[revue-presse-FNH] Grande revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage (vendredi 8 novembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 8 Nov 07:38:14 CET 2019


Bonjour à tous,

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1- Entretien. "On n'a pas besoin que tout le monde soit vegan, mais que les gens mangent beaucoup moins de viande" <https://usbeketrica.com/article/on-n-a-pas-besoin-que-tout-le-monde-soit-vegan-mais-que-les-gens-mangent-beaucoup-moins-de-viande>, Usbek & Rica, 27/10/19, 07:00
2- Enquête. Terres agricoles : Daoulas, son univers impitoyable <https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/10/28/terres-agricoles-daoulas-son-univers-impitoyable_6017142_3224.html>, Le Monde, 28/10/19, 06h00
3- Les cosmétiques bio propulsent le groupe Léa Nature <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/28/les-cosmetiques-bio-propulsent-le-groupe-lea-nature_6017161_3234.html>, Le Monde, 28/10/19, 09h08
4- Politique agricole commune : cibler les aides sur les bonnes pratiques et l'emploi ? <https://www.actu-environnement.com/ae/news/pac-france-strategie-34314.php4>, Actu-environnement.com, 28/10/19
5- Bayer : le nombre de requêtes visant le glyphosate aux Etats-Unis explose <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pesticides/glyphosate/bayer-le-nombre-de-requetes-visant-le-glyphosate-aux-etats-unis-explose_3681237.html>, France info avec AFP, 30/10/19, 09:14
6- Le « broyage des poussins » devrait être interdit en France à la fin de 2021 <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/30/le-broyage-des-poussins-devrait-etre-interdit-en-france-a-la-fin-de-2021_6017488_3244.html>, Le Monde, 30/10/19, 19h18
7- Les parlementaires dénoncent l’immobilité de la Commission sur la PAC <https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/les-parlementaires-denoncent-limmobilite-de-la-commission-sur-la-pac/>, EurActiv, 30/10/19
8- New York interdit la commercialisation du foie gras à partir de 2022 <https://www.lemonde.fr/international/article/2019/10/31/new-york-interdit-la-commercialisation-du-foie-gras-a-partir-de-2022_6017509_3210.html>, Le Monde avec AFP, 31/10/19, 02h31
9- L'aquaculture, seul horizon des petits pêcheurs marocains en Mediterranée <https://www.youtube.com/watch?v=GWrCV0NN6Nc>, AFP, 31/10/19, 11:00
10- Côte d'Ivoire : un inventaire des forêts pour un plan de reboisement <https://www.geo.fr/environnement/cote-divoire-un-inventaire-des-forets-pour-un-plan-de-reboisement-198408>, AFP, 31/10/19, 17:00
11- Les poissons sont aussi victimes des insecticides « tueurs d’abeilles » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/31/les-poissons-sont-aussi-victimes-des-insecticides-tueurs-d-abeilles_6017630_3244.html>, Le Monde, 31/10/19, 23h52
12- Factuel. En Haute-Garonne, une forêt funéraire écologique <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/01/en-haute-garonne-une-foret-funeraire-ecologique_6017655_3244.html>, Le Monde, 01/11/19, 02h27
13- Un onzième parc national dans les forêts de feuillus de Champagne et Bourgogne <https://information.tv5monde.com/info/un-onzieme-parc-national-dans-les-forets-de-feuillus-de-champagne-et-bourgogne-329992>, AFP,  02/11/19, 11:00
14- [Bonne nouvelle] Les pesticides dans les forêts publiques, c’est fini <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/bonne-nouvelle-les-pesticides-dans-les-forets-publiques-c-est-fini-147853.html>, Novethic, 03/11/19
15- Agriculture : comment nourrir une Afrique qui se réchauffe ? <https://information.tv5monde.com/info/agriculture-comment-nourrir-une-afrique-qui-se-rechauffe-330234>, AFP, 04/11/19, 05:00
16- Dangereux, les fongicides pourraient être interdits sur les pelouses des stades de foot et rugby <https://www.franceinter.fr/environnement/dangereux-les-fongicides-pourraient-etre-interdits-sur-les-pelouses-des-stades-de-foot-et-rugby>, France Inter, 04/11/19, 06h06
17- 95% des aliments pour bébés testés aux États-Unis contiennent des métaux toxiques <http://www.slate.fr/story/183705/95-des-aliments-pour-bebes-testes-aux-etats-unis-contiennent-des-metaux-toxiques%3E>, Slate, 04/11/19, 15h12
18- Au Brésil, le drame des pêcheurs englués dans la marée noire <https://information.tv5monde.com/info/au-bresil-le-drame-des-pecheurs-englues-dans-la-maree-noire-330526>, AFP, 05/11/19, 17:00
19- PAC : les naturalistes rappellent les enjeux pour la biodiversité <https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/pac-les-naturalistes-rappellent-les-enjeux-pour-la-biodiversite/>, EurActiv, 06/11/19
En images
20- Allemagne : mobilisation nationale des agriculteurs <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/allemagne-mobilisation-nationale-des-agriculteurs_3679089.html>, France 2, journal de 13h, 28/10/19
21- Du coton produit en France, un pari devenu réalité dans le Gers <https://www.actu-environnement.com/ae/news/coton-gers-agrobiologie-34308.php4>, Actu-environnement.com, 28/10/19
22- Agriculture : le sorgho, la céréale africaine qui remplace le maïs <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/agriculture-le-sorgho-la-cereale-africaine-qui-remplace-le-mais_3680673.html>, France 2, journal de 20h, 29/10/19
23- Le prix de la vanille ne cesse de flamber <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/le-prix-de-la-vanille-ne-cesse-de-flamber_3683203.html>, France 2, journal de 13h, 31/10/19
24- Pays-Bas : des mini-forêts implantées en ville <https://www.francetvinfo.fr/monde/pays-bas/pays-bas-des-mini-forets-implantees-en-ville_3683231.html>, France 2, journal de 13h, 31/10/19
25- Dans la Manche, un chalutier géant inquiète les pêcheurs français et les défenseurs de l'environnement <https://www.francetvinfo.fr/economie/bateau-usine-l-inquietude-des-pecheurs-de-boulogne-sur-mer_3684715.html>, France 2, journal de 20h, 01/11/19
26- Agriculture : polémique autour des fermes-usines <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/agriculture-polemique-autour-des-fermes-usines_3686989.html>, France 2, journal de 13h, 03/11/19
27- « Plan B » : Peut-on produire des fleurs plus éthiques ? <https://www.lemonde.fr/videos/article/2019/11/04/plan-b-peut-on-produire-des-fleurs-plus-ethiques_6017937_1669088.html>, Le Monde, 04/11/19, 10h43

Bien à vous,
Florence

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AGACEMENT DU JOUR : La France commence à ruer dans les brancards au sujet de la PAC, dont la réforme n’avance pas alors que son format est censé être bouleversé à partir de 2021. (cf. item 7 & 19)
CHIFFRES DU JOUR : — Le pionnier des produits bio vendus en hypermarchés vise 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2025. Le fabricant étend son usine de produits cosmétiques à Périgny, près de La Rochelle. (cf. item 3)
— Pas moins de 42 700 requêtes ont été déposées aux Etats-Unis contre l'herbicide au glyphosate de Monsanto, filiale de Bayer. (cf. item 5)
— En près de 60 ans, la Côte d’Ivoire a vu sa superficie forestière fondre de presque 90% à cause principalement du développement des plantations de cacao. (cf. item 10)
RAPPORT & ÉTUDES DU JOUR : — L'organisme de prospective de Matignon, France Stratégie, propose de réorienter les aides de la politique agricole commune en fonction du principe pollueur payeur mais aussi de l'emploi, et non plus de la taille de l’exploitation. (cf. item 4 & suite)
— Une étude japonaise publiée dans la revue "Science" montre que le recours aux néonicotinoïdes dans les rizières a provoqué l’effondrement d’une pêcherie lacustre. (cf. item 11 & suite)
— Une enquête menée par Healthy Babies Bright Future (HBBF) et publiée aux États-Unis révèle que 95% des aliments pour nourrissons contiennent des métaux lourds tel que le plomb, l'arsenic, le cadmium et le mercure. (cf. item 17)
NAISSANCE DU JOUR : A l’issue du Grenelle de l’environnement et après plus de dix ans de gestation, le 11e parc national, dédié aux forêts de feuillus de plaine, aux confins de la Bourgogne et de la Champagne, est officiellement sorti de terre, selon un décret paru au Journal officiel. (cf. item 13 & suite)
PROBLÉMATIQUE DU JOUR : Produire suffisamment pour nourrir une Afrique qui se réchauffe tout en préservant l'environnement, c'est le défi que les ministres de l'Agriculture du continent africain, réunis au Maroc, vont tenter de relever. (cf. item 15)
INITIATIVES DU JOUR : — Herbicides, insecticides, fongicides... Plus aucun de ces pesticides ne se trouvera désormais dans les forêts publiques. L'Office national des forêts (ONF) vient d'annoncer leur abandon dans la gestion de ces dernières. (cf. item 14)
— Aux Pays-Bas, une association développe en pleine ville de minuscules forêts. Elles sont bénéfiques pour la biodiversité et contre le réchauffement climatique. Les enfants peuvent aussi redécouvrir la nature. (cf. item 24)
MONSTRE DU JOUR : Le Margiris, un navire hollandais, peut pêcher en un jour autant de poissons que cinq chalutiers français en un an. (cf. item 25)
GIGANTISME DU JOUR :  A Coussay-les-Bois, dans la Vienne, projet de construction d’une ferme-usine de 1 200 taurillons avec une unité de méthanisation sur un terrain de 30 hectares. (cf. item 26)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Comment réduire la dépendance des agriculteurs français au soja brésilien qui permet de nourrir le bétail ? Plusieurs d’entre eux ont fait le choix de cultiver du sorgho, une céréale résistante à la sécheresse et moins gourmande en eau que le maïs. (cf. item 22)
— Suivre les saisons et diminuer l’utilisation de pesticides. Ce sont les principes d’un mouvement appelé Slow Flower qui vise à produire des fleurs en respectant l’environnement. (cf. item 27)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Entretien. « On n'a pas besoin que tout le monde soit vegan, mais que les gens mangent beaucoup moins de viande », Usbek & Rica, 27/10/19, 07:00
Lila Meghraoua

Il avait déjà signé un plaidoyer vibrant contre l’élevage industriel et l’abattage des animaux. L’écrivain Jonathan Safran Foer propose dans son nouvel essai, L’Avenir de la planète commence dans notre assiette (L’Olivier, 2019), de « devenir vegan jusqu’au dîner » pour préserver la planète. Entretien.
« La menace principale qui pèse sur la vie humaine - la coïncidence des situations d’urgence que représentent des ouragans plus forts et la montée du niveau des mers d’une part, la multiplication des épisodes de sécheresse et la baisse des ressources en eau d’autre part (…) - n’est pas considérée (…) comme une ''bonne histoire''. Lorsque la crise planétaire nous importe, elle a tendance à apparaître comme une guerre livrée loin là-bas. » 
Après avoir converti quelques milliers de lecteurs au végétarisme avec son essai Faut-il manger les animaux ? (L'Olivier, 2011), l’écrivain américain Jonathan Safran Foer, aussi célébré pour sa prose, reprend sa plume (non-fictionnelle) de va-t-en guerre pour interroger dans L’avenir de la planète commence dans notre assiette (L’Olivier, 2019) notre rapport à la nourriture d’origine animale et notre inertie face à la crise climatique. Nous sommes une majorité d’agnostiques du climat, écrit-il. On croit à l’urgence climatique, mais celle-ci reste une vue de l’esprit. On croit, on sait quoi faire, mais on n’agit pas. 
Mais pourquoi ? Jonathan Safran Foer ne le sait pas lui-même, et s’adonne dans cet ouvrage à un véritable examen de conscience. Il fait ce qu’il sait le mieux faire : écrire pour s’interroger, pour argumenter (souvent contre lui-même) et aussi, par ses hésitations, ses indignations et ses crises de désespoir, pour mieux nous interpeller. Si l’écrivain n’a pas de réponse définitive à ces questions, il avance tout de même plusieurs pistes, dont une étonnante mais fondée sur les rapports du GIEC (qui recommandent de changer de mode d'alimentation) : devenir vegan « jusqu’au dîner ».
>> Suite à lire à :
<https://usbeketrica.com/article/on-n-a-pas-besoin-que-tout-le-monde-soit-vegan-mais-que-les-gens-mangent-beaucoup-moins-de-viande>
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2- Enquête. Terres agricoles : Daoulas, son univers impitoyable, Le Monde, 28/10/19, 06h00
Nicolas Legendre, Daoulas (Finistère), envoyé spécial

Bastien Moysan, un agriculteur du Finistère, lutte pour acquérir les terres qu’il cultive depuis des années. Son combat contre des exploitants aux moyens bien plus importants illustre les fractures qui traversent le monde paysan.
Son sourire, qui lui confère un visage poupon, se prolonge fréquemment en un rire franc. Même lorsqu’il évoque un sujet grave, cette jovialité ne quitte pas Bastien Moysan. Mais elle s’atténue parfois, et cela témoigne du trouble qui mine ce paysan breton depuis des mois.
« Ce sont des salauds… », dit-il, sans hausser le ton, à propos de ceux qui ont tenté de lui « piquer » les parcelles qu’il exploite à Daoulas (Finistère), à 20 kilomètres de Brest, possession foncière. Le soutien qu’il a reçu à cette occasion atteste d’une opposition entre deux visions de l’agriculture. D’un côté, les tenants du système industriel productiviste ; de l’autre, les partisans de modèles « alternatifs ».
Tout commence le 21 mai, dans le bureau feutré d’un notaire brestois. La vente aux enchères prévue ce jour-là doit sceller le destin de 30 hectares de terres labourables, bois et zones humides appartenant à huit propriétaires différents, membres d’une même famille – celle de Bastien Moysan –, mais qui ne sont jamais parvenus à s’entendre sur le partage.
Dépossédé en toute légalité
Ledit Bastien, fils d’un des indivisaires, exploite une partie de ces terres depuis 2004. Il est persuadé que personne d’autre ne cherchera à les acheter et pense disposer d’assez d’argent (45 000 euros prêtés par sa banque) pour les acquérir au prix du marché et, ainsi, pérenniser son activité. Il se trompe : quatre autres prétendants, parmi lesquels trois voisins à la tête de très grandes exploitations, sont intéressés. L’un enchérit. Les autres aussi. Et ainsi de suite, une heure et demie durant, dans une ambiance « épouvantable », d’après un témoin. Montant de la dernière offre : 100 000 euros. Le jeune paysan, médusé, est dépossédé en toute légalité de son outil de travail. 100 000 euros, pour lui, c’est« dix ans de salaire ».
La ferme du Guerniec, modeste bâtisse en pierre entourée de hangars agricoles, occupe les hauteurs d’une colline entre la voie ferrée Quimper-Brest et une route nationale. Bastien Moysan, qui a repris les terres, cultivées jadis par ses parents, y a développé une activité à rebours du modèle agro-industriel.
Actuellement en conversion biologique, il élève seul (sa compagne travaille à l’extérieur) une vingtaine de vaches et autant de porcs de races rustiques. Il cultive aussi des variétés anciennes de blé et pratique la pêche à pied professionnelle sur les estrans finistériens, où il prélève palourdes, huîtres, coques et autres tellines. Adhérent à la Confédération paysanne, il est connu dans le secteur, notamment pour avoir participé, au début des années 2010, à la création d’un magasin de producteurs à Daoulas.
> Lire aussi La grande bascule vers le bio de l’agriculture française
« Les sans-nom »
Bastien Moysan assure avoir bénéficié, à l’origine, d’un « accord tacite » de sa grand-mère et de sa grand-tante pour exploiter ces terres. Il a cotisé à la Mutualité sociale agricole (MSA) dès son installation, mais sans effectuer les formalités nécessaires à la régularisation de sa situation foncière. « Je ne voulais pas entrer en conflit avec les membres de ma famille, qui sont déjà en conflit entre eux à ce sujet », précise-t-il.
Ce fut son erreur. S’il avait payé un bail, même symbolique, ou s’il avait fait valoir ses droits auprès des propriétaires avant la vente aux enchères, il aurait pu préempter les parcelles. Ce qui aurait, de fait, refréné l’appétit des voisins. Tout en reconnaissant une « part de responsabilité » dans la situation, il précise : « Je ne pensais pas que d’autres agriculteurs essaieraient de me faire la peau ! »
Ces voisins, il les appelle « les sans-nom ». Car, affirme-t-il, « pour enchérir sur un paysan et sa famille, faut pas avoir d’honneur ». En l’occurrence, il s’agit de deux « gars du coin » qui envisagent de créer un élevage de chèvres et, surtout, de trois « gros », comme on qualifie dans les campagnes les propriétaires de fermes importantes. Deux d’entre eux cultivent de la pomme de terre et des échalotes. Le troisième possède, avec son frère, l’une des plus grandes exploitations du Finistère : pommes de terre, élevages de porcs hors-sol et élevage laitier sur 700 à 1 000 hectares, selon les sources (soit de dix à quinze fois la superficie moyenne des fermes françaises).
Pourquoi les uns et les autres souhaitent-ils accroître leur surface exploitée ? Est-ce pour satisfaire aux critères environnementaux de la politique agricole commune (PAC) en ajoutant des prairies et autres jachères à leur assolement ? Pour disposer de surfaces d’épandage de lisier supplémentaires ? Pour spéculer sur des zones qui deviendront peut-être, un jour, constructibles ? Pour tout cela à la fois ? Aucun des intéressés ne s’est exprimé publiquement sur l’affaire et aucun n’a souhaité répondre au Monde.
« Guerre des terres »
A Daoulas, comme ailleurs, la « guerre des terres » n’est pas un phénomène nouveau. Mais l’agrandissement continu des exploitations, corollaire du système productiviste, crée une disproportion entre les « gros », disposant du capital et des appuis juridiques, voire politiques, pour s’agrandir, et les « petits » – jeunes agriculteurs, notamment –, qui peinent parfois à accéder au foncier. Entre 1988 et 2019, le nombre de fermes a diminué de moitié dans l’Hexagone, alors que leur surface moyenne a doublé.
L’Etat, cependant, a mis en place des dispositifs destinés à limiter la spéculation foncière. Les sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer), organismes privés sous tutelle ministérielle, ont notamment pour mission de favoriser les installations de jeunes exploitants et la pérennisation des fermes existantes. Ils ont la possibilité de préempter des terres mises en vente, de réviser les prix à la baisse et de choisir (après délibération d’un comité représentatif de la profession) le bénéficiaire.
Résultat : en 2016, en France, un hectare de terre agricole se négociait en moyenne 6 000 euros, contre 9 100 euros en Pologne et 63 000 euros aux Pays-Bas, pays dans lesquels ce genre de régulation n’existe pas.
Ces mécanismes ne sont pas infaillibles. La loi Bussereau, votée en 2006, a partiellement détricoté certains acquis en matière d’égalité d’accès au foncier. En permettant à des actionnaires de sociétés agricoles de céder jusqu’à 99 % de leurs parts sans que la Safer dispose d’un droit de regard sur la transaction, elle a rendu le régulateur en partie aveugle. Depuis, le marché s’est opacifié et financiarisé.
« Il y a toujours eu une concurrence pour l’accès au foncier, explique Hervé Le Saint, vice-président de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles du Finistère (FDSEA) et administrateur de la Safer dans ce département. Mais l’apparition des montages sociétaires et la financiarisation amplifient le problème. »
Parmi « les sans-nom » opposés à Bastien Moysan figurent plusieurs membres de cette même FDSEA. Mais les instances départementales de ce puissant syndicat n’ont pas exprimé de soutien à leurs adhérents dans cette affaire. « Je ne partage pas nécessairement la façon de procéder », dit sobrement M. Le Saint à propos des surenchères.
> Lire aussi Un « risque d’accaparement des terres agricoles » en France
Bien souvent, de tels conflits se traitent dans le secret des offices notariaux et le silence des rancœurs paysannes. Celui-ci est différent : il a fait grand bruit. Après la vente aux enchères, le paysan et ses proches organisent une réunion d’information à Daoulas. Deux cents personnes se pressent dans une salle municipale de cette bourgade de 1 800 habitants. Un comité de soutien est créé. Les médias s’en mêlent.
Le maire, ainsi que le député (La République en marche) Richard Ferrand, par ailleurs président de l’Assemblée nationale, se positionnent en faveur du jeune agriculteur. Une pétition, demandant à ce qu’il puisse conserver ces terres est mise en ligne. A ce jour, elle a recueilli près de 80 000 signatures.
« Point de crispation »
Cette affaire illustre – de façon presque caricaturale – certaines fractures au sein de la profession agricole, ainsi qu’entre le monde agricole et la société civile.
En Bretagne, haut lieu du productivisme mais aussi de la conversion d’exploitations à l’agriculture biologique (leur nombre a triplé dans la région entre 2009 et 2019),
Localement, ces tensions sont exacerbées par les pollutions récurrentes des écosystèmes maritimes liées, au moins en partie, aux activités agricoles. Le territoire de Daoulas borde la rivière du même nom, qui forme un estuaire lové dans le fond de la rade de Brest. Depuis le début des années 2010, la pêche à pied y est interdite plusieurs mois par an, du fait de diverses contaminations et pullulations d’algues.
> Lire aussi En Bretagne, l’angoisse des algues vertes ravivée
En 2019, le cours d’eau et ses affluents ont connu trois pollutions majeures : des rejets d’une station d’épuration et deux déversements accidentels de lisier. Le dernier incident en date a entraîné une mortalité presque totale des poissons sur plus de 8  kilomètres. Pour Bastien Moysan, c’est la double peine : à la menace pesant sur ses terres s’ajoute l’impossibilité de pêcher sur « son » territoire. Il doit désormais pousser jusque dans les baies d’Audierne ou de Morlaix, à une heure en voiture de son domicile.
Thierry Larnicol, membre de son comité de soutien, est exaspéré par cette situation. L’activité de ce producteur et négociant en coquillages, également vice-président de la commission mer et littoral du Pays de Brest, est impactée par la détérioration des milieux. Il déplore un « modèle agricole arrivé en fin de cycle et qui détruit une grande partie de l’environnement » mais constate, lui aussi, une évolution : « L’agriculture conventionnelle est un éléphant. Nous, on est des moustiques. L’éléphant a pris l’habitude de nous écraser d’un grand coup de trompe. Mais les temps changent, avec la sensibilisation de la population et des élus, avec les réseaux sociaux, qui amplifient la prise de conscience. »
« Je n’ai rien demandé au départ »
L’avenir de Bastien Moysan dépendra des décisions prises par le comité technique de la Safer du Finistère. Saisi après la vente aux enchères, l’organisme a préempté les terres tant convoitées. A ce stade, la vente est donc bloquée. Sauf recours d’un ou de plusieurs enchérisseurs, la Safer décidera, dans les prochains mois, de l’attribution des biens.
Bastien Moysan est candidat à leur acquisition, mais d’autres prétendants pourraient se manifester. Il devra, qui plus est, payer le prix fort, car la Safer n’a pas la possibilité de réviser un montant fixé lors d’une mise aux enchères.
Le paysan a donc lancé un groupement foncier agricole (GFA) par le biais duquel tout citoyen peut devenir « coactionnaire » d’un ensemble de parcelles. A ce jour, il a réuni environ 40 000 euros en promesses de souscription, sur les 70 000 escomptés. « Tous ces soutiens, c’est hyper émouvant et ça me donne plein de force », confie-t-il.
Au rez-de-chaussée de sa ferme, son bureau s’est transformé en quartier général. « J’ai l’impression de diriger une agence de communication et un cabinet d’avocats en plus de ma ferme, plaisante-t-il. Je n’ai rien demandé au départ. Je voulais juste garder mes terres, pouvoir les acheter à un prix juste, faire vivre ma famille et nourrir les habitants de la commune. »
<https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/10/28/terres-agricoles-daoulas-son-univers-impitoyable_6017142_3224.html>
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3- Les cosmétiques bio propulsent le groupe Léa Nature, Le Monde, 28/10/19, 09h08
Juliette Garnier  [Périgny (Charente-Maritime)]

Le pionnier des produits bio vendus en hypermarchés vise 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2025. Le fabricant étend son usine de produits cosmétiques à Périgny, près de La Rochelle. 
De la cire de blé noir. Un extrait aqueux de citronnier, un autre de ginkgo biloba. Du lait d’amande. Sur les paillasses du laboratoire de Léa Nature, fabricant de produits cosmétiques naturels et bio installé à Périgny, près de La Rochelle, en Charente-Maritime, les bidons de matières premières naturelles s’empilent.
Ici, rien n’est issu de la pétrochimie. L’équipe d’Anne Le Provost, chef de projet de la formulation cosmétique de Léa Nature, y a élaboré 150 nouveaux gels, laits, shampooings et autres lotions en 2019, contre 90, en 2018. Les lancements s’enchaînent sous ses marques SO’BIO étic, Floressance ou I Love Bio. Parmi eux, figurent « un shampooing sans dérivé d’huile de palme, une gamme de soins à l’aloe vera et un gel douche sans sulfates », énumère Valérie Marcadet, directrice de l’innovation, lors de la visite de l’entreprise à laquelle Le Monde a été invité.
A l’heure où les Français plébiscitent les produits cosmétiques naturels pour leur innocuité, le groupe fondé par Charles Kloboukoff, en 1993, multiplie les investissements. Fin septembre, le fabricant, numéro un de la cosmétique bio vendue en grandes surfaces, a signé le rachat de Boho Green, marque de maquillage créée en 2012 à Lyon.
« En 2025, Léa Nature devrait peser 1 milliard d’euros »
Cette acquisition a été signée quelques mois après la mise en service d’une nouvelle usine à Périgny, qui a nécessité 22 millions d’euros d’investissement. Situé face au siège social de l’entreprise, sur une ancienne friche industrielle, ce site, largement robotisé, devrait atteindre, à terme, 45 millions d’unités par an. Le projet d’en doubler la taille est prévu pour 2022.
Car M. Kloboukoff veut « jouer des coudes » pour « garder une longueur d’avance » sur les « as du marketing » des grands industriels de la cosmétique, dont L’Oréal et Unilever, qui, cette année, ont opportunément investi les rayons de la cosmétique au naturel. Chez Léa Nature, les ventes des gammes certifiées bio ont bondi de 26 % cette année en grandes surfaces et contribueront à la forte croissance du groupe (progression de 15 % à 20 % par an). Elles demeureront toutefois minoritaires, l’entreprise réalisant la majeure partie de ses ventes avec ses produits alimentaires, fabriqués notamment sous la marque Jardin Bio. Jusqu’où ira le groupe aux 469 millions de chiffre d’affaires prévus en 2019 ? « En 2025, Léa Nature devrait peser 1 milliard d’euros », assure le PDG.
> Lire aussi  Pour relancer leurs ventes, les fabricants de cosmétiques se convertissent au bio
Au passage, ce dirigeant de 56 ans, militant écologiste de la première heure, entend démontrer combien il est possible de « faire converger performances économiques et responsabilité environnementale et sociétale ». A cette fin, le PDG a décidé de changer les statuts de son entreprise en modifiant sa « raison d’être »pour devenir une « entreprise à mission », conformément aux dispositions de la loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises), adoptée le 8 octobre.
1 600 salariés
Désormais, selon ses statuts, le groupe aura pour raison d’être de « proposer des produits sains et biologiques, respectueux de la santé de l’homme et de la nature ». Le groupe contribue depuis 2007 au fonds 1 % pour la planète, en reversant 1 % de son chiffre d’affaires à des organisations non gouvernementales impliquées dans la protection de la nature. Autre signe de cet engagement : la nouvelle usine a été flanquée d’une station équipée de la technologie Biodisque pour en retraiter les eaux usées avant leur rejet dans le réseau de la ville. Le coût de cet équipement, qui fait appel à des bactéries pour épurer les eaux souillées, a majoré d’environ 25 % l’investissement par rapport aux standards habituels d’une unité de production dans l’industrie des cosmétiques, avance M. Kloboukoff. Le tout, pour un retour sur investissement « nul », souligne le directeur de l’usine, Franck Dechatre.
Un positionnement qui attire. L’entreprise aux 1 600 employés débauche nombre d’anciens cadres de multinationales de la cosmétique. « Et attire les jeunes qui sont en quête de sens dans leur carrière professionnelle », souligne M. Kloboukoff. Du coup, les candidatures spontanées affluent au siège social. Le groupe, qui table sur 100 créations nettes d’emplois en 2019, a déjà reçu près de 20 000 CV depuis le début de l’année.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/28/les-cosmetiques-bio-propulsent-le-groupe-lea-nature_6017161_3234.html>
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4- Politique agricole commune : cibler les aides sur les bonnes pratiques et l'emploi ?, Actu-environnement.com, 28/10/19
Sophie Fabrégat

L'organisme de prospective de Matignon, France Stratégie, propose de réorienter les aides de la politique agricole commune en fonction du principe pollueur payeur mais aussi de l'emploi, et non plus de la taille de l'exploitation.
Alors que l'Union européenne travaille aux orientations de la future politique agricole commune (PAC) pour la période 2021-2027, l'organisme de prospective placé auprès du Premier ministre, France Stratégie, propose une refonte profonde des aides et des critères de distribution, afin de les orienter vers les exploitations agricoles les plus respectueuses de l'environnement mais aussi les plus pourvoyeuses d'emplois.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/pac-france-strategie-34314.php4>
En savoir plus :
> Rapport. Faire de la politique agricole commune un levier de la transition agroécologique <https://www.strategie.gouv.fr/publications/faire-de-politique-agricole-commune-un-levier-de-transition-agroecologique>, France Stratégie, 23/10/19
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5- Bayer : le nombre de requêtes visant le glyphosate aux Etats-Unis explose, France info avec AFP, 30/10/19, 09:14

Pas moins de 42 700 requêtes ont été déposées aux Etats-Unis contre l'herbicide au glyphosate de sa filiale Monsanto. 
Le groupe chimique et pharmaceutique allemand Bayer a annoncé, mercredi 30 octobre, qu'il devait désormais affronter 42 700 requêtes déposées aux Etats-Unis contre l'herbicide au glyphosate de sa filiale Monsanto, dossier qui empoisonne l'intégration du spécialiste américain des pesticides et des semences.
Ce nouveau pointage "au 11 octobre 2019" actualise le chiffre de 18 400 procédures communiqué fin juillet. Le groupe impute la multiplication des dossiers à une hausse des publicités télévisées diffusées par des avocats pour rechercher des requérants. Bayer a dû essuyer jusqu'ici trois condamnations à indemniser des requérants californiens atteints d'un cancer mais les montants dus par le groupe dans ces trois affaires ont néanmoins été fortement réduits par le deuxième examen d'un juge.
L'inventeur allemand de l'aspirine a pris l'an dernier le plus grand pari de son histoire en avalant Monsanto pour 63 milliards de dollars, misant sur le recours croissant à la chimie pour nourrir une planète toujours plus peuplée et perturbée par le réchauffement climatique. Mais Bayer doit depuis composer avec la réputation controversée de sa cible américaine, à la fois dans le commerce de semences OGM et dans celui des pesticides, visés par différentes procédures judiciaires et enjeux de débats politiques dans de nombreux pays.
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pesticides/glyphosate/bayer-le-nombre-de-requetes-visant-le-glyphosate-aux-etats-unis-explose_3681237.html>
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6- Le « broyage des poussins » devrait être interdit en France à la fin de 2021, Le Monde, 30/10/19, 19h18

L’annonce de l’interdiction de cette pratique très controversée a été faite mercredi par le ministre de l’agriculture, Didier Guillaume. 
L’élimination des poussins mâles par broyage dans les élevages industriels devrait être interdite à la fin de 2021, a communiqué mercredi 30 octobre le ministre de l’agriculture, Didier Guillaume, en promettant d’autres mesures de bien-être animal « dans les semaines qui viennent ».
« Nous avons annoncé la semaine dernière avec ma collègue, ministre de l’agriculture allemande [Julia Klöckner], qu’on allait arrêter le broyage des poussins, qui aujourd’hui n’est plus supportable. On a dit fin d’année 2021. Si on le fait tout de suite, qu’est-ce qui se passe ? Il n’y a plus d’œufs », a déclaré le ministre au micro de France Inter, en réponse à une question sur la pression des associations pour obtenir des mesures immédiates sur le bien-être animal.
> Lire aussi  Où en est-on des alternatives pour éviter le broyage de poussins ?
Les poussins mâles systématiquement tués
Dans le cadre de la production industrialisée d’œufs, les poussins éclosent dans des couvoirs, dont les propriétaires vendent ensuite les futures poules pondeuses aux éleveurs. Après éclosion, les poussins mâles sont immédiatement tués, la filière jugeant qu’il n’est pas rentable de les nourrir, au contraire des femelles appelées à devenir des poules pondeuses.
Cette pratique, critiquée par les défenseurs des animaux, est pour l’instant jugée incontournable par l’industrie avicole pour des raisons économiques, sa légalité venant d’être confirmée en Allemagne.
Selon M. Guillaume, qui a reçu mardi soir plusieurs associations dites « welfaristes » – se préoccupant du bien-être animal sans être opposées à l’élevage – d’autres mesures vont être annoncées. « Les mesures qui vont être prises par le gouvernement sont des mesures très fortes », a-t-il dit, sans plus de détails. « Je ne donne pas les dates, car je les négocie avec les éleveurs », a-t-il précisé en évoquant « novembre ou décembre ».
Il en a néanmoins révélé une : l’arrêt probable de la castration à vif des porcelets, dénoncée récemment dans les vidéos d’une association. « Dans les mois qui viennent, cela va être terminé tout cela », a dit le ministre. « Mais cela ne peut pas se faire contre la profession », qui doit adapter ses modes de production pour garder son efficacité et sa rentabilité si elle veut survivre.
« Il faut à la fois tenir le temps de l’agriculture et le temps de la société. Il y a le temps de la nature, de l’élevage, et le temps de société et des 170 signes sur Twitter », a-t-il conclu en dénonçant une fois de plus « l’agribashing » dont les agriculteurs se jugent victimes, notamment sur les réseaux sociaux.
> Lire aussi  « Les Français se soucient de plus en plus du bien-être animal »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/30/le-broyage-des-poussins-devrait-etre-interdit-en-france-a-la-fin-de-2021_6017488_3244.html>
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7- Les parlementaires dénoncent l’immobilité de la Commission sur la PAC, EurActiv, 30/10/19
Aline Robert avec Cécile Barbière 

La France commence à ruer dans les brancards sur le sujet de la PAC, dont la réforme n’avance pas alors que son format est censé être bouleversé à partir de 2021.
La proposition posée sur la table par la Commission européenne ne satisfait ni le gouvernement ni les parlementaires, qui ont protesté cette semaine lors d’une énième réunion de concertation organisée à Helsinki par la présidence finlandaise tournante.
« C’est un dialogue de sourds » dénoncent les présidents des commissions des affaires économiques du Sénat et de l’Assemblée nationale, ainsi que la commission des Affaires européennes du Sénat.
En tant que principal bénéficiaire de la PAC, la France n’a aucun intérêt à ce que les budgets alloués aux agriculteurs soient rognés, encore moins attribués au niveau national, ce qui reviendrait à un surcoût pour la France ou au rabotage des aides actuelles dont bénéficie le secteur.
En France, les aides européennes aux agriculteurs pèsent environ 9,5 milliards d’euros par an, soit trois fois plus que les aides provenant du budget national (environ 3 milliards d’euros). En tant que premier bénéficiaire de la PAC, Paris s’est fait un devoir de défendre le budget de la future PAC, que la Commission européenne veut revoir à la baisse.
La répartition actuelle des aides n’est pourtant pas optimale et certains appellent de leurs vœux un rabotage. Les aides serviraient les intérêts des plus gros exploitants ainsi que des producteurs de produits chimiques, plus que les agriculteurs : c’est l’analyse de la gauche, mais aussi de la très sérieuse Cour des comptes française, qui a dénoncé dans un rapport la façon dont les aides sont réparties en France.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/les-parlementaires-denoncent-limmobilite-de-la-commission-sur-la-pac/>
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8- New York interdit la commercialisation du foie gras à partir de 2022, Le Monde avec AFP, 31/10/19, 02h31

Les contrevenants s’exposeront à une amende comprise entre 500 et 2 000 dollars, susceptible d’être renouvelée toutes les 24 heures. 
L’issue du vote faisait peu de doute. Le conseil municipal de New York a adopté, mercredi 30 octobre, un texte interdisant la commercialisation du foie gras à compter de fin 2022, une décision qui devrait priver l’industrie, locale en particulier, d’un marché important.
Présenté en début d’année par plusieurs conseillers municipaux, une majorité d’élus avaient affiché leur soutien à ce texte, qui interdit de vendre du foie gras, d’en servir ou même d’en détenir. Les contrevenants s’exposeront à une amende comprise entre 500 et 2 000 dollars (entre 448 et 1 800 euros), susceptible d’être renouvelée toutes les 24 heures.
Plusieurs dirigeants d’entreprises de la filière dans la région de New York ont indiqué leur intention de contester en justice cette loi, qui doit encore être ratifiée par le maire de New York, Bill de Blasio.
> Lire aussi  Le foie gras bientôt interdit à New York ?
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/international/article/2019/10/31/new-york-interdit-la-commercialisation-du-foie-gras-a-partir-de-2022_6017509_3210.html>
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9- L'aquaculture, seul horizon des petits pêcheurs marocains en Mediterranée, AFP, 31/10/19, 11:00
Hicham Rafih et Sophie Pons à Rabat

"On ne gagne plus rien avec la mer, on est en train de payer les erreurs de nos pères", soupire Mohamed Bouajra. Avec la raréfaction du poisson en Méditerranée, ce pêcheur marocain considère l'aquaculture comme une "lueur d'espoir pour sortir de la pauvreté".
A Ras Kebdana, dans la région de Saïdia (nord-est du Maroc), la coopérative de pêche artisanale Al Amal table sur le développement d'un parc à moules offshore pour assurer l'avenir. Plus à l'ouest, dans la lagune de Marchica, une autre coopérative a misé sur une ferme d'algues rouges pour l'industrie pharmaceutique et cosmétique.
Ces deux projets pilotes, qui s'inscrivent dans le cadre d'un ambitieux plan national lancé en 2009, ont pour but d'augmenter les revenus en baisse des petits pêcheurs et à préserver les stocks halieutiques grâce à l'élevage.
Le nombre de barques de pêche a triplé depuis les années 1990 à Ras Kebdana, mais "il n'y a plus de poissons", déplore Mohamed Bouajra.
Aujourd'hui, le sexagénaire ne gagne "même pas 40 dirhams par jour" (3,7 euros) avec son canot traditionnel en bois. "On ne peut pas vivre avec ça, autrefois on gagnait bien notre vie, avec 400 dirhams par jour", soupire-t-il.
Les chiffres du département marocain de la pêche maritime le confirment: les quantités pêchées ont baissé de près de moitié dans la région de l'Oriental entre 2013 et 2017, passant de 14.721 à 7.475 tonnes. Sur le reste de la rive méditerranéenne du Maroc, la baisse est de l'ordre de 30%.
- "Alternatives pour vivre" -
L'enjeu est de taille car la pêche représente une importante source de revenus pour le royaume : les exportations de produits de la mer ont atteint 22 milliards de dirhams en 2017 (deux milliards d'euros), soit environ la moitié des exportations agro-alimentaires et 10% des exportations totales du pays.
"Avec le changement climatique, l'environnement se dégrade et le poisson se raréfie : il faut trouver des alternatives pour vivre", affirme Mimoune Bouasu, un pêcheur de 47 ans.
Il préside la coopérative de pêche artisanale de Marchica qui cultive sur 11 hectares des algues rouges achetées six dirhams le kilo (0,56 euros) par une société marocaine qui a investi dans les installations.
"Ce qui nous manque dans la pêche, les algues le complètent", se félicite-t-il, tout en souhaitant que le projet se développe. La coopérative qui emploie huit personnes recrute de la main d'œuvre saisonnière au moment de la plantation et de la récolte.
Ancien pêcheur, Abdelaziz Benhamou est lui devenu responsable de la filière de production de la ferme Aqua M'diq, dans la région de Tétouan.
Cette société de 24 salariés qui produit des bars d'élevage dans des bassins offshore est considérée comme un "modèle" par l'Agence nationale pour le développement de l'aquaculture (ANDA) qui espère dupliquer l'expérience ailleurs, en Méditerranée ou sur la côte Atlantique.
"Les ressources (halieutiques) ont diminué parce que les pêcheurs ne respectaient pas le repos biologique pour la plupart des espèces", estime Abdelaziz Benhamou. "Ça commence à se faire, mais tout le monde est d'accord pour dire que rien n'est plus comme avant".
Dans un récent rapport, la Cour des comptes marocaine s'est inquiétée de la surexploitation de plusieurs espèces, pointant le non-respect des quotas et "des restrictions relatives aux engins de pêche et au repos biologique".
- Retards -
La Cour des comptes a aussi épinglé les retards du développement de la filière aquacole, notant que "certains objectifs stratégiques n'ont pas été atteints".
Le plan lancé en 2009 prévoyait de produire 200.000 tonnes dans les fermes aquacoles d'ici 2020, mais la production a atteint 700 tonnes en 2018, selon l'ANDA.
Après plusieurs années d'études techniques, quelques 150 projets de fermes aquacoles dont 15 en Méditerranée sont désormais "en cours de démarrage", avec des investissements privés et un objectif de production de 150.000 tonnes, insiste cependant Mustafa Amzough, un responsable de l'ANDA.
A Ras Kebdana, des filets sous-marins ont été déployés sur seulement cinq des 15 hectares dévolus à la mytiliculture et les grappes de moules de corde qui s'y développent ne sont pas encore commercialisées, même si le projet a été lancé il y a cinq ans.
En attendant, les 35 membres de la coopérative s'occupent de l'entretien des filets et espèrent commencer à vendre des moules l'an prochain.
Mohamed Bouajra se félicite que le projet mytilicole, même s'il n'a encore eu aucun impact économique, ait "changé les mentalités".
"Avant, il n'y avait aucun respect pour l'environnement mais aujourd'hui l'eau est propre", grâce à des analyses hebdomadaires pour surveiller l'état sanitaire du parc à moules, dit le pêcheur de Ras Kebdana.
<https://www.youtube.com/watch?v=GWrCV0NN6Nc>
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10- Côte d'Ivoire : un inventaire des forêts pour un plan de reboisement, AFP, 31/10/19, 17:00

La Côte d'Ivoire, qui a perdu en un demi-siècle la quasi-totalité de ses forêts, a lancé jeudi à Abidjan un inventaire général pour établir des données statistiques fiables sur ses ressources forestières et fauniques, en vue d'appuyer un plan de reboisement.
L’inventaire forestier et faunique national (IFFN) va durer deux ans. Le précédent IFFN datait de 1978.
"Pour mieux évaluer la situation actuelle, il est nécessaire de faire un état des lieux des surfaces forestières restantes, sur lequel s'appuieront les actions à mettre en œuvre dans le cadre de la politique de préservation, de réhabilitation et d'extension des forêts", a expliqué Martial Mé Kouamé, directeur de cabinet adjoint du ministère des Eaux et Forêts, lors de la cérémonie de lancement.
"L'IFFN a pour objectif d'obtenir des éléments chiffrés sur l'état de la forêt et de la faune de Côte d'Ivoire", a déclaré de son côté Pascal Cuny, conseiller technique principal du projet financé par l'Agence française de développement.
La Côte d'Ivoire va organiser en janvier 2020 une table ronde avec pour objectif de freiner une déforestation qui menace la stabilité climatique de la région.
L'objectif de la table ronde qui se tiendra le 16 janvier est de mobiliser 616 milliards de FCFA (près d'un milliard d'euros) en vue de financer sur la période 2020-2030 la nouvelle stratégie forestière en Côte d'Ivoire, adoptée en février 2019.
La Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de cacao avec 40% du marché, comptait 16 millions d'hectares de forêts dans les années 1960. Elle a vu sa superficie fondre de presque 90%, à deux millions d'hectares en près de 60 ans, selon les chiffres officiels, à cause principalement du développement des plantations de cacao.
"Nous devons prendre conscience que la forêt est une richesse, un patrimoine à léguer aux générations futures", a déclaré le ministre ivoirien des Eaux et forêts, Alain Richard Donwahi. "Nous voulons sauver la forêt ivoirienne, nous voulons regagner le terrain perdu, replanter, reboiser, mobiliser nos concitoyens et nos partenaires".
La nouvelle politique forestière ivoirienne destinée à recouvrer "six millions d’hectares en 2030 et huit en 2045, englobe à la fois la réhabilitation, le reboisement et le développement de l'agroforesterie pour utiliser moins de terre", selon lui.
Outre les bailleurs de fonds internationaux, les industries chocolatières seront "les parties prenantes de notre grande ambition de réhabilitation des forêts en Côte d'Ivoire", a souligné le ministre.
La déforestation liée à la culture du cacao pour l'industrie du chocolat se poursuit "sans relâche" en Côte d'Ivoire et au Ghana, les deux premiers producteurs mondiaux, avait dénoncé l'ONG Mighty Earth dans un rapport publié en 2018.
<https://www.geo.fr/environnement/cote-divoire-un-inventaire-des-forets-pour-un-plan-de-reboisement-198408>
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11- Les poissons sont aussi victimes des insecticides « tueurs d’abeilles », Le Monde, 31/10/19, 23h52
Stéphane Foucart  

Une étude japonaise publiée dans la revue « Science » montre que le recours aux néonicotinoïdes dans les rizières a provoqué l’effondrement d’une pêcherie lacustre. 
Autorisés dans les années 1990 par toutes les grandes agences réglementaires de la planète, les néonicotinoïdes sont devenus en quelques années les insecticides les plus utilisés en agriculture. Un quart de siècle plus tard, les études se succèdent qui documentent l’ampleur des dégâts environnementaux, souvent irréversibles, qu’ils ont provoqués. Et ce, non seulement sur les abeilles et les insectes pollinisateurs mais aussi, indirectement, sur l’ensemble des écosystèmes.
> Lire aussi  Disparition des abeilles : comment l’Europe a renoncé à enrayer leur déclin
Dans une étude publiée jeudi 31 octobre par la revue Science, des chercheurs nippons conduits par Masumi Yamamuro (université de Tokyo, service géologique du Japon) montrent, pour la première fois, que l’introduction des néonicotinoïdes peut précipiter l’effondrement abrupt de pêcheries lacustres, en rompant la chaîne alimentaire de l’écosystème aquatique.
Les chiffres sont impressionnants. L’introduction du premier néonicotinoïde (l’imidaclopride) dans les rizières de la préfecture de Shimane, en 1993, a signifié pour les pêcheurs du lac Shinji un effondrement radical des captures de deux espèces commerciales importantes : l’anguille japonaise (Anguilla japonica) et un poisson très consommé sur l’Archipel, le wakasagi (Hypomesus nipponensis).
> Lire aussi  « De nombreux éléments de preuves pointent vers les néonicotinoïdes comme cause majeure » du déclin des abeilles
Avant 1993, on capturait en moyenne 240 tonnes annuelles de wakasagi dans ce grand lac du sud-ouest du pays, contre 22 tonnes dans les années suivantes, soit une baisse de plus de 90 %. De même, les prises d’anguilles sont brutalement passées d’un peu plus de 42 tonnes par an en moyenne avant 1993, à moins de 11 tonnes par an ensuite. Soit une chute de 75 %.
Analyse de vingt ans de données
Pour établir le lien entre l’introduction des néonicotinoïdes et l’effondrement de la pêcherie de Shinji, les chercheurs japonais ont analysé plus de vingt ans de données issues de la surveillance de la qualité des eaux du lac ainsi que des cours d’eau qui l’alimentent après avoir traversé les rizières alentour.
En particulier, ils ont mesuré les teneurs en imidaclopride et ont pu suivre l’évolution d’abondance des petits organismes aquatiques (larves d’insectes, crustacés et autres invertébrés) qui peuplent le lac et qui forment l’un des socles de la chaîne alimentaire de son écosystème. Ces organismes sont très vulnérables à l’action des néonicotinoïdes. Pour les chercheurs, « la réduction d’abondance de ces nombreuses espèces benthiques et pélagiques ne peut être expliquée par d’autres facteurs », que le recours à ces pesticides.
La réponse de l’écosystème à l’introduction de l’imidaclopride a été « importante et incroyablement rapide », écrit, dans un commentaire publié par Science, l’écologue Olaf Jensen (université Rutgers, New Jersey), qui n’a pas participé à ces travaux. « Les pesticides néonicotinoïdes ont été utilisés pour la première fois en 1993 dans les rizières environnant le lac Shinji, ajoute M. Jensen. Les arthropodes aquatiques se sont effondrés cette même année, rapidement suivis par les espèces de poissons qui s’en nourrissent. »
> Lire aussi  Un néonicotinoïde a des effets délétères sur les oiseaux migrateurs
Le lien de causalité entre la disparition des invertébrés aquatiques due aux néonicotinoïdes, et l’effondrement des stocks d’anguilles et de wakasagi est validé par le fait qu’une autre espèce, qui ne se nourrit pas d’invertébrés mais de microalgues, n’a pas été affectée au cours de la période étudiée.
Chaîne alimentaire rompue
La rapidité de la réaction de l’écosystème lacustre à l’introduction de cette nouvelle classe de pesticides qui s’attaquent au système nerveux central des insectes, très actifs à faible dose, est d’autant plus frappante qu’en 1993, seulement une centaine de kilos d’imidaclopride ont été utilisés par les riziculteurs de la préfecture de Shimane.
Ils ont été capables, à eux seuls, de rompre la chaîne alimentaire de l’écosystème. Or, selon les données colligées par M. Yamamurp et ses collègues, entre 1993 en 2016, l’intensité du recours aux néonicotinoïdes a été multiplié par un facteur 35. Et ce n’est plus le seul imidaclopride qui est utilisé, mais les sept membres de sa famille chimique.
« On peut suspecter que d’autres pesticides peuvent être détectés dans les eaux du lac et leur évolution dans le temps n’est pas précisée, objecte toutefois l’écologue Caspar Hallmann (université Radboud, à Nimègue aux Pays-Bas). Néanmoins, je pense que les auteurs présentent des arguments convaincants et rassemblent des données empiriques cruciales pour confirmer la haute toxicité, déjà bien établie en laboratoire, de ces composés pour la vie aquatique. » Données d’autant plus cruciales que, rappelle Olaf Jensen, « s’agissant des pêcheries et des poissons d’eau douce, les données sont notoirement déficientes ».
Les oiseaux sont aussi concernés
Le cas bien documenté du lac Shinji pourrait en réalité être très répandu, mais « le problème est qu’on ne voit pas les problèmes si on ne fait pas de recherche », ajoute le chercheur américain. « Le riz est l’une des trois principales céréales cultivées dans le monde, précise-t-il. Les semences de riz enrobées de néonicotinoïdes sont largement utilisées et plus de 90 % du produit utilisé en enrobage finit dans le sol ou dans l’eau. »
> Lire aussi  Pesticides SDHi : la controverse révèle le hiatus entre science réglementaire et académique
Des effets analogues, observés à l’échelle de l’écosystème, ont été mis en évidence en Europe en 2014, par des chercheurs néerlandais : non pour les poissons, mais pour les oiseaux. Deux études d’une même équipe de biologistes, conduite par Caspar Hallmann, ont ainsi montré une association entre les concentrations en imidaclopride dans les eaux de surface de l’ensemble du territoire néerlandais avec, d’une part, l’abondance d’invertébrés aquatiques (larves d’insectes, etc.) et d’autre part la vitesse du déclin de passereaux exclusivement ou partiellement insectivores.
Le résultat est là encore frappant : dans les zones où les lacs, mares et cours d’eaux affichent des taux d’imidaclopride supérieur à vingt milliardièmes de gramme par litre, les populations de ces oiseaux déclinent en moyenne de 3,5 % par an. Soit, en deux décennies, une réduction de moitié du nombre d’oiseaux.
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Le déclin des insectes, plus sévère que suspecté
L’effondrement rapide des arthropodes (insectes, arachnides, etc.) en Europe occidentale est plus sévère que suspecté jusqu’à présent. C’est la conclusion saillante d’une étude conduite par des chercheurs allemands et publiée jeudi 30 octobre dans la revue Nature. Les chercheurs ont analysé, sur 300 sites allemands représentatifs de l’ouest du continent européen, l’évolution des captures d’insectes sur une période de 10 ans, entre 2008 et 2017. La diversité des espèces capturées a chuté d’environ 35 % en forêts et en prairies. Et la biomasse totale d’insectes a diminué de 67 % en prairies et de 41 % en forêts. « Un déclin d’une telle ampleur sur une période de seulement 10 ans nous a complètement surpris – c’est effrayant, mais cela correspond au tableau présenté dans un nombre croissant d’études », a déclaré Wolfgang Weisser, professeur à l’université technique de Munich et co-initiateur du projet. Les sites situés dans des paysages dominés par des activités agricoles souffrent d’un déclin plus marqué, notent les auteurs.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/31/les-poissons-sont-aussi-victimes-des-insecticides-tueurs-d-abeilles_6017630_3244.html>
Sur le même sujet : 
> Au Japon, les pêcheries lacustres ruinées par les néonicotinoïdes, Le JDLE, 04/11/19
L’arrivée des néonicotinoïdes dans les années 1990 serait responsable de l’effondrement des pêcheries des lacs japonais, révèle une étude publiée vendredi 1er novembre dans Science.
Dans les pays à forte production rizicole, les pesticides, dont les néonicotinoïdes, sont directement épandus en milieu aquatique, accroissant fortement la contamination des rivières et des lacs. Décimant les invertébrés aquatiques, ces substances entraînent de rapides effets en cascade sur les écosystèmes, comme le révèle l’étude publiée par l’équipe de Yutaka Kameda, de l’Institut de technologie de Chiba (Japon).
Les chercheurs montrent que depuis la commercialisation des néonicotinoïdes en 1993, la biomasse de zooplancton dans le lac Shinji, situé au sud-ouest du pays, s’est effondré de 83%. En cause selon les chercheurs, des concentrations qui dépassent les seuils de toxicité aigüe pour plusieurs espèces d’invertébrés, dont se nourrissent les poissons.
Conséquence, les pêcheries ont vu leur production rapidement diminuer: entre 1993 et 2004, les captures annuelles de wakasagi (Hypomesus nipponensis) n’étaient plus que de 22 tonnes par an, contre 240 tonnes par an entre 1981 et 1992.Quant à l’anguille du Japon (Anguilla japonica), elles ont baissé de 42 tonnes à 10,8 tonnes sur les mêmes périodes.
Des effets écosystémiques trop peu étudiés
Bien que les effets des pesticides à l’échelle des écosystèmes demeurent bien peu étudiés, le lac Shinji est loin d’être un cas isolé : d’autres lacs japonais ont aussi vu leurs pêcheries péricliter depuis les années 1990. En 2014, une étude néerlandaise révélait que l’emploi de néonicotinoïdes était lié à un déclin des oiseaux, du fait de la raréfaction des insectes.
Selon les chercheurs, «l’impact écologique et économique des néonicotinoïdes sur les eaux douces du Japon confirme la prophétie de Rachel Carson», biologiste américaine auteure en 1962 de «Printemps silencieux», premier ouvrage à tirer la sonnette d’alarme sur les pesticides, en l’occurrence sur le DDT.
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/au-japon-les-pecheries-lacustres-ruinees-par-les-neonicotinoides,100766?xtor=RSS-31>
En savoir plus :
> Report. Neonicotinoids disrupt aquatic food webs and decrease fishery yields <https://science.sciencemag.org/content/366/6465/620>, Science, 01/11/19
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12- Factuel. En Haute-Garonne, une forêt funéraire écologique, Le Monde, 01/11/19, 02h27
Philippe Gagnebet

Une expérimentation menée avec la municipalité d’Arbas va permettre aux familles endeuillées de déposer les cendres des défunts au pied des arbres.
Il y avait des forêts éternelles, il y aura désormais une forêt pour l’éternité. Située dans la petite commune haute-garonnaise d’Arbas, dans le sud du département, à 1 000 mètres d’altitude, une parcelle de 1,25 hectare va abriter un lieu de recueillement inédit en France : une forêt funéraire.
C’est un écrin vert plein de vie, planté sur un sol karstique propice aux grottes, cavités et résurgences, qui porte le nom de « bois de la fontaine aux ours » car c’est ici qu’un matin de 2006, trois ours slovènes ont été réintroduits dans la nature. Un sentier de découverte du plantigrade serpente d’ailleurs à quelques mètres de là. Il ne manquait plus au lieu qu’une alternative à la façon dont on aborde la mort.
Au pied des sapins, des épicéas, des frênes ou des hêtres, les familles touchées par la disparition d’un proche pourront désormais déposer les cendres du disparu. Les premières cérémonies devraient avoir lieu en novembre. Des inhumations retardées par les vérifications juridiques effectuées par l’administration sur le rôle de chaque intervenant dans cette réalisation inédite.
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La mise en place de ce sanctuaire d’un genre nouveau, qui pallie la saturation des cimetières et s’inscrit dans une nette tendance en faveur de la crémation – dont le taux est passé de 10 % des décès en 1994 à 36 % en 2017, selon l’institut Ipsos – a été rendue possible par la volonté de plusieurs acteurs, dont l’ancien maire d’Arbas, François Arcangeli.
Des urnes en bois, tissu ou feutre
Mais surtout grâce à l’opiniâtreté d’Elia Conte Douette, 41 ans, juriste en droit de l’environnement, qui a parcouru le monde dans le cadre de projets de préservation de la biodiversité. Lors d’interventions avec le milieu forestier, elle rencontre ceux qu’elle appelle ses « chuchoteurs », ses inspirateurs.
Parmi eux, Hervé Brustel, enseignant-chercheur à l’école d’ingénieurs de Purpan à Toulouse et président du Conservatoire des espaces naturels de Midi-Pyrénées. Ce spécialiste des forêts anciennes travaille sur la gestion, la maîtrise foncière et les possibilités d’évolution et de « non-marchandisation » des bois. « J’imaginais plutôt à cette période la création d’une filière bois pour des “obsèques durables”, même si le terme est un peu décalé, raconte-t-il. Plus de cercueils vernis ni traités, une filière tracée, la lente disparition des corps, c’était ça l’idée. Quand j’ai rencontré Elia, on a commencé à parler d’urnes biodégradables, comme ce qui se fait en Allemagne et en Angleterre. »
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En 2015, une petite étude est menée sur la faisabilité d’un projet de forêt funéraire par un groupe d’étudiants de l’école de Purpan. Rapidement, deux verrous juridiques apparaissent : la nécessité de trouver une commune partenaire, gestionnaire unique des enterrements, et l’obligation pour le futur opérateur de devenir conseiller funéraire. Mais légalement, rien n’interdit de déposer des urnes de cendres dans un lieu approprié.
« Aujourd’hui, les cendres peuvent être inhumées dans une sépulture, un caveau de famille ou une petite sépulture dédiée, détaille Elia Conte Douette. Elles peuvent aussi être déposées dans un “columbarium”, un monument dédié pourvu de niches, ainsi qu’en mer. Mais rien n’empêche de le faire dans une forêt. »
Cette forêt, ce sera donc celle d’Arbas, grâce à une convention signée avec la municipalité, qui reste gestionnaire du site. La formation de conseiller funéraire est suivie par Elia Conte Douette, qui crée au passage sa structure, Cime’Tree, et dépose la marque « forêt cinéraire ».
Reste à aménager le site et à élaborer le concept « écolo » jusqu’au bout. Dans la pratique, quarante arbres ont été choisis, pour environ 220 emplacements ou concessions. Selon le principe de la Rose des vents – une figure indiquant les points cardinaux et jusqu’à trente-deux directions intermédiaires – des cercles sont tracés à environ 50 centimètres des racines, où les urnes seront enterrées ou déposées dans les nombreuses cavités, selon les caractéristiques de chaque arbre.
Pour l’urne, même si le phénomène de décomposition est assez rapide, un certain nombre de matériaux ont été proscrits : les contenants en plastique ou bois traité, de même que l’amidon de maïs qui attirerait sangliers et chevreuils. Ce sont donc des urnes en bois, tissu ou feutre, qui sont proposées, pour des tarifs allant de 40 à 450 euros.
« Un lieu protégé »
Les quarante arbres sont aujourd’hui identifiés par de simples formes de feuilles en bois léger, découpées avec des imprimantes 3D et attachées autour des troncs. Numérotées, elles indiqueront ensuite le nom de la personne inhumée. Le nombre d’urnes déposées au pied de chaque arbre varie de une pour les concessions individuelles, à dix pour les concessions familiales ou collectives.
Dès juillet, les premières familles intéressées se sont rendues dans le bois sanctuaire, comme Nathalie Fravalo, habitante de Montauban, chef-lieu du Tarn-et-Garonne, qui a perdu son père et sa mère en 2017. Depuis, elle cherche un endroit idéal pour les inhumer : « Je ne voulais pas disperser les cendres n’importe où, dans un lieu qui pourrait devenir constructible par exemple. Avec ma famille, nous avons apprécié le symbole de l’arbre, le lieu protégé, la démarche écolo et puis, surtout, on peut aller se recueillir dans cet environnement si spécial. » 
> Lire aussi « Le cimetière français doit se réinventer pour ne pas mourir »
A ce jour, cinquante commandes fermes ont été passées. Les familles ont la possibilité de choisir une cérémonie religieuse ou civile, ou de se faire assister par un chaman. « On travaille beaucoup sur la personnalisation, l’accompagnement et le suivi », assure la gérante de Cime’Tree. Le tarif, environ 600 euros pour une concession individuelle à perpétuité, est bas par rapport à une inhumation dans un cimetière.
Pour Céline Salviac Malbert, conseillère municipale d’Arbas qui a suivi le projet et organisé de nombreuses rencontres avec les habitants, chasseurs ou agents de l’ONF, « la mort nous touche tous et c’est souvent un sujet tabou. J’espère que l’on ne va pas être vite débordés tant la démarche est originale ».
> Source et vidéo à voir à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/01/en-haute-garonne-une-foret-funeraire-ecologique_6017655_3244.html>
Sur le même sujet :
> Les cimetières naturels en pleine expansion en Allemagne, Le Monde, 03/11/19, 14h24
Jean-Michel Hauteville (Berlin, correspondance)
La différence de prix considérable entre une inhumation en forêt et un enterrement classique explique en partie le succès de cette pratique. 
A première vue, le bois de Nuthetal-Parforceheide, au sud de Berlin, est une forêt comme il y en a tant d’autres dans le Brandebourg, la région rurale qui enserre la capitale allemande. Mais les rubans bleus ou jaunes qui ornent de nombreux troncs de hêtres, de chênes ou de pins finissent par attirer l’attention.
« Ce sont les arbres au pied desquels des emplacements sont à vendre », explique Johanna Krause, la forestière qui, avec son mari, gère cet espace funéraire d’un nouveau type. « Les jaunes indiquent les arbres communautaires, où l’on peut inhumer jusqu’à quinze urnes. Les bleus sont destinés à des acheteurs individuels ou à des familles. Ils sont prévus pour deux urnes ou plus selon les souhaits du client. »
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Les clients ont aussi la possibilité de planter eux-mêmes l’arbre de leur choix, commandé en pépinière, en prévision de leur décès qui, dans le meilleur des cas, surviendra dans plusieurs décennies. « Ce jeune chêne n’a pas survécu, constate Mme Krause devant un arbuste rabougri et desséché. On le remplacera gratuitement, bien entendu. »
Ni stèle ni tombeau
Il n’y a ni stèle ni tombeau, et pas une seule épitaphe en marbre à la ronde, pourtant la parcelle de 23 hectares est bien un cimetière. Depuis son ouverture en 2012, un millier d’urnes funéraires, le plus souvent en matériau biodégradable, y ont été inhumées, et quelque 1 800 clients y ont déjà réservé leur emplacement, indique une porte-parole de la société Friedwald GmbH, qui exploite le cimetière forestier de Nuthetal-Parforceheide pour une durée de 99 ans. Une dizaine d’inhumations y ont lieu chaque semaine. Sur le tronc des arbres choisis, une discrète plaque en aluminium porte le nom des défunts. Tout autre ornement funéraire est proscrit.
> Lire aussi  Cimetières écolos, enterrement le dimanche : Paris lance son big bang funéraire
Le lieu est loin d’être unique en son genre outre-Rhin. Depuis que Friedwald a ouvert, en 2001, le premier cimetière dit « naturel » d’Allemagne, dans la forêt de Reinhard, aux abords de Cassel, le concept a rapidement fait des émules à travers le pays. Près de deux cents parcs et forêts funéraires proposent désormais cette alternative, présentée comme plus naturelle et écologique que les funérailles classiques.
Ces cimetières forestiers ne peuvent accueillir que des urnes : la législation interdit d’y enterrer des cercueils. Et les forêts doivent conserver un caractère naturel. « La construction de toilettes ou d’enclos n’est pas autorisée », indique Fabian Blöchl, un porte-parole du gouvernement régional du Brandebourg.
La menace des métaux lourds 
Deux sociétés se taillent la part du lion sur ce créneau en pleine expansion : Friedwald, dont le nom signifie « forêt de paix », et Ruheforst (« bois du repos »). Les deux tiers des cimetières naturels d’Allemagne appartiennent à l’une où à l’autre. Et la demande est au rendez-vous : plus de 115 000 inhumations ont eu lieu dans la soixantaine de cimetières de Friedwald depuis les débuts, selon l’entreprise. « Pour nos clients, en plus de l’aspect écologique, le coût joue aussi un rôle important », explique Matthias Budde, assistant du directeur de Ruheforst, qui ouvrira son 67e cimetière forestier à la fin août, en Basse-Saxe.
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La différence de prix entre une inhumation en forêt et un enterrement classique est considérable. Friedwald et Ruheforst proposent des inhumations à partir de 500 euros au pied d’un arbre communautaire, et des arbres familiaux dès 2 500 euros. Pour des funérailles traditionnelles, en revanche, il faut débourser en moyenne de 5 000 à 8 000 euros, et les familles sont tenues de veiller à l’entretien de la sépulture pendant de longues années. « Nos clients rechignent à imposer cette corvée à leurs descendants », souligne M. Budde.
La mode des inhumations en forêt suscite toutefois quelques inquiétudes. Andreas Morgenroth, paysagiste à Hambourg, mène depuis plusieurs années une campagne pour sensibiliser les autorités au risque de contamination des sols par des métaux lourds issus de la crémation et présents dans les cendres funéraires. « C’est une agression en règle contre la forêt », s’émeut-il.
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Afin d’en avoir le cœur net, l’Agence fédérale de l’environnement a mandaté l’université de Fribourg-en-Brisgau pour analyser ces risques de pollution. Les conclusions finales de cette étude seront publiées en fin d’année, mais l’agence environnementale a envoyé au Monde une présentation des recherches. Le rapport scientifique, tout en préconisant l’emploi d’urnes en acier inoxydable et d’éviter les enfouissements dans certains sols sensibles, conclut que « les apports de métaux lourds provenant des urnes n’entraînent pas de dépassement des seuils de précaution ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/03/les-cimetieres-naturels-en-pleine-expansion-en-allemagne_6017872_3244.html>
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13- Un onzième parc national dans les forêts de feuillus de Champagne et Bourgogne, AFP, 02/11/19, 11:00
Olivier Devos

Aux confins de la Bourgogne et de la Champagne, le onzième parc national français va voir le jour : consacré aux forêts de feuillus de plaine, sa création doit être officialisée la semaine prochaine, marquant l'aboutissement d'une gestation de dix ans.
"Ce territoire est à la fois très représentatif de la campagne et de la forêt françaises" et il est exceptionnel car "80% des arbres étaient déjà là à la Révolution", résume Hervé Parmentier, directeur du Groupement d'intérêt public (GIP) chargé de mettre en place le parc.
Évoqué dès 2007 au Grenelle de l'environnement, le projet est lancé en 2009 par François Fillon, alors Premier ministre, qui dévoile le site retenu : ce sera le plateau de Langres, à cheval entre la Haute-Marne et la Côte-d'Or, et ses hêtres et ses chênes plus que centenaires.
Comme le parc national des calanques, créé en 2012 aux portes de Marseille, ce sera un parc "nouvelle génération". Depuis une loi de 2006, une plus grande place y est accordée aux acteurs locaux "dans la création du parc, le développement économique, la gouvernance", fait valoir M. Parmentier.
Car au-delà des espèces rares qu'il abrite comme le sabot de vénus - une orchidée -, le narcisse des poètes, le chat sauvage ou encore la cigogne noire, ce territoire a aussi été façonné, depuis l'Âge de fer, par la présence humaine.
Berceau des Templiers et d'ordres monastiques comme les Cisterciens, la région fut aussi marquée par la métallurgie au XIXe siècle. Des abbayes, d'anciennes forges et de nombreux vestiges archéologiques font partie du patrimoine protégé.
Son périmètre maximal de plus de 250.000 hectares recouvre 127 communes, peuplées de 28.000 habitants. "On a cherché le point d'équilibre" entre protection environnementale et activités humaines, qui continueront d'être pratiquées mais seront encadrées, explique le directeur du GIP.
Il a ainsi fallu convaincre les chasseurs, les exploitants forestiers ou encore les agriculteurs, qui aiment à rappeler que, depuis longtemps déjà, ils prennent soin de ce territoire. Les discussions ont parfois été âpres.
"Les agriculteurs ont eu l'impression de ne pas avoir été écoutés", lance Thierry Ronot, éleveur laitier à Lucey et représentant local du syndicat agricole FNSEA, se faisant l'écho des craintes d'une profession déjà en crise.
- Doper le tourisme -
Il souligne notamment que certaines exploitations possédant des terres en "cœur de parc", zone davantage réglementée de plus de 56.000 hectares, subiront des contraintes supplémentaires sans compensation financière. "Aujourd'hui le parc va se faire ; on va essayer de travailler avec".
Les exploitants forestiers, de leur côté, s'inquiètent d'une perte qu'ils estiment entre 20 à 25% du volume de bois exploitable dans les forêts domaniales, notamment dans les 3.100 hectares de la "réserve intégrale", où la protection est la plus forte.
Concession aux opposants, le GIP a accepté de réduire la superficie du coeur de parc, pour n'y conserver que les zones ayant "un intérêt fort en termes de protection et un intérêt patrimonial", répond Hervé Parmentier. Et le parc sanctuarisera les bonnes pratiques existantes plutôt que d'imposer ses méthodes.
Le cœur et la réserve intégrale seront définis par décret. Les communes disposeront de quatre mois pour adhérer - ou non - au parc, qui génèrera 30 emplois directs et disposera d'un budget de 3 à 3,5 millions d'euros.
Les habitants sont, pour la plupart, "dans les starting-blocks", affirme le directeur du GIP. Les trois quarts des communes ont, selon lui, fait part de projets liés au parc, qui peut apporter une réponse "aux problèmes économiques du territoire", notamment en dopant le tourisme, dit-il. Objectif : passer de 30.000 à au moins 100.000 visiteurs annuels en deux à trois ans.
Pour y parvenir, il faudra créer des infrastructures, "notamment des hébergements", prévient Philippe Gillot, directeur de l'office de tourisme du pays de Langres.
Les professionnels du secteur espèrent que le parc signera "la reconnaissance de la qualité de ce territoire", une sorte de "label" pour son tourisme vert, ajoute M. Gillot. Avec un atout de taille : celui d'être le parc national le plus proche de la région parisienne.
<https://information.tv5monde.com/info/un-onzieme-parc-national-dans-les-forets-de-feuillus-de-champagne-et-bourgogne-329992>
Sur le même sujet : 
> Le onzième parc national français voit le jour dans les forêts de Champagne-Bourgogne <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/07/creation-du-onzieme-parc-national-francais-dans-les-forets-de-champagne-bourgogne_6018383_3244.html>, Le Monde avec AFP, 07/11/19, 17h46
> Naissance du 11e parc national, dans les forêts de Champagne-Bourgogne <https://information.tv5monde.com/info/naissance-du-11e-parc-national-dans-les-forets-de-champagne-bourgogne-330920>, AFP, 07/11/19, 20:00
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14- [Bonne nouvelle] Les pesticides dans les forêts publiques, c’est fini, Novethic, 03/11/19
Marina Fabre

Herbicides, insecticides, fongicides... Plus aucun de ces pesticides ne se trouvera désormais dans les forêts publiques. L'Office national des forêts (ONF) vient d'annoncer leur abandon dans la gestion de ces dernières. Si leur usage était très limité, cette bonne nouvelle fait suite à celle de l'arrêt du glyphosate annoncée en 2018. 
Objectif zéro phyto atteint. L’Office national des forêts (ONF) vient de décider d’abandonner l’usage des produits phytopharmaceutiques dans la gestion des forêts publiques. Fini les herbicides, insecticides et fongicides… sur un tiers de la surface forestière de l’Hexagone.
Leur recours était déjà minime à en croire l’ONF qui avance un chiffre de 0,02 % de surfaces forestières traitées. Ces traitements étaient appliqués pendant les phases de régénération et ciblaient la végétation qui pouvait entraver la croissance des arbres comme les fougères ou les ronces. "Pour aboutir à cet objectif, des alternatives mécanisées ou des techniques de bio-contrôle des ravageurs et parasites des arbres seront dorénavant privilégiées", note l’ONF qui veut voir, dans cet engagement, un "gage d’exemplarité" car certains des traitements que l’Office a abandonnés sont encore autorisés par la réglementation. 
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/bonne-nouvelle-les-pesticides-dans-les-forets-publiques-c-est-fini-147853.html>
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15- Agriculture : comment nourrir une Afrique qui se réchauffe ?, AFP, 04/11/19, 05:00
Isabel Malsang

Produire suffisamment pour nourrir une Afrique qui se réchauffe tout en préservant l'environnement, c'est le défi que les ministres de l'Agriculture du continent africain, réunis jusqu'à mardi au Maroc, vont tenter de relever.
Il y a urgence, selon les experts : l'Afrique risque de connaître d'ici à 2050 une baisse de 20% de ses rendements agricoles avec la dégradation des sols et la désertification provoquées par inondations et sécheresses. Dans le même temps, sa population pourrait doubler.
Le continent est victime de chocs climatiques répétés, souligne auprès de l'AFP Seyni Nafo, ambassadeur des pays africains auprès des conférences internationales sur le climat, les COP.
Derniers exemples en date : depuis la semaine dernière, une partie de la Centrafrique est noyée sous les inondations. En même temps, en Afrique australe, la sécheresse fait planer une menace de famine sur 45 millions de personnes, a indiqué vendredi la FAO, agence de l'ONU chargée de l'agriculture et de l'alimentation.
"Six des dix pays les plus vulnérables au climat sont situés en Afrique, qui possède par ailleurs deux tiers des terres arables disponibles dans le monde", relève M. Nafo, également secrétaire-général de la fondation AAA (Adaptation of African Agriculture to climate change) organisatrice de la réunion, à l'université de Benguérir (Maroc).
- "Pénurie de farine" -
L'augmentation de la production agricole et alimentaire est d'autant plus cruciale que les disettes engendrent déplacements de population, violences, et bouleversements politiques. Au Soudan, les premières manifestations début 2019 sont venues d'un triplement du prix du pain, et d'une "pénurie de farine", note M. Nafo.
En Afrique subsaharienne, les premiers exodes massifs de Touaregs du nord du Mali ont eu lieu après de grandes sécheresses et une dégradation des ressources naturelles dans les années 1970, rappelle-t-il.
Par ailleurs, aucune solution durable ne pourra être trouvée au Sahel, frappé par une montée des conflits intercommunautaires (sédentaires contre nomades notamment), en plus d'une flambée de violences jihadistes, si on ne traite pas la question de fonds de la production agricole, relève un expert de l'Agence française du développement (AFD), interrogé par l'AFP.
"Il faut rendre l'agriculture et l'élevage plus résilients face au climat, sinon on va au devant de grandes catastrophes. L'option militaire ne peut pas être une solution unique" ajoute M. Nafo. 
Selon lui, "l'intégrisme religieux" et le jihadisme ont leur "propre dynamique", mais la pression sur les ressources comme au lac Tchad par exemple, qui a "beaucoup rétréci en 40 ans", constitue un "terreau fertile" pour la violence et pour les migrations de population.
La revendication africaine de développer son agriculture se fonde aussi sur le fait que le continent émet beaucoup moins de gaz à effet de serre que les autres (à peine 4% du total).
A quelques semaines de la prochaine conférence sur le climat, COP25, qui aura lieu du 2 au 13 décembre à Madrid, les débats, auxquels participent aussi bailleurs de fonds internationaux, scientifiques et ONG porteront sur quatre grands thèmes:
- La gestion des sols ou comment retenir le carbone tout en améliorant la fertilité des sols dégradés.
- La gestion des ressources en eau, en particulier comment généraliser une irrigation goutte-à-goutte pour économiser l'eau tout en améliorant les rendements, y compris sur de toutes petites exploitations familiales, les plus vulnérables au changement climatique.
- La gestion des risques climatiques via des systèmes d'alerte précoce recourant au numérique, aussi bien pour la production, via les données météo, que pour la gestion des récoltes et leur commercialisation.
- L'accès au financement des agriculteurs, via notamment la "bancarisation mobile", et des Etats via la finance verte et l'émission possible d'obligations vertes pour financer des investissements durables.
Quatre pays ont déjà élaboré des plans d'investissements prioritaires, de 300 à 400 millions de dollars chacun: Côte d'Ivoire, Mali, Maroc, et Zambie.
<https://information.tv5monde.com/info/agriculture-comment-nourrir-une-afrique-qui-se-rechauffe-330234>
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16- Dangereux, les fongicides pourraient être interdits sur les pelouses des stades de foot et rugby, France Inter, 04/11/19, 06h06
Clément Conte 

Certaines études montrent que les fongicides utilisés sur les pelouses dans les stades représentent un danger pour les pratiquants. Un sénateur breton, Joël Labbé, compte faire une proposition de loi dès 2020 pour les interdire.
Il faudra sans doute faire sans très bientôt. Les fongicides, utilisés sur les pelouses des complexes sportifs pour limiter le développement des champignons parasites, pourraient être interdits dans les prochaines années. 
De plus en plus d'études sont menées par des chercheurs qui l'affirment : ces pesticides sont dangereux pour la santé des sportifs. Dès avril 2018, un collectif de médecins, cancérologues, toxicologues et chercheurs du CNRS, de l’Inserm, de l’Université, et de l’Inra alertait sur l'impact des antifongiques sur la santé. Des cancers et des maladies comme Parkinson ou Huntington seraient liés au SDHI, les inhibiteurs de la succinate déshydrogénase, des molécules présentes dans ces pesticides. 
"Il y a aussi des perturbateurs endocriniens", précise François Veillerette, directeur de Générations futures, association de défense de l'environnement : "Des substances qui, même à faible dose, peuvent interagir avec notre système hormonal". L'impact de ces pesticides dépasseraient donc les limites du terrain : "Il y a les mamans qui accompagnent leurs enfants autour des pelouses. Elles sont parfois enceintes et et il peut y avoir des conséquences sur le futur fœtus", ajoute François Veillerette.
>> Suite à lire à :
<https://www.franceinter.fr/environnement/dangereux-les-fongicides-pourraient-etre-interdits-sur-les-pelouses-des-stades-de-foot-et-rugby <https://www.franceinter.fr/environnement/dangereux-les-fongicides-pourraient-etre-interdits-sur-les-pelouses-des-stades-de-foot-et-rugby>>
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17- 95% des aliments pour bébés testés aux États-Unis contiennent des métaux toxiques, Slate, 04/11/19, 15h12
Repéré par Odile Romelot sur CNN

D'après une étude menée par Healthy Babies Bright Future, l'alimentation des nourrissons est surtout riche en plomb.
Une enquête menée par Healthy Babies Bright Future et publiée le 31 octobre 2019 aux États-Unis révèle que pratiquement tous les aliments pour nourrissons contiennent des métaux lourds tel que le plomb, l'arsenic, le cadmium et le mercure.
Healthy Babies Bright Future (HBBF) se décrit comme une association composée de scientifiques, d'organismes à but non lucratif et de donateurs, qui lutte contre la présence de produits chimiques neurotoxiques dans la nourriture pour bébés.
En s'appuyant sur une étude similaire conduite par la Food and Drug Administration, HBBF a analysé 168 aliments, fabriqués à la fois par de grandes marques américaines et par de petites entreprises: 95% d'entre eux contiennent du plomb, 75% du cadmium, 73% de l'arsenic et 32% du mercure.
La sonnette d'alarme est régulièrement tirée depuis plusieurs années, mais cela n'empêche pas les industriels de continuer à produire des aliments pouvant devenir nocifs pour la santé des nourrissons s'ils sont consommés très régulièrement. «Même à l'état de traces dans les aliments, ces contaminants peuvent altérer le développement du cerveau et éroder le QI de l'enfant. Les effets s'additionnent à chaque repas ou collation qu'un bébé mange», indique l'étude.
>> Suite à lire à :
<http://www.slate.fr/story/183705/95-des-aliments-pour-bebes-testes-aux-etats-unis-contiennent-des-metaux-toxiques>
En savoir plus :
> Infant Formula Guidance Documents & Regulatory Information <https://www.fda.gov/food/guidance-documents-regulatory-information-topic-food-and-dietary-supplements/infant-formula-guidance-documents-regulatory-information>, US Food & Drug Administration, 05/08/19
> A new study finds 95 percent of tested baby foods contain toxic chemicals that lower babies’ IQ, including arsenic and lead <https://www.healthybabyfood.org/>, Healthy Babies Bright Future (HBBF), 31/10/19
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18- Au Brésil, le drame des pêcheurs englués dans la marée noire, AFP, 05/11/19, 17:00
Eugenia Logiuratto

Embourbée jusqu'aux genoux, Valeria de Alcantara coupe à la machette les racines incurvées d'un palétuvier dans la mangrove souillée par la marée noire dans le nord-est du Brésil : c'est la seule façon de préserver cet écosystème essentiel pour la subsistance des pêcheurs.
"Si je coupe cette partie contaminée, en quatre ou cinq mois une nouvelle apparaîtra, parce que la mangrove regagnera du terrain, elle est vivante", affirme cette pêcheuse de crustacés, tout en montrant la racine recouverte d'une couche visqueuse de pétrole.
À 37 ans, elle n'avait jamais vu une chose pareille.
Depuis début septembre, des centaines de plages paradisiaques ont été jonchées de galettes d'hydrocarbure et le pétrole s'est aussi incrusté dans les coraux et dans la mangrove.
Valeria tente tant bien que mal de nettoyer la mangrove près de l'embouchure de la rivière Massangana, à côté de Cabo Santo Agostinho, à 30 km de Recife, dans l'Etat du Pernambouc.
C'est dans cet écosystème très fragile à la biodiversité exceptionnelle que se reproduisent un grand nombre d'espèces de crustacés et de poissons. 
La marée noire a atteint Cabo Santo Agostinho il y a une dizaine de jours et la plage a vite été nettoyée grâce à la forte mobilisation de bénévoles.
Mais dans la mangrove, plus difficile d'accès, la végétation dont raffolent les crabes, petits poissons et autres fruits de mer reste en grande partie souillée.
Valeria a dû interrompre la pêche qui nourrit sa famille pour se reconvertir en nettoyeuse de pétrole.
"Ce sont les pêcheurs qui protègent l'environnement", lâche-t-elle, considérant que le soutien des autorités locales est largement insuffisant face à l'ampleur de la catastrophe.
- Pas de clientèle -
La pêche a été suspendue y compris dans les endroits où aucune trace de pétrole n'a été décelée, en raison de craintes de contamination de l'eau de mer. 
"Nous n'avons toujours pas obtenu de réponse concrète de la part d'un scientifique qui prouverait que l'eau est vraiment contaminée", explique Sandra Lima, présidente d'une association qui regroupe près de 1.500 pêcheurs, dans le quartier de Brasilia Teimosa, à Recife.
Cela fait plusieurs jours que des dizaines de barques en bois restent à quai dans le petit port de pêche.
Severino Barros est tout de même parti pêcher et revient chargé de poissons qu'il est contraint de mettre directement au congélateur, dans l'attente de jours meilleurs.
"Je les ai pêchés en haute mer, ils sont propres à la consommation, mais personne ne veut en acheter", déplore-t-il.
- Peur de l'oubli – 
Les rides profondes sur le visage buriné d'Edileuza Nascimento, 63 ans, traduisent la détresse d'une pêcheuse qui passe plusieurs heures par jour dans l'eau à racler le fond de la mer pour trouver des moules et autres crustacés.
"La vie de pêcheur est très difficile", raconte cette descendante de noirs et d'indigènes qui a appris le métier dès l'âge de quatre ans avec sa mère et a transmis son savoir à son propre fils.
En près de 60 ans de labeur, elle a déjà traversé tout type de difficultés, au gré des intempéries qui menacent régulièrement son activité.
"Mais cette fois, c'est vraiment trop dur, cette marée noire est venue pour en finir avec les familles de pêcheurs", conclut-elle.
Edileuza racle le sol d'une main et tient d'une autre une cagette dans laquelle elle dépose les crustacés.
Grâce à cette pêche, elle parvient normalement à arrondir ses fins de mois, ajoutant une soixantaine d'euros à sa maigre retraite, qui équivaut à un salaire minimum (998 réais, environ 225 euros).
Mais depuis la marée noire, ses crustacés ne trouvent pratiquement plus preneur.
Tandis que les délégués de syndicats de pêche tentent de négocier avec les autorités des subventions pour maintenir les pêcheurs à flot, Severino Barros craint de sombrer dans l'oubli.
"Quand la presse est là, les politiciens affluent et disent qu'ils vont résoudre tous nos problèmes. Mais après, tout est oublié. Ça se passe comme ça au Brésil".
<https://information.tv5monde.com/info/au-bresil-le-drame-des-pecheurs-englues-dans-la-maree-noire-330526>
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19- PAC : les naturalistes rappellent les enjeux pour la biodiversité, EurActiv, 06/11/19
Stéphanie Senet | Le Journal de l'Environnement

Cinq organisations représentant 2 500 naturalistes demandent au Parlement européen d’arrêter l’intensification des pratiques agricoles dans le cadre de la réforme de la PAC. Un article de notre partenaire le  Journal de l’environnement.
Si les chiffres sont connus, les naturalistes européens se sont fait un devoir de les rappeler aux eurodéputés, en plein débat sur la future Politique agricole commune (PAC) post-2021. L’agriculture intensive a entraîné le déclin de 55 % des populations d’oiseaux européens en milieu agricole entre 1980 et 2015. Les populations d’insectes se sont effondrées de 76 % entre 1989 et 2016. « La PAC a conduit à une intensification des pratiques agricoles, une homogénéisation des paysages, une augmentation des pesticides et des fréquences de fauche, l’expansion de l’irrigation et la destruction des pâturages », résument les cinq organisations scientifiques, dont l’Union européenne des ornithologues et la Fondation européenne des mammifères.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/pac-les-naturalistes-rappellent-les-enjeux-pour-la-biodiversite/>
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En images
20- Allemagne : mobilisation nationale des agriculteurs, France 2, journal de 13h, 28/10/19

En Allemagne aussi les agriculteurs sont en colère. Les motifs de crispation sont nombreux et le mouvement prend de l'ampleur.
Le centre-ville de Hanovre (Allemagne) complètement paralysé. Mardi 22 octobre, les agriculteurs se sont mobilisés dans les rues pour dénoncer les critiques dont ils sont victimes. Henriette Strub est l'une des leaders du mouvement et possède un élevage de 150 vaches laitières dans la région. Elle se dit fatiguée de devoir répondre de plus en plus souvent aux soupçons de maltraitance animale et de production trop intensive.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/allemagne-mobilisation-nationale-des-agriculteurs_3679089.html>
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21- Du coton produit en France, un pari devenu réalité dans le Gers, Actu-environnement.com, 28/10/19
Baptiste Clarke

L'industrie du textile est une des activités les plus polluantes, notamment à cause du transport des marchandises. Et pourquoi ne pas produire du coton en France ? Une idée qui a germé et porte aujourd'hui ses fruits dans le Gers (32).
> Reportage vidéo à voir à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/coton-gers-agrobiologie-34308.php4>
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22- Agriculture : le sorgho, la céréale africaine qui remplace le maïs, France 2, journal de 20h, 29/10/19

Plusieurs agriculteurs ont fait le choix de cultiver du sorgho, une céréale résistante à la sécheresse et moins gourmande en eau que le maïs.
Comment réduire la dépendance des agriculteurs français au soja brésilien, qui permet de nourrir le bétail, mais pousse les cultivateurs à détruire la forêt amazonienne ? Peut-être grâce au sorgho. Cette céréale d'Afrique débarque en France et semble n'avoir que des qualités. Équivalente au maïs, selon un agriculteur interrogé, elle a quelques vertus supplémentaires, comme sa résistance à la sécheresse. Malgré le manque d'eau, le producteur a maintenu le volume de la récolte.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/agriculture-le-sorgho-la-cereale-africaine-qui-remplace-le-mais_3680673.html>
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23- Le prix de la vanille ne cesse de flamber, France 2, journal de 13h, 31/10/19

Les Français adorent la vanille. Mais elle est en passe de devenir un produit de luxe. Son prix a été multiplié par 12 en six ans.
Dans une grande pâtisserie française parisienne, la vanille est désormais utilisée avec modération. "Dans les macarons, il n'y en a plus", révèle le chef Arnaud Larher. Même dans cette enseigne réputée, elle est devenue un produit de luxe. "Il y a six ans, une boite je la payais 25 euros. Maintenant, je la paye 130 euros", rajoute-t-il. Mais pas question de baisser en qualité. Pour ce MOF, six de ses créations (macarons, gâteaux, etc.) ont disparu de la vitrine. "Je ne peux pas dire aux clients 'dans votre millefeuille vanille, j'en mets deux ou trois fois moins', parce qu'il va se dire que ça n'a plus le même gout, le même parfum, la même émotion gustative".
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/le-prix-de-la-vanille-ne-cesse-de-flamber_3683203.html>
En plateau sur le même sujet :
> Les arômes prêts à supplanter la vanille naturelle ? <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/les-aromes-prets-a-supplanter-la-vanille-naturelle_3683209.html>, France 2, journal de 13h, 31/10/19
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24- Pays-Bas : des mini-forêts implantées en ville, France 2, journal de 13h, 31/10/19

Aux Pays-Bas, une association développe en pleine ville de minuscules forêts. Elles sont bénéfiques pour la biodiversité et contre le réchauffement climatique. Les enfants peuvent aussi redécouvrir la nature.
Des chênes, des saules, du sureau au beau milieu des immeubles... Aux Pays-Bas, les mini-forêts poussent comme des champignons. Daan Bleichrodt traque les anciens parkings et les terrains en jachère pour reconnecter la ville à la nature. Les élus locaux viennent aussi s'en inspirer. "On pourrait croire que c'est entretenu, avec plein de mauvaises herbes, mais ça ne dérange pas, ça ramène des insectes et c'est bon pour la biodiversité", explique Daan Bleichrodt, le développeur du projet mini-forêts.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/pays-bas/pays-bas-des-mini-forets-implantees-en-ville_3683231.html>
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25- Dans la Manche, un chalutier géant inquiète les pêcheurs français et les défenseurs de l'environnement, France 2, journal de 20h, 01/11/19

Le Margiris, un navire hollandais, peut pêcher autant de poissons en un jour que cinq chalutiers français en un an.
Le "monstre des océans" fait peur aussi bien aux pécheurs français qu'aux écologistes. Depuis plusieurs semaines, un chalutier géant originaire des Pays-Bas, le Margiris, sillonne la Manche et la mer du Nord. Et ses capacités hors-norme font craindre une surpèche.
"La part émergée de l'iceberg"
En un jour, ce navire est capable de pêcher 250 tonnes de poisson en un jour. C'est autant que cinq chalutiers français en une année entière. "Si ça continue, il n'y aura plus rien, même pour eux", s'alarme un pêcheur français interrogé par France 2. 
Et il n'est pas le seul : un pécheur britannique assure à France 2 que le Margiris est "la part émergée de l'iceberg. Il y a probablement dix-huit chalutiers néerlandais qui ont accès à la Manche", explique un pêcheur britannique.
"Nous respectons toutes les règles de l'Union européenne. Nous accuser de pillage est ridicule", se défend de son côté le dirigeant de la société Parlevliet & Van Der Plas, propriétaire de ces chalutiers géants.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/bateau-usine-l-inquietude-des-pecheurs-de-boulogne-sur-mer_3684715.html>
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26- Agriculture : polémique autour des fermes-usines, France 2, journal de 13h, 03/11/19

La cour d'appel doit se prononcer sur la construction d'une ferme-usine de Coussay-les-Bois, dans la Vienne
Une bataille entre un industriel de l'élevage et les défenseurs de l'environnement. Dans la Vienne, à Coussay-les-Bois, une ferme de 1 200 taurillons et une usine de méthanisation doivent être construites sur un terrain de 30 hectares. Les opposants à ce projet sont mobilisés depuis plusieurs années. Ils ont déposé un recours contre le permis de construire de cette ferme géante sur une zone naturelle, où la faune et la flore sont protégées. Mais ce qui inquiète le plus les habitants, ce sont les risques de pollution de la nappe phréatique qui alimente plusieurs villages en eau potable.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/agriculture-polemique-autour-des-fermes-usines_3686989.html>
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27- « Plan B » : Peut-on produire des fleurs plus éthiques ?, Le Monde, 04/11/19, 10h43
Joséfa Lopez  

Suivre les saisons et diminuer l’utilisation de pesticides. Ce sont les principes d’un mouvement appelé Slow Flower qui vise à produire des fleurs en respectant l’environnement. 
En France, plus de 80 % des fleurs achetées chez les fleuristes sont en fait… importées. Ces fleurs viennent principalement des Pays-Bas, devenus une plaque tournante du business de fleurs. Et pour la plupart, elles contiennent des pesticides. Résultat : cette production intensive est néfaste pour l’environnement. Pour contrer ce marché, un mouvement alternatif, le Slow Flower, né chez les Anglo-Saxons, prône une production de saison, locale et sans pesticide. Nous sommes allés dans le Finistère rencontrer une productrice qui s’inspire de ce mouvement.
Au plus près du terrain, en France et dans le monde, partez à la rencontre de celles et ceux qui relèvent les défis environnementaux d’aujourd’hui. Plan B, le nouveau rendez-vous vidéo du Monde, tous les dimanches à 21 h 30.
> Vidéo à voir à :
<https://www.lemonde.fr/videos/article/2019/11/04/plan-b-peut-on-produire-des-fleurs-plus-ethiques_6017937_1669088.html>
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– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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