[revue-presse-FNH] Grande revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage (vendredi 26 juillet)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 26 Juil 06:49:38 CEST 2019


Bonjour à tous,

Un grand tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Japon : départ de baleiniers pour la chasse commerciale, après 31 ans d'interruption <https://www.geo.fr/environnement/japon-depart-de-baleiniers-pour-la-chasse-commerciale-apres-31-ans-dinterruption-196328>, AFP, 01/07/19, 04:00
2- Retour d’expérience. “Des arbres dans nos assiettes !” <https://www.agroforesterie.fr/newsletters/news_juillet_2019/Newsletter-lettre-information-actualites-Agroforesterie-juillet-2019.html>, Corum de Montpellier, extrait de la newsletter de l’AFA du 01/07/19
3- Et si le numérique permettait de nourrir l’Afrique en 2050 ? <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/07/02/et-si-le-numerique-permettait-de-nourrir-l-afrique-en-2050_5484403_3212.html>, Le Monde Afrique, 02/07/19, 17h00
4- L’Autriche devient le premier pays européen à interdire totalement le glyphosate <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/02/autriche-le-parlement-approuve-l-interdiction-totale-du-glyphosate_5484459_3244.html>, Le Monde avec AFP, 02/07/19, 20h41
5- Oranges et citrons européens en danger : l'Anses avertit les voyageurs <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/oranges-et-citrons-europeens-en-danger-l-anses-avertit-les-voyageurs_135154>, AFP, 03/07/19, 10:00
6- Au Gabon, les forestiers éprouvés par le scandale du bois précieux "kevazingo" <https://www.geo.fr/environnement/au-gabon-les-forestiers-eprouves-par-le-scandale-du-bois-precieux-kevazingo-196385>, AFP, 03/07/19, 15:00
7- En Bretagne, le retour des algues vertes inquiète <https://www.geo.fr/environnement/en-bretagne-le-retour-des-algues-vertes-inquiete-196411>, AFP, 04/07/19, 18:00
8- Au Brésil, du poulet à la salmonelle bloqué par la douane britannique a été revendu sur le marché intérieur <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/05/au-bresil-du-poulet-a-la-salmonelle-bloque-par-la-douane-britannique-a-ete-revendu-sur-le-marche-interieur_5485563_3244.html>, Le Monde, 05/07/19, 05h50
9- Agroalimentaire : la France perd la main en Europe <https://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/agroalimentaire-la-france-perd-la-main-en-europe-1035838>, Les Echos, 05/07/19, 11h12
10- Chronique. « Sans attendre le Brésil, l’Europe s’est convertie à l’industrie agricole de masse » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/07/05/sans-attendre-le-bresil-l-europe-s-est-convertie-a-l-industrie-agricole-de-masse_5485700_3234.html>, Le Monde, 05/07/19, 11h32 
11- La difficile renaissance du bocage breton <https://www.lepoint.fr/societe/la-difficile-renaissance-du-bocage-breton-06-07-2019-2323041_23.php>, AFP, 06/07/19, 18:00
12- Bio : le gouvernement pas opposé au chauffage des serres <https://www.lepoint.fr/societe/bio-le-gouvernement-pas-oppose-au-chauffage-des-serres-09-07-2019-2323635_23.php>, AFP, 09/07/19, 21:00
13- A Lille, La Tente des glaneurs sauve les aliments de la poubelle <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/07/10/a-lille-la-tente-des-glaneurs-sauve-les-aliments-de-la-poubelle_5487433_4500055.html>, M le mag, 10/07/19, 02h58
14- Une seule canette de soda par jour : c’est déjà trop pour votre foie ! <http://www.leparisien.fr/societe/sante/une-seule-canette-de-soda-par-jour-c-est-deja-trop-pour-votre-foie-09-07-2019-8113320.php>, Le Parisien, maj le 10/07/19 à 06h31
15- Reportage. Dans leur « écoferme » du Gard, Bruno et Anne Lorthiois misent sur un « autre possible » <https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/10/dans-leur-ecoferme-du-gard-bruno-et-anne-lorthiois-misent-sur-un-autre-possible_5487577_4415198.html>, Le Monde, 10/07/19, 10h27
16- La viande de laboratoire pourrait se vendre à des prix abordables en supermarché d’ici à deux ans <https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/11/la-viande-de-laboratoire-pourrait-se-vendre-a-des-prix-abordables-en-supermarche-d-ici-deux-ans_5488174_4415198.html>, Le Monde avec Reuters, 11/07/19, 14h30
17- Viande de chien : pro et anti manifestent en Corée du Sud <https://www.lexpress.fr/actualites/1/styles/viande-de-chien-pro-et-anti-manifestent-en-coree-du-sud_2089307.html>, AFP, 12/07/19, 12:00
18- Les boissons sucrées associées à un risque accru de cancer <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/12/les-boissons-sucrees-associees-a-un-risque-accru-de-cancer_5488519_3244.html>, Le Monde, maj le 13/07/19 à 06h09
19- La fragile économie du lac Malawi victime du climat et de la surpêche <https://www.youtube.com/watch?v=pkLM_gJlAZU>, AFP, 15/07/19, 14:00
20- Tribune. Protection des abeilles : « La Commission européenne est engagée dans une reculade sidérante » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/07/15/protection-des-abeilles-la-commission-europeenne-est-engagee-dans-une-reculade-siderante_5489682_3232.html>, Le Monde, 15/07/19, 15h53
21- Des millions de pneus vont être retirés des prairies pour préserver la santé des vaches <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/15/des-millions-de-pneus-usagers-vont-etre-retires-des-prairies-pour-preserver-la-sante-des-vaches_5489665_3244.html>, Le Monde, 15/07/19, 16h57
22- Pour la troisième année consécutive, la faim progresse dans le monde <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/15/pour-la-troisieme-annee-consecutive-la-faim-progresse-dans-le-monde_5489687_3244.html>, Le Monde, 15/07/19, 16h49
23- Farines animales, antibiotiques… la grande confusion de la majorité sur le CETA <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/07/15/farines-animales-antibiotiques-la-grande-confusion-de-la-majorite-sur-le-ceta_5489659_4355770.html>, Blog Les Décodeurs, 15/07/19, 17h10
24- Procès Roundup : l’indemnité de Monsanto à un Américain atteint d’un cancer réduite de 80 à 25 millions de dollars <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/16/proces-roundup-le-montant-des-dommages-dus-par-monsanto-drastiquement-reduit_5489793_3244.html>, Le Monde avec AFP, 16/07/19, 09h09
25- Huile de palme : la Malaisie annonce une plainte contre l'UE <https://lexpansion.lexpress.fr/actualites/1/actualite-economique/huile-de-palme-la-malaisie-annonce-une-plainte-contre-l-ue_2089885.html>, AFP, 16/07/19, 10:00
26- Au Venezuela, une crise alimentaire « exponentielle » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/16/au-venezuela-une-crise-alimentaire-exponentielle_5489955_3244.html>, Le Monde, 16/07/19, 11h41
27- Parc de l'Avesnois : quand l'Etat s'oppose à des arrêtés municipaux antipesticides <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/parc-de-l-avesnois-quand-l-etat-s-oppose-a-des-arretes-municipaux-antipesticides_135572>, AFP, 16/07/19, 15:00
28- En Bretagne, l’angoisse des algues vertes ravivée <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/17/en-bretagne-l-angoisse-des-algues-vertes-ravivee_5490174_3244.html>, Le Monde, 17/07/19, 06h22
29- Dans les Côtes-d’Armor, l’usine de traitement des algues vertes contrainte de fermer en urgence <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/17/dans-les-cotes-d-armor-l-usine-de-traitement-des-algues-vertes-contrainte-de-fermer-en-urgence_5490311_3244.html>, Le Monde, 17/07/19, 10h51
30- Les Vikings ont rasé les forêts, l'Islande reboise à tout-va <https://www.dailymotion.com/video/x7dhett>, AFP, 17/07/19, 18:00
31- Bio et gouvernance innovante : les ingrédients du succès de Greenweez <https://www.entrepreneursdavenir.com/actualites/bio-et-gouvernance-innovante-les-ingredients-du-succes-de-greenweez/>, Entrepreneurs d’avenir, 17/07/19
32- Le guide des graines stars <https://www.lepoint.fr/sciences-nature/le-guide-des-graines-stars-18-07-2019-2325342_1924.php>, Le Point, 18/07/19, 11:51 
33- "Vivre bien, bio et local" : une coopérative rurale relève le défi en Lozère <https://www.lepoint.fr/societe/vivre-bien-bio-et-local-une-cooperative-rurale-releve-le-defi-en-lozere-20-07-2019-2325698_23.php>, AFP, 20/07/19, 11:00
34- En proie à la sécheresse, les agriculteurs auvergnats implorent le ciel <https://information.tv5monde.com/info/en-proie-la-secheresse-les-agriculteurs-auvergnats-implorent-le-ciel-312360>, AFP, 20/07/19, 13:00
35- Affaire de l'agriculteur Paul François : Monsanto (Bayer) va en cassation <https://information.tv5monde.com/info/affaire-de-l-agriculteur-paul-francois-monsanto-bayer-va-en-cassation-312526>, AFP, 21/07/19, 20:00
36- Déforestation au Brésil : Bolsonaro accusé de "lâcheté" <https://information.tv5monde.com/info/deforestation-au-bresil-bolsonaro-accuse-de-lachete-312515>, AFP, 21/07/19, 21:00
37- Les conditions d’élevage à l’isolation des jeunes veaux laitiers <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/24/les-conditions-d-elevage-a-l-isolation-des-jeunes-veaux-laitiers_5492895_3244.html>, Le Monde, 24/07/19, 11h37
38- Espagne : dans la "mer de plastique", des insectes à la place des pesticides <https://information.tv5monde.com/info/espagne-dans-la-mer-de-plastique-des-insectes-la-place-des-pesticides-312883>, AFP, 24/07/19, 12:00
39- Avec les canicules à répétition, les sapins virent au rouge et les arbres meurent <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/24/la-secheresse-et-la-canicule-deciment-les-forets-francaises_5492869_3244.html>, Le Monde, 24/07/19, 13h52
40- Steaks hachés frauduleux : un rapport dénonce la « négligence » de l’Etat <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/24/steaks-haches-frauduleux-un-rapport-denonce-la-negligence-de-l-etat_5492954_3244.html>, Le Monde avec AFP, 24/07/19, 15h42

Bien à vous,
Florence

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VOLÉE DE CRITIQUE DU JOUR : Après 31 ans d'interruption, le Japon inaugure la reprise de la chasse commerciale à la baleine dans le but de proposer leur chair aux consommateurs japonais. (cf. item 1)
ÉTUDES DU JOUR : — Une étude de l’Inserm, discutée aux congrès des hépatologues, montre que boire plus de 33 cl de soda par jour est dangereux pour le foie. (cf. item 14 & suite)
— Une étude parue dans le British Medical Journal estime que la consommation quotidienne d’un petit verre de boisson sucrée, de soda et de jus de fruits, pourrait augmenter de 18 % les risques de cancer. (cf. item 18 & suite)
CHIFFRE DU JOUR : Selon un rapport annuel publié par plusieurs agences de l’ONU, un peu plus de 820 millions de personnes, soit 10,8 % de la population mondiale, étaient sous-alimentées en 2018. (cf. item 22)
DOSSIER DU JOUR : En Bretagne & Normandie, le retour massif des algues vertes inquiète. (cf. item 7, 27 & 28)
IMPACT DU JOUR : Quatre mois après sa découverte, le "kevazingogate", important trafic de bois précieux au Gabon qui a provoqué un scandale politique et le blocage des exportations de bois, a durement affecté les entreprises forestières de ce petit pays d'Afrique centrale. (cf. item 6)
ENQUÊTE DU JOUR : Quinoa, amarante, tournesol… Le médecin consultant en nutrition Laurent Chevallier dresse la liste des vertus et des contre-indications des graines "stars". (cf. item 32)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Le Parlement autrichien a approuvé une interdiction totale du glyphosate, cet herbicide controversé, classifié "cancérogène probable" par l’OMS. (cf. item 4)
— Dans le contexte du projet de loi sur l’économie circulaire, rencontre avec ces femmes et hommes qui récoltent, trient et distribuent gratuitement un maximum de denrées alimentaires. (cf. item 13)
— Bruno et Anne Lorthiois ont fondé un lieu de vie alternatif sur 2 hectares de terre en Petite Camargue. (cf. item 15)
— L'Islande reboise aujourd'hui à marche forcée, au nom de la biodiversité et du climat. (cf. item 30)
— Greenweez s’est hissé au rang de leader européen de la distribution du bio spécialisé. Analyse de son modèle innovant de gouvernance. (cf. item 31)
— Faire revivre un village en mettant en œuvre des solutions pour consommer bio et local : c'est le pari que s'est fixé la coopérative d'habitants qui dynamise depuis 2012 Pied-de-Borne (Lozère). (cf. item 33)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Japon : départ de baleiniers pour la chasse commerciale, après 31 ans d'interruption, AFP, 01/07/19, 04:00

Des navires baleiniers ont quitté lundi matin le port de Kushiro (nord du Japon), inaugurant la reprise de la chasse commerciale à la baleine après plus de trois décennies d'interruption.
Le départ de ces cinq bateaux de l'île de Hokkaido, sous un ciel nuageux, acte la décision prise six mois auparavant par le gouvernement japonais de quitter la Commission baleinière internationale (CBI) et de s'affranchir ainsi d'un moratoire.
D'autres navires devaient appareiller plus tard dans la matinée depuis Shimonoseki (sud-ouest).
"Nous estimons que les baleines sont des ressources marines comme les poissons et qu'elles sont utilisables sur la base de critères scientifiques", a expliqué à l'AFP un responsable du ministère de l'Agriculture, des Forêts et de la Pêche.
Les baleiniers n'iront harponner que dans la zone économique exclusive du Japon et non plus en haute mer, contrairement à ce qu'ils ont fait ces trente dernières années "pour des raisons scientifiques".
Le Japon avait débuté ses "missions de recherches" en Antarctique et dans le nord-est du Pacifique il y a respectivement 32 et 25 ans, renonçant alors à une pêche purement commerciale, mais utilisant une "exception scientifique", tolérée par la CBI.
Il fait donc aujourd'hui machine arrière : abandon des recherches scientifiques en haute mer, mais reprise de la pêche dans le but de proposer de la chair de baleine aux consommateurs japonais, bien que les amateurs ne soient pas forcément très nombreux.
"Nous devons prouver au monde sur la base de données scientifiques que cette pêche est légitime", a déclaré au cours d'une cérémonie une députée de la région de Hokkaido, juste avant le départ des bateaux.
Le Japon risque une nouvelle volée de critiques internationales, même si, certains, dont Patrick Ramage, directeur du programme conservation marine du Fonds international pour le bien-être animal (Ifaw), voient dans la reprise de la chasse commerciale et l'arrêt de la pêche scientifique en Antarctique une sorte de baroud d'honneur.
<https://www.geo.fr/environnement/japon-depart-de-baleiniers-pour-la-chasse-commerciale-apres-31-ans-dinterruption-196328 <https://information.tv5monde.com/info/japon-depart-de-baleiniers-pour-la-chasse-commerciale-apres-31-ans-d-interruption-309030>>
Sur le même sujet : 
> Des baleines ciblées par les Japonais en danger d'extinction <https://information.tv5monde.com/info/des-baleines-ciblees-par-les-japonais-en-danger-d-extinction-309202>, AFP, 01/07/19, 20:00
> Japon : premières prises de baleines à des fins commerciales depuis 31 ans <https://information.tv5monde.com/info/japon-premieres-prises-de-baleines-des-fins-commerciales-depuis-31-ans-309033>, AFP, 01/07/19, 20:00
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2- Retour d’expérience. “Des arbres dans nos assiettes !”, Corum de Montpellier, extrait de la newsletter de l’AFA du 01/07/19

En ouverture du 4e Congrès mondial d’agroforesterie, l’Association Française d’Agroforesterie et la Fondation de France organisaient la première journée internationale sur l’agroforesterie “Des arbres dans nos assiettes !”, le dimanche 19 mai 2019 à Montpellier. Près de 1900 visiteurs, petits et grands, ont pu découvrir la diversité des pratiques agroforestières des quatre coins du monde, et les nombreux produits (alimentaires ou non) qui en sont issus. 
> Retour sur la journée en vidéo <https://www.youtube.com/watch?v=j8LgyTbG0zA>
> Replay des conférences <https://www.youtube.com/watch?v=z1B06-SrSf8>
> Retour sur la journée en photos <https://www.agroforesterie.fr/photos-agroforesterie.php?affichage=toutes#journee_af_19_05>
> Découvrir les autres posters <https://www.agroforesterie.fr/Congres-international-agroforesterie-montpellier-journee-tous-public-19-mai-2019-fondation-de-france-association-francaise-d-agroforesterie.php#posters> 
> Voir la page de l'événement <https://www.agroforesterie.fr/Congres-international-agroforesterie-montpellier-journee-tous-public-19-mai-2019-fondation-de-france-association-francaise-d-agroforesterie.php#news_juillet2>
En savoir plus :
> Exemples de fermes agroforestières et projets de recherche présentés dans l’espace "village international - Initiatives de recherche financées par la Fondation de France...
<https://www.agroforesterie.fr/newsletters/news_juillet_2019/Newsletter-lettre-information-actualites-Agroforesterie-juillet-2019.html <https://www.agroforesterie.fr/newsletters/news_juillet_2019/Newsletter-lettre-information-actualites-Agroforesterie-juillet-2019.html>>
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3- Et si le numérique permettait de nourrir l’Afrique en 2050 ?, Le Monde Afrique, 02/07/19, 17h00
Amaëlle Brignoli  

Selon une étude du cabinet BearingPoint, l’utilisation d’applications mobiles, notamment, pourrait apporter davantage d’efficacité à l’agriculture africaine. 
D’ici à 2050, la population africaine sera passée de 1,2 à plus de 2,5 milliards d’habitants. L’enjeu majeur sera de nourrir deux fois plus d’Africains, alors que l’agriculture sur le continent est cinq à six fois moins productive que la moyenne mondiale. Aujourd’hui encore, l’insécurité alimentaire sévit dans de nombreux pays. Mais les solutions apportées par les nouvelles technologies pourraient changer la donne, selon une étude du cabinet Bearing Point intitulée « Le nouvel or vert de l’Afrique ».
> Lire aussi  Agriculture numérique : le Sénégal montre l’exemple
A l’heure actuelle, la plus grande partie de la nourriture consommée en Afrique provient de 250 millions de petites exploitations familiales disposant de faibles moyens. La filière agricole est tellement peu organisée que 40 à 70 % des récoltes sont jetées, faute de lisibilité de l’offre et de la demande : par exemple, les meuniers n’achètent qu’une partie des productions car ils doutent pouvoir vendre à l’échelon suivant. La plupart des pays africains sont donc contraints d’importer du riz, du maïs ou du blé pour combler ce manque. Ainsi, en Côte d’Ivoire, bien que les riziculteurs produisent l’équivalent de ce que la population consomme, 50 % du riz consommé est importé d’Asie.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/07/02/et-si-le-numerique-permettait-de-nourrir-l-afrique-en-2050_5484403_3212.html <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/07/02/et-si-le-numerique-permettait-de-nourrir-l-afrique-en-2050_5484403_3212.html>>
En savoir plus :
> Publication en ligne. Le nouvel or vert de l’Afrique <https://www.bearingpoint.com/fr-fr/notre-succes/publications/le-nouvel-or-vert-de-lafrique/>, BearingPoint, juillet 2019
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4- L’Autriche devient le premier pays européen à interdire totalement le glyphosate, Le Monde avec AFP, 02/07/19, 20h41

Le Parlement autrichien a approuvé mardi une interdiction totale de cet herbicide controversé, classifié « cancérogène probable » par l’Organisation mondiale de la santé. 
Le Parlement autrichien a approuvé, mardi 2 juillet, une interdiction totale du glyphosate sur le territoire national, faisant de l’Autriche le premier pays de l’Union européenne (UE) à bannir l’herbicide controversé au nom du « principe de précaution ».
Une majorité de députés a voté en faveur de l’amendement proposé par le parti social-démocrate SPÖ, en vertu duquel « la mise sur le marché » de produits à base de glyphosate est « interdite au nom du principe de précaution ». Le texte a notamment reçu le soutien du parti d’extrême droite FPÖ.
Cette mesure d’interdiction totale soumise par la gauche fait débat depuis plusieurs semaines en Autriche, ses opposants faisant valoir qu’elle n’est pas conforme avec la règlementation européenne puisque la licence d’utilisation du glyphosate dans l’UE, renouvelée en 2017 par l’exécutif européen, court jusqu’au 15 décembre 2022.
> Lire aussi  Ce n’est pas « à cause de la France » que le glyphosate a été réautorisé en Europe
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/02/autriche-le-parlement-approuve-l-interdiction-totale-du-glyphosate_5484459_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/02/autriche-le-parlement-approuve-l-interdiction-totale-du-glyphosate_5484459_3244.html>>
Sur le même sujet :
> L'Autriche, pionnier européen, interdit le glyphosate <https://information.tv5monde.com/info/l-autriche-pionnier-europeen-interdit-le-glyphosate-309382>, AFP, 02/07/19, 20:00
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5- Oranges et citrons européens en danger : l'Anses avertit les voyageurs, AFP, 03/07/19, 10:00

L'Anses a confirmé mercredi un "risque élevé" d'introduction de la maladie du huanglongbing dite "du dragon jaune" dans les cultures d'agrumes en Europe, et recommande aux voyageurs la plus grande prudence dans le transport et l'importation de ces végétaux.
"Le climat favorable, la présence des agrumes, le potentiel adaptatif des bactéries et la capacité d'établissement des insectes vecteurs en dehors de leur zone d'origine" sont autant de facteurs qui permettent à l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) de conclure un rapport publié mercredi par une "probabilité élevée d'établissement et de dissémination de la maladie" en Europe.
La maladie du huanglongbing (HLB) constitue l'une des menaces les plus importantes pour les cultures d'agrumes dans le monde, puisqu'elle provoque des pertes importantes de rendement, une diminution de la qualité des fruits et peut conduire à la mort des arbres, selon l'Anses.
La région méditerranéenne reste l'une des seules exemptes de cette maladie qui touche de nombreux pays producteurs en Asie du Sud-Est, en Amérique et en Afrique, également présente en Outre-mer dans les Antilles et sur l'Île de la Réunion.
"Il n'existe aucune mesure efficace pour l'éradiquer", écrit l'Anses dans son rapport.
Le psylle Trioza erytrear, l'un des deux insectes vecteurs de la bactérie Candidatus Liberibacter spp., à l'origine de la maladie, est "d'ores et déjà présent au Portugal et en Espagne et pourrait disséminer la maladie", analyse l'agence.
Elle explique que la maladie peut apparaître plusieurs années après l'établissement de l'insecte vecteur dans une région donnée, comme en Floride où la bactérie a été détectée sept ans après.
L'Anses a été saisie par la Direction générale de l'alimentation (DGAI) le 31 octobre 2016, après que la présence de la maladie fut suspectée au Portugal durant l'été 2015.
La maladie avait été signalée la même année en Egypte, pays exportateur de fruits d'agrumes vers le territoire européen.
L'Anses rappelle donc l'importance de respecter la réglementation européenne, qui interdit l'importation d'agrumes destinés à la plantation, et de renforcer la surveillance.
Des actions de sensibilisation auprès des voyageurs, qui pourraient passer les frontières sans contrôle avec des végétaux de la famille des agrumes, et auprès des pépiniéristes sur les risques liés aux agrumes commercialisés en ligne sont recommandées.
L'agence souligne aussi la nécessité de "poursuivre des programmes de recherche sur la sélection d'espèces ou de variétés au moins partiellement résistantes au HLB et la lutte biologique contre les insectes vecteurs."
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/oranges-et-citrons-europeens-en-danger-l-anses-avertit-les-voyageurs_135154 <https://information.tv5monde.com/info/oranges-et-citrons-europeens-en-danger-l-anses-avertit-les-voyageurs-309464>>
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6- Au Gabon, les forestiers éprouvés par le scandale du bois précieux "kevazingo", AFP, 03/07/19, 15:00
Camille Malplat

Quatre mois après sa découverte, le "kevazingogate", important trafic de bois précieux au Gabon qui a provoqué un scandale politique et le blocage des exportations de bois, a durement affecté les entreprises forestières de ce petit pays d'Afrique centrale.
Au port d'Owendo, situé dans l'estuaire de Libreville, les planches d'Okoumé et autres essences de bois tropical s'empilent dans les entrepôts et débordent.
Sur les six premiers mois de l'année, les exportations de bois au Port d'Owendo, principale porte de sortie du Gabon, ont été bloquées la moitié du temps. 
En cause, la découverte fin février dans deux entrepôts appartenant à des sociétés chinoises de plusieurs milliers de m3 de kevazingo, un bois précieux interdit d'abattage, dur et dense, très prisé en Asie. Puis la disparition un mois plus tard de centaines de ces containers saisis par la justice, mettant à jour la complicité de plusieurs hauts responsables politiques dont le vice-président du pays. 
Le "kevazingogate" a "très fortement affecté les acteurs de la filière bois au Gabon, sans faire de distinction entre ceux qui trichent et ceux qui respectent les règles", se désole Philippe Fievez, le directeur général de la société française forestière Rougier au Gabon. Présente dans le pays depuis 1952, elle produit environ 300.000 m3 de grumes de toutes essences par an. 
"Sur les six premiers mois de cette année, nous n'avons exporté du bois que trois mois", ajoute-t-il déplorant avoir dû mettre au plus fort de la crise jusqu'à 400 personnes au chômage technique sur les 1.400 salariés que compte son entreprise. "Il va nous falloir entre six à neuf mois pour retrouver une situation normale."
Accusée de complicité dans ce trafic de bois, chiffré à plusieurs millions d'euros, la brigade des Eaux et Forêt au port, chargée de vérifier la conformité des cargaisons prêtes à être chargées sur les navires, avait été mise à l'arrêt par la justice fin février. Durant tout le mois de mars, les exportations ont alors considérablement ralenti.
"Un mois plus tard, la brigade avait été remplacée, permettant aux exportations de reprendre", explique l'exploitant forestier. Mais fin avril, nouveau coup de théâtre au port : 353 des conteneurs, saisis par la justice, se sont mystérieusement volatilisés. 
Une enquête ouverte fait alors état de l'implication de plusieurs responsables politiques et de l'administration dans ce trafic, menant notamment au limogeage du ministre des Eaux et Forêts et du vice-président du Gabon.
Plusieurs hauts cadres de l'administration gabonaise sont aussi suspendus, ce qui provoque un nouveau blocage des exportations. 
"Depuis début mai, nos entreprises ne peuvent plus exporter, notre manque à gagner est considérable", indique Françoise Van de Ven, secrétaire générale du syndicat de l'Union des forestiers industriels du Gabon et Aménagistes (Ufiga).
- Image du bois gabonais ternie -
Avec la nomination mi-juin d'un nouveau ministre des Eaux et Forêt, le défenseur de l'environnement Lee White "qui s'est saisi immédiatement du dossier", les exportations "viennent juste de reprendre", poursuit Mme Van de Ven.
"Mais aujourd'hui il va falloir se surpasser pour remonter la pente et surtout redorer l'image du bois gabonais qui a été considérablement abîmée", ajoute-t-elle.
Car à la même période, la publication d'un rapport explosif d'une ONG britannique sur l'exploitation forestière illégale au Gabon fait grand bruit. 
L'Environnemental Investigation Agency (EIA) dénonce les pratiques illégales d'un groupe chinois à l'origine d'un vaste trafic d'exploitation de bois au Gabon et au Congo, montrant la facilité avec laquelle les agents de l'administration et du ministère concernés acceptent des pots-de-vin pour cacher les activités frauduleuses de certains exploitants forestiers.
"Aujourd'hui, les acheteurs ont l'impression qu'ils risquent d'acheter du bois illégal en se fournissant au Gabon", se lamente Benamin Feng, directeur général adjoint de l'entreprise forestière chinoise KHLL Forestry, installée depuis cinq ans au Gabon. 
"Nous avons à peu près 1.500 m3 d'Azobe (bois équatorial) prêts à partir pour l'Europe mais mon acheteur hollandais hésite, il me dit : qu'est ce qui prouve que votre bois est légal ?" Et d'ajouter : "Pourtant je peux le prouver j'ai tous les papiers mais l'image a été ternie."
Représentant 60% du PIB (hors hydrocarbures), le secteur forestier est l'un des piliers historiques de l'économie du Gabon, recouvert à près de 80% par la forêt et plongé dans une crise économique depuis la chute des cours du pétrole en 2014.
Rougier, comme KHLL et d'autres, espèrent cependant "que le scandale aura au moins eu le mérite de pointer du doigt les mauvaises pratiques de certains forestiers, pour que tous jouent selon les même règles".
<https://www.geo.fr/environnement/au-gabon-les-forestiers-eprouves-par-le-scandale-du-bois-precieux-kevazingo-196385 <https://information.tv5monde.com/info/au-gabon-les-forestiers-eprouves-par-le-scandale-du-bois-precieux-kevazingo-309540>>
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7- En Bretagne, le retour des algues vertes inquiète, AFP, 04/07/19, 18:00
Hélène Duvigneau

Plusieurs baies bretonnes dont celle de Saint-Brieuc sont de nouveau envahies d'algues vertes alors que s'ouvre la saison estivale. Cinquante ans après leur apparition, les marées vertes suscitent toujours la colère et des associations réclament des mesures plus contraignantes.
"Cette année, les algues vertes sont arrivées avec six semaines d'avance et six plages sont fermées", a relevé jeudi devant la presse André Ollivro, coprésident de l'association Halte aux marées vertes (HMV).
Ces algues libèrent en se décomposant du sulfure d'hydrogène (H2S), gaz potentiellement mortel. Moins de 5% du littoral breton est toutefois concerné par ce fléau, documenté dès 1971 et qui a culminé dans les années 2000.
La baie de Saint-Brieuc, vaste et peu profonde, concentrait mi-juin 70% des surfaces d'échouages du littoral breton, selon Sylvain Ballu, chercheur au Centre d'étude et de valorisation des algues (Ceva). 
Confrontée à l'arrivée massive d'algues déjà putréfiées, chargées en H2S, l'usine de valorisation de Launay-Lantic a dû stopper en urgence les arrivages mercredi, les riverains se plaignant d'odeurs insoutenables. 
Conséquence de la présence dans les cours d'eau de nutriments dont se nourrissent les algues, notamment d'azote, utilisé en agriculture (engrais et déjections animales), les algues se transforment en marées vertes dans certaines baies grâce à des conditions météorologiques et topographiques favorables.
En cause, des milliers de fragments d'algues insuffisamment dispersées en hiver, un printemps lumineux et chaud, puis de fortes précipitations en juin qui ont fait grimper le débit des cours d'eau, donc l'apport de nitrates. 
"Depuis 10-15 ans", il y a une "très nette" baisse de la concentration en nitrates des cours d'eau, mais, souligne Sylvain Ballu, "les nappes phréatiques mettent des années à se décharger des nitrates".
- "Associer les vrais décideurs" -
Pour éviter les accidents, des maires ont fermé leurs plages, comme à Hillion (Côtes d'Armor). "Pour les marées noires, les moyens techniques sont importants, mais quand il s'agit de marées vertes, on ramasse encore au tracteur comme nos grands-parents", dénonce le maire Mickaël Cosson, qui préconise un ramassage "en mer".
C'est à proximité d'une des plages d'Hillion qu'un joggeur avait été retrouvé mort en septembre 2016 dans une vasière. L'enquête avait été classée sans suite en avril 2017.
Mais les élus rechignent à investir pour un phénomène qu'ils entendent voir disparaître, préférant travailler en amont sur les flux d'azote.
Interrogé, le président de région Loïg Chesnais-Girard juge "considérables" les efforts des agriculteurs depuis 30 ans, tout en évoquant, à Saint-Brieuc, "un relâchement" de la part de certains.
Reste que les algues sont aussi de retour dans le Finistère, selon l'association Eau et Rivières de Bretagne, qui réclame "des "mesures d'urgence contraignantes", comme l'abaissement du plafond de fertilisation azotée des parcelles dans les zones sensibles.
"Le volontariat a montré ses limites. Il faut contrôler et sanctionner ceux qui ne respectent pas les règles", a renchéri jeudi André Ollivro. 
"On peut respecter la réglementation et générer malgré tout des pollutions", remarque toutefois Sylvain Ballu, évoquant "des systèmes agricoles éprouvés qui génèrent intrinsèquement des pollutions par les nitrates". 
De plus, "dans certains secteurs sensibles, même 20 mg de nitrates par litre peuvent provoquer des marées vertes", poursuit-il, la norme pour la potabilisation de l'eau étant de 50mg/l.
Sur le terrain, certains élus s'avouent désemparés, comme Jean-Luc Barbo, président de la commission locale de l'eau à Saint-Brieuc pour qui "les derniers milligrammes de nitrates sont les plus difficiles à gagner". "Les quelques agriculteurs qui font des erreurs ne suffisent pas à expliquer les problèmes", assure-t-il, questionnant l'impact du changement climatique mais surtout "le relâchement des décideurs politiques, économiques et administratifs". 
Il préconise "un vrai changement de l'agriculture", rejoint par "Halte aux marées vertes", qui appelle à une "révolution agricole".
Pour Inès Léraud, autrice d'"Algues vertes, l'histoire interdite", "les agriculteurs seuls n'ont aucun pouvoir", soulignant que les plans Algues vertes "n'associent pas les vrais décideurs, comme les dirigeants du monde agricole".
<https://www.geo.fr/environnement/en-bretagne-le-retour-des-algues-vertes-inquiete-196411 <https://information.tv5monde.com/info/en-bretagne-le-retour-des-algues-vertes-inquiete-309769>>
Sur le même sujet :
> En Normandie, les algues sentent "l'infection" <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/en-normandie-les-algues-sentent-l-infection_135367>, AFP, 09/07/19, 20:00
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8- Au Brésil, du poulet à la salmonelle bloqué par la douane britannique a été revendu sur le marché intérieur, Le Monde, 05/07/19, 05h50
Claire Gatinois (Sao Paulo, correspondante)

Ce scandale a été révélé par une enquête de « Reporter Brasil ». Parmi les entreprises incriminées figurent les géants de l’agroalimentaire JBS et BRF. 
Les uns y voient une persécution matinée de protectionnisme, les autres la preuve supplémentaire d’une certaine nonchalance du Brésil envers les normes sanitaires. Alors que l’accord de libre-échange entre les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay) et l’Union européenne (UE) est sous le feu des critiques, une enquête menée par Reporter Brasil en partenariat avec The Guardian et le Bureau of Investigative Journalism a révélé mercredi 3 juillet que pas moins de 1 400 tonnes de poulets brésiliens contaminés à la salmonelle, stoppées à la frontière britannique, avaient été revendues sur le marché intérieur entre avril 2017 et novembre 2018.
Il existe pas moins de 2 600 types de salmonelle. Seule une petite partie est dangereuse pour l’homme, causant des gastro-entérites et deux représentent un risque létal.
« Ce genre de pratique est un grand manque de respect pour les consommateurs brésiliens, qui sont exposés sur le marché à des produits de qualité inférieure en raison du niveau moins élevé d’exigences sanitaires », s’est offusquée la nutritionniste Ana Paula Bortoletto, de l’Institut brésilien de protection des consommateurs (IDEC), interrogée par Reporter Brasil.
> Lire aussi  Le scandale alimentaire, scénario à répétition du secteur agroalimentaire et de la grande distribution
Des accusations rejetées par JBS et BRF
Parmi les entreprises incriminées figurent les géants de l’agroalimentaire JBS, propriétaire des marques Friboi et Seara, et BRF, qui commercialise les marques Sadia et Perdigão. Le premier, mis en cause dans le scandale de financement illégal de partis politiques, est accusé d’acheter des viandes provenant de zones défrichées illégalement en Amazonie.
Les deux groupes, protagonistes du marché brésilien, ont aussi été impliqués dans l’affaire dite « carne fraca », ou « viande avariée ». En 2017, la police fédérale a mis au jour un vaste réseau de corruption d’agents employés par le ministère de l’agriculture chargés de la vérification sanitaire afin d’écouler de la viande périmée. L’opération a également détecté des fraudes au sein de laboratoires afin de fausser les résultats et éviter la détection de salmonelle.
> Lire aussi  Au Brésil, les « cow-boys » de JBS font trembler la République
Interrogée, JBS affirme « suivre strictement les procédures requises par la législation et les organes régulateurs » et soutient ne pas avoir eu vent des éléments mentionnés par le reportage de Reporter Brasil. Le groupe rejette également les accusations liées à l’achat de viandes issues de régions d’Amazonie.
BRF assure également « respecter les normes et exigences de qualité de la loi brésilienne et du ministère de l’agriculture », tandis que l’Association brésilienne de protéine animale (ABPA), porte-parole de l’industrie, affirmait que « la législation sanitaire brésilienne est l’une des plus exigeantes au monde et que le secteur est inflexible sur la commercialisation de produits d’origine animale qui représentent un risque pour la santé ».
> Lire aussi  Viande avariée : le Brésil face à des représailles
Une information minimisée par le ministre de l’agriculture
Lors d’une conférence de presse mercredi, la ministre de l’agriculture, Tereza Cristina, a confirmé l’information tout en dénonçant le « sensationnalisme » du reportage. A l’entendre, il ne s’agit que de « dix-sept ou dix-huit » containers. Une broutille au regard des quantités de poulets brésiliens importés au Royaume-Uni et dans le reste de l’UE. Quant à la revente sur le marché intérieur des volailles, la ministre minimise le risque : « La salmonelle disparaît lorsque l’on cuit ou frit les aliments. Quelqu’un mange du poulet cru ? »
Talita Nader, médecin vétérinaire, responsable du laboratoire d’expérimentation animale de l’université de Ribeirão Preto (UNAERP), rappelle toutefois que la bactérie reste présente dans les mains et les ustensiles qui ont manipulé le poulet infecté et qu’une cuisson peut ne pas suffire.
Au Brésil, un produit interdit à l’exportation dans lequel a été détectée la salmonelle dangereuse pour la santé humaine peut être remis sur le marché sous forme de produits cuits, ou transformés en nuggets, saucisse, etc. Les poulets contaminés par une bactérie qui, selon les critères brésiliens, ne pose pas de risque pour la santé, sont pour leur part remis tels quels sur les étals des supermarchés, signale Reporter Brasil.
Le média ajoute que des tests menés par le ministère de l’agriculture ont montré qu’environ 18 % de la viande de poulet était contaminée par un type de salmonelle, soit dans les limites légales autorisées, la réglementation brésilienne tolérant jusqu’à 20 % de contamination. En Europe, le pourcentage de volailles contaminées est de 3,3 %, selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/05/au-bresil-du-poulet-a-la-salmonelle-bloque-par-la-douane-britannique-a-ete-revendu-sur-le-marche-interieur_5485563_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/05/au-bresil-du-poulet-a-la-salmonelle-bloque-par-la-douane-britannique-a-ete-revendu-sur-le-marche-interieur_5485563_3244.html>>
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9- Agroalimentaire : la France perd la main en Europe, Les Echos, 05/07/19, 11h12
Marie-Josée Cougard

Pour la première fois depuis la guerre, la balance commerciale agroalimentaire française avec les pays européens a été négative l'an dernier, selon l'Inra. Les exportations sont quasi-stables depuis 2011, tandis que les importations ont bondi de 24 %. La France paie son positionnement haut de gamme.
« Il y a dix ans cela aurait été impensable », s'exclame Vincent Chatellier, économiste de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra). Pour la première fois depuis la guerre, le solde des échanges agroalimentaires de la France avec le reste de l'Union européenne est devenu négatif. La France a exporté pour 38,1 milliards d'euros en Europe (21,7 milliards hors UE) en 2018. Des chiffres stables (+2 % depuis 2011) vers l'UE face à des importations en provenance des voisins européens qui ont bondi de 24 % (à 38,4 milliards d'euros).
>> Suite à lire à :
<https://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/agroalimentaire-la-france-perd-la-main-en-europe-1035838 <https://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/agroalimentaire-la-france-perd-la-main-en-europe-1035838>>
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10- Chronique. « Sans attendre le Brésil, l’Europe s’est convertie à l’industrie agricole de masse », Le Monde, 05/07/19, 11h32 
Philippe Escande, Editorialiste économique au « Monde »

L’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur fait craindre aux producteurs français d’être écrasés par la puissance de feu du Brésil. Mais c’est oublier un peu vite que la concurrence bat déjà son plein entre pays de l’Union, rappelle Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».
Pertes et profits. Faut-il y voir un signe ? L’année astrologique chinoise du cochon, qui a démarré en février, a été marquée par une épidémie de fièvre porcine qui a décimé les élevages de l’empire du Milieu. Résultat, le Brésil se frotte les mains. Les exportations brésiliennes de viande de porc ont augmenté de 30 %, en volume et en valeur, sur le seul premier ­semestre, rapporte l’Agence France-Presse (AFP). Les usines tournent à plein et le boom tire l’ensemble de la filière agricole brésilienne : maïs, soja, poulets, bœufs…
> Lire le décryptage : Pourquoi l’accord avec le Mercosur est si critiqué
Une puissance de feu qui effraye de ce côté de l’Atlantique. Sitôt conclu, l’accord de libre-échange entre les pays latino-américains du Mercosur et l’Europe fait surgir le spectre de hordes de poulets au chlore et de bœufs aux hormones déferlant sur le Vieux Continent. Et particulièrement en France où l’alimentation est un sujet extrêmement sensible.
Contre-performance
On accuse l’Europe d’avoir sacrifié la santé nutritionnelle de ses enfants pour vendre quelques voitures de plus. C’est oublier un peu vite que l’industrie agricole n’est pas un monopole brésilien. En moins de quinze ans, la région allemande qui s’étend de la mer du Nord à la Westphalie est devenue le « Speckgürtel », la ceinture de graisse de l’Europe. Sous l’impulsion de groupes industriels danois ou hollandais, d’immenses usines de viande de porc se sont installées au cœur de l’Europe, mettant à genoux par des prix imbattables, les producteurs bretons.
Sans attendre le Brésil, l’Europe s’est donc convertie à l’industrie agricole de masse. La France, qui avait gagné la première manche, celle des années 1970 et 1980, est en train de perdre celle des années 2000. Le journal Les Echos publie une étude de l’Institut ­national de la recherche agronomique (INRA) qui raconte l’inexorable déclin de la France dans les échanges à l’intérieur de l’Europe. En 2011, le solde commercial avec le reste du continent était positif de plus de 6 milliards d’euros, il est désormais négatif de 300 millions.
> Lire aussi  Nourrir l’Europe sans pesticides, un objectif réaliste
Cette contre-performance stupéfiante au pays des 300 fromages et autant de saucissons repose sur trois dilemmes qui vont bien au-delà de la seule filière agroalimentaire, et qui s’emboîtent parfaitement l’un dans l’autre. Celui de la grande industrie contre la petite entreprise, du haut de gamme contre le prix bas et du local contre le mondial. Et au milieu, des consommateurs qui veulent à la fois le charcutier du coin et ses spécialités de pays, mais aussi du jambon en barquette à prix cassé. Reste à espérer que, comme dans le cas du vin, le basculement des comportements vers le haut de gamme et le local pousse les filières à devenir des références de qualité s’exportant partout dans le monde.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/07/05/sans-attendre-le-bresil-l-europe-s-est-convertie-a-l-industrie-agricole-de-masse_5485700_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/07/05/sans-attendre-le-bresil-l-europe-s-est-convertie-a-l-industrie-agricole-de-masse_5485700_3234.html>>
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11- La difficile renaissance du bocage breton, AFP, 06/07/19, 18:00
Antoine Agasse

Arrachées à partir des années 60 et désormais vantées pour leurs multiples bienfaits écologiques, les haies bocagères font l'objet d'actions très volontaristes de replantation. Mais elles peinent toujours à reprendre racine dans les campagnes bretonnes.
"Encore un super talus !", s'enthousiasme Thierry Guehenneuc, au volant de sa fourgonnette blanche. Pour ce technicien agri-forestier, replanter des haies, avec ou sans talus, relève à la fois du métier et de la passion. 
Depuis la fin des années 90, il estime avoir participé à planter au moins 900.000 arbres, notamment avec le collectif d'agriculteurs Terres et Bocages. "Mais plus que le nombre, c'est de savoir ce qu'ils deviennent qui m'importe", assure-t-il.
Doué de multiples vertus, "l'arbre est un couteau suisse", pointe Laurence Ligneau, chargée de mission énergie climat à la chambre d'agriculture de Bretagne : "il atténue le risque de gel ou de trop forte chaleur, limite l'érosion, stocke le carbone, fournit des énergies ou des matériaux renouvelables, est un refuge de biodiversité..." 
L'arbre, pourtant, a presque disparu de beaucoup de campagnes françaises, sous l'effet du remembrement et de la mécanisation de l'agriculture. Pour former des champs plus grands accessibles aux tracteurs, des arbres ont été arrachés par milliers, parfois contre l'avis de la population.
Selon certaines estimations, près de 70% des haies présentes en France à l'apogée du bocage, au XIXe siècle, ont été détruites, soit environ 1,4 million de km. Symbole d'une société rurale formée d'une multitude de petites fermes, la haie n'a pas survécu à l'agriculture intensive et mécanisée. 
L'érosion des sols, la disparition des oiseaux des champs ou le réchauffement climatique l'ont remis au goût du jour. L'hiver dernier, les membres Terre et bocages ont ainsi planté 14.000 arbres.
- Chant des oiseaux -
Mais "y en a plein qui ne comprennent pas : pour eux, c'est du boulot à tailler, ils ne veulent pas s'emmerder avec ça", confie Guillaume Robin. Éleveur de 36 ans, en conversion bio à Mûr-de-Bretagne (Côtes-d'Armor), il a planté des arbres en bordure de ses champs pour faire de l'ombre à ses 60 vaches laitières. Mais aussi pour "le paysage, la biodiversité, pour entendre les oiseaux".
Le chant des oiseaux, c'est aussi la première chose que souligne Alain Quéro, éleveur laitier de 56 ans (en arrêt maladie) à Saint-Barnabé. "Avant y avait plus d'arbres, je n'entendais pas un moineau", dit-il. Aujourd'hui, c'est un véritable concert de gazouillements qui accueille le visiteur.
Il faut dire qu'Alain Quéro a replanté dès les années 90 sur l'ancienne exploitation de ses parents et dispose aujourd'hui de 1.500 mètres de haies épaisses, idéales pour la nidification. 
"Ça coupe le vent, les rendements ne sont pas moins bons, les insectes qui mangent les pucerons ont un abri et je commence même à avoir du bois pour me chauffer", énumère-t-il.
Avec 90 membres, Terres et Bocages aide les agriculteurs qui le souhaitent au cours de chantiers participatifs de plantations. L'implication financière et physique du paysan est importante car elle garantit que la haie sera bien entretenue sur le long terme, souligne M. Guehenneuc.
Pour améliorer la qualité de l'eau, la région Bretagne, avec l'aide de l'Europe, a elle lancé l'opération Breizh Bocage et financé 3.500 km de haies pour plus de 20 millions d'euros sur la période 2007-2013. Pour l'agriculteur, tout est gratuit ou presque et il n'a pas à participer aux plantations.
Malgré cela, "la régression du bocage se poursuit : on continue à perdre des haies", reconnaît Pascal Renault, chargé des politiques agri-environnementales à la région, qui évoque un bilan "quand même positif".
Comme un peu partout en France, les haies ne résistent pas à l'agrandissement incessant des exploitations agricoles. 
L'action de Terres et bocages "est un objectif dont on peut s'inspirer", note M. Renault qui salue un "exemple assez innovant".
Reste à savoir si la haie peut trouver sa place dans un système agricole productiviste. "Les haies, ça avait une logique dans l'agriculture du XIXe siècle. Il faut retrouver un rapport à l'arbre dans le cadre de l'agriculture mécanisée", estime M. Guehenneuc.
<https://www.lepoint.fr/societe/la-difficile-renaissance-du-bocage-breton-06-07-2019-2323041_23.php <https://information.tv5monde.com/info/la-difficile-renaissance-du-bocage-breton-310049>>
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12- Bio : le gouvernement pas opposé au chauffage des serres, AFP, 09/07/19, 21:00
Emmanuelle Trecolle

Le gouvernement s'est montré ouvert mardi au chauffage des serres, sous conditions, dans l'agriculture bio, à deux jours d'une réunion cruciale sur cette question qui divise le secteur.
Lors d'une réunion prévue jeudi, le Comité national de l'agriculture biologique doit se prononcer théoriquement sur la question du recours aux serres chauffées, mais la décision pourrait être reportée, "faute de consensus", selon Florent Guhl, directeur général de l'Agence bio, agence française chargée de développer ce type d'agriculture.
Selon la Fédération nationale de l'agriculture bio (FNAB), les partisans et les adversaires des serres chauffées présents au sein de ce comité compteront un nombre de voix égal, si la décision est mise au vote. "Ce qui va faire pencher la balance, c'est clairement les voix de l'administration, les voix du ministre", au nombre de quatre, selon la FNAB. Ce comité est constitué de l'ensemble des acteurs de la filière bio.
Or, le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume a déclaré mardi devant les sénateurs que le gouvernement n'était "pas opposé" au chauffage des serres en agriculture bio.
"Nous ne sommes pas opposés au chauffage des serres, nous sommes contre la sur-transposition (des directives européennes, ndlr), mais nous sommes, et je suis, très opposé à la contre-saisonnalité des fruits et légumes", a-t-il dit en exposant la ligne gouvernementale.
Le règlement européen prévoit que la production biologique doit respecter les "cycles naturels" des saisons et faire une utilisation responsable de l'énergie.
Le ministre répondait à une question du sénateur Joël Labbé (RDSE), qui fait partie de la centaine de députés et sénateurs ayant demandé à M. Guillaume de se prononcer "clairement" sur la question, dans une lettre ouverte parue mardi sur le site du Monde.
En effet le ministre, ancien président du premier département bio de France, la Drôme, avait dit le 18 juin son opposition aux serres chauffées "à titre personnel", pour "respecter les rythmes biologiques".
- Issue incertaine -
Les acteurs historiques de l'agriculture bio sont opposés à la volonté de certains producteurs de fruits et légumes d'"industrialiser" la filière en chauffant les cultures sous serre, alors que ces derniers mettent en avant la demande toujours plus forte du consommateur et le fait que le règlement européen ne ferme pas explicitement la porte au chauffage des serres en agriculture biologique.
Signe d'une issue incertaine, les deux camps ont poursuivi leur campagne, ces derniers jours.
Prônant une "tomate bio française dès le printemps", les partisans des serres chauffées, au premier rang desquels la FNSEA, les chambres d'agriculture et les coopératives, font valoir que "78% de la tomate biologique présente dans les circuits longs de distribution en France est importée".
Ils se défendent de vouloir produire des tomates bio en hiver ou de discréditer le label bio mais s'opposent notamment aux "distorsions de concurrence" au sein de l'Europe qui pourraient résulter d'une interprétation de la règlementation européenne interdisant l'usage des serres chauffées.
Cette pratique culturale "préventive", font-ils valoir, "permet d'utiliser moins de pesticides, dont le cuivre et d'augmenter l'efficacité du biocontrôle (insectes auxiliaires). 
Le syndicat des Jeunes Agriculteurs demande ainsi de "maintenir le chauffage en serres bio, qui est un outil indispensable à la résilience des exploitations et à la réduction des produits phytosanitaires", mais "en imposant de respecter la saisonnalité des produits".
Outre leur opposition à la production de fruits et légumes hors saison, la Fédération nationale des agriculteurs biologiques (FNAB) pointe aussi le bilan carbone des serres chauffées.
"Autoriser la vente de tomates bio dès le premier jour du printemps revient à autoriser de chauffer les serres bio pendant tout l'hiver à plus de 20 degrés, l'équivalent de 200.000 à 250.000 tonnes de fioul par hectare", a déclaré Jean-Paul Gabillard, producteur maraîcher et secrétaire national légumes à la FNAB.
<https://www.lepoint.fr/societe/bio-le-gouvernement-pas-oppose-au-chauffage-des-serres-09-07-2019-2323635_23.php <https://information.tv5monde.com/info/bio-le-gouvernement-pas-oppose-au-chauffage-des-serres-310619>>
Sur le même sujet : 
> Bio : pas de tomates en hiver sous les serres chauffées <https://www.capital.fr/economie-politique/bio-pas-de-tomates-en-hiver-sous-les-serres-chauffees-1344541>, AFP, 11/07/19, 18:00
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13- A Lille, La Tente des glaneurs sauve les aliments de la poubelle, M le mag, 10/07/19, 02h58
Laurie Moniez  (Lille, correspondance)

A quelques jours de l’examen du projet de loi sur l’économie circulaire, rencontre avec ces femmes et hommes qui récoltent, trient et distribuent gratuitement un maximum de denrées alimentaires. 
Même en ce dimanche caniculaire, ils sont là. Armés de leurs chariots de supermarché, les bénévoles de l’association La Tente des glaneurs sillonnent les allées de l’un des plus grands marchés de France, situé dans le quartier populaire de Wazemmes, à Lille. Cette dizaine de femmes et d’hommes ont moins d’une heure trente pour récolter le maximum de denrées alimentaires et les trier, avant leur distribution gratuite, à 14 heures. Depuis 2010, cette association redistribue fruits, légumes, pain et fleurs à une population qui n’a pas accès, souvent à cause de revenus tout juste trop élevés, à l’aide alimentaire d’urgence.
Leur devise ? « Jeter c’est jeté. Donner c’est mangé. » « Les hommes politiques peuvent bien faire des lois, il faut venir sur le terrain voir si elles correspondent aux besoins », soupire Jean-Loup Lemaire, ancien chef cuisinier et fondateur de La Tente des glaneurs.
Trois ans après le vote de la loi sur le gaspillage alimentaire dont il a été l’initiateur, le député Guillaume Garot (Parti socialiste, Mayenne) vient de publier un rapport d’évaluation sur le sujet, assorti de quatorze nouvelles propositions.
Interdition de détruire
Et, avant fin juillet, le conseil des ministres examinera le projet de loi sur l’économie circulaire élaboré par la secrétaire d’Etat, Brune Poirson. Parmi les différentes mesures contenues dans le texte, une « première mondiale », selon le chef du gouvernement, Edouard Philippe : l’interdiction de détruire des produits non alimentaires invendus (vêtements, électroménager, produits d’hygiène ou de beauté…) à partir de fin 2021 ou de fin 2023. Selon Matignon, ce sont aujourd’hui plus de 650 millions d’euros de produits non alimentaires neufs et invendus qui finissent dans les poubelles chaque année.
> Lire aussi  Pour lutter contre le gaspillage, la France veut interdire de détruire les invendus de produits non alimentaires
La collecte démarre par un café de bienvenue pour greffer nouveaux et anciens bénévoles. A 12 h 30, c’est le top départ. Le grisonnant Christian Hanssens, alias « Cricri », 66 ans, a ses petites habitudes quand il s’agit de rendre visite aux « commerçants fournisseurs solidaires alimentaires ». Il démarre toujours sa tournée par le seul primeur sédentaire qui prépare quelques colis pour La Tente des glaneurs. « Je donne environ 100 kilos chaque semaine, explique Rachid Bachiri. Ce sont des produits que je pourrais vendre, mais c’est pas grave, on nourrit des bouches. »
Ce midi-là, il a préparé des poivrons, des bananes, des abricots d’Espagne ou encore quelques échalotes fraîches. « Cricri » poursuit sa tournée au cœur du marché de Wazemmes sous un soleil de plomb. Avec Christelle et Claire, il récupère des caisses de melons, des boîtes de 500 grammes de dattes abîmées mais propres à la consommation ou encore quelques kilos de carottes. Impossible pour lui de ne pas saluer Malik Darem, 48 ans. Avec ses associés, celui-ci gère trois stands de fruits et légumes. Alors une fois de plus, juste avant que ne sonne la fin du marché du dimanche, il met à disposition des glaneurs près de 500 kilos de marchandise. « Je n’ai jamais été riche, mais je n’ai jamais manqué de rien, explique le­ commerçant. Pour nous, c’est un peu de manque à gagner, mais pour tous ces gens, c’est beaucoup, alors ça me fait plaisir de donner. » 
A l’autre bout du marché, une autre équipée, emmenée par Stéphanie, salue les fleuristes de la place de la Nouvelle-­Aventure et repart avec quelques bouquets dans le chariot. « Avant, on jetait les fleurs qui étaient trop ouvertes, explique ­Brigitte, fleuriste non sédentaire. Désormais, on donne. » Le fondateur de La Tente des glaneurs y tient, à ses quelques roses et pivoines. « On offre de beaux bouquets aux gens fragiles, explique Jean-Loup Lemaire. On n’est pas une tente de bobos en lutte contre le gaspillage, on lutte avant tout contre la précarité alimentaire. » Ce Lillois aime raconter que, pendant une période de sa vie, il a « donné à manger aux riches » et qu’un jour il a « décidé de donner richement à manger », car il en avait marre de voir les gens aller dans les poubelles pour pouvoir se nourrir. Le retour à la dignité est l’un des leitmotivs de cet infatigable humaniste.
#mangetapoubelle
Sous la tente dressée chaque dimanche à Lille, il tient à ce que les denrées soient joliment présentées, car il sait qu’une partie de ces visages qui attendent en file indienne l’ouverture du stand ne se rendent pas aux Restos du cœur par honte.
« Sans eux, je ne pourrais pas faire des plats variés ni des purées de fruits ou de légumes à mes princesses de 3 ans et 7 mois », confie Claudia, maman de 36 ans. « Je suis dans la démarche antigaspillage et, comme j’ai déjà à peine de quoi payer mon loyer, je viens ici, explique Laure, 25 ans, un cabas à la main. Ma famille se rendait aux Restos du cœur et ce n’était pas facile alors qu’ici vient qui veut. » Les glaneurs lui permettent d’économiser de 20 à 30 euros sur ses provisions hebdomadaires.
> Lire aussi  Déchets, recyclage, réutilisation : qu’est-ce que l’économie circulaire ?
Avec son concept de glanage d’aliments sauvés de la poubelle, Jean-Loup Lemaire a créé une vingtaine de Tentes à travers la France, comme à Caen, Strasbourg, Grenoble…
Pour le chef étoilé Florent Ladeyn, président de l’association, « La Tente des glaneurs, c’est plus qu’un engagement, c’est avoir le goût des autres ». Ce finaliste de « Top Chef » en 2013 propose régulièrement des initiatives culturelles et des dégustations avec les bénévoles de La Tente des glaneurs, où il confectionne des plats cuisinés de haute qualité avec les produits du gaspillage ­alimentaire. Une opération baptisée #mangetapoubelle.
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/07/10/a-lille-la-tente-des-glaneurs-sauve-les-aliments-de-la-poubelle_5487433_4500055.html <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/07/10/a-lille-la-tente-des-glaneurs-sauve-les-aliments-de-la-poubelle_5487433_4500055.html>>
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14- Une seule canette de soda par jour : c’est déjà trop pour votre foie !, Le Parisien, maj le 10/07/19 à 06h31
Elsa Mari

Pour la première fois, une étude de l’Inserm, discutée ce jeudi aux congrès des hépatologues, et que nous révélons, montre que boire plus de 33 cl de soda par jour est dangereux pour le foie.
Le soda, pas bon pour la santé, certes. Mais à partir de quelle quantité devient-il dangereux ? Longtemps les médecins sont restés approximatifs. Pour la première fois, une étude de l'Inserm, que nous dévoilons et qui sera présentée, ce jeudi, lors d'une conférence internationale sur le foie à Paris, apporte une réponse scientifique. Une canette, c'est déjà trop !
« Désormais, on sait qu'une consommation de 33 centilitres, par jour met en danger le foie ! réagit Lawrence Serfaty, professeur au CHU de Strasbourg, à l'origine ce congrès, avec l'association française des hépatologues. Avant, nous n'avions que des estimations. » Les médecins espèrent que ces données nouvelles permettront de mieux mettre en garde les consommateurs de ces boissons gazeuses, véritables bombes caloriques. « Beaucoup de Français en boivent tous les jours. Ils savent qu'elles favorisent l'obésité et le diabète, mais ils ne pensent jamais au foie ! » Il y a urgence.
Face à l'escalade sans précédent de cette pathologie silencieuse, surnommée la « maladie du soda », causée par une alimentation trop sucrée et trop grasse, près de 20 % des Français ont le foie qui se gorge de graisse sans s'en rendre compte. Pour une partie, elle crée une inflammation, appelée la « nash ». Au fil des années, l'organe peut devenir fibreux, mal fonctionner, évoluer vers une cirrhose ou un cancer.
>> Suite à lire à :
<http://www.leparisien.fr/societe/sante/une-seule-canette-de-soda-par-jour-c-est-deja-trop-pour-votre-foie-09-07-2019-8113320.php <http://www.leparisien.fr/societe/sante/une-seule-canette-de-soda-par-jour-c-est-deja-trop-pour-votre-foie-09-07-2019-8113320.php>>
Sur le même sujet :
> Boire une seule canette de soda par jour est mauvais pour le foie <https://www.huffingtonpost.fr/entry/boire-une-seule-canette-de-soda-par-jour-est-mauvais-pour-le-foie_fr_5d2510cee4b07e698c425030>, Le HuffPost, 10/07/19, 01:07
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15- Reportage. Dans leur « écoferme » du Gard, Bruno et Anne Lorthiois misent sur un « autre possible », Le Monde, 10/07/19, 10h27
Eléa Pommiers (envoyée spéciale à Langouët, Ille-et-Vilaine)

Convaincus de l’incohérence de nos modes de vie actuels, ils ont fondé un lieu de vie alternatif sur 2 hectares de terre en Petite Camargue. Quatrième volet de notre série sur celles et ceux qui préparent l’« après-effondrement ».
Le terrain était presque vierge la première fois qu’Anne et Bruno Lorthiois y ont mis les pieds. Pas de plantations de légumes ni d’arbres fruitiers, pas de maisons aux murs colorés, d’outils à énergie solaire, ni de panneaux de bois bigarrés pour se repérer dans le foisonnement d’initiatives qui fleurissent aujourd’hui sur ces 2 hectares bordant une route départementale du nord de Vauvert, dans le Gard.
En 1997, ils sont jeune institutrice pour l’une, jeune agriculteur pour l’autre, et ils cherchent un terrain pour que Bruno installe un élevage d’escargots. Il a choisi l’agriculture après des études de physique-chimie, ne se voyant pas travailler dans une centrale nucléaire. Vingt-deux ans plus tard, l’élevage a disparu. L’imposant escargot de bois qui accueille chaque visiteur à l’entrée du domaine n’est resté qu’en tant que symbole de la décroissance et de l’adaptation au changement climatique, dont le couple a fait son credo.
> Rendez-vous au Monde Festival :Comment vivre dans un monde effondré ?
La ferme agricole s’est muée en écolieu alternatif (EchoVert) où Bruno et Anne, 47 ans tous les deux, veulent « inventer un autre mode de vie » et « témoigner d’un autre possible ». Ils y vivent désormais avec leurs trois enfants et au moins cinq à six autres personnes, volontaires de passage pour quelques semaines ou résidents permanents sur plusieurs mois, voire plusieurs années, pour partager l’expérience de vie des Lorthiois.
Chercher des solutions d’autonomie
A leur arrivée à Vauvert, l’écologie est pour eux un combat plus qu’un mode de vie. Conscients « très tôt » de « l’impasse écologique dans laquelle est la société », ils luttent, s’engagent, militent. Mais leur expérience des modes de vie alternatifs se limite alors à la consommation de produits bio.
La bascule s’est opérée progressivement. « L’arrivée des enfants, le sentiment de responsabilité vis-à-vis de l’environnement qu’on leur donne et qu’on leur laissera, ont été un moteur considérable : on a décidé de sortir du seul constat négatif et d’agir à notre échelle », raconte Anne, aujourd’hui institutrice à mi-temps.
La nécessité a fait le reste. A la naissance de leur aîné en 2003, l’urgence de refaire l’isolation de la maison et l’impossibilité de financer des travaux poussent Bruno à « chercher des solutions d’autonomie ». Ce bricoleur autodidacte découvre que la laine de mouton, déchet agricole peu cher, est un excellent isolant et il en enrobe sa maison. Leur consommation d’énergie baisse d’emblée de 75 %. Il relate :
« C’était la preuve qu’il existait des solutions efficaces, peu chères et écologiques. Si nous pouvions le faire pour la maison, pourquoi pas pour tout le reste ? »
Convaincu que la « complète incohérence de nos modes de vie » obligera les générations futures à gérer les conséquences de la dilapidation des ressources naturelles et des énergies fossiles, la dégradation de l’environnement et l’effondrement du vivant, il s’attelle alors à construire un lieu de vie le plus autonome et résilient possible tout en répondant aux besoins fondamentaux.
Supprimer les besoins superflus
Entre 20 et 25 % de leur énergie sont fournis par une éolienne mécanique autoconstruite qui surplombe le domaine. L’eau est chauffée par des chauffe-eau solaires fonctionnant sans électronique ni électricité. Un gîte de 40 m² passif en énergie construit par les habitants d’EchoVert en matériaux naturels bruts jouxte les mares de la phytoépuration, dont les roseaux servent au paillage du vaste jardin collectif, lui-même nourri par le compost des toilettes sèches. A l’heure du repas, été comme hiver, un four solaire en forme de parabole en aluminium fait cuire la nourriture « comme une gazinière ordinaire » si le soleil pointe.
« Il ne s’agit pas de revenir au Moyen Age, souligne Bruno, précisant que l’écolieu n’est pas coupé du monde ni de la modernité, en témoignent les téléphones, les ordinateurs et la location de leur gîte en Airbnb. Si les outils que nous fabriquons nous demandent plus de travail que les outils technologiques, nous y perdons et nous ne les conservons pas. Nous voulons juste montrer que la dépendance n’est pas une fatalité. »
> Lire notre portrait : Gaël Musquet, « hacker citoyen » et vigie du changement climatique
Autant pour échapper à l’agriculture chimique que pour limiter l’utilisation de pétrole dans le transport, le couple produit également au maximum ce dont il se nourrit. En plus de l’élevage de volailles dont Bruno tire ses revenus, une cinquantaine de variétés de légumes et 240 variétés d’arbres fruitiers nourrissent les habitants du lieu tout en « recréant de la biodiversité ».
Bruno s’est inspiré de l’agroforesterie pour favoriser les synergies entre les plantes et assure qu’il obtient des rendements au moins équivalents au rendement moyen des agriculteurs tout en ne travaillant pas davantage. Il cherche désormais à créer des zones de cultures autofertiles qui ne nécessiteraient même plus d’engrais biologiques.
Les allers-retours au supermarché (bio) ne sont cependant pas proscrits, ils restent même indispensables pour certains aliments transformés. « Nous y allons environ une fois par mois, pour des dépenses alimentaires d’environ 400 euros par mois pour nous cinq », précise Bruno. Avec les 1 000 euros de salaire d’Anne et les 700 à 800 euros que Bruno tire de son élevage de volailles, le couple veut gagner un minimum d’argent pour vivre, prendre du temps pour inventer, et essaye de supprimer les « besoins superflus ».
> Lire notre portrait : Daniel Cueff, le maire breton qui invente le village de l’après-pétrole
Des chantiers encore nombreux
Chaque technique testée et approuvée sur le lieu est diffusée grâce à l’association Alter’Eco 30, créée par Bruno et Anne en 2008. « La transmission est fondamentale, explique Bruno, les gens ne savent plus travailler la terre ou fabriquer leurs appareils, ils sont en demande de ces savoir-faire. »
En plus de quinze ans, ils ont vu les regards sur leur projet changer. « Quand on a commencé, on nous qualifiait de doux rêveurs », se souvient Anne. Il n’est plus rare désormais d’entendre ses collègues se questionner sur la crise écologique, et les demandes de visites, de stages ou de séjours sur l’écolieu se multiplient. Pas de prosélytisme néanmoins. « Nous n’imposons rien à personne », assure-t-elle, pas même à leurs enfants, qui, une fois adolescents, ne s’interdisent pas les fast-foods, les envies de vêtements de marque, les sorties en ville avec les amis et contestent parfois les choix de vie de leurs parents.
L’autonomie complète est cependant loin. Les voitures, garées à l’entrée et de sortie quotidiennement, rappellent que la dépendance au pétrole est tenace. « Nous essayons d’organiser notre vie de manière à avoir le moins de déplacements possible », précise Bruno, qui refuse par exemple de faire des livraisons à plus de 25 kilomètres. Les 250 m² habitables sur le lieu sont chauffés au bois, mais l’énergie nucléaire alimente toujours la maison et l’activité agricole. Même si Bruno espère bientôt pouvoir produire du biogaz, c’est aussi le gaz acheté à GRDF qui fait fonctionner la cuisine.
Qu’importent ces imperfections, Cédric est un convaincu. A 39 ans, il a connu « la galère et la rue » avant d’arriver « par hasard » chez Bruno et Anne il y a quatre ans. Alors persuadé que « quand on n’a pas d’argent, on ne fait rien », il a appris sur l’écolieu « qu’on pouvait changer de mode de consommation et vraiment vivre autrement ».
« Je n’ai plus peur des factures de gaz ou des listes de courses, assure-t-il,j’ai appris à construire des logements passifs, à cultiver ce que je mange, à fabriquer mon pain et pourquoi pas à le vendre pour avoir quelques revenus. Je pourrai vivre comme ça, je n’ai besoin de rien d’autre. » Preuve que vivre autrement peut être pertinent bien avant demain.
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Retrouvez notre série de portraits de celles et ceux qui préparent l’après-effondrement
Seuls ou en famille, en ville ou à la campagne, des hommes et des femmes ont choisi de préparer l’après-effondrement lié au réchauffement climatique, en tissant de nouvelles solidarités ou en changeant de vie. Nous sommes partis à leur rencontre.
• Daniel Cueff, le maire breton qui invente le village de l’après-pétrole
• Gaël Musquet, « hacker citoyen » et vigie du changement climatique
• Ingrid Verleye, la militante d’Extinction Rebellion pour qui l’effondrement est devenu une obsession
• Dans leur écoferme du Gard, Bruno et Anne Lorthiois misent sur « un autre possible »
<https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/10/dans-leur-ecoferme-du-gard-bruno-et-anne-lorthiois-misent-sur-un-autre-possible_5487577_4415198.html <https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/10/dans-leur-ecoferme-du-gard-bruno-et-anne-lorthiois-misent-sur-un-autre-possible_5487577_4415198.html>>
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16- La viande de laboratoire pourrait se vendre à des prix abordables en supermarché d’ici à deux ans, Le Monde avec Reuters, 11/07/19, 14h30

Le premier « steak de labo », produit en 2013, coûtait 250 000 euros. Avec une production à plus grande échelle, le prix pourrait bientôt atteindre neuf euros. 
La viande produite en laboratoire pourrait bientôt être accessible financièrement. Introduite pour la première fois il y a six ans sous la forme d’un steak à plusieurs centaines de milliers d’euros, elle pourrait atteindre, d’ici à deux ans, les rayons des supermarchés au prix de 9 euros, affirment des start-up européennes.
> Rendez-vous au Monde Festival : Demain, quelle viande mangerons-nous ?
Les consommateurs préoccupés par le changement climatique, le bien-être des animaux ou leur propre santé s’intéressent de plus en plus à la viande dite « propre », et le nombre d’entreprises qui se lancent dans l’aventure est passé de quatre à la fin de 2016 à une vingtaine en 2018, selon The Good Food Institute (GFI).
Marché en expansion
La start-up néerlandaise Mosa Meat, créée par le professeur Mark Post et financée par le cofondateur de Google Sergey Brin, a fabriqué, en 2013, le premier « steak in vitro », produit sans chair animale à partir de cellules souches, pour la somme de 250 000 euros. Mais les coûts de production de ces hamburgers ont considérablement baissé, observent Mosa Meat et sa concurrente espagnole BioTech Foods.
« Le hamburger était aussi cher en 2013 parce qu’à l’époque c’était une science nouvelle et que nous produisions à très petite échelle. L’échelle grandissant, nous prévoyons que le coût de production d’un hamburger soit d’environ 9 euros », a déclaré une porte-parole de Mosa Meat, ajoutant qu’il pourrait finalement devenir moins cher que la viande traditionnelle.
> Lire aussi  La viande cellulaire va-t-elle révolutionner nos assiettes ?
Le marché est, en effet, vaste, la consommation de viande ne cessant de croître. En 2017, ce sont 323 millions de tonnes de viande qui ont été produites dans le monde, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), un chiffre en augmentation constante.
Pas forcément économe en énergie
Pour Liz Specht, scientifique du GFI, cet objectif de parité de prix entre la viande classique et la viande dite « propre » peut être atteint, à condition que sa production se fasse à l’échelle industrielle. La cofondatrice de BioTech Foods Mercedes Vila souligne également l’importance du passage du laboratoire à l’usine. « Notre objectif est d’atteindre une production à l’échelle industrielle et d’obtenir l’approbation réglementaire d’ici 2021 », précise-t-elle.
Les partisans de cette innovation affirment qu’il s’agit du seul moyen écologiquement durable de satisfaire la demande de viande qui, selon la FAO, doublera entre 2000 et 2050. Mais, pour John Lynch, spécialiste de l’environnement à l’université d’Oxford, cette alternative ne représente pas forcément un moyen plus économe en énergie que la méthode de production traditionnelle. « Certaines études ont souligné que la viande de culture nécessiterait moins de sources “d’alimentation” que la production de bétail traditionnelle, mais qu’elle demanderait plus d’énergie, relève-t-il. Si tel est le cas, leur impact sur le climat dépendra de l’origine de cette énergie. »
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§ « Le Monde » organise, dans le cadre du Monde Festival, une table ronde sur la viande que nous mangerons demain avec Hugo Desnoyer, Emilie Jeannin, Bruno Laurioux et Paul Shapiro animée par Mathide Gérard et Joséfa Lopez. La conférence se tiendra samedi 5 octobre 2019 de 13h30 à 15 heures, à l’Opéra Bastille (amphithéâtre).
<https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/11/la-viande-de-laboratoire-pourrait-se-vendre-a-des-prix-abordables-en-supermarche-d-ici-deux-ans_5488174_4415198.html <https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/11/la-viande-de-laboratoire-pourrait-se-vendre-a-des-prix-abordables-en-supermarche-d-ici-deux-ans_5488174_4415198.html>>
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17- Viande de chien : pro et anti manifestent en Corée du Sud, AFP, 12/07/19, 12:00

Des éleveurs sud-coréens de chiens ont englouti vendredi de la viande canine lors d'une contre-manifestation organisée en parallèle d'un rassemblement de défenseurs des animaux, distribuant des tracts sur les bienfaits supposés de ce mets controversé.
La viande de chien fait depuis longtemps partie de la tradition culinaire de la Corée du Sud, où environ un million de chiens sont mangés chaque année, selon les estimations.
Néanmoins, cet usage décline. De plus en plus de Sud-Coréens considèrent que le chien est l'ami de l'homme plutôt qu'un animal de ferme destiné à finir dans l'assiette. Des élevages ferment leurs portes et les défenseurs des droits des animaux réclament l'interdiction pure et simple de la consommation de viande canine.
Arborant sur la tête des bandeaux où l'on pouvait lire "Luttez! Unité", le petit groupe d'éleveurs s'est réuni à quelques pas d'une manifestation organisée par les militants des droits des animaux devant l'Assemblée nationale, trempant des morceaux de viande dans de la sauce pimentée. 
"La viande de chien est en elle-même un bout de collagène, bon pour la peau et qui rend les femmes belles", proclamait un tract, assurant qu'elle est également bénéfique pour la santé des personnes âgées.
"Chers citoyens, mangez s'il vous plaît de la viande de chien, un mets délicat apprécié de nos ancêtres depuis des générations, sans honte, et vivez en conséquence dans la joie, en bonne santé".
Dans le camp d'en face, l'actrice américaine Kim Basinger, depuis longtemps végétarienne, avait rejoint les manifestants vêtus de noir qui brandissaient des figurines de fabrication artisanale représentant des chiens morts et émaciés.
Ils réclament des lois pour interdire la consommation de la viande de chien et rendre impossible l'abattage de ces animaux. 
Les deux manifestations se sont tenues au premier jour des trois jours du "chien" comme ils sont connus en Corée du Sud. Bon nombre de Coréens pensent que manger de la soupe de poulet ou de la viande de chien ce jour-là les aidera à lutter contre la chaleur de l'été.
Selon une étude réalisée en 2017, 70% des Sud-Coréens ne mangent pas de chien mais ils ne sont que 40% à exiger l'interdiction d'en consommer.
<https://www.lexpress.fr/actualites/1/styles/viande-de-chien-pro-et-anti-manifestent-en-coree-du-sud_2089307.html <https://information.tv5monde.com/info/viande-de-chien-pro-et-anti-manifestent-en-coree-du-sud-311090>>
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18- Les boissons sucrées associées à un risque accru de cancer, Le Monde, maj le 13/07/19 à 06h09
Nathan Mann

La consommation quotidienne d’un petit verre de boisson sucrée pourrait augmenter de 18 % les risques de cancer. Les sodas sont aussi associés à des maladies du foie. 
Les sodas ont mauvaise réputation. Les sucres et les additifs qu’ils contiennent poussent parfois les consommateurs à les éviter et à leur préférer sirops et jus de fruits pour étancher leur soif. Mauvais calcul : si les sodas sont néfastes pour la santé, les jus – même 100 % purs – ne font guère mieux.
Si les conséquences néfastes de la consommation de sodas en termes de maladies cardio-vasculaires et de diabète sont connues, leurs liens avec les cancers restaient moins étudiés. Une étude, parue le 11 juillet, dans le British Medical Journal lève le voile sur ce sujet. Ses auteurs estiment que la consommation quotidienne d’un petit verre de boisson sucrée, de soda et de jus de fruits, pourrait augmenter de 18 % les risques de cancer.
> Lire aussi  Trois quarts des 4-7 ans consomment trop de sucre
C’est l’étude de la cohorte française NutriNet-Santé – fonctionnant en autodéclaration sur Internet et est toujours en cours – qui a permis aux chercheurs de mettre en évidence cette corrélation, comme l’explique au Monde Mathilde Touvier, directrice de l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), qui a dirigé l’étude :
« Nous avons suivi un peu plus de 100 000 adultes qui ont enregistré régulièrement leur consommation alimentaire (…) entre 2009 et 2019, et nous nous sommes intéressés à la relation entre boissons sucrées et risques de cancers. On a observé que les personnes qui consommaient plus de boissons sucrées avaient une augmentation de risque de cancer de manière globale, et plus spécifiquement de cancer du sein. »
Ainsi, une fois éliminés les autres facteurs de risque tels que la consommation de tabac ou d’alcool, ou les influences externes comme l’activité physique ou encore le niveau d’étude, la consommation de boissons sucrées est bien corrélée à l’apparition de cancers. Même « un petit verre », de 10 centilitres de sirop, de soda ou de jus par jour, soit un tiers d’une canette standard, augmente de 18 % le risque de cancer en général, et de 22 % le risque de cancer du sein (notamment après la ménopause).
Le sucre, « principal mécanisme »
Cette étude de cohorte a le mérite de bien évaluer l’exposition aux différents facteurs de risque, estime Guy Launoy, épidémiologiste et directeur d’une unité de recherche spécialisée sur les cancers, de l’Inserm, qui rappelle que « la nature des cancers évolue (…) et ceux qui apparaissent sont de plus en plus associés à l’obésité », alors qu’au contraire la prévention de l’alcoolisme fait par exemple diminuer les cancers digestifs. Selon le Centre international de recherche sur le cancer, le surpoids et l’obésité ont été responsables de 3,6 % des nouveaux cas de cancer dans le monde, en 2012.
L’étude établit seulement une corrélation, non une causalité, mais les chercheurs de l’Inserm proposent des pistes d’explication. Résidus de pesticides dans les jus, colorant alimentaire donnant aux sodas une coloration… de nombreuses molécules peuvent jouer un rôle, mais « ce que nos résultats suggèrent, c’est que c’est vraiment le sucre le principal mécanisme », estime Mathilde Touvier.
> Lire aussi  Le sirop de glucose-fructose, emblème de l’ultratransformation
Plusieurs processus physiologiques peuvent expliquer pourquoi il faudrait leur préférer l’eau. « Le sucre, et notamment les boissons sucrées, est un facteur de risque avéré de l’obésité, or (…) l’obésité est elle-même facteur de risque de nombreux cancers », explique la chercheuse.
Une analyse partagée par la nutritionniste Karine Clément, spécialisée dans la prise en charge de cette maladie, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP). Alors que l’obésité a longtemps été associée à des tumeurs hormonodépendantes comme celles du sein ou de l’utérus, il est désormais reconnu que l’excès de graisse favorise le développement de lésions cancéreuses sur de nombreux autres organes, explique-t-elle. Tout en reconnaissant la qualité de la publication, elle souligne néanmoins que l’obésité est une maladie multifactorielle et qu’« il est toujours délicat de transposer des données statistiques à la personne ».
Les jus pressés aussi mis en cause
Au-delà de l’obésité, les inflammations entraînées par l’accumulation de graisse dans les viscères et des mécanismes liés à l’insulinorésistance engendrée par la prise de sucre pourraient aussi permettre d’expliquer les plus hauts taux de cancers chez les consommateurs de breuvages sucrés. Des mécanismes que des études expérimentales futures devraient permettre de mieux comprendre.
L’étude n’épargne pas une autre catégorie de boissons, les jus pressés (y compris frais) et autres nectars. « On a plutôt l’impression qu’on fait un acte santé quand on boit des jus de fruits, relève Mathilde Touvier. Certes ils contiennent des vitamines, quelques fibres, et pas d’additifs comparés à certains sodas artificiels, mais en termes de taux de sucre pour 100 millilitres, ils contiennent des doses comparables par rapport à ce que l’on trouve dans les sodas. » Selon une étude scientifique publiée en 2015, sans compter les cancers, les maladies vasculaires et diabètes induits par la consommation de boissons sucrées ont été responsables de 178 000 morts dans le monde en 2010.
> Lire aussi  Un décès sur cinq dans le monde dû à une mauvaise alimentation
Concernant les boissons sucrées contenant des édulcorants, les chercheurs de l’Inserm ne voient pas de corrélation entre leur consommation et la prévalence de cancers. L’absence de lien pourrait s’expliquer par une invisibilité statistique due à la faible consommation d’édulcorants par les membres de la cohorte. Plusieurs études ont montré que la consommation de boissons édulcorées peut engendrer des risques cardio-métaboliques et carcinogènes, rappelle Mathilde Touvier.
Hasard du calendrier, une communication scientifique présentée jeudi 11 juillet lors d’un forum d’hépatologues à Paris a mis en lumière les dégâts des sodas sur le foie. Selon une étude établie à partir de la cohorte Constances (qui a suivi 200 000 personnes entre 2013 et 2018), 18,2 % de la population adulte française présenterait « une surcharge en graisse dans le foie », selon Lawrence Serfaty, chef de service d’hépatologie au CHRU de Strasbourg, qui a mené l’étude. Parmi ces 8 millions de personnes, 200 000 pourraient développer une inflammation appelée NASH (stéatose hépatite non alcoolique) et une fibrose du foie pouvant évoluer vers un cancer ou une cirrhose.
« Avec une canette de soda par jour, le risque de maladie augmente de 30 % », avance l’hépatologue Lawrence Serfaty. Cette analyse, dans laquelle les jus de fruits n’ont pas été testés, ne prend par ailleurs pas en compte les différences de régime alimentaire. « Si vous allez deux fois par jour au fast-food et buvez du soda, c’est plutôt le fast-food qui doit vous inquiéter », résume le professeur Serfaty.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/12/les-boissons-sucrees-associees-a-un-risque-accru-de-cancer_5488519_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/12/les-boissons-sucrees-associees-a-un-risque-accru-de-cancer_5488519_3244.html>>
En savoir plus : 
> Consommation d’aliments ultra-transformés et risque de maladies cardiovasculaires <https://presse.inserm.fr/consommation-daliments-ultra-transformes-et-risque-de-maladies-cardiovasculaires/35086/>, INSERM, communiqué du 30/05/19
> Research. Sugary drink consumption and risk of cancer : results from NutriNet-Santé prospective cohort <https://www.bmj.com/content/366/bmj.l2408>, British Medical Journal (BMJ), 10/07/19
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19- La fragile économie du lac Malawi victime du climat et de la surpêche, AFP, 15/07/19, 14:00
Michelle Gumede

Tout au long de la journée, le manège est incessant. Une à une, des chaloupes de bois s'échouent lentement sur la plage de Senga Bay, sur les rives du lac Malawi, attendues par une foule d'acheteurs à l'affût de poissons.
Ces dernières années, les cales des bateaux sont loin de revenir pleines. La troisième plus importante réserve d'eau douce du continent africain subit les effets du changement climatique et de la surpêche, dévastateurs pour l'économie locale.
Ce jour-là ne déroge pas à la règle.
"On espérait que le bateau serait rempli au moins à moitié, au pire au quart... mais j'ai bien peur qu'on soit encore en-dessous de ça", constate le responsable du port, Alfred Banda, en jetant un œil désabusé au maigre butin qui vient d'arriver.
"Avant, on ramenait des bateaux pleins", ajoute-t-il. "Aujourd'hui, il faut se battre pour remplir les cales au quart."
Au croisement du Malawi, de la Tanzanie et du Mozambique, les 29.000 km2 du lac Malawi et son millier d'espèces de poissons répertoriées assurent depuis des lustres l'essentiel du régime alimentaire et des revenus des quelque 450.000 habitants de la région de Senga Bay.
Mais depuis peu, cet équilibre est menacé. Les pêcheurs accusent sans hésiter la hausse générale des températures, qui a bouleversé leur activité.
Dans un récent rapport, la Banque mondiale a rangé le Malawi parmi les dix pays de la planète les plus menacés par le changement climatique. L'institution y prédit un accroissement inquiétant des cyclones et des inondations.
Illustration par l'exemple, le sud du pays a été noyé il y a quatre mois sous des trombes d'eau à cause d'un système dépressionnaire lié au cyclone Idai, qui a fait plus d'un millier de morts au Mozambique et au Zimbabwe voisins.
Le bilan a été moins sévère au Malawi, mais il s'est quand même soldé par 59 morts et des dizaines de milliers de déplacés.
- "Pas d'alternative" -
"La réalité du changement climatique ne fait aucun doute. Au Malawi, ça se traduit par des événements météo plus violents et plus fréquents qui impactent à long terme les écosystèmes, dont les lacs et les ressources halieutiques", confirme le scientifique malawite Sosten Chiotha.
Le chef du village de Senga Bay, John White Said, constate les dégâts. "Nos hommes ramènent moins de poissons à cause du vent, qui est bien plus fort qu'auparavant", explique-t-il doctement. "Il y a aussi les pluies, bien plus puissantes qu'avant, qui détruisent tout et affectent aussi, à mon avis, la qualité de l'eau."
Mais la crise climatique n'est pas seule en cause. "La baisse des captures de poissons est principalement due à des pratiques de pêche non durables", indique le Pr Chiotha. 
Le chef Said le reconnaît, le nombre de pêcheurs a doublé ces dix dernières années sur le lac Malawi. "Pour l'économie de Senga Bay, il n'y a pas d'alternative à la pêche", justifie-t-il.
Marié et père de six enfants, Salim Jackson, 38 ans, en a fait sa principale source de revenus. Il loue ses deux bateaux, baptisés "Essaie encore", aux pêcheurs et se paie en récupérant la moitié de leurs prises. Plutôt bien, reconnaît-il.
- "Plus rare et plus cher" -
"J'ai commencé à pêcher il y a treize ans parce que je n'avais pas d'autre choix. Je ne suis jamais allé à l'école", explique l'entrepreneur. "Mais regardez où j'en suis maintenant, cela me rapporte pas mal d'argent."
Lovemore Timambaya s'est fait lui aussi une place au soleil de l'économie locale en fabriquant des chaloupes de 7 m de long qu'il dit vendre comme des petits pains.
"La demande de bateaux n'a fait qu'augmenter depuis 2012 car de plus en plus de jeunes se lancent dans la pêche", se félicite le fabricant.
Mais sa prospérité fait figure d'exception.
"Aujourd'hui le poisson est plus cher parce qu'il est plus rare", note une des "grossistes" de Senga Bay, Katrina Male.
Elle assure tirer de ses activités encore assez de bénéfices pour payer les frais de scolarité de ses six enfants, mais nombre de ses concurrentes ont dû jeter l'éponge. 
"Des enfants ont moins de chance que les miens, ils ont arrêté l'école parce que leurs parents n'en ont plus les moyens", constate Katrina Male.
Le chef Said s'inquiète désormais ouvertement de l'avenir de la région.
"La baisse du nombre de poissons me préoccupe car au Malawi la plupart des gens dépendent de la pêche pour vivre et se nourrir", dit-il. "Au fil du temps, les hommes vont devoir aller jeter leurs filets de plus en plus loin des côtes et ça va leur coûter de plus en plus cher en carburant."
<https://www.youtube.com/watch?v=pkLM_gJlAZU <https://information.tv5monde.com/info/la-fragile-economie-du-lac-malawi-victime-du-climat-et-de-la-surpeche-311449>>
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20- Tribune. Protection des abeilles : « La Commission européenne est engagée dans une reculade sidérante », Le Monde, 15/07/19, 15h53
Par Eric Andrieu, député européen et Nicolas Laarman, Délégué général de l’association Pollinis

Le texte législatif qui devait mieux protéger des pesticides les insectes pollinisateurs a été vidé de sa substance par le lobby de l’agrochimie, s’insurgent, dans une tribune au « Monde », Eric Andrieu, député européen, et Nicolas Laarman, responsable d’une ONG environnementale.
Tribune. Les représentants des Etats membres de l’Union européenne (UE) doivent se prononcer le 16 juillet sur l’adoption de nouveaux tests scientifiques censés évaluer les dommages causés par les pesticides sur les abeilles, avant leur mise sur le marché. L’extinction en cours des abeilles et autres insectes pollinisateurs est un enjeu vital, et la réforme de notre système d’homologation des pesticides, une urgence absolue. Pourtant, ce vote ne servira à rien.
En quelques semaines, le texte qui devait être soumis par la Commission européenne pour approbation a en effet été vidé de sa substance. Le lobby de l’agrochimie voit ainsi couronnées de succès six années de pression incessante. C’est à la fois l’expertise scientifique indépendante, la volonté des citoyens et les décisions du Parlement européen qui sont foulées au pied. Dans l’opacité la plus totale.
> Lire aussi  « Les insectes sont indispensables à l’agriculture par leur rôle de pollinisateurs »
La Commission avait pourtant reconnu, dès 2012, que les protocoles évaluant l’impact des pesticides sur les pollinisateurs étaient obsolètes et inadéquats. Ils ne permettent plus aujourd’hui de mesurer les modes d’action complexes et les effets délétères des produits phytosanitaires autorisés en France et en Europe. Ils ne prennent même pas en compte les effets sur le comportement et la reproduction, les effets cocktail et synergistes, la toxicité chronique des molécules sur les abeilles adultes, les larves, les reines…
La force de lobby de l’agrochimie…
Réalisés uniquement sur les abeilles domestiques, ces protocoles ignorent aussi délibérément les milliers d’espèces de pollinisateurs sauvages – bourdons, osmies, papillons, syrphes – qui assurent la pollinisation de plus de 80 % des plantes à fleurs de notre continent…
Reconnaissant les lacunes vertigineuses du système d’homologation actuel, la Commission européenne avait demandé à l’EFSA (European Food Safety Authority), l’autorité sanitaire européenne, de réunir un panel de scientifiques pour poser les bases d’un nouveau système d’évaluation efficace et protecteur. Leurs « lignes directrices » ont été publiées en 2013 : des « tests abeilles » capables d’évaluer correctement l’effet de tous les pesticides sur les insectes pollinisateurs (abeilles domestiques, bourdons, abeilles solitaires).
> Lire aussi  « Il faut stopper au plus vite l’usage des pesticides »
Ces tests pourraient permettre d’enrayer efficacement le déclin massif et dramatique des insectes observé en Europe, mais aussi le déclin des oiseaux et des poissons qui en dépendent, des vers de terre et d’une myriade extraordinaire de micro-organismes indispensables à la vie de sols et à nos cultures.
Mais les lobbys de l’agrochimie en ont décidé autrement. Et pour cause : selon leurs propres études, si ces tests étaient adoptés, 82 % des produits phytosanitaires actuellement déversés dans les champs seraient sur la sellette ! Pendant six ans, les lignes directrices ont donc été systématiquement bloquées par le SCoPAFF (Standing Committee on Plants, Animals, Food and Feed), un comité réunissant les représentants de la Commission et des ministères de l’agriculture des pays européens : entre 2014 et 2018, l’adoption des « tests abeilles » a été mise à l’ordre du jour de ce comité plus de 20 fois – en vain.
...qui obtient ce qu’elle exige depuis 2014
Sur quels fondements ? Par qui ? Impossible de le savoir. L’association Pollinis a demandé l’accès aux comptes rendus du SCoPAFF pour comprendre ce qui poussait les responsables politiques à enterrer un document scientifique d’une telle importance. La Commission européenne a refusé, arguant qu’il était nécessaire de « protéger le processus décisionnel » des institutions européennes.
Estimant ces informations capitales pour la santé et l’environnement des citoyens, l’association a donc saisi la médiatrice européenne, qui lui a donné raison : dans son avis du 10 mai, elle préconise la transmission des documents demandés et fait état d’une « mauvaise administration » de la Commission.
> Lire aussi  « Sur l’impact des pesticides, la recherche scientifique doit éclairer la décision publique »
Les protocoles bloqués font consensus. Ils ont été établis par des scientifiques indépendants parmi les plus compétents au monde. En janvier, le Parlement européen a voté en faveur de leur adoption immédiate. La société civile et les ONG environnementales appellent de leurs vœux cette adoption. Seules les firmes agrochimiques s’y opposent. Les profits de ces multinationales doivent-ils passer avant la représentation démocratique et la préservation du vivant ?
En demandant aux scientifiques de revoir leur copie, la Commission européenne est engagée dans une reculade sidérante, qui permet à l’agrochimie de temporiser et ouvre la voie à des tests plus permissifs. La Commission propose, dans un premier temps, de ne garder que les tests de toxicité aiguë pour les abeilles domestiques, déjà présents dans la procédure actuelle, d’abandonner les tests de toxicité chronique et larvaire pour les abeilles domestiques et l’ensemble des tests sur les bourdons et les abeilles solitaires.
> Lire aussi  « Les industriels français butinent aux quatre coins de la planète pour remplir leurs pots de miel »
Elle propose de repousser tous les autres tests « après publication » des lignes directrices retravaillées. Point par point, l’agrochimie est donc en train d’obtenir tout ce qu’elle exige depuis 2014 ! Les représentants des États membres ne devraient pas accepter une telle compromission. Aucun argument scientifique n’est venu étayer la révision des lignes directrices, ou appuyer le report de ces tests.
L’ensemble des tests abeilles doit être adopté. Immédiatement. Et les discussions et les décisions qui vont être prises le 16 juillet doivent être rendues publiques. La médiatrice européenne l’a rappelé : les citoyens sont en droit de connaître les positions de leurs représentants. A plus forte raison lorsqu’ils s’apprêtent à prendre des décisions contraires à l’intérêt général, avec de graves conséquences sur la biodiversité et le vivant, et à terme sur la sécurité alimentaire des Européens.
§ Eric Andrieu (Député européen, vice-président du Groupe de l’alliance progressiste des Socialistes et Démocrates, ex-président de la commission PEST/investigation sur le processus d’évaluation des pesticides en Europe) et Nicolas Laarman (Délégué général de l’association Pollinis)
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/07/15/protection-des-abeilles-la-commission-europeenne-est-engagee-dans-une-reculade-siderante_5489682_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/07/15/protection-des-abeilles-la-commission-europeenne-est-engagee-dans-une-reculade-siderante_5489682_3232.html>>
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21- Des millions de pneus vont être retirés des prairies pour préserver la santé des vaches, Le Monde, 15/07/19, 16h57

Les pneus utilisés dans les exploitations agricoles pour maintenir les bâches d’ensilage sont responsables de la « maladie de la quincaillerie ». Les fabricants s’engagent à les récupérer. 
La « maladie de la quincaillerie » : c’est ainsi que l’association Robin des Bois a baptisé le fléau des vaches qui, en broutant, ingèrent tout un tas de débris. Fils barbelés des clôtures, clous, canettes jetées au bord des routes, mais aussi morceaux de pneus utilisés dans les exploitations agricoles pour maintenir les bâches d’ensilage et qui, au fil du temps, libèrent des microcaoutchoucs et des fils de ferraille… Toute cette pollution des prairies finit par atterrir dans la panse des bovins et par provoquer chez eux abcès, inflammations ou tumeurs.
Pour lutter contre ce phénomène, un accord visant à récupérer les millions de vieux pneus présents dans les champs français doit être signé, lundi 15 juillet, avec la filière pneumatique, comme le révèle Le Parisien. « Les fabricants s’engagent à récupérer les pneus des exploitations agricoles à leurs frais », explique au quotidien le cabinet de Brune Poirson, secrétaire d’Etat à la transition écologique.
> Lire aussi  Les « vaches-poubelles », victimes de la « maladie des déchets »
Jusqu’en 2015, les pneus d’ensilage représentaient la technique la plus répandue chez les éleveurs de bovins pour maintenir les bâches qui protègent le fourrage dans les champs, permettant, dans le même temps, de donner une seconde vie aux pneus usés. Dans une évaluation de 2006, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) estimait le nombre de pneus utilisés pour l’ensilage à 800 000 tonnes.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/15/des-millions-de-pneus-usagers-vont-etre-retires-des-prairies-pour-preserver-la-sante-des-vaches_5489665_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/15/des-millions-de-pneus-usagers-vont-etre-retires-des-prairies-pour-preserver-la-sante-des-vaches_5489665_3244.html>>
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22- Pour la troisième année consécutive, la faim progresse dans le monde, Le Monde, 15/07/19, 16h49
Mathilde Gérard  

Selon un rapport annuel publié par plusieurs agences de l’ONU, un peu plus de 820 millions de personnes, soit 10,8 % de la population mondiale, étaient sous-alimentées en 2018. 
C’est une urgence qui fait peu de bruit, mais s’aggrave, chaque année, un peu plus. La faim progresse alors que nous produisons en théorie de la nourriture en quantité suffisante pour les 7,7 milliards de Terriens. Selon le rapport annuel sur « L’état de la sécurité alimentaire dans le monde » (rapport SOFI), publié lundi 15 juillet par plusieurs agences des Nations unies (FAO, OMS, PAM, Unicef), un peu plus de 820 millions de personnes, soit 10,8 % de la population, étaient sous-alimentées en 2018. Un chiffre qui grimpe de façon continue depuis 2015, compromettant un peu plus l’objectif « faim zéro » d’ici à 2030 que s’est fixé la communauté internationale dans ses objectifs de développement durable.
Le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde a presque retrouvé son niveau d’il y a 10 ans. C’est sans aucun doute le plus grand défi que devra relever le prochain directeur de la FAO, le vice-ministre de l’agriculture chinois, Qu Dongyu, qui prendra ses fonctions début août en remplacement du Brésilien José Graziano da Silva. Mais c’est surtout un défi qu’il ne pourra relever sans la mobilisation de l’ensemble de la communauté internationale. Paradoxalement, les principales victimes de la faim sont les populations paysannes, agriculteurs et travailleurs journaliers. Les trois quarts des personnes souffrant de la faim dans le monde vivent dans les zones rurales.
> Lire aussi  Réchauffement climatique, malnutrition, démographie : les défis du prochain directeur de la FAO
Dans le dernier rapport, la FAO a mis au point un nouvel indicateur, appelé de très longue date par la société civile, qui mesure « l’insécurité alimentaire ». Alors que la sous-alimentation est calculée selon un rapport calories-dépenses énergétiques, l’insécurité alimentaire est une notion plus vaste, faisant référence à l’accès régulier à une nourriture saine, équilibrée et nutritive.
Lorsque la sécurité alimentaire fait défaut, les personnes concernées font des compromis sur la qualité de leur alimentation, avec des conséquences en termes de carences nutritives, ou de surpoids et d’obésité. « Ce rapport montre que le problème est bien plus vaste que la seule question de la faim et que même des niveaux modérés d’insécurité alimentaire ont des effets de santé publique », analyse Cindy Holleman, économiste à la FAO et coautrice du rapport SOFI.
Conséquences de santé publique
Selon cette méthodologie et ces définitions, la FAO distingue deux niveaux d’insécurité alimentaire : l’insécurité alimentaire sévère, qui recoupe en grande partie la notion de faim, concerne 9,2 % de la population (un peu plus de 700 millions) ; l’insécurité alimentaire modérée, qui implique de faire des compromis sur la qualité de l’alimentation, affecte quant à elle 17,2 % des habitants, soit 1,3 milliard de personnes. En additionnant ses deux degrés, l’insécurité alimentaire touche 26,4 %, soit 2 milliards de personnes, qui n’ont pas accès à une alimentation saine et équilibrée.
Cette malnutrition a de nombreuses conséquences de santé publique. Ce sont par exemple les femmes anémiées (un tiers de la population féminine en âge de procréer), dont les carences en fer font croître le risque de mortalité maternelle et entraînent également des retards de croissance chez les jeunes enfants. « Ce sont aussi les personnes contraintes de se tourner vers une alimentation bon marché et de moins bonne qualité, trop riche », explique Cindy Holleman, économiste à la FAO.
« On voit ainsi de nombreux pays où se combinent sous-alimentation et surpoids et obésité », poursuit Mme Holleman. Ces deux derniers indices augmentent dans toutes les régions du monde, entraînant 4 millions de morts chaque année, alerte le rapport SOFI.
+ Infographie : L’insécurité alimentaire, un fléau qui touche tous les continents <https://img.lemde.fr/2019/07/15/0/0/1068/2640/688/0/60/0/50e70bb_MvVdUDWhIIGfglEaDtOCBif1.png>
C’est en Afrique que la situation est la plus alarmante, avec une hausse de la sous-alimentation dans presque toutes les sous-régions continentales. En Amérique latine et dans les Caraïbes, les taux augmentent également, avec une explosion au Venezuela due à l’instabilité économique et politique du pays. L’insécurité alimentaire touche par ailleurs tous les continents, y compris les pays les plus riches : 9 % des Européens et Nord-Américains étaient concernés en 2018.
Dans ses deux précédentes éditions, le rapport SOFI avait pointé du doigt le rôle des conflits armés et du dérèglement climatique dans la hausse de la malnutrition dans le monde. Cette année, le rapport s’intéresse à une troisième cause majeure d’insécurité alimentaire : les récessions et ralentissements économiques.
Aux racines de la faim et de la malnutrition, on trouve la pauvreté et les inégalités sociales. Les pays où la faim augmente le plus ne sont pas les plus pauvres, mais des pays à revenus moyens, très fortement dépendants des importations et exportations. Le rapport montre notamment que 54 % des pays où la sous-alimentation a augmenté ces dernières années sont des pays dépendants des marchés internationaux de matières premières, principalement alimentaires.
« C’est la première fois qu’une corrélation de cette ampleur est mise au jour, relève Valentin Brochard, chargé de plaidoyer pour l’ONG CCFD-Terre solidaire. C’est directement la conséquence des politiques menées depuis les années 1990 sur la spécialisation de certains pays sur des monocultures agricoles, comme le cacao en Côte d’Ivoire, le coton au Burkina Faso, l’huile de palme en Indonésie et en Malaisie, ou le soja et le maïs en Amérique latine. » En se spécialisant de la sorte, ces pays ont fragilisé leur structure économique, se trouvant beaucoup plus exposés à la volatilité des prix.
Conclusions très politiques
Selon l’association Oxfam International, qui publie de son côté un rapport sur « Les inégalités de genre et l’insécurité alimentaire », toutes les leçons n’ont pas été tirées de la crise de 2007-2008, où l’extrême volatilité des prix des denrées alimentaires avait conduit à des émeutes de la faim dans une trentaine de pays. « La réponse politique à cette crise a été de produire plus, explique Marc Cohen, chercheur à Oxfam et co-auteur de ce rapport. Cela a occulté les problèmes sociaux et politiques qui sous-tendent l’insécurité alimentaire, comme la discrimination liée au genre ou le poids prépondérant de certains acteurs de l’agroalimentaires sur les marchés de semences ou de produits phytosanitaires. »
Face à ce constat inquiétant, le rapport SOFI livre des conclusions très politiques, établissant clairement que l’insécurité alimentaire n’est pas due à une production insuffisante mais à un accès inégal à une nourriture saine. Les agences onusiennes appellent donc les gouvernements à garantir un accès universel à la santé et à l’éducation pour tous et à mettre en œuvre dans tous les pays des politiques pour réduire les inégalités sociales et économiques. « Il est clair que nous ne faisons pas assez pour combattre la malnutrition, dénonce Cindy Holleman. S’il n’y a pas une solution simple, les systèmes alimentaires doivent aider les plus vulnérables. Or, à l’heure actuelle, nous laissons des gens derrière nous. » 
Les associations, elles, vont plus loin dans leurs préconisations, appelant à revoir le système d’échanges mondialisés : « On voit, à la lumière de ce rapport, que notre système agricole est plus porteur de maux que de solutions pour lutter contre la faim, plaide Valentin Brochard. Il faut reterritorialiser des systèmes agricoles durables, au service de la sécurité alimentaire, et structurés autour de la souveraineté des populations. »
+ Infographie : La sous-alimentation en augmentation depuis 2015 <https://img.lemde.fr/2019/07/15/0/0/1068/2897/688/0/60/0/405ea8a_P-VVaqh2Pcgy8LEQy4E4YBnX.png>
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/15/pour-la-troisieme-annee-consecutive-la-faim-progresse-dans-le-monde_5489687_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/15/pour-la-troisieme-annee-consecutive-la-faim-progresse-dans-le-monde_5489687_3244.html>>
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23- Farines animales, antibiotiques… la grande confusion de la majorité sur le CETA, Blog Les Décodeurs, 15/07/19, 17h10
Maxime Vaudano  

L’accord commercial entre l’Union européenne et le Canada ne devrait pas empêcher l’arrivée de bœufs nourris avec certaines farines animales et dopés avec des antibiotiques. 
Le gouvernement et la majorité ont-ils menti aux Français sur les conséquences du CETA ? C’est l’accusation portée par les éleveurs bovins et plusieurs ONG, à la veille du vote décisif des députés français pour ratifier l’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Canada, prévu le 17 juillet.
Depuis plusieurs semaines, députés, ministres et experts de tous bords s’écharpent à coups de règles vétérinaires internationales et de règlements européens pour savoir si le CETA menace la santé des Européens, en facilitant l’importation d’aliments canadiens produits dans un pays qui n’applique pas le principe de précaution, et où l’usage des hormones de croissance, des antibiotiques, des farines animales, des organismes génétiquement modifiés (OGM) et des pesticides est bien moins encadré.
> Lire aussi  Tout comprendre au CETA, traité transatlantique entre l’UE et le Canada
La question devrait être d’autant plus simple à trancher qu’on ne parle pas de spéculations sur l’avenir : le CETA s’applique en effet déjà depuis dix-huit mois, à titre provisoire. Et pourtant, la confusion règne jusque dans les rangs des députés qui devront approuver ou rejeter l’accord.
« Je ne sais pas vous dire mieux : les produits qui sont interdits au sein de l’UE ne peuvent pas pénétrer le marché européen », a tenté de déminer la députée (LRM) Marie Lebec, l’une des rapporteurs du texte à l’Assemblée nationale, devant le feu nourri de l’opposition. L’argument a beau être répété en boucle depuis des années par les autorités françaises et européennes, il est inexact. Aussi étonnant que cela puisse paraître, toutes les normes sanitaires applicables sur le sol européen ne valent pas automatiquement pour les produits importés, à moins d’introduire dans nos réglementations des « clauses miroirs » bien spécifiques pour chaque substance.
Le grand flou sur les farines animales
Un problème se pose pour les farines animales, ces restes d’animaux utilisés pour nourrir le bétail. Interdites en Europe depuis leur identification comme vecteur de la transmission de la maladie de la « vache folle » (ESB), à la fin des années 1990, elles sont bien autorisées au Canada, contrairement à ce qu’a affirmé en séance le député (LRM) Jean-Baptiste Moreau. Mais pas d’inquiétude, poursuit le gouvernement, les règles européennes empêchent les bœufs nourris de la sorte d’arriver jusqu’au sol européen. Le secrétaire d’Etat Jean-Baptiste Lemoyne en est tellement certain qu’il a accusé son ancien collègue Nicolas Hulot d’avoir menti à ce sujet.
Plusieurs spécialistes des questions vétérinaires consultés par Le Monde contestent pourtant la version du gouvernement : certes, les « farines de viande et d’os », produites à partir de carcasses de bovins impropres à la consommation, sont effectivement interdites à l’importation, en raison du risque de transmission de la « vache folle ». Mais il existe un autre type de farine, produite avec des morceaux non nobles de bovins en bonne santé, comme les poils, le sang ou le gras, chauffés à haute température. Ces « protéines animales transformées » ne présentent aucun risque pour la santé, mais elles sont quand même interdites dans l’UE au nom du principe du « non-cannibalisme » (un bœuf ne doit pas manger de restes de bœuf). Or, elles sont largement utilisées par les éleveurs canadiens, et les deux règlements européens fixant les règles en matière d’importation bovine sont muets à leur sujet.
Confronté à cette analyse, le rapporteur (LRM) du CETA à l’Assemblée, Jacques Maire, a désigné comme « juge de paix » la Direction générale de l’alimentation du ministère de l’agriculture. Or, celle-ci a fini par reconnaître, lundi 15 juillet, auprès du Monde, qu’une incertitude subsistait effectivement sur cette question. « Je ne comprends pas pourquoi la majorité s’acharne à mentir là-dessus, s’interroge un spécialiste vétérinaire. L’interdiction complète des farines animales par l’Europe est un choix sociétal, visant à rassurer les consommateurs, mais le risque sanitaire est nul. » A la suite d’une nouvelle sollicitation, M. Maire a reconnu s’être trompé en utilisant « des formulations défensives un peu confuses liées au drame de la “vache folle” ».
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/07/15/farines-animales-antibiotiques-la-grande-confusion-de-la-majorite-sur-le-ceta_5489659_4355770.html <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/07/15/farines-animales-antibiotiques-la-grande-confusion-de-la-majorite-sur-le-ceta_5489659_4355770.html>>
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24- Procès Roundup : l’indemnité de Monsanto à un Américain atteint d’un cancer réduite de 80 à 25 millions de dollars, Le Monde avec AFP, 16/07/19, 09h09

Un juge californien a réduit la somme due par la multinationale à un retraité qui avait attaqué le groupe après avoir été diagnostiqué d’un cancer en 2015. 
Après le procès mettant en cause son désherbant Roundup, la question était de savoir comment Monsanto allait payer son amende. Un juge américain a décidé de drastiquement diminuer, lundi 15 juillet, le montant des dommages que le groupe racheté par Bayer avait été condamné à payer en mars.
Les dommages « punitifs », selon le terme juridique américain, ont été abaissés de 75 millions à 20 millions de dollars par le juge de San Francisco Vince Chhabria, qui a estimé que le premier montant n’était « pas admissible constitutionnellement ».
Le juge n’a, en revanche, pas accédé à la demande de Monsanto d’un nouveau procès et n’a pas touché aux dommages destinés à compenser les dépenses de santé du plaignant, ses pertes économiques passées et à venir, ainsi que sa souffrance morale. Ces dommages s’élèvent à environ cinq millions de dollars.
Monsanto devra ainsi verser au total plus de 25 millions de dollars à Edwin Hardeman, le retraité américain qui avait attaqué le groupe après avoir été diagnostiqué d’un lymphome non hodgkinien en 2015. M. Hardeman a expliqué avoir utilisé du Roundup pendant plus de vingt-cinq ans pour désherber sa propriété en Californie.
> Lire aussi  « Monsanto papers » : la bataille de l’information
Une attitude « répréhensible », mais des sanctions trop lourdes
Un jury populaire de San Francisco avait conclu que le désherbant vedette du groupe avait bien causé son cancer et que Monsanto était coupable de n’avoir rien fait pour prévenir des dangers possibles de son produit au glyphosate.
« En se fondant sur les preuves qui ont émergé lors du procès, Monsanto mérite d’être puni », a déclaré Vince Chhabria dans son jugement. « Les preuves soutiennent aisément la conclusion que Monsanto était plus préoccupé par la restriction des enquêtes de sécurité et la manipulation de l’opinion publique que par le fait de s’assurer que son produit était sûr. »
Mais « les dommages punitifs étaient approximativement quinze fois » plus élevés que les « dommages compensatoires », a argumenté le juge. « Le comportement de Monsanto, s’il est répréhensible, ne justifie pas un tel ratio. »
> Lire aussi  « Monsanto papers » : la guerre du géant des pesticides contre la science
Bayer va faire appel
Les avocats de Monsanto ont expliqué que ce jugement « [n’allait] pas dans la bonne direction », mais ont répété que, selon eux, le Roundup ne pouvait pas être rendu responsable du cancer de M. Hardeman. Bayer a annoncé son intention de faire appel.
La défense d’Edwin Hardeman a, au contraire, salué le fait que le juge rejette les arguments de Monsanto qui visaient à faire annuler le procès. « Durant des années, Monsanto a menti sur la sûreté du Roundup et sapé tous les efforts pour informer le public que le Roundup cause le cancer », a déclaré l’une des avocates du septuagénaire, Jennifer Moore. « Le verdict du jury devrait perdurer. »
Monsanto fait face à des milliers d’autres procédures aux Etats-Unis. Lors d’un autre procès en mai, le groupe a été condamné par un jury d’Oakland, près de San Francisco, à verser deux milliards de dollars à un couple de septuagénaires atteints d’un cancer.
> Lire aussi  Glyphosate : comment Monsanto mène sa guerre médiatique
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/16/proces-roundup-le-montant-des-dommages-dus-par-monsanto-drastiquement-reduit_5489793_3244.html>
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25- Huile de palme : la Malaisie annonce une plainte contre l'UE, AFP, 16/07/19, 10:00

La Malaisie va porter plainte auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) contre le projet de l'Union européenne de supprimer l'huile de palme des biocarburants européens d'ici 2030, a annoncé mardi le ministre malaisien en charge du dossier.
"La Malaisie va porter plainte auprès de l'OMC, nous espérons le faire d'ici novembre", a dit à l'AFP Teresa Kok, la ministre malaisienne en charge du secteur.
Ce pays d'Asie du Sud-Est est le deuxième producteur mondial d'huile de palme après l'Indonésie et serait durement pénalisé par cette mesure. Les services du ministre de la Justice travaillent à rédiger la plainte et la Malaisie espère pouvoir coopérer avec l'Indonésie sur ce dossier.
Le président indonésien Joko Widodo a fait état vendredi de son intention de combattre ce projet européen, qu'il accuse de "discrimination", alors que l'huile de palme est une "matière première stratégique" pour son pays.
En mars, le Premier ministre malaisien Mahathir Mohamad a critiqué la volonté de l'UE de réduire la part de l'huile de palme dans les biocarburants pour atteindre zéro en 2030, assurant que cela risquait de déclencher un conflit commercial.
Il a également menacé de représailles, indiquant que le pays pourrait finalement acheter des avions de combat chinois au lieu de Rafale français ou d'Eurofighter Typhoon.
L'Indonésie et la Malaisie, qui produisent quelque 85% de l'huile de palme mondiale, ont vivement protesté contre l'Union européenne après la publication en mars d'un texte réglementaire européen.
Le texte a pour effet de classer l'huile de palme dans les biocarburants non durables à cause de son effet sur la déforestation et sur le changement climatique. Les deux grands pays exportateurs craignent de voir leurs débouchés se restreindre après une chute de 15% du cours de cette matière première l'an dernier.
<https://lexpansion.lexpress.fr/actualites/1/actualite-economique/huile-de-palme-la-malaisie-annonce-une-plainte-contre-l-ue_2089885.html>
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26- Au Venezuela, une crise alimentaire « exponentielle », Le Monde, 16/07/19, 11h41
Marie Delcas (Bogota, correspondante)

Les sanctions de Washington contre le régime Maduro, ainsi que l’hyperdépendance de l’économie au pétrole, plongent le pays dans la pénurie. 
Le 5 juillet, jour anniversaire de l’indépendance du Venezuela, des miliciens participent au défilé militaire sur la grande allée Los Proceres de Caracas. Ils portent, au lieu d’une arme, une caisse en carton marquée du sigle « CLAP » (comité local d’approvisionnement et de production). Sur les réseaux sociaux, les commentaires sont amers : « Le gouvernement de Nicolas Maduro a raison. Plus rien à faire de l’indépendance nationale, le pays veut manger », commente un internaute. Vingt ans de révolution bolivarienne ont conduit le Venezuela au désastre : les sanctions décrétées par Washington pourraient le plonger dans la famine.
Les caisses du CLAP contiennent du riz, de la farine de maïs, des lentilles, des haricots rouges, de l’huile, du lait. Elles sont distribuées deux fois par mois aux titulaires du « carnet de la patrie » délivré par les autorités. Officiellement, 6 millions de Venezueliens bénéficient de ce programme de distribution à prix régulés. Mis en place en 2016, au plus fort des pénuries alimentaires, il est désormais miné par l’inefficacité et la corruption.
Selon le dernier bulletin de l’organisation catholique Caritas, 67 % des foyers vénézuéliens disent avoir déjà souffert de privations alimentaires. Dans le rapport 2019 de l’agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation sur la malnutrition dans le monde, le cas du Venezuela est mis en exergue pour la hausse dramatique de la faim : sur la période 2016-2018, 21,2 % des Vénézuéliens étaient sous-alimentés.
+ Infographie : Le cas dramatique du Venezuela : prévalence de la sous-alimentation <https://img.lemde.fr/2019/07/15/0/0/1068/1202/688/0/60/0/d6b0b0a_QFaJVxOhvGk7vRjRl-loxgsf.png>
Près de 4 millions de leurs compatriotes ont fait le choix de l’exil. Les migrants disent souvent quitter le pays « pour manger trois fois par jour ». Selon Aquiles Hopkins, le président de la Fédération des producteurs agricoles et des éleveurs, « le pays, qui produisait 70 % de ce qu’il consommait en 1998, ne couvre plus que 20 % de ses besoins » aujourd’hui.
Comment le Venezuela, immensément riche en pétrole et longtemps fleuron de l’économie latino-américaine, en est-il arrivé là ? Le pays a en partie fait les frais de sa richesse pétrolière. L’envolée des cours du brut au début des années 2000 a stimulé les importations agricoles au détriment de la production locale. Soucieux de gagner les élections, le gouvernement chaviste a dépensé sans compter et accentué la tendance. A partir de 2013, la diminution de la production nationale de pétrole (passée de 2,5 millions de barils par jour en 2008 à 740 000 en juin 2019, selon l’Organisation des pays exportateurs de pétrole) et l’effondrement des prix ont plongé le pays dans la crise.
Enchaînement inquiétant
Pour les producteurs et les éleveurs, l’interventionnisme brouillon de la révolution bolivarienne est aussi responsable. Les expropriations intempestives, le contrôle des prix et celui des changes, l’étatisation de la distribution, la corruption qui dévore les aides aux petits paysans, l’insécurité qui règne dans les zones rurales ont conduit à cette catastrophe. Les chavistes accusent, eux, les propriétaires terriens et les entrepreneurs du secteur agro-industriel de faire le jeu de la contre-révolution et de saborder leur production pour fragiliser le gouvernement.
Les pannes d’électricité récurrentes et l’embargo récemment décidé par Washington pour contraindre Nicolas Maduro au départ aggravent encore la situation. La pénurie d’essence paralyse depuis plusieurs semaines la production agricole et sa commercialisation. Le manque de devises freine les importations de denrées, comme celles des semences, des engrais, des machines. Un enchaînement d’autant plus inquiétant que la crise alimentaire traversée par le Venezuela est, selon M. Hopkins, « exponentielle ».
> Lire aussi  Pour la troisième année d’affilée, la faim progresse dans le monde
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/16/au-venezuela-une-crise-alimentaire-exponentielle_5489955_3244.html>
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27- Parc de l'Avesnois : quand l'Etat s'oppose à des arrêtés municipaux antipesticides, AFP, 16/07/19, 15:00
Julia Pavesi

Les maires entendent répondre aux inquiétudes de leurs concitoyens ; l'Etat faire respecter la loi. Dans le parc naturel régional de l'Avesnois (Nord), une bataille les oppose autour d'arrêtés municipaux antipesticides, sur fond de préservation du bocage.
"On avait constaté qu'un agriculteur néerlandais cultivait des pommes de terre à moins de 100 mètres de l'école et mettait des pesticides assez souvent", raconte Jérôme Brechoire, représentant des parents qui ont envoyé début mai leurs enfants en combinaisons blanches et masques de protection à l'école maternelle d'Anor, à la frontière belge, pour alerter.
Il écrit alors à l'Agence régionale de santé qu'"étant donnée l’actualité récente relatant différents cas de cancers juvéniles inexpliqués en Loire-Atlantique (Sainte-Pazanne), il est de notre devoir mutuel d’être vigilants à l’environnement dans lequel nos enfants évoluent."
Un collectif se monte, une pétition est lancée... et cinq maires édictent des arrêtés demandant aux agriculteurs de déclarer les traitements 48 heures à l'avance et les interdisant à moins de 100 mètres des lotissements, crèches et écoles. Sans pouvoir coercitif.
- Haies arrachées -
"Il y a urgence à protéger les intérêts sanitaires des personnes susceptibles d'entrer en contact avec ces produits de traitements", justifie dans son arrêté François Louvegnies, maire de Trélon.
La présence d'agriculteurs belges et néerlandais a nourri les suspicions. D'aucuns estiment que la problématique des pesticides est liée à l'arrivée de l'agriculture intensive de pommes de terre parfois en sous-location, illégale, portée par un marché en croissance et la rareté des terres de l'autre côté de la frontière.
Interrogé au Sénat début juillet, le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume a d'ailleurs dénoncé une "distorsion de concurrence" et affirmé qu'une évaluation des retournements de prairie liés à la production de pomme de terre dans les Hauts-de-France était en cours.
"On retourne les prairies sans autorisation, on arrache les haies et on inonde de pesticides à proximité des habitations", assure le maire d'Ohain, Alain Rattez, devant des parcelles labourées "cette année" en culture de pommes de terre et de maïs, au cœur du village. Et ce, dans un territoire d'élevage et de polyculture présenté comme leader régional de l'agriculture bio.
"La mémoire collective a oublié les décès causés par les champignons toxiques, comme l'ergot du seigle", déplore pour sa part Jean-Christophe Rufin, vice-président du syndicat agricole FDSEA dans le Nord, pour qui ce sont des arrêtés "inapplicables" relevant du "populisme en période électorale". 
Un propriétaire flamand, qui joue le jeu en déclarant à l'avance ses produits -comme l'association "elatus plus, arioste 90"- interroge : "aujourd’hui, je remplis mon papier mais s'il y a trop de vent le jour J et que, par contre, le lendemain, il fait beau, qu'est-ce qu'il faut faire ?"
- Bientôt au tribunal ? -
Mais début juillet, dans le cadre du contrôle des actes des collectivités, le sous-préfet d'Avesnes-sur-Helpe a jugé ces décisions illégales et donné deux mois aux maires pour les retirer afin d'éviter d'aller devant le tribunal administratif. D'ici là, il promet une réunion avec élus et représentants des agriculteurs afin d'élaborer une "charte" sur les "bons usages des phytosanitaires", prévue par la récente loi Egalim.
"Un maire ne peut pas décider de limiter ou d'interdire l'usage des pesticides sur sa commune. L’autorité qui en a la compétence, c'est le préfet", rappelle Alexander Grimaud. Un arrêté préfectoral de 2016 fixe une distance minimale de 5 ou 50 mètres des lieux "sensibles", en fonction des cultures. 
Selon lui, "aucun" des 18 contrôles diligentés depuis mai n'a montré une utilisation de produits interdits en France. Pas de quoi convaincre le maire d'Anor et ex-député PS Jean-Luc Pérat, qui ne retirera pas l'arrêté tant qu'il n'aura pas "par écrit les résultats".
"C'est touristique parce que c'est beau. Si demain, il n'y a plus que des champs de pommes de terre, les gens ne viendront plus", redoute Fabrice Preux, délégué local LFI et cofondateur du collectif "bocage Sambre-Avesnois en danger", dont la compagne gère un gîte.
Conscient de la valeur de ce paysage et de cette biodiversité, le parc encourage les communes à classer leurs haies et en replante chaque année une quinzaine de km.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/parc-de-l-avesnois-quand-l-etat-s-oppose-a-des-arretes-municipaux-antipesticides_135572>
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28- En Bretagne, l’angoisse des algues vertes ravivée, Le Monde, 17/07/19, 06h22
Nicolas Legendre (Saint-Brieuc, envoyé spécial)

Six plages jonchées d’« ulva armoricana », mise en cause dans plusieurs décès, ont été interdites d’accès. 
Dans l’anse d’Yffiniac (Côtes-d’Armor), ce mois de juillet a des allures de janvier. Aucun enfant ne joue sur les plages. Très peu de promeneurs s’aventurent sur le sentier côtier. Depuis le printemps, les algues vertes prolifèrent ici en quantité exceptionnelle : un tapis malodorant recouvre à perte de vue les sables et vasières de cette réserve naturelle située en baie de Saint-Brieuc. Alors que d’autres zones du littoral breton sont concernées, dans une moindre mesure, par un phénomène semblable, et qu’une succession d’événements a contribué, ces dernières semaines, à braquer de nouveau les projecteurs sur ce « fléau » armoricain, les autorités évoquent un nécessaire durcissement des mesures de lutte.
En juin, près de 500 hectares de la baie de Saint-Brieuc ont été constellés d’ulva armoricana, selon les observations effectuées par le Centre d’étude et de valorisation des algues (CEVA). Un record, pour cette période de l’année ; 150 kilomètres plus à l’ouest, dans la baie de Douarnenez (Finistère), des quantités importantes d’algues ont tapissé plusieurs plages.
L’intégralité du littoral breton, qui totalise 2 730 kilomètres de linéaire côtier, n’est pas concernée, et seules six plages sont actuellement interdites d’accès, alors que la région en compte environ 500. Il n’empêche : dans la péninsule, qui subit depuis quarante ans le « verdissement » des estrans (partie du littoral périodiquement recouverte par la marée), les esprits s’échauffent.
Une énième pétition dénonçant « l’échec total des plans mis en œuvre » pour remédier au problème a été lancée récemment par des associations bretonnes. Et le spectre du risque sanitaire lié à l’inhalation de sulfure d’hydrogène, gaz exhalé dans certaines circonstances par les algues en décomposition, hante à nouveau les esprits.
Conjoncture météorologique
Samedi 6 juillet, un jeune ostréiculteur de 18 ans est décédé brutalement en baie de Morlaix (Finistère). Trois jours plus tard, un estivant de 70 ans trouvait la mort alors qu’il nageait à Plonévez-Porzay, dans le même département. Il s’agit, dans chaque cas, de zones concernées par des proliférations de « laitue de mer ».
La préfecture a ordonné l’autopsie du corps de l’ostréiculteur. Les résultats doivent être communiqués d’ici à la fin du mois de juillet. Dans ce contexte, une certaine fébrilité est perceptible chez les élus locaux et les représentants de l’Etat, qui redoutent le possible déferlement d’un tsunami médiatico-politique en cas de lien avéré entre l’un de ces décès et la présence d’algues vertes.
> Lire aussi  Algues vertes : autopsie du corps d’un ostréiculteur mort subitement dans la baie de Morlaix
Selon les experts du CEVA, les proliférations actuelles sont principalement liées à la conjoncture météorologique (hiver relativement calme, fortes pluies en juin, températures élevées en juillet).
Cette « poussée de fièvre » intervient alors que la quantité d’algues vertes a tendance à diminuer en Bretagne depuis la fin des années 2000. La profession agricole, responsable, selon les scientifiques, d’environ 95 % des rejets d’azote dans les cours d’eau, a en effet consenti – de l’avis général – des efforts importants. L’évolution des pratiques agronomiques a entraîné une baisse des niveaux d’azote, donc une diminution des quantités de nitrates dont se « nourrissent » les ulves. Mais, dans ce domaine, une stagnation a été observée depuis deux à trois ans, sans que cela soit pour le moment expliqué.
> Lire aussi  « Quand la nature est reconnue sujet de droit, cela permet de réguler des activités industrielles »
Thierry Burlot, vice-président (PS) du conseil régional de Bretagne chargé de l’environnement, considère que « le discours ambiant, consistant à dire que les choses s’améliorent, a peut-être entraîné un certain relâchement ». Et d’évoquer la « lenteur au démarrage » du deuxième plan gouvernemental de lutte contre les algues vertes, mis en place à partir de 2017. De quoi donner du grain à moudre aux associations de protection de l’environnement qui plaident à l’unisson en faveur d’un « changement de braquet » dans la transformation des pratiques agricoles.
« Cela fait déjà trois ans que les taux de nitrates ne baissent plus, déplore Jean-Yves Piriou, vice-président de l’association Eau et rivières de Bretagne. Si l’on veut faire descendre les chiffres beaucoup plus bas, il faudra des mesures nouvelles, beaucoup plus ambitieuses. »
Indéniable évolution
Le conseil régional et l’Etat semblent abonder (au moins partiellement) en ce sens. Ce qui, en soi, constitue une sorte de tournant. Les uns et les autres prennent certes des pincettes et précisent qu’il ne s’agit en aucun cas de « stigmatiser les agriculteurs » – le sujet, de fait, s’avère sensible, puisque la profession dispose d’un poids économique et symbolique considérable en Bretagne. Mais le discours des autorités témoigne d’une indéniable évolution.
« Jusque-là, la profession agricole a toujours eu le souci d’appréhender les rejets de nitrates de façon globale et qu’on ne cible pas individuellement les exploitations, explique M. Burlot. Mais je pense que cette approche n’est plus possible. On sait désormais où sont les dépassements. Donc il faut agir, aller voir les personnes concernées, expliquer et sanctionner. » 
> Lire aussi  La mort d’un homme qui conduisait un camion d’algues vertes reconnue comme accident du travail
La préfète de région, Michèle Kirry, tout en plaidant pour une « évolution » plutôt qu’une « révolution », indique que l’Etat souhaite « renforcer les contrôles ciblés ». Elle ajoute qu’elle sera « particulièrement vigilante sur le développement des exploitations et notamment l’agrandissement des élevages intensifs », alors que l’Etat est accusé de laxisme dans ce domaine depuis des années.
Dans ce contexte, la sortie en librairie le 12 juin de la bande dessinée Algues vertes, l’histoire interdite (La Revue dessinée-Delcourt), a rencontré un vif écho. Résultat de trois années d’enquête menée par la journaliste indépendante Inès Léraud, avec le dessinateur Pierre Van Hove, ce document met notamment en lumière la supposée « politique de l’autruche » de l’Etat face à la prolifération desdites algues, et dénonce l’imbrication d’intérêts économiques, politiques et industriels qui aurait conduit à la minimisation des risques environnementaux et sanitaires. Tiré à 6 000 exemplaires, l’ouvrage est en cours de réimpression.
De très nombreux paramètres
Impossible, à ce stade, de savoir si la situation actuelle entraînera des évolutions majeures sur le front des algues vertes. Notamment parce que la lutte contre ce phénomène, qui dépend de très nombreux paramètres, se révèle extrêmement complexe. Il faudrait, pour l’éradiquer totalement, atteindre une moyenne de 10 mg/l de nitrates dans les cours d’eau bretons, contre 30 à 35 actuellement et plus de 50 en 1990. 
« La Bretagne est la région de France qui a le plus travaillé sur la qualité de l’eau ces dernières années et qui a le plus de réglementations en la matière, affirme Edwige Kerboriou, éleveuse laitière à Plouzélambre (Côtes-d’Armor) et vice-présidente de la chambre d’agriculture de Bretagne. Les agriculteurs ont pris conscience de l’enjeu et y travaillent. Mais c’est long et il n’y a pas de solution idéale. »
> Lire aussi  Algues vertes en Bretagne : l’Etat condamné
Autant d’éléments qui amènent à relativiser les paroles d’Alain Cadec, président (Les Républicains) du conseil départemental des Côtes-d’Armor, qui déclarait en début d’année, alors qu’un bassin-versant de son territoire venait de sortir d’une procédure européenne de contentieux sur la qualité de l’eau : « On est en train de gagner la bataille des nitrates. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/17/en-bretagne-l-angoisse-des-algues-vertes-ravivee_5490174_3244.html>
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29- Dans les Côtes-d’Armor, l’usine de traitement des algues vertes contrainte de fermer en urgence, Le Monde, 17/07/19, 10h51
Charlotte Chabas [(Lantic (Côtes d'Armor), envoyée spéciale)]

Le site a dû faire face à des arrivées massives d’algues mal ramassées, dégageant des jus nauséabonds et toxiques pour les salariés et riverains. 
Le volet roulant du box se soulève pour laisser pénétrer une tractopelle jaune, dont la lame s’enfonce dans une masse noirâtre et fumante, haute de deux mètres. Aussitôt, une odeur d’œuf pourri, de vinasse et d’égout prend à la gorge. « C’est toujours aussi humide, c’est infernal », marmonne Jean-Yves Le Guern, responsable de l’unité de valorisation organique de Launay-Lantic, unique site des Côtes-d’Armor à traiter les algues vertes.
Pour la première fois depuis son ouverture en 1976, l’usine est à l’arrêt. En urgence, le directeur a dû annoncer sa fermeture, le 3 juillet. Poussée depuis trois semaines par un vent de nord-est inhabituel, l’odeur fétide qui émanait des bassins d’épuration étouffait la commune voisine, provoquant migraines et nausées parmi les 1 500 habitants excédés. La situation était « devenue intenable », déplore le maire de Lantic, Christian Le Maître (sans étiquette), énervé d’avoir été laissé « tout seul en première ligne ».
> Lire aussi  En Bretagne, l’angoisse des algues vertes ravivée
Depuis le début de l’été, les marées vertes ont été si précoces et intenses dans la baie voisine de Saint-Brieuc que le flot des camions chargés de leur odorante marchandise semblait intarissable. Mi-juin, 2 000 tonnes ont ainsi été livrées en trois jours – contre 6 000 tonnes sur toute l’année 2018.
Toute la chaîne « enrayée »
D’ordinaire, l’usine de Launay-Lantic aurait peut-être pu réussir à gérer ces volumes importants. Mélangées avec des déchets verts fibreux, les algues y sont séchées durant huit à dix jours dans un des immenses box fermés, chauffés par une vaste soufflerie. Puis, ces amas de matière sèche, à la vague odeur de salade, sont broyés en poussière, pour être elles-mêmes mélangées de nouveau à de futures algues fraîches. « Une méthode qui avait toujours permis de travailler efficacement sans nuisance pour le voisinage », rappelle Jean-Yves Le Guern.
Mais les échouages massifs de cette saison, dus notamment à un hiver doux et à des taux de nitrates toujours importants dans les cours d’eau, « ont débordé et enrayé toute la chaîne du ramassage et du traitement », résume le responsable du site. Sur les plages du département, les engins ont travaillé dans l’urgence pour nettoyer le littoral, négligeant les quarante-huit heures réglementaires de séchage avant transfert à l’usine. Surtout, depuis un appel d’offres lancé par l’agglomération de Saint-Brieuc, les dameuses longtemps utilisées dans la baie ont été remplacées par des tractopelles moins précises. Résultat : « On s’est retrouvé avec des algues de très mauvaise qualité, mélangées à de l’eau, des cailloux et de la vase déjà fermentée », explique Thierry Burlot, président du centre de tri de déchets.
> Lire aussi  « Quand la nature est reconnue sujet de droit, cela permet de réguler des activités industrielles »
Cette matière-là, même chauffée plus de quinze jours, s’est révélée impossible à sécher. Pire : les « jus » qui en ressortaient ont commencé à empuantir le site, et à saturer les bassins d’évacuation. En 2018, 400 mètres cubes (m3) de ces lixiviats (liquides résiduels) d’algues avaient été récoltés. Cette année, on en compte déjà 1 100 m3 depuis le début de la saison. Or, ces liquides présentent un danger sanitaire important. L’odeur nauséabonde qui s’en dégage est due à la présence de gaz souvent toxiques, comme l’ammoniac, le méthane et surtout l’hydrogène sulfuré, soupçonné d’avoir tué, en 2009, un des chauffeurs de camion du site, Thierry Morfoisse.
« Tout le monde s’est débiné »
Dans l’usine, le détecteur autour du cou de Jean-Yves Le Guern s’affole lorsqu’il ouvre certaines trappes d’évacuation. « Out of limit », peut-on lire sur l’écran, signe qu’on y dépasse les 100 parties par million – un seuil qui peut déjà provoquer une brève perte de connaissance, des troubles oculaires ou un œdème pulmonaire retardé, selon l’Institut national de recherche et de sécurité. « On ne voulait pas en arriver là, mais on a été obligés de dire stop pour éviter les drames », ajoute le responsable du site.
Dès le mois de février pourtant, les scientifiques avaient annoncé un « tsunami d’algues vertes » à venir. « Aucun plan d’urgence n’a été mis en place, on a juste attendu de voir si ça passait ou si ça cassait », déplore Christian Le Maître. Lui a pourtant le sentiment d’avoir « répondu à l’appel de solidarité » en acceptant d’accueillir ces « maudites algues », qui ternissent chaque été l’image de la Bretagne. Initialement, deux autres sites équivalents devaient ouvrir pour répartir la charge, à Lamballe et à Saint-Brieuc. « Mais personne ne veut d’une usine comme ça sur son territoire, tout le monde s’est débiné », dénonce l’élu, qui demande au moins la mise en place d’« un service public du ramassage des algues ».
> Lire aussi  Les algues sargasses, cauchemar des Caraïbes
En attendant la réouverture du site, certains agriculteurs ont accepté de procéder à des épandages sur leurs champs. Mais la période des moissons limite cette option, qui s’avérera insuffisante en cas de nouvel échouage important. « Nous traversons une période de crise, reconnaît le président du conseil régional de Bretagne, Loïg Chesnais-Girard, c’est une année noire, qui prouve à nouveau qu’il ne faut pas baisser la garde dans cette guerre contre les algues vertes. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/17/dans-les-cotes-d-armor-l-usine-de-traitement-des-algues-vertes-contrainte-de-fermer-en-urgence_5490311_3244.html>
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30- Les Vikings ont rasé les forêts, l'Islande reboise à tout-va, AFP, 17/07/19, 18:00
Jeremie Richard

Avant sa colonisation par les Vikings, l'Islande était hérissée de forêts faisant rempart contre les tempêtes, mais les redoutables guerriers ont tout rasé et l'île reboise aujourd'hui à marche forcée, au nom de la biodiversité et du climat.
Les forêts sont si rares ou si jeunes en Islande que, selon une plaisanterie connue de tous, il suffit au promeneur perdu au milieu des bois de se mettre debout pour se repérer. 
Le pays est considéré comme le moins boisé d'Europe. Les forêts représentent péniblement 0,5% du territoire d'Islande, selon un rapport publié en 2015 par l'Agence des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO).
La faute aux Vikings : lorsque, venus de Norvège, ils ont conquis cette terre inhabitée de l'Atlantique Nord à la fin du IXe siècle, les forêts majoritairement peuplées de bouleaux touffus en recouvraient plus d'un quart, notamment près des côtes.
Mais les colons ont eu la hache facile et, en l'espace d'un siècle, ils ont transformé les forêts en pâturages et le bois en maisons. "Nous avons perdu 97% des forêts d'origine depuis 1.000 ans", souligne Adalsteinn Sigurgeirsson, le directeur adjoint du Service forestier islandais.
Un massacre auquel il faut ajouter un climat rigoureux et l'activité volcanique qui expose périodiquement le sol aux cendres, à la lave et aux gaz.
Depuis les années 1950 et surtout 1990, le paysage du gros rocher pelé qu'est l'Islande retrouve un peu de sa verdeur originelle grâce à un ambitieux plan de reboisement. On replante à tout-va, comme à Hafnarsandur (sud-ouest), une vaste étendue de 6.000 hectares de sable noir et de basalte.
Hafnarsandur est "l'un des pires exemples d'érosion du sol en Islande à basse altitude", explique Hreinn Óskarsson, responsable de la stratégie au Service forestier islandais.
- Regarder les arbres pousser -
Cette agence publique a reçu carte blanche des autorités locales et de l'Etat pour replanter au cœur de ce paysage lunaire.
Car le gouvernement islandais a fait de l'afforestation (ou boisement) l'une des priorités de son nouveau plan d'action pour le climat publié en septembre 2018. Objectif: réduire de 40% d'ici 2030 ses émissions nettes de gaz à effet de serre pour atteindre les engagements pris à la COP21, et enrichir l'écosystème local.
Armé d'un "potti-putki" rouge, un outil originaire de Finlande en forme de tube équipé d'une poignée, Hreinn Óskarsson s'affaire à mettre en terre des pins tordus et des épicéas de Sitka, deux espèces nord-américaines de conifères.
"Nous prévoyons un reboisement ici pour stabiliser le sol et protéger la ville voisine (Thorlákshöfn, ndlr) des tempêtes de sable auxquelles nous savons que ces arbres peuvent résister".
Mógilsá, au pied du mont Esja qui surplombe la capitale Reykjavík, est une forêt cinquantenaire où poussent des bouleaux pubescents, unique espèce vernaculaire, et d'autres espèces importées.
Le problème est que "le bouleau n'est pas une espèce productive", explique Adalsteinn Sigurgeirsson. "Si nous voulons atteindre d'autres objectifs comme la séquestration rapide du carbone ou la production de bois, il nous faut plus de variété."
Des dizaines de pépinières produisent à travers tout le pays. Celle de Kvistar, à une centaine de kilomètres de Reykjavík, fait sortir de terre jusqu'à 900.000 pins et peupliers par an. 
- Paradoxe climatique -
"À l'origine, ils viennent d'Alaska. Mais nous avons maintenant des arbres de 30, 40, 50 ans donnant des graines que nous collectons et que nous utilisons pour la production de plants", explique Hólmfrídur Geirsdóttir, horticultrice de 56 ans et propriétaire des serres. 
Trois mois durant, les arbres grandissent à l'abri des 21°C fournis par la géothermie, abondante sur l'île volcanique, avant de terminer leur croissance à l'extérieur pendant un an.
Mais les sols islandais sont pauvres en azote et le processus de maturation est très lent. Le taux de croissance représente en moyenne 1/10e de celui observé dans la canopée amazonienne.
Paradoxalement, les arbres peuvent désormais compter en Islande sur le dérèglement climatique.
"Ce qui a principalement nui à la croissance des forêts ici, ce sont les températures basses et la fraîcheur des étés. Mais nous nous rendons compte que cela change à cause du réchauffement planétaire", note Adalsteinn Sigurgeirsson.
"Le réchauffement semble augmenter la croissance des arbres en Islande et par conséquent aussi le taux de séquestration du carbone."
Il a aussi permis l'apparition d'une nouvelle biodiversité avec la colonisation récente d'espèces d'oiseaux comme le hibou grand-duc ou la bécasse des bois.
Depuis 2015, entre trois et quatre millions d'arbres ont été plantés en Islande ? soit l'équivalent d'environ 1.000 hectares. Sur la même période, 6 à 7 millions d'hectares ont été plantés en Chine.
<https://www.dailymotion.com/video/x7dhett>
<https://www.lepoint.fr/monde/les-vikings-ont-rase-les-forets-l-islande-reboise-a-tout-va-17-07-2019-2325056_24.php>
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31- Bio et gouvernance innovante : les ingrédients du succès de Greenweez, Entrepreneurs d’avenir, 17/07/19
Pascal de Rauglaudre

Les meilleurs produits bio en un clic : avec ce concept, Greenweez s’est hissé au rang de leader européen de la distribution du bio spécialisé. Analyse de son modèle innovant de gouvernance.
Comment consommer du bio quand on n’a pas un Biocoop ou un Naturalia en bas de chez soi ? C’est simple : on commande sur Greenweez.
Cet hypermarché en ligne ne distribue que des produits bio spécialisés, qu’on trouve habituellement dans les chaînes dédiées au bio. En dix ans de croissance à deux chiffres, il s’est imposé comme le plus gros distributeur en ligne de produits bio en Europe, et il en vend plus que la grande distribution.
À l’origine de Greenweez, une vision bien précise : démocratiser l’accès aux produits bio, en les rendant disponibles partout sur le territoire. « Nous voulons montrer qu’une entreprise peut avoir un impact sociétal fort, du sens et une éthique, tout en se préoccupant de l’épanouissement de ses salariés, explique Romain Roy, son fondateur. Notre focus est moins sur le ROI, Retour sur investissement, que sur le RIESE, Retour sur investissement économique, sociétal et environnemental. La performance globale de l’entreprise doit être évaluée à l’aune de ces trois critères. »
>> Suite à lire à :
<https://www.entrepreneursdavenir.com/actualites/bio-et-gouvernance-innovante-les-ingredients-du-succes-de-greenweez/>
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32- Le guide des graines stars, Le Point, 18/07/19, 11:51 
Dr Laurent Chevallier avec Johanna Amselem et Pauline Ducousso

Quinoa, amarante, tournesol… Le médecin consultant en nutrition Laurent Chevallier dresse la liste des vertus et des contre-indications de ces aliments.
Les graines, c'est un vaste continent. Il y a les céréales qui forment la base de notre alimentation comme le blé, le riz et le maïs, puis les graines, celles, très nombreuses et très exotiques, qui sont parées de vertus mirobolantes, quasi magiques. Pour se repérer parmi les vraies qualités nutritionnelles et des allégations marketing, nous avons demandé au Dr Laurent Chevallier (photo), médecin consultant en nutrition, attaché au CHU de Montpellier, chroniqueur au Point, de séparer le bon grain de l'ivraie. Voici les principales graines recommandables ainsi que tous les conseils pour en profiter au mieux.
>> Suite à lire à :
<https://www.lepoint.fr/sciences-nature/le-guide-des-graines-stars-18-07-2019-2325342_1924.php>
Sur le même sujet : 
> Vidéo. Les bienfaits des graines <https://www.lepoint.fr/sciences-nature/les-bienfaits-des-graines-18-07-2019-2325359_1924.php>, Le Point, 18/07/19, 12:09 
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33- "Vivre bien, bio et local" : une coopérative rurale relève le défi en Lozère, AFP, 20/07/19, 11:00
Isabelle Ligner

Faire revivre un village en mettant en œuvre des solutions pour consommer bio et local : c'est le pari que s'est fixé la coopérative d'habitants qui dynamise depuis 2012 Pied-de-Borne (Lozère) à travers une épicerie participative, en attendant des jardins partagés et une auberge. 
"Je conseillais de grosses collectivités dans le domaine du développement durable, il y avait beaucoup de recommandations dans les documents mais rien n'en sortait dans la réalité. Ici, j'ai voulu appliquer concrètement une sorte de +développement local durable+ à l'échelle d'un village", explique à l'AFP Cyrille Souche, 49 ans, l'un des coopérateurs à l'origine de "Ma Coop - La Vie au Vert", lancée en 2012. 
"L'idée est que les gens se réapproprient localement des enjeux forts comme l'alimentation, le fait de consommer local, d'être solidaires les uns des autres, de recréer du lien social...", résume ce chef d'entreprise originaire d'Avignon.
Avec un petit noyau d'une dizaine de personnes, Cyrille, tombé sous le charme de cette partie des Cévennes située aux confins de l'Ardèche et du Gard, dans les gorges étroites du Chassezac, cherche alors à reprendre l'épicerie "moribonde" de Pied-de-Borne. "Personne ne voulait en entendre parler, ni la mairie, ni la banque, ni les fournisseurs qui avaient essuyé trois plantages successifs avant nous", raconte-t-il.
Mais le petit groupe s'obstine en "remettant l'humain au coeur du projet", souligne David Naulin, 44 ans, autre pilier de la coopérative. "L'idée c'était de garder un espace ouvert à la population 7 jours sur 7 qui soit une épicerie mais surtout un lieu convivial, où les gens puissent se rencontrer, construire des projets en commun".
- "Vie de famille" -
Sept ans après le début de l'aventure, "La Vie au Vert" compte 60 coopérateurs sur quelque 180 habitants. La clientèle est essentiellement composée de néo-ruraux, de retraités, d'habitants de résidences secondaires et de touristes, notamment belges et allemands.
L'épicerie/boulangerie coopérative fait un chiffre d'affaires de quelque 300.000 euros par an, a créé six emplois au Smic, dispose de 2.000 produits référencés, dont plus de 60% sont bio tandis que les produits locaux représentent 30% des ventes. La mairie est désormais partie prenante de l'aventure et l'épicerie fournit aussi la cantine de la petite école voisine, passée au bio depuis deux ans. 
"L'épicerie c'est le cœur du village, on y fait la papote, on rigole mais surtout on partage une éthique de vie --une consommation saine et locale-- et cette volonté de faire vivre le village, les vallées d'une façon correcte, respectueuse de l'environnement", souligne Valérie, une autre coopératrice. "Cela a du sens de ne pas faire des kilomètres inutiles dans un village dont l'habitat est dispersé sur 20 hameaux isolés avec des routes étroites et sinueuses", relève cette ancienne altiste de l'Orchestre national de Lyon installée à plein temps dans un hameau voisin depuis qu'elle a pris sa retraite, il y a un an. 
Comme Valérie, venue avec son petit-fils de 7 ans, de nombreux coopérateurs affluent vers l'épicerie autour de 10H00 une fois par semaine et forment une chaîne pour décharger dans une ambiance chaleureuse le camion vert et blanc aveyronnais contenant 50% des références du magasin, pour l'essentiel du bio. 
"L'épicerie d'avant, c'était un peu un mouroir alors qu'aujourd'hui la coopérative c'est une sorte de vie de famille, on a plein d'autres projets fantastiques qui se mettent en place en commun", s'enthousiasme Alexandre, retraité et ex-directeur de l'école. 
La coopérative rurale lance actuellement des jardins participatifs, toujours dans l'idée de "créer un circuit le plus court possible entre la production et la consommation", explique Cyrille. A l'automne, un atelier de transformation de produits alimentaires devrait également voir le jour. Et en mars 2020 l'ouverture d'une auberge - chambres et restaurant - devrait permettre de créer trois nouveaux emplois et d'élargir le nombre des coopérateurs pour donner un nouveau souffle à cette dynamique locale.
<https://information.tv5monde.com/info/vivre-bien-bio-et-local-une-cooperative-rurale-releve-le-defi-en-lozere-312346>
<https://www.lepoint.fr/societe/vivre-bien-bio-et-local-une-cooperative-rurale-releve-le-defi-en-lozere-20-07-2019-2325698_23.php>
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34- En proie à la sécheresse, les agriculteurs auvergnats implorent le ciel, AFP, 20/07/19, 13:00
Karine Albertazzi

Lorsque Romain Chauffour, éleveur à Crevant-Laveine (Puy-de-Dôme), pénètre dans son champ, une botte de foin encore enrubannée au bout de la fourche de son tracteur, ses vaches charolaises l'attendent de pied ferme, soulevant de leurs sabots une terre devenue poussière.
"Elles n'ont rien à manger. Le champ, c'est un paillasson", déplore cet éleveur de 33 ans, déjà contraint d'entamer les stocks de fourrage prévus pour l'hiver.
Cela fait plus d'un an qu'il n'y a pas eu de véritable épisode pluvieux sur la ferme familiale de 175 hectares, qui compte 300 vaches. Romain Chauffour vit cet été sa deuxième sécheresse d'affilée.
"Les rares pluies fin juin - deux fois 15 mm - ont à peine mouillé la végétation. Les derniers orages de pluie vraiment abondante datent de juin 2018", détaille le jeune éleveur auvergnat, dont les rendements ont subi de plein fouet les caprices de la météo.
Faute de repousse suffisante au printemps, seul un tiers de la production habituelle de foin a été rentré dans les hangars de stockage. Juste de quoi tenir l'été.
Et avec la canicule, même le sorgho, céréale originaire d'Afrique pourtant moins gourmande en eau que le maïs, a "cramé" sur place. Dix hectares inutilisables, même pour les vaches, se lamente M. Chauffour, qui n'est pas assuré contre les aléas climatiques pour ses prairies.
Les fortes températures annoncées pour les jours à venir préoccupent aussi le père de l'agriculteur. "Certaines bêtes ont maigri, d'autres vont vraisemblablement avorter avec ces chaleurs", s'alarme Didier Chauffour, 56 ans, en faisant la navette entre sa citerne et les abreuvoirs à moitié vides de l'exploitation.
- Le spectre de 2003 -
Oubliés les verdoyants pâturages du Massif central. Comme 60 autres départements français, le Puy-de-Dôme a encore été placé en alerte sécheresse cette année. 
"Entre janvier et juin 2019, le déficit de pluviométrie atteint entre 30 et 55% par rapport à une année normale à certains endroits du département, comme dans la plaine de la Limagne ou le nord des Combrailles", détaille le directeur départemental des territoires, Armand Sanséau.
Le faible indice d'humidité des sols "flirte avec les records" et les débits d'étiage des cours d'eau ont déjà atteint les niveaux les plus bas, avec "deux à trois mois d'avance sur l'année", prévient-il, anticipant "des difficultés d'approvisionnement en eau potable de certains villages et hameaux du département"
Une situation qui rappelle la canicule mémorable de 2003. "Le problème serait moins grave si la problématique ne se cumulait pas d'une année sur l'autre. On s'attend aussi à un effondrement des rendements céréaliers et de la production de lait", ajoute Jean-François Ponsot, chef du service Economie des filières à la Chambre régionale d'agriculture d'Auvergne-Rhône-Alpes.
Comme chez Patrick Levet, producteur de lait pour la fabrication du Saint-Nectaire, à Mazoires. L'année dernière, il avait perdu 100.000 litres, soit un quart de sa production. Ses 60 vaches laitières qui pâturent à 1.100 mètres d'altitude manquent encore cruellement d'herbe cette année.
"On vit au jour le jour en espérant que la pluie arrive au plus vite. Si cette situation d'urgence devient la norme, ce sera catastrophique", prévient l'éleveur de 40 ans.
- Bêtes à vendre -
Avec aucune goutte de pluie annoncée dans les prochains jours et les investissements engagés dans un atelier d'engraissement, l'exploitation du GAEC des Chauffour risque une perte de revenus de 30% cette année, même si elle peut compter sur un réseau de céréaliers voisins prêts à lui vendre de la paille à prix correct ou à l'échanger contre du fumier.
Pour limiter les besoins en trésorerie et le nombre de bouches à nourrir, la décapitalisation du cheptel semble inéluctable. "On va devoir vendre une trentaine de bêtes non reproductrices, le plus rapidement possible, avant que le cours de la viande bovine, peu élevé, ne s'oriente encore un peu plus à la baisse", soupirent le père et son fils. 
"Le moral est au plus bas. On craint forcément des abandons et de nouveaux suicides". Une inquiétude partagée par les chambres d'agriculture et des syndicats du département, assaillis d'appels d'agriculteurs "paniqués".
<https://information.tv5monde.com/info/en-proie-la-secheresse-les-agriculteurs-auvergnats-implorent-le-ciel-312360>
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35- Affaire de l'agriculteur Paul François : Monsanto (Bayer) va en cassation, AFP, 21/07/19, 20:00

Le géant agrochimique allemand Bayer, propriétaire depuis l'an dernier de la marque Monsanto, s'est pourvu en cassation après avoir perdu plusieurs procès contre l'agriculteur Paul François, qui l'accuse d'être responsable d'une intoxication en 2004, a annoncé dimanche le groupe.
"Dans l'affaire qui oppose M. Paul François à la société Monsanto S.A.S. dans le cadre du dossier Lasso (...), il a été décidé de se pourvoir en cassation", a annoncé à l'AFP Bayer, qui a racheté l'américain Monsanto en 2018, confirmant une information du JDD.
Paul François, céréalier de Charente, avait été intoxiqué en avril 2004 après avoir inhalé des vapeurs de Lasso, un herbicide de Monsanto finalement interdit en France trois ans plus tard.
L'agriculteur accuse le groupe d'être le responsable de son intoxication et a porté l'affaire en justice, réclamant plus d'un million d'euros. Il assure aussi souffrir de graves troubles neurologiques, ce que contestent Monsanto et, désormais, Bayer.
Même si ce pourvoi est "plus que décourageant", Paul François juge qu'"il faut continuer pour tous les soutiens" reçus "depuis 12 ans et toutes les victimes de France et d'ailleurs".
"On espère que la Cour de cassation, qui s'est déjà prononcée, renvoie cette demande", explique l'agriculteur à l'AFP. "Sinon on peut repartir pour deux à trois ans".
La justice a partiellement donné raison à M. François à trois reprises, dont la dernière fois en appel à Lyon en avril dernier : elle a jugé que Monsanto aurait dû signaler le danger spécifique d'utiliser le produit en cas de travaux dans des cuves, mais ne s'est pas prononcée sur la toxicité même du Lasso.
"Son étiquetage était conforme notamment aux prescriptions de son autorisation de mise sur le marché", se défend Bayer. 
Par ailleurs, "des experts médicaux nommés par le tribunal de première instance n'ont diagnostiqué aucune des maladies physiques invoquées par M. François", ajoute le groupe. "Cette expertise a été confirmée par la Cour d'appel."
L'agriculteur dénonce "le double discours de Bayer qui dit souhaiter clôturer ce genre d'affaire et en même temps prend cette décision", et surtout "continue de fabriquer le Lasso et de le vendre dans les pays asiatiques".
Paul François dit également regretter que les avocats de Bayer/Monsanto, sur la base de ce pourvoi, aient obtenu un nouveau report de la procédure d’indemnisation de quatre mois alors que "dans le jugement, le règlement du préjudice était exécutoire".
<https://information.tv5monde.com/info/affaire-de-l-agriculteur-paul-francois-monsanto-bayer-va-en-cassation-312526>
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36- Déforestation au Brésil : Bolsonaro accusé de "lâcheté", AFP, 21/07/19, 21:00

Le directeur de l'organisme public brésilien chargé de mesurer la déforestation a taxé le président d'extrême droite Jair Bolsonaro de "lâcheté", pour avoir remis en cause publiquement les chiffres officiels.
"Il a fait preuve de lâcheté en s'exprimant ainsi. Peut-être qu'il s'attendait à ce que je présente ma démission, mais je ne le ferai pas", a déclaré Ricardo Magnus Osório Galvão, directeur de l'Institut national de recherche spatiale (INPE), lors d'un entretien publié dimanche dans le journal Estado de S. Paulo.
"J'espère qu'il me convoquera à Brasilia pour expliquer les données et qu'il aura le courage de répéter ça face à moi, les yeux dans les yeux", a-t-il ajouté.
M. Galvao réagissait à des déclarations incendiaires du chef de l'Etat vendredi, à l'occasion d'un petit déjeuner avec des journalistes de plusieurs médias étrangers, dont l'AFP.
"Si toute cette dévastation dont vous nous accusez était réelle, la forêt amazonienne serait déjà un grand désert", avait déclaré le président, un climato-sceptique notoire.
"Nous avons la conviction que les données que l'INPE a fournies à la presse sont mensongères, qu'elles sont au service des ONG", avait-il poursuivi.
Les dernières données de l'INPE font état d'une augmentation de 88% de la déforestation au Brésil en juin par rapport à ce qui avait été recensé pour le même mois l'année dernière.
"La façon dont il s'est exprimé m'a vraiment effrayé. Il a proféré des accusations indues contre des personnes du plus haut niveau de la science brésilienne", a renchéri le directeur de l'INPE dans un autre entretien, à la chaîne TV Globo.
Le dirigeant a également cité une plaisanterie récurrente du président Bolsonaro, pour qui les ministres des Sciences des gouvernements précédents ne savent pas faire la différence entre la loi de gravitation universelle et la gestation, les mots "gravidade" et "gravidez" étant très proches en portugais.
"C'est une blague de gamin de 14 ans, on ne devrait pas entendre ça de la part d'un président de la République", a conclu M. Galvao.
Jair Bolsonaro, 64 ans, a réitéré ses critiques envers l'INPE dimanche, à Brasilia, laissant entendre que le gouvernement souhaiterait contrôler le timing de la diffusion des données sur la déforestation pour éviter de faire "de la mauvaise publicité contre le Brésil".
"Nous vivons une véritable psychose environnementale. Il faut combattre la déforestation, mais ce n'est pas juste de faire campagne contre le Brésil", a affirmé le chef de l'Etat à la sortie d'une cérémonie religieuse.
"Si des données sont alarmantes, il (le directeur de l'INPE) devrait, par patriotisme, prévenir le ministre et lui dire que les chiffres seront diffusés, pour qu'il se prépare. Cette façon de rendre publics ces chiffres nous porte préjudice", a-t-il souligné.
Au Brésil, où se trouve plus de 60% de la forêt amazonienne, le "poumon de la planète" est sans cesse grignoté par l'expansion agricole.
Les données de l'INPE montrent que ce mouvement s'est intensifié depuis l'arrivée au pouvoir en janvier de Jair Bolsonaro, considéré comme le champion de l'agro-négoce.
<https://information.tv5monde.com/info/deforestation-au-bresil-bolsonaro-accuse-de-lachete-312515>
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37- Les conditions d’élevage à l’isolation des jeunes veaux laitiers, Le Monde, 24/07/19, 11h37
Mathilde Gérard  

L’association CIWF dénonce une disposition réglementaire européenne qui permet de garder les veaux de moins de 8 semaines dans des cages individuelles. 
Des rangées de boxs individuels, tels des igloos de plastique blanc, certains avec une courette, d’autres sans. A l’intérieur, de jeunes veaux âgés de quelques semaines. Ces images sont peu connues du grand public. Diffusées depuis le 22 juillet, elles émanent de l’association Compassion in World Farming (CIWF), qui milite pour améliorer les conditions d’élevage.
L’ONG internationale a enquêté dans plusieurs fermes européennes pour illustrer la situation des jeunes animaux issus de l’industrie laitière, qui sont soumis à une exception réglementaire européenne permettant de les élever dans des cages jusqu’à l’âge de 8 semaines.
Les équipes de CIWF se sont notamment rendues au printemps dans plusieurs exploitations polonaises. On y voit des petits bovins dans des logettes individuelles, certains sont sur caillebotis, d’autres sur litière, parfois isolés dans la neige, avec des protections contre le froid inadéquates.
Séparation maternelle
« Ces jeunes veaux ont déjà été enlevés à leur mère à la naissance, en général à l’âge d’un jour, après les premières tétées de colostrum, commente Léopoldine Charbonneaux, directrice France de CIWF. Déjà stressés par la séparation maternelle, ils ont besoin de contacts avec des congénères. » CIWF a pu constater dans certaines fermes des infractions – notamment des veaux âgés de 3 à 4 mois, bien plus que ce qu’autorise la législation, et des animaux qui n’avaient pas la possibilité de se voir ou de se toucher, alors que le règlement européen stipule précisément que même logés dans des cages, les veaux doivent avoir un contact physique et visuel entre eux.
Mais au-delà des infractions, c’est surtout la directive européenne 2008/119, qui autorise les cages pour les jeunes veaux, qu’entend dénoncer l’association.« C’est une pratique que peu de gens connaissent, mais qui reste très répandue. Selon nos estimations, 60 % des veaux laitiers en Europe, soit plus de 12 millions de veaux par an, grandissent dans ces conditions », avance Léopoldine Charbonneaux. En France, il est difficile d’évaluer la proportion d’animaux concernés, en l’absence de données officielles sur le type de logements de ces bêtes.
La justification de cette exception législative tient aux difficultés pour les éleveurs à contenir la propagation de maladies entre jeunes veaux fragiles et à faciliter un traitement individualisé pour chaque animal afin d’éviter que des bêtes dominantes prennent le dessus. « Mais ce sont des contraintes surmontables, argue la responsable de CIWF France. Avec des litières bien ventilées et des systèmes d’évacuation des déjections adaptés, on limite les pathologies. La concurrence alimentaire est renforcée par le fait que dans ces systèmes d’élevage en boxes, les veaux n’ont que deux tétées quotidiennes, quand à l’état naturel ils tètent neuf fois par jour. »
> Lire aussi  En Europe, l’élevage industriel « accro » au soja d’Amérique latine
Initiative citoyenne européenne
L’alimentation est d’ailleurs l’un des points d’inquiétude concernant ces animaux : ces veaux destinés ensuite à la boucherie sont nourris avec une alimentation lactée jusqu’à 4 ou 5 mois, alors qu’à l’état naturel, le ruminant en devenir commence à manger de l’herbe ou du foin à partir de 15 jours. « Les veaux sont anémiés pour rendre leur viande plus claire, explique Léopoldine Charbonneaux. Cette alimentation contre-nature est perpétuée pour les besoins des consommateurs. Mais nous sommes persuadés que s’ils étaient mieux informés, les acheteurs n’auraient pas de souci à manger une viande plus rosée. » 
« Coproduit » de l’industrie laitière – pour avoir du lait, il faut que les vaches vêlent –, le veau est difficile à valoriser pour les exploitants, en raison des contraintes d’élevage qu’il présente. La filière bio pour les veaux de boucherie est d’ailleurs assez peu développée.
L’association CIWF a bon espoir de faire aboutir, à la rentrée, une initiative citoyenne européenne (ICE) appelant l’Union européenne à agir contre l’élevage en cages. Lancée en septembre 2018, cette ICE a déjà recueilli plus de 1,2 million de signatures. Si, après vérification des identités et élimination des doublons, les autorités valident plus d’un million de paraphes, la Commission sera tenue de répondre et une audience devra se tenir au Parlement européen. « Nous souhaitons une interdiction progressive des cages, actée avec des objectifs calendaires et que les éleveurs soient accompagnés dans la transition vers des élevages alternatifs », plaide la directrice de CIWF France.
> Lire aussi  La viande cellulaire va-t-elle révolutionner nos assiettes ?
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/24/les-conditions-d-elevage-a-l-isolation-des-jeunes-veaux-laitiers_5492895_3244.html>
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38- Espagne : dans la "mer de plastique", des insectes à la place des pesticides, AFP, 24/07/19, 12:00
Emmanuelle Michel

"Ils travaillent pour moi jour et nuit", sourit Antonio Zamora sous sa serre. Ses employés sont invisibles à l'oeil nu : de microscopiques insectes chargés de dévorer les parasites menaçant ses poivrons.
Depuis plus de 10 ans, l'agriculteur n'enfile plus sa combinaison pour répandre des insecticides mais accroche aux plantes de petits sachets d'acariens, prêts à partir à l'assaut des indésirables tout en épargnant les végétaux.
Ses deux hectares se trouvent pourtant en pleine "mer de plastique", 30.000 hectares de cultures sous serre en Andalousie (sud), symbole d'une agriculture industrielle de plus en plus décriée.
Sous l'étincelante mosaïque de plastique blanc visible de l'espace et bordant la Méditerranée dans la province d'Almeria, poussent toute l'année tomates, concombres, courgettes, poivrons et aubergines qui approvisionnent en masse les supermarchés européens: 2,5 millions de tonnes ont été exportées en 2018 de cette province, ce qui représente la moitié des exportations maraîchères espagnoles.
Comme Antonio Zamora, tous les cultivateurs de poivron d'Almeria ont abandonné en 2007 les insecticides pour le "contrôle biologique", à savoir le recours à des moyens non chimiques pour lutter contre des parasites. Environ 60% des producteurs de tomates de la région d'Almeria s'y sont également mis, 60% pour les concombres et 25% pour les courgettes, selon l'association de producteurs Coexphal.
Selon les autorités, la consommation d'insecticides a diminué de 40% depuis 2007 à Almeria.
- "Changer de cap" -
Une révolution des mentalités alors que le tout-chimique régnait depuis les années 1960. L'apparition de résistances aux traitements et la pression des consommateurs européens ont fait leur œuvre.
"Nous sommes obligés de changer de cap. Il y a eu un usage exagéré de produits phytosanitaires", reconnaît Jan van der Blom, expert en biocontrôle pour Coexphal.
Encarnacion Samblas, de l'association Ecologistes en action, y voit "un pas très positif. Dans de nombreux cas, la diminution des produits chimiques est drastique, et les produits encore utilisés sont plus doux."
Ce nouveau marché aiguise les appétits : le français InVivo, 5,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires, vient d'inaugurer au coeur de ces serres une "biofabrique", Bioline Iberia, qui produira 100.000 milliards d'insectes cette année, pour un investissement d'environ 15 millions d'euros.
Dans des salles hermétiquement fermées pour contrôler température et humidité, les employés élèvent quatre espèces d'acariens, qui seront vendus dans la région ainsi qu'au Portugal et au Maroc.
Une demi-douzaine d'autres usines du même type se sont implantées ces dernières années dans les environs et une trentaine d'entreprises y commercialisent des insectes, à des prix de plus en plus bas.
Grâce à des subventions régionales et européennes, la recherche - au départ plutôt basée en Europe du nord - a mis au point des solutions adaptées aux parasites locaux.
"L'Espagne peut être considérée comme la plus grande zone d'Europe et peut-être du monde en terme d'implantation du contrôle biologique", estime Federico Garcia, directeur commercial de Bioline Iberia.
- Chimie toujours présente -
Dans ses serres accrochées à la rocaille, Antonio Zamora travaille aussi à améliorer la qualité du sol, en laissant les plantes fanées l'enrichir. Il a planté des arbustes pour favoriser la biodiversité.
Mais la chimie reste bien présente en Almeria et le chemin vers une agriculture vertueuse encore long. Beaucoup de fongicides sont toujours utilisés et une grande partie des sols sont toujours désinfectés chimiquement, explique Mme Samblas.
"Les agriculteurs continuent à utiliser des produits chimiques d'une manière pas très rationnelle, parce qu'on les leur recommande, qu'on leur en vend. Souvent ils les utilisent par routine, sans savoir précisément pourquoi", assure l'écologiste.
Même les serres classées "bio" - 2.000 hectares certifiés ou en conversion - pêchent souvent par manque d'attention aux sols et à la biodiversité, notamment parce que la réglementation européenne en la matière est très floue, regrette Mme Samblas.
L'extension des cultures met par ailleurs sous pression les ressources en eau, tandis que les vieux plastiques des serres terminent dans la mer.
L'efficacité du contrôle biologique se heurte enfin au mode de production intensif car l'absence de pause saisonnière favorise la prolifération des parasites, souligne l'agronome Jose Manuel Torres.
Il faudrait que la région entière s'arrête de produire pendant l'été, au moment le plus adéquat pour le repos de ces cultures de fruits et légumes, plaide-t-il.
Mais il est bien conscient de la difficulté : l'agriculture représente 20% du PIB de la province et emploie quelque 120.000 personnes.
<https://information.tv5monde.com/info/espagne-dans-la-mer-de-plastique-des-insectes-la-place-des-pesticides-312883>
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39- Avec les canicules à répétition, les sapins virent au rouge et les arbres meurent, Le Monde, 24/07/19, 13h52
Diane Regny

Les sécheresses déciment les forêts françaises. Les arbres, qui recouvrent un tiers du pays, ont une mobilité trop lente pour s’adapter au réchauffement climatique. 
Dans la forêt vosgienne de Masevaux (Haut-Rhin), les sapins ont viré au rouge. Environ 10 % d’entre eux sont déjà morts, épuisés par les sécheresses et les vagues de canicule à répétition. Une quantité similaire de hêtres a dépéri chez nos voisins suisses, au point que le gouvernement jurassien s’est déclaré en situation de « catastrophe forestière » début juillet.
« On a des dégâts importants, notamment dans l’est de la France, à cause des sécheresses répétées de l’année dernière », déplore Brigitte Musch, responsable du Conservatoire génétique des arbres forestiers à l’Office national des forêts (ONF). Le réchauffement climatique met en effet les plantes à rude épreuve.
« Dès qu’on est dans des situations de sécheresses intenses, la plante est en état critique », explique Nicolas Viovy, spécialiste en modélisation des écosystèmes terrestres au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE). A Beaune-d’Allier, au-dessus de Clermont-Ferrand, ce sont près de 80 % des arbresqui ont ainsi dépéri dans une parcelle surveillée par l’ONF, d’après La Lettre du Département de la santé des forêts (DSF) de juillet portant sur l’année 2018.
Avec 73 départements soumis à des restrictions d’eau à la date du 24 juillet, la France est particulièrement touchée, cette année encore, par la sécheresse. Celle-ci va « accentuer l’assèchement des sols superficiels », avertit Météo-France, alors que de nombreuses régions connaissent déjà un « déficit de pluviométrie marqué » depuis un an. Le manque d’eau et la chaleur écrasante devraient par conséquent fragiliser le parc forestier français.
> Lire aussi  Ces différentes sécheresses qui font que la France est à sec
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/24/la-secheresse-et-la-canicule-deciment-les-forets-francaises_5492869_3244.html>
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40- Steaks hachés frauduleux : un rapport dénonce la « négligence » de l’Etat, Le Monde avec AFP, 24/07/19, 15h42

Ce sont des associations qui avaient alerté les autorités début mars sur la présence de taches brunâtres suspectes sur les steaks hachés fournis grâce au Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD). 
Origine de la viande impossible à déterminer, contrôles insuffisants, Etat « défaillant »… La commission des affaires économiques du Sénat a livré, mercredi 24 juillet, un rapport accablant dans l’affaire des steaks hachés frauduleux fournis à des associations caritatives :
« Personne ne peut aujourd’hui déterminer l’origine de la viande contenue dans les steaks hachés distribués dans le cadre du marché public incriminé. »
La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) avait révélé, début juin, que des steaks hachés de très mauvaise qualité avaient été fournis en France à des associations d’aide aux plus démunis, tout en écartant un quelconque risque sanitaire.
Ce sont les associations qui avaient alerté les autorités, début mars, sur la présence de taches brunâtres suspectes sur les steaks hachés fournis grâce au Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD). Mais impossible de déterminer l’origine de ces steaks.
« Tous les auditionnés, les entreprises concernées comme les administrations, ont confirmé qu’il leur était impossible de garantir que l’origine des carcasses utilisées par l’industriel était polonaise », souligne le rapport. « Ainsi, les carcasses de viande utilisées par l’industriel Biernacki peuvent très bien être polonaises, ukrainiennes ou brésiliennes, sans qu’il ait à en rendre compte à quiconque », appuie t-il.
> Lire aussi  Des steaks frauduleux distribués à des associations d’aide aux plus démunis
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/24/steaks-haches-frauduleux-un-rapport-denonce-la-negligence-de-l-etat_5492954_3244.html>
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