[revue-presse-FNH] Grande revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris & COP25 (jeudi 24 octobre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 24 Oct 08:14:57 CEST 2019


Bonjour à tous,

Un grand tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Du CO2 capturé et transformé en matière première <https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/chimie-co2-capture-transforme-matiere-premiere-77937>, Futura-Sciences, 15/10/19
2- Le prince William et Kate observent le changement climatique sur un glacier du Pakistan <https://www.geo.fr/environnement/le-prince-william-et-kate-observent-le-changement-climatique-sur-un-glacier-du-pakistan-198109>, AFP, 16/10/19, 15:00
3- Extinction Rebellion continue ses actions à Londres, les géants tech visés <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/extinction-rebellion-continue-ses-actions-a-londres-les-geants-tech-vises_138283>, AFP, 16/10/19, 17:00
4- Les populaires 4x4 urbains, une source majeure d'émissions et de réchauffement mondial <https://lexpansion.lexpress.fr/actualites/1/actualite-economique/les-populaires-4x4-urbains-une-source-majeure-d-emissions-et-de-rechauffement-mondial_2103774.html>, AFP, 16/10/19, 20:00
5- Les arbres ne servent pas qu’à stocker du carbone <http://www.entrepreneursdavenir.com/actualites/les-arbres-ne-servent-pas-qua-stocker-du-carbone/>, Entrepreneurs d’avenir, 16/10/19
6- Climat : des ONG fustigent les banques impliquées dans l'entrée en Bourse d'Aramco <https://www.lepoint.fr/monde/climat-des-ong-fustigent-les-banques-impliquees-dans-l-entree-en-bourse-d-aramco-17-10-2019-2341903_24.php>, AFP, 17/10/19, 17:00
7- Péage urbain, chauffage avec des déchets... Le plan d'Oslo pour ne plus émettre de CO2 <https://usbeketrica.com/article/plan-oslo-ne-plus-emettre-co2>, Usbek & Rica, 17/10/19, 17:00
8- Le climat ne sera pas au menu du G7 aux Etats-Unis <https://www.lemonde.fr/climat/article/2019/10/17/le-climat-ne-sera-pas-au-menu-du-g7-aux-etats-unis_6015934_1652612.html>, Le Monde avec AFP, 17/10/19, 21h08
9- Climat : le scepticisme au sommaire des programmes scolaires <http://www.journaldelenvironnement.net/article/climat-le-scepticisme-au-menu-des-programmes-scolaires,100316?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 17/10/19
10- Jamie Margolin, l’autre Greta Thunberg <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/10/18/jamie-margolin-l-autre-greta-thunberg_6016046_4500055.html>, M le Mag, 18/10/19, 15h03
11- Climat : polémique sur la reforestation à l’échelle mondiale <http://www.journaldelenvironnement.net/article/climat-polemique-sur-la-reforestation-a-l-echelle-mondiale,100386>, Le JDLE, 18/10/19
12- L’Allemagne augmentera jusqu’à 75% la taxe climatique sur les voyages aériens en 2020 <https://www.enviro2b.com/2019/10/18/lallemagne-augmentera-jusqua-75-la-taxe-climatique-sur-les-voyages-aeriens-en-2020/>, Enviro2B, 18/10/19
13- Chronique. 150 citoyens vont-ils sauver le climat ? <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/10/19/150-citoyens-vont-ils-sauver-le-climat_6016133_3232.html>, Le Monde, 19/10/19, 06h00 
14- Les Africains peinent à se mobiliser sur le climat <https://information.tv5monde.com/info/les-africains-peinent-se-mobiliser-sur-le-climat-327679>, AFP, 19/10/19, 09:00
15- Inondations de 2018 dans l'Aude : un rapport pointe plusieurs faiblesses <https://information.tv5monde.com/info/inondations-de-2018-dans-l-aude-un-rapport-pointe-plusieurs-faiblesses-327775>, AFP, 19/10/19, 20:00
16- Niger : les inondations forcent 23.000 personnes à quitter leur foyer <https://information.tv5monde.com/info/niger-les-inondations-forcent-23000-personnes-quitter-leur-foyer-327838>, AFP, 20/10/19, 12:00
17- Face à la hausse des températures, le Qatar climatise ses rues <https://www.huffingtonpost.fr/entry/face-a-la-hausse-des-temperatures-le-qatar-climatise-ses-rues_fr_5dac77bde4b0f34e3a776f22>, Le HuffPost, 20/10/19 18:09
18- Le ski d'automne contre le climat ? Vif débat en Autriche <https://information.tv5monde.com/info/le-ski-d-automne-contre-le-climat-vif-debat-en-autriche-327934>, AFP, 21/10/19, 14:00
19- Au Zimbabwe, les éléphants victimes du réchauffement climatique <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/10/22/au-zimbabwe-les-elephants-victimes-du-rechauffement-climatique_6016418_3212.html>, Le Monde Afrique avec AFP, 22/10/19, 09h54
20- Le trou dans la couche d’ozone n’a jamais été aussi petit, mais… <https://www.futura-sciences.com/planete/breves/environnement-trou-couche-ozone-na-jamais-ete-aussi-petit-mais-1373/>, Futura-sciences, 22/10/19, 18h16
21- Vers le déploiement d'une météo du CO2 comme outil d'évaluation des politiques territoriales ? <https://www.actu-environnement.com/ae/news/deploiement-meteo-dioxyde-carbone-comme-outil-evaluation-politiques-territoriales-34277.php4>, Actu-environnement.com, 22/10/19
22- USA : ouverture d'un procès inédit contre ExxonMobil, avec Rex Tillerson en vedette <https://information.tv5monde.com/info/usa-ouverture-d-un-proces-inedit-contre-exxonmobil-avec-rex-tillerson-en-vedette-328260>, AFP, 23/10/19, 02:00
23- En Angola, des milliers de petits éleveurs menacés par la sécheresse <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/10/23/en-angola-des-milliers-de-petits-eleveurs-menaces-par-la-secheresse_6016578_3212.html>, Le Monde avec AFP, 23/10/19, 10h04
24- Somalie : le dérèglement climatique entrave les efforts de paix, selon une étude <https://information.tv5monde.com/info/somalie-le-dereglement-climatique-entrave-les-efforts-de-paix-selon-une-etude-328302>, AFP, 23/10/19, 11:00
25- Climat : pourquoi les scientifiques sont plutôt plus prudents qu’alarmistes <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/10/23/climat-pourquoi-les-scientifiques-sont-plutot-plus-prudents-qu-alarmistes_6016641_4355770.html>, Blog Les Décodeurs, 23/10/19, 15h14
26- Décryptage. Réchauffement climatique : comment la réalité a pris de vitesse la science <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/10/23/rechauffement-climatique-comment-la-realite-a-pris-la-science-de-vitesse_6016624_4355770.html>, Blog Les Décodeurs, 23/10/19, 18h33
27- Orages : les dégâts se concentrent dans l'Hérault, Var et Haute-Corse en alerte <https://information.tv5monde.com/info/orages-les-degats-se-concentrent-dans-l-herault-var-et-haute-corse-en-alerte-328368>, AFP, 24/10/19, 00:00
En audio
28- Les chercheurs s'engagent pour le climat <https://www.franceinter.fr/emissions/l-edito-carre/l-edito-carre-22-octobre-2019>, France Inter, L’Edito carré, 22/10/19, 07h20
En images
29- Biscarrosse : le grand hôtel menacé d'être déplacé <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/restauration-hotellerie-sports-loisirs/biscarrosse-le-grand-hotel-menace-d-etre-deplace_3670615.html>, France 2, journal de 13h, 22/10/19

Bien à vous,
Florence

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DÉCRYPTAGE DU JOUR : Accusés d’être catastrophistes ou au service de l’écologie politique, les climatologues ont au contraire une approche conservatrice de la science. Loin d’être alarmistes, les prévisions des précédents rapports du GIEC (1990, 1995, 2001, 2007, 2014) sont restées prudentes, voire trop prudentes, sur l’évolution de certains aspects du climat. (cf. item 25, 26 & 28)
CHIFFRES DU JOUR : — Plus de 200 millions de SUV circulent dans le monde. Ces 4x4 urbains ont été la 2ème source d'augmentation des émissions de CO2 dans le monde entre 2010 et 2018, après le secteur de l'énergie, mais avant l'industrie lourde (acier, ciment...), les poids lourds ou l'aviation, a mis en garde l'Agence internationale de l'énergie (AIE). (cf. item 4 & suite)
— Au moins 55 éléphants sont morts de faim ou de soif depuis un mois dans la principale réserve du Zimbabwe, victimes de la grave sécheresse qui affecte le pays. (cf. item 19)
ALTERNATIVE DU JOUR : À Oslo, en Norvège, le moindre gramme de CO2 émis ou évité compte pour la ville, qui tâche de suivre à la lettre son « budget climat ». (cf. item 7)
PORTRAIT DU JOUR : Avec son mouvement Zero Hour, qui regroupe des jeunes engagés contre le dérèglement climatique, la lycéenne américaine Jamie Margolin a ouvert la voie aux grèves scolaires de la militante suédoise. (cf. item 10)
QUESTIONNEMENT DU JOUR : Une reforestation et une afforestation massives, menées à l’échelle mondiale, constitueraient-elles le meilleur outil pour réduire les concentrations de CO2 dans l’atmosphère. ? (cf. item 5 & 11)
DÉCISION DU JOUR : L’Allemagne devrait introduire des taxes supplémentaires imposées par le gouvernement sur les transports aériens à partir d’avril 2020, et ce afin d’inciter les voyageurs à se tourner vers le train. (cf. item 12)
HONTE DU JOUR : Pour améliorer le contenu climatique des manuels scolaires, le Conseil supérieur des programmes a fait appel à un climatosceptique notoire, dont les théories ne reposent sur aucune base scientifique. (cf. item 9 & suite)
IMPACTS DU JOUR : — Quelque 23.000 personnes ont dû quitter leurs foyers depuis début octobre à cause d'inondations dans la région de Diffa, dans le sud-est du Niger. (cf. item 16)
— Le dérèglement climatique pose et posera à l'avenir d'importants défis aux missions de maintien ou de construction de la paix, au point d'aggraver les conflits, prévient un rapport sur la Somalie. (cf. item 24 & 23)
— Après le Signal, immeuble de Soulac-sur-Mer en Gironde, c’est au tour du grand hôtel de la plage de Biscarosse dans les Landes d’être mis en péril par l’érosion côtière. (cf. item 29)
ABERRATIONS DU JOUR : — Au Qatar, révèle le Washington Post, la chaleur devient de plus en plus insupportable au point que des systèmes de climatisations se multiplient également en extérieur. Ainsi, de l’air frais est désormais propulsé sur les marchés, le long des trottoirs ou encore dans les zones commerciales de plein air. (cf. item 17)
— Alors que les températures en montagne flirtaient avec les 15 degrés sous un soleil éclatant, le lancement précoce de la saison de ski sur une piste de Kitzbühel, a fait naître un vif débat entre militants pour le climat et responsables de la célèbre station autrichienne. (cf. item 18)
TECHNOLOGIE DU JOUR : Depuis plusieurs mois, les initiatives des chercheurs pour mettre au point un matériau capable de capturer efficacement le CO2, puis le convertir en matière première, se multiplient. La dernière en date nous vient du Japon. (cf. item 1)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Du CO2 capturé et transformé en matière première, Futura-Sciences, 15/10/19
Nathalie Mayer, journaliste

Depuis plusieurs mois, les initiatives des chercheurs pour mettre au point un matériau capable de capturer efficacement le CO2, puis le convertir en matière première, se multiplient. La dernière en date nous vient du Japon. Grâce à un matériau poreux structuré en hélice, ses inventeurs annoncent atteindre une efficacité record.
Depuis quelques années, notre consommation de combustibles fossiles a explosé, émettant vers l'atmosphère toujours plus de dioxyde de carbone (CO2). Un gaz -- parmi d'autres -- responsable du réchauffement de notre Planète observé par les scientifiques. Et l'une des solutions imaginées passe par la capture de ce CO2. Malheureusement, la faible réactivité du gaz rend l'opération délicate.
Mais des chercheurs de l'université de Kyoto (Japon) proposent aujourd'hui une nouvelle solution. « Nous avons conçu un matériau poreux qui présente une grande affinité avec le CO2et qui permet, après capture, de le convertir efficacement en matière première utile à l'industrie », assure Ken-ichi Otake, chimiste.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/chimie-co2-capture-transforme-matiere-premiere-77937/>
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2- Le prince William et Kate observent le changement climatique sur un glacier du Pakistan, AFP, 16/10/19, 15:00

Le prince William et sa femme Kate ont visité mercredi un glacier du massif de l'Hindu Kush, dans le Nord du Pakistan, l'un des pays les plus impactés au monde par le réchauffement climatique qui provoque la fonte de ses neiges éternelles.
Le couple royal s'est rendu en hélicoptère jusqu'à un glacier du parc national de la vallée de Broghil, dans le nord du district de Chitral, à la frontière avec l'Afghanistan.
Les habitants de cette région s'inquiètent de la fonte des glaciers qui a causé des inondations dévastatrices en 2015.
Aux côtés de ces communautés du Nord pakistanais, "j'espère apprendre ce que nous pouvons faire de plus pour aider à empêcher ou à limiter cette catastrophe globale", avait déclaré le prince William mardi soir lors d'une cérémonie.
Selon les autorités, les températures dans le nord du Pakistan ont augmenté de 1,9 degré en un siècle, causant des épisodes de "Glof" (acronyme de Glacial lake outburst floods), lorsque la digue de glace d'un lac glaciaire se rompt subitement, libérant des flots qui dévalent la pente en emportant tout sur leur passage.
"A cause des effets du changement climatique en altitude, une (nouvelle, NDLR) augmentation de 1,5 degré Celsius au niveau global pourrait signifier une augmentation de 2 degrés (supplémentaires) dans les montagnes du Nord pakistanais", avait relevé mardi le prince William.
"Cela pourrait mener à la perte de plus d'un tiers de ces glaciers vitaux en moins d'un siècle, avec des impacts énormes pas seulement sur la disponibilité de l'eau mais sur l'agriculture et l'énergie hyro-électrique", avait-il poursuivi.
Ces flots venus des sommets du Nord nourrissent le fleuve Indus et ses affluents pour irriguer le reste du pays, des plaines fertiles du Pendjab (centre) au delta du Sindh, près de Karachi (sud), mégalopole tentaculaire de 20 millions d'habitants où le manque d'eau est déjà flagrant.
Les conséquences du réchauffement climatique sont d'autant plus criantes que le Pakistan, avec ses 207 millions d'habitants, connaît une démographie galopante. D'après l'ONU, sa population dépassera les 300 millions d'âmes vers 2050, ce qui renforcera encore le stress hydrique.
La couple princier a également visité un village kalash, du nom de la plus petite communauté du Pakistan, forte de moins de 4.000 membres, qui vit dans quelques vallées reculées du Nord.
William et Kate, lors d'un ravitaillement de leur hélicoptère, se sont vu offrir un pakol, chapeau en laine qui à Chitral est orné d'une plume, ainsi que des chapans, longs manteaux brodés.
<https://www.geo.fr/environnement/le-prince-william-et-kate-observent-le-changement-climatique-sur-un-glacier-du-pakistan-198109>
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3- Extinction Rebellion continue ses actions à Londres, les géants tech visés, AFP, 16/10/19, 17:00

Le mouvement écologiste Extinction Rebellion a annoncé mercredi contester devant la justice britannique l'interdiction de manifester à Londres décrétée par la police locale, à la deuxième semaine de sa mobilisation internationale contre la crise climatique.
Les avocats d'Extinction Rebellion devaient demander à la Haute Cour de Londres d'examiner l'ordre d'interdiction, selon un communiqué du mouvement.
Sans attendre le jugement, l'organisation a mené de nouvelles actions dans les rues de la capitale britannique. Une centaine de femmes, assises et tenant dans leurs bras des enfants, ont bloqué mercredi midi l'entrée des locaux du groupe américain Google tandis que d'autres jeunes militants ont escaladé la façade de sa filiale YouTube.
Le mouvement a expliqué vouloir alerter sur des dons présumés de Google à des organisations niant la crise climatique. Les manifestants ont aussi déroulé une banderole : "YouTube, cesse d'être la plateforme du déni climatique". 
Extinction Rebellion a lancé le 7 octobre une série d'actions chocs au Royaume-Uni et dans le reste du monde, intitulée "Autumn Uprising" (soulèvement d'automne). Le but: perturber le fonctionnement des capitales pour dénoncer l'inaction des gouvernements contre la crise climatique.
Mais après des manifestations dans le centre financier de Londres lundi, la police a émis un ordre d'interdiction à l'encontre d'Extinction Rebellion et de leur "soulèvement d'automne", qui causerait des "perturbations graves" dans la ville. Ceux qui continueront tout de même de manifester pourront faire l'objet d'arrestations et de poursuites, a averti la police.
Cette décision a été critiquée, Amnesty International dénonçant "une restriction illégale à la liberté d'expression".
"Si la lutte contre l'effondrement du climat et de l'écologie, et pour l'humanité, est contraire aux règles, alors les règles doivent être brisées", a réagi dans un tweet Greta Thunberg, Suédoise de 16 ans devenue l'égérie internationale du combat des jeunes en faveur du climat.
Suite à cette interdiction, les manifestants d'Extinction Rebellion ont été délogés lundi soir de Trafalgar Square, place célèbre du cœur de la capitale. Mais ils ont poursuivi leurs actions dès le lendemain, notamment devant le ministère des Transports et les services de renseignement MI5.
Le maire travailliste de Londres Sadiq Khan a de son côté assuré ne pas être à l'origine de l'interdiction et a indiqué avoir demandé à la police de "trouver un moyen" pour permettre à "ceux qui veulent protester contre l'urgence climatique" de pouvoir le faire "légalement et pacifiquement".
Toutefois, la ministre de l'Intérieur Priti Patel a appelé sur Twitter à "soutenir la police" qui "fait un boulot fantastique pour maintenir l'ordre lors des manifestations d'Extinction Rebellion".
Les forces de l'ordre ont procédé à près de 1.642 arrestations à Londres depuis le début de la mobilisation la semaine dernière, selon les chiffres actualisés mercredi.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/extinction-rebellion-continue-ses-actions-a-londres-les-geants-tech-vises_138283>
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4- Les populaires 4x4 urbains, une source majeure d'émissions et de réchauffement mondial, AFP, 16/10/19, 20:00
Catherine Hours

A la mode, mais polluants : les SUV, en plein boom dans les villes, menacent de réduire à néant les tentatives du secteur automobile de réduire ses émissions de CO2, a prévenu mercredi l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
Toujours plus nombreuses, ces voitures au look de 4x4, mais sans leurs capacités de franchissement, ont été la deuxième source d'augmentation des émissions de dioxyde de carbone (CO2) dans le monde entre 2010 et 2018, selon le directeur de l'AIE.
"Certes, des constructeurs automobiles mettent beaucoup d'argent dans les voitures électriques, mais les mêmes mettent aussi sur le marché de plus en plus de modèles de SUV", a souligné Fatih Birol à Paris, lors d'une conférence internationale sur l'électrification de l'énergie.
"Oui, les voitures électriques marchent fort, il y en a environ 6 millions dans le monde (...) Mais est-ce synonyme de décarbonation ? Absolument pas", a-t-il insisté, relevant que la moitié roulent "dans un pays, en Asie", la Chine, où les deux tiers de l'électricité sont produits par des centrales à charbon.
"Les voitures électriques ne sont pas la panacée, le pré-requis doit être une décarbonation du système énergétique", a-t-il plaidé.
En outre, "dans les faits, la star de l'industrie automobile, ce n'est pas la voiture électrique, c'est le SUV : en 2010, 18% des ventes de voitures dans le monde concernaient des SUV ; en 2018, c'était plus de 40% !"
"En conséquence, ces dix dernières années, les SUV ont été la deuxième source de croissance des émissions de CO2", après le secteur de l'énergie, mais avant l'industrie lourde (acier, ciment...), les poids lourds ou l'aviation.
Plus de 200 millions de SUV circulent aujourd'hui dans le monde, contre 35 millions en 2010, une tendance que l'on retrouve partout, relève l'AIE dans une note parue mardi.
Souvent plus lourds et moins aérodynamiques, ces véhicules omniprésents dans les gammes des constructeurs consomment un quart d'énergie de plus qu'une voiture de taille moyenne, souligne le rapport.
- Plus difficiles à électrifier -
De ce fait, ils sont seuls à l'origine de la demande accrue en pétrole venue de l'industrie automobile entre 2010 et 2018, qui a dépassé largement les progrès en termes d'efficacité réalisés sur les voitures plus petites et les économies de carburant permises par les électriques.
"Si l'appétit des consommateurs pour les SUV continuait de croître au rythme de cette dernière décennie, ces voitures ajouteraient près de 2 millions de barils par jour à la demande mondiale de pétrole d'ici 2040, annulant les économies permises par 150 millions de voitures électriques", prévient le rapport. 
Il souligne aussi que "des voitures plus grosses et plus lourdes comme les SUV sont plus difficiles à électrifier". Dans l'UE, après des années de déclin, les émissions de CO2 des voitures neuves ont ainsi crû en 2018 pour la deuxième année de suite, selon l'Agence européenne de l'environnement, qui désigne la montée des SUV comme un des "principaux facteurs".
Les constructeurs sont pourtant sous pression dans de nombreux pays pour réduire leurs émissions, ce qui les contraint à se tourner vers l'électrification et à améliorer l'efficacité des moteurs à combustion : dans l'UE, de nouveaux plafonds entreront en vigueur en 2020, avec obligation pour les voitures neuves d'afficher des émissions moyennes de CO2 inférieures à 95 grammes par kilomètre.
Pour autant, sous la pression du lobby automobile allemand, ce chiffre de 95 grammes sera ajusté en fonction de la masse des véhicules : les grosses voitures pourront émettre un peu plus.
En France la question est un sujet de bataille via la définition du bonus/malus à l'achat : faut-il ou non prendre en compte le poids des véhicules, comme le souhaitent certains députés?
Pour les ONG environnementales, les SUV sont devenus un nouveau repoussoir. En septembre, 15.000 à 25.000 manifestants ont perturbé le salon de l'auto de Francfort pour réclamer des moyens pour les transports en commun et dénoncer les SUV, ces "chars d'assaut urbains".
En Allemagne, où des voix s'élèvent pour leur interdiction en centre-ville depuis un accident mortel survenu à Berlin, un cargo en transportant un chargement a été visé par Greenpeace, sous la bannière "tueur de climat à bord".
<https://lexpansion.lexpress.fr/actualites/1/actualite-economique/les-populaires-4x4-urbains-une-source-majeure-d-emissions-et-de-rechauffement-mondial_2103774.html>
Sur le même sujet :
> Les 4x4 urbains alimentent fortement les émissions mondiales de CO2 <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/les-4x4-urbains-alimentent-fortement-les-emissions-mondiales-de-co2_138287>, AFP, 16/10/19, 19:00
> Les populaires 4x4 urbains, une source majeure d’émissions de CO2 et de réchauffement mondial <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/16/les-populaires-4x4-urbains-une-source-majeure-d-emissions-de-co2-et-de-rechauffement-mondial_6015788_3244.html>, Le Monde avec AFP, 16/10/19, 22h34
En savoir plus :
> Commentary: Growing preference for SUVs challenges emissions reductions in passenger car market <https://www.iea.org/newsroom/news/2019/october/growing-preference-for-suvs-challenges-emissions-reductions-in-passenger-car-mark.html>, International Energy Agency, 15/10/19
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5- Les arbres ne servent pas qu’à stocker du carbone, Entrepreneurs d’avenir, 16/10/19
Pascal de Rauglaudre

Vous voulez sauver le climat ? Plantez des arbres ! Mais attention : pour que ça soit efficace, il y a des critères à respecter, avertit André-Jean Guérin, président de A Tree for You. 
Planter des arbres, ça peut vraiment sauver le climat ? Absolument : les scientifiques l’assurent, la reforestation reste l’une des meilleures stratégies pour atténuer les effets du changement climatique.
Mais ce n’est pas si simple : des espèces inadaptées à un terrain peuvent appauvrir le sol, assécher ses nappes phréatiques, ruiner sa biodiversité. Pour être efficace, il faut avoir une connaissance fine des arbres et des zones à reboiser.
D’où l’intérêt du projet A Tree for You. Depuis un an, cette association fondée par des scientifiques de haut vol, invite les particuliers à contribuer à des projets de reforestation à hauteur de leurs moyens. Les entreprises, elles, peuvent proposer le principe à leurs salariés et à leurs clients, par divers moyens (arrondis de salaires, arrondis de caisse, vente en ligne avec option « planter un arbre », etc.).
A Tree for You a déjà convaincu Air France, qui le propose à ses passagers quand ils réservent un vol intercontinental, la marque de vêtements Bootaboo, Voies navigables de France et quelques autres.
>> Suite à lire à :
<http://www.entrepreneursdavenir.com/actualites/les-arbres-ne-servent-pas-qua-stocker-du-carbone/> 
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6- Climat : des ONG fustigent les banques impliquées dans l'entrée en Bourse d'Aramco, AFP, 17/10/19, 17:00

Plusieurs ONG ont fustigé les grandes banques internationales susceptibles d'accompagnerl'introduction en Bourse du géant pétrolier saoudien Aramco, accusée d'être l'un des pires projets pour le climat des dernières années.
Au total, huit organisations écologistes ont mis en garde dans une lettre jeudi les patrons de sept banques, les américaines Bank of America, Citigroup, Goldman Sachs, JPMorgan Chase et Morgan Stanley, l'helvétique Credit Suisse et la britannique HSBC.
Ces ONG, dont Rainforest Action Network, Global Witness, ShareAction ou Oil Change International, s'inquiètent de voir ces grands noms de la finance travailler sur l'entrée en Bourse d'Aramco, qui "devrait être de loin le plus grand investissement dans l'énergie fossile depuis les accords de Paris de fin 2015".
L'accord international de Paris sur le climat vise à limiter le réchauffement planétaire à +2°C, voire à 1,5°C, comparé au niveau de la Révolution industrielle, ce qui devra passer selon les ONG par une réduction drastique de l'utilisation d'énergies fossiles très polluantes comme le pétrole.
Cette opération gigantesque d'Aramco devrait avoir lieu "bientôt", a assuré il y a quelques jours le groupe public saoudien, qui avait dû faire marche arrière une première fois en raison de conditions de marché difficiles et de baisse des cours du brut.
L'entreprise pourrait être valorisée autour de 1.500 milliards de dollars et s'introduire à la fois sur le marché saoudien et sur une place financière internationale. Les investisseurs pourront acheter dans un premier temps 2% du capital du mastodonte.
Les ONG jugent en outre problématique que des banques aident le royaume à lever des milliards de dollars "compte tenu du bilan horrible concernant les droits humains du régime saoudien", en référence notamment à l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi.
La lettre rappelle enfin, en citant la presse financière, que certains investisseurs ont refusé de prendre part à l'introduction en Bourse d'Aramco pour des raisons environnementales, notamment le singapourien Temasek Holdings.
Le fonds souverain norvégien a pour sa part commencé à sortir du capital de certaines sociétés pétrolières mais pas des "majors".
L'appel des ONG intervient alors que la finance est pressée de toutes parts d'arrêter d'investir dans les énergies les plus polluantes. 
De nombreuses banques ou fonds de pension ont notamment décidé de ne plus accorder de prêts ou d'acheter des titres dans le secteur du charbon et de miser davantage sur les énergies renouvelables, même si beaucoup restent investies dans les hydrocarbures.
Certaines voix s'élèvent toutefois comme celle du milliardaire et philanthrope Bill Gates qui, dans le Financial Times en septembre, a estimé qu'arrêter de financer les énergies fossiles ne permettait pas d'enrayer franchement la hausse des émissions carbone.
Il estime qu'il serait plus utile d'investir massivement dans des nouvelles technologies permettant de réduire la pollution et d'aider la population à s'adapter au changement climatique.
Signe du début de prise de conscience des milieux financiers, le régulateur britannique des marchés, la FCA (Financial Conduct Authority) a proposé mercredi d'imposer aux entreprises cotées au Royaume-Uni de dévoiler à partir de 2020 leur exposition au réchauffement climatique.
<https://www.lepoint.fr/monde/climat-des-ong-fustigent-les-banques-impliquees-dans-l-entree-en-bourse-d-aramco-17-10-2019-2341903_24.php>
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7- Péage urbain, chauffage avec des déchets... Le plan d'Oslo pour ne plus émettre de CO2, Usbek & Rica, 17/10/19, 17:00
Lila Meghraoua

On dit souvent qu’un sou est un sou. À Oslo, la formule marche aussi concernant le dioxyde carbone : le moindre gramme de CO2 émis ou évité compte pour la ville, qui tâche de suivre à la lettre son « budget climat ». On s'est rendu sur place pour comprendre comment la chasse au CO2 est devenue dans la capitale norvégienne le carburant des politiques publiques.
« Ici, le matin, on rechigne à sortir pour ne pas être le premier à arpenter les rues jonchées de neige. Avec le climat, c’est un peu pareil. Quand vous faites quelque chose de bien, les autres suivent. Et heureusement, parce qu’on ne va pas régler le problème tout seul. » Robert Steen est l'adjoint au maire d'Oslo en charge des finances. Et le « quelque chose de bien » auquel il fait allusion, c'est le changement radical initié en 2017 par sa ville en matière de politique publique.
En cette première semaine de septembre, nous sommes en pleine Oslo Innovation Week, un évènement organisé et financé par le gouvernement local pour promouvoir l’innovation, sur laquelle mise la Norvège pour sortir de sa dépenance économique au pétrole. Et pour cette édition 2019, tous les évènements disséminés dans la ville sont frappés du sceau de l'innovation écologique. Oslo vient d'ailleurs de recevoir le titre de « capitale verte européenne ». Une gratification que la municipalité doit en grande partie à l'adoption en 2016 de son budget climat. 
>> Suite à lire à :
<https://usbeketrica.com/article/plan-oslo-ne-plus-emettre-co2>
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8- Le climat ne sera pas au menu du G7 aux Etats-Unis, Le Monde avec AFP, 17/10/19, 21h08

Le sommet se tiendra en juin 2020 dans un des golfs du président Donald Trump en Floride. Ce dernier est connu pour ses positions climatosceptiques. 
Le prochain sommet du G7 aux Etats-Unis, qui se tiendra en juin 2020 dans l’un des clubs de golf du président Donald Trump, en Flordie, n’abordera pas la question du réchauffement climatique. C’est ce qu’a fait savoir, jeudi 17 octobre, la Maison Blanche par la voix de Mick Mulvaney, le chef de cabinet du chef de l’Etat fédéral.
Le président des Etats-Unis, seul dirigeant de la planète à avoir retiré son pays de l’accord de Paris, a pris l’habitude de se tenir à l’écart de toutes les initiatives sur le climat lors des grandes réunions internationales.
Le sort de l’Amazonie, la plus vaste forêt tropicale de la planète, avait été au cœur du sommet du G7 en août à Biarritz, dans le sud-ouest de la France.
<https://www.lemonde.fr/climat/article/2019/10/17/le-climat-ne-sera-pas-au-menu-du-g7-aux-etats-unis_6015934_1652612.html>
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9- Climat : le scepticisme au sommaire des programmes scolaires, Le JDLE, 17/10/19
Valéry Laramée de Tannenberg

Pour améliorer le contenu climatique des manuels, le conseil supérieur des programmes fait appel à un climatosceptique notoire, dont les théories ne reposent sur aucune base scientifique. Une pratique bien ancrée dans le monde universitaire français.
La France a décidément un problème avec l’enseignement de la question climatique. Il y a près d’un an, des personnalités issues des sciences du climat et de l’enseignement se sont émues de la pauvreté des (rares) pages consacrées aux changements climatiques dans les livres scolaires français. Une grogne qui intervenait alors que l’Education nationale faisait évoluer les programmes du lycée.
Ne pas enseigner (ou mal le faire) les aspects physiques, environnementaux et sociétaux des changements climatiques n’est pas seulement une faute politique, une insulte faite aux jeunes générations, c’est aussi violer l’Accord de Paris.
Respecter l'accord de Paris
L’article 12 du texte conclu à l’issue de la COP 21 impose aux pays signataires de prendre des «mesures pour améliorer l’éducation, la formation […] compte tenu de l'importance que revêtent de telles mesures pour renforcer l'action engagée au titre du présent Accord.»
A force de pétitions et de participations des élèves, et de certains de leurs enseignants, aux grèves pour le climat, Jean-Michel Blanquer a fini par réagir. Le 20 juin dernier, le ministre de l’Education nationale a saisi le conseil supérieur des programmes (CSP).
Dans le courrier adressé à sa présidente, Souâd Ayada, le patron de la rue de Grenelle demande que le CSP propose «des contenus d’enseignement complémentaires sur les enjeux du changement climatique, du développement durable et de la biodiversité», pour les programmes de l’école et du collège. Sujets qui devront, précise le ministre, «être intégrés dans toutes les disciplines et étoffés au fil de la scolarité».
Pour garantir la «qualité scientifique» des propositions, le ministre recommande de faire appel à l’Inspection générale de l’éducation et aux «meilleurs experts sur ces questions qui exigent objectivité, rigueur et précisions scientifiques».
Experts, scientifiques et climatosceptique
Sitôt dit, sitôt fait. Depuis quelques semaines, les membres du CSP auditionnent experts et scientifiques. Mais pas que. Comme le révèle l'édution du 16 octobre du Canard Enchaîné, Souâd Ayada a aussi tenu à écouter François Gervais. Médaille de bronze du CNRS, ce professeur émérite à l’université de Tours n’est pas un climatologue, mais un spécialiste reconnu de la supraconduction.
Problème : ce physicien est aussi l’un des porte-voix des climato-sceptiques français. Et sa thèse (le réchauffement n’est pas guidé par l’accroissement de la concentration de GES dans l’atmosphère mais par un cycle naturel de 60 ans, toujours inexpliqué) a été démontée par les sciences du climat.
Pis, dans son livre à charge contre les rapports du Giec[1] François Gervais montre son ignorance du cycle du carbone (c’est l’océan qui dégaze du CO2 pas les activités anthropiques), tord les conclusions d’études montrant que l’activité solaire n’est en rien responsable du réchauffement, confond évolution de la température moyenne globale et pic de température locale.
L'ignorant des sciences du climat
Le spécialiste des aimants fait aussi dire à la Nasa (agence spatiale US) et la NOAA (administration US de l'océan et de l'atmosphère) des choses que ces deux institutions n’ont jamais affirmées. Bref, pour reprendre une critique rédigée par le climatologue au LSCE François-Marie Bréon : «l'ouvrage de François Gervais témoigne d'une profonde ignorance des sciences du climat.»
Cette méconnaissance n’est pas pour effrayer Souâd Ayada. Interrogée par le Canard sur l’audition d’un faussaire de la science du climat, la présidente du CSP assume et répond qu’elle est une philosophe «et pour moi le scepticisme est une qualité intellectuelle». Certes, mais il y a une différence entre le scepticisme (vertu éminemment scientifique) et la propagation de théories fumeuses systématiquement invalidées par les sciences du climat.
Un tropisme français
L’histoire du CSP est révélatrice du tropisme de certains intellectuels et scientifiques français pour le déni climatique. Au début des années 2000, la communauté des climatologues s’était enflammée suite aux attaques contre leurs disciplines et leurs travaux perpétrées par les géophysiciens Claude Allègre et Vincent Courtillot. Ce feuilleton avait (momentanément) pris fin lors d’une mémorable confrontation entre climatologues et «sceptiques», organisée par l’Académie des sciences. Une académie plus prompte à protéger certains de ses membres «sceptiques» qu’à faire entrer dans ses rangs des climatologues de renom.
Des années durant, X-Climat, groupe dédié au climat des anciens élèves de l’Ecole Polytechnique, a été présidé par Christian Gérondeau, fervent négationniste du réchauffement. Une élection qui avait fait jaser le Landerneau climatique, lors de la COP 21.
Hypothèse d'école
On ne peut qu’être effrayé aussi par la documentation scolaire distillée par certains acteurs. Ainsi, en est-il de Médiachimie. Porté par la Maisons de la chimie, l’industrie, EDP Sciences et Canopée, ce site pédagogique diffuse des fiches sur le climat surprenantes. «L’hypothèse de base des modèles est que le réchauffement est dû aux gaz à effet de serre issus de l’usage des combustibles fossiles», peut-on lire. Considérer une vérité scientifique, établie depuis des décennies, comme une hypothèse de base…
Plus loin, les auteurs de ces fiches affirment aussi «qu’un nombre non négligeable parmi les scientifiques et les historiens du climat pensent que ce changement n’est pas seulement dû au CO2 mais que les évolutions naturelles de la planète sont aussi à prendre en cause [sic]».
Reste à savoir lesquelles ?
[1] L'Innocence du carbone, l'effet de serre remis en question (Albin Michel, 304 p.)
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/climat-le-scepticisme-au-menu-des-programmes-scolaires,100316?xtor=RSS-31>
Sur le même sujet : 
> L’éducation nationale consulte un climato-sceptique pour réviser les programmes scolaires <https://www.euractiv.fr/section/climat/news/leducation-nationale-consulte-un-climato-sceptique-pour-reviser-les-programmes-scolaires/>, EurActiv, 18/10/19
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10- Jamie Margolin, l’autre Greta Thunberg, M le Mag, 18/10/19, 15h03
Anne-Françoise Hivert  (Malmö (Suède), correspondante régionale)

Avec son mouvement Zero Hour, qui regroupe des jeunes engagés contre le dérèglement climatique, la lycéenne américaine Jamie Margolin a ouvert la voie aux grèves scolaires de la militante suédoise. 
C’est auréolée de son témoignage devant le Congrès américain, le 18 septembre, que Jamie Margolin, 17 ans, est arrivée, le 9 octobre, au Danemark. Fondatrice du mouvement Zero Hour, la jeune militante américaine y était invitée par les maires du réseau des villes du C40 – une organisation qui vise à lutter contre le dérèglement climatique –, réunis pour un sommet de trois jours à Copenhague. La voici à l’hôtel de ville dans la capitale danoise, où des jeunes du monde entier se retrouvent pour un séminaire. Sa mère l’accompagne. En combinaison de couleur bleu jean, l’épaisse chevelure brune nouée en un chignon, Jamie Margolin ressemble à n’importe quelle ado, le regard absorbé par l’écran de son téléphone portable.
Elle parle vite, ne prend pas de gants : « Vous, les adultes, vous avez déjà vos meilleures années derrière vous. Mais moi, quand j’atteindrai le pic de ma vie, le monde tel qu’on le connaît aujourd’hui sera en train de s’effondrer si on n’effectue pas des actions radicales dès aujourd’hui. » La veille, aux maires qui l’avaient conviée, elle a offert une alternative : « Soit vous travaillez avec nous (…). Soit vous dégagez. »
La lycéenne n’a pas attendu Greta Thunberg et sa grève scolaire pour se mobiliser. La crise climatique, dit-elle, a « toujours été là, en toile de fond ». Fille unique, elle vit à Seattle avec ses parents. Sa mère, une immigrée colombienne, travaille dans une banque alimentaire. Son père, un juif américain, ingénieur en mécanique, adore regarder les documentaires scientifiques à la télévision. « J’ai grandi en admirant la beauté de la nature et en voyant ce que nous étions en train de détruire. »
Le résultat, « affreusement catastrophique », de l’élection présidentielle de 2016 aux Etats-Unis est un déclic. « Je me suis dit qu’agir localement ne suffisait plus, il fallait une mobilisation nationale. » Elle lance, sur Twitter, l’idée d’une marche sur le climat. Des adolescents la contactent. C’est la naissance du mouvement Zero Hour. Après un an de préparation, le 21 juillet 2018, les jeunes manifestent dans vingt-six villes du monde. Sous une pluie battante, elle mène la marche à Washington.
Avec du recul, Jamie Margolin estime que son action a ouvert la voie aux Fridays for Future de Greta Thunberg. Les deux adolescentes sont entrées en contact le premier jour de la grève scolaire de la Suédoise, le 20 août 2018. « Elle me suivait déjà sur les réseaux sociaux. J’ai vu une photo d’elle devant le Parlement suédois et je l’ai partagée. » Depuis, elles échangent régulièrement et se sont retrouvées en septembre, à New York, où elles se sont toutes les deux exprimées devant le Congrès.
L’engouement suscité par sa camarade la trouble : « Depuis des années, des jeunes indigènes se mobilisent. Et puis, Greta a commencé sa grève et on ne parle plus que d’elle. Ce n’est pas de sa faute, mais c’est problématique, car ni elle ni moi ne sommes directement victimes du changement climatique. » Ses héros à elle sont les jeunes de Standing Rock : ces ados de la communauté lakota, une tribu sioux, dans l’Etat du Dakota du Nord, qui se mobilisent depuis 2016 contre la construction d’un oléoduc géant menaçant leurs terres et leurs réserves d’eau. Greta Thunberg les rencontrait justement au moment où Jamie Margolin atterrissait à Copenhague.
Lutte contre le consumérisme
Contrairement à la Suédoise, l’Américaine n’a pas renoncé à prendre l’avion, mais elle a choisi d’orienter sa lutte contre le consumérisme : « Je n’achète pas de nouveaux habits si je n’en ai pas absolument besoin. En Europe, ce n’est pas un gros truc, mais, aux Etats-Unis, c’est radical et même suspect. Vous êtes accusé de vouloir limiter les libertés fondamentales et de remettre en cause le principe de l’American dream. » 
Des rêves, elle continue d’en faire, même si l’avenir l’inquiète. Dans l’un d’eux, avoue-t-elle à moitié sérieuse, elle se voit « prêter serment, sur les marches du Capitole », à Washington. Pour le climat, il sera trop tard. Aux Etats-Unis, il faut avoir 35 ans pour se présenter à l’élection présidentielle. Alors, elle envisage des études en sciences politiques, avant de présenter peut-être sa candidature au Congrès – si elle parvient, d’ici là, « à trouver le temps de remplir les dossiers d’admission à l’université ».
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/10/18/jamie-margolin-l-autre-greta-thunberg_6016046_4500055.html>
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11- Climat : polémique sur la reforestation à l’échelle mondiale, Le JDLE, 18/10/19
Romain Loury

L’arbre est l’un de nos alliés pour lutter contre le réchauffement. Début juillet, une équipe suisse estimait qu’une reforestation et une afforestation massives, menées à l’échelle mondiale, constitueraient le meilleur outil pour réduire les concentrations de CO2 dans l’atmosphère. Une estimation optimiste, voire «dangereusement trompeuse», rétorquent plusieurs équipes, vendredi 18 octobre, dans Science.
Publiée début juillet dans Science, l’étude avait fait grand bruit : l’équipe de Thomas Crowther, de l’école polytechnique fédérale de Zurich (Suisse), y présentait une méthode aussi simple qu’efficace contre le réchauffement climatique, consistant en une plantation massive d’arbres à l’échelle mondiale. En accroissant d’un tiers la surface de forêt mondiale 1,8 milliard d’hectares de forêt (qui passerait de 4,5 à 6,3 Md ha), il serait possible, en quelques décennies, d’absorber jusqu’à 205 milliards de tonnes de carbone (GtC) : l’équivalent des deux tiers des rejets anthropiques émis depuis la Révolution industrielle.
Ce capital de reforestation s’appuie sur l’étude de dix critères physicochimiques, dont les températures, les précipitations, l’altitude, la teneur du sol en carbone, etc, mesurées à l’échelle du globe. Selon les scientifiques, plus de 50% de ces forêts potentielles seraient plantées en Russie, aux Etats-Unis, au Canada, en Australie, au Brésil et en Chine. Seraient en particulier ciblés les milieux dégradés, les prairies, les savanes -les chercheurs excluaient en revanche les villes et les terres agricoles.
>> Suite à lire à :
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/climat-polemique-sur-la-reforestation-a-l-echelle-mondiale,100386>
En savoir plus :
> Comment on “The global tree restoration potential” <https://science.sciencemag.org/content/366/6463/eaay8060>, Science, 18/10/19
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12- L’Allemagne augmentera jusqu’à 75% la taxe climatique sur les voyages aériens en 2020, Enviro2B, 18/10/19
La Rédaction

L’Allemagne devrait introduire des taxes supplémentaires imposées par le gouvernement sur les transports aériens à partir d’avril 2020, et ce afin d’inciter les voyageurs à se tourner vers le train.
Les taxes seront calculées en fonction de la durée du vol et seront particulièrement élevées pour sur les vols à courte distance, comme ceux entre le l’Allemagne et la France par exemple.
Impact important pour les compagnies low-cost
Ainsi, pour les vols intérieurs allemands et intra-européens à destination et en provenance de l’Allemagne l’augmentation sera de 75% passant de 7,50 € à 13,03 € par trajet.
Pour les vols moyen-courriers au départ et à destination de l’Allemagne ils passeront de 23,43 € à 33,01 €
Enfin pour les vols long-courriers au départ et à destination de l’Allemagne, le prix atteindra 59,43 € contre 42,18 € actuellement.
La pratique consistant à brader le prix des sièges vacants en les vendant à un prix inférieur au prix coûtant sera totalement interdite. Cela pourrait avoir des conséquences importantes pour les compagnies low-cost comme Ryanair, qui vend régulièrement des vols européens à partir de 5 € par siège.
Ryanair s’est déjà prononcée contre le plan de réduction des émissions de CO2 de l’Allemagne, affirmant que le poids de la hausse des taxes serait beaucoup plus durement perçu pour les compagnies low-cost. De son côté, le PDG de Lufthansa, Carsten Spohr, a décrit les tarifs de vente bon marché de Ryanair comme « irresponsables du point de vue économique et écologique ».
Baisse des taxes dans le ferroviaire
Pour tout voyageur du monde entier souhaitant se rendre en Allemagne, une augmentation du prix du billet sera visible dès le mois d’avril prochain. Les taxes étant imposées par le gouvernement, chaque transporteur doit en faire supporter le coût au voyageur.
Bien que pour un vol long-courrier d’une valeur de 1 000 €, l’augmentation semble négligeable, en ce qui concerne les tarifs à bas prix, la différence se fera sentir nettement.
Le nouveau système n’entrant en application qu’en avril 2020, les compagnies aériennes disposeront du temps suffisant pour éventuellement ajuster leurs prix en conséquence et avertir les voyageurs de l’augmentation des coûts.
Bien que le nombre de voyages aériens intérieurs diminue légèrement chaque année, la demande de voyages aériens internationaux en provenance d’Allemagne augmente régulièrement.
En parallèle, le gouvernement allemand, pour encourager davantage les voyageurs à passer des avions aux trains, a instauré une baisse des taxes sur les billets de train qui passeront de 19% à 7% seulement.
<https://www.enviro2b.com/2019/10/18/lallemagne-augmentera-jusqua-75-la-taxe-climatique-sur-les-voyages-aeriens-en-2020/>
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13- Chronique. 150 citoyens vont-ils sauver le climat ?, Le Monde, 19/10/19, 06h00 
Dominique Méda, professeure de sociologie, directrice de l’Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales (Dauphine/PSL).

Le 4 octobre a commencé la Convention citoyenne pour le climat. Les Françaises et Français choisis devraient proposer des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Dans sa chronique, Dominique Méda espère que ces propositions venues de la « France d’en bas » auront un meilleur sort politique que celles des experts et intellectuels.
Chronique. Le 4 octobre s’est ouverte au Conseil économique, social et environnemental la Convention citoyenne pour le climat, composée de 150 citoyens tirés au sort. En six longs week-ends, cette assemblée est censée exprimer et mettre sous la forme juridique adéquate les propositions permettant de réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030. Le gouvernement s’est engagé à les soumettre au Parlement ou à l’administration.
> Lire aussi  En France, 150 citoyens tirés au sort chargés de trouver des solutions à la crise climatique
Certains commentateurs ne se sont pas privés de rappeler qu’il n’est nul besoin d’une telle grand-messe pour savoir quelles mesures il faudrait prendre. A l’appui de leurs dires, deux rapports très clairs, publiés une quinzaine de jours auparavant, l’un par le Conseil des prélèvements obligatoires (« La fiscalité environnementale au défi de l’urgence climatique »), l’autre par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) (« Taxer la consommation d’énergie 2019 ») convergent dans la dénonciation de l’insuffisance de la taxe carbone, qu’il s’agisse de la France ou de la plupart des autres grands pays. La solution semble donc claire : elle consiste à mettre en place ou à augmenter fortement les taxes sur les combustibles fossiles. Une politique dont on se souvient pourtant qu’elle a provoqué, en France, deux crises sociales majeures, celle des « bonnets rouges » et celle des « gilets jaunes », qui s’expliquent dans les deux cas par un mauvais calibrage et surtout par l’absence d’accompagnement social des mesures.
> Lire aussi  Convention citoyenne pour le climat : Emmanuel Macron prône une « écologie du quotidien »
L’intervention des citoyens se révèle donc bien utile : il sera(it) en effet beaucoup plus difficile de remettre en cause des propositions portées par des citoyens représentatifs de la population française. Rappelons que les spécialistes indiquent que cet échantillon a été particulièrement bien construit, même si subsiste évidemment un biais majeur : les personnes les plus concernées par ces questions ont accepté plus facilement de participer et les 150 citoyens se sentent donc sans doute plus impliqués que la moyenne de la population. Il n’est donc pas exclu que la convention citoyenne accouche d’une augmentation de la taxe carbone, mais cette fois accompagnée des mesures sociales appropriées.
> Lire aussi  Convention citoyenne pour le climat : le tirage au sort des 150 participants a débuté
Comme si on allait ainsi effacer l’erreur fatale commise au moment de la hausse du prix des carburants – aveugle à la question sociale et manifestement ignorante du fait que les taxes sur les combustibles fossiles pèsent proportionnellement plus sur les ménages modestes. Comme si on allait tout reprendre depuis le début en commençant, comme devraient toujours le faire les décideurs publics, « par le bas », c’est-à-dire en partant de l’expérience des personnes, réceptacle final de toutes les contradictions des politiques publiques, et non « d’en haut », de trop loin, de Bercy, de Matignon ou de l’Elysée.
> Lire aussi  La convention pour le climat, un enjeu démocratique
L’intervention des citoyens est d’autant plus utile que la taxe carbone n’est évidemment pas la seule solution à mettre en œuvre. Dès le premier week-end, nos 150 représentants l’ont prouvé, en montrant une remarquable maîtrise des sujets et en transformant une séance classique de questions-réponses adressées aux experts en une longue et audacieuse série de prises de parole ancrées dans l’expérience. S’est alors déployée, dans sa simplicité et dans sa radicalité, une liste de questions purement rhétoriques sans nul doute destinées au gouvernement mais aussi à la société tout entière : ne faudrait-il pas supprimer la publicité, développer le ferroutage, contraindre les entreprises polluantes, s’attaquer aux lobbys et aux intérêts financiers, renoncer à la voiture électrique, prendre en considération l’empreinte carbone (qui inclut les émissions de gaz à effet de serre des produits importés) et pas seulement les émissions de gaz à effet de serre dont l’évolution laisse croire que la France fait des progrès ?
Un budget de guerre
Et l’on se prend alors à rêver que tout soit vraiment mis sur la table durant les cinq week-ends restants. Qu’au côté des tenants de la taxe carbone, les défenseurs de la post-croissance et de la décroissance, des nouveaux indicateurs de richesse, de la sobriété heureuse, de la déprise technologique, ou les lanceurs d’alerte qui dénoncent le déploiement incessant de nouveaux temples du consumérisme comme les centres commerciaux des gares ou Europacity… viennent échanger avec ces citoyens, véritables experts de la vie quotidienne. Et que ces derniers parviennent à imposer leurs vues afin qu’en 2020 soit élaboré, au lieu du budget actuel qui fait si peu de place à l’écologie et au social, à la relance de l’investissement et de l’emploi, un projet de loi de finances 2021 de combat contre le péril climatique.
Un budget de guerre donc, qui – outre les appuis nécessaires aux changements de comportement et de pratique radicaux et à l’anticipation des restructurations – acterait le lancement d’un investissement public supplémentaire massif (au moins 20 milliards d’euros par an) dans la transition écologique – et particulièrement dans la rénovation thermique des passoires énergétiques, chantier majeur susceptible de redessiner nos villes et de réconcilier l’écologie et le social.
Ces citoyens parviendront-ils à convaincre le président de la République ? Lors du débat organisé par ce dernier le 18 mars avec les « intellectuels », je lui avais demandé s’il était prêt à mettre en œuvre un tel grand plan d’investissement. Sa réponse avait été nette : « Est-ce que la solution est dans un grand plan d’investissement ? J’ai envie de dire, on l’a essayé, ça a été la réponse française de Nicolas Sarkozy à la crise de 2008-2010. Quand je regarde les pays européens, la France est le seul à avoir fait un grand plan d’investissement. Je regarde dix ans après, on a plus de chômage que ceux qui ne l’ont pas fait, et on a plus de déficit public. » Ajoutant, « Les Français ont-ils été plus heureux ? Non. » Espérons que, là où les « intellectuels » ne sont pas parvenus à se faire entendre, les citoyens réussiront.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/10/19/150-citoyens-vont-ils-sauver-le-climat_6016133_3232.html>
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14- Les Africains peinent à se mobiliser sur le climat, AFP, 19/10/19, 09:00
Stacey Knott

Au moment où Greta Thunberg et le mouvement écologiste Extinction Rebellion encouragent des centaines de milliers de personnes à dénoncer l'inaction des gouvernements contre la crise climatique, les activistes africains ont toujours du mal à se faire entendre.
L'Afrique est pourtant face à d'importantes et néfastes conséquences du changement climatique, et l'ONU a relevé une forte augmentation des inondations, des risques d'insécurité alimentaire généralisée, et des pertes économiques majeures.
La sensibilisation reste faible toutefois et une étude de l'institut de recherche Afrobaromètre a révélé en août que quatre Africains sur dix n'avaient jamais entendu parler du changement climatique. 
Au cours de la conférence Climate Chance qui s'est tenue cette semaine à Accra, des centaines de militants, de responsables gouvernementaux locaux et des investisseurs privés du continent, particulièrement d'Afrique de l'Ouest, se sont rencontrés pour tenter d'adopter une marche à suivre commune. 
L’Afrique ne produit qu'une infime fraction des émissions mondiales de gaz à effet de serre et la lutte contre le changement climatique est souvent perçue comme un problème concernant les habitants des économies développées. 
Les manifestations pour le climat qui ont réuni des centaines de milliers de personnes de Sydney à Stockholm, n'ont en revanche mobilisé que quelques centaines de personnes pour des manifestations dans les capitales du continent, à l'exception de l'Afrique du Sud. 
Pour l'ancien ministre béninois de l'Environnement, Luc Gnacadja, qui était présent à ce sommet, le manque d'accès à l'information et à la sensibilisation sont les problèmes majeurs en Afrique. 
Il note aussi qu'en Afrique, où la question du respect des aînés reste un sujet tabou, les jeunes n'ont pas la même voix que dans les pays occidentaux. 
"Ils ne peuvent pas simplement parler comme Greta Thunberg", explique-t-il à l'AFP. "Ils ne peuvent pas s'avancer et lancer +Comment avez vous osé ?+ en parlant à la génération au-dessus d'eux", relève l'ex-ministre. 
- 'Insister et insister' -
C'est pourtant ce que tente de faire certains d'entre eux, comme Patience Alifo, Ghanéenne de 23 ans. 
Cette militante écologiste insiste pour que les jeunes soient davantage inclus dans le débat, et regrettent d'ailleurs qu'ils n'aient pas été davantage présents au sommet d'Accra. 
Les autorités en place n'accordent aucun espace de discussion avec les jeunes militants, selon elle, et n'écoutent aucune des solutions qu'ils pourraient apporter à la lutte contre le changement climatique.
"Nous représentons la nouvelle génération et nous en subirons les conséquences", s'emporte-t-elle. "S'ils étaient mieux informés des risques, je suis sûre que plus de jeunes seraient ici pour défendre de meilleures politiques publiques". 
"Mais nous allons insister, et insister jusqu'à ce qu'il y ait du changement", a-t-elle promis à Accra. 
Kevin Ossah, 22 ans, vient du Togo, un pays où le gouvernement réprime et contrôle toute manifestation, dit-il. Pour lui, descendre dans la rue n'est pas une option. 
L'Afrique a besoin de mesures plus concrètes selon l'activiste, comme replanter des arbres, interpeller les dirigeants pour faire réagir ou éduquer les communautés rurales. 
Il a par exemple organisé une simulation de débats aux Nations unies, où les principaux pollueurs comme les États-Unis se trouvent en face de ceux qui subissent de plein fouet les conséquences climatiques.
"Je pense aussi que nous pouvons utiliser les compétences en communication numérique", a-t-il déclaré. "Nous devons mieux faire connaître nos actions et partager les efforts que nous mettons en œuvre."
Mais plus que d'une voix, les environnementalistes africains ont surtout besoin de données localisées et fiables au sujet de l'impact des changements climatiques sur les populations et l'économie afin de pouvoir commencer à mener une lutte efficace et ciblée.
<https://information.tv5monde.com/info/les-africains-peinent-se-mobiliser-sur-le-climat-327679>
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15- Inondations de 2018 dans l'Aude : un rapport pointe plusieurs faiblesses, AFP, 19/10/19, 20:00
Christophe Parayre

Un rapport officiel relève plusieurs faiblesses dans la gestion des inondations meurtrières ayant frappé l'Aude en octobre 2018, préconisant "des améliorations sans lesquelles la préfecture pourrait être en difficulté si elle devait faire face à une crise de plus grande ampleur".
Dans ce document consulté samedi, des experts du Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) et de l'Inspection générale de l'administration (IGA) font un bilan contrasté de cette crise majeure, ayant fait 14 morts et 200 millions d'euros de dégâts matériels.
Régulièrement touché par des phénomènes météorologiques (inondations de 1992, 1996, 1999, 2005, 2011, 2014), l’Aude a subi le 15 octobre 2018 de fortes intempéries dues à un "épisode méditerranéen".
La gestion de crise a été "réactive et globalement efficace" et "l'analyse du fonctionnement des dispositifs de vigilance météorologique et de vigilance crues n'a pas permis de détecter de faille au regard des règles en vigueur", selon le document, consultable sur le site http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr
- Météo France interpellée -
"Toutefois, l'absence d'anticipation du passage en vigilance météorologique rouge dénoncée par des élus ou la population, pour partie le fruit d'une connaissance scientifique qui demeure d'une précision relative, interpelle également Météo-France quant à l'évolution de ses outils de mesure (radars de pluies), de prévision (modèles numériques) et à son organisation lors des épisodes méditerranéens". 
"La question de la mise à jour des plans de secours vaut d'ailleurs pour la majorité des plans, situation étonnante dans un département que le dossier départemental des risques majeurs juge +particulièrement exposé aux risques naturels et technologiques majeurs+, la totalité des 436 communes étant concernées, dont 390 par les phénomènes de crues rapides".
"Cette absence de mise à jour, en particulier du tronc commun ORSEC, est d'autant plus regrettable que lors d'exercices, des points de difficulté majeurs ont été signalés dont il n'apparaît pas qu'ils aient été pris en considération jusqu'ici", souligne le rapport. 
- "Aucun retour d'expérience écrit" de la préfecture -
La préfecture de l'Aude a en outre "été l'un des rares acteurs de la crise d'octobre 2018 à n'avoir effectué aucun retour d'expérience (Retex) écrit, en dépit des consignes du plan ORSEC. La mission recommande que cela soit corrigé rapidement".
La mission constate aussi que "la structuration et l'organisation du Centre opérationnel départemental (COD) nécessite des améliorations sans lesquelles la préfecture pourrait être en difficulté si elle devait faire face à une crise de plus grande ampleur".
Le COD est un outil de gestion de crise à disposition du préfet qui l'active quand un événement majeur a lieu dans son département. Présidé par le préfet, il rassemble l'ensemble des acteurs de la sécurité civile, la police et la gendarmerie nationales, les services de l'État concernés et les représentants des collectivités.
La gestion de la période post-crise a toutefois mis en évidence d'"excellentes pratiques et initiatives, parmi lesquelles une gestion commune avec le conseil départemental des secours d'extrême urgence au profit des foyers en difficulté".
- "Évolutions envisagées" -
Mais "des évolutions devaient être envisagées", notamment "la durée du fonds d'aide au relogement d'urgence au-delà de six mois, en faveur des propriétaires occupants, dans l'attente d'une décision de rachat éventuel de leur bien par le +fonds Barnier+ et la question des effectifs des préfectures et des Directions départementales interministérielles (DDI) pour faire face à la crise et en gérer les suites".
De plus, "le soutien à la préfecture, mis en place de façon très réactive dans l'Aude, devrait être organisé sous la forme d'une équipe nationale dédiée, composée de quelques personnels spécialement formés et qualifiés à cet effet".
Le préfet de l'Aude depuis le printemps 2017, Alain Thirion, est depuis août directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises.
Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a souligné le 15 octobre que l'État devra "encore faire des efforts" pour parachever la reconstruction des localités frappées par les inondations.
"Nous serons aussi longtemps que nécessaire au côté des élus et habitants pour accompagner la reconstruction mais aussi la vision d'un aménagement plus résilient dans le contexte du changement climatique", a pour sa part assuré la ministre de la Transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne.
<https://information.tv5monde.com/info/inondations-de-2018-dans-l-aude-un-rapport-pointe-plusieurs-faiblesses-327775>
En savoir plus :
> Rapport. Retour d’expérience des inondations du 14 au 17 octobre 2018 dans l’Aude <http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/retour-d-experience-des-inondations-du-14-au-17-a2762.html>, CGEDD, 16/10/19
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16- Niger : les inondations forcent 23.000 personnes à quitter leur foyer, AFP, 20/10/19, 12:00

Quelque 23.000 personnes ont dû quitter leurs foyers depuis début octobre à cause d'inondations dans la région de Diffa, dans le sud-est du Niger, ont annoncé samedi des députés de la région, dans une déclaration publique au Parlement.
Les pluies exceptionnelles enregistrées ces dernières semaines dans cette zone semi-désertique ont fait déborder la rivière Komadougou Yobé, qui alimente le lac Tchad.
La radio nationale, La Voix du Sahel, a évoqué samedi deux villages "complètement inondés", totalisant "2.500 ménages" qui ont dû se déplacer, et de nombreuses rizières noyées dans le périmètre de la ville de Diffa.
Plus de 400 ménages ont trouvé refuge dans un gymnase de la ville.
"Depuis des jours nous nous sommes mobilisés pour arrêter cette montée d'eau, mais en vain. Les sacs de sable que nous avons placés comme digue de protection ont été complètement submergés", a témoigné Amadou Issa, un riziculteur contacté par l'AFP.
Ces inondations ont créé une nouvelle crise humanitaire dans cette région en proie aux attaques du groupe jihadiste Boko Haram. 
Selon le Bureau des affaires humanitaires de l'Onu (OCHA), la région accueille près de 120.000 réfugiés et 109.000 déplacés internes.
Dans le reste du pays, de graves inondations ont fait 57 morts et plus de 130.000 sinistrés de juin à septembre, selon un bilan gouvernemental.
Etat sahélien très sec, le Niger fait face depuis quelques années à des inondations, y compris dans les zones désertiques.
<https://information.tv5monde.com/info/niger-les-inondations-forcent-23000-personnes-quitter-leur-foyer-327838>
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17- Face à la hausse des températures, le Qatar climatise ses rues, Le HuffPost, 20/10/19 18:09

La coupe du monde de football a déjà été repoussée de cinq mois au Qatar pour éviter des températures trop extrêmes.
Dans la rue comme à la maison. Au Qatar révèle le Washington Post, la chaleur devient de plus en plus insupportable au point que des systèmes de climatisations se multiplient également en extérieur.
Résultat, écrit la publication américaine, de l’air frais est désormais propulsé sur les marchés, le long des trottoirs ou encore dans les zones commerciales de plein air. Dans ces dernières, les climatiseurs géants se retrouvent notamment cachés derrière d’élégantes arabesques. 
Certaines terrasses se retrouvent elles entourées de ventilateurs propulsant air frais et brume pour permettre aux badauds de profiter de l’extérieur. 
>> Suite à lire à :
<https://www.huffingtonpost.fr/entry/face-a-la-hausse-des-temperatures-le-qatar-climatise-ses-rues_fr_5dac77bde4b0f34e3a776f22>
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18- Le ski d'automne contre le climat ? Vif débat en Autriche, AFP, 21/10/19, 14:00
Celine Jankowiak

Un ruban de neige blanche dans un paysage d'automne vert et brun : le lancement précoce de la saison de ski sur une piste de Kitzbühel, ce week-end, a fait naître un vif débat entre militants pour le climat et responsables de la célèbre station autrichienne.
Pour les passionnés de ski, et notamment les jeunes compétiteurs de la région, pouvoir skier dès le mois d'octobre est "une chance à ne pas manquer". Pour les défenseurs de l'environnement, c'est "juste grotesque à l'ère de l'urgence climatique".
La controverse a enflé jusqu'à l'ouverture : alors que les températures en montagne flirtaient avec les 15 degrés sous un soleil éclatant, les efforts allaient bon train, sur les pentes du Resterkogel, pour préparer la piste de 700 mètres de long et 60 mètres de large composée de neige recyclée et déposée sur l'herbe, à 1.800 mètres d'altitude.
Pas question d'utiliser les canons à neige, le temps n'étant pas suffisamment froid : la station a recours à la technique du "snowfarming" qui consiste à stocker l'or blanc d'une saison sur l'autre. La neige est amassée durant l'hiver à proximité des pistes puis protégée par une bâche isolante jusqu'à l'année suivante où elle peut être réutilisée. De nombreuses stations des Alpes autrichiennes, suisses et françaises, ont recours à cette alternative pour assurer des débuts de saison de plus en plus incertains.
- Station culte -
"On économise de l'eau et de l'énergie puisque c'est de la neige que nous n'avons pas à produire. Sur 38.500 m3 stockés l'hiver dernier, nous avons limité la fonte à 13% durant l'été", fait valoir Josef Burger, patron de la société Bergbahn Kitzbühel, gestionnaire de la station.
Pour la cinquième année d'affilée, la piste du Resterkogel est la première de Kitzbühel à ouvrir dès octobre. Hors les glaciers autrichiens, où la saison a déjà commencé, c'est aussi la première du pays. La demande des skieurs est forte, assure la station, théâtre annuel de la plus mythique descente de la Coupe du monde de ski alpin.
La centaine d'autres descentes et liaisons du vaste domaine, à cheval sur les régions du Tyrol et de Salzbourg, ouvriront progressivement jusqu'en décembre.
Dimanche, sous un voile de nuages et une température de 12°C, Ina Postma, une touriste néerlandaise a profité de ce lancement précoce avec son fils "un très bon skieur qui voulait être là dès le premier jour". Ce dernier, interrogé par l'AFP, reconnaît que la neige est "difficile car il fait chaud".
"Ce tourisme de ski au forceps n'est pas celui dont le Tyrol a besoin", se sont irrités à la veille de l'ouverture des représentants locaux du parti des Verts. 
- Ecologie et économie -
"Ce ne sont pas des températures pour skier. C'est dramatique au regard des débats sur le climat de continuer à faire n'importe quoi avec l'énergie fossile", a renchéri auprès de l'AFP Josef Scheinast, un porte-parole des Verts de la région de Salzbourg. Il met notamment en cause le bilan carbone des engins de chantiers intervenus pour préparer la piste.
Josef Burger, le chef de la station, rejette une critique "qui manque d'objectivité" : "je peux entendre qu'une piste blanche au milieu de l'herbe ne plaise pas mais ce que nous faisons est pertinent écologiquement et économiquement". L'enneigement du Resterkogel a reçu l'approbation des autorités de protection de la nature, défend-il.
Samedi, quelque 800 visiteurs ont utilisé la remontée mécanique. Dans les semaines à venir, plusieurs équipes nationales participant à la Coupe du monde de ski alpin viendront s'entraîner sur le Resterkogel. 
La première épreuve du circuit mondial aura lieu sur le glacier de Sölden, dans le Tyrol, le week-end du 26 octobre.
Pour la branche autrichienne de l'organisation WWF, c'est "tout le tourisme d'hiver qui est à repenser" dans le pays. 
Il faut "renouer avec les origines des sports d'hiver connectés à la nature et sans mauvaise conscience", avance la WWF dans un communiqué.
La controverse pourrait s'amplifier alors que les Verts d'Autriche ont enregistré une poussée aux législatives du 29 septembre et discutent avec les conservateurs de Sebastian Kurz, vainqueur du scrutin, d'une possible entrée au gouvernement.
Profondément ancré dans la culture autrichienne, le ski est aussi pourvoyeur de 99.000 emplois directs ou indirects dans le pays alpin, destination numéro un des sports d'hiver en Europe au nombre de forfaits vendus.
<https://information.tv5monde.com/info/le-ski-d-automne-contre-le-climat-vif-debat-en-autriche-327934>
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19- Au Zimbabwe, les éléphants victimes du réchauffement climatique, Le Monde Afrique avec AFP, 22/10/19, 09h54

Plus de 50 pachydermes sont morts depuis un mois dans la principale réserve du pays, soumise à des épisodes récurrents de sécheresse. 
Au moins 55 éléphants sont morts de faim ou de soif depuis un mois dans la principale réserve du Zimbabwe, victimes de la grave sécheresse qui affecte le pays et de la surpopulation de pachydermes, ont annoncé, lundi 21 octobre, les autorités locales.
« Le parc de Hwange a été conçu pour accueillir 15 000 éléphants, mais ils y sont plus de 50 000 en ce moment. Ils n’y ont pas assez de nourriture et d’eau à cause de la sécheresse », a expliqué à l’AFP un porte-parole de l’agence de protection de la faune sauvage, Tinashe Farawo. « La plus grave menace qui pèse sur nos éléphants est la disparition de leur environnement, a-t-il ajouté. La situation est terrible, nous avons désespérément besoin de pluie. »
Comme le reste de l’Afrique australe, le Zimbabwe est soumis depuis plusieurs saisons à des épisodes récurrents de sécheresse, aggravés par le réchauffement climatique, qui pèsent sur la sécurité alimentaire de la population et de la faune. Particulièrement sévère cette année, l’épisode actuel est encore aggravé par la crise économique qui affecte le pays. L’ONU a récemment estimé à 7,7 millions le nombre de personnes qui seront menacées par la famine d’ici à janvier au Zimbabwe, soit près de la moitié de sa population.
> Lire aussi  Pour vendre son ivoire, l’Afrique australe prête à tourner le dos au monde
Poussés par la faim, de nombreux éléphants ont quitté leurs réserves et empiètent désormais sur de nombreux villages, où ils provoquent des dégâts et mettent en danger la population. Au moins 200 personnes ont été tuées ces dernières années par des pachydermes, selon les autorités. Avec d’autres pays d’Afrique australe, le Zimbabwe milite pour un allègement de l’interdiction du commerce de l’ivoire, qui, selon lui, faciliterait la gestion de sa population d’éléphants. Les ONG de défense de la faune s’y opposent catégoriquement.
Ces dix dernières années, la population africaine de pachydermes s’est réduite de 110 000 têtes, pour tomber à 415 000 spécimens, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), essentiellement à cause du braconnage et de la vente illégale d’ivoire.
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/10/22/au-zimbabwe-les-elephants-victimes-du-rechauffement-climatique_6016418_3212.html>
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20- Le trou dans la couche d’ozone n’a jamais été aussi petit, mais…, Futura-sciences, 22/10/19, 18h16
Nathalie Mayer, Journaliste

À une quinzaine de kilomètres au-dessus de nous, dans la stratosphère, la couche d’ozone forme un écran qui nous protège des rayons ultraviolets. Et chaque année, à la fin de l'hiver -- celui de l'hémisphère sud --, avec le retour du soleil, il se forme un trou dans cette couche d’ozone, au-dessus de l'Antarctique. Un trou dont les chercheurs surveillent l'ampleur à partir de l'espace et grâce à des ballons-sondes.
Traditionnellement, il atteint, fin septembre, une superficie maximale de l'ordre de 21 millions de kilomètres carrés. Mais cette année, il est arrivé à son maximum dès début septembre. Un maximum de seulement un peu plus de 16 millions de kilomètres carrés. Il s'est ensuite stabilisé à un minimum de quelque 10 millions de kilomètres carrés. Et, malgré ce trou, aucune partie de l'atmosphère ne s'est retrouvée entièrement dépourvue d'ozone.
Une excellente nouvelle qui ne doit cependant pas, selon les chercheurs de la Nasa, laisser penser qu'elle est le signe d'un rétablissement de la couche d'ozone. Le phénomène serait plus lié à des conditions météorologiques exceptionnelles. Une augmentation des températures stratosphériques et un affaiblissement du vortex polaire antarctique.
<https://www.futura-sciences.com/planete/breves/environnement-trou-couche-ozone-na-jamais-ete-aussi-petit-mais-1373/>
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21- Vers le déploiement d'une météo du CO2 comme outil d'évaluation des politiques territoriales ?, Actu-environnement.com, 22/10/19
Dorothée Laperche

Un suivi fin des émissions de dioxyde de carbone pourrait appuyer les initiatives territoriales. Cette méteo du climat pourrait notamment être mise en œuvre à Paris.
Permettre à la fois d'évaluer finement les politiques territoriales de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), de sensibiliser les habitants d'un territoire et potentiellement de dégager des sources de financement :  ce sont les ambitions portées par les concepteurs d'une météo des émissions de dioxyde de carbone.
"Nous disposons d'un objectif quantifié de se maintenir en dessous de la barre des 480 ppm[particules par millions équivalent CO2] à l'horizon 2100 pour limiter le réchauffement à 2 °C, a pointé Michel Gioria, Directeur régional de l'Ademe Ile-de-France, à l'occasion d'une rencontre organisée par l'association des journalistes de l'environnement. Nous devons pouvoir mesurer finement les évolutions".
Le problème ? Les données disponibles et exploitées pour les bilans CO2 remontent très souvent à deux à trois ans auparavant et présentent d'importantes incertitudes.
" Une barre d'erreur de 20 à 30 % ce n'est pas trop mal, a indiqué Thomas Lauvaux, chercheur sur la modélisation atmosphérique des GES au laboratoire des sciences du climat et l'environnement (LSCE). Mais avec celle-ci nous ne pouvons pas suivre les effets de politiques publiques qui, par exemple, veulent diminuer de 30 % leurs émissions".
Ce constat a conduit une start-up française Origins.earth à travailler sur le sujet en partenariat avec le LSCE. L'initiative est également soutenue par l'Organisation météorologique mondiale, l'Ademe, l'Afnor et le National institute of standards and technology (Nist) américain avec l'appui financier du groupe Suez et de l'initiative public-privé Climate Kic.
Pour élaborer une météo du dioxyde de carbone à l'échelle urbaine, l'idée est de prendre en compte l'ensemble des informations sur les émissions. L'outil développé intègre ainsi des données du territoire sur les émissions de CO2, des mesures de concentration en continu du CO2 par des capteurs mais également des informations météorologiques comme la température, la direction des vents, etc.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/deploiement-meteo-dioxyde-carbone-comme-outil-evaluation-politiques-territoriales-34277.php4>
Sur le même sujet :
> CO2 en baisse ? Un outil pionnier à Paris pour évaluer les plans climat <https://information.tv5monde.com/info/co2-en-baisse-un-outil-pionnier-paris-pour-evaluer-les-plans-climat-328135>, AFP, 22/10/19, 17:00
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22- USA : ouverture d'un procès inédit contre ExxonMobil, avec Rex Tillerson en vedette, AFP, 23/10/19, 02:00
Catherine Triomphe

ExxonMobil a-t-il trompé les actionnaires sur les risques liés au changement climatique ? Un procès inédit s'est ouvert mardi opposant le géant pétrolier au procureur démocrate de New York, dont l'ex-secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson devrait être le témoin vedette.
Les audiences dans ce procès qualifié d'"historique" par plusieurs experts en droit environnemental, résultat de quatre ans d'enquête du procureur, promettent d'être suivies de près par l'industrie pétrolière comme par les militants de l'environnement, dont plusieurs se trouvaient mardi dans la salle d'audience.
Dans sa plaidoirie d'ouverture, le représentant du procureur, Kevin Wallace, a accusé Exxon d'avoir prétendu, à tort, pendant plusieurs années aux actionnaires et investisseurs que ses projections d'activité à long terme étaient plus réalistes que celles de ses concurrents, car elles intégraient les risques d'un durcissement des législations de nombreux pays qui veulent limiter les émissions de gaz à effet de serre.
M. Wallace a montré sur grand écran des extraits de communications aux actionnaires dans lesquels Exxon se targuait d'utiliser un système de projection des plus "rigoureux", intégrant notamment des coûts en forte augmentation pour ses émissions carbone à l'horizon 2040. En fait, l'entreprise utilisait selon lui, dans ses calculs internes, des estimations de coûts moins élevées, pour éviter de plomber ses prévisions de rentabilité.
- "Droit à la vérité" - 
"Les investisseurs s'inquiétaient de l'impact (du changement climatique) et demandaient des informations" pour pouvoir prendre de bonnes décisions, a résumé M. Wallace. "Et Exxon leur a fourni beaucoup d'explications, mais elles n'étaient ni vraies ni précises. Les investisseurs ont maintenant droit à la vérité et à compensation", a-t-il ajouté. 
Cette présentation trompeuse se serait traduite selon lui par une surévaluation des actions du groupe, et des dommages pour les actionnaires évalués "entre 476 millions et 1,16 milliard de dollars". 
L'avocat d'Exxon, Ted Wells, a néanmoins jugé ces accusations "totalement déconnectées de la vérité". Et a accusé le bureau du procureur de "motivations politiques", résultant d'une campagne pour "vilipender" Exxon menée par les médias et les organisations environnementales.
Si le système d'évaluation de l'entreprise comportait bien deux méthodes de mesure du risque climatique, cela ne visait aucunement à tromper les investisseurs, mais correspondait à des types de prévisions différents, a-t-il assuré. 
Les projections de coûts les plus élevées servaient à anticiper l'évolution de la demande et des prix de l'énergie à long terme, tandis que les projections moins radicales permettaient d'évaluer le coût de possibles projets d'investissements, afin de décider lesquels devaient être réalisés, une mesure sans impact direct sur les investisseurs.
- "Aucun intérêt à tricher" - 
L'entreprise n'aurait eu aucun intérêt à minimiser le coût du changement climatique, a-t-il assuré. "Cela n'a pas de sens, on n'a aucun intérêt à tricher avec soi-même."
Le témoin vedette de ce procès prévu pour durer trois semaines devrait être Rex Tillerson, qui présida Exxon de 2006 jusqu'à ce qu'il devienne secrétaire d'Etat de Donald Trump en janvier 2017. Il a été limogé fin mars 2018. 
M. Wells a indiqué qu'il l'appellerait à la barre, et l'accusation compte faire de même.
Les militants de l'environnement - qui ont organisé une petite manifestation mardi devant le tribunal à Manhattan - espèrent qu'ExxonMobil sera condamné à payer de lourdes pénalités. 
Ils font campagne depuis 2015 contre l'entreprise sous le cri de ralliement "#Exxonknew" ("#Exxonsavait"), affirmant qu'Exxon a délibérément dissimulé l'impact négatif de ses activités sur l'environnement. Une accusation reprise dans un rapport publié lundi par cinq universitaires, dont deux de Harvard. Ils ont comparé le discours des géants énergétiques sur le changement climatique à celui des cigarettiers, qui ont longtemps minimisé les dangers du tabac pour la santé. 
Quelle que soit l'issue du procès new-yorkais, Hana Vizcarra, experte en droit environnemental à l'université de Harvard, estime que les débats auront un impact sur la façon dont les grandes entreprises énergétiques communiquent sur le risque climatique. 
D'autant que ce sujet très actuel est au cœur d'autres actions en justice intentées contre ExxonMobil par des actionnaires, notamment au Texas, qui ne sont pas encore arrivées au procès. 
"Investisseurs et actionnaires veulent plus d'information sur le climat et comment il affecte les sociétés", a-t-elle déclaré à l'AFP. "La quasi-totalité des entreprises pétrolières et gazières produisent désormais des rapports liés au climat. La question est de savoir quelles informations doivent figurer dans ces rapports."
<https://information.tv5monde.com/info/usa-ouverture-d-un-proces-inedit-contre-exxonmobil-avec-rex-tillerson-en-vedette-328260>
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23- En Angola, des milliers de petits éleveurs menacés par la sécheresse, Le Monde avec AFP, 23/10/19, 10h04

Selon Amnesty International, ces paysans sont également victimes des grands producteurs de bétail qui accaparent les meilleures terres. 
La sécheresse qui sévit dans le sud de l’Angola menace de malnutrition et de famine des dizaines de milliers de petits éleveurs victimes des grands producteurs de bétail, a averti mardi 22 octobre Amnesty International. Dans un rapport publié à Luanda, l’ONG a exhorté le gouvernement angolais à fournir sans délai une aide alimentaire d’urgence aux populations menacées de la ville de Gambos, dans la province de Huila.
« La sécheresse qui sévit actuellement en Angola illustre l’impact dévastateur de l’élevage commercial sur les habitants de Gambos », a regretté dans un communiqué le directeur régional d’Amnesty International, Deprose Muchena. « Les éleveurs traditionnels ont perdu leurs meilleures terres et se retrouvent aujourd’hui impuissants, alors que leurs enfants et leurs familles vont se coucher le ventre vide », a-t-il ajouté.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/10/23/en-angola-des-milliers-de-petits-eleveurs-menaces-par-la-secheresse_6016578_3212.html>
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24- Somalie : le dérèglement climatique entrave les efforts de paix, selon une étude, AFP, 23/10/19, 11:00

Le dérèglement climatique pose et posera à l'avenir d'importants défis aux missions de maintien ou de construction de la paix, au point d'aggraver les conflits, prévient un rapport sur la Somalie publié mercredi.
Des chercheurs de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) ont étudié les effets du changement climatique sur la Mission d'assistance des Nations unies en Somalie (MANUSOM).
"Le paysage sécuritaire évolue au gré du changement climatique", affirme à l'AFP le responsable de l'étude, Florian Krampe.
Selon ce rapport, les ravages de décennies de conflit en Somalie ont été amplifiés par une série de sécheresses sévères qui ont mis sous pression le processus de renforcement de l'Etat et compliqué les opérations de la MANUSOM.
Par exemple, les conflits entre éleveurs et cultivateurs dans les régions rurales du pays se sont intensifiés avec l'irrégularité des saisons et de la météorologie qui contraignent les éleveurs nomades à adapter leur transhumance.
Sécheresse et inondations ont déplacé des populations plus nombreuses réfugiées dans des camps servant de recrutement pour les groupes radicaux comme les insurgés islamistes shebab.
Les déplacements de groupes de populations importants peuvent en outre fragiliser la gouvernance locale, dès lors que les accords de partage de pouvoir ne représentent plus "la composition démographique" de la communauté concernée.
Si le changement climatique n'est pas forcément à la source d'un conflit, il en "accroît la probabilité", avertit Florian Krampe.
Karolina Eklow, co-auteure du rapport, souligne que contrairement à la plupart des recherches connues sur la même thématique, celles du SIPRI ne visaient pas à prédire les futurs effets du changement climatique mais à en observer les conséquences actuelles.
"Ce n'est plus une question hypothétique", assure-t-elle, ajoutant que le personnel de la MANUSOM était déjà sensibilisé à ces enjeux.
"Ils comprennent parfaitement l'amplitude du changement climatique et comment il altère tous les modèles" vérifiés jusqu'ici dans les expériences de résolution de conflits et ont commencé à le prendre en compte, estime-t-elle.
Des centres de coordination de lutte contre la sécheresse ont été créés, de même qu'un poste de conseiller à la sécurité environnementale.
La Somalie est plongée dans le chaos depuis 1991, et doit notamment faire face depuis 2007 aux insurgés islamistes radicaux shebab, affiliés à Al-Qaïda, qui mènent de nombreux attentats contre des cibles civiles et militaires.
Chassés de Mogadiscio en 2011, ils ont ensuite perdu l'essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, y compris dans la capitale, contre des objectifs gouvernementaux, sécuritaires ou civils.
Les États-Unis soutiennent la lutte contre les shebab, menée par le gouvernement fédéral somalien et par la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom), présente dans le pays depuis 2007.
<https://information.tv5monde.com/info/somalie-le-dereglement-climatique-entrave-les-efforts-de-paix-selon-une-etude-328302>
En savoir plus : 
> Climate change challenges the future success of peacebuilding—shows new SIPRI study on Somalia <https://sipri.org/media/press-release/2019/climate-change-challenges-future-success-peacebuilding-shows-new-sipri-study-somalia>, Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), 23/10/19
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25- Climat : pourquoi les scientifiques sont plutôt plus prudents qu’alarmistes, Blog Les Décodeurs, 23/10/19, 15h14
Gary Dagorn  

Accusés d’être catastrophistes ou au service de l’écologie politique, les climatologues ont au contraire une approche conservatrice de la science. 
En matière de climat, pas une semaine ne passe sans que soient documentées de nouvelles catastrophes à venir ou déjà en cours. Oiseaux de mauvais augure, les scientifiques du climat ? Il serait facile de les croire catastrophistes, tant s’accumulent les rapports inquiétants du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat).
> Lire : CO2, température, fonte des glaces : depuis 1990, le GIEC a-t-il été alarmiste dans ses prévisions ?
Il n’y a pourtant rien de plus éloigné de la réalité. Il est en effet rare que les projections des scientifiques du climat surestiment les effets du réchauffement climatique. Pis, les effets, l’ampleur et les conséquences du dérèglement ont à l’inverse été plutôt sous-estimés ou insuffisamment anticipés.
Une aversion aux résultats dramatiques
Comment analyser cette prudence ? « Il y a une tradition culturelle en science, en particulier dans les sciences du climat, de ne pas vouloir être alarmiste », analyse le docteur Peter Frumhoff, directeur scientifique de l’organisation américaine Union of Concerned Scientists.
Dans une étude publiée en février 2013 dans Global Environment Change, quatre chercheurs ont mis en évidence ce qu’ils estiment être un « biais systématique »des chercheurs en sciences du climat, qui engendre une sous-estimation des effets du réchauffement climatique. Naomi Oreskes, historienne des sciences à l’université Harvard et coautrice de cette étude et de nombreux autres travaux sur le sujet, estime qu’« être prudent revient précisément à sous-estimer » les conséquences du réchauffement climatique :
« C’est quelque chose que beaucoup dans la communauté scientifique n’ont pas réussi à comprendre. Si la sécurité du monde est menacée, ce n’est pas être prudent que de sous-estimer la menace, c’est, à vrai dire, être imprudent. Si un enfant joue sur une route sur laquelle arrive un poids lourd, ce n’est pas prudent d’observer depuis le trottoir et de conclure : “Je ne suis pas sûre exactement de la façon dont le camion va écraser cet enfant.” »
Pour l’historienne, la notion de rationalité dans les cultures occidentales joue un rôle majeur. « Les scientifiques associent souvent la rationalité avec l’absence d’émotion, et nous avons une tradition culturelle d’opposer les émotions à la raison. Donc, quand ils prennent connaissance d’un résultat qui déclenche une réponse émotionnelle, cela les rend mal à l’aise. C’est quelque chose que nous avons vu et documenté. »
Intégrer les critiques et les événements peu probables
Selon Mme Oreskes, les scientifiques peuvent aussi être rétifs à accepter le changement (biais du statu quo), s’ils n’ont pas une très grande quantité de nouvelles données pour le justifier. A cet égard, pourtant, le GIEC fait peu à peu évoluer ses pratiques, notamment dans le dernier rapport spécial sur les océans et la cryosphère. Le plus gros changement concerne surtout les événements estimés peu probables, mais aux conséquences potentiellement très graves, telles qu’une désintégration rapide de l’Antarctique ouest.
« C’est une autre approche », confirme Valérie Masson-Delmotte, climatologue au Commisssariat à l’énergie atomique (CEA) et coprésidente du premier groupe de travail du GIEC, « c’est-à-dire qu’avant, on avait les choses projetées avec confiance, et à la fin une rubrique spéciale “irréversibilités abruptes”, où on mettait un peu les choses qu’on ne comprenait pas bien. Là, on les intègre dans les projections, et on ajoute les conséquences de ces événements ».
Le GIEC prend d’ailleurs ces critiques très au sérieux, jusqu’à inclure les auteurs de l’étude de 2013 dans le processus de construction des rapports. Ainsi, un groupe de chercheurs en sciences sociales a soumis un projet retenu par le GIEC afin de suivre les réunions d’auteurs et de s’entretenir avec eux, dans le but de mieux comprendre la façon dont les scientifiques élaborent leurs écrits.
> Lire : « Climats passés, climats futurs », de Jean Jouzel, historien du climat calme et déterminé
La culture du consensus
Dans l’étude publiée en 2013, les auteurs parlent de « péché par excès de prudence » (« erring on the side of least drama » ou ESLD) pour désigner cette tendance, et donnent plusieurs facteurs d’explication, notamment ce qu’ils appellent la « culture du consensus » au sein du GIEC, c’est-à-dire la façon dont les auteurs s’efforcent de trouver les points d’accord entre scientifiques.
Cet effort pour créer du consensus peut poser problème sur les sujets compliqués où les connaissances et les données sont insuffisantes ; sur ces sujets, « si vous sentez toujours le besoin d’arriver à un consensus, vous avez un problème », insiste l’historienne.
A partir de là, « cette pression tend à mener au plus petit dénominateur commun, parce que vous devez trouver le socle sur lequel tout le monde tombe d’accord. Et dans beaucoup de cas, cela finit par donner ce qu’ils appelleraient une estimation conservatrice ». Une critique qui a poussé les auteurs du GIEC à repenser leurs pratiques pour être plus justes. Dans le dernier rapport spécial publié en septembre 2019, « on ajoute dans le texte du résumé pour décideurs le fait qu’on n’est pas capables d’avoir une appréciation pour deux secteurs de l’Antarctique », explique Valérie Masson-Delmotte.
« Principe de moindre surprise »
Un second facteur majeur est ce que l’on appelle le « principe de moindre surprise » (ou « principle of least astonishment »), c’est-à-dire la préférence donnée aux résultats les plus en accord avec les connaissances et hypothèses préexistantes, au détriment des résultats plus « surprenants ». Ce principe peut typiquement s’expliquer par le souhait – revendiqué – de préférer, entre deux hypothèses, la plus simple des deux, celle qui fait appel à moins de suppositions. Ce principe a déjà mené certaines communautés scientifiques à rejeter des hypothèses « catastrophistes » par conservatisme.
• Le précédent de la disparition des dinosaures
En géologie, on peut retrouver cette logique dans la notion d’uniformitarisme : le principe selon lequel les processus géologiques à l’œuvre hier sont les mêmes que ceux d’aujourd’hui, ce qui mène les chercheurs à penser que les changements géologiques sont toujours graduels. Or, en juin 1980, un article scientifique vient violemment contredire ce postulat, lorsque plusieurs chercheurs (menés par Walter Alvarez, et son père, Luis) avancent l’hypothèse de la chute d’une météorite pour expliquer la fin de règne des dinosaures il y a 66 millions d’années.
L’hypothèse, considérée comme excessivement catastrophiste, sera rejetée majoritairement par la communauté des géologues et paléontologues, malgré les éléments de preuve avancés par les Alvarez, qualifiés alors de chercheurs « arrogants ». « Ils ne savent rien ou presque de la façon dont les espèces évoluent et s’éteignent », s’agace alors un paléontologue au New York Times. « L’extinction du crétacé a été graduelle, et la théorie catastrophiste est fausse », affirmait un second.
Une réaction qui s’explique par le souhait de coller aux théories préexistantes, même si elles peuvent être faillibles, comme l’expliquait en 1982 Dale Russell, un paléontologue américain qui a pris part au débat :
« Lorsqu’on propose à un paléontologue une hypothèse catastrophiste, il est plus disposé à réagir avec réserve qu’avec enthousiasme. Il recommanderait probablement de sélectionner l’hypothèse qui est à la fois la plus cohérente avec les données préexistantes et qui satisfait le principe de moindre surprise. »
Le débat a animé une décennie de discussions scientifiques, jusqu’à ce qu’en 1991 le cratère laissé par le coupable, à la surface de la Terre, fut localisé dans la péninsule du Yucatan, au Mexique. Ce qui enterra une grande partie de la controverse scientifique née onze ans plus tôt. Aujourd’hui, l’impact de ce rocher de 10 kilomètres de large est largement attesté et considéré comme la cause majeure – mais pas unique – de cette extinction de masse, la cinquième dans l’histoire de notre planète.
• Les « espèces perdues »
Le fait même de croire que les espèces vivantes pouvaient apparaître ou s’éteindre a longtemps appartenu au domaine de l’impensable pour les scientifiques, pour qui le vivant était tout aussi immuable que la surface de la Terre. Il a fallu attendre le début du XIXe siècle pour que le français Georges Cuvier défende l’idée qu’il existait des « espèces perdues », c’est-à-dire éteintes.
Cuvier s’opposait à d’autres scientifiques, comme Jean-Baptiste de Lamarck, qui jugeait fantaisiste que des espèces puissent disparaître brutalement et pensaient qu’elles s’étaient graduellement « transformées ». Là encore, le principe de moindre surprise fit pencher la balance, discréditant les hypothèses les plus « spectaculaires » au profit de celles paraissant plus graduelles, car plus conformes aux observations et croyances contemporaines, lesquelles se sont pourtant révélées fausses.
> Lire : « Qu’as-tu fait, papa, alors que tu savais ? »
La peur de crier au loup
La pression, qu’elle provienne de l’opinion publique, des médias, des cercles politiques ou de sa propre communauté scientifique, est le troisième facteur majeur identifié par les auteurs de l’étude de 2013. « Une possible raison pour laquelle les scientifiques ont pu sous-estimer la menace du réchauffement anthropique est la peur que, s’ils ne le font pas, ils seront accusés par les anticonformistes d’être des marchands de peur alarmistes », écrivent-ils, estimant que cet état de fait est particulièrement présent aux Etats-Unis, « où les climatologues ont été soumis à des pressions extraordinaires ».
Un exemple de 1992 est révélateur de la façon dont la pression publique peut modifier le point de vue même des scientifiques sur le comportement public à adopter. Le 3 février 1992, deux scientifiques de la NASA alertent les journalistes sur la probabilité « croissante » qu’un trou dans la couche d’ozone similaire à celui de l’Antarctique se forme au-dessus de l’hémisphère Nord (donc dans des zones plus peuplées) d’ici au printemps, sur la base de niveaux très élevés de monoxyde de chlore détectés au-dessus de l’Arctique.
L’annonce a provoqué une onde de choc considérable en pleine campagne présidentielle américaine, et propulsa le sujet au cœur des discussions. Or, bien que la prédiction fut scientifiquement correcte et que la probabilité fut réelle, l’hiver 1992 se révéla plus chaud que prévu et empêcha la formation de nuages de monoxyde de chlore. La couche d’ozone fut atteinte mais aucun trou ne fut observé cette année-là. Ce qui valut aux scientifiques de sévères critiques pour avoir « crié au loup » ou avoir agi pour des objectifs politiques écologiques cachés, au détriment des exigences d’objectivité scientifique.
Des pressions et un « environnement hostile »
Les attaques organisées des réseaux climatosceptiques (composés d’industriels et de politiques ayant des intérêts dans les énergies fossiles) contre les scientifiques ne sont malheureusement pas nouvelles. En 1995, le Britannique Benjamin Santer a subi des attaques inédites de la part de l’industrie des énergies fossiles (et d’une partie de la presse), ainsi que de graves accusations de fraude scientifique parce que le chapitre dont il était responsable dans le 2e rapport du GIEC indiquait clairement pour la première fois que les activités humaines avaient une « influence discernable » sur le climat terrestre.
Ces attaques ou pressions sur les scientifiques du climat ont émergé dans d’autres pays depuis, comme au Canada ou en Australie. « Nous savons que nous naviguons dans un environnement qui peut être hostile, atteste cette dernière, la moindre erreur de n’importe quelle personne rattachée au GIEC rejaillit sur l’institution ». Comme l’a montré en 2010 l’épisode de l’erreur sur les glaciers de l’Himalaya, qui avait fait tant de mal à l’organisation. Malgré cela, la paléoclimatologue reste plutôt optimiste : « Le regard critique qui est porté sur nos travaux nous oblige à être plus rigoureux, plus transparents. (…) Et quand le constat scientifique est solide, il s’impose, parce qu’il est inattaquable. » 
> Lire aussi  Jusqu’à + 7 °C en 2100 : les experts français du climat aggravent leurs projections sur le réchauffement
<https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/10/23/climat-pourquoi-les-scientifiques-sont-plutot-plus-prudents-qu-alarmistes_6016641_4355770.html>
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26- Décryptage. Réchauffement climatique : comment la réalité a pris de vitesse la science, Blog Les Décodeurs, 23/10/19, 18h33
Gary Dagorn

Loin d’être alarmistes, les prévisions des précédents rapports du GIEC sont, au contraire, restées prudentes sur l’évolution de certains aspects du climat.
Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) n’a pas fait exception à la règle. A peine a-t-il été publié, le 25 septembre, qu’il a été critiqué et jugé « alarmiste » par ceux qui contestent la responsabilité humaine du réchauffement climatique ou la pertinence de ce groupe d’experts. Il en est ainsi depuis 1990 à chaque publication (1990, 1995, 2001, 2007, 2014) de ces volumineux rapports d’évaluation du changement climatique.
> Lire aussi Climat : pourquoi les scientifiques sont plutôt plus prudents qu’alarmistes
Ces critiques, dont beaucoup disent s’appuyer sur le « bon sens », ne résistent toutefois pas à l’analyse des cinq rapports du GIEC. Car non seulement ces derniers n’ont rien exagéré mais, souvent, les projections pessimistes se sont révélées plus exactes que les autres, certaines étant même déjà dépassées. Pour chaque sujet, nous avons confronté les prévisions du GIEC depuis son premier rapport, en 1990, aux évolutions constatées.
• Emissions de CO2 : dans la fourchette haute
Moteur principal du réchauffement climatique, le dioxyde de carbone (CO2) est rejeté en quantités croissantes dans l’atmosphère terrestre. Au niveau mondial, chaque année ou presque bat le record de l’année d’avant. L’année 2018 n’échappe pas à la règle : 37,1 milliards de tonnes (Gt) de CO2 ont été émises par les activités humaines, contre 36,15 Gt en 2017.
Prévoir précisément les futures émissions du principal gaz à effet de serre est crucial pour estimer l’ampleur du dérèglement climatique et ses conséquences. Dans chacun de ses rapports, le GIEC s’est appuyé sur plusieurs scénarios décrivant les évolutions possibles des sociétés humaines, de leurs démographies, de leurs modes de vie et de production, et donc de leurs niveaux d’émission.
Les niveaux d’émission actuels sont dans la fourchette haute des estimations. « Les scientifiques ne s’attendaient pas à ce que les émissions croissent si vite », selon Christopher Field, climatologue à l’université Stanford et coprésident du 2e groupe de travail du GIEC de 2008 à 2015, interrogé par Scientific American en 2012.
Les scénarios explorés de 1990 à 2014 n’ont pas su anticiper la rapidité de la croissance économique en Chine ou les difficultés de certaines grandes nations industrialisées pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
• Températures : la hausse actuelle prévue, les projections s’emballent
L’évolution observée des températures à la surface de la Terre a été prédite avec justesse par les modèles climatiques cités dans les rapports du GIEC. Comme l’ont noté le média spécialisé Carbon Brief ou le climatologue britannique Ed Hawkins, qui compare régulièrement les projections du cinquième rapport du Giec aux observations.
De rapport en rapport, les projections de l’évolution des températures d’ici à la fin du XXIe siècle se sont faites plus inquiétantes au fur et à mesure que l’impact des gaz à effet de serre sur le système climatique de la Terre était mieux compris.
D’abord parce que la croissance des émissions de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, mais aussi méthane) n’a pas été parfaitement anticipée, mais aussi parce que les modèles climatiques ont sans cesse progressé en intégrant de plus en plus finement les très nombreux facteurs qui interagissent et en modélisant plus fidèlement les mécanismes qui lient les grandes entités physiques (terres, air, océans, calottes polaires, etc.).
A cela s’ajoute l’incertitude entourant certaines variables primordiales, comme la « sensibilité climatique », c’est-à-dire le degré de réchauffement moyen de la planète si l’on doublait la concentration de CO2 dans son atmosphère par rapport au niveau préindustriel, que l’on estime être compris entre 2 °C et 4,5 °C. Une incertitude qui change assez nettement la teneur des projections selon la valeur adoptée.
Résultat, alors que les scénarios les plus pessimistes des rapports du GIEC prédisaient jusqu’alors un réchauffement compris entre + 3 °C et + 5 °C (par rapport aux températures préindustrielles), les scénarios les plus récents indiquent un réchauffement potentiel de presque 7 °C, selon les simulations récentes de deux modèles français, qui serviront de référence au sixième rapport du GIEC prévu pour 2020/2021.
• Banquise de l’Arctique : une fonte plus rapide que prévu
Verra-t-on dans les décennies qui viennent un océan Arctique sans glace ? Très probablement, au moins en été. Mais la question se posait-elle seulement il y a quelques décennies ? Pas vraiment.
Avant les années 1970 et les premières mesures satellites, l’hypothèse d’une fonte de la grande banquise recouvrant l’océan Arctique ne s’est quasiment pas posée, puisqu’il était alors très difficile de mesurer l’étendue de la glace de mer. Les premières années de mesure n’ont pas changé cet état de fait, le premier rapport du GIEC de 1990 indiquant que l’analyse des données en 1989 ne montre « aucune tendance à long terme d’évolution de la superficie de la banquise entre 1953 et 1984 ». Le second, en 1996, ne s’est pas montré plus inquiétant, puisqu’on peut y lire que la banquise arctique « n’a montré aucune tendance significative de son étendue depuis que les mesures par satellite ont commencé en 1973 ».
La tendance était pourtant bel et bien présente, et il faudra attendre le quatrième rapport, en 2007, pour voir apparaître les premières projections d’une disparition totale de la banquise de fin d’été dans les pires scénarios d’ici à 2100 dans quelques modèles. Mais quasiment tous ceux utilisés dans le rapport ont grandement sous-estimé cette fonte, selon une étude comparée publiée la même année. La comparaison des modèles du 4ème rapport avec les observations, publiée dans « The Copenhagen diagnosis » en 2009 est elle aussi éloquente.
+ Graphique : Superficie observée de la glace de mer en Arctique (en rouge) comparée aux 13 modèles du 4ème rapport du Giec (2007) <https://img.lemde.fr/2019/10/23/0/0/1092/522/630/0/60/0/0f25697_ITicK4Ywl-F1qvm9h2MGW7dP.png>. The Copenhagen Diagnosis, 2009
Depuis, le rythme de fonte de la banquise s’est encore accéléré, atteignant un record absolu en 2012. Septembre 2019 est aussi bien placé, puisqu’il s’agit du second « pire » mois pour la superficie de la banquise depuis 1979.
Deux facteurs peuvent principalement expliquer pourquoi les climatologues ont régulièrement sous-estimé le rythme de disparition de la banquise arctique.
Le premier est la variabilité naturelle du climat de l’océan Arctique, qui est assez forte et qui rend toute projection hasardeuse sur quelques décennies. Le deuxième tient à la difficulté des modèles à simuler  modèles utilisés prédisaient correctement le rythme de fonte de la banquise arctique en été.
• Antarctique ouest : une fonte longtemps incertaine
La calotte glaciaire de l’Antarctique ouest a une particularité : son socle rocheux se trouve entre un et deux kilomètres en dessous du niveau de la mer, ce qui a longtemps nourri des soupçons sur la stabilité de cette gigantesque masse de glace (équivalente à entre 3 et 6 mètres de montée du niveau des océans si elle fondait) face au réchauffement des eaux océaniques.
Si les inquiétudes sur une désintégration partielle de l’Antarctique ouest ne sont pas nouvelles, les mesures in situ manquent pour documenter le rythme de fonte et donc la gravité du problème, et les simulations numériques ne parviennent pas à modéliser correctement les observations.
Les quatre premiers rapports d’évaluation publiés par le GIEC indiquent ainsi, depuis 1990, qu’une montée substantielle du niveau des océans due à une désintégration partielle de cette partie de l’Antarctique est « très peu probable », les deux premiers rapports ajoutant par ailleurs qu’une telle déstabilisation n’est « pas nécessairement » ou « probablement pas » liée au réchauffement climatique.
Le cinquième rapport, publié en 2014, est un tournant. Les auteurs écrivent que de « futures instabilités de la calotte de l’Antarctique ouest sont possibles, mais sont sujettes à des incertitudes considérables ». Selon eux, une déstabilisation massive requerrait tout de même « un réchauffement local significatif (+ 5-7 °C) » pour advenir.
Le rapport spécial du GIEC sur les océans et la cryosphère rendu le 25 septembre note pour la première fois que la fonte des barrières de glace de l’Antarctique ouest s’est nettement accélérée depuis 2006 et a continué après le cinquième rapport en 2013. A tel point que cette partie de l’Antarctique est devenue un contributeur non négligeable de la montée du niveau des océans. Mais l’ampleur des instabilités marines de ces barrières de glace reste inconnue et difficile à quantifier. Faute de données issues d’observations directes, les éléments de preuves d’une déstabilisation rapide restent « limités », les climatologues s’attendant plutôt à une disparition à long terme (plusieurs siècles, voire millénaires) de cette partie du continent blanc.
• Montée du niveau des océans : une prudence assumée
Le calcul de la montée du niveau des océans dépend de plusieurs autres facteurs, parmi lesquels la température de l’eau, mais aussi, très logiquement, du rythme de fonte des glaciers, banquises et calottes polaires qui viennent s’y déverser. Il n’y a donc rien de surprenant à constater que le rythme de montée du niveau de la mer n’a fait qu’être révisé à la hausse au fil des rapports du GIEC.
De façon assez étonnante, le premier rapport publié en 1990 donnait une estimation de la montée du niveau de la mer relativement proche de celles données actuellement, en prévoyant + 65 cm en 2100 (avec un intervalle de confiance allant de 31 à 110 cm). Mais les trois rapports suivants resteront davantage conservateurs, en prévoyant pour les « pires » scénarios une montée de 42 à 49 cm d’ici à la fin du siècle. Ici encore, le cinquième rapport constitue en 2013 un tournant. Car non seulement il actualise à la hausse les chiffres de montée des eaux d’ici à 2100 (avec une estimation centrale à + 73 cm), mais il indique pour la première fois que les calottes de l’Antarctique ouest contribuent à faire monter le niveau des eaux.
Malgré cela, de nombreux observateurs jugent que les rapports du GIEC sous-estiment la montée potentielle du niveau de la mer à laquelle nous pourrions être confrontés au XXIe siècle. Selon Andra Garner, de l’université de Rowan (New Jersey), interrogée par le média spécialisé Carbon Brief, « depuis la publication du rapport du GIEC en 2013, nous avons vu la gamme des estimations de la montée du niveau des mers s’élargir significativement, certaines études suggérant la possibilité d’une montée de 2,5 m en 2100 ».
Dans une étude comparée des estimations scientifiques précédentes publiée en 2018, la climatologue estime que « les rapports du GIEC ont eu tendance à fournir des estimations intentionnellement prudentes et conservatrices de la montée du niveau de la mer, au lieu de se concentrer sur des possibilités extrêmes dont les conséquences seraient lourdes ». Un constat soutenu par d’autres publications précédentes.
Ainsi, même si le rapport spécial du GIEC sur les océans publié mercredi 25 septembre révise à la hausse ses projections (+ 84 cm en 2100, jusqu’à 1,10 m dans le scénario haut, une montée de 2 m n’étant pas exclue), elles restent inférieures à de nombreuses autres estimations. Un résultat qui tient au fait que certaines méthodes sont jugées moins fiables que d’autres par le GIEC.
• Dégel du pergélisol : grande menace et grande incertitude
Le dégel progressif du pergélisol (ou permafrost, en anglais), c’est-à-dire des sols constamment gelés, est probablement l’une des menaces les plus lourdes qui pèsent sur l’équilibre du climat terrestre indispensable aux sociétés humaines. Ces terres, dont la température n’excède jamais 0 °C, contiennent en effet de très grandes quantités de dioxyde de carbone et de méthane, un gaz à effet de serre environ 25 fois plus puissant que le CO2.
On estime actuellement que le pergélisol, qui couvre près d’un quart des terres émergées de l’hémisphère Nord, stocke entre 1 440 et 1 600 milliards de tonnes de carbone, soit presque deux fois plus que toute l’atmosphère terrestre. Son dégel pourrait libérer une immense quantité de carbone séquestrée dans les sols depuis des millénaires, et menacer d’aggraver nettement le réchauffement en cours.
Pourtant, malgré les conséquences significatives qu’un tel dégel peut avoir sur le réchauffement climatique, il n’est pas du tout pris en compte dans les projections de températures et les scénarios élaborés dans les rapports du GIEC. Une critique dont se défend l’organisation, pour qui il est difficile d’intégrer et de chiffrer l’ampleur de ces événements en raison du grand degré d’incertitude les entourant.
Une étude publiée dans Nature en avril 2015 estime que la fonte de ces terres pourrait relâcher près de 338 milliards de tonnes de CO2 d’ici à 2100 si rien n’est fait pour lutter contre le réchauffement et nos émissions de gaz à effet de serre. Soit autant que l’ensemble des émissions mondiales de CO2 depuis 2009.
<https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/10/23/rechauffement-climatique-comment-la-realite-a-pris-la-science-de-vitesse_6016624_4355770.html>
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27- Orages : les dégâts se concentrent dans l'Hérault, Var et Haute-Corse en alerte, AFP, 24/10/19, 00:00
Isabelle Ligner, avec Chloé Fabre à Béziers

Les violents orages qui ont balayé le littoral méditerranéen ont conduit à l'hospitalisation en "urgence absolue" d'une femme dans l'Hérault, où un important axe ferroviaire a dû être coupé, au moins jusqu'à la fin des vacances de la Toussaint.
Mercredi soir, seuls deux départements, le Var et la Haute-Corse, restaient placés en vigilance orange "orage" et "pluie-inondation" par Météo France.
Dans la journée, une septuagénaire a été emportée par l'eau en sortant de sa maison à Cazouls-d'Hérault, à 45 kilomètres de Montpellier. Elle aurait paniqué devant la montée du niveau, malgré les consignes d'attendre à son domicile l'arrivée des secours, qu'elle avait reçues des autorités, selon une source proche du dossier.
Les pompiers l'ont retrouvée inanimée dans une vigne. Elle a été réanimée et héliportée vers le centre hospitalier de Montpellier.
Dans le même département, la voie de chemin de fer a été emportée par endroits par un "torrent d'eau", entre Agde et Béziers, a annoncé la SNCF.
Conséquence : en pleines vacances de la Toussaint, il n'y aura plus de trains entre Montpellier et Toulouse et Montpellier et l'Espagne, au moins jusqu'à la rentrée des classes le 4 novembre.
Le front orageux avait commencé dans la nuit de mardi à balayer le Golfe du Lion, avant de se décaler vers l'est.
De Marseille à la Côte-d'Azur, les communes s'étaient préparées aux trombes d'eau, fermant des routes littorales comme dans les Alpes-Maritimes entre Antibes et Villeneuve-Loubet, voire appelant "la population à rester à l'abri et ne pas prendre la route" du tout comme l'a fait le préfet du Var.
Dans la cité phocéenne, où la chaussée du Vieux-Port a été inondée et un arbre est tombé sur une avenue, les parcs et jardins avaient été fermés par précaution.
-"Les inondations, on les connaît"-
Dans la journée, les pluies les plus intenses se sont abattues sur l'Hérault, notamment autour de Béziers, où "plus de 310 litres d'eau par mètre carré se sont abattus", selon le préfet Jacques Witkowski. "Cela fait plusieurs années qu'on n'a pas vu un mouvement de pluie aussi large, qui concerne (une zone) de l'Espagne à la France, sur aussi peu de temps", a-t-il commenté.
Sous des trombes d'eau et des vents violents, près de 1.000 personnes ont été évacuées dans ce département, sur des routes, chez elles, ou d'un camping pour la moitié d'entre elles. Les pompiers on procédé à 113 sauvetages, dont 38 par hélicoptère, et ont dû également mettre "en sécurité" une vingtaine de chevaux.
Dans les faubourgs de Béziers, Yves Scio, 85 ans, relativisait. "J'ai 20 cm d'eau dans le garage. C'est pas grand chose, il suffit de nettoyer. Mais le boulanger a tout perdu". "Les inondations on les connaît, mais ça fait quand même mal au ventre pour les dégâts qu'il y a", déplore-t-il.
Dans le centre de Montpellier, l'accumulation d'eau a rendu la circulation difficile et quatre personnes ont été assistées après s'être réfugiées sur des toits de voitures dans des rues où l'eau est montée brusquement. La toiture d'une salle de sport s'est effondrée, dans le nord de la ville, sans faire de blessé, selon les pompiers.
Les orages violents vont continuer de s'abattre sur le Var "jusqu'en milieu de nuit" avec des rafales de vent jusqu'à 120 km/h sur la côte, prévient Météo-France, qui précise que "des phénomènes locaux de tornade ne sont pas à exclure".
La Haute-Corse, elle, serait touchée dans la nuit avec des cumuls atteignant localement 150 mm, notamment sur les versants est et la plaine littorale orientale.
<https://information.tv5monde.com/info/orages-les-degats-se-concentrent-dans-l-herault-var-et-haute-corse-en-alerte-328368>
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En audio
28- Les chercheurs s'engagent pour le climat, France Inter, L’Edito carré, 22/10/19, 07h20
Mathieu Vidard

Les scientifiques montent au créneau autour du dérèglement climatique. Car si les chercheurs nous alertent sur l’urgence climatique et environnementale depuis les années 80, rares étaient les scientifiques qui s’exprimaient en leur nom propre pour en dénoncer les effets.
Mais les temps ont changé et de nombreux chercheurs n’hésitent plus à sortir de l’ombre pour prendre la parole publiquement et participer aux réflexions citoyennes sur la transition écologique. 
Nous en avions parlé dans cet édito, des scientifiques remettaient en cause leur propre empreinte écologique dans la pratique de leurs métiers. Les chercheurs, contribuent en effet aux émissions de gaz à effet de serre en se déplaçant souvent en avion. Certains ont donc décidé de modifier leurs pratiques afin de se sentir plus crédibles dans leurs actes. 
>> Suite (2 min) à (ré)écouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/l-edito-carre/l-edito-carre-22-octobre-2019>
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29- Biscarrosse : le grand hôtel menacé d'être déplacé, France 2, journal de 13h, 22/10/19

Le grand hôtel de la plage, bâtiment emblématique de la ville de Biscarrosse (Landes), va-t-il devoir être déplacé plus loin dans les terres ? Il est en effet sous le coup d'un arrêté administratif, mais son propriétaire se bat pour conserver son emplacement unique.
C'est un bâtiment emblématique de Biscarrosse (Landes) : le grand hôtel de la plage. Face à l'océan, il bénéficie d'une vue imprenable sur les eaux. Mais il est aujourd'hui menacé par l'érosion des sols. La région Nouvelle-Acquitaine envisage sa reconstruction plus à l'intérieur des terres. "Face à la nature, on ne fait pas ce qu'on veut ! Il faut voir l'hiver les tempêtes qu'il y a ici... Inévitablement un jour où l'autre, il disparaîtra", témoigne un habitant de Biscarrosse.   
>> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/restauration-hotellerie-sports-loisirs/biscarrosse-le-grand-hotel-menace-d-etre-deplace_3670615.html>
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