[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur biodiversité, sciences et protection du vivant et de l'univers, patrimoine + 2 annonces (mardi 12 novembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 12 Nov 08:06:41 CET 2019


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
–> Un accès 'rapide' direct à la source de l'article (hors abonnement) par un lien hypertexte sur son intitulé dans le sommaire ; si un lien vers un article ne fonctionne pas, vous pouvez retrouver son contenu dans le corps du mail à l'item correspondant.
–> Un accès 'lent' et plus complet dans le corps du mail sous le sommaire et les extraits, incluant les articles réservés aux abonnés, des liens vers d'autres articles sur le même sujet et des pour en savoir plus (sources, etc.).
1- « On casse l’expertise de l’Etat en matière d’environnement » : les messages d’alerte des agents des parcs nationaux <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/21/les-agents-des-parcs-nationaux-alertent-sur-les-baisses-d-effectifs_6016257_3244.html>, Le Monde, 21/10/19, 12h18
2- Chronique. Et si les chats éprouvaient le même attachement pour les humains que les chiens ? <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/10/20/chiens-et-chats-s-affrontent-au-labo_6016243_1650684.html>, Le Monde, maj le 21/10/19 à 15h36
3- Des aires marines classées, mais pas assez protégées <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/22/des-aires-marines-classees-mais-pas-assez-protegees_6016426_3244.html>, Le Monde, 22/10/19, 10h31
4- Antarctique : des menaces planent sur le projet de sanctuaire marin <https://www.geo.fr/environnement/antarctique-des-menaces-planent-sur-le-projet-de-sanctuaire-marin-198234>, AFP, 23/10/19, 14:00
5- Mayotte : Macron annonce le classement dès 2020 d'une île en réserve naturelle <https://www.lefigaro.fr/flash-actu/mayotte-macron-annonce-le-classement-des-2020-d-une-ile-en-reserve-naturelle-20191023>, AFP, 23/10/19, 17:00
6- Uluru, le plus célèbre rocher d'Australie, désormais fermé aux grimpeurs <https://www.geo.fr/environnement/australie-les-touristes-affluent-pour-la-derniere-fois-sur-le-rocher-duluru-198278>, AFP, 25/10/19, 18:00
7- Ethnologie. Découverte du lieu de naissance de l'humanité <https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/ethnologie/decouverte-du-lieu-de-naissance-de-l-humanite_138586?xtor=RSS-4>, Sciences & Avenir, 28/10/19, 17h00
8- Le changement climatique menace les vers de terre <https://www.actu-environnement.com/ae/news/changement-climatique-ver-terre-mtes-34313.php4>, Actu-environnement.com, 28/10/19
9- Australie : des centaines de koalas auraient péri dans un incendie <https://www.liberation.fr/planete/2019/10/30/australie-des-centaines-de-koalas-auraient-peri-dans-un-incendie_1760670>, AFP, 30/10/19, 08:00
10- Au Sénégal, les baobabs ploient sous la pression des cimentiers <https://www.geo.fr/environnement/au-senegal-les-baobabs-ploient-sous-la-pression-des-cimentiers-198377>, AFP, 30/10/19, 09:00
11- Australie : les professionnels du tourisme inquiets après les attaques d'un requin <https://www.rtbf.be/info/monde/detail_australie-les-professionnels-du-tourisme-inquiets-apres-les-attaques-d-un-requin?id=10354214>, AFP, 30/10/19, 09:00
12- Au Zimbabwe, des unités 100% féminines en première ligne de la lutte anti-braconnage <https://www.geo.fr/environnement/au-zimbabwe-des-unites-100-feminines-en-premiere-ligne-de-la-lutte-anti-braconnage-198406>, AFP, 31/10/19, 12:00
13- Ornithologie. Réveille-matin <https://www.pressreader.com/france/le-point/20191031/281934544742240>, Le Point Sciences n°2462, 31/10/19
14- Des océans menacés : Protéger et préserver nos environnements maritimes <https://cordis.europa.eu/article/id/410172-oceans-under-threat-protecting-and-preserving-our-maritime-environments/fr>, Cordis pour Europa, Magazines Research*Eu n°86, octobre 2019
15- Roumanie : au pays des ours, la colère des hommes gronde <https://information.tv5monde.com/info/roumanie-au-pays-des-ours-la-colere-des-hommes-gronde-330827>, AFP, 07/11/19, 08:00
16- Le commerce illicite des pangolins est toujours en hausse <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/11/07/le-commerce-illicite-des-pangolins-est-toujours-en-hausse_6018338_3212.html>, Le Monde Afrique avec AFP, 07/11/19, 10h56
17- Japon : des dizaines de tortues en danger disparaissent d'un zoo <https://information.tv5monde.com/info/japon-des-dizaines-de-tortues-en-danger-disparaissent-d-un-zoo-330875>, AFP, 07/11/19, 12:00
18- En Allemagne, la mue verte de l'ancien "rideau de fer" <https://information.tv5monde.com/info/en-allemagne-la-mue-verte-de-l-ancien-rideau-de-fer-330933>, AFP, 07/11/19, 17:00
19- Le conseil de défense écologique se penche sur la forêt et les friches industrielles <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/08/le-conseil-de-defense-ecologique-se-penche-sur-la-foret-et-les-friches-industrielles_6018491_3244.html>, Le Monde, 08/11/19, 12h08
20- Chronique. « L’effondrement de la vie sous nos latitudes reste largement sous le radar médiatique » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/09/l-effondrement-de-la-vie-sous-nos-latitudes-reste-largement-sous-le-radar-mediatique_6018609_3232.html>, Le Monde, maj le 10/11/19, 01h43 
En images
21- « Plan B » : en Guyane, baleines et dauphins menacés par le pétrole <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/21/plan-b-en-guyane-baleines-et-dauphins-menaces-par-le-petrole_6016326_3244.html>, Le Monde, 21/10/19, 13h04
22- Australie : Kangourou Island, une réserve unique au monde <https://www.tf1.fr/tf1/jt-we/videos/australie-kangourou-island-une-reserve-unique-au-monde-97262286.html>, TF1, journal de 20h, 25/10/19
23- Vidéo. « Plan B » : Les océans, un territoire toujours inexploré <https://www.lemonde.fr/videos/article/2019/10/28/plan-b-les-oceans-un-territoire-toujours-inexplore_6017234_1669088.html>, Le Monde, maj le 29/10/19 à 15h46
24- Norvège : un œuf de calamar géant découvert dans les eaux d'un fjord <https://www.francetvinfo.fr/monde/norvege/norvege-un-oeuf-de-calamar-geant-decouvert-dans-les-eaux-d-un-fjord_3684737.html>, France 2, journal de 20h, 01/11/19
25- Les photos d'animaux les plus drôles de 2019 <https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Les-photos-d-animaux-les-plus-droles-de-2019-1656260>, Paris Match, 02/11/19, 10h00
Deux annonces
26- Le Comité français de l'UICN lance un site internet pour les collectivités territoriales <http://uicn-fr-collectivites-biodiversite.fr/>, 04/11/19
27- Fête de la nature 2020 : “Prenons-en de la graine” <https://uicn.fr/fete-de-la-nature-2020-prenons-en-de-la-graine/>, partout en métropole comme en Outre-mer, du 20 au 24 mai 2020

Bien à vous,
Florence

NB : En pied de page de chaque message, vous disposez d’une adresse url qui vous permet de vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner directement à votre gré.

EFFONDREMENT DU JOUR : Selon une étude publiée fin octobre dans la revue Nature, la plus prestigieuse des revues scientifiques, la biomasse d’arthropodes a chuté de 67 % au cours de la dernière décennie. Ce crash en cours des populations d’invertébrés terrestres est complètement absent des médias. (cf. item 20)
AMPUTATION DU JOUR : Le ministère de la transition écologique, dont dépendent les parcs nationaux, est l’un des plus touchés par les baisses d’effectifs. (cf. item 1)
ÉCHEC DU JOUR : Une initiative internationale pour créer de vastes sanctuaires marins autour de l'Antarctique afin d'atténuer les effets du changement climatique et de protéger les écosystèmes marins fragiles a échoué pour la huitième année consécutive, bloquée par la Chine et la Russie. (cf. item 4 & suite)
ÉTUDES DU JOUR : — Dans une brève publication, une équipe de l’université d’Etat de l’Oregon (Etats-Unis) annonce que, contrairement aux idées reçues, les chats tissent avec les êtres humains des liens d’attachements du même type que ceux bâtis par les chiens ou par les enfants envers leurs parents. (cf. item 2)
— L'Homo Sapiens est apparu en Afrique il y a entre 240 et 165 000 ans. Mais la zone géographique de l'émergence de cette lignée fait toujours débat. Selon une nouvelle étude publiée dans la revue Nature, l'histoire de l'humanité aurait commencé au nord du Botswana. (cf. item 7)
— Dans une étude publiée dans la revue Science qui s’appuie sur 7 000 sites de données dans 57 pays, une équipe scientifique internationale alerte sur l'impact du changement climatique sur les communautés de vers de terre à travers le monde. (cf. item 8 & suite)
— Une étude portant sur le gobe-mouches noir d’Europe a montré que les oiseaux migrateurs parviennent à modifier leur horloge interne pour se caler sur le changement climatique. (cf. item 13 & suite)
LES AKASHINGA DU JOUR : Ou les "courageuses" en langue shona et à plus d’un titre. Victimes de violences, orphelines, mères célibataires…, une unité de rangers zimbabwéennes, toutes malmenées par la vie, devront affronter des braconniers armés jusqu'aux dents pour protéger la faune dans les réserves du pays. (cf. item 12 & suite)
CHIFFRE DU JOUR : Les saisies officielles de pangolin, petit mammifère à écailles, ont progressé de 21 kilos en 2011 à plus de 68 tonnes cette année, précise l’ONG WildAid. (cf. item 16)
MUTATION DU JOUR : La frontière de 1.393 km entre les deux Allemagne, couverte de barbelés, minée, surveillée par des soldats, est devenue aujourd'hui, sur une large portion, un paradis naturel en plein essor. (cf. item 18)
ORIENTATION DU JOUR : Le troisième conseil de défense écologique qui s’est tenu à l’Elysée, a mis l’accent sur la protection de la biodiversité, en abordant la lutte contre l’artificialisation des sols, la reconversion des friches, la protection des espaces naturels ou encore la valorisation de la forêt. (cf. item 19 & suite)
ÉMERVEILLEMENT DU JOUR : Des plongeurs norvégiens sont tombés nez à nez avec une poche gélatineuse géante, qui serait un œuf de calamar géant capable de stocker des milliers d’embryons. (cf. item 23)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
______________________________________________________________________________________________________________________
1- « On casse l’expertise de l’Etat en matière d’environnement » : les messages d’alerte des agents des parcs nationaux, Le Monde, 21/10/19, 12h18
Angela Bolis  (Vallouise, Hautes-Alpes, envoyée spéciale)

Le ministère de la transition écologique, dont dépendent les parcs nationaux, est l’un des plus touchés par les baisses d’effectifs. 
Le ciel est uniformément bleu au-dessus des monts hérissés, bordant le glacier blanc d’un côté, le glacier noir de l’autre. Un aigle royal traverse les airs, un renard furète au milieu d’un tapis de myrtilles rougeoyant. La carte postale est presque parfaite. Seule ombre au tableau, cet autocollant noir, aperçu plus bas sur un panneau du parc des Ecrins : « Parcs nationaux en danger ». « Ils veulent avoir un site d’exception, sans en payer le prix », lance avec amertume Cédric Dentant, botaniste et représentant du personnel au Parc.
Dans les Ecrins, comme dans les neuf autres parcs nationaux, la colère monte face à la baisse continue des moyens humains. Ce parc alpin a perdu 21 % de son personnel en une dizaine d’années, selon le Syndicat national de l’environnement (SNE-FSU), de 108 à 85 postes aujourd’hui.
Et l’érosion se poursuit. Dans le projet de loi de finances 2020, le ministère de la transition écologique, dont dépendent les parcs nationaux, est l’un des plus touchés par les baisses d’effectifs. Après plusieurs années de coupes claires, 4 961 postes doivent encore être supprimés d’ici à 2022, soit 5 % de ses effectifs. Et ce malgré une hausse de son budget de plus de 830 millions d’euros.
Depuis cet été, des fonctionnaires du ministère se mobilisent au sein d’une intersyndicale (CGT, FO, FSU, CFDT), sous le nom de code « Make notre ministère great again », en référence au programme lancé par Emmanuel Macron « Make our planet great again ». « Restructurations », « mutualisations », « privatisations »… le ministère « se meurt à petit feu », dénoncent-ils. « On casse les capacités techniques de l’Etat, son expertise en matière d’environnement », estime Francis Combrouze, de la CGT Equipement-environnement, qui dénonce « l’obsession de Bercy de laminer la variable humaine dans tous les services ». 
Petite brique au sein du ministère, les agents des parcs ont eux aussi multiplié les actions : die-in – où les participants sont allongés pour simuler la mort – dans les Cévennes, manifestation sur le pic du Midi d’Ossau (Pyrénées-Atlantiques)… Dans une pétition qui a recueilli plus de 10 000 signatures, ils dénoncent « l’injonction paradoxale » de leur tutelle : « Faire toujours plus avec moins de moyens. » 
Le ministère de la transition écologique les a-t-il entendus ? Contacté par Le Monde, il assure être conscient des « inquiétudes » et avoir pris des mesures « pour atténuer les baisses d’effectifs initialement prévues ». Bilan, pour les parcs nationaux : les suppressions de postes sont passées de quinze à trois d’ici à 2022. Par ailleurs, dix postes seront retirés aux parcs existants – au lieu des quarante redoutés – pour être redéployés vers le nouveau Parc national des forêts de Champagne et Bourgogne, censé voir le jour cette année.
« On n’arrive plus à suivre ! »
« Avec ce onzième parc, on déshabille Pierre pour habiller Paul, déplore Laurent Grandsimon, président du parc national des Pyrénées et porte-parole de la Conférence des présidents de parcs nationaux. Et c’était déjà le cas avec la création du parc des Calanques [en 2012]… On a l’ambition d’augmenter les aires protégées et de préserver la biodiversité, mais cela restera des discours si l’on ne s’en donne pas assez les moyens. »
Ces nouveaux grignotages ravivent les tensions face à une situation jugée déjà « insoutenable ». « On a fait un diagnostic des risques psychosociaux en 2017. Il en était ressorti une perte de sens, un épuisement au travail. Il y a eu deux burn-out, des arrêts de travail à répétition, une dégradation des relations… », énumère Frédéric Goulet, garde-moniteur et secrétaire de la section Ecrins au SNE-FSU.
Aux Ecrins comme dans d’autres parcs se raconte une même histoire : celle d’une lente dégradation des conditions de travail depuis une dizaine d’années. En 2006, la loi Giran marquait un tournant pour les parcs nationaux, en les raccrochant à leur territoire. Elle instaurait, autour des cœurs de parcs, une aire composée des communes adhérant à une charte, qui les engageait dans une démarche de développement durable.
Dans les Cévennes par exemple, 118 communes ont choisi d’adhérer. « Cela a créé des attentes, une responsabilité vis-à-vis de ces communes, explique Kisito Cendrier, représentant du personnel du parc. On a mobilisé des équipes pour travailler avec les agriculteurs, les forestiers, pour valoriser le patrimoine architectural, suivre les dossiers d’aménagement… Mais, depuis, on a perdu 18 postes. Donc on n’arrive plus à suivre ! » 
Pour compenser ces baisses de moyens, des « mesures sociales » ont été prises à destination des contractuels et des agents techniques, et « de nombreuses fonctions ont été mutualisées » (comptabilité, mécénat, etc.), explique le ministère de la transition écologique. En outre, « la hausse du budget doit permettre aux parcs de continuer à assurer leurs missions fondamentales », assure-t-il.
« Une bataille sans fin »
En dehors de ces missions prioritaires, la fonte du personnel implique néanmoins de faire des choix. Dans les Pyrénées, c’est par exemple l’animation pour le grand public qui en a fait les frais, selon la direction du parc. Dans les Cévennes, « on a laissé tomber le suivi d’espèces moins emblématiques, comme le hérisson ou certains insectes… », note Kisito Cendrier. Du côté des Ecrins, ce sont des postes consacrés à l’éducation à l’environnement, à l’accueil du public, ou encore au patrimoine géologique qui ont été sacrifiés. Sans compter les gardes-moniteurs, personnels les plus visibles et polyvalents des parcs nationaux. Pour Frédéric Goulet, leur présence est d’abord un marqueur symbolique : « Ici, on est les derniers représentants de l’Etat, dans un territoire rural avec un fort sentiment d’abandon à cause de l’érosion des services publics. » 
Symbolique donc, mais pas seulement : les gardes sont aussi chargés de multiples missions, allant de la veille sur les espèces à la police environnementale. « On n’est plus que trente-cinq pour couvrir les 90 000 hectares du cœur de parc… Moins de présence sur le terrain, c’est potentiellement plus d’infractions : chiens, feux, braconnage, cueillettes illégales… », ajoute M. Goulet. « Aujourd’hui, par exemple, il y a une pression pour aller tirer des loups dans le cœur du parc, abonde Cédric Dentant. Il faut avoir les moyens pour faire barrière, c’est une bataille sans fin. Le parc n’est déjà qu’un confetti, donc si on n’est pas capable d’y tenir une position ferme… »
Seul 1 % du territoire métropolitain terrestre est placé sous « protection forte » – en majorité au sein des cœurs de parcs nationaux, selon l’Inventaire national du patrimoine naturel. Et encore, ces zones n’excluent pas certaines activités humaines, comme la pêche, le pastoralisme ou l’exploitation forestière. Refuges pour la faune et la flore, les parcs nationaux ont aussi le rôle de sentinelle pour observer la perte de biodiversité et les effets du réchauffement climatique.
Aux Ecrins, Cédric Dentant montre les plantes, épilobes des moraines ou alchémilles des Alpes, qui recolonisent les zones tout juste libérées par le retrait du glacier blanc. Mesurer la fonte des glaciers fait aussi partie des missions du parc. « Elle a été pire cette année qu’en 2003, qui était déjà une année record », constate M. Dentant. Le glacier a reculé d’un kilomètre depuis les années 1980 quand, certains s’en souviennent, on pouvait encore le traverser pour monter au refuge. Soudain, un grondement résonne au fond du vallon : une chute de blocs de glace, en plein mois d’octobre, vient rappeler sa disparition prochaine.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/21/les-agents-des-parcs-nationaux-alertent-sur-les-baisses-d-effectifs_6016257_3244.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
2- Chronique. Et si les chats éprouvaient le même attachement pour les humains que les chiens ?, Le Monde, maj le 21/10/19 à 15h36
Nathaniel Herzberg

Des scientifiques ont étudié les réactions des animaux une fois laissés seuls, et leurs conclusions réfutent certaines idées reçues.
Zoologie. Dans la vraie vie, chiens et chats font souvent meilleur ménage que le voudrait la légende. Leurs propriétaires, en revanche, entretiennent souvent le mythe. On aime les chats ou les chiens, rarement les deux. Depuis une correspondance publiée, lundi 23 septembre, dans la revue Current Biology, la vieille opposition s’est invitée sur le terrain de la recherche scientifique.
Dans cette brève publication, une équipe de l’université d’Etat de l’Oregon (Etats-Unis) annonce que, contrairement aux idées reçues, les chats tissent avec les êtres humains des liens d’attachements du même type que ceux bâtis par les chiens ou par les enfants envers leurs parents. La présence d’un humain de référence leur apporterait ainsi sécurité, assurance et calme.
A l’appui de cette affirmation, les chercheurs américains décrivent une expérience conduite sur 70 félins <https://img.lemde.fr/2019/10/15/0/0/507/339/688/0/60/0/f9930e1_mDRcZ8vrqeuNweAl70SdUwwc.jpg>, adultes ou juvéniles, et leurs maîtres. Pendant deux minutes, le chat et l’humain découvrent ensemble un nouvel environnement, ici une pièce vide. Puis l’humain sort deux minutes, laissant l’animal seul, avant de revenir. Face à une situation de ce type, bébés et chiens réagissent selon les mêmes typologies. Les « sécures », après avoir manifesté leur inquiétude devant l’isolement, reprennent leur exploration des lieux une fois leur maître réapparu. Les « anxieux » se réfugient dans ses bras. Les « évitants » restent éloignés de lui.
« Les chats présentent la même flexibilité dans leur attachement aux humains et ils reproduisent les catégories presque à l’identique », affirme Kristyn Vitale, du département des sciences animales, la première signataire de l’article. Alors que 65 % des enfants et 58 % des chiens adoptent un comportement « sécure », les chats sont 64,3 % à trouver dans la présence de leur maître apaisement et liberté. 30 % des jeunes félins apparaissent au contraire anxieux, et environ 5 % évitent leur maître.
> Lire aussi  Aux Etats-Unis, les « chiens doudous » font enrager les compagnies aériennes
Phase de séparation
Les scientifiques se sont également intéressés à la phase de séparation. Chez les enfants et les chiens, l’inquiétude y apparaît la plus forte parmi les « sécures » et les « anxieux ». En comptant les miaulements, les chercheurs ont retrouvé ce résultat chez les chats. Ils ont également constaté que les comportements des chatons étaient conservés à l’âge adulte, et qu’un programme de socialisation de six semaines n’y changeait pas grand-chose. Leur conclusion est sans appel : « Les chats présentent la même capacité à former des liens d’attachement sécures ou insécures avec les humains que les chiens ou les enfants. »
L’article a immédiatement suscité de nombreuses réactions parmi les scientifiques. Interrogé par le Guardian, le professeur-vétérinaire Daniel Mills, de l’université Lincoln, au Royaume-Uni, s’est étonné de l’absence d’une expérience de contrôle plaçant les chats face à des inconnus. Et si c’était l’habitude de vivre auprès des humains qui agissait ici ? « Il est probable que les chats éprouvent de l’attachement pour leurs maîtres, mais ce n’est pas démontré », tranche-t-il.
> Lire aussi  Qui soupçonnerait les chiens ou chats de plomber votre bilan carbone ? 14 gestes pour moins polluer en leur compagnie
Même verdict chez Laura Finka, de l’université de Nottingham Trent : « Pour une espèce qui passe l’essentiel de son temps près des humains, il peut être très avantageux de créer des liens avec nous. Mais, contrairement aux enfants et aux chiens, il est moins clair que les chats éprouvent un besoin inné d’attachement puissant à leur maître. »
Marta Gacsi, de l’université Eotvos Lorand, de Budapest, référence européenne dans l’étude des animaux de compagnie, se montre encore plus sévère. « L’attachement n’est pas une vague notion d’attirance émotionnelle, c’est un mécanisme comportemental précis, et pour le mesurer, il faut utiliser des bons tests. Il faut aussi comparer la présence du maître avec celle d’un autre humain. C’est une vérification élémentaire, et ce n’est pas fait ici. Pour les chiens, on a montré que, face à une menace ou en situation de peur, ils utilisaient leur propriétaire comme une base de sécurité et de réconfort, à la manière des bébés. Là encore, ce travail reste à effectuer. » Pan, sur la truffe !
> Lire aussi  Les projets de la SPA pour les chats tenus en échec en Ile-de-France
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/10/20/chiens-et-chats-s-affrontent-au-labo_6016243_1650684.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
3- Des aires marines classées, mais pas assez protégées, Le Monde, 22/10/19, 10h31
Martine Valo  

L’objectif de la France de préserver 30 % de ses eaux masque un niveau de réglementation très faible. 
Les gestionnaires des aires marines protégées françaises ne se réunissent au grand complet que tous les trois ou quatre ans. Du mardi 22 au jeudi 24 octobre, avec des experts, des scientifiques et des associations, cinq cents acteurs de la mer se retrouvent à Biarritz pour préparer la stratégie nationale en faveur de la conservation des milieux marins pour les dix prochaines années. C’est la première fois qu’ils se livrent à cet exercice collectif. L’objectif est de répondre sans tarder au cap fixé par le président de la République le 6 mai.
Ce jour-là, après sa rencontre avec les scientifiques de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques, porteurs de très mauvaises nouvelles sur le déclin des espèces vivantes, Emmanuel Macron avait annoncé vouloir protéger 30 % des eaux et du territoire national d’ici à 2022, dont « un tiers en pleine naturalité ». Ce tiers d’espaces-là, auquel il va falloir appliquer une réglementation stricte, constitue le cœur du problème. Car, pour ce qui y est des surfaces affichées, la France, qui dispose du deuxième espace maritime le plus étendu au monde (plus de 10 millions de kilomètres carrés avec les outremers), ne manque pas d’ambition.
> Lire aussi  Emmanuel Macron se pose en défenseur de la biodiversité
Tenir son rang
Sous les effets des activités humaines et du changement climatique, l’état de santé de l’océan mondial se dégrade rapidement. Les aires marines protégées (AMP) ont pour mission de l’aider à surmonter ces bouleversements et à maintenir en vie les écosystèmes qui le composent, en lui épargnant certaines des activités les plus néfastes, comme le chalutage des fonds, les activités d’exploitation ou la surfréquentation. Dans le meilleur des cas, cela fonctionne : des espèces disparues opèrent un retour, et certains poissons parviennent à reprendre du poids. Tout dépend du niveau de protection dont bénéficient ces espaces de respiration.
Au milieu des années 2010, plusieurs Etats ont surenchéri en annonçant des nouvelles AMP de taille record, comme la réserve marine de près de 1,3 million de km2 créée au large d’Hawaï sous l’impulsion de Barack Obama. La France veut pouvoir tenir son rang lors du congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) qui doit se tenir à Marseille en juin 2020, d’autant que l’objectif de 30 % d’eaux protégées ne semble pas inaccessible.
En juillet, selon le bilan établi par le réseau des AMP désormais englobé dans l’Agence française pour la biodiversité, le pays recensait officiellement 23,5 % de ses eaux bénéficiant d’un statut particulier, alors qu’il n’en comptait que 16,3 % en 2014 et moins de 1 % en 2007. Elisabeth Borne a annoncé pour sa part fin septembre la mise à l’étude de 500 000 km² supplémentaires d’AMP dans les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). Dans l’équipe de la ministre de la transition écologique et solidaire, on répertorie les dossiers qui devraient permettre de faire le compte : une zone pré-identifiée autour des îles Saint-Paul et Amsterdam, dans l’océan Indien, pourrait être classée en protection forte d’ici à 2022. La préfète des TAAF y travaille, assure-t-on au ministère. Par ailleurs, les 50 000 km2 des Glorieuses pourraient passer du statut de parc marin à celui, bien plus contraignant, de réserve naturelle.
Las, aujourd’hui à peine 1 % du réseau disparate des AMP – qui ne compte pas moins de dix-sept statuts très divers – a droit à une protection forte. La gigantesque réserve nationale naturelle des TAAF, par exemple, a été étendue en 2016 pour atteindre plus de 1,5 million de km2… mais la pêche n’y est interdite que dans 120 000 km2. Quant au parc naturel marin de la mer de Corail – l’un des plus grands du monde –, créé en Nouvelle-Calédonie en 2014, il ne réglemente ni la pêche, ni l’extraction de minerai, ni les gros bâtiments de croisière, hormis dans quelques réserves de taille limitée.
« Le gouvernement va se ridiculiser avec ses 30 % ! assure Luc Frère-Escoffier, chargé des océans au WWF. Une loi de 2017 instaure des zones de conservation halieutique que le gouvernement ne parvient pas à imposer. Et on sait bien que les AMP manquent de moyens, certaines n’ont qu’un seul poste pour surveiller des zones immenses. La vision française est de les utiliser comme des lieux de cogestion entre usagers, plutôt que la conservation. » De fait, décréter une vaste AMP dans une région du monde inhabitée s’avère moins sensible que de mettre en place un petit parc marin sur le littoral de métropole avec l’assentiment des multiples acteurs impliqués : pêcheurs industriels ou de loisir, pro- et anti-éoliennes offshore, conchyliculteurs, gestionnaires de port, professionnels du tourisme, défenseurs de l’environnement, extracteurs de sable coquillier et quelques autres. Pour l’Etat, l’exercice consiste à réunir tout ce monde-là autour d’une table, en espérant qu’ils finiront par se mettre d’accord pour réduire leurs impacts respectifs sur l’environnement.
« Les trois quarts de nos habitats marins côtiers sont en très mauvais état », constate Elodie Martinie-Cousty, de France Nature Environnement (FNE). Jeudi 17 octobre, neuf associations, dont FNE et le WWF, se sont rassemblées pour rappeler les manquements des politiques publiques – européennes y compris – vis-à-vis de la sauvegarde des écosystèmes marins.
Des « compromis nécessaires »
Pour elles, l’hécatombe de dauphins communs dans le golfe de Gascogne illustre parfaitement les contradictions françaises. Malgré l’échouage de plus de 1 200 cétacés durant l’hiver 2018-2019 (sans compter ceux, bien plus nombreux, partis directement au fond de l’océan), victimes collatérales des engins de pêche utilisés dans le golfe, un arrêté préfectoral propose « d’autoriser la pratique du chalutage pélagique en bœuf [filet tiré entre deux bateaux] pendant deux mois à compter du 1er décembre 2019 dans une zone où cette activité est interdite », car elle est classée Natura 2000.
Parce qu’elles ont un impact mesurable sur les écosystèmes, les techniques de pêche sont l’un des critères retenus par Joachim Claudet, directeur de recherche CNRS (Criobe/Université de Perpignan), pour définir une classification cohérente des AMP et ainsi pouvoir en comparer l’efficacité. Depuis 2016, ses travaux, associant plusieurs chercheurs, ont donné lieu à plusieurs publications scientifiques. « Le but n’est pas de mettre l’océan sous cloche, des compromis sont nécessaires entre vivre de la mer et veiller à sa conservation, estime-t-il. Même si elle n’est pas le pire élève de la classe, que la France déclare protéger 30 % de ses eaux est un problème, il vaudrait mieux utiliser la classification internationale standard reconnue par les Nations unies, l’UICN, etc. Un périmètre dans lequel l’Etat fait de la concertation au sein d’un conseil de gestion ne peut pas être mis sur le même plan qu’une réserve intégrale où presque personne n’a le droit de pénétrer. »
Joachim Claudet explique que certaines espèces ont besoin de vastes espaces pour se déplacer quotidiennement, quand d’autres, en Méditerranée par exemple, peuvent se contenter d’aires plus petites à condition qu’elles soient reliées les unes aux autres. Il ne lui semble pas insurmontable de convaincre les pêcheurs « que, dans les AMP, les poissons sont plus gros et pondent davantage d’œufs, de façon exponentielle même », à condition d’admettre que les bénéfices écologiques demandent du temps. « Dans l’idéal, il ne faudrait pas une vision spatialisée, mais une gestion des écosystèmes avec des outils durables. On en est très loin, analyse-t-il. Quoi qu’il en soit, mieux vaut des AMP petites et mal placées que des très vastes bien placées si elles ne sont pas réellement protégées. »
> Lire aussi  Des avancées vers un traité international en faveur de la haute mer
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/22/des-aires-marines-classees-mais-pas-assez-protegees_6016426_3244.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
4- Antarctique : des menaces planent sur le projet de sanctuaire marin, AFP, 23/10/19, 14:00

L'initiative menée par l'Australie et la France pour créer un immense sanctuaire marin en Antarctique pourrait ne pas aboutir, faute d'accord entre les pays réunis depuis lundi à Hobart, sur l'île australienne de Tasmanie.
Ce projet de sanctuaire, de plus d'un million de kilomètres carrés, présenté conjointement par la France et par l'Australie, avait déjà échoué lors des précédents sommets de la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarctique (CCAMLR).
Cette Commission, qui compte 25 Etats auxquels s'ajoute l'Union européenne, détermine les mesures de conservation sur l'utilisation des ressources marines de l'Antarctique.
La Chine et la Russie sont les deux pays qui s'opposent le plus ardemment à ce projet en raison de leurs préoccupations concernant les droits de pêche.
Les Etats membres de la CCAMLR sont réunis pour deux semaines à Hobart afin de discuter de la création d'aires maritimes protégées dans l'océan Antarctique. 
De grands sanctuaires en mer ont déjà été créés, notamment une zone de plus de 1,55 million de kilomètres carrés en mer de Ross, une baie profonde de l'océan Antarctique bordant le continent. 
Les gouvernements et les associations de lutte pour l'environnement estiment nécessaire la création de nouveaux sanctuaires dans l'Antarctique.
Selon le ministre australien de l'Environnement, Sussan Ley, ce nouveau sanctuaire protègerait des "récifs en eau profonde et des zones d'alimentation des mammifères marins" de cette région. 
Cassandra Brooks, professeur adjointe aux études environnementales à l'Université du Colorado, a expliqué à l'AFP que les changements climatiques qui menacent l'Antarctique - et par extension les être humains - supposent une action urgente pour protéger cette région. 
"Il y a tellement de preuves irréfutables d'un changement climatique (...) qui affecte les pôles, l'océan", a-t-elle souligné. 
Daniel Bray, maître de conférences en politique à l'Université de La Trobe, à Melbourne, estime que si la création de ce sanctuaire était une nouvelle fois rejetée il faudrait changer d'attitude vis-à-vis de la Chine concernant ses droits de pêche dans région.
<https://www.geo.fr/environnement/antarctique-des-menaces-planent-sur-le-projet-de-sanctuaire-marin-198234>
Sur le même sujet : 
> Nouvel échec d'une initiative pour créer des sanctuaires marins en Antarctique, AFP, 02/11/19, 04h56
Une initiative internationale pour créer de vastes sanctuaires marins autour de l'Antarctique afin d'atténuer les effets du changement climatique et de protéger les écosystèmes marins fragiles a échoué pour la huitième année consécutive, bloquée par la Chine et la Russie.
La proposition a été présentée lors de la réunion annuelle de la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marine de l'Antarctique (CCAMLR), organisme qui rassemble 25 pays plus l'Union européenne, ont indiqué samedi à l'AFP des sources proches de la négociation. Cette réunion à huis clos s'est tenue pendant une semaine à Hobart, en Australie.
Cette proposition vise à créer d'immenses sanctuaires marins dans trois zones marines autour de l'Antarctique où vivent manchots, phoques, baleines ou encore légines australes. Ces secteurs sont également riches en krill, dont se nourrissent de nombreuses espèces animales.
S'inquiétant notamment des conséquences pour les droits de pêche en Antarctique, Pékin et Moscou torpillent systématiquement cette initiative depuis qu'elle a été lancée par l'Australie, la France et l'Union européenne en 2010, selon une source en contact avec les délégations russe et chinoise.
Dans un communiqué, la CCAMLR s'est contentée d'indiquer samedi que la proposition avait été "le sujet de nombreuses discussions" mais avait échoué à obtenir le consensus de tous les membres de la Commission. Elle sera rediscutée lors de la réunion de 2020, a ajouté l'organisme.
Cet échec a été critiqué par les organisations de défense de l'environnement, qui espéraient que les nouvelles données scientifiques mettant en lumière les ravages croissants du réchauffement climatique sur le fragile écosystème de l'Antarctique convaincraient les pays membres de la CCAMLR de créer finalement les sanctuaires.
"En ces temps de perte croissante de biodiversité et de menaces de changement climatique, il est désespérant que la CCAMLR ait échoué à protéger les eaux de l'Antarctique pour la huitième année consécutive", a déploré Andrea Kavanagh, une responsable de l'ONG The Pew Charitable Trusts.
"En 2002, les nations de l'Antarctique se sont engagées à créer un réseau de parcs marins. Dix-sept ans plus tard, seulement 5% de l'océan Austral est protégé, et la tâche devient urgente", s'est alarmé pour sa part Darren Kindleysides, patron de l'Australian Marine Conservation Society.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/nouvel-echec-d-une-initiative-pour-creer-des-sanctuaires-marins-en-antarctique_138758>
______________________________________________________________________________________________________________________
5- Mayotte : Macron annonce le classement dès 2020 d'une île en réserve naturelle, AFP, 23/10/19, 17:00

Emmanuel Macron a saisi mercredi l'occasion d'une visite express aux îles Eparses, la première d'un chef d'Etat français, pour annoncer le classement en réserve naturelle, dès 2020, d'une île dont la souveraineté française est contestée par Madagascar.
"Vis-à-vis de nos partenaires dans l'océan Indien, la présence et la souveraineté françaises ont permis d'éviter l'exploitation prédatrice des mers (...). La France peut être un partenaire plutôt qu'un rival", a souligné le chef de l'Etat lors d'un déplacement de deux heures sur l'île de la Grande Glorieuse (3 km de diamètre), située à quelque 250 km au nord-est de Mayotte et à 220 km de Madagascar.
M. Macron, qui se rendait aux îles Eparses après une visite à Mayotte et avant de rejoindre la Réunion dans la journée, était accompagné de nombreux scientifiques. 
L'archipel des îles Glorieuses, haut lieu de la diversité marine, fait partie de l’ensemble des îles Eparses, présumées riches en hydrocarbures, administrées par la France et revendiquées par Madagascar.
Les Glorieuses accueillent dans leurs eaux plus de 2.900 espèces marines, dont une forte proportion inscrites comme en danger critique d'extinction sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), comme les holothuries (concombres de mer), les requins citron, les requins pointe noire ou les requins pointe blanche. Mais la plus emblématique de ces espèces est la tortue verte, dont 2.500 pontes sont enregistrées chaque année sur la Grande Glorieuse.
L'archipel compte aussi des colonies d’oiseaux marins.
Le président a salué mercredi l'unique gendarme et les 14 légionnaires qui assurent une présence permanente de la France dans l'île depuis 1973.
"Je veux résolument, au niveau mondial, pousser l'enjeu de la biodiversité", a-t-il plaidé : "Quand on fait disparaître des capacités à vivre, on génère des flux migratoires".
Madagascar et la France avaient annoncé au printemps la reprise des discussions sur les îles Eparses. "Le modèle de développement malgache ne peut pas être antagoniste avec notre prise de conscience sur les enjeux de développement climatique", a insisté mercredi M. Macron.
<https://www.lefigaro.fr/flash-actu/mayotte-macron-annonce-le-classement-des-2020-d-une-ile-en-reserve-naturelle-20191023>
______________________________________________________________________________________________________________________
6- Uluru, le plus célèbre rocher d'Australie, désormais fermé aux grimpeurs, AFP, 25/10/19, 18:00

Uluru, célèbre formation rocheuse au cœur du désert australien, a été définitivement fermé vendredi soir aux grimpeurs, après un afflux de touristes durant toute la journée pour tenter une dernière fois l'ascension de ce rocher considéré comme sacré dans la culture aborigène.
Au coucher du soleil, après la descente des derniers touristes, les gardes ont définitivement refermé les portes d'accès au monolithe géant aux teintes rouges. Haut de 348 mètres et également connu sous le nom d'Ayers Rock, il avait été ouvert aux touristes dans les années 1950.
L'interdiction avait été décidée en 2017 par les propriétaires du site, les aborigènes Anangu, qui vénèrent le lieu depuis des dizaines de milliers d'années. Avant cette décision, des panneaux avaient déjà été installés pour inciter les visiteurs à ne pas entreprendre l'escalade d'Uluru, mais ceux-ci n'y prêtaient pas attention. 
Ces derniers mois, une vague de touristes désireux de se retrouver en haut d'Uluru avant l'entrée en vigueur de l'interdiction a déferlé sur le site. 
Vendredi matin, des centaines de personnes ont attendu pendant des heures l'autorisation d'entamer la montée, interdite jusqu'en milieu de matinée en raison de vents violents.
"Je suis juste venu pour voir mais quand j'ai appris que c'était la dernière fois qu'il était possible (de faire l'ascension), j'ai décidé d'essayer", a expliqué à l'AFP un touriste polonais, Matt Oswiecimiki, âgé de 29 ans.
- Un "parc à thème" -
Tout en estimant "normale" une telle interdiction par respect pour le peuple Anangu, il était déterminé à saisir l'occasion de pouvoir escalader une dernière fois le rocher.
Pour de nombreux touristes, l'escalade d'Uluru fait partie des choses à faire absolument quand on visite l'Australie.
Mais les aborigènes Anangu ont décidé d'interdire cette ascension, notamment pour protéger Uluru contre des dommages environnementaux et assurer la sécurité des visiteurs.
Certains regrettaient également que ce lieu célèbre soit devenu "un parc à thème". 
Les touristes seront toujours autorisés à visiter le parc national d'Uluru-Kata Tjuta dans lequel ils peuvent se promener ou découvrir le patrimoine indigène. 
"Me promener et voir le rocher me suffisent", a déclaré à l'AFP Masahira Suda, un touriste japonais resté au pied du rocher. 
Sans pour autant juger ceux qui ont entrepris d'escalader Uluru, le jeune homme de 25 ans a préféré s'abstenir de faire de même pour se conformer à la demande de la population autochtone.
"J'ai vraiment du respect pour eux," dit-il.
Samedi, au 34e anniversaire de la restitution d'Uluru à ses propriétaires traditionnels, les aborigènes Anangu prévoient une cérémonie sur le site pour célébrer l'interdiction de grimper sur le rocher.
Dans les 12 mois jusqu'à juin dernier, plus de 395.000 personnes ont visité le Parc national Uluru-Kata Tjuta, soit 20% de plus que l'année précédente, selon Parks Australia. Environ 13% d'entre eux ont fait l'ascension d'Uluru.
Le ministre des Affaires indigènes Ken Wyatt a comparé cet afflux à "une ruée de gens qui voudraient escalader le Mémorial australien de la guerre".
"Nos objets sacrés, communauté par communauté, sont d'une importance absolue dans l'histoire de cette nation de peuples", a-t-il déclaré à la chaîne Australian Broadcasting Corporation (ABC). 
S'attaquer aux pentes d'Uluru n'était pas chose aisée et au moins 35 personnes sont mortes lors de son ascension depuis son ouverture aux touristes. L'été, les températures peuvent y atteindre 45 degrés.
<https://www.geo.fr/environnement/australie-les-touristes-affluent-pour-la-derniere-fois-sur-le-rocher-duluru-198278>
Sur le même sujet :
> Les aborigènes Anangu célèbrent la fin des ascensions du rocher Uluru <https://www.geo.fr/environnement/les-aborigenes-anangu-celebrent-la-fin-des-ascensions-du-rocher-uluru-198320>, AFP, 27/10/19 à 17:00
______________________________________________________________________________________________________________________
7- Ethnologie. Découverte du lieu de naissance de l'humanité, Sciences & Avenir, 28/10/19, 17h00
Joël Ignasse

L'histoire de l'humanité aurait commencé au nord du Botswana, révèlent de nouvelles recherches.
Les humains anatomiquement modernes, autrement dit les Homo Sapiens, sont apparus en Afrique il y a entre 240 et 165 000 ans. Mais la zone géographique de l'émergence de cette lignée fait toujours débat : certains fossiles suggèrent une origine est-africaine mais les marqueurs génétiques plaident pour une genèse plus australe. Une nouvelle étude publiée dans la revue Nature conforte cette seconde hypothèse. 
Les premiers humains auraient évolué dans ce qui est aujourd'hui un désert de sel
C'est une analyse multi-source qui a conduit Vanessa Hayes, de l'Institut Garvan à l'Université de Sydney (Australie), à la conclusion que l'humanité est née au sud du bassin du  Zambèze, le 4ème fleuve d'Afrique qui abrite les célèbres chutes Victoria. Une région qui comprend le nord du Botswana jusqu’à la Namibie à l’ouest et jusqu'au Zimbabwe à l’est. Plus précisément, les premiers humains auraient évolué dans le pan de Makgadikgadi qui est aujourd'hui un désert de sel. À l'époque, la région était beaucoup plus propice à l'épanouissement d'une communauté de Sapiens : un immense lac en cours de morcellement occupait la zone qui était également garnie de forêts luxuriantes et de zones marécageuses particulièrement fertiles.
Pour identifier l'origine géographique de l'humanité, la chercheuse a mené une vaste étude génétique sur l'ADN mitochondrial de 1.217 habitants du sud de l'Afrique dont 198 nouveaux profils rares découverts en prélevant du sang chez des habitants d'Afrique du Sud et de Namibie. L'ADN mitochondrial qui se transmet par les mères accumule les mutations au fil des générations et en effectuant des comparaisons entre individus, il est possible de remonter l'histoire de l'humanité. La scientifique a également intégré dans son travail des données paléoclimatiques, géologiques ainsi que des marqueurs ethnolinguistiques. Cette vaste revue a permis d'identifier le pan de Makgadikgadi comme point d'ancrage des premiers humains.
>> Suite à lire à :
<https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/ethnologie/decouverte-du-lieu-de-naissance-de-l-humanite_138586?xtor=RSS-4>
En savoir plus :
> Human origins in a southern African palaeo-wetland and first migrations <https://www.nature.com/articles/s41586-019-1714-1>, Nature, 28/10/19
______________________________________________________________________________________________________________________
8- Le changement climatique menace les vers de terre, Actu-environnement.com, 28/10/19
Rachida Boughriet

Dans une étude, publiée le 25 octobre dans la revue Science, une équipe scientifique internationale alerte sur l'impact du changement climatique sur les communautés de vers de terre à travers le monde. Ces travaux ont réuni 140 chercheurs internationaux. Les scientifiques français du Muséum national d'histoire naturelle (MNHN), du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) ont contribué à l'étude. Les scientifiques ont compilé le plus grand ensemble de données sur les vers de terre, comprenant près de 7 000 sites dans 57 pays. Il s'agit de la « première » cartographie des vers de terre menée à l'échelle mondiale, souligne le Cirad, dans un communiqué.
Les vers de terre sont des indicateurs de la qualité biologique des sols. « En creusant des galeries aérant le sol, en mangeant les débris organiques et en mélangeant les composants du sol, ils participent au bon fonctionnement de nombreux écosystèmes. Ils fournissent ainsi un large éventail de services écosystémiques, tels que la fourniture de nutriments aux plantes, l'amélioration de leur approvisionnement en eau douce, le stockage de carbone, ce qui contribue à l'atténuation du changement climatique », rappelle le Cirad. Or l'étude montre que ce sont les variables climatiques (température et humidité) qui « influencent le plus fortement l'abondance et la diversité des communautés de vers de terre, et non les propriétés du sol ou le couvert végétal comme supposé jusqu'à présent », expliquent le Muséum et le CNRS dans un communiqué. Ces résultats suggèrent que l'évolution actuelle du climat pourrait avoir « de graves conséquences pour les communautés de vers de terre et donc pour les fonctions qu'elles assurent, menaçant ainsi la pérennité des sols et leur capacité à subvenir aux besoins de l'humanité », préviennent les chercheurs.
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/changement-climatique-ver-terre-mtes-34313.php4>
En savoir plus :
> Report. Global distribution of earthworm diversity <https://science.sciencemag.org/content/366/6464/480>, Science, 25/10/19
______________________________________________________________________________________________________________________
9- Australie : des centaines de koalas auraient péri dans un incendie, AFP, 30/10/19, 08:00

Des centaines de koalas auraient péri dans un feu de brousse qui ravage la côte est de l'Australie, ont indiqué mercredi les autorités.
Les agents en charge de la protection de la faune du nord de l'Etat de la Nouvelle-Galles du Sud sont très inquiets pour cette "population exceptionnelle" de koalas vivant dans la zone ravagée par les flammes. 
Les pompiers luttent toujours pour tenter de maîtriser cet incendie qui aurait été déclenché par la foudre samedi à quelque 400 kilomètres au nord de Sydney. Il a déjà détruit de plus de 2.000 hectares.
"Ces koalas revêtent une importance particulière car c'est une population très diversifiée sur un plan génétique", a expliqué à l'AFP Sue Ashton, présidente de l'Hôpital des koalas de Port Macquarie.
Elle redoute que des "centaines" de marsupiaux vivant dans cette région de reproduction "aient péri dans cet incendie". 
"C'est une tragédie nationale car cette population de koalas est unique", a-t-elle déploré.
Le défrichement et l'aménagement du territoire ont conduit à une perte d'habitat pour ces marsupiaux emblématiques de l'Australie, ce qui a augmenté la consanguinité et réduit la diversité génétique de l'espèce.
Plus de 70 incendies demeurent actifs dans l'Etat de Nouvelles-Galles du Sud, confronté à une très grave sécheresse.
La situation s'améliore cependant près de port-Macquarie, où des bombardiers d'eau ont été déployés afin de maîtriser l'incendie.
Sue Ashton a indiqué que des bénévoles vont se joindre jeudi ou vendredi aux pompiers déployés dans cette région afin d'évaluer les pertes et de procéder au sauvetage des koalas survivants.
"Quand les koalas se retrouvent pris au milieu des flammes, ils grimpent jusqu'au sommet d'un arbre et se mettent en boule. Si le feu passe rapidement et ne fait que brûler légèrement leur fourrure, ils sont saufs et leur fourrure repoussera" a-t-elle expliqué.
Cependant, lorsque le feu atteint le sommet de l'arbre, ils périssent. Un bilan ne pourra donc être dressé "qu'une fois qu'on sera sur place et qu'on aura commencé à regarder", a-t-elle précisé.
<https://www.liberation.fr/planete/2019/10/30/australie-des-centaines-de-koalas-auraient-peri-dans-un-incendie_1760670>
______________________________________________________________________________________________________________________
10- Au Sénégal, les baobabs ploient sous la pression des cimentiers, AFP, 30/10/19, 09:00
Anne-Sophie Faivre Le Cadre

De Bandia, qui fut l'une des plus belles forêts de baobabs du Sénégal, il ne reste qu'un paysage mortifère de cratères abandonnés. Et les projets d'extension d'une cimenterie qui exploite le sous-sol depuis 20 ans font craindre aux populations locales une désolation plus grande encore.
La commune de Bandia et ses 10.000 habitants, répartis en plusieurs villages, bordent la forêt classée du même nom, à une heure de voiture de Dakar.
En 2002, une société sénégalaise, Les Ciments du Sahel, y a implanté sa cimenterie, qu'elle alimente en calcaire en exploitant une vingtaine de mines à ciel ouvert dans les environs.
Dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, où le secteur de la construction est en pleine croissance, l'annonce dans la presse locale que cette entreprise avait obtenu une licence d'exploitation de 236 hectares supplémentaires a suscité colère et inquiétude des habitants et des associations de protection de l'environnement. 
Cette autorisation n'est pas définitive et les projets d'extension sont "en suspens", dit un responsable gouvernemental.
Mais pour les riverains de la forêt, le mal est déjà fait.
- Symbole de vie et de mort -
"Il y avait des manguiers, des eucalyptus, des acacias, des baobabs. Regardez, il n'y a plus une fleur, plus un animal. Ici, la nature ne pourra plus jamais reprendre ses droits", se désole Mame Cheikh Ngom, professeur de géographie à l'université de Dakar, en observant autour de lui l'un des rares baobabs encore debout. 
Selon lui, il ne reste plus de la forêt que 2.000 hectares, un cinquième de sa superficie originelle. Originaire du village, il pointe du doigt la béance désolée d'une ancienne carrière, des engins de construction rouillés et des abris de béton abandonnés aux lézards et aux serpents après le départ des industriels.
"Maintenant, les mamans disent aux petits de ne plus jouer dans la forêt, elles ont trop peur qu'ils se fassent écraser", soupire le professeur, avec en arrière-plan l'ombre fantomatique de la cimenterie, flottant dans un nuage de poussière d'où émerge un va-et-vient incessant de poids lourds.
Arbre emblématique du Sénégal, le baobab associe des symboles forts, évoquant la vie et la mort: si ses feuilles servent à la confection de tisanes médicinales et ses fruits de remèdes pour les nouveau-nés, les anfractuosités de son large tronc ont longtemps fait office de linceul pour les griots.
- 'Lynchage médiatique' -
L'attribution d'hectares supplémentaires aux Ciments du Sahel serait un "désastre écologique", estime l'ONG Nebeday. En septembre, les habitants ont manifesté pour demander au président Macky Sall d'intervenir, rencontrant un large écho dans la presse.
Les dirigeants de la cimenterie dénoncent quant eux un "lynchage médiatique".
"L'activité industrielle est loin d'impacter négativement la vie des populations, le village étant situé à près de cinq kilomètres" de l'usine, ont-ils assuré dans un communiqué. Sollicitée par l'AFP, la direction n'a pas souhaité accorder d'interview.
Les déflagrations des explosifs dans les carrières font bel et bien trembler les murs des maisons, assurent les habitants. 
"A chaque mine qu'ils font exploser, nos murs se fissurent", explique Khady, une octogénaire drapée dans un voile blanc, en posant un regard éteint sur le mur éventré de sa chambre. Il lui arrive de se réveiller la nuit avec l'impression d'avoir échappé à une bombe, souffle-t-elle.
La poussière de calcaire omniprésente a aussi des conséquences pour la santé, affirme Mariama Diéne, infirmière au dispensaire du village. "On a constaté une augmentation terrifiante des cas de bronchite, pneumonie et tuberculose. Des bébés aux vieillards, personne n'est épargné", dit-elle. 
"Les carrières devaient protéger les populations en arrosant les routes pour empêcher la poussière de se lever, mais ils ne le font pas", constate l'infirmière.
- Economie et environnement -
"Il y a eu une étude d'impact environnemental et social réalisée par la direction de l'environnement qui a permis à l'entreprise de démarrer ses activités", se défend le ministre de l'Environnement, Abdou Karim Sall. 
Il souligne aussi que le gouvernement doit faire la part des choses entre la nécessité de protéger ses forêts et celle de poursuivre l'industrialisation du Sénégal, qui figure parmi les 25 pays les plus pauvres au monde.
Abdou Karim Sall relève que la cartographie des forêts classées remonte à l'époque coloniale et que "rien ne peut s'opposer" à une déclassification jugée nécessaire. Si c'est le cas, "on s'engage à reboiser dans d'autres parties du territoire", affirme le ministre de l'Environnement, en citant plusieurs projets récents de reboisement.
Les autorités auraient toutefois été prises de court par le rythme effréné de la production de ciment, les trois cimenteries qui dominent ce secteur clé tournant à plein régime, selon une source gouvernementale. "Les cimenteries écoulent même leur production à l'étranger", relève ce responsable.
<https://www.geo.fr/environnement/au-senegal-les-baobabs-ploient-sous-la-pression-des-cimentiers-198377>
______________________________________________________________________________________________________________________
11- Australie : les professionnels du tourisme inquiets après les attaques d'un requin, AFP, 30/10/19, 09:00

Les professionnels du tourisme australien souhaitent la mise en place de patrouilles aériennes au-dessus de l'archipel des îles Whitsundays afin d'endiguer une baisse de fréquentation au lendemain d'attaques de requins près de la Grande Barrière de corail.
Mardi, un Anglais de 28 ans a eu le pied droit arraché par un requin qui a blessé un second nageur de 22 ans alors qu'ils jouaient dans l'eau à Hook Passage, un site de snorkeling prisé.
Les Whitsundays, un archipel très fréquenté par les touristes étrangers et australiens car relativement sûr pour la baignade, sont depuis un an le théâtre d'attaques de requins. 
Une fille de 12 ans a perdu une jambe alors qu'un homme avait succombé à ses blessures quelques mois plus tôt. 
La PDG de Tourism Whitsundays, Tash Wheeler, a affirmé que la fréquentation touristique a chuté l'an dernier, notamment en raison de ces attaques.
"Si on étudie les 12 derniers mois, je peux vous dire que cela a eu un impact sur notre industrie en termes de visites", a-t-elle déclaré à la presse.
La région a accueilli 226.000 touristes entre mars 2018 et mars 2019, soit une baisse de fréquentation de 6%, selon les derniers chiffres disponibles. 
Mme Wheeler affirme que les voyagistes souhaitent une aide du gouvernement afin de financer de manière "provisoire" des patrouilles aériennes au-dessus des Whitsundays. 
Parallèlement, des recherches de requins se trouvant dans cette région sont entreprises.
Ces attaques surviennent un mois après que le gouvernement de l'Etat du Queensland a été contraint, par une décision judiciaire, de retirer des dizaines de pièges à requins qui avaient été installés sur ses plages très prisées des baigneurs. 
Dans son jugement, la cour fédérale a estimé que les requins trouvés vivants au niveau des pièges installés dans le parc marin de la grande barrière de corail devaient être relâchés.
Après l'attaque de mardi, le gouvernement du Queensland a annoncé qu'il allait installer 32 nouveaux pièges en dehors de la zone protégée. 
L'organisation Humane Society International, à l'origine de cette action en justice, conteste le fait que cette récente attaque soit liée au démantèlement de ces pratiques "dépassées" de contrôle des requins.
Rapportées à la fréquentation des plages australiennes, qui accueillent chaque année des dizaines de millions de personnes, les attaques de requins demeurent très rares puisque le zoo Taronga de Sydney en a dénombré 27 en 2018.
<https://www.rtbf.be/info/monde/detail_australie-les-professionnels-du-tourisme-inquiets-apres-les-attaques-d-un-requin?id=10354214>
______________________________________________________________________________________________________________________
12- Au Zimbabwe, des unités 100% féminines en première ligne de la lutte anti-braconnage, AFP, 31/10/19, 12:00

En tenue kaki, certaines pieds nus, une dizaine de femmes courent en portant à bout de bras un lourd tronc d'arbre. Au fin fond du bush zimbabwéen, elles suent sang et eau pour intégrer une unité 100% féminine de lutte contre le braconnage.
A la fin de cette sélection digne d'un stage commando, les plus endurantes deviendront des rangers "akashinga", les "courageuses" en langue shona.
Courageuses, elles le sont à plus d'un titre. D'abord parce qu'elles devront affronter des braconniers armés jusqu'aux dents. Ensuite parce que toutes ont été malmenées par la vie et comptent bien désormais reprendre leur destin en mains.
Toutes les candidates sont des survivantes : des victimes de violences sexuelles, des orphelines du sida, des mères célibataires ou encore des femmes abandonnées.
Parmi elles, Chiyevedzo Mutero, violentée par sa belle-mère jusqu'à ce qu'elle claque la porte du foyer et divorce. Aujourd'hui, elle élève seule sa fille.
"Mon mari est en Afrique du Sud et il ne m'envoie même pas d'argent (...). Mais je suis ici pour me donner les moyens d'élever mon enfant", prévient-elle d'un ton bien décidé.
Cette mère célibataire de 22 ans participe avec quelque 160 femmes à une compétition de quelques jours, très exigeante sur le plan physique et mental, dans la région de Phundundu, dans le nord du Zimbabwe. Au programme : pompes, courses et longues marches sous la chaleur...
Pendant un exercice de lutte, Chiyevedzo Mutero se casse un doigt. Mais elle refuse de s'apitoyer sur son sort. Un bandage et elle repart illico avec ses camarades.
"Je suis heureuse" de pouvoir continuer, "c'est la raison pour laquelle je ne pleure pas", explique-t-elle. "J'essaie de devenir une Akashinga".
- "Pas une question de biceps" -
Ce programme a été conçu par Damien Mander, un ancien soldat de l'armée australienne qui, après trois ans passés sur le front irakien, dirige la Fondation internationale contre le braconnage (IAPF).
"On essaie de créer une opportunité pour les femmes les plus marginalisées dans une des régions les plus dures et dans un des pays les plus pauvres du continent", explique-t-il.
"On ne voulait pas des gens avec des CV formidables, on voulait des battantes", poursuit Damien Mander, 39 ans, en veste kaki, pantalon assorti et... nu-pieds.
Et le parcours de ces femmes guère gâtées par la vie s'avère payant sur le front de la lutte contre le braconnage.
"Ces filles savent bosser", confirme un des formateurs zimbabwéens, Paul Wilson, lui aussi un ancien militaire. "Elles ont l'habitude de marcher de longues distances avec des bidons de 20 litres d'eau sur la tête, de passer la journée à labourer des champs, de transporter de gros fagots de bois".
"La plupart des gens pensent qu'être ranger est un travail d'hommes parce qu'ils pensent que les hommes sont plus forts que les femmes", ajoute Juliana Murumbi, une ranger issue de la première promotion formée en 2017. "Mais je pense qu'on est pareils. Au final, je peux faire ce qu'ils font".
"Faire appliquer la loi n'est pas une question de biceps et de coups de feu", poursuit Damien Mander. "Il s'agit plus de créer des relations et des liens à long terme avec les communautés". Et, constate-t-il, les femmes ont cette "capacité à désamorcer naturellement les tensions".
Les candidates présélectionnées sont toutes originaires de la zone qu'elles seront amenées à protéger. "C'est dans leur intérêt (...) que ça marche", explique l'ex-soldat.
- Une armée de femmes -
Le résultat est concluant : dans cette région du Zimbabwe, 8.000 éléphants ont été tués depuis le début du siècle. Mais depuis le déploiement des premières rangers féminines de l'IAPF en 2017, les cas de braconnage ont diminué de 80%.
Au total, 115 personnes ont été arrêtées... et aucune balle tirée.
Des femmes en tenue de combat et armées patrouillent désormais dans cinq réserves d'une superficie totale de 4.000 km2. A terme, Damien Mander compte déployer "une petite armée de milliers de femmes" dans 20 réserves.
Un travail extrêmement dangereux. "La protection de l'environnement devient de plus en plus militarisée", face à des braconniers armés, explique-t-il.
Jusqu'à présent, aucune ranger n'a été tuée mais ce n'est qu'une question de temps, prévient leur chef. "C'est la nature de cette industrie. C'est un boulot difficile".
Sur le plan personnel, ce programme "transforme totalement la vie des femmes qui étaient dans une relation abusive", assure l'une des rangers, Nyaradzo Auxilia, 27 ans.
Grâce à leurs salaires, qui varient de 300 à 1.200 dollars, elles acquièrent une indépendance financière. "Certaines ont construit leur maison", se réjouit Nyaradzo Auxilia.
Chiyevedzo Mutero espère bien leur emboîter le pas. Son courage a pour l'instant payé. Sélectionnée pour intégrer une nouvelle unité antibraconnage, elle commencera sa formation finale de six mois en 2020.
<https://www.geo.fr/environnement/au-zimbabwe-des-unites-100-feminines-en-premiere-ligne-de-la-lutte-anti-braconnage-198406>
Sur le même sujet :
> Au Zimbabwe, des « survivantes » contre les braconniers <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/10/31/au-zimbabwe-des-survivantes-contre-les-braconniers_6017580_3212.html>, Le Monde Afrique avec AFP, 31/10/19, 15h45
> En images. Au Zimbabwe, des survivantes en première ligne de la lutte anti-braconnage <https://parismatch.be/reportages/au-zimbabwe-des-survivantes-en-premiere-ligne-de-la-lutte-anti-braconnage>, Paris Match Belgique, 03/11/19
______________________________________________________________________________________________________________________
13- Ornithologie. Réveille-matin, Le Point Sciences n°2462, 31/10/19

Bonne nouvelle, les oiseaux migrateurs parviennent à modifier leur horloge interne pour se caler sur le changement climatique. L’étude a porté sur le gobe-mouches noir d’Europe. Des observations en laboratoire ont confirmé que sa préparation physiologique pour migrer dépend d’une horloge interne qui, en quarante ans, a gagné neuf jours. Ainsi, au printemps, les oiseaux arrivent plus tôt à destination, quand les chenilles sont encore légion (Current Biology).
<https://www.pressreader.com/france/le-point/20191031/281934544742240>
En savoir plus :
> Evolutionary Response to Climate Change in Migratory Pied Flycatchers <https://www.cell.com/current-biology/fulltext/S0960-9822(19)31122-4>, Current Biology, 24/10/19
______________________________________________________________________________________________________________________
14- Des océans menacés : Protéger et préserver nos environnements maritimes, Cordis pour Europa, Magazines Research*Eu n°86, octobre 2019

Du changement climatique à la pollution par les plastiques, en passant par la surpêche et la destruction des récifs coralliens, les océans de la planète subissent de plein fouet les conséquences de l’ensemble des activités humaines, qui nous mènent droit vers une catastrophe environnementale épouvantable. L’avenir de la civilisation humaine dépend de la santé des océans (notamment parce qu’ils occupent 71 % de la surface de la Terre) et des mesures doivent être prises dès maintenant si nous voulons préserver leur biodiversité complexe pour les générations futures.
>> Suite à lire à :
<https://cordis.europa.eu/article/id/410172-oceans-under-threat-protecting-and-preserving-our-maritime-environments/fr>
______________________________________________________________________________________________________________________
15- Roumanie : au pays des ours, la colère des hommes gronde, AFP, 07/11/19, 08:00
Ionut Iordachescu

Quand le fils de Maria Lacatus a ouvert la porte de l'étable, il était déjà trop tard : "l'ours avait un cochon entre les griffes". Quelques jours plus tard, la bête a tué un cheval dans cette ferme de Roumanie, où les appels à abattre les plantigrades se multiplient.
Maria Lacatus revoit la scène et elle n'est pas prête d'oublier la vision de l'animal "devant elle". A sa peur s'ajoute le préjudice. L'octogénaire vit avec son fils, sa belle-fille, tous deux travailleurs journaliers, et leurs sept enfants, dans une modeste ferme. L'élevage de cochons leur procure un indispensable complément de revenus.
A Cusma, village de 600 âmes blotti en lisière d'une forêt de hêtres, à huit heures de route de Bucarest, rencontrer des ours bruns a toujours fait partie du quotidien. La Roumanie abrite la plus grande population d'ours d'Europe.
Mais jusqu'ici, disent les habitants, les plantigrades n'étaient jamais entrés dans les fermes pour s'emparer des bêtes : une quinzaine de vaches et de cochons ont péri depuis deux ans, assure le maire adjoint Florin Griga.
Ailleurs, ce sont des hommes qui ont été attaqués : en octobre, un cueilleur de champignons de 47 ans et un pêcheur de 61 ans sont morts de leurs blessures, dans deux régions différentes du pays.
Selon le gouvernement, 32 personnes ont été blessées par des ours entre 2017 et 2018, dont deux mortellement. Les autorités ont bien tenté d'agir en incitant les collectivités à installer des poubelles sécurisées ou à faire intervenir des chiens spécialisés pour tenir les ours à distance. Mais à quelques exceptions près, ces mesures ont été ignorées.
Relayant le ras-le-bol d'une partie de la population rurale, des élus affirment que le niveau de "surpopulation" de la bête est atteint et prônent des mesures radicales : un projet de loi autorisant la chasse à l'ours a ainsi été voté par le Sénat en septembre, suscitant une levée de boucliers de nombreuses associations qui demandent aux députés de bloquer l'initiative.
Membre de l'Union européenne, la Roumanie risque des sanctions si elle lève l'interdiction d'abattage des ours, l'une des 1.200 espèces protégées.
- Trop, mais combien ? -
"L'homme est toujours intervenu pour maintenir un équilibre (avec l'animal), si on arrête cette intervention, la population d'ours échappera à tout contrôle", plaide le sénateur Tanczos Barna, l'un des partisans du rétablissement de la chasse.
La chasse à l'ours a été autorisée à plusieurs périodes en Roumanie, dans les années 1970 puis de nouveau au début des années 1990. Des quotas d'abattage assez importants étaient en place jusqu'en 2016 mais ils ont été réduits au minimum, sous la pression des écologistes.
Pour 2019, un quota de chasse de 140 ours a été défini. Insuffisant pour certains, alors que autorités évaluent leur nombre à 6.000, répartis sur quelque 30% du territoire, notamment dans le centre du pays traversé par la chaîne des Carpates aux vastes forêts séculaires.
Pour les compter on se contente de "recenser les traces laissées par des ours dans la neige ou dans la boue", déplore Viorel Popescu, enseignant à l'Université de l'Ohio (Etats-Unis) et auteur d'une étude sur la surestimation du nombre d'ours en Roumanie.
"On ne peut contrôler la population d'ours à travers la chasse si on ne sait pas combien il y en a", soutient Csaba Domokos, chercheur pour le groupe de défense de l'environnement Milvus.
- "Trophée" de chasse -
Pour les écologistes, les apparitions fréquentes des plantigrades dans les villages, voire dans de petites villes, peut être la conséquence d'une modification de leur comportement lié à la mauvaise gestion des déchets ou encore à la présence des touristes qui les nourrissent.
Avant la réduction drastique des quotas en 2016, la Roumanie avait vu se développer un secteur florissant de la chasse sportive à l'ours, attirant des amateurs du monde entier en quête d'un "trophée".
Sous l'effet de cette pratique, les habitudes des ours ont changé, affirme Viorel Popescu, notamment parce que des "tonnes de pommes, de maïs et des carcasses de vaches" étaient déposées dans les forêts pour les appâter.
Les défenseurs de l'environnement craignent le retour des "chasseurs de trophée" si l'abattage est de nouveau autorisé.
Mais à Cusma, nombre de villageois disent avoir peur de sortir la nuit, voire d'envoyer leurs enfants à l'école le jour, à cause des ours qui rôdent.
Un système d'alerte national par SMS permet de prévenir par téléphone les habitants de la présence d'un plantigrade. A Cusma, elle a par exemple retenti le 22 septembre et le 8 octobre.
Si les autorités ne font rien, les villageois seront prêts à tout pour se défendre des ours, jusqu'à les empoisonner, prévient Csaba Domokos.
<https://information.tv5monde.com/info/roumanie-au-pays-des-ours-la-colere-des-hommes-gronde-330827>
______________________________________________________________________________________________________________________
16- Le commerce illicite des pangolins est toujours en hausse, Le Monde Afrique avec AFP, 07/11/19, 10h56

Les saisies officielles du petit mammifère à écailles ont progressé de 21 kilos en 2011 à plus de 68 tonnes cette année, précise l’ONG WildAid. 
Le trafic de pangolins, un petit mammifère à écailles, a pris sous le contrôle de groupes criminels des proportions inquiétantes qui nécessitent une riposte rapide pour éviter leur extinction, ont averti mercredi 6 novembre des défenseurs de la faune. Près de 100 000 d’entre eux sont victimes chaque année en Asie et en Afrique d’un trafic illégal qui en fait l’espèce la plus braconnée au monde, largement devant les bien plus médiatisés éléphants ou rhinocéros, selon l’ONG WildAid.
> Lire aussi  Les pangolins, mammifères les plus braconnés au monde, désormais protégés
Leur chair délicate est très prisée des gourmets chinois et vietnamiens, tout comme le sont leurs écailles, leurs os et leurs organes de la médecine traditionnelle asiatique.
Lors d’une réunion à Johannesburg en 2016, la Convention internationale sur le commerce d’espèces sauvages menacées d’extinction (Cites) a voté l’inscription des pangolins à son annexe 1, qui interdit strictement son commerce. Malgré cette mesure, leur trafic n’a fait que s’accroître. Les saisies officielles de pangolins ont progressé de 21 kilos en 2011 à plus de 68 tonnes cette année, a indiqué WildAid.
> Lire aussi  Du danger de s’afficher avec du « riz au sang de pangolin » sur Internet en Chine
Selon un chercheur du programme de recherches sur la criminalité Enact, financé par l’Union européenne (UE), le trafic de pangolins africains est tombé sous la coupe de groupes criminels qui les exportent depuis l’Afrique du Sud. Malheureusement, a regretté Richard Chelin, le gouvernement de Pretoria n’a pas pris la mesure de la menace.
« Il faut agir maintenant », a estimé M. Chelin. « Il est vital de comprendre et d’empêcher le trafic illégal des pangolins avant qu’il ne soit trop tard », a-t-il poursuivi, en exhortant les autorités sud-africaines à renforcer la répression des trafiquants. Selon les ONG, l’Afrique australe est la dernière région de la planète à abriter des populations importantes de pangolins.
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/11/07/le-commerce-illicite-des-pangolins-est-toujours-en-hausse_6018338_3212.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
17- Japon : des dizaines de tortues en danger disparaissent d'un zoo, AFP, 07/11/19, 12:00

Plus de 60 tortues d'une espèce en danger ont disparu d'un zoo de l'île subtropicale japonaise d'Okinawa, ont rapporté des responsables du parc animalier, qui soupçonnent un vol.
"Nous les nourrissons deux fois par semaine et un des gardiens a remarqué que leur nombre avait sensiblement diminué", a déclaré à l'AFP Kozue Ohgimi, un chef de section du zoo et muséum d'Okinawa (sud du Japon).
Les responsables du zoo ont constaté que des câbles servant à fixer un filet recouvrant l'enclos des tortues avaient été retirés en plusieurs endroits.
"Les filets étaient suffisamment relâchés pour qu'un adulte puisse se faufiler à l'intérieur de la zone" des tortues, a précisé M. Ohgimi.
La direction du zoo craint que les tortues n'aient été volées pour être vendues comme animaux de compagnie sur le marché noir. "Elles se négocient à des prix élevés", a souligné M. Ohgimi. 
Ces disparitions ont été signalées à la police locale, qui enquête, a précisé le zoo.
Il s'agit d'animaux de petite taille ne mesurant pas plus de 20 centimètres de long.
Au total, 64 tortues ont disparu : 15 tortues de feuille de Ryukyu et 49 Cuora flavomarginata.
Ces deux espèces sont sur la liste rouge des espèces menacées de l'Union internationale pour la conservation de la nature et également désignées "trésor national" par l'Agence japonaise des Affaires culturelles, rendant leur commerce interdit.
<https://information.tv5monde.com/info/japon-des-dizaines-de-tortues-en-danger-disparaissent-d-un-zoo-330875>
______________________________________________________________________________________________________________________
18- En Allemagne, la mue verte de l'ancien "rideau de fer", AFP, 07/11/19, 17:00
Hui Min Neo

Olaf Olejnik patrouillait il y a 30 ans à la frontière ultra-fortifiée censée dissuader les Allemands de l'Est en quête de liberté de passer à l'Ouest.
Aujourd'hui encore, le quinquagénaire arpente l'ancienne frontière. Mais il a changé de casquette : le soldat de l'ex-dictature communiste est devenu un ornithologue attentif à la faune et la flore.
La frontière de 1.393 km entre les deux Allemagne, couverte de barbelés, minée, surveillée par des soldats devant tirer pour tuer, est devenue aujourd'hui, sur une large portion, un paradis naturel en plein essor.
Des libellules d'une espère rare, des loutres d'Eurasie ou encore des chats sauvages y ont élu domicile.
Au total, plus de 1.200 espèces menacées d'extinction y sont répertoriées.
- "Ligne de vie" -
"D'une zone de mort, on est passé à une ligne de vie", explique à l'AFP M. Olejnik, à quelques mètres d'une tour d'où il faisait parfois le guet durant son service militaire, mais sans jamais avoir tiré une seule balle.
Alarmé par l'exode croissant d'Allemands de l'Est vers la RFA, le régime communiste de la RDA a commencé dès 1952 à construire des barrières pour retenir sa population.
Un fossé a ainsi été creusé le long de la frontière pour empêcher les véhicules de passer à toute vitesse vers l'ouest, et une bande de protection d'environ 500 mètres de large a été délimitée.
Une autre zone, large elle de 5 km, n'était accessible qu'aux personnes jugées loyales au régime. Des fils barbelés ont été installés, avant d'être remplacés par du treillis métallique et des systèmes de signalisation électronique.
Au total, 327 personnes auraient perdu la vie à cette frontière entre les deux Allemagne, selon une étude officielle. Un chiffre que les associations de victimes jugent en deçà de la réalité.
Au fil du temps, cette bande qui s'étendait de la frontière tchèque à la mer Baltique est devenue un no man's land qui a permis à la nature de s'y développer.
"La région est devenue un espace de vie de grande qualité pour la faune et la flore", estime Dieter Leupold qui, comme M. Olejnik, travaille pour le groupe BUND, chargé de mener le projet "Ceinture verte".
- Espèces rares -
Les ornithologues d'Allemagne de l'Ouest ont été parmi les premiers à apprécier l'intérêt environnemental de la frontière.
"Depuis les années 1970, nous avons observé depuis l'Ouest, à travers nos jumelles, la valeur exceptionnelle de la Ceinture verte", se souvient Kai Frobel, un des fondateurs de la zone naturelle.
Des espèces rares d'oiseaux comme le Tarier des près ou la pie-grièche écorcheur ont fait leur apparition, ce qui a également attiré l'attention d'autres passionnés de nature côté RDA, comme M. Olejnik.
Un mois après la chute du Mur en novembre 1989, "lors d'une rencontre entre écologistes de l'Est et de l'Ouest, une résolution a été adoptée pour protéger la ceinture verte comme ligne de vie", rapporte M. Leupold.
BUND a convaincu les autorités de lui confier, pour assurer leur conservation, les terres non réclamées par les propriétaires après la Réunification, soit la moitié environ de l'ancienne zone frontalière.
BUND a également racheté à leurs propriétaires d'autres parcelles, dépensant au total 5 millions d'euros pour racheter 900 hectares. L'objectif : préserver la nature tout le long de l'ancienne frontière.
Ce projet hors norme a attiré l'attention jusqu'en Corée du Sud : des délégations ont fait le déplacement, dans l'espoir de reproduire l'expérience un jour dans la zone démilitarisée (DMZ) qui sépare les deux Corée.
Un jour humide d'octobre, juste avant l'aube, le bruyant ricanement des oies sauvages résonne dans la forêt.
Dès les premières lueurs du jour, le brouhaha est tel qu'il ne peut prévenir d'une dizaine de volatiles mais plutôt de milliers, qui s'envolent en même temps dans un grand bruit. Un cerf vient brouter paisiblement. Un renard passe à quelques mètres d'une grue.
"Cette zone est devenue un refuge", note M. Leupold.
- Patrimoine national -
Mais BUND a encore du pain sur la planche : 12% de la surface de la zone restent soumis à l'agriculture intensive ou servent de routes. Et il est de plus en plus difficile de convaincre les agriculteurs de vendre, certains propriétaires exigeant désormais en échange des parcelles dans d'autres endroits.
BUND attend maintenant du parlement du Land de Saxe-Anhalt qu'il classe, d'ici fin octobre, la région en zone protégée, comme l'a fait le Land voisin de Thuringe l'an dernier.
Cela donnerait à BUND des ressources financières et humaines supplémentaires pour faire connaître le projet et aboutir à une inscription au patrimoine national.
L'histoire de cette frontière n'est pas encore totalement écrite. Combien d'habitants ont été obligés de déménager ? Combien de personnes au total y sont mortes ?
Les vestiges de la frontière, tels que les tours de guet, les bunkers ou les clôture nécessitent aussi attention et entretien.
"Un historien a dit un jour qu'il faut attendre au moins 30 ans avant que les historiens s'emparent d'un sujet. J'espère qu'aujourd'hui, c'est le moment", veut croire M. Leupold.
<https://information.tv5monde.com/info/en-allemagne-la-mue-verte-de-l-ancien-rideau-de-fer-330933>
______________________________________________________________________________________________________________________
19- Le conseil de défense écologique se penche sur la forêt et les friches industrielles, Le Monde, 08/11/19, 12h08
Rémi Barroux

Lors de sa troisième édition, la structure interministérielle, créée à l’issue du grand débat national, a entériné plusieurs décisions pour répondre à l’urgence environnementale. 
Le troisième conseil de défense écologique, qui s’est tenu jeudi 7 novembre à l’Elysée, a mis l’accent sur la protection de la biodiversité, en abordant la lutte contre l’artificialisation des sols, la reconversion des friches, la protection des espaces naturels ou encore la valorisation de la forêt. A l’instar des deux premières éditions, qui avaient donné lieu à des décisions comme, en mai, le blocage « en l’état » du projet d’exploitation minière de la Montagne d’Or en Guyane ou, en juillet, la mise en place d’une « éco-contribution » sur le transport aérien, cette troisième édition a été marquée par l’abandon du projet Europacity, un méga centre commercial et de loisir, envisagé dans le triangle de Gonesse (Val-d’Oise), au nord de Paris.
> Lire aussi  « L’abandon d’EuropaCity peut être surprenant, mais il est aussi très macronien, car très pragmatique »
Annoncée par Emmanuel Macron, le 25 avril, à l’issue du grand débat national, la structure interministérielle a pour mission de définir les orientations du gouvernement en matière de transition écologique, « et notamment de lutte contre le changement climatique, de préservation de la biodiversité et de protection des milieux et ressources naturels ». L’objectif est à la fois de répondre à l’urgence environnementale, quasi quotidiennement rappelée par de nouvelles études ou de nouveaux appels de scientifiques, et à une nécessité politique pour le gouvernement, au vu des bons résultats engrangés par les écologistes lors des dernières élections européennes.
En gestation depuis plus de dix ans
C’est après une rencontre, le 6 mai, entre le chef de l’Etat et des scientifiques de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), au lendemain de la publication de leur rapport alarmant sur l’état de la biodiversité mondiale, que cette question est devenue centrale dans la politique du gouvernement. Le premier conseil de défense écologique du 23 mai avait déjà été l’occasion d’annoncer la « création ou l’extension de vingt réserves naturelles en France d’ici à 2022 » ou encore la mise en place d’un « Observatoire de l’artificialisation des sols en vue d’aller vers le “zéro artificialisation” ».
> Lire aussi : Les messages d’alerte des agents des parcs nationaux
Lors de cette nouvelle édition a été annoncée la création du premier parc national des forêts. Ce onzième parc sur le territoire français, en gestation depuis plus de dix ans, doit contribuer, explique-t-on à l’Elysée, à « atteindre l’objectif de 30 % d’aires marines et terrestres protégées d’ici à 2022, dont un tiers en pleine naturalité, sous statut de protection forte ». Le décret de création du site, à cheval sur la Bourgogne et la Champagne et s’étendant sur les départements de la Côte-d’Or et de la Haute-Marne, est paru au Journal officieljeudi. « Cet espace permettra de protéger durablement un des écosystèmes forestiers les plus emblématiques de notre pays », a déclaré la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne, à l’issue du conseil de défense.
Composé de hêtres, de chênes, des charmes ou encore de trembles, avec une densité de plus de quinze essences différentes par hectare dans certains endroits, le parc s’étendra sur un périmètre maximal de près de 250 000 hectares, comprenant une réserve intégrale de 3 100 hectares où la forêt sera laissée en libre évolution. Les écologistes saluent cette création – la première depuis celle du parc national des Calanques en 2012 – mais regrettent l’autorisation de nombreuses activités économiques ou de loisirs dans son « cœur » de 56 000 hectares.
« Cinq projets variés »
Le conseil de défense s’est aussi penché sur le sort des friches industrielles, commerciales et militaires, dont le nombre est estimé à environ 2 400. Le gouvernement a retenu cinq projets de réhabilitation dont trois sur des terrains militaires. Près de 300 hectares sur la zone nord de la base aérienne de Creil (Oise) vont être consacrés à l’activité commerciale et à la production d’électricité photovoltaïque. Un peu plus de 16 hectares appartenant à une ancienne école d’ingénieurs de l’armée, à Toulouse, serviront à la construction de logements sociaux et d’une cité étudiante. Et une partie de l’ancienne base aérienne de Drachenbronn (Bas-Rhin) pourrait servir à un projet touristique. La reconversion de deux friches industrielles, l’une à La Rochelle et l’autre à Montreuil (Seine-Saint-Denis), devrait permettre, respectivement, la construction d’un éco-quartier et la réalisation d’un projet d’agriculture urbaine sur le site des murs à pêches.
> Lire aussi : Macron réunit le premier Conseil de défense écologique
« Le choix de ces cinq projets variés montre que, si on le décide, qu’on identifie les leviers économiques nécessaires, peut-être aussi en travaillant sur d’éventuelles simplifications administratives, on peut organiser ces reconversions », explique Emmanuelle Wargon, secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire. Une plateforme, accessible à tous au début 2020, devrait permettre de recenser ces friches et de lister les projets.
Une mission parlementaire sur l’avenir de la forêt, confrontée au changement climatique avec des risques d’incendies et une pression sanitaire augmentée, a aussi été confiée à la députée du Nord (LREM), Anne-Laure Cattelot. Enfin, l’ancien préfet de Paris, Bertrand Munch, a été nommé nouveau directeur général de l’Office national des forêts.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/08/le-conseil-de-defense-ecologique-se-penche-sur-la-foret-et-les-friches-industrielles_6018491_3244.html>
Sur le même sujet :
> Réhabilitation des friches : cinq projets pilotes pour construire une démarche globale <https://www.actu-environnement.com/ae/news/rehabilitation-friche-industrielle-34383.php4>, Actu-environnement.com, 08/11/19
______________________________________________________________________________________________________________________
20- Chronique. « L’effondrement de la vie sous nos latitudes reste largement sous le radar médiatique », Le Monde, maj le 10/11/19, 01h43 
Stéphane Foucart

Selon une étude publiée fin octobre, la biomasse d’arthropodes a chuté de 67 % au cours de la dernière décennie, relève, dans sa chronique, Stéphane Foucart, journaliste au « Monde ».
La probabilité est forte que l’information la plus importante de la semaine écoulée vous ait échappé. On cherche en vain sa trace dans la conversation publique : elle en est complètement absente. Et pour cause, en France, à peu près aucun média, ni audiovisuel, ni imprimé, ni électronique, n’en a rendu compte (à l’exception du Monde). Elle a pourtant été publiée dans l’édition du 31 octobre de la revue Nature, la plus prestigieuse des revues scientifiques, mais l’attention médiatique était alors, semble-t-il, ailleurs.
La revue britannique publiait ce jour-là l’étude la plus ambitieuse et la plus précise conduite à ce jour sur le déclin des insectes (et des arthropodes en général) ; elle montre, au-delà du doute raisonnable, que le crash en cours des populations d’invertébrés terrestres est plus rapide encore que les estimations publiées jusqu’à présent. Ses résultats sont à vous glacer le sang.
> Lire aussi  Les poissons sont aussi victimes des insecticides « tueurs d’abeilles »
Les auteurs – une vingtaine de chercheurs appartenant à une dizaine d’institutions scientifiques d’Allemagne, de Suisse et d’Autriche – ont analysé l’évolution des captures d’arthropodes sur 300 sites (en prairie ou en forêt) de trois régions allemandes, entre 2008 et 2017.
Le travail qu’ils ont accompli est considérable. Les chercheurs ont analysé un million d’individus capturés au cours de cette décennie, et ont recensé les quelque 2 700 espèces auxquelles ils appartiennent. Ils ont ensuite estimé l’évolution de ces populations grâce à plusieurs indicateurs : le nombre d’individus capturés, leur biomasse et la diversité des espèces représentées. Quelle que soit la métrique considérée, le désastre est à peu près total, les chiffres sidérants.
Tout désigne les pratiques agricoles
Au cours de la dernière décennie, sur l’échantillon de 150 prairies analysées par Wolfgang Weisser, Sebastian Seibold (Université technique de Munich, Allemagne) et leurs collègues, la biomasse d’arthropodes a chuté de 67 %. Le nombre d’individus capturés s’est effondré de 78 % et leur diversité a chuté d’un tiers. En moyenne, dans les milieux forestiers, la biomasse de ces bestioles volantes et rampantes a perdu 41 % et la diversité des individus capturés a décliné de 36 %.
« Il y a vingt ans, je n’aurais pas cru qu’un tel effondrement fût possible, dit le professeur Wolfgang Weisser. Je pensais que la plus grande part du déclin des insectes avait eu lieu dans les années 1950-1960, avec la grande période de transformation de l’agriculture européenne. »
Ces travaux confortent et complètent une étude d’octobre 2017, de plus petite ampleur, restreinte à une soixantaine de zones protégées d’Allemagne. Celle-ci indiquait une réduction de plus de 75 % de la biomasse d’insectes volants entre 1989 et 2016. Les auteurs avaient pris soin de mesurer l’évolution, au cours de cette période, d’une série de variables relevées sur les zones analysées : taux d’azote dans les sols, végétation, température, précipitations, jours de gel, disponibilité en eau, éclairage, etc. Aucune de ces variables, ni leur somme, ne permet d’expliquer la catastrophe. Tout désigne les pratiques agricoles, notamment le recours systématique et prophylactique à la chimie de synthèse. Les travaux de M. Weisser et ses collègues indiquent la même direction, le déclin de la vie dans les prairies, notamment, étant « d’autant plus sévère qu’elles sont insérées au cœur de zones agricoles », écrivent les chercheurs.
En France, de rares données non encore publiées indiquent que l’effondrement des arthropodes est d’ampleur similaire à ce qui se produit en Allemagne. Et, en France comme ailleurs, toute la faune insectivore s’effondre à une vitesse vertigineuse. Les oiseaux des champs ont perdu près d’un tiers de leur effectif en quinze ans, les chauves-souris disparaissent plus vite encore, avec un déclin de 30 % en une décennie, et les amphibiens ne se portent pas beaucoup mieux.
> Lire aussi  En dix ans, 30 % des chauves-souris françaises ont disparu
Le requiem pour les insectes sera celui de pans entiers de l’arbre de la vie. Rien ne semble en mesure d’infléchir le cours de ce désastre et celui-ci se produit à une cadence telle qu’une stérilisation à peu près complète des campagnes d’Europe occidentale et d’Amérique du Nord n’est sans doute plus une perspective si farfelue, à plus ou moins brève échéance.
« Agriculture de précision »
Pendant que vie disparaît de nos paysages, les semi-vérités et les éléments de langage distillés par les communicants de l’agro-industrie font diversion, ils sculptent et orientent la conversation publique avec une efficacité qui force l’admiration. Agriculture intensive ? Il faut plutôt parler d’« agriculture de précision », expression inlassablement ressassée, destinée à bâtir de la confusion en abolissant le sens des mots — la « précision » invoquée ici étant plutôt celle du tapis de bombe.
La critique du modèle agricole dominant ? Il s’agit en réalité d’« agribashing », mot-valise inventé par les propagandistes de l’agro-industrie qui, après quelques mois d’incubation sur les réseaux sociaux, a fini dans la bouche du ministre de l’agriculture lui-même. Le but recherché est là encore la confusion : parler d’« agribashing », c’est assimiler la stigmatisation injuste des agriculteurs à la critique du système qui les a paupérisés, menace leur santé et celles de leurs voisins et qui compromet leur avenir en détruisant la biodiversité.
La raréfaction des grands mammifères emblématiques d’Afrique ou d’Asie nous passionne, mais l’effondrement, sous nos latitudes, des formes de vie les plus communes reste, ainsi, largement sous le radar médiatique et politique. Comme pour le climat, il faudra sans doute attendre que la situation soit devenue critique pour que disparaissent le déni et l’indifférence. Et, de la même façon que la lutte contre le réchauffement est aujourd’hui partiellement perdue, il sera alors trop tard.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/09/l-effondrement-de-la-vie-sous-nos-latitudes-reste-largement-sous-le-radar-mediatique_6018609_3232.html>
En savoir plus :
> Arthropod decline in grasslands and forests is associated with landscape-level drivers <https://www.nature.com/articles/s41586-019-1684-3>, Nature, 30/10/19
______________________________________________________________________________________________________________________
En images
21 - « Plan B » : en Guyane, baleines et dauphins menacés par le pétrole, Le Monde, 21/10/19, 13h04
Marc Bettinelli

Dans les eaux brésiliennes, des compagnies pétrolières envisagent de forer le sous-sol marin, ce qui inquiète les défenseurs de l’environnement, comme Greenpeace. 
La Guyane est une région française connue pour sa luxuriante forêt amazonienne, mais son espace maritime reste, lui, très peu exploré. Et pourtant, il accueille dans ses eaux une biodiversité particulièrement riche, dont de nombreuses espèces de dauphins et de baleines. C’est ce qui ressort d’une expédition inédite menée en septembre par Greenpeace et des chercheurs du CNRS, à laquelle notre journaliste a participé.
Mais cette richesse est menacée. A quelques kilomètres plus au sud, dans les eaux brésiliennes, des compagnies pétrolières envisagent de forer le sous-sol marin. Des projets qui inquiètent les défenseurs de l’environnement.
Au plus près du terrain, en France et dans le monde, partez à la rencontre de celles et ceux qui relèvent les défis environnementaux d’aujourd’hui. PLAN B, le rendez-vous vidéo hebdomadaire du Monde, tous les dimanches à 21 h 30. Et retrouvez l’intégralité de nos vidéos sur YouTube.
> Vidéo et sources à voir à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/21/plan-b-en-guyane-baleines-et-dauphins-menaces-par-le-petrole_6016326_3244.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
22- Australie : Kangourou Island, une réserve unique au monde, TF1, journal de 20h, 25/10/19

Kangourou Island est la troisième plus grande île du pays de l'Australie. Découverte au XIXe siècle, elle compte 200 000 visiteurs chaque année. Plus de 200 espèces s'épanouissent dans plusieurs parcs nationaux, sans aucune clôture. Un lieu qui doit rester ce trésor méconnu à la beauté inégalable, pour ses 4 000 habitants.
> Reportage à voir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-we/videos/australie-kangourou-island-une-reserve-unique-au-monde-97262286.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
23- Vidéo. « Plan B » : Les océans, un territoire toujours inexploré, Le Monde, maj le 29/10/19 à 15h46
Marc Bettinelli

Les fonds marins représentent 70 % de notre planète, mais seule une infime partie en a été explorée. Ils pourraient pourtant nous être d’un grand renfort, notamment dans la recherche de médicaments. 
Saviez-vous que l’on connaît moins les océans que la surface de la Lune ? C’est pourtant vrai. A ce jour, seuls quatre hommes sont déjà allés à l’endroit le plus profond de l’océan, dans la fosse des Mariannes, à près de 11 000 mètres. Sur la Lune, on en a envoyé trois fois plus. Plus largement, l’Agence américaine d’observation océanique estime que 80 % des océans sont aujourd’hui inconnus. Pourquoi une telle méconnaissance ? Tout simplement à cause de l’eau, qui empêche l’observation visuelle. Cartographier l’océan est un processus compliqué, qui requiert l’utilisation d’ondes sonores, voire l’envoi de plongeurs.
C’est ce qui a été fait à bord de l’Esperanza, un navire de Greenpeace. Au large de la Guyane, une équipe est partie, avec notre journaliste, à la recherche du récif de l’Amazonie, dont la découverte a été annoncée en 2016.
> Vidéo à voir :
<https://www.lemonde.fr/videos/article/2019/10/28/plan-b-les-oceans-un-territoire-toujours-inexplore_6017234_1669088.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
24- Norvège : un œuf de calamar géant découvert dans les eaux d'un fjord, France 2, journal de 20h, 01/11/19

Des plongeurs norvégiens sont tombés nez à nez avec une poche gélatineuse géante, qui serait un œuf de calamar géant capable de stocker des milliers d'embryons.
Les images avaient été tournées le 6 octobre 2019 dans les eaux d'un fjord par des plongeurs norvégiens. Partis à la recherche d'une épave, ils sont tombés nez à nez avec un spectacle des plus étranges, une sphère translucide flottante contenant des milliers d'embryons de calamar géant. Cette masse gélatineuse aussi grande qu'un être humain a été découverte à 17 m de profondeur. Un spectacle rare, qui selon les spécialistes, serait donc l'œuvre d'un calamar géant.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/norvege/norvege-un-oeuf-de-calamar-geant-decouvert-dans-les-eaux-d-un-fjord_3684737.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
25- Les photos d'animaux les plus drôles de 2019, Paris Match, 02/11/19, 10h00
Juliette Camus

Cette année encore, le Comedy Wildlife Photography Awards récompense les photos d'animalières les plus drôles de l'année. Voici notre sélection des meilleures parmi les finalistes.
>> Suite à lire et 18 photos à voir à :
<https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Les-photos-d-animaux-les-plus-droles-de-2019-1656260>
______________________________________________________________________________________________________________________
Deux annonces
26- Le Comité français de l'UICN lance un site internet pour les collectivités territoriales, 04/11/19

Dans la perspective du Congrès mondial de la nature de l’UICN 2020, le Comité français de l’UICN met en ligne dès à présent un site internet sur les collectivités territoriales et la biodiversité. A destination des services et des élus des collectivités et, plus largement, de tous les acteurs des territoires, ces pages internet ont pour objectif de faciliter l’accès aux connaissances, outils et travaux du Comité français de l’UICN. Les collectivités pourront ainsi s’en saisir et renforcer leur engagement par des actions concrètes et ambitieuses à l’occasion du Congrès mondial de la nature de l’UICN qui se tiendra à Marseille du 11 au 19 juin 2020 et au-delà.
> En savoir plus : 
<http://uicn-fr-collectivites-biodiversite.fr>
______________________________________________________________________________________________________________________
27- Fête de la nature 2020 : “Prenons-en de la graine”, partout en métropole comme en Outre-mer, du 20 au 24 mai 2020

La 14e édition de Fête de la Nature se tiendra du 20 au 24 mai 2020 sur tout le territoire français, en métropole comme en Outre-mer, dans les villes comme à la campagne.
Partout en France, des citoyens, des associations, des mairies, des écoles, des entreprises… agissent concrètement pour préserver et favoriser la biodiversité. Ces acteurs expérimentent, échouent parfois, recommencent puis finissent un jour par récolter les fruits de leur engagement. Car la nature est généreuse, elle nous rend chaque petit geste en bonheur…
Du 20 au 24 mai, en prémices au Congrès mondial de la nature de la nature de l’UICN 2020 qui se tiendra à Marseille, la Fête de la Nature propose de vivre dans toute la France, sur le terrain, les résultats positifs et visibles de ces milliers d’actions : des coccinelles et papillons de retour au jardin, aux espèces menacées ou oubliées reprenant vie au cœur de grands espaces naturels et cultivés, découvrons-les en compagnie de tous ces « faiseurs de nature » qui font germer des idées et pousser des initiatives.
>> Suite à lire à :
<https://uicn.fr/fete-de-la-nature-2020-prenons-en-de-la-graine/ <https://uicn.fr/fete-de-la-nature-2020-prenons-en-de-la-graine/>>
______________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
Si l’archivage récemment mis en place ne cous convient pas, pensez à conserver les articles qui vous concernent ou vous intéressent particulièrement.
Sur le fond et en complément de notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> & Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>, il s’agit là d’une modeste contribution à une meilleure compréhension du monde par l’éducation à la complexité.
Quant à la forme, elle se veut sans prétention et n'y associe aucune pièce jointe pour éviter de saturer votre boîte mail.
Pour agrandir la taille des caractères
A l’aide du clavier : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et appuyez sur la touche + autant de fois que vous le souhaitez jusqu’à ce que vous soyez en mesure de lire correctement.
A l’aide de la souris : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et tournez la molette de votre souris vers le bas pour agrandir. Cela fonctionne avec la plupart des navigateurs.
Merci pour votre indulgence.
NB : – Si vous êtes équipé(e) d’un antispam, n’oubliez pas de le formater pour vous permettre de recevoir la présente revue de presse.
- En pied de page de chaque message vous trouverez une adresse url qui vous permettra :
• De vous abonner, de changer de mail ou de vous désabonner à votre gré ;
• D’accéder à un archivage.
- Pour entrer en liaison avec le gestionnaire de cette liste, adresser votre mail à : <f.demonclin(at)fnh.org <http://fnh.org/>>
- Economisez de l'énergie, du papier et de l'encre, n'imprimez ce message que si nécessaire.
_______________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)...
NOS APPELS 
– Let’s Bio ! Ensemble pour des cantines bios et locales <https://www.letsbio.org/> pour bien nourrir nos enfants.
– Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
NOS CAMPAGNES 
– 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/> pour participer à l'émergence d'un modèle énergétique plus propre et durable
– Mon Restau’Responsable® <https://www.youtube.com/watch?list=PLh--7obE3XQ5hw0hyacAsOc7PLMneP7-N&v=Eo7AZvPE_MA> pour guider les professionnels de la restauration collective et valoriser leurs bonnes pratiques.
– J’agis pour la nature <http://www.jagispourlanature.org/> pour participer à des activités utiles et ludiques en pleine nature, près de chez vous.
NOS VIDÉOS PÉDAGOGIQUES 
– Sur notre chaîne You Tube <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>, retrouvez toutes nos vidéos.  
NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
_______________________________________________________________________________________________________________________
-------------- section suivante --------------
Une pièce jointe HTML a été nettoyée...
URL: <http://mailing.fondation-nature-homme.org/pipermail/revue-presse/attachments/20191112/1368d472/attachment.html>


Plus d'informations sur la liste de diffusion revue-presse