[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur eau, santé, consommation, tourisme, loisirs, pollutions et déchets (jeudi 17 octobre)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Jeu 17 Oct 08:01:30 CEST 2019
Bonjour à tous,
Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants :
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1- Attention prudence ! Les pesticides sont aussi à la maison <https://www.lepoint.fr/societe/attention-prudence-les-pesticides-sont-aussi-a-la-maison-07-10-2019-2339680_23.php>, AFP, 07/10/19, 06:00
2- Plastique : Unilever promet à son tour de réduire les emballages <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/plastique-unilever-promet-a-son-tour-de-reduire-les-emballages_138026>, AFP, 07/10/19, 18:00
3- Chats et chiens, aussi, sont des sources d’exposition aux pesticides <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/07/chats-et-chiens-sont-des-sources-d-exposition-aux-pesticides_6014584_3244.html>, Le Monde, 07/10/19, 18h18
4- Pollution : des riverains de Fos-sur-mer attaquent les industriels en justice pour "trouble du voisinage" <https://www.geo.fr/environnement/pollution-des-riverains-de-fos-sur-mer-attaquent-les-industriels-en-justice-pour-trouble-du-voisinage-197950>, AFP, 07/10/19, 19:00
5- Acheter, laver, se débarrasser… six réflexes pour une garde-robe écolo <https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2019/10/07/acheter-laver-se-debarrasser-six-reflexes-ecolos-pour-votre-garde-robe_6014482_4497916.html>, Le Monde, 07/10/19, 20h38
6- Lubrizol : des taux de dioxine "importants" mais "en dessous des seuils de toxicité", selon Buzyn <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/lubrizol-des-taux-de-dioxine-importants-mais-en-dessous-des-seuils-de-toxicite-selon-buzyn_138081>, AFP, 09/10/19, 13:00
7- Camion-citerne, nouveaux captages, plantes méditerranéennes... A Guéret, l’obsession de l’eau <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/10/camion-citerne-nouveaux-captages-plantes-mediterraneennes-a-gueret-l-obsession-de-l-eau_6014900_3244.html>, Le Monde, 10/10/19, 05h40
8- Rouen : perquisitions dans les locaux administratifs de Lubrizol et Normandie Logistique <https://information.tv5monde.com/info/rouen-perquisitions-dans-les-locaux-administratifs-de-lubrizol-et-normandie-logistique-326110>, AFP, 10/10/19, 15:00
9- Enquête épidémiologique sur des cas de cancers pédiatriques dans l’Eure <https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/10/10/enquete-epidemiologique-sur-des-cas-de-cancers-pediatriques-dans-l-eure_6015024_3224.html>, Le Monde avec AFP, 10/10/19, 21h00
10- Pollution au pétrole au Brésil : le Venezuela nie être responsable <https://information.tv5monde.com/info/pollution-au-petrole-au-bresil-le-venezuela-nie-etre-responsable-326190>, AFP, 10/10/19, 23:00
11- Objectif financier atteint pour le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme <https://www.lemonde.fr/sante/article/2019/10/10/sida-paludisme-tuberculose-macron-met-la-pression-pour-trouver-14-milliards_6014967_1651302.html>, Le Monde, maj le 11/10/19 à 10h29
12- Kenya : à Nairobi, recycler les excréments pour assainir les bidonvilles <https://information.tv5monde.com/info/kenya-nairobi-recycler-les-excrements-pour-assainir-les-bidonvilles-326302>, AFP, 11/10/19, 12:00
13- Lubrizol : recommandations pour étendre la surveillance des substances <https://information.tv5monde.com/info/lubrizol-recommandations-pour-etendre-la-surveillance-des-substances-326310>, AFP, 11/10/19, 12:00
14- Pollution : condamnation allégée en appel dans le dossier de l’incinérateur de Vaux-le-Pénil <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/11/pollution-condamnation-allegee-en-appel-dans-le-dossier-de-l-incinerateur-de-vaux-le-penil_6015192_3244.html>, Le Monde, 11/10/19, 19h34
15- Des ministres auditionnés sur la pollution au chlordécone aux Antilles <https://information.tv5monde.com/info/des-ministres-auditionnes-sur-la-pollution-au-chlordecone-aux-antilles-326474>, AFP, 12/10/19, 10:00
16- A l’ouest de Paris, un autre incendie industriel qui concentre les interrogations <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/13/a-l-ouest-de-paris-un-autre-incendie-industriel-qui-concentre-les-interrogations_6015306_3244.html>, Le Monde, 13/10/19, 06h05
17- Chronique. « C’est peu de dire que les leçons de Seveso n’ont guère été retenues » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/10/12/c-est-peu-de-dire-que-les-lecons-de-seveso-n-ont-guere-ete-retenues_6015263_3232.html>, Le Monde, maj le 13/10/19, 06h58
18- A l’ouest de Paris, un autre incendie industriel qui concentre les interrogations <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/13/a-l-ouest-de-paris-un-autre-incendie-industriel-qui-concentre-les-interrogations_6015306_3244.html>, Le Monde, 13/10/19, 08h34
19- Interview. L'industrie chimique se dit prête à « tirer les enseignements » de la catastrophe de Rouen <https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/lindustrie-chimique-se-dit-prete-a-tirer-les-enseignements-de-la-catastrophe-de-rouen-1139594>, Les Echos, 13/10/19, 16h16
20- En Inde, une communauté de volontaires pour traquer la tuberculose <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/10/14/en-inde-une-communaute-de-volontaires-pour-traquer-la-tuberculose_6015383_1650684.html>, Le Monde, 14/10/19, 06h30
21- Pour infecter le cerveau, Zika utilise un cheval de Troie <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/10/14/pour-infecter-le-cerveau-zika-utilise-un-cheval-de-troie_6015439_1650684.html>, maj le 15/10/19 à 00h40
22- Lubrizol : les vaches de retour dans les prés <https://information.tv5monde.com/info/lubrizol-les-vaches-de-retour-dans-les-pres-327009>, AFP, 15/10/19, 16:00
23- Pollution aux hydrocarbures au Brésil : ce que l'on sait <https://information.tv5monde.com/info/pollution-aux-hydrocarbures-au-bresil-ce-que-l-sait-327055>, AFP, 15/10/19, 20:00
24- Opérations à haut risque après l’échouement du cargo « Rhodanus » au sud de la Corse <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/17/operations-a-haut-risque-apres-l-echouement-du-cargo-rhodanus-au-sud-de-la-corse_6015798_3244.html>, Le Monde, 17/10/19, 02h41
En audio
25- Les perturbateurs endocriniens avec Ana Soto <https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-15-octobre-2019>, France Inter, La Terre au carré, 15/10/19, de 13h30 à 14h30
En images
26- L'Anses alerte sur les pesticides mal utilisés à la maison <https://www.huffingtonpost.fr/entry/lanses-alerte-sur-les-pesticides-mal-utilises-a-la-maison_fr_5d9632a4e4b0da7f662364bf>, Le HuffPost, 07/10/19, 00:09
27- Pollution : quand l'arsenic empoisonne l'Aude <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pollution-quand-l-arsenic-empoisonne-l-aude_3657731.html>, France 2, journal de 20h, 13/10/19
Bien à vous,
Florence
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ÉTUDE DU JOUR : L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a mis en place l’étude Pesti’home qui dresse un aperçu complet des produits pesticides utilisés à domicile, les conditions d’utilisation ainsi que les profils des utilisateurs. (cf. item 1, suite, 3 & 26)
CHIFFRES DU JOUR : — 60 % des ménages français ayant un animal domestique utilisent un insecticide contre les puces ou les tiques. (cf. item 3)
— 20 % des foyers français ayant un espace extérieur (jardins, terrasse ou balcon) utilisent des herbicides ou des fongicides contre les maladies des plantes et la majorité au moins deux fois par an. (cf. item 3)
ÉPISODES DU JOUR : Après la catastrophe de Lubrizol à Rouen, résultats de prélèvements, perquisitions, recommandations, leçons de Seveso, enseignements & levée des mesures de précaution pour les éleveurs. (cf. item 6, 8, 13, 17, 19 & 22)
CITATION DU JOUR : "D'ici 2025, Unilever garantira une réduction de moitié de ses emballages en plastique et collectera et transformera plus d'emballages en plastique qu'il n'en commercialise", communiqué du groupe (cf. item 2)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Six réflexes à adopter pour réduire son impact sur la planète et disposer d’une garde-robe écolo. (cf. item 5)
— Utilisation croissante de toilettes sèches dans les ruelles de Mukuru, bidonville de Nairobi au Kenya. (cf. item 12)
INQUIÉTUDE DU JOUR : Les villes voisines d’Achères, commune où se situe la station qui traite 60 % des eaux usées de l’agglomération parisienne, partiellement détruite en juillet par un incendie, s’inquiètent de la lenteur de l’enquête et des conséquences environnementales du sinistre. (cf. item 18)
ÉNIGME DU JOUR : En septembre, les premières galettes d’hydrocarbures sont apparues sur des plages du nord-est touristique du Brésil, et aujourd'hui ce sont plus de 2.000 km de côtes qui sont souillés, sans que l'origine de cette catastrophe environnementale n'ait été éclaircie. (cf. item 10 & 23)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Attention prudence ! Les pesticides sont aussi à la maison, AFP, 07/10/19, 06:00
Amélie Bottollier-Depois
Même contre les cafards ou les puces de votre chat, les insecticides doivent être utilisés avec précaution, met en garde lundi l'agence sanitaire Anses qui publie une photographie inédite des usages très répandus des pesticides domestiques.
En pleine polémique sur la distance minimale entre habitations et zones d'épandage des produits phytosanitaires chimiques, l'Anses attire l'attention sur une autre source potentielle d'exposition à ces produits potentiellement toxiques : la maison.
Cette étude de terrain baptisée Pesti'Home, réalisée en 2014 chez 1.500 ménages de France métropolitaine pour avoir une meilleure évaluation des expositions et des risques potentiels pour la santé, révèle ainsi que 75% d'entre eux ont utilisé au moins un pesticide dans les 12 mois précédents.
Et cette utilisation "généralisée" est loin de concerner uniquement le soin des plantes.
Ainsi, 61% des détenteurs d'animaux domestiques (qui représentent près de la moitié de l'échantillon) traitent leur chat, leur chien ou leur lapin contre les puces et les tiques.
D'autre part, 40% des ménages ont recours à des biocides contre les insectes volants et 28% contre les insectes rampants, 12% utilisent des répulsifs corporels contre les insectes, 9% des produits contre les rongeurs, 7% contre les poux humains, 4% contre les acariens.
Les produits phytopharmaceutiques chimiques ne sont évidemment pas absents : 20% des détenteurs d'un espace extérieur font par exemple appel à des produits contre les maladies des plantes.
Mais pour les usages liés au jardinage, les utilisateurs sont généralement plus prudents, lisant les notices et les respectant mieux.
"70% des personnes qui ont des produits pour le jardin déclarent suivre les précautions d'emploi. Ils sont plus au courant pour les pesticides utilisés au jardin, parce qu'on en parle beaucoup dans le débat public", explique à l'AFP Jean-Luc Volatier, adjoint à l'évaluation des risques à l'Anses.
- Pas à la poubelle -
Le chiffre est similaire pour les solutions contre les poux. Mais en revanche, seulement un peu plus d'un tiers des particuliers respectent les règles de prudence avec les produits contre les insectes volants.
Pourtant, "ce sont les mêmes molécules", insiste Jean-Luc Volatier. "Par exemple, les pyréthrinoïdes, qui sont les plus utilisés, peuvent être utilisés contre les cafards ou les fourmis, mais aussi dans le jardin ou pour protéger les animaux domestiques contre les puces".
Les Français ne se renseignent pas assez sur les précautions d'emplois et ne les mettent donc pas en oeuvre. "On n'y pense pas toujours mais c'est important parce que ce ne sont pas des produits anodins", martèle l'expert.
Ces précautions parfois "écrites en lettres un petit peu petites sur les emballages" sont différentes d'un produit à l'autre. Se laver les mains après utilisation, porter des gants voire un masque de protection, sortir de la pièce après pulvérisation...
La vigilance est encore plus nécessaire pour les femmes enceintes ou les enfants qui par exemple ne doivent pas dormir avec leur chat ou leur chien tout juste traité avec une pipette antiparasite.
Le responsable de l'Anses renvoie d'ailleurs pour ces personnes vulnérables sur le site agir-pour-bébé.fr qui donne quelques clés notamment pour rendre son logement plus sain.
Autre problème révélé par l'enquête, un quart des ménages avaient sur leurs étagères des pesticides achetés parfois longtemps auparavant mais ensuite interdits.
Et il est possible que cette proportion soit aujourd'hui encore plus élevée : les produits phytosanitaires chimiques utilisés en jardinage sont en effet totalement bannis pour les particuliers depuis le 1er janvier.
Cela pose de façon encore plus aigüe un autre problème soulevé par Pesti'Home : 60% des Français jettent à la poubelle les produits non utilisés ou périmés qui devraient être apportés en déchèterie.
"Jeter ces produits à la poubelle ou dans l'évier peut poser problème d'un point de vue environnemental et sanitaire", souligne Jean-Luc Volatier.
Au-delà des recommandations d'utilisation et d'élimination de ces produits, cette photographie, une "première" au niveau international, permettra d'orienter la surveillance de la qualité de l'air intérieur vers certaines des molécules identifiées.
<https://www.lepoint.fr/societe/attention-prudence-les-pesticides-sont-aussi-a-la-maison-07-10-2019-2339680_23.php>
Sur le même sujet :
> Après les pesticides agricoles, l'Anses alerte sur les produits dans vos placards <https://www.usinenouvelle.com/article/apres-les-pesticides-agricoles-l-anses-alerte-sur-les-produits-dans-vos-placards.N891564>, L’Usine Nouvelle, 07/10/19, 08h29
> Pesticides : L’Anses alerte contre les produits nuisibles et mal utilisés à la maison <https://www.20minutes.fr/planete/2622387-20191007-pesticides-anses-alerte-contre-produits-nuisibles-mal-utilises-maison>, 20 Minutes avec AFP, 07/10/19, 16h20
En savoir plus :
> L’Anses publie les résultats de l’étude Pesti’home sur les usages des pesticides à domicile, Anses, communiqué du 07/10/19
Afin de mieux connaître les pratiques et les usages des pesticides des Français à leur domicile, dans les habitations, les jardins ou encore pour traiter les animaux domestiques, l’Anses a mis en place l’étude Pesti’home. Cette étude dresse un aperçu complet des produits pesticides utilisés à domicile, les conditions d’utilisation ainsi que les profils des utilisateurs. Avec plus de 1500 ménages interviewés et plus de 5400 produits identifiés, il s’agit de la première étude d’envergure nationale dans ce domaine. Les résultats obtenus éclairent sur les conditions réelles d’utilisation et de stockage, et permettront de mieux évaluer les expositions des populations aux pesticides.
>> Suite à lire à :
<https://www.anses.fr/fr/content/l’anses-publie-les-résultats-de-l’étude-pesti’home-sur-les-usages-des-pesticides-à-domicile>
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2- Plastique : Unilever promet à son tour de réduire les emballages, AFP, 07/10/19, 18:00
Charlotte Van Ouwerkerk & Pierre Donadieu
Comme Unilever, qui a annoncé lundi vouloir diviser par deux ses emballages d'ici 2025, les multinationales multiplient les promesses face à des consommateurs qui se détournent de plus en plus du plastique, au risque d'être accusées de "greenwashing".
"D'ici 2025, Unilever garantira une réduction de moitié de ses emballages en plastique et collectera et transformera plus d'emballages en plastique qu'il n'en commercialise", a déclaré le groupe lundi dans un communiqué.
Le géant anglo-néerlandais, dont l'"empreinte plastique" est d'environ 700.000 tonnes par an, promet ainsi d'accélérer l'utilisation de plastique recyclé et de mettre fin à l'utilisation automatique d'emballages individuels des produits, tels que les glaces ou les savons.
Le groupe aux 400 marques (Knorr, Lipton, Magnum, Dove...) rejoint ainsi d'autres grandes entreprises qui ont mis le combat contre le plastique en avant ces derniers mois.
Le groupe suisse Nestlé s'est, lui aussi, déjà fendu d'une série de promesses à l'horizon 2025: rendre 100% de ses emballages recyclables ou réutilisables et augmenter jusqu'à 35% la part de matière recyclée dans ses bouteilles en plastique.
Nestlé, propriétaire de plus de 2.000 marques, dont les eaux Perrier et S.Pellegrino, a par exemple revu les emballages de sa boisson cacaotée Nesquik et veut tester des emballages réutilisables pour ses glaces Häagen-Dazs.
Chez Starbucks, la suppression des pailles en plastiques est prévue pour 2020, à Disneyland, on compte mettre fin aux petits flacons individuels de shampooing et au Royaume-Uni, certains supermarchés ont carrément banni le plastique de leurs rayons.
De quoi anticiper en partie la future réglementation européenne qui va bannir pailles, touillettes à café, tiges de ballon et emballages alimentaires en polystyrène expansé d'ici 2021.
Mais au-delà de la contrainte législative, les entreprises font surtout face à la pression croissante d'une partie des consommateurs, de plus en plus exigeants sur l'éco-responsabilité de leurs achats quotidiens.
- "Prise de conscience" ou "coup de peinture verte" ? -
"Nous devons rester d'actualité pour des consommateurs plus jeunes, et nous savons que (...) cette future génération se préoccupe vraiment du sens et de l'impact environnemental, et du comportement des marques qu'elle achète", a dit Alan Jope, le patron d'Unilever, à la BBC.
"Il y a une prise de conscience générale des consommateurs qui alertent à la fois les pouvoirs publics et les producteurs", confirme pour l'AFP Grégory Bressolles, professeur de marketing à la Kedge Business School.
"Les entreprises commencent à prendre conscience de la nécessité d'avoir un impact moindre sur l'environnement. Elles se donnent une image plus respectueuse de l'environnement, mais ça ne se fait pas immédiatement", ajoute t-il, mettant en garde contre "les effets d'annonce et les coups de peinture verte".
Ce n'est pas la première annonce en la matière d'Unilever. Le groupe de 160.000 salariés est ainsi engagé dans un programme zéro déforestation et une approche "responsable" pour choisir ses fournisseurs de viande, huile de palme et soja, entre autres.
Il a ausi racheté la marque américaine de produits d'entretien respectueux de l'environnement The Laundres et un "boucher végétarien" néerlandais, De Vegetarische Slager.
Une trentaine de multinationales comme BASF, Total, ExxonMobil, Suez, Veolia ou encore Procter & Gamble ont, quant à elles, créé une alliance pour mobiliser plus d'un milliard d'euros pour trouver des solutions afin d'éliminer des déchets plastique.
"Ces mêmes boîtes investissent dans le même temps des sommes bien plus importantes pour augmenter les capacités de production plastique. Pour nous, c'est carrément du cynisme à ce stade", dénonce Laura Châtel, responsable du plaidoyer pour l'association Zero Waste France.
Quelque 80% des plastiques finissent dans les océans, soit entre 8 et 12 millions de tonnes chaque année, selon l'ONU, qui estime que si la tendance se poursuit, il y aura plus de plastiques que de poissons dans l'océan d'ici 2050.
Seulement 9% des 9 milliards de tonnes de plastique que le monde a jamais produites ont été recyclées. Une part à peine plus importante - 12% - a été incinérée, selon un rapport de l'ONU publié l'an dernier.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/plastique-unilever-promet-a-son-tour-de-reduire-les-emballages_138026>
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3- Chats et chiens, aussi, sont des sources d’exposition aux pesticides, Le Monde, 07/10/19, 18h18
Stéphane Mandard
L’Agence de sécurité sanitaire pointe la maison comme source de contamination : 60 % des ménages ayant un animal domestique utilisent un insecticide contre les puces ou les tiques.
Les pesticides ne se cachent pas toujours où l’on croit. Prenez un chat. Aussi câlin soit-il, le matou est potentiellement une dangereuse source d’exposition pour peu qu’il soit affublé d’un collier antipuces ou traité avec une potion contre les tiques, ce qui est assez fréquent. Tel est l’un des surprenants enseignements de l’étude Pesti’home (pour pesticides à la maison) publiée lundi 7 octobre par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).
Réalisée en France en 2014 auprès de 1 507 ménages, cette enquête inédite montre que les agriculteurs n’ont pas l’usage exclusif des pesticides, mais que leur utilisation est également généralisée à domicile. Ainsi, 75 % des ménages interrogés ont utilisé au moins une fois un produit pesticide dans les douze mois précédant la date de l’enquête.
Et les gros consommateurs de pesticides, relève l’Anses, sont les propriétaires de chats mais aussi de chiens ou de lapins qu’ils traitent contre les puces ou les tiques avec des insecticides. Soixante et un pour cent des ménages ayant un animal domestique utilisent des médicaments vétérinaires comprenant un insecticide pour lutter contre les parasites des animaux de compagnie, renseigne l’étude.
> Lire aussi Quelles régions de France sont les plus exposées aux pesticides les plus toxiques ?
« Retrait du marché »
Parmi les produits antiparasitaires utilisés pour le traitement des animaux de compagnie contre les poux, les tiques et les acariens, on trouve le fipronil. Il s’administre sous forme de gouttes directement sur la peau ou est présent dans les colliers antipuces. Cet insecticide n’est plus autorisé en agriculture depuis 2005 en France. Mais il avait de nouveau fait parler de lui à l’été 2017 avec le scandale des œufs contaminés au fipronil à travers toute l’Europe après son usage frauduleux dans plusieurs élevages de volailles aux Pays-Bas et en Belgique.
A l’initiative de Stéphanie Rist (Loiret, LRM), une quinzaine de députés ont écrit le 6 septembre au directeur général de l’Anses, Roger Genet, pour lui demander d’envisager le « retrait du marché » des produits à base de pesticides tels que le fipronil. « Ces produits présentent d’importants risques pour la santé, notamment en termes de troubles neurologiques chez les plus jeunes, dénoncent les parlementaires dans leur courrier. Comment se fait-il qu’une molécule retirée pour la production alimentaire puisse contaminer de manière significative et chronique les habitations et leurs habitants par le biais des animaux domestiques ? » Les députés demandent en outre la création d’un groupe de travail sur les antiparasitaires pour animaux domestiques.
> Lire aussi Pesticides : « Il n’est plus temps de faire semblant de prendre des demi-mesures »
Les chats et les chiens ne sont pas les seuls vecteurs de pesticides dans les maisons et les appartements. L’étude de l’Anses pointe également un usage important de biocides contre les insectes volants (40 % des ménages) et les insectes rampants (28 %). Les Français utilisent également des répulsifs corporels contre les moustiques (12 %) ou contre les poux (7 %), à des fréquences souvent soutenues. Ainsi, les utilisateurs d’insecticides ont généralement recours au moins trois fois par an à ces produits.
Les jardiniers ne sont pas en reste. Vingt pour cent des foyers ayant un espace extérieur (jardins, terrasse ou balcon) utilisent des herbicides ou des fongicides contre les maladies des plantes et la majorité au moins deux fois par an. Enfin, les répulsifs cutanés humains, tels que les répulsifs contre les moustiques, utilisés par 12 % des utilisateurs à une fréquence importante : au moins 6 utilisations par an pour la moitié des ménages et plus de 25 fois par an pour un quart des ménages.
Précautions d’emploi mal connues
« Les précautions d’emploi des pesticides à la maison ne sont clairement pas assez connues et donc suivies », alerte l’Anses, qui recommande en particulier aux pharmaciens et aux vétérinaires de « bien expliquer les conditions d’application figurant sur la notice » des antiparasitaires pour animaux domestiques.
L’étude Pesti’home montre enfin que les Français ne savent pas comment se débarrasser de ces produits toxiques. Ainsi, 60 % des ménages les jettent inutilisés à la poubelle et seulement 31 % les déposent à la déchetterie. D’autre part, plus d’un quart des ménages avaient encore dans leur stock au moins un produit de protection des plantes interdit à la vente. Toutes ces données sont « indispensables pour mieux évaluer les expositions et les risques potentiels pour la santé des populations et identifier en particulier les expositions cumulées à des substances chimiques », estime l’Anses.
« Ce rapport constitue un premier pas, mais il devra être rapidement complété par une meilleure évaluation des expositions et des risques réels, commente François Veillerette, le directeur de l’association Générations futures. Surtout, il faut que le gouvernement fasse preuve de cohérence et initie une politique volontariste de réduction de l’utilisation des pesticides domestiques et de promotion de leurs alternatives. » L’ONG, en pointe dans le combat des pesticides, s’étonne également de la publication « tardive » de l’étude, cinq ans après l’enquête, et en pleine polémique sur les distances de sécurité entre habitations et zones d’épandage de pesticides.
> Lire aussi Pourquoi l’empathie pour les insectes est un art difficile
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/07/chats-et-chiens-sont-des-sources-d-exposition-aux-pesticides_6014584_3244.html>
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4- Pollution : des riverains de Fos-sur-mer attaquent les industriels en justice pour "trouble du voisinage", AFP, 07/10/19, 19:00
Inquiets de la pollution de l'un des plus gros complexes industriels d'Europe, des habitants des environs de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) attaquent en justice quatre industriels, dont ArcelorMittal et Esso, pour "trouble du voisinage", a annoncé lundi leur avocate.
Cette action civile "vise les plus mauvais élèves, qui ne respectent pas la règlementation", a déclaré Me Julie Andreu qui représente 14 habitants. Le dépôt pétrolier de Fos et le chimiste Kem One sont également assignés.
Une assignation a été rédigée qui doit permettre ultérieurement au tribunal de grande instance d'Aix-en-Provence de fixer une date d'audience. Ce tribunal est déjà saisi d'une plainte pénale contre X, pour "mise en danger de la vie d'autrui". Elle regroupe quelque 300 plaignants.
Voisins des usines chimiques du golfe de Fos, en bord de Méditerranée à proximité de Marseille, certains ont développé des maladies chroniques et dénoncent des "conditions d'existence sérieusement impactées" par la pollution, selon leur assignation, consultée par l'AFP.
Ils invoquent notamment le "préjudice d'anxiété" lié aux émanations parfois supérieures aux normes et à "l'effet cocktail" entre polluants, et réclament réparation, ainsi que la mise en conformité des usines.
L'Etat a plusieurs fois épinglé des industriels de la zone pour des infractions à la règlementation.
Les plaignants s'appuient notamment sur deux études qui ont montré des taux de maladies chroniques supérieurs à la moyenne dans les environs de Fos, ainsi que la contamination des aliments produits localement par les émissions chimiques et les métaux lourds.
Contactée par l'AFP, la raffinerie Esso a refusé de commenter la procédure en cours, rappelant avoir fait "des efforts très conséquents de réductions de ses émissions" ces dernières années. ArcelorMittal a indiqué de son côté à l'AFP, avoir fait "beaucoup de choses pour réduire l'impact environnemental". Selon l’industriel "la situation a d’ailleurs été rétablie au printemps à la cokerie, où nous sommes revenus dans les normes au niveau de la qualité de l’air". Après "plusieurs mois de travaux et un "investissement de 130 millions d'euros", les 126 fours "ont tous fait l’objet d’une reconstruction", a précisé ArcelorMittal.
A Fos, "nous avons investi 100 millions d’euros entre 2012 et 2017, avec des résultats concrets et significatifs de réduction systématique de notre impact: - 50 % de poussières émises, -50 % de dioxydes de soufre, -70 % de dioxines", argue ArcelorMittal qui projette "d’investir 100 millions d’euros de plus pour continuer à réduire encore notre empreinte environnementale".
<https://www.geo.fr/environnement/pollution-des-riverains-de-fos-sur-mer-attaquent-les-industriels-en-justice-pour-trouble-du-voisinage-197950>
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5- Acheter, laver, se débarrasser… six réflexes pour une garde-robe écolo, Le Monde, 07/10/19, 20h38
Juliette Desmonceaux
Chaque premier lundi du mois, « La Matinale » vous propose une série d’habitudes à adopter pour réduire votre impact sur la planète. En octobre : comment renouveler son dressing.
La liste de la matinale
C’est l’automne, et vous avez l’habitude à cette période de renouveler votre garde-robe en prévision du froid. Problème, dont vous commencez à prendre conscience : de la fabrication des matières premières à la distribution des produits finis en magasin, la mode compte parmi les industries les plus polluantes au monde. 2 500 litres d’eau pour fabriquer un tee-shirt, 7 500 pour un jean… Le secteur est aussi une industrie gourmande en énergies non renouvelables. Son recours massif à des teintures chimiques et à des fibres synthétiques contribue aussi à abîmer notre écosystème.
Alors, on fait comment pour allier l’agréable et l’écoresponsable ? Si trente-deux géants du textile ont signé en août un « Fashion Pact » (pacte de la mode) dans lequel ils s’engagent à réduire leur empreinte carbone, quelques gestes du quotidien peuvent également permettre de réduire à l’échelle individuelle son empreinte écologique.
• Niveau débutant : acheter et laver différemment
1. Acheter autrement (ou louer)
Une dizaine de fois par an, de nouveaux tee-shirts à bas prix débarquent dans les rayons. Avec l’arrivée de la fast fashion dans les années 2000, le rythme des collections s’en est trouvé complètement bouleversé. Jusqu’à atteindre des chiffres qui donnent le tournis : 100 milliards de vêtements ont été vendus dans le monde en 2014, selon Greenpeace.
Contre le risque d’overdose vestimentaire, mieux vaut éviter d’acheter toujours la dernière paire de baskets à la mode, ce qui finalement revient à acheter moins (la solution la plus simple !).
Autre option, se tourner vers la mode de seconde main. Outre les habituelles friperies, les applications de revente de vêtements d’occasion se multiplient, et permettent en outre de s’habiller à petits prix. Parmi elles, le géant Vinted, qui revendique huit millions d’utilisateurs en France, mais aussi United Wardorbe, Vide dressing ou encore le Français Vestiaire collective, tourné vers le luxe. Flairant le bon filon, les sites d’occasion comme Leboncoin et Ebay ont également développé une section vêtements.
Besoin d’une tenue juste le temps d’une soirée ? Certains sites, comme The Closet, Les Cachotières, spécialisé pour les petits budgets, ou encore Une robe, un soir, proposent également de louer en ligne robes ou costumes pour briller l’espace de quelques heures.
2. Entretenir ses habits de façon plus écologique
La meilleure façon d’agir à l’échelle individuelle pour diminuer les dépenses environnementales liées à l’industrie textile est d’entretenir ses vêtements de façon plus respectueuse de la planète.
Pour cela, l’Ademe recommande de laver ses vêtements moins souvent, en les aérant par exemple simplement de temps à temps. Côté lavage à la machine, l’agence préconise de préférer une basse température, 30 °C ou 40 °C seulement. Puis de faire sécher les habits à l’air libre. Elle déconseille en revanche le nettoyage à sec, souvent fait à partir de solvants très polluants. Pour un lavage plus écologique, il existe également des lessives biologiques. Mieux vaut préférer celles qui portent l’Ecolabel européen.
• Niveau intermédiaire : acheter français et recycler
1. Privilégier les fabrications françaises
Les vêtements made in China fabriqués par une main-d’œuvre bon marché font le tour du monde depuis le début des années 2000. Mais le déplacement des sites de production en Asie du Sud-Est, ajouté à un éclatement des étapes de fabrication à travers le globe, coûte cher en émissions de gaz à effet de serre.
Pour limiter l’empreinte carbone de son pull, mieux vaut donc préférer les fabrications françaises. Attention toutefois aux étiquettes, elles n’indiquent que le lieu de la dernière étape de fabrication du vêtement. Les formulations du type « conception française » ou « création française » sont aussi souvent trompeuses. Mieux vaut donc se fier à certains labels, comme Origine France garantie ou France Terre Textile.
2. Recycler ses vêtements
Quand on veut faire du tri dans ses placards, plutôt que de tout jeter à la poubelle, l’Ademe conseille de se tourner vers des organismes de tri pour recycler ses vêtements. Associations ou boutiques peuvent les récupérer et les réutiliser ensuite comme matière première. Toutefois, dans les faits, très peu de vêtements sont recyclés. Greenpeace estime que des millions de tonnes de textile finissent tous les ans à la décharge ou dans un incinérateur, créant encore plus de pollution.
D’après un rapport de la fondation Ellen MacArthur, quels que soient les pays, les systèmes de recyclage sont tout simplement insuffisants pour absorber l’ensemble des vêtements jetés chaque année. Les techniques de recyclage du coton actuellement existantes conduisent à une perte de qualité de la fibre et ne sont donc pas infinies. Concernant les matières synthétiques, les entreprises sont rares à pratiquer ce type de recyclage.
Dans l’Union européenne, sur 1,5 million de tonnes de vêtements produits par an, seuls 10 % à 12 % sont donc revendus localement et une grande partie est envoyée dans des pays émergents. En France, le taux de recyclage des textiles s’élève à plus du tiers (36 %) des vêtements achetés, selon des chiffres de 2016 donnés par l’European Clothing Action Plan (ECAP). Un chiffre élevé, conséquence de la création par la loi de finances de 2007 d’une filière Responsabilité élargie du producteur (REP) relative aux textiles, linge de maison et chaussures (TLC) destinés aux particuliers. Cette décision, qui avait d’abord pour but de dynamiser la filière du tri alors en difficulté économique, oblige les entreprises de textile à contribuer ou à pourvoir au recyclage des habits qu’elles ont produits, ce qui a permis de limiter le gâchis de vêtements.
Malgré cela, l’augmentation du nombre d’habits bon marché et de mauvaise qualité raccourcit leur durée de vie et les rend de plus en plus souvent impossibles à revendre. Mieux vaut donc encore une fois limiter ses achats vestimentaires.
• Niveau confirmé : privilégier le brut
1. Préférer certaines matières
Entre matières naturelles, matières synthétiques élaborées à partir de pétrole et/ou avec des ressources naturelles, la mode est innovante en termes de fibres textiles et il peut être difficile de s’y retrouver.
Les deux matières les plus utilisées, le polyester et le coton, sont toutes deux très polluantes. La première parce qu’elle est faite à partir de pétrole et qu’elle rejette de nombreux microplastiques dans les océans, et la deuxième parce que sa culture est très consommatrice en eau.
Pour limiter les dégâts environnementaux, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) conseille de privilégier le coton bio et les tissus qui nécessitent peu d’eau et d’engrais dans leur processus de fabrication, comme le lin ou le chanvre. Les matières synthétiques ne sont pas non plus complètement à jeter, mais mieux vaut privilégier les tissus obtenus à partir de ressources naturelles, par exemple le viscose ou le lyocell. Ces textiles ne sont pas toutefois sans dégât pour l’environnement car leur fabrication implique l’utilisation de produits chimiques. L’Ademe recommande par ailleurs certaines fibres synthétiques issues de bouteilles en plastique recyclé, telles que la polaire.
2. Eviter les textiles très transformés
Des jeans délavés, troués, colorés ou brillants… Malgré leur aspect tendance, ces tenues, obtenues après des procédés chimiques, ont des conséquences désastreuses pour l’environnement. Pour obtenir un jean délavé, il existe différentes techniques : pulvérisation de sable à haute pression, délavage à l’ozone ou aux lasers. Ces procédés demandent beaucoup d’eau, d’énergie et sont dangereux pour la santé des ouvriers.
L'Ademe recommande donc de privilégier les jeans bruts non vieillis et de se renseigner sur les procédés de fabrication des vêtements en se rendant sur les sites Web des marques.
Les produits utilisés pour les teintures chimiques rejettent également des métaux lourds ou des solvants qui polluent les eaux. Mieux vaut donc préférer les vêtements teints à partir de végétaux ou faits à partir de fibres naturellement colorées.
Une façon de s’en assurer est d’acheter des habits labellisés BioRé, garantis sans produit chimique. Cette appellation suisse s’assure également que les salariés et les producteurs sont payés correctement et que les exploitants adoptent une culture diversifiée, plus respectueuse des sols. Un achat plus écolo, mais aussi plus éthique.
> Lire aussi Des groupes de mode s’engagent à réduire leur impact sur l’environnement
<https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2019/10/07/acheter-laver-se-debarrasser-six-reflexes-ecolos-pour-votre-garde-robe_6014482_4497916.html>
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6- Lubrizol : des taux de dioxine "importants" mais "en dessous des seuils de toxicité", selon Buzyn, AFP, 09/10/19, 13:00
Des taux de dioxine "plus importants que la normale" mais "en dessous des seuils de toxicité" ont été relevés le jour de l'incendie de l'usine Lubrizol à 15 km de Rouen, a indiqué mercredi la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.
"Nous verrons si ces chiffres sont retrouvés sur plusieurs prélèvements sur le long terme puisqu'il s'agit d'un prélèvement au moment de l'incendie", a déclaré Mme Buzyn sur France Info.
Elle était interrogée sur des taux de dioxine quatre fois supérieurs à la normale enregistrés dans la commune de Préaux (nord-est de Rouen), par l'organisme Atmo Normandie.
"C'est plus important que la normale mais ça reste (...) en dessous des seuils admis de toxicité", a commenté Mme Buzyn.
Dans une jauge déposée du jeudi 26 septembre, jour de l'incendie, à 12h à vendredi 27 à 12h, l'association a trouvé un dépôt de 12,6 picogrammes par m2, en équivalent toxique, de dioxine, alors qu'elle trouve dans ses prélèvements habituels en Normandie, essentiellement autour des incinérateurs, 3,4 picogrammes par m2 par jour en moyenne, a précisé à l'AFP Christophe Legrand, son directeur adjoint.
"La valeur de Préaux, c'est un dépôt plutôt élevé (…) C'est pas alarmant mais c'est inhabituel", a commenté M. Legrand.
"Y pas de raison que ça rentre pas dans la normale puisqu'il n'y a plus de panache", a-t-il ajouté, "ou c'est qu'il y a une autre source ailleurs mais les dioxines en général ça vient de combustions pas maîtrisées avec un panache noir" comme celui produit par l'incendie de Lubrizol.
La valeur minimale historique trouvée dans la région (sur 228 échantillons) est de 0,23 minimum et la valeur maximale 31, a précisé le directeur adjoint de l'association contrôlée pour un quart par l'Etat, un quart par les collectivités, un quart par les industriels, un quart par des associations de défense de l'environnement ou des consommateurs.
Ce dépôt de dioxine dans la jauge d'Atmo est issu de l'air mais signifie qu'un dépôt similaire s'est produit sur la terre à cet endroit, selon Atmo.
Préaux fait partie des 112 communes du département où le préfet a interdit aux agriculteurs de vendre leur production. Selon l'Agence régionale de santé (ARS), seule la "consommation répétée et prolongée" de produits contaminés par des dioxines est dangereux pour la santé.
"Nous nous rendons à Rouen avec (le ministre de l'Agriculture) Didier Guillaume et (la ministre de la Transition écologique) Elisabeth Borne en fin de semaine, de façon à installer le comité de suivi (...) où la totalité des résultats dont nous disposons seront rendus public et clairement expliqués", a poursuivi Mme Buzyn.
Selon elle, "il y aura (...) une image complète de la situation lors de ce point avec le comité de suivi, qui comprend des élus, des citoyens, des experts, des associations non gouvernementales".
Les agences sanitaires sont maintenant chargées d'"évaluer le risque sanitaire pour les populations" sur la base de "tous les prélèvements que nous aurons", a expliqué la ministre.
Jeudi 26 septembre, un gigantesque incendie a détruit 5.253 tonnes de produits chimiques chez Lubrizol, une entreprise classée Seveso seuil haut. L'incendie a aussi touché trois entrepôts de son voisin Normandie Logistique qui stockait plus de 9.000 tonnes de produits sur son site.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/lubrizol-des-taux-de-dioxine-importants-mais-en-dessous-des-seuils-de-toxicite-selon-buzyn_138081>
Sur le même sujet :
> Lubrizol : pompiers et policiers intervenus sur site inquiets pour leur santé <https://www.liberation.fr/depeches/2019/10/09/lubrizol-pompiers-et-policiers-intervenus-sur-site-inquiets-pour-leur-sante_1756517>, AFP, 09/10/19, 18:00
> Lubrizol : et voilà les dioxines ! <http://www.journaldelenvironnement.net/article/lubrizol-et-voila-les-dioxines,100096?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 09/10/19
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7- Camion-citerne, nouveaux captages, plantes méditerranéennes... A Guéret, l’obsession de l’eau, Le Monde, 10/10/19, 05h40
Martine Valo
En septembre, après l’été le plus sec depuis 1947, le maire a bien cru que l’alimentation en eau allait être coupée. Et malgré les pluies d’automne, le département de la Creuse se prépare à ressentir longtemps les effets d’une sécheresse historique.
Quelques pluies d’octobre ont suffi à rendre un peu de couleurs aux prairies exsangues de la Creuse, une forme de soulagement à la population aussi. « Je dors mieux », concède Michel Vergnier, le maire (PS) de Guéret. En septembre, il a bien cru que l’alimentation en eau potable de sa ville allait être coupée, laissant les 14 000 habitants démunis. Alors, lorsque à la première averse ses administrés ont illico repris leurs habitudes de consommation, renvoyant aux oubliettes leurs efforts pour économiser la ressource, l’élu les a vite rappelés à l’ordre : « Cet été – le plus sec depuis 1947–, est passé mais la situation reste très précaire, » prévient-il.
Un camion-citerne de la SAUR, la société concessionnaire du service de l’eau, est réquisitionné en permanence. L’engin est prêt à aller pomper dans la base de loisirs de Courtille qui s’enorgueillit d’un magnifique plan d’eau d’une vingtaine d’hectares, situé sur le territoire de la préfecture de la Creuse. « Moyennant quatre rotations par jour, avec un deuxième camion on arriverait à 240 mètres cubes par jour, estime-t-il. Mais dans ces circonstances, l’eau du robinet risquerait fort d’avoir un goût imbuvable. »
La municipalité stocke aussi 16 000 bouteilles d’eau minérale, de quoi répondre en première urgence à deux jours de consommation des Guérétois.
+ Infographie : 186 arrêtés en cours dans 84 départements <https://img.lemde.fr/2019/10/09/0/0/960/2292/688/0/60/0/2c3675b_evarNHhpTKW8-X7c-ZPxxWCY.png>
« Obsédé par la question »
Le niveau des réserves hydriques demeure au plus bas sur ces contreforts du Massif central pourtant réputés humides. Alors Michel Vergnier s’attelle chaque jour à résoudre la même équation qu’il expose sur un tableau blanc : où trouver les 2 300 mètres cubes nécessaires pour alimenter Guéret ?
Ces dix dernières années, des recherches ont été menées alentour afin de détecter toutes les sources qui sourdent du sol granitique, car la région n’abrite pas de nappe phréatique. Soixante sont désormais reliées à une unité de production d’eau potable, qui livrait jusqu’à cet été 1 300 mètres cubes par jour. « Nous nous sommes crus à l’abri pour dix ans avec ces nouveaux captages, alors qu’ils ne donnent plus que 1 278 m³ aujourd’hui et devraient descendre à 900 m³ d’ici un mois ou deux », rapporte-t-il.
Et les précipitations de l’automne ne devraient pas redresser la situation de sitôt. « Même si elles tombent en continu toute la saison, le temps que l’eau s’infiltre, elles n’auront un effet sur l’état des sources qu’au printemps et à l’été prochains », expose-t-il. L’approvisionnement est complété en puisant dans la rivière la Gartempe – « J’ai eu peur que les services de l’Etat ne nous l’interdisent quand son niveau est descendu vraiment très bas. »
Enfin, Guéret a dans son viseur une réserve naturelle de 25 000 m³ d’eau de bonne qualité dans les carrières de Maupuy, dans une autre commune. De quoi tenir dix jours. « Je suis obsédé par la question de l’eau. J’ai plus appris sur ce sujet en trois mois qu’en vingt ans », témoigne cet ancien député, à la tête de Guéret depuis 1998.
> Lire aussi Sécheresse : le gouvernement va autoriser une soixantaine de retenues d’eau entre 2019 et 2022
Un avant-goût du réchauffement global
Voilà déjà plusieurs années que les services municipaux tâchent de s’adapter au changement climatique : fini les ronds-points fleuris, vive les plantes méditerranéennes. « Avec l’espace de cultures ainsi dégagé, nous allons cultiver des potagers pour alimenter nos cantines. Je suis devenu un militant pour la planète : il faut changer nos modes de vie sans attendre ! » Cet été, les efforts de la ville pour économiser la ressource ont compté pour 70 % dans la baisse de la consommation d’eau. Mais cela ne suffira pas. « Il faut mettre en place un plan départemental avec des interconnections pour affronter les prochaines sécheresses, résume-t-il. Il en coûterait environ 100 millions d’euros. Je vais tâcher de convaincre. » Sollicitée, la préfète de la Creuse, Magali Debatte, n’a pas livré sa vision de l’avenir du département, ayant refusé de répondre aux questions du Monde.
L’ensemble du Limousin connaît en fait un avant-goût du réchauffement global. En Corrèze, plusieurs petites communes ont été approvisionnées par camion-citerne pendant des semaines cet été pour cause de rivière à sec. Elles se trouvent pourtant au pied du plateau de Millevaches, ou « plateau des mille sources » selon l’étymologique généralement admise dans la région.
A Lussat, en Creuse, la réserve naturelle nationale des Landes offre un spectacle pathétique. Il ne reste plus qu’une maigre marre recroquevillée au centre d’un étang vide de plus de 100 hectares, comme perdue sur cette étendue terreuse et craquelée. Le site que l’office du tourisme présente comme « une oasis grouillante d’une vie exubérante », sert d’ordinaire de carte postale emblématique d’un département vert. Une partie de la flore a disparu, quant aux oiseaux aquatiques, ils ne se sont pas reproduits, au contraire du vanneau huppé ou de l’échasse blanche qui se nourrissent dans la vase.
En novembre 2018, l’étang des Landes a été vidangé pour y effectuer des travaux. Las, il ne s’est jamais rempli depuis, ni durant l’hiver, ni au printemps, et le soleil d’été a achevé d’évaporer le peu d’eau qu’il contenait. Cette initiative malencontreuse a suscité une polémique, alors que de nombreux autres cours d’eau sont réduits à un filet d’eau, voire pire. L’Observatoire national des débits d’étiage indiquait fin septembre que sur 34 stations de mesure sur les rivières du département, 28 étaient à sec.
Toute la Creuse est encore classée en situation de crise et soumise à des restrictions d’eau par un arrêté préfectoral. La station thermale d’Evaux-les-Bains, par exemple, a dû sacrifier balconnières et parterres fleuris. Elle abrite sur son territoire une zone Natura 2 000 au bord de la Tardes. A l’orée du petit chemin perdu qui y mène, une pancarte vante les carpes, brochets, loutres et hérons cendrés qui y vivent, réglemente la navigation en barque et le ski nautique. Vu de près, le lit de la rivière est gagné par la végétation, il n’y coule plus une goutte et les arbres souffrent.
« Des conflits d’usage se préparent »
Andrée Rouffet-Pinon, 72 ans, présidente de France Nature Environnement (FNE) Creuse et militante pour l’environnement depuis quarante ans, soupire devant le désastre. Elle voit la canicule de 2003 comme un tournant, confirmé par les sécheresses multiples de la décennie 2010. « Le bruit de l’eau me manque, ce silence me fait penser à la mort, glisse-t-elle. Cette année, je me suis décidée à mettre des cactus au cimetière… »
Pour se remonter le moral, elle se rend chez Pierre Chatron, éleveur de vaches bio, à Evaux-les-Bains. « Les agriculteurs sont les premiers à constater les effets du changement climatique, estime ce dernier. On nous annonce 2 °C supplémentaires, qu’est-ce que ça va donner ? Une vache et son veau boivent une centaine de litres d’eau par jour – on ne devrait d’ailleurs pas les alimenter au robinet comme certains éleveurs l’ont fait –, mais comment va-t-on trouver le fourrage si l’herbe ne pousse plus ? »
Dans les locaux de l’Agence française pour la biodiversité, à Guéret, le pluviomètre indique moins de 600 millimètres de précipitations depuis le début de l’année. Il manque 200 mm par rapport à la moyenne. « Des cours d’eau à sec ne l’avaient jamais été jusqu’à présent, témoigne le chef de service, Laurent Dubois. Ces trois dernières années, en novembre, les rivières étaient encore trop chaudes pour permettre la reproduction des truites fario. L’espèce est en danger dans la Creuse. »
Comme ailleurs, dans ce département qui compte 447 000 têtes de bétail pour 117 000 habitants, la part de la ressource dédiée à la nature ne va pas de soi quand sévit la pénurie. « Certains éleveurs ont pompé les mares jusqu’à la dernière goutte et voudraient construire des retenues d’eau partout où ils veulent, observe Laurent Dubois. Certains ont profité des sols secs pour aller drainer les zones humides, alors que les conserver en bout de champs est le meilleur moyen d’atténuer l’aridité. » Il livre une prédiction sans surprise : « des conflits d’usage se préparent ».
> Lire aussi « La sécheresse réduit le débit des pis »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/10/camion-citerne-nouveaux-captages-plantes-mediterraneennes-a-gueret-l-obsession-de-l-eau_6014900_3244.html>
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8- Rouen : perquisitions dans les locaux administratifs de Lubrizol et Normandie Logistique, AFP, 10/10/19, 15:00
Des perquisitions étaient en cours jeudi dans les locaux administratifs de l'usine Lubrizol à Rouen et de la société voisine, Normandie Logistique, touchées par un vaste incendie le 26 septembre, a indiqué une source judiciaire, confirmant une information de Franceinfo.
Ces perquisitions sont menées par les enquêteurs, accompagnés d'un magistrat et d'un assistant spécialisé du pôle santé publique du parquet de Paris, dans le cadre d'une enquête ouverte notamment pour mise en danger d'autrui, a précisé cette source.
Jeudi 26 septembre, un gigantesque incendie a détruit chez Lubrizol, une entreprise de produits chimiques classée Seveso seuil haut, 5.253 tonnes de produits chimiques. L'incendie a aussi touché trois entrepôts de son voisin Normandie Logistique qui stockait plus de 9.000 tonnes de produits sur son site. On ne sait pas encore quels produits ont brûlé, ni leur quantité.
"On collaborera s'il y avait toute perquisition chez nous, en toute transparence. On n'a rien à cacher de spécial", a déclaré lors d'une conférence de presse Sylvain Schmitt, président de Normandie Logistique, au moment où étaient révélées ces perquisitions.
La société Lubrizol a affirmé la semaine dernière que l'incendie avait vraisemblablement commencé à l'extérieur de son site, se basant sur "la vidéo surveillance et des témoins oculaires".
Samedi, dans un entretien à Paris-Normandie, le directeur général de Normandie Logistique Christian Boulocher a répliqué qu'"à ce jour, aucun indice" ne permettait de penser que "l'incendie "puisse être parti de chez nous".
Les investigations sur le site ont débuté mardi, réalisées par 13 enquêteurs de la Gendarmerie nationale (dont six experts incendie), avec le soutien des gendarmes de l'Oclaesp (Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique) et de la police judiciaire.
Au moins 130 plaintes ont déjà été déposées à la suite de cet incendie qui a répandu une odeur nauséabonde sur toute la ville et dégagé un important nuage noir, long de 22 kilomètres et large de six, répandant des suies sur son passage.
<https://information.tv5monde.com/info/rouen-perquisitions-dans-les-locaux-administratifs-de-lubrizol-et-normandie-logistique-326110>
Sur le même sujet :
> Lubrizol : perquisitions et polémique sur l'origine du feu <https://information.tv5monde.com/info/lubrizol-perquisitions-et-polemique-sur-l-origine-du-feu-326119>, AFP, 10/10/19, 17:00
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9- Enquête épidémiologique sur des cas de cancers pédiatriques dans l’Eure, Le Monde avec AFP, 10/10/19, 21h00
Une mère de famille a adressé un signalement à Santé publique France après avoir constaté dix cas de cancers pédiatriques répartis sur trois communes de ce département.
C’est une affaire qui rappelle celle des bébés nés sans bras dans plusieurs communes rurales en France. Cette fois, c’est le département de l’Eure qui est concerné par plusieurs cas de cancers concernant des enfants venant de la même zone géographique. Une enquête épidémiologique va être lancée par Santé publique France après un signalement réalisé par la mère d’un enfant malade.
« La première étape sera d’obtenir des informations cliniques et géographiques sur chacun des enfants malades. Cette étape nous permettra de confirmer le nombre d’enfants atteints, le type de tumeur diagnostiquée, ainsi que la période et la zone géographique concernées », a rapporté, jeudi, l’agence Santé publique France, interrogée par l’Agence Frence-Presse (AFP).
Plusieurs mois d’enquête
« Les résultats de ces vérifications sont indispensables pour déterminer si le nombre de cancers de ce regroupement est supérieur à ce qui est observé habituellement », selon la même source. Dans un tel cas, un travail pour tenter d’identifier les causes, notamment environnementales, serait ensuite lancé.
L’organisme a été saisi par l’agence régionale de santé (ARS), lors de l’hospitalisation d’un enfant soigné pour un cancer. Sa mère « a eu le sentiment que d’autres enfants de la même zone géographique étaient hospitalisés dans le même service », a fait savoir l’ARS, jeudi soir.
L’enquête épidémiologique, qui « peut durer jusqu’à plusieurs mois », devra déterminer notamment s’il y a dix cas de cancers pédiatriques répartis sur trois communes (Igoville, Pont-de-l’Arche, Gouy), comme l’avance la mère de famille ayant donné le signal.
> Lire aussi Affaire des bébés nés sans bras : « Nous battre pour savoir, c’est notre devoir »
<https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/10/10/enquete-epidemiologique-sur-des-cas-de-cancers-pediatriques-dans-l-eure_6015024_3224.html>
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10- Pollution au pétrole au Brésil : le Venezuela nie être responsable, AFP, 10/10/19, 23:00
La compagnie pétrolière d'Etat vénézuélienne PDVSA a nié jeudi être à l'origine des grandes galettes de pétrole qui ont souillé plus de 130 plages du nord-est du Brésil, comme l'a affirmé le ministre brésilien de l'Environnement, Ricardo Salles.
"PDVSA rejette catégoriquement les déclarations du ministre brésilien de l'Environnement, Ricardo Salles, qui accuse le Venezuela d'être à l'origine (des galettes de) brut qui contaminent les plages du nord-est du Brésil depuis début septembre", a déclaré le groupe dans un communiqué.
L'entreprise juge "infondées" les affirmations du Brésil, "étant donné qu'il n'existe aucune preuve d'une quelconque fuite de brut sur les champs pétroliers du Venezuela qui pourrait avoir provoqué des dommages à l'écosystème maritime du pays voisin".
"Contrairement à ce que dit le gouvernement dictatorial du Venezuela, nous ne disons pas que la fuite (de pétrole) provienne de puits vénézuéliens. Ce que nous disons, selon le rapport de Petrobras, c'est que le pétrole qui a été retrouvé n'est, premièrement, pas d'origine brésilienne, et deuxièmement, qu'il est très probablement vénézuélien", a réagi le ministre brésilien jeudi.
"Ce pétrole vient probablement du Venezuela, comme le montre un rapport de Petrobras. Ce pétrole se trouvait dans un navire étranger qui naviguait près de la côte brésilienne", avait-il expliqué mercredi devant une commission parlementaire.
La compagnie pétrolière publique Petrobras, qui a pris part aux opérations de nettoyage, avait assuré dès la semaine dernière que ce pétrole n'était "ni produit ni commercialisé par l'entreprise", après avoir effectué des analyses sur des échantillons prélevés sur place.
Les galettes de pétrole, qui ont commencé à apparaître début septembre, ont été repérées sur au moins 2.000 km le long de la côte atlantique.
Elles ont atteint à présent l'ensemble des neuf Etats du nord-est brésilien, région pauvre réputée pour la beauté de ses plages et dont l'activité économique dépend en grande partie du tourisme.
Jusqu'à lundi, les autorités avaient retiré 133 tonnes de résidus pétroliers.
<https://information.tv5monde.com/info/pollution-au-petrole-au-bresil-le-venezuela-nie-etre-responsable-326190>
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11- Objectif financier atteint pour le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, Le Monde, maj le 11/10/19 à 10h29
Paul Benkimoun
La conférence de reconstitution des ressources financières a permis de réunir 14 milliards de dollars, jeudi à Lyon. Un « succès pour les malades du monde entier », selon les ONG.
In extremis. L’objectif de recueillir des engagements à hauteur de 14 milliards de dollars (12,7 milliards d’euros) en faveur du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme pour la période 2020-2022 a été atteint jeudi 10 octobre à Lyon au terme d’un sprint final épique. L’appel à « accélérer le mouvement », en augmentant d’au moins 15 % les contributions, a porté ses fruits. La somme record devrait permettre, selon le fonds mondial, de sauver 16 millions de vies supplémentaires et de mettre fin aux épidémies dues aux trois maladies d’ici à 2030.
La séance consacrée à l’annonce des engagements concrets s’est ouverte par le témoignage d’Amanda Dushime. Cette jeune fille burundaise de 18 ans a découvert sa séropositivité à l’âge de 11 ans. Dans un plaidoyer vibrant, elle a affirmé : « Nous ne voulons plus être traités à l’aveuglette. Nous voulons que soient respectés nos droits à l’accès aux soins, à une prise en charge adaptée et de qualité, notre droit à l’éducation, notre droit de vivre et d’espérer. Nous ne voulons pas être cantonnés à un rôle de bénéficiaire, mais être les acteurs de notre propre traitement. »
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/sante/article/2019/10/10/sida-paludisme-tuberculose-macron-met-la-pression-pour-trouver-14-milliards_6014967_1651302.html>
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12- Kenya : à Nairobi, recycler les excréments pour assainir les bidonvilles, AFP, 11/10/19, 12:00
Nick Perry
"Quand j'ai commencé, il y avait des sacs d'excréments partout", assure Ricky Ojwang, se frayant un chemin dans les ruelles souillées d'ordures de Mukuru, bidonville de Nairobi où il travaille à l'installation de toilettes propres et à la transformation de leur contenu en engrais.
"Les gens utilisaient des sacs parce qu'il n'y avait pas de toilettes et ils les jetaient par la fenêtre", avec tous les risques de maladies diarrhéiques que cela implique, se souvient-il.
De nos jours, ces "toilettes volantes" - ironie des habitants oblige - sont beaucoup moins visibles dans les ruelles en terre de Mukuru, notamment grâce à l'utilisation croissante de toilettes sèches gérées par M. Ojwang et son équipe depuis 2012.
Plus de 100.000 habitants de Mukuru utilisent désormais les toilettes bleues et jaunes, omniprésentes dans le bidonville, de la société Sanergy qui en recycle le contenu, principalement en engrais.
Cette approche a pour but de relever un défi de taille, et pas seulement au Kenya : le nombre de personnes vivant dans les bidonvilles devrait atteindre 3 milliards à travers le monde en 2050, contre un milliard aujourd'hui, selon des chiffres de l'ONU.
La construction d'infrastructures telles que des égouts, toilettes et systèmes de gestion des déchets, est loin de suivre ce rythme.
A Mukuru, un km2 de terrain densément peuplé (les estimations varient de 250.000 à plus d'un demi-million d'habitants) coincé entre l'aéroport international et une zone industrielle, les mêmes toilettes sont partagées par environ 547 foyers et il n'y a aucun système d'égout, selon une enquête menée en 2017 par des chercheurs kényans et internationaux.
"Vous pouvez imaginer les efforts à déployer pour installer des égouts dans une zone aussi densément peuplée", note Michael Lwoyelo, directeur de Sanergy, société basée à Nairobi qui gère le nouveau système de toilettes du bidonville et le processus de recyclage.
"C'est pratiquement impossible, il y a littéralement une maison tous les trois mètres."
- Solution pour les bidonvilles -
L'utilisation de toilettes sèches permet de ne pas dépendre d'un système d'égouts. Elles sont louées pour moins de 8 euros par mois, une somme la plupart du temps partagée entre plusieurs foyers.
Georgina Mwende, une mère de 25 ans, partage désormais ses lieux d'aisance avec quatre familles. Avant, c'était une cabane en bois chancelante située au bout d'une ruelle mal éclairée. Elle se dit désormais rassurée de savoir que son fils de trois ans utilise "des toilettes sûres" d'un point de vue sanitaire.
Pendant la nuit, les équipes de la société nettoient et récupèrent les excréments dans des tonneaux hermétiques emportées sur des charrettes à bras leur permettant d'avancer dans les ruelles au sol inégal du bidonville.
Dans ses installations de recyclage à l'extérieur de Nairobi, Sanergy transforme les excréments en engrais bio vendu à des fermiers, tandis que d'autres produits sont en cours de développement.
D'ici la fin de l'année prochaine, la société aura débuté la construction d'une usine de recyclage capable de traiter 200 tonnes de matières fécales par jour, soit 10% des excréments de Nairobi.
Face à cette problématique, d'autres cherchent aussi des solutions au Kenya. Umande Trust transforme les excréments d'écoles et de bidonvilles en gaz de cuisine tandis que Sanivation convertit les excréments de Kakuma, un camp de réfugiés du nord-ouest du pays, en briquettes également utilisées comme combustible.
Sanergy espère qu'un million de Nairobiens utiliseront ses toilettes d'ici 2022. Mais ils espèrent également que leur modèle s'exportera vers d'autres zones urbaines, notamment les villes africaines et asiatiques à la démographie galopante.
"Nous allégeons le fardeau du gouvernement en terme d'installations sanitaires", soutient M. Lwoyelo.
- Carburant -
Au Kenya, comme dans de nombreux pays émergents, les budgets consacrés aux installations sanitaires sont de loin inférieurs à ce qu'il faut.
La proportion de la population kényane ayant accès à des toilettes propres n'a augmenté que de 5% entre 1990 et 2015, selon une note de février 2018 de la Banque mondiale. A ce rythme, il faudrait au Kenya 150 ans pour assurer cet accès à l'ensemble de la population.
L'Organisation mondiale de la santé estime que l'absence de toilettes sûres provoque chaque année 432.000 morts liées à des maladies diarrhéiques dans le monde.
"Le manque d'accès à des toilettes sûres et de système de traitement des excréments résulte chaque année en une perte mondiale de 260 milliards de dollars de PIB, en raison du coût des soins de santé et la perte de productivité", avait par ailleurs relevé Henrietta Fore, directrice exécutive de l'Unicef, en avril.
<https://information.tv5monde.com/info/kenya-nairobi-recycler-les-excrements-pour-assainir-les-bidonvilles-326302>
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13- Lubrizol : recommandations pour étendre la surveillance des substances, AFP, 11/10/19, 12:00
Les agences sanitaires et d'évaluation des risques Anses et Ineris ont recommandé d'étendre la surveillance des substances générées par l'incendie de l'usine Lubrizol, que ce soit leur nombre ou les lieux où les chercher.
Dioxines, furanes, PCB, hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)...: la première liste des substances à surveiller était "pertinente", assurent l'Agence nationale de sécurité sanitaire et de l'alimentation (Anses) et l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris) dans deux rapports publiés jeudi.
Mais ce n'est pas pour autant que le plan de surveillance doit rester inchangé, soulignent les deux organismes saisis par l'Etat après l'incendie.
Ainsi, sur le volet alimentaire, l'Anses suggère d'élargir la liste des substances à rechercher à d'autres traces métalliques (nickel, arsenic inorganique, zinc), aux phtalates ainsi qu'aux retardateurs de flamme utilisés par les pompiers pour éteindre l'incendie.
L'agence recommande également de rechercher certaines substances dans l'alimentation animale (fluor, mercure, plomb, dioxines, furanes...)
Au-delà de la liste des produits à surveiller, les deux organismes appellent à faire évoluer le dispositif de surveillance (méthodes de prélèvement, localisation) pour l'instant basé sur l'urgence.
"Les premiers prélèvements étaient plus de type exploratoire pour détecter des +signaux+. Ils doivent être remplacés par des pratiques plus adaptées à l'interprétation", note ainsi l'Ineris.
L'Institut recommande notamment de réaliser à plus long terme des prélèvements de sol en profondeur (jusqu'à 20-30 cm), et plus simplement en surface, de prélever des eaux de surface en amont et en aval des rejets du site, ainsi que sur les eaux souterraines.
Notant que les "agents d'extinction" utilisés par les pompiers n'ont pas pu être pris en compte dans l'analyse, il suggère également de s'intéresser aux eaux d'extinction.
L'Anses, soulignant que certains animaux d'élevage sont susceptibles de manger de la terre en broutant ou en picorant, encore plus en raison de la sécheresse de l'été, recommande des prélèvements de sols "au titre de la gestion des élevages à long terme". Prélèvements qui pourront aussi permettre de "déterminer plus précisément le périmètre concerné par des retombées significatives".
Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, Agnès Buzyn, ministre de la Santé, et Didier Guillaume, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, sont vendredi à Rouen pour installer un "comité pour la transparence et le dialogue"
<https://information.tv5monde.com/info/lubrizol-recommandations-pour-etendre-la-surveillance-des-substances-326310>
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14- Pollution : condamnation allégée en appel dans le dossier de l’incinérateur de Vaux-le-Pénil, Le Monde, 11/10/19, 19h34
Patricia Jolly
La cour d’appel confirme la responsabilité de l’agglomération de Melun Val de Seine sur ce site rejetant de fortes quantités de dioxines, mais allège le montant des dommages et intérêts à verser aux victimes.
La commune de Maincy (Seine-et-Marne) et 165 riverains de l’ancien incinérateur d’ordures ménagères de Vaux-le-Pénil – qui recrachait des dioxines sur leurs toits et jardins – ont enregistré, vendredi 11 octobre, une victoire teintée d’amertume dans la bataille judiciaire qui les oppose, depuis 2003, à la communauté d’agglomération Melun Val de Seine (CAMVS), un temps exploitante de la structure.
Si la cour d’appel de Paris a confirmé la condamnation de l’agglomération melunaise en raison de la pollution créée par ces rejets très toxiques dans l’environnement quotidien des plaignants, elle a aussi considérablement diminué sa peine. Considérant que l’infraction de mise en danger d’autrui n’avait été commise que sur la période de janvier à juin 2002, la juridiction a condamné la CAMVS à 100 000 euros d’amende avec sursis pour « mise en danger d’autrui » entre janvier et juin 2002, et pour « poursuite d’une installation classée non conforme » après mars 2002, date butoir fixée par la préfecture pour sa cessation d’activité.
La cour d’appel de Paris a, du même coup, allégé drastiquement le montant des dommages et intérêts que la CAMVS devra verser aux 165 plaignants, en les ramenant, par personne, à 2 750 euros assortis de 950 euros de frais de justice. Une obole, selon les plaignants…
> Lire aussi Incinérateur de Vaux-le-Pénil : la détresse des riverains face à la dioxine
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/11/pollution-condamnation-allegee-en-appel-dans-le-dossier-de-l-incinerateur-de-vaux-le-penil_6015192_3244.html>
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15- Des ministres auditionnés sur la pollution au chlordécone aux Antilles, AFP, 12/10/19, 10:00
Cécile Azzaro
L'audition, à partir de lundi, de quatre ministres par une commission d'enquête parlementaire, sur l'utilisation aux Antilles du chlordécone, pesticide dangereux qui a pollué les sols à long terme, va clore plusieurs mois d'investigations sur ce qu'Emmanuel Macron a qualifié de "scandale environnemental".
Bien avant les polémiques en France autour du glyphosate, l'usage du chlordécone en Guadeloupe et en Martinique de 1972 à 1993 est le "fruit d'un aveuglement collectif", dans lequel l'Etat doit "prendre sa part de responsabilité", avait dit le chef de l'Etat lors d'un déplacement en septembre 2018 aux Antilles.
Perturbateur endocrinien, ce pesticide utilisé pour lutter contre un charançon du bananier est suspecté d'être à l'origine de cancers de la prostate, très nombreux aux Antilles. Selon Santé Publique France, 95 % des Guadeloupéens et 92 % des Martiniquais sont contaminés.
La pollution peut persister dans les sols jusqu'à sept siècles. On la retrouve dans l'eau, certains légumes, viandes et poissons, entraînant des interdictions de cultiver certains produits et des interdictions de pêche.
Alors que le chlordécone a été interdit aux États-Unis dès 1975, la France, elle, ne l'a interdit qu'en 1990, et seulement en 1993 aux Antilles en vertu d'une dérogation gouvernementale.
"Ça me semblait totalement justifié de savoir ce qui s'est passé, comment on a pu autoriser ces produits, qui les a importés, dans quelles conditions et quelles sont les mesures arrêtées après qu'on ait constaté que c'étaient des produits hyper dangereux", explique le député de Martinique Serge Letchimy, président de la commission d'enquête chargée d'évaluer les conséquences de la pollution, mais aussi d'en retracer les responsabilités et de réfléchir à l'idée d'une indemnisation.
Les auditions des ministres de la Santé (Agnès Buzyn), des Outre-mer (Annick Girardin), de la Recherche (Frédérique Vidal) et de l'Agriculture (Didier Guillaume) s'ajoutent aux plusieurs dizaines menées depuis juillet, à Paris, en Martinique et en Guadeloupe.
Les administrations et services de l'Etat ont été entendus, tout comme les agences sanitaires, des experts scientifiques, les producteurs de bananes, ceux qui ont mis le pesticide sur le marché, d'anciens élus locaux, ainsi que des associations de citoyens.
La commission a aussi rencontré sur le terrain des pêcheurs et des agriculteurs. Cela a permis "de libérer la parole, l'inquiétude et l'exaspération de la population, c'est une vraie souffrance pour la population", souligne Justine Bénin, députée LREM de Guadeloupe et rapporteur de la commission.
-"Révélations"-
"Tous disent aussi que les différents plans" (de prévention) Chlordécone lancés par l'Etat depuis 2008 "sont insuffisants" et "demandent plus de moyens dans le volet recherche pour la dépollution des sols", précise-t-elle.
"Les moyens mis en œuvre pour lutter contre ce drame n'ont rien à voir avec la gravité de la question", déplore aussi Serge Letchimy. A titre personnel, il estime avoir "déjà suffisamment d'éléments pour indiquer quelles sont les responsabilités qui apparaissent comme les plus probables dans les autorisations de mise sur le marché des produits dangereux", pointant "l'Etat" et "les importateurs".
"On a appris des choses, on a eu des indices, des révélations, des documents importants", ajoute le député, faisant part de certaines "surprises", "quand vous apprenez par exemple que des archives ont disparu, qu'il n'y a que 16% des terrains ciblés pollués qui sont cartographiés, ou que vous découvrez qu'il n'y a pas de recherche dédiée (à la lutte contre la pollution)".
Autre révélation, l'annonce, lors de l'audition d'un ancien député de Guadeloupe, que des stocks de chlordécone auraient été enfouis sur un site guadeloupéen qui abrite aujourd'hui un lycée a entraîné l'ouverture d'une enquête judiciaire.
Au fil des auditions, "les langues se sont déliées", confirme Justine Bénin, qui "a l'impression d'avoir déminé des zones d'incertitude ou de flou". "Le sujet est sensible et douloureux", et l'audition des ministres "doit permettre de sortir des passions. Il n'est pas question de lynchage", mais d'aboutir à "des propositions bonnes pour les hommes et la terre". Le rapport est attendu début décembre.
"Vous ne serez pas déçus", promet-elle.
<https://information.tv5monde.com/info/des-ministres-auditionnes-sur-la-pollution-au-chlordecone-aux-antilles-326474>
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16- A l’ouest de Paris, un autre incendie industriel qui concentre les interrogations, Le Monde, 13/10/19, 06h05
Mathieu Lehot
Les villes riveraines d’Achères, la station qui traite 60 % des eaux usées de l’agglomération parisienne, partiellement détruite en juillet, s’inquiètent de la lenteur de l’enquête et des conséquences environnementales du sinistre.
Eux aussi ont vu de la fumée noire. Le 3 juillet, le ciel de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), à l’ouest de Paris, a été recouvert d’un épais manteau sombre. Un gigantesque incendie a embrasé l’un des bâtiments de l’usine d’épuration Seine Aval, la plus grande de France, qui traite près de 60 % des eaux usées de la région parisienne.
Le site, en bordure de Seine, est réputé à haut risque. Il est classé Seveso seuil haut, comme l’usine Lubrizol de Rouen, incendiée le 26 septembre. 130 sapeurs-pompiers ont été mobilisés pour venir à bout des flammes. Le feu n’a fait aucune victime. Mais, trois mois plus tard, son origine n’est toujours pas connue et les élus locaux s’inquiètent des conséquences de la catastrophe sur l’environnement. Trois d’entre eux, les maires d’Herblay-sur-Seine (Val-d’Oise), de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) et de La Frette-sur-Seine (Val-d’Oise), ont écrit le 2 octobre à la ministre de la transition écologique et solidaire Elisabeth Borne pour lui demander de venir sur place.
« Le point de départ pour nous, c’est un défaut d’information des services de l’État », explique Laurent Brosse, le maire (divers droite) de Conflans-Sainte-Honorine. Sa ville fait face à l’usine de l’autre côté de la Seine. Lorsque l’incendie a éclaté, il était aux premières loges mais sur le moment, il n’a pas su ce qui se passait. « Le silence était assourdissant. On voyait un immense nuage noir et on ne savait rien. La population était inquiète. Mon téléphone n’arrêtait pas de sonner et je ne savais pas quoi répondre », confirme Philippe Rouleau, le maire (LR) d’Herblay, la commune voisine. « Quand j’ai appelé la sous-préfecture, c’est moi qui leur ai appris ce qui se passait », abonde un autre voisin, Maurice Chevigny, le maire (divers droite) de La Frette-sur-Seine. Les élus sont finalement informés une heure et demie après le début du sinistre, par un tweet du préfet des Yvelines.
Des milliers de poissons morts
Le feu a pris dans un bâtiment de 6 000 m² servant à la clarifloculation des eaux usées (élimination du phosphore), qui abrite notamment plusieurs cuves de chlorure ferrique, un composé toxique et hautement corrosif. Les autorités sont malgré tout rassurantes. Interrogée le lendemain dans les éditions locales du Parisien, la préfecture explique que la fumée noire qui s’est dégagée est simplement due à la combustion des plastiques présents sur le site. Elle n’est donc pas nocive. Tout juste le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (Siaap), en charge de l’usine, reconnaît une pollution de la Seine liée au déversement d’eaux usées partiellement traitées.
Mais là encore pas de quoi s’inquiéter. Selon le Siaap, les quantités rejetées seraient limitées, le déversement n’aurait duré « qu’une ou deux heures » et seulement « quelques dizaines de poissons morts » seraient à déplorer. « Les autorités nous expliquaient que l’accident était interne à l’usine et que nous n’étions pas concernés. Sauf que trois jours plus tard, c’est par milliers qu’on a compté les poissons qui flottaient à la surface de l’eau », raconte Laurent Brosse.
Au total, 7,5 tonnes de déchets et de poissons morts ont été ramassées dans la Seine entre le 5 et le 10 juillet. Une analyse partagée par le Siaap en septembre révèle qu’il a en réalité fallu attendre 51 heures pour que l’usine – dont le débit moyen avant l’incendie était de 2,2 millions de m³ par jour – retrouve des performances de traitement normales, en dehors du process de clarifloculation qui a été entièrement détruit.
> Lire aussi Des tonnes de poissons morts dans la Seine après l’incendie d’une station d’épuration dans les Yvelines
« Sur le moment, le rejet de grandes quantités d’eaux usées partiellement traitées a engendré une très forte baisse de l’oxygénation de la Seine ainsi qu’une très forte hausse des concentrations en bactéries fécales, indique le professeur en bio géochimie Jean-Marie Mouchel, coauteur de l’évaluation environnementale diligentée par le Siaap. La désoxygénation combinée à des conditions climatiques exceptionnelles, avec un débit très faible et une eau du fleuve très chaude, à plus de 25 degrés, expliquent les milliers de poissons morts retrouvés dans la Seine. »
Risque lors de fortes pluies
Le scientifique insiste cependant sur le fait que l’impact a été restreint et que les signaux sont vite revenus au vert : « Les effets sur l’environnement ont surtout été ressentis sur environ 50 km, à l’aval de la station et les indicateurs sont revenus à la normale dans les jours qui ont suivi. » Jean-Marie Mouchel relève que les véritables inquiétudes pèsent désormais sur la capacité de traitement de l’usine en cas de fortes intempéries. « L’unité de clarifloculation détruite présentait l’avantage de pouvoir absorber des débits d’eau très élevés. Elle était utilisée pour éliminer le phosphore et pour assurer un traitement minimum des eaux usées mélangées à de grands volumes d’eaux pluviales en cas de fortes intempéries, détaille-t-il. Le Siaap met en place une série de mesures, mais la capacité du site reste plus limitée qu’avant pour faire face à de très gros orages. »
Ce scénario tant redouté s’est produit à la fin du mois de juillet. A la suite de fortes pluies, des eaux usées non traitées ont de nouveau été relâchées dans la Seine et ont provoqué une nouvelle hécatombe : 4,7 tonnes de poissons morts et de déchets supplémentaires ont été ensuite repêchés.
A l’occasion d’une réunion publique organisée par la préfecture des Yvelines, le 5 septembre, Bélaïde Bedreddine, l’élu (PCF) à la tête du Siaap, a tenté de rassurer les maires des communes riveraines de Seine Aval. En attendant la réfection de l’unité de clarifloculation de la station qui doit prendre plusieurs années, le Siaap assure avoir trouvé des solutions alternatives pour gérer les suppléments d’eau en cas de fortes intempéries. Elles doivent permettre à l’usine de retrouver 80 % de ses capacités normales d’absorption à compter de la fin du 1er semestre 2020, contre moins de 60 % à l’heure actuelle.
Les élus locaux restent méfiants. Ils ont appris avec surprise, au cours de cette même réunion, que deux mois après l’incendie, l’expert du Centre national de prévention et de protection (CNPP), en charge de l’enquête sur l’origine du feu, venait seulement d’accéder au cœur du bâtiment sinistré. « Nous ne connaissons toujours pas les causes exactes de l’incendie. Il y a à l’évidence un problème plus global qui touche l’usine et que nous ignorons », accuse aujourd’hui Laurent Brosse.
Incidents en série
« On ne veut rien cacher et nous faisons tout notre possible pour faire toute la transparence sur l’accident du 3 juillet », se défend Jacques Olivier. Et le directeur général du Siaap de préciser : « L’expert du CNPP est venu faire de premières constatations dès le 9 juillet. Mais le bâtiment était rempli de près de 6 000 m³ de liquide d’eau d’extinction. Il a alors fallu procéder à toute une série d’analyses avant de pouvoir lancer la vidange mi-août. L’expert a pu revenir le 5 septembre pour procéder à de nouvelles constatations. À cette occasion, il a identifié le départ du feu. Mais l’endroit était encore envahi par 30 cm d’acide à PH 1. Il nous a demandé de dégager la zone et il doit revenir à la mi-octobre pour analyser le matériel. Son rapport est prévu pour la fin de l’année. »
La catastrophe du 3 juillet est venue s’ajouter à une série d’incidents qui se sont multipliés ces dernières années. La base de données gouvernementale ARIA, qui recense les accidents industriels au niveau national, liste seize événements survenus entre 2016 et 2018 sur le site de Seine Aval. L’année 2018 en dénombre huit à elle seule, dont deux graves : un important incendie dans un bâtiment de production de boues déshydratées au mois de février et l’émanation d’un nuage de dioxyde d’azote (NOx), un gaz toxique suffocant, au mois de mars.
En interne, certains syndicats dénoncent un contexte sécuritaire fortement dégradé. « La direction de l’usine ne met pas en œuvre les moyens prévus pour permettre au personnel de signaler les dangers auquel il est exposé », regrette le secrétaire général de FO-Siaap. La veille de l’incendie du 3 juillet, le syndicaliste avait déposé « sept alertes de dangers graves et imminents » survenus au mois de juin, dont des fuites de gaz et des débuts d’incendie. Il affirme également avoir déjà recensé trois nouveaux départs de feu depuis le mois d’août qui n’ont pas été signalés au comité d’hygiène (CHSCT).
Le gouvernement s’empare du dossier
La direction bât ces critiques en brèche. « Sur une usine de la taille de Seine Aval, nous avons des incidents d’exploitations mineurs presque tous les jours. C’est inévitable et il y a plusieurs façons de signaler ces événements qui ne passent pas nécessairement par une remontée au CHSCT, rétorque Yann Bourbon, le directeur de Seine Aval. Nous avons par ailleurs une équipe de pompiers volontaires présents en permanence sur le site pour intervenir en cas d’urgence. »
Le dernier mot pourrait finalement revenir au gouvernement qui a décidé de s’emparer du sujet dans le courant de l’été. Le dossier est suivi par Emmanuelle Wargon, la secrétaire d’État auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire. Deux réunions ont été organisées avec son cabinet et la direction du Siaap, le 9 juillet et le 16 septembre. Un plan particulier d’intervention (PPI) a été élaboré pour fixer les mesures d’alerte et d’intervention en cas d’accident dont les effets dépassent les limites de l’usine.
Le Siaap s’apprête également à lancer un appel d’offres pour la réalisation d’un audit de sécurité. Le cabinet retenu devra commencer ses investigations en décembre. A la demande d’Emmanuelle Wargon, de premières conclusions sur les risques incendies doivent être rendues à la fin du premier trimestre 2020 et l’audit complet doit être remis avant l’été. Dans leur lettre envoyée le 2 octobre, les élus locaux interpellent le gouvernement pour que le diagnostic soit établi « très rapidement » et « en recourant à des experts indépendants ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/13/a-l-ouest-de-paris-un-autre-incendie-industriel-qui-concentre-les-interrogations_6015306_3244.html>
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17- Chronique. « C’est peu de dire que les leçons de Seveso n’ont guère été retenues », Le Monde, maj le 13/10/19, 06h58
Stéphane Foucart
Après l’incendie de Rouen, les autorités se sont lancées dans une frénésie d’échantillonnage où tout doit être contrôlé. Tout, sauf semble-t-il les victimes directes de la catastrophe, note, dans sa chronique, Stéphane Foucart, journaliste au « Monde ».
Chronique. Le 10 juillet 1976, non loin de Seveso, dans le nord de l’Italie, une explosion secoue une usine de production de substances chlorées destinées à la pharmacie. Un nuage de dioxine (dite TCDD 2,3,7,8) se disperse sur une zone de 18 km2, provoquant des troubles passagers mais aucun décès. Deux semaines plus tard, sous l’impulsion d’un jeune médecin de la région, Paolo Mocarelli, des milliers d’échantillons sanguins étaient prélevés sur les personnes exposées et conservés en chambre froide.
Interrogé sur les décisions à prendre après une catastrophe industrielle comme celle de Lubrizol, M. Mocarelli l’assure : passé l’urgence, prélever des échantillons sanguins sur les populations concernées est « la première chose à faire ». Sans cela, ajoute-t-il, il est impossible d’espérer connaître les conséquences à long terme de la catastrophe, en mettant en regard les résultats des analyses menées sur les individus avec leur destin sanitaire – voire celui de leurs enfants.
Sans cela, comme le note malicieusement l’épidémiologiste Rémy Slama dans son livre Le Mal du dehors (Quae, 2017), on pourrait continuer à penser que la seule victime, indirecte, de l’accident de Seveso, a été l’ancien directeur de l’usine, assassiné par un groupe proche des Brigades rouges en 1980.
« Un programme à long terme de surveillance sanitaire »
En septembre 2018, Paolo Mocarelli (université de Milan-Bicocca), Brenda Eskenazi (université de Californie à Berkeley) et leurs collègues ont rassemblé dans la revue Environment International l’essentiel de la connaissance accumulée sur les conséquences de l’accident de Seveso, et dressent un tableau très différent.
La mortalité par cancer du sein, par exemple, mesurée à partir de 1996, est plus élevée de 60 % parmi les habitants de la zone la plus contaminée, où moins de 800 personnes vivaient au moment de l’accident. La mortalité par cancer du sang est plus que doublée pour les habitants de la zone la plus contaminée, et accrue de 60 % chez ceux de la zone de contamination intermédiaire, où 4 700 personnes vivaient alors.
Le lien strict de causalité avec l’explosion demeurera à jamais indémontrable, mais ce sont là les effets attendus d’une telle exposition. De même, la mortalité par maladie coronarienne chez les hommes ou par hypertension chez les femmes est également augmentée dans des proportions semblables, pour les habitants des zones les plus touchées, dans les décennies suivant l’accident… Des troubles thyroïdiens chez les femmes et une baisse importante de la fertilité chez les hommes exposés avant la puberté aux émanations de l’explosion ont aussi été relevés.
« La recherche épidémiologique n’a été possible à Seveso que grâce à la mise en place d’un programme à long terme de surveillance sanitaire de la population, écrivent Brenda Eskenazi, Paolo Mocarelli et leurs coauteurs. Cela inclut, élément critique, la collecte et le stockage d’échantillons biologiques d’individus affectés. »
Connaissances incommodes
C’est peu de dire que les leçons de Seveso n’ont guère été retenues. En France, après l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen le 26 septembre, les autorités se sont pourtant lancées dans une frénésie d’échantillonnage. L’air, les sols, les eaux de surface, le lait, les œufs, les animaux d’élevage, les cultures : tout doit être contrôlé. Tout, sauf semble-t-il les victimes directes de la catastrophe. A ce jour, aucun plan de prélèvements n’a été conduit sur les populations exposées. Tout est en place pour que des connaissances incommodes ne soient jamais produites, et que tous les événements sanitaires ultérieurs puissent être mis sur le dos, large et confortable, de la fatalité.
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Cette tentation est toujours forte. Le 2 octobre, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, était interrogée sur France Inter, dans la foulée de l’incendie de Lubrizol, et de la situation confuse qui prévalait alors à Rouen, et l’entretien dériva vers les inquiétudes des Parisiens relatives au plomb. « Il faut savoir rester scientifique, a répondu Mme Buzyn. Nous connaissons très bien la toxicité du plomb et les maladies liées au plomb : s’il y avait des centaines de personnes malades du plomb en France ou à Paris, ça se saurait. Le nombre de personnes contaminées au plomb à Paris est de l’ordre d’une dizaine ou d’une vingtaine par an, et ce sont toujours des gens contaminés par leur logement. »
> Lire aussi « Nous avons pris nos décisions seuls » : des habitants de Rouen racontent l’absence de communication après l’incendie
Tentons une transposition. « S’il y avait des centaines de personnes malades du tabac en France, ça se saurait, pourrait-on affirmer avec un identique aplomb. Le nombre d’hospitalisations chaque année pour cause d’intoxication à la cigarette est presque nul. » La cigarette tue pourtant chaque année plus de 75 000 personnes en France, essentiellement par le biais de cancers et de maladies cardio-vasculaires.
Et le plomb ? Le consensus actuel veut qu’il n’existe pas de seuil d’exposition sans risques. Chaque fraction de microgramme de plomb par litre de sang vient avec ses effets potentiels sur le système nerveux central, les reins, le système cardio-vasculaire, l’appareil reproducteur, l’intestin… Aucune étude récente ne permet – à notre connaissance – de dériver une estimation de sa contribution à la mortalité française.
Mais, aux Etats-Unis, un tel travail a été conduit par l’épidémiologiste Bruce Lanphear (Simon Fraser University) et une équipe de chercheurs américains. Publiés en mars 2018 par la revue The Lancet Public Health et considérés comme solides par la communauté compétente, leurs résultats sont stupéfiants : ils suggèrent qu’outre-Atlantique l’exposition environnementale de la population générale au plomb est responsable de plus de 400 000 morts par an, principalement par maladies cardio-vasculaires. C’est plus de 18 % de la mortalité américaine, soit un décès sur six ! Comme à Seveso ou à Rouen, il faut chercher pour trouver.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/10/12/c-est-peu-de-dire-que-les-lecons-de-seveso-n-ont-guere-ete-retenues_6015263_3232.html>
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18- A l’ouest de Paris, un autre incendie industriel qui concentre les interrogations, Le Monde, 13/10/19, 08h34
Mathieu Lehot
Les villes voisines d’Achères, commune où se situe la station qui traite 60 % des eaux usées de l’agglomération parisienne, partiellement détruite en juillet, s’inquiètent de la lenteur de l’enquête et des conséquences environnementales du sinistre.
Le 3 juillet, le ciel de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), à l’ouest de Paris, a été recouvert d’un épais manteau sombre. Un gigantesque incendie a embrasé l’un des bâtiments de l’usine d’épuration Seine-Aval, la plus grande de France, qui traite près de 60 % des eaux usées de la région parisienne.
Le site, en bordure de Seine, est réputé à haut risque. Il est classé « Seveso seuil haut », comme l’usine Lubrizol de Rouen, détruite par le feu le 26 septembre. Cent trente sapeurs- pompiers ont été mobilisés pour venir à bout des flammes. Le feu n’a fait aucune victime. Mais, trois mois plus tard, son origine n’est toujours pas connue et les élus locaux s’inquiètent des conséquences de la catastrophe sur l’environnement. Trois d’entre eux, les maires d’Herblay-sur-Seine (Val-d’Oise), de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) et de La Frette-sur-Seine (Val-d’Oise), ont écrit le 2 octobre à la ministre de la transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, pour lui demander de venir sur place.
« Le point de départ, pour nous, c’est un défaut d’information des services de l’Etat », explique Laurent Brosse, le maire (divers droite) de Conflans-Sainte-Honorine. Sa ville fait face à l’usine, de l’autre côté de la Seine. Lorsque l’incendie a éclaté, il était aux premières loges, mais, sur le moment, il n’a pas su ce qui se passait. « Le silence était assourdissant. On voyait un immense nuage noir et on ne savait rien. La population était inquiète. Mon téléphone n’arrêtait pas de sonner et je ne savais pas quoi répondre », confirme Philippe Rouleau, le maire (LR) d’Herblay, la commune voisine. « Quand j’ai appelé la sous-préfecture, c’est moi qui leur ai appris ce qui se passait », abonde un autre voisin, Maurice Chevigny, le maire (divers droite) de La Frette-sur-Seine. Les élus sont finalement informés une heure et demie après le début du sinistre, par un Tweet du préfet des Yvelines.
Des milliers de poissons morts
Le feu a pris dans un bâtiment de 6 000 m² servant à la clarifloculation des eaux usées (élimination du phosphore), qui abrite notamment plusieurs cuves de chlorure ferrique, un composé toxique et hautement corrosif. Les autorités sont malgré tout rassurantes. Interrogée le lendemain dans les éditions locales du Parisien, la préfecture explique que la fumée noire qui s’est dégagée est simplement due à la combustion des plastiques présents sur le site. Elle n’est donc pas nocive. Le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (Siaap), qui exploite l’usine, reconnaît tout juste une pollution de la Seine liée au déversement d’eaux usées partiellement traitées.
Mais là encore pas de quoi s’inquiéter. Selon le Siaap, les quantités rejetées seraient limitées, le déversement n’aurait duré « qu’une ou deux heures », et seulement « quelques dizaines de poissons morts » seraient à déplorer. « Les autorités nous expliquaient que l’accident était interne à l’usine et que nous n’étions pas concernés. Sauf que trois jours plus tard, c’est par milliers qu’on a compté les poissons qui flottaient à la surface de l’eau », raconte Laurent Brosse.
Au total, 7,5 tonnes de déchets et de poissons morts ont été ramassées dans la Seine entre le 5 et le 10 juillet. Une analyse partagée par le Siaap en septembre révèle qu’il a en réalité fallu attendre cinquante et une heures pour que l’usine – dont le débit moyen avant l’incendie était de 2,2 millions de m³ par jour – retrouve des performances de traitement normales, en dehors de l’unité de clarifloculation qui a été entièrement détruite.
> Lire aussi Des tonnes de poissons morts dans la Seine après l’incendie d’une station d’épuration dans les Yvelines
« Sur le moment, le rejet de grandes quantités d’eaux usées partiellement traitées a engendré une très forte baisse de l’oxygénation de la Seine ainsi qu’une très forte hausse des concentrations en bactéries fécales, observe le professeur en biogéochimie Jean-Marie Mouchel, coauteur de l’évaluation environnementale diligentée par le Siaap. La désoxygénation combinée à des conditions climatiques exceptionnelles, avec un débit très faible et une eau du fleuve très chaude, à plus de 25 degrés, expliquent les milliers de poissons morts retrouvés dans la Seine. »
Risque lors de fortes pluies
Le scientifique insiste cependant sur le fait que l’impact a été restreint et que les signaux sont vite revenus au vert : « Les effets sur l’environnement ont surtout été ressentis sur environ 50 km, à l’aval de la station, et les indicateurs sont revenus à la normale dans les jours qui ont suivi. » Jean-Marie Mouchel relève que les véritables inquiétudes pèsent désormais sur la capacité de traitement de l’usine en cas de fortes intempéries. « L’unité de clarifloculation détruite présentait l’avantage de pouvoir absorber des débits d’eau très élevés. Elle était utilisée pour éliminer le phosphore et pour assurer un traitement minimum des eaux usées mélangées à de grands volumes d’eaux pluviales en cas de fortes intempéries,détaille-t-il. Le Siaap met en place une série de mesures, mais la capacité du site reste plus limitée qu’avant pour faire face à de très gros orages. »
Ce scénario tant redouté s’est produit à la fin du mois de juillet. A la suite de fortes pluies, des eaux usées non traitées ont à nouveau été relâchées dans la Seine et ont provoqué une nouvelle hécatombe : 4,7 tonnes de poissons morts et de déchets supplémentaires ont été ensuite repêchées.
A l’occasion d’une réunion publique organisée par la préfecture des Yvelines, le 5 septembre, Bélaïde Bedreddine, l’élu (PCF) à la tête du Siaap, a tenté de rassurer les maires des communes voisines de Seine-Aval. En attendant la réfection de l’unité de clarifloculation de la station, qui doit prendre plusieurs années, le Siaap assure avoir trouvé des solutions alternatives pour gérer les suppléments d’eau en cas de fortes intempéries. Elles doivent permettre à l’usine de retrouver 80 % de ses capacités normales d’absorption à compter de la fin du 1er semestre 2020, contre moins de 60 % à l’heure actuelle.
Les élus locaux restent méfiants. Ils ont appris avec surprise, au cours de cette même réunion, que, deux mois après l’incendie, l’expert du Centre national de prévention et de protection (CNPP), chargé de l’enquête sur l’origine du feu, venait seulement d’accéder au cœur du bâtiment sinistré. « Nous ne connaissons toujours pas les causes exactes de l’incendie. Il y a à l’évidence un problème plus global qui touche l’usine et que nous ignorons », accuse aujourd’hui Laurent Brosse.
Incidents en série
« Nous faisons tout notre possible pour faire toute la transparence sur l’accident du 3 juillet », se défend Jacques Olivier, le directeur général du Siaap. Et de préciser : « L’expert du CNPP est venu faire de premières constatations dès le 9 juillet. Mais le bâtiment était rempli de près de 6 000 m³ d’eau d’extinction. Il a alors fallu procéder à toute une série d’analyses avant de pouvoir lancer la vidange mi-août. L’expert a pu revenir le 5 septembre pour procéder à de nouvelles constatations. A cette occasion, il a identifié le départ du feu. Mais l’endroit était encore envahi par 30 cm d’acide à PH 1. Il nous a demandé de dégager la zone pour analyser le matériel. Son rapport est prévu pour la fin de l’année. »
La catastrophe du 3 juillet est venue s’ajouter à une série d’incidents qui se sont produits ces dernières années. La base de données gouvernementale ARIA, qui recense les accidents industriels au niveau national, liste seize événements survenus entre 2016 et 2018 sur le site de Seine-Aval. L’année 2018 en dénombre huit à elle seule, dont deux graves : un important incendie dans un bâtiment de production de boues déshydratées, au mois de février, et l’émanation d’un nuage de dioxyde d’azote (NOx), un gaz toxique suffocant, au mois de mars.
En interne, certains syndicats dénoncent un contexte sécuritaire fortement dégradé. « La direction de l’usine ne met pas en œuvre les moyens prévus pour permettre au personnel de signaler les dangers auquel il est exposé », regrette Stevan Kanban, le secrétaire général de FO-Siaap. La veille de l’incendie du 3 juillet, le syndicaliste avait déposé « sept alertes de dangers graves et imminents » survenus au mois de juin, dont des fuites de gaz et des débuts d’incendie. Il affirme également avoir déjà recensé trois nouveaux départs de feu depuis le mois d’août, qui n’ont pas été signalés au comité d’hygiène (CHSCT).
Le gouvernement s’empare du dossier
La direction bat ces critiques en brèche. « Sur une usine de la taille de Seine-Aval, nous avons des incidents d’exploitation mineurs presque tous les jours. C’est inévitable, et il y a plusieurs façons de signaler ces événements qui ne passent pas nécessairement par une remontée au CHSCT, rétorque Yann Bourbon, le directeur de Seine-Aval. Nous avons par ailleurs une équipe de pompiers volontaires présents en permanence sur le site pour intervenir en cas d’urgence. »
Le dernier mot pourrait finalement revenir au gouvernement, qui a décidé de s’emparer du sujet dans le courant de l’été. Le dossier est suivi par Emmanuelle Wargon, la secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire. Deux réunions ont été organisées avec son cabinet et la direction du Siaap, le 9 juillet et le 16 septembre. Un plan particulier d’intervention a été élaboré pour fixer les mesures d’alerte et d’intervention en cas d’accident dont les effets dépasseraient les limites de l’usine.
Le Siaap vient de lancer un appel d’offres pour la réalisation d’un audit de sécurité. Le cabinet retenu devra commencer ses investigations en décembre. A la demande d’Emmanuelle Wargon, de premières conclusions sur les risques incendie doivent être rendues à la fin du premier trimestre 2020, et l’audit complet doit être remis avant l’été. Dans leur lettre envoyée le 2 octobre, les élus locaux interpellent le gouvernement pour que le diagnostic soit établi « très rapidement » et « en recourant à des experts indépendants ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/13/a-l-ouest-de-paris-un-autre-incendie-industriel-qui-concentre-les-interrogations_6015306_3244.html>
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19- Interview. L'industrie chimique se dit prête à « tirer les enseignements » de la catastrophe de Rouen, Les Echos, 13/10/19, 16h16
Propos recueillis par Vincent Collen, Julien Dupont-Calbo
La fédération de l'industrie chimique française s'exprime pour la première fois depuis la catastrophe de Rouen. Son président juge la réglementation actuelle suffisante mais se dit prêt à améliorer la surveillance et la gestion du stockage des produits dangereux ainsi que et leur traçabilité.
Au regard de la catastrophe de Rouen, les règles de sécurité qui régissent l'industrie chimique française ne sont-elles pas insuffisantes ?
>> Suite à lire sur inscription à :
<https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/lindustrie-chimique-se-dit-prete-a-tirer-les-enseignements-de-la-catastrophe-de-rouen-1139594>
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20- En Inde, une communauté de volontaires pour traquer la tuberculose, Le Monde, 14/10/19, 06h30
Sophie Landrin (Sonipat et Bega, Etat de l'Haryana, Inde)
Le sous-continent compte un quart des cas de tuberculose répertoriés dans le monde et doit faire face au problème majeur de résistance aux antibiotiques traditionnels.
L’homme est maigre comme une brindille, mais il assure qu’il « va mieux ». Au début de l’année, il souffrait de fièvre continuelle, d’une immense fatigue et d’une toux persistante. Ce chef de famille installé à Bega, un village rural de l’Haryana, à une soixantaine de kilomètres de New Delhi, a ignoré durant des mois les raisons de son état d’épuisement. Jusqu’à la rencontre avec Maher Singh, un « volontaire » chargé par une ONG d’arpenter les villages pour tenter d’enrayer la tuberculose.
Maher Singh, qui marche avec difficulté pour avoir contracté la poliomyélite lorsqu’il était enfant, pousse chaque porte du village pour traquer la maladie. Muni d’un questionnaire, il interroge les familles, enregistre nom, adresse et téléphone. A la moindre toux, il effectue des prélèvements. Les échantillons d’expectoration seront acheminés au centre spécialisé le plus proche, où les malades n’ont ni la force ni les moyens de se rendre. La visite terminée, Maher Singh laisse quelques prospectus d’information sur la maladie puis marque à la craie sur la porte de la maison la date de son passage. Il reviendra bientôt.
L’ancien professeur est un pilier du programme Axshya (« sans tuberculose ») financé par l’Union internationale contre la tuberculose et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui s’appuie sur la société civile indienne pour tenter d’améliorer l’accès au diagnostic et au traitement. Le projet cible en priorité les personnes vulnérables. Plus de 200 ONG, une communauté de 2 000 volontaires, sont impliquées dans ce défi. Entre 2018 et 2019, 3 millions de foyers indiens ont ainsi pu être visités chaque mois grâce à ces volunteers, et des milliers de malades ont pu être identifiés. L’enjeu est considérable : « Sans doute que 1 million de tuberculeux ne sont pas détectés en Inde et risquent de propager la maladie », explique un des responsables du programme.
Le sous-continent, qui recense un quart des cas de tuberculose de la planète, est le pays le plus touché par le fléau, devant l’Indonésie, la Chine, les Philippines, le Nigeria, le Pakistan et l’Afrique du Sud. Les chiffres sont effrayants : chaque année, 2,7 millions de nouveaux cas sont répertoriés dans le pays et plus de 420 000 personnes ont succombé à la maladie en 2019. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un quart de la population mondiale est porteuse d’une tuberculose latente, infectée par le bacille mais pas encore malade. Le risque de développer la maladie est particulièrement élevé chez les personnes dont le système immunitaire est déficient, comme les personnes vivant avec le VIH, les personnes en état de malnutrition ou souffrant de diabète. La tuberculose reste avant tout la maladie de l’homme pauvre.
Réseau de sentinelles
Les ONG indiennes ont formé un véritable réseau de sentinelles qui se relaient dans les villages et dans les lieux stratégiques. Des volontaires ont été postés à l’entrée des hôpitaux, au milieu des files d’attente pour l’admission des malades, afin de repérer d’éventuels cas de tuberculose, qui se transmet par voie aérienne. Comme Upasma, une jeune femme qui, vêtue d’une simple blouse blanche, sans protection, se tient devant l’hôpital de Sonipat, dans l’Etat de l’Haryana. Elle scrute la foule, une majorité de paysans ou de travailleurs qui se rendent chaque jour à New Delhi, et parvient en moyenne à détecter un ou deux malades potentiels, qu’elle extrait immédiatement de la file. Le cas suspect est alors isolé et pris en charge par une équipe de médecins. « Quelqu’un qui tousse, qui transpire, qui semble fiévreux, faible, c’est un cas possible », assure Upasma, qui a rejoint le programme Axshya, pour « aider les gens ». Comme Maher Singh, elle reçoit chaque mois une indemnisation pour sa participation, 6 000 roupies (75 euros).
Le travail des volontaires ne s’arrête pas aux tournées de détection. Il faut, aussi, suivre les malades et s’assurer qu’ils prennent régulièrement leur traitement. Dans la plupart des cas, il est possible de guérir de la tuberculose en six mois moyennant l’observance stricte d’un schéma thérapeutique accompagné d’un soutien et d’un encadrement du patient. Mais des effets secondaires (fatigue, dépression, perte d’audition) peuvent conduire les patients à interrompre les soins. Une catastrophe, car la bactérie réapparaît, et apparaît alors un phénomène de résistance aux antibiotiques.
Multirésistance à la maladie
La mauvaise administration de médicaments antituberculeux et l’interruption des traitements ont favorisé la multirésistance à cette maladie, contre laquelle les deux antituberculeux les plus puissants, l’isoniazide et la rifampicine, ne sont plus efficaces. Ainsi 50 000 malades résistants sont signalés en Inde chaque année ; 135 000 sont officiellement comptabilisés dans le pays et les ONG redoutent un nombre de cas beaucoup plus important.
Une étude parue dans PLOS One en 2018 avait mis au jour de nombreuses failles dans la prise en charge des malades en Inde. Un grand nombre de médecins administraient des traitements inadaptés, contribuant ainsi eux-mêmes à l’antibiorésistance aux antituberculeux.
L’Inde s’est promis d’éradiquer la maladie à l’horizon 2025, un objectif encore plus ambitieux que celui de l’ONU, qui table sur 2030. Le budget consacré à la lutte contre la tuberculose a doublé entre 2016 et 2018, pour atteindre 418 millions d’euros, mais les ONG pointent les difficultés d’accès aux antibiotiques les plus efficaces mis sur le marché dès 2014 en Europe et aux Etats-Unis pour traiter la tuberculose multirésistante, la bédaquiline et la délamanide, dont le gouvernement indien contrôle exclusivement la distribution. Le 23 janvier 2017, la Cour suprême de l’Inde avait imposé aux autorités de fournir gratuitement la bédaquiline, réservée jusqu’alors à quelques villes ou distribuée non quotidiennement aux malades, en raison notamment du coût des produits, mais seulement tous les trois jours. Beaucoup de malades attendent encore.
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/10/14/en-inde-une-communaute-de-volontaires-pour-traquer-la-tuberculose_6015383_1650684.html>
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21- Pour infecter le cerveau, Zika utilise un cheval de Troie, maj le 15/10/19 à 00h40
Nathaniel Herzberg
Une équipe française a montré comment le virus franchit la barrière entre le système sanguin et le cerveau : en contaminant des globules blancs.
Les virus ne manquent pas d’imagination. Pour toucher leur cible, ils mettent parfois en place des stratégies inattendues, quitte à puiser dans la mythologie.
Des chercheurs français viennent de montrer comment le virus Zika provoque des pathologies neurologiques chez certains adultes. Pour franchir la barrière hémato-encéphalique, qui sépare le système sanguin et le cerveau, le pathogène infecte des globules blancs, plus susceptibles que lui de traverser cette frontière réputée infranchissable.
Publiée dans la revue Nature Communications le 27 septembre, cette découverte dévoile le mode d’action du virus. Au passage, l’équipe de Raphaël Gaudin, à l’Institut de recherche en infectiologie de Montpellier (IRIM, CNRS), met pour la première fois en évidence, in vivo, l’usage de la technique dite du cheval de Troie.
« Une barrière supposée hermétique »
Découvert en 1952, dans la forêt de Zika, en Ouganda, le virus aurait pu rester méconnu, comme la plupart de ses nombreux cousins. Transmis par des moustiques Aedes, il ne semblait provoquer que des symptômes bénins.
Mais l’épidémie qui frappa le Brésil, en 2015, s’accompagna de milliers de cas de microcéphalie chez des nouveau-nés. Le monde médical découvrit que les femmes infectées pendant leur grossesse pouvaient donner naissance à des bébés au cerveau gravement sous-développé. Quant aux adultes, ils pouvaient, dans 1 % des cas, présenter des atteintes neurologiques, syndrome de Guillain-Barré ou encéphalites.
> Lire aussi L’immunité contre la dengue protégerait partiellement contre le Zika
C’est à ce second type de manifestations que les chercheurs français se sont intéressés. « [L’encéphalite] pose une question essentielle, souligne Raphaël Gaudin : comment le virus passe-t-il du sang au tissu cérébral, en franchissant cette barrière supposée hermétique ? »
Son équipe a voulu vérifier une hypothèse déjà avancée en 1985 sur un virus du mouton, mais jamais véritablement démontrée : l’usage par le pathogène de cellules du sang, les monocytes (un type de globules blancs), comme passe-muraille. « Tout le problème était de montrer que le franchissement se faisait bien à l’intérieur de la cellule sanguine et pas directement par des virus libres, par diffusion ou infection de la barrière », poursuit le chercheur.
Les vaisseaux d’un poisson-zèbre
L’équipe a donc procédé en trois étapes. Elle a d’abord injecté dans les vaisseaux d’un poisson-zèbre des monocytes infectés par Zika. La transparence de cet animal, particulièrement populaire dans les laboratoires, permet de suivre en direct la migration de cellules préalablement marquées.
Les chercheurs ont alors constaté que celles-ci migraient hors des vaisseaux sanguins et vers les tissus de façon beaucoup plus rapide que des cellules non exposées au virus. « Mais cela ne nous disait pas ce qui se passait de l’autre côté, dans le cerveau », souligne Raphaël Gaudin.
Faute de pouvoir étudier le comportement des monocytes dans le tissu cérébral du poisson, les chercheurs ont collaboré avec une équipe néerlandaise spécialisée dans la fabrication d’organoïdes. Son procédé consiste à utiliser des cellules souches embryonnaires humaines, capables donc de se différencier en n’importe quel type de tissu, et à leur fournir les conditions de culture pour qu’elles prennent la bonne direction et reproduisent les différents types de cellules cérébrales. L’institut Swammerdam de l’université d’Amsterdam en a fait une de ses spécialités.
En quelque neuf semaines, les chercheurs ont ainsi eu à leur disposition un modèle réduit d’une région du cerveau, qu’ils ont exposée aux fameux monocytes. « Nous avons présenté des cellules infectées, des cellules non infectées et du virus libre », précise le directeur de recherche. Une fois encore, il est apparu que le virus disséminait beaucoup mieux avec des monocytes infectés.
> Lire aussi D’Ebola à Zika, un labo tout-terrain en Afrique de l’Ouest
Applications thérapeutiques
Restait à faire le lien entre les deux côtés de la paroi, corréler les deux expériences. Sauf que les organoïdes ne disposent pas des mini-vaisseaux qui irriguent le cerveau. L’équipe de Montpellier a donc accolé une barrière de cellules endothéliales – celles qui forment la couche interne des vaisseaux – et a observé la migration. Une fois de plus, les monocytes infectés ont surpassé les virus libres.
Cet ensemble d’expériences offre tout à la fois une démonstration biologique de la théorie du cheval de Troie et une explication du mode d’infection du cerveau par le virus.
Mais elle ouvre également sur des applications thérapeutiques. En ciblant les monocytes, des médicaments pourraient permettre d’éviter la migration de Zika vers le cerveau. Il reste toutefois du chemin à faire, tant sur le plan clinique que dans la détermination des voies d’infection. A côté du chemin cher à Homère, d’autres routes peuvent exister, pour Zika et plus encore pour les différents virus qui attaquent notre encéphale. De quoi nourrir une nouvelle épopée.
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/10/14/pour-infecter-le-cerveau-zika-utilise-un-cheval-de-troie_6015439_1650684.html>
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22- Lubrizol : les vaches de retour dans les prés, AFP, 15/10/19, 16:00
Chloé Coupeau
Les fosses à lisier sont encore blanchies par le lait jeté depuis plus de deux semaines mais les vaches s'ébrouent enfin sur l'herbe grasse : contraints de confiner leurs bêtes après la catastrophe de Lubrizol à Rouen, les producteurs de lait respirent enfin après la levée lundi de ces mesures de précaution.
"Là on peut voir que les vaches apprécient l'herbe qui a repoussé depuis 18 jours qu'elles étaient confinées dans le bâtiment. Un bovin est fait pour la pâture. On revient sur les fondamentaux", relève Aline Catoire devant ses 57 bêtes qu'elle vient de lâcher dans un de ses champs à Conteville, à 45 km à vol d'oiseau de l'usine Lubrizol.
Le 26 septembre, le spectaculaire incendie de ce site Seveso seuil haut a produit un panache de fumée noire de 22 km de long. L’État a dans la foulée ordonné le confinement des animaux d'élevage et interdit la commercialisation de tout ou partie de la production de près de 3.000 producteurs, dont Mme Catoire. Après un avis favorable de l'Anses (l'agence nationale de sécurité sanitaire et de l'alimentation), la mesure a été levée lundi soir, pour les seuls producteurs laitiers, majoritaires toutefois.
La collecte a donc repris lundi à 18h00 et les vaches ont regagné les champs mardi matin.
"C'est aussi un bien sanitaire parce que durant cette période où il fait plutôt doux et humide, le confinement en bâtiment pour des vaches laitières, c'est pas l'idéal. Ça développe des bactéries", ajoute la productrice de lait de 35 ans qui est aussi vice-présidente de la chambre d'agriculture du département.
A quelques centaines de mètres de là, la fosse à lisier est encore largement teintée du blanc du lait jeté les deux semaines passées, mélangé aux excréments des animaux. "Avec le lait ça pue beaucoup plus", note Aline Catoire.
"Ça ne nous est arrivé qu'une fois de jeter du lait dans la fosse à lisier, il y a cinq ans : le camion de la laiterie ne passait pas à cause de congères. Mais là, cette situation, l'ampleur qu'elle a eue c'est inédit en France, autant de jours sur autant de surface", souligne cette mère de famille.
Les éleveurs de Seine-Maritime ont jeté 500.000 litres par jour à cause de la catastrophe, Aline Catoire 30.000 au total soit 11.000 euros. Cette perte va être compensée par l'interprofession.
- "Loin d'être fini" -
Mais pour Mme Catoire "le soulagement" de la fin des restrictions n'est qu'en "demi-teinte".
"C'est loin d'être fini. Il y a beaucoup de coûts indirects plus difficiles à chiffrer, comme le coût de la paille qui a servi à nourrir les animaux pendant le confinement", estime-t-elle.
Et "on ne sait pas encore quand et si on va pouvoir utiliser nos fourrages pour nourrir nos animaux, ni ce qu'on doit faire du lait jeté dans les fosses à lisier", ajoute l'agricultrice dont les animaux étaient nourris à 95% de maïs en septembre.
"On est soumis à la directive nitrate qui donne un calendrier d'épandage bien défini. On espère que l'administration sera la plus flexible possible" afin que ce mélange de lait et de lisier puisse être épandu, poursuit Mme Catoire.
L'agricultrice a en outre des doutes sur la volonté de Lubrizol de rembourser l'interprofession.
"L’État dit +pollueur-payeur+ mais est-ce que Lubrizol ne va pas dire +regardez les analyses, y a pas de pollution+", s'interroge-t-elle.
Surtout, "il y a encore plein de producteurs dans l'attente qui ne comprennent pas pourquoi les analyses prennent autant de temps", souligne l'éleveuse.
L'Anses puis l’État doivent se prononcer avant la fin de la semaine sur les œufs, le miel et les produits maraîchers qui demeurent encore interdits à la vente dans de nombreuses communes de Seine-Maritime, de l'Oise, de la Somme, du Nord et de l’Aisne.
<https://information.tv5monde.com/info/lubrizol-les-vaches-de-retour-dans-les-pres-327009>
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23- Pollution aux hydrocarbures au Brésil : ce que l'on sait, AFP, 15/10/19, 20 :00
Louis Genot
En septembre, de premières galettes sont apparues sur des plages du nord-est touristique du Brésil, et aujourd'hui ce sont plus de 2.000 km de côtes qui sont souillés, sans que l'origine de cette catastrophe environnementale n'ait été éclaircie. Voici ce que l'on sait :
- D'où vient ce pétrole sur les côtes brésiliennes ?
Le mystère reste entier, même si certaines hypothèses commencent à prendre forme. La Marine brésilienne, qui coordonne les investigations, souligne sur son site qu'il s'agit d'un "cas très complexe et inédit dans l'Histoire du Brésil".
Plusieurs médias brésiliens font état d'un rapport de la compagnie pétrolière Petrobras affirmant que le pétrole serait d'origine vénézuélienne.
Le ministre de l'Environnement Ricardo Salles a déclaré lundi sur Twitter avoir participé à une réunion visant à établir "les prochaines étapes de la contention du pétrole vénézuélien qui touche le littoral du Nord-est".
Jeudi dernier, la compagnie pétrolière d'Etat vénézuélienne PDVSA a nié être à l'origine de la catastrophe, jugeant "infondées" les accusations du Brésil.
Les enquêteurs évoquent la possibilité d'une fuite provenant d'un "cargo pétrolier fantôme" qui transporterait des hydrocarbures clandestinement en raison de l'embargo pétrolier imposé par les Etats-Unis au Venezuela.
"Hier, nous avons eu une réunion avec des représentants de divers organes publics comme l'agence environnementale Ibama, le parquet et la Marine et cette hypothèse d'un navire fantôme a été évoquée", explique à l'AFP Maria Christina Araujo, océanographe à l'Université fédérale de Rio Grande do Norte (UFRN), un des Etats affectés par la catastrophe.
"Il s'agirait d'un cargo qui naviguerait illégalement, suivant des routes maritimes peu connues, et transporterait du pétrole vénézuélien malgré ces sanctions", ajoute-t-elle.
La possibilité d'un "acte criminel" a été évoquée à plusieurs reprises par le président d'extrême droite Jair Bolsonaro.
Mais la chercheuse considère qu'il est plus probable qu'il s'agisse "d'une fuite accidentelle" et non d'un acte malveillant de déversement du pétrole dans l'océan.
La Marine a expliqué dans un communiqué avoir réclamé des "éclaircissements" à "30 cargos pétroliers de 10 nationalités différentes".
- Quelle est l'ampleur de la catastrophe ?
Les dernières données de l'Ibama font état de 166 localités souillées par ces mystérieuses galettes de pétrole, la plupart d'entre elles sur des plages paradisiaques. La pollution a également touché des zones de mangrove et des criques rocheuses.
Au total, 72 municipalités ont été affectées, dans l'ensemble des neuf Etats du nord-est brésilien, une région pauvre aux 2.000 km de littoral, dont l'économie dépend largement du tourisme.
Depuis le début des opérations de nettoyage, auquel a pris part Petrobras, près de 200 tonnes de résidus pétroliers ont été ramassés sur les plages.
Maria Christina Araujo évoque une catastrophe d'une ampleur inédite. "Nous n'avons jamais vu au Brésil un désastre d'une telle ampleur, qui touche une zone aussi étendue", explique-t-elle.
Au total, selon la Marine, 1.583 militaires, sept navires, et un avion ont été mobilisés depuis que les premières galettes ont été identifiées, début septembre, aussi bien pour l'enquête que pour les opérations de nettoyage.
L'Ibama dit pour sa part avoir employé 74 membres de son personnel, dix voitures, un avion et deux hélicoptères.
- Quel est l'impact sur les zones affectées ?
Cette pollution entraîne de graves conséquences pour l'environnement, notamment la faune locale. D'après l'Ibama, au moins 13 tortues marines ont été retrouvées mortes.
Mais des ONG rapportent un nombre de cas bien plus important : l'institut Verdeluz a par exemple recensé 21 tortues mortes rien que dans l'Etat du Ceara.
Le projet Tamar, également spécialisé dans la protection des tortues marines, a fait état pour sa part de la mort de dix bébés tortue dans l'Etat de Bahia.
Le lâcher de bébés tortues dans la nature, qui a été totalement suspendu par les responsables du projet au début de la crise, se fait à présent uniquement "dans les zones les plus sûres, d'après les informations envoyées quotidiennement par les autorités compétentes", a expliqué à l'AFP une porte-parole de Tamar.
Cette pollution, qu'il va être quasiment impossible de nettoyer notamment dans les mangroves à la très riche biodiversité, affecte également le tourisme. D'après l'association des commerçants de Praia do Futuro (AEPF), plage emblématique de Fortaleza, capitale du Ceara, les ventes des kiosques ont baissé de 40% le week-end dernier.
<https://information.tv5monde.com/info/pollution-aux-hydrocarbures-au-bresil-ce-que-l-sait-327055>
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24- Opérations à haut risque après l’échouement du cargo « Rhodanus » au sud de la Corse, Le Monde, 17/10/19, 02h41
Martine Valo
Un barrage flottant antipollution est installé depuis mercredi 16 octobre autour du navire chargé de 2 600 tonnes de bobines d’acier et de 38 tonnes d’hydrocarbure, au cœur d’une zone naturelle très protégée.
Un barrage flottant antipollution cerne depuis mercredi 16 octobre le Rhodanus, ce cargo qui est posé sur le fond, à quelques mètres de la côte de Cala Longa en Corse-du-Sud, la proue immobilisée contre un rocher. Le pompage des 38 tonnes d’hydrocarbure de propulsion qu’il contient, qui n’ont jusqu’à présent pas causé de pollution, peut désormais démarrer.
Le navire de 90 mètres de long, construit en 1998 et battant pavillon d’Antigua-et-Barbuda, s’est échoué dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13 octobre, près du détroit des bouches de Bonifacio qui sépare l’île de Beauté de la Sardaigne. L’équipage de sept personnes s’en est sorti sain et sauf.
Mais la Méditerranée est passée très près d’une nouvelle catastrophe. En dépit des appels répétés du Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage de Corse et de la station italienne Maddalena durant cinquante minutes, le cargo a manqué son virage et maintenu son cap droit sur la côte suite à « un défaut de veille », selon les termes du gouvernement. Les marins se sont-ils endormis ? La justice et le Bureau enquête accident maritime doivent mener chacun une enquête sur cet échouage survenu en pleine réserve naturelle nationale des bouches de Bonifacio, précisément au cœur même de la zone de protection renforcée de ce vaste espace de 800 km2.
> Lire aussi Un cargo s’échoue au cœur de la réserve naturelle de Bonifacio
Comme souvent, les représentants de l’Etat ont vite eu des propos rassurants. Dès dimanche, la préfecture maritime de la Méditerranée assurait qu’aucune pollution n’était constatée. Cependant elle dépêchait sur place hélicoptère Puma, vedette, patrouilleurs italien et de la gendarmerie française, un bâtiment et un avion militaires français, ainsi que le remorqueur Abeille-Flandre, un navire de dépollution, nombre de plongeurs sous-marins et autres renforts humains… « Des moyens très importants ont été envoyés sur zone, rapporte la capitaine de frégate Christine Ribbe, porte-parole de la préfecture maritime. On n’aurait pas pu en mettre davantage. »
Ecosystèmes précieux et fragiles
Une ancre a été ajoutée et une brèche dans la coque « a été maîtrisée tout de suite », assure-t-elle. Cependant s’il n’y a pas de dégâts immédiats en vue, le chantier devrait être particulièrement délicat à mener.
Comment sortir de là le Rhodanus, chargé de 2 600 tonnes de bobines d’acier ? Quelle que soit l’option retenue, l’opération s’annonce « délicate », extrêmement délicate même « dans un site exceptionnel qui nécessite de prendre un minium de risques », et pourrait donc prendre « quelques jours comme quelques mois », concède Mme Ribbe. « Nous avançons bien avec l’armateur [allemand West-Trade Logistic] et ses assureurs. » La décision d’alléger ou non le Rhodanus de son encombrant chargement n’est pas encore arrêtée.
> Lire aussi Bonifacio : le cargo échoué va devoir être « allégé » avant d’être dégagé
Il ne s’agit pas de la première alerte pour les bouches de Bonifacio. Gérées par la collectivité territoriale de Corse, elles sont classées comme « zone maritime particulièrement vulnérable » par l’Organisation maritime internationale (OMI). Le détroit, aux écosystèmes précieux et fragiles voit passer près de 3 000 navires par an. Selon le quotidien Corse matin, le Rhodanus avait déjà failli faire naufrage dans ces parages en 2010. Le capitaine avait in extremis viré de bord 500 mètres avant de s’échouer sur des îlots. Le pilote s’était endormi.
« Pavillon de complaisance »
L’association Robin des bois, très axée sur les questions de sécurité maritime, s’inquiète des conditions de travail et de l’état de santé des marins. « Le cargo est immatriculé sous un pavillon de complaisance (…), l’équipage ne bénéficie pas des normes sociales européennes », estime-t-elle. « Le détroit constitue un raccourci, mais il est parsemé d’îlots et traversé de courants forts, indique Christine Bossard, au nom de l’association. La France et l’Italie interdisent à leurs navires chargés de cargaisons dangereuses de l’emprunter, mais elles ne peuvent l’imposer à tous les pavillons. De même la présence d’un pilote à bord est recommandée, mais pas obligatoire. »
Venue sur place lundi 14 octobre, Elisabeth Borne a souligné la « détermination du gouvernement à renforcer la sécurité maritime autour de la Corse ». La ministre de la transition écologique et solidaire a annoncé sa volonté de plaider auprès de l’OMI la nécessité d’un dispositif de pilotage obligatoire pour naviguer dans les bouches de Bonifacio ainsi que le maintien de matériel de lutte contre la pollution à Ajaccio.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/17/operations-a-haut-risque-apres-l-echouement-du-cargo-rhodanus-au-sud-de-la-corse_6015798_3244.html>
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En audio
25- Les perturbateurs endocriniens avec Ana Soto, France Inter, La Terre au carré, 15/10/19, de 13h30 à 14h30
Mathieu Vidard
Ana Soto est à l’origine de la découverte des mécanismes d’action des perturbateurs endocriniens, et a mené de nombreuses études sur leur influence au niveau du développement, et notamment sur le bisphénol A, permettant l’interdiction de ce dernier dans les contenants alimentaires.
L'invitée du jour : Ana Soto, endocrinologue
Ana Soto est endocrinologue et professeure de biologie moléculaire, elle alerte sur les perturbateurs endocriniens.
Ses travaux ont porté sur les mécanismes par lesquels les perturbateurs endocriniens, comme le bisphénol A, altèrent la morphogénèse. Plus particulièrement, ses travaux ont porté sur les effets des PE sur la glande mammaire, principalement le Bisphénol A.
Il ont été parmi les premiers à mettre en évidence que les oestrogènes et les androgènes suivent une courbe dose-réponse en cloche, ce qui conduit à mettre l’accent sur les effets des faibles doses, alors que le paradigme classique de la toxicologie reposait à l’inverse sur le paradigme de Paracelse « La dose fait le poison ».
>> Suite à lire ou à (ré)écouter (53 min) à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-15-octobre-2019>
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En images
26- L'Anses alerte sur les pesticides mal utilisés à la maison, Le HuffPost, 07/10/19, 00:09
L'Agence a épluché les réflexes des trois quarts des Français qui ont utilisé des pesticides chez eux. Et nos habitudes sont loin d'être les bonnes.
>> Suite à lire et vidéo à voir à :
<https://www.youtube.com/watch?v=7iXq9d0pc4I>
<https://www.huffingtonpost.fr/entry/lanses-alerte-sur-les-pesticides-mal-utilises-a-la-maison_fr_5d9632a4e4b0da7f662364bf>
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27- Pollution : quand l'arsenic empoisonne l'Aude, France 2, journal de 20h, 13/10/19
Un an après les inondations dans l'Aude, une pollution à l'arsenic issue d'une ancienne mine d'or soulève la colère.
C'est une mine d'or qui après fait la fortune d'une vallée, a laissé le sol empoisonné. Un territoire situé dans l'Aude dont les habitants redoutent un scandale sanitaire. C'est l'histoire d'une pollution à l'arsenic qui dure depuis trop longtemps. Dans l'Aude, au pied des châteaux de Lastours, coule une paisible rivière. Il y a an un pourtant, elle avait recouvert les routes après une forte pluie.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pollution-quand-l-arsenic-empoisonne-l-aude_3657731.html>
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– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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