[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris & COP25 + 1 publication (mardi 19 novembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 19 Nov 07:43:57 CET 2019


Bonjour à tous,

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1- Montée des eaux : « Je me demande si Bombay existera encore en 2050 » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/08/montee-des-eaux-je-me-demande-si-bombay-existera-encore-en-2050_6018486_3244.html>, Le Monde, 08/11/19, 11h57
2- Décryptage. L’Afrique incontournable pour conduire la transition énergétique mondiale <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/11/08/l-afrique-incontournable-pour-conduire-la-transition-energetique-mondiale_6018492_3212.html>, Le Monde Afrique, 08/11/19, 12h34
3- Réchauffement climatique : La mort des glaciers des Pyrénées est programmée… plus tôt que prévu <https://www.20minutes.fr/planete/2646639-20191108-rechauffement-climatique-mort-glaciers-pyrenees-programmee-plus-tot-prevu>, 20 Minutes, 08/11/19, 18h15 
4- Les réseaux de télécommunications à l’épreuve des aléas climatiques <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/11/09/les-reseaux-de-telecommunications-a-l-epreuve-des-aleas-climatiques_6018602_3234.html>, Le Monde, 09/11/19, 10h29
5- En Islande, des collégiens au chevet d'un glacier en péril <https://www.geo.fr/environnement/en-islande-des-collegiens-au-chevet-dun-glacier-en-peril-198565>, AFP, 10/11/19, 10:00
6- Les "Quatre Saisons" de Vivaldi revisitées pour rendre le changement climatique audible <https://www.rtbf.be/musiq3/article/detail_les-quatre-saisons-de-vivaldi-revisitees-pour-rendre-le-changement-climatique-audible?id=10363454>, AFP, 11/11/19, 15:02
7- Reportage.  <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/13/climat-d-un-projet-de-vie-a-la-maison-de-la-poisse-pour-les-proprietaires-d-une-maison-fissuree_6018925_3244.html>Le combat des propriétaires de maisons fissurées, « victimes du réchauffement climatique », Le Monde, 12/11/19, 03h31
8- Les émissions de CO2 de Total repartent à la hausse <https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/les-emissions-de-co2-de-total-repartent-a-la-hausse-1146995>, Les Echos, 12/11/19, 07h00
9- A Paris, les trottinettes jouent la carte verte <https://www.lexpress.fr/actualites/1/styles/a-paris-les-trottinettes-jouent-la-carte-verte_2106815.html>, AFP, 12/11/19, 16:00
10- La F1 vise zéro émission de CO2 en 2030 <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/la-f1-vise-zero-emission-de-co2-en-2030_138948>, AFP, 12/11/19, 18:00
11- A La Courneuve, des éco-délégués agissent pour le climat "à leur échelle" <https://www.youtube.com/watch?v=0Y0JPY2pKZg>, AFP, 12/11/19, 18:00
12- Venise touchée par une "acqua alta" historique <https://information.tv5monde.com/info/venise-touchee-par-une-acqua-alta-historique-331775>, AFP, 13/11/19, 02:00
13- Greta Thunberg retourne en Europe, avant d'autres aventures en 2020 <https://information.tv5monde.com/info/greta-thunberg-retourne-en-europe-avant-d-autres-aventures-en-2020-331777>, AFP, 13/11/19, 03:00
14- Incendies en Australie : quatre morts, selon un dernier bilan <https://information.tv5monde.com/info/incendies-en-australie-quatre-morts-selon-un-dernier-bilan-331979>, AFP, 14/11/19, 01:00
15- Venise sous les eaux : l'état de catastrophe naturelle décrété jeudi <https://information.tv5monde.com/info/venise-sous-les-eaux-le-climat-et-un-projet-de-digue-montres-du-doigt-331824>, AFP, 14/11/19, 02:00
16- La santé des futures générations risque d’être affectée par le changement climatique <https://www.lemonde.fr/climat/article/2019/11/14/la-sante-des-futures-generations-risque-d-etre-affectee-par-le-changement-climatique_6019073_1652612.html>, Le Monde avec AFP, 14/11/19, 04h40
17- Sortir du charbon ? La finance française loin du compte, selon un groupe d'ONG <https://information.tv5monde.com/info/sortir-du-charbon-la-finance-francaise-loin-du-compte-selon-un-groupe-d-ong-332033>, AFP, 14/11/19, 17:00
18- Climat : la BEI renonce à financer les énergies fossiles, une décision "historique" <https://information.tv5monde.com/info/climat-la-bei-renonce-financer-les-energies-fossiles-une-decision-historique-332161>, AFP, 14/11/19, 20:00
19- [Génération climat] Les jeunes mettent les énergies fossiles au ban et ça marche ! <https://www.novethic.fr/actualite/energie/energies-fossiles/isr-rse/generation-climat-quand-les-jeunes-mettent-les-energies-fossiles-au-ban-et-que-ca-marche-147886.html>, Novethic, 14/11/19
20- Nouveau pic de marée haute attendu à Venise après une inondation historique <https://information.tv5monde.com/info/nouveau-pic-de-maree-haute-attendu-venise-apres-une-inondation-historique-332028>, AFP, 15/11/19, 05:00
21- Chutes de neige : 300.000 foyers privés d'électricité dans quatre départements <https://information.tv5monde.com/info/chutes-de-neige-300000-foyers-prives-d-electricite-dans-quatre-departements-332181>, AFP, 15/11/19, 09:00
22- Réduction d'émissions : PSA respectera "scrupuleusement" les objectifs européens (Tavares) <https://information.tv5monde.com/info/reduction-d-emissions-psa-respectera-scrupuleusement-les-objectifs-europeens-tavares-332432>, AFP, 16/11/19, 13:00
23- Genève : manifestation écologiste au terminal des jets privés <https://information.tv5monde.com/info/geneve-manifestation-ecologiste-au-terminal-des-jets-prives-332469>, AFP, 16/11/19, 20:00
En images
24- Réchauffement climatique : les agriculteurs prennent leurs dispositions <https://www.tf1.fr/tf1/jt-we/videos/rechauffement-climatique-les-agriculteurs-prennent-leurs-dispositions-95698348.html>, TF1, journal de 13h, 16/ 11/19
Une publication
25- En ligne. Le Biochar aura un impact majeur dans la lutte contre le réchauffement global <https://gallery.mailchimp.com/ef20ae4c3fdc09fc772db39fa/files/d63da424-2838-4962-8ed7-0bf9d7a323c1/Lettre_d_information_PNI_novembre_2019.pdf>, Lettre d'Information de Pro-Natura International, novembre 2019

Bien à vous,
Florence

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ÉTAT D’URGENCE DU JOUR : Quatre épisodes d’acqua alta exceptionnels et surtout une crue dantesque enregistrée comme la deuxième plus grave de l’histoire, ont conduit le gouvernement italien à décréter l'état d'urgence pour catastrophe naturelle dans la Cité des Doges. (cf. item 12, suite, 15, 20 & suite)
INCONTOURNABLE DU JOUR : Electrification, essor démographique, réserves de minerais stratégiques : le continent africain est au cœur des enjeux de la riposte contre le changement climatique. (cf. item 2)
ALERTES DU JOUR : — Après la publication d’une étude prévoyant la quasi-disparition de Bombay, la capitale économique de l’Inde, du fait du réchauffement climatique, les écologistes demandent à reconsidérer l’urbanisme de la métropole. (cf. item 1)
— L’Observatoire pyrénéen du changement climatique a tiré la sonnette d’alarme sur les conséquences du réchauffement climatique, en particulier sur les glaciers du massif, promis à la disparition. (cf. item 3)
— Les glaciers islandais ont perdu 250 km3 de glace depuis 25 ans soit l'équivalent de 7% de leur volume total. (cf. item 5)
RAPPORT DU JOUR : Asthme et risques cardiaques à cause de l’air pollué, infections et malnutrition dues au réchauffement… Un rapport de spécialistes de la médecine alerte sur les risques sanitaires liés au changement climatique, pour les enfants nés aujourd’hui. (cf. item 16 & suite)
DÉCISION DU JOUR : La Banque européenne d'investissement (BEI) a annoncé qu'elle cesserait de financer de nouveaux projets liés aux énergies fossiles, y compris le gaz, à partir de 2022. Mais qu’en est-il pour la finance française ? (cf. item 18, suite & 17)
MOBILISATION DU JOUR : Le mouvement international baptisé "Go Fossil Free" (Sortir des énergies fossiles) se targue de réunir plus de 1 100 institutions, pesant 11 500 milliards de dollars, et 58 000 particuliers engagés à ne plus soutenir le charbon, le pétrole et le gaz. (cf. item 19)
CHIFFRE DU JOUR : Lundi soir, quelque 14 500 foyers étaient toujours privés d’électricité dans la Drôme, et quelques milliers en Isère. (cf. item 21 & suite)
TECHNOLOGIE DU JOUR : Dans son quinzième rapport spécial sur le réchauffement climatique, le GIEC présente le biochar comme une technologie prometteuse en matière de séquestration de carbone à grande échelle. (cf. item 25)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Montée des eaux : « Je me demande si Bombay existera encore en 2050 », Le Monde, 08/11/19, 11h57
Guillaume Delacroix (Bombay, correspondance)

Après la publication d’une étude prévoyant la quasi-disparition de la capitale économique de l’Inde du fait du réchauffement climatique, les écologistes demandent à reconsidérer l’urbanisme de la métropole. 
Arjun est encore sous le choc. Assis sur le balcon du bungalow que sa famille occupe depuis un bon demi-siècle à Colaba, dans le sud de Bombay, le septuagénaire a lu dans les journaux que sa ville allait disparaître sous les eaux d’ici à 2050. La péninsule sur laquelle s’entassent les 21 millions d’habitants de la capitale économique de l’Inde ne formait autrefois qu’un archipel de sept îles qui furent reliées entre elles par les Britanniques, au moyen de remblais. Exécutés à un niveau souvent inférieur à celui de la mer, ces derniers forment d’immenses cuvettes dans lesquelles le béton prospère.
Selon l’étude mondiale publiée le 29 octobre par Nature Communications et signée de l’organisation scientifique américaine Climate Central, plus des trois quarts de l’agglomération devraient être engloutis dans les trente ans qui viennent. « C’est comme si le réchauffement climatique était en train de redonner ses droits à la nature, les terrains gagnés sur l’eau à la fin du XIXe siècle et au début du XXe vont bientôt être restitués à l’océan », murmure le vieil homme, qui a requis l’anonymat. Seules quelques collines huppées du sud resteraient émergées, ainsi que de lointaines banlieues et l’immense forêt urbaine qui abrite des léopards, dans le nord.
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Arjun contemple le parc qui s’étend à ses pieds. Il est l’un des rares à se souvenir que les banians géants qui séparent aujourd’hui sa maison de la mer ont poussé sur une décharge. « Avant les années 1970, les vagues venaient lécher la propriété qui était alors bordée d’une mangrove, raconte-t-il. Je pêchais à la ligne et je guettais les paquebots qui passaient lentement devant nos fenêtres. »
Il lui semble à peine croyable que la mer balaie un jour prochain toute cette végétation. Ou qu’il puisse réentendre, de sa chambre, le clapotis des marées, comme dans son enfance. « J’ai très peur. Pas pour moi, mais pour mes petits-enfants, car je me demande si Bombay existera encore en 2050 », explique Arjun, qui avoue néanmoins s’être étonné de voir, depuis une petite dizaine d’années, quand approche la mousson, des vagues d’une dizaine de mètres de haut s’abattre sur la Porte de l’Inde, le monument qui trône devant le célèbre Taj Mahal Palace.
« Bombe à retardement »
Lundi 4 novembre, deux associations ont lancé une pétition en ligne pour demander aux élus de se mobiliser. Save Our Coast (« Sauvons notre côte ») et Let India Breathe (« Laissons l’Inde respirer ») estiment qu’il est urgent de reconsidérer le développement de la ville, compte tenu des résultats de l’étude de Climate Central mais aussi des prévisions pessimistes dévoilées, en septembre, par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), mentionnant une probabilité croissante de cyclones dans cette région du monde.
Leurs responsables ont l’intention d’envoyer les signatures récoltées auprès des habitants de Bombay au premier ministre Narendra Modi et au directeur de la Corporation municipale du Grand Mumbai (le nom officiel de Bombay), Praveen Pardeshi. Sollicité par Le Monde, celui-ci n’a pas souhaité s’exprimer.
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Il y en a bien quelques-uns que l’étude laisse perplexes. « Ses auteurs ont utilisé un modèle d’intelligence artificielle reposant notamment sur la densité de population, la végétation et la hauteur des bâtiments. Or à Bombay, ces données ne sont pas disponibles », a dénoncé, sur Twitter, Raj Bhagat Palanichamy, directeur du World Resources Institute de Bangalore. Mais le ton général est à l’inquiétude.
« La montée des eaux est une bombe à retardement qui ne sera neutralisée que si l’on maîtrise les émissions de CO2 et que si l’on change drastiquement la pratique de l’urbanisme, estime Anjal Prakash, professeur à l’Institut de l’énergie et des ressources (TERI) de Hyderabad. La plupart des villes indiennes n’ont aucun plan de développement, coupent les arbres et déracinent les palétuviers de la mangrove sans état d’âme. Les données climatiques doivent absolument être intégrées à tout nouveau projet, en respectant les espaces naturels et en arrêtant de bloquer l’évacuation des eaux avec du béton et du bitume. »
« Projets iniques »
Fondateur du Conservation Action Trust, une association de Bombay qui lutte pour la préservation de la végétation, Debi Goenka espère que le scénario noir de Climate Central va entraîner « une prise de conscience des pouvoirs publics ». Ce que cette étude montre, selon lui, c’est combien il était « idiot » de construire Bombay sur des polders. « L’échéance de 2050 est théorique et la montée des eaux a déjà commencé. Bientôt, la mer entrera dans les égouts et remontera dans nos salles de bains », dit-il.
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Pour lui, il est « urgent » de revoir « les projets iniques » de grands travaux actuellement en cours : la voie rapide côtière (Coastal Road) qui doit longer le littoral ouest sur 30 kilomètres au moyen de tunnels et de viaducs maritimes, le métro souterrain excavé dans la nappe phréatique et en plein cœur des terres inondables, le nouvel aéroport dont les terrassements ont commencé au ras de l’océan, la statue géante du guerrier hindou Shivaji, que les nationalistes veulent dresser dans la baie de Marine Drive… « A quoi bon construire tout ça ? Des millions de gens vont devoir s’en aller alors que l’Inde s’est dotée d’une loi littoral dès 1991 pour interdire les constructions dans la bande des 500 mètres à cause, disait-on déjà à l’époque, de la montée du niveau de la mer », s’insurge M.Goenka.
Une colère partagée par Cyrus Guzder, l’un des plus anciens militants écologistes de la ville, qui n’en revient pas que les élus laissent encore les promoteurs construire des immeubles de grande hauteur sans jamais respecter les 20 % d’espace libre obligatoires tout autour. « On continue de planter des jardins sur des dalles, mais le terrain naturel, en dessous, devient complètement étanche », souligne-t-il. Une aberration qui conduit les quartiers les plus bas à croupir sous un à deux mètres d’eau lors des pluies diluviennes de la mousson. A croire qu’ont été oubliées les inondations terribles de juillet 2005, qui avaient fait, ici, plus d’un millier de morts. Et il y a pire, selon M.Guzder : « Les grands chantiers de Bombay coûtent des milliards d’euros, mais la municipalité prétend qu’elle n’a pas assez d’argent, ni pour augmenter le diamètre du réseau d’évacuation des eaux pluviales, ni pour construire de nouvelles stations de pompage, alors qu’il n’en coûterait que 7 milliards de roupies [89 millions d’euros]. »
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Indrashil Rao, vice-amiral à la retraite, consacre son temps libre à se battre pour la conversion en espaces verts des centaines d’hectares de bâtis laissés en friche par les autorités portuaires : « Les élus sont là pour cinq ans et se fichent pas mal du réchauffement climatique. Seuls une dizaine d’anciens hauts fonctionnaires, conscients du danger qui menace, peuvent sauver Bombay. »
Le calendrier politique n’est pas la seule raison de la passivité des autorités. « Tout le monde s’en fiche parce que les plus exposés sont les pauvres, qui vivent dans les zones marécageuses ou sur le littoral, et qui n’ont même pas entendu parler de la hausse du niveau des mers », pointe Ajit Shenoy, membre actif du Mumbai Vikas Samiti, un forum de citoyens intéressés par le développement harmonieux de leur ville dantesque. A Bombay, un habitant sur deux habite un bidonville.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/08/montee-des-eaux-je-me-demande-si-bombay-existera-encore-en-2050_6018486_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/08/montee-des-eaux-je-me-demande-si-bombay-existera-encore-en-2050_6018486_3244.html>>
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2- Décryptage. L’Afrique incontournable pour conduire la transition énergétique mondiale, Le Monde Afrique, 08/11/19, 12h34
Laurence Caramel  

Electrification, essor démographique, réserves de minerais stratégiques : le continent est au cœur des enjeux de la riposte contre le changement climatique. 
L’Afrique subsaharienne consomme à peine plus d’électricité que l’Espagne. C’est pourtant sur le continent que se joue une importante bataille contre le dérèglement climatique. A quelques semaines de la 25e conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP25), l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publie, vendredi 8 novembre, un rapport que les négociateurs africains auraient tort de ne pas mettre dans leurs valises avant de s’acheminer vers Madrid. Ils y trouveront de solides arguments pour faire entendre leurs voix à côté des pays gros émetteurs de gaz à effet de serre. « La façon dont l’Afrique parviendra à satisfaire ses besoins énergétiques est cruciale pour l’avenir du continent, et du monde », posent d’emblée les auteurs de cette deuxième édition des Perspectives économiques de l’Afrique, une somme de près de 300 pages.
> Lire aussi  Des habitants de Johannesbourg privés d’électricité à cause d’un rançongiciel
Cette affirmation s’appuie d’abord sur une réalité démographique : une naissance sur deux dans le monde se produit en Afrique et, d’ici à 2025, la population du continent dépassera celle de la Chine et de l’Inde, avec une urbanisation qui progresse à un rythme sans équivalent. Cet essor démographique alimente une demande en énergie pour l’électricité, les transports, l’industrie… qui est déjà « deux fois plus rapide » que dans les autres régions du monde en développement. La moitié de la population africaine reste encore sans accès à l’électricité et près des deux tiers dépendent du charbon de bois pour cuisiner, au détriment des forêts et de la biodiversité qu’elles abritent.
Chute des prix des technologies solaires
Des progrès ont cependant été réalisés : 20 millions de personnes supplémentaires ont accès à l’énergie chaque année. C’est deux fois plus qu’il y a dix ans. Mais cela reste très insuffisant pour sortir l’Afrique de l’obscurité d’ici à 2030, l’un des objectifs du développement durable (ODD). Pour l’atteindre, il faudrait aller trois fois plus vite.
Le rapport montre en outre que les progrès sont concentrés sur une poignée de pays : la moitié des nouveaux foyers raccordés en 2018 vivent au Kenya, en Tanzanie et en Ethiopie. En cinq ans, le Kenya a multiplié par trois son taux d’accès à l’électricité grâce à un vaste programme de raccordement au réseau et de développement de systèmes décentralisés (off grid), l’importation massive et détaxée de panneaux solaires et l’utilisation de paiement au moyen du téléphone mobile.
> Lire aussi  Cri d’alarme des maires africains oubliés de la lutte contre le réchauffement climatique
Fatih Birol, le directeur exécutif de l’AIE voit dans cette situation une raison de se montrer optimiste : « L’avenir reste ouvert. L’Afrique est l’une des régions du monde qui a la possibilité de s’engager vers un développement moins carboné en profitant de ses abondantes ressources en énergies renouvelables. » En s’appuyant sur la feuille de route de l’Agenda 2063 adopté par l’Union africaine pour sortir le continent de la pauvreté, le rapport dessine un scénario permettant de multiplier par quatre la taille de l’économie africaine au cours des vingt prochaines années en découplant fortement la consommation d’énergie qui, jusqu’à présent, a toujours accompagné les phases de décollage économique. Selon M. Birol, la chute des prix des technologies solaires a fait sauter l’obstacle économique qui justifiait de privilégier les énergies fossiles les plus polluantes. En dehors des deux grandes centrales solaires de Noor au Maroc et de Benban en Egypte, le déploiement de cette énergie nouvelle reste toutefois encore très lent.
En 2018, sur les 100 milliards de dollars (90,54 milliards d’euros) d’investissements réalisés dans le secteur énergétique, 70 % étaient dirigés vers les énergies fossiles. La majorité de ces investissements sont réalisés par des entreprises multinationales pour satisfaire la demande internationale et non locale. Les récentes découvertes de gisements gaziers au Mozambique, en Tanzanie, au Sénégal et en Mauritanie pourraient redessiner ce paysage, à condition que ces pays parviennent à déployer les infrastructures nécessaires. Ce qui, reconnaît le rapport, « demeure incertain ».
Futures vagues de chaleur
Dans vingt ans, et à condition que l’augmentation moyenne des températures mondiales soit contenue en dessous des 2 °C inscrit dans l’Accord de Paris sur le climat, un milliard d’Africains vivront dans des villes où la climatisation sera nécessaire pour supporter les vagues de chaleur.
Dans vingt ans également, pour satisfaire les besoins de déplacement, le parc automobile actuel (hors Afrique du Sud), plus petit que celui de l’Australie, devrait avoir doublé, souligne les auteurs du rapport en mettant en avant, à travers ces exemples, les enjeux très concrets des choix énergétiques qui seront faits sur le continent.
> Lire aussi  Climat : avant la COP25, l’Afrique fait bloc autour du Maroc pour défendre son agriculture
Il est, pour l’AIE, une autre raison pour laquelle l’Afrique constitue l’une des clés de la riposte contre le changement climatique : son sous-sol renferme les plus grandes réserves de minerais nécessaires à la fabrication des nouvelles technologies énergétiques. La République démocratique du Congo (RDC) est à l’origine de 70 % de la production mondiale de cobalt utilisé dans les batteries ; l’Afrique du Sud, de 70 % du platine nécessaire à la fabrication des piles à combustibles à hydrogène. Il faudrait aussi compter avec le chrome pour les turbines des éoliennes et le manganèse pour les batteries. Bien gérées, ces ressources naturelles peuvent procurer à ces pays d’importants revenus. Mais, avertissent les auteurs du rapport, « il existe d’importantes interrogations sur la capacité de ces pays à suivre une demande croissante. Les pratiques actuelles[dans le secteur extractif] sont souvent inefficaces, polluantes et soulèvent des protestations sociales. L’échec des pays africains à être au rendez-vous ne serait pas seulement un revers pour eux. Ce serait un problème pour conduire au bon rythme la transition énergétique mondiale. »
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/11/08/l-afrique-incontournable-pour-conduire-la-transition-energetique-mondiale_6018492_3212.html <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/11/08/l-afrique-incontournable-pour-conduire-la-transition-energetique-mondiale_6018492_3212.html>>
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3- Réchauffement climatique : La mort des glaciers des Pyrénées est programmée… plus tôt que prévu, 20 Minutes, 08/11/19, 18h15 
Béatrice Colin

Réuni fin octobre, l’Observatoire pyrénéen du changement climatique a tiré la sonnette d’alarme sur les conséquences du réchauffement climatique, en particulier sur les glaciers du massif, promis à la disparition
• Au cours des vingt dernières années, la moitié des glaciers pyrénéens ont disparu.
• La hausse des températures l’été et l’allongement des périodes de fortes chaleurs accélèrent la fonte des glaciers.
• D’ici à 2040, les derniers vestiges de l’ère glaciaire auront disparu du massif.
Il n’a pas résisté aux chaleurs records de cet été. Le glacier du pic d'Arriel, le dernier de Nouvelle-Aquitaine, celui situé le plus à l’ouest de la chaîne des Pyrénées, a définitivement disparu.
C’est un vestige de plus de l’ère glaciaire qui s’évapore à cause du réchauffement climatique. Au point que des élus écologistes ont décidé d’acter sa disparition en apposant une plaque sur le mur du refuge du pic, prenant à témoins nos descendants : « Cette plaque atteste que nous savons ce qu’il se passe et que nous savons ce qu’il faut faire. Vous seuls saurez si nous l’avons fait ».
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/2646639-20191108-rechauffement-climatique-mort-glaciers-pyrenees-programmee-plus-tot-prevu <https://www.20minutes.fr/planete/2646639-20191108-rechauffement-climatique-mort-glaciers-pyrenees-programmee-plus-tot-prevu>>
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4- Les réseaux de télécommunications à l’épreuve des aléas climatiques, Le Monde, 09/11/19, 10h29
Zeliha Chaffin [Arcachon (Gironde)]

Après la tempête Amélie, les équipes d’Orange s’activent sur le terrain afin de rétablir les lignes téléphoniques et Internet tombées en panne. 
Dans le quartier pavillonnaire des Abatilles, à Arcachon (Gironde), une équipe de techniciens s’active, jeudi 7 novembre, malgré la pluie et le vent. Au centre de leur attention : un poteau télécoms en métal que la chute d’un arbre a plié à 90 degrés lors de la tempête Amélie quatre jours plus tôt, privant une trentaine de foyers d’Internet et de téléphone fixe.
« Nous allons dégager le poteau endommagé et l’extraire afin de le remplacer, puis y raccorder un nouveau câble pour rétablir les lignes », explique Vincent Mineur, directeur qualité du réseau sur la Nouvelle-Aquitaine chez Orange. La manœuvre se révèle délicate, car le poteau, enfoncé à 1,50 mètre de profondeur, se trouve juste à côté des conduites de gaz souterraines. Pour éviter de les percer, l’opération se fera donc manuellement.
> Lire aussi  Tempête Amélie : des milliers de foyers privés d’électricité dans le sud-ouest de la France
Poteaux cassés, câbles arrachés, sectionnés ou enchevêtrés dans les branchages… Depuis lundi 4 novembre, plus de 300 techniciens d’Orange sillonnent la région pour remettre en état les 8 940 lignes téléphoniques et Internet encore en panne.
« Nous faisons face à un flux de signalisations deux fois et demi plus important qu’habituellement, mais la difficulté tient surtout au fait que les zones d’intervention sont très étendues. Cela multiplie les déplacements des équipes et demande donc plus de temps », souligne M. Mineur. Amélie, Hannah, Miguel, Eleanor, Adrian… Au cours des dernières années, les tempêtes se sont enchaînées, mettant à rude épreuve les infrastructures de télécommunications.
« Depuis 2016, nous constatons une recrudescence des événements météorologiques violents, avec une multiplication des tempêtes, des orages et des inondations. 2018 a d’ailleurs été un record, avec environ 20 % en plus d’interventions de maintenance sur notre réseau », observe Marc Blanchet, directeur technique chez Orange France.
« Résilience »
L’opérateur n’est pas seul à subir les caprices de la météo. Selon l’Enisa, l’agence européenne de la cybersécurité, 10 % des pannes de réseau majeures signalées par les opérateurs télécoms des Etats membres de l’Union étaient dues à des intempéries l’an passé.
Ce phénomène soulève des inquiétudes, tant « l’importance croissante du numérique rend les citoyens, les entreprises et les administrations de plus en plus dépendants de la fiabilité des réseaux », notait l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), en janvier 2017, insistant sur la nécessité de leur « résilience » en cas de catastrophe naturelle.
Conscient des enjeux, Orange a gonflé ses équipes sur le terrain. « Nous avons 1 000 techniciens en interne qui se consacrent au quotidien à la maintenance du réseau, dont près de 300 ont été recrutés cette année, auxquels s’ajoutent près de 5 000 autres chez nos sous-traitants, avec une force d’intervention rapide de 500 techniciens que nous venons de doubler. Nous dépensons 500 millions d’euros par an rien que pour l’entretien du réseau cuivre. Ce n’est pas négligeable », précise M. Blanchet.
Le groupe a également affûté ses outils d’analyse à distance pour détecter plus rapidement les anomalies, et effectue tous les six ans une tournée générale de ses 15 millions de poteaux afin de vérifier leur solidité. Mis bout à bout, ce réseau aérien s’étend sur plus de 500 000 kilomètres. Pour éviter qu’ils ne s’effondrent sous l’assaut des gros coups de vent ou ne pourrissent en raison de l’humidité, les mâts en bois sont peu à peu délaissés (ils seront définitivement arrêtés après 2021) au profit de structures plus robustes, mais aussi plus coûteuses, en métal ou en composites.
Le meilleur atout des opérateurs pour lutter contre les dégâts liés aux aléas climatiques reste toutefois le déploiement de la fibre, qui craint bien moins l’eau ou les impacts de foudre que les câbles en cuivre.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/11/09/les-reseaux-de-telecommunications-a-l-epreuve-des-aleas-climatiques_6018602_3234.html>
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5- En Islande, des collégiens au chevet d'un glacier en péril, AFP, 10/11/19, 10:00
Jeremie Richard

"C'est vraiment très beau mais tellement triste de voir à quel point le glacier a fondu". Avec sa classe de 5e, Lilja Einarsdottir arpente le Solheimajökull menacé de disparition par le réchauffement climatique.
Chaque année, Jon Stefansson, un professeur à la retraite, accompagne des collégiens de Hvolsvöllur, dans le sud de l'Islande, au chevet du glacier pour suivre son évolution.
Coincé entre deux flancs de montagnes, le Solheimajökull accuse un recul annuel d'une quarantaine de mètres depuis 2010, selon les relevés des élèves.
En cette journée pluvieuse d'octobre, à l'aide d'un appareil GPS, d'un mètre déroulant et de deux drapeaux jaunes, les adolescents commencent par prendre des relevés sur la terre ferme.
Puis des secouristes leur font traverser en Zodiac une lagune brunâtre formée par les eaux de fonte jusqu'à un mur de glace: là, le glacier atteint jusqu'à 200 mètres d'épaisseur.
"Quand (les premiers élèves ont) commencé ici, (ils) ne voyait pas la moindre trace d'eau", rappelle Lilja, 11 ans.
- 400 glaciers menacés -
En contrebas du sentier qui mène au front du glacier se dresse une pancarte plantée dans le sable noir: l'inscription "Jöklamaelingar" ("mesures du glacier" en islandais) est entourée d'une série de nombres inscrits à la main --"24", "50", "110"-- qui représentent le recul annuel en mètres du glacier calculé par les élèves.
Alors que le monde a connu en juillet son mois le plus chaud jamais observé, l'Islande a dévoilé en août une plaque à la mémoire de l'Okjökull, premier glacier de l'île volcanique disparu sous l'effet du réchauffement, un symbole pour alerter l'opinion.
L'Okjökull a été déclassé par les glaciologues en 2014, et 400 autres sont en péril.
Le Solheimajökull, qui s'étend sur dix kilomètres de long et deux de large environ, est une partie du Myrdalsjökull, quatrième calotte glaciaire d'Islande.
La zone est hautement géothermique puisqu'en-dessous de la glace sommeille Katla, l'un des cinq volcans les plus actifs et parmi les plus puissants du pays.
Le glacier a reculé de 11 mètres en 2019, loin des 110 mètres record enregistré l'an passé. "Cela dépend plus ou moins du temps et de la façon dont le glacier se rompt (...), parfois une grosse partie du glacier se détache, tombe dans l'eau et vous obtenez une très très grosse mesure", explique Jon Stefansson.
- Record de variation annuelle -
Au total, l'établissement scolaire a vu le front glaciaire se retirer de 380 mètres en presque dix ans.
"Nous pensions que nous avions peut-être tort (à propos du réchauffement climatique, ndlr), mais quand on voit ça c'est la preuve que non", clame Birna Björnsdottir, 12 ans.
Même si les mesures ne sont pas parfaites et n'ont rien d'officiel, elles donnent une idée des changements en cours, qui semblent s'accélérer ces dernières années.
Et confirment la tendance observée par les scientifiques. En 2018, le Solheimajökull a en effet été parmi les trois glaciers du pays à détenir le record de recul annuel (environ 200 mètres), selon les données de l'Association de recherche sur les glaciers d'Islande.
"Ce sont des changements assez subtils lorsque vous êtes ici tous les jours", concède Daniel Saulite, guide depuis cinq ans. "Mais le volume du glacier est beaucoup plus bas qu'auparavant. Il y a aussi beaucoup plus de crevasses sur le front et l'accès devient de plus en plus difficile", explique-t-il.
La destination est très populaire chez les touristes. La compagnie Icelandic Mountain Guide, l'un des trois opérateurs à l'année, revendique 27.000 visiteurs en 2018.
Les glaciers, qui recouvrent environ 11% de la superficie du pays, sont des caractéristiques distinctives des paysages de cette île colonisée il y a 1.200 ans. Mais la fonte bouleverse le paysage.
"Des lacs se forment devant plusieurs d'entre eux" note Hrafnhildur Hannesdóttir, glaciologue à l'institut météorologique d'Islande.
Au total, les glaciers islandais ont perdu 250 km3 de glace depuis 25 ans soit l'équivalent de 7% de leur volume total.
<https://www.geo.fr/environnement/en-islande-des-collegiens-au-chevet-dun-glacier-en-peril-198565>
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6- Les "Quatre Saisons" de Vivaldi revisitées pour rendre le changement climatique audible, AFP, 11/11/19, 15:02

Un orchestre symphonique dévoilera samedi à la Philharmonie de l'Elbe à Hambourg une adaptation originale des "Quatre Saisons" de Vivaldi revisitée pour "tenir compte du changement climatique" et le "rendre audible".
Spécialement intitulée "For Seasons" - au lieu de "Four Seasons" dans la version originale de 1725 -, cette version sera jouée par l'Orchestre symphonique de la NDR, appartenant à l'audiovisuel public allemand.
"Ce projet me tient à cœur. +For Seasons+ démontre clairement les conséquences du changement climatique et ajoute une dimension émotionnelle au débat controversé actuel. Nous ne devons plus refuser d'écouter", explique dans un communiqué Alan Gilbert, le chef d'orchestre.
La version originale des quatre concertos pour violon qui ouvrent le recueil "Il cimento dell'armonia e dell'invenzione" ("La confrontation entre l'harmonie et l'invention") avait été composée par Antonio Vivaldi à partir de ses expériences et découvertes des saisons.
Il avait notamment annoté sa partition de commentaires explicites sur ce que la musique cherche à illustrer, comme des aboiements de chien, des chants d'oiseaux spécifiques tels ceux du coucou ou de la tourterelle ou encore des vents violents.
"For Seasons", qui a nécessité six mois de travail, cherche à mettre son œuvre au goût du jour : ses créateurs ont utilisé des données climatiques pour montrer leur influence sur les éléments sonores qui, par le biais d'algorithmes, créent une "nouvelle expérience musicale".
Une équipe composée d'artistes du son, de développeurs de logiciels et d'arrangeurs musicaux s'est appuyée sur des données climatiques brutes issues d'instituts de recherche, d'universités et d'agences environnementales.
Elle a notamment pris en compte l'augmentation de la température mondiale, la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes mais aussi leurs conséquences, comme l'extinction des espèces d'oiseaux et d'insectes. 
Le résultat : "les passages harmonieux deviennent disharmoniques, les lignes entre le printemps et l'été s'estompent et les notes représentant le chant des oiseaux sont complètement laissées de côté", préviennent ses créateurs.
L'œuvre paraît ainsi asymétrique et déséquilibrée pour son auditorat.
"For Seasons" met "en évidence les faits du changement climatique: le climat et nos saisons sont devenus déséquilibrés", selon ses auteurs.
<https://www.rtbf.be/musiq3/article/detail_les-quatre-saisons-de-vivaldi-revisitees-pour-rendre-le-changement-climatique-audible?id=10363454>
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7- Reportage. Le combat des propriétaires de maisons fissurées, « victimes du réchauffement climatique », Le Monde, 12/11/19, 03h31
Cécile Bouanchaud, Leforest, envoyée spéciale (Pas-de-Calais)

Dorine et Jérémy ont dû quitter leur maison à Leforest, devenue dangereuse à cause de la sécheresse, mais n’ont perçu aucune indemnité. Ils doivent être reçus mercredi à l’Assemblée, avec plusieurs autres familles.
Lorsqu’ils ont vu apparaître une première fissure sur le mur impeccable de leur salon, après quatre ans de travaux, Dorine et Jérémy ne se sont « pas inquiétés plus que ça ». C’était en avril 2017 et, à l’époque, ils pensaient que « ce détail serait vite réparé ». « Puis tout s’est accéléré », se souvient Dorine : « La fissure s’est mise à grandir » et d’autres ont commencé à coloniser les murs extérieurs.
Quelques recherches sur Internet viendront confirmer les inquiétudes naissantes : leur maison située à Leforest (Pas-de-Calais) a été construite dans les années 1990 sur une zone argileuse, où le manque d’eau déforme les sols, fragilisant les constructions aux faibles fondations comme la leur. Avec la multiplication des fortes chaleurs, le nombre de maisons qui se déforment devient exponentiel, certaines risquant de s’effondrer. Mercredi 13 novembre, le couple doit être reçu à l’Assemblée nationale avec plusieurs familles dans la même situation.
> Lire aussi Sécheresse : un risque de dégradations pour 4,5 millions de maisons
« Nous sommes plusieurs milliers en France à être victime du réchauffement climatique », résume Jérémy, 37 ans, responsable adjoint dans une société de transport, qui a dû se résoudre à quitter sa maison. Il y a un mois tout juste, un expert du tribunal administratif de Lille a rendu un avis d’expulsion, contraignant Christian Musial, le maire socialiste de la commune, à prendre un arrêté municipal de péril imminent pour, dit-il, « mettre en sécurité la famille ». Une première concernant ce type de dossier.
Aujourd’hui, Dorine, Jérémy et leur fils Sasha habitent à quelques kilomètres, dans une nouvelle maison, pour laquelle ils paient 850 euros de loyer, qui s’ajoutent au remboursement du crédit de leur maison sinistrée. Au total, le couple débourse 2 300 euros par mois, dont 1 500 euros pour « une maison qui va s’écrouler ». A ce jour, la banque ne leur a toujours pas donné de réponse sur leur demande de suspension de crédit.
Un séisme semble être passé
Achetée en 2013, « cette maison de la poisse » était à l’époque le « projet d’une vie », pour lequel Dorine et Jérémy avaient obtenu un crédit de 50 000 euros pour les travaux. Six ans plus tard, dans cette maison désormais vide, où tout est refait à neuf, un séisme semble être passé. D’épaisses fissures parsèment chacune les pièces, le carrelage au sol est démantelé. Depuis bientôt deux ans, la porte d’entrée est condamnée, une brèche empêchant son ouverture.
La seule décoration restante se trouve dans la chambre de Sasha : un Spiderman peint en noir sur le mur. Le garçon de 11 ans se souvient de cette fissure dans le salon qu’il a « vu grandir, avant qu’elle ne fasse plein d’autres enfants », plaisante-t-il les larmes aux yeux, réconforté par sa mère.
« Au fur et à mesure que les fissures se multipliaient, nous avons compris que la maison ne serait pas réparable » Dorine
« Au fur et à mesure que les fissures se multipliaient, nous avons compris que la maison ne serait pas réparable », se souvient Dorine, 42 ans, selon qui « le point de non-retour » a eu lieu cet été, alors que la famille revenait de vacances à l’île de Ré. « En dix jours seulement, la situation s’était largement aggravée », commente la professeure de français et d’histoire dans un lycée professionnel de Douai, qui se souvient avec amertume des remarques de ses proches « minimisant la situation ». « Pour moi, ce n’était pas de simples fissures, c’était le signe que j’étais incapable de construire quelque chose, que tout partait en fumée », confie Dorine, qui sera hospitalisée un mois pour dépression, en avril 2018.
Audition à l’Assemblée
A cette période, la mère de famille a entrepris plusieurs démarches, écrivant au président de la République et à sa femme, interpellant les médias locaux, et lançant une pétition pour obtenir une aide financière. Leur commune n’étant pas déclarée en état de catastrophe naturelle liée à la sécheresse géotechnique, le couple n’a perçu aucune indemnité de la part de la Caisse centrale de réassurance (CCR).
> Lire aussi l’analyse : La France n’est pas préparée au « choc climatique » qu’elle subira d’ici à 2050
Le maire de Leforest essaie pourtant de faire bouger les choses. Après avoir recensé une quinzaine de foyers concernés par des problèmes de fissures, il a fait une requête auprès de la CCR pour obtenir l’état de catastrophe naturelle sur sa commune. Ses demandes concernant les canicules de 2017 et 2018 ont toutes deux été refusées.
« Plus aucune commune ne risque d’obtenir cette reconnaissance », lance, abattu, Thierry Paris, membre de l’association CatNat Wannehain, qui regroupe près de 250 dossiers de maisons sinistrées. En mai 2019, les conditions d’attribution des arrêtés pour catastrophe naturelle ont été modifiées : « Ces nouvelles mesures sont mises en œuvre pour limiter considérablement les indemnisations », veut croire ce retraité, dont la commune s’est également vue refuser le décret pour catastrophe naturelle.
La circulaire évoque en effet « une augmentation significative des recours ». Défendant des critères désormais « plus pointus », le lieutenant-colonel de la sécurité civile Michaël Bernier assure qu’il n’y a « pas de volonté de refuser ces décrets mais de les attribuer à bon escient ».
En 2018, la CCR a estimé entre 850 millions et un milliard d’euros l’indemnisation des dommages infligés aux maisons par la sécheresse, ce qui en ferait la sécheresse la plus coûteuse depuis 2003. Selon les chiffres parus en septembre au Journal officiel, 72 % des communes qui ont fait la demande en 2018 ont été déclarées en état de catastrophe naturelle liée à la sécheresse (3 246 communes sur 4 504 demandes).
A l’Assemblée, un groupe d’une dizaine de parlementaires du Nord s’est constitué à la rentrée pour « faire évoluer le dispositif national vers une modification des critères de reconnaissance », rapporte Vincent Ledoux, le député Agir de Tourcoing, qui a déposé un amendement sur le sujet au projet de loi de finances pour 2020. Si l’amendement a été rejeté, la secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire, Emmanuelle Wargon, a proposé « de travailler sur ce sujet avec les parlementaires mobilisés pour voir s’il est possible d’apporter une meilleure réponse aux familles qui se retrouvent dans cette situation ».
> Lire aussi : Sécheresse : des restrictions d’eau mises en place dans la quasi-totalité des départements métropolitains
Jérémy, qui doit être auditionné mercredi, compte quant à lui souligner que, « dans ces dossiers, on ne prend pas en compte l’aspect humain, on reste sur des critères opaques et binaires ». « On pense être à l’abri des aléas en payant une assurance, mais on se rend compte que le petit particulier, avec ses petites billes, n’est pas si protégé que ça », viendra-t-il plaider.
> Lire aussi "Ça commence par une petite fissure sur un mur extérieur..."
De son côté le maire de Leforest déplore lui aussi « un manque d’accompagnement » des foyers sinistrés. « Les banques, les assurances, l’Etat ne suivent pas », constate l’élu, qui appelle à « une prise de conscience sur ce problème qui va se multiplier avec le réchauffement climatique ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/13/climat-d-un-projet-de-vie-a-la-maison-de-la-poisse-pour-les-proprietaires-d-une-maison-fissuree_6018925_3244.html>
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8- Les émissions de CO2 de Total repartent à la hausse, Les Echos, 12/11/19, 07h00
Vincent Collen

Le pétrolier a émis plus de gaz à effet de serre l'an dernier. Total parvient à réduire progressivement l'intensité carbone de sa production grâce au gaz et aux renouvelables, mais la forte croissance de la major française contrebalance cette tendance.
Vendredi, Total a annoncé qu'il claquait la porte de l'American Fuel & Petrochemicals Manufacturers, une association qui défend les intérêts de l'industrie pétrolière et gazière aux Etats-Unis. Tout comme Shell il y a quelques mois, la major française estime que ses positions sur le climat ne sont plus « alignés » avec celles de ce lobby qui  s'oppose aux subventions pour les véhicules électriques ou aux biocarburants.
>> Suite à lire sur inscription à :
<https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/les-emissions-de-co2-de-total-repartent-a-la-hausse-1146995>
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9- A Paris, les trottinettes jouent la carte verte, AFP, 12/11/19, 16:00
Guillaume Bonnet & Joseph Schmid

Sur un quai de Paris, deux hommes lancent un crochet métallique noué au bout d'une corde dans les eaux vertes de la Seine et remontent leur pêche : une trottinette électrique qui sera réparée ou recyclée pour répondre aux critiques de ce nouveau mode de transport qui s'affiche écolo.
Dix-huit mois après ses débuts dans la capitale française, c'est l'heure du premier bilan pour la trottinette en libre-service. Ludique et pratique, elle a largement séduit habitants et touristes.
Mais les défenseurs de l'environnement sont plus circonspects, épinglant pêle-mêle le coût environnemental de sa fabrication, l'électricité qu'elle consomme ou sa courte durée de vie.
Les militants du mouvement Extinction Rebellion en ont fait une de leurs cibles. Le mois dernier ils ont édifié au cœur de Paris une pyramide de trottinettes pour dénoncer ce qu'ils considèrent comme une "Pollution inutile". 
"La trottinette ne remplace pas la voiture, elle motorise les trajets piétons", dénonçait une pancarte.
Les premières études confirment que ce mode de transport urbain constitue avant tout une alternative à la marche ou à l'usage du vélo - non polluants - et ne remplace la voiture que dans 30% des cas, explique à l'AFP Jeremiah Johnson, de l'Université de Caroline du nord. D'où une augmentation mécanique des émissions de CO2.
Dans une étude menée avec ses collègues, il a décortiqué le bilan carbone des trottinettes en circulation dans la capitale de cet Etat de la côte est des Etats-Unis, Raleigh. 
Conclusion : si les trottinettes elles-mêmes consomment peu d'électricité, leur facture énergétique est alourdie par les émissions de CO2 des véhicules qui les transportent vers les sites de rechargement, mais aussi par leur processus de fabrication et les matériaux employés, observe M. Johnson. 
Un bilan d'autant plus notable que la durée de vie de ces petits engins est courte : autour d'un an, selon l'opérateur américain Lime.
Ces critiques sont de plus en plus prises en compte par les opérateurs de trottinettes, soucieux de défendre leur modèle de transport urbain vanté comme rapide et écologique.
"Dans les 16 premiers mois de notre activité à Paris, Lime a réalisé 15 millions d'utilisations, soit l'équivalent de deux jours sans aucune voiture", assure à l'AFP Arthur-Louis Jacquier, directeur France de la start-up américaine. 
La Mairie de Paris doit prochainement sélectionner les trois opérateurs qui pourront continuer à déployer leurs trottinettes dans les rues, loin de la douzaine qui s'étaient lancés sur le marché l'an dernier. Et chacun fait assaut de vertu pour monter sur le podium.
- "Patrouilles urbaines" -
Lime se dote peu à peu d'une flotte de camionnettes électriques qui achemine les trottinettes dans un vaste entrepôt où leurs batteries sont rechargées avec de l'électricité dite "verte" (énergies renouvelables). Histoire de tourner la page des "juicers", ces travailleurs indépendants auparavant employés pour récupérer les trottinettes et les recharger, parfois sur des groupes électrogènes (à essence !).
L'opérateur a aussi lancé des "patrouilles urbaines" chargées de récupérer, jusque dans la Seine, les trottinettes hors d'usage pour les recycler autant que possible - même si les batteries au lithium le sont difficilement. 
"On a commencé en septembre", explique Sonthay Detsaboun, chef de la patrouille chez Lime. "Depuis deux mois, ça doit faire environ 200 trottinettes repêchées".
Dans l'entrepôt de Lime en banlieue parisienne, où elles atterrissent, l'activité bourdonnante laisse à penser que l'opérateur est loin d'en avoir fini avec le vandalisme.
Quelque 200 mécaniciens s'y relaient 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Câbles de frein sectionnés, code barres recouverts de peinture... chaque jour entre 1.000 et 1.500 trottinettes sont remises en état. 
Lime a par ailleurs amélioré l'autonomie des batteries pour la porter à 50 kilomètres sur son dernier modèle. "L'impact écologique est amélioré parce qu’on a moins besoin de récupérer la trottinette entre chaque recharge", fait valoir M. Jacquier.
Pour être vraiment vertes, les trottinettes doivent devenir plus durables, insistent les experts. 
"Une durée de vie de deux ans, avec une trottinette plus solide et une meilleure prévention du vandalisme, (...) ça ferait une vraie différence", estime Jeremiah Johnson.
<https://www.lexpress.fr/actualites/1/styles/a-paris-les-trottinettes-jouent-la-carte-verte_2106815.html>
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10- La F1 vise zéro émission de CO2 en 2030, AFP, 12/11/19, 18:00

La Formule 1 a annoncé mardi un plan "à effet immédiat" pour réduire à zéro ses émissions de CO2 d'ici à 2030 et organiser des événements plus respectueux de l'environnement d'ici à 2025.
"Cette initiative inclut les monoplaces, les activités en piste ainsi que le reste des opérations liées au sport", précise dans un communiqué la F1, dont le plan implique la Fédération internationale de l'automobile (FIA), les promoteurs des Grands Prix, les équipes ou encore les sponsors.
Le premier volet concerne les moteurs des Formule 1, avec pour objectif de développer leur hybridation, instaurée en 2014, et l'utilisation de carburants durables.
"Nous croyons que la F1 peut continuer à être un chef de file pour l'industrie automobile et travailler avec les secteurs de l'énergie et de l'auto pour produire le premier moteur à combustion interne hybride zéro émission", plaide son PDG, Chase Carey.
Or, parmi les 256.551 tonnes de CO2 émises par la F1 en 2019 (selon des chiffres publiés mardi), seuls 0,7% sont liés aux moteurs et 7,3% aux autres activités organisées sur les circuits (courses supports, consommation d'énergie, diffusion télévisée, activités à destination des sponsors et des VIP...).
Le plus gros des émissions est dû au transport du matériel (45%), aux déplacements des personnels (27,7%) et au fonctionnement des bureaux et usines (19,3%).
Sont donc également prévus "des mesures visant à assurer l'adoption d'une logistique et de moyens de transport ultra-efficients, ainsi que des bureaux, des installations et des usines fonctionnant à 100% à l'énergie renouvelable", ainsi que des programmes de compensation carbone et de capture du CO2 dans l'air.
- "Défis de la société"- 
Pour ce qui est de l'accueil des spectateurs, l'élimination des plastiques non-réutilisables et le recyclage, compostage ou la réutilisation des déchets sont inscrits à l'agenda à l'horizon 2025, comme le développement de modes de déplacement moins polluants.
Ce projet contient enfin un volet dédié à la "diversité" et à l'"inclusion", qu'il s'agisse de "genre, d'ethnicité ou de handicap", visant à ouvrir la discipline à la fois en piste et dans ses instances dirigeantes.
Cette annonce intervient alors que les sports mécaniques dans leur ensemble se préoccupent d'environnement de manière croissante, avec le développement de technologies alternatives comme l'hybride, l'électrique ou l'hydrogène.
Le désormais sextuple champion du monde britannique Lewis Hamilton (Mercedes) met aussi de plus en plus régulièrement en avant ses positions écologistes. 
"Pour rester synonyme de progrès, la Formule 1 se devait d'évoluer afin de conserver son caractère avant-gardiste, cohérent avec les évolutions et les défis de la société", estime l'écurie Renault, qui "s'engagera activement" aux côtés de la F1 tout en développant ses propres actions avec le Groupe Renault en matière d'économie circulaire et de mobilité durable.
McLaren indique pour sa part étudier son impact environnemental en F1 mais aussi en Formule E, catégorie pour laquelle elle fournit des batteries.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/la-f1-vise-zero-emission-de-co2-en-2030_138948>
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11- A La Courneuve, des éco-délégués agissent pour le climat "à leur échelle", AFP, 12/11/19, 18:00
Isabelle Tourné

A La Courneuve, une poignée d'élèves s'affaire à fabriquer des cartons de recyclage et à installer des nichoirs à oiseaux : ces éco-délégués mettent en place des actions écologiques au sein de leur collège, un modèle que Jean-Michel Blanquer rêve de généraliser.
Chaque mercredi, alors que les cours sont terminés, ils sont une dizaine du collège Georges-Politzer, en Seine-Saint-Denis, à franchir de nouveau, en début d'après-midi, les portes de leur établissement. C'est Gaëtan Legay, professeur de physique-chimie qui les accueille. 
Au programme ce jour-là : l'écriture d'une vidéo de sensibilisation à la disparition des espèces menacées, la fabrication de cartons destinés au papier recyclé, et la confection d'un planning pour transformer les excédents de fruits de la cantine en "smoothies".
En quatrième, Anaïs fait partie de cette équipe d'éco-délégués. Elle explique son engagement par l'envie de "sensibiliser les autres à l'environnement qui nous entoure". 
"Sur internet, beaucoup de gens parlent du climat mais ne font rien. Moi, je veux agir à mon échelle", renchérit son camarade Tayyip, en troisième.
A la rentrée, le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, a annoncé l'élection de 250.000 éco-délégués, un par classe dans tous les collèges et lycées de France. Leur mission: sensibiliser leurs camarades aux gestes quotidiens qui permettent d'économiser l'énergie et de lutter contre le réchauffement climatique.
Au collège Georges-Politzer, en pointe sur le sujet, les éco-délégués existent depuis cinq ans. L'établissement a reçu le label "éco-école" et bénéficie du soutien du ministère, du département et d'associations.
"Tous les volontaires ne peuvent pas devenir éco-délégué car nous manquons d'encadrants", explique Gaëtan Legay, unique coordinateur du projet cette année.
La session du mercredi se poursuit dans la cour du collège, qui accueille quelque 700 élèves. Aux abords de ce grand rectangle blanc en béton, dans un espace arboré où s'amoncellent des feuilles aux couleurs automnales, les éco-délégués s'appliquent à installer un nouveau nichoir, espérant que des mésanges charbonnières viendront y faire leur nid. 
- Fraises, menthe et choux -
"Les mésanges élisent domicile dans les trous d'arbres et, en ville, elles ont de moins en moins d'endroits où s'implanter", explique le professeur de physique. 
Puis direction "le potager", aménagé près du terrain de sport, où les collégiens volontaires "désherbent, sèment, récoltent et goûtent" leurs plantations. 
"On cultive des fraises, de la menthe, des choux, des fèves, des épinards et de la salade", égrène Emilie, 14 ans.
La fabrication d'un "hôtel à insectes" est aussi dans les cartons.
"Il me semble important d'aider des élèves à préparer la société de demain", dit Gaëtan Legay, pour expliquer son engagement bénévole. "Ici, à La Courneuve, les élèves n'ont pas beaucoup d'occasions d'avoir un rapport à la nature", ajoute-t-il. Mais il est conscient des limites du projet. "Une des grandes questions est de savoir comment arriver à insuffler une dynamique au sein d'un établissement dans son ensemble", dit-il. 
Quelques élèves volontaires ne suffisent pas, selon lui. "Ce qu'on fait dépend beaucoup des moyens alloués et de l'investissement des profs, or ils ont souvent d'autres impératifs", poursuit-il.
L'élection d'un éco-délégué par classe ne semble d'ailleurs pas être la priorité des chefs d'établissement. "Dans le contexte actuel de la réforme du lycée, ce n'est pas notre sujet de préoccupation majeure", confirme Philippe Vincent, à la tête du premier syndicat de proviseurs et principaux (SNPDEN).
Bruno Bobkiewicz, membre du syndicat et proviseur à Vincennes (Val-de-Marne), n'est pas contre le principe, qu'il juge "intéressant", même si "la tendance du moment, c'est un peu de choisir des +référents+ dans tous les domaines". 
"Quel va être le rôle de ces délégués ?", s'interroge pour sa part Eric Bogeat, proviseur (SNPDEN) en Meurthe-et Moselle. Cette année, "il n'y en aura pas un par classe" dans son établissement, pense-t-il. Car le sujet est porteur mais "ne parle pas encore à tous les élèves", selon lui.
<https://www.youtube.com/watch?v=0Y0JPY2pKZg>
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12- Venise touchée par une "acqua alta" historique, AFP, 13/11/19, 02:00
Ella Ide avec Franck Iovène à Rome

Venise a connu mardi soir une "acqua alta" (marée haute) historique, avec un pic qui a frôlé 1,90 m, le niveau le plus élevé enregistré depuis 53 ans, surprenant les touristes déambulant dans les ruelles de la Cité des Doges.
"Nous sommes en train d'affronter une marée plus qu'exceptionnelle. Tout le monde est mobilisé pour gérer l'urgence", a tweeté le maire de Venise, Luigi Brugnaro.
"Demain, nous demanderons l'état de catastrophe naturelle parce que les coûts (des dégâts) seront probablement importants et nous nous attendons toujours à ce que le niveau de l'eau remonte", a ajouté M. Brugnaro. 
"Nous avons besoin que tout le monde nous aide à faire face à ce qui est clairement les effets du changement climatique", a ajouté le maire présent, sur une barque, sur la célèbre place Saint-Marc en fin de soirée.
Vers 23H30, le Centre des marées indiquait une hauteur de marée à 1,87 m, soit la plus importante "acqua alta" depuis le record enregistré le 4 novembre 1966. Le niveau de marées est enregistré à Venise depuis 1923.
Un niveau de 1,87 m qui ne signifie pas pour autant que la Cité des Doges se trouve immergée sous près de deux mètres d'eau.
Il faut en effet retrancher de cette hauteur le niveau moyen de la ville qui se trouve entre un mètre et 1,30 m.
Des journalistes de l'AFP-TV se trouvant dans les ruelles de la cité lacustre ont déclaré avoir mesuré le niveau de l'eau "à environ 1,20 m à certains endroits".
"On était au courant du phénomène mais on a pris un bus en se disant que ça allait être cool, on va boire un petit verre, et voilà....", a déclaré à l'AFT-TV une touriste française, faisant partie d'un groupe, surprise par la montée exceptionnelle des eaux.
"On s'est dit +on est des filles courageuses+ et puis il y avait les pontons donc ça allait", a-t-elle ajouté.
- Phénomène plus fréquent -
Evénement rare lui aussi, le vestibule (narthex) de la basilique Saint-Marc, joyau de la Sérénissime, a été inondé mardi et le procurateur de l’édifice Pierpaolo Campostrini (autorité locale) avait prévu des tours de garde dans la nuit pour surveiller la montée du niveau des eaux.
Selon M. Campostrini, une inondation comme celle de mardi s'est seulement produite cinq fois dans l'histoire de la basilique --érigée en 828 et reconstruite après un incendie en 1063--, la donnée la plus préoccupante étant que sur ces cinq précédents, trois ont été constatés au cours des 20 dernières années, dont une fois en 2018.
Venise est régulièrement concernée par le phénomène des "acque alte", pics de marées particulièrement prononcés qui provoquent la submersion d'une partie plus ou moins grande de la zone urbaine insulaire.
L'acqua alta inonde souvent les parties basses de la ville, dont la place Saint-Marc et peut être amplifiée par le sirocco, comme cela a été le cas dans la soirée de mardi.
Pour protéger la ville de cette calamité qui altère chaque fois un peu plus son patrimoine artistique, le projet M.O.S.E. (acronyme de Module expérimental électromécanique, et signifiant Moïse en italien) est en cours de construction depuis 2003 mais le surcoût et les malfaçons ont entraîné de nombreux retards.
Le projet consiste à installer 78 digues flottantes qui se lèveraient pour fermer la lagune en cas de montée de la mer Adriatique.
"Venise continue d'être affligée par des eaux exceptionnellement hautes. L'année dernière, cette année, c'est la même chose", a déploré Luigi Brugnaro.
"Nous demandons au gouvernement de participer et d'expliquer où en est l'organisation du M.O.S.E., parce qu'on risque de bientôt ne plus arriver à faire face", a ajouté le maire.
<https://information.tv5monde.com/info/venise-touchee-par-une-acqua-alta-historique-331775>
Sur le même sujet :
> L'Italie touchée par une vague de mauvais temps, Venise sous les eaux <https://information.tv5monde.com/info/l-italie-touchee-par-une-vague-de-mauvais-temps-venise-sous-les-eaux-331732>, AFP, 12/11/19, 20:00
> En Italie, Venise touchée par une « marée haute » historique <https://www.lemonde.fr/international/article/2019/11/12/en-italie-venise-touchee-par-une-maree-haute-historique_6018915_3210.html>, Le Monde, maj le 13/11/19 à 04h31
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13- Greta Thunberg retourne en Europe, avant d'autres aventures en 2020, AFP, 13/11/19, 03:00

"Ce fut extrêmement instructif", dit Greta Thunberg dans un coupe-vent trop grand, à la veille d'entamer sa seconde traversée de l'Atlantique, à 16 ans.
La jeune militante suédoise devenue célèbre sur six continents pour sa "grève de l'école pour le climat" va dire au revoir mercredi à l'Amérique du Nord, après 11 semaines bien remplies, et si la météo coopère.
Elle a tancé les dirigeants mondiaux à l'ONU, encore rencontré Barack Obama, reçu les clés de Montréal et sillonné Etats-Unis et Canada à bord d'une Tesla prêtée par Arnold Schwarzenegger.
Mais ce sommet climat, ces grèves du vendredi, ces millions de manifestants... Tout cela l'a-t-il rendue plus optimiste qu'à son arrivée fin août à New York?
"Ça dépend", a-t-elle répondu, d'un ton très factuel mardi dans un entretien à l'AFP, assise dans le catamaran où elle logera pour les deux à trois prochaines semaines: La Vagabonde, maison flottante d'un jeune couple australien, amarrée depuis une semaine à Hampton, en Virginie.
"D'un côté, beaucoup de choses ont changé dans le bon sens, mais plusieurs mois se sont écoulés sans action véritable, sans que les gens se rendent compte de l'urgence. Donc je ne sais pas, c'est à peu près pareil", dit la lycéenne en année sabbatique.
Elle réserve son admiration aux jeunes qui vivent sur "la ligne de front" écologique de New York à Vancouver, en passant par Washington, Montréal, le Midwest américain, Los Angeles... Comme Tokata Iron Eyes, de la tribu Sioux de Standing Rock, opposée en vain à la construction d'un oléoduc.
Qu'a-t-elle appris de Barack Obama? "Tout dépend de la façon dont on définit apprendre..."
Et ces présidents et Premiers ministres rencontrés à l’ONU ? "Les dirigeants mondiaux et les politiciens me demandent tout le temps des selfies, à moi et d'autres militants du climat, parce qu'ils veulent avoir l'air bien à côté de nous", dit-elle sans pitié, mais sans en donner la liste ("il y en a pas mal").
Même les pays qui s'engagent à la neutralité carbone en 2050 n'en font "pas assez", répète-t-elle, citant Royaume-Uni et Nouvelle-Zélande.
- L'Asie en 2020 -
Quant à Donald Trump, elle suggère que son déni climatique a peut-être paradoxalement dopé la mobilisation climatique: "Il est tellement extrême, et dit des choses si extrêmes, que les gens se sont réveillés d'une certaine façon".
Elle ne fait pas grand cas d'une scène filmée et devenue virale, où on la voit patienter à la demande d'agents de sécurité pendant que le président et son entourage débarquent à l'ONU. "Je me demandais ce qu'il faisait là car il n'était pas censé venir..."
Ils seront six à bord de La Vagabonde: le couple propriétaire --les YouTubeurs et Instagrammeurs Elayna Carausu, 26 ans, et Riley Whitelum, 35 ans--; leur fils de 11 mois, Lenny; la navigatrice britannique professionnelle Nikki Henderson, 26 ans, appelée en soutien; et le père de Greta, Svante Thunberg. Ce dernier l'accompagne depuis le début de sa tournée, salue les journalistes mais ne donne pas d'interview - mardi n'a pas fait exception.
Mercredi, ils partiront tôt, depuis le ponton de la maison cossue de deux retraités passionnés de navigation, qui avaient offert à La Vagabonde une escale gratuite (avant que Greta ne se rajoute à l'affaire, à leur grand plaisir).
La militante veut aller à la COP 25 à Madrid, qui commence dans moins de trois semaines, puis rentrer "à la maison" - son visage s'éclaire d'anticipation quand elle le dit.
Pour 2020, "je n'ai pas encore de projet", dit-elle. Sa rentrée des classes sera en août.
"Si je suis invitée, j'essaierai d'aller dans des endroits où je ne suis jamais allée, d'abord en Asie, et bien sûr à des réunions de dirigeants mondiaux, si je suis invitée".
La mer devrait être agitée en cette saison, mais cela ne semblait pas l'effrayer, alors que ses hôtes s'affairaient aux derniers préparatifs. Elle fait visiter une cabine, montre les toilettes, et assure n'avoir pas souffert du mal de mer à l'aller, à bord d'un autre voilier.
Elle corrige enfin le reporter qui suppose imprudemment que la Suédoise est habituée aux basses températures : "J'ai toujours froid".
<https://information.tv5monde.com/info/greta-thunberg-retourne-en-europe-avant-d-autres-aventures-en-2020-331777>
Sur le même sujet :
> Trump est "tellement extrême" qu'il a réveillé les gens sur le climat, dit Greta Thunberg <https://information.tv5monde.com/info/trump-est-tellement-extreme-qu-il-reveille-les-gens-sur-le-climat-dit-greta-thunberg-331773>, AFP, 13/11/19, 01:00
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14- Incendies en Australie : quatre morts, selon un dernier bilan, AFP, 14/11/19, 01:00

Les incendies qui dévastent depuis vendredi la côte est de l'Australie ont fait quatre morts, selon un dernier bilan établi jeudi par la police.
Un corps a été découvert près de la ville de Kempsey, dans l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud (sud-est), une des nombreuses zones touchées par des feux de brousse. Selon la police, le corps pourrait être celui d'un homme de 58 ans qui vivait dans une cabane et qui n'a plus été vu depuis vendredi.
Trois autres personnes sont mortes en Nouvelle-Galles du Sud, l'Etat le plus affecté par les feux de brousse qui font rage le long de la côte est de l'Australie depuis vendredi, attisés par des vents violents, des températures caniculaires et une végétation sèche.
Des centaines de maisons ont été endommagées ou détruites, et plus d'un million d'hectares de végétation ont été la proie des flammes.
De tels feux se produisent chaque année sur l'immense île-continent pendant le printemps et l'été australs. Mais cette année, la saison des feux de brousse a été particulièrement précoce et violente et pourrait être l'une des pires connues par le pays.
<https://information.tv5monde.com/info/incendies-en-australie-quatre-morts-selon-un-dernier-bilan-331979>
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15- Venise sous les eaux : l'état de catastrophe naturelle décrété jeudi, AFP, 14/11/19, 02:00
Alexandria Sage et Sonia Logre avec Françoise Kadri à Rome

Venise s'apprêtait à passer une nuit d'inquiétude dans l'attente de nouveaux épisodes de marée haute alors que le gouvernement devrait décréter jeudi l'état d'urgence pour catastrophe naturelle, dans le but de mobiliser rapidement des fonds pour éviter à plus long terme une possible disparition d'une des plus belles villes du monde.
Le pic de marée haute à 23H35 (22H35 GMT) s'est arrêté sous le mètre mercredi (à 77 cm), alors qu'il était prévu à 1,20 m, loin de l'épisode de la veille quand l'"acqua alta" est montée à 1,87 m, du jamais vu depuis 53 ans.
"La catastrophe qui a frappé Venise est un coup porté au coeur de notre pays. Cela fait mal de voir la ville aussi endommagée, son patrimoine artistique compromis, les activités commerciales à genou", a déclaré le Premier ministre Giuseppe Conte, venu sur place.
Un conseil des ministres est prévu à Rome jeudi après-midi pour déclarer l'état d'urgence pour catastrophe naturelle pour la zone de Venise, une procédure qui dote le gouvernement de "pouvoirs et moyens exceptionnels" pour intervenir plus rapidement.
"Nous sommes prêts à y consacrer de premiers fonds", a indiqué M. Conte, qui a précisé sur sa page Facebook qu'il participerait auparavant à une réunion à la préfecture à Venise "pour de premières constatations sur les dégâts et préparer de premières solutions".
La marée de mardi combinée à de fortes rafales de vent et à la pluie a submergé pratiquement toute la ville: 80% selon le gouverneur de la région Luca Zaia. Un septuagénaire est mort d'électrocution chez lui.
La marée exceptionnelle a fait chavirer des gondoles, projeté des vaporetti (autobus fluviaux) sur le rivage, inondant boutiques, bars, restaurants et provoquant des coupures d'électricité dans toute la ville. Des centaines de touristes ont dû patauger, l'eau jusqu'au-dessus de genoux parfois pour regagner leurs hôtels. Les 160 pompiers mobilisés ont dû effectuer 400 interventions.
Un niveau de 1,87 m ne signifie pas néanmoins que la Cité des Doges se trouve immergée sous deux mètres d'eau. Il faut retrancher le niveau moyen de la ville qui varie entre un mètre et 1,30 m au-dessus de la mer.
D'autres épisodes sont prévus jusqu'à vendredi même si, en théorie, aucun ne devrait atteindre le pic record de mardi. C'était la deuxième plus haute "acqua alta" à Venise depuis le début des relevés en 1923, derrière celle du 4 novembre 1966 (1,94 mètre).
"Nous n'avons jamais vu rien de tel", a expliqué à l'AFP Alvise, un jeune Italien de 19 ans, venu avec des amis constater les dégâts même si la place Saint Marc était presqu'au sec mercredi soir.
Outre le centre historique de Venise, plusieurs îles dont le Lido, site du Festival de cinéma, ont été très touchées par les inondations. L'eau a envahi le célèbre théâtre de La Fenice, où les spectacles sont suspendus jusqu'à nouvel ordre, ainsi que la Basilique Saint-Marc.
La ville, qui compte en son cœur seulement 50.000 habitants, reçoit 36 millions de visiteurs par an, dont 90% d'étrangers.
"L'avenir de Venise est en jeu, on ne peut plus vivre comme ça. Il faut la certitude de pouvoir habiter ici. C'est aussi notre crédibilité internationale qui est en jeu", a estimé le maire Luigi Brugnaro. 
Pour le ministre de l'Environnement, Sergio Costa, les causes du désastre sont "claires" : "c'est la conséquence directe des changements climatiques et de la tropicalisation des phénomènes météorologiques, avec des précipitations violentes et de fortes rafales de vent".
- "Venise va être noyée" -
Gabi Brueckner, une touriste allemande, se dit "horrifiée". "Avec le changement climatique ça va empirer et à un certain moment, Venise va être noyée".
Le maire a jugé nécessaire de "terminer au plus vite" le méga-projet de digues MOSE (Moïse en italien, acronyme de Module expérimental électromécanique) afin de "protéger tout le bassin" de Venise. M. Conte a estimé qu'il est "prêt à 93%" et qu'il faut le "compléter rapidement", promettant aussi de dédommager les particuliers de dégâts, pour le moment "incalculables". Selon M. Conte, le projet sera "terminé vraisemblablement pour le printemps 2021".
Le projet Moïse, critiqué comme pharaonique, trop coûteux et inefficace par les écologistes, consiste à installer 78 digues flottantes qui devraient se lever pour fermer la lagune en cas de montée de la mer Adriatique jusqu'à 3 mètres de haut. 
Démarré en 2003, il a pris du retard à cause de malfaçons et d'enquêtes sur des soupçons de corruption autour d'un chantier qui devait coûter initialement 2 milliards d'euros et dans lequel ont été engloutis 6 à 7 milliards.
Pour Dino Perzolla, un habitant de 62 ans, "ils n'ont rien fait. Ça (Moïse) ne marche pas, ils ont volé 6 milliards d'euros, les politiciens doivent tous aller en prison".
Les dégâts se chiffrent en millions d'euros, rien que pour la célèbre Basilique Saint-Marc, joyau byzanrin envahi par un mètre d'eau de mer.
- "Apocalyptique" -
"C'était apocalyptique, assez pour vous donner la chair de poule," a déclaré à l'AFP-TV Marina Vector, alors qu'elle et son mari utilisaient des seaux pour évacuer l'eau de leur magasin de masques vénitiens.
Venise est régulièrement touchée par le phénomène des "acque alte", pics de marées prononcés. La cité bâtie sur pilotis et sur une centaine d'îles et ilôts s'est enfoncée d'environ 30 cm en un siècle, sous l'effet aussi du développement du grand port de Marghera, et de l'afflux de bateaux de croisière géants.
<https://information.tv5monde.com/info/venise-sous-les-eaux-le-climat-et-un-projet-de-digue-montres-du-doigt-331824>
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16- La santé des futures générations risque d’être affectée par le changement climatique, Le Monde avec AFP, 14/11/19, 04h40

Asthme et risques cardiaques à cause de l’air pollué, infections et malnutrition dues au réchauffement… Un rapport de spécialistes de la médecine alerte sur les risques sanitaires liés au changement climatique, pour les enfants nés aujourd’hui. 
Si rien n’est fait contre le changement climatique, la santé des enfants qui naissent aujourd’hui sera de plus en plus menacée au long de leur vie, s’alarment des experts dans un rapport publié jeudi 14 novembre.
« Les changements climatiques définiront la santé de toute une génération », assure le docteur Nick Watts, responsable de ce rapport. Publié dans la revue médicale The Lancet quelques semaines avant la conférence internationale sur le climat (COP25), il résonne comme un écho aux craintes dont la Suédoise Greta Thunberg est devenue l’emblème dans le monde.
« Si les choses restent en l’état, avec des émissions de carbone élevées et le changement climatique qui se poursuit au même rythme, un enfant né aujourd’hui vivra dans un monde plus chaud de 4 degrés en moyenne d’ici ses 71 ans, ce qui menacera sa santé à toutes les étapes de sa vie », écrivent les auteurs.
> Lire aussi  Yann Arthus-Bertrand : « Pour une COP25 à Madrid plus cohérente »
Action immédiate contre les émissions de gaz a effet de serre
« Les enfants sont particulièrement vulnérables aux risques sanitaires liés aux changements climatiques. Leur corps et leur système immunitaire sont encore en train de se développer, ce qui les rend plus vulnérables aux maladies et aux polluants », fait valoir le docteur Watts, de l’Institut pour la santé mondiale de l’université de Londres. Or, les conséquences sur la santé « persistent à l’âge adulte » et « durent toute la vie », souligne-t-il, en demandant une « action immédiate de tous les pays pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ».
Ce rapport est l’édition 2019 d’un document publié tous les ans par The Lancet. Intitulé « Compte à rebours sur la santé et le changement climatique », il mesure 41 indicateurs clés sur ces deux sujets et est réalisé en collaboration par 35 institutions, dont l’OMS (Organisation mondiale de la santé), la Banque mondiale et des universités.
Cette année, les chercheurs se focalisent sur la santé des plus jeunes. Parmi leurs sujets de préoccupation, la pollution de l’air. « Tout au long de l’adolescence et jusqu’à l’âge adulte, un enfant né aujourd’hui respirera un air plus toxique, causé par les combustibles fossiles et aggravé par la hausse des températures », prévoit le rapport.
« C’est particulièrement préjudiciable pour les jeunes, car leurs poumons se développent encore », ajoute-t-il, en dressant la liste des conséquences potentielles : « Diminution de la fonction pulmonaire, aggravation de l’asthme et risque accru de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral ».
Selon le rapport, « les émissions mondiales de CO2 provenant des combustibles fossiles continuent d’augmenter (hausse de 2,6 % entre 2016-2018) » et « les décès prématurés liés aux (particules fines) PM 2,5 stagnent à 2,9 millions dans le monde ».
> Lire aussi  Climat : où en est l’accord de Paris, après le retrait annoncé des Etats-Unis ?
Développement des bactéries et propagation des moustiques
Autre effet redouté du changement climatique : l’augmentation des épidémies de maladies infectieuses, auxquelles les enfants sont particulièrement sensibles. En cause, le passage à un climat plus chaud et avec davantage de pluies. Cela favoriserait le développement des bactéries responsables des maladies diarrhéiques ou du choléra, ainsi que la propagation des moustiques vecteurs d’infections.
« Sous l’impulsion des changements climatiques, la dengue est la maladie virale transmise par les moustiques qui se propage le plus rapidement au monde », prévient le rapport. « Neuf des dix années les plus propices en matière de transmission de la dengue ont eu lieu depuis l’an 2000, permettant aux moustiques d’envahir de nouveaux territoires en Europe », selon les chercheurs.
Ils s’inquiètent aussi des phénomènes de malnutrition que pourrait provoquer la hausse des températures, en entraînant une diminution des récoltes et donc une hausse des prix des denrées alimentaires.
Enfin, plus globalement, les auteurs du rapport soulignent qu’un enfant qui naît aujourd’hui sera de plus en plus exposé aux phénomènes météorologiques extrêmes : canicules, sécheresses, inondations ou feux de forêt. Ces chercheurs jugent crucial de « limiter le réchauffement à moins de 2 °C » comme le prévoit l’Accord de Paris. Et réclament que « les impacts des changements climatiques sur la santé soient au premier plan de l’agenda de la COP25 », début décembre à Madrid.
<https://www.lemonde.fr/climat/article/2019/11/14/la-sante-des-futures-generations-risque-d-etre-affectee-par-le-changement-climatique_6019073_1652612.html>
Sur le même sujet :
> Tribune. La lutte pour le climat ne doit pas être menée au détriment de la santé ! <https://www.alternatives-economiques.fr/lutte-climat-ne-etre-menee-detriment-de-sante/00090861>, Alernatives économiques, 31/10/19 
> Le changement climatique modèlera la santé de ceux qui naissent aujourd'hui <https://information.tv5monde.com/info/le-changement-climatique-modelera-la-sante-de-ceux-qui-naissent-aujourd-hui-331981>, AFP, 14/11/19, 12:00
En savoir plus :
> Report 2019. Health and Climate Change <https://www.thelancet.com/climate-and-health>, The Lancet, November 2019
The 2019 report of The Lancet Countdown on health and climate change: ensuring that the health of a child born today is not defined by a changing climate
<https://www.thelancet.com/climate-and-health>
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17- Sortir du charbon ? La finance française loin du compte, selon un groupe d'ONG, AFP, 14/11/19, 17:00
Carole Guirado

Un groupe d'ONG tacle la place financière française, qui s'est engagée en juillet à fournir un calendrier de sortie du financement des activités charbon mais serait encore loin du compte, peu avant la réunion internationale sur le climat (COP25) en Espagne.
"Sortie du charbon : la finance française en ordre de marche ?" s'interrogent l'ONG française Les Amis de la Terre, la néerlandaise BankTrack et l'initiative Unfriend Coal visant le secteur de l'assurance, dans un rapport publié jeudi. 
La route reste longue, selon ces associations, qui rappellent l'engagement pris le 2 juillet par la place française -alors regroupée sous la bannière de Paris Europlace, son association de lobbying : fournir d'ici à mi-2020 un calendrier de désengagement du charbon.
S'il est appliqué, cet engagement pourrait provoquer "un puissant effet d'entraînement" à l'international, estiment les auteurs du rapport. En même temps, ils disent s'attendre à ce que de nombreux plans de sortie formulés au niveau des différentes entreprises ne soient, eux, pas alignés avec l'objectif de limitation du réchauffement climatique à 1,5°C maximum, fixé par l'accord de Paris sur le climat en 2015.
En cause, le caractère "non contraignant" de cet engagement mais aussi, selon les ONG, un "processus d'évaluation truqué" des plans de sortie du charbon de ces mêmes acteurs, qui devront dès l'exercice 2020 les soumettre à leurs régulateurs, l'Autorité des marchés financiers (AMF) ou l'Autorité de contrôle prudentielle et de résolution (ACPR). 
Ces deux autorités seront appuyées dans leurs analyses par des commissions montrant "de lourds conflits d'intérêts", estiment-elles, "plus d'un quart de leurs membres (étant) des représentants d'acteurs financiers" comme BNP Paribas, Amundi, Axa ou Natixis.
Or plusieurs grands groupes français présentent des incohérences dans l'application de leurs engagements, constatent les associations militantes. La raison ? "Désinvestir du charbon ne coûte rien voire est rentable, alors qu'arrêter de financer ou assurer un client, qui plus est si ses activités sont diversifiées, revient à (le) perdre" ou à renoncer à des parts de marché, affirment les ONG.
- Incohérence des engagements -
A partir de données financières fournies par l'association de recherche néerlandaise Profundo, les ONG désignent le groupe bancaire BNP Paribas comme "le plus gros financeur français des entreprises" développant de nouvelles centrales à charbon, "avec pas moins de 2,2 milliards (d'euros) de financements accordés à ces entreprises rien qu'en 2019".
Dans l'assurance, Axa, malgré une politique de désinvestissement du charbon plus poussée, propose des couvertures d'assurance à des entreprises impliquées dans des projets charbon, déplorent les militants, donnant l'exemple d'Adani Mining, la filiale australienne du conglomérat indien Adani, responsable du très contesté méga-projet de mine Carmichael en Australie.
Les banques Société Générale et Natixis, elles, sont pointées du doigt pour leurs stratégies charbon ne permettant pas de sortir du secteur "dans les temps impartis par la science climatique".
Les ONG évoquent aussi le cas du Crédit Agricole, considéré comme précurseur avec un objectif ambitieux de sortie du charbon : d'ici à 2030 pour les pays de l'UE et de l'OCDE, 2040 pour la Chine et 2050 pour le reste du monde. Elles lui demandent désormais la déclinaison pour chaque branche de métier (financement, gestion d'actifs et assurance).
Enfin, le rapport égratigne des acteurs sans politique charbon n'ayant "aucune image à défendre auprès du grand public" comme Comgest ou Rothschild & co.
En guise de solutions, les ONG incitent les acteurs financiers français à "annoncer l'exclusion immédiate des 417 entreprises qui développent de nouveaux projets charbon et une stratégie permettant au plus tard une sortie du charbon d'ici 2030 dans les pays de l'UE et de l'OCDE et d'ici 2040 ailleurs".
Ces deux demandes font partie de leurs "dix règles pour sortir du charbon". 
Parmi celles-ci, le secteur financier est aussi invité à ne plus soutenir directement "des projets, nouveaux ou existants, de mines, centrales et infrastructures charbon", et à prendre des mesures contraignantes, comme la suspension de fourniture de services financiers, envers des clients impliqués dans le charbon afin de les amener à cesser leurs activités dans ce secteur.
Parallèlement, la Fédération bancaire française a rappelé jeudi les différentes initiatives et actions des banques françaises, dans son propre rapport intitulé "Les banques françaises, fers de lance d'une finance verte et responsable".
Il relève notamment que les six grandes banques françaises ont accordé près de 36 milliards d'euros de financements aux énergies renouvelables, et qu'au premier semestre 2019, la France était le premier pays émetteur d'obligations vertes avec 15 milliards de dollars, représentant plus de 14% des émissions mondiales.
<https://information.tv5monde.com/info/sortir-du-charbon-la-finance-francaise-loin-du-compte-selon-un-groupe-d-ong-332033>
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18- Climat : la BEI renonce à financer les énergies fossiles, une décision "historique", AFP, 14/11/19, 20:00

La Banque européenne d'investissement (BEI) a annoncé jeudi qu'elle cesserait de financer de nouveaux projets liés aux énergies fossiles, y compris le gaz, à partir de 2022, une décision saluée pour sa contribution à la lutte contre le changement climatique.
La décision est "historique", selon le ministre de l'Economie français Bruno Le Maire. "Un bond de géant", pour le président de la BEI Werner Hoyer.
"Nous allons arrêter de financer les énergies fossiles et nous allons lancer la plus ambitieuse stratégie d'investissements pour le climat de toutes les institutions financières publiques dans le monde", a annoncé M. Hoyer, cité dans un communiqué.
La BEI, basée à Luxembourg, est la banque de l'Union européenne. Son conseil d'administration, composé de représentants des États membres et de la Commission européenne, a voté jeudi pour sa nouvelle politique d'investissement.
Dès juillet, la BEI avait préconisé de ne plus investir dans les projets liés aux énergies fossiles, y compris le gaz, mais la décision au sein du conseil d'administration a donné lieu à d'intenses débats.
La discussion a été "longue" sur le calendrier, a reconnu ainsi son vice-président Andrew McDowell lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes. Plusieurs ONG avaient de leur côté dénoncé les hésitations autour de l'inclusion des projets liés au gaz, la moins émettrice en CO2 des énergies fossiles.
La Commission européenne a plusieurs fois souligné le rôle du gaz dans la transition énergétique du continent. Elle a soutenu jeudi la nouvelle politique de la BEI, satisfaite notamment d'un "arrangement transitoire pour l'abandon progressif des projets gaziers, y compris les projets vitaux d'interconnexion et de stockage de gaz, les projets dits d'intérêt commun", a-t-elle expliqué dans un communiqué.
Outre l'annonce phare sur les énergies fossiles, la BEI prévoit de "débloquer" jusqu'à 1.000 milliards d'euros d'investissements dans l'action pour le climat et le développement durable au cours de la prochaine décennie. Selon M. McDowell, un euro sur deux investi par la BEI d'ici 2025 sera dédié à des projets environnementaux.
- Banque du climat -
La future présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait appelé de ses vœux la transformation de la BEI en une véritable "banque du climat".
"Cette décision confirme que l'UE se dote de moyens financiers à la hauteur de ses ambitions climatiques et doit créer une dynamique au niveau mondial", s'est félicité Bruno Le Maire, rappelant le soutien du président Emmanuel Macron à la mue de la BEI.
La France est même "prête à augmenter sa participation au capital pour servir cette ambition", a-t-il renchéri dans un entretien au quotidien Les Échos.
La banque ambitionne que sa politique d'investissement se conforme aux engagements pris lors de la signature de l'accord de Paris sur les réductions d'émissions de gaz à effet de serre.
Plusieurs ONG se sont également félicitées.
"La décision d'aujourd'hui est une victoire importante pour le mouvement climatique. Enfin, la plus grande banque publique du monde s'est pliée à la pression du public et a reconnu que le financement de tous les combustibles fossiles doit cesser", a réagi Colin Roche, de Friends of the Earth, appelant toutes les autres banques, privées et publiques, à s'en inspirer.
"C'est aussi un appel clair à ce que tous les fonds de l'UE emboîtent le pas et excluent toutes les activités qui aggravent le changement climatique des possibilités de financement", a ajouté Markus Trilling, de Climate Action Network.
Mais les organisations de défense de l'environnement ont tout de même déploré une application jugée tardive.
"Alors que la nouvelle politique signifie que l'UE mettra largement fin à son soutien au charbon et au pétrole, le financement de projets tels que les gazoducs jusqu'en 2021 et la modernisation des infrastructures existantes en matière de combustibles fossiles après 2021 menacent les engagements de l'UE en matière de climat", a noté Greenpeace.
Selon Greenpeace et WWF, 19 États membres ont soutenu la nouvelle politique, y compris la France et l'Allemagne. Le manque de flexibilité sur le gaz a refroidi plusieurs pays qui ont voté contre ou se sont abstenus. Et l'Autriche et le Luxembourg se sont abstenus pour protester contre l'inclusion du nucléaire dans cette nouvelle politique, toujours selon ces organisations.
<https://information.tv5monde.com/info/climat-la-bei-renonce-financer-les-energies-fossiles-une-decision-historique-332161>
En savoir plus :
> EU Bank launches ambitious new climate strategy and Energy Lending Policy <https://www.eib.org/fr/press/all/2019-313-eu-bank-launches-ambitious-new-climate-strategy-and-energy-lending-policy>, EIB, 14/11/19
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19- [Génération climat] Les jeunes mettent les énergies fossiles au ban et ça marche !, Novethic, 14/11/19
Concepcion Alvarez

Ce qui a démarré par la révolte d’une poignée d’étudiants américains est devenu en quelques années un mouvement international baptisé "Go Fossil Free" (Sortir des énergies fossiles). Aujourd’hui, il se targue de réunir plus de 1 100 institutions, pesant 11 500 milliards de dollars, et 58 000 particuliers engagés à ne plus soutenir le charbon, le pétrole et le gaz. Voici le huitième épisode de notre série consacrée à la mobilisation des jeunes pour le climat.
C’est dans un petit campus américain de la banlieue de Philadelphie, le Swarthmore College, que l’histoire a démarré en 2011. De retour d’un voyage dans les Appalaches, une poignée d’étudiants, inquiets des ravages de l’extraction du charbon sur l’environnement, a décidé de faire pression pour que les fonds d’investissement de leur université se retirent des énergies fossiles. 
Ils sont alors soutenus par le Wallace Global Fund et l’association 350.org, créée par le militant Bill McKibben, pour lancer d’autres campagnes de désinvestissement à travers le pays. Leur objectif ? Convaincre les institutions de désinvestir des combustibles fossiles. Le Hampshire College, dans le Massachusetts, est le premier à franchir le pas. 
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/energie/energies-fossiles/isr-rse/generation-climat-quand-les-jeunes-mettent-les-energies-fossiles-au-ban-et-que-ca-marche-147886.html>
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20- Nouveau pic de marée haute attendu à Venise après une inondation historique, AFP, 15/11/19, 05:00
Alexandria Sage et Sonia Logre avec Françoise Kadri à Rome

Venise devrait connaître un nouveau et périlleux pic de marée haute en fin de matinée vendredi, trois jours après avoir été dévastée par des inondations record qui ont conduit le gouvernement italien à décréter l'état d'urgence pour catastrophe naturelle dans la Cité des Doges.
Dans la séquence actuelle de marées, l'"acqua alta" va atteindre 1,50 mètre vers 11H20 (10H20 GMT), selon le Centre de surveillance de la mairie. De fortes averses et du vent sont en outre annoncés sur toute la région.
Mardi soir, la ville a connu sa pire marée haute en 53 ans. L'eau a envahi les églises, commerces, musées et hôtels de ce joyau classé au patrimoine mondial.
Les 50.000 habitants du centre historique ont profité jeudi d'une embellie pour tenter de faire sécher leurs logements ou le contenu de leurs échoppes. La marée haute du matin a été plutôt modérée, atteignant 1,13 m (à 10H30), loin des 1,87 m de mardi soir, le deuxième record historique derrière celui du 4 novembre 1966 (1,94 m).
Grâce à ce répit, l'humeur était plutôt joyeuse, les touristes s'amusant à sillonner l'immense place Saint-Marc chaussés de bottes en plastique orange, bleues ou jaunes, ou à siroter un café les pieds dans l'eau dans les quelques bars ou restaurants ouverts.
La Sérénissime, le surnom de cette cité lacustre, reçoit 36 millions de touristes par an dont 90% d'étrangers.
Pour Manon Gaudre, voir Venise sous les eaux est "une expérience unique", mais cette touriste française de 22 ans s'inquiète des "dégâts aux monuments et aux personnes".
La Basilique Saint-Marc ou le théâtre de la Fenice ont en effet été la proie d'une eau boueuse et salée venue de la lagune.
- Premières annulations -
Cornelia Litschauer, une Autrichienne de 28 ans, son chihuahua blanc Pablo dans les bras, juge aussi la situation "étrange: les touristes prennent des photos mais la ville souffre".
Des hôtels dont la Locanda Al Leon commencent à déplorer des annulations pour les fêtes de fin d'année.
Après une réunion de crise à la préfecture, le Premier ministre Giuseppe Conte a parcouru jeudi les canaux qui ont rendu Venise célèbre dans le monde entier, pour réconforter les commerçants, nombreux à garder portes closes, comme les musées et les écoles.
"Le cabinet a approuvé l'état d'urgence à Venise", a écrit en début de soirée M. Conte dans un tweet, ajoutant que 20 millions d'euros allaient être débloqués "pour les interventions les plus urgentes".
Cette procédure, souvent utilisée dans une Italie régulièrement frappée par des désastres (séismes, éruptions volcaniques et glissements de terrain), dote le gouvernement de "pouvoirs et moyens exceptionnels".
Les dégâts, d'ores et déjà chiffrés à "des centaines de millions d'euros", devront donner lieu à des évaluations précises mais, en attendant, le décret permettra "immédiatement" de verser "5.000 euros pour les particuliers et 20.000 euros pour les commerces", selon M. Conte.
Un comité spécial sur Venise se réunira aussi le 26 novembre pour "discuter de la gestion générale des problèmes", dont un plan de contournement du centre historique pour les paquebots de croisière et le méga-projet Moïse de digues censées protéger la lagune.
Les responsables politiques affluent au chevet de la Sérénissime: l'ancien Premier ministre Silvio Berlusconi y est venu jeudi, l'ex-ministre de l'Intérieur de la Ligue (extrême droite) Matteo Salvini devrait s'y déplacer vendredi.
- "Tropicalisation" de la météo -
Indifférents à ce ballet, les Vénitiens se réorganisent.
"Je vis de ça, que puis-je faire d'autre ?", explique à l'AFP Stefano Gabbanotto, 54 ans, en ouvrant près du Palais ducal son kiosque à journaux.
Pour Jay Wong, 34 ans, et sa fiancée Sabrina Lee, leur voyage à Venise s'est transformé en "une aventure" et "une bonne expérience". 
Multipliant photos et vidéos de sa promise en robe de mariée, Jay souligne que "le séjour était planifié depuis longtemps, nous n'aurions pas pu le changer".
Comme la plupart des visiteurs, ils sont peu au fait du risque d'engloutissement que court la ville, bâtie sur 118 îles et îlots en majorité artificiels et sur pilotis. Elle s'est enfoncée de 30 cm dans la mer Adriatique en un siècle.
Pour le ministre de l'Environnement Sergio Costa, la fragilité de Venise s'est accrue en raison de la "tropicalisation" de la météo, avec d'intenses précipitations et de fortes rafales de vent, liée au réchauffement climatique. 
Les écologistes montrent aussi du doigt l'expansion du grand port industriel de Marghera, situé en face sur la terre ferme, et le défilé des bateaux de croisière géants.
L'"acqua alta" record de mardi a submergé 80% de la cité, provoqué la mort d'un septuagénaire, renversé des gondoles et des vaporetti (autobus fluviaux) et entraîné plus de 400 interventions des pompiers.
De nombreux responsables dont le maire de Venise Luigi Brugnaro ont appelé à mettre en service "au plus vite" le projet de digues MOSE (Moïse en italien, acronyme de Module expérimental électromécanique).
"Cet ouvrage d'ingénierie va finir par coûter six milliards d'euros, il faut le faire fonctionner", a estimé la ministre des Infrastructures Paola de Micheli.
Lancé en 2003 et retardé par des malfaçons et des enquêtes pour corruption, Moïse s'appuie sur 78 digues flottantes qui se relèvent et barrent l'accès à la lagune en cas de montée des eaux de l'Adriatique jusqu'à trois mètres de hauteur. De récents tests ont permis d'identifier des vibrations et de la rouille mais, selon M. Conte, il est "prêt à 93%" et sera "achevé au printemps 2021".
<https://information.tv5monde.com/info/nouveau-pic-de-maree-haute-attendu-venise-apres-une-inondation-historique-332028>
Sur le même sujet :
> Après la marée, Venise inondée par les bottes colorées <https://information.tv5monde.com/info/apres-la-maree-venise-inondee-par-les-bottes-colorees-332145>, AFP, 14/11/19, 20:00
> Editorial. Inondations à Venise : prendre la mesure de la menace, Le Monde, 18/11/19, 11h49 
Quatre épisodes d’« acqua alta » et une crue exceptionnelle ont créé une situation très compliquée dans la ville italienne. Le gouvernement italien se doit de réagir pour éviter l’irréparable à l’avenir.
Editorial du « Monde ». Le cours des eaux a un peu baissé et le quotidien a progressivement repris un cours normal, dimanche 17 novembre, dans l’après-midi, à Venise. Après cinq journées de peur et de solidarité, rythmées par les marées et les sirènes d’alarme, quatre épisodes d’acqua alta exceptionnels et surtout une crue dantesque, dans la soirée du 12 novembre, enregistrée comme la deuxième plus grave de l’histoire, les habitants de la lagune devraient enfin avoir quelques jours pour souffler.
> Lire aussi  Léger répit pour Venise sous les eaux, Florence et Pise en alerte
Quelles leçons tirer de cet enchaînement dramatique, qui a rappelé aux Vénitiens, à l’Italie et au monde que la Sérénissime est mortelle ? Si deux habitants de Pellestrina sont morts mardi, lors de la première montée des eaux, les dégâts, dans le centre-ville de Venise, sont avant tout matériels. Immeubles inondés, installations électriques hors service, commerces contraints à la fermeture : les dommages se chiffrent en centaines de millions d’euros, et pourraient, selon de nombreuses estimations, dépasser le milliard. De nombreux édifices ont été fragilisés, mais aucun incendie d’ampleur ne s’est déclenché et, même si la basilique Saint-Marc, une fois de plus, a souffert, l’immense patrimoine artistique de la ville n’a subi aucun dégât irréparable.
L’acqua grande du 4 novembre 1966 (1,94 m, contre 1,87 m enregistré mardi à 23 heures) avait certes causé des destructions plus graves, ruinant des centaines de familles et mettant à genoux l’économie de la ville. Mais la Venise d’alors ne s’y attendait pas. Celle de 2019 a eu plus d’un demi-siècle pour se préparer, et elle s’est montrée incapable d’en réduire les effets. L’acqua alta du 12 novembre est tout sauf une catastrophe naturelle.
Scandale de corruption
Dans les années 1970, le gouvernement italien a placé la ville sous le régime d’une « loi spéciale », permettant de financer généreusement la mise en valeur des voies et édifices de la ville, publics ou privés. Dans le même temps commençait à être imaginé un chantier pharaonique, celui des digues flottantes du MOSE, qui a commencé en 2003 et reste pour l’heure inachevé. L’explosion des coûts de cette entreprise hors normes (6 milliards d’euros dépensés, pour l’heure en pure perte) a tari les ressources disponibles pour la ville en elle-même, tandis qu’un gigantesque scandale de corruption, en 2014, semait le doute sur l’ensemble du chantier, en même temps qu’il envoyait en prison nombre de ses concepteurs.
> Lire aussi  Marée haute à Venise : « Une digue finie à 95 % ne sert à rien »
Pour ces raisons, l’état d’esprit qui dominait à Venise était la colère. Malgré les efforts spectaculaires des Vénitiens pour nettoyer la ville et venir au secours des plus fragiles, peu de gens retiendront que, même au plus fort de la crise, Venise ne s’est pas arrêtée. Les images d’une cité engloutie seront sans doute les plus fortes. Le tourisme, principale ressource de Venise depuis au moins trois siècles, risque d’en être lourdement affecté.
Aujourd’hui les Vénitiens demandent des comptes, et les administrations successives auront du mal à s’exonérer de leur responsabilité dans ce fiasco, qui s’ajoute à l’incapacité générale à mettre un terme aux incursions des navires géants devenus le symbole universel des ravages du tourisme de masse. Venise est fragile. Le gouvernement italien doit montrer qu’il a pris la mesure de la menace et agir au plus vite, pour que dans cinquante ans ou avant l’irréparable ne se produise pas. C’est sa responsabilité d’éviter la disparition de ce trésor inestimable.
> Lire aussi  « Je n’ai jamais vu ça » : à Venise, les habitants sous le choc de la violence de la crue
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/18/venise-prendre-la-mesure-de-la-menace_6019585_3232.html>
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21- Chutes de neige : 300.000 foyers privés d'électricité dans quatre départements, AFP, 15/11/19, 09:00

Les abondantes chutes de neige depuis jeudi privaient 300.000 foyers d'électricité vendredi matin, essentiellement dans les départements de la Drôme, de l'Ardèche, de l'Isère et du Rhône, a annoncé sur BFMTV un porte-parole d'Enedis.
La neige a semé la pagaille, provoquant un mort dans l'Isère et bloquant même partiellement le trafic ferroviaire à Grenoble.
"Nous avons 300.000 foyers privés d'électricité. Il y a une neige très abondante. Les conditions de la nuit étaient difficiles et il est difficile de dire pour l'instant la date du rétablissement", a déclaré Robin Devogelaere, le directeur de la communication du gestionnaire du réseau de distribution d'électricité.
"Vu les diagnostics qui reviennent en cellule de crise nationale, le directeur technique a mobilisé encore plus de renforts. On va +dispatcher+ l'ensemble de ces équipes", a assuré le dirigeant. 
"C'est une situation exceptionnelle car c'est très concentré sur la même zone. C'est pour ça que nous avons des dégâts importants sur nos lignes électriques. On constate des arbres arrachés, des branches alourdies par la neige qui viennent se figer et créer des court-circuits, et le phénomène de neige collante qui vient s'agglomérer sur les câbles électriques", a-t-il ajouté.
Jeudi vers 23H00, Enedis comptabilisait déjà 200.000 foyers privés d'électricité dans ces mêmes départements et annonçait déplorer des "difficultés pour accéder aux installations à cause de la neige".
Les chutes de neige ont atteint 15 cm à l'aérodrome de Lyon Saint-Exupéry et à Saint-Etienne, et 30 cm dans le massif du Vercors.
Seul le département de Saône-et-Loire a toutefois été maintenu vendredi matin en vigilance orange, a indiqué Météo France qui a levé la vigilance orange pour six autres départements du sud-est.
La vigilance vague-submersion a également été levée dans le Var et les Alpes-maritimes.
<https://information.tv5monde.com/info/chutes-de-neige-300000-foyers-prives-d-electricite-dans-quatre-departements-332181>
Sur le même sujet :
> La neige abondante perturbe circulation et réseau électrique en Rhône-Alpes <https://information.tv5monde.com/info/la-neige-abondante-perturbe-circulation-et-reseau-electrique-en-rhone-alpes-332208>, AFP, 15/11/19, 10:00
> Reportage. Dans le Vercors, « on a passé trois jours sans électricité, sans eau ni téléphone », Le Monde, 19/11/19, 06h53
Angela Bolis (La Chapelle-en-Vercors, envoyée spéciale)
Quelque 14 500 foyers étaient toujours privés d’électricité dans la Drôme, lundi soir, et quelques milliers en Isère. Enedis espère rétablir le réseau d’ici à mardi. 
Un petit groupe électrogène ronronne devant la maison d’Yves et Dany, à La Chapelle-en-Vercors (Drôme). Alors que le jour décline, ce lundi après-midi 18 novembre, les lumières ne se rallument toujours pas dans leur quartier. Une quatrième journée sans électricité s’achève, après les chutes de neige qui ont touché la région Auvergne-Rhône-Alpes jeudi 14 novembre.
« On nous a prêté ce groupe cet après-midi, explique Yves. On a pu rallumer le chauffage et le frigo. » L’homme ne se plaint pas : il a une cheminée, le gaz pour cuisiner, et des bouillottes pour bien dormir la nuit, même avec 12 °C dans les chambres… « Le plus ennuyeux, c’est le téléphone… et la télé », dit cet habitant qui, en cinquante ans, ne se souvient pas avoir connu « une panne de courant aussi longue ».
Lundi à 19 heures, quelque 14 500 foyers étaient toujours privés d’électricité dans la Drôme, et quelques milliers en Isère, selon les préfectures des deux départements. Enedis avait bon espoir de rétablir le réseau dans la soirée pour 8 000 foyers drômois et d’ici mardi pour les Isérois, s’acheminant enfin vers une sortie de crise. Malgré 2 300 personnes mobilisées par le gestionnaire de réseau, dont certaines venues de loin en renfort, le délai des réparations a paru long dans les secteurs concernés.
> Lire aussi  Des milliers de foyers encore privés d’électricité en France à cause des chutes de neige de la semaine dernière
« La journée de vendredi était un cauchemar : on avait les équipes sur le terrain, mais on ne pouvait pas accéder aux chantiers », justifie Robin Devogelaere-Pozzo, directeur de la communication Enedis. En cause : les nombreuses chutes d’arbres bloquant les routes, et le brouillard clouant à terre certains hélicoptères chargés de localiser les pannes. Sur le terrain, « les dégâts étaient impressionnants », poursuit-il. La neige, très lourde et collante, a fait plier des pylônes métalliques et des poteaux en béton. Les arbres, qui portaient encore leurs feuilles, ont chuté par centaines sur les lignes. Vendredi matin, 330 000 foyers se sont retrouvés privés d’électricité, et l’épisode neigeux aura fait trois morts en Isère : un couple intoxiqué par un groupe électrogène, et un homme tué par une chute d’arbre.
> Lire aussi  En Rhône-Alpes, 33 000 foyers privés d’électricité et un couple mort intoxiqué
« Situation exceptionnelle »
« C’est une situation assez exceptionnelle, surtout en plaine », estime-t-on à la préfecture de la Drôme. Celle-ci s’est chargée, notamment, d’orienter les réparations d’Enedis pour parer au plus urgent : « Les hôpitaux, les écoles, les élevages – qui risquaient de perdre leurs animaux faute d’aération… Mais aussi et surtout les pompes pour les captages d’eau, car certains foyers étaient privés d’eau courante ! » 
La députée de la Drôme, Célia de Lavergne (LRM), en sait quelque chose : habitant un hameau proche de La Chapelle-en-Vercors, elle a passé « trois jours sans eau, sans électricité, sans Internet et sans téléphone, avec – 6 °C lundi matin ». « On a été faire nos machines et les douches des enfants à l’hôtel », raconte-t-elle. A l’hôtel Bellier justement, qui avait encore de l’électricité, le week-end a été chargé : « On a accueilli des gens qui venaient se réchauffer, charger les téléphones, ou même dormir », explique Sandra Bellier, à l’accueil. L’établissement a aussi servi de cantine pour l’école primaire et la maternelle – le collège, lui, est toujours fermé. « On aurait pu aider plus, mais on n’avait pas le téléphone, donc les infos passaient mal », poursuit la jeune femme.
Même chez les pompiers, les communications étaient coupées. « Les radios sont tombées en panne, et personne ne pouvait nous appeler, raconte le capitaine Jérôme Rambaud. On a mis en place une garde à la caserne, les gens venaient toquer à la porte… » Il n’y aura pas eu d’interventions graves sur le secteur. « Ici, les gens s’organisent. Quand vient l’hiver, la plupart ont des provisions et de quoi faire du feu, assure le pompier. Et il y a beaucoup de solidarité. »
Non loin de la caserne, à la maison de retraite des Campanules, l’adjointe au maire Monique Blanc accompagne un couple de personnes âgées, toujours sans électricité chez elles, pour les mettre au chaud et en bonne compagnie dans l’établissement. La maison de retraite a désormais de l’électricité, après trois jours de pénurie. « Les résidents l’ont pris avec sérénité, assure la responsable, Colette Malsand. Ils sont très âgés et la plupart ont connu, pendant leur enfance ou même leur adolescence, la vie sans électricité dans le Vercors. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/19/dans-le-vercors-on-a-passe-trois-jours-sans-electricite-sans-eau-ni-telephone_6019663_3244.html>
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22- Réduction d'émissions : PSA respectera "scrupuleusement" les objectifs européens (Tavares), AFP, 16/11/19, 13:00

Le constructeur automobile français PSA respectera "scrupuleusement" les objectifs de réduction d'émission de CO2 fixés par l'Union européenne, tout en dénonçant des décisions "prises sous l'emprise de l'émotion et des opinions publiques", a affirmé samedi son patron Carlos Tavares.
"Nous allons respecter scrupuleusement tous les objectifs très sévères demandés par l'Europe, car nous appartenons à la société dans laquelle nous opérons et considérons donc cette question climatique comme primordiale", a déclaré, dans un entretien au journal l'Est Républicain, celui qui veut fusionner son groupe avec l'italo-américain Fiat-Chrysler.
"D’autres concurrents ne le font pas de la même façon et préfèrent utiliser l’argent de leur entreprise pour acheter des droits à polluer à d’autres entreprises plus vertueuses", a-t-il observé.
Dès 2020, les constructeurs automobiles devront afficher sur leur flotte de voitures neuves vendues en Europe des émissions moyennes de CO2 inférieures à 95 grammes par kilomètre. Ils risqueront de fortes amendes s'ils ne le font pas.
Mais Carlos Tavares a critiqué l'absence de "vision complète" des décideurs européens "pour une transition réussie vers une mobilité propre".
"A cause de la tricherie d’un constructeur allemand bien connu (Volkswagen, ndlr), nous sommes tous considérés comme des gangsters. Depuis, le niveau d’écoute des élus européens est proche de zéro", a considéré le patron de PSA.
"Le grand danger de s’embarquer dans le tout électrique de façon non coordonnée, c’est d’avoir des voitures électriques à vendre et des acheteurs qui n’en veulent pas car ils ne voient pas les bornes de rechargement, dont l'installation prendra deux ans", a-t-il argumenté, évoquant des décisions d'objectifs votés au niveau européen à horizon 2030 "prises sous l’emprise de l’émotion et des opinions publiques".
"Et si entre temps, une autre technologie plus pertinente vient percuter cette stratégie latéralement ?", a-t-il ajouté.
<https://information.tv5monde.com/info/reduction-d-emissions-psa-respectera-scrupuleusement-les-objectifs-europeens-tavares-332432>
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23- Genève : manifestation écologiste au terminal des jets privés, AFP, 16/11/19, 20:00

Une centaine de personnes se sont rassemblées samedi à l'aéroport de Genève à l'appel du mouvement écologiste Extinction Rebellion pour bloquer l'accès au terminal réservé aux jets privés, et exiger la fin de ce mode de transport jugé "absurde" face à l'urgence climatique.
Les manifestants sont restés assis pendant plusieurs heures devant trois entrées du terminal afin d'en bloquer l'accès, entourés par des protestataires portant des brassards avec le logo de Extinction Rebellion qui ont joué de la musique, chanté ou dansé.
"Nous sommes confrontés à une urgence climatique totale", a déclaré à l'AFP le porte-parole d'Extinction Rebellion Micael Metry, affirmant que le choix de bloquer un aéroport privé était pertinent. "Les jets privés émettent 20 fois plus de CO2 par passager que les avions normaux", a-t-il ajouté.
Le mouvement tient à "dénoncer l'absurdité complète et l'injustice de ce moyen de transport qui est utilisé par une infime partie de la population", a-t-il expliqué.
Sonia Ediger, venue de Lausanne pour prendre part à cette action, a appelé "les puissants du monde" qui voyagent à bord de jets privés "à descendre de leur nuage".
D'importants effectifs de la police de Genève ont surveillé à distance pendant plusieurs heures cette manifestation non autorisée.
En milieu d'après-midi, la police a demandé aux manifestants de s'identifier et de quitter les lieux, ce qu'ils ont fait pacifiquement.
Le porte-parole de la police Silvain Guillaume-Gentil a déclaré que la décision de retenir ou non des charges contre ces protestataires devait encore être prise.
Le mouvement Extinction Rebellion prône la désobéissance civile et des actions non violentes "pour un changement radical pour minimiser les risques d'une extinction de l'espèce humaine et d'un effondrement écologique".
<https://information.tv5monde.com/info/geneve-manifestation-ecologiste-au-terminal-des-jets-prives-332469>
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En images
24- Réchauffement climatique : les agriculteurs prennent leurs dispositions, TF1, journal de 13h, 16/ 11/19

Face à la sécheresse de ces dernières années, de nombreuses exploitations agricoles sont menacées de disparition. Du coup, certains agriculteurs ont dû prendre des décisions radicales. A Tresserre, dans les Pyrénées-Orientales, par exemple, ce viticulteur a planté de nouvelles vignes sous l'ombre de milliers de panneaux solaires. Plus au nord, près de Langres, un éleveur laitier a fait installer des murs gonflables qui s'adaptent à la météo pour protéger ses vaches de la chaleur.
> Reportage à voir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-we/videos/rechauffement-climatique-les-agriculteurs-prennent-leurs-dispositions-95698348.html <https://www.tf1.fr/tf1/jt-we/videos/rechauffement-climatique-les-agriculteurs-prennent-leurs-dispositions-95698348.html>>
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Une publication
25- En ligne. Le Biochar aura un impact majeur dans la lutte contre le réchauffement global, Lettre d'Information de Pro-Natura International, novembre 2019

Le biochar : un moyen efficace pour réduire la concentration du CO2 dans l’atmosphère, un moyen rentable de lutter contre le réchauffement climatique
Même si les plus ambitieux des scénarios de réduction des émissions de gaz à effet de serre sont mis en œuvre d’ici 2050, il reste nécessaire d’éliminer à grande échelle du CO2 atmosphérique afin de ne pas dépasser les 1,5 °C d’augmentation moyenne des températures, seuil critique pour garder notre planète habitable. Pour ce faire, les émissions doivent être compensées par de la séquestration de carbone dans le système terrestre.
Dans son quinzième rapport spécial sur le réchauffement climatique, le GIEC présente le biochar comme une technologie prometteuse en matière de séquestration de carbone à grande échelle (https://www.ipcc.ch/report/sr15 <https://www.ipcc.ch/report/sr15>).
Le biochar est un amendement du sol produit par la carbonisation de biomasse renouvelable inutilisée.
En croissant, les plantes absorbent du CO2, produisant une biomasse contenant du carbone. Plutôt que de laisser des résidus agricoles inutilisés se décomposer et émettre du CO2, la pyrolyse (chauffage en l’absence d’oxygène) convertit environ la moitié de ce carbone en une forme stable. Le biochar stocke ainsi le carbone sous forme solide et bénéfique. Il réduit également les émissions d’autres gaz à effet de serre, notamment le méthane et l’oxyde nitreux.
Les systèmes de biochar durables ont un bilan carbone négatif en transformant le carbone de la biomasse en structures qui restent dans les sols pendant des centaines voire des milliers d’années. Le biochar agit donc comme un puits de carbone et permet une réduction nette de CO2 dans l’atmosphère.
Selon une publication scientifique majeure, au moins 12 % des émissions de gaz à effet de serre provenant des activités humaines pourraient être annuellement compensées par le développement du biochar, une tonne de biochar équivalant à 2,7 tonnes de CO2 (Woolf et al., « Sustainable global biochar to mitigate climate change », Nature Communications, 2010). Au total, plus de 10 000 articles scientifiques ont été publiés sur le biochar au cours des 12 dernières années, montrant l’intérêt croissant autour de cette pratique.
L’utilisation du biochar est d’autant plus intéressante qu’elle est économiquement rentable. Pro-Natura travaille depuis 12 ans au développement du biochar en Afrique et le taux de rentabilité interne de ce type d’investissement s’avère supérieur à 25 %.
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– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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