[revue-presse-FNH] Grande revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement (mardi 30 juillet)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 30 Juil 08:06:14 CEST 2019


Bonjour à tous,

Un grand tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Les Madrilènes manifestent contre le retour des voitures polluantes <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/02/les-madrilenes-manifestent-contre-le-retour-des-voitures-polluantes_5484157_3244.html>, Le Monde, 02/07/19, 16h12
2- En Australie, le Territoire du Nord veut réduire sa dette avec la fracturation hydraulique <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/en-australie-le-territoire-du-nord-veut-reduire-sa-dette-avec-la-fracturation-hydraulique_135155>, AFP, 03/07/19, 11:00
3- Edison, filiale d’EDF, vend sa filiale pétrolière pour se tourner vers les énergies vertes <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/07/04/edison-filiale-d-edf-vend-sa-filiale-petroliere-pour-se-tourner-vers-les-energies-vertes_5485360_3234.html>, Le Monde avec AFP, 04/07/19, 12h25
4- Bure : la Cour des comptes s’inquiète du coût du projet de stockage des déchets nucléaires <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/04/bure-la-cour-des-comptes-s-inquiete-du-cout-du-projet-de-stockage-des-dechets-nucleaires_5485375_3244.html>, Le Monde, 04/07/19, 18h35
5- Le gouvernement envisage de revoir les règles de la prime à la conversion <https://www.liberation.fr/depeches/2019/07/05/le-gouvernement-envisage-de-revoir-les-regles-de-la-prime-a-la-conversion_1738231>, AFP, 05/07/19, 21:00
6- L'embouchure des fleuves pour créer de l’énergie <https://www.lejdd.fr/Societe/Sciences/lembouchure-des-fleuves-pour-creer-de-lenergie-3907559>, Le JDD, 04/07/19, 09h00
7- Chronique. Nucléaire : « Bruno Le Maire exclut d’arrêter Flamanville, mais tape “du poing sur la table” » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/07/08/nucleaire-bruno-le-maire-exclut-d-arreter-flamanville-mais-tape-du-poing-sur-la-table_5486865_3234.html>, Le Monde, 08/07/19, 12h02
8- En Iakoutie, la Russie creuse le permafrost à la recherche de diamants <https://www.youtube.com/watch?v=tFn7MOoeAFo>, AFP, 08/07/19, 18:00
9- Brésil : Vale devra prendre en charge les dommages du désastre de Brumadinho <https://www.geo.fr/environnement/bresil-vale-devra-prendre-en-charge-les-dommages-du-desastre-de-brumadinho-196495>, AFP, 10/07/19, 03:00
10- Le train de fret Perpignan-Rungis n'aura plus de clients après vendredi <https://www.lexpress.fr/actualites/1/societe/le-train-de-fret-perpignan-rungis-n-aura-plus-de-clients-apres-vendredi_2088977.html>, AFP, 10/06/19, 19:00
11- Croisières en eaux troubles : la demande chinoise fait craindre pour l'environnement <https://www.geo.fr/environnement/croisieres-en-eaux-troubles-la-demande-chinoise-fait-craindre-pour-lenvironnement-196537>, AFP, 11/07/19, 11:00
12- Entretien. Loi antigaspillage : « Il existe des solutions pour que le secteur du bâtiment crée moins de déchets » <https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/11/loi-antigaspillage-il-existe-des-solutions-pour-que-le-secteur-du-batiment-cree-moins-de-dechets_5488267_4415198.html>, Le Monde, 11/07/19, 17h46
13- Europacity : la justice valide en appel la création de la zone d'aménagement <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/europacity-la-justice-valide-en-appel-la-creation-de-la-zone-d-amenagement_135448>, AFP, 11/07/19, 21:00
14- La débandade des géants allemands de l’automobile <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/07/15/la-debandade-des-geants-allemands-de-l-automobile_5489593_3234.html>, Le Monde, 15/07/19, 11h03
15- Expérimentation d'une nouvelle hydrolienne au large de Bréhat <https://www.geo.fr/environnement/experimentation-dune-nouvelle-hydrolienne-au-large-de-brehat-196567>, AFP, 15/07/19, 17:00
16- Les taxes sur l’aviation gagnent du terrain en Europe <https://www.euractiv.fr/section/plan-te/news/emission-busting-aviation-taxes-gain-ground-despite-airline-pushback/>, EurActiv, 16/07/19, 11:04
17- Les mauvais arguments de l’industrie automobile sur la pollution de l’air <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/07/16/les-mauvais-arguments-de-l-industrie-automobile-sur-la-pollution-de-l-air_5490061_4355770.html>, Blog Les Décodeurs, maj le 17/07/19 à 07h52
18- La fuite d’un oléoduc provoque la colère en Amazonie péruvienne <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/18/la-fuite-d-un-oleoduc-provoque-la-colere-en-amazonie-peruvienne_5490777_3244.html>, Le Monde, 18/07/19, 11h35
19- Percer les mystères de l'argile pour lui confier les déchets radioactifs <https://www.lepoint.fr/societe/percer-les-mysteres-de-l-argile-pour-lui-confier-les-dechets-radioactifs-19-07-2019-2325536_23.php>, AFP, 19/07/19, 10:00
20- En Suisse, une "cathédrale" de déchets nucléaires, en attendant l'enfouissement <https://www.geo.fr/environnement/en-suisse-une-cathedrale-de-dechets-nucleaires-en-attendant-lenfouissement-196642>, AFP, 19/07/19, 10:00
21- Les sénateurs haussent le ton contre les « passoires thermiques » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/19/les-senateurs-haussent-le-ton-contre-les-passoires-thermiques_5491100_3244.html>, Le Monde, 19/07/19, 11h17
22- Le Kenya inaugure le plus grand parc éolien d'Afrique <https://www.youtube.com/watch?v=sEmFNlB9FuY>, AFP, 19/07/19, 14:00
23- En Normandie, le fiasco de la plus grande route solaire du monde <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/22/en-normandie-le-fiasco-de-la-plus-grande-route-solaire-du-monde_5492044_3244.html>, Le Monde, 22/07/19, 11h05
24- Les Espagnols redécouvrent l’énergie solaire <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/22/les-espagnols-redecouvrent-l-energie-solaire_5492062_3244.html>, Le Monde, 22/07/19, 11h09
25- Immeuble en paille, maisons passives : Saint-Dié-des-Vosges, ville pionnière <https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Immeuble-en-paille-maisons-passives-Saint-Die-des-Vosges-ville-pionniere-1638555>, Paris Match, 22/07/19, 20h30 
26- Barrage effondré au Laos : toujours des milliers de déplacés un an après (rapport) <https://information.tv5monde.com/info/barrage-effondre-au-laos-toujours-des-milliers-de-deplaces-un-apres-rapport-312772>, AFP, 23/07/19, 13:00
27- Au Bhoutan écolo, la montée en puissance de la voiture <https://information.tv5monde.com/info/au-bhoutan-ecolo-la-montee-en-puissance-de-la-voiture-312879>, AFP, 24/07/19, 08:00
28- Les déchets miniers au Chili, une bombe à retardement ? <https://information.tv5monde.com/info/les-dechets-miniers-au-chili-une-bombe-retardement-312892>, AFP, 24/07/19, 09:00
29- A Marseille, le fléau des trottinettes jetées à la mer <https://information.tv5monde.com/info/marseille-le-fleau-des-trottinettes-jetees-la-mer-312919>, AFP, 24/07/19, 12:00
30- Loi énergie-climat : députés et sénateurs trouvent un compromis <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/25/loi-energie-climat-deputes-et-senateurs-trouvent-un-compromis_5493412_3244.html>, Le Monde, 25/07/19, 16h57
31- Tribune. « Toute contrainte à la mobilité est vécue comme une atteinte à la liberté » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/07/26/toute-contrainte-a-la-mobilite-est-vecue-comme-une-atteinte-a-la-liberte_5493556_3232.html>, Le Monde, 26/07/19, 05h00
32- En Loire-Atlantique, un projet de surf park près de l'océan fait polémique <https://information.tv5monde.com/info/en-loire-atlantique-un-projet-de-surf-park-pres-de-l-ocean-fait-polemique-313303>, AFP, 26/07/19, 13:00
33- Reportage. Complètement perchés (2/5). « Constructions sauvages », les charpentiers du PAF <https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2019/07/26/constructions-sauvages-les-charpentiers-du-paf_5493812_4497916.html>, Le Monde, 26/07/19, 16h15
34- Quartiers d’Afrique (12/13). Balade dans Kigali, ville-ruche qui se rêve en « Singapour africain » <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/07/26/balade-dans-kigali-ville-ruche-qui-se-reve-en-singapour-africain_5493909_3212.html>, Le Monde Afrique, 26/07/19, 19h00
35- Dans la campagne hongroise, un camp éphémère de maisons écolos-solaires <https://information.tv5monde.com/info/dans-la-campagne-hongroise-un-camp-ephemere-de-maisons-ecolos-solaires-313465>, AFP, 27/07/19, 14:00
36- Hydroélectricité : en Serbie, la bataille des rivières <https://information.tv5monde.com/info/hydroelectricite-en-serbie-la-bataille-des-rivieres-313540>, AFP, 28/07/19, 09:00
37- L'humanité a déjà épuisé les ressources de la planète pour l'année, selon une ONG <https://information.tv5monde.com/info/l-humanite-deja-epuise-les-ressources-de-la-planete-pour-l-annee-selon-une-ong-313633>, AFP, 29/07/19, 08:00
38- Au Brésil, des orpailleurs suspectés du meurtre violent d’un indigène dans une réserve protégée <https://www.lemonde.fr/international/article/2019/07/28/au-bresil-la-mort-du-cacique-wajapi-illustre-le-mepris-de-jair-bolsonaro-pour-les-indigenes_5494426_3210.html>, Le Monde, maj le 29/07/19 à 08h01
En images
39- En un graphique. Pollution de l’air : quel bilan pour la circulation différenciée en Ile-de-France ? <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/07/01/pollution-de-l-air-quel-bilan-pour-la-circulation-differenciee-en-ile-de-france_5483881_4355770.html>, Blog Les Décodeurs, 01/07/19, 17h03
40- Enquête : fallait-il rouvrir la raffinerie controversée de la Mède ? <https://www.lci.fr/population/enquete-fallait-il-rouvrir-la-raffinerie-controversee-de-la-mede-2126021.html>, TF1, journal de 20h, 03/07/19
41- Vidéo. Le carburant du futur sera-t-il une poudre métallique ? <https://www.lemonde.fr/sciences/video/2019/07/12/le-carburant-du-futur-sera-t-il-une-poudre-metallique_5488598_1650684.html>, Le Monde, 12/07/19, 13h03
42- Maroc : la plus grande centrale solaire au monde <https://www.tf1.fr/tf1/jt-we/videos/maroc-la-plus-grande-centrale-solaire-au-monde-95248320.html>, TF1, journal de 20h, 28/07/19

Bien à vous,
Florence

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OVERSHOOT DAY : A partir du lundi 29 juillet, l'humanité vit à crédit car elle a déjà consommé toutes les ressources naturelles que peut générer la planète en un an, soit deux mois plus tôt qu'il y a 20 ans, selon les calculs de Global Footprint Network. (cf. item 37 & suite)
DOSSIER DU JOUR : La question des modalités et du coût du stockage des déchets radioactifs en Suisse et en France. (cf. item 4, 19 & 20)
IMPACTS DU JOUR : — Le Territoire du Nord, en Australie, a aboli un moratoire sur la fracturation hydraulique pour exploiter ses vastes réserves gazières et réduire sa dette. Mais écologistes comme populations indigènes s'insurgent contre une décision qui met théoriquement à portée de foreuse la moitié de la région. (cf. item 2)
— Creusés à coups d'explosifs dans les sols gelés de Sibérie, des trous abyssaux de plusieurs centaines de mètres recèlent les immenses gisements de diamants qui assurent à la Russie la suprématie dans les vitrines des joailliers du monde entier. (cf. item 8)
— Depuis la mi-juin, du pétrole s’écoule d’un pipeline dans le nord du Pérou. Les populations vivent dans un « état d’urgence permanent ». (cf. item 18)
— Vus du ciel, ce sont de petits lacs turquoise ou émeraude qui scintillent au nord du Chili. Mais dans ce pays où les mines sont un pilier de l'économie, ces centaines de barrages miniers constituent une véritable bombe à retardement. (cf. item 28)
FIASCO DU JOUR : L’installation pilote de route solaire qui s’étend sur 1 kilomètre de départementale à Tourouvre-au-Perche (Orne), n’est ni efficace énergétiquement ni rentable économiquement. (cf. item 23)
CHIFFRES DU JOUR : — Avec 3,4 tonnes de déchets par an et par personne, le secteur du BTP est à l’origine de 70 % des déchets produits en France. (cf. item 12)
— L’Organisation de l’aviation civile internationale prévoit que d’ici à 2050, les émissions mondiales de CO2 des compagnies aériennes pourraient augmenter de 300 à 700 %. (cf. item 16)
— Inauguration du plus grand parc éolien d'Afrique avec 365 éoliennes situées dans une zone semi-désertique du nord du Kenya et qui produisent plus de 15% des besoins en électricité du pays. (cf. item 22)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Une hydrolienne d'un mégawatt (MW), qui produit de l'électricité grâce aux courants marins au large de l'île de Bréhat (Côtes d'Armor), a été raccordée au réseau électrique dans le cadre d'une expérimentation. (cf. item 15)
— L’énergie solaire renaît peu à peu de ses cendres en Espagne. Des mesures introduites par le gouvernement ont relancé l’intérêt pour l’autoconsommation photovoltaïque. (cf item 24)
— Des maisons qui créent plus d’énergie qu’elles n’en consomment, des bâtiments dont les charges sont réduites à 10 ou 20 € par mois, une salle de sport tempérée mais sans chauffage, un éclairage municipal à Led quasi gratuit…, c’est l’ingéniosité écolo-économique des régions françaises. (cf. item 25)
— Dans le cadre du Solar Decathlon, ils ont trimé pour bâtir les maisons écologiques du futur avec des matériaux recyclés, des façades végétalisées, des panneaux solaires : rarement compétition d'architecture durable n'a flirté d'aussi près avec l'urgence climatique. (cf. item 34)
— La centrale solaire de Ouarzazate, choisie pour son ensoleillement exceptionnel de 320 jours par an, alimente en électricité deux millions de personnes dans tout le Maroc. (cf. item 42)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Les Madrilènes manifestent contre le retour des voitures polluantes, Le Monde, 02/07/19, 16h12
Sandrine Morel (Madrid, correspondance)

L’aire de trafic limité de « Madrid central » est remise en cause par la nouvelle équipe municipale au nom de la « liberté de circulation ». 
« Laissez-nous respirer », « Moins de voitures, plus d’air » ou encore « Je veux mes poumons, pas ta contamination ». Des pancartes à la main, un masque sur le visage et de la colère dans la voix, des milliers de personnes ont manifesté, samedi 29 juin, contre la réouverture du centre de la capitale espagnole au trafic automobile illimité. Sur les stations de bus, les thermomètres avaient beau afficher 44 °C, près de 10 000 Madrilènes, selon la préfecture, ont bravé la chaleur étouffante pour défendre les restrictions de circulation en vigueur depuis novembre 2018 : une aire de 472 hectares baptisée « Madrid central », où les véhicules les plus contaminants sont bannis, remise en cause par la nouvelle équipe municipale.
Sur la plate-forme de pétitions en ligne Change.org <http://change.org/>, les défenseurs de « Madrid central » ont déjà récolté 230 000 signatures. Sur les ondes, des dizaines d’artistes et d’intellectuels défendent la poursuite du projet. Des associations de parents d’élèves, des directeurs d’établissement scolaire, des associations de cyclistes, des écologistes, des groupes de riverains se mobilisent, tandis que la presse publie des tribunes de médecins rappelant que la pollution tue.
> Lire aussi  « Le diesel “propre” n’existe pas »
Mais cette pression citoyenne et écologiste n’y a rien fait : lundi 1er juillet, les amendes en cas d’infraction aux restrictions de circulation ont été levées par le nouveau maire conservateur, José Luis Martinez-Almeida. De fait, « Madrid central » est suspendu. Les conséquences ne se sont pas fait attendre. Aux heures de pointe matinales, le trafic a augmenté de 5,2 % dans Madrid et les embouteillages ont augmenté de 2 %, alors que les premiers départs en vacances auraient dû faire baisser la circulation.
Alors que la plupart des grandes villes au monde cherchent à limiter le trafic automobile, Madrid entreprend le chemin inverse, à l’initiative de la coalition entre le Parti populaire (droite) et le parti libéral Ciudadanos, soutenue par le mouvement d’extrême droite Vox, issue des élections locales du 26 mai. Si Ciudadanos défend une modification visant à améliorer « Madrid central », Vox, connu pour son discours réactionnaire contre les « bobos écolos », exige de l’éliminer, pour rétablir « la liberté de circulation ». Le maire conservateur, José Luis Martinez-Almeida, n’a pas encore pris de décision ferme. Officiellement, la ville se donne trois mois pour trancher sur le sort du projet-phare de la politique environnementale de la plate-forme de la gauche alternative de l’ancienne maire Manuela Carmena.
> Lire aussi  Qualité de l’air : Paris à la traîne des capitales européennes
« Nous nous sommes donné un délai pour mesurer les conséquences de “Madrid central” et évoquer le modèle à appliquer pour lutter pour un déplacement durable, contre la pollution, mais aussi garantir la mobilité des Madrilènes et, dans la mesure du possible, éviter les pertes dont souffrent les commerçants », a déclaré M. Almeida. Une référence à la plate-forme de « victimes de “Madrid central” », qui assure que les petites et moyennes entreprises ont vu leur activité baisser dans cette aire interdite aux voitures les plus polluantes.
Une priorité pour Madrid
Cependant, selon un sondage, près de 59 % des Madrilènes soutiennent les restrictions de « Madrid central ». Seules les voitures électriques et hybrides et celles des résidents peuvent y circuler librement. Les voitures peu polluantes ont le droit d’y entrer à condition de se diriger vers un parking souterrain et les plus contaminantes, en particulier les véhicules diesel datés d’avant 2005, en sont bannies.
Des activistes de Greenpeace, qui ont coupé une des rues principales de la capitale lundi, ont rappelé que la pollution a baissé à son plus bas niveau des dix dernières années depuis l’entrée en vigueur de « Madrid central ». Entre janvier et mai, selon les chiffres officiels de la mairie, la circulation des véhicules privés a baissé de 24 % sur Gran Via, l’artère centrale de la ville, de 8 % dans toute la zone et de 3 % sur le périmètre entourant « Madrid central ». Parallèlement, le nombre de passagers sur les lignes de transport en commun a augmenté de 6,5 %.
« “Madrid central” a fait ses preuves », en conclut l’organisation écologiste Greenpeace, qui rappelle que réduire la pollution devrait être une priorité pour Madrid. Cela fait une dizaine d’années que la capitale espagnole dépasse les limites fixées par l’Union européenne en pollution au dioxyde d’azote (NO2). Et le gouvernement risque des sanctions de la Commission européenne s’il n’améliore pas sa politique environnementale.
Selon un rapport de l’ONG Ecologistes en action, en 2018, 97 % de la population espagnole a été exposée à des niveaux de pollution supérieurs aux niveaux de contamination recommandés par l’OMS. Madrid figure en tête des villes les plus polluées du royaume. En 2015, une étude de l’Association de défense de la santé publique de Madrid a estimé à près de 5 400 le nombre de décès dans la région de la capitale du fait de la pollution : morts prématurées, victimes de maladies cardiovasculaires et respiratoires.
> Lire aussi  Hidalgo attaque le « permis de polluer » de la Commission devant la justice européenne
La décision de suspendre « Madrid central » « ne semble pas du tout raisonnable ni respectueuse de la qualité de vie des personnes et de leur santé », critique la ministre socialiste de la santé, Maria Luisa Carcedo. Le Parti socialiste ouvrier espagnol et des associations écologistes ont annoncé de prochaines actions en justice.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/02/les-madrilenes-manifestent-contre-le-retour-des-voitures-polluantes_5484157_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/02/les-madrilenes-manifestent-contre-le-retour-des-voitures-polluantes_5484157_3244.html>>
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2- En Australie, le Territoire du Nord veut réduire sa dette avec la fracturation hydraulique, AFP, 03/07/19, 11:00
Christopher Walsh

Le Territoire du Nord, en Australie, a aboli un moratoire sur la fracturation hydraulique pour exploiter ses vastes réserves gazières et réduire sa dette. Mais écologistes comme populations indigènes s'insurgent contre une décision qui met théoriquement à portée de foreuse la moitié de la région.
L'année prochaine, la dette de ce territoire de l'Australie septentrionale devrait dépasser les six milliards de dollars australiens (3,7 milliards d'euros) et atteindre 35 milliards de dollars australiens dans dix ans. La classe politique recherche désespérément des solutions.
Les autorités ont déjà vendu à un groupe chinois la gestion pour 99 ans du port de Darwin, la capitale, semant la consternation à Canberra et parmi certains alliés militaires de l'Australie. 
Le bassin de Beetaloo, région riche en ressources naturelles située à des centaines de kilomètres au sud de Darwin, contiendrait les trois quarts des réserves de gaz de schiste du Territoire.
Selon les estimations de l'industrie, le Territoire pourrait renfermer jusqu'à 14.150 milliards de mètres cubes de gaz, soit plus que les réserves prouvées des Etats-Unis, et les royalties pourraient être énormes.
"Selon les estimations, des centaines de millions de dollars pourraient être investis dans les infrastructures et l'exploration gazière dans le Territoire cette année", dit à l'AFP Paul Kirby, ministre local des Ressources naturelles.
- "Bonne conduite" -
"Je cherche à m'assurer que l'industrie gazière émergente se concentrera sur l'emploi local et les opportunités pour les entreprises locales".
Un moratoire sur la fracturation hydraulique avait été instauré en 2016 du fait de l'hostilité de l'opinion publique, le temps d'une commission d'enquête indépendante sur le sujet. Certains pays comme la France ont interdit cette technique en raison de son impact jugé néfaste sur l'environnement.
Le gouvernement de centre-gauche a cependant décidé en 2018 de lever l'embargo, confirmant la mesure le mois dernier. La ministre de l'Environnement Eva Lawler a assuré que les autorités avaient conscience de l'importance de la protection de l'environnement et qu'elles finiraient par appliquer les 135 recommandations formulées par la commission d'enquête. Elle s'est cependant abstenue d'évoquer un calendrier.
"L'environnement naturel du Territoire est l'un de nos meilleurs atouts, c'est une énorme partie de ce qui fait le charme de la vie ici", a-t-elle dit. "La protection de l'environnement créé des emplois, une bonne politique environnementale est une bonne politique économique".
Le gouvernement a adopté un "code de bonne conduite" pour rendre l'industrie gazière terrestre "responsable et transparente".
Selon Matt Doman, porte-parole de l'Association australienne de la production et de l'exploration pétrolières, ces directives figurent "parmi les régulations les plus exhaustives et rigoureuses du monde".
"Elles fixent des normes pour toute une série d'activités, dont les puits, les opérations en surface et la gestion de l'eau. Après trois années perdues à cause du moratoire, l'industrie espère lancer l'exploration dès que possible".
- "Zéro consultation" -
Mais Graeme Sawyer, porte-parole de la Protect Country Alliance, dénonce une décision "grotesque".
"Le gouvernement local a un long passé d'incompétence sur ce genre de sujets", balaye-t-il. "Ils brûlent les étapes et je ne crois pas qu'ils réguleront correctement le secteur".
Les tests à long terme de la nappe phréatique ainsi que les études de biodiversité ne sont pas finies, font valoir les écologistes. Les évaluations environnementales sont effectuées par le ministère de l'Energie et des Ressources naturelles, ce qui soulève la question d'éventuels conflits d'intérêt, ajoutent-ils.
La date officielle du lancement des opérations, le 1er juillet, est déjà passée mais le gouvernement n'a pas encore élaboré sa liste définitive de "zones interdites", où la fracturation serait prohibée pour des raisons écologiques ou culturelles.
La décision ouvre potentiellement à la fracturation 51% des 1,4 million de kilomètres carrés de la masse terrestre du Territoire, ce qui provoque également la fureur des communautés indigènes. 
Minyerri, petite localité indigène de quelques centaines d'habitants à cinq heures de route de Darwin, n'est pas sur la liste des endroits protégés car sise dans le riche sous-bassin de Beetaloo.
"Il y a zéro consultation de la population par le gouvernement. Les habitants de Minyerri sont bouleversés par des décisions prises à Darwin et qui ont des répercussions sur leurs terres et leur culture", explique Vanessa Farrelly, militante indigène du Seed Indigenous Youth Climate Network. 
"Beaucoup d'habitants de Minyerri sont des propriétaires fonciers traditionnels du pays Alawa. Ils ont peur que leur eau soit contaminée". 
La liste définitive des "zones interdites" est attendue dans les prochains mois.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/en-australie-le-territoire-du-nord-veut-reduire-sa-dette-avec-la-fracturation-hydraulique_135155 <https://information.tv5monde.com/info/en-australie-le-territoire-du-nord-veut-reduire-sa-dette-avec-la-fracturation-hydraulique>>
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3- Edison, filiale d’EDF, vend sa filiale pétrolière pour se tourner vers les énergies vertes, Le Monde avec AFP, 04/07/19, 12h25

L’opération rapportera un milliard de dollars à l’entreprise, une aide solide pour atteindre son objectif de 40 % d’énergies vertes en 2030. 
L’italien Edison, filiale de l’électricien français EDF, a annoncé, jeudi 4 juillet, la cession de sa filiale pétrolière et gazière Edison Exploration and Production, une opération d’environ un milliard de dollars devant lui permettre d’investir dans les énergies vertes.
Le groupe italien a signé un accord de cession avec Energean Oil and Gas, société cotée à Londres et essentiellement active dans la zone méditerranéenne. Cet accord porte sur 100 % de sa filiale spécialisée dans l’exploration et la production de pétrole et de gaz, pour une valorisation proche du milliard de dollars.
> Lire aussi  EDF veut doubler de taille dans les services énergétiques
« Le prix de la transaction se base sur une valeur d’entreprise de 750 millions de dollars, avec une contrepartie supplémentaire de 100 millions de dollars conditionnée à la mise en service du projet gazier Cassiopea en Italie. Edison bénéficiera également de redevances liées à d’autres projets potentiels en Egypte, portant ainsi la valeur totale de la transaction à un milliard de dollars », a fait savoir Edison dans son communiqué.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/07/04/edison-filiale-d-edf-vend-sa-filiale-petroliere-pour-se-tourner-vers-les-energies-vertes_5485360_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/07/04/edison-filiale-d-edf-vend-sa-filiale-petroliere-pour-se-tourner-vers-les-energies-vertes_5485360_3234.html>>
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4- Bure : la Cour des comptes s’inquiète du coût du projet de stockage des déchets nucléaires, Le Monde, 04/07/19, 18h35
Pierre Le Hir et  Nabil Wakim

La juridiction financière recommande un chiffrage « plus réaliste » de ce chantier « hors norme ». 
Combien coûtera le projet de Centre industriel de stockage géologique (Cigéo), destiné à confiner les déchets nucléaires français les plus dangereux dans le sous-sol de la commune de Bure (Meuse) ? Alors que différentes estimations circulent depuis plusieurs années pour cette installation censée entrer en service entre 2025 et 2030, les magistrats de la Cour des comptes ont souhaité faire la lumière sur cet épineux problème, dans un rapport sur « l’aval du cycle du combustible nucléaire » rendu public jeudi 4 juillet.
En 2016, la ministre de l’environnement, Ségolène Royal, avait fixé par arrêté le coût total à 25 milliards d’euros. Une façon de couper la poire en deux, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), chargée de ce projet, l’ayant chiffré à 34,5 milliards d’euros, tandis que les producteurs de déchets – EDF, Orano (ex-Areva) et le CEA – l’évaluaient à 19,2 milliards d’euros. La Cour des comptes appelle à une plus grande vigilance sur l’estimation de ce chantier « hors norme ». Elle recommande notamment de « mettre à jour les coûts du scénario de référence de Cigéo en prenant en compte de manière plus réaliste les risques et opportunités du projet ». Autrement dit, elle invite à une opération de transparence sur les coûts réels du stockage de Bure sur le long terme.
> Lire aussi  En France, le nucléaire produit des déchets qui resteront dangereux pendant des millénaires
Un seul scénario pris en compte
Celui-ci est prévu pour accueillir 85 000 m3 de déchets à haute activité et à vie longue (plusieurs centaines de milliers d’années), qui seront enfouis à 500 mètres de profondeur, dans une couche argileuse. Ces volumes sont ceux calculés dans le cadre d’un scénario de référence, qui prévoit un fonctionnement des réacteurs nucléaires français pendant une durée moyenne de cinquante ans, avec une poursuite du retraitement permettant de recycler une partie du combustible usé. Mais ils ne prennent pas en compte d’autres scénarios, comme l’arrêt du retraitement qui ferait croître les quantités de déchets à stocker. Ils ne prennent pas non plus en compte les déchets qui seraient produits par un futur parc nucléaire.
Dans son rapport, la cour doute que les éléments sur lesquels s’appuie actuellement l’Andra soient suffisamment robustes pour établir les coûts de façon fiable, sur une durée aussi longue que celle du projet, Cigéo devant être exploité pendant au moins cent vingt ans. « Bien que des incertitudes soient inévitables s’agissant d’un chiffrage projeté sur un siècle et demi, il est souhaitable que la prochaine mise à jour du chiffrage du scénario de référence de Cigéo soit fondée sur une méthode plus réaliste que celle adoptée pour le chiffrage arrêté en 2016 », notent les magistrats.
> Lire aussi  Crispation judiciaire autour des manifestations contre le nucléaire à Bure
Ils soulignent notamment qu’un certain nombre d’hypothèses sur les travaux à réaliser sont en décalage avec celles d’autres chantiers de taille, comme le tunnel sous la Manche ou le Grand Paris Express. Pour certaines parties du projet, comme les équipements mécaniques et les bâtiments de surface, aucune part d’aléa n’a été prévue, ce qui semble étonnant compte tenu de l’ampleur du chantier.
La cour demande également aux promoteurs du projet de prendre en compte différents scénarios, qui reviendraient à devoir stocker plus de déchets que prévu et feraient ainsi gonfler significativement le coût. Une demande déjà rejetée par EDF et le ministère de l’économie et des finances, qui refusent d’envisager un redimensionnement du projet.
Le rapport souligne justement que tout renchérissement du coût du projet aurait des conséquences financières importantes pour EDF et Orano. Il précise que selon l’Agence des participations de l’Etat, « une augmentation de 1 milliard d’euros du devis de Cigéo aurait un impact d’environ 300 millions d’euros sur les provisions et les actifs dédiés d’EDF et d’environ 25 millions d’euros pour Orano ». Un défi majeur pour EDF, dont l’équation financière est déjà complexe.
> Lire aussi  Après le nouveau retard de l’EPR de Flamanville, la filière nucléaire dans l’impasse
Oppositions et retards
La Cour des comptes prend également note des différentes oppositions au projet Cigéo et observe qu’elles peuvent entraîner un retard certain – estimé de deux à quatre ans par l’Andra sur le calendrier initial – et donc renchérir les coûts. On apprend du reste dans une note de bas de page qu’« afin de maîtriser ce risque » l’Andra dépense 1,2 million d’euros par an, « dont 500 000 euros pour le seul espace pédagogique du centre ».
Hors Cigéo, la juridiction financière souligne par ailleurs que « les coûts d’exploitation et d’investissement sur les sites d’entreposage et de stockage [de déchets radioactifs] vont croître au cours des prochaines décennies ». Le rapport précise : « Entre les montants actuels et ceux projetés en 2050, les coûts d’exploitation croîtraient de plus de 90 %. Les investissements cumulés sur les principaux sites de stockage et d’entreposage, qui ont représenté 255 millions d’euros entre 2014 et 2017, pourraient s’élever à près de 1,4 milliard d’euros entre 2018 et 2030, et augmenter d’un milliard et demi d’euros supplémentaire entre 2030 et 2050. »
Globalement, la Cour des comptes appelle donc à la vigilance sur « des dépenses futures dont le financement doit être mieux contrôlé ». Nul doute que son rapport viendra nourrir le débat public en cours sur le plan national de gestion des matières et déchets radioactifs, dont la clôture est prévue fin septembre.
> Lire aussi  Greenpeace alerte sur la « crise mondiale » des déchets nucléaires
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/04/bure-la-cour-des-comptes-s-inquiete-du-cout-du-projet-de-stockage-des-dechets-nucleaires_5485375_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/04/bure-la-cour-des-comptes-s-inquiete-du-cout-du-projet-de-stockage-des-dechets-nucleaires_5485375_3244.html>>
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5- Le gouvernement envisage de revoir les règles de la prime à la conversion, AFP, 05/07/19, 21:00

Le gouvernement envisage de revoir les règles de la prime à la conversion vers des véhicules moins polluants, qui rencontre un "grand succès" mais dont certaines attributions "ne sont pas dans l'esprit" des intentions initiales, a affirmé vendredi la ministre des Transports Elisabeth Borne.
"Cette prime a un grand succès, mais il y a un certain nombre d'utilisations qui ne sont pas dans l'esprit de ce qu'on avait voulu", a affirmé la ministre sur la radio Franceinfo.
Selon elle, "quelques dizaines de Français ont acheté des véhicules à plus de 50.000 euros" en profitant de ce dispositif, d'autres des "diesel pas très récents".
"On va regarder les critères pour s'assurer qu'on atteint bien la cible, c'est-à-dire des véhicules vraiment plus propres", a ajouté Mme Borne.
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire est allé dans le même sens. "Quand vous avez des véhicules qui coûtent 40, 45, 50.000 euros, qui peuvent bénéficier de la prime à la conversion, je ne suis pas sûr que les personnes qui achètent ces véhicules aient besoin de la prime à la conversion", a-t-il déclaré au micro de BFMTV vendredi soir.
"Pour maintenir cette prime à la conversion (...) pour les ménages les plus modestes, il faut la recentrer", a-t-il développé, évoquant une mesure de "justice, au cœur de notre politique économique".
Selon le journal Le Parisien, 220.000 demandes ont été déposées à la fin juin. A ce rythme, cela ferait 450.000 dossiers à la fin de l'année pour un coût de 900 millions d'euros, croit savoir le quotidien. Sollicité par l'AFP, le ministère de la Transition écologique et solidaire n'a pas confirmé ces chiffres.
La prime à la conversion est destinée à aider les Français à remplacer un véhicule ancien par un véhicule moins polluant, thermique ou électrique, respectant les conditions Crit'Air 1 ou 2.
Une "super prime" à la conversion est notamment proposée pour les 20% de foyers les plus modestes. Elle peut atteindre 4.000 euros pour un véhicule diesel ou essence et 5.000 euros pour une voiture hybride ou électrique.
Près de 250.000 Français en ont bénéficié en 2018, pour une dépense de 500 millions d'euros. Le gouvernement tablait à l'origine pour 2019 sur un investissement de 600 millions d'euros.
<https://www.liberation.fr/depeches/2019/07/05/le-gouvernement-envisage-de-revoir-les-regles-de-la-prime-a-la-conversion_1738231 <https://information.tv5monde.com/info/le-gouvernement-envisage-de-revoir-les-regles-de-la-prime-la-conversion-309933>>
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6- L'embouchure des fleuves pour créer de l’énergie, Le JDD, 04/07/19, 09h00
Anicet Mbida

La rencontre entre l'eau douce et l'eau salée au niveau d'un estuaire peut générer de l'électricité. Des chercheurs sont parvenus à doper les rendements de ces batteries naturelles.
Quand un fleuve se jette dans la mer, une réaction magique se produit. Dans un immense tourbillon, l'eau douce vient se mélanger à l'eau salée. Instantanément, une différence de concentration en sel se crée et des particules chargées circulent. Le phénomène ressemble étrangement à celui observé dans les batteries. Alors, pourquoi ne pas l'exploiter pour générer de l'électricité ? Les embouchures ont un ­potentiel énorme. Il y en a à foison, partout sur le globe.…
>> Suite à lire sur inscription à :
<https://www.lejdd.fr/Societe/Sciences/lembouchure-des-fleuves-pour-creer-de-lenergie-3907559 <https://www.lejdd.fr/Societe/Sciences/lembouchure-des-fleuves-pour-creer-de-lenergie-3907559>>
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7- Chronique. Nucléaire : « Bruno Le Maire exclut d’arrêter Flamanville, mais tape “du poing sur la table” », Le Monde, 08/07/19, 12h02
Jean-Michel Bezat

Le ministre de l’économie a réclamé à EDF « un audit indépendant » sur l’EPR. Il juge « inacceptable » les déboires à répétition du chantier de ce réacteur de troisième génération, explique dans sa chronique Jean-Michel Bezat, journaliste au « Monde ».
Pertes & Profits. Bruno Le Maire se souvient : « En 2005, je suis allé en Finlande visiter le site de la future centrale nucléaire EPR. On nous disait que tout allait bien. » C’était le début du chantier d’Olkiluoto, piloté par Areva, et l’EPR finlandais n’entrera en service que début 2020, avec dix ans de retard sur un calendrier irréaliste. « Quinze ans après, on a un problème critique de compétence », juge le ministre de l’économie en évoquant cette fois les retards à répétition et les surcoûts accumulés par le réacteur de troisième génération construit par EDF sur le site de Flamanville (Manche).
C’est un ministre mécontent qui a annoncé sur BFM-TV, vendredi 5 juillet, avoir demandé au PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, « un audit totalement indépendant »sur la filière EPR après les déboires à répétition rencontrés par ce projet colossal afin que le groupe « puisse y remédier dans les meilleurs délais ». « Ces incidents à répétition ne sont pas compréhensibles. Ils ne sont pas acceptables de la part d’une filière nucléaire qui est un fleuron français, a-t-il ajouté. Moi, je souhaite savoir pourquoi on a retenu cette technologie EPR, pourquoi on rencontre tellement de difficultés, pourquoi est-ce qu’il y a eu malfaçon, pourquoi ces fameuses soudures n’ont pas bien été réalisées. »
Même s’il se juge dans son « rôle » de « taper du poing sur la table », le ministre a un peu surjoué la colère, et M. Lévy n’a pas été pris de court : les deux hommes s’étaient vus, en juin, après la décision de l’Autorité de sûreté nucléaire d’imposer à EDF la reprise de soudures sur des tuyaux déjà encastrés dans le béton armé de l’enceinte du réacteur, ce qui entraînera un report du démarrage de l’EPR à la fin 2022. M. Le Maire lui avait alors demandé de trouver un industriel réputé, mais sans passé nucléaire. Le patron d’EDF a choisi Jean-Martin Folz, l’ancien patron de PSA Peugeot Citroën (1997-2007).
> Lire aussi  Nucléaire : l’EPR de Flamanville connaît de nouveaux retards et ne pourra pas démarrer avant 2022
Perte de savoir-faire
Ce polytechnicien-ingénieur des Mines devra étudier la technologie du réacteur, alors qu’un nouveau modèle est actuellement « dessiné » par la filiale d’EDF Framatome. Et analyser les questions de compétences et d’attractivité du secteur, indique M. Le Maire. On connaît déjà le problème de la filière nucléaire, qui n’avait pas construit de réacteurs pendant quinze ans avant de lancer Olkiluoto et Flamanville. Perte de savoir-faire et faiblesse dans la gestion des projets ont leur part de responsabilité dans ses difficultés. Les règles de sûreté post-Tchernobyl (1986) et Fukushima (2011) aussi – et surtout leur application « sans pragmatisme » en France, regrette un responsable de la filière.
> Lire aussi  Après le nouveau retard de l’EPR de Flamanville, la filière nucléaire dans l’impasse
Ces difficultés ont conduit le ministre de la transition écologique, François de Rugy, à douter de la rentabilité du nucléaire face aux énergies renouvelables. Ce n’est pas l’avis de M. Le Maire. Il est exclu, selon lui, d’arrêter Flamanville, qui a déjà englouti 10 milliards d’euros. D’autant que les deux EPR chinois de Taishan, construits par EDF et lancés en 2018 et 2019, fonctionnent sans problème.
La « mission Folz » est importante au moment où l’exportation d’EPR est encalminée. M. Lévy espère en vendre six en Inde, sans être assuré de décrocher le jackpot. Pendant ce temps-là, les Russes marquent des points après s’être débarrassés de leur image post-Tchernobyl. « Quand nos ingénieurs examinent le VVER 1200 de Rosatom, ils n’ont pas de critiques à formuler. » C’est un dirigeant d’EDF qui le dit.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/07/08/nucleaire-bruno-le-maire-exclut-d-arreter-flamanville-mais-tape-du-poing-sur-la-table_5486865_3234.html>
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8- En Iakoutie, la Russie creuse le permafrost à la recherche de diamants, AFP, 08/07/19, 18:00
Andrea Palasciano

Creusés à coups d'explosifs dans les sols gelés de Sibérie, des trous abyssaux de plusieurs centaines de mètres recèlent les immenses gisements de diamants qui assurent à la Russie la suprématie dans les vitrines des joailliers du monde entier.
Début juillet, le thermomètre affiche plus de 30 degrés Celsius dans la petite ville de Mirny, dans la vaste région de Iakoutie. Le soleil, qui ne se couche que quatre heures par jour, brille presque en permanence.
Cela ne saurait durer: la région est réputée pour connaître les plus froids hivers de la planète, qui durent neuf mois.
Ses sols sont couverts en grande partie par le permafrost, une couche minérale saisie par la glace toute l'année mais qui se réduit ces dernières années sous l'effet du réchauffement climatique. Elle abrite onze des douze mines russes du groupe Alrosa, premier producteur mondial de diamants bruts (36,7 millions de carats en 2018).
Détenue à majorité par les pouvoirs publics (Etat et collectivités locales), l'entreprise revendique plus du quart du marché mondial.
Le directeur du centre de tri des minerais de l'entreprise, Oleg Popov, montre une table de billard parsemée de petites pierres brillantes: "Il y a en tout 14.000 carats, cela vaut environ 9 millions de dollars".
"Chaque pierre doit être triée par taille, il faut être très attentif", affirme Irina Senioukova, penchée dans la salle de tri avoisinante.
Avant ce travail de fourmi qui permettra aux joailliers d'ornementer les bijoux vendus à Shanghai ou New York, une tâche titanesque est nécessaire pour extraire les diamants du sol sibérien.
- -55°C en hiver -
A Mirny, un trou béant est visible en pleine ville: la mine désaffectée de Mir, de plus d'un kilomètre de diamètre et 525 mètres de profondeur, soit près de deux tours Eiffel mises bout à bout.
La ville de 35.000 habitants (la plupart employés par Alrosa) est née après la découvert des premiers diamants au milieu des années 1950. La mine a été exploitée en surface jusqu'en 2001. Creusée ensuite en souterrains, elle est à l'arrêt depuis 2017, quand une inondation a fait huit morts.
Avant une éventuelle remise en marche dans plusieurs années, l'activité se poursuit plus de 200 kilomètres plus au nord, sur le site de Niourba au milieu de la taïga. Alrosa y opère deux mines à ciel ouvert, dont l'exploitation est prévue pour durer jusqu'en 2041, et en prépare une troisième. 
La plus active, Botouobinskaïa, n'est profonde que de 130 mètres pour l'instant mais elle doit atteindre 580 mètres.
La température descend jusqu'à -55 degrés l'hiver, nécessitant un recours accru aux explosifs pour extraire les diamants.
"L'homme s'adapte à tout, la plupart des mineurs sont natifs de la région, ils connaissent bien ce climat. Cela a plutôt un impact sur nos machines, mais elles sont adaptées aux conditions extrêmes", assure Mikhaïl Diatchenko, chef adjoint du site, debout au bord du précipice, casque vissé sur le crâne.
L'activité inquiète parfois les habitants de cette région, plusieurs centaines d'entre eux signant récemment une pétition protestant contre le rejet d'eaux usées dans la rivière locale, que l'entreprise a démenti.
- Vols secrets -
Les mineurs travaillent 24 heures sur 24, pour extraire chaque jour des dizaines de milliers de tonnes de matériaux, ensuite triés en usine pour séparer la kimberlite, la roche contenant des diamants, du reste. 
Après le tri, les diamants bruts sont transportés dans des vols secrets, soit pour être vendus tels quels soit vers des centres de polissage. Le tout sous haute sécurité, a fortiori depuis le démantèlement en juin d'un petit gang d'employés ayant subtilisé trois milliards de dollars de diamants.
Les mineurs, exclusivement des hommes, viennent majoritairement de la région mais aussi de toute la Russie. Acheminés en avion ou en hélicoptère, ils travaillent onze heures par jour pendant deux semaines, alternant avec deux semaines de repos. 
Alrosa a mis au point un programme pour employer des hommes des peuples nomades de la région qui vivent à l'origine de l'élevage de rennes. "Certains conduisent les gros camions, par exemple", explique Dmitri Averianov, le responsable des véhicules qui arpentent les mines.
Les emplois dans les mines sont prisés: ils sont rémunérés le double du salaire moyen de la région de Iakoutie. A près de 1.000 euros mensuels, ce dernier est déjà le plus élevé de Russie, selon les statistiques officielles.
Les sols de Iakoutie regorgent d'autres richesses (pétrole l'argent, or) mais son budget reste à 40% tributaire des impôts payés par Alrosa.
<https://www.youtube.com/watch?v=tFn7MOoeAFo>
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9- Brésil : Vale devra prendre en charge les dommages du désastre de Brumadinho, AFP, 10/07/19, 03:00

La justice brésilienne a condamné mardi le géant minier Vale à payer tous les dommages causés par la rupture du barrage de Brumadinho (sud-est) et a maintenu le gel de 11 milliards de réais (2,56 mds EUR) destinés aux indemnisations.
Dans sa décision, le juge Elton Pupo Nogueira, du tribunal de l'Etat de Minais Gerais, n'a pas fixé le montant total à payer pour Vale, estimant que les dégâts de cette catastrophe qui a fait 270 morts et disparus était incalculables.
Selon le magistrat, "l'évaluation du montant ne se limite pas aux morts causés par cet évènement, car il touche aussi l'environnement local et régional, ainsi que l'activité économique dans les régions affectées", indique un communiqué.
"La défense de Vale n'a pas nié sa responsabilité dans les dommages causés par la rupture du barrage et a fait part de l'existence d'une vaste étude pour établir un diagnostic de toutes les conséquences du désastre", a ajouté le texte du tribunal.
Contacté par l'AFP, le groupe Vale a indiqué être en train de prendre connaissance du jugement et qu'il "était engagé dans la réparation et le soutien aux sinistrés après la rupture du barrage de Brumadinho".
Par ailleurs, le juge Pupo Nogueira a maintenu le gel de 11 milliards de réais d'actifs de Vale, premier producteur mondial de minerai de fer.
Le 25 janvier, la rupture d'un barrage minier à Brumadinho a déversé un véritable tsunami de boue de résidus miniers qui a tout emporté sur son passage.
En 2015, un autre barrage de Vale avait cédé à Mariana, faisant 19 morts et causant un désastre environnemental sans précédant, les résidus se déversant jusqu'à l'océan.
Après la tragédie de Brumadinho, Vale a annoncé le démantèlement de tous ses barrages dont les structures sont similaires à celles qui ont cédé.
<https://www.geo.fr/environnement/bresil-vale-devra-prendre-en-charge-les-dommages-du-desastre-de-brumadinho-196495>
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10- Le train de fret Perpignan-Rungis n'aura plus de clients après vendredi, AFP, 10/06/19, 19:00

Le train de fret transportant des primeurs de Perpignan au marché de Rungis, près de Paris, s'arrêtera après un dernier convoi vendredi, faute de clients, mais la ligne restera ouverte, a-t-on appris mercredi auprès de la SNCF.
"La seule commande" encore en cours "s'arrête vendredi. Les clients n'ont pas renouvelé leur contrat. On fera ce qu'on peut pour faire circuler les wagons au fur et à mesure des demandes des clients", a indiqué un porte-parole de l'activité fret de la SNCF.
Déjà "ces derniers jours", ces wagons "en fin de vie" ne transportaient "presque plus de fruits et légumes", avec seulement "quatre wagons" mardi par exemple, au lieu d'"une vingtaine d'habitude", a précisé le porte-parole. Les volumes transportés ont diminué, d'une part parce que "c'est un peu la fin de la saison" et d'autre part parce que "les clients ont commencé à charger dans des camions", a-t-il expliqué.
En mai, le groupe ferroviaire avait proposé de prolonger cette ligne de wagons frigorifiques jusqu'à la fin de l'année, "échéance au-delà de laquelle les wagons seraient hors d'usage", leur vétusté et le coût de leur remplacement étant à l'origine du problème. 
La SNCF est "en contact régulièrement avec les clients", mais "ils ont fait d'autres choix", séduits "sans doute par la plus grande souplesse du transport routier", a déclaré le porte-parole. Le groupe ferroviaire leur a proposé, pour remplacer les vieux wagons, "une solution alternative : des conteneurs transportés sur des trains", a-t-il ajouté.
Après deux réunions en mai et juin, le ministère des Transports doit réunir un groupe de travail sur ce dossier le 17 juillet. A la mi-mai, le ministère avait dit rechercher "une solution ferroviaire pérenne d'ici la fin de l'année, permettant de poursuivre dans la durée le transport des fruits et légumes par le rail".
"Il n'y a à ce jour aucune garantie sur (la) pérennité" du train, a dénoncé mercredi le syndicat CGT-Cheminots.
L'annonce, du remplacement cet été de ce train quotidien par des camions avait provoqué un tollé au printemps, syndicats et responsables politiques protestant contre une décision contraire aux enjeux environnementaux.
<https://www.lexpress.fr/actualites/1/societe/le-train-de-fret-perpignan-rungis-n-aura-plus-de-clients-apres-vendredi_2088977.html>
Sur le même sujet :
> Train ou camion ? La ligne de fret Perpignan-Rungis suspendue jusqu'au 1er novembre <http://www.lefigaro.fr/flash-eco/le-train-de-primeurs-perpignan-rungis-suspendu-jusqu-au-1er-novembre-20190717>, AFP, 17/07/19, 21:00
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11- Croisières en eaux troubles : la demande chinoise fait craindre pour l'environnement, AFP, 11/07/19, 11:00
Martin Abbugao

Les croisières connaissent un nouvel âge d'or en partie grâce à l'engouement des touristes chinois pour les mastodontes des mers, mais la nouvelle génération de navires destinés à cette clientèle fait craindre un coût élevé pour l'environnement.
L'époque où les croisières étaient le privilège des retraités occidentaux qui se relaxaient sur des transats ou dînaient en écoutant des crooners est révolue. Les paquebots modernes sont devenus de véritables villes flottantes futuristes, capables de transporter des milliers de passagers qui boivent des cocktails servis par des robots-barmen et testent des attractions hi-tech.
Bon nombre de ces nouveaux bâtiments sophistiqués sont destinés au marché chinois de la croisière, en plein essor et le deuxième au monde après les Etats-Unis.
"Le marché asiatique est très important pour les croisiéristes", et la demande est en hausse dans toute l'Asie, relève Gavin Smith, vice-président du groupe américain Royal Caribbean.
Avec le développement du tourisme en Chine, il y a "un enthousiasme et un appétit" grandissant pour les croisières, surtout "chez les plus âgés, les familles et les nouveaux mariés en lune de miel", indique à l'AFP Wang Mi, porte-parole de l'agence de voyage en ligne chinoise Tuniu.
Quelque 30 millions de touristes feront une croisière cette année, soit près de 70% de plus qu'il y a dix ans, selon l'Association internationale des compagnies de croisières (CLIA), qui regroupe 62 compagnies du secteur. 
Et si le marché américain reste dominant, le marché chinois progresse rapidement. L'an dernier 2,4 millions de Chinois se sont laissés séduire par une croisière, soit le triple de 2014.
- Paquebots géants -
Mais le nombre croissant de paquebots géants, mesurant souvent plusieurs centaines de mètres de long, attise les inquiétudes sur leur coût pour l'environnement.
"L'industrie des croisières provoque des impacts variés - pollution de l'air, rejet d'eaux usées, carburants relâchés en mer, déchets alimentaires et plastiques", explique à l'AFP Marcie Keever, en charge du programme océans et bateaux de l'organisation américaine Friends of the Earth.
Les émissions de soufre, néfastes pour la santé et dangereuses pour les espèces marines, sont l'une des inquiétudes majeures.
En 2017, 47 navires du groupe américain Carnival, le numéro un mondial de la croisière avec plusieurs marques, ont à eux seuls rejeté environ 10 fois plus d'oxyde de soufre au large des côtes européennes que les 260 millions de voitures en Europe, affirme une étude de l'ONG Transport et l'Environnement rendue publique début juin 2019. Et au total, les 203 bateaux de croisière analysés dans cette étude ont rejeté au large des côtes européennes près de 20 fois plus d'oxyde soufre que les voitures du continent.
Des efforts sont cependant en cours pour réduire à 0,5% au maximum la part de soufre dans les carburants des navires à partir de l'an prochain, contre 3,5% actuellement.
L'impact de ces navires géants sur les villes qui les accueillent est pointé du doigt : en juin, un accident à Venise impliquant le MSC Opera a fait quatre blessés légers et la cité des Doges a échappé de justesse à un nouvel accident entre un paquebot et un yacht cette semaine.
Ces mastodontes des mers sont aussi décriés pour leur consommation d'électricité et les déchets qu'ils rejettent. Carnival a reçu une amende de 20 millions de dollars aux Etats-Unis en juin pour avoir déversé des déchets plastiques en mer et avoir violé d'autres régulations environnementales.
- Attractions à sensations fortes -
Les poids lourds du secteur assurent pourtant qu'ils font des efforts pour réduire la pollution.
"Les bateaux de croisière sont plus propres qu'ils ne l'ont jamais été et s'améliorent à chaque génération", assure Nick Rose, responsable des questions environnementales pour Royal Caribbean. Ce croisiériste a mis en place des systèmes qui filtrent la plupart des émissions polluantes dont l'oxyde de soufre, explique-t-il.
En escale à Singapour, le Spectrum of the Seas, navire de nouvelle génération de Royal Caribbean, a été construit sur mesure pour le marché asiatique. Long de 345 mètres il peut transporter plus de 5.600 personnes, passagers et équipage compris.
Les vacanciers en recherche de sensations fortes peuvent tester à son bord un simulateur de chute libre, sauter sur un trampoline équipés d'un casque de réalité virtuelle ou essayer les autos-tamponneuses. Le bateau est doté de 17 restaurants et d'une large gamme de chambres, dont une suite familiale à deux étages avec karaoké privé et toboggan.
"On peut vivre à bord de ces bateaux pendant des jours sans s'ennuyer", souligne, admirative, Sylvia Bau, une passagère Singapourienne de 58 ans.
<https://www.geo.fr/environnement/croisieres-en-eaux-troubles-la-demande-chinoise-fait-craindre-pour-lenvironnement-196537>
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12- Entretien. Loi antigaspillage : « Il existe des solutions pour que le secteur du bâtiment crée moins de déchets », Le Monde, 11/07/19, 17h46
Propos recueillis par  Eléa Pommiers

Pour l’architecte Sarah Fruit, fondatrice de l’atelier d’architecture Bâti Récup’, le réemploi des matériaux de construction permet de limiter le nombre de déchets produits sur les chantiers.
Le secteur du bâtiment est dans le collimateur du gouvernement. Avec 3,4 tonnes de déchets par an et par personne, le secteur du BTP est à l’origine de 70 % des déchets produits en France. Le projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire présenté par la secrétaire d’Etat à la transition écologique et solidaire, Brune Poirson, mercredi 10 juillet, veut désormais obliger les maîtres d’ouvrage à réaliser un diagnostic sur la gestion des produits, matériaux et déchets en amont de chaque chantier de démolition ou de réhabilitation d’un bâtiment.
Partant du même constat, Sarah Fruit, architecte depuis 2010, a fondé en 2016 Bâti Récup’, un atelier d’architecture spécialisé dans le réemploi de matériaux de construction. L’idée : récupérer les matériaux sur des chantiers de déconstruction ou de réhabilitation et les réutiliser sur d’autres chantiers afin qu’ils ne rejoignent pas les décharges. Pour elle, le réemploi est une solution pour rendre le secteur du bâtiment plus écologique et responsable.
> Rendez-vous au Monde Festival : Quels rêves pour la ville de demain ?
Le projet de loi « pour une économie circulaire » est-il, pour vous, une bonne nouvelle ?
Une loi sur l’économie circulaire ne peut être que bénéfique, ne serait-ce que pour faire connaître la filière du réemploi des matériaux de construction. Il existe encore des entreprises, y compris de grandes entreprises, qui ignorent de quoi il s’agit. Pour elles, la valorisation des déchets s’arrête souvent au recyclage, alors que l’Union européenne demande depuis 2008 que le réemploi soit, au même titre que le recyclage, une priorité dans la valorisation des déchets. Il faut juste l’appliquer.
> Lire aussi  Bâtiment : trop rare déconstruction sélective
Les choses ont toutefois déjà commencé à bouger. Lorsque j’ai commencé, en 2016, j’avais beaucoup de difficultés à convaincre les clients, même publics, du sérieux et de la pertinence de la démarche. J’ai l’impression qu’une bascule s’est opérée après la démission de Nicolas Hulot du ministère de la transition écologique. Depuis l’hiver 2018, le mot « circulaire » commence justement à circuler : nous sommes sollicités par Rennes métropole ; la municipalité de Saint-Brieuc nous a appelés pour savoir comment intégrer le réemploi dans leurs marchés publics… Une prise de conscience a lieu.
Vous avez lancé Bâti Récup’en 2016, qu’est-ce qui vous a amené à vous lancer dans le réemploi à un moment où il était encore quasi inexistant en France ?
Une incohérence ! En 2015, je travaillais sur un chantier de réhabilitation au Havre sur lequel nous avions une cloison coulissante de huit mètres de long qui partait à la benne. Au même moment, je dessinais une maison de retraite dans le 12e arrondissement de Paris qui nécessitait justement une cloison coulissante du même type, et j’étais coincée. Je ne savais pas comment mettre en relation les deux clients. Qui pouvait payer une entreprise pour aller démonter la cloison au Havre, quelle entreprise allait pouvoir la transporter et la reposer à Paris, qui serait responsable de quoi…
La filière n’existait pas, il y avait tout à inventer. J’ai décidé de me mettre à mon compte. En tant que femme dans un monde de la construction encore très masculin, où les stéréotypes ont la vie dure et où il est difficile de se faire un nom et d’obtenir des marchés, le réemploi était aussi une belle opportunité pour se faire une place dans le circuit du bâtiment. Nous partions de zéro, même si nous avions des modèles, comme Rotor à Bruxelles ou Bellastock à Paris. Nous avons aujourd’hui un cabinet d’architectes pour sensibiliser les entreprises au réemploi et les accompagner, et nous montons une ressourcerie, une matériauthèque destinée à stocker et revendre à moindre coût des matériaux de réemploi.
> Lire aussi  Déchets : un projet de loi pour mettre fin au gaspillage et renforcer la responsabilité des producteurs
>> Suite à lire à :  
<https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/11/loi-antigaspillage-il-existe-des-solutions-pour-que-le-secteur-du-batiment-cree-moins-de-dechets_5488267_4415198.html>
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12- Europacity : la justice valide en appel la création de la zone d'aménagement, AFP, 11/07/19, 21:00

La justice a validé jeudi en appel la création d'une zone d'aménagement (ZAC) sur des terres agricoles au nord de Paris, qui doit notamment permettre d'implanter le mégacomplexe de commerces et de loisirs controversé Europacity, selon l'arrêt consulté par l'AFP.
Cette décision de la cour administrative d'appel de Versailles lève un des obstacles auxquels fait face ce projet à 3,1 milliards d'euros qui entend s'implanter, d'ici à 2027 dans le "triangle de Gonesse" (Val-d'Oise), secteur agricole coincé entre les aéroports de Paris-Charles-de-Gaulle et du Bourget.
Europacity, porté par Ceetrus, foncière du groupe Auchan, et le conglomérat chinois Wanda, est accusé par ses détracteurs de "gigantisme" - avec son projet de piste de ski artificielle - de fragiliser le commerce de proximité et de détruire des champs à rebours des préoccupations environnementales.
"Nous allons nous pourvoir en cassation, cette décision est totalement contraire au droit de l'environnement", a réagi auprès de l'AFP Etienne Ambroselli, avocat d'associations écologistes opposées au projet.
Saisi par les opposants, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise, avait annulé l'arrêté préfectoral créant la ZAC en mars 2018. La juridiction avait notamment estimé que l'étude d'impact comportait des lacunes.
L'Etat et Grand Paris Aménagement avaient fait appel et la cour administrative d'appel de Versailles leur a donné raison jeudi, en annulant cette décision. 
Alors que le tribunal de Pontoise jugeait notamment "insuffisantes" les analyses des émissions de CO2 induites par les déplacements de touristes amenés à se rendre à Europacity (31 millions de visiteurs prévus par an), la cour d'appel estime que l'étude d'impact "n'avait pas à inclure" ce point.
Une justification "stupéfiante" pour Me Ambroselli, qui revient à dire "on n'a pas à étudier l'impact principal d'un tel projet, celui de la pollution de l'air et de la contribution au réchauffement climatique".
Dans son jugement, la cour d'appel ajoute que "le contenu de l'étude d'impact est proportionné à la sensibilité environnementale de la zone (...) à l'importance et la nature des travaux (...) et à leurs incidences prévisibles sur l'environnement ou la santé humaine". 
Jean-Pierre Blazy, le maire PS de Gonesse, a salué une "excellente nouvelle" pour les habitants qui "attendent le projet, conscients des réalités économiques, sociales et environnementales du territoire".
Contacté, Grand Paris Aménagement a simplement indiqué "prendre acte de la décision".
"On est surpris de cette décision, mais pas de panique, la bataille juridique est loin d'être terminée", a de son côté déclaré à l'AFP Bernard Loup, président du Collectif pour le Triangle de Gonesse, opposant historique au projet.
D'autres recours contre l'aménagement de la zone sont en cours. A propos notamment du plan local d'urbanisme (PLU) de Gonesse qui ouvrirait la voie à l'urbanisation des terres. Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise l'a annulé en mars. La municipalité a fait appel.
Les multiples procédures engagées n'ont pas empêché des travaux de débuter récemment, en vue de la construction d'une gare du métro du Grand Paris Express sur le site.
Car, si Europacity cristallise les oppositions, l'aménagement du triangle de Gonesse prévoit aussi la construction de la gare et d'un quartier d'affaires. 
Les promoteurs d'Europacity espéraient ouvrir en 2024 au moment où Paris accueillera les jeux Olympiques. Ils ont dû ravaler cette ambition après le report, à 2027, de la construction de la gare.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/europacity-la-justice-valide-en-appel-la-creation-de-la-zone-d-amenagement_135448>
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14- La débandade des géants allemands de l’automobile, Le Monde, 15/07/19, 11h03
Éric Béziat

DaimlerBenz a annoncé vendredi une baisse historique de ses profits pour 2019. Une semaine plus tôt, le patron de BMW a été poussé dehors pour cause de résultats insatisfaisants. 
Elle s’appelle Susanne Klatten et elle est, en tant que principale actionnaire de BMW, la femme la plus riche d’Allemagne. Malgré sa fortune estimée à quelque 19 milliards d’euros, Mme Klatten a été récemment un peu à court d’argent pour finaliser une vaste opération immobilière qu’elle mène à Francfort. La récente chute de la valeur des actions BMW a été telle qu’elle a contraint la milliardaire à augmenter, le 26 juin, à la demande des banques, le nombre de ses titres donnés en garantie pour obtenir le prêt destiné à financer son investissement.
Cette petite humiliation, pour le réputé insubmersible capitalisme automobile allemand, est révélatrice d’une nouvelle ambiance dans l’un des bastions de la prospérité allemande. « Das deutsche Auto », synonyme dans le monde entier de fiabilité, luxe et confort, mais aussi de marges extraordinaires et de croissance continue, est aujourd’hui confrontée à des défis qui menacent son modèle économique.
La dernière illustration de ces difficultés a eu lieu pas plus tard que vendredi 12 juillet. Elle a pris la forme d’une alerte sur résultats du groupe DaimlerBenz, qui fabrique des Mercedes et des Smart, la deuxième en quelques semaines, la quatrième en un peu plus d’un an, autant dire du jamais-vu dans l’histoire de la firme de Stuttgart.
> Lire aussi  Le ralentissement économique en Allemagne suscite l’inquiétude
Le groupe s’attend désormais à un bénéfice opérationnel cette année « significativement inférieur » à celui de 2018 qui était de 11,1 milliards d’euros. Pour le deuxième trimestre 2019, Daimler a même déploré une perte opérationnelle de 1,6 milliard d’euros, contre un bénéfice de 2,6 milliards sur la même période de l’an dernier.
Chute des ventes en Chine
Pour expliquer cette déconfiture, Daimler avance plusieurs causes : une croissance plus faible qu’attendu des marchés automobiles, un rappel massif de véhicules en raison d’un problème sur les airbags de marque Takata et une augmentation de plusieurs centaines de millions d’euros des provisions liées à l’adaptation technique de ses véhicules diesel.
Si l’affaire des airbags défectueux est purement accidentelle, les deux autres motifs de l’alerte sur résultats sont emblématiques du double mouvement de fond qui enserre dans une pince infernale les constructeurs automobiles européens, et singulièrement allemands.
Il y a d’abord la pression conjoncturelle à forte dimension géopolitique. Les menaces du président américain Donald Trump sur le commerce international ont provoqué en Chine un ralentissement de l’activité, et en particulier une chute des ventes d’automobiles continue depuis presque un an. Or, pour les constructeurs allemands, le débouché chinois, premier marché de voitures au monde, est devenu vital. A une moindre échelle, le Brexit fait aussi sentir ses effets en Europe. Et, plus profondément encore, c’est à un phénomène de « démondialisation » que doivent se confronter ces marques championnes de l’exportation que sont les Mercedes, BMW, Audi, Volkswagen (VW)…
> Lire aussi  Vers une nouvelle stratégie industrielle en Allemagne
Voilà pour la première mâchoire de la pince. L’autre source de pression vient de la transformation à la fois technique et sociétale de l’automobile, sous l’effet des nouveaux usages (connectivité, économie du partage), des ruptures technologiques (intelligence artificielle), de l’urgence environnementale (électrification accélérée par les exigences européennes, recul du diesel).
> Lire aussi  L’industrie automobile allemande doute de son modèle
Suppression de postes
Le résultat, c’est un besoin sans précédent d’investissements et la nécessité d’aller de plus en plus vite sur des terrains toujours plus divers. Or les Allemands sont déjà, de tous les constructeurs, ceux qui investissent le plus (Tesla excepté) en proportion des volumes écoulés : 3 000 dollars (2 700 euros) par voiture vendue pour le groupe VW, 6 000 pour BMW, 7 000 pour Daimler.
C’est donc la course à l’argent frais : pour récupérer près de 2 milliards d’euros, le groupe Volkswagen, qui a prévu plus de 40 milliards d’investissements pour électrifier sa gamme, a introduit en Bourse, fin juin, sa division camions (marques MAN, Scania et VW), sous la forme d’une société nouvelle baptisée Traton. C’est aussi, en parallèle, une forte pression sur les coûts et une menace sur les 800 000 emplois liés à l’automobile en Allemagne. VW a annoncé, en mars, de 5 000 à 7 000 suppressions de postes liées à ces transformations (qui s’ajoutent à l’énorme « charrette » de 30 000 départs de novembre 2016).
Et le risque de perdre son emploi peut concerner aussi le sommet. Le PDG de BMW, Harald Krüger, a annoncé le 5 juillet qu’il ne briguerait pas de nouveau mandat, poussé dehors par son conseil d’administration à cause de ses atermoiements en matière de stratégie électrique (alors que le groupe de Munich était parti avec plus d’avance que ses concurrents). Peut-être aussi en raison de l’affront fait à Susanne Klatten.
> Lire aussi  Le secteur automobile allemand redoute la perte de 100 000 emplois
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/07/15/la-debandade-des-geants-allemands-de-l-automobile_5489593_3234.html>
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15- Expérimentation d'une nouvelle hydrolienne au large de Bréhat, AFP, 15/07/19, 17:00

Une hydrolienne d'un mégawatt (MW), qui produit de l'électricité grâce aux courants marins au large de l'île de Bréhat (Côtes d'Armor), a été raccordée au réseau électrique dans le cadre d'une expérimentation, ont annoncé lundi ses concepteurs dans un communiqué de presse.
Dénommée "HydroQuest Ocean", cette hydrolienne "devient ainsi la première hydrolienne marine de cette puissance (1 MW) à être raccordée au réseau électrique national", soulignent le fabricant isérois d’hydroliennes HydroQuest et son partenaire Constructions Mécaniques de Normandie (CMN).
Mesurant 25 m de large et 11 m de haut, elle a été immergée fin avril 2019 pour une durée d’un an sur le site d’essais développé par EDF au large de l'île de Bréhat. "La turbine injecte de l’électricité sur le réseau avec succès depuis la mi-juin, avec des performances conformes aux prévisions", assurent les deux sociétés.
HydroQuest et CMN disent travailler "à une réduction rapide des coûts" pour faire "de l’hydrolien marin une source d’énergie performante, au service de la transition énergétique".
L'hydrolien a, selon eux, "une production hautement prédictible et un fort gisement de 10 GW (gigawatts) en Europe, dont 3 GW en France".
En 2017, Naval Energies, filiale de l'ex-DCNS, avait sorti de l'eau deux hydroliennes immergées en 2016 au large de Bréhat, en raison d'un "défaut de qualité" lié à de la "corrosion", puis avait renoncé à les remettre à l'eau. 
En juillet 2018, Naval Energies a annoncé l'arrêt de ses investissements dans le secteur, faute de soutien public, l'Etat estimant cette technologie encore trop chère.
<https://www.geo.fr/environnement/experimentation-dune-nouvelle-hydrolienne-au-large-de-brehat-196567>
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16- Les taxes sur l’aviation gagnent du terrain en Europe, EurActiv, 16/07/19, 11:04
Jorge Valero et Kasey Baiter | translated by  Marion Candau

En avril, Ryanair est devenue la première compagnie aérienne à figurer parmi les dix plus grands pollueurs d’Europe. De grandes économies comme la France et l’Allemagne ont commencé à chercher des alternatives au transport aérien en imposant de nouvelles taxes.
Le 9 juillet, la France a annoncé l’application d’une taxe sur tous les voyages aériens au départ de la France entraînant une baisse du cours des actions de certaines des plus grandes compagnies aériennes européennes.
Plusieurs États membres, dont l’Allemagne et les Pays-Bas, ont également mis en place des taxes aériennes ou sont en train de le faire. Les pays qui dépendent des revenus du tourisme, stimulés par les voyages aériens, ne sont pas aussi enthousiastes.
L’objectif ultime est de réduire l’impact du transport aérien sur l’environnement, de soutenir des options alternatives plus écologiques et de générer 39 milliards d’euros de bénéfices supplémentaires par an pour les pays de l’UE, selon certaines études. Les principales compagnies aériennes, y compris Ryanair, estiment que ce n’est pas une solution à long terme.
Aux organisations tentant de décourager le transport aérien européen, le PDG de Ryanair, Michael O’Leary, a répondu le 10 juillet que « la taxation est un concept très différent de la protection de l’environnement ».
« Nous sommes sensibles à la critique selon laquelle nous polluons l’environnement sans vergogne parce que, franchement, ce n’est pas vrai », a-t-il déclaré aux journalistes, en rappelant les taxes écologiques que les compagnies aériennes paient déjà et l’investissement dans des avions à faible consommation de carburant.
Michael O’Leary, actuellement président de Airlines for Europe, un groupe industriel, a déclaré que les compagnies aériennes ne représentaient qu’environ 2 % des émissions mondiales, mais qu’elles étaient pourtant dans le collimateur des décideurs et des environnementalistes.
Si aucune autre mesure n’est prise, les émissions devraient être 70 % supérieures en 2020 par rapport à 2005. L’Organisation de l’aviation civile internationale prévoit que d’ici à 2050, elles pourraient encore augmenter de 300 à 700 %.
Au lieu de taxer les compagnies aériennes, estime le PDG de Ryanair, l’argent devrait être investi dans la recherche et le développement des avions, en explorant des questions telles que les biocarburants et l’efficacité des avions. Une autre demande de longue date des compagnies aériennes est d’améliorer la gestion du trafic aérien pour un routage plus efficace.
Il a également averti qu’une augmentation des taxes coûterait des emplois en Europe et entraverait la croissance économique, tout en punissant les consommateurs avec une hausse des prix de billets.
Un rapport de la Commission européenne, divulgué pour la première fois par le Financial Times en mai, concluait qu’une taxe sur le kérosène de 330 euros pour mille litres réduirait les émissions de 11 %, avec un impact « négligeable » sur l’emploi et le PIB européen.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/plan-te/news/emission-busting-aviation-taxes-gain-ground-despite-airline-pushback/>
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17- Les mauvais arguments de l’industrie automobile sur la pollution de l’air, Blog Les Décodeurs, maj le 17/07/19 à 07h52
Adrien Sénécat

Alors qu’un avis de l’Anses préconise de réduire le trafic automobile pour endiguer la pollution, le secteur minimise l’étude en disant qu’« il faut prendre ces chiffres avec précaution ». 
Il est urgent d’attendre et de prendre « beaucoup de précautions » avant d’agir sur la base d’« études qui tirent la sonnette d’alarme » sur la pollution générée par les automobiles. C’est en substance le message délivré par Xavier Horent, délégué général du Conseil national des professions de l’automobile (CNPA, une organisation des patrons du secteur) sur Europe 1, mardi 16 juillet.
M. Horent répondait à l’avis rendu mardi 16 juillet par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Cette dernière appelle en effet à réduire le trafic routier pour endiguer la pollution de l’air et ses conséquences en termes de santé publique. Une préconisation, basée sur l’analyse de nombreuses études scientifiques, qui embarrasse visiblement les industriels du secteur.
Ce qu’il a dit
Interrogé sur l’avis de l’Anses sur la pollution générée par le trafic routier, Xavier Horent a estimé que « la question qui se pose pour les Français, finalement, c’est “qui croire ?” » Selon le délégué général du CNPA, « on peut toujours faire des études qui tirent la sonnette d’alarme, à fort juste titre, mais il faut prendre ces chiffres avec beaucoup de précautions. (…) Je constate qu’il y a une prolifération d’études souvent à charge et souvent peu mises en perspective. »
Par exemple, le chiffre de 48 000 morts prématurées en France liées à la pollution de l’air induit les citoyens en erreur, selon lui : « Il y a bien une corrélation entre ces particules fines et le nombre de morts constatées de manière prématurée en France. [Mais] il faut aussi dire que la circulation automobile n’est responsable que de 17 % des émissions de particules fines et que 90 % de ces particules émanent de véhicules diesel très anciens, en particulier ceux qui ne sont pas équipés de filtres à particules. »
Pourquoi c’est faux
1. L’avis de l’Anses n’est pas une étude parmi d’autres
Contrairement à ce qu’affirme Xavier Horent, l’avis de l’Anses n’est pas une simple étude scientifique parmi d’autres. Le travail de cette agence sous tutelle gouvernementale est d’évaluer les risques sanitaires et de publier de longs rapports qui ont pour vocation de nourrir le travail des autorités compétentes.
Dans le cas de la pollution de l’air, l’Anses a été saisie en 2014 pour évaluer les effets sanitaires des particules dans l’air et la pollution atmosphérique générée par le trafic routier. L’avis publié mardi a pris en compte 160 études scientifiques publiées depuis 2013, en tenant compte du poids des preuves présentées dans chacune d’entre elles.
Quand M. Horent évoque « une prolifération d’études » qui seraient « peu mises en perspective », il passe sous silence la nature même de l’avis de l’Anses. Chacun peut consulter et faire sa propre analyse de ce document de 118 pages, mais il a précisément pour but de mettre en perspective les connaissances établies sur les sujets abordés.
Contacté par Le Monde, Xavier Horent reconnaît n’avoir pas eu le temps de consulter l’avis de l’Anses dans son détail. Il estime cependant que l’industrie automobile est « présumée coupable de beaucoup de maux » et qu’il « ne faut pas oublier les progrès incontestables » en matière de réduction des émissions de polluants atmosphériques depuis vingt ans.
> Lire aussi  Contre la pollution de l’air, l’Anses recommande « surtout la réduction du trafic » automobile
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/07/16/les-mauvais-arguments-de-l-industrie-automobile-sur-la-pollution-de-l-air_5490061_4355770.html>
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18- La fuite d’un oléoduc provoque la colère en Amazonie péruvienne, Le Monde, 18/07/19, 11h35
Amanda Chaparro (Lima, correspondance)

Depuis la mi-juin, du pétrole s’écoule d’un pipeline dans le nord du Pérou. Les populations vivent dans un « état d’urgence permanent ». 
L’exaspération des populations indigènes du nord de l’Amazonie péruvienne ne faiblit pas, après une fuite de pétrole, le 18 juin, du principal oléoduc du pays, à la frontière avec l’Equateur. Néanmoins, le dialogue s’amorce. Après douze jours de grève et de blocages d’axes routiers stratégiques, 54 organisations indiennes de 12 bassins amazoniens ont annoncé, mercredi 17 juillet, qu’elles levaient leur mouvement en guise de « geste politique ». La veille, une réunion prévue avec le gouvernement avait été annulée in extremis, ce dernier dénonçant l’impossibilité de dialoguer tant que les blocages se poursuivaient.
Demande d’aide humanitaire
Les communautés locales demandent, outre la réparation des dommages causés par l’activité pétrolière et l’investissement dans des projets de développement, l’arrivée d’urgence d’une aide humanitaire dans les villages affectés par la rupture du pipeline, dans le département de Loreto. La fuite a engendré la pollution massive de plusieurs cours d’eau et d’hectares de terres cultivées, affectant directement les habitants des environs.
Du 5 au 17 juillet, près de 500 personnes ont occupé la principale station de pompage de Petroperu, l’entreprise d’Etat gestionnaire de l’oléoduc, paralysant les opérations sur tout le réseau. « Les populations locales et autochtones dépendent du fleuve pour l’accès à l’eau et l’alimentation. Les fuites de pétrole affectent leur sécurité alimentaire et les condamnent pour les années à venir, déplore Diego Saavedra, anthropologue à l’ONG environnementale DAR (Droit, environnement et ressources naturelles). Si des mesures d’endiguement ne sont pas prises rapidement, les territoires sont perdus pour des décennies, voire des siècles. »
Fin juin, le ministère de la santé a déclaré 90 jours d’« état d’urgence sanitaire » dans les communautés indigènes du district de Manseriche. Mais l’aide tarde à arriver. ­Selon un décret du gouvernement, plus de 1 000 familles sont directement exposées au déversement de brut et, mi-juillet, le pétrole continuait à se répandre, rejoignant le lit du fleuve principal, le Marañon, affluent de l’Amazone, où 5 000 personnes pourraient être à leur tour affectées.
36 fuites, selon un rapport parlementaire
L’origine de la fuite reste à ce jour inconnue. Une enquête de l’Agence nationale environnementale est en cours. Mais l’entreprise Petroperu a tôt fait de dénoncer, dans un communiqué, un acte de malveillance qualifié d’« attentat contre l’infrastructure ». Une version que conteste Sabino Escalante, dirigeant de la communauté Nuevo Progreso où a eu lieu la fuite. Tout comme Diego Saavedra qui, sans nier les tensions dans la zone, souligne que « l’entreprise tente systématiquement de criminaliser les populations natives ».
> Lire aussi  Au Pérou, une paysanne oppose aux intérêts miniers son droit à vivre sur ses terres
D’autant que les fuites de pétrole sont récurrentes. Construit en 1977, l’oléoduc de la compagnie ­nationale, qui transporte le brut de l’Amazonie à la côte Pacifique sur plus de 1 000 kilomètres, draine l’équivalent de 100 000 barils de pétrole par heure. Les communautés autochtones dénoncent une infrastructure vieillissante et mal entretenue.
En 2017, un rapport parlementaire faisait état de 36 fuites de l’oléoduc nord entre 2008 et 2016, équivalant à 32 000 barils de pétrole déversés dans l’environnement, affectant plus de 141 hectares de terres ­cultivées, sans compter la pollution des rivières. Des fuites dues en partie, selon l’ancien ministre de l’environnement (2011-2016) Manuel Pulgar Vidal, au manque d’entretien du réseau et à la corrosion des tuyaux. Il appelait alors à un plan d’urgence pour éviter de nouvelles catastrophes écologiques.
Un vœu pieux. Cette année, trois fuites ont déjà été enregistrées dans le département de Loreto – sans qu’on puisse en déterminer les causes. Une quatrième a été relevée dans le département voisin d’Amazonas. Alors que le pétrole transite sur leur territoire, les communautés se sentent délaissées et subissent les conséquences néfastes d’une telle industrie.
Les populations « vivent dans un état d’urgence permanent », s’indigne Diego Saavedra, constatant d’année en année la baisse de leurs ressources en poissons et la dégradation de leur santé. Selon une étude du gouvernement en 2015, les habitants de près de 400 communautés natives touchées par des déversements de brut présentent des concentrations en métaux lourds dans le sang supérieures aux standards internationaux. Le vice-ministre des hydrocarbures, Eduardo Guevara, l’admet : « Ce sont des zones qui ont été abandonnées depuis des années, il y a très peu de présence de l’Etat. Notre tâche est immense, il faut regagner la confiance de ces populations et répondre à leurs demandes », assure-t-il.
Si elles ont assoupli leur mouvement, les organisations indigènes n’entendent pas plier. « Cela fait plus de quarante ans que l’on se tait », s’emporte Jamner Manihuari, président de Corpi, la fédération des peuples indigènes de la ville deSan Lorenzo (Loreto). Elles demandent aujourd’hui un débat sur l’avenir de l’activité pétrolière et un plan d’investissement de l’Etat dans les services d’assainissement, de santé et d’éducation.
> Lire aussi  Le massacre des Indiens continue au Brésil
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/18/la-fuite-d-un-oleoduc-provoque-la-colere-en-amazonie-peruvienne_5490777_3244.html>
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19- Percer les mystères de l'argile pour lui confier les déchets radioactifs, AFP, 19/07/19, 10:00
Catherine Hours

"Bienvenue au cœur de l'argile !" Au pied du causse du Larzac, des chercheurs tentent de percer les mystères de la roche, pour comprendre comment les hommes pourraient enfouir profondément dans le sol, à vie, leurs déchets les plus radioactifs.
Dans ce tunnel ferroviaire souterrain abandonné, les équipes de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) forent, sondent, simulent, avec déjà des résultats importants.
Car derrière les voûtes s'étend un décor proche de celui de Bure (Meuse), site désigné pour accueillir, peut-être dès 2035, les déchets ultra-radioactifs et à vie longue de la France (80.000 m3, soit 20 piscines olympiques) : une roche argileuse dure formée à l'ère jurassique, peu perméable et prise en sandwich entre deux aquifères.
Objectif de ces lieux acquis par l'IRSN en 1992 : cerner -- sans jamais faire venir aucun déchet nucléaire ! -- les propriétés de confinement de l'argile, qui doit pouvoir isoler des matières radioactives pour des centaines de milliers d'années.
La France mais aussi la Finlande, la Suède ou la Suisse, ont choisi d'enfouir leurs déchets, une option critiquée par les associations antinucléaires et certains scientifiques, qui la jugent incertaine.
"Ce tunnel, c'est notre outil-clé de recherche. Notre expertise ne se fait pas que sur dessins !", dit François Besnus, directeur de l'environnement de l'IRSN, chargé d'expertiser les risques globaux liés à la radioactivité.
L'établissement public, qui consacre 40% de son budget à la recherche, doit assurer notamment la contre-expertise de l'Andra, l'agence nationale chargée de mener à bien le projet Cigeo de Bure.
- Corrosion de l'acier -
Des questions se posent en effet, par exemple sur l'étanchéité du scellement des galeries.
Et déjà, à Tournemire, à 3 km de Roquefort et 200 m sous terre, la roche a commencé à parler. 
Au milieu du tunnel, les infiltrations d'eau ont disparu, fait remarquer un géologue de l'équipe : c'est "le cœur de l'argile !" Des départs de galeries ont été rajoutés, des expérimentations installées.
Ont d'abord été testées les interactions entre la roche et les matériaux - béton et acier - qui viendront à Bure constituer galeries, alvéoles, surconteneurs etc.
"Quand ces éléments sont en contact, il se passe pas mal de choses : entre l'eau de la roche et le béton, entre l'acier et l'oxygène dans les poches de vide, avec la température des colis...", explique le géochimiste Alexandre Dauzères.
Conclusion : l'oxygène corrode le chemisage en acier qui contiendra les colis de déchets. Il faudra donc un matériau pour colmater le vide entre roche et acier.
Ce matériau, ce sera la bentonite, une argile gonflante utilisée par les pétroliers pour isoler les forages.
Sauf que "sur 100 m de long, le remplissage risque de ne pas être parfait", poursuit M. Dauzères. D'où cette expérience, avec des partenaires européens, pour mesurer les réactions entre roche, bentonite, chaleur des déchets...
Il faut aussi étudier le vieillissement des bétons formant les alvéoles. Des essais avec trois formulations ont été menés, d'où il ressort qu'au contact de l'argile des bétons classiques semblent moins fragiles que d'autres formulés spécialement.
Et quid des énormes bouchons en bentonite pour sceller l'ouvrage ? Le ciment doit gonfler, mais pas trop pour ne pas créer de fractures.
- Surtout au début -
Les chercheurs étudient aussi les dispositifs de surveillance susceptibles d'être mis en place (capteurs, en filaire ou non -- "on n'aime pas les trous !"). Bien sûr ils tiendront difficilement 100.000 ans, mais ce qui compte d'abord c'est le début, la "phase d'exploitation", ces quelque 100 ans au cours desquels le site ne sera pas encore bouché.
"Quand on connaît la situation au début, ça donne une idée de ce vers quoi on va", explique Delphine Pellegrini, chef du service déchets de l'IRSN.
La phase d'exploitation, "c'est là que sont les principaux risques, incendie, explosion", explique François Besnus. "Après, beaucoup de risques disparaissent. A long terme, le risque qui reste est celui d'un transfert de la radioactivité dans l'environnement", via l'eau en particulier. D'où l'importance d'une roche saine.
"On espère avoir abordé les grandes questions", ajoute M. Besnus. "On pense avoir bien traité les questions à très long terme, aujourd'hui on développe la partie avant fermeture."
<https://www.lepoint.fr/societe/percer-les-mysteres-de-l-argile-pour-lui-confier-les-dechets-radioactifs-19-07-2019-2325536_23.php>
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20- En Suisse, une "cathédrale" de déchets nucléaires, en attendant l'enfouissement, AFP, 19/07/19, 10:00
Catherine Hours

De gigantesques cylindres couleur crème alignés dans un vaste hall : la Suisse entrepose ici ses déchets les plus radioactifs, des plus anciens aux plus récents, en attendant, comme la France ou la Suède, de les enfouir profondément dans le sol.
Le "Zwilag" ("dépôt intermédiaire"), installé dans un vallon verdoyant à Würenlingen (nord), accueille les combustibles usés et produits de fission vitrifiés des cinq réacteurs du pays. A ce stade, 900 tonnes de matière de haute activité, confinée dans des conteneurs dix fois plus lourds que leur contenu.
"Le Zwilag a été fondé il y a 25 ans car on a compris qu'il fallait montrer au public qu'on avait des solutions pour les déchets des centrales", dit Antonio Sommavilla, son porte-parole. Le site a été ouvert en 2001 après "des années de débat chargé en émotion" sur sa localisation.
Les exploitants de centrales, détenteurs du capital, ont ainsi fait le choix de regrouper leurs déchets en un dépôt centralisé, à sec, quand la France préfère l'autre option, les piscines.
Les lieux, qui accueillent chaque année plusieurs colis, vont encore voir leur activité s'accélérer avec la fermeture attendue fin 2019 de la centrale de Mühleberg.
La Suisse, qui tire environ 40% de son électricité du nucléaire, a choisi après l'accident de Fukushima de ne plus construire de nouveaux réacteurs. Elle prévoit in fine de faire reposer ses déchets -100.000 m3, dont 10% hautement radioactifs- en couche géologique profonde.
Mais le cas suisse témoigne aussi, comme ailleurs, d'un processus long et sensible pour mettre en œuvre un tel projet.
"On procède par étapes", explique José Rodriguez, expert du dossier à l'Office fédéral de l'énergie. "On fait participer les gens dans les régions concernées ; on doit leur donner du temps, ils craignent ce qu'ils ne connaissent pas. La communication est très importante".
Il y a d'abord eu opposition dans un canton en 2002. Puis la recherche de sites s'est poursuivie, les zones de montagne ont été éliminées ("trop instables"), et in fine trois zones argileuses, comme le projet français Cigeo à Bure, ont été placées sur une "short-list", dans le nord, pour un ou deux sites.
- Couvercle "anti-avion" -
Le choix est attendu d'ici 2023, à confirmer pour 2030. En attendant, tests en laboratoire souterrain, forages exploratoires et négociations avec les régions sont prévus. Le calendrier : descendre les colis entre 2050 et 2075, surveiller pendant 50 ans, puis boucher les accès en 2120-25.
Dans l'intervalle, le Zwilag abrite déjà 61 "châteaux" de matière de haute activité, et en comptera 200 d'ici le milieu du siècle.
Hauts de 5 à 6 m, ces conteneurs cylindriques, fermés en centrales, arrivent par train. Devant les caméras réglementaires de l'AIEA, ils rejoignent un grand hall aéré par convection naturelle, où ils dégagent encore une chaleur palpable quand on les approche.
Objets de haute technologie, ces emballages, fabriqués notamment par le Français Orano, sont censés résister à peu près à tout.
Faits d'acier, d'alliages absorbant les neutrons, anti-incendie, ils sont posés sur des fondations renforcées, cernés de spirales d'aluminium pour tirer la chaleur, et dotés d'un double couvercle "anti-avion", capable de résister à un crash, explique-t-on au Zwilag. A l'intérieur, l'uranium dans sa gaine de zirconium mettra des centaines de milliers d'années à perdre sa radioactivité, et ne doit surtout pas monter en température.
Dans un hall voisin, les déchets moins radioactifs sont placés en fûts, dans des puits sous trois dalles de béton.
Partout, l'air est en sous-pression pour aspirer les poussières ionisantes.
La Suisse, adepte du "sec", ne s'est pour autant pas détournée de la solution piscine : la centrale de Gösgen, non loin de là, à Däniken, s'est dotée en 2008 d'un grand bassin, réalisé par Siemens et Areva NP.
Y sont entreposés pour une vingtaine d'années les déchets de la centrale, pré-refroidis dans la piscine du réacteur, devenue trop petite.
Le bassin répond aux dernières normes, découplé de son bâtiment et monté sur ressorts anti-sismiques, couvert d'un bardage de béton et doté de tuyauteries pour tracer les éventuelles fuites... Avantage non négligeable : "vous évitez le transport", souligne René Sarrafian, responsable du cycle du combustible.
<https://www.geo.fr/environnement/en-suisse-une-cathedrale-de-dechets-nucleaires-en-attendant-lenfouissement-196642>
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21- Les sénateurs haussent le ton contre les « passoires thermiques », Le Monde, 19/07/19, 11h17
Audrey Garric et  Isabelle Rey-Lefebvre  

Un amendement visant à interdire la location de logements énergivores a été voté lors de l’examen de la loi énergie-climat au Sénat. 
Une fois n’est pas coutume, en adoptant le projet de loi relatif à l’énergie et au climat en première lecture jeudi 18 juillet, les sénateurs se sont montrés plus soucieux d’écologie que les députés.
Ce texte, présenté à l’origine comme « une petite loi », s’est considérablement enrichi au fil des amendements, jusqu’à contenir plus de 55 articles, allant de la réduction programmée de la part du nucléaire à la fin prochaine des dernières centrales au charbon. Un morceau de taille pour Elisabeth Borne, tout juste désignée ministre de la transition écologique et solidaire, qui a couru de la passation de pouvoir avec son prédécesseur François de Rugy jusqu’à l’hémicycle.
Logements classés F et G
Les sénateurs ont surpris en adoptant, dans la nuit du 17 au 18 juillet, une disposition plutôt radicale, contre l’avis du gouvernement et de la commission des affaires économiques, sur le sujet sensible de la rénovation des logements. Ils ont choisi d’interdire à la location, en les considérant comme indécentes, les « passoires thermiques », c’est-à-dire des logements classés F et G dans l’échelle du diagnostic de performance énergétique. Cette mesure prendra effet à compter de 2023. L’enjeu est de taille : on estime à 7,2 millions le nombre de ces logements énergivores, dont 3,1 millions sont loués par des bailleurs privés, soit 43 % du parc locatif privé.
Les locataires en place dans de tels logements pourront en réclamer la mise aux normes – alors que les députés avaient repoussé à 2028 l’obligation pour les propriétaires d’avoir réalisé des travaux. Cette disposition, conforme à la promesse du candidat Emmanuel Macron, a été adoptée à une très courte majorité grâce à des amendements de sénateurs communistes, centristes et indépendants. Elisabeth Borne a tenté de contrer ce vote, qui « vient brouiller les lignes des critères de décence ». « De nombreux logements du bâti haussmannien non rénovés sont énergivores, ce qui est regrettable, mais ne sont pas indécents pour autant », a-t-elle argumenté.
Le gouvernement a tout de même réussi à atténuer la portée de cette interdiction en exemptant de cette obligation les logements en copropriété – soit 73 % des logements énergivores. Mais le bailleur devra démontrer avoir fait des travaux dans les parties privatives et avoir sollicité en vain la copropriété pour qu’elle engage la rénovation des parties communes (façades, toitures et chaudière collective).
Les sénateurs ont aussi confirmé qu’à compter de 2028, dans les zones tendues, les bailleurs ne pourront plus augmenter les loyers de ces passoires thermiques. « Ce sont des avancés très intéressantes, commente Manuel Domergue de la fondation Abbé Pierre, mais il n’est pas sûr qu’elles passeront le cap de la commission mixte paritaire » qui doit accorder les textes entre sénateurs et députés, le 25 juillet.
Alors que les citoyens s’inquiètent toujours davantage du dérèglement climatique, les sénateurs ont également voté l’article phare du texte, celui qui inscrit pour la première fois dans la loi la référence à « l’urgence écologique et climatique ». Il grave aussi dans le marbre l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050, qui suppose de ne pas émettre plus de gaz à effet de serre que le pays ne peut en absorber par ses puits de carbone naturels (forêts, zones humides, etc.) ou par des techniques de séquestration.
> Lire aussi  Nous sommes en 2050, à quoi ressemblerait la vie dans un pays neutre en carbone ?
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/19/les-senateurs-haussent-le-ton-contre-les-passoires-thermiques_5491100_3244.html>
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22- Le Kenya inaugure le plus grand parc éolien d'Afrique, AFP, 19/07/19, 14:00
Nick Perry

Le président kényan Uhuru Kenyatta doit inaugurer vendredi le plus grand parc éolien d'Afrique, 365 éoliennes situées dans une zone semi-désertique du nord du Kenya et qui produisent plus de 15% des besoins en électricité du pays.
Construit dans une région aux paysages lunaires sur la rive est du lac Turkana, et dans un corridor naturel considéré comme un des endroits les plus venteux au monde, ce projet de 680 millions de dollars (600 millions d'euros) représente le plus grand investissement privé de l'histoire du Kenya.
"Cela a été un incroyable voyage. C'est clairement un jour historique", a déclaré à l'AFP Rizwan Fazal, directeur exécutif du projet Lake Turkana Wind Power, en amont d'une cérémonie officielle qui doit avoir lieu cette après-midi sur le site du parc éolien.
"Cela envoie un signal fort au sujet du Kenya : nous sommes mûrs pour des projets de cette ampleur", a-t-il ajouté au sujet de ce projet qui a connu de nombreux contretemps, notamment lors des négociations en amont de la construction et pour la connexion du parc éolien au réseau électrique.
- Un projet test -
Bien plus ambitieux qu'ailleurs en Afrique, ce projet éolien est suivi de très près car vu comme un test pour les investissements à grande échelle dans les énergies renouvelables sur le continent, où la demande en énergie est de plus en plus grande sur fond de rapides croissances économique et démographique.
Le Kenya produit déjà l'essentiel de son énergie grâce à l'hydroélectrique, la géothermie ou l'éolien, et ce nouveau parc éolien s'inscrit dans le cadre de sa volonté de produire 100% de son énergie grâce à des sources renouvelables d'ici à 2020.
Les défenseurs de l'environnement estiment toutefois que le gouvernement trahit cette volonté avec un projet de centrale à charbon sur la côte, dans le comté de Lamu, qui a toutefois été suspendu par la justice et est jugé inutile par de nombreux observateurs.
L'installation des éoliennes a été achevée en avance sur le planning. Hautes de près de 50 mètres et fabriquées par le Danois Vestas, elles ont été transportées une par une par la route depuis le port de Mombasa, à quelque 1.200 kilomètres de là. Quelque 200 kilomètres de pistes ont dû être améliorées pour l'occasion.
Ces éoliennes ont été spécialement conçues pour endurer les vents du "corridor du Turkana", formé par le relief et qui offre toute l'année des conditions de vent optimales.
Le parc éolien a été achevé en mars 2017, mais n'a pu être connecté au réseau électrique kényan que 18 mois plus tard, en septembre 2018. En cause, des problèmes dans le financement de la ligne électrique ad hoc de 428 kilomètres, ainsi que pour l'acquisition de terrains pour la construire, des responsabilités incombant à l'Etat.
Le projet a bénéficié d'un prêt de 200 millions de dollars (178 millions d'euros) de l'Union européenne et du financement d'un consortium de sociétés européennes et africaines.
<https://www.youtube.com/watch?v=sEmFNlB9FuY>
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23- En Normandie, le fiasco de la plus grande route solaire du monde, Le Monde, 22/07/19, 11h05
Igor Bonnet (Alençon, correspondant)

L’installation pilote, qui s’étend sur 1 kilomètre de départementale à Tourouvre-au-Perche (Orne), n’est ni efficace énergétiquement ni rentable économiquement. 
Quelque 2 800 m2 de panneaux photovoltaïques collés sur l’asphalte, sur un tronçon d’un kilomètre de long sur la départementale 5 qui mène à Tourouvre-au-Perche, modeste commune de 3 200 habitants, dans l’Orne. La première « route solaire » de France, inaugurée en décembre 2016 par Ségolène Royal, devait préfigurer le déploiement de cette technologie inédite sur 1 000 kilomètres de voies routières dans l’Hexagone.
> Lire aussi  En Australie, le premier train 100 % solaire roule sur la côte de Byron Bay
Deux ans et demi plus tard, l’effet d’annonce n’a pas résisté à l’épreuve du réel. Amputée fin mai d’une centaine de mètres trop abîmés pour être réparés, la route fait désormais pâle figure avec ses joints en lambeaux, ses panneaux solaires qui se décollent de la chaussée et les nombreux éclats qui émaillent la résine protégeant les cellules photovoltaïques.
« Les ingénieurs de ce projet n’ont sûrement pas pensé aux tracteurs qui allaient rouler dessus », persiflent Pascal et Eric, deux couvreurs du coin accoudés au comptoir du Café de Paris,à Tourouvre-au-Perche, où ils commentent les déboires de cette première route solaire.
En plus d’une usure prématurée des dalles due à la circulation et de leur encrassement en raison des feuilles d’arbres venues y pourrir, le revêtement génère tant de bruit pour les riverains que la vitesse de circulation a dû être abaissée à 70 km/h. Pire, des orages ont fait disjoncter la route.
Loin des 790 kilowattheures (kWh) par jour attendus
Au final, cette dernière est loin d’avoir tenu ses promesses énergétiques. Après avoir produit la première année un peu plus de 50 % des 790 kilowattheures (kWh) par jour attendus, soit un total de 149 459 kWh sur l’année, l’équipement a généré 78 397 kWh en 2018 et 37 900 kWh depuis janvier, comme l’indiquait, début juillet, le relevé de l’association de promotion du photovoltaïque BDPV, qui recense la production d’installations solaires en France.
> Lire aussi  Emmanuel Macron  : « Il faut un choc dans nos modes de production »
Financée par des fonds publics à hauteur de 5 millions d’euros et portée par l’entreprise Colas (groupe Bouygues), la filiale ­Wattway affichait l’ambition de fournir l’équivalent de la consommation annuelle de l’éclairage public d’une ville de 5 000 habitants.
Le directeur général des services du conseil départemental de l’Orne a fait ses comptes : « Les recettes de vente de l’électricité produite par la route devaient nous rapporter 10 500 euros par an, détaille Gilles Morvan. En 2017, nous avons perçu 4 550 euros. En 2018, 3 100 euros, et pour le premier trimestre 2019, nous en sommes à 1 450 euros. »
« Si l’on voulait que ça marche vraiment, il ne faudrait surtout pas que des voitures roulent dessus », ironise Marc Jedliczka, vice-président du Réseau pour la transition énergétique (CLER) et directeur général de l’association Hespul, spécialisée dans le photovoltaïque. Le responsable du CLER regrette que « les politiques n’aient pas assez creusé le côté technique et la rentabilité économique du projet. C’est la confirmation d’une absurdité totale qui consiste à vouloir absolument innover au détriment de solutions qui existent déjà et qui sont bien plus rentables, telles que le photovoltaïque sur les toitures ».
Le patron de Wattway, Etienne Gaudin, concède que « le modèle de la route de Tourouvre n’est finalement pas celui que l’on va commercialiser. Notre système n’est pas mature sur le trafic interurbain et la logique de production d’énergie n’est, en effet, pas pertinente ». « On n’est pas encore compétitif », admet le dirigeant, qui conduit actuellement 45 projets de routes solaires dans le monde (dont la moitié sur le sol français), toutes de dimensions plus réduites que celle de Tourouvre-au-Perche.
> Lire aussi  Dans le Lot-et-Garonne, un projet photovoltaïque géant suscite des doutes
« Nous privilégions désormais de petits modules de 3, 6 ou 9 m2 destinés à fournir assez d’électricité pour une caméra de vidéosurveillance, l’éclairage d’un abribus ou une borne de recharge pour vélo électrique. Le prix du kWh reste cinq à six fois plus cher que le panneau photovoltaïque classique, mais les panneaux collés au sol règlent, par exemple, les problèmes de vol », explique-t-il.
Nouvelle subvention publique
A six mois de la fin du contrat de garantie qui lie la collectivité ornaise à Wattway, personne ne sait encore ce que va devenir l’équipement. A la mi-juin, les partenaires ont inauguré une fresque ­artistique qui habille la glissière de sécurité en béton longeant la route. Bilan : plus de 30 000 euros dépensés pour redonner des couleurs à ce projet aux résultats bien ternes.
Le conseil départemental a voté le 28 juin une ­subvention de 100 000 euros pour accueillir sur son territoire un projet de Wattway parmi ceux que l’entreprise compte commercialiser d’ici à fin 2019 (borne à vélo, système d’éclairage de passage piéton…), car le département compte tout de même continuer à profiter de la notoriété que la route lui a apporté. « On se rend compte que, du côté des acteurs locaux, les élus sont souvent ravis de la publicité que leur apportent les routes solaires, sans se soucier de leur efficacité économique et environnementale, regrette David Trebosc, fondateur du site BDPV. Ça fait venir les caméras et ça se voit davantage que des panneaux sur un bâtiment. »
Un point de vue que ne reniera sûrement pas Guy Monhée, le maire de Tourouvre-au-Perche, qui s’amuse encore d’avoir croisé à plusieurs reprises « des voitures aux vitres teintées conduites par des Asiatiques qui roulaient à 20 km/h, toutes portes ouvertes, en filmant la route avec leur téléphone portable ».
> Lire aussi  Les friches et les parkings, terrains potentiels de développement pour l’énergie solaire
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/22/en-normandie-le-fiasco-de-la-plus-grande-route-solaire-du-monde_5492044_3244.html>
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24- Les Espagnols redécouvrent l’énergie solaire, Le Monde, 22/07/19, 11h09
Isabelle Piquer (Madrid, correspondance)

De nouvelles mesures du gouvernement socialiste de Pedro Sanchez encouragent la production photovoltaïque individuelle. 
L’énergie solaire renaît peu à peu de ses cendres en Espagne. En à peine quelques mois, les mesures introduites par le gouvernement du premier ministre Pedro Sanchez ont relancé l’intérêt pour l’autoconsommation photovoltaïque. Les coopératives écocitoyennes, très actives pendant la récession, espèrent en profiter pour encourager la production individuelle face aux mégaprojets des grands fournisseurs d’électricité.
« Depuis l’annonce des nouveaux règlements [en avril], notre standard est débordé », explique Antonio Quijada, membre du comité directeur de la coopérative solaire Som Energia, la plus grande d’Espagne et l’une des plus importantes d’Europe (elle compte plus de 57 000 adhérents). « On dirait que les Espagnols, qui sont plutôt ­réticents au changement, se sont découvert une conscience écolo­gique », ajoute le responsable de Som Energia.
Il y a fort à faire. L’Espagne, l’un des pays les plus ensoleillés d’Europe, n’occupe que le cinquième rang de l’Union européenne en puissance photovoltaïque installée, loin derrière l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni et la France. Quant à l’autoconsommation photovoltaïque, les spécialistes du secteur estiment que seuls 10 000 foyers espagnols consomment leur propre électricité. Ils sont plus de 500 000 en Allemagne.
Taxe très décriée et supprimée
Après un boom des installations en 2008, favorisé par des subventions, Madrid, à court d’argent, a mis fin aux aides et aux nouveaux projets deux ans plus tard. En 2015, les conservateurs au pouvoir ont décrété un « impôt sur le soleil » pour freiner l’autoconsommation sous la pression des grands du secteur.
C’est cette taxe, très polémique, qui a été abrogée en octobre 2018 par le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez. Début avril, ce dernier a également approuvé une série de mesures visant à simplifier les démarches administratives pour les petites installations (inférieures à 100 kilowatts).
Il est désormais beaucoup plus facile d’installer des panneaux photovoltaïques dans les habitations individuelles et dans le résidentiel collectif – où seul l’accord de 33 % des propriétaires est nécessaire –, ainsi que de vendre le surplus d’électricité sur le réseau. Les PME et les collectivités locales bénéficient elles aussi de cette simplification administrative.
« L’Espagne a très mal géré son potentiel solaire. Les mesures mises en place initialement, même celles qui étaient supposées encourager le secteur photovoltaïque, ont été mal conçues car elles ont favorisé la spéculation et les grands investisseurs », explique Mario Sanchez-Herrero, codirecteur de la coopérative madrilène Ecooo. « Il semblerait,estime-t-il prudemment, que nous soyons sortis de ce tunnel d’irrationalité. »
> Lire aussi  La France peut-elle rattraper son retard dans les énergies renouvelables ?
Durant la stagnation du secteur solaire en Espagne, les coopératives écocitoyennes ont continué de croire au photovoltaïque. « Notre premier objectif a toujours été d’augmenter la part des renouvelables dans le bouquet énergétique espagnol », explique Antonio Quijada. Ces groupements de citoyens ont même essayé de tirer profit de la crise. Ainsi, Ecooo s’est spécialisé dans le sauvetage d’installations non rentables en raison du boom immobilier, « quand l’argent coulait à flots et [que] les gens investissaient dans le solaire sans vraiment s’y ­connaître », raconte Miguel Angel Vazquez, son porte-parole.
L’installation de la petite localité de Meco, dans la périphérie de Madrid, en est un exemple : 400 panneaux solaires déployés sur le toit du gymnase municipal achetés à une entreprise du bâtiment qui a fait faillite. Ils produisent 160 mégawatts/heure – la consommation en électricité d’environ cinquante familles – revendus sur le réseau. « Le coût de financement, 267 000 euros, a été entièrement assuré par nos membres », explique M. Vazquez.
De son côté, Som Energia s’est lancé dans des projets plus ambitieux grâce à la forte mobilisation de ses adhérents. En octobre 2017, la coopérative catalane n’a mis qu’une semaine pour lever les 5 millions d’euros nécessaires au lancement de trois installations photovoltaïques en Andalousie. En février, elle a inauguré un parc de 990 kilowatts à Fontiveros, dans la province d’Avila, qui a coûté 850 000 euros.
4 millions de tonnes de CO2 évités par an
Le nouveau cadre législatif devrait accélérer le rythme des installations. L’Union photovoltaïque espagnole, qui représente 250 entreprises, estime que, grâce au décret du gouvernement Sanchez, « environ 400 mégawatts d’autoconsommation seront installés en Espagne chaque année, ce qui évitera d’émettre 4 millions de tonnes de CO2 ».
> Lire aussi  « Si les émissions de carbone ne baissent pas, on peut s’attendre à des températures de 50 °C vers la fin du siècle »
Les coopératives citoyennes ne sont pas les seules à profiter du nouvel essor du solaire espagnol. Les grands de l’électricité ont déjà lancé des projets gigantesques. Le groupe énergétique Iberdrola a commencé à construire en Estrémadure (sud-ouest de l’Espagne) un parc photovoltaïque qui devrait s’étendre sur 1 000 hectares et produire, dès septembre 2020, 832 gigawatts/heure par an. Il vient d’annoncer la construction d’un autre, de quelque 1 300 hectares, dans la même région pour 2022.
C’est bien ce qui préoccupe Mario Sanchez-Herrero. « Les grands opérateurs vont essayer de prendre les devants afin de freiner l’autoconsommation, estime le codirecteur d’Ecooo, car les installations photovoltaïques individuelles, de moins en moins chères, permettent de décentraliser la production et de ne plus dépendre des principaux fournisseurs d’électricité. »
Pour encourager l’autoconsommation, Ecooo et Som Energia viennent donc de lancer des plans d’achats collectifs de panneaux solaires. « Nous effectuons toutes les démarches, nous négocions les prix, nous nous chargeons de l’installation et de la maintenance. Contrairement aux opérateurs privés, nous nous assurons également que les entreprises choisies s’investissent dans le renouvelable et répondent à des critères d’équité sociale », explique Roberto Garcia, l’un des membres de Som Energia à Madrid.
Pour M. Sanchez-Herrero, au-delà de l’impact environnemental, il s’agit de rééquilibrer le marché en faveur des consommateurs. « Les grands fournisseurs vont toujours dominer le secteur car ils contrôlent le réseau électrique, estime le dirigeant d’Ecooo, mais l’autoconsommation a le pouvoir de placer l’individu au centre du modèle de production. C’est ce que nous voulons encourager, car la transition énergétique ne pourra se faire sans la mobilisation des citoyens. »
> Lire aussi  Les friches et les parkings, terrains potentiels de développement pour l’énergie solaire
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/22/les-espagnols-redecouvrent-l-energie-solaire_5492062_3244.html>
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25- Immeuble en paille, maisons passives : Saint-Dié-des-Vosges, ville pionnière, Paris Match, 22/07/19, 20h30 
Catherine Schwaab

Des entreprises françaises prospèrent en construisant des habitations avec des matériaux locaux et d’ingénieux systèmes d’eau courante et d’électricité qui ne coûtent presque rien. Parfois au prix de batailles contre des réglementations absurdes.  
Des maisons qui créent plus d’énergie qu’elles n’en consomment, des bâtiments dont les charges sont réduites à 10 ou 20 euros par mois, une salle de sport tempérée mais sans chauffage, un éclairage municipal à Led quasi gratuit et, bucolique et faussement rétro, une calèche tirée par un cheval pour emmener les enfants à l’école, une cantine bio à 4,20 euros le repas, des impôts locaux stables depuis 2005 : ça existe en France aujourd’hui. Dans des villages, des petites villes, mais pas dans les capitales. Des actions remarquables mais discrètes, comme s’il fallait cacher à Paris l’ingéniosité écolo-économique des régions.
> Lire aussi : Maison passive : ces cabanes vont vous faire rêver
« Dans les ministères, ils n’y comprennent rien, ils ne connaissent rien et ils prennent des décisions, imposent des règlements ! » Combien de fois avons-nous entendu ces remarques rageuses durant notre reportage. D’ailleurs, certains directeurs de communauté de communes du Grand Est avouent : « On lutte parfois contre nos propres institutions car les lois sont faites par des politiques. Alors on contourne, on adapte. » Un comble.
> Lire aussi : La maison, cette révolution permanente
Vincent Pierré vit à Saint-Dié-des-Vosges. Il est ingénieur thermicien spécialisé dans l’écoconstruction et la très haute performance énergétique depuis vingt ans et se situe au carrefour d’une contradiction terrible : comment entretenir sa famille (sept enfants), profiter de la vie sans polluer ni trahir ses idéaux écologiques ? Sa réponse : « S’interroger vraiment sur ses besoins. »
>> Suite à lire à :
<https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Immeuble-en-paille-maisons-passives-Saint-Die-des-Vosges-ville-pionniere-1638555>
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26- Barrage effondré au Laos : toujours des milliers de déplacés un an après (rapport), AFP, 23/07/19, 13:00

Des milliers de déplacés vivent toujours dans des camps au Laos, un an après l'effondrement meurtrier d'un barrage, selon un rapport de plusieurs ONG publié mardi.
Le Laos, pays communiste très fermé, mise depuis une dizaine d'années sur le développement de nombreux barrages hydroélectriques pour satisfaire les appétits de ses voisins notamment la Chine, le Vietnam et la Thaïlande. Mais les experts questionnent régulièrement la sécurité de ces barrages.
Le 23 juillet 2018, un barrage auxiliaire s'était effondré dans la province d'Attapeu, dans le sud du pays, libérant 500 millions de tonnes d'eau qui se sont déversées sur sept villages. Les inondations ont touché aussi le Cambodge voisin.
Selon les estimations de plusieurs ONG environnementales dans leur rapport présenté mardi par International Rivers, la catastrophe a fait 71 morts. Le bilan officiel est d'au moins 35 morts.
Pour International Rivers, il faut tirer les leçons du désastre alors que des centaines d'autres barrages sont prévus au Laos et dans les pays riverains du Mékong.
"Les avertissements répétés des scientifiques, des habitants et de la société civile ont été ignorés pendant trop longtemps", a déploré Maureen Harris d'International Rivers. 
Des dégâts causés par des pluies très abondantes avaient été repérés sur la structure plusieurs jours avant son effondrement, sans qu'aucune évacuation préventive soit ordonnée.
Selon le rapport, 5.000 personnes vivent encore "dans la précarité" des camps. Le rapport appelle les entreprises impliquées dans la construction de la structure à indemniser les familles des victimes pour compléter les aides gouvernementales qu'elles ont reçues.
Un responsable du constructeur sud-coréen SK E&C, impliqué dans le consortium à l'origine de ce projet d'un milliard de dollars, Xe Pian Xe Namnoy, a assuré à l'AFP être "prêt à coopérer activement" une fois connues les conclusions de l'enquête menée par le gouvernement laotien.
Le Premier ministre du Laos, Thongloun Sisoulith, a déclaré l'an dernier que le pays allait poursuivre sa stratégie énergétique tout en intensifiant la surveillance. Le projet de Xe Pian Xe Namnoy devrait commencer à fournir de l'électricité dans l'année, exportée à 90% vers la Thaïlande, le reste devant être distribué sur le réseau local.
<https://information.tv5monde.com/info/barrage-effondre-au-laos-toujours-des-milliers-de-deplaces-un-apres-rapport-312772>
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27- Au Bhoutan écolo, la montée en puissance de la voiture, AFP, 24/07/19, 08:00
Nidup Gyeltshen

Chaque matin désormais, "c'est le chaos": lorsqu'elle dépose sa fille de quatre ans à l'école avant d'aller au bureau, Kuenzang Choden doit compter avec des embouteillages, un phénomène nouveau au Bhoutan où la voiture monte en puissance.
En heures creuses, le trajet en voiture de son domicile à l'établissement scolaire ne prendrait que cinq minutes. Mais cette habitante de la capitale Thimphou y perd maintenant près d'une demi-heure le matin.
"Je mange mon petit-déjeuner dans la voiture pour gagner du temps", raconte-t-elle.
Les bouchons de circulation, longtemps considérés comme un problème d'ailleurs, sont apparus ces dernières années dans ce petit royaume montagneux enclavé entre l'Inde et la Chine et très soucieux de l'environnement.
Au début du siècle, cette nation de 750.000 habitants ne comptait que 19.000 quatre-roues motorisés, contre plus de 100.000 voitures et camions aujourd'hui, selon le directeur général de l'autorité des transports Pemba Wangchuk.
Certes, on ne dénombre qu'un véhicule pour sept Bhoutanais, loin du score d'environ un par tête aux États-Unis, mais les étroites routes de campagnes du Bhoutan et le mauvais entretien des rues en ville font que les axes de circulation saturent vite.
Pour le consultant Phuntsho Wangdi, les embouteillages et le manque de places de stationnement rendent la conduite stressante. "J'aimerais qu'il y ait moins de voitures", confie-t-il. "Je dois planifier en avance si je veux aller quelque part, ce n'était pas comme ça avant".
La capitale, avec ses 100.000 habitants, concentre à elle seule la moitié des voitures du pays, selon les chiffres du gouvernement. Et près de 20 nouveaux véhicules s'ajoutent chaque jour sur les routes de cette nation dénuée du moindre feu rouge.
- Inquiétude écologique -
De l'avis des habitants de Thimphou, les embouteillages ont commencé à apparaître il y a cinq ans mais se sont aggravés ces 12 derniers mois.
Et malgré la hausse des taxes sur les voitures et les restrictions imposées au crédit auto, rien n'y fait, les ventes décollent. Les crédits auto ont doublé en trois ans, passant d'un volume de 3,2 milliards de ngultrums (41 millions d'euros) prêtés en 2015 à 6,7 milliards de ngultrums (86 millions d'euros) en 2018, d'après les statistiques officielles.
Les concessionnaires remplissent leurs vitrines de nouveaux modèles et marques du Japon et de Corée du Sud pour attirer les acheteurs.
Si les affaires roulent pour les vendeurs de voitures, la propagation de véhicules motorisés n'est pas sans inquiéter la sensibilité écologique du Bhoutan, fier de son statut de pays au bilan carbone négatif.
Le Bhoutan et le Suriname sont les deux seules nations du globe à revendiquer, grâce aux forêts couvrant la majeure partie de leur territoire, l'absorption de plus d'émissions de dioxyde de carbone qu'elles n'en émettent.
Mais les voitures et l'industrie bhoutanaises contribuent de plus en plus aux émissions nationales, qui provenaient auparavant surtout du méthane du bétail et des activités agricoles.
La Constitution du Bhoutan oblige à ce qu'au moins 60% du territoire soit recouvert de forêts. Elles occupent près de 70% de la superficie du pays à l'heure actuelle.
- "Décourager la possession de voitures" -
Avec le développement des véhicules, le Bhoutan doit désormais importer davantage d'hydrocarbures qu'il n'exporte d'électricité provenant de ses barrages, sa principale source de revenus, selon le gouvernement.
À Thimphou, la voiture est d'autant plus incontournable que les transports publics sont peu développés. La ville compte à peine 40 bus.
Face au boom automobile, la municipalité envisage désormais de construire deux parkings de 600 places chacun mais aussi d'acheter davantage de bus et de leur réserver des voies.
"L'heure est venue pour des mesures radicales", explique le maire de Thimphou, Kinlay Dorji. "Nous devons rendre les transports en commun plus attractifs et décourager la possession de voitures".
Pour Dasho Sonam P. Wangdi, membre de la commission nationale de l'environnement, la propagation de la voiture est difficile à freiner, mais le mouvement peut être orienté vers des véhicules plus verts.
"Nous ne pouvons pas empêcher les gens d'acheter des voitures, mais nous pouvons introduire des voitures alternatives, moins polluantes comme des hybrides ou des électriques pour réduire l'empreinte carbone", propose-t-il.
<https://information.tv5monde.com/info/au-bhoutan-ecolo-la-montee-en-puissance-de-la-voiture-312879>
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28- Les déchets miniers au Chili, une bombe à retardement ?, AFP, 24/07/19, 09:00
Ana Fernandez

Vus du ciel, ce sont de petits lacs turquoise ou émeraude qui scintillent au nord du Chili. Mais dans ce pays où les mines sont un pilier de l'économie, ces centaines de barrages miniers constituent une véritable bombe à retardement.
Le récent désastre de Brumadinho, en janvier 2019 au sud-est du Brésil, a mis en évidence la dangerosité de ces sites où sont stockés les résidus issus de l'activité minière : la rupture du barrage appartenant au géant minier Vale a déversé un véritable tsunami de boue rougeâtre qui a tout emporté sur son passage et fait 270 morts. 
En 2015, un autre barrage de Vale avait cédé à Mariana, faisant 19 morts et causant un désastre environnemental sans précédent, les résidus se déversant jusqu'à l'océan.
Depuis ces incidents majeurs, les voyants sont au rouge au Chili, principal producteur de cuivre dans le monde, même si les autorités se veulent rassurantes. D'autant que chaque tonne de minerai extraite génère 30 tonnes de déchets : avec 1,5 million de tonnes de résidus minier par jour, le pays est également le champion en la matière. 
"Ce n'est pas que ça ne pourrait pas arriver (ici) mais ça parait très difficile d'avoir un scénario comme au Brésil", explique à l'AFP le ministre des Mines Baldo Prokurica.
"Car à la différence du Brésil, nous sommes un pays très sismique et les mesures adoptées à partir de 1965 font que la partie humide du barrage ne soit pas au niveau du mur de contention mais à l'arrière", ajoute-t-il, en référence à l'année de la dernière tragédie de ce type au Chili. 
Le 28 mars 1965, un séisme de magnitude 7,4 sur l'échelle de Richter avait provoqué la rupture d'un barrage minier, faisant plus de 300 morts.
Depuis, ces sites sont construits avec les mêmes normes antisismiques que les immeubles, souligne Gustavo Lagos, professeur d'ingénierie minière de l'Université catholique du Chili.
Les barrages en activité les plus importants "sont très contrôlés", assure-t-il à l'AFP. "Le problème, ce sont les plus petits et ceux qui ont été abandonnés".
- Pollution chimique -
Après plus d'un siècle d'activité minière au Chili, on compte 740 sites de stockage de déchets miniers, selon le Service national de la Géologie et des Mines (Sernageomin). La plupart sont situés dans les environs des villes de Coquimbo, Antofagasta, Atacama (nord) et dans la région métropolitaine (centre).
Sur ces 740 installations, 469 sont inactives et 170 abandonnées. 
Les détracteurs de ces barrages tirent également la sonnette d'alarme concernant le risque que représentent les produits chimiques utilisés pour séparer le métal de la terre, particulièrement dangereux pour la santé et l'environnement. 
"Ce sont des sources de pollution des eaux, des nappes phréatiques et de la poussière qui est transportée par le vent", alerte Lucio Cuenca, directeur de l'Observatoire latinoaméricain des conflits environnementaux (OLCA).
Durant plus de deux décennies, les habitants de Caimanes, à 270 kilomètres au nord de Santiago, ont lutté contre le barrage de El Mauro, inauguré en 2008.
Ce colosse, d'une capacité de deux milliard de tonnes de résidus, pourrait "couper le pays en deux et submerger cette commune où réside un millier de personnes" qui ne peuvent même plus boire l'eau de la rivière Pupio, dénonce à l'AFP Cristian Flores, ancien responsable du Comité de défense de Caimanes.
Un accord financier entre l'entreprise et une partie de la population a fini de diviser les habitants et de réduire les opposants au quasi-silence. 
"L'industrie minière est beaucoup plus sûre qu'il y a 10 ans, mais moins que dans 10 ans. Il y a toujours un impact, il n'y a pas d'activité humaine qui n'ait pas d'impact", rétorque Gustavo Lagos.
La législation chilienne n'encadrant pas la fermeture des vieux barrages, le gouvernement cherche des alternatives et a mis en place un système de surveillance inspiré de celui des volcans en activité. 
Transfert vers des zones plus sûres, installation de centrales à énergie solaire à la surface ou les recouvrir de matière organique pour reboiser ces vastes étendues : plusieurs pistes sont à l'étude. 
Autre option, donner une seconde vie aux résidus. C'est ce que fait l'entreprise Valle Central qui récupère le cuivre et le molybdène, un métal dérivé du cuivre, dans la mine de El Teniente.
<https://information.tv5monde.com/info/les-dechets-miniers-au-chili-une-bombe-retardement-312892>
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29- A Marseille, le fléau des trottinettes jetées à la mer, AFP, 24/07/19, 12:00
Julie Pacorel

Des centaines de trottinettes électriques jetées à la mer de l'esplanade du Mucem, de la Corniche ou de la plage du Prado : à Marseille, opérateurs et bénévoles tentent de mettre fin à un jeu destructeur et polluant.
La "mode" de la trottinette à la mer, selon le responsable des opérations de Lime, le leader du marché, a explosé avec les vacances scolaires. "On a remarqué que beaucoup de nos trottinettes perdaient le signal sur le littoral", explique à l'AFP Jérôme Poulet, dont la société déploie 1.000 appareils par jour à Marseille.
Les coupables selon lui ? "Des enfants, de 8-10 ans, qui sont seuls dans la ville du matin au soir et nous expliquent que pour eux c'est un jeu", répond M. Poulet. Pour Lime, les trottinettes jetées à l'eau sont perdues : "A part quelques pièces détachées, on ne peut plus rien en tirer".
Le manque à gagner pour les opérateurs, ce n'est pas ce qui inquiète Adrien Painchaud. Cet éducateur spécialisé marseillais a découvert le phénomène des trottinettes immergés début juillet en nageant. "Ça me faisait mal au cœur de voir ça dans ces eaux si belles, j'ai lancé un appel sur les réseaux sociaux et avec quatre amis on est allé les chercher", explique-t-il à l'AFP.
Avec une corde et un masque de plongée, M. Painchaud et ses amis ont remonté 35 trottinettes en une soirée. Des charges lourdes -une trottinette pèse 15 kilos environ- qu'ils amassent ensuite sur la corniche. La vidéo de sa pêche miraculeuse, partagée sur Facebook le 5 juillet, fait aussitôt le buzz.
Outre la pollution visuelle, Adrien s'inquiète de l'impact de ces trottinettes sur la qualité de l'eau, dans laquelle des milliers de Marseillais et de touristes se baignent. "Après une de mes plongées pour en récupérer, j'ai eu de grosses démangeaisons sur le corps", raconte-t-il. Les trottinettes sont équipées d'une pile au lithium qui, avec la corrosion engendrée par l'eau de mer, peut fuir. 
- Médiateurs en bord de mer -
Le jeune homme interpelle les opérateurs, qui lui répondent "qu'ils ne peuvent rien faire, que ça coûterait trop cher de les retirer". Aucun ne vient même récupérer les trottinettes renflouées, selon lui.
Côté mairie, on assure avoir tout fait pour éviter ces désagréments : "On a été la première ville de France à faire signer une charte sur l'utilisation des trottinettes et une convention avec chacun des opérateurs (...). Dans la charte, il est bien inscrit que les opérateurs, propriétaires des trottinettes, s'engagent à +organiser spontanément+ l'évacuation des trottinettes, quel que soit le lieu dans lequel elles se trouvent. Sur ce point, certains opérateurs sont plus efficaces que d'autres et on a dû les relancer il y a 15 jours pour qu'ils le fassent", souligne Jean-Luc Ricca, adjoint au maire en charge de la circulation et du stationnement.
"On en a déjà sorti pas mal", affirme de son côté Jérôme Poulet, de Lime. La société, qui a 55 employés à Marseille, a aussi envoyé plusieurs médiateurs sillonner le bord de mer pour aller à la rencontre des jeunes et les "sensibiliser". L'opérateur américain a aussi interdit depuis peu aux utilisateurs de terminer leur course près de la mer, afin de ne pas "encourager à les jeter à l'eau".
"Lime nous a donné une petite aide pour le club", indique aussi à l'AFP Patrick Carreno, plongeur ramasseur bénévole et membre de la Société nautique de la Corniche (SNC). Les plongeurs de la SNC ont remonté à l'aide de leurs propres bateaux et d'un navire prêté par la capitainerie du port "150 à 200 trottinettes" entre l'anse de Malmousque et le Vieux-Port, et estiment qu'il en reste "au moins 300" rien que dans le Vieux-Port.
Mais depuis le buzz créé par Adrien Painchaud et la réaction de Lime, "on dirait qu'il y en a moins qui sont jetées à l'eau", juge M. Carreno. Adrien Painchaud confirme : "Ça fait quelques jours que je n'en vois plus à l'eau, je pense que les jeunes ont compris qu'il fallait arrêter", se félicite-t-il.
<https://information.tv5monde.com/info/marseille-le-fleau-des-trottinettes-jetees-la-mer-312919>`
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30- Loi énergie-climat : députés et sénateurs trouvent un compromis, Le Monde, 25/07/19, 16h57
Pierre Le Hir  

La commission mixte paritaire a reculé sur la lutte contre les « passoires thermiques ». Le texte doit être définitivement adopté en septembre. 
Alors que la France suffoquait sous la canicule, députés et sénateurs, réunis en commission mixte paritaire, sont parvenus, jeudi 25 juillet, à un compromis sur le projet de loi énergie-climat. La majorité se félicite de cet accord : le député La République en marche (LRM) du Gard Anthony Cellier, rapporteur du texte à l’Assemblée nationale, salue « un texte d’équilibre, ambitieux et tourné vers l’avenir ». Le collectif sénatorial « urgence climatique », animé notamment par le sénateur Europe Ecologie-Les Verts (EELV) de Loire-Atlantique Ronan Dantec, déplore au contraire « un compromis décevant » et « un manque d’ambition ».
Destiné à actualiser la loi de transition énergétique de 2015, ce projet de loi, présenté par le gouvernement en procédure accélérée (une seule lecture par chambre parlementaire), grave pour la première fois dans le marbre la référence à « l’urgence écologique et climatique ». Ses grands objectifs avaient été approuvés à la fois par les députés, le 28 juin, et par les sénateurs, le 18 juillet. Il s’agit d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, de réduire de 40 % la consommation d’énergies fossiles d’ici à 2030, de fermer les quatre dernières centrales à charbon françaises en 2022, mais aussi de différer de dix ans, jusqu’à 2035, la baisse à 50 % (contre plus de 70 % aujourd’hui) de la part de l’électricité d’origine nucléaire.
> Lire aussi  Nous sommes en 2050, à quoi ressemblerait la vie dans un pays neutre en carbone ?
Interdiction à la location
C’est sur la question des « passoires thermiques », c’est-à-dire les 7,4 millions de logements étiquetés F et G pour leurs faibles performances énergétiques, que les dissensions ont été les plus vives, y compris au sein de la majorité. Lors de l’examen du texte à l’Assemblée, des députés LRM avaient proposé d’interdire la location de ces logements énergivores dès 2025 dans les zones tendues, conformément aux engagements de campagne d’Emmanuel Macron. Mais le gouvernement s’y était opposé, au profit d’un dispositif gradué, d’abord incitatif puis plus contraignant. L’obligation, pour les propriétaires de tels logements, d’avoir réalisé des travaux de rénovation permettant d’atteindre au moins la classe E, avait été différée à 2028, et 2033 pour les copropriétés en difficulté.
Or, les sénateurs avaient créé la surprise, en se montrant beaucoup plus volontaristes sur ce sujet. Contre l’avis du gouvernement, ils avaient décidé d’interdire à la location les passoires thermiques dès 2023. Mais, en commission paritaire, les parlementaires ont finalement fait marche arrière, pour en revenir au dispositif progressif arrêté par les députés.
> Lire aussi  La lutte contre les « passoires thermiques » divise la majorité comme le gouvernement
En dépit de ce recul, la position qu’avait prise le Sénat constitue « un signal fort qui devra être pris en compte dans la prochaine loi de finances, pour agir véritablement contre les passoires thermiques », estime le sénateur (Les Républicains) des Vosges Daniel Gremillet, rapporteur du projet de loi au Sénat. Il souligne aussi que celui-ci « a renforcé les objectifs en faveur des énergies renouvelables, notamment en matière d’éoliennes en mer, d’hydroélectricité, d’hydrogène et de biomasse ». Et il se félicite du maintien, dans le texte final, de l’instauration d’une loi de programmation quinquennale qui, à compter de 2023, associera les parlementaires à la définition des priorités énergétiques.
Déception des ONG
De leur côté, les députés LRM affichent leur satisfaction devant un accord qui, « dans la continuité du plan climat présenté par le gouvernement en juillet 2017, permet de fixer les ambitions de la France en matière de lutte contre le réchauffement climatique autour d’un objectif majeur, celui de la neutralité carbone en 2050 ». Le texte, ajoute Anthony Cellier, « donne des moyens à chacune et chacun – Etat, parlementaires, collectivités territoriales, entreprises, citoyens – pour répondre à l’urgence écologique et climatique ».
Dans les rangs des ONG, c’est en revanche la déception qui prévaut. « Par un deal en catimini, les parlementaires s’accordent sur une loi insincère : d’un côté, elle acte l’urgence climatique et l’objectif de neutralité carbone ; de l’autre, les conditions pour y arriver, comme l’interdiction progressive à la location des passoires énergétiques, sont retirées du texte », dénonce Anne Bringault, du Réseau Action Climat. « Le problème reste entier, poursuit-elle. Avec les associations de lutte contre la précarité, nous continuerons à défendre des solutions pérennes pour les locataires qui souffrent cruellement de la chaleur actuellement et ont du mal à payer leur facture de chauffage en hiver. »
Le texte adopté par la commission mixte paritaire sera formellement ratifié en septembre, sans possibilité de le modifier, par l’Assemblée nationale et le Sénat.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/25/loi-energie-climat-deputes-et-senateurs-trouvent-un-compromis_5493412_3244.html>
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31- Tribune. « Toute contrainte à la mobilité est vécue comme une atteinte à la liberté », Le Monde, 26/07/19, 05h00
Par Stéphane Madaule, économiste, professeur à l’Inseec Business Schoo

L’économiste Stéphane Madaule appelle, dans une tribune au « Monde », à un débat public sur un système d’organisation dans l’espace limitant le besoin de mobilité des personnes et des biens.
Tribune. Elisabeth Borne, après avoir piloté la loi d’orientation des mobilités, qui devrait être à l’ordre du jour du Parlement à l’automne, a été choisie pour remplacer François de Rugy. Faut-il y voir le signe d’une nouvelle politique de la mobilité en France qui s’intégrerait dans l’ensemble plus vaste de la transition écologique, symbolisée par la réunion sous une seule autorité des ministères des transports et de la transition écologique ? En 2016, la stratégie pour le développement de la mobilité propre prévoyait déjà l’essentiel des mesures annoncées dans la future loi, avec notamment : le développement des véhicules à faibles émissions, l’amélioration de l’efficacité énergétique du parc de véhicules, les reports modaux de la voiture individuelle vers les transports en commun terrestres, le vélo et la marche, ainsi que du transport routier vers le transport ferroviaire et fluvial, le développement de l’autopartage ou covoiturage… Elisabeth Borne a aussi annoncé, le 9 juillet, la création d’une écotaxe sur les billets d’avion au départ de l’Hexagone qui devrait s’appliquer à partir de 2020. Toutes ces mesures vont dans le bon sens, mais est-ce suffisant ?
> Lire aussi  Démission de François de Rugy : Elisabeth Borne récupère le ministère de la transition écologique
On peut s’interroger sur les omissions ou les non-dits d’une telle démarche : rien ou presque sur le transport aérien, qui bénéfice toujours d’un kérosène peu taxé ; rien sur l’empreinte carbone liée à certains modes de consommation de produits ou de services qui parcourent le monde et qui dégagent finalement beaucoup de carbone ; rien sur le transport maritime international… Pourtant, pour en diminuer l’impact environnemental, il faut bien diminuer la consommation d’énergie, surtout de celle qui n’est pas propre. Pourquoi, alors, ne pas jouer sur ces deux tableaux : maximiser l’utilisation des mobilités propres, mais aussi abaisser le niveau global des mobilités qui nuisent à l’environnement ?
En fait, il semble difficile d’orienter la gestion des mobilités par des politiques publiques. Tout se passe comme si les mobilités des personnes, des biens et des services étaient un droit qui s’impose à tous, quelles qu’en soient les conséquences environnementales. Toute contrainte à la mobilité est perçue comme une atteinte à la liberté de chacun. Après les « bonnets rouges », le mouvement des « gilets jaunes » en est une nouvelle illustration.
Le courage de changer
Devant tant de difficultés à modifier nos modes de vie, on se contente, comme le dirait peut-être Nicolas Hulot, de la politique des petits pas. Remettre en cause ou renchérir les mobilités apparaît comme un changement très difficile. La mobilité des hommes, des marchandises et des services n’est-elle pas devenue le pilier d’un monde globalisé, et donc l’un des fondements de notre mode de vie ?
Et pourtant, il nous faut avoir le courage d’en changer et d’oser en faire un débat public de choix de société avec tous les citoyens. Il faut revoir notre système d’organisation dans l’espace en minimisant le besoin de mobilité des personnes, des produits et des services, en favorisant un habitat de proximité facteur de bien-être par rapport au travail et aux services publics. Est-il possible d’organiser nos lieux d’habitation, de production et de consommation dans un souci d’équité et de justice, afin de réduire les mobilités induites tout en maximisant notre bien-être à tous ?
> Lire aussi  Les navettes autonomes Navya, lentes et inadaptées, éjectées de la Défense
Les produits les moins chers sont souvent ceux qui viennent de très loin, qu’il faut aller acheter au supermarché en prenant sa voiture à la périphérie des villes, mais qui pourtant ne satisfont pas à nos normes environnementales et sociales, qui empruntent des chaînes de valeur mondiales faisant circuler le même produit à différents stades de fabrication, avec les externalités négatives qui vont avec. Et quand il s’agit de plats cuisinés, on ne sait plus exactement ce que l’on mange. Doit-on continuer à défendre un tel modèle de développement ?
> Lire aussi  Le gouvernement sous pression pour financer la mobilité
Voilà le type de questions sur lesquelles les citoyens que nous sommes devraient être invités à débattre à partir d’une information précise qui reste aujourd’hui embryonnaire. Pour bien faire, il faudrait que les citoyens soient incités à choisir les mobilités les plus propres, mais qu’ils soient aussi informés des conséquences d’une utilisation excessive et non responsable des mobilités les plus néfastes pour l’environnement. L’empreinte écologique de nos modes de déplacement, et plus généralement de nos modes de vie, du lieu de nos habitations, doit progressivement devenir le nouveau marqueur de nos sociétés de demain. Les mobilités tous azimuts d’un monde qui bouge ne sont plus de saison.
> Lire aussi  Daniel Cueff, le maire breton qui invente le village de l’après-pétrole
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/07/26/toute-contrainte-a-la-mobilite-est-vecue-comme-une-atteinte-a-la-liberte_5493556_3232.html>
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32- En Loire-Atlantique, un projet de surf park près de l'océan fait polémique, AFP, 26/07/19, 13:00
Fanny Lattach

Surfer "une vague parfaite" mais artificielle à 10 km de l'océan ? Le futur surf park à Saint-Père-en-Retz (Loire-Atlantique) affiche l'ambition de développer les sports de glisse, mais est contesté par des militants écologistes, qui dénoncent un projet "absurde" sur des terres agricoles.
"Rappelons que si nous sommes là, c'est pour éviter le sacrifice de huit hectares de terres agricoles", a réaffirmé le collectif Terres communes, avant un rassemblement samedi contre ce projet de bassin géant, générateur de vagues artificielles propices aux sports de glisse, surf en tête.
A 10 km de l'océan atlantique et de ses rouleaux naturels, la "Bergerie surf camp" prévoit d'accueillir en 2022 des sportifs et des scolaires dans un bassin de 11.000 m3 d'eau "en circuit fermé". A raison d'un kilowattheure par vague en moyenne, ils pourront glisser sur "une vague parfaite" pendant "un temps de surf de vingt secondes", selon Nouvelle Vague, à l'initiative depuis 2014 de ce projet estimé à 15 millions d'euros.
Une école de surf, affiliée à la Fédération française de surf, devrait voir le jour avec, en ligne de mire, de potentielles retombées induites par les Jeux olympiques de 2024.
Mais pour ses opposants, le surf park est un "projet absurde". "Nous sommes contre un projet qui consommera à la fois beaucoup d'énergie et des millions de litres d'eau par an dans un contexte de sécheresse et de restriction hydrique, qui participera à la destruction toujours plus grandissante de notre autonomie alimentaire, de la biodiversité, du climat et de la vie sociale du territoire", a déclaré le collectif Terres communes.
Un rassemblement est prévu à Saint-Père-en-Retz, samedi à 14h30, une semaine après une première mobilisation qui a tourné court. Les opposants ont dû rapidement quitter le site, propriété de Nouvelle Vague. 
- Nouvelle ZAD ? -
Le collectif Terres communes entend occuper les lieux jusqu'à l'arrêt du projet, dénonçant un dossier qui a évolué en catimini. Refusant d'utiliser le terme de ZAD - référence à la lutte voisine de Notre-Dames-des-Landes contre le projet d'aéroport - les militants revendiquent l'installation d'une ZAP pour "Zone à Protéger" ou "Zone d'Autonomie Paysanne".
"Depuis le début on suit les règles", se défend Thibaut Coutansais, coporteur du projet, estimant que "ce n'est pas du greenwashing". Quatre hectares seront dédiés aux aménagements paysagers ou à l'éco-pâturage, assure-t-il.
"Le bassin fait 17.000 m2, les bâtiments 1.000 m2 et après on mutualise les parkings. Tout le reste c'est de l'aménagement paysager", ajoute-t-il, réfutant "l'argument d'une bétonisation des terres agricoles".
Pour les besoins du futur surf park, la communauté de communes a déclassé les huit hectares concernés, auparavant classés "espace agricole pérenne". Mais elle a, en compensation, reclassé douze autres hectares comme terres agricoles, assure Nouvelle Vague. 
La commune de Saint-Père-en-Retz et ses administrés continuent à soutenir le projet, y voyant l'occasion de développer l'attractivité du village et l'emploi. 
"Ce projet n'a pas de sens : comment peut-on construire un parc pour faire du surf artificiel à 10 km de la mer alors que nous sommes face à l'urgence foncière ?", a tonné Philippe Grosvalet, président (PS) du département de Loire-Atlantique... Il avait pourtant émis un avis favorable mais prône désormais "une rupture franche avec le modèle d'aménagement utilisé", qui a conduit à une artificialisation des sols galopante.
Après une enquête publique fin 2018, Nouvelle vague a annoncé une réunion d'information d'ici à début 2020, après la remise de tous les rapports environnementaux et avant la délivrance du permis de construire.
"Il faut éviter de se retrouver dans un nouveau conflit sur le foncier comme on a pu le vivre à Notre-Dame-des-Landes", a ajouté Philippe Grosvalet, en appelant à l'Etat pour "sortir par le haut de ce dossier".
<https://information.tv5monde.com/info/en-loire-atlantique-un-projet-de-surf-park-pres-de-l-ocean-fait-polemique-313303>
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33- Reportage. Complètement perchés (2/5). « Constructions sauvages », les charpentiers du PAF, Le Monde, 26/07/19, 16h15
Catherine Rollot  

Manu, Attila et Arnaud sont les trois piliers de l’émission de RMC Découverte. Leur mission : bâtir en cinq jours des cahutes incroyables en pleine nature pour des particuliers. 
Ça patauge, ça glisse, ça s’enfonce. Déjà deux jours que la gadoue donne du fil à retordre à l’équipe de choc de trois constructeurs de cabanes. Il y a là Manu, casquette enfoncée jusqu’aux oreilles, en gros blouson de cuir, Arnaud, aux dreadlocks aussi spectaculaires que ses chemises de bûcheron, et Attila, chapeau de cuir australien, bagues à tête de mort et longue barbe tressée.
Sous une pluie battante, le trio à l’improbable dégaine est venu réaliser le rêve de Max et Ine, qui vivent dans la Drôme avec leurs deux enfants. Ine est norvégienne, et elle voudrait une petite maison en bois qui lui rappelle son pays. Ils possèdent un terrain à flanc de forêt. Idéal pour recréer une ambiance nordique. Le couple de trentenaires a déjà les pulls à motifs sapins et l’attrait pour la vie au grand air, assortis à leur envie. Problème : leur lopin de terre à la vue imprenable sur la vallée combine une forte pente et un sol argileux. Pas vraiment le plus simple pour envisager des travaux, surtout sous un déluge.
Budget limité et vieux matériaux
« Allez power », galvanise Manu Blanquet, alors que les trombes d’eau ont mis au chômage technique tronçonneuses et scies circulaires. A défaut d’électricité, l’énergie sera manuelle, au sens propre comme au sens figuré. A 62 ans, celui qui fait office de « chef de chantier » est l’une des trois vedettes de « Constructions sauvages », un programme diffusé sur la chaîne RMC Découverte au printemps et dont la deuxième saison est en tournage cet été. Forte des bonnes audiences du format américain « Building Wild », diffusé en 2016, RMC Découverte a décidé d’en faire une adaptation française, qui reprend le même scénario. Trois experts de la construction en bois doivent concevoir et bâtir des cabanes extraordinaires, en cinq jours, avec un budget limité et en recyclant de vieux matériaux pour des clients installés un peu partout en France.
Au cours des dix épisodes de la série, tous les styles de cabane y passent, du lodge africain rêvé par un chef d’entreprise en Gironde à la cahute-observatoire pour un passionné d’ornithologie dans le Lot-et-Garonne, en passant par le mini-ranch inspiration western pour des clients éleveurs de bovins dans la Nièvre. Avec, chaque fois, son lot d’aléas de chantier et de défis techniques à relever.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2019/07/26/constructions-sauvages-les-charpentiers-du-paf_5493812_4497916.html>
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34- Quartiers d’Afrique (12/13). Balade dans Kigali, ville-ruche qui se rêve en « Singapour africain », Le Monde Afrique, 26/07/19, 19h00
Pierre Lepidi

La capitale rwandaise se métamorphose à grande vitesse et bâtit depuis vingt ans sa propérité sur les nouvelles technologies. 
Le dôme est devenu un point de repère. Depuis les collines environnantes les yeux reviennent toujours au Convention Centre et à ses centaines de lumières. L’architecture ce lieu circulaire inauguré en 2016 s’inspire de l’irongo, la hutte traditionnelle dans laquelle les rois du Rwanda ont rendu la loi du XIVe siècle jusqu’aux années 1960.
> Episode 9 A Abidjan, le made in Côte d’Ivoire offert sur Deux-Plateaux
Depuis la terrasse très prisée de la Westerwelle Start-Up Haus (WSH), la vue sur le dôme est imprenable. En octobre 2018, cette association allemande, qui promeut la démocratie et l’économie de marché, a ouvert face au Palais des congrès un espace de cotravail qui héberge une quarantaine de start-up. Le lieu a connu un succès rapide puisque, après quelques mois seulement, Savah Rukundo, community manager de la WSH se félicitait d’« afficher déjà un taux d’occupation de 70 % ». Dans les locaux, répartis sur deux étages, c’est la ruche : les « start-upeurs » s’activent sur leur secteur de prédilection, de la microfinance à l’irrigation des cultures, en passant par l’activité numérique ou la téléphonie mobile.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/07/26/balade-dans-kigali-ville-ruche-qui-se-reve-en-singapour-africain_5493909_3212.html>
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35- Dans la campagne hongroise, un camp éphémère de maisons écolos-solaires, AFP, 27/07/19, 14:00
Florence La Bruyere

Pendant que la canicule accablait l'Europe, ils ont trimé pour bâtir les maisons écologiques du futur avec des matériaux recyclés, des façades végétalisées, des panneaux solaires : rarement compétition d'architecture durable n'a flirté d'aussi près avec l'urgence climatique.
Le Solar Decathlon est une compétition universitaire internationale, où s'affrontent des étudiants en architecture, en ingénierie et en urbanisme. Leur défi est de construire en deux semaines un prototype d'habitat fonctionnel, avec le soleil pour seule source d'énergie.
Le concours a lieu tous les deux à trois ans et c'est dans la campagne de Budapest, dans la chaleur d'un mois de juillet qui a vu tomber les records de température en Europe, que les concurrents se sont affrontés pour l'édition 2019 qui s'achève dimanche.
"On a pu créer en toute liberté, sans avoir un client sur le dos, ce qui est rare dans notre profession !" se réjouit Gheorghe Ciobanu, jeune architecte roumain, fatigué mais heureux. Les 500 concurrents âgés d'une vingtaine d'années, venus de 13 pays, ont rivalisé d'imagination pour concilier efficacité énergétique, confort, esthétique, qualité... et séduire le jury.
Pour cette 4ème édition organisée dans un parc de l'université technique de Szentendre, il s'agissait de "présenter un projet lié à la rénovation d'un habitat existant", indique Louise Holloway, directrice de la Fondation néerlandaise Energy Endeavour, qui supervise la compétition sponsorisée par des entreprises privées et des organismes publics.
- Filtres en laine de mouton -
La maison de bois en forme de cube de l'équipe roumaine, où l'eau de la douche est recyclée et où les filtres des ventilateurs sont en laine de mouton, est ainsi conçue pour être installée sur un toit de HLM. 
"La majorité des Roumains habitent dans ce type de logement. Pour s'agrandir, ils fabriquent eux-mêmes des balcons, ce qui est illégal et dangereux. Un toit peut accueillir six de nos maisons", explique Gheorghe Ciobanu.
Venue du nord de la France, l'équipe "Habiter 2030" a repensé la maison mitoyenne en briques typique de cette région, véritable passoire énergétique. "Nous avons utilisé un minimum de technologie, et un maximum de matériaux durables et bio-sourcés", indique Philippe Bouleau, l'un des participants. 
Pas de plastique dans ce petit édifice : la structure est en bois et brique de terre crue, les façades extérieures en chaux et chanvre qui isolent et absorbent le gaz carbonique. "Sur les murs intérieurs, on a mis des enduits à base d'argile, d'eau et de sable. Un bon isolant, facile à faire soi-même", raconte l'étudiante Camille Huguet. 
Les panneaux solaires ont été conçus pour que la maison chauffe aussi celle des voisins, afin de mutualiser les dépenses. "Ce n'est pas seulement un objet architectural, c'est un projet social. L'objectif est de lutter contre la précarité énergétique qui touche un habitant sur cinq dans les Hauts-de-France", résume Jocelyn Gac, l'un des quelque cent compagnons du devoir qui ont participé à la construction.
- Du prototype à la commande -
L'équipe de l'Université de Delft (Pays-Bas) a imaginé de transformer les bureaux d'une tour de Rotterdam en appartement. Un ensemble de cloisons en bois et en aggloméré qui s'insère dans la structure existante comme un bernard-l'hermite dans une coquille. 
En collectant et recyclant les eaux, "cet appartement produit plus d'eau propre qu'il n'en consomme", souligne fièrement Okan Turkcan, 24 ans, chef du projet. 
Tout aussi ancré dans la réalité sociale, le projet de l'Université de Séville: un ensemble de cubes en toile de bâche reliés par des poutres métalliques. Cette structure est conçue pour venir s'agrafer sur la façade d'un immeuble. 
"A Séville, certains HLM sont tellement délabrés que les ascenseurs ne marchent plus et les résidents âgés qui habitent les étages élevés ne peuvent plus sortir. On pourrait installer un ascenseur dans cette structure, qui a aussi l'avantage d'isoler le HLM de la chaleur et d'offrir des espaces additionnels aux habitants" explique Rocio Curto, étudiante en architecture. 
Certains projets auront une vie après le concours. "Nous allons remonter notre prototype à Barcelone ; il deviendra une maison de quartier" destinée à impliquer les habitants dans la transition énergétique", indique Xavier Ruiz, de l'Université technique de Del Vallès (Catalogne).
A Lille, le projet "Habiter 2030" a séduit les autorités locales et devrait donner lieu à la rénovation d'une série de maisons dans la métropole du Nord.
<https://information.tv5monde.com/info/dans-la-campagne-hongroise-un-camp-ephemere-de-maisons-ecolos-solaires-313465>
Sur le même sujet : 
> Habiter2030 : le prototype français pour le Solar Décathlon 2019 <https://www.architectes.org/actualites/habiter2030-le-prototype-francais-pour-le-solar-decathlon-2019>, Ordre des Architectes, 04/04/19
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36- Hydroélectricité : en Serbie, la bataille des rivières, AFP, 28/07/19, 09:00
Jovan Matic

"Vous n'êtes pas les bienvenus" : les ouvriers du chantier de la petite centrale hydroélectrique de Rakita travaillent dans une ambiance plombée par l'hostilité des habitants de ce hameau montagneux de l'est de la Serbie, pays de rivières.
Cette pancarte n'est pas le seul signe de tension dans cette région reculée de "Stara Planina" ("La vieille montagne"), à la frontière avec la Bulgarie : mutiques, les ouvriers sont protégés par des vigiles sous l'œil hostile des habitants. La police intervient régulièrement pour éviter les heurts.
A Rakita, deux logiques s'affrontent : d'un côté, la préservation de l'environnement et d'un écosystème indispensable aux populations locales ; de l'autre, l'indépendance énergétique de la Serbie et la lutte contre le "tout charbon".
Pour inciter les investissements, la compagnie nationale d'électricité EPS s'est engagée à acheter à des prix bonifiés de 50% l'électricité produite par de petites structures. De riches particuliers ont répondu à l'appel, tel l'avocat de Belgrade qui finance celle de Rakita et n'a pu être joint par l'AFP. 
Jusqu'à présent, une centaine de petites centrales ont été construites en Serbie, selon le ministère de l'Environnement.
Leur impact environnemental "n'est pas un secret", reconnaît Dragan Josic, président de l'association nationale qui regroupe ces investisseurs privés.
- "Pas de baguette magique" -
Mais "ce n'est rien comparé à l'effet produit par les centrales thermiques" au charbon, dit-il à l'AFP.
Et "il n'y a pas de baguette magique, si nous voulons de l'électricité, il faut la produire à partir du potentiel dont nous disposons".
Soit, en Serbie, le charbon ou l'eau. Les centrales à charbon produisent 70% de l'électricité serbe, l'hydroélectrique un gros quart, l'éolien et le solaire restent marginaux.
Selon une étude récente de l'ONG Health and Environment Alliance sur "La pollution chronique au charbon", celui-ci est responsable de la mort prématurée de 570 personnes par an en Serbie, le bilan le plus lourd des Balkans.
C'est, selon cette étude, 200 décès de plus que dans le pays de l'Union européenne le plus concerné par ce sujet, l'Italie, pourtant dix fois plus peuplée que la Serbie.
Belgrade, qui négocie une adhésion à l'Union européenne, s'est engagée à mener sa transition électrique. Or dans son dernier rapport, la Commission regrette le retard de la Serbie sur ce point.
Pour autant, selon Ratko Ristic, doyen de la faculté des sciences forestières de Belgrade, "il n'existe pas de modèle plus destructeur" que celui des mini-centrales hydroélectriques, auquel il s'oppose avec virulence.
- Sans eau potable ? -
S'appuyant sur une étude des années 1980 qui en prévoyait 856 en Serbie, il explique : "Si elles étaient toutes construites, elles ne couvriraient que 2 à 3% de nos besoins en électricité au niveau annuel mais conduiraient à rediriger dans des tuyaux 2.400 km de rivières dans les régions les plus vulnérables", assure le scientifique.
Il en vient ainsi à défendre le charbon : "Nous ne pouvons tout simplement pas fermer les centrales (à charbon) et retourner à l'âge de pierre", dit-il.
A Rakita, cela fait deux ans que les habitants luttent contre la construction de la centrale sur la rivière qui traverse leur village. Ils estiment leur mode de vie menacé par les tuyaux censés détourner en sous-sol 80 à 90% de l'eau.
Celle-ci doit être envoyée vers des turbines, ce qui selon les détracteurs du projet fera littéralement disparaître la rivière.
Dans le pire des cas, "nous resterons sans eau potable et Rakita peut déménager", se lamente Dobrica Stoicev, ouvrier au chômage de 59 ans, sirotant sa bière devant l'épicerie locale.
Selon les habitants qui manifestent régulièrement dans la ville voisine de Pirot ou à Belgrade, la centrale assèchera les puits, fera disparaître les poissons, privera le bétail d'eau.
Village pauvre, Rakita a compté jusqu'à 2.000 habitants. Ils ne sont plus que 150 à 200 comme en témoignent les maisons abandonnées. 
- "Détruire des cathédrales" -
En janvier, ils ont trouvé un allié dans le ministère de l'Environnement qui a ordonné un arrêt des travaux, le ministre Goran Trivan estimant que la "contribution" énergétique de ces centrales "est petite par rapport aux dégâts" provoqués.
Mais cette interdiction de poursuivre les travaux n'a pas été suivie d'effet, sa mise en application dépendant d'autres administrations.
Sollicitée par l'AFP, la compagnie EPS renvoie vers le ministère de l'Energie, qui n'a pas donné suite.
Selon Milos Bakovic Adzic, 36 ans, de l'association "Le droit à l'eau", ces mini-centrales hydroélectriques ne servent que "l'intérêt privé de gens qui ont trouvé un moyen facile" de gagner de l'argent.
Le ministre Goran Trivan en convient: "Je suis sûr que si les tarifs (bonifiés proposés par EPS) étaient annulés, la construction (des mini-centrales) s'arrêterait", dit-il.
D'ailleurs, "personne n'a jamais insisté sur (la nécessité de) petites centrales hydroélectriques", dit Ulrich Eichelmann, fondateur du groupe écologiste Riverwatch.
Les Balkans abritent selon lui les "dernières rivières d'Europe intactes" hors de Russie et ce patrimoine risque d'être détruit par "le lobby hydroélectrique", qui projetterait d'y construire 3.000 centrales hydroélectriques, a-t-il récemment déclaré à Belgrade.
"Cela équivaudrait à détruire des cathédrales pour construire des centres commerciaux afin de gagner plus d'argent".
<https://information.tv5monde.com/info/hydroelectricite-en-serbie-la-bataille-des-rivieres-313540>
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37- L'humanité a déjà épuisé les ressources de la planète pour l'année, selon une ONG, AFP, 29/07/19, 08:00

L'humanité vit à crédit à partir de lundi car elle a déjà consommé toutes les ressources naturelles qu'offre la planète, soit deux mois plus tôt qu'il y a 20 ans, selon les calculs de Global Footprint Network.
"L’humanité utilise actuellement les ressources écologiques 1,75 fois plus vite" que les capacités de régénération des écosystèmes, souligne l'ONG dans un communiqué.
"Nous grignotons le capital naturel de notre planète, amenuisant d’autant sa capacité régénérative future", avertit encore l'ONG.
Les modes de consommation selon les pays présentent d'énormes écarts : "le Qatar atteint son jour du dépassement après seulement 42 jours, tandis que l'Indonésie a consommé toutes les ressources pour l'année entière après 342 jours", relève WWF, associé à Global Footprint Network. "Si tout le monde vivait comme les Français, il faudrait 2,7 planètes" et cinq si tout le monde adoptait le monde de consommation des Américains.
Pour ramener le jour du dépassement au 31 décembre, "le principal levier d'action concerne nos émissions de gaz à effet de serre qui représentent à elles seules 60% de notre empreinte écologique mondiale", fait valoir WWF. "En diminuant les émissions de CO2 de 50%, nous pourrions gagner 93 jours dans l'année, soit faire reculer le jour du dépassement à octobre", estime l'ONG.
"En divisant par deux la consommation de protéines animales, nous pourrions repousser la date du jour du dépassement de 15 jours par an" et en divisant le gaspillage alimentaire par deux, on pourrait gagner dix jours, poursuit WWF.
Chacun peut calculer son empreinte écologique sur http://www.footprintcalculator.org
<https://information.tv5monde.com/info/l-humanite-deja-epuise-les-ressources-de-la-planete-pour-l-annee-selon-une-ong-313633>
Sur le même sujet :
> "Jour du dépassement" : ça y est, l'humanité a épuisé toutes ses ressources renouvelables pour l'année 2019 <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/jour-du-depassement-ca-y-est-l-humanite-a-epuise-toutes-ses-ressources-renouvelables-pour-l-annee-2019_3555181.html>, France Info, 29/07/19, 07:59
> Jour du dépassement : la Terre vit à crédit dès ce lundi <http://www.leparisien.fr/environnement/jour-du-depassement-la-terre-vit-a-credit-des-ce-lundi-29-07-2019-8125278.php>, Le Parisien, 29/07/19, 08h05
> Depuis aujourd’hui, nous vivons à crédit <https://blogs.letemps.ch/jeremy-savioz/2019/07/29/depuis-aujourdhui-nous-vivons-a-credit/>, Le Temps, 29/07/19
> Jour du dépassement de la terre : en sept mois, nous avons consommé toutes les ressources que la planète peut produire en un an <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/ressources-naturelles/isr-rse/jour-du-depassement-de-la-terre-en-sept-mois-nous-avons-consomme-toutes-les-ressources-que-la-planete-peut-produire-en-un-an-147519.html>, Novethic, 29/07/19
> Synthèse. A partir d’aujourd’hui, l’humanité vit à crédit, Le Monde, 29/07/19, 12h11
Rémi Barroux  
Lundi, toutes les ressources renouvelables de la planète pour 2019 ont été épuisées. Ce « jour du dépassement » survient chaque année un peu plus tôt. 
Lundi 29 juillet, l’humanité aura épuisé toutes les ressources renouvelables de la planète pour l’année 2019. Cette date intervient, chaque année un peu plus tôt : en 2018, le « jour du dépassement » mondial tombait le 1er août. Il y a vingt ans, la date fatidique était le 29 septembre, deux mois plus tard donc que cette année. En 1979, le jour du dépassement survenait au tout début de novembre.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/29/a-partir-du-29-juillet-l-humanite-vivra-a-credit_5494498_3244.html>
Sur le même sujet :
> Derrière le chiffre. Depuis le 29 juillet, l’humanité vit à crédit sur la Terre : à quoi correspond cette date ?, Blog Les Décodeurs, 29/07/19, 12h04
Anne-Aël Durand  
L’ONG Global Footprint Network calcule chaque année un « jour de dépassement » des ressources naturelles, dont la méthode est discutée. 
Le lundi 29 juillet 2019 est le « jour du dépassement » écologique mondial, selon le Global Footprint Network, un institut de recherche international établi en Californie. A partir de cette date, l’humanité a consommé plus de ressources naturelles et ses activités ont émis plus de gaz à effet de serre que la Terre n’est en capacité de produire les premières ou d’absorber les seconds au cours d’une année.
> Lire aussi : A partir du 29 juillet, l’humanité vit à crédit
Déjà, le 10 mai, le World Wildlife Fund (WWF, ou Fonds mondial pour la nature) alertait sur le « jour du dépassement » à l’échelle de l’Union européenne. « Cela signifie que si le monde entier vivait comme les Européens, l’humanité aurait consommé toutes les ressources naturelles que la planète peut renouveler en un an », souligne l’association, qui publie ce rapport en partenariat avec Global Footprint Network.
Ces dates symboliques s’accompagnent d’un autre chiffre frappant : à ce rythme de consommation, il faudrait 1,75 planète pour subvenir aux besoins des hommes. Or nous n’en avons qu’une seule à disposition.
Ces indicateurs, cités par les médias et commentés par les ONG environnementales qui plaident pour un mode de vie plus soutenable, suscitent pourtant des questions.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/07/29/depuis-le-29-juillet-l-humanite-vit-a-credit-sur-la-terre-a-quoi-correspond-cette-date_5494629_4355770.html>
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38- Au Brésil, des orpailleurs suspectés du meurtre violent d’un indigène dans une réserve protégée, Le Monde, maj le 29/07/19 à 08h01
Claire Gatinois (Sao Paulo, correspondante)

La mort du cacique wayapi, tué le 23 juillet, illustre le mépris du président Jair Bolsonaro pour les indigènes. 
Les indigènes ont parlé d’une cinquantaine d’orpailleurs clandestins, armés de fusils automatiques, prêts à les massacrer au nom d’une fortune aussi éphémère qu’illusoire, relatant la capture, la torture et la mort d’un des leurs. Dimanche 28 juillet, après vingt-quatre heures de tension et maints appels au secours lancés par la communauté wayapi de la région de l’Amapa, à l’extrême nord du Brésil et à la frontière avec la Guyane française, la police fédérale et le bataillon de choc du Bope, ont lancé une opération sur le territoire indigène afin de mener une enquête sur ces supposés crimes.
Les forces de l’ordre comme la Funai, la Fondation pour l’Indien, ont alors confirmé la mort du cacique Emyra Wayapi, survenue le mardi 23 juillet, ainsi que la présence de dix à quinze orpailleurs clandestins. Dimanche, personne n’était encore en mesure de décrire avec précision les faits. Il n’y a eu aucun témoin du drame, indique une note publiée dimanche par les Wayapi. Mais le corps du cacique a été retrouvé avec des marques de violences laissant imaginer un assassinat. La rumeur fait état de coups de couteaux infligés à l’homme de près de 70 ans.
> Lire aussi  Au Brésil, le territoire des indiens Yanomami mis en péril par l’explosion de l’orpaillage
Après le crime, des garimpeiros – les orpailleurs clandestins suspectés de cette attaque – se seraient installés le vendredi suivant dans une des maisons du village Yvytoto, chassant ses habitants. Effrayées, les familles se seraient alors enfuies en masse, réclamant l’aide des autorités. « Les garimpeiros sont armés de mitraillettes et nous sommes en danger. Il faut que l’armée et la police fédérale nous aident. S’ils ne viennent pas, nous allons agir. Nous avons peur », a imploré Jawaruwa Wayapi, chef indigène, s’adressant au sénateur Randolfe Rodrigues, membre du parti écologiste, Rede. Samedi, le chanteur de bossa-nova Caetano Veloso, ainsi que le musicien Lenine et le rappeur Criolo ont relayé ces appels au secours, exhortant les forces de l’ordre d’intervenir au plus vite.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/international/article/2019/07/28/au-bresil-la-mort-du-cacique-wajapi-illustre-le-mepris-de-jair-bolsonaro-pour-les-indigenes_5494426_3210.html>
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En images
39- En un graphique. Pollution de l’air : quel bilan pour la circulation différenciée en Ile-de-France ?, Blog Les Décodeurs, 01/07/19, 17h03
Pierre Breteau  

La circulation différenciée a été mise en place six fois depuis janvier 2017 en Ile-de-France. Elle a été levée lundi 1er juillet malgré la persistance d’une qualité de l’air moyenne dans la région. 
Cinq jours de circulation différenciée du 26 au 30 juin, c’est la plus longue application – depuis son entrée en vigueur janvier 2017 – de cette mesure qui doit améliorer la qualité de l’air en empêchant les véhicules les plus polluants de circuler.
Cette mesure va d’ailleurs devenir automatique en cas de pic de pollution, mais faute d’effectifs policiers suffisants pour faire appliquer la mesure, elle a été finalement assez peu suivie lors de l’épisode de la fin juin 2019. « Elle n’est pas encore installée dans les esprits », justifie-t-on à la mairie de Paris. Avec entre 400 et 500 amendes délivrées par jour pour des infractions à la vignette Crit’Air, sur 2 000 véhicules contrôlés environ chaque jour, le changement d’habitude semble peiner à s’imposer.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/07/01/pollution-de-l-air-quel-bilan-pour-la-circulation-differenciee-en-ile-de-france_5483881_4355770.html <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/07/01/pollution-de-l-air-quel-bilan-pour-la-circulation-differenciee-en-ile-de-france_5483881_4355770.html>>
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40- Enquête : fallait-il rouvrir la raffinerie controversée de la Mède ?, TF1, journal de 20h, 03/07/19

La raffinerie de biocarburants de Total a redémarré ce mercredi 3 juillet. Celle-ci fait polémique auprès des associations de défense de l’environnement.
Ce mercredi 3 juillet 2019, la réouverture d'un site industriel est très controversée. Il s'agit de l'une des plus grandes bioraffineries en Europe, située à la Mède, dans les Bouches-du-Rhône. L'usine qui produisait des hydrocarbures avait été fermée en 2015. Elle a été transformée et produit désormais du carburant propre. Les associations écologistes considèrent que c'est un leurre.
> Reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/population/enquete-fallait-il-rouvrir-la-raffinerie-controversee-de-la-mede-2126021.html <https://www.lci.fr/population/enquete-fallait-il-rouvrir-la-raffinerie-controversee-de-la-mede-2126021.html>>
Sur le même sujet :
> Démarrage de la bioraffinerie de Total à La Mède, malgré l'opposition écologiste <https://information.tv5monde.com/info/demarrage-de-la-bioraffinerie-de-total-la-mede-malgre-l-opposition-ecologiste-309453>, AFP, 03/07/19, 20:00
> Bioraffinerie de la Mède : "Dans six mois, Total verra le site fermé" pour ne pas avoir fait "l'effort de reconversion", estime l'association Canopée <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/bioraffinerie-de-la-mede-dans-six-mois-total-verra-le-site-ferme-pour-ne-pas-avoir-fait-l-effort-de-reconversion-estime-l-association-les-amis-de-la-terre_3519551.html>, France Info, 03/07/19, 23:10
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41- Vidéo. Le carburant du futur sera-t-il une poudre métallique ?, Le Monde, 12/07/19, 13h03

Des équipes françaises de chercheurs veulent mettre à profit la grande densité énergétique de métaux comme l’aluminium ou le magnésium. 
Et si le carburant du futur était une poudre métallique ? Des métaux comme l’aluminium ou le magnésium ont la même densité énergétique que l’essence et leur combustion forme des oxydes métalliques qui peuvent être recyclés grâce à l’énergie solaire. Découvrez, dans ce reportage proposé en partenariat avec CNRS Le Journal, les équipes qui tentent de créer ce carburant de demain grâce notamment au four solaire d’Odeillo, dans les Pyrénées-Orientales.
> Reportage CNRS à voir à :
<https://www.lemonde.fr/sciences/video/2019/07/12/le-carburant-du-futur-sera-t-il-une-poudre-metallique_5488598_1650684.html>
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42- Maroc : la plus grande centrale solaire au monde, TF1, journal de 20h, 28/07/19

La station solaire de Ouarzazate est un site hors norme, avec ses deux millions de panneaux alignés les uns après les autres. Ce lieu a été choisi pour son ensoleillement exceptionnel, 320 jours par an. La centrale alimente en électricité deux millions de personnes dans tout le Maroc. Son installation a aussi permis à des dizaines de villages de se développer. 
> Reportage à voir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-we/videos/maroc-la-plus-grande-centrale-solaire-au-monde-95248320.html>
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– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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