[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur eau, santé, consommation, tourisme, loisirs, pollutions et déchets (jeudi 7 novembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 7 Nov 07:48:15 CET 2019


Bonjour à tous,
  
Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Au Royaume-Uni, une pétition à succès contre les jouets en plastique dans les fast-foods <https://www.zerowastefrance.org/royaume-uni-petition-jouets-plastique-fast-foods/>, Zero Waste France, 07/10/19
2- Enquête. Everest : embouteillages fatals sur le Toit du monde <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/24/everest-une-irresistible-ascension_6016686_3244.html>, Le Monde, 24/10/19, 10h19
3- Interview. "Il faut un véritable marché intérieur du recyclage en Europe" <https://www.actu-environnement.com/ae/news/recyclage-europe-dechets-emballage-federec-ademe-34299.php4>, Actu-environnement.com, 25/10/19, 13h22
4- Enquête. Lubrizol : des manquements dans le dispositif anti-incendie <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/26/lubrizol-des-defaillances-dans-le-dispositif-anti-incendie_6016978_3244.html>, Le Monde, 26/10/19, 06h16
5- Chronique. "A l’heure où les biotechs veulent se soustraire à toute régulation, les premières expériences plaident plutôt en faveur d’une réflexion accrue" <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/10/26/la-controverse-autour-du-moustique-sterilisateur-d-oxitec_6016974_3232.html>, Le Monde, 26/10/19, 06h59 
6- Dix ans après une grave pollution au plomb, les Ardennais de Bourg-Fidèle veulent tourner la page <https://www.liberation.fr/depeches/2019/10/26/dix-ans-apres-une-grave-pollution-au-plomb-les-ardennais-de-bourg-fidele-veulent-tourner-la-page_1759876>, AFP, 26/10/19, 10:00
7- Valoriser les sargasses, une affaire de sciences et de business <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/valoriser-les-sargasses-une-affaire-de-sciences-et-de-business_138603>, AFP, 26/10/19, 15:00
8- Une péniche ramasseuse de déchets plastiques sur les rivières polluées de la planète <https://www.geo.fr/environnement/une-peniche-ramasseuse-de-dechets-plastiques-sur-les-rivieres-polluees-de-la-planete-198312>, AFP, 27/10/19, 09:00
9- Des salariés du leader du diagnostic immobilier ont été surexposés à des substances cancérogènes <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/28/des-salaries-du-leader-du-diagnostic-immobilier-ont-ete-surexposes-a-des-substances-cancerogenes_6017149_3244.html>, Le Monde, 28/10/19, 06h07
10- L'UE doit recycler plus et mieux <https://www.geo.fr/environnement/lue-doit-recycler-plus-et-mieux-198345>, AFP, 28/10/19, 15:00
11- Crise ouverte dans le recyclage du papier carton <https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/crise-ouverte-dans-le-recyclage-du-papier-carton-1144116>, Les Echos, 30/10/19, 06h42
12- Les problèmes du recyclage ne se résument pas au plastique <https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/les-problemes-du-recyclage-ne-se-resument-pas-au-plastique-1144161>, Les Echos, 30/10/19, 08h02
13- Surf : La jeune marque nantaise Wildsuits veut rendre les combinaisons plus écolos <https://www.20minutes.fr/planete/2640171-20191030-surf-jeune-marque-nantaise-wildsuits-veut-rendre-combinaisons-plus-ecolos>, 20 Minutes, 30/10/19, 20h46
14- A Rouen, Macron salue "la compétence" des services de l'Etat après l'incendie de Lubrizol <https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/incendie/incendie-d-un-site-seveso-a-rouen/incendie-de-l-usine-lubrizol-a-rouen-emmanuel-macron-salue-la-competence-des-services-de-l-etat-et-echange-avec-des-habitants_3681973.html>, AFP, 30/10/19, 23:00
15- "État d'urgence sanitaire" : New Delhi suffoque sous un pic de pollution <https://information.tv5monde.com/info/etat-d-urgence-sanitaire-new-delhi-suffoque-sous-un-pic-de-pollution-329819>, AFP, 01/11/19, 12:00
16- Le Japon va rendre les sacs plastiques payants avant les JO de Tokyo 2020 <https://information.tv5monde.com/info/le-japon-va-rendre-les-sacs-plastiques-payants-avant-les-jo-de-tokyo-2020-329910>, AFP, 01/11/19, 17:00
17- Les déchetteries donnent une deuxième vie aux objets <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/11/03/les-dechetteries-donnent-une-deuxieme-vie-aux-objets_6017871_3234.html>, Le Monde, 03/11/19, 17h27
18- Vers une filière pollueur-payeur pour les déchets de chantier <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/11/03/vers-une-filiere-pollueur-payeur-pour-les-dechets-de-chantier_6017886_3234.html>, Le Monde, 03/11/19, 17h58
19- Exploiter les marées vertes grâce à une bactérie marine <https://www.enerzine.com/exploiter-les-marees-vertes-grace-a-une-bacterie-marine/29292-2019-11>, Enerzine, 04/11/19, 06:58
20- Venise : les gondoliers en plongée pour récupérer les déchets de la lagune <https://information.tv5monde.com/info/venise-les-gondoliers-en-plongee-pour-recuperer-les-dechets-de-la-lagune-330277>, AFP, 04/11/19, 12:00
21- Au Yémen, Taëz assiégée croule sous les ordures, vecteur de maladies <https://information.tv5monde.com/info/au-yemen-taez-assiegee-croule-sous-les-ordures-vecteur-de-maladies-330421>, AFP, 05/11/19, 16:00
En images
22- Ondes : des effets sur notre santé ? <https://www.francetvinfo.fr/internet/telephonie/ondes-des-effets-sur-notre-sante_3675371.html>, France 2, journal de 20h,  25/10/19
23- Vidéo. Incendie de Lubrizol : aux origines de la défiance <https://www.lemonde.fr/planete/video/2019/10/26/incendie-de-lubrizol-aux-origines-de-la-defiance_6017024_3244.html>, Le Monde, 26/10/19, 12h18
24- Inde : New Delhi suffoque sous un nuage de pollution <https://www.francetvinfo.fr/monde/inde/video-inde-new-delhi-suffoque-sous-un-nuage-de-pollution_3687041.html>, France info avec Reuters, 03/11/19, 17:37
25- Environnement : Clip choc de Suzane dans une décharge géante au Sénégal <https://information.tv5monde.com/culture/environnement-clip-choc-de-suzane-dans-une-decharge-geante-au-senegal-330489>, AFP, 05/11/19, 14:00
Une publication
26- New Plastics Economy Global Commitment progress report <https://mailchi.mp/ellenmacarthurfoundation/wef-2019-dragon-rouge-join-as-knowledge-partner-new-members-join-ce100-network-289663?e=ff50c0adbb>, Ellen MacArthur Foundation, newsletter 06/11/19

Bien à vous,
Florence

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CHIFFRES DU JOUR : — La restauration rapide représente 13 milliards d'emballages jetables par an en France, soit 1 kg de déchets par seconde. (cf. item 1)
— Durant les trente années qui ont suivi le succès de l’expédition de 1953, moins de 500 personnes ont gravi l’Everest, le plus haut sommet de la planète. Aujourd’hui, elles sont autant à le faire chaque année, créant une dangereuse congestion au sommet. (cf. item 2)
ÉTUDE DU JOUR : Quand les moustiques transgéniques Aedes aegypti transfèrent des gènes à une population naturelle, n’y-a-t-il pas lieu de réguler le secteur des biotechnologies ? (cf. item 5 & suite)
FLÉAU DU JOUR : En Inde, New Delhi et ses 20 millions d’habitants étouffent dans un brouillard de pollution si dense que les avions ne peuvent plus atterrir. L’ambassade américaine dans la capitale indienne a enregistré une concentration de 810 microgrammes de particules fines PM2,5 par mètre cube d’air, soit un taux plus de 32 fois supérieur aux recommandations. (cf. item 15, suite & 24)
ÉPISODE DU JOUR : Suite à l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen, vient le temps de l’enquête et de l’analyse. (cf. item 4, 14, suite & 23)
EXIGENCE DU JOUR : L’Union européenne vise une nouvelle réglementation avec l'adoption de nouveaux objectifs quantitatifs et qualitatifs de recyclage. (cf. item 4, 10 & suite)
INCOHÉRENCE DU JOUR : AC Environnement qui érige en priorité absolue "la sécurité et la santé des personnes qui vivent et/ou travaillent" dans les bâtiments qu’elle diagnostique et met en avant "la rigueur de ses méthodes", ne semble pas apporter le même soin à ses employés. (cf. item 9)
INTERROGATION DU JOUR : Déchets cartons, déchets plastiques, déchets de chantier, déchets de lagune…il est où le SAV ? (cf. item 11, 12, 20, 21 & 25)
INITIATIVES DU JOUR : — Du terreau, du bioplastique, du papier, ou encore un outil de dépollution : la valorisation des sargasses, ces algues brunes nauséabondes qui envahissent les plages des Caraïbes, suscite de nombreux projets, présentés à Pointe-à-Pitre en marge d'une conférence internationale. (cf. item 7 & suite)
— Une association néerlandaise de défense de l'environnement, qui lutte contre la pollution plastique des océans, a dévoilé sa dernière invention : une péniche flottante de ramassage des déchets baptisée "The Interceptor », autonome et fonctionnant à l’énergie solaire. (cf. item 8)
— De la conception au recyclage, les deux créateurs des combinaisons de surf Wildsuits, veulent être «le plus éco-responsable possible». (cf. item 13)
— Au Japon, les commerçants, y compris les supermarchés et les innombrables supérettes du pays, devront facturer aux clients l'usage de sacs en plastique à partir de juillet prochain, juste avant les Jeux olympiques de Tokyo. (cf. item 17)
— Alors que la loi pousse les collectivités à penser la gestion des déchets en termes d’économie circulaire, Orléans Métropole a ouvert un espace "réemploi", en 2018, à la déchetterie de Saran. (cf. item 17)
— Les déchets du bâtiment figurent parmi les premières cibles du projet de loi "antigaspillage", qui devrait être examiné à l’Assemblée nationale d’ici à la fin de l’année, après avoir été voté par les sénateurs, le 27 septembre. (cf. item 18)
ESPOIR DU JOUR : Des chercheurs de la station biologique de Roscoff et leurs collègues allemands et autrichiens, ont identifié une bactérie marine dont le système enzymatique permet de décomposer l’ulvane en source d’énergie ou en molécules d’intérêt pour l’agro-alimentaire ou les cosmétiques. (cf. item 19)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
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> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Au Royaume-Uni, une pétition à succès contre les jouets en plastique dans les fast-foods, Zero Waste France, 07/10/19
Thibault Turchet

Deux sœurs britanniques de 7 et 9 ans ont lancé une pétition contre les jouets en plastique offerts par les géants des fast-foods McDonald's et Burger King. Outre-Manche, elles ont déjà récolté plus de 550 000 signatures. Article rédigé grâce à l'aimable contribution de Mathilde Gestalder.
Une pétition face aux millions de jouets en plastique donnés dans les menus enfants de la restauration rapide 
A côté du nom de Greta Thunberg en Suède, nous pouvons aujourd’hui ajouter ceux d’Ella et Caitlin McEwan en Grande-Bretagne à la liste de la jeune génération qui milite pour la protection de l’environnement. Toutes deux ont lancé, avec le soutien de leur mère, une pétition pour appeler McDonald’s et Burger King à cesser la distribution de jouets en plastique dans leurs menus pour enfants. Elle a recueilli à l’heure actuelle plus de 550 000 signatures.
Sensibles à la cause environnementale et à l’impact de la pollution plastique grâce à la sensibilisation qu’elles ont reçu à l’école, elles tentent d’appliquer les principes écologiques dans leur vie quotidienne. « Nous aimons aller manger chez Burger King et McDonald’s, mais les enfants ne jouent avec ces jouets en plastique que pendant quelques minutes, avant de les jeter, de nuire aux animaux et de polluer la mer », expliquent-elles. Elles appellent donc les deux grandes chaînes de restauration rapide à cesser la distribution de millions de jouets en plastique et demandent que chaque produit offert soit durable. Selon elles, « il ne suffit plus de fabriquer des jouets en plastique recyclable. Les grandes et riches entreprises ne devraient pas fabriquer de jouets en plastique».
Leur passage dans une émission de la chaîne BBC One a permis leur mise en lumière et une accélération du nombre de signataires de la pétition.
>> Suite à lire à :
<https://www.zerowastefrance.org/royaume-uni-petition-jouets-plastique-fast-foods/>
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2- Enquête. Everest : embouteillages fatals sur le Toit du monde, Le Monde, 24/10/19, 10h19
Christophe Ayad

Durant les trente années qui ont suivi le succès de l’expédition de 1953, moins de 500 personnes ont gravi le plus haut sommet de la planète. Aujourd’hui, elles sont autant à le faire chaque année, créant une dangereuse congestion au sommet.
C’est une photo de vacances un peu particulière. Le 23 mai, Nirmal Purja Magar (alias Nimsdai sur les réseaux sociaux), alpiniste anglo-népalais et ancien Ghurka des forces spéciales britanniques, postait sur les réseaux sociaux, à peine redescendu des sommets de l’Everest et du Lhotse, dans l’Himalaya, l’image d’une interminable file de grimpeurs emmitouflés avançant à la queue leu leu sur l’arête de neige et de roche qui conduit au Toit du monde : 8 848 mètres, l’altitude à laquelle circulent les vols long-courriers.
L’image fait aussitôt le tour de la planète, suscitant une avalanche de commentaires : l’Everest serait devenu une autoroute à touristes fortunés. Abolie la dernière frontière, fini le rêve, morte l’aventure !
Pas si sûr… L’ascension de la plus haute montagne du monde, à la frontière entre le Népal et la Chine, reste un sport dangereux. Douze personnes y ont trouvé la mort au printemps. Un record depuis l’hécatombe de 2015, lorsque des avalanches en avaient emporté dix-huit au camp de base côté népalais. L’année précédente, seize autres personnes, dont une majorité de sherpas, avaient laissé leur vie.
C’est le paradoxe de l’Everest : plus le matériel est performant, plus les données météo sont fines et plus son ascension se démocratise. Plus de monde, plus de morts. En chiffres absolus, pas relatifs : de 1922 à 1999, 164 personnes sont mortes sur l’Everest pour moins de 1 200 ascensions ; de 2000 à 2018, on compte 128 morts pour plus de 8 000 ascensions.
> Lire aussi Quatre nouveaux alpinistes meurent en essayant d’atteindre l’Everest
On gravit l’Everest en général en mai, juste avant la mousson, lorsque le vent glacial qui bat le sommet faiblit un peu. Mais il y a aussi une saison d’automne. Les journées sont alors plus courtes, le froid, plus mordant qu’au printemps.
C’est aussi le temps des performeurs en quête de records : le Polonais Andrzej Bargiel vise une descente à ski du sommet. L’ultra-trailer catalan Kilian Jornet a lui aussi prévu d’y retourner : il avait établi un record contesté (une double ascension sans cordes, sans oxygène et sans sherpa en 26 heures depuis le camp de base, puis en 17 heures depuis un camp intermédiaire, tout cela en moins de cinq jours) en 2017.
« Seven Summits »
Depuis longtemps déjà, l’Everest n’est plus un but en soi et les alpinistes traditionnels ont délaissé le géant himalayen, trop encombré, trop balisé. Désormais, il faut grimper à cloche-pied, en marche arrière ou les yeux bandés pour innover, tellement tous les records possibles et imaginables ont été battus.
« Cela n’intéresse plus les vrais alpinistes de gravir un sommet entièrement balisé de cordes fixes empruntées par des centaines de personnes », explique Charlie Buffet, journaliste spécialisé et auteur de plusieurs ouvrages sur la montagne, qui s’étonne qu’une grimpeuse estimée comme Elisabeth Revol ait choisi de gravir l’Everest au printemps 2019. Elle est pourtant devenue ainsi la première Française à le faire sans oxygène. « Le style alpin implique de monter sans sherpa, ni cordes, ni oxygène, confirme Charlie Buffet. Au-dessus de 7 500 mètres, c’est très risqué. »
C’est durant la décennie 1985-1995 que l’Everest a basculé dans une nouvelle dimension : « On est passé des expéditions nationales, qui incarnaient la fierté d’un pays, à des expéditions purement commerciales », explique Charlie Buffet. Jusqu’au début des années 1980, gravir l’Everest était un fabuleux exploit. La première ascension, par le Néo-Zélandais Edmund Hillary et le sherpa Tensing Norgay, ne remonte qu’à 1953. Pendant les trente années suivantes, moins de 500 personnes ont vaincu du Toit du monde.
Le changement est venu avec Dick Bass, un riche entrepreneur texan. Alors âgé de 55 ans, il atteint le sommet de l’Everest en 1985, mais y ajoute les sommets les plus hauts de chacun des six autres continents : le Kilimandjaro en Afrique, l’Elbrouz en Europe, l’Aconcagua en Amérique du Sud, le Denali (ex-Mc Kinley) en Amérique du Nord, le Vinson en Antarctique et le Kosciuszko en Australie.
L’exploit et le livre de Dick Bass (Seven Summits, non traduit) ont frappé les esprits. Non seulement un amateur – plus vraiment dans la fleur de l’âge, de surcroît – pouvait vaincre la montagne la plus élevée de la planète, mais il proposait, avec l’enchaînement des sept sommets, un défi hors norme, que seules 700 personnes ont réalisé à ce jour. C’était dans l’esprit des années 1980, qui ont consacré la rencontre entre l’argent du sponsoring et la performance sportive.
Nouveaux « everestiens »
A partir du début des années 1990, des alpinistes chevronnés organisent des expéditions payantes, promettant à leurs clients une ascension « sécurisée » de l’Everest.
La recette semble infaillible… jusqu’à la catastrophe de 1996. Neuf personnes, dont deux des meilleurs grimpeurs de leur génération, Rob Hall et Scott Fisher, disparaissent avec clients et sherpas lors de l’expédition. Le journaliste Jon Krakauer, qui participait à cette ascension, en a fait un récit poignant (Tragédie à l’Everest, Presses de la Cité, 1998). Hollywood s’est emparé du livre et a produit Everest (2015). Après cette tragédie très médiatisée, la demande a stagné, puis redécollé à partir de l’an 2000.
> Lire aussi « Everest » : un shoot de vertige
Frédéric Jousset fait partie de ces nouveaux « everestiens ». Bien né, diplômé de HEC, il est l’incarnation de la « start-up nation ». Il a fait sa fortune – estimée par le magazine Challenges à 150 millions d’euros – dans les centres d’appels délocalisés. Son savoir-faire, son entregent et son enthousiasme affiché pour Emmanuel Macron lui ont permis de décrocher la mise en œuvre du Pass culture pour les jeunes. Il a 49 ans, habite à Londres et aimerait que sa vie ressemble à un roman de Paul Morand. Il lui faut, en plus du succès, des sensations fortes. Va pour l’alpinisme, il n’a pas peur des sommets, il vit déjà en altitude.
Jousset, barbe savamment négligée, reçoit dans les locaux de Beaux Arts magazine, qu’il a repris – avec succès, comme le reste : « Mon rêve est d’effectuer les sept sommets. Avec l’Everest, j’en suis à quatre. » Il a « fait » l’Everest en mai.
Son problème n’était pas la condition physique – il a déjà gravi un 8 000 m – mais le temps : il faut compter six à huit semaines pour vaincre le sommet, le temps d’acclimater l’organisme au manque d’oxygène. « Il m’était impossible de partir aussi longtemps alors que j’ai la responsabilité de 50 000 salariés et une enfant de 2 ans et demi », s’exclame Jousset. Un jour, il voit passer une publicité dans le Financial Times : l’agence autrichienne Furtenbach Adventures propose l’Everest en trois ou quatre semaines seulement, grâce à une méthode révolutionnaire qu’elle est la seule à présenter. Banco !
Ascension low cost… à 25 000 euros
Il s’agit en fait d’une tente à oxygène raréfié sous laquelle il faut dormir pendant les deux mois précédant l’ascension. Chaque semaine, la quantité d’oxygène diminue. « Le dernier jour du programme de préparation, c’est comme si vous étiez à 6 800 m d’altitude », explique Frédéric Jousset. Cela permet d’économiser deux à trois semaines au camp de base. L’agence s’occupe de tout : le vol jusqu’à Katmandou, l’hôtel, le permis d’escalade, les formalités, l’hélicoptère jusqu’au camp de base, les tentes, les repas, le Wi-Fi, le matériel (bouteilles d’oxygène), les guides (2,5 sherpas par client), les radios, les points météo, l’équipe médicale.
L’agence prend même à sa charge les 8 kg de déchets que chaque grimpeur doit rapporter du camp de base. Restent au client le visa d’entrée au Népal, les communications satellitaires, la prime de sommet pour les sherpas et l’équipement, ainsi que le sac de couchage.
Prix du programme : 96 000 euros, à comparer avec le prix moyen d’une ascension, qui est de 45 000 euros environ, les seuls permis coûtant autour de 9 000 euros. Une ascension low cost atteint 25 000 euros, mais l’équipement sera moindre, notamment pour les bouteilles d’oxygène.
La voie tibétaine est la moins empruntée : elle évite la dangereuse cascade de glace de la voie népalaise, mais le camp de base est situé à 26 km, occasionnant une marche épuisante de deux jours. « Ensuite, cela monte très raide », témoigne Frédéric Jousset. La première nuit, les grimpeurs dorment à 5 800 m, la deuxième, à 6 300. Le camp 1 se situe à 7 000 m, le camp 2 est à 7 700 m. Il est atteint en cinq jours. C’est de là que l’on part pour l’assaut final, si la météo le permet : le sommet n’est pas accessible si le vent dépasse 50 km/h.
A partir de 7 500 m, on entre dans la « zone de la mort ». L’atmosphère y est cinq fois moins chargée en oxygène que la normale. Le sixième jour, il faut six heures pour atteindre le camp 3, à 8 300 m, où l’on essaie de dormir, de manger le plus possible avant de repartir au milieu de la nuit pour le sommet : dix heures d’ascension, quelques minutes au sommet… et douze heures de descente. A cette altitude, un œdème au cerveau ou aux poumons peut survenir à tout moment. Les coups de fatigue peuvent être fatals : on s’endort et c’est fini.
« Je suis monté assez rapidement mais à la descente, j’ai patienté deux heures devant une échelle à 8 600 m par –45 °C », se souvient Frédéric Jousset. Une attente qui a failli lui être fatale car le corps se refroidit à toute allure et les réserves d’oxygène s’épuisent. Pendant la descente, il a aperçu trois cadavres pris dans les glaces. D’autres grimpeurs ont raconté avoir dû les enjamber.
« Une vision élitiste de la montagne »
Ce goulot d’étranglement au sommet est la principale cause des morts de cette année. « L’augmentation du nombre de grimpeurs et la précision de plus en plus fine du routage météo ont fait que tout le monde s’est rué au sommet au même moment, s’emporte Pascal Tournaire, photographe spécialisé et vieil habitué de l’Everest. C’est une hérésie de faire monter aussi haut des gens qui ne sont pas autonomes, sans oxygène et sans sherpa. Au moindre pépin, ils paniquent. Et quand une queue se forme au pied du ressaut Hillary, ils n’ont pas les ressources pour passer ailleurs que par la voie cordée. » En 1990, il était la 311e personne à avoir gravi l’Everest. « L’année dernière, il y en a eu plus de 500 en une saison. Je préfère me taper le Puy-de-Dôme dans la tempête que l’Everest dans ces conditions », maugrée-t-il.
François Damilano, guide à Chamonix (Haute-Savoie) et écrivain, a filmé de l’intérieur une ascension du Toit du monde (On va marcher sur l’Everest, 2014). Il ne partage pas ce qu’il appelle « une vision élitiste de la montagne ».
« Nous, les guides, sommes les premiers à vivre du tourisme d’altitude, mais il est de bon ton de le dénigrer, développe-t-il. Nous avons contribué à faire rêver des milliers de personnes, et maintenant qu’elles veulent accomplir ce rêve, on s’offusque. Et puis, quelles leçons pouvons-nous donner aux Népalais quand il y a près de 20 000 ascensions par an au Mont-Blanc ? La vraie question, c’est comment on régule. Pour le moment, sur l’Everest, c’est le marché qui le fait. Si on restreint, ce sera réservé aux ultra-riches. »
Après la photo de Nirmal Purja et l’hécatombe de cette année, le Népal a décidé d’agir : entre autres, les agences n’ont plus le droit de proposer des forfaits inférieurs à 35 000 dollars (31 500 euros), permis inclus ; le prix de celui-ci devrait aussi augmenter, mais le Népal refuse d’en limiter le nombre.
Avec de telles mesures, l’aventure de Nadir Dendoune, qu’il a racontée dans Un tocard sur le Toit du monde (JC Lattès, 2010) risque de devenir impossible. Français du « 93 », fils d’immigrés algériens, sportif amateur et journaliste professionnel, il a gravi l’Everest en 2008 avec 20 000 euros collectés auprès de ses proches et un CV d’alpiniste bidonné.
> Source + vidéo à voir à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/24/everest-une-irresistible-ascension_6016686_3244.html>
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3- Interview. "Il faut un véritable marché intérieur du recyclage en Europe", Actu-environnement.com, 25/10/19, 13h22
Florence Roussel

L'Union européenne a adopté en 2018 un paquet législatif économie circulaire qui est en train de se mettre en place dans les États membres. La Commission européenne entame des réflexions sur un second paquet. Les recycleurs ont déjà des idées.
En 2018, l'Union européenne a adopté quatre directives du paquet « économie circulaire » et a ainsi renouvelé ses objectifs de recyclage. Le paquet révise la directive déchets, celle relative aux déchets d'emballages, celle encadrant la mise en décharge, et refond les trois directives relatives aux véhicules hors d'usage (VHU), aux déchets de piles et d'accumulateurs, et aux déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE).
L'un des éléments clé de la nouvelle réglementation européenne est l'adoption de nouveaux objectifs de recyclage. Aujourd'hui, environ un tiers des déchets municipaux est recyclé. Le texte adopté fixe un taux de 60 % pour les déchets municipaux (55 % en 2025 et 65 % en 2035) et de 70 % pour les emballages. S'agissant des emballages, l'Union européenne adopte aussi des objectifs de recyclage par matériau : 55 % pour le plastique, 30 % pour le bois, 80 % pour les métaux ferreux, 60 % pour l'aluminium, 75 % pour le verre et 85 % pour le papier et le carton.
>> Suite à lire et interview à voir à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/recyclage-europe-dechets-emballage-federec-ademe-34299.php4>
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4- Enquête. Lubrizol : des manquements dans le dispositif anti-incendie, Le Monde, 26/10/19, 06h16
Stéphane Mandard  

Des éléments rassemblés montrent que les mesures pour protéger l’usine Lubrizol du feu comportaient plusieurs failles. 
Un mois après l’incendie qui a ravagé l’usine chimique Lubrizol et l’entreprise mitoyenne Normandie Logistique, le 26 septembre, le nuage de fumée noire s’est dissipé au-dessus de Rouen, mais pas les interrogations. Comment un feu d’une telle ampleur a-t-il pu se déclarer sur un site classé Seveso seuil haut(censé bénéficier d’une surveillance renforcée), deux ans après une inspection estimant le risque d’un incendie à « au maximum une fois tous les 10 000 ans » ?
> Lire aussi  Pour le patron de Lubrizol, ce qui a brûlé à Rouen n’est « pas plus toxique qu’un incendie de maison »
Confiée au pôle de santé publique du parquet de Paris, l’enquête préliminaire n’a pas encore permis de dissiper les doutes. Pas plus que les premières auditions de la mission d’information et de la commission d’enquête parlementaires mise en place après l’accident. Même l’origine de l’incendie reste indéterminée, les dirigeants de Lubrizol et de Normandie Logistique se renvoyant la responsabilité. Les éléments et témoignages rassemblés par Le Monde font toutefois apparaître de nombreuses failles dans le dispositif anti-incendie déployé autour de Lubrizol et une certaine sous-évaluation du risque.
A 2h39, jeudi 26 septembre, quand les pompiers sont prévenus du départ d’un incendie, à l’autre bout du fil, ce n’est pas un salarié de Lubrizol, mais de Triadis, un autre site Seveso de la zone, qui donne l’alerte. Le gardien de Lubrizol, lui, n’a pas encore mesuré ce qui se trame dans son usine, malgré le déclenchement de l’alarme. Et à 2 h 52, lorsque les premiers engins d’intervention arrivent, les pompiers sont étonnés par l’ampleur de l’incendie. Ils font face à un feu violent qui se propage très rapidement dans l’entrepôt A5, avec des fûts qui commencent à exploser les uns après les autres et des vagues d’hydrocarbures qui s’enflamment.
Extincteurs déclenchés trop tôt
Devant les députés, le colonel Jean-Yves Lagalle, directeur du service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de Seine-Maritime, a dû convoquer des métaphores pour dépeindre la situation : des « coulées de lave » dans « un immense chaudron » qui obligent ses hommes à « trois replis successifs ».
En arrivant sur zone, les soldats du feu découvrent que la réserve incendie de Lubrizol (2 000 mètres cubes d’eau) est déjà bien entamée. Similaires à des douches, les « sprinklers » – des extincteurs fixés au plafond qui fonctionnent de manière automatique dès qu’ils détectent une chaleur excessive – se sont déclenchés trop tôt. Installés dans l’entrepôt A5, où étaient stockées plus de 5 000 tonnes de produits combustibles dans des centaines de fûts, ils étaient censés protéger le site contre le risque d’incendie. Mais ils se sont activés avant même la propagation des flammes dans le bâtiment.
Ces dispositifs sont efficaces pour un feu naissant et non pour un feu violent, a détaillé le colonel Lagalle, mercredi 23 octobre, devant les députés. Autrement dit, s’ils n’ont pas été opérationnels, c’est que le feu s’est déclaré de manière violente, « à l’extérieur », avant de gagner le bâtiment, comme l’ont constaté les pompiers lorsqu’ils sont arrivés sur le site. « A l’extérieur » de l’entrepôt ne signifie pas forcément à l’extérieur du site de Lubrizol, précise au Monde, prudent, le directeur du SDIS 76. Le système de « sprinklers » était-il adapté pour un tel entrepôt, où des substances potentiellement cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction étaient confinées ? « C’est à Lubrizol de répondre », botte en touche le colonel Lagalle.
> Lire aussi  Un mois après l’incendie de Lubrizol, début des auditions à l’Assemblée et au Sénat
Lors de son audition par les parlementaires, mardi 22 octobre, le PDG de la firme américaine, Eric Schnur, a soutenu que les « sprinklers » avaient« fonctionné comme prévu », qu’ils avaient « protégé le bâtiment pendant des heures », mais que l’ampleur de l’incendie avait « dépassé leurs capacités ». Il a également fait cet aveu : « Notre système de protection incendie est prévu pour un feu qui vient de l’intérieur, mais pas de l’extérieur. » 
Une assertion qui fait bondir Gabriel Ullmann. L’expert auprès des tribunaux et ancien membre du Conseil supérieur des installations classées a inspecté Lubrizol dans les années 1990 : « C’est une obligation légale pour un site Seveso comme Lubrizol de prévoir l’effet domino de tout incendie, qu’il vienne de l’intérieur ou de l’extérieur. »
Lors de son audition, M. Schnur a également assuré que le risque de départ d’un incendie dans la zone de stockage et d’enfûtage (l’entrepôt A5) était « très faible » en comparaison avec le site de production (qui n’a pas été touché par l’incendie). Pour l’expert Gabriel Ullmann, cette zone comporte au contraire un risque fort d’incendie, d’autant que l’enfûtage nécessite des manipulations.
Lors de l’intervention, les pompiers n’ont pas seulement manqué d’eau – il a fallu aller en chercher sur la voie publique puis pomper dans la Seine, une fois les réserves des trois « poteaux » de Lubrizol épuisées, vers 4 h 15 du matin. Les émulseurs – une solution aqueuse moussante – leur ont aussi fait défaut, non plus cette fois pour défendre les bâtiments contre les avancées du feu, mais pour l’attaquer. Car on n’éteint pas un feu d’hydrocarbures seulement avec de l’eau, mais aussi avec la mousse produite à partir desdits émulseurs.
« Avec les moyens du bord »
Face à l’ampleur du feu (3 ha d’hydrocarbures qui brûlent à Lubrizol ainsi que 7 000 m2 de hangars qui partent en fumée du côté de Normandie Logistique), les quantités d’émulseurs en réserve chez Lubrizol ne sont pas suffisantes. Il faut en faire venir des sites Seveso voisins, mais aussi de la raffinerie Total de Gronfreville-l’Orcher, près du Havre, et d’autres entreprises de l’Oise ou de Seine-et-Marne.
Une fois tous ces moyens réunis, vers 11 heures, le feu a été éteint en une demi-heure. Aussi, certains pompiers, « fiers » de ce qu’ils ont accompli « avec les moyens du bord », estiment que le feu aurait pu être maîtrisé plus rapidement sans tous ces aléas. Le colonel Lagalle, lui, veut « positiver ». « On a éteint en quatre heures un feu qui aurait pu durer trois jours, estime le directeur du SDIS 76. Normalement, un feu d’hydrocarbures de plus de 5 000 m2, c’est quasiment mission impossible. »
Le chef des pompiers de Seine-et-Marne salue le réflexe des employés de Lubrizol, qui ont « mis à l’abri » le pentasulfure de phosphore. Si ce produit aussi inflammable que toxique avait brûlé, explique le colonel Lagalle, « on avait un drame ». 
> Lire aussi  A Rouen, après l’incendie de Lubrizol, « il y a un sentiment de trahison »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/26/lubrizol-des-defaillances-dans-le-dispositif-anti-incendie_6016978_3244.html>
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5- Chronique. « A l’heure où les biotechs veulent se soustraire à toute régulation, les premières expériences plaident plutôt en faveur d’une réflexion accrue », Le Monde, 26/10/19, 06h59 
Stéphane Foucart

Dans sa chronique, Stéphane Foucart, journaliste au « Monde », revient sur une récente étude qui jette le trouble sur les résultats encourageants des lâchers de moustiques transgéniques pour lutter contre certaines épidémies.
Chronique. A Jacobina, au Brésil, environ 50 millions de moustiques (Aedes aegypti) transgéniques mâles ont été lâchés dans la nature entre 2013 et 2015, afin de lutter contre les épidémies provoquées par la diffusion du virus de la dengue et du virus zika. Les diptères modifiés, développés par la société Oxitec, étaient porteurs de deux constructions génétiques : la première leur conférant une fluorescence, la seconde rendant leur descendance non viable. Lorsqu’elles s’accouplent avec les mâles OX513A, les femelles sauvages donnent naissance à des larves incapables de se développer dans un milieu privé d’un antibiotique courant, la tétracycline.
Cette substance étant absente de l’environnement, l’opération revient à stériliser une part des femelles sauvages – celles qui auront choisi un OX513A pour se reproduire –, en faisant avorter leur progéniture. Selon les travaux de surveillance conduits par Oxitec, l’opération a permis de faire chuter drastiquement les populations d’Aedes aegypti dans la zone, tout au long de la période durant laquelle les lâchers ont été effectués.
> Lire aussi  Le Brésil va lâcher des millions de moustiques OGM contre la dengue
Une récente étude vient troubler ces résultats encourageants. Publiés mi-septembre dans Scientific Reports et passés relativement inaperçus en France, les travaux conduits par Jeffrey Powell (université Yale) et ses collègues indiquent en effet qu’une part du matériel génétique des OX513A s’est introduite dans les populations sauvages. Les auteurs ont prélevé des moustiques à Jacobina avant les lâchers, et en ont comparé leur matériel génétique avec celui de moustiques capturés trois mois après la fin de l’essai.
Résultat : les aegypti de la zone n’étaient plus tout à fait les mêmes après la fin de l’expérience. Selon les lieux de capture, entre 10 % et 60 % des diptères étaient porteurs de matériel génétique de leurs cousins transgéniques. Selon les individus, parfois plus de 10 % de l’ADN de ces nouveaux moustiques sauvages est hérité des OX513A. Cette introgression – c’est-à-dire le transfert durable de matériel génétique dans une population – est en outre observée sur des individus capturés à 4 kilomètres des lâchers les plus proches.
Les moustiques sauvages qui peuplent désormais Jacobina et ses alentours sont-ils donc devenus, eux-mêmes, transgéniques ? Nullement : les chercheurs ont estimé la part d’ADN transférée, mais n’ont pas déterminé les gènes transmis – bien qu’il soit à peu près sûr que le gène de « stérilité » des OX513A n’en fasse pas partie.
Ce que concluent les auteurs est que les aegypti des environs de Jacobina sont désormais le résultat d’une hybridation de trois souches : la souche brésilienne locale, associée à un mélange de souches, cubaine et mexicaine. C’est en effet un assemblage de ces deux sous-populations qui a été utilisé par Oxitec pour créer, dans ses laboratoires, le fameux OX513A.
Tempête dans le petit landernau des spécialistes
Quelles conséquences faut-il attendre de cette triple hybridation des moustiques brésiliens ? Peut-être rien, ou pas grand-chose, mais M. Powell et ses coauteurs posent tout de même quelques questions. Cette plus grande variabilité génétique offerte aux aegypti de Jacobina pourrait-elle leur conférer une « vigueur hybride », soit une plus grande résistance aux tentatives ultérieures de les détruire ? Pourrait-elle leur conférer une capacité accrue de transporter certains virus ?
> Lire aussi  Un moustique génétiquement modifié contre le paludisme
Le simple fait d’avoir soulevé ces questions a provoqué une tempête dans le petit landerneau des spécialistes. Oxitec a publié sur son site Web une série de griefs contre l’étude (lui faisant parfois dire ce qu’elle ne prétend nullement) et a protesté auprès du comité éditorial de la revue. Certains coauteurs (engagés dans des collaborations avec Oxitec) se sont même désolidarisés de leurs collègues…
Le fait qu’une petite part de la descendance des moustiques transgéniques d’Oxitec parvienne à survivre est pourtant connu. « Environ 4 % de ces populations (…) peuvent survivre sans tétracycline et il est inquiétant que, jusqu’à présent, il n’y ait aucune étude publiée sur leur capacité à prospérer », observaient de manière assez prémonitoire, en juillet 2018, Zahra Meghani (université de Rhode Island) et Christophe Boëte (Institut des sciences de l’évolution de Montpellier), dans PLoS Neglected Tropical Diseases.
Le coup de colère de la firme tient sans doute, en réalité, plus à la médiatisation de l’étude dirigée par M. Powell, qu’à l’étude elle-même. Car ce que craint plus que tout Oxitec, ces jours-ci, est la mauvaise publicité. Sa deuxième génération de moustiques transgéniques est lancée depuis peu et il s’agit de n’affoler ni foules, ni les régulateurs.
La controverse autour du moustique stérilisateur d’Oxitec n’est pas sans rappeler celle des taureaux sans cornes de Recombinetics. Ces bovins avaient été modifiés pour éviter le « décornage » des bêtes, mais les autorités américaines ont réalisé, en juillet c’est-à-dire avec cinq années de retard, qu’un fragment d’ADN bactérien avait été introduit par inadvertance dans leur génome, susceptible de leur conférer une résistance à certains antibiotiques.
A l’heure où les biotechs veulent soustraire leurs innovations à toute régulation, les premières expériences commerciales d’ingénierie génétique sur des animaux plaident plutôt en faveur d’une réflexion accrue sur les risques qu’elles génèrent, en regard des bénéfices qu’il est permis d’en attendre.
Et même sur ce point, la connaissance est parfois lacunaire. En octobre 2017, le groupe d’experts ad hoc de l’Organisation mondiale de la santé critiquait le fait que les essais conduits par Oxitec étaient évalués en fonction de la réduction de population d’insectes, non en termes de réduction de l’incidence des maladies qu’ils transmettent aux hommes. C’est pourtant bien le but, n’est-ce pas ?
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/10/26/la-controverse-autour-du-moustique-sterilisateur-d-oxitec_6016974_3232.html>
En savoir plus :
> Transgenic Aedes aegypti Mosquitoes Transfer Genes into a Natural Population <https://www.nature.com/articles/s41598-019-49660-6>, Scientific Reports, 10/09/19
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6- Dix ans après une grave pollution au plomb, les Ardennais de Bourg-Fidèle veulent tourner la page, AFP, 26/10/19, 10:00
Dominique Charton

A Bourg-Fidèle, petite commune rurale des Ardennes, Métalblanc ne semble plus plomber l'ambiance. Près de dix ans après sa condamnation pour une grave pollution aux métaux lourds, l'entreprise de recyclage de batteries au plomb usagées, classée Seveso seuil haut, a su se faire oublier.
"Métalblanc, on vit avec ! On n'en parle plus vraiment...", balaie le maire de Bourg-Fidèle, Eric Andry. Même en pleine actualité de l'incendie de Lubrizol à Rouen, "ce n'est plus un sujet de conversation", confirme la patronne de "Chez Catherine et Fanfan", seul bar de ce village de 886 habitants proche de Rocroi. 
Pourtant, durant les années 1990, un climat de "quasi-guerre civile", selon l'expression du maire, avait durablement fracturé le bourg entre pro et anti-Métalblanc. Emploi versus environnement.
La découverte d'impressionnants taux de plomb rejetés par l'entreprise dans l'air et, surtout, les sols et la rivière avait enflammé le bourg et entraîné la condamnation en 2010 pour mise en danger de la vie d'autrui de Métalblanc, contrainte de mettre en conformité son site.
"Des centaines de kilos !", se souvient Eric Andry. "Des agriculteurs ont vu leurs bêtes mourir quand elles pâturaient non loin de l'établissement. Il y a eu des cas de saturnisme chez certains enfants".
Aujourd'hui, hormis "le ronronnement permanent" de l'usine qui fonctionne en 3/8 et une odeur soufrée récurrente dont se plaignent les habitants, l'entreprise jadis montrée du doigt s'est fondue dans le paysage local. Bourg-Fidèle comme Métalblanc veulent tourner la page.
- "Ici, c'est pas +Plus belle la vie+ !"
L'entreprise, dont la capacité de production est de 25.000 tonnes par an et qui emploie 45 personnes, est "une des plus belles usines de recyclage en Europe et avec les meilleures performances environnementales", vante Christophe Crespin, dirigeant et actionnaire de l'entreprise depuis 2007. "Un seul scooter brûlé dans la rue va avoir plus d'impact qu'une année complète de fonctionnement de l'usine", affirme-t-il encore.
"Depuis 2010, les investissements ont été supérieurs à 13,7 millions d'euros" pour mettre l'usine aux normes, ajoute M. Crespin, qui présente son entreprise comme l'archétype de l'économie circulaire.
"Non, ici, c'est pas +Plus belle la vie+ !", rétorque Bruno Beaujot, vice-président de l'Association de protection et de défense de l'environnement de Bourg-Fidèle, qui a été en pointe dans la lutte contre Métalblanc.
Et, s'il concède des "améliorations", il concentre désormais son combat sur le danger que représente, à ses yeux, l'usine pour les utilisateurs du gymnase, quasi-mitoyen du site.
"Il y a des rejets diffus, des poussières que l'on ne voit pas. C'est ce qu'il y a de plus dangereux", met-il en garde.
Les certifications de l'entreprise, la surveillance de ses rejets et le contrôle de son environnement proche par un organisme indépendant agréé par le ministère de l'Environnement, la publication des résultats ou la mise en place de mesures de maîtrise des risques ne parviennent pas à rassurer ce gendarme retraité.
"Les gens ne sont pas inquiets parce qu'ils ne sont pas au courant !", déplore-t-il.
"Je trouve dommage qu'une ou deux personnes du village restent bloquées dans des histoires vieilles de plus de vingt ans et s'auto-alimentent de fantasmes et de vieilles rancœurs", regrette pour sa part le dirigeant de Métalblanc.
La fermeture de ce poumon économique pour la commune et tout le plateau de Rocroi n'est en tout cas plus du tout à l'ordre du jour.
"Nous, on essaie d'avoir confiance", dit le maire de Bourg-Fidèle, qui confie tout de même à voix basse sur le seuil de sa mairie : "Une usine comme ça n'a plus lieu d'être dans une commune rurale".
<https://www.liberation.fr/depeches/2019/10/26/dix-ans-apres-une-grave-pollution-au-plomb-les-ardennais-de-bourg-fidele-veulent-tourner-la-page_1759876>
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7- Valoriser les sargasses, une affaire de sciences et de business, AFP, 26/10/19, 15:00
Amandine Ascensio

Du terreau, du bioplastique, du papier, ou encore un outil de dépollution : la valorisation des sargasses, ces algues brunes nauséabondes qui envahissent les plages des Caraïbes, suscite de nombreux projets, présentés cette semaine à Pointe-à-Pitre en marge d'une conférence internationale. 
"Les invasions de sargasses ont été l'occasion pour tous les+Géo Trouvetou+ de venir présenter leur idées", sourit l'universitaire Sylvie Gustave Dit-Duflo, vice-présidente de la région Guadeloupe chargée de l’environnement. 
Une douzaine de consortiums de chercheurs, lauréats d’un appel à projet international qui doit désigner ses vainqueurs vendredi, se partageront une enveloppe d’environ 10 millions d’euros financée par la région et l’Agence nationale de la Recherche. 
Parmi eux, des programmes universitaires pour améliorer la connaissance des sargasses, qui deviennent toxiques lorsqu’elles entrent en putréfaction. Certains travailleront sur la télédétection par satellite ou l’impact des algues sur la santé ou la psychologie. D’autres étudieront des techniques de valorisation, pour faire des sargasses une ressource exploitable. 
"Dans le programme Sargood, on cherche à isoler les molécules contenues dans les sargasses pour tester leurs applications en pharmacologie ou dans le domaine de l’alimentaire", explique Gerardo Cebrian qui pilote ce programme depuis l’université des Antilles Guyane (UAG) et ramasse des algues sur les plages avec ses étudiants. 
Une autre branche de Sargood entend vérifier le potentiel de l’algue en matière de biomatériaux pour la construction, comme de la cendre-ciment, à base de sargasses. 
Le laboratoire de l'UAG travaille aussi, depuis plusieurs années, sur la transformation de la biomasse en charbon actif, aux propriétés de filtre.
- Sargasses contre chlordécone - 
"Nous nous sommes demandé dans quelle mesure nous pourrions faire cela avec les sargasses", indique Sarra Gaspard, scientifique en charge du programme. Et, après avoir chauffé la sargasse à haute température, son charbon actif pourrait être efficace pour fixer les molécules de chlordécone, cet insecticide dangereux utilisé de 1972 à 1993, qui est l'autre fléau des Antilles. 
Cette tentative de dépollution des sols antillais fonctionne en laboratoire. Une application généralisée pourrait arriver après 3 à 5 années de recherches.
Des solutions concrètes existent déjà. En marge de la conférence scientifique de Pointe-à-Pitre, le salon Sarg’Expo rassemble cette semaine des professionnels venus en quête d'un nouveau marché. La méthanisation est l'une de ces pistes, mais le faible pouvoir calorifique des sargasses conduit à la tester en les mélangeant à d’autres déchets organiques, explique Brice Reynaud, chef de projet d’une société allemande instasargassollée aux Antilles.
Un consortium de trois industriels martiniquais s’est aussi réuni autour du projet Garas qui intègre la collecte, le traitement et la valorisation des algues, pour en faire un projet "100% local" visant à transformer les sargasses en bioplastiques, toujours avec d’autres déchets verts. Le terreau et le compost de sargasses sont également envisagés.
Plus artisanal, deux jeunes habitants de Saint-Barthélémy ont inventé un papier 100 % sargasses. "Au début", expliquent-ils, "nous voulions faire un éco-cirage pour notre marque de produits d’entretiens. Sauf que, comme pour l’huile et le vinaigre, la sargasse et le cirage, ça ne se mélange pas", indique Yohan Adam porteur du projet.
Le projet est déjà connu jusqu’en Bretagne, où le problème des algues vertes est assez similaire. Ailleurs dans la Caraïbe, chacun y va de sa solution : au Mexique, on travaille des briques, à Sainte-Lucie, on tente l’engrais.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/valoriser-les-sargasses-une-affaire-de-sciences-et-de-business_138603>
Sur le même sujet : 
> Philippe en Guadeloupe pour amplifier la lutte contre les sargasses <https://www.lepoint.fr/politique/philippe-en-guadeloupe-pour-amplifier-la-lutte-contre-les-sargasses-26-10-2019-2343604_20.php>, AFP, 26/10/19, 09:00
> Sargasses : en Guadeloupe, Philippe met l'accent sur la lutte internationale <https://www.lepoint.fr/politique/philippe-en-guadeloupe-pour-amplifier-la-lutte-contre-les-sargasses-26-10-2019-2343604_20.php>, AFP, 27/10/19, 00:00
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8- Une péniche ramasseuse de déchets plastiques sur les rivières polluées de la planète, AFP, 27/10/19, 09:00

Une association néerlandaise de défense de l'environnement, qui lutte contre la pollution plastique des océans, a dévoilé samedi sa dernière invention : une péniche flottante de ramassage des déchets baptisée "The Interceptor". 
Construite par l'organisation non gouvernementale The Ocean Cleanup, cette barge "fermera le robinet" de la plus grande source de déchets se déversant dans les océans, les rivières, a déclaré samedi son inventeur, Boyan Slat, 25 ans, lors d'une conférence de presse à Rotterdam. 
Le bateau, qui sera ancré dans des cours d'eaux pollués, est capable de ramasser jusqu'à 50 tonnes d'ordures par jour.
"Dans de bonnes conditions, nous pensons qu'il pourrait même doubler ce chiffre", a estimé le jeune homme.
"The Interceptor" ressemble à une grande péniche à laquelle est attachée une barrière courbée. L'ensemble mesure 24 mètres de long, fonctionne à l'énergie solaire, est entièrement autonome et peut collecter du plastique dans les rivières 24 heures sur 24, a également détaillé le PDG et fondateur de l'ONG.
Placée à des endroits stratégiques d'un réseau fluvial, la barrière du bateau dirige le plastique vers la "gueule" de la barge, qui est ensuite déversé dans une des six bennes à ordures. Sa capacité de stockage est de 50 mètres cube de déchets plastiques, soit l'équivalent de "271.000 Rubik's cubes", a souligné par ailleurs M. Slat. 
Une fois rempli à ras bord, un ordinateur de bord envoie alors un message aux opérateurs locaux pour qu'ils sortent les bennes et les vident "aussi facilement que si vous nettoyiez votre aspirateur".
Deux de ces machines sont déjà en service : l'une à Jakarta, en Indonésie, et l'autre en Malaisie. Une troisième est en préparation pour un déploiement au Vietnam tandis que le modèle exposé à la presse dans le port de Rotterdam rejoindra prochainement la République Dominicaine.
Le projet prévoit de s'attaquer aux 1.000 rivières les plus polluées au monde "d'ici cinq ans", contribuant à 80% de la pollution plastique mondiale.
Début octobre, le fondateur du projet a par ailleurs annoncé qu'un navire tirant un gigantesque dispositif innovant de flottaison, avait ramassé pour la première fois avec succès du plastique dans la "grande zone d'ordures du Pacifique" (GPGP), une poubelle flottante trois fois grande comme la France, à mi-chemin entre la Californie et Hawaï.
<https://www.geo.fr/environnement/une-peniche-ramasseuse-de-dechets-plastiques-sur-les-rivieres-polluees-de-la-planete-198312>
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9- Des salariés du leader du diagnostic immobilier ont été surexposés à des substances cancérogènes, Le Monde, 28/10/19, 06h07
Stéphane Mandard  

Des employés d’AC Environnement ont déposé plainte contre X pour mise en danger d’autrui après avoir été soumis à des concentrations de chloroforme vingt-cinq fois supérieures aux normes. 
La société AC Environnement n’est pas connue du grand public. Nombre de propriétaires font pourtant appel à ses services, parfois sans le savoir, avant de vendre ou de louer un appartement ou une maison.
Avec près de soixante-dix agences (dont trente-trois en franchise), 670 collaborateurs et un chiffre d’affaires de 53 millions d’euros, AC Environnement occupe la place revendiquée de « leader » sur le marché florissant du diagnostic immobilier.
Amiante, plomb…, cette société a réalisé plus de 320 000 diagnostics en 2018 dans le cadre de ventes ou de locations, mais aussi avant des travaux ou une démolition, et dans le cas de dépollution d’immeuble ou de site industriel. Elle vient notamment d’obtenir le marché des sites devant accueillir les futures infrastructures (village olympique, centre des médias) des Jeux de Paris 2024.
Hépatite, infertilité, complications de grossesse…
AC Environnement érige en priorité absolue « la sécurité et la santé des personnes qui vivent et/ou travaillent » dans les bâtiments qu’elle diagnostique et met en avant « la rigueur de ses méthodes ». Mais l’entreprise ne semble pas apporter le même soin à ses employés.
Selon les informations du Monde, une trentaine de salariés et ex-salariés de ses laboratoires de Gentilly (Val-de-Marne) et de Riorges (Loire) ont décidé de saisir la justice. Ils ont déposé deux plaintes contre X pour « mise en danger d’autrui », le 21 octobre, respectivement devant le tribunal de grande instance de Paris et celui de Roanne.
> Lire aussi  A Fos, des salariés d’ArcelorMittal gravement surexposés à un gaz cancérogène
Ils se plaignent de plusieurs problèmes de santé : hépatite, infertilité, complications de grossesse, douleurs neurologiques, asthénies ou encore nausées. Tous ont en commun d’avoir manipulé des solvants très toxiques comme le chloroforme, l’acétone et l’éthanol dans le cadre de leur travail de laborantin afin d’évaluer, notamment, la présence d’amiante dans les échantillons collectés. Ces produits chimiques sont considérés comme cancérigènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction (CMR).
Fin mars et début avril, les salariés des deux laboratoires apprennent qu’ils ont été exposés à des niveaux très excessifs de chloroforme depuis au moins 2016. Un rapport établi par la société Oxygenair en juin 2016 relève des concentrations de chloroforme atteignant jusqu’à 242,6 milligrammes par mètre cube (mg/m3) d’air sur une durée de huit heures dans le laboratoire de Gentilly. Soit près de vingt-cinq fois la valeur limite d’exposition professionnelle, fixée à 10 mg/m3. Selon des documents internes, « 200 personnes ont été exposées durant trois ans à 200 mg/m3 ».
88 fois la valeur de référence
En novembre 2018, une des employées de l’établissement de Riorges présente des signes d’intoxication. Elle sollicite la médecine du travail. Cette dernière décide de faire pratiquer des analyses sanguines à plusieurs salariés du laboratoire. Ce n’est qu’en avril et mars 2019, qu’ils obtiennent les résultats. Ils révèlent d’importantes anomalies. Le taux de trichlorométhane (chloroforme) de la salariée intoxiquée atteint 88,2 microgrammes par litre de sang, soit plus de 88 fois la valeur de référence dans la population en général qui est inférieure à 1 microgramme par litre.
Parallèlement, les employées du laboratoire de Riorges apprennent fin mars les conclusions d’un rapport commandité par AC Environnement. Conduit par la société Ispira, spécialisée dans la qualité de l’air, le document conclut à « un risque d’exposition élevé au chloroforme » et à « l’utilisation d’un système de protection collective inefficace » et « inadapté aux manipulations de CMR ».
Les salariés des deux laboratoires ne sont pas au bout de leurs surprises. Le 9 avril, ils reçoivent un mail du président d’AC Environnement, Denis Mora. Il les informe que la directrice des laboratoires, Sana Bourguiba, a présenté sa démission une semaine plus tôt après avoir assuré qu’elle avait dissimulé le rapport de 2016 de la société Oxygenair.
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Depuis, ils ont aussi appris que leur ancienne directrice avait créé la société KBSM le 14 décembre 2018 avec un capital de 1 000 euros. Et que le 14 février 2019, le capital de KBSM avait été porté à 2 866 130 euros par apport de la société Synapps, dont le cogérant est Denis Mora. Contacté par Le Monde, le groupe AC Environnement n’a pas répondu à nos sollicitations.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/28/des-salaries-du-leader-du-diagnostic-immobilier-ont-ete-surexposes-a-des-substances-cancerogenes_6017149_3244.html>
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10- L'UE doit recycler plus et mieux, AFP, 28/10/19, 15:00

Les pays de l'UE doivent améliorer leur gestion des déchets, notamment plastiques et électroniques, et recycler davantage pour limiter l'impact négatif sur l'environnement, a préconisé l'Agence européenne de l'environnement (EEA) dans deux rapports publiés lundi.
"L'UE doit trouver des manières de traiter ses déchets plastiques respectueuses de l'environnement, par exemple en augmentant la réutilisation et le recyclage", a prévenu l'organisme européen, qui siège à Copenhague.
Sur une année, l'UE produit 30 millions de tonnes de déchets plastiques dont seulement 17% sont réutilisés ou recyclés, d'après des chiffres de 2015 présentés par l'EEA. 
En 2017, la demande de plastique des 28 pays de l'UE, plus la Suisse et la Norvège, s'élevait à 51 millions de tonnes, principalement utilisé pour l'emballage et la construction.
"Une mauvaise gestion des déchets plastiques a des effets négatifs sur l'environnement et le climat, notamment les dépôts de plastique et de microplastiques sur terre et dans les rivières et les océans du monde entier", a-t-elle rappelé.
Début 2019, l'UE exportait quelque 150.000 tonnes de plastiques par mois. Ce chiffre était deux fois plus élevé en 2016, avec 300.000 tonnes exportées par mois, principalement vers la Chine et Hong Kong, qui ont depuis restreint les importations de déchets, les réorientant vers d'autres pays asiatiques dont les pratiques de traitement sont moins contrôlées.
Parmi les déchets électroniques (vieux ordinateurs, appareils photos, téléviseurs), sur les 10,3 millions de tonnes produites, 40% sont récupérées, a également relevé l'Agence européenne de l'environnement.
Le recyclage peut garantir la valorisation efficace des composants électroniques et limiter les effets environnementaux, estime l'EEA qui cite une étude norvégienne de 2016 suggérant qu'environ 1kg d'équivalent CO2 est économisé grâce au recyclage d'un seul téléphone portable.
<https://www.geo.fr/environnement/lue-doit-recycler-plus-et-mieux-198345>
En savoir plus :
> Reducing loss of resources from waste management is key to strengthening the circular economy in Europe <https://www.eea.europa.eu/publications/reducing-loss-of-resources-from>, European Environment Agency, 28/10/19
> The plastic waste trade in the circular economy <https://www.eea.europa.eu/publications/the-plastic-waste-trade-in>, European Environment Agency, 28/10/19
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11- Crise ouverte dans le recyclage du papier carton, Les Echos, 30/10/19, 06h42
Myriam Chauvot

La France collecte bien ses déchets de papier carton mais n'a pas de solution de recyclage faute d'industrie papetière suffisante. La Chine ne voulant plus des déchets de carton, comme ailleurs en Europe, les stocks débordent et aucune solution n'est en vue.
C'est la crise ouverte dans le recyclage des déchets de papier et de carton. Ce type de déchets se recycle si bien que, très tôt, la France a mis en place un système de collecte performant. Il en récupère 79 %, quand la moyenne européenne est de 72 %. Mais les déchets collectés et triés, encore faut-il qu'ils trouvent preneur pour être recyclés. Or la France, qui a collecté l'an dernier 7 millions de tonnes, manque d'usines papetières et se retrouve avec un excédent annuel de 1,7 million de tonnes. « Dans quasiment tous les centres de tris, les stocks débordent, ils ont dépassé le niveau autorisé », alerte Jean-Philippe Carpentier, le président de Federec, la fédération des recycleurs.
Selon ses estimations, le chiffre d'affaires réalisé par les recycleurs revendant les déchets de papier carton triés a chuté de 26 % sur la seule année 2018, passant de 918 à 729 millions d'euros. Et la crise s'est amplifiée cette année, les prix s'effondrant avec l'absence de débouchés. « Ils ont été divisés par 3 en deux ans et ont chuté de 50 % en moyenne en 2019 comparé au prix moyen de 2018 », estime Jean-Philippe Carpentier.
>> Suite à lire à :
<https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/crise-ouverte-dans-le-recyclage-du-papier-carton-1144116>
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12- Les problèmes du recyclage ne se résument pas au plastique, Les Echos, 30/10/19, 08h02
Myriam Chauvot

La polémique sur les déchets plastiques et la consigne a occulté cette année d'autres problèmes. Les déchets ultimes, non recyclables, ne trouvent plus d'exutoires en France et partent à l'étranger pour y être enfouis.
En apparence, l'industrie française du recyclage va plutôt bien. Elle croît en volume. Les 107 millions de tonnes de déchets collectés l'an dernier (+2 % en un an) ont rapporté au millier d'entreprises du secteur un chiffre d'affaires de 9 milliards d'euros (-0,8 %), selon l'estimation de leur fédération, Federec. La crise de certaines filières comme celle du papier carton a été compensée par la progression du volume d'activité d'autres filières, comme celle des déchets organiques (+3 %, à 32 millions de tonnes collectées l'an dernier).
Mais la controverse qui a fait rage cette année sur la consigne des bouteilles plastiques et, plus largement, sur la pollution plastique a largement détourné l'attention de la montée d'un problème généralisé. « Pour respecter l'objectif gouvernemental d'une réduction de 50 % de l'enfouissement des déchets d'ici à 2025, les pouvoirs publics réduisent chaque année les capacités d'accueil des décharges, explique Jean-Philippe Carpentier, le président de Federec. Cependant, après tri et broyage, il existe une part incompressible de déchets ultimes, non recyclables, qui aujourd'hui n'a plus assez d'exutoires. Cela contraint certains sites à ralentir leur activité faute d'espace pour stocker les déchets ultimes ».
>> Suite à lire à :
<https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/les-problemes-du-recyclage-ne-se-resument-pas-au-plastique-1144161>
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13- Surf : La jeune marque nantaise Wildsuits veut rendre les combinaisons plus écolos, 20 Minutes, 30/10/19, 20h46
Julie Urbach

De la conception au recyclage, les deux créateurs de ces combinaisons veulent être «le plus éco-responsable possible»
• Wildsuits est une marque de combinaisons de surf réalisées « avec un maximum de matériaux respectueux de la nature ».
• Le néoprène n’est pas à base de pétrole mais de calcaire, et d’autres composants recyclés (pneus usagés, bouteilles…) sont utilisés.
Avec les grandes marées, un week-end prolongé et « les vagues qui reviennent » à l’automne, le moment est parfait pour enfiler sa combi de surf. Mais pas n’importe laquelle, espère Antoine Pouvreau. Ce Nantais de 24 ans est le cofondateur de Wildsuits, une jeune marque de combinaisons réalisées « avec un maximum de matériaux respectueux de la nature ». Il faut dire qu’il y a du boulot chez les surfeurs : malgré leur image à la cool et proche de l’environnement, leurs équipements ne sont pas si green que ça. Composants polluants dans les planches, wax à la paraffine… ce n’est pas mieux niveau combinaison dont la matière principale, le néoprène, est réalisée à partir de pétrole.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/2640171-20191030-surf-jeune-marque-nantaise-wildsuits-veut-rendre-combinaisons-plus-ecolos>
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14- A Rouen, Macron salue "la compétence" des services de l'Etat après l'incendie de Lubrizol, AFP, 30/10/19, 23:00
Jérôme Rivet

Comme il s'y était engagé, Emmanuel Macron est venu mercredi soir à Rouen saluer la "compétence" et le "sang-froid" des services de l’État et tenter de rassurer une population toujours inquiète des conséquences de l'incendie de l'usine chimique Lubrizol.
"Les services de l’État ont agi avec compétence, avec beaucoup de sang-froid, beaucoup de professionnalisme", a souligné le président de la République lors d'un point presse à la mairie de Rouen. "De là où je suis, je n'ai pas vu de défaillance, au contraire", a-t-il assuré.
M. Macron a particulièrement insisté sur le travail des pompiers "qui n'ont pas connu la peur, qui ont permis de contenir ce qui s'est passé à Lubrizol et d'éviter des conséquences qui auraient pu être bien plus dommageables".
Le chef de l’État, qui a longuement déambulé dans les rues de la ville normande, a dit être venu apporter "un message de soutien et de considération" aux Rouennais après l'incendie du 26 septembre dans l'usine chimique Lubrizol et le site voisin de Normandie Logistique. Au total, 9.505 tonnes de produits, en majorité chimiques, ont brûlé sur ce site classé Seveso seuil haut.
A l'issue d'une rencontre avec le maire socialiste, Yvon Robert, il s'est défendu d'être venu trop tard à Rouen. "Le rôle du président de la République n'est pas de se précipiter dès qu'il y a quelque chose qui se passe (...) Je ne crois pas que mon rôle soit de me substituer à chaque ministre", a-t-il affirmé, saluant le courage du préfet de Normandie Pierre-André Durand.
Le président de la République a ensuite échangé avec quelques jeunes Rouennais attablés en terrasse dans le centre-ville, tandis que des sifflets et des "Macron, démission" fusaient un peu plus loin. 
Il a notamment eu un échange tendu avec une femme qui l'a accusé de "passer des lois par derrière pour nous voler". "Le pays est en révolte, et ça va être de pire en pire, tout le monde se réveille et vous fermez les yeux", a-t-elle lancé.
- "Elle fait son show" -
"Si c'est bien une chose que je ne fais pas, c'est fermer les yeux", a rétorqué M. Macron. "Vous ne cherchez pas à dialoguer, vous êtes en colère", a-t-il ajouté, avant de lancer : "Elle fait un show, c'est dommage mais ça ne règle pas le sujet des gens".
Ce déplacement, qui n'était pas à l'agenda présidentiel, intervient alors que l'inquiétude demeure forte sur l'impact sanitaire et environnemental de l'incendie.
"Quand on vit ce qui a été vécu à Rouen, quand on respire (...) des odeurs qui sont très graves, dont on ne connaît pas la dangerosité (...), c'est très déstabilisant et donc ça nourrit forcément de l'inquiétude", a reconnu M. Macron. "Il ne faut pas que cette inquiétude qui est tout à fait légitime deviennent de la défiance parce que des fausses informations circulent, parce qu'on se met à dire tout et son contraire".
Des habitants ont longuement exprimé leur "inquiétude", raconté avoir "eu peur", en reprochant au chef de l'Etat d'avoir attendu un mois avant de venir.
Le maire Yvon Robert a évoqué "une visite à dimension symbolique". "C'est important que le président de la République se rende compte de la situation (après) un accident grave qui a touché la population", a-t-il déclaré peu avant l'arrivée du chef de l’État.
M. Macron a promis de "rebâtir l'attractivité, l'image" de la ville "qui a une grande histoire littéraire, historique". Il a évoqué l'organisation d'un "sommet" en 2020 dans la capitale normande avec un de ses homologues étrangers.
Comme l'an dernier, Emmanuel Macron a prévu de passer le week end de la Toussaint en famille en Normandie, à Honfleur, a-t-on appris de source proche de la présidence.
<https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/incendie/incendie-d-un-site-seveso-a-rouen/incendie-de-l-usine-lubrizol-a-rouen-emmanuel-macron-salue-la-competence-des-services-de-l-etat-et-echange-avec-des-habitants_3681973.html>
Sur le même sujet : 
> Incendie Lubrizol : le préfet plaide pour un système de communication de crise plus efficace, Le Monde, maj le 31/10/19 à 00h07
Patricia Jolly  
Durement critiqué pour sa gestion de la communication autour de l’incendie, Pierre-André Durand, préfet de Normandie, était auditionné par la mission d’information de l’Assemblée nationale. 
Le SMS plutôt que la sirène… C’est en faveur d’une modernisation du système de communication de crise qu’a plaidé le préfet de Normandie, Pierre-André Durand, mercredi 30 octobre, lors de son audition devant la mission d’information de l’Assemblée nationale présidée par le député (PS) de Seine-Maritime Christophe Bouillon.
Cette mission a été créée début octobre pour « tirer des enseignements » et « faire la lumière » sur l’incendie hors norme qui a ravagé en pleine nuit les sites industriels Lubrizol et Normandie Logistique, le 26 septembre, à Rouen. L’origine du sinistre, qui n’a fait aucune victime mais a réduit en fumée 9 505 tonnes de produits chimiques, demeure inconnue. Mardi 29 octobre, une information judiciaire confiée à trois magistrats du pôle santé publique du tribunal de grande instance de Paris a été ouverte.
> Lire aussi  Bien avant l’incendie de l’usine Lubrizol, les lacunes alarmantes des sous-traitants étaient connues
« Nous ne pouvons pas gérer des crises du XXIe siècle avec un outil du XXe siècle, a argué le préfet Durand, mercredi, rappelant que le système de sirènes en vigueur est issu de celui de « la défense passive des années 1930 ». Durement critiqué pour sa gestion de la communication autour de l’incendie par une population inquiète et furieuse, le représentant de l’Etat a affirmé devant les députés que la crise avait été « bien gérée sur le plan opérationnel » mais que les outils de communication étaient « éminemment perfectibles ». 
Il a ainsi expliqué avoir pris « la moins mauvaise décision » en n’actionnant pas immédiatement les trente et une sirènes du plan particulier d’intervention de Rouen et en attendant 7 h 51, heure du « départ des gens au travail », pour activer, les deux sirènes les plus proches du site Lubrizol, le jour du sinistre.
« Contre-productif de déclencher les sirènes »
« J’ai fait le choix de mettre le paquet sur l’information directe de la population, sous forme de tweets et de conférences de presse, d’essayer de communiquer au maximum pour expliquer ce qui se passait et indiquer les bons comportements à adopter, a développé M. Durand. (…) J’ai considéré que déclencher les sirènes était contre-productif alors que la population était, de fait, confinée et à l’abri, puisque nous étions en pleine nuit. »
Pour le préfet, la « colonne vertébrale » du système d’information lors d’une telle crise doit désormais être le « cell broadcast » [diffusion cellulaire], qui permet « par le bornage des téléphones portables d’envoyer d’office des messages à tous les appareils qui dépendent d’une zone ». Ce serait « le moyen d’avoir une information et une alarme parfaitement calibrées en temps réel », a poursuivi M. Durand, soulignant que le citoyen est « mobile, autonome et veut être informé personnellement ».
Alors que l’Américain Eric Schnur, président-directeur général de Lubrizol Corporation, a affirmé lors d’une conférence de presse, le 25 octobre, son souhait de rouvrir le site de Rouen « aussi rapidement que possible », M. Durand a signifié qu’une reprise de l’exploitation n’était pas à l’ordre du jour, rappelant l’industriel à ses responsabilités. « (…) Lubrizol, comme Normandie Logistique, doit nettoyer ses pollutions, remettre en état son site, rendre compte d’un certain nombre d’infractions constatées (…) », a-t-il déclaré.
> Lire aussi  Lubrizol : des failles dans le dispositif anti-incendie
« Aucune irrégularité décelée »
Egalement auditionné mercredi, Patrick Berg, patron de la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal), a assuré qu’« aucune irrégularité n’a[vait] été décelée dans la nature et la quantité des produits que Normandie Logistique stockait » pour le compte de Lubrizol.
Le règlement des premières indemnisations auquel Lubrizol s’est engagé pour compenser le préjudice causé aux agriculteurs, aux commerçants et aux entreprises devrait commencer à partir du 18 novembre.
> Lire aussi  Normandie Logistique, l’entreprise voisine de Lubrizol, a commis « plusieurs infractions pénales »
« Deux fonds d’indemnisation ont été mis en place par Lubrizol : un fonds agricole et un fonds généraliste », a précisé M. Durand. Par mesure de précaution face à l’ampleur de l’incendie, le ministère de l’agriculture avait suspendu la commercialisation des productions agricoles pour cinq départements et 216 communes.
A Christophe Bouillon, président de la mission d’information de l’Assemblée nationale, qui lui avait demandé son avis, en début de séance, sur la création d’une Autorité de sûreté indépendante des sites Seveso « dotée d’un budget propre et d’un pouvoir de sanction », sur le modèle de l’Autorité de sûreté nucléaire, Pierre-André Durand a botté en touche. « Cela relève du choix politique », a déclaré le représentant de l’Etat.
> Lire aussi  Pour le patron de Lubrizol, ce qui a brûlé à Rouen n’est « pas plus toxique qu’un incendie de maison »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/30/incendie-lubrizol-le-prefet-plaide-pour-un-systeme-de-communication-de-crise-plus-efficace_6017497_3244.html>
Sur le même sujet : 
> Lubrizol : un procès-verbal d'infraction transmis au parquet <https://information.tv5monde.com/info/lubrizol-un-proces-verbal-d-infraction-transmis-au-parquet-330042>, AFP, 02/11/19, 17:00
> « Si vous êtes près d’un site Seveso, fuyez ! » : le message du patron de Normandie Logistique après l’incendie à Rouen <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/06/si-vous-etes-pres-d-un-site-seveso-fuyez-le-message-du-patron-de-normandie-logistique-apres-l-incendie-de-lubrizol_6018273_3244.html>, Le Monde, 06/11/19, 19h56
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15- "État d'urgence sanitaire" : New Delhi suffoque sous un pic de pollution, AFP, 01/11/19, 12:00

Yeux irrités, gorge sèche, brouillard toxique : la capitale indienne New Delhi connaît vendredi l'un de ses pics de pollution atmosphérique extrême, un "état d'urgence sanitaire" pour les autorités.
La qualité de l'air s'est violemment dégradée cette semaine dans la mégapole de vingt millions d'habitants, poussant un organisme de lutte contre la pollution à qualifier vendredi la situation d'"état d'urgence sanitaire" qui "aura des conséquences sanitaires néfastes sur tous, particulièrement nos enfants".
Les décideurs ont ordonné en conséquence la fermeture des écoles et des chantiers jusqu'à mardi. Les pétards sont interdits pour tout l'hiver.
Depuis plusieurs jours, une épaisse fumée âcre enveloppe la capitale, en grande partie alimentée par les brûlis agricoles qui battent leur plein dans les régions voisines et déportée par les vents sur la ville, déjà l'une des plus polluées au monde.
Cette technique, illégale, permet aux agriculteurs de nettoyer leurs champs à moindre coût des résidus de la récolte du riz pour pouvoir semer la culture suivante. Les images satellite de la Nasa montrent des milliers de feux actifs ces derniers jours dans l'État du Penjab, au nord-ouest de la capitale.
Chaque année au début de l'hiver, une conjonction de facteurs naturels (froid, vents faibles...) et humains (brûlis agricoles, émissions industrielles et automobiles, feux pour se réchauffer...) transforme New Delhi en "chambre à gaz", une expression fréquemment utilisée par ses dirigeants.
À 14H00 locales (08H30 GMT), l'ambassade américaine à New Delhi enregistrait une concentration de particules fines PM2,5 de 421 microgrammes par mètre cube d'air. L'Organisation mondiale pour la santé (OMS) recommande de ne pas dépasser 25 en moyenne journalière.
D'un diamètre égal au trentième de celui d'un cheveu humain, les particules fines en suspension peuvent s'infiltrer dans le sang à travers les poumons. Une exposition à long terme aux PM2,5 accentue les risques de maladies cardiovasculaires et de cancer des poumons.
En prévision de la saison de pollution, New Delhi avait banni l'utilisation de générateurs diesel et va appliquer, du 4 au 15 novembre, la circulation alternée. Le gouvernement local a aussi annoncé le mois dernier qu'il allait distribuer 5 millions de masques protecteurs aux écoliers.
En 2017, la pollution de l'air a causé 1,2 million de décès prématurés en Inde, selon l'estimation d'une étude parue l'année dernière dans la revue scientifique The Lancet.
<https://information.tv5monde.com/info/etat-d-urgence-sanitaire-new-delhi-suffoque-sous-un-pic-de-pollution-329819>
Sur le même sujet : 
> En visite dans New Delhi asphyxiée, Merkel exhorte l'Inde à lutter contre la pollution, AFP,  02/11/19, 12:00
Aishwarya Kumar
La chancelière allemande Angela Merkel, en visite dans une capitale indienne asphyxiée par une pollution extrême, a promis un milliard d'euros sur cinq ans pour des transports écologiques en Inde, et exhorté New Delhi à lutter contre un fléau responsable de centaines de milliers de décès prématurés.
La chancelière allemande est arrivée jeudi soir pour une visite à caractère économique dans une New Delhi "en état d'urgence sanitaire" en raison d'un pic de pollution atmosphérique alimenté notamment par les brulis agricoles.
L'Allemagne va s'engager à hauteur d'un milliard d'euros pour des projets de transports verts dans les villes indiennes sur les cinq prochaines années, a promis la chancelière dans un discours rapporté par la presse indienne samedi. "Ces bus diesel doivent être remplacés par des bus électriques, et quiconque a ressenti la pollution à Delhi a de très bons arguments pour plaider en faveur de ce remplacement", a ajouté Mme Merkel, l'une des premières responsables étrangères à s'exprimer publiquement sur le fléau de la pollution en Inde.
Mme Merkel a assisté vendredi à une parade en compagnie du Premier ministre Narendra Modi. Aucun des deux dirigeants ne portaient de masque malgré l'intensité du smog et les consignes sanitaires.
La qualité de l'air s'est fortement dégradée cette semaine dans la mégapole de vingt millions d'habitants, poussant un organisme de lutte contre la pollution à qualifier vendredi la situation d'"état d'urgence sanitaire" qui "aura des conséquences sanitaires néfastes sur tous, particulièrement nos enfants".
Ecoles et chantiers ont été fermés jusqu'à mardi. Les pétards sont interdits pour tout l'hiver.
Chaque année au début de l'hiver, une conjonction de facteurs naturels (froid, vents faibles...) et humains (brûlis agricoles, émissions industrielles et automobiles, feux pour se réchauffer...) transforme New Delhi en "chambre à gaz", une expression fréquemment utilisée par ses dirigeants.
En prévision de la saison de pollution, New Delhi avait banni l'utilisation de générateurs diesel et va appliquer, du 4 au 15 novembre, la circulation alternée. Le gouvernement local a aussi annoncé le mois dernier qu'il allait distribuer 5 millions de masques protecteurs aux écoliers.
En 2017, la pollution de l'air a causé 1,2 million de décès prématurés en Inde, selon l'estimation d'une étude parue l'année dernière dans la revue scientifique The Lancet.
<https://information.tv5monde.com/info/en-visite-dans-new-delhi-asphyxiee-merkel-exhorte-l-inde-lutter-contre-la-pollution-329999>
Sur le même sujet : 
> A New Delhi, un brouillard de pollution si dense que les avions ne peuvent plus atterrir, <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/03/a-new-delhi-un-brouillard-de-pollution-si-dense-que-les-avions-ne-peuvent-plus-atterrir_6017863_3244.html> Le Monde avec AFP, 03/11/19, 12h54
> New Delhi piégée dans une pollution dantesque, AFP, 04/11/19, 10:00
Alexandre Marchand
Les vingt millions d'habitants de New Delhi continuaient de tousser et se frotter les yeux lundi dans un brouillard de pollution dantesque, une urgence de santé publique qui a entraîné la fermeture d'écoles et de chantiers.
Lundi matin, une brume nauséabonde et écœurante emprisonnait toujours la capitale indienne, cachant les bâtiments, s'immisçant dans les foyers, les bureaux et même les galeries souterraines du métro, envahissant de façon insupportable les voies respiratoires et les poumons.
Le pic de ces jours-ci est l'un des plus violents épisodes de pollution atmosphérique qu'a connu ces dernières années la mégapole, souvent qualifiée par des responsables indiens de "chambre à gaz". Les immenses besoins de croissance du géant d'Asie du Sud se payent souvent au prix de la détérioration de son environnement.
"J'ai mal à la tête chaque jour quand je me réveille. C'est parfois suffoquant de respirer. Les narines sont irritées et tout, les yeux aussi. Ça brûle", a décrit à l'AFP Ankusha Kushi, une étudiante de Delhi.
Chaque année au début de l'hiver, une conjonction de facteurs naturels (froid, vents faibles...) et humains (brûlis agricoles, émissions industrielles et automobiles, feux pour se réchauffer...) rend irrespirable l'air de New Delhi, l'une des villes les plus polluées de la planète.
À 10H00 locales (04H30 GMT), l'ambassade américaine sur place enregistrait une concentration de particules fines PM2,5 de 469 microgrammes par mètre cube d'air. En comparaison, le niveau de Paris au même moment était de 6.
L'Organisation mondiale pour la santé (OMS) recommande de ne pas dépasser une concentration de 25 en moyenne journalière.
"Il y a de la fumée partout et les gens, y compris les jeunes, les enfants et les personnes âgées, ont du mal à respirer", a déclaré le chef de l'exécutif local, Arvind Kejriwal, dans une vidéo postée dimanche sur son compte Twitter.
La circulation alternée est entrée en vigueur lundi dans la ville, jusqu'au 15 novembre. Les véhicules ne peuvent rouler qu'un jour sur deux selon que leur plaque d'immatriculation finit par un chiffre pair ou impair.
Les experts sont très circonspects sur l'efficacité de ce dispositif, utilisé plusieurs fois depuis 2016, notamment en raison des très nombreuses exemptions, pour les deux-roues ou pour les conductrices par exemple.
"Ça ne peut pas être une solution car le transport privé motorisé ne représente qu'une très petite partie" des sources de pollution, a déclaré à l'AFP Siddharth Singh, auteur du livre "The Great Smog of India".
- 'Chaque respiration nous tue' -
Les décideurs ont ordonné vendredi la fermeture des écoles et l'arrêt des chantiers jusqu'à mardi à Delhi et sa région. Le gouvernement local distribue aussi des masques de protection aux écoliers.
D'un diamètre égal au trentième de celui d'un cheveu humain, les particules fines en suspension présentes dans le "smog" peuvent s'infiltrer dans le sang à travers les poumons. Une exposition à long terme aux PM2,5 accentue les risques de maladies cardiovasculaires et de cancer des poumons.
Le brouillard de pollution était si dense dimanche qu'une quarantaine d'avions ont dû être détournés de l'aéroport de la capitale. Des centaines de vols ont été retardés.
Pour réduire les effets néfastes de la pollution sur le corps, le ministre de la Santé a recommandé dimanche aux Indiens de manger des carottes.
Un groupe de défenseurs de l'environnement a écrit dimanche au Premier ministre Narendra Modi, silencieux sur la pollution de l'air, pour appeler la classe politique à dépasser ses querelles et à s'attaquer sérieusement à ce problème de société majeur.
"Chaque respiration que nous prenons nous tue plus rapidement, nous et nos proches, et pourtant nous ne pouvons rien faire contre cela, ce qui nous rend impuissants, tristes et en colère", ont-ils déclaré dans cette lettre ouverte.
Au-delà de New Delhi, la pollution atmosphérique est un mal endémique pour tout le nord du pays, le long de la plaine du Gange. Selon un rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) l'an passé, 14 des 15 villes les plus polluées au monde se trouvent en Inde.
En 2017, la pollution de l'air a causé 1,2 million de décès prématurés dans le pays, selon l'estimation d'une étude parue l'année dernière dans la revue scientifique The Lancet.
<https://information.tv5monde.com/info/new-delhi-piegee-dans-une-pollution-dantesque-330243>
Sur le même sujet : 
> La pollution à New Delhi, bien que réduite, reste nocive <https://information.tv5monde.com/info/la-pollution-new-delhi-bien-que-reduite-reste-nocive-330513>, AFP, 05/11/19, 20:00
> Inde : la pollution ne décourage pas les touristes de visiter le Taj Mahal <https://information.tv5monde.com/info/inde-la-pollution-ne-decourage-pas-les-touristes-de-visiter-le-taj-mahal-330682>, AFP, 06/11/19, 14:00
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16- Le Japon va rendre les sacs plastiques payants avant les JO de Tokyo 2020, AFP, 01/11/19, 17:00

Les commerçants au Japon, y compris les supermarchés et les innombrables supérettes du pays, devront facturer aux clients l'usage de sacs en plastique à partir de juillet prochain, juste avant les Jeux olympiques de Tokyo, a décidé vendredi le gouvernement.
Avec cette décision, le Japon rejoint de nombreux autres pays qui ont déjà adopté des mesures similaires pour des raisons environnementales, notamment en Europe.
Les consommateurs japonais sont jusqu'à présent très friands d'emballages plastiques: le pays est même celui qui produit le plus de déchets plastiques au monde par habitant, après les Etats-Unis.
Le gouvernement s'est engagé à changer les habitudes des consommateurs, en les incitant notamment à apporter leurs propres sacs quand ils font des courses, selon un document officiel.
Le tarif des sacs en plastique sera toutefois laissé à l'appréciation de chaque commerçant, est-il précisé.
Pays hôte du G20 en juin dernier, le Japon avait entouré ce sommet de nombreuses initiatives en faveur de l'environnement, dont un engagement multilatéral sur la diminution des déchets plastiques dans les océans.
Le Japon s'enorgueillit d'un haut taux de "réutilisation" de ses déchets plastiques (86%). Mais dans la réalité, une grande partie d'entre eux sont incinérés, souvent pour produire de l'énergie, émettant ainsi du CO2 et contribuant au réchauffement de la planète.
Le pays exporte par ailleurs environ 10% de ses déchets plastiques. Cependant selon des enquêtes d'ONG environnementales, une grande partie de ces déchets expédiés à l'étranger aboutissent dans les océans ou sont brûlés de manière polluante.
Le Japon s'est engagé en 2018 à réduire de 25% ses déchets plastiques d'ici 2030.
<https://information.tv5monde.com/info/le-japon-va-rendre-les-sacs-plastiques-payants-avant-les-jo-de-tokyo-2020-329910>
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17- Les déchetteries donnent une deuxième vie aux objets, Le Monde, 03/11/19, 17h27
Cécile Peltier  

Alors que la loi pousse les collectivités à penser la gestion des déchets en termes d’économie circulaire, Orléans Métropole a ouvert un espace « réemploi », en 2018, à la déchetterie de Saran. 
Cinq cent soixante-huit kilogrammes : c’est le poids de déchets produits par an et par Français, selon les derniers chiffres de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Au prix d’une politique de sensibilisation amorcée en 2010, mêlant compostage, lutte contre le gaspillage alimentaire et création d’une sorte de Bon Coin local, Orléans Métropole est parvenue à descendre à 508 kg. Une première victoire dont elle ne saurait se satisfaire : « L’idée est désormais d’alléger la poubelle de 54 kg par an et par habitant d’ici à 2026 », annonce Hélène Peroceschi, chargée de mission réduction des déchets à la métropole.
Cet objectif passe notamment par le développement d’une filière de réemploi dans les déchetteries de l’agglomération orléanaise. L’idée ? Offrir une seconde vie à des objets en bon état, qui finissent d’habitude à la benne.
La métropole a choisi en 2018 la déchetterie de Saran pour accueillir le premier local. Avec ses seize quais et ses quelque mille visiteurs les jours d’affluence, c’est la plus grosse et la plus moderne de l’agglomération.
Bien en vue, juste à l’entrée, le local de réemploi est géré par un groupement de six associations locales issu de l’économie sociale et solidaire. En cette fin de matinée d’octobre, Philippe Chesneau franchit le seuil les bras chargés de livres. Le sexagénaire, qui profite de sa retraite pour faire du tri, est ravi d’avoir trouvé preneur pour ses chers bouquins.
Un rôle de sensibilisation
Comme neufs, ils devraient, après un coup de chiffon « pouvoir être revendus », se réjouit Anna. Après un service civique, l’étudiante vient de se faire embaucher par La Ressource AAA, l’une des six associations du « groupement réemploi », dans le cadre d’un contrat aidé. Sa mission ? « Accueillir les visiteurs, puis évaluer et trier les objets », explique-t-elle en saluant Isabelle Guyomard. Dans la besace de cette dernière, donneuse régulière : une marmite, un vieux magnétoscope et des enceintes. Dans le lot, parfois, on trouve des objets neufs, comme ce diffuseur d’ambiance qui n’a même pas été sorti de son emballage cellophane…
Anna et ses collègues, qui ont aussi un rôle de sensibilisation, vont au-devant des visiteurs afin de les inciter à donner plutôt qu’à jeter. « Il est arrivé que certains répondent “c’est mort, je l’ai payé super cher ce truc, c’est pas pour que vous fassiez du fric avec” », relate Guillaume Mercier, directeur de La Ressource AAA et représentant du groupement.Mais la plupart du temps, la démarche est chaleureuse : « Non seulement les gens donnent, mais ils nous racontent la vie de l’objet, qui comporte toujours une charge affective… » On aimerait ainsi connaître l’histoire de ce lapin en peluche à nœud papillon rose, abandonné le matin même dans le placard placé à l’extérieur du local, sous le panneau flanqué d’une flèche verte et de l’inscription : « Un objet à sauver ? Déposez-le ici ».
Après un passage sur la balance, chaque pièce est scrutée avec soin, et si elle est jugée réutilisable, triée et rangée dans l’un des grands casiers posés sur les étagères. Chaque technicien du réemploi a sa spécialité : les produits culturels, le textile et les jouets, l’électroménager et le mobilier. Jouets en plastique cassés et peluches tachées, eux, repartent immédiatement à la déchetterie, où ils seront recyclés ou détruits. « Il est important de faire un tri drastique afin d’éviter de déplacer et stocker des objets pour rien, explique M. Mercier. Tout cela a un coût ! »
Une stratégie globale de réduction des déchets
Guillaume Mercier fait partie des promoteurs du projet. Dès 2014, il a frappé avec un collectif de citoyens à la porte des collectivités de la région, dont Orléans Métropole, avec l’envie de créer une ressourcerie. « Il n’y en avait pas en région Centre, et pour la plupart nos interlocuteurs ne connaissaient pas le principe et ne croyaient pas vraiment au projet », se souvient-il.
A la même époque, le législateur renforce le rôle des collectivités en matière de prévention des déchets. Et Orléans Métropole, qui a déjà monté une filière de réemploi recyclage textile, commande à un cabinet privé une étude sur la mise en œuvre d’une filière du réemploi. Ce dernier conclut notamment à la possibilité d’installer un service en déchetterie. L’idée, portée notamment par quelques techniciens convaincus, et quelques associations, fait tranquillement son chemin.
« En 2017, on a passé au crible les bennes de la déchetterie de Saran et de Saint-Jean-de-Bray et on a montré que quatre à huit tonnes d’objets, par semaine et par site voués à l’incinération étaient réutilisables », explique M. Mercier.
En parallèle, la tournée des initiatives mêlant déchetteries et ressourceries – en Picardie, en Rhône-Alpes, du côté de Vichy, notamment – permet à la métropole d’affiner son projet de local de réemploi. En 2018, elle fait le choix de réserver le marché public aux acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS). « La filière réemploi est aussi une manière de développer l’emploi local à dimension sociale », justifie Thierry Cousin, vice-président de la métropole, délégué à la gestion des déchets.
Après une année d’expérimentation jugée concluante sous l’égide du groupement réemploi, le service est lancé officiellement en avril 2019 avec les mêmes acteurs. Les résultats sont encourageants : sur les 10 tonnes de « déchets » traitées chaque mois par le groupement réemploi, 60 % sont réutilisés, 37 % recyclés et 3 % incinérés, contre 10 % au début. « C’est mieux que ce qu’on s’était fixé », se réjouit Hélène Peroceschi, chargée de mission prévention déchets à la Métropole. Le tout, selon des procédures carrées : « Les parcours de tous les objets sont tracés. Quand un vélo rentre, on sait quand et où il a été réparé, et quand et où il a été vendu. C’est normal, car on utilise de l’argent public ! »
Un changement culturel
Quand Anna et ses collègues ne sont pas là, ce sont les agents de Veolia, qui exploite la déchetterie pour le compte d’Orléans Métropole, qui prennent le relais. « Au début, certains nous disaient : “Avec vous, je ne vais plus avoir de boulot”, et maintenant, on s’appuie beaucoup sur eux », constate Guillaume Mercier.
« Une révolution culturelle, reconnaît Thomas Gervis, directeur recyclage et valorisation des déchets chez Veolia pour l’Eure-et-Loir et le Loiret. Il y a encore dix ans, un groupe comme le nôtre aurait eu peur, en travaillant avec une ressourcerie, de perdre un gisement de déchets, ce qui n’est plus cas aujourd’hui. On s’inscrit dans une démarche de réduction des déchets et de promotion du réemploi, en lien avec tous les acteurs de l’ESS. »
> Lire aussi  A Vayres, en Gironde, la « déchetterie » est devenue obsolète et le recyclage une « obligation »
Deux fois par semaine, Abraysie et Respire, deux régies de quartier membre du groupement, chargent les objets collectés pour les répartir entre les différentes associations : les vélos chez 1-Terre-Actions, les vêtements et les meubles chez Emmaüs, les petits objets à La Ressource AAA, l’électroménager chez Envie, où ils seront si nécessaire réparés et revendus pour un prix modique.
Chez Envie, on répare et on revend
Avec son fond musical FM et ses rangées d’écrans plats, le hangar d’Envie, planté dans la zone d’activité d’Ingré, à quelques kilomètres de Saran, ressemble à n’importe quel magasin d’électroménager. Pourtant, tous les équipements en rayon sont des modèles de seconde main. Sur les centaines qui entrent chaque semaine, « entre dix et quinze » arrivent directement de la déchetterie de Saran, dont un quart environ sont réutilisés. Un gisement encore homéopathique, mais de qualité.
Dans l’atelier de production attenant à la boutique, une vingtaine de salariés sur les quarante-cinq que compte l’entreprise d’insertion, s’évertuent à sauver ces frigos, cuisinières et autres machines à laver d’une mort prématurée. Ils sont chômeurs longue durée, travailleurs handicapés, bénéficiaires des minima sociaux, et pendant leur parcours d’insertion de vingt-quatre mois en profitent pour renouer avec l’emploi.
Entré il y a quatre mois chez Envie, Gevorg, tente de comprendre ce qui cloche avec ce sèche-linge. « C’est intéressant, même si ces machines sont moins compliquées à réparer que les ordinateurs », s’amuse cet ingénieur d’origine arménienne. Quand il manque une pièce, il va chercher son bonheur dans le vaste cimetière d’électroménager qui s’étale dans la cour. Une fois réparés et nettoyés, six cents appareils sont vendus chaque mois, à un prix de 40 % à 60 % inférieur à celui du neuf, avec deux ans de garantie. Les clients ? « Très souvent, des budgets serrés : jeunes couples, étudiants… », énumère François Dony, directeur d’Envie Orléans.
Un modèle économique encore fragile
Depuis la mise en place du local de Saran, les six associations du groupement, qui facturent le service à la collectivité, sont parvenues à consolider sept équivalents temps plein. Mais le business plan de la filière est encore à consolider. « L’idée est de continuer à travailler avec les mêmes acteurs, mais pour moins cher », résume Mme Peroceschi. C’est possible, Guillaume Mercier, en est persuadé : « On sait qu’avec les gisements disponibles, on peut à court terme s’aligner sur le coût de l’incinération, et à terme descendre au-dessous. » 
En 2018, la Métropole a investi 100 000 euros pour le lancement du local de réemploi, à Saran. En 2020, elle a prévu de consacrer 200 000 euros à la gestion de quatre aires de réemploi en déchetterie, pariant sur le déploiement du service à Ingré, au début d’octobre, puis à Saint-Cyr-en-Val et Saint-Jean-de-Braye, en 2020, pour réaliser des économies d’échelle.
En parallèle, il s’agit de développer la part d’autofinancement des associations à travers la vente d’objets : « Il faut construire une offre de produits. Aujourd’hui, les gens donnent, l’idée demain est qu’ils deviennent aussi clients des ressourceries », poursuit Hélène Peroceschi.
Une déchetterie en 2021
Et ce n’est qu’un début : le réemploi est au cœur du projet « Déchetterie du futur » qui devrait remplacer, en 2021, celle d’Orléans, « vieillissante ». Elle s’ouvrira sur un local de réemploi de 500 mètres carrés, complété par une zone d’ateliers, une boutique et un espace de sensibilisation. « On s’est inspiré du Smicval Market. On change les logiques physiques pour faire évoluer les comportements des usagers », explique la chargée de mission prévention déchets de la Métropole.
Le groupement réemploi, étroitement associé au projet, espère bien être de la partie. « Ce sera certainement un appel d’offres et il nous faudra convaincre, mais la volonté affichée par la métropole est de renforcer le partenariat métropole-structures de l’ESS [économie solidaire et sociale] œuvrant pour le réemploi », conclut M. Mercier. Quant à Veolia, qui, nous explique-t-il, a vocation à accompagner les filières de réemploi, pas à se substituer aux ressourceries, il étudiera la possibilité de répondre au marché ou de le laisser aux acteurs de l’ESS…
« Economie circulaire et climat : nouveaux usages, nouvelle économie » : c’est le thème de la conférence conçue et organisée par Le Monde le 27 novembre 2019 à Orléans, avec le soutien de La Poste.
> Lire aussi  « Economie circulaire et climat : nouveaux usages, nouvelle économie » : une conférence Le Monde Cities à Orléans
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/11/03/les-dechetteries-donnent-une-deuxieme-vie-aux-objets_6017871_3234.html>
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18- Vers une filière pollueur-payeur pour les déchets de chantier, Le Monde, 03/11/19, 17h58
Grégoire Allix

L’Assemblée nationale devrait examiner d’ici la fin de l’année, le projet de loi « antigaspillage », voté par les sénateurs fin septembre. 
+ Infographie : Un secteur qui valorise peu ses déchets <https://img.lemde.fr/2019/11/02/0/0/960/3207/688/0/60/0/19fbade_kTV_g2pG-7QbC3rNu8z8eDOb.png>
Comment faire entrer le monde du bâtiment dans l’ère de l’économie circulaire ? Le projet de loi « antigaspillage » porté par Brune Poirson, secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire Elisabeth Borne, agite le secteur de la construction. Les déchets du bâtiment figurent parmi les premières cibles du texte, qui devrait être examiné à l’Assemblée nationale d’ici à la fin de l’année, après avoir été voté par les sénateurs, le 27 septembre. Logique : avec 46 millions de tonnes de déchets par an, le bâtiment est un des principaux pollueurs de l’Hexagone.
> Lire aussi  Le bâtiment à l’épreuve du bilan carbone
Les trois quarts de ce volume sont composés de déchets inertes (gravats, béton, briques…), largement revalorisés, en remblais de carrière ou en sous-couche dans les routes. A en croire les professionnels, l’enjeu porte surtout sur les 10 millions de tonnes de déchets dits « de second œuvre » : du bois et du plâtre, des isolants, du plastique et du verre… Des déchets recyclés seulement pour moitié, en moyenne. « C’est un secteur qui n’a pratiquement aucune filière de collecte et de recyclage, on part quasiment de zéro : on ne recycle que 2 % du verre des fenêtres, alors qu’on manque de sable pour le fabriquer », indique-t-on au cabinet de Brune Poirson.
Contribution
Tous s’accordent sur le diagnostic. « Il faut une multiplication des points de collecte et gérer un outil de traçabilité des déchets, ce qui nécessite de l’argent »,observe Jean Passini, président de la commission Environnement et construction durable à la Fédération française du bâtiment (FFB). « Il n’y a que 500 déchetteries professionnelles réparties sur le territoire : les artisans doivent faire des dizaines de kilomètres, les horaires ne sont souvent pas adaptés à leur travail et ils doivent payer pour déposer leurs déchets », complète-t-on au ministère de la transition écologique et solidaire.
> Lire aussi  Philippe Madec : « Il faut se désintoxiquer de la technique et de la monoculture du béton »
La proposition du gouvernement : instaurer, à partir de 2022, une filière à responsabilité élargie des producteurs (REP) sur les produits du bâtiment. En clair, une contribution, payée par les fabricants des matériaux de construction et gérée par un éco-organisme, destinée à financer un maillage dense de points de collecte et la gratuité de la reprise pour les matériaux préalablement triés. C’est là que les divergences commencent.
Une telle filière « pollueur payeur » coûterait près de 2 milliards d’euros par an au secteur, estiment les entreprises. « Une facture qui impacterait de facto les coûts de construction », préviennent-elles. « Nous ne sommes pas opposés au principe, à condition d’être cogestionnaires de l’éco-organisme, mais nous ne voulons pas que le problème soit traité de manière globale et indifférenciée », explique Jean Passini.
Pour les professionnels, aucune raison d’appliquer une gratuité uniforme et le même type d’écocontribution pour des produits sans aucune filière de recyclage, comme les isolants polyuréthanes, les filières à la recherche d’un équilibre économique, comme le plâtre, et celles déjà efficaces et rentables, à l’instar de l’acier, valorisé à 95 %.
Alors qu’une étude de préfiguration de deux ans doit être lancée, pilotée par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), les professionnels insistent pour que la loi actuellement en débat ne fige pas le dispositif, au risque de « remettre en cause inutilement des schémas de collecte et de valorisation qui, aujourd’hui, fonctionnent ». « La loi permet de fixer des jalons, de poser la base des contraintes », assume le cabinet de Brune Poirson.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/11/03/vers-une-filiere-pollueur-payeur-pour-les-dechets-de-chantier_6017886_3234.html>
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19- Exploiter les marées vertes grâce à une bactérie marine, Enerzine, 04/11/19, 06:58

L’ulvane est le principal composant des ulves, la « laitue de mer » responsable des marées vertes. Des chercheurs de la station biologique de Roscoff (CNRS/Sorbonne Université), et leurs collègues allemands et autrichiens, ont identifié une bactérie marine dont le système enzymatique permet de décomposer l’ulvane en source d’énergie ou en molécules d’intérêt pour l’agro-alimentaire ou les cosmétiques.
Douze enzymes ont ainsi été découvertes et elles constituent autant d’outils pouvant transformer ce polysaccharide sous-exploité en une ressource renouvelable. Ces travaux sont publiés le 8 juillet 2019 dans Nature Chemical Biology.
Les ulves sont des macro-algues vertes comestibles naturellement présentes sur nos côtes (la fameuse « laitue de mer »). Ces algues peuvent brutalement proliférer en raison de l’excès de nutriments issus des activités humaines et provoquer le dépôt d’énormes masses sur les plages. Ces phénomènes, dits de marées vertes, ont un impact négatif sur la qualité des environnements concernés et sur le tourisme.
>> Suite à lire à :
<https://www.enerzine.com/exploiter-les-marees-vertes-grace-a-une-bacterie-marine/29292-2019-11>
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20- Venise : les gondoliers en plongée pour récupérer les déchets de la lagune, AFP, 04/11/19, 12:00

Les gondoliers de Venise ont troqué dimanche soir leur chapeau à ruban rouge pour des scaphandres et ont plongé pendant six heures dans le Grand Canal pour récupérer les objets en tous genres qui s'y amoncellent, ont constaté des journalistes de l'AFP.
"C'est une chose que nous faisons gratuitement pour cette ville qui nous a tant donné", a expliqué à l'AFP Lorenzo Brunello, l'un des gondoliers plongeurs.
Troquant leurs tenues bariolées pour des combinaisons totalement étanches similaires à celles d'un scaphandrier pour éviter tout contact avec les eaux troubles et contaminées de la lagune de Venise, une demi-douzaine de gondoliers plongeurs se sont relayés de 18h00 jusqu'à minuit, à proximité du fameux pont du Rialto.
Lorenzo était venu avec son ami Alessandro Pulese qui fait habituellement le taxi sur l'eau. Dès leur travail terminé, ils ont enfilé leurs combinaisons.
Au fond des canaux vénitiens on trouve de tout : bicyclettes, machines à laver et même des téléviseurs. 
"C'est un autre monde", composé de "strates" d'objets plus ou moins anciens, dont des radios et des téléphones de différentes époques, a détaillé Lorenzo.
"Cela donne un signal à la cité", a ajouté Alessandro Pulese, "nous aimons notre ville".
Pour la première fois, ces insolites chasseurs de déchets ont opéré de nuit. 
Au cours de la première heure, ils ont remonté à la surface un four de cuisine, un écran d'ordinateur et une lampe, a répertorié la ville.
Leur objectif : "sensibiliser les gens petit à petit et faire quelque chose de tangible ", a souligné Lorenzo.
Les deux hommes qui se sont formés ensemble, effectuaient leur troisième sortie du genre.
"La première fois, nous avons ramassé 500 kg, la fois suivante 700 kg. On parle de tonnes de choses, d'ailleurs un pneu pèse environ 30 kg et l'enlever du fond ce n’est pas facile car il est ancré dans la boue", a expliqué Lorenzo. 
L'opération était menée avec le soutien de la mairie de Venise, dirigée par une femmme Ermelinda Damiano, venue sur place "manifester le soutien de l'administration à cette admirable initiative des gondoliers, qui témoigne de l'affection et de l'amour pour notre belle ville".
Entre février et juin, cinq autres interventions de ce type ont permis de récupérer quelque 2,5 tonnes de détritus, selon la mairie.
Les gondoliers à l'origine du projet, Stefano Vio et Alessandro Zuffi, veulent organiser une plongée par mois jusqu'en avril dans le Grand Canal, la principale artère de la ville lacustre, qui mène jusqu'à la Place Saint Marc.
"Nous travaillons ici tous les jours et nous devons souvent nous battre avec des déchets flottant à la surface", ont-ils dit dans un communiqué.
<https://information.tv5monde.com/info/venise-les-gondoliers-en-plongee-pour-recuperer-les-dechets-de-la-lagune-330277>
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21- Au Yémen, Taëz assiégée croule sous les ordures, vecteur de maladies, AFP, 05/11/19, 16:00

Autrefois considérée comme l'une des plus belles villes du Yémen, Taëz croule désormais sous les ordures qui empestent ses rues et font craindre l'éclosion d'épidémies dans ce pays en guerre.
Sur les hauts plateaux du sud-ouest du Yémen, les quartiers anciens aux mosquées blanches doivent composer sans services municipaux, encerclés par les rebelles Houthis contre lesquels se battent les forces loyales au gouvernement.
Les déchets, en décomposition, infiltrent les cours d'eau, créant les conditions idéales pour que se propage le choléra.
Depuis 2014, la population du Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique, subit une guerre qui a fait des dizaines de milliers de morts selon plusieurs organisations humanitaires.
Si Taëz est tenue par les forces gouvernementales, appuyées par une coalition dirigée par l'Arabie saoudite, les Houthis contrôlent les montagnes la surplombant, d'où ils lancent des bombardements répétés sur la ville.
Conséquence : l'eau potable est rare, les écoles ont presque toutes fermé leurs portes et il est très difficile d'introduire des vivres dans cette cité aux 600.000 habitants.
Ces derniers, piégés dans leur propre ville, suffoquent lorsque le soleil chauffe à blanc les rues, où des monticules de plastiques, de pneus, de boîtes en cartons et autres déchets s'accumulent, dégageant un gaz nauséabond.
- Choléra - 
Le choléra, une infection qui peut tuer en quelques heures si elle n'est pas traitée, est réapparu au Yémen en avril après une première épidémie en octobre 2016.
A Taëz, 304 personnes sont décédées du choléra entre avril 2017 et août 2019, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Dans des hôpitaux délabrés, où le personnel manque de tout, les soignants sont à bout de nerfs, incapables de faire face au nombre croissant de patients.
"Je dormais quand tout à coup je me suis réveillée avec de fortes douleurs à l'estomac et de la diarrhée, et mes enfants m'ont emmenée ici", raconte à l'AFP Arwa Hmeid, une patiente étendue sur un lit de l'hôpital général.
"L'hôpital est rempli de patients atteints du choléra et trois femmes sont déjà mortes depuis que je suis ici", s'inquiète-t-elle.
Les dégâts causés par les belligérants au système d'égouts et au réseau électrique ont affecté la qualité de l'eau distribuée en ville, devenue un vecteur du choléra.
Pour Mohammed Mkharesh, directeur-adjoint de l'hôpital général, l'accumulation de détritus à Taëz et d'autres villes voisines a un impact direct sur la santé des gens.
"Cela favorise le choléra, la dengue et le paludisme", explique-t-il à l'AFP, ajoutant que les hôpitaux sont "sous pression avec l'augmentation des cas de maladie et le manque de ressources".
Selon l'ONU, le conflit au Yémen a provoqué la pire situation humanitaire du monde. Environ 3,3 millions de personnes sont toujours déplacées et 24,1 millions, soit 80% de la population, ont besoin d'assistance, affirment les Nations unies.
- Appel à l'aide -
Malgré les difficultés, les fonctionnaires municipaux font tout leur possible pour nettoyer la ville, assure Mohammed Jassar, à la tête du département de l'assainissement de Taëz.
"Le département déploie deux équipes, l'une le matin et l'autre le soir (...) mais les ordures continuent de s'accumuler et on manque d'équipements et de ressources", confie-t-il, découragé.
"Il y a aussi des gens qui jettent des ordures dans la rue, même si c'est juste devant leur maison, puis ils se plaignent que les détritus s'accumulent", regrette-t-il.
L'homme exhorte la communauté internationale à venir en aide aux Yéménites. Ce n'est que "lorsque la ville sera nettoyée que la propagation des maladies sera freinée", soupire-t-il.
<https://information.tv5monde.com/info/au-yemen-taez-assiegee-croule-sous-les-ordures-vecteur-de-maladies-330421>
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En images
22- Ondes : des effets sur notre santé ?, France 2, journal de 20h,  25/10/19

L'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS) alerte les propriétaires de téléphones portables datant d'avant 2016. Certains de ces appareils seraient dangereux quand ils sont placés trop près du corps.
L'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS) alerte les propriétaires de téléphones portables datant d'avant 2016. Certains de ces appareils seraient dangereux quand ils sont placés trop près du corps. Les ondes sont une préoccupation quotidienne pour Sandra Namia, mère de famille. En effet, des ondes, il y en a partout dans son appartement parisien : box Wi-Fi, plaques à induction, enceintes Bluetooth, téléphones sans fil et même ampoules basse consommation. Ce qui inquiète cette mère de famille, ce sont les antennes de téléphonie mobile à quelques mètres de la chambre de son enfant. Elle a donc décidé de faire appel à un spécialiste mandaté par l'Agence nationale des fréquences (ANFR). Pour le technicien, la source principale d'ondes provient bien des antennes de téléphonie mobile. Le seuil de 4 volts par mètre est plus élevé que la moyenne des ondes mesurées dans les appartements français à 0,8 volt par mètre.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/internet/telephonie/ondes-des-effets-sur-notre-sante_3675371.html>
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23- Vidéo. Incendie de Lubrizol : aux origines de la défiance, Le Monde, 26/10/19, 12h18
Simon Lesage  

Pourquoi les autorités ont-elles tant de mal à rassurer après l’incendie de l’usine chimique Lubrizol de Rouen, le 26 septembre 2019, malgré la multiplication des prises de parole ? 
Le 26 septembre 2019, des milliers de tonnes de produits chimiques s’embrasent dans l’usine Lubrizol de Rouen. Un immense panache de fumée potentiellement toxique s’étend sur la ville normande, puis gagne les alentours. Entre inquiétude et colère, les habitants n’ont bientôt plus qu’une question en tête : leur cache-t-on la vérité ?
> Lire aussi  « Nous avons pris nos décisions seuls » : des habitants de Rouen racontent l’absence de communication après l’incendie
Pour Anne-Claire Ruel, spécialiste en communication politique, cette défiance du grand public s’explique en partie par les prises de parole aussi multiples que maladroites du gouvernement au lendemain de la catastrophe.
L’historien de l’environnement Jean-Baptiste Fressoz souligne toutefois que cette défiance des Français à la suite des crises sanitaires n’est pas nouvelle. Depuis 1991, à peine plus d’un Français sur dix, en moyenne, estime qu’on lui dit la vérité sur les installations chimiques et les déchets chimiques, deux sujets au cœur de l’incendie de Lubrizol.
> Lire aussi  Incendie à Rouen : « Les crises sont toujours pilotées comme dans les années 1980 »
> Vidéo à voir à : 
<https://www.lemonde.fr/planete/video/2019/10/26/incendie-de-lubrizol-aux-origines-de-la-defiance_6017024_3244.html>
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24- Inde : New Delhi suffoque sous un nuage de pollution, France info avec Reuters, 03/11/19, 17:37

Devant l'ampleur du phénomène, exacerbé par la météo et par les brûlis agricoles dans les régions voisines, les autorités locales ont sonné l'alerte sanitaire et ordonné la fermeture des écoles, de même que la suspension des travaux de BTP.
"La pollution a atteint des niveaux insoutenables dans le nord de l'Inde", a commenté le ministre en chef de Delhi, Arvind Kejriwal. Dimanche 3 novembre, la pollution atmosphérique a atteint son plus haut niveau cette année dans l'agglomération de New Delhi, la capitale indienne. Un brouillard compact s'est formé dans la ville. Une trentaine de vols ont dû être déroutés par manque de visibilité : les avions ne pouvaient pas atterrir.
> Vidéo à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/inde/video-inde-new-delhi-suffoque-sous-un-nuage-de-pollution_3687041.html>
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25- Environnement : Clip choc de Suzane dans une décharge géante au Sénégal, AFP, 05/11/19, 14:00
Philippe Grelard

"On a cassé la planète, il est où le SAV ?", chante Suzane, préoccupée par une pollution globale et "flippante", avec une vidéo tournée à Mbeubeuss, au Sénégal, dans une des plus grandes décharges à ciel ouvert du monde.
L'idée d'"Il est où le SAV (Service après-vente) ?" - jaillit chez l'artiste électro lors d'un voyage en autocar, en tournée en Chine. "La couleur du ciel, à Shanghai, les Chinois ne la voient pas tous les jours. Je me suis rendu compte que je ne voyais pas le visage des gens avec cet épais nuage noir constant, raconte-t-elle à l'AFP. C'est un futur apocalyptique, c'est très triste d'en arriver à ça, et en Chine ils en sont déjà là".
Par association d'idées, la chanteuse a dès lors envie de "montrer la réalité des déchets, et pas dans un clip (avec trucage) sur fond vert". Sa production se renseigne sur des décharges à ciel ouvert en Malaisie, Thaïlande, Indonésie, mais le sujet "dérange". Le seul accord vient du Sénégal, à Mbeubeuss, près de Dakar, une des plus grandes du monde - 114 hectares de détritus - recensées par l'ONG Waste Atlas Partnership.
Le clip réalisé par Gregory Orhel, mis en ligne ce mardi, fait défiler les "images fortes", comme ces personnages en train d'asphyxier, le visage recouvert de plastique translucide. "On décrit une réalité, avec des images dures, mais aussi solaires car il y a un peu d'espoir : au loin, on voyait des palmiers, de la faune, peut-être qu'on ne va pas tout ensevelir, qu'on va garder des bouts de terre intactes", poursuit Suzane.
- "Chamboulée" -
Le tournage l'a "chamboulée". Elle ne s'attendait pas à voir une "décharge avec des gens qui y vivent". La Française qu'elle est, habituée à des enfants scolarisés dans la journée, les voit là-bas "pied nus, ramassant des détritus sans protection, au milieu de vieillards, de femmes, tous ces gens qui travaillent pour une misère alors que les déchets ont +de la valeur+...".
"J'ai écrit cette chanson (où Témé Tan pose aussi sa voix) car j'étais très concernée par le sujet : c'est un cercle vicieux, est-ce qu'on peut l'arrêter ?"
Mais elle fait confiance "aux futures générations" et espère "qu'on est plusieurs à y croire".
Pour revenir à la musique, ce nouveau clip est une marche de plus vers un premier album "pour janvier 2020". Le temps s'accélère depuis sa prestation au Fnac Live, le 3 juillet 2019 à la mairie de Paris. 
- "28 ans de vie dans un album" -
"C'était dingo ! Ça criait +Aya ! Aya !+ (pour Aya Nakamura, tête d'affiche ce soir-là), je me suis sentie dans l'arène (rires). Mais les Parisiens ont été tellement bienveillants, les +Aya !+ sont devenus +Suzane ! Suzane !+, ça m'a remplie d'énergie et de confiance, ce dont j'avais besoin à ce moment", se souvient l'Avignonnaise. "J'ai stressé au moins trois semaines à l'avance mais, sur scène, j'ai réussi à en profiter, je m'en souviendrai toute ma vie".
Son show tout en énergie, avec une danse quasi-martiale, en combinaison façon Uma Thurman dans "Kill Bill" (mais bleue et pas jaune), marque les esprits. Dans la foulée, les chiffres tombent : c'est la chanteuse la plus programmée l'été en festivals en France, avec 32 dates. "J'avoue, j'ai un peu halluciné. Je découvre la tournée, je n'en ai jamais fait avant. Mais c'était génial, j'ai passé un superbe été, entre petits et grands festivals". 
Et maintenant, le disque. "Il faut que ça arrive, l'accouchement se fait long (rires). On est dans une phase de peaufinage, j'ai hâte, c'est 28 ans de vie dans un album physique. Que ça existe, je trouve ça assez fou".
<https://information.tv5monde.com/culture/environnement-clip-choc-de-suzane-dans-une-decharge-geante-au-senegal-330489>
> Clip. "On a cassé la planète, il est où le SAV ? <https://www.youtube.com/watch?v=Vn2GjrsyE8U> »
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Une publication
26- New Plastics Economy Global Commitment progress report, Ellen MacArthur Foundation, newsletter 06/11/19

The question is not whether a world without plastic pollution is possible but what we will do together to make it happen
The Foundation and the UN Environment Programme published the first annual New Plastics Economy Global Commitment progress report, providing an unprecedented level of transparency on how almost 200 businesses and governments are reshaping the plastics system. 
> Read more at :
<https://mailchi.mp/ellenmacarthurfoundation/wef-2019-dragon-rouge-join-as-knowledge-partner-new-members-join-ce100-network-289663?e=ff50c0adbb>
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