[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 1 publication & 1 annonce (vendredi 15 novembre)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Ven 15 Nov 08:01:09 CET 2019
Bonjour à tous,
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1- Reportage. En Seine-et-Marne, le château pour étudiants en quête de sens <https://www.lemonde.fr/campus/article/2019/10/31/en-seine-et-marne-le-chateau-pour-etudiants-en-quete-de-sens_6017646_4401467.html>, Le Monde, 31/10/19, 23h26
2- Philip Morris veut se refaire une santé grâce aux objectifs de développement durable (ODD) <https://www.novethic.fr/actualite/gouvernance-dentreprise/entreprises-controversees/isr-rse/philip-morris-veut-se-refaire-une-sante-grace-aux-objectifs-de-developpement-durable-147864.html>, Novethic, 31/10/19
3- L'Australie veut sévir contre les écologistes radicaux au discours "apocalyptique" <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/l-australie-veut-sevir-contre-les-ecologistes-radicaux-au-discours-apocalyptique_138742>, AFP, 01/11/19, 10:00
4- Tribune. L’anti-consumérisme, un mode de consommation comme les autres ? <https://usbeketrica.com/article/l-anti-consumerisme-un-mode-de-consommation-comme-les-autres>, Usbek & Rica, 01/11/19, 12:00
5- Campus. Le réchauffement climatique timidement enseigné dans les écoles d’ingénieurs <https://www.lemonde.fr/campus/article/2019/11/03/le-rechauffement-climatique-timidement-enseigne-dans-les-ecoles-d-ingenieurs_6017841_4401467.html>, Le Monde Campus, 03/11/19, 05h00
6- Reportage. Ces jeunes ingénieurs qui choisissent la décroissance <https://www.lemonde.fr/campus/article/2019/11/03/ces-jeunes-ingenieurs-qui-choisissent-la-decroissance_6017843_4401467.html>, Le Monde, 03/11/19, 05h29
7- Brésil : un militant indigène défenseur de la forêt tué dans une attaque <https://www.lepoint.fr/monde/bresil-un-militant-indigene-defenseur-de-la-foret-tue-dans-une-attaque-03-11-2019-2344953_24.php>, AFP, 03/11/19, 13:00
8- À partir du 5 novembre à 16h47, les femmes françaises travaillent gratuitement <https://www.novethic.fr/actualite/social/droits-humains/isr-rse/inegalite-salariale-les-femmes-travaillent-gratuitement-a-partir-de-ce-5-novembre-16h47-147870.html>, Novethic, 04/11/19
9- "Agissons ensemble pour l’environnement" : participez à la consultation avec Make.org <https://www.francetvinfo.fr/partenariats/agissons-ensemble-pour-lenvironnement-participez-a-la-consultation-avec-make-org_3689759.html>, France info, 05/11/19, 18:13
10- Plus écolo donc mieux payé : quand le salaire dépend de la performance environnementale <https://www.lemonde.fr/emploi/article/2019/11/06/quand-les-entreprises-choisissent-de-verdir-les-salaires-pour-afficher-leur-exemplarite_6018187_1698637.html>, Le Monde, 06/11/19, 08h29
11- "Effondrement", la mini-série qui nous plonge en plein chaos <https://www.wedemain.fr/Effondrement--la-mini-serie-qui-nous-plonge-en-plein-chaos_a4365.html>, We Demain, 06/11/19
12- [Génération climat] Les étudiants du réveil écologique publient un guide anti-greenwashing pour choisir leur futur employeur <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/generation-climat-apres-un-appel-a-un-reveil-ecologique-les-etudiants-publient-un-guide-anti-greenwashing-pour-choisir-leur-futur-employeur-147875.html>, Novethic, 06/11/19
13- Léa Nature creuse le sillon des cosmétiques bio <https://www.lejdd.fr/Economie/lea-nature-creuse-le-sillon-des-cosmetiques-bio-3929207>, Le JDD, 07/11/19, 11h00
14- Dos courbé, yeux rouges, chevilles et poignets gonflés, teint blafard, voilà à quoi pourrait ressembler le salarié de demain <https://www.novethic.fr/actualite/social/conditions-de-travail/isr-rse/dos-courbe-yeux-rouges-chevilles-et-poignets-gonfles-teint-blafard-voila-a-quoi-pourrait-ressembler-le-salarie-de-demain-147877.html>, Novethic, 07/11/19
15- Qui sont les Européens les plus heureux ? Pas les Français... <https://www.lalsace.fr/france-monde/2019/11/08/qui-sont-les-europeens-les-plus-heureux-pas-les-francais>, L’Alsace, 08/11/19, 07:25
16- L'aciérie Ilva en Italie, du désastre sanitaire au séisme social <https://information.tv5monde.com/info/l-acierie-ilva-en-italie-du-desastre-sanitaire-au-seisme-social-331049>, AFP, 08/11/19, 12:00
17- Enquête. Nouvel atout écolo des chaînes de télé, les documentaires animaliers battent des records d’audience <https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2019/11/08/le-monde-animalier-nouvelle-star-de-la-tele_6018499_4497916.html>, Le Monde, maj le 09/11/19 à 06h10
18- [À l’origine] L’obsolescence programmée inventée en 1932 pour lutter contre le chômage de masse <https://www.novethic.fr/actualite/social/consommation/isr-rse/a-l-origine-l-obsolescence-programmee-inventee-en-1932-pour-lutter-contre-le-chomage-de-masse-147885.html>, Novethic, 09/11/19
19- "Protégeons la Terre", plaide le premier astronaute émirati <https://information.tv5monde.com/info/protegeons-la-terre-plaide-le-premier-astronaute-emirati-331713>, AFP, 12/11/19, 19:00
20- Des leaders indigènes brésiliens demandent à l'UE de prendre ses responsabilités <https://information.tv5monde.com/info/des-leaders-indigenes-bresiliens-demandent-l-ue-de-prendre-ses-responsabilites-331725>, AFP, 12/11/19, 20:00
21- Municipales : les clés pour mener à bien la transition écologique <https://www.actu-environnement.com/ae/news/ademe-transition-ecologique-municipales-34398.php4>, Actu-environnement.com, 13/11/19
En audio
22- Podcast. Pourquoi les États-Unis de Trump font la guerre à l'écologie <http://www.slate.fr/podcast/183837/pourquoi-les-etats-unis-de-donald-trump-font-la-guerre-ecologie-podcast>, Slate, 06/11/19, 16h30
En images
23- Consommation : comment encourager les achats responsables ? <https://www.francetvinfo.fr/politique/gouvernement-d-edouard-philippe/consommation-comment-encourager-les-achats-responsables_3699667.html>, France 2, journal de 13h, 12/11/19
Une publication
24- En ligne. Demain mon territoire - Idées et solutions… (20 fiches) <https://www.ademe.fr/demain-territoire>, Ademe, novembre 2019
Une annonce
25- Revivez la 7ème édition de « La France des solutions » du 16 octobre dernier <http://1sxgu.r.ca.d.sendibm2.com/mk/mr/oCgSb0TzH7BL0LlBF-_-m6dn2WuifGxefWGiYGY1OrZodQp9HfPbBCI8_N0zAMyNKCJ2dDSBOA77PiN9XsjJ48P7ioTBjYcpyz4kiVhAN7OVsR3B>, Reporters d’Espoirs
Bien à vous,
Florence
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QUÊTE DU JOUR : Des étudiants en quête de sens se montrent de plus en plus demandeurs de cours sur le climat, sur l’impact écologique et sociétal des politiques industrielles, voire expérimentent d’autres voies, plus écoresponsables et engagées. (cf. item 1, 5, 6 & 12)
CITATION DU JOUR : "Il ne s’agit pas de faire des objectifs de développement durable (ODD) un marché d’opportunités où l’on choisit ceux qui nous vont bien. La première des responsabilités des entreprises envers les ODD est de ne pas nuire à leur réalisation. Or, le produit cœur de métier d’un fabricant de tabac, la cigarette, nuit non seulement à la santé mais à la vie. La létalité du tabac n’est plus à démontrer". Fouad Benseddik, directeur des méthodes de l’agence de notation extra-financière Vigeo Eiris (cf. item 2)
CONTRESENS DU JOUR : Ce ne sont pas les discours des écologistes qui sont "apocalyptiques" mais bien la situation l’Australie qui est sur le pied de guerre pour faire face aux incendies à force d’ignorer la contrainte climatique. (cf. item 3 & suite)
ÉCHÉANCE DU JOUR : Depuis le 5 novembre à 16h47, les Françaises travaillent gratuitement et ce, jusqu'à la fin de l'année. Un calcul basé sur une différence salariale de 15,4 % entre femmes et hommes. (cf. item 8)
INITIATIVE DU JOUR : Dans le but de montrer qu’elles prennent au sérieux les besoins de l’économie durable, plusieurs multinationales intègrent des objectifs chiffrés écologiques dans le calcul des rémunérations. (cf. item 10)
ENQUÊTES DU JOUR : — Alors que les géants de la beauté se lancent dans les cosmétiques bio, Charles et Catherine Kloboukoff, à la tête de Léa Nature, veulent garder un coup d'avance sans sacrifier leur engagement environnemental. (cf. item 13)
— Le documentaire animalier s’est renouvelé pour répondre à une passion grandissante pour nos amis les bêtes. (cf. item 17)
PUBLICATION DU JOUR : Pour permettre aux candidats aux municipales d’intégrer les enjeux de la transition écologique, l’Ademe publie 20 fiches allant de la gestion des déchets à l'énergie en passant par la mobilité ou l'alimentation. (cf. item 21 & 24)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Reportage. En Seine-et-Marne, le château pour étudiants en quête de sens, Le Monde, 31/10/19, 23h26
Jessica Gourdon
Sur le Campus de la transition, étudiants et jeunes diplômés suivent, en résidence, des cours sur le changement climatique ou les modèles alternatifs de croissance.
Il faut faire attention aux ronces, et avoir un bon coup de serpette. Ce vendredi, sous le soleil d’automne, huit étudiants de l’école des Mines désherbent un bout de verger du château de Forges (Seine-et-Marne), rebaptisé, depuis un an, le Campus de la transition. Quelques minutes plus tôt, sous le fronton sculpté, la trentaine d’étudiants présents ce jour-là s’étaient répartis à différents postes : couche de peinture dans les chambres du deuxième étage, allers-retours à la déchetterie, entretien du potager, préparation du repas…
S’il est un lieu qui incarne les aspirations collectives et individuelles d’une partie de la jeunesse étudiante, ce pourrait être ce château du XVIIIe siècle, bâti au milieu d’une propriété de douze hectares aux confins de l’Ile-de-France. Ici, à 80 kilomètres de la capitale, des têtes bien pleines – élèves d’écoles de commerce, d’ingénieurs, de masters universitaires – viennent, via leur établissement ou de manière individuelle, se former à la « transition écologique et sociale ». Le tout pour quelques jours ou quelques semaines, en dormant dans l’une des 45 chambres à partager, dont beaucoup sont encore en chantier.
Comment se sont-ils retrouvés dans cette somptueuse propriété semi-abandonnée, édifiée pour un baron guillotiné à la Révolution, et qui fut aussi la demeure d’un sénateur président de la compagnie du canal de Suez ? L’histoire commence il y a près de deux ans, lorsque Cécile Renouard, professeure aux Mines et à l’Essec, visite le château de Forges. Il venait d’être déserté par ses propriétaires, des religieuses de l’Assomption, qui y avaient hébergé, un temps, un lycée horticole catholique.
Un lieu déconnecté du cadre des grandes écoles
Cela faisait quelque temps que cette enseignante spécialiste d’éthique et de matières premières, par ailleurs membre de cette même congrégation, nourrissait ce projet a priori déraisonnable : créer un lieu dédié à la formation et à l’expérimentation de la transition écologique. Un lieu qui s’inspirerait du Schumacher College, cet établissement du Devon anglais devenu une référence internationale pour l’enseignement de l’écologie.
Un lieu laïc, accessible depuis Paris mais suffisamment éloigné pour qu’il soit préférable d’y rester la nuit. Un lieu déconnecté du cadre lisse et « corporate » des grandes écoles, où les enseignements intégrant les questions écologiques et sociales ne seraient pas balayés dans la salle d’à côté par un professeur apôtre de la finance de marché.
« Il me semblait difficile de développer une vraie approche de la transition écologique au sein des grandes écoles, où la logique de l’homo economicus avec des besoins infinis, celle du capitalisme mondialisé, reste très prégnante, et où les disciplines se mélangent peu, explique Cécile Renouard, installée sur des tables de récupération, sous les moulures de la grande salle du château. J’ai essayé de faire bouger les choses de l’intérieur, mais finalement, il me semble plus cohérent d’être ici, dans un endroit dédié, où nous sommes en contact direct avec la nature. »
Le château récupéré, le Campus de la transition est mis sur les rails. Un appel à un financement participatif, la mobilisation de mécènes et la mise en place de partenariats avec des établissements ont permis en deux ans de rassembler 800 000 euros, dont une bonne partie sont destinés aux travaux.
Formule gîte et couvert contre petits travaux
Les premiers étudiants sont arrivés au printemps cette année. Depuis, dans un esprit qui tient plus du camp scout que du stage d’études, le Campus de la transition reçoit des étudiants envoyés par leurs écoles (cette année, Sciences Po, l’IEP de Lille ou l’Essec), ou inscrits de manière individuelle – son programme phare, le « T Camp », lancé avec le mouvement Colibris, dure deux mois en résidence.
Le château accueille aussi des jeunes de passage, formule gîte et couvert contre petits travaux. On y croise un prof d’histoire-géo en année sabbatique qui avait envie de « faire avec ses mains », ou une biologiste, qui, juste après avoir soutenu sa thèse, passe quelques semaines ici pour développer ses compétences en permaculture.
Cette initiative aurait pu rester une bulle isolée. Mais le lieu a gagné, en quelques mois, une certaine aura. Notamment à cause de l’équipe de chercheurs associée.
Dans le comité scientifique du campus figurent Alain Grandjean (fondateur de Carbone 4, cabinet spécialisé dans l’adaptation au changement climatique), Gaël Giraud (directeur de recherches au CNRS), Loïc Blondiaux (professeur à Paris-I), Dominique Bourg, Dominique Méda (Paris-Dauphine)… Quant à Cécile Renouard, elle a été mandatée par la ministre de l’enseignement supérieur Frédérique Vidal pour rédiger, d’ici à la fin de l’année, un livre blanc sur « l’enseignement supérieur à l’heure de la transition ».
« Tête, cœur, corps » comme mantra
Si le modèle économique de ce campus est encore précaire, ses méthodes de formation semblent déjà bien ancrées. « Tête, cœur, corps » : tel est le mantra que l’on répète à l’envi sur le campus. Il s’agit d’abord de développer son esprit critique sur le monde tel qu’il va, en suivant des cours sur le climat, l’éthique, la justice sociale, en décloisonnant les disciplines.
Ce vendredi matin, dans une salle de cours aménagée dans un préfabriqué, des étudiants débattaient avec Cécile Renouard de la « dissonance cognitive » (le fait d’être en contradiction, dans une activité, avec ses valeurs et ses croyances), en chaussettes sur la moquette : « dans quelle mesure la vertu qui nous guide individuellement peut s’accorder avec les missions de l’entreprise ? »
Valérie Lenglart, responsable du mastère spécialisé en gestion de l’environnement des Mines, observe ses élèves du coin de l’œil. « Il y a chez nos étudiants une recherche de sens qui prend de plus en plus de place. Ils sont de plus en plus intransigeants, glisse-t-elle. Ceux qui sont les plus sensibilisés au changement climatique se posent cette question : “Est-ce qu’il faut aller dans une entreprise pour la changer de l’intérieur, ou faire carrément autre chose ?” »
Cette réflexion s’accompagne d’une dimension introspective et spirituelle. On y partage ses émotions, ses questionnements sur ses choix de vie, « on parle de sujets comme le fait d’avoir ou pas des enfants », raconte Murielle, et on écoute les autres lors de séances matinales. « Il y a ici cette idée de refondre les rapports humains. Sortir de ce côté très cérébral et individualiste qu’on a tous. Dans toute notre scolarité, les émotions, le rapport au corps, tout ça, on n’en parle jamais », remarque Marie, diplômée de l’IEP de Rennes et étudiante aux Mines.
Tisser des liens avec les habitants des environs
Enfin, chacun met la main à la pâte : l’après-midi, on apprend à isoler des murs, cultiver des légumes, réparer des objets. Le ménage et la cuisine sont faits collectivement.
« Vivre dans un collectif permet d’expérimenter un autre rapport à soi et au monde, de tester, l’espace de quelques jours, un mode de vie plus sobre, plus joyeux et convivial », explique Pierre-Jean Cottalorda, enseignant-chercheur en économie, salarié du site.
Le campus tente aussi timidement de tisser des liens avec les habitants des environs – car le problème des grandes écoles, selon Cécile Renouard, « est de former des gens hors-sol, qui perçoivent peu les enjeux liés aux territoires, et à l’impact social des activités. C’est pourtant aussi important que les services que l’on produit. »
Sur la table collective du déjeuner, un diplômé de l’Institut polytechnique de Grenoble vient discuter, assiette de lasagnes végétariennes en main. L’ingénieur raconte qu’après s’être spécialisé en microélectronique, il a décidé de quitter cet univers : « L’électronique, c’est trop d’énergie, trop de conflits liés à la maîtrise des ressources minières nécessaires à la fabrication des composants. » A 24 ans, ce Mayennais cherche à se reconvertir dans un projet plus « local », pourquoi pas comme « animateur d’escape games pédagogiques ». Le Campus de la transition, en tout cas, l’inspire. Et l’aidera à trouver, sans doute, sa porte de sortie.
<https://www.lemonde.fr/campus/article/2019/10/31/en-seine-et-marne-le-chateau-pour-etudiants-en-quete-de-sens_6017646_4401467.html>
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2- Philip Morris veut se refaire une santé grâce aux objectifs de développement durable (ODD), Novethic, 31/10/19
Béatrice Héraud
En 2017, le plus grand fabricant de tabac au monde, Philip Morris, prenait un virage stratégique inattendu en annonçant qu’il allait désormais "œuvrer pour un monde sans fumée". Pour étayer sa nouvelle mission, la multinationale se réfère aux objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU qui fixent 17 priorités environnementales, sociales et économiques. Mais une telle position est-elle tenable pour un fabricant de tabac qui nuit directement à au moins un de ces objectifs, la santé ?
“Un monde sans fumée”. Ceci n’est pas le slogan d’une association aidant les fumeurs à abandonner la cigarette pour ce mois de novembre consacré "mois sans tabac". C'est la mission que s’est donnée Philip Morris International (PMI), le premier fabricant de tabac au monde. Pourquoi ? "Parce que c’est la bonne chose à faire", assure la multinationale. Et pour montrer sa bonne foi à contribuer à un monde plus sain, PMI assure agir positivement sur au moins six des 17 Objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU, dont ceux sur l'eau ou la santé. "Les ODD sont une motivation supplémentaire pour transformer notre business", affirme ainsi PMI sur son site.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/gouvernance-dentreprise/entreprises-controversees/isr-rse/philip-morris-veut-se-refaire-une-sante-grace-aux-objectifs-de-developpement-durable-147864.html>
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3- L'Australie veut sévir contre les écologistes radicaux au discours "apocalyptique", AFP, 01/11/19, 10:00
Daniel de Carteret
Le gouvernement conservateur australien, indéfectible soutien de l'industrie du charbon, a menacé vendredi de sévir contre une frange radicale écologiste au discours qualifié d'"apocalyptique", au moment où se multiplient les manifestations pour le climat.
Le Premier ministre Scott Morrison a déclaré lors d'une importante conférence rassemblant des professionnels du secteur minier que son gouvernement cherchait à légiférer contre les protestataires organisant des "actions de boycott secondaire", qui visent à pousser les entreprises à ne pas conclure d'accord avec l'industrie minière.
"Nous travaillons pour identifier les mécanismes qui permettront de rendre illégales ces pratiques égoïstes qui menacent les conditions de vie des Australiens", a déclaré M. Morrison lors de cet événement dans l'Etat du Queensland (nord-est), très riche en ressources.
"Le droit de manifester n'implique pas qu'il y ait un permis illimité de perturber la vie des gens et de manquer de respect aux concitoyens australiens."
M. Morrison a encore durci le ton sur la question climatique depuis sa victoire surprise aux élections en mai. Certains considèrent que son pari de soutenir un projet minier controversé du groupe indien Adani dans le Queensland, avant le scrutin, avait fait pencher la balance.
- "Menace sournoise" -
Conduit par Adani, le projet Carmichael de mine de charbon près de la Grande barrière de corail est depuis son origine plombé par des problèmes judiciaires et réglementaires.
Mais il est aussi la cible de l'activisme d'organisations dénonçant sans relâche son impact environnemental. Certaines ont lancé une campagne pour demander aux entreprises de ne pas collaborer avec Adani.
M. Morrison a affirmé que ces organisations faisaient planer une "menace sournoise" sur l'économie.
"Il existe de nouvelles menaces pour l'avenir du secteur des ressources", a-t-il dit. "Un nouveau genre d'activisme radical avance, apocalyptique dans son ton, hermétique au compromis, c'est tout ou rien, n'autorisant aucune opinion différente."
Le Premier ministre avait défrayé la chronique en 2017 en brandissant comme un trophée dans la Chambre des représentants un morceau de charbon et en lançant ironiquement à l'assistance : "N'ayez pas peur !"
Selon l'Agence internationale de l'Energie, l'Australie, avec ses 25 millions d'habitants et son économie très dépendante du charbon, arrivait en 2016 deuxième au classement des pires pollueurs de la planète par habitant, derrière l'Arabie saoudite en matière d'émissions.
- "Contre notre mode de vie" -
Issu du Parti libéral, M. Morrison reconnaît la réalité du réchauffement climatique mais affirme que le problème peut se gérer sans pénaliser l'économie australienne.
Il oppose une fin de non recevoir à ceux qui lui demandent d'en faire davantage pour le climat, tout en assurant que son pays tiendra ses engagements de réduire ses émissions de 26% à 28%, par rapport à leur niveau de 2005, d'ici 2030.
"L'Australie ne signera pas un chèque en blanc concernant son économie" pour un combat "qui implique une action du monde entier", a dit vendredi celui qui a boudé en septembre le sommet spécial de l'ONU sur le climat.
L'île-continent a récemment été le théâtre de nombreuses manifestations pour le climat, notamment en octobre avec la campagne "Extinction Rebellion".
Plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées mardi lors d'un rassemblement contre une conférence du secteur minier à Melbourne.
Le ministre de l'Intérieur Peter Dutton, "faucon" au sein du gouvernement, a également menacé vendredi de sévir contre les activistes de la cause climatique qui sont "complètement contre notre mode de vie".
"La plupart ne croient même pas en la démocratie", a-t-il estimé en suggérant que ces protestataires soient contraints de payer la facture des déploiements de force de l'ordre qu'ils occasionnent en manifestant.
L'ONG Human Rights Law Centre a défendu la légitimité des campagnes de boycott en jugeant "profondément préoccupants" les propos de M. Morrison. "Pour protéger notre démocratie et assurer un meilleur avenir pour tous les Australiens, le gouvernement devrait renforcer notre droit à manifester et non l'affaiblir."
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/l-australie-veut-sevir-contre-les-ecologistes-radicaux-au-discours-apocalyptique_138742>
Sur le même sujet :
> Feux en Australie : le silence de moins en moins tenable du gouvernement sur le climat <https://information.tv5monde.com/info/feux-en-australie-le-silence-de-moins-en-moins-tenable-du-gouvernement-sur-le-climat-331992>, AFP, 14/11/19, 11:00
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4- Tribune. L’anti-consumérisme, un mode de consommation comme les autres ?, Usbek & Rica, 01/11/19, 12:00
Par Mélanie Rauscher & Julien Fere
Après deux chroniques consacrées au point des vue des marques, il est temps de s’intéresser aux consommateurs pour Mélanie Rauscher et Julien Féré co-auteurs de l’ouvrage Les dessous du marketing et de la communication, cartographie des imaginaires(Ellipses, août 2018). Ils publient dans cette tribune leurs réflexions, rédigées sous la forme d'un dialogue autour de 5 questions.
Tribune. Comme il se doit dans le cas d’un exercice de prospective, intéressons-nous aux non-consommateurs en devenir. Environnement, bien-être animal, dégoût, rejet du système... Ils sont de plus en plus nombreux à appeler à une décroissance globale de la consommation, voire à aller jusqu’à un retrait total de la société « de consommation ».
Pour l’exercice, poussons le raisonnement jusqu’au bout pour imaginer comment vivre dans une société de non-consommateurs ou de dé-consommateurs. Une société où les opérations commerciales (comme le Black Friday qui arrive en novembre et est à chaque édition un record de surconsommation !) seraient bannies de l’espace public…
Anti-consumérisme, un profil unique ou une myriade de causes ?
Julien Féré : Hygiène-beauté, habillement, autant de secteurs qui connaissent depuis quelques années des croissances structurelles négatives, tous systèmes de distribution confondus. Qu’est-ce que cela veut dire ? Que notre système capitaliste basé sur la croissance permanente d’une année sur l’autre atteint un plafond. Il y a une limite au-dessus de laquelle, même sur des sociétés matures, on ne peut pas vendre plus de dentifrices, plus de manteaux, plus de shampoing.
Le constat est même contraire : on a soutenu la croissance et la consommation par des logiques mécaniques (promotions, sur-stockage, etc.) et ce soutien artificiel s’essouffle. Pire, il semble même que les Français se « raisonnent » dans leurs consommations : sur l’hygiène par exemple on ne peut pas leur faire appliquer plus de cosmétiques / de gels douche / de produits de beauté et pour la première fois depuis le XIXème siècle, la génération qui arrive se lavera moins souvent que la précédente… Donc il y a une dé-consommation en masse de certains secteurs…
>> Suite à lire à :
<https://usbeketrica.com/article/l-anti-consumerisme-un-mode-de-consommation-comme-les-autres>
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5- Campus. Le réchauffement climatique timidement enseigné dans les écoles d’ingénieurs, Le Monde Campus, 03/11/19, 05h00
Marine Miller
Les étudiants se montrent de plus en plus demandeurs de cours sur le climat, et sur l’impact écologique et sociétal des politiques industrielles
Tous les mardis, dans son TD sur « l’ingénierie de la transition écologique », Jean-Marc Benguigui, enseignant à Centrale Nantes, aborde les questions d’économie circulaire, d’approvisionnement durable, d’écoconception, d’écologie industrielle… Face à lui, des étudiants « de plus en plus demandeurs » de discussions autour de ces thèmes, avec un noyau grandissant de jeunes très au fait de ces problèmes. « Ils veulent que leurs connaissances techniques soient remises en contexte. La semaine de la démission de Nicolas Hulot [le 28 août 2018], j’ai projeté la vidéo en cours, et ils ont souhaité discuter ensuite de sa décision », explique l’enseignant. Début octobre, c’est le discours de Jacques Chirac au Sommet de la Terre de Johannesburg en 2002 qui a suscité un débat.
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En mars dernier, le Shift Project, un think tank consacré à la transition écologique, dressait un état des lieux des formations supérieures sur le climat. Selon ses estimations, tous établissements confondus, « seulement 11 % des formations abordent les enjeux climat-énergie de manière obligatoire ». Mais les choses changent. « Nos travaux ont eu des échos médiatiques et les écoles d’ingénieurs se sont senties concernées peut-être plus que les autres pour changer leurs maquettes de formation », souligne Clémence Vorreux, chargée de projet enseignement supérieur et climat du Shift Project. En septembre, une centaine de dirigeants d’établissements supérieurs ont signé un appel à former tous les étudiants du supérieur aux enjeux climatiques et écologiques. Il stipule qu’« aucun étudiant, quel que soit son âge, ne doit pouvoir valider une formation dans l’enseignement supérieur sans avoir compris les causes, les conséquences du changement climatique et travaillé, à son niveau, à l’identification de solutions possibles ».
Les écoles d’ingénieurs aussi le constatent : leurs étudiants sont de plus en plus demandeurs de cours sur le changement climatique, et sur l’impact écologique et social des politiques industrielles. « Il y a une prise de conscience sur ces sujets qu’il n’y avait pas il y a trois ans », constate Matthieu Mazière, directeur des études des Mines ParisTech. Dans cette école, depuis 2015, les cours « énergie-climat » de l’ingénieur Jean-Marc Jancovici (dont les vidéos YouTube, qui comptent des centaines de milliers de vues, ont un succès retentissant auprès des étudiants) sont devenus obligatoires en première année. Autre indice d’un frémissement de tendance : les élèves polytechniciens, qui se précipitaient aux Mines pour ses cursus en mathématiques, sont désormais plus nombreux à s’orienter vers les questions d’énergie et de climat. « C’est le retour des sciences de la Terre et des sciences physiques », observe Matthieu Mazière, qui note aussi que les élèves végétariens sont de plus en plus nombreux dans son école, tout comme ceux qui refusent de prendre l’avion pour assister à des conférences à l’étranger.
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Les ingénieurs se sentent « responsables »
Jean-Philippe Neuville, sociologue à l’INSA, observe les « signaux faibles » de cette aspiration depuis cinq ans. « Sur le climat, les discours sont de plus en plus engagés chaque année. Des mots comme “anticapitalisme” et “décroissance”, qui n’avaient pas leur place dans les écoles d’ingénieurs, sont devenus plus fréquents. »La grève mondiale pour le climat du 15 mars 2019 a été suivie par 1 000 étudiants du département de génie mécanique de l’INSA Lyon, soit 70 % d’entre eux. « Cela a été un signal », note l’enseignant. Si cette préoccupation pour les enjeux climatiques est de plus en plus forte au sein des écoles d’ingénieurs, c’est que les étudiants se sentent particulièrement responsables. « Ils ont le sentiment que ce sont leurs pairs qui ont bâti ce monde, développé les solutions techniques, les innovations numériques, ils se sentent plus responsables », poursuit Jean-Philippe Neuville.
Et pourtant, cette dimension critique et politique n’a rien d’évident dans ces écoles techniques, au départ conçues pour être au service de l’Etat, et qui visaient à former des fonctionnaires chargés de l’aménagement du territoire, de la construction des routes, des ponts… De fait, peu d’écoles proposent systématiquement des cours de science politique, de droit, de philosophie, d’écologie politique pour contextualiser les enseignements en sciences et techniques.
En outre, les étudiants de ces grandes écoles n’ont pas, a priori, le profil pour remettre en cause le système : on y trouve essentiellement des élèves « dociles » et formés « à trouver des solutions à des problèmes complexes », estime Jean-Philippe Neuville. « C’est le modèle canonique français : les bons élèves avec de fortes capacités de travail se spécialisent en sciences dès le lycée puis sont absorbés dans les classes maths sup et maths spé et arrivent ainsi en école après les concours. Très peu rêvaient d’être ingénieurs. Il n’y a rien d’étonnant à ce qu’il y ait une crise de sens pour ces jeunes », affirme Christelle Didier, sociologue à l’université de Lille, spécialiste de la formation des ingénieurs. Cette crise de sens s’accompagne chez certains d’une dénonciation du contenu des cursus – même si ce mouvement est à relativiser, selon Jacques Fayolle, président de la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs et directeur de Télécom Saint-Etienne : « On entend ce signal qui remonte de l’ensemble des étudiants, et qui accompagne une évolution sociétale profonde. Mais la critique du système est loin d’être majoritaire. C’est une toute petite minorité qui se plaint des cursus en écoles d’ingénieurs. »
> Lire aussi « Les grandes écoles doivent former à la “redirection écologique” »
<https://www.lemonde.fr/campus/article/2019/11/03/le-rechauffement-climatique-timidement-enseigne-dans-les-ecoles-d-ingenieurs_6017841_4401467.html>
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6- Reportage. Ces jeunes ingénieurs qui choisissent la décroissance, Le Monde, 03/11/19, 05h29
Marine Miller, envoyée spéciale à Budapest et Zsámbok (Hongrie)
Un petit nombre d’étudiants de grandes écoles expérimentent d’autres voies, plus écoresponsables.
Des solutions pour la planète. Pieds nus dans la terre, une fourche à la main, Pierre Delaunay, fraîchement diplômé de CentraleSupélec, se fait une fierté de retourner la ligne de compost qui lui a été assignée. Ce grand gaillard aux joues roses ne compte pas ses efforts pour soulever ces masses brunes et odorantes qui viendront fertiliser les cultures de fruits et légumes bio de la ferme de Zsámbok (Hongrie). Ce qui ne l’empêche pas, de temps à autre, de papoter avec son « camarade » de compost, Paul-Henri François, bientôt diplômé de Centrale Nantes. « Quand je pense qu’un de mes copains de l’école vient d’être recruté à Goldman Sachs, à New York, à 120 K [120 000 euros] par an, je me sens vraiment en décalage », plaisante Pierre, qui vient travailler gratuitement tous les mercredis sous les ordres de Kati, la responsable de la ferme.
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Etre ou ne pas être à l’intérieur du « système » – comprendre : les entreprises de l’économie de marché –, la question agite, chaque année, un peu plus de ces jeunes diplômés ingénieurs. Ceux qui ont choisi de ne pas « y aller » préparent « l’après ». Ils expérimentent de nouvelles façons de faire et de se servir de leur diplôme d’ingénieur. Ils ont en commun une conscience aiguë de la crise climatique et une analyse commune de la situation actuelle. « Tant qu’on ne sortira pas de l’imaginaire de la croissance, on continuera d’aller vers la catastrophe », résume Corentin Gaillard, 23 ans, étudiant de Centrale Nantes, plongé dans les théories de la décroissance depuis plusieurs mois, et qui vient à Zsámbok toutes les semaines.
Il faut s’imaginer Zsámbok : seulement 50 kilomètres séparent ce village rural de 2 000 habitants de la capitale hongroise, Budapest. Une heure et demie de bus pour rejoindre ce qui ressemble à une carte postale bucolique d’une époque que l’on n’a pas connue. Ici, les habitants sont nombreux à ne posséder qu’un vélo pour se déplacer. Les Carpates, au loin, donnent un peu de relief à cet horizon bien plat. C’est dans ce village que, depuis 2012, Matthew Hayes, ingénieur agronome anglais engagé dans la décroissance, a décidé de mettre en pratique les techniques de l’agroécologie et de la biodynamie. Ses fruits et légumes bio sont vendus sur les marchés de Budapest, et environ 40 % de sa production sont distribués sous forme de paniers aux habitants.
Le mercredi, jour où les « stagiaires ingénieurs » viennent lui prêter main-forte, une partie du travail de Matthew Hayes consiste à encadrer ces Français à l’infinie bonne volonté mais qui se dispersent souvent ou exécutent des gestes qu’il juge imprécis. Corentin Gaillard se souvient avec émotion de ce jour froid et pluvieux du printemps 2019 où il avait pris le bus à 6 h 40 à la gare de Puskas Ferenc Stadion et traversé la campagne. En arrivant, Matthew Hayes lui avait mis une fourche dans les mains et montré une charrette de compost. Le compost est un rite d’initiation pour ces jeunes ingénieurs : c’est la première tâche, la plus ingrate, qui leur est assignée lorsqu’ils arrivent à Zsámbok. Le jour même, lui et Paul-Henri avaient publié une tribune sur un blog de Mediapart, intitulée « Face à l’effondrement, repensons le rôle de l’ingénieur » dans laquelle les deux étudiants appelaient à « sortir de la soumission au “progrès technique” et aux “avancées” (…) course au high-tech, à l’intelligence artificielle »… Drôle d’effet de sens, avait-il songé, les deux pieds dans le fumier.
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Clément Choisne, l’ingénieur qui avait « hacké » la cérémonie de remise de diplômes de Centrale Nantes en 2018, a vécu mi-septembre son premier « jour à la ferme ». Dans son discours, vu plus de 330 000 fois sur YouTube, il avait dénoncé l’incurie des écoles d’ingénieurs, incapables d’intégrer « sobriété et décroissance » dans leurs programmes. Depuis son fait d’armes, il a cultivé, un peu malgré lui, une petite notoriété auprès des jeunes de grandes écoles qui se posent les mêmes questions : pour enrayer la trajectoire destructrice du réchauffement climatique, faut-il être ou ne pas être dans le « système » ?
Un laboratoire d’initiatives à Budapest
Tous ces jeunes Français ont convergé en Hongrie en venant en stage à Cargonomia : un laboratoire et centre de recherche et d’expérimentation « décroissant » cofondé par le Français Vincent Liegey, ingénieur passé par la recherche, la diplomatie et le secteur ferroviaire, installé à Budaspest depuis dix-sept ans. L’endroit ressemble plus à un local de réparation de vélos qu’à un laboratoire, mais c’est ici que plusieurs initiatives sont nées ces dernières années, comme la livraison en vélo-cargo (vélo à trois roues) des fruits et légumes bio de la ferme de Zsámbok.
Cette année, Vincent Liegey a vu le nombre de candidatures de jeunes ingénieurs bondir à la suite d’une conférence sur la décroissance donnée à Centrale Nantes. « C’est un saut de paradigme qu’est en train de faire cette génération. En 2018, j’avais reçu deux candidatures de centraliens. Un mois avant le début de leur stage, ils avaient préféré renoncer car la rupture avec le système et l’école leur semblait trop brutale. Cette année, je sens chez les dix ingénieurs qui sont venus en stage une grande maturité, même chez les plus jeunes, sur les enjeux de la transition écologique, et surtout une envie d’agir », explique-t-il.
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Corentin et Paul-Henri, restés plus de six mois dans « l’écosystème » de Cargonomia, ont touché à tous les projets : entretien d’un jardin expérimental en permaculture sur une colline de Budapest, agroforesterie urbaine, rendez-vous hebdomadaire à la ferme biologique de Zsámbok, distribution de paniers de légumes, travail sur le chantier du Golya, un tiers lieu accueillant des associations, un restaurant, un bar et une salle de concerts. « C’est déroutant au début, on se demande quels sont les horaires, les jours de congé, mais en déconstruisant le travail, le temps, la consommation et l’espace, on apprend à vivre autrement. On lit plus, on se balade, on débat », raconte Corentin.
Prise de conscience et « sortie de route »
Plusieurs événements ont déclenché la « sortie de route » de ces jeunes diplômés des grandes écoles, phénomène qui, s’il reste minoritaire, concerne une fraction grandissante de jeunes diplômés. Parmi ces moments marquants figurent la démission de Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique et solidaire, en août 2018, le discours cathartique de Clément Choisne en novembre de la même année, les Marches pour le climat et les actions de désobéissance civile, le manifeste « pour un réveil écologique » (un texte rédigé par des étudiants de grandes écoles pour appeler notamment au boycott des entreprises polluantes), les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)…
Ces jeunes présents en Hongrie ont, par exemple, dévoré le livre de l’ingénieur spécialiste de la finitude des ressources minières Philippe Bihouix, L’Age des low tech (Seuil, 2014). Ils sont aussi friands des vidéos de Jean-Marc Jancovici, polytechnicien, expert de l’énergie et du climat, qui poste sur YouTube ses interventions à l’Ecole des mines, ou à Sciences Po. Ils citent également le rapport Meadows, « The Limits to Growth », écrit par des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology, qui modélisait, en 1972, les conséquences possibles du maintien de la croissance économique sur le long terme. A Centrale Nantes, Corentin, Paul-Henri et Clément ont suivi les cours de Jean-Marc Benguigui, enseignant qui a joué un rôle de « révélateur » dans leur prise de conscience.
Jean-Philippe Neuville, sociologue et enseignant à l’INSA de Lyon, voit depuis cinq ans une amplification de la remise en question du système par les élèves ingénieurs, avec une nette accélération ces deux dernières années sur le thème du climat. « Ce qui est intéressant, c’est que les ingénieurs n’ont pas le profil de ceux qui questionnent l’énoncé du problème. Ils sont formés à l’abstraction, à la gestion de projet, à la recherche de solutions. Or non seulement ces jeunes remettent en cause l’énoncé, mais ils sont de plus en plus nombreux à entrer en résistance. »Selon le chercheur, c’est une « vague » qui gonfle et qui pousse un mur : « Soit ce mur se fissure, soit ça passe par-dessus. »
De passage à Centrale Nantes pour présenter leur rapport de stage en Hongrie, Corentin et Paul-Henri ont capté l’attention d’une soixantaine d’étudiants, doctorants, enseignants, venus écouter le récit de leurs aventures. Juste avant, Clémence Pétillion, 24 ans, avait partagé son expérience chez Decathlon. Elle expliquait pourquoi elle fait le choix d’être « dans le système », pour le changer de l’intérieur. « On ne peut pas être en accord sur tout au sein de son entreprise, sinon il faut monter sa boîte. Mais tant que je sens qu’on peut faire des choses contre le réchauffement climatique, je reste », déclare la jeune femme, qui travaille sur le développement du vélo pliable.
Les stagiaires « hongrois », eux, ont choisi une autre voie. Corentin vient de s’engager dans un service civique de dix mois pour créer une ferme urbaine à Nantes. Paul-Henri se lance dans le wwoofing (travail à la ferme), avant peut-être un jour de créer la sienne, en permaculture et autosuffisante en énergie, dans le nord de la France. Quant à Clément, il poursuit son apprentissage de la décroissance en Hongrie. Avec l’idée d’appliquer, dès son retour, les bonnes idées de Budapest dans sa ville natale, Le Mans.
<https://www.lemonde.fr/campus/article/2019/11/03/ces-jeunes-ingenieurs-qui-choisissent-la-decroissance_6017843_4401467.html>
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7- Brésil : un militant indigène défenseur de la forêt tué dans une attaque, AFP, 03/11/19, 13:00
Le militant indigène Paulo Paulino, défenseur de la forêt, a été tué et un autre membre de la tribu amazonienne Guajajara blessé lors d'une embuscade tendue par des trafiquants de bois dans l'Etat du Maranhao (nord-est du Brésil), ont annoncé samedi les autorités régionales.
Les deux hommes "s'étaient éloignés du village pour chercher de l'eau quand ils ont été encerclés par au moins cinq hommes armés", a tweeté le secrétariat aux droits de l'homme du gouvernement du Maranhao.
Paulino, comme son compagnon, Laércio, faisait partie d'un groupe nommé les "Gardiens de la forêt" formé par les Guajajara, tribu qui compte environ 14.000 personnes dans le Maranhao, pour défendre les territoires indigènes menacés par l'exploitation illégale du bois et l'expansion agricole. Ils transmettent notamment les données GPS de zones où sont retrouvés des troncs découpés et viennent en aide aux pompiers lors d'incendies de forêt.
Selon les autorités régionales, un bûcheron est porté disparu. Il aurait été tué dans l'embuscade, selon des informations non officielles.
L'attaque est survenue vendredi soir sur le territoire indigène d'Arariboia en Amazonie, à quelque 500 km de Sao Luís, capitale de l'Etat de Maranhao, ont précisé les autorités.
Selon l'ONG Survival International, Paulo Paulino Guajajara, connu également sous le nom de Kwahu Tenetehar, a été touché au cou par un coup de feu et est mort dans la forêt tandis que son compagnon Laércio (également connu sous le nom de Tainaky Tenetehar), touché par balle dans le dos, est parvenu à s'enfuir.
Le ministre de la Justice brésilien, Sergio Moro, a affirmé que la police enquêtait sur l'assassinat.
"Nous ferons tout pour amener devant la justice les responsables de ce crime grave", a-t-il tweeté. Une équipe de policiers se préparait à aller sur place, selon son cabinet.
- "Des menaces de mort constantes" -
Pour l'ONG Greenpeace, "Paulino et Laércio sont les dernières victimes d'un Etat qui se refuse à respecter ce que stipule la Constitution". Greenpeace dénonce "l'incapacité de l'Etat à accomplir son devoir de les protéger ainsi que tous les territoires indigènes du Brésil".
Selon l'enquêtrice de Survival International, Sarah Shenker, qui s'était rendue en avril dans cette région, le travail des Guajajara est important pour protéger également d'autres indigènes de la zone comme les Awa, tribu isolée qui ne compte que quelques dizaines de membres.
"Le gouvernement brésilien doit accepter que protéger ces terres relève de sa responsabilité. Le fait qu'il ne le fasse pas, son absence là-bas, est la raison qui pousse les Gardiens à assumer cette défense, un travail très dur et dangereux", a déclaré Mme Shenker à l'AFP.
Trois autres Gardiens ont déjà été tués dans des attaques par le passé. Selon elle, Kwahu travaillait avec détermination malgré "des menaces de mort constantes".
Le président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro préconise l'exploitation commerciale des terres indigènes et des zones préservées.
"Il est l'heure d'arrêter ce génocide institutionnalisé. Cessez d'autoriser de verser le sang de notre peuple", a tweeté après l'annonce du meurtre Sonia Guajajara, coordinatrice de l'Association des peuples indigènes du Brésil (APIB).
Selon des chiffres du Congrès missionnaire indien (Cimi, association liée à l'Eglise catholique) cités par l'APIB, 160 intrusions de trafiquants de bois ou d'orpailleurs illégaux ont été recensées de janvier à septembre cette année, en hausse de 44% par rapport au total de l'année 2018.
<https://www.lepoint.fr/monde/bresil-un-militant-indigene-defenseur-de-la-foret-tue-dans-une-attaque-03-11-2019-2344953_24.php>
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8- À partir du 5 novembre à 16h47, les femmes françaises travaillent gratuitement, Novethic, 04/11/19
Marina Fabre
#5Novembre16h47. À partir du 5 novembre à 16h47, les Françaises vont travailler gratuitement et ce, jusqu'à la fin de l'année. Un calcul basé sur une différence salariale de 15,4 % entre femmes et hommes. Le collectif les Glorieuses, qui a lancé un large mouvement de sensibilisation, propose une pétition et trois recommandations pour atteindre l'égalité. Au rythme actuel, il faudra encore attendre 2168 pour résorber l'écart.
Les années défilent mais le compteur ne se débloque pas. Les écarts de salaire entre femmes et hommes persistent. Les Françaises travailleront "bénévolement" à partir de 16h47 le mardi 5 novembre. Un calcul basé sur les statistiques d’Eurostat établissant que le salaire horaire brut moyen des femmes est inférieur en moyenne de 15,4 % à celui des hommes en France. L’année dernière, la date était fixée au 6 novembre. Les femmes ont perdu un jour de salaire. À ce rythme, l’égalité sera atteinte en 2168.
C’est pourquoi le collectif féministe les Glorieuses a lancé il y a quatre ans un mouvement de sensibilisation. Il est marqué cette année par le hasftag #5Novembre16h47. "La date est symbolique, qu’on gagne ou qu’on perde un jour, les inégalités ne vont pas se résorber en un claquement de doigts", explique Arièle Bonte, chroniqueuse de la newsletter éco du collectif. "Le pouvoir des Glorieuses c’est de mettre le sujet sur la table et de faire pression pour que les politiques publiques suivent".
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/social/droits-humains/isr-rse/inegalite-salariale-les-femmes-travaillent-gratuitement-a-partir-de-ce-5-novembre-16h47-147870.html>
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9- "Agissons ensemble pour l’environnement" : participez à la consultation avec Make.org, France info, 05/11/19, 18:13
France info est partenaire de Make.org pour donner aux citoyens la parole sur une question aussi centrale que simple : comment agir ensemble, dès maintenant, pour l'environnement ? Cette grande consultation en ligne lancée mardi 5 novembre s'achèvera mi-janvier et doit accoucher d’une dizaine de projets très concrets.
La plateforme de mobilisation citoyenne Make.org a lancé, mardi 5 novembre, une grande consultation en ligne autour de la question de l'environnement. France info s'y associe et donne la possibilité à ses lecteurs de participer à la consultation directement sur notre site, en répondant à une question simple : "Comment agir dès maintenant pour l'environnement ?" Vous trouverez ainsi au bas de nos articles consacrés à la cause environnementale un module permettant de proposer vos idées et de voter sur celles des autres participants.
La consultation prendra fin le 19 janvier 2020. Make.org et ses partenaires (entreprises, associations, institutions et médias) identifieront alors les grandes orientations issues des contributions. Comme le précise Axel Dauchez, président de Make.org, "la consultation permet d'extraire deux types de résultats : les propositions controversées, clivantes, et les propositions consensuelles". Ce sont ces dernières qui seront retenues pour être travaillées dans un "incubateur d'idées" et devenir le cœur d'un "plan d'actions de la société civile".
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/partenariats/agissons-ensemble-pour-lenvironnement-participez-a-la-consultation-avec-make-org_3689759.html>
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10- Plus écolo donc mieux payé : quand le salaire dépend de la performance environnementale, Le Monde, 06/11/19, 08h29
Caroline Talbot (New York, correspondance)
Dans le but de montrer qu’elles prennent au sérieux les besoins de l’économie durable, plusieurs multinationales intègrent des objectifs chiffrés écologiques dans le calcul des rémunérations.
Quand Sunny George Verghese se rase, il ne laisse plus couler l’eau du robinet. Le dirigeant d’Olam, entreprise de négoce de denrées alimentaires, basée à Singapour, désire être un exemple aux yeux de ses 39 000 employés. Le patron économise son eau. Tout un symbole pour cette multinationale qui se veut à l’avant-garde de l’économie durable, même si elle est mise en cause par certaines ONG dans la déforestation du Gabon.
« Nous devons réimaginer l’agriculture, afin de nourrir une population croissante sans détruire la planète », déclare-t-il, de passage à New York, à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies ouverte le 17 septembre. M. Verghese affiche des objectifs écologiques et sociaux très ambitieux, applicables à chaque salaire, à chaque usine et à l’ensemble des 4,7 millions d’agriculteurs qui travaillent avec Olam.
Afin de transmettre le message, le PDG lie la rémunération de 1 500 cadres supérieurs aux progrès réalisés en matière d’émissions de carbone, de réduction des déchets ou encore d’utilisation des énergies renouvelables : 10 % à 20 % de leurs revenus dépendent de la réalisation de cet objectif.
C’est ainsi que l’irrigation des vergers d’amandiers en Australie est en train de se convertir à l’énergie éolienne. De même, le groupe encourage, depuis plus de dix ans, ses partenaires paysans à produire des denrées de meilleure qualité, grâce à des formations et à des microcrédits. Et Olam est dorénavant capable d’offrir à ses clients une information détaillée sur l’impact environnemental de ses produits, de la ferme aux rayons des magasins.
Mettre la barre haut
Selon M. Verghese, l’écologie n’est pas une préoccupation « après coup », c’est toute une culture dont il veut imprégner le groupe. D’où la mise en place d’une incitation financière particulièrement efficace avec les salariés d’un certain âge. « Les jeunes comprennent, ils savent bien qu’ils vont hériter de cette planète, avoue le PDG. Mais les employés matures n’ont pas cette sensibilité. Ma génération a besoin d’un coup de pouce financier pour s’aligner. Il faut que les cadres sentent que la réussite écologique a un impact sur leur carrière. »
Cette approche n’est pas encore très répandue dans les entreprises. « Moins de 5 % des groupes incluent le critère environnement dans l’évaluation des performances », assure Jenny Davis-Peccoud, l’experte en économie durable du groupe consultant Bain & Co. « La première fois que j’en ai parlé aux conseils d’administration, tout le monde s’en fichait, renchérit Blair Jones, de la société de conseil Semler Brossy. Il y a cinq ans, dans le secteur de l’énergie et des mines, les administrateurs étaient beaucoup plus sensibles aux risques encourus par les personnels. Ils voulaient éviter les poursuites en justice. »
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Cette approche a pourtant progressivement changé. « Les actionnaires ont mis la pression sur les conseils d’administration, les clients et les jeunes employés l’ont réclamée », explique Seymour Burchman, une autre consultante de Semler Brossy. C’est ainsi que les géants Shell, Unilever, le groupe de télécommunications Verizon, Bank of America et des petits, tels Tony’s Chocolonely, à Amsterdam, ou Kind Bar, au Mexique, ont inclus l’empreinte carbone dans leurs évaluations.
« C’est toujours difficile d’évoluer, avoue Mme Davis-Peccoud. Le taux de réussite de n’importe quel changement dans l’entreprise est de 12 %, dans le cas des changements durables, c’est juste 4 %. » Et de décrire l’état d’esprit du cadre dirigeant : « Trop souvent, il se dit : “J’aimerais bien atteindre la cible environnementale, mais il faut d’abord que je réalise mes objectifs chiffrés en matière de ventes”. » Voilà pourquoi il est « crucial d’incorporer l’écologie dans le calcul du bonus », avoue Ryan Resch, l’expert en rémunérations du groupe Willis Towers Watson. Et mieux vaut mettre la barre haut si l’on veut que l’intéressé s’attelle sérieusement à la tâche.
Retombées financières indirectes
Cerise sur le gâteau, les consultants du groupe Bain & Co soulignent les retombées financières indirectes d’une initiative verte. Quand le géant de la distribution Wallmart limite son nombre de livraisons en regroupant les achats, en allant chercher ses produits dans les réserves du magasin plutôt que dans un lointain entrepôt, il réduit ses émissions de CO2 de 30 % par article, souligne-t-on chez Bain & Co. Et, dans le même temps, Walmart économise 50 % en coûts de livraison.
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L’argument des bénéfices indirects est de même mis en avant chez Hewlett Packard Entreprise. Chris Wellise, son responsable de l’économie durable, refuse de jouer la carte du bonus. « Nous voulons changer les comportements, dit-il.Nous désirons que les employés y pensent tous les jours. Et il faut que cela dure plus longtemps que l’envie de décrocher le prochain bonus. »
Mais M. Wellise ne se prive pas de souligner l’impact financier de sa politique sur le reste du groupe. Lorsqu’il envoie son équipe travailler sur le design des produits avec les chercheurs, ou qu’il accompagne les commerciaux chez les clients afin de présenter la supériorité de son offre, il mesure immédiatement combien il a influencé le choix des clients. En 2018, 312 millions de dollars (281 millions d’euros) de contrats étaient ainsi liés aux engagements « verts » de HPE. Et sur les neuf premiers mois de 2019, 400 millions de dollars ont déjà été engrangés.
Afin de mobiliser ses troupes, Olam travaille désormais sur une nouvelle application mobile qui détaille l’empreinte carbone de chacun. « Un café ? Un verre de vin ? Un filet mignon ? Cela fait tant d’émissions », résume M. Verghese. Le patron sait déjà ce qu’il doit réaliser en compensation : planter des arbres.
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Les chiffres
Selon un sondage du cabinet international de conseils en stratégie Bain & Company, réalisé en 2018 auprès de 297 dirigeants de grandes entreprises :
• 81 % estiment que l’économie durable est un sujet plus important que cinq ans auparavant ;
• 66 % déclarent que l’économie durable fait partie des missions essentielles de l’entreprise ;
• 47 % avouent qu’ils n’ont pas réussi à réaliser la moitié de leurs objectifs durables.
<https://www.lemonde.fr/emploi/article/2019/11/06/quand-les-entreprises-choisissent-de-verdir-les-salaires-pour-afficher-leur-exemplarite_6018187_1698637.html>
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11- "Effondrement", la mini-série qui nous plonge en plein chaos, We Demain, 06/11/19
Pauline Vallée
La série réalisée par Les Parasites et diffusée à partir du 11 novembre sur Canal+ imagine une société post-effondrement où chacun doit lutter pour sa survie. Un tableau noir, et glaçant de réalisme...
Les collapsologues le prédisent pour 2020, 2030 ou à l'horizon 2050. Si l’effondrement se produisait vraiment si tôt ou même demain, comment réagirions-nous ? C’est la question à laquelle tente de répondre Effondrement, une mini-série glaçante réalisée par Les Parasites, co-produite par Et Bim et Canal+.
Chacun des huit épisodes se déroule dans un lieu différent et met en scène des individus en prise avec l’effondrement de notre civilisation industrielle. À la station service, les conducteurs se battent pour les dernières gouttes d’essence. Au supermarché, des clients errent dans des rayons quasi-vides. Moins spectaculaire, mais tout aussi poignante, cette immersion dans une maison de retraite où des soignants ne savent plus comment nourrir leurs pensionnaires…
"La série ne précise pas en quoi consiste exactement cet effondrement. L’idée était qu’il se produise assez rapidement pour se concentrer sur ses conséquences et susciter un sentiment d’urgence", précisent Bastien Ughetto, Jérémy Bernard et Guillaume Desjardins du collectif Les Parasites (auxquels on doit aussi le corrosif documentaire La Boucherie Éthique).
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<https://www.wedemain.fr/Effondrement--la-mini-serie-qui-nous-plonge-en-plein-chaos_a4365.html>
Sur le même sujet :
> "L'Effondrement", une série d'anticipation sur Canal Plus raconte le jour d'après, AFP, 09/11/19, 10:00
Riwan Marhic
Que se passerait-il si, demain, le monde était soudainement paralysé par une pénurie d'essence, d'électricité ou de nourriture ? "L'Effondrement", nouvelle série de Canal+, embarque le téléspectateur dans ces moments d'urgence à travers des épisodes réalisés en plan-séquence et de manière éco-responsable.
Des dizaines de voitures font la queue à une station-service. À la pompe, son gérant, batte de base-ball à la main, n'accepte que de la nourriture en échange d'un peu d'essence, rationnée au compte-goutte. Mais tout dégénère quand un policier, exigeant un plein, vide la cuve de ses derniers litres de carburant sous les yeux de la foule à bout de nerfs.
"J+5", premier des huit épisodes de "L'Effondrement", plante le décor de cette série d'anticipation ancrée dans le présent : écroulement du système, infrastructures à l'arrêt et instinct de survie.
"C'est notre vision de l'effondrement, on espère que ça ne se passera pas comme ça", sourit Jérémy Bernard, coréalisateur de la série avec Guillaume Desjardins et Bastien Ughetto, qui reconnaissent être "assez pessimistes".
Les Parasites, du nom du collectif fondé par ces trois jeunes hommes venus de YouTube, ne veulent pas être "des publicitaires de l'action écologique", mais sont "préoccupés par la situation". "C'est la solution qu'on a trouvée pour amener de l'histoire autour du sujet", explique Guillaume Desjardins.
L'élément déclencheur de "L'Effondrement" n'est jamais précisé, mais tous les épisodes en sont proches dans le temps. Si les premiers mettent en scène des conflits, les suivants explorent aussi le thème de la coopération, comme l'histoire de ce jeune homme qui veut sauver, seul, les occupants d'une maison de retraite à l'abandon.
- "Pas d'échappatoire" -
"C'était une vraie problématique pour nous : comment arriver à parler de l'effondrement sans tomber toujours dans le chacun pour soi ? C'est pour ça qu'on n'a pas de +méchant+, on essaye de motiver tous les personnages", souligne Bastien Ughetto.
Parmi les premiers épisodes, il y a aussi l'histoire d'un riche bourgeois qui manque son vol privé devant lui permettre de s'échapper, ou celle d'un hameau vivant en autarcie qui choisit entre partager ses ressources ou chasser un groupe de voyageurs épuisés.
Sans lien scénaristique les uns entre les autres, ces épisodes de 15 à 26 minutes sont filmés en plan-séquence, sans coupure ou montage apparent. "Ça permet de toucher au vrai, d'être immersif. Et c'est aussi l'idée que l'effondrement va arriver : le spectateur est embarqué et n'a pas le choix de regarder ailleurs, il n'a pas d'échappatoire", détaille le collectif de créateurs, qui se disent inspirés par "Les Fils de l'homme" d'Alfonso Cuaron et ses plans-séquences dépeignant une société d'humains stériles.
L'autre originalité de la série est sa production, pensée de manière éco-responsable en termes de déplacements (transports en commun, minibus), d'alimentation (gourdes, repas végétariens) et de technique (décors récupérés, cotons réutilisables pour le maquillage).
Avec son budget de deux millions d'euros, lancé sous le label "Création décalée" par Canal+, "L'Effondrement" inscrit quelques acteurs reconnus à son générique comme Philippe Rebbot, Audrey Fleurot et Thibault de Montalembert.
Les premiers épisodes seront diffusés lundi sur la chaîne et le reste sera diffusé à raison de deux épisodes chaque vendredi soir. L'intégralité de la série sera disponible sur la plateforme en ligne de Canal+.
<https://information.tv5monde.com/info/l-effondrement-une-serie-d-anticipation-sur-canal-plus-raconte-le-jour-d-apres-331229>
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12- [Génération climat] Les étudiants du réveil écologique publient un guide anti-greenwashing pour choisir leur futur employeur, Novethic, 06/11/19
Marina Fabre
Les étudiants passent à la vitesse supérieure. Après un manifeste signé par plus de 31 000 étudiants, le collectif Pour un réveil écologique publie un guide anti-greenwashing pour aider les étudiants à choisir leur futur employeur. Des outils qui augmentent un peu plus la pression exercée sur les entreprises. Voici le septième épisode de notre série dédiée à la mobilisation de la jeunesse sur le climat.
Pour aider les étudiants à choisir leur entreprise en fonction de leurs valeurs, le collectif d'étudiants du Réveil écologique a mis en place des outils qui permettent d’analyser, avec le recul, la politique environnementale d’une entreprise. Parmi ceux-ci, on retrouve un guide anti-greenwashing tout juste mis en ligne sur une plateforme à destination des étudiants et des jeunes diplômés !
"Méfiez-vous des labels privés". "Attention aux termes trompeurs connotés positivement comme le gaz naturel". "Ne tombez pas dans le piège de la compensation miracle" parce que la priorité est "d'éviter et de réduire" plutôt que compenser. "Méfiez-vous des fluctuations des émissions de gaz à effet de serre qui ne sont pas liées à une volonté de l'employeur mais simplement à la conjoncture".
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<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/generation-climat-apres-un-appel-a-un-reveil-ecologique-les-etudiants-publient-un-guide-anti-greenwashing-pour-choisir-leur-futur-employeur-147875.html>
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13- Léa Nature creuse le sillon des cosmétiques bio, Le JDD, 07/11/19, 11h00
Pascale Caussat
Alors que les géants de la beauté se lancent dans les cosmétiques bio, Charles et Catherine Kloboukoff, à la tête de Léa Nature, veulent garder un coup d'avance sans sacrifier leur engagement environnemental.
À proximité de la nouvelle usine du groupe Léa Nature près de La Rochelle (Charente-Maritime), on trouve un jardin en permaculture avec un étang, des poules et des plantations de légumes qui alimentent le restaurant d'entreprise. Une utopie ? Plutôt la représentation de la vision des fondateurs, Charles et Catherine Kloboukoff. Depuis 1993, leur holding familial de produits alimentaires et d'hygiène-beauté connaît une réussite insolente : 15 à 20% de croissance du chiffre d'affaires par an, 460 millions d'euros attendus en 2019 après 403 millions d'euros en 2018, + 30% dans les cosmétiques bio en 2018 en GMS (grandes et moyennes surfaces) sur un marché total atone, acquisition en septembre de la marque de maquillage Boho Green……
>> Suite à lire sur inscription à :
<https://www.lejdd.fr/Economie/lea-nature-creuse-le-sillon-des-cosmetiques-bio-3929207>
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14- Dos courbé, yeux rouges, chevilles et poignets gonflés, teint blafard, voilà à quoi pourrait ressembler le salarié de demain, Novethic, 07/11/19
Concepcion Alvarez
Pour alerter sur nos habitudes de travail au bureau, des chercheurs ont conçu un mannequin censé représenter le salarié en 2040 si rien ne change. Le résultat fait froid dans le dos : varices, eczéma, dos courbé, teint pâle, yeux rouges, absence de cils… De quoi nous pousser à bouger !
Je vous présente Emma, votre collègue du futur. Je vous l’accorde, elle est un peu effrayante avec son dos courbé, ses yeux rougis, ses poignets gonflés, ses varices et son teint blafard. Mais il faut dire qu’elle cumule tous les maux du salarié de bureau sédentaire. Ce mannequin a été conçu par des experts en ergonomie britanniques (1) pour alerter justement sur nos habitudes de travail alors que neuf employés sur dix passent plus de six heures par jour assis.
"À moins de modifier radicalement notre vie professionnelle, par exemple en bougeant davantage, en nous adaptant à notre bureau, en prenant des pauses pour marcher ou en envisageant d’améliorer la configuration de notre poste de travail, nos bureaux vont nous rendre très malades" assure William Highman, auteur du rapport. "En conséquence, les travailleurs de demain pourraient souffrir de problèmes de santé aussi graves que ceux que nous pensions avoir laissés derrière nous lors de la révolution industrielle", a-t-il ajouté.
>> Suite à lire et étude à voir à :
<https://www.novethic.fr/actualite/social/conditions-de-travail/isr-rse/dos-courbe-yeux-rouges-chevilles-et-poignets-gonfles-teint-blafard-voila-a-quoi-pourrait-ressembler-le-salarie-de-demain-147877.html>
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15- Qui sont les Européens les plus heureux ? Pas les Français..., L’Alsace, 08/11/19, 07:25
A la question : « Dans quelle mesure êtes-vous satisfait de la vie que vous menez actuellement ? », les Finlandais se disent les plus heureux…
> Infographie : Dans quel pays est-on le plus heureux ? <https://cdn-s-www.lalsace.fr/images/97EF8654-D1F7-4661-BF1C-660F2FB46F57/ALS_V0_07/infographie-visactu-1573194151.jpg>
Eurostat, l'institut de statistiques européen, a posé une question très simple aux habitants de l'Union européenne : « Globalement, dans quelle mesure êtes-vous satisfait de la vie que vous menez actuellement ? ».
La France dans la moyenne
Et à ce petit jeu, ce sont les Finlandais qui se disent les plus heureux. Sur une échelle allant de 0 à 10, ou 10 correspond à une satisfaction complète, les Finlandais plaçaient en 2018 leur niveau de satisfaction à 8,1 en moyenne. L'Autriche est 2e, avec un score de 8, tandis que le Danemark, la Pologne et la Suède se partagent la 3e place avec un score de 7,8.
Les Français ont quant à eux placé leur curseur à 7,3. C'est aussi ce 7,3 qui est le niveau de satisfaction moyen dans l'Union européenne.
En bas du classement se trouve la Bulgarie, où le niveau de satisfaction n'atteint que 5,4 sur 10.
<https://www.lalsace.fr/france-monde/2019/11/08/qui-sont-les-europeens-les-plus-heureux-pas-les-francais>
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16- L'aciérie Ilva en Italie, du désastre sanitaire au séisme social, AFP, 08/11/19, 12:00
Franck Iovene, vidéo Giovanni Grezzi
C'était un désastre sanitaire et écologique, c'est désormais aussi un séisme social. En annonçant qu'il renonçait à reprendre l'aciérie de Tarente, dans le sud de l'Italie, ArcelorMittal a compromis l'avenir industriel d'une des régions les plus pauvres du pays.
C'est la plus grande aciérie d'Europe et les cheminées de celle qu'on appelle encore ici de son nom historique d'Ilva, reprise l'an passé par la multinationale ArcelorMittal, sont visibles à des kilomètres à la ronde.
Dans le quartier populaire de Tamburi, qui jouxte le géant de 15 millions de mètres carrés, on a longtemps été fier de travailler à l'Ilva, un site qui a vu passer des générations d'ouvriers.
"Aujourd'hui on n'y croit plus, on a trop souffert avec la pollution, les gens malades et aujourd'hui Mittal qui nous lâche", constate amèrement Fabio Cocco, employé de l'usine d'où le magnat indo-britannique Lakshmi Mittal veut se retirer.
"Et pour ne pas nous lâcher, il demande à pouvoir licencier 5.000 personnes. C'est le énième chantage du genre que nous subissons et moi j'en ai assez", confesse cet ouvrier de 45 ans.
Les syndicats ont appelé à une grève de 24 heures à partir de vendredi matin sur tous les sites italiens du groupe, y compris celui de Tarente.
ArcelorMittal a repris fin 2018 le groupe Ilva avec 10.700 employés dont 8.200 à Tarente, deuxième ville des Pouilles, frappée par un taux de chômage de 16,7% en 2018 mais de 56,2% chez les jeunes (selon l'Institut national de la statistique).
D'abord propriété de l'Etat, l'Ilva avait été privatisée en 1995 et cédée au groupe familial Riva, chargé de la relancer après la grande crise de l'acier des années 80.
C'est à l'époque que sont apparus les premiers soupçons de causalité entre l'impact environnemental du pôle sidérurgique et le nombre anormalement élevé de cas de cancers, souvent infantiles, des habitants de la zone.
"On voyait à l'oeil nu les poussières toxiques flotter dans l'air du quartier mais on n'imaginait pas que le problème était également invisible, avec des substances comme la dioxine", explique à l'AFP Cosimo Martinese, 70 ans, retraité de l'Ilva.
En 2012, une vaste enquête pour catastrophe environnementale avait conduit la justice à ordonner la mise aux normes de toutes les installations dites "à chaud" (hauts fourneaux, cokerie) à des fins d'assainissement du site.
"Mais, depuis 2012, rien n'a été fait, aucune nouvelle technique n'a été appliquée sur cette partie de l'usine si bien que les problèmes de pollution demeurent", déplore Cosimo Martinese.
- Responsabilité politique -
Pour Pasquale Maggi, 41 ans, lui aussi ouvrier d'Ilva, "la responsabilité de cette situation incombe aux politiques qui ont préféré maintenir le site d'Ilva en activité tel qu'il est, en dépit des risques pour la santé de la population".
L'ouvrier évoque plusieurs décrets-lois adoptés par les gouvernements successifs "pour contourner niveaux de pollution consentis et repousser les délais de mise au norme du site imposés par la justice".
L’entreprise avait aussi été placée sous administration extraordinaire en 2015 jusqu'à ce que l'Etat choisisse de confier son destin à ArcelorMittal dans le cadre d'un appel d'offres international.
Ce dernier a annoncé lundi qu'il retirait son offre de reprise, estimant ne plus bénéficier d'une protection juridique contre d'éventuelles poursuites pénales liées à la pollution du site.
En réalité, "l'objectif de Mittal en rachetant l'Ilva était de mettre la main sur son portefeuille de clients pour conforter sa position dominante sur le marché de l'acier, et ensuite se retirer", assure l'ouvrier Fabio Cocco.
Selon les syndicats, l'argument de la protection juridique est un prétexte car l'Etat est disposé à la lui donner : le géant de l'acier veut faire passer la production annuelle, de 5,6 millions de tonnes actuellement, à 4 millions. Ce qui équivaudrait à supprimer 5.000 emplois.
Le site de Tarente, qui perd 2 millions d'euros par jour, "est stratégique mais il est surdimensionné par rapport à la demande actuelle d'acier, c'est pourquoi Mittal souhaite réduire ses effectifs de moitié et sa production pour le rendre plus compétitif", explique à l'AFP le journaliste Fulvio Colucci, auteur du livre "Invisibili : Vivere e morire all’Ilva di Taranto" (Invisibles : Vivre et mourir à l'Ilva de Tarente).
Selon l'Association italienne pour le développement du sud (Svimez), la fermeture de site équivaudrait à une baisse de 0,2% du PIB, soit une perte de 3,5 milliards (dont 2,6 pour le sud de la péninsule).
<https://information.tv5monde.com/info/l-acierie-ilva-en-italie-du-desastre-sanitaire-au-seisme-social-331049>
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17- Enquête. Nouvel atout écolo des chaînes de télé, les documentaires animaliers battent des records d’audience, Le Monde, maj le 09/11/19 à 06h10
Maroussia Dubreuil
Le genre s’est renouvelé pour répondre à une passion grandissante pour nos amis les bêtes.
Pull motif croco et mini-houppette sur le crâne, Nicolas, le patron du Café Marcel, à Paris, tient à son rituel quotidien. Après le service du déjeuner, il grimpe au premier étage pour se glisser dans son lit et se caler sur la chaîne 61 de sa Freebox TV, Nat Geo Wild. « Parfois, ça agace mon petit ami parce qu’il y a des documentaires animaliers qu’on a déjà vus, mais pour moi ce n’est pas grave, confie-t-il. Ces programmes me relaxent, j’ai l’impression qu’ils libèrent de l’endorphine, comme au sport. »
Suffisamment, en tout cas, pour le requinquer avant le service du soir. Si le restaurateur ne se lasse pas de voir des gnous en transhumance traverser une rivière et se faire dévorer par des crocos (le grand classique de la prédation), des suricates en vigie au bout d’une branche ou des canetons sauter d’un nid à quinze mètres de hauteur, c’est peut-être parce que ce bol d’air pur sur petit écran produirait « des effets bénéfiques sur notre bien-être, notre santé mentale et physique », selon l’étude « Real Happiness Project », menée par la BBC et l’université californienne Berkeley, en 2017.
Alors que les programmes animaliers, du temps de la télévision à six chaînes, distrayaient les insomniaques, qui les préféraient encore aux rediffusions de « Motus » ou « Pyramide », ils se bousculent aujourd’hui sur les chaînes spécialisées (Animaux, Discovery, National Geographic, Nat Geo Wild, Planète +, Ushuaïa TV…), généralistes (France Télévisions et Arte essentiellement), mais aussi sur les plates-formes numériques.
33 millions de vues pour « Notre planète »
Deux d’entre eux ont récemment fait exploser les audiences : Notre planète, vu par plus de 33 millions de curieux, vient d’intégrer le top 10 des séries les plus vues sur Netflix en 2019. Quelques mois plus tôt, Planète animale, best of de la série Planet of Earth II, de la BBC, diffusé en prime time en août sur France 2, avait conduit plus de 4,4 millions de téléspectateurs à encourager un bébé iguane des îles Galapagos à échapper à une horde de serpents. « Mais attention, les cases “animalier” de l’après-midi sur France 5 ou Arte, c’est encore “peanuts”, nuance le réalisateur de documentaires Frédéric Febvre. Tout le monde adore mais personne ne regarde ! » Encore plus quand sa série La France sauvage est rediffusée en même temps que la finale de la Coupe du monde de football, en 2018.
Néanmoins, les Français aux 30 millions d’amis (des bestioles en niche plus que sauvages, certes) marqueraient un intérêt croissant pour la cause animale : selon une étude de l’IFOP conduite en février, une nette majorité souhaitait que le thème soit abordé lors du grand débat national (c’est plutôt raté), avant que le Parti animaliste ne crée la surprise aux élections européennes avec 2,2 % des voix (plus que la liste Urgence écologie, 1,8 %), doublant son score des législatives de 2017.
Dans ce contexte, les programmes zoologiques, souvent moins anxiogènes que les discours sur le réchauffement climatique, sont devenus l’atout écolo des chaînes de télévision. « Il y a deux ans encore, même s’il ne restait plus qu’un seul tigre sur un territoire, le commentaire l’indiquait rapidement, mais il allait surtout se concentrer sur le comportement de l’animal », explique Hélène Ganichaud, directrice adjointe de l’unité Découverte et Connaissance d’Arte France, qui diffuse du lundi au vendredi, à 15 h 45 et 19 heures, des programmes sur la nature. « Aujourd’hui, on s’interdit de raconter des histoires animalières sans parler de la protection de l’environnement. »
Et si nous pouvions découvrir ou même créer de nouveaux territoires sauvages ? En ouvrant un Télé 7 Jours ou en naviguant sur les replays, vous tomberez sans doute sur des programmes de rewilding (« réensauvagement des espaces décimés »). « J’appelle ça l’écologie 2.0, qui met en jeu les incroyables capacités de résilience – un mot très à la mode – de la nature au croisement de l’animalier, la philosophie, la société et l’économie », formule Alexandre Soullier, producteur associé chez Bonne Pioche (Oscar du meilleur film documentaire pour La Marche de l’empereur, de Luc Jacquet, en 2005), qui a transformé son bureau parisien en bestiaire. Ici, un crâne de léopard de mer (« récupéré, pas chassé ! »). Là, un corbeau empaillé. Au mur, des photos de requins.
Si le jeune homme, barbu tel un explorateur, s’intéresse davantage au rewilding « passif » – par exemple, cette ceinture verte de Berlin peuplée d’insectes, d’oiseaux rares et de lynx, qui suit naturellement l’ancien tracé du rideau de fer –, la marque de son pull éco-conçu renvoie à une opération de « rewilding actif », une action pour que les jaguars, tapirs et tamanoirs arpentent à nouveau les grandes plaines humides d’Ibera, en Argentine, et qui a fait l’objet de plusieurs documentaires (Les Nouveaux Mondes sauvages-Ibera sur Arte, Parque Patagonia et Proyecto Ibera, le 17 décembre sur Ushuaïa TV).
Ce projet de grande ampleur ne déplairait pas à José, vendeur de téléphones de 52 ans, qui, à son échelle, ensauvage consciencieusement son appartement parisien. « Ce que j’ai vu à la télé, je l’ai reproduit chez moi en recréant une faune dans mon aquarium de 150 litres d’eau salée, explique-t-il. Il y a des poissons rouges mais aussi des néons à bande bleue qui mangent les escargots pollueurs. On les appelle les “nettoyeurs”. J’ai aussi des poissons tout blancs dont la peau transparente laisse voir les arêtes. Ce sont des suceurs de vitres. »
Confortablement installé dans son canapé, José peut laisser glisser son regard entre sa « Grande Bleue » et les documentaires animaliers, dont il trouve des spécimens anciens sur le site de l’Institut national de l’audiovisuel (INA). « Je suis un nostalgique. Enfant, j’ai découvert l’animalier avec une rediffusion du Monde du silence, de Jacques-Yves Cousteau et Louis Malle [Palme d’or et Oscar du meilleur film documentaire en 1957] », dit-il, en avalant ses moules avant de rejoindre sa boutique.
Pour populariser le genre auprès des jeunes générations qui ne regardent pas tellement la télévision (on ne vous apprend rien), Alexandre Soullier, tout juste de retour du festival Jackson Wild, dans le Wyoming, dépoussière les grands classiques en modernisant – américanisant – ses pitchs : « Je travaille notamment sur une version animalière de The Revenant, avec des gnous et un “Lion Bastard”, avec des assassinats et des infanticides à la Game of Thrones, avance-t-il. Je veux toucher des gens qui n’ont pas l’habitude de regarder ces programmes, et ce n’est pas avec des hannetons et des lapins que je vais y arriver. »
Top 3 des bêtes préférées
Mais alors qui sont les Camille Cottin, Thierry Godard et Mimie Mathy de la ménagerie du PAF ? « Il faut du poil ! Les plumes, ça ne marche pas, et les insectes, c’est répulsif ! », résume le réalisateur Frédéric Febvre. De son côté, Christophe Sommet, directeur d’Ushuaïa TV, devenu flexitarien après avoir consacré un tiers de ses programmes aux animaux, élargit la liste de nos bébêtes préférées : « 1) Les tout petits trop mignons : les marmottes, les loutres, les suricates… 2) Les majestueux : les grands félins essentiellement, mais aussi les baleines et les phoques. 3) Les étranges comme les mille-pattes. » Hors catégorie : le requin, qui capitalise une bonne dose d’amour-haine de la part de nos compatriotes.
Malgré un bug technique, le documentaire français de Frédéric Fougea Le Plus Beau Pays du monde (2017), avec les loups en héros, réussit à réunir 2,6 millions de curieux. Fort de ce succès, France Télévisions a décidé de concurrencer les grandes productions de la BBC qui, dès ses débuts, s’est intéressée aux écosystèmes par l’entremise d’un de ses fondateurs, le naturaliste sir David Attenborough. Mais pour égaler les Britanniques, les froggies (aux deux Oscars, rappelons-le !) comptent bien capitaliser sur le savoir-faire français.
« On n’a peut-être pas les moyens de la BBC, qui produit, distribue et diffuse, mais nous essayons d’être inventifs, explique Eric Gonzalez, cofondateur, avec Marie Pilhan, de la société de production indépendante One Planet. Quand la BBC offre un catalogue de séquences spectaculaires, nous ne faisons pas seulement de la biologie. Si nos scénarios sont systématiquement validés par des scientifiques, nous racontons aussi une histoire. »
Casting d’animaux
Pour créer de l’empathie et « livrer des récits aussi flippants qu’inquiétants, émouvants que fascinants, comme le faisait Frédéric Rossif [L’Apocalypse des animaux (1972) et La Fête sauvage (1976)] », le duo fait régulièrement un « casting d’animaux », ajoute Marie Pilhan : la lionne à la gueule cassée, le petit guépard fragile, la matriarche d’un clan d’éléphants… Ce jour-là, sur leur écran d’ordinateur, défile un trombinoscope d’un genre moins sauvage : des chiens et des chats, gueules hautes, bien peignés, langues pendues, premiers rôles d’une production en cours qui posera la question suivante : comment ces petits filous ont-ils conquis la planète, alors que 60 % des animaux sauvages ont disparu ces quarante dernières années ?
Si ces programmes sont durables – ce qui explique leurs multiples rediffusions, parfois vingt fois en cinq ans –, ils s’intéressent à leur manière aux grandes revendications sociales de l’époque. Un premier film post-#metoo va bientôt entrer en tournage. « C’est l’histoire de trois femelles requins qui traverseront les océans pour donner la vie, dévoile son producteur, Alexandre Soullier. La première est jeune et timide. La seconde, 40 ans, est en pleine force de l’âge mais devra faire face à la nouvelle menace des orques. Et la troisième, 90 ans, nage aussi vite qu’un autobus mais n’a rien à craindre car elle connaît les bons plans. J’espère qu’elles pourront nous réconcilier avec leur espèce qui est cartonnée dans le monde entier, alors qu’elle est essentielle à la bonne santé de l’écosystème marin. »
Un élan féministe qui rappelle les héroïques aventures de Laura, la lionne, Victoria, la guéparde, Esther, l’éléphante, Josiane, la babouine et Cathy, l’hippopotame, de la série Belles et rebelles, réalisée par Laurent Frapat, en 2010. « Dans les années 1960-1970, trois primatologues britanniques, Jane Goodall, Dian Fossey et Biruté Galdikas, se sont aperçues que les réalisateurs filmaient les mâles par projection… C’était toujours Léo, le lion, le roi de la savane. Or, les femelles, longtemps oubliées, sont aussi dominantes, indépendantes et souvent infidèles. Nous avons donc pris le contre-pied et nous sommes amusés à détourner la série Desperate Housewives en confiant la narration à une girafe omnisciente, Marie-Ange », expliquent les producteurs de la série, Marie Pilhan et Eric Gonzalez.
Tournés en 4K, comme au cinéma, de plus en plus avec des caméras low light qui permettent de filmer les couleurs la nuit, les documentaires animaliers promettent d’assurer le grand spectacle. Mais, bon sang, comment ont-ils réussi à filmer cette girafe en train de charger un lion ? Et cette ourse qui met bas ? Si, en 2011, les Britanniques, en spectateurs avisés, ont accusé sir David Attenborough de piper le jeu (avec des décors artificiels), les Français semblent moins regardants.
« Les animaux n’ont pas un syndicat d’acteurs, on ne les paie pas pour jouer, donc c’est normal que les réalisateurs trichent un peu avec la réalité, ils ne vont pas attendre dix ans qu’un suricate retrouve sa famille. Ce qui compte, c’est la véracité des informations », plaide Yann, sportif amateur, toujours ému par la performance physique de nos amis les bêtes : « Usain Bolt, c’est 37,58 km/h, un guépard, c’est de 100 à 120, vous réalisez ? »
Devant son écran et son aquarium, José, lui aussi, a choisi de rêver en totale immersion : « C’est comme la magie, si on dévoile les trucs, ça perd de son charme. »
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Le succès de la littérature animale
Le 15 juillet 2015, sur les hauteurs du Kamtchatka, à l’extrême est de la Russie, ils se rentrèrent dedans. L’ours arracha un bout de la mâchoire de l’anthropologue Nastassja Martin, elle se défendit mais ils se laissèrent la vie sauve. Quatre ans après cet affrontement, cette spécialiste des peuples arctiques raconte sa renaissance dans son livre Croire aux fauves (Gallimard, coll. Verticales, 152 p., 12,50 €). Comme elle, ils sont nombreux, cet automne, à écrire la vie sauvage, dernière poésie sur notre planète dévorée par le béton.
Récompensé le 4 novembre par le prix Renaudot, l’écrivain-voyageur Sylvain Tesson, accompagné du photographe Vincent Munier, livre sa quête naturaliste au Tibet dans La Panthère des neiges (Gallimard, coll. Blanche, 176 p., 18 €) ; Laurent Chavaud, directeur de recherche au CNRS, fera parler les mollusques dans La Coquille Saint-Jacques, sentinelle de l’océan (Equateurs, 144 p., 15 €, à paraître le 27 novembre) ; la primatologue Sabrina Krief confie ses attentes, ses doutes et ses colères, alors qu’elle pénètre dans la communauté d’Elliott, mâle alpha, au cœur du parc national de Kibalé, en Ouganda, dans Chimpanzés, mes frères de la forêt (Actes Sud, coll. Mondes sauvages, 176 p., 20 €).
Une collection chez Actes Sud
Genre méconnu en France, la littérature animale (qui a souvent servi à caricaturer les humains) est désormais devenue un objet d’étude. Spécialiste de Proust, Anne Simon, directrice de recherche au CNRS, conduit depuis 2010 le projet « Animots », qui, « au croisement des sciences sociales et des sciences du vivant », sonde les bêtes « à l’intérieur des mots ». Son ouvrage Essai de zoopoétique paraîtra en 2020, aux éditions Wildproject (pionnier marseillais en matière de livres sur l’écologie).
« Si les Etats-Unis connaissent une longue tradition de « nature writers » – comme Dan Flores, auteur de Coyote America [Basic Book, 2016, non traduit], qui, à partir de sa rencontre avec l’animal, interroge l’histoire, l’écologie, l’économie, en faisant exploser toutes les frontières –, la France prend peu à peu conscience qu’il faut pallier un manque », explique Stéphane Durand, coauteur et conseiller scientifique des films de Jacques Perrin depuis 1997, également directeur de la collection « Mondes sauvages – pour une nouvelle alliance », lancée il y a deux ans chez Actes Sud. « Mais nos scientifiques ont plus de mal à utiliser la première personne pour parler de leurs recherches. »
Motivée par ce défi du « je », la philosophe Vinciane Despret s’est autorisée à raconter, de manière très personnelle, ses réveils à l’aube par le chant d’un merle à la fenêtre de sa chambre, dans Habiter en oiseau (Actes Sud, coll. Mondes sauvages, 224 p., 20 €) où elle interroge la notion de territoire. Un an plus tôt, c’est Baptiste Morizot, professeur de philosophie et naturaliste, qui partait Sur la piste animale (Actes Sud, coll. Monde sauvages, 2018) où il livrait à la fois une réflexion biologique autour des grands prédateurs – ours, loups, panthères des neiges – et un récit de voyage. Avec skis de randonnée et peau de phoque collée aux semelles.
<https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2019/11/08/le-monde-animalier-nouvelle-star-de-la-tele_6018499_4497916.html>
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18- [À l’origine] L’obsolescence programmée inventée en 1932 pour lutter contre le chômage de masse, Novethic, 09/11/19
Marina Fabre
Et si l'obsolescence programmée partait d'une bonne intention ? En 1932 le promoteur immobilier Bernard London publie un ouvrage dans lequel il défend l'idée de réduire la durée de vie des objectifs pour sortir de la crise économique dans lequel le pays est enlisé depuis le krach boursier de 1929. Soutenir l'activité des entreprises en renouvelant fréquemment nos biens de consommation, voilà la recette miracle qui paraît aujourd'hui totalement loufoque.
Un téléphone qui tombe en panne au bout de 10 mois d’utilisation seulement, un collant qui se file après une seule utilisation, une machine à laver qui fuit et dont la pièce de rechange est introuvable… L’obsolescence programmée est devenue un des maux de notre société. Elle pousse les citoyens à une boulimie d’achats désormais intégrée à nos modes de consommation. Or ces impacts économiques et environnementaux sont majeurs. Et pourtant, à l’origine, ce concept partait d’une bonne intention.
Les éditions Allia viennent en effet de republier, en août 2019, un ouvrage datant de 1932 et intitulé "L’obsolescence programmée des objets". Son auteur, Bernard London, y défend l’idée que réduire la durée de vie des objets permettra de sortir de la crise économique dans lequel le pays est alors enlisé depuis le krach boursier de 1929. L’auteur applique la logique du "plus les citoyens épargnent, moins ils consomment, moins les usines tournent" aux objets, vêtements, électroménagers… que les citoyens conservent participant indirectement au chômage de masse.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/social/consommation/isr-rse/a-l-origine-l-obsolescence-programmee-inventee-en-1932-pour-lutter-contre-le-chomage-de-masse-147885.html>
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19- "Protégeons la Terre", plaide le premier astronaute émirati, AFP, 12/11/19, 19:00
L'astronaute émirati Hazzaa Al Mansouri, entré dans l'Histoire en devenant le premier citoyen d'un pays arabe à séjourner dans la Station spatiale internationale (ISS), a déclaré mardi que sa mission dans l'espace lui avait ouvert les yeux sur une question cruciale : le changement climatique.
"Nous devons apprécier la planète et veiller à la préserver pour les générations futures", a plaidé l'Emirati dans sa combinaison d'astronaute bleue, lors d'une conférence de presse à Dubaï.
"Quand on voit notre planète de l'espace, c'est vraiment quelque chose d'étonnant et une vue spectaculaire", a-t-il ajouté. "J'ai passé beaucoup de temps à la regarder par la fenêtre (de l'ISS), je ne voulais même pas dormir".
Drapeau émirati sur une manche et vaisseau spatial sur une autre, l'ancien pilote de chasse de 35 ans a estimé qu'il est "vraiment difficile de vivre dans l'espace, où nous devons avoir beaucoup d'oxygène, d'air et de nourriture alors que nous avons tout cela ici gratuitement", a-t-il dit.
"Nous avons de la chance de vivre ici, protégeons la Terre et son atmosphère", a-t-il ajouté, appelant à remédier aux causes du changement climatique.
Hazzaa Al Mansouri est revenu sur Terre le 3 octobre, atterrissant dans les steppes du Kazakhstan après huit jours passés dans l'espace.
Bien que courte, sa mission a suscité une fierté immense aux Emirats arabes unis, nouveaux venus dans le domaine spatial et qui ont récemment annoncé le projet d'envoyer une sonde vers Mars, d'ici 2021.
Hazzaa Al Mansouri a permis aux Emirats d'intégrer le petit club des pays arabes ayant envoyé un homme dans l'espace, devancés par l'Arabie saoudite en 1985 et la Syrie en 1987. Il est le premier ressortissant de ces pays à avoir visité l'ISS et un héros dans sa patrie, où des pièces et des timbres à son effigie vont être mis en circulation.
A bord de l'ISS, il a enfilé une tenue traditionnelle émiratie et participé à des expériences, notamment sur la perception du temps.
Sélectionné parmi plus de 4.000 candidats, il a également posté sur Twitter, lors de sa mission, des photos prises depuis l'espace des Emirats et de La Mecque, le site le plus sacré de l'islam.
<https://information.tv5monde.com/info/protegeons-la-terre-plaide-le-premier-astronaute-emirati-331713>
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20- Des leaders indigènes brésiliens demandent à l'UE de prendre ses responsabilités, AFP, 12/11/19, 20:00
"Nous ne pouvons pas continuer à lutter seuls" : une délégation de représentants indigènes brésiliens a demandé mardi à Paris que l'Europe défende l'Amazonie et ses peuples autochtones, "menacés" par les décisions du président brésilien Jair Bolsonaro.
Huit dirigeants de l'APIB (Assemblée des Peuples Indigènes du Brésil) ont entamé le 17 octobre une tournée dans douze pays européens après avoir participé au synode sur l'Amazonie qui s'est tenu au Vatican.
"Le discours de haine et de violence de Bolsonaro incite la société à perpétrer des actes" contre les indigènes, a dénoncé Sonia Guajajara, de l'APIB, qui représente 305 ethnies, lors d'une conférence de presse.
Le chef de l'Etat d'extrême droite brésilien a plusieurs fois exprimé son soutien à l'exploitation minière dans des réserves indigènes et des zones protégées.
Selon l'APIB, 136 défenseurs des droits de l'homme et des militants, dont des indigènes, ont été assassinés depuis la fin 2018 au Brésil, tandis que 109 incursions se sont produites dans les territoires autochtones depuis janvier, ce qui s'ajoute à des départs de feu volontaires.
Le militant indigène Paulo Paulino, défenseur de la forêt, a été tué début novembre et un autre membre de la tribu amazonienne Guajajara a été blessé lors d'une embuscade tendue par des trafiquants de bois dans l'Etat du Maranhao (nord-est du Brésil).
"Nous ne pouvons pas continuer à lutter seuls", a insisté Sonia Guajajara, rappelant que les peuples autochtones se considèrent comme des protecteurs de l'Amazonie.
La violence "montera certainement en flèche" avec l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur, a craint Angela Kaxuyana.
Le président français Emmanuel Macron avait estimé fin août, alors que les feux de forêts se propagaient en Amazonie, que son homologue brésilien Jair Bolsonaro avait "menti" sur ses engagements en faveur de l'environnement et annoncé que dans ces conditions la France s'opposerait au traité de libre-échange controversé UE-Mercosur.
En plus de produits comme le soja et la viande, concernés par cet accord et qui peuvent contribuer à la déforestation, "les métaux comme l'or nous préoccupent particulièrement" car son extraction "augmentera l'invasion de nos terres", a souligné Angela Kaxuyana.
Kreta Kaygang, de l'APIB, a pour sa part critiqué la France, "grande exportatrice" d'armes vers le Brésil. Jair Bolsonaro veut libéraliser le port d'armes, ce qui aggraverait "le massacre" des indigènes", selon Kreta Kaygang.
<https://information.tv5monde.com/info/des-leaders-indigenes-bresiliens-demandent-l-ue-de-prendre-ses-responsabilites-331725>
Sur le même sujet :
> Amazonie, les Indiens sur le sentier de la guerre <https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Amazonie-les-Indiens-sur-le-sentier-de-la-guerre-1658816>, Paris Match, 14/11/19, 15h36
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21- Municipales : les clés pour mener à bien la transition écologique, Actu-environnement.com, 13/11/19
Laurent Radisson
À quatre mois des municipales, l'Ademe publie un guide à l'attention des candidats afin que les territoires intègrent les enjeux de la transition écologique : de la gestion des déchets à l'énergie en passant par la mobilité ou l'alimentation.
« Les hussards de la transition écologique, ce sont les maires et les présidents d'EPCI », assure Arnaud Leroy. Le président de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) se dit convaincu que la clé de cette transition se trouve dans les territoires. D'où la publication par l'établissement public, à quatre mois des municipales et à la veille du Salon des maires, du guide « Demain mon territoire » dédié aux candidats.
« Par sa proximité avec les citoyens, le maire est un acteur central de la transition écologique. Il dispose d'une relation privilégiée avec eux et a les moyens de traduire les enjeux en projets concrets pour les aider à changer leurs habitudes », explique l'Ademe. Et si un grand nombre de compétences ont été transférées aux intercommunalités, les élus municipaux peuvent être les ambassadeurs de la transition écologique au sein des EPCI.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/ademe-transition-ecologique-municipales-34398.php4>
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En audio
22- Podcast. Pourquoi les États-Unis de Trump font la guerre à l'écologie, Slate, 06/11/19, 16h30
C’est fait. Lundi 4 novembre, l’administration Trump a officiellement engagé auprès de l’ONU le retrait des États-Unis de l’accord de Paris de 2015. Retrait que le président américain avait annoncé en juin 2017
On sait qu’aux USA, les climatosceptiques sont un courant puissant de l’opinion. Trump a activement embrassé leur agenda, abrogeant près de soixante-suinze règlements sur la protection de l’environnement, allant de la défense d’espèces et de zones protégées et la baisse des contrôles imposés à un grand nombre d’industries polluantes. Le Congrès a ajouté ses propres lois, comme celle de février 2017, qui autorise les producteurs de charbon à déverser leurs rebuts dans les cours d’eau.
La présidence Trump semble être une démolition en règle de l’ensemble de la politique environnementale jusqu’alors mise en place aux USA. Pourquoi de telles décisions sont-elles prises ? Pourquoi des mouvements politiques écologistes peinent à émerger ? Un président démocrate pourra-t-il inverser la donne ?
Pour suivre la course à la présidentielle américaine, Slate.fr s'est associé à la newsletter «Time to sign off» (TTSO) et à l'Institut français des relations internationales (Ifri) pour proposer tous les mercredis le podcast Trump 2020, avec Laurence Nardon, chercheuse à l'Ifri et spécialiste des États-Unis et, cette semaine, Christophe Carron, rédacteur en chef de Slate.fr.
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<http://www.slate.fr/podcast/183837/pourquoi-les-etats-unis-de-donald-trump-font-la-guerre-ecologie-podcast>
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En images
23- Consommation : comment encourager les achats responsables ?, France 2, journal de 13h, 12/11/19
Des grands patrons et des ONG veulent encourager des achats responsables en mettant en place un crédit d'impôt sur tous les produits d'occasion.
Des bouilloires, des cafetières, des télévisions ou encore des machines à laver... Autant de produits qu'on pourrait ne plus fabriquer. Pour diminuer la production d'appareils neufs, deux sites internet lancent une idée : un crédit d'impôt sur les achats de seconde main. Concrètement, acheter un appareil d'occasion ou faire réparer un appareil permettrait de récupérer 15% de la dépense engagée, dans la limite de 3 000 € par an.
Baisser le prix des réparations
"L'idée, c'est d'encourager la transition écologique via une incitation fiscale", détaille Antoine Jouteau, le directeur général de Le Bon Coin. Les sites à l'initiative de l'idée y trouveraient leur avantage, car la mesure, soutenue par de nombreuses associations, pourrait doper les ventes. Les associations estiment qu'il faut accompagner la mesure d'un abaissement des coûts de réparation des produits. Le gouvernement, en pleine chasse aux niches fiscales, n'envisage pas pour le moment la création d'un nouveau crédit d'impôt.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/politique/gouvernement-d-edouard-philippe/consommation-comment-encourager-les-achats-responsables_3699667.html>
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Une publication
24- En ligne. Demain mon territoire - Idées et solutions... (83 pages), Ademe, novembre 2019
Parce que l'urgence environnementale est une pré-occupation croissante de nos concitoyens, l'ADEME souhaite, avec le recueil « Demain MON TERRITOIRE », partager des clés pour qu'élus et futurs élus puissent intégrer la dimension environnementale dans leur programme et proposer des actions concrètes pour leur territoire. Les 20 fiches de ce recueil valorisent des solutions mises en place dans des communes et intercommunalités de différentes tailles, réparties sur l'ensemble du territoire. Elles montrent qu'il est possible d'envisager une ville plus sobre en carbone, avec des gains en matière de lien social, de qualité de vie et de dynamisme économique.
Sommaire :
01 Gouvernance
02 Alimentation durable
03 Production d'énergie
04 Économies d'énergie
05 Action éco-exemplaire
06 Construction & rénovation éco-responsables
07 Développement local
08 Réduction des déchets
09 Valorisation des biodéchets
10 Végétalisation
11 Agriculture urbaine
12 Mobilité urbaine
13 Mobilité rurale
14 Logistique urbaine
15 Aménagement durable
16 Qualité de l'air
17 Changement climatique
18 Achats responsables
19 Des évènements éco-responsables
20 Action jeunesse
> Fiches à télécharger à :
<https://www.ademe.fr/demain-territoire>
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Une annonce
25- Revivez la 7ème édition de « La France des solutions » du 16 octobre dernier, Reporters d’Espoirs
Plus de 500 personnes étaient réunies à l'initiative de Reporters d'Espoirs au Conseil économique social et environnemental (CESE) le 16 octobre dernier.
Ont été rassemblés autour de la 7e édition de « La France des solutions » des personnalités parmi lesquelles l'acteur Lambert Wilson, la présidente de FranceTV Delphine Ernotte, et le fondateur de Blablacar Frédéric Mazzella, ainsi que des acteurs de terrain en provenance de la France entière dont les initiatives concrètes, méritent d’être connues et essaimées.
Vous n'étiez pas des nôtres le 16 octobre ? Nous revenons pour vous sur les temps-forts de l'événement, animés avec brio par notre ambassadrice Sophie Jovillard.
>> Suite à retrouver à :
<http://1sxgu.r.ca.d.sendibm2.com/mk/mr/oCgSb0TzH7BL0LlBF-_-m6dn2WuifGxefWGiYGY1OrZodQp9HfPbBCI8_N0zAMyNKCJ2dDSBOA77PiN9XsjJ48P7ioTBjYcpyz4kiVhAN7OVsR3B>
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Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
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– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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