[revue-presse-FNH] Grande revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international (jeudi 26 septembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 26 Sep 08:03:55 CEST 2019


Bonjour à tous,

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1-  <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/09/12/uber-touche-au-c-ur-de-son-modele-economique_5509562_3234.html>Chronique.  <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/09/12/uber-touche-au-c-ur-de-son-modele-economique_5509562_3234.html>« Uber touché au cœur de son modèle économique » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/09/12/uber-touche-au-c-ur-de-son-modele-economique_5509562_3234.html>, Le Monde, 12/09/19, 12h30
2- Tri des déchets, zéro diesel, lait bio, fin du plastique : McDonald's dévoile son plan pour la planète <https://www.lejdd.fr/Economie/exclusif-tri-des-dechets-zero-diesel-lait-bio-fin-du-plastique-mcdonalds-livre-son-plan-pour-la-planete-3919634>, Le JDD, 14/09/19, 23h19
3- Les séries se mettent au vert comme "Baron noir" <https://information.tv5monde.com/info/les-series-se-mettent-au-vert-comme-baron-noir-321584>, AFP, 15/09/19, 09:00
4- Nobel de la Paix : la candidature du chef Raoni proposée <https://information.tv5monde.com/info/nobel-de-la-paix-la-candidature-du-chef-raoni-proposee-321665>, AFP, 15/09/19, 19:00
5- Chronique. « Il y a une bonne dose de green washing et de social washing dans la démarche des grands patrons » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/09/16/il-y-a-une-bonne-dose-de-green-washing-et-de-social-washing-dans-la-demarche-des-grands-patrons_5510968_3232.html>, Le Monde, 16/09/19, 11h34
6- Mode : peau de saumon et feuilles d'ananas pour des matériaux de luxe responsables <https://information.tv5monde.com/info/mode-peau-de-saumon-et-feuilles-d-ananas-pour-des-materiaux-de-luxe-responsables-321736>, AFP, 16/09/19, 12:00
7- Lilly, 12 ans, la Greta Thunberg de Thaïlande en guerre contre le plastique <https://information.tv5monde.com/info/lilly-12-ans-la-greta-thunberg-de-thailande-en-guerre-contre-le-plastique-321701>, AFP, 16/09/19, 17:00
8- Le cuir "éco-responsable", mythe ou possibilité ? <https://information.tv5monde.com/culture/le-cuir-eco-responsable-mythe-ou-possibilite-321998>, AFP, 17/09/19, 19:00
9- Entretien. Économie circulaire : « Passons à l’acte ! » <https://www.entrepreneursdavenir.com/actualites/economie-circulaire-passons-a-lacte/>, Entrepreneurs d’avenir, 17/09/19
10- Au Kenya, une expérience de revenu universel qui « réduit le stress » du quotidien <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/09/17/au-kenya-une-experience-de-revenu-universel-qui-reduit-le-stress-du-quotidien_5511605_3212.html>, Le Monde Afrique, maj le 18/09/19 à 01h36
11- Un rapport propose de redonner vie à la taxe carbone, outil fiscal controversé <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/18/plaidoyer-pour-une-relance-de-la-taxe-carbone_5511842_3244.html>, Le Monde, 18/09/19, 11h55
12- Trump révoque la dérogation de la Californie sur les normes de pollution automobile <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/18/trump-va-revoquer-la-derogation-de-la-californie-sur-les-normes-de-pollution-automobile_5511912_3244.html>, Le Monde, maj le 19/09/19 à 00h42
13- L’envie de « consommer moins » croît nettement en France <https://www.latribune.fr/economie/france/l-envie-de-consommer-moins-croit-nettement-en-france-828457.html>, La Tribune, 20/09/19, 06:11
14- Succès en librairie, la "collapsologie" reste marginale en sciences <https://information.tv5monde.com/info/succes-en-librairie-la-collapsologie-reste-marginale-en-sciences-322541>, AFP, 20/09/19, 12:00
15- Enquête. Mon plan B pour la fin du monde <https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2019/09/20/mon-plan-b-pour-la-fin-du-monde_6012441_4497916.html>, Le Monde, maj le 21/09/19, 07h06
16- Coca-Cola convoite le juteux marché européen de l’eau en bouteille <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/09/21/coca-cola-convoite-le-juteux-marche-europeen-de-l-eau-en-bouteille_6012512_3234.html>, Le Monde, 21/09/19, 07h25
17- Tribune. Le « low-tech », pour « vivre mieux avec moins » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/09/21/le-low-tech-pour-vivre-mieux-avec-moins_6012508_3232.html>, Le Monde, 21/09/19, 08h35 
18- Engagements éthiques dans l'industrie minière : réel tournant ou poudre aux yeux ? <https://information.tv5monde.com/info/engagements-ethiques-dans-l-industrie-miniere-reel-tournant-ou-poudre-aux-yeux-322820>, AFP, 22/09/19, 07:00
19- Mode à Paris : les défenseurs des animaux et la réflexion verte donnent le ton <https://information.tv5monde.com/info/mode-paris-les-defenseurs-des-animaux-et-la-reflexion-verte-donnent-le-ton-323029>, AFP, 23/09/19, 14:00
20- Poursuivi pour "gestion irrégulière des déchets", ArcelorMittal relaxé <https://information.tv5monde.com/info/poursuivi-pour-gestion-irreguliere-des-dechets-arcelormittal-relaxe-323098>, AFP, 23/09/19, 20:00
21- Autriche : les défis climatiques bousculent le jeu électoral <https://information.tv5monde.com/info/autriche-les-defis-climatiques-bousculent-le-jeu-electoral-323171>, AFP, 24/09/19, 11:00
22- La loi contre le gaspillage et pour "une consommation propre" en débat au Sénat <https://information.tv5monde.com/info/la-loi-contre-le-gaspillage-et-pour-une-consommation-propre-en-debat-au-senat-323140>, AFP, 24/09/19, 20:00
23- Faut-il en finir avec les fashion weeks ? <https://www.lemonde.fr/m-styles/article/2019/09/25/faut-il-en-finir-avec-les-fashion-weeks_6012986_4497319.html>, Le Monde, 25/09/19, 11h50
24- Tribune. Clarissa Morawski : « La prévention et le recyclage ne sont pas antinomiques » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/09/25/clarissa-morawski-la-prevention-et-le-recyclage-ne-sont-pas-antinomiques_6013003_3232.html>, Le Monde, 25/09/19, 15h11
25- Le Sénat vote l’interdiction de destruction des invendus non alimentaires <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/25/le-senat-vote-l-interdiction-de-destruction-des-invendus-non-alimentaires_6013054_3244.html>, Le Monde avec AFP, 25/09/19, 22h57
En images
26- Écologie : qui parle à l'oreille d'Emmanuel Macron ? <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/ecologie-qui-parle-a-l-oreille-d-emmanuel-macron_3627617.html>, France 2, journal de 20h, 22/09/19
27- Obsolescence programmée : une durée de vie de plus en plus courte pour les lave-linges <https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/obsolescence-programmee-une-duree-de-vie-de-plus-en-plus-courte-pour-les-lave-linges-53997494.html>, TF1, journal de 20h, 23/09/19
28- Gaspillage vestimentaire : il est temps d'agir ! <https://www.france.tv/france-5/la-quotidienne/la-quotidienne-saison-7/1065805-gaspillage-vestimentaire-il-est-temps-d-agir.html>, France 5, La quotidienne S7, 24/09/19, 11h46

Bien à vous,
Florence

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RAPPORT/ÉTUDE DU JOUR : — Un rapport relance l'idée d'une taxe carbone élargie à tous les secteurs. (cf. item 11 & suite)
— Entre 2017 et 2019, la vision des Français de la "consommation responsable" a significativement changé montre une étude. Ils sont de plus en plus nombreux à citer la nécessité de réduire leurs achats, alors qu'ils portent un regard de plus en plus pointu sur les produits durables. (cf. item 13)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Moins de gobelets et plus de lampes à LED, des déplacements en train plutôt qu'en voiture : les producteurs de séries TV commencent tout juste à limiter l'empreinte écologique de leurs tournages. (cf. item 3)
— L’économie circulaire sans tergiverser : c’est l’ambition de (Re)set, la nouvelle société fondée par Géraldine Poivert, « amoureuse de l’économie circulaire » après plus de 20 ans passés dans les éco-organismes. (cf. item 9)
— Dans des villages isolés du Kenya, une ONG verse 20 € par mois durant 12 ans à chaque habitant. Une somme permettant des investissements qui "changent la vie". (cf. item 10)
— Face à l’effondrement de la civilisation industrielle qui guette, de plus en plus d’experts proposent d’utiliser des technologies moins gourmandes, et surtout plus simples, que les fausses promesses de la high-tech, observe dans une tribune la consultante Claire Gerardin. (cf. item 17)
QUESTIONNEMENTS DU JOUR : — L'UE a fixé un objectif de 90% de collecte des bouteilles en plastique en 2029, quand la France plafonne à 57%. Au regard du projet de consigne pour recyclage porté par le gouvernement français, le dispositif est-il vraiment contre-productif sur les plans écologique et économique ? (cf. item 24)
— De New York à Londres, de Milan à Paris, lors des fashion weeks, des milliers d’invités se déplacent en avion et circulent en voiture pour assister à des shows d’une dizaine de minutes voire moins : à l’heure du changement climatique, défiler est-il encore souhaitable ? (cf. item 23, 6, 8, 19 & 28)
DÉCISION DU JOUR : Le projet de loi antigaspillage et pour une économie circulaire crée une obligation de réemploi, de réutilisation ou de recyclage des invendus de ces produits neufs, par les producteurs, importateurs et distributeurs, y compris pour la vente à distance. (cf. item 22 & 25)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Chronique. « Uber touché au cœur de son modèle économique », Le Monde, 12/09/19, 12h30
Philippe Escande

La Californie devrait obliger la plate-forme à requalifier en salariés ses chauffeurs. L’enjeu de la protection du travail flexible permettra le développement de l’économie numérique, explique Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».
Pertes & profits. Elles sont toutes deux nées dans les rues de San Francisco avant de partir à la conquête du monde. Uber, créée en 2009, est aujourd’hui présente dans presque 800 villes dans le monde, avec près de 3 millions de chauffeurs. Lyft, lancée en 2012, opère dans des centaines de villes aux Etats-Unis. Pour imposer leur modèle de taxis alternatifs accessibles par smartphone, elles ont bataillé partout contre les acteurs en place et les autorités de tous bords. Mais c’est finalement de chez elles qu’est venu le coup le plus sévère. L’Assemblée puis le Sénat de l’Etat de Californie ont adopté la législation la plus sévère au monde les concernant. Elle devrait les obliger à requalifier en salariés la majorité de leurs chauffeurs, afin de leur donner droit à un salaire minimum, au chômage et à une couverture santé. Le texte, voté à une large majorité, mardi 10 septembre, est supposé s’appliquer au 1er janvier 2020.
Uber, Lyft et quelques autres n’ont pas encore rendu totalement les armes. Elles tentent de négocier une exemption à cette loi qui concerne le million de travailleurs indépendants qui œuvrent en Californie, coursiers, travailleurs domestiques, dans la construction et autres services. Elles envisagent même l’appel à un référendum pour rejeter cette loi.
> Lire aussi  Le modèle économique d’Uber et de Lyft menacé par la législation californienne
« Il n’y a rien d’innovant à sous-payer quelqu’un »
Elles déploient une énergie considérable car ce texte, ainsi que tous ceux en préparation dans de nombreux Etats américains, menace le cœur de leur modèle économique. Alors que ces entreprises perdent encore des sommes considérables, plus de 5 milliards de dollars (454 milliards d’euros) pour Uber au deuxième trimestre 2019, la requalification généralisée de ses chauffeurs pourrait augmenter ses coûts de 20 % à 30 %, selon les estimations qui circulent.
C’est la raison pour laquelle elles ont négocié, sans succès, pendant un an avec les autorités et les syndicats, proposant un statut intermédiaire entre celui de salarié et d’indépendant, permettant d’accéder au chômage et à un salaire minimum, au travers de négociations de branche.
> Lire aussi  Uber : des chauffeurs VTC aux prud’hommes pour se faire reconnaître comme salariés
L’histoire n’est pas finie. L’économie numérique tout entière a cru pouvoir prospérer sur le concept de la flexibilité du travail librement choisie par les employés qui utiliseraient ces jobs comme des compléments à une activité principale. La réalité est tout autre. En Californie et dans tous les pays développés s’est établie une forme de sous-prolétariat survivant exclusivement de ces expédients. « Il n’y a rien d’innovant à sous-payer quelqu’un », a rappelé la sénatrice démocrate Maria Elena Durazo. Mais l’innovation doit aussi faire son chemin dans le droit du travail, largement conçu à l’ère des grandes organisations industrielles. L’enjeu de la protection efficace du travail flexible sera la clé du développement futur de l’économie numérique.
> Lire aussi  A San Francisco, les chauffeurs Uber manifestent : « A chaque course, je consolide leur richesse à mes dépens »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/09/12/uber-touche-au-c-ur-de-son-modele-economique_5509562_3234.html>
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2- Tri des déchets, zéro diesel, lait bio, fin du plastique : McDonald's dévoile son plan pour la planète, Le JDD, 14/09/19, 23h19
Rémy Dessarts

Alors que la chaîne de fast-food américaine fête ses 40 ans dans l’hexagone, le PDG de McDonald’s France, Nawfal Trabelsi, détaille la stratégie de croissance de l’entreprise au JDD et annonce plusieurs mesures pour préserver la planète.
Avec une part de marché estimée à 13,3% par l'étude indépendante NPD Crest, McDonald's poursuit sa croissance à vive allure en France. Pour obtenir ces bons résultats, l'entreprise a beaucoup changé depuis 1979. Son PDG, Nawfal Trabelsi, dévoile les secrets d'une transformation sans équivalent dans le groupe américain. "Les Français n'ont jamais autant préféré McDonald's", déclare-t-il au JDD. La firme américaine ouvre "plus d'une trentaine" de magasins par an : "Nous aurons dépassé les 1.500 restaurants en septembre 2020 partout dans les territoires" et "la demande continue de croître", se félicite-t-il.
> Lire aussi - Le PDG de McDonald’s France : "Le citoyen et le consommateur ne font déjà plus qu’un"
>> Suite à lire à :
<https://www.lejdd.fr/Economie/exclusif-tri-des-dechets-zero-diesel-lait-bio-fin-du-plastique-mcdonalds-livre-son-plan-pour-la-planete-3919634>
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3- Les séries se mettent au vert comme "Baron noir", AFP, 15/09/19, 09:00
Taimaz Szirniks

Moins de gobelets et plus de lampes à LED, des déplacements en train plutôt qu'en voiture : les producteurs de séries TV commencent tout juste à limiter l'empreinte écologique de leurs tournages.
"On utilise parfois des sources de lumière qui ont 50 ans et une consommation monstrueuse", décrit un jeune technicien qui a travaillé sur une des séries Netflix tournées en France. 
Tout va très vite et tout consomme sur un gros tournage : outre les projecteurs et les groupes électrogènes, on se déplace beaucoup, souvent en voiture ou en avion, on utilise des décors pour une scène seulement, on jette de la nourriture... et on consomme des hectolitres de café, en dosettes le plus souvent. 
Selon le Centre national du cinéma (CNC), le secteur audiovisuel émet environ un million de tonnes équivalent CO2 dans l'atmosphère chaque année en France, dont environ le quart est directement lié aux tournages. La production d'un épisode de série à Paris coûterait 35 tonnes en moyenne.
Les séries se prêtent pourtant bien aux gestes écologiques, avec leurs lieux de tournage récurrents. "Des outils existent depuis dix ans, mais on en est au tout début", souligne Joanna Gallardo, de la Commission du film de la région Ile-de-France. 
La saison 3 de "Baron noir" (Canal+), dont le tournage s'est achevé en août, a notamment mis en place des pratiques écoresponsables.
Un "éco-manager" est notamment intervenu en amont pour gérer les déchets produits par ce tournage employant 75 techniciens et 300 figurants. 21.000 gobelets et 9.000 capsules de café ont pu être épargnés, selon la toute jeune société Seqoia, qui conseille les productions sur ces pratiques.
- "Carbon Clap" -
"On sensibilise sur la consommation de papier et de données numériques avant et pendant le tournage, on mutualise les voitures pour le transport, on privilégie des hôtels engagés, des décors réutilisables, l'usage de gourdes, et la nourriture provient de circuits courts. On fait de petits pas !", souligne Mathieu Delahousse chez Seqoia, qui après plusieurs films et séries prévoit déjà de s'agrandir face à la forte demande de coaching. 
"Sur un tournage, l'écologie n'est pas une prérogative, il faut d'abord que le film se fasse", explique Mathieu Delahousse, qui s'inspire de son expérience en tant que régisseur sur de nombreux tournages. "On ne remet pas en cause leur façon de travailler, et on en revient souvent à des logiques simples, qui permettent aussi de faire des économies".
"C'est un milieu d'expérience et de petites habitudes", confirme le technicien de Netflix. "Dès que tu amènes des trucs pas au point et que ça fait perdre du temps, les gens les rejettent".
La profession tente pourtant de s'organiser depuis plusieurs années. Le collectif Ecoprod, qui réunit depuis 2009 des poids-lourds du secteur comme TF1 et France Télévisions, a par exemple conçu des guides de bonnes pratiques et un outil pour évaluer le bilan carbone des tournages, le "Carbon Clap". 
La CNC, membre d'Ecoprod et grand financier de la création TV, envisage de son côté de créer un cadre de référence sur les émissions de carbone, qui pourrait être pris en compte dans les critères de sélection des dossiers de financement des films et séries. La région Ile-de-France propose déjà de son côté un bonus écologique pour les productions respectueuses de l'environnement.
Au niveau européen, le projet Green Screen rassemble depuis 2017 huit régions aimées des caméras, comme l'Ile de France, Londres ou les Flandres. Green Screen doit révéler en novembre une sélection de 25 innovations technologiques qui réduisent l'impact environnemental de l'audiovisuel.
"Au début, on parlait dans le vent", explique Joanna Gallardo. "Mais les régisseurs viennent de plus en plus vers nous, notamment depuis la COP21. Il faut maintenant une vraie volonté des diffuseurs (les chaînes et plateformes) et les producteurs s'y mettront".
<https://information.tv5monde.com/info/les-series-se-mettent-au-vert-comme-baron-noir-321584>
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4- Nobel de la Paix : la candidature du chef Raoni proposée, AFP, 15/09/19, 19:00

Une fondation brésilienne a proposé la candidature au Prix Nobel de la paix du chef indien Raoni, figure emblématique de la lutte contre la déforestation en Amazonie.
"L'initiative reconnait les mérites de Raoni Metuktire en tant que leader de renommée mondial, qui, à l'aube de ses 90 ans, a dédié sa vie au combat pour les droits des indigènes et la préservation de l'Amazonie", a expliqué la fondation Darcy Ribeiro dans un communiqué.
Cette fondation, qui porte le nom du célèbre anthropologue Darcy Ribeiro, ancien ministre et écrivain de renom, a lancé par ailleurs une campagne sur les réseaux sociaux avec le hashtag #raoninobeldapaz2020. 
Les messages sont illustrés d'une photo du chef indien de 89 ans arborant une grande coiffe de plumes jaunes et son fameux plateau labial. Il est devenu une célébrité mondiale à partir des années 80, s'affichant notamment aux côtés du chanteur Sting.
Le règlement du Prix Nobel de la Paix stipule que la nomination peut être faite par des membres d'Assemblées nationales, mais aussi certains professeurs d'université.
La Fondation Darcy Ribeiro a par ailleurs sollicité le soutien du président français Emmanuel Macron, qui a rencontré fin août le chef Raoni en marge du sommet du G7 à Biarritz (sud-ouest de la France).
M. Macron s'était livré à une passe d'armes avec le président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro sur la question de l'Amazonie, s'alarmant de la recrudescence des incendies de forêt.
<https://information.tv5monde.com/info/nobel-de-la-paix-la-candidature-du-chef-raoni-proposee-321665>
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5- Chronique. « Il y a une bonne dose de green washing et de social washing dans la démarche des grands patrons », Le Monde, 16/09/19, 11h34
Jean-Michel Bezat

Si beaucoup de personnalités jugent désormais que « le capitalisme du XXe siècle n’est plus viable », plus les discours sont forts, plus l’écart avec la réalité apparaît béant, remarque, dans sa chronique, Jean-Michel Bezat, journaliste au « Monde ».
Chronique. Giverny (Eure), son jardin de Monet, son musée des impressionnistes… Et son forum sur la responsabilité sociétale de l’entreprise. De grands patrons persuadés de l’importance de l’enjeu et des membres du gouvernement tout aussi convaincus s’y sont retrouvés, vendredi 6 septembre, pour débattre de ce sujet très tendance. Une tribune qui a permis au ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, de réaffirmer que « le capitalisme du XXe siècle n’est plus viable » et que celui du XXIe siècle devra être plus juste et plus respectueux de la planète.
Tout le monde se presse désormais au chevet du grand corps malade. On ne compte plus les déclarations et les colloques sur la fin d’un modèle jugé responsable de l’explosion des inégalités et des catastrophes naturelles. Les initiatives fleurissent. Souvent en Europe et particulièrement en France, où la loi Pacte votée au printemps permet aux sociétés d’inscrire une « raison d’être » sociale et environnementale dans leurs statuts. Le Maire vient même de demander à toutes celles dont l’Etat est actionnaire de le faire dès 2020. Des engagements ont aussi été pris par de grands groupes, fin août, en marge du G7 de Biarritz.
Des « pantins » manipulés par d’obscures forces socialistes ?
Et voilà que le cœur du capitalisme américain est touché à son tour ! Puissant lobby de 181 multinationales pesant 7 000 milliards de dollars de chiffre d’affaires, le Business Roundtable a changé de doctrine : fini l’exclusivité donnée aux actionnaires, les patrons s’engagent à diriger « pour le bien de toutes les parties prenantes ». Les actionnaires, mais aussi les salariés, les clients, les fournisseurs et les communautés.
> Lire aussi  Sous le feu des critiques, les patrons américains remettent en avant leur responsabilité sociale
Il y a bien eu des voix pour s’en offusquer, comme The Economist. Vestale du temple libéral (depuis 1843), l’hebdomadaire britannique juge que donner aux entreprises des missions d’intérêt général produira des patrons omnipotents et « un capitalisme collectif forcément rétif au changement ». Alors, qu’aurait dit Milton Friedman ! L’économiste avait fixé la doctrine : « leur responsabilité sociale, c’est d’accroître leurs profits ». Rien de plus. Les hérétiques qui transgressent le dogme ne sont que « les marionnettes involontaires des forces intellectuelles qui ont sapé les bases d’une société libre ».
Les dirigeants de Wall Street seraient donc devenus des « pantins » manipulés par d’obscures forces socialistes ? A commencer par le président du Business Roundtable, Jamie Dimon, PDG de JP Morgan Chase, l’un des rares banquiers rescapés de la crise de 2008. Non, cet aggiornamento « n’est pas un abandon du capitalisme », a rassuré l’aréopage, qui s’est résolu à répondre aux critiques des citoyens. Et plus encore à l’inquiétude croissante des actionnaires sur l’avenir des multinationales les plus exposées aux menaces sociales et environnementales.
Il y a une bonne dose de green washing et de social washing dans leur démarche,et bien peu d’actions à la hauteur des enjeux. Les banques ne sont pas guéries de tous leurs penchants d’avant la crise de 2008. Les pétroliers restent accrochés à la production d’or noir et les constructeurs automobiles aux 4x4 urbains gros émetteurs de CO2. Les géants du Net sont devenus des quasi-monopoles menaçant les libertés. Quant à la fièvre salariale des grands patrons, elle n’est pas retombée. Trop peu de sociétés ont changé leur raison sociale, regrette le patron de Patagonia, pionnier de l’entreprise responsable.
« Lénine n’aurait pas fait mieux »
Alors le capitalisme est-il curable ? La primauté à l’actionnaire (shareholder primacy) n’est pas inscrite dans ses gènes. Elle a prospéré dans les années 1980, quand la mort annoncée du communisme a donné des ailes aux partisans d’une économie de marché débridée. « Cela a causé tant de tort au capitalisme que même Lénine n’aurait pas fait mieux », ironisait Felix Rohatyn, figure historique de la banque Lazard. Au début de la décennie 2000, les Américains ont un peu durci la loi… C’était quelques années avant la faillite de Lehman Brothers.
Plus les discours sont forts, plus l’écart avec la réalité apparaît béant. Et plus les thérapies proposées sont agressives. On imagine la consternation de Friedman devant le succès de celui qu’il considérerait à coup sûr comme le plus redoutable des « marionnettistes », Thomas Piketty. Avec son Capital et idéologie (Seuil, 1 232 p., 25 euros), l’économiste jette un pavé dans la vitrine du capitalisme ; et non content de vouloir le « dépasser » au profit d’un « socialisme participatif », il a su trouver l’oreille de candidats démocrates à la Maison Blanche, au moins sur les hausses d’impôts. Mais entre ses solutions radicales et le nouveau mantra social-vert des grands patrons, on cherche toujours le chemin vers un capitalisme durable.
> Lire aussi  « Capital et Idéologie », le nouveau livre de Thomas Piketty, revient sur l’histoire mondiale des inégalités
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/09/16/il-y-a-une-bonne-dose-de-green-washing-et-de-social-washing-dans-la-demarche-des-grands-patrons_5510968_3232.html>
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6- Mode : peau de saumon et feuilles d'ananas pour des matériaux de luxe responsables, AFP, 16/09/19, 12:00
Olga Nedbaeva

Des écailles de saumons remplacent les peaux de croco, des feuilles d'ananas servent à produire de nouveaux tissus, le coton est entièrement traçable : dans le secteur du textile, les innovations ne manquent pas pour une consommation responsable devenue réalité.
"Les produits de mode écoresponsable s'imposent", assure une étude réalisée avant la tenue de Première Vision, le salon de la filière mode qui réunit les 17-19 septembre à Villepinte, au nord de Paris, 2.055 exposants – filateurs, tisseurs, tanneurs. Près de 60.000 visiteurs internationaux sont attendus.
Près de la moitié des consommateurs européens ont acheté des produits de mode responsable en 2019, une consommation qui s’établit à 45,8% pour le marché français. 
Dans l'Hexagone, les consommateurs y ont consacré 370 euros en moyenne, soit la moitié du budget moyen habillement et chaussures en France, selon cette étude réalisée par la Chaire IFM (Institut français de Mode) et Première Vision auprès de plus de 5.000 consommateurs en France, en Allemagne, en Italie et les Etats-Unis.
"Dans les critères qui sont importants pour le consommateur, il y a la protection de l'environnement, un résultat qui n'était pas forcément prévisible", explique à l'AFP Gildas Minvielle, directeur des études à l’IFM.
"Les consommateurs ont aussi compris que le vêtement c'est une matière, qu'il faut qu'elle respecte un certain nombre de critères et qu'elle soit elle-même écoresponsable", ajoute-t-il.
Si cette nouvelle habitude de consommation s'installe, la mode est pourtant à la traîne par rapport à l'alimentation et aux cosmétiques organiques.
"Le consommateur est perdu dans une profusion de labels et manque de clarté. Il a aussi une crainte de greenwashing", souligne Chantal Malingrey, responsable du pôle développement durable de Première Vision. 
- Tissus à base de résidus d'agroalimetaire -
"De plus en plus, on a des matériaux qui sont issus de résidus d'une autre industrie, énormément proviennent de l'agroalimentaire", remarque Marina Coutelan, en charge de la mode écoresponsable au sein de Première Vision. "C'est vraiment l'avenir !". 
Circular Systems, basé à Los Angeles, propose ainsi des tissus ayant l'aspect de coton classique mais fabriqués à partir de fibre extraite de feuille d'ananas mélangée à de l'écorce de bananier et de l'huile de chanvre. 
Même principe pour Ictyos-Cuir marin de France, installé à Lyon, qui revalorise la peau du saumon et de l'esturgeon tannée sans chrome. "Des écailles de poisson deviennent ainsi une belle alternative à la peau de crocodile. Cela peut complètement remplacer les peaux exotiques", commente Mme Coutelan.
- Façon de produire -
L'entreprise grecque Varvaressos constitue un exemple de l'importance du suivi de toute la chaîne de production du coton, car, chez Varvaressos, "entre les champs de coton et la filature locale il y a seulement 190 km".
"Généralement quand une marque de mode achète un tissu, on arrive à savoir que le tissu a été fait en Italie par exemple, le fil vient de Turquie, mais remonter un cran au-dessus c'est toujours très compliqué", raconte Mme Coutelan.
"Parfois, le coton peut pousser en Chine, être filé en Inde, tissé en Turquie pour après partir en production au Bangladesh pour être vendu en produit fini aux Etats-Unis. Cela fait qu'on a des impacts catastrophiques en terme d'émissions de CO2", ajoute-t-elle.
Plusieurs initiatives du secteur visent par ailleurs à défendre le cuir et la laine, en expliquant les méthodes de fabrication, face aux critiques qui peuvent pousser certaines maisons à arrêter l'utilisation de ces matières.
Il est important pour les marques et le consommateur de savoir d'où viennent les peaux et comment sont traités les animaux.
"Le problème ce n'est pas le cuir ou la laine mais la façon dont sont produits ces éléments. Quand on sait comment sont élevés les moutons, comment on les tond, cela rassure", souligne Marina Coutelan.
Le groupe ID Factory permet de tracer l'ensemble du cycle de la production du cuir. 
"En fait, les moutons ont besoin d'être tondus, et si on arrête le cuir, il va falloir brûler les peaux des 300 millions de tonnes de viandes qui sont mangées. Cela va être la catastrophe en terme de CO2 !", avertit Mme Coutelan.
<https://information.tv5monde.com/info/mode-peau-de-saumon-et-feuilles-d-ananas-pour-des-materiaux-de-luxe-responsables-321736>
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7- Lilly, 12 ans, la Greta Thunberg de Thaïlande en guerre contre le plastique, AFP, 16/09/19, 17:00
Sophie Deviller

"Je suis une enfant en guerre". Lilly, 12 ans, sèche l'école, grimpe sur son paddle et pagaye au milieu d'un canal de Bangkok embouteillé de détritus qu'elle ramasse avec précaution. Son combat : le plastique en Thaïlande, sixième plus gros contributeur mondial à la pollution des océans.
En juin, l'adolescente américano-thaïe a remporté une première victoire : aider à convaincre un grand distributeur à Bangkok, Central, de ne plus délivrer de sacs à usage unique dans ses supermarchés une fois par semaine.
Dans la foulée, d'autres groupes de distribution implantés en Thaïlande, dont l'opérateur de la chaîne japonaise 7-Eleven omniprésente dans le royaume, se sont engagés début septembre à cesser d'en donner à partir de janvier 2020.
"Ça va dans la bonne direction", sourit Lilly, en enfonçant sa pagaie pour s'approcher d'un sac rempli de cannettes rouillées et de bouteilles éventrées.
"Au début, je me trouvais trop jeune pour militer, mais Greta (Thunberg) m'a donné confiance. Quand les adultes ne font rien, c'est à nous les enfants d'agir."
Ralyn Satidtanasarn, dit Lilly, ne sera pas à New York au côté de la jeune Suédoise égérie de la lutte contre le réchauffement climatique, pour le défilé organisé le 20 septembre quelques jours avant la conférence de l'ONU sur le climat. Elle manifestera à Bangkok. "Ma place est ici. La lutte doit se faire aussi en Asie du Sud-Est", estime-t-elle.
Récemment, plusieurs pays de la région - la Thaïlande, le Cambodge, les Philippines, la Malaisie, l'Indonésie - sont montés au créneau, refusant d'être "la poubelle" de l'Occident, et ont renvoyé des conteneurs entiers de déchets plastiques directement à l'envoyeur.
Mais ils continuent d'en générer des quantités astronomiques sur leur territoire.
En Thaïlande, le sac plastique est omniprésent pour emballer les centaines de milliers de repas servis dans les cantines de rue, les boissons apportées au travail... Un Thaïlandais en utilise en moyenne huit par jour, soit près de 3.000 par an, d'après les données du gouvernement, 12 fois plus que dans l'Union européenne.
Et la Thaïlande est le 6e plus gros contributeur à pollution des océans, selon l'ONG de défense de l'environnement Greenpeace.
- Sit-in -
La récente mort d'un bébé dugong - une espèce menacée de mammifère marin - qui avait ingurgité trop de résidus plastiques a enflammé les réseaux sociaux. 
Les autorités thaïlandaises ont alors de nouveau évoqué une fin du sac à usage unique d'ici 2022, conformément à une feuille de route ambitieuse élaborée en début d'année.
Mais certains doutent de son efficacité. "Aucun mécanisme juridiquement contraignant n'est prévu et sensibiliser le public ne sera pas suffisant", met en garde Tara Buakamsri, directeur local de Greenpeace.
Dans la lignée du mouvement initié par Greta Thunberg, Lilly a d'abord fait des sit-in devant le siège du gouvernement. Elle a aussi sollicité un rendez-vous avec le Premier ministre Prayut Chan-O-Cha. Sans succès.
"Je me suis dit que si le gouvernement ne m'écoutait pas, il fallait parler directement à ceux qui distribuaient les sacs plastiques pour les convaincre d'arrêter", explique-t-elle.
La jeune fille peut compter sur le soutien de sa mère qui aide à écrire ses discours devant des responsables de l'ONU, d'ambassades...
"Au début, j'ai cru à une lubie d'enfant. Mais elle s'est accrochée", raconte la maman, Sasie, elle-même ex-militante écologiste. "Sa force est d'être une petite fille sans intérêt privé à défendre."
- "Lobbies ultra-puissants" -
Lilly a commencé à militer à l'âge de huit ans après des vacances sur une plage du royaume "couverte de plastiques".
Depuis, même si parfois elle a "envie de s'arrêter pour aller jouer", elle participe aux sessions de nettoyage organisées par l'association Trash Hero (Les héros des ordures). La dernière en date a eu lieu au coeur de Bang Krachao, un quartier connu comme "le poumon vert de Bangkok", jonché par endroits d'une multitude de pailles, de bouteilles et d'emballages rejetés par le fleuve Chao Praya.
Beaucoup croient en la force de conviction de cette toute jeune adolescente.
"Il est très difficile d'ignorer un enfant lorsqu'il demande pourquoi nous détruisons la planète sur laquelle il doit vivre", souligne Kakuko Nagatani-Yoshida, du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).
Mais, en Thaïlande, "les lobbies sont puissants et cela rend tout changement difficile", tempère Nattapong Nithiuthai, un militant écologiste qui a monté une entreprise de recyclage de tongs échouées sur les plages pour les transformer en sandales flip-flops design.
Obstacle majeur, la pétrochimie, dont l'un des principaux débouchés est le plastique et qui représente 5% du PIB thaïlandais et des dizaines de milliers d'emplois.
<https://information.tv5monde.com/info/lilly-12-ans-la-greta-thunberg-de-thailande-en-guerre-contre-le-plastique-321701>
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8- Le cuir "éco-responsable", mythe ou possibilité ?, AFP, 17/09/19, 19:00
Katia Dolmadjian

De l'élevage des animaux au tannage des peaux, la filière française du cuir ambitionne de réduire son impact environnemental, mais beaucoup reste à faire en termes de traçabilité des matières premières, et les solutions dites "végétales" ont aussi leurs limites.
Lundi s'est tenu à Paris le tout premier forum international dédié à la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) des métiers du cuir et à ses "bonnes pratiques", organisé par le Conseil national du cuir en présence de quelque 200 professionnels, français et étrangers.
"Depuis quelques années, nos entreprises sont souvent mises en cause sur le plan du développement durable", a d'emblée souligné Franck Boehly, président du Conseil national du cuir qui rassemble une filière forte de 130.000 salariés répartis dans l'Hexagone.
"Mais notre industrie est l'activité de recyclage la plus ancienne au monde: nous transformons la peau, qui est un sous-produit du secteur de la viande et du lait, en un cuir de grande qualité. Car personne dans le monde n'a jamais élevé un bovin pour sa peau", a-t-il insisté.
En France, un total de 7 millions de tonnes de cuirs "finis" sont produits chaque année par les tanneurs (qui traitent les peaux de veaux, vaches, taureaux) et les mégisseurs (chèvres, moutons, agneaux).
Si l'industrie de la mode dans son ensemble est considérée comme l'une des plus polluantes au monde, celle de la production de cuir souffre aussi d'une mauvaise image, entre déforestation causée par l'élevage intensif du bétail, grande consommation d'eau et utilisation du chrome pour assouplir les peaux.
Mais ces dernières années, les textes de loi français et les directives européennes se sont faits plus restrictifs pour la profession, par exemple en matière de rejet de matières dangereuses dans l'eau. Parallèlement, les maisons de luxe ont imposé à leurs fournisseurs des certifications aux critères environnementaux plus exigeants. 
"La RSE, pendant longtemps, c'était une option. Aujourd'hui c'est une obligation. On sent une accélération depuis deux ou trois ans, sous la pression des clients, la pression sociétale, et la pression de la réglementation", résume Jean-Christophe Muller, directeur général des tanneries Haas, qui fournissent les plus grands groupes de luxe français.
- La traçabilité, maillon faible -
Reste cependant une zone grise : la traçabilité du bétail, soit le lieu de naissance de l'animal, mais aussi les conditions dans lesquelles il a été élevé, nourri puis abattu, des informations délivrées de façon variable selon les pays de provenance.
"Les clients demandent de plus en plus d'où viennent leurs peaux", admet Nicholas Butler, directeur du secteur international de Covico, une entreprise française spécialisée dans le négoce de peaux.
"La traçabilité est un instrument indispensable d'assurance pour les clients", renchérit David Grangeré, directeur industriel de Bigard, leader français de l'abattage des viandes qui emploie quelque 12.000 personnes.
Il met en avant "le système d'identification et de traçabilité des bovins en France, qui est reconnu comme l'un des plus performants : il y a une banque de données nationale, un enregistrement qui suit dès sa naissance le bovin, grâce à deux boucles d'oreille".
Mais l'Hexagone, malgré l'existence d'un cheptel important, a dû importer l'an dernier quelque 43 millions d'euros de peaux et cuirs bruts de bovins, veaux et ovins. En cause notamment : le recul de la consommation de viande en France, qui réduit les volumes disponibles de peaux de qualité, et fait grimper les prix.
Cuir de poisson ou matériaux "intelligents", la France multiplie parallèlement les innovations pour diversifier la filière, même s'il s'avère complexe de passer au "tout naturel".
"Nos ancêtres les Gaulois tannaient déjà les peaux avec du végétal, et on utilise depuis trois générations, dans notre petite PME du Tarn, des tanins naturels comme le québracho (un arbre d'Amérique du sud), le mimosa ou le châtaigner", explique Olivier Raynaud, gérant de la tannerie Raynaud Jeune.
Mais il concède que "le tannage naturel a ses limites, on ne peut pas affiner le cuir autant qu'avec le chrome, et il n'a pas de tenue à la lumière, ce n'est pas non plus la panacée".
<https://information.tv5monde.com/culture/le-cuir-eco-responsable-mythe-ou-possibilite-321998>
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9- Entretien. Économie circulaire : « Passons à l’acte ! », Entrepreneurs d’avenir, 17/09/19
Propos recueillis par Pascal de Rauglaudre

L’économie circulaire sans tergiverser : c’est l’ambition de (Re)set, la nouvelle société fondée par Géraldine Poivert, « amoureuse de l’économie circulaire » après plus de 20 ans passés dans les éco-organismes. 
Entrepreneurs d’avenir – Vous avez lancé (Re)set au début de cette année. Que proposez-vous avec cette nouvelle initiative ?
Géraldine Poivert – (Re)set a l’ambition de déclencher des politiques massives de transition vers l’économie circulaire, dans le textile, le packaging, les nouveaux traitements de l’eau, la mobilité douce, grâce à des programmes d’open innovation. Les grands groupes cherchent à innover et à s’adapter, ils sont en quête d’une agilité. (Re)set les aide à passer à l’acte et à sourcer l’innovation, pour qu’ils s’en emparent et la concrétisent.
Comment procédez-vous ?
Nous avons conçu une méthode très structurée autour de l’open-innovation. D’abord nous rassemblons les acteurs de la chaîne de valeurs, car nous partons du principe que nous sommes plus forts à plusieurs pour trouver des solutions. Ensemble, nous identifions les « pain points », les points douloureux qui empêchent la circularité. Puis, nous sourçons l’innovation, qui peut être de toute nature, chimique, technologique, humaine, organisationnelle, de marché, une façon différente de parler au consommateur, une expérience client dans un magasin. Enfin nous allons jusqu’au pilote et à son intégration dans le process d’industrialisation.
>> Suite à lire à :
<https://www.entrepreneursdavenir.com/actualites/economie-circulaire-passons-a-lacte/>
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10- Au Kenya, une expérience de revenu universel qui « réduit le stress » du quotidien, Le Monde Afrique, maj le 18/09/19 à 01h36
Marion Douet (Magawa, Kenya, envoyée spéciale)

Dans des villages isolés, une ONG verse 20 euros par mois durant douze ans à chaque habitant. Une somme permettant des investissements qui « changent la vie ». 
« 2 280 shillings » kényans, soit l’équivalent de 20 euros. C’est la somme exacte que chaque habitant du village de Magawa, à l’extrême ouest du Kenya, reçoit en début de mois.
Jennifer Owuor Ogola, « environ 70 ans », attend avec impatience ce virement sur son compte mobile Mpesa. « Le jour où je reçois l’argent, je cours au marché très tôt le matin ! », s’esclaffe, en brandissant son petit téléphone portable, cette grand-mère à la démarche pénible, croisée sur l’un des chemins de terre qui relient les maisons du village. Depuis l’arrivée de ce système, fin 2016, elle s’achète régulièrement du poisson et de la viande, a construit une cuisine, et a fait arriver l’eau jusqu’à son foyer.
« Aide directe »
Magawa n’est situé qu’à une heure et demie de route de Kisumu, la troisième ville du pays, mais le village est isolé au milieu d’une végétation dense. Le travail y est rare. En dehors de la fabrication de charbon de bois, une activité illégale, les seules opportunités sont de petits boulots occasionnels, notamment dans la construction.
C’est l’un des premiers villages que Give Directly a choisis pour lancer au Kenya son programme de revenu universel, étendu depuis à d’autres pays africains comme le Rwanda, la République démocratique du Congo (RDC) et le Liberia.
> Lire aussi  La lutte contre la pauvreté, un défi d’abord africain
Cette ONG américaine, financée notamment par l’Open Society Initiative de George Soros et par l’Omidyar Network du fondateur d’eBay Pierre Omidyar, défend le concept d’« aide directe » pour lutter contre la pauvreté.
Son constat se veut pragmatique : 700 millions de personnes dans le monde vivent dans l’extrême pauvreté et leur verser à tous un revenu de subsistance totaliserait 80 milliards de dollars (72 milliards d’euros), soit la moitié de l’aide au développement annuelle, affirme son site Internet, qui cite plusieurs économistes et hommes de pouvoir ayant appelé à réfléchir au principe d’un revenu universel, à l’instar de l’ancien président Barack Obama. « Nous pensons que le “cash” est la meilleure option : c’est simple, efficient et immédiat », explique Caroline Teti, responsable kényane des relations presse de Give Directly, dans un café populaire de Nairobi.
Un argent investi
Le programme, d’un coût total de 28 millions de dollars (25,4 millions d’euros), répond à trois principes : ce revenu est universel, et donc proposé à tous dans chaque village participant ; inconditionnel, c’est-à-dire sans droit de regard sur les dépenses ; et garanti sur une période donnée. A Magawa, comme dans quarante-quatre autres villages totalisant 5 000 personnes, il sera versé douze ans durant.
Son montant correspond à 0,75 dollar par jour (0,68 euro), soit la consommation moyenne d’un adulte kényan vivant en zone rurale, selon des données du gouvernement kényan et de la Banque mondiale. « C’est un revenu de base, il ne répond qu’aux besoins de base, poursuit Caroline Teti. Ici, lorsque vos revenus sont très faibles, vous gagnez un peu d’argent, vous le dépensez en nourriture, vous allez vous coucher et ce sera la même chose le lendemain. Et s’il n’y a pas d’argent, vous vous couchez en ayant faim. Le revenu de base offre la possibilité de planifier, de budgétiser les dépenses. »
> Lire aussi  Carte : le revenu universel et ses expérimentations dans le monde
A Magawa, les habitants racontent que ce virement mensuel les aide à payer les dépenses quotidiennes et les factures, comme les frais de scolarité des enfants, qui est un véritable fardeau pour les ménages kényans.
Mais cet argent est surtout investi. Jackline Okotch Osodo a déjà acheté quatre chèvres. Ses yeux s’agrandissent quand elle évoque la vache qu’elle compte acquérir bientôt en revendant les chèvres, qui ont fait des petits. « Une vache me coûtera 10 000 shillings, mais elle me rapportera plein d’argent, car elle me donnera du lait et aussi des petits que je pourrai revendre », poursuit cette mère de trois enfants, occupée à préparer le sukuma wiki, un plat populaire à base de chou.
Du ciment et un toit
Investissement tangible, marque de prospérité, le bétail arrive en tête des investissements. Autre dépense : l’amélioration des foyers. L’argent du revenu de base permet de troquer la terre séchée pour le ciment, de refaire un toit, d’ajouter une deuxième pièce ou une cuisine à ces maisons à pièce unique, où un drap tendu délimite la chambre à coucher.
Norah Auma Opino, elle, désigne avec satisfaction deux nouvelles banquettes, soigneusement protégée par un tissu brodé, qui ornent son salon. « Maintenant, les visiteurs ont un endroit pour s’asseoir », insiste-t-elle.
Comme beaucoup, Norah met l’essentiel du virement de Give Directly dans une tontine créée avec un groupe de voisins. Elle y verse plus de 2 000 shillings chaque mois, jusqu’à ce que son tour arrive, recevant alors un petit pactole qui permet d’investir.
« Comment je survis ? Comme je le faisais avant », sourit-elle, soulignant que sa vie a changé, mais pas son quotidien. Au village, on continue de cultiver son shamba, sa parcelle de terre, et de chercher des petits boulots. A terme, Norah veut aussi lancer un petit commerce, pour vendre du sucre ou du poisson.
La vie continue donc, mais avec « moins de stress », estime de son côté Joseph Odhiambo Odwogo. « Parce que je sais qu’à la fin du mois il y a quelque chose. Je pense aussi que ma santé s’est améliorée, car avant je faisais beaucoup de charbon : j’étais parfois blessé, exposé à la fumée et à la chaleur », ajoute-t-il en gardant un œil sur ses vaches qui paissent. La fin du programme, affirme sa femme Joyce, n’est pas une source d’anxiété. « Nous savons qu’après douze ans ce sera fini. Mais d’ici là nous aurons acheté plus de bétail et nous savons que notre vie se sera améliorée. »
Alimenter la réflexion
L’idée de Give Directly n’est cependant pas acceptée par tous. « Moi j’ai su que cela allait m’aider mais ici, les gens pensent que de l’argent reçu sans avoir travaillé, c’est du mauvais argent. Quand Give Directly est arrivé, des rumeurs disaient qu’ils voudraient prendre nos enfants », explique Jackline. Une seule habitante de Magawa a refusé de faire partie du programme et n’a pas souhaité être interviewée. Selon l’ONG, le taux de refus est de 3 %, mais peut monter à 40 % dans certains villages. Elle décide alors de ne pas y opérer.
Give Directly est aussi consciente des critiques qui existent sur le revenu universel et admet que les études manquent pour alimenter le débat qui émerge au niveau mondial. Pour cette raison, son programme comprend également un volet recherche, confié à une équipe indépendante. « Aucune étude n’a été réalisée sur une aussi longue période. De plus, les données manquent particulièrement sur l’Afrique, hors c’est ici que l’on rencontre le plus d’extrême pauvreté », souligne Caroline Teti. Ces données, dit-elle, auront pour but d’alimenter la réflexion des décideurs et des organisations luttant contre la pauvreté.
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/09/17/au-kenya-une-experience-de-revenu-universel-qui-reduit-le-stress-du-quotidien_5511605_3212.html>
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11- Un rapport propose de redonner vie à la taxe carbone, outil fiscal controversé, Le Monde, 18/09/19, 11h55
Rémi Barroux  

Le Conseil des prélèvements veut ainsi obtenir « les conditions de la relance de la fiscalité carbone », qui a été le déclencheur de la contestation des « gilets jaunes ». 
Comment redonner vie à la taxe carbone, ou assurer « les conditions de la relance de la fiscalité carbone », comme le formule le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) ? Dans un rapport publié mercredi 18 septembre, cette institution, associée à la Cour des comptes et chargée « d’apprécier l’évolution et l’impact économique, social et budgétaire de l’ensemble des prélèvements obligatoires », a évalué l’outil fiscal en lien avec les questions environnementales et, surtout, énoncé quelques propositions.
L’exercice n’est pas neutre, puisque le projet de loi de finances 2020 est en pleine construction – il doit être discuté par le Parlement et adopté avant la fin de l’année –, et que l’urgence du défi climatique est plus que jamais d’actualité, selon deux nouveaux modèles produits par des scientifiques français et présentés mardi. Surtout, ces travaux du CPO ont été conduits alors que la taxe carbone a été le déclencheur de la contestation des « gilets jaunes ».
Le gouvernement ne s’y est d’ailleurs guère trompé, préférant renvoyer ce dossier sensible à la discussion de la convention citoyenne : 150 citoyens tirés au sort pour aborder, d’ici au début de 2020, les questions liées à la mise en œuvre de la transition écologique, puis faire des propositions. La ministre de la transition écologique et solidaire l’a encore confirmé le 3 septembre sur Radio Classique, interrogée sur la relance d’une hausse de la taxe carbone – abandonnée par le gouvernement devant le mouvement des « gilets jaunes ». « Très clairement, le gouvernement a pris la décision de ne pas poursuivre la trajectoire de la fiscalité qui était prévue en 2018, a réagi Elisabeth Borne. On ne prendra pas de décision sans avoir écouté les Français, c’est une proposition qui pourra venir de la convention citoyenne. » 
> Lire aussi  Pour la rentrée, le gouvernement veut « pousser les feux sur l’écologie »
Instrument « autonome »
Dans un tel contexte, la proposition du COP de « reprendre une trajectoire de fiscalité carbone » semble rompre avec l’attentisme gouvernemental. Mais, pour les auteurs du rapport, intitulé « La fiscalité environnementale au défi de l’urgence climatique », cette reprise ne peut se faire qu’en la conditionnant à plusieurs facteurs essentiels pour en assurer « l’acceptabilité ». Le rejet de la taxe carbone par une grande partie de la société, dont ses secteurs les plus vulnérables au niveau économique, a défini de nouveaux impératifs, dans le cadre d’un « consentement à l’impôt dégradé ».
Avant de détailler leurs propositions, les auteurs rappellent la complexité qu’il y a à définir le champ précis de cette fiscalité. Il s’agit d’un « vaste ensemble hétérogène, regroupant une quarantaine d’impôts, pour un rendement total de 56 milliards d’euros en 2018 », et représentant moins de 5 % des prélèvements obligatoires. Le détail des outils fiscaux entrant dans le champ de cette fiscalité « verte » fait apparaître que dix d’entre eux portent sur l’énergie, dix-huit sur les transports et le même nombre sur la pollution et les ressources.
La taxe carbone, qui aurait permis de récolter quelque 9 milliards d’euros en 2018, est l’un des outils les plus emblématiques de cette fiscalité et l’instrument le plus à même de lutter contre le réchauffement climatique en s’attaquant directement aux émissions de CO2. « La fiscalité de carbone vise à inciter les agents économiques à adopter de nouveaux comportements de consommation ou de production. Elle accroît ainsi le prix des carburants et des combustibles fossiles (charbon, gaz naturel, pétrole) afin d’en dissuader l’usage », précise le rapport du COP.
> Lire aussi  Emmanuelle Wargon : « L’idée même de transition écologique, c’est d’y aller progressivement »
Mais, pour être efficace et donc appliquée – on se rappelle l’abandon de l’écotaxe pour les poids lourds par la ministre Ségolène Royal après la colère des « bonnets rouges » de l’automne 2013 –, cette fiscalité carbone doit être juste. Elle ne peut pas peser plus lourdement sur les ménages modestes, d’autant que les solutions de substitution, comme le changement d’un véhicule pour un modèle plus propre ou le remplacement d’une chaudière, sont « considérées comme peu accessibles ».
Juste, efficace et transparente quant à son affectation. Le COP note que l’usage du produit de cette taxe carbone doit être porté à la connaissance du public. Il suggère aussi de « faire de la composante carbone un instrument fiscal autonome en la distinguant, voire en la dissociant, de la fiscalité énergétique », dans laquelle elle est, jusque-là, noyée.
Cadre international
Il faut également mieux articuler cette fiscalité avec les autres outils de politique environnementale, notamment les instruments réglementaires. Proposition est aussi faite de procéder à l’« élargissement de l’assiette de la fiscalité carbone », en vue de toucher l’ensemble des consommations fossiles. Dans le collimateur, les exemptions du transport aérien et maritime, les taux réduits appliqués au gazole non routier, etc. Cette fiscalité doit par ailleurs s’inscrire dans un cadre international, européen d’abord, en matière notamment de taxation de l’énergie ou de normes de protection commerciale.
La fiscalité environnementale n’a pas fini de faire parler d’elle. Dans les semaines à venir, de nombreux documents y seront consacrés. Le ministère de la transition écologique et solidaire doit publier, début octobre, un « jaune budgétaire » – annexe informative envoyée au Parlement en début de discussion budgétaire – recensant les dépenses et recettes des dépenses publiques favorables au climat. Fin septembre, l’inspection générale des finances remettra, elle, un document sur la méthodologie pour évaluer le budget de l’Etat sur ses dépenses favorables et défavorables au climat.
Un angle choisi aussi par I4CE, l’Institut de l’économie pour le climat, qui doit présenter, le 1er octobre, deux rapports, l’un sur « l’évaluation climat du budget », l’autre sur le « panorama des financements climat », qui identifie les investissements en France par secteur d’activité. De quoi relancer une taxe carbone « new look », « cohérente avec les autres outils fiscaux et, surtout, adaptée aux réalités territoriales et sociales, loin d’une approche technocratique et centrale façon Bercy », précise Raphaël Trotignon, chercheur à la chaire d’économie du climat (université Paris-Dauphine) sur la tarification du CO2.
> Lire aussi  Nicolas Hulot, de l’ancien allié au lanceur d’alerte
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/18/plaidoyer-pour-une-relance-de-la-taxe-carbone_5511842_3244.html>
Sur le même sujet :
> Un rapport relance l'idée d'une taxe carbone élargie à tous les secteurs, AFP, 18/09/19, 14:00
Antonio Rodriguez & Marie Heuclin
Pour atteindre ses objectifs climatiques, la France ne pourra pas faire l'économie d'une hausse de la taxe carbone et de son élargissement aux secteurs aujourd'hui exemptés, a plaidé mercredi la Cour des comptes, suggestion immédiatement écartée par le gouvernement, du moins jusqu'en 2020. 
Dans un rapport intitulé "la fiscalité environnementale au défi de l'urgence climatique", le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO), organisme rattaché à la Cour des comptes, propose ainsi "la reprise d'une trajectoire de fiscalité carbone, tant cet outil paraît conditionner l'atteinte des objectifs environnementaux". 
Instaurée en 2014 avec une trajectoire de hausse progressive mais rapide (de 7 euros la tonne en 2014 à 44,60 euros depuis 2018), la taxe carbone, qui s'applique notamment sur les carburants, a connu un coup d'arrêt après la mobilisation des gilets jaunes contre l'augmentation des prix du gazole et de l'essence à la pompe.
Le gouvernement a ainsi décidé l'an dernier d'annuler la hausse prévue au 1er janvier 2019, une pause qui va se prolonger, tant le sujet est explosif. "Nous n'envisageons pas de hausse de la taxe carbone en 2020", a déclaré mercredi la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, à l'issue du conseil des ministres.
Une reprise "paraît inéluctable" si la France veut atteindre ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, a toutefois insisté le premier président de la Cour, Didier Migaud, lors d'une conférence de presse.
"La question est de savoir si on se donne les moyens de respecter les engagements (climatiques) que l'on prend", a-t-il ajouté, alors que la loi énergie-climat en cours d'adoption au Parlement doit renforcer les ambitions de la France, avec un objectif de neutralité carbone en 2050.
Mais une telle taxe ne sera acceptée et efficace que si elle s'applique à tous les secteurs polluants, alors que certains bénéficient aujourd'hui de dérogations (taux réduit, exonérations, remboursements), comme le transport aérien et maritime ou le secteur routier, insiste le rapport.
- Stop aux dérogations -
Actuellement, il existe 26 dérogations à la taxation des consommations d'énergies fossiles, représentant plus de 10 milliards d'euros de manque à gagner pour les caisses de l'Etat, selon le CPO. Au total, l'ensemble de la fiscalité environnementale (recettes fiscales, dérogations, etc.) représente un enjeu fiscal de 87 milliards d'euros.
Dans le prochain budget, le gouvernement prévoit toutefois de supprimer progressivement la niche fiscale sur le gazole non routier pour le BTP et la construction et de réduire de 2 centimes par litre le remboursement partiel dont bénéficie le transport routier de marchandises sur la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) frappant le gazole.
Ces mesures ont déjà suscité de vives critiques parmi les entreprises concernées, qui craignent pour leur compétitivité.
Selon la Fédération nationale de l'aviation marchande (Fnam), la perte de l'avantage fiscal des compagnies aériennes sur le kérosène leur coûterait "350 millions d'euros" et pourrait entraîner 3.000 à 4.000 suppressions d'emplois.
Mais globalement, le CPO estime que l'impact négatif de l'abandon de ces exonérations reste assez modéré, surtout s'il se fait de manière progressive, laissant le temps aux entreprises concernées de s'adapter. Les effets macroéconomiques sont par ailleurs "limités", représentant "quelques dixièmes de point de PIB", a insisté M. Migaud.
Il plaide aussi pour une action au niveau européen et international, par exemple pour instaurer un droit de douane sur les importations venant de pays peu actifs en matière environnementale.
- Transparence -
L'enjeu d'acceptabilité est surtout fort pour les particuliers. Le conseil préconise "d'associer des mécanismes de compensation en direction des ménages les plus affectés, notamment les ménages modestes", sans pour autant subventionner le maintien de la consommation d'énergies fossiles.
Une taxe carbone de 100 euros la tonne en 2030 représenterait un surcoût moyen de 13 euros par an et par ménage. Un surcoût qui monterait à 56 euros pour une taxe de 250 euros la tonne. 
Ces compensations ne doivent pas être "des usines à gaz", a toutefois prévenu M. Migaud. Globalement, une bonne acceptation de la taxe carbone passe ainsi par "plus de clarté" et de "transparence" sur les objectifs assignés à cette taxe et l'utilisation de ses recettes.
Elle pourrait par exemple être transformée "en un instrument autonome, dissocié des impôts de rendement que sont les taxes énergétiques", instaurées pour apporter des recettes à l'Etat sans objectif environnemental, propose le conseil.
<https://information.tv5monde.com/info/un-rapport-relance-l-idee-d-une-taxe-carbone-elargie-tous-les-secteurs-322135>
Sur le même sujet :
> La Cour des Comptes recommande de relancer la taxe carbone <https://www.ouest-france.fr/economie/impots-fiscalite/la-cour-des-comptes-recommande-de-relancer-la-taxe-carbone-6525510>, Ouest-France, 18/09/19, 12h47
> Le CPO souhaite relancer la taxe carbone <https://www.lagazettedescommunes.com/639161/le-cpo-souhaite-relancer-la-taxe-carbone/>, La gazette des communes, 18/09/19 
En savoir plus :
> Rapports 1, 2, 3, 4 & 5. La fiscalité environnementale au défi de l'urgence climatique <https://www.ccomptes.fr/fr/publications/la-fiscalite-environnementale-au-defi-de-lurgence-climatique>, Cour des comptes - Conseil des prélèvements obligatoires (CPO), 18/09/19
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12- Trump révoque la dérogation de la Californie sur les normes de pollution automobile, Le Monde, maj le 19/09/19 à 00h42
Corine Lesnes (San Francisco, correspondante)

L’administration américaine estime que seules les agences fédérales ont autorité pour décider de la réglementation des véhicules. 
Le conflit entre Donald Trump et la Californie sur l’environnement s’est encore aggravé mercredi 18 septembre. En visite dans le Golden State, le président américain a annoncé qu’il avait décidé de révoquer la dérogation, vieille de près de 50 ans, qui permet à l’Etat d’être à l’avant-garde de la défense de la qualité de l’air aux Etats-Unis en fixant ses propres normes de pollution automobile. 
A quelques jours du sommet de l’ONU sur l’environnement, samedi, à New York et des « grèves pour le climat », organisées la veille par les jeunes dans plusieurs centaines de villes du monde entier, M. Trump a montré qu’il ne cède en rien sur sa décision d’assouplir les normes d’émissions pour les constructeurs automobiles, comme il l’a déjà fait pour les centrales au charbon et les compagnies responsables de fuites de méthane. 
« L’administration Trump révoque la dérogation fédérale de la Californie sur les émissions afin de produire des voitures beaucoup moins chères pour le consommateur et les rendre nettement plus sures », a tweeté M. Trump, mercredi matin, depuis son hôtel à Los Angeles, en marge d’une série d’événements de collectes de fonds de campagne. 
La dérogation californienne remonte à l’époque où Los Angeles étouffait sous la pollution des gaz d’échappement dans les années 1960. Deux républicains, tous les deux californiens, étaient tombés d’accord pour donner à l’Etat une autorité indépendante pour fixer des normes d’émission pour les véhicules : Richard Nixon, le président qui promulgua le Clean Air Act, la loi antipollution de 1970. Et Ronald Reagan, le gouverneur de l’Etat. 
Depuis, la Californie a pris des réglementations plus rigoureuses qu’ailleurs, suivie par 13 Etats et le District de Columbia, forçant les constructeurs automobiles à s’adapter pour tenir compte d’une zone qui représente un tiers du marché de l’automobile. 
L’administration Trump estime que seules les agences fédérales ont autorité pour décider des normes de pollution du carburant et que les initiatives de la Californie pour imposer des normes d’émission plus contraignantes vont au-delà de la latitude laissée aux Etats par le système fédéral. « Le fédéralisme ne signifie pas qu’un Etat peut dicter des normes pour le pays entier », a justifié l’administrateur de l’Agence pour la protection de l’environnement Andrew Wheeler.
> Lire aussi  Trump accuse les normes antipollution de faire des morts sur la route
Quatre constructeurs suivent la Californie
L’annonce de M. Trump intervient alors que quatre constructeurs – Ford, Honda, Volkswagen et BMW, représentant un tiers des ventes de voitures neuves – ont décidé de suivre la Californie plutôt que le gouvernement fédéral et d’appliquer les normes d’efficacité énergétique fixées par l’agence californienne de surveillance de la qualité de l’air. Cette position, annoncée en juillet, avait entraîné des Tweet furieux de M. Trump. Le ministère de la justice avait lancé une enquête contre les constructeurs en vertu de la législation anti-trust.
Nouvelle bataille juridique
Le gouverneur démocrate Gavin Newsom a fait part de son intention de préserver la dérogation californienne. Avant même l’annonce, il avait dénoncé un nouvel exemple de la « vendetta politique » que mène M. Trump contre l’Etat qui a donné plus de 4 millions de voix d’avance à sa rivale Hillary Clinton en 2016 et s’est érigé en capitale de la « résistance ». Il a réfuté l’argumentation du président. «Vos normes vont coûter aux consommateurs 400 millions de dollars, aboutir à la combustion et au rejet dans l’air de 1,2 milliard de litres de pétrole supplémentaires et nuire à la capacité des entreprises automobiles à être compétitive sur les marchés mondiaux. C’est mauvais pour notre air. Mauvais pour notre santé. Mauvais pour notre économie», a-t-il déploré. 
«Nous ne pouvons pas nous permettre de revenir en arrière dans notre combat contre le changement climatique,  a ajouté le procureur général de l’Etat, Xavier Becerra. La Californie a réglementé l’air parce la pollution était si importante que les gens sortaient avec des masques à gaz ». 
La cour suprême devrait être appelée à trancher. La plupart des juristes soulignent que la dérogation est inscrite dans la loi et que seul un acte du Congrès peut l’éliminer. Une nouvelle bataille juridique se dessine, alors que le gouvernement de Californie a déjà déposé 59 recours en justice contre l’administration Trump en moins de trois ans sur l’environnement, mais aussi l’immigration, la construction du « mur » à la frontière mexicaine, ou les restrictions sur les visas.
> Lire aussi  Des industriels s’opposent aux assauts de Donald Trump contre l’environnement
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/18/trump-va-revoquer-la-derogation-de-la-californie-sur-les-normes-de-pollution-automobile_5511912_3244.html>
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13- L’envie de « consommer moins » croît nettement en France, La Tribune, 20/09/19, 06:11
Giulietta Gamberini

Entre 2017 et 2019, la vision des Français de la "consommation responsable" a significativement changé, montre une étude du cabinet Greenflex. Ils sont de plus en plus nombreux à citer la nécessité de réduire leurs achats, alors qu'ils portent un regard de plus en plus pointu sur les produits durables.
"Consommer mieux" ne suffit plus pour avoir bonne conscience. Les Français sont de plus en plus nombreux à vouloir "consommer moins". C'est ce qui ressort d'une enquête réalisée par l'institut de sondages YouGov pour le cabinet de conseil Greenflex, et soutenue par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).
"2019 marque en ce sens une véritable rupture par rapport à 2017, année de notre dernière étude", note Stéphane Petitjean, directeur associé conseil du cabinet.
Un regard vis-à-vis du modèle de consommation
Alors que jusqu'à il y a deux ans "consommation responsable" rimait surtout -et d'une manière croissante tout au long de la dernière décennie- avec "consommer autrement" (des produits éthiques, éco-labellisés etc.), la nécessité de "réduire sa consommation en général" a fait depuis un bond dans la conscience des gens. Elle est désormais citée par 27% des Français interrogés, contre 14% en 2017, alors que la consommation de produits durables, citée par 38% des personnes, perd 15 points.
D'autres réponses viennent même indiquer que ce changement va de pair avec l'émergence d'un regard radicalement critique vis-à-vis du modèle de consommation actuel. Presque neuf Français sur dix aimeraient vivre dans une société où la consommation prend moins de place. Plus d'un Français sur deux pense qu'il "faut complètement revoir notre modèle économique, et sortir du mythe de la croissance infinie", alors que seuls 4% considèrent "bon" le modèle économique dominant.
Bien que l'enquête soit purement déclarative, cette vision semble influencer d'ores et déjà les comportements. 44% des Français disent limiter leurs achats de produits neufs par conviction. Ils sont même 70% à affirmer réduire leur consommation de produits cosmétiques et d'hygiène. Plus d'une personne sur deux dit limiter régulièrement voire systématiquement ses déplacements en avion. Et 59% des sondés récupèrent, réutilisent ou réparent produits et matériaux.
>> Suite à lire à :
<https://www.latribune.fr/economie/france/l-envie-de-consommer-moins-croit-nettement-en-france-828457.html>
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14- Succès en librairie, la "collapsologie" reste marginale en sciences, AFP, 20/09/19, 12:00
Antoine Agasse

Science en gestation ou survivalisme pour bobos ? La "collapsologie", théorie qui prédit l'effondrement de la civilisation industrielle, connaît un fort succès en libraire mais reste marginale dans le monde scientifique. 
"Une des hypothèses probables, c'est qu'en 2050 il n'y aura plus d'humains sur terre", assène calmement Yves Cochet, en faisant visiter sa propriété dans la campagne rennaise.
Dans son nouveau livre "Avant l'effondrement" (Les Liens qui Libèrent), qui sort le 26 septembre, l'ancien ministre de l'Environnement prédit un "effondrement systémique mondial" qui "verrait environ la moitié de la population mondiale disparaître en moins de dix ans". "Vers 2035, celle-ci tournerait autour de trois milliards" d'habitants, écrit-il.
L'écologiste, qui se revendique "effondriste" ou "collapsologue", fonde notamment cette conviction sur la fin du pétrole, envisageant "des guerres pour le pétrole" dans les prochaines années. "La terre n'en peut plus ! Il n'y a pas assez de matières", dit-il.
Avec la montée des préoccupations environnementales, la "collapsologie" suscite depuis un an un intérêt croissant. Le livre "Comment tout peut s'effondrer" (Seuil, 2015) de Pablo Servigne et Raphaël Stevens s'est vendu à 87.000 exemplaires tandis que le suivant "Une autre fin du monde est possible" (Seuil, 2018) a déjà réalisé 46.500 ventes, selon les éditions du Seuil.
"On a juste pioché dans la littérature scientifique : ça a mis des mots sur une intuition que beaucoup de gens ont", explique Pablo Servigne, qui veut faire de la collapsologie une "proposition de science".
Chez le jeune ingénieur agronome, l'effondrement est un terme un peu fourre-tout ("mais c'est très bien ainsi", dit-il) qui peut aussi bien concerner l'effondrement de la Bourse, celui de la biodiversité ou du climat. Selon lui, les civilisations industrielles sont de plus en plus complexes, ce qui les rendrait "très vulnérables à la moindre perturbation".
"Dans la décennie qui vient, il va y avoir des chocs majeurs qui vont déstructurer nos sociétés. Ça va être terrible", assure M. Servigne, qui dit fonder ses scénarios sur une "intuition" autant que sur des "faits scientifiques".
- "Angoisse de classes supérieures" -
Inspirées par l'essai "Effondrement" (Gallimard, 2006) du géographe américain Jared Diamond ou par le Rapport Meadows sur les "limites à la croissance" (1972), ces théories font florès sur les réseaux sociaux auprès d'un public urbain, très diplômé et plutôt jeune.
"C'est une angoisse de classes supérieures des pays riches", résume à l'AFP Jean-Baptiste Fressoz, historien, coauteur de "L'événement anthropocène" (Seuil, 2013).
Pour le chercheur au CNRS, le discours des collapsologues mélange le problème du changement climatique, qui est avéré, et celui de l'épuisement des ressources en énergies fossiles "sans cesse repoussé à plus tard".
Les collapsologues "recyclent une écologie des années 70 obsédée par le pic pétrolier, des angoisses largement démenties par la suite", dit-il. "Ils sont extrêmement minoritaires, ne représentent rien d'un point de vue scientifique", pointe en outre M. Fressoz.
Le climatologue Jean Jouzel, ancien vice-président du panel international d'expert sur le changement climatique (GIEC), estime lui que les collapsologues se "trompent d'échelle de temps", même si leur discours peut "aider à la prise de conscience".
Mais "les résultats du GIEC sont assez alarmistes pour ne pas avoir à en rajouter", juge M. Jouzel, qui estime "dangereux de quitter le domaine scientifique".
"Si rien n'est fait, je nous vois plutôt griller à petit feu", envisage-t-il, se disant plus préoccupé par "l'accroissement des inégalités" que par l'effondrement, "car le réchauffement climatique diminue les endroits où il fait bon vivre".
Récemment, des écrivains se sont saisis de la question comme la Française Fred Vargas avec "L'humanité en péril" (avril 2019) ou l'Américain Jonathan Franzen qui décrit une "apocalypse climatique" qu'on ne pourra pas éviter (The New Yorker, 8 septembre 2019).
Même l'OCDE y a consacré un colloque, intitulé "Prévenir l'effondrement systémique" les 17 et 18 septembre.
"L'effondrement est à la mode", sourit Yves Cochet. "Et il le restera pour toujours !".
<https://information.tv5monde.com/info/succes-en-librairie-la-collapsologie-reste-marginale-en-sciences-322541>
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15- Enquête. Mon plan B pour la fin du monde, Le Monde, maj le 21/09/19, 07h06
Nicolas Santolaria  

Ils ne sont pas survivalistes et ne croient pas vraiment à la théorie de l’effondrement. Mais dans un coin de leur tête, ils ont tout prévu. Au cas où… 
Récemment, au détour d’une conversation avec un ferronnier trentenaire venu faire des travaux chez moi, j’ai découvert la nouvelle banalité de l’imaginaire apocalyptique. Après m’avoir expliqué qu’il s’était réinstallé chez ses parents, à la campagne, parce qu’il y avait une source d’eau potable, des poules et des terres cultivables, le ferronnier, aussi naturellement que s’il me parlait de son projet d’achat d’un écran 4K, me dit : « Je vais bientôt fabriquer une serre semi-enterrée pour avoir des légumes tout l’hiver. » Soit à peu près l’équivalent du Dôme du Tonnerre dans le film Mad Max 3, structure métallique initialement dévolue aux combats à mort et ici réaffectée à la production de courges.
En pleine édification de ce que les spécialistes nomment une « base autonome durable », ce ferronnier ne se revendique pourtant pas comme un collapsologue, ou un « prepper » (qui se prépare). Si ces deux tribus obsessionnelles ont pour unique horizon existentiel la perspective de l’effondrement, vivant dans la certitude que la société thermo-industrielle connaîtra bientôt un déclin brutal, notre ferronnier, lui, continue à avoir un pied actif dans le monde d’aujourd’hui. Il pose des verrières d’atelier, roule en voiture et investit dans l’immobilier. Mais, de manière précautionneuse, une partie de son esprit a déjà installé un petit avant-poste dans l’après. Comme de nombreuses personnes, il se dit « Et si… ».
« Apocalyptisme » diffus
Et si tout s’écroulait vraiment ? Comment envisager le repas du lendemain si l’on ne peut plus compter sur le Daily Monop’? Comment se déplacer, se chauffer, s’éclairer dans le monde de l’après-pétrole ? C’est désormais en famille, ou entre amis, qu’on évoque ces questions sur un ton mi-badin, mi-tragique. « Si je dois quitter en urgence la ville où j’habite, je prendrai avec moi une loupe pour faire du feu, un couteau, une tente, mais surtout une trousse de soins XXL, remplie de médicaments. Et un calendrier, pour ne pas perdre la notion du temps. J’aimerais aussi emporter une guitare, il va falloir se divertir, on va très vite s’ennuyer. Mais c’est un peu con, ça me ralentirait », confie un étudiant en sociologie de 21 ans.
Mêlant l’essentiel et le trivial dans ses préoccupations, cet « apocalyptisme » diffus se nourrit à plusieurs sources. Comme l’explique le professeur de littérature Jean-Paul Engélibert dans son ouvrage Fabuler la fin du monde. La puissance critique des fictions d’apocalypse (La Découverte, 236 pages, 20 euros), l’imaginaire actuel est inédit : il résulte d’une chimie complexe entre les films, les séries et les romans qui dépeignent le monde post-catastrophe, et les discours scientifiques, qui viennent documenter concrètement la possibilité de la fin du monde. Incendies, records de température, disparition accélérée des espèces : les phénomènes climatiques extrêmes et les menaces sur la biodiversité renforcent ce sentiment que tout – y compris le pire – est désormais possible. D’après une étude OpinionWay publiée en mars, 48 % des Français pensent d’ailleurs qu’il est déjà trop tard pour inverser le cours du réchauffement climatique.
Une multitude de scénarios
L’effondrement n’est donc pas une simple idée un peu lointaine, un truc avec lequel on joue à se faire peur, mais une perspective envisagée de plus en plus concrètement. Dans leur for intérieur, beaucoup de gens se sont déjà fabriqué une multitude de scénarios de ce que serait ce monde d’après. Steve Huffman, le patron du site Reddit, a ainsi expliqué au New Yorker, en janvier 2017, qu’il s’était fait faire une chirurgie corrective de la myopie en 2015 car, si la fin du monde se produit, « il sera très compliqué de se procurer des lentilles ou des lunettes ».
> Lire aussi  « On est dans un état de deuil, mais on ne veut pas le savoir »
L’après-cataclysme constituant par ­définition un monde inconnu, on peut y projeter ce que l’on veut, se contenter d’une sorte de survivalisme de basse intensité (« j’irais chez Andréa, dans le Béarn, parce qu’il y a plein de ­bocaux faits maison là-bas », dit Christelle) ou, au contraire, imaginer dans le détail les bases nécessaires à l’édification d’une nouvelle ­société où les douches de plus de 20 secondes seraient interdites par la Constitution.
Permaculture et tir à l’arc
Dans un document intitulé « Biorégions 2050 », l’institut Momentum et le Forum vies mobiles, deux laboratoires d’idées, imaginaient à quoi ressemblerait l’effondrement de l’Ile-de-France dans trois décennies. Surprise, ça fait presque envie. « La vie quotidienne a retrouvé une forme de convivialité de proximité, à base d’entraide et de solidarité », « certains centres commerciaux ont été transformés en serres de pépinières », « le périphérique a été couvert de verdure », « l’ozone et les microparticules ne polluent plus l’air. Mais les épisodes de chaleur extrême interdisent encore la circulation sur de grandes distances par temps estival », peut-on lire dans ce document, rédigé entre autres par l’ancien ministre de l’écologie Yves Cochet, lui-même installé dans une ferme expérimentale en Bretagne et auteur de Devant l’effondrement (Les liens qui libèrent, 256 pages, 18,50 euros, à ­paraître le 25 septembre).
Tenaillés par l’idée que notre civilisation est en train de basculer, les témoignages que nous avons recueillis traduisent l’extrême ambivalence des réponses sociales face à un phénomène difficile à appréhender. Ainsi, quand certains optent pour la permaculture de balcon, d’autres se mettent au tir à l’arc. Mais rien n’interdit de combiner les disciplines, comme cet expert immobilier du sud de la France qui, après avoir dit qu’il ne croyait pas à l’effondrement, confie un peu plus tard avoir créé dans sa cave « des réserves de produits de base » à partir de son potager et s’être mis « au crossfit, au tir, et au Ninjutsu, l’art de combat des samouraïs ».
> Lire aussi  Témoignages : Et si, demain, le monde s’écroulait ?
Si l’on voulait trouver un trait commun à cette pensée kaléidoscopique de l’effondrement, ce serait sans doute le deuil, ce sentiment que le monde ne sera jamais plus comme avant. « J’essaie de m’habituer à l’idée qu’il va falloir s’adapter à l’incertitude face au climat. Je n’ai pas de plans, j’essaie juste de me rendre le plus flexible psychologiquement pour être en mesure d’accueillir et de vivre ce qui arrivera », confie Aurélie Sierra, une sociologue qui habite à Montréal. Ou l’effondrement comme nouvelle gymnastique mentale permettant de faire le grand écart entre le monde d’aujourd’hui et celui de demain.
> Lire aussi  « Vivre avec la fin du monde », retrouvez les six épisodes de notre série
<https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2019/09/20/mon-plan-b-pour-la-fin-du-monde_6012441_4497916.html>
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16- Coca-Cola convoite le juteux marché européen de l’eau en bouteille, Le Monde, 21/09/19, 07h25
Laurence Girard  

Après Smartwater, le groupe américain lance la marque Aquarius en France. 
Coca-Cola s’apprête à commercialiser une nouvelle boisson en France. Un soda ? Non, le produit dans les tuyaux n’est autre qu’une eau « fonctionnelle », c’est-à-dire enrichie en vitamines et en sels minéraux, sous la marque Aquarius. Tout un symbole. La firme d’Atlanta convoite, en effet, le juteux marché européen de l’eau en bouteille.
En 2018, Coca-Cola a commencé à vendre en France des bouteilles d’eau à la marque Smartwater. Un label qui est entré dans son portefeuille lors de l’acquisition de la société américaine Glacéau, pour 4,1 milliards d’euros, en 2017. Smartwater, dont les mérites étaient vantés à l’origine par l’actrice américaine Jennifer Aniston, a trouvé son public outre-Atlantique. Un succès qui n’a pas manqué de conforter les positions de Coca-Cola sur ce marché, bâties au tournant des années 2000, avec sa marque emblématique Dasani.
> Lire aussi  Le duel entre Coca et Pepsi passe du soda à l’eau
Le champion du soda détient ainsi le titre de premier vendeur mondial d’eau en bouteille. Selon le cabinet d’études Euromonitor, il revendiquait, en 2018, une part de marché en valeur de 8,2 %, devant le suisse Nestlé, à 7,6 %, et le français Danone (6,7 %). Sachant que le marché de l’eau en grande distribution est estimé à 130 milliards de dollars. Un classement qui peut surprendre aux yeux des Européens, car le rapport de force est tout autre sur le Vieux Continent. En Europe de l’Ouest, Nestlé et Danone font quasiment jeu égal en tête, avec des parts de marché évaluées respectivement à 12,7 % et à 12,2 %, loin devant Coca-Cola (4,6 %).
De fortes marges
Pas étonnant, dès lors, de constater que le roi du cola avance ses pions en Europe sur le marché de l’eau. Mais avec prudence. Le lancement au Royaume-Uni de Dasani, en 2004, véritable flop commercial, lui a fermé un temps les portes de certains marchés, dont la France. La mise en évidence d’une réalité prosaïque – Dasani était une eau du robinet embouteillée – avait réduit à néant le discours marketing, et la découverte d’un taux de bromate trop élevé l’avait condamnée.
Depuis, Coca-Cola, qui possédait la marque belge Chaudfontaine, est reparti à l’offensive en achetant en 2008 une société d’embouteillage d’eau de source à Morpeth, en Angleterre. C’est sur ce site que l’entreprise a commencé à produire la Smartwater pour l’Europe. Avec un lancement en Grande-Bretagne, en 2014, puis un développement qui fait tache d’huile. Pour satisfaire les besoins, une deuxième usine à Dongen, aux Pays-Bas, produit la Smartwater. Les bouteilles commercialisées en France proviennent d’une de ces deux usines. D’autres pays sont desservis depuis un an par un troisième site industriel, situé en Hongrie.
> Lire aussi  Eaux, snacking, canettes plus petites… la recette de Coca-Cola et PepsiCo pour relancer leurs ventes
En fait, la Smartwater n’est pas une eau de source, ce qui permet sa production n’importe où sur la planète. La recette industrielle est identique. C’est une eau stérilisée à laquelle on ajoute des sels minéraux pour en contrôler le goût. Et elle peut être proposée en eau plate ou gazeuse. Même si elle ne peut se targuer d’aucun bienfait particulier, ni d’aucune naturalité, elle est vendue 1,5 euro la bouteille de 600 ml. Elle se positionne donc dans le haut du panier et offre des marges plus que juteuses à l’américain.
« Le marché français de l’eau est très bataillé »
Mais, comme le reconnaît François Gay-Bellile, président de Coca-Cola France, « le marché français de l’eau est très bataillé ». Il est dominé de la tête et des épaules par Nestlé et Danone, qui s’arrogent respectivement 31 % et 27,7 % du marché, selon Euromonitor. En outre, un troisième acteur, Alma, bouscule le jeu. Connu pour sa marque Cristaline, il détient 18,3 % du marché, en jouant la carte du prix bas.
Coca-Cola a commencé à distribuer au compte-gouttes la Smartwater dans les rayons de Monoprix. Il accélère maintenant le tempo. Pour accroître sa notoriété, l’entreprise a décidé de l’associer à l’équipe de France de football et au Paris-Saint-Germain. L’entreprise place maintenant sur la rampe de lancement Aquarius, une eau aromatisée au citron, qui se dit riche en zinc et en magnésium, une marque lancée d’abord au Japon, puis commercialisée en Espagne et au Royaume-Uni.
Tout l’enjeu pour M. Gay-Bellile est de mettre en musique sur le marché français la stratégie fixée par le patron de Coca-Cola, James Quincey. A savoir accélérer la diversification des activités. Or, comme le concède M. Gay-Bellile, en France, les trois marques emblématiques de soda, Coca, Fanta et Sprite, représentaient près de 95 % de l’activité en 2017. Et pèsent encore 90 % cette année. Pour moins dépendre des sodas, dont les volumes consommés continuent à s’éroder, Coca-Cola a lancé sa marque de boissons bio, Honest, les boissons au thé Fuze Tea et s’est emparé de la marque de boissons aux fruits Tropico.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/09/21/coca-cola-convoite-le-juteux-marche-europeen-de-l-eau-en-bouteille_6012512_3234.html>
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17- Tribune. Le « low-tech », pour « vivre mieux avec moins », Le Monde, 21/09/19, 08h35 
Par Claire Gerardin, Consultante en communication, spécialiste des nouvelles technologies

Face à l’effondrement de la civilisation industrielle qui guette, de plus en plus d’experts proposent d’utiliser des technologies moins gourmandes, et surtout plus simples, que les fausses promesses de la high-tech, observe dans une tribune au « Monde » la consultante Claire Gerardin.
Tribune. Dérèglement climatique, épuisement des ressources, des espèces et de la biodiversité, mais aussi fragilité du système social et économique : pour les collapsologues, l’ère industrielle a atteint ses limites. Ils y voient un impératif de décroissance, à l’opposé de l’approche « techno-solutionniste », et prônent notamment l’adoption des « low-tech ».
La collapsologie est une approche transdisciplinaire développée en France par l’Institut Momentum, créé par Yves Cochet, mathématicien et ancien ministre de l’aménagement du territoire et de l’environnement. Elle a été promue par Pablo Servigne, agronome et biologiste, et Raphaël Stevens, expert en résilience des systèmes socio-écologiques via leur essai Comment tout peut s’effondrer (Seuil, 2016). Elle englobe l’étude de l’effondrement de la civilisation industrielle, aussi appelée « anthropocène », et de ce qui pourrait lui succéder.
Si la théorie de l’effondrement est nouvelle, les angoisses que suscite la crise environnementale ne le sont pas. Et notre époque n’est pas la première à réveiller sa conscience écologique (Introduction à l’histoire de l’environnement, par Jean-Baptiste Fressoz, Frédéric Graber, Fabien Locher, Grégory Quenet, La Découverte, 2014). Au XVIIIe siècle, on s’inquiétait déjà de l’impact de la déforestation sur le climat ; et au XIXe siècle, avant la mondialisation agricole, de l’épuisement des sols et des risques de famine.
> Lire aussi  Le succès inattendu des théories de l’effondrement
C’est au milieu du XXe siècle que le constat de l’effondrement de la civilisation industrielle émerge. Des experts publient des essais qui se vendent à des millions, voire des dizaines de millions d’exemplaires pour certains : La Planète au pillage, du naturaliste Fairfield Osborn (Our Plundered Planet, 1948), La Faim du monde de l’écologue William Vocht (Road to Survival, 1948), La Bombe P du biologiste Paul Erlich (The Population Bomb, 1968), ou encore le rapport Meadows (publié en français sous le titre Halte à la croissance ?, Fayard 1972) commandé par le groupe de réflexion international Le Club de Rome à des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT).
Vision « cornucopienne »
Aujourd’hui, face à la crise écologique, de nombreux scientifiques voient dans l’innovation et les nouvelles technologies la solution. Mais ce n’est pas l’avis de Philippe Bihouix, ingénieur, membre du conseil d’administration de l’Institut Momentum, auteur de Le bonheur était pour demain (Seuil, 2019), qui dénonce les promesses de « techno-solutionnistes béats ». Il critique cette vision « cornucopienne » – du latin cornu copiae, corne d’abondance – selon laquelle le progrès et l’innovation technologique doivent permettre à l’humanité de subvenir indéfiniment à tous ses besoins.
Il propose plutôt une série de mesures concrètes (réduction de la taille des voitures, instauration d’une politique fiscale environnementale, interdiction des emballages jetables), et une nouvelle utopie, composée de lenteur et de simplicité, de remise en question de nos notions de confort et de désir, mais aussi de nouveaux liens humains.
> Lire aussi  Climat : « La collapsologie fait débat, c’est une bonne nouvelle »
Il prône également le développement et l’utilisation de solutions « low-tech ». Ces techniques simples visent à permettre de vivre mieux avec moins, d’encourager des modes de consommation et de production collaboratifs, et de changer notre relation aux technologies en nous incitant à en faire un usage plus sobre.
De nombreuses entreprises et start-up de l’économie sociale et solidaire (ESS), et les mouvements citoyens du logiciel libre s’y attellent. Le magazine Socialter(« L’avenir sera Low Tech », hors-série n° 6, mai-juin 2019) répertorie plusieurs de leurs initiatives. Par exemple dans le secteur automobile, certaines start-up ont réussi à concevoir des véhicules électriques pesant 425 kg, contre deux tonnes en moyenne pour les modèles des grands constructeurs actuels.
Aquaponie, hydroponie et aéroponie
Pour le bâtiment, qui représente 45 % de la consommation énergétique et produit plus de 25 % des émissions de gaz à effet de serre, des cabinets d’architectes misent sur un retour à des matériaux biosourcés : le bois, la terre, le chanvre, ou encore la paille. Et sur des dispositifs sobres tels que la ventilation naturelle, la végétalisation des surfaces, la collecte d’eau fluviale, les chauffe-eau et chauffages solaires, les douches à recyclage, les systèmes de phyto-épuration des eaux usées, etc.
En matière d’agriculture, le développement des techniques en « -ponie » (ponos,qui signifie travail en grec) se multiplie. L’aquaponie (la culture des végétaux en symbiose avec des poissons), l’hydroponie (culture maraîchère sans sol), l’aéroponie (culture maraîchère hors sol) permettent de faire jusqu’à 90 % d’économies d’eau par rapport à l’agriculture classique.
> Lire aussi  L’expérience de la science frugale
Dans le numérique, qui sera responsable de 7 à 8 % des émissions de gaz à effet de serre en 2025, et qui menace d’épuiser les ressources en métaux rares (cuivre, étain, terres rares, etc.), des innovations se développent aussi. A l’instar du Raspberry Pi, un ordinateur de la taille d’une carte de crédit déjà vendu à 25 millions d’exemplaires, qui consomme très peu d’électricité et utilise du matériel de récupération. Et du processeur probabiliste conçu par le chercheur Avinash Lingamnemi qui, moyennant quelques bugs quasi imperceptibles pour l’utilisateur, est quinze fois moins énergivore qu’un processeur traditionnel.
Ces innovations pourraient se multiplier, notamment grâce à la future Low Tech Skol, qui ouvrira ses portes à l’automne 2019 en Bretagne. Ou au Low Tech Lab, qui propose un programme de recherche et de documentation open source pour promouvoir des initiatives à succès.
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« Vivre avec la fin du monde », une série en six épisodes
• « Face à l’effondrement, il faut mettre en œuvre une nouvelle organisation sociale et culturelle » <https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/22/face-a-l-effondrement-il-faut-mettre-en-uvre-une-nouvelle-organisation-sociale-et-culturelle_5491958_4415198.html>, par Yves Cochet, Pablo Servigne et Agnès Sinaï
• « L’effondrement des civilisations est un problème qui obsède l’Occident depuis au moins deux siècles » <https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/23/jean-baptiste-fressoz-depuis-la-genese-on-pratique-la-collapsologie-sans-le-savoir_5492314_4415198.html>, par Jean-Baptiste Fressoz
• « Nous ne sommes pas la cause de la fin du monde, mais la fin du monde nous donne une cause : vivre la meilleure vie possible » <https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/24/marianne-durano-l-idee-de-fin-du-monde-est-un-remede-necessaire-a-l-absence-de-sens-de-la-civilisation-industrielle_5492684_4415198.html>, par Marianne Durano
• « Le changement climatique n’est pas forcément une mauvaise nouvelle » <https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/25/sylvie-brunel-le-changement-climatique-n-est-pas-forcement-une-mauvaise-nouvelle_5493113_4415198.html>, par Sylvie Brunel
• « Un autre monde semble disparaître, cette part que nous n’avons pas créée : celui de la nature sauvage » <https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/26/virginie-maris-la-vie-sauvage-n-a-pas-dit-son-dernier-mot_5493524_4415198.html>, par Virginie Maris
• « Vivre mieux aujourd’hui consiste à échapper aux développements du progrès » <https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/27/sylvain-tesson-vivre-mieux-aujourd-hui-consiste-a-echapper-aux-developpements-du-progres_5493986_4415198.html>, par Sylvain Tesson
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/09/21/le-low-tech-pour-vivre-mieux-avec-moins_6012508_3232.html>
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18- Engagements éthiques dans l'industrie minière : réel tournant ou poudre aux yeux ?, AFP, 22/09/19, 07:00
Louis Torres Tailfer

L'industrie minière, accusée d'être l'une des plus polluantes et dangereuses au monde, dit vouloir adopter des pratiques plus éthiques, mais les associations de défense de l'environnement et des droits humains dénoncent des paroles vaines.
Il y a quelques jours, le Conseil mondial de l'or (CMO) a publié des principes d'extraction responsables, appelant ses membres à "s'opposer à la corruption", "respecter les droits humains des employés et communautés" ou encore "protéger les écosystèmes fragiles".
Le London Metal Exchange (LME), plateforme boursière consacrée aux métaux industriels, avait déjà proposé à ses utilisateurs des normes pour une meilleure traçabilité des matières premières.
Certaines entreprises, comme le plus gros producteur mondial d'or Barrick Gold, affirment déjà respecter, voire dépasser, les principes du CMO, ou font la publicité de projets "responsables", comme les groupes industriels BMW, BASF et Samsung viennent de le faire pour le cobalt en RDC.
Mais les ONG et experts sont sceptiques. "Les déclarations de ce type sont d'importantes expressions de bonne volonté (...) mais il est crucial de joindre le geste à la parole", a expliqué à l'AFP Lucy Graham, de l'ONG Amnesty International.
Plus critique, Jamie Kneen, de l'ONG canadienne MiningWatch, dénonce "un énième effort pour blanchir la réputation" du secteur.
- Batailles stratégiques -
Minéraux et terres rares comme le cuivre, le lithium ou le nickel sont essentiels dans la fabrication des voitures électriques ou de panneaux solaires et leur demande ne cesse de grimper.
Ils font l'objet de batailles entre grandes puissances, qui cherchent à dominer les technologies et énergies du futur, mais leur exploitation dans des pays parfois peu soucieux du respect des droits humains ou environnementaux fait régulièrement les gros titres pour ses ravages.
Parmi les derniers en date, l'effondrement d'une mine artisanale affiliée au géant suisse Glencore et la rupture d'un barrage du brésilien Vale, qui a fait au moins 270 morts et disparus. L'industrie des terres rares était aussi pointée du doigt après qu'un site d'extraction en Mongolie intérieure eut déversé des détritus toxiques dans le lac artificiel de Baotou.
Pour Eniko Horvath, chercheuse au centre de réflexion britannique spécialisé BHRRC, ils doivent en faire beaucoup plus pour contrôler le respect de droits humains "à tous les échelons de leurs chaînes d'approvisionnement".
Les militants des droits de l'homme critiquent aussi le caractère non contraignant de ces normes.
Amnesty International souhaite ainsi "la mise en place de lois qui obligeront légalement l'industrie à miner (...) de manière responsable et transparente", insiste Lucy Graham. Même dans certains pays comme les Etats-Unis ou le Brésil, les gouvernements vont plutôt dans le sens de plus de dérégulation des activités minières.
Afin de mettre les sociétés face à leurs responsabilités, le BHRRC a créé début septembre un site internet dédié, le Transition Minerals Tracker.
Il répertorie les allégations d'atteintes aux droits humains des plus grosses compagnies productrices de six minéraux clés de la transition écologique, dont le manganèse ou le zinc.
Glencore y figure en mauvaise place avec environ 60 allégations. L'une des motivations des entreprises pour prendre des mesures éthiques pourrait être la préservation de leur cours de Bourse, à l'heure où la responsabilité des entreprises fait de plus en plus les gros titres. 
Pour l'instant, les catastrophes minières ont eu un effet mitigé : le titre de Glencore avait chuté puis rapidement rebondi lors de l'effondrement de la mine à Kolwezi, mais l'action de Vale a plus de mal à se remettre.
<https://information.tv5monde.com/info/engagements-ethiques-dans-l-industrie-miniere-reel-tournant-ou-poudre-aux-yeux-322820>
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19- Mode à Paris : les défenseurs des animaux et la réflexion verte donnent le ton, AFP, 23/09/19, 14:00
Olga Nedbaeva

La plus internationale des Fashions weeks, la semaine du prêt-à-porter femme s'ouvre lundi à Paris sur fond de manifestations des défenseurs des animaux au moment où le luxe s'efforce de réduire son impact environnemental.
Dans l'attente des défilés qui démarrent dans la soirée avec deux nouvelles marques, japonaise et coréenne, des militants de la PETA ont organisé lundi matin une manifestation sur le Champs de Mars avec pour fond la tour Eiffel pour inciter la mode à "larguer le cuir". 
Des militantes se sont déversé sur la tête des seaux remplis de "boue toxique" noirâtre pour "rappeler aux acteurs de la mode du monde entier que +le cuir est une sale affaire+". 
"Nous voulons rappeler que l'industrie du cuir produit des déchets toxiques et dangereux et est responsable de la mort de plus d'un milliard d'animaux par an pour produire des accessoires et détruire la planète au passage", a déclaré à l'AFP Marie-Morgane Jeanneau, porte-parole de PETA France.
- Arbres replantés -
L'association One Voice a de son côté lancé "en écho à la Fashion Week" une campagne contre les élevages de visons en France en dévoilant une vidéo sur les conditions de détention dans quatre des cinq fermes à vison de l'Hexagone avec des images d'animaux enfermés dans des cages exiguës et sales. 
La réflexion écologiste devient de plus en plus incontournable pour les acteurs de la mode. Fin août, quelque 150 grandes maisons ont signé à l'occasion du G7 à Biarritz le "Fashion pact" en s'engageant à réduire leur impact environnemental, une initiative menée par le géant du luxe Kering qui possède notamment Saint Laurent et Balenciaga et à laquelle se sont joints Chanel et Hermès. 
La holding LVMH à laquelle appartient Dior n'a pas signé le pacte, mais la réflexion sur l'environnement et la mode durable sera le thème central du défilé qui aura lieu mardi, d'après des informations dévoilées par la maison sur Instagram.
La scénographie du défilé conçue en collaboration avec l'atelier de paysage contemporain Coloco est pensée comme un "jardin inclusif" peuplé de 160 arbres qui seront ensuite replantés sur plusieurs espaces à Paris. 
La jeune créatrice française Marine Serre pour qui la mode passe par le recyclage a baptisé "Marée Noire" son show prévu mardi matin.
- Vague asiatique -
Lundi soir, la marque japonaise Mame Kurogouchi suivie de la coréenne Kimhekim, qui figurent pour la première fois sur le calendrier officiel, ouvriront le bal. Pendant neuf jours, seront dévoilées soixante-quinze collections du prêt-à-porter femme printemps-été 2020.
Ancien de Balenciaga, le Coréen Kiminte Kimhekim a dessiné une collection mélangeant le costume traditionnel coréen et l'uniforme, imposé aux lycéens dans son pays, au streetwear avec une touche de "provocation". 
L'actrice et icône de la mode Elle Fanning avait porté en août une robe Kimhekim rose transparente ceinturée d'un noeud gigantesque, la marque de fabrique du designer qu'on verra aussi lundi. 
Dans sa collection le designer revisite également la longue jupe traditionnelle coréenne, chima, fabriquée par des artisans à Séoul, en la superposant sur un jean et ajoutant une chemise blanche, un clin d'oeil aux uniformes. 
Une partie de la collection est baptisée ironiquement "Buy it if you can" (achète ça si tu peux) comme une veste gigantesque associée à un pantalon deux fois plus long que d'habitude. 
"Certains disent que ce n'est pas portable, mais je m'en fiche, si vous pouvez, achetez !", lance le créateur qui revendique le plaisir d'expérimenter. 
La Japonaise Maiko Kurogouchi qui avait fait ses armes chez Issey Miyake, est connue pour des collections féminines et audacieuses mariant l'artisanat traditionnel à des techniques ultramodernes. 
"Nous, les designers, pouvons créer quelque chose de nouveau à partir du savoir-faire ancien et le transmettre à la génération suivante", souligne la créatrice sur son site. 
Le styliste coréen Rok Hwang clôture la journée de lundi avec sa marque Rokh basée à Londres et qui défile pour la deuxième fois à Paris avec le show intitulé "Field trip" (Promenade dans les champs).
<https://information.tv5monde.com/info/mode-paris-les-defenseurs-des-animaux-et-la-reflexion-verte-donnent-le-ton-323029>
Sur le même sujet :
> La Fashion week démarre à Paris sur une note asiatique <https://information.tv5monde.com/info/la-fashion-week-demarre-paris-sur-une-note-asiatique-323029>, AFP, 24/09/19, 00:00
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20- Poursuivi pour "gestion irrégulière des déchets", ArcelorMittal relaxé, AFP, 23/09/19, 20:00

Le site de Florange du groupe sidérurgique ArcelorMittal, jugé à Thionville (Moselle) pour le déversement sans autorisation sur un crassier d'eaux usées présentées par un intérimaire comme des rejets d'acide, a été relaxé lundi, a-t-on appris auprès du parquet.
La procureure Christelle Dumont avait requis une amende de 50.000 euros contre le site, poursuivi en tant que personne morale, estimant que "la gestion irrégulière des déchets" et "l'exploitation d'une installation classée pour la protection de l'environnement sans autorisation" étaient "caractérisées".
"La lagune (où ont été réalisés les déversements, NDLR) n'est pas en conformité depuis 2015. Ce n'est pas acceptable qu'il ne se passe rien pendant des années", malgré l'accompagnement de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement, avait-elle souligné.
"Aucun acide n'a été déversé. Auncune pollution à l'acide. Aucun impact ni sanitaire, ni environnemental", a réagi lundi ArcelorMittal dans un tweet.
En juin 2017, un salarié d'un sous-traitant d'ArcelorMittal, Karim Ben Ali, avait diffusé des vidéos qui le montraient déversant sur le crassier de Marspich, près d'Hayange, un liquide jaunâtre qu'il présentait comme de l'acide pour décaper l'acier.
L'enquête ouverte pour "atteinte à l'environnement" avait conclu en septembre 2018 qu'il n'y avait pas de pollution du crassier, qui avait vocation, selon un arrêté préfectoral, à recevoir les boues d'hydroxyde de fer et non les eaux usées.
L'ex-intérimaire, qui se présente comme un lanceur d'alerte, avait été relaxé en mars après des menaces à l'encontre d'ArcelorMittal.
Quatre associations de protection de l'environnement avaient demandé à être reconnues comme victimes dans cette affaire. La communauté d'agglomération du Val de Fensch s'était également portée partie civile. 
Toutes les parties civiles ont été déboutées lundi.
<https://information.tv5monde.com/info/poursuivi-pour-gestion-irreguliere-des-dechets-arcelormittal-relaxe-323098>
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21- Autriche : les défis climatiques bousculent le jeu électoral, AFP, 24/09/19, 11:00
Sophie Makris

Un tunnel autoroutier sous un parc naturel ? "C'est une solution du passé", lance le candidat écologiste Lukas Hammer aux sympathisants venus randonner avec lui en périphérie de Vienne, convaincus que les Verts autrichiens vont marquer des points aux législatives de dimanche.
Pour un des derniers rendez-vous de la campagne avant les élections du 29 septembre, les "Grünen" de Vienne donnent une leçon de choses : rendez-vous dans la Lobau, un vaste espace de prairies alluviales en bord de Danube, sous lequel un tunnel autoroutier doit voir le jour d'ici 2030.
Les amoureux de cette jungle viennoise, "seul exemple de parc national au coeur d'une capitale européenne" rappellent-ils, mènent depuis des années une guérilla judiciaire pour empêcher la construction de ces 19 kilomètres destinées à fluidifier le trafic de l'est de la métropole.
"On ne peut plus se permettre ce genre de projets en pleine crise climatique", critique Lukas Hammer, 36 ans, en lice pour entrer au Parlement. 
"Construire une autoroute pour répondre à un problème de mobilité, c'est ce qu'on faisait dans les années 1970 mais il est urgent de changer complètement de paradigme", professe le candidat à une quarantaine de marcheurs.
Si le message des Verts n'a pas toujours fait mouche en Autriche, les temps ont changé. Le parti est crédité de 11 à 13% des voix aux législatives de dimanche alors qu'il n'avait pas atteint le seuil des 4% permettant d'entrer au Parlement aux dernières élections de l'automne 2017.
- Ecolos convoités -
Dans tous les sondages des derniers mois, les électeurs placent les questions d'environnement au premier rang de leurs préoccupations. Il y a deux ans, la question migratoire avait dominé le débat électoral.
Tous les partis politiques ont verdi leur programme, proclamant la nécessité de répondre au défi climatique. Et les Verts sont devenus un possible allié de coalition convoité, y compris par l'ultra favori chef des conservateurs Sebastian Kurz, qui gouvernait jusqu'en mai avec l'extrême droite.
Les militants du parti écologiste, dont est issu le chef de l'Etat Alexander Van der Bellen, s'amuseraient presque de ce retour en grâce.
"Nous n'avons pas changé, nous tenons exactement le même discours qu'en 2017", constate Thomas Müller, conseiller municipal écologiste dans le troisième arrondissement de la capitale, qui reconnaît que la dynamique du mouvement "Fridays for future" a accéléré la prise de conscience dans la nation alpine de 8,8 d'habitants.
Car ses vertes montagnes, ses rivières limpides et son air pur ne préservent pas l'Autriche des périls climatiques. 
Précurseur dans plusieurs domaines, comme l'agriculture biologique qui occupe 25% des surfaces cultivées -le plus fort taux de l'Union européenne- ou les énergies renouvelables -33% de la consommation nationale, le double de la moyenne européenne- le pays a aussi ses points faibles.
"Le gros point noir, c'est la production de CO2 en lien avec le trafic des voitures et des camions", explique à l'AFP Johannes Wahlmüller, expert climatique au sein de l'ONG Global 2000.
- Croissance et environnement -
Sur une période de 27 ans entre 1990 et 2017, l'Autriche compte avec cinq autres Etats de l'UE parmi les seuls pays qui ont vu leurs émissions de gaz à serre continuer à augmenter, quand elles ont, en moyenne, baissé de 22% dans l'ensemble de l'Union.
Sur la même période, dans le seul domaine des transports, ces émissions ont augmenté de 71%, selon les chiffres du ministère de l'Environnement.
Pays prospère, l'Autriche possède un important parc automobile et son dynamisme économique repose sur un tissu d'entreprises éparpillées sur tout le territoire, jusqu'au cœur des vallées alpines, où la circulation des biens et des personnes est particulièrement dense. Sa situation géographique au centre de l'Europe en fait aussi un axe important du transport routier continental.
Mais des pays au niveau de vie et de croissance comparables, comme la Suède, ont ces vingt dernières années réduit leurs émissions dans des proportions conséquentes, prouvant, selon les experts climatiques, que les gouvernements autrichiens ont manqué de volontarisme pour mettre en oeuvre des mesures indispensables.
Une alliance entre les Verts et Sebastian Kurz, en désaccord notamment sur l'instauration d'une taxe carbone, nécessiterait "un vrai virage" du parti conservateur dans ses engagements écologiques, confie à l'AFP Dominic Rein, un jeune activiste autrichien de "Fridays for future".
<https://information.tv5monde.com/info/autriche-les-defis-climatiques-bousculent-le-jeu-electoral-323171>
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22- La loi contre le gaspillage et pour "une consommation propre" en débat au Sénat, AFP, 24/09/19, 20:00
Véronique Martinache

Trier, réparer, consigner, réutiliser, recycler... Au lendemain d'un sommet sur "l'urgence climatique" à l'ONU, le Sénat a entamé mardi l'examen du projet de loi antigaspillage et pour une économie circulaire qui vise selon Brune Poirson à "une consommation propre".
Le texte sera examiné en première lecture jusqu'à la fin de la semaine par la "chambre des territoires", à majorité de droite. Plus de 600 amendements ont été déposés. Il ira ensuite à l'Assemblée nationale où le gouvernement dispose d'une large majorité.
La France produit cinq tonnes de déchets par an et par personne, dont 600 kilos de déchets ménagers et 700 kilos de déchets des entreprises, selon le ministère de la Transition écologique. Le seul secteur du bâtiment en produit autant et celui des travaux publics 2,7 tonnes.
Le projet de loi se veut un premier pas vers l'"accélération écologique" annoncée par le Premier ministre Edouard Philippe avant l'été. Attendu par les industriels, les collectivités comme les associations de consommateurs et de défense de l'environnement, il entend renforcer le principe du pollueur/payeur en l'étendant à de nouveaux secteurs : jouets, matériaux de construction, articles de sports, de bricolage, ou encore lingettes ou produits du tabac. De quoi alimenter les pressions des lobbies.
Le texte vise à améliorer l'information du consommateur sur la réparabilité des équipements électriques et électroniques et à faciliter l'utilisation de pièces détachées d'occasion, avec l'objectif de lutter contre l'obsolescence programmée.
A l'instar de ce qui existe déjà contre le gaspillage alimentaire, il interdit l'élimination des invendus des produits non-alimentaires - vêtements, cosmétiques... - qui sont encore utilisables. "Une première mondiale", a vanté la secrétaire d'Etat Brune Poirson qui a dit vouloir s'"attaquer à une réduction de toutes les formes de gaspillage".
- "Manque d'ampleur" -
La rapporteur Marta de Cidrac (LR) a néamoins regretté le "manque d'ampleur du texte" et réaffirmé l'hostilité d'une majorité de sénateurs au dispositif de consigne pour recyclage des bouteilles en plastique.
L'UE a fixé un objectif de 90% de collecte des bouteilles en plastique en 2029, quand la France plafonne à 57%.
En commission, les sénateurs ont, à une large majorité, recentré le dispositif de consigne sur "le réemploi ou réutilisation", excluant la consigne pour recyclage.
La ministre a assuré devant la chambre haute qu'"aucune consigne pour recyclage ne pourra être mise en place sans que les collectivités en aient décidé". Aucun système de consigne pour recyclage ne pourra être mis en œuvre "sans qu'il soit aussi adossé d'une façon ou d'une autre à une consigne pour réemploi", a-t-elle également affirmé. 
"Force est de constater que le système actuel n'atteint pas ses objectifs", a déclaré Eric Gold (RDSE à majorité radicale), tandis que Jérôme Bignon (Indépendants) jugeait "légitimes" les inquiétudes sur la consigne.
"C'est un non-sens écologique", "une mauvaise nouvelle pour le consommateur" et "un cadeau aux industriels", a tancé Claude Kern (centriste).
"Malgré un bel emballage médiatique", cette consigne est "inique", a dénoncé Joël Bigot (PS), tout en saluant d'autres "points positifs" dans le texte.
Guillaume Gontard (CRCE à majorité communiste) a estimé que le projet de loi "va dans le bon sens, mais reste largement insuffisant". "Il ne propose pas de scénario de sortie du plastique", a-t-il déploré.
Frédéric Marchand (LREM) a défendu "un véritable projet de société".
En commission, les sénateurs ont inscrit dans la loi l'objectif de 100% de plastique recyclé d'ici au 1er janvier 2025, porté par le gouvernement.
En séance, le Sénat a revu à la hausse les objectifs de prévention de la production de déchets : a été fixé un objectif global de réduction des déchets de 15% d'ici à 2030 par rapport à 2020; un doublement d'ici à 2030 des tonnages de déchets ménagers effectivement réutilisés, pour atteindre 5%; et encore une réduction de moitié de la mise sur le marché d'emballages en plastique à usage unique en 2030 et de moitié en 2040 par rapport à 2030.
<https://information.tv5monde.com/info/la-loi-contre-le-gaspillage-et-pour-une-consommation-propre-en-debat-au-senat-323140>
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23- Faut-il en finir avec les fashion weeks ?, Le Monde, 25/09/19, 11h50
Valentin Pérez  

De New York à Londres, de Milan à Paris, des milliers d’invités se déplacent en avion et circulent en voiture pour assister à des shows d’une dizaine de minutes voire moins : à l’heure du changement climatique, défiler est-il encore souhaitable ? 
Et si on arrêtait tout ? « On ne peut pas se contenter de répéter que nous sommes conscients des enjeux tout en continuant sur le même système. En annulant la Fashion Week de Stockholm, nous avons voulu répondre à la fois aux activistes du climat qui nous alertent depuis des années et à la génération Z, qui réclame des changements radicaux », affirme Jennie Rosen, la PDG du Swedish Fashion Council. Depuis que le Conseil de la mode suédois a pris cette décision en juillet, une nouvelle petite musique résonne aux oreilles du milieu de la mode à un volume de plus en plus élevé.
Faut-il en finir avec les fashion weeks ? Ces semaines marathons, dont les principales sont organisées à New York, Londres, Milan et Paris, attirent des professionnels venus voir des dizaines de défilés à la suite. Des invités qui débarquent en avion, circulent en voiture et taxi pour rejoindre un lieu différent toutes les heures, des décors quelquefois immenses et écologiquement discutables, des dépenses d’eau et d’électricité, et potentiellement divers déchets pour des shows qui durent en moyenne de sept à douze minutes chacun…
« Nous devons déclarer l’état d’urgence, dit tout de go Bel Jacobs, qui coordonne, au sein du mouvement international Extinction Rebellion, le groupe #boycottfashion réclamant l’annulation pure et simple de la Fashion Week londonienne. L’industrie de la mode a une empreinte écologique désastreuse. Il faut faire tomber ce symbole pour envoyer un signal. Nous ne réclamons pas ça pour le plaisir. Mais, honnêtement, quand on peut empêcher un réchauffement climatique de 2 °C pour les années qui viennent, est-ce vraiment beaucoup demander ? » Durant la Semaine de la mode de Londres, du 13 au 17 septembre, les membres lanceurs d’alerte ont multiplié les pancartes, les chansons, les die-in (des manifestations dont les participants simulent la mort).
Car, malgré de « sympathiques discussions » avec le British Fashion Council (BFC), l’organisateur de la Fashion Week de Londres, les activistes n’ont pas gagné la bataille. « Je suis sensible à leurs arguments, mais la Fashion Week est aussi un lieu d’échanges où l’industrie peut collectivement réfléchir à comment devenir plus durable, sans compter l’exposition qu’elle offre aux créateurs et les emplois que l’événement garantit », rétorque Caroline Rush. La directrice générale du BFC se refuse à la suppression mais fait un geste : elle vient d’annoncer le lancement d’un Institut de la mode positive, destiné à aider les marques dans leur transition verte.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/m-styles/article/2019/09/25/faut-il-en-finir-avec-les-fashion-weeks_6012986_4497319.html>
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24- Tribune. Clarissa Morawski : « La prévention et le recyclage ne sont pas antinomiques », Le Monde, 25/09/19, 15h11
Par Clarissa Morawski, Directrice générale de Reloop, première plate-forme paneuropéenne de réflexion sur l’économie circulaire et la gestion des déchets

Dans une tribune au « Monde », Clarissa Morawski, experte de l’économie circulaire auprès de la Commission européenne, expose cinq idées fausses qui risquent de faire manquer un tournant écologique à la France, concernant le recyclage et la consigne des bouteilles.
Tribune. La Commission du développement durable du Sénat a fermé la porte, mercredi 18 septembre, à l’ambitieux projet de consigne pour recyclage porté par le gouvernement français. Argumentaire à charge à l’appui, elle a dressé le terrifiant portrait d’un dispositif suranné, contre-productif sur les plans écologique et économique.
Plusieurs dizaines de pays à travers le monde font pourtant des constats strictement opposés. Pourquoi la France ferait-elle exception ? Retour sur les cinq idées fausses ou caricaturales qui pourraient avoir des conséquences lourdes.
> Lire aussi  « Il existe une incompatibilité manifeste entre une consommation nomade et le fait de consigner un emballage »
Tout d’abord, la France aurait la capacité d’atteindre les objectifs de collecte des emballages de boissons fixés par l’Union européenne sans mettre en place la consigne. On ne peut qu’en douter. Seuls 58 % des emballages de boissons sont actuellement collectés en France, et ce taux dégringole dans les grandes villes comme Paris où moins de 10 % des bouteilles en plastique sont collectées, comme l’a rappelé à plusieurs reprises Brune Poirson, secrétaire d’État chargé de la Transition écologique et solidaire. Nous sommes donc bien loin de l’objectif de 90 % d’ici 2029 fixé par l’Union européenne pour endiguer le fléau des déchets sauvages, dont les emballages de boisson représentent 30 % du poids total.
> Lire aussi  La consigne ou le succès du retour à l’envoyeur
Si elle doit bien sûr être poursuivie, l’extension des consignes de tri visant à mettre tous les emballages dans le « bac jaune » d’ici 2022 ne suffira pas selon Citeo et le pré-rapport de Jacques Vernier, président de la commission des filières de responsabilité élargie des producteurs (REP). Aujourd’hui, seuls les pays ayant mis en place la consigne pour recyclage à l’échelle nationale atteignent les objectifs européens, ainsi que souligné dans une étude de l’organisme Independent Chemical Information Service (ICIS).
Un double enjeu
De plus, la consigne pour recyclage des bouteilles en plastique PET [Pet est une abréviation qui signifie polyéthylène téréphtalate. C’est une matière plastique très résistante qui génère moins de déchets que d’autres matières plastiques comme le PVC : N.D.L.R.] serait un outil « du passé » car elle ne permettrait pas de réduire la production et l’utilisation de plastique. Tout le monde s’accordera sur la nécessité de la prévention pour diminuer la production et la consommation de plastique. Mais étant donné sa place dans notre quotidien, une réduction significative ne pourra se faire en un jour, et l’urgence est là !
La consigne pour recyclage répond à un double enjeu : faire disparaître les emballages de boissons de la nature en incitant les consommateurs à rapporter tous leurs emballages, et réduire l’utilisation de matières fossiles grâce à l’utilisation de plastique recyclé. Elle permet en effet aux bouteilles de redevenir bouteilles, sans danger pour la santé, et ainsi d’atteindre l’objectif européen de 30 % d’intégration de matière recyclée dans les bouteilles plastiques d’ici 2030.
> Lire aussi  Pots de yaourt, flacons, éponges de bain : des chercheurs ont mesuré la toxicité des plastiques
Soulignons d’ailleurs que les emballages de boissons non collectés dans le « bac jaune » et inaptes au contact alimentaire, sont aujourd’hui soit incinérés soit enfouis. Dans ces conditions, comment peut-on appeler la consigne pour recyclage un outil « du passé », alors que la France continue d’enfouir dans les décharges des ressources précieuses !
Le coût du recyclage
Ensuite, la consigne aurait un impact financier négatif sur les collectivités. Oui, l’écologie a un coût. Mais si la France ne change rien, les collectivités devront dans tous les cas procéder à de lourds investissements pour accroître significativement leurs performances de façon à atteindre les objectifs européens. Alors que le Sénat évoque un chiffre de 150 millions d’euros en cas de mise en place de la consigne pour recyclage, la seule étude d’impact existante à ce jour, le pré-rapport de Monsieur Vernier, parle finalement de 12 millions d’euros.
Quel que soit son coût, cet impact devra être compensé pour recycler les autres emballages, mais il est important de le mettre en perspective avec le montant de la « contribution plastique », actuellement à l’étude au niveau européen - qui pourrait dépasser dès 2021, le milliard d’euros annuel si la France n’augmente pas très rapidement le recyclage des emballages en plastique. Ce coût doit également être mis en perspective avec les bénéfices indéniables de la consigne pour recyclage, à commencer faire disparaître les bouteilles et les canettes de la nature.
> Lire aussi  Economie circulaire : l’industrie du plastique sommée de se recycler
Enfin, la consigne pèserait sur le consommateur. Alors que la protection de l’environnement apparaît aujourd’hui comme la première préoccupation pour une majorité de Français, nul doute qu’ils accepteront l’introduction d’un nouveau geste de tri. Quant au coût afférent à la consigne pour recyclage, il est neutre pour le consommateur puisque le montant de la consigne versée à l’achat lui est rendu.
Mettre en place des solutions éprouvées
Et pour finir, la consigne pour réemploi serait amplement suffisante. C’est ici oublier que la France doit remplir des objectifs de recyclage fixés au niveau européen mais aussi au niveau national puisqu’elle affiche un objectif ambitieux de 100 % de plastiques recyclés en 2025. Le réemploi doit être développé pour limiter l’utilisation des ressources naturelles. Cependant, il ne présente pas systématiquement un meilleur bilan carbone que le recyclage du même emballage comme pour le verre si les distances à parcourir sont importantes. Les deux sont essentiels et doivent être complémentaires.
> Lire aussi  Shampoings, lessive, liquide vaisselle… de plus en plus de produits sont vendus en vrac
La consigne pour recyclage est le choix qu’ont fait récemment de nombreux pays comme le Portugal, l’Ecosse, la Lettonie et la Turquie, plusieurs territoires australiens, et que d’autres pays feront prochainement. Une telle résistance au changement est contraire à la volonté marquée de lutter contre le réchauffement climatique. La prévention et le recyclage ne sont pas antinomiques, la France doit progresser sur les deux, ensemble, en mettant en œuvre les solutions éprouvées.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/09/25/clarissa-morawski-la-prevention-et-le-recyclage-ne-sont-pas-antinomiques_6013003_3232.html>
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25- Le Sénat vote l’interdiction de destruction des invendus non alimentaires, Le Monde avec AFP, 25/09/19, 22h57

Le projet de loi crée une obligation de réemploi, de réutilisation ou de recyclage des invendus de ces produits neufs, par les producteurs, importateurs et distributeurs, y compris pour la vente à distance. 
Le Sénat, à majorité de droite, a voté, mercredi 25 septembre, l’interdiction de l’élimination des invendus non alimentaires, tels que vêtements, chaussures, produits d’hygiène ou de beauté, produits électroménagers.
Brune Poirson, secrétaire d’Etat à la transition écologique, a salué « une première mondiale ». « Chaque année, près d’un milliard d’euros de produits non alimentaires non vendus sont détruits », a-t-elle souligné lors de l’examen en première lecture du projet de loi contre le gaspillage.
Les lois Garot (2016) et Egalim (2018) encadrent déjà strictement les invendus alimentaires, mais rien n’était prévu jusqu’ici pour les invendus non alimentaires.
> Lire aussi  Pour lutter contre le gaspillage, la France veut interdire de détruire les invendus de produits non alimentaires
• Obligation de réemploi des produits non alimentaires
Le projet de loi « lutte contre le gaspillage et économie circulaire » crée une obligation de réemploi (incluant le don), de réutilisation ou de recyclage des invendus de ces produits neufs, par les producteurs, importateurs et distributeurs, y compris pour la vente à distance. L’objectif est qu’ils ne finissent plus à la décharge ni qu’ils soient incinérés.
Un principe d’exception est prévu pour les produits dont le réemploi ou le recyclage comportent un risque pour la santé ou la sécurité.
Les sénateurs ont ajouté au texte initial un barème de sanctions (amende allant jusqu’à 3 000 euros pour une personne physique et 15 000 euros pour une personne morale). Le Sénat a, en outre, adopté, avec un avis favorable du gouvernement, un amendement socialiste prévoyant une peine complémentaire d’affichage ou de diffusion de la sanction.
> Lire aussi  Invendus détruits par Amazon : Brune Poirson annonce une loi « pour interdire ce type de pratique »
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/25/le-senat-vote-l-interdiction-de-destruction-des-invendus-non-alimentaires_6013054_3244.html>
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En images
26- Écologie : qui parle à l'oreille d'Emmanuel Macron ?, France 2, journal de 20h, 22/09/19

L'écologie s'est imposée comme l'un des enjeux politiques incontournables à l'échelle de la planète, mais aussi pour le président français.
Qui conseille le président français sur les questions environnementales ? Le nom qui revient auprès des proches du président est celui de Pascal Canfin, selon le journaliste Guillaume Daret. "Pascal Canfin apparaît aujourd'hui comme incontournable. L'ancien patron du WWF, très critique au début du quinquennat, soutient désormais le chef de l'État. Il était numéro deux de la liste de la majorité aux Européennes. Il pousse ses idées, il est très actif et on l'écoute, c'est ce que m'a confié un proche de l'exécutif", affirme le journaliste sur le plateau du 20 Heures.
>> Suite à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/ecologie-qui-parle-a-l-oreille-d-emmanuel-macron_3627617.html>
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27- Obsolescence programmée : une durée de vie de plus en plus courte pour les lave-linges, TF1, journal de 20h, 23/09/19

L'électroménager semblerait programmé pour tomber en panne. Les lave-linges ont une durée de vie de plus en plus courte. Ils sont utilisés pendant huit ans contre dix ans en 2010. Selon un réparateur, nos machines à laver sont de moins bonne qualité et les pièces détachées sont parfois introuvables. Nos journalistes vous montrent dans la vidéo ci-dessus des moyens de repousser l'échéance.
> Reportage à voir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/obsolescence-programmee-une-duree-de-vie-de-plus-en-plus-courte-pour-les-lave-linges-53997494.html>
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28- Gaspillage vestimentaire : il est temps d'agir !, France 5, La quotidienne S7, 24/09/19, 11h46

> Analyse, réflexions et bons conseils à retrouver à :
<https://www.france.tv/france-5/la-quotidienne/la-quotidienne-saison-7/1065805-gaspillage-vestimentaire-il-est-temps-d-agir.html>
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– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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