[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage (lundi 18 novembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 18 Nov 08:07:01 CET 2019


Bonjour à tous,

Un grand tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Huile de palme : le monde n’en a jamais consommé autant (et ce n’est pas une bonne nouvelle) <https://www.ouest-france.fr/environnement/huile-de-palme-le-monde-n-en-jamais-consomme-autant-et-ce-n-est-pas-une-bonne-nouvelle-6545184>, Ouest-France, 01/10/19, 16h27
2- Plus de cinq tonnes de civelles saisies par les polices européennes <https://www.lefigaro.fr/flash-eco/plus-de-cinq-tonnes-de-civelles-saisies-par-les-polices-europeennes-20191106>, AFP, 06/11/19, 16:00
3- Interview. Pesticides dans les urines. « Absolument tout le monde est contaminé » <https://mrmondialisation.org/pesticides-dans-les-urines-absolument-tout-le-monde-est-contamine-interview>, Mr Mondialisation 06/11/19
4- En Afrique du Sud, le sel sacré qui épice la grande cuisine <https://www.geo.fr/environnement/en-afrique-du-sud-le-sel-sacre-qui-epice-la-grande-cuisine-198519>, AFP, 07/11/19, 08:00
5- Éditorial. Agriculture : une crise existentielle <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/07/agriculture-une-crise-existentielle_6018336_3232.html>, Le Monde, 07/11/19, 10h51
6- Les filets vides des pêcheurs du plus grand lac des Balkans <https://www.levif.be/actualite/environnement/les-filets-vides-des-pecheurs-du-plus-grand-lac-des-balkans/diaporama-normal-1213215.html>, AFP, 07/11/19, 11:00
7- Il vit uniquement de la nature... dans une grande ville américaine <https://www.geo.fr/environnement/il-vit-uniquement-de-la-nature-dans-une-grande-ville-americaine-198521>, AFP, 07/11/19, 16:00
8- Enquête. « Pourquoi tout le monde se retourne contre nous ? » : le profond désarroi du monde agricole face à l’« agribashing » <https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/11/07/commentaires-malveillants-intrusions-nocturnes-querelles-de-voisinage-le-profond-desarroi-du-monde-agricole_6018297_3224.html>, Le Monde, 07/11/19, 20h29
9- Les SDHI, ces fongicides qui ne touchent pas que les champignons <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/07/les-sdhi-ces-fongicides-qui-ne-touchent-pas-que-les-champignons_6018399_3244.html>, Le Monde, maj le 08/11/19 à 00h57
10- Tribune. « Les agriculteurs doivent suivre une autre voie que celle de l’agriculture intensive » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/08/les-agriculteurs-doivent-suivre-une-autre-voie-que-celle-de-l-agriculture-intensive_6018415_3232.html>, Le Monde, 08/11/19, 04h04
11- Près de 20 % des agriculteurs français n’ont pas pu se verser un revenu en 2017 <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/08/pres-de-20-des-agriculteurs-n-ont-degage-aucun-revenu-en-2017_6018444_3244.html>, Le Monde avec AFP, 08/11/19, 10h30
12- Tribune. Agribashing : « Le sujet du bio est devenu une priorité » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/08/agribashing-le-sujet-du-bio-est-devenu-une-priorite_6018482_3232.html>, Le Monde, 08/11/19, 11h50
13- Pour la première fois, la justice valide deux arrêtés anti-pesticides pris par des communes <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pesticides/glyphosate/le-tribunal-administratif-de-cergy-pontoise-valide-deux-arretes-anti-pesticides-a-gennevilliers-et-sceaux_3694353.html>, France info, 08/11/19, 12:15
14- La viande « cultivée » pose plus de problèmes qu’elle n’en résout <https://theconversation.com/la-viande-cultivee-pose-plus-de-problemes-quelle-nen-resout-126662>, The Conversation, 08/11/19, 16:17
15- Le parc national des calanques demande 450.000 euros contre des braconniers <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/prejudice-ecologique-le-parc-national-des-calanques-demande-450-000-euros-contre-des-braconniers_138902>, AFP, 08/11/19, 18:00
16- Glyphosate : des députés demandent à l'Etat de "clarifier" les dérogations (rapport) <https://www.lepoint.fr/societe/glyphosate-des-deputes-demandent-a-l-etat-de-clarifier-les-derogations-rapport-10-11-2019-2346312_23.php>, AFP, 10/11/19, 10:00
17- Les paysans cambodgiens accusant Bolloré de spoliation invités à produire des preuves <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/11/les-paysans-cambodgiens-accusant-bollore-de-spoliation-invites-a-produire-des-preuves_6018784_3244.html>, Le Monde, 11/11/19, 18h42
18- Burger King lance un hamburger sans viande en Europe dans un marché plein d'appétit <https://information.tv5monde.com/info/burger-king-lance-un-hamburger-sans-viande-en-europe-dans-un-marche-plein-d-appetit-331650>, AFP, 12/11/19, 13:00
19- Tribune. « L’industrie agroalimentaire a plus que jamais besoin des lanceurs d’alerte » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/12/l-industrie-agroalimentaire-a-plus-que-jamais-besoin-des-lanceurs-d-alerte_6018873_3232.html>, Le Monde, 12/11/19, 14h23
20- Le monde agricole, un terrain sur lequel gouvernement et majorité avancent comme sur des œufs <https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/11/12/la-colere-du-monde-agricole-l-autre-foyer-de-tension_6018850_823448.html>, Le Monde, 12/11/19, 18h04
21- Plainte contre Amazon et eBay pour vente illégale de pesticides <https://information.tv5monde.com/info/plainte-contre-amazon-et-ebay-pour-vente-illegale-de-pesticides-331714>, AFP, 12/11/19, 19:00
22- Pêche : une majorité d'eurodéputés vote des aides aux navires néfastes à la biodiversité <https://www.actu-environnement.com/ae/news/peche-vote-fonds-subventions-flotte-navires-feamp-ue-34392.php4>, Actu-environnement.com, 12/11/19
23- Tribune. « Il existe des forces de transformation des pratiques agricoles dans le monde paysan » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/14/il-existe-des-forces-de-transformation-des-pratiques-agricoles-dans-le-monde-paysan_6019081_3232.html>, Le Monde, 14/11/19, 06h00 
24- Des arrêtés municipaux antipesticides suspendus par la justice en région parisienne <https://information.tv5monde.com/info/des-arretes-municipaux-antipesticides-suspendus-par-la-justice-en-region-parisienne-332137>, AFP, 14/11/19, 19:00
En images
25- Agriculture : des paysans fabriquent et vendent leur pain <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/agriculture-des-paysans-fabriquent-et-vendent-leur-pain_3699697.html>, France 2, journal de 13h, 12/11/19
26- Demain, quelle viande mangerons-nous ? <https://www.lemonde.fr/festival/video/2019/11/15/demain-quelle-viande-mangerons-nous-un-debat-du-monde-festival_6019357_4415198.html>, Débat du Monde Festival, 15/11/19, 18h06
27- Réchauffement climatique : les agriculteurs prennent leurs dispositions <https://www.tf1.fr/tf1/jt-we/videos/rechauffement-climatique-les-agriculteurs-prennent-leurs-dispositions-95698348.html>, TF1, journal de 13h, 16/ 11/19

Bien à vous,
Florence

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ENQUÊTE DU JOUR : De plus en plus d’agriculteurs, de régions et de profils variés, se disent victimes d’« agribashing », une forme de haine, voire de violence, de la part de leur voisinage ou d’organisations animalistes. L’agriculteur, bienfaiteur ou criminel ? (cf. item 5, 8, 10, suite, 12, suite, 23 & suite)
CHIFFRES DU JOUR : — La production d’huile de palme a quasiment quadruplé en 20 ans. (cf. item 1 & suite)
— Près de 20 % des agriculteurs français ont déclaré un revenu nul, voire un déficit de leur exploitation en 2017, selon un rapport de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), malgré un revenu moyen affiché en augmentation, à 1 390 euros mensuels, avec de très fortes disparités. (cf. item 11)
CITATION DU JOUR : "La pieuvre a gagné. Les tentacules puissants des lobbies industriels ont eu le dessus sur la mobilisation hors normes (…) pour faire respecter les engagements internationaux de l’Europe", réagit Claire Nouvian, fondatrice de l'association Bloom à l’issue d’un vote des eurodéputés favorable aux aides à la surpêche en Europe (cf. item 22)
ÉTUDE DU JOUR : Des chercheurs français montrent que les fongicides SDHI pourraient être parfois plus toxiques pour des organismes non cibles que pour les moisissures contre lesquelles ils sont censés agir. Largement utilisés en agriculture, ils ont ont une action sur les abeilles, les vers de terre et les humains, selon une nouvelle étude de scientifiques, qui réclament l'arrêt de leur autorisation au nom du principe de précaution. (cf. item 9 & suite)
PRÉJUDICES DU JOUR : — Les polices européennes ont saisi plus de cinq tonnes de civelles, espèce menacée vendue à prix d'or sur le marché asiatique, au cours d'une vaste opération menée pendant plusieurs mois à travers l'Europe, a annoncé Europol. (cf. item 2)
— Ils avaient chassé illégalement 4,5 tonnes de poissons et de coquillages dans les calanques de Marseille : le parc national a demandé 450.000 euros pour "préjudice écologique" à quatre braconniers des mers, qui comparaissaient au civil à Marseille. (cf. item 13)
VARIANTE DU JOUR : Un juge des référés a rejeté la demande de suspension de deux arrêtés anti-pesticides pris par les mairies de Gennevilliers et Sceaux, tandis que le tribunal administratif de Melun a suspendu l'arrêté antipesticides de plusieurs maires de Seine-et-Marne et du Val-de-Marne, au motif que la réglementation de l'utilisation de ces produits relève de l'Etat. (cf. item 13, suite & 24)
QUESTIONNEMENT DU JOUR : Demain, quelle viande mangerons-nous ? (cf. item 14 & 26)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Huile de palme : le monde n’en a jamais consommé autant (et ce n’est pas une bonne nouvelle), Ouest-France, 01/10/19, 16h27

Décriée par les défenseurs de l’environnement, l’huile de palme provoque déforestation et menace d’extinctions d’espèces animales. Pourtant, elle reste de loin l’huile végétale la plus consommée au monde. Peu chère, présente dans les produits alimentaires, les cosmétiques et les carburants, sa production a quasiment quadruplé en 20 ans.
>> Suite à lire à :
<https://www.ouest-france.fr/environnement/huile-de-palme-le-monde-n-en-jamais-consomme-autant-et-ce-n-est-pas-une-bonne-nouvelle-6545184 <https://www.ouest-france.fr/environnement/huile-de-palme-le-monde-n-en-jamais-consomme-autant-et-ce-n-est-pas-une-bonne-nouvelle-6545184>>
Sur le même sujet :
> Le monde a faim d'huile de palme <https://fr.statista.com/infographie/19534/consommation-mondiale-huile-de-palme-et-repartition-par-usage/>, Statista, 15/11/19
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2- Plus de cinq tonnes de civelles saisies par les polices européennes, AFP, 06/11/19, 16:00

Les polices européennes ont saisi plus de cinq tonnes de civelles, espèce menacée vendue à prix d'or sur le marché asiatique, au cours d'une vaste opération menée pendant plusieurs mois à travers l'Europe, a annoncé mercredi Europol.
Cette opération, qui s'est déroulée entre octobre 2018 et avril 2019, visait à lutter contre le trafic d'espèces menacées d'extinction dans l'Union européenne. Elle a permis la saisie de 5.789 kg de civelles, des alevins d'anguille, d'une valeur estimée à 2.000 euros par kilo.
Les petits poissons étaient placés dans des sacs en plastique et des valises, camouflés par d'autres marchandises, avant d'être envoyés en Asie par avion, a indiqué Europol, l'agence européenne de coopération entre les polices criminelles, dans un communiqué.
Toutes les civelles saisies ont été réintroduites dans leur habitat naturel, étape "cruciale" pour la survie de l'espèce, a précisé Europol.
Les polices ont mené plus de 400 actions dans dix pays d'Europe, dont la France, la Bulgarie, la Suisse et l'Espagne, menant à l'arrestation de 154 trafiquants présumés.
Les autorités espagnoles ont notamment pu identifier quatre organisations criminelles impliquées dans un trafic de civelles. Cette activité illégale leur aurait permis d'engranger plus de 6 millions d'euros par an.
Les civelles, protégées depuis 2009, font l'objet d'un trafic qui serait évalué à plusieurs milliards d'euros entre l'Europe et les marchés asiatiques, particulièrement friands de ce mets.
La civelle continue d'être pêchée par centaines de tonnes, principalement en France, dénonçait en 2018 l'association de protection Sustainable Eel Group.
Autrefois abondantes dans les rivières européennes, ces alevins d'anguilles sont aujourd'hui menacés d'extinction.
Leur pêche est très strictement règlementée, avec un système de licences et quotas, destinés pour partie à la consommation et pour partie au repeuplement des rivières.
<https://www.lefigaro.fr/flash-eco/plus-de-cinq-tonnes-de-civelles-saisies-par-les-polices-europeennes-20191106>
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3- Interview. Pesticides dans les urines. « Absolument tout le monde est contaminé », Mr Mondialisation 06/11/19

L’association Campagne Glyphosate a entrepris une initiative aux résultats probants : analyser les urines des citoyens français dans le but d’y rechercher des traces du composant d’origine synthétique de l’herbicide Roundup (glyphosate + adjuvants). Implantée dans la majorité des départements de France, elle a permis de créer un véritable mouvement citoyen et d’initier une action juridique d’ampleur historique contre le géant Bayer-Monsanto. L’objectif ? Créer une prise de conscience autour de la pollution par le glyphosate – qui n’est pas limitée à des questions sanitaires – et démontrer l’omniprésence de ce dernier dans notre environnement direct, sans oublier de réclamer son interdiction. Rencontre avec Philippe Kauffmann, faucheur volontaire d’OGM depuis plus de dix ans et un des responsables de l’association Campagne glyphosate 07 (Ardèche). 
Mr M : Votre association a organisé une campagne de recherche nationale du taux de glyphosate dans les urines des citoyens. Pouvez-vous m’en dire plus sur la naissance de ce projet et son organisation ? 
P.K. : C’est un projet qui est né à Foix, en Ariège. Les personnes à l’origine de cette initiative sont, à la base, des faucheurs volontaires. Il faut savoir qu’actuellement, l’objectif des OGM [dans l’agriculture] est de résister aux herbicides, c’est-à-dire que l’un n’existe pas sans une volonté accrue de consommer l’autre. Il s’agit-là d’un tandem infernal. Concernant cette campagne glyphosate, tout a commencé lorsqu’une plainte a été déposée contre des faucheurs, accusés de « destruction volontaire en réunion » pour avoir recouvert de peinture des bidons de Roundup. Pour préparer leur défense, ils ont pratiqué des analyses de leur urine afin de démontrer au procureur et au juge que le glyphosate n’épargne personne et que c’était en état de légitime défense qu’ils avaient entrepris cette action. Ils se sont ensuite rendu compte que, bien au-delà de ce qu’ils pensaient, tout le monde, absolument tout le monde était contaminé. Cette campagne a été proposée à tous les collectifs de France et est aujourd’hui présente dans plus de 80 départements. En Ardèche, nous sommes trois personnes à gérer le collectif. Les copains de Foix ont prémâché le travail en nous envoyant les documents essentiels, les protocoles etc. Bien entendu, il a fallu les adapter mais nous savions exactement vers quoi nous nous dirigions. De toute évidence, afin de pouvoir être recevables aux yeux de la justice, il fallait que nous nous tournions vers le même laboratoire d’analyses et que nous suivions les mêmes protocoles (passage devant l’huissier etc.).
>> Suite à lire à :
<https://mrmondialisation.org/pesticides-dans-les-urines-absolument-tout-le-monde-est-contamine-interview/ <https://mrmondialisation.org/pesticides-dans-les-urines-absolument-tout-le-monde-est-contamine-interview/>>
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4- En Afrique du Sud, le sel sacré qui épice la grande cuisine, AFP, 07/11/19, 08:00
Michelle Gumede et Amy Gibbings

"Vous verrez, ça n'a rien à voir avec ce que vous avez déjà goûté". D'un geste ample, Germaine Esau saupoudre d'une pincée de sel le thon qu'il vient de couper. Un sel unique, sacré même selon ses fières productrices d'Afrique du Sud.
Quand il évoque son assaisonnement favori, le chef du Myoga, un restaurant à la mode du Cap (sud-ouest), est intarissable. "Il révèle toutes les saveurs, mieux que ça, il les rehausse", s'enflamme-t-il avant d'envoyer son plat en salle.
Le sel de Baleni, c'est son nom, est récolté pendant les seuls mois d'hiver austral à 2.000 km plus au nord, dans une rivière de la province du Limpopo (nord-est), la Klein Letaba.
"Il donne un goût minéral à tout ce que vous faites et il est fort, pas la peine d'en rajouter", poursuit Germaine Esau.
A l'exception des sauces au soja ou au miso, sans équivalent, le cuisinier du Myoga explique avoir renoncé récemment à tous les produits étrangers pour privilégier dans ses plats ceux du terroir sud-africain. "On a cherché le meilleur sel disponible dans ce pays, c'était celui de Baleni".
Il "pique" aujourd'hui de sa saveur unique les menus de plusieurs restaurants huppés du Cap ou de Johannesburg, qui ont choisi d'y mettre le prix : 125 rands (7,5 euros) le kilo en gros, 20 rands (1,2 euro) la cuillère pour les particuliers.
La facture est... salée mais elle le vaut bien.
- Rituels ancestraux -
Elle reflète le travail d'orfèvre des femmes du village de Giyani qui passent des heures le dos courbé le long des rives de la Klein Lebata pour racler la précieuse couche d'un blanc aveuglant qui les recouvre.
"C'est un endroit sacré, qui nous a été donné par nos ancêtres", explique une des productrices, Emelin Mathebula, 73 ans, en grattant délicatement le sol avec une planchette de métal.
Sacré car une longue liste de rituels est nécessaire pour pouvoir espérer récolter une pincée de sel de Baleni.
Il s'agit là de déposer au pied d'un arbre mort de la région un peu de tabac, quelques pièces de monnaie et de la "mqombothi", une bière artisanale locale.
"Si vous ne commencez pas par le demander, vous n'obtiendrez jamais de sel", assure Ndaheni Mashele, une productrice de 66 ans.
Selon Eleanor Muller, la patronne de l'entreprise Transfrontier Parks Destinations NPO qui commercialise ce sel, des archéologues ont confirmé que du sel était produit sur les rives de la Klein Lebata depuis deux millénaires.
"Ce sel sacré est très prisé des guérisseurs d'Afrique du Sud depuis des siècles. Et même encore aujourd'hui", dit-elle.
Fort en magnésium et en chlorure notamment, il est, entre autres, utilisé pour traiter l'hypertension et les douleurs musculaires.
- "La place du plus grand" -
Il doit ses propriétés à une source qui se déverse dans la rivière. La population locale l'appelle "la place du plus grand" et lui accorde des vertus spirituelles.
"Il existe comme une forme de collaboration entre la source et les nappes de sel", explique le guide Thinashaka Tshivhase. "Le sel se forme quand l'eau riche en sulfates de la source chaude s'écoule sur les nappes de sel et que le soleil les sèche".
"Nous suivons à la lettre le procédé que nous ont enseigné nos grand-parents", explique-t-elle.
Avec une tige de métal, les ramasseuses comme Emelin Mathebula, fière grand-mère de huit petits-enfants, remplissent leurs seaux de 5 litres de cette terre. Elles y ajoutent du sable de la rivière, de l'eau puis passent cette boue à travers un filtre de branches, d'argile et de longues herbes.
L'opération est répétée quatre fois, jusqu'à ce que l'eau qui s'écoule du filtre soit presque claire. Son contenu est ensuite mis à mijoter à feu doux pendant quatre heures.
L'écume produite refroidie et cristallisée devient alors le fameux sel de Baleni. En trois jours, les femmes de Giyani peuvent en produire jusqu'à 80 kilos. Chaque année, jusqu'à 2 tonnes peuvent être extraites des berges de la rivière.
Lorsqu'il sert les convives du Myoga, le chef Germaine Esau n'hésite pas à "raconter" ce sel si particulier. "Tout le monde aime les histoires, dit-il, et ce sel-là en a une belle".
<https://www.geo.fr/environnement/en-afrique-du-sud-le-sel-sacre-qui-epice-la-grande-cuisine-198519>
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5- Éditorial. Agriculture : une crise existentielle, Le Monde, 07/11/19, 10h51

Produire moins et mieux, se passer des pesticides, garantir la santé du consommateur, protéger la biodiversité… les exigences envers les agriculteurs, souvent endettés, sont toujours plus nombreuses.
Editorial du « Monde ». En novembre 2018, le mouvement des « gilets jaunes » révélait le malaise d’une France qui se sentait reléguée. Elle montrait la coupure béante qui s’est creusée entre les métropoles en phase avec la mondialisation et le reste du territoire composé de petites villes et de gros villages où, pour toute une frange de la population, joindre les deux bouts relève de la gageure. Un an plus tard, la situation dans le monde néorural reste explosive.
> Lire aussi  « Pourquoi tout le monde se retourne contre nous ? » : le profond désarroi du monde agricole face à l’« agribashing »
Cette fois, ce sont les agriculteurs qui craquent. Ils se sentent mal-aimés, remis en question dans leur rôle fondamental de nourrir la nation. Plus la cause écologique progresse, plus ils se font traiter de « pollueurs » d’« empoisonneurs », de « marchands de mort ». L’épandage des pesticides devient un sujet de conflit permanent que les maires tentent de gérer comme ils peuvent ; la défense de la condition animale donne lieu à des descentes parfois violentes dans les élevages, menées par des militants associatifs ultradéterminés.
La cohabitation avec les urbains venus se ressourcer à la campagne le temps d’un week-end ou pour y vivre à l’année s’avère de plus en plus difficile. Untel se dit incommodé par le chant du coq, un autre par les cloches du troupeau de vaches qui paissent à proximité de chez lui. Les procès se multiplient.
Des centaines de suicides
Pour protester contre cet « agribashing », la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles et les Jeunes Agriculteurs ont organisé, le 24 octobre, des manifestations devant les préfectures, sans réellement convaincre : ils ont été aussitôt soupçonnés de gonfler le nombre des agressions pour qu’au fond rien ne change, pour que l’agriculture intensive perdure parce que certains continuent d’en vivre très bien.
Dans l’histoire française longtemps dominée par le poids de la paysannerie, un tel hiatus apparaît inédit. C’est comme si, au cours des trois dernières générations, un fil s’était cassé, que le rôle bénéfique des agriculteurs n’était plus reconnu. Dans l’après-guerre, ils étaient les rois, chargés de produire plus pour assurer l’autosuffisance de la France. Et, de fait, ils ont significativement contribué à élever l’espérance de vie de la population.
> Lire aussi  La loi alimentation n’a pas dopé les revenus des agriculteurs
Mais, aujourd’hui, le modèle productiviste est totalement remis en question. On veut qu’ils produisent moins et mieux, qu’ils se passent de pesticides, qu’ils garantissent la santé du consommateur, qu’ils protègent la biodiversité dans un environnement où les prix ne sont plus garantis et où nombre d’exploitants, écrasés par les dettes, ne parviennent pas à se projeter dans l’avenir. 605 suicides ont été recensés en 2015. Dans Au nom de la terre, le réalisateur Edouard Bergeon raconte le drame causé par cette agriculture industrielle qui a échappé aux principaux intéressés. Le film a attiré près de 1,5 million de spectateurs.
> Lire aussi  « Il est vraiment sincère, ce film » : dans les petites et moyennes villes, « Au nom de la terre » fait carton plein
Une mutation est en cours : 20 % des fermes sont passées au bio, les circuits courts se développent. Les écologistes jugent le mouvement beaucoup trop lent : ils ont raison. Mais ce n’est pas en mettant en accusation les agriculteurs que la cause avancera significativement. La crise qu’ils vivent n’est pas seulement économique, elle est existentielle : en 1946, les paysans représentaient 35 % de la population active. Aujourd’hui, leur part est tombée à 2 %. S’ils détiennent encore 53 % du sol, ils ne pèsent plus que 19 % au sein du monde rural. L’enjeu n’est pas de leur faire la guerre, mais de les conforter dans la mutation en cours.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/07/agriculture-une-crise-existentielle_6018336_3232.html>
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6- Les filets vides des pêcheurs du plus grand lac des Balkans, AFP, 07/11/19, 11:00
Briseida Mema

Épuisé, le pêcheur albanais Ilir Neziri regarde les quelques petites carpes qu'il a remontées depuis l'aube du lac de Shkodra, le plus grand lac des Balkans. Une nouvelle prise misérable dont il rend responsable la surpêche et le braconnage.
"Les grandes sont de plus en plus rares", soupire Ilir, 47 ans. Il s'affaire sur le moteur de son vieux bateau devant la vaste étendue bleue qui scintille sous le soleil à la frontière entre l'Albanie et le Monténégro. 
Le joyau d'une surface allant jusqu'à 530 kilomètres carrés, dont les deux tiers en territoire monténégrin où il est appelé lac de Skadar, est réputé pour sa riche biodiversité animale comme végétale.
Mais selon les experts albanais, les stocks de poissons s'appauvrissent, au grand dam des 400 pêcheurs qui travaillent des deux côtés de la frontière. 
Pour Ilir, qui pratique une pêche traditionnelle à la traîne, le principal coupable est tout trouvé : "la pêche illicite", en particulier à l'électricité, à laquelle se livrent des braconniers "aussi bien en Albanie qu'au Monténégro, au détriment des pêcheurs honnêtes".
En Albanie, ceux qui se font prendre risquent jusqu'à 500.000 leke d'amende (4.000 euros) et deux ans de prison. Au Monténégro, la pêche à l'explosif et à l'électricité est passible d'une amende de 20.000 euros et d'une peine allant jusqu'à trois ans de prison. 
Des mesures qui ne dissuadent pas tout le monde.
- Etourdir les poissons -
"Il suffit de venir la nuit pour constater que la pêche électrique se poursuit", accuse Rasim Taraboshi, pêcheur albanais de 75 ans. Il explique comment les braconniers utilisent des électrodes plongées dans l'eau reliés à des générateurs ou à des batteries high tech pour étourdir les poissons que les braconneurs n'ont plus qu'à ramasser. 
Si Ilir Neziri a pu capturer dix kilos de carpes qui seront revendues au marché 28 euros environ, Rasim Taraboshi est à nouveau rentré bredouille après une nuit entière de travail, les filets désespérément vides. 
Il n'existe pas de statistiques fiables sur les stocks de poissons mais certains scientifiques albanais dressent un sombre tableau. 
"Aujourd'hui, nous sommes confrontés au fait que les quantités de poissons dans le lac de Shkodra sont considérablement réduites", dit Djana Bejko, professeure de biologie.
Voici 30 ans que l'esturgeon a disparu. Selon les autorités albanaises, les réserves d'anguilles d'Europe sont passées de 30 tonnes au début des années 1990 à neuf tonnes. Le sort de l'ablette n'est pas plus enviable. Seule la carpe tire son épingle du jeu.
"La raison de ce déclin, c'est la surpêche par les moyens permis comme les moyens illicites", confirme Danilo Mrdak, professeur de biologie à la Faculté des sciences de Podgorica. 
Les experts tirent également la sonnette d'alarme sur la pollution qui pourrait à terme menacer l'écosystème du lac, en raison de l'urbanisation chaotique et du déversement des eaux usées.
- Pièges multicentenaires -
Côté monténégrin, le lac est alimenté par exemple par la rivière Moraca et ses affluents, qui charient les eaux usées de 300.000 habitants, soit la moitié de la population du petit pays balkanique.
"Actuellement, le lac Skadar est un énorme bioréacteur qui réussit à combattre la pollution grâce à sa végétation luxuriante", souligne Darko Saveljic, expert monténégrin de l'environnement. 
Aujourd'hui, les "eaux du lac sont d'excellente qualité" car le site "est encore capable de s'auto-nettoyer et de faire face aux polluants". Mais la question est : "Jusqu'à quand ?, demande-t-il, en réclamant des autorités des mesures urgentes contre les eaux usées.
En Albanie, des habitants soulignent que la situation empire avec les pluies. "Les intempéries font déborder le lac, emportant des ordures et des débris tels que des plastiques", déclare Idriz Kurtelaj, ancien pêcheur et expert environnemental.
Au Monténégro, on met aussi en cause un système multicentenaire de pièges à poissons utilisés en toute légalité par les pêcheurs albanais, les "daljani", structures de bois et de métal servant à convoyer les poissons vers les filets. Interdits au Monténégro, ces "daljani" constituent "un problème majeur pour nos pêcheurs qui subissent des dommages économiques directs", déclare le professeur Mrdak.
En tout cas, les spécialistes albanais et monténégrins s'accordent sur une chose : le besoin pour les deux pays de se coordonner. Il faudrait créer "un comité conjoint pour une meilleure gestion du lac" et de ses problèmes "qui des deux côtés sont les mêmes", résume Zamir Dedej, directeur de l'Agence nationale des aires protégées en Albanie.
<https://www.levif.be/actualite/environnement/les-filets-vides-des-pecheurs-du-plus-grand-lac-des-balkans/diaporama-normal-1213215.html>
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7- Il vit uniquement de la nature... dans une grande ville américaine, AFP, 07/11/19, 16:00
Leila Macor

Rob Greenfield est Américain et se déplace beaucoup en auto-stop. C'est l'une des techniques qu'il a adoptées pour réduire son empreinte environnementale. Une autre est plus radicale : depuis un an, il n'a pas dépensé un centime pour de la nourriture.
Il ne s'alimente que de ce qu'il peut faire pousser lui-même dans un jardin, pêcher -- ou de ce qu'il récupère le long des routes. Car oui, les animaux morts retrouvés au bord de l'autoroute sont aussi une option pour cet activiste de 33 ans.
Son défi prendra fin le 10 novembre: en résumé, ne vivre que de ce qu'il peut trouver dans la nature. Ou plutôt dans la ville d'Orlando, capitale des parcs d'attraction dont l'aire urbaine compte quelque 2,5 millions d'habitants, choisie par Rob Greenfield pour son climat tropical.
"Cette année, j'ai fait pousser ou récupéré 100% de mon alimentation -- pas de supermarché, pas de restaurant, pas de bière au comptoir d'un bar", a raconté Rob Greenfield à l'AFP. "La nature a été mon jardin, mon garde-manger et ma pharmacie." 
"Je veux inspirer les gens", explique celui qui a documenté toute son aventure dans des vidéos postées sur YouTube. "Les inciter à questionner leur nourriture, à changer leur régime alimentaire, à cultiver leurs propres aliments, à soutenir les agriculteurs locaux et à manger d'une façon qui soit meilleure pour la planète, nos communautés et nous-mêmes." 
- Ferme urbaine -
Pendant une année, lui qui vit pieds nus ("Je pense que les pieds fonctionnent tout à fait bien", dit-il) a habité une petite maison dans le jardin d'un propriétaire l'ayant autorisé à y vivre pour mener à bien son projet. 
Autrefois bien taillé, cet espace est aujourd'hui transformé en ferme urbaine où poussent papayes, bananes, patates douces, aubergines et concombres. 
Il s'y est construit une cuisine à l'air libre, où il conserve le miel produit par ses quatre ruches. 
A côté des toilettes, il range les feuilles veloutées d'une plante, qui font office de papier hygiénique : "C'est plus doux que tout ce que vous pouvez acheter en magasin", affirme-t-il.
Pendant l'interview, il déguste du cerf dans un bol, assaisonné à l'ail, poivre, coriandre, aneth et cuit dans du lait de coco. Il a trouvé l'animal sur une route du Wisconsin, où il a passé des vacances. Et il termine son repas avec des feuilles de moringa, aux nombreux bienfaits médicinaux. 
Et pour le sel ? "Je récupère de l'eau de l'océan. Je remplis un pot ou une carafe, puis je la mets sur un réchaud pour la faire bouillir et s'évaporer. Cela donne du bon sel", explique-t-il.
- Une vie simple -
Sa décision de mener "une vie simple", il l'a prise en 2011. Avant cela, il vivait "une vie d'Américain plutôt classique (...) avec l'objectif d'être millionnaire à 30 ans".
En 2014, il a dissous son entreprise de marketing. 
Il s'est ensuite fait connaître en 2016 avec un autre projet choc : marcher à travers New York en portant toutes les ordures qu'il produisait, afin de sensibiliser les Américains à la quantité de déchets générés. 
Visant toujours à inciter les gens à vivre de manière durable, il ne sait pas quel sera son prochain défi. Il souhaite en tout cas voyager à travers le monde.
Il vit aujourd'hui uniquement de ce que lui rapportent ses livres ou ses conférences -- même s'il participe souvent à des événements sans réclamer d'argent. 
Cette année, il a gagné 9.760 dollars. L'année précédente, c'était 8.000. Le seuil de pauvreté pour un individu seul est de 13.000 dollars aux Etats-Unis. 
Rob Greenfield dit qu'il reverse la plupart de ce qu'il gagne à des ONG, car il ne souhaite pas que sa popularité --acquise notamment grâce à de nombreux articles de presse-- le rende riche.
"J'ai inventé un système pour m'aider à ne jamais perdre mes bonnes intentions. Je crois en une vie humble et je ne pense pas qu'il soit possible de vivre humblement avec beaucoup d'argent."
<https://www.geo.fr/environnement/il-vit-uniquement-de-la-nature-dans-une-grande-ville-americaine-198521>
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8- Enquête. « Pourquoi tout le monde se retourne contre nous ? » : le profond désarroi du monde agricole face à l’« agribashing », Le Monde, 07/11/19, 20h29
Raphaëlle Rérolle

De plus en plus d’agriculteurs, de régions et de profils variés, se disent victimes d’« agribashing », une forme de haine, voire de violence, de la part de leur voisinage ou d’organisations animalistes.
« Vous qui êtes journaliste… » On devrait toujours se méfier de ce genre de phrases, elles annoncent des questions difficiles. « Dites-moi : pourquoi tout le monde se retourne contre nous comme ça, d’un seul coup ? » Accoudé sur la toile cirée à fleurs, dans la salle à manger de sa ferme, Philippe Barbeyer finit par exprimer tout haut ce qui le tourmente tout bas depuis huit mois. Passant la main dans ses cheveux blancs, l’éleveur raconte ce jour de mars où le sol s’est soudain dérobé sous ses pieds et ceux de ses deux frères, propriétaires avec lui d’installations pouvant accueillir jusqu’à 130 000 volailles, dans la Drôme.
Un matin, son téléphone s’est mis à sonner : « Va voir, Philippe, prévenait une agricultrice des environs, tu es sur Internet. » Vérification faite, une vidéo tournait bien sur les réseaux sociaux, moulinant à plein régime les habituels commentaires agressifs. On y voyait l’intérieur d’un poulailler, filmé de nuit : des dindons mal en point, l’un boiteux, l’autre mort, en gros plan sur fond de musique triste.
En regardant les images de plus près, l’exploitant de 53 ans se rend vite compte que les séquences diffusées par l’association animaliste DxE mixent des images prises chez lui et d’autres venant d’ailleurs. Le tout avec son nom, son adresse et son numéro de téléphone. Ensuite, ça n’a pas manqué, bien que les services vétérinaires n’aient relevé aucune infraction, la fille de son frère a été prise à partie par des élèves de son collège. Et lui, Philippe Barbeyer, a reçu des appels et des lettres, dont une émanant d’un soi-disant professeur à la faculté de biologie de Nice. « J’ai des amis corses et “gilets jaunes”, on va venir vous détruire vos locaux, promettait l’anonyme. Si vous continuez à faire subir des atrocités à ces animaux, gare espèce de NAZI. » L’air pensif, l’éleveur range le courrier dans une chemise en carton. « A ce rythme-là, on va finir par se faire lyncher… »
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Son histoire n’en est qu’une parmi d’autres, pas la plus grave, mais sa question liminaire reflète bien l’incompréhension actuelle face à l’« agribashing ». Le mot n’est pas vieux, deux ans à peine, et les agriculteurs eux-mêmes le prononcent presque à regret, mais il s’est imposé comme une évidence pour désigner le vent mauvais qui souffle sur les campagnes : une forme de dénigrement systématique dont les effets provoquent, chez ceux qui s’en disent victimes, un mélange de désarroi, de colère et de découragement.
La plupart des paysans reconnaissent pourtant que la critique est légitime et leurs modes d’exploitation perfectibles. Seulement, l’agribashing, c’est autre chose : une mise en cause massive et généralisée qui revient à contester en bloc leurs pratiques, leur utilité sociale et jusqu’à leur existence. « Agressions verbales, intimidation, climat de méfiance, énumère le chef d’escadron Robert Kaufling, officier adjoint de gendarmerie en charge de la prévention de la délinquance à Valence (Drôme). Tout concourt à créer une forme de pression qui pousse les agriculteurs à se demander s’ils ont encore leur place dans la société. »
« Fossé » grandissant
Les jeunes comme les vieux, les prospères comme les plus fragiles, ceux qui ont choisi l’agriculture biologique comme ceux qui sont restés en conventionnel : tous disent souffrir, à des degrés divers, de ce discrédit qui s’ajoute aux difficultés habituelles, économiques notamment. Non seulement ils ne règnent plus en maîtres sur des territoires dont ils furent longtemps les seuls occupants – ils représentent aujourd’hui seulement 19 % de la population rurale –, mais ils se sentent épiés, jugés, vilipendés, presque en état de siège, dans des paysages rattrapés par l’urbanisation, laquelle a grignoté les champs et les forêts, rapprochant les lotissements des fermes sans que les paysans aient leur mot à dire.
Les agriculteurs « sont à bout », résume Fabien Baude, 31 ans, éleveur de poules pondeuses bio à Chateaudouble (Drôme). On fait un super métier, on nourrit nos concitoyens, et brusquement on devient des empoisonneurs, des assassins. » La télévision, incontournable à l’heure des repas dans les cuisines, n’arrange pas les choses. « Dès qu’on l’allume, on entend des remarques négatives sur nous », déplore Chloé Chassang, 26 ans, une agricultrice de Massiac (Cantal), qui travaille avec son compagnon, maraîcher, en attendant de pouvoir se lancer dans la vigne. Et quand la fiction s’en mêle, c’est pire. « Dans Plus belle la vie, ils mettent en scène un enfant cancéreux. La faute à qui ? demande Fabien Baude. Au paysan d’à côté, bien sûr ! » 
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A l’autre bout de la France, dans l’Orne, Olivier évoque lui aussi ce « fossé » grandissant entre les agriculteurs et le reste de la société. Olivier n’est pas son vrai prénom, ce céréalier de 56 ans ayant souhaité le modifier pour témoigner. L’atmosphère est si tendue, dans ce coin de Normandie situé à une heure et quart de route de la capitale, que personne, dans les parages, ne veut apparaître sous son patronyme, à l’exception d’Anne-Marie Denis, patronne de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA). « On a l’impression d’être devenus la bête à abattre », observe cette femme de 58 ans, bosseuse et près de ses troupes, toujours prête à soutenir ceux dont le moral flanche. « Ils dénigrent tout, peste son voisin Hervé, parlant des néoruraux regroupés sous le vocable “les Parisiens”. On ne sait plus ce qu’ils veulent. »
Intrusions nocturnes
Ici comme ailleurs, l’agribashing est différent selon qu’il affecte les éleveurs ou l’ensemble des agriculteurs : tandis que les premiers subissent les attaques des associations animalistes, les autres se plaignent d’agressions à la fois moins violentes et plus répandues, plus insidieuses aussi car provenant d’un peu partout. Comme si, d’un jour à l’autre, monsieur et madame Tout-le-monde se transformaient en ennemi potentiel, en Torquemada de village. Dans les deux cas, l’appréhension règne, mais selon des temporalités différentes. « Les éleveurs ont peur la nuit, explique Anne-Marie Denis, les autres le jour. »
Pourquoi la nuit ? Parce que l’essentiel des intrusions dans les bâtiments d’élevage ont lieu au moment où tout le monde dort. Emmanuel, un éleveur normand de 38 ans, s’est réveillé en sursaut, le 17 septembre, quand ses chiens ont commencé à aboyer. Mais lorsqu’il est sorti de chez lui, c’était trop tard, ses trois poulaillers flambaient déjà. Remplis de paille pour accueillir la prochaine cohorte de volailles, les 2 200 m2 de bâtiments ont brûlé rapidement. Encore a-t-il eu de la chance : les trois cuves de gaz situées entre les hangars, à 150 mètres de sa ferme, étaient vides ce jour-là, comme les poulaillers. Elles devaient être réapprovisionnées le lendemain.
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Aujourd’hui, il ne lui reste qu’à regarder les décombres en attendant de pouvoir ­déblayer, quand les assurances auront donné le feu vert. Sur ce qui reste des murs, les ­incendiaires ont laissé des inscriptions : ­« Assassins », « Camps de la mort ». En avril, les mêmes ­invectives avaient été adressées à ­Jacques et à son associé Dominique, propriétaires d’un élevage porcin à Beaulieu, dans l’Orne. Sauf qu’eux ont réussi à s’emparer du téléphone de l’un des membres du collectif Boucherie Abolition, qui filmait la scène et la diffusait sur ­Facebook Live. Retourné contre les intrus, l’appareil a permis de les prendre en photo, puis de les identifier.
« Le jour de l’audience [le 20 septembre], les gendarmes nous ont fait entrer par-derrière, de peur qu’on se fasse agresser devant le tribunal, se souvient Dominique. Comme si c’était nous les fautifs. » Mardi 5 novembre, quatorze activistes de Boucherie Abolition ont été condamnés, par le tri­bunal correctionnel d’Evreux, à des peines ­allant d’un à dix mois de prison avec sursis et à payer solidairement 8 678 euros de préjudice moral ou matériel aux exploitants concernés.
Le rituel des serrures
Pour protéger leurs animaux, leurs installations, mais aussi les registres d’élevage, volés dans plusieurs exploitations, certains agriculteurs se procurent des caméras, d’autres envisagent de clôturer leurs terrains, tous ont été obligés de fermer à clé leurs bâtiments. Cette habitude, si banale en ville, n’appartient pas à la culture paysanne et suscite un certain agacement, mais que faire ?
Tout en refusant de « céder à la psychose », Hélène Bombart, une éleveuse drômoise, s’est pliée au rituel des serrures, forçant son compagnon et son beau-fils à l’imiter. Elle tire donc une clé de sa poche pour faire visiter l’un de ses poulaillers, où 19 000 poussins de deux jours courent sur la paille broyée, entre les minuscules pipettes à eau et les mangeoires circulaires. Avant d’entrer, il a fallu passer dans un pédiluve, puis s’équiper de pied en cap, combinaison intégrale et surchaussures.
« L’un des soucis, avec les intrusions, dit l’éleveuse, c’est que ces gens ne prennent pas les mêmes précautions sanitaires que nous. Du coup, ils risquent d’apporter des maladies. » Quand une alarme sonne, la nuit, signalant un problème dans l’installation, elle y va maintenant avec ses chiens. « Jusque récemment, je pensais d’abord à un ennui technique. Aujourd’hui, je me demande sur qui je vais tomber. » Philippe Barbeyer, lui, balaye les environs avec les phares de sa voiture, par peur des mauvaises surprises.
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Dans leur malheur, ces éleveurs ont tout de même un avantage : ils peuvent clore leur lieu de travail. Ceux qui vaquent dans les champs, en revanche, cultivent à ciel ouvert, au vu et au su des passants. « On est à la merci du regard des autres », constate Michel Baude, 58 ans, père de Fabien Baude et agriculteur bio à Châteaudouble (Drôme). D’où l’angoisse du plein jour, surtout quand ils sortent le « pulvé ». Car cet engin, dont les bras pulvérisent divers produits (et pas seulement des phytosanitaires), est devenu l’objet maudit, celui qui cristallise la phobie des pesticides. Coups de klaxon vengeurs, bras d’honneur, il n’est pas rare que les automobilistes manifestent bruyamment leur désapprobation.
« C’est sans conséquence immédiate, mais à force, ça pèse », confie Marc, spécialisé dans le lin textile, en Normandie. Les piétons sont encore plus redoutés, comme le confirme Jean-Pierre, un céréalier normand de 62 ans : « Quand on voit arriver quelqu’un au bout du champ, on ne sait jamais si c’est pour dire bonjour ou pour nous insulter, voire nous casser la gueule. Et nous, on est seuls sur nos engins. » Même les rencontres anodines, à la boulangerie ou au bistrot, peuvent se transformer en cauchemar : « Ta femme à un cancer ?, s’est entendu demander Olivier, le céréalier de l’Orne. Bah, avec tous les pesticides que tu utilises, faut pas t’étonner… »
Quiproquos en tout genre
Le voisin, surtout, est devenu la figure de l’adversaire, toujours prêt à bondir pour défendre l’environnement – le sien, d’abord – contre l’ogre paysan. « Ce matin, je m’apprêtais à tailler une haie, quand un monsieur a surgi pour m’en empêcher, raconte Mickaël, un ouvrier agricole de 28 ans. Il prétendait que des pesticides allaient passer chez lui si je coupais, même un peu. » Parfois, la querelle s’envenime au point d’aller en justice. « Une personne est arrivée l’an dernier en résidence secondaire à côté de chez moi, se souvient Olivier, qui n’en dort plus la nuit. Au début, nous étions en bons termes, mais petit à petit, elle s’est mise à m’accuser de polluer son jardin, puis sa maison. »
Maire d’une commune où les horaires d’épandage sont strictement encadrés, l’agriculteur a expliqué qu’il utilise des outils sophistiqués, respecte la réglementation, verse le moins de phytosanitaires possible. « Mais rien n’y a fait, elle a porté plainte plusieurs fois pour pulvérisation irrégulière. Après, j’ai dû prouver que sur six passages, deux étaient simplement destinés à nettoyer mes outils. » Dans l’Orne, les agents immobiliers reçoivent des consignes strictes des clients en quête d’une maison à acheter : ils ne veulent aucune culture à proximité.
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Moins aiguë que la peur des produits chimiques mais tout aussi répandue, la question des rythmes de travail offre, à elle seule, un condensé de quiproquos en tout genre. Car les campagnes vivent en perpétuel décalage horaire. « Quand les Parisiens viennent ici au mois d’août, témoigne Jean-Pierre, le céréalier normand, ils sont en vacances, mais nous, on moissonne. Et les céréales, ça se travaille plutôt la nuit, à cette époque de l’année. Seulement, depuis que les habitations se sont rapprochées, la coopérative doit fermer à 20 heures. » Alors quoi ? Travailler le jour seulement ? Mais si les paysans passent leur « pulvé » tôt le matin, profitant de l’humidité pour limiter les doses, « les voisins nous accusent de nous cacher », raconte Hervé. Insoluble.
Et tout cela sans parler du week-end : « Un dimanche matin, j’ai voulu travailler dans un champ car il allait pleuvoir les jours suivants, se souvient Thierry Mommée, éleveur et agriculteur à Marsanne, dans la Drôme. Aussitôt, j’ai reçu des textos de mon voisin me disant qu’il y a des jours dans la semaine, qu’il avait le droit de dormir, qu’il payait des impôts, etc. » Chez Anne-Marie Denis, c’est le passage des vaches sur la route qui dérangeait le voisin, à l’heure où il partait travailler. « Je me suis adaptée, constate-t-elle, j’ai changé de chemin, même si c’est un peu plus long. » 
Dans certains endroits de la Drôme, des chartes de voisinage ont été rédigées, pour adoucir la cohabitation entre ces populations aux modes de vie antagonistes. Au cas par cas, beaucoup d’agriculteurs ne pulvérisent rien qui sente ou dérange pendant les week-ends et préviennent afin que les riverains rentrent leurs lessives. Mais les tensions demeurent, surtout autour des questions esthétiques, domaine où les problèmes se multiplient à l’infini. Car un néorural n’achète pas seulement une maison ou un terrain, mais un paysage, un environnement, un cadre – « une carte postale », dénoncent les paysans. Récemment, Anne-Marie Denis a dû recourir à la force publique pour abattre un arbre mort en dépit des cris de son voisin, qui s’était installé entre le tronc et la machine. « Vous ne pouvez pas faire ça, protestait-il, j’ai acheté la maison avec l’arbre à côté. » En fait, conclut Jacques, l’éleveur de porcs de Beaulieu, « ils n’acceptent pas notre manière d’occuper l’espace ».
« Quand ça veut pas… »
Résultat : de véritables guerres de tranchées pour le moindre permis de construire agricole. « Savez-vous combien de temps il a fallu à notre coopérative bio pour pouvoir construire un nouveau silo ?, demande le Drômois Michel Baude. Neuf ans et demi ! » Accusée de pollution visuelle par des riverains rassemblés en association, la coopérative a vu son permis attaqué, puis réattaqué dans une interminable bataille de procédure. « Finalement, on y est arrivés, dit l’agriculteur, mais à quel prix ! » A Marsanne, Thierry Mommée a camouflé une partie de ses poulaillers grâce à 1,5 km de haies. Mais parfois, ces efforts sont vains, regrette-t-il, en référence à un autre éleveur des environs, en conflit avec le lotissement voisin. « Quand ça veut pas, ça veut pas… »
Tant qu’ils font encore partie des conseils municipaux, les agriculteurs peuvent peser sur les décisions concernant la commune. Mais jusqu’à quand, se demandent certains ? « Nous sommes devenus minoritaires, les maires ne tiennent plus compte de nous », remarque Jean-Pierre, céréalier dans l’Orne. Les arrêtés antipesticides ? « De la politique-spectacle, à l’approche des municipales », estime Fabien Baude. Au fond, disent-ils, nous sommes très souvent critiqués par des gens qui n’y connaissent rien. Ou du moins, plus rien. « Juste ce qu’ils ont lu sur Internet », précise Mickaël, le jeune ouvrier agricole normand.
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« Il y a deux ou trois générations, tout le monde avait des racines proches à la campagne, observe Jacques. Maintenant, c’est terminé. Nous, on travaille avec le vivant, ce qui implique un contact avec la mort, mais aussi avec des bruits, des odeurs… Et là, on voit arriver des gens qui n’ont plus aucun lien avec le vivant. Ni aucune idée de nos manières de travailler. Nous n’avons plus de langage commun. » Pour ces nouveaux occupants, le paysan « sympa » serait un gars en bottes, « un peu bouseux », se moque Jacques, avec quelques poules et un vieux tracteur. « Mais si on se spécialise, pour pouvoir survivre, avance Hervé, si on a 200 bêtes ou 200 hectares de cultures et non plus un simple lopin de terre, alors on devient des salopards, à la tête d’une ferme-usine. » 
A les voir, ces agriculteurs de l’Orne réunis dans la ferme impeccable de Jean-Pierre, on se dit qu’en effet, l’image du paysan rustique est loin. Ils sont habillés comme en ville, parlent bien, programment des ordinateurs sur leurs tracteurs, reçoivent des alertes par drones et veulent pouvoir partir en vacances. Comme partout en France, ils ont suivi des formations, passé des certificats phytosanitaires, subi des contrôles très stricts pour obéir aux normes – souvent plus sévères que celles d’autres pays, d’où continuent pourtant d’affluer des marchandises, regrettent-ils. « Quand on nous autorise 2 litres de phytosanitaires, on en passe plutôt un seul, affirme Anne-Marie Denis. Mais on ne peut pas tout changer d’un coup, il faut nous laisser un peu de temps. »
« Maîtriser la communication »
Alors, quand on les traite d’empoisonneurs, ils enragent de voir leurs efforts si mal récompensés. « Nos connaissances sont niées, commente Olivier, nous sommes attaqués au plus profond de nous-mêmes. » Y compris en matière de bien-être animal. Anne-Marie Denis, par exemple, a retrouvé des vieilles photos montrant la ferme de ses grands-parents : « Les animaux sont mille fois mieux aujourd’hui ! Beaucoup de gens, à Paris, sont moins bien logés que mes vaches… » Même réaction dans la Drôme, où Philippe Barbeyer pose sobrement une équation sans issue :« J’ai équipé mes poulaillers de vitres pour que les animaux puissent regarder dehors, j’y ai mis du cœur, et pan ! On me dit que je fais mal… » 
Thierry Mommée, lui, sort son téléphone portable pour montrer qu’il peut commander ses poulaillers à distance, depuis l’ouverture des fenêtres jusqu’au taux d’hygrométrie. « Du coup, sourit-il, je suis plus disponible pour observer les animaux, vérifier qu’ils vont bien. » Dans ces conditions, l’idée de passer pour des bourreaux leur soulève le cœur. « Les images diffusées par L214 nous horrifient nous aussi, affirme Jacques, l’éleveur de Beaulieu. On élève nos animaux, on les aime et les tuer n’est jamais un geste anodin, même aux yeux des chasseurs. »
Pour déminer le terrain, « les agriculteurs doivent reprendre la maîtrise de la communication » suggère Véronique Louwagie, députée LR de l’Orne. Les syndicats agricoles font ce qu’ils peuvent, mais « les agriculteurs sont les mieux à même de parler de leur métier, ce sont eux les meilleurs porte-parole », suggère de son côté Florian Leprêtre, chargé de mission à la FNSEA. Toutefois, en matière d’élevage, les agriculteurs savent bien que leurs opposants animalistes ne souhaitent pas améliorer les conditions de vie des animaux : ils veulent mettre fin au système dans son ensemble. « La question, résume Dominique, lui aussi éleveur dans l’Orne, c’est : peut-on encore élever des animaux pour les manger ? » 
Avec les voisins, en revanche, le dialogue demeure possible et nécessaire, y compris quand il est chaotique. Nombre de paysans participent à des opérations « fermes ouvertes » et Thierry Mommée a même fait percer une fenêtre spéciale sur ses poulaillers, afin que les curieux puissent jeter un coup d’œil dans ses bâtiments. Mais les échanges sont souvent difficiles, pour ne pas dire impossibles. Quelle que soit leur région, les paysans se plaignent d’être confrontés à des opinions toutes faites, à des gens qui ne « veulent pas discuter », selon Chloé Chassang. D’où leur désir de parler, quand l’occasion se présente.
Comme une profession à risques
Certains ne nient pas leur part de responsabilité dans ce blocage. Ils reconnaissent avoir perdu le contact avec leur environnement quand ils ont cessé les ventes « à la ferme ». Du temps d’Yvette, la mère de Philippe Barbeyer, aujourd’hui âgée de 84 ans, les voisins venaient chercher des œufs, commandaient leur poulet dominical. Puis l’habitude s’est perdue, les agriculteurs se sont spécialisés à mesure que leurs exploitations grandissaient, ils ont souvent considéré que la vente directe n’était plus leur affaire. Ceux qui, aujourd’hui, la pratiquent de nouveau savent pourtant qu’elle facilite les relations de voisinage. C’est même la première chose dont parle Louis, un jeune apiculteur de Haute-Loire, quand on lui demande s’il souffre de l’agribashing : « Moi, ça va à peu près, car je vends miel et pains d’épice en direct, donc je rencontre les gens. Ça change beaucoup de choses. »
Dans le Puy-de-Dôme voisin, en revanche, un couple d’apiculteurs pratiquant surtout la vente en ligne a été en butte, l’été passé, à l’hostilité d’habitants très remontés contre les déjections d’abeilles, accusées de salir leur linge. Sur Facebook, le maire s’est emporté contre certains des « nouveaux habitants », rappelant que ces « déjections » ne sont rien d’autre que du… pollen : « J’en aurai entendu, pendant plus de dix ans en tant que maire, mais celle-ci dépasse beaucoup de limites ! »
> Lire aussi « Au nom de la terre » : Emotions à Marmande face à un film sur le suicide de paysans
En attendant mieux, des structures de vigilance et de défense sont mises en place. Sous l’égide des préfets, cinq départements ont déjà instauré des comités de lutte contre les actes de malveillance dans le milieu agricole. Le premier d’entre eux a vu le jour dans la Drôme, autour du préfet Hugues Moutouh, particulièrement sensible à la question de l’agribashing. Il réunit les responsables de la chambre d’agriculture, ceux des syndicats agricoles, la direction départementale du territoire (DDT), la police, la gendarmerie, les fédérations de chasseurs et le procureur de la République. « A priori, les agriculteurs n’exercent pas une profession à risque, comme les bijoutiers par exemple, observe M. Moutouh. Pourtant, les mesures que nous sommes en train de prendre sont les mêmes : numéros prioritaires, réseaux d’alerte, etc. »
Comme vis-à-vis des professions à risque, encore, les gendarmes mènent des actions de formation et de prévention. « Nous travaillons en amont, avec des référents sûreté chargés d’aller sur le terrain pour examiner les bâtiments, donner des conseils aux agriculteurs sur les différentes manières de se protéger », explique l’officier de gendarmerie Robert Kaufling. Les forces de l’ordre encouragent aussi les agriculteurs (souvent réticents) à porter plainte ou au moins à signaler l’intrusion dont ils ont été victimes. Enfin, ajoute M. Kaufling, « on leur apprend à réagir en appelant le 17, ce qui déclenchera une patrouille de gendarmerie ». La hantise des responsables agricoles, c’est qu’un agriculteur fragile ou exaspéré finisse par prendre un fusil pour se défendre. Ici ou là, certains ont d’ailleurs déjà commencé à s’équiper. Les autres résistent, mais ils se sentent souvent seuls et de plus en plus désarmés face au miroir brouillé que leur tend la société.
<https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/11/07/commentaires-malveillants-intrusions-nocturnes-querelles-de-voisinage-le-profond-desarroi-du-monde-agricole_6018297_3224.html>
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9- Les SDHI, ces fongicides qui ne touchent pas que les champignons, Le Monde, maj le 08/11/19 à 00h57
Stéphane Foucart  

Des chercheurs français montrent que ces pesticides pourraient être parfois plus toxiques pour des organismes non cibles que pour les moisissures contre lesquelles ils sont censés agir. 
u printemps 2018, une dizaine de chercheurs de plusieurs organismes de recherche publics (INRA, Inserm, CNRS, etc.) alertaient les autorités sanitaires françaises sur les risques présentés par une famille de fongicides de plus en plus utilisés en agriculture, les SDHI (pour « inhibiteurs de la succinate déshydrogénase »). Les lanceurs d’alerte apportent, jeudi 7 novembre dans la revue PLOS One, des éléments à l’appui de leurs inquiétudes.
Après avoir testé, in vitro, l’effet de huit molécules de la famille des SDHI sur un champignon (Botrytis cinerea) ainsi que sur des cellules d’abeille, de lombric et d’humain, les auteurs suggèrent que l’action des SDHI n’est pas spécifique : elle pourrait être tout aussi délétère pour des organismes non cibles. Ils indiquent également que les personnes ayant un déficit de SDH (pour « succinate déshydrogénase ») pourraient être particulièrement vulnérables à ces substances.
Les auteurs ne sont guère surpris de ces résultats. Les SDHI viennent à bout des champignons et moisissures en inhibant l’enzyme SDH, bloquant ainsi le fonctionnement des mitochondries (les petites usines énergétiques des cellules). « Or, en raison de la fonction quasi universelle de la SDH dans la respiration cellulaire et le métabolisme mitochondrial, on peut supposer que tout organisme vivant exposé à ces substances pourrait également être affecté,écrivent les chercheurs. De fait, l’exposition aux SDHI sur les organismes non cibles pourrait se révéler un problème majeur, et, parmi d’autres facteurs, jouer un rôle capital dans la perte de biodiversité déjà observable dans une grande partie du monde. »
> Enquête : Pesticides SDHi : les autorités sanitaires dans la tourmente
Les auteurs ont, notamment, cherché à déterminer pour huit SDHI la concentration nécessaire à réduire de moitié l’activité de la SDH sur les cellules des différents organismes testés (humain, lombric, abeille, Botrytis cinerea). Surprise : certains SDHI sont plus efficaces sur des organismes non cibles que sur Botrytis cinerea, champignon pathogène contre lequel il est utilisé. Le boscalid, par exemple, est plus dangereux pour le lombric (Lumbricus terrestris) que pour le pathogène fongique. Même constat pour le flutolanil, dont la toxicité est maximale pour le lombric et l’abeille. De son côté, le bixafen est presque aussi efficace sur les cellules de cinerea que sur celles d’Homo sapiens.
« Multiples affections humaines »
« Il nous a suffi d’étudier trois espèces non cibles pour qu’au moins une soit ultrasensible à l’un des huit SDHI que nous avons testés, explique Pierre Rustin (CNRS), coauteur de ces travaux. Or, dans la nature, il existe des centaines d’espèces non cibles… » Ce n’est pas tout : les chercheurs ont également montré que certains SDHI parmi les plus récents, comme le bixafen, ont des effets insoupçonnés sur d’autres mécanismes impliqués dans la respiration cellulaire et le fonctionnement des mitochondries.
Si ces petits organites sont au centre d’une attention particulière, c’est qu’ils jouent un rôle crucial dans le métabolisme cellulaire. « De manière générale, un dysfonctionnement mitochondrial est désormais reconnu comme un facteur pouvant être à l’origine, ou contribuer à, de multiples affections humaines, y compris aux principales maladies neurodégénératives [Alzheimer et Parkinson] », écrivent ainsi les chercheurs. D’autres maladies chroniques, comme certains cancers, sont également liées au non-fonctionnement des mitochondries.
« Sous-populations particulièrement sensibles »
Les auteurs ont aussi cherché à mesurer l’effet des SDHI sur des cultures cellulaires pauvres en glucose. La raison en est simple : la présence de taux élevés de ce sucre rend les cellules capables de fonctionner – pendant un temps au moins – sans l’aide des mitochondries. Leur blocage ne semble alors pas porter préjudice aux cellules. « Ce sont les premières données expérimentales démontrant que les tests réglementaires utilisés pour autoriser la mise sur le marché des produits phytosanitaires ne permettent pas de mettre en évidence leur mitotoxicité [toxicité pour les mitochondries], explique Laurence Huc (INRA), coauteure de l’étude. En effet, ces essais sont généralement conduits dans un milieu riche en glucose, qui rend invisible l’impact des produits testés sur les mitochondries. Cela signifie que la mitotoxicité d’autres substances que les SDHI est peut-être passée sous le radar réglementaire. »
Les chercheurs ont enfin conduit des tests sur des cellules humaines prélevées sur des patients dont le fonctionnement mitochondrial est altéré. « Sur les cellules de ces patients atteints de maladies rares et présentant un déficit partiel de SDH, ou sur des gens frappés de maladies fréquentes entraînant une sensibilité anormale au stress oxydant, nous observons des réactions beaucoup plus importantes aux SDHI, dit M. Rustin. Cela signifie qu’il existe des sous-populations particulièrement sensibles à ces substances. »
> Analyse : Pesticides SDHi : la controverse révèle le hiatus entre science réglementaire et académique
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), qui avait été interpellée par les chercheurs fin 2017, dit suivre l’affaire. « L’Anses approfondit continuellement ses méthodes d’évaluation des risques liés aux usages des produits phytopharmaceutiques, assure-t-on à l’agence de Maisons-Alfort. En sus des travaux en cours, elle s’est autosaisie en 2019 de la question des expositions cumulées aux différents SDHI via l’alimentation. Ces travaux seront terminés au premier semestre 2020. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/07/les-sdhi-ces-fongicides-qui-ne-touchent-pas-que-les-champignons_6018399_3244.html>
Sur le même sujet : 
> Une nouvelle étude met en cause les fongicides controversés SDHI, AFP, 08/11/19, 17:00
Les controversés fongicides SDHI, largement utilisés en agriculture, ont une action sur les abeilles, les vers de terre et les humains, selon une nouvelle étude de scientifiques, qui réclament l'arrêt de leur autorisation au nom du principe de précaution.
Les SDHI (inhibiteurs de la succinate déshydrogénase) sont utilisés pour détruire les moisissures qui se développent sur les céréales ou les fruits, en bloquant une étape clé de la respiration des champignons. Ils sont aussi utilisés sur les pelouses de terrains de sport ou de golf.
Mais dans une étude publiée jeudi dans la revue américaine Plos-One, une équipe de chercheurs français met en évidence que le processus respiratoire de cellules humaines, d'abeilles et de vers de terre est également affecté en culture par ces SDHI.
Ces chercheurs avaient déjà lancé en avril 2018 un appel mettant en garde contre les SDHI, mais cette étude "fournit des données chiffrées et démontre que ces produits n'ont aucune spécificité", affectant des organismes au-delà des seuls champignons visés, a déclaré à l'AFP Pierre Rustin, directeur de recherche émérite au CNRS et premier auteur de l'étude.
L'étude - qui a porté sur 8 des 11 molécules actuellement vendues en France - met également en cause la fiabilité des tests réglementaires actuels de toxicité et pointe une sur-sensibilité aux effets des SDHI des cellules de patients atteints de maladie neuro-dégénérative (Alzheimer, ataxie de Friedrich).
"Concernant la perte de biodiversité, ce n'est plus un risque mais une réalité, ce sont des produits parmi les plus impliqués car ils n'ont aucune spécificité", a estimé M. Rustin. Pour l'Homme, "le danger est devant nous", a-t-il poursuivi, demandant l'application du "principe de précaution" face à une "prise de risque monstrueuse".
De son côté, l'ONG Générations futures, très engagée dans la lutte contre les pesticides, a présenté vendredi les premiers résultats d'une analyse à partir de données de la Répression des fraudes (DGCCRF) montrant que 7,34% des résidus de pesticides retrouvés dans les aliments végétaux en France en 2017 étaient des SDHI.
Entre ces résultats et l'étude, "Générations Futures demande l’application du principe de précaution et donc le retrait des autorisations de mise sur le marché des produits contenant des substances actives de la famille des SDHI", selon François Veillerette, directeur de l'ONG.
L'Agence de sécurité sanitaire (Anses), qui avait estimé en janvier qu'aucune alerte sanitaire n'était immédiatement justifiée, a souligné vendredi "poursuivre ses travaux concernant de potentiels effets de ces substances sur la santé en conditions réelles d’exposition" et avoir "demandé à l’Inserm de prendre en compte les données de cette publication, ainsi que d'autres publications récentes".
Elle a estimé dans un communiqué "hasardeux de comparer les valeurs (...) obtenues in vitro dans des conditions de laboratoire avec les concentrations de SDHI qui pourraient résulter des applications des pesticides sur les cultures", et indique travailler également sur "la question des expositions cumulées aux différents fongicides SDHI via l’alimentation", sur laquelle elle "publiera ses résultats au premier semestre 2020".
De son côté, l'UIPP, qui représente les industriels producteurs de produits phytosanitaires, a relevé que l'Anses "a exprimé de façon très claire des avis rassurants sur les SDHI à trois reprises au cours des neuf derniers mois".
<https://information.tv5monde.com/info/une-nouvelle-etude-met-en-cause-les-fongicides-controverses-sdhi-331127>
En savoir plus :
> Evolutionarily conserved susceptibility of the mitochondrial respiratory chain to SDHI pesticides and its consequence on the impact of SDHIs on human cultured cells <https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0224132>, Plos One, 07/11/19
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10- Tribune. « Les agriculteurs doivent suivre une autre voie que celle de l’agriculture intensive », Le Monde, 08/11/19, 04h04
Par Gérard Fonouni, professeur agrégé d’économie et gestion

L’économiste Gérard Fonouni explique, dans une tribune au « Monde », que l’agriculture française aurait intérêt à se convertir progressivement et massivement à l’agriculture biologique, avec pour effet de permettre au paysan de retrouver toute la considération qu’il mérite.
Tribune. Notre agriculture est de moins en moins compétitive sur les marchés européens et mondiaux. L’agriculture française, qui a toujours été une des sources principales de notre excédent commercial, risquerait de devenir déficitaire en 2023 malgré les réformes successives de la politique agricole commune (PAC), née en 1962. La France pourrait importer plus de produits agricoles qu’elle n’en exporte, alors qu’elle est le plus grand producteur agricole européen.
Les exploitants agricoles ont les plus grandes difficultés à affronter la compétition des prix agricoles toujours plus bas, à cause de normes sociales, environnementales et sanitaires plus rigoureuses que celles de leurs concurrents. A cause, aussi, des charges d’exploitation qui sont plus élevées que celles des producteurs étrangers. Or, avec des prix tirés toujours vers le bas, afin de satisfaire à la fois les industries agroalimentaires, la grande distribution et les consommateurs, beaucoup d’agriculteurs ne parviennent plus à vivre du travail qu’ils accomplissent pour nous nourrir.
> Lire aussi  « L’agroécologie peut parfaitement nourrir 10 milliards d’humains »
Ils se trouvent aujourd’hui pris dans plusieurs engrenages responsables de cette situation. Le premier d’entre eux est celui de la production intensive, fortement consommatrice de pesticides, fondée sur des rendements à grande échelle. Cet engrenage, favorisé par la PAC, les a incités à produire toujours plus grâce aux subventions européennes, et les a donc incités à réaliser des investissements très coûteux : construction de bâtiments, exploitation de nouvelles terres, achats de matériels et de machines, achats de graines, de produits phytosanitaires et achats d’animaux et d’alimentation pour les élever.
Endettement et suicide
Cette course effrénée aux rendements, rendue indispensable pour assurer l’autosuffisance alimentaire de l’Union européenne, qui a nécessité des moyens financiers importants pour financer ces investissements, les a fait basculer dans l’engrenage financier. Engrenage dans lequel les banques sont devenues une partie prenante majeure et incontournable du développement de leurs exploitations. Pouvant décider du financement de tel ou tel projet agricole, elles se sont progressivement substituées à leurs décisions de production, rendant ainsi les agriculteurs dépendants à l’égard du système financier.
Pris dans la spirale de l’endettement pour pouvoir produire toujours davantage et n’ayant plus le choix de leur production, de nombreux agriculteurs finissent, hélas, par commettre l’irréparable. En France, un agriculteur se suicide chaque jour à cause de ces engrenages. Cependant, beaucoup de banques refusent encore d’accorder des prêts aux petits exploitants. Ces derniers sont donc contraints de se tourner vers les coopératives agricoles pour obtenir les crédits auprès des banques afin de produire toujours plus.
> Lire aussi  « Monsieur le Ministre de l’agriculture et de l’alimentation, défendons une agriculture biologique de qualité »
En contrepartie, les coopératives leur assurent leurs débouchés en revendant leur production aux groupes agroalimentaires et aux centrales d’achats de la grande distribution. Or cette garantie commerciale s’est faite au prix d’un contrôle de l’ensemble du circuit de distribution par tous ces intermédiaires imposant leurs prix, privant ainsi les agriculteurs de pouvoir fixer les leurs en fonction de leurs coûts. Pris dans cet engrenage commercial, de plus en plus d’agriculteurs vendent à perte et vivent en dessous du seuil de pauvreté.
> Lire aussi  Le chemin de croix des agriculteurs bio pour obtenir leurs aides
Pour sortir de ces engrenages qui ont enfermé les agriculteurs dans une agriculture intensive générant plus d’externalités négatives que d’externalités positives et pour faire face aux dégâts infligés par ce modèle de production, l’agriculture française aurait intérêt à se convertir progressivement et massivement au « bio ». L’agriculture biologique représente aujourd’hui en France 7,6 % de la surface agricole utile. Bien que cela reste en dessous de la moyenne européenne, sa progression reste de plus en plus forte grâce à une demande en pleine expansion.
Aides et formation
Un développement important de ce mode de production, excluant l’usage de produits chimiques de synthèse (pesticides, OGM…) conformément au cahier des charges, serait souhaitable pour la sauvegarde de l’environnement, de la biodiversité dans les espaces cultivés et pour la santé des agriculteurs, les premiers exposés aux pesticides, ainsi que pour celle des consommateurs.
Il aiderait notre agriculture à faire face à la concurrence étrangère en se différenciant par la qualité plutôt que par la quantité, garantissant ainsi un excédent commercial tiré par une compétitivité hors prix profitant aussi bien à notre économie qu’à nos agriculteurs.
De plus, n’étant plus soumis à la pression des industries agroalimentaires et pouvant tisser des relations directes, soit avec les consommateurs, soit avec des enseignes spécialisées dans les produits bios, les agriculteurs pourraient être rémunérés à un prix juste tenant compte de leurs coûts, et donc pourraient vivre réellement de leur travail.
> Lire aussi  « Nous pouvons faire de Paris une capitale agricole »
Cependant, cette transition représente un coût énorme en investissements et en temps pour les agriculteurs souhaitant s’y engager. C’est pourquoi il serait nécessaire qu’elle soit accompagnée par des aides financières de l’Etat et par celles de la politique agricole commune, équivalentes à celles qui sont attribuées à l’agriculture conventionnelle.
Il serait aussi nécessaire de compléter ces aides par une formation à la fois sur le terrain et dans les écoles agricoles, afin que les agriculteurs actuels et futurs puissent acquérir et maîtriser la culture bio et la transmettre à la génération future. Ce qui inciterait celle-ci à suivre une autre voie que celle de l’agriculture intensive et permettrait au paysan de retrouver toute la considération qu’il mérite. Le bio pourrait ainsi sortir des engrenages de l’agriculture intensive les agriculteurs qui le désirent, à condition que l’on ne reproduise pas en bio ce qui a été fait en conventionnel.
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L’agriculteur, bienfaiteur ou criminel ? Nos tribunes
• « Les changements que connaît l’agriculture dépassent largement les intérêts des exploitants » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/08/agribashing-les-changements-que-connait-l-agriculture-depassent-largement-les-interets-des-exploitants_6018480_3232.html>, par les agronomistes Gilles Bazin, Jean-Christophe Kroll, Aurélie Trouvé (AgroParisTech et AgroSupDijon)
• « Le sujet du bio est devenu une priorité » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/08/agribashing-le-sujet-du-bio-est-devenu-une-priorite_6018482_3232.html>, par Sophie Michel, chercheuse à l’EM Strasbourg Business School
• « Les paysans ont perdu la bataille culturelle contre la ville » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/08/agribashing-les-paysans-ont-perdu-la-bataille-culturelle-contre-la-ville_6018479_3232.html>, par Gilles Luneau, essayiste et spécialiste de l’agriculture
• « Sortir des pesticides est bien un choix de société » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/08/agribashing-sortir-des-pesticides-est-bien-un-choix-de-societe_6018478_3232.html>, par Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne
• « Les agriculteurs doivent suivre une autre voie que celle de l’agriculture intensive » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/08/les-agriculteurs-doivent-suivre-une-autre-voie-que-celle-de-l-agriculture-intensive_6018415_3232.html>, par Gérard Fonouni, professeur agrégé d’économie et gestion
• « Il est urgent d’avoir un geste fort envers la profession agricole » <https://www.lemonde.fr/emploi/article/2019/11/08/retraites-il-est-urgent-d-avoir-un-geste-fort-envers-la-profession-agricole_6018484_1698637.html>, par André Chassaigne, député (PC) du Puy-de-Dôme, et Olivier Damaisin, député (LRM) du Lot-et-Garonne
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/08/les-agriculteurs-doivent-suivre-une-autre-voie-que-celle-de-l-agriculture-intensive_6018415_3232.html>
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11- Près de 20 % des agriculteurs français n’ont pas pu se verser un revenu en 2017, Le Monde avec AFP, 08/11/19, 10h30

Selon l’Insee, le revenu moyen des agriculteurs est en hausse, à 1 390 euros mensuels, mais il existe de très fortes disparités. 
Près de 20 % des agriculteurs français ont déclaré un revenu nul, voire un déficit de leur exploitation en 2017, selon un rapport de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publié jeudi 7 novembre, malgré un revenu moyen affiché en augmentation, à 1 390 euros mensuels, avec de très fortes disparités.
La part d’exploitations sans revenus « est particulièrement élevée dans la production de céréales et grandes cultures (30 %) et dans l’élevage d’ovins, caprins, équidés et autres animaux (28 %) », selon l’Insee.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/08/pres-de-20-des-agriculteurs-n-ont-degage-aucun-revenu-en-2017_6018444_3244.html>
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12- Tribune. Agribashing : « Le sujet du bio est devenu une priorité », Le Monde, 08/11/19, 11h50
Par Sophie Michel, chercheuse à l’EM Strasbourg Business School

La chercheuse Sophie Michel souligne la percée de l’agriculture biologique, mais mesure le chemin qui reste à parcourir pour que celle-ci soit viable, autant pour les exploitants que pour les consommateurs.
Tribune. Je mange bio, tu manges local, il est devenu végétarien. Jamais le souci d’une nourriture plus saine et respectueuse de l’environnement n’a été aussi prégnant. Pas une rencontre entre amis sans que le sujet vienne sur la table. Les médias surenchérissent. Les politiques affichent leur volontarisme. Mais cette belle unanimité ne doit pas masquer la lenteur des transformations à l’œuvre.
Côté consommation, même si près des trois quarts des Français affirment acheter du bio au moins une fois par mois, ce type de nourriture ne constitue pour l’instant que 5 % du total des achats alimentaires. Côté production, malgré un doublement en cinq ans, on reste à petite échelle : 7,5 % des terres agricoles françaises étaient cultivées en bio en 2018.
> Lire aussi  « Beaucoup de gens, à Paris, sont moins bien logés que mes vaches » : le désarroi du monde agricole face à l’« agribashing »
Les dangers des produits chimiques utilisés par l’agriculture conventionnelle sont avérés : extinction d’espèces, notamment d’oiseaux et d’insectes, problème de fertilité humaine… Mais, sur le terrain, le changement se heurte à de nombreux obstacles.
Dispositif insuffisant
Les exploitants, accompagnés pendant des décennies, par un écosystème tout entier au service de l’agro-industrie, ont du mal à renoncer à des pratiques qui leur ont longtemps réussi. Souvent, il faut attendre un départ à la retraite et la reprise des terres par un enfant ou un acquéreur pour que les techniques agricoles soient modifiées. Et rien n’est simple. Les candidats à l’agriculture biologique veulent en général se lancer sur des parcelles plus petites que celles qui sont en vente, ce qui nécessite de trouver au même moment plusieurs repreneurs ayant des projets similaires.
La certification bio ne s’obtient, ensuite, qu’à l’issue d’une période de transition, pendant laquelle les rendements baissent, sans qu’une hausse des prix de vente des produits soit dans un premier temps envisageable. Les aides publiques à la conversion sont donc un dispositif indispensable pour franchir le cap. Or les retards de versement de ces aides sont récurrents. Jusqu’à trois années, par exemple, en Occitanie ! Pour une jeune exploitation, c’est un trou de trésorerie qui peut s’avérer fatal.
> Lire aussi  « Macron doit répondre aux milliers de paysans français » : devant les préfectures, les agriculteurs manifestent à nouveau
Le dispositif actuel n’est plus suffisant pour faire face au nombre croissant de conversions. Pour obtenir des fonds supplémentaires qui se révélaient nécessaires, à Mulhouse, les acteurs locaux ont ainsi choisi de s’adresser au secteur privé. L’association Terre de liens et la fondation Macif les ont aidés à faciliter les passages au bio. Les élus locaux ont aussi un rôle essentiel à jouer, mais le bio n’est pas forcément leur priorité. Les projets alimentaires territoriaux, qui, depuis 2016, mettent autour de la table l’ensemble des partenaires (producteurs, consommateurs, élus), s’essoufflent parfois, faute d’un leadership politique local suffisant et d’un engagement des syndicats agricoles majoritaires.
Transformer l’essai
Pendant ce temps, la grande distribution s’est lancée massivement dans la vente de produits bio. Elle contribue à leur démocratisation, la moitié des achats alimentaires bio étant réalisés aujourd’hui dans les super et hypermarchés. Mais le bio des grandes surfaces est rarement produit localement et souvent suremballé, ce qui lui ôte une partie de son intérêt environnemental.
Pour les agriculteurs français qui font le pari du bio, cette évolution présente aussi des risques. Le bio favorise une rémunération « juste » des producteurs lorsque ceux-ci passent par les circuits courts. Mais leurs conditions pourraient se dégrader rapidement avec les pressions sur les prix opérées par les grandes surfaces. 40 % des fruits et légumes bio consommés en France sont importés.
> Lire aussi  Agriculture : une crise existentielle
L’engouement du grand public pour le bio ne va pas générer, naturellement, une conversion massive de nos agriculteurs. Certes, la consommation de tels produits est désormais considérée majoritairement souhaitable. Le sujet du bio est devenu une des priorités dans les instances collectives. Pour les pionniers, ce sont de grandes satisfactions. Mais reste à transformer l’essai. En se donnant les moyens de dynamiser l’agriculture bio en circuit court, seule solution vraiment favorable aux producteurs et à l’environnement.
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L’agriculteur, bienfaiteur ou criminel ? Nos tribunes
• « Les changements que connaît l’agriculture dépassent largement les intérêts des exploitants » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/08/agribashing-les-changements-que-connait-l-agriculture-depassent-largement-les-interets-des-exploitants_6018480_3232.html>, par les agronomistes Gilles Bazin, Jean-Christophe Kroll, Aurélie Trouvé (AgroParisTech et AgroSupDijon)
• « Le sujet du bio est devenu une priorité » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/08/agribashing-le-sujet-du-bio-est-devenu-une-priorite_6018482_3232.html>, par Sophie Michel, chercheuse à l’EM Strasbourg Business School
• « Les paysans ont perdu la bataille culturelle contre la ville » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/08/agribashing-les-paysans-ont-perdu-la-bataille-culturelle-contre-la-ville_6018479_3232.html>, par Gilles Luneau, essayiste et spécialiste de l’agriculture
• « Sortir des pesticides est bien un choix de société » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/08/agribashing-sortir-des-pesticides-est-bien-un-choix-de-societe_6018478_3232.html>, par Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne
• « Les agriculteurs doivent suivre une autre voie que celle de l’agriculture intensive » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/08/les-agriculteurs-doivent-suivre-une-autre-voie-que-celle-de-l-agriculture-intensive_6018415_3232.html>, par Gérard Fonouni, professeur agrégé d’économie et gestion
• « Il est urgent d’avoir un geste fort envers la profession agricole » <https://www.lemonde.fr/emploi/article/2019/11/08/retraites-il-est-urgent-d-avoir-un-geste-fort-envers-la-profession-agricole_6018484_1698637.html>, par André Chassaigne, député (PC) du Puy-de-Dôme, et Olivier Damaisin, député (LRM) du Lot-et-Garonne
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/08/agribashing-le-sujet-du-bio-est-devenu-une-priorite_6018482_3232.html>
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13- Pour la première fois, la justice valide deux arrêtés anti-pesticides pris par des communes, France info, 08/11/19, 12:15

Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a validé les arrêtés pris par Gennevilliers et Sceaux, dans les Hauts-de-Seine.
Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a validé vendredi 8 novembre deux arrêtés anti-pesticides à Gennevilliers et Sceaux (Hauts-de-Seine). L'audience avait eu lieu le 29 octobre dernier. Les deux maires avaient défendu leurs arrêtés au nom de "la santé pour la population". Après cette décision en référé, les deux arrêtés pris au printemps doivent désormais être examinés au fond.
Cette décision du tribunal administratif est une première. Jusqu'à présent toutes les communes qui avaient pris des mesures similaires avaient vu leurs arrêtés annulés. Le cas le plus emblématique est celui de Langouët. En prenant un arrêté antipesticides en mai dernier, le maire de cette commune bretonne avait lancé un vaste débat et fait des émules. Fin octobre, la justice avait tranché estimant que l'interdiction des produits phytosanitaires n'était pas de la compétence d'un maire. 
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pesticides/glyphosate/le-tribunal-administratif-de-cergy-pontoise-valide-deux-arretes-anti-pesticides-a-gennevilliers-et-sceaux_3694353.html>
Sur le même sujet : 
> Validation de deux arrêtés anti-pesticides dans les Hauts-de-Seine : "Ce sont des arrêtés d'affichage, les pesticides sont déjà interdits" en ville, affirme Elisabeth Borne <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pesticides/glyphosate/validation-de-deux-arretes-anti-pesticides-dans-les-hauts-de-seine-ce-sont-des-arretes-d-affichage-les-pesticides-sont-deja-interdits-en-ville-affirme-elisabeth-borne_3694869.html>, France info, 08/11/19, 21:32
> Un juge refuse de suspendre deux arrêtés anti-pesticides <https://www.lepoint.fr/societe/un-juge-refuse-de-suspendre-deux-arretes-anti-pesticides-premiere-victoire-selon-les-maires-08-11-2019-2346147_23.php>, AFP, 08/11/19, 23:00
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14- La viande « cultivée » pose plus de problèmes qu’elle n’en résout, The Conversation, 08/11/19, 16:17
Par Eric Muraille, biologiste, immunologiste, Maître de recherches au FNRS, Université Libre de Bruxelles

La viande cultivée, ou viande in vitro, aussi nommée clean meat (viande propre) par ses partisans, est une viande produite en laboratoire à l’aide de techniques de bio-ingénierie.
En 2013, Mark Post, professeur a l’université de Maastricht, présentait le premier burger de viande cultivée. Depuis, l’utopie d’une consommation de viande sans exploitation animale, issue d’une « agriculture cellulaire », a fait de nombreux adeptes chez les défenseurs des animaux, mais surtout dans l’industrie. 
De nombreuses start-up sponsorisées par de grands noms de l’industrie agroalimentaire ont été créées. Elles ambitionnent de mettre sur le marché, dès 2020 ou 2022, des viandes cultivées de bœuf, de volaille ou de poisson à un prix abordable. 
L’administration américaine a déjà établi en 2018 un cadre réglementaire ouvrant la voie à la commercialisation de ces produits.
Alors, la viande artificielle, utopie ou réelle révolution alimentaire ?
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/la-viande-cultivee-pose-plus-de-problemes-quelle-nen-resout-126662>
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15- Le parc national des calanques demande 450.000 euros contre des braconniers, AFP, 08/11/19, 18:00

Ils avaient chassé illégalement des tonnes de poissons dans les calanques de Marseille : le parc national a demandé vendredi 450.000 euros pour "préjudice écologique" à quatre braconniers des mers, qui comparaissaient au civil à Marseille.
Il s'agit du premier dossier pour préjudice écologique - une notion inscrite au code civil depuis 2016 - à être jugé devant un tribunal en France, selon l'avocat du parc, Me Sébastien Mabile.
"La demande du parc national est légitime et je demande au juge de faire valoir le principe du droit dans ce dossier historique", a renchéri l'avocat général Franck Lagier.
En juillet 2018, les quatre apnéistes marseillais avaient été jugés au pénal et condamnés à des peines de 15 à 18 mois de prison avec sursis, pour avoir chassé au harpon illégalement pendant plus de quatre ans dans les eaux protégées des calanques.
Me Mabile a rappelé que 4,5 tonnes de poissons et coquillages ont été prélevés illégalement, ce qui a provoqué "un retour en arrière de trois à quatre ans par rapport à l'+effet réserve+ sur la biomasse". Cet "effet réserve", a-t-il expliqué, définit l'augmentation de la biomasse dans les zones de non-pêche.
A la barre vendredi, une directrice de recherches émérite du CNRS, ancienne membre du conseil d'administration du parc des calanques, Denise Bellan-Santini, s'est désolée de ce que les braconniers s'attaquent notamment à des prédateurs comme le mérou, dont dépend tout un écosystème.
"Quand un braconnier tire un mérou de 10 kg, l'impact sur l'ensemble de la biomasse est multiplié par dix", a-t-elle estimé, car la présence de ce prédateur a un impact sur l'ensemble de la chaîne alimentaire.
Le parc demande aussi 100.000 euros aux chasseurs sous-marins pour préjudice moral, et 18.000 euros pour le même préjudice à leurs clients : six écaillers et restaurateurs ayant pignon sur rue à Marseille, et qui ont profité de cette manne.
"On dit que le premier prisonnier du château d'If était un braconnier, mais l'histoire ne dit pas ce qu'il est advenu du commerçant qui lui achetait du poisson", a noté malicieusement le président du tribunal, Pierre Jeanjean.
Ces commerçants "ont acheté du poisson issu de la pêche non professionnelle, troué, harponné (...) mais ont bénéficié d'un régime très favorable" a souligné Me Mabile, rappelant qu'ils ont évité le procès public au pénal et n'ont été condamné qu'à des amendes de 800 à 1.500 euros.
Les avocats des écaillers et restaurateurs ont demandé au président de ne pas céder à la "pression politique et médiatique" et de "ramener ce dossier à sa mesure", évoquant "juste quelques poissons achetés", ou encore "cinq douzaines d'oursins".
Le délibéré doit être rendu le 6 mars 2020.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/prejudice-ecologique-le-parc-national-des-calanques-demande-450-000-euros-contre-des-braconniers_138902>
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16- Glyphosate : des députés demandent à l'Etat de "clarifier" les dérogations (rapport), AFP, 10/11/19, 10:00

Le calendrier prévu de suppression du glyphosate sera difficile à tenir partout en l'état actuel des connaissances, prévient un rapport parlementaire, demandant à l'Etat de préciser rapidement les cultures qui "bénéficieront d'une dérogation" d'utilisation en 2021.
La mission parlementaire chargée d'évaluer le plan de sortie du glyphosate, dont l'AFP a obtenu une copie du rapport avant sa présentation à la presse prévue mercredi, juge "inconscient d'attendre le 31 décembre 2020" pour savoir "quelles situations culturales" devront obligatoirement cesser d'utiliser l'herbicide le 1er janvier 2021 et celles qui pourront bénéficier d'un délai.
La France s'est engagée à se passer de cet herbicide controversé le 1er janvier 2021 dans ses principaux usages, et le 1er janvier 2023 pour l'ensemble de ses utilisations.
La "mission d'information commune sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate", dirigée par les députés Jean-Luc Fungit (LR) et Jean-Baptiste Moreau (LREM), demande que l'INRA et les instituts techniques agricoles précisent "au plus tard en juin 2020" les situations "qui ne pourront supporter un arrêt du glyphosate le 1er janvier 2021 sans menacer la survie de l'exploitation ni son environnement".
"Il est crucial que le gouvernement clarifie son message à l'égard des agriculteurs, en premier lieu à l'égard de ceux qui seront soumis à l'interdiction du glyphosate dès le 1er janvier 2021", ajoute le rapport en soulignant que la "transition" aura un "coût substantiel".
Frais de main d'œuvre (12,7 millions d'euros d'heures supplémentaires), consommation de carburant multipliée par 3 ou 4 (87 millions d'euros), investissements en matériels nouveaux et croissance des dépenses dans d'autres produits chimiques : la suppression de cet herbicide bon marché alourdirait les charges des exploitations entre 50 et 150 euros l'hectare, selon le rapport.
Les coût de production du blé augmenteraient de 10 euros la tonne. Les techniques alternatives de désherbage (passages supplémentaires de tracteurs et de machines) émettraient aussi 226.000 tonnes de CO2 supplémentaires, selon l'association générale des producteurs de céréales AGPB citée dans le rapport.
<https://information.tv5monde.com/info/glyphosate-des-deputes-demandent-l-etat-de-clarifier-les-derogations-rapport-331361>
Sur le même sujet :
> Supprimer le glyphosate aura un coût élevé, estime un rapport parlementaire, AFP, 10/11/19, 19:00
Isabel Malsang
Le calendrier prévu de suppression du glyphosate sera difficile à tenir partout en l'état actuel des connaissances, et aura un coût élevé pour les agriculteurs, estime un rapport parlementaire demandant à l'Etat de préciser rapidement les cultures qui "bénéficieront d'une dérogation" d'utilisation en 2021.
Interrogée dimanche sur ce rapport, la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne, a affirmé que le gouvernement "reste résolu à sortir du glyphosate". L'objectif est "de sortir de l'essentiel des usages au 1er janvier 2021, et de tous les usages au 1er janvier 2023", a-t-elle assuré dans l'Emission politique de France Inter, France Télévisions et Le Monde.
La mission parlementaire chargée d'évaluer le plan de sortie du glyphosate - dont l'AFP a obtenu une copie du rapport avant sa présentation à la presse prévue mercredi - juge "inconscient d'attendre le 31 décembre 2020" pour savoir "quelles situations culturales" devront obligatoirement cesser d'utiliser l'herbicide le 1er janvier 2021 et lesquelles pourront bénéficier d'un délai.
La "mission d'information commune sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate", dirigée par les députés Jean-Luc Fugit (LREM) et Jean-Baptiste Moreau (LREM), demande que l'INRA et les instituts techniques agricoles précisent "au plus tard en juin 2020" les situations "qui ne pourront supporter un arrêt du glyphosate le 1er janvier 2021 sans menacer la survie de l'exploitation ni son environnement"
"Il est crucial que le gouvernement clarifie son message à l'égard des agriculteurs, en premier lieu à l'égard de ceux qui seront soumis à l'interdiction du glyphosate dès le 1er janvier 2021", ajoute le rapport en soulignant que la "transition" aura un "coût substantiel".
- Trois ou quatre fois plus de carburant -
"Je pense qu'on a des premières filières qui pourront le faire sans doute plus rapidement que d'autres (...) on souhaite avoir la première viticulture zéro glyphosate et je pense qu'ils sont en train d'agir pour que ce soit le cas", a précisé Mme Borne.
Pour le député Matthieu Orphelin - un proche de Nicolas Hulot qui a quitté LREM en février en déplorant que la majorité n'aille pas "au bon rythme" sur l'écologie - ce rapport "montre que, à seulement un peu plus d'un an de la première échéance, la dynamique n'est pas suffisamment enclenchée".
Dans un communiqué dimanche soir, il déplore le fait qu'il soit "impossible de suivre l'évolution de l'utilisation du glyphosate : même l'état des lieux en 2018 de la consommation de glyphosate par filière n'a pas été possible". Il plaide pour "quand c'est justifié, de(s) soutiens techniques et financiers nouveaux pour les agriculteurs s'engageant dans la sortie du glyphosate".
Davantage de main d'œuvre, trois ou quatre fois plus de carburant, des investissements en matériels nouveaux et d'autres produits chimiques : la suppression de cet herbicide bon marché alourdira les charges des exploitations entre 50 et 150 euros l'hectare, selon le rapport.
Les coûts de production du blé augmenteraient de 10 euros la tonne. Les techniques alternatives de désherbage émettraient aussi 226.000 tonnes de CO2 supplémentaires, selon l'association générale des producteurs de céréales AGPB citée dans le rapport.
Les députés pointent plusieurs cas où la seule alternative au glyphosate est de détruire les mauvaises herbes à la main, ce qu'ils qualifient "d'impasse" tant les investissements en main d'œuvre seraient alors intenables.
Le rapport signale aussi les cultures en pente (vignes...) difficiles à cultiver mécaniquement, les cultures des exploitations dites en "zones intermédiaires" sur des sols difficiles à travailler et peu productifs. Selon l'institut technique Arvalis, cité dans le rapport, "l'interdiction du glyphosate déstabiliserait ces exploitations concernées au point de menacer leur survie".
Troisième impasse : les cultures destinées à des marchés spécifiques qui leur imposent des cahiers des charges très contraignants, comme la production de semences, de lin textile et celle de légumes frais et de conserve cultivés en plein champ (203.560 hectares) qui ne peut se permettre le moindre datura toxique, une plante qui pousse aux abords des champs et peut contaminer les moissons.
Enfin, le rapport propose la création d'une "plateforme nationale d'enregistrement des produits phytopharmaceutiques" pour centraliser aussi bien les achats de pesticides que leur utilisation.
<https://www.lepoint.fr/societe/glyphosate-des-deputes-demandent-a-l-etat-de-clarifier-les-derogations-rapport-10-11-2019-2346312_23.php>
Sur le même sujet : 
> Un rapport parlementaire décrit le casse-tête de la suppression progressive du glyphosate <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/10/un-rapport-parlementaire-decrit-le-casse-tete-de-la-suppression-progressive-du-glyphosate_6018696_3244.html>, Le Monde avec AFP, maj le 11/11/19 à 06h36
> L’agriculture française n’est pas prête à encaisser les coûts élevés liés à la suppression du glyphosate, alertent des parlementaires <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/agriculture/isr-rse/l-agriculture-francaise-n-est-pas-prete-a-encaisser-les-couts-eleves-lies-a-la-suppression-du-glyphosate-alertent-des-parlementaires-147889.html>, Novethic avec AFP, 11/11/19
En savoir plus :
> Mission d'information commune sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate
<http://www2.assemblee-nationale.fr/15/commissions-permanentes/commission-des-affaires-economiques/missions-d-information/strategie-de-sortie-du-glyphosate>
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17- Les paysans cambodgiens accusant Bolloré de spoliation invités à produire des preuves, Le Monde, 11/11/19, 18h42
Patricia Jolly  

Quatre-vingts paysans Bunongs estiment avoir été spoliés de leur forêt ancestrale, remplacée par des plantations d’hévéas. 
Quatre-vingts Bunongs – des paysans du Mondol Kiri, province de l’est du Cambodge – qui accusent le groupe de l’industriel français Vincent Bolloré d’avoir accaparé leurs terres, en 2008, pour en faire des plantations de caoutchouc, devront faire la preuve de leur identité et fournir leurs titres de propriétés, d’ici au 20 janvier 2020.
Dans une ordonnance rendue le 8 novembre, le tribunal « invite » chacun d’entre eux à communiquer avant cette date – à laquelle se tiendra une audience de mise en état du dossier – « tout document officiel établissant l’existence, la nature, la localisation, la surface exacte et le référencement de la ou des terres dont il est demandé la restitution », « tout document notarié, individualisé et officiel établissant la propriété de chacun sur la ou les terres revendiquées » et « tout document justifiant de l’état civil de chacun ».
> Lire aussi  Des Cambodgiens poursuivent le groupe Bolloré pour avoir détruit leur forêt sacrée
Le juge souligne que seules « 53 copies de pièces d’identité de qualité souvent médiocre et ne permettant pas la lecture des quelques mentions y figurant en caractères latins » sont actuellement en la possession du tribunal, que ces documents « mentionnent », pour certains, « des noms différents de ceux portés sur l’acte introductif d’instance » et que certaines attestations « comportent des incohérences et n’apportent pas d’information sur la localité concernée par les terres litigieuses ».
Pouvoir opérationnel
A l’été 2015, Me Fiodor Rilov a saisi le tribunal de grande instance de Nanterre au nom de ces agriculteurs itinérants et animistes dans le cadre d’une action en reconnaissance de responsabilité civile délictuelle contre le groupe Bolloré. Ses clients l’accusent de les avoir spoliés de plusieurs milliers d’hectares de leurs forêts ancestrales afin de les transformer en plantations d’hévéas, arbres à caoutchouc, sur la commune de Bousra, au Cambodge.
Cette opération aurait été réalisée, avec l’aval du gouvernement cambodgien, par l’entremise de la Socfin-KDC, joint-venture entre la holding Socfinasia, une société luxembourgeoise dont le groupe Bolloré est actionnaire à près de 39 %, et la Khao Chuly, une entreprise de construction cambodgienne, proche du pouvoir central.
> Lire aussi  Des paysans cambodgiens assignent en justice en France le groupe Bolloré
Selon les Bunongs, qui réclament la restitution de leurs terres ainsi que des dommages et intérêts, mais qui peinent à réunir les documents réclamés par la justice pour démontrer le préjudice allégué, le groupe Bolloré aurait exercé sur leurs terres, depuis la France, un pouvoir opérationnel à travers la structure Terres Rouges Consultant (TRC), une société dissoute en 2012, dont le siège se trouvait jusqu’alors dans la tour Bolloré, à Puteaux (Hauts-de-Seine).
Neuf des 80 requérants ont effectué le déplacement en France, le 1er octobre, pour demander, lors d’une audience de mise en état, la communication des baux, du registre du personnel, de la liste des dirigeants et des principaux clients et des contrats de TRC qui leur auraient permis, disent-ils, de faire la preuve de leurs allégations. Ils avaient en outre requis la désignation d’un expert ayant pour mission d’examiner les conséquences, pour chacun d’eux, de la création et de l’exploitation des plantations litigieuses.
« Instrumentalisés »
Le 8 novembre, le tribunal a rejeté toutes ces demandes au motif que les Bunongs « ne produisent aucun élément de preuve portant sur le pouvoir opérationnel invoqué entre les sociétés Terres Rouges Consultant, Bolloré et Compagnie du Cambodge, pas plus qu’ils ne produisent d’élément établissant leur qualité de propriétaire des terres et partant, l’existence du préjudice allégué ». Et qu’« aucune mesure d’instruction ne peut être ordonnée en vue de suppléer la carence d’une partie dans l’administration de la preuve ».
Le groupe Bolloré a toujours affirmé n’avoir « strictement aucun lien avec cette procédure » qui relèverait d’un « problème strictement cambodgien ». Contacté par Le Monde, Me Olivier Baratelli, un de ses avocats, s’est déclaré « halluciné » de voir « ces gens [les neuf requérants Bunongs présents à l’audience du 1er octobre assistés d’interprètes], qui ne comprennent rien à rien, instrumentalisés et exposés médiatiquement pour attirer la compassion de l’opinion publique ».
« Me Rilov a engagé, avec témérité, une action sans même savoir si ces gens existent, a poursuivi Me Baratelli. Le 20 janvier 2020, nous verrons si ses clients ont répondu à l’invite du tribunal, mais nous leur demandons leurs pièces d’identité depuis quatre ans, aussi, je ne vois pas comment elles pourraient miraculeusement apparaître. »
« Nous ne sommes pas du tout découragés, a assuré au Monde Me Rilov, qui dit toujours tabler sur un examen du dossier au fond d’ici à la fin de l’année 2020. Les paysans cambodgiens sont conscients qu’il s’agit d’une étape dans leur longue marche. Nous produirons les pièces d’identité dont celles qui manquent sont en cours d’obtention et les documents que le tribunal nous a refusés peuvent très bien nous arriver par une autre voie. »
> Lire aussi  Avec l’huile de palme, l’Afrique est rattrapée par la déforestation
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/11/les-paysans-cambodgiens-accusant-bollore-de-spoliation-invites-a-produire-des-preuves_6018784_3244.html>
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18- Burger King lance un hamburger sans viande en Europe dans un marché plein d'appétit, AFP, 12/11/19, 13:00

Le géant américain du fast-food, Burger King, lance mardi en Europe un hamburger sans viande qu'il a déjà testé aux Etats-Unis et en Suède, espérant conquérir une part conséquente de ce marché en plein boum.
Le groupe ajoute cette version végétarienne de son "Whopper" à son menu dans 25 pays et 2.500 restaurants, ce qui en fait l'un des "plus gros lancements de l'histoire de la marque", a expliqué à l'AFP David Shear, président de la région Europe pour Burger King. Au Royaume-Uni, le nouveau sandwich sans viande sera lancé un peu plus tard, aux alentours du début d'année, précise-t-on dans le groupe.
La chaîne affirme qu'elle devient ainsi la plus grosse chaîne de restauration rapide à offrir un hamburger végétarien en Europe.
Burger King, plus connu pour les burgers saignants, "pense qu'il y a du potentiel de croissance" pour les produits végétariens dans son enseigne, ajoute M. Shear.
D'après lui, le burger végétarien aux Etats-Unis a même aidé les ventes de burgers à base de viande, car il attire de nouveaux clients qui normalement ne venaient pas dans l'enseigne de fast food.
Il s'est refusé à donner des chiffres sur les ventes aux Etats-Unis du Whopper sans viande, ou sur la part de marché visée en Europe.
L'enseigne de restauration rapide, tout comme ses concurrentes Yum Brands et Kentucky Fried Chicken, a pris une longueur d'avance aux Etats-Unis sur le géant McDonald's, dont la croissance ces derniers mois a pâti d'un retard dans ces burgers végétariens.
Après avoir expérimenté en avril un Big Vegan en Allemagne, en collaboration avec Nestlé, McDonald's teste depuis fin septembre un cheeseburger sans viande au Canada mais n'est pas encore au stade d'une commercialisation à grande échelle.
L'industrie agroalimentaire se livre à une compétition mondiale sur le nouveau marché des protéines alternatives, afin de capter des consommateurs de plus en plus nombreux à adopter un régime vegan, pour des raisons écologiques, morales ou diététiques.
D'après JPMorgan, le marché de la viande à base de plantes pourrait atteindre 100 milliards de dollars d'ici 15 ans, dopé notamment par l'urgence climatique, car l'élevage bovin est l'une des industries les plus polluantes au monde.
Impossible Foods, dans lequel a investi le britannique Richard Branson, Beyond Meat, financé en partie par le milliardaire Bill Gates, rivalisent avec le néerlandais The Vegetarian Butcher, racheté récemment par le géant Unilever, et qui fournit Burger King en Europe.
Nestlé a déjà un hamburger à base de protéines de soja et de blé présent dans les rayons des supermarchés européens et américains depuis fin septembre
D'après une étude récente du cabinet de conseil Deloitte, "le temps où les produits alternatifs (à la viande et aux produits laitiers) appartenaient à une niche de marché est révolu".
"Le marché européen des (protéines) alternatives (...) représente 40% du marché mondial", et devrait atteindre 2,4 milliards d'euros d'ici 2025 contre 1,5 milliard en 2018, ajoute Deloitte.
Signe que le végétarien/vegan est un marché prometteur en Grande-Bretagne: la chaîne de boulangeries Greggs, connue pour ses friands à la saucisse, affirme avoir connu une année qu'elle qualifie d'exceptionnelle grâce au succès d'un friand "vegan" lancé début 2019.
<https://information.tv5monde.com/info/burger-king-lance-un-hamburger-sans-viande-en-europe-dans-un-marche-plein-d-appetit-331650>
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19- Tribune. « L’industrie agroalimentaire a plus que jamais besoin des lanceurs d’alerte », Le Monde, 12/11/19, 14h23
Par Romain Espinosa, Chercheur en économie au CNRS et au Centre de recherche en économie et management (CREM) à l’Université de Rennes 1, secrétaire de l’Association française d’économie du droit/AFED

Dans une tribune au « Monde » le chercheur Romain Espinosa explique qu’il est utile de protéger les lanceurs d’alerte dans les élevages car ils sont les acteurs majeurs pour l’instauration d’une société de confiance.
Tribune. Les lanceurs d’alerte jouent un rôle croissant dans nos démocraties. Qu’il s’agisse d’Edward Snowden, d’Irène Frachon (Médiator), des Monsanto Papers, ou des Panama Papers, les lanceurs d’alerte contribuent à informer la société sur de graves agissements, au prix parfois de lourdes conséquences sur leur vie. La question des mécanismes mis en place pour assurer leur protection est donc centrale pour le bon fonctionnement et l’avenir de nos démocraties.
Car si un lanceur d’alerte commet un délit en violant un accord de confidentialité ou un droit de propriété, il le fait afin de dénoncer des agissements bien plus délétères. Protéger les lanceurs d’alerte, c’est aussi leur donner les moyens d’informer la population sur des agissements graves d’acteurs privés ou publics dont elle est victime afin qu’elle puisse y répondre.
> Lire aussi  De nouvelles vidéos-chocs dénoncent l’abattage de vaches avec leur fœtus
Les vidéos embarquées des associations de défense des droits des animaux ont ces dernières années largement contribué à informer l’opinion publique sur les pratiques qui ont lieu derrière les portes de certains abattoirs et élevages intensifs. En 2014, l’association L214 dénonçait ainsi les agissements d’une entreprise où des milliers de poussins étaient étouffés dans des sacs en plastique.
Le bien-être animal n’est plus une question privée
En 2018, la même association montrait, vidéo à l’appui, un élevage de visons dans un état d’« extrême salubrité » avec des médicaments périmés depuis plusieurs années qui avait pourtant reçu un avis favorable de la part des services de l’État. En octobre, l’association Welfarm bouleversait l’opinion publique en diffusant une vidéo de DxE montrant l’étendue de l’horreur de la castration à vif des porcelets.
> Lire aussi  « Beaucoup de gens, à Paris, sont moins bien logés que mes vaches » : le désarroi du monde agricole face à l’« agribashing »
Force est de constater que les pratiques dénoncées par ces vidéos sont également rejetées par une large majorité de Françaises et Français. La classe politique semble consciente du souci croissant de la population sur le sujet : le gouvernement vient d’annoncer son intention d’interdire le broyage de poussins vivants ainsi que la probable interdiction de la castration à vif des porcelets.
Il apparaît aujourd’hui évident que le bien-être animal n’est plus une question privée reléguée aux seuls éleveurs et abatteurs, mais relève plus que jamais du débat public : les Françaises et Françaises veulent décider collectivement du traitement des animaux, et les lanceurs d’alerte sont une précieuse source d’information sur le sujet.
Le cœur de nos démocraties
L’opinion publique aurait-elle simplement entendu parler de ces pratiques sans le travail des lanceurs d’alerte ? Sans être informés sur ces pratiques, comment aurions-nous pu décider de légiférer pour les interdire ?
> Lire aussi  « En finir avec l’élevage intensif, cet ennemi de l’intérêt général »
Alors que les lanceurs d’alerte sont manifestement devenus un élément incontournable du débat public, certaines voix s’élèvent pour demander une évolution du code pénal contre les associations de défense des animaux à l’origine de ces alertes. Alors que les travaux en recherche visent justement à trouver les meilleurs mécanismes incitatifs pour protéger les lanceurs d’alerte, un des principaux dangers consisterait à vouloir pénaliser les actes nécessaires au lancement d’alertes.
> Lire aussi  « Les Français se soucient de plus en plus du bien-être animal »
Une telle évolution législative entraînerait la France sur une voie périlleuse, contradictoire et contraire aux intérêts de sa population. Périlleuse, car informer la population sur des agissements néfastes et à grande échelle constitue le cœur de nos démocraties.
Instaurer la confiance
Contradictoire, car elle conduirait à reconnaître que les pratiques filmées sont contraires à nos valeurs en légiférant après la publication des vidéos, tout en condamnant celles et ceux qui nous ont alertés sur le sujet. Contraire aux intérêts des Français, enfin, car elle sanctionnerait des individus pour des délits mineurs (une entrée sur une exploitation) nécessaires pour informer sur des agissements bien plus graves ayant de lourds impacts sanitaires et éthiques pour la population (élevages utilisant des médicaments périmés depuis plusieurs années).
Outre les animaux eux-mêmes, c’est l’industrie agroalimentaire qui a plus que jamais besoin de ces lanceurs d’alerte. A long terme, réinstaurer la confiance entre la population et la production agricole ne peut se faire qu’en condamnant les entreprises qui violent les règles d’hygiène et s’engagent dans des pratiques très douloureuses pour les animaux.
> Lire aussi  Valeria Siniscalchi : « Les mobilisations autour de la nourriture sont de plus en plus visibles et souvent connectées entre elles »
Ouvrir les exploitations permettra à chacune et chacun de constater la réalité de l’élevage en France, et permettra de retisser un lien de confiance entre les Français et leur agriculture. Au contraire, vouloir sanctionner celles et ceux qui nous informent sur la réalité des élevages ne fera qu’augmenter la défiance des Français pour un système opaque où chaque nouvelle révélation alimentera davantage la suspicion.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/12/l-industrie-agroalimentaire-a-plus-que-jamais-besoin-des-lanceurs-d-alerte_6018873_3232.html>
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20- Le monde agricole, un terrain sur lequel gouvernement et majorité avancent comme sur des œufs, Le Monde, 12/11/19, 18h04
Manon Rescan

Députés pris à partie, permanences dégradées… Les rapports entre la majorité et les agriculteurs sont mauvais depuis le début du mandat. 
Si les agriculteurs ne grossiront sans doute pas les rangs des opposants à la réforme des retraites, le monde agricole demeure un foyer de tension potentiel, un terrain sur lequel gouvernement et majorité avancent comme sur des œufs. Une page de vifs affrontements vient de se tourner, qui a mis face à face une partie des syndicalistes de la FNSEA et les députés La République en marche (LRM).
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Plusieurs permanences parlementaires ont été dégradées cet été par des agriculteurs protestant contre la ratification par l’Assemblée nationale en juillet du CETA, le traité de libre-échange avec le Canada. Les éleveurs bovins en particulier redoutent les effets des futures importations de viande d’Amérique du Nord en France. Ces tensions ont connu leur apogée le 3 octobre à Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme,) où se déroulait un sommet de l’élevage. Des députés LRM ont été forcés de quitter un débat sur le CETA, poussés dehors par des syndicalistes les traitant de « guignols de La République en marche ».
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Le vote sur ce traité en juillet, qui a fortement divisé la majorité (50 de ses membres se sont abstenus lors du vote, quand 8 ont voté contre), est intervenu dans un contexte très délicat, conjoncturellement et structurellement, pour le monde agricole. « La sécheresse a été très difficile cette année », rappelle le député de l’Aveyron Stéphane Mazars, qui a alerté le premier ministre cet été à ce sujet. Il est venu s’ajouter aux bouleversements liés à la transition écologique et aux actions de militants écologistes ou antispécistes qualifiées d’« agribashing ».
« Un double symbole »
« On demande aux agriculteurs un changement culturel total, c’est très violent », constate la députée LRM de Côte-d’Or Yolaine de Courson. « Le CETA est venu appuyer là où ça fait mal : alors qu’en France on demande aux agriculteurs de faire énormément d’efforts sur la qualité de la viande, ils ont l’impression que ce traité va permettre de faire venir de la viande du Canada qui n’est pas soumise aux mêmes normes », poursuit l’élue, qui, bien qu’elle se soit abstenue sur ce texte, a été violemment prise à partie à ce sujet lors d’un comice agricole en août. « Comme députés, nous sommes des cibles parce que nous votons les lois et que c’est facile de nous trouver : on a une permanence », poursuit Mme de Courson.
Un parlementaire LRM en particulier en a fait la douloureuse expérience. « Je suis un double symbole », reconnaît Jean-Baptiste Moreau. Le député de la Creuse est aussi éleveur bovin de métier, la filière qui s’estime la plus pénalisée par l’accord de libre-échange. Depuis le début du quinquennat, il a été mis en avant comme le représentant du monde agricole au sein d’une majorité élue sous la bannière de la « start-up nation ». « Les agriculteurs savent que je suis proche d’Emmanuel Macron, à travers moi c’est lui qu’ils veulent atteindre », assure-t-il. Cet été, sa permanence a été murée et des affichettes à son effigie ont été placardées dans sa circonscription avec ces indications « Wanted JB Moreau, Haute trahison, Complicité d’empoisonnement, Léchage de bottes jupitériennes ».
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Le député fait aussi partie de ceux qui ont été chassés du sommet de l’élevage le 3 octobre, tout comme un député incarnant un autre symbole : Roland Lescure, président de la commission des affaires économiques, mais surtout député des Français de l’étranger du Canada, fervent avocat du traité de libre-échange. Cet épisode a suscité la solidarité de leurs collègues, dont plusieurs ont menacé de boycotter de futures rencontres avec les agriculteurs. Une parlementaire LRM émet toutefois une réserve : « La démarche d’aller débattre sur le CETA au salon de l’élevage a été vécue comme une provocation. Aucun argument technocratique ne peut convaincre ces éleveurs du bien-fondé du CETA. C’est comme discuter des retraites avec uniquement des adhérents de la CGT. »
« Quand on demande la fin de l’“agribashing”, on ne peut pas être soi-même dans la violence, dénonce Jean-Baptiste Moreau, qui n’a pas digéré l’épisode. Il y a des syndicalistes qui vivent sur la misère du monde agricole mais ne se remettent pas eux-mêmes en question, n’apportent pas de solution. » « C’est idiot de s’en prendre à Jean-Baptiste Moreau », le défend Patrick Mignola, président du groupe MoDem à l’Assemblée.
« Si on n’a pas inscrit l’interdiction immédiate et sans transition du glyphosate dans la loi, c’est grâce à lui. Le bras de fer sur les prix avec la grande distribution, c’est aussi lui », rappelle le centriste, alors que M. Moreau a été le rapporteur du projet de loi EGalim devant permettre une meilleure répartition des prix dans l’agroalimentaire.
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Depuis, les tensions sont redescendues d’un cran. Gilles Le Gendre, président du groupe LRM à l’Assemblée, a reçu avec des collègues la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, en octobre. « On s’est dit les choses », affirme le député de Paris, qui évoque désormais « la volonté partagée de passer à autre chose ». « Nous avons des objectifs ambitieux en termes d’accompagnement du monde agricole, nous n’imaginons pas pouvoir mener cette politique en étant en opposition frontale avec certains de leurs représentants ». M. Le Gendre a annoncé sa volonté de relancer un groupe de travail sur l’agriculture au sein de la majorité. La semaine dernière, Jean-Baptiste Moreau était aux côtés de représentants de la filière élevage en Chine avec Emmanuel Macron pour vanter les exportations de viande française.
« Rester vigilant »
Entre-temps, les députés ont arraché un renoncement de poids au cours des débats sur le budget. Le gouvernement envisageait de ponctionner 45 millions d’euros dans les recettes des chambres d’agriculture. « C’était ridicule, pourquoi ouvrir ce front ? », estime Jean-Baptiste Moreau, qui avait combattu cette disposition en commission. « C’était inaudible de leur couper des moyens alors que c’est un monde qui doit se transformer le plus vite », abonde la députée de la Drôme Célia de Lavergne.
Cette dernière constate une forme d’« apaisement » depuis la mi-octobre dans les relations avec les agriculteurs, mais invite à « rester vigilant » car « la rémunération des agriculteurs demeure faible ». « Il ne faut pas grand-chose pour que ça s’embrase », abonde son collègue Stéphane Mazars. Chaque mot comptera dans les prochaines prises de parole, que ce soit sur les pesticides, alors que les députés devaient présenter mardi 12 novembre un rapport d’étape de la mission d’information sur la sortie du glyphosate, ou lors des futures négociations pour la politique agricole commune. Quant au CETA, si les sénateurs s’opposent à sa ratification en fin d’année, le texte reviendra devant les députés, et avec lui de nouvelles tensions et d’éventuelles pressions d’agriculteurs sur les élus LRM. « Si le CETA revient à l’Assemblée, certains députés auront piscine au moment du vote », anticipe un pilier de la majorité.
> Lire aussi  Le front syndical s’étoffe avant la grève du 5 décembre dans les transports
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/11/12/la-colere-du-monde-agricole-l-autre-foyer-de-tension_6018850_823448.html>
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21- Plainte contre Amazon et eBay pour vente illégale de pesticides, AFP, 12/11/19, 19:00

L'association Eau et Rivières de Bretagne a déposé plainte contre les plateformes de commerce en ligne eBay et Amazon pour vente illégale de produits phytosanitaires à des particuliers, a-t-elle annoncé mardi.
"La loi interdit depuis le 1er janvier 2019 l'achat, la détention et l'utilisation d'un grand nombre de pesticides. Il nous semble complètement anormal que cette loi soit bafouée par de grandes multinationales", a expliqué Dominique Le Goux, chargée de mission de l'association, lors d'une conférence de presse.
Alertée une première fois par Eau et Rivières de Bretagne, Amazon avait retiré ces produits de la vente au printemps, avant de les proposer à nouveau, selon l'association. 
L'association dit avoir réussi à commander "très facilement plusieurs bidons de pesticides interdits", dont certains à base de glyphosate, en octobre dernier sur les sites eBay et Amazon. Les produits venaient de vendeurs britanniques et espagnols, selon la même source.
"C'est une vraie délinquance environnementale", estime Brieuc Le Roch, juriste de l'association, qui note que sur ces sites "à aucun moment, le consommateur ne peut se dire qu'il est en train d'acheter un produit illégal".
Amazon a assuré à l'AFP demander "à tous les vendeurs de se conformer à (ses) politiques de vente" et disposer "d'équipes munies d’outils dédiés visant à s'assurer que des produits interdits n’aient pas leur place dans (sa) boutique". 
"Le produit en question a été supprimé", assure le géant de la vente en ligne.
Sur eBay, "la vente illégale de pesticides (...) est strictement interdite", a assuré Delphine Dauba-Pantanacce, responsable juridique internationale des affaires règlementaires de la plateforme. "Nous supprimons toute annonce proposant des produits interdits qui nous est signalée."
Mais pour Brieuc Le Roch, d'Eau et Rivières de Bretagne, "ce n'est pas au citoyen de faire la police" en contactant Amazon ou eBay à chaque fois qu'un produit illégal est mis en ligne.
Contacté, le parquet de Saint-Brieuc n'a pas été en mesure de confirmer le dépôt de plainte dans l'immédiat.
La vente illégale de pesticides à des particuliers est punie de deux ans d'emprisonnement et d'une amende de 300.000 euros, dont le montant peut être porté à 10% du chiffre d'affaires moyen, selon le code rural.
A la suite d'une plainte d'Eau et Rivières de Bretagne, Monsanto avait été condamné en 2009 pour publicité mensongère du Round Up, un herbicide alors présenté comme "biodégradable" et laissant "le sol propre".
<https://information.tv5monde.com/info/plainte-contre-amazon-et-ebay-pour-vente-illegale-de-pesticides-331714>
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22- Pêche : une majorité d'eurodéputés vote des aides aux navires néfastes à la biodiversité, Actu-environnement.com, 12/11/19
Laurent Radisson

« La pieuvre a gagné. Les tentacules puissants des lobbies industriels ont eu le dessus sur la mobilisation hors normes (…) pour faire respecter les engagements internationaux de l'Europe », réagit Claire Nouvian, fondatrice de l'association Bloom.
Cette déception de la présidente de l'ONG spécialisée dans la défense des océans résulte du vote de la commission de la pêche du Parlement européen ce mardi 12 novembre. Une majorité de ses membres a confirmé le vote d'avril 2019 des eurodéputés sur l'affectation des 6 milliards d'euros du Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP) pour la période 2021-2027. Ce vote permet d'allouer des subventions publiques à la modernisation de la flotte et à la construction de bateaux neufs, alors que ces dernières avaient été interdites en 2004.
« Depuis plus de vingt ans, tous les scientifiques s'échinent à dire que financer la construction de nouveaux navires revient à financer la surpêche. En dépit des engagements pris par l'Union européenne d'interdire ce type de subventions au niveau mondial d'ici 2020, dans le cadre des objectifs de développement durable et alors que 69 % des stocks européens de poisson sont toujours surpêchés, les eurodéputés relancent la machine infernale de la surpêche en Europe. C'est suicidaire ! », s'indigne Matthieu Colléter, responsable des relations institutionnelles de l'ONG. Outre leur impact sur la biodiversité, ces aides « vont aux gros et mettent les pêcheurs artisans sur la paille », pointe l'eurodéputé de la gauche sociale et écologique Raphaël Glucksmann.
Le projet de texte doit maintenant être examiné en trilogue, c'est-à-dire avec des représentants des trois institutions européennes : Commission, Parlement et Conseil. Deux réunions sont prévues d'ici la fin de l'année.
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/peche-vote-fonds-subventions-flotte-navires-feamp-ue-34392.php4>
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23- Tribune. « Il existe des forces de transformation des pratiques agricoles dans le monde paysan », Le Monde, 14/11/19, 06h00 
Par Jean-Philippe Martin, Professeur d’histoire en lycée

Le professeur Jean-Philippe Martin explique, dans une tribune au « Monde », que la recherche d’alternative au productivisme et l’intérêt pour l’environnement ont été portés par des paysans qui n’ont pas attendu les vertueux urbains pour réfléchir à leurs pratiques et commencer à les modifier.
Tribune. Les agriculteurs sont mal aimés par une partie de nos concitoyens. Ils produiraient trop, pollueraient abondamment, vendraient des produits nocifs pour la santé des consommateurs voire tueraient, sans vergogne, les bêtes qu’ils élèvent. En bref, ces producteurs seraient des anti-écologistes primaires ivres de produits chimiques. Le tableau est édifiant mais fort partial et déloyal envers les pratiques réelles de nombre d’agriculteurs en ce début de XXIe siècle.
Il est, certes, vrai qu’au début des années 1960, les agriculteurs ont été encouragés par les pouvoirs publics à moderniser les exploitations et à produire plus pour assurer l’indépendance alimentaire du pays puis pour exporter. Cependant, depuis la fin des années 1970, nombre d’exploitants agricoles, qui se disent paysans, ont expérimenté d’autres façons de travailler, malgré souvent les critiques tant des autorités que du syndicalisme majoritaire dans la profession.
La recherche d’alternative au productivisme, l’intérêt pour l’environnement, la volonté de vendre des produits de qualité ont été portés par des paysans, souvent proches de courants qui furent les ancêtres de la Confédération paysanne. Ceux-ci n’ont pas attendu les vertueux urbains pour réfléchir à leurs pratiques et commencer à les modifier.
André Pochon, Pierre Rabhi
Le rappeler est utile pour ne pas opposer urbains et agriculteurs au moment où la part des exploitations bio augmente significativement en France. Ce rappel devrait aussi favoriser la réflexion quant aux mesures et aux projets permettant aux paysans qui changent leurs pratiques de vivre de leur métier. Ce qui n’est toujours pas le cas de nos jours.
Dès 1980, l’affaire du veau aux hormones pousse une minorité de syndicalistes de la nouvelle gauche paysanne, autour de Bernard Lambert (1911-1984) – le père spirituel de José Bové – à remettre en cause le productivisme et à nouer des alliances avec les consommateurs. Produire autrement, disent-ils, permet de moins polluer, de dépenser moins d’énergie, de redonner du sens au travail paysan et de fournir une alimentation de qualité aux consommateurs.
> Lire aussi  « Neuf propositions pour l’agriculture française »
Dans les années 1980, de nombreuses initiatives se développent dans l’Ouest, portées par des agriculteurs productivistes qui changent leurs pratiques comme André Pochon dans les Côtes-d’Armor. Celui-ci impulse le Centre d’étude pour le développement d’une agriculture plus autonome (1982). Ses ambitions – respecter l’équilibre des sols et des écosystèmes, porter une grande attention aux problèmes de pollution et diminuer la consommation énergétique – ne sont pas sans rappeler celles que développe Pierre Rabhi dans les années 2000 et qui lui valent un grand succès médiatique.
Des néoruraux, souvent installés dans des régions périphériques ont, eux, impulsé des pratiques différentes (vente directe, transformation sur place, passage au bio…) afin de ne pas, comme le dit plus tard José Bové (1999), contribuer à la « malbouffe ».
Revitaliser les campagnes
En 1987, la Confédération paysanne qui naît veut à la fois défendre les travailleurs des campagnes mais aussi affirmer un projet d’agriculture paysanne. Les paysans doivent, pour elle, être indépendants des firmes agroalimentaires, diminuer les intrants chimiques, réduire la consommation d’énergie et contribuer à maintenir la biodiversité. Autant d’exigences qui l’amènent à lutter contre les organismes génétiquement modifiés (OGM) dans l’agriculture. La lutte contre la pollution des sols et des eaux expliquent son opposition aux grands élevages hors-sol dans certaines régions.
> Lire aussi  « Les modèles agro-écologiques ont fait leurs preuves »
Pour le syndicat, les transformations sont nécessaires et doivent permettre aux paysans de vivre de leur travail mais aussi contribuer à revitaliser les campagnes et à y créer des emplois. Cette agriculture paysanne est proche, par nombre d’aspects, de l’agro-écologie prônée depuis les années 2000, en France. Cependant, le syndicat se méfie des campagnes gouvernementales ou médiatiques et considère que c’est des paysans que doivent partir les transformations des pratiques agricoles.
En bref, il existe des forces de transformation des pratiques agricoles dans le monde paysan. Ces femmes et ces hommes doivent être encouragés par des politiques publiques qui soutiennent réellement ces agricultures. Enfin, les leçons de vertu données de l’extérieur par des missionnaires heurtent souvent et donnent rarement des résultats.
Les paysans écologistes existent, c’est une bonne nouvelle. Reste à les soutenir, une politique agricole tournée vers l’avenir devrait y contribuer.
§ Jean-Philippe Martin est l’auteur de « Histoire de la nouvelle gauche paysanne. Des contestations des années 1960 à la Confédération paysanne » (La Découverte, 2005) et de « Des “Mai 68” dans les campagnes françaises ? Les contestations paysannes dans les années 1968 » (L’Harmattan, 2017).
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L’agriculteur, bienfaiteur ou criminel ? Nos tribunes
• « Les changements que connaît l’agriculture dépassent largement les intérêts des exploitants » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/08/agribashing-les-changements-que-connait-l-agriculture-depassent-largement-les-interets-des-exploitants_6018480_3232.html>, par les agronomistes Gilles Bazin, Jean-Christophe Kroll, Aurélie Trouvé (AgroParisTech et AgroSupDijon)
• « Le sujet du bio est devenu une priorité » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/08/agribashing-le-sujet-du-bio-est-devenu-une-priorite_6018482_3232.html>, par Sophie Michel, chercheuse à l’EM Strasbourg Business School
• « Les paysans ont perdu la bataille culturelle contre la ville » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/08/agribashing-les-paysans-ont-perdu-la-bataille-culturelle-contre-la-ville_6018479_3232.html>, par Gilles Luneau, essayiste et spécialiste de l’agriculture
• « Sortir des pesticides est bien un choix de société » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/08/agribashing-sortir-des-pesticides-est-bien-un-choix-de-societe_6018478_3232.html>, par Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne
• « Les agriculteurs doivent suivre une autre voie que celle de l’agriculture intensive » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/08/les-agriculteurs-doivent-suivre-une-autre-voie-que-celle-de-l-agriculture-intensive_6018415_3232.html>, par Gérard Fonouni, professeur agrégé d’économie et gestion
• « Il est urgent d’avoir un geste fort envers la profession agricole » <https://www.lemonde.fr/emploi/article/2019/11/08/retraites-il-est-urgent-d-avoir-un-geste-fort-envers-la-profession-agricole_6018484_1698637.html>, par André Chassaigne, député (PC) du Puy-de-Dôme, et Olivier Damaisin, député (LRM) du Lot-et-Garonne
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/14/il-existe-des-forces-de-transformation-des-pratiques-agricoles-dans-le-monde-paysan_6019081_3232.html>
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24- Des arrêtés municipaux antipesticides suspendus par la justice en région parisienne, AFP, 14/11/19, 19:00

Le tribunal administratif de Melun a suspendu l'arrêté antipesticides de plusieurs maires de Seine-et-Marne et du Val-de-Marne, au motif que la réglementation de l'utilisation de ces produits relève de l'Etat, s'alignant ainsi sur plusieurs jugements similaires ailleurs en France, a-t-on appris jeudi.
Les juges des référés, qui ont rendu leurs décisions mercredi, avaient été saisis d'une vingtaine de recours, émanant de plusieurs agriculteurs et des préfets des deux départements.
Ils contestaient les arrêtés municipaux pris par 18 maires, cinq en Seine-et-Marne et 13 dans le Val-de-Marne, qui interdisaient l'usage de produits phytosanitaires sur leurs communes, dont le glyphosate. Selon les préfectures, les maires n'avaient pas à prendre ce type d'arrêtés qui relève de la compétence de l'Etat. 
"Sans nier l'existence d'une carence dans la protection des riverains", le tribunal leur a donné raison, en estimant que les maires ne pouvaient "se fonder sur les pouvoirs de police générale" dans ce domaine, mais uniquement prendre "des mesures ponctuelles" en cas notamment de "l'existence d'un péril imminent", explique la juridiction dans un communiqué.
Par ailleurs, le tribunal administratif de Cergy-Pointoise a aussi annulé jeudi un arrêté municipal pris par l'édile de Courbevoie (Hauts-de-Seine) pour le même motif, c'est-à-dire "l’incompétence du maire", étant "propre à créer un doute sérieux quant à la légalité de l’arrêté". 
La semaine dernière, ce tribunal avait pourtant pris la décision inverse. Il n'a pas suspendu les arrêtés antipesticides pris par les mairies de Gennevilliers et Sceaux (Hauts-de-Seine), au nom du "danger grave" pour la population. Une décision saluée comme une première victoire par les élus engagés depuis plusieurs mois sur cette question.
Le 20 novembre, Christian Favier (PCF), président du département du Val-de-Marne, défendra à son tour devant le tribunal administratif de Melun son arrêté antiglyphosate. Le Val-de-Marne avait affirmé être le premier département à prendre un arrêté en ce sens, après celui pris par la ville de Langouët (Ille-et-Vilaine), qui a depuis été annulé par la justice.
<https://information.tv5monde.com/info/des-arretes-municipaux-antipesticides-suspendus-par-la-justice-en-region-parisienne-332137>
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En images
25- Agriculture : des paysans fabriquent et vendent leur pain, France 2, journal de 13h, 12/11/19

Dans le Var, un couple produit son propre pain, à partir des céréales anciennes qu'ils font pousser dans leur champ.
À Draguignan, dans le Var, les clients s'arrachent le pain vendu dans un magasin de produits bio. Il est produit à Tourves, dans la ferme de la Reyne, située à une heure de la ville. Blandine Arcusa, ingénieure agronome, a hérité de 15 hectares il y a cinq ans. Avec son mari, également ingénieur agronome, ils deviennent paysans et boulangers. Chaque mardi et vendredi, ils fabriquent ainsi leur pain.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/agriculture-des-paysans-fabriquent-et-vendent-leur-pain_3699697.html>
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26- Demain, quelle viande mangerons-nous ?, Débat du Monde Festival, 15/11/19, 18h06

Prix, impact sur la santé, considérations environnementales, maltraitance animale… la viande fait l’objet de nombreuses critiques. 
Paul Shapiro, Hugo Desnoyer, Emilie Jeannin et Bruno Laurioux en ont débattu au Monde Festival.
> Vidéo à voir à :
<https://www.lemonde.fr/festival/video/2019/11/15/demain-quelle-viande-mangerons-nous-un-debat-du-monde-festival_6019357_4415198.html>
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27- Réchauffement climatique : les agriculteurs prennent leurs dispositions, TF1, journal de 13h, 16/ 11/19

Face à la sécheresse de ces dernières années, de nombreuses exploitations agricoles sont menacées de disparition. Du coup, certains agriculteurs ont dû prendre des décisions radicales. A Tresserre, dans les Pyrénées-Orientales, par exemple, ce viticulteur a planté de nouvelles vignes sous l'ombre de milliers de panneaux solaires. Plus au nord, près de Langres, un éleveur laitier a fait installer des murs gonflables qui s'adaptent à la météo pour protéger ses vaches de la chaleur.
> Reportage à voir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-we/videos/rechauffement-climatique-les-agriculteurs-prennent-leurs-dispositions-95698348.html>
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– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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