[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur biodiversité, sciences et protection du vivant et de l'univers, patrimoine + 1 publication (mercredi 29 avril)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 29 Avr 07:58:10 CEST 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- A Tel-Aviv, les chacals investissent un parc déserté par les humains confinés <https://www.geo.fr/environnement/a-tel-aviv-les-chacals-investissent-un-parc-deserte-par-les-humains-confines-200458>, AFP, 14/04/20, 18:00
2- Avec les anges gardiens de Notre-Dame <https://www.parismatch.com/Actu/Societe/Avec-les-anges-gardiens-de-Notre-Dame-1682088>, Paris Match, 15/04/20, 03h00 
3- Entretien. Jean-François Guégan : « Si nous ne changeons pas nos modes de vie, nous subirons des monstres autrement plus violents que ce coronavirus » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/17/jean-francois-guegan-en-supprimant-les-forets-primaires-nous-sommes-en-train-de-debusquer-des-monstres_6036871_3232.html>, Le Monde, 17/04/20, 05h40
4- La LPO invite les "confinés" à compter les oiseaux dans leur jardin <https://www.geo.fr/environnement/la-lpo-invite-les-confines-a-compter-les-oiseaux-dans-leur-jardin-200485>, AFP, 17/04/20, 11:00
5- Un loup gris "très probablement" photographié dans le nord de la France <https://www.geo.fr/environnement/un-loup-gris-tres-probablement-photographie-dans-le-nord-de-la-france-200495>, AFP, 18/04/20, 00:00
6- Avec le confinement, 97 bébés tortues d’une espèce en voie d'extinction naissent sur une plage <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/avec-le-confinement-97-bebes-tortues-d-une-espece-en-voie-d-extinction-naissent-sur-une-plage-148454.html>, Novethic, 19/04/20
7- Coronavirus : en Afrique, mythes et croyances autour du pangolin <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/20/coronavirus-en-afrique-mythes-et-croyances-autour-du-pangolin_6037134_3232.html>, Le Monde, 20/04/20, 06h00
8- Pandémie(s) : l'interférence de l'Homme sur la biodiversité en cause <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/pandemie-s-l-interference-de-l-homme-sur-la-biodiversite-en-cause_143420>, AFP, 21/04/20, 11:00
9- Corse : la réserve de Scandola perd son diplôme européen "espace protégé" <https://www.geo.fr/environnement/corse-la-reserve-de-scandola-perd-son-diplome-europeen-espace-protege-200514>, AFP, 21/04/20, 19:00
10- Brésil : un accordéoniste défend l'Amazonie en chantant au fil de l'eau <https://www.geo.fr/environnement/bresil-un-accordeoniste-defend-lamazonie-en-chantant-au-fil-de-leau-200517>, AFP, 22/04/20, 00:00
11- Un banc de dugongs aperçu au large d'une île thaïlandaise <https://www.geo.fr/environnement/un-banc-de-dugongs-apercu-au-large-dune-ile-thailandaise-200532>, AFP, 22/04/20, 20:00
12- Tigres : le Covid, nouvelle menace sur une espèce menacée <https://www.liberation.fr/sciences/2020/04/23/tigres-le-covid-nouvelle-menace-sur-une-espece-menacee_1786155>, Libération, 23/04/20, 18:58
13- En Albanie, les hommes sont partis et les flamants dansent <https://information.tv5monde.com/info/en-albanie-les-hommes-sont-partis-et-les-flamants-dansent-356544>, AFP, 24/04/20, 00:00
14- Comment les braconniers profitent du confinement pour s'enrichir <https://www.lexpress.fr/actualite/societe/comment-les-braconniers-profitent-du-confinement-pour-s-enrichir_2124362.html>, L’Express, 26/04/20, 06:00
15- Besoin de soutien : les adoptions d'animaux s'envolent aux Etats-Unis <https://information.tv5monde.com/info/besoin-de-soutien-les-adoptions-d-animaux-s-envolent-aux-etats-unis-356858>, AFP, 26/04/20, 10:00
16- Six pistes pour en savoir plus sur les oiseaux <https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2020/04/26/six-pistes-pour-apprendre-a-observer-les-oiseaux_6037785_4497916.html>, Le Monde, 26/04/20, 11h55
17- Les dauphins profitent du Bosphore, anormalement calme grâce au confinement <https://information.tv5monde.com/info/les-dauphins-profitent-du-bosphore-anormalement-calme-grace-au-confinement-356901>, AFP, 26/04/20, 16:00
18- Pandémies et biodiversité : l'avertissement solennel de quatre experts de l'IPBES <https://www.actu-environnement.com/ae/news/covid-19-pandemies-biodiversite-ipbes-plans-relance-reorientation-35388.php4>, Actu-environnement, 28/04/20
En images
19- La nature parle par Marion Cotillard <https://www.conservation.org/nature-is-speaking/french?ytVideoId=1CwEQ8QRnas>, Conservation International, 10/12/2015
20- Un chevreuil prend un bain de mer dans le Morbihan <https://www.francebleu.fr/infos/environnement/video-un-chevreuil-fait-trempette-pres-d-arzon-1586682571>, France Bleu, 12/04/20, 11:09
21- Mémoires d'éléphants <https://www.france.tv/france-2/13h15-le-dimanche/389583-memoires-d-elephants.html>, France 2, 13h15 le dimanche, 19/04/20
22- Animals Reclaiming the World <https://www.youtube.com/watch?v=5mNgn8VrPkA>, Memochan, 25/04/20
23- Méduses, crabes, algues colorées : avec le confinement, la lagune de Venise se dévoile <https://www.ouest-france.fr/europe/italie/italie-meduses-crabes-algues-colorees-avec-le-confinement-la-lagune-de-venise-se-devoile-6818054>, Ouest-France avec AFP, 26/04/20, 16h54
Une publication
24- La Liste rouge des espèces menacées en France : situation préoccupante pour la faune de Martinique <https://uicn.fr/liste-rouge-faune-martinique/>, UICN, 22/04/20

Bien à vous,
Florence

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DOSSIER DU JOUR : Libérée des hommes, la nature retrouve sa place. (cf. item 1, 5, 6, 11, 13, 17, 20, 22 & 23)
SMILEY DU JOUR : La faune sort enfin de son confinement… (cf. item 22)
CITATIONS DU JOUR : — "On ne réglera pas le problème sans en traiter la cause, c’est-à-dire les perturbations que notre monde globalisé exerce sur les environnements naturels et la diversité biologique. Nous avons lancé un boomerang qui est en train de nous revenir en pleine face. Il nous faut repenser nos façons d’habiter l’espace, de concevoir les villes, de produire et d’échanger les biens vitaux." Jean-François Guégan, directeur de recherche à l’Inrae (cf. item 3 & 8)
— "Aucun animal aussi modeste par sa taille et furtif dans ses apparitions n’a suscité autant d’attention des sociétés humaines", Martin Walsh, professeur auxiliaire à l’Institut des sciences et technologies Nelson-Mandela, à Arusha en Tanzanie, à propos du pangolin (cf. item 7)
— "Une seule espèce est responsable de la pandémie de Covid-19 : la nôtre. La déforestation effrénée, l'expansion incontrôlée de l'agriculture, l'agriculture intensive, l'exploitation minière et le développement des infrastructures, ainsi que l'exploitation des espèces sauvages, ont créé les « conditions parfaites » pour la propagation des maladies de la faune aux humains", Josef Settele, Sandra Díaz, Eduardo Brondizio et Peter Daszak, experts de l’IPBES (cf. item 18 & suite)
DÉCISIONS DU JOUR : — La réserve de Scandola (Corse-du-Sud) va perdre son Diplôme européen des espaces protégés, une distinction qu'elle avait obtenue en 1985, en raison notamment de la trop forte pression touristique sur le site et de ses effets néfastes sur la flore et la faune. (cf. item 9)
— Après la mort suspecte d'un tigre en Inde et la contamination par le coronavirus de plusieurs félins dans un zoo new-yorkais, les autorités indiennes placent sous haute surveillance leur population de tigres sauvages, en danger d’extinction. (cf. item 12)
OBSERVATIONS DU JOUR : Le confinement est propice à l’observation de nos compagnons ailés depuis nos fenêtres, balcons et jardins privés. Mésange charbonnière ou grive musicienne ? (cf. item 4 & 16)
FRAGILITÉ DU JOUR : L’île de la Martinique montre un patrimoine naturel remarquable mais d’une grande fragilité. L’analyse de la situation menée sur 427 espèces indigènes montre que près de 15% d’entre elles sont menacées. (cf. item 23)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- A Tel-Aviv, les chacals investissent un parc déserté par les humains confinés, AFP, 14/04/20, 18:00

L'air de rien, ils se faufilent entre les palmiers et gambadent sur le gazon : dans le parc Hayarkon de Tel-Aviv, en Israël, des dizaines de chacals ont investi les lieux désertés par promeneurs et cyclistes, confinés chez eux en raison du nouveau coronavirus.
Principal espace vert de la grande ville côtière, ce parc est généralement fréquenté par de nombreux citadins pour des pique-niques, balades et courses à pied. 
Mais depuis que les autorités israéliennes ont ordonné à la population de rester confinée pour freiner la propagation de la pandémie de Covid-19, qui a officiellement contaminé plus de 11.800 personnes dont près de 120 sont décédées dans le pays, le parc est quasi désert.
Les rares passants, masques de protection sur la bouche pour se conformer aux mesures locales, s'arrêtent et sortent leur téléphone portable pour photographier les chacals qui, à quelques mètres de distance, errent dans le parc à la recherche de nourriture.
Habituellement, ces animaux omnivores sortent à la nuit tombée de leurs tanières ou des buissons, dans les parties les moins fréquentées du parc, pour se nourrir de déchets laissés par les humains, explique à l'AFP Yariv Malichi, zoologiste.
Mais quand les poubelles sont vides, "ils doivent s'aventurer en dehors de leurs territoires en quête de nourriture, et se sentent plus à l'aise dans le parc déserté", où ils déambulent désormais dès la fin de l'après-midi, note M. Malichi.
Le besoin de nourriture est d'autant plus important que le nouveau coronavirus intervient en pleine saison de mise bas, souligne ce responsable de l'Autorité israélienne de la nature et des parcs.
Dans une petite allée bordée de yuccas et de figuiers de Barbarie, un chacal fait face à un cycliste au casque audio vissé sur le crâne. Ailleurs, un joggeur passe tout près d'un autre animal qui vaque à ses occupations.
Aucun incident entre un chacal et un homme n'a été signalé ces dernières années, souligne M. Malichi, qui craint toutefois que l'animal sauvage ne finisse par s'habituer aux humains.
"Certains hommes lancent de la viande aux chacals, or une fois qu'un animal sauvage fait le lien 'humain-nourriture', le danger est là", prévient M. Malichi. 
"Il finira par s'approcher des hommes en s'attendant à recevoir à manger, sans faire de distinction entre un bébé et un adulte".
"Il y a des chacals en ville ? Laissez-les et ne leur donnez surtout pas à manger !", exhorte le zoologiste.
<https://www.geo.fr/environnement/a-tel-aviv-les-chacals-investissent-un-parc-deserte-par-les-humains-confines-200458>
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2- Avec les anges gardiens de Notre-Dame, Paris Match, 15/04/20, 03h00 
Anne-Cécile Beaudoin

Scientifiques et techniciens se penchent désormais sur les maux de la cathédrale. Bonne nouvelle : leur diagnostic est optimiste.  
Lise Leroux fait parler les cailloux. Les ronds, les maigrichons, les blonds et les gris-bleu ; un voyage dans le temps qu’elle observe à la loupe pour reconstituer l’environnement passé. D’un bout de roche, elle extrait l’histoire de la Terre. Du fossile emprisonné dans un calcaire, celle de la mer dans laquelle l’animal a vécu. Capable de lire dans un grain de sable, cette géologue de formation aurait fait un excellent limier sur les scènes de crime, lorsqu’il s’agit d’étudier les minéraux relevés sur les semelles d’un suspect. Elle a préféré la lumière des cathédrales et le mystère des sculptures du Moyen Age.
Lise Leroux est ingénieure au Laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH) du ministère de la Culture, une sorte de clinique dédiée à la préservation du patrimoine de la France, pour venir à la rescousse des édifices classés, menacés de sombrer dans les ténèbres. Lové dans les communs du château de Champs-sur-Marne depuis 1970, le LRMH est animé par une équipe de 34 personnes, dont 23 chercheurs répartis en 9 pôles allant du bois à la pierre, en passant par le métal, le vitrail, le textile, la peinture murale, les grottes ornées. Leur mission : identifier les pathologies des matériaux et préconiser les meilleurs protocoles de soins quand sonnera l’heure de la restauration. En 2018, ils sont intervenus sur 177 monuments historiques, ont réalisé près de 300 opérations en France, collaboré avec le CNRS, mené des missions en Chine, en Iran, en Ethiopie... Même volume de travail en 2019 avec, en plus... l’incendie de Notre-Dame de Paris. Dans la cathédrale où les décombres fumaient encore, la brigade d’experts s’était déjà rangée en ordre de bataille. En pleine apocalypse « chacun a apporté son savoir avec calme», se souvient Lise Leroux. Tout ce qui s’est effondré est trié, un système mis en place avec le service d’archéologie de la Direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France, le C2RMF (Centre de recherche et de restauration des musées de France) et la police scientifique. Un travail de bénédictin !
>> Suite à lire à :
<https://www.parismatch.com/Actu/Societe/Avec-les-anges-gardiens-de-Notre-Dame-1682088>
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3- Entretien. Jean-François Guégan : « Si nous ne changeons pas nos modes de vie, nous subirons des monstres autrement plus violents que ce coronavirus », Le Monde, 17/04/20, 05h40
Propos recueillis par Claire Legros 

Le directeur de recherche à l’Inrae travaille sur les relations entre santé et environnement. Dans un entretien au « Monde », il estime que l’épidémie de Covid-19 doit nous obliger à repenser notre relation au monde vivant. 
Ancien membre du Haut Conseil de la santé publique (HCSP), Jean-François Guégan a fait partie du comité d’experts qui a conseillé la ministre de la santé Roselyne Bachelot lors de l’épidémie de grippe A(H1N1), en 2009. Directeur de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) et professeur à l’Ecole des hautes études en santé publique, il estime que l’épidémie de Covid-19 doit nous obliger à repenser notre relation aux systèmes naturels, car l’émergence de nouvelles maladies infectieuses est étroitement liée à l’impact des sociétés humaines sur l’environnement et la biodiversité.
Vous avez fait partie des experts qui ont conseillé d’acheter des masques et des vaccins en grand nombre lors de la pandémie provoquée par le virus H1N1. Comment analysez-vous la situation en France, dix ans plus tard ?
Comme beaucoup de mes collègues, j’ai été très surpris de l’état d’impréparation de la France à l’épidémie de Covid-19. Les expériences passées avaient pourtant mis en évidence la nécessité d’anticiper et de préparer l’arrivée de pandémies. Au sein du HCSP, nous avions préconisé l’achat des fameux vaccins, mais aussi la constitution d’une réserve de près de 1 milliard de masques, pour protéger la population française en cas de risque majeur, à renouveler régulièrement car ils se périment vite. Nous avions alors réussi à sensibiliser les décideurs de plusieurs ministères sur cette nécessaire anticipation. Je pensais que nous étions prêts. Au ministère de la santé, Xavier Bertrand a reconduit l’achat des masques, mais, ensuite, il y a eu un changement de stratégie. Il semble que l’économétrie ait prévalu sur la santé publique.
> Lire aussi  Roselyne Bachelot, la ministre qui a eu raison trop tôt
Comment expliquer cette difficulté à cultiver, sur le long terme, une approche préventive ?
Les départements affectés aux maladies infectieuses ont été, ces dernières années, désinvestis, car beaucoup, y compris dans le milieu médical, estimaient que ces maladies étaient vaincues. Et c’est vrai que le nombre de décès qu’elles occasionnent a diminué dans les sociétés développées. En revanche, elles sont toujours responsables de plus de 40 % des décès dans les pays les plus démunis, et on observe aussi une augmentation de la fréquence des épidémies ces trente dernières années.
Nous n’avons cessé d’alerter sur leur retour en forcedepuis quinze ans, sans succès. On a vu les crédits attribués à la médecine tropicale s’effondrer, des connaissances se perdre, faute d’être enseignées, même si elles perdurent encore chez les médecins du service de santé des armées, dans les services d’infectiologie et les grandes ONG humanitaires.
> Lire aussi  « La maîtrise d’une épidémie, c’est aussi de la politique »
Quelle est la place de la santé publique dans la culture médicale en France ?
La médecine, en France, a toujours privilégié l’approche curative. On laisse le feu partir, et on essaie ensuite de l’éteindre à coups de vaccins. De fait, il existe aujourd’hui une hiérarchie entre les différentes disciplines : certaines sont considérées comme majeures, parce que personnalisées, technologiques, curatives. C’est le cas, par exemple, de la médecine nucléaire ou de la cardiologie. D’autres sont délaissées, comme la santé publique et l’infectiologie, discipline de terrain et de connaissances des populations.
Que sait-on aujourd’hui des interactions entre environnement et santé, et en particulier du rôle de la biodiversité dans la survenue de nouvelles épidémies ?
Depuis les débuts de notre civilisation, l’origine des agents infectieux n’a pas varié. Les premières contagions sont apparues au néolithique, vers 10 000 à 8 000 av. J.-C., en Mésopotamie inférieure – aujourd’hui l’Irak –, lorsqu’on a construit des villes dont les plus grandes pouvaient atteindre vingt mille habitants. On a ainsi offert de nouveaux habitats aux animaux commensaux de l’homme, ceux qui partagent sa nourriture, comme les arthropodes, les mouches, les cafards, les rats, qui peuvent lui transmettre des agents.
Pour nourrir les habitants des villes, il a fallu aussi développer l’agriculture et l’élevage en capturant des animaux sauvages, créant ainsi les conditions de proximité pour le passage vers l’humain de virus et de bactéries présents chez ces animaux ou abrités dans les sols ou les plantes et leurs systèmes racinaires. Les bactéries responsables du tétanos, de la tuberculose ou de la lèpre sont originaires du sol.
La déforestation est mise en cause dans l’augmentation du nombre de maladies infectieuses émergentes ces dernières années. De quelle façon ?
Sa pratique massive a amplifié le phénomène depuis cinquante ans, en particulier dans les zones intertropicales, au Brésil, en Indonésie ou en Afrique centrale pour la plantation du palmier à huile ou du soja. Elle met l’humain directement en contact avec des systèmes naturels jusque-là peu accessibles, riches d’agents microbiens.
> Lire aussi  Coronavirus : « L’origine de l’épidémie de Covid-19 est liée aux bouleversements que nous imposons à la biodiversité »
Ainsi, le virus du sida le plus distribué, VIH-1, est issu d’un rétrovirus naturellement présent chez le chimpanzé en Afrique centrale. Le virus Nipah, responsable d’encéphalites en Malaisie, en 1998, a pour hôte naturel une espèce de chauve-souris frugivore qui vit habituellement dans les forêts d’Indonésie. La déforestation dans cette région a entraîné son déplacement vers la Malaisie, puis le Bangladesh, où les chauves-souris se sont approchées des villages pour se nourrir dans les vergers. Des porcs ont joué le rôle de réacteurs et contribué à l’amplification du virus.
Il ne fait aucun doute qu’en supprimant les forêts primaires nous sommes en train de débusquer des monstres puissants, d’ouvrir une boîte de Pandore qui a toujours existé, mais qui laisse aujourd’hui s’échapper un fluide en micro-organismes encore plus volumineux.
Depuis trente ans, l’urbanisation s’étend aux régions intertropicales. Quel rôle joue-t-elle dans cette transmission ?
Dans ces régions, une vingtaine de villes comptent désormais plus de 7 millions d’habitants, qui accumulent à la fois richesse et extrême pauvreté, avec une population très sensible aux infections. Le scénario du néolithique se reproduit, mais de manière amplifiée par la biodiversité tropicale.
> Lire aussi  « Les acteurs de la santé publique doivent être davantage associés à l’urbanisme »
L’agriculture qui s’y organise dans les zones périurbaines favorise la création de gîtes pour les micro-organismes présents dans l’eau, comme les bactéries responsables du choléra, ou les moustiques, vecteurs de paludisme. Des élevages de poulets ou de porcs y jouxtent les grands domaines forestiers tropicaux. Il suffit de faire une cartographie de Manaus [Brésil] ou de Bangkok pour visualiser comment ces pratiques favorisent les ponts entre des mondes hier bien séparés.
Peut-on dire que la pandémie de Covid-19 est liée à des phénomènes de même nature ?
Les origines du virus sont discutées, il faut rester prudent. Les scientifiques s’accordent néanmoins sur une transmission de l’animal à l’humain. Dans sa composition moléculaire, le coronavirus responsable du Covid-19 ressemble en partie à un virus présent chez les chauves-souris du groupe des rhinolophes, et en partie à un virus qui circule chez une espèce de pangolin d’Asie du Sud-Est.
Si le coronavirus a été transmis par la chauve-souris, il est possible que la déforestation intensive soit en cause. Si le scénario du pangolin est vérifié, la cause est à rechercher du côté de l’exploitation illégale de ressources forestières menacées. En Chine, le pangolin est un mets de choix, et on utilise aussi ses écailles et ses os pour la pharmacopée. La nette diminution des rhinocéros en Afrique a peut-être joué un rôle, avec un report sur le pangolin à un moment où l’importation en Chine de cornes de rhinocéros est rendue plus difficile.
Certains sont tentés de supprimer les animaux soupçonnés d’être les réservoirs du virus…
Cette hypothèse n’est ni réaliste ni souhaitable. Et d’ailleurs a-t-on vraiment envie de vivre dans ce monde-là ? De tout temps, les épidémies ont suscité des boucs émissaires. Les chauves-souris sont également accusées d’être les réservoirs d’Ebola – une théorie qui n’est pour l’heure pas démontrée – et souvent associées dans les imaginaires à une représentation diabolique. On oublie au passage qu’il s’agit d’animaux extrêmement utiles pour la pollinisation de très nombreuses plantes, ou comme prédateurs d’insectes.
> Lire aussi  Coronavirus : la dégradation de la biodiversité en question
N’oublions pas non plus que la vie sur terre est organisée autour des micro-organismes. Cette biodiversité est par exemple essentielle chez l’humain pour le développement du microbiome intestinal, c’est-à-dire l’ensemble des bactéries abritées dans notre système digestif, qui détermine dans les premiers âges de la vie notre système immunitaire.
Peut-on faire un lien direct entre l’augmentation des épidémies et la crise climatique ?
C’est un paramètre sur lequel on manque d’arguments. Les crises environnementales dans leur ensemble provoquent des phénomènes non linéaires, en cascade, des successions d’événements que l’on ne peut pas appréhender par la voie expérimentale. On peut réaliser des expériences en mésocosme, c’est-à-dire dans des lieux confinés où l’on fait varier les paramètres – sol, hygrométrie, température. Mais d’autres variables, telles que la pauvreté, la nutrition ou les mouvements de personnes, ne sont pas considérées par ces études, alors qu’elles peuvent jouer un rôle très important dans la transmission des infections. Quoi qu’il en soit, le changement climatique viendra exacerber des situations déjà existantes.
Une approche pluridisciplinaire est donc indispensable pour comprendre les épidémies ?
L’approche cartésienne pour démontrer les relations de cause à effet n’est plusadaptée face à ces nouvelles menaces. Toutes les problématiques planétaires nécessitent de développer des recherches intégratives et transversales, quidoivent prendre en compte les sciences humaines, l’anthropologie, la sociologie, les sciences politiques, l’économie…
Il est possible de développer des analyses de scénarios, ainsi que des analyses statistiques. Or, ces approches sont souvent déconsidérées au profit des sciences expérimentales. D’un point de vue épistémologique, il est temps d’en finir avec cette distinction entre sciences majeures et mineures, pour reconstruire une pensée scientifique adaptée aux nouveaux enjeux. Cela demande que chaque discipline se mette à l’écoute des autres. Mais ce n’est pas le plus facile !
Faut-il envisager la permanence d’un risque pandémique ?
Nous sommes à l’ère des syndémies (de « syn » qui veut dire « avec »), c’est-à-dire des épidémies qui franchissent les barrières des espèces, et circulent chez l’humain, l’animal ou le végétal. Si elles ont des étiologies différentes (des virus de familles différentes par exemple), elles ont quasiment toutes les mêmes causes principales.
Cette épidémie est terrible, mais d’autres, demain, pourraient être bien plus létales. Il s’agit d’un coup de semonce qui peut être une chance si nous savons réagir. En revanche, si nous ne changeons pas nos modes de vie et nos organisations, nous subirons de nouveaux épisodes, avec des monstres autrement plus violents que ce coronavirus.
Comment faire pour se protéger ?
On ne réglera pas le problème sans en traiter la cause, c’est-à-dire les perturbations que notre monde globalisé exerce sur les environnements naturels et la diversité biologique. Nous avons lancé un boomerang qui est en train de nous revenir en pleine face. Il nous faut repenser nos façons d’habiter l’espace, de concevoir les villes, de produire et d’échanger les biens vitaux.
> Lire aussi  Coronavirus : « L’épidémie doit nous conduire à habiter autrement le monde »
L’humain est un omnivore devenu un superprédateur, dégradant chaque année l’équivalent de la moitié de l’Union européenne de terres cultivables. Pour lutter contre les épidémies, les changements nécessaires sont civilisationnels.
Comme dans la symbolique du yin et du yang, nous devons accepter la double nature de ce qui nous entoure. Il nous faut complètement repenser notre relation au monde vivant, aux écosystèmes naturels et à leur diversité biologique, à la fois garants des grands équilibres et source de nombreux dangers. La balle n’est plus dans le camp des chercheurs qui alertent depuis vingt ans, mais dans celui des politiques.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/17/jean-francois-guegan-en-supprimant-les-forets-primaires-nous-sommes-en-train-de-debusquer-des-monstres_6036871_3232.html>
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4- La LPO invite les "confinés" à compter les oiseaux dans leur jardin, AFP, 17/04/20, 11:00
Laurent Abadie

Des millions de Français bloqués chez eux, dont près de sept sur dix en maison individuelle : la LPO ne pouvait pas laisser passer l'occasion et a lancé "Confinés mais aux aguets", une vaste opération de comptage des oiseaux de jardins.
Plus important dispositif de science participative instauré en 2012, ce décompte s’effectue habituellement deux fois l’an, en janvier et mai, mobilisant jusqu’à 10.000 observateurs bénévoles.
Mais depuis le lancement de l'opération au début du confinement par la Ligue pour la protection des oiseaux, 13.322 nouveaux contributeurs se sont inscrits sur https://www.oiseauxdesjardins.fr/index.php et plus d’un demi-million d’oiseaux ont été observés. 
Depuis janvier, plus de 528.000 actes d’observation ont été enregistrés contre 669.931 sur l’ensemble de l’année 2019.
"Compter les oiseaux de jardins sert à observer comment se porte notre environnement grâce à un groupe facile d’accès", explique Laurent Couzi, ornithologue, responsable de la cellule connaissances de la LPO, dont le siège est à Rochefort (Charente-Maritime). 
Il souligne "l’avantage" de ce dispositif de science participative, comme l’observation des insectes pollinisateurs ou de la flore, "qui s’adresse à un très large public".
Dans la banlieue bordelaise, Bastien, 7 ans, est inscrit depuis le 2 avril grâce à ses cousins encouragés par leur maîtresse d’école. Pour reconnaître les oiseaux qui se posent dans son jardin arboré, incluant une mangeoire "avec des boules de graisse l’hiver" et un nichoir, il s’appuie sur les fiches mises en ligne par la LPO et sur les livres feuilletés aux côtés de son grand-père qui l'a initié. 
En l’espace de 35 minutes il explique avoir comptabilisé dans son jardin de Bègles 4 moineaux domestiques, 1 étourneau sansonnet, 1 merle noir, 1 mésange charbonnière et 4 pigeons ramiers.
Les données recueillies sont ensuite traitées par le Centre d’écologie et des sciences de la conservation (Cesco) du muséum d’histoire naturelle de Paris.
Et en 2018, le million d’observations recueillies a permis la rédaction d'une thèse universitaire qui a par exemple confirmé que "l’augmentation depuis 2012 du nombre de pinsons dans les mangeoires était la conséquence d’un problème de ressource alimentaire dans la matrice agricole en hiver", explique M. Couzi et "cela nous a interpellés pour comprendre pourquoi".
- "Indicateur" -
Selon le bilan 2019, les espèces les plus observées sont le moineau domestique, loin devant la mésange charbonnière, le pinson des arbres ou la mésange bleue. 
Le nombre de merles noirs diminue lui d’année en année, victime probable du virus Usutu, transmis par les moustiques. "Simple phénomène passager causé par des conditions climatiques particulières ou lien avec ce virus, la question reste entière", avancent prudemment les auteurs du bilan.
Le président de la LPO - organisation qui a fêté ses 30 ans avec 400 salariés et 3.000 membres - se réjouit de cet "engouement".
En plus de sensibiliser à la biodiversité, l'opération "Confinés mais aux aguets" a "aussi vocation à inviter à l’évasion depuis sa fenêtre ou son balcon", souligne-t-il.
Allain Bougrain-Dubourg, qui se bat chaque année à l’entrée de l’hiver contre le braconnage des ortolans, notamment dans les Landes où est chassée cette espèce pourtant protégée, rappelle que "l’oiseau est un indicateur reconnu en Europe de l’ensemble de l’état de la biodiversité".
"Un tiers des oiseaux ont disparu dans les zones d’agriculture intensive" qui efface haies et bosquets, et use de "produits chimiques (faisant) disparaitre les insectes", principale nourriture des oiseaux, souligne-t-il.
En cette période de confinement, le chant des oiseaux semble lui prégnant. "C’est simplement qu’il y a moins d’agitation humaine et donc moins de bruit", explique M. Couzi. "Il n’y a pas plus d’oiseaux dans les villes aujourd’hui qu’en février, en un mois il n’y a pas eu de génération spontanée", assure-t-il.
Les opérations de comptage l’an prochain pourront déterminer "si cette baisse d’activité humaine a entraîné une augmentation des reproductions". Mais "ce ne sont pas quelques semaines de confinement qui vont tout changer" pour les oiseaux et la biodiversité, tempère-t-il.
<https://www.geo.fr/environnement/la-lpo-invite-les-confines-a-compter-les-oiseaux-dans-leur-jardin-200485>
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5- Un loup gris "très probablement" photographié dans le nord de la France, AFP, 18/04/20, 00:00

Un loup gris a "très probablement" été photographié dans le nord de la France dans la nuit du 7 au 8 avril, "une première depuis plus d’un siècle", a annoncé la préfecture de Seine Maritime vendredi dans un communiqué de presse.
Ce grand canidé a été pris en photo par un appareil automatique sur la commune de Londinières, à une trentaine de kilomètres au sud-est de Dieppe.
Les clichés ont été transmis le 12 avril aux experts de l’Office français de la biodiversité (OFB), qui ont "pu authentifier cette observation comme étant très probablement celle d’un loup gris", selon la même source, qui souligne tout de même que "cette expertise est à considérer avec quelques réserves". 
"Le système de colonisation par +bonds+ est caractéristique du loup. Le nouveau territoire d'installation peut être séparé de la meute d'origine de plusieurs dizaines voire centaines de kilomètres, laissant des espaces vides qui peuvent être colonisés par la suite", explique la préfecture, ce qui pourrait justifier que cet animal ait été vu en Seine-Maritime, soit "loin des zones de présence permanente connues".
"A ce stade, cette observation en Seine-Maritime ne permet pas d’affirmer que le loup s’installe dans le département", précise-t-elle.
L'OFB a relevé 97 zones de présence permanente du loup sur le territoire français, principalement dans les Alpes, le Sud-Est et l'Est. A la sortie de l'hiver 2018/2019, la population de loups en France était estimée à environ 530 individus.
<https://www.geo.fr/environnement/un-loup-gris-tres-probablement-photographie-dans-le-nord-de-la-france-200495>
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6- Avec le confinement, 97 bébés tortues d’une espèce en voie d'extinction naissent sur une plage, Novethic, 19/04/20
Marina Fabre

Au Brésil, les plages désertes profitent aux animaux. Une centaine de tortues imbriquées, une espèce classée en danger critique d'extinction, sont nées sur les plages désertées. Elles, qui sont habituellement chassées à cause du commerce de luxe pour leurs écailles, profitent aujourd'hui d'un répit dû au confinement des populations à travers le monde. 
C’est une bonne nouvelle repérée par The Guardian. Au Brésil, une centaine de tortues d’une espèce en voie d’extinction sont nées sur une plage déserte. Elles ont éclos fin mars à Paulista, une ville du nord-est de l’État de Pernambuco devant les yeux des employés de la ville qui ont pu filmer la scène. Un évènement qui a pu avoir lieu en raison du confinement, les plages étant habituellement bondées.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/avec-le-confinement-97-bebes-tortues-d-une-espece-en-voie-d-extinction-naissent-sur-une-plage-148454.html>
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7- Coronavirus : en Afrique, mythes et croyances autour du pangolin, Le Monde, 20/04/20, 06h00
Laurence Caramel 

Le pays voue un culte au fourmilier. Son armure parfaite composée d’écailles s’impose comme la raison la plus évidente de cette fascination. 
Martin Walsh, professeur auxiliaire à l’Institut des sciences et technologies Nelson-Mandela, à Arusha en Tanzanie, a passé beaucoup d’années à étudier les histoires, les croyances et les mythes associés au pangolin, ce mammifère nocturne et craintif que l’actualité du moment a tendance à réduire à une viande recherchée sur les marchés chinois ou à des tonnes d’écailles saisies en contrebande. « Aucun animal aussi modeste par sa taille et furtif dans ses apparitions n’a suscité autant d’attention des sociétés humaines », se justifie le chercheur en invitant à se plonger dans un monde mythique et merveilleux. A l’exception du pangolin géant dont le poids peut dépasser 30 kilos et la taille 1,50 m, les sept autres espèces vivant en Afrique et en Asie ne sont pas plus impressionnantes qu’un gros ragondin.
Incapable d’agressivité
Son armure parfaite composée d’écailles bien alignées s’impose comme la raison la plus évidente de cette fascination. Mais n’est-ce pas aussi cette unique façon qu’il a de s’enrouler sur lui-même pour se protéger à l’approche d’un prédateur, incapable d’agressivité, dans une posture que les hommes ont pu, non sans orgueil, interpréter comme un geste d’offrande ? Ou encore cette rare aptitude, pour un quadrupède, à se tenir debout, qui lui vaut dans certains contes d’être convié à des cérémonies de danse recouvert d’un tissu noir ?
> Lire aussi  Coronavirus : sur la piste de la « pangolin connection »
« Dans notre forêt, il y a un animal avec le corps et la queue d’un poisson recouverts d’écailles. Il a quatre pattes et il monte aux arbres » : ce récit recueilli par l’anthropologue britannique Mary Douglas, au début des années 1950, auprès des Lele du Kassaï dans l’actuelle République démocratique du Congo, est à l’origine d’un des plus célèbres cultes voués au petit fourmilier. Dans la tradition de cette société matrilinéaire, les créatures aquatiques sont connectées aux esprits qui vivent dans les forêts profondes et contrôlent la fertilité. Plus à l’est dans la région du Kivu, les Bembe prêtent à l’animal, reclus dans la cime des arbres et dans les ténèbres des terriers, le pouvoir de faciliter la communication entre le monde des morts et celui des vivants.
Imaginaires complexes
Ces croyances subsistent-elles ? Ces rites sont-ils encore connus en dehors d’un cercle restreint d’érudits ? A ce moment de la discussion, Martin Walsh admet qu’il lui faut rester modeste : « Je dirais que, dans beaucoup d’endroits, il existe des connaissances sur les pangolins mais qu’elles sont souvent limitées aux vertus médicinales qui leur sont attribuées. A la vérité, nous manquons d’études récentes pour se faire une idée solide de la réalité. »
Pour autant, les anthropologues croient que ces imaginaires complexes sont de précieux outils pour faire réagir à la disparition annoncée du pangolin. Dans un registre plus sensible que des bataillons de gardes-frontières ou des rapports scientifiques décrivant son rapide déclin.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/20/coronavirus-en-afrique-mythes-et-croyances-autour-du-pangolin_6037134_3232.html>
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8- Pandémie(s) : l'interférence de l'Homme sur la biodiversité en cause, AFP, 21/04/20, 11:00
Stéphane Orjollet

Qu'il vienne d'une chauve-souris ou qu'il ait transité par un pangolin, le coronavirus qui a mis le monde sens dessus dessous et dont le bilan mondial dépasse les 167.000 morts vient du monde animal, c'est certain. Mais c'est l'activité humaine qui a favorisé son passage à l'Homme, et si rien ne change, bien d'autres vont suivre, alertent des spécialistes.
Les "zoonoses" comme on appelle les maladies ou infections qui se transmettent de l'animal à l'humain, n'ont rien de nouveau. Tuberculose, rage, toxoplasmose, paludisme... Selon le programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), 60% des maladies infectieuses humaines ont cette origine. Chiffre qui grimpe à 75% pour les maladies "émergentes" : ebola, VIH, grippes aviaires et autres SRAS ou zika...
Or, "l'émergence de maladies zoonotiques est souvent associé aux changements environnementaux" qui sont "habituellement le résultat d'activités humaines, de la modification de l'usage des sols au changement climatique", notait le PNUE dans un rapport de 2016.
"Vu la croissance de la population humaine et son utilisation toujours plus intense des ressources planétaires, la destruction d'écosystèmes de plus en plus nombreux multiplie les contacts" entre espèces, abonde Gwenaël Vourc'h, directrice-adjointe de l'unité d'épidémiologie vétérinaire de l'INRAE, un institut de recherche public français. 
En cause, la déforestation pour faire place à l'agriculture, l'élevage intensif dont les animaux peuvent servir de "pont" avec l'humain (notamment en développant des résistances aux antibiotiques couramment utilisés dans l'agriculture industrielle), l'urbanisation et la fragmentation des milieux, qui modifient l'équilibre entre les espèces. Sans compter le réchauffement climatique qui peut conduire certains animaux vecteurs de maladie à prospérer là où ils ne vivaient pas avant.
- "Sans précédent" -
"Le processus qui conduit un microbe, tel qu'un virus, d'une population de vertébrés -chauve-souris par exemple- dans laquelle il existe naturellement, jusqu'aux humains est complexe, mais causé par l'Homme (...), les actions humaines créant l'occasion pour les microbes de s'approcher des populations humaines", détaille Anne Larigauderie, secrétaire exécutive de l'IPBES, le panel des experts de l'ONU sur la biodiversité.
"La rapidité de modification des espaces naturels ces 50 dernières années est sans précédent dans l'histoire humaine. Et le facteur direct le plus important de ce changement est le changement d'affectation des terres," poursuit-elle.
D'ailleurs, au-delà de la pandémie actuelle, l'IPBES estime que les zoonoses font quelque 700.000 morts par an.
Une étude de chercheurs américains, réalisée avant l'apparition de l'épidémie actuelle et publiée mercredi, identifie rongeurs, primates et chauve-souris comme hôtes de la majorité des virus transmis à l'Homme (75,8%). Mais les animaux domestiques sont également porteurs de 50% des zoonoses identifiées.
Et si l'on se concentre sur les espèces sauvages menacées, l'étude montre que celles qui partagent le plus de virus avec les humains sont précisément "celles dont les populations sont en baisse en raison de l'exploitation et de la perte d'habitat".
"Nous modifions les territoires (...), ce qui augmente la fréquence et l'intensité des contacts entre l'humain et la faune sauvage, créant les conditions idéales pour des transferts viraux", résume Christine Johnson, de l'école vétérinaire de l'université de Californie, qui a dirigé l'étude, faisant écho aux autres expertes.
- "Tragédie mondiale" -
La tendance ne devrait pas s'infléchir, prévient Anne Larigauderie, car les modifications d'usage des terres, "combinées aux augmentations en matière d'échanges commerciaux et de voyages", devraient faire augmenter la fréquence des pandémies à l'avenir.
La réponse devra donc être systémique, souligne Gwenaël Vourc'h : "Au-delà de la seule réponse indispensable à chaque épidémie, il faut réfléchir à notre modèle" et notamment "repenser notre relation avec les écosystèmes naturels et les services qu'ils rendent".
Anne Larigauderie ne dit pas autre chose : elle en appelle à un "changement transformant pour trouver une solution à cette tragédie mondiale", en œuvrant à un "ancrage environnemental" des différents secteurs économiques, de la finance à la pêche en passant par les transports ou l'énergie.
"Les stratégies efficaces existent déjà pour contrôler la plupart des zoonoses négligées, la principale contrainte semblant le manque d'investissements," notait déjà le rapport du PNUE de 2016, soulignant que "l'intégrité des écosystèmes sous-tend la santé et le développement humain".
A 86 ans, Jane Goodall a passé la majeure partie de sa vie à étudier et défendre les animaux, notamment les chimpanzés d'Afrique, plus spécialement de Tanzanie. "Il était prédit que ceci allait arriver, et ça va se reproduire jusqu'à ce que nous en apprenions les leçons", prévient la primatologue britannique. Car pour elle, les causes de la pandémie sont évidentes : "notre mépris de la nature et notre manque de respect pour les animaux avec lesquels nous devrions partager la planète".
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/pandemie-s-l-interference-de-l-homme-sur-la-biodiversite-en-cause_143420
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9- Corse : la réserve de Scandola perd son diplôme européen "espace protégé", AFP, 21/04/20, 19:00

La réserve de Scandola (Corse-du-Sud) va perdre son Diplôme européen des espaces protégés, une distinction qu'elle avait obtenue en 1985, en raison notamment de la trop forte pression touristique sur le site et de ses effets néfastes sur la flore et la faune.
Cette décision du Conseil de l'Europe, publiée dans un rapport daté du 30 mars, a été prise à l'unanimité des experts concernés lors d'une réunion les 18 et 19 mars, et ce notamment "en raison du considérable manque de progrès réalisés et des tentatives minimales de communication" de la part des gestionnaires de la réserve. Elle prendra effet en septembre.
Sur le fond, le retrait de ce label européen à la réserve de Scandola, créée en 1975 sur 920 hectares terrestres et 1.000 hectares de zone marine, est notamment dû à "la fréquentation incontrôlée (du site) par les visiteurs de tous bords et (...) les effets dommageables sur la nature du site, ses écosystèmes (et) les espèces de flore et de faune qui lui sont propres".
Dès décembre 2018 un rapport du CNRS avait souligné par exemple que "la population de balbuzards pêcheurs, un rapace protégé et menacé en mer Méditerranée, (s'effondrait) dans la réserve naturelle nationale de Scandola" à cause du tourisme.
José Filippi, directeur du Parc naturel régional de Corse, s'est déclaré "très surpris par cette décision", auprès de l'AFP : "De nombreuses choses sont faites depuis un an et demi pour protéger ce site (et) deux conseils scientifiques se sont d'ailleurs réunis durant cette période", a-t-il affirmé, précisant qu'une "réponse technique" sera communiquée dans quelques jours et que tout sera mis en œuvre pour "récupérer ce diplôme".
En mars 2019, neuf associations corses avaient écrit au ministre de la Transition écologique d'alors, François de Rugy, pour demander "des mesures d'urgence dès l'été 2019", dont une "zone d'interdiction" d'accès, pour sauver la réserve. "Située dans le Sanctuaire des Pélagos, la partie marine de la Réserve est désertée par les poissons et autres animaux marins en raison du fort dérangement et de la pollution sonore", avaient notamment fustigé les associations dans ce courrier.
Egalement inscrite au Patrimoine mondial par l'Unesco, la réserve de Scandola est titulaire de nombreux autres labels de protection, comme Aire marine protégée et zone Natura 2000 notamment.
En France métropolitaine, cinq autres sites ont obtenu ce diplôme européen des espaces protégés, la Camargue (Bouches-du-Rhône et Gard), la Vanoise, les Ecrins et le Mercantour dans les Alpes, et l'île de Port-Cros dans le Var.
<https://www.geo.fr/environnement/corse-la-reserve-de-scandola-perd-son-diplome-europeen-espace-protege-200514>
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10- Brésil : un accordéoniste défend l'Amazonie en chantant au fil de l'eau, AFP, 22/04/20, 00:00
Florence Goisnard

Son accordéon est presque aussi large que son canot, mais la musique retentit jusqu'à la cime des arbres : Eder Rodrigues do Nascimento, 60 ans, pagaie des journées entières en chantant des vers sur la protection de l'Amazonie brésilienne.
"La nature dépend de vous, laissez-la vivre, le monde entier vous remercie, avec la plus grande joie", chante ce troubadour haut en couleurs, sillonnant les villages sur pilotis bâtis sur les rives du Jurua, un affluent de l'Amazone.
Pour se rendre d'un village à l'autre, il faut parfois plusieurs jours de navigation.
Seul sur sa modeste embarcation en bois, "Eder l'accordéoniste", comme il se fait appeler, est impuissant face aux fléaux comme la déforestation ou l'orpaillage illégal. Mais il symbolise la résistance de ceux qui vivent au plus près de la nature et sont mis en lumière lors de la Journée internationale de la Terre nourricière le 22 avril.
"Dans mes chansons, je parle de la préservation de la nature. Je donne des conseils pour que tout le monde fasse comme moi : ne pas brûler la forêt, ne pas polluer l'eau, ne pas couper d'arbres. Il faut laisser les arbres, c'est eux qui vont sauver le monde", déclare-t-il à l'AFP.
Ce métis au visage buriné et émacié habite à Boa Vista, localité qui fait partie de la réserve naturelle de Uacari, où les habitants vivent essentiellement de la pêche et de la cueillette.
"La terre est en train de devenir sèche à cause de la déforestation. Ça nous inquiète beaucoup parce que nous vivons dans la forêt", déplore-t-il.
"Parfois, on voit arriver des maladies que personne ne connaît et parfois les gens meurent sans qu'on en sache la cause", insiste l'accordéoniste.
Les peuples vivant aux confins de l'Amazonie sont particulièrement vulnérables face au nouveau coronavirus, qui a tué près de 200 personnes dans l'Etat d'Amazonas, où vit Eder.
"Ceux qui visitent l'Amazonie se rendent au paradis, ceux qui habitent l'Amazonie y sont déjà, si tu veux connaître la biodiversité, viens avec moi", fredonne le musicien, une lueur d'espoir dans les yeux quand il voit les jeunes villageois s'identifier aux paroles de ses chansons. 
Le déboisement et les incendies de forêt ont fortement augmenté depuis l'arrivée au pouvoir en janvier 2019 du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, dont la politique environnementale est vivement critiquée. 
De nombreuses ONG l'accusent de vouloir livrer le "poumon de la planète" aux compagnies minières et à l'agro-négoce, tout en empiétant sur les territoires censés être réservés aux peuples autochtones.
<https://www.geo.fr/environnement/bresil-un-accordeoniste-defend-lamazonie-en-chantant-au-fil-de-leau-200517>
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11- Un banc de dugongs aperçu au large d'une île thaïlandaise, AFP, 22/04/20, 20:00

Un banc de plus de 30 dugongs a été aperçu mercredi flânant au large d'une île thaïlandaise, selon des images aériennes de ces mamifères marins proches du lamantin diffusées par le Centre opérationnel des parcs marins nationaux.
L'industrie du tourisme, stratégique pour la Thaïlande, s'est effondrée depuis le début de l'épidémie de coronavirus qui a paralysé les transports au niveau planétaire, et des millions de Thaïlandais ont perdu leur emploi.
Mais la quasi-disparition des touristes sur les côtes thaïlandaises a permis à la faune et la flore de se régénérer. Un nombre record de nids de tortues luth a ainsi été constaté sur les plages désertées du pays.
Des images prises par drone et diffusées par le Centre opérationnel des parcs marins nationaux montrent également les dugongs prenant le soleil dans des eaux turquoises transparentes au large de l'île de Libong (sud). 
Ces créatures marines se déplaçant lentement, très proches du lamantin, sont classées parmi les espèces vulnérables.
La Thaïlande n'a pas toujours été un paradis pour la vie sauvage : les déchets de plastique empoisonnent la vie marine et les bateaux polluent l'eau.
L'an dernier, un bébé dugong orphelin s'était échoué sur une plage du sud du pays, s'attirant l'attention de la population. Des spécialistes de la vie marine avaient tenté de le maintenir en vie, mais l'animal avait péri quelques mois plus tard d'une infection aggravée par des petits morceaux de plastique constellant son estomac.
<https://www.geo.fr/environnement/un-banc-de-dugongs-apercu-au-large-dune-ile-thailandaise-200532>
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12- Tigres : le Covid, nouvelle menace sur une espèce menacée, Libération, 23/04/20, 18:58
Camille Gévaudan 

Après la mort suspecte d'un tigre en Inde et la contamination de plusieurs félins dans un zoo new-yorkais, les autorités indiennes placent sous haute surveillance leur population de tigres sauvages, en danger d'extinction.
On sait désormais que les félins sont sensibles au coronavirus : une étude chinoise a montré que la Sars-Cov-2 peut se propager dans le corps des chats et se transmettre d’un chat à l’autre via leurs gouttelettes respiratoires.
Cette semaine, deux chats ont été testés positifs à New York – l’un vit dans une maison où un malade du Covid confirmé a pu le contaminer ; l’autre ne côtoie aucun humain officiellement malade, mais ses propriétaires peuvent très bien lui avoir transmis le virus en étant eux-mêmes asymptomatiques. Ces chats américains ne sont que modérément affectés au niveau respiratoire, et devraient s’en sortir selon leurs vétérinaires. Rien de très inquiétant. A l’heure actuelle, les chats testés positifs au Covid se comptent encore sur les doigts de quelques mains : deux aux Etats-Unis, un à Hongkong mais il n’avait aucun symptôme, un autre en Belgique mais le résultat du test n’est pas certain… et onze chats chinois qui avaient des anticorps contre le coronavirus, parmi 102 chats testés à Wuhan, foyer source de l’épidémie.
Une mort suspecte en Inde
Mais leurs grands cousins à rayures noires sont une cible plus inquiétante du virus, étant donné leur statut d’espèce en danger d’extinction. Alertées par deux événements successifs, les autorités indiennes ont décidé de placer les cinquante réserves de tigres du pays sous haute surveillance, rapporte le New York Times.
C’est une mort suspecte qui a d’abord mis la puce à l’oreille des Indiens. Dans la réserve de tigres du parc national de Pench, dans le centre de l’Inde, les soigneurs ont remarqué au début du mois qu’un tigre se rendait très régulièrement à un étang du coin pour se rafraîchir. Ils ont supposé que l’animal était fiévreux, et lui ont administré des antibiotiques. Ils n’ont apparemment pas amélioré la situation, car le tigre est mort près de son point d’eau, quelques jours plus tard. Les gestionnaires de la réserve ont alors soupçonné une maladie respiratoire – les tigres y sont sujets, souvent atteints de rhinotrachéite par exemple.
Puis est venue la nouvelle de tigres contaminés par le coronavirus au zoo du Bronx, à New York, le 5 avril. Les soigneurs du zoo avaient repéré une toux sèche chez quatre tigres et trois lions. L’un des tigres, une femelle âgée de 4 ans et nommée Nadia, a été testé au Sars-Cov-2 et le résultat était positif. La procédure étant lourde – on a prélevé des cellules dans les muqueuses du nez, de la gorge et des voies respiratoires de Nadia sous anesthésie générale, un seul animal a été testé et on a considéré que ses congénères étaient atteints du même mal. «Nos félins ont été infectés par une personne qui s’occupe d’eux et qui était porteuse asymptomatique du virus», expliquait le zoo, fermé depuis des semaines.
>> Suite à lire à :
<https://www.liberation.fr/sciences/2020/04/23/tigres-le-covid-nouvelle-menace-sur-une-espece-menacee_1786155>
Sur le même sujet :
> Le coronavirus pourrait se transmettre entre chats <https://www.liberation.fr/sciences/2020/04/04/le-coronavirus-pourrait-se-transmettre-entre-chats_1784083>, Libération, 04/04/20, 11:14
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13- En Albanie, les hommes sont partis et les flamants dansent, AFP, 24/04/20, 00:00
Briseida Mema

Les bateaux de pêche ne pétaradent plus. Les usines sont à l'arrêt. Les touristes ont disparu. Dans la lagune albanaise de Narta, la pandémie de coronavirus fait les affaires des flamants roses qui y promènent leur élégante silhouette en nombre toujours croissant.
La tranquillité règne désormais dans cette étendue marécageuse d'eau salée située au nord de la baie de Vlora, séparée de la mer Adriatique par une étroite bande littorale, où les eaux azur scintillent sous un soleil de printemps.
"Dans la situation actuelle, on a changé de rôle, l'homme est confiné alors que la faune a repris tous ses droits et profite des libertés qui lui sont conférées par la nature", dit à l'AFP Nexhip Hysolokaj, spécialiste de biodiversité.
La lagune de Narta est une zone protégée mais au fil des années, l'activité humaine et l'urbanisation sauvage ont sérieusement empiété sur l'environnement, menaçant les écosystèmes.
Cependant, dès l'apparition du premier cas de Covid-19 en Albanie le 9 mars, les autorités ont instauré des mesures extrêmement restrictives qui ont mis le pays à l'arrêt. 
A Narta, cela signifie que les embarcations de pêche dont les moteurs perturbent les oiseaux ne sortent plus, pas plus que les dizaines de ferries et de bateaux qui effectuaient chaque jour la liaison avec l'Italie et la Grèce à partir du port de Vlora tout proche, poursuit Nexhip Hysolokaj, responsable de la zone protégée. 
De la même façon, la circulation s'est singulièrement réduite sur la route nationale distante d'à peine 500 mètres. Les fabriques alentour qui rejetaient dans la lagune des résidus polluants, en particulier une usine de traitement du cuir et un producteur d'huile d'olives, sont en sommeil.
- Parades nuptiales -
Résultat : c'est la renaissance pour la quarantaine d'espèces d'oiseaux migrateurs qui peuplent ce paradis ornithologique, avec ses petits îlots verdoyants et ses collines plantées de maquis.
Selon un recensement réalisé par les responsables du site, les flamants roses étaient en janvier au nombre de 1.961, venus d'Afrique, d'Italie, de Grèce, d'Espagne et de Camargue, en France. Deux volatiles bagués dans les salins d'Aigues-Mortes ont ainsi été repérés.
Aujourd'hui, ils sont plus de 3.000 à s'ébattre dans la lagune.
Selon Mirjan Topi, auteur du premier guide sur les oiseaux d'Albanie, les flamants qui "se promènent pendant quelques années dans les différentes régions de la Méditerranée, jusqu'à la maturation sexuelle", ne se reproduisaient pas jusqu'à présent dans le petit pays des Balkans.
Mais cette année, les experts espèrent que la quiétude couplée à l'abondance de nourriture inciteront les oiseaux à rester pour se reproduire et nicher.
Car depuis déjà trois semaines, les couples "se déplacent un peu plus loin dans la lagune et ouvrent le bal des parades nuptiales", raconte Nexhip Hysolokaj.
"C'est le temps de l'amour", renchérit Odise Celoaliaj, expert en environnement, braquant ses jumelles sur des flamants prenant leur envol.
- Pélican et ibis -
A moins de 100 kilomètres au nord, dans le parc national de Divjaka, le calme est également bienvenu pour le pélican frisé, nommé ainsi à cause des plumes qui lui donnent l'air de porter une perruque. 
Une petite île de 22 km2 en plein centre de la lagune est le seul site de reproduction de ce grand oiseau migrateur en Albanie. Il accueille environ 85 couples reproducteurs, soit le plus grand nombre de pélicans frisés recensés depuis une trentaine d'années, d'après Ardian Koci, directeur du parc.
La nature est époustouflante dans un endroit victime ces dernières années de l'appétit dévorant de l'industrie touristique et de l'urbanisation sauvage, avec la construction de dizaines de bâtiments illégaux.
Les restaurants et hôtels du parc où vivent 252 espèces animales, dont près de la moitié figurent sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), sont fermés.
La lagune accueille normalement en cette saison 50.000 visiteurs mensuels mais, cette année, les flamants roses, les aigles pomarin et les sarcelles d'été profitent d'une paix royale.
Plusieurs dizaines d'ibis falcinelles prennent leurs aises dans les ruelles et sentiers désertés par les humains.
Ardian Koci voudrait que la pandémie, qui a fait une trentaine de morts en Albanie, soit l'occasion d'un rééquilibrage entre la nécessité de développer le tourisme dans un pays très pauvre et la protection de la biodiversité.
"Je serais égoïste de dire que seule la nature compte" mais il faut des ""mesures urgentes pour mettre fin aux abus qui ont tellement nuit aux écosystèmes", lâche-t-il. "Notre tâche est de préserver la biodiversité pour mieux servir le tourisme".
<https://information.tv5monde.com/info/en-albanie-les-hommes-sont-partis-et-les-flamants-dansent-356544>
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14- Comment les braconniers profitent du confinement pour s'enrichir, L’Express, 26/04/20, 06:00
Agnès Laurent

Depuis le début des mesures prises pour lutter contre le coronavirus, chasses et pêches illégales se multiplient en métropole comme en Outre-mer.
A la fin du mois de mars, les autorités sont prévenues par des habitants et des chasseurs des environs de Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées. La chasse est fermée, mais, depuis quelques jours, en fin d'après-midi ou début de soirée, ils entendent des coups de fusil. Il s'agit, en réalité, de braconniers qui tirent sur des buses, des faucons, des éperviers et des tourterelles, en toute illégalité et sur des espèces parfois protégées. Mi-avril, des opérations de surveillance sont menées dans l'Allier, à proximité de Vichy. Cette fois, les cibles sont des saumons, une espèce fragile, qui remontent la rivière où ils sont nés pour se reproduire. Outre-mer, il y a aussi ces dépouilles de tortues luth retrouvées en Martinique têtes tranchées ou ces échos d'une recrudescence des ventes d'oeufs de tortue en Guyane... Aucun doute, depuis le début du confinement, les bandits de l'environnement tentent de profiter de la situation pour faire fructifier leurs petites affaires. 
Depuis la mi-mars, l'Office français de la biodiversité, chargé de la "police de l'environnement", tourne au ralenti. Ses 1 900 inspecteurs, habituellement déployés sur le terrain, sont restreints dans leurs capacités d'intervention pour des raisons de sécurité. Certains d'entre eux ont été réquisitionnés par les préfets pour assister les forces de l'ordre dans les actions de contrôle du confinement, en particulier en zone rurale. Les autres ne pouvaient, jusqu'à la mi-avril, intervenir que sur signalement et dans les cas d'urgence, après validation de leur direction régionale.  
>> Suite à lire sur abonnement à :
<https://www.lexpress.fr/actualite/societe/comment-les-braconniers-profitent-du-confinement-pour-s-enrichir_2124362.html>
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15- Besoin de soutien : les adoptions d'animaux s'envolent aux Etats-Unis, AFP, 26/04/20, 10:00
Jocelyne Zablit et Vivian Lin

Les refuges pour animaux se vident aux Etats-Unis grâce à la pandémie de coronavirus, les habitants confinés chez eux adoptant et accueillant des bêtes à tour de bras. 
"Nous n'avons jamais vu ça", s'exclame Kitty Block, présidente et directrice de l'association de défense des animaux Humane Society of the United States, partenaire de près de 400 refuges à travers le pays. 
"Les placements en famille d'accueil et les adoptions ont explosé", explique-t-elle à l'AFP. "Tous les refuges font le même constat. C'est incroyable de voir combien de vies ont été sauvées". Lorsque l'épidémie de coronavirus est apparue, les refuges -- qui ont dû fermer pour la plupart à cause des décrets de confinement -- ont lancé des appels à adoption et la réponse du public a dépassé les attentes, raconte la responsable. 
Chats, chiens, lapins, cochons d'Inde et poules ont trouvé un foyer, les Américains cherchant des animaux de compagnie pour les aider à traverser la crise et gérer l'obligation de rester chez eux. 
"Nous avions toujours dit que nous voulions prendre un chien mais ce n'était jamais le bon moment jusqu'à récemment", raconte Jalene Hillery, une enseignante de San Diego, en Californie, qui vient d'adopter Mason, un pitbull issu d'un refuge local. 
Selon elle, être à la maison avec son mari, et ses deux jeunes fils, a permis une adoption en douceur, étant donné qu'ils ont le temps de s'occuper du chien et de l'aider à s'adapter à son nouvel environnement. 
"Nous avons pu établir un lien avec lui, le dresser, et ça a été très amusant", souligne-t-elle. 
Mason s'est révélé un excellent compagnon pour ses fils, âgés de 9 et 11 ans, qui s'ennuient sans leurs camarades de classe et avaient besoin de quelque chose pour calmer leur anxiété. 
"Le chien répond à un besoin et apporte du confort, de l'amour, et de la distraction", ajoute-t-elle. "C'est presque comme si c'était trop beau pour être vrai." 
- "Atténuer l'isolement et le stress" -
Les refuges, du Wisconsin à la Caroline du Nord, en passant par la Virginie et le Colorado, rapportent tous que les placements en foyer d'accueil temporaires ont fortement augmenté. 
Sherri Franklin, fondatrice du refuge Muttville Senior Dog Rescue à San Francisco, explique qu'elle n'a jamais vu un tel élan de solidarité de la part de la communauté en 25 ans de travail dans la protection des animaux. 
"Quand le confinement a été décrété (en mars), nous avions 86 chiens à notre charge, et nous avons pu leur trouver tous un foyer en 48 heures", se félicite-t-elle. 
"Adopter un chien pendant cette période c'est un bienfait pour le chien... mais encore plus pour l'humain qui a besoin d'une raison pour se lever le matin et d'une connexion dans ce monde ainsi que de quelque chose pour atténuer l'isolement et le stress", note Mme Franklin. 
Pour Sarah Chan, 25 ans, qui vit à San Diego avec sa partenaire, Morgan Miller, 25 ans aussi, adopter Silvia était une évidence après avoir vu une photo du chat sur le compte Instagram d'un refuge local. 
Lauren Amaral, 20 ans, a de son côté décidé d'accueillir deux cochons d'Inde --Ally et Emi -- afin d'aider son refuge de quartier et d'avoir un soutien émotionnel.
"Les avoir me rend heureuse. Elles m'apportent beaucoup de joie", déclare Mme Amaral qui prépare un diplôme d'infirmière. "A chaque fois que je les caresse, je me sens beaucoup mieux car c'est une période très stressante, et ces petits cochons d'Inde sont les plus gentilles filles de la Terre."
<https://information.tv5monde.com/info/besoin-de-soutien-les-adoptions-d-animaux-s-envolent-aux-etats-unis-356858>
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16- Six pistes pour en savoir plus sur les oiseaux, Le Monde, 26/04/20, 11h55
Marlène Duretz

Le confinement est propice à l’observation de nos compagnons ailés depuis nos fenêtres, balcons et jardins privés. Mésange charbonnière ou grive musicienne ? 
Moins de bruit, de pollution aussi, des rues désertes : depuis le confinement, les canards des bords de Seine se dandinent sur les trottoirs parisiens, les méduses flânent dans les canaux vénitiens, tandis que rorquals et dauphins s’aventurent dans les ports méditerranéens. Les oiseaux et leurs chants n’ont jamais été aussi perceptibles dans les villes en sommeil, et l’oreille du confiné, nez à la fenêtre, un pied au jardin ou sur le balcon, aussi attentive à leurs allées et venues mélodieuses.
Mais que savons-nous de ces emplumés, dont on compte plus de 570 espèces en France ? Au choix, ou complémentaires, six pistes pour parfaire ses connaissances aviaires.
Le site de la LPO : une expérience de science participative
« Confinés mais aux aguets ». Sous ce slogan, la Ligue protectrice des oiseaux (LPO), en collaboration avec le Muséum national d’histoire naturelle, a mis en place, dès les premiers jours du confinement en France, une opération de comptage des oiseaux de jardin.
Que l’on dispose d’un jardin privé, d’une cour intérieure ou d’un balcon (exit les rebords de fenêtre), dix minutes suffisent pour procéder à ce recensement. Seuls les oiseaux qui s’y posent sont enregistrés. « Quelques exceptions à cette règle pour les insectivores et les rapaces chassant au-dessus du jardin, par exemple : hirondelles, martinets et éperviers », précise toutefois la LPO, engageant les observateurs amateurs à être réguliers et exhaustifs.
Sur la fiche de comptage prévue à cet effet, le « guetteur » reporte le nombre et le nom des oiseaux qu’il a vus pendant dix minutes, avant de les saisir dans son espace personnel créé à cet effet sur le site Oiseauxdesjardins.fr. Les espèces les plus observées en cette période sont le moineau domestique, la mésange charbonnière, le pinson des arbres, la mésange bleue ainsi que le merle noir. Encore faut-il, avant de se lancer, ne pas confondre sittelle torchepot et rouge-gorge familier, et savoir distinguer le serin cini du bruant jaune.
Lot de consolation pour les moins avertis : la LPO Anjou organise un concours qui consiste à transformer ses attestations de sortie papier en… origamis oiseaux. Hirondelle ou perruche ?
§ Rendez-vous sur le site Oiseauxdesjardins.fr <https://www.oiseauxdesjardins.fr/index.php>
Une chaîne YouTube : à voir et à chanter
Savez-vous pourquoi les oiseaux chantent ? Dans la série sur les chants d’oiseau de sa chaîne La Minute nature, Julien Perrot souligne que ce n’est pas pour notre seul plaisir. « Les oiseaux mâles doivent chanter pour marquer leur territoire, avec le double objectif d’éloigner les rivaux et d’attirer une femelle », explique le fondateur et rédacteur en chef de la revue Salamandre. Mais ils font aussi des cris pour alerter, appeler à l’aide ou retrouver des compagnons.
Chants comme cris sont difficiles à reconnaître. Julien Perrot recommande de se faire l’oreille dès le mois de janvier, période à laquelle les « musiciens » sont moins nombreux. Dans sa première leçon, qui allie images aux sons, la vedette est donnée au rouge-gorge et à sa « petite rivière liquide aiguë », à la mésange charbonnière et ses énergiques « titu-titu » ainsi qu’aux « hennissements caractéristiques » de la mésange bleue.
§ Apprendre les chants d’oiseaux avec La Minute nature sur Youtube <https://www.youtube.com/playlist?list=PLiCstAra4rVtKRwma0f6JQAR-7ysPE_9K>.
Une appli de reconnaissance : c’est à qui ce cui-cui ?
BirdNet est aux chants d’oiseaux ce qu’est l’appli d’identification Shazam pour les titres de musique. Mise au point par le laboratoire d’ornithologie de Cornell (USA) et l’université technologique de Chemnitz (Allemagne), l’appli est capable d’identifier près de 1 000 espèces parmi les plus communes en Europe et en Amérique du Nord. Rien de plus simple pour cela : il suffit de placer le microphone de son smartphone vers la source pour reconnaître, sans l’aide d’un ornithologue aguerri, qui de la mésange bleue, du pinson des arbres ou de l’étourneau sansonnet a élu domicile dans le cerisier du jardin ou s’égosille sur la rampe du balcon.
Pour chaque observation géolocalisée, l’identification de l’oiseau, son lieu, sa date et l’enregistrement sont conservés, afin de se constituer une bibliothèque, bibliothèque en open source qui permet de connaître les espèces détectées alentour, ainsi que leur fréquence. Drôle d’oiseau que cet enregistrement dont le résultat donne « Humain-Homo sapiens, presque certain ». Aurait-on parlé ? Oui, sans aucun doute.
§ Application BirdNet gratuite sous Android <https://birdnet.cornell.edu/>
Un MOOC ornitho : se hisser au sommet avec zèle
Plutôt que de se contenter de faire un survol partiel de l’avifaune, l’ornithophile peut s’atteler au MOOC ornitho, première formation francophone certifiante en ligne organisée par la LPO et l’association belge Natagora.
Ces cours vidéo à distance permettent d’engranger des connaissances scientifiques, techniques et méthodologiques pour pratiquer l’ornithologie. « Chacun des cinq packs de cette formation comprend dix cours théoriques suivis d’exercices ludiques et variés, explique la LPO. Sur la plate-forme, un animateur répond à vos questions et vous confie des missions à réaliser sur le terrain. » A lui seul, le premier pack présente en détail 121 espèces d’oiseaux, après avoir abordé taxinomie et anatomie. Un bagage solide pour voler de ses propres ailes.
§ Accès à la démo sur Mooc-ornitho.org. Inscription à la session d’avril 2020, ouverte jusqu’à fin mai. 150 euros le pack, la formation complète comprenant 5 packs <https://mooc-ornitho.org/>.
Un podcast ornithophile : des hommes et des ailes
En avril 2016, Philippe Jacques Dubois était l’invité de l’émission de Tewfik Hakem, « Un autre jour est possible », sur France Culture, pour une série en cinq volets de vingt-huit minutes intitulée « Les Oiseaux et nous ». Podcastés, ils sont une opportunité de partir en exploration radiophonique aux côtés de l’écologue et ornithologue depuis plus de quarante ans, à commencer par le retour au début du printemps des oiseaux migrateurs. « Chaque printemps, c’est un recommencement. On remet les compteurs à zéro, on guette la première hirondelle, le premier chant du coucou, celui du rossignol », explique le passionné, qui ne cache pas son inquiétude d’une population en déclin, y compris les espèces considérées communes. Sans perdre une miette de ses propos, on s’envole vers l’Afrique, sur les pas de l’insectivore strict qui ne trouve rien à se mettre sous le bec en hiver sous nos latitudes.
On apprend des oiseaux dits de bon augure, de leur symbolique, de la complexité de leurs déplacements, de leurs cérémoniaux, de ces précieux indicateurs de l’état de la planète comme de ces sources d’inspiration artistique. « Observer les oiseaux donne une certaine philosophie, un certain repos de l’esprit », souligne l’auteur des Tribulations d’un chercheur d’oiseaux (La Martinière, 2014). L’écouter aussi.
§ Podcast « Les Oiseaux et nous », disponible sur le site de France Culture <https://www.franceculture.fr/emissions/un-autre-jour-est-possible/les-oiseaux-et-nous>.
Des sorties nature : c’est pas « cuit-cuit »
L’avant-confinement nous avait laissés plutôt sourds au chant des oiseaux. Confinés, nous leur prêtons l’oreille, observons leurs envols nerveux et leurs robes colorées. Et même envions leur liberté de mouvement. L’après-confinement sera l’occasion, une fois levées les restrictions de sortie et passée la crise sanitaire, de donner des ailes à nos observations en allant à la rencontre de ces chers emplumés au plus près de leur habitat naturel.
Chaque année, la LPO propose près de 4 000 sorties, partout en France. D’une durée de deux heures, d’une demi-journée ou de toute une journée, ces virées en petits groupes, jumelles en bandoulière, aux côtés d’un animateur nature de la Ligue, viendront parfaire les connaissances ou aiguiser l’attrait pour l’avifaune des grands et des plus jeunes. De la toute parisienne Ornitho Express au Jardin des plantes à « Une heure avec les oiseaux de la baie d’Yves » (Charente-Maritime), ces sorties sont gratuites ou moyennant une modeste participation.
§ Infos sur le site de la LPO <https://www.lpo.fr/sinformer/loisirs-nature/sorties-nature/sorties>.
<https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2020/04/26/six-pistes-pour-apprendre-a-observer-les-oiseaux_6037785_4497916.html>
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17- Les dauphins profitent du Bosphore, anormalement calme grâce au confinement, AFP, 26/04/20, 16:00
Fulya Ozerkan

A Istanbul, le confinement imposé par la pandémie de coronavirus fait des heureux: les dauphins du Bosphore. Moins de bateaux dans le détroit entre Europe et Asie, moins de pêcheurs et un calme inhabituel.
La mégapole turque de 16 millions d'habitants est sous confinement depuis jeudi et jusqu'à dimanche minuit, après deux précédents week-ends où Istanbul était déjà à l'arrêt sur ordre du gouvernement.
L'épidémie a tué plus de 2.700 personnes en Turquie.
Reliant la Méditerranée à la Mer Noire en passant par le centre d'Istanbul, le détroit du Bosphore est une voie d'eau étroite (moins de 3 km de large) et d'ordinaire très fréquentée.
Mais avec le confinement, il y a moins de trafic et davantage de poissons, ce qui attire les dauphins plus près des rives, à la grande joie des habitants.
A Sarayburnu, promontoire qui sépare la Corne d'Or de la mer de Marmara, une bande de dauphins a été aperçue en train de nager avec une nuée de mouettes, pour le plus grand plaisir des photographes. 
"La baisse du trafic maritime et humain dans le Bosphore a un impact important", souligne Erol Orkcu, président de l'association des pêcheurs amateurs d'Istanbul. "Les êtres vivants, aquatiques et terrestres, sont délivrés de la présence humaine. Ce qui permet aux dauphins de s'approcher plus près de la rive".
Avant la pandémie, des centaines de pêcheurs s'alignaient chaque jour le long des rives du Bosphore. Elles sont maintenant presque désertes.
<https://information.tv5monde.com/info/les-dauphins-profitent-du-bosphore-anormalement-calme-grace-au-confinement-356901>
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18- Pandémies et biodiversité : l'avertissement solennel de quatre experts de l'IPBES, Actu-environnement, 28/04/20
Laurent Radisson

Quatre experts mondiaux de l'IPBES lancent un appel solennel à réorienter les plans de reprise face au potentiel de dévastation présenté par de futures pandémies. « Une seule espèce est responsable de la pandémie de Covid-19 : la nôtre », affirment Josef Settele, Sandra Díaz, Eduardo Brondizio et Peter Daszak dans un communiqué publié par l'IPBES le 27 avril. « La déforestation effrénée, l'expansion incontrôlée de l'agriculture, l'agriculture intensive, l'exploitation minière et le développement des infrastructures, ainsi que l'exploitation des espèces sauvages, ont créé les « conditions parfaites » pour la propagation des maladies de la faune aux humains », expliquent ces experts de la biodiversité.
La crise sanitaire actuelle, qui cause des souffrances humaines incalculables et met à l'arrêt les économies du monde entier, pourrait n'être qu'un début, estiment ces derniers. « On estime que 1,7 million de virus non identifiés du type connu pour infecter les humains sont présents chez les mammifères et les oiseaux aquatiques. N'importe lequel d'entre eux pourrait constituer la prochaine « maladie X » - potentiellement encore plus perturbatrice et mortelle que le Covid-19 », ajoutent les scientifiques.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/covid-19-pandemies-biodiversite-ipbes-plans-relance-reorientation-35388.php4>
En savoir plus :
> COVID-19 Stimulus Measures Must Save Lives, Protect Livelihoods, and Safeguard Nature to Reduce the Risk of Future Pandemics <https://ipbes.net/covid19stimulus>, IPBES Expert Guest Article, 27/04/20
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En images
19- La nature parle par Marion Cotillard, Conservation International, 10/12/2015

> Spot vidéo à voir à :
<https://www.conservation.org/nature-is-speaking/french?ytVideoId=1CwEQ8QRnas>
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20- Un chevreuil prend un bain de mer dans le Morbihan, France Bleu, 12/04/20, 11:09
Par Valentin Belleville, France Bleu Armorique, France Bleu Breizh Izel, France Bleu

Le confinement imposé offre parfois de belles surprises... Près d'Arzon (Morbihan) ce samedi 11 avril, une habitante a filmé un chevreuil qui avait manifestement très envie de faire trempette à la plage !
C'est une drôle de rencontre qu'a faite cette habitante de Kerjouanno, près d'Arzon dans le Morbihan ce samedi 11 avril. Confinée, Virginie Gourin a eu la belle surprise de découvrir un chevreuil sur la plage qu'elle voit depuis son balcon ! La Morbihannaise s'est rapidement saisi de son téléphone pour filmer la scène.
L'animal, comme seul au monde sur cette immensité de sable, se promène vers l'eau jusqu'à y tremper les pattes. Comme pour se faire à la température, le chevreuil ne bouge pas quelques secondes, puis s'élance tout entier dans l'eau !
> Vidéo à voir à :
<https://www.francebleu.fr/infos/environnement/video-un-chevreuil-fait-trempette-pres-d-arzon-1586682571>
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21- Mémoires d'éléphants, France 2, 13h15 le dimanche, 19/04/20

Toutes les 26 minutes, un éléphant est tué en Afrique, chassé pour son ivoire ou même pour sa viande. À ce rythme, les éléphants d’Afrique centrale pourraient disparaître d’ici 10 ans.
Une jeune française, Céline, a décidé de leur venir en aide. Avec IFAW, une association qui protège la faune, elle porte secours aux éléphanteaux orphelins. Mais parfois, elle va plus loin.
Nous l’avons également suivi dans une incroyable enquête. Un an après le massacre de 600 éléphants dans le parc National de Bouba Ndjida, Céline et Emmanuel, un ancien de la brigade des stupéfiants congolaise, ont remonté une filière de trafic d’ivoire.
Du petit chasseur aux commanditaires, du passeur aux acheteurs, ce trafic implique de nombreux intermédiaires et surtout le crime organisé. Car les mafias considèrent aujourd'hui l'ivoire comme un produit d’investissement. Le chiffre d’affaire du trafic illégal d’espèces sauvages est estimé à 17 milliards d’euros par an.
> Reportage (45 min)à voir à :
<https://www.france.tv/france-2/13h15-le-dimanche/389583-memoires-d-elephants.html>
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22- Animals Reclaiming the World, Memochan, 25/04/20

> Vidéo à voir à :
<https://www.youtube.com/watch?v=5mNgn8VrPkA>
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23- Méduses, crabes, algues colorées : avec le confinement, la lagune de Venise se dévoile, Ouest-France avec AFP, 26/04/20, 16h54

Depuis le début de l’épidémie de coronavirus, la lagune de Venise n’est plus troublée par le ballet incessant des bateaux. Les eaux avaient rapidement changé de couleur, elles dévoilent maintenant une faune et une flore riches et variées.
« La flore et la faune de la lagune n’ont pas changé durant le confinement. Ce qui a changé, c’est notre chance de les voir. » Zoologue, Andrea Mangoni plonge sa caméra dans les eaux de Venise pour y sonder la vie.
Un crabe lance ses pinces pour essayer d’attraper cet intrus indiscret ; des méduses affleurent au ras de la surface, tandis que des bancs de poissons passent tranquillement dessous ; les bulots et autres coquillages s’accrochent aux célèbres pilotis de la Sérénissime ; des algues de toutes les couleurs ondulent au gré des courants.
Venise s’est vidée de ses touristes depuis début mars, ses eaux et sa vase ne sont plus remuées par les milliers de bateaux, taxis, vaporetti, gondoles, embarcations privées, qui la sillonnent d’ordinaire.
À gauche, une vue satellite montre le Grand Canal de Venise le 20 octobre 2019, à droite le 18 mars. L’eau n’a plus la même couleur, en raison de la diminution du trafic des bateaux :
>> Suite à lire et vidéo à voir à :
<https://www.ouest-france.fr/europe/italie/italie-meduses-crabes-algues-colorees-avec-le-confinement-la-lagune-de-venise-se-devoile-6818054>
Sur le même sujet :
> "On a l'impression d'être sur une barrière de corail", l''écosystème de la lagune de Venise se dévoile <https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/On-a-l-impression-d-etre-sur-une-barriere-de-corail-l-ecosysteme-de-la-lagune-de-Venise-se-devoile-1683301>, Paris Match avec AFP, 26/04/20, 16h45 
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Une publication
24- La Liste rouge des espèces menacées en France : situation préoccupante pour la faune de Martinique, UICN, 22/04/20

Au sein de l’archipel des Antilles, l’île de la Martinique montre un patrimoine naturel remarquable mais d’une grande fragilité. L’analyse de la situation menée sur 427 espèces indigènes montre que près de 15% d’entre elles sont menacées. 
Les évaluations ont porté sur plusieurs groupes de la faune martiniquaise : oiseaux, mammifères, reptiles, amphibiens, mollusques terrestres et d’eau douce, poissons et macro-crustacés d’eau douce, libellules, papillons de jour, mante, phasmes et une partie des coléoptères. Au total, 15 espèces ont déjà disparu, 62 sont menacées et 56 autres sont quasi menacées.
Mené dans le cadre de la Liste rouge des espèces menacées en France, cet état des lieux a été établi par le Comité français de l’UICN, l’Office français de la biodiversité et le Muséum national d’Histoire naturelle, avec l’appui d’experts spécialistes de la faune martiniquaise.
> L’ensemble des résultats est disponible en téléchargement ci-dessous.
• Communiqué de presse (avril 2020)
• Tableaux synthétiques avec catégories et critères
• Publication : UICN Comité français, OFB & MNHN (2020). La Liste rouge des espèces menacées en France – Chapitres Faune de Martinique. Paris, France.
<https://uicn.fr/liste-rouge-faune-martinique/>
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– 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/> pour participer à l'émergence d'un modèle énergétique plus propre et durable
– Mon Restau’Responsable® <https://www.youtube.com/watch?list=PLh--7obE3XQ5hw0hyacAsOc7PLMneP7-N&v=Eo7AZvPE_MA> pour guider les professionnels de la restauration collective et valoriser leurs bonnes pratiques.
– J’agis pour la nature <http://www.jagispourlanature.org/> pour participer à des activités utiles et ludiques en pleine nature, près de chez vous.
NOS VIDÉOS PÉDAGOGIQUES 
– Sur notre chaîne You Tube <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>, retrouvez toutes nos vidéos.  
NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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