriculture bio, prévu le 11 juillet, qui doit trancher sur cette question, une décision déjà reportée à deux reprises.
Pour sa part, l'interprofession des fruits et légumes (Interfel) "n'est absolument pas favorable à un système de serres chauffées en agriculture biologique toute l'année. Elle rappelle simplement que le règlement européen autorise le chauffage des serres" en agriculture biologique.
"Pour autant, elle ne s'oppose pas à une évolution possible de ce guide de lecture, dans le respect du cadre communautaire", ajoute-t-elle dans un communiqué.
"On est pour des règles qui soient équivalentes dans tous les pays. Il ne faut pas qu'on arrive à une disparition de facto de la production nationale par des contraintes qui feraient qu'effectivement, on ne soit plus compétitifs", a déclaré à l'AFP le président d'Interfel, Laurent Grandin.
"On a les +historiques+, dans le développement de la bio, qui ont fait un travail remarquable et ont créé les conditions d'un marché", poursuit M. Grandin, pour qui il y a de leur part "une crainte que de nouveaux acteurs, qui utiliseraient des moyens différents, viennent peut-être perturber ce marché".
Les défenseurs des serres chauffées ont défendu leurs positions en rangs serrés, à l'occasion de l'assemblée permanente des chambres d'agriculture (APCA).
- Bilan carbone pointé du doigt -
Parmi eux, Georges Guézenoc, agriculteur bio en nord-Finistère, a ainsi évoqué "un marché complètement déficitaire", égrenant la proportion de produits bio importés en circuit long en 2017. Selon l'agence bio, 78% des tomates, 70% des concombres et 69% des courgettes sur les étals français venaient ainsi de l'étranger.
Au delà d'une explosion des volumes, la FNAB pointe, elle, la pollution générée par le chauffage des serres. S'appuyant sur une étude de l'Ademe, une tomate produite sous serre chauffée émettrait, avec 2,2 kilos de CO2 par kilo pour un kilo de tomates, 7 fois plus de gaz à effet de serre qu'une tomate produite en France en saison et près de 4 fois plus qu'une tomate importée d'Espagne.
Cet argument a été contesté par certains producteurs présents mercredi à l'APCA.
"Il est hors de question que nous produisions des fraises et des tomates à Noël. On respecte le cycle de vie", a tonné Jacques Rouchaussé, président de légumes de France.
"Le consommateur veut des produits origine France, aidons le producteur bio à se développer. N'allons pas nous tirer une balle dans le pied pour permettre à du bio espagnol de rentrer. Le bio espagnol, quand vous l'avez en magasin, il est emballé dans du plastique, je ne sais pas si c'est tellement bio, mais il faut réfléchir par rapport à ça", a-t-il conclu.
<https://www.ouest-france.fr/economie/agriculture/agriculture-biologique/des-fruits-et-legumes-poussees-sous-serres-chauffees-meritent-ils-le-label-bio-6373715 <https://www.ouest-france.fr/economie/agriculture/agriculture-biologique/des-fruits-et-legumes-poussees-sous-serres-chauffees-meritent-ils-le-label-bio-6373715>>
En savoir plus :
> Pétition. Pas de tomate bio en hiver : non aux serres chauffées ! <https://www.change.org/p/didier-guillaume-pas-de-tomate-bio-en-hiver-non-aux-serres-chauff%C3%A9es>, Fédération Nationale d'Agriculture Biologique, Réseau Action Climat, Fondation Nicolas Hulot & Greenpeace
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37- La forêt sauvage gagne du terrain en France, Le Figaro, service infographie, 29/05/19, 21:19 
Eric de La Chesnais 

Infographies - Le reboisement naturel augmente de 100.000 hectares par an. Un phénomène en partie lié à l’exode rural.
La forêt française, troisième massif d’Europe, n’a jamais été aussi importante. Depuis 1850, sa surface a doublé. Elle représente aujourd’hui 16,9 millions d’hectares, soit 31 % de la surface du pays, contre 14,1 en 1985. Toutefois, cet accroissement est davantage dû au reboisement naturel sur des terrains abandonnés qu’aux replantations volontaires et maîtrisées. «Depuis 2000, l’enfrichement naturel, principalement en feuillus, augmente de 100. 000 hectares par an, soit quatre fois plus vite que les replantations d’arbres par l’homme», commente Antoine d’Amécourt, président de Fransylva, l’association qui regroupe les forestiers privés de France. Pour rappel, 3,5 millions de propriétaires particuliers détiennent 75 % de la forêt française. Le quart restant est géré par l’Office national des forêts (ONF).
» Lire aussi - Biodiversité: rien ne remplace la forêt primaire
Trois facteurs expliquent le phénomène de reboisement naturel. Le premier est successoral. Souvent, la transmission aux ...
>> Suite à lire en édition abonnée à :
<http://www.lefigaro.fr/actualite-france/en-france-la-foret-sauvage-profite-des-friches-pour-croitre-20190529 <http://www.lefigaro.fr/actualite-france/en-france-la-foret-sauvage-profite-des-friches-pour-croitre-20190529>>
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38- Le sirop de glucose-fructose, emblème de l’ultratransformation, Le Monde, 30/05/19, 06h22
Mathilde Gérard  

Le sirop de maïs, largement utilisé par l’industrie comme agent sucrant, a contribué à faire grimper la consommation de « sucres cachés ». 
En matière d’alimentation, la géopolitique n’est généralement jamais loin. La grande saga des produits sucrants utilisés dans l’agroalimentaire, et en particulier d’un ingrédient phare, le sirop de glucose-fructose (High Fructose Corn Syrup, HFCS), n’échappe pas à la règle.
L’histoire est racontée par Robert Lustig, pédiatre et endocrinologue américain, dans son livre Sucre, l’amère vérité (éditions Thierry Souccar, 2017) : au début des années 1960, l’approvisionnement en sucre des Etats-Unis est perturbé par l’arrivée de Fidel Castro au pouvoir à Cuba et l’embargo imposé à partir de 1962 sur les produits en provenance de La Havane. Washington, dépourvu de canne à sucre cubaine, cherche de nouvelles réserves de sucre.
> Lire aussi  Christophe Brusset : « Les grands industriels fabriquent des produits pollués, nocifs et le cachent »
Quelques années plus tard, des chercheurs japonais réussissent à fractionner l’amidon de maïs, en faisant agir des enzymes pour séparer les glucoses et le fructose. Ils obtiennent un liquide sucrant, semblable à une mélasse : le sirop de glucose-fructose. Les Etats-Unis disposant de quantité de champs de maïs, cette technologie ouvre la voie à l’autosuffisance dans son approvisionnement en sucre. Pour sécuriser et garantir le prix du maïs, le président Richard Nixon met en place en 1973 une farm bill, loi agricole qui va faire baisser in fine les coûts de production de ce sucre.
Le dévastateur ouragan Allen, qui fait 269 morts en 1980 et anéantit toute la récolte de canne à sucre des Caraïbes, achève d’asseoir la fortune du sirop de glucose-fructose : privé de sucre caribéen, Coca-Cola le remplace dans ses sodas par le sirop de maïs, bientôt suivi par d’autres poids lourds du secteur.
Faible coût
« Le sirop de glucose-fructose se conditionne très bien, se conserve longtemps et s’utilise facilement car il est liquide », commente Anne-Françoise Burnol, directrice de recherche au CNRS et chercheuse à l’institut Cochin. A ces qualités s’ajoute son faible coût, qui en fait un ingrédient star pour l’industrie. Le HFCS a également bénéficié de la chasse au gras initiée dans les années 1970 par les pouvoirs publics, entrant (car il a été ajouté) dans la composition d’aliments allégés en lipides, pour en masquer certaines imperfections.
On en trouve dans des sodas, biscuits, sauces tomates, mais aussi dans du pain de mie, dont il relève le goût, apportant une couleur brunâtre appétissante et prolongeant la durée de conservation. Aux Etats-Unis, 5 % du maïs cultivé sert aujourd’hui à l’élaboration de cet édulcorant.
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Ce sucre pose toutefois des questions de santé, notamment en raison de sa forte teneur en fructose. Si tout sucre est composé de molécules de glucose et de fructose, le HFCS est beaucoup plus concentré en fructose – selon les formulations, la concentration est de 42 %, 55 % ou, beaucoup plus rarement, de 90 % –. Or, si glucose et fructose ont la même composition chimique et sont équivalents sur le plan strictement calorique, ils ne sont pas métabolisés de la même façon par l’organisme.
Contrairement au glucose, qui circule dans le sang et est métabolisé par différents organes, le fructose est principalement métabolisé en graisse dans le foie et ne déclenche pas de réponse insulinique, favorisant une poursuite de la prise alimentaire, explique Robert Lustig, et donc, un effet d’addiction. Pour le médecin américain, « c’est la principale cause des maladies métaboliques chroniques ». « Le fructose est précurseur de gras et altère la barrière intestinale, note Anne-Françoise Burnol. Il accélère le côté néfaste de l’excès de sucre dans l’organisme. »
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Si le fructose est naturellement présent dans le miel (à hauteur de 40 %) et dans les fruits (entre 2 à 11 %), il est compensé dans ces derniers par la présence de fibres qui ralentissent son transport vers le foie et aident à renforcer la barrière intestinale. Or dans les procédés de transformation des aliments, les fibres se trouvent souvent détruites, réduisant la qualité nutritionnelle des produits.
Montré du doigt par les associations de consommateurs, le sirop de glucose-fructose est désormais en recul dans l’usage industriel, constate Robert Lustig. Mais ses substituts à base de saccharose, tant qu’ils avancent masqués dans des recettes ultratransformées – les fameux « sucres cachés » –, ne sont pas plus sains. Pour s’en prémunir, le médecin en revient à la notion d’ultratransformation, qu’il qualifie de « Mister Hyde de la pandémie d’obésité » :« Tout vrai aliment, tout aliment naturel, est intrinsèquement sain. C’est ce que nous faisons aux aliments qui n’est pas bon », rappelle-t-il.
> Lire aussi  Comment l’alimentation ultratransformée affecte notre santé
<https://www.lemonde.fr/sante/article/2019/05/30/le-sirop-de-glucose-fructose-embleme-de-l-ultratransformation_5469349_1651302.html <https://www.lemonde.fr/sante/article/2019/05/30/le-sirop-de-glucose-fructose-embleme-de-l-ultratransformation_5469349_1651302.html>>
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39- Comment l’alimentation ultratransformée affecte notre santé, Le Monde, 30/05/19, 07h46
Pascale Santi et  Mathilde Gérard  

De nouvelles études associent les aliments industriels à une augmentation du risque de maladies cardio-vasculaires et de prise de poids. Cette nourriture a pris une place importante dans les régimes modernes. 
Ils sont parfois qualifiés de « fake food », d’« aliments mensongers », de « nourriture dénaturée ». Les aliments ultratransformés (AUT) sont désormais au centre de l’attention des chercheurs et des médecins nutritionnistes. Plusieurs études publiées le 30 mai dans des revues scientifiques internationales apportent de nouveaux éléments au dossier, déjà lourd, de ces aliments industriels accusés de favoriser les troubles métaboliques, l’obésité ou le diabète. Un indice pour les reconnaître : ils sont composés d’ingrédients que l’on ne trouve en général pas dans nos cuisines – la maltodextrine (sucre issu de l’hydrolyse d’un amidon ou d’une fécule), les protéines hydrolysées (exhausteurs de goût) ou les caséinates (agents émulsifiants et texturants obtenus à partir de protéines de lait), entre autres.
Ils regroupent les céréales du petit-déjeuner, les gâteaux, les biscuits apéritifs, les plats préparés, les sauces en conserve, les boissons sucrées, les soupes déshydratées… Et occupent, selon les estimations, près de la moitié des linéaires des supermarchés. Dans certains pays, comme les Etats-Unis ou le Canada, plus de 50 % des apports énergétiques viennent d’aliments ultratransformés.
+ Infographie : Des aliments fractionnés et recomposés <https://img.lemde.fr/2019/05/29/0/0/960/1401/688/0/60/0/b87355b_2AJWVDT7zrTW-hATob4rgINd.png>
Maladies cardiovasculaires
Dans son édition du 31 mai, le British Medical Journal publie une étude menée par une équipe française de recherche en épidémiologie nutritionnelle (EREN, qui regroupe des chercheurs de l’Inserm, l’INRA, l’université Paris-XIII et du CNAM), montrant que la consommation d’AUT est associée à un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires. L’enquête a été conduite sur la cohorte NutriNet-Santé, vaste étude de santé publique menée en ligne auprès d’adultes volontaires interrogés régulièrement sur leur alimentation et leur santé.
Sur 105 000 participants suivis entre 2009 et 2018, les chercheurs ont observé qu’une augmentation de 10 points de la part des AUT dans le régime est associée à une hausse de 12 % du risque de maladies cardiovasculaires (13 % pour les maladies cardiovasculaires, 11 % pour les maladies coronariennes). Ces résultats tiennent compte des facteurs sociodémographiques et du mode de vie des participants : âge, niveau d’étude, consommation de tabac et d’alcool, activité physique…
Cette étude, qui ne permet pas de démontrer un lien de cause à effet, comporte quelques biais statistiques – les femmes sont surreprésentées dans la cohorte (près de 80 %), et les participants ont des habitudes alimentaires plus saines que la moyenne de la population. Mais les chercheurs en concluent que la corrélation entre consommation d’AUT et maladies cardiovasculaires est probablement plus forte dans la population générale.
La même équipe scientifique avait déjà démontré un lien statistique significatif entre la consommation d’aliments ultratransformés et la survenue de cancers, notamment du sein.
Une deuxième étude publiée le même jour dans le BMJ, conduite par une équipe de l’université de Navarre (Espagne), confirme des travaux antérieurs sur le lien entre les AUT et le risque de mortalité. Elle porte sur un échantillon moindre de près de 20 000 personnes suivies de 1999 à 2014.
Prise de poids
Le 16 mai, une publication dans Cell Metabolism avait mis en évidence que ce type d’alimentation favorisait la prise de poids en donnant envie de manger davantage. Des chercheurs des Instituts américains de la santé ont demandé à vingt volontaires hommes et femmes de tester deux types de régimes pendant un mois. La moitié n’a consommé que des produits ultratransformés les deux premières semaines, puis la quinzaine suivante, des produits « bruts » ou peu transformés. L’autre moitié a fait l’inverse. Les plateaux-repas proposés étaient équivalents sur le plan calorique et en apports de nutriments. En revanche, des snacks – ultratransformés pour les uns, « bruts » pour les autres – étaient proposés en quantité illimitée. Conclusion, les participants absorbant des AUT ont consommé en moyenne 508 calories de plus par jour, par rapport à leur consommation quotidienne sans ce type de produit, avec plus d’apports en glucides et en gras, et moins de protéines. En deux semaines, ils ont aussi pris en moyenne 900 grammes alors que leur poids restait stable pendant le régime non transformé.
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Déconstruction des aliments bruts
L’ultratransformation est une notion relativement récente, apparue il y a une dizaine d’années. Elle a été popularisée par le chercheur brésilien Carlos Monteiro, professeur de nutrition à l’université de Sao Paulo, qui a mis au point la classification NOVA définissant les quatre étapes de transformation des aliments servant aujourd’hui de référence. Car si tout ce que nous mangeons est transformé – la transformation est à la base de la cuisine et de la gastronomie – les AUT se caractérisent par un degré industriel de déconstruction des aliments bruts, avec des listes d’ingrédients à rallonge.
+ Infographe : La technique du fractionnement <https://img.lemde.fr/2019/05/29/0/0/960/1812/688/0/60/0/1b091e0_8CyyDjXPRSKUdgD7iV5pRz26.png>
Qu’est-ce que la classification NOVA ?
Elaborée par le professeur brésilien Carlos Monteiro, la classification NOVA définit quatre grandes catégories alimentaires.
Le groupe 1 concerne des produits bruts, végétaux ou animaux, éventuellement pelés, lavés, coupés, cuits, congelés, sans aucun autre ajout. Les propriétés nutritionnelles de ces aliments ne sont pas altérées.
Le groupe 2 regroupe les ingrédients culinaires, comme les huiles, le sucre, le sel ou les graisses, obtenues par pression, centrifugation, raffinage ou extraction.
Le groupe 3 comprend les aliments transformés à partir de la combinaison des produits des deux précédents groupes. De nombreux pains, fromages et charcuteries artisanales rentrent dans cette catégorie.
Le groupe 4 définit les aliments ultra-transformés. Ceux-ci se caractérisent par des procédés industriels de fractionnement des aliments, ensuite recomposés auxquels sont adjoints des additifs.
« Ces produits ont permis une amélioration de la sécurité sanitaire, une baisse du coût de l’alimentation, et accompagné la réduction du temps de préparation en cuisine », observe Louis-Georges Soler, directeur scientifique adjoint à l’INRA.Pour accompagner cette évolution, « on a assisté à une réduction de la variété de la matière première agricole et, à l’inverse, à une explosion de la variété des produits finis grâce à l’activité d’assemblage [un seul type de lait mais des centaines de références de yaourts] ». Les technologies industrielles sont venues optimiser un système, répondant aux besoins d’industriels et à la demande de consommateurs. Au prix de leur santé ?
Fractionnement
« On est dans une phase de transition nutritionnelle, concomitante avec l’explosion des maladies chroniques et la stagnation de l’espérance de vie en bonne santé », commente Anthony Fardet, auteur de Halte aux aliments ultratransformés ! Mangeons vrai (éditions Thierry Souccar, 2017). Pour décrire les procédés de transformation industrielle, le chercheur emprunte à la terminologie du secteur pétrolier le mot « craquage ». « Le craquage consiste à fractionner la structure d’un aliment, sa matrice, pour en isoler des ingrédients, réassemblés de façon à amplifier les propriétés sensorielles de produits. » Un nombre assez restreint de matières premières peuvent en réalité être fractionnées : le blé, le riz, l’œuf, la pomme de terre, le lait, les pois, les viandes…
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Les procédés de fractionnement peuvent altérer le potentiel santé de l’aliment, avance le chercheur. « L’amande, selon qu’elle est entière ou broyée, aura la même composition, mais pas les mêmes effets au niveau de la métabolisation des lipides, relève M. Fardet. L’erreur faite ces cinquante dernières années, c’est qu’on s’est concentré sur la composition des aliments, et pas sur la matrice. Or, ce que l’on met dans notre bouche, ce ne sont pas des glucides ou des lipides, mais des aliments complets, dont les nutriments sont libérés plus tard dans l’organisme. »
Pour Mathilde Touvier, directrice de recherche à l’Inserm, plusieurs hypothèses peuvent expliquer l’impact sur la santé de ces aliments. La première est leur moins bonne composition nutritionnelle, comportant plus de graisses, sucres et sels que les aliments bruts. Mais cette explication est partielle, comme le montre l’étude de Cell Metabolism. La deuxième hypothèse porte sur les additifs.
« Sur ce sujet, on a un gros trou noir et on manque de données épidémiologiques sur l’homme. Plus de 330 additifs sont autorisés en Europe. Pour certains, se pose la question des bénéfices ; pour d’autres, on est alertés sur des risques de cancérogénicité ou de troubles de la flore intestinale. » 
Quant à la possibilité d’un effet cocktail, elle n’est pas évaluée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments. La troisième piste est celle des composants néoformés, les molécules créées lors des procédés de transformation. Enfin, avance Mathilde Touvier, « une dernière hypothèse porte sur les emballages et le risque de migration de composants plastiques dans la matrice alimentaire. »
Les nouvelles recommandations publiées en janvier par Santé publique France préconisent de limiter la consommation d’aliments ultratransformés et de privilégier celle d’aliments bruts ou peu transformés, ceci en adéquation avec l’objectif du Haut Conseil de santé publique de réduire de 20 % la consommation de ces mêmes aliments d’ici à 2022.
« Calories vides »
Mais l’Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments (Anses) n’a, à ce stade, pas été saisie sur ce sujet par le ministère de la santé, probablement parce que c’est une question « en devenir », précise la professeure Irène Margaritis, responsable de l’évaluation des risques liés à la nutrition au sein de l’Agence. L’ultratransformation a pour but « d’augmenter l’appétence, ce qui entraîne la prise énergétique vers le haut. De nombreuses études montrent que le goût sucré augmente les quantités consommées, explique Irène Margaritis. Quand on consomme un aliment ultratransformé, on a peu conscience de ce que l’on mange. » Ainsi une barre chocolatée ne comprend quasiment que « des calories vides », c’est-à-dire sans valeur nutritionnelle, à part seulement une petite proportion de cacao.
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Pour autant, « on a souvent tendance à vouloir trouver un unique coupable, comme les AUT, mais cela ne doit pas masquer la composition d’autres produits, comme le pain, un aliment transformé, a priori intéressant, mais qui a tendance aujourd’hui à être dénaturé, et qui peut être un vecteur important de sel », prévient la professeure Margaritis.
Notion attaquée
De plus en plus citée dans les revues scientifiques et médiatisées, la notion d’ultratransformation est aussi de plus en plus attaquée. Début avril, huit membres de l’Académie d’agriculture de France ont rejeté le caractère scientifique de la classification NOVA qui, selon eux, « a été conçue sans l’appui d’aucun expert en technologie alimentaire » et bénéficie, décrivent-ils, d’une« “aura” scientifique surestimée, voire illégitime ». La « stigmatisation des aliments industriels en raison des procédés qu’ils ont subis n’est pas justifiée », écrivent les auteurs de ce « point de vue », qui n’engage pas la société savante pluricentenaire. Dans une enquête publiée le 23 mai, Mediapart et Que choisiront révélé que plusieurs des académiciens signataires de cette tribune avaient des liens d’intérêt avec l’industrie agroalimentaire.
« Tous les aliments industriels ne sont pas ultratransformés. Il ne s’agit pas de stigmatiser l’industrie », relativise Anthony Fardet. La start-up Siga, dont M. Fardet est membre du conseil scientifique, a pour volonté affichée d’agir sur l’offre en mettant au point une classification complémentaire de NOVA, notant les aliments selon neuf degrés de transformation. « NOVA est un très bon outil pour la recherche académique. Le score Siga s’adresse aux consommateurs et aux industriels », précise M. Fardet. Cet indicateur est notamment renseigné dans l’application pour téléphones Scan-up, qui permet, à l’instar de la plus connue, Yuka, en scannant le code-barres d’un produit, d’obtenir des données sur son profil nutritionnel, la présence d’additifs et son degré de transformation.
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Certains distributeurs commencent à se saisir du sujet. En 2017, Franprix (groupe Casino) a voulu réduire le degré de transformation de tous les produits vendus sous sa marque. L’enseigne a fait évaluer ses 1 500 références dans la grille Siga et s’est ensuite fixé comme objectif que chacune obtienne la meilleure note au sein de sa catégorie. Un nouveau cahier des charges a été défini : pas plus de trois additifs par recette, et pas plus d’un additif de chaque grande catégorie (conservateur, colorant, exhausteur de goût…). Aujourd’hui, un tiers de la gamme a été révisée.
Cet exemple montre qu’il n’y a pas de fatalité aux listes d’ingrédients à rallonge et que l’industrie peut se passer de certains additifs. D’autant que les enfants sont particulièrement ciblés par les AUT : céréales, barres chocolatées, confiseries, yaourts à boire aromatisés, spécialités fromagères… Ces catégories de produits cumulent le plus de marqueurs d’ultratransformation et font l’objet d’un marketing pressant.
Dans une tribune publiée par le British Medical Journal du 31 mai, des chercheurs australiens appellent les pouvoirs publics à réagir, en mettant en place un étiquetage nutritionnel sur le devant des produits (à l’instar de ce que propose le Nutri-Score en France, bien que facultatif), et à restreindre le marketing alimentaire en fonction de la salubrité du produit. Un sujet hautement sensible, toute tentative en France d’interdire le marketing alimentaire à destination des enfants ayant avorté.
> Lire aussi  L’Assemblée nationale vote l’obligation d’afficher le Nutri-Score sur les publicités pour l’alimentation
+ Infographie : L’exemple de la soupe déshydratée <https://img.lemde.fr/2019/05/29/0/0/960/2226/688/0/60/0/2d9e6e3_zJCskz6Wa2N_FpkuOc-Y9I85.png>
<https://www.lemonde.fr/sante/article/2019/05/30/comment-l-alimentation-ultratransformee-affecte-notre-sante_5469345_1651302.html <https://www.lemonde.fr/sante/article/2019/05/30/comment-l-alimentation-ultratransformee-affecte-notre-sante_5469345_1651302.html>>
Sur le même sujet :
> Jambon, lasagnes, sodas… Une étude alerte sur les dangers des aliments ultra-transformés <https://www.francetvinfo.fr/sante/alimentation/jambon-lasagnes-sodasune-etude-alerte-sur-les-dangers-des-aliments-ultra-transformes_3466091.html>, Radio France, 30/05/19, 08:11
En savoir plus :
> Ultra-processed food intake and risk of cardiovascular disease: prospective cohort study (NutriNet-Santé) <https://www.bmj.com/content/365/bmj.l1451>, BMJ, 29/05/19
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En images
40- Industrie : la Chine dévore le bois français, France 2, journal de 20h, 16/05/19

Depuis 2007, les exportations de bois vers Pékin (Chine) ont été multipliées par sept, passant de 50 000 tonnes à 350 000 par an. Conséquence : il n'en resterait plus assez pour la filière française, d'autant que le prix de la matière première a bondi de 60%.
C'est l'une des essences les plus convoitées au monde : le chêne français. En cinq ans, son prix a bondi de 35%, dopé notamment par la demande chinoise pour les parquets de qualité. Une opportunité pour les propriétaires forestiers français, qui vendent leurs arbres à bon prix. Aujourd'hui, 25% des chênes français sont exportés, dont 15% en Chine, soit dix fois plus qu'il y a dix ans. Résultat : certaines scieries françaises manquent de matière première. La France possède pourtant la première forêt de chênes d'Europe.
26 000 emplois menacés
Au sein d'un même chêne, il peut y avoir des valeurs très différentes. La partie la plus large du tronc, le top qualité, est réservée à la tonnellerie. Le moins noble deviendra du bois de chauffage. Pour valoriser au mieux ces bois, la solution peut être de les vendre à l'étranger. Les usines chinoises tournent à plein régime quand certaines entreprises françaises disent manquer de ressources. En conséquence, 26 000 emplois seraient menacés, selon les industriels du secteur. La mondialisation a bouleversé le commerce du bois. Pour y faire face, les professionnels français pourraient entre autres valoriser d'autres essences que le chêne.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/industrie/industrie-la-chine-devore-le-bois-francais_3446677.html <https://www.francetvinfo.fr/economie/industrie/industrie-la-chine-devore-le-bois-francais_3446677.html>>
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41- Interview. Quand la Chine reboise la planète, Paris Match, 20/05/19 à 17h11
Propos recueillis par Barbara Guicheteau

Les données satellites de la Nasa sont formelles : la superficie végétale de la Terre a augmenté de près de 5 % depuis 2000. Un phénomène dû, pour partie, au développement des forêts artificielles et des terres cultivées. Et surprise : c’est la Chine et l’Inde qui mènent le combat pour reverdir la Terre. 
Paris Match. Quand le reboisement de la Terre a-t-il pris racine ?
Moïse Tsayem Demaze. Les premières grandes campagnes remontent aux années 1970-1980, en réponse aux problèmes environnementaux : érosion éolienne, sécheresse et désertification, par exemple en Afrique et en Asie. La déforestation ayant été reconnue comme cause importante du changement climatique [provoquant entre 11 % et 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre], plusieurs programmes ont germé pour soutenir les pays de la zone forestière intertropicale s’engageant dans la lutte contre la déforestation.
A terme, quels seront les bénéfices du reboisement ?
Je suis très prudent sur les retombées environnementales de ces campagnes. Le reboisement est souvent monospécifique, à base d’essences exotiques à croissance rapide, pas forcément adaptées aux sols et générant localement des problèmes environnementaux, par exemple une forte consommation de nutriments et d’eau. Moins riches en biodiversité que les forêts initiales, les plantations forestières ne permettent pas de restaurer les écosystèmes détruits suite à la déforestation. Mais, au-delà de leurs retombées socio-économiques [fourniture de bois], elles peuvent procurer des effets positifs [lutte anti-érosion, fixation et stockage du carbone].
>> Suite à lire et animation vidéo à voir à :  
<https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Quand-la-Chine-reboise-la-planete-1625122 <https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Quand-la-Chine-reboise-la-planete-1625122>>
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42- Agriculture : profiter des arbres pour améliorer les cultures, France 2, journal de 13h, 23/05/19

Face à des terres de plus en plus dégradées, l'agroforesterie permet de préserver les sols en ajoutant des arbres aux abords des cultures de céréales, par exemple.
Sur ce domaine de Maraussan (Hérault), cela fait quinze ans que les propriétaires misent sur l'agroforesterie. Quelques hectares d'herbes aromatiques et de céréales sont bordés de 1 800 noyers qui ont redonné vie à une plaine au sol érodé. Une association qui pourrait être une réponse au changement climatique.
"Les céréales souffrent beaucoup de déficit d'eau ou de trop fortes températures aux moments un peu délicats [...], et on espère que dans ces systèmes, la présence des arbres va aider les cultures à mieux faire face aux aléas climatiques", explique Christian Dupraz, directeur de recherche à l'Inra.  
Un procédé rentable à long terme 
L'ombre des noyers est un atout, leurs racines aussi, car elles aèrent le sol, qui permet ensuite de planter serré sans perte de rendement. Ces techniques, les paysans les ont pratiquées pendant des millénaires, mais l'agriculture moderne les a mises de côté. Avec de la patience, l'agroforesterie, qui permet de consommer beaucoup moins de pesticides, peut donc aussi être rentable.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/agriculture-profiter-des-arbres-pour-ameliorer-les-cultures_3456781.html <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/agriculture-profiter-des-arbres-pour-ameliorer-les-cultures_3456781.html>>
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– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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