[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 1 annonce (mardi 15 octobre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 15 Oct 07:23:52 CEST 2019


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Cancer, pesticides et principe de précaution : les confusions de Ségolène Royal <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/10/07/cancer-pesticides-et-principe-de-precaution-les-confusions-de-segolene-royal_6014565_4355770.html>, Blog Les Décodeurs, 07/10/19, 15h53
2- Trois pistes pour virer écolo <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/10/07/trois-pistes-pour-virer-ecolo_6014576_4500055.html>, M le Mag, 07/10/19, 16h47
3- Chronique. « Unilever fait face à un immense défi dans la lutte contre le plastique » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/08/l-immense-defi-d-unilever-dans-la-lutte-contre-le-plastique_6014663_3234.html>, Le Monde, 08/10/19, 11h53
4- Décryptage. De l’obsolescence programmée à la « réparation programmée » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/10/09/de-l-obsolescence-programmee-a-la-reparation-programmee_6014737_3232.html>, Le Monde, 09/10/19, 01h09
5- Sondage ? Municipales : l’environnement doit être une priorité du maire pour un Français sur trois <https://www.francebleu.fr/infos/politique/sondage-municipales-un-tiers-des-francais-jugent-que-l-environnement-doit-etre-une-priorite-de-leur-1570461319>, France bleu, 09/10/19, 08:31 
6-  <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/09/frank-jensen-maire-de-copenhague-la-transition-ecologique-doit-reduire-les-emissions-mais-aussi-ameliorer-la-qualite-de-vie_6014837_3244.html>Entretien. Frank Jensen, maire de Copenhague : "La transition écologique doit réduire les émissions, mais aussi améliorer la qualité de vie <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/09/frank-jensen-maire-de-copenhague-la-transition-ecologique-doit-reduire-les-emissions-mais-aussi-ameliorer-la-qualite-de-vie_6014837_3244.html>", Le Monde, 09/10/19, 14h19
7- Gaspillage : les Français jugent sévèrement les supermarchés <https://positivr.fr/supermarche-et-developpement-durable-enquete-rubikloud/>, Positivr, 09/10/19, 17:04
8- Enquête. Entre conscience verte et course à la puissance, l’industrie du jeu vidéo en pleine contradiction <https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/10/09/entre-conscience-verte-et-course-a-la-puissance-l-industrie-du-jeu-video-en-pleine-schizophrenie_6014863_4408996.html>, Le Monde, 09/10/19, 20h39
9- Les territoires ruraux confrontés à la raréfaction des services publics <https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/10/09/les-territoires-ruraux-face-a-la-rarefaction-des-services-publics_6014881_823448.html>, Le Monde, maj le 10/10/19 à 17h00
10- Entretien. José Mirabal : les indigènes d'Amazonie doivent être "des protagonistes" <https://information.tv5monde.com/info/jose-mirabal-les-indigenes-d-amazonie-doivent-etre-des-protagonistes-326348>, AFP, 11/10/19, 15:00
11- Tribune. « Il n’est plus temps de bricoler, mais de monter en puissance sur les investissements publics “verts” » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/10/11/il-n-est-plus-temps-de-bricoler-mais-de-monter-en-puissance-sur-les-investissements-publics-verts_6015128_3232.html>, Le Monde, 11/10/19, 15h12
12- Huile de palme : le Conseil constitutionnel inflige un revers à Total <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/11/huile-de-palme-le-conseil-constitutionnel-inflige-un-revers-a-total_6015133_3234.html>, Le Monde, 11/10/19, 15h19
13- A La Défense, des militants altermondialistes veulent mettre « hors service » Total, Amazon et BNP Paribas <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/12/a-la-defense-des-militants-altermondialistes-veulent-mettre-hors-service-total-amazon-et-bnp-paribas_6015274_3244.html>, Le Monde, 12/10/19, 15h43
14- Ecologie : le budget 2020 affiche un vert encore bien pâle <https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/10/14/ecologie-le-budget-2020-affiche-un-vert-encore-bien-pale_6015371_823448.html>, Le Monde, 14/10/19, 03h50
15- Le Nobel d'économie à la Française Esther Duflo, Abhijit Banerjee et Michael Kremer <https://www.franceculture.fr/economie/le-nobel-deconomie-a-la-francaise-esther-duflo-abhijit-banerjee-et-michael-kremer>, France Culture, 14/10/19, 13:02
16- Le maire de Langouët devant la justice pour défendre son arrêté antipesticides <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/14/le-maire-de-langouet-devant-la-justice-pour-defendre-son-arrete-antipesticides_6015424_3244.html>, Le Monde avec AFP, 14/10/19, 14h58
17- Entretien. Ecologie : « Il faudrait avoir une vision à 2050 du budget, avec moins de subventions aux énergies fossiles » <https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/10/14/ecologie-il-faudrait-avoir-une-vision-a-2050-du-budget-avec-moins-de-subventions-aux-energies-fossiles_6015419_823448.html>, Le Monde, 14/10/19, 15h43
18- Publicité et transition écologique : Brune Poirson confie une mission sur les impacts du modèle publicitaire français <https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/publicite-et-transition-ecologique-brune-poirson-confie-mission-sur-impacts-du-modele-publicitaire>, MTES, 14/10/19
En images
19- Vidéo. Pablo Servigne : « Tout l’enjeu, c’est de transformer notre peur de l’effondrement en courage » <https://www.lemonde.fr/festival/video/2019/10/08/pablo-servigne-tout-l-enjeu-c-est-de-transformer-notre-peur-de-l-effondrement-en-courage_6014705_4415198.html>, Le Monde, 08/10/19, 17h15
20- Municipales 2020 : les candidats verdissent leurs programmes <https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/municipales-2020-les-candidats-verdissent-leurs-programmes-27165628.html>, TF1, journal de 20h, 09/10/19
21- L'Université de Mons (UMons) remet les insignes de Docteurs Honoris Causa à Nicolas Hulot, Nicholas Stern et Greta Thunberg <https://www.rtbf.be/info/regions/detail_l-umons-remet-les-insignes-de-docteurs-honoris-causa-a-nicolas-hulot-nicholas-stern-et-greta-thunberg?id=10338282>, RTBF, 10/10/19, 20h27
Une annonce
22- L'émission pour la Terre <https://www.linternaute.com/television/magazine-l-emission-pour-la-terre-p4720994/l-emission-pour-la-terre-e4710540/>, France 2, le 15/10/19 à 21h05

Bien à vous,
Florence

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LAURÉATE DU JOUR : Agée de 46 ans, Esther Duflo est la plus jeune lauréate de l’histoire du prix Nobel d’économie et la seconde femme distinguée en la matière. Elle s’est fait un nom en conduisant des recherches avec Abhijit Banerjee, sur des communautés pauvres d’Inde et d’Afrique, pour mesurer l’impact réel des micro-politiques dans la lutte contre la pauvreté. (cf. item 15 & suite)
ANNONCE DU JOUR : La multinationale Unilever a annoncé la réduction de moitié des emballages plastiques qu’elle utilise d’ici à 2025. (cf. item 3)
M'ENFIN DU JOUR : Lors de l’examen du projet de loi contre le gaspillage et pour l’économie circulaire, le Sénat a adopté un amendement obligeant les fabricants à offrir aux consommateurs une information "simple" sur la "réparabilité" des équipements électriques et électroniques. (cf. item 4)
ASPIRATION DU JOUR : Plus d'un tiers des Français souhaitent que leur futur maire fasse de l’environnement et de la lutte contre la pollution une priorité de son mandat. (cf. item 5, 6, 16 & 20)
CONTRADICTION DU JOUR : L’annonce de la PlayStation 5 préfigure des jeux encore plus beaux, encore plus réalistes, mais aussi encore plus énergivores, malgré les déclarations d’intention des géants du secteur. (cf. item 8)
RAPPORT DU JOUR : Plusieurs décennies de repli des services publics sous le signe des économies budgétaires ont durablement marqué le territoire. Ces vagues successives de réforme de l’action publique se sont traduites par la fermeture de nombreux services publics, accentuant dans les territoires ruraux, souvent éloignés des infrastructures de transport et dépourvus d’infrastructures numériques, le sentiment de relégation. (cf. Item 9)
DÉCISION DU JOUR : Le Conseil constitutionnel contre l’huile de palme. La plus haute juridiction française a rejeté un recours de Total sur les biocarburants, qui va avoir un impact sur sa raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône). (cf. item 12)
FISCALITÉ DU JOUR : Quelle teneur pour le projet de loi de finances (PLF) pour 2020 qui est examiné en séance à l’Assemblée nationale depuis le 14 octobre ? (cf. item 11, 14 & 17)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Cancer, pesticides et principe de précaution : les confusions de Ségolène Royal, Blog Les Décodeurs, 07/10/19, 15h53
Adrien Sénécat

Après avoir affirmé à tort que les pesticides seraient une cause majeure du cancer du sein, l’ex-ministre de l’environnement s’est défendue lundi, en ajoutant à la confusion. 
« C’était un peu résumé… » Critiquée pour avoir affirmé que les cancers du sein étaient « dus aux pesticides », Ségolène Royal est revenue sur le sujet lundi 7 octobre sur France Inter. Mais loin de reconnaître une erreur, l’ancienne ministre a tenté de justifier son propos au nom du « principe de précaution ». Quitte à en rajouter encore dans la confusion.
Ce qu’elle a dit
Invitée de BFM-TV vendredi 4 octobre, l’ancienne ministre de l’environnement a présenté les pesticides comme une cause majeure du cancer du sein :
« Aujourd’hui, plus d’une femme sur dix est touchée par le cancer du sein, est-ce que vous vous rendez compte de ça ? C’est dû à quoi, cela ? C’est dû aux pesticides. »
Pourquoi c’est faux
1. L’exemple du cancer du sein est mal choisi
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquemment contracté par les femmes en France, avec 58 968 nouveaux cas en 2017, selon l’Institut national du cancer(INCA). On estime, pour la même année, qu’il est responsable de la mort de 11 883 femmes. 18,2 % des femmes atteintes d’un cancer succombent, dans le pays, au cancer du sein. Le risque d’être touché par cette maladie augmente fortement avec l’âge : 80 % des cas se développent après 50 ans, toujours selon l’INCA.
De nombreuses études ont été réalisées pour explorer les causes du cancer du sein. De nombreux facteurs de risques ont été identifiés, mais certains sont considérés comme prépondérants, selon l’INCA. Outre le sexe (seulement 1 % des cas touchent des hommes) et l’âge, il s’agit surtout d’antécédents personnels de maladie (par exemple, de précédents cancers du sein, de l’ovaire ou de l’endomètre), d’antécédents familiaux de cancers ou de prédispositions génétiques.
Des risques liés à l’environnement et au mode de vie existent aussi. Selon le Centre international de recherche sur le cancer, 15,1 % des nouveaux cas de cancer du sein chez des femmes de plus de 30 ans en 2015 étaient imputables à la consommation d’alcool, ce qui représente un peu plus de 8 000 cas. Par ailleurs, 4,4 % étaient liés à la consommation de tabac. Après 50 ans, 10,6 % des cancers étaient attribuables au surpoids et à l’obésité. Les perturbateurs endocriniens sont également suspectés d’être un facteur de risque.
Les pesticides quant à eux, peuvent jouer un rôle dans l’apparition de certains cancers. Mais la recherche scientifique n’a, à ce jour, pas mis en évidence de possibles effets sur l’apparition du cancer du sein, comme le concluait une expertise de l’Inserm en 2013. Et ce, tant en ce qui concerne la population générale que celle des travailleurs agricoles.
Cela n’obère pas toute réflexion sur le sujet, d’autant que certains pesticides sont susceptibles de contenir des perturbateurs endocriniens. Reste qu’on peut difficilement dire que si une femme sur dix est touchée par le cancer du sein, c’est « dû aux pesticides ». Les propos de Ségolène Royal ont donc fait bondir des spécialistes du sujet comme le président de la Ligue nationale contre le cancer, Axel Kahn, qui s’est étonné de ses déclarations sur Twitter, vendredi 4 octobre :
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/10/07/cancer-pesticides-et-principe-de-precaution-les-confusions-de-segolene-royal_6014565_4355770.html>
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2- Trois pistes pour virer écolo, M le Mag, 07/10/19, 16h47
Marlène Duretz

Une chaîne YouTube, un podcast ou encore une appli : trois moyens d’assurer sa transition écologique en s’amusant. 
• Les chroniques du Professeur Feuillage 
La youtubeuse Laure Noualhat, alias Bridget Kyoto, tirait dans sa « Minute nécessaire » la sonnette d’alarme de la catastrophe écologique dès 2010, avec un humour caustique. L’écologie présente un risque indéniable, expliquait cet agent provocateur : « L’écologie ça rend dépressif, et c’est vrai : la biodiversité, l’énergie, l’eau douce, le climat… c’est vraiment la merde et en plus on passe pour des cons. Alors comment réussir son malheur tout en sauvant la planète ? », s’interrogeait-elle au fil de sa websérie. Dans son sillon, et depuis 2014, le Professeur Feuillage, et son assistante Sophie, youtubeurs déjantés, savent combien l’écologie peut s’avérer anxiogène. Avec humour, « une arme de sensibilisation massive » selon le duo composé de Mathieu Dumery et Lénie Cherino, ils livrent une sorte de « C’est pas sorcier » peu orthodoxe sur l’écologie, des gaz de schiste au déclin des abeilles, du chat – « Ce Tchernobyl qui fait miaou » – à l’énergie éolienne.
> « Les chroniques écologiques du Professeur Feuillage », youtube.com/channel/UCGl2QLR344ry4Y20RV9dM3g
• Basilic
Depuis novembre 2017, Jeane Clesse, la voix derrière chaque épisode de « Basilic », podcast consacré à l’environnement et aux initiatives positives, reçoit des fondateurs d’entreprises pour la plupart, tous investis dans des activités écoresponsables. A travers plus d’une trentaine d’entretiens, ces acteurs du développement durable présentent leur réalisation, et le parcours qui les y ont conduits. Marjorie est la créatrice de la première marque de rasoirs zéro déchet féminins. Alice a choisi de fabriquer des fromages végans à partir de lait de noix de cajou en respectant les techniques traditionnelles de l’affinage du fromage. Dorian a cofondé Supermaculture, jeu de société collaboratif consacré à la permaculture. Simon, instigateur du projet Plastic Odyssey, prendra la mer pour trois ans « à bord du premier navire qui avance grâce aux déchets plastiques ».
> Basilic, podcast accessible via basilicpodcast.com
90 jours
« Bienvenue sur 90jours, votre assistant personnel pour changer le monde » : téléchargée plus de 580 000 fois depuis sa création en 2015, l’appli 90jours, créée par Elliot Lepers, accompagne ceux qui veulent mettre en pratique leur transition écologique. Quels que soient son niveau d’implication et ses thématiques de prédilection, ce coach numérique guide tout candidat soucieux de changer ses habitudes à travers dix à quinze défis à finaliser en trois mois. Premier défi ? Ce « Je fais pipi sous la douche », 4 300 litres d’eau épargnées par personne et par an et pas moins de 23 570 complices qui ont déjà relevé ce défi. Une fois réalisé, on valide ce « J’ai réussi », qu’il est possible de réseauter (ou non) pour « inspirer » ses proches. D’autres défis suivront tels que coller un autocollant stop-pub sur sa boîte aux lettres, ou survivre sans manger de viande ne serait-ce qu’une semaine…
> Appli gratuite 90jours, sur iOS et Android. 90jours.org
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/10/07/trois-pistes-pour-virer-ecolo_6014576_4500055.html>
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3- Chronique. « Unilever fait face à un immense défi dans la lutte contre le plastique », Le Monde, 08/10/19, 11h53
Philippe Escande, Editorialiste économique au « Monde ».

La multinationale a annoncé la réduction de moitié, d’ici à 2025, des emballages plastiques qu’elle utilise, souligne Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».
Pertes et profits. Haro sur le plastique. Oubliez ces petites barquettes noires, ces cellophanes transparents, ces emballages multicolores, vite achetés, vite jetés. D’ici à 2025, beaucoup devraient avoir disparu.
C’est du moins la promesse des géants de l’agroalimentaire et du cosmétique. Nestlé, Danone, Coca-Cola rivalisent d’annonces tonitruantes nous promettant la fin d’une ère. Unilever est le dernier en date et le premier à s’engager précisément sur des quantités et des dates. Le fabricant des thés Lipton, des esquimaux Magnum, des soupes Knorr et des shampooings Dove promet de baisser chaque année de 14 % la quantité de plastique emballant ses produits afin d’arriver à en réduire le total de moitié en 2025.
> Lire aussi  Economie circulaire : l’industrie du plastique sommée de se recycler
Une révolution considérable eu égard à la variété de ses produits et à leur dépendance aux emballages plastiques, dont la légèreté, l’imperméabilité et la facilité d’utilisation sont sans égales. Chaque année, le groupe en utilise 700 000 tonnes, ce qui, selon le Financial Times, le place en cinquième position dans son industrie derrière Coca-Cola (3 millions de tonnes), Nestlé (1,7 million), Danone (750 000) et Tetra Pak (721 000). Une liste qui ne comprend que les entreprises qui ont annoncé des initiatives dans ce domaine.
La lutte contre les plastiques ne date pas d’hier. On se désole depuis belle lurette des dauphins gavés de sacs de caisse et de ces mers et paysages enlaidis. Sans parler des soupçons sur la santé humaine de l’injection de microparticules de plastique. Progressivement, des initiatives ont été prises par les politiques. Interdiction des sacs et objets à usage unique, imposition du tri sélectif…
> Lire aussi  Pots de yaourt, flacons, éponges de bain : des chercheurs ont mesuré la toxicité des plastiques
Le recyclage ne paye pas
Il semblerait qu’aujourd’hui on change de magnitude. Diminuer de moitié ses emballages en cinq ans et promettre que ceux qui restent seront soit compostables soit recyclés, comme l’annonce Unilever, est un pas de géant. Comme dans le cas du diesel, où la conjonction de nouvelles études scientifiques, de la mobilisation climatique et du scandale Volkswagen ont fait basculer l’opinion et les législateurs vers un monde sans diesel et bientôt sans carburant.
Ici, le scandale déclencheur pourrait bien être la découverte du pot aux roses du recyclage. Le 1er janvier 2018, la Chine a décidé d’arrêter d’importer des déchets plastiques en provenance du monde entier, alors qu’elle en absorbait 60 %. En un an, le trafic s’est reporté sur les pays du Sud-Est asiatique, qui renâclent à leur tour. Le recyclage ne paye pas et ne marche pas. Du moins pas à la hauteur des ambitions.
Alors il faut s’en passer. Un défi immense qui impose un changement de comportement, un retour à la fourniture en vrac et l’adieu à de nombreuses commodités. Comme dans le cas de la sécurité routière, de l’interdiction du tabac, puis du diesel, la société semble désormais prête à changer, même si personne ne mesure les conséquences économiques d’un tel acte. Le capitalisme s’adaptera, mais on ne sait pas à quel prix.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/08/l-immense-defi-d-unilever-dans-la-lutte-contre-le-plastique_6014663_3234.html>
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4- Décryptage. De l’obsolescence programmée à la « réparation programmée », Le Monde, 09/10/19, 01h09
Alain Beuve-Méry  

Née aux Etats-Unis en 1932, en pleine crise économique, la stratégie consistant à réduire la durée de vie des objets visait à remédier au chômage de masse. Une pratique aujourd’hui dénoncée au nom de la lutte contre le gaspillage et de la protection de l’environnement. 
Les détracteurs de l’obsolescence programmée viennent de remporter une bataille : le 26 septembre, lors de l’examen du projet de loi contre le gaspillage et pour l’économie circulaire, le Sénat a adopté un amendement obligeant les fabricants à offrir aux consommateurs une information « simple » sur la « réparabilité » des équipements électriques et électroniques. Ce texte devrait satisfaire tous ceux qui estiment que cette tactique industrielle, qui consiste à réduire délibérément la durée de vie des objets afin d’encourager la consommation, est le nouveau mal du siècle.
Lorsque cette notion d’obsolescence programmée apparaît pour la première fois, en 1932, aux Etats-Unis, elle n’a pourtant aucune connotation péjorative. L’expression naît, pendant la Grande Dépression des années 1930, sous la plume d’un agent immobilier new-yorkais qui souhaite réduire le chômage de masse : pour Bernard London, l’obsolescence programmée permettra de sortir du marasme économique né du krach boursier d’octobre 1929. Dans un ouvrage que les éditions Allia viennent de republier, L’Obsolescence programmée des objets (48 p., 6,20 euros), il affirme qu’il faut imposer une date de péremption légale aux objets afin d’obliger les consommateurs à les renouveler très régulièrement. « Notre grand travail est d’accélérer l’obsolescence », renchérit, deux ans plus tard, le patron de General Motors, le grand rival d’Henry Ford.
Si, au XIXe et au début du XXe siècle, le mot n’existe pas encore, les historiens et les économistes voient cependant déjà des traces de cette stratégie dès la montée en puissance de la société industrielle. L’essor des grands magasins décrit par Zola dans son roman naturaliste Au Bonheur des Dames, en 1883, raconte ainsi la naissance d’une société où le renouvellement des gammes devient l’alpha et l’oméga de l’économie capitaliste.
Une stratégie ouvertement revendiquée, près d’un siècle plus tard, par le designer américain Brook Stevens (1911-1995) : en 1952, il incite les responsables des entreprises de biens courants, comme le textile, l’électroménager ou la voiture, à introduire « délibérément », dès l’année qui suit la mise sur le marché d’un bon produit, « quelque chose qui va rendre ces produits démodés, dépassés, obsolètes ». « Nous faisons cela pour une raison évidente : gagner de l’argent », conclut-il.
Une demande artificielle de biens
Dans les années 1960, ces méthodes suscitent cependant de virulentes critiques. Les contempteurs de la « civilisation du jetable » remettent en cause le modèle capitaliste tel qu’il s’est développé dans les pays occidentaux et dénoncent le triomphe de la société de consommation. Aux Etats-Unis, l’économiste John Kenneth Galbraith (1908-2006) et le sociologue Vance Packard (1914-1996) accusent ainsi les industriels de créer une demande artificielle de biens. Dans L’Art du gaspillage (Calmann-Lévy, 1962), Vance Packard pointe l’abondance de déchets engendrés par le renouvellement permanent des gammes, et il identifie trois modes d’obsolescence programmée : la modernisation constante des produits, la baisse de leur qualité et les dégâts des effets de mode.
> Lire aussi  Obsolescence programmée : le grand gâchis
Pendant les « trente glorieuses », les débats se cristallisent sur les produits de consommation de masse, notamment les ampoules électriques et les voitures. Au point que certains constructeurs prennent délibérément le contre-pied de cette stratégie d’obsolescence en mettant en avant, dans leurs campagnes publicitaires, la durabilité de leurs produits : en 1962, le constructeur Volkswagen vante ainsi les mérites de sa voiture emblématique, la « Coccinelle », en critiquant les techniques de ses concurrents. « Nous ne croyons pas en l’obsolescence programmée, nous ne changeons pas une voiture pour le plaisir de changer », affirme alors le constructeur automobile.
La crise économique de 2008 accentue cette offensive contre l’obsolescence programmée. Dans le domaine du droit, la France est aujourd’hui à la pointe des pays européens : en 2014, la loi Hamon a obligé les distributeurs à afficher, de manière lisible, les informations sur la disponibilité des pièces détachées, et depuis 2015, un délit passible de deux ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende permet de réprimer « l’ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d’un produit pour en augmenter le taux de remplacement ».
> Lire aussi  L’obsolescence programmée des produits désormais sanctionnée
En 2017, des plaintes ont été déposées contre Apple, qui est soupçonné de brider les performances de ses anciens modèles de téléphone, mais aussi contre Epson, qui inciterait les utilisateurs à remplacer leurs cartouches d’imprimantes alors qu’elles contiennent encore de l’encre.
Depuis quelques années, c’est, non plus seulement au nom du droit des consommateurs, mais aussi au nom de la protection de l’environnement, que l’obsolescence programmée est contestée. Et la riposte s’organise : des consommateurs créent des Repair Cafés destinés à prolonger la durée de vie des produits de consommation, et des associations de bénévoles, comme Halte à l’obsolescence programmée (HOP), défendent l’idée d’une « réparation programmée ».
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/10/09/de-l-obsolescence-programmee-a-la-reparation-programmee_6014737_3232.html>
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5- Sondage ? Municipales : l’environnement doit être une priorité du maire pour un Français sur trois, France bleu, 09/10/19, 08:31 
La rédaction de France Bleu

Selon un sondage Odoxa-CGI réalisé pour France Info, France Bleu et la presse en région publié ce mardi, un peu plus d'un tiers des Français souhaitent que leur futur maire fasse de l’environnement et de la lutte contre la pollution une priorité de son mandat.
L’environnement et la lutte contre la pollution sont l'un des principaux sujets de préoccupation des électeurs appelés à voter aux municipales en mars selon un sondage Odoxa-CGI pour France Info, France Bleu et la presse en région* dévoilé ce mardi. Un peu plus d'un tiers des sondés (36%) souhaitent que leur futur maire en fasse une priorité, juste derrière la sécurité des biens et des personnes (46%).
>> Suite à lire à :
<https://www.francebleu.fr/infos/politique/sondage-municipales-un-tiers-des-francais-jugent-que-l-environnement-doit-etre-une-priorite-de-leur-1570461319>
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6- Entretien. Frank Jensen, maire de Copenhague : « La transition écologique doit réduire les émissions, mais aussi améliorer la qualité de vie », Le Monde, 09/10/19, 14h19
Propos recueillis par Anne-Françoise Hivert (Malmö (Suède), correspondante régionale)

Du 9 au 11 octobre, 70 maires du monde entier se retrouvent pour le sommet du Cities 40 (C40), un réseau de métropoles présidé depuis 2016 par la maire de Paris, Anne Hidalgo. Il a lieu à Copenhague, une ville qui vise la neutralité carbone dès 2025. 
Il y a dix ans, la capitale danoise accueillait déjà le sommet du C40. Copenhague avait alors annoncé son intention de devenir la première métropole « neutre en carbone » du monde d’ici 2025. Elu un an plus tard, son maire social-démocrate Frank Jensen, ancien ministre de la Justice, qui effectue son troisième mandat, estime être en bonne voie pour l’atteindre. Rencontre à Copenhague, à la veille de l’ouverture du sommet.
Dix ans après l’annonce de 2009, où en êtes-vous aujourd’hui ?
Nous avons réduit nos émissions carbone de 42 % depuis 2005, ce qui a été largement possible grâce à notre réseau de chauffage urbain. Ce système est alimenté par la chaleur cogénérée lors de la production d’électricité et l’incinération des déchets. Il y a quelques décennies, les habitants de Copenhague se chauffaient au fioul. L’air empestait. Aujourd’hui, 90 % des foyers sont connectés au réseau. Nous avons également mis en place un système de refroidissement urbain, qui utilise l’eau de mer pour produire du froid et a permis de réduire de 70 % l’usage d’électricité, comparé aux systèmes de climatisation traditionnels.
> Lire aussi  « Nous, scientifiques, appelons les maires à réduire la consommation de viande dans les cantines publiques »
Et dans le domaine des transports ?
Là encore, nous avons une longue tradition derrière nous. Dans les années 60, plusieurs projets d’autoroutes étaient en discussion. Ils devaient relier les banlieues au centre de Copenhague et traverser la ville. Finalement, Copenhague a choisi d’investir dans les infrastructures cyclables, ce que nous continuons de faire aujourd’hui et permet au vélo de compter pour plus de 50 % des transports dans la capitale.
Où en êtes-vous par rapport à l’objectif de neutralité carbone en 2025 ?
Il nous reste 200 000 tonnes de CO2 à éliminer [soit l’équivalent de 10% des émissions de 2005]. Dans notre dernier budget, nous faisons de l’amélioration de la qualité de l’air un objectif conjoint à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cela passe par la mobilité verte. A partir de 2020, les voitures électriques pourront se garer gratuitement en centre-ville, tandis que le coût du parking va augmenter pour les autres véhicules. Dans les prochaines années, nous allons procéder à l’électrification de la flotte de bus. Même chose pour les ferrys, dès 2020. Dans le secteur de la construction, les compagnies qui travailleront sur des chantiers municipaux devront se passer de carburants fossiles.
Pour répondre aux besoins croissants d’électricité, nous construisons deux parcs éoliens offshore en face de Copenhague, dans le détroit de l’Öresund.
Et pour les dernières émissions ?
Nous étudions la possibilité de capturer le carbone, par exemple, dans les fumées qui s’échappent de notre nouvelle d’usine d’incinération. Elles sont propres à 99,9 %. Mais nous voudrions récupérer ce qui reste.
Subventions, taxes, régulations… Quels sont les instruments les plus efficaces ?
Nous utilisons tous les outils à notre disposition. L’objectif est de limiter l’impact social, afin que Copenhague ne devienne pas une ville de « VIP ». En tant que social-démocrate, c’est ma priorité. La transition écologique doit réduire les émissions, mais aussi générer de l’emploi et améliorer la qualité de vie. Lors des législatives de juin, les Danois ont montré qu’ils nous soutenaient, en envoyant un message fort aux partis, pour qu’ils agissent.
> Lire aussi  Ursula Eicker : « Il n’existe pas encore de villes intelligentes »
Comment faire évoluer les comportements ?
Prenons le secteur de l’alimentation. Il y a dix ans, nous avons décidé que 90 % des produits utilisés dans les cantines municipales seraient issus de l’agriculture biologique. Nous sommes à 89 % aujourd’hui. Nous venons de proposer de réduire de 25 % l’empreinte carbone des 70 000 repas préparés chaque jour. Nous savons que c’est possible : Copenhague achète pour 300 millions de couronnes (40 millions d’euros) par an d’aliments. La viande rouge représente 3 % de cette somme, mais 42 % des émissions. En la remplaçant, nous nous rapprocherons du but. J’espère que cela encouragera les habitants de Copenhague à faire pareil.
En parallèle, Copenhague se prépare à faire face aux changements climatiques ?
Oui, on en a déjà vu les effets, avec le déluge de début juillet 2011 et les inondations, qui ont causé un milliard d’euros de dégâts. Trois cents projets d’adaptation sont en cours. Ils vont accroître la résilience de Copenhague, mais aussi améliorer l’habitabilité, avec la plantation d’arbres, la construction de zones de rétention d’eaux pluviales…
Beaucoup de maires se plaignent de ne pas être soutenus par les gouvernements.
C’était mon cas sous le précédent gouvernement libéral conservateur, quand il s’agissait par exemple de mettre en place des régulations strictes pour améliorer la qualité de l’air. Depuis juin, mon parti est au pouvoir, avec une nouvelle majorité [composée des sociaux-libéraux, du parti socialiste du peuple et de la liste de l’unité], qui a l’ambition de réduire les émissions du Danemark de 70 % d’ici à 2030. Nous allons travailler ensemble.
Qu’attendez-vous du sommet du C40 ?
On apprend beaucoup les uns des autres. Chaque ville n’a pas besoin d’innover. Des solutions existent. Nous pouvons les voler, c’est tout à fait légal ! Le C40 est aussi une organisation importante, car les villes doivent rendre des comptes et montrer qu’elles font tout pour atteindre les objectifs fixés par l’accord de Paris. Je suis convaincu que nous allons y arriver.
> Lire aussi  Danemark : 2,4 millions d’euros récoltés lors d’un téléthon en faveur du climat
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/09/frank-jensen-maire-de-copenhague-la-transition-ecologique-doit-reduire-les-emissions-mais-aussi-ameliorer-la-qualite-de-vie_6014837_3244.html>
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7- Gaspillage : les Français jugent sévèrement les supermarchés, Positivr, 09/10/19, 17:04
Axel Leclercq

Critiques, les Français préviennent qu'ils préfèreront dépenser leur argent chez les enseignes qui feront le plus d'efforts.
Désormais conscients des enjeux sanitaires et environnementaux, les consommateurs imposent peu à peu leur loi aux grands acteurs économiques du pays. Exemple avec les grandes surfaces qui, si elles veulent survivre, feraient bien de jeter un œil attentif à cette étude…
Plus le temps passe, plus les supermarchés communiquent massivement autour des thématiques écologiques. Cela suffit-il à convaincre ? Manifestement, non. À vrai dire, si l’on en croit l’étude réalisée par Rubikloud, experte du commerce en détail, elles seraient même très loin du compte.
Rubikloud voulait savoir si les supermarchés répondaient « aux attentes de leurs clients en matière de développement durable ». Elle a donc mené l’enquête auprès de 3 000 consommateurs européens… et le résultat est sans appel : pour satisfaire les nouvelles exigences des consommateurs, les supermarchés vont devoir se mettre à la page, et vite.
>> Suite à lire à :
<https://positivr.fr/supermarche-et-developpement-durable-enquete-rubikloud/>
En savoir plus :
> What European grocery shoppers really want and how supermarkets can deliver it Al <https://rubikloud.com/european-grocery-data-report/?success=true>, Rubikloud, october 2019
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8- Enquête. Entre conscience verte et course à la puissance, l’industrie du jeu vidéo en pleine contradiction, Le Monde, 09/10/19, 20h39
William Audureau

L’annonce de la PlayStation 5 préfigure des jeux encore plus beaux, encore plus réalistes, mais aussi encore plus énergivores, malgré les déclarations d’intention des géants du secteur. 
Toujours plus, mais jusqu’à quand ? Depuis les premières consoles, l’industrie du jeu vidéo s’est construite autour de la promesse de nouvelles machines chaque fois plus sophistiquées, plus musclées et, fatalement, plus gourmandes. L’annonce officielle, le 8 octobre, de la sortie, fin 2020, de la PlayStation 5 a relancé ce cycle bien connu. Plusieurs sources professionnelles le confirment au Monde : on s’oriente vers un nouveau saut de puissance.
Officiellement, l’industrie n’a jamais été aussi consciente des enjeux environnementaux. En marge du sommet des Nations unies pour le climat du 22 septembre, le président de Sony Interactive, Jim Ryan, a signé un texte dans lequel il s’engage pour un jeu vidéo plus écologique, aux côtés d’une vingtaine d’entreprises centrales du secteur – parmi lesquelles Microsoft, Google, Twitch ou encore Ubisoft. L’initiative, répondant au nom de Playing for the Planet, a pour objectif de réduire l’empreinte carbone du secteur.
> Lire aussi  Crise écologique : l’impact environnemental du jeu vidéo, un sujet d’inquiétude grandissant
De nombreuses initiatives vertes en interne…
« Cela fait plusieurs années que les grandes firmes intègrent la conscience environnementale à leur fonctionnement, en recyclant leurs produits, en plaçant des composts dans leurs cafétérias, en recourant à des navettes électriques pour les déplacements sur leurs campus, etc. », souligne Kate Edwards, présidente de l’International Game Developers Association (IGDA) de 2012 à 2017 et consultante pour l’industrie. « De ce point de vue, ils sont conscients du problème et actifs. »
> Lire aussi  Les jeux vidéo peuvent-il sensibiliser à la cause écologique ?
Chez le français Ubisoft, par exemple, les verres en plastique ont disparu, un service de responsabilité sociétale et environnementale a été créé, un séminaire vert a été organisé, le kilométrage moyen des employés et leurs déplacements à l’étranger sont monitorés, une étude sur l’impact écologique du secteur a été commanditée.
« Je me souviens qu’il y a encore dix ou quinze ans, le changement climatique était un sujet qui faisait fuir. C’est désormais une préoccupation tellement majeure que plein de jeux s’en emparent », se félicite Brian Allgeier, chargé des questions d’inclusivité au studio américain Insomniac (Marvel’s Spider-Man). « Je ne peux pas dire si nous ferons un jeu qui en parle, mais je peux vous dire que nous y sommes très sensibles », précise-t-il, énumérant toutes les petites mesures prises à leur niveau, comme éteindre les ordinateurs et le courant la nuit.
… mais un modèle de fond qui n’est pas remis en question
Le problème est que ces initiatives pèsent peu face au cœur d’activité de ces entreprises : la production et la création de superproductions du jeu vidéo. Pas question par exemple de renoncer au streaming, jugé stratégique en dépit des inquiétudes environnementales qu’il suscite, ni aux vastes jeux d’aventure en monde ouvert, qui assurent des revenus réguliers à l’entreprise malgré leur gourmandise énergétique. « On ne va pas vers des jeux qui consomment moins. On fait du triple A, et ça continue dans ce sens-là », regrette un cadre d’Ubisoft.
Cette contradiction est encore rarement soulevée dans les discussions actuelles.« Je n’ai pas l’impression que l’on en parle beaucoup, confirme Celia Hodent, consultante en expérience utilisateur au sein de l’industrie. Ce que l’on cherche vraiment à faire, c’est faire rêver les gens, et le jeu vidéo offre quelque chose que les autres médias ne peuvent pas. Après, la course aux triples A et aux graphismes ont un impact, mais d’autres jeux comme Minecraft ont montré que ce n’était pas la seule voie. Il faut que l’on réfléchisse à l’impact environnemental de nos productions. »
« Chercher à aller vers plus de réalisme demandera toujours plus de puissance de calcul, admet avec embarras Brian Allgeier, du studio Insomniac. La beauté des jeux informatiques, c’est que c’est de la simulation. Plus nous allons vers des simulations complexes, plus cela nécessitera de la puissance informatique en plus. C’est une question délicate. » 
C’est tout le paradoxe de cette industrie, où la conscience environnementale balbutiante se heurte à la réalité du marché. « On est tous schizophrènes, il faut s’en rendre compte d’abord puis se soigner ensuite », résume Emmanuel Delamarre, directeur de la Plaine Images à Tourcoing, qui regroupe 135 entreprises spécialisées dans le numérique. « On ne peut pas distribuer des petits doudous dans les hôpitaux d’un côté et faire du triple A [des superproductions très énergivores] de l’autre », s’agace un cadre d’Ubisoft.
Du flou et du tabou
Si l’industrie peut encore assumer cette posture contradictoire, c’est parce que les études précises sur son impact sont rares. Tout juste sait-on que le marché des consoles génère à lui seul 37 millions de tonnes de gaz à effet de serre, soit environ 10 % de l’industrie du numérique, et que ce chiffre est susceptible d’exploser avec le streaming. Pour le reste, la complexité des modèles de production et le caractère de plus en plus immatériel du jeu vidéo – téléchargement, streaming – le protègent souvent des questions.
« Pour beaucoup de gens, faire un jeu mobile ou un jeu de rôle massif sur consoles, quelle différence ? Dans les deux cas, c’est du numérique pour eux, du virtuel, ils ne voient pas l’impact. Et c’est difficile de le montrer », résume Kate Edwards, de l’IGDA. D’autant que chaque situation peut se montrer différente. « On peut supposer qu’un triple A consomme plus parce que de toute façon cela nécessite plus de personnes, plus d’ordinateurs. Mais si cette énergie est renouvelable ? », s’interroge-t-elle. Or le sujet reste difficile à amener. « Même en interne, poser la question de l’impact du streaming est délicat, on ne peut pas le faire sans pincettes », reconnaît un employé d’Ubisoft, tout en admettant que s’en détourner pourrait être économiquement suicidaire.
Alors, au sein de cette industrie très technophile, certains s’en remettent à l’espoir que la solution puisse venir des ordinateurs eux-mêmes. « J’espère que l’on résoudra les problèmes de consommation d’énergie liés au jeu vidéo, avec des cartes graphiques plus efficaces », suggère ainsi Brian Allgeier. « On utilise aujourd’hui la puissance de calcul pour optimiser les jeux afin de tirer les meilleurs résultats graphiques. Pourquoi ne l’utiliserait-on pas pour faire des jeux aussi bien mais plus économes ? », s’interroge Emmanuel Delamarre. Seule certitude : si la sortie fin 2020 de la PlayStation 5 est désormais officielle, la solution environnementale, elle, n’a toujours pas de date.
<https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/10/09/entre-conscience-verte-et-course-a-la-puissance-l-industrie-du-jeu-video-en-pleine-schizophrenie_6014863_4408996.html>
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9- Les territoires ruraux confrontés à la raréfaction des services publics, Le Monde, maj le 10/10/19 à 17h00
Patrick Roger  

Un rapport dont « Le Monde » a pris connaissance détaille les fermetures des services publics et les dangers de la dématérialisation. 
La crise des « gilets jaunes » a mis en exergue les fractures territoriales et le sentiment d’abandon des territoires ruraux par les pouvoirs publics. Bien avant l’émergence de ce mouvement, le comité d’évaluation et de contrôle (CEC) de l’Assemblée nationale avait constitué, en janvier 2018, une mission d’évaluation de l’accès aux services publics dans les territoires ruraux. Ses deux rapporteurs, Jean-Paul Dufrègne (Gauche démocrate et républicaine, Allier) et Jean-Paul Mattei (MoDem, Pyrénées-Atlantiques), doivent présenter, jeudi 10 octobre, les conclusions de leurs travaux, nourris d’une enquête préalable de la Cour des comptes présentée en mars.
Comme le notent les rapporteurs dans leur document que s’est procuré Le Monde, « plusieurs décennies de repli des services publics sous le signe des économies budgétaires – Révision générale de politiques publiques (RGPP) en 2007, Révision de l’administration territoriale de l’Etat (RéATE) en 2010, puis Modernisation de l’action publique (MAP) en 2012 – ont durablement marqué le territoire ». Ces vagues successives de réforme de l’action publique se sont traduites par la fermeture de nombreux services publics, accentuant dans les territoires ruraux, souvent éloignés des infrastructures de transport et dépourvus d’infrastructures numériques, le sentiment de relégation.
+ Infographie : Services courants : les zones rurales sous-équipées <https://img.lemde.fr/2019/10/09/0/0/1068/1719/688/0/60/0/737b95a_8N1QCn10EbcQ_k9fWaAJvaEE.png>
La question de l’accès aux services publics est redevenue, comme l’a montré cette crise, une question centrale pour lutter contre la déprise de certains territoires et un enjeu prioritaire pour l’attractivité de ces zones. « Sans population, les services publics ont vocation à disparaître et, là où les services publics ne sont pas accessibles, de nouveaux habitants ne s’installeront pas », résume le rapport.
+ Infographie : Services numériques : une France à deux vitesses <https://img.lemde.fr/2019/10/09/0/0/1068/1445/688/0/60/0/cfd02be_yWGN6X-tS4y4Kx8VxBuBvjNs.png>
Absence de couverture numérique
En matière d’accessibilité aux services publics, loin de la croyance selon laquelle le développement du numérique allait permettre de réduire la fracture territoriale, les retards accumulés dans la couverture de l’ensemble des territoires ruraux n’ont fait que l’aggraver. La disparition de guichets de proximité – les emplois locaux des opérateurs publics (La Poste, Pôle emploi et caisses de Sécurité sociale) sont concentrés dans les chefs-lieux de départements et les métropoles – combinée à l’absence de couverture numérique – 15 % du territoire ne bénéficie toujours pas de la 4G et 30 % des habitants des communes de moins de 1 000 habitants ne disposent pas d’un débit de 3 Mbits/s – a été génératrice d’exclusion.
> Lire aussi  Ces régions de France où avoir une bonne connexion Internet n’est pas possible
« Dès le départ, la dématérialisation vise à faire des économies et c’est sous couvert d’efficience qu’elle est présentée aux usagers-contribuables, souligne le rapport. Cette “faute originelle” explique les nombreux dysfonctionnements qui l’ont accompagnée et qui se sont accentués, culminant avec le plan préfectures nouvelle génération [mis en œuvre en décembre 2017]. » Et d’ajouter :
« Pour tenir leurs objectifs de gestion interne, les administrations ont tout fait, avec un certain succès, pour dissuader les usagers de recourir à d’autres modes de contact qu’Internet. »
L’accès aux services publics, au sens large, reste un enjeu-clé de revitalisation des services ruraux. Et cette question de l’accessibilité ne peut être examinée seulement en nombre de services pour une population donnée, ni en distance kilométrique entre les lieux d’habitat non denses et les services mais doit aussi prendre en compte les temps moyens d’accès. Une donnée qui ne concerne pas que les services publics mais, plus largement, les services de la vie courante. Ainsi, une étude de la Banque de France publiée en juin 2019 indiquait que 600 000 personnes de plus de 15 ans vivent dans une commune située à plus de quinze minutes en voiture de la commune la plus proche équipée d’un distributeur de billets.
+ Infographie : Distributeurs automatiques de billets : 57 % des communes en sont dépourvues <https://img.lemde.fr/2019/10/09/0/0/1068/1629/688/0/60/0/cf2fedc_brYVvaZBUWQc2i1xQIxHGb3h.png>
L’attractivité des territoires ruraux suppose également de prendre en considération les services vus comme prioritaires pour l’installation des jeunes actifs, au premier rang desquels la prise en charge de la petite enfance et l’école. En ce qui concerne la petite enfance, les disparités restent importantes : de 6 places en structure d’accueil collective pour 100 enfants en Guyane à 48 places pour 100 enfants à Paris. Huit départements métropolitains – Aisne, Haute-Marne, Manche, Mayenne, Pas-de-Calais, Haute-Saône, Pas-de-Calais, Vendée – ont un potentiel inférieur à 10 pour 100.
> Lire aussi  La vraie-fausse annonce des maisons France service
Quant à l’accès à l’enseignement primaire dans les territoires ruraux, « la fermeture de classes ou d’écoles, consécutive à l’évolution démographique, participe à la spirale de la déprise et au sentiment d’abandon », souligne le rapport. Le recul du maillage des territoires ruraux en établissements scolaires est cependant resté limité. Les taux d’encadrement dans les départements ruraux sont globalement plus favorables que dans les départements urbains : 8,8 enseignants pour 100 élèves en Lozère en 2016 contre 5 enseignants dans les Hauts-de-Seine.
L’accès aux soins, source de préoccupation
Enfin, la question de l’accès aux soins est devenue aujourd’hui un des principaux motifs de préoccupation pour une grande partie de la population, et pas seulement dans les territoires ruraux. Il n’en demeure pas moins un enjeu majeur d’attractivité pour les campagnes, la densité départementale des médecins généralistes ou spécialistes variant de 1 à 8 entre les départements ruraux et les métropoles. Le rapport recommande instamment d’accompagner la mise en œuvre de centres de santé, de fixer un seuil d’éloignement maximal des services de santé et d’urgence à vingt minutes, de favoriser la création de petites structures collectives à destination des personnes âgées isolées et d’améliorer l’attractivité des stages dans les territoires ruraux pour les étudiants en médecine.
> Lire aussi  Préoccupation majeure des Français, la santé s’impose dans le grand débat
Le rapport du CEC plaide ardemment pour la « mutualisation au service de la proximité ». « Si tous les services publics doivent être accessibles par voie numérique d’ici à 2022, ce mode d’accès ne saurait être exhaustif dans la mesure où il exclut non seulement les 13 millions d’habitants frappés d’illectronisme mais encore ceux qui ne sont pas à l’aise avec la langue écrite, souligne-t-il. Pour tous ceux-là, la présence d’un guichet physique est indispensable. » C’est tout l’enjeu du développement des Maisons France services, qui s’inscrivent dans la continuité des 1 340 maisons de services au public actuellement implantées.
+ Infographie : Guichets : des territoires sans emplois de guichets <https://img.lemde.fr/2019/10/09/0/0/1068/1532/688/0/60/0/ad3c6d8_QdIm2-xeHOxtKtHA-ZxfreLZ.png>
Au-delà du constat, le consensus qui semble se dégager sur la nécessité d’une implantation plus équilibrée des services publics et de leur accessibilité suppose de sortir d’une logique verticale d’un Etat prescripteur. En ce sens, les rapporteurs forment le souhait que la future Agence nationale de la cohésion des territoires, qui verra le jour début 2020, « constitue un premier pas vers la simplification de la politique contractuelle en faveur des territoires » et qu’elle marque une nouvelle étape de l’aménagement du territoire.
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/10/09/les-territoires-ruraux-face-a-la-rarefaction-des-services-publics_6014881_823448.html>
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10- Entretien. José Mirabal : les indigènes d'Amazonie doivent être "des protagonistes", AFP, 11/10/19, 15:00
Kelly Velasquez

José Gregorio Mirabal, coordinateur général de la COICA qui regroupe des organisations indigènes de toute la région panamazonique, insiste pour que les populations autochtones soient "des protagonistes" d'un futur développement respectueux de la nature.
Cet ex-leader du peuple indigène Kurripaco du Venezuela, invité spécial du synode mais non baptisé, a répondu aux questions de l'AFP, en marge d'un "synode" d'évêques consacré à l'Amazonie (6 au 27 octobre) auquel il participe.
Q. Etes-vous inquiet pour l'avenir de l'Amazonie ?
R. Dans ce synode résonnent des commentaires scientifiques, venant de l'Eglise et d'experts. Beaucoup de propositions ont à voir avec notre science, notre forme de vie.
Si la forêt amazonienne est détruite, comme c'est le cas en ce moment, il ne sera pas possible de mettre en place une nouvelle économie. 
Ceci ne sera pas non plus possible si nous ne sommes pas inclus, car nous sommes un peuple millénaire et nous détenons le secret de la Terre mère. Il faut donc une alliance, un processus où nous sommes aussi des protagonistes. 
Nous luttons de manière pratique depuis de nombreuses années pour défendre notre territoire. 
Q. L'Eglise de la région panamazonique se pose comme votre défenseur, mais certains vous reprochent d'être un frein au développement.
R. Le synode l'a compris, Greta (Thunberg) l'a compris, une petite fille l'a compris, le pape l'a compris. Nous voulons que l'Humanité comprenne une fois pour toutes que nous ne pouvons pas vivre sans oxygène, sans eau potable. 
Le confort du développement est bon, mais il est nocif, destructeur pour la vie. Nous ne voulons pas changer ce développement en un développement primitif. Non, non. Nous voulons une harmonie. Il n'y a pas d'harmonie en ce moment. 
Qu'il y ait de l'harmonie sur terre, c'est ce que demande le synode. Au-delà de ces portes, de l'Eglise, du discours religieux, le pape pose la question du salut du monde, de la planète.
Et c'est là que nous entrons en scène. Nous nous sentons partie intégrante de ce processus de changement dont l'Humanité a besoin. Notre sagesse, notre expérience, est dans le synode. 
Q. Les évêques de votre région sont plutôt favorables aussi à la présence de prêtres mariés autochtones et l'attribution de "ministères" officiels pour les femmes laïques indigènes. Est-ce important ?
R. Nous sommes très respectueux du désir de l'Eglise de se renouveler et nous respectons ses débats effectués en profondeur.
Ce n'est pas de notre ressort. Mais oui, nous considérons fondamental la présence des jeunes, des femmes et du peuple indigène pour transformer le monde.
<https://information.tv5monde.com/info/jose-mirabal-les-indigenes-d-amazonie-doivent-etre-des-protagonistes-326348>
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11- Tribune. « Il n’est plus temps de bricoler, mais de monter en puissance sur les investissements publics “verts” », Le Monde, 11/10/19, 15h12
Par Collectif

Dans une tribune au « Monde », un collectif de députés, de responsables d’associations et d’organisations sociales, parmi lesquels Philippe Portier (CFDT), Cécile Duflot (Oxfam France), Philippe Quirion (Réseau Action Climat France), ou Valérie Petit (députée LRM du Nord), explique qu’il est temps de mettre le budget au service de la transition écologique et solidaire.
Tribune. Le 25 septembre, Gérald Darmanin et Elisabeth Borne ont ouvert la porte à une petite révolution en annonçant que l’Etat français publierait son premier « budget vert » en 2021. Cette initiative pionnière est venue concrétiser un peu plus l’engagement de nombreuses organisations et parlementaires en faveur d’un verdissement accéléré de l’action publique, mais elle doit encore être complétée par une analyse sur les inégalités sociales qui minent aujourd’hui nos sociétés, et en particulier sur le sort des plus pauvres.
Cela implique d’évaluer l’impact du budget sur les 1 % les plus pauvres jusqu’aux 1 % les plus riches. Le travail, de qualité, doit se poursuivre chaque année pour devenir un élément structurant du débat budgétaire. Si le projet de loi de finances présenté le 27 septembre porte quelques avancées utiles, l’enclenchement d’une transition écologique et solidaire à la hauteur du péril écologique n’est pas encore acté.
L’urgence aujourd’hui est de nous donner les moyens d’un investissement public massif en faveur de la transition. L’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) évalue entre 7 et 9 milliards d’euros le manque annuel d’investissements et de cofinancements publics notamment dans la rénovation des logements ou les infrastructures de transport durables. C’est sans prendre en compte le retard accumulé ni l’ensemble des secteurs. Il n’est plus temps de bricoler, mais de monter en puissance sur les investissements publics « verts » sur les années à venir, autant pour fixer le cap que pour susciter l’enthousiasme.
> Lire aussi  « D’un point de vue budgétaire, une fiscalité “verte” trop incitative peut finir par poser problème »
La fiscalité, second levier de transformation, apparaît délaissée du fait du coup d’arrêt de la taxe carbone. Tirons en collectivement les leçons, plutôt que d’ajourner sine die le débat. Le budget 2020 est pourtant l’occasion de poser les bases d’un nouveau contrat social en matière de fiscalité écologique. Ceci suppose notamment d’être transparent sur l’utilisation des recettes de la fiscalité écologique, de les flécher en direction des alternatives et de mettre en place un revenu climat afin de donner aux ménages vulnérables le temps de s’adapter, sans remettre en cause l’incitation prix.
Ne plus financer la pollution
Enfin, le verdissement du budget implique de ne plus financer la pollution. Selon I4CE, plus de 25 % des émissions de CO2 en France proviennent d’activités soutenues par des exemptions fiscales. Chaque année, la France et les Français investissent 67 milliards d’euros dans des chaudières, infrastructures et véhicules hautement émetteurs, et l’Etat dépense à lui seul 16 autres milliards d’euros en niches fiscales, principalement sur les carburants fossiles. Derrière ces chiffres, des filières clés de notre vie économique et sociale et des centaines de milliers d’emplois qui méritent que les décideurs publics s’engagent.
> Lire aussi  Meike Fink : « L’impact sur l’emploi entre aussi dans la définition d’une transition écologique juste »
Si le budget ne fait pas tout, il est un moment de vérité. Le statu quo est une impasse climatique et donc économique et sociale. En écho aux demandes de la société civile et aux propositions des parlementaires, l’annonce faite en juillet d’une première éco-contribution sur les billets d’avion et la diminution de l’avantage fiscal accordé aux transporteurs routiers doit marquer le début d’une concertation nationale pour définir une trajectoire et accompagner la mutation des filières concernées.
Dès le projet de loi de finance 2020, nous demandons des engagements précis pour les années 2021 et 2022. Les entreprises, leurs salariés et leurs clients sont en droit d’avoir une visibilité leur permettant d’investir et d’anticiper les évolutions du cadre fiscal et budgétaire et d’adapter leurs comportements.
> Lire aussi  « La loi énergie-climat manque terriblement d’ambitions »
La transition écologique et solidaire est la plus grande aventure de notre génération, c’est un projet d’opportunités et d’espoirs. Pour lui donner corps, mettons le budget au service de cette transition écologique et solidaire.
Tribune à l’initiative de : Philippe Quirion, président du Réseau Action Climat France, 
Alain Grandjean, président de la Fondation Nicolas Hulot Pour la Nature et l’Homme, 
Matthieu Orphelin, député de Maine-et-Loire (app. Libertés et Territoires) ; Valérie Petit, députée du Nord (LRM) ; Dominique Potier, député de Meurthe-et-Moselle (Socialistes et app.).
> Signataires de la tribune "Mettre le budget au service de la transition écologique et solidaire" by Le Monde on Scribd <https://www.scribd.com/document/429770670/Signataires-de-la-tribune-Mettre-le-budget-au-service-de-la-transition-ecologique-et-solidaire#from_embed>
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/10/11/il-n-est-plus-temps-de-bricoler-mais-de-monter-en-puissance-sur-les-investissements-publics-verts_6015128_3232.html>
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12- Huile de palme : le Conseil constitutionnel inflige un revers à Total, Le Monde, 11/10/19, 15h19
Nabil Wakim 

Le Conseil constitutionnel contre l’huile de palme. La plus haute juridiction française a rejeté, vendredi 11 octobre, un recours de Total sur les biocarburants, qui va avoir un impact sur sa raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône).
Le groupe pétrolier a redémarré en juillet ce site industriel, qui utilise des centaines de milliers de tonnes d’huile de palme importée pour produire des biocarburants. Un modèle défendu par Total malgré les protestations des associations écologistes et de certains députés.
> Lire aussi  Les ONG attaquent Total pour ses importations d’huile de palme
A la fin de l’année 2018, les parlementaires ont inclus dans le budget une disposition qui exclut les produits à base d’huile de palme d’une exonération fiscale, et ce dès le 1er janvier 2020. Selon Total, cette disposition mettait à bas le modèle économique de La Mède, et lui coûterait de 70 à 80 millions d’euros par an. Le groupe a donc saisi le Conseil constitutionnel, en espérant faire censurer cette disposition, au motif quelle serait une « discrimination » contre l’huile de palme.
> Lire aussi  L’avantage fiscal à l’huile de palme sera maintenu
« La culture de l’huile de palme présente un risque élevé »
Un argumentaire battu en brèche par le Conseil, dont la décision est particulièrement explicite : il estime que le Parlement « a pu, sans méconnaître la Constitution, exclure l’huile de palme d’un régime fiscal favorable prévu pour les biocarburants ». « Le législateur a, en l’état des connaissances et des conditions mondiales d’exploitation de l’huile de palme, retenu des critères objectifs et rationnels en fonction du but poursuivi », souligne le Conseil.
Il note également que, pour prendre ces décisions, le Parlement « a tenu compte du fait que la culture de l’huile de palme présente un risque élevé, supérieur à celui présenté par la culture d’autres plantes oléagineuses, d’induire indirectement une hausse des émissions de gaz à effet de serre ». Une manière de reconnaître que le besoin de terres agricoles pour la production d’huile de palme entraîne une déforestation qui joue un rôle important dans le changement climatique.
La Mède, un site avec une capacité de production annuelle de 500 000 tonnes d’agrocarburants, devait initialement fournir du « biodiesel » pour le transport routier et du « biojet » pour les avions pour le marché français. Fermée en 2015, cette raffinerie de pétrole brut a été reconvertie pour un coût de 275 millions d’euros, en conservant 250 emplois sur 430.
> Lire aussi  Huile de palme : Total démarre la raffinerie controversée de La Mède
Ce site a immédiatement suscité des contestations, avant même son ouverture. D’une part, de la part des associations environnementales, qui dénoncent le fait que la raffinerie utilisera plus de 300 000 tonnes d’huile de palme par an. Mais aussi de la part de certains agriculteurs, qui estiment que Total devrait privilégier du colza produit en France.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/11/huile-de-palme-le-conseil-constitutionnel-inflige-un-revers-a-total_6015133_3234.html>
Sur le même sujet : 
> Fiscalité huile de palme : le Conseil constitutionnel déboute Total <https://information.tv5monde.com/info/fiscalite-huile-de-palme-le-conseil-constitutionnel-deboute-total-326354>, AFP, 11/10/19, 16:00
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13- A La Défense, des militants altermondialistes veulent mettre « hors service » Total, Amazon et BNP Paribas, Le Monde, 12/10/19, 15h43
Rémi Barroux  

Une quarantaine d’activistes ont recouvert de peinture les sièges de plusieurs multinationales, samedi, pour dénoncer leur rôle dans le dérèglement climatique. 
L’action n’aura duré qu’une demi-heure, mais les militants l’ont inscrit dans la longue séquence de mobilisation pour le climat et de dénonciation des actions des multinationales. Samedi 12 octobre, à 9 heures, une quarantaine d’activistes d’Attac ont redécoré le siège de Total, à La Défense, avec des banderoles, en recouvrant aussi les vitres de gouache noire au moyen d’extincteurs et en apposant une grande affiche sur la façade de verre, sur laquelle on pouvait lire : « Danger : Total, Hors service. Néfaste pour vous et pour la planète ». Etait aussi présent Dickens Kamugisha, le directeur exécutif de l’ONG Afiego qui, avec Amis de la Terre France, s’apprête à assigner Total en justice pour son projet « méga-pétrolier » en Ouganda.
> Lire aussi  Une mise en demeure vise Total pour son activité en Ouganda
A l’issue de cette action, six militants, dont le porte-parole d’Attac, Maxime Combes, ont été interpellés et, selon nos informations, ils auraient été placés en garde à vue pour dégradation.
Organisée en parallèle aux initiatives menées depuis plusieurs jours et au niveau international par Extinction Rebellion (XR), cette action s’inscrit aussi dans le cadre de cette semaine de la rébellion. « C’est une bonne chose qu’il y ait toutes ces mobilisations avec XR, cela apporte de la diversification et de la massification des actions climat, juge Maxime Combes. Ils font, eux, le pari que seule la désobéissance civile pourra peser face aux gouvernements. Elle est bien sûr nécessaire, mais il ne faut pas pour autant tirer un trait sur les autres formes de mobilisation, comme les manifestations, les campagnes de sensibilisation, etc. Si on veut faire bouger le monde syndical par exemple, il faut pouvoir proposer toutes les modalités d’action. »
> Lire aussi  Extinction Rebellion, portrait du mouvement écologiste qui bloque des places et des ponts à travers le monde
« Emprise néfaste »
Plus de quatre-vingts mobilisations ont été annoncées par Attac, ce samedi, et quelque 600 personnes se sont inscrites sur le site pour mener des actions individuelles. Elles recevaient alors des kits leur permettant d’apposer, par exemple, des affichettes « Hors service » sur des pompes à essence de Total, des distributeurs de la banque BNP-Paribas et des « lockers » (des consignes automatiques) d’Amazon, les trois sociétés principalement visées par les initiatives de « la semaine internationale de lutte contre l’impunité des multinationales », qui se déroule du 11 au 19 octobre.
Dans le cadre de cette campagne, un bus doit rallier Genève et Vienne en Autriche, un itinéraire qui ne doit rien au hasard puisque doivent se dérouler dans ces deux villes des négociations sur les tribunaux d’arbitrage investisseurs-Etat, « un système de justice parallèle », selon Attac, qui pourraient déboucher sur le « renforcement du pouvoir des multinationales » et au « refus de l’Union européenne et des Etats membres de soutenir le projet de traité contraignant les entreprises multinationales responsables de violations de droits humains et de l’environnement ».
Pour Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac, « les multinationales ont atteint un niveau de pouvoir disproportionné et dangereux ». « Leur impunité alimente le sentiment d’injustice sociale et la colère populaire, et accroît la souffrance des populations autochtones. Nous ne pouvons plus les laisser faire et nous devons nous libérer de leur emprise néfaste », ajoute-t-elle.
Aucun texte international juridiquement contraignant
Aujourd’hui, explique l’ONG altermondialiste, près de 3 400 traités de commerce et d’investissement protègent les intérêts des multinationales par le biais de mécanisme d’arbitrage entre investisseurs et Etats, alors qu’aucun texte international juridiquement contraignant ne garantit que ces multinationales ne respecte les droits humains et de l’environnement tout au long de leurs chaînes de production.
A la Défense, les militants ont voulu cibler la compagnie pétrolière française qui multiplie les projets de nouveaux gisements de pétrole et de gaz, en Arctique russe, en Papouasie, au Mozambique ou encore en Ouganda, au Nigeria et en Argentine. « Total est le premier émetteur de gaz à effets de serre du CAC 40 alors que, dans sa communication, la société assure vouloir contribuer à la limitation à 2°C du réchauffement climatique », dénonce Attac.
BNP Paribas est accusé d’être la première banque dans le financement des énergies fossiles avec une somme de 45 milliards d’euros entre 2016 et 2018. Le géant agrochimique Bayer-Monsanto n’est pas oublié dans l’acte d’accusation, avec la dénonciation de « ses produits phares, le RoundUp et le Gaucho, qui ont des effets extrêmement nocifs sur flore, faune, sols et humains ».
> Lire aussi  « Bayer au cimetière, Monsanto au cachot » : en France et dans le monde, des manifestants en colère contre le géant de l’agrochimie
Quant à Amazon, lui sont reprochés en vrac des « pratiques abusives envers les fournisseurs », l’exploitation et la surveillance de ses salariés, l’évitement de taxes et l’évasion fiscale, etc. Les organisateurs des mobilisations de ce week-end promettent d’ailleurs un « vendredi noir pour Amazon » à l’occasion du Black Friday des 29 et 30 novembre.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/12/a-la-defense-des-militants-altermondialistes-veulent-mettre-hors-service-total-amazon-et-bnp-paribas_6015274_3244.html>
Sur le même sujet :
> Des militants d'Attac mobilisés en France contre "l'impunité" des multinationales <https://information.tv5monde.com/info/des-militants-d-attac-mobilises-en-france-contre-l-impunite-des-multinationales-326520>, AFP, 12/10/19, 19:00
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14- Ecologie : le budget 2020 affiche un vert encore bien pâle, Le Monde, 14/10/19, 03h50
Audrey Tonnelier  

Le projet de loi de finances est débattu à l’Assemblée cette semaine. La fiscalité verte, étincelle de la fronde des « gilets jaunes », crispe de nouveau les débats. 
C’est une brochure d’une dizaine de pages, qui n’est pas sans rappeler le Livret du pouvoir d’achat annexé au premier budget Macron, à l’automne 2017. En quelques cas types simples, ce dernier se faisait fort d’expliquer aux Français en quoi les mesures prises par le nouveau gouvernement allaient profiter à leur portefeuille.
Cette année, le fascicule est vert, et intitulé Livret de la transition écologique. Epinglé au projet de loi de finances (PLF) pour 2020, qui doit être examiné en séance à l’Assemblée nationale à partir de lundi 14 octobre, il se veut le symbole de l’attention que l’exécutif assure porter à la lutte contre le réchauffement climatique (verdissement de la prime automobile à la conversion, recentrage du crédit d’impôts transition énergétique, le CITE, sur les plus modestes, évolution de la fiscalité sur les déchets…).
Aux côtés du pouvoir d’achat, du social et des sujets régaliens, l’« urgence climatique » est en effet affichée comme l’un des principaux axes de ce PLF. Mi-juillet, au moment du débat d’orientation des finances publiques, Bercy en faisait l’une de ses « grandes priorités pour la deuxième partie du quinquennat ». 
> Lire aussi  « L’écologie est au cœur de l’acte II du quinquennat »
Le 25 septembre, l’Inspection générale des finances publiait même une étude présentée comme le premier « budget vert » de l’Etat – en fait, un recensement des recettes et dépenses 2019 selon leur degré d’impact sur l’environnement.« En 2021, nous aurons à la fois une lecture comptable et une lecture qui permette de dire si [le budget] est compatible ou non avec l’environnement », assurait alors Gérald Darmanin, le ministre de l’action et des comptes publics.
Volontarisme affiché
La semaine dernière, les questions de fiscalité verte se sont effectivement invitées dans les débats de la commission des finances de l’Assemblée. Le sujet devrait monter un peu plus encore en séance cette semaine, avec la présence au banc du ministre de l’économie et des finances Bruno Le Maire et de Gérald Darmanin. Car le volontarisme affiché du gouvernement est loin de convaincre les parlementaires.
« Un vrai budget vert, c’est un budget qui investit assez dans la transition écologique, et compatible avec une limitation du réchauffement climatique à 1,5 degré. On en est encore loin ! Pour cela, il faut une volonté politique, que je ne retrouve pas dans les faits », déplore Matthieu Orphelin, député (ex-La République en marche, LRM) de Maine-et-Loire. Selon ce proche de Nicolas Hulot, qui avait claqué la porte de la majorité en février, la France devrait investir 25 milliards d’euros par an dans des infrastructures de transport et autres rénovations énergétiques pour tenir ses engagements en matière de réduction de gaz à effet de serre. Dont au moins 5 milliards d’argent public, soit 0,2 % du PIB.
« Ce déficit d’investissement, on passe à côté, alors que les moyens existent. Par exemple, avec la suppression de la taxe d’habitation pour les 20 % de Français les plus aisés, on s’ampute encore de 7 milliards d’euros de marge de manœuvre financière », regrette M. Orphelin.
Les 1 073 suppressions de postes prévues l’an prochain au ministère de la transition écologique et solidaire – la plus forte suppression d’effectifs après Bercy – ont aussi fait désordre, même si le budget des missions liées aux sujets environnementaux augmentera, lui, de 800 millions d’euros.
Cas de conscience
Pour la majorité parlementaire, la fiscalité verte relève quasiment du cas de conscience. Il y a un an à la même époque, le début du mouvement des « gilets jaunes » avait coïncidé avec les débats budgétaires. Les députés avaient échoué à trouver la parade pour calmer la grogne contre la hausse des taxes sur les carburants. La flambée des prix à la pompe avait fait s’embraser le pays et contraint Emmanuel Macron, début décembre, à enterrer sine die la taxe carbone.
Le cas du crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) est emblématique des affres dans lesquels se débat la majorité : ce dispositif censé favoriser la rénovation énergétique des logements doit être transformé en prime et recentré sur les plus modestes. Mais le gouvernement a décidé de raboter son enveloppe budgétaire, et les 20 % de ménages les plus aisés en seront exclus. « A un moment, il va falloir choisir entre la logique budgétaire, c’est-à-dire faire des économies, la logique sociale – redonner du pouvoir d’achat aux ménages plus pauvres – et la logique écologique. A force de courir trop de lièvres à la fois, on risque de n’en attraper aucun », a taclé le député Les Républicains (LR) du Vaucluse Julien Aubert en commission, mercredi 9 octobre.
> Lire aussi  Impôt sur le revenu, niches fiscales... Les points chauds du budget
Les débats ont aussi été agités sur certaines mesures repeintes en vert par l’exécutif, comme la suppression de la niche fiscale sur le gazole non routier (GNR). Initialement destinée l’an dernier à financer la loi Pacte, puis reportée d’un an pour cause de grogne des PME du BTP (elles aussi descendues sur les ronds-points), l’extinction du dispositif (d’un montant total de 900 millions d’euros) figure finalement dans le budget 2020. Mais avec un horizon de trois ans pour sa disparition totale, et avec des compensations pour l’achat de véhicules moins polluants. Cela rapportera 200 millions d’euros seulement l’an prochain. Les secteurs concernés précisément ont donné lieu à plusieurs amendements, y compris de la majorité estimant que certains n’avaient pas d’alternative possible.
Bon équilibre entre environnemental et social
En matière de fiscalité verte, « Il nous faut trouver le bon équilibre entre l’environnemental, l’économique et le social, sans remettre le feu au pays »,résume Bénédicte Peyrol, ancienne porte-parole LRM de la commission des finances, désormais vice-présidente du groupe parlementaire de la majorité.
> Lire aussi  Ecologie : le bilan pas très vert d’Emmanuel Macron
Plus facile à dire qu’à faire. L’annexe budgétaire sur le financement de la transition écologique, publiée vendredi 11 octobre au terme de multiples allers/retours entre Bercy et le ministère de la transition écologique et solidaire, est venue rappeler combien la fiscalité verte pèse davantage, en proportion, sur les Français les plus modestes, même s’ils paient moins en valeur. Selon ce document, les 20 % de ménages les plus pauvres ont payé en moyenne 715 euros de fiscalité énergétique en 2019, contre 1 145 euros pour les 20 % plus aisés. Mais ces taxes ne représentent que 1,1 % du revenu de ces derniers, contre 4,6 % de celui des plus modestes.
Les députés phosphorent donc. Eric Woerth, président (LR) de la commission des finances, a déposé un amendement visant à « verdir » les principaux impôts, à commencer par la TVA, afin de « sortir d’une logique punitive pour financer les dépenses en matière de la transition écologique ». La proposition ne sera pas retenue cette année, mais elle vise à ouvrir le débat et plaît dans la majorité. « Une TVA verte serait intéressante, car elle serait intégrée dans la fiscalité existante, sans l’augmenter, estime Mme Peyrol. Ce que l’on n’a pas su faire avec la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques [Ticpe, la taxe sur les carburants]. »
« Vision globale »
Pour Valérie Rabault, présidente du groupe socialiste à l’Assemblée, « il faudrait une vision globale sur la fiscalité écologique, dont les ménages paient aujourd’hui les deux tiers. Il faut aussi inclure les entreprises, sinon le débat est biaisé ». La commission des finances a par ailleurs adopté un amendement de Mme Peyrol visant à faire disparaître, d’ici dix ans, les principales niches défavorables à l’environnement (taux réduits de TICPE pour les taxis, remboursement partiel pour les agriculteurs, les transports en commun…). Il devra être revoté dans l’hémicycle la semaine prochaine pour être inscrit dans la loi de finances.
« Cela va dans le bon sens, mais pourquoi attendre dix ans ? C’est maintenant qu’il faut passer aux travaux pratiques » presse M. Orphelin. « Bien sûr, ce n’est pas assez, mais c’est une étape. Et il faudra discuter des mécanismes de compensation. Mais cela fait trois ans que l’on parle de supprimer les dépenses fiscales, et personne ne fait rien ! » s’agace la députée, qui estime que « cela ne fait pas du tout écho dans les ministères. »
> Lire aussi  Les écologistes peuvent-ils s’entendre avec les libéraux ?
Manière de renvoyer la balle à un exécutif jugé peu coopératif. « Bercy est très fermé sur le sujet. Avec le ministère de la transition écologique et solidaire, on échange, mais au final, ce ne sont pas eux qui ont la main », assène Mme Peyrol. Réconcilier « fin de mois » et « fin du monde » ne semble pas encore au programme.
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/10/14/ecologie-le-budget-2020-affiche-un-vert-encore-bien-pale_6015371_823448.html>
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15- Le Nobel d'économie à la Française Esther Duflo, Abhijit Banerjee et Michael Kremer, France Culture, 14/10/19, 13:02
Marie Viennot et Maxime Tellier

Le prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel, communément surnommé "Nobel d'économie", a été attribué à un trio franco-indo-américain ce lundi : Esther Duflo, Abhijit Banerjee et Michael Kremer, pour leur approche expérimentale de la lutte contre la pauvreté.
Le 51e prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel a été attribué lundi à la Française Esther Duflo et aux Américains Abhijit Banerjee (né indien) et Michael Kremer pour leurs travaux sur la réduction de la pauvreté dans le monde. Les trois lauréats enseignent aux États-Unis : au Massachusetts Institute of Technology (MIT) pour les deux premiers et à l'université de Harvard pour le troisième : "Les recherches conduites par les lauréats ont considérablement amélioré notre capacité à combattre la pauvreté dans le monde", précise le communiqué de l'Académie royale des sciences, "en seulement deux décennies, leur nouvelle approche expérimentale a transformé l'économie du développement, qui est désormais un domaine de recherche florissant".
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.franceculture.fr/economie/le-nobel-deconomie-a-la-francaise-esther-duflo-abhijit-banerjee-et-michael-kremer>
Sur le même sujet : 
> Le Nobel d'économie à la Française Esther Duflo, Abhijit Banerjee et Michael Kremer <https://www.franceculture.fr/economie/le-nobel-deconomie-a-la-francaise-esther-duflo-abhijit-banerjee-et-michael-kremer>, France Culture, 14/10/19, 13:02
> Esther Duflo, l'économiste surdouée devenue une référence mondiale sur les causes de la pauvreté <https://bfmbusiness.bfmtv.com/monde/esther-duflo-l-economiste-surdouee-devenue-une-reference-mondiale-sur-les-causes-de-la-pauvrete-1787016.html>, BFM Business, 14/10/19, 13h09
> Prix Nobel : Esther Duflo ou le pragmatisme en économie <https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/nobel-esther-duflo-ou-le-pragmatisme-en-economie_2103316.html>, L’Express, 14/10/19, 17:07
> Le Nobel d’économie à Esther Duflo, Michael Kremer et Abhijit Banerjee pour leurs travaux sur la lutte contre la pauvreté <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/14/le-nobel-d-economie-attribue-a-esther-duflo-michael-kremer-et-abhijit-banerjee-pour-leurs-travaux-sur-la-lutte-contre-la-pauvrete_6015436_3234.html>, Le Monde avec AFP, 14/10/19, 17h24
> Prix Nobel d'économie : Cinq choses à savoir sur la Française Esther Duflo <https://www.20minutes.fr/economie/2627867-20191014-prix-nobel-economie-cinq-choses-savoir-francaise-esther-duflo>, 20 Minutes, 14/10/19, 19h07
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16- Le maire de Langouët devant la justice pour défendre son arrêté antipesticides, Le Monde avec AFP, 14/10/19, 14h58

Le maire du village breton de Langouët, en Ille-et-Vilaine, Daniel Cueff, s’est s’expliqué lundi devant le tribunal administratif de Rennes. 
La justice administrative a examiné sur le fond, lundi 14 octobre, la demande de la préfecture d’Ille-et-Vilaine d’annuler l’arrêté municipal de la ville de Langouët (Ille-et-Vilaine) interdisant les pesticides à moins de 150 mètres des habitations. La décision a été mise en délibéré et devrait être connue « d’ici quinze jours », a indiqué le tribunal administratif de Rennes.
L’audience a duré un peu plus d’une heure dans une salle du tribunal administratif de Rennes en présence du maire écologiste de Langouët, Daniel Cueff, et de plusieurs de ses soutiens. Le maire de ce village de 600 habitants proche de Rennes a pris le 18 mai un arrêté interdisant l’utilisation de produits phytopharmaceutiques « à une distance inférieure à 150 mètres de toute parcelle cadastrale comprenant un bâtiment à usage d’habitation ou professionnel ».
Mais la préfecture avait obtenu la suspension de cet arrêté en référé, au motif qu’un maire n’est pas compétent pour prendre des décisions sur l’utilisation de produits phytosanitaires, y compris au nom du principe de précaution, un pouvoir réservé à l’Etat.
Durant l’audience, M. Cueff a mis en avant « le danger » de ces produits, brandissant même un bidon vide de 5 litres de fongicide, un pesticide destiné à tuer les champignons parasites, et a évoqué son « devoir » de protéger les habitants et les agriculteurs des dangers causés, selon lui, par les pesticides.
> Lire aussi  Daniel Cueff, le maire breton qui invente le village de l’après-pétrole
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/14/le-maire-de-langouet-devant-la-justice-pour-defendre-son-arrete-antipesticides_6015424_3244.html>
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17- Entretien. Ecologie : « Il faudrait avoir une vision à 2050 du budget, avec moins de subventions aux énergies fossiles », Le Monde, 14/10/19, 15h43
Propos recueillis par  Audrey Tonnelier  

Membre du Haut Conseil pour le climat, Benoît Leguet estime que Bercy doit aborder la fiscalité verte sous « un angle plus large, en réponse à un besoin sociétal ». 
Benoît Leguet est directeur général de l’Institute for Climate Economics (I4CE), un think tank sur l’économie de la transition écologique fondé par la Caisse des dépôts et l’Agence française de développement, et membre du Haut Conseil pour le climat.
Le 25 septembre, l’inspection générale des finances (IGF) présentait un premier « budget vert ». Faut-il y voir une avancée en matière de transition environnementale ?
Il y a une incompréhension sur ce terme. Cela ne veut pas dire que le budget de la France est vert. Il s’agit d’une méthode pour mesurer à quel point les dispositifs actuels le sont. Cette évaluation [qui portait sur le budget 2019] a eu le mérite de dire officiellement que de nombreuses dépenses publiques [25 milliards d’euros, dont 15 milliards de niches fiscales] sont néfastes à l’environnement. C’est un appel à l’action publique. Désormais, le défi est d’utiliser cette méthodologie dans le processus d’élaboration budgétaire, pour orienter les décisions politiques. Chez I4CE, nous avons calculé que pour tenir les objectifs de neutralité carbone en 2050, il faudrait 15 à 18 milliards d’euros d’investissements « verts » supplémentaires chaque année, donc 7 à 9 milliards venant du secteur public.
> Lire aussi  Sur la transition écologique, le budget de l’Etat pour 2020 affiche un vert encore bien pâle
Le gouvernement met en avant plusieurs mesures « vertes » dans le projet de loi de finances pour 2020. La France est-elle sur la bonne voie ?
Oui, mais il faut regarder tous les aspects du problème. Les mesures du projet de loi de finances doivent être vertes, mais aussi respecter des impératifs de justice fiscale. Surtout, il ne faut pas oublier l’autre moitié de l’équation : un budget vert doit permettre d’éliminer les dépenses défavorables à l’environnement. A ce titre, la suppression [en trois ans] de la niche fiscale sur le gazole non routier constitue une petite victoire. Mais ce que j’aimerais voir à Bercy, c’est une vision à 2050 du budget, avec moins de subventions aux énergies fossiles, et plus de dépenses vertes. Par exemple, logiquement, la taxation du carbone devrait avoir disparu.
Comment éliminer les nombreuses niches fiscales défavorables à l’environnement ?
Pas du jour au lendemain, bien sûr. Il est nécessaire de réfléchir à la façon d’aider les secteurs concernés à « transiter ». Prenez le cas des taxis : supprimer leur taux réduit de taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques [TICPE, taxe sur le carburant], même dans dix ans comme le propose un amendement de la majorité, suppose d’organiser la discussion plus largement : si on supprime cette niche fiscale, est-ce que cela veut dire que ce métier va disparaître ? Quelle place conservera le transport individuel, à la demande ? Il faut aborder la fiscalité verte sous un angle plus large, en réponse à un besoin sociétal. Le projet de loi de finances n’est qu’un bout de la réponse. Il faut aussi intégrer dans la discussion publique les collectivités locales, les opérateurs… Et mettre tout le monde en mouvement. Cela suppose de fixer un cap, et de s’y tenir.
> Lire aussi  Budget 2020 : le pari des baisses d’impôts
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/10/14/ecologie-il-faudrait-avoir-une-vision-a-2050-du-budget-avec-moins-de-subventions-aux-energies-fossiles_6015419_823448.html>
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18- Publicité et transition écologique : Brune Poirson confie une mission sur les impacts du modèle publicitaire français, MTES, 14/10/19

Alors que le projet de loi anti-gaspillage pour une économie circulaire est en cours d’examen au Parlement, Brune Poirson, secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, confie à Géraud Guibert, Conseiller maître à la Cour des comptes et à Thierry Libaert, Conseiller au comité Economique et Social Européen, une mission sur le modèle publicitaire français afin d’en évaluer ses impacts économiques, sociaux et environnementaux. 
Cette mission s’inscrit dans le cadre de la Feuille de route pour l’économie circulaire, dont l’une des 50 mesures vise à renforcer la lutte contre la publicité incitant à la mise au rebut prématurée des produits et au gaspillage des ressources. Trois objectifs majeurs constituent cette mission :
• Réaliser un état des lieux des impacts du modèle publicitaire en France, dans ses aspects économiques, sociaux et environnementaux ;
• Analyser ce qui est fait dans les autres pays (européens et à l’échelle internationale) pour concilier publicité et transition écologique ;
• Présenter des recommandations d’évolution du dispositif actuel afin de l’inscrire dans la logique de la transition écologique.
Afin de répondre aux objectifs de la mission, une large concertation rassemblant les parties prenantes est organisée dès à présent. Un rapport d’étape est attendu pour début novembre 2019 avant le rapport final pour le premier trimestre 2020.
<https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/publicite-et-transition-ecologique-brune-poirson-confie-mission-sur-impacts-du-modele-publicitaire>
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En images
19- Vidéo. Pablo Servigne : « Tout l’enjeu, c’est de transformer notre peur de l’effondrement en courage », Le Monde, 08/10/19, 17h15

L’auteur et conférencier Pablo Servigne, invité au Monde Festival le 6 octobre 2019, a débattu sur le thème « Comment vivre dans un monde effondré ? ».
L’auteur de Comment tout peut s’effondrer. Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes – le best-seller qui a lancé la « collapsologie » en France – était l’invité du Monde Festival le 6 octobre 2019, à Paris. Il est intervenu sur le thème « Comment vivre dans un monde effondré ? » avec Corinne Morel Darleux, une des principales représentantes de l’écosocialisme en France, et Jean Hegland, romancière américaine qui a écrit l’ouvrage apocalyptique Dans la forêt.
Dans cet extrait, il répond à la question : « Faut-il accepter d’avoir peur ? » Pour lui, avoir peur est normal, et même salvateur. Accepter ses émotions et les partager permet de créer du lien et d’agir face à la catastrophe climatique et à la possibilité d’effondrement.
La rencontre était animée par Audrey Garric, journaliste au Monde.
> Vidéo à voir à :
<https://www.lemonde.fr/festival/video/2019/10/08/pablo-servigne-tout-l-enjeu-c-est-de-transformer-notre-peur-de-l-effondrement-en-courage_6014705_4415198.html>
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20- Municipales 2020 : les candidats verdissent leurs programmes, TF1, journal de 20h, 09/10/19

Pour gagner une mairie en mars prochain, le vert est la couleur à la mode. Celle-ci s'affiche partout. Tous les partis s'emparent du sujet de l'écologie, d'En Marche à la droite, dans les métropoles comme les petites villes. Nous sommes allés à la rencontre de deux maires, ceux de Montpellier et de Béthune, pour comprendre les raisons de cet appétit soudain pour l'écologie.
> Reportage à voir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/municipales-2020-les-candidats-verdissent-leurs-programmes-27165628.html>
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21- L'Université de Mons (UMons) remet les insignes de Docteurs Honoris Causa à Nicolas Hulot, Nicholas Stern et Greta Thunberg, RTBF, 10/10/19, 20h27

Nicolas Hulot, Nicholas Stern (économiste britannique spécialiste de la question climatique) et Greta Thunberg (par écran interposé) ont reçu les insignes de Docteurs Honoris Causa de l'Université de Mons jeudi soir pour leur contribution à la conscientisation au développement durable. 
Nicolas Hulot, l’ex-ministre de la transition écologique du gouvernement Macron s'est confié au micro de la RTBF après la cérémonie. "Je suis toujours surpris de ce qu’il m’arrive, je ne réalise pas et je pense toujours qu’il y a une sorte de malentendu. Je suis très flatté, mais je n’en tire aucun excès de fierté."
"Je traduis ça comme une reconnaissance de la justesse du combat que j’ai mené. C’est un réconfort dans un combat un peu interminable, dans lequel on est souvent tenté de perdre espoir. Je prends ça avec beaucoup de simplicité et une certaine joie. Partager cette distinction avec Nicholas Stern, avec qui je travaille depuis longtemps et avec Greta Thunberg, une voix nécessaire et pertinente de la jeunesse, c’est un moment qui recharge nos énergies."
Il évoque ainsi son propre combat pour la planète face aux climatosceptiques et climatofatalistes et salue la démarche des jeunes. "L’interpellation des jeunes se fait, pour l’instant, dans un cadre bienveillant et pacifique, mais attention que ça ne change pas de ton. L’inaction, c’est une forme de violence. J’espère que la classe politique va changer d’échelle dans la mutation. Il ne s’agit pas de corriger mais de changer de modèle. Ce que les jeunes demandent c’est qu’on ait une vision. Il faut leur répondre, non pas dans les mots mais dans les actes."
> Vidéo à voir à :
<https://www.rtbf.be/info/regions/detail_l-umons-remet-les-insignes-de-docteurs-honoris-causa-a-nicolas-hulot-nicholas-stern-et-greta-thunberg?id=10338282>
Sur le même sujet :
> Vidéo. Nicolas Hulot, Docteur Honoris Causa de l’UMons : «Le climat, c’est l’affaire du siècle» <https://www.lavenir.net/cnt/dmf20191010_01391813/video-nicolas-docteur-honoris-causa-de-l-umons-le-climat-c-est-l-affaire-du-siecle>,  L'Avenir, 10/10/19, 19:24
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Une annonce
22- L'émission pour la Terre, France 2, le 15/10/19 à 21h05

Sur Twitter via #LemissionPourLaTerre. Face à l'urgence climatique, France Télévisions se mobilise pour une émission spéciale en partenariat avec la fondation Nicolas Hulot. Durant cette soirée, les téléspectateurs seront invités à devenir acteur du changement et vont apprendre dix gestes simples mais fondamentaux pour répondre aux problématiques environnementales. Par exemple, acheter des fruits et des légumes de saison, remplacer les bouteilles en plastique par des gourdes ou supprimer les mails inutiles des messageries sont des actions déjà efficaces. Lors de cette soirée, les promesses de dons seront remplacées par les promesses d'actions. Les Français, les entreprises et les collectivités sont invités à s'engager concrètement en faveur de l’environnement.
<https://www.linternaute.com/television/magazine-l-emission-pour-la-terre-p4720994/l-emission-pour-la-terre-e4710540/>
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À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
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– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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