[revue-presse-FNH] Grande revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 1 publication (lundi 20 avril)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 20 Avr 08:05:32 CEST 2020


Bonjour à tous,

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1- Coronavirus. Des ballons solidaires made in Nantes vendus au profit des hôpitaux <https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/coronavirus-des-ballons-solidaires-made-nantes-vendus-au-profit-des-hopitaux-6803127>, Ouest-France, 08/04/20, 13h10
2- «C'est qui le patron ?!» reverse ses bénéfices <https://www.strategies.fr/actualites/marques/4043254W/-c-est-qui-le-patron-reverse-ses-benefices.html>, Stratégies avec AFP, 08/04/29
3- Coronavirus : les Français font des relocalisations la priorité de l'après-crise <https://www.lesechos.fr/politique-societe/politique/coronavirus-les-francais-font-des-relocalisations-la-priorite-de-lapres-crise-1194424#utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=nl_lec_18h-20200413>, Les Echos, 13/04/20, 15h25
4- Bruno Latour, Nicolas Hulot, François Ruffin : comment le covid-19 peut relancer la mutation écologique <http://www.lavie.fr/actualite/ecologie/bruno-latour-nicolas-hulot-francois-ruffin-comment-le-covid-19-peut-relancer-la-mutation-ecologique-14-04-2020-105490_8.php>, La Vie, 14/04/20, 12h08 
5- Tribune. « La crise du Covid-19 requiert une solidarité mondiale sans précédent » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/14/la-crise-du-covid-19-requiert-une-solidarite-mondiale-sans-precedent_6036561_3232.html>, Le Monde, 14/04/20, 14h34
6- Coronavirus : « Soyons résolument inventifs, créatifs, disruptifs » <https://www.lepoint.fr/postillon/il-nous-faudra-des-milliers-d-idees-disruptives-pour-reparer-le-monde-14-04-2020-2371383_3961.php>, Le Point, Le Postillon, 14/04/20, 15:00 
7- Coronavirus : le FMI prédit une récession mondiale historique, avec un recul de la croissance estimé à 3% en 2020 <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/04/14/coronavirus-le-fmi-predit-une-recession-mondiale-historique-avec-un-recul-de-la-croissance-estime-a-3-en-2020_6036559_3234.html>, Le Monde, 14/04/20, 15h30
8- Chat. Cyril Dion : « Ce qui nous arrive pourrait se produire avec la crise climatique et écologique » <https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2020/04/14/cyril-dion-ce-qui-nous-arrive-pourrait-se-produire-avec-la-crise-climatique-et-ecologique_6036592_4497916.html>, Le Monde, 14/04/20, 19h40
9- Décès de Robert Poujade, premier ministre de l'Environnement <https://information.tv5monde.com/info/deces-de-robert-poujade-premier-ministre-de-l-environnement-355430>, AFP, 14/04/20, 21:00
10- Manifeste. Propositions pour un retour sur Terre <https://kaizen-magazine.com/article/propositions-pour-un-retour-sur-terre/>, Kaizen, 15/04/20
11- Quelles leçons philosophiques tirer de la crise sanitaire ? <https://theconversation.com/quelles-lecons-philosophiques-tirer-de-la-crise-sanitaire-135903>, The Conversation, 16/04/20, 19:16
12- Tribune. Vive le Grenelle de l’« après », mais pas dans n’importe quelles conditions ! <https://www.nouvelobs.com/politique/20200417.OBS27647/tribune-vive-le-grenelle-de-l-apres-mais-pas-dans-n-importe-quelles-conditions.html>, L’Obs, 17/04/20, 11h00
13- Tribune. Pour un nouveau modèle économique durable <https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/pour-un-nouveau-modele-economique-durable-845412.html>, La Tribune, 17/04/20, 11:26  
14- Récit. « Jamais on n’avait vu un tel engagement » : le confinement provoque un élan de solidarité <https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/04/17/jamais-on-n-avait-vu-un-tel-engagement-le-confinement-provoque-un-elan-de-solidarite_6036862_3224.html>, Le Monde, 17/04/20, 11h37
15- Tribune. Après le coronavirus : « Vers la société du commun » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/17/apres-le-coronavirus-vers-la-societe-du-commun_6036906_3232.html>, Le Monde, 17/04/20, 12h09 
16- Interview. Pascal Canfin : "Le gouvernement doit exiger d'Air France la signature d'un contrat de transition écologique" <https://www.lejdd.fr/Politique/pascal-canfin-le-gouvernement-et-air-france-doivent-signer-un-contrat-de-transition-ecologique-3962555>, Le JDD, 17/04/20, 13h02
17- L'Etat fera-t-il un chèque de 20 milliards aux entreprises polluantes sans contreparties ? <https://www.liberation.fr/france/2020/04/17/l-etat-fera-t-il-un-cheque-de-20-milliards-aux-entreprises-polluantes-sans-contreparties_1785560>, Libération, 17/04/20, 18:54
18- Les 20 milliards d’euros d’aides aux entreprises stratégiques, impensables sans engagements environnementaux <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/les-20-milliards-d-euros-d-aides-aux-entreprises-strategiques-sans-engagements-environnementaux-passent-mal-148455.html>, Novethic, 17/04/20
19- Projet de Loi de Finances rectificative <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/cp_plfr_17042020_0.pdf>, Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme, communiqué du 17/04/20
20- Elisabeth Borne veut rassurer sur la transition écologique après le Covid-19 <https://www.euractiv.fr/section/climat/news/elisabeth-borne-veut-rassurer-sur-la-transition-ecologique-apres-le-covid-19/>, EurActiv, 17/04/20
Une publication
21- En ligne. Série « Libérer les imaginaires » <http://www.imagine-magazine.com/lire/>, Imagine demain le monde, épisodes 13, 14 & 15, 17/04/20

Bien à vous,
Florence

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INITIATIVES DU JOUR : Le confinement provoque un élan multiforme d’engagements solidaires. (cf. item 1, 2 & 14)
PROBLÉMATIQUE DU JOUR : Peut-on accorder 20 milliards d’euros d’aides aux entreprises dites stratégiques, grandes émettrices de gaz à effet de serre, sans exiger en contrepartie, des engagements environnementaux ? (cf. item 15, 16, 17, suite, 18 & 19)
CITATIONS DU JOUR : — "Nous devrons redécouvrir les bienfaits de la lenteur. Une lenteur moderne, productive, inspirante." Jean-Marie Dru, chairman de TBWA Worldwide et père du concept de disruption (cf. item 6)
— "Le grand paradoxe c'est que l'aérien paie très peu de taxes mais va être un très grand consommateur de dépenses publiques. On n'a pas le droit de se tromper, de reproduire l'erreur de 2009 et de perdre dix ans de plus sur le climat." Pascal Canfin, député européen Renew Europe, président de la commission Environnement du Parlement européen (cf. item 16)
— "Dans le Projet de Loi de Finances rectificative, l’absence de contreparties écologiques ferait courir un risque économique et financier majeur à notre société, et pas seulement au climat !", Alain Grandjean, économiste et président de la FNH (cf. item 19)
RÉFLEXIONS DU JOUR : Le jour d’après suscite de nombreuses leçons, prises de positions, réflexions ou propositions qui ne pourront rester lettres mortes. (cf. item 3, 4, 5, 6, 8, 10, 12, 13, 14 & 15)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
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> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Coronavirus. Des ballons solidaires made in Nantes vendus au profit des hôpitaux, Ouest-France, 08/04/20, 13h10
Stéphanie Lambert

« Gagnons ensemble le match contre le coronavirus Covid-19 » : c’est le souhait commun du chef d’entreprise de Rebond, des artistes du collectif The Feebles et Blackmeal, tous bénévoles pour les ballons solidaires.
C’est l’histoire d’une rencontre entre trois Nantais. L’un – l’entreprise Rebond – sait fabriquer des ballons. L’autre – le collectif d’artistes The Feebles – crée des graphismes. Le dernier – studio Blackmeal – réalise des contenus vidéos. Tous les trois ont eu cette envie commune : mettre leurs savoir-faire complémentaires au service de la lutte contre le coronavirus Covid-19.
Oui, mais comment ? L’idée est venue de Simon Mutschler, fondateur chez Rebond. C’était lui déjà, le ballon historique éco-responsable vendu à l’automne dernier, retraçant les grandes heures du football-club de Nantes (FC Nantes), dessiné par le Nantais Jo’.
>> Suite à lire à :
<https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/coronavirus-des-ballons-solidaires-made-nantes-vendus-au-profit-des-hopitaux-6803127>
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2- «C'est qui le patron ?!» reverse ses bénéfices, Stratégies avec AFP, 08/04/29
MCR avec AFP

Nicolas Chabanne, fondateur de la marque alimentaire «C'est qui le patron ?!» se mobilise et créé un fonds composé de ses rentrées exceptionnelles à destination des petits commerces.
C'est qui le patron ?!, marque de produits alimentaires élaborée par des consommateurs, va partager les rentrées exceptionnelles liées aux achats massifs de la population pendant la crise du coronavirus, et appelle les grands noms de l'agro-alimentaire à en faire autant. Le coronavirus a eu un effet phénoménal sur les ventes de la marque, avec «+380% pour les pâtes, +70% pour les oeufs, +40% pour le lait», a expliqué son créateur Nicolas Chabanne, sur RTL mardi 7 avril. Les sociétaires de la marque ont décidé de ne pas garder l'argent supplémentaire gagné avec ces ventes, et de créer un fonds qui va aider des indépendants et des petits commerçants à passer la crise du coronavirus, et également «aider des infirmières à prendre une semaine de vacances lorsque la crise sera passée», selon Nicolas Chabanne.
>> Suite à lire à :
<https://www.strategies.fr/actualites/marques/4043254W/-c-est-qui-le-patron-reverse-ses-benefices.html>
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3- Coronavirus : les Français font des relocalisations la priorité de l'après-crise, Les Echos, 13/04/20, 15h25
Pierre-Alain Furbury

Selon le sondage Odoxa-Comfluence pour « Les Echos » et Radio Classique, les Français ne veulent pas que l'après-coronavirus ressemble à l'avant. Ils se disent prêts à une hausse des prix en contrepartie de la relocalisation des productions essentielles et d'une poussée du « made in France ».
Emmanuel Macron a promis, dès la mi-mars , des « décisions de rupture » une fois gagnée la « guerre » sanitaire contre le coronavirus. Notamment pour « reprendre le contrôle » sur la mondialisation et construire une France et une Europe « souveraines ». « Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner, notre cadre de vie à d'autres, est une folie », a-t-il souligné. Cette inflexion, les Français la réclament en tout cas massivement, selon le sondage Odoxa (1) réalisé pour « Les Echos » et Radio Classique, en partenariat avec la société de conseils Comfluence.
Les attentes sont quasi unanimes. A l'issue de cette crise, plus de neuf personnes interrogées sur dix veulent que l'exécutif garantisse « l'autonomie agricole de la France » (93 %), pousse « la relocalisation des entreprises industrielles » (92 %) et « favorise la recherche et la production des laboratoires pharmaceutiques français et étrangers dans notre pays » (91 %).
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.lesechos.fr/politique-societe/politique/coronavirus-les-francais-font-des-relocalisations-la-priorite-de-lapres-crise-1194424#utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=nl_lec_18h-20200413>
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4- Bruno Latour, Nicolas Hulot, François Ruffin : comment le covid-19 peut relancer la mutation écologique, La Vie, 14/04/20, 12h08 
Olivier Nouaillas

Alors que l’économie mondiale est quasiment à l’arrêt suite à l'épidémie du coronavirus, de nombreuses voix s’élèvent pour remettre en question mondialisation effrénée et modèles à l’ancienne.
« À la demande de bon sens : “Relançons le plus rapidement possible la production”, il faut répondre par un cri : “Surtout pas !” La dernière des choses à faire serait de reprendre à l’identique tout ce que nous faisions avant. » Ce cri du cœur, publié le 30 mars dans la revue en ligne AOC (Analyse, opinion, critique) et intitulé « Imaginer les gestes barrières contre le retour à la production d’avant-crise », émane du philosophe Bruno Latour, un des meilleurs penseurs de la crise écologique, auteur de deux essais aux titres prémonitoires : les Microbes. Guerre et paix (Métailié) et Où atterrir ? Comment s’orienter en politique ? (La Découverte).
Car, pour Bruno Latour, « la crise sanitaire est enchâssée dans ce qui n’est pas une crise – toujours passagère –, mais une mutation écologique durable et irréversible ». Il rappelle les deux principales caractéristiques de la crise climatique à laquelle nous étions confrontés avant le confinement : le CO2 qui réchauffe l’atmosphère mondiale et le « progrès » sans limites qui épuise la planète. Il nous incite à profiter de l’arrêt de l’activité économique pour devenir des « interrupteurs de globalisation ». Et de prendre l’exemple des tulipes produites hors sol sous lumière artificielle en Hollande et expédiées dans le monde entier par avion, un mode de transport dont l’usage immodéré est de plus en plus remis en question. « Est-il bien utile de prolonger cette façon de produire ? », ­ s’interroge Bruno Latour en nous invitant à faire la liste des activités indispensables et de celles qui ne le sont plus en raison des impératifs écologiques.
>> Suite à lire à :
<http://www.lavie.fr/actualite/ecologie/bruno-latour-nicolas-hulot-francois-ruffin-comment-le-covid-19-peut-relancer-la-mutation-ecologique-14-04-2020-105490_8.php>
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5- Tribune. « La crise du Covid-19 requiert une solidarité mondiale sans précédent », Le Monde, 14/04/20, 14h34
Par Collectif*

La pandémie ne pouvant être jugulée qu’à l’échelle planétaire, instaurer des mécanismes de solidarité inspirés, notamment, de la lutte contre le sida est une nécessité absolue soulignent, dans une tribune au « Monde », quatre spécialistes.
Tribune. Le Covid-19 représente le plus grand défi pour la santé mondiale depuis la pandémie du sida. Du jour au lendemain, la santé et le bien-être de millions de personnes se sont retrouvés en péril et la moitié de l’humanité a été forcée au confinement. Le fonctionnement de nos économies et la structure même de nos sociétés en sont profondément ébranlés et la crise n’a pas fini de dérouler ses effets.
A l’encontre d’un certain désintérêt pour les enjeux de santé qui prévalait ces dernières années, le monde réalise à quel point, de tous les enjeux globaux, c’est la santé qui, à court terme, a le plus grand potentiel de disruption de notre monde globalisé. Il est encourageant de voir, à cette occasion, un quasi-consensus se forger sur l’importance de la science comme fondement des politiques de santé et sur la priorité à donner à la sécurité des personnes sur les considérations économiques, fût-ce à un prix élevé.
L’attention du monde s’est d’abord portée sur l’impact de la pandémie en Asie de l’Est, en Europe et en Amérique du Nord. D’autres vagues s’annoncent cependant en Afrique, en Asie du Sud et en Amérique latine. La prévention y sera plus difficile et l’impact s’annonce encore plus dévastateur. La tragédie que représenterait la pénétration du virus dans les camps de réfugiés, commence malheureusement aussi à se dessiner.
Le Covid-19 nous agresse tous, où que nous vivions dans le monde, riches ou pauvres. Même si un pays parvenait à enrayer l’épidémie à moyen terme, les choses ne rentreront dans l’ordre qu’à partir du moment où la grande majorité des pays du monde aura surmonté l’épreuve.
Solidarité et résilience
Dire que le virus nous affecte tous ne signifie pas cependant qu’il nous affecte tous de la même façon. Les pays entrent en compétition pour les mêmes ressources en quantité encore limitée, qu’il s’agisse des masques, des tests diagnostiques, des respirateurs ou, potentiellement, des traitements. Il n’est pas difficile de deviner qui sortira gagnant d’une telle compétition en l’absence d’une régulation mondiale et d’une mise en commun des financements.
La crise sans précédent à laquelle l’humanité fait face requiert une solidarité mondiale sans précédent. Elle exige une réponse d’urgence. Mais elle doit aussi nous inciter à jeter les bases d’un monde plus solidaire et plus résilient face aux défis, qui devra dépasser les équilibres anciens pour impliquer davantage les grands acteurs émergents, la Chine évidemment, mais aussi l’Inde, la Russie, l’Amérique latine et l’Afrique.
Des ressources financières considérables seront durablement nécessaires pour préserver notre santé et nos économies. Il nous faudra pour cela des instruments globaux qui nous protègent tous, où que nous vivions, auxquels les pays contribueraient selon leurs possibilités et dont chacun pourrait bénéficier selon ses besoins. Plutôt que de continuer à penser de tels investissements comme de « l’aide », pensons-les comme des investissements dans un bien public mondial.
De tels investissements auraient trois objets.
En premier lieu, répondre à l’urgence immédiate pour produire et distribuer les équipements protecteurs, les outils diagnostiques et les traitements disponibles, à l’échelle des besoins de tous les pays, dans les prochains mois.
Se préparer aux prochaines épidémies
En second lieu, investir dans le développement de tests simples à utiliser, de nouveaux traitements et d’un vaccin, qui devront, au vu de l’urgence sanitaire, être à des prix accessibles pour en garantir l‘accès universel.
Enfin, et surtout, il nous faudra soutenir les pays à ressources limitées dans la reconstruction de leurs économies et de leurs systèmes de santé dans la sortie de l’épidémie, afin d’assurer leur capacité à se préparer aux prochaines vagues épidémiques qui ne manqueront pas de survenir.
> Lire aussi  Coronavirus : « Abandonner les pays les plus vulnérables serait une faute »
Devant ces défis, le monde n’est pas démuni et certains instruments internationaux à l’efficacité éprouvée sont déjà en place qui pourraient être immédiatement mobilisés pour faire face à l’urgence. Le monde a répondu à la pandémie virale du VIH avec la création du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (le « Fonds mondial »). La mise en commun de ressources dans le Fonds mondial a permis de sauver des millions de vies.
Les investissements de Gavi [organisation internationale créée en 2000 afin d’assurer aux enfants vivant dans les pays les plus pauvres un meilleur accès aux vaccins] ont assuré la vaccination à grande échelle dans les pays à ressources limitées. Unitaid [organisation internationale d’achats centralisés de médicaments afin d’obtenir les meilleurs prix] a développé rapidement des médicaments innovants face aux grandes pandémies. Le Fonds mondial, comme Gavi et Unitaid ont été conçus dans un contexte d’urgence sanitaire. Leur efficacité aura été liée au mandat clair, en objectifs de santé, qui leur avait été assigné dans ce contexte.
Une idée et une nécessité
Dès lors, que faire face au Covid-19 ? L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a le mandat de « coordonner la réponse mondiale » aux urgences sanitaires mondiales. Il est ainsi impératif que le programme de réponse aux urgences sanitaires de l’OMS soit financé. Dans les prochains mois et les prochaines années cependant, les besoins seront à une échelle différente. Il s’agira de prendre un engagement à la mesure de l’impact humain et économique de la crise que nous traversons.
> Lire aussi  Bill Gates : « Pour une approche globale de la lutte contre le Covid-19 »
Le premier ministre d’Ethiopie, prix Nobel de la paix, Abiy Ahmed, vient d’appeler à la création d’un Fonds mondial pour la santé. Créer un tel fonds ne serait pas simple dans le contexte de l’urgence et le contexte géopolitique actuel. C’est pourquoi nous estimons que la communauté internationale devrait plutôt se tourner vers des instruments existants tels que le Fonds mondial et Gavi pour assumer ce mandat, au moins dans un premier temps.
Une somme considérable de connaissances et d’expérience a été accumulée dans le cadre des partenariats qui se sont créés en urgence dans la lutte contre les pandémies du sida, de la tuberculose et du paludisme. L’implication des communautés affectées, le partage d’expériences, la mise à disposition de technologies et de ressources seront aussi décisifs pour arrêter cette nouvelle pandémie.
Le Covid-19 sera peut-être le choc qui nous aura rappelé – dans un monde marqué par la montée des déséquilibres et des rivalités géopolitiques – que la solidarité globale n’est pas seulement une belle idée – mais bien une nécessité. La plus grande nécessité de notre temps.
*Les signataires : Christoph Benn, ancien directeur des relations extérieures au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, directeur pour la diplomatie globale en santé, Institut Joep Lange (Pays-Bas) ; Michel Kazatchkine, médecin, ancien ambassadeur chargé des maladies transmissibles et ancien directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ; Heide Marie Vieczorek-Zeul, ancienne parlementaire au Bundestag et au Parlement Européen, ancienne ministre de la coopération économique et du développement de la République fédérale d’Allemagne ; Laurent Vigier, ancien conseiller pour les affaires multilatérales et pour le développement à la présidence de la République (2003-2006), président des Amis du fonds mondial-Europe.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/14/la-crise-du-covid-19-requiert-une-solidarite-mondiale-sans-precedent_6036561_3232.html>
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6- Coronavirus : « Soyons résolument inventifs, créatifs, disruptifs  », Le Point, Le Postillon, 14/04/20, 15:00 
Propos recueillis par Sébastien Le Fol

Selon le publicitaire Jean-Marie Dru, chairman de TBWA Worldwide et père du concept de disruption, nous entrons dans « une ère d'inventivité solidaire ».
C'est à lui que l'on doit le concept de « disruption » : une manière d'innover radicale, qui remet en cause les conventions établies. Ex-CEO et actuellement chairman de TBWA Worldwide, dont les clients se nomment, entre autres, Apple, Nissan ou McDonald's, Jean-Marie Drua publié avant la pandémie du COVID-19 un livre précieux, Thank You For Disrupting (Pearson), qui prend une tout autre dimension à l'heure de la crise. Fruit de ses observations et de son expérience, cet ouvrage explique comment Steve Jobs, Jack Ma, Arianna Huffington, Paul Polman et d'autres entrepreneurs se sont imposés c...
>> Suite à lire sur abonnement à :
<https://www.lepoint.fr/postillon/il-nous-faudra-des-milliers-d-idees-disruptives-pour-reparer-le-monde-14-04-2020-2371383_3961.php>
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7- Coronavirus : le FMI prédit une récession mondiale historique, avec un recul de la croissance estimé à 3% en 2020, Le Monde, 14/04/20, 15h30
Julien Bouissou

Les conséquences économiques du « Grand Confinement », comme l’appelle désormais le FMI, en référence à la Grande Dépression de 1929, ne vont épargner aucun continent. 
Le monde doit s’attendre à une récession comme il n’en a pas connu, en temps de paix, depuis près d’un siècle. Dans ses perspectives sur l’économie mondiale publiées mardi 14 avril, le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une contraction de 3 % du PIB de la planète en 2020, en prenant l’hypothèse d’une diminution de la pandémie de Covid-19 au second semestre de cette année. L’éventualité d’une chute encore plus brutale en 2021 n’est pas exclue. Les conséquences économiques du « Grand Confinement », comme l’appelle désormais le FMI, en référence à la Grande Dépression de 1929, ne vont épargner aucun continent.
Cette année, les pays les plus touchés seront ceux de la zone euro, avec une contraction de l’activité de 7,5 % (7,2 % pour la France), suivis du Royaume-Uni et des Etats-Unis, avec des replis respectifs de 6,5 % et 5,9 %. Seuls les pays émergents d’Asie enregistreront une croissance positive, à 1 %, dont la Chine, qui peut espérer une hausse de 1,2 % de son produit intérieur brut (PIB), marquant cependant un très net coup de frein, après 6,1 % en 2019.
> Lire aussi  Aux Etats-Unis, un accord pour un plan de sauvetage historique de 2 000 milliards de dollars
Une situation qui contraste avec celle d’autres pays émergents en Amérique latine, à l’instar du Brésil et du Mexique, qui devraient voir leur croissance chuter de respectivement 5,3 % et 6,6 %. L’Afrique subsaharienne pourrait enregistrer sa première récession depuis un quart de siècle avec une croissance négative de – 1,6 % en 2020. La Banque mondiale met en garde contre le risque d’une crise alimentaire sur ce continent qu’entraîneraient une baisse de la production agricole et la fermeture des frontières.
Une crise sociale
La crise sera aussi sociale. Le chômage pourrait augmenter de 40 % cette année dans la zone euro, passant de 6,6 % de la population active, en 2019, à 9,2 % en 2020, et même tripler aux Etats-Unis pour atteindre, selon le FMI, 10,4 % en 2020. Selon les prévisions de chercheurs du King’s College de Londres et de l’Australian National University, rendues publiques le 8 avril, la pandémie pourrait faire basculer un demi-milliard d’habitants de la planète dans la pauvreté, effaçant les progrès enregistrés ces dix à trente dernières années.
Le choc économique mondial sera brutal, même si les prévisions sont encore fragiles. Les incertitudes sont en effet nombreuses, parmi lesquelles la trajectoire de la pandémie, l’efficacité des mesures de confinement, l’ampleur des ruptures dans les chaînes d’approvisionnement, le changement des habitudes de consommation ou la volatilité du prix des matières premières.
« Malgré cette révision de la croissance mondiale, les risques restent toujours orientés à la baisse », précise bien le FMI. « La crise est pareille à nulle autre », renchérit son économiste en chef, Gita Gopinath, en préambule du rapport sur les perspectives de l’économie mondiale. D’abord parce que, selon elle, la chute de la production « va probablement dépasser » celle enregistrée au lendemain de la crise financière de 2008-2009. Ensuite, parce que l’« intensité » et la « durée » du choc subi sont inconnues. Et, enfin, au vu des circonstances, « le rôle assigné à la politique économique est très différent ». En ces temps de confinement généralisé, Les Etats ne peuvent pas miser sur la hausse de la demande pour relancer l’économie, comme c’est souvent le cas en période de crise, ce qui complique leur tâche.
« Dynamiser la demande », « action budgétaire coordonnée »
« Les gouvernements doivent s’assurer, souligne Mme Gopinath, que les personnes puissent subvenir à leurs besoins et que les entreprises reprennent leur activité une fois la phase sévère de l’épidémie passée. » Une règle qui vaut pour le monde entier, mais qui s’applique plus difficilement dans les pays dominés par le secteur informel, sans la capacité administrative ou financière d’offrir aux chômeurs des allocations ou de secourir les petites entreprises.
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Pour eux, le FMI préconise les transferts d’argent par Internet mobile, ou de subventionner les factures d’eau ou d’électricité. L’institution de Washington salue également les actions « importantes » des banques centrales, qui ont permis « de soutenir la confiance et de limiter l’ampleur du choc ». Mais les efforts sont loin d’être terminés, malgré les milliers de milliards de dollars déjà injectés par les banques centrales et les Etats dans l’économie mondiale.
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Kristalina Georgieva, la directrice générale du FMI, a affirmé, le 9 avril, qu’il faudrait, au fil du déconfinement, « rapidement dynamiser la demande », par le biais d’« une action budgétaire coordonnée ». Les plans de relance devraient donc se poursuivre, à condition, toutefois, que les Etats en aient la capacité. Or les pays émergents d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie sont « à haut risque » selon Mme Georgieva.
« Le soutien externe sera crucial » pour les pays émergents
Relativement plus épargnés par le Covid-19 que l’Europe ou les Etats-Unis, ces pays sont cependant moins bien préparés pour affronter la crise économique. Contrairement à eux, ils ne peuvent pas injecter des milliards dans leur économie. Pis : ils sont désertés par les capitaux étrangers, à hauteur de 100 milliards de dollars (91,3 milliards d’euros) au cours des deux derniers mois, soit l’équivalent de 0,4 % de leur PIB, ce qui entraîne une dépréciation de leurs devises et, donc, une augmentation du remboursement de leurs emprunts contractés en yens, en euros ou en dollars.
La dette publique des émergents est passée de 33,8 %, en 2008, à 53,3 % en 2019. Pour les pays exportateurs de matières premières, comme le Congo, le Tchad ou le Gabon, la situation est aggravée par une chute de 65 % des cours du pétrole entre mi-janvier et fin mars.
Etranglés par les dettes et affaiblis par des déficits budgétaires, des pays comme le Brésil ou l’Afrique du Sud voient leurs marges de manœuvre réduites à néant, ce qui laisse craindre une aggravation de la récession. « Certaines économies émergentes et en développement pourraient vite être dépassées par le coût de la crise », met en garde le FMI, qui ajoute que « le soutien externe sera crucial » et n’exclut pas le recours à des mesures de restriction de sortie de capitaux.
« Moratoires sur la dette », « rééchelonnements »
L’institution dispose de 1 000 milliards de dollars pour venir en aide aux plus fragiles. Elle a annoncé, mardi, qu’elle avait puisé dans le Fonds fiduciaire d’assistance et de riposte aux catastrophes (CCRT), doté de 500 millions de dollars, pour répondre aux demandes d’assistance de 25 pays. Mais cela ne sera pas suffisant. « Pour ceux qui doivent faire face à des remboursements de prêts importants, des moratoires sur la dette et des rééchelonnements devraient être envisagés », ajoute le FMI.
> Lire aussi  Coronavirus : les difficultés économiques de l’Afrique du Sud aggravées par les agences de notation
Mardi matin, Bercy a annoncé « un service de la dette allégé, reporté ou refinancé à hauteur de 20 milliards de dollars sur un total de 32 milliards de dollars », dans le cadre d’une initiative qui regroupe les créanciers du Club de Paris et du G20 et cible les 76 pays les plus pauvres de la planète, dont une majorité en Afrique. « Ce moratoire va permettre de redonner de la trésorerie aux Etats qui en ont le plus besoin », a déclaré mardi matin le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, avant de préciser qu’il fallait regarder « au cas par cas, et dans le cadre multilatéral », une éventuelle annulation de dette d’ici la fin de l’année. Lundi 13 avril au soir, Emmanuel Macron avait appelé à aider les pays d’Afrique en « annulant massivement leurs dettes ».
> Lire aussi  Coronavirus : Emmanuel Macron plaide pour une annulation de la dette africaine
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/04/14/coronavirus-le-fmi-predit-une-recession-mondiale-historique-avec-un-recul-de-la-croissance-estime-a-3-en-2020_6036559_3234.html>
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8- Chat. Cyril Dion : « Ce qui nous arrive pourrait se produire avec la crise climatique et écologique », Le Monde, 14/04/20, 19h40

Le réalisateur de « Demain » a répondu à vos questions sur l’écologie pendant et après le confinement, lors de notre direct consacré à « nos vies confinées ». 
Chaque jour, dans le cadre du direct consacré à « nos vies confinées », un invité répond en tchat aux lecteurs du Monde. Mardi 14 avril, le réalisateur et écrivain Cyril Dion, coauteur du film documentaire Demain, s’est intéressé aux questions écologiques soulevées par la crise du coronavirus et à la manière d’imaginer la suite.
> Lire la tribune : Cyril Dion : « La crise du Covid-19 peut nous aider à construire le monde d’après »
Ray Choffman : Etant donné la crise économique généralisée à laquelle le monde fait et va faire face, ne pensez-vous pas que pour « sauver les emplois » les politiques de tous bords et tous pays vont nous imposer des politiques de relance tout ce qu’il y a de plus classique et que, finalement, les questions écologiques vont être reportées aux calendes grecques ?
Cyril Dion : C’est tout à fait le risque. C’est pour cette raison que la Convention citoyenne a transmis une partie de son travail non finalisé au gouvernement et que nous sommes nombreux à nous exprimer dans les médias pour appeler à ne pas emprunter cette voie. Maintenant, c’est l’opinion publique tout entière qui a besoin de dire qu’elle ne veut pas sacrifier la lutte contre le changement climatique à la relance économique.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2020/04/14/cyril-dion-ce-qui-nous-arrive-pourrait-se-produire-avec-la-crise-climatique-et-ecologique_6036592_4497916.html>
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9- Décès de Robert Poujade, premier ministre de l'Environnement, AFP, 14/04/20, 21:00

Robert Poujade, premier ministre de l'Environnement et figure du gaullisme, est décédé à l'âge de 91 ans sans lien avec le coronavirus, a indiqué mardi à l'AFP son fils, Bernard.
"Il est décédé le 8 avril au soir et a été inhumé ce jour" (mardi), a précisé Bernard Poujade, préférant garder secret le lieu de l'inhumation. 
Robert Poujade, né le 6 mai 1928 à Moulins (Allier), s'engage dès l'âge de 18 ans au sein du gaullisme. Militant dans les différents mouvements et partis soutenant le général, il prend des responsabilités dans les formations successives liées à De Gaulle, d'abord en tant que l'un des secrétaires nationaux de l'UNR en 1967, puis secrétaire général de l'UDR (1968-1971) et enfin membre du bureau politique du RPR en 1984.
Très tôt intéressé par l'écologie, il devient en janvier 1971 le premier ministre de l'Environnement d'un gouvernement français, sous la présidence de Georges Pompidou. 
Durant plus de trois ans, jusqu'en mars 1974, il s'attèle à la qualité de l'air, la lutte contre le bruit, les normes industrielles... Des missions où il rencontrera nombre d'oppositions à une époque où l'écologie était encore loin d'être à l'ordre du jour. Il racontera ses difficultés dans un livre, publié en 1975, et titré "Le Ministère de l'Impossible". 
Après avoir quitté le gouvernement, il a assuré des fonctions liées à l'environnement, comme la présidence du Conservatoire du littoral, dès 1976. 
Il a été maire de Dijon pendant 30 ans, de 1971 à 2001, et député de Côte-d'Or de 1967 à 1971, puis jusqu'en 1981 et à nouveau de 1986 à 2002, ainsi que président du conseil général (départemental), de 1982 à 1988.
<https://information.tv5monde.com/info/deces-de-robert-poujade-premier-ministre-de-l-environnement-355430>
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10- Manifeste. Propositions pour un retour sur Terre, Kaizen, 15/04/20
Par Dominique Bourg, Philippe Desbrosses, Gauthier Chapelle, Johann Chapoutot, Xavier Ricard-Lanata, Pablo Servigne et Sophie Swaton

Pendant cette période de confinement, il est temps de penser demain.  Imaginer notre rapport au vivant, à la nature, l’Etat, à l’économie. Le changement de paradigme qui s’impose après la crise sanitaire du covid-19, ne se fera pas sans une vision collective, partagée. Kaizen publie un manifeste rédigé par Dominique Bourg, Philippe Desbrosses, Gauthier Chapelle, Johann Chapoutot, Xavier Ricard-Lanata, Pablo Servigne et Sophie Swaton
Changer, maintenant
La pandémie du Covid-19, et plus précisément la façon dont un grand nombre de pays tentent d’y répondre, peuvent nous permettre d’analyser la donne plus générale qui nous échoit. L’enjeu est une véritable bascule de civilisation avec un socle commun, consensuel, à partir duquel l’adversité démocratique – le jeu majorité et opposition – peut à nouveau se déployer et s’exprimer. Quel est ce socle commun ? De quelle bascule s’agit-il ?
>> Suite à lire à :
<https://kaizen-magazine.com/article/propositions-pour-un-retour-sur-terre/>
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11- Quelles leçons philosophiques tirer de la crise sanitaire ?, The Conversation, 16/04/20, 19:16
Par Xavier Pavie, Philosophe, Professeur à l'ESSEC, Directeur académique programme Grande Ecole à Singapour et Directeur du centre iMagination, ESSEC

Quand le monde fait face à une réalité qui le dépasse, quand la vie des êtres humains est en jeu, les questions d’ordre philosophique refont surface. C’est « l’étonnement qui poussa comme aujourd’hui, les premiers penseurs aux spéculations philosophiques », disait Aristote.
La période de peur, de panique et d’angoisse que nous traversons oblige à remettre la pensée au centre de notre quotidien. Et le questionnement qui en résulte est l’essence de la philosophie qui, depuis au moins 2500 ans, interroge le monde.
Nous sommes confrontés à l’expérience inédite de devoir bouleverser totalement, pour un temps indéterminé, des pratiques journalières jusque-là guidées par la perspective du productivisme et de l’efficacité. Du jour au lendemain, nous sommes contraints de réinventer un quotidien où il n’y a plus de moyen de produire, de participer au processus actif de la société.
Règles de vie
En confinement, nous pourrions relire des penseurs comme Thoreau, parti au XIXe siècle s’isoler dans les bois, sans aucun lien avec le monde des « actifs » ; ou encore Pétrarque qui rejoint au XIVe siècle l’ermitage du Vaucluse et décrit dans La vie solitaire, son expérience de s’isoler du monde pour méditer, philosopher, écrire de la poésie. Pétrarque oppose ainsi à la société productiviste une vie solaire et contemplative.
La différence avec la situation présente est que notre confinement, nous ne l’avons pas choisi, et que donc cela nous effraie. Cette crainte résonne d’autant plus fortement qu’elle pose des questions existentielles. Nous entendons en effet que certaines choses sont dites essentielles et d’autres non essentielles.
> À lire aussi : Au temps du coronavirus, l’étonnante mélancolie du vide
Une majorité d’individus s’entendent dire que ce qui nourrit leur quotidien, ce pourquoi ils se lèvent le matin, l’endroit qu’ils fréquentent une grande partie de leur vie n’est finalement pas essentiel. Ce qui devient important est de se demander si l’on va avoir suffisamment à manger et demeurer en bonne santé.
Se rendre compte de la futilité de notre existence n’est pas sans amertume et c’est pourquoi nous avons pu observer des résistants aux premières heures du confinement, résistance qui a fait place à la panique, au chacun pour soi : stocker des aliments, des produits ménagers, partir se réfugier loin des villes…
Il est vrai que l’autonomie de nos comportements, dans le sens de la responsabilité envers les autres n’est pas facile à trouver parce qu’encore une fois, ce n’est pas dans nos habitudes. Dans notre vie quotidienne, nous suivons les réflexes d’un comportement acquis. Il faut donc changer les règles de notre vie de tous les jours, restaurer un rythme de vie. Il faut accepter qu’en confinement, notre vie ne peut être aussi plaisante qu’en temps ordinaire, qu’on ne peut pas faire ce que l’on veut mais ce que l’on peut.
Il y a une forme d’obligation à vivre en autonomie. Pour Kant, l’autonomie signifie définir seul ses propres règles de vie et de morale. Cela réclame de mettre à distance ses passions, ses peurs, ses sentiments, faire un calcul rationnel des intérêts collectifs en se disciplinant. Un travail sur soi qui est inédit et plutôt angoissant, puisque l’individu et ses intérêts priment souvent sur le reste.
>> Suite à lire à :  
<https://theconversation.com/quelles-lecons-philosophiques-tirer-de-la-crise-sanitaire-135903>
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12- Tribune. Vive le Grenelle de l’« après », mais pas dans n’importe quelles conditions !, L’Obs, 17/04/20, 11h00
Par Arnaud Gossement

L’avocat Arnaud Gossement plaide pour des réformes majeures en s’inspirant des erreurs et des manques du Grenelle de l’environnement de 2007.
Dans les semaines à venir, notamment dans le cadre des projets de lois de finances, l’Etat est appelé à prendre des décisions structurantes pour l’avenir de notre société et de notre économie - qu’il s’agisse d’aides d’Etat aux entreprises en difficultés, de notre politique de santé publique, de la valorisation des métiers aujourd’hui applaudis, ou bien de la lutte contre le changement climatique et la destruction de la biodiversité.
Nul n’imagine que le gouvernement prenne ces décisions sans consulter les élus locaux, les acteurs économiques, les corps intermédiaires que sont les syndicats et les associations. Nul n’imagine que la stratégie du gouvernement ne tienne pas compte de l’écologie, tant il est évident que la crise sanitaire en cours est étroitement liée à la crise écologique qui s’aggrave depuis des décennies.
Au demeurant, le Président de la République a lui-même déclaré, ce 13 avril : « Il nous faudra bâtir une stratégie où nous retrouverons le temps long, la possibilité de planifier, la sobriété carbone, la prévention, la résilience ». Reste que consulter ne suffit pas. Il faut construire ensemble les choix de sortie de crise pour en assurer l’acceptabilité et l’efficacité en profitant de toutes les intelligences qui voudront contribuer.
>> Suite à lire à :
<https://www.nouvelobs.com/politique/20200417.OBS27647/tribune-vive-le-grenelle-de-l-apres-mais-pas-dans-n-importe-quelles-conditions.html>
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13- Tribune. Pour un nouveau modèle économique durable, La Tribune, 17/04/20, 11:26  
Par Sylvia Pinel, ancienne ministre et députée de Tarn-et-Garonne & Michel Castellani, député de Haute-Corse et professeur des universités

Le monde d'après. Nous appelons à l'élaboration d'un nouveau modèle économique durable, axé sur une transition écologique qui conjugue proximité, humanité et solidarité. Par Sylvia Pinel, ancienne ministre et députée de Tarn-et-Garonne et Michel Castellani, député de Haute-Corse et professeur des universités.
Penser le jour d'après oblige à tirer les leçons de la crise sanitaire. 
Un premier devoir est d'exprimer notre gratitude en reconnaissant, par une revalorisation salariale, le dévouement des professionnels de santé et de tous ceux qui assurent la continuité de la vie de la Nation.
Dans l'adversité, les Français ont su adapter leur mode de consommation, de production et inventer de nouvelles solidarités. Il faut s'en inspirer pour rebâtir notre économie sinistrée. C'est pourquoi nous appelons à l'élaboration d'un nouveau modèle économique durable, axé sur une transition écologique qui conjugue proximité, humanité et solidarité. Les pistes de réflexion que nous traçons, ne sont pas exhaustives, mais elles revêtent un caractère d’urgence.
>> Suite à lire à : 
<https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/pour-un-nouveau-modele-economique-durable-845412.html>
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14- Récit. « Jamais on n’avait vu un tel engagement » : le confinement provoque un élan de solidarité, Le Monde, 17/04/20, 11h37
Jessica Gourdon

Hausse des bénévoles dans les associations, mobilisation individuelle ou collective pour aider un voisin à faire ses courses ou fabriquer des masques de protection : cette crise, comme d’autres avant elle, a suscité une « insurrection de la bonté ». Récit.
Il est pile 18 heures lorsqu’une mosaïque de visages inconnus surgit sur l’écran de l’ordinateur. Sur l’application de visioconférence Zoom, on entrevoit des bouts de canapés, un cadre de lit, des bibliothèques. Marie est chez ses parents à Volvic (Puy-de-Dôme), Justine dans le 10e arrondissement de Paris, d’autres sont à Rennes, Nantes, Marseille… « Merci d’être là ! », s’exclame Lauren Miller, 27 ans, animatrice de cette réunion de 50 futurs bénévoles organisée par l’association Makesense.
« En attendant que tout le monde se connecte, qui veut partager une recette de cuisine ? », tente Lauren. Passées les pommes au four, Virginie, l’une des participantes, active son micro : « Pour moi, être dans l’action, c’est un moteur pour supporter le confinement. Mais je ne me voyais pas me lancer seule ». La majorité du bataillon a entre 20 et 40 ans, beaucoup n’ont jamais été bénévoles avant le confinement. Maksesense s’adresse particulièrement à eux, et se présente comme une rampe de lancement vers l’engagement, version start-up. « Si vous êtes ici, c’est que vous voulez aider. Même à votre échelle, même si vous n’aidez qu’une seule personne, vous pouvez avoir un impact », débite Lauren.
Ici, tout est balisé : les bénévoles intègrent un « programme » de cinq jours, à base de mails de formation quotidiens, et d’actions à réaliser, d’échanges sur des boucles WhatsApp en « team » de quinze, sous la houlette d’un ou d’une « super-mobilisatrice ». Goli Moussavi, directrice de La Cloche, une association d’aide aux SDF partenaire du programme de Makesense, se lance dans un mini-exposé sur les difficultés de sans-abri en temps de confinement. Cette semaine, l’objectif de l’une des « promos » sera de constituer des kits de produits d’hygiène pour ces personnes, en sollicitant notamment des pharmacies pour des dons en nature – ceux-ci seront ensuite distribués par des associations spécialisées dans l’aide aux SDF.
« Nous avons une nouvelle catégorie d’actifs qui nous rejoignent »
Des réunions de lancement de ce type, Makesense en organise tous les lundis depuis le 23 mars. Avec un effet boule de neige. Ils étaient 45 bénévoles la première semaine. Lundi 13 avril, le programme comptait 450 nouveaux participants, répartis en groupes : l’aide aux soignants, aux SDF, aux personnes âgées… Un emballement qui témoigne de ce que bon nombre d’observateurs constatent : depuis un mois, le confinement a suscité un puissant élan de solidarité, notamment chez des personnes qui ne s’étaient jamais engagées.
« En trois semaines, nous avons reçu 3 000 nouvelles propositions de bénévolat. Et alors que d’habitude, nous avons soit des retraités, soit des gens très jeunes, là, nous avons tout une nouvelle catégorie d’actifs qui nous rejoignent », raconte Jean-Christophe Combe, directeur de la Croix Rouge Française. Au Secours Populaire, on enregistre une hausse de 10 % du nombre de bénévoles en un mois, avec aussi de nouveaux profils, qui, sur le terrain, prennent le relais des plus de 70 ans, confinés chez eux. « Jamais on n’avait vu un tel engagement, si fort et si rapide », se félicite-t-on au cabinet de Gabriel Attal, secrétaire d’état à la jeunesse, qui pilote la plate-forme JeveuxAider. Depuis le confinement, ce site de la « réserve civique » revendique 275 000 inscriptions : parmi eux, 80 000 volontaires seraient d’ores et déjà en mission dans 3 000 structures.
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« L’engagement, en temps de guerre, ça marche »
La générosité décuplée dans les moments difficiles : un phénomène classique. « Dans les crises, le besoin de solidarité est plus pressant qu’à l’ordinaire, et on voit se manifester des actions dont l’ampleur surprend. Spontanément, je pense à l’hiver 54. On parlait alors de l’insurrection de la bonté. La situation avait suscité une effervescence de solidarité, qui a marqué notre histoire », observe Serge Paugaum, directeur de recherches au CNRS et spécialiste de la précarité. Cet essor de la solidarité est alimenté aussi bien par des valeurs civisme ou de générosité que par l’émotion suscitée par cette période sans précédent. « On nous présente la situation comme une guerre. L’engagement, en temps de guerre, ça marche », remarque Maud Simonet, sa consœur au CNRS, spécialiste du bénévolat.
Mais si cet événement suscite autant d’initiatives de solidarité, c’est que de manière inédite, elle a mis tout le monde dans un même bateau, quelle que soit sa situation. « Nous subissons tous les mêmes contraintes, et ce lien social par ressemblance est un déclencheur d’engagement », analyse Cécile Vachée, enseignante-chercheuse à l’université de Toulouse. Etre confronté à la mort, avec cette idée que la santé de chacun dépend de la santé de tous, est aussi un puissant vecteur de lien. « Nous sommes face au défi de préserver ce qu’on est, remarque Serge Paugam. Cela nous raccroche à la vie. C’est comme si nous étions devenus des associés solidaires face au péril qui nous menace. »
Dans le même temps, la crise a agit comme un révélateur des inégalités, devenues brutalement plus visibles. « Les gens ont envie d’agir car la crise accentue la conscience des fractures sociales, résidentielles et numériques », estime Marie Cohen-Skalli, directrice d’Emmaüs Connect. Sa structure gère la distribution de 20 000 téléphones donnés par SFR, et a lancé un appel à des dons d’ordinateurs, pour les familles qui assurent l’école à la maison. « Même entre associations, il y a une entente qu’il n’y a jamais eu avant. Avec l’urgence, on lance des choses même si ce n’est pas parfait, on avance comme jamais. »
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« Je fais des courses, je vais pas changer le monde »
A l’échelle des individus, ces actions de solidarité prennent souvent des formes simples. Des restaurateurs qui confectionnent des repas pour des soignants, des voisins qui proposent d’imprimer des documents ou d’aller à la pharmacie pour ceux qui ne peuvent se déplacer… Depuis le confinement, Jean-Paul, Marseillais de 26 ans, est devenu bénévole pour MonEmile, plate-forme qui aide des personnes âgées. Il a troqué son costume d’assureur spécialisé dans les sinistres automobiles pour celui de livreur de courses pour seniors : il récupère des listes par téléphone, avance l’argent, dépose des paquets, se fait rembourser par chèque. Il a aussi, « avec masque et gants », installé Skype chez Yvette, 77 ans, afin qu’elle puisse discuter avec ses petits-enfants. « A chaque fois, on discute un peu. C’est plein de mercis, je vois des sourires, des vrais. Bon, je fais des courses, je vais pas changer le monde. Mais je dis que j’apporte quelque chose ».
Confinement oblige, ces nouvelles solidarités se sont aussi développées en ligne, à l’image du programme Réussite Virale. Lancé le 19 mars par l’association Article 1, il rassemble 5 000 bénévoles, essentiellement étudiants, qui donnent des cours de soutien à distance à des collégiens et lycéens défavorisés.
Ces initiatives sont souvent décuplées par la force des réseaux sociaux. Sébastien Andréa, salarié d’une école d’ingénieurs de Villejuif (Val-de-Marne), possédait chez lui une imprimante 3D, qu’il utilisait pour fabriquer « des trucs de bricolage, des pots à crayons ». Depuis le confinement, il s’est lancé dans la fabrication de visières de protection pour le personnel soignant, grâce à des modèles disponibles en open source. Sur Facebook, les groupes Visière Solidaire, organisés par départements, ont structuré cette filière de « makers » bénévoles, en lien avec les soignants, jusqu’à la distribution. Pour trouver des feuilles de PVC transparentes, à accrocher au support en plastique, Sébastien a fait le tour des collèges et lycées de Melun, sa ville. Bingo : un établissement lui en a donné des centaines. La débrouille version confinement. Son usine de salon a déjà sorti 120 visières.
Du temps devant soi
Tous ceux que Le Monde a interrogés le disent : au-delà de la volonté d’aider, c’est la libération du temps qui a été le vecteur de leur engagement. Sébastien Andréa, aujourd’hui en télétravail, passait trois heures par jour dans les transports : « Quand on gagne du temps, on peut le donner aux autres. »
Même réaction chez Chrystèle, « 48 ans, mariée, deux enfants », commerciale dans une entreprise de logiciels. Alors que ses déplacements ont été suspendus, cette Lyonnaise a décidé de mettre à profit son temps libéré pour coudre des masques. Une annonce sur le réseau social de voisins Nextdoor plus tard, elle recevait des tas de demandes : gardiens d’immeubles, soignants… Elle en a fabriqué une centaine, « 100 % coton, à partir des patrons validés par l’Afnor ». Des inconnus lui ont donné du tissu, elle a recyclé des chemises de son mari. « Les gens veulent me payer, je refuse, je dois parfois insister ! » Elle a quand même accepté les baguettes et la boîte d’éclairs du boulanger, en échange de huit masques. « Certes, c’est fatigant, mais visiblement, cela aide certains. Et aussi, ça me fait du bien », confie-t-elle.
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Se faire du bien
La satisfaction de se sentir utile, et la possibilité, au passage, de se faire du bien : de grands ressorts du bénévolat. Les Anglo-Saxons appellent cela le « helper’s high » (l’euphorie de celui qui aide). « Parmi les motivations des bénévoles, il y a cette volonté d’oublier ses angoisses, de rompre l’isolement et, particulièrement en ce moment, d’être dans l’action pour supporter cette situation difficile. Le bénévolat permet aussi de développer des compétences, voire d’augmenter son capital professionnel », observe Christophe Dansac, chercheur spécialiste du bénévolat. Reste que ces bénévoles font parfois face à des frustrations. Offres restées sans réponses, mise en place laborieuse… « Cela peut créer chez certains de la déception. C’est bien d’avoir du cœur, mais il y a des contraintes à accepter, et il faut du temps pour se former », observe le directeur de la Croix-Rouge.
Qu’en restera-t-il pour la suite ? Les responsables associatifs espèrent capitaliser sur ce mouvement. Dans tous les cas, tous le constatent : cette crise aura eu une vertu. Elle a réactivé des liens sociaux parfois mis en sommeil dans nos villes, au travail, dans les familles, dans nos entourages, et nous rappelle l’importance des mécanismes de protection sociale et des services publics. Cécile Renouard, philosophe, professeur à l’Essec, aimerait croire que ces nouvelles solidarités seront le terreau d’une réflexion plus globale : « Peut-être que cette situation nous aura montré les limites de nos modèles mondialisés, et nous permettra d’évoluer vers une société avec moins de biens, et plus de liens ». 
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Quant au bénévolat, il pourrait, alimenté par cette crise, poursuivre l’essor qu’il connaît en France depuis « 15 ans », constate Maud Simonet, notamment depuis qu’il est articulé aux politiques publiques de l’emploi. « Mais aujourd’hui, c’est la première fois que l’appel au bénévolat par les pouvoirs publics est aussi massif, aussi structuré, aussi visible, constate la sociologue. C’est magnifique de lever une armée de volontaires, et ce qu’ils font est très utile. Mais va-t-on continuer à sous-financer le service public et appeler au bénévolat en temps de crise ? »
<https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/04/17/jamais-on-n-avait-vu-un-tel-engagement-le-confinement-provoque-un-elan-de-solidarite_6036862_3224.html>
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15- Tribune. Après le coronavirus : « Vers la société du commun », Le Monde, 17/04/20, 12h09 
Par Hervé Defalvard, Economiste, maître de conférences d’économie à l’université de Marne-la-Vallée

Dans une tribune au « Monde », l’économiste Hervé Defalvard voit dans les actions locales d’accès et de gestion des « biens communs » l’ébauche de ce que serait le jour d’après, à condition que ces initiatives trouvent un débouché politique.
Tribune. Les nombreux appels à un changement profond de modèle économique ne doivent pas nous faire oublier que les mea culpa prononcés lors de la crise financière de 2008 n’ont abouti qu’à des changements mineurs et à la mise au pas des mauvais élèves du néolibéralisme comme la Grèce. Que faire pour que ces annonces de rupture se traduisent effectivement ?
Jean Jaurès, reprenant Marx sur ce point, prônait la méthode de « l’évolution révolutionnaire ». Cette méthode nous éviterait de tomber dans l’écueil des « phrases révolutionnaires » qui promettent le changement sans avoir les forces sociales nécessaires pour le rendre effectif, soit que ces forces ne souhaitent aucun changement afin de conserver leur pouvoir, soit qu’elles soient beaucoup trop faibles et trop peu organisées pour entraîner le changement radical.
Les phraseurs du premier type nous disaient, en 2008, à l’instar de Nicolas Sarkozy dans son discours de Toulon (le 25 septembre 2008), que « l’idée que les marchés ont toujours raison était une idée folle », nous appelant « à refonder le capitalisme sur une éthique de travail ». On connaît la suite…
L’optimisme de Jaurès
Les phraseurs du second type sont ceux qui, comme moi, ont défilé dans les grandes manifestations de 2009 avec pour slogan « nous ne payerons plus leur crise », ce qui « ne voulait rien dire », comme le reconnaît aujourd’hui sur son blog le député LFI François Ruffin (« Préparons la crise ! »).
La méthode de l’évolution révolutionnaire croise deux axes, celui des forces sociales et de leur organisation, et celui de leur traduction politique et démocratique. Pour Jaurès, dans la très longue préface du 17 novembre 1901 qu’il rédige à l’invitation de Charles Péguy qui veut éditer ses derniers articles dans les Cahiers de la Quinzaine, les forces sociales sont celles du « prolétariat ». Selon lui, dans les syndicats et les coopératives comme dans leur expression politique électorale, ces forces n’ont fait que grossir au point d’orienter le cours de la démocratie en leur nom propre, et non plus en suivant comme au XIXe siècle les révolutions bourgeoises. La construction de l’Etat social en France tout au long du XXe siècle a donné raison à l’optimisme de Jaurès. Mais comme Jaurès avait su actualiser et adapter à la France la méthode prônée par Marx, il nous faut le faire pour le XXIe siècle.
Les forces sociales sont aujourd’hui celles des territoires dont les habitants se regroupent pour décider et agir afin de pouvoir construire en commun une vie bonne pour tous, dans un équilibre durable avec les êtres vivants partageant le même milieu. Longtemps séparées, ces forces sociales joignent les luttes contre les discriminations d’origine, les inégalités, le réchauffement climatique et pour la biodiversité. Elles portent une politique de l’émancipation du bas vers le haut : celle locale des communs autogérés, et celle des personnes qui, par ces collectifs, retrouvent la maîtrise de leur vie.
Un nouvel universalisme
Les exemples foisonnent : les circuits courts alimentaires, les communautés énergétiques, les nouvelles sociétés coopératives d’intérêt collectif, les plates-formes coopératives de livraison à vélo ou de covoiturage, parmi bien d’autres… Mais si ces forces sociales des territoires n’avaient qu’une structure locale, jamais elles ne pourraient être au rendez-vous de la rupture. Elles ne le seront que grâce à la structure translocale qui déjà les soutient sur les deux axes de l’évolution et de l’organisation.
Sur le premier, elles le font en construisant leur solidarité à diverses échelles, à travers l’usage des technologies numérique (« fablabs ») ou en s’adjoignant le maillon de l’Etat social pour accéder aux soins de santé et aux remboursements. Sur le second axe, ces communs de territoire sont porteurs d’un nouvel universalisme. En effet, les droits d’accès à telle ou telle ressource qu’ils construisent concrètement pour celles ou ceux qui en sont privés sont appréhendés comme des droits universels dans une sorte de mondialisation des territoires. Ils ont déjà commencé à trouver un débouché politique lors du premier tour des municipales. Ils doivent trouver un débouché politique dans les élections régionales, nationales, européennes comme dans des négociations à l’échelle mondiale.
Le jour d’après
Enfin, la méthode de l’évolution révolutionnaire ne fait attendre ni d’un grand soir ni d’une seule élection la venue d’une nouvelle société. Le terme de transition est ici mieux adapté pour autant que celle-ci soit toujours associée à une vision de « l’idée directrice et visible du mouvement ». Laquelle, comme au temps de Jaurès, a toujours pour adversaire, la propriété du capital qui, en se concentrant toujours plus, donne à ses associés un pouvoir exorbitant.
La société du commun ne supprime ni la petite propriété privée du marché ni la propriété publique de l’Etat, mais les subordonne aux droits d’usage qui assurent concrètement l’accès à une vie bonne pour toutes et tous. Elle est aussi porteuse d’une autre valeur politique et économique, non plus la valeur extractive au profit des actionnaires dans une société de classes, mais la valeur générative au bénéfice d’une plus-value de vie pour tous les êtres. Dans cette transition, des alliances se font déjà sur le terrain, y compris avec des grandes entreprises, comme à Varats (Roumanie) ou des agriculteurs locaux et Carrefour sont associés dans une coopérative.
Mais n’en doutons pas, de nombreuses luttes et de nombreuses alliances seront nécessaires, le jour d’après, aux échelles locales et translocales pour que la démocratie ouvre le chemin vers la société du commun.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/17/apres-le-coronavirus-vers-la-societe-du-commun_6036906_3232.html>
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16- Interview. Pascal Canfin : "Le gouvernement doit exiger d'Air France la signature d'un contrat de transition écologique", Le JDD, 17/04/20, 13h02
Propos recueillis par Thomas Liabot

Le député européen LREM Pascal Canfin défend l'idée d'un "contrat de transition écologique" entre le gouvernement et les grandes entreprises auxquelles l'Etat viendra en aide financièrement. 
Le député européen Pascal Canfin (Renew), président de la commission Environnement du Parlement européen, estime que l'Etat français doit prendre des garanties environnementales avant de fournir une aide financière aux grands groupes en difficultés, notamment Air France. Il juge indispensable "la signature d'un contrat de transition écologique" avec la compagnie aérienne, alors que le projet de loi de finances rectificative est débattu vendredi à l'Assemblée nationale. Nous ne pouvons pas "perdre dix ans de plus sur le climat", explique l'ancien ministre de François Hollande.
L'Etat doit-il sauver Air France, en grande difficulté face à la crise ?
Evidemment, il faut sauver Air France, qui est une compagnie structurante en terme de souveraineté. En revanche, il ne faut pas refaire les erreurs de 2009, lorsqu'on avait sauvé les entreprises pendant la crise financière sans réorienter leur modèle économique vers une trajectoire compatible avec la lutte contre le dérèglement climatique. Il est important que le gouvernement dise qu'il mettra l'argent nécessaire sur la table pour sauver Air France, mais il doit annoncer en même temps qu'il exigera de la compagnie la signature d'un contrat de transition écologique qui détaillera comment Air France va faire évoluer son modèle économique pour le rendre compatible avec les engagements du Green Deal européen, de l'Accord de Paris, de la neutralité carbone.
Comment s'engager dans cette voie ?
Il y a un double débat. Premièrement, ce qui va être écrit dans le projet de loi de finances rectificative. Le groupe En Marche soutient l'idée que les entreprises dans lesquelles l'Etat va intervenir devront présenter dans les 12 mois un plan qui démontre comment leurs activités sont alignées avec l'Accord de Paris. Il faut montrer que le soutien de l'Etat est cohérent avec une évolution du modèle économique. Le deuxième enjeu, c'est ce qui va être dit par le gouvernement, notamment Bruno Le Maire, à l'Assemblée ce vendredi après-midi. L'engagement politique qui matérialise cela, c'est l'exigence de la signature de contrats de transition écologique avec ces entreprises dans les prochains mois.
>> Suite à lire à :
<https://www.lejdd.fr/Politique/pascal-canfin-le-gouvernement-et-air-france-doivent-signer-un-contrat-de-transition-ecologique-3962555>
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17- L'Etat fera-t-il un chèque de 20 milliards aux entreprises polluantes sans contreparties ?, Libération, 17/04/20, 18:54
Par Lilian Alemagna et Coralie Schaub 

Le vote, prévu ce vendredi soir à l’Assemblée, de nouveaux crédits pour aider des entreprises «stratégiques» inquiète certains députés et ONG. Aucun engagement concret en matière sociale ou environnementale n'est prévu en échange.
Le gouvernement va-t-il offrir un chèque en blanc aux gros pollueurs en faisant voter ce vendredi à l’Assemblée nationale, dans le cadre d’un nouveau projet de loi de finances rectificative pour 2020 (PLFR), la mise à disposition de 20 milliards d’euros pour le sauvetage de grandes entreprises dites «stratégiques» comme Air France, Renault ou Vallourec ? C’est, en tout cas, ce que craignent certains députés et plusieurs ONG, qui s’inquiètent qu’aucune condition de réduction de l’empreinte écologique (gaz à effet de serre, utilisation des ressources naturelles) ne soit concrètement posée au versement éventuel de ces aides publiques. «Alors qu’il est en position d’imposer des transformations fortes des secteurs qu’il renfloue, le gouvernement choisit la voie du "business as usual", comme si l’urgence climatique n’existait pas», s’alarmaient ainsi Les Amis de la Terre, Greenpeace et Oxfam dans un communiqué commun ce vendredi matin.
Plan de sauvetage
Les organisations de défense de l’environnement pointent ainsi une partie du plan de sauvetage de l’économie de l’exécutif, monté à 110 milliards d’euros avec la prolongation du confinement. Parmi cette énorme somme composée de crédits destinés notamment à financer le chômage partiel, le fonds de soutien aux petites entreprises et indépendants ou les reports et annulations de «charges» des entreprises, près d’un cinquième est prévu pour aider, est-il écrit dans ce PLFR, «certaines entreprises opérant dans des secteurs stratégiques [et qui] se trouvent dans une situation critique». Ces 20 milliards de nouveaux crédits seront sous la «responsabilité» du commissaire aux participations de l’Etat, Martin Vial, et viennent compléter 4 milliards déjà prévus pour entrer, monter au capital ou nationaliser temporairement ces entreprises.
>> Suite à lire à :
<https://www.liberation.fr/france/2020/04/17/l-etat-fera-t-il-un-cheque-de-20-milliards-aux-entreprises-polluantes-sans-contreparties_1785560>
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18- Les 20 milliards d’euros d’aides aux entreprises stratégiques, impensables sans engagements environnementaux, Novethic, 17/04/20
Ludovic Dupin

Dans le cadre du deuxième projet de loi de finance rectificative, le gouvernement prévoit une enveloppe de 20 milliards d'euros pour protéger l’emploi et le savoir-faire des grandes entreprises françaises. Mais une partie d'entre elles sont de grandes émettrices de gaz à effets de serre, et de nombreuses voix s’élèvent pour que toute aide soit conditionnée à des efforts de réductions d’émissions. L'exécutif assure qu'il ne s'agit pas d'un "chèque en blanc" aux sociétés.
Ce vendredi 17 avril est discuté à l’Assemblée nationale le deuxième projet de loi de finance rectificative (PLFR2) pris dans le cadre de l’urgence sanitaire liée au Coronavirus. Celui-ci comporte une multitude de mesures d’aides pour les particuliers et les entreprises, représentant un montant global de 110 milliards d’euros. On retrouve ainsi les 24 milliards d’euros réservés au chômage partiel, des fonds de soutien pour les PME et les entreprises intermédiaires. 
Ce PLFR2 devrait être adopté à une large majorité, mais une mesure passe mal. Dans un souci de préservation des emplois et surtout de protection des fleurons technologiques français face à l’appétit opportuniste d’acteurs étrangers, le gouvernement prévoit une enveloppe de 20 milliards d’euros via l’Agence des participations de l’État (APE). "J’ai soumis au Président de la République une liste d’une vingtaine d’entreprises stratégiques fragilisées par la crise économique actuelle", a indiqué Bruno Le Maire. Cette liste n’est pas encore publique, mais de source proche, on y retrouve Air France - en grande difficulté -, Renault, Vallourec…
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/les-20-milliards-d-euros-d-aides-aux-entreprises-strategiques-sans-engagements-environnementaux-passent-mal-148455.html>
Sur le même sujet :
> La majorité accorde 20 milliards aux grandes entreprises sans contrepartie environnementale <https://www.actu-environnement.com/ae/news/aides-entreprises-difficulte-contreparties-environnement-climat-plfr-35346.php4>, Actu-environnement, 18/04/20
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19- Projet de Loi de Finances rectificative, Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme, communiqué du 17/04/20

Pour Alain Grandjean, économiste et président de la FNH : « L’absence de contreparties écologiques ferait courir un risque économique et financier majeur à notre société, et pas seulement au climat ! »
La Fondation Nicolas Hulot appelle le gouvernement et les députés à demander des contreparties écologiques aux entreprises bénéficiaires des 20 milliards d’euros qui seront votés lors du PLFR.
Une telle dépense publique est nécessaire pour éviter une casse sociale majeure, mais celle-ci doit permettre d'entamer une redirection majeure dans les activités des entreprises concernées. Elle doit aussi rester cohérente avec les engagements climatiques et énergétiques de la France, qui sont inscrits dans la loi et donc contraignants.
La FNH appelle, par conséquent, les parlementaires à voter deux amendements :
• L’amendement numéro 361, présenté par Matthieu Orphelin et 41 autres parlementaires qui obligerait les entreprises recevant une partie des 20 milliards de soutien à mettre en place, un bilan carbone sur les scopes 1,2 et 3, de prendre une trajectoire de réduction de gaz à effet compatible avec la SNCB et de mettre en place dans les 12 mois une stratégie interne de réduction de leur empreinte écologique.
• L’amendement numéro 248, présenté par Delphine Batho qui chargerait le Haut Conseil pour le climat d’émettre des recommandations via l’Etat actionnaire sur la mise en conformité des stratégies des entreprises soutenues avec les objectifs climatiques et environnementaux de l’Accord de Paris.
A l’inverse l’amendement porté par Bérangère Abba (numéro 443) soutenu par le gouvernement et la majorité, ne permet pas d’apporter les garanties suffisantes puisqu’il se limite à des engagements en matière de RSE.
Pas d’argent public sans contrepartie
Si la préservation de ces entreprises contre tout risque de faillite ou de rachat agressif est nécessaire, l’absence de contreparties et de conditions environnementales, en plus d’accélérer la crise climatique, fait peser un risque économique et financier
Pour Alain Grandjean, économiste, membre du Haut Conseil pour le climat et président de la Fondation Nicolas Hulot : « les dépenses publiques majeures que nous allons engager maintenant doivent impérativement rendre nos économies plus solides : ne pas demander aux entreprises de faire évoluer leur modèle, c’est s’exposer à des crises bien plus lourdes de conséquences économiques et sociales que celles que nous vivons aujourd’hui. »
Le transport aérien : un cas emblématique
Le cas d’Air France est emblématique. Si l’après Covid-19 est construit une fois de plus sur l’objectif d’un doublement du nombre de passagers en quelques années, alors, nous n'aurons pas tiré les enseignements de cette crise. En cas de nouvelle pandémie, de tensions sur le prix du baril ou de choix politique - ou sociétale comme en Suède - de limiter au nom du climat l’usage de l’avion, les investissements réalisés ne seront pas rentabilisés et par conséquent les investisseurs, attirés par la promesse initiale, tourneront le dos à l’entreprise.
En science économique, on parle d’actifs échoués. En souvenir de la crise financière de 2008, on pourrait parler d’actifs pourris. Pourris par manque d’anticipation, de lucidité, de volonté de regarder la réalité en face.
Les salariés de ces secteurs méritent des perspectives réalistes qui placent leur industrie au cœur des enjeux de ce siècle.
<http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/cp_plfr_17042020_0.pdf>
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20- Elisabeth Borne veut rassurer sur la transition écologique après le Covid-19, EurActiv, 17/04/20
Valéry Laramée de Tannenberg | Le Journal de l'Environnement

La crise et ses conséquences vont-elles balayer les engagements de transition écologique du gouvernement ? Une question posée à Elisabeth Borne par la commission du développement durable de l’Assemblée nationale. Un article de notre partenaire, le Journal de l’environnement.
Rassurer. Telle était la mission de la ministre chargée de la transition écologique, auditionnée, ce jeudi 16 avril, par la commission du développement durable de l’Assemblée nationale. Plusieurs députés, comme l’ancien skipper Jimmy Pahun (apparenté Modem), craignant notamment que le plan de relance de l’économie n’oublie les engagements climatiques ou environnementaux de la France.
Une crainte injustifiée, à en croire la locataire de l’Hôtel de Roquelaure. Elisabeth Borne a notamment confirmé que le redémarrage des activités des entreprises du secteur aérien (transporteurs et avionneurs) donnerait lieu à des coups de pouce de l’État conditionnés au respect d’engagements environnementaux par les bénéficiaires. « La crise ne remet pas en cause les priorités du gouvernement en matière de transition écologique et de décarbonation », a indiqué la ministre.
Révision annoncée du PNSE
Même philosophie pour les acteurs des transports terrestres. « L’État sera aussi au côté de la SNCF ». Les investissements annoncés en faveur de la rénovation du réseau ferré ne semblent pas menacés.
Elisabeth Borne a démenti que des constructeurs automobiles français, contrairement à leurs concurrents allemands, soient tentés de faire retarder le prochain durcissement des normes d’émission de polluants. « Nous verrons comment on pourra accompagner le redémarrage du secteur automobile » ; secteur qui a beaucoup misé, souligne-t-elle, sur les véhicules à très faibles émissions.
Rappelant l’origine naturelle de la pandémie, la ministre a proposé aux députés de réfléchir à une révision du plan national santé environnement (PNSE). Sa future version « devra mieux prendre en compte les zoonoses et les impacts que la qualité de l’air peut avoir sur les maladies respiratoires. »
<https://www.euractiv.fr/section/climat/news/elisabeth-borne-veut-rassurer-sur-la-transition-ecologique-apres-le-covid-19/>
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Une publication
21- En ligne. Série « Libérer les imaginaires », Imagine demain le monde, épisodes 13, 14 & 15, 17/04/20

Pour garder le cap et l’équilibre, Imagine vous propose comme chaque vendredi depuis le début du confinement, sa série "Libérer les imaginaires". Aujourd’hui, plongez-vous dans le quotidien de l’Asbl Tabane et son travail ô combien précieux aux côtés des migrants, dans l’écologie radicale du philosophe Dominique Bourg et au cœur du projet Racynes. 
• Episode 13 - Tabane, panser les plaies de l’exil [Imagine 133 / Mai-Juin 2019]
Derrière l’exil, il y a aussi de grands traumatismes liés à des situations de guerre, de conflit, de viol ou de violence. Tabane, à Liège, une association pionnière dans le réseau de santé mentale, développe une prise en charge inclusive des personnes étrangères en mêlant l’accompagnement psycho-médico-social, l’ethnopsychiatrie, des ateliers collectifs... Reportage au sein de cet espace où les équipes travaillent sur le traumatisme vécu au pays, l’exil proprement dit et les conditions d’existence en Belgique, souvent très rudes. Extrait : « Parfois, le traumatisme peut rejaillir des années plus tard, lors d’un événement particulier : un décès, un incident au travail... Un jour, nous avons eu le cas d’un monsieur africain qui est arrivé ici en pyjama. Il faisait froid dehors, il était très perturbé, et on ne comprenait pas bien son comportement. Après consultation, on a compris qu’il s’agissait d’un jour très particulier pour lui : vingt ans plus tôt, il avait été torturé dans son pays, et tout remontait à la surface. Désormais, à l’approche de cette date symbolique, on sait que l’on doit être vigilant. » 
> A lire ici <http://www.imagine-magazine.com/lire/spip.php?article2647>
• Episode 14 - Dominique Bourg : « Comment ne pas se radicaliser quand l’enjeu devient vital ? » [Imagine 132 / mars-avril 2019]
Pour faire face à la catastrophe annoncée, le philosophe franco-suisse Dominique Bourg, adepte d’une écologie intégrale, se méfie des discours apocalyptiques et du mythe technologique. Il mise plutôt sur un « renouveau de sens » pour, dit-il, « libérer les imaginations ». Rencontre avec un intellectuel sans cesse en alerte. 
> A lire ici <http://www.imagine-magazine.com/lire/spip.php?article2623>
• Episode 15 - Des Racynes et des ailes [Imagine 136 / Novembre-Décembre 2019]
Ils sont désinsérés, faiblement formés, exclus du marché du travail, avec une santé mentale fragile. Chaque mardi et jeudi, ils se retrouvent chez Racynes, sur les hauteurs d’Haccourt, en Basse-Meuse, pour participer à différents ateliers pour adultes (potager, cuisine, groupes de parole, loisirs...) qui visent une « resocialisation progressive », comme l’explique Céline Gentges, du service d’insertion sociale. Cette ASBL a pour ambition de lutter contre les inégalités sociales en retissant des liens sur fond de transition écologique. Visite-découverte d’un magnifique écosytème de trois hectares où neuf services coexistent autour d’une ferme d’animation, d’un resto et d’une épicerie sociale, de formations de jeunes en décrochage et autant de projets ancrés, innovants et formateurs. 
> A lire ici <http://www.imagine-magazine.com/lire/spip.php?article2715>
<http://www.imagine-magazine.com/lire/>
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– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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