[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris & COP25 (mardi 26 novembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 26 Nov 08:14:16 CET 2019


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Pourquoi les universités doivent déclarer l’état d’urgence écologique et climatique <https://theconversation.com/pourquoi-les-universites-doivent-declarer-letat-durgence-ecologique-et-climatique-126880>, The Conversation, 17/11/19, 21:44
2- Bonne nouvelle. Lutter contre le réchauffement climatique et la pauvreté n'est pas incompatible <https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/lutter-contre-le-rechauffement-climatique-et-la-pauvrete-n-est-pas-incompatible_2107821.html>, L’Express, 18/11/19, 17:10 
3- Tribune. « Le changement climatique affecte déjà des enfants du monde entier » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/18/le-changement-climatique-affecte-deja-des-enfants-du-monde-entier_6019625_3232.html>, Le Monde, 18/11/19, 18h14
4- Incendies en Australie : Sydney enveloppée dans un brouillard toxique <https://www.youtube.com/watch?v=H-4KF3V1gQE>, AFP, 19/11/19, 12:00
5- En pleine offensive verte, EasyJet va compenser ses émissions carbone <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/en-pleine-offensive-verte-easyjet-va-compenser-ses-emissions-carbone_139115>, AFP, 19/11/19, 16:00
6- Au Royaume-Uni, les castors appelés à la rescousse contre les inondations <https://information.tv5monde.com/info/au-royaume-uni-les-castors-appeles-la-rescousse-contre-les-inondations-333089>, AFP, 20/11/19, 15:00
7- Charbon, gaz, pétrole : 50% de production en trop en 2030 pour tenir l'objectif de 2°C <https://information.tv5monde.com/info/charbon-gaz-petrole-50-de-production-en-trop-en-2030-pour-tenir-l-objectif-de-2degc-333068>, AFP, 20/11/19, 15:00
8- Incendies en Australie : le Premier ministre rejette tout lien avec le climat <https://information.tv5monde.com/info/incendies-en-australie-le-premier-ministre-rejette-tout-lien-avec-le-climat-333217>, AFP, 21/11/19, 10:00
9- Congo-Brazzaville : 50 000 personnes sinistrées par des inondations <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/11/21/congo-brazzaville-50-000-personnes-sinistrees-par-des-inondations_6020029_3212.html>, Le Monde Afrique avec AFP, 21/11/19, 15h00
10- Le groupe Coldplay annule sa tournée pour ne pas polluer la planète <https://information.tv5monde.com/culture/le-groupe-coldplay-annule-sa-tournee-pour-ne-pas-polluer-la-planete-333326>, AFP, 21/11/19, 20:00
11- Ecologie : "ne me dites pas qu'on est foutus en 2050", lance Macron aux étudiants <https://information.tv5monde.com/info/ecologie-ne-me-dites-pas-qu-est-foutus-en-2050-lance-macron-aux-etudiants-333336>, AFP, 21/11/19, 21:00
12- La difficile neutralité carbone des transports suédois <http://www.journaldelenvironnement.net/article/la-difficile-neutralite-carbone-des-transports-suedois,101231?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 21/11/19
13- Madrid dans une course contre la montre pour organiser la COP25 <https://information.tv5monde.com/info/madrid-dans-une-course-contre-la-montre-pour-organiser-la-cop25-333389>, AFP, 22/11/19, 07:00
14- L’organisation de la COP25, un défi pour Madrid <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/22/l-organisation-de-la-cop25-un-defi-pour-madrid_6020104_3244.html>, Le Monde, 22/11/19, 10h25
15- Entretien. Convention citoyenne pour le climat : « Le référendum n’est pas une voie à exclure », selon Stanislas Guerini <https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/11/22/convention-citoyenne-pour-le-climat-le-referendum-n-est-pas-une-voie-a-exclure-selon-stanislas-guerini_6020113_823448.html>, Le Monde, 22/11/19, 11h16
16- Après la plus terrible série d’« acqua alta » depuis un demi-siècle, Venise fait ses comptes <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/11/22/apres-la-crue-venise-fait-ses-comptes_6020112_3234.html>, Le Monde, 22/11/19, 12h45
17- Climat : le gaz, énergie de transition ou fausse solution ? <https://information.tv5monde.com/info/climat-le-gaz-energie-de-transition-ou-fausse-solution-333472>, AFP, 22/11/19, 14:00
18- BNP Paribas vise une sortie du charbon en 2030 en Europe et 2040 dans le monde <https://www.lemondedelenergie.com/bnp-paribas-sortie-charbon-europe-2030/2019/11/22/>, AFP, 22/11/19  
19- [Édito] La France et l’Europe ont oublié de s’adapter au changement climatique <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/edito-video-la-france-et-l-europe-ont-oublie-de-s-adapter-au-changement-climatique-147930.html>, Novethic, 22/11/19
20- L’explorateur Mike Horn en difficulté à cause du réchauffement climatique lors de sa traversée de l’Arctique <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/23/deux-explorateurs-en-difficulte-a-cause-du-rechauffement-climatique-lors-de-leur-traversee-de-l-arctique_6020275_3244.html>, Le Monde avec AFP, 23/11/19, 14h31
21- A Venise, à nouveau inondée, les habitants dénoncent l'inaction des autorités <https://information.tv5monde.com/info/venise-nouveau-inondee-les-habitants-denoncent-l-inaction-des-autorites-333786>, AFP, 24/11/19, 20:00
22- Quatre morts dans les intempéries sur la Côte d'Azur <https://information.tv5monde.com/info/quatre-morts-dans-les-intemperies-sur-la-cote-d-azur-333736>, AFP, 24/11/19, 23:00
23- Climat : les températures mettent le turbo <https://www.lemonde.fr/blog/huet/2019/11/24/climat-les-temperatures-mettent-le-turbo/>, Blog Sciences, 24/11/19
24- Concentration record de gaz à effet de serre en 2018 et « aucun signe de ralentissement » <https://www.lemonde.fr/climat/article/2019/11/25/concentration-record-de-gaz-a-effet-de-serre-en-2018-et-aucun-signe-de-ralentissement_6020441_1652612.html>, Le Monde avec AFP, 25/11/19, 12h34 
En audio
25- Les enfants, premières victimes des bouleversements de notre environnement <https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-20-novembre-2019>, France Inter, La Terre au carré, 20/11/19, de 13h30 à 14h30

Bien à vous,
Florence

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BONNE NOUVELLE DU JOUR : Éradiquer la pauvreté et diminuer les émissions de gaz à effet de serre sont deux des objectifs prioritaires de l'humanité. Or les besoins énergétiques pour assurer un niveau de vie décent - notamment l'accès à la santé et l'éducation - sont très limités selon l’étude de l'Institut international pour l'analyse des systèmes appliqués (IIASA) publiée dans Nature Energy. (cf. item 2)
GAP DU JOUR : Le rapport du Programme des Nations-Unies pour l’Environnement (PNUE ou UNEP) montre que d’ici 2030, les États auront autorisé et planifié un volume d’énergies fossiles 50% supérieur à ce qu’exigerait un maintien des températures à 2°C et 120% pour les 1,5°C souhaités par l’Accord de Paris. (cf. item 7 & suite)
ALARME DU JOUR : Non seulement il n’y a aucun signe de ralentissement, et encore moins de diminution, de la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère, mais ces derniers ont même franchi de nouveaux records de concentration en 2018. L’objectif de ne pas dépasser une augmentation de 2 degrés par rapport aux niveaux préindustriels est déjà inatteignable. (cf. item 24, suite & 23)
DÉFI DU JOUR : C’est une course contre la montre pour Madrid afin d’être prête pour le coup d’envoi le 2 décembre de la COP25 ou 25e conférence mondiale sur le climat, initialement prévue au Chili. (cf. item 13 & 14)
QUESTIONNEMENTS DU JOUR : — La compensation carbone, greenwashing ou pas vers la neutralité carbone ? (cf. item 5)
— Pour atteindre la neutralité carbone, quel choix technique pour les transports routiers : l’électrique ou le carburant d’origine végétale ? (cf. item 12)
— Le gaz, énergie de transition ou fausse solution ? (cf. item 17)
DÉCISION DU JOUR : BNP Paribas, première banque européenne en termes d’actifs, a annoncé l’arrêt “complet” de ses financements au secteur du charbon en 2030 dans l’Union européenne et en 2040 pour le reste du monde. (cf. item 18)
CHIFFRE DU JOUR : Avec 50 000 personnes sinistrées par des inondations, le Congo-Brazzaville a décrété l’état de catastrophe naturelle et d’urgence humanitaire. La RDC voisine fait elle aussi face à des pluies dévastatrices. (cf. iem 9)
ÉTUDE DU JOUR : La revue médicale Lancet, a publié une volumineuse étude sur les impacts du réchauffement climatique sur la santé, en mettant l’accent sur la vulnérabilité des enfants. Ce sont les premières victimes des bouleversements de notre environnement. (cf. item 25 & 3)
ENTÊTEMENT DU JOUR : Alors que Sydney est enveloppée dans un épais brouillard toxique, alimenté par les incendies qui dévastent la côte est de l'Australie depuis vendredi dernier, le Premier ministre conservateur, Scott Morrison, rejette tout lien avec le climat. (cf. item 4 & 8)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Pourquoi les universités doivent déclarer l’état d’urgence écologique et climatique, The Conversation, 17/11/19, 21:44
Par Jean S. Renouf, Lecturer in Politics and International Relations, Southern Cross University & Jean Jouzel, Directeur émérite de Recherche au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement (CEA-CNRS-UVSQ)/Institut Pierre Simon Laplace

Les universités s’enorgueillissent de préparer leurs étudiants à un avenir brillant. Mais face à un climat en crise, où les catastrophes d’une ampleur et d’un impact « sans précédent » deviennent la norme, à quel avenir promettre nos étudiants ? Face à la dégradation de l’environnement et à la perte très importante de biodiversité, les universités et autres établissements d’enseignement devraient prioriser la préparation adéquate de leurs étudiants et de leur personnel à des temps de plus en plus difficiles.
Les changements climatiques et la destruction de l’environnement affectent tous les aspects de la vie, y compris ce dont nous avons le plus besoin ou ce à quoi nous tenons le plus : l’eau, la nourriture, les écosystèmes, la faune, la sécurité, le logement, l’énergie, les transports, la santé, les collectivités et l’économie. Les besoins humains fondamentaux de nombreuses personnes, en particulier les plus vulnérables, sont déjà menacés.
Affronter les conflits induits par le climat, les migrations massives, les effets sur la santé, les coûts économiques et la dégradation de l’environnement représentent des défis d’une ampleur extraordinaire. Il n’y a tout simplement pas de plus grand défi que d’affronter l’urgence écologique et climatique : les universités doivent à leurs étudiants d’être à l’avant-garde de ces questions.
Des étudiants inquiets pour leur avenir
Par les voix de Greta Thunberg, des grèves scolaires pour le climat et des « Fridays for the future », des jeunes du monde entier appellent haut et fort à un changement de société. Des pancartes de protestations émergent partout : « Pourquoi étudier pour l’avenir alors que personne ne fait assez pour sauver notre avenir ? », « Le changement climatique est pire que les devoirs », « si vous n’agissez pas comme des adultes, nous le ferons », ou encore « le climat change, pourquoi pas nous ? »
Les universités ont un rôle particulier à jouer pour la planète. En tant que grandes institutions, leur empreinte carbone et environnementale est importante, ce qui devrait constituer en soi une incitation suffisante pour agir. Mais il leur incombe également la responsabilité d’être honnêtes avec leurs étudiants, car les emplois qu’ils chercheront après leur diplôme seront fondamentalement remodelés par un climat de plus en plus variable et par certains extrêmes climatiques sans précédent par leur intensité et leur fréquence.
En tant qu’établissements d’enseignement, les universités ont par ailleurs un potentiel inégalé. Plusieurs millions d’étudiants à travers le monde obtiennent leur diplôme chaque année. Ils sont et seront de plus en plus touchés par les changements climatiques. L’humanité a besoin de citoyens engagés qui comprennent les innombrables implications des perturbations climatiques et peuvent y faire face dans l’urgence.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/pourquoi-les-universites-doivent-declarer-letat-durgence-ecologique-et-climatique-126880 <https://theconversation.com/pourquoi-les-universites-doivent-declarer-letat-durgence-ecologique-et-climatique-126880>>
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2- Bonne nouvelle. Lutter contre le réchauffement climatique et la pauvreté n'est pas incompatible, L’Express, 18/11/19, 17:10 
Victor Garcia

Les besoins énergétiques pour assurer un niveau de vie décent - notamment l'accès à la santé et l'éducation - sont, contrairement aux idées reçues, très limités.
Éradiquer la pauvreté dans le monde et diminuer les émissions de gaz à effet de serre sont deux des objectifs prioritaires de l'humanité. Malheureusement, ils sont souvent présentés comme fondamentalement opposés. Mais la lutte contre le réchauffement climatique nous renverrait-elle forcément vers l'âge de pierre ou, a minima, nous priverait-elle du confort moderne ?  
Avant de répondre à cette question, il faut d'abord déterminer l'énergie nécessaire à nos sociétés modernes pour offrir à leur population un accès aux besoins humains les plus élémentaires, comme l'éducation et la santé, et notamment dans les pays en voie de développement. C'est ce que des chercheurs de l'Institut international pour l'analyse des systèmes appliqués (IIASA) ont tenté de faire, comme l'indique leur étude publiée ce lundi dans la revue Nature Energy. Leur réponse constitue, de manière surprenante, une bonne nouvelle. 
L'exemple du Brésil, de l'Inde et de l'Afrique du Sud
"Les gens redoutent depuis longtemps que le développement économique et la limitation du réchauffement climatique soient incompatibles : que la croissance nécessaire pour sortir des milliards de personnes de la pauvreté ne permette pas de réduire les émissions de gaz à effet de serre, explique Narasimha Rao, le principal auteur de l'étude et chercheur au sein de l'IIASA, sur le site Eurekalert. Jusqu'à présent, la communauté des chercheurs n'avait cependant aucun moyen de calculer de manière séparée les besoins énergétiques nécessaires à l'éradication de la pauvreté d'une part, et la croissance globale de la demande des différents pays d'autre part, ce qui est pourtant nécessaire pour comprendre comment éviter les modèles de consommation non-durable ou provoquant de fortes inégalités." 
> Lire aussi >> Réchauffement climatique: à part l'Europe, personne ne fait suffisamment d'efforts 
Son équipe et lui ont d'abord mis au point une nouvelle méthode de calcul permettant de déduire la demande énergétique des "services de base", de manière à pouvoir calculer l'énergie nécessaire à la lutte contre la pauvreté plutôt que celle indispensable à la croissance économique. Ils ont ensuite appliqué leur méthodologie à trois pays en voie de développement - le Brésil, l'Inde et l'Afrique du Sud - et ont déterminé les conditions matérielles indispensables afin de répondre aux besoins fondamentaux des populations. Puis ils ont mesuré les ressources énergétiques nécessaires pour y parvenir.  
>> Suite à lire à :
<https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/lutter-contre-le-rechauffement-climatique-et-la-pauvrete-n-est-pas-incompatible_2107821.html>
En savoir plus :
> Energy requirements for decent living in India, Brazil and South Africa <https://www.nature.com/articles/s41560-019-0497-9>, Nature, 18/11/19
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3- Tribune. « Le changement climatique affecte déjà des enfants du monde entier », Le Monde, 18/11/19, 18h14
Par Juliane Kippenberg, Directrice adjointe de la division Droits de l’enfant à Human Rights Watch & Katharina Rall, Chercheuse auprès de la division Environnement et droits humains à Human Rights Watch

Dans une tribune au « Monde », les responsables d’ONG Juliane Kippenberg et Katharina Rall expliquent comment quinze jeunes activistes, dont Greta Thunberg, ont déposé une plainte devant le Comité des droits de l’enfant contre cinq pays, dont la France, pour leur inaction en matière climatique.
Tribune. David, un garçon de 16 ans, fait partie du groupe d’enfants qui ont déposé une plainte auprès de l’ONU contre la France et quatre autres pays pour leurs efforts trop lents en matière de lutte contre la crise climatique mondiale. David est originaire des Iles Marshall, un territoire en première ligne des dommages déjà visibles causés par le changement climatique.
Des marées exceptionnellement hautes, appelées « grandes marées », ainsi que les tempêtes, provoquent régulièrement des inondations et ont causé des dégâts considérables aux deux entreprises que possède la famille de David, une dans le transport maritime et un restaurant. Sa famille envisage de quitter le pays en raison de la montée du niveau de la mer et de la multiplication des maladies transmises par les moustiques. David le sait bien, il a lui-même souffert d’une de ces maladies, mais il ne veut pas quitter ce pays qu’il aime tant.
Ce mois-ci, le monde célèbre le 30e anniversaire de la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant, un engagement juridique pris par la plupart des pays du monde de protéger les droits des enfants. Mais pour David et les autres enfants qui déposent la plainte, il n’y a pas de quoi se réjouir. « Les dirigeants du monde n’ont pas tenu leurs engagements », a déclaré la jeune activiste pour le climat Greta Thunberg, 16 ans.
Le 23 septembre, Greta Thunberg, David, ainsi que quatorze autres jeunes activistes originaires de tous les continents, ont déposé une plainte devant le Comité des droits de l’enfant, l’organe de l’ONU chargé de surveiller la manière dont les gouvernements remplissent leurs obligations en matière de protection des droits de l’enfant. Leur message est clair : le changement climatique affecte déjà des enfants du monde entier et les gouvernements ne prennent pas les mesures qui s’imposent pour le combattre.
Gaz lacrymogène contre activistes
La plainte des jeunes activistes accuse cinq pays – l’Allemagne, l’Argentine, le Brésil, la France, et la Turquie – de ne pas prévenir les dommages prévisibles aux droits humains causés par le changement climatique et de faire porter le fardeau et le coût du changement climatique aux enfants et aux générations futures.
Les cinq pays sont les principaux émetteurs de gaz à effet de serre parmi les quarante-quatre pays qui ont accepté la compétence du Comité de l’ONU pour instruire des plaintes individuelles relatives aux droits de l’enfant déposées contre eux. Aucun de ces pays ne réduit suffisamment les émissions de carbone pour maintenir la hausse de la température mondiale en dessous de 1,5 °C.
Le président Emmanuel Macron a répondu en défendant l’image de la France comme championne de l’action pour le climat, et en arguant que les jeunes activistes pour le climat devraient se concentrer sur les pays qui bloquent les efforts de réduction des émissions.
Pourtant, en juin, le Haut Conseil pour le climat, organisme indépendant français, a indiqué que la France n’était pas en voie d’atteindre son objectif de réduction des émissions de 40 % d’ici à 2030 et qu’elle n’atteindrait pas son objectif de neutralité carbone d’ici à 2050 sans changement de politique. Emmanuel Macron avait pourtant encouragé les manifestations et affirmé que les activistes pour le climat devaient interpeller les gouvernements. Malgré cela, les autorités françaises ont eu recours au gaz lacrymogène contre des activistes pour le climat lors d’une manifestation au mois de septembre.
Services sexuels contre aide alimentaire
Les plaignants viennent d’Afrique du Sud, d’Allemagne, d’Argentine, du Brésil, des Etats-Unis, de France, d’Inde, du Nigeria, des Palaos et de Tunisie, ainsi que de Suède et des Iles Marshall. La plainte et son annexe de 333 pages expliquent en détail comment ils ont été exposés à des dangers engageant le pronostic vital, attribuables aux changements climatiques : chaleur extrême, incendies de forêt, sécheresse, dangereuse qualité de l’air, tempêtes et inondations, élévation du niveau de la mer, et augmentation du nombre de maladies dues aux moustiques.
Nos propres recherches confirment que le changement climatique a de nombreuses conséquences néfastes pour les droits de l’enfant. Au Kenya, par exemple, dans le comté de Turkana, nous avons constaté que le changement climatique avait pour effet de limiter encore davantage l’accès à la nourriture et à l’eau potable pour les communautés autochtones locales. Les filles doivent marcher sur de longues distances pour trouver de l’eau, ce qui les expose à des dangers, et les empêche de se rendre à l’école ou à d’autres activités.
> Lire aussi  A l’ONU, des jeunes de 150 pays proposent des solutions contre le dérèglement climatique
Les inondations, les cyclones et l’érosion des rivières ont plus de probabilité de se produire avec le changement climatique, et au Bangladesh, nous avons constaté que certaines familles étaient plus susceptibles de marier leurs filles encore mineures après avoir perdu leur maison ou leurs terres à la suite de telles catastrophes. Au Mozambique, environ un million d’enfants ont besoin d’une aide humanitaire urgente après le passage du cyclone Idai en mars. Certains dirigeants communautaires locaux ont forcé des femmes à échanger des services sexuels contre de l’aide alimentaire.
Les gouvernements ont l’obligation de prévenir les dommages prévisibles aux droits humains causés par le changement climatique, notamment en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Les enfants à l’origine de cette plainte soutiennent que l’Allemagne, l’Argentine, le Brésil, la France et la Turquie ont perpétué la crise climatique en connaissance de cause et violé leurs droits énoncés dans la Convention relative aux droits de l’enfant.
Prévenir d’autres dommages
La plainte est aussi importante car elle donne la parole aux enfants – « Fridays for Future » est parvenu jusqu’aux couloirs de l’ONU. La plaignante la plus célèbre est bien sûr Greta Thunberg elle-même, qui a déclenché le mouvement des jeunes en entamant une grève scolaire pour les problèmes liés au climat, manifestant seule devant le parlement suédois en août 2018. La plupart des autres jeunes plaignants sont également des défenseurs de l’environnement, notamment Ridhima Pandey, une jeune fille de 11 ans qui a intenté des poursuites contre le gouvernement indien à propos du changement climatique.
> Lire aussi  « Qu’as-tu fait, papa, alors que tu savais ? »
Les enfants demandent instamment à l’ONU de reconnaître le changement climatique comme une crise des droits de l’enfant et de constater que les cinq gouvernements ciblés ont violé les droits de l’enfant en « perpétuant de façon irresponsable un changement climatique menaçant leur vie ».
Ils demandent également au Comité des droits de l’enfant de recommander aux cinq gouvernements d’accélérer leurs efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, et d’aider les pays touchés « au maximum des ressources disponibles et sur la base des meilleures preuves scientifiques disponibles », afin de prévenir d’autres dommages pour les enfants et les générations futures.
Dans les prochaines semaines, le Comité de l’ONU décidera si la plainte est recevable. On ne peut qu’espérer que ce dernier autorisera l’instruction de la plainte. Les jeunes activistes écologistes d’aujourd’hui méritent d’être entendus et de recevoir des réponses.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/18/le-changement-climatique-affecte-deja-des-enfants-du-monde-entier_6019625_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/18/le-changement-climatique-affecte-deja-des-enfants-du-monde-entier_6019625_3232.html>>
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4- Incendies en Australie : Sydney enveloppée dans un brouillard toxique, AFP, 19/11/19, 12:00

Sydney était enveloppée mardi dans un épais brouillard toxique, alimenté par les incendies qui dévastent la côte est de l'Australie depuis vendredi dernier.
Les niveaux de pollution ont atteint des niveaux "dangereux" à Sydney selon des chiffres officiels, les concentrations les plus élevées de particules fines PM 2,5 atteignant jusqu'à 186 parties par million dans le nord-ouest de la ville, des taux comparables à ceux observés dans la capitale indienne New Delhi. Les habitants ont reçu comme consigne d'éviter les activités physiques à l'extérieur.
Si le brouillard avait commencé à se dissiper en milieu de journée, il devait à nouveau s'épaissir mardi dans la soirée, ont indiqué les services de météorologie.
Les particules fines sont susceptibles d'irriter le système respiratoire et d'aggraver des problèmes cardiaques et pulmonaires préexistants, a expliqué le directeur de la santé environnementale de l'Etat de Nouvelle-Galles du sud, Richard Broome.
"Chez la plupart des gens, la fumée provoque des symptômes légers comme des irritations des yeux, du nez et de la gorge", a-t-il dit. "Toutefois, des gens souffrant d'asthme, d'emphysème et d'angine risquent d'être davantage sensibles aux effets de la fumée".
Le brouillard qui enveloppe Sydney, la capitale de Nouvelle-Galles du Sud (sud-est) provient en grande partie d'un gigantesque feu de brousse qui ravage deux parcs nationaux, à quelque 100 kilomètres au nord-ouest de la ville.
Le brasier fait rage depuis plusieurs jours, et a déjà brûlé près de 140.000 hectares de brousse.
Six personnes sont mortes et des centaines de maisons ont été détruites par des feux dans les Etats de Nouvelle-Galles du Sud et du Queensland depuis le début de la saison des feux en septembre.
Des températures plus élevées, à environ 40 degrés Celsius, ainsi que des vents forts et un faible niveau d'humidité sont attendus, aggravant le risque d'incendies pour mercredi.
Plus de 110 feux sont toujours actifs. Des centaines de maisons ont été endommagées ou détruites, et plus d'un million d'hectares de végétation ont été la proie des flammes.
De tels feux se produisent chaque année sur l'immense île-continent pendant le printemps et l'été australs. Mais cette année, la saison des incendies a été particulièrement précoce et violente et pourrait être l'une des pires enregistrées dans le pays.
<https://www.youtube.com/watch?v=H-4KF3V1gQE>
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5- En pleine offensive verte, EasyJet va compenser ses émissions carbone, AFP, 19/11/19, 16:00
Jean-Baptiste Oubrier

EasyJet s'est lancée mardi dans une offensive verte avec la compensation des émissions carbone de tous ses vols, au moment où le secteur aérien est sous pression pour lutter davantage contre le changement climatique.
La compagnie aérienne britannique affirme dans un communiqué qu'elle sera la première compagnie au monde à atteindre la neutralité carbone.
Pour respecter son objectif, EasyJet va avoir recours à des opérateurs de services de "compensation carbone", dont l'efficacité reste contestée notamment par des organisations non gouvernementales écologistes.
EasyJet précise qu'il va débourser 25 millions de livres (29,2 millions d'euros) l'an prochain à cette fin et fait valoir qu'il contribuera ainsi au financement de projets dits "verts", tels que la reforestation ou les énergies renouvelables.
"Nous nous engageons à avoir des vols neutres en carbone à travers notre réseau, ce qui est une première mondiale pour une compagnie aérienne", a affirmé Johan Lundgren, directeur général du groupe, lors d'une conférence téléphonique.
Il a balayé les critiques sur les limites de la "compensation carbone" qui peut ralentir les efforts des grands groupes pour réduire leur propre pollution et faire porter l'effort par d'autres.
"Ce n'est pas une arnaque. Il a été scientifiquement prouvé que cela marche", a-t-il martelé. Un peu plus tôt, sur la BBC, il avait expliqué que ce n'était pas une solution idéale tout en se défendant de tout "+greenwashing+", c'est-à-dire de chercher à "verdir" son image.
Ce n'est pas l'avis de Doug Parr, de l'ONG Greenpeace au Royaume-Uni qui déclare que "leurs avions ne sont pas du tout neutre en carbone".
"Il n'y a rien d'exemplaire concernant le climat en demandant à quelqu'un d'autre quelque part de polluer moins, ou de planter plus d'arbres. Si EasyJet veut prendre sa part, il devrait taxer les vols pour en réduire leur nombre", selon lui.
La compagnie ferroviaire transmanche Eurostar a annoncé la semaine dernière qu'elle aussi comptait compenser ses émissions carbone en plantant un arbre par voyage entre Londres et le continent, se défendant également de vouloir "verdir" sa réputation.
- Avions hybrides ? -
EasyJet explique que le recours à la "compensation carbone" est temporaire en attendant de mettre au point la technologie à même de faire voler des avions hybrides ou électriques.
Il annonce d'ailleurs un protocole d'accord avec le géant européen Airbus afin de réfléchir à la manière d'introduire sur le marché une nouvelle génération d'avions propres et de pouvoir les exploiter commercialement.
EasyJet rappelle qu'il travaille déjà avec le constructeur américain Wright Electric sur un futur avion électrique, qu'il espère lancer sur du court-courrier dans moins de dix ans.
La compagnie a engagé en outre la modernisation de sa flotte, avec des avions moins gourmands en carburant, ce qui lui a permis, selon elle, de réduire ses émissions de CO2 par passager d'un tiers depuis 2000.
Le groupe a annoncé mardi une commande de 12 A320neo, connu pour être plus efficace en termes de consommation de carburant, portant à 159 ces appareils dans sa flotte.
L’aviation représente environ 2% des émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2), selon l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI).
Selon des chiffres de l'Agence européenne de l'environnement, les émissions carbone du transport aérien dépassent largement celles des autres modes de transport. 
Depuis quelques mois, des citoyens se mobilisent même pour appeler au boycott de l'avion, notamment en Suède où le mouvement "flight shaming" (faire honte de prendre l'avion) incite les voyageurs à privilégier d'autres moyens de transport.
EasyJet a par ailleurs publié mardi des résultats en demi-teinte pour 2018-2019 avec un bénéfice net en repli de 2,5%, pénalisé par les incertitudes du Brexit et le ralentissement de l'économie européenne et un marché très concurrentiel.
Le groupe reste prudent pour l'année prochaine et prévoit une croissance du nombre de sièges offerts plus faible que d'ordinaire.
Il va par ailleurs lancer des offres de séjours pour ses clients britanniques afin de profiter d'un marché plus ouvert moins de deux mois après la faillite du voyagiste Thomas Cook.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/en-pleine-offensive-verte-easyjet-va-compenser-ses-emissions-carbone_139115>
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6- Au Royaume-Uni, les castors appelés à la rescousse contre les inondations, AFP, 20/11/19, 15:00

Des castors vont être réintroduits dans deux zones du Royaume-Uni qui comptent sur leurs qualités hors-pair de bâtisseurs de barrages pour endiguer les inondations.
L'association National Trust, chargée de la protection du patrimoine historique et naturel du Royaume-Uni, a annoncé mercredi le projet de lâcher des castors d'Eurasie dans deux régions du sud de l'Angleterre l'année prochaine.
"Les barrages construits par les castors permettent de retenir l'eau lors des périodes sèches, aident à réduire les crues éclair en aval et améliorent la qualité de l'eau en retenant le limon", a souligné Ben Eardley, responsable du projet sur l'un des deux sites.
Ces rongeurs ont disparu des rivières britanniques depuis le XVIe siècle, chassés pour leur fourrure, leur viande et leurs glandes produisant une sécrétion huileuse odorante, le castoréum, utilisée pour produire des arômes alimentaires.
Qualifié "d'espèce-ingénieur", le castor crée un habitat au sec pour un vaste éventail d'espèces, allant des insectes au gibier.
Leur réintroduction pourrait "contribuer à rendre nos paysages plus résistants au changement climatique et aux intempéries extrêmes qu'il entraîne", a ajouté M. Eardley, qui va superviser la réintroduction d'un couple de castors à Holnicote, à proximité du parc national d'Exmoor, dans le sud-est de l'Angleterre.
Un autre couple sera relâché aux confins du parc national de South Down, près de la côte sud.
Tous seront réintroduits dans des zones boisées, où des experts surveilleront les modifications du milieu découlant de leur présence.
Le National Trust projette de restaurer 25.000 hectares de zones riches en habitat pour la vie sauvage d'ici à 2025, sur fond de déclin du nombre d'espèces depuis 1970.
Une partie du nord de l'Angleterre a été frappée par des inondations ces dernières semaines, avec des pluies automnales record, selon les services météorologiques. 
Parmi les facteurs favorisant les inondations figurent les constructions dans les plaines inondables ou encore le mauvais entretien des cours d'eau.
<https://information.tv5monde.com/info/au-royaume-uni-les-castors-appeles-la-rescousse-contre-les-inondations-333089>
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7- Charbon, gaz, pétrole : 50% de production en trop en 2030 pour tenir l'objectif de 2°C, AFP, 20/11/19, 15:00

Les prévisions de production d'énergies fossiles en 2030 sont incompatibles avec les objectifs de l'accord de Paris sur le climat : 50% de trop pour ne pas dépasser 2°C de réchauffement, 120% de trop pour le limiter à 1,5°, selon un rapport publié mercredi.
Ces estimations sont le fruit d'un travail inédit de plusieurs organismes de recherche, avec le soutien du Programme des Nations unies pour l'Environnement (Unep).
"Ce rapport montre, pour la première fois, l'ampleur de la déconnexion entre les objectifs de l'Accord de Paris, les plans nationaux (de réduction d'émissions) et les politiques de production de charbon, de pétrole et de gaz", indique Michael Lazarus, l'un des principaux auteurs.
Les énergies fossiles représentent toujours 80% de l'énergie primaire mondiale, tandis que les acteurs du secteur continuent à investir massivement. Elles contribuent à 75% des émissions mondiales de gaz à effet de serre qui ne baissent pas. 
"Malgré plus de deux décennies de politique climatique, les niveaux de production d'énergies fossiles n'ont jamais été aussi élevés", relève Mans Nilsson, directeur du Stockholm environment institute, l'un des auteurs du rapport. 
Pour illustrer le chemin à parcourir, les auteurs du rapport parlent de "production gap", c'est-à-dire du fossé existant entre les prévisions de production et les niveaux compatibles avec un réchauffement limité à 1,5° ou 2°C.
Le "production gap" le plus marqué concerne le charbon : la production prévue en 2030 excède de 150% le niveau compatible avec l'objectif de 2°C et de 280% l'objectif de 1,5°C.
Les prévisions de production de pétrole et de gaz en 2040 dépassent quant à elles respectivement de 40 et 50% les niveaux compatibles avec un réchauffement de 2°C.
A Paris en 2015, les pays se sont engagés à appliquer des plans de réduction d'émissions de gaz à effet de serre, mais leurs promesses cumulées conduiraient la planète vers une hausse de plus de 3°C.
Aussi, l'accord prévoit qu'ils rehaussent leurs ambitions d'ici fin 2020.
Mais, selon le rapport, les prévisions de production de charbon, de gaz et de pétrole pour 2030 sont également excessives pour remplir les engagements nationaux de 2015 : 17% de charbon, 10% de pétrole et 5% de gaz en trop. 
Les scientifiques se sont appuyés sur les projections nationales de 10 pays clés: les sept principaux producteurs d'énergies fossiles (Chine, États-Unis, Russie, Inde, Australie, Indonésie et Canada) ainsi que sur l'Allemagne, la Norvège et le Royaume-Uni.
<https://information.tv5monde.com/info/charbon-gaz-petrole-50-de-production-en-trop-en-2030-pour-tenir-l-objectif-de-2degc-333068 <https://information.tv5monde.com/info/charbon-gaz-petrole-50-de-production-en-trop-en-2030-pour-tenir-l-objectif-de-2degc-333068>>
Sur le même sujet : 
> Climat : le fossé s’élargit entre les intentions et la réalité, Sciences & Avenir, 23/11/19, 20h00
Loïc Chauveau
Le monde continue d’extraire et de consommer des énergies fossiles sans tenir compte de l’urgence climatique, dénonce le Programme des Nations-Unies pour l’Environnement.
Depuis 2009, le Programme des Nations-Unies pour l’Environnement (PNUE) publie tous les ans une étude quantifiant la différence entre ce que le monde extrait de pétrole, charbon et gaz et la quantité qui serait compatible avec une limitation des températures à 2°C en 2100. Jamais en dix ans, ce fossé entre la réalité minière et les nécessités de l’action climatique ne s’est réduit. Au contraire, chaque année il s’élargit. La livraison 2019 montre que d’ici 2030, les États auront autorisé et planifié un volume d’énergies fossiles 50% supérieur à ce qu’exigerait un maintien des températures à 2°C et 120% pour les 1,5°C souhaités par l’Accord de Paris.
Les auteurs du rapport s’appuient sur des statistiques publiques de prévisions de production et de consommation énergétique des pays. Si l’on agrège ces données mondiales, les émissions atteindront 39 milliards de tonnes de CO2 en 2030, soit 13 milliards de trop pour un objectif à 2°C et 21 milliards pour les 1,5°C. Le fossé est encore plus grand pour le charbon dont la production pourrait excéder de 130% la consommation compatible avec les scénarios d’émissions les plus vertueux.
>> Suite à lire à :
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/climat-le-fosse-s-elargit-entre-les-intentions-et-la-realite_139204>
En savoir plus :
> Report. Production Gap Report 2019 (non traduit) <https://www.unenvironment.org/fr/resources/rapport/production-gap-report-2019-non-traduit>, Programme des Nations unies pour l'Environnement (Unep), november 2019
> Rapport entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions 2019 <https://www.unenvironment.org/fr/resources/rapport-entre-les-besoins-et-les-perspectives-en-matiere-de-reduction-des-emissions-2019>, Programme des Nations unies pour l'Environnement (Unep), 26/11/19
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8- Incendies en Australie : le Premier ministre rejette tout lien avec le climat, AFP, 21/11/19,  10:00

Le Premier ministre australien a démenti jeudi que sa politique environnementale soit responsable des incendies qui dévastent le pays, jugeant que son gouvernement en faisait déjà suffisamment contre le réchauffement climatique.
Plusieurs dizaines de nouveaux feux ravagent les campagnes. Quant à Sydney (sud-est), la principale ville d'Australie avec plus de 5 millions d'habitants, elle était encore enveloppée d'un brouillard toxique.
Le Premier ministre conservateur, Scott Morrison, a toutefois défendu son bilan en matière de lutte contre le réchauffement climatique, assurant à la radio ABC que le pays "y prenait sa part".
M. Morrison est régulièrement appelé par la société civile à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à accélérer la transition vers les énergies renouvelables. Mais la question est sensible, l'industrie minière australienne étant très lucrative et puissante.
Six personnes sont mortes et des centaines de maisons ont été détruites par des feux dans les Etats de Nouvelle-Galles du Sud (sud-est) et du Queensland (nord-est) depuis le début de la saison sèche en septembre.
Des scientifiques, d'anciens responsables des pompiers et des habitants touchés par ces feux de brousse, qui pourraient être les pires enregistrés dans le pays, ont tous établi un lien avec le réchauffement climatique. 
"Suggérer d'une manière ou d'une autre que l'Australie -- responsable de 1,3% des émissions mondiales -- a un impact direct sur des incendies spécifiques, ici ou ailleurs dans le monde, n'est étayé par aucune preuve scientifique crédible", a-t-il déclaré à ABC.
La sécheresse, des températures plus élevées, à environ 40 degrés Celsius, ainsi que des vents forts et un faible niveau d'humidité ont alimenté ces feux sans précédent.
Les autorités ont appelé de nombreuses personnes à évacuer leurs maisons dans les zones touchées et les écoliers de Sydney ont été confinés dans les établissements scolaires. 
De tels incendies se produisent chaque année sur l'immense île-continent pendant le printemps et l'été austral. Mais ils sont cette année particulièrement précoces et violents.
<https://information.tv5monde.com/info/incendies-en-australie-le-premier-ministre-rejette-tout-lien-avec-le-climat-333217>
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9- Congo-Brazzaville : 50 000 personnes sinistrées par des inondations, Le Monde Afrique avec AFP, 21/11/19, 15h00

Le gouvernement a décrété l’état de catastrophe naturelle et d’urgence humanitaire. La RDC voisine fait elle aussi face à des pluies dévastatrices. 
Au moins 50 000 personnes ont été sinistrées par des inondations provoquées par de fortes pluies, conduisant le gouvernement du Congo-Brazzaville à décréter « l’état de catastrophe naturelle et d’urgence humanitaire ». « Environ 50 000 personnes, qui se trouvent dans les localités […] situées le long du fleuve Congo, sont en état de détresse », a déclaré à la radio publique, jeudi 21 novembre, le ministre de la communication, Thierry Moungalla, rendant public un compte rendu du conseil des ministres.
Ces inondations ont occasionné des pertes en vies humaines, sans que les autorités ne précisent combien, ainsi que des dégâts matériels importants. Dans sa livraison du jour, le quotidien progouvernemental Les Dépêches de Brazzavillea fait état de trois morts à la suite des pluies de ces derniers jours dans la seule capitale.
> Lire aussi  En Centrafrique, Bangui victime des inondations
« D’énormes pertes de moyens de subsistance des populations (plantations, bétail, volailles, réserves alimentaires) et la recrudescence de certaines maladies » ont été aussi enregistrées, a ajouté M. Moungalla : « Compte tenu de l’ampleur de cette situation, le gouvernement […] déclare l’état de catastrophe naturelle et d’urgence humanitaire dans les départements de la Likouala, de la Cuvette et des Plateaux. »
Dans le nord-ouest de la République démocratique du Congo (RDC) voisine, les autorités et les humanitaires ont annoncé le lancement vendredi « d’interventions massives » au profit de 300 000 personnes sinistrées par les inondations provoquées par des pluies et la crue de la rivière Oubangui. Les deux Congo vivent depuis début octobre la grande saison des pluies, qui ne connaîtra de répit que fin décembre, selon les prévisions des autorités.
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/11/21/congo-brazzaville-50-000-personnes-sinistrees-par-des-inondations_6020029_3212.html>
Sur le même sujet : 
> Inondations au Congo-Brazzaville : de l'aide humanitaire envoyée par bateau aux sinistrés <http://www.rfi.fr/afrique/20191123-inondations-congo-brazzaville-aide-humanitaire>, RFI,  23/11/19, 14:48
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10- Le groupe Coldplay annule sa tournée pour ne pas polluer la planète, AFP, 21/11/19, 20:00

Chris Martin, le leader de Coldplay, a annoncé jeudi que le groupe britannique repoussait à plus tard la tournée de son nouvel album qui sort vendredi, afin qu'elle soit la plus propre possible et affiche un bilan carbone neutre.
"Nous allons prendre notre temps, au cours des deux prochaines années, pour faire en sorte que notre tournée soit non seulement respectueuse de l’environnement, mais aussi qu'elle ait un impact positif", a déclaré le chanteur dans une interview à la BBC. 
Pour "Everyday Life", leur huitième album, Chris Martin a précisé qu'il voudrait cette fois-ci que leur nouvelle tournée affiche un bilan carbone neutre. 
"Le plus dur, ce sera l'avion", a concédé le chanteur, "mais notre rêve ça serait, par exemple, d'avoir une tournée sans plastique du tout et alimentée en grande partie par l'énergie solaire". 
Pour son album précédent, "A Head Full of Dreams", le groupe avait donné 122 concerts à travers le monde entier, pour plus de 500 millions de dollars (452.000 euros) de recettes. 
Il a cette fois-ci décidé de ne donner pour l'instant que deux concerts, rediffusés gratuitement sur YouTube. 
Ils joueront dans la capitale jordanienne Amman, au lever et au coucher du soleil, afin de refléter les deux faces de leur nouveau CD, selon la BBC. 
Le mois dernier, Coldplay avait créé la surprise en révélant les titres de son nouvel album dans la rubrique "petites annonces" d'un journal gallois. 
Le groupe donnera en plus un unique concert lundi prochain au Museum d'histoire naturelle de Londres, dont les recettes seront reversées à une association de protection de l'environnement.
<https://information.tv5monde.com/culture/le-groupe-coldplay-annule-sa-tournee-pour-ne-pas-polluer-la-planete-333326>
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11- Ecologie : "ne me dites pas qu'on est foutus en 2050", lance Macron aux étudiants, AFP, 21/11/19, 21:00

"Ne me dites pas, vous, qu'on est foutus en 2050", a lancé Emmanuel Macron à des étudiants qui l'interrogeaient sur l'écologie, jeudi à l'université Jules-Verne d'Amiens où il effectue une visite de deux jours.
"On peut être lucide sur les conséquences, dire +on n'est pas dans la trajectoire+ mais pas dire +on est foutus+, (...), ça jamais", a-t-il ajouté, estimant que "le temps de l'indignation, c'était du temps du président Chirac" qui avait déclaré : "la maison brûle".
"Cette mobilisation de la jeunesse pour le climat, on en a besoin" pour "la convertir en action", et qu'elle ne reste pas "une indignation et une colère ou en quelque sorte un catastrophisme", a ajouté le chef de l'Etat.
Il a toutefois mis en garde contre les "tensions" que cela pouvait provoquer, citant par exemple le cas d'un agriculteur poussé à la conversion alors qu'il n'arrive pas à se payer.
"Les gens deviennent fous parce que ça crée de la violence, ce que vous voyez parfois dans nos campagnes", et "cela crée des tas de tensions partout", a-t-il averti.
C'est pourquoi il faut "convaincre ceux qui ont des pratiques qui ne marchent plus du tout" et "les aider à changer", a-t-il ajouté, citant les pesticides, la mobilité, les entreprises "pour qu'elles polluent moins"... et dans le cas des citoyens favoriser "le transport doux en ville" ou "aller vers des véhicules qui polluent moins".
"Il faut le faire au bon rythme, en accompagnant et donc en ayant aussi une politique sociale", a-t-il ajouté, en reconnaissant : "c'est l'erreur que j'ai faite il y a un peu plus d'un an" en disant "on y va à fond pour changer, on fait notre taxe carbone, on essaie de pousser les choses".
Mais "je n'avais pas assez vu que ça mettait des gens en situation de grande difficulté financière, parce qu'ils n'avaient pas le choix", a-t-il ajouté, en allusion à la taxe carbone qui avait déclenché la colère des "gilets jaunes".
"On est dans le camp du concret, de l'action" et "si on veut vraiment que ça bouge après, très vite, il faut qu'on remobilise au niveau européen", a enfin estimé M. Macron, en plaidant pour "mettre une taxe carbone aux frontières et commencer enfin le vrai combat biodiversité en Europe".
<https://information.tv5monde.com/info/ecologie-ne-me-dites-pas-qu-est-foutus-en-2050-lance-macron-aux-etudiants-333336>
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12- La difficile neutralité carbone des transports suédois, Le JDLE, 21/11/19
Valéry Laramée de Tannenberg, envoyé spécial

Pour atteindre la neutralité carbone en 2045, la Suède devra réduire de 70% les émissions carbonées des transports routiers d’ici à … 2030. En attendant, Stockholm régule le trafic urbain, pendant que les industriels fourbissent leurs solutions techniques. Avec à la clé, un choix cornélien : l’électrique ou le carburant d’origine végétale ?
La Suède est un pays pionnier. Le royaume scandinave est le premier pays industrialisé à avoir gravé dans son marbre législatif l’objectif de neutralité carbone. C’était le 15 juin 2017 : un pied de nez adressé à Donald Trump qui, deux semaines plus tôt, annonçait le retrait américain de l’Accord de Paris.
Dès 2045, le bilan entre le stockage et les émissions de gaz à effet de serre suédoises devra être nul. Ce qui implique de réduire de 85% au moins les rejets carbonés entre 1990 et 2045, rappelle-t-on au ministère de l’environnement, à Stockholm. Dans le lot, le secteur des transports sera particulièrement pressurisé: hors aviation ses émissions devront diminuer de 70% entre 2010 et 2030. Sacré challenge, si l’on garde en tête que voitures, camions, trains et navires représentent plus de 21% de l’empreinte carbone suédoise.
Retour sur la Koldioxidskatt
Le royaume ne part pas d’une page blanche. Voilà près de 20 ans qu’y a été instaurée sa fameuse Koldioxidskatt : une taxe carbone dont s’acquittent tous les émetteurs de gaz carbonique : industriels (à l’exception de ceux soumis à l’ETS*), collectivités, particuliers, entreprises, agriculteurs. Progressivement, cette taxe carbone a doucement mais sûrement modifié les pratiques. Non sans succès. «Si la fiscalité était restée celle des années 1980, les émissions de gaz carbonique auraient probablement augmenté de 20%», nous confirmait, en 2016, Patrik Brodd, directeur adjoint du service des taxes et des douanes. Le diagnostic n’a pas varié depuis.
Stockholm est aussi célèbre pour son péage urbain. L’outil le plus efficace pour éviter l’engorgement de la capitale et de sa banlieue. «Stockholm est une métropole attractive dont la population est passée de 1,7 à 2,3 millions entre 1990 et 2010. C’est comme si deux bus de plus par jour circulaient dans les rues de la ville», résume Mattias Lundberg. L’obligation pour les automobilistes et les livreurs de s’acquitter d’une taxe durant les journées de semaine (jusqu’à 3 euros par passage) a eu les effets escomptés.
[*ETS : European Union Emission Trading Scheme ou système communautaire d’échange de quotas d’émissions de gaz à effet de serre (GES)]
>> Suite à lire à :
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/la-difficile-neutralite-carbone-des-transports-suedois,101231?xtor=RSS-31>
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13- Madrid dans une course contre la montre pour organiser la COP25, AFP, 22/11/19, 07:00
Diego Urdaneta

A quelques jours de la COP25 à Madrid, les autorités espagnoles travaillent d'arrache-pied pour accomplir le "miracle" d'organiser en seulement quelques semaines la grande réunion annuelle sur la lutte contre le changement climatique.
Ce n'est que le 1er novembre que la COP, prévue du 2 au 13 décembre, a été transférée en urgence dans la capitale espagnole après l'annonce par le Chili qu'il renonçait à l'accueillir en raison d'un mouvement social sans précédent, qui a fait 22 morts.
Le transfert a été proposé par le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, afin de "garantir la tenue" de la réunion malgré un défi logistique titanesque: préparer en à peine un mois un évènement devant réunir 25.000 participants de quelque 200 pays, entre diplomates, ONG et scientifiques.
La jeune militante écologiste suédoise Greta Thunberg avait traversé l'Atlantique en bateau pour se rendre au sommet de l'ONU sur le climat à New York et à la COP25 au Chili. Ce revirement inattendu l'a obligée à embarquer sur un catamaran aux Etats-Unis pour faire le chemin inverse et arriver à temps à Madrid sans devoir prendre l'avion.
Sous pression, le gouvernement espagnol a débloqué des fonds en urgence pour couvrir le coût du sommet. Il est évalué à 60 millions d'euros par la ministre de la Transition écologique, Teresa Ribera. 
"Madrid est en condition, et en un temps record (...), d'être le centre du monde", s'est félicité le maire de droite de la capitale espagnole, José Luis Martinez Almeida. Il vante "les services publics et les infrastructures" de la ville capables d'accueillir "de grands évènements internationaux". 
Le sommet aura lieu à l'IFEMA, palais des congrès situé dans le nord-est de Madrid. Y sont organisés de grands rendez-vous comme le salon international du tourisme FITUR, qui accueille chaque année quelque 250.000 participants.
- Six mois à un an d'habitude -
Organiser la COP25 peut prendre normalement de six mois à un an, reconnaît une porte-parole de l'IFEMA, qui affirme que les préparatifs avancent "à toute allure" et que l'objectif "sera atteint" le 2 décembre. 
De son côté, l'Association des entreprises hôtelières de Madrid assure être "plus que prête" pour garantir un nombre de lits suffisants. Et la mairie assure avoir mobilisé 2.000 bénévoles en moins d'une semaine.
"Cette COP est un miracle, c'est extraordinaire qu'un pays se soit proposé et soit capable d'organiser un tel événement si rapidement", a confié une source diplomatique à l'AFP.
"Il sera possible de réaliser tout le programme" qui avait été préparé par le gouvernement chilien, lequel préside toujours la COP, a assuré jeudi la ministre espagnole Teresa Ribera. 
Reste à définir la taille du dispositif de sécurité, selon le ministère de l'Intérieur. Le niveau d'alerte terroriste est à 4 sur une échelle de 5 en Espagne.
- Délégations réduites -
Ce changement de pays hôte aura toutefois pour principale conséquence la réduction des délégations de certains pays. "Il y a des craintes pour les ONG du Sud et la société civile des pays les plus pauvres qui ne vont peut-être pas avoir les moyens de venir", pointe la source diplomatique à l'AFP.
"Beaucoup de personnes qui allaient venir ne viendront pas", comme des ONG qui avaient déjà investi en billets d'avions et réservations d'hôtels pour aller au Chili et n'auront pas les moyens de changer de destination, déplore Tatiana Nuño de Greenpeace Espagne.
Or, ces organisations "sont essentielles pour pousser les gouvernements à prendre des mesures et agir rapidement", et garantir ainsi "que l'accord de Paris soit respecté", souligne-t-elle.
L'absence de négociateurs des pays en voie de développement ou de petites îles peut "avoir des conséquences réelles et durables pour les populations les plus vulnérables" face au changement climatique, avertit de son côté Harjeet Singh de l'ONG ActionAid.
Selon Tatiana Nuño, Madrid ayant une empreinte carbone moins élevée que Santiago du Chili, organiser la COP25 dans la capitale espagnole pourrait permettre en revanche d'en réduire l'impact environnemental. La ministre espagnole Teresa Ribera estime que la COP à Madrid produira 65.000 tonnes de CO2.
<https://information.tv5monde.com/info/madrid-dans-une-course-contre-la-montre-pour-organiser-la-cop25-333389>
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14- L’organisation de la COP25, un défi pour Madrid, Le Monde, 22/11/19, 10h25
Audrey Garric et Sandrine Morel (Madrid, correspondance)

Responsables et participants doivent préparer dans l’urgence la 25e conférence mondiale sur le climat, initialement prévue au Chili. Coup d’envoi le 2 décembre. 
La nuit est tombée depuis longtemps sur Madrid, mais dans les pavillons du palais des foires, l’Ifema, des dizaines d’ouvriers s’affairent encore pour avancer le montage des stands et des deux amphithéâtres destinés aux assemblées plénières de la 25e conférence mondiale sur le climat. Des lumières couronnent déjà le plafond, et des planches en bois dessinent le contour de la future scène. Mais l’essentiel reste à faire. Organiser la grand-messe du climat dans la capitale espagnole, du 2 au 13 décembre, ressemble à une course contre la montre.
Des dizaines de travailleurs ne comptent plus leurs heures depuis que le gouvernement espagnol a annoncé qu’il offrait au Chili d’accueillir la COP, délocalisée à Madrid du fait de la violente crise sociale qui a éclaté à Santiago. Le directeur général de l’Ifema, Eduardo Lopez-Puertas, résume cette frénésie en une phrase : « C’est une folie, oui, mais une très belle folie. »
> Lire aussi  Après le désistement du Chili, la COP25 sur le climat sera organisée en Espagne en décembre
L’annulation de dernière minute du Chili est inédite dans l’histoire des négociations climatiques. « C’est presque un miracle de réussir à organiser en un mois ce que d’autres pays font d’habitude en une petite année. L’Espagne réalise un effort extraordinaire pour que la COP25 fonctionne », estime Paul Watkinson, membre du bureau de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), dont le secrétariat coorganise la conférence. 
Tout est allé très vite. Le 31 octobre, M. Lopez-Puertas a reçu le premier coup de fil de la ministre de la transition énergétique Teresa Ribera, lui demandant les disponibilités du site. « Au fil des demandes, l’espace prévu a grimpé à 113 000 m2 », décompte-t-il. Dès le 4 novembre, la machine de l’Ifema s’est mise en marche. Les fournisseurs habituels ont été mobilisés, avec près de 1 500 personnes pour monter les sept pavillons dédiés à la COP. Madrid a recruté en un temps record plus de 400 volontaires, qui s’ajoutent aux 200 fournis par les Nations unies.
« L’Espagne a assumé le défi d’organiser le sommet parce que ni l’ONU ni la communauté internationale ne veulent laisser tomber l’agenda climatique dans un moment-clé », a résumé Mme Ribera, jeudi 21 novembre, soulignant la nécessité de « donner une réponse cohérente à la sensation d’urgence actuelle » face au dérèglement du climat.
Cet événement mondial annuel devait rassembler à Santiago environ 25 000 personnes : des délégations de 196 pays et de l’Union européenne, des chefs d’Etat et de gouvernement, des ministres et des membres de la société civile. Sans que l’on sache encore combien d’entre eux pourront faire le déplacement jusqu’à Madrid – la jeune militante suédoise Greta Thunberg a réussi à trouver un bateau pour rejoindre l’Espagne –, le déroulé de la COP25 reste globalement inchangé, qu’il s’agisse des négociations climatiques ou des « side-events », les événements parallèles proposés par des organismes publics, des entreprises ou des associations.
Permettre à tous de se rendre à la conférence
L’ordre du jour reste le même, puisque le Chili en assure toujours la présidence, incarnée par la ministre de l’environnement Carolina Schmidt. Il s’agira d’inciter les pays à revoir à la hausse leurs engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre, de régler des chantiers techniques laissés en suspens l’an dernier, lors de la COP24 en Pologne, et de mettre l’accent sur la protection de l’océan et de la biodiversité.
Au-delà des dossiers, la priorité est de permettre à tous ceux qui s’étaient accrédités pour Santiago de pouvoir se rendre à Madrid, en particulier les pays du Sud, qui sont les plus affectés par le dérèglement climatique. Car après une COP23 organisée à Bonn (Allemagne), et une COP24 polonaise, les pays en développement craignent d’être sous-représentés dans une COP25 de nouveau « européanocentrée ». Toutes les délégations devraient pouvoir faire le déplacement, notamment grâce à l’aide de la CCNUCC, qui finance le billet d’avion et les frais sur place de 144 pays en développement, soit 387 délégués au total. En revanche, la participation de la société civile des pays du Sud est plus incertaine.
Elle se heurte à trois obstacles : le financement d’un nouveau déplacement – beaucoup n’ont pas pu se faire rembourser les frais déboursés pour Santiago –, l’hébergement parfois trop cher pour certains participants, et l’obtention d’un visa pour l’espace Schengen dans un délai aussi court. Le gouvernement a demandé à toutes les ambassades et consulats espagnols de recevoir les personnes accréditées pour la COP sans rendez-vous, pour accélérer les démarches.
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« La réalité du terrain est différente », assure Jean Paul Brice Affana, conseiller climat pour l’ONG GermanWatch. « Sept des experts dont nous finançons le déplacement – des associatifs et chercheurs du Cameroun, du Ghana ou du Sénégal – n’ont pas réussi à déposer leur dossier, alors qu’ils avaient un visa pour Santiago, précise-t-il. Nous attendons la réponse pour 15 autres personnes et nous sommes très inquiets qu’elles subissent des refus, comme ce fut le cas pour d’autres COP européennes. » « Nous avons renforcé le personnel qui concède les visas. Il reste encore du temps… », veut-on rassurer au ministère espagnol des affaires étrangères.
« Nos Etats membres devraient tous être représentés à Madrid, mais je crains qu’il n’en soit pas de même pour la société civile, qui n’a ni les ressources ni les accès politiques pour surmonter ces incroyables défis logistiques et budgétaires », prévient Tyrone Hall, conseiller de l’Alliance des petits Etats insulaires, qui regroupe 44 pays parmi les plus vulnérables au changement climatique.
Joli coup politique
Si les membres de la société civile sud-américaine pâtissent moins de ces problèmes de visas (la majorité des pays du continent sud-américain n’en ont pas besoin pour rejoindre l’Espagne), leur participation, qui s’annonçait très importante, se verra elle aussi réduite. « Au moins la moitié des 44 organisations du Climate Action Network Amérique latine ont annulé leur déplacement pour des raisons financières », annonce Alejandro Aleman, le coordinateur de l’ONG. Il se félicite malgré tout de l’aide de la société civile espagnole, « organisée et efficace », pour mettre en place dans les temps un « sommet social pour le climat », une « contre-COP » qui se tiendra du 6 au 13 décembre à Madrid.
« C’est l’opportunité de défendre la lutte climatique et de donner la parole au peuple chilien : en collaboration avec lui, nous allons relayer les revendications du Sommet des peuples et du Sommet social pour l’action climatique, deux contre-sommets qui se tiendront toujours au Chili, afin de faire pression sur les Etats », assure Javier Andaluz, porte-parole d’Ecologistes en action, l’une des associations espagnoles à l’origine de la « contre-COP » madrilène.
Pour le gouvernement socialiste espagnol, en intérim, l’organisation de la COP25 est aussi un joli coup politique, qui lui permet de se poser comme proactif dans la lutte contre le changement climatique et de réaffirmer sa position de pont avec l’Amérique latine. Avec un coût estimé de 60 millions d’euros et desretombées économiques et en termes d’image attendues de 100 millions d’euros, Madrid pourrait en tirer des bénéfices.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/22/l-organisation-de-la-cop25-un-defi-pour-madrid_6020104_3244.html>
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15- Entretien. Convention citoyenne pour le climat : « Le référendum n’est pas une voie à exclure », selon Stanislas Guerini, Le Monde, 22/11/19, 11h16
Propos recueillis par Alexandre Lemarié

Pour le délégué général de La République en marche, il faut profiter des travaux des citoyens pour « redonner du souffle à notre démocratie ».
Le délégué général de La République en marche (LRM), Stanislas Guerini, voit la convention citoyenne pour le climat comme « une opportunité » de montrer « la détermination de la majorité à réussir la transition écologique ».
Qu’attendez-vous de la convention citoyenne pour le climat ?
Cet exercice totalement nouveau vise à répondre à une attente profonde des Français, qui a été exprimée lors du grand débat, sur la manière dont fonctionne notre démocratie. Associer nos concitoyens à la fabrique de la décision publique est une réponse au besoin de participation citoyenne. L’objectif est de redonner du souffle à notre démocratie représentative, en y associant une forme de démocratie plus délibérative. Cette démarche, que le président de la République a eu le courage de mettre sur la table et qui est regardée à l’étranger avec beaucoup d’intérêt, répond à une autre aspiration : celle de réussir la transition écologique concrètement, en trouvant des solutions aux problèmes du quotidien.
> Lire aussi  « La convention pour le climat a déjà réussi ce petit miracle : refabriquer de la citoyenneté »
Le fait que les propositions viennent directement des citoyens vise donc à rendre les mesures plus acceptables ?
Un des enseignements majeurs de la crise des « gilets jaunes », c’est que la transition écologique ne doit pas être éloignée de la justice sociale, l’accompagnement social doit en être l’alpha et l’oméga. Nous avons également compris que nous devons mener cette transition écologique avec les Français. La convention citoyenne sur le climat est donc une occasion de les inviter dans la cuisine de la fabrication de la loi, parfois pour qu’ils en voient aussi la difficulté. Cela permettra de donner plus de légitimité à notre action, car elle aura été coconstruite avec nos concitoyens. Je porte un intérêt immense à cet exercice démocratique. J’ai été marqué par l’implication totale des 150 participants. Cela mérite d’être valorisé.
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Sur quoi cette convention va-t-elle déboucher ? Faut-il organiser un référendum pour valider certaines mesures ?
Cela dépendra de la nature des propositions qui seront faites. Ce qu’a dit le président de la République doit être totalement appliqué : soit on soumettra sans filtre ce qui sera proposé au vote du Parlement ; soit on pourra ordonner une mise en œuvre immédiate au cas où cela relève d’applications réglementaires ; soit passer par référendum si les mesures s’y prêtent. Le référendum pourrait être une manière de donner du souffle à cette convention et de montrer la détermination de la majorité à réussir la transition écologique. Ce n’est pas une voie à exclure.
> Lire aussi  Eduquer, réguler, recycler… les pistes des Français tirés au sort pour le climat
N’y a-t-il pas un risque que cela débouche sur de la déception si les mesures demandées par les citoyens ne sont pas appliquées par le gouvernement ?
Il y a bien sûr une part de risque inhérente à ce type d’exercice. Mais l’essoufflement démocratique, qui traverse l’ensemble des démocraties occidentales, nécessite que l’on prenne des risques de cette nature. Après avoir écouté les premières propositions qui ont été formulées, j’ai trouvé que certains objectifs et constats convergeaient avec notre volonté d’avancer sur la transition écologique. Ils parlent de lutte contre le gaspillage alimentaire, contre les emballages plastiques ou l’artificialisation des sols… Ce sont justement des sujets sur lesquels le gouvernement travaille en ce moment, comme avec le projet de loi antigaspillage. Les décideurs politiques ont perdu de leur crédibilité ces dernières décennies, car nous n’avons pas su faire la preuve de notre capacité à apporter des résultats concrets. Je vois donc cette convention comme une opportunité et un formidable outil pour réinstaurer de la confiance dans notre volonté de mettre en œuvre la transition écologique.
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/11/22/convention-citoyenne-pour-le-climat-le-referendum-n-est-pas-une-voie-a-exclure-selon-stanislas-guerini_6020113_823448.html>
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16- Après la plus terrible série d’« acqua alta » depuis un demi-siècle, Venise fait ses comptes, Le Monde, 22/11/19, 12h45
Jérôme Gautheret  (Rome, correspondant)

Le montant des dégâts provoqués par les marées hautes de novembre pourrait atteindre 1 milliard d’euros. 
Depuis mardi, il y a un pont de plus sur le Grand Canal de Venise. Comme chaque année, un ouvrage provisoire a été construit pour célébrer la Fête de la Madonna della Salute, le 21 novembre. L’ouvrage sera démonté lundi prochain.
Fin novembre, la saison touristique touche à sa fin, et la ville, pour quelque temps, appartient à nouveau aux Vénitiens. Jeudi, du matin au soir, en lente procession, les habitants ont traversé cette étroite passerelle pour se rendre dans la basilique baroque de la Salute et y déposer des cierges bénits.
La fête votive de la Salute est un des moments les plus importants de l’année : elle commémore la fin de la terrible épidémie de peste de 1630 et, au-delà, célèbre la force vitale par laquelle cette ville improbable a traversé les siècles. Cette année, elle a pris un sens particulier. Car elle intervient quelques jours seulement après la plus terrible série d’acqua alta depuis un demi-siècle, qui a durement éprouvé la ville, rappelant soudainement son extrême fragilité.
Une poignée de commerces sont fermés
La dernière réplique de la marée haute du 12 novembre s’est achevée dimanche et, depuis, les Vénitiens peuvent reprendre leur souffle, et remettre en route l’économie locale. Seule une poignée de commerces sont fermés, mais nombre d’entre eux tournent au ralenti et n’ont pas fini de faire le compte des destructions, qui, selon la mairie, atteindra peut-être le milliard d’euros.
Naturellement, dans ces cas-là, l’accent a été mis sur les rues, le cœur de l’économie touristique. Sur la place Saint-Marc, les cafés Florian et Quadri ont rouvert et, alentour, les boutiques de luxe ne gardent plus aucun stigmate des quatre crues successives. Il faut se perdre dans les sestiere (quartiers) plus populaires et excentrés de Cannaregio ou Castello pour prendre la vraie mesure de la catastrophe. Il y a le bar où toute l’installation électrique a sauté, la boulangerie dont les deux fours sont inutilisables, l’agence immobilière dont tout le matériel informatique a été renversé par une vague, le marbrier dont les plaques ont été endommagées par l’eau salée ou le chirurgien-dentiste qui a perdu un appareil à 50 000 euros, acheté il y a quelques mois…
Alvise, qui travaille dans un petit bar près du campo Santa Maria Nova, au cœur de Cannaregio, a passé des heures à lutter contre les éléments, dans la nuit du 12 novembre, en vain. « Nous avons des pompes pour refouler l’eau, mais quand la crue a dépassé la cote de 180 cm, et est montée jusqu’à 187 cm, on ne pouvait plus rien faire », se souvient-il, encore sonné par la violence de cette soirée dramatique. Le café est resté fermé cinq jours et les machines ont redémarré après un temps de séchage et quelques heures de bricolage. L’établissement où travaille son frère, situé à quelques dizaines de mètres, a eu moins de chance : toutes les machines sont inutilisables, et les propriétaires attendent encore la venue d’artisans débordés, qui ne savent plus où donner de la tête.
Une série de mesures d’aide aux plus fragiles
Depuis son restaurant gastronomique des Fondamente Nove, face au cimetière, Giolio Antonello contemple l’ampleur des dommages subis. Son établissement n’a fermé que deux jours, le temps de le nettoyer de fond en comble, et les dommages sont modérés :
« Ici, l’eau est seulement venue dans l’entrée, près du canal. La salle en elle-même, qu’on a rehaussée, est restée au sec. Mais les vraies difficultés commencent maintenant : tout le monde annonce des réservations en chute libre et beaucoup de touristes ont annulé leur venue. »
Avec 19 salariés à temps plein et des frais très élevés, le manque à gagner provoqué par ce creux prévisible de la fréquentation touristique (40 % des réservations pour novembre ont été annulées, selon les données officielles) peut avoir des effets très lourds sur son entreprise, construite patiemment en trente années d’effort.
Combien de temps durera l’effet de souffle ? Il est trop tôt pour le dire, d’autant plus que le phénomène de l’acqua alta est mal compris hors des frontières de la lagune. « Même à Trévise, qui est pourtant à moins d’une demi-heure de route, les gens croient que la ville est inondée depuis une semaine. Mais l’acqua alta c’est une marée, pas une inondation. Ça ne dure pas et ça laisse peu de traces visibles, l’eau est relativement propre », explique Giulio Antonello. Face à ce discours rationnel, la force des réseaux sociaux, qui rediffusent à l’infini, depuis une semaine, les images des mêmes lieux et des mêmes vingt minutes, est dévastatrice. En comparaison, tous les efforts et les trésors d’inventivité déployés par les Vénitiens ont bien peu de poids.
Ces derniers jours, dans la foulée de l’état de catastrophe naturelle, déclaré par le gouvernement, la mairie a annoncé une série de mesures d’aide aux plus fragiles, artisans en difficulté ou locataires d’appartements inhabitables, pour une soixantaine de millions d’euros au total. Il a même été décrété une suspension d’un an des prêts immobiliers pour les sinistrés. Les Vénitiens n’ont plus qu’à attendre que le temps passe et que les visiteurs reviennent. Car on peut maudire toute l’année les ravages causés par les touristes, il faut bien se rendre à l’évidence : sans eux, la ville est condamnée à mourir.
+ En vidéo : « Acqua alta » à Venise : la ville a les pieds dans l'eau <https://www.youtube.com/watch?v=FZCcT10-VdI&feature=emb_logo>, Le Monde, 30/10/18
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/11/22/apres-la-crue-venise-fait-ses-comptes_6020112_3234.html>
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17- Climat : le gaz, énergie de transition ou fausse solution ?, AFP, 22/11/19, 14:00
Julien Mivielle

Le gaz naturel a-t-il un rôle à jouer dans la transition énergétique ? Moins polluant à l'usage que les autres énergies fossiles, il est toutefois de plus en plus critiqué par les ONG, et aussi désormais les investisseurs.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui vient de présenter sa somme annuelle sur l'avenir énergétique du monde, estime que le gaz a sa place dans un scénario compatible avec l'accord de Paris sur le climat.
Dans son scénario dit de "développement durable", la demande en pétrole et en charbon doit chuter rapidement tandis que le gaz naturel doit au contraire progresser de 10% jusqu'à la fin des années 2020.
Pour l'AIE, la mission principale de cette source d'énergie relativement bon marché et abondante est de se substituer au charbon, très polluant mais largement utilisé aujourd'hui pour produire de l'électricité, en particulier en Asie. De façon plus anecdotique, le gaz naturel liquéfié (GNL) peut aussi propulser des navires en remplacement du fioul. 
La position de l'AIE, qui conseille des pays développés, est cependant violemment attaquée par certaines ONG de défense de l'environnement. Global Witness juge ainsi la position de l'agence "perverse" et appelle à réduire de près de moitié le recours au gaz sur la prochaine décennie.
"L'AIE doit se libérer de l'influence de l'industrie des énergies fossiles et des pays qui nient l'urgence climatique, comme les Etats-Unis", estime Murray Worthy, chargé de campagne pour l'ONG. "Les gouvernements ne doivent pas être trompés par des prévisions irresponsables d'une organisation de plus en plus discréditée, et plutôt travailler à l'extinction des champs de pétrole et de gaz existants, tout en cessant de chercher de nouvelles réserves."
Signe que le rôle du gaz est controversé, la Banque européenne d'investissement (BEI) vient d'annoncer qu'elle cesserait de financer de nouveaux projets liés aux énergies fossiles, y compris le gaz, à partir de 2022. Une décision qui a suscité "l'opposition résolue" et "l'inquiétude" de l'Union internationale du gaz (IGU).
- Energie équivoque -
Ces oppositions soulignent la nature équivoque du gaz naturel: c'est une énergie fossile qui émet du CO2 à la combustion, mais 30% de moins que le pétrole et moitié moins que le charbon, et elle s'avère moins néfaste pour la qualité de l'air.
Pour ses défenseurs, c'est une "énergie de transition", et les groupes pétroliers comme Total ou Shell en produisent d'ailleurs de plus en plus, lançant des projets prévus pour durer des décennies.
"Lors de sa combustion, le gaz relâche moins de CO2, d'oxydes d'azote et de soufre que le charbon et le pétrole. Le remplacement du charbon par du gaz a eu un impact profond sur la qualité de l'air dans le nord de la Chine avec un immense bénéfice sur la santé publique", souligne Nicholas Browne, du cabinet Wood Mackenzie.
Pour autant, "le gaz et le GNL sont peut-être meilleurs, mais sont-ils assez bons ?", s'interroge l'expert.
En effet, l'industrie gazière est aussi responsable, dès l'extraction, d'importantes fuites de méthane, un gaz à effet de serre à l'effet trente fois plus réchauffant que le CO2.
"Les émissions de méthane liées à la production d'énergie à partir du gaz (sur toute la chaîne) sont largement sous-estimées", dénonce Cécile Marchand, des Amis de la Terre: au final, "le gaz n'émet pas toujours moins de gaz à effet de serre que d'autres sources d'énergie fossiles".
Le GNL, qui est en plein essor, nécessite aussi un certain nombre d'étapes (liquéfaction, transport, etc.) qui aggravent son empreinte carbone. 
"Exporter massivement du GNL sur les marchés asiatiques pour remplacer le charbon ne nous permettra pas de faire face au défi climatique", souligne Cécile Marchand, dont l'ONG prône une réduction drastique de la consommation d'énergie.
Sous pression, l'industrie gazière s'est engagée à limiter ses émissions de méthane, notamment à travers la Oil and Gas Climate Initiative (OGCI) qui regroupe les plus grands groupes mondiaux. 
Elle parie aussi sur le développement des techniques de capture et stockage de CO2, ainsi que sur l'essor des gaz renouvelables (la méthanisation des déchets agricoles ou la production d'hydrogène par l'électricité). Ces techniques restent cependant peu développées et pour certaines encore très coûteuses.
<https://information.tv5monde.com/info/climat-le-gaz-energie-de-transition-ou-fausse-solution-333472 <https://information.tv5monde.com/info/climat-le-gaz-energie-de-transition-ou-fausse-solution-333472>>
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18- BNP Paribas vise une sortie du charbon en 2030 en Europe et 2040 dans le monde, AFP, 22/11/19   

BNP Paribas, première banque européenne en termes d’actifs, a annoncé vendredi l’arrêt “complet” de ses financements au secteur du charbon en 2030 dans l’Union européenne et en 2040 pour le reste du monde.
Le groupe bancaire rehausse également son objectif de financement dans les énergies renouvelables à 18 milliards d’euros d’ici 2021, son premier objectif de 15 milliards d’euros à horizon 2020 ayant été dépassé à fin 2018, est-il précisé dans un communiqué.
BNP Paribas, qui souligne ne plus financer depuis 2017 de nouveaux projets de centrale à charbon, compte étendre cette politique “aux crédit généraux accordés aux producteurs d’électricité dont une partie de la production demeure basée sur du charbon”.
Cela l’amènera à “intensifier son dialogue” avec ces entreprises clientes produisant une partie de leur électricité à partir du charbon “pour analyser dans quelle mesure leur trajectoire d’évolution est compatible avec les objectifs du groupe par zone géographique”.
Ce qui pourra l’amener “à cesser ses relations avec les producteurs qui planifieraient de nouvelles capacités de production d’électricité à base de charbon”, garantit le groupe.
Chaque année, il continuera de publier la répartition par source d’énergie de ses financements à la production d’électricité dans le monde. En 2018, la part de charbon dans les sociétés d’électricité financées par BNP Paribas est devenue inférieure à 20%, souligne la banque.
Elle rappelle s’être engagée dès 2015 à accélérer la transition énergétique en adoptant des critères de financement et d’investissement dans le secteur du charbon plus exigeants, en alignement avec l’accord de Paris sur le climat signé quatre ans plus tôt.
Elle indique aussi avoir annoncé en 2017 la fin de ses activités de financement aux entreprises tirant “l’essentiel de leurs revenus des hydrocarbures non conventionnels”.
Néanmoins, le groupe bancaire est régulièrement critiqué par des ONG environnementales mettant en cause ses financements d’énergies fossiles. La semaine dernière, il était désigné, dans un rapport cosigné par Les Amis de la Terre, BankTrack et Unfriend Coal, comme “le plus gros financeur français des entreprises” développant de nouvelles centrales à charbon, “avec pas moins de 2,2 milliards (d’euros) de financements accordés à ces entreprises rien qu’en 2019”.
<https://www.lemondedelenergie.com/bnp-paribas-sortie-charbon-europe-2030/2019/11/22/>
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19- [Édito] La France et l’Europe ont oublié de s’adapter au changement climatique, Novethic, 22/11/19
Ludovic Dupin

L’adaptation au changement climatique pour encaisser les phénomènes extrêmes dus au changement climatique ne concerne pas qu’une série de pays considérés comme vulnérables, mais bien tous les États. La France et l’Europe ne font pas exception alors qu’aujourd’hui le Vieux continent souffre d’un sous-investissement dans ses infrastructures.
Il y a de quoi être effrayé en voyant les images de ces pays en proie aux flammes comme l’Australie, la Californie ou le Brésil. Il y a de quoi regarder avec émotion les inondations au Kerala en Inde et ses centaines de morts ou celle, plus modeste mais frappante, à Venise. Autant de pays qui doivent désormais s’adapter en urgence aux bouleversements climatiques qui tuent leurs citoyens, détruisent leurs villes et annihilent des pans de leur économie.
Si ces évènements semblent parfois un peu loin de nous, la France n’est pourtant pas épargnée. Cet été, 88 départements de Métropole étaient affectés par des sécheresses. Dans certaines zones, il n’a pas plu pendant plus de 70 jours. En octobre, des intempéries mortelles ont touché le Sud-Ouest notamment l’Hérault où de grandes portions de voies SNCF ont été emportées et sont toujours hors service. En novembre, des chutes de neige ont privé d’électricité 300 000 foyers dans la Drome, l’Ardèche, l’Isère. Malgré les efforts des opérateurs pour rétablir le service, il a fallu plus d’une semaine pour un retour à la normale.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/edito-video-la-france-et-l-europe-ont-oublie-de-s-adapter-au-changement-climatique-147930.html>
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20- L’explorateur Mike Horn en difficulté à cause du réchauffement climatique lors de sa traversée de l’Arctique, Le Monde avec AFP, 23/11/19, 14h31

Le Sud-Africain Mike Horn et le Norvégien Børge Ousland doivent traverser une couche de glace inhabituellement fine en raison du changement climatique, ce qui rallonge leur entreprise et réduit leurs rations. 
Le Sud-Africain Mike Horn et le Norvégien Børge Ousland sont en difficulté. Les deux célèbres explorateurs, qui tentent de traverser à ski l’océan Arctique gelé, doivent affronter une couche de glace inhabituellement fine en raison du changement climatique, ce qui rallonge leur entreprise, et réduit leurs rations quotidiennes, a fait savoir un porte-parole de l’expédition, Lars Ebbesen.
Respectivement âgés de 53 et 57 ans, ils ont quitté Nome, en Alaska, par voilier le 25 août. Ils ont atteint la mer de glace le 12 septembre et voyagent depuis à ski, en tirant des traîneaux chargés de vivres. Au départ, ils envisageaient d’achever leur traversée vers la mi-novembre. Mais, « à cause du changement climatique, la glace est plus fine que d’habitude et plus encline à dériver », a expliqué M. Ebbesen.
Habituellement, cette dérive impose aux explorateurs quelques kilomètres supplémentaires par jour. « Mais les vents poussent la glace vers le Groenland et ils ont reculé de trois à cinq kilomètres par jour », a-t-il poursuivi.
> Lire aussi  Réchauffement climatique : comment la réalité a pris de vitesse la science
Des plans d’évacuation étudiés « par précaution »
L’équipe espère dorénavant que l’objectif pourra être atteint d’ici dix à douze jours – une durée qui correspond à leurs réserves restantes de rations alimentaires. La fille aînée de Mike Horn, Annika Horn, a confié au quotidien Le Parisien que son père était tombé dans l’eau glacée, et que la traversée devenait un cauchemar :
« Son moral est au plus bas. Je ne l’ai jamais vu comme ça, dans un état de fatigue physique extrême. »
Toutefois, selon M. Ebbesen, « il n’y a pas de danger, pas de grand drame. Mais c’est serré, une course effrénée pour atteindre l’objectif ». « Si cela prend plus longtemps, nous réfléchissons à la manière de leur apporter plus de nourriture », a-t-il ajouté, précisant que la météo évoluait et que des vents plus favorables étaient attendus.
Pour l’instant, les deux hommes n’ont pas demandé à être évacués et sont « dans une condition étonnamment bonne » en accomplissant un tel exploit, « ils ont quelques engelures mais c’est tout à fait normal », a précisé de son côté un porte-parole du Centre de coordination des sauvetages en Norvège du Nord, Bard Mortensen.
Des sauveteurs « étudient à ce stade des plans par précaution » au cas où une évacuation deviendrait nécessaire, par hélicoptère ou par bateau, a poursuivi M. Mortensen, mais « aucune évacuation n’est en cours (…), ils sont déterminés actuellement à y arriver tout seuls ».
> Lire aussi  L’océan arctique ouvert à la navigation en raison de la fonte estivale de la banquise
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/23/deux-explorateurs-en-difficulte-a-cause-du-rechauffement-climatique-lors-de-leur-traversee-de-l-arctique_6020275_3244.html>
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21- A Venise, à nouveau inondée, les habitants dénoncent l'inaction des autorités, AFP, 24/11/19, 20:00
Giovanna Girardi avec Franck Iovene à Rome

"Venise, résiste !" Ils étaient des milliers à défiler dimanche dans les rues de la Sérénissime, inquiets des calamités qui menacent la ville, indignés par l'inaction des autorités et abasourdis par une récente série d'inondations.
Le cortège, formé de 2.000 à 3.000 personnes selon l'AFP, a sillonné dans l'après-midi, sous une pluie battante, les ruelles du centre historique de la Sérénissime à l'appel du collectif "No Grandi Navi" ("Non aux grands navires") et des associations de défense de l'environnement.
"Sauvons Venise des paquebots, du MOSE, du changement climatique et de son maire" était le mot d'ordre du rassemblement, dont les organisateurs réclament depuis des années l'interdiction pour les navires de croisière de circuler dans la lagune.
Les manifestants, brandissant des banderoles "Venise, résiste", "Brugnaro, démissionne" (du nom du maire Luigi Brugnaro) ou encore "Tout au privé = privés de tout", exigeaient aussi un moratoire sur le projet MOSE (Moïse en italien, mais ici acronyme de Module expérimental électromécanique), le titanesque système anti-inondation toujours en construction depuis 2003, jugé inadapté.
"Les Vénitiens viennent de subir une blessure profonde, l'inondation de ces derniers jours a mis cette ville à genoux et révélé au monde son extrême fragilité", a déclaré à l'AFP-TV Enrico Palazzi, militant de "No Grandi Navi".
"Nous sommes là pour dire qu'il existe des citoyens qui veulent une attention différente envers un territoire unique au monde et tellement fragile", a ajouté ce Vénitien.
Dix jours après une série historique de marées hautes inédite, Venise a connu une nouvelle "acqua alta" dimanche, avec un pic à 130 cm au-dessus du niveau moyen de la mer, loin toutefois des 187 cm (plus haut niveau depuis 1966) du 12 novembre qui avaient dévasté la ville.
Elle se relève à peine de cette catastrophe, qui a endommagé des dizaines d'églises de ce joyau classé au patrimoine mondial de l'humanité.
Venise, qui compte en son coeur seulement 50.000 habitants, reçoit chaque année 36 millions de visiteurs, dont 90% d'étrangers.
- "Gâchis d'argent" -
Les écologistes montrent aussi du doigt l'expansion du grand port industriel de Marghera, situé en face de Venise, et le défilé incessants des bateaux de croisière sur le rivage.
Ils estiment que ces énormes navires sont incompatibles avec l'écosystème et contribuent à éroder les fondations de la ville régulièrement envahie par les flots.
Le projet MOSE était aussi jugé sévèrement par les manifestants, dont certains estiment qu'il n'est plus adapté aux besoins actuels de la ville pour se défendre contre les grandes marées.
"Le risque pour Venise est que ce système imaginé il y a des décennies ne réponde pas aux marées extrêmes comme celle qu'on vient de vivre", a déclaré à l'AFP-TV Andreina Zitelli, qui a fait partie de la commission nationale d'évaluation du MOSE.
"C'est un gâchis d'argent parce qu'il fallait faire des interventions diffuses. Le système lagunaire étant complexe, on ne peut pas apporter une réponse unique", a expliqué cette Vénitienne de 76 ans.
Élaboré dans les années 1980, le chantier du MOSE a démarré en 2003 et il aurait dû être prêt il y a déjà trois ans. Mais il a pris du retard à cause de scandales de corruption et de surcoûts.
Il a déjà coûté sept milliards d'euros et devrait être achevé d'ici à 2021, selon le gouvernement.
Le dispositif s'appuie sur 78 digues flottantes qui se relèvent et barrent l'accès à la lagune en cas de montée des eaux de l'Adriatique, jusqu'à trois mètres de hauteur.
Bâtie sur 118 îles et îlots en majorité artificiels et sur pilotis, Venise est menacée d'engloutissement. Elle s'est enfoncée de 30 centimètres dans la mer Adriatique en un siècle.
<https://information.tv5monde.com/info/venise-nouveau-inondee-les-habitants-denoncent-l-inaction-des-autorites-333786>
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22- Quatre morts dans les intempéries sur la Côte d'Azur, AFP, 24/11/19, 23:00
Vincent-Xavier Morvan

Les violentes intempéries sur la Côte d'Azur ce week-end ont fait quatre morts, selon un nouveau bilan établi dimanche, la décrue se poursuivant lentement dans les zones touchées par des pluies diluviennes et des inondations.
Après des heures de recherche, "les services de sécurité et secours engagés sur les inondations dans le Var ont découvert, à Tanneron, deux corps sans vie et le véhicule" d'un couple originaire de Grasse (Alpes-Maritimes) qui était porté disparu depuis samedi, a annoncé la préfecture du Var dimanche soir.
Les deux septuagénaires venaient déjeuner avec leur fils à Tanneron mais avait dû faire demi-tour samedi après-midi en raison des intempéries.
Les deux décès viennent s'ajouter à celui d'un homme retrouvé au Muy (Var). Il faisait partie d'un groupe de trois personnes secourues par trois pompiers samedi soir, selon la préfecture, mais leur embarcation avait chaviré dans les flots et un des civils était resté introuvable.
Un homme d'une cinquantaine d'années, a également été retrouvé mort "dans une voiture à Cabasse (Var), autre secteur touché par les intempéries.
Un septuagénaire est par ailleurs toujours porté disparu à Saint-Antonin-du-Var. Il était sorti de chez lui dans la nuit de vendredi à samedi, malgré les fortes pluies.
Victimes d'un "épisode méditerranéen", les départements des Alpes-Maritimes et du Var ont été touchés par des pluies diluviennes assorties de vagues impressionnantes sur le littoral entre vendredi et dimanche et de nombreux cours d'eau ont débordé. A certains endroits du Var il est tombé l'équivalent de deux à trois mois de pluie en 24 à 48 heures.
Toute la zone avait été placée en vigilance rouge par Météo France samedi et les sirènes avaient même retenti à Nice pour que les habitants restent chez eux.
- "Le risque est derrière nous" -
Dimanche, la circulation sur l'autoroute A8 a été rétablie et le trafic ferroviaire a également repris.
"Le risque est derrière nous", a estimé le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner en soulignant que la décrue se poursuit.
Le centre de Roquebrune-sur-Argens, dans le Var, est resté inaccessible par la route de longues heures dimanche, ont constaté des journalistes de l'AFP. Dans cette ville de quelque 13.000 habitants, la rivière Argens est montée à plus de sept mètres dans la nuit, un niveau de crue "qu'on ne retrouve que tous les 50 ans", selon le patron du Service départemental d'incendie et de secours (Sdis) du Var. 
La "faute" au vent d'Est "qui soufflait hier, ça a fait bouchon et l'Argens pouvait pas rentrer dans la mer", a estimé un des habitants, Elio Cristofoli.
Au total, les pompiers du Var et des Alpes-Maritimes ont effectué quelque 2.000 interventions dont 171 hélitreuillages dans la nuit pour sauver des personnes menacées par les flots, a précisé Christophe Castaner venu dimanche féliciter les équipes de secours et rencontrer les sinistrés.
Les sauvetages ont souvent concerné des personnes installées illégalement dans des zones inondables, a déploré Françoise Dumont, patronne du Sdis.
Certains élus locaux ont également dénoncé des "lenteurs administratives" et les "contraintes environnementales" qui ralentissent selon eux les travaux de prévention des inondations.
Or, certains des sinistrés, comme Christine au Muy, ont exprimé leur ras-le-bol face à des crues à répétition. Sa maison avait déjà été inondée en 2010.
Le ministre de l'Intérieur a estimé que "la dimension environnementale" ne peut pas être opposée à l'anticipation des risques.
"Le Var et les Alpes-Maritimes, par exemple, ce sont des départements qui en quelques années ont doublé les surfaces qui sont imperméabilisées, donc forcément ça a ensuite des conséquences", a-t-il souligné.
M. Castaner a annoncé la convocation "dans les meilleurs délais de la commission qui devra se prononcer sur l'état de catastrophe naturelle", procédure permettant de faciliter les indemnisations.
La région Provence-Alpes-Côte d'Azur a de son côté promis une "enveloppe d'aide exceptionnelle" allant jusqu'à 500.000 euros par commune, pour les aider à remettre en état des équipements endommagés, a annoncé son président Renaud Muselier.
<https://information.tv5monde.com/info/quatre-morts-dans-les-intemperies-sur-la-cote-d-azur-333736>
Sur le même sujet :
> Dans le Var, le ras-le-bol des sinistrés face à une énième inondation <https://information.tv5monde.com/info/dans-le-var-le-ras-le-bol-des-sinistres-face-une-enieme-inondation-333745>, AFP, 24/11/19, 15:00
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23- Climat : les températures mettent le turbo, Blog Sciences, 24/11/19
Sylvestre Huet

Le changement climatique accélère son tempo. Sous les coups de boutoirs d’un effet de serre lui aussi en phase d’accélération. Démonstration en quelques graphiques.
Avec un mois d’octobre qui accentue l’écart à la moyenne de la température de l’année 2019 pourtant exempte de phénomènes connus pour booster la moyenne mondiale comme un El Niño dans le Pacifique. Avec une hausse de 1,04°C par rapport à la moyenne du mois sur la période 1951/1980, octobre 2019 se singularise notamment avec des températures supérieures de plus de 7°C dans l’Arctique :
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.lemonde.fr/blog/huet/2019/11/24/climat-les-temperatures-mettent-le-turbo/>
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24- Concentration record de gaz à effet de serre en 2018 et « aucun signe de ralentissement », Le Monde avec AFP, 25/11/19, 12h34 

Selon l’Organisation météorologique mondiale, « la dernière fois que la Terre a connu une teneur en CO2 comparable, c’était il y a 3 à 5 millions d’années ». 
Les principaux gaz à effet de serre (GES) à l’origine du réchauffement climatique ont franchi de nouveaux records de concentration en 2018, a mis en garde l’Organisation des Nations unies (ONU), lundi 25 novembre. « Il n’y a aucun signe de ralentissement, et encore moins de diminution, (…) malgré tous les engagements pris au titre de l’accord de Paris sur le climat », a pointé le secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), Petteri Taalas, à l’occasion de la publication du bulletin annuel de l’instance sur le sujet.
> Lire notre enquête : Voiture, industrie, viande… Quelles sont les causes du réchauffement climatique en France ?
Ce rapport rend compte non pas des quantités de gaz à effet de serre qui sont libérées dans l’atmosphère mais de celles qui y restent, sachant que les océans absorbent environ le quart des émissions totales, tout comme la biosphère, dont font partie les forêts. D’après les scientifiques, le dioxyde de carbone (CO2), qui est associé aux activités humaines et constitue le GES le plus persistant, a battu un nouveau record de concentration l’an dernier, à 407,8 parties par million (ppm), soit 147 % du niveau préindustriel de 1750.
« La dernière fois que la Terre a connu une teneur en CO2 comparable, c’était il y a 3 à 5 millions d’années : la température était de 2 à 3 °C plus élevée qu’aujourd’hui, et le niveau de la mer était supérieur de 10 à 20 mètres au niveau actuel », a souligné M. Taalas.
L’inquiétude de l’OMM est d’autant plus importante que l’augmentation annuelle de la concentration de dioxyde de carbone, qui persiste pendant des siècles dans l’atmosphère et encore plus longtemps dans les océans, a été supérieure au taux d’accroissement moyen des dix dernières années.
> Faites le test : Combien de CO2 pourrez-vous émettre dans votre vie si le réchauffement est contenu à 1,5 °C ?
Urgence climatique
D’après les observations des chercheurs, les concentrations de méthane (CH4), qui figure au deuxième rang des plus importants GES persistants, et de protoxyde d’azote (N2O) ont également augmenté plus fortement que la moyenne annuelle de la dernière décennie.
Le méthane, dont 60 % des émissions sont d’origine humaine (élevage de bétail, riziculture, exploitation des combustibles fossiles, décharges…), et le protoxyde d’azote, dont 40 % des émissions sont d’origine humaine (engrais, processus industriels…), ont aussi atteint des pics de concentration. Le protoxyde d’azote joue un rôle important dans la destruction de la couche d’ozone stratosphérique, qui nous protège des rayons ultraviolets nocifs émis par le Soleil.
Face à l’urgence climatique, les pays se sont engagés à Paris en 2015 à appliquer des plans de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, mais les émissions mondiales ne cessent d’augmenter. M. Taalas a appelé, lundi, les pays à traduire leurs « engagements en actes et à revoir à la hausse [leurs] ambitions dans l’intérêt de l’humanité ».
Cet appel est lancé alors que les Etats-Unis ont officialisé au début de novembre leur sortie de l’accord de Paris. Les quatre plus importants émetteurs de gaz à effets – Chine, Etats-Unis, Union européenne (UE) et Inde – représentent 56 % des émissions mondiales. Seule l’UE (9 % du total) est en voie de remplir, et même de dépasser, ses objectifs, selon une récente étude de l’ONG américaine Fondation écologique universelle (FEU-US).
La réunion annuelle de l’ONU sur la lutte contre le changement climatique, la COP25, se tiendra du 2 au 13 décembre à Madrid.
> Lire aussi : Où en est l’accord de Paris, après le retrait annoncé des Etats-Unis ?
<https://www.lemonde.fr/climat/article/2019/11/25/concentration-record-de-gaz-a-effet-de-serre-en-2018-et-aucun-signe-de-ralentissement_6020441_1652612.html>
Sur le même sujet :
> Climat : nouveaux records de concentration de gaz à effet de serre <https://www.lepoint.fr/environnement/climat-nouveaux-records-de-concentration-de-gaz-a-effet-de-serre-25-11-2019-2349356_1927.php>, AFP, 25/11/19, 16:40 
En savoir plus :
> La tendance à la hausse se poursuit : les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ont atteint de nouveaux sommets en 2018 <https://public.wmo.int/fr/medias/communiqu%C3%A9s-de-presse/la-tendance-%C3%A0-la-hausse-se-poursuit-les-concentrations-de-gaz-%C3%A0-effet>, Organisation Météorologique Mondiale (OMM), communiqué du 25/11/19
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En audio
25- Les enfants, premières victimes des bouleversements de notre environnement, France Inter, La Terre au carré, 20/11/19, de 13h30 à 14h30
Mathieu Vidard

La revue médicale Lancet, a publié une volumineuse étude sur les impacts du réchauffement climatique sur la santé, en mettant l’accent sur la vulnérabilité des enfants. Ce sont les premières victimes des bouleversements de notre environnement.
Invités du jour 
• Anneliese Depoux est chercheuse au centre Virchow-Villermé de santé publique, et co-auteur du Lancet countdown.
• Jean-François Toussaint est professeur de physiologie à l’université de Paris, et co-auteur du prochain rapport du GIEC sur le climat. 
> Emission (54 min) à (ré)écouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-20-novembre-2019>
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– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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