[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage (jeudi 3 octobre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 3 Oct 07:54:36 CEST 2019


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Chez Woodenha, le bois ne brûle plus <https://www.entrepreneursdavenir.com/actualites/chez-woodenha-le-bois-ne-brule-plus/>, Entrepreneurs d’avenir, 18/09/19
2- Fermes d'Avenir : notre cuvée automnale <http://izjo.mjt.lu/nl2/izjo/mv9om.html?m=AMAAAEz8gR0AAchYVXQAAABHp0sAAAAAABUAAAAmAAhxGQBdg3XY74X8gyh7T9Sc5KDuS_HrTgAIBh0&b=861112dd&e=0d0825b3&x=SyvSJY3CVsGr451zyKC1bPaAdYOdHNjUHoO7PBt7huk>, Newsletter du 19/09/19
3- Quand le marc de café revient en pleurotes dans une assiette étoilée <https://www.lepoint.fr/societe/quand-le-marc-de-cafe-revient-en-pleurotes-dans-une-assiette-etoilee-19-09-2019-2336686_23.php>, AFP, 20/09/19, 02:00
4- Pesticides SDHi : les autorités sanitaires dans la tourmente <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/20/pesticides-sdhi-les-autorites-sanitaires-dans-la-tourmente_6012386_3244.html>, Le Monde, 20/09/19, 11h46
5- Dans la Drôme, un salon agricole dédié à la transition agro-écologique <https://www.lepoint.fr/societe/dans-la-drome-un-salon-agricole-dedie-a-la-transition-agro-ecologique-20-09-2019-2336860_23.php>, AFP, 20/09/19, 12:00
6- Deux ans après son lancement, le Nutri-Score a gagné du terrain dans les rayonnages <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/20/deux-ans-apres-son-lancement-le-nutri-score-a-gagne-du-terrain-dans-les-rayonnages_6012481_3244.html>, Le Monde, maj le 21/09/19, 08h10
7- Chronique. « Le bulot bulle au fond de l’eau » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/09/21/le-bulot-bulle-au-fond-de-l-eau_6012523_3234.html>, Le Monde, 21/09/19, 08h27 
8- Dans la Drôme, l'intelligence des arbres au service de la production fruitière <https://www.geo.fr/environnement/dans-la-drome-lintelligence-des-arbres-au-service-de-la-production-fruitiere-197658>, AFP, 22/09/19, 10:00
9- La Norvège va payer le Gabon pour ne pas déforester : "une récompense" <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/la-norvege-va-payer-le-gabon-pour-ne-pas-deforester-une-recompense_137497>, AFP, 23/09/19, 05:00
10- Match Document. Désespoir paysan : les femmes tiennent ferme <https://www.parismatch.com/Actu/Societe/Desespoir-paysan-les-femmes-tiennent-ferme-1647967>, Paris Match, 23/09/19, 09h08 
11- Entretien. Lee White : « Personne n’est prêt à payer le juste prix pour sauver les forêts tropicales » <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/09/23/lee-white-personne-n-est-pret-a-payer-le-juste-prix-pour-sauver-les-forets-tropicales_6012674_3212.html>, Le Monde Afrique, 23/09/19, 10h45
12- Tribune. Nicolas Girod : « Seule l’agriculture paysanne nous permettra de nous émanciper de l’agrobusiness » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/09/23/nicolas-girod-seule-l-agriculture-paysanne-nous-permettra-de-nous-emanciper-de-l-agrobusiness_6012711_3232.html>, Le Monde, 23/09/19, 16h10
13- Entretien. Valeria Siniscalchi : « Les mobilisations autour de la nourriture sont de plus en plus visibles et souvent connectées entre elles » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/09/24/valeria-siniscalchi-les-mobilisations-autour-de-la-nourriture-sont-de-plus-en-plus-visibles-et-souvent-connectees-entre-elles_6012774_3232.html>, Le Monde, 24/09/19, 06h00
14- Entretien. Woodoo : le bois qui résiste à l’eau et au feu <https://www.parismatch.com/Vivre/High-Tech/Woodoo-le-bois-qui-resiste-a-l-eau-et-au-feu-1648572>, Paris Match, 24/09/19, 06h00 
15- Pêche : quand le changement climatique s'invite dans l'assiette <https://www.geo.fr/environnement/peche-quand-le-changement-climatique-sinvite-dans-lassiette-197687>, AFP, 24/09/19, 11:00
16- Pesticides : Agir pour l'Environnement demande un "plan Marshall" de l'agriculture <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/pesticides-agir-pour-l-environnement-demande-un-plan-marshall-de-l-agriculture_137561>, AFP, 24/09/19, 19:00
17- En Allemagne, un insecte ravage les forêts affaiblies par le réchauffement <https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/allemagne/en-allemagne-un-insecte-ravage-les-forets-affaiblies-par-le-rechauffement-climatique_3634405.html>, AFP, 25/09/19, 17:00
18- Du miel pour "panser" les blessures de guerre d'un village de Colombie <https://www.youtube.com/watch?v=AaadnT_V4e8>, AFP, 25/09/19, 19:00
19- En Espagne, bataille pour l’eau dans la réserve de l’Albufera <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/26/en-espagne-bataille-pour-l-eau-dans-la-reserve-de-l-albufera_6013113_3244.html>, Le Monde, 26/09/19, 10h40
20- Amazonie : le ministre brésilien de l'Environnement en Europe pour "clarifier" son action <https://www.ouest-france.fr/environnement/climat/amazonie-le-ministre-bresilien-de-l-environnement-en-europe-pour-clarifier-son-action-6539648>, AFP, 27/09/19, 15:00
21- La météo par SMS, un outil d’avenir pour les agriculteurs et pêcheurs africains <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/09/27/la-meteo-par-sms-un-outil-d-avenir-pour-les-agriculteurs-et-pecheurs-africains_6013382_3212.html>, Le Monde Afrique, 27/09/19, 20h00
22- Rapport du Giec sur l’océan : les ONG réclament une réaction politique européenne <http://www.journaldelenvironnement.net/article/rapport-du-giec-sur-l-ocean-les-ong-reclament-une-reaction-politique-europeenne,99731?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 27/09/19
23- 5, 10... 150 mètres : bataille et mobilisation massive autour des zones sans pesticides <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/30/cinq-dix-cent-cinquante-metres-bataille-et-mobilisation-massive-autour-des-zones-sans-pesticides_6013609_3244.html>, Le Monde, 30/09/19, 13h37
En images
24- Samuel, éleveur de bovins se lance dans l'agroforesterie <https://www.youtube.com/watch?v=woEjghgqCG4>, France 3 Bretagne, 11/09/19
25- Reportage vidéo. Plan B : Une forêt pour enterrer ses morts de façon plus écologique <https://www.lemonde.fr/videos/article/2019/09/23/plan-b-une-foret-pour-enterrer-ses-morts-de-facon-plus-ecologique_6012699_1669088.html>, Le Monde, 23/09/19, 16h09

Bien à vous,
Florence

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CONTROVERSE DU JOUR : L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a-t-elle minimisé les risques sanitaires présentés par les SDHi, une nouvelle famille de pesticides ? (cf. item 4 & suite)
PROGRESSION DU JOUR : Ce sont dorénavant plus de 200 opérateurs, industriels et grande distribution qui sont engagés dans la démarche Nutri-Score, cet étiquetage nutritionnel facultatif désormais présent sur 25 % des volumes de vente de produits transformés en France. (cf. item 6)
ALTÉRATIONS DU JOUR : Coquillages, poissons, arbres : quand le changement climatique s'invite dans l'assiette comme dans le paysage. (cf. item 7, 15 & 17)
RENCONTRE DU JOUR : A la rencontre de paysans combatifs et passionnés et parmi eux, les femmes qui prennent le relais pour le meilleur. (cf. item 10)
INNOVATIONS DU JOUR : — Woodenha & Woodoo : des entreprises qui fusionnent la nature et la technologie pour protéger le bois ou créer des matériaux révolutionnaires brevetés. (cf. item 1 & 14)
— Le projet SESAME en Cœur d'Essonne fait partie des 24 lauréats retenus par le Premier Ministre dans le cadre de l’appel à projet national Territoire d’Innovation et Grande Ambition. (cf. item 2)
— Finies les champs uniformes et les rangées répétitives de mono-variétés d'abricotiers ou de pruniers, l'INRA a d'emblée parié sur la diversité en testant dans la Drôme un verger expérimental bio, où chaque essence d'arbre défend sa voisine contre des ravageurs ou des champignons, dans l'espoir de se passer un jour de produits chimiques. (cf. item 8)
— Un accord d'un nouveau genre a été signé entre la Norvège et le Gabon : le pays africain couvert de forêts va être payé pour ne pas déforester et ainsi réduire les émissions de carbone. (cf. item 9 & 11)
— Spécialiste d’anthropologie économique, Valeria Siniscalchi évoque des initiatives de producteurs et de consommateurs, comme les AMAP, mais aussi des mouvements plus organisés, comme Slow Food, qui permettent de promouvoir d’autres manières de produire et de consommer. (cf. item 13)
— Au Sénégal, où les effets du réchauffement climatique se font durement sentir, un programme numérique vient en aide aux agriculteurs comme aux pêcheurs. (cf. item 21)
CHIFFRE DU JOUR : La consultation publique sur les distances minimales entre habitations et zones d'épandage de pesticides, a recueilli plus de 50.000 avis. (cf. item 23 & suite)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Chez Woodenha, le bois ne brûle plus, Entrepreneurs d’avenir, 18/09/19
Pascal de Rauglaudre

En douze ans, Woodenha a mis au point des techniques efficaces pour protéger le bois contre les incendies, ce qui lui a permis de participer à plusieurs projets de prestige. Explications.
Si seulement Notre-Dame avait connu les solutions Woodenha… Cette Pme nantaise est en effet spécialisée dans la protection passive contre l’incendie.
Ses clients : les producteurs du bois de construction et de ses dérivés, c’est-à-dire tous les matériaux à base de lignine et de cellulose. Ils lui apportent leurs éléments en bois, et Woodenha modifie leur réaction au feu pour satisfaire aux contraintes réglementaires de la construction.
Pour ignifuger le bois, Woodenha a recours à deux techniques. La première est l’imprégnation en auto-clave bi-dépression : le bois est immergé dans une machine contenant un liquide. Une pression est appliquée pour forcer le liquide à rentrer dans le bois et en modifier les propriétés. Puis le bois est séché pour revenir à des conditions normales d’utilisation.
La seconde méthode consiste à appliquer un vernis ou une peinture dotés de propriétés spéciales vis-à-vis du feu. Ces finitions dites intumescentes gonflent à la chaleur et créent un bouclier thermique sur le support pour résister aux flammes.
>> Suite à lire à :
<https://www.entrepreneursdavenir.com/actualites/chez-woodenha-le-bois-ne-brule-plus/>
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2- Fermes d'Avenir : notre cuvée automnale, Newsletter du 19/09/19

L'automne qui arrive est placé sous le signe de l'urgence : après les feux de forêts qui ont ravagé l'Amazonie, l'Indonésie et maintenant l'Australie, des scientifiques français nous alertent sur la forte probabilité que le réchauffement climatique soit plus grave que prévu : +7°C à la fin du siècle ! Face à ces actualités, nous continuons à nous mobiliser chez Fermes d'Avenir pour une alimentation la plus décarbonée possible, en passant de nombreux projets à l'échelle. Nous vous invitons aussi à agir : changez de navigateur internet pour Lilo, participez au marché de producteurs Blue Bees, allez voir des films inspirants au cinéma, formez-vous au maraîchage ou à la comptabilité en triple capital, faites vos courses en tout conscience à la Ferme des 2 Rives...et bientôt partout en Essonne !!
Sophie Danlos, Directrice de Fermes d'Avenir
>> Suite à lire et à voir à :
<http://izjo.mjt.lu/nl2/izjo/mv9om.html?m=AMAAAEz8gR0AAchYVXQAAABHp0sAAAAAABUAAAAmAAhxGQBdg3XY74X8gyh7T9Sc5KDuS_HrTgAIBh0&b=861112dd&e=0d0825b3&x=SyvSJY3CVsGr451zyKC1bPaAdYOdHNjUHoO7PBt7huk>
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3- Quand le marc de café revient en pleurotes dans une assiette étoilée, AFP, 20/09/19, 02:00
Olga Nedbaeva

Tortelli de veau aux pleurotes : cueillis le matin, les champignons qui ont poussé dans du marc à café recyclé sont servis au déjeuner dans un palace à Paris. Une assiette "qui prend la puissance dix", assure le chef italien Simone Zanoni.
Comme plusieurs autres restaurants parisiens, George de l'hôtel George V (une étoile Michelin) envoie quelque 100 kg de marc de café par semaine à La Boîte à Champignons, une start-up spécialisée dans l'agriculture urbaine située à Saint-Nom-la-Bretèche, près de Paris.
"Nous reconstituons un tronc d'arbre à partir des déchets de la ville" en mélangeant le marc de café avec du cageot, explique à l'AFP Arnaud Ulrich, cofondateur de l'entreprise.
Les sacs remplis de substrat sont suspendus dans un laboratoire où est maintenue la température de 16°C, celle "du sous-bois en automne". 
"Courant XIXe-début XXe siècles les maraîchers récoltaient le crottin de cheval, l'amenaient vers l'exploitation et cultivaient les fameux champignons de Paris et cette filière a été cassée petit à petit. Nous voulons la recréer et permettre à la matière organique plutôt que d'être incinérée de retourner à la terre", souligne Arnaud Ulrich.
Avec un taux d'humidité moindre qu'un substrat industriel, il permet d'obtenir un champignon plus croquant qui ne dégage pas d'eau et reste ferme à la cuisson, une qualité appréciée par des chefs étoilés qui viennent s'y approvisionner. La Boîte à Champignons vend aussi des kits aux particuliers pour faire pousser des pleurotes chez eux.
Pour les chefs, La Boîte à champignons fait du sur-mesure : la partie haute de la grappe pour décorer l'assiette ou du champignon très calibré de la taille d'une pièce de 2 euros, raconte Arnaud Ulrich. 
- Potager à Versailles - 
"Ces pleurotes poussent dans un environnement contrôlé, on n'a même pas besoin de les laver. Ne pas rajouter de l'eau, c'est très important", pour garder le côté croquant, explique Simone Zanoni.
Le restaurant paie 1.000 euros par mois pour recycler son marc du café et reçoit les champignons gratuitement. "Cela revient au même (que de les acheter sur le marché), mais on fait les choses différemment", souligne-t-il.
Une fois dans les cuisines avec sa provision de pleurotes frais, le chef garde les gros pour faire la farce en les mélangeant avec du veau braisé et saisit les petits dans de l'huile d'olive pour décorer les tortelli faits à partir de la pâte où il rajoute du café. Le plat est saupoudré de café, utilisé comme une épice. 
Une façon d'être dans la continuité et "donner du sens à l'assiette". 
"Quand on explique cela au client, l'assiette prend la puissance 10, il y a une vraie motivation, un vrai intérêt", déclare-t-il.
"On essaie de créer des assiettes comme ça, dans l'air du temps. C'est l'histoire que les gens veulent entendre et on aime la raconter", poursuit-il en assurant que l'ingrédient "écoresponsable" est désormais indispensable pour une recette d'une grande table.
Le chef lombard sert aussi les pleurotes dans un panaché de légumes qui viennent du potager du restaurant à Versailles.
Tomates multicolores, haricots violets, betterave jaune, micro-concombres et herbes aromatiques: démarré il y a un an, le potager couvre désormais 80% des besoins en légumes de George. 
"Ce sont les produits qui dictent ce qu'on a dans l'assiette", dit Simone Zanoni, fils de fermiers, qui envoie ses cuisiniers cueillir des légumes à Versailles estimant qu'ils auront ainsi un autre rapport au produit.
"Ce n'est pas évident d'être écoresponsable dans l'extra luxe, mais dès qu'on le fait, les clients adhèrent", se félicite le chef qui propose par ailleurs de l'eau filtrée dans de belles carafes multicolores. 
Le restaurant ne vend actuellement que 4-5 bouteilles d'eau par jour pour les clients qui le réclament contre 200 auparavant, précise-t-il.
"On ne peut pas empêcher les gens de venir au restaurant parce qu'on pollue mais on peut réfléchir pour trouver des solutions intelligentes", conclut-il.
<https://www.lepoint.fr/societe/quand-le-marc-de-cafe-revient-en-pleurotes-dans-une-assiette-etoilee-19-09-2019-2336686_23.php>
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4- Pesticides SDHi : les autorités sanitaires dans la tourmente, Le Monde, 20/09/19, 11h46
Stéphane Foucart

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail est mise en cause pour avoir minimisé le danger représenté par des fongicides controversés.
Les autorités sanitaires ont-elles minimisé les risques sanitaires présentés par une nouvelle famille de pesticides ? C’est la question au cœur d’une controverse entre l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et un groupe de chercheurs académiques, dont certains accusent l’agence de négligence et d’incurie. C’est la plus vive polémique que le gendarme des pesticides ait eu à affronter depuis sa création, il y a près d’une décennie – jusqu’à conduire le ministre de l’agriculture, Didier Guillaume, à préciser, mardi 17 septembre, à l’Assemblée, en réponse à une question au gouvernement, que « l’Anses n’est à la solde d’aucun industriel ».
La crise couve depuis plusieurs mois. En avril 2018, l’Anses était saisie par une dizaine de scientifiques de plusieurs institutions (Inserm, INRA, CNRS, etc.), donnant l’alerte sur les risques potentiels d’une nouvelle famille de pesticides, largement utilisés depuis la fin des années 2000. Ces produits, employés comme fongicides en agriculture, sont nommés SDHi (pour « inhibiteurs de la succinate déshydrogénase ») et bloquent le fonctionnement d’une enzyme (la SDH) nécessaire à la respiration cellulaire des champignons. Cependant, avertissaient les chercheurs, le mécanisme ciblé est présent non seulement chez les champignons, mais aussi chez la majorité des organismes – des vers de terre aux insectes en passant par les humains.
> Lire aussi  Pesticides SDHi : la controverse révèle le hiatus entre science réglementaire et académique
Avec, comme risque, de voir se développer des maladies chroniques induites par le défaut de fonctionnement de la SDH : « encéphalopathies sévères », « tumeurs du système nerveux au niveau de la tête ou du cou, ou encore dans les zones thoraciques, abdominales ou pelviennes », détaillaient les chercheurs, en avril 2018, dans une tribune publiée par Libération. Le blocage de la SDH « prédispose en outre à certains cancers du rein ou du système digestif » et est associé à la maladie de Huntington, de Parkinson, etc.
Publication d’un livre-enquête
En réponse à cette mise en garde, l’Anses a mandaté un groupe de quatre experts qui a conclu, dans un rapport rendu en janvier, à l’absence d’alerte sanitaire, tout en recommandant la poursuite de la recherche. L’affaire semblait réglée. Mais la publication, le 11 septembre, d’un livre-enquête du journaliste et chroniqueur Fabrice Nicolino (Le crime est presque parfait, Les Liens qui libèrent, 224 p., 20 euros) a ravivé la polémique. La publication de l’ouvrage, qui met durement en cause l’Anses, a conduit les responsables de l’agence à répliquer publiquement, notamment dans la presse.
En réponse, l’un des lanceurs d’alerte, Pierre Rustin (CNRS), dont les travaux sur les maladies liées au blocage de la SDH sont parmi les plus cités, a rendu publique une lettre cinglante, adressée le 13 septembre au patron de l’Anses, Roger Genet. « Le groupe de quatre experts constitué par l’Anses pour examiner notre alerte (…) a montré son ignorance des données scientifiques sur le sujet SDHi, écrit-il. Par exemple, il nous a été demandé de montrer l’effet des SDHi sur l’enzyme des mammifères… effet connu et rapporté dans une publication accessible depuis 1976 ! »
> Lire aussi  Des chercheurs et médecins alertent sur les dangers des nouveaux fongicides
Le chercheur ajoute que fournir des données épidémiologiques associant certaines maladies et ces produits est pour l’heure illusoire. « Un éventuel empoisonnement de la chaîne respiratoire par les SDHi mettra de très nombreuses années, des dizaines probablement, avant d’avoir une traduction pathologique », explique-t-il.
L’un des nœuds de la dispute tient à l’interprétation des tests réglementaires conduits par les fabricants de ces produits et soumis aux autorités. Ces tests indiquent qu’à doses élevées la majorité des SDHi augmentent, chez les rongeurs, l’incidence de tumeurs de la thyroïde et/ou du foie, des ovaires, ou encore d’astrocytomes (tumeurs cérébrales). Mais, dans leur rapport de janvier, les quatre experts commis par l’Anses, citant les rapports des agences réglementaires européennes, estiment que les mécanismes expliquant la survenue de ces maladies chez les animaux exposés aux SDHi ne sont pas transposables à homme.
Scientifiques de l’industrie agrochimique
Dans son ouvrage, Fabrice Nicolino fait valoir que ces mécanismes d’action, spéculatifs, n’ont été proposés que par des scientifiques de l’industrie agrochimique et publiés dans une revue connue pour sa proximité avec les intérêts industriels. Pour M. Rustin, il est « inadmissible » que la cancérogénicité de ces substances pour les animaux soit considérée, sur de telles bases, comme non pertinente pour les humains. « C’est malheureusement une pratique standard des agences réglementaires, qui remonte à un temps ou la cancérogénicité était plus ou moins assimilée à la génotoxicité », dit le toxicologue Andreas Kortenkamp, professeur à l’université Brunel (Londres). Considérés comme non génotoxiques, les SDHi ne sauraient donc être classés comme cancérogènes…
> Lire aussi  Pesticides : une faillite réglementaire
Sont-ils réellement non génotoxiques ? M. Rustin ajoute, dans sa lettre, que l’Anses a « ignoré une étude soutenue financièrement [par l’agence] qui démontrait, dès 2012, la génotoxicité de certains SDHi ». De fait, une telle étude a été publiée en octobre 2012 dans la revue Mutation Research - Genetic Toxicology and Environmental Mutagenesis. Elle indique que le bixafen (l’un des SDHi), « induit des dommages à l’ADN de lignées de cellules humaines ». Or la génotoxicité est considérée comme l’une des étapes possibles vers la cancérogenèse. Selon nos informations, la députée des Deux-Sèvres Delphine Batho (Génération Ecologie) a adressé le 16 septembre un courrier à la direction générale de l’Anses, l’interrogeant sur les raisons pour lesquelles ces travaux, bien que financés par elle, n’ont pas été cités dans son rapport sur les SDHi.
De son côté, l’agence se défend d’avoir négligé l’alerte. « Nous ne souhaitons pas polémiquer avec Pierre Rustin ou d’autres : ils ont lancé une alerte qui a été traitée, dit au Monde Gérard Lasfargues, directeur général adjoint de l’agence. Sur les SDHi, on a considéré qu’il n’y avait pas aujourd’hui d’alerte qui pouvait conduire à un retrait de l’autorisation de ces fongicides. Mais le dossier n’est pas clos et il nous a semblé nécessaire à la fois de soutenir un certain nombre de travaux de recherche et aussi, via notre système de phyto-pharmacovigilance, de surveiller la survenue éventuelle de certaines maladies rares. »
« Discussion très nourrie »
En outre, l’agence française assure avoir relayé l’alerte de manière inédite, « non seulement auprès de toutes les agences sanitaires européennes mais aussi des organismes de recherche internationaux », explique M. Lasfargues. « M. Rustin a fait des hypothèses très intéressantes et importantes à considérer, ajoute-t-il, notamment sur un lien possible avec Parkinson et des maladies neurodégénératives. »
> Lire aussi  « Il faut stopper au plus vite l’usage des pesticides »
Le 12 septembre, les responsables de l’Anses ont été auditionnés, à leur demande, par la Commission nationale de la déontologie et des alertes en matière de santé publique et d’environnement (cnDAspe). Cette commission, instituée par la loi du 16 avril 2013 sur la protection des lanceurs d’alerte, avait été formellement saisie par le collectif de scientifiques. « La discussion a été longue, très nourrie et s’est bien passée, confie-t-on à la cnDAspe. Les lacunes [de connaissance] sont réelles, mais l’Anses s’est engagée à soutenir d’importants travaux pour les combler, ce qui a été apprécié. Nous allons suivre cette affaire de très près. »
Loïc Prudhomme, député (France insoumise) de Gironde, a demandé, dans un courrier adressé le 19 septembre à la présidente de la commission du développement durable de l’Assemblée, la députée de la Somme Barbara Pompili (LRM), l’organisation en urgence d’auditions sur le sujet « pour tirer cette histoire au clair », dit-il.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/20/pesticides-sdhi-les-autorites-sanitaires-dans-la-tourmente_6012386_3244.html>
Sur le même sujet :
> Analyse. Pesticides SDHi : la controverse révèle le hiatus entre science réglementaire et académique, Le Monde, 20/09/19, 11h41
Stéphane Foucart  
La nouvelle mise en cause de l’Anses sur la sûreté de ces fongicides n’est pas isolée. D’autres agences sanitaires internationales doivent faire face à une défiance semblable. 
Sur les fronts juridique et scientifique, les questions de pesticides deviennent de plus en plus complexes à gérer pour les agences réglementaires. La controverse française sur la sûreté des fongicides dits « SDHi » (pour « inhibiteurs de la succinate déshydrogénase »), entre un groupe d’une dizaine de chercheurs académiques et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) en est un nouvel exemple.
Elle illustre un hiatus grandissant entre la science réglementaire d’une part (l’ensemble des tests standardisés requis par la réglementation avant une autorisation de mise sur le marché) et la science académique de l’autre, c’est-à-dire l’ensemble des connaissances produites par les scientifiques d’universités ou d’organismes de recherche publics, et publiées dans la littérature savante. La controverse actuelle pose, aussi, la question des conditions d’application du principe de précaution.
> Lire aussi  Pesticides SDHi : les autorités sanitaires dans la tourmente
En France, ce n’est pas la première fois que l’Anses fait l’expérience de relations tendues avec des membres de la communauté scientifique. En 2016, elle avait déjà eu maille à partir avec un groupe d’une quinzaine de chercheurs académiques qu’elle avait chargés de réfléchir sur les risques liés à l’utilisation de pesticides pour les travailleurs agricoles. Leur rapport rendu, les auteurs avaient protesté contre l’ajout de réserves, dans l’avis finalement rendu par l’agence sur la foi de leur travail.
« Erreur d’appréciation »
L’année suivante, en novembre 2017, l’autorisation de mise sur le marché, accordée par l’Anses à deux pesticides à base de sulfoxaflor (un insecticide analogue aux fameux néonicotinoïdes), était suspendue par le tribunal administratif de Nice. Dans son ordonnance, le juge critiquait, en creux, l’évaluation des risques conduite par l’agence. Quelques mois plus tard, en janvier, le tribunal administratif de Lyon annulait cette fois l’autorisation de mise sur le marché du Roundup 360 — un herbicide à base du célèbre glyphosate —, au motif que l’Anses avait « commis une erreur d’appréciation » au regard du principe de précaution, inscrit dans la Constitution.
Le cas de l’Anses, réputée être l’une des agences sanitaires les plus ouvertes aux échanges avec la communauté académique, n’est pas isolé. D’autres agences réglementaires internationales sont confrontées à une défiance semblable. En août 2016, quelques mois après que l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) eut rendu son expertise sur le glyphosate, estimant que celui-ci ne présentait aucun danger cancérogène, une centaine d’épidémiologistes, de toxicologues et de biologistes, parmi lesquels des figures de leur discipline, publiaient dans le Journal of Epidemiology and Community Health, une critique cinglante de l’expertise conduite par l’agence européenne, prenant fait et cause pour celle du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Rendue en mars 2015, celle-ci concluait, à l’inverse, à un classement du glyphosate comme « cancérogène probable ».
> Lire aussi  Pesticides : une faillite réglementaire
L’une des raisons de cette divergence tient, là encore, au hiatus important entre la science réglementaire — qui fonde l’essentiel de l’avis de l’EFSA — et la science académique, considérée par le CIRC. Sur le même dossier, la situation n’est pas différente pour l’Environment Protection Agency (EPA), l’homologue américaine de l’EFSA. L’EPA a ainsi vu l’un de ses départements (ORD, pour Office of Research and Development) être en phase avec l’avis du CIRC, tandis que l’avis final de l’agence concluait à l’absence de potentiel cancérogène du glyphosate. Des chercheurs du monde académique membres du conseil scientifique de l’EPA en ont claqué la porte pour les mêmes raisons.
Et, comme en France, la justice américaine semble n’accorder que bien peu de considération aux avis réglementaires. Alors que l’EPA a réitéré son opinion sur l’absence de danger cancérogène du glyphosate, toutes les actions lancées contre Monsanto par des plaignants victimes d’un lymphome non hodgkinien se sont jusqu’à présent soldées par une condamnation du géant agrochimique, désormais propriété de l’allemand Bayer.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/20/pesticides-sdhi-la-controverse-revele-le-hiatus-entre-science-reglementaire-et-academique_6012398_3244.html>
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5- Dans la Drôme, un salon agricole dédié à la transition agro-écologique, AFP, 20/09/19, 12:00
Isabel Malsang

"J'ai vendu deux ou trois camions de fientes aujourd'hui": sur le stand où sont exposés des granulés de déjections de volaille, des farines de sang ou de plume, le vendeur d'engrais organiques se frotte les mains, les affaires marchent bien.
Au salon Tech and Bio, salon international des techniques bio et alternatives qui se tient tous les deux ans à Bourg-les-Valence (Drôme), les engrais et pesticides chimiques ne sont pas bienvenus.
Alors que le débat sur les zones de non traitement (ZNT) menace de virer à l'aigre entre urbains et agriculteurs, le salon organisé par les Chambres d'agriculture affirme vouloir rassembler toutes les formes d'agriculture pour être une vitrine de l'agro-écologie encouragée par les pouvoirs publics.
Il est fréquenté par 40% de visiteurs engagés dans la filière bio, les 60% restant venant du secteur conventionnel, explique Pierre Combat, vice-président de la chambre d'agriculture de la Drôme.
Tous cherchent à supprimer ou diminuer les doses de produits chimiques utilisés pour éradiquer les ravageurs des plantes, tout en maintenant leurs rendements de production et la biodiversité de la nature autour d'eux. 
Tous essaient de renforcer les plantes face aux sécheresses. Tous voudraient améliorer la fertilité des sols ou le désherbage en se passant de chimie.
Le salon regorge de modèles "circulaires" réutilisant des sous-produits agricoles, vieille idée paysanne remise au goût du jour avec l'aide de la technologie.
Sur le stand de la société drômoise Naturosol, le granulé naturo est composé de farine de viande, de poudre d'os, de farine de plume et de soie et de vinasse de betterave. Il sert à nourrir les sols en azote et en phosphore et est autorisé en agriculture bio.
Ces produits sont issus d'équarissage ou d'abattoirs, brûlés, chauffés, pour faire disparaitre les bactéries tout en gardant des valeurs nutritives pour stimuler la croissance racinaire des plantes.
"Dans les temps, on fertilisait les vignes de Saint-Chinian ou de l'Hérault avec du fumier issu des brebis de la zone Roquefort, des bourres de laine ou des chiquettes de moutons", des petits morceaux de cuir rejeté par les tanneries, explique un responsable de Frayssinet. Cette PME familiale du Tarn est le numéro un français de la fertilisation organique en produits élaborés, composts ou granulés, dont 80% sont utilisables en bio.
- Soutien des hautes technologies - 
La France qui possède 7,5% de ses surfaces en bio a pour ambition de parvenir à 15% d'ici à 2022. 
Un objectif difficilement tenable pour ceux qui s'inquiètent du désengagement financier de l'Etat. "Il faut travailler sérieusement, on ne peut pas dire bio, écologie, et avoir deux ans de retard sur le versement des aides bio" a déclaré le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez à l'AFP.
"Pas impossible à tenir" a rétorqué le ministre Didier Guillaume à l'AFP.
Son cabinet souligne que les paiements des aides sont désormais terminés à 98% pour 2016, 85% pour 2017 et 75% pour 2018.
"De plus en plus de gens s'engagent, on a 4.000 exploitations de plus en bio cette année. Les choses évoluent très vite et les hautes technologies aident la bio" ajoute le ministre. 
Pour un désherbage sans glyphosate, l'imagination est au pouvoir. Des robots aux désherbeuses à eau chaude, en passant par des bineuses à caméra optique, des griffeuses tractées par des chevaux ou un chariot à énergie solaire où des salariés travaillent allongés pour désherber des rangées de salade... à la main.
Le Crédit Agricole vient aussi de lancer cette année pour la première fois dans toute la France une offre de crédit spécifiquement destinée aux agriculteurs bio, prévoyant un différé de remboursement et un crédit de trésorerie.
"Notre conviction est que l'agriculture est dans une phase de transition profonde" a dit à l'AFP Didier Reboul, directeur de l'agriculture, de l'agroalimentaire et des marchés spécialisés au Credit agricole. La Banque a formé ses conseillers à la transition bio.
<https://www.lepoint.fr/societe/dans-la-drome-un-salon-agricole-dedie-a-la-transition-agro-ecologique-20-09-2019-2336860_23.php>
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6- Deux ans après son lancement, le Nutri-Score a gagné du terrain dans les rayonnages, Le Monde, maj le 21/09/19, 08h10
Mathilde Gérard

Cet étiquetage nutritionnel facultatif est aujourd’hui présent sur 25 % des volumes de vente de produits transformés en France. Ses promoteurs veulent désormais en faire une référence européenne. 
Petit à petit, le Nutri-Score fait son chemin. Près de deux ans après son entrée en vigueur en France, cet étiquetage nutritionnel facultatif, apposé sur l’emballage des produits alimentaires, est désormais présent sur 25 % des volumes de vente de produits transformés, selon des chiffres diffusés vendredi 20 septembre par l’Observatoire de la qualité de l’alimentation (OQALI). Pour certaines catégories de produits, comme les chips ou les frites, la part de marché monte même à 50 %, ou les frôle, à 49 % par exemple pour les produits laitiers.
Le Nutri-Score permet d’évaluer d’un coup d’œil, à l’aide d’une échelle de couleurs et de lettres allant de A à E, les qualités nutritionnelles d’un aliment, et d’identifier, au sein d’une même catégorie, le moins gras, le moins sucré et le moins salé. Alors que plusieurs industriels avaient mis tout leur poids pour empêcher qu’il soit obligatoire, le logo compte aujourd’hui de nouveaux adeptes.
Nestlé a notamment créé la surprise en annonçant fin juin son ralliement au Nutri-Score. Première entreprise agroalimentaire au monde, elle faisait partie des opposants historiques, mais s’est désormais engagée à déployer progressivement sur deux ans le logo sur ses marques (Nesquik, Mousline…) en France, en Belgique et en Suisse.
> Lire aussi  Le Nutri-Score, un système d’étiquetage facultatif qui aide à mieux manger
Désormais, plus de 200 opérateurs, industriels et grande distribution, se sont engagés dans la démarche Nutri-Score. « Le projet n’a pas suscité un enthousiasme débordant à ses débuts, mais nous avons fait bouger les lignes, a déclaré la ministre de la santé, Agnès Buzyn, vendredi matin, depuis les locaux de Santé publique France. En associant différents acteurs – scientifiques, industriels, associatifs –, la démarche du Nutri-Score est exemplaire. » Dans son discours de politique générale le 12 juin, le premier ministre, Edouard Philippe, s’est personnellement engagé à défendre l’affichage obligatoire de cet outil à l’échelle européenne.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/20/deux-ans-apres-son-lancement-le-nutri-score-a-gagne-du-terrain-dans-les-rayonnages_6012481_3244.html>
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7- Chronique. « Le bulot bulle au fond de l’eau », Le Monde, 21/09/19, 08h27 
Laurence Girard

Les mollusques de la baie de Granville, dans la Manche, souffrent de la chaleur et s’enfouissent dans le sable. La production a été divisée par deux en vingt ans. Et les prix grimpent, explique, dans une chronique, Laurence Girard, journaliste au « Monde ».
Matières premières. Au chevet de la planète, thermomètre à la main… l’Organisation des Nations unies a décidé de réunir chefs de gouvernement et parties prenantes pour parler du changement climatique, lundi 23 septembre, à New York. Il y a urgence. Les bulots de la baie de Granville, dans la Manche, ne diront pas le contraire. Ils ont chaud, trop chaud. Et pour se protéger, les bulots font l’autruche. En plongeant non pas la tête, mais le pied dans le sable. Ils s’enfouissent et attendent une vague de fraîcheur.
Un temps mort qui dure de plus en plus longtemps. « Il y a vingt ans, cette coupure durait un mois, désormais, elle s’étend sur deux à trois mois, jusqu’en septembre », raconte Didier Leguelinel, coprésident du Comité régional des pêches. Le bulot bulle au fond de l’eau, mais ne croyez pas que ce soit de tout repos. Sans entrain, il ne se nourrit plus et perd de sa vitalité. Il rechigne même à croquer le crabe, dont il raffole, placé en appât par les pêcheurs.
Au fait, savez-vous comment se collecte ce coquillage ? Il est temps de lever le mystère du bulot. Sa pêche est dite « dormante ». Ne pas imaginer pour autant que les pêcheurs vivent au rythme du bateau, bulot, dodo. Mais ils déposent les casiers au fond de l’eau, et l’animal vient lui-même tomber dans le piège.
Ecolabel et IGP
A la criée de Granville, les volumes de bulots sont donc en basses eaux. Plus près des 5 tonnes que des 9 tonnes écoulées chaque jour, lorsque les casiers font le plein. Il n’en est pas de même pour le prix. Vendredi 20 septembre, les enchères ont oscillé entre 3 et 4 euros le kilo. « En dix ans, son prix annuel moyen est passé de 1,75 à 2,50 euros le kilo », estime Arnauld Manner, directeur du groupement Normandie Fraîcheur Mer.
Fini le temps où le mollusque était réduit au simple rôle d’appât par les terre-neuvas. Cuit, il s’est imposé dans les plateaux de fruits de mer et, au moment de l’apéro, il est trempé dans la « mayo ». Un succès qui a failli lui être fatal. Mais la filière bulotière a réagi, afin d’éviter le naufrage. « A Granville, la production a été divisée par deux, passant de 12 000 à 6 000 tonnes en vingt ans », affirme M. Manner.
« Nous ne pêchons pas en janvier, ni le dimanche et les jours fériés », explique M. Leguelinel. Le nombre de bateaux est passé de 80 à 70. Et les coquillages trop petits sont rejetés à la mer. Résultat, le bulot de Granville a décroché l’écolabel MSC de pêche durable, fin 2017. Et, en février, une indication géographique protégée (IGP), liée à son fief de la Manche, lui a été octroyée. De quoi conforter sa valorisation.
Quid du Brexit ?
Reste à savoir si les eaux normandes resteront assez fraîches pour le mollusque pêché désormais en Bretagne et dans le Boulonnais. D’autant que Granville a eu l’autorisation de pêcher le thon rouge, nouveau signe des bouleversements marins.
Autre inquiétude commune à tout le littoral traduite par une interrogation lancinante : quid du Brexit ? A priori, chacun pêche le bulot le long de ses côtes, sans faire de vagues. Notons juste que les sujets de Sa Gracieuse Majesté ne le prisent guère et le capturent pour l’exporter. L’enjeu pour les Français : continuer à exploiter le filon du bulot dans les îles Anglo-Normandes.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/09/21/le-bulot-bulle-au-fond-de-l-eau_6012523_3234.html>
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8- Dans la Drôme, l'intelligence des arbres au service de la production fruitière, AFP, 22/09/19, 10:00
Isabel Malsang

L'intelligence de la nature au service de la production fruitière ? L'INRA teste dans la Drôme un verger expérimental bio, où chaque essence d'arbre défend sa voisine contre des ravageurs ou des champignons, dans l'espoir de se passer un jour de produits chimiques.
Construit en cercles concentriques à Gotheron dans la commune de Saint-Marcel-lès-Valence, le verger d'un hectare et demi a été implanté en février 2018 et donnera ses premiers fruits en 2020 au plus tôt. L'expérience doit s'étaler sur une quinzaine d'années.
Finies les champs uniformes et les rangées répétitives de mono-variétés d'abricotiers ou de pruniers, l'Institut d'agronomie a d'emblée parié sur la diversité.
La forme ronde est destinée à protéger la production, pour "faire en sorte que les bio-agresseurs aient du mal à arriver jusqu'aux arbres du centre", explique Sylvaine Simon, directrice adjointe du site. 
Les psylles, pucerons, mouches et chenilles gloutonnes qui visent les fleurs ou les fruits, mais aussi les maladies transmises par des spores ou des champignons microscopiques ne doivent pas pouvoir se déplacer ni se multiplier.
Il faut donc tromper la nature et l'utiliser: c'est la biorégulation. Le cercle extérieur est une barrière végétale composée d'arbres hauts, châtaigniers ou noyers, qui font office de brise-vent, et d'arbustes bas qui servent de gîte pour les rongeurs ou oiseaux.
Le deuxième cercle est composé de plantes-pièges, des pommiers précoces (variété Flora-Akane) et résistants. Ils vont "fixer" les pucerons qui auraient réussi à franchir la haie extérieure, démontre Mme Simon. Comme ils produisent tôt dans la saison, les pommes ne devraient pas être trop affectées par une éventuelle "tordeuse", une chenille parasite qui frappe au cœur de l'été.
- Limiter l'installation des maladies -
Vient ensuite une barrière végétale de figuiers, noisetiers, grenadiers, néfliers, kakis, framboisiers. Ceux-là vont empêcher que les feuilles mortes des pommiers du cercle précédent migrent vers le centre. L'une des maladies du pommier, la tavelure, se transmet en effet par les feuilles tombées au sol à l'automne.
Les six rangs suivants, en spirale, alternent des arbres de fruits à noyaux et à pépins: abricotiers, pêchers, pruniers et pommiers. Les rangs ne sont pas uniformes, une série d'abricotiers voisine avec une famille de pêchers. Les variétés sont rustiques et peu sensibles aux ravageurs et maladies. 
Si d'aventure le champignon "monilia", qui attaque la fleur de l'abricot, se développait, il ne pourrait pas affecter plus de quatre ou cinq arbres à la fois, puisque le pêcher voisin ne le craint pas. Même chose pour le pêcher, dont la "cloque", un autre champignon, laisse le pommier de marbre.
"L'idée, c'est de limiter l'installation des maladies" explique Solène Borne, de l'INRA. 
Des abris à chauve-souris sont installés pour se débarrasser d'insectes indésirables. "Si on a trop de pucerons, on sèmera des féverolles à l'extérieur du cercle", explique-t-elle. Il s'agit d'une légumineuse qui attire les pucerons et détourne les fourmis.
Pour vaincre les campagnols qui prolifèrent et abîment les racines, des perchoirs ont été installés pour attirer des rapaces.
De la luzerne, semée en inter-rang, est destinée à fertiliser le sol. Cette plante a la particularité de capter l'azote de l'air et de la transmettre dans le sol, évitant ainsi le recours à des engrais chimiques. 
"On regarde qui mange qui, et on cherche ce qu'on peut attendre de la diversité végétale en termes de régulation des maladies", détaille Sylvaine Simon.
Ce projet scientifique comporte aussi un objectif professionnel. Le tout a été planté et est exploitable mécaniquement. 
Ce verger fait partie d'un vaste programme d'études sur le changement d'échelle de l'agriculture biologique, annoncé par l'INRA au salon Tech and Bio dans la Drôme la semaine passée. 
Il fait déjà des émules dans cette région fruitière. "J'ai aussi alterné des arbres", indique à l'AFP Bruno Darnaud, président de l'AOP Pêches et abricots. "Avant je ne faisais pas gaffe à tout ça, les chauve-souris, les oiseaux..."
<https://www.geo.fr/environnement/dans-la-drome-lintelligence-des-arbres-au-service-de-la-production-fruitiere-197658>
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9- La Norvège va payer le Gabon pour ne pas déforester : "une récompense", AFP, 23/09/19, 05:00
Ivan Couronne

Mieux vaut prévenir que guérir. Un accord d'un nouveau genre a été signé dimanche à New York entre la Norvège et le Gabon : le pays africain couvert de forêts va être payé pour ne pas déforester et ainsi réduire les émissions de carbone.
"La Norvège s'engage à nous récompenser pour les réductions d'émissions", explique à l'AFP Lee White, le biologiste britannique naturalisé gabonais et nommé en juin ministre de la Forêt du Gabon, présent à New York où a lieu lundi un sommet sur le climat à l'ONU.
Les forêts d'Amazonie, d'Afrique équatoriale ou encore d'Indonésie sont de grands réservoirs de carbone. Les arbres et la végétation absorbent et en stockent des quantités massives. La communauté internationale est focalisée sur des zones très déforestées comme l'Amazonie, mais quid des bons élèves qui n'ont que peu déforesté, comme c'est le cas du Gabon ?
Le contrat signé entre Norvège et Gabon stipule que la Norvège paiera 10 dollars pour chaque tonne de carbone non émise, par rapport à la moyenne récente des émissions du pays (2005-2014). Avec un montant maximal de 150 millions de dollars sur dix ans.
"Ils vont nous payer parce qu'on n'a pas déforesté, et parce qu'on a mieux géré l'exploitation forestière, et réduit les émissions liées à l'exploitation forestière", dit - en français - Lee White, interrogé en marge d'un colloque environnemental à New York.
Le Gabon veut continuer à exploiter la forêt pour le bois, mais de façon durable, sans la meurtrir, ce qui est possible, explique Lee White.
Au Gabon, 80% des émissions sont liées à l'exploitation forestière, dit-il: c'est-à-dire les arbres abattus pour les routes qu'empruntent les camions, pour les pistes des bulldozers, ou ne serait-ce que la façon dont les arbres tombent quand ils sont abattus. Quand des arbres sont écrasés ou abîmés, ils se décomposent et finissent par libérer leur carbone.
"Si on peut réduire la largeur des routes, si on peut couper l'arbre dans une direction qui minimise les dégâts, si on peut réduire la taille des débardages (pistes pour bulldozers), si on augmente le cycle de rotations, il y a beaucoup d'actions qu'on peut prendre pour réduire les émissions", explique-t-il.
La Norvège ne paiera, en tout cas, que si le Gabon y parvient.
- Braconnage des pangolins -
Le montant de 150 millions de dollars représente relativement peu, mais "pour moi ce n'est pas le montant qui est important, c'est le principe", dit Lee White.
L'espoir est qu'en acceptant de payer 10 dollars la tonne, la Norvège poussera le prix mondial du carbone à la hausse.
Le Gabon n'est pas exempt de scandales, comme celui qui a éclaté cette année autour de stocks de bois précieux de kevazingo illégalement abattu, et qui a montré l'ampleur de la corruption dans l'administration. Ce bois très cher sert à fabriquer des meubles, exportés notamment vers la Chine.
Les stocks saisis vont être mis aux enchères, dit Lee White, et le ministre espère pouvoir réautoriser l'exploitation en 2020 ou 2021. Il estime que les stocks actuels de kevazingo permettront d'assurer la production de meubles pendant "12 à 24 mois".
Quant au braconnage, Lee White se félicite que le pays ait freiné le braconnage des éléphants. Après la décision de la Chine d'interdire le commerce de l'ivoire en 2017, le prix de l'ivoire au Gabon est tombé de 150 à 30 euros le kilo, selon lui.
"Côté éléphants, on fait des progrès, malheureusement côté pangolins, le commerce est en train d'augmenter. A chaque fois qu'on ferme une porte, on a l'impression qu'une autre s'ouvre", regrette-t-il à propos de ces mammifères dont les écailles sont utilisées dans la médecine traditionnelle chinoise.
"On voit le prix et les quantités des écailles de pangolin qui sont exportés d'Afrique centrale monter en flèche", dit-il.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/la-norvege-va-payer-le-gabon-pour-ne-pas-deforester-une-recompense_137497>
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10- Match Document. Désespoir paysan : les femmes tiennent ferme, Paris Match, 23/09/19, 09h08 
Catherine Schwaab et Anne-Laure Le Gall

L’agriculture est au cœur de nos problèmes et de notre survie. Climat, production industrielle, accords internationaux... on n’a jamais autant parlé des paysans. Et ils n’ont jamais été aussi malheureux. On compte plus d’un suicide par jour en France. Le cinéaste et agriculteur Edouard Bergeon le raconte dans son film « Au nom de la terre » (en salle le 25 septembre). Grâce à lui, nous sommes allés à la rencontre de paysans combatifs et passionnés. Une conclusion : les femmes prennent le relais. Pour le meilleur. 
C’est presque trop bucolique pour être vrai. La campagne tourangelle est magnifique : des étendues vertes et dorées sous un ciel infini, un tableau de Millet. Au milieu de ses mignonnes chèvres et brebis, et ses sept vaches à la robe tachetée noir et blanc bien propre, Temanuata Girard prend son temps. Elle les flatte, elle leur parle. On la sent attachée à ses bêtes. Sa Ferme d’Ave, à Luynes (37), est son royaume. Cette mère de quatre enfants y est venue sur le tard. D’abord commerciale en Guyane, elle a rejoint son père, qui, militaire retraité, reprenait l’exploitation de ses parents. Réaliste – « Je n’y connaissais rien » –, Temanuata a emprunté 30 000 euros pour acheter ses chères biquettes. « Pas 1 euro de plus ! » A côté, d’autres ont eu les yeux plus gros que le ventre : « 400 000 euros, ils ne sont plus là… »
>> Suite à lire à :
<https://www.parismatch.com/Actu/Societe/Desespoir-paysan-les-femmes-tiennent-ferme-1647967>
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11- Entretien. Lee White : « Personne n’est prêt à payer le juste prix pour sauver les forêts tropicales », Le Monde Afrique, 23/09/19, 10h45
Propos recueillis par  Laurence Caramel  

Le ministre gabonais des forêts se félicite de la décision de la Norvège, qui va rémunérer Libreville pour ses efforts contre la déforestation, et rappelle l’urgence d’agir aux pays industrialisés. 
Le Gabon pourrait recevoir jusqu’à 150 millions de dollars (136 millions d’euros) de la Norvège d’ici à 2025 pour préserver ses forêts, qui couvrent près de 90 % de son territoire et représentent 10 % des forêts du bassin du Congo. L’accord a été annoncé dimanche 22 septembre à New York, à la veille du Sommet pour le climat convoqué par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Il s’agit du premier accord de financement récompensant un pays africain pour le carbone séquestré grâce aux mesures prises pour lutter contre la déforestation ou préserver des forêts naturelles. Il sera mis en œuvre à travers l’Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (CAFI), qui réunit les pays du bassin du Congo et dont Oslo est le principal bailleur de fonds.
La nomination en juin de Lee White à la tête du ministère gabonais des forêts, de la mer et de l’environnement n’est certainement pas étrangère à la décision de la Norvège. Ce Britannique naturalisé gabonais, auparavant directeur de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), est depuis dix ans l’architecte jugé intègre de la politique gabonaise de conservation, dans un environnement miné par la corruption. Sa promotion intervient à la suite du vaste scandale du « kevazingogate », du nom du bois précieux au cœur d’un trafic orchestré par des sociétés chinoises avec la complicité de fonctionnaires locaux. L’affaire, révélée par l’ONG américaine Environmental Investigation Agency, a valu son poste à son prédécesseur et au vice-président, Pierre Claver Maganga Moussavou.
> Lire aussi  Denis Sassou-Nguesso passe par la forêt congolaise pour revenir à l’Elysée
Tout en se félicitant de ce partenariat avec la Norvège, Lee White appelle à une discussion sur la valeur des forêts tropicales.
Que signifie pour le Gabon cet accord qualifié d’« historique » par la CAFI, qui aura pour tâche de le mettre en œuvre ?
Cet accord représente avant tout la reconnaissance du travail accompli au cours de nombreuses années. Depuis le début des années 2000, nous avons progressivement réformé le secteur forestier en imposant aux entreprises l’adoption de plans d’aménagement prévoyant une durée de rotation des coupes de plus en plus longue. L’interdiction d’exporter les grumes [troncs des arbres abattus] sans les transformer a aussi fait chuter la production de bois. La certification FSC [Forest Stewardship Council, le label de gestion durable le plus exigeant dans le domaine forestier], qui sera exigible de toutes les concessions d’ici à 2022, est la prochaine étape. Nous avons dans le même temps créé treize parcs nationaux pour placer sous protection plus de 20 % de la superficie du pays. La déforestation est quasiment nulle au Gabon.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/09/23/lee-white-personne-n-est-pret-a-payer-le-juste-prix-pour-sauver-les-forets-tropicales_6012674_3212.html>
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12- Tribune. Nicolas Girod : « Seule l’agriculture paysanne nous permettra de nous émanciper de l’agrobusiness », Le Monde, 23/09/19, 16h10
Par Nicolas Girod, porte-parole national de la Confédération paysanne et éleveur dans le Jura

Membre de la Confédération paysanne, cet éleveur du Jura répond, dans une tribune, au récent appel contre l’élevage intensif, lancé par l’association L214 avec le soutien de nombreuses personnalités. Ce manifeste n’a pas d’autre visée que l’abolition de l’élevage, quel qu’il soit, et pas uniquement des fermes-usines.
Tribune. Le 5 septembre, l’organisation L214 lançait un appel contre « l’élevage intensif », cosigné par 200 célébrités, intellectuels, écrivains et artistes. Interpellés par la réorientation du discours de cette association, nous souhaitons répondre aux signataires.
Sans ambiguïté, depuis toujours, nous nous battons à la Confédération paysanne contre l’industrialisation du vivant et de l’élevage en particulier. Nos luttes ont été et sont nombreuses depuis la mobilisation contre la ferme des « 1 000 vaches » au côté de l’association Novissen, qui fut un vrai lanceur d’alerte. Une lutte à laquelle l’association L214 a participé. Nous portions alors cette volonté de sortie des modèles de productions animales qui aliènent les paysans et les animaux.
> Lire aussi : Ferme des « mille vaches » : les raisons du conflit
Mais toute ressemblance entre nos combats contre les fermes-usines et l’industrialisation de l’agriculture et ceux de L214 est à écarter tant la finalité des moyens politiques souhaités et à mettre en œuvre diffèrent.
La Confédération paysanne défend et porte un modèle d’agriculture et d’élevage paysans. L214, elle, a toujours clairement revendiqué sa volonté d’en finir avec l’élevage et la domestication. Nous ne sommes donc pas naïfs quant au changement de discours opéré par cette association.
Nous pensons que cet appel est la mise en œuvre pratique d’une stratégie politique et philosophique abolitionniste. Cette stratégie est d’ailleurs clairement exprimée dans le livre Manifeste animaliste (Alma, 2017) de la philosophe et signataire de l’appel Corine Pelluchon : « Il est possible que d’ici quelques années les animalistes, ayant obtenu l’adhésion d’un nombre de plus en plus grand de personnes, parviennent à convaincre la société qu’après avoir réussi à franchir la première étape, le retour progressif à l’élevage extensif, il est temps de passer à la deuxième étape : la transition vers une société sans exploitation animale et donc sans élevage. »
A vous, donc, signataires, nous souhaitions vous poser ces questions : comment L214 pourrait être le porte-étendard de cette lutte contre l’élevage intensif, alors que l’abolition de l’élevage qu’elle prône détruirait l’agriculture paysanne et les écosystèmes, en découplant définitivement monde végétal et monde animal ?
Comment vous, philosophes, écrivains, intellectuels, artisans de la pensée complexe pouvez-vous croire que nous sortirons des productions industrielles, végétales et animales par l’asservissement à une idéologie végane ? Comment donc adhérer à une cause qui a pour ambition, in fine, de faire disparaître les paysans et les animaux domestiques ?
Sortir de la réification des animaux
Nous pensons que c’est en soutenant l’agriculture paysanne qui fait vivre des femmes et des hommes sur des fermes à taille humaine, en lien avec leur territoire, et en leur permettant de s’émanciper de l’agrobusiness et de ses lobbys, que nous pourrons sortir de la réification des animaux, et donc des fermes-usines. Sans amertume, mais avec lucidité, nous remarquons aussi que cet appel est l’expression d’une certaine condescendance envers nos luttes et notre pensée paysannes.
Intellectuels, people, nous vous invitons à mettre votre énergie, vos compétences, vos connaissances et réseaux au service des combats paysans, pour une agriculture riche, diversifiée, garante de l’épanouissement des femmes et des hommes, des animaux et de la préservation des territoires. Une agriculture qui offre une alimentation diversifiée, locale, de saison et de qualité accessible à toutes et à tous. Soutenez également nos revendications contre le CETA, le Mercosur et autres accords de libre-échange, projets mortifères pour tous les paysans du monde et la bientraitance des animaux.
§ La Confédération paysanne a publié en ligne Paroles paysannes sur les relations humain-animal, plaidoyer pour l’élevage paysan <http://www.confederationpaysanne.fr/mc_nos_positions.php?mc=780&PHPSESSID=291fnc1n331gm8vpjvgupgvtv6>, un livre gratuit au téléchargement.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/09/23/nicolas-girod-seule-l-agriculture-paysanne-nous-permettra-de-nous-emanciper-de-l-agrobusiness_6012711_3232.html>
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13- Entretien. Valeria Siniscalchi : « Les mobilisations autour de la nourriture sont de plus en plus visibles et souvent connectées entre elles », Le Monde, 24/09/19, 06h00
Propos recueillis par  Julie Clarini

Dans un entretien au « Monde », l’anthropologue évoque des initiatives de producteurs et de consommateurs, comme les AMAP, mais aussi des mouvements plus organisés, comme Slow Food, qui permettent de promouvoir d’autres manières de produire et de consommer. 
Anthropologue, spécialiste d’anthropologie économique, Valeria Siniscalchi est directrice d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) à Paris. Elle travaille depuis plusieurs années sur le mouvement Slow Food et, plus généralement, sur les mobilisations dans le domaine de la production et de la consommation alimentaires. Parmi ses derniers ouvrages, elle a dirigé, avec Carole Counihan, Food Activism. Agency, Democracy and Economy (Bloomsbury, 2013, non traduit) et Food Values in Europe, avec Krista Harper (Bloomsbury, 2019, non traduit). Elle copréside le comité scientifique du festival Allez savoir organisé par l’EHESS, qui débute le 25 septembre à Marseille, ayant pour thème cette année « En finir avec la nature ? ».
La nourriture est devenue le vecteur de multiples mobilisations, des plus pacifiques (comme les AMAP) aux plus spectaculaires (le fauchage, par les anti-OGM, ou les irruptions de L214 dans les abattoirs). Peut-on déjà faire une histoire de ces mobilisations ? Quand en situer le tournant ?
Ces mobilisations diverses ne sont pas totalement nouvelles, mais elles se multiplient depuis un peu plus d’une vingtaine d’années. Et tout en gardant des spécificités, liées aux contextes dans lesquels elles émergent, elles sont de plus en plus visibles et souvent connectées entre elles. L’expression « food activism »permet de comparer ces phénomènes, qui vont des initiatives de producteurs et/ou de consommateurs, parfois très localisées ou conjoncturelles, jusqu’aux mouvements plus structurés et organisés qui ont déjà, dans certains cas, une histoire longue.
Parmi leurs points communs, on observe la tentative d’avoir une prise directe sur la production, la distribution ou les choix des produits alimentaires : désir de transparence, de qualité, de connaissance mais aussi, dans plusieurs cas, de justice sociale. Un autre phénomène important est la circulation des idées d’une mobilisation à l’autre. Par exemple, la notion de « souveraineté alimentaire », introduite par La Via Campesina – mouvement transnational d’organisations et associations paysannes –, est aujourd’hui appropriée et utilisée par de nombreuses autres associations, avec des significations légèrement différentes.
Vous avez travaillé sur les AMAP et sur le mouvement Slow Food. Derrière d’apparentes proximités se dégagent, dites-vous, des paradigmes différents : d’un côté, la valorisation de filières éthiques et d’une globalisation vertueuse, de l’autre, une défense du local…
Slow Food et les AMAP sont deux phénomènes différents par leur histoire et leur forme. Peu connu en France, Slow Food est un mouvement – de consommateurs au départ – né en Italie, au milieu des années 1980, dans lequel les dimensions économique et politiques sont très importantes [« slow » signifie ici prendre le temps, lutter contre la frénésie croissante et la standardisation de la nourriture et du goût, symbolisées par les fast-foods]. Ses fondateurs venaient de la gauche et de l’extrême gauche, du monde des syndicats et de l’associationnisme. Ils cherchaient des nouvelles modalités d’engagement, en passant par la nourriture, le plaisir de la convivialité puis la valorisation des petits producteurs du monde entier. Ces paradigmes de départ ne sont pas ceux des associations pour le maintien de l’agriculture paysanne, attentives à préserver une production de proximité.
> Lire aussi  « Les circuits courts alimentaires sont un moyen de reprendre le contrôle sur son assiette »
Mais aujourd’hui, dans leurs déclinaisons pratiques, ils ont de nombreux points de contact et surtout de fortes complémentarités : les membres de Slow Food visent à promouvoir d’autres manières de produire et de consommer, attentives à la qualité et à la biodiversité « agroalimentaire » ; plus largement, ils défendent la qualité des produits, l’environnement et des conditions de vie et de travail « justes » pour les producteurs. De leur côté, certaines AMAP étendent le local, en incluant de plus en plus de produits venus d’ailleurs via des filières.
Dans les deux cas, les AMAP et le mouvement Slow Food, quel est le moteur des « pratiquants » ? Une motivation sanitaire ou solidaire ? Ou autre encore ?
Les objectifs se déplacent et s’élargissent : dans les AMAP, par exemple, l’attention aux modes de production et la place de l’agriculture biologique sont devenues plus importantes ; dans le mouvement Slow Food, l’attention vis-à-vis de la santé des individus et de l’environnement s’affirme. Le souci de pérenniser ces structures conduit souvent à les ouvrir de plus en plus, parfois à les professionnaliser.
Les personnes adhèrent aux systèmes d’abonnement à des paniers de légumes pour des raisons très différentes : parce qu’elles en ont entendu parler par les voisins, pour donner de la nourriture de qualité à leurs enfants, pour soutenir les productions locales et l’échange direct avec les producteurs, ou encore pour avoir de bons produits bio et locaux, à des prix plus intéressants que ceux des supermarchés. Ces motivations ne sont pas exclusives et peuvent se combiner. Une fois entrés dans le système, certains le trouvent trop contraignant et repartent, d’autres y restent car la dimension sociale et militante, et le soutien aux producteurs sont devenus, pour eux, aussi importants que la qualité de la nourriture. Dans le cas de Slow Food, on observe le même type de processus à l’échelle des adhérents. Mais tous sortiront de ces expériences transformés dans leurs attitudes de consommation et/ou dans le rapport à la nourriture.
Tendant dans un premier temps à préserver le passé (la tradition, la valorisation du temps pris à faire les choses), ces mouvements sont animés aujourd’hui par le désir de préserver le futur (lutte contre la nourriture industrielle, les circuits longs, les pesticides). Peut-on dire que la lutte contre le changement climatique les a reconfigurés ?
Les questions environnementales et aussi économiques ont pris sûrement une place plus centrale. Mais le passé joue toujours un rôle important dans la vision du futur que ces mobilisations expriment, même s’il est souvent imaginé ou idéalisé. L’expression de « rétro-innovation » (utilisée pour parler de stratégies agricoles) illustre ce type de rapport au passé : des pratiques « anciennes », réactualisées, deviennent le moteur du changement pour construire un futur possible. Les expérimentations passent par des projets concrets qui, à partir de la nourriture, visent à infléchir le système économique, à valoriser la dimension sociale de l’échange, les rapports aux milieux ou à la « nature », souvent à partir de pratiques « micro », dans lesquelles des nouvelles échelles de valeurs sont élaborées. Ces questions incitent à abandonner les dichotomies rigides – opposant, par exemple, les mouvements paysans et les mobilisations des consommateurs – et à prêter plus attention à ce qui se passe à l’intérieur, et parfois dans les interstices, de ces phénomènes.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/09/24/valeria-siniscalchi-les-mobilisations-autour-de-la-nourriture-sont-de-plus-en-plus-visibles-et-souvent-connectees-entre-elles_6012774_3232.html>
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14- Entretien. Woodoo : le bois qui résiste à l’eau et au feu, Paris Match, 24/09/19, 06h00 
Barbara Guicheteau

Il est technologiquement renforcé et ne craint ni les inondations ni les incendies. Il a été inventé par Timothée Boitouzet, un jeune architecte français de 32 ans, qui ambitionne de réenchanter l'environnement urbain en préservant la nature/ 
Paris Match. Comment est née la technologie Woodoo ?
Timothée Boitouzet. Face à l’épuisement annoncé des ressources, il est urgent de changer de paradigme. En France, le bois est largement sous-exploité alors que notre pays concentre 17 millions d’hectares de forêt ! Mais il présente des faiblesses structurelles. Avec Woodoo, l’idée est de les compenser par la technologie pour donner de nouvelles propriétés à ce matériau ancestral et durable. Là où 1 000 tonnes de béton produisent 600 tonnes de carbone, le bois en absorbe 980 tonnes.
Quels ont été les principaux défis à relever ?
Inventer un nouveau matériau est un processus de très longue haleine. En 2010, je me suis lancé dans des recherches en chimie et biologie moléculaire à Harvard et au MIT, puis en France à partir de 2012, jusqu’à trouver une solution permettant d’extraire l’air et la lignine [sorte de colle] du bois sans que le matériau ne s’écroule, et d’injecter à la place une résine plus résistante. Après la phase de prototypage, nous allons ouvrir cet automne notre unité de production de 900 mètres carrés à Troyes, situé dans une région très boisée. Notre but étant de sourcer notre bois à proximité des sites de fabrication, pour une empreinte carbone minimisée et un impact environnemental optimisé. Je crois à la fusion de la nature et de la technologie au service de l’innovation.
Où peut-on trouver votre bois augmenté ?
Avec ses propriétés physiques et optiques, il peut donner vie à n’importe quelle surface inerte pour permettre aux hommes d’interagir avec elle. Cela fonctionne par exemple dans les univers du commerce, du luxe ou de l’automobile, pour des packagings ou des tableaux de bord tactiles. A terme, mon but est de l’amener également dans la construction. Vu la pression sociale, démographique et écologique actuelle, il s’agit de penser la ville de demain, dans ses différents visages et usages.
>> Suite à lire à :
<https://www.parismatch.com/Vivre/High-Tech/Woodoo-le-bois-qui-resiste-a-l-eau-et-au-feu-1648572>
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15- Pêche : quand le changement climatique s'invite dans l'assiette, AFP, 24/09/19, 11:00
Nicolas Gubert

Adieu cabillauds, soles et plies, bonjour thons rouges, hippocampes et balistes, venus des tropiques : le réchauffement climatique qui affecte les océans a déjà des effets assez spectaculaires sur les populations marines et risque d'affecter durablement les pêcheurs comme les consommateurs européens.
"Les poissons qu'on connaissait, on les verra moins et par contre, on va voir arriver des poissons tropicaux qu'on ne connaissait pas jusqu'à présent". Le constat, qui s'applique à peu près à toute l'Europe, est de Clara Ulrich, ingénieure halieute et directrice adjointe à la direction scientifique de l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer).
Exemple emblématique, c'est le retour du thon rouge en mer du nord, indique Mme Ulrich, tout en précisant que ce retour est aussi le "signe d'une bonne gestion".
Plus exotique, "on voit aussi des balistes, un poisson tropical qu'on voit plutôt dans les zones chaudes et qu'on voit arriver dans nos eaux à nous, des hippocampes", explique Mme Ulrich.
A l'inverse, "les espèces qu'on connaît bien, le cabillaud, la sole, la plie, les espèces de chez nous, elles n'ont pas disparu des eaux européennes, mais on va moins les trouver le long des côtes françaises ou espagnoles, et de plus en plus le long des côtes norvégiennes, ou écossaises. Donc, il y a une espèce de déplacement des zones de forte densité pour les espèces classiques", explique-t-elle.
Un constat partagé par Manuel Barange, directeur du département pêche et aquaculture à la FAO, agence des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation.
"Ce n'est pas de la physique, tout n'est pas prévisible, donc il y aura des changements d'année en année, mais nous nous attendons à ce qu'il y ait un déplacement des espèces des eaux chaudes vers le nord", déclare-t-il dans un entretien à l'AFP.
Il cite l'exemple de l'arrivée sur les marchés britanniques d'espèces habituellement plus méditerranéennes : "les anchois sont arrivés au Royaume-Uni et j'en ai vu sur les marchés, incroyablement bon marché, car personne ne les achète. Il faut que nous éduquions le public à commencer à manger le poisson qu'il a, plutôt que le poisson qu'il avait l'habitude d'avoir".
Pareil pour les rougets-barbet, habituellement dévolus à la Méditerranée et qui ont échoué ces dernières années dans les cales britanniques : "au Royaume-Uni, presque personne n'en mange et j'en ai vu sur les marchés, deux filets vendus pour l'équivalent d'un euro, c'est une tragédie, et nous devons nous assurer que les gens s'adaptent, comme les institutions", poursuit M. Barange.
- Conflits à prévoir -
Le constat général, comme l'explique Mme Ulrich, "ce n'est pas que les poissons migrent vers le Nord en tant que tel, mais c'est que les populations de poissons dans le sud deviennent de moins en moins productives et donc leur densité diminue, alors que les (populations de) poissons des zones plus froides peuvent bénéficier d'augmentation de la température et devenir elles-mêmes plus productives".
Mais, au niveau mondial "la principale cause de l'effondrement des populations commerciales c'est la surpêche", souligne François Chartier, chargé de campagnes Océans, chez Greenpeace France, pour qui la fonction de "pompe à carbone" des océans est en jeu.
"Comme les forêts, ça absorbe du CO2, ça produit de l'oxygène, c'est de la photosynthèse. Si vous avez une chaîne alimentaire dans l'océan qui est déstructurée, vous aurez beaucoup plus de difficultés pour les océans à assurer cette fonction", avertit M. Chartier.
Une crainte d'autant plus forte que ces nouveaux équilibres dans les ressources sont susceptibles d'amener des poissons dans des aires marines où il n'y a pas forcément de système de gestion de la ressource ou en tout cas un système inadapté, souligne M. Barange.
Il souligne que certains pays devront apprendre à "travailler avec leurs voisins, lorsque les stocks de poissons chevaucheront les frontières".
Exemple : la "guerre du maquereau" a opposé pendant quatre ans l'UE et la Norvège à l'Islande et aux Iles Féroé, lesquelles avaient relevé unilatéralement en 2010 leurs quotas de pêche après l'arrivée de poissons grâce au réchauffement climatique.
"D'une manière générale, pour l'instant et c'est ce que nous regrettons, la Commission Européenne dans ses propositions de fixation de quotas en fin d'année ne prend pas vraiment en compte cette évolution climatique", déplore Hubert Carré, directeur général du comité national des pêches en France.
<https://www.geo.fr/environnement/peche-quand-le-changement-climatique-sinvite-dans-lassiette-197687>
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16- Pesticides : Agir pour l'Environnement demande un "plan Marshall" de l'agriculture, AFP, 24/09/19, 19:00

L'association Agir pour l'Environnement a demandé mardi un "plan Marshall" pour permettre de financer la sortie des agriculteurs français des pesticides de synthèse, en soulignant le besoin d'établir des "périmètres de protection" de 150 mètres autour des bâtiments habités.
"Il est normal que les agriculteurs soient en colère si on leur impose des distances et des périmètres du jour au lendemain, car il s'agit d'une véritable mutation, il faut les accompagner, raison pour laquelle nous demandons un vrai plan Marshall pour l'agriculture, avec un budget pour compenser les pertes de rendement et les investissements nécessaires à la sortie des pesticides", a déclaré à l'AFP Jacques Caplat, secrétaire général d'Agir pour l'Environnement, avant d'être reçu par une conseillère du ministre de l'Agriculture, avec d'autres responsables de l'ONG.
"Quand le ministre de l'Agriculture Edgar Pisani a décidé de moderniser l'agriculture dans les années 60, cela s'est fait en cinq ans, on peut très bien évoluer en cinq ans", a ajouté Stephen Kerckhove, délégué général de l'association.
"Par exemple, il faudrait investir sur des trieuses pour séparer les grains et les mauvaises herbes", a jugé M. Caplat. 
Concernant la consultation relative à l'interdiction des pesticides à proximité des habitations, l'association demande "un périmètre de protection des riverains de 150 mètres autour des bâtiments contre les dérives de produits chimiques volatils et dangereux, notre demande ne porte que sur les pesticides de synthèse", a précisé M. Caplat.
Le responsable associatif a aussi demandé une "remise à plat" immédiate de la concertation engagée sur les zones de non traitement (ZNT), où toute pulvérisation de produit phytosanitaire est interdite. Selon lui, cette concertation "se trouve entièrement dans les mains de la FNSEA ou des chambres d'agriculture" dirigées par le syndicat agricole majoritaire.
L'association affirme que "la FNSEA écrit le texte elle-même et ne discute avec personne".
A l'appui de son argument elle cite le texte du projet de décret qui prévoit "que les chartes d'engagement seront rédigées par le syndicat représentatif" et qu'elles "pourront être soumises à concertation avec des associations locales de riverains dont le périmètre d'action géographique correspond à celui du projet de la charte".
Or, "les associations de ce type n'existent quasiment pas" a souligné l'association.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/pesticides-agir-pour-l-environnement-demande-un-plan-marshall-de-l-agriculture_137561>
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17- En Allemagne, un insecte ravage les forêts affaiblies par le réchauffement, AFP, 25/09/19, 17:00
Mathieu Foulkes

Un tueur silencieux de quelques millimètres : le scolyte, une sorte de mini-scarabée, saccage les forêts allemandes fragilisées par la sécheresse et les tempêtes liées au réchauffement climatique. 
Si ce petit coléoptère "crée des problèmes depuis 200 ans", explique le Dr Peter Biedermann, de l'université de Würzbourg, il ravage ces toutes dernières années des arbres "en stress hydrique".
Un sujet au coeur d'un sommet gouvernemental mercredi, qui a débouché sur le déblocage de 800 millions d'euros sur quatre ans pour reboiser quelque 180.000 hectares. Encore loin des 2,3 milliards d'euros réclamés par l'Association des propriétaires forestiers.
Des squelettes d'arbres gris-bruns, sans feuilles ni épines, remplacent peu à peu des feuillus verts et sains. Dans la forêt de Welzow, à une centaine de kilomètres au sud de Berlin, les dégâts du scolyte et de ses larves sont visibles à l'oeil nu.
A l'intérieur des troncs d'arbres morts, de petites galeries sont creusées, signe d'un passage récent.
"L'insecte ronge l'écorce puis s'introduit à l'intérieur pour y pondre. Ses larves se mettent ensuite elles aussi à manger l'intérieur du tronc et obstruent les voies nutritives de l'arbre, qui meurt en à peu près quatre semaines", explique à l'AFP Arne Barkhausen, garde-forestier dans le Brandebourg.
- "Catastrophe sans pareille" -
Dans d'autres régions allemandes, la situation est encore plus alarmante, avec des hectares de forêts détruits en quelques semaines en Bavière, Saxe-Anhalt ou Thuringe.
En Saxe, où les autorités régionales dénoncent une "catastrophe sans pareille", l'armée allemande a apporté son aide aux forestiers débordés pour évacuer les arbres morts.
La tâche pourrait vite s'avérer herculéenne et les conséquences dramatiques si n'est pas enrayée la propagation des scolytes, qui ont déjà dévasté une surface équivalente à 3.300 terrains de football, selon le gouvernement.
La forêt recouvre en effet un tiers du territoire de l'Allemagne, un pays qui comptait, lors du dernier recensement forestier en 2012, environ 90 milliards d'arbres et qui emploie quelque 1,1 million de personnes, plus que dans l'industrie automobile.
La forêt est une thématique qui revêt une dimension quasi mythique en Allemagne, dont les forêts servent de décor à nombre de contes et légendes et où le livre de l'Allemand Peter Wohlleben, "La vie secrète des arbres", est devenu un best-seller.
Mais il est difficile d'agir contre cette prolifération, dont la cause principale est le réchauffement climatique.
"Le point de départ a été toute une série d'épisodes météorologiques extrêmes qui ont démarré avec la tempête Friederike en janvier 2018. La sécheresse de l'été 2018, suivi d'un hiver doux puis la sécheresse prolongée de cette année ont affaibli les arbres et provoqué l'explosion du scolyte", détaille Larissa Schulz-Trieglaff, porte-parole de l'Association des propriétaires forestiers.
Les scolytes adultes donnaient auparavant naissance à une, voire deux générations de plusieurs dizaines de milliers d'insectes en une année. A cause du réchauffement, les hivers sont moins rigoureux et ne tuent plus les scolytes en hibernation. Ces insectes sortent plus rapidement de cette période de sommeil et ce sont désormais trois, et même parfois quatre générations, qui voient le jour. 
- En finir avec la monoculture -
Les coléoptères déciment des arbres trop affaiblis par la sécheresse pour produire la sève qui repousse habituellement les insectes colonisateurs.
Si un épicéa, la variété favorite des scolytes et qui représente près de 30% des arbres plantés en Allemagne, est "victime de scolytes, il peut repousser une ou deux générations de l'insecte, mais à la troisième, il ne peut plus se défendre et meurt", décrit Hans-Werner Schröck, membre de l'office forestier de Rhénanie-Palatinat.
La situation est d'autant plus alarmante que les moyens d'éradiquer l'insecte sont très limités.
"On a du mal à y faire face, on ne peut pas utiliser les procédés chimiques. Quand la bête est déjà dans l'arbre, elle y reste", selon Derk Ehlert, chargé de la faune et la flore dans la capitale allemande, elle aussi confrontée au problème. "On essaye donc de privilégier les ennemis naturels des scolytes, notamment les guêpes qui mangent volontiers œufs et larves".
Mais pour M. Biedermann, le seul moyen est d'en finir avec la monoculture, quand une seule variété d'arbre est plantée sur des centaines d'hectares.
L'Association des propriétaires de forêts plaide elle aussi pour une diversification, avec des arbres d'autres continents mieux adaptés au réchauffement tels que le chêne rouge d'Amérique ou le mélèze du Japon.
<https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/allemagne/en-allemagne-un-insecte-ravage-les-forets-affaiblies-par-le-rechauffement-climatique_3634405.html>
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18- Du miel pour "panser" les blessures de guerre d'un village de Colombie, AFP, 25/09/19, 19:00
Diego Legrand

Sous sa combinaison et son voile, invulnérable aux dards des abeilles, Yina Ortiz prend grand soin d'une ruche. L'essaim et le miel sont des alliés pour "panser" les blessures de son village de Colombie, théâtre d'un massacre par des paramilitaires.
Chengue, dans la région des Montes de Maria (nord), a pris le deuil il y a 18 ans, après l'un des pires crimes du conflit armé en Colombie. Des escadrons d'extrême droite ont investi le village en pleine nuit et tué, à coups de machettes et de pierres, 27 paysans qu'ils accusaient de collaborer avec les guérillas de gauche.
Yina Ortiz, 33 ans, a perdu plusieurs membres de sa famille et des amis. Alors adolescente, elle n'a survécu que parce qu'elle vivait dans un hameau isolé. Mais elle garde en mémoire les images des "gens en larmes" et des "morts gisant dans la rue" le lendemain.
Ce n'était qu'"un ruisseau de sang ; c'était impressionnant de voir tant de morts, les uns sur les autres, là par terre, et leurs proches en train de les ramasser", a-t-elle raconté à l'AFP. 
Après le massacre, une centaine de familles ont fui, laissant derrière elles un village fantôme. Près de deux décennies plus tard, la vie revient dans cette localité écrasée par le soleil et poussiéreuse, grâce au vol de milliers d'abeilles amenées là via un projet initié par des femmes.
"Grâce à l'apiculture, les gens se sont rassemblés, sont revenus, ils prennent plaisir à s'occuper des abeilles", explique-t-elle, en enfumant les insectes pour les tranquilliser.
Depuis un an, les 159 familles de Chengue alternent travaux agricoles et soins aux 500 ruches offertes par le gouvernement et les Nations unies, dans le cadre d'un programme collectif en faveur des survivants du conflit armé.
- "La dernière veuve" -
Avec la "mieliculture", nous essayons de "panser les blessures", mais cela représente aussi un espoir de subsistance pour des paysans dont les plants de tabac, d'igname et de manioc se dessèchent de plus en plus à cause du réchauffement climatique, ajoute Yina Ortiz. 
La première récolte est prévue à la fin de l'année et les apicultrices en attendent 13 tonnes de miel.
A la tête de ces femmes qui règnent sur les abeilles, Julia Meriño, une enseignante de 49 ans, dont la famille a été ravagée par le conflit armé qui dévaste la Colombie depuis plus d'un demi-siècle.
Ses oncles et ses cousins ont été démembrés lors du massacre de 2001. Deux ans plus tard, son mari a été séquestré et assassiné par la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), depuis désarmées après avoir signé la paix en 2016.
Elle est surnommée "la dernière veuve de Chengue" car elle est la seule à être revenue au village où elle a perdu son époux. Devant sa tombe blanche, dans le cimetière abandonné de la commune d'Ovejas, sur laquelle se trouve Chengue, elle se souvient de son processus de guérison. 
Des ateliers lui ont permis de "transformer ces espaces de douleur" en "espaces de bien, pour soigner les blessures et récupérer le tissu social qui s'était fragmenté", dit-elle.
Puis, elle a décidé de partager cette expérience avec d'autres femmes, qu'elles dirigent désormais pour développer l'apiculture. Elles ont décidé de relever "ce nouveau défi afin d'amorcer des changements économiques", explique-t-elle.
- Réticences -
Trouver de nouvelles sources de revenus est indispensable dans un village abandonné des pouvoirs publics et qui ressent fortement le changement climatique. Ses routes ne sont que de précaires pistes sablonneuses. Il n'y a ni eau, ni gaz, et les sècheresses sont chaque fois plus intenses.
Parmi les plants de tabac et de café, qui autrefois étaient le moteur économique de la région, Guillermo Marquez, 62 ans, doute de l'avenir.
Beaucoup ne gagnent plus rien depuis que le groupe international Philip Morris a annoncé en juin la fermeture de ses fabriques de cigarettes en Colombie, arguant de hausses fiscales et de contrebande.
"Nous sommes abandonnés tant par l'entreprise que par la nature", dénonce-t-il, regrettant d'avoir brûlé des bois pour planter du maïs alors que la terre s'assèche.
Mais, après cinquante ans dans le tabac, il n'en est pas moins réticent à s'aventurer dans le monde du miel.
Et les pratiques de certains agriculteurs, dont l'usage de pesticides met les abeilles en danger, sont un défi pour les apicultrices de Chengue.
Mais elles sont déterminées à ressusciter le village grâce à une activité respectueuse de la nature. 
"Je suis en train de revenir à la terre, d'aimer et de gagner mon autonomie", se félicite Julia Meriño, convaincue que les femmes et les abeilles vont devenir "les maitresses du territoire".
<https://www.youtube.com/watch?v=AaadnT_V4e8>
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19- En Espagne, bataille pour l’eau dans la réserve de l’Albufera, Le Monde, 26/09/19, 10h40
Isabelle Piquer  (Madrid, correspondance)

Riziculteurs et écologistes gèrent ensemble cette zone Natura 2000, mais les tensions sont vives en raison de la raréfaction de l’eau. 
La prochaine réunion du comité directeur de l’Albufera, prévue fin septembre, promet d’être houleuse. Depuis le début de l’été, le ton est monté entre le gouvernement régional de Valence, propriétaire du parc naturel, les riziculteurs qui le gèrent depuis des siècles, et les écologistes qui protègent sa faune. Au centre de la discussion, des visions radicalement différentes sur l’avenir de cet espace de biodiversité à l’heure du changement climatique.
Aux portes de Valence, le parc naturel protège une lagune spectaculaire. Séparée de la mer par un étroit cordon littoral dunaire, l’Albufera est exploitée depuis le XIIIe siècle en rizières et zones de pêche. Le paysage de roseaux est habité par plus de 250 espèces d’oiseaux.
> Lire aussi  En Espagne, le Tage se meurt
« Jusqu’à présent, nous avions réussi à nous entendre, mais ces dernières semaines, ça ne va plus trop », explique Victor Navarro, le président du comité, cet organe consultatif qui, deux fois par an, réunit toutes les parties concernées : les treize municipalités qui jouxtent le lac, dont celle de Valence, les responsables régionaux, les organisations agricoles, les associations de chasseurs, les « communautés d’irrigants » qui gèrent les canaux, et les groupes écologistes.
« L’Albufera est surexploitée »
Deux incidents ont réveillé les différends toujours latents entre les divers responsables de cette réserve, qui fait partie du réseau Natura 2000. Début juillet, le parquet de Valence a ouvert une enquête pour connaître les causes de la baisse alarmante des eaux et évaluer son « impact sur l’équilibre environnemental » de la lagune. Quelques semaines plus tard, un épisode de botulisme aviaire, qui a duré jusqu’à la mi-août, le plus grave depuis 1985, a causé la mort de près de 650 oiseaux, pour la plupart des colverts.
Les accusations ont vite volé d’un côté et de l’autre. « L’Albufera est surexploitée », explique Lucia Moreno, l’une des responsables du groupe Action écologiste, qui surveille ce site important de nidification et d’hivernage d’oiseaux migrateurs. « C’est un espace très complexe qui souffre d’un déficit hydrique chronique. Il n’y a pas assez d’eau de bonne qualité. Il est donc vraiment important de bien la gérer », insiste la militante.
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Les riziculteurs, qui défendent une gestion basée sur le respect des us et coutumes, ont pour leur part accusé le parquet d’« excès de zèle », l’eau étant revenue à son niveau habituel (environ 70 cm). Ils ont également tenu à souligner, dans un communiqué de l’Association des agriculteurs valenciens (AVA), que l’épisode de botulisme est survenu dans « un espace géré suivant des critères exclusivement écologiques », le Tancat de la Pipa, qui a dû être entièrement drainé, et non dans les rizières.
Symbiose avec le riz
A l’Albufera, la coexistence n’est pas toujours facile. L’eau du fleuve Jucar (et dans une moindre mesure, celle du Turia) alimente le parc à travers un maillage complexe de canaux, les « acequias », un système d’irrigation hérité de la conquête musulmane et entièrement géré par les riziculteurs. « L’eau sert d’abord à irriguer les rizières, ce qui reste est versé dans la lagune », explique Lucia Moreno. Ce sont les « communautés d’irrigants », réunis dans le « conseil de drainage » qui régulent le niveau du lac, en fonction des besoins de la riziculture.
« Sans nous, l’Albufera n’existerait pas », dit Miguel Minguet, qui représente les riziculteurs au sein de l’AVA. Des 21 000 hectares du parc, 14 000 sont destinés à la riziculture, qui fait vivre environ 4 000 personnes. Il s’agit pour la plupart de petites exploitations familiales de moins d’un hectare, un peu comme celles que décrivait l’écrivain naturaliste valencien Vicente Blasco Ibañez au XIXe siècle. Il existe une appellation d’origine qui protège la production de l’Albufera. Et puis à Valence, patrie de la paella, le riz est sacré.
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De l’avis des riziculteurs, « les responsables environnementaux du gouvernement régional posent des conditions qui n’ont rien à voir avec la réalité sur le terrain. Où étaient-ils il y a deux cents ans ? », s’indigne M. Minguet. Les écologistes reconnaissent que l’Albufera vit en symbiose avec le riz, mais estiment que « les exploitants devraient encourager des pratiques plus durables », notamment en diminuant l’apport d’engrais, affirme Lucia Moreno.
Alors, l’Albufera est-elle en danger ? Pas encore, estiment les écologistes, « mais il faut davantage protéger la réserve, car l’eau se fait de plus en plus rare », dans une Espagne menacée de désertification, pense Victor Navarro. Pas du tout, assurent les riziculteurs. « L’Albufera survit grâce à nous. Notre intérêt est de la conserver », insiste M. Minguet.
Ecologistes et agriculteurs sont au moins d’accord sur un point, celui de rejeter une grande partie de la faute sur les responsables locaux. « La municipalité de Valence n’a pas fait les travaux nécessaires pour s’assurer que les eaux usées de la ville ne finissent pas dans la lagune. Lorsque les orages sont particulièrement violents, il n’est pas rare que les égouts débordent », explique Lucia Moreno. Le gouvernement régional n’a pas non plus présenté un nouveau plan de gestion du parc depuis 2004.
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« Nous pouvons tous vivre ensemble, insiste Mme Moreno. Mais nous devons penser à un modèle plus durable, car dans un contexte d’urgence climatique, l’Albufera pourrait être sérieusement menacée », vu que seule une petite frange de terre la sépare de la mer. « Les riziculteurs doivent aussi comprendre que les règlements européens en matière d’environnement sont de plus en plus stricts, ajoute M. Navarro, et qu’il faut les respecter. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/26/en-espagne-bataille-pour-l-eau-dans-la-reserve-de-l-albufera_6013113_3244.html>
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20- Amazonie : le ministre brésilien de l'Environnement en Europe pour "clarifier" son action, AFP, 27/09/19, 15:00

Le ministre brésilien de l'Environnement, Ricardo Salles, a entamé une tournée en Europe afin de "clarifier" l'action de son gouvernement, sous le feu des critiques concernant l'accélération de la déforestation en Amazonie, et assuré que son pays resterait dans l'accord de Paris sur le climat.
Après avoir assisté à l'Assemblée générale de l'ONU à New York, où son président Jair Bolsonaro a défendu sa souveraineté en Amazonie et critiqué indirectement Emmanuel Macron, Ricardo Salles a démarré sa tournée par Paris, où il rencontre "investisseurs" (Total, EDF, Engie...) et médias, avant de se rendre en Allemagne puis au Royaume-Uni. Aucune entrevue officielle n'est prévue.
"Nous voulons clarifier les choses, apporter des données complètes car ces derniers mois, beaucoup d'informations sur les incendies en Amazonie étaient imprécises", a-t-il affirmé jeudi lors d'un entretien à l'AFP.
La déforestation en Amazonie a quasiment doublé depuis l'arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro en janvier 2019, par rapport à la même période l'année précédente, mais pour Ricardo Salles, il faut regarder "tout l'historique des données" depuis 2004-2005, période où "la déforestation atteignait le triple d'aujourd'hui, avant de décliner, puis de remonter, année après année, à partir de 2012".
"Nous devons nous concentrer sur les origines de cette hausse", essentiellement liée selon lui à "la déforestation illégale, que nous devons combattre". Et la protection de l'Amazonie passe avant tout, à ses yeux, par une "stratégie économique" visant un "développement durable" qui implique la population amazonienne.
M. Salles a affirmé que le Brésil resterait dans l'accord de Paris sur le climat de 2015. "Le Brésil va tenir ses engagements concernant les contributions déterminées au niveau national. Nous avançons bien sur les énergies renouvelables, les émissions d'électricité, la reforestation (...), contrairement à d'autres pays qui ont critiqué le Brésil", a-t-il plaidé.
Interrogé sur les accusations de "colonialisme" portées devant l'ONU par Jair Bolsonaro, implicitement à l'encontre de la France, M. Salles a rappelé, sur un ton apaisé, les "relations historiques et fortes" entre la France et le Brésil, notamment "en termes d'investissement".
Jeudi, des militants de Greenpeace ont manifesté devant la résidence de l'ambassadeur du Brésil pour dénoncer, explique l'ONG dans un communiqué, "la tournée de promotion du gouvernement brésilien", ainsi que "la complicité du gouvernement et des entreprises comme Total, qui a toujours la volonté de développer davantage de projets destructeurs au Brésil".
"En démocratie nous devons être ouverts à différentes opinions", a simplement rétorqué M. Salles.
<https://www.ouest-france.fr/environnement/climat/amazonie-le-ministre-bresilien-de-l-environnement-en-europe-pour-clarifier-son-action-6539648>
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21- La météo par SMS, un outil d’avenir pour les agriculteurs et pêcheurs africains, Le Monde Afrique, 27/09/19, 20h00
Matteo Maillard  

Le numérique contre la pauvreté (5/6). Au Sénégal, où les effets du réchauffement climatique se font durement sentir, un programme vient en aide aux professionnels du secteur primaire. 
Chaque matin lorsqu’il se lève avec le soleil, Ibrahima Diouf a un réflexe. Il saisit son téléphone portable et guette l’arrivée d’un SMS un peu particulier, un bulletin climatologique qui lui fournit les conseils agrométéorologiques du jour : températures, vents et pluies à prévoir. Pour cet agriculteur de la commune rurale de Meouane, à environ 100 km de Dakar, au Sénégal, ces informations sont devenues indispensables à son travail. Sans elles, il ne peut prévoir convenablement ses semailles et court le risque de planter à perte et d’obtenir une récolte famélique.
« Depuis des années, nous vivons directement le changement climatique, dit-il. Nous le voyons sur la nature, les arbres, les pluies. La productivité a diminué à cause de la chaleur et de la pluviométrie courte. Chaque année, l’hivernage [la saison des pluies] commence plus tard. Cette année, la première averse est tombée le 24 juillet et c’est la seule pour l’instant. » Les agriculteurs, estime-t-il, sont les premières victimes du réchauffement. Cette sécheresse progressive des terres sénégalaises, ce sexagénaire la fait remonter aux années 1980, avant une accélération soudaine « ces cinq dernières années », entraînant dans son sillage misère, exode rural et migration.
> Lire aussi  Pour trouver la pluie, des éleveurs kényans se fient plus à leur portable qu’au ciel
Face à l’urgence, le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI) a lancé en 2016 au Sénégal un projet, baptisé « Cinsere », de service d’information climatique. « Nous accompagnons l’agence nationale de la météorologie afin qu’elle produise des informations détaillées pour les agriculteurs, les éleveurs et les pêcheurs, pour les aider à s’adapter au changement climatique, améliorer leur productivité et réduire la pauvreté », explique le docteur Issa Ouedraogo, coordonnateur du projet. Pour y arriver, Cinsere a d’abord dû densifier le maillage des stations météorologiques sénégalaises. « Parfois, la distance entre deux stations était de plus de 200 km, créant des imprécisions dans les modèles climatiques. Nous avons donc généré des données satellitaires afin de réduire ces espaces à 5 km. »
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/09/27/la-meteo-par-sms-un-outil-d-avenir-pour-les-agriculteurs-et-pecheurs-africains_6013382_3212.html>
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22- Rapport du Giec sur l’océan : les ONG réclament une réaction politique européenne, Le JDLE, 27/09/19
Stéphanie Senet

Une coalition de 20 ONG européennes défendant les océans et l’environnement, dont ClientEarth, France Nature Environnement, Greenpeace, Medreact et Pêchétique, ont lu  le résumé pour décideurs du rapport du Giec pour les responsables politiques européens. Résultat : elles réclament 5 mesures phares pour préserver les écosystèmes marins. Dans leur lettre adressée le 26 septembre aux chefs d’Etats maritimes, elles demandent tout d’abord la disparition de la pêche illicite, non déclarée et réglementée en intensifiant l’application de l’Accord relatif aux mesures du ressort de l’Etat du port (PSMA) et en relevant l’ambition des négociations en cours pour un traité sur la biodiversité en haute-mer. 
Deuxième demande : mettre réellement en œuvre l’objectif de la politique commune de la pêche (PCP) de fin de la surpêche au plus tard en 2020. 
Les ONG réclament aussi la préservation de 30% de la superficie des océans européens par la création d’aires marines protégées (AMP) ambitieuses et contrôlées. 
Elles demandent enfin une protection des grands fonds marins, actuellement en-dehors des radars juridiques, par la mise en place d’un moratoire sur l’extraction minière en haute-mer.
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/rapport-du-giec-sur-l-ocean-les-ong-reclament-une-reaction-politique-europeenne,99731?xtor=RSS-31>
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23- 5, 10... 150 mètres : bataille et mobilisation massive autour des zones sans pesticides, Le Monde, 30/09/19, 13h37
Stéphane Mandard  

La consultation publique ouverte par le gouvernement sur l’arrêté fixant la distance à respecter entre aires d’épandage et habitations s’achève le 1er octobre. 
La page des « consultations publiques » du site du ministère de la transition écologique et solidaire donne un aperçu des débats qui traversent la société française. Il y a les sujets qui semblent laisser indifférents les Français : « projet d’arrêté relatif à l’encadrement de la pêche de l’anguille de moins de 12 centimètres par les pêcheurs professionnels en eau douce pour la campagne 2019-2020 », 13 commentaires. Il y a les thèmes qui fâchent : « projet de décret relatif à la période de chasse du sanglier », 3 571 commentaires. Et puis il y a la « consultation publique sur un projet de décret et un projet d’arrêté relatifs aux mesures de protection des personnes lors de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques à proximité des zones d’habitation », 45 808 commentaires, lundi 30 septembre au matin.
Le 7 septembre, le gouvernement annonçait vouloir prendre un arrêté fixant à 10 mètres ou 5 mètres, selon les cultures, la distance minimale entre les habitations et les zones d’épandage de pesticides et soumettre ce « nouveau dispositif de protection des riverains » à la consultation publique pour une entrée en vigueur le 1er janvier 2020. Démarrée le 9 septembre, cette consultation expresse s’achève le mardi 1er octobre à 20 heures. Jugeant cette proposition au mieux comme une « blague », au pire comme une « provocation », les maires qui prennent un peu partout en France des arrêtés contre les pesticides de synthèse – à moins de 150 mètres des habitations – et les associations environnementales avaient promis de faire entendre leur voix durant cette phase de consultation.
Un gouvernement « piloté par les lobbys »
Europe Ecologie-Les Verts (EELV) avait appelé à « inonder la consultation de commentaires ». Le parti a même développé un outil sur son site pour faciliter le dépôt d’avis. Plusieurs arguments sont en libre-service : « Une étude de l’université de Californie montre que le fait d’habiter à 450 m d’une zone traitée avec le manèbe [un fongicide] augmente de 75 % le risque d’avoir la maladie de Parkinson », « 96 % des personnes interrogées indiquent être favorables à l’interdiction de l’épandage de pesticides à 150 m des habitations, selon un sondage IFOP pour Agir pour l’environnement », « on attend plutôt du ministre de l’agriculture qu’il fasse en sorte d’aider massivement les agriculteurs à se convertir au bio ». Plus de 15 000 personnes auraient utilisé les antisèches du parti écologiste.
> Lire aussi  Contre la stigmatisation de leur milieu, les agriculteurs allument des « feux de la colère »
« On va sans doute atteindre les 50 000 contributions, se félicite son porte-parole Julien Bayou. Désormais, le ministre de l’agriculture aura du mal à rester sur sa position de 5 ou 10 mètres, à moins d’assumer que les consultations ne servent à rien. Mais, avec ce gouvernement, on s’attend à tout car on sait, comme l’avait dénoncé Nicolas Hulot, qu’il est piloté par les lobbys. » 
Dans les rangs de Générations futures, l’association à l’origine de la saisine du Conseil d’Etat, qui a obligé le gouvernement à prendre un nouvel arrêté fixant une « zone tampon » sans pesticides autour des habitations, on ne se fait aucune illusion. « Ce serait très étonnant qu’ils prennent le risque de faire évoluer la distance de sécurité au regard des réactions virulentes des agriculteurs », commente sa coordinatrice Nadine Lauverjat, convaincue que « la mobilisation a également été forte de leur côté ».
« La réponse apportée n’est pas au niveau »
La présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, est d’autant plus favorable à cette distance de 5 ou 10 mètres qu’elle peut être encore réduite. Le texte du gouvernement soumis à consultation prévoit, dans le cadre de « chartes » validées au niveau départemental entre agriculteurs, riverains et élus, de réduire cette distance à 3 m pour les cultures basses (céréales) et les vignes et à 5 m pour les cultures hautes (arbres fruitiers). Mme Lambert reprend également le discours du gouvernement, qui assure s’appuyer sur « les préconisations scientifiques et indépendantes formulées par l’Anses ». Or, l’Agence nationale de sécurité sanitaire reconnaît elle-même des limites à son avis du 14 juin. Il s’appuie sur un document guide de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) de 2014, qui repose sur des données issues d’études effectuées dans les années 1980 et limitées à l’exposition de personnes résidant à des distances de 2 à 3 mètres, 5 m et 10 m. D’où les distances retenues par le gouvernement.
> Lire aussi  Quelles régions de France sont les plus exposées aux pesticides les plus toxiques ?
Contacté par Le Monde, le ministère de la transition écologique et solidaire, qui gère la consultation publique, indique qu’une synthèse sera publiée d’ici la fin du mois. Sans donner plus de détails, il précise que cette dernière comportera « points saillants » et « propositions d’évolution » et sera accompagnée d’un« document explicatif sur les suites données à l’ensemble des propositions ». Le calendrier reste inchangé, avec une publication de l’arrêté « avant le 1er janvier 2020 ».
Générations futures réfléchit déjà au « coup d’après ». « La réponse apportée n’est pas au niveau », juge Mme Lauverjat. L’association n’exclut pas de saisir de nouveau le Conseil d’Etat. En espérant encore le convaincre que l’arrêté du gouvernement ne protège toujours pas suffisamment la santé des riverains des zones agricoles traitées aux pesticides.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/30/cinq-dix-cent-cinquante-metres-bataille-et-mobilisation-massive-autour-des-zones-sans-pesticides_6013609_3244.html>
Sur le même sujet : 
> Épandage des pesticides : fin de la consultation, 50.000 avis <https://information.tv5monde.com/info/epandage-des-pesticides-fin-de-la-consultation-50000-avis-324482>, AFP, 01/10/19, 19:00
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En images
24- Samuel, éleveur de bovins se lance dans l'agroforesterie, France 3 Bretagne, 11/09/19

> Un reportage de M. Thiébaut, S. Labrousse, T. Descamps, J. Le Huger / avec Samuel Dugas, Eleveur laitier bio - Association Terres et bocages à voir à :
<https://www.youtube.com/watch?v=woEjghgqCG4>
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25- Reportage vidéo. Plan B : Une forêt pour enterrer ses morts de façon plus écologique, Le Monde, 23/09/19, 16h09
Marc Bettinelli

A Arbas, près de Toulouse, une forêt a été aménagée pour accueillir les cendres des défunts. 
Au détour d’un arbre, un numéro. C’est là que dans quelques semaines, il sera possible d’enterrer une urne, et ce, en plein milieu d’une forêt. Quarante emplacements ont été prévus dans la forêt d’Arbas, à quelques kilomètres de Toulouse. Cette initiative, appelée Cime’Tree, est unique en France. Elle souhaite allier le côté spirituel et écologique pour enterrer les morts. Car face à des pratiques funéraires assez polluantes, ce projet utilise des urnes en matériaux naturels et protège les forêts concernées de toute exploitation forestière.
Au plus près du terrain, en France et dans le monde, partez à la rencontre de celles et ceux qui relèvent les défis environnementaux d’aujourd’hui. PLAN B, le nouveau rendez-vous vidéo du Monde, tous les dimanches à 21 h 30.
Sources : 
• Décès et taux de mortalité en 2018 en France 
• Démographie en France 
• Etude sur l’empreinte environnementale des rites funéraires : inhumation vs. crémation
• Evolution de la crémation en France 
• Sondage sur les Français et les obsèques (2018)
• Sondage sur les Français et les tendances funéraires (2018)
<https://www.lemonde.fr/videos/article/2019/09/23/plan-b-une-foret-pour-enterrer-ses-morts-de-facon-plus-ecologique_6012699_1669088.html>
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– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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