[revue-presse-FNH] Grande revue de presse centrée sur eau, santé, consommation, tourisme, loisirs, pollutions et déchets (lundi 29 juillet)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 29 Juil 08:11:32 CEST 2019


Bonjour à tous,
  
Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Les Etats-Unis, plus gros producteur de déchets ménagers des pays développés <https://www.geo.fr/environnement/les-etats-unis-plus-gros-producteur-de-dechets-menagers-des-pays-developpes-196400>, AFP, 04/07/19, 10:00
2- Elles font vivre « un enfer à des centaines de milliers de familles » : les punaises de lit deviennent un problème politique <https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/07/04/elles-font-vivre-un-enfer-a-des-centaines-de-milliers-de-familles-des-deputes-s-emparent-du-probleme-des-punaises-de-lit_5485354_3224.html>, Le Monde avec AFP, 04/07/19, 12h24
3- Excédés par la pollution, des habitants de Jakarta poursuivent le gouvernement <https://www.lepoint.fr/monde/excedes-par-la-pollution-des-habitants-de-jakarta-poursuivent-le-gouvernement-04-07-2019-2322755_24.php>, AFP, 04/07/19, 15:00
4- Makatea, l’île polynésienne qui hésite entre phosphate et écotourisme <https://www.youtube.com/watch?v=aJpjfwf_jnw>, AFP, 04/07/19, 17:00
5- Taux d'arsenic élevé chez des enfants : deux nouveaux cas dans l'Aude <https://www.nouvelobs.com/sante/20190704.AFP9856/taux-d-arsenic-eleve-chez-des-enfants-deux-nouveaux-cas-dans-l-aude.html>, AFP, 04/07/19, 18:00
6- Reportage. Au Burkina, un premier lâcher de moustiques génétiquement modifiés crée la polémique <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/07/04/au-burkina-un-premier-lacher-de-moustiques-genetiquement-modifies-cree-la-polemique_5485432_3212.html>, Le Monde Afrique, 04/07/19, 18h00
7- La principale station d'épuration d'Île-de-France à l'arrêt après un incendie <https://www.lexpress.fr/actualite/societe/la-principale-station-d-epuration-d-ile-de-france-a-l-arret-apres-un-incendie_2087991.html>, AFP, 04/07/19, 23:00
8- Antibiotiques, additifs alimentaires et pesticides retrouvés en mer <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/antibiotiques-additifs-alimentaires-et-pesticides-retrouves-en-mer_135293>, AFP, 05/07/19, 22:00
9- Des points d’eau ont été effacés des cartes IGN pour ne pas avoir à les protéger des pesticides <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/06/comment-des-points-d-eau-proteges-des-pesticides-ont-disparu-des-cartes-ign_5485995_3244.html>, Le Monde, 06/07/19, 02h24
10- Ecologie, la bataille du recyclage va commencer <https://www.lejdd.fr/Politique/ecologie-la-bataille-du-recyclage-va-commencer-3908432>, Le JDD, 06/07/19, 23h30
11- Les industriels de la boisson favorables à la consigne <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/les-industriels-de-la-boisson-favorables-a-la-consigne_135302>, AFP, 07/07/19, 01:00
12- Le dernier plan santé-environnement n’a eu aucun effet <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/08/le-dernier-plan-sante-environnement-n-a-eu-aucun-effet_5486708_3244.html>, Le Monde, 08/07/19, 06h30
13- En Europe, les 200 bateaux de croisière polluent plus que toutes les voitures réunies <https://dailygeekshow.com/bateau-croisiere-pollution/>, Daily Geek Show, 08/07/19
14- L’Atlantique tropical ceinturé par les algues sargasses <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/07/09/l-atlantique-tropical-ceinture-par-les-algues-sargasses_5487087_1650684.html>, Le Monde, 09/07/19, 06h00
15- Réutiliser les eaux usées épurées, une solution encouragée par l'Europe <https://www.terre-net.fr/meteo-agricole/article/l-europe-s-accorde-pour-favoriser-la-reutilisation-des-eaux-usees-epurees-2179-149874.html>, Terre-net Média, 09/07/19, 06:02 
16- Brune Poirson promet « un big bang dans la poubelle des Français » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/10/brune-poirson-promet-un-big-bang-dans-la-poubelle-des-francais_5487606_3244.html>, Le Monde, 10/07/19, 10h01
17- Déchets : un projet de loi pour mettre fin au gaspillage et renforcer la responsabilité des producteurs <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/10/dechets-un-projet-de-loi-pour-mettre-fin-au-gaspillage-et-renforcer-la-responsabilite-des-producteurs_5487507_3244.html>, Le Monde, 10/07/19, 11h27
18- Le « plasticroûte », un nouveau type de pollution sur le littoral de Madère <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/11/un-nouveau-type-de-pollution-plastique-decouvert-sur-les-littoraux-de-madere_5487920_3244.html>, Le Monde, 11/07/19, 10h56
19- Les Maldives en Sibérie ? Un lac pollué à la couleur irréelle devient une attraction <https://www.geo.fr/environnement/les-maldives-en-siberie-un-lac-pollue-a-la-couleur-irreelle-devient-une-attraction-196528>, AFP, 11/07/19, 17:00
20- A Divonne-les-Bains, l'usine d'embouteillage ne coule plus de source <https://www.lexpress.fr/actualites/1/societe/a-divonne-les-bains-l-usine-d-embouteillage-ne-coule-plus-de-source_2089347.html>, AFP, 12/07/19, 15:00
21- A Rome, les rues jonchées d'ordures font craindre une crise sanitaire <https://www.youtube.com/watch?v=u7m31JNn4C0>, AFP, 12/07/19, 15:00
22- « Bébés sans bras » : le rapport d’experts scientifiques fait débat <https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/07/12/bebes-sans-bras-de-nouvelles-investigations-annoncees-dans-le-morbihan_5488469_3224.html>, Le Monde, 12/07/19, 16h40
23- La punaise de lit, nuisible pour le corps et l’esprit <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/14/la-punaise-de-lit-nuisible-pour-le-corps-et-l-esprit_5489204_3244.html>, Le Monde, 14/07/19, 06h19
24- Shanghai inaugure la "bataille" du tri des déchets en Chine <https://www.lepoint.fr/monde/shanghai-inaugure-la-bataille-du-tri-des-dechets-en-chine-14-07-2019-2324472_24.php>, AFP, 14/07/19, 14:00
25- Qualité de l'air : de nouvelles particules à surveiller et le trafic routier à réduire <https://www.lepoint.fr/societe/qualite-de-l-air-de-nouvelles-particules-a-surveiller-et-le-trafic-routier-a-reduire-16-07-2019-2324737_23.php>, AFP, 16/07/19, 08:00
26- Orange visé par une plainte pour des parafoudres radioactifs <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/16/orange-vise-par-une-plainte-pour-des-parafoudres-radioactifs_5489963_3244.html>, Le Monde, 16/07/19, 14h01
27- Le Cambodge ne veut plus être la "poubelle" des Etats-Unis et du Canada <https://www.geo.fr/environnement/le-cambodge-ne-veut-plus-etre-la-poubelle-des-etats-unis-et-du-canada-196610>, AFP, 17/07/19, 14:00
28- Afrique. Ebola en RDC : l’état d’urgence mondiale déclaré <https://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/afrique-ebola-en-rdc-letat-durgence-mondiale-declare>, Courrier international, 18/07/19, 06:12
29- Une étude montre la persistance dans l’organisme du bisphénol S <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/17/une-etude-montre-la-persistance-dans-l-organisme-du-bisphenol-s_5490494_3244.html>, Le Monde, maj le 18/07/19 à 06h23
30- Amiante : les juges ordonnent un non-lieu dans le dossier Valeo-Ferodo <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/18/amiante-les-juges-ordonnent-un-non-lieu-dans-le-dossier-valeo-ferodo_5490862_3244.html>, Le Monde avec AFP, 18/07/19, 18h52
31- La Suède annule sa Fashion Week par souci écologique <https://www.novethic.fr/actualite/social/consommation/isr-rse/la-suede-annule-sa-fashion-week-par-souci-ecologique-147458.html>, Novethic, 18/07/18
32- Pollution au plomb autour de Notre-Dame : la mairie de Paris lance un « nettoyage renforcé » des écoles <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/18/pollution-au-plomb-nettoyage-approfondi-des-ecoles-proches-de-notre-dame_5490840_3244.html>, Le Monde, maj le 19/07/19 à 07h35
33- Bali s'attaque à l'invasion du plastique <https://www.youtube.com/watch?v=gBztdWrEJfA>, AFP, 19/07/19, 11:00
34- Interdire les pailles en plastique ? Pas une priorité pour Trump <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/interdire-les-pailles-en-plastique-pas-une-priorite-pour-trump_135714>, AFP, 19/07/19, 23:00
35- L’amiante, un scandale sanitaire sans procès ? <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/20/face-a-l-echec-des-instructions-penales-des-victimes-de-l-amiante-adoptent-une-autre-strategie-judiciaire_5491411_3244.html>, Le Monde, 20/07/19, 12h45
36- Eau du robinet "contaminée" à Paris : itinéraire d'une psychose, entre faits établis et rumeurs <https://www.lci.fr/population/eau-du-robinet-contaminee-a-paris-itineraire-d-une-psychose-entre-faits-etablis-et-rumeurs-titium-titanium-2127547.html>, LCI, 20/07/19, 16:46 
37- Irak : Bassora risque de subir une nouvelle "crise de l'eau", prévient HRW <https://information.tv5monde.com/info/irak-bassora-risque-de-subir-une-nouvelle-crise-de-l-eau-previent-hrw-312632>, AFP, 22/07/19, 15:00
38- Tribune. « Le tourisme est l’industrie permettant à des voyageurs de jouir le plus confortablement possible du spectacle du monde » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/07/26/le-tourisme-est-l-industrie-permettant-a-des-voyageurs-de-jouir-le-plus-confortablement-possible-du-spectacle-du-monde_5493581_3232.html>, Le Monde, 26/07/19, 10h23
39- Les croisières sur les canaux d'Amsterdam se réinventent avec la pêche au plastique <https://information.tv5monde.com/info/les-croisieres-sur-les-canaux-d-amsterdam-se-reinventent-avec-la-peche-au-plastique-313267>, AFP, 26/07/19, 15:00
40- Marée noire au Chili : 40.000 litres de pétrole déversés dans des eaux parmi les plus pures de la planète <https://www.bfmtv.com/international/maree-noire-au-chili-40-000-litres-de-petrole-deverses-dans-des-eaux-parmi-les-plus-pures-de-la-planete-1738575.html>, BFMTV avec AFP, 28/07/19, 10h47

Bien à vous,
Florence

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DOSSIER DU JOUR : Trier, recycler, réparer, consigner : la loi antigaspillage présentée par Brune Poirson, la secrétaire d’Etat à la transition énergétique, dans le cadre du projet de loi sur l’économie circulaire. (cf. item 16, suite & 17)
AVERTISSEMENT DU JOUR : Les particules fines ne sont pas les seules à être mauvaises pour la santé : les particules ultra-fines, le carbone suie et le carbone organique présentent aussi un risque, avertit l'Anses, qui recommande de réduire sérieusement le trafic routier. (cf. item 26 & suite)
URGENCE DU JOUR : L’OMS santé a reconnu l’épidémie de fièvre Ebola en République démocratique du Congo comme une “urgence de santé publique de portée internationale”, alors que le virus menace de s’étendre à la ville de Goma et aux pays voisins de la RDC. (cf. item 29 & suite)
RAPPORTS & ÉTUDES DU JOUR : — Les Etats-Unis sont le pays produisant le plus de déchets ménagers par habitant au monde parmi les pays développés, sans avoir les capacités de tri nécessaires pour les absorber, ce qui représente une menace pour l'environnement, selon un rapport du cabinet Verisk Maplecroft. (cf. item 1 & suite)
— Selon une étude sur les déchets menée par l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) entre 1994 et 2017, la Méditerranée est la mer la plus polluée d'Europe. (cf. item 8 & suite)
— 110 mesures, aucun effet : les ratés du plan santé environnement. Deux rapports dressent chacun un bilan accablant du troisième plan national santé-environnement, en vigueur entre début 2015 et fin 2019. (cf. item 12)
— En 2017, les 200 navires de croisière recensés sur le littoral européen ont beaucoup plus pollué que les 260 millions de voitures en Europe selon une étude publiée par l’ONG Transport et Environnement. (cf. item 13)
— Une équipe de chercheurs a constaté que le phénomène physique d’amas d’algues observé depuis plusieurs années mesure plus de 8 000km et se nourrit de la pollution. (cf. item 14)
— Des particules de polyéthylène s’agglomèrent sur les rochers de l’île portugaise, formant une pollution très résistante et qui pourrait être dangereuse pour la faune locale selon le laboratoire de recherches portugais MARE (Marine and Environmental Sciences Centre). (cf. item 18)
— Des scientifiques s’efforcent d’évaluer les risques liés à l’utilisation d’une des substances remplaçant le bisphénol A depuis son interdiction. (cf. item 30 & suite)
CONVERSION DU JOUR : Lancement d’un ambitieux programme de tri des déchets à Shanghai, ville chinoise de 25 millions d’habitants peu habitués à ces méthodes de collecte. (cf. item 25)
MARÉE NOIRE DU JOUR : Quelque 40.000 litres de pétrole se sont déversés samedi au large du Chili, à la suite d'un incident sur le terminal d'une compagnie minière situé sur une île en Patagonie, dans une zone réputée pour ses eaux parmi les plus pures de la planète et pour son riche écosystème marin. (cf. item 43)
RASE-BITUME DU JOUR : L’équipe de campagne de Donald Trump vient de mettre en vente des "pailles Trump", en plastique, sur lesquelles le nom du président est gravé "au laser" avec pour slogan : "Les pailles en papier des gens de gauche ne fonctionnent pas". (cf. item 34)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Les Etats-Unis, plus gros producteur de déchets ménagers des pays développés, AFP, 04/07/19, 10:00

Les Etats-Unis sont le pays produisant le plus de déchets ménagers par habitant au monde parmi les pays développés, sans avoir les capacités de tri nécessaires pour les absorber, ce qui représente une menace pour l'environnement, selon un rapport du cabinet Verisk Maplecroft.
Le monde produit en moyenne 2,1 milliards de tonnes de déchets par an, en prenant en compte les déchets solides gérés par les municipalités, c'est-à-dire la nourriture jetée, des plastiques et des détritus divers, de quoi remplir plus de 820.000 piscines olympiques. Seul 16% du total est recyclé, selon ce rapport.
Les habitants et les commerçants américains sont de loin ceux à produire le plus de détritus par personne parmi les pays les plus riches : en moyenne 773 kilos par an, soit plus de trois fois plus que la moyenne mondiale et sept fois plus que les Ethiopiens, l'Ethiopie étant le pays qui produit le moins de déchets.
En revanche, la capacité de recyclage aux Etats-Unis est l'une des plus mauvaises parmi les pays développés, avec seulement 35%, loin derrière l'Allemagne qui recycle 68% de ses détritus.
Les auteurs du rapport avertissent que la décision soudaine en 2018 de la Chine de ne plus accepter les déchets plastiques du monde entier, suivie par d'autres pays du Sud-Est asiatique, risque de compliquer encore la situation des pays gros producteurs de déchets.
Certains pays ont décidé d'interdire des produits en plastique, que ce soit les sacs ou des objets jetables. Pour autant, la production mondiale de matières plastiques a encore crû en 2018 à l'échelle mondiale, tirée par l'Asie et les Etats-Unis, selon la fédération PlasticsEurope.
<https://www.geo.fr/environnement/les-etats-unis-plus-gros-producteur-de-dechets-menagers-des-pays-developpes-196400>
En savoir plus :
> US tops list of countries fuelling the waste crisis - Waste Generation and Recycling Indices <https://www.maplecroft.com/insights/analysis/us-tops-list-of-countries-fuelling-the-mounting-waste-crisis/>, Verisk Maplecroft, 02/07/19
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2- Elles font vivre « un enfer à des centaines de milliers de familles » : les punaises de lit deviennent un problème politique, Le Monde avec AFP, 04/07/19, 12h24

Des élus de LFI ont lancé une campagne contre ces insectes qui « ne sont pas reconnus comme un problème de santé publique ». 
Les députés de La France insoumise (LFI) ont lancé une campagne mercredi 3 juillet contre les punaises de lit. Ils réclament que l’infestation par ces insectes soit reconnue comme un problème de santé publique et demandent un encadrement tarifaire des interventions des entreprises privées, évaluant le coût des désinsectisations entre « 400 et 1 000 euros ».
Les punaises de lit, qui se « nourrissent de sang humain la nuit », sont « malheureusement très peu traitées comme un problème politique » alors qu’elles font vivre « un enfer à des centaines de milliers de familles », a affirmé la vice-présidente des députés LFI, Mathilde Panot, au cours d’une conférence de presse.
Evoquant « des problèmes de sommeil, parfois des allergies », l’élue du Val-de-Marne a mis en avant une « souffrance extrêmement grande » qui « pourtant n’est pas reconnue comme un problème de santé publique ».
Elle s’exprimait en présence de membres de plusieurs organisations, dont le Droit au logement, l’association Consommation logement cadre de vie ou la Confédération nationale du logement, ainsi que le collectif marseillais La Cabucelle, qui s’est notamment mobilisé à la suite de l’infestation d’une école primaire.
> Lire aussi  « Nous avons cohabité six mois avec des punaises de lit »
Certaines personnes ont « honte d’en parler »
Pointant un problème à la fois social et écologique, Mme Panot a réclamé notamment un « plan d’urgence national d’éradication » et un plan de prévention, alors que certaines personnes ont « honte d’en parler », associant à tort ces insectes à un problème d’hygiène.
Plusieurs représentants des associations ont relevé dans la foulée le caractère « exponentiel » du phénomène, alors que les punaises avaient pratiquement été éradiquées dans les années 1950.
Selon le DAL, qui a organisé à la mi-juin une manifestation sur cette thématique et a lancé une pétition, 400 000 sites sont infestés aujourd’hui en France, contre 200 000 en 2016 et 2017.
Les punaises de lit, dont les piqûres provoquent notamment des démangeaisons, se développent dans les matelas et les draps, mais aussi dans les meubles et les recoins.
<https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/07/04/elles-font-vivre-un-enfer-a-des-centaines-de-milliers-de-familles-des-deputes-s-emparent-du-probleme-des-punaises-de-lit_5485354_3224.html>
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3- Excédés par la pollution, des habitants de Jakarta poursuivent le gouvernement, AFP, 04/07/19, 15:00
Dessy Sagita & Lucie Godeau

Un groupe d'habitants de Jakarta a porté plainte contre le gouvernement indonésien jeudi, excédé par la pollution qui étouffe la mégalopole dans l'indifférence quasi générale.
La capitale indonésienne est enveloppée d'un nuage toxique persistant depuis début juin et a été à plusieurs reprises sur cette période classée la ville la plus polluée au monde, selon les données de l'application AirVisual.
Une trentaine de plaignants, parmi lesquels des militants écologistes, des employés de bureau et un chauffeur de taxi, veulent obtenir des actes des dirigeants indonésiens, mais surtout alerter les habitants, encore très peu sensibles aux questions environnementales.
La plainte vise sept responsables politiques, dont le président indonésien Joko Widodo, le gouverneur de Jakarta et plusieurs ministres.
"Ils négligent le droit des habitants à respirer un air sain. Et ils ne font pas en sorte que la qualité de l'air soit assez bonne pour les 10 millions de personnes qui y vivent", a déclaré Nelson Nikodemus Simamora, un avocat du groupe, à des journalistes devant le tribunal.
La conurbation de Jakarta compte au total 30 millions d'habitants.
Le 25 juin, l'indice de qualité de l'air (AQI), qui mesure la concentration de particules fines PM2.5, a atteint 230, soit le double de Pékin ou Bombay le même jour.
- "Réglementation dépassée" -
Sur l'année 2018, AirVisual avait déjà distingué Jakarta comme la ville la plus polluée d'Asie du Sud-Est, avec une moyenne de 45,3 microgrammes de particules fines par mètre cube d'air (soit un indice AQI de 125).
L'OMS recommande pour la santé un seuil maximal de 10 microgrammes en moyenne annuelle.
Mais "les données de 2019 montrent une augmentation significative des particules fines" sur la première moitié de l'année, note Louise Watt, porte-parole de l'application, interrogée par l'AFP.
Greenpeace Indonésie met notamment la pollution sur le compte du trafic routier dans cette ville qui compte parmi les plus embouteillées au monde. L'ONG l'impute aussi à l'habitude des habitants de brûler leurs ordures en plein air, ainsi qu'à la présence de huit centrales à charbon dans un rayon de 100 kilomètres autour de la capitale.
Le chef de l'agence locale pour l'environnement Andono Warih, cité par le quotidien Jakarta Post, a estimé pourtant que la pollution de la capitale "n'était pas si mauvaise", attribuant l'essentiel du problème aux travaux de construction dans le centre-ville.
Une exposition prolongée aux particules fines peut provoquer des irritations, des problèmes respiratoires et de l'asthme à court terme. A long terme, elle accroît le risque de cancer notamment. 
"Le nombre de jours avec une pollution dangereuse pour la santé a été deux fois plus élevé en 2018 que celui de 2017", objecte Bondan Andriyanu, un responsable des campagnes de Greenpeace interrogé par l'AFP.
"Le gouvernement devrait reconnaître le problème mais il se base sur une réglementation dépassée qui date des années 1990", déplore-t-il.
- Campagne sur les réseaux sociaux -
Sur les réseaux sociaux, des internautes ont aussi entamé une campagne de sensibilisation, invitant les habitants de Jakarta à publier leurs photos de la ville étouffée par la pollution sous le hashtag #SetorFotoPolusi (poste ta photo de pollution).
Mais la plupart des habitants se disent habitués à la pollution et ils sont peu nombreux à porter des masques.
"Nous les Indonésiens, nous avons un filtre intégré pour la pollution", plaisante un habitant de longue date de la capitale qui ne souhaite pas donner son nom.
Certains, comme Dita Nadine, une employée de bureau de 35 ans, mère de deux enfants, commencent à s'alarmer.
"Il faut que le gouvernement s'attaque à la cause du problème (...) combien de temps allons-nous laisser cela continuer ?", s'interroge-t-elle.
<https://www.lepoint.fr/monde/excedes-par-la-pollution-des-habitants-de-jakarta-poursuivent-le-gouvernement-04-07-2019-2322755_24.php>
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4- Makatea, l’île polynésienne qui hésite entre phosphate et écotourisme, AFP, 04/07/19, 17:00
Mike Leyral

Un bloc de calcaire aux falaises abruptes, des wagonnets éventrés, des maisons en ruines, un sol hérissé de pitons de pierre corallienne tranchante, le tout mangé par la végétation tropicale : l'île de Makatea, hésite entre industrie du phosphate et écotourisme.
Située dans l'archipel des Tuamotu, en Polynésie française, Makatea, à huit heures de bateau de Tahiti et sans piste d’atterrissage, est singulière, parmi les dizaines d’atolls qui n’émergent que de quelques mètres au-dessus de l’océan : l'île a surgi il y a plusieurs dizaines de millions d’années, emprisonnant des milliers de tonnes de phosphates dans un étau de roche.
Ce phosphate, l’un des plus purs au monde, est un engrais prisé des agriculteurs. Entre 1917 et 1966, des milliers de travailleurs ont creusé à la pelle, entre les pitons. "C'était du travail de bagnard : plus on transportait de brouettes, plus on avait d’argent, il fallait être fort !", se souvient Francky Vairaaroa, né en 1948, qui a creusé trois ans, dès sa quinzième année.
En 1966, la France entame trente années d’expérimentations nucléaires sur d’autres atolls des Tuamotu : Moruroa et Fangataufa. De la main-d’œuvre est demandée. Le phosphate de Makatea, de plus en plus inaccessible à bras d’hommes, est abandonné.
Mais un industriel australien, Colin Randall, veut désormais reprendre l’exploitation. De nouvelles techniques permettent de creuser plus profond, comme à Nauru, une île indépendante située à l’autre bout du Pacifique, qui a déjà repris ses extractions.
A Makatea, la centaine d’habitants est divisée. Le maire, Julien Mai, souhaite rouvrir les mines pour générer de l’emploi. A condition que la nouvelle société efface toute trace industrielle et remplisse les milliers de trous qui parsèment l'île. "La réhabilitation, c’est essayer de nous redonner une terre, un sol sur lequel on puisse vivre", espère-t-il. 
Les opposants, qui considèrent que le phosphate n’a apporté que des malheurs, pensent avoir convaincu la plus grande partie de la population de refuser la reprise des extractions, mais craignent qu’elle aboutisse tout de même. 
"Dans le nouveau comité des mines, il n'y a plus que des ministres : c’est donc le gouvernement (polynésien, ndlr) qui va décider l’avenir de Makatea, et non sa population", affirme Sylvanna Nordman Haoa, qui se présentera face à Julien Mai aux prochaines municipales.
- Potentiel touristique -
Le fils de Julien Mai, Heitapu, a eu une autre idée : exploiter les falaises de Makatea pour attirer les touristes. La semaine dernière, 192 voyageurs ont débarqué, triplant la population de l’île. Pendant quatre jours, ils ont randonné, exploré les grottes, et surtout escaladé les falaises, avec certains des meilleurs grimpeurs mondiaux. 
"Au niveau escalade, Makatea est une île unique, j'ai jamais vu ça, c’est pur, la falaise est tout autour, juste au-dessus de la plage, avec les palmiers tout autour, c’est incroyable comme endroit", se réjouit Charlotte Durif, ex-championne du monde d'escalade. 
Malgré la difficulté d’accès de cette île, les grimpeurs croient en son potentiel touristique. "Cet isolement est un extraordinaire atout : c'est comme ça que Makatea est préservée (…) ça va permettre aux habitants de s'adapter en fonction du nombre de personnes qu’ils peuvent accueillir", estime Erwan Le Lann, président de l'association Maewan et coorganisateur de ce rendez-vous autour de l’escalade.
La nature luxuriante de Makatea, ses espèces endémiques, ses grottes et plages immenses sont d'autres atouts. Un jeune homme de l’île compte même ouvrir un club de plongée. Les retombées économiques ne sont pas comparables à celles du phosphate, mais les opposants à la mine veulent préserver leur mode de vie, entre exploitation des cocoteraies, chasse au crabe et apiculture.
L'entrepreneur Colin Randall, lui, pense qu'écotourisme et industrie peuvent coexister, et compte même effacer les ravages d’un demi-siècle d’extractions. Mais la militante écologiste Dany Pittman n’y croit pas : "Ce projet, c’est la destruction réelle de mon île, on ne pourra plus rien faire, c’est un non-retour", prophétise-t-elle en ramassant de la fleur de sel sur la plage.
<https://www.youtube.com/watch?v=aJpjfwf_jnw>
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5- Taux d'arsenic élevé chez des enfants : deux nouveaux cas dans l'Aude, AFP, 04/07/19, 18:00

Deux nouveaux cas d'enfants présentant des taux d'arsenic plus élevés que la moyenne ont été détectés par des analyses menées dans la vallée de l'Orbiel, à proximité de l'ancienne mine d'arsenic de Salsigne (Aude), a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
Les premiers cas, concernant trois garçons de 4, 7 et 9 ans, avaient été révélés fin juin, provoquant l'inquiétude et l'annonce par la préfecture de l'Aude d'une série de mesures pour surveiller une potentielle intoxication des habitants. 
Les deux nouveaux cas concernent des enfants nés en 2016 et 2014. 
Ils présentent respectivement un taux d'arsenic par gramme de créatinine de 36 et 27 microgrammes/gramme --pour une valeur de référence de 10 µ/g -- selon les résultats fournis à l'AFP par une représentante de Parents d'élèves de l'école de Lastours, une commune traversée par la rivière Orbiel, en aval de la mine. 
L'Agence régionale de santé Occitanie (ARS) a confirmé dans un communiqué avoir "été informée par le Centre Antipoison et de Toxicovigilance d'Occitanie" de ces nouveaux résultats. 
"Pour répondre aux inquiétudes des familles, un dispositif d’accompagnement personnalisé à domicile sera proposé", a ajouté l'Agence.
Sur quatre autres enfants testés dont les résultats sont disponibles, la moitié présente des taux de 10 µg/g, et l'autre une valeur légèrement inférieure (9 µg/g). 
Plus importante mine d'or d'Europe et première mine d'arsenic du monde, Salsigne a été exploitée pendant près d'un siècle jusqu'en 2004. 
Mais elle a légué des millions de tonnes de déchets toxiques stockés sur cinq sites alentour, dont certains, dénoncent des associations, ont perdu de leur étanchéité.
Les inondations d'octobre 2018 ont accru les inquiétudes quant à la pollution des sols. 
Parmi les mesures annoncées fin juin par la préfecture, un dispositif de surveillance médicale mené par l'ARS sera activé à partir du 8 juillet, a précisé l'Agence. 
Elle indique "souhaiter que les familles trouvent rapidement des éléments de réponse aux questions de santé qu’elles se posent".
En cas de taux supérieurs à la valeur de référence, l'Agence recommande un nouveau contrôle deux mois plus tard, soulignant qu'"un seul dosage est le reflet d'une exposition récente qui ne peut démontrer une exposition dans la durée".
<https://www.nouvelobs.com/sante/20190704.AFP9856/taux-d-arsenic-eleve-chez-des-enfants-deux-nouveaux-cas-dans-l-aude.html>
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6- Reportage. Au Burkina, un premier lâcher de moustiques génétiquement modifiés crée la polémique, Le Monde Afrique, 04/07/19, 18h00
Sophie Douce (Ouagadougou, correspondance)

L’Afrique comptabilise près de 90 % des cas mondiaux de paludisme et plus de 27 00 personnes sont décédées en 2017 au Burkina, où l’expérimentation est menée. 
Il fallait voir ça de ses propres yeux. Lundi soir, lorsqu’une dizaine de scientifiques est arrivée dans le village, les habitants de Bana étaient déjà attroupés pour regarder les petites cages s’ouvrir et, en une fraction de seconde, une nuée d’insectes volants fluorescents disparaître dans le ciel.
Ce 1er juillet, pour la première fois sur le continent africain, environ 6 400 moustiques génétiquement modifiés ont été lâchés dans cette localité du sud-ouest du Burkina Faso. « C’était formidable, cela faisait près de sept ans qu’on attendait ça », glisse ravi le docteur Abdoulaye Diabaté. L’entomologiste médical supervise Target Malaria depuis son laboratoire de l’Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS) de Bobo-Dioulasso, à quelques kilomètres de Bana, Pala et Sourkoudiguin, les trois villages d’expérimentation depuis 2012.
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Le but est d’introduire jusqu’à 10 000 moustiques génétiquement modifiés pour réduire la population d’Anophles gambiæ, l’une des principales espèces responsables de la transmission du paludisme sur le continent africain. Au Burkina Faso, la maladie reste la première cause de mortalité et de consultation. En 2017, plus de 7 millions d’infections et 27 000 décès y ont été recensés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). A elle seule, l’Afrique comptabilise près de 90 % des cas mondiaux.
Forçage génétique
Ce premier lâcher d’anophèles transgéniques constitue la phase de test du programme Target Malaria, porté par un consortium de plus de 150 chercheurs africains et occidentaux et financé par la fondation Bill et Melinda Gates (partenaire du Monde Afrique) à hauteur de 60 millions d’euros. Cette première étape a reçu l’aval, en août 2018, de l’Agence nationale de biosécurité du Burkina Faso (ANB).
Ces moustiques modifiés ont été imprégnés d’une poudre fluorescente pour qu’on puisse les identifier, les chercheurs procédant à une recapture quotidienne pendant dix jours, puis mensuelle, afin de comparer leur comportement à celui des insectes sauvages.
« Ces moustiques mâles génétiquement modifiés sont stériles. Lorsqu’ils se reproduiront avec des femelles sauvages [vecteurs de transmission du parasite responsable du paludisme], leurs œufs n’arriveront pas à maturité, ils n’auront donc pas de descendance et disparaîtront rapidement », explique Delphine Thizy, chercheuse à l’Imperial College de Londres, où la technologie a été finalisée en 2009, avant l’importation d’une première souche en 2016 au Burkina Faso.
Le lâcher du 1er juillet ne devrait donc pas avoir d’impact sur la population des moustiques locaux, mais permettra à l’équipe burkinabée de « récolter des informations sur le taux de survie et le comportement des mutants dans le village », précise Dr Abdoulaye Diabaté, qui espère passer rapidement à la deuxième phase : l’introduction de « mâles biaisés autolimitatifs ».
Cette fois, les moustiques seront fertiles mais ne produiront quasiment que des progénitures mâles grâce à une modification génétique, qui devrait peu à peu se « diluer » au fil des générations. L’objectif est d’arriver progressivement à la troisième et dernière étape, la plus controversée, celle du forçage génétique, ou gene drive en anglais. L’idée, encore jamais expérimentée en milieu ouvert, est de forcer les lois de l’hérédité pour que le gène modifié masculin se transmette de génération en génération et réduise ainsi la population d’anophèles, en l’absence de femelles. « On estime qu’il faudra une vingtaine de descendances, soit un peu moins de deux ans, avant qu’il y ait un impact significatif », indique Delphine Thizy.
« Cobayes humains »
Au Burkina Faso, où l’on a déjà connu l’échec de l’expérience du coton génétiquement modifié BT de Monsanto, le projet Target Malaria inquiète et irrite. « On prend les Burkinabés pour des cobayes humains, ces moustiques mutants pourraient transmettre d’autres maladies et développer des résistances, et puis la réduction drastique de cette espèce, qui est un maillon de la chaîne animale, créera un vide écologique, il y a trop de risques et les dégâts seront irréversibles ! », alerte Ali Tapsoba, le porte-parole du Collectif citoyen pour l’agroécologie, qui avait déjà organisé une manifestation en juin 2018, où plus d’un millier d’opposants anti-OGM avaient défilé dans les rues de la capitale.
Le militant dénonce aussi « l’opacité » et les « méthodes douteuses » du projet. « Ils ont fermé le processus de dialogue il y a un an, on refuse de nous rencontrer depuis, nous n’avons plus aucune réponse à nos questions », précise Ali Tapsoba, qui assure avoir été menacé l’année dernière par des villageois, alors qu’il était accompagné d’une équipe de journalistes, à Bana.
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Sur le terrain, la tension monte entre les pros et anti-Target Malaria. « On nous martèle que c’est pour lutter contre le paludisme, mais on ne nous explique pas tous les risques ou s’il y a un plan B en cas de dérapage, les habitants ne sont pas bien informés et ne maîtrisent pas tous les enjeux », critique un opposant à Bobo-Dioulasso, qui s’est rendu à plusieurs reprises dans les villages pour discuter du projet.
Les équipes de Target Malaria assurent pourtant avoir travaillé en toute « transparence » ces dernières années avec les villageois, parfois analphabètes ou ne comprenant pas le français, en menant des ateliers de sensibilisation en langue dioula et en leur faisant signer un « formulaire de consentement éclairé ». Discrètement, certains ne peuvent s’empêcher malgré tout de douter. « Ils nous disent que ça va éradiquer le paludisme, alors on les croit comme nous ne sommes pas scientifiques, mais on se pose encore des questions sur les risques à l’avenir », lâche un cultivateur de Sourkoudiguin.
Absence de débats contradictoires
Autre problème, le projet est devenu une source de revenus pour certains jeunes des villages qui travaillent comme « captureurs » pour les chercheurs. « On attrape les moustiques qui se sont posés sur nous avec des tubes de 20 heures à 6 heures du matin, on est payé 4 000 francs CFA (6 euros) la nuit, il nous arrive d’être piqués, mais on est soigné si on a le palu », affirme un jeune de 17 ans, qui explique travailler une dizaine de jours par mois pour payer ses études.
Au sein du milieu scientifique, certains regrettent l’absence de débats contradictoires. « Est-ce qu’on pourra vraiment maîtriser le forçage génétique de ces moustiques dans le temps et dans l’espace ? Il y a beaucoup d’incertitudes autour de ce projet. Il faudrait au moins un débat national et sous-régional sur la question, souligne Christophe Boëte, chargé de recherche à l’Institut des sciences de l’évolution de Montpellier (ISEM). On peut aussi sérieusement s’interroger sur la prétendue efficacité à venir d’une telle méthode alors qu’elle ne concerne qu’une seule espèce vectrice à ce jour », pointe le chercheur.
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L’ANB burkinabée devra encore donner son feu vert pour le lâcher de ses prochains moustiques transgéniques et chaque étape du processus. « On ne pense pas déposer notre demande pour le gene drive avant 2024 », nous indique-t-on au sein du consortium. De son côté, le Collectif citoyen pour l’agroécologie tente de déposer un recours auprès du tribunal administratif. « Nous envisageons toutes les actions citoyennes possibles pour mettre fin à ce projet », soutient Ali Tapsoba, qui craint que ce premier lâcher n’ouvre la voie à d’autres expérimentations du même genre au Burkina Faso, où des tests sur le haricot niébé BT – projet de l’African Agricultural Technology Foundation, qui compte la fondation Gates parmi ses bailleurs – sont en cours.
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/07/04/au-burkina-un-premier-lacher-de-moustiques-genetiquement-modifies-cree-la-polemique_5485432_3212.html>
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7- La principale station d'épuration d'Île-de-France à l'arrêt après un incendie, AFP, 04/07/19, 2300

La principale station d'épuration de la région parisienne à Achères (Yvelines) est à l'arrêt après un incendie survenu la veille qui n'a causé aucune victime mais des dommages matériels importants et de probables dégâts en milieu aquatique, a appris jeudi l'AFP.
"A l'heure actuelle, le traitement normal des eaux est interrompu", a déclaré à l'AFP Thierry Laurent, directeur de cabinet de la préfecture des Yvelines, précisant que le feu n'était pas totalement maîtrisé.
"L'état du bâtiment rend difficile l'intervention et l'un des planchers s'est effondré. Le feu ne pourra pas être parfaitement éteint au mieux avant demain (vendredi) matin", a-t-il ajouté.
La station d'épuration de Seine-Aval, créée en 1940, est l'une des plus grandes du genre en Europe et traite 70% des eaux usées de l'agglomération parisienne. Elle est exploitée par le Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne (Siaap).
De son côté, l'exploitant explique dans un communiqué que le feu s'est déclaré "au niveau du local de stockage de chlorure ferrique" du bâtiment de "clarifloculation".
Ce bâtiment, où sont traités chimiquement les eaux usées, a été "gravement et durablement endommagé (...) détruisant notamment la totalité des cuves de chlorure ferrique utilisées" dans le processus, détaille-t-il.
Côté conséquences environnementales, "les premières mesures réalisées montrent une forte chute de la teneur en oxygène du milieu, évolution susceptible d'entraîner de la mortalité piscicole" en aval de l'usine, développe le groupe.
Le Siaap souligne toutefois qu'en amont de l'usine, c'est-à-dire vers Paris, "cet incident n'a aucune conséquence sur l'équilibre du milieu" aquatique.
"Cette baisse de la teneur en oxygène s'avère moins prononcée à mesure que l'on s'éloigne de la zone critique", assure-t-il, promettant de travailler "activement à des solutions alternatives pour diminuer l'impact de cet événement sur la qualité du milieu naturel ainsi que sur la biodiversité et la vie piscicole" de la Seine.
Pour l'heure, une partie des flux de la station Seine-Aval ont été redirigés vers les autres stations d'épurations du réseau francilien gérés par le Siaap. Ce qui, selon le syndicat, a "permis de réduire considérablement les volumes d'eau pouvant potentiellement présenter le risque de fragiliser l'équilibre écologique du milieu naturel".
<https://www.lexpress.fr/actualite/societe/la-principale-station-d-epuration-d-ile-de-france-a-l-arret-apres-un-incendie_2087991.html>
Sur le même sujet : 
> Incendie dans la station d'Achères : "quatre incidents en 18 mois, c'est beaucoup" <https://www.geo.fr/environnement/incendie-dans-la-station-dacheres-quatre-incidents-en-18-mois-cest-beaucoup-196488>, AFP, 09/07/19, 22:00
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8- Antibiotiques, additifs alimentaires et pesticides retrouvés en mer, AFP, 05/07/19, 22:00

Certains antibiotiques, additifs alimentaires ou pesticides ont été détectés pour la première fois en mer, après avoir été transportés parfois sur de longues distances, selon les travaux de chercheurs réunis autour du programme européen Jerico-Next, coordonné par l'Ifremer.
"C'est la première fois qu'on montre que l'activité humaine se retrouve dans les eaux côtières, mais aussi plus au large", a déclaré à l'AFP Laurent Delauney, l'un des coordinateurs du programme, au terme de la réunion finale du projet vendredi à Brest.
Certains antibiotiques, herbicides, hydrocarbures ou additifs alimentaires, comme de l'édulcorant, provenant de boissons allégées en sucre notamment, ont été retrouvés en mer Baltique et mer de Norvège, mais aussi en Mer du Nord, selon une étude menée dans le cadre du projet Jerico-Next par l'Institut norvégien pour la recherche sur l'eau (Niva).
"On peut trouver ce type de produits dans des estuaires, des embouchures de fleuves ou des rivières, mais aussi loin des côtes c'est assez nouveau", a expliqué Ingrid Puillat, coordinatrice scientifique du projet, soulignant en outre l'intérêt de disposer désormais d'une cartographie à l'échelle européenne de la présence en mer de ces produits.
Cette découverte a été rendue possible par la mise en place d'outils de mesure beaucoup plus précis que ceux existants jusqu'à présent pour surveiller les eaux côtières, objet même au départ du programme Jerico-Next.
"A la base, il s'agissait de développer un système d'observation des eaux côtières harmonisé et performant, mais pour le mettre en application des cas scientifiques ont été étudiés", a expliqué M. Delauney, ingénieur à l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer).
Ainsi, de nouveaux capteurs ont été développés puis placés sur des bouées d'observation ou des navires et notamment des ferries, ce qui a permis d'avoir des mesures sur un même trajet, plusieurs fois par semaine ou même par jour.
Les navires de la compagnie Brittany ferries ont notamment été équipés de ces capteurs, de la taille d'une armoire électrique. Installés à l'intérieur du navire, ils ont permis de collecter de l'eau de mer, analysée ensuite selon différentes méthodes. 
Débuté en 2011 et réunissant une trentaine de partenaires issus de 15 pays européens, la série de programmes Jerico s'est également penchée sur le cycle du carbone dans les eaux côtières ou la prolifération des microalgues ou du phytoplancton. 
Le programme devrait se poursuivre par un troisième volet afin notamment de développer un portail internet unique à l'échelle européenne, où seraient mises à disposition les données côtières produites par l'ensemble des partenaires du réseau d'observation.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/antibiotiques-additifs-alimentaires-et-pesticides-retrouves-en-mer_135293>
Sur le même sujet :
> La recherche européenne unie pour mieux observer les eaux côtières, Ifremer, 04/07/19
Des capteurs plus précis pour mesurer les flux de carbone, de nouvelles méthodes d’identification des microalgues ou encore des pesticides et des édulcorants détectés pour la première fois en mer : le projet européen JERICO-NEXT a contribué à développer des outils pour surveiller les eaux côtières. La réunion finale du projet a eu lieu cette semaine au centre Ifremer de Brest.
>> Suite à lire à :
<https://wwz.ifremer.fr/Actualites-et-Agenda/Toutes-les-actualites/La-recherche-europeenne-unie-pour-mieux-observer-les-eaux-cotieres>
> La Méditerranée, mer la plus polluée d'Europe, selon l'Ifremer, Paris Match avec AFP,  24/07/19, 15h55 
La Rédaction avec AFP
L'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) a mené entre 1994 et 2017 une étude sur les déchets marins méditerranéens. Sa conclusion est sans appel : La Méditerranée est la mer la plus polluée d'Europe.  
La Méditerranée est la mer la plus polluée d'Europe, malgré une hausse modérée depuis 2009 de la quantité de déchets marins qui s'y trouvent, révèle mercredi l'Ifremer, qui tente de caractériser cette pollution, et notamment les déchets flottants, en les photographiant. L'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) a mené, entre 1994 et 2017, une vaste étude de suivi des déchets marins méditerranéens: «Si la quantité de déchets marins en Méditerranée fluctue chaque année, elle affiche néanmoins une augmentation globale depuis 2009», annonce dans un communiqué l'institut basé à Brest, relevant la présence de sacs et bouteilles plastiques, canettes métalliques et emballages alimentaires, cordes synthétiques et filets de pêche ou encore vêtements.
> A lire aussi :La France est le plus gros producteur de déchets plastiques en Méditerranée
«Dans les années 90, leur densité fluctuait autour de 100 déchets par km2», note Olivia Gérigny, océanographe au centre Ifremer de Toulon et auteure principale de l'étude publiée sur le site du Marine Pollution Bulletin. «Depuis 2012, cette densité se situe plutôt autour de 200 déchets par km2, avec un maximum de près de 300 atteint en 2015. Le plastique représente plus de 60% de ces déchets», affirme la chercheuse, pour qui cette hausse s'explique par une augmentation de la production de plastique sur la période, mais aussi un recensement plus systématique.
>> Suite à lire à :
<https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/La-Mediterranee-mer-la-plus-polluee-d-Europe-selon-l-Ifremer-1638908>
En savoir plus :
> Les quantités de déchets marins augmentent en Méditerranée <https://wwz.ifremer.fr/Espace-Presse/Communiques-de-presse/Dechets-marins-en-Mediterranee-une-hausse-moderee-et-une-mission-en-cours>, Ifremer, 28/07/19
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9- Des points d’eau ont été effacés des cartes IGN pour ne pas avoir à les protéger des pesticides, Le Monde, 06/07/19, 02h24
Martine Valo  

Des sources intermittentes ou petits ruisseaux, autour desquels il est interdit d’épandre des pesticides, ont été gommés à la faveur d’une révision du réseau hydrographique. 
Redoutable pour la vie aquatique, dommageable pour la santé des humains et les coûts des unités de production d’eau potable, la contamination généralisée des cours d’eau par les pesticides est aussi embarrassante vis-à-vis de l’Union européenne. La France s’est en effet engagée à restaurer le bon état de ses ressources hydriques. Or non seulement le recours aux produits phytosanitaires ne baisse pas (sauf dans les parcs et jardins), mais il augmente (+ 12 % encore en 2017), essentiellement dans l’agriculture.
Un rapport sur la protection des points d’eau, commandé par le gouvernement en septembre 2018, publié sur le site du Conseil général de l’environnement et du développement durable le 1er juillet, lève une partie du voile sur les mécanismes qui conduisent à cette absence de progrès. Un nouveau moyen de réduire les superficies sans pesticides est en effet récemment apparu : recenser officiellement moins de points ou de cours d’eau.
Depuis 2005, en effet, rivières et ruisseaux sont protégés des pollutions diffuses par une zone d’au moins cinq mètres enherbée ou plantée de haies, exempte de tout pesticide. Actuellement, les autorisations de près de 500 produits exigent une bande sans épandage plus large (de 10, 50, 100 mètres ou plus). Mais les règles sont loin d’être respectées. De plus, à l’occasion d’une mise à jour du réseau hydrographique menée depuis 2015 sous la houlette des préfets, des sources intermittentes, des cours d’eau – même dotés d’un nom –, des rus de fond de parcelle ont été gommés ou requalifiés en fossés – qui eux ne nécessitent qu’une protection d’un mètre, voire de 30 centimètres par endroits.
Possibilité d’interprétations locales
C’est ce que constatent Bruno Cinotti et Anne Dufour, les deux inspecteurs mandatés par le ministère de la transition écologique et solidaire et par celui de l’agriculture et de l’alimentation pour prendre la mesure d’une situation particulièrement conflictuelle. En moins de deux ans, la nouvelle carte de l’eau a suscité des protestations dans 45 départements où les associations de défense de la nature ont formulé 38 recours gracieux, les organisations agricoles 14, les fédérations de pêche 6 ; de plus 39 recours contentieux ont été déposés devant les tribunaux administratifs de 28 départements.
Le travail de recensement a entraîné une mobilisation importante, « en particulier des services de l’Etat et des organisations agricoles », selon les deux inspecteurs. Mais « dans de nombreux départements, le jeu d’acteurs et les rapports de force locaux ont conduit à une réduction, parfois forte par comparaison au nouveau référentiel national, du réseau hydrographique protégé par des zones non traitées », observent-ils. Autrement dit, des cours d’eau figurant sur les cartes de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) ont tout bonnement disparu.
Les services de l’Etat devaient tenir compte des documents de l’IGN, mais également d’autres cartes départementales établies à partir de 2015, en réponse aux « demandes insistantes » de la profession agricole qui voulait exclure de la réglementation les fossés creusés par l’homme, relatent les inspecteurs. Le gouvernement a alors arrêté une nouvelle définition légale du point d’eau. Il s’agit d’un « écoulement d’eaux courantes dans un lit naturel à l’origine, alimenté par une source et présentant un débit suffisant la majeure partie de l’année », sans être forcément permanent.
Depuis, l’arrêté interministériel du 4 mai 2017 a introduit la possibilité d’interprétations locales, ouvrant la voie à des pressions renouvelées sur le terrain. Cet arrêté, qui remplaçait un précédent de 2016 abrogé pour vice de forme, a lui-même été en partie annulé par le Conseil d’Etat le 26 juin, jugé insuffisamment protecteur à l’égard des riverains et des points d’eau…
Finalement, les rapporteurs soulignent la grande disparité des arrêtés préfectoraux départementaux. Au moins 44 départements ont à présent « une protection des points d’eau au moins équivalente » à celle d’avant l’arrêté de 2017, tandis que d’autres ont perdu 29 %, voire davantage, de leurs linéaires par rapport aux cartes IGN. Le Pas-de-Calais, Mayotte et la Réunion ne sont pas parvenus à accomplir ce travail. Les inspecteurs décernent, au passage, un bon point à la Bretagne pour le relevé très complet de son réseau hydrographique.
 <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/06/comment-des-points-d-eau-proteges-des-pesticides-ont-disparu-des-cartes-ign_5485995_3244.html>
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10- Ecologie, la bataille du recyclage va commencer, Le JDD, 06/07/19, 23h30
Arthur Nazaret

Avec sa loi sur l'économie circulaire, présentée cette semaine, le gouvernement engage le "combat" contre le gaspillage. Et affiche sa volonté, en dépit de fortes résistances et de doutes sur sa capacité à le mener jusqu'au bout.
Est-ce un tournant ? Le gouvernement, en tout cas, veut y croire. Mercredi, Brune Poirson, la secrétaire d'Etat à la Transition écologique et solidaire, présentera devant le Conseil des ministres sa loi antigaspillage pour l'économie circulaire, dont l'examen débutera fin septembre au Sénat. Le point de départ d'un véritable changement de modèle, assure la ministre, qui promet de "mener une guerre contre la pollution plastique".
De fait, il y a urgence. En mars, l'ONG écologiste WWF sonnait l'alarme : "Les plastiques polluent la nature, mettent en danger la vie sauvage et les systèmes naturels", écrivait-elle dans son rapport Pollution plastique : à qui la faute ?. "En matière de recyclage, la France figure dans les mauvais élèves de l'Europe, rappelle Arnaud ­Gauffier, du WWF. Seuls 20% des plastiques mis sur le marché sont recyclés. Plus de 10.000 tonnes arrivent dans la ­Méditerranée." La loi antigaspillage doit donc permettre de rattraper le retard pris par la France. "Les matériaux recyclables sont des ressources, pas des déchets, fait valoir Jean Hornain, directeur général de Citeo, une des principales entreprises chargées du recyclage des emballages ménagers. Les retrouver dans les poubelles, c'est un gâchis ; les retrouver dans la rue, c'est un fléau."…
>> Suite à lire à :
<https://www.lejdd.fr/Politique/ecologie-la-bataille-du-recyclage-va-commencer-3908432>
Sur le même sujet : 
> Interview. Brune Poirson au JDD : "La loi antigaspillage marquera un vrai tournant écologique", Le JDD, 06/07/19, 23h30
Arthur Nazaret & David Revault d’Allonnes
Consigne, principe du pollueur-payeur pour le BTP, 100% de plastiques recyclés en 2025 : la secrétaire d'Etat à la transition écologique, Brune Poirson, présente mercredi en Conseil des ministres sa loi antigaspillage.
La secrétaire d'Etat à la transition écologique, Brune Poirson, présentera mercredi sa loi antigaspillage en Conseil des ministres. "Il est temps de passer d'une société du tout-jetable à une société économe de ses ressources et respectueuse de l'environnement", explique-t-elle dans une interview au JDD, tout en reconnaissant que "s'attaquer aux déchets est un vrai combat". Parmi les axes majeurs : la lutte contre les décharges sauvages ou encore la guerre à la pollution plastique. L'occasion aussi de revenir sur ses relations avec son ex-ministre de tutelle Nicolas Hulot. 
Vous présenterez votre loi antigaspillage mercredi en Conseil des ministres. En quoi changera-t-elle notre quotidien ?
Notre rapport à nos déchets en dit beaucoup sur nous et sur notre civilisation. Il est temps de passer d'une société du tout-jetable à une société économe de ses ressources et respectueuse de l'environnement. Il faut réduire la consommation, supprimer les emballages inutiles, encourager le réemploi et le recyclage. C'est ce qu'on appelle l'économie circulaire : aujourd'hui, on produit, on utilise, on jette. L'économie circulaire, c'est tout l'inverse : on conçoit mieux les produits, on les utilise, on les répare, on les réemploie, on les recycle. C'est une réponse au débat stérile entre croissance et décroissance. Donc oui : cette loi marquera un vrai tournant écologique.
>> Suite à lire à :
<https://www.lejdd.fr/Politique/brune-poirson-au-jdd-la-loi-antigaspillage-marquera-un-vrai-tournant-ecologique-3908418
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11- Les industriels de la boisson favorables à la consigne, AFP, 07/07/19, 01:00

Les représentants des fabricants et distributeurs de boissons se déclarent favorables à la mise en place de la consigne des bouteilles plastique et canettes aux fins de recyclage, dans une tribune parue samedi soir sur le jdd.fr.
Le projet de loi contre le gaspillage et pour l'économie circulaire doit être présenté mercredi au conseil des ministres par la secrétaire d'Etat à la Transition écologique Brune Poirson, qui soutient un système de consigne.
"La consigne pour le recyclage des emballages de boissons est nécessaire à une économie vraiment circulaire", estiment les signataires de la tribune.
"Le dispositif actuel ne permet pas de faire progresser assez vite le tri et le recyclage de nos déchets ménagers. Il ne permet pas d'atteindre les objectifs nationaux et européens de 90% de collecte pour recyclage des bouteilles en plastique et de 30% d'intégration de matière recyclée", écrivent-ils.
Les signataires représentent Boissons énergisantes France (BEF), Boissons rafraîchissantes de France (BRF), la Maison des eaux minérales naturelles (MEMN), la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), la Fédération nationale des boissons (FNB), la Confédération nationale du commerce de gros et international (CGI), le Syndicat des eaux de sources (SES), le Syndicat national du lait de consommation, l'Union nationale interprofessionnelle des jus de fruit et enfin Citeo.
"Seuls les pays ayant adopté un système de consigne pour recyclage atteignent, voire dépassent, l'objectif de 90% de collecte. En Finlande, 91% des bouteilles en plastique PET consignées sont retournées ; 90% au Danemark et 97% en Allemagne. Cette réalité oblige à étudier sérieusement cette solution pour la France", expliquent-ils.
"La mise en place de la consigne pour recyclage s'inscrirait dans un contexte plus large d'évolutions du modèle de collecte sélective et de tri", disent-ils, évoquant la généralisation de la collecte des biodéchets d'ici à 2025, "l'harmonisation nationale des couleurs des bacs ou la généralisation d'un tri séparé du papier-carton".
Ce "saut de performance" cependant "ne sera possible que si tous les acteurs engagent des discussions".
Des fédérations professionnelles du recyclage ont de fait exprimé des réserves sur la consigne. La Fnade, la fédération des entreprises du recyclage et du traitement des déchets, se préoccupe du "coût associé" à sa mise en place. La fédération Federec préconise plutôt un nouveau mode de tri "clarifié et simplifié".
A propos de la consigne, "je ne crois pas à une solution à la va-vite", a déclaré Mme Poirson au JDD. "Le principe est arrêté car c'est le seul qui garantit des niveaux de collecte très élevés, mais il reste à déterminer le + comment+. Est-ce qu'il faut une consigne pour le recyclage, pour le réemploi, uniquement pour les emballages plastiques ou aussi pour le verre ?".
Pour elle, "cette loi marquera un vrai tournant écologique" et constituera "une réponse au débat stérile entre croissance et décroissance".
Le projet de loi veut notamment renforcer le principe du pollueur-payeur. "Des pans entiers de notre économie ne prennent pas en charge le traitement de leurs déchets, supporté par les collectivités, donc par les impôts locaux : les articles de bricolage, de jardinage, de sport, les jouets, les mégots... Ça va changer", dit-elle.
"On produit l'équivalent de 5 tonnes de déchets par an et par personne (...) Un des secteurs qui doivent réagir, c'est la construction", ajoute-t-elle, relevant que "600  kilos sont des déchets ménagers, 700  kilos des déchets d'entreprise. Tout le reste vient du BTP ."
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/les-industriels-de-la-boisson-favorables-a-la-consigne_135302>
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12- Le dernier plan santé-environnement n’a eu aucun effet, Le Monde, 08/07/19, 06h30
Stéphane Foucart  

Deux rapports dressent chacun un bilan accablant du troisième PNSE, en vigueur entre début 2015 et fin 2019. 
En France, la discrétion est la contrepartie de la liberté. Rendus en décembre 2018 et publiés quatre mois plus tard sans tambours ni trompettes, deux rapports – l’un de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), l’autre du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) – dressent chacun un bilan accablant du troisième Plan national santé-environnement (PNSE), en vigueur entre début 2015 et fin 2019. Ces évaluations seront examinées, mardi 9 juillet, pour l’élaboration du futur quatrième PNSE, dit-on à la Direction générale de la santé (DGS).
Passés inaperçus lors de leur publication, les deux rapports concluent en substance que le PNSE en vigueur n’a eu aucun impact sanitaire positif mesurable. « Le constat tiré par les inspecteurs est particulièrement affligeant, estime l’épidémiologiste William Dab, professeur au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) et ancien directeur général de la santé. Il est très rare que, sur un sujet aussi important que l’impact de l’environnement sur la santé, une politique publique se situe à un tel niveau de défaillance. »
Institué par le code de santé publique, le PNSE est un plan national de prévention des risques sanitaires liés à l’environnement, censé tenir compte des effets « des agents chimiques, biologiques et physiques présents dans les différents milieux de vie, y compris le milieu de travail, ainsi que ceux des événements météorologiques extrêmes ». Le PNSE-3 est constitué de 110 actions, soit plus de deux fois plus que sa version précédente.
> Lire aussi  « L’environnement joue-t-il un rôle dans la stagnation de l’espérance de vie ? »
Des mesures qui relèvent surtout de la communication
Ces mesures sont très diverses : « élaborer et mettre en œuvre une feuille de route interministérielle “amiante” », « mettre en œuvre la protection des captages utilisés pour l’alimentation en eau potable contre les pollutions accidentelles et diffuses », « soutenir les travaux liés à la substitution des substances perturbateurs endocriniens », « résorber les points noirs du bruit »... A lire les rapports d’inspection, cette inflation de mesures relève surtout de la communication. L’action réellement mise en œuvre est « très relative » selon l’IGAS.
L’analyse de l’ensemble des mesures révèle d’abord que « très peu (…) visent à réduire l’exposition aux facteurs nocifs ». Environ 65 % consistent à acquérir de nouvelles connaissances sur les risques par des mesures ou de la recherche, 13 % renvoient à d’autres plans prévus ou en cours… Mais le « plan plomb », par exemple, auquel renvoie le PNSE-3, n’existe toujours pas. Enfin, seules 20 % des mesures annoncées consistent à « répondre » aux risques, soit en prenant en charge leurs conséquences, soit en diminuant l’exposition des populations.
Toutefois, ces mesures ne sont généralement pas opérationnelles. Le CGEDD relève ainsi « une absence totale d’indicateurs sur les effets attendus en matière de niveau de santé, malgré la proposition par le Haut conseil de santé publique en ce sens ». Ni volonté forte de réduire les risques ni direction claire, le PNSE-3 ne définit en outre, très généralement, « ni les moyens humains, ni les moyens financiers, ni les moyens organisationnels nécessaires » à sa mise en œuvre, détaille l’IGAS. Le plan dans son ensemble n’a ainsi pas de budget propre, et aucune de ses 110 actions n’a fait l’objet d’un chiffrage quant à son coût.
Le CGEDD considère que « le PNSE-3 a pu contribuer au développement de recherches en santé-environnement mais il n’a pas permis de mettre en place une stratégie de recherche dans le domaine ».
Le coût n’est pas répercuté sur les auteurs des nuisances
De son côté, l’IGAS rappelle que la qualité de l’environnement est au cœur d’« enjeux sanitaires majeurs faiblement pris en compte ». L’inspection rappelle qu’en se fondant sur les données et les connaissances disponibles en 2006, l’Organisation mondiale de la santé estimait que 14 % de la mortalité française – soit 74 300 décès – était liée à l’environnement au sens large, dont une part importante à la pollution atmosphérique. Encore l’IGAS estime-t-elle que ces chiffres minorent probablement la réalité : de nouveaux travaux permettant d’établir des liens de causalité n’étaient pas encore disponibles en 2006.
En s’appuyant sur diverses sources et en tenant compte des coûts tangibles (frais de santé, déficit de productivité économique, etc.) et intangibles (estimation économique de la perte d’années de vie, de bien-être...), l’IGAS estime que les effets sanitaires de la dégradation de l’environnement peuvent être estimés à plus de 7,5 % du produit intérieur brut, en ne tenant compte que de la pollution de l’air, de la pollution sonore et de la faible proportion de dégâts chiffrables des perturbateurs endocriniens (pesticides, plastifiants...).
Le CGEDD relève également que cet aspect financier – le coût pour la collectivité de certaines activités n’est pas répercuté sur les auteurs des nuisances – n’est qu’insuffisamment pris en compte, « puisque les coûts des dégradations de l’environnement et de la santé ne sont que rarement évalués ».
La question des pesticides fait l’objet d’une annexe spécifique dans le rapport de l’IGAS. L’inspection rappelle l’existence d’« enjeux sanitaires très conséquents »liés à l’usage de ces produits, suffisants « pour motiver une action déterminée et rapide ». L’inspection note là encore le peu d’ambition du plan, qui ne consacre que huit actions à ce sujet, dont une seule visant à réduire l’exposition à ce facteur de risque, en s’assurant que « les pesticides distribués et utilisés dans les départements d’outre-mer soient des produits autorisés ».
> Lire aussi  Le Conseil d’Etat annule en partie l’arrêté encadrant l’usage des pesticides
Initialement, trois services avaient été saisis pour travailler ensemble à l’expertise du plan : l’IGAS, le CGEDD et l’Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche (IGAENR). Selon nos informations, des désaccords sur le cadrage de la saisine et sur la rédaction du texte ont conduit à deux rapports distincts, bien que semblables dans leurs conclusions. L’IGAENR n’a pas rendu de rapport et n’était pas en mesure, vendredi 5 juillet au soir, de répondre aux sollicitations du Monde.
Au total, pour M. Dab, le constat d’échec est sans appel. « C’est très grave, non seulement pour la santé publique, mais aussi pour la défiance que cela instaure vis-à-vis des pouvoirs publics, estime-t-il. Les politiques publiques doivent dire ce qu’elles vont faire et faire ce qu’elles ont dit. Sans ce minimum, on détruit la confiance et on finira par nourrir les extrêmes. C’est très inquiétant. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/08/le-dernier-plan-sante-environnement-n-a-eu-aucun-effet_5486708_3244.html>
En savoir plus :
> Évaluation du 3è plan national santé environnement et préparation de l’élaboration du plan suivant <http://www.igas.gouv.fr/spip.php?article728>, Inspection générale des affaires sociales (IGAS), 05/04/19
> Évaluation du troisième plan national Santé-Environnement <http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/evaluation-du-troisieme-plan-national-sante-a2739.html>, Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), 08,04/19
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13- En Europe, les 200 bateaux de croisière polluent plus que toutes les voitures réunies, Daily Geek Show, 08/07/19
Jeanne Gosselin - Source : Ouest-France

“Des vacances de rêve”. Oui, mais pas pour l’environnement...
Dans une étude publiée le 5 juin dernier, l’ONG Transport et Environnement a démontré que les ports européens étaient très touchés par la pollution engendrée par les navires de croisière. Effectivement, en 2017, les 200 navires de croisière recensés sur le littoral européen ont beaucoup plus pollué que les 260 millions de voitures en Europe.
>> Suite à lire à :
<https://dailygeekshow.com/bateau-croisiere-pollution/>
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14- L’Atlantique tropical ceinturé par les algues sargasses, Le Monde, 09/07/19, 06h00

Une équipe de chercheurs a constaté que ce phénomène physique d’amas d’algues observé depuis plusieurs années mesure plus de 8 000 km et se nourrit de la pollution. 
Décrites pas Christophe Colomb, les sargasses, ces algues dérivantes qu’on a longtemps cru cantonnées à la mer du même nom, envahissent depuis 2011 les côtes des Caraïbes. Une étude, publiée, le 5 juillet, dans la revue Science, suggère que ce phénomène récurrent de « grande ceinture atlantique des sargasses » pourrait devenir la norme.
Joseph Montoya (Georgia Institute of Technology, Atlanta) et ses collègues se sont appuyés sur des données satellitaires pour étudier l’évolution de ce qui évoque un superorganisme d’une dimension inédite : en juin 2018, cette ceinture mesurait 8 850 kilomètres de long pour une biomasse de 20 millions de tonnes ! La croissance des algues est dopée par les effluents charriés en plus grande quantité jusqu’à l’océan par l’Amazone, en raison des épandages d’engrais agricoles et de la déforestation, et par la remontée de nutriments sur les côtes africaines.
+ Infographie : Sargassum, une algue-continent <https://img.lemde.fr/2019/07/05/0/0/1068/5909/688/0/60/0/02f8c91_bTmA8SAEYVH2SwAqlvBO-OaX.png>
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/07/09/l-atlantique-tropical-ceinture-par-les-algues-sargasses_5487087_1650684.html>
En savoir plus :
> Report. The great Atlantic Sargassum belt <https://science.sciencemag.org/content/365/6448/83>, Science,05/07/19
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15- Réutiliser les eaux usées épurées, une solution encouragée par l'Europe, Terre-net Média, 09/07/19, 06:02 
Nicolas Mahey 

Réuni le 26 juin, le conseil des ministres européens de l’environnement a validé un projet de règlement visant à favoriser l’utilisation des eaux usées épurées, notamment à des fins d’irrigation agricole. En France, la réutilisation des eaux usées traitées est peu pratiquée. Outre leur grande disponibilité, les eaux usées traitées ont un autre atout : leur teneur non négligeable en éléments fertilisants d’origine organique. Il faut cependant veiller à la qualité de ces eaux.
Rassemblés à Luxembourg le 26 juin, les ministres de l’environnement de l’UE ont approuvé l’orientation générale du projet de règlement adopté en février par le parlement européen. Objectif : faciliter l’utilisation des eaux usées urbaines traitées pour irriguer les cultures, tout en fixant un cadre strict en matière de qualité et de surveillance.
Dans un contexte de réchauffement climatique, ce recyclage devrait réduire la pression sur les nappes et les plans d’eau. 6 milliards et demi de mètres cubes d’eaux usées pourraient ainsi être mis à contribution pour l’irrigation des cultures à l’horizon 2025, soit six fois plus qu’aujourd’hui.
>> Suite à lire à :
<https://www.terre-net.fr/meteo-agricole/article/l-europe-s-accorde-pour-favoriser-la-reutilisation-des-eaux-usees-epurees-2179-149874.html>
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16- Brune Poirson promet « un big bang dans la poubelle des Français », Le Monde, 10/07/19, 10h01
Cédric Pietralunga et Olivier Faye  

La secrétaire d’Etat à la transition énergétique, qui présente mercredi en conseil des ministres son projet de loi sur l’économie circulaire, représente l’écologie « du quotidien » version Macron. 
Vendredi 21 juin, wagon-bar du TGV Paris-Lyon. Brune Poirson se trouve face à un dilemme : peut-elle commander un café avec du lait, et donc assumer l’usage de plusieurs capsules en plastique ? Choix d’autant plus cornélien qu’il doit se trancher sous le regard d’un journaliste du Monde, auquel la secrétaire d’Etat auprès du ministre de la transition écologique et solidaire veut exposer son projet de loi antigaspillage. Un texte sur lequel elle travaille depuis deux ans, qui doit être présenté, mercredi 10 juillet, en conseil des ministres.
« Un déchet c’est le début de quelque chose de nouveau. L’économie circulaire, c’est une chance », déroule Brune Poirson, qui promet un « big bang dans la poubelle des Français » et entend « interdire la destruction de produits qui n’ont pas trouvé acheteur ». « C’est un des textes les plus importants du quinquennat », assure-t-on carrément à l’hôtel de Roquelaure, au siège du ministère. Va pour le café avec le lait, alors.
> Lire aussi  Déchets : un projet de loi pour mettre fin au gaspillage et renforcer la responsabilité des producteurs
Ce projet de loi représente l’heure de gloire de celle qui n’a pas encore percé le mur de la notoriété. Deux ans après son entrée au gouvernement, la secrétaire d’Etat de 36 ans veut saisir l’opportunité qui lui est offerte d’incarner aux yeux du grand public l’écologie version Macron. Une écologie « du quotidien », comme on dit au sein de l’exécutif pour tenter de contrer les procès en inaction. Certes, la jeune femme parcourt le monde pour vanter la cause de la planète en tant que vice-présidente de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement. Mais elle peine à émerger en France. En août 2018, un sondage pour Le JDD assurait que 86 % des Français ne la connaissaient pas…
Lors de son arrivée au gouvernement, la novice apparaissait empruntée. « Elle avait un côté Bisounours agaçant », grince un conseiller ministériel. Passée par Veolia et l’Agence française de développement, expatriée pendant près d’une décennie, la native de Washington, aux Etats-Unis, incarnait aussi bien les qualités du macronisme – une figure de renouvellement issue de la société civile –, que ses défauts – l’inexpérience doublée du langage technocratique. Mais tout aurait changé, ou presque, depuis la démission de Nicolas Hulot du gouvernement, en août 2018 :
« Au début, j’ai assumé de travailler en sous-marin. Nicolas Hulot prenait beaucoup de place médiatiquement. Aujourd’hui, mon sujet arrive à maturité. La loi est saluée par tout le monde. »
Surtout, son nouveau ministre de tutelle, François de Rugy, lui laisse le champ libre.
Une « pro du réseautage »
Cette diplômée de Sciences Po Aix-en-Provence et de la London School of Economics a aussi compris que le secret de la longévité en politique ne se niche pas seulement sur un plateau de télévision. Elue à la surprise générale députée du Vaucluse face au suppléant de Marion Maréchal-Le Pen en 2017, elle tâche de travailler un ancrage local qui reste balbutiant.
« Elle essaye de patrouiller dans sa circonscription dès qu’il y a une inauguration », remarque Julien Aubert, député Les Républicains du Vaucluse. La secrétaire d’Etat entend aussi peser sur les élections municipales dans son département : elle est l’une des rares ministres à avoir assisté, au printemps, aux auditions des référents locaux de sa circonscription par la direction de La République en marche.
> Lire aussi  Economie circulaire : l’industrie du plastique sommée de se recycler
Derrière la supposée candeur de cette ministre à l’allure toujours soignée se cache une farouche détermination. « Elle a toujours voulu réussir, c’est une pro du réseautage ! », assure un consultant qui a travaillé avec elle chez Veolia. Pendant sa campagne législative, la jeune femme avait fait appel à un chef de chœur pour améliorer ses prises de parole. Comme Emmanuel Macron, qui avait travaillé sa diction pendant la présidentielle avec le baryton Jean-Philippe Lafont.
Souvent présentée comme sortie de nulle part, Brune Poirson, qui refuse de dire pour qui elle votait avant 2017 – « Je suis de l’extrême centre », élude-t-elle – a aussi bénéficié de quelques coups de pouce. Hubert Védrine, rencontré avec son mari lorsqu’elle travaillait en Inde, l’a notamment aidée à obtenir le tampon d’En marche ! pour les législatives, en envoyant un SMS au patron de la commission d’investiture, Jean-Paul Delevoye. « Cela a peut-être joué un rôle », souffle l’ancien ministre de François Mitterrand, qui veut se montrer optimiste au sujet de sa protégée : « Elle est en train de trouver ses marques. »
« Au début, elle était un peu scolaire, c’est vrai. Mais elle a pris de l’assurance, elle fait preuve de davantage d’autorité, elle sort les dents », loue François Patriat, président du groupe LRM au Sénat. « Elle prend des risques et a du panache, le président aime ça », ajoute un membre du premier cercle d’Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat ne l’a pourtant pas bombardée tête de liste aux élections européennes, hypothèse qu’ils avaient évoquée tous les deux. « Elle a un côté frais mais elle fait aussi un peu hors-sol », estime un proche.
Son rôle n’en reste pas moins crucial dans une période où le Haut Conseil climat souligne les « actions insuffisantes » du gouvernement. L’écologie, elle assure y être venue à l’instinct.
« Je vis par les sens, les émotions. Je ressens la nature, la beauté, l’esthétisme. Chez moi, il y a moins d’oiseaux qu’avant, moins d’insectes sur le pare-brise. Je ne peux pas m’y résoudre. »
La secrétaire d’Etat n’hésite pas à descendre dans la rue manifester au côté des jeunes pour le climat. Et fait mine de voir dans leur mobilisation un encouragement, et non un reproche.
La question de l’après
A l’en croire, le président de la République l’aurait d’ailleurs entendu. « Emmanuel Macron, c’est le premier président du XXIe siècle. Il ne peut pas ne pas accorder une place centrale à l’écologie », jure-t-elle. Imposer son projet de loi à l’agenda du gouvernement n’a pourtant pas été chose aisée. « Il y a eu des tests à Matignon et à l’Elysée pour voir si le départ de Hulot ne pouvait pas permettre de repousser le texte, assure une source au sein de l’exécutif. Au milieu du grand débat, Matignon se demandait s’il ne fallait pas refaire une étude d’impact. »
> Lire aussi  Le gouvernement se penche sur la consigne pour mieux recycler
Une fois son projet de loi adopté, se posera la question de l’après. Elle assure ne pas y penser. La nomination d’Emmanuelle Wargon comme secrétaire d’Etat à ses côtés l’aurait pourtant fait tiquer, même si elle n’en a soufflé mot en public. « Elle a très mal vécu l’arrivée de Wargon, qui connaît le premier ministre, qui est énarque », reconnaît un proche d’Edouard Philippe. La mise en lumière de sa collègue, coanimatrice du grand débat, n’a pas aidé à rapprocher les deux femmes. Selon un stratège du chef de l’Etat :
« La question du prochain combat de Brune se pose Mais il faut la garder car elle incarne un truc très moderne : prendre un mégaphone pour parler devant 1 000 gamins qui manifestent pour le climat [le 15 février à Paris], ils ne sont pas beaucoup au gouvernement à savoir le faire. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/10/brune-poirson-promet-un-big-bang-dans-la-poubelle-des-francais_5487606_3244.html>
Sur le même sujet : 
> Trier, recycler, réparer, consigner : la loi antigaspillage présentée <https://www.lepoint.fr/politique/trier-recycler-reparer-consigner-la-loi-antigaspillage-debarque-10-07-2019-2323666_20.php>, AFP, 10/06/19, 21:00
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17- Déchets : un projet de loi pour mettre fin au gaspillage et renforcer la responsabilité des producteurs, Le Monde, 10/07/19, 11h27
Rémi Barroux  

Le texte relatif à l’économie circulaire est présenté, mercredi, en conseil des ministres. Il met en place un bonus-malus pour inciter de nouvelles filières à mieux concevoir leurs produits. 
Le concept est simple : produire moins et mieux, jeter moins et mieux, recycler, réparer et réutiliser. Pourtant, la mise en pratique de cette « économie circulaire », vantée depuis de nombreuses années, est, elle, plus complexe à réaliser.
Mercredi 10 juillet, la secrétaire d’Etat à la transition écologique et solidaire, Brune Poirson, doit présenter en conseil des ministres le projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire. Il devrait arriver au Sénat fin septembre, puis être discuté par l’Assemblée nationale à l’automne pour une adoption « avant les élections municipales », soit avant mars 2020, précise-t-on au ministère.
En treize articles, le projet de loi, que Le Monde a pu consulter, propose plusieurs axes qui doivent permettre de « stopper le gaspillage », « d’améliorer la collecte pour lutter contre les dépôts sauvages », de « mobiliser les industriels pour transformer les modes de production » ou encore d’« informer pour mieux consommer ».
> Lire aussi  Déchets, recyclage, réutilisation : qu’est-ce que l’économie circulaire ?
Le texte, qui reprend les mesures annoncées dans la feuille de route de l’économie circulaire, présentée en avril 2018 par le premier ministre, Edouard Philippe, ne fixe pas de nouveaux objectifs chiffrés, souvent déjà prévus par la réglementation européenne, et remet à l’élaboration des décrets d’application de nombreuses décisions.
• Extension du principe pollueur-payeur
Sous l’intitulé « la responsabilité des producteurs », le gouvernement veut étendre l’obligation, pour celui qui « élabore, fabrique, manipule, traite, vend ou importe des produits ou des éléments et matériaux entrant dans leur fabrication », de contribuer à la prévention et à la gestion des déchets. Les filières REP, pour « responsabilité élargie des producteurs », sont nées en 1975. Il en existe quatorze aujourd’hui, dont les emballages ménagers, les équipements électriques et électroniques, les pneus, les médicaments, les meubles ou encore les bouteilles de gaz.
A partir du 1er janvier 2021, les articles de bricolage et de jardin, les articles de sport et de loisirs, les jouets, les produits du tabac ou encore les lingettes pré-imbibées pour usage corporel ou domestique seront concernées par la mise en place de filières REP.
« Des pans entiers de notre économie ne prennent pas en charge le traitement de leurs déchets, qui est donc supporté par les collectivités, donc par les impôts locaux : les articles de bricolage, de jardinage, les jouets, les mégots…, expliquait Brune Poirson, dans un entretien au Journal du dimanche du 7 juillet. Les entreprises devront s’organiser entre elles pour créer un éco-organisme qui gérera financièrement leurs déchets et les incitera à mieux concevoir leurs produits. »
Les contributions versées par les producteurs aux éco-organismes pourront être modulées, sous forme de prime ou de pénalité en fonction de critères de performance environnementale, ce qui revient à l’instauration d’un système de bonus-malus ne pouvant excéder « 20 % du prix de vente hors taxe du produit ».
• Le problème du bâtiment
Le secteur le plus producteur de déchets, celui du bâtiment, est aussi dans le collimateur. Sur l’équivalent de 4,6 tonnes de déchets produits par an et par personne (chiffres Ademe 2016), 3,4 tonnes viennent du BTP, pour 700 kilos de déchets d’entreprises et 570 kilos de déchets ménagers. Un des articles de la loi contraint le maître d’ouvrage à réaliser, en amont d’un chantier de démolition ou de réhabilitation d’un bâtiment, un diagnostic sur la gestion des produits, matériaux et déchets. Et, à compter du 1er janvier 2022, les produits et matériaux de construction devront être « repris sans frais sur tout point du territoire ».
La mise en place d’une filière REP pour ce secteur est évoquée dans les échanges avec les professionnels, précise-t-on au ministère, avec notamment un objectif : lutter contre les décharges illégales.
Les professionnels ne sont pas convaincus. Dans un courrier signé par quatorze organisations, en date du 19 juin, ils expliquent que « la mise en place d’une filière REP bâtiment globale et d’une gratuité de la reprise générale ne constitue pas une réponse appropriée à la problématique ». « Cela créera une concurrence déloyale entre les entreprises. Ceux qui trichent, qui balancent leurs déchets dans la nature, ne déclareront rien, et ce sont ceux qui vont dans les décharges autorisées, qui respectent les règles, qui seront plus taxés », explique Jacques Chanut, le président de la Fédération française du bâtiment.
Une solution, selon lui, serait de taxer les matériaux afin que tous ceux qui les achètent, légaux ou « au noir », payent. Il faudrait aussi que l’Etat aide financièrement les communes afin qu’elles acceptent de réceptionner les déchets du bâtiment, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, explique Jacques Chanut, afin que les professionnels ne soient pas contraints de faire des dizaines de kilomètres pour jeter leurs déchets, ce qu’ils ne font pas toujours.
> Lire aussi  Terzéo, un projet de traitement de déchets controversé en Ile-de-France
• La lutte contre le gaspillage
C’est un des points sur lequel le premier ministre Edouard Philippe a souvent insisté. Une des mesures, concernant les équipements électriques, électroniques et l’ameublement – qui entrera en vigueur au 1er janvier 2021 –, permettra au consommateur d’avoir une information « complète et fiable », délivrée par le producteur et le vendeur, sur la disponibilité des pièces détachées. Le réparateur aura, lui, obligation de proposer au client des pièces détachées issues de l’économie circulaire (recyclage, etc.).
Un « indice de réparabilité », qui permet au consommateur de choisir un appareil plus facilement réparable, sera obligatoire pour les équipements électriques et électroniques.
De même, le logo Triman, qui indique que le produit doit être trié, devient obligatoire et devra être visible. Il sera accompagné d’informations sur ces règles de tri (reprise en magasin, bornes spécifiques, poubelles jaunes…). Tout manquement à ces règles sera passible d’amendes, qui ne pourront excéder « 3 000 euros pour une personne physique et 15 000 euros pour une personne morale ».
• Le retour de la consigne
Le comité de pilotage sur la consigne mis en place par Brune Poirson, le 19 juin, ne devrait pas rendre ses conclusions avant l’automne. Sans attendre, le projet de loi trace le cadre législatif de cette future pratique qui devrait permettre d’augmenter le taux moyen de recyclage des emballages en plastique, qui était de 26 % seulement en 2018, selon le ministère, pour atteindre 100 % de plastique recyclé en 2025. Le projet ne dit pas quels contenants seront concernés (canettes en aluminium, bouteilles en verre)…
« Cette mesure va entraîner une diminution des flux qui arriveront dans les centres de tri. D’autres pays l’ont fait, il faut donc s’adapter, en profiter pour harmoniser les gestes de tri nationalement, adapter les centres de tri, en profiter pour discuter avec tous les partenaires concernés par ce changement », estime Jean Hornain, directeur général de Citeo, éco-organisme chargé du tri et du recyclage des emballages ménagers.
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Mais la future mesure inquiète. « Avec la consigne, il y aura un manque à gagner pour les collectivités, car on retirera des poubelles jaunes tout ce qui a de la valeur, ce que les collectivités revendent aujourd’hui et qui a pour effet de minorer les impôts des contribuables. Alors que la solution est de rapprocher la collecte au plus près des foyers, la simplification du geste de tri et la modernisation des centres de tri », défend Nicolas Soret, président de la commission déchets de l’Association des maires de France.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/10/dechets-un-projet-de-loi-pour-mettre-fin-au-gaspillage-et-renforcer-la-responsabilite-des-producteurs_5487507_3244.html>
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18- Le « plasticroûte », un nouveau type de pollution sur le littoral de Madère, Le Monde, 11/07/19, 10h56
Nathan Mann  

Des particules de polyéthylène s’agglomèrent sur les rochers de l’île portugaise, formant une pollution très résistante et qui pourrait être dangereuse pour la faune locale. 
Entre les algues et les coquillages attachés aux rochers battus par les flots de l’île de Madère (Portugal), de minuscules particules de plastique s’incrustent et donnent l’impression de les couvrir de lichen blanc ou bleu clair. Une nouvelle pollution océanique, baptisée du nom évocateur de « plasticroûte », qui témoigne du fait que ce matériau, très résistant aux dégradations, contamine désormais tous les paysages.
C’est cette croûte qu’a découverte l’équipe madérienne du laboratoire de recherches portugais MARE (Marine and Environmental Sciences Centre) en arpentant les rivages de l’île, en 2016. Intrigués, les scientifiques ont scruté l’évolution du phénomène dans le temps, pour en constater la pérennité et publier leur découverte dans la revue scientifique Science of the Total Environment, le 8 juin.
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Une pollution favorisée par les conditions locales
« C’est une petite couche de plastique incrustée dans le rocher (…), très difficile à enlever en la grattant manuellement », décrit Joao Canning Clode, l’un des chercheurs ayant participé à l’étude. Pire : les analyses montrent que la plasticroûte revêt 10 % de la surface des zones touchées d’une couche d’une épaisseur moyenne de 0,77 mm.
Le phénomène n’a pour l’instant été observé que dans une petite baie de l’île, aux eaux chargées de plastique, et seuls les éperons rocheux recouverts par la marée sont touchés par les dépôts de polyéthylène (un plastique couramment utilisé dans les emballages et la construction).
En 2014 déjà, des « roches » de plastique avaient été repérées sur les plages d’Hawaï, rappellent les auteurs. Mais ces « plastiglomérats » étaient formés lors de réactions thermiques, par exemple des feux de camp, liant plastiques fondus et sédiments naturels. Rien de tel cette fois-ci, puisque ce seraient les collisions répétées de larges morceaux de plastique sur la roche volcanique noire, réchauffée par le soleil, qui façonneraient ces revêtements d’un nouveau type.
Un phénomène qui n’est « pas étonnant », selon Diane Beaumenay-Joannet, chargée des déchets océaniques à la Surfrider Foundation. « Le plastique ne disparaît pas, donc, s’il est dans l’environnement, il va se retrouver sous une forme ou une autre quelque part », explique-t-elle au Monde. Rappelant que le plastique « se fragmente sous l’effet des vagues et des rayons ultraviolets », elle soutient que seule une action au niveau de la production sera efficace. En 2016, une étude de la Fondation Ellen MacArthur estimait que 8 millions de tonnes de plastique étaient déversées chaque année dans les océans.
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Un nouveau point d’entrée dans la chaîne alimentaire ? 
En dehors des considérations esthétiques, la plasticroûte pourrait aussi être un danger pour de nombreux mollusques et petits crustacés, affirme M. Canning Clode, en admettant que l’idée n’est pour l’instant qu’une hypothèse de travail.
Il évoque notamment des bigorneaux, habitués à se nourrir de microalgues poussant sur les zones rocheuses de l’estran, qui pourraient se méprendre sur la nature des plastiques et les ingérer. Au péril de leur santé et de celles et ceux qui en dînent, car « ces bigorneaux sont ensuite mangés par des habitants de l’île »,explique-t-il.
La plasticroûte pourrait donc être le point d’entrée d’une nouvelle contamination de la chaîne alimentaire, et entraîner des occlusions intestinales ou dégager des molécules toxiques, alertent les scientifiques, qui appellent à davantage de recherches.
« Le risque de transfert dans la chaîne alimentaire est limité car, à chaque étape, une population qui va ingérer du plastique – même à travers une proie – va l’excréter », tempère le biologiste marin François Galgani, pour qui le risque est modeste.
Un constat avec lequel s’accorde Joao Canning Clode, rappelant que l’étude a pour principal but de révéler le phénomène et de favoriser des recherches à plus large échelle sur ces lichens de plastique.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/11/un-nouveau-type-de-pollution-plastique-decouvert-sur-les-littoraux-de-madere_5487920_3244.html>
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19- Les Maldives en Sibérie ? Un lac pollué à la couleur irréelle devient une attraction, AFP, 11/07/19, 17:00

Touristes en bikini, baigneurs ou couples désirant un cadre romantique : un lac artificiel pollué aux couleurs rappelant celles d'un paradis tropical est récemment devenu un aimant pour des visiteurs à la recherche du selfie parfait dans les "Maldives" sibériennes.
Le site, qui sert de décharge à une centrale thermique de Novossibirsk, est rapidement devenu un phénomène sur Instagram avec son eau d'un bleu cristallin éclatant, un phénomène dû à la dilution d'oxyde de calcium rejeté par la société gérant les lieux.
Si des panneaux avertissent de la dangerosité des lieux, certains n'hésitent pas à risquer des irritations de la peau ou des problèmes plus graves pour faire la photo parfaite.
"J'étais venu pour faire une belle photo. Notre ville est grise et c'est l'un des seuls beaux endroits", a raconté à l'AFP Alexeï Cherenkov, l'un des premiers à avoir popularisé ce site avec une photo sur laquelle on le voit encagoulé sur une bouée en forme de licorne blanche.
Le cliché lui a aussi valu une irritation cutanée sur les pieds, "déjà partie" d'après lui.
Le jeune homme ne conseille toutefois à "personne de goûter cette eau". Selon lui, l'absence de surveillance explique la présence de visiteurs, dont certains "font même des barbecues" sur place.
La photographe Ekaterina Aksioutina y est, quant à elle, allée avec des clients : un couple souhaitant des photos en tenue de mariés.
"C'était une date importante pour leur relation et ils m'ont demandé une session de photos ici", dit-elle. Mais "personne n'était venu pour se baigner ou toucher l'eau car nous savons que c'est dangereux", ajoute la photographe.
Au vu de l'engouement, l'entreprise chargée de la gestion de la centrale a jugé bon de rappeler sur son site internet qu'il s'agissait d'"une zone industrielle, pas d'une réserve naturelle ou d'un parc aquatique". Elle a recommandé aux badauds de ne pas s'y baigner et de n'utiliser en aucun cas cette eau pour arroser leurs plantes.
Une porte-parole de la société a assuré à l'AFP que l'eau n'était "pas toxique", mais comportait un haut niveau d'acidité. "Le fond de la décharge est argileux et si vous y tombez, il est difficile d'en sortir", a-t-elle ajouté.
<https://www.geo.fr/environnement/les-maldives-en-siberie-un-lac-pollue-a-la-couleur-irreelle-devient-une-attraction-196528>
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20- A Divonne-les-Bains, l'usine d'embouteillage ne coule plus de source, AFP, 12/07/19, 15:00

L'offensive gouvernementale lancée contre le plastique tombe mal pour la mairie de Divonne-les-Bains. Depuis trois ans, cette station thermale de l'Ain, proche de la Suisse, s'enlise dans un projet controversé d'embouteillage d'eau minérale.
"Divonne rêve de rivaliser avec Evian", titrait Le Figaro le 10 juin 2016, parmi d'autres articles citant le maire LR de l'époque, Étienne Blanc.
La veille, le bras droit de Laurent Wauquiez à la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui brigue aujourd'hui la mairie de Lyon, avait présenté au conseil municipal son "partenaire idéal" pour bâtir l'usine que Divonne attendait depuis "un demi-siècle".
A ses côtés, Patrick Sabaté, ancien fabricant de bouchons reconverti dans le champagne de luxe, avait déroulé le calendrier et les chiffres : 400 millions de bouteilles d'eau dès 2020. Soit un quart de la production d'Evian, mastodonte mondial de l'autre côté du Léman.
Et M. Blanc de promettre "un tournant" pour la commune. Dans la foulée, les élus l'autorisaient, à l'unanimité, à signer un contrat d'exclusivité avec Andrenius, la société de M. Sabaté.
La ville s'est engagée à lui fournir pendant 90 ans de l'eau minérale pour qu'elle l'embouteille et la commercialise sous la marque "Divonne". Moyennant une redevance de 3 euros par mètre cube - soit 500.000 à deux millions d'euros par an selon le volume - et un intéressement de 1% sur les ventes.
Trois ans plus tard, l'usine "Iceberg", ainsi nommée pour son architecture semi-enterrée, n'a toujours pas fait surface.
"C'est qu'on n'embouteille pas une nouvelle eau en France tous les jours", euphémise le nouveau maire, Vincent Scattolin, qui a hérité en février du fauteuil de M. Blanc.
- Fronde -
Première tracasserie, il a fallu deux ans pour obtenir l'autorisation de pomper jusqu'à 80 m3/heure (680.000 m3/an). Les services de l'État passent désormais le projet au crible du Code de l'Environnement avant de lancer une enquête publique qui s'annonce compliquée.
"L'industriel n'a pas mesuré l'hostilité potentielle de son usine", juge une source proche du dossier. La signature du permis de construire, en mars, a en effet cristallisé les oppositions.
Le collectif "Stop Embouteillage" mène la fronde à Divonne. "Avec le réchauffement climatique, les épisodes de sécheresse qui augmentent et l'augmentation de la population du Pays de Gex, notre ressource en eau est plus que jamais un trésor à préserver, pour nous et pour nos enfants !", estime-t-il.
"Mettre de l'eau en bouteille aujourd'hui pour l'expédier à l'autre bout de la planète est une aberration écologique", renchérit Judith Hébert, maire de la commune voisine de Grilly.
De l'autre côté de la frontière, dix communes ont engagé un recours contre le permis de construire - "car on ne va pas avaler tout ce qu'on nous dit sans vérifier", indique le syndic de Chavannes-de-Bogis dans le canton de Vaud.
Et une trentaine de parlementaires helvètes ont signé une motion appelant le canton de Genève à s'opposer à l'usine.
Les inquiétudes touchent notamment aux camions qui passeront par la Suisse pour rejoindre l'autoroute, alors que la douane locale est déjà très encombrée au quotidien.
M. Sabaté rétorque que ses véhicules, "décarbonés", ne rouleront pas aux heures de pointe. Et minimise l'impact de l'usine sur la ressource, "on prélève dans le sous-sol des quantités infinitésimales d'une eau qui n'est pas destinée au robinet".
- Recapitalisation -
Face aux critiques, le maire de Divonne a opté pour la transparence sur le projet, suivi désormais avec l'opposition - et bientôt des habitants tirés au sort.
Vincent Scattolin attend encore "beaucoup de réponses" de l'industriel, en particulier sur les engagements écologiques qu'il a pris lors d'une réunion publique : des "cargos à voile" pourront acheminer les bouteilles en Asie, où il affirme qu'il veillera au recyclage du plastique.
"De l'enfumage", tranche Michel Amiotte du collectif "Eau Bien Commun".
Interrogé par l'AFP, M. Sabaté concède qu'il devra d'abord utiliser des bateaux classiques mais assure que ses emballages seront récupérés pour ne pas finir dans l'océan : "ce ne sera pas exactement de la consigne mais ça s'y apparente".
Le plus grand flou concerne le financement de l'usine, dont l'enveloppe est passée de 20 à 65 millions d'euros en trois ans : un montant que ne peut assumer la société Andrenius en l'état. 
"Elle sera recapitalisée de façon extrêmement solide, à hauteur de plusieurs dizaines de millions d'euros, entre mi-septembre et mi-octobre", annonce l'industriel, évoquant des fonds d'investissement "internationaux, d'origines diverses". Un scénario que redoutaient les opposants au projet.
D'autant que le maire n'est pas dans la confidence : "Je n'ai pas vu la liste des partenaires", admet-il. Divonne devra pourtant honorer son contrat avec ces nouveaux actionnaires, sauf à le casser devant les tribunaux. Et d'en payer le prix.
<https://www.lexpress.fr/actualites/1/societe/a-divonne-les-bains-l-usine-d-embouteillage-ne-coule-plus-de-source_2089347.html>
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21- A Rome, les rues jonchées d'ordures font craindre une crise sanitaire, AFP, 12/07/19, 15:00
Raphaelle Griffon

Après l'incendie de plusieurs décharges, Rome croule sous des tonnes de déchets à l'abandon. Une plaie récurrente pour la ville éternelle mais qui atteint un tel niveau cet été que l'Ordre des médecins a lancé une alerte et le parquet ouvert une enquête.
Chaque été, quand les foules de touristes doivent slalomer entre les tas d'ordures macérant dans la chaleur étouffante, les Romains s'insurgent. Sur Twitter, un concours a été lancé pour trouver les poubelles les plus répugnantes de la ville.
Mais cette année, Antonio Magi, président de l'Ordre des médecins de Rome, a saisi les autorités, évoquant pour l'AFP une "alerte hygiénique" qui risque de se transformer en "alerte sanitaire".
En effet, les déchets attirent une faune insolite jusque dans le centre historique de la capitale italienne -- goélands, rats, sangliers... -- et se répandent sur les trottoirs, laissant leurs miasmes s'accrocher aux semelles des passants.
Après avoir reçu de nombreuses plaintes, le parquet de Rome a ouvert cette semaine une enquête pour vérifier s'il y a eu des manquements. 
Ce n'est pourtant pas faute d'y mettre les moyens : selon un rapport de la fondation OpenPolis, la ville de Rome a dépensé en 2017 plus de 597 euros par habitant pour le traitement des ordures ménagères, de loin la plus forte moyenne du pays, devant Venise (353 euros) et Florence (266 euros).
Selon Il Messaggero, le grand quotidien romain, la taxe sur les ordures ménagères s'élevait en moyenne à 394 euros pour une famille à Rome en 2018, contre une moyenne de 300 euros en Italie.
Mais la ville manque d'infrastructures pour éliminer ses déchets. Sur ses trois principales décharges, l'une a fermé et les deux autres ont été détruites par des incendie ces derniers mois. Et les deux sites de traitement biologique ont réduit leurs activités pour des travaux d'entretien.
Les usagers ont aussi leur part de responsabilité : le manque de respect du tri sélectif complique le traitement des déchets et l'on ne compte plus les matelas, frigos, canapés, etc. abandonnés au pied des bennes à ordures.
- "Dégradation et abandon" -
Le traitement des déchets est un facteur de conflit majeur entre la maire de Rome, Virginia Raggi, issue du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) et le président de la région du Latium, Nicola Zingaretti, également patron du Parti démocrate (PD, centre gauche).
Lors d'une réunion mardi en présence du ministre de l'Environnement, Sergio Costa, tous deux ont assuré s'être entendus pour un retour à la normale "dans les 15 jours". 
Mais pour cela, la ville qui produit près de 5.000 tonnes de déchets par jour va devoir en exporter encore pour qu'ils soient incinérés dans d'autres régions ou à l'étranger.
"Tout le monde se plaint des déchets mais personne ne veut d'incinérateur", explique à l'AFP un habitant de la ville. "Nous, on emmène les déchets à l'étranger, en Autriche, en Allemagne !” 
"Bien sûr que c'est la faute de la mairie, sinon de qui d'autre ? Ça n'est certainement pas celle des citoyens. Eux ils produisent des déchets, ils doivent les jeter, et les services publics doivent les ramasser. C'est simple. On paye les taxes pour cela", assure un autre.
Le pape François, évêque de Rome, a pour sa part évoqué en juin une ville "qui souffre de dégradation et d'abandon".
Même le ministre de l'Intérieur, Matteo Salvini, patron de la Ligue (extrême droite), multiplie les attaques.
Longtemps, son parti sécessionniste s'est désintéressé de Rome. Mais maintenant qu'il en a fait une formation nationaliste triomphante, il semble décidé à partir à l'assaut de la capitale aux prochaines municipales, prévues en 2021. 
Le défi est de taille : droite et gauche, et désormais M5S, se sont en effet cassé les dents sur la gestion de cette ville surendettée soumise à de puissants groupes d'influence.
En attendant, les ordures ne sont qu'un souci de plus pour les habitants, confrontés aussi aux bus qui prennent feu ou ne passent jamais, aux arbres mal entretenus qui s'écroulent au premier coup de vent ou encore aux nids-de-poules omniprésents sur les chaussées.
<https://www.youtube.com/watch?v=u7m31JNn4C0>
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22- « Bébés sans bras » : le rapport d’experts scientifiques fait débat, Le Monde, 12/07/19, 16h40
Sandrine Cabut et  Coline Buanic  

Le comité préconise de ne pas mener de recherches dans l’Ain, jugeant qu’il n’y a pas de cas groupés. Une analyse qui étonne les familles et plusieurs spécialistes. 
Un rapport d’experts hypertechnique de 265 pages. Des familles et d’autres acteurs de ce dossier déçus, voire choqués de ses conclusions. Et toujours pas de cause identifiée aux cas groupés d’agénésies transverses des membres supérieurs (ATMS), autrement appelés « bébés sans bras », signalés ces dernières années dans plusieurs départements.
Le premier rapport sur les ATMS qui a été rendu public vendredi 12 juillet lors d’une conférence de presse au ministère de la santé, fait des propositions pour continuer les investigations. Mais les parents, associations et autres parties prenantes concernées, à qui il avait été présenté la veille, restent loin d’être satisfaits.
Le sujet est complexe et sensible, d’autant plus qu’Emmanuelle Amar, la directrice du Remera, le registre des malformations en Rhône-Alpes, l’une des régions concernées, est en conflit depuis des années avec les tutelles et en particulier Santé publique France (SpFrance). Les divergences portent notamment sur la méthodologie utilisée pour étudier les cas d’ATMS.
> Lire aussi  Malformations congénitales : d’étranges coïncidences
Cette absence de formation d’une main, d’un avant-bras ou d’un bras est une malformation rare. Son incidence est estimée à 1,7 pour 10 000 naissances, soit environ 150 cas par an en France. La surveillance des anomalies congénitales est assurée par six registres, qui couvrent 20 % de la population française. « Plusieurs causes sont connues : anomalies chromosomiques, effet tératogène de certains médicaments, comme la thalidomide, ou origine mécanique pendant la grossesse. Il existe probablement d’autres causes méconnues, en lien avec l’environnement », indiquait un document de SpFrance d’octobre 2018.
Cette agence sanitaire ainsi que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation de l’environnement et du travail (ANSES) ont été saisies à l’automne 2018 par trois ministères (santé, agriculture, transition écologique) pour enquêter sur des cas groupés d’ATMS répertoriés dans l’Ain, le Morbihan et la Loire-Atlantique. Un comité d’experts scientifiques (CES) d’une vingtaine de personnes, présidé par Alexandra Benachi, professeure de gynécologie obstétrique, a été mis en place.
Question de l’exhaustivité
Sur le plan épidémiologique, leur rapport retient un agrégat en Bretagne constitué de trois cas dans la commune de Guidel (Morbihan) entre 2011 et 2013. En revanche, « l’analyse, sur les six cas confirmés dans l’Ain entre 2011 et 2015, ne met pas en évidence d’agrégat », écrit le comité, rejoignant une conclusion antérieure de Santé publique France. Le comité d’experts n’a pas pris en compte les cinq cas nés avant 2011, année de création du registre Remera, jugeant que « le recueil rétrospectif des cas sur cette période pose la question de leur exhaustivité ». Dans deux autres cas, le diagnostic d’ATMS a été infirmé. « Les treize cas signalés entre 2006 et 2015 dans l’Ain l’ont été dans treize villages différents. L’association spatiale et temporelle des cas, nécessaire pour confirmer un cluster [foyer], n’est pas respectée ici » a précisé la professeure Alexandra Benachi lors de la conférence de presse, en soulignant que les dossiers médicaux ont été demandés à plusieurs reprises, sans succès, au registre Remera .
Par ailleurs, l’analyse des cas en Loire-Atlantique, zone sans registre, n’est pas terminée.Dans ce département, trois cas ont été signalés dans un même village sur 22 mois a indiqué Mme Benachi.
> Retrouvez notre décryptage : Comprendre l’affaire des « bébés nés sans bras » dans l’Ain
L’origine de ces cas groupés de malformations reste à élucider. « Une revue de la littérature [scientifique], une enquête par questionnaire et des analyses environnementales locales ont été réalisées dans un premier temps par Santé publique France qui n’a pas identifié de cause évidente », souligne le rapport. Une nouvelle revue approfondie de la littérature a sélectionné plus de 20 000 articles, qui sont en cours d’analyse. Par ailleurs, des investigations complémentaires vont être menées à Guidel. « Nous allons nous intéresser aux expositions au premier trimestre de grossesse, et aux trois mois précédant celle-ci, a précisé Alexandra Benachi. Statistiquement et scientifiquement, il va cependant être très compliqué de trouver une cause ».
L’hypothèse d’une étude épidémiologique de grande ampleur n’a pas été retenue, tout comme celle d’un registre national. Les experts ont toutefois recommandé la création d’un septième registre, sur appel à candidature.
Ces conclusions sont sous le feu des critiques. Pour plusieurs familles interrogées et pour Emmanuelle Amar, la « négation » d’un foyer dans l’Ain, au motif que les cas antérieurs à la création du registre ne peuvent être comptabilisés, est incompréhensible. Cette exclusion des cas d’ATMS dans l’Ain avant 2011 interpelle aussi le pharmacologue Bernard Bégaud. « Un registre prend en compte les cas incidents [qui surviennent à partir de son ouverture], il est donc logique de ne pas y inscrire ceux antérieurs à sa création. Mais ces cas peuvent être mentionnés, explique-t-il. Dans une pathologie aussi rare que ces malformations du membre supérieur, il paraît incohérent de les éliminer purement et simplement. On peut faire deux calculs : un les incluant, l’autre les excluant. » 
De son côté, l’épidémiologiste et ancien directeur général de la santé William Dab souligne que « selon la méthode utilisée, la définition des cas, la période et la zone géographique prises en compte, les résultats peuvent fluctuer, être contradictoires. Mais en pratique de santé publique, la question statistique est secondaire ».
Sur un problème de ce type, poursuit-il, « il faut avancer sur la recherche des causes et pour cela, un dispositif de surveillance nationale est justifié. D’une part, pour être en mesure de faire des enquêtes cas-témoins, les seules faisables dans ce contexte. D’autre part, parce que la population est légitimement inquiète et qu’on lui doit une réponse. Le conseil scientifique considère qu’un tel dispositif sous la forme d’un registre serait trop coûteux, mais la question budgétaire ne relève pas de sa compétence ». Selon le professeur Dab, les ATMS sont des malformations graves. « Il y a une apparente prédominance en zones rurales. C’est une des pistes qui doit être suivie de près » dit-il.
Le toxicologue André Cicolella, président du Réseau environnement santé, souligne, lui, « la faiblesse criante » du volet environnemental de l’enquête. « On aurait pu regarder en priorité les substances connues pour induire des malformations », estime-t-il.
> Lire notre grand reportage : Affaire des bébés nés sans bras : « Nous battre pour savoir, c’est notre devoir »
<https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/07/12/bebes-sans-bras-de-nouvelles-investigations-annoncees-dans-le-morbihan_5488469_3224.html>
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23- La punaise de lit, nuisible pour le corps et l’esprit, Le Monde, 14/07/19, 06h19
Enora Ollivier  

Cette petite bête de couleur rouge foncé avait quasiment disparu de France après guerre. Mais l’interdiction d’un insecticide puissant lui a permis de proliférer à nouveau. 
C’est une petite bête plate, couleur rouge foncé, ne dépassant généralement pas les 7 millimètres. Elle s’appelle « Cimex lectularius » mais elle est communément connue – et redoutée – sous le nom de punaise de lit.
Elle avait quasiment disparu de France après guerre, en partie grâce au DDT, un insecticide puissant et massivement utilisé durant une vingtaine d’années, avant qu’il ne soit interdit en raison de sa toxicité. Mais la voilà en nette recrudescence, favorisée par l’essor des voyages internationaux, le développement de la location de logements entre particuliers, mais aussi la multiplication des achats de seconde main. Ces nouveaux modes de vie permettent en effet à la punaise de lit de passer de lieu en lieu, et de coloniser de nouveaux logements.
La chambre syndicale de désinfection, désinsectisation et dératisation (CS3D) – autrement dit, les professionnels de l’élimination des nuisibles –, a comptabilisé 400 000 sites touchés en France en 2018, contre 200 000 en 2016-2017. C’est beaucoup. Et encore, c’est une fourchette basse : le chiffre correspond aux remontées des professionnels et ne prend pas en compte ceux qui, par exemple, n’ont pas cherché à faire traiter leur logement. Le nombre de personnes concernées est par ailleurs bien plus large, l’organisation appelant « site » tout immeuble touché par les punaises de lit (maison, hôtel, cinéma, café, crèche, village vacances, etc.). Personne n’est épargné : la punaise investit aussi bien les HLM que les habitations privées, les écoles que les maisons de retraite…
Hématophage
« C’est logique », souligne Stéphane Bras, le porte-parole de la CS3D : « L’être humain est à la fois le véhicule et une grande partie de l’alimentation » des punaises. La bestiole est hématophage, c’est-à-dire qu’elle ne se nourrit que de sang, et en particulier de sang humain. Elle a pour autre particularité de fuir la lumière naturelle ou artificielle et donc d’être surtout en activité la nuit.
> Lire aussi  « Nous avons cohabité six mois avec des punaises de lit »
Les piqûres en elles-mêmes peuvent être irritantes et désagréables, d’autant qu’elles sont répétées, mais ne sont pas graves. « La punaise de lit ne transmet pas de maladie. Tous les jours, des millions de personnes sont piquées dans le monde et on n’a jamais eu de cas d’épidémie », souligne l’entomologiste Jean-Michel Bérenger.
Et pourtant, la prolifération de l’insecte inquiète. Elle peut provoquer un isolement social chez les personnes touchées, une image dégradée pour les commerces ou même les villes infestées. Mais tous les spécialistes interrogés sont d’accord : le principal impact de la punaise de lit sur l’être humain est sans doute d’ordre psychologique.
« Un trouble de stress »
« Beaucoup de personnes ne supportent pas de savoir qu’elles ont des insectes dans leur lit qui vont leur sucer le sang », note M. Bérenger. « C’est un insecte qui pique quand vous dormez, quand vous vous reposez, quand vous vous détendez. Alors, vous finissez par ne plus dormir, ne plus vous reposer, ne plus vous détendre », insiste Pascal Delaunay, lui aussi entomologiste et biologiste au service de parasitologie-mycologie du CHU de Nice.
Ce dernier décrit « un trouble de stress » chez de nombreux patients qui, même après l’élimination des nuisibles dans leur logement, ressentent « un traumatisme ». M. Delaunay a développé un accompagnement par l’hypnose des personnes qui sont ou ont été infestées par des punaises de lit. « Il faut pouvoir être guéri jusqu’au bout : le corps et le psychisme. »
Le problème est que guérir le corps passe par l’élimination totale de la punaise chez soi, ce qui a un coût, et pas des moindres : au bas mot 400 euros. Pour traiter correctement un endroit infesté, il faut d’abord dresser un diagnostic. Les punaises sont visibles à l’œil nu, mais le plus efficace pour détecter tous les endroits où elles se nichent est le chien renifleur. Il faut ensuite établir un traitement avec un professionnel. « C’est un sujet sérieux, on ne se débarrasse pas des punaises de lit facilement, dit Stéphane Bras. Il ne faut pas penser que c’est la petite fourmi de jardin, qui va et qui vient. Une punaise de lit, ça s’enkyste dans une maison, ça s’installe partout, ça peut ne pas se nourrir pendant près de deux ans et ça a des taux de reproduction énormes. »
> Lire aussi  Le chien, un redoutable chasseur de punaises
Parmi les méthodes d’éradication possibles, M. Bras cite « des insecticides ciblés », pouvant être associées à « de la vapeur sèche, de la poudre de diatomée », mais aussi « le grand froid, en dessous de -18 °C et le chaud, au-dessus de 55 °C », deux systèmes qui vont tuer œufs, larves, et punaises adultes.
Des tentes pour traiter les vêtements
« On a maintenant des punaises qui résistent à tout, et c’est nous qui les avons fait évoluer, avec l’utilisation des insecticides. C’est pour ça qu’on se tourne beaucoup vers les moyens alternatifs. », souligne Jean-Michel Bérenger. Selon lui, le chaud et le froid sont « très efficaces » et ne provoquent « ni résistance, ni toxicité ». M. Bérenger, qui travaille notamment avec la ville de Marseille sur la problématique des punaises de lit, a suggéré à la municipalité de se doter de grandes tentes chauffantes pour désinfecter du matériel.
« Après l’épisode malheureux de la rue d’Aubagne [huit personnes sont mortes en novembre 2018 dans l’effondrement de deux immeubles], des gens se sont retrouvés dans des hôtels, démunis. Il y a eu beaucoup de dons de vêtements, mais on s’est aperçu qu’ils contenaient des punaises de lit. Dans un premier temps, le réflexe a été de dire “on va tout jeter”, mais je trouvais que c’était dommage. La solution c’était d’acheter des tentes et de tout traiter pour donner aux gens des vêtements sains. »
Deux tentes sont maintenant en circulation à Marseille, l’une utilisée par le Samu Social, l’autre par la Ville.
Problème politique
Face au phénomène, des députés de La France insoumise ont lancé une campagne, au début du mois de juillet, pour demander que le fléau soit reconnu comme un problème de santé publique et qu’un double plan d’éradication et de prévention soit mis en place. Ils souhaitent également que les tarifs des sociétés privées spécialisées dans la désinsectisation soient encadrés.
Interrogée, la direction générale de la santé (DGS) répond que « la problématique des punaises de lit relève bien de l’hygiène et de la salubrité de l’habitat et des milieux intérieurs ». Cependant, les autorités jugent que les « conséquences sanitaires doivent être correctement connues » et ont lancé une étude, menée par la DGS et le réseau Sentinelles de l’Inserm. Il s’agit d’« estimer le taux d’incidence annuel des cas » vus en consultation de médecine générale, de « décrire » ces cas et d’« étudier l’existence d’une saisonnalité des cas ». Les résultats sont attendus pour début 2020.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/14/la-punaise-de-lit-nuisible-pour-le-corps-et-l-esprit_5489204_3244.html>
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24- Shanghai inaugure la "bataille" du tri des déchets en Chine, AFP, 14/07/19, 14:00
Lianchao Lan & Dan Martin

Nie Feng, un jeune employé de Shanghai, jetait jusqu'à présent négligemment ses sacs poubelles avant de filer au travail. Mais ses habitudes ont dû changer avec le lancement du tri sélectif dans la ville, la plus grande en Chine à cette échelle.
La métropole de 25 millions d'habitants applique depuis le 1er juillet le plus ambitieux programme de tri des déchets jamais vu dans le pays, peu habitué à ces méthodes de collecte déjà bien connues en Occident.
Mais il y a aujourd'hui urgence, car avec 1,4 milliard de consommateurs, la Chine croule sous une montagne croissante d'ordures. En cause : un mode de vie de plus en plus développé, et tourné vers une consommation effrénée.
Peu familier avec les règles de tri, Nie Feng consulte un immense tableau accroché au mur, indiquant qu'il lui faut désormais placer dans trois poubelles différentes les arêtes de poisson, les os de porc et les sacs plastiques.
"Tout ça, c'est bien pour la société, mais on continue de faire des erreurs de tri", sourit M. Nie, employé d'une société de négoce, en tentant de répartir correctement ses ordures dans les bacs de collecte.
"On doit apprendre à faire ça bien avant que les autorités commencent à vraiment infliger les amendes."
Shanghai est à la tête d'un programme pilote de tri sélectif, prévu pour être ensuite étendu à toute la Chine.
- 'Grand changement' -
Ville la plus peuplée du pays, elle produit à elle seule... 26.000 tonnes de déchets par jour.
Le traitement de ces ordures est un casse-tête pour les municipalités en Chine, et provoque de l'instabilité sociale.
Début juillet, les autorités de la grande ville de Wuhan (centre) ont dû envoyer la police anti-émeute faire face à des milliers d'habitants inquiets qui manifestaient contre la construction d'un incinérateur à déchets.
La municipalité a été contrainte de suspendre son projet. 
La Chine ne produisait que 30 millions de déchets en 1980, ce chiffre a grimpé à 210 millions en 2017, selon la Banque mondiale.
C'est encore derrière les Etats-Unis (258 millions), mais le pays asiatique rattrape rapidement son retard, et pourrait atteindre les 500 millions de tonnes en 2030.
Le développement fulgurant de la vente en ligne en Chine, qui permet de se faire livrer très rapidement nourriture ou vêtements mais produit aussi une grande quantité de déchets d'emballage, explique en partie le phénomène. 
"Un grand coup de collier était nécessaire et le gouvernement en a pris conscience", se félicite Alizée Buysschaert, fondatrice et directrice du cabinet de conseil Zero Waste Shanghai.
Avec le déploiement prévu du tri sélectif à l'échelle nationale, l'expérience de Shanghai est devenue l'un des sujets les plus discutés entre amis ou sur les réseaux sociaux, dans toute la Chine.
- Mouches et odeurs -
Beaucoup s'étonnent des règles de tri qui semblent parfois contradictoires ou s'amusent des agents municipaux qui vont inspecter les poubelles des habitants.
D'autres villes chinoises ont déjà essayé de mettre en place un tri sélectif. Mais sans véritable succès.
"Le grand changement, cette fois-ci, c'est que le gouvernement central s'en mêle, et qu'il encourage l'opération. Ça change tout parce que maintenant tout le monde en parle, est impliqué et est en alerte", explique Alizée Buysschaert.
Les amendes vont de 200 yuans (26 euros) pour les particuliers à 50.000 yuans (6.500 euros) pour les entreprises. Mais les autorités laissent encore les gens s'habituer aux changements avant de sanctionner.
Certaines start-up y voient déjà des opportunités de développement : elles proposent via des applications mobiles de s'occuper de la collecte ou du tri des ordures à la place des habitants.
Dans les rues de Shanghai, le Parti communiste a déployé de grandes banderoles rouges incitant les citoyens à "mener la bataille du tri sélectif".
"Au départ, on n'était pas habitués. Ça ne semblait pas pratique", explique Zhou Shenzhu, une retraitée shanghaïenne de 67 ans.
Elle dit avoir finalement été convaincue par la réduction du nombre de mouches et des odeurs dans le voisinage.
"Il y a tellement d'habitants à Shanghai. Et tellement de déchets. Tellement !"
<https://www.lepoint.fr/monde/shanghai-inaugure-la-bataille-du-tri-des-dechets-en-chine-14-07-2019-2324472_24.php
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25- Qualité de l'air : de nouvelles particules à surveiller et le trafic routier à réduire, AFP, 16/07/19, 08:00
Laure Fillon

Les particules fines ne sont pas les seules à être mauvaises pour la santé : les particules ultra-fines, le carbone suie et le carbone organique présentent aussi un risque, avertit mardi l'Anses, qui recommande de réduire sérieusement le trafic routier.
L'Agence nationale de sécurité sanitaire a passé aux cribles des études sur les particules de l'air ambiant extérieur et leur impact sur la santé en fonction de leur composition, leur source et leur taille. Elle a aussi étudié l'impact de la composition du parc de véhicules automobiles en France sur la pollution atmosphérique.
"Les particules recouvrent un terme générique qui comprend un mélange de polluants : on a des tailles différentes et même la composition diffère selon la source", explique à l'AFP Guillaume Boulanger, de l'unité d'évolution des risques liés à l'air à l'Anses. "Nous avons regardé s'il y a des effets sur la santé en lien avec certains composés des particules ou en fonction de leur taille ou de leur source."
Les conséquences sanitaires de l'exposition aux particules fines sont déjà connues. Selon l'agence Santé publique France, elle entraîne chaque année 48.000 morts prématurées dans le pays.
Mais il existe aussi de nombreuses preuves "d'effets néfastes pour la santé concer(nant) le carbone suie, le carbone organique et les particules ultra fines (taille nanométrique)", selon un communiqué de l'Anses. Ces particules sont notamment issues du trafic routier mais aussi de l'industrie ou du chauffage au bois.
"Les particules ultra fines ont des effets au niveau respiratoire ou cardiovasculaire : elles vont dans l'arbre respiratoire, jusqu'aux alvéoles et elles rejoignent la circulation sanguine", indique M. Boulanger.
Quant aux carbone suie et carbone organique, ils résultent de la combustion incomplète issue des moteurs, surtout diesel ou encore la combustion résiduelle de bois ou de charbon. Ils comprennent "des composés très réactifs qui vont créer des inflammations au niveau respiratoire plus importantes et ils peuvent aussi provoquer des cancers", avertit M. Boulanger.
- Filtres insuffisants -
Le carbone suie et les particules ultra fines pourraient aussi avoir un impact "sur le développement des performances cognitives de l'enfant", et le carbone suie avoir un rôle sur le "faible poids des naissances", selon l'Anses, pour qui il faudrait des données supplémentaires pour confirmer ce lien.
L'agence recommande par conséquent de "cibler en priorité, dans les politiques publiques concernant l'air, trois indicateurs particulaires non réglementés: les particules ultra fines, le carbone suie et le carbone organique, en complément des indicateurs de particules PM2,5 et PM10 (les particules fines) actuellement en vigueur".
L'Anses recommande aussi de mieux documenter les effets d'autres sources de pollution que sont l'agriculture, le transport maritime et l'activité portuaire.
L'Agence a aussi développé différents scénarios concernant la composition du parc de véhicules et son évolution à 2025. Les évolutions technologiques, comme les filtres à particules sur les véhicules diesel, "permettent une diminution des émissions de particules mais sont insuffisantes pour améliorer durablement la qualité de l'air", pour Guillaume Boulanger.
"Il faut encourager des technologies alternatives, dont le véhicule électrique, mais surtout il faut réduire le trafic par les transports en commun, la marche à pied, le vélo, l'intermodalité", insiste-t-il.
La France fait partie des mauvais élèves au sein de l'Union européenne en termes de qualité de l'air, ce qui lui a valu en 2018 d'être renvoyée devant la justice, avec cinq autres Etats membres. La Commission européenne reproche à Paris de ne pas respecter les limites fixées pour les émissions de dioxyde d'azote (NO2), qui s'échappent des pots d'échappement et étouffent les agglomérations congestionnées.
<https://www.lepoint.fr/societe/qualite-de-l-air-de-nouvelles-particules-a-surveiller-et-le-trafic-routier-a-reduire-16-07-2019-2324737_23.php>
En savoir plus :
> Pollution de l’air : nouvelles connaissances sur les particules de l’air ambiant et l’impact du trafic routier, <https://www.anses.fr/fr/content/pollution-de-l%E2%80%99air-nouvelles-connaissances-sur-les-particules-de-l%E2%80%99air-ambiant-et-l%E2%80%99impact> Anses, communiqué du 16/07/19
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26- Orange visé par une plainte pour des parafoudres radioactifs, Le Monde, 16/07/19, 14h01
Manuel Armand (Clermont-Ferrand, correspondant)

La CGT et l’association Henri-Pézerat dénoncent la dangerosité d’un dispositif destiné à protéger les lignes téléphoniques en cas de surtension. 
A peine sorti d’un vaste procès sur la vague de suicides qui l’a touché, Orange va peut-être devoir affronter une nouvelle épreuve judiciaire. Cette fois à propos des parafoudres radioactifs installés sur le réseau téléphonique, qui sont suspectés d’avoir provoqué des cancers chez les agents qui les ont manipulés.
Une plainte pour mise en danger d’autrui a été déposée mardi 16 juillet par des syndicats et des militants de la CGT, ainsi que par l’association Henri-Pézerat auprès du procureur de la République de Clermont-Ferrand. « Nous voulons faire reconnaître le préjudice et faire en sorte que la mise en danger des agents cesse », explique au Monde Me François Lafforgue, l’avocat des plaignants.
La direction de l’entreprise n’a pas commenté la plainte. Elle précise en revanche qu’« Orange procède actuellement à la dépose des parafoudres contenant des ­radioéléments et à leur enlèvement dans des conditions de sécurité optimales ». « Les risques liés à ces matériels et aux opérations d’enlèvement ont fait l’objet de plusieurs études, qui démontrent l’absence de risque pour les salariés », ajoute l’opérateur.
Radium 226 ou tritium
Le dépôt de plainte marque une étape importante dans la lente et difficile mise au jour par des militants de la CGT de la dangerosité d’un dispositif destiné à protéger les lignes téléphoniques en cas de surtension, notamment en cas de foudre. Les parafoudres installés dans les années 1960 et 1970 contenaient des radioéléments, comme le radium 226 ou le tritium, censés améliorer leur efficacité. Jusqu’à leur interdiction en 1978, plusieurs millions de ces petits appareils ont été installés sur le réseau.
Ensuite, « rien n’a été prévu pour récupérer et éliminer correctement ces radioéléments, affirme la CGT, rien n’a été prévu pour alerter les agents sur les risques encourus lors de leur manipulation ou stockage. Aucune consigne n’a été donnée pour éviter que ces appareils finissent dans une poubelle ».
Un rapport commandé par France Télécom en 2002 faisait état de 700 000 à 1 million de parafoudres radioactifs encore présents sur le réseau. Un chiffre sous-évalué selon la CGT. «  Nous avons commencé à nous poser des questions en 2006 quand les premiers cas de cancer sont apparus sur le site de Riom-ès-Montagnes, dans le Cantal », raconte Franck Refouvelet, militant syndical et ancien secrétaire du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de l’unité d’intervention de France Télécom dans ce département.
« Risques méconnus »
En 2009, la situation était devenue alarmante. Selon le CHSCT, « sur les six derniers agents de France Télécom ayant travaillé sur le site, cinq ont développé un cancer et trois en sont décédés ». Par ailleurs, « sur les sept agents sédentaires de La Poste hébergés par France Télécom, quatre agents ont développé de graves affections, dont trois des cancers », avec un décès parmi ces derniers.
En 2010, les soupçons se sont faits plus précis. Mandaté par le CHSCT, le cabinet d’expertise Secafi avait constaté que « les risques pour la santé liés à la manipulation de ces parafoudres sont en grande partie méconnus et probablement sous-estimés par la direction de France Télécom ». Des situations similaires ont été découvertes dans l’Hérault, sur des sites France Télécom à Béziers et Bédarieux.
Par ailleurs, la justice administrative a reconnu, au moins par deux fois, en 2016 et en 2018, que des cancers du sein et de la thyroïde avaient été causés par la manipulation de parafoudres radioactifs. Reste une inconnue de taille : combien d’agents ont été contaminés au cours des dernières décennies, faute de moyens de protection ? Franck Refouvelet se désole : « On ne commence à faire avancer les choses que quand on compte les morts. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/16/orange-vise-par-une-plainte-pour-des-parafoudres-radioactifs_5489963_3244.html>
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27- Le Cambodge ne veut plus être la "poubelle" des Etats-Unis et du Canada, AFP, 17/07/19, 14:00

Le Cambodge a annoncé mercredi le renvoi de 1.600 tonnes de déchets plastiques illégaux vers les Etats-Unis et le Canada, dernier exemple de fronde des pays "poubelles" d'Asie contre les puissances occidentales.
"Le Cambodge n'est pas une poubelle", a commenté Neth Pheaktra, porte-parole du ministère de l'Environnement, "les autorités sont en train de vérifier les procédures pour renvoyer ces produits là d'où ils viennent".
Les déchets ont été découverts mardi lors d'une opération de contrôle de conteneurs sur le port de Sihanoukville, dans le sud du pays.
Sur un total de 83 conteneurs abritant les 1.600 tonnes de déchets, 70 étaient en provenance des Etats-Unis et 13 du Canada.
En mai, la Malaisie a annoncé retourner à l'envoyeur des centaines de tonnes de déchets plastique, affirmant ne plus vouloir servir de décharge pour le monde entier.
Et en juin, un cargo transportant des tonnes de déchets canadiens entreposés pendant des années aux Philippines a été renvoyé à l'expéditeur.
Environ 300 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF). Et l'essentiel finit dans des décharges ou dans les océans, générant une pollution que la communauté internationale est actuellement incapable de gérer.
La Chine a longtemps accepté les déchets plastiques du monde entier, avant de cesser soudainement l'an passé. Plusieurs pays d'Asie du Sud-Est qui s'étaient placés sur le créneau laissé vacant par Pékin sont en train de renoncer.
<https://www.geo.fr/environnement/le-cambodge-ne-veut-plus-etre-la-poubelle-des-etats-unis-et-du-canada-196610>
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28- Afrique. Ebola en RDC : l’état d’urgence mondiale déclaré, Courrier international, 18/07/19, 06:12

L’Organisation mondiale de la santé a reconnu mercredi 17 juillet l’épidémie de fièvre Ebola en République démocratique du Congo comme une “urgence de santé publique de portée internationale”, alors que le virus menace de s’étendre à la ville de Goma et aux pays voisins de la RDC. En plus d’une pénurie de vaccins, la méfiance de la population vis-à-vis des autorités dans l’est du pays freine le combat contre le virus.
Trois jours après l’apparition d’un premier cas à Goma, grande ville de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a placé, mercredi, l’épidémie de fièvre hémorragique Ebola au rang d’“urgence” sanitaire mondiale. Cette “alerte rouge rare” vise à “encourager l’aide internationale pour combattre le virus”, explique The Hill.
Un comité d’experts internationaux qui conseille l’OMS avait refusé à trois reprises de déclarer une urgence sanitaire, mais le cas signalé cette semaine à Goma a amplifié les inquiétudes. Cette ville “de plus de 1 million d’habitants” est située “directement sur la frontière avec le Rwanda, que des dizaines de milliers de personnes traversent chaque jour à pied”, note Max Bearak, chef du bureau du Washington Post à Nairobi.
>> Suite à lire à :
<https://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/afrique-ebola-en-rdc-letat-durgence-mondiale-declare>
Sur le même sujet :
> Ebola : cinq questions pour comprendre le virus, devenu « urgence » sanitaire mondiale, Le Monde avec AFP, 18/07/19, 10h52
L’OMS a décidé qu’il « était temps pour le monde de prendre acte » de l’épidémie en RDC, qui a fait 1 676 morts depuis le 1er août 2018. 
Ebola, déclaré mercredi 17 juillet comme une « urgence » sanitaire mondiale par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en raison de l’épidémie en cours en République démocratique du Congo (RDC), est un virus redoutable pour l’homme, ses épidémies ayant fait au total environ 15 000 morts depuis 1976.
Quand est-il apparu ?
Le virus Ebola est identifié pour la première fois en 1976 en République démocratique du Congo (RDC, à l’époque Zaïre). Ce virus de la famille des filoviridae (filovirus) doit son nom à une rivière du nord du pays, près de laquelle la première épidémie a éclaté.
Cinq « sous-types » distincts de virus Ebola ont depuis été répertoriés : Zaïre, Soudan, Bundibugyo, Reston et Forêt de Taï. Les trois premiers sont à l’origine d’importantes épidémies sur le continent africain.
> Lire aussi  En RDC, la difficile riposte contre le virus Ebola
Le virus circule parmi les chauves-souris mangeuses de fruits, considérées comme l’hôte naturel d’Ebola, mais elles ne développent pas la maladie. D’autres mammifères comme les grands singes, les antilopes ou les porcs-épics peuvent le véhiculer puis le transmettre à l’homme.
Comment se transmet-il ?
Lors d’une épidémie, Ebola se transmet entre humains par contacts directs et étroits. Une personne saine est contaminée par les « fluides corporels » d’une personne malade : sang, vomissures, matières fécales… Contrairement à la grippe, ce virus ne peut pas se transmettre par voie aérienne. Aussi Ebola est-il moins contagieux que de nombreuses autres maladies virales.
Mais ce virus est redoutable en raison de son « taux de létalité » très élevé : il tue en moyenne environ la moitié des personnes qu’il atteint, selon l’OMS.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/07/18/ebola-le-virus-tueur-en-cinq-questions_5490716_3212.html>
Sur le même sujet :
> Entretien. « On ne soigne pas un malade d’Ebola comme un patient classique », Le Monde Afrique, 25/07/19, 20h25
Propos recueillis par  Maryline Baumard  
Le fondateur de l’ONG ALIMA exprime son « inquiétude » face à la propagation du virus en République démocratique du Congo, qui compte désormais trois épicentres. 
Il y a juste un an, Ebola faisait ses premières victimes en République démocratique du Congo (RDC). Depuis le virus continue de sévir et, le 18 juillet, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décrété l’« urgence sanitaire mondiale ». La maladie qui sévit dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri a déjà fait 1 700 morts, ce qui fait d’elle la deuxième plus importante épidémie de l’histoire après celle qui avait tué près de 11 000 personnes en Afrique de l’Ouest (Guinée, Liberia, Sierra Leone) en 2013-2 014.
> Lire aussi  En RDC, la difficile riposte contre le virus Ebola
En soutien du ministère de la santé congolais, en coordination avec l’OMS, une organisation non gouvernementale (ONG) intervient en première ligne. Moins connue en France que l’ONG Médecins sans frontières (MSF), présente de longue date sur la zone, The Alliance for International Medical Action (ALIMA), créée en 2009, gère aujourd’hui les deux plus grands centres de traitement de l’Est de la RDC, à Beni (61 lits) et à Katwa (commune de Butembo, 72 lits). Son fondateur, Augustin Augier, explique au Monde Afrique les raisons de son inquiétude.
Vous êtes présent à Beni et Katwa, au cœur même de la zone touchée par Ebola, comment définiriez-vous la situation ?
Augustin Augier Un an après la déclaration de la maladie, l’épidémie garde le même épicentre, ce qui signifie que nous n’avons pas réussi à en venir à bout. Plus grave, d’autres épicentres se sont développés, comme à Butembo et à Katwa et un cas a même été enregistré à Goma. Nous en sommes à plus de 2 500 cas confirmés et 1700 morts. Ce qui en fait, de loin, la seconde épidémie d’Ebola la plus longue et la plus intense de l’histoire.
Vous êtes inquiet ?
Oui, je suis inquiet pour trois raisons. D’abord parce qu’aujourd’hui la maladie a son épicentre dans une zone urbaine, avec une population dense et très mobile. Or cette concentration, comme les déplacements, augmente les risques de propagation du virus. Ensuite, il ne faut pas oublier, même si ce n’est pas nouveau, que les zones où se propage l’épidémie actuelle sont marquées par l’insécurité, ce qui complique considérablement notre travail. Plus de 140 attaques ont eu lieu contre des formations sanitaires, des ambulances ou des personnels de santé depuis le début de l’épidémie. Cela génère de grandes difficultés pour maintenir la continuité des activités de lutte contre Ebola et crée d’immenses besoins pour les populations de cette zone qui souffrent de bien d’autres maux.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/07/25/on-ne-soigne-pas-un-malade-d-ebola-comme-un-patient-classique_5493418_3212.html>
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29- Une étude montre la persistance dans l’organisme du bisphénol S, Le Monde, maj le 18/07/19 à 06h23
Clémentine Thiberge  

Des scientifiques s’efforcent d’évaluer les risques liés à l’utilisation d’une des substances remplaçant le bisphénol A depuis son interdiction. 
Une nouvelle étude française suggère que la principale substance de remplacement du bisphénol A, le bisphénol S, serait tout aussi dangereuse pour l’organisme.
Publiée mercredi 17 juillet dans la revue Environmental Health Perspectives, l’étude, menée par une équipe de l’Ecole nationale vétérinaire de Toulouse et du laboratoire Toxalim (Institut national de recherche agronomique), en collaboration avec les universités de Montréal (Québec) et de Londres, a montré chez le porcelet que le bisphénol S (BPS) persiste plus longtemps dans l’organisme et à des concentrations beaucoup plus élevées que le bisphénol A (BPA).
« Cette étude comble une lacune importante dans nos connaissances sur la manière dont les produits chimiques de remplacement du BPA sont métabolisés par le corps, soutient Laura Vandenberg, professeure associée à l’université du Massachusetts (Etats-Unis), spécialiste des perturbateurs endocriniens. Alors que le public continue de poser des questions sur la sécurité du BPA, de nombreuses industries remplacent ce composé par d’autres produits chimiques ayant des fonctions similaires. Malheureusement, la plupart des substituts sont d’autres bisphénols – qui ont des effets relativement inconnus sur le corps. »
Le bisphénol A est une substance de synthèse utilisée dans certains plastiques rigides, résines, etc. En juin 2017, l’Agence européenne des produits chimiques avait classé le BPA sur la liste des substances « extrêmement préoccupantes »(« substance of very high concern »), pour ses propriétés de perturbation endocrinienne, « à l’origine probable d’effets graves sur la santé humaine, soulevant un niveau équivalent de préoccupation aux substances cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques » – c’est-à-dire affectant la fertilité ou le développement de l’enfant à naître.
Présence dans de nombreux matériaux
En raison de mesures restrictives de son utilisation dans un grand nombre de pays, dont la France, telles que l’interdiction dans les biberons en 2011 et dans les contenants alimentaires en 2015, les industriels ont progressivement remplacé le BPA par des composés analogues, principalement le bisphénol S. Cette substance est aujourd’hui présente dans de nombreux matériaux, notamment les plastiques, les résines époxy (utilisées dans les revêtements intérieurs de boîtes de conserve et canettes) et le papier thermique (étiquettes alimentaires, tickets de caisse, de parking ou de musée).
« Nous avons choisi de faire cette recherche, car l’utilisation du BPS augmente et il est nécessaire d’avoir plus d’informations sur cette substance », explique Véronique Gayrard, professeure en physiologie à l’Ecole nationale vétérinaire de Toulouse et première auteure de l’étude. Ainsi, pour leur rapport, les chercheurs ont administré du BPS par voie orale à des porcelets. « Etant donné que le BPS est un contaminant alimentaire, c’est la principale voie d’entrée dans le corps, précise la chercheuse. De plus, nous avons utilisé un animal qui a de grandes similitudes physiologiques avec l’homme pour reproduire les conditions les plus semblables. »
> Lire aussi  Un tiers des substances chimiques les plus utilisées en Europe non conformes à la réglementation
Les résultats montrent que la quantité de BPS ingérée qui accède à la circulation sanguine générale de manière inchangée est environ 100 fois supérieure à celle du BPA. Elle est de 57 % pour le BPS et 0,5 % pour le BPA. De plus, selon l’étude, l’élimination de la substance de remplacement est 3,5 fois inférieure à celle du BPA. « En combinant ces deux éléments, soutient Véronique Gayrard, on se retrouve avec des concentrations de BPS dans le sang environ 250 fois supérieures à celles du BPA pour une même exposition. »
Les fonctions gastro-intestinales du porc et de l’humain étant comparables, ces résultats suggèrent que le remplacement du BPA par le BPS pourrait conduire à augmenter l’exposition de l’être humain à un composé hormonalement actif. « Cette étude est très importante, insiste Laura Vandenberg, qui n’a pas participé à ces travaux, car elle permet d’affirmer que les effets du BPS seront observables à des doses plus faibles que le BPA, car le corps ne le métabolise pas aussi facilement. »
En avril 2017, une étude du magazine 60 millions de consommateurs avait déjà appelé les autorités et les consommateurs à réagir. L’association de consommateurs avait fait analyser par un laboratoire indépendant une mèche de cheveux d’un panel de 43 enfants et adolescents de 10 à 15 ans, habitant « sur tout le territoire » français, tant en ville qu’en milieu rural, pour y rechercher 254 substances. Le bisphénol A n’avait été retrouvé que dans 20 % des échantillons, preuve de « l’efficacité » de son interdiction en France dans tous les contenants alimentaires depuis 2015, selon 60 millions de consommateurs. En revanche, le bisphénol S, utilisé en substitution, était présent dans 98 % des échantillons.
> Lire aussi  Des perturbateurs endocriniens retrouvés dans les cheveux d’enfants
Bien que les données toxicologiques soient encore insuffisantes pour évaluer précisément le danger associé, ces résultats soulignent l’importance de l’estimation de l’exposition dans le processus d’analyse du risque pour la santé humaine lié à la substitution de substances préoccupantes.
« Avantages pour les industriels »
« Nous avons des centaines d’études sur le BPA suggérant qu’il peut causer des dommages au corps humain, soutient Laura Vandenberg. Mais seulement une douzaine sur le BPS. Nous ne savons presque rien du BPS dans la population humaine. Nous obtenons maintenant de bonnes données de biosurveillance qui vont nous permettre de mieux évaluer le risque de la substance. » Les rares études sur le sujet suggèrent cependant que le BPS aurait des effets hormonaux œstrogéniques comparables au BPA, « voire supérieurs pour d’autres capteurs », alerte l’auteure de l’étude.
Aujourd’hui, les chercheurs sont unanimes : il est impossible de remplacer une substance dangereuse par une autre qui n’a pas été suffisamment étudiée. « Pour les industriels, le BPS n’a que des avantages : les biens de consommation conservent leurs propriétés souhaitées, mais ce n’est pas du BPA, ce qui leur permet d’étiqueter les produits “sans BPA”, fait valoir Laura Vandenberg. Ce qui ne veut pas dire pour autant “sans danger”. »
Alors par quoi remplacer ces différentes substances hormonalement actives ? « C’est une vraie question pour les chimistes, répond la chercheuse américaine. Ce qu’on sait pour l’instant, c’est que, chaque fois que nous pensons remplacer un composé par un autre, nous devons faire preuve de prudence quant à la sécurité du nouveau produit chimique et le tester de manière appropriée. Sinon, nous nous retrouvons avec des substitutions regrettables. La réglementation chimique est remplie de tels exemples et nous devons faire mieux avec le BPA. »
Selon les associations de consommateurs, la solution la plus satisfaisante reste pour l’instant d’utiliser des alternatives aux plastiques pour les contenants alimentaires, tels que le verre, le silicone ou la céramique.
> Lire aussi  Les alternatives au bisphénol A sont-elles moins risquées pour la santé ?
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/17/une-etude-montre-la-persistance-dans-l-organisme-du-bisphenol-s_5490494_3244.html>
En savoir plus :
> Oral Systemic Bioavailability of Bisphenol A and Bisphenol S in Pigs <https://ehp.niehs.nih.gov/doi/10.1289/EHP4599>, Environmental Health Perspectives, 17/07/19
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30- Amiante : les juges ordonnent un non-lieu dans le dossier Valeo-Ferodo, Le Monde avec AFP, 18/07/19, 18h52

Cinq ex-responsables de l’équipementier automobile étaient mis en examen dans ce dossier pour « homicides et blessures involontaires ». 
C’est la deuxième décision de ce type en quelques jours. Des juges d’instruction parisiens ont ordonné un non-lieu dans l’affaire de l’exposition à l’amiante de 22 salariés de l’équipementier automobile Valeo-Ferodo à Condé-sur-Noireau (Calvados), entre 1952 et 2007, a-t-on appris jeudi 18 juillet. Cinq ex-responsables de Ferodo-Valeo étaient mis en examen dans ce dossier pour « homicides et blessures involontaires ». Cette décision est conforme aux réquisitions du parquet de Paris.
L’Association nationale de défense des victimes de l’amiante (Andeva) a immédiatement annoncé faire appel de cette décision, qui équivaut notamment à l’abandon des poursuites contre les anciens responsables de l’usine. « Les magistrats du pôle judiciaire de santé publique ont donc décidé d’enterrer l’ensemble des affaires de l’amiante », a réagi l’Andeva dans un communiqué, accusant les juges de délivrer « un véritable permis de tuer sans crainte de poursuite pénale »
> Lire aussi  Procès de l’amiante : la « fibre tueuse » en quatre questions
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/18/amiante-les-juges-ordonnent-un-non-lieu-dans-le-dossier-valeo-ferodo_5490862_3244.html>
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31- La Suède annule sa Fashion Week par souci écologique, Novethic, 18/07/18
Marina Fabre

C'est un signal fort envoyé à l'industrie textile. La Suède vient d'annuler la Fashion Week de Stockholm pour des raisons écologiques. Elle travaille à un nouveau format qui réponde davantage aux enjeux de durabilité du secteur. Une première qui illustre la prise de conscience de l'urgence du changement. 
Elle n’a pas l’envergure de la Fashion Week de Milan, de Paris, ou même de New York. Mais c’est un signal fort envoyé à l’industrie de la mode. La Suède a décidé d’annuler la Stockholm Fashion Week qui se déroule normalement du 27 au 29 août. Le Conseil suédois de la mode veut se tourner vers une mode plus durable et contribuer à la prise de conscience de l’empreinte environnementale du secteur textile.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/social/consommation/isr-rse/la-suede-annule-sa-fashion-week-par-souci-ecologique-147458.html>
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32- Pollution au plomb autour de Notre-Dame : la mairie de Paris lance un « nettoyage renforcé » des écoles, Le Monde, maj le 19/07/19 à 07h35
Stéphane Mandard

Des niveaux élevés de plomb ont été retrouvés dans certains établissements autour de la cathédrale après l’incendie. L’Agence régionale de santé se veut toutefois rassurante. 
Tout va bien… mais la Mairie de Paris va tout de même profiter des vacances pour effectuer une « opération de nettoyage renforcée » des crèches et des écoles dans la zone de Notre-Dame. Un peu plus de trois mois après l’incendie qui a ravagé la cathédrale, l’agence régionale de santé (ARS) avait convié la presse, jeudi 18 juillet, pour un « point de situation » visant à rassurer les Parisiens quant aux risques sanitaires liés à la pollution au plomb.
Entre la toiture et la flèche, ce sont près de 400 tonnes de plomb qui sont parties en fumée le 15 avril, et qui sont retombées sous forme de poussières sur le site et alentour, dans un périmètre indéterminé. Un événement qualifié d’« exceptionnel » et « auquel nous allons faire face durablement » mais qui serait sous contrôle, selon le directeur général de l’ARS, Aurélien Rousseau. « Toutes les données que nous avons pu collecter jusqu’ici montrent que la santé de la population a été préservée », a répété le patron de l’agence.
> Lire aussi  Notre-Dame : la pollution au plomb, un « risque sanitaire majeur », alertent des associations
L’intervention du représentant de la Mairie de Paris, le sous-directeur à la santé, Arnaud Gauthier, a jeté un froid. « Aucune crèche ou école n’ouvrira à la rentrée si le moindre risque est détecté », a-t-il déclaré, laissant entendre, contrairement à l’ARS, que des doutes pouvaient donc subsister. Concrètement, le « nettoyage renforcé » passera par un « décapage des cours de récréation » avec du matériel à haute pression. Il devrait aussi concerner les murs et le mobilier. Les enfants en bas âge sont les plus exposés au risque de saturnisme car ils peuvent plus facilement ingérer le plomb contenu dans les poussières ou les sols, notamment lorsqu’ils jouent à l’extérieur en portant leurs mains à la bouche.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/18/pollution-au-plomb-nettoyage-approfondi-des-ecoles-proches-de-notre-dame_5490840_3244.html>
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33- Bali s'attaque à l'invasion du plastique, AFP, 19/07/19, 11:00
Peter Brieger & Sigit Purwono

Un cachalot retrouvé mort en Indonésie avec 6 kilos de plastique dans l'estomac, soit 115 verres et 25 sacs. Des plongeurs nageant dans une mer de déchets à Manta Point. Pour lutter contre l'invasion du plastique qui pollue ses côtes et risque de chasser les touristes, Bali a interdit l'usage des pailles et des sacs dans cette matière.
Des millions de voyageurs viennent chaque année bronzer sur les célèbres plages bordées de palmiers, surfer et admirer les fonds marins de l'île tropicale mais Bali n'échappe pas au fléau de la pollution marine, particulièrement aigu en Indonésie. Des vidéos devenues virales montrent des vagues de détritus s'échouant sur les côtes les plus prisées des touristes. Le paradis indonésien est en danger.
L'île a décidé l'an dernier d'interdire le plastique à usage unique mais l'application de ce règlement local était en suspens jusqu'à la semaine dernière, quand le dernier obstacle a été levé: la justice a rejeté un recours d'une association d'industriels du recyclage des plastiques (ADUPI), qui craignaient de ne plus avoir suffisamment de matière première.
"La plainte a été rejetée (...) et en conséquence le règlement peut être appliqué", a indiqué Made Teja, le responsable de l'agence pour l'environnement de Bali à l'AFP. "Nous espérons que les habitants, les consommateurs, comme les entreprises vont soutenir ce programme."
L'Indonésie, comme d'autres nations d'Asie du Sud-Est, retraite peu ses propres détritus et doit depuis 2018 faire face à un afflux de déchets importés, après que la Chine qui recyclait beaucoup de déchets occidentaux leur a fermé ses portes.
Jakarta a annoncé depuis juin le renvoi de dizaines de conteneurs d'ordures impropres au recyclage vers leurs pays d'origine, aux Etats-Unis, en Australie ou en Europe : l'Indonésie refuse de devenir "une décharge" pour les bouteilles, les emballages et les couches usagées des pays occidentaux.
- 70% en moins d'ici 2025 ? -
Le vaste archipel de 17.000 îles, qui est aussi le deuxième plus gros pollueur marin derrière la Chine, s'est engagé à réduire la pollution par les déchets plastiques de 70% d'ici 2025.
Il compte renforcer ses capacités de recyclage, réduire la consommation de plastique à usage unique et lancer des campagnes de nettoyage pour sensibiliser la population pour l'instant peu informée des enjeux écologiques.
A Bali, le problème des déchets plastiques est devenu si prégnant que l'île a déclaré un état d'"urgence" il y a deux ans après avoir vu l'une de ses côtes recouverte d'ordures.
L'île ne recycle aujourd'hui que 48% de ses déchets, selon une étude publiée en juin par un groupe d'universitaires, de représentants des autorités locales et d'entreprises, le Bali Partnership, soutenu par la Norvège. Le reste est en majorité brûlé ou finit dans des décharges, les rivières ou l'océan. 
Le gouvernement local a décidé de mener des campagnes de sensibilisation dans les écoles et les marchés avant d'imposer des sanctions.
"Nous essayons d'éduquer et de sensibiliser les gens" sur le but de cette politique, relève Made Teja. "Ce que nous voulons c'est réduire le volume des déchets et expliquer aux gens qu'ils ne doivent plus utiliser des plastiques jetables, comme des sacs, des pailles ou du polystyrène."
Le distributeur Coco Group a salué cette réglementation en soulignant qu'il n'utilisait déjà plus les emballages plastiques depuis plusieurs années dans ses supermarchés. 
"Nous n'emballons plus les fruits et légumes dans du plastique, nous utilisons des feuilles de banane ou des emballages en rotin", indique le responsable marketing Bachtiar Rusydi.
L'association des distributeurs, Aprindo, dit soutenir l'interdiction mais avertit qu'il y aura des difficultés. "L'application n'est pas facile", souligne son responsable, Anak Agung Ngurah Agung Anggara Puta. "Cela prend du temps d'éduquer les gens".
<https://www.youtube.com/watch?v=gBztdWrEJfA>
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34- Interdire les pailles en plastique ? Pas une priorité pour Trump, AFP, 19/07/19, 23:00

Les échanges entre Donald Trump et les journalistes dans les jardins de la Maison Blanche donnent parfois lieu à des moments surprenants.
Entre deux questions sur l'Iran et la Chine, le président américain a été interrogé vendredi sur l'interdiction des pailles en plastique. Et s'est montré dubitatif.
"Je pense que nous avons de plus grands problèmes que les pailles en plastique", a-t-il répondu.
Puis, après une brève pause, il a donné son avis sur le dossier.
"Vous avez une petite paille. Mais que fait-on des assiettes, des emballages et de toutes ces choses qui sont beaucoup plus grosses et faites avec le même matériau ?", a-t-il lancé.
"Toute le monde se concentre sur les pailles, mais il y a beaucoup d'autres choses sur lesquelles il faudrait se pencher", a-t-il conclu, reconnaissant, amusé, qu'il s'agissait d'une "question intéressante".
Son équipe de campagne pour 2020 vient de mettre en vente des "pailles Trump", en plastique, sur lesquelles le nom du président est gravé "au laser", assure-t-elle. 
Le slogan ? "Les pailles en papier des gens de gauche ne fonctionnent pas".
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/interdire-les-pailles-en-plastique-pas-une-priorite-pour-trump_135714>
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35- L’amiante, un scandale sanitaire sans procès ?, Le Monde, 20/07/19, 12h45
Patricia Jolly  

Deux nouveaux non-lieux viennent d’être prononcés dans des affaires d’exposition à la « fibre tueuse ». Elles s’ajoutent à une série de décisions similaires et obligent les victimes à changer de stratégie judiciaire. 
En moins d’une semaine, les magistrats instructeurs du Pôle de santé publique de Paris chargés des dossiers d’exposition à l’amiante viennent d’ordonner deux non-lieux généraux dans des affaires vieilles de vingt-trois ans liées à cette fibre tueuse, reconnue cancérogène par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) en 1973, mais interdite en France depuis 1997 seulement.
Le 11 juillet, c’était dans le dossier du fabricant d’amiante-ciment Eternit, dans lequel avaient été mis en examen plusieurs directeurs d’usine pour l’exposition de leurs salariés. Puis le 17 juillet dans celui de l’équipementier automobile Ferodo-Valeo de Condé-sur-Noireau (Calvados) qui impliquait cinq ex-responsables d’usine. Les personnes visées dans ces deux affaires étaient mises en examen pour « homicides et blessures involontaires ».
Ces décisions s’ajoutent à d’autres, analogues, prises depuis un peu plus d’un an dans les affaires de la centrale EDF d’Arjuzanx (Landes), d’Everite-Saint-Gobain, de DCN (chantiers navals militaires), des Charbonnages de France… Le parquet n’a jamais précisé le nombre de dossiers amiante en cours mais les associations de victimes estiment qu’il en reste une dizaine à régler.
Me Michel Ledoux, avocat des victimes dans les affaires Eternit et Ferodo-Valeo, gage que la quinzaine de dossiers toujours au Pôle Santé seront voués au même sort. « Dans la mesure où le parquet est hostile aux victimes, on s’attend à une pluie de non-lieux motivés par les mêmes arguments dans les semaines à venir, prévient-il. On peut même se demander si le fait de nous les notifier en période de vacances n’est pas une manœuvre supplémentaire pour tenter de nous faire oublier le délai de dix jours pour faire appel. » Dans un communiqué, l’Association nationale de défense des victimes de l’amiante (Andeva) a pour sa part dénoncé un « véritable permis de tuer sans crainte de poursuites pénales » délivré par les juges.
> Lire aussi  L’impossible procès de l’amiante
Matériau naturel massivement utilisé dans le monde entier pour ses propriétés isolantes et ignifuges, l’amiante cause des pathologies qui peuvent apparaître jusqu’à trente à quarante ans après la première exposition. Il est notamment à l’origine d’un cancer spécifique et incurable de la plèvre : le mésothéliome pleural.
Les motivations des ordonnances de non-lieux qui se succèdent sont de véritables copier-coller qui, tous, puisent leur argumentation dans un rapport d’expertise définitif de février 2017. Ce dernier, selon l’interprétation des magistrats, affirme l’impossibilité d’établir la date d’une éventuelle faute ayant entraîné la contamination puis l’intoxication des victimes, et donc d’imputer avec certitude la responsabilité à une personne physique.
Découpe des plaintes entreprise par entreprise
Dans les ordonnances des 11 et 17 juillet que Le Monde a consultées, les juges estiment qu’il n’est « pas possible de déterminer a posteriori une date précise d’intoxication par les fibres d’amiante » et donc « de mettre en corrélation le dommage et les éventuelles fautes qui pourraient être imputées à des personnes qui auraient une responsabilité dans l’exposition à l’amiante subie ».
Une argumentation « spécieuse » pour Me Michel Ledoux. « Ce qu’ils nous demandent pour l’amiante équivaut à sommer un fumeur d’indiquer quelle cigarette est à l’origine de son cancer bronchopulmonaire, or, pour toute substance cancérogène, mutagène et reprotoxique, on ne peut raisonner que par période d’exposition et pas d’intoxication. Il s’agit d’un processus continu », dit-il.
> Lire aussi : L’amiante, la « fibre tueuse » en quatre questions
Pour Me Antoine Vey qui défend, avec Me Eric Dupond-Moretti, le Comité antiamiante Jussieu et l’Association régionale des victimes de l’amiante du Nord-Pas-de-Calais (Ardeva 59-62) – fédérés au sein de l’Association des victimes de l’amiante et autres polluants (AVA) –, sur les dossiers de l’université parisienne de Jussieu, des chantiers navals de Dunkerque (Nord) et de l’entreprise sidérurgique Sollac, toujours en cours de règlement, le rapport d’expertise fustigé est « l’élément qui permet aux juges de s’en sortir techniquement ».
« Mais, interroge l’avocat, comment justifient-ils qu’il n’y ait eu aucun acte d’investigation dans ces dossiers depuis 2013 ? Et qu’il ait fallu plus de vingt ans pour ordonner ces non-lieux quand le Pôle de santé publique est capable de régler en trois ans des dossiers énormes comme celui des prothèses mammaires PIP ? »
Me Michel Ledoux reste optimiste quant au succès de l’appel qu’il a introduit contre les ordonnances de non-lieu pour Eternit et Ferodo-Valeo. « Ces affaires ne sont plus des dossiers de santé publique, explique-t-il. En découpant les plaintes entreprises par entreprise, la justice a réduit l’affaire de l’amiante à une multitude de dossiers de santé et de sécurité au travail puisque seuls les directeurs d’établissement sont maintenant visés. »
100 000 morts attribués à l’amiante
Ce qui est « très décevant pour les victimes » lui paraît « intéressant sur le plan juridique ». « Le terrain en matière d’hygiène, de santé et de sécurité au travail est particulièrement balisé, précise l’avocat. Chaque année, des centaines d’employeurs sont poursuivis et condamnés pour des manquements dans ces domaines, et la jurisprudence de la chambre criminelle de la Cour de cassation est particulièrement sévère. »
Mais pour Michel Parigot, président du Comité antiamiante Jussieu, c’est l’affaire de l’amiante elle-même qu’il faut juger. « On ne peut attribuer les 100 000 morts de l’amiante au seul fait que les entreprises n’auraient pas respecté les règles d’hygiène et de sécurité, martèle-t-il. A l’origine de cette catastrophe sanitaire, il y a une action de lobbying particulièrement efficace du Comité permanent amiante [CPA] pour continuer à diffuser massivement et sans précaution ce matériau cancérogène, en toute connaissance de cause des dégâts que cela provoquerait. »
Structure créée en 1982, financée par les industriels de l’amiante et composée d’industriels, de scientifiques et de hauts fonctionnaires des ministères du travail, de la santé et de l’industrie, le CPA est accusé par les associations d’avoir promu ce qu’il appelait « l’usage contrôlé » de l’amiante, tout en sachant ce matériau mortel.
> Lire aussi  L’amiante empoisonne la justice à Cayenne
L’échec annoncé des instructions pénales en cours au Pôle santé publique et la volonté de voir jugés les « véritables responsables de la catastrophe sanitaire de l’amiante » ont inspiré une stratégie judiciaire de contournement à MesDupond-Moretti et Vey et à leurs clients.
« Le moins que l’on puisse demander, c’est un débat public »
L’AVA et ses conseils veulent ainsi mettre en œuvre une « citation directe collective des victimes de l’amiante » visant les « responsables nationaux » de la catastrophe sanitaire et en particulier les membres du CPA. Cette procédure permet de citer les auteurs supposés d’une infraction à comparaître à l’audience de jugement, sans passer par la phase de l’instruction. La charge d’apporter les preuves de l’infraction visée revient aux requérants. « Cela revient à faire nous-mêmes l’instruction que l’institution judiciaire n’a pas voulu faire. Face à une catastrophe de cette ampleur, le moins que l’on puisse demander, c’est un débat public dans le cadre d’un tribunal, où les responsables viennent s’expliquer »,développe Michel Parigot.
Selon lui, la citation directe sera déposée au tribunal de grande instance de Paris « la première semaine de septembre ». Toutes les victimes de l’amiante, quelles qu’aient été leurs conditions d’exposition, peuvent se joindre à cette action. Plus de 1 000 personnes l’ont déjà fait, et des milliers d’autres pourraient venir grossir leurs rangs.
La publication par Santé publique France, le 27 juin, des alarmants résultats de son programme national de surveillance des mésothéliomes pleuraux, mis en place en 1998 – un an après l’interdiction de l’usage de l’amiante –, fournit des arguments aux partisans du procès pénal. Les auteurs du rapport soulignent que le nombre annuel de mésothéliomes continue d’augmenter, et plus particulièrement chez les femmes, avec un doublement des cas en vingt ans, pour atteindre 310 cas par an.
Ils affirment aussi que « l’exposition à l’amiante est et restera encore pendant plusieurs décennies un sujet majeur de santé publique (…) ». Ils notent enfin que la proportion des personnes atteintes de mésothéliome pleural ayant exercé une activité dans le secteur du BTP est en augmentation constante depuis 1998 pour atteindre 50 % en 2016.
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Le scandale sanitaire de l’amiante en dates
• 1994 : Création du Comité anti-amiante Jussieu qui lance la bataille contre ce matériau reconnu cancérogène par le Centre international de recherche sur le cancer depuis 1973 
• 1995 : Dissolution du Comité permanent amiante, structure de lobbying des industriels de l’amiante créée en 1982 et soupçonnée d’avoir délibérément retardé son interdiction 
• 1996 : Dépôt des premières plaintes, mise place d’une réglementation de protection contre les risques d’exposition à l’amiante et création de l’Association nationale des victimes de l’amiante (Andeva) 
1er janvier 1997 : Interdiction de l’amiante en France 
• 8 janvier 2019 : Annonce du lancement d’une citation directe collective des victimes de l’amiante par l’Association des victimes de l’amiante et autres polluants (AVA), nouvellement créée. Elle devrait être déposée au tribunal de grande instance de Paris en septembre.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/20/face-a-l-echec-des-instructions-penales-des-victimes-de-l-amiante-adoptent-une-autre-strategie-judiciaire_5491411_3244.html>
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36- Eau du robinet "contaminée" à Paris : itinéraire d'une psychose, entre faits établis et rumeurs, LCI, 20/07/19, 16:46 
Anaïs Condomines

La psychose enfle depuis quelques jours concernant une contamination de l'eau du robinet en Ile-de-France, tantôt au "titanium", tantôt au "tritium". Tentons de démêler l'itinéraire d'une histoire en plusieurs actes, mêlant communiqué sérieux et rumeurs intraçables, qui ont tout de même provoqué de nombreux appels inquiets au Samu en cette fin de semaine.
Un vent de panique en bonne et due forme. Ces derniers jours, vous avez peut-être vu passer l'information selon laquelle l'eau du robinet, notamment dans l'Ouest et en Ile-de-France, serait contaminée au tritium, une forme d'hydrogène radioactif. Cette information, nécessitant explications, a été traitée par de très nombreux médias (y compris sur LCI), mercredi et jeudi derniers.
Mais rapidement, la psychose s'installe. Et alors qu'un nouvel épisode de canicule se profile, on voit fleurir sur Twitter des appels à ne pas consommer l'eau du robinet. Certains commencent même à préparer des stocks d'eau minérale en bouteilles, évoquant une contamination au "titanium". 
La panique est telle que la préfecture de Paris a jugé bon apporter un démenti, vendredi, dans la soirée. "Aucun arrêté préfectoral n'a été pris par le préfet de Paris. Les valeurs observées à ce jour ne montrent pas de risque pour la santé publique. L'eau du robinet peut donc être consommée sans restriction." Suivi de près par l'ARS (agence régionale de santé) d'Ile-de-France qui ce samedi, indique : "L'eau du robinet, la plus contrôlée de France, peut être consommée sans risque". 
>> Suite à lire à :
<https://www.lci.fr/population/eau-du-robinet-contaminee-a-paris-itineraire-d-une-psychose-entre-faits-etablis-et-rumeurs-titium-titanium-2127547.html>
Sur le même sujet :
> Paris : la préfecture dément tout risque à boire l'eau du robinet <https://www.lepoint.fr/societe/paris-la-prefecture-dement-tout-risque-a-boire-l-eau-du-robinet-20-07-2019-2325695_23.php>, AFP, 20/07/19, 14:00
> Source de ce démenti :
> Une association dénonce la présence de titrium, une substance radioactive, dans l'eau du robinet de 6,4 millions de Français <https://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/une-association-denonce-la-presence-de-titrium-une-substance-radioactive-dans-l-eau-du-robinet-de-6-4-millions-de-francais_3539825.html>, France Info avec AFP, 17/07/19, 17:03
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37- Irak : Bassora risque de subir une nouvelle "crise de l'eau", prévient HRW, AFP, 22/07/19, 15:00

La province irakienne de Bassora risque de connaître un nouvel épisode de forte pollution de l'eau si les autorités ne mettent pas fin à des décennies de gestion "défaillante", a prévenu lundi l'ONG Human Rights Watch (HRW).
Près de 120.000 personnes ont été hospitalisées l'été dernier après avoir bu l'eau du robinet, polluée et salée, dans cette province pétrolière du sud de l'Irak, 12e pays le plus corrompu au monde.
Des milliers de manifestants avaient protesté durant l'été 2018 pour dénoncer les services publics déliquescents et l'incurie des autorités. Douze manifestants avaient été tués à travers le sud du pays.
Selon le rapport de HRW, la piètre qualité de l'eau est liée à la prolifération d'une algue dans le fleuve Chatt al-Arab qui traverse Bassora. Combiné à la pollution et un fort taux de salinité de l'eau, ce facteur a provoqué la crise sanitaire de l'été 2018.
Pour l'ONG, "les autorités locales et fédérales ont peu fait pour remédier aux causes profondes de la situation" et la crise de l'eau pourrait se reproduire cette année.
"Ce que notre étude a très clairement montré est que la crise à Bassora n'est pas terminée", souligne à l'AFP Belkis Wille, chercheuse en Irak pour HRW.
"Il est inacceptable que le gouvernement refuse de rendre publics les rapports qu'il a faits sur les causes des maladies et sur les polluants trouvés dans l'environnement", a-t-elle poursuivi.
Avec des ressources hydriques de plus en plus rares, l'impact du changement climatique, la hausse de la pollution et une mauvaise gestion de l'eau, "Bassora continuera de faire face à d'importantes pénuries d'eau et à la pollution, avec de graves conséquences si le gouvernement ne commence pas dès à présent à investir de manière ciblée dans les solutions durables urgemment requises", a estimé HRW.
- Pétrole dans l'eau -
"La crise de l'eau à Bassora nécessite une véritable planification, du temps et de l'argent. La résoudre est possible à condition que les autorités prennent sérieusement leurs responsabilités", a affirmé Lama Fakih, directrice adjointe de HRW pour le Moyen-Orient.
"Toute alternative serait fatale", a-t-elle averti.
HRW a rencontré des habitants de Bassora, des experts et des responsables gouvernementaux et analysé des photos satellite.
Ces images révèlent la présence de pétrole dans l'eau, mais aussi la multiplication d'algues qui, lorsqu'elles sont ingérées, peuvent provoquer des douleurs abdominales, de la fièvre, des vomissements et des diarrhées sanglantes.
Faute d'eau potable, des familles ont dû quitter Bassora, l'eau minérale coûtant trop cher. D'autres empêchent leurs enfants d'aller à l'école de peur qu'ils y boivent de l'eau contaminée.
HRW a appelé les autorités à verser des compensations aux personnes touchées par la pollution de l'eau, à lutter contre les branchements illégaux sur les canalisations d'eau et à créer un observatoire informant les habitants de la qualité de l'eau.
Si l'Irak manque généralement d'eau en raison de la sécheresse, Bassora concentre tous les maux. Les égouts s'y déversent dans des canaux à ciel ouvert qui finissent dans le Chatt al-Arab. A cela s'ajoute la pollution de l'industrie pétrolière --première pourvoyeuse de revenus et unique source de devises de l'Irak-- et pétrochimique iranienne voisine.
<https://information.tv5monde.com/info/irak-bassora-risque-de-subir-une-nouvelle-crise-de-l-eau-previent-hrw-312632>
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38- Tribune. « Le tourisme est l’industrie permettant à des voyageurs de jouir le plus confortablement possible du spectacle du monde », Le Monde, 26/07/19, 10h23
Par Sylvain Venayre, Professeur d’histoire contemporaine à l’université Grenoble-Alpes

L’historien Sylvain Venayre démontre que la protection du paysage contre la dégradation touristique est une préoccupation ancienne des élites voyageuses.
Tribune. Le tourisme est l’industrie permettant à des voyageurs de jouir le plus confortablement possible du spectacle du monde. Sans doute, pour les premiers praticiens du voyage d’agrément – ces élites du XVIIIe siècle dont le « Grand Tour » européen allait donner son nom au tourisme –, il s’agissait moins de partir contempler la nature que les productions artistiques humaines.
Le but de leur voyage était d’abord ces villes italiennes, pleines des chefs-d’œuvre de l’Antiquité et de la Renaissance. Le désir des paysages naturels ne vint que plus tard, lorsque s’affinèrent les modalités d’appréciation de la nature. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, les nouveaux codes du sublime et du pittoresque supplantèrent ceux de la « belle campagne » telle que l’âge classique l’avait célébrée.
> Lire aussi  Fous du volant, ils tracent la route au hasard
Les touristes en partance pour l’Italie furent alors de plus en plus nombreux à opérer un détour par la Suisse. Face aux Alpes, ils pouvaient faire l’expérience de la communion avec une nature tantôt grandiose, tantôt charmante, où se mêlaient spectacles changeants et cette forme d’effroi désirable que popularisèrent les premiers « alpinistes ».
Le problème, c’était le peuple
A cette époque, la pollution était d’abord visuelle. C’était celle des pauvres et des imbéciles. Pour l’élite voyageuse qui disposait de l’argent, du bon goût et du temps libre, la foule constituait une entrave à la jouissance. Inventés à l’été 1847, les « trains de plaisir » inquiétaient : la multiplication des voyages populaires n’allait-elle pas altérer les charmes de la nature ?
Ancien sous-préfet de Carpentras (c’est lui qui inspira à Alphonse Daudet le personnage du « sous-préfet aux champs » des Lettres de mon moulin) et habitué des paysages de Luchon, Stéphen Liégeard craignait ainsi dans les années 1870 que leur poésie « disparaisse à bref délai sous la victuaille du pique-nique de banlieue ». Pour ce personnage méprisant, qui baptisa en 1887 la Riviera française du nom de « Côte d’Azur », le problème n’était pas celui, si actuel, des canettes en aluminium et des sacs en plastique abandonnés.
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Le problème, c’était le peuple. L’« industrie touristique » (l’expression apparut dans les années 1860) passait par de grandes infrastructures de transport, dont les gares de chemin de fer n’étaient que l’exemple le plus visible. En 1894, le syndicat d’initiative du Dauphiné et le PLM (la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée) mirent en place dans le massif de la Grande-Chartreuse des excursions en « car alpin », grande voiture ouverte tirée par des chevaux, grâce auxquelles il était désormais possible d’admirer le paysage de la montagne sans être nécessairement en bonne condition physique.
Yellowstone, le premier « parc national » du monde en 1872
L’avion n’existait pas encore, mais le mot d’ordre de la démocratisation du tourisme imposait de penser des facilités de déplacement inédites pour le plus grand nombre. Mais tout cela ne se faisait-il pas au détriment de cette belle nature dont le spectacle constituait justement une des raisons de se déplacer ? L’élite touristique en était convaincue. On s’alarma bientôt des dégâts que les touristes, de plus en plus nombreux, causaient aux paysages.
A partir de 1907, le Touring Club de France organisait des conférences afin de mettre en garde contre un « vandalisme » qui ne concernait désormais plus seulement les monuments historiques, mais également les paysages naturels. On créa des associations : la Société des amis des arbres en 1894, la Société pour la protection des paysages en 1901 – laquelle se distingua en réussissant à s’opposer au projet d’un chemin de fer traversant la forêt de Fontainebleau.
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Les parcs naturels furent la conséquence logique de ce mouvement. Déjà, aux Etats-Unis, la vallée de Yosemite avait été constituée en « réserve » dès 1864 et, en 1872, le Yellowstone était devenu le premier « parc national » du monde. Le premier Congrès international pour la protection des paysages se tint à Paris en 1909. Cette même année était créé en Suède le premier parc national d’Europe. En France, on en créa un en 1913 sur les flancs du Pelvoux, à l’initiative du Touring Club, du Club alpin français et de la Société des touristes du Dauphiné : le parc de la Bérarde, qui devint en 1914 le parc naturel de l’Oisans.
Le retour de la marche à pied
L’essor du camping exprimait une autre forme de désir de paysages naturels protégés. Un Camping Club fut créé à Londres en 1901. Mais l’élite qui s’y réunissait n’était nullement guidée par la recherche de voyages à bon marché, comme ce fut le cas des campeurs de la seconde moitié du XXe siècle. Il s’agissait alors de jouir de paysages préservés de leur destruction, notamment du fait de la démocratisation du tourisme.
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Les premiers campeurs proposaient une autre manière de voyager, laquelle mêlait un souci de distinction sociale et le désir de profiter de paysages préservés de la foule et de la destruction. On retrouvait ainsi une vieille morale du voyage, développée aux temps modernes – aller à pied, lentement et en petit nombre – mais pour des raisons désormais très différentes. Ceux qui font aujourd’hui ce genre de choix modifient à leur tour, dans les conditions dictées par l’urgence climatique, des pratiques plus anciennes qu’ils ne le croient.
§ Sylvain Venayre est l’auteur de Panorama du voyage : 1780-1920. Mots, figures, pratiques (Les Belles Lettres, 2012).
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/07/26/le-tourisme-est-l-industrie-permettant-a-des-voyageurs-de-jouir-le-plus-confortablement-possible-du-spectacle-du-monde_5493581_3232.html>
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39- Les croisières sur les canaux d'Amsterdam se réinventent avec la pêche au plastique, AFP, 26/07/19, 15:00
Sara Magniette

Armé de filets de pêche et de gants épais, un petit groupe de personnes s'affaire sur l'un des nombreux bateaux qui sillonnent les célèbres canaux d'Amsterdam, scrutant leurs eaux troubles sous un soleil brûlant.
Ces passagers ont un objectif : récupérer autant de déchets plastiques que possible pendant un tour en bateau de deux heures dans l'une des principales attractions touristiques de la ville, dont une partie est classée au patrimoine mondial par l'Unesco.
En plein boom du tourisme éco-responsable, ces croisières d'un nouveau genre de la compagnie néerlandaise Plastic Whale connaissent un succès grandissant.
En 2018, près de 12.000 personnes y ont participé. Il y en aura plus cette année, affirme le fondateur de Plastic Whale, Marius Smit.
Rêvant d'eaux libres de tout déchet, il a créé sa société il y a huit ans avec la volonté de générer une "valeur économique" à partir du plastique ramassé.
Les bouteilles en plastique sont séparées des autres déchets pour servir de matière première à la construction de meubles de bureau et de bateaux, qui sont eux-mêmes utilisés pour les tours sur les canaux.
"C'est une tout autre façon de visiter Amsterdam", se réjouit M. Smit.
"Vous êtes sur les magnifiques canaux d'Amsterdam sur un beau bateau mais en même temps, vous apportez quelque chose de positif aux canaux et à la ville parce que vous les rendez plus propres".
Bien que les tours soient uniquement organisés à Amsterdam et Rotterdam, les initiatives de Plastic Whale gagnent en notoriété à l'étranger.
Le prince Harry, actif dans la défense des causes environnementales, devait notamment visiter les locaux de la compagnie début mai, avant d'être contraint d'annuler à la suite de la naissance de son fils.
- Ananas et chaussures -
Ce matin-là, ils sont sept à se serrer sur le petit bateau vert pomme de Plastic Whale.
Angela Katz, une Australienne qui vit à Amsterdam depuis un peu plus d'un an, participe au tour pour la deuxième fois, après en avoir entendu parler sur Facebook. 
"C'est frappant à quel point il y a des déchets dans tous les canaux", lâche cette designer graphique de 51 ans, filet en main.
Couche usagée, chaussures, gants de ski, canettes décolorées, bouteilles de vin, et même un ananas entier... les trouvailles du jour sont diverses.
"Les Pays-Bas ont l'image d'être très écolos et respectueux de l'environnement donc c'est surprenant", estime Angela Katz, qui emmène avec son mari un couple d'amis et leurs trois enfants en visite à Amsterdam.
Guy O'Loughnane, venu de Vancouver au Canada, n'en revient pas de la quantité retrouvée "de choses qui n'ont même pas été utilisées", de nombreuses bouteilles étant encore fermées.
L'année dernière, la récolte de ces milliers de "pêcheurs" a permis à Plastic Whale de collecter plus de 46.000 bouteilles en plastique, en plus de nombreux autres types de déchets.
"Pour chaque sac de bouteilles (en plastique) que nous sortons des canaux, nous récupérons deux à trois sacs d'autres sortes de substances", commente Marius Smit. 
Il est difficile d'évaluer la quantité exacte de plastique présent dans l'eau des canaux. Chaque année, des millions de tonnes de plastique sont rejetées en mer.
- 18 millions de visiteurs -
"Les touristes ne font pas attention", soupire Angela Katz devant l'amas de déchets ramassés.
Mais pour Marius Smit, les touristes ne sont pas les seuls responsables : la pollution des canaux est aussi le fait de certains habitants "négligents".
"C'est une combinaison de facteurs", nuance-t-il. En raison du tourisme, les poubelles publiques se remplissent très vite.
"Il y a rapidement beaucoup de déchets dans les rues. Ensuite, il commence à pleuvoir ou le vent commence à souffler et cela va dans les canaux", explique Marius Smit.
La capitale néerlandaise est victime de son succès: quelque 18 millions de personnes ont visité Amsterdam en 2018, davantage que la population totale des Pays-Bas.
Les tours de Plastic Whale font partie d'un catalogue lancé récemment par la mairie de la ville, qui a répertorié une liste d'activités originales dans l'espoir de réguler le flux de touristes qui inondent les sites les plus emblématiques.
Même si les touristes sont de plus en plus friands de cette pêche au plastique, ils ne représentent qu'une minorité des participants aux tours de la compagnie. La plupart viennent des Pays-Bas, via des entreprises ou des écoles.
"L'intérêt pour l'environnement est en train d'exploser au sein de la société néerlandaise", constate Marius Smit.
<https://information.tv5monde.com/info/les-croisieres-sur-les-canaux-d-amsterdam-se-reinventent-avec-la-peche-au-plastique-313267>
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40- Marée noire au Chili : 40.000 litres de pétrole déversés dans des eaux parmi les plus pures de la planète, BFMTV avec AFP, 28/07/19, 10h47
Jé. M. avec AFP

Le pétrole s'est déversé dans une zone réputée pour ses eaux parmi les plus pures de la planète et pour son riche écosystème marin.
Quelque 40.000 litres de pétrole se sont déversés samedi au large du Chili, à la suite d'un incident sur le terminal d'une compagnie minière situé sur une île en Patagonie, ont annoncé les autorités.
Le pétrole s'est déversé dans une zone réputée pour ses eaux parmi les plus pures de la planète et pour son riche écosystème marin.
L'incident s'est produit lors d'une opération de la compagnie CAP sur le terminal de l'île de Guarello, à 250 kilomètres au nord-ouest de Puerto Natales, dans l'extrême sud du Chili, a indiqué à la marine militaire chilienne CAP, l'un des principaux groupes miniers et sidérurgiques du pays.
Une enquête ouverte
"Face à cette urgence, la Troisième zone navale a ordonné le déploiement immédiat d'unités sur le site, afin de contrôler et d'atténuer les éventuels dégâts" provoqués par le déversement d'hydrocarbures en mer, a annoncé la marine.
Un navire et une patrouille maritime ont été dépêchés sur le site, avec une équipe spécialisée dans la lutte contre la pollution. Les autorités locales ont ordonné l'ouverture d'une enquête pour déterminer les raisons de l'incident et définir les responsabilités.
<https://www.bfmtv.com/international/maree-noire-au-chili-40-000-litres-de-petrole-deverses-dans-des-eaux-parmi-les-plus-pures-de-la-planete-1738575.html>
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– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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