[revue-presse-FNH] Grande revue de presse centrée sur le premier rapport spécial du Giec dédié à l’océan et à la cryosphère (vendredi 27 septembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 27 Sep 07:49:01 CEST 2019


Bonjour à tous,

Un grand tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
–> Un accès 'rapide' direct à la source de l'article (hors abonnement) par un lien hypertexte sur son intitulé dans le sommaire ; si un lien vers un article ne fonctionne pas, vous pouvez retrouver son contenu dans le corps du mail à l'item correspondant.
–> Un accès 'lent' et plus complet dans le corps du mail sous le sommaire et les extraits, incluant les articles réservés aux abonnés, des liens vers d'autres articles sur le même sujet et des pour en savoir plus (sources, etc.).
1- Vrai ou Fake. Le prochain hiver sera-t-il "le plus froid depuis 30 ans" comme l'annoncent des médias ? <https://www.francetvinfo.fr/meteo/pic-de-froid/non-il-n-est-pas-possible-de-predire-que-l-hiver-a-venir-sera-le-plus-froid-depuis-30-ans_3625261.html>, France Info, 24/09/19, 18:51
2- Les océans ravagés, nouvelle preuve accablante du dérèglement climatique <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/24/new-york-veut-construire-des-barrages-contre-l-atlantique_6012906_3244.html>, AFP, 25/09/19, 05:00
3- New York veut construire des barrages contre l’Atlantique <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/24/new-york-veut-construire-des-barrages-contre-l-atlantique_6012906_3244.html>, Le Monde, maj le 25/09/19 à 05h53
4- En Inde, Bombay vulnérable à la montée des océans <https://information.tv5monde.com/info/en-inde-bombay-vulnerable-la-montee-des-oceans-323336>, AFP, 25/09/19, 09:00
5- Greta Thunberg, ange élu ou démon du feu climatique <https://information.tv5monde.com/info/greta-thunberg-ange-elu-ou-demon-du-feu-climatique-323347>, AFP, 25/09/19, 10:00
6- Entretien. « 680 millions de personnes habitent dans des régions dont l’altitude ne dépasse pas dix mètres » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/25/680-millions-de-personnes-habitent-dans-des-regions-dont-l-altitude-ne-depasse-pas-dix-metres_6012969_3244.html>, Le Monde, 25/09/19, 11h00
7- Rapport du GIEC : ce qui attend les habitants en zones côtières et en montagne <https://www.franceinter.fr/environnement/rapport-du-giec-ce-qui-attend-les-habitants-en-zones-cotieres-et-en-montagne>, France Inter, 25/09/19, 11h16
8- Rapport du GIEC : le niveau de la mer pourrait s'élever de 1,1 m d'ici 2100, avec des conséquences dramatiques <https://www.franceinter.fr/environnement/rapport-du-giec-le-niveau-de-la-mer-pourrait-selever-de-1-1m-d-ici-2100-avec-des-consequences-dramatiques>, France Inter, 25/09/19, 11h55
9- Microsoft veut produire 825.000 Xbox avec un bilan carbone nul <https://www.20minutes.fr/planete/2613067-20190925-microsoft-veut-produire-825000-xbox-bilan-carbone-nul>, 20 Minutes avec agence, 25/09/19, 17h18
10- Accélération de la montée des eaux, fonte du permafrost, cyclones extrêmes… Ce qu'il faut retenir du dernier rapport du Giec sur le climat <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/acceleration-de-la-montee-des-eaux-fonte-du-permafrost-cyclones-extremes-ce-qu-il-faut-retenir-du-dernier-rapport-du-giec-sur-le-climat_3631291.html>, France info avec AFP, 25/09/19, 18:57
11- Sauver les océans pour sauver l'Humanité : le constat glaçant du Giec <https://information.tv5monde.com/info/sauver-les-oceans-pour-sauver-l-humanite-le-constat-glacant-du-giec-323364>, AFP, 25/09/19, 19:00
12- A Central Park, des milliers de coups de pinceau pour le climat <https://information.tv5monde.com/culture/central-park-des-milliers-de-coups-de-pinceau-pour-le-climat-323496>, AFP, 25/09/19, 19:00
13- Rapport du Giec sur l’océan. Des risques en cascades <http://www.journaldelenvironnement.net/article/des-risques-en-cascades,99631?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 25/09/19
14- L’Arctique aux avant-gardes du réchauffement <http://www.journaldelenvironnement.net/article/l-arctique-aux-avant-gardes-du-rechauffement,99641?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 25/09/19
15- La pêche : un secteur sinistré par le climat du XXIe siècle <http://www.journaldelenvironnement.net/article/la-peche-un-secteur-sinistre-par-le-climat-du-xxie-siecle,99626?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 25/09/19
16- Entretien. Françoise Gaill : «jusqu’à quand l’océan va-t-il absorber l’excédent de chaleur ?» <http://www.journaldelenvironnement.net/article/francoise-gaill-jusqu-a-quand-l-ocean-va-t-il-absorber-l-excedent-de-chaleur,99621?xtor=RSS-31#_ftn2>, Le JDLE, 25/09/19
17- Climat : le Premier ministre australien balaie les critiques à l'ONU <https://information.tv5monde.com/info/climat-le-premier-ministre-australien-balaie-les-critiques-l-onu-323521>, AFP, 26/09/19, 02:00
18- Une semaine sous le signe de l'urgence climatique, mais sans avancées concrètes <https://information.tv5monde.com/info/une-semaine-sous-le-signe-de-l-urgence-climatique-mais-sans-avancees-concretes-323549>, AFP, 26/09/19, 09:00
19- Face à la sécheresse, le sourcier appelé à la rescousse <https://information.tv5monde.com/info/face-la-secheresse-le-sourcier-appele-la-rescousse-323577>, AFP, 26/09/19, 11:00
20- LVMH : Bernard Arnault entre « Greta bashing » et « greenwashing » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/09/26/lvmh-bernard-arnault-entre-greta-bashing-et-greenwashing_6013119_3234.html>, Le Monde, 26/09/19, 11h18
21- Le Parlement adopte définitivement le projet de loi Energie et Climat, qui décrète "l'urgence climatique" <https://information.tv5monde.com/info/le-parlement-adopte-definitivement-le-projet-de-loi-energie-et-climat-qui-decrete-l-urgence>, AFP, 26/09/19, 14:00
22- Pour des spectacles plus propres le chorégraphe Jérôme Bel boude l'avion <https://information.tv5monde.com/culture/pour-des-spectacles-plus-propres-le-choregraphe-jerome-bel-boude-l-avion-323587>, AFP, 26/09/19, 15:00
23- Changement climatique : "une course contre la montre" est engagée, selon le prince Harry <https://information.tv5monde.com/info/changement-climatique-une-course-contre-la-montre-est-engagee-selon-le-prince-harry-323650>, AFP, 26/09/19, 16:00
24- « Vous avez volé mon enfance » : la phrase de Greta Thunberg remise dans son contexte <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/09/26/vous-avez-vole-mon-enfance-la-phrase-de-greta-thunberg-remise-dans-son-contexte_6013188_4355770.html>, Blog Les Décodeurs, 26/09/19, 17h26
25- Inaction climatique : pourquoi Greta Thunberg attaque-t-elle la France, et non la Chine ou les Etats-Unis ? <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/09/26/inaction-climatique-pourquoi-greta-thunberg-attaque-la-france-mais-pas-la-chine-ou-les-etats-unis_6013194_4355770.html>, Blog Les Décodeurs, 26/09/19, 17h54
26- "Notre maison brûle", la phrase de Chirac symbole de l'urgence écologique <https://information.tv5monde.com/info/notre-maison-brule-la-phrase-de-chirac-symbole-de-l-urgence-ecologique-323691>, AFP, 26/09/19, 20:00
27- Canada : Trudeau à la marche sur le climat à Montréal avec Greta Thunberg <https://information.tv5monde.com/info/canada-trudeau-la-marche-sur-le-climat-montreal-avec-greta-thunberg-323707>, AFP, 26/09/19, 23:00
28- Tribune. « La loi énergie-climat manque terriblement d’ambitions » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/09/27/la-loi-energie-climat-manque-terriblement-d-ambitions_6013232_3232.html>, Le Monde, 27/09/19, 06h00 
29- Tribune. Une politique climatique « fondée sur un prix universel du carbone » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/09/27/une-politique-climatique-fondee-sur-un-prix-universel-du-carbone_6013229_3232.html>, Le Monde, 27/09/19, 06h00 
Une publication
30- Online. Special Report on the Ocean and Cryosphere in a Changing Climate <https://www.ipcc.ch/srocc/home/>, IPCC, 25/09/19

Bien à vous,
Florence

NB : En pied de page de chaque message, vous disposez d’une adresse url qui vous permet de vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner directement à votre gré.

RAPPORT DU JOUR : Pour la 1ère fois, les experts climat du GIEC consacrent un rapport aux océans et à la cryosphère. L'impact du réchauffement climatique sur les océans, les calottes polaires et les glaciers est accablant : plus de 1,4 milliard d'habitants sont potentiellement concernés directement. Pendant 3 ans, une centaine de chercheurs ont passé en revue 7 000 publications scientifiques pour cette méga-synthèse des dernières connaissances sur l’état des océans et de la cryosphère dans ce 4ème rapport de 900 pages. Avec la hausse de la température de la mer, l'acidification, la perte d'oxygène, l'affectation des activités humaines…, le GIEC appelle à une « transition rapide et de grande ampleur » et à des « transformations sans précédent ». (cf. item 2, 4, 6, 7, 8, 10 , 11, 13, 14, 15, 16, 26 & 30)
ENTRETIENS DU JOUR : — Le réchauffement, qui interfère dans le blanchissement des coraux et la distribution des espèces marines, va contribuer aussi à l’intensification des inondations et des cyclones, s’inquiète le chercheur Jean-Pierre Gattuso. (cf. item 6)
— Directrice de recherche au CNRS et vice-présidente de la Plateforme Océan et Climat (POC), François Gaill décrypte les principaux enjeux du 1er rapport spécial du Giec dédié à l’océan et à la cryosphère. (cf. item 16
CHIFFRES DU JOUR : — Chaque décennie, la banquise arctique perd 12,8% de sa surface. Ces changements sont «sans précédent depuis au moins 1.000 ans», estime le Giec dans un résumé de son rapport. (cf. item 14)
— En baisse depuis la fin des années 1990, les captures mondiales de poissons pourraient chuter de 24% d’ici à 2100 selon le résumé pour décideurs adopté ce 25 septembre. (cf. item 15)
BILAN DU JOUR : L'urgence climatique s'est invitée au cœur de l'actualité depuis une semaine, mais les manifs pour le climat (cf. item 5, 12, 24, 25 & 27) et un nouveau cri d'alarme d'experts internationaux n'y ont pas fait grand-chose : les engagements concrets tardent toujours. (cf. item 18 & 29)
ADOPTION DU JOUR : Le jour de la mort de Jacques Chirac, le Parlement a définitivement adopté le projet de loi Energie et Climat qui prévoit d'atteindre la "neutralité carbone" en France à l'horizon 2050. (cf. item 21 & 28)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
_______________________________________________________________________________________________________________________
1- Vrai ou Fake. Le prochain hiver sera-t-il "le plus froid depuis 30 ans" comme l'annoncent des médias ?, France Info, 24/09/19, 18:51
Aude Lambert

Certains sites annoncent l’arrivée possible de l’hiver "le plus froid depuis trente ans" et le retour d’un phénomène connu en Grande-Bretagne sous le nom de "The beast from the east".
Lundi 9 septembre, plusieurs médias français ont fait état d'"un vortex polaire [qui] pourrait provoquer l’un des hivers les plus froids des 30 dernières années". Les journaux Le Messager, ou encore L'Essor Savoyard, ont tiré ces informations de médias britanniques, qui eux-même se sont inspirés d'un article publié le 8 septembre par le Sunday Times (lien en anglais).
L'hebdomadaire s'est appuyé sur une étude prévisionnelle statistique produite par des chercheurs de la prestigieuse University College of London. Si tout cela peut paraître réaliste au premier regard, franceinfo vous explique pourquoi il n'est pas possible de dire que l’hiver à venir sera "le plus froid depuis 30 ans".
• Non, parce que l’étude a été mal interprétée
Cette étude prévisionnelle statistique concerne uniquement la Grande-Bretagne. Si les chercheurs anticipent des "températures plus froides que la normale durant janvier-février 2020", ils ne font jamais mention de "l'hiver le plus froid depuis trente ans". L'étude évoque un chiffre plus nuancé : il y aurait 57% de chance que les mois de janvier et février 2020 soient en moyenne, en Grande-Bretagne, les plus froids depuis 2013. Contacté par franceinfo, un des auteurs de l'étude indique ne pas avoir été contacté par le Sunday Times avant la publication et assure que cette couverture médiatique est une déformation de son étude.
C'est une "étude universitaire qui fait une analyse statistique avec des indices traités correctement" à qui "on lui a fait dire des choses qu'elle ne voulait pas dire", explique Jean-Michel Soubeyroux, directeur adjoint de la Direction du climat et services climatiques de Météo-France (DCSC).
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/pic-de-froid/non-il-n-est-pas-possible-de-predire-que-l-hiver-a-venir-sera-le-plus-froid-depuis-30-ans_3625261.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
2- Les océans ravagés, nouvelle preuve accablante du dérèglement climatique, AFP, 25/09/19, 05:00
Amélie Bottollier-Depois

Les experts de l'ONU vont dévoiler ce mercredi à Monaco un sinistre tableau des océans et des zones glacées de la planète, nouvelle preuve de l'urgence à lutter contre le réchauffement climatique qui répond à l'inaction dont sont accusés les dirigeants mondiaux.
Malgré le plaidoyer plein de colère de la jeune militante suédoise Greta Thunberg, invitée à la tribune des Nations unies, le sommet climat de lundi à New York n'a pas suscité l'impulsion recherchée par les défenseurs du climat.
"Des millions de personnes dans les rues vendredi ont montré clairement qu'ils n'accepteraient plus l'apathie, les excuses et l'inaction des dirigeants mondiaux, faibles et incapables de résister au pouvoir de l'industrie des énergies fossiles", a commenté Jennifer Morgan, directrice de Greenpeace International.
Certains espèrent malgré tout que le nouveau rapport spécial des experts climat de l'ONU (Giec) -qui devrait être tout aussi alarmant que les deux précédents sur l'objectif de limiter le réchauffement à +1,5°C et sur l'utilisation des terres- soit un moteur pour agir.
"Les gouvernements doivent savoir que les promesses qu'ils transforment en actions peuvent vraiment faire une différence. Ça peut être un investissement pour l'avenir", a déclaré à l'AFP Stephen Cornelius, de WWF, qui participait comme observateur à la session du Giec à Monaco.
Les scientifiques et diplomates des 195 Etats membres du Giec ont adopté mardi matin après cinq jours de débats et une dernière session marathon de 27 heures la synthèse de ce rapport de 900 pages, dont le contenu sera dévoilé seulement ce mercredi à 9H00 GMT. Il leur aura fallu une dernière nuit blanche pour surmonter les objections de l'Arabie saoudite... premier exportateur mondial de pétrole.
Les océans, qui couvrent plus de 80% de la surface du globe, ont absorbé environ un quart des émissions de gaz à effet de serre générés par l'Homme. Avec des conséquences palpables : hausse de la température de la mer, acidification, perte d'oxygène.
Des modifications si importantes qu'elles entraînent des impacts en cascade sur les écosystèmes dont dépend l'Homme pour sa protection et sa nourriture.
- Des solutions dans les océans -
Des calottes glaciaires aux glaciers, en passant par la banquise et le permafrost, les zones gelées de la planète ne sont pas non plus épargnées par les impacts ravageurs du réchauffement.
La montée des eaux liée au rétrécissement des calottes de l'Antarctique et du Groenland va menacer de nombreuses régions côtières, des petits Etats insulaires aux grandes métropoles comme New York ou Shanghai, en passant par les deltas du Gange ou du Mékong.
Avec ou sans mesures d'adaptation (constructions de digues...), le déplacement de certaines communautés pourraient être, à terme, inéluctable, même si le monde parvient à limiter le réchauffement à +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, objectif minimum de l'accord de Paris.
Aujourd'hui, avec seulement +1°C de réchauffement, les impacts se font déjà lourdement sentir, des tempêtes aux inondations, en passant par les sécheresses et les canicules meurtrières.
Les engagements actuels des Etats à réduire leurs émissions de CO2, s'ils étaient respectés, conduiraient à un monde à +3°C.
Face à ce dérèglement climatique, les océans peuvent offrir des solutions, notamment par le développement des énergies marines renouvelables.
Selon un rapport publié cette semaine par le Groupe de haut niveau pour une économie marine durable, qui rassemble des Etats comme l'Australie ou le Chili, l'action climatique basée sur l'océan pourrait permettre jusqu'à un cinquième des réductions d'émissions de CO2 nécessaires d'ici 2050 pour limiter le réchauffement à +1,5°C.
"Associé aux réductions d'émissions liées aux activités sur terre, cela montre que les actions pour le climat basées sur l'océan pourraient fournir une bouée de sauvetage pour les économies, les ressources alimentaires, les communautés côtières et la vie marine en première ligne face aux impacts climatiques", a commenté la Première ministre norvégienne Erna Solberg, co-présidente du Groupe.
<https://information.tv5monde.com/info/les-oceans-ravages-nouvelle-preuve-accablante-du-dereglement-climatique-323308>
_______________________________________________________________________________________________________________________
3- New York veut construire des barrages contre l’Atlantique, Le Monde, maj le 25/09/19 à 05h53
Arnaud Leparmentier  (New York, correspondant)

La métropole américaine, largement conquise sur les eaux, est particulièrement exposée aux effets du réchauffement climatique et à la montée des océans. 
Près de sept ans après Sandy, l’ouragan qui ravagea la ville de New York, des sacs de sable sont entassés au sud de Manhattan, entre l’East Village et le pont de Brooklyn. Un barrage contre l’Atlantique comme on en aurait érigé il y a plusieurs siècles. « Six années d’études et vous arrivez avec des sacs de sable ? Vraiment ? », s’est moqué dans le New York Times le riverain Marco Pasanella.
L’immensité de la tâche est déroutante. On le constate en arpentant un peu plus au sud Battery Park, en face de la statue de la Liberté. Lors du terrible ouragan d’octobre 2012, l’eau était montée de trois mètres à marée haute, et elle atteignait le premier étage d’un restaurant historique.
Le discours de la mairie, qui veut créer un parc vallonné comprenant des digues de verdure pour lutter contre la montée des eaux, peut donc laisser un brin sceptique. New York tente pourtant bel et bien de s’adapter au dérèglement climatique.
Parer au plus pressé
Comme l’explique Daniel Zarrilli, « responsable résilience » de la municipalité, celui-ci prend trois formes : les ouragans, qui peuvent provoquer des dizaines de milliards de dollars de dégâts ; les vagues de chaleur – comme celle qui a frappé la ville cet été, conduisant à une coupure d’électricité pour cause d’usage excessif d’air conditionné –, qui sont le phénomène faisant le plus de victimes humaines ; et la montée des eaux qui peut menacer l’existence même de la ville.
> Lire aussi  Ouragans : des phénomènes aggravés par le réchauffement climatique
New York a choisi de parer au plus pressé en se préparant aux ouragans, dont la violence risque d’augmenter. Le danger, c’est la montée subite des eaux, la submersion, lorsque le cyclone survole la ville, aspirant la mer de plusieurs mètres et créant une gigantesque marée.
En 2012, Big Apple n’était pas prête : les tunnels qui desservent l’île de Manhattan se sont trouvés noyés, tout comme les stations de métro. Le groupe électrogène du grand hôpital Bellevue fut inondé, forçant une évacuation des malades, notamment celle des prisonniers hospitalisés enchaînés descendant les escaliers dans le noir. Les maisons du bord de mer ont été sapées, tout comme les « planches » qui donnent aux plages new-yorkaises un petit air de Normandie.
Des mesures d’urgence ont été prises, et la ville est désormais mieux préparée à une inondation. Les groupes électrogènes des hôpitaux ont été montés dans les étages ; des vannes protègent les tunnels qui ont été rénovés tandis que les stations de métro peuvent être isolées ; une canalisation de sécurité a été installée pour alimenter en eau potable le quartier isolé de Staten Island. Bref, la sécurité des personnes est mieux assurée.
Construction de digues
Au-delà de l’opération survie, le deuxième axe vise à protéger les bords de mer. Des milliers de maisons ont été rehaussées, même si on n’atteint pas les extrêmes d’une villa proche de la Nouvelle-Orléans (Louisiane) perchée à quatre mètres de hauteur et accessible par ascenseur. A Rockaway, à deux pas de l’aéroport JFK, les promenades au bord de la plage ont été reconstruites – en béton et avec des dunes de sable – tandis qu’à Staten Island, les maisons ont été reculées. Pour redonner un air de nature à ces arpents côtiers, plus à même de résister aux assauts des flots.
Reste que l’affaire n’empêchera pas les terribles inondations. La ville envisage la construction de digues, mais elle se heurte aux riverains, qui ne veulent pas voir la valeur de leur bien dépréciée par la perte de leur imprenable vue sur mer.
Mais New York, l’ancienne Nouvelle Amsterdam, est, comme les Pays-Bas, largement conquise sur les eaux. Ce que l’homme a fait, le maire démocrate de la ville Bill de Blasio veut l’amplifier. Alors qu’il se lançait dans la course à l’investiture démocrate pour la présidentielle de 2020, il a présenté cet hiver un projet visant à repousser les berges du sud de Manhattan sur l’East River (le bras de mer qui sépare Manhattan de Long Island) de 150 mètres. En créant des jardins surélevés, qui serviraient de digues protégeant des eaux.
> Lire aussi  Le dérèglement climatique aggrave la fragilité du littoral français
« Quand nous aurons achevé cette extension côtière, qui pourrait coûter 10 milliards de dollars [9 milliards d’euros], le sud de Manhattan sera protégé de la montée des eaux jusqu’en 2100, a déclaré M. de Blasio. Nous allons le construire, car nous n’avons pas le choix. »
Bien sûr, l’idéal serait d’obtenir des financements fédéraux. Faute d’y parvenir, la ville pourrait passer par des programmes immobiliers. Pas de jardins alors, mais de nouvelles tours. Le New York Magazine résume, un brin narquois, la méthode : « Les conseillers de Blasio disent que pour empêcher la mer d’envahir la terre, la terre doit envahir la mer. »
Plus d’un siècle de lutte
Le débat politicien local sur le réchauffement climatique pourrait laisser croire à l’inaction, mais, depuis plus d’un siècle, l’Amérique se bat contre la montée des eaux. A cause des caprices du Mississippi dans les plaines du MidWest, ou de l’enfoncement de la Nouvelle-Orléans en raison du drainage du même Mississippi, qui n’apporte plus ses alluvions.
Résultat : le corps des ingénieurs de l’armée américaine est habitué aux projets pharaoniques. Pour New York, il a proposé plusieurs projets, dont l’un consiste à bâtir un barrage en partie amovible de dix kilomètres, qui fermerait en amont la baie de New York en cas d’ouragan (120 milliards de dollars de travaux sur plus d’un quart de siècle pour économiser 175 milliards de dégâts prévisibles).
Une autre piste, moins efficace mais ne coûtant que 116 milliards de dollars, consisterait à fermer le port de New York après le pont de Verrazano par une digue assortie de deux barrages supplémentaires. La méthode, qui n’est pas très éloignée du système d’écluses adopté à la Nouvelle-Orléans, a suscité un tollé parce qu’elle s’attaque aux ouragans mais pas à l’inexorable montée des eaux due à la fonte des glaces et chamboulerait l’écosystème et les marées.
Ces projets suscitent souvent le scepticisme : « Il y a deux sortes de digues », a déclaré le géologue Nicholas Pinter au Washington Post. « Celles qui ont cédé et celles qui céderont. » Cet été, le New York Times citait une étude de la revue Science, contestant la pertinence du combat contre les eaux. « Comment rebondir après un désastre ? Ne reconstruisez pas, déménagez, suggèrent les chercheurs », titrait le quotidien.
L’une des rédactrices du rapport, la professeure Siders, de l’université de Delaware, invite à réfléchir : « Vous êtes dans un combat contre l’océan. Peut-être que ce n’est pas la bataille que vous voulez choisir ? » L’article cherche à réhabiliter le concept de retraite stratégique et ordonnée. C’est un peu ce qui s’est passé à la Nouvelle-Orléans. La ville, qui comptait 630 000 habitants en 1960, n’en abrite plus que 390 000 aujourd’hui.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/24/new-york-veut-construire-des-barrages-contre-l-atlantique_6012906_3244.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
4- En Inde, Bombay vulnérable à la montée des océans, AFP, 25/09/19, 09:00
Vishal Manve, avec Glenda Kwek à New Delhi

En pleine mousson, il n'est pas rare que les vagues viennent mourir juste contre la bicoque de Ganga Singh, dressée au bord de la mer d'Arabie à Bombay, mégapole côtière indienne saturée et menacée par la montée des océans.
"Nous avons construit des petits murs mais les vagues les détruisent", explique cette femme de 47 ans, qui cohabite dans ces lieux étroits avec onze membres de sa famille.
Dans cette ville densément peuplée de vingt millions d'habitants, où l'homme occupe le moindre centimètre carré d'espace disponible, Ganga Singh et les siens seraient parmi les premières populations à perdre leur foyer avec la hausse du niveau des océans. 
"Nous avons tous peur", confie-t-elle.
Selon une étude universitaire, un quart de la bouillonnante capitale économique indienne pourrait être sujet à des inondations si les océans s'élèvent d'un mètre d'ici la fin du siècle en raison du réchauffement climatique. Même une hausse de 20 centimètres du niveau des mers doublerait la fréquence des inondations dans les zones tropicales comme Bombay, d'après une étude d'experts américains de 2017.
Bombay, autrefois sept petites îles rassemblées en une seule par les Britanniques à l'époque de la colonisation, est particulièrement vulnérable aux inondations car toute une partie de la ville est située sous la ligne de marée haute.
Au cours des quinze dernières années, le rivage a reculé de plus de 20 mètres sur certaines de ses plages, selon des études de l'ONG Watchdog Foundation.
Les inondations dues aux pluies torrentielles ont causé des centaines de morts et coûté des milliards de dollars au cours des deux dernières décennies. Un épisode particulièrement violent a fait à lui seul 500 morts en 2005.
- "Jamais assez" -
En réaction à la menace, le gouvernement du Maharashtra, vaste Etat de l'ouest de l'Inde dont Bombay est la capitale, prévoit d'ériger vingt digues en mer le long de la côte de 720 kilomètres, dont quatre au large de Bombay. Les experts s'interrogent toutefois sur leur efficacité au long cours.
"Nous avons besoin d'une vision sur le long terme", déclare le climatologue Roxy Mathew Koll, de l'Institut indien de météorologie tropicale.
Les autorités sont également engagées dans une grande campagne de plantation de mangroves. Ces forêts amphibies, qu'on trouve dans les zones tropicales humides et qui agissent comme des éponges avec l'eau, sont parmi les défenses naturelles les plus efficaces contre les inondations.
En périphérie de Bombay, le responsable forestier D.R. Patil et trois cents de ses employés progressent dans de l'eau parfois haute jusqu'au genou dans la plantation de mangroves d'Airoli. Ils mettent en terre de nouveaux arbres et vérifient la croissance de ceux déjà plantés.
"Les mangroves sont la première ligne de défense contre l'inondation et nous n'avons pas d'autres options", déclare M. Patil à l'AFP. "Même une digue ne peut protéger la ville autant que des mangroves."
D'après lui, le Maharashtra compte à ce jour plus de 30.000 hectares de mangroves après une augmentation de 82% de leur surface dans l'Etat entre 2015 et 2017.
Les pouvoirs locaux ont passé une législation pour protéger les mangroves et peuvent empêcher des constructions sur les zones humides, y démolir des habitations illégales et ériger des murs autour.
Mais les défenseurs de l'environnement jugent la politique des autorités seulement à moitié convaincante. 
Pour l'environnementaliste Nandkumar Pawar, si les mangroves sont importantes, le problème de la disparition de systèmes d'évacuation naturelle des eaux est tout aussi crucial.
D'après lui, certaines lois destinées à protéger le littoral ont été "assouplies" pour que de nouvelles constructions se rapprochent de la rive, recouvrant des rivières et criques qui agissaient comme voies de sortie pour les inondations.
"Nous faisons du mieux que nous pouvons avec nos capacités et nos ressources", dit Jitendra Raisinghani, vice-directeur du Conseil maritime du Maharashtra, assurant que l'administration travaille à un plan de gestion du littoral. Mais "ce n'est jamais assez et nous pouvons faire plus."
En l'absence de place au sol, Bombay se développe en hauteur, avec des tours toujours plus hautes qui poussent pour des champignons. Cependant pour Ganga Singh, la riveraine de la mer, "si les niveaux des eaux montent, aucun endroit de Bombay ne sera sûr".
<https://information.tv5monde.com/info/en-inde-bombay-vulnerable-la-montee-des-oceans-323336>
_______________________________________________________________________________________________________________________
5- Greta Thunberg, ange élu ou démon du feu climatique, AFP, 25/09/19, 10:00
Gaël Branchereau

Genèse d'une icône, icône d'une jeunesse : Greta Thunberg concentre sur son nom la passion d'une génération partie à l'assaut du Moloch climatique mais aussi le mépris, sinon la haine, de ceux qui voient en elle un pantin messianique de "l'éco-évangélisme".
A 16 ans, la Suédoise est le visage, la voix et le corps d'une jeunesse inquiète qui trie ses déchets, lessive les plages, boude la viande et l'avion, et plébiscite aux élections les partis écologistes.
Voici un peu plus d'un an, à la rentrée scolaire 2018, la collégienne laisse son cartable à la maison et s'installe chaque vendredi devant le Parlement suédois à Stockholm pour sensibiliser les députés à l'urgence climatique.
Sa "grève de l'école", relayée par les réseaux sociaux, franchit les frontières. Le mouvement "Fridays for Future" est né. Le phénomène "Greta" devient planétaire. Ses comptes Twitter et Instagram cumulent aujourd'hui plus de six millions d'abonnés.
Ange élu de la jeunesse, Greta Thunberg porte auprès des représentants du peuple l'alarme du réchauffement.
Et le ton est accusatoire.
"Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses", lance-t-elle le 23 septembre au bord des larmes, aux dirigeants réunis pour le sommet sur le climat à New York, auquel elle assiste après avoir franchi l'Atlantique sur un voilier.
L'ado et sa cause jettent des millions de jeunes dans la rue, fascinés par sa témérité fragile, sa détermination qui tranche avec sa voix juvénile. Toutes choses qui insupportent ses détracteurs.
Pour les plus virulents, elle est un oracle funeste dont les "utopies mortifères" trahissent les névroses d'une adolescente autiste (elle souffre du syndrome d'Asperger), manipulée par les agents du "capitalisme vert" et ses parents qu'on accuse d'âpreté au gain.
"C'est parce qu'elle est puissante". Severn Cullis-Suzuki, une biologiste canadienne, tenait, à 12 ans, la place de Greta Thunberg au sommet de la Terre à Rio en 1992. "Elle appelle à une révolution, alors on tente de la réduire au silence" en la disqualifiant en sa qualité d'enfant présentant une singularité psychique, affirme-t-elle à l'AFP.
- "Miracle" ou "cyborg" -
Dès qu'il s'agit de Greta Thunberg, née dans le pays, les références mystiques, magiques ou cliniques sont récurrentes.
Si elle est "le miracle" qu'attendait le photographe Yann Arthus-Bertrand, l'incarnation d’une jeunesse qui "change le monde" pour Barack Obama, elle est "un cyborg" (le philosophe français Michel Onfray), une "malade mentale" cédant à "l'hystérie climatique" (le commentateur conservateur Michael Knowles sur Fox News).
En avril, la jeune fille a été reçue à Rome par le pape François à l'occasion du deuxième anniversaire du "Laudato si'" (loué sois-tu), la seconde encyclique du souverain pontife dont le sous-titre "Sauvegarde de la maison commune" fait écho aux mots de Greta : "la maison est en feu".
Une sémantique incantatoire qui brouille le message scientifique, nuit à l'innovation technologique et masque d'autres défis écologiques, selon certaines critiques.
"La question du climat a éclipsé toutes les autres questions environnementales, comme la maltraitance des animaux, l'industrie de la viande, les pesticides. Et les voix qui remettent en cause le positionnement (de Greta Thunberg) sont aussitôt soupçonnées de climatoscepticisme", note la politologue Katarina Barrling de l'université d'Uppsala.
Egalement accusée de générer de l'angoisse plutôt que de produire un discours rationnel ("Je veux que vous paniquiez, je veux que vous ressentiez la peur que je ressens chaque jour", lançait-elle en janvier au Forum de Davos), la jeune fille semble avoir depuis recadré son argumentaire. "Je veux que vous écoutiez les scientifiques", déclarait-elle la semaine dernière devant le Congrès à Washington.
- Fifi Brindacier -
Si le doigt pointé en direction des adultes agace à l'étranger, les injonctions de Greta Thunberg dérangent moins en Suède.
Tout, en elle --l'effronterie, l'esprit de désobéissance, les couettes et le visage poupin-- rappelle le personnage de Fifi Brindacier créé par l'auteure suédoise Astrid Lindgren, paradigme de l'enfant affranchi de la tutelle des adultes pour apprendre le monde par lui-même, un modèle qui fonde en partie la doctrine éducative de l'école et du foyer dans le royaume scandinave.
"Ce n'est pas un hasard si Greta est suédoise. Je ne crois pas qu'elle aurait existé sans Fifi, pas plus que Lisbeth Salander", la justicière et hackeuse punk de la série policière Millénium, analyse l'essayiste suédoise Elisabeth Asbrink.
"Depuis des décennies le programme scolaire suédois donne la priorité à la formation de l'esprit critique des élèves plutôt qu'à l'accumulation des connaissances", relève Katarina Barrling.
Mais au fait, à quoi sert vraiment Greta Thunberg ?
A la défense des droits humains, répond l'ONG Amnesty International qui lui a décerné son prix d'"ambassadrice de conscience". La Suédoise est aussi citée pour le prix Nobel de la paix 2019.
Le comité Nobel de la paix a bien décerné des prix "verts" par le passé (Al Gore, le GIEC, la Kényane Wangari Maathai) en les reliant à des enjeux démocratiques. Mais l'apport de Greta Thunberg reste encore à démontrer, selon Henrik Urdal, directeur de l'Institut de recherche sur la paix d'Oslo (Prio).
"Le lien entre paix et réchauffement climatique est fondé sur des assertions que la recherche n'a pas étayées. Elle (Greta) a créé un élan impressionnant sur le changement climatique, mais la question demeure : est-ce pertinent pour le Nobel de la paix ?".
<https://information.tv5monde.com/info/greta-thunberg-ange-elu-ou-demon-du-feu-climatique-323347>
_______________________________________________________________________________________________________________________
6- Entretien. « 680 millions de personnes habitent dans des régions dont l’altitude ne dépasse pas dix mètres », Le Monde, 25/09/19, 11h00
Propos recueillis par  Martine Valo  

Le réchauffement, qui interfère dans le blanchissement des coraux et la distribution des espèces marines, va contribuer aussi à l’intensification des inondations et des cyclones, s’inquiète le chercheur Jean-Pierre Gattuso. 
Jean-Pierre Gattuso, directeur de recherche au Laboratoire d’océanographie de Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes ; CNRS, Sorbonne Université), travaille sur les conséquences biologiques, écologiques et sociétales de l’acidification des océans. Il est membre de l’Institut de développement durable et des relations internationales.
Quelle est la spécificité de ce rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ?
Il traite à la fois de l’océan et de la cryosphère, ce qui lui donne du sens car ce sont deux éléments essentiels du système climatique. Pour ma part, j’ai coordonné le premier chapitre sur le contexte du rapport et les connaissances préexistantes – notamment les capacités et les limites dans les échanges entre océan et atmosphère –, j’ai aussi contribué à ceux sur la montée des eaux, à la situation des petites îles… Mais nous ne nous sommes pas cantonnés aux études sur la température, l’acidification de l’eau de mer, l’oxygène, les courants… Nous avons aussi travaillé sur les impacts biologiques des changements en cours, notamment sur la production des plantes – planctons, algues – et des animaux, ainsi qu’aux conséquences pour les sociétés humaines, comme la pêche.
> Lire aussi  L’alarme du GIEC sur un océan en surchauffe
Quelles sont les principales menaces qui pèsent sur l’océan ?
La désoxygénation et l’acidification ont des impacts sur la survie des espèces et le maintien des écosystèmes, mais la problématique la plus immédiate, selon moi, est l’élévation de la température. Elle cause le blanchissement des coraux, de profondes modifications de la distribution des espèces, y compris celles que cible le secteur de la pêche commerciale, ce qui va d’ailleurs poser un énorme problème dans les régions intertropicales, car les poissons migrent vers les pôles. Le réchauffement va aussi contribuer à l’intensification des inondations et des cyclones qui vont frapper les côtes. Le rapport ne conclut pas qu’il y aura davantage de tempêtes tropicales, mais qu’elles seront plus fortes.
Devons-nous redouter la perte d’oxygène dissous, liée au réchauffement climatique ?
L’océan a perdu entre 0,5 % et 3 % de son oxygène entre 1970 et 2010, en raison d’une réduction des échanges avec l’atmosphère et du réchauffement qui accroît la respiration des bactéries, aussi produisent-elles davantage de CO₂. Les aires en hypoxie, dites « zones mortes », se sont étendues de 3 % à 8 % durant cette même période, dans le golfe du Mexique, au nord-ouest de l’océan Indien, au large du Pérou… Et cela va continuer.
Les experts du GIEC ont revu à la hausse leurs projections sur l’élévation du niveau de la mer. Pourquoi ?
Cela est dû à la fonte de la glace en Antarctique, qui se produit plus rapidement que le rapport global de 2013 ne l’avait prévu. Or, 680 millions de personnes habitent dans des régions dont l’altitude ne dépasse pas 10 mètres. En outre, 4 millions peuplent la zone Arctique et voient leurs milieux bouleversés par la fonte des glaces et la montée des eaux. Le rapport aborde leur vulnérabilité, mais aussi leurs savoirs vis-à-vis de la nature dans le chapitre où des pistes de solutions sont proposées. Il montre bien qu’il existe de réelles différences, selon le scénario d’émissions de gaz à effet de serre qui sera suivi.
> Lire aussi  Rapport du GIEC : la débâcle des glaces menace la stabilité du climat
Que dit le rapport au sujet de la circulation océanique ?
La circulation Atlantique – dont le Gulf Stream –, qui apporte les eaux chaudes des Caraïbes à travers l’Atlantique, les pousse notamment vers la Bretagne avant de plonger dans l’Arctique, s’est affaiblie depuis l’ère préindustrielle. Cela devrait continuer, bien qu’un arrêt total semble improbable. Cela aura des conséquences sur la production marine dans l’Atlantique Nord, entraîner plus de tempêtes en Europe du Nord, une diminution des cyclones tropicaux en Atlantique et une baisse des précipitations au-dessus du Sahel.
C’est tout l’équilibre du système Terre qui est en jeu…
En effet. Les petites îles du Pacifique vont être particulièrement touchées par le réchauffement, alors qu’elles ont peu de moyens pour s’adapter, mais elles sont bien organisées et bien présentes dans les rencontres internationales, ce qui n’est pas le cas de l’Arctique. C’est injuste, car ces parties du monde ne sont pour presque rien dans les changements climatiques. Cependant, ce rapport fournit un message positif malgré des projections d’impact très inquiétantes si les rejets de gaz à effet de serre ne sont pas réduits drastiquement. Il montre qu’un scénario d’émission compatible avec l’accord de Paris [décembre 2015] permet de stabiliser ou de modérer les conséquences. L’état de l’océan futur est entre nos mains.
Lire aussi  Climat : le rapport de l’ONU sur les océans et les zones glacées adopté
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/25/680-millions-de-personnes-habitent-dans-des-regions-dont-l-altitude-ne-depasse-pas-dix-metres_6012969_3244.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
7- Rapport du GIEC : ce qui attend les habitants en zones côtières et en montagne, France Inter, 25/09/19, 11h16

Selon un nouveau rapport du GIEC, les océans ont absorbé environ un quart des émissions de gaz à effet de serre générés par les humains. Avec des conséquences palpables : hausse de la température de la mer, acidification, perte d'oxygène. En bord de mer ou en montagne, les activités humaines seront affectées.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié mercredi matin un nouveau rapport spécial sur les liens entre le changement climatique, les océans et la cryosphère (SROCC).
Les  104 auteurs de ce rapport ont étudié les processus physiques et les impacts du changement climatique sur les écosystèmes océaniques, côtiers, polaires et de montagne. Ils ont également analysé les conséquences pour les communautés humaines et les options qui s'offrent à elles pour s'adapter à ces bouleversements climatiques en vue d'un avenir plus durable. Les océans couvrent plus de 80% de la surface du globe, et les modifications à venir en raison du réchauffement climatique sont si importantes qu'elles auront des impacts en cascade sur les écosystèmes et les activités humaines.
Les futurs changements de la cryosphère terrestre devraient affecter les ressources en eau et leurs utilisations, telles que l’énergie hydroélectrique, l’agriculture irriguée dans et en aval des zones de haute montagne, ainsi que les moyens de subsistance dans l’Arctique. Les épisodes d’inondations, d’avalanches, de glissements de terrain et de déstabilisation des sols devraient augmenter les risques pour les infrastructures, le tourisme et les loisirs. Selon les lieux, et les types d'activités, les experts attendent des impacts positifs (rares) et négatifs (fréquents) sur la sécurité alimentaire à travers pêche, cultures et moyens de subsistance locaux, et le tourisme et les loisirs. 
>> Suite à lire à :
<https://www.franceinter.fr/environnement/rapport-du-giec-ce-qui-attend-les-habitants-en-zones-cotieres-et-en-montagne>
_______________________________________________________________________________________________________________________
8- Rapport du GIEC : le niveau de la mer pourrait s'élever de 1,1 m d'ici 2100, avec des conséquences dramatiques, France Inter, 25/09/19, 11h55
Sandy Dauphin 

Pour la première fois, les experts climat du GIEC consacrent un rapport aux océans et à la cryosphère. L'impact du réchauffement climatique sur les océans, les calottes polaires et les glaciers est accablant : plus de 1,4 milliard d'habitants sont potentiellement concernés directement.
"Nos émissions de gaz à effet de serre ont une empreinte qui va des hautes montagnes jusqu’au fond des océans", explique Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue au CEA et vice-présidente du GIEC, pour résumer ce nouveau rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.  
Pendant 3 ans, une centaine de chercheurs ont passé en revue 7000 publications scientifiques pour cette méga-synthèse des dernières connaissances sur l’état des océans et de la cryosphère, c’est-à-dire les zones gelées : glaciers, banquise, calottes glaciaires, permafrost. Ces parties du monde recouvertes de neige ou de glace représentent 10% de la superficie de la planète. Le résumé d’une quarantaine de page, destiné aux décideurs politiques, est rendu public ce mercredi 25 septembre. Et sans surprise, le constat est accablant. 
La hausse du niveau de la mer s’accélère ces dernières décennies, essentiellement en raison de la fonte des glaces au Groenland et en Antarctique, du retrait des glaciers mais aussi de la dilatation des océans (lorsqu’ils se réchauffent, ils prennent plus de place). Le rythme de cette montée est 2,5 fois plus élevé que pendant la période 1901-1990. Aujourd’hui, la montée des eaux est en moyenne de 3,6 mm, contre 1,4 mm sur la période 1901-1990.
Les experts ont revu à la hausse leurs projections pour la fin du siècle, si les émissions continuent d’augmenter de manière très forte (le pire des scénarios), le niveau de la mer pourrait monter de 1,10 mètre d'ici 2100.
À cette élévation lente et régulière du niveau de la mer, s’ajoute un danger plus ponctuel pour les habitants des zones côtières et des petits états insulaires : une montée subite des eaux, liée aux phénomènes météorologiques extrêmes qui vont se multiplier. Les cyclones dans le Pacifique agissent comme des coups de boutoir sur les côtes, explique Hélène Jacot des Combes. Cette paléocénographe est professeure à l’université du Pacifique sud : "On a des informations dans ce rapport qui nous indiquent que des événements extrêmes, comme des inondations côtières, qui sont observés à l’heure actuelle une fois par siècle, pourraient devenir plus fréquents et se produire une fois par dizaine d’années, voire dans certaines projections extrêmes, une fois par an."
En Arctique, la  superficie de la banquise au plus bas depuis 1000 ans
Ce mois de septembre 2019, la taille de la banquise en Arctique s’est encore réduite à peau de chagrin : c’est la seconde superficie la plus basse observée en 40 ans de mesures satellites, derrière le record de 2012. Le rapport du GIEC confirme cette tendance. Les experts estiment qu’il est quasiment certain que la surface de la banquise en septembre va diminuer de 12,8 % par décennie. "Ces changements de couverture de glace en septembre sont vraisemblablement sans précédent depuis 1000 ans", dit le rapport.
Dans le même temps, les calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique perdent des milliards de tonnes de glace par an.  La perte de masse du Groenland a doublé sur les deux dernières décennies, celle de l’Antarctique a triplé. Les chercheurs se demandent maintenant si la fonte de l’Antarctique, un réservoir de glace encore plus important que le Pôle nord, va devenir le principal responsable de la hausse du niveau de la mer, mais sans certitude aujourd’hui. "Il y a une accélération de l’écoulement dans l’Antarctique de l’ouest", explique Valérie Masson-Delmotte. "Mais le le rapport ne peut pas dire s’il s’agit du début d’une instabilité irréversible."
Les glaciers reculent presque partout dans le monde. D’ici 2100, les glaciers d’Europe centrale, du Caucase, de l’Asie du Nord, de la Scandinavie, des Andes tropicales,  du Mexique, de l’Afrique de l’Est et de l’Indonésie pourraient perdre 80 % de leur masse d’après les projections les plus pessimistes sur le niveau d’émissions de CO2. Certains pourraient disparaître même si les émissions baissent.
>> Suite à lire à :
<https://www.franceinter.fr/environnement/rapport-du-giec-le-niveau-de-la-mer-pourrait-selever-de-1-1m-d-ici-2100-avec-des-consequences-dramatiques>
_______________________________________________________________________________________________________________________
9- Microsoft veut produire 825.000 Xbox avec un bilan carbone nul, 20 Minutes avec agence, 25/09/19, 17h18

Plusieurs grands acteurs de l’industrie du jeu vidéo se sont réunis au sein du collectif Playing for the Planet Alliance
Microsoft aussi veut lutter contre le réchauffement climatique. Le géant américain a annoncé ce mardi 24 septembre qu’il allait produire 825.000 consoles Xbox affichant un bilan carbone nul. Et ce n’est qu’un début, prévient-il.
D’ici 2030, Microsoft compte bien réduire de 30 % les émissions de gaz à effet de serre en provenance de ses chaînes de production, indique le chef du département environnement de Microsoft, Lucas Joppa, sur le blog de l'entreprise américaine.
Une alliance des poids lourds du jeu vidéo
Comme Microsoft, 20 autres grands acteurs du jeu vidéo, tels que Ubisoft, Sony, Google Stadia, ou encore la chaîne Twitch se sont engagés ce lundi au sein du groupe Playing for the Planet Alliance. Objectif : réduire leurs émissions de 30 millions de tonnes d’ici 2030. Cette mobilisation intervient en marge du sommet de l'ONU pour le climat, qui se déroule à New York.
Chaque signataire a pris des engagements. Google Stadia devrait ainsi lancer un guide de développement de jeux durables. Ubisoft compte avoir davantage recours à des matériaux provenant d’usines respectueuses de l’environnement. WildWorks, l’éditeur d’Animal Jam, veut de son côté participer à la reforestation en soutenant la plantation d’arbres.
Sega opte pour des boîtiers en carton recyclé
Des mesures ont déjà été engagées par certains acteurs du jeu. Pour la distribution de Football Manager 2020, Sega a par exemple décidé de conditionner les jeux dans des boîtiers en carton recyclé et non en plastique. Le manuel sera également en matière recyclée, et imprimé avec une encre végétale.
Ce boîtier coûte 30 % plus cher à produire mais Miles Jacobson, le patron du studio, estime que « cela en vaut la peine ».
> Lire aussi :  Climat : La grande majorité des entreprises du CAC 40 ne montrent pas l’exemple
<https://www.20minutes.fr/planete/2613067-20190925-microsoft-veut-produire-825000-xbox-bilan-carbone-nul>
_______________________________________________________________________________________________________________________
10- Accélération de la montée des eaux, fonte du permafrost, cyclones extrêmes… Ce qu'il faut retenir du dernier rapport du Giec sur le climat, France info avec AFP, 25/09/19, 18:57

Dans son quatrième rapport publié en un an, le groupe des experts de l'ONU sur le climat (Giec) révèle, mercredi, les conséquences du réchauffement climatique sur les océans et la cryosphère. 
Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) lance un énième signal d'alarme, mercredi 25 septembre. Dans un nouveau rapport (en anglais) – son quatrième en un an –, le groupe d'experts de l'ONU détaille l'impact du réchauffement climatique sur les océans et la cryosphère (c'est-à-dire l'ensemble des glaces à la surface du globe : inlandsis, glaciers, banquise, sols gelés…), si rien n'est fait pour le limiter. 
Certaines de ces conséquences sont déjà irréversibles, et l'humanité doit s'y préparer, prévient le Giec. Sans action pour contenir le changement climatique, ces impacts seront de plus en plus dévastateurs, alertent les scientifiques, deux jours après le sommet de l'ONU sur le climat à New York. Voici les principales conclusions de ce rapport adopté par les 195 Etats membres du Giec. 
• De nombreux glaciers en voie de disparition
Source principale de la hausse du niveau des océans, la fonte des glaces à travers le monde s'accélère, relève le Giec dans son rapport. Chaque année depuis 2006, les deux calottes glaciaires de la planète – en Antarctique et au Groenland – ont perdu en moyenne 430 milliards de tonnes. 
Les glaciers, sources d'eau douce pour plus de deux milliards de personnes, continuent eux aussi de rétrécir. Dans les Alpes, en Scandinavie, en Afrique de l'Est ou en Indonésie, les glaciers de basse altitude pourraient perdre 80% de leur volume d'ici 2100 si rien n'est fait. Même en cas d'efforts pour limiter le réchauffement climatique, bon nombre d'entre eux pourraient disparaître. Quant aux montagnes, elles devraient perdre une part critique de leur couverture neigeuse, avec des conséquences importantes sur l'agriculture, le tourisme et l'approvisionnement en énergie.
Le rapport du Giec s'inquiète en parallèle de l'état du permafrost, ce sol gelé en permanence. Si les émissions de gaz à effet de serre continuent d'augmenter sensiblement, environ 70% de la surface du permafrost (jusqu'à trois ou quatre mètres de profondeur) pourrait avoir fondu en 2100, selon les experts de l'ONU. Cela provoquerait le relâchement de dizaines, voire de centaines de milliards de tonnes de gaz à effet de serre.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/acceleration-de-la-montee-des-eaux-fonte-du-permafrost-cyclones-extremes-ce-qu-il-faut-retenir-du-dernier-rapport-du-giec-sur-le-climat_3631291.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
11- Sauver les océans pour sauver l'Humanité : le constat glaçant du Giec, AFP, 25/09/19, 19:00
Amélie Bottollier-Depois

Bouleversés par le réchauffement, les océans et les zones gelées dépérissent à vue d'oeil, menaçant des pans entiers de l'Humanité qui n'a qu'une option pour les protéger et se sauver elle-même : réduire ses émissions de CO2, avertit le Giec.
Montée du niveau des océans, îles menacées de submersion, fonte des glaciers comme celui du Val d'Aoste en Italie qui menace de s'effondrer dans la vallée... Certains des impacts dévastateurs du changement climatique sont déjà "irréversibles", a noté le groupe d'experts climat de l'ONU à l'issue d'une réunion marathon de cinq jours à Monaco.
Deux jours après le sommet climat de New York qui n'a pas suscité l'impulsion espérée, ce rapport souligne toutefois que réduire les émissions de gaz à effet de serre pourrait faire une vraie différence.
Les modifications de l'océan ne s'arrêteront pas soudainement en baissant les émissions, mais leur rythme devrait être ralenti. "Ça permettrait de gagner du temps", souligne la climatologue Valérie Masson-Delmotte, qui a participé à la rédaction du document de 900 pages.
Gagner du temps pour, par exemple, se préparer à la montée des eaux et aux événements météo extrêmes qui lui sont liés (vagues de submersion, tempêtes) : en construisant des digues autour des grandes mégapoles côtières comme New York ou en anticipant le déplacement inéluctable de certaines populations, notamment celles de petits Etats insulaires qui pourraient devenir inhabitables d'ici la fin du siècle.
- "Centaines de milliards de dollars" -
Le niveau des océans s'accroit aujourd’hui 2,5 fois plus vite qu'au XXe siècle où il avait pris 15 cm, et cette hausse va encore s'accélérer.
"Quel que soit le scénario, nous aurons un monde avec des mers plus hautes", insiste un autre auteur, Bruce Glavovic, de l'université Massey en Nouvelle-Zélande. 
Sur les côtes du monde entier, construire des protections pourrait réduire de 100 à 1.000 fois les risques d'inondations, selon le rapport. A condition d'investir "des dizaines à des centaines de milliards de dollars par an". 
Au total, selon le rapport, plus d'un milliard de personnes vivront d'ici le milieu du siècle dans des zones côtières peu élevées particulièrement vulnérables.
Et même dans un monde à +2°C, de nombreuses mégapoles et petites îles devraient être frappées d'ici 2050 au moins une fois par an par un événement extrême qui ne se produisait jusqu'alors que tous les cent ans.
Le monde s'est engagé en 2015 dans l'accord de Paris à limiter le réchauffement à +2°C, voire +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines.
Les océans, qui couvrent plus de 70% de la surface du globe, ont absorbé environ un quart de ces émissions et 90% de la chaleur supplémentaire générée par le CO2 produit par l'Homme. Les conséquences sont déjà palpables (hausse de la température de la mer, acidification, perte d'oxygène) mais le Giec prévoit que les océans aspirent 2 à 4 fois plus chaleur d'ici 2100, dans un scénario optimiste.
"A cause de cette chaleur emmagasinée, nous ne pouvons plus revenir en arrière, quoi que nous fassions avec nos émissions, le changement climatique est irréversible", assène Valérie Masson-Delmotte. Avec des effets en cascade sur les écosystèmes dont dépend l'Homme, des récifs coralliens aux régions de montagne.
- Promesses trop "faibles" -
Ce rapport adopté par les 195 Etats membres du Giec est le quatrième opus scientifique de l'ONU en un an à tirer la sonnette d'alarme sur les impacts du dérèglement climatique et à pointer des pistes vers les façons d'y remédier ou au moins les limiter.
Mais les dirigeants mondiaux réunis à New York lundi n'ont pas été à la hauteur des engagements nécessaires, accusent les défenseurs de la planète. 
"Avec ces faibles promesses des Etats, nous avons probablement plus de chance de faire sauter la banque au casino de Monte-Carlo que de limiter le réchauffement à +1,5°C", a commenté Stephen Cornelius, de WWF.
Les engagements internationaux actuels, s'ils étaient respectés, conduiraient à un monde à +3°C.
L'océan peut offrir des solutions contre le réchauffement, notamment par le développement d'aires marines protégées.
Mais "la clé pour protéger la vie marine, c'est de réduire nos émissions de gaz à effet de serre aussi vite que possible et à un rythme rapide", estime Valérie Masson-Delmotte.
<https://information.tv5monde.com/info/sauver-les-oceans-pour-sauver-l-humanite-le-constat-glacant-du-giec-323364>
_______________________________________________________________________________________________________________________
12- A Central Park, des milliers de coups de pinceau pour le climat, AFP, 25/09/19, 19:00

L'artiste danois Jeppe Hein a installé à Central Park une toile géante pour accueillir des milliers de coups de pinceaux bleus, symbole de respirations et de l'air partagé par l'humanité, mais aussi un appel à protéger l'environnement.
Après les quatre premiers traits peints par l'artiste, la toile, longue de près de 180 mètres et haute de 3 mètres, a été ouverte à ceux qui souhaitaient y laisser aussi quatre longues bandes bleues.
L'installation, intitulée "Breathe with Me" (respire avec moi) et mise en place à l'occasion du sommet de l'ONU sur le climat, est ouverte jusqu'à vendredi et peut accueillir, selon l'estimation de l'organisation, entre 3.000 et 3.500 contributions.
Il est déjà prévu que 600 enfants d'écoles de New York, sollicités à l'initiative du Metropolitan Museum viennent peindre la toile.
Organisée avec l'association ART 2030, c'est la plus importante installation artistique à Central Park depuis "The Gates" des artistes Christo et Jeanne-Claude, qui avaient placé, en 2005, 7.500 portes colorées sur 37 km au sein du parc.
Jeppe Hein a indiqué à l'AFP que plusieurs initiatives similaires étaient actuellement en cours dans plusieurs pays. Il avait déjà réalisé le même projet, à échelle réduite, au siège des Nations unies, à New York, il y a quelques jours.
L'artiste basé à Berlin prévoit aussi de faire voyager son concept et dit travailler notamment à une installation au Groenland.
Le but, "réaliser une œuvre d'art collective, pour comprendre que nous respirons le même air", et que "nous devons protéger ça", a-t-il expliqué. "Nous devons nous rappeler que nous sommes tous connectés." 
A l'issue de cet atelier géant, des morceaux de la toile seront donnés à des écoles de New York, a indiqué Jeppe Hein.
<https://information.tv5monde.com/culture/central-park-des-milliers-de-coups-de-pinceau-pour-le-climat-323496>
_______________________________________________________________________________________________________________________
13- Rapport du Giec sur l’océan. Des risques en cascades, Le JDLE, 25/09/19
Valéry Laramée de Tannenberg

La synthèse du rapport spécial du Giec sur l’océan et la cryosphère pointe les effets en cascade du réchauffement sur l’océan. Et le peu de solution à notre disposition.
Montée du niveau de la mer, acidification, désoxygénation, réchauffement, changement de régime des courants et des vents, bouleversements des échanges entre les différentes couches de la colonne d’eau sont quelques-unes des conséquences du changement climatique pour l’océan.
Conséquences qui souvent se conjuguent et s’amplifient. Elévation de la température des eaux de surface, vagues de chaleur marines, baisse du pH et du taux d’oxygène dégradent l’environnement de biotopes vitaux, tels les récifs coralliens.
>> Suite à lire à :
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/des-risques-en-cascades,99631?xtor=RSS-31>
_______________________________________________________________________________________________________________________
14- L’Arctique aux avant-gardes du réchauffement, Le JDLE, 25/09/19
Romain Loury

Chaque décennie, la banquise arctique perd 12,8% de sa surface. Ces changements sont «sans précédent depuis au moins 1.000 ans», estime le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) dans un résumé de son rapport sur les océans et la cryosphère, publié mercredi 25 septembre.
Entre 2006 et 2015, le Groenland a perdu, en moyenne, 278 milliards de tonnes de glace par an, soit deux fois plus qu’en 1997-2006. Quant à l’Antarctique, le rythme est pour l’instant plus faible (155 milliards de tonnes de glace par an), mais le rythme de fonte a triplé dans le même temps, selon le résumé pour décideurs du SROCC[i], publié à l’issue de la 51ème session du Giec, qui s’est tenue du 20 au 23 septembre à Monaco.
La fonte des pôles, conjuguée à celle des glaciers d’altitude, constitue la première cause de montée du niveau de la mer : chaque année, elle entraîne une hausse de 1,8 millimètre du niveau marin, soit la moitié des 3,6 millimètres observés entre 2006 et 2015. Si le Groenland devance pour l’instant l’Antarctique, ce dernier pourrait bien le rattraper à la fin du 21ème siècle.
>> Suite à lire à :
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/l-arctique-aux-avant-gardes-du-rechauffement,99641?xtor=RSS-31>
_______________________________________________________________________________________________________________________
15- La pêche : un secteur sinistré par le climat du XXIe siècle, Le JDLE, 25/09/19
Stéphanie Senet

En baisse depuis la fin des années 1990, les captures mondiales de poissons pourraient chuter de 24% d’ici à 2100[1] selon le résumé pour décideurs adopté ce 25 septembre. 
C’est un pavé dans la mare océanique. «Jusqu’à présent, on pensait qu’il y avait des espèces perdantes du réchauffement et des espèces gagnantes. Finalement, il y a surtout des perdants. C’est une transformation majeure et son coût sera énorme pour les commuanutés», résume Philippe Cury, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD). Selon l’évaluation du Giec, le potentiel de captures mondiales pourrait en effet chuter de 20,5 à 24,1% d’ici à 2100 par rapport à la période 1086-2005, selon un scénario RCP 8.5. Dans le cadre d’un scénario ambitieux (RCP 2.6), la perte serait 3 à 4 fois moindre.
[1] Par rapport à la période 1986-2005 selon un scénario RCP 8.5
>> Suite à lire à :
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/la-peche-un-secteur-sinistre-par-le-climat-du-xxie-siecle,99626?xtor=RSS-31>
_______________________________________________________________________________________________________________________
16- Entretien. Françoise Gaill : «jusqu’à quand l’océan va-t-il absorber l’excédent de chaleur ?», Le JDLE, 25/09/19
Propos recueillis par Stéphanie Senet

Directrice de recherche au CNRS et vice-présidente de la Plateforme Océan et Climat (POC)[1], François Gaill décrypte pour le JDLE les principaux enjeux du premier rapport spécial du Giec dédié à l’océan et à la cryosphère. 
[1] Créée en juin 2014 à l’occasion de la journée mondiale des océans, la plateforme regroupe aujourd’hui 70 membres : instituts de recherche, ONG, institutions françaises et agences internationales, entreprises et collectivités. 
Pourquoi ce rapport spécial a-t-il été commandé au Giec ?
Dès la COP21, plusieurs petits Etats insulaires se sont mobilisés pour que le rôle de l’océan soit pris en compte dans la lutte contre les changements climatiques, ainsi que les changements à l’œuvre dans les océans.  Ils ont été rejoints par d’autres Etats dont Monaco et la France. C’est là que l’idée d’un rapport spécial est née. En parallèle, des travaux ont été menés par le secrétariat général de l’ONU avec un premier rapport publié au lendemain de l’Accord de Paris et un deuxième rapport prévu en 2020, axé sur les solutions à mettre en œuvre, dans une perspective plus stratégique.
>> Suite à lire à :
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/francoise-gaill-jusqu-a-quand-l-ocean-va-t-il-absorber-l-excedent-de-chaleur,99621?xtor=RSS-31#_ftn2>
_______________________________________________________________________________________________________________________
17- Climat : le Premier ministre australien balaie les critiques à l'ONU, AFP, 26/09/19, 02:00

Le Premier ministre climato-sceptique australien Scott Morrison a balayé mercredi à l'ONU les critiques contre la politique climatique de son pays, et laissé entendre que la jeune Suédoise Greta Thunberg était manipulée.
Scott Morrison, qui avait boudé lundi le sommet spécial de l'ONU sur le climat, a assuré que l'Australie faisait "sa part sur le changement climatique", et rejeté "toute insinuation contraire", dans son discours devant l'Assemblée générale de l'ONU.
Il a notamment assuré que la "Grande Barrière de corail", classée au Patrimoine mondial de l'Unesco, était "saine et résiliente", même si une agence gouvernementale australienne a jugé pour la première fois fin août l'état de son habitat "très mauvais" en raison du réchauffement des eaux.
Les critiques tant en Australie qu'à l'étranger "oublient délibérément ou peut-être ignorent nos réussites, car les faits ne collent pas avec le discours qu'ils veulent présenter sur notre contribution", a affirmé M. Morrison.
Il a fait valoir que son pays n'était responsable que de 1,3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre et avait adopté un plan pour le climat de 3,5 milliards de dollars australiens (2,1 milliards d'euros). Et assuré qu'il tiendrait ses engagements pris dans le cadre de l'accord de Paris de réduire ses émissions de 26% à 28%, par rapport à leur niveau de 2005, d'ici 2030.
Il a aussi laissé entendre que Greta Thunberg, l'adolescente suédoise qui a inspiré des centaines de milliers de jeunes à réclamer des dirigeants du monde entier qu'ils agissent radicalement pour enrayer le réchauffement climatique, était utilisée par certains pour semer la panique.
S'il faut selon lui "respecter et canaliser les passions et les aspirations des jeunes générations", il faut aussi "se prémunir contre ceux qui cherchent à aggraver, ou pire à exploiter, leurs angoisses pour servir leurs intérêts".
Selon l'Agence internationale de l'Energie, l'Australie, avec ses 25 millions d'habitants et son économie très dépendante du charbon, arrivait en 2016 deuxième au classement des pires pollueurs de la planète par habitant, derrière l'Arabie saoudite en matière d'émissions.
Le World Ressources Institute a jugé ses efforts sur le climat "insuffisants" par rapport à l'objectif à long terme de limiter le réchauffement à moins de 2° Celsius censé permettre d'éviter une catastrophe.
<https://information.tv5monde.com/info/climat-le-premier-ministre-australien-balaie-les-critiques-l-onu-323521>
_______________________________________________________________________________________________________________________
18- Une semaine sous le signe de l'urgence climatique, mais sans avancées concrètes, AFP, 26/09/19, 09:00
Stéphane Orjollet

L'urgence climatique s'est invitée au cœur de l'actualité depuis une semaine, mais les manifs pour le climat et un nouveau cri d'alarme d'experts internationaux n'y ont pas fait grand-chose : les engagements concrets tardent toujours.
Plus de quatre millions de jeunes - et d'adultes - étaient mobilisés vendredi à travers le monde pour un "Friday for future" mondial, le mouvement de grève des cours initié il y a un an à peine par la jeune suédoise Greta Thunberg. "Greta" elle-même avait fait le voyage de New York... en bateau à voile, bilan carbone oblige.
Pendant le weekend, elle a participé, avec un demi-millier d'autres jeunes, à un sommet de représentants de la jeunesse au siège de l'ONU à New York. Lundi, elle s'est crânement adressée à un aréopage de chefs d'Etat et de gouvernement, réunis par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, pour qu'ils révisent à la hausse leurs plans de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
"Comment osez-vous" leur a lancé l'égérie des jeunes générations inquiètes des effets du réchauffement, accusant les grands de ce monde d'avoir "volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses".
- "Appel ignoré" -
Mais son message, qui devait servir d'aiguillon, n'aura pas eu l'effet escompté. Au contraire, l'adolescente de 16 ans a été moquée par le président américain Donald Trump, climatosceptique assumé, qui l'a dépeinte ironiquement sur Twitter en "jeune femme très heureuse". Et le chef de l'Etat français, Emmanuel Macron, a critiqué ses "positions très radicales", après que la jeune fille et quinze autres jeunes ont déposé une plainte inédite devant le Comité des Droits de l'Enfant de l'ONU, contre cinq pays, Argentine, Brésil, Turquie, Allemagne et France.
Sur le terrain des engagements, l'ONU s'est félicitée que 66 Etats souscrivent désormais au principe d'une neutralité carbone d'ici 2050. Mais les plus grands manquent à l'appel, alors que pour avoir une chance de stopper le réchauffement du globe à +1,5°C (par rapport au XIXe siècle, objectif idéal de l'accord de Paris), il faudrait que le monde soit neutre en carbone en 2050, selon le dernier consensus de scientifiques mandatés par l'ONU.
"L'appel passionné de Greta pour le bon sens, pour l'écoute et pour agir sur la base de la science a été ignoré", a dénoncé Jennifer Morgan, directrice exécutive de Greenpeace.
- Scénario du pire -
Outre les réticences de certains grands pays - Donald Trump a annoncé le retrait des USA de l'accord de Paris -, plusieurs grands pays pourraient hésiter à prendre des engagement unilatéraux alors qu'une importante conférence climat (COP 26) est prévue en novembre 2020. Elle est considérée comme la plus importante depuis celle de Paris en 2015, pour faire le point sur les engagements et relancer les efforts.
D'autant que les effets du réchauffement sont de plus en plus perceptibles, entre les canicules de l'été, les cyclones de plus en plus intenses ou les images de glaciers fondant presque à vue d'oeil, comme celui de Planpincieux, sur le versant italien du massif du Mont-Blanc, qui menace de s'écrouler.
Le groupe d'experts climat de l'ONU a d'ailleurs mis en garde mercredi dans un nouveau rapport sur les océans et les zones gelées : certains impacts dévastateurs du changement climatique sont déjà "irréversibles" et la hausse du niveau des mers s'accélère, mettant en danger des centaines de millions d'habitants des zones côtières. Quant aux mesures de protection, elles pourraient coûter des centaines de milliards.
Lueur d'espoir, les experts du Giec soulignent toutefois que mettre en place des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre pourrait faire une vraie différence.
Mais en prend-on le chemin ? Pas si l'on croit de nouveaux modèles climatiques, élaborés précisément pour le Giec par des scientifiques français et présentés mi-septembre, qui envisagent un scénario du pire prévoyant +7°C en 2100.
En attendant un nouvel appel à une "grève mondiale pour le climat" des jeunes est lancé pour vendredi.
<https://information.tv5monde.com/info/une-semaine-sous-le-signe-de-l-urgence-climatique-mais-sans-avancees-concretes-323549>
_______________________________________________________________________________________________________________________
19- Face à la sécheresse, le sourcier appelé à la rescousse, AFP, 26/09/19, 11:00
Pierre Briand

"On n'a jamais vu autant de demandes". En pleine sécheresse, Henri Van Ingen, sourcier en Touraine, se dit débordé par les appels d'agriculteurs et de particuliers en quête de nouveaux points d'eau.
"L'autre jour, j'ai eu 34 demandes", raconte ce découvreur d'eau de 66 ans, installé à Tournon-Saint-Pierre (Indre-et-Loire), dont le téléphone ne cesse de sonner.
Avec ou sans baguette, Henri Van Ingen parcourt des milliers de kilomètres en France pour trouver les nappes aquifères et les rivières souterraines où agriculteurs, particuliers et collectivités trouveront ce qui leur manque.
Dénicher l'eau ? "C'est une réceptivité ancestrale qu'on a tous mais qui est plus ou moins développée chez certaines personnes", explique ce fils d'un paysan hollandais qui s'est installé en 1963 dans le sud de l'Indre-et-Loire. "Chez les chrétiens on va dire que c'est un don", ajoute-t-il dans son salon décoré d'images pieuses. "Je fais ça pour rendre service", insiste-t-il.
Son fils a repris son entreprise de forage et emploie plusieurs dizaines de personnes avec sept foreuses qui peuvent aller jusqu'à 425 m. Mais le sourcier ne manque pas pour autant d'activité : il a une vingtaine de rendez-vous par semaine et parcourt 90.000 km par an.
La fameuse baguette à deux branches, qu'elle soit en ormeau, en genêt, en saule ou en noisetier, "n'est qu'une antenne, ça ne fait qu'amplifier ce que je perçois, je suis le poste de radio" explique-t-il. La sienne, dont il se sert à l'occasion, est fabriquée avec des lames de scie à métaux. "C'est souple et ça ne casse pas".
La première détection, tentée à 17 ans, après la venue d'un sourcier dans la ferme de son père, a "été un flash, ça me faisait mal dans tout le corps" raconte-t-il. La douleur s'est atténuée mais ces impressions se sont amplifiées à force de faire des recherches et de travailler. Henri Van Ingen détermine aussi les points d'eau à partir de cartes ou de photos et estime en avoir trouvé environ 17.000. Mais, précise-t-il, "il ne faut pas croire un sourcier qui dit ne s'être jamais gouré".
- "Mon ennemie, c'est l'argile" -
Parfois, il lui arrive de travailler avec les cartes satellitaires qu'utilise la Communauté européenne pour gérer la politique agricole commune. Il reçoit même des photos d'Afrique, du Burkina ou du Bénin, où l'association toulousaine Cap Solidaire international a creusé 62 puits.
"Dans les zones dites de transition, où les autres ne trouvent rien, il ressent d'après photos des couloirs d'eau, leurs profondeurs et leurs débits", assure Xavier Besançon, l'un des responsables de l'association pour laquelle le sourcier a trouvé dix puits avec "100% de réussite". 
Seules certaines régions résistent à Henri Van Ingen comme la Creuse ou entre Chartres et Dreux. "Là, ça me travaille" dit-il, en accusant le silex qui émettrait des ondes négatives. "Quand il rentre, il est fatigué", dit son épouse.
"Si je n'avais pas eu mon forage cet été, j'explosais le compteur d'eau", a expliqué à l'AFP Fabrice Nonet, agriculteur à Barrou (Indre-et-Loire) qui en a besoin pour abreuver ses vaches. A Abilly, également en Touraine, Laurent Gérard avait besoin d'eau pour ses arbres. Le sourcier "se tordait dans tous les sens" raconte-t-il, mais il y avait de l'eau là où il l'a dit et à la profondeur qu'il avait annoncée."
Une recherche, si elle n'est pas trop complexe, est facturée entre 100 et 200 euros. "Mon ennemie, c'est l'argile, c'est indétectable" dit-il. Aussi donne t-il parfois des fourchettes : "entre 10 et 12 m de profondeur et entre 3 et 5 m3 par seconde".
Selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), les niveaux des nappes phréatiques en France sont "généralement très inférieurs" à ceux de 2018 et devraient continuer de baisser jusqu'à l'arrivée de pluies plus abondantes entre mi-octobre et fin novembre.
<https://information.tv5monde.com/info/face-la-secheresse-le-sourcier-appele-la-rescousse-323577>
_______________________________________________________________________________________________________________________
20- LVMH : Bernard Arnault entre « Greta bashing » et « greenwashing », Le Monde, 26/09/19, 11h18
Juliette Garnier  

Le PDG du groupe de luxe LVMH vante le bilan carbone de son groupe, mais, en même temps, déplore le « catastrophisme » de la jeune militante écologique. 
Greta Thunberg déprime Bernard Arnault. Le PDG du groupe LVMH, qui, mercredi 25 septembre, présentait les engagements du groupe de luxe en matière de responsabilité sociale et environnementale (RSE), a sévèrement critiqué la jeune militante écologiste. Le discours que la Suédoise, âgée de 16 ans, a tenu à New York devant l’Assemblée des Nations unies, lundi 23 septembre, lors du sommet exceptionnel consacré au climat, relève, selon M. Arnault, d’« un catastrophisme absolu sur l’évolution du monde et sur tout ce qui est fait » pour lutter contre le réchauffement climatique. Celle qui a blâmé les « paroles creuses » des chefs d’Etat et des dirigeants d’entreprise d’un « Comment osez-vous ? » est une « jeune fille très dynamique », mais elle ne propose « rien », si ce n’est de « critiquer », a fait valoir le patron du groupe de luxe devant la presse, avant de vanter les résultats de sa stratégie de développement durable, cette fois devant les salariés LVMH réunis à son siège social à Paris.
> Lire aussi  Climat : Greta Thunberg et 15 autres jeunes intentent une action juridique contre cinq pays
Le groupe, qui, grâce à Louis Vuitton, Dior et autres Moët & Chandon, a généré 46,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires, assure être en mesure de dépasser les objectifs de développement durable que, en 2013, puis en 2016, il s’était fixés à l’horizon 2020. Il a, notamment, dévoilé avoir d’ores et déjà réduit de 16 % ses émissions de CO2 entre 2013 et 2018, malgré une forte croissance de son activité. Son objectif est d’atteindre un repli de 25 % entre 2013 et 2020. Et ce sans avoir recours à des mesures de compensation.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/09/26/lvmh-bernard-arnault-entre-greta-bashing-et-greenwashing_6013119_3234.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
21- Le Parlement adopte définitivement le projet de loi Energie et Climat, qui décrète "l'urgence climatique", AFP, 26/09/19, 14:00
Véronique Martinache

"Notre maison brûle et nous regardons ailleurs" : le jour de la mort de Jacques Chirac, annoncé en pleine séance au Sénat, le Parlement a définitivement adopté jeudi le projet de loi Energie et Climat qui prévoit d'atteindre la "neutralité carbone" en France à l'horizon 2050.
C'est le sénateur LR Jean-François Husson qui a prononcé ces célèbres mots de l'ex-chef de l'Etat pour lui rendre hommage, le jour de l'adoption d'un texte qui laisse un sentiment d'inachevé à gauche et chez les ONG, au lendemain d'un nouveau rapport alarmant sur le réchauffement.
Objet d'un accord entre députés et sénateurs fin juillet, le texte, qui décrète "l'urgence écologique et climatique", avait obtenu le 11 septembre le dernier aval de l'Assemblée nationale. Il a été approuvé jeudi par les sénateurs LR, centristes, Indépendants et LREM. PS et CRCE à majorité communiste ont voté contre, tandis que le RDSE à majorité radicale s'est partagé entre vote pour et abstention.
Son adoption définitive intervient dans une semaine marquée par le discours accusateur de l'adolescente suédoise Greta Thunberg lundi au sommet de l'Onu à New York, et la publication mercredi d'un rapport du Giec sur les conséquences dévastatrices du réchauffement climatique pour les océans.
Présenté par la ministre Elisabeth Borne comme un "nouveau pilier" de la transition écologique, le projet de loi actualise les objectifs de la politique énergétique de la France, notamment en prévoyant d'atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050, une baisse de 40% de la consommation d'énergies fossiles d'ici à 2030, contre 30% précédemment, et la fermeture des dernières centrales à charbon en 2022. 
Il décale de 2025 à 2035 la réduction à 50% de la part du nucléaire dans la production électrique.
Il pérennise aussi le Haut conseil pour le climat et prévoit un dispositif progressif de rénovation énergétique des logements "passoires thermiques", sujet qui a enflammé les débats dans les deux chambres.
Mais pour Greenpeace France, "cette loi aggrave le risque nucléaire et signe l'incapacité du gouvernement et de sa majorité à prendre les mesures immédiates nécessaires pour rester sous la barre des 1,5°C de réchauffement climatique" par rapport aux niveaux préindustriels.
- "Survie de l'humanité" -
La commission des Affaires économiques du Sénat s'est pour sa part félicitée d'avoir "renforcé les objectifs de la loi en faveur des énergies renouvelables et notamment en matière d'éoliennes en mer, d'hydroélectricité, d'hydrogène et de biomasse". 
Sur le sujet des logements énergivores, qui concernent quelque sept millions de ménages, le texte est revenu à la version de l'Assemblée.
La rénovation de ces logements ne parvient pas à décoller en France alors que le bâtiment représente 45% des consommations d'énergie et 25% des émissions de gaz à effet de serre.
Le programme du candidat Macron prévoyait qu'ils soient "interdit(s) de location à compter de 2025".
Au lieu de privilégier des mesures coercitives d'emblée, gouvernement et majorité ont préféré un dispositif "progressif" en trois temps - "incitation, obligation et en dernier recours sanctions". "Nous avons un objectif : la fin des passoires thermiques en 2028", a affirmé Mme Borne.
Mardi le gouvernement a indiqué qu'à partir de 2020 les travaux de rénovation énergétique des logements pourront être soutenus par une prime d'Etat, et non plus un crédit d'impôt.
Huit cents millions d'euros de crédits budgétaires sont prévus en 2020 pour ce nouveau dispositif, dont seront cependant exclus les 20% de ménages les plus aisés.
"Le point faible du texte, c'est très clairement la rénovation thermique", avait affirmé le sénateur écologiste Ronan Dantec lors de la réunion de la commission mixte paritaire.
"Je serai particulièrement exigeant pour que le gouvernement apporte des réponses à la hauteur lors de la loi de Finances", a mis en garde le rapporteur pour le Sénat Daniel Gremillet (LR).
Fabien Gay (CRCE à majorité communiste) a fustigé "un projet de loi à obsolescence programmée", face aux alertes climatiques qui se multiplient. "Ce qui se joue désormais au niveau de planétaire, c'est la survie de l'humanité", a appuyé le socialiste Roland Courteau, regrettant que l'urgence climatique doive "attendre d'hypothétiques financements".
<https://information.tv5monde.com/info/le-parlement-adopte-definitivement-le-projet-de-loi-energie-et-climat-qui-decrete-l-urgence>
_______________________________________________________________________________________________________________________
22- Pour des spectacles plus propres le chorégraphe Jérôme Bel boude l'avion, AFP, 26/09/19, 15:00
Rana Moussaoui

De la "choré écolo" ? Le Français Jérôme Bel, enfant terrible de la danse contemporaine, boycotte désormais l'avion pour ses tournées ainsi que les spectacles d'artistes peu engagés contre le réchauffement climatique.
A l'heure du phénomène Greta Thunberg, des manifestations de jeunes pour l'environnement et du mouvement "flygskam" (la honte de prendre l'avion en suédois), le chorégraphe expérimental à la carrière internationale fait partie des rares artistes qui affirment bouder ce moyen de transport pour contribuer à la réduction de l'empreinte carbone.
C'est en février, alors qu'il ajustait le chauffage dans son appartement parisien "pour économiser autant d'énergie que possible", que Jérôme Bel réalise qu'au même moment, quatre de ses assistants voyageaient à Hong-Kong et à Lima pour remonter une de ses créations.
"C’est alors que je me dis que je suis un hypocrite, que je me mens à moi-même, que ma vie n'est que du mauvais théâtre", raconte l'artiste de 54 ans à l'AFP.
- "Grève" de spectacles -
Il décide alors que ni lui ni la compagnie ne prendront plus l'avion, semant au départ la panique chez ses collaborateurs. "Cela a changé complètement ma façon de travailler et c'est très stimulant", dit-il.
Ainsi, pour "Isadora Duncan", sa nouvelle création sur la pionnière de la danse moderne (au Centre Pompidou du 3 au 5 octobre), il a travaillé à Paris avec la danseuse française Elisabeth Schwartz. Mais pour la version du spectacle aux Etats-Unis, il répète par téléconférence avec une danseuse basée à New York, Catherine Gallant. 
"Il y aurait donc deux versions de la pièce : une qui tournerait en Europe et une autre dans le nord-est des États-Unis. Toutes deux ne voyageant qu'en train", précise le chorégraphe dont le travail se rapproche plus de la performance. 
Malgré les aléas--problèmes de connexion, coût du transport en train, difficulté de transmettre des pas via Skype--, Bel va encore plus loin et dit ne plus assister à des spectacles de compagnies qui "prennent encore l'avion ou qui ne s'engagent pas assez écologiquement".
"Comme Greta Thunberg, qui a commencé la grève de l'école, je fais la grève des spectacles et des compagnies de danse qui continuent de polluer !", dit-il.
Sa prise de conscience ne date pas de la jeune Suédoise : en 2007, de retour d'une tournée à Melbourne, il lit à bord de l'avion un article sur l'empreinte carbone et décide de ne plus voyager avec toute la compagnie.
- "Pratiques destructrices" -
Aujourd'hui, des chorégraphes à l'étranger reconstituent ses créations à partir des partitions, des vidéos et de répétitions en téléconférence.
"En 2014, une programmatrice d'un important théâtre parisien me parle d'un spectacle sur l'écologie qu'elle a invité. Enthousiasmé, je demande d'où vient cette compagnie. +D'Australie+, me répond-t-elle. A ce moment-là précis, quelque chose se fissure en moi : comment peut-on exprimer quelque chose de façon artistique tout en produisant exactement son contraire ?", souligne-t-il.
En Suède, où le mouvement "flight shame" est important, la salle de concert de Helsinborg, qui invite uniquement des orchestres et des musiciens qui accepteront de voyager en train, est une des rares institutions dans le monde engagées en ce sens. 
Si beaucoup d'artistes sont très engagés pour l'environnement, très peu, comme Bell ou encore la metteure en scène britannique Katie Mitchell, refusent de prendre l'avion.
Pour Jérôme Bel, il est "insupportable" que les chorégraphes notamment de sa génération "signent des pétitions sans produire aucune action". 
L'idée d'un boycott de l'avion reste toutefois complexe aux yeux de nombreux artistes notamment ceux moins connus que Jérôme Bel ou dont la chorégraphie nécessite un plus grand nombre d'interprètes et des mouvements plus détaillés.
"Il faut se méfier des solutions simplistes car je pense que ça serait condamner un certain nombre d'artistes à rester dans leur zone immédiate", a indiqué jeudi Didier Deschamps, le directeur du Théâtre national de Chaillot, en marge d'une conférence de presse à Paris sur un festival de danse franco-britannique.
Evoquant sans le nommer un artiste étranger associé à Chaillot, il a affirmé que ce dernier, interrogé sur la question, avait affirmé : "moi, si je ne prends plus l'avion, je suis mort".
Il a toutefois reconnu la nécessité de limiter les déplacements inutiles et d'éviter d'aller "à l'autre bout du monde" pour organiser un spectacle sur un jour.
<https://information.tv5monde.com/culture/pour-des-spectacles-plus-propres-le-choregraphe-jerome-bel-boude-l-avion-323587>
_______________________________________________________________________________________________________________________
23- Changement climatique : "une course contre la montre" est engagée, selon le prince Harry, AFP, 26/09/19, 16:00

Le prince Harry a estimé jeudi au Botswana qu'une "course contre la montre" était engagée contre le changement climatique et apporté son soutien à la jeune Suédoise Greta Thunberg, symbole international de la conscience écologiste de la jeunesse.
"Menés par Greta, les enfants du monde étaient en grève la semaine passée" pour protester contre le réchauffement climatique, a déclaré le duc de Sussex dans une vidéo postée par la télévision britannique ITV.
Plus de quatre millions de jeunes - et d'adultes - se sont mobilisés le 20 septembre à travers le monde pour un "Friday for Future" mondial, le mouvement de grève des cours lancé il y a un an à peine par la jeune Suédoise.
"Je pense qu'il y a urgence (à protéger la planète). C'est une course contre la montre et nous sommes en train de la perdre", a ajouté Harry, en visite au parc Chobe, dans le nord du Botswana, deuxième étape de sa tournée en Afrique australe.
"Je ne comprends pas que quiconque dans le monde - (..), vous, nous, les enfants, les dirigeants - puisse nier la science", a-t-il lancé, en visant sans les nommer des dirigeants climatosceptiques comme l'Américain Donald Trump.
"Si vous prenez soin de la nature, elle prendra soin de vous", a souligné le duc de Sussex.
Harry a symboliquement planté jeudi au Botswana un baobab, une espèce menacée sur le continent africain. "Il y a un besoin crucial de sécuriser les forêts", a-t-il estimé.
La grande majorité des plus vieux baobabs d'Afrique se meurent depuis une dizaine d'années, selon des chercheurs qui évoquent le dérèglement climatique comme possible cause de cette disparition "d'une ampleur sans précédent".
Au Botswana, Harry, 35 ans, est en terrain connu.
"Je suis venu ici en 1997-1998 après la mort de ma mère (Diana), c'était un endroit pour échapper à tout", a-t-il confié jeudi à la chaîne britannique Sky News.
Le Botswana, réputé pour ses safaris de luxe, est aussi un lieu cher au prince et son épouse Meghan. 
Au tout début de leur relation, les tourtereaux s'y étaient retrouvés et avaient campé sous les étoiles. La bague de fiançailles de Meghan associe d'ailleurs un diamant du Botswana à deux diamants plus petits ayant appartenu à la princesse Diana.
Après le Botswana, Harry doit se rendre jeudi en Angola, puis au Malawi, avant de rentrer en Afrique du Sud où il retrouvera Meghan, restée en Afrique du Sud, et leur fils Archie, 4 mois.
Leur tournée de dix jours en Afrique australe se terminera le 2 octobre à Johannesburg.
<https://information.tv5monde.com/info/changement-climatique-une-course-contre-la-montre-est-engagee-selon-le-prince-harry-323650>
_______________________________________________________________________________________________________________________
24- « Vous avez volé mon enfance » : la phrase de Greta Thunberg remise dans son contexte, Blog Les Décodeurs, 26/09/19, 17h26
Les Décodeurs

« La petite phrase » - Une partie du discours de la militante écologiste a été détournée sur les réseaux sociaux, sans prendre en compte l’intégralité de l’intervention. 
Une « petite phrase » se retient vite, se détourne, se propage de réseau en réseau et se retourne contre la personne qui en est à l’origine. Parfois à tort, car les propos réellement tenus sont beaucoup moins caricaturaux. Le but de ce format est de rendre compte, factuellement, du contexte dans lequel ils ont été prononcés.
La « petite phrase » : 
Le discours de Greta Thunberg à l’Organisation des Nations unies (ONU), lundi 23 septembre, a été largement commenté : vigoureux et courageux pour les uns ; inutilement catastrophiste pour ses détracteurs. Parmi les innombrables choses reprochées à la jeune Suédoise, figure en bonne place cette « petite phrase » :
« Comment osez-vous ? Vous avez volé mes rêves et mon enfance. »
> Lire aussi  Greta Thunberg à l’ONU devant les dirigeants de la planète : « Comment osez-vous regarder ailleurs ? »
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/09/26/vous-avez-vole-mon-enfance-la-phrase-de-greta-thunberg-remise-dans-son-contexte_6013188_4355770.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
25- Inaction climatique : pourquoi Greta Thunberg attaque-t-elle la France, et non la Chine ou les Etats-Unis ?, Blog Les Décodeurs, 26/09/19, 17h54
Les Décodeurs

La plainte déposée par la jeune Suédoise et quinze autres enfants contre plusieurs pays est critiquée de toutes parts. Or cette action juridique ne peut viser que quelques pays. 
Greta Thunberg et quinze enfants du monde entier ont déposé plainte lundi 23 septembre, auprès du comité des droits de l’enfant des Nations unies. Les jeunes militants ont attaqué cinq pays pollueurs (la France, l’Allemagne, le Brésil, l’Argentine et la Turquie) pour protester contre le manque d’engagement des gouvernements face à la crise climatique.
Cette action juridique, intentée en marge du sommet sur le climat de l’Organisation des Nations unies (ONU), vise à demander aux Etats membres de « prendre des mesures pour protéger les enfants des effets dévastateurs du changement climatique ». Mais cette plainte, portée par la très médiatique Greta Thunberg, a été vivement critiquée, notamment sur le choix d’attaquer la France, et non les Etats-Unis, la Chine ou les pays producteurs de pétrole.
Ce qu’ils ont dit : 
Parmi la flopée de réactions virulentes, on peut citer sur Twitter ce message d’un journaliste qui a qualifié cette action de « clownerie » :
« Donc l’Allemagne (40 % d’énergies renouvelables) et la France (deuxième pays le moins émetteur de CO2 en Europe) sont poursuivis par Greta Thunberg, mais ni la Chine (28 % émissions mondiales) ni les Etats-Unis (15 % des émissions). » 
La « Team Progressistes », un compte Twitter qui soutient le gouvernement, a pour sa part estimé que Greta Thunberg « a montré les limites de sa démarche » :
« Attaquer la France un des pays les moins émetteurs de gaz à effet de serre en Europe et ne pas le faire contre les Etats-Unis, la Chine ou l’Inde (premiers pollueurs mondiaux) est un non-sens total. »
A la télévision, l’éditorialiste de BFMTV Christophe Barbier s’est interrogé sur « un deux poids, deux mesures géopolitique qui est un peu louche » : « Pourquoi ne va-t-elle pas manifester en Chine où on pollue beaucoup ? Que fait-elle réellement contre les Etats-Unis, à part échanger un regard noir avec Donald Trump ? » Son collègue, Eric Brunet, s’est demandé si « elle a choisi la bonne cible en attaquant devant les tribunaux des pays comme l’Allemagne, la France qui ne sont pas sur les questions énergétiques dans le rouge comme la Chine ».
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/09/26/inaction-climatique-pourquoi-greta-thunberg-attaque-la-france-mais-pas-la-chine-ou-les-etats-unis_6013194_4355770.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
26- "Notre maison brûle", la phrase de Chirac symbole de l'urgence écologique, AFP, 26/09/19, 20:00
Stéphane Orjollet

"Notre maison brûle et nous regardons ailleurs". La célèbre phrase de Jacques Chirac est devenue une des plus citées de l'ancien président, métaphore mille fois répétée de l'urgence écologique, mais elle ne se trouvait pas dans la version originale du discours.
Au début, il y a le hasard : le physicien et historien de l'écologie Jean-Paul Deléage va voir Jérôme Monod, proche conseiller et ami de Jacques Chirac à l'Elysée, pour tout autre chose, quelque temps avant le sommet de la Terre à Johannesburg.
"De fil en aiguille on m'a donné à lire le texte qu'un conseiller avait écrit pour le discours de M. Chirac", a-t-il raconté jeudi à l'AFP. "C'était un discours très bien d'ailleurs, mais j'ai dit : il serait peut-être possible de rajouter une phrase dont les gens se souviennent".
Le 2 septembre 2002, à Johannesburg où il s'est rendu flanqué notamment de Nicolas Hulot, le président français récemment réélu attaque son discours par sa fameuse mise en garde, devant un parterre de chefs d'Etat, au premier rang desquels Nelson Mandela.
"On avait rajouté cette formule-là, mais je ne savais pas s'il allait la garder", a déclaré jeudi Nicolas Hulot à BFMTV. "Et je me revois au sommet, un peu penaud, parce que je me demandais quand même ce que je faisais là, au fond de cette immense salle".
- "Un point de départ" -
"Quand j'ai entendu ces mots prononcés, quand j'ai vu combien ils touchaient au plus sensible de chacune et de chacun d'entre nous, je savais que c'était un point de départ, un point de référence, et l'histoire nous l'a montré", a ajouté l'ancien ministre de la Transition écologique d'Emmanuel Macron, qui avait refusé ce ministère sous Jacques Chirac.
Jean-Paul Deléage, qui dirige la revue Ecologie et Politique, balaie en revanche la "légende" qui veut que la phrase ait été inspirée par un tube des années 1980, "Beds are burning", du groupe australien Midnight Oil, dont le leader Peter Garett, militant écolo et pour le désarmement nucléaire, finit par se lancer en politique, devenant ministre de l'Environnement. "Je n'ai jamais entendu parler de ce groupe".
La phrase a en tout cas fait florès. Encore tout récemment, annonçant sa volonté de mettre les feux de forêt en Amazonie sur la table lors du sommet du G7 de Biarritz, Emmanuel Macron tweetait : "Notre maison brûle. Littéralement. L'Amazonie, le poumon de notre planète qui produit 20% de notre oxygène, est en feu".
Et dans le flot d'hommages à l'ex-président décédé jeudi, elle est régulièrement revenue, comme dans les tweets de Barbara Pompili, ex-secrétaire d'Etat à la biodiversité et présidente de la commission développement durable de l'Assemblée, l'eurodéputée LREM Nathalie Loiseau, le député et proche de Nicolas Hulot Matthieu Orphelin, la ministre Annick Girardin, ou l'ex-ministre de l'environnement Delphine Batho. 
Un photomontage a même affublé Jacques Chirac des couettes de la jeune militante suédoise Greta Thunberg.
Si l'ancien président peut être crédité d'un éveil des consciences, son bilan environnemental est contrasté. Fervent défenseur du nucléaire, civil comme militaire, il avait déclenché une tempête internationale en relançant juste après son arrivée à l'Elysée en 1995 les essais nucléaires français dans le Pacifique.
Mais c'est aussi sous son impulsion qu'a été élaborée la Charte de l’environnement, inscrite en 2005 dans la Constitution française.
<https://information.tv5monde.com/info/notre-maison-brule-la-phrase-de-chirac-symbole-de-l-urgence-ecologique-323691>
Sur le même sujet :
> "Notre maison brûle" : retour sur le discours choc de Jacques Chirac en 2002 <https://www.franceinter.fr/politique/notre-maison-brule-retour-sur-le-discours-choc-de-jacques-chirac-en-2002>, France Inter, 26/09/19, 14h00
> Entretien avec Jean-Paul Deléage. Jacques Chirac : l’histoire de sa phrase culte « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » <https://reporterre.net/Jacques-Chirac-l-histoire-de-sa-phrase-culte-Notre-maison-brule-et-nous-regardons-ailleurs>, Reporterre, 26/09/19
> Jacques Chirac : quel a été l'impact de son discours "Notre maison brûle" ? <https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/jacques-chirac-quel-a-ete-l-impact-de-son-discours-notre-maison-brule-7798370615>, RTL, C’est notre planète, 27/09/19, 06:08
_______________________________________________________________________________________________________________________
27- Canada : Trudeau à la marche sur le climat à Montréal avec Greta Thunberg, AFP, 26/09/19, 23:00

Le Premier ministre canadien sortant Justin Trudeau a annoncé jeudi sa participation à une grande marche pour le climat vendredi à Montréal en présence de la jeune militante suédoise Greta Thunberg.
"Il y a une extraordinaire mobilisation des jeunes partout dans le monde et au Canada en faveur d'actions réelles contre le changement climatique", a dit à la presse M. Trudeau lors d'une étape de campagne en Ontario.
"J'ai hâte de marcher demain avec des milliers de Canadiens à Montréal (...) pour défendre l'environnement", a ajouté le chef libéral, qui a fait de la défense de l'environnement l'un des axes de sa campagne. M. Trudeau brigue un second mandat aux législatives canadiennes du 21 octobre.
Malgré des ambitions écologistes affichées, le Premier ministre sortant a été vivement critiqué pour avoir nationalisé l'oléoduc Trans Mountain, qui achemine le pétrole des sables bitumineux de l'Alberta aux côtes de la Colombie-Britannique, au grand dam des associations de défense de l'environnement et de certaines communautés autochtones.
Les chefs de plusieurs partis politiques canadiens ont aussi confirmé leur participation à la manifestation de vendredi, à l'exception du conservateur Andrew Scheer, principal rival de M. Trudeau.
Plusieurs centaines de milliers de personnes sont attendues dans les rues du centre-ville de Montréal lors de cette "grève pour le climat" organisée sur toute la planète.
En mars, près de 150.000 personnes, selon les organisateurs, avaient déferlé dans la métropole à l'appel d'organisations incitant les étudiants à faire grève et descendre dans les rues pour réclamer à leurs dirigeants une meilleure protection de l'environnement.
Greta Thunberg, égérie de ce mouvement mondial de protestation contre l'inaction politique face aux changements climatiques, marchera avec les Montréalais et devrait prendre la parole en milieu d'après-midi devant l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), entité onusienne basée au coeur de la ville québécoise, selon une porte-parole de la militante.
Cette organisation internationale a fait de la limitation de l'empreinte carbone du secteur aérien l'un des sujets centraux de l'assemblée triennale de ses 193 Etats membres, qui se tient jusqu'au 4 octobre.
La jeune militante suédoise, qui a traversé l'océan en voilier pour éviter de prendre l'avion afin de se rendre à l'Assemblée générale de l'ONU, devrait rejoindre Montréal en voiture électrique, selon un de ses porte-paroles.
Elle devrait participer à une conférence de presse dans la matinée. Le coup d'envoi de la manifestation est prévu vers 12h00 (16h00 GMT). 
Les écoles, les lycées et la plupart des universités de Montréal ont annoncé la levée des cours pour la journée, tandis que la mairie de la métropole québécoise invitait ses employés à prendre une journée de congé pour participer à la marche.
Vendredi dernier, alors que la jeune militante suédoise était à New York, quatre millions de personnes s'étaient mobilisées dans 160 pays pour implorer les dirigeants mondiaux d'agir sur le climat, selon les organisateurs de ce mouvement sans chef "Fridays for Future".
<https://information.tv5monde.com/info/canada-trudeau-la-marche-sur-le-climat-montreal-avec-greta-thunberg-323707>
_______________________________________________________________________________________________________________________
28- Tribune. « La loi énergie-climat manque terriblement d’ambitions », Le Monde, 27/09/19, 06h00 
Par Gérald Maradan, Cofondateur et directeur général d’EcoAct, société de conseil

Gérald Maradan, consultant expert de la réduction des émissions de CO2, regrette dans une tribune au « Monde » que la loi énergie-climat, adoptée le 26 septembre, exclut de la boîte à outils le mécanisme de crédits internationaux de compensation carbone, un outil efficace et fondamental dans l’arsenal des entreprises et des territoires pour atteindre la neutralité carbone.
Tribune. La loi énergie-climat, adoptée par le Parlement le 26 septembre, a pour objectif de « répondre à l’urgence écologique et climatique ». Pourtant, elle manque terriblement d’ambitions et n’aura qu’un impact limité face à l’évolution dramatique du dérèglement climatique et de l’effondrement en cours de la biodiversité.
> Lire aussi  Un rapport propose de redonner vie à la taxe carbone, outil fiscal controversé
Certes, ce texte va dans le bon sens. Initialement une « petite loi » visant à reculer à 2035 l’équilibrage entre énergies renouvelables et énergie nucléaire et à ancrer dans la législation l’objectif de neutralité carbone, elle s’est au fil du temps étoffée pour embrasser la transition énergétique dans sa globalité.
> Lire aussi  Christian Gollier : « Nous ne nous désintoxiquerons pas des énergies fossiles sans en augmenter le prix »
Mais le résultat reste décevant et brouillon. Tout y passe : budget vert, hydrogène, charbon, nucléaire, neutralité carbone, passoires thermiques, finance verte. Les objectifs chiffrés concernent principalement des échéances lointaines et peu engageantes, qui ne remettent même pas la France sur la trajectoire de l’accord de Paris. Elle ne propose pas non plus de vision globale, de cohérence et de solutions concrètes.
Contradiction et erreur majeure
Pour rappel, le rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C appelle à une « transition rapide et de grande ampleur » et à des « transformations sans précédent »…
L’un des manques les plus regrettables du texte est la manière dont il aborde la question de la neutralité carbone.
Certes, la loi inscrit l’objectif de neutralité carbone en 2050, et reprend les termes de l’accord de Paris (article 4) sur le périmètre France. Elle fait également passer la réduction des gaz à effet de serre d’un facteur quatre à un facteur supérieur à six comparé à 1990. Pourtant, en contradiction avec l’article 6 de l’accord de Paris, il est précisé que la France n’aura pas recours aux crédits internationaux de compensation carbone. C’est une erreur majeure, car l’impératif de solidarité climatique est nécessaire à l’atteinte des objectifs internationaux.
> Lire aussi  Une politique climatique « fondée sur un prix universel du carbone »
Comme le précise le rapport du GIEC, la coopération internationale par le partage de l’effort de financement des projets de réductions et de séquestrations d’émissions les moins coûteuses en priorité permet d’atteindre plus rapidement et à un coût plus faible l’objectif de l’Accord de Paris. De plus, ces mécanismes contribuent à la paix dans le monde et à la solidarité internationale. Dans un texte présenté en juin 2019 au Conseil des droits de l’homme à Genève, l’ONU dénonçait d’ailleurs le risque d’« apartheid climatique », avec d’un côté les riches qui peuvent mieux s’adapter, et de l’autre les pauvres qui endurent le pire.
Suède, Norvège, Nouvelle-Zélande
La question des crédits carbone divise, car certains estiment qu’ils donneraient bonne conscience aux grands pollueurs : « Certes mes usines fonctionnent au charbon, mais, regardez, je plante des arbres au Brésil ! ». Il s’agit en fait d’une mauvaise interprétation du mécanisme de compensation, qui implique une solidarité nord-sud bien encadrée. De fait, la compensation carbone est un outil efficace et fondamental dans l’arsenal des entreprises et des territoires pour atteindre la neutralité carbone, justement parce qu’il s’intègre dans une stratégie qui comprend en même temps la réduction drastique des émissions et la séquestration (les « puits de carbone »).
Les demandes de recours à ce mécanisme émanent d’ailleurs des pays en développement afin de pouvoir bénéficier de technologies, d’expertises et de financements pas toujours disponibles sur place. Les molécules de CO2 se moquent des frontières. Que proposons-nous pour aider les pays dont les émissions explosent ? La loi doit laisser une place à la solidarité internationale en n’interdisant pas l’utilisation des mécanismes de compensation carbone.
Oubliant la dimension universelle de la question climatique, cette disposition démontre une vision étriquée de l’action contre le changement climatique. D’autres pays, comme la Suède, la Norvège ou la Nouvelle-Zélande, utilisent des crédits internationaux dans leurs politiques de neutralité carbone. Il faut abandonner ce symbole d’une France repliée sur ses propres objectifs.
§ EcoAct conseille les entreprises et les territoires dans l’atteinte de leurs objectifs climatiques.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/09/27/la-loi-energie-climat-manque-terriblement-d-ambitions_6013232_3232.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
29- Tribune. Une politique climatique « fondée sur un prix universel du carbone », Le Monde, 27/09/19, 06h00 
Par Christian Gollier, Economiste à l’Ecole d’économie de Toulouse

Face au réchauffement, politiques et citoyens ne semblent plus savoir quoi faire. Pour remplacer l’énergie fossile par une énergie renouvelable plus coûteuse, le prix du carbone doit devenir la base de la redistribution fiscale et des taxes aux frontières, suggère dans une tribune au « Monde » l’économiste Christian Gollier
Tribune. La tension climatique est montée de plusieurs crans ces derniers jours, mais la cause n’a guère progressé. Au contraire, partout dans le monde, les insultes fusent, les actions violentes prennent de l’ampleur, la jeunesse se révolte, et les politiques se perdent dans des tentatives désespérées de démontrer leurs bonnes intentions, pourtant parfois bien réelles.
C’est dans le creuset de ces frustrations collectives que les mutations sociétales les plus fulgurantes se produisent parfois. Pour le meilleur et pour le pire. Greta Thunberg a parfaitement raison de mettre en cause notre responsabilité envers les générations futures. La plupart d’entre nous sommes conscients que quelque chose doit être fait. Mais nous n’avons aucune idée de comment il faudrait s’y prendre, tant au niveau individuel qu’au niveau collectif.
> Lire aussi  « La politique fiscale sur l’énergie ne joue en rien le rôle d’incitation à la transition qu’elle pourrait avoir »
Certains voudraient interdire les vols intérieur en France, tandis que d’autres en appellent aux banques centrales pour imprimer la monnaie nécessaires au financement de la transition écologique. Certains rêvent du Grand Soir imposant une décroissance généralisée de la consommation par la force, en s’attaquant bien sûr d’abord aux plus riches. D’autres rêvent d’une révolution de velours où le monde de la finance et les grandes entreprises décideraient unilatéralement de faire passer le bien de l’humanité avant leur intérêt privé.
Croyance en cette une utopie verte
Mêmes ceux-là ne savent pas trop comment modifier les stratégies entrepreneuriales et les allocations de portefeuille pour faire le bien, laissant le concept de « finance verte » dans une nébuleuse pleine d’ambigüités. Enfin, les tenants d’un repli nationaliste et protectionniste agitent l’idée de guerres commerciales dures contre les pays qui se moquent de l’avenir de la planète.
Tous en appellent aux gouvernements pour faire quelque chose. Mais quoi ? Dans un monde où les électeurs pensent très majoritairement qu’une transition heureuse est possible, sans réduction du pouvoir d’achat et avec création d’une myriade d’emplois bien rémunérés, comment le politique peut-il construire un consensus démocratique autour d’un projet de remplacement d’une énergie (fossile) qui a fait notre prospérité depuis deux siècles par une énergie (renouvelable) plus coûteuse et bien plus compliquée à utiliser ?
> Lire aussi  « Il faut intégrer le coût environnemental au commerce des marchandises »
Car le refus de la taxe carbone par plus des deux-tiers de la population française cache mal la croyance en cette utopie verte - à moins que ce ne soit plus vulgairement l’expression d’un sentiment d’irresponsabilité individuelle. Hors, nous sommes chacun responsable de nos émissions et de celles qui ont été nécessaires pour produire les biens que nous décidons de consommer. Au niveau des négociations internationales, chacun se renvoie la balle, le président américain Donald Trump refusant de bouger tant que les Chinois ne seront pas plus ambitieux, et les pays en développement attendant un soutien financier qui a peu de chance de se matérialiser au niveau souhaité.
Simple application du principe pollueur-payeur
Dans cette foire d’empoigne généralisée, les économistes sont nombreux à recommander une politique climatique ambitieuse, transparente, non manipulable par les lobbies, et moins attentatoire au pouvoir d’achat pour un objectif climatique donné. Récemment, et chacun de leur côté, l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), la Cour des comptes en France, l’Association européenne des économistes de l’environnement (EAERE) et une pétition américaine regroupant notamment vingt sept lauréats du prix Nobel d’économie, ont tous soutenu une politique climatique fondée sur un prix universel du carbone au sein d’une alliance climatique regroupant à court terme les régions du monde voulant aller de l’avant sur le sujet.
> Lire aussi  Un rapport propose de redonner vie à la taxe carbone, outil fiscal controversé
Pour lutter contre les effets négatifs de ce système en termes d’égalité, une partie des revenus de ce prix du carbone pourrait être redistribuée aux ménages les plus modestes. Pour contrer les fuites de carbone et le dumping environnemental des autres pays, et pour inciter les récalcitrants à intégrer l’alliance, celle-ci imposerait des droits de douane à ses frontières externes à la hauteur du contenu carbone de ses importations. Si, en plus, ce prix du carbone reflétait les dommages climatiques engendrés par les émissions de CO2, cette politique ne serait qu’une simple application du principe pollueur-payeur.
Imposons une valeur à ce qui nous est cher
Bien d’autres politiques sont possibles, et plusieurs sont utilisées en France et en Europe : subventions directes aux secteurs verts, bonus-malus écologiques, normes environnementales, soutien à la recherche, prix de rachat de l’électricité éolienne et photovoltaïque, et bien d’autres encore. Mais ces politiques sont illisibles, incompréhensibles et coûteuses, même si le contribuable et le consommateur ne s’en rendent généralement pas compte. Elles passent rarement le test de la comparaison des coûts et des avantages sociétaux.
> Lire aussi  Guy Sorman, le temps de l’autocritique
En choisissant une politique fondée sur un prix universel du carbone, sans aucune exemption, on réalignerait les millions d’intérêts privés sur l’intérêt général, et on redonnerait du sens et de la rationalité à notre ambition collective et à nos responsabilités envers les générations futures. En un mot, imposons une valeur à ce qui nous est cher.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/09/27/une-politique-climatique-fondee-sur-un-prix-universel-du-carbone_6013229_3232.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
Une publication
30- Online. Special Report on the Ocean and Cryosphere in a Changing Climate, IPCC, 25/09/19

The IPCC approved and accepted Special Report on the Ocean and Cryosphere in a Changing Climate at its 51st Session held on 20 – 23 September 2019. The approved Summary for Policymakers (SPM) was presented at a press conference on 25 September 2019.
• Download page
Additional materials
• Press Release (English, French, Chinese, Arabic, Russian, Spanish)
• Headline Statements
• Factsheet
• Recording of press conference on Youtube and Facebook
• List of authors
<https://www.ipcc.ch/srocc/home/>
_______________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
Si l’archivage récemment mis en place ne cous convient pas, pensez à conserver les articles qui vous concernent ou vous intéressent particulièrement.
Sur le fond et en complément de notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> & Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>, il s’agit là d’une modeste contribution à une meilleure compréhension du monde par l’éducation à la complexité.
Quant à la forme, elle se veut sans prétention et n'y associe aucune pièce jointe pour éviter de saturer votre boîte mail.
Pour agrandir la taille des caractères
A l’aide du clavier : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et appuyez sur la touche + autant de fois que vous le souhaitez jusqu’à ce que vous soyez en mesure de lire correctement.
A l’aide de la souris : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et tournez la molette de votre souris vers le bas pour agrandir. Cela fonctionne avec la plupart des navigateurs.
Merci pour votre indulgence.
NB : – Si vous êtes équipé(e) d’un antispam, n’oubliez pas de le formater pour vous permettre de recevoir la présente revue de presse.
- En pied de page de chaque message vous trouverez une adresse url qui vous permet :
• De vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner à votre gré ;
• D’accéder à un archivage.
- Pour entrer en liaison avec le gestionnaire de cette liste, adresser votre mail à : <f.demonclin(at)fnh.org <http://fnh.org/>>
- Economisez de l'énergie, du papier et de l'encre, n'imprimez ce message que si nécessaire.
_______________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)...
NOS APPELS 
– Let’s Bio ! Ensemble pour des cantines bios et locales <https://www.letsbio.org/> pour bien nourrir nos enfants.
– Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
NOS CAMPAGNES 
– 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/> pour participer à l'émergence d'un modèle énergétique plus propre et durable
– Mon Restau’Responsable® <https://www.youtube.com/watch?list=PLh--7obE3XQ5hw0hyacAsOc7PLMneP7-N&v=Eo7AZvPE_MA> pour guider les professionnels de la restauration collective et valoriser leurs bonnes pratiques.
– J’agis pour la nature <http://www.jagispourlanature.org/> pour participer à des activités utiles et ludiques en pleine nature, près de chez vous.
NOS VIDÉOS PÉDAGOGIQUES 
– Sur notre chaîne You Tube <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>, retrouvez toutes nos vidéos.  
NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
_______________________________________________________________________________________________________________________

-------------- section suivante --------------
Une pièce jointe HTML a été nettoyée...
URL: <http://mailing.fondation-nature-homme.org/pipermail/revue-presse/attachments/20190927/a3e37112/attachment.html>


Plus d'informations sur la liste de diffusion revue-presse