[revue-presse-FNH] Grande revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage (lundi 21 octobre)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Lun 21 Oct 08:26:15 CEST 2019
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1- Reportage. Terres agricoles, marchés, cantines… Montpellier veut se rapprocher de l’autonomie alimentaire <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/08/terres-agricoles-marches-cantines-montpellier-veut-se-rapprocher-de-l-autonomie-alimentaire_6014702_3244.html>, Le Monde, maj le 09/10/19 à 06h30
2- L'Ile-de-France, nouveau terrain de jeu du chanvre <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/l-ile-de-france-nouveau-terrain-de-jeu-du-chanvre_138085>, AFP, 09/10/19, 12h39
3- Bois : sécheresse et ravageurs forcent à des coupes et pèsent sur les cours <https://www.geo.fr/environnement/bois-secheresse-et-ravageurs-forcent-a-des-coupes-et-pesent-sur-les-cours-197998>, AFP, 10/10/19, 09:00
4- Les abeilles plus rentables que les pesticides pour qui cultive du colza <https://www.lemonde.fr/blog/huet/2019/10/10/plus-dabeilles-moins-de-pesticides-colza-rentable/>, Blog Sciences, 10/10/19
5- Incendie de Rouen : l’Etat et Lubrizol trouvent un accord pour indemniser les agriculteurs <https://www.europe1.fr/societe/incendie-de-rouen-letat-et-lubrizol-trouvent-un-accord-pour-indemniser-les-agriculteurs-3924731>, Europe 1 avec AFP, 11/10/19, 05h22
6- A Copenhague, 14 villes promettent de réduire leur consommation de viande <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/11/a-copenhague-14-villes-promettent-de-reduire-leur-consommation-de-viande_6015162_3244.html>, Le Monde, 11/10/19, 15h15
7- Des vignerons bordelais demandent un délai pour sortir du glyphosate <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/des-vignerons-bordelais-demandent-un-delai-pour-sortir-du-glyphosate_138169>, AFP, 11/10/19, 17:00
8- Brésil : la déforestation en Amazonie a augmenté de 93% entre janvier et septembre <https://www.geo.fr/environnement/bresil-la-deforestation-en-amazonie-a-augmente-de-93-entre-janvier-et-septembre-198046>, AFP, 12/10/19, 03:00
9- Versailles célèbre ses "arbres admirables", mémoire vivante de l'Histoire <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/versailles-celebre-ses-arbres-admirables-memoire-vivante-de-l-histoire_138183>, AFP, 12/10/19, 11:00
10- « La pomme polonaise en fait des tonnes… » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/12/la-pomme-polonaise-en-fait-des-tonnes_6015265_3234.html>, Le Monde, 12/10/19, 11h55
11- Le Nutri-Score et Yuka bousculent l’agroalimentaire <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/14/le-nutri-score-et-yuka-bousculent-l-agroalimentaire_6015367_3234.html>, Le Monde, 14/10/19, 02h48
12- Enquête. Trois coauteurs d’une série d’études sur la viande n’ont pas déclaré leurs liens avec l’agroalimentaire <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/14/trois-coauteurs-d-une-serie-d-etudes-sur-la-viande-n-ont-pas-declare-leurs-liens-avec-l-agroalimentaire_6015426_3244.html>, Le Monde, 14/10/19, 16h04
13- La Cour de justice européenne interroge les conditions d’autorisation des pesticides <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/14/la-cour-de-justice-europeenne-interroge-les-conditions-d-autorisation-des-pesticides_6015489_3244.html>, Le Monde, 14/10/19, 18h39
14- Pertes et gaspillage alimentaires : 14 % de la nourriture est perdue avant d’atteindre les étals <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/14/pertes-et-gaspillage-alimentaires-14-de-la-nourriture-est-perdue-avant-d-atteindre-les-etals_6015481_3244.html>, Le Monde, maj le 15/10/19 à 00h14
15- Dans une ferme bio du Sussex, l'ombre menaçante du Brexit <https://www.youtube.com/watch?v=GXNOWQmBY9k>, AFP, 15/10/19, 08:00
16- Potager, poissons du lac et pas de café : des chefs étoilés cuisinent éco-responsable <https://www.geo.fr/environnement/potager-poissons-du-lac-et-pas-de-cafe-des-chefs-etoiles-cuisinent-eco-responsable-198099>, AFP, 16/10/19, 08:00
17- Quelques gestes suffisent pour mettre 59% d'aliments en moins à la poubelle <https://www.lepoint.fr/societe/quelques-gestes-suffisent-pour-mettre-59-d-aliments-en-moins-a-la-poubelle-16-10-2019-2341558_23.php>, AFP, 16/10/19, 12:00
18- Le Liban pleure ses forêts réduites en cendres par les incendies <https://www.geo.fr/environnement/le-liban-pleure-ses-forets-reduites-en-cendres-par-les-incendies-198105>, AFP, 16/10/19, 13:00
19- Vittel : un collectif en passe de remporter la bataille de l'eau contre Nestlé <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/vittel-un-collectif-en-passe-de-remporter-la-bataille-de-l-eau-contre-nestle_138277>, AFP, 16/10/19, 16:00
20- Des députés proposent de taxer la charcuterie contenant des sels de nitrites <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/16/des-deputes-proposent-de-taxer-la-charcuterie-contenant-des-sels-de-nitrites_6015742_3244.html>, Le Monde, 16/10/19, 16h27
21- Journée de l’alimentation : l’ONU appelle à créer un monde délivré de la faim <https://news.un.org/fr/story/2019/10/1054161>, communiqué du 16/10/19
22- Reportage. Dans le sud de la France, la traque de la bactérie xylella fastidiosa, tueuse d’oliviers <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/17/dans-le-sud-de-la-france-la-traque-de-la-bacterie-xylella-fastidiosa-tueuse-d-oliviers_6015806_3244.html>, Le Monde, 17/10/19, 05h31
23- La pêche électrique ravage les fonds marins <https://www.euractiv.fr/section/plan-te/news/la-peche-electrique-ravage-les-fonds-marins/>, EurActiv, 17/10/19, 10:57
24- L'Australie choquée par un reportage sur l'abattage massif de chevaux de course <https://information.tv5monde.com/info/l-australie-choquee-par-un-reportage-sur-l-abattage-massif-de-chevaux-de-course-327523>, AFP, 18/10/19, 11:00
25- "La forêt debout", modèle économique pour sauver l'Amazonie <https://information.tv5monde.com/info/la-foret-debout-modele-economique-pour-sauver-l-amazonie-327518>, AFP, 18/10/19, 15:00
En audio
26- Cyril Dion face aux auditeurs <https://www.franceinter.fr/emissions/le-telephone-sonne/le-telephone-sonne-08-octobre-2019>, France Inter, Le téléphone sonne, 08/10/19, de 19h15 à 20h
En images
27- L'Ile-de-France, nouveau terrain de jeu du chanvre <https://www.boursorama.com/videos/actualites/l-ile-de-france-nouveau-terrain-de-jeu-du-chanvre-52e097ab8872d5b3a74e2b0eb0f7c460>, AFP Vidéo, 11/10/19, 11:29
28- Des drones pour traiter les champs de maïs avec des trichogrammes <https://www.actu-environnement.com/ae/news/drone-mais-pyrale-trichogramme-guepe-pesticide-34205.php4>, Actu-environnement.com, 11/10/19
29- Agriculture : une seconde vie pour les fruits abîmés <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/agriculture-une-seconde-vie-pour-les-fruits-abimes_3656405.html>, France 3, le 12/13 national, 12/10/19
30- [Vidéo] Santé : 40 dépôts de plainte contre le glyphosate <https://www.dna.fr/actualite/2019/10/16/video-sante-40-plaintes-contre-le-glyphosate>, DNA, 16/10/19, 17:37
31- Auprès de mon arbre <https://www.france.tv/france-2/13h15-le-samedi/1082145-aupres-de-mon-arbre.html>, France 2, 13h15 le samedi, 19/10/19
Bien à vous,
Florence
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CITATIONS DU JOUR : — "C’est aux villes de préserver les terres et les restituer aux agriculteurs", Philippe Saurel, maire de Montpellier où s’est tenu en octobre le sommet du Pacte de Milan, un forum qui rassemble 200 villes du monde entier engagées en faveur d'une alimentation durable. (cf. item 1)
— "Une fois semé, le chanvre ne demande pas d'intervention humaine jusqu'à sa récolte, aucun produit phytosanitaire n'est nécessaire, pas besoin d'eau non plus et elle étouffe les mauvaises herbes." Franck Barbier, agriculteur francilien et président de Planète Chanvre (cf. item 2 & 27)
RAPPORT DU JOUR : Terres agricoles et eau mobilisées pour rien, gaz à effet de serre émis en pure perte : environ 1,3 milliard de tonnes de nourriture sont jetées ou perdues chaque année à l’échelle mondiale selon un rapport de la FAO. (cf. item 14)
ÉTUDES DU JOUR : — Des plantes cultivées comme le colza peuvent afficher des rendements plus élevés si elles ont leur compte de pollinisateurs, tel est le résultat de la minutieuse étude menée dans les Deux Sèvres par des chercheurs (CNRS et INRA) et publiée dans une revue de la Royal Society. (cf. item 4 & suite)
— Moitié moins d’espèces dans les fonds marins, voici ce que révèle une étude britannique à paraître et qui analyse l’impact de la pêche électrique sur les écosystèmes. (cf. item 23)
ENGAGEMENT DU JOUR : Les maires de 14 villes du monde, réunis à Copenhague pour le sommet du réseau C40, se sont engagées à faire du « régime santé planétaire » – en anglais, le « planetary health diet » – la norme, dans leurs cantines municipales, qui servent – combinées – 500 millions de repas par an. (cf. item 6)
CHIFFRES DU JOUR : — La déforestation en Amazonie brésilienne a augmenté de 93% au cours des neuf premiers mois de 2019, par rapport à la même période l'an dernier, selon des chiffres officiels. (cf. item 8 & 25)
— La Pologne est devenue le 2ème producteur mondial de pommes derrière la Chine. Leur prix est trois fois inférieur que celui des pommes françaises. (cf. item 10)
INITIATIVES DU JOUR : — Le Château de Versailles a créé une promenade pour célébrer ses "arbres admirables", témoins vivants du passé et précieux spécimens d'essences venues du bout du monde. (cf. item 9 & suite)
— Un arrêt de la Cour de justice européenne précise qu’il incombe aux industriels de prouver que leurs produits finis n’ont pas d’effets nocifs, alors que seuls les principes actifs à la base des formules sont testés aujourd’hui. (cf. item 13)
— L'un a banni le café, d'autres cultivent leurs propres légumes, réduisent la viande ou subliment des poissons de lac peu appréciés. Horrifiés par l'état de la planète, des chefs étoilés s'efforcent de cuisiner autrement. (cf. item 16)
— Quelques gestes simples, et 59% de gaspillage alimentaire en moins : 250 ménages se sont soumis à une expérience qui semble montrer que, dans les foyers, la clé de la chasse au gaspi réside dans la prise de conscience. (cf. item 17)
— A Vittel (Vosges), un collectif d'associations a obtenu le réexamen d'un projet devant permettre à Nestlé Waters de continuer à puiser dans une nappe phréatique déficitaire, contraignant trois communes à pomper l'eau une dizaine de kilomètres plus loin. (cf. item 19)
LEITMOTIV DU JOUR : Quel est le contenu de mon assiette ? Est-ce bon pour ma santé ? Ces questions reviennent aujourd’hui comme un leitmotiv dans le quotidien des Français. (cf. item 11)
IMPACT DU JOUR : Le sel nitrité, qui allonge les durées de conservation et donne sa couleur rose au jambon, est responsable, au contact de la viande, de la formation de molécules cancérogènes. (cf. item 20)
ALTERNATIVES DU JOUR : — "Tout est possible", un film qui raconte l’expérience de création d’une ferme éco-responsable en Californie. (cf. item 26)
— Les trichogrammes sont de minuscules guêpes destinées à lutter contre la pyrale du maïs. Une alternative aux pesticides d'autant plus efficace lorsqu'elle est effectuée par drone. (cf. item 28)
— En Ardèche, une entrepreneuse a décidé de combattre le gaspillage en récoltant pommes, prunes, poires abimées et autres châtaignes abandonnées pour les transformer en compotes. (cf. item 29)
— Avec l'agroforesterie, les arbres et les haies reviennent dans les champs pour restaurer un écosystème vertueux. La ferme de la famille Petit, éleveurs de poulets bio dans le Gers, en témoigne. (cf. item 31)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
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> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Reportage. Terres agricoles, marchés, cantines… Montpellier veut se rapprocher de l’autonomie alimentaire, Le Monde, maj le 09/10/19 à 06h30
Mathilde Gérard (Montpellier (Hérault), envoyée spéciale)
La cité languedocienne accueille du 7 au 9 octobre des représentants des villes du monde entier signataires du « pacte de Milan », un manifeste de métropoles engagées pour une alimentation durable.
En quelques enjambées, Edouard Kerleau grimpe sa parcelle vallonnée. Du haut du domaine de la Condamine, le panorama embrasse les champs de salades, blettes et poireaux, les haies de figuiers et oliviers, et juste derrière… la silhouette agitée d’une grue sur un chantier de bureaux. Avec ses trois partenaires de la Ferme urbaine collective, l’architecte-paysagiste converti au maraîchage cultive ici 5 hectares de terres en bordure du centre-ville de Montpellier, dans le nouveau quartier Eurêka, qui mêle sièges d’entreprises, terres viticoles et friches. Dans cet espace en devenir, nature et béton ne sont jamais loin, et les impératifs écologiques et économiques se défient directement sur la question des terres.
> Lire aussi Le pacte de Milan, 200 villes engagées pour une alimentation durable
La métropole de Montpellier s’est engagée à pérenniser deux tiers de terres agricoles ou espaces naturels sur le territoire de ses 31 communes pour un tiers d’espace résidentiel. Un engagement gravé dans un « schéma de cohérence territoriale » (SCOT) alors que Montpellier enregistre la plus forte pression démographique des métropoles françaises (+1,7 % d’habitants par an entre 2011 et 2016 selon l’Insee).
« Notre objectif est de produire pour les cinquante ans à venir ce dont les habitants de Montpellier ont besoin pour se nourrir », vise le maire, Philippe Saurel (ex-socialiste, aujourd’hui sans étiquette). Une ambition qui vaut à la ville d’accueillir, du 7 au 9 octobre, le sommet du Pacte de Milan, un forum qui rassemble 200 villes du monde entier engagées pour une alimentation durable.
Une vitrine d’agriculture périurbaine
Le terrain de la Condamine a été prêté à la Ferme urbaine collective par la métropole après un appel à projet en 2017. « Ici, c’était une déchetterie sauvage », explique Edouard Kerleau, en désignant un monticule désormais verdoyant. « On s’est formés au maraîchage sur sol vivant, on a proscrit le soufre et le cuivre. »
Après deux ans d’exploitation, les quatre maraîchers progressent dans leur maîtrise des cultures, soignant l’irrigation et la couverture des sols. Les produits, bio pour les légumes, en conversion pour les fruits, sont vendus à la ferme, notamment auprès des travailleurs du quartier, et via la supérette coopérative La Cagette en centre-ville. La demande est forte, mais l’équilibre économique reste fragile et l’équipe ne se paie pas encore de salaire. « Toutes les cultures n’ont pas encore donné leur plein potentiel et on a connu un été caniculaire. »
La ferme de la Condamine représente une vitrine réussie d’agriculture périurbaine, mais elle reste isolée. « On est dans une région à forte pression urbaine et l’agriculture locale reste très centrée sur la viticulture qui a plus de moyens pour accéder au foncier que l’agriculture vivrière », commente Edouard Kerleau. Le foncier est pourtant le premier axe de la politique alimentaire menée par Montpellier. « C’est aux villes de préserver les terres et les restituer aux agriculteurs, invoque Philippe Saurel. S’engager à maintenir deux tiers d’espaces agricoles, dire stop à l’urbanisation, c’est une mesure forte. Cela veut dire densifier les zones déjà construites et renoncer à des projets immobiliers. »
« Le classement en zone agricole ne suffit pas, nuance Jean-Louis Roumégas, ancien député et candidat à l’investiture d’Europe Ecologie-Les Verts pour les municipales de 2020. C’est une qualification, un super cadastre, mais ça ne signifie pas forcément que les zones classées sont exploitées. » De fait, la demande alimentaire excède largement les capacités de production du département. Nicolas Bricas, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), met en garde contre le « fantasme » de l’autosuffisance alimentaire.
« Les recherches que nous avons menées montrent qu’on pourrait nourrir à 80 % le grand Montpellier en produits de l’Hérault… à condition de ne pas nourrir le reste du département ! Il faut bien évidemment relocaliser la production, mais il faut surtout des partenariats de solidarité entre les villes et les campagnes. »
59 tonnes de nourriture économisées par an
Pour aider à distribuer localement les produits agricoles de la région, la ville vante son marché d’intérêt national (MIN), équivalent de Rungis à l’échelon local, fortement tourné vers les producteurs de la région. Le MIN, qui dispose d’un pôle de transformation avec atelier de découpe de fruits et légumes locaux, fournit ainsi des collectivités et marchés de la ville. Mais il n’agit pas sur les centrales d’achat privées, qui approvisionnent hyper et supermarchés, toujours majoritairement plébiscités par les consommateurs.
C’est dans la restauration scolaire que les résultats de la politique de la ville sont les plus tangibles. En 2014, la tarification, jusque-là unique, a laissé place à des tarifs sociaux, de 1,70 à 4,70 euros le repas. Les services ont enregistré une hausse des inscriptions de 30 %, pour atteindre 14 600 enfants, dont 70 % paient moins de 2 euros. Un système de réservation plus rigide a été mis en place, afin d’anticiper les quantités et calculer au plus juste. « Avec 4 000 repas en plus servis chaque jour, nous avons réussi à économiser 59 tonnes de nourriture par an », se félicite Marie-Hélène Santarelli, déléguée à l’alimentation au sein de l’équipe municipale.
> Lire la tribune : « Nous, scientifiques, appelons les maires à réduire la consommation de viande dans les cantines publiques »
Les filières d’approvisionnement ont été structurées par catégories plus fines (riz, pêches, tomates… en tout, 70 filières distinctes) et les appels d’offres reformulés afin que des petits producteurs puissent y répondre. Certaines filières ont pu être ainsi intégralement relocalisées, comme les crudités, venant de maraîchers de métropole, le pain, fabriqué avec une farine héraultaise, ou le riz, de Camargue.
La ville est ainsi en avance par rapport aux critères de la loi Egalim, votée en octobre 2018. 35 % du volume global d’achat est « durable » (bio, local, labellisé, ou en circuit court, selon la définition de la loi Egalim), dont 15 % de bio. En 2020, cette part sera portée à 50 % lors du renouvellement des appels d’offres. Cet effort s’est fait jusqu’à présent à budget constant, pour un coût de 9 euros par repas. Seule mesure qui a nécessité un investissement de 60 000 euros annuels : le remplacement des barquettes en plastique par des contenants compostables.
> Lire aussi « En finir avec l’élevage intensif, cet ennemi de l’intérêt général »
La ville a par ailleurs mis en place en 2016 des menus végétariens et végétaliens (sans lait ni œufs). Depuis septembre, 4 repas par mois sont végétariens et 2 sont « alternatifs ». Le jour de ces derniers, la ville constate une hausse moyenne de 500 inscriptions et un reste à l’assiette moins important. Les repas non consommés (entre 400 et 500 chaque jour à l’échelle de la ville) sont redistribués via une convention signée avec les Restos du cœur et l’association Saint-Vincent-de-Paul.
Des « diplômes d’alimentation durable »
A 12 h 02, à l’entrée du réfectoire de l’école Jean Sibelius, dans le quartier Hôpitaux Université, une grappe d’élèves de CE2 affamés se mettent en rang pour se servir dans le self. En réfléchissant à l’accompagnement des enfants pendant le temps du repas, la ville a souhaité privilégier l’organisation en self pour les primaires, pour autonomiser les enfants et fluidifier le service. Mais la conversion au self reste très progressive – sept cantines sur 86 en sont équipées, au rythme de deux chantiers par an.
Quatre copains commentent leur déjeuner : « J’aurais bien voulu manger plus de poisson », regrette Santi, 8 ans, qui a fini son assiette, tomates comprises. Selyan a goûté les carottes, sous l’insistance des animateurs. « Ce que j’aime avec le self, c’est qu’on sort de table quand on veut », glisse Aïdan, qui s’empresse de lever la main pour débarrasser son plateau. Les élèves se dirigent vers la table de tri, où Virginie Collat, animatrice, aiguille les enfants parfois un peu perdus devant les consignes. « Aide-toi de ton couteau pour pousser tes restes », suggère-t-elle, pour séparer notamment les matières organiques qui sont collectées sur l’ensemble de la ville.
> Lire aussi Ces nouvelles initiatives et astuces pour réduire le gaspillage alimentaire
Si l’impact des cantines scolaires reste surtout démonstratif – 14 000 repas quotidiens pour une métropole de 250 000 habitants – Montpellier croit à l’effet d’entraînement des enfants et distribue des livrets pédagogiques, délivre des « diplômes d’alimentation durable » et suggère des idées de menus du soir aux familles. « Les équipes de Montpellier avancent de façon pragmatique et défendent les producteurs locaux, se réjouit Laure Ducos, chargée de campagne pour l’ONG Greenpeace. Ils réfléchissent à la qualité des menus, à la structuration des filières. La ville n’est pas seule à le faire, mais la démarche est pertinente. »
A six mois d’élections municipales au cours desquelles les questions écologiques seront fortement débattues, l’équipe en place n’hésite pas à vanter son bilan en matière alimentaire. « Ils font beaucoup de communication, car les sondages donnent l’équipe sortante au coude-à-coude avec les écologistes », raille Jean-Louis Roumégas. Outre l’accueil du pacte de Milan, qui devrait se conclure, mercredi 9 octobre, par une « Déclaration de Montpellier », le maire a présenté aux Nations unies, le 21 septembre, un « manifeste pour une ville durable ». Philippe Saurel n’a pas encore officialisé sa candidature, mais le document a déjà tout d’une profession de foi électorale.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/08/terres-agricoles-marches-cantines-montpellier-veut-se-rapprocher-de-l-autonomie-alimentaire_6014702_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/08/terres-agricoles-marches-cantines-montpellier-veut-se-rapprocher-de-l-autonomie-alimentaire_6014702_3244.html>>
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2- L'Ile-de-France, nouveau terrain de jeu du chanvre, AFP, 09/10/19, 12h39
Wafaa Essalhi
Dans le village de Maisoncelles-en-Brie, en Seine-et-Marne, la récolte du chanvre qui a débuté en septembre est sur le point de s'achever et l'odeur qui se dégage des plants se confond à s'y méprendre avec celle de son cousin cannabis.
Les tiges vertes s'élèvent jusqu'à trois mètres et donnent une impression de forêt tropicale, un décor qui détonne dans ce coin céréalier d'Ile-de-France.
Depuis quelques années, la culture du chanvre revient au goût du jour dans la région et la filière s'organise pour offrir des débouchés variés à cette plante ancestrale comme dans la construction automobile, l'alimentaire ou encore le cosmétique.
"La principale différence avec le cannabis est que le taux de THC est inférieur à 0,2% donc on peut très bien le fumer, ça ne fera aucun effet", averti Eric Grange, directeur de Planète Chanvre, entreprise qui récolte et transforme la plante.
"Facile à cultiver", le chanvre a "un fort intérêt agronomique", explique Franck Barbier, agriculteur francilien et président de Planète Chanvre. "Une fois semée, la plante ne demande pas d'intervention humaine jusqu'à sa récolte, aucun produit phytosanitaire n'est nécessaire, pas besoin d'eau non plus et elle étouffe les mauvaises herbes." Une plante qui se conduit comme un "aspirateur des sols".
Ainsi, une culture de blé peut gagner "jusqu'à 10% de rendement" après le passage du chanvre, indique Rémi Baudouin, conseiller à la chambre d'agriculture d'Ile-de-France.
Ces arguments ont séduit près de 200 agriculteurs franciliens qui y consacrent 2.200 hectares, principalement en Seine-et-Marne et dans l'Essonne. La superficie a doublé en 8 ans, précise la chambre d'agriculture, alors que cette culture avait disparu des parcelles franciliennes jusqu'en 2008.
- "Tout est bon dans le chanvre" -
Le chanvre était autrefois utilisé pour les cordages, "on parle de Christophe Colomb et d'autres qui ont traversé les océans grâce au chanvre", raconte M. Grange. "Ensuite, le coton est arrivé et c'est une industrie qui a disparu."
Désormais, les enjeux environnementaux poussent les grands industriels à se pencher à nouveau sur cette plante écologique qui pourra "faire vos jeans de demain", assure-t-il.
"Tout est bon dans le chanvre" : la graine appelée chènevis est riche en omégas 3 et 6, elle a un goût de noisette et peut se consommer telle quelle ; on retrouve aussi le chanvre sous forme de farine, d'huile et de crème cosmétique.
La fibre, partie extérieure de la tige du chanvre, est utilisée dans la papeterie, le textile ou encore la plasturgie.
"On allège une voiture en réalisant l'intérieur de la porte en chanvre. Le véhicule sera moins consommateur en essence ou en diesel. C'est ce que recherchent aujourd'hui les grands de l'automobile", explique M. Grange, dont la société équipe des constructeurs allemands.
- Béton de chanvre -
Quant à la chènevotte - le coeur de la tige -, elle permet de fabriquer du béton de chanvre lorsqu'on la mélange à la chaux. "Le procédé n'est pas nouveau, au Moyen-Age on l'utilisait pour réaliser les murs des maisons de maîtres", raconte Sébastien Burin, gérant d'une société spécialisée dans la construction en chanvre.
Le dernier projet du jeune trentenaire est la construction d'une école de 1.700 m2. "Ce n'est pas juste de la bricole dans un coin de campagne, on fait de gros bâtiments avec des procédés écologiques et respectueux de l'environnement", défend l'artisan.
Sur son chantier aux airs de cuisine expérimentale, le béton de chanvre fabriqué sur place est projeté directement sur l'ossature en bois. En à peine quelques heures, trois murs sont érigés.
Le chanvre a sa carte à jouer en Ile-de-France, "important bassin alimentaire et de construction", estime le conseiller agricole Rémi Baudouin, mais les investissements sont lourds : la production coûte peu mais les outils de transformation sont élevés, notamment la ligne de défibrage qui permet de séparer les différentes parties du chanvre.
Il faut compter "5-6 millions d'euros au démarrage et le rendement reste faible par rapport à des cultures comme le blé ou le colza qui dominent le paysage francilien", précise M. Baudouin.
Pour la filière chanvre régionale, "le retour du chanvre répond aux attentes de la société". Elle appelle les pouvoirs publics, les élus, les organismes d'aménagement urbain à "s'emparer de la question et imposer cet outil biosourcé dans les cahiers des charges des appels d'offres publics
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/l-ile-de-france-nouveau-terrain-de-jeu-du-chanvre_138085>
Sur le même sujet :
> Du chanvre industriel au cannabis : une même plante et des usages... variés <https://www.geo.fr/environnement/du-chanvre-industriel-au-cannabis-une-meme-plante-et-des-usages-varies-198037>, AFP, 11/10/19, 15:00
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3- Bois : sécheresse et ravageurs forcent à des coupes et pèsent sur les cours, AFP, 10/10/19, 09:00
Nicolas Gubert
Victime de la sécheresse et d'attaques de ravageurs, la forêt française doit faire face à une "catastrophe sanitaire" qu'elle tente de contenir en anticipant la récolte de ses arbres, une mesure qui a fait chuter les cours de certaines essences.
Assoiffées par la sécheresse qui a encore sévi cet été, les forêts françaises sont également la proie des scolytes, des coléoptères qui, alléchés par les arbres asséchés, creusent des galeries sous l'écorce, empêchant la sève de circuler.
Principales essences touchées par ce double fléau, le sapin et l'épicéa, essentiellement dans les régions Grand-Est et Bourgogne/Franche-Comté.
"On est dans une catastrophe sanitaire de grande ampleur. Ça a commencé avec les épicéas, mais on a aussi les sapins qui un an après sèchent et on a maintenant du hêtre et même du chêne dépérissant, suite à la chaleur", explique à l'AFP Nicolas Douzain-Didier, délégué général de la Fédération nationale du Bois (FNB).
"Les scolytes attaquent entre l'écorce et le bois. La seule méthode préventive qui existe, c'est de couper les bois le plus précocement, dès les premiers signes", explique M. Douzain-Didier.
Cette méthode permet de "préserver tout le cœur du bois", la partie la mieux valorisée, utilisée dans le bois d'œuvre (construction).
Durant "l'année 2018-2019, deux millions de mètres cubes d'épicéas ont été récoltés en forêt publique, soit le double d'une récolte normale. Parmi ceux-ci, on estime que 60% des arbres sont victimes des scolytes", indique l'ONF dans une note publiée le 30 août.
Problème, cette récolte à marche forcée a mécaniquement fait fondre les cours.
Pour le sapin et l'épicéa, "sur le bois d'œuvre il y a eu une baisse des cours de 30% depuis le début de l'année, et on s'attend à 50% dans les mois qui viennent", déclare à l'AFP Antoine d'Amécourt, président de Fransylva, fédération des syndicats de forestiers privés de France.
L'enjeu est de taille dans un secteur du bâtiment où l'utilisation du bois est en plein essor: "Sur les 20 millions de mètres cubes de bois d'œuvre récoltés chaque année, 12 millions de mètres cubes sont des résineux, dont la moitié de sapins et d'épicéas", résume M. d'Amécourt.
- Un sommet de la forêt réclamé -
"Dans la forêt française, il y a un gros problème de renouvellement et donc le propriétaire forestier qui n'aura aucun rendement et que des coûts sur un peuplement qui périclite, je ne vois pas avec quel argent il peut investir, c'est des coûts importants", s'alarme M. d'Amécourt.
Et le problème ne semble pas près de s'arranger.
"La situation est évolutive et les effets sur les forêts continueront à se manifester et seront dépendants du climat à venir", indique ainsi dans une lettre cet été le département de la Santé des forêts, qui dépend du ministère de l'Agriculture.
"C'est aussi puissant que la dernière tempête de 1999, en termes d'arbres touchés, simplement ça va durer trois ou quatre ans. C'est moins spectaculaire qu'une tempête et donc on a beaucoup de mal à mobiliser les pouvoirs publics, alors qu'il y a un enjeu de renouvellement de la forêt qui est énorme", déplore M. Douzain-Didier.
Il réclame "un Grenelle de la forêt ou un sommet de la forêt comme en Allemagne, piloté par le président de la République".
Interrogé par l'AFP, le ministère de l'Agriculture fait valoir que les dégâts constatés en France n'ont "pas la même ampleur que ceux constatés en Allemagne" et qu'un programme national de la forêt du bois s'est d'ores et déjà penché sur "la politique forestière de la France pour les 10 ans qui viennent".
Lors d'une réunion mardi du conseil supérieur de la forêt et du bois, le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume a toutefois annoncé la mise en place d'un plan de soutien de 16 millions d'euros afin d'aider à l'exploitation et à la commercialisation des bois "scolytés", puis à la reconstitution des peuplements touchés après exploitation.
Les forestiers privés déplorent par un "désengagement de l'Etat" du CNPF (Centre national de la propriété forestière), qui œuvre à la gestion durable de la forêt privée et une baisse significative de son budget, une information que le ministère de l'Agriculture n'a pas confirmée, mais n'a pas non plus démentie.
<https://www.geo.fr/environnement/bois-secheresse-et-ravageurs-forcent-a-des-coupes-et-pesent-sur-les-cours-197998>
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4- Les abeilles plus rentables que les pesticides pour qui cultive du colza, Blog Sciences, 10/10/19
Sylvestre Huet
Les abeilles, ça rapporte plus que les pesticides. Si vous pensez au miel, vous avez tout faux. Il s’agit de colza et de rendements agricoles. Et non de théorie, ou d’expériences contrôlées, mais d’observations sur 294 parcelles agricoles de 142 exploitations dans une plaine des Deux Sèvres. Scrupuleusement observées, quant à leurs récoltes, méthodes et résultats économiques par une équipe du Centre d’études biologiques de Chizé, un laboratoire du CNRS. Et publiées hier dans une revue de la Royal Society (1).
Le service de pollinisation gratuit que rendent les abeilles et d’autres insectes, sauvages, est bien connu en son principe par les agriculteurs. Il vient compléter et accroître les auto-pollinisations ou les pollinisations dues au vent. Des plantes cultivées peuvent afficher des rendements plus élevées si elles ont leur compte de pollinisateurs. Mais il faut aussi faire avec les insectes ravageurs, ou lutter contre des plantes adventices (les « mauvaises herbes), les champignons etc… Or, les moyens de lutte chimique contre ces derniers ont des effets négatifs sur l’ensemble des insectes – en les tuant directement ou en les privant de nourriture – qu’ils soient nuisibles ou auxiliaires de l’agriculture. Un effet massif, qualifié de « grand massacre » mis en évidence par les comptages d’insectes et la diminution des populations d’oiseaux insectivores. Quelle est la balance entre des effets négatifs et positifs des intrants chimiques pour les agriculteurs ?
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/blog/huet/2019/10/10/plus-dabeilles-moins-de-pesticides-colza-rentable/>
En savoir plus :
> Bee pollination outperforms pesticides for oilseed crop production and profitability <https://royalsocietypublishing.org/doi/10.1098/rspb.2019.1550>, The Royal Society, 09/10/19
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5- Incendie de Rouen : l’Etat et Lubrizol trouvent un accord pour indemniser les agriculteurs, Europe 1 avec AFP, 11/10/19, 05h22
Selon « Les Echos », Lubrizol va indemniser 453 éleveurs frappés par les interdictions préfectorales de produire du lait. Un fonds de solidarité va aussi être créé pour tous les agriculteurs touchés.
Après l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen (Seine-Maritime), le ministre de l’agriculture, Didier Guillaume, avait assuré que pour les producteurs de lait,« les choses [étaient] réglées ». L’Etat et le Fonds de mutualisation des risques sanitaires et environnementaux (FMSE) ont en effet trouvé un accord avec l’entreprise qui va dédommager 453 agriculteurs, rapporte le quotidien Les Echosà paraître vendredi 11 octobre.
> Lire aussi Après Lubrizol, 20 % des terres agricoles de Seine-Maritime visées par des restrictions
Dans le détail, Lubrizol va indemniser des éleveurs des six départements (Seine-Maritime, Oise, Aisne, Somme, Pas-de-Calais et Nord) frappés par les interdictions préfectorales de produire du lait, a déclaré au journal Joël Limousin, président du FMSE.
Lubrizol a aussi consenti à créer un fonds de solidarité, abondé à hauteur de 50 millions d’euros, pour couvrir les pertes subies par tous les agriculteurs et les autres secteurs non agricoles touchés, rapporte le journal. Joint par l’Agence France-presse (AFP), le ministère de l’agriculture n’a pas fait de commentaire.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/11/incendie-de-rouen-l-etat-et-lubrizol-trouvent-un-accord-pour-indemniser-les-agriculteurs_6015034_3244.html>
Sur le même sujet :
> Lubrizol : entre "40 et 50 millions" d'euros de préjudice pour les agriculteurs <https://information.tv5monde.com/info/lubrizol-entre-40-et-50-millions-d-euros-de-prejudice-pour-les-agriculteurs-326367>, AFP, 11/10/19, 17:00
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6- A Copenhague, 14 villes promettent de réduire leur consommation de viande, Le Monde, 11/10/19, 15h15
Anne-Françoise Hivert (Copenhague (Danemark), correspondante régionale)
Réunis au sein du réseau des villes du C40, des maires se sont engagés à utiliser leur pouvoir d’acheteur pour promouvoir un régime alimentaire sain pour les consommateurs et la planète.
Manger mieux, pour vivre plus longtemps et sauver la planète. Voilà comment les maires de quatorze villes du monde, réunis à Copenhague pour le sommet du réseau C40, ont résumé leur initiative en faveur de la « bonne bouffe », dévoilée jeudi 9 octobre, et dont ils espèrent qu’elle permettra de baisser de 60 % les émissions de CO2 dans le secteur de l’alimentation, en améliorant la santé de leurs habitants.
En plus de réduire de moitié le gaspillage et les déchets alimentaires d’ici à 2030 par rapport à 2015, les quatorze villes, parmi lesquelles Paris, Séoul ou Guadalajara, se sont engagées à faire du « régime santé planétaire » – en anglais, le « planetary health diet » – la norme, dans leurs cantines municipales, qui servent – combinées – 500 millions de repas par an.
> Lire aussi A Copenhague, les maires de 94 villes déclarent l’urgence climatique
Ce « régime santé planétaire » n’est pas la dernière lubie d’un pseudo-nutritionniste en quête de célébrité. Mais le résultat d’un travail de longue haleine, présenté en janvier par trente-sept chercheurs du monde entier – dont deux ont signé l’appel des scientifiques, début octobre, demandant aux maires de réduire la consommation de viande. Leur mission : identifier un régime, bon pour la santé, qui permette de nourrir dix milliards de personnes, dans les limites de ce que la planète peut supporter.
Que les amateurs de bons steaks se rassurent : il n’est pas question de bannir la viande de nos assiettes, mais d’en limiter la consommation. Les chercheurs proposent un régime flexitarien, « essentiellement à base de fruits, légumes, noix et légumineuses, pouvant éventuellement contenir de modestes quantités de poisson, de viande et de produits laitiers, réduites drastiquement par rapport aux niveaux actuels ».
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/11/a-copenhague-14-villes-promettent-de-reduire-leur-consommation-de-viande_6015162_3244.html>
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7- Des vignerons bordelais demandent un délai pour sortir du glyphosate, AFP, 11/10/19, 17:00
Des viticulteurs girondins ont exprimé vendredi leur inquiétude pour sortir du glyphosate en 2022 et ont demandé un délai, lors d'une rencontre dans les vignes avec Pierre-Etienne Bisch, coordinateur interministériel du plan de sortie du glyphosate.
Chargé de coordonner au sein d'une "task force" tous les acteurs publics et privés afin de réduire l'usage des pesticides, il a écouté des représentants de la filière et notamment des viticulteurs de l'Entre-deux mers à Ladaux (Gironde), nouvelle étape de son tour de France des régions qui se termine fin octobre.
A l'issue de cette tournée, "on va voir émerger des choses communes et en particulier jusqu'où et dans quelles conditions la réduction des phytosanitaires est possible ou pas techniquement", a-t-il déclaré à l'AFP, soulignant que ces "impasses" pouvaient également être économiques.
"Il y a les surcoûts de l'emploi de main d'oeuvre, un manque de main d'oeuvre formée, des vignes en pente où on ne peut pas intervenir avec un tracteur...", a précisé le préfet honoraire, venu "stimuler la mise en route" du plan Ecophyto, surtout que les ventes de glyphosate ont augmenté de 19% entre 2008 et 2017.
Sur une parcelle des Vignobles Ducourt, des cépages résistants ont été plantés, réduisant le nombre de traitements phytosanitaires d'environ 80%. Le travail mécanique y a remplacé depuis cinq ans l'utilisation d'herbicide à base de glyphosate, le plus utilisé, sous le rang de vignes, laissant l'herbe pousser entre les rangs.
Philippe Ducourt avec son fils Jérémy, qui exploitent 450 hectares dont 25 ha sans glyphosate, estiment cependant impossible de se passer complétement de cet herbicide en raison "d'impasses techniques pour les grandes surfaces" agricoles. Il doit embaucher un tractoriste supplémentaire et utiliser un autre tracteur tous les 20 ha environ.
"Il manque 4 à 5000 emplois en tractoristes en Gironde, on est déjà en pénurie. Il faut sept à huit passages en plus, ce qui implique une plus grande consommation de gasoil, un tassement des sols et une perturbation de la biodiversité avec tous ces passages de tracteur", a expliqué Philippe Ducourt.
"Il y a un mixte à trouver entre le désherbage du sol et le traitement du sol", a-t-il conclu.
Selon la chambre d'agriculture de la Gironde, le passage du désherbage chimique au mécanique sous le rang engendre en moyenne un surcoût de 500 euros par hectare (six à sept heures de travail supplémentaires, achat de matériel, consommation de gasoil) et représente plus de 17% du coût de revient des vins en vrac.
Des solutions ont été évoquées par les différents acteurs de la filière comme des aides à la formation, un enherbement total sous le rang, la robotisation ou encore s'inspirer des innovations dans la viticulture bio.
Les Etats membres de l'Union européenne (UE) ont autorisé le glyphosate en novembre 2017 pour seulement cinq ans.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/des-vignerons-bordelais-demandent-un-delai-pour-sortir-du-glyphosate_138169>
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8- Brésil : la déforestation en Amazonie a augmenté de 93% entre janvier et septembre, AFP, 12/10/19, 03:00
La déforestation en Amazonie brésilienne a augmenté de 93% au cours des neuf premiers mois de 2019, par rapport à la même période l'an dernier, selon des chiffres officiels rendus publics vendredi.
Au total, 7.853 km2 ont été déboisés, bien au-dessus des 4.075 km2 enregistrés entre janvier et septembre 2018, selon l'Institut national de recherche spatiale (INPE). Sur l'ensemble de l'année 2018, la déforestation avait concerné 4.947 km2.
Au cours du seul mois de septembre, 1.447 km2 ont été déboisés, soit une hausse de 96% par rapport à septembre de l'année dernière. En août, 1.700 km2 de forêt ont disparu.
Les chiffres de la déforestation se situaient début 2019 dans la moyenne des dernières années, jusqu'à une hausse significative à partir de juin.
Selon les experts, la déforestation pourrait atteindre 10.000 km2 en 2019, une première depuis 2008.
Pour les défenseurs de l'environnement et les spécialistes de l'Amazonie, cette recrudescence s'explique par la pression exercée sur la forêt par les bûcherons et éleveurs de bétail, encouragés par les prises de position du président d'extrême droite Jair Bolsonaro qui prône l'exploitation des ressources naturelles dans les aires protégées.
La multiplication des incendies en Amazonie au mois d'août a suscité une vague de critiques de la communauté internationale contre le président Bolsonaro et la politique du gouvernement brésilien en matière environnementale.
Selon les dernières données satellite de l'INPE, il y a eu autant d'incendies en Amazonie entre janvier et septembre (66.750) que sur l'ensemble de l'année 2018 (68.345).
Sur les neuf premiers mois de 2019, le nombre d'incendies dans la plus grande forêt tropicale du monde ont connu une hausse de 41% par rapport à la même période l'année précédente.
Mis sous pression, le président Bolsonaro a finalement autorisé fin août l'envoi de l'armée dans les Etats amazoniens pour lutter contre les incendies. La mesure a été prolongée jusqu'au 24 octobre.
La déforestation augmente généralement au Brésil à la saison sèche, qui dure de mai à septembre, et jusqu'à novembre dans certaines régions.
<https://www.geo.fr/environnement/bresil-la-deforestation-en-amazonie-a-augmente-de-93-entre-janvier-et-septembre-198046>
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9- Versailles célèbre ses "arbres admirables", mémoire vivante de l'Histoire, AFP, 12/10/19, 11:00
Frédéric Pouchot
Ils ont traversé les siècles, surmonté les turbulences de l'Histoire et survécu aux ravages de la tempête de 1999 : le Château de Versailles a créé une promenade pour célébrer ses "arbres admirables", témoins vivants du passé et précieux spécimens d'essences venues du bout du monde.
Au nombre de 30, et répartis sur plus de 800 hectares de jardins et de parcs, "ce sont des arbres extraordinaires -- certains ont près de 400 ans -- et ils ont tous une histoire à nous raconter" assure Alain Baraton, jardinier en chef du Domaine national du Trianon et du Grand parc de Versailles.
Un itinéraire balisé par des pancartes, accompagné d'un guide audio, disponible gratuitement sur l’application du Château, et d'un livret joliment illustré, permettent aux visiteurs de Versailles de savourer ce voyage à travers le temps.
A commencer par cet immense cèdre du Liban, qui frise les 30 mètres de hauteur, et dont la légende voulait qu’il ait été planté en 1722 par Bernard de Jussieu, vénérable botaniste auquel Marie-Antoinette aurait elle-même demandé qu'il arrose l'arbre. Mais des recherches ont montré qu’il était en fait né en 1840…
- Miraculé de la tempête -
Ou ce Sophora du Japon, petit miraculé de la tempête de 1999. Il fut rapporté d’Angleterre en 1764 par le jardinier de Marie-Antoinette, Antoine Richard, qui le fit déplacer en 1768 pour qu’elle puisse mieux l’admirer depuis le Trianon. A l’inverse, un platane dit à pied d’éléphant, car sa souche atteint 7 mètres de circonférence, aurait été planté sous la Révolution par un jardinier républicain pour briser l’une des perspectives royales…
La promenade rappelle la triple destinée végétale de Versailles.
Après Louis XIV qui fait construire les somptueux jardins et planter des milliers de chênes, hêtres et châtaigniers, Louis XV installe un jardin botanique qui deviendra une collection renommée dans toute l’Europe, avec 4.000 variétés conservées. Et c’est Marie-Antoinette qui a eu l’idée de créer autour de son refuge du Trianon un jardin anglais, servant d’écrin à des essences exotiques.
Plusieurs surprises ponctuent cette promenade, comme l’un des premiers séquoias géants plantés en France ; ou le hêtre tortillard, une pure curiosité botanique dont les branches poussent dans toutes les directions, formant une cabane végétale dans laquelle on peut se cacher.
Ce parcours, qui a vu le jour grâce au mécénat de la maison Rémy Martin, est un moyen de célébrer la renaissance du parc, 20 ans après la tempête de 1999 qui avait défiguré ses jardins, allées et bosquets.
- "Présent, passé, avenir..." -
"Le 26 décembre 1999, des milliers d’arbres sont tombés en quelques minutes. Ce jour-là, on a compris que tout pouvait s’arrêter, mais aussi que tout pouvait recommencer, et pendant 20 ans les architectes et les jardiniers de Versailles n’ont eu de cesse que de rendre au parc son état originel", rappelle Catherine Pégard, présidente du domaine national de Versailles.
Cette promenade tombe à pic, à l’heure où les Français se (re)découvrent une passion pour les arbres, comme l'illustre le succès phénoménal du livre "La vie secrète des arbres", écrit par le garde forestier allemand Peter Wohlleben et vendu à plus d'un million d'exemplaires dans l'Hexagone.
"C'est un changement de mentalité", explique à l'AFP Alain Baraton. "Avant, on appréciait les arbres pour leur beauté. Aujourd'hui, on les apprécie pour ce qu'ils sont : les citoyens ont pris conscience de leur importance pour lutter contre la pollution et le réchauffement climatique, mais aussi pour préserver les paysages et éviter de tout détruire".
"L’arbre, c'est le présent, le passé et l'avenir, et aujourd'hui, tout le monde a conscience de sa puissance et de sa fragilité", résume le jardinier en chef.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/versailles-celebre-ses-arbres-admirables-memoire-vivante-de-l-histoire_138183>
Sur le même sujet en images :
> Versailles : les "arbres admirables", mémoire vivante du passé <https://www.youtube.com/watch?v=OWDaQSBQn4g>, AFP News, 14/10/19
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10- « La pomme polonaise en fait des tonnes… », Le Monde, 12/10/19, 11h55
Laurence Girard
C’est le fruit le plus consommé dans l’Hexagone. La Pologne est devenue le deuxième producteur mondial de pommes derrière la Chine. Leur prix est trois fois inférieur que celui des pommes françaises, explique Laurence Girard, journaliste au « Monde ».
Haute comme quatre pommes… La récolte du fruit d’automne s’annonce sous de bons auspices en France. L’Association nationale pommes poires (ANPP) table sur une production de 1,65 million de tonnes cette année, en hausse de 7 % par rapport à 2018. La sécheresse a quelque peu réduit les calibres, mais n’a pas limité le potentiel du verger national. De quoi donner le sourire aux pomiculteurs… Et pourtant, des nuages assombrissent le paysage de l’arbre à la floraison rose.
Les regards se tournent vers la Pologne. Dans ce pays, les plantations vont bon train, soutenues par les subsides européens. Une véritable course au jardin des Hespérides… Résultat, « en 2018, à la faveur d’une récolte exceptionnelle, la Pologne a collecté 5 millions de tonnes de pommes. Elle est devenue le deuxième pays producteur dans le monde, derrière la Chine, mais devant les Etats-Unis », affirme Daniel Sauvaitre, président de l’ANPP. La pomme polonaise en fait des tonnes…
Des variétés et des marques
Cette année, le gel a fortement ratatiné la récolte. Elle devrait avoisiner les 3 millions de tonnes, en recul de 30 % à 40 %. Toutefois, l’ANPP est aux aguets.« En 2018, les importations de pommes polonaises en France ont atteint 18 000 à 20 000 tonnes et à Rungis, leur prix était trois fois moindre que celui des fruits français », estime M. Sauvaitre. De plus, certains se demandent si des pommes ne changent pas de nationalité à la douane. Des circuits de kiwis flanqués illégalement de la cocarde tricolore ont été dénoncés l’an dernier. Le fruit à trognon est sous surveillance…
Il est vrai que la pomme polonaise aime jouer à saute-frontières et déboule sur des marchés disputés par ses concurrents. Sachant que pour les producteurs français, qui commercialisent une pomme sur trois hors des frontières, le premier marché export reste la Grande-Bretagne. Avec un potentiel de 120 000 à 130 000 tonnes. L’équation du Brexit et ses nombreuses inconnues pèsent donc sur l’avenir. Nul ne sait prédire aujourd’hui de quels arbres tomberont les pommes au pays de Newton.
> Lire aussi « Les paysans sont une cible trop facile » : la FNSEA bloque les routes pour répondre à l’« agribashing »
Les Français, eux, continuent de croquer à belles dents dans le fruit défendu. Il reste le plus consommé dans l’Hexagone, écrasant la banane, en position de challenger. Pour les séduire, les pommes se font reluire. A côté des vieilles variétés comme la reine des reinettes, golden, gala ou granny smith ont grignoté les rayons. Mais il faut désormais compter avec les marques comme Pink Lady ou Juliet. Pour les planter, les agriculteurs doivent payer des royalties. Et les investisseurs qui possèdent les droits se font des pommes en or…
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/12/la-pomme-polonaise-en-fait-des-tonnes_6015265_3234.html>
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11- Le Nutri-Score et Yuka bousculent l’agroalimentaire, Le Monde, 14/10/19, 02h48
Laurence Girard
L’appétit des consommateurs pour les applications qui scannent nos assiettes est tel que les industriels et les distributeurs sont désormais obligés d’en tenir compte.
Quel est le contenu de mon assiette ? Est-ce bon pour ma santé ? Ces questions reviennent aujourd’hui comme un leitmotiv dans le quotidien des Français. Au point que 13 millions de nos concitoyens ont déjà téléchargé l’application Yuka. Prêts à brandir leur smartphone dans les rayons des magasins pour scanner le code-barres d’un produit et décider si oui ou non, en fonction de sa note, il aura le droit de se glisser dans le panier de course.
> Lire aussi Les marques à la merci des applis de notation
« Yuka est une révolution », n’hésite pas à déclarer Augustin Paluel-Marmont, cofondateur de la marque Michel et Augustin. Les notes qui donnent des sueurs froides aux entreprises agroalimentaires sont concoctées dans les cuisines de l’application à la carotte. Avec une base forte, le Nutri-Score. « Il représente 60 % de la notation », explique Julie Chapon qui a fondé la start-up avec les frères Benoît et François Martin en 2017.
Adopté en France par arrêté ministériel le 31 octobre 2017, pour un usage facultatif, ce système d’étiquetage nutritionnel gagne du terrain. A l’aide d’une échelle de couleurs (du vert au rouge) et de lettres allant de A à E, il offre une manière simple pour le consommateur de comparer et de choisir biscuits, plats préparés ou confiseries… en fonction de leur teneur en gras, en sucre et en sel.
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Deux ans après son entrée en vigueur, le Nutri-Score agrandit le cercle de ses adeptes emboîtant le pas aux pionniers comme Fleury-Michon, Danone, Bonduelle ou Marie. « Deux cents entreprises et marques l’ont adopté », se réjouit le professeur Serge Hercberg qui préside le Programme national nutrition santé. Et ce, sans compter avec le ralliement au Nutri-Score, en juin, du leader mondial de l’agroalimentaire, le suisse Nestlé. Ni avec celui de Carrefour qui vient d’annoncer vouloir l’apposer sur 7 000 de ses produits propres d’ici 2022. « D’ici la fin de l’année, 70 % de nos produits ultra-frais auront le marquage Nutri-Score », précise Laurence Peyraut, secrétaire générale de Danone.
Surtout cet étiquetage étend sa couverture géographique. Après la France, la Belgique, la Suisse et l’Espagne, c’est au tour de l’Allemagne de s’en emparer. « La ministre de l’agriculture allemande a officialisé cette décision le 30 septembre, suite à une étude qui a démontré que 57 % des personnes interrogées soutenaient le Nutri-Score. C’est une étape importante pour son adoption en Europe », estime M. Hercberg. Pour passer du statut volontaire à celui d’étiquetage obligatoire, une initiative citoyenne européenne, baptisée Pro-Nutriscore, a été lancée en mai par des associations de consommateur dont UFC-Que Choisir. Il lui faut réunir plus d’un million de signatures d’au moins sept pays.
Composition, allergènes, degré de transformation du produit
L’intérêt du Nutri-Score est d’être adoubé par les autorités de santé publique et bien sûr d’apparaître clairement sur le produit et donc d’être un repère simple pour le consommateur. Lorsque l’industriel n’a pas choisi de l’afficher, certains se sont chargés de l’établir comme Open Food Facts. Cette association a créé une base de données collaborative ouverte à tous et labellisée par Santé publique France, listant pour un maximum de produits en France et à l’international, le Nutri-Score, la composition, les allergènes, les additifs mais aussi le degré de transformation du produit.
D’autres bases de données nutritionnelles se sont constituées. Prouvant l’enjeu de détenir cette information. L’industrie agroalimentaire a choisi de créer la sienne, baptisée CodeOnline Food. Chaque société peut donc, si elle le souhaite, n’y inscrire que les informations légales obligatoires et celles qui veulent s’y connecter directement doivent payer une cotisation. Quant à Yuka, elle a fait le choix, pour maîtriser ses données, de travailler avec la société Alkemics. Cette entreprise, qui a levé 20 millions d’euros, a créé une plateforme d’échange de données entre industriels et distributeurs. Elle est payante pour les entreprises qui mettent en ligne leurs informations et ouverte gratuitement depuis peu à des applications comme Yuka ou celle que prépare UFC-Que Choisir.
Car les initiatives de création de ce type d’applications se multiplient. Système U a lancé, il y a un an, « Yaquoidedans », qui s’appuie sur Open Food Facts et a été téléchargée 500 000 fois. Une nouvelle version est en préparation mettant en valeur le Nutri-Score, comme l’appli ScanUp, basée sur Open Food Facts. Pour se distinguer, cette dernière propose aussi une classification des produits en fonction de leur degré de transformation et s’appuie sur une échelle établie par la start-up Siga. Cette entreprise veut développer son propre label en la matière qu’elle souhaiterait commercialiser auprès des industriels et envisage de lancer sa propre application en 2020.
Suppression d’additifs
Mais cette démarche, comme celle de Yuka, ne va pas sans poser question. Certains s’interrogent sur le fondement scientifique de telles notations. « Nous sommes favorables à tout ce qui peut éclairer le consommateur mais sur les applications, en particulier la plus grosse, on est réservé sur l’information qui conduit à l’évaluation », estime Mme Peyraut. « Nous allons mettre en ligne les données scientifiques sur les additifs que nous utilisons pour établir notre notation », répond Mme Chapon. La présence ou non d’additifs compte ainsi pour 30 % de la note Yuka.
Il n’empêche. Le Nutri-Score et les applications comme Yuka bousculent l’industrie agroalimentaire et accélère les reformulations des produits. A preuve, Intermarché vient d’annoncer la refonte de 900 recettes de ses produits propres pour obtenir un Nutri-Score A, B ou C et une note Yuka supérieure à 50. A la clé : la suppression de 142 additifs.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/14/le-nutri-score-et-yuka-bousculent-l-agroalimentaire_6015367_3234.html>
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12- Enquête. Trois coauteurs d’une série d’études sur la viande n’ont pas déclaré leurs liens avec l’agroalimentaire, Le Monde, 14/10/19, 16h04
Mathilde Gérard et Stéphane Horel
Six articles controversés publiés dans la revue « Annals of Internal Medicine » préconisaient de ne pas réduire la consommation de viande pour des raisons de santé.
Continuez à manger de la viande ! La quasi-totalité des spécialistes de santé publique de la planète en a sursauté. Mardi 1er octobre, un groupe de scientifiques émettait cette « recommandation », à rebours de l’ensemble des préconisations officielles – du Programme national nutrition santé français à l’Organisation mondiale de la santé.
Dans une série de six articles publiés dans la revue scientifique Annals of Internal Medicine (AIM), un groupe de chercheurs baptisé NutriRecs jugent incertain l’état de la science qui associe la consommation de viande rouge et de viande transformée à un risque accru de cancer et de maladies cardio-vasculaires. Les chercheurs de NutriRecs ont passé en revue une centaine d’études de cohorte menées sur 6 millions de participants, qui montrent une association entre une consommation importante de viande et plusieurs types de maladies. Ils relèvent qu’une diminution de la consommation de viande à trois portions par semaine diminue le risque de mortalité, toutes causes confondues, de 13 %. Pour les cancers, c’est 7 morts pour 1 000 personnes qui seraient évitées par une réduction des portions carnées.
Malgré cela, le niveau de preuve de ces résultats, qui s’appuient essentiellement sur des études d’observation, est jugé insuffisant. S’exonérant d’une prudente réserve, ils recommandent « de continuer plutôt que de réduire la consommation » de viande, provoquant une vive controverse. « Les conclusions sont incohérentes avec leur propre analyse », s’insurge Walter Willett, professeur d’épidémiologie et de nutrition à l’Ecole de santé publique de Harvard. Elles« ont clairement été rédigées dans le but de créer de la confusion ».
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La surprise laisse désormais place aux interrogations quant aux réelles motivations de ces chercheurs, des inconnus dans le domaine de la nutrition pour la plupart. D’après les informations réunies par Le Monde, au moins trois d’entre eux n’ont pas déclaré auprès de la revue AIM leurs relations avec le secteur agroalimentaire, contrairement aux exigences éthiques de cette dernière.
C’est le cas du nutritionniste Patrick Stover, dont l’université (A & M, Texas), étroitement liée aux industriels de la viande et de l’élevage, bénéficie de plusieurs millions de dollars de financements de la part du secteur qui pèse 12,9 milliards de dollars au Texas, premier Etat producteur de viande aux Etats-Unis. M. Stover, qui est à la fois vice-chancelier, doyen du collège pour l’agriculture et les sciences de la vie et directeur de l’unité de recherche AgriLife au sein de l’université, n’a pourtant pas fait état de ces financements à la revue.
Omissions
« Je ne connais aucune revue ou journal qui demanderait à un administrateur de déclarer un financement lié à son organisation et pour lequel l’auteur n’a joué aucun rôle », a assuré M. Stover dans un courriel. Le formulaire en vigueur à la revue AIM le requiert pourtant. Une rubrique permet de « signaler d’autres relations ou activités que les lecteurs pourraient percevoir comme ayant influencé, ou pouvant donner l’impression d’une influence potentielle ». Dans le doute, il est conseillé de déclarer.
A la demande du Monde, M. Stover a calculé que la structure de recherche qu’il dirige, AgriLife, recevra en 2019 2 millions de dollars (1,8 million d’euros) du secteur du bœuf, et 4,5 millions de dollars au total en ajoutant les subventions fédérales, soit 2,6 % de son budget de recherche. L’université A & M, dont le site est truffé de photos de bétail, de barbecues et de saucisses, dispose par ailleurs d’une fondation destinée à récolter les dons de particuliers et d’entreprises. Son actif s’élevait à près de 2 milliards de dollars en 2018.
Cette omission vient s’ajouter à celles du coordinateur des travaux, Bradley Johnston. Ce professeur associé au département de santé communautaire et d’épidémiologie de l’université Dalhousie (Canada) n’a, lui, pas fait état d’un versement reçu en 2015 de l’International Life Sciences Institute (ILSI), organisation de lobbying scientifique du secteur agroalimentaire. Comme l’a révélé le New York Times le 4 octobre, ces fonds ont servi à financer une étude parue dans la même revue en 2016. Controversée elle aussi, elle discréditait les recommandations nutritionnelles… sur la consommation de sucre cette fois.
Parmi les membres d’ILSI, créé à la fin des années 1970 par Coca-Cola, figurent les principales firmes de l’agrochimie et de l’agroalimentaire comme Danone, Monsanto ou encore Cargill, grand acteur de la transformation de viandes. « Cet argent a été versé en 2015, en dehors de la période de trois ans prévue pour la divulgation des conflits d’intérêts », s’est défendu M. Johnston dans le quotidien américain pour justifier l’absence de mention de financement dans l’étude sur la viande.
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Cet argument ne semble en revanche pas valable pour une publication datant de l’année suivante. En mai 2016, M. Johnston a en effet publié un article sur l’influence du marketing de la malbouffe sur les enfants dans une revue spécialisée sur la question de l’obésité. Or, M. Johnston n’a pas signalé cette information pourtant pertinente au vu du sujet de l’article, ainsi que l’a constaté Le Monde. Même omission pour Behnam Sadeghirad (université McMaster, Hamilton, Canada), coauteur avec M. Johnston des trois publications.
Interpellé par Le Monde, le rédacteur en chef de Obesity Reviews, David York, a répondu qu’il allait suivre la procédure recommandée par le comité d’éthique de publication. « Si un conflit d’intérêts est découvert, nous publierons une correction à l’article », a-t-il affirmé. Malgré plusieurs relances, M. Johnston n’a pas répondu à nos questions et M. Sadeghirad n’a pas pu être joint.
« Cette histoire est ridicule »
« Toute cette histoire autour des conflits d’intérêts est ridicule, tranche Gordon Guyatt professeur émérite à la faculté des sciences de la santé de l’université McMaster, l’un des coauteurs des études, dans un entretien téléphonique. On s’attendait bien à une controverse, mais pas à cette réaction hystérique de la part des épidémiologistes en nutrition. » Interrogée sur d’éventuels financements du département de M. Guyatt et de l’université de la part des secteurs de la viande et de l’élevage, l’université a refusé de répondre au Monde, qui a été invité à formuler une demande d’accès aux documents. Une procédure qui peut prendre plusieurs mois…
Nombreux sont ceux qui s’interrogent, dans les milieux de la nutrition, du cancer et de la santé publique, sur la nature exacte de ce « coup » qui a suscité une couverture médiatique importante. Car cette opération n’est pas sans évoquer les stratégies de défense de produits des « marchands de doute », selon l’expression de l’historienne des sciences américaine Naomi Oreskes, professeure à l’université Harvard. Son travail, avec Erik Conway, documente les pratiques des industriels du tabac et du pétrole pour entretenir le doute sur les dangers liés à leurs produits.
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« En les lisant, j’ai tout de suite pensé que l’industrie de la viande était derrière ces articles. Mais je ne vois pas de trace d’un commanditaire », dit Marion Nestle, professeure de nutrition à l’université de New York et auteure de nombreux ouvrages sur les conflits d’intérêts dans ce domaine. Même sentiment du côté de Kurt Straif, l’ancien responsable du programme des monographies du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), l’agence des Nations unies chargée de classifier les substances cancérogènes. « Les conflits d’intérêts financiers ont un impact négatif sur les résultats et les recommandations. Et M. Guyatt a beau insister sur le fait qu’aucun d’entre eux n’en avait, les éléments émergents montrent qu’il a tort. On ne peut absolument pas se fier à des recommandations formulées par des groupes d’experts autoconstitués et avec des conflits d’intérêts. »
Car ces préconisations de continuer à consommer de la viande n’arrivent pas en terrain neutre. En octobre 2015, en effet, le CIRC classait la viande transformée (saucisses, jambon et autres charcuteries) – comme « cancérogène certain » et la viande rouge (bœuf, agneau, porc…) comme « cancérogène probable », provoquant la furie du secteur. Parmi les critiques virulents de cette classification, on trouvait alors… Gordon Guyatt. Dans une tribune publiée dans le Financial Times, il attaquait la « fausse alerte » du CIRC, l’accusant d’avoir ignoré des données et s’inquiétant d’un possible « étiquetage d’avertissement contre le cancer » sur les produits.
Demande de « rétractation »
Le groupe NutriRecs est désormais sous le feu des critiques. Dans un communiqué commun, une quinzaine d’organisations, dont le Fonds mondial de recherche contre le cancer et le CIRC, ainsi que plus de 250 scientifiques en leur nom propre ont rejeté les « recommandations ». Les spécialistes du monde entier « exhortent le public à continuer de suivre la recommandation de limiter leur consommation de viande rouge à trois portions par semaine et à manger peu, voire pas du tout, de viande transformée », insiste Kurt Straif.
En amont de la publication, des dizaines de scientifiques avaient écrit à la revue pour exiger une « rétractation préventive » des études. Coauteur de l’un des articles, John Sievenpiper, professeur en nutrition à l’université de Toronto (Canada), a également signé cette demande, dénonçant une conclusion opposée aux résultats trouvés.
Mais pour la rédactrice en chef de la revue AIM, Christine Laine, il n’existe pas de « motif valable de rétractation ». Ceux qui la souhaitaient l’ont demandée « uniquement parce qu’ils n’étaient pas d’accord avec les conclusions qui allaient à l’encontre de leur interprétation des éléments de preuve disponibles et de leurs propres intérêts », assure-t-elle au Monde. La revue médicale assume sa décision de publier les études, jusqu’à les promouvoir dans une vidéo où les propos de Bradley Johnston sont entrelardés de plans de saucisses et steaks dorant sur la grille d’un barbecue.
Au-delà de la question des conflits d’intérêts, c’est la méthodologie employée par le groupe de chercheurs, appelée « Grade », qui est la cible des critiques de la communauté scientifique compétente. Développée pour mesurer le niveau de preuve des études sur le médicament, elle est jugée inadaptée à la recherche nutritionnelle. Contrairement aux essais cliniques pour les médicaments, en matière de nutrition, « on ne peut pas faire des études sur deux groupes, en imposant un certain type d’alimentation pendant une longue période à un groupe et un autre type à un autre », explique Chantal Julia, chercheuse au sein de l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle à l’Inserm. C’est « en accumulant les nombreuses études épidémiologiques, mais également toxicologiques et expérimentales [que l’]on arrive à un niveau de preuve très fort », poursuit Mathilde Touvier, directrice de l’équipe.
« Fétichisme méthodologique »
Pour Naomi Oreskes, « tout porte à croire que les auteurs ont essayé de se servir d’une préférence méthodologique donnée, dans une forme de fétichisme méthodologique, pour écarter un vaste corpus de connaissances qui démontrent qu’il n’est pas sain de manger des protéines animales en grandes quantités ».
Si l’on généralisait l’approche Grade, « on écarterait toutes les réglementations et recommandations sur la pollution de l’air, les agents toxiques, les effets à long terme des médicaments, l’exposition au soleil, l’activité physique et de nombreuses autres données de santé publique, renchérit Walter Willett. Cette série d’articles a sapé la confiance dans la science et la décision de les publier est irresponsable ».Marion Nestle, elle, parle de « nihilisme nutritionnel » : avec leur méthode, « aucune recommandation de régime alimentaire ne pourra jamais atteindre un niveau suffisant de preuve scientifique ».
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Les six articles polémiques étaient pourtant parés de toutes les garanties de sérieux. La revue qui les a publiés, AIM, a bonne réputation : elle dépend de l’American College of Physicians, une association de spécialistes de médecine interne. Les « recommandations » n’ont cependant aucune légitimité officielle. Le groupe NutriRecs, qui n’est mandaté par aucune instance publique ou académique, s’est autoconstitué en 2018. Mais qui finance les activités de sa vingtaine de collaborateurs ? Aucune information ne figure sur son site. Gordon Guyatt assure qu’il s’agit de contributions « en nature », chaque scientifique prenant sur son budget propre.
« Le grand perdant, dans cette histoire, c’est le public », regrette Marion Nestle. L’industrie de la viande, en revanche, « a enfin des éléments de preuve pour avancer que la population n’a pas besoin de réduire sa consommation de viande ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/14/trois-coauteurs-d-une-serie-d-etudes-sur-la-viande-n-ont-pas-declare-leurs-liens-avec-l-agroalimentaire_6015426_3244.html>
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13- La Cour de justice européenne interroge les conditions d’autorisation des pesticides, Le Monde, 14/10/19, 18h39
Stéphane Foucart
Un arrêt de l’instance juridique précise qu’il incombe aux industriels de prouver que leurs produits finis n’ont pas d’effets nocifs, alors que seuls les principes actifs à la base des formules sont testés aujourd’hui.
La réglementation européenne sur les pesticides est suffisamment protectrice, mais elle ne semble pas correctement appliquée : ce sont, à grands traits, les deux éléments saillants d’un arrêt récent de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). Rendu le 1er octobre et passé relativement inaperçu depuis, ce dernier a fait l’objet d’interprétations contradictoires, mais pourrait s’avérer singulièrement inconfortable pour l’industrie agrochimique et les agences de sécurité sanitaires nationales.
La justice européenne avait été saisie par le tribunal correctionnel de Foix (Ariège) d’une question préjudicielle, c’est-à-dire une demande d’avis relative à l’interprétation du règlement européen sur les pesticides — dit règlement 1107/2009. Le tribunal fuxéen devait juger une vingtaine de militants anti-pesticides, mis en cause dans la dégradation de bidons de Roundup – alors produit à base de glyphosate –, en vente dans des magasins de bricolage et a interrogé la Cour de justice européenne à la demande de l’avocat des prévenus, Guillaume Tumerelle. En effet, l’absence de validité du règlement européen encadrant la mise sur le marché des pesticides aurait été susceptible de « neutraliser l’élément légal du délit reproché aux prévenus », comme l’explique la CJUE dans un communiqué.
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Une forme de vide réglementaire
Quatre questions sur les procédures d’évaluation des risques prévues par le règlement 1107/2009 ont ainsi été soumises aux juges européens, interrogeant la conformité de ce texte avec le principe de précaution. Les interrogations portaient sur la détermination de la molécule active des pesticides mis sur le marché, sur la publicité des données fondant l’évaluation du risque, sur la prise en compte des effets cumulés, au sein d’un même pesticide, de la molécule active et des produits adjuvants et sur la réalisation de tests de toxicité à long terme. Réponse de la Cour : « Les règles procédurales applicables à l’autorisation de produits phytopharmaceutiques, notamment les produits contenant du glyphosate, sont valables », assure la CJUE.
Cependant, la juridiction fait une interprétation du droit européen assez éloignée de son application. La Cour rappelle en effet, dans un communiqué, « qu’un produit phytopharmaceutique ne peut être autorisé que s’il est établi qu’il n’a pas d’effet nocif immédiat ou différé sur la santé humaine, une telle preuve devant être apportée par le demandeur ».
La Cour reconnaît une forme de vide réglementaire. « Il y a lieu de constater que[le règlement européen] ne prévoit pas de manière détaillée la nature [des] essais auxquels les produits phytopharmaceutiques doivent être soumis avant de pouvoir bénéficier d’une autorisation », précise l’arrêt. Qui ajoute que cette lacune ne saurait dispenser les industriels de « fournir des tests de carcinogénicité et de toxicité à long terme portant que le produit phytopharmaceutique visé par une demande d’autorisation ».
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« Attaquer les autorisations de mise sur le marché »
Il incombe donc aux « autorités compétentes », précise notamment le juge européen dans son arrêt, que les tests conduits sur le produit suffisent à écarter le risque cancérogène. Or, dans le système européen, les produits phytopharmaceutiques sont autorisés par chaque Etat-membre sans que des tests de cancérogénicité soient conduits. Seules les molécules actives – autorisées au niveau communautaire – sont passées au crible de tests de toxicité chronique et de cancérogénicité.
« L’arrêt ne concerne que la validité de la réglementation européenne, et non la manière dont elle est appliquée, en particulier par les autorités sanitaires des Etats-membres », rappelle-t-on à la CJUE. Sollicitée, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) chargée de l’évaluation des risques et de l’autorisation des pesticides en France, ne souhaite pas commenter l’arrêt.
M. Tumerelle, l’avocat des prévenus, estime pour sa part que ce dernier « permettra aux associations et à la société civile, d’attaquer les autorisations de mise sur le marché des pesticides, car ceux-ci n’ont généralement pas été testés conformément à l’interprétation que fait la Cour européenne du droit communautaire ».
Lire aussi Comprendre le débat autour de l’épandage des pesticides
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/14/la-cour-de-justice-europeenne-interroge-les-conditions-d-autorisation-des-pesticides_6015489_3244.html>
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14- Pertes et gaspillage alimentaires : 14 % de la nourriture est perdue avant d’atteindre les étals, Le Monde, maj le 15/10/19 à 00h14
Mathilde Gérard
Jusqu’à présent, la FAO évaluait qu’un tiers de la nourriture produite n’était pas consommée. Dans un nouveau rapport, l’agence affine sa méthodologie et distingue pertes et gaspillage alimentaire.
Terres agricoles et eau mobilisées pour rien, gaz à effet de serre émis en pure perte : environ 1,3 milliard de tonnes de nourriture sont jetées ou perdues chaque année à l’échelle mondiale. Mais, selon que l’on est un pays à faible revenu ou un pays riche, la lutte contre ce fléau, qui figure parmi les Objectifs de développement durable fixés par les Nations unies (ONU) pour 2030, ne poursuit pas les mêmes buts : pour les uns, il s’agit d’assurer la sécurité alimentaire de leurs populations, pour les autres de réduire l’empreinte environnementale de la chaîne alimentaire.
Dans un rapport, publié lundi 14 octobre, l’Agence de l’ONU pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) a cherché à identifier où et pourquoi la nourriture est perdue, afin de proposer un éventail de solutions aux Etats.
« Comment pouvons-nous nous permettre de jeter de la nourriture lorsque, chaque jour, plus de 820 millions de personnes souffrent de la faim à travers le monde ? », écrit Qu Dongyu, directeur général de la FAO, en préambule de cette étude publiée à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, le 16 octobre.
Mauvaises infrastructures
Jusqu’à présent, la FAO évaluait qu’un tiers de la nourriture produite dans le monde n’était pas consommée, une estimation qui remonte à 2011.
L’agence onusienne a cette fois affiné sa méthodologie pour distinguer deux notions : les pertes alimentaires – tout ce qui est perdu entre la récolte et la vente au détail, pendant les étapes de stockage et de transport notamment – et le gaspillage – qui intervient lors de la vente aux particuliers et de la consommation.
Selon les calculs de la FAO, 14 % de la nourriture mondiale est perdue avant d’atteindre les étals de distribution. En revanche, l’agence ne donne pas, à ce stade, d’estimation précise du gaspillage lors de la distribution et chez les particuliers, qui fera l’objet d’une étude séparée par le Programme des Nations unies pour l’environnement.
La question des pertes alimentaires affecte en premier lieu les pays à faibles revenus. Mauvaises infrastructures, manque de connaissances techniques et de moyens financiers pour assurer un bon stockage des produits sont notamment en cause.
La FAO chiffre ces pertes à 400 milliards de dollars (360 milliards d’euros) : « C’est un effort de production et des dépenses encourues par les agriculteurs, les transporteurs et les industriels, qui n’aboutissent pas à une vente et donc à un revenu », note Carola Fabi, statisticienne à la FAO. Le chiffre de 14 % de pertes n’englobe pas les produits alimentaires non récoltés, du fait d’événements exceptionnels comme les inondations, le gel ou autres aléas climatiques, car le pourcentage de pertes se rapporte à la production, qui se calcule après la récolte.
« Scinder le problème »
Si les pertes alimentaires affectent directement au portefeuille les différents acteurs de la chaîne alimentaire, le gaspillage alimentaire, lui, concerne surtout les pays développés et les consommateurs.
« Le gaspillage est dû à des comportements individuels, à l’abondance de l’offre, à la préférence esthétique pour certains produits, etc. Le fait de scinder le problème du gaspillage et des pertes en deux tronçons, l’un centré sur l’offre, l’autre sur la demande, permet de proposer des solutions plus ciblées », estime Mme Fabi.
> Lire aussi Ces nouvelles initiatives et astuces pour réduire le gaspillage alimentaire
La FAO met bien en garde sur le fait que certaines actions prises pour lutter contre les pertes pourraient entraîner des effets boomerang, notamment sur les prix des denrées agricoles et sur les volumes de vente des agriculteurs.
« Réduire le gaspillage des consommateurs et des distributeurs dans les pays riches pourrait affecter négativement les fermiers pauvres des pays à faible revenus », écrit la FAO. De même, de meilleures capacités de stockage par le froid entraîneraient une plus forte protection des denrées, mais augmenteraient en parallèle la consommation d’énergie.
> Lire aussi Eric Birlouez : « On gaspille ce à quoi on n’attache pas ou que peu de valeur »
D’un pays à un autre, le calcul coût-bénéfice à agir contre les pertes et le gaspillage n’est pas le même, montre l’étude. « Dans les pays sujets à une plus forte insécurité alimentaire, il vaut mieux agir au début de la chaîne dans le but d’augmenter la disponibilité des aliments, explique Mme Fabi. Mais, au fur et à mesure que le niveau d’industrialisation d’un pays augmente, c’est au niveau de la consommation qu’il y a le plus d’avantages au niveau de l’impact environnemental. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/14/pertes-et-gaspillage-alimentaires-14-de-la-nourriture-est-perdue-avant-d-atteindre-les-etals_6015481_3244.html>
En savoir plus :
> Report. The State of Food and Agriculture 2019 <http://www.fao.org/state-of-food-agriculture/en/>, FAO, october 2019
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15- Dans une ferme bio du Sussex, l'ombre menaçante du Brexit, AFP, 15/10/19, 08:00
Véronique Dupont
A première vue, le Brexit peut sembler indolore pour une petite ferme biologique comme celle d'Ellie Woodcock, à deux heures au sud de Londres. "Je n'exporte rien. Nous vendons directement et localement".
Pas de droits de douane, pas de casse-tête à la frontière. Mais comme tout ce qui concerne le Brexit, c'est sans compter les nombreux effets boomerang.
"Je pense que le Brexit va avoir un impact très négatif sur la communauté agricole, et moi je fais partie de cette communauté", explique la jeune femme, qui co-gère la ferme Brambletye.
"Même si vraiment je retourne tout dans ma tête, je ne vois aucun avantage" au Brexit, renchérit son partenaire Stein Leenders, tout en cueillant les derniers fruits de la saison.
Brambletye, exploitation de 18 hectares, produit des pommes, des poires, des framboises et des mûres. Sans oublier des œufs pondus par des dizaines de poules au plumage roux qui gambadent entre les arbres.
Ellie, Stein et leurs employés - la ferme fait travailler 20 personnes en comptant les vendeurs - produisent presque tout sur place, y compris les compotes et jus de fruits embouteillés et étiquetés dans un hangar où s'affairent trois ouvriers.
"Mais j'ai besoin d'acheter des bouchons en liège, du substrat de champignons, des graines" à des revendeurs qui les font venir de l'étranger, explique l'agricultrice, qui fait ce métier par passion du bien manger et de l'environnement.
Tous ces produits risquent de devenir plus chers à cause du Brexit, entre la livre dont la valeur a fondu depuis le référendum de 2016 et les perturbations attendues aux frontières.
Si la ferme Brambletye a choisi de se focaliser sur quelques produits, d'autres petits cultivateurs font venir des fruits d'Espagne, du Portugal ou d'autres contrées ensoleillées d'Europe pour compléter leurs étals pendant les longs mois pluvieux d'hiver.
Au marché The Spread du quartier huppé de Primerose Hill à Londres, les amoureux des produits bio déambulent entre les stands. Mais derrière l'effervescence du week-end, l'humeur des vendeurs est morose.
"Tout ce que nous plantons dans la terre est importé. Le Brexit va nous toucher beaucoup parce que les prix vont monter. Les petites fermes vont souffrir le plus", se désole Dave Newton, de la ferme Brockmans, dont l'étal fait face à celui de Brambletye.
- "Ils ne vont pas revenir" -
Les grandes exploitations agricoles qui exportent une grande partie de leur production, notamment les éleveurs bovins, risquent pourtant une véritable hécatombe, entre possibles pertes de subventions européennes, droits de douane massifs qui pourraient brutalement s'appliquer à leurs produits sans accord avec Bruxelles, et exemption de taxes à l'importation annoncées par le gouvernement de Boris Johnson.
"Beaucoup de travailleurs étrangers vont devoir rentrer chez eux", renchérit Mike Norledge, l'un des dirigeants de The Spread.
"Ce n'est pas un travail très glamour de cueillir des fruits 8 à 10 heures par jour. Il y avait la motivation de la livre forte pour les ouvriers qui venaient de pays plus pauvres et pouvaient ainsi gagner beaucoup d'argent vite", fait valoir Ellie.
"Mais s'ils ne se sentent plus les bienvenus" à cause de l'atmosphère parfois xénophobe qui a accompagné les débats sur le Brexit, et "s'il n'y a plus l'incitation financière, alors ils ne vont pas revenir", insiste-t-elle.
Elle-même n'emploie que des habitants de la région car elle n'a pas les moyens de loger les saisonniers, et elle rencontre "le plus grand mal à trouver des gens localement. Ça m'inquiète pour les autres fermes. Comment vont-elles faire ?"
Est-ce qu'au moins le Brexit pourrait stimuler la demande des produits "made in Britain" ? Ellie n'y compte pas. "Il y a toujours une large part de la population intéressée par les aliments transgéniques", "plus faciles et moins cher" à faire pousser que le bio, remarque-t-elle.
Le Premier ministre conservateur Boris Johnson, qui veut un Brexit à tout prix le 31 octobre, a d'ailleurs fait des OGM un des points forts de son programme.
Les clients aussi s'inquiètent à l'approche du Brexit. Christian del Valle, qui fait son marché au Spread, s'attend à ce que la variété proposée diminue en cas de Brexit dur, et redoute une baisse de qualité des aliments.
"L'idéal c'est d'acheter local quand on peut et de compléter avec des produits importés, et il n'y a pas de meilleur endroit pour ça que l'UE où les normes de qualité sont élevées".
<https://www.youtube.com/watch?v=GXNOWQmBY9k>
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16- Potager, poissons du lac et pas de café : des chefs étoilés cuisinent éco-responsable, AFP, 16/10/19, 08:00
Olga Nedbaeva
L'un a banni le café, d'autres cultivent leurs propres légumes, réduisent la viande ou subliment des poissons de lac peu appréciés. Horrifiés par l'état de la planète, des chefs étoilés s'efforcent à cuisiner autrement.
Cinq d'entre eux ont raconté à l'AFP leur démarche à l'occasion de la sortie du livre de portraits et recettes "Les incontournables 10 chefs engagés dans une gastronomie responsable" récemment sorti aux éditions 180°C.
- Florent Ladeyn : ni café ni chocolat-
"On fait de l'extrémisme sain", lance Florent Ladeyn de l'auberge du Vert Mont nichée dans la campagne des Flandres, près de la frontière belge. Ce chef de 35 ans ne cuisine que ce qui pousse autour de lui et ne sert plus de café "parce qu'il faut être cohérent".
"On ne peut pas finir le repas avec un produit qui a traversé la planète alors qu'on s'est cassé la tête avant pour ne pas utiliser de poivres, d'épices ou de produits du sud de la France", explique-t-il. "Culturellement, cela a toujours été la chicorée chez nous, le café c'était pour les dimanche, les grandes occasions".
Ils n'achète pas non plus de chocolat, de thé, ni de riz. "Je ne suis pas sûr que des gens qui travaillent pour cela sont majeurs et payés décemment".
- Christophe Hay : "ambassadeur des petits producteurs"-
Christophe Hay a décroché en 2019 une deuxième étoile Michelin pour la Maison d'à côté à Montlivault, sur la Loire, près du château de Chambord, ouvert en 2016.
"On l'a pensé complètement éco" avec énergie éolienne, tri des déchets, composteur qui permet de réutiliser toutes les épluchures et les réinjecter dans le jardin. Les producteurs, eux, livrent dans des bacs qu'ils ramènent ensuite: "On n'a plus d'emballages".
Côté cuisine : "Avant on pensait protéine, puis végétal, aujourd'hui c'est le contraire: on commence par la garniture, puis on décide avec quoi on peut l'associer", décrit celui qui se voit comme un "ambassadeur" des "petits producteurs qui souffrent énormément".
- Jean Sulpice : "pas obligé de plaire à tout le monde" -
Quand Jean Sulpice a repris en 2016 le restaurant doublement étoilé de l'Auberge du Père Bise, au bord du lac d'Annecy, il y a remplacé les homards par des poissons d'eau douce. Même s'ils "sont beaucoup plus difficiles à travailler, ce sont des chairs plus fragiles, moins goûteuses, moins sexy tout simplement".
Face aux insatisfaits par sa féra en eau de cresson ou l'omble chevalier enrobé dans du beurre fondu dans la valeur de l'eau du lac, Jean Sulpice, consacré chef de l'année 2018 par le Gault et Millau, reste intransigeant.
"Les gens savent où ils vont et je ne suis pas obligé de plaire à tout le monde", martèle-t-il dans une attitude assez rare pour des chefs qui travaillent dans des hôtels de luxe.
- Hervé Bourdon, l'éthique personnelle -
Hervé Bourdon (1 étoile Michelin) officie au restaurant du Petit Hôtel du Grand Large sur la presqu'île de Quiberon, en Bretagne.
"A 5 mètres de la mer, cela me paraît compliqué de faire de la viande", explique-t-il. Il n'utilise ni le poulpe, "un animal extrêmement intelligent", ni les homards, "parce que leur mise à mort n'est pas sans souffrance".
Avec son épouse Catherine, ils cultivent quatre jardins, "une obligation sur une presqu'île où il y a très peu de maraîchers".
Le chef penche pour la cuisine végétale, "la seule éco-responsable". Avec les légumes, estime-t-il, "les possibilités sont infinies" : "Il y a une trentaine de variétés de céleri rave. La créativité est déjà là, on n'a plus qu'à la rendre comestible".
- Glenn Viel : "changer de mauvaises habitudes" -
"Je suis né dans un système où tout a commencé à partir en vrille. En 40 ans, on a épuisé la terre d'une façon irréversible. J'ai pris de mauvaises habitudes qu'il faut changer", reconnaît Glenn Viel, le chef 2 étoiles de l'Oustau de Baumanière, en Provence.
Dans son potager, il a banni les plastiques, fait du pain avec des vieilles variétés de blé et s'approvisionne au maximum à proximité.
"Le potager ne m'attirait pas, et maintenant j'y vais le matin, mon café à la main, et cela me fait du bien", souligne le chef qui propose désormais un menu végétarien toute l'année.
<https://www.geo.fr/environnement/potager-poissons-du-lac-et-pas-de-cafe-des-chefs-etoiles-cuisinent-eco-responsable-198099>
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17- Quelques gestes suffisent pour mettre 59% d'aliments en moins à la poubelle, AFP, 16/10/19, 12:00
Catherine Hours
Quelques gestes simples, et 59% de gaspillage alimentaire en moins: 250 ménages se sont soumis à une expérience qui semble montrer que, dans les foyers, la clé de la chasse au gaspi réside dans la prise de conscience.
Dans quatre régions de France, ces familles aux profils variés ont participé pendant deux mois à une "opération-témoin" sur les habitudes à la maison menée par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).
Elles ont d'abord été invitées à peser leurs déchets, à comportement constant. Puis, un mois plus tard, à choisir trois gestes (comme établir ses menus à l'avance, regarder les dates de conservation avant d'acheter, préparer les bonnes quantités, s'adapter aux dates de péremption, etc) pour évaluer la différence.
Résultat, publié mercredi pour la journée nationale anti-gaspillage : des pertes réduites de 59%, soit l'équivalent de 11.300 repas économisés au total sur un an pour ces 250 ménages.
En France, le gaspillage alimentaire à la maison est évalué à 29 kilos de déchets par personne et par an, dont sept kilos d'aliments encore emballés.
La consommation à domicile représente cependant moins de 20% des pertes alimentaires totales, estimées à 10 millions de tonnes par an (générées pour plus de la moitié au niveau des producteurs et transformateurs, puis des distributeurs et de la restauration collective et commerciale, selon l'Ademe).
Faute de dispositif de suivi, difficile de connaître l'évolution de la situation. Les pouvoirs publics ont fixé en 2013 comme objectif de réduire de 50% le gaspillage sur l'ensemble de la chaîne alimentaire d'ici 2025, avant le vote d'une loi anti-gaspi en 2016.
A domicile en tout cas, l'expérimentation "montre qu'il est possible de réduire de beaucoup le gaspillage grâce à des gestes simples," note l'Ademe.
- "Surprise !" -
Pour les particuliers, le plus dur est "la prise de conscience", qui "ne va pas du tout de soi", note Emily Spiesser, chargée de mission consommation responsable. "En France gaspiller c'est mal vu, personne n'a l'impression de gaspiller. Pourtant, quand on regarde de plus près, parfois ça peut être en petites quantités, mais mises bout à bout cela peut être important".
Il y a aussi ces pertes moins visibles : les restes de soupe, le lait des céréales, les sauces...
Dorothée Cognez, salariée de Familles Rurales, une des trois associations partenaires de l'expérience, a participé "par curiosité", convaincue de "ne pas gâcher".
"Grosse surprise ! On était à 31 kilos par personne, au-dessus de la moyenne nationale !" Dans la poubelle ou l'évier partaient la bouteille de lait à moitié bue, "surtout des liquides, et du poisson ou de la viande encore emballés mais périmés".
Cette famille de Seine-et-Marne a concentré ses efforts sur "la façon d'acheter : on fait des listes de courses, et on compte combien de repas prévoir dans la semaine. Avant j'achetais trop de choses. On est tombé à 18 kilos de déchet (par tête), moins 43% !"
Trois mois après la fin de l'opération, tous les foyers continuent à appliquer les gestes choisis, assure l'Ademe. Parmi les mieux ancrés : veiller à la conservation des aliments (en connaissant ses stocks au frigidaire et dans les placards). Celui jugé le plus facile par les participants : ne pas jeter ses restes.
On peut s'aider d'astuces suggérées sur le site https://zero-gachis-academie.fr/
Par exemple des recettes pour agrémenter ses restes. Ou des calculs simples pour préparer les portions justes.
L'Ademe met aussi en ligne mercredi un tutoriel d'auto-diagnostic.
L'enjeu n'est pas des moindres : prélèvement inutile de ressources naturelles, émissions de gaz à effet de serre évitables (3% du total en France), déchets supplémentaires...
Mondialement, 25% à 30% de la nourriture produite est "gaspillée ou perdue", soulignait cet été le Giec (experts climat de l'ONU) qui a placé la question au coeur de son rapport sur l'usage des terres.
<https://www.lepoint.fr/societe/quelques-gestes-suffisent-pour-mettre-59-d-aliments-en-moins-a-la-poubelle-16-10-2019-2341558_23.php>
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18- Le Liban pleure ses forêts réduites en cendres par les incendies, AFP, 16/10/19, 13:00
Le Liban pleure mercredi des forêts réduites en cendres au sud de Beyrouth par des incendies ayant touché depuis lundi des zones habitées et qui ont causé d'importants dégâts aux infrastructures, la presse locale déplorant une catastrophe écologique.
"Les cendres du Liban", titrait en Une le quotidien francophone L'Orient-Le Jour, avec une photo d'arbres en feu en pleine forêt montrant "des dégâts colossaux et "d'importantes surfaces boisées parties en fumée".
Des centaines d'incendies se sont déclarés lundi et le feu a progressé rapidement, menaçant des zones résidentielles en raison d'un vent chaud, surtout dans le Chouf --l'une des principales régions touchées avec le massif d'Iqlim al-Kharroub.
Avec les premières pluies de la saison, les incendies ont été maîtrisées mardi soir selon la ministre de l'Intérieur Raya el-Hassan, même si mercredi matin des feux sporadiques ont été rapportés par l'agence de presse officielle libanaise dans certains secteurs.
Les incendies, qui depuis lundi ont détruit plusieurs hectares de surfaces boisées, menacé des zones habitées et poussé les autorités à demander de l'aide à l'étranger, sont parmi "les plus graves ayant touché le Liban", selon le quotidien anglophone The Daily Star.
"Dévastation à Damour", au sud de Beyrouth, écrit le journal sous une photo en une montrant une colline réduite en cendres. "Plus de 100 foyers déclarés sur le territoire libanais lundi et mardi", affirme le quotidien citant le directeur général de la Défense civile, Raymond Khattar.
"Plusieurs km2 ont été touchés : le feu s'est déplacé de colline en colline en raison des vents violents", a-t-il affirmé mardi.
Une photo d'un paysage gris d'une forêt réduite en cendres fait la une du plus ancien quotidien du pays, An-Nahar, qui titre "Le Liban vert carbonisé" avec un X sur l'adjectif "vert", un mot souvent utilisé pour désigner ce pays célèbre pour ses montagnes boisées.
Un autre des principaux quotidiens du pays, Al-Akhbar, porte en une la photo d'un arbre dévoré par les flammes avec comme titre "La première pluie", en référence à celle de mardi.
Les incendies ont tué depuis lundi deux personnes en Syrie et une au Liban.
Sur les réseaux sociaux, les internautes libanais ont notamment dénoncé le fait que les autorités n'ont pu faire usage d'hélicoptères acquis en 2009 pour lutter contre des incendies, de plus en plus récurrents dans le pays avec le réchauffement climatique.
Des responsables et ex-responsables appellent à l'ouverture d'une enquête, d'autres évoquant un éventuel manque de fonds pour la maintenance des appareils.
Mais le coût de "la maintenance n'est pas important par rapport à celui des incendies", estime l'ancien ministre de l'Intérieur Ziad Baroud, cité par The Daily Star. Cela n'est rien par rapport à ce que nous assistons" aujourd'hui.
<https://www.geo.fr/environnement/le-liban-pleure-ses-forets-reduites-en-cendres-par-les-incendies-198105>
Sur le même sujet :
> Le Liban sous le choc après une vague d’incendies <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/16/le-liban-sous-le-choc-apres-une-vague-d-incendies_6015763_3244.html>, Le Monde, 16/10/19, 18h28
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19- Vittel : un collectif en passe de remporter la bataille de l'eau contre Nestlé, AFP, 16/10/19, 16:00
Murielle Kasprzak
"C'est une victoire sur une multinationale puissante" : à Vittel (Vosges), un collectif d'associations a obtenu le réexamen d'un projet devant permettre à Nestlé Waters de continuer à puiser dans une nappe phréatique déficitaire, contraignant trois communes à pomper l'eau une dizaine de kilomètres plus loin.
Début octobre, la préfecture des Vosges avait annoncé avoir travaillé avec l'Agence de l'eau Rhin-Meuse "à une solution alternative fondée sur l'optimisation des ressources locales" pour préserver la nappe des grès du Trias inférieur (GTI), principale ressource en eau potable de l'est de la Lorraine. Ce scénario alternatif sera présenté vendredi lors d'un comité de bassin.
Environ trois millions de m3 d'eau sont prélevés chaque année dans cette nappe phréatique, située à 100 m de profondeur, par trois communes - Vittel, Contrexéville et Bulgnéville - et trois industriels, dont Nestlé Waters (qui détient les marques Vittel, Contrex, Hépar, Perrier...).
Ce réservoir d'eau, de très bonne qualité et faiblement minéralisée, présente un déficit annuel d'un million de m3 et se renouvelle lentement.
Pour rétablir l'équilibre, un projet de canalisations souterraines avait été adopté par la commission locale de l'eau (CLE) en juillet 2018. Il prévoyait d'acheminer 500.000 à un million de m3 d'eau potable, pompés dans des captages distants d'une dizaine de kilomètres, jusqu'aux trois communes, permettant ainsi à Nestlé Waters de conserver son autorisation de prélever annuellement un million de m3.
Le collectif eau 88 dénonçait "une privatisation de l'eau par Nestlé", selon l'un de ses membres, Bernard Schmitt.
Porte-parole de Nestlé, Françoise Bresson souligne la "baisse constante" de ses prélèvements, réduits selon elle "de 30% depuis 2010" pour être ramenés à "630.000 m3 fin 2019".
"On a prévu de les diminuer encore de 5% en 2020 pour arriver à 600.000 m3", a-t-elle ajouté, interrogée par l'AFP.
L'eau puisée dans la nappe des GTI est vendue exclusivement à l'export sous la marque "Bonne source", principalement en Allemagne et en Suisse, où 250 millions et 43 millions de bouteilles ont respectivement été commercialisées en 2018.
- "L'enjeu de l'eau" -
Le scénario alternatif, présenté au comité de bassin, reposerait sur la mise en place d'un observatoire des ressources en eau, "la priorité donnée aux habitants" et "la recharge rapide de la nappe des GTI", croit savoir M. Schmitt.
"On ne peut pas retrouver un équilibre de la nappe sans éliminer une part importante des prélèvements. Depuis trente ans, on a perdu trente millions de m3, on ne va pas la reconstruire avec une économie de 100.000 m3", observe Jean-François Fleck, également membre du collectif.
Dans un communiqué, des élus vosgiens réclament "un véritable +contrat de territoire+ afin de revenir sur les fondamentaux, à savoir par ordre de priorité : le retour à l'équilibre de la nappe, le service public de l'eau aux habitants, l'utilisation de l'eau à des fins industrielles".
"L'enjeu de l'eau est fondamental, on est minéralier donc on n'a aucun intérêt à assécher une source ou à ne pas être en lien avec notre territoire", souligne Mme Bresson, qui espère "une solution concertée, avec tous les acteurs".
Le collectif Eau 88 dit rester "vigilant". "C'est un virage, une nouvelle étape, mais Nestlé Waters n'est pas prêt à renoncer à ses prélèvements", avance M. Fleck.
Une enquête judiciaire avait jeté le discrédit sur ce projet. Une conseillère départementale et ancienne présidente de la CLE, Claudie Pruvost, est poursuivie pour "prise illégale d’intérêts". Son époux, ancien cadre chez Nestlé Waters, avait présidé une association qui avait participé à l'élaboration du projet.
Nestlé Waters emploie un millier de salariés sur ses sites de Vittel et Contrexéville qui produisent 1,5 milliard de bouteilles par an, toutes marques confondues. Un plan de réorganisation prévoit le non-remplacement d'une centaine de départs d'ici à 2022.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/vittel-un-collectif-en-passe-de-remporter-la-bataille-de-l-eau-contre-nestle_138277>
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20- Des députés proposent de taxer la charcuterie contenant des sels de nitrites, Le Monde, 16/10/19, 16h27
Mathilde Gérard
Le sel nitrité, qui allonge les durées de conservation et donne sa couleur rose au jambon, est responsable, au contact de la viande, de la formation de molécules cancérogènes.
« C’est un amendement de bon sens », a défendu l’élu MoDem Richard Ramos. Les députés ont voté en commission, mardi 15 octobre, un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), visant à instaurer une contribution sur les additifs nitrés en charcuterie, et ce, malgré les réserves du rapporteur du texte, le député La République en marche (LRM) Olivier Véran. La proposition, initiée par M. Ramos, a été signée par une cinquantaine de députés de divers bords – parmi lesquels Barbara Bessot Ballot (LRM), Loïc Prud’homme (LFI), Philippe Vigier (UDI) ou Dominique Potier (PS).
Utilisés très largement dans les viandes transformées (jambons crus et cuits, saucissons…), les sels nitrités donnent notamment leur couleur rose aux charcuteries et permettent d’allonger leur durée de conservation. Mais ils sont également responsables de la survenue de certaines maladies, dont le cancer colorectal, un risque documenté de longue date par la recherche scientifique. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), agence rattachée à l’Organisation mondiale de la santé, estime que « chaque portion de 50 grammes de viande transformée consommée tous les jours augmente le risque de cancer colorectal de 18 % environ ». Pour cette raison, les viandes transformées ont été classées « cancérogènes avérées » en 2015 par le CIRC.
> Lire aussi La consommation de charcuterie nuit gravement à la santé
« On ne peut pas faire courir un risque de santé aux gens, explique au Monde Richard Ramos. On propose de mettre en place un outil qui entraîne peu de contraintes financières dans un premier temps – 10 centimes par kilogramme de sel nitrité soit 0,10 centime par kilogramme de produit fini –, pour que les industriels aient le temps de s’adapter. Notre but n’est pas punitif, mais de les pousser à aller vers de meilleures pratiques. »
Les nitrites et nitrates n’ont rien d’obligatoire pour les charcutiers, qu’ils soient artisanaux ou industriels. Certaines filières, comme le jambon de Parme AOP, s’en passent complètement depuis plusieurs décennies. « Pour les produits crus (saucissons, jambons secs et crus…), la transition vers le sans-nitrite est la plus facile. Elle implique un temps de maturation plus long, mais pas de changement d’aspect », explique Guillaume Coudray, auteur de Cochonneries, comment la charcuterie est devenue un poison (Editions La Découverte).
Pour les produits cuits (le jambon blanc notamment) en revanche, il y a une différence nette de couleur entre les produits qui modifie leur aspect. « Si les industriels insistent sur les durées de conservation réduites, c’est la couleur qui est le principal frein en terme commercial », poursuit M. Coudray.
> Lire aussi Les auteurs d’une étude minimisant les risques de la viande pour la santé n’ont pas déclaré leurs liens avec l’agroalimentaire
Composés nitrosés cancérogènes
Le journaliste enquête de longue date sur l’utilisation des additifs nitrés par le secteur. « On ne retrouve pas de nitrite directement dans le jambon, mais des composés nitrosés, parmi lesquels les nitrosamines, détaille-t-il. Ceux-ci se forment lorsqu’on injecte du sel nitrité – du sel de cuisine composé à 0,6 % de nitrite de sodium – dans la matière carnée. Ce sont ces molécules qui sont cancérogènes. » Pour M. Coudray, la taxe proposée permettrait de rééquilibrer un marché dans lequel les charcutiers qui font du sans-nitrite sont en situation de concurrence défavorable car leurs produits sont plus chers à fabriquer.
L’association Foodwatch se félicite que cet amendement « fasse émerger ce sujet dans le débat », mais espère que les politiques aillent plus loin et interdisent les additifs nitrés. « Une taxe ce n’est pas suffisant, insiste Karine Jacquemart, présidente de Foodwatch. Il n’y a pas de débat sur les dangers en terme de santé publique, ceux-ci sont avérés, et des industriels savent déjà très bien s’en passer. »
Lors de l’examen de l’amendement par la commission des affaires sociales, le rapporteur général du PLFSS, Olivier Véran, a dit rejoindre « le combat de M. Ramos pour la bonne bouffe », mais a demandé que soit réalisée une étude d’impact pour l’industrie, « parce que 10 centimes par kilo, ce n’est pas complètement neutre ». Les autres membres de la commission sont passés outre l’avis négatif du rapporteur pour adopter la proposition. La semaine prochaine, M. Ramos aura l’occasion de refaire, dans l’Hémicycle cette fois, son « exposé sur le jambon et le pâté » comme l’a qualifié la présidente de la commission Brigitte Bourguignon, lors de l’examen du texte en séance publique.
> Lire aussi PLFSS : les députés infligent un revers au gouvernement avant le vote en séance
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/16/des-deputes-proposent-de-taxer-la-charcuterie-contenant-des-sels-de-nitrites_6015742_3244.html>
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21- Journée de l’alimentation : l’ONU appelle à créer un monde délivré de la faim, communiqué du 16/10/19
En cette Journée mondiale de l’alimentation, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a lancé un appel en faveur de l’élimination de la faim et « en faveur d’un monde dans lequel toutes et tous, où qu’ils se trouvent, ont accès à des aliments nutritifs et d’un coût abordable ».
A l’heure actuelle, plus de 820 millions de personnes ne mangent pas à leur faim et l’urgence climatique menace de plus en plus la sécurité alimentaire. En outre, deux milliards d’hommes, de femmes et d’enfants sont en surpoids ou obèses et les régimes alimentaires déséquilibrés font courir d’énormes risques de maladie et de décès.
« Il est inacceptable que la faim augmente alors que le monde gaspille plus d’un milliard de tonnes de nourriture chaque année », déclare le Secrétaire général dans un message vidéo. « Il est temps de changer nos modes de production et de consommation, y compris pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ».
Selon l’ONU, la transformation des systèmes alimentaires est essentielle à la réalisation de tous les objectifs de développement durable.
Le chef de l’ONU a indiqué qu’il prévoyait de convoquer un Sommet sur les systèmes alimentaires en 2021, dans le cadre de la Décennie d’action pour la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).
>> Suite à lire et vidéos à voir à
<https://news.un.org/fr/story/2019/10/1054161>
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22- Reportage. Dans le sud de la France, la traque de la bactérie xylella fastidiosa, tueuse d’oliviers, Le Monde, 17/10/19, 05h31
Rémi Barroux (Menton, Nice, envoyé spécial)
La découverte à Antibes et à Menton de la souche « pauca » qui a fait des ravages dans les oliveraies italiennes inquiète les autorités.
Dans les jardins luxuriants du Palais de Carnolès, l’ancienne résidence d’été des comtes Grimaldi à Menton (Alpes-Maritimes), entre deux pamplemoussiers, un trou à peine rebouché laisse deviner la présence passée d’un arbre. Là, un olivier multicentenaire a été arraché, fin septembre, car atteint par la bactérie xylella fastidosia.
Comme lui, deux autres oliviers voisins ont dû être coupés pour éviter tout risque de propagation de cette maladie, ravageuse pour deux cents espèces et tout particulièrement les oliviers, pour laquelle il n’existe aucun traitement curatif.
Ce parc d’un hectare, qui abrite quelque 360 espèces, a le triste privilège d’être la première zone où la sous-espèce « pauca » de cette bactérie a été découverte sur un olivier, celle-là même qui est responsable, depuis 2013, de la mort de plus de 1,5 million d’oliviers dans les Pouilles, en Italie.
> Lire aussi « Xylella fastidiosa », la peste qui anéantit les oliviers des Pouilles
Mobilisation générale
Début septembre, le ministère de l’agriculture, avait révélé l’identification de deux oliviers d’ornement contaminés dans les Alpes-Maritimes, l’un à Antibes et l’autre à Menton.
« Didier Guillaume, ministre de l’agriculture et de l’alimentation, prend très au sérieux cette alerte sanitaire », disait le communiqué, de quoi semer quelque peu la panique dans les milieux oléicoles de la région. Et décréter une mobilisation générale des agents chargés des contrôles sanitaires et de la surveillance des végétaux dans la région.
Si la bactérie « pauca » avait déjà été trouvée en 2015 sur un polygale à feuille de myrte – un arbuste à fleurs roses – dans ce même parc de Menton, seule une autre sous-espèce, « multiplex », avait été jusqu’alors identifiée sur des oliviers, en Corse en particulier.
« Menton est le cas le plus problématique car depuis 2015, ce parc faisait l’objet d’une surveillance intensive, visuelle chaque mois, avec des prélèvements tous les trimestres », indique Laurent Lasne, directeur général de la direction de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt (DRAF) pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA).
« Surveillance renforcée »
« Il y a équivalence entre la bactérie des Pouilles et celle de Menton, la situation est à prendre très au sérieux, même si elle reste maîtrisée », tempère Anne Bronner, conseillère au cabinet du ministre de l’agriculture.
Les végétaux susceptibles d’accueillir xylella ont été arrachés dans un rayon de dix mètres, ainsi que le prévoit la réglementation européenne, et une « surveillance renforcée » a été instaurée, avec des visites mensuelles sur le site contaminé et des prélèvements de végétaux. Une surveillance est aussi mise en place dans un rayon plus large de cinq kilomètres, appelé « zone tampon ».
Comment la bactérie, déjà détectée en 2015, peut-elle se retrouver active quatre ans plus tard au même endroit, et ce malgré une surveillance régulière ? « Il n’est pas impossible que les conditions de chaleur et de sécheresse aient pu favoriser une sortie de latence de la bactérie ou la fin d’une période asymptomatique[absence des symptômes permettant de détecter la maladie] », avance Philippe Reignault, directeur du laboratoire de santé des végétaux de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. Situé à Angers, il est le seul à même d’identifier xylella et ses sous-espèces.
> Lire aussi La bactérie « tueuse » « Xylella fastidiosa » détectée sur des oliviers en France
Quelque 40 000 échantillons, prélevés sur des plantes ornementales, sauvages, aromatiques ou cultivées, y ont été étudiés depuis l’arrivée de xylella sur le sol français (continent et Corse) en 2015. « Sur ce nombre, 5,5 % ont été détectés porteurs de la souche “multiplex” pour la Corse, et 2 % en région PACA, tous “multiplex” aussi à l’exception donc du cas de “pauca” en 2015 et en 2019 », détaille M. Reignault. Un intense travail est aussi fait sur la cinquantaine de « vecteurs » identifiés en France, les insectes, pour l’essentiel des cicadelles, qui transmettent la bactérie aux plantes et aux arbres hôtes.
Surveillance des filières agricoles
A Saint-Laurent-du-Var, en cette fin septembre, Aurélie Duval ratisse les herbes desséchées en bordure du Var voisin. Les cicadelles prélevées seront envoyées au laboratoire national de la santé des végétaux à Montpellier pour identification, puis à Angers, afin de vérifier si l’insecte est porteur de la bactérie.
La jeune femme est inspectrice à la Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles (Fredon) PACA. Avec une collègue, elle contrôle la zone, où une polygale à feuille de myrte a été contaminée par la sous-espèce « multiplex » en 2015.
Les oliviers présents autour d’un petit terrain de pétanque sont l’objet de toutes leurs attentions. Des coupes de branchages et de feuilles sont opérées sur ces jeunes oliviers, d’une cinquantaine d’années, qui paraissent en pleine forme. « On doit faire au minimum deux prélèvements par arbre et, surtout, bien désinfecter le sécateur entre deux coupes. Sur une zone qui a été contaminée, comme celle-là, on réalise en moyenne une centaine de prélèvements », explique Mme Duval.
Vingt-cinq personnes travaillent à la Fredon dans les deux départements touchés, avec 150 foyers infectés par xylella à gérer – ainsi, 16 000 analyses ont été effectuées dans la région, pour vingt-huit espèces trouvées positives.
« Nous surveillons les filières agricoles avec l’aide de l’Institut national de la recherche agronomique [INRA] depuis quatre ans ; vignes, agrumes, prunus, amandiers, lavandes… et, tout particulièrement, la filière oléicole, indique Marc Binot, directeur de la Fredon PACA. Grâce au passeport phytosanitaire, on vérifie aussi qu’aucun végétal ne provienne de zone contaminée, tout comme on effectue des contrôles aux sorties de bateaux arrivant de Corse pour voir si des particuliers ne ramèneraient pas des végétaux… »
Des contrôles aléatoires sont également effectués chez les pépiniéristes, et sur les axes qui arrivent d’Italie.
> Lire aussi Entre colère et peur, la Corse se mobilise contre la Xylella fastidiosa
La crainte de l’arrachage
A la suite de la publication du communiqué du ministère de l’agriculture, la Fredon a aussi reçu un grand nombre d’appels pour signaler une plante suspecte dans un jardin ou une jardinerie. « Le problème, c’est que de nombreux végétaux sont soumis au stress hydrique, avec des dessèchements, des jaunissements, symptomes de xylella, et les confusions sont faciles », avance Anne Roberti, responsable technique de la Fredon PACA.
Cette mobilisation ne rassure pourtant pas totalement les producteurs d’olives. Laurence Lessatini possède une dizaine d’hectares, sur les hauteurs de La Trinité, à quelques kilomètres au nord-est de Nice. Avec ses 1 200 à 1 300 oliviers, en conversion bio, elle produit de l’olive d’appellation d’origine protégée (AOP) de Nice. Elle craint, comme les autres cultivateurs, qu’on leur demande d’arracher les arbres, si la bactérie « pauca » venait à toucher leurs cultures, à l’instar de ce qui s’est passé en Italie.
« Si des décisions d’arrachage devaient être prises, ce serait la catastrophe. Il suffirait qu’il y ait 80 oliviers détectés malades dans la zone, pour que cela nous mange toute l’AOP de Nice », dit celle qui préside le Syndicat interprofessionnel de l’olive de Nice, une centaine de producteurs dont une trentaine d’agriculteurs, sur 3 000 hectares.
Début octobre, les oléiculteurs de la région se sont réunis, avec la DRAF et la Fredon. « On nous explique que des études et des actions sont menées, mais nous voulons des solutions sur le court terme. On demande, sans succès, depuis plusieurs années que les polygales, qui sont les plus touchées, soient arrachées, qu’une quarantaine soit mise en place. On voit des camions avec des végétaux circuler de partout, ce n’est pas normal », insiste Laurence Lessatini.
Les mesures de lutte préconisées par l’Europe pourraient changer, notamment au niveau des distances dans les zones dans lesquelles l’arrachage serait obligatoire en cas de présence de la bactérie. « Si on passe de dix à cent mètres, on est mort. Dans un cas, cela représente quatre oliviers, dans l’autre, c’est la fin du monde », prévient l’oléicultrice.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/17/dans-le-sud-de-la-france-la-traque-de-la-bacterie-xylella-fastidiosa-tueuse-d-oliviers_6015806_3244.html>
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23- La pêche électrique ravage les fonds marins, EurActiv, 17/10/19, 10:57
Stéphanie Senet | Le Journal de l'Environnement
Moitié moins d’espèces dans les fonds marins, voici ce que révèle une étude britannique à paraître et qui analyse l’impact de la pêche électrique sur les écosystèmes. Un article de notre partenaire, le Journal de l’Environnement.
Pour parvenir à ces conclusions, les scientifiques du Cefas, l’équivalent britannique de l’Ifremer, ont comparé deux zones de pêche britanniques de taille et de composition sédimentaire similaires. Et dont les écosystèmes sont semblables. Seule différence : des chalutiers à perche, notamment électriques, opèrent dans la première. Ils ont ensuite analysé l’importance et l’état des espèces halieutiques à l’aide de chaluts (dix à panneaux et un de fond). « C’est la méthodologie standard pour étudier l’impact d’un engin de pêche sur les écosystèmes. C’est le même protocole qu’avait suivi le Cefas lorsqu’il avait documenté les impacts du chalut classique à panneaux », note Didier Gascuel, professeur en écologie halieutique à Agro Campus Ouest.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/plan-te/news/la-peche-electrique-ravage-les-fonds-marins/>
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24- L'Australie choquée par un reportage sur l'abattage massif de chevaux de course, AFP, 18/10/19, 11:00
Des milliers de chevaux de course à la retraite sont abattus à "une échelle industrielle" en Australie pour le compte du secteur agro-alimentaire, a révélé une enquête journalistique qui a poussé vendredi les autorités à réagir.
L'abattage de chevaux de course n'est en soi pas illégal en Australie mais, au terme d'une enquête menée pendant deux ans, la chaîne Australian Broadcasting Corporation (ABC) a affirmé jeudi que cette pratique était beaucoup plus répandue que ce que l'on croyait.
La chaîne affirme que 8.500 chevaux cessent de participer chaque année à des courses.
Le secteur des courses hippiques affirme que moins d'un pour cent finissent à l'abattoir ou à l'équarrissage. Certains Etats comme la Nouvelle-Galles du Sud imposent que l'on réserve une seconde existence à tous les animaux cessant de courir.
Mais à en croire Paul McGreevy, professeur de sciences du comportement et du bien-être animalier à l'Université de Sydney, qui étudie les pur-sang depuis 25 ans, environ 4.000 bêtes "disparaissent" chaque année.
"Nous parlons de la destruction d'animaux à une échelle industrielle", a-t-il dit à ABC. "Nous voyons des animaux souffrir. Je ne crois pas que quiconque dans le secteur puisse défendre cette pratique."
La Coalition pour la protection des chevaux de course a de son côté indiqué avoir surveillé pendant deux ans un abattoir au nord de Brisbane, la capitale du Queensland, pour arriver à la conclusion qu'il tuait 500 chevaux par mois.
"C'est un abattoir qui tue des chevaux pour la consommation humaine", a indiqué à ABC un responsable de la Coalition, Elio Celotto. La chaîne a aussi diffusé des images montrant selon elle des employés infliger des coups aux animaux.
La viande "part vers plusieurs pays européens, au Japon, en Russie", poursuit M. Celotto.
La chaîne est également parvenue à identifier certains des animaux tués dans l'abattoir en retrouvant leur trace dans le registre officiel en ligne du secteur hippique, l'Australian Stud Book.
Elle avance ainsi que 300 bêtes, qui avaient remporté un total de près de cinq millions de dollars australiens (trois millions d'euros) en courses, avaient été abattues en 22 jours.
Le ministre des courses de l'Etat du Queensland Stirling Hinchliffe a jugé choquantes ces accusations et indiqué que des inspecteurs avaient été envoyés vendredi dans cet abattoir.
"Les mauvais traitements contre les animaux sont abominables", a-t-il dit. "Les accusations de cruauté animale feront l'objet d'une enquête."
Giles Thompson, directeur des courses dans l'Etat du Victoria, s'est dit "écoeuré par les images horribles" qui ont été diffusées à quelques jours de The Everest de Sydney, la course la mieux dotée au monde sur gazon, et à moins d'un mois de la Melbourne Cup, principale compétition hippique du pays.
"Le bien-être des chevaux n'est pas négociable pour l'industrie hippique australienne et la priorité pour tous doit être de trouver un refuge pour tous les pur-sang en bonne santé qui cessent de courir", a-t-il dit.
<https://information.tv5monde.com/info/l-australie-choquee-par-un-reportage-sur-l-abattage-massif-de-chevaux-de-course-327523>
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25- "La forêt debout", modèle économique pour sauver l'Amazonie, AFP, 18/10/19, 15:00
Kelly Velasquez & Catherine Marciano
Le Brésilien Carlos Nobre, climatologue et membre du GIEC récompensé du prix Nobel de la Paix en 2007, prône un nouveau modèle bio-économique pour l'Amazonie qui maintienne "la forêt debout", idée partagée par de nombreux participants à un "synode" en cours au Vatican.
Carlos Nobre, qui a contribué à un rapport scientifique destiné à cette assemblée d'évêques consacrée à la région panamazonique (du 6 au 27 octobre), souligne que "l'Amazonie a un grand potentiel économique" susceptible de "bénéficier socialement à toutes les populations indigènes et (de) préserver leurs traditions".
"La +forêt debout+ génère davantage de produits ayant une valeur économique pour le présent et le futur que la destruction de la forêt et son remplacement par des terres agricoles ou minières", insiste ce Brésilien qui ausculte l'Amazonie depuis quarante ans et a fait partie du GIEC (groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) récompensé par le prix Nobel en 2007.
"La science doit chercher des solutions et pas seulement parler des risques. Nous devons trouver les voies d’une économie qui maintient la forêt debout", souligne-t-il, en jugeant les possibilités "innombrables".
Quarante-deux scientifiques internationaux ont préparé pour le synode un état des lieux chiffré assorti de recommandations. Parmi elles: maîtriser de nouvelles technologies et bio-industries de haute valeur, par exemple dans les domaines pharmaceutique, alimentaire ou cosmétique.
- Açai et babassu -
La forêt rengorge notamment de baies açaï (aux propriétés médicinales), de palmiers babassu (huile utilisée en cosmétique), de châtaignes ou encore de cacao.
Ces activités pourraient être encadrées par des normes écologiques strictes, tout en protégeant les droits des populations, avancent les scientifiques qui regrettent que les pays d'Amazonie aient choisi un modèle impliquant un usage intensif des terres.
"Pour qu’une classe moyenne émerge en Amazonie, il faut apporter une valeur ajoutée aux produits de la forêt, qui ont une très grande valeur intrinsèque", dit Carlos Nobre.
"Il nous faudrait une révolution industrielle et scientifique, de sorte que l’Amazonie et ses populations s'approprient cette valeur et aient une meilleure qualité de vie!", ajoute-t-il.
La surabondance naturelle d'eau, de chaleur et d'humidité fait que les écosystèmes de l'Amazonie abritent environ 10 à 15% de la biodiversité terrestre.
Au cours des deux premières semaines du synode, des évêques venus très majoritairement d'Amazonie, une poignée de représentants des peuples indigènes et des experts internationaux ont dénoncé avec force le sort de populations parfois menacées de mort par les prédateurs économiques de la forêt.
A l'instar de Felicio de Araujo Pontes, procureur brésilien qui s'est spécialisé dans la défense des peuples indigènes et s'insurge contre le modèle économique dominant dans son pays (élevage bovin et monoculture de soja).
"D'un point de vue économique, cela vaut la peine de garder cette forêt debout", dit-il aussi, déplorant "une mentalité colonialiste qui persiste avec l'idée d'une supériorité sur le peuple de la forêt".
- Constitution bafouée -
Mgr Roque Paloschi, archevêque de Porto Velho (Etat brésilien du Rondônia), rappelle pour sa part que les peuples autochtones ont été lésés dans son pays sur la question de la répartition des terres.
"La Constitution de 1988 prévoyait qu'en 1993 toutes les terres des peuples indigènes devaient être délimitées, homologuées et enregistrées. Un tiers d'entre elles l'ont été, les autres ont été envahies par les chercheurs d'or, les industries minières et les industries du pétrole et du bois", déplore l'évêque.
Carlos Nobre, battant en brèche les affirmations des climato-sceptiques, se dit très inquiet pour l'Amazonie, répartie entre neuf des douze pays de l'Amérique du Sud, principalement le Brésil.
"La science est en train de démontrer que sommes très proches d’un point de non-retour", souligne-t-il, estimant que "60 à 70% de la forêt amazonienne pourrait disparaître dans les 30 à 50 prochaines années".
"Nous devons freiner la déforestation et parvenir à zéro déboisement dans les années à venir. Et nous devons lutter contre le réchauffement climatique", préconise le climatologue. Aujourd’hui 15% de la forêt a déjà disparu en raison de la déforestation et des incendies souvent volontaires.
<https://information.tv5monde.com/info/la-foret-debout-modele-economique-pour-sauver-l-amazonie-327518>
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En audio
26- Cyril Dion face aux auditeurs, France Inter, Le téléphone sonne, 08/10/19, de 19h15 à 20h
Fabienne Sintes
A l’occasion de la sortie en France du documentaire « Tout est possible » - qui raconte l’expérience de création d’une ferme éco-responsable en Californie – le Téléphone Sonne reçoit le réalisateur et militant écologiste Cyril Dion, qui a prêté sa voix au film.
> Emission (38 minutes) à (ré)écouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/le-telephone-sonne/le-telephone-sonne-08-octobre-2019 <https://www.franceinter.fr/emissions/le-telephone-sonne/le-telephone-sonne-08-octobre-2019>>
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En images
27- L'Ile-de-France, nouveau terrain de jeu du chanvre, AFP vidéo, 11/10/19, 11:29
Dans un village de Seine-et-Marne, la récolte du chanvre qui a débuté en septembre est sur le point de s'achever. Après une quasi-disparition, le chanvre fait son retour en France avec de nouveaux usages, notamment dans le bâtiment.
> Reportage à voir à :
<https://www.boursorama.com/videos/actualites/l-ile-de-france-nouveau-terrain-de-jeu-du-chanvre-52e097ab8872d5b3a74e2b0eb0f7c460>
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28- Des drones pour traiter les champs de maïs avec des trichogrammes, Actu-environnement.com, 11/10/19
Baptiste Clarke
Les trichogrammes sont de minuscules guêpes destinées à lutter contre la pyrale du maïs. Une alternative aux pesticides d'autant plus efficace lorsqu'elle est effectuée par drone. Reportage vidéo près d'Agen (47).
Les trichogrammes sont de minuscules guêpes, à peine perceptibles à l'œil nu. Des milliers d'entre elles peuvent être contenues dans une capsule grosse comme une bille. Ces insectes commercialisés sont utilisés par des agriculteurs comme alternative aux produits chimiques de synthèse pour lutter contre la pyrale du maïs qui peut ravager une récolte.Le
>> Reportage vidéo à voir à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/drone-mais-pyrale-trichogramme-guepe-pesticide-34205.php4>
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29- Agriculture : une seconde vie pour les fruits abîmés, France 3, le 12/13 national, 12/10/19
Ils n'ont pas beaucoup de succès sur leurs étales, ce sont les fruits abîmés. Pourtant, une entrepreneuse a décidé de combattre le gaspillage et de ramasser tous les fruits, quelles que soient leurs formes. Les journalistes de France 3 l'ont rencontré en Ardèche.
C'est un petit délice qu'elle ne veut pas gâcher. Aurélia ramasse des pommes tombées au sol, mais pas seulement, car avec l'accord de 26 agriculteurs, elle récolte prunes, poires et autres châtaignes abandonnées. Tout le monde y trouve son compte. "Je constate que beaucoup d’agriculteurs sont contents que je vienne ramasser les fruits qu'ils ne prendraient pas. Cela soulage l'arbre et surtout les fruits qui ne sont pas récoltés sont des nids à insectes et à maladie qu'il faut enlever de la parcelle", explique l'agricultrice Aurélia Etienne.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/agriculture-une-seconde-vie-pour-les-fruits-abimes_3656405.html>
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30- [Vidéo] Santé : 40 dépôts de plainte contre le glyphosate, DNA, 16/10/19, 17:37
Jean-Daniel Kientz
A l’initiative du mouvement national Campagne Glyphosate, une soixantaine de citoyens ont été dépistés positifs au glyphosate, un produit chimique servant à l’élimination de «mauvaises herbes ». Ce dépistage a eu lieu en avril à Colmar et le résultat avait été dévoilé lors de la Foire Ecobio, en juin. Suite à ce constat, 40 plaignants, dont des enfants, ont déposé plainte ce mercredi après-midi auprès du TGI à Colmar pour mise en danger de la vie d’autrui, tromperie aggravée et atteinte à l’environnement.
> Vidéo à voir à :
<https://www.dna.fr/actualite/2019/10/16/video-sante-40-plaintes-contre-le-glyphosate>
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31- Auprès de mon arbre, France 2, 13h15 le samedi, 19/10/19
Ce samedi, 13h15 vous raconte l'histoire d'agriculteurs qui ont renoué avec la nature. Leur histoire commence par un changement de vie. Originaires de Paris et Bruxelles, partis de la ville pour s’installer à la campagne, Anne-Catherine et Nicolas Petit ont tout quitté en 2001 pour devenir éleveurs de poulets bio dans le Gers. Quand ils se sont installés sur leur parcelle, c’était un désert végétal : plus un seul arbre vaillant, seuls quelques peupliers moribonds étaient encore debout. Au fil du temps, ils ont replanté 8000 arbres et arbustes. Avec eux ont réapparu insectes, oiseaux, humus. Les arbres servent aussi de refuges pour les poussins qui grandissent à l’air libre. Cette forme d’agriculture, qui associe sur une même parcelle arbres, cultures et animaux s’appelle l’agroforesterie. Aujourd'hui, la ferme de la famille Petit est devenue une référence en la matière.
> Un reportage (31 min) de John Paul Lepers, Thibault Pomares et Eric Chevallier à (re)voir à :
<https://www.france.tv/france-2/13h15-le-samedi/1082145-aupres-de-mon-arbre.html>
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– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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