[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement + 1 annonce (lundi 14 octobre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 14 Oct 08:04:34 CEST 2019


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- L’usine à gaz du nouveau malus écologique automobile <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/01/l-usine-a-gaz-du-nouveau-malus-ecologique-automobile_6013735_3234.html>, Le Monde, 01/10/19, 09h22
2- Des navires équipés pour contourner les normes environnementales <http://www.slate.fr/story/182295/navires-equipes-detourner-pollution-mer-faune-environnement-transports>, Slate, 01/10/19, 13h43
3- Réfrigérateurs et téléviseurs devront être moins gourmands en énergie dans l'UE <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/refrigerateurs-et-televiseurs-devront-etre-moins-gourmands-en-energie-dans-l-ue_137799>, AFP, 01/10/19, 16:00
4- Mini caravanes cherchent petit coin de paradis <https://www.geo.fr/voyage/mini-caravanes-cherchent-petit-coin-de-paradis-197848>, AFP, 01/10/19, 16:00
5- En France, malgré un intérêt écologique évident, le transport fluvial agonise lentement <https://www.bastamag.net/Transport-fluvial-voies-naviguables-alternative-a-la-route-canaux-navigation>, Bastamag, 03/10/19
6- Toujours très contesté, le mégacomplexe EuropaCity promet des mesures écologiques <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/04/europacity-verdit-sa-copie-pour-sauver-son-projet_6014190_3234.html>, Le Monde, 04/10/19, 12h42
7- L'eau radioactive de Fukushima, un casse-tête pour le monde nucléaire <https://www.geo.fr/environnement/leau-radioactive-de-fukushima-un-casse-tete-pour-le-monde-nucleaire-197901>, AFP, 04/10/19, 13:00
8- Partisans et adversaires se mobilisent autour d’EuropaCity <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/05/partisans-et-adversaires-se-mobilisent-autour-d-europacity_6014303_3234.html>, Le Monde, 05/10/19, 03h06
9- Entretien. Steven Chu : « La transition énergétique ne va pas assez vite » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/05/steven-chu-la-transition-energetique-ne-va-pas-assez-vite_6014304_3234.html>, Le Monde, 05/10/19, 07h41
10- Le pétrole retombe sous les 60 dollars <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/05/le-petrole-retombe-sous-les-60-dollars_6014321_3234.html>, Le Monde, 05/10/19, 07h49
11- En Arménie, une montagne d'or qui ne passe pas <https://information.tv5monde.com/info/en-armenie-une-montagne-d-or-qui-ne-passe-pas-325490>, AFP, 07/10/19, 11:00
12- « Grâce à Dorémi, on se chauffe mieux, à moins cher ! » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/07/grace-a-doremi-on-se-chauffe-mieux-a-moins-cher_6014590_3234.html>, Le Monde, 07/10/19, 19h55
13- Eolien en mer : le premier parc français sera raccordé en 2022 <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/08/eolien-en-mer-le-premier-parc-francais-sera-raccorde-en-2022_6014657_3234.html>, Le Monde, 08/10/19, 11h50
14- Un deuxième malus pour les voitures de plus de 1300 kilos ? <https://www.lci.fr/planete/un-deuxieme-malus-pour-les-voitures-de-plus-de-1300-kilos-2134434.html>, LCI, 08/10/19, 18:14
15- Hauts-de-France : les TER «gratuits lors des prochains pics de pollution» <https://www.lefigaro.fr/flash-eco/hauts-de-france-les-ter-gratuits-lors-des-prochains-pics-de-pollution-20191008>, Le Figaro avec AFP, 08/10/19, 20:59
16- Evacuation de la « ZAD » aveyronnaise des opposants à un super transformateur <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/09/evacuation-de-la-zad-aveyronnaise-des-opposants-a-un-super-transformateur_6014730_3244.html>, Le Monde, 09/10/19, 00h19
17- Eoliennes : la filière française prend son envol <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/08/eoliennes-la-filiere-francaise-prend-son-envol_6014656_3234.html>, Le Monde, maj le 09/10/19 à 06h26
18- EPR de Flamanville : les soudures coûteront 1,5 milliard d'euros de plus <https://information.tv5monde.com/info/epr-de-flamanville-les-soudures-couteront-15-milliard-d-euros-de-plus-325853>, AFP, 09/10/19, 14:00
19- Californie : courant coupé pour 800.000 clients face aux risques d'incendie <https://information.tv5monde.com/info/californie-courant-coupe-pour-800000-clients-face-aux-risques-d-incendie-325951>, AFP, 09/10/19, 21:00
20- Diesel : Daimler contraint de rappeler des centaines de milliers de Mercedes supplémentaires <https://information.tv5monde.com/info/diesel-daimler-contraint-de-rappeler-des-centaines-de-milliers-de-mercedes-supplementaires>, AFP, 11/10/19, 22:00
21- Incident à la centrale nucléaire de Golfech, visite de l'ASN dès lundi <https://information.tv5monde.com/info/incident-la-centrale-nucleaire-de-golfech-visite-de-l-asn-des-lundi-326497>, AFP, 12/10/19, 13:00
22- Un cargo s'échoue au cœur de la réserve naturelle de Bonifacio <https://information.tv5monde.com/info/un-cargo-s-echoue-au-coeur-de-la-reserve-naturelle-de-bonifacio-326643>, AFP, 13/10/19, 15:00
23- Interview. « Les renouvelables polluent autant que le pétrole » Une propagande politique ? <https://mrmondialisation.org/reouverture-des-mines-en-france-un-formidable-operation-de-greenwashin/>, Mr Mondialisation, 13/10/18
En audio
24- Pollution lumineuse : sauver l'obscurité <https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-10-octobre-2019>, France Inter, La Terre au Carré, 10/10/19, de 13h30 à 14h30
En images
25- Orne : les bus d’Alençon roulent au colza <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/orne-les-bus-dalencon-roulent-au-colza_3656423.html>, France 3, le 12/13 national, 12/10/19
Une annonce
26- Projets EnR : comment favoriser la coopération entre acteurs ? <https://web.imt-atlantique.fr/x-dg/transition-energetique/uploads/ressources/Programme%20TES/Evenements/27%20novembre%202019/Programme%2027%20novembre%202019.pdf>, IMT Atlantique, Blain (44130), le 27/11/19, de 9h à 17h

Bien à vous,
Florence

NB : En pied de page de chaque message, vous disposez d’une adresse url qui vous permet de vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner directement à votre gré.

AVANCÉES DU JOUR : — D’après le projet de loi de finances pour 2020, le malus va concerner les automobiles dès lors qu’elles émettent 110 grammes ou plus de CO2 par kilomètre parcouru, contre 117 grammes en 2019 et un deuxième bonus-malus sera basé sur le poids des véhicules. (cf. item 1 & 14)
— Réfrigérateurs, lave-linge, lave-vaisselle ou encore téléviseurs vendus dans l'UE vont "pour la première fois" devoir répondre à des "exigences en matière de réparabilité et de recyclabilité". (cf. item 3)
DÉRIVE DU JOUR : Pour contourner les normes environnementales, des dispositifs rejetant le soufre des gaz d'échappement des navires marchands dans l'eau plutôt que dans l'air, menacent la faune sauvage des océans. (cf. item 2)
ENQUÊTE DU JOUR : Une barge empruntant canaux et rivières peut transporter autant de marchandises que 200 camions. Alors pourquoi ce mode de transport beaucoup plus écologique a-t-il été totalement délaissé ? (cf. item 5)
DOSSIERS DU JOUR : — Partisans et adversaires du méga-complexe EuropaCity sur 80 hectares à Gonesse (Val-d’Oise) se mobilisent. (cf. item 6, suite & 8)
— Malgré une part encore marginale dans la production d’électricité en France, l’éolien connaît une croissance continue et emploie désormais plus de 18 000 personnes. (cf. item 13 & 17)
OPPOSITION DU JOUR : En Arménie, militants écologistes et riverains s'opposent farouchement à l'ouverture d'une mine d'or potentiellement désastreuse pour l'environnement et l'économie locale. (cf. item 11)
CASSE-TÊTE DU JOUR : Plus d'un million de tonnes d'eau radioactive est stockée dans l'enceinte de Fukushima ravagée par le tsunami de mars 2011. Comment gérer cette eau qui s’accumule ? (cf. item 7 & suite)
PLAIDOIRIE DU JOUR : Steven Chu, ancien secrétaire à l’énergie de Barack Obama plaide pour un développement plus rapide des énergies renouvelables et des véhicules électriques. (cf. item 9)
CHIFFRE DU JOUR : L’EPR de Flamanville coûtera au moins 12,4 milliards d’euros. EDF a officialisé un nouveau dérapage de 1,5 milliard d’euros du projet de réacteur de troisième génération. (cf. item 18 & suite)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Avec l’entreprise solidaire Dorémi, la rénovation thermique va permettre de diviser par 8 la facture de chauffage d’Edwige Flour par rapport à ce qu’elle aurait payé sans travaux. (cf. item 12)
— Le réseau de bus de la ville d'Alençon (Orne) est le premier à rouler avec un mélange d'huile de colza et d'électrique. Un mélange qui permet de réduire de 60% les émissions de CO2. (cf. item 25)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- L’usine à gaz du nouveau malus écologique automobile, Le Monde, 01/10/19, 09h22
Éric Béziat  

Les acheteurs de véhicules thermiques seront davantage taxés en 2020. La filière s’inquiète. 
On connaît désormais le sort réservé, l’an prochain, aux voitures neuves par le projet de budget 2020 en matière de malus écologique automobile, cette pénalité fiscale, calculée en fonction de la quantité de CO2 émise par le moteur, et qui vient grever le prix de vente des véhicules. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le nouveau système ajoute de la complexité à la complexité pour les futurs acheteurs et de l’inquiétude pour l’ensemble des professionnels.
Il y a tout de même une certitude : les prix vont augmenter pour une grande proportion d’automobiles dès le 1er janvier 2020. D’après le projet de loi de finances pour l’an prochain, le malus va frapper les automobiles dès lors qu’elles émettent 110 grammes ou plus de CO2 par kilomètre parcouru, contre 117 grammes en 2019.
Cet abaissement du seuil de déclenchement se conjugue avec une hausse des montants payés en fonction du grammage. Exemples : l’acheteur d’une Renault Twingo émettant 111 grammes de CO2 déboursera 75 euros au titre du malus au 1er janvier 2020, contre 0 euro en 2019 ; un autre choisissant un SUV Peugeot 3008 émettant 127 grammes paiera 540 euros au lieu de 85 euros ; ou l’heureux acquéreur d’une Porsche 911 crachant ses 174 grammes par kilomètre, se verra taxé de 12 500 euros (le montant maximum), alors qu’il n’aura payé « que » 5 810 euros en 2019. L’ensemble des hausses pour les consommateurs s’échelonnent entre + 50 et + 6 690 euros.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/01/l-usine-a-gaz-du-nouveau-malus-ecologique-automobile_6013735_3234.html>
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2- Des navires équipés pour contourner les normes environnementales, Slate, 01/10/19, 13h43
Repéré sur The Independent par Mathilda Hautbois 

Ces dispositifs, en rejetant le soufre des gaz d'échappement dans l'eau plutôt que dans l'air, menacent la faune sauvage des océans.
Plus de 12 milliards de dollars (10,98 milliards d'euros) ont été dépensés par des sociétés de transport internationales pour équiper leurs navires de dispositifs qui contournent la nouvelle législation environnementale. Afin de rejeter les déchets dans l'eau plutôt que dans l'air, ces bateaux sont équipés d'épurateurs à boucle ouverte qui extraient le soufre des gaz d'échappement des navires fonctionnant au fioul lourd. La teneur en soufre émis par ces paquebots va à l'encontre des normes exigées par l'Organisation maritime internationale (Omi), qui entreront en vigueur le 1er janvier 2020.
Ces navires passent outre la réglementation en augmentant non seulement le volume de polluants rejetés dans la mer, mais encore les émissions de dioxyde de carbone, a révélé The Independent.
Seuls 23 de ces paquebots bénéficient d'épurateurs en circuit fermé sur les 3.756 déjà équipés (en exploitation ou en commande), selon DNV GL, une société de classification de navires. Le système fermé, plutôt que de tout déverser dans la mer, conserve le soufre extrait et le stocke dans des réservoirs avant de le confier aux bons soins de l'une des stations d'élimination situées dans les ports. Selon la Exhaust Gas Cleaning System Association, 4.000 navires devraient se doter de ce genre d'épurateurs avant l'échéance fixée par l'Omi pour l'entrée en vigueur des nouvelles normes, revues à la baisse. Bryan Comer, chercheur au Conseil international pour des transports propres, a déclaré que l'utilisation de ce type d'appareils par les navires de croisière était une préoccupation majeure, car ils consommeront environ 4 millions de tonnes de fioul lourd en 2020 et rejetteront 180 millions de tonnes d'eau de lavage contaminée à la mer.
>> Suite à lire à :
<http://www.slate.fr/story/182295/navires-equipes-detourner-pollution-mer-faune-environnement-transports>
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3- Réfrigérateurs et téléviseurs devront être moins gourmands en énergie dans l'UE, AFP, 01/10/19, 16:00

La Commission européenne a adopté mardi de nouvelles mesures pour allonger la durée de vie de plusieurs appareils électroménagers de la vie courante et les rendre moins gourmands en énergie.
Réfrigérateurs, lave-linge, lave-vaisselle ou encore téléviseurs vendus dans l'UE vont "pour la première fois" devoir répondre à des "exigences en matière de réparabilité et de recyclabilité", explique l'exécutif européen dans un communiqué.
Ces règles, qui vont entrer en vigueur dans les prochaines semaines, combinées à la nouvelle législation sur l'étiquetage énergétique adoptée en mars, doivent permettre de réaliser une économie d'énergie annuelle équivalente à la consommation d'énergie du Danemark (167 TWh par an d'ici 2030).
Pour les ménages européens, cela représente, selon les estimations de la Commission, une économie moyenne de 150 euros par an sur leur facture d'énergie.
La législation porte notamment sur les pièces de rechange qui devront être disponibles "sur une longue période après l'achat", soit par exemple 7 ans au minimum pour les réfrigérateurs (et 10 ans pour les joints de porte), ou 10 ans minimum pour les lave-linge et lave-vaisselle ménagers.
De plus, le fabricant devra assurer la livraison des pièces "dans un délai de 15 jours ouvrables".
La consommation d'eau est également dans le viseur de la nouvelle législation: les mesures applicables fixent une consommation maximale par cycle.
L'UE en profite aussi pour interdire certains retardateurs de flammes utilisés par les fabricants de télévisions et jugés nocifs, ainsi que pour réduire le clignotement des ampoules, auquel une exposition répétée peut affecter le système nerveux.
"L'écoconception constitue un élément clé de la lutte contre le changement climatique et une contribution directe à la réalisation des objectifs fixés par l'accord de Paris", a souligné le commissaire européen à l'Action pour le Climat, Miguel Arias Canete.
Le Bureau européen des unions de consommateurs (Beuc) s'est félicité de mesures qui doivent aider à "inverser la tendance actuelle au produit jetable".
"Les nouvelles exigences en matière de réparation contribueront à allonger la durée de vie des appareils d'usage quotidien, qui est bien trop courte actuellement", note Monique Goyens, directrice générale du Beuc, même si l'organisation regrette que "certaines pièces de rechange et conseils d'entretien ne seront accessibles qu'aux réparateurs professionnels".
Du côté des fabricants, Paolo Falcioni, directeur général d'APPLia, l'association du secteur européen des appareils ménagers, a salué des règles qui "font progresser la culture" de l'économie circulaire et appelé à un contrôle strict du respect de la législation.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/refrigerateurs-et-televiseurs-devront-etre-moins-gourmands-en-energie-dans-l-ue_137799>
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4- Mini caravanes cherchent petit coin de paradis, AFP, 01/10/19, 16:00
Daniel Aronssohn

L'urgence climatique pousse une nouvelle génération de vacanciers à privilégier des camping-cars et caravanes plus petits pour mieux jouir de la nature, une tendance visible au salon du véhicule de loisirs, au Bourget (Seine-Saint-Denis) jusqu'à dimanche.
Une mini-caravane au style rétro accroche le regard, au bout d'un alignement de grands véhicules blancs qui se ressemblent tous. Elle évoque une maison de poupée, réduite à ses fonctions essentielles.
Un lit deux places occupe tout l'habitacle. On n'y tient pas debout, mais le nid semble douillet. Une petite porte de chaque côté y donne accès. A l'extérieur, un panneau coulisse pour dévoiler un évier et un réchaud. Sur le côté, une prise d'eau pour la douche.
"C'est minimaliste et carrément écolo", s'exclame Corine Pheulpin, venue avec son mari pour passer commande. Ce couple de quinquagénaires, dont les quatre enfants adultes ont quitté le foyer, rêve de partir à travers l'Europe "trouver des endroits magiques".
Le créateur de l'objet, Alain Sauvager, a fondé sa société TipTop, il y a cinq ans, dans le Morbihan. Il produit seulement deux caravanes par mois, mais perçoit un engouement. "Cette année, je sens une bascule. On voit une logique de diminution. Les gens recherchent cette liberté de dormir en pleine nature, avec juste l'essentiel", explique-t-il.
Lors de son premier salon, en 2014, des visiteurs le moquaient : "c'est sympa ça, c'est pour mettre un chien ?"
Désormais, le concept attire des concurrents, comme AstusCab, dont le premier prototype de caravane en polyester monobloc est exposé sur le stand d'à côté. Silhouette aérodynamique, moins de 340 kg tout équipée, la remorque habitable, dont la production sera lancée en décembre, peut être tractée par une citadine et augmente la consommation de seulement 1 litre au 100 km, promet le fondateur Jean-Hubert Pommois.
"C'est le bivouac nomade", résume-t-il, "en 10 minutes, on l'accroche et on part".
- "Vivre dehors" -
Dans son fourgon aménagé, garé sur le parking du salon, Samuel Marie, incarne une nouvelle génération de voyageurs amoureux de la nature. Après un long périple en Amérique du Nord et un autre en Chine, cet ancien moniteur de ski et charpentier de 32 ans, tétraplégique, s'apprête à faire le tour de l'Amérique du Sud pendant un an, avec sa compagne Lise.
Il raconte son parcours dans l'ouvrage "Avance, bordel !", paru le 11 septembre. Se définissant comme "très écolo", il regrette de devoir se déplacer avec un moteur diesel et opterait pour un mode de transport plus doux, comme la marche ou le vélo, si son handicap ne l'en empêchait.
Lui aussi constate une tendance vers les petits véhicules, et un mode de vie plus respectueux de l'environnement, notamment chez les plus jeunes. Il utilise des toilettes sèches, des produits ménagers biodégradables, et veille à trier ses déchets... 
A l'intérieur de son véhicule, pas de table et juste le minimum pour assurer le quotidien : "c'est fait pour vivre dehors".
Pour François Feuillet, directeur général de Trigano, leader européen du camping-car (marques Chausson et Challenger), l'essor des petits véhicules de type vans est un "phénomène structurant" qui tire le marché, avec des progressions à deux chiffres en France depuis deux ans.
Selon lui, ils sont prisés par de jeunes couples sans enfants "qui veulent pouvoir partir le week-end ou vivre une vie de bohème avant d'entrer dans la norme", alors que les clients classiques de camping-cars sont des couples de "plus de 57 ans", ayant souvent plus de temps et de moyens financiers.
"Il y a une vraie tendance vers le plus compact et le plus économique", constate aussi Patrick Guilloux, président du directoire du groupe Pilote, troisième marque française de camping-car.
"Le client, qui veut vivre en autonomie dans la nature, doit gérer ses consommations d'électricité, de gaz et d'eau, donc il devient écolo", assure-t-il, en soulignant les progrès des véhicules. Il cite en exemple les kits de panneaux solaires dont l'utilisation s'est généralisée, les gains de poids grâce à de meilleurs matériaux et surtout les motorisations moins polluantes sous la pression des nouvelles normes européennes.
<https://www.geo.fr/voyage/mini-caravanes-cherchent-petit-coin-de-paradis-197848>
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5- En France, malgré un intérêt écologique évident, le transport fluvial agonise lentement, Bastamag, 03/10/19
Barnabé Binctin 

La France possède le plus grand réseau de voies navigables en Europe. Une barge empruntant canaux et rivières peut transporter autant de marchandises que 200 camions. Alors pourquoi ce mode de transport beaucoup plus écologique a-t-il été totalement délaissé ? Enquête.
Thierry Perez n’a pas choisi par hasard Bon-Encontre, à quatre kilomètres d’Agen. Si c’est dans cette commune de 6000 habitants, située dans le Lot-et-Garonne, qu’il prévoit d’ouvrir au printemps prochain son centre industriel de recyclage de matières plastiques, c’est parce qu’elle est en bordure du canal de Garonne. Un emplacement stratégique pour celui qui pourrait avoir à transporter jusqu’à 30 000 tonnes par an, à mi-chemin entre le bassin bordelais et le bassin toulousain, dans une région qui est le deuxième plus gros producteur de déchets de films agricoles : « Le canal permet de rejoindre facilement les deux bassins, et mon activité ne m’oblige pas à être "just in time", je ne transporte pas des légumes ou de la viande… Le fluvial est donc tout à fait approprié, et une solution alternative par rapport au tout-camion, à l’empreinte environnementale beaucoup plus forte », explique le dirigeant-fondateur de Valoregen.
S’il n’existe pas de chiffre officiel – les parcours n’étant jamais strictement les mêmes entre fleuve et route, la comparaison reste difficile –, il est acquis que le fluvial reste très nettement avantageux en termes d’émissions de gaz à effet de serre, de l’ordre de 4 à 5 fois inférieur à la route : « Grâce à son potentiel de massification, le transport fluvial est clairement plus avantageux que la route en termes d’efficacité énergétique », confirme ainsi Yann Tréméac, de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Quand une barge transporte 5000 tonnes, ce sont entre 200 et 250 camions qui sont retirés de la route.
>> Suite à lire à :
<https://www.bastamag.net/Transport-fluvial-voies-naviguables-alternative-a-la-route-canaux-navigation>
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6- Toujours très contesté, le mégacomplexe EuropaCity promet des mesures écologiques, Le Monde, 04/10/19, 12h42
Grégoire Allix

Les promoteurs s’engagent à atteindre le zéro carbone, zéro artificialisation nette de terres et à diviser par trois sa surface de commerces. 
Artificialisation des terres, biodiversité, offre commerciale… EuropaCity a annoncé vendredi 4 octobre un sérieux verdissement de sa palette, au moment où le projet, plus contesté que jamais, est passé au crible par le gouvernement. Au prix de plus de 3 milliards d’euros d’investissement, le mégacomplexe prévoit d’implanter sur 80 hectares, à Gonesse (Val-d’Oise), un cocktail de parcs de loisirs, d’équipements culturels, d’hôtels et de boutiques, avec l’ambition d’attirer plus de 30 millions de visiteurs par an et de « réinventer ce qu’est un lieu de destination à l’heure d’Internet ». 
En 2018, les promoteurs, la branche d’immobilier commercial du groupe Auchan, Ceetrus, et le conglomérat chinois Wanda, réunis au sein de la société Alliages & Territoires, avaient été priés par l’Etat, aménageur de l’ensemble de la zone de 280 hectares de terres agricoles où EuropaCity doit prendre corps au milieu d’un futur parc d’affaires, d’améliorer leur copie. « Nous avons beaucoup travaillé pour construire un projet exemplaire de la transition écologique et solidaire », revendique Benoît Chang, le directeur général d’Alliages & Territoires.
Le projet visait déjà une alimentation par 100 % d’énergies renouvelables produites sur place. Les promoteurs d’EuropaCity s’engagent désormais à ce que le complexe atteigne le « zéro carbone » dès l’ouverture, en 2027 – « avec vingt-cinq ans d’avance sur les accords de Paris », souligne Benoît Chang. Une performance qui passe par l’emploi de matériaux de construction bas carbone – bois, terre issue du chantier – et un effort particulier pendant toute la période d’exploitation.
> Lire aussi  L’Etat demande à EuropaCity de corriger son projet
Rassurer les petits commerçants
Deuxième annonce : un objectif de « zéro artificialisation nette » des sols, conforme au cap fixé par le gouvernement. Alliages & Territoires s’engage à « compenser l’intégralité des 80 hectares du site en finançant la renaturation de sites artificialisés ou pollués ». Une décision qui s’ajoute à celle des élus de la communauté d’agglomération Roissy Pays de France, à laquelle appartient Gonesse, de compenser les 300 hectares aménageables du Triangle en enlevant 600 hectares des zones jusque-là classées comme constructibles dans l’ensemble des villes du territoire.
Troisième point : la biodiversité. Quatre mille arbres seront plantés et une vingtaine d’espèces animales réintroduites dans le site, qui comprendra un parc paysager et une ferme urbaine. « Aujourd’hui, dans ces champs d’agriculture intensive, la biodiversité est très faible », fait valoir Benoît Chang.
La programmation est elle aussi revue. Alors qu’EuropaCity devait compter 230 000 m2 de commerces, alarmant autant les petits commerçants des villes alentour que les nombreux centres commerciaux de cette banlieue nord de Paris, cette surface de boutiques « est désormais presque divisée par trois », assure le directeur général d’Alliages & Territoires. Les deux tiers du site seront dévolus à la culture et aux loisirs, entre 20 % et 25 % aux espaces naturels et aux activités agricoles, et entre 10 % et 15 % aux commerces, assurent les promoteurs.
Pour rassurer les petits commerçants, les promoteurs annoncent leur soutien au programme « action cœur de ville », un dispositif gouvernemental destiné à revitaliser le centre de 222 communes et dont doit bénéficier Gonesse. Un appui local qui s’ajoute au programme de formation et d’emploi mis en place sur le territoire, avec l’idée de devenir un acteur incontournable de son développement économique…
Les opposants au projet ne désarment pas
« Au départ, le nombre de commerces était une manière de rassurer les investisseurs. Aujourd’hui, la qualité et le niveau des opérateurs de culture et de loisirs avec qui nous sommes en discussion réduisent ce besoin », explique Benoît Chang. Le parc des neiges indoor imaginé au départ est définitivement abandonné. Restent un parc à thème et un parc nautique, une salle de concerts, une halle d’exposition, un cirque… sans oublier les deux mille chambres d’hôtel.
> Lire aussi  EuropaCity, un mégacomplexe sur la corde raide
Peu de chances que ce virage désarme l’opposition du Collectif pour le Triangle de Gonesse. Ses militants, opposés à l’urbanisation de cette zone agricole décidée par l’Etat et la région, organisent, vendredi 4 et samedi 5 octobre, une marche entre Gonesse et l’hôtel Matignon. Leur revendication : l’abandon non seulement d’EuropaCity mais aussi de la future gare du Grand Paris Express, dont le chantier est censé commencer cet automne, et de toute la zone d’aménagement concerté (ZAC) au profit d’une mutation de ces cultures céréalières vers un modèle de maraîchage et de polyculture mêlant circuits courts et économie circulaire.
Aux yeux du gouvernement, en revanche, les nouveaux habits verts d’EuropaCity pourraient rendre le projet plus compatible avec l’urgence écologique affichée pour l’acte II du quinquennat. La ministre de la transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, a mené ces dernières semaines une série de consultations sur le projet. Toutefois, de bonnes sources estiment que le gouvernement envisage d’y mettre fin, après l’avoir soutenu pendant dix ans.
> Lire aussi  Europacity : l’urbanisation du triangle de Gonesse en 5 infographies
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/04/europacity-verdit-sa-copie-pour-sauver-son-projet_6014190_3234.html>
Sur le même sujet : 
> Elus et promoteurs font bloc derrière Europacity, en promettant des mesures "écologiques" <https://information.tv5monde.com/info/elus-et-promoteurs-font-bloc-derriere-europacity-en-promettant-des-mesures-ecologiques-325070>, AFP, 04/10/19, 16:00
> Europacity : des opposants marchent en direction de Matignon <https://information.tv5monde.com/info/europacity-des-opposants-marchent-en-direction-de-matignon-325054>, AFP, 04/10/19, 16:00
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7- L'eau radioactive de Fukushima, un casse-tête pour le monde nucléaire, AFP, 04/10/19, 13:00
Karyn Nishimura

Un champ de gigantesques citernes, des hangars pleins de cuves et tuyauteries où bruissent des machines assourdissantes, des hommes en combinaisons de protection, casqués, masqués : cette image illustre le calvaire de la gestion de l'eau contaminée dont on ne sait que faire à la centrale nucléaire Fukushima Daiichi.
Plus d'un million de tonnes d'eau est stockée dans l'enceinte de ce site ravagé par le tsunami de mars 2011.
Pomper, pomper, filtrer, filtrer et filtrer encore pour enlever autant que possible les éléments radioactifs de cette eau qui descend en permanence des montagnes ou provient du système de refroidissement, c'est le quotidien des travailleurs de "ichi-efu" (1F), surnom de la centrale.
Un mur d'enceinte souterrain en glace et d'autres techniques un peu folles ont permis de réduire de plus de moitié, à 150 tonnes, les quantités d'eau nouvellement contaminées chaque jour. 
Dans le hangar-usine où tourne le système de décontamination ALPS, c'est "zone Y", synonyme de danger : "les filtres de la machinerie contiennent les radionucléides, donc il faut être très protégé ici, tout comme dans les bâtiments des réacteurs", explique Katsutoshi Oyama, chargé de la gestion du risque chez Tepco.
L'eau, c'est un cauchemar : il y a déjà sur place un millier de futs d'une capacité unitaire allant jusqu’à 1.200 tonnes : ils ont pris la place de cerisiers qui égayaient le printemps.
"Nous allons en construire d'autres également sur le site jusqu'à fin 2020 et nous pensons que toutes les citernes seront pleines vers l'été 2022", indique Junichi Matsumoto, un responsable de l'entité de Tepco chargée du démantèlement.
- "Sous contrôle" -
Que faire ensuite de cette eau ? 
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pousse pour la dilution en mer, mais pour le moment, ce n'est pas faisable car, comme l'a reconnu Tepco, une grande partie est encore lourdement chargée en éléments radioactifs dangereux pour la chaîne alimentaire, dont du strontium 90.
"Les premières générations du système ALPS n'étaient pas assez performantes", précise un porte-parole de Tepco.
Et même si au bout de plusieurs passages prévus dans les filtres d'ALPS une soixantaine de radionucléides finissent par être supprimés, il en restera toujours un, le tritium.
Présent naturellement dans l'environnement, il l'est aussi sous forme artificielle depuis des décennies, car "l'industrie nucléaire (réacteurs, usines de traitement de combustibles irradiés) en rejette de façon localisée", selon l’Institut français de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). 
A la crainte de l'absence de transparence, s'ajoute à Fukushima le problème de la quantité énorme d'eau traitée.
Comme l'a rappelé à Tepco un journaliste sud-coréen lors de la visite du site, de l'eau radioactive avait été lâchée en mer juste après l'accident "sans demander l'avis des pays voisins".
"C'est exact : en avril 2011, dans l'urgence, nous avions évacué des eaux accumulées dans les installations sans en référer à la Corée du Sud ni aux autres, mais cette fois, l'Etat a l'intention de demander leur avis aux régions et pays concernés", a répondu M. Matsumoto. 
- Un vrai débat -
La décision n'est cependant pas pour demain, notamment en raison du risque politique très important à moins d'un an des jeux Olympiques de Tokyo, obtenus entre autre grâce à la l'affirmation du Premier ministre Shinzo Abe faite au Comité international olympique et restée dans les annales à propos de la pollution radioactive marine: "la situation est sous contrôle".
"Nous voulons étudier la manière de minimiser les dégâts dus à la mauvaise réputation de la région et des produits de Fukushima", précise un responsable du ministère de l'Industrie.
Pour les écologistes, la réponse est en revanche claire : le rejet dans l'océan, c'est "non".
"Tepco doit investir dans les meilleures technologies capables d'extraire de cette eau les radionucléides dangereux comme le strontium 90 et développer des moyens face au tritium", juge Shaun Burnie, spécialiste de l'énergie nucléaire au sein de l'organisme Greenpeace.
Tepco avait fait des propositions techniques pour supprimer le tritium mais elles ont été abandonnées pour des raisons financières.
"Rejet dans l'océan ? Je suis absolument contre", dit également Kyoichi Kamiyama, directeur du département radioactivité du Centre de recherche de la pêche et des milieux marins de la préfecture de Fukushima.
"Nous sommes peut-être à l'orée d'un vrai débat sur la meilleure option face à cette crise de l'eau", veut croire M. Burnie pour qui la solution est un stockage de long terme accompagné d'un traitement de purification renforcé.
<https://www.geo.fr/environnement/leau-radioactive-de-fukushima-un-casse-tete-pour-le-monde-nucleaire-197901>
En vidéo sur le même sujet : 
> Fukushima : comment se débarrasser de l’eau radioactive qui s’accumule ? <https://www.lemonde.fr/planete/video/2019/09/05/fukushima-comment-se-debarrasser-de-l-eau-radioactive-qui-s-accumule_5506844_3244.html>, Le Monde, 05/09/19, 17h52
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8- Partisans et adversaires se mobilisent autour d’EuropaCity, Le Monde, 05/10/19, 03h06
Grégoire Allix  

Alors que le promoteur propose de verdir son projet de mégacomplexe de loisirs, ses opposants ont entamé une marche vers Matignon. 
Grandes manœuvres autour d’EuropaCity. A l’heure où le gouvernement a décidé de passer au crible le projet de mégacomplexe de commerces, de culture et de loisirs, laissant augurer sa possible remise en cause, ses partisans comme ses adversaires sonnent le branle-bas de combat. « Il est capital que l’Etat tienne enfin ses promesses, tonne le sénateur (LR) du Val-d’Oise et ancien président du conseil départemental, Arnaud Bazin. A chaque ministre, tout est remis en question, on n’en peut plus. » 
A l’origine de cette mobilisation : les consultations menées ces dernières semaines par la ministre de la transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, chargée par Matignon et l’Elysée de rédiger un avis sur les suites à donner à ce projet, très contesté pour son gigantisme. « Alors que tout était sur les rails, il semble que le dossier soit à nouveau regardé à l’Elysée, pour des motifs plus politiques que rationnels », s’étonne le maire (PS) de Gonesse (Val-d’Oise), Jean-Pierre Blazy.
EuropaCity occuperait 80 hectares au sein du Triangle de Gonesse, une zone de près de 300 hectares de cultures céréalières, située entre les aéroports de Roissy et du Bourget, que l’Etat a décidé d’urbaniser. Au fil des ans, ce projet porté par la filiale immobilière d’Auchan, Ceetrus, et le conglomérat chinois Wanda, est devenu pour ses opposants un symbole de l’artificialisation des terres pour des projets jugés inutiles. Un symbole politiquement difficile à assumer à l’heure où le chef de l’Etat place l’acte II de son quinquennat sous le signe de l’urgence écologique.
Vendredi 4 octobre, la société Alliages & Territoires, créée pour mener à bien le complexe, a présenté une série d’engagements destinés à « verdir » le projet. Ainsi, EuropaCity devrait non seulement être alimenté à 100 % par des énergies renouvelables produites sur place, mais aussi atteindre la neutralité carbone dès l’ouverture, en 2027. Dans un objectif de « zéro artificialisation nette » des sols, la société s’engage à « compenser l’intégralité des 80 hectares en finançant la renaturation de sites artificialisés ou pollués en Ile-de-France », explique son directeur général, Benoît Chang.
> Lire aussi  Toujours très contesté, le mégacomplexe EuropaCity promet des mesures écologiques
Démonstration de force
Alors que les adversaires dénoncent un « centre commercial », les promoteurs annoncent également que les surfaces de boutiques, jusque-là fixées à un imposant 230 000 m2, seraient « désormais presque divisées par trois ». Les deux tiers du site seront finalement dévolus à la culture et aux loisirs, entre 20 % et 25 % aux espaces naturels et aux activités agricoles, et entre 10 % et 15 % seulement aux commerces, assurent les promoteurs.
Ce virage suffira-t-il à sauver le projet ? Devant la presse convoquée pour une démonstration de force, c’est un pack soudé d’élus du Val-d’Oise, de droite et de gauche, qui s’est affiché aux côtés des promoteurs et de représentants d’associations d’aide à l’insertion dans les quartiers, pour défendre cet investissement de plus de 3 milliards d’euros, promesse de 10 000 emplois directs dans un secteur parmi les plus défavorisés d’Ile-de-France. Leur message : « Il ne faut pas opposer l’urgence écologique à l’urgence territoriale. »
« Ce territoire a besoin d’une attractivité nouvelle, de donner de l’espoir à sa population », plaide M. Blazy. Pour les élus, remettre en cause EuropaCity reviendrait à saboter tout le développement de la zone et l’ouverture d’une gare de la future ligne 17 du Grand Paris Express, la seule du Val-d’Oise, dont le chantier doit démarrer cet automne. « Dire qu’on va urbaniser le Triangle de Gonesse sans EuropaCity, c’est un mensonge d’Etat que je dénonce par avance »,s’emporte le sénateur Bazin.
> Lire aussi  Grand Paris : la révolution sur les rails
« Nous résisterons »
Au même moment, les opposants à EuropaCity tentent, eux aussi, d’accentuer leur pression : accompagnés de quelques moutons, ils ont entrepris une marche au départ de Gonesse, vendredi, qui doit les mener, samedi, jusqu’à l’hôtel de Matignon, où ils ont demandé à être reçus par le premier ministre, Edouard Philippe. « Les annonces d’EuropaCity, c’est du “greenwashing” ; ce n’est pas la compensation des terres artificialisées qu’on veut, c’est éviter leur urbanisation ! », dénonce Bernard Loup, le président du Collectif pour le Triangle de Gonesse.
Leur revendication : l’abandon d’EuropaCity, de la gare et de l’ensemble des projets d’urbanisation, au bénéfice d’un ambitieux modèle de maraîchage et d’économie circulaire agricole. Ces opposants, qui bénéficient d’un fort soutien politique national, ont déjà mené plusieurs opérations de blocage des premiers travaux de la gare cet été, et laissent planer la menace d’un durcissement de leurs actions si le chantier devait reprendre. « S’il y a un passage en force, nous résisterons », prévient Bernard Loup.
Bien malin qui peut dire comment le gouvernement entend sortir de ce guêpier. La soudaine remise en cause d’EuropaCity alimente toutes les hypothèses. S’agit-il d’une simple mise en scène destinée à « verdir » l’image d’Elisabeth Borne, qui pourrait être candidate aux élections municipales en région parisienne ? Le gouvernement prépare-t-il un arbitrage consistant à imposer, contre l’avis de la Ville de Paris, le projet contesté de rénovation de la gare du Nord, également porté par Ceetrus, en compensation de l’arrêt d’EuropaCity ? Sachant qu’enterrer le mégacomplexe sans renoncer à urbaniser la zone provoquerait la colère à la fois des élus du territoire et des partisans de l’écologie.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/05/partisans-et-adversaires-se-mobilisent-autour-d-europacity_6014303_3234.html>
Sur le même sujet :
> Europacity : des centaines d'opposants à l'arrivée de la marche à Matignon <https://information.tv5monde.com/info/europacity-des-centaines-d-opposants-l-arrivee-de-la-marche-matignon-325283>, AFP, 05/10/19, 22:00
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9- Entretien. Steven Chu : « La transition énergétique ne va pas assez vite », Le Monde, 05/10/19, 07h41
Propos recueillis par Nabil Wakim  

L’ancien secrétaire à l’énergie de Barack Obama plaide pour un développement plus rapide des énergies renouvelables et des véhicules électriques. 
Secrétaire à l’énergie de Barack Obama entre 2009 et 2013, Steven Chu a reçu le prix Nobel de physique en 1997, avec Claude Cohen-Tannoudji et William Phillips. Il est aujourd’hui professeur à l’université Stanford (Californie) et revient, pour Le Monde, sur le développement des énergies renouvelables.
> Lire aussi  Le pétrole retombe sous les 60 dollars
Quatre ans après l’accord de Paris sur le climat, les énergies fossiles représentent encore plus de 80 % du mix énergétique, et le monde consomme plus de 100 millions de barils de pétrole par jour. La transition énergétique est-elle sur de bons rails ?
Nous avons toutes les raisons d’être inquiets. La transition énergétique ne va pas assez vite. En Europe ou aux Etats-Unis, les émissions de CO2 sont stables ou diminuent légèrement. Mais ce n’est pas suffisant. Les derniers travaux scientifiques sur le climat nous montrent que les risques sont de plus en plus importants. L’environnement dans lequel nous vivons est plus sensible que ce que l’on pensait.
On assiste pourtant à un très fort développement des énergies renouvelables, comme le solaire ou l’éolien. Peuvent-elles remplacer les énergies fossiles ?
En partie seulement. On peut débattre de la proportion d’énergies renouvelables dans le mix électrique futur, mais on sait que leur place sera prépondérante. Pour autant, il faut aussi reconnaître qu’intégrer des énergies renouvelables dans un réseau électrique ne se fait pas sans d’importantes difficultés techniques. Je ne pense pas qu’il soit possible d’atteindre 100 % d’énergies renouvelables dans un futur proche. Nous n’avons pas assez de moyens de stockage d’électricité.
Le coût des batteries a pourtant été divisé par cinq ces dix dernières années…
Actuellement, les batteries ne peuvent pas stocker suffisamment d’électricité pour s’assurer de ne pas avoir de coupures sur le réseau. Leur coût a très fortement baissé, avec l’émergence des véhicules électriques, mais elles restent très chères pour stocker de grandes quantités d’électricité. Le réseau électrique continuera à avoir besoin de moyens pilotables, mobilisables à la demande.
> Lire aussi  La baisse du coût des batteries, clé du succès des voitures vertes
Quels types d’énergie pourraient alors prendre le relais des renouvelables sans augmenter les émissions ?
Vous avez le choix entre produire de l’électricité avec de l’énergie nucléaire ou des énergies fossiles, mais avec un système, la séquestration carbone, qui permette de limiter les émissions de CO2, et qui n’existe pas encore aujourd’hui à l’échelle industrielle. Le sujet est important : les populations ne seront pas d’accord pour renoncer à la lumière, fermer les usines et mettre à l’arrêt l’économie.
Je pense que le nucléaire doit être partie prenante pour prendre le relais des renouvelables. Mais il faut y changer un certain nombre de choses : les délais dans la construction sont trop longs, et les coûts trop élevés. L’industrie s’est souvent montrée incapable de construire des centrales à temps et dans le budget. Mais il faut reconnaître que ce secteur fait l’objet d’un contrôle plus aiguisé que n’importe quelle autre filière.
Une option serait de produire à la chaîne des petits réacteurs nucléaires modulaires, dans une usine, avec des conditions extrêmement contrôlées. Cela permettrait peut-être de régler le problème des délais et des coûts. Et s’ils sont suffisamment petits, ils peuvent être plus sûrs.
> Lire aussi  La transition énergétique devrait coûter 33 milliards d’euros sur quinze ans au réseau électrique
Le développement des véhicules électriques peut-il sérieusement faire baisser les émissions de CO2 ? Si l’électricité est produite par du charbon, le problème reste entier…
Dans les scénarios les plus optimistes, en 2050, les voitures électriques pourraient représenter la moitié du parc en circulation. Si, à cette date, on a encore autant de charbon qu’aujourd’hui, nous serons dans une très mauvaise situation…
Il faut mener les choses en parallèle. On ne peut pas attendre que toute l’électricité soit décarbonée pour se lancer dans le véhicule électrique ! Ce dernier constitue une bonne solution, à condition qu’il soit compétitif avec les voitures à moteur thermique, et ce sans subvention, ce qui n’est pas le cas du tout aujourd’hui. C’est un objectif difficile, mais atteignable.
Le boom du pétrole de schiste a placé les Etats-Unis au premier rang des producteurs d’or noir dans le monde, devant la Russie et l’Arabie saoudite. Est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle pour les Etats-Unis ?
Sur le court terme, c’est bon pour l’économie américaine. Mais sur le moyen terme, la question du changement climatique est incontournable. On doit trouver de meilleures solutions que le pétrole et le gaz comme sources d’énergie. Si on n’y arrive pas, et que les hydrocarbures restent les options les moins chères, il n’y aura pas assez de volonté politique pour ne pas extraire ces milliards de dollars qui sont sous terre.
C’est aussi pour cela que j’espère qu’on verra des progrès dans le secteur des batteries et des véhicules électriques : le marché peut se retourner seulement si on a de meilleures voitures.
> Lire aussi  Aux Etats-Unis, bataille à coups de milliards de dollars pour le pétrole de schiste
La très forte production pétrolière américaine a-t-elle un impact sur la politique de Donald Trump ?
Le président Trump a beaucoup de soutien au sein de l’industrie pétrolière. Ces grands groupes sont prêts à soutenir des campagnes électorales et à payer des millions de dollars pour créer de la confusion autour du changement climatique, qui bénéficie pourtant d’un consensus scientifique très fort. Au fond, les compagnies pétrolières sont dans une bataille pour leur survie.
Il est intéressant de noter que ce n’est pas le cas de l’industrie automobile américaine qui, contrairement à Trump, ne souhaite pas revoir à la baisse les normes instaurées pendant le mandat de Barack Obama. Elle veut pouvoir vendre ses véhicules à l’étranger et respecter les règles mises en place.
> Lire aussi  Les guerres de Trump affolent le marché du pétrole
Depuis son arrivée au pouvoir, Trump a remis en cause de très nombreuses réglementations environnementales mises en place sous l’administration Obama…
Il y a une révision systématique de ces politiques – on l’a vu avec l’abandon du Clean Power Plan [ce plan de réduction des émissions de CO2 qui pénalisait notamment les centrales à charbon]. Mais beaucoup des réglementations qui sont en cours de démantèlement n’ont rien à voir avec le climat : il s’agit des normes sur la qualité de l’eau, de l’air, etc. Et cela ne concerne pas uniquement les règles édictées sous Obama, on parle de politiques décidées il y a longtemps, parfois à l’époque des présidents George Bush ou Bill Clinton !
A l’inverse, plusieurs candidats démocrates pour la présidentielle de 2020 se sont engagés pour un « Green New Deal », et défendent une sortie rapide des énergies fossiles ainsi qu’un objectif de 100 % d’énergies renouvelables à brève échéance…
C’est une approche ambitieuse, mais atteindre 100 % d’énergies renouvelables dans un laps de temps court me semble très difficile. Certains de mes collègues à l’université Stanford prétendent depuis vingt ans qu’on peut atteindre 100 % d’énergies renouvelables… dans vingt ans ! Ce n’est probablement pas ce qui va se passer.
Le « Green New Deal » n’est pas une feuille de route pragmatique, c’est plutôt une vision politique. Une chose est claire : à la fin de ce siècle, le monde doit être neutre en carbone. C’est un objectif très difficile à atteindre, vers lequel on ne se dirige pas assez rapidement.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/05/steven-chu-la-transition-energetique-ne-va-pas-assez-vite_6014304_3234.html>
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10- Le pétrole retombe sous les 60 dollars, Le Monde, 05/10/19, 07h49
Nabil Wakim

La hausse des cours qui avait suivi l’attaque contre les infrastructures pétrolières saoudiennes, le 14 septembre, a été totalement effacée. 
Comme s’il ne s’était rien passé. Trois semaines après l’attaque contre les installations pétrolières saoudiennes du 14 septembre, le baril de brent est revenu, début octobre, à son prix d’avant la crise. Vendredi 4 octobre, il a même clos à 58,44 dollars, soit un niveau bien inférieur à celui qu’il connaissait avant l’attaque contre le site d’Abaïq et le champ pétrolier de Khurais, dans l’est du pays.
> Lire l’entretien : Steven Chu : « La transition énergétique ne va pas assez vite »
Les Saoudiens agitaient depuis plusieurs mois un scénario catastrophe : si le conflit avec l’Iran se durcissait, les prix passeraient au-delà des 100 dollars le baril, provoquant un choc pétrolier mondial.
Il faut dire que l’attaque était d’une ampleur inégalée : elle a frappé le cœur de la machine pétrolière saoudienne, retirant du marché une capacité de production de 5,7 millions de barils par jour. Lundi 16 septembre, le marché s’est envolé, gagnant près de 20 % et faisant monter le baril à plus de 71 dollars. Et puis, en quelques jours, les cours se sont rétablis et ont retrouvé un niveau autour de 60 dollars.
Comment le marché pétrolier a-t-il résisté à la perte rapide de 5 % de la production mondiale ? D’abord, la compagnie pétrolière saoudienne Aramco a rétabli la quasi-totalité de sa production plus rapidement que ne l’envisageaient les analystes. Les stocks dont elle dispose, à plusieurs endroits de la planète, lui ont permis de ne pas interrompre les livraisons à ses clients.
> Lire aussi  Pétrole : les attaques en Arabie saoudite font s’envoler les cours
Risque de déclin de la demande
Surtout, les tradeurs semblent davantage préoccupés par la guerre commerciale entre Washington et Pékin et les craintes de récession mondiale, que par la possibilité d’une guerre dans le golfe Arabo-Persique. Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Fatih Birol, a répété à plusieurs reprises, ces derniers jours, que les prévisions de la demande pourraient être revues à la baisse. En cause : le risque d’un déclin sérieux de la demande en Chine, qui porte à elle seule une grande part du marché pétrolier mondial.
Enfin, la production américaine continue de croître. Malgré des signes de ralentissement, les Etats-Unis assoient chaque jour un peu plus leur position de premier producteur mondial, avec plus de 12 millions de barils par jour. Autrement dit : l’offre de pétrole reste abondante, alors que la demande ne progresse plus au même rythme.
L’apparente tranquillité du marché pétrolier cache en réalité une tendance forte. Si les tensions dans le Golfe venaient à se calmer, les prix pourraient continuer à chuter, et descendre au-dessous des 50 dollars.
> Lire aussi  La flambée du pétrole menace l’économie mondiale
Il y a quelques années, toute interruption de production dans le Golfe provoquait des turbulences importantes sur le marché. Désormais, les tradeurs misent sur le fait qu’il ne s’agit que de désagréments passagers. « Beaucoup estiment que l’attaque du 14 septembre est le point maximal que peut atteindre l’Iran en termes de perturbation de la production, analyse Helima Croft, de la banque d’investissement RBC Capital Markets. Je ne partage pas cet excès d’optimisme. Nous allons probablement assister à une escalade, qui peut entraîner une sortie de route. »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/05/le-petrole-retombe-sous-les-60-dollars_6014321_3234.html>
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11- En Arménie, une montagne d'or qui ne passe pas, AFP, 07/10/19, 11:00
Mariam Harutyunyan

Pour eux, c'est un combat entre David et Goliath. En Arménie, militants écologistes et riverains s'opposent farouchement à l'ouverture d'une mine d'or potentiellement désastreuse pour l'environnement et l'économie locale.
En construction sur le mont Amoulsar, dans le sud-est de ce pays pauvre et montagneux du Caucase, cette exploitation à ciel ouvert va, selon ses détracteurs, empoisonner massivement des sources d'eau potable et mettre en danger les revenus tirés du tourisme.
Le Premier ministre Nikol Pachinian affirme au contraire que la mine, développée par l'entreprise américano-britannique Lydian, premier investisseur étranger d'Arménie, est une source vitale d'investissements et un signe de l'ouverture économique du pays.
Arrivé au pouvoir l'année dernière après une grande vague de manifestations populaires, M. Pachinian, un ancien journaliste connu pour son style décontracté, est maintenant visé directement par les opposants à l'exploitation, qui lui reprochent de préférer les affaires au bien-être de ses concitoyens.
"La mine polluera l'eau, le sol et la terre", résume Erazik Stepanian, 57 ans, une habitante de Gndevaz, un petit village situé à quelques kilomètres du mont Amoulsar. "Nous ne voulons pas que nos enfants tombent gravement malades. Et nous ne laisserons personne abîmer notre nature".
Depuis le blocage du site par des manifestants, il y a un an, les travaux sont suspendus. "Nous nous battrons jusqu'au bout", affirme à l'AFP Suzi Hunanaian, 18 ans, dont la famille a participé aux mobilisations contre le chantier. 
Dans la ville thermale de Djermouk, qui a donné son nom à la plus célèbre marque d'eau minérale d'Arménie, Mkhitar Stepanian, un vendeur d'herbes médicinales, craint que la mine d'or ne fasse fuir les touristes et détruise son gagne-pain.
"Personne n'achètera mes plantes si on a peur qu'elles soient empoisonnées", affirme-t-il en jetant un regard anxieux vers les feuilles de camomille, de millepertuis et de menthe disposées sur son kiosque.
Le site de construction est situé près de rivières alimentant le grand lac Sevan, très apprécié des touristes et principale source d'eau potable du pays.
A Erevan, la capitale, des milliers de personnes ont manifesté contre le projet en septembre. En août, des militants s'étaient réunis autour du palais présidentiel et du Parlement pour exiger son abandon. 
- "Conséquences ingérables" -
Lydian indique avoir déjà dépensé en dix ans 400 millions de dollars pour le développement des gisements d'Amoulsar, dont les réserves sont estimées à 40 tonnes d'or pur. Face aux critiques, l'entreprise dénonce une "gigantesque désinformation" s'inscrivant dans "une campagne lancée par des compagnies minières rivales".
"Lydian est entièrement transparente dans ses exploitations et ses pratiques environnementales. Elles respectent tous les standards internationaux ou les dépasse", affirme à l'AFP Hayk Aloïan, directeur exécutif de Lydian.
Karine Danielian, à la tête de l'ONG "Association pour un développement humain durable", n'est pas du même avis. Selon elle, les produits chimiques utilisés dans l'exploitation aurifère pourraient entraîner un processus d'oxydation dans d'importants cours d'eau environnants, les rendant "impropres à l'irrigation et à la consommation". 
"La pollution de l'eau pourrait susciter des dégâts irréparables pour l'écosystème du lac Sevan et les sources minérales de Djermouk", ajoute la militante.
Le chercheur Seïran Minassian, directeur de l'Institut de physique chimie d'Erevan, prédit également des "conséquences écologiques ingérables" si le projet aboutit. Il affirme que "toutes les mines arméniennes sont exploitées de façon barbare, sans respect des normes environnementales". 
Dans une vidéo publiée à l'occasion des dernières manifestations dans la capitale, le Premier ministre Pachinian a minimisé ces risques écologiques et affirmé que la fin du projet frapperait durement le climat des affaires. Selon Lydian, il injectera 120 millions de dollars chaque année dans le PIB arménien et créera de nombreux emplois bien rémunérés.
D'après plusieurs politologues, le soutien de Nikol Pachinian à la mine d'Amoulsar pourrait ébranler sa popularité toujours vivace chez les Arméniens, qui l'ont porté triomphalement au pouvoir lors d'un mouvement de rejet des vieilles élites corrompues. 
"L'affaire d'Amoulsar peut conduire à des divisions au sein de la majorité du parti de Pachinian au Parlement", envisage l'expert Vigen Hakobian, qui reconnaît que le dirigeant arménien est dans une position inconfortable : "Il est à la fois sous la pression de la société civile et d'une grosse multinationale soutenue par les Etats-Unis et le Royaume-Uni".
<https://information.tv5monde.com/info/en-armenie-une-montagne-d-or-qui-ne-passe-pas-325490>
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12- « Grâce à Dorémi, on se chauffe mieux, à moins cher ! », Le Monde, 07/10/19, 19h55
Cécile Peltier  

Après des débuts timides, l’entreprise solidaire, qui propose une solution de rénovation énergétique complète et performante « accessible à tous », s’apprête à changer d’échelle. 
Est-ce l’escalier extérieur qui donne au pavillon blanc en béton de ce quartier résidentiel de Valence (Drôme) des faux airs de villa ? Ou la bonne humeur qu’il y règne ? En cette fin septembre, il flotterait presque un air de vacances sur le chantier un peu hors norme que pilote ici l’entreprise solidaire Dorémi.
L’heure est à la pose de la membrane d’étanchéité à l’air. Une des étapes importantes de la rénovation thermique complète qui va permettre de transformer une « passoire énergétique » des années 1960 en un logement confortable, aux normes BBC-rénovation, qui signalent des performances proches de celles du neuf. La propriétaire, Edwige Flour, a encore un peu de mal à y croire : « Nous rêvions d’une maison, mais nous ne pensions pas pouvoir nous la payer. Mon conjoint termine ses études, et nous n’avons qu’un salaire », explique la professeure d’anglais, mère de trois enfants.
Après avoir renoncé à « faire construire », le couple a déniché cette maison de 132 mètres carrés, pleine de potentiel… à condition de tout refaire. Un « projet un peu fou », que les 30 000 euros mis de côté pour les travaux ne suffisaient pas à concrétiser. Jusqu’à ce que l’Association départementale information logement (ADIL) lui souffle le nom du Dispositif opérationnel de rénovation énergétique des maisons individuelles (Dorémi).
Le bras armé opérationnel de négaWatt
Cette entreprise solidaire d’utilité sociale a été créée par l’Institut négaWatt. Sa mission : développer sa méthode de rénovation énergétique complète et performante « accessible à tous », concoctée dès 2012 avec Enertech et Biovallée. « Tous les dispositifs publics incitent à mener les travaux par étapes. C’est une erreur, car ils ne permettent pas d’isoler correctement. Au contraire, nous parvenons à sortir durablement les gens de la précarité énergétique, grâce à une division par quatre à huit de la facture de chauffage, les économies réalisées permettant de rembourser les éventuelles mensualités de prêt qui finance les travaux », explique Vincent Legrand, directeur général de Dorémi et gérant de l’Institut négaWatt.
Son cœur de cible : les pavillons construits avant 1975. Localement, Dorémi s’appuie sur les collectivités, qui font le lien avec les habitants, et un réseau d’artisans formés par ses soins au travail en commun et à la maîtrise des coûts. C’est ainsi qu’Edwige Flour a reçu, à l’automne 2018, la visite d’Emmanuel Combes, chargé de mission Dorémi au sein de Valence Romans Agglo. Cette rénovation implique une isolation des menuiseries extérieures, mais aussi du toit, des murs, par l’intérieur ou l’extérieur, du plancher bas, l’installation d’un système de chauffage performant et d’une ventilation double flux.
« Des travaux qui, par leur ampleur et leur prix, peuvent impressionner », reconnaît M. Combes. D’où l’importance d’expliquer et de rassurer. Quelques semaines plus tard, il est revenu accompagné d’un groupement d’artisans. Pendant une demi-journée, ils ont ausculté la maison afin d’évaluer les solutions techniques à apporter, et proposer gratuitement un devis commun. « Un gain de temps substantiel pour les propriétaires qui sans cela auraient perdu des semaines à chercher des artisans, et comparer les offres », pointe Hervé Chapeau, plombier chauffagiste.
Un plan financier personnalisé
Outre l’accompagnement technique, Dorémi propose un plan de financement personnalisé, mobilisant les différentes aides possibles : Agence nationale de l’habitat (ANAH), agglomération, région, certificats d’économie d’énergie, crédits d’impôts… Sans ce bouquet, qui couvre 60 % des 78 000 euros de la rénovation énergétique, Edwige Flour ne se serait jamais lancée. Des aides, qui ne sont versées qu’à la fin des travaux. « Heureusement que les artisans nous connaissent et qu’en attendant, notre éco-PTZ [prêt à taux zéro] de 30 000 euros nous permet de commencer à payer les acomptes. »
Le chantier réalisé par l’un des groupements d’artisans, qui va permettre de passer de 2 464 euros de chauffage par an à à peine plus de 300 euros, avance bien. A mi-chantier, un test d’étanchéité à l’air va être réalisé afin de vérifier que tout a été fait correctement. Clé de voûte de la méthode Dorémi, la coordination entre les différents corps de métiers « assure une continuité indispensable à une rénovation efficace », insiste Gonzague Nieuviarts, gérant de la société Bergeron et Pitot, entreprise de peinture spécialisée dans l’isolation des façades et des toitures, et pilote du groupement.
Lorsque ça fonctionne bien, cela permet de gagner en efficacité : « On se connaît, on sait qui fait quoi, et il y a une confiance qui s’installe entre nous », renchérit Hervé Chapeau. Une confiance qui vaut aussi côté client.
Une maison « écolo »
Depuis 2014, l’entreprise solidaire a encadré une trentaine de rénovations dans l’agglomération. Pour certains propriétaires, comme Marjolaine Levacher, première, en 2015, à se lancer dans l’aventure, c’est aussi une affaire d’écologie.
« On avait fait le choix d’acheter une maison ancienne plutôt que de construire sur des terres agricoles, mais c’était une passoire énergétique. Lorsqu’on a entendu dire qu’Olivier Sidler [un des fondateurs de négaWatt et expert en maîtrise de l’énergie], dont on venait de lire le livre, montait un projet, on a poussé pour y participer. » Et elle ne regrette rien. « L’hiver, on allume le chauffage après les voisins et en pleine canicule, on a réussi à maintenir 25 °C à l’intérieur. »
Des ménages modestes, mais pas que…
Dorémi touche 45 % de foyers « modestes » ou « très modestes ». Les autres, comme celui de Monique Eginard, paient souvent une partie du projet sur leurs deniers. A l’origine, l’éducatrice spécialisée s’était renseignée pour refaire son crépi qui tombait en lambeaux, changer ses fenêtres et agrandir sa maison, mais les devis présentés par les artisans était vraiment trop importants.
Elle a même pensé déménager. Mais renoncer à ses 600 m2 de terrain en centre-ville lui fendait le cœur. Séduite par la méthode Dorémi, elle s’est finalement lancée. « Il m’a fallu plus d’un an pour dire oui. C’est un sacré investissement tout de même ! », confie-t-elle ravie de jouer les « maisons témoins ».
Pour un budget inférieur à celui envisagé, elle a transformé son pavillon humide et froid l’hiver en un cocon chaleureux. Sur le toit, un panneau photovoltaïque chauffe l’eau de mars à novembre, et le poêle à bois suffit à maintenir une température agréable dans l’extension. « On se chauffe mieux, et moins cher puisqu’on a divisé notre facture par deux, avec plus de satisfaction car on sait qu’on émet moins de CO2 et que c’est bon pour la planète. Quant à l’investissement, c’est autant de valorisation de notre patrimoine. »
Vers un déploiement national
Alsace, Rhône-Alpes, Centre-Val-de-Loire, Grand-Est, Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire… Accompagnée par le réseau de soutien aux entrepreneurs sociaux Ashoka, Dorémi a tissé sa toile. A son actif, une centaine de rénovations sur vingt-cinq territoires. Des résultats encore modestes pour une solution saluée pour son efficacité.
« C’est une solution remarquable, avec des objectifs très ambitieux, mais le reste à charge est très important et peut intéresser des ménages modestes à condition qu’ils aient des fonds mobilisables », analyse Eric Lagandré, chargé de mission énergie au sein du service des études de l’ANAH.
Autres freins : une démographie vieillissante du côté des artisans, et une certaine frilosité à voir leurs pratiques évoluer. « Il faut aussi que les fédérations d’artisans acceptent de s’organiser différemment, et de vendre des chaudières ou des fenêtres seulement dans le cadre de rénovations énergétiques globales et performantes », analyse Raphaël Claustre, directeur général d’Ile-de-France Energies.
Autant de défis que l’entreprise solidaire va devoir relever rapidement. Le ministère de la transition écologique et solidaire a donné son feu vert au programme « Facilaréno », placé sous son pilotage opérationnel. A la clé, un potentiel de 5,7 millions d’euros équivalents certificats d’économies d’énergie (CEE) pour accompagner les collectivités, les particuliers et les artisans à la rénovation énergétique performante.
Un prêt bonifié attaché à la pierre ?
L’objectif est d’implanter d’ici juin 2021 au moins 250 groupements d’artisans (contre 22 aujourd’hui) et de former 1 250 artisans (contre 850 à ce jour), sur cinq régions et cinquante territoires, couvrant au moins 10 % de la population française. Soit un potentiel de rénovation performante de près de quatre mille maisons chaque année à l’issue du projet.
Pour répondre à cet objectif, l’entreprise est passée, en quelques mois, de cinq à plus d’une vingtaine de salariés. Parmi les nouveaux venus, deux « conseillers terrain », avec une expérience commerciale – « un gros mot ici », s’amusent-ils –, chargés de mobiliser les artisans.
Nouveau chantier pour Dorémi : obtenir des pouvoirs publics et des banques un prêt à la rénovation bonifié par l’Etat « attaché à la pierre et non au propriétaire », qui viendrait remplacer la myriade d’aides existantes. « Ce serait un moyen de faire porter l’investissement nécessaire à la transition énergétique principalement par les ménages et non l’Etat, sans perte de pouvoir d’achat de leur part. Et de prêter à tout le monde, y compris les personnes âgées ou surendettées », conclut Vincent Legrand.
Vincent Legrand, directeur général de Dorémi interviendra lors de la conférence « La transition écologique est-elle l’ennemie du pouvoir d’achat ? » organisée par « Le Monde Cities », en partenariat avec Enedis, le 18 octobre, à Paris, de 8 h 30 à 10 h 30. Accès libre sur inscription.
> Le programme : La transition écologique est-elle l’ennemie du pouvoir d’achat ? Une conférence « Le Monde Cities »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/07/grace-a-doremi-on-se-chauffe-mieux-a-moins-cher_6014590_3234.html>
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13- Eolien en mer : le premier parc français sera raccordé en 2022, Le Monde, 08/10/19, 11h50
Nabil Wakim  

La France ne compte toujours aucun parc éolien en mer, mais les premiers projets sont désormais près de voir le jour. 
Après des années de recours juridiques et de difficultés politiques et techniques, l’éolien en mer espère enfin voir la lumière au bout du tunnel. Il faut dire que le bilan français en la matière est particulièrement peu glorieux : alors que l’Hexagone possède le deuxième gisement d’Europe d’éolien en mer, avec une façade maritime qui s’étend sur plus de 3 500 km, le pays ne compte aucune éolienne offshore en activité.
On en dénombre pourtant plus de 4 000 dans les mers qui bordent le Vieux Continent, installées au large d’une dizaine pays. Les appels d’offres, lancés en 2011 et en 2013 pour la création de six parcs au large de la Normandie et de la Bretagne, ont fait face à des recours systématiques qui ont bloqué l’ensemble du processus.
Pourtant, les machines érigées en mer sont plus puissantes que leurs homologues terrestres et produisent de l’électricité de manière plus continue. Elles peuvent être opérationnelles à pleine puissance près de 45 % du temps, contre 21 % pour les éoliennes terrestres. « C’est une production presque plus prévisible que celle d’une centrale nucléaire », explique le patron d’un grand groupe français.
> Lire aussi  Eoliennes : la filière française prend son envol
Une baisse des coûts colossale
En 2018 et en 2019, plusieurs bonnes nouvelles se sont enfin succédé pour la filière : d’abord, les recours juridiques contre plusieurs parcs, notamment ceux de Fécamp (Seine-Maritime), Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) et Courseulles-sur-Mer (Calvados), ont été rejetés par le Conseil d’Etat. Ensuite, EDF Renouvelables a pris la décision finale d’investissement sur le parc de Saint-Nazaire, qui devrait être le premier français à sortir des eaux en 2022.
La filière a par ailleurs connu une baisse des coûts colossale, notamment au Danemark et au Royaume-Uni. Les six premiers parcs français avaient été attribués avec un très fort niveau de soutien public – qui a, ensuite, été revu à la baisse à l’initiative d’Emmanuel Macron en 2018. Un nouvel appel d’offres a été attribué en juin à EDF pour la réalisation d’un parc à Dunkerque (Nord), à un tarif très bas, avec un soutien public minimal.
> Lire aussi  Après quatre ans d’incertitudes, la deuxième usine d’éoliennes en mer sera construite au Havre
La filière reste timide en termes d’emplois – on y compte environ 1 800 salariés –, mais le développement des parcs français devrait accélérer les choses. L’usine du groupe Siemens-Gamesa, en cours de construction au Havre (Seine-Maritime), devrait fournir les éoliennes de la plupart des parcs français et générer près de 900 emplois directs et indirects. Celles de General Electric situées à Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) et Cherbourg (Manche) devraient équiper plusieurs parcs britanniques et permettre la création de plusieurs dizaines d’emplois supplémentaires.
> Lire aussi  La Charente-Maritime dit stop aux implantations d’éoliennes
Trois projets de fermes pilotes prévus en Méditerranée
Autre secteur qui attend son éveil : l’éolien flottant, qui permet d’installer des parcs en mer plus loin des côtes. « Avec une fondation flottante, reliée aux fonds marins par des lignes d’ancrage, ces éoliennes peuvent être implantées plus au large, dès 30 mètres de profondeur », explique France énergie éolienne (FEE).
En Méditerranée, où les fonds marins plongent rapidement au-delà de 60 mètres de profondeur, trois projets de fermes pilotes sont prévus. Et le premier appel d’offres pour un parc commercial au niveau mondial devrait, lui, être attribué en 2021 pour une installation au large de Groix et de Belle-Ile, dans le Morbihan.
La feuille de route énergétique pour les dix prochaines années, la programmation pluriannuelle de l’énergie, prévoyait, dans un premier temps, des objectifs très timides en la matière. Mais, sous la pression des professionnels, ils ont été revus à la hausse. La loi énergie-climat, adoptée en septembre, prévoit notamment une augmentation des capacités d’éoliennes flottantes d’ici à 2024.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/08/eolien-en-mer-le-premier-parc-francais-sera-raccorde-en-2022_6014657_3234.html>
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14- Un deuxième malus pour les voitures de plus de 1300 kilos ?, LCI, 08/10/19, 18:14
Matthieu Jublin

La commission du développement durable a adopté lundi soir un amendement au projet de Loi de finances qui introduit, en plus du bonus-malus sur les émissions de CO2, un deuxième bonus-malus basé sur le poids des véhicules.
Sorti par la porte début septembre, le projet de bonus-malus basé sur le poids des véhicules revient par la fenêtre de l'Assemblée nationale. Cette fois, c'est assez sérieux : la commission du Développement durable a adopté lundi soir un amendement au projet de Loi de finances (PLF) 2020, qui introduit un nouveau malus pour les voitures en fonction de leur poids, en plus du bonus-malus déjà en place sur les émissions de CO2.
>> Suite à lire à :
<https://www.lci.fr/planete/un-deuxieme-malus-pour-les-voitures-de-plus-de-1300-kilos-2134434.html>
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15- Hauts-de-France : les TER «gratuits lors des prochains pics de pollution», Le Figaro avec AFP, 08/10/19, 20:59

Les TER seront désormais «gratuits» dans les Hauts-de-France lors des pics de pollution, a annoncé mardi 8 octobre le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand. Il souhaite par ailleurs «généraliser les bus interurbains à un euro» pour favoriser l'usage des transports collectifs.
> À lire aussi : Paris : les transports en commun à moitié prix pour les collégiens et les lycéens
«Quand on a des pics de pollution, on ne peut pas rester à se dire ''Oh la la, c'est de plus en plus grave'', il faut agir !», a déclaré Xavier Bertrand (ex-LR) sur France 3, où il était interrogé sur les objectifs environnementaux de la région. Les Hauts-de-France ont été épinglés cet été par un rapport critique de l'Autorité environnementale.
«Dès les prochains pics de pollution, les TER, les trains régionaux, seront gratuits. C'est-à-dire qu'il n'y aura pas ce frein psychologique ou financier de se dire ''je prends ma voiture parce que le train (...) va me coûter effectivement plus cher''», a poursuivi M. Bertrand.
Cette gratuité sera «pour tout le monde» : «ceux qui sont abonnés, il peut y avoir une prolongation du nombre de jours de pics de pollution, et ceux qui ne sont pas abonnés auront la possibilité de prendre tous les TER de la région à chaque fois qu'il y aura une zone qui sera en pic de pollution», a-t-il détaillé.
<https://www.lefigaro.fr/flash-eco/hauts-de-france-les-ter-gratuits-lors-des-prochains-pics-de-pollution-20191008>
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16- Evacuation de la « ZAD » aveyronnaise des opposants à un super transformateur, Le Monde, 09/10/19, 00h19
Rémi Barroux

Mardi 8 octobre, tôt dans la matinée, les gendarmes mobiles ont détruit le campement de l’Amassada, à Saint-Victor-et-Melvieu, où s’étaient réfugiés des dizaines de manifestants. 
« On ne va pas non plus y laisser la peau ! » Par ses mots désabusés, Jean Capel, le maire du petit village aveyronnais de Saint-Victor-et-Melvieu, a commenté, mardi 8 octobre au soir, l’évacuation par les gendarmes mobiles de la zone occupée par des opposants à la construction d’un super transformateur électrique. « Si les bulldozers arrivent demain et commencent les travaux, que peut-on y faire ? », demande encore l’édile, un peu écœuré de voir cette lutte déjà ancienne – à l’origine, le projet de Réseau de transport d’électricité (RTE) devait aboutir en 2009 –, s’achever ainsi.
L’assaut contre les quatre à cinq maisons et cabanes en bois, dont la jolie Amassada, lieu de vie collectif des occupants, a débuté à 5 h 30, mardi matin. Les quelques dizaines de personnes – une centaine selon les opposants, cinquante à soixante selon les forces de l’ordre – qui avaient rejoint la petite dizaine d’habitants permanents, avaient érigé des barricades sur la route départementale et les chemins voisins pour barrer l’accès au terrain, obstacles auxquels ils ont mis le feu face aux forces de l’ordre. Des tirs de grenade lacrymogènes ont repoussé les militants afin que les deux véhicules blindés à roues de la gendarmerie (VBRG), dépêchés sur place, fassent place nette. Il a fallu encore éloigner les opposants de la « zone à défendre », cette ZAD aveyronnaise, puis, une fois le jour levé, évacuer encore la vingtaine de militants réfugiés sur les toits des cabanes.
« Après la phase d’évacuation terminée vers 11 heures du matin, il a fallu sécuriser les lieux puis déconstruire les installations montées sur ce terrain. RTE a ensuite élevé un grillage autour de la parcelle [le terrain sur lequel doit être construit le transformateur fait 4,8 hectares], avec éclairage nocturne et gardiennage », a indiqué au Monde, Pierre Bressolles, le directeur de cabinet de la préfète de l’Aveyron. Les deux gardés à vue, qui avaient été interpellés le matin, ont été libérés à 18 heures.
> Lire aussi  Dans le sud de l’Aveyron, un projet de transformateur fait monter la tension
« Green business »
Les occupants, soutenus par l’équipe municipale de Saint-Victor-et-Melvieu, s’opposent au projet de ce nouveau « superéchangeur » qui doit permettre de relier le réseau actuel, « saturé » selon RTE, à la ligne à très haute tension de 400 000 volts qui passe par là. Il existe pourtant déjà un transformateur sur le territoire de ce petit village d’à peine 400 habitants. La puissance de ce transformateur, permettant l’interconnexion entre les lignes à haute tension (63 000 volts) et celle à très haute tension de 225 000 volts, avait déjà été multipliée par trois ou quatre, il y a deux ans, dénonce le maire, inquiet des effets de toutes ces installations sur la santé de ses habitants.
Surtout, les opposants voient, derrière ce projet, la porte ouverte à d’innombrables champs d’éoliennes et de centrales photovoltaïques, « plusieurs centaines », estiment-ils, qui viendront polluer ce paysage majestueux de causses et de collines, à quelques kilomètres des gorges du Tarn. « C’est la porte ouverte au “green business” », dénonce Nelly Didyk, spécialisée en gestion durable des territoires ruraux, l’une des opposantes évacuée dans la matinée.
> Lire aussi  Dans le sud de l’Aveyron, le projet d’un « supertransformateur » électrique ne passe pas
Depuis l’ordonnance d’expulsion prise par la justice le 28 décembre 2018, les opposants se doutaient de l’issue probable du bras de fer engagé sur le terrain avec RTE et les autorités. A peine évacués, ils se sont réunis dans la salle des fêtes de Saint-Victor-et-Melvieu, pour envisager les suites de leur mouvement. Des initiatives devraient être décidées dans les prochains jours, et une probable marche « pour réoccuper le site » pourrait être organisée le samedi 2 novembre. Le temps de populariser encore leur lutte et faire de leur « ZAD » un nouveau rendez-vous de ceux qui s’opposent aux projets dits « inutiles et imposés », s’appuyant sur l’exemple de Notre-Dame-des-Landes, la lutte victorieuse contre le projet de nouvel aéroport nantais.
De son côté la préfecture qui n’entend guère laisser quiconque se réinstaller à proximité du chantier, où vont bientôt débouler les pelleteuses et les engins de terrassement, a mis en garde les opposants. « Toute personne qui entendrait retourner ce soir ou les jours prochains sur les parcelles évacuées, qui sont une propriété de RTE, s’exposerait à des poursuites judiciaires. Des intrusions sur la parcelle clôturée constitueraient une occupation illégale avec destruction délictuelle du bien d’autrui en réunion (à partir de deux personnes) et en représailles, exposeraient les auteurs de ces intrusions à une peine de sept ans d’emprisonnement et 100 000 € d’amende », a précisé, dans un communiqué, mardi soir, Catherine Sarlandie de la Robertie, préfète du département. Si la lutte contre le transformateur a changé de visage, ce mardi, elle n’est probablement pas terminée.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/09/evacuation-de-la-zad-aveyronnaise-des-opposants-a-un-super-transformateur_6014730_3244.html>
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17- Eoliennes : la filière française prend son envol, Le Monde, maj le 09/10/19 à 06h26
Nabil Wakim  

Malgré une part encore marginale dans la production d’électricité en France, l’éolien connaît une croissance continue. Et emploie désormais plus de 18 000 personnes. 
La France est-elle en train de devenir un leader de l’éolien ? Alors que le secteur marque le pas en Allemagne, pays pionnier en Europe dans le domaine, pas moins de 1 552 mégawatts ont été raccordés au réseau dans l’Hexagone en 2018, selon les chiffres de France énergie éolienne (FEE), l’association de la filière, présentés mardi 8 octobre. C’est un peu moins qu’en 2017, année historique, mais c’est en phase avec les objectifs fixés par la France.
> Lire aussi  En Allemagne, les éoliennes en panne
La prochaine marche sera un peu plus haute. Dans la feuille de route énergétique pour les dix prochaines années, la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), le gouvernement vise 2 000 mégawatts installés chaque année. L’objectif : atteindre 35 000 mégawatts en 2028, et ainsi permettre à la France d’avoir plus de 40 % de son électricité issue d’énergies renouvelables, contre 23 % aujourd’hui.
« C’est une année charnière », explique Pauline Le Bertre déléguée générale de FEE. « On est sur une courbe de progression qui est plutôt stable, mais il va falloir accélérer dans les années à venir pour atteindre les objectifs. »
• Des perspectives reluisantes
La filière a de quoi se réjouir de la feuille de route de la France en la matière : le pays a souvent été vu comme retardataire dans le développement de l’éolien, notamment à cause de la présence ultramajoritaire du nucléaire dans le mix électrique du pays. De fait, la production éolienne reste marginale (un peu plus de 5 % de l’électricité produite en 2018, et 6 % au premier semestre 2019).
Ce développement est porté par une forte baisse des coûts, qui permet aux nouveaux parcs d’être moins gourmands en argent public. Ce qui n’est pas le cas des capacités installées ces dernières années, qui bénéficient d’un soutien de l’Etat sur vingt ans, par le biais de tarifs de rachat garantis, qui a fait gonfler les factures d’électricité des Français.
La France compte désormais 1 380 parcs éoliens, qui rassemblent 7 950 éoliennes. Les deux régions les plus concernées sont les Hauts-de-France (315 parcs) et le Grand-Est (259) : elles représentent, à elles deux, plus de la moitié de la puissance raccordée. L’an dernier, les Hauts-de-France ont d’ailleurs été la région qui a raccordé le plus de nouveaux parcs au réseau. A l’inverse, aucune nouvelle installation n’a eu lieu en Provence-Alpes-Côte d’Azur, en Corse et en Ile-de-France.
> Lire aussi  Eolien en mer : le premier parc français sera raccordé en 2022
Dominé par Engie (ex-GDF Suez) et EDF Renouvelables, et malgré une concentration importante ces dernières années, le marché reste relativement ouvert. On trouve ainsi le développeur canadien Boralex, le Français Energie Team ou le Britannique RES.
Alors que l’Allemagne et le Royaume-Uni connaissent un ralentissement dans leur rythme d’installation de parcs, la France, elle, se montre l’une des plus ambitieuses en la matière, note, mardi, dans son rapport annuel, WindEurope, l’organisation qui rassemble les professionnels du secteur sur le continent.
• Des emplois en forte progression
On compte désormais plus de 18 000 emplois directs et indirects dans la filière, soit une progression de 6 % par rapport à 2017 et de plus de 14 % depuis 2016. Ils se trouvent dans plus d’un millier d’entreprises et recouvrent des réalités très différentes. C’est logiquement dans le secteur du développement de nouveaux parcs que se trouve la plus forte croissance de l’emploi – les entreprises peinant parfois à trouver les profils adaptés.
« Les dossiers d’instruction sont de plus en plus importants. Compte tenu du niveau d’exigence pour être exemplaire sur le plan environnemental, les besoins en termes d’études sont plus nombreux », explique Pauline Le Bertre. Le secteur de la maintenance est, lui aussi, en pleine expansion, l’installation continue de nouveaux parcs demandant plus d’interventions.
L’éolien est désormais l’énergie renouvelable qui emploie le plus de salariés, devant l’hydraulique, la biomasse et le solaire. Selon France énergie éolienne, « 1,2 emploi est généré par chaque mégawatt installé et raccordé au réseau ». La filière espère ainsi créer près de 40 000 nouveaux postes d’ici à 2030.
Toutefois, le secteur comporte relativement peu d’emplois industriels, dans la mesure où une grande partie des composants de l’éolien terrestre sont importés. Les principaux installateurs en France sont, de très loin, le danois Vestas et l’Allemand Enercon.
> Lire aussi  Le Danemark fait la part belle à l’énergie éolienne
• La bataille de l’acceptabilité
L’obstacle majeur au développement de l’éolien en France reste la question de son acceptabilité par la population. Soutenues dans les enquêtes d’opinion – plusieurs sondages montrent que plus de 70 % des Français ont une bonne image de cette énergie –, les éoliennes font face à une farouche coalition d’opposants, un assemblage hétéroclite qui rassemble associations de riverains ou de chasseurs, écologistes, élus de droite ou mouvements d’extrême droite.
Cette opposition, incarnée, notamment, par la Fédération environnement durable (FED), parvient à déposer des recours juridiques contre la quasi-totalité des projets. La FED mène campagne contre un « programme inutile et dévastateur », qui génère « des nuisances et le massacre des paysages de la France ». 
Une opposition qui ralentit la croissance de l’éolien : le développement d’un parc prend en moyenne sept ans, contre deux fois moins ailleurs en Europe.Pauline Le Bertre estime que « 95 % des recours sont rejetés ou qualifiés d’abusifs ».
Les anti-éolien ont récemment reçu le soutien de plusieurs élus de droite, tels le président de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, ou celui de l’Association des départements de France (ADF), l’ancien ministre Dominique Bussereau. La présidente du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, demande aussi la mise en place d’un « moratoire » au niveau national.
> Lire aussi  La campagne anti-éolien de Xavier Bertrand
Un groupe de travail animé par l’ex-LR Sébastien Lecornu, lorsqu’il était secrétaire d’Etat de Nicolas Hulot, a mis en place, depuis 2018, un certain nombre de mesures qui visent à la fois à réduire la portée des recours – en faisant instruire les dossiers directement en cour d’appel – tout en cherchant des moyens d’augmenter l’acceptabilité sociale de l’éolien, notamment en augmentant les revenus fiscaux des mairies concernées.
+ Infographie : L’éolien progresse mais reste marginal dans le mix énergétique <https://img.lemde.fr/2019/10/08/0/0/1068/5220/688/0/60/0/6f07e32_7DBA7rgEA886EPwBZJ2MGUu2.png>
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/08/eoliennes-la-filiere-francaise-prend-son-envol_6014656_3234.html>
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18- EPR de Flamanville : les soudures coûteront 1,5 milliard d'euros de plus, AFP, 09/10/19, 14:00
Julien Mivielle

EDF compte utiliser des robots pour réparer des soudures du réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche), une opération qui doit encore alourdir la facture du chantier de 1,5 milliard d'euros, pour atteindre 12,4 milliards d'euros.
L'électricien, qui vise maintenant un chargement du combustible fin 2022, a présenté mercredi sa solution privilégiée retenue pour effectuer les travaux complexes de réparation.
EDF avait planché sur trois scénarios pour réparer les soudures du réacteur de nouvelle génération, qui doivent être reprises à la demande de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
"Le scénario de reprise des soudures de traversées privilégié par EDF est l'utilisation de robots télé-opérés, conçus pour mener des opérations de grande précision à l'intérieur des tuyauteries concernées", a expliqué le groupe, qui dispose aussi d'une solution de repli. L'ASN doit valider la méthode retenue au plus tard fin 2020, avant un début des travaux. 
Les réparations s'annoncent complexes, car elles concernent huit soudures difficilement accessibles, situées dans la traversée de l'enceinte de confinement, la grosse structure de béton qui doit retenir les éléments radioactifs en cas d'accident.
Ce scénario privilégié se traduit par "une date de chargement du combustible à fin 2022" et conduit "à réestimer le coût de construction à 12,4 milliards d'euros, soit une augmentation de 1,5 milliard", a souligné EDF.
Les problèmes à Flamanville ont conduit le gouvernement à commander à l'ancien PDG de PSA Jean-Martin Folz un audit, qui doit être remis le 31 octobre.
- "Plan B"-
"Le gouvernement ne peut pas se satisfaire de cette situation et attend des explications", a réagi mercredi le ministère de la Transition écologique, relevant que l'audit "devrait faire toute la lumière sur les causes des retards et écarts de coûts".
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a déjà promis qu'il en tirerait "toutes les conséquences à tous les étages".
Le coût prévu de l'EPR était annoncé jusqu'à présent à 10,9 milliards, déjà trois fois plus que l'estimation initiale.
Le "plan B" - si la solution des robots n'était pas validée par l'ASN - est "fondé sur l'extraction et la remise à niveau dans les bâtiments auxiliaires de sauvegarde" pour les soudures problématiques.
Dans ce cas, cela conduirait "vraisemblablement à un délai supplémentaire de l'ordre d'une année et un coût supplémentaire de l'ordre de 400 millions d'euros", a indiqué Xavier Ursat, directeur de l'ingénierie et des projets "nouveau nucléaire" d'EDF, lors d'une conférence téléphonique. Mais il a jugé la probabilité "faible" d'avoir recours à cette solution alternative.
"EDF nous a consultés en amont pour choisir leur solution de réparation", a de son côté indiqué l'ASN, interrogée par l'AFP.
"Ils devront ensuite transmettre à l'ASN un dossier réglementaire, qui devra démontrer la conformité de l'équipement réparé. Il s'agira notamment de montrer que le procédé de soudage retenu permet d'atteindre les propriétés et le niveau de qualité requis", a-t-on poursuivi. 
- "Moments difficiles" -
"Des essais seront ainsi réalisés pour qualifier le procédé", précise le gendarme du nucléaire.
L'affaire des soudures est une énième déconvenue pour l'électricien, qui prévoyait ces dernières années de démarrer l'EPR de Flamanville fin 2019 pour une mise en service commerciale en 2020, quand le calendrier initial tablait sur 2012. Mais EDF avait déjà prévenu cet été que le démarrage n'aurait pas lieu avant fin 2022.
A la Bourse de Paris, l'action EDF perdait 1,80% à 9,368 euros mercredi à la mi-journée, dans un marché en hausse de 0,55%. 
EDF rencontre aussi des difficultés sur son chantier anglais. Il a récemment annoncé un nouveau surcoût pouvant aller jusqu'à 3,3 milliards d'euros pour les deux réacteurs EPR qu'il construit à Hinkley Point C.
Le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy a promis début octobre des "décisions concrètes" sur la filière nucléaire pour "collectivement tirer les leçons de cette situation".
"Il ne faut pas se voiler la face, la filière nucléaire française vit des moments difficiles, parce que s'accumulent des problèmes de qualité industrielle dans la réalisation des chantiers. De ce fait, les devis, les délais ne sont pas respectés", a-t-il reconnu.
L'hypothèse d'un abandon du chantier de Flamanville avait été abordée en conseil d'administration il y a quelques mois, mais jamais vraiment envisagée par l’État, qui contrôle le capital de l'entreprise.
<https://information.tv5monde.com/info/epr-de-flamanville-les-soudures-couteront-15-milliard-d-euros-de-plus-325853>
Sur le même sujet :
> EPR de Flamanville : la facture s'alourdit de 1,5 milliard d'euros <https://information.tv5monde.com/info/epr-de-flamanville-la-facture-s-alourdit-de-15-milliard-d-euros-325827>, AFP, 09/10/19, 10:00
> Nucléaire : l’EPR de Flamanville coûtera au moins 12,4 milliards d’euros, Le Monde, 09/10/19, 15h32
Nabil Wakim
EDF a officialisé mercredi un nouveau dérapage de 1,5 milliard d’euros du projet de réacteur de troisième génération. 
Le groupe EDF va-t-il un jour se sortir de la malédiction de Flamanville ? Mercredi 9 octobre, il a annoncé par communiqué que les travaux sur les soudures défectueuses allaient occasionner de nouveaux surcoûts : 1,5 milliard d’euros supplémentaires, ce qui porte à plus de 12,4 milliards le budget total du projet. Amorcée en 2007, la construction du réacteur EPR de Flamanville, dans la Manche, devait initialement être connecté au réseau électrique en 2012, et coûter environ 3,5 milliards d’euros. En pratique, il ne démarrera pas avant 2023 – au plus tôt.
L’origine de ce nouveau retard est identifiée depuis plus d’un an : en avril 2018, l’électricien a annoncé que plusieurs défauts avaient été repérés sur une soixantaine de soudures. Plusieurs mois plus tard, il est apparu que, parmi les soudures concernées, huit d’entre elles étaient situées à un endroit crucial : elles traversent la double enceinte en béton du bâtiment réacteur.
Pendant plusieurs mois, au début de l’année 2019, la société a tenté de convaincre l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) qu’elle pouvait s’abstenir de refaire ces soudures non conformes et conserver peu ou prou son calendrier de démarrage du réacteur. Mais l’ASN a jugé, au printemps, qu’elles ne correspondaient pas au cahier des charges présenté par EDF à l’origine et a demandé à l’électricien de les reprendre entièrement.
Robots contrôlés à distance
Le président de l’ASN, Bernard Doroszczuk, entendu par les parlementaires sur ce dossier au mois de juillet, avait déploré l’attitude du groupe public, estimant qu’il avait cherché à « se justifier techniquement (…) plutôt que de réaliser la réparation de ces équipements ». A l’inverse, au sein de l’entreprise, si on affirme respecter les décisions du gendarme du nucléaire, on ne cache pas son agacement. « Elle ne gère plus la sûreté, elle gère des procédures », pestait, il y a peu, un cadre dirigeant excédé.
Pour réparer les soudures concernées, EDF a retenu un scénario qui s’appuie sur l’utilisation de robots opérés à distance. Une technologie déjà utilisée sur le parc nucléaire existant, mais que l’ASN doit valider pour cette procédure nouvelle. Une décision qui ne devrait pas intervenir avant l’automne 2020. C’est uniquement à cette date que l’entreprise pourra engager les travaux. L’utilisation de cette technologie permettrait de ne pas détruire le béton qui entoure les conduites concernées.
Si le « gendarme » du nucléaire ne validait pas l’utilisation des robots, la société prévoit un plan B, qui conduirait à un surcoût de 400 millions d’euros et à un retard supplémentaire d’un an. Une stratégie validée mardi par le conseil d’administration, qui a approuvé la poursuite du chantier.
Ce dossier des soudures n’est pas la première difficulté technique à laquelle est confrontée la construction de l’EPR de Flamanville. Des anomalies ont ainsi été découvertes en 2014 sur la composition de l’acier du fond et du couvercle de la cuve. A la demande de l’ASN, celui-ci devra être remplacé, avant la fin 2024 – soit peu de temps après la date espérée de mise en service du réacteur.
Plus récemment, début septembre, l’entreprise publique a annoncé des défauts de fabrication « sur certaines soudures de générateurs de vapeur », des composants cruciaux des centrales, lors de leur fabrication. Les quatre générateurs du réacteur EPR sont concernés – l’ASN n’a pas encore rendu son verdict sur d’éventuels travaux supplémentaires.
> Lire notre éditorial : Nucléaire : le prix de la confiance
L’avenir de la filière nucléaire compromis
Ce nouveau retard n’a pas pour seule conséquence de repousser le démarrage de l’EPR de Flamanville : il complique l’avenir de la filière nucléaire française dans son ensemble. L’électricien doit présenter au président de la République à la mi-2021 un dossier complet pour la construction de nouveaux réacteurs de troisième génération en France.
Mais cette échéance semble de moins en moins réaliste. Elle avait justement été fixée pour que ce chantier soit lancé après le démarrage de la nouvelle centrale. Or le gouvernement ne souhaite pas s’engager plus loin tant que le réacteur de Flamanville n’a pas démarré. Ce retard repousse dans les faits toute décision à l’après-présidentielle de 2022. Et risque de compliquer la tâche de la filière : quel candidat souhaitera porter dans son programme la construction de nouveaux réacteurs, si Flamanville est encore loin de démarrer ?
Le groupe public doit par ailleurs répondre à une autre demande de l’exécutif : Bruno Le Maire, a demandé en juillet un rapport à l’ancien président de PSA, Jean-Martin Folz, pour faire la lumière sur Flamanville, qui doit être rendu fin octobre. Le ministre de l’économie, le soutien le plus actif du nucléaire au sein du gouvernement, n’a pas mâché ses mots, fin septembre, estimant que « toutes ces dérives sont inacceptables » et que EDF ne doit pas se comporter en « Etat dans l’Etat ». « Il a le sentiment qu’on ne lui dit pas la vérité sur ce dossier, il est exaspéré », décrypte-t-on dans son entourage.
Ces difficultés interviennent alors que l’électricien a également annoncé un surcoût de 3,3 milliards d’euros pour les deux réacteurs EPR qu’il construit sur le site de Hinkley Point C au Royaume-Uni. A ce jour, seuls les deux réacteurs de troisième génération de Taïshan, en Chine, ont été mis en service.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/09/nucleaire-l-epr-de-flamanville-coutera-1-5-milliard-d-euros-de-plus-que-prevu_6014777_3234.html>
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19- Californie : courant coupé pour 800.000 clients face aux risques d'incendie, AFP, 09/10/19, 21:00

Un fournisseur d'électricité américain, jugé responsable de l'incendie le plus meurtrier de Californie l'an dernier, a annoncé mercredi qu'il allait couper préventivement l'électricité à 800.000 clients dans le nord de cet Etat et autour de San Francisco pour limiter les risques de départ de feu.
Ces coupures, d'une ampleur sans précédent en Californie, affecteront au total près de deux millions de personnes. 
Elles pourraient durer plusieurs jours, le temps pour l'opérateur d'inspecter toutes ses installations une fois l'alerte passée, a averti Pacific Gas & Electric (PG&E).
Les coupures se dérouleront par phases. La ville de San Francisco ne sera pas directement touchée mais une partie de sa baie devrait être sans courant, y compris certaines zones de la Silicon Valley.
"La décision de couper l'alimentation électrique répond aux prévisions de temps sec, chaud et venteux, et du risque potentiel d'incendie", a justifié l'opérateur dans un communiqué, précisant que cet épisode de "vents violents" était prévu pour durer jusqu'à jeudi. 
Pointée du doigt pour ses installations vétustes et un entretien insuffisant de la végétation autour des lignes à haute tension, PG&E s'est mise en faillite en janvier.
Elle fait face à des milliards de dollars de dettes potentielles en raison de sa responsabilité dans le "Camp Fire" qui a ravagé en novembre 2018 la bourgade californienne de Paradise, faisant au moins 86 morts et détruisant 18.000 bâtiments. Les conditions météorologiques étaient à l'époque similaire à celles qui prévalent actuellement dans le nord de la Californie, une région touchée à plusieurs reprises ces dernières années par de violents feux de forêt.
Le mois dernier, la société a annoncé le versement de 11 milliards de dollars aux compagnies d'assurance ayant indemnisé les victimes du "Camp Fire".
PG&E avait été critiquée à l'époque pour n'avoir pas coupé l'électricité dans des zones à risque comme d'autres opérateurs le font, avec succès, depuis plusieurs années.
Mais elle a aussi été critiquée mercredi pour avoir mis en œuvre ces coupures préventives, qui obligent à fermer écoles, universités et autres lieux publics. Jerry Hill, un sénateur local démocrate dont la circonscription est privée d'électricité, a ainsi jugé ces mesures "excessives". "Ça appartient au Tiers Monde, et ce n'est pas notre cas", a-t-il estimé.
Pour atténuer l'impact des coupures, PG&E a ouvert dans les zones concernées des "centres" où les habitants peuvent venir recharger leurs appareils électriques, bénéficier de locaux climatisés, etc.
Le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, a pris la défense de cette stratégie de PG&E. "C'est un énorme désagrément. Personne ne veut de ça. Mais c'est une question de sécurité publique", a-t-il souligné.
Le drapeau rouge pour les incendies flotte également sur le sud de la Californie, où d'autres opérateurs pourraient à leur tour couper le courant.
<https://information.tv5monde.com/info/californie-courant-coupe-pour-800000-clients-face-aux-risques-d-incendie-325951>
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20- Diesel : Daimler contraint de rappeler des centaines de milliers de Mercedes supplémentaires, AFP, 11/10/19, 22:00

L'agence allemande de l'automobile (KBA) a ordonné à Daimler de rappeler des centaines de milliers de Mercedes Benz supplémentaires, soupçonnées d'être équipées d'un logiciel truqueur, a annoncé vendredi le constructeur.
"Nous estimons qu'un nombre moyen à six chiffres sera concerné par ce rappel", a expliqué Daimler, utilisant une formule fréquente en Allemagne et précisant que le groupe fera appel de la décision tout en "coopérant avec les autorités".
Au moins 260.000 fourgons du type "Sprinter" sont concernés par ce rappel européen, a indiqué l'entreprise dans un communiqué, précisant que l'intégralité des véhicules ont été construits avant juin 2016.
La KBA avait ouvert une enquête début octobre, selon les médias allemands, soupçonnant le constructeur de l'installation d'un "logiciel illicite" visant à faire paraitre les voitures moins polluants en laboratoire qu'en réalité sur les routes.
Daimler a déjà dû rappeler quelque 700.000 voitures, dont près de 300.000 en Allemagne, mais conteste l'illégalité des "fonctions de gestion du moteur" épinglées par les autorités.
Le constructeur effectue au compte-goutte ses rappels, qui visent à installer des correctifs de logiciel dans les véhicules.
Les enquêtes sur ce scandale du diesel ont commencé en Allemagne en 2015 quand Volkswagen a admis avoir truqué 11 millions de véhicules, dont 2,4 millions vendus en Allemagne.
Fin septembre, Daimler avait accepté de payer une amende de 870 millions d'euros pour avoir mis sur le marché depuis 2008 des véhicules diesel qui ne respectaient pas les normes légales sur les émissions polluantes.
Mais le groupe avait insisté que cela ne changeait pas son appréciation de la légalité des logiciels utilisés.
Vendredi, Daimler a précisé que le rappel n'allait avoir "aucun effet négatif sur le résultat", précisant toutefois que d'autres rappels "ne sont pas à exclure" car "les procédures avec la KBA sont en cours".
Le fabricant de Mercedes-Benz a affiché en juillet une perte trimestrielle de 1,2 milliard d'euros, causée par des provisions dans le cadre du "dieselgate", la première perte trimestrielle pour le groupe en dix ans.
Par ailleurs, quatre responsables de Daimler sont toujours visés par des enquêtes, accusés de fraude et de publicité mensongère en lien avec la manipulation des émissions des véhicules diesel.
<https://information.tv5monde.com/info/diesel-daimler-contraint-de-rappeler-des-centaines-de-milliers-de-mercedes-supplementaires>
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21- Incident à la centrale nucléaire de Golfech, visite de l'ASN dès lundi, AFP, 12/10/19, 13:00

Un incident à la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne) s'est produit mardi lors d'"opérations de vidange" d'un réacteur, a annoncé la direction du site, dont la "dégradation" de l'exploitation a été récemment pointée dans un rapport de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
La direction admet "un non-respect des règles générales d'exploitation lors d'opérations de vidange du circuit primaire de l'unité de production n°2", dû à une erreur humaine.
"Pour mener à bien la vidange du circuit primaire, un salarié de la centrale doit manœuvrer une vanne située sur un évent (matériel permettant une entrée ou sortie d’air, ndlr) du pressuriseur. Cependant, peu avant la réalisation de son activité, le salarié est interrompu et il ne manœuvre pas la vanne. Les opérations de vidange du pressuriseur ont été engagées sans l’ouverture de l'évent, et donc dans une phase inappropriée de l'arrêt", explique-t-elle dans un communiqué.
Selon la direction de la centrale, cet incident, classé 1 sur une échelle de 7, "n'a eu aucune conséquence sur la sûreté des installations, sur la sécurité du personnel, ni sur l'environnement".
Il a tout de même dû être déclaré jeudi à l'ASN qui doit mener à partir de lundi une inspection renforcée sur le site mobilisant une vingtaine de ses inspecteurs et prévue de longue date.
Le réseau "Sortir du nucléaire" déplore pour sa part "un silence assourdissant et une communication tardive et lénifiante".
"Les éléments qui nous ont été transmis et la communication lacunaire d'EDF nous inquiètent d'autant plus au regard de la situation très dégradée sur le site. Il est indécent que l'entreprise rejette la faute sur +un salarié+ pour détourner l'attention d'un problème plus global qui génère déjà des risques", souligne-t-il dans un communiqué. 
Fin septembre, l'ASN avait affirmé que la qualité de l'exploitation de la centrale de Golfech s'était "dégradée" en 2018. Cette "détérioration", qui porte surtout "sur la surveillance en salle de commande", s'est traduite par la déclaration "de nombreux incidents", selon les délégués pour l'Occitanie de l'ASN. 
Cela fait notamment suite au renouvellement "en cinq ans de la moitié des effectifs" de la centrale, qui compte deux réacteurs d'une puissance de 1.300 mégawatts chacun, d'après la même source.
<https://information.tv5monde.com/info/incident-la-centrale-nucleaire-de-golfech-visite-de-l-asn-des-lundi-326497>
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22- Un cargo s'échoue au cœur de la réserve naturelle de Bonifacio, AFP, 13/10/19, 15:00
Pascal Pochard-Casabianca, avec Estelle Emonet à Marseille

Un cargo transportant des bobines d'acier s'est échoué dans la nuit de samedi à dimanche en plein cœur de la réserve naturelle des Bouches de Bonifacio (Corse-du-Sud) en dépit des appels répétés des garde-côtes, un accident qui n'a pas entraîné de pollution dans l'immédiat.
Dimanche vers 03H00, le Rhodanus, battant pavillon d'Antigua-et-Barbuda (Antilles), avec à son bord sept membres d'équipage, devait pénétrer dans les bouches de Bonifacio. "Mais il n'a pas viré à temps et a poursuivi sa route vers la côte, en dépit des appels répétés du Centre opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) en Corse, du sémaphore de Pertusato et de la station italienne Maddalena pendant près de 50 minutes", selon la préfecture maritime.
"L’équipe d’évaluation et d’intervention (EEI) hélitreuillée dans la matinée sur le Rhodanus (...) a permis d’établir qu'aucune pollution n'est actuellement à déplorer", a indiqué en milieu d'après-midi la préfecture maritime. 
"L’absence de pollution sur zone et les conditions météo actuelles ne font pas craindre de danger imminent pour le littoral", a-t-elle ajouté. 
"Le navire se trouve en plein milieu des archipels de la réserve naturelle des bouches de Bonifacio, dans une zone de protection renforcée, très sensible du point de vue environnemental", a toutefois souligné le directeur de la réserve, Jean-Michel Culioli, qui se trouvait sur place.
"Il n'aurait jamais dû se trouver là. Nous restons très vigilants", a insisté le responsable de la plus grande réserve naturelle de France métropolitaine. 
Situées entre la Corse et la Sardaigne, les bouches de Bonifacio s’étendent sur 80.000 hectares. En 2011, le détroit a été reconnu par l’Organisation maritime internationale comme Zone maritime particulièrement vulnérable (ZMPV).
- "Une zone très dangereuse" - 
Le remorqueur Abeille Flandre et le bâtiment de soutien, d'assistance et de dépollution Jason ont appareillé de Toulon dans la matinée, alors que des plongeurs spécialisés de la Marine nationale devaient dans l'après-midi inspecter la coque du navire. 
Un arrêté a été pris pour interdire la navigation et les activités nautiques dans un rayon de 1.000 mètres autour du navire. 
Construit en 1998, le Rhodanus transporte 2.650 tonnes de bobines d'acier. 
Il est parti "du port italien de Tarente et devait rejoindre lundi Port-Saint-Louis-du-Rhône (Bouches-du-Rhône)", selon la préfecture maritime. 
Des gendarmes de la brigade de recherche de Marseille se trouvaient à bord pour commencer l'enquête judiciaire sous l’égide du procureur de Marseille, a ajouté la même source.
Le navire avait déjà rencontré des difficultés en 2010 à Porto-Vecchio. Selon Corse-Matin, les "garde-côtes sardes avaient tenté d'alerter le commandement mais le pilote s'était endormi". "Le pire avait été évité par un changement de cap à 500 mètres avant l'impact annoncé", relate le journal.
Le Rhodanus s'est échoué dimanche à proximité des plages de Cala Longa où, cet été, le bateau sur lequel se trouvait le chanteur Gims avait pris feu et provoqué une pollution. "On est dans la lignée de ce que l'on a déjà malheureusement connu sur Bonifacio. Les bouches sont une zone très dangereuse, on est en plein cœur du parc marin international", a déploré le maire de Bonifacio Jean-Charles Orsucci (LREM), joint par l'AFP. 
"Il faut sûrement encore renforcer la surveillance dans le canal de Corse avec, pourquoi pas, un système de pilotage (un pilote habilité monte à bord), parce que cet incident nous ramène à un risque majeur de pollution, qui pourrait être terrible pour toute la Corse", a-t-il estimé. 
"A ce stade, aucune pollution n’est constatée, mais nous avons par précaution déclenché des moyens de lutte antipollution, et restons vigilants sur l’évolution de la situation", avait réagi en milieu de journée sur Twitter la ministre de la Transition écologique Élisabeth Borne.
"Immatriculé dans un paradis fiscal et symbole du grand déménagement du monde, il illustre l'irresponsabilité écologique & fiscale. Protégeons nos côtes plutôt que les multinationales !", a tweeté l'eurodéputée LFI Manon Aubry.
<https://information.tv5monde.com/info/un-cargo-s-echoue-au-coeur-de-la-reserve-naturelle-de-bonifacio-326643>
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23- Interview. « Les renouvelables polluent autant que le pétrole » Une propagande politique ?, Mr Mondialisation, 13/10/18

« La guerre des métaux rares » de Guillaume Pitron, livre qui a connu récemment un important écho médiatique, a permis à son auteur de multiplier les tribunes publiques dénonçant la transition énergétique. On en trouve aujourd’hui des dizaines, dans tous les médias, avec un seul et même son de cloche : les renouvelables polluent autant que les énergies fossiles. Cette semaine, un énième article de Libération titré – Métaux rares : « Un véhicule électrique génère presque autant de carbone qu’un diesel » – fait le buzz sur les réseaux. Il repose lui aussi sur les travaux de Guillaume Pitron. La lecture de son ouvrage, qui se conclut par un appel manifeste à soutenir la réouverture de mines industrielles en France – comme le souhaite Emmanuel Macron – laisse pourtant un étrange goût d’inachevé. Le journaliste accuse, sans plus de précautions ou de nuances, la « révolution verte » comme étant la pire arnaque de ce début de 21ème siècle. On en oublierait presque qu’entre Jérémy Rifkin – qui fantasme sur une troisième révolution industrielle verte – et les partisans d’un business as usual carboné, une multitude de réflexions sont menées pour organiser une descente énergétique maîtrisée, appuyée par une transition vers des renouvelables à impact maîtrisé. Une distinction de taille qui brille par son absence dans cet ouvrage. Pendant ce temps, la médiatisation nationale des thèses de Guillaume Pitron attise les effets réactionnaires anti-écologistes sans poser la question d’une critique systémique du capitalisme industriel.
Dans l’interview qui suit, nous avons voulu permettre à Alma Dufour et Juliette Renaud, membres des Amis de la Terre, de répondre aux principales thèses défendues par Guillaume Pitron. Selon elles, le problème n’est certainement pas la transition énergétique elle-même, mais le modèle économique choisi pour y parvenir. L’arnaque de la « croissance verte ».
>> Suite à lire à :
<https://mrmondialisation.org/reouverture-des-mines-en-france-un-formidable-operation-de-greenwashin/>
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En audio
24- Pollution lumineuse : sauver l'obscurité, France Inter, La Terre au Carré, 10/10/19, de 13h30 à 14h30
Mathieu Vidard

Aujourd'hui, la Voie lactée n'est plus visible pour plus d'un tiers de l'humanité. Quatre-vingt-trois pour cent de la population mondiale vit sous un ciel entaché de pollution lumineuse. Quelles sont les conséquences de cette perte d’obscurité ? 
L'invité du jour : Samuel Challéat
Chercheur en géographie environnementale, Samuel Challéat tient à entrer dans le sujet par le prisme de l'obscurité pour l'établir d'emblée comme une ressource essentielle. 
Dans son livre, Sauver la nuit, paru aux éditions Premier Parallèle,le géographe décrit les effets néfastes que la lumière artificielle a sur la santé des humains et des écosystèmes.
> Emission (53 minutes) à retrouver à : 
<https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-10-octobre-2019>
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En images
25- Orne : les bus d’Alençon roulent au colza, France 3, le 12/13 national, 12/10/19

Le réseau de bus de la ville d'Alençon (Orne) est le premier à rouler avec un mélange d'huile de colza et d'électrique. Un mélange qui permet de réduire de 60% les émissions de CO2. 
Olivier Morvillez, directeur du réseau de transport Alto, goûte le carburantque vont consommer ses bus dans les prochains mois. Alto est le premier réseau urbain de France à utiliser cette énergie verte. "Ce carburant n'émet pas de CO2. Le produit est neutre, non polluant, propre et respectueux de la nature", explique le directeur du réseau de bus. 
Un produit utilisé dans les pays nordiques
À Alençon (Orne), huit bus hybrides vont sillonner la ville avec, pour seule énergie, l'électricité et l'huile de colza. Aucune modification mécanique n'a été nécessaire. Ce carburant 100% français est testé depuis des années par les pays nordiques. "C'est un produit qui est utilisé à grande échelle dans les pays nordiques, en Suède en particulier et en Norvège", confirme Marc Vandecandelaere, directeur commercial de l'Oléo 100. Réservé aux professionnels du transport et aux collectivités locales, l'Oléo 100 a un autre avantage : celui de fonctionner en circuit court.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/orne-les-bus-dalencon-roulent-au-colza_3656423.html>
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Une annonce
26- Projets EnR : comment favoriser la coopération entre acteurs ?, IMT Atlantique, Blain (44130), le 27/11/19, de 9h à 17h

Les acteurs de la transition énergétique et sociétale en Pays de la Loire vous invitent à une journée pour partager, échanger et faire
Projets d'énergies renouvelables : comment favoriser la coopération entre acteurs publics et société civile ?
ou comment (apprendre à) faire ensemble pour créer de la résilience sur nos territoires
Mercredi 27 novembre 2019
Salle des fêtes à Blain (44130)
9h00-17h00
Collectivités, collectifs d’habitants, d’agriculteurs et d’entreprises, cette journée est pour vous, pour nous !
Nombre de places limité à 100 personnes, participation libre (prix d'équilibre à 30 €), sur inscription
> Pour s’inscrire <https://web.imt-atlantique.fr/x-dre/lsd/index.php?sid=94766&newtest=Y&lang=fr>
> Programme prévisionnel :
<https://web.imt-atlantique.fr/x-dg/transition-energetique/uploads/ressources/Programme%20TES/Evenements/27%20novembre%202019/Programme%2027%20novembre%202019.pdf>
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À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)...
NOS APPELS 
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NOS CAMPAGNES 
– 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/> pour participer à l'émergence d'un modèle énergétique plus propre et durable
– Mon Restau’Responsable® <https://www.youtube.com/watch?list=PLh--7obE3XQ5hw0hyacAsOc7PLMneP7-N&v=Eo7AZvPE_MA> pour guider les professionnels de la restauration collective et valoriser leurs bonnes pratiques.
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NOS VIDÉOS PÉDAGOGIQUES 
– Sur notre chaîne You Tube <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>, retrouvez toutes nos vidéos.  
NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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