[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 1 publication & 2 annonces (mercredi 23 octobre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 23 Oct 08:04:11 CEST 2019


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
–> Un accès 'rapide' direct à la source de l'article (hors abonnement) par un lien hypertexte sur son intitulé dans le sommaire ; si un lien vers un article ne fonctionne pas, vous pouvez retrouver son contenu dans le corps du mail à l'item correspondant.
–> Un accès 'lent' et plus complet dans le corps du mail sous le sommaire et les extraits, incluant les articles réservés aux abonnés, des liens vers d'autres articles sur le même sujet et des pour en savoir plus (sources, etc.).
1- Des personnes aux infrastructures : comment créer des sociétés résilientes face aux catastrophes <https://cordis.europa.eu/article/id/410190-from-people-to-infrastructure-creation-of-disaster-resilient-societies/fr>, Cordis pour Europa, 08/10/19
2- Entretien. Nicolas Hulot : «Ecoutons le cri d’alerte de nos enfants» <http://www.leparisien.fr/environnement/nicolas-hulot-ecoutons-le-cri-d-alerte-de-nos-enfants-14-10-2019-8172819.php>, Le Parisien, 14/10/19, 19h35
3- L’écoféminisme, contre l’organisation sexiste de la société et la destruction de l’environnement <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/10/16/l-ecofeminisme-contre-l-organisation-sexiste-de-la-societe-et-la-destruction-de-l-environnement_6015645_3232.html>, Le Monde, 16/10/19, 00h07
4- Entretien. Jeremy Rifkin : « La survie de notre espèce dépend de la transformation de nos modes de production » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/16/jeremy-rifkin-la-survie-de-notre-espece-depend-de-la-transformation-de-nos-modes-de-production_6015648_3234.html>, Le Monde, 16/10/19, 01h21
5- Interview. Jeremy Rifkin : « Si la France continue d’opter pour le nucléaire, elle ira dans le mur » <https://www.nouvelobs.com/economie/20191016.OBS19886/jeremy-rifkin-si-la-france-continue-d-opter-pour-le-nucleaire-elle-ira-dans-le-mur.html>, L’Obs, 16/10/19, 17h48
6- Entretien Make.org : la technologie au secours de la démocratie <http://www.entrepreneursdavenir.com/actualites/make-org-la-technologie-au-secours-de-la-democratie/>, Entrepreneurs d’avenir, 16/10/19
7- En Bolivie, la colère des indigènes contre la politique environnementale d'Evo Morales <https://information.tv5monde.com/info/en-bolivie-la-colere-des-indigenes-contre-la-politique-environnementale-d-evo-morales-327284>, AFP, 17/10/19, 00:00
8- Les épargnants boudent toujours la finance verte <https://www.lemonde.fr/argent/article/2019/10/18/les-epargnants-boudent-toujours-la-finance-verte_6015962_1657007.html>, Le Monde, 18/10/19, 06h00
9- Pacte productif : lancement d'une consultation sur une économie zéro carbone en 2050 <https://www.actu-environnement.com/ae/news/carbone-pacte-productif-mtes-economie-34252.php4>, Actu-environnement.com, 18/10/19
10- Les Hauts-de-France en pointe sur l’économie responsable <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/19/les-hauts-de-france-en-pointe-sur-l-economie-responsable_6016149_3234.html>, Le Monde, 19/10/19, 08h48
11- A Montréal, l"immense déception" des jeunes face au bilan environnemental de Trudeau <https://information.tv5monde.com/info/montreal-limmense-deception-des-jeunes-face-au-bilan-environnemental-de-trudeau-327758>, AFP, 19/10/19, 17:00
12- Suisse : un résultat électoral historique pour les partis écologistes <https://www.lemonde.fr/international/article/2019/10/20/les-suisses-votent-ce-week-end-pour-elire-leur-parlement_6016214_3210.html>, Le Monde, 20/10/19, 08h30
13- L'élection canadienne illustre le fossé entre partisans du pétrole et défenseurs de l'environnement <https://information.tv5monde.com/info/l-election-canadienne-illustre-le-fosse-entre-defenseurs-du-petrole-et-de-l-environnement>, AFP, 20/10/19, 22:00
14- Enquête. La finance verte peut-elle sauver le monde ? <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/20/la-finance-peut-elle-sauver-le-monde_6016237_3234.html>, Le Monde, maj le 21/10/19 à 06h26
15- Désireux de créer de nouvelles manières de vivre ensemble, les écovillages se multiplient en Europe <https://dailygeekshow.com/nouvelles-manieres-de-vivre-ensemble-ecovillages-se-multiplient-en-europe/>, Daily Geek Show, 22/10/19
En audio
16- Un "New Deal vert" à la rescousse de la planète ? <https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement/un-new-deal-vert-a-la-rescousse-de-la-planete>, France Culture, De cause à effets, 20/10/19, de 16h à 17h
Une publication
17- Le New Deal Vert Mondial - Pourquoi la civilisation fossile va s'effondrer d'ici 2028. Le plan économique pour sauver la vie sur Terre <http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-Le_New_Deal_Vert_Mondial-591-1-1-0-1.html>, de Jeremy Rifkin, Editions Les Liens qui Libèrent, 16/10/19
Deux annonces
18- La semaine de l’info constructive <http://www.new6s.be/index.php/evenements/la-semaine-constructive>, Imagine demain le monde, 21-27 octobre 
19- « Humanisons le progrès » : invitation au Parlement des Entrepreneurs d'avenir <https://parlement2020.entrepreneursdavenir.com/>, Paris (75016), 22 & 23 janvier 2020

Bien à vous,
Florence

NB : En pied de page de chaque message, vous disposez d’une adresse url qui vous permet de vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner directement à votre gré.

DOSSIERS DU JOUR : — L’âge du progrès a abouti au dérèglement climatique. Nous entrons dans une nouvelle ère et avec elle, nous engageons une nouvelle économie mondiale, une nouvelle société, de nouveaux modes de consommation, de vie… où les notions de résilience, de décroissance, d’acclimatation, d’adaptation sont déterminantes. Quel plan économique pour sauver la vie sur terre ? C’est le sujet du dernier livre de Jeremy Rifkin "Le New Deal vert mondial". (cf. item 4, 5, 16 & 17)
— Alors que la mobilisation contre le réchauffement climatique prend de l’ampleur, les Etats se tournent vers les financiers, qui multiplient obligations et autres fonds « durables ». Mais les épargnants boudent ces fonds et l’impact des portefeuilles verts sur les émissions de CO2 reste difficile à mesurer. (cf. item 8 & 14)
INITIATIVES DU JOUR : — Make.org qui vient de remporter le Talent Award for Democracy. L’occasion de découvrir un secteur en pleine expansion : les Civic Tech. (cf. item 6)
— Dans les Hauts-de-France près d’un millier de projets illustrent la dynamique instaurée pour transformer la région et en faire l’une des plus avancées d’Europe en matière de transition énergétique et de technologies numériques. (cf. item 10)
— Le terme écovillage désigne de nombreux modèles de communautés dont le but est d’adopter un environnement social d’entraides à l’impact nul sur l’écosystème. Pour y parvenir, plusieurs aspects sont intégrés, notamment la permaculture, la construction écologique, l’utilisation d’énergies renouvelables, etc. (cf. item 15)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Des personnes aux infrastructures : comment créer des sociétés résilientes face aux catastrophes, Cordis pour Europa, 08/10/19

En ce qui concerne les sociétés, lorsque nous parlons de «catastrophe», nous pensons tout de suite à des phénomènes liés au changement climatique, tels que les inondations. Cependant, il existe de nombreux types de catastrophes, dont les tremblements de terre, les éruptions volcaniques, les événements météorologiques spatiaux, les catastrophes industrielles et les menaces terroristes et criminelles. L’UE entend réduire les pertes en termes de vies humaines et de dommages matériels engendrées par toutes ces sources de détresse humaine.
La protection face aux catastrophes constitue l’un des principaux éléments qui permettent aux sociétés d’assurer leur bon fonctionnement. Rares sont les fonctions sociétales qui ne sont pas exposées, dans une certaine mesure, à des catastrophes naturelles ou d’origine humaine et aux questions connexes relatives à la sécurité et à la résilience.
>> Suite à lire à :
<https://cordis.europa.eu/article/id/410190-from-people-to-infrastructure-creation-of-disaster-resilient-societies/fr>
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2- Entretien. Nicolas Hulot : «Ecoutons le cri d’alerte de nos enfants», Le Parisien, 14/10/19, 19h35
Propos recueillis par Frédéric Mouchon

L’ancien ministre, qui participe mardi soir à une émission spéciale de France 2 consacrée à l’écologie, appelle les gouvernements à «sortir des promesses pour rentrer dans un effort de guerre».
Près de 14 mois après l'annonce surprise de sa démission du gouvernement, le 28 août 2018, Nicolas Hulot sera mardi 15 octobre le « grand témoin » de l'Emission pour la Terre sur France 2. Avant ce rendez-vous, l'ancien ministre de la Transition écologique et solidaire, très discret ces derniers mois, s'est confié en exclusivité au Parisien/Aujourd'hui en France.
Retrouvant sa liberté de parole, Nicolas Hulot appelle l'exécutif à en faire « beaucoup plus » pour l'environnement et exprime son soutien aux marches pour le climat qui se sont multipliées en France et à l'étranger à l'initiative de la jeunesse. « Ce que nous disent ceux qui descendent dans la rue, c'est que grande messe climatique après grande messe climatique, l'habitabilité de notre planète est désormais en jeu », prévient-il, disant avoir ressenti « une colère froide » devant « la morgue avec laquelle certains ont traité Greta Thunberg ».
Vous serez mardi soir le fil rouge d'une émission spéciale de France 2 consacrée à l'écologie. Après des mois d'une relative diète médiatique, pourquoi avoir accepté d'y participer ?
France Télévisions a approché la fondation (Fondation Nicolas Hulot, NDLR) pour que l'on s'associe à cet événement. Ils nous ont convaincus de leur volonté de s'impliquer de plus en plus sur ces questions d'écologie, en interne mais aussi au niveau éditorial au sein des programmes qu'ils proposent. Quand le service public affiche un intérêt sincère pour cette problématique, c'est le rôle de la fondation de les accueillir à bras ouverts. J'ai donc donné mon accord pour y participer. Et je trouve que c'est le bon moment.
Pourquoi ?
Car autour de la question des changements climatiques et des actions à mener pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, il y a malheureusement une propension actuellement à tomber dans les polémiques. Ce climat de défiance permanent conduit à l'échec. Et je crois que l'on a besoin d'émissions comme celle-ci qui se veulent, au contraire, rassembleuses, apaisées, mobilisatrices et non culpabilisantes. Il faut créer un cercle vertueux entre le pouvoir et la volonté des citoyens de s'engager et le devoir et la faculté des politiques d'agir.
Quel message allez-vous délivrer ?
Vous pouvez faire votre part. Il faut encourager tout ce qui va dans le sens d'une mutualisation de nos efforts. En fonction de ses moyens, si tout le monde était vertueux dans sa vie quotidienne, cela permettrait de faire 20 % du chemin par rapport à nos objectifs énergétiques et climatiques. Et ce faisant, cela donnerait un mandat implicite aux pouvoirs publics pour faire les 80 % d'efforts restant. L'objectif, en montrant la voie individuellement, est d'encourager les acteurs politiques à aller plus vite et plus loin.
Que pensez-vous d'un mouvement comme Extinction Rebellion ?
Il y a dans la manifestation de l'inquiétude pour l'avenir un changement de ton qui ne devrait étonner personne. Il doit être pris en compte par les autorités de tous les pays pour éviter que les choses ne s'enveniment. C'est une réponse au sentiment de ne pas être entendu ou, plus précisément, que le traitement de la crise est insuffisant face à l'accélération de l'emballement des phénomènes. A titre personnel, je ne prône pas la désobéissance civile, mais je ne juge pas non plus ceux qui l'utilisent, à condition qu'elle reste strictement non violente. A chacun sa méthode.
> Lire aussi Extinction Rebellion : qui sont ces militants verts ?
Mais quand les jeunes se mobilisent lors de marches pour le climat, on sent que certains élus les regardent de haut ?
Il y a une défiance croissante des citoyens vis-à-vis des politiques qui n'est pas saine et je déplore que ces derniers ne s'inspirent pas suffisamment de ces mouvements citoyens et de ce que les jeunes ont à dire. Ecoutons ce cri d'alerte de nos enfants. Comprenons leur indignation, leurs peurs et leur colère et recevons leur message avec un esprit positif. C'est normal qu'ils s'inquiètent, car c'est eux qui risquent de subir à terme des situations inhumaines. Ce que nous disent ceux qui descendent dans la rue, c'est que grande messe climatique après grande messe climatique, l'habitabilité de notre planète est désormais en jeu. Et qu'il faut désormais sortir des promesses pour rentrer dans un effort de guerre.
Certains élus, y compris au sein du gouvernement, ont vivement critiqué les discours de Greta Thunberg en l'attaquant même personnellement.
Je déplore ce règne du pugilat. Il faut arrêter de mijoter nos petits préjugés et ne pas tomber dans le simplisme. Car derrière cette bouillie d'écume, on y perd l'essentiel. Peut-être que Greta Thunberg nous bouscule un peu, mais c'est une voix de la jeunesse qui a toute sa légitimité et elle n'est que l'expression d'une inquiétude que je partage. Je n'ai pas à juger des modes d'action des uns et des autres, tant que l'on reste dans la non-violence. Mais j'ai ressenti une colère froide quand j'ai vu la morgue avec laquelle certains ont traité Greta Thunberg. Ce mépris à son égard est ignoble, car c'est comme si l'on faisait un bras d'honneur à l'avenir de nos enfants. Se moquer de son attitude, lorsqu'on sait, en outre, qu'elle est atteinte du syndrome d'Asperger, relève d'une forme d'indécence. Mais vous connaissez le proverbe : quand le sage montre la Lune, l'imbécile regarde le doigt.
Depuis que vous avez quitté le gouvernement, estimez-vous que la protection de l'environnement est mieux traitée par le gouvernement ?
Je vois bien quelques signaux intéressants, notamment la volonté affichée par Emmanuel Macron lors du G7 face à la politique de Bolsonaro. Dans une Europe qui doute d'elle-même, la France est plutôt meilleure que les autres en la matière. Elisabeth Borne, Brune Poirson et Emmanuelle Wargon sont à la manœuvre avec courage. Mais comme je suis exigeant pour mon pays, pour l'avenir de la jeunesse, je pense qu'il faut faire beaucoup plus avec une approche systémique. Et tomber dans l'autosatisfaction serait une faute. Mais je ne suis pas là pour donner des bons ou des mauvais points. En ce moment, se tient la réunion de 150 Français au sein de la Convention citoyenne pour le climat. Ces citoyens doivent donner une impulsion et nous imposer cette exigence dans l'action. Et le gouvernement devra suivre. La seule chose qui devrait nous effrayer est de céder à une forme de résignation sur ces sujets. Nous avons une exigence de lucidité.
Comment avez-vous réagi à la suite de l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen ?
Cela m'a fait penser à une phrase de Peter Ustinov : Si le monde explose, la dernière voix audible sera celle d'un expert, disant que la chose est impossible. Je pense qu' en matière de protection autour des sites Seveso, les normes sont essentielles. Car lorsqu'une catastrophe se produit, on le voit : on est toujours dépassé par les événements. Souvenez-vous de ce qui s'est passé à Fukushima : ça a été panique à bord.
EDF vient d'annoncer que le réacteur nucléaire de nouvelle génération EPR coûtera au moins 12,4 milliards d'euros, soit un nouveau dérapage d'1,4 milliards. Vous dites stop ou encore ?
Je réponds simplement : jusqu'où peut-on aller trop loin dans l'illusion nucléaire?
A quoi ressemble votre quotidien maintenant que vous n'êtes plus ministre ?
Je suis aux côtés de ma fondation pour encourager et soutenir des initiatives, faire des plaidoyers pour la mise en œuvre de certaines politiques publiques, appeler à une meilleure compréhension entre les élus et les attentes des citoyens. Je profite aussi de cette période où j'ai davantage de temps pour écrire un livre qui sortira au printemps 2020 sur la question du progrès et du sens qu'on lui donne. Pourquoi, dans cette société où l'on dispose d'une profusion de moyens, se retrouve-t-on dans une telle situation de crise. Je me demande, en fait, à quel moment le progrès a déraillé et est devenu un malentendu.
<http://www.leparisien.fr/environnement/nicolas-hulot-ecoutons-le-cri-d-alerte-de-nos-enfants-14-10-2019-8172819.php>
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3- L’écoféminisme, contre l’organisation sexiste de la société et la destruction de l’environnement, Le Monde, 16/10/19, 00h07
Catherine Vincent  

Le terme, qui postule un lien entre l’oppression des femmes et la destruction de la nature, est apparu en 1974 sous la plume de la militante féministe Françoise d’Eaubonne. Depuis, ce courant de pensée ne cesse de s’étendre. 
Histoire d’une notion. Lors des récentes marches pour le climat, d’étranges pancartes ont surgi dans les rues de France. « Pubis et forêts, arrêtons de tout raser » ; « Ma planète, ma chatte, sauvons les zones humides », proclamaient-elles.
Des slogans relevant à la fois de l’écologie et du féminisme – autrement dit : de l’écoféminisme, un mot-valise qui s’invite de plus en plus fréquemment dans le débat des idées politiques. Des intellectuel(le)s de premier ordre s’en réclament, des manifestations sont menées en son nom, des ouvrages entiers lui sont consacrés.
Pourtant, il y a quelques années encore, le terme, qui désigne le lien théorique existant entre l’oppression des femmes et la destruction de la nature, était quasi inconnu en France. Un paradoxe, puisque c’est dans ce pays qu’il fut forgé pour la première fois, il y a près d’un demi-siècle, sous la plume de l’écrivaine libertaire Françoise d’Eaubonne.
> Lire aussi  Françoise d'Eaubonne, une figure du féminisme français
Née en 1920, dans une famille bourgeoise désargentée, membre du Parti communiste jusqu’en 1956, cette militante convaincue établit très vite une synthèse entre lutte de classe et lutte féministe. Plus âgée que la plupart des militantes du Mouvement de libération des femmes (MLF) des années 1970, cet électron libre s’engage activement pour le mouvement homosexuel, et se passionne très tôt pour la problématique environnementale. En 1974, elle publie Le Féminisme ou la mort. Le mot « écoféminisme » y apparaît pour la première fois.
« En postulant que la même matrice idéologique a conduit à la domination des hommes sur les femmes et au saccage de la nature, [elle] dénonce non seulement l’organisation sexiste de la société, mais surtout lui impute la responsabilité de la destruction de l’environnement », résume Caroline Goldblum, auteure du récent ouvrage Françoise d’Eaubonne et l’écoféminisme (Le Passager clandestin, 2019, 132 p., 10 euros).
« Des valeurs longtemps bafouées »
A l’opposé des valeurs de destruction masculines, Mme d’Eaubonne estime que « les valeurs du féminin, si longtemps bafouées (…), demeurent les dernières chances de survivance de l’homme lui-même ». Au pays du féminisme constructiviste fondé par Simone de Beauvoir (« On ne naît pas femme, on le devient »), cette position teintée d’essentialisme passe mal. Elle explique en partie l’oubli dont a pâti l’œuvre de cette pionnière de la décroissance, et la singulière frilosité de la France à envisager l’articulation entre écologie et féminisme.
Car, ailleurs en revanche, depuis des décennies, ce courant de pensée ne cesse de s’étendre. Notamment dans les pays anglo-saxons. « C’est à la fin des années 1970 qu’un véritable mouvement s’autoproclamant “écoféministe” prend naissance, parmi les féministes pacifistes et antinucléaires états-uniennes et britanniques », note Jeanne Burgart Goutal, professeure agrégée de philosophie (« L’écoféminisme et la France : une inquiétante étrangeté ? », revue Cités 2018/1, n° 73). Aux Etats-Unis, l’accident nucléaire de Three Mile Island (Pennsylvanie), survenu en mars 1979, entraîne la création de l’organisation Women for Life on Earth. En Angleterre, un groupe de femmes se mobilise contre l’installation de missiles nucléaires à Greenham Common. Dans le même temps, tout autour du globe émergent des luttes articulant enjeux écologistes et féministes – tel le mouvement Chipko contre la déforestation dans le nord de l’Inde.
Plus encore qu’une critique théorique articulant domination des femmes et de la nature par le patriarcat, l’écoféminisme est ainsi devenu, au fil du temps, un terme générique pour désigner les tendances militantes engagées dans ces combats.
« Régénérer, réhabiliter »
S’il comprend toujours une analyse critique radicale sur le patriarcat et le capitalisme, ce mouvement peut-être plus ou moins matérialiste, différentialiste, éthique ou spiritualiste. « Son histoire reste encore largement à écrire – et surtout, elle s’écrit au présent », remarque Mme Burgart Goutal dans la revue Multitudes, qui a consacré à l’écoféminisme un numéro entier à l’été 2017 (n° 67).
Un présent dans lequel la France, sur le terrain des idées, retrouve timidement sa place. Sous l’impulsion d’une poignée de chercheuses et de l’éditrice Isabelle Cambourakis, dont la collection féministe, « Sorcières », accorde une large place à cette thématique.
> Lire aussi  En 2018, vous ne verrez plus le réchauffement climatique comme une fatalité grâce à la philosophe Emilie Hache
La philosophe Emilie Hache, qui y a dirigé sous le titre Reclaim (Cambourakis, 2016) un recueil d’écrits états-uniens, insiste sur la dimension « expérimentale et créative du corpus écoféministe, trop souvent ignoré ». Reclaim, terme emprunté au vocabulaire écologique, signifie ici le fait de « régénérer », de « réhabiliter » à la fois la nature et la féminité.
Un objectif au cœur de l’écoféminisme, auquel les personnalités politiques elles-mêmes semblent désormais ne pas être insensibles. Le 10 janvier, Delphine Batho, présidente de Génération Ecologie, affirmait ainsi à L’Obs que « l’expérience commune des femmes de la mise à l’écart du pouvoir dans tous les domaines (…) les rend plus promptes à transformer ce pouvoir et à réinventer une relation positive au vivant ». Tandis que Ségolène Royal, ambassadrice chargée de la négociation internationale pour les pôles, estimait, le 6 mars, sur le site FigaroVox, « qu’il y a, entre les violences faites aux femmes et les violences faites à la nature, une vraie ressemblance ».
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/10/16/l-ecofeminisme-contre-l-organisation-sexiste-de-la-societe-et-la-destruction-de-l-environnement_6015645_3232.html>
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4- Entretien. Jeremy Rifkin : « La survie de notre espèce dépend de la transformation de nos modes de production », Le Monde, 16/10/19, 01h21
Propos recueillis par  Marie Charrel  

Pour l’économiste américain, dont le nouveau livre « Le New Deal vert mondial» sort mercredi, les marchés seront les alliés de la transition énergétique. 
Alors que l’accélération du réchauffement climatique incite au pessimisme, il est encore possible d’éviter le pire. Dans son nouvel ouvrage publié le 16 octobre, Le New Deal vert mondial (Les Liens qui libèrent, 304 pages, 21,80 euros), le célèbre économiste américain Jeremy Rifkin décrit comment construire en quelques années une société fonctionnant à 100 % grâce aux énergies renouvelables. A condition que les gouvernements soutiennent plus activement la transition…
Votre nouvel ouvrage affirme que la civilisation fondée sur les énergies fossiles va s’effondrer d’ici à 2028. Pourquoi cette date ?
Nous sommes à l’aube d’une transformation majeure au sein de nos infrastructures, relevant de la « destruction créatrice » décrite par l’économiste Joseph Schumpeter [1883-1950]. Beaucoup n’en ont pas pris encore la mesure, car les énergies solaires et éoliennes ne comptaient que pour 3 % de la capacité énergétique mondiale en 2017. C’est encore peu au regard des énergies fossiles, mais c’est là que se situe désormais la plus forte croissance de la demande, attirant de plus en plus d’investisseurs.
Résultat : ce secteur va grandir jusqu’à atteindre le point de bascule où la transition sera enclenchée pour de bon, marquant l’effondrement de la civilisation fossile, que les investisseurs délaisseront alors en nombre.
Selon Carbon Tracker Initiative, un think tank britannique, ce point de bascule sera atteint lorsque 14 % de l’électricité sera fournie par le soleil et le vent. L’Europe y est déjà. Au niveau mondial, nous devrions l’atteindre autour de 2028.
N’est-ce pas optimiste de penser que les marchés, très imparfaits, porteront cette transition énergétique ?
Je ne pensais pas le dire un jour, mais dans ce cas, je suis convaincu que les marchés seront en effet les alliés de la transition énergétique.
La question est de savoir d’où viendra l’argent qui financera les investissements nécessaires à ce « new deal vert mondial ». La source proviendra, en grande partie, des fonds de pension, qui gèrent l’épargne-retraite de millions de travailleurs dans le monde. Ils pèsent aujourd’hui plus de 37 000 milliards d’euros, dont 22 300 milliards pour les seuls Américains.
Or, ces investisseurs de long terme ont déjà commencé à se détourner des industries fossiles pour miser sur les énergies renouvelables. C’est un levier de transformation et de financement puissant.
Ne sous-estimez-vous pas la résistance des lobbys, sans parler de celle des chefs d’Etat climatosceptiques, comme le président américain Donald Trump ?
C’est un véritable sujet. Certaines industries, comme les technologies de l’information, les transports, ont commencé à se détourner des énergies fossiles. Mais de nombreuses autres, qui en dépendent indirectement, comme la pharmacie ou la chimie, risquent d’enregistrer des pertes énormes liées aux « actifs bloqués », à savoir des actifs qui seront trop vite obsolètes : pipelines condamnés à être abandonnés, centres de stockage, stations-service vieilles générations…
> Lire aussi  Steven Chu : « La transition énergétique ne va pas assez vite »
En 2015, la banque Citigroup a évalué le montant de ces « actifs bloqués » à 100 000 milliards de dollars [90 900 milliards d’euros]. Ces pertes potentielles engendreront des résistances.
Ce sera l’un des aspects de l’effondrement de la civilisation fossile que l’on ne pourra pas éviter. Tout l’enjeu est de lancer le « new deal » vert dès maintenant, afin de bâtir les infrastructures soutenant cette transition énergétique avant l’effondrement. Sinon, nous plongerons dans les abysses.
> Lire aussi  Les énergies renouvelables stagnent, une mauvaise nouvelle pour le climat
En quoi ce nouveau modèle énergétique sera-t-il facilité par la troisième révolution industrielle qui, selon vous, est sur le point d’advenir ?
Cette révolution est déjà en cours dans la communication, la mobilité et la production énergétique, et elle va profondément transformer le capitalisme. Grâce au solaire et à l’éolien, il est désormais possible de produire de l’électricité à l’échelle d’un immeuble ou d’un quartier. L’imprimante 3D va transformer la production, qui sera bien plus décentralisée. Le big data et les objets connectés permettront de connaître et de répartir les besoins en énergie en temps direct.
Le business model des entreprises devra évoluer. Ainsi, le rôle des compagnies d’électricité ne sera plus de fournir du courant, mais de gérer les informations et les flux de données permettant les échanges d’électricité entre les petites unités de production délocalisées et les consommateurs. Certaines commencent à le faire.
Bâtir de telles infrastructures nécessitera des investissements considérables. Peut-on compter sur le seul marché pour les financer ?
Non, et il est essentiel que ces infrastructures appartiennent au domaine public. Aujourd’hui, des centaines de villes et quartiers pilotes en Europe testent l’une ou l’autre des technologies favorisant l’autonomie énergétique.
Comment passer à une échelle supérieure, susceptible d’attirer des investisseurs de long terme ? Les Etats ont ici un rôle à jouer, en profitant des taux bas pour investir, ou bien en réorientant une partie de leur budget vers de tels projets.
En France, le gouvernement pourrait s’appuyer sur un système national de banques vertes. Celles-ci pourraient émettre des obligations vertes susceptibles d’être achetées par les fonds de pension, par exemple, et destinées à financer la construction de ces infrastructures, pilotée par les régions.
Un pilotage à l’échelon national n’est-il pas plus pertinent ?
L’Etat devra fixer le cadre réglementaire et les incitations aidant les régions dans cette transition. Mais celles-ci ont une meilleure connaissance du territoire permettant d’identifier les besoins. L’une des leçons de l’expérience que mon équipe et moi menons dans les Hauts-de-France depuis plusieurs années, avec le conseil régional et la chambre de commerce, est que la transition écologique et sociale ne peut fonctionner que si tous les acteurs locaux – élus, entreprises, associations, citoyens – sont impliqués. Nous les avons réunis au sein d’assemblées de pairs, consultées régulièrement et suivant la mise en place des projets. Cela fonctionne, et cela peut être reproduit ailleurs.
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Face aux désastres climatiques à répétition qui nous attendent, chaque région devra développer sa résilience, afin d’être en mesure de disposer de sa propre alimentation électrique en cas de catastrophe nationale – ou même, de cyberattaque sur le réseau global d’électricité. Une telle résilience sera facilitée par la production d’énergie décentralisée. L’Etat, lui, devra jouer un rôle de coordinateur. Un tel modèle sera bien sûr plus facile à mettre en place dans les pays fédéraux comme l’Allemagne. Moins dans les nations centralisées telle que la France.
Face à la vitesse du changement climatique, n’est-il pas déjà trop tard ?
Aux Etats-Unis, il a fallu trente ans pour bâtir l’infrastructure de base de la première révolution industrielle – essentiellement le chemin de fer –, entre 1860 et 1890. Puis il a fallu vingt-cinq ans, entre 1908 et 1933, pour bâtir la seconde – en particulier le réseau électrique. Si l’on s’y prend dès maintenant, nous pouvons bâtir l’infrastructure nécessaire à la troisième révolution industrielle aussi rapidement.
La montée des tensions géopolitiques ne risque-t-elle pas de reléguer ces priorités au second plan ?
C’est l’angoisse avec laquelle je me lève chaque matin. Mais nous n’avons pas le choix : si nous ne transformons pas nos modes de production de façon radicale dès maintenant, la survie de notre espèce est en jeu.
Le mouvement des jeunes [Fridays for Future] nés autour de Greta Thunberg [militante environnementaliste suédoise] me donne de l’espoir : nous assistons à la première révolte d’ampleur planétaire.
Cette génération est la première à être consciente que chacun de nos actes, notamment de consommation, à une conséquence sur le reste du globe. C’est puissant. Mais je m’interroge : comment ce mouvement passera-t-il du rôle de prophète et de contestataire à celui d’acteur ? Mon espoir est qu’il investisse son énergie au niveau régional, dans les assemblées de pairs qui aideront à bâtir la transition énergétique.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/16/jeremy-rifkin-la-survie-de-notre-espece-depend-de-la-transformation-de-nos-modes-de-production_6015648_3234.html>
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5- Interview. Jeremy Rifkin : « Si la France continue d’opter pour le nucléaire, elle ira dans le mur », L’Obs, 16/10/19, 17h48
Propos recueillis par Boris Manenti et Claude Soula

L’essayiste et économiste américain publie son « New Deal vert mondial », mode d’emploi d’une bascule de la civilisation fossile vers un monde basé sur des énergies uniquement renouvelables. Interview.
« C’est juste stupide ! », lâche Jeremy Rifkin lorsque l’on évoque le nucléaire français comme projet de développement propre. L’essayiste américain, spécialisé dans la prospection économique et scientifique, rejette catégoriquement cette option dans l’optique de contenir le réchauffement climatique.
Après avoir théorisé l’essor d’une troisième révolution industrielle, ce conseiller de nombreux gouvernements développe sa vision d’un « New Deal vert mondial », dans un livre publié ce mercredi 16 octobre aux éditions Les liens qui libèrent. Objectif : proposer un véritable mode d’emploi de transition globale vers une énergie 100 % renouvelable, afin d’éviter l’extinction de l’espèce humaine sur Terre. Il s’explique. Interview.
Dans votre nouveau livre, vous actez la fin de l’énergie fossile à 2028, et proposer un vaste plan économique pour « sauver la vie sur Terre ». De quoi s’agit-il ?
Le dérèglement climatique peut conduire l’humanité à la sixième grande extinction de la vie sur Terre. Je ne suis pas optimiste, mais je garde encore un espoir prudent. Je pense que nous pouvons encore trouver le chemin étroit qui nous conduira à une transformation de nos habitudes, et nous permettra de continuer à exister. Cela nécessite que tous les humains passent de l’âge du progrès à l’âge de la résilience, en marge de cette réorientation radicale de la civilisation vers la troisième révolution industrielle.
Je plaide pour un New Deal vert, comparable au New Deal...
>> Suite à lire sur abonnement à :
<https://www.nouvelobs.com/economie/20191016.OBS19886/jeremy-rifkin-si-la-france-continue-d-opter-pour-le-nucleaire-elle-ira-dans-le-mur.html>
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6- Entretien Make.org : la technologie au secours de la démocratie, Entrepreneurs d’avenir, 16/10/19
Propos recueillis par Pascal de Rauglaudre

Félicitations à Make.org qui vient de remporter le Talent Award for Democracy ! L’occasion de découvrir un secteur en pleine expansion : les Civic Tech. 
Décryptage par Axel Dauchez, fondateur de Make.org.  
Entrepreneurs d’avenir – Make.org est une CivicTech. Qu’est-ce que cela signifie ?
Axel Dauchez – C’est une notion très large. Elle regroupe une galaxie d’outils ayant pour point commun d’utiliser les outils numériques pour aider à repenser et renforcer la démocratie. C’est donc un univers foisonnant avec des acteurs multiples et très différents.
Make.org est souvent associé à cette notion, car nous avons développé un outil de participation citoyenne en ligne, qui permet à des milliers de citoyens, associations, médias, entreprises, de répondre simplement à une question d’intérêt général. Les réponses sont ensuite analysées par nos équipes, avec des algorithmes, pour traiter la donnée plus efficacement encore, et faire de ces réponses des actions concrètes que nous mettons en œuvre. Nous faisons des consultations pour des institutions, des syndicats, des collectivités, des entreprises… mais aussi des grands débats citoyens en réunissant des coalitions d’acteurs.
Au-delà de l’outil, qui est un moyen, notre mission est d’engager la société civile dans la transformation positive de la société. Nous pensons en effet que l’action collective des citoyens, des associations, des entreprises, des institutions et des médias en faveur du bien commun peut faire évoluer notre société de façon déterminante, à l’échelle nationale et européenne, et qu’elle permettra de reconstruire un socle solide pour notre démocratie et nos institutions.
Que fait Make.org quand il n’y a pas d’élections ?
Make.org s’est construit autour de l’idée développée par Pierre Rosanvallon de « créer un sentiment de démocratie permanente ». L’entre-élections est clé pour nos démocraties, et nous avons imaginé des programmes, les Grandes Causes, pour réengager les citoyens dans la transformation réelle de nos sociétés.
Tout commence avec une question d’intérêt général posée à des milliers de citoyens via les réseaux sociaux et la presse : « Comment lutter contre les violences faites aux femmes ? » ; « Comment la société peut-elle garantir une vraie place aux personnes handicapées ? » Après deux mois de consultation, cette matière colossale de propositions citoyennes va être analysée et les propositions gagnantes vont faire l’objet de groupes de travail, des « Ateliers de transformation ». Au final, six à dix actions issues de ce processus inédit seront déployées sur le territoire.
Make.org vient de remporter le Talent Award for Democracy. À quoi correspond ce prix ?
Nous sommes fiers de l’avoir remporté ! Il sélectionne les initiatives pour rendre nos démocraties plus durables. Il nous a été décerné dans le cadre des France Digital Days, un événement qui réunit l’écosystème tech startups & investisseurs.
En l’occurrence, il récompense le projet WeEuropeans, la plus grande opération citoyenne non partisane jamais menée en Europe. Lors des élections européennes de 2019, nous avons posé une question à plus de 100 millions d’Européens : Comment réinventer l’Europe concrètement ? Dix propositions concrètes ont été présentées au Parlement Européen, devant tous les groupes politiques, par les citoyens auteurs des propositions, dans un lieu qu’ils se sont ainsi réappropriés.
Cette opération a notamment mis en valeur ce que les Européens ont en commun, plutôt que ce qui les divise. Elle a permis d’orienter les débats sur ce qui les intéresse vraiment. Et si la participation citoyenne aux élections européennes a augmenté par rapport à 2015 (+ 8 %), notamment chez les plus jeunes (+ 14 %), WeEuropeans y a peut-être contribué.
Nous ne voulons pas remplacer les institutions, les élections ou les partis par la technologie mais quand les citoyens ne se retrouvent plus complètement dans les actions de leurs leaders politiques et de leurs institutions, il est urgent de les remettre au cœur du débat et de leur donner les moyens de se le réapproprier. C’est ce que nous avons fait en proposant cette démarche constructive, critique et massive. Le but n’est pas de remplacer la démocratie représentative, mais de la rendre plus résiliente dans la période de défiance que nous vivons aujourd’hui.
En mars 2020, il y aura des élections municipales en France. Quelles initiatives Make.org compte lancer à cette occasion ?
Nous allons mettre les habitants, les associations locales, les entreprises ancrées dans les territoires au cœur des débats. Ils vont pouvoir exprimer les priorités que doivent être celles de leurs futur-e-s élu-e-s, et ce au niveau local. Des débats seront organisés en amont des élections, afin de confronter ces priorités et les programmes des candidats. L’objectif est d’initier un dialogue sur le long terme permettant la co-construction de politiques publiques avec les citoyens.
Vous aussi participez aux débats de Make.org !
<http://www.entrepreneursdavenir.com/actualites/make-org-la-technologie-au-secours-de-la-democratie/>
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7- En Bolivie, la colère des indigènes contre la politique environnementale d'Evo Morales, AFP, 17/10/19, 00:00
Tupac Pointu

Depuis un mois, elle marche. A l'entrée de Santa Cruz, point d'arrivée de la marche indigène contre le président Evo Morales, candidat dimanche à un quatrième mandat, des larmes de colère coulent sur le visage de cette puissante cacique.
"Je suis inquiète car ce n'est pas possible qu'on laisse sans terre les futures générations. Ce n'est pas juste ! (Evo Morales) dit être un président indigène, mais c'est un dictateur !", lâche Beatriz Tapanache, 64 ans, grande cacique de la région de la Chiquitania, où elle a à sa charge quelque 80.000 indiens. 
Robe à fleurs brodées et sandales, elle est partie le 16 septembre avec d'autre leaders autochtones de San Ignacio de Velasco (est). En tout, la Xe marche indigène a parcouru plus de 400 kilomètres. Au bord d'une route à deux voies menant à la capitale économique du pays, elle reprend des forces à l'ombre avant d'entamer le dernier tronçon au côté de quelque 300 personnes. 
Les gigantesques incendies qui ont ravagé en août et septembre une zone presque de la taille de la Suisse ont provoqué l'indignation des peuples indigènes qui accusent Evo Morales d'avoir sacrifié la Pachamama, la Terre mère en langue quechua, pour étendre les terres cultivables. 
Les incendies, qui ont détruit 4,1 millions d'hectares de forêts et de zones herbeuses dans toute la Bolivie, ont également dévasté la forêt primaire s'étendant sur une centaine d'hectares dans la réserve de Tucavaca, également dans le département de Santa Cruz.
Les défenseurs de l'environnement reprochent au gouvernement d'avoir approuvé récemment une loi autorisant une augmentation de 5 à 20 hectares de la déforestation par brûlis pour des activités agricoles. Le pouvoir, lui, avait rejeté la responsabilité des incendies sur la sécheresse qui frappe le pays, les vents violents et des déboisements illégaux. 
"C'est devenu totalement incontrôlable pour le gouvernement quand des personnes qui ne connaissaient pas la forêt de la Chiquitania ont brûlé des terres. La nation chuiquitana est la plus affectée car elle vit de la forêt. Elle vit de la cueillette des fruits, de la chasse, de la pêche et de ce qu'elle sème", explique Adolfo Chavez, dirigeant indigène de la région amazonienne. 
- "Ni aymara, ni quechua" - 
Adolfo, qui marche en tête de cortège, avait participé aux précédentes marches indigènes. La dernière mobilisation, la neuvième, avait eu lieu en 2012 contre le projet étatique de route à travers le Tipnis, un parc naturel d'un million d'hectares, territoire ancestral de 50.000 indiens.
Cette fois, beaucoup n'ont pas pu faire le déplacement, tant la situation sur place est difficile. 
"Qui va entretenir nos frères durant les six prochains mois ? On ne peut plus rien faire (là-bas). Les maisons ont brûlé, il n'y a plus de palmes, plus de plantes ou de bois pour construire les habitations", se désole-t-il. 
Mais au-delà du nombre, une centaine au départ, puis une poignée au cœur de la marche, avant que le groupe de marcheurs ne grossisse à nouveau à l'approche de Santa Cruz, c'est le symbole que cela représente pour celui que l'on désigne comme le "président indigène". 
Durant cette marche, des indigènes de l'altiplano, les hautes terres, d'où est originaire Evo Morales, sont venus soutenir leurs frères des plaines, les basses terres. 
Juan Jaita Aro, 53 ans, est de ceux-là. Chapeau de paille et poncho traditionnel rouge à rayures, il porte, comme beaucoup d'autres manifestants, une pousse d'arbre dans la main. C'est le Lapacho ou arbre sacré des incas aux fleurs rosées, appelé Tajibo en Bolivie et très présent dans la Chiquitania.
Outre la forêt, "les animaux ont été calcinés et l'environnement contaminé. C'est pour ça que nous sommes venus soutenir nos frères indigènes des basses terres", explique Juan, originaire du département de Potosi (sud-ouest).
"Nous n'avons jamais été derrière Evo Morales car nous aussi, dans les hautes terres, on a porté atteinte à nos droits, nous avons été soumis (...) Nous ne le considérons pas comme un indigène, mais comme un colon de coca (de la région) du Chaparé, car il ne parle pas aymara, ni quechua", lance-t-il.
<https://information.tv5monde.com/info/en-bolivie-la-colere-des-indigenes-contre-la-politique-environnementale-d-evo-morales-327284>
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8- Les épargnants boudent toujours la finance verte, Le Monde, 18/10/19, 06h00
Jérôme Porier  

Après les investisseurs institutionnels, les gestionnaires veulent convaincre les particuliers d’investir dans des fonds verts. Une gageure, compte tenu de leur aversion pour le risque. 
Selon une enquête publiée par le Forum pour l’investissement responsable (FIR), 76 % des Français estiment qu’il est important que les établissements financiers prennent en compte la transition énergétique et le développement durable. « L’épargne des particuliers est la nouvelle frontière de la finance responsable », déclare Pierre Ducret, président de Finance for Tomorrow, un organisme créé par Paris Europlace pour promouvoir cette finance vertueuse, encore méconnue.
Problème : 61 % des personnes interrogées déclarent n’avoir jamais entendu parler de l’investissement socialement responsable (ISR), qui consiste à appliquer à la gestion de portefeuille les principes du développement durable. « La demande existe, mais elle ne rencontre pas l’offre », résume M. Ducret.
Pour cet expert, les labels sont la clé qui permettra de convaincre le grand public, à l’image de ce qui s’est passé depuis vingt ans pour le bio dans les supermarchés. En France, il existe deux labels. Le label ISR a été lancé par Bercy en 2016. Pour l’obtenir, les sociétés de gestion doivent démontrer qu’elles ont mis en place une méthodologie sérieuse afin d’intégrer dans leur processus d’investissement des critères liés à l’environnement, au social et à la gouvernance (ESG). « Ces critères avantagent les entreprises qui ont les moyens de recruter des équipes d’analystes extra-financiers. Avec cette logique, le CAC 40 est un fonds ISR ! », dit en souriant Hervé Guez, directeur de la recherche investissement responsable chez Mirova. A ce jour, deux cent trente et un fonds l’ont obtenu, pour un encours de 60 milliards d’euros.
Complexité de l’offre
Le label Greenfin (anciennement label « Transition énergétique et écologique pour le climat ») est plus exigeant, dans la mesure où sont exclues du périmètre d’investissement certaines activités comme l’exploitation de combustibles fossiles ou le nucléaire. Piloté par le ministère de l’écologie, son objectif est de« mobiliser l’épargne au bénéfice de la transition énergétique ». Seulement trente-quatre fonds, représentant un encours 9,5 milliards d’euros, l’ont obtenu.
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Par ailleurs, le chantier visant à créer un label européen de la gestion responsable vient de démarrer. Le 25 septembre, le Conseil européen a lancé le projet de taxonomie des activités de finance verte. En donnant une définition commune des actifs verts, cette classification permettra aux entreprises et aux analystes financiers d’évaluer la part verte de leurs activités et de leurs financements. « Il faut un langage commun », estime Anne-Catherine Husson-Traoré, directrice générale de Novethic.
Pour l’instant, les fonds verts qui ont le plus de succès auprès des épargnants restent des produits thématiques, qui ne sont pas tous labellisés, comme les fonds Pictet-Water ou BNP Paribas Aqua, dédiés au thème de l’eau. « Ce sont ceux qui parlent le plus aux épargnants », confie Raya Bentchikou, responsable distribution réseau chez AXA IM. La complexité de l’offre n’incite pas les réseaux de distribution à pousser la commercialisation des fonds verts, d’autant que ceux qui peuvent être souscrits dans un contrat d’assurance-vie sont rares.
Même si les produits garantis ne rapportent presque plus rien, un autre frein est l’aversion des épargnants pour les produits risqués, sachant que la grande majorité de ces fonds sont investis en actions. L’essor du marché des obligations vertes pourrait cependant débloquer la situation. « C’est une nouvelle classe d’actifs, qui commence à être accessible aux particuliers, même à travers l’assurance-vie », insiste Jean-Jacques Barbéris, membre du comité exécutif d’Amundi. Inventées il y a dix ans, les obligations vertes permettent à des entreprises et à des organismes publics (ou quasi publics) de financer des projets environnementaux.
Impasse
Un autre écueil : l’importance des indices dans la gestion d’actifs. En effet, tous les fonds ouverts au public ont un indice de référence (benchmark). Ce qui signifie que la composition de leur portefeuille ne peut pas s’éloigner beaucoup de celle de leur indice. « Le problème, c’est que la composition de tous les grands indices mondiaux, qu’il s’agisse du CAC 40 ou du MSCI World, correspond au mieux à une trajectoire de réchauffement de 3,5 à 4 degrés, explique Mme Husson-Traoré. Par conséquent, même si les avancées sont réelles dans la finance, elles ne suffiront pas à modifier la trajectoire actuelle. » 
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Beaucoup de gestionnaires ont le sentiment d’être dans une impasse. Hiro Mizuno, à la tête du fonds des retraites au Japon, a déclaré le 3 octobre au Time : « Nous pourrions réduire fortement l’empreinte carbone de nos portefeuilles en sortant des industries polluantes, mais il n’en résulterait qu’un transfert de ces actifs vers ceux qui ne se soucient pas des enjeux climatiques. » Il y aura toujours des acheteurs pour reprendre les centrales à charbon, même si elles sont en déclin, comme le montrent les emplettes de l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky (par ailleurs actionnaire indirect du Monde).
La vraie question est celle de leur fermeture. Et les gestionnaires n’ont pas le pouvoir de contraindre un Etat à fermer ses vieilles centrales. « La meilleure façon pour nous de prendre en compte le réchauffement climatique est d’intégrer dans l’ensemble de notre gestion les critères ESG, explique Masja Zandbergen, responsable de l’intégration durable chez Robeco. Nos gérants appliquent ces critères dans leurs décisions d’investissement. Ils sont également tenus de collaborer avec les entreprises dans lesquelles ils investissent sur les questions environnementales. »
Mme Husson-Traoré résume ainsi la situation : « L’exclusion du charbon est un bon moyen de faire baisser l’empreinte carbone des portefeuilles, mais pour transformer l’économie et la mettre sur la trajectoire de l’accord de Paris, soit une hausse maximale de deux degrés, le cocktail financements verts et engagement actionnarial est beaucoup plus efficace ! »
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181,8 milliards
C’est, en euros, le volume que devrait représenter d’ici à la fin de 2019 le marché des obligations vertes ou « green bonds » dans le monde, selon l’agence de notation Moody’s. La France est le premier émetteur de ces titres avec 13,9 milliards d’euros, devant les Etats-Unis, les Pays-Bas et la Chine. La première obligation verte a été émise en 2007 par la Banque européenne d’investissement. Entre 2007 et 2017, la taille de ce marché a bondi de 80 %. A lui seul, Amundi gère pas moins de 11 milliards d’euros de green bonds. Destiné aux investisseurs institutionnels, son fonds Amundi Planet pèse 1,4 milliard d’euros. Plusieurs fonds d’obligations vertes destinés aux particuliers ont récemment été créés.
<https://www.lemonde.fr/argent/article/2019/10/18/les-epargnants-boudent-toujours-la-finance-verte_6015962_1657007.html>
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9- Pacte productif : lancement d'une consultation sur une économie zéro carbone en 2050, Actu-environnement.com, 18/10/19
Laurent Radisson

« Construire un nouveau modèle français respectueux de l'environnement pour atteindre le plein emploi. » Tel est l'objectif du Pacte productif annoncé par Emmanuel Macron en avril dernier et dont les orientations ont été précisées par le Gouvernement le 15 octobre.
Dans ce cadre, le Gouvernement lance une consultation publique sur l'objectif d'atteindre une économie zéro carbone en 2050, conformément au plan climat présenté en juillet 2017 par Nicolas Hulot. « Nos émissions nationales ont baissé de près 20 % en vingt ans tandis que nos émissions liées à nos importations ont doublé. Au final, notre empreinte carbone globale a augmenté de 10 %», déplore le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, qui préconise de gagner en cohérence ». Pour cela, l'exécutif se fixe plusieurs objectifs visant à « décarboner notre production et notre consommation ».
Il s'agit tout d'abord de mettre en place une taxe carbone aux frontières de l'UE. « Sans elle, toutes les politiques publiques européennes seront dépourvues d'efficacité », explique Bruno Le Maire. Cela passe ensuite par une taxation européenne des moyens de transport les plus polluants. « ll est incompréhensible que des objectifs d'émissions carbone aient été fixés pour nos voitures et qu'aucun objectif n'ait été fixé pour les avions ou les bateaux », ajoute le ministre.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/carbone-pacte-productif-mtes-economie-34252.php4>
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10- Les Hauts-de-France en pointe sur l’économie responsable, Le Monde, 19/10/19, 08h48
Laurie Moniez  (Lille, correspondance)

Près d’un millier de projets illustrent la dynamique instaurée pour transformer la région et en faire l’une des plus avancées d’Europe en matière de transition énergétique et de technologies numériques. 
Ils n’ont pas l’air de doux rêveurs dans leurs costumes et leurs chemises blanches. Pourtant, ils sont convaincus que chaque citoyen détient le pouvoir de changer le monde. A l’heure du changement climatique, les patrons du réseau nordiste Alliances, premier réseau régional d’entreprises expert en responsabilité sociétale des entreprises, ont choisi « Ego Imperium » comme thème de la 13e édition du World Forum For a Responsible Economy.
Cette grand-messe annuelle a réuni à Lille, pendant trois jours, du mardi 15 au jeudi 17 octobre, le gotha du monde de l’économie responsable. Près de 4 000 visiteurs sont venus écouter Bertrand Piccard, le fondateur de Solar Impulse (le premier avion à voler sans carburant), l’Américain Dale Dougherty, considéré comme le père du « mouvement des makers » (qui rassemble les passionnés de nouvelles technologies désireux de fabriquer eux-mêmes des objets), ou Heidi Solba, la représentante mondiale du World CleanUp Day, qui consiste à organiser des nettoyages citoyens pour lutter contre la pollution.
« Ego imperium », qui se traduit par « j’ai le pouvoir de changer le monde », est un message visant les 6,2 millions d’habitants de la région Hauts-de-France, au moment où la planète vit une révolution accélérée qui bouleverse les modèles économiques, les habitudes de consommation et la vie quotidienne. « Il faut passer de la posture de revendication à l’engagement, a lancé Philippe Vasseur, fondateur de ce forum. En clair, O.K. tu vas nettoyer la planète, mais commence déjà par nettoyer ta chambre. » Un clin d’œil adressé notamment à la jeunesse, qu’il espère voir adopter ces changements de pratiques.
Car, si les acteurs économiques du Nord évoquent depuis près de vingt-cinq ans les questions de responsabilité sociétale des entreprises (RSE), si l’économiste américain Jeremy Rifkin a accepté d’accompagner la troisième révolution industrielle amorcée au pays des ch’tis, et si près d’un millier de projets illustrent déjà la dynamique instaurée pour transformer les Hauts-de-France en l’une des régions européennes les plus avancées en matière de transition énergétique et de technologies numériques, les citoyens semblent tout ignorer de cette transformation profonde du territoire. « Il y a un énorme travail à faire afin d’aller au plus près des gens pour convaincre, car il faut que chacun se bouge », constate M. Vasseur.
> Lire aussi  Jeremy Rifkin : « La survie de notre espèce dépend de la transformation de nos modes de production »
Droit d’interpellation citoyen
L’ancien ministre de l’agriculture devenu président de la Mission Rev3 (union originale de responsables politiques, de chercheurs, d’entreprises, d’universités, de clusters et d’associations convaincus que la région peut devenir le symbole de la troisième révolution industrielle comme elle l’a été de la première révolution industrielle, celle du charbon et de la machine à vapeur), est déçu. « Frustré, mais pas abattu, corrige-t-il, après trois jours passés au Forum mondial de l’économie responsable. Rev3 marche très bien, sauf qu’on est encore trop dans un cercle fermé. »
Le concept de troisième révolution industrielle, né il y a six ans d’une intuition partagée par Philippe Vasseur et Daniel Percheron, l’ancien président de la région, n’est pourtant plus un schéma abstrait. Filière hydrogène, biométhanisation, réseaux électriques intelligents, rénovation thermique de parcs de logements miniers, plans zéro carbone, économie circulaire : seize territoires des Hauts-de-France se sont engagés à devenir des démonstrateurs de cette économie du futur.
La révolution Rev3 est en marche, avec plus de 800 projets, un investissement public et privé estimé à 500 millions d’euros par an, ainsi qu’un fonds d’investissement inédit de 50 millions d’euros par an destiné à financer des entreprises désireuses de développer leur projet et à créer des emplois.
Comment faire pour que les citoyens s’en emparent ? « Les politiques ont un rôle à jouer dans l’éducation aux véritables enjeux de ces changements, a estimé Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, lors de la clôture du forum. Les Français ont pris conscience de l’importance de lutter contre le réchauffement climatique, mais comment mieux se nourrir ou mieux isoler son logement si l’on n’en a pas les moyens ? Il faut redonner une forme de pouvoir, une nouvelle forme de démocratie. » Un droit d’interpellation citoyen sera mis en place en 2020 dans la région, a-t-il annoncé. L’élu est certain qu’il sera apostrophé sur des sujets environnementaux.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/19/les-hauts-de-france-en-pointe-sur-l-economie-responsable_6016149_3234.html>
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11- A Montréal, l"immense déception" des jeunes face au bilan environnemental de Trudeau, AFP, 19/10/19, 17:00
Louis Baudoin

"Trois pas en avant, trois pas en arrière, c'est la politique du gouvernement", scandent des lycéens devant le QG de campagne de Justin Trudeau à Montréal. Comme de nombreux jeunes, ils dénoncent les contradictions selon eux du Premier ministre canadien en matière d'environnement.
Sur des pancartes arborant le visage de M. Trudeau, des croix vertes et le mot "pipeline" ont été inscrits au feutre.
C'est l'un des principaux reproches adressés au Premier ministre qui cherche à garder son poste après les législatives de lundi : la nationalisation d'un oléoduc en 2018.
Cette année-là, le gouvernement libéral a acheté à l'américain Kinder Morgan l'oléoduc Trans Mountain, qui relie l'Alberta à la Colombie-Britannique, pour 4,5 milliards de dollars canadiens (3 milliards d'euros). Objectif : accélérer l'exportation de pétrole de l'Alberta vers de nouveaux marchés étrangers. En échange, le gouvernement a promis d'investir les profits dans les technologies vertes.
Une décision qui a été vécue comme une trahison par de nombreux Canadiens engagés pour l'environnement, et qui risque de coûter des voix le 21 octobre à Justin Trudeau, au coude-à-coude avec son rival conservateur Andrew Scheer.
Pour les milieux associatifs, le Premier ministre, porteur d'espoir à son arrivée au pouvoir en 2015, n'est plus un symbole de changement mais l'homme qui n'a pas fait assez pour l'environnement. 
- "Immense déception" -
Dans les universités, la mobilisation pour l'environnement, l'un des enjeux majeurs des élections, a le vent en poupe.
"On constate une hausse du nombre de membres dans les groupes écologistes à McGill" ces dernières semaines, affirme ainsi Audrey Nelles, une porte-parole de Divest McGill, organisation qui milite pour que la prestigieuse université montréalaise retire ses fonds investis dans les énergies fossiles.
"Je pense qu'après les années Harper il y avait beaucoup d'espoir", complète Annabelle Couture-Guay, autre porte-parole de Divest McGill, en référence au prédécesseur de M. Trudeau, Stephen Harper, dont le gouvernement conservateur était peu réceptif aux notions de réduction de gaz à effet de serre.
Mais "l'achat du pipeline Trans Mountain, c'était une immense déception, ça a rendu beaucoup de gens cyniques", ajoute-t-elle.
La question de l'oléoduc apporte en outre de l'eau au moulin des rivaux de M. Trudeau.
Les compromis faits par les libéraux sur l'énergie les a en effet exposés aux critiques des deux bords, selon Daniel Béland, politologue à l'université McGill.
Les libéraux "ont essayé de plaire à tout le monde et ça a attiré les critiques de la droite pour ne pas avoir été assez loin en développement économique, et de la gauche pour avoir acheté ce pipeline", explique-t-il.
Fin septembre, le Nouveau parti démocratique (NPD, gauche) de Jagmeet Singh, qui monte dans les sondages et séduit l'aile gauche des libéraux, a publié un communiqué sur le plan climat de son rival en cinq mots : "Vous. Avez. Acheté. Un. Pipeline".
- Programme "sérieux" -
Pourtant, pour M. Béland, le programme des libéraux en matière d'environnement "est jugé sérieux": zéro émission nette de gaz à effet de serre d'ici 2050 (c'est-à-dire compensation des émissions restantes), deux milliards d'arbres plantés, et la promotion des technologies propres.
Le bilan des quatre dernières années est que les émissions sont restées stables et n'ont pas diminué, selon les chiffres de 2017. Mais il comporte aussi quelques avancées, comme un plan fédéral de tarification du carbone, la protection de 14% des zones marines et côtières, et la publication de grands rapports scientifiques sur le changement climatique au Canada.
Malgré leur déception, les jeunes en quête d'une politique climatique plus audacieuse sont face à un dilemme, car dans le système uninominal à un tour du Canada, voter pour les plus petits partis peut diviser le vote du centre et de la gauche et ouvrir la voie aux conservateurs. 
Quoi qu'il en soit, les manifestants des "vendredis pour la planète", initiés par la jeune militante suédoise Greta Thunberg, promettent de continuer à faire pression. Qu'ils soient en âge de voter ou non.
"Etant des jeunes qui ne peuvent pas voter, on veut influencer ceux qui peuvent", explique Marlène Gaudreau, 17 ans et co-organisatrice d'une manifestation vendredi devant le bureau de campagne de Justin Trudeau.
"On aimerait ça, avoir un futur nous aussi", lance-t-elle.
<https://information.tv5monde.com/info/montreal-limmense-deception-des-jeunes-face-au-bilan-environnemental-de-trudeau-327758>
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12- Suisse : un résultat électoral historique pour les partis écologistes, Le Monde, 20/10/19, 08h30
Marie Bourreau  

Même si les populistes de l’Union démocratique du centre restent la première force du pays, les écolos de droite et de gauche se sont imposés comme une force politique de premier plan. 
A l’échelle de la Suisse – connue pour la stabilité de son paysage politique –, c’est un tremblement de terre. Les formations écologistes Verts (gauche) et Vert’libéraux (droite) se sont imposées comme une force politique de premier plan aux élections fédérales, dimanche 20 octobre. Il s’agissait de renouveler les 200 conseillers nationaux (Chambre basse) et les 46 conseillers aux Etats (Chambre haute). L’Union démocratique du centre (UDC, populistes de droite) reste le premier parti de Suisse, mais accuse un recul, avec 26 %, contre près de 30 % en 2015.
« Ce vote est en adéquation avec les préoccupations majeures des Suisses concernant le climat », note Pascal Sciarini, professeur de sciences politiques à l’université de Genève. Dans ce pays alpin durement touché par le dérèglement climatique, la jeunesse s’était activement mobilisée lors des manifestations à l’appel de la militante suédoise Greta Thunberg. Cette inquiétude semble s’être transposée dans les urnes. Les Verts obtiennent 13 % des voix (+ 6 points) et les Vert’libéraux 7,9 % (+ 3,3 points). Cette poussée de l’écologie se fait au détriment du Parti socialiste, qui passe de 18,8 % à 16,6 %, et des libéraux-radicaux qui perdent 1,1 point, à 15,3 %. Le Parti démocrate-chrétien (PDC) resterait stable, à 11,8 %.
> Lire aussi  Armes : les Suisses approuvent un durcissement de leur législation
La percée des écologistes va rebattre les cartes politiques au Parlement, où ils disposeront de 28 sièges, contre 54 pour l’UDC, et permettre de donner une plus grande impulsion aux dossiers environnementaux. La Suisse s’est ainsi engagée à réduire ses émissions de carbone à zéro d’ici à 2050, et les élus devraient se pencher sur une proposition de loi visant à taxer les transports aériens.
« L’UDC n’a pas réussi à mobiliser son électorat comme en 2015, où il avait surfé sur la crise des réfugiés en Europe pour mettre au premier plan les questions de sécurité et d’immigration », analyse M. Sciarini. Mais ce recul ne signe en aucun cas un effondrement de la droite populiste suisse. « Le parti ne va pas bien, mais il a déjà eu des résultats en dents de scie », poursuit le professeur.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/international/article/2019/10/20/les-suisses-votent-ce-week-end-pour-elire-leur-parlement_6016214_3210.html>
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13- L'élection canadienne illustre le fossé entre partisans du pétrole et défenseurs de l'environnement, AFP, 20/10/19, 22:00
Katie Schubauer

Justin Trudeau "est en train de déchirer le pays" avec sa taxe carbone, déplore à la veille des élections fédérales une électrice de la province de la Saskatchewan, fief du conservateur Andrew Scheer : au Canada, le fossé se creuse entre partisans du pétrole et défenseurs de l'environnement.
Les libéraux de Justin Trudeau et leurs rivaux, les conservateurs d'Andrew Scheer, sont au coude-à-coude au niveau national avant les législatives de lundi, mais dans les provinces des prairies, Saskatchewan et Alberta où le pétrole est roi, on est en territoire acquis aux conservateurs.
"J'aimerais voir la production de pétrole et de gaz prospérer alors que Trudeau essaie d'y mettre fin", déplore Sarah Wall, une retraitée de 71 ans qui vit dans la circonscription de M. Scheer, en banlieue de Regina, la capitale de la province.
La Saskatchewan n'est pas la principale province pétrolière canadienne, ne représentant que 12% de la production, contre 80% pour l'Alberta, mais l'industrie pétrolière joue un rôle important dans l'économie de la province.
Nombre de ses habitants, tout comme leurs voisins albertains, reprochent au Premier ministre Trudeau sa taxe carbone, que M. Scheer a promis d'abolir dès son arrivée au pouvoir s'il l'emportait lundi. 
Ils accusent aussi le Premier ministre sortant de n'en avoir pas fait assez pour sortir l'industrie de la crise provoquée par la baisse des cours du pétrole, même s'il a nationalisé l'oléoduc Trans Mountain, une décision qui pourrait lui coûter des voix dans le reste du pays.
Pour Mme Wall, "Trudeau est en train de déchirer le pays, car l'ouest et l'est s'affrontent".
-Greta au pays de l'or noir-
L'Alberta et la Saskatchewan vivent en effet très mal la ferme opposition de l'est du Canada et de leur voisine de l'ouest, la Colombie-britannique, à la construction de nouveaux oléoducs, indispensables selon les autorités locales pour exporter leur pétrole sur les marchés internationaux.
Les voisins de Mme Wall, Peter et Daisy Popkie, ne cachent pas non plus que le pétrole est la principale raison de leur soutien aux conservateurs de M. Scheer. "Il est plus sensible aux besoins de l'industrie pétrolière ici dans l'ouest", fait valoir M. Popkie. 
Leur fils fait des études de géologie et se prépare à travailler dans l’industrie pétrolière en espérant que la situation sera meilleure que sous le gouvernement actuel. "Nous voulons qu'il ait un emploi quand il aura terminé ses études. Nous avons besoin d'emplois dans l'ouest", insiste Daisy Popkie.
Pour Andrew Spagrud, PDG d'une entreprise liée au pétrole, Villanova Energy, le choix du bulletin de vote lundi est "évident".
"Nous sommes dans un cycle où l'industrie (du pétrole) est en mauvais état. La réglementation handicape notre industrie par rapport à nos concurrents", plaide l'homme d'affaires. 
Les conservateurs reprochent notamment à l'administration Trudeau d'avoir renforcé les dispositions réglementaires sur la construction de nouveaux oléoducs.
Le Canada possède les troisièmes réserves prouvées de pétrole au monde, situées principalement dans les sables bitumineux de l'ouest du pays.
La jeune militante suédoise Greta Thunberg, qui avait manifesté pour le climat avec des centaines de milliers de personnes dans les rues de Montréal fin septembre, a aussi attiré plusieurs milliers de personnes vendredi à Edmonton, capitale de l'Alberta. Sa venue a fait grincer des dents chez les défenseurs des hydrocarbures.
Difficile de concilier les points de vue des défenseurs du pétrole et de ceux qui réclament des mesures urgentes contre le réchauffement climatique, souligne M. Spagrud.
"Il est difficile d'avoir des conversations avec ceux qui se trouvent de l'autre côté de ce fossé parce c'est quelque chose de personnel qui a un impact sur notre mode de vie, sur nos finances, sur notre économie ici et c'est essentiel", dit-il.
<https://information.tv5monde.com/info/l-election-canadienne-illustre-le-fosse-entre-defenseurs-du-petrole-et-de-l-environnement>
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14- Enquête. La finance verte peut-elle sauver le monde ?, Le Monde, maj le 21/10/19 à 06h26
Julie de la Brosse

Alors que la mobilisation contre le réchauffement climatique prend de l’ampleur, les Etats se tournent vers les financiers, qui multiplient obligations et autres fonds « durables ». Mais l’impact des portefeuilles verts sur les émissions de CO2 reste difficile à mesurer.
Les marqueurs de l’époque changent vite. On se souvient encore de 2008, quand l’inventivité coupable des banquiers de Wall Street a conduit à l’une des plus graves crises économiques de l’histoire. Déshonorés, conspués pour leur amoralité et leur cupidité, les financiers, représentaient aux yeux de tous, et y compris de certains candidats aux plus hautes fonctions étatiques, l’ennemi à abattre.
Une décennie plus tard, alors que le thermomètre affiche des records inquiétants et réveille des scénarios d’apocalypse, c’est à cette même finance que les Etats, profondément démunis et désunis face à la question climatique, s’adressent pour tenter de sauver le monde. Fin 2018, à l’occasion du second One Planet Summit, à New York, Emmanuel Macron en appelait à l’émergence d’une finance durable et respectueuse de l’environnement. Début septembre, c’est encore aux banquiers qu’il s’adressait pour sortir l’Amazonie des flammes. Comme si, avec leurs milliers de milliards, les anciens délinquants étaient les seuls capables de répondre à l’impasse sociale et écologique.
> Lire aussi Pascal Canfin : « Par défaut, on vous impose d’être un épargnant irresponsable »
« On ne peut pas complètement le nier : d’après le GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat], il faudrait 6 000 milliards de dollars [5 410 milliards d’euros] d’investissement chaque année pour suivre une trajectoire 2 °C. En ce sens, la finance représente autant un danger qu’une opportunité pour la planète », reconnaît Alexandre Poidatz, porte-parole d’Oxfam France.
Depuis quelques années, sous la pression des scandales, des catastrophes climatiques et de la société civile, une nouvelle branche d’activité s’est fortement développée : la finance dite « durable », regroupant, outre les fameux green bonds (obligations vertes), l’ensemble des pratiques d’investissement prenant en compte des critères extra-financiers comme l’environnement ou le social. Aujourd’hui, tous les gestionnaires d’actifs ou presque s’en revendiquent, affichant soit de glorieux bilans, soit des ambitions démesurées. Selon les chiffres des acteurs du secteur, l’investissement socialement responsable (ISR) représenterait quelque 31 000 milliards de dollars en 2018, soit le quart de la gestion d’actifs aux Etats-Unis, et la moitié en Europe.
Alors, avant de se demander si la finance peut sauver le monde, comment expliquer qu’avec de tels encours il ne se porte pas déjà un peu mieux ? Pour le comprendre, un petit détour historique s’impose. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’investissement responsable n’est pas un phénomène récent. Né dans les années 1920 au cœur d’une Amérique puritaine, l’ISR répond au départ essentiellement à une vision éthique du monde : je n’investis pas dans les activités que ma morale réprouve. Pendant des décennies, les fonds éthiques désinvestissent donc des secteurs comme le tabac, l’alcool ou la pornographie.
Mais au tournant des années 1990, une nouvelle approche émerge, en même temps que les concepts de responsabilité sociale et environnementale de l’entreprise. Cette fois, il ne s’agit plus seulement d’exclure des portefeuilles des activités répréhensibles, mais aussi de mieux prendre en compte des critères jusqu’à présent totalement ignorés des marchés : les fameuses données ESG (pour environnement-social-gouvernance).
Des fonds gérés « en exclusion » ou en « Best in class »
Obligés de se prémunir contre la dépréciation de leurs actifs, les acteurs de long terme, comme les fonds souverains et fonds de pension, sont les premiers à s’intéresser à ce nouvel outil de gestion. « Avec les notations ESG, les fonds pensent pouvoir détecter des informations que le marché n’a pas encore perçues, comme le risque climatique bien sûr, mais aussi le risque réputationnel ou réglementaire par exemple », détaille Augustin Landier, professeur à la Toulouse School of Economics.
Ce qui n’était qu’un épiphénomène se transforme dès lors en lame de fond. En 2006, l’ONU édicte les principes pour l’investissement responsable (PRI) incitant les investisseurs à intégrer les critères ESG. Mais la bascule a vraiment lieu en septembre 2015, avec le discours du gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, sur la « tragédie des horizons », érigeant le risque climatique en danger systémique. Selon cet ancien banquier de Goldman Sachs, 20 000 milliards de dollars (chiffre réévalué depuis) de valeur boursière pourraient partir en fumée sous l’effet du réchauffement climatique. « Cette allocution, qui sera suivie de mises en garde répétées du FMI et des banques centrales, a fait l’effet d’un tsunami. A partir de là, la plupart des grands de la gérance d’actifs se sont mis à faire de l’intégration ESG », explique Christian Gollier, de la Toulouse School of Economics.
Dans le détail, ces investissements s’entendent encore, pour l’essentiel, des fonds gérés « en exclusion » ou en « Best in class ». Autrement dit, pour être responsables, les fonds peuvent exclure les activités néfastes, ou ne conserver que les meilleurs élèves d’un secteur. Total, mieux noté qu’Exxon, va, par exemple, figurer dans les portefeuilles « Best in class ». Un moyen pour les investisseurs de ne pas déserter totalement des secteurs, et donc de conserver des niveaux de rentabilité très appréciables. « En plus d’être bonne pour la planète, nous sommes convaincus que cette approche génère de la valeur pour nos clients en poussant les entreprises à être plus performantes », estime Frédéric Janbon, le directeur général de BNP Asset Management. « Mais pour influer sur la stratégie des entreprises, la meilleure manière est encore de faire de l’engagement actionnarial », ajoute-t-il.
> Lire aussi Les épargnants boudent toujours la finance verte
C’est, en effet, l’autre versant de l’investissement responsable : l’engagement consiste à peser sur l’orientation des entreprises par le vote ou le dialogue actionnarial. Ces dernières années, quelques victoires symboliques ont été obtenues sous la pression des investisseurs : Shell, BP ou même Tesla ont, par exemple, été obligés de communiquer de manière plus transparente sur l’enjeu du changement climatique pour leurs activités. « Le dialogue ne se résume pas à la lettre annuelle que nous envoyons aux émetteurs. Nous avons des discussions permanentes avec les entreprises notamment sur la question du climat et du social, qui sont nos deux priorités, et je peux vous assurer que désormais c’est une préoccupation chez tous les dirigeants », précise Yves Perrier, le directeur général d’Amundi.
Absence de transparence
Reste que, malgré des avancées notables, la majorité des acteurs en convient : il est aujourd’hui bien difficile de mesurer l’impact de ces investissements sur la bonne marche du monde. Bill Gates s’en est récemment ému dans les colonnes du Financial Times, estimant que le désinvestissement (qui représente aujourd’hui plus du tiers de la gestion responsable) n’avait probablement pas réduit d’un iota les émissions de CO2. Globalement, mis à part le charbon qui peine aujourd’hui à se financer sur les marchés, l’investissement durable n’a eu aucun impact sur l’allocation des ressources. « Le problème, c’est que l’essentiel de la finance responsable est fondé sur des critères qui ne sont absolument pas harmonisés. Chacun y met à peu près ce qu’il veut, et tout fonctionne sur du déclaratif », estime Jean-Marc Jancovici, à la tête de Carbone 4, une société de conseil en stratégie bas carbone.
D’ici quelques années, la mise en place de nouvelles méthodologies de process et de reporting devrait permettre de mesurer l’impact des portefeuilles verts sur les émissions de CO2 par exemple – BNP AM notamment est en train d’y travailler –, mais pour le moment les acteurs ont encore bien du mal à quantifier ce sujet. « Le processus de consolidation des données prend du temps, c’est pourquoi nous ne pouvons fournir que des exemples illustratifs : telle entreprise a réduit de tant ses émissions carbone, ou de tant son taux d’accidents du travail », explique Candice Brenet, chargée de l’investissement responsable chez Ardian.
> Lire aussi Jeremy Rifkin : « La survie de notre espèce dépend de la transformation de nos modes de production »
Pour tenter de normaliser les choses, quelques pays comme l’Allemagne, le Luxembourg ou la France ont mis en place des labels de finance responsable, destinés à crédibiliser les fonds et à aider les investisseurs à s’y retrouver dans la jungle des produits durables. Mais dès que la transparence est exigée, les mannes représentées s’amaigrissent considérablement. Sur les 60 000 fonds existant sur le marché européen, seuls 400 ont obtenu un tel label.
En France, l’investissement certifié ne pèse que 62 milliards d’euros sur les 1 458 milliards de l’investissement « dit » responsable. Avec 40 milliards d’euros de fonds certifiés « ISR », BNP Paribas se présente comme le champion français de l’investissement responsable, mais sur l’ensemble de son portefeuille cela représente toujours moins de 10 % de ses encours. Quand à Amundi, qui projette de passer à une stratégie tout ESG d’ici à 2021 (aujourd’hui, il revendique 20 %), aucun de ses fonds n’a été pour le moment labellisé.
A ce stade, il est difficile de séparer le bon grain de l’ivraie
Alors bullshit, la finance durable ? Ce qui est sûr, c’est qu’à ce stade, il est bien difficile de séparer le bon grain de l’ivraie. « Malgré de belles initiatives, il y a encore beaucoup de greenwashing et de socialwashing »,estime Alexandre Poidatz d’Oxfam. Selon une étude de l’organisation américaine Majority Action, les plus gros gérants d’actifs de la planète – BlackRock, Vanguard ou encore JP Morgan, tous signataires de PRI – continueraient non seulement à financer massivement les énergies fossiles, mais aussi à voter contre les résolutions climatiques présentées en assemblée générale. « En réalité, les acteurs s’autorégulent totalement sur ces sujets. Résultat, on se retrouve avec de belles idées a priori vertueuses, comme les green bonds, qui peuvent servir à financer l’extension de l’aéroport à Mexico », regrette pour sa part Dominique Plihon, économiste atterré et membre d’Attac.
Face à ce maigre bilan, une autre vision de l’investissement durable a émergé ces dernières années : la finance d’impact, consistant à investir dans des entreprises dont l’activité en tant que telle serait vertueuse. En France, des acteurs comme Mirova, Sycomore ou Ecofi Investissements ont développé des fonds à 100 % labellisés ISR. « Cela signifie, par exemple, que l’ensemble de nos portefeuilles sont en ligne avec un scénario à 2 °C », explique Philippe Zaouati, le directeur général de Mirova.
Mais pour faire de la finance d’impact, encore faut-il s’entendre sur ce qui est bon ou mauvais pour la planète. En ce sens, les débats en cours à Bruxelles autour de la taxonomie sont assez éloquents. Depuis 2017, la Commission s’est lancée dans ce grand chantier dont l’objectif est de définir des secteurs d’activité vers lesquels flécher l’investissement. Or, que faire, par exemple, du nucléaire : est-il bon ou mauvais pour la planète ?
Entre cette nébuleuse de questions non résolues, de méthodologies en construction et de promesses plus ou moins tenues, il apparaît bien compliqué de dessiner un avenir à la finance durable. En 2016, l’ancien numéro deux de la Banque mondiale, Bertrand Badré, publiait un livre Money honnie (éd. Débats publics) dans lequel il faisait l’éloge d’un nouveau monde en construction, en misant notamment sur l’essor des banques de développement et des partenariats public-privé.
Trois ans plus tard, M. Badré, reconverti dans l’investissement durable, se dit « un peu moins optimiste » : « Certes, il y a une prise de conscience, mais elle n’a pas encore emporté le système. La responsabilité sociale de l’entreprise reste de faire du profit, comme le disait [Milton] Friedman. Pour changer de logiciel, ce sont l’ensemble des outils du capitalisme qui doivent être repensés. »
> Lire aussi Climat : pour les banques, le chemin de la rédemption est encore long
Un avis largement partagé par l’économiste Michel Aglietta : « Faire de la croissance soutenable nécessite de revoir toutes les règles de l’économie de marché, mais cela ne peut se faire sans politiques publiques de long terme, sans un prix du carbone élevé et sans rénover la force motrice de la finance que représente l’investissement public. » Un nouveau monde régulé, où le public et le privé pourraient travailler ensemble pour réaligner l’intérêt des actionnaires et le bien commun, voici à quoi pourrait ressembler la finance responsable du XXIe siècle. On en est encore loin.
+ Infographie : La longue marche vers une finance responsable <https://img.lemde.fr/2019/10/18/0/0/1068/1832/630/0/60/0/4e905fb_pXXA1xcsOiJfgDEPmxeX7Tar.png>
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/20/la-finance-peut-elle-sauver-le-monde_6016237_3234.html>
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15- Désireux de créer de nouvelles manières de vivre ensemble, les écovillages se multiplient en Europe, Daily Geek Show, 22/10/19
Micka Hanitrarivo - Source : Positivr

Avec plus de 100 villages répartis dans 28 pays, ce mouvement prend de plus en plus d'ampleur chaque année
Depuis plus de 30 ans, Damanhur, Solheimar, Amalurra et Tamera se sont engagés sur les questions écologiques. Ils ont donc intégré un mouvement pour créer et développer des solutions innovantes afin d’assurer un mode de vie durable tout en prenant soin des êtres humains et en préservant l’environnement. Ils sont connus sous le nom d’écovillages ou communautés réformatrices. Plus de 100 écovillages se trouvent en Europe, répartis dans plus de 20 pays. 
Écovillage : un développement ayant un faible impact sur l’écosystème 
Le terme écovillage (combinaison entre le mot écologie et village) est utilisé pour désigner de nombreux modèles de congrégations dont le but est d’adopter un environnement social d’entraides à l’impact nul sur l’écosystème. Pour y parvenir, plusieurs aspects sont intégrés, notamment la permaculture, la construction écologique, l’utilisation d’énergies renouvelables, etc. 
Les écovillages sont des laboratoires d’expérimentations alternatives destinés à recevoir une production potagère, un centre de ressources, des ateliers artistiques, etc. Le but est de concevoir ensemble un mode de vie calme ayant un minimum d’empreinte écologique. Néanmoins, les écovillages ne disposent pas d’un même mode de fonctionnement, et cela rend difficile le rassemblement des projets. En effet, certains ont des vocations politiques alors que d’autres se basent sur la qualité de vie en misant sur la création artistique. 
Le milieu rural alternatif constitué par une population jeune est totalement différent de la Société civile immobilière (SCI) qui est composée de plusieurs couples de retraités qui se rassemblent autour d’une valeur écologique. C’est la raison pour laquelle nombreux sont les adeptes qui parlent plutôt d’une communauté intentionnelle au lieu d’un écovillage. Le seul point commun entre eux est le concept de lieu de vie collectif, écologique et solidaire.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://dailygeekshow.com/nouvelles-manieres-de-vivre-ensemble-ecovillages-se-multiplient-en-europe/>
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En audio
16- Un "New Deal vert" à la rescousse de la planète ?, France Culture, De cause à effets, 20/10/19, de 16h à 17h
Aurélie Luneau

Après l’ère des énergies fossiles, quel projet de civilisation, se profile à l’horizon ? Quelles solutions pour mettre en place ce New Deal Vert ? Débat avec l'essayiste américain Jeremy Rifkin et la sociologue française Dominique Méda.
Environnement et réchauffement climatique, Croissance et New Deal Vert… L’âge du progrès a abouti au dérèglement climatique. Nous entrons dans une nouvelle ère et avec elle, nous engageons une nouvelle économie mondiale, une nouvelle société, de nouveaux modes de consommation, de vie… où les notions de résilience, de décroissance, d’acclimatation, d’adaptation sont déterminantes. 
Quel plan économique pour sauver la vie sur terre ? C’est la question à laquelle le dernier livre de Jeremy Rifkin « Le New Deal vert mondial » paru aux éditions Les liens qui libèrent, tente de répondre, et c’est ce terrain de questionnement qui accapare également la sociologue Dominique Méda depuis des années. Basculons-nous dans une société post-croissance ? 
> Emission (57 min) à (ré)écouter à :
<https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement/un-new-deal-vert-a-la-rescousse-de-la-planete>
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Une publication
17- Le New Deal Vert Mondial - Pourquoi la civilisation fossile va s'effondrer d'ici 2028. Le plan économique pour sauver la vie sur Terre, de Jeremy Rifkin, Editions Les Liens qui Libèrent, 16/10/19

Après avoir théorisé la Troisième Révolution industrielle, Jeremy Rifkin développe son grand projet de New Deal vert mondial. Il s'agit d'un véritable plan de transformation de la société pour faire face au changement climatique en construisant un monde post-énergies fossiles. Jeremy Rifkin, qui travaille main dans la main avec les gouvernements pour promouvoir cette nouvelle donne verte - aux Etats-Unis, en Europe ou en Chine - propose un véritable mode d'emploi. 
Un manuel de transition globale qui permettrait de produire 100 % de l'électricité à partir de sources propres et renouvelables ; d'améliorer et d'augmenter l'efficacité du réseau énergétique, du réseau des transports ou du secteur du bâtiment ; d'investir dans la recherche et le développement de technologies vertes ou de proposer de nouveaux emplois nés de cette nouvelle économie. Le temps nous est compté et le consensus scientifique ne peut plus être remis en question : le dérèglement climatique dû à l'homme et issu de la combustion de matières fossiles va mener l'humanité à la sixième grande extinction de la vie sur Terre. 
Mais partout les solutions existent et sont à notre portée. Aujourd'hui, les intérêts des dirigeants politiques, économiques et financiers convergent avec ceux des citoyens : c'est ce que démontre le célèbre prospectiviste. Voici un ouvrage particulièrement documenté qui redonne de l'espoir et plus que jamais l'envie d'agir pour la planète.
A propos de l’auteur
Jeremy Rifkin est l'un des penseurs de la société les plus populaires de notre temps, et l'auteur d'une vingtaine de best-sellers, dont Une nouvelle conscience pour un monde en crise, L'Age de l'accès, La Fin du travail, La Troisième Révolution industrielle et La Nouvelle Société du coût marginal zéro (LLL). 
Ses livres ont été traduits en plus de trente-cinq langues.
Le New Deal Vert Mondial - Pourquoi la civilisation fossile va s'effondrer d'ici 2028. Le plan économique pour sauver la vie sur Terre, de Jeremy Rifkin, Editions Les Liens qui Libèrent, 16/10/19, ISBN : 979-10-209-0762-2, EAN : 9791020907622, 304 pages, 21,80 €.
<http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-Le_New_Deal_Vert_Mondial-591-1-1-0-1.html>
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Deux annonces
18- La semaine de l’info constructive, Imagine demain le monde, 21-27 octobre 

Durant une semaine, une vingtaine de médias francophones, écrits et audiovisuels, participent à la Semaine de l’info constructive initiée par l’Asbl New6s. L’objectif ? Montrer qu’une information porteuse de perspectives ou de solutions peut aussi servir l’intérêt général. En tant que magazine slow press, ardent défenseur d’un journalisme d’impact, vivant et apaisé, Imagine s’associe tout naturellement à cet événement. Pour vous informer de manière constructive durant cette semaine, découvrez en accès libre et en PDF trois de nos dossiers inspirants :
> A la vie, à la mer ! Une plongée positive aux côtés de scientifiques engagés, pêcheurs au long cours, militants écologistes... qui se mobilisent pour protéger ces écosystèmes marins qui couvrent 70 % de la surface terrestre. Cliquez ici <http://www.imagine-magazine.com/pdf/128_dossier_Alamer%C3%A0lavie.pdf>
> Bien dormir pour mieux vivre. Où comment le sommeil est devenu un véritable enjeu de santé (publique). Cliquez ici <http://www.imagine-magazine.com/pdf/124_Biendormirpourmieuxvivre.pdf>
> Michel Serres, le penseur de la joie. Un grand entretien inédit du philosophe et historien des sciences français. Cliquez ici <http://www.imagine-magazine.com/pdf/106_Grandentretien_MichelSerres.pdf>
Ce journalisme de solution, Imagine le défend également aux côtés de Climate Voices / Les Voix du Climat, une nouvelle plateforme web qui raconte, du Nord au Sud, les effets des changements climatiques. 
Fondée autour d’une trentaine de citoyens issus de différents horizons (médias, culture, ONG...), cette Asbl s’adresse en priorité aux jeunes et à un public non conscientisé, avec des capsules vidéos et des reportages inédits réalisés aux quatre coins du monde. Une campagne de soutien à Climate Voices / Imagine est en cours. Vous pouvez également vous investir dans ce projet médiatique constructif !
<http://www.new6s.be/index.php/evenements/la-semaine-constructive>
<http://www.imagine-magazine.com/lire/>
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19- « Humanisons le progrès » : invitation au Parlement des Entrepreneurs d'avenir, Paris (75016), 22 & 23 janvier 2020

A l’occasion des 10 ans du Parlement des Entrepreneurs d'avenir, ces derniers sont heureux de vous inviter au prochain Parlement
qui se tiendra les 22 & 23 janvier 2020 à l'OCDE à Paris
sur le thème : « Humanisons le progrès ».
débats / rencontres / inspirations
S’inspirer, partager, échanger et agir pour une société plus humaine...
nous vous espérons nombreux pour les 10 ans du Parlement.
> Programme & inscriptions
<https://parlement2020.entrepreneursdavenir.com>
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À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
Si l’archivage récemment mis en place ne cous convient pas, pensez à conserver les articles qui vous concernent ou vous intéressent particulièrement.
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À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)...
NOS APPELS 
– Let’s Bio ! Ensemble pour des cantines bios et locales <https://www.letsbio.org/> pour bien nourrir nos enfants.
– Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
NOS CAMPAGNES 
– 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/> pour participer à l'émergence d'un modèle énergétique plus propre et durable
– Mon Restau’Responsable® <https://www.youtube.com/watch?list=PLh--7obE3XQ5hw0hyacAsOc7PLMneP7-N&v=Eo7AZvPE_MA> pour guider les professionnels de la restauration collective et valoriser leurs bonnes pratiques.
– J’agis pour la nature <http://www.jagispourlanature.org/> pour participer à des activités utiles et ludiques en pleine nature, près de chez vous.
NOS VIDÉOS PÉDAGOGIQUES 
– Sur notre chaîne You Tube <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>, retrouvez toutes nos vidéos.  
NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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