[revue-presse-FNH] Grande revue de presse centrée sur eau, santé, consommation, tourisme, loisirs, pollutions et déchets (vendredi 14 août)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Ven 14 Aou 07:58:30 CEST 2020
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1- Analyser les eaux usées pour anticiper une seconde vague de Covid-19 <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/01/analyser-les-eaux-usees-pour-anticiper-une-seconde-vague-de-covid-19_6047898_3244.html>, Le Monde, maj le 02/08/20 à 06h36
2- Le Ghana, entre addiction au plastique et innovations dans le recyclage <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/08/04/le-ghana-entre-addiction-au-plastique-et-innovations-dans-le-recyclage_6048096_3234.html>, Le Monde, 04/08/20, 10h13
3- Bientôt des routes fabriquées à partir de pneus usés et de béton recyclé ? <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/developpement-durable/bientot-des-routes-fabriquees-a-partir-de-materiaux-recycles_146517>, Sciences & Avenir, 04/08/20, 14h31
4- Le nitrate d'ammonium a causé de nombreuses explosions accidentelles, dont celle d'AZF à Toulouse <https://www.geo.fr/environnement/le-nitrate-dammonium-a-cause-de-nombreuses-explosions-accidentelles-dont-celle-dazf-a-toulouse-201518>, AFP, 05/08/20, 09:00
5- Décryptage. Après la déflagration, des effets sanitaires à long terme ne sont pas à exclure à Beyrouth <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/06/apres-la-deflagration-des-effets-sanitaires-a-long-terme-ne-sont-pas-a-exclure-a-beyrouth_6048283_3244.html>, Le Monde, 05/08/20, 11h27
6- Avec la pandémie, une Amazonie plus fragilisée que jamais <https://information.tv5monde.com/info/avec-la-pandemie-une-amazonie-plus-fragilisee-que-jamais-370003>, AFP, 06/08/20, 08:00
7- Afrique du Sud : British American Tobacco dénonce l’interdiction de vendre du tabac <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/08/06/afrique-du-sud-british-american-tobacco-denonce-l-interdiction-de-vendre-du-tabac_6048273_3212.html>, Le Monde Afrique avec AFP, 06/08/20, 09h56
8- Barrage sur le Nil : l'Afrique du Sud exhorte à la poursuite des négociations <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/barrage-sur-le-nil-l-afrique-du-sud-exhorte-a-la-poursuite-des-negociations_146594>, AFP, 06/08/20, 18:00
9- Le coût écologique de la 5G en 4 questions <https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/le-cout-ecologique-de-la-5g-en-4-questions-1228972>, Les Echos, 06/08/20, 18h12
10- Le football français a encore des buts à se fixer en matière d'écologie <http://www.slate.fr/story/193506/football-francais-se-verdira-t-il-un-jour-ecologie-environnement-ligue-1>, Slate, 07/08/20, 07h30
11- [Édito] Refuser le port du masque : quand la folie complotiste met tout le monde en danger <https://www.novethic.fr/actualite/social/droits-humains/isr-rse/edito-refuser-le-port-du-masque-quand-la-folie-complotiste-met-tout-le-monde-en-danger-148883.html>, Novethic, 07/08/20
12- La crise du coronavirus a-t-elle rendu les Français plus écolos ? <https://www.rtl.fr/actu/environnement/la-crise-du-coronavirus-a-t-elle-rendu-les-francais-plus-ecolos-7800706341>, RTL, 09/08/20, 08:33
13- Tribune. Encourageons le slow travel pour en finir avec le tourisme de masse ! <https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/encourageons-le-slow-travel-pour-en-finir-avec-le-tourisme-de-masse-854607.html>, La Tribune, 10/08/20, 11:08
14- Une solution circulaire pour le traitement des masques anti-Covid <https://www.actu-environnement.com/ae/news/solution-circulaire-traitement-masques-covid-35946.php4>, Actu-environnement, 10/08/20
15- L'épidémie monte en puissance, l'alerte rouge à la canicule levée <https://information.tv5monde.com/info/l-epidemie-monte-en-puissance-l-alerte-rouge-la-canicule-levee-370627>, AFP, 12/08/20, 01:00
16- Pompili lance la charte pour des plages sans déchets plastiques <https://information.tv5monde.com/info/pompili-lance-la-charte-pour-des-plages-sans-dechets-plastiques-370831>, AFP, 12/08/20, 18:00
17- Le manque d’eau fait peser une lourde menace sur l’industrie <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/08/12/le-stress-hydrique-menace-l-industrie_6048760_3234.html>, Le Monde, 12/08/20, 19h04
18- Ardennes. Nestlé visé par une plainte pour pollution après la mort de milliers de poissons <https://www.ouest-france.fr/environnement/pollution/ardennes-nestle-vise-par-une-plainte-pour-pollution-apres-la-mort-de-milliers-de-poissons-6935873>, Ouest-France avec AFP, 12/8/20, 19h58
19- Les Mauriciens se battent pied à pied contre la marée noire <https://information.tv5monde.com/info/les-mauriciens-se-battent-pied-pied-contre-la-maree-noire-370833>, AFP, 12/08/20, 21:00
20- Tout le fioul restant dans le bateau échoué au large de l’île Maurice a été pompé <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/12/tout-le-fioul-du-bateau-echoue-au-large-de-l-ile-maurice-a-ete-pompe_6048821_3244.html>, Le Monde avec AFP, maj le 13/08/20 à 04h31
21- En France, une réglementation stricte pour les plus gros sites stockant du nitrate d’ammonium <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/13/en-france-une-reglementation-stricte-pour-les-plus-gros-sites-stockant-du-nitrate-d-ammonium_6048853_3244.html>, Le Monde, 13/08/20, 10h21
En images
22- Plan B. Comment nos médicaments polluent les rivières et affectent la biodiversité <https://www.lemonde.fr/videos/article/2020/08/03/nos-medicaments-polluent-les-rivieres-et-affectent-la-biodiversite_6048001_1669088.html>, Le Monde, 03/08/20, 08h26
23- Alzheimer : le village de l’espoir <https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/alzheimer-le-village-de-lespoir_4066455.html>, France 2, journal de 20h, 05/08/20
24- Innovation dans le textile : quand les vêtements redeviennent fils de coton <https://www.actu-environnement.com/ae/news/textile-ceti-coton-recyclage-innovation-fibres-defibrage-filature-35881.php4>, Actu-environnement, 07/08/20
25- Masques en tissu : comment écouler les stocks ? <https://www.youtube.com/watch?v=Y7LmTq7AfQI>, France 5, C dans l’air, 07/08/20
26- Île Maurice : des cheveux contre la marée noire <https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/ile-maurice-des-cheveux-contre-la-maree-noire-51791092.html>, TF1, journal de 20h, 12/08/20
27- Mais pourquoi les Mauriciens font-ils don de leurs cheveux afin de lutter contre la marée noire ? <https://www.nouvelobs.com/monde/20200813.OBS32151/mais-pourquoi-les-mauriciens-font-ils-don-de-leurs-cheveux-afin-de-lutter-contre-la-maree-noire.html>, L'Obs, 13/08/20, 16h43
Bien à vous,
Florence
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DOSSIER DU JOUR : Le nitrate d’amonium, un engrais explosif connu pour ses risques et ses impacts délétères, a déjà causé de nombreuses explosions accidentelles. (cf. item 4, suite, 5, suite & 21)
DÉBATS DU JOUR : — Incendies, agriculture intensive, extraction minière et pétrolière, occupations illégales de territoires : la pandémie de Covid-19 est venue aggraver tous les maux que subit l'Amazonie, fragilisant ses premiers défenseurs, les indigènes, et détournant l'attention mondiale pendant que les feux reprennent de plus belle. (cf. item 6)
— A quelques mois de son déploiement, la 5G fait débat sur ses conséquences environnementales. Entre nécessité de rester dans la course technologique et principe de précaution, il n'y a pas de solution simple. (cf. item 9)
— Les effets dévastateurs de l'hypertourisme sur l'environnement et les populations locales doivent obliger les acteurs du secteur à créer des offres de voyages plus vertueuses et les vacanciers à adopter des pratiques moins nuisibles à la planète et à ses habitants. (cf. item 13)
INNOVATIONS DU JOUR : — Une équipe de recherche australienne a créé un mélange fait de pneus usagés et de béton recyclé, afin de remplacer la roche de carrière et le sable naturel utilisés dans la construction routière. Objectif : concevoir des routes plus durables ! (cf. item 3)
— Le Centre européen des textiles innovants a mis au point un démonstrateur de recyclage mécanique des fibres courtes de coton, et espère sécuriser un gisement de fibres de tissus usagés pour créer une filière de recyclage. (cf. item 24)
CITATIONS DU JOUR : — "Le foot a entre quinze et vingt ans de retard en matière de responsabilité sociétale des entreprises.", Antoine Miche, président de Football Ecology France (cf. item 9)
— "L'heure n'est pas à lancer une charte, mais à mettre en place un plan d'action urgent pour faire respecter les lois et réglementations en vigueur", La Sepanso (Société pour l’étude et l’aménagement de la nature dans le Sud-Ouest) (cf. item 16)
CHIFFRE DU JOUR : Le Ghana, pays d’Afrique de l’Ouest qui compte 30 millions d’habitants, produit 3 000 tonnes de déchets plastiques chaque jour, dont seulement 3 % sont recyclés. (cf. item 2)
AFFIRMATION DU JOUR : BlackRock, la plus grande société de gestion d’actifs au monde, affirme que "le stress hydrique affecte toutes les régions, toutes les catégories d’actifs, tous les secteurs et va devenir de plus en plus important au cours des prochaines années". Et pourtant, le rapport annuel du "BlackRock World Mining Trust PLC" promet un "retour maximum" sur investissement mais ne mentionne nulle part le risque de "stress hydrique". (cf. item 17)
PROPRIÉTÉ DU JOUR : Un kilo de cheveux ou de poils d’animaux peut absorber jusqu’à huit litres d’huile. C’est la lipophilie du cheveu : il fixe tous les produits gras, que ce soit le sébum, les hydrocarbures ou les huiles solaires. (cf. item 26, 27, 19 & 20)
ALTERNATIVES DU JOUR : — La société Plaxtil, installée à Châtellerault dans la Vienne, a mis au point une technique pour recycler en matière plastique les masques chirurgicaux utilisés pour se protéger de la Covid-19. (cf. item 14)
— Comment prendre soin des malades d’Alzheimer en leur offrant un cadre de vie optimal ? C’est le pari de ce centre d’un nouveau genre à Dax où chacun vit à son rythme dans des maisons partagées. (cf. item 23 & suite)
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> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Analyser les eaux usées pour anticiper une seconde vague de Covid-19, Le Monde, maj le 02/08/20 à 06h36
Nathaniel Herzberg et Chloé Hecketsweiler
La traque du coronavirus aux entrées des stations d’épuration peut permettre de repérer la progression de l’épidémie. Des financements importants sont consacrés à ces recherches.
Tel un gigantesque container posé au milieu d’une friche, le laboratoire d’Eau de Paris, pourrait bien devenir la boussole de la ville dans la gestion de l’épidémie de Covid-19. Depuis le début du mois de mars, ses scientifiques traquent la présence du virus à l’origine de la maladie (le SARS-CoV-2) dans les eaux usées de la région. De grands flacons de plastique y sont transportés dans des glacières bleues. Les eaux troubles qu’ils contiennent ont été puisées à l’entrée des cinq stations d’épuration franciliennes et dans les égouts parisiens.
On y trouve les traces de tous les virus ayant infecté les habitants, rejetés lors de leur passage aux toilettes. Pour les quantifier, les scientifiques ont recours à une technique d’analyse par « RT-PCR », identique à celle pratiquée par les laboratoires d’analyses médicales lors d’un test virologique : elle consiste à repérer des gènes bien précis du virus et à les amplifier pour les rendre détectables. « Moins il y a de virus dans l’échantillon, plus l’opération prend de temps », explique le microbiologiste Laurent Moulin, responsable de la recherche et du développement au laboratoire, précisant que cette corrélation permet de quantifier le virus.
Méthode artisanale
A partir d’échantillons prélevés entre le 5 mars et le 23 avril, dans le cadre d’un projet baptisé « Obépine » (pour Observatoire épidémiologique dans les eaux usées), des chercheurs avaient montré une corrélation entre le niveau de virus dans les eaux usées et le nombre de cas de Covid-19. Les traces étaient ensuite devenues indétectables, avant de réapparaître fin juin. « C’est plutôt un bruit de fond. Ce n’est pas une courbe inquiétante », insiste Sébastien Wurtzer, virologue à Eau de Paris, en rappelant que lors des trois premières semaines d’analyse, les quantités détectées avaient été multipliées par cent.
Vêtu d’une blouse blanche intégrale, visage et mains protégés, ce scientifique guette chaque matin vers 11 h 30 la livraison du jour. Entre trente et soixante échantillons arrivent au laboratoire quotidiennement : de la région parisienne et d’autres sites en France. Un flacon a fait le voyage depuis l’Aisne, un autre depuis la Marne. « Les gens prennent conscience de l’intérêt de cette approche et nous sollicitent de plus en plus », souligne M. Wurtzer.
> Lire aussi La forte proportion de cas asymptomatiques complique la lutte contre le Covid-19
Quelques millilitres de ces eaux troubles sont prélevés dans chaque flacon et transvasés dans de fins tubes en plastique. « Un échantillon représente plusieurs centaines de milliers de personnes », explique-t-il. Il s’agit d’un indicateur avancé, dans la mesure où les personnes infectées peuvent être contagieuses avant l’apparition des symptômes, et excréter le virus pendant la période d’incubation de la maladie, qui est en moyenne de trois à cinq jours.
L’un des objectifs du programme est de déployer des antennes à différents endroits de la capitale pour être en mesure de préciser la localisation des personnes contaminées. Une vingtaine de sites ont été choisis, mais ils ne sont, pour l’instant, pas équipés de dispositifs de prélèvements automatiques. « Il faut que des gens descendent et jettent un seau dans les égouts », décrit Laurent Moulin, en précisant que cette méthode artisanale complique les comparaisons d’un jour sur l’autre. « On est dépendant de la période de la journée, d’un certain nombre d’événements qu’on ne maîtrise pas : des pluies, des douches que les gens prennent au même moment, etc. », souligne-t-il alors que dans les stations d’épuration, « ce qu’on observe est une moyenne de ce qui est arrivé pendant les vingt-quatre dernières heures ».
Congelés et analysés
Pour Eau de Paris, pas question, à ce stade, de conclure à partir des derniers relevés. « D’habitude, quand on travaille sur les virus, on fait trois ans de R&D et ensuite on réfléchit. Là, nous avançons en marchant », indique Estelle Desarnaud, directrice générale adjointe d’Eau de Paris. « Nous n’avons pas un bouton qui allume un quartier de Paris d’une couleur ou d’une autre et qui permette d’en tirer les conséquences », insiste-t-elle.
L’objectif du projet « Obépine » est, à terme, de couvrir l’ensemble du territoire, avec la possibilité d’anticiper une seconde vague avant qu’elle ne frappe les hôpitaux. « Nous essayons de monter une plate-forme afin de suivre, sur l’ensemble de la France, 150 stations pour avoir une vision des mouvements du virus en France, via le suivi des communes », détaille Laurent Moulin, soulignant qu’un financement de 3,5 millions d’euros a été accordé à ce projet par le ministère de la recherche.
> Lire aussi A Etretat, lors d’une opération de dépistage du Covid-19 : « On sait qu’en cherchant plus, on trouvera plus »
C’est à une tout autre échelle qu’une équipe de Montpellier regroupant des virologues et des chercheurs en ingénierie hydraulique, réseaux et géographie, du CNRS et de l’Inrae poursuivent un projet similaire. Depuis le 7 mai, ils ont entrepris de prélever des échantillons en amont de la principale station d’épuration de la ville, qu’ils ont congelés, puis analysés. Concentré, extrait, puis quantifié, l’ARN a parlé. Acceptés pour publication dans la revue scientifique One Health, leur méthode et leurs résultats confirment l’intérêt des eaux usées dans le suivi de l’épidémie de Covid-19.
Du 7 mai, soit quatre jours avant la fin du confinement, au 26 mai, ils n’ont trouvé qu’une très faible quantité de traces génétiques du virus, « à la limite de la détection », précise Raphaël Gaudin, virologue à l’Institut de recherche en infectiologie de Montpellier (IRIM-CNRS). Le 4 juin, la quantité d’ARN a doublé, puis de nouveau triplé le 15 juin, et encore quintuplé le 25 juin. Depuis, la concentration paraît s’être stabilisée, comme en témoigne la dernière mesure, réalisée le 20 juillet. « Cette évolution semble corrélée avec celle des nouveaux cas dans l’Hérault, décalée de deux ou trois semaines », indique le chercheur.
« Mieux cibler les tests »
En effet, alors qu’elle avait détecté 11 cas positifs dans l’Hérault pendant la semaine du 6 juin, l’Agence régionale de santé (ARS) en a enregistré 37 dans la semaine du 13 au 19 juillet et 58 dans celle du 20 au 26, essentiellement dans l’agglomération de Montpellier. Le délégué départemental de l’ARS, Alexandre Pascal, souligne que les données de contamination restent « en dessous de la moyenne régionale et nationale, alors même que nous faisons partie des départements qui testent le plus en France ». « Mais, comme partout ailleurs, nous voyons un relâchement dans les comportements et cela nous préoccupe », tient-il à préciser.
Pour les chercheurs, ces résultats « particulièrement encourageants » ne constituent « qu’une étape », indique Julie Trottier, directrice de recherche au CNRS. Car plus encore que prévoir l’évolution de l’épidémie, l’équipe entend la traquer. « Utiliser cette technique pour développer un outil sanitaire qui puisse remonter de l’aval vers l’amont et trouver l’origine de l’infection », annonce la chercheuse.
> Lire aussi Coronavirus : la peur de la deuxième vague de contaminations relance la question des frontières européennes
Le réseau conduit en effet les eaux usées des logements vers la station d’épuration, par convergences successives. Prise dans l’autre sens, cette toile est constituée d’une série de bifurcations. « Avec deux mesures, nous pourrions, à chaque bifurcation, savoir d’où vient le virus, et remonter, tels des saumons, jusqu’à l’îlot d’habitation, poursuit-elle. On pourrait ainsi mieux cibler les tests virologiques des individus sans recourir aux instruments de traçage et les risques qu’ils font peser sur les libertés individuelles. »
Pour l’heure, le projet se heurte à une réalité bassement matérielle : « Il nous faut 130 000 euros pour installer des préleveurs automatiques et confirmer la faisabilité du dispositif », indique Julie Trottier. Le prix d’un rêve de scientifiques.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/01/analyser-les-eaux-usees-pour-anticiper-une-seconde-vague-de-covid-19_6047898_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/01/analyser-les-eaux-usees-pour-anticiper-une-seconde-vague-de-covid-19_6047898_3244.html>>
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2- Le Ghana, entre addiction au plastique et innovations dans le recyclage, Le Monde, 04/08/20, 10h13
Dylan Gamba (Accra, correspondance)
Le pays d’Afrique de l’Ouest, qui compte 30 millions d’habitants, produit quelque 3 000 tonnes de déchets plastiques chaque jour, dont seulement 3 % sont recyclés.
Avril 2017. Quelques mois après son arrivée au pouvoir, le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, déclare vouloir faire d’Accra « la ville la plus propre d’Afrique » avant la fin de son premier mandat, en décembre 2020. Trois ans plus tard, les déchets plastiques continuent de joncher les plages de la capitale ghanéenne, et des bouteilles s’empilent à Labadi Beach, un lieu apprécié des Ghanéens le dimanche.
Alors que les poubelles se font encore rares dans les rues d’Accra, les égouts sont remplis de « pure water », des sachets en plastique de 500 ml d’eau, qui se vendent 20 pesewas (3 centimes d’euro). Dans les nombreux restaurants du pays, qui vendent à manger sur le pouce, les plats à emporter sont proposés dans des emballages et avec des couverts en plastique. Le Ghana, pays d’Afrique de l’Ouest de 30 millions d’habitants, produit chaque jour quelque 3 000 tonnes de déchets plastiques.
> Lire aussi Au Ghana, Serge Attukwei Clottey transforme des bidons en œuvres d’art
« Mais seulement 3 % sont recyclés », se plaint Yougbare Ibrahim, membre du National Plastic Waste Recyclers Association, un syndicat regroupant des entreprises spécialisées dans le recyclage du plastique, même s’il constate une récente prise de conscience. « Nous avons désormais une cinquantaine de membres, avec une forte augmentation ces dernières années », poursuit-il.
Du pneu au carburant
Parmi eux, Netplast, fondée en janvier 2013, qui recycle les sachets en plastique pour en faire des pavés pour les routes. « Nous sommes aujourd’hui en capacité d’en recycler plus d’une tonne par jour », s’enorgueillit Nelson Boateng, le fondateur de la société. En mixant des sachets en plastique avec 20 % de sable, l’entreprise est capable de produire des pavés plus résistants que le béton. Autre avantage de cette innovation : le coût. Chaque pavé est vendu environ 1 dollar (0,88 euro), soit environ 50 centimes de moins qu’un pavé classique.
Les routes ghanéennes étant souvent de mauvaise qualité, l’entreprise a rapidement trouvé sa clientèle auprès des autorités locales, mais également chez les particuliers. La petite usine se trouve à Ashaiman, dans la banlieue est d’Accra. Nelson Boateng prévoit à l’avenir d’investir dans un terrain « 10 fois plus grand que celui-là pour pouvoir se développer ». L’entreprise emploie directement 74 personnes, et 500 autres travaillent indirectement pour la collecte du plastique.
> Lire aussi Au Ghana, le confinement a un peu plus affamé les enfants des rues
« Nous avons 210 personnes dans la communauté qui ramassent des bouteilles en plastique. Nous les rémunérons entre 60 pesewas et 1 cedi par kilo, selon la qualité », explique de son côté Prince Agbata. Le jeune chef d’entreprise de 29 ans a lancé, en 2017, Coliba, une société spécialisée dans la collecte et le recyclage. Devant les petits locaux administratifs de l’entreprise, de nombreux déchets s’entassent. « Nous en récupérons quelque 80 tonnes chaque mois, mais nous ne sommes en capacité d’en recycler que 20 tonnes », souligne Prince Agbata.
Manque de soutien des autorités locales
Le long d’une route dans la banlieue nord d’Accra, la société stocke d’immenses sacs qui contiennent des bouteilles en plastique. Les déchets sont ensuite broyés avant d’être vendus à des sociétés de production de plastique. L’entreprise, qui emploie aujourd’hui 12 personnes, espère se développer en bénéficiant du programme gouvernemental One District One Factory, un projet industriel qui entend construire une usine dans chacun des 255 districts que compte le pays. « Nous serions alors en capacité de recycler 100 tonnes de plastique chaque mois », affirme Prince Agbata.
> Lire aussi Au Ghana, une entreprise casse le prix des médicaments
D’autres entrepreneurs se plaignent du manque de soutien des autorités locales. « L’agence de protection de l’environnement cherche davantage à nous taxer qu’à nous aider », avance Seth Quansah. Ce chef d’entreprise de 29 ans a fondé, en 2015, Alchemy Alternative Energy, une société qui transforme les pneus en carburant.
Grâce à une formation de chimiste aux Etats-Unis, l’entrepreneur a pu développer la technique de la pyrolyse, qui consiste à « mettre les pneus dans des citernes chauffées à 400 degrés pendant sept heures pour les décomposer et récupérer le carburant ». En quatre ans, plus de 1,5 million de tonnes de pneus ont ainsi été recyclées. « La situation environnementale est catastrophique au Ghana, et il faut que des solutions alternatives émergent dans le recyclage pour y remédier », souligne M. Quansah.
> Lire aussi Kwame Nkrumah, le héraut ghanéen du panafricanisme qui anticipa l’été 1960
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/08/04/le-ghana-entre-addiction-au-plastique-et-innovations-dans-le-recyclage_6048096_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/08/04/le-ghana-entre-addiction-au-plastique-et-innovations-dans-le-recyclage_6048096_3234.html>>
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3- Bientôt des routes fabriquées à partir de pneus usés et de béton recyclé ?, Sciences & Avenir, 04/08/20, 14h31
Thomas Allard
Une équipe de recherche australienne a créé un mélange fait de pneus usagés et de béton recyclé, afin de remplacer la roche de carrière et le sable naturel utilisés dans la construction routière. Objectif : concevoir des routes plus durables !
Chaque année, environ 1 milliards de pneus se retrouvent hors d'usage et la moitié des déchets générés dans le monde proviennent de la construction, la rénovation ou la démolition. Face à ce constat alarmant, une équipe de chercheurs de l'Institut royal de technologie de Melbourne (RMIT) a eu une idée originale : et si les gravats recyclés et le caoutchouc des pneus pouvaient servir à la construction de routes ?
Un cocktail de béton recyclé et de miettes de pneus
Ces chercheurs ont créé un mélange optimal, combinant 0,5 % de fines miettes de caoutchouc et 99,5 % de béton recyclé, qui a passé avec brio tous les crash-tests en laboratoire : résistance à l'acide, à l'eau, à la déformation et aux cisaillements ! Désormais assurés que leur recette répond aux normes de sécurité, ils espèrent qu'elle pourra rapidement être mise à profit pour construire les couches de base routière situées sous l'asphalte.
"Les bases de routes sont traditionnellement faites avec des matériaux vierges non durables comme de la roche de carrière ou du sable naturel", explique dans un communiqué Mohammad Boroujeni, l'un des chercheurs du RMIT qui a élaboré ce mélange. Ce nouveau matériau se présente donc comme une alternative 100 % recyclée, qui offre une nouvelle façon de réutiliser les pneus et les déchets de construction.
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<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/developpement-durable/bientot-des-routes-fabriquees-a-partir-de-materiaux-recycles_146517 <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/developpement-durable/bientot-des-routes-fabriquees-a-partir-de-materiaux-recycles_146517>>
Sur le même sujet :
> Des chercheurs souhaitent construire des routes à partir de pneus usés et de béton recyclé <https://dailygeekshow.com/route-pneu-beton-recycle/>, Daily Geek Show, 10/08/20
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4- Le nitrate d'ammonium a causé de nombreuses explosions accidentelles, dont celle d'AZF à Toulouse, AFP, 05/08/20, 09:00
Le nitrate d'ammonium à l'origine des explosions de Beyrouth mardi est un sel blanc et inodore utilisé comme base de nombreux engrais azotés sous forme de granulés, et a causé plusieurs accidents industriels dont l'explosion de l'usine AZF à Toulouse en 2001.
Selon le Premier ministre libanais, environ 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium étaient stockées dans l'entrepôt du port de Beyrouth qui a explosé, causant des dizaines de morts et des dégâts sans précédent dans la capitale libanaise.
Les nitrates d'ammonium composent les engrais appelés ammonitrates, que les agriculteurs achètent en gros sacs ou en vrac. Ce ne sont pas des produits combustibles : ce sont des comburants, c'est-à-dire qu'ils permettent la combustion d'une autre substance déjà en feu.
"C'est très difficile de le brûler", dit à l'AFP Jimmie Oxley, professeure de chimie à l'université du Rhode Island, qui a elle-même travaillé sur la combustion du nitrate d'ammonium. "Ce n'est pas facile de le faire détoner".
La détonation n'est possible qu'avec une contamination par une substance incompatible ou une source intense de chaleur. Et le stockage doit donc suivre des règles pour isoler le nitrate d'ammonium de liquides inflammables (essence, huiles...), de liquides corrosifs, de solides inflammables ou encore de substances qui dégagent une chaleur importante, parmi d'autres interdits, selon une fiche technique du ministère français de l'Agriculture.
De nombreuses tragédies dans le monde, accidentelles et criminelles, ont comme source le nitrate d'ammonium.
L'un des tout premiers accidents fit 561 morts en 1921 à Oppau en Allemagne, dans une usine BASF. En 1947, Brest fut secouée par l'explosion du cargo norvégien Ocean Liberty qui transportait la substance.
En France aussi, empilées en vrac dans un hangar de l'usine chimique AZF, dans la banlieue sud de Toulouse, quelque 300 tonnes de nitrates d'ammonium ont subitement explosé et fait souffler un vent de mort et de désolation sur la quatrième ville de France le 21 septembre 2001 : 31 personnes sont mortes, et la déflagration fut entendue 80 km à la ronde.
Aux Etats-Unis, une terrible explosion à l'usine d'engrais West Fertilizer, à West au Texas, fit 15 morts en 2013. Un stock de nitrates d'ammoniums a explosé à cause d'un incendie d'origine criminelle ; l'absence de normes de stockage avait été mise en cause par les enquêteurs.
Le nitrate d'ammonium peut aussi être utilisé dans des engins explosifs. Le 19 avril 1995, Timothy McVeigh avait fait exploser une bombe fabriquée à partir de deux tonnes de l'engrais devant un bâtiment fédéral à Oklahoma City, tuant 168 personnes.
Mais la professeure Oxley nuance en rappelant que le nitrate d'ammonium est devenu indispensable à l'agriculture et à la construction.
"Nous n'aurions pas ce monde moderne sans explosifs, et nous ne pourrions pas nourrir la population actuelle sans les engrais au nitrate d'ammonium", dit-elle. "Nous en avons besoin, mais il faut faire vraiment attention à ce qu'on fait avec".
<https://www.geo.fr/environnement/le-nitrate-dammonium-a-cause-de-nombreuses-explosions-accidentelles-dont-celle-dazf-a-toulouse-201518 <https://www.geo.fr/environnement/le-nitrate-dammonium-a-cause-de-nombreuses-explosions-accidentelles-dont-celle-dazf-a-toulouse-201518>>
Sur le même sujet :
> Le nitrate d'ammonium, composant détonant connu pour ses risques <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/le-nitrate-d-ammonium-composant-detonant-connu-pour-ses-risques_146556>, AFP, 05/08/20, 16:00
> Drame de Beyrouth : le nitrate d’ammonium, un engrais explosif <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/08/05/le-nitrate-d-ammonium-un-engrais-explosif_6048196_1650684.html>, Le Monde, 05/08/20, 17h52
> Jusqu’à 70 000 tonnes de nitrate d’ammonium passent chaque année par le port de Saint-Malo <https://www.franceinter.fr/jusqu-a-70-000-tonnes-de-nitrate-d-ammonium-passent-chaque-annee-par-le-port-de-saint-malo>, France Inter, 07/08/20, 06h08
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5- Décryptage. Après la déflagration, des effets sanitaires à long terme ne sont pas à exclure à Beyrouth, Le Monde, 05/08/20, 11h27
Stéphane Foucart
Les travaux de suivi des personnes ayant vécu l’explosion d’AZF et le 11-Septembre permettent d’anticiper des impacts délétères, persistant de nombreuses années après ce type de catastrophe.
Plus de 130 morts déjà recensés et sans doute bien plus qui seront dégagés des décombres dans les prochains jours, des hôpitaux débordés par l’afflux de milliers de blessés : le bilan humain de l’explosion qui a frappé mardi 4 août la capitale libanaise est déjà considérable. Et n’exclut pas un impact sanitaire à long terme sur la population beyrouthine. « Ce genre de catastrophe laisse sur une ville et ses habitants des cicatrices profondes, affirme le médecin et épidémiologiste Thierry Lang, professeur à l’université Toulouse-III, qui a coordonné le suivi des conséquences sanitaires de l’explosion d’AZF sur l’agglomération toulousaine. On en distingue les effets pendant plusieurs années. »
Les effets à long terme de ce type d’événements – très forte explosion en milieu urbain, pulvérisation du bâti, importante dispersion de poussières et de résidus de combustion, etc. – ont été étudiés après l’accident toulousain du 21 septembre 2001, qui impliquait aussi du nitrate d’ammonium, mais aussi, et surtout, après l’attaque du World Trade Center et l’effondrement des tours jumelles, survenus dix jours plus tôt à New York. Dépressions, troubles de l’audition, incidences accrues des maladies cardio-vasculaires et de certains cancers : le spectre des pathologies potentiellement favorisées par un tel événement, ponctuel mais de grande magnitude, est surprenant.
> Lire aussi Drame de Beyrouth : le nitrate d’ammonium, un engrais explosif
« A Toulouse, ce que nous avons vu, c’est d’abord un impact majeur sur la santé mentale, en particulier sur les populations les plus fragiles et sur les enfants, décrit Thierry Lang. Avec le temps, les effets du stress post-traumatique se sont estompés mais on a ensuite vu une augmentation du nombre de dépressions. Ces effets, comme la forte augmentation de consommation de psychotropes, étaient plus marqués à mesure qu’on se rapprochait du site de l’explosion, mais ont, en définitive, concerné l’ensemble de l’agglomération. » Dans les trois années qui ont suivi l’explosion de l’usine AZF, une augmentation des maladies cardio-vasculaires et des troubles de l’audition a également été notée.
Le matériel avant la santé
Entre Toulouse et Beyrouth, les contextes et les populations sont très différents, tempère l’épidémiologiste français, entre une ville célébrée pour sa douceur de vivre et une autre dont l’histoire récente est marquée par la guerre.
> Lire aussi La double explosion de Beyrouth touche un pays en pleine décomposition
En revanche, même dans un pays prospère comme la France, « on voit qu’après une catastrophe comme celle d’AZF les gens ont tendance à faire passer les questions sanitaires après les autres problèmes matériels qui surviennent, et à délaisser leur santé ». Un effet délétère qui sera probablement plus aigu encore au Liban. Dans un contexte de faillite de l’Etat et de naufrage économique, les impacts sanitaires à long terme de la catastrophe y seront également liés au maintien de certains services garantissant l’hygiène publique, « en particulier le risque infectieux », précise M. Lang.
A Toulouse, le suivi sanitaire s’est limité à trois ans, excluant de facto l’étude d’autres maladies chroniques possiblement provoquées par l’explosion. D’éventuelles variations d’incidence de certains cancers n’ont, en particulier, pas pu être analysées, faute d’un registre des cancers couvrant l’agglomération toulousaine.
Polluants significatifs
A New York, comme à Toulouse, l’impact des événements sur la santé mentale a été majeur, explique le pédiatre et épidémiologiste Leo Trasande, professeur à la New York University, auteur de travaux sur l’impact à long terme des attentats du 11 septembre 2001. Dans les semaines qui ont suivi l’attaque, plusieurs dizaines de milliers de secouristes et de pompiers, les premiers arrivés sur les lieux, ont également été enrôlés dans trois grandes cohortes et sont toujours suivis, pour que l’on puisse étudier l’impact sanitaire de leur exposition aux poussières et aux résidus de combustion, de nombreuses années après l’exposition.
Dans une analyse publiée quinze ans après les attaques dans l’American Journal of Industrial Medicine, des épidémiologistes américains notaient qu’« une proportion importante [des pompiers étant intervenus sur les lieux] a été diagnostiquée avec une maladie obstructive des voies respiratoires, une sinusite chronique et un reflux gastro-œsophagien ».
« Autant qu’on puisse le savoir aujourd’hui, ce sont des nitrates d’ammonium qui ont explosé à Beyrouth : cela a dû produire de grandes quantités d’oxydes d’azote, qui sont des polluants significatifs, explique Leo Trasande. Une exposition de la femme enceinte peut par exemple avoir des répercussions sur la santé du bébé à naître. »
Une augmentation de certains cancers
De nombreux travaux, conduits depuis 2001 sur les populations new-yorkaises les plus exposées, indiquent aussi une augmentation du risque de cancer de la prostate, de la thyroïde et de certains cancers du sang (leucémies et myélomes multiples), par rapport à la population générale. Toutefois, la réalité de cet effet, pour certaines localisations cancéreuses (en particulier la thyroïde), demeure débattue : le suivi médical étroit des individus enrôlés dans ces cohortes est susceptible de produire un biais de surdiagnostic.
Reste que dans les poussières générées par l’effondrement des tours jumelles de Manhattan et les émanations de leur combustion, de nombreuses substances cancérogènes ont été bel et bien détectées : amiante, PCB, dioxines, composés organiques volatils, particules fines diverses, etc. Autant de pollutions qui ont touché les New-Yorkais et auxquelles les Beyrouthins pourraient être exposés après le désastre du 4 août.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/06/apres-la-deflagration-des-effets-sanitaires-a-long-terme-ne-sont-pas-a-exclure-a-beyrouth_6048283_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/06/apres-la-deflagration-des-effets-sanitaires-a-long-terme-ne-sont-pas-a-exclure-a-beyrouth_6048283_3244.html>>
Sur le même sujet :
> Explosions à Beyrouth : comment le nitrate d'ammonium est surveillé en France <https://www.huffingtonpost.fr/entry/nitrate-dammonium-explose-a-beyrouth-surveille-en-france_fr_5f2a8becc5b64d7a55ecac70>, Le HuffPost, 05/08/20, 15:54
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6- Avec la pandémie, une Amazonie plus fragilisée que jamais, AFP, 06/08/20, 08:00
Tupac Pointu
Incendies, agriculture intensive, extraction minière et pétrolière, occupations illégales de territoires : la pandémie de Covid-19 est venue aggraver tous les maux que subit l'Amazonie, fragilisant ses premiers défenseurs, les indigènes, et détournant l'attention mondiale pendant que les feux reprennent de plus belle.
Espace crucial pour la santé de la planète, le bassin amazonien, qui abrite la plus grande forêt tropicale du monde, s'étend sur 7,4 millions de kilomètres carrés et occupe près de 40% de la superficie de l'Amérique du Sud, courant sur neuf pays : le Brésil, la Bolivie, le Pérou, l'Equateur, la Colombie, le Venezuela, le Guyana, le Surinam et la Guyane (France).
Près de trois millions d'Indiens y forment quelque 400 tribus, selon l'Organisation du traité de coopération amazonienne (OTCA). Une soixantaine d'entre elles vivent dans un isolement total.
Voici comment le virus s'est répandu à travers la jungle, vu à travers les reportages de l'AFP.
- Isolés, pas préservés -
Mi-mars, la panique gagne Carauari, une localité de l'ouest du Brésil qu'aucune route terrestre ne dessert, et dont les habitants sont parmi les plus isolés au monde. Une semaine de bateau est nécessaire pour rejoindre Manaus, la grande ville la plus proche.
Au début, le coronavirus est perçu comme un fléau lointain dans les maisons multicolores sur pilotis qui surplombent les eaux marron du fleuve Jurua, affluent de l'Amazone.
Mais l'annonce d'un premier cas à Manaus, la "capitale" de l'Amazonie, fait souffler un vent de panique : personne ici n'a oublié les hécatombes causées par les maladies amenées par les colons européens, qui ont décimé près de 95% des populations autochtones d'Amérique, faute d'immunité suffisante.
"On prie Dieu pour que l'épidémie n'arrive pas ici. On fait ce qu'on peut, on se lave souvent les mains, comme ils le disent à la télé", raconte José Barbosa das Gracas, 52 ans.
Le premier cas chez les indigènes brésiliens est répertorié début avril: c'est une jeune femme de 20 ans de l'ethnie kokama qui vit près de la frontière avec la Colombie. Cette professionnelle de santé travaillait aux côtés d'un médecin testé positif.
- Les appels à l'aide -
Sentant monter le danger, des chefs indigènes et des personnalités tirent la sonnette d'alarme : il y a un risque d'"ethnocide", de disparition de leurs communautés, "dans tout le bassin amazonien".
"Il n'y a pas de médecins dans nos communautés, il n'y a pas d'équipements de prévention", dénonce fin avril José Gregorio Diaz Mirabal, de la Coordination des organisations indigènes du bassin amazonien.
A ce moment-là, la moitié des dix premiers cas détectés à Leticia, capitale de l'Etat d'Amazonas, en Colombie, ont été importés du Brésil. "Tomber malade ici fait toujours peur, mais maintenant nous avons plus peur que jamais", déplore Yohana Pantevis, une habitante de 34 ans.
"C'est une mort annoncée pour une grande partie de la population. Si la maladie rentre dans la forêt, on n'a pas les moyens de porter assistance : les distances sont énormes, les moyens très petits", s'inquiète un mois plus tard, fin mai, Sebastiao Salgado, le célèbre photographe franco-brésilien, âgé de 76 ans.
"On risque vraiment une énorme catastrophe. Moi j'appelle ça un génocide : c'est l'élimination d'une ethnie et de sa culture. Je crois que c'est vers ça que le gouvernement de Bolsonaro se dirige, parce que sa position est à 100% contre les Indiens", dit-il.
Début juin, un porte-parole emblématique, le cacique Raoni Metuktire, du peuple Kayapo, accuse dans un entretien à l'AFP le président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro de vouloir "profiter" du coronavirus pour éliminer son peuple.
- Réfugiés dans la forêt -
Mi-juin à Cruzeirinho, petit village indigène du Brésil, les cabanes en bois sont quasi vides: la plupart des habitants ont fui dans la jungle, par peur d'être contaminés.
"Ils ont préféré emporter leurs affaires dans la forêt et éviter tout contact", explique Bene Mayuruna, qui a décidé de demeurer au village. L'armée brésilienne dépêche une équipe de professionnels de santé est envoyée auprès des habitants qui comme lui sont restés sur place.
- Barrières et plantes médicinales -
A une semaine de bateau de Cruzeirinho, les habitants de la réserve indigène d'Umariaçu adoptent une stratégie différente : ils bloquent l'accès de leurs villages aux étrangers.
"Attention, terre indigène. Fermée pour 15 jours", peut-on lire à l'entrée de leur territoire. Ici, sur 5.000 hectares, vivent environ 7.000 autochtones, près de la frontière avec le Pérou et la Colombie.
Pour ne pas dépendre du système de santé public brésilien, souvent saturé, les autochtones ont aussi recours à leurs connaissances ancestrales.
A la mi-mai, un groupe de l'ethnie Sateré Mawé, coiffés de plumes ou de couronnes de végétaux tressés, parcourt ainsi le fleuve à la recherche de plantes médicinales.
"Nous avons traité tous les symptômes que nous avons ressentis avec des remèdes que nous avons préparés nous-mêmes, comme nos ancêtres nous l'ont appris", explique à l'AFP André Sateré Mawé, qui vit dans une zone rurale près de Manaus.
Sont concoctées des infusions à base d'écorces d'arbres, du carapanauba (aux vertus anti-inflammatoires) ou du saracura mira, utilisé habituellement pour le traitement du paludisme.
- Ravages -
Au même moment à Manaus, Maria Nunes Sinimbu, 76 ans, voit mourir en moins d'un mois cinq membres de sa famille, dont trois de ses enfants, terrassés par le virus. "Ma fille ne croyait pas à la gravité de cette maladie. Elle a continué à travailler et à se déplacer normalement, sans prendre de précaution", déplore cette enseignante à la retraite.
Le Réseau ecclésial pan-amazonien (Repam) estimait fin juillet que 27.517 indigènes avaient été contaminés en Amazonie, dont 1.108 décédés. Environ 190 peuples ont été touchés par l'épidémie, selon cette ONG catholique.
Parmi ces sentinelles de la forêt, plusieurs chefs tombent au combat, dont les caciques brésiliens Paulinho Paiakan et Aritana Yawalapiti décédés respectivement mi-juin et début août, ainsi que le dirigeant indigène Santiago Manuin, mort au Pérou, début juillet.
- Culture indigène menacée -
Au fin fond de l'Amazonie, le coronavirus pose un dilemme cruel aux indigènes : rester au village avec très peu de ressources médicales ou aller en ville au risque d'être privés de leurs rites funéraires ancestraux.
La Brésilienne Lucita Sanoma a ressenti cette douleur inimaginable le 25 mai, quand son bébé de deux mois a été enterré sans qu'elle ne soit au courant, à 300 km de son village.
Cas suspect de Covid-19 avec une pneumonie, le nourrisson est mort dans un hôpital de Boa Vista, capitale de l'Etat de Roraima (nord-ouest).
L'enterrement, qui suit une directive des pouvoirs publics pour des raisons sanitaires, est totalement contraire à la culture des Yanomami, qui veut que les dépouilles soient exposées dans la forêt, avant que les ossements ne soient incinérés. Les cendres sont recueillies dans une urne et, très longtemps après, enterrées lors d'une nouvelle cérémonie.
Côté colombien, dans le département de l'Amazonas, début juin : coiffe de plumes, collier de canines et masque chirurgical, Remberto Cahuamari, chef de la communauté ticuna, craint que la disparition des "anciens", à cause du Covid-19, ne mette en péril la transmission du savoir, dans ces cultures essentiellement orales.
"S'ils venaient à tous s'éteindre, nous resterions avec nos jeunes qui, à l'avenir, ignoreraient tout de notre culture, de nos us et coutumes. C'est cela que nous craignons", confie-t-il.
A cela s'ajoute l'isolement : les villages des bords des cours d'eau souffrent de l'arrêt du trafic fluvial pour tenter d'endiguer l'avancée du coronavirus.
- Les orpailleurs, la menace -
Pour les Yanomami, le premier danger provient des orpailleurs clandestins qui font régulièrement intrusion sur leur territoire, où quelque 27.000 indigènes vivent sur 96.000 km2, à la frontière entre le Brésil et le Venezuela.
"Sans ça, on serait tranquille", juge le chef Mauricio Yekuana, dont le masque blanc contraste avec le noir des peintures qui rayent son visage.
Selon les ONG, environ 20.000 chercheurs d'or opèrent sur ces terres, encouragés par les projets du président Bolsonaro qui veut "intégrer" ces zones à la "modernité". Ces orpailleurs sont autant de "transmetteurs potentiels" du Covid-19, dénonce Greenpeace Brésil. Selon l'université fédérale de Minas Gerais, 40% des Yanomami vivant à proximité des zones d'orpaillage pourraient contracter le coronavirus si aucune mesure n'est prise.
- Une déforestation record qui repart -
Pendant que le monde est focalisé sur la pandémie, les incendies criminels sévissent de plus belle, après une année 2019 où ils avaient horrifié la planète.
Objectif : accélérer la déforestation pour laisser la place à la culture du soja ou à l'élevage de bovins, des exportations-clés du Brésil. Des départs de feu qui ne doivent rien au hasard.
"Ce que j'ai vu, sur les terres où je me suis rendue, c'est que les arbres ont déjà été coupés, ils n'ont simplement pas encore été brûlés", expliquait début juin Erika Berenguer, chercheuse des Universités d'Oxford et Lancaster, disant redouter "des problèmes respiratoires à cause de la fumée, qui vont s'ajouter au coronavirus".
Quand elles ne sont pas complices, les autorités voient leur capacité à combattre la déforestation limitée par la pandémie.
Les derniers chiffres confirment les pires craintes : la déforestation de l'Amazonie s'est accélérée de 25% au premier semestre par rapport à la même période de 2019, où elles avaient déjà atteint un record, selon l'Institut National brésilien des recherches spatiales.
Et les spécialistes craignent un mois d'août particulièrement dévastateur, déjà marqué par des incendies ravageurs au Pantanal brésilien.
<https://www.geo.fr/environnement/avec-la-pandemie-une-amazonie-plus-fragilisee-que-jamais-201544 <https://www.geo.fr/environnement/avec-la-pandemie-une-amazonie-plus-fragilisee-que-jamais-201544>>
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7- Afrique du Sud : British American Tobacco dénonce l’interdiction de vendre du tabac, Le Monde Afrique avec AFP, 06/08/20, 09h56
Le groupe estime que cette mesure, prise dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, est « anticonstitutionnelle » et « dépourvue de tout fondement scientifique ».
Mercredi 5 août, le groupe British American Tobacco South Africa (BATSA) a estimé devant la justice sud-africaine que l’interdiction des ventes de tabac imposée par le gouvernement dans le cadre de ses mesures contre le coronavirus était « anticonstitutionnelle » et « dépourvue de tout fondement scientifique ».
Cette interdiction, entrée en vigueur le 27 mars, en même temps que le strict confinement imposé aux 57 millions de Sud-Africains pour enrayer la propagation du Covid-19, a aussitôt suscité la fronde des fumeurs, des industriels et des commerçants du secteur, qui ont vainement négocié la reprise de leurs activités. En assouplissant les mesures de confinement, le président Cyril Ramaphosa a levé le 1er juin l’interdiction de la vente d’alcool mais a maintenu celle des cigarettes, « en raison des risques sanitaires liés au tabagisme ».
> Lire aussi A la frontière entre Zimbabwe et Afrique du Sud, trafic de cigarettes et clandestins de la faim
Numéro 1 du marché sud-africain, la filiale locale du géant British American Tobacco a porté l’affaire devant la haute cour du Cap. Son avocat, Alfred Cockrell, a affirmé que l’interdiction des ventes de tabac était « anticonstitutionnelle »,« dénuée de tout fondement scientifique », qu’elle avait « dévasté » l’industrie du tabac et coûté quelque 2,2 millions de dollars par jour à l’Etat en taxes non perçues, dans un pays qui a plongé dans la récession fin 2019. L’audience doit reprendre jeudi.
Produits de contrebande
BATSA détient 78 % du marché sud-africain de la cigarette et a contribué, à travers les taxes, à hauteur de 13 milliards de rands (670 millions d’euros) au budget de l’Etat. Le recours du groupe a reçu le soutien d’autres producteurs, de vendeurs et d’associations de fumeurs, qui affirment que l’interdiction nourrit un juteux trafic de produits de contrebande.
Fin juin, la haute cour de la capitale, Pretoria, avait débouté l’Association indépendante et équitable du tabac (FITA), qui avait sollicité l’annulation de la mesure, à ses yeux « irrationnelle », du gouvernement. « La littérature médicale […] a fourni au ministre des raisons suffisantes pour promulguer des règles qui interdisent la vente du tabac », avait tranché la cour dans son jugement.
> Lire aussi En Afrique du Sud, 24 000 soignants infectés par le coronavirus
L’Afrique du Sud est le pays d’Afrique le plus touché par la pandémie de Covid-19, avec près de 530 000 cas, dont plus de 9 200 décès.
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/08/06/afrique-du-sud-british-american-tobacco-denonce-l-interdiction-de-vendre-du-tabac_6048273_3212.html <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/08/06/afrique-du-sud-british-american-tobacco-denonce-l-interdiction-de-vendre-du-tabac_6048273_3212.html>>
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8- Barrage sur le Nil : l'Afrique du Sud exhorte à la poursuite des négociations, AFP, 06/08/20, 18:00
L'Afrique du Sud, qui assure la présidence de l'Union africaine (UA) a exhorté jeudi les pays en litige autour de la construction par l'Ethiopie d'un mégabarrage sur le Nil Bleu à "rester impliqués" dans les négociations, menacées de suspension par l'Egypte et le Soudan.
Le Grand barrage de la Renaissance (Gerd) construit par l'Ethiopie sur le Nil Bleu - qui rejoint au Soudan le Nil Blanc pour former le Nil - suscite, depuis le début du chantier en 2011, de fortes tensions avec l'Egypte et le Soudan riverains du Nil en aval.
Addis Abeba estime le Gerd essentiel à son développement économique et à son électrification, tandis que Khartoum et Le Caire craignent que le futur plus grand barrage hydroélectrique d'Afrique, haut de 145 mètres, ne restreigne leur accès à l'eau.
L'Egypte, dont l'irrigation et l'eau potable dépendent à 90% du Nil et qui considère le barrage comme une menace vitale et le Soudan qui a récemment mis en garde contre "une escalade", réclament un accord global sur le barrage, notamment la manière dont il est géré. Mais l’Ethiopie y est réticente.
Le Caire a demandé mardi la suspension des pourparlers actuels et Khartoum a menacé de s'en retirer, furieux contre un projet d'accord présenté par Addis Abeba. L'Egypte lui reproche de ne pas aborder la question de la gestion du barrage et le Soudan accuse l'Ethiopie de lier la gestion du barrage à une renégociation du partage des eaux du Nil Bleu, ce qu'il refuse.
Les négociations entrent "dans une phase critique" et "nous voulons encourager" les parties "à se laisser guider par l'esprit de solidarité et de fraternité panafricaines", a souligné jeudi la ministre sud-africaine des Relations internationales, Naledi Pandor.
"Il est important que les parties fassent preuve de magnanimité et de compréhension mutuelle pour faire avancer le processus", a-t-elle poursuivi.
L'Egypte et le Soudan invoquent un "droit historique" sur le Nil, que leur garantit des traités conclus en 1929 et 1959. Mais l'Ethiopie s'appuie sur un traité de 2010 signé par six pays riverains du Nil et boycotté par l'Egypte et le Soudan, qui autorise des projets d'irrigation et la construction de barrages sur le fleuve.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/barrage-sur-le-nil-l-afrique-du-sud-exhorte-a-la-poursuite-des-negociations_146594 <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/barrage-sur-le-nil-l-afrique-du-sud-exhorte-a-la-poursuite-des-negociations_146594>>
Sur le même sujet :
> Barrage sur le Nil : report d'une semaine des négociations <https://information.tv5monde.com/info/barrage-sur-le-nil-report-d-une-semaine-des-negociations-370571>, AFP, 10/08/20, 19:00
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9- Le coût écologique de la 5G en 4 questions, Les Echos, 06/08/20, 18h12
Cécile Bertrand
A quelques mois de son déploiement, la 5G fait débat sur ses conséquences environnementales. Entre nécessité de rester dans la course technologique et principe de précaution, il n'y a pas de solution simple.
Le déploiement de la 5G est-il compatible avec les ambitions environnementales françaises ? La question oppose défenseurs et détracteurs du nouveau standard de téléphonie mobile alors que les enchères pour l'attribution des fréquences aux opérateurs auront lieu en septembre, pour un lancement de la 5G avant la fin 2020. Pour ses partisans, le temps presse. La France est à la traîne dans une course technologique mondiale menée par la Chine et les Etats-Unis. Du côté des « anti », on dénonce un manque de visibilité sur les risques sanitaires et environnementaux.
Les antennes relais vont-elles se multiplier ?
Dans son cahier des charges, l'Arcep a fixé pour objectif d'équiper 10.500 sites d'ici 2025. « Dans un premier temps,nous installerons les équipements 5G sur les antennes 4G existantes. Il n'y aura donc aucune nouvelle antenne pendant plusieurs années, en dehors de celles prévues dans le cadre du «New Deal Mobile » », assure Nicolas Guérin, président de la Fédération Française des Télécoms.
La mise en place de la 5G sur des supports existants permet aux opérateurs de réduire leurs coûts d'installation. Mais quid de l'impact environnemental ? « Ces équipements ultra-performants nécessitent l'utilisation de matériaux de pointe. Cela augmente nécessairement la facture d'énergie, la consommation d'eau et l'utilisation de métaux rares », affirme Gauthier Roussilhe, auteur du rapport « La controverse 5G » et qui défend un numérique ayant moins d'impact sur l'environnement .
La 5G est-elle plus énergivore que la 4G ?
Sur cette question, « anti » et « pro » s'entendent : à usage constant, la 5G est plus économe que sa version précédente. « Une antenne 5G consomme trois fois plus qu'une antenne 4G, mais elle produit 15 fois plus de débit », précise Nicolas Guérin. « Si l'on multiplie le trafic par 100, on dépensera toujours plus d'énergie », remarque Gauthier Roussilhe. La consommation des données mobiles 4G augmente de près de 30 % par an, tirée par le streaming vidéo qui représente environ 60 % du trafic en France.
Au-delà de cette tendance, les détracteurs pointent un effet pervers : « l'effet rebond ». L'accès plus rapide aux données que permet la 5G boosterait la consommation et compenserait les économies d'énergie réalisées. « Les dépenses en énergie du réseau devraient augmenter de 35 % entre2019 et2025. Et aucune date n'a été fixée pour démanteler les réseaux 2G et 3G existants », regrette Hugues Ferreboeuf, directeur du projet « Sobriété numérique » au sein du Think-Tank The Shift Project.
Energivore ou pas, Hugues Ferreboeuf et Nicolas Guérin s'accordent sur l'inéluctabilité de l'arrivée de la 5G en France. Le réseau 4G ne pourra pas indéfiniment supporter l'augmentation de la consommation des données mobile. « En 2022 les capacités des fréquences 4G seront saturées », estime Nicolas Guérin.
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10- Le football français a encore des buts à se fixer en matière d'écologie, Slate, 07/08/20, 07h30
Vincent Bresson
Alors que les supporters comptent les jours précédant la reprise du championnat français, le sport le plus populaire de l'Hexagone n'a pas encore pris conscience de son impact environnemental.
Munich, Budapest puis potentiellement Dublin, Saint-Pétersbourg ou même Londres. La bande à Mbappé aurait vu du pays cet été si l'Euro 2020 n'avait pas été décalé à l'année prochaine pour cause d'épidémie mondiale. Organisée dans douze villes hôtes éparpillées par petits bouts façon puzzle aux quatre coins de l'Europe, la structure de cette coupe européenne est unique en son genre. Les problématiques qu'elle va susciter aussi.
Les déplacements incessants vont venir bouleverser les habitudes des équipes chargées de l'organisation et les confronter à un véritable casse-tête : comment assurer au mieux la préparation physique des joueurs dans ces conditions ? Mais les sportifs seront loin d'être les premières victimes de cette organisation alambiquée. En matière d'écologie, l'UEFA pouvait difficilement faire un choix plus mauvais. «C'est l'exemple absolu de ce qu'il ne faut pas faire», se désole Didier Lehénaff, président de SVPlanète, association de sensibilisation aux impacts environnementaux du sport.
Au sein du sport roi, les aberrations écologiques de l'Euro 2020 n'en font pas un cas isolé. Entre la climatisation des stades au Qatar, les longs trajets à travers la Russie lors de la dernière Coupe du monde et la construction de stades gigantesques, mais parfois peu fréquentés, au Brésil, quelque chose ne tourne pas rond. Et le football français n'est pas en reste.
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11- [Édito] Refuser le port du masque : quand la folie complotiste met tout le monde en danger, Novethic, 07/08/20
Ludovic Dupin
L’épidémie de coronavirus va durer encore de nombreux mois et la hausse des nouveaux cas dont de nombreux pays comme la France poussent les gouvernements à imposer de nouveaux gestes de protection. La première barrière est le port du masque. Mais pour une communauté complotiste, très active sur les réseaux sociaux, il s’agit de la voie vers une dictature sanitaire.
Début août, 17 000 Allemands sont descendus dans la rue à Berlin pour manifester contre l’obligation de porter le masque. Leur marche était baptisée "Journée de la liberté", faisant référence à un film de la réalisatrice nazie Leni Riefenstahl sur la conférence du parti d'Adolf Hitler en 1935. Rien que ça ! Avec un peu moins d’ampleur, de mêmes mouvements se retrouvent en France, au Royaume-Uni, aux États-Unis où ceux qui se désignent comme "des résistants" dénoncent les gestes de protection sanitaires imposés par les gouvernements.
En France, l’un de leur porte-parole est par exemple Franck Renda qui, dans une vidéo vue des dizaines de milliers de fois, explique que le masque comporte un risque mortel à cause de la privation d’oxygène qu’il provoque. D’autres assurent que les virus traversent le tressage et que cela ne sert à rien. Les personnels hospitaliers, qui portent des masques plusieurs heures par jour pendant toutes les années de leur carrière jusque dans les salles de chirurgie, apprécieront.
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12- La crise du coronavirus a-t-elle rendu les Français plus écolos ?, RTL, 09/08/20, 08:33
Virginie Garin
Nous avons continué de trier nos déchets à la maison. Certains l’ont même fait avec encore plus d’attention. Mais au fait, à quoi ça sert de trier nos déchets ? Quel est le vrai impact du tri et du recyclage ?
Tout d'abord, on revient sur une idée reçue : non, les bacs de tri ne terminent pas dans les décharges. Il y a eu des bugs, il y a quelques années, dans certaines communes, mais c’est une vraie filière économique avec des collectivités et des entreprises qui investissent. Ces dernières n’ont aucun intérêt à financer de camions spéciaux pour rien, pour ensuite tout remettre avec les ordures classiques à la décharge. Les collectivités, elles, gagnent de l’argent avec tout ce que nous recyclons. Donc, c’est sérieux. En France, 70% des emballages sont recyclés et 60% du papier.
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13- Tribune. Encourageons le slow travel pour en finir avec le tourisme de masse !, La Tribune, 10/08/20, 11:08
Par Benoit Panel, cofondateur de Yescapa (place de marché des voyages nomades en Europe)
Les effets dévastateurs de l'hypertourisme sur l'environnement et les populations locales doivent obliger les acteurs du secteur à créer des offres de voyages plus vertueuses et les vacanciers à adopter des pratiques moins délétères.
Opinion. Premier touché par la crise du coronavirus, le secteur du tourisme vit des heures difficiles. Et si cette période inédite était l'occasion de repenser l'activité touristique déraisonnée et des pratiques pas toujours très respectueuses de la planète et de ses habitants ?
Rappelons-nous cet exemple effarant : en février dernier, une station de ski s'était fait livrer de la neige par hélicoptère pour satisfaire ses clients. Ce type de situation ubuesque engendrée par le tourisme de masse n'a plus sa place dans le monde d'après.
Émissions de CO2 inconsidérées, dégradation des paysages et cohabitation houleuse entre voyageurs et résidents, le surtourisme semble à bout de course. Aujourd'hui, nous avons besoin de tout remettre à plat et de revenir aux vraies valeurs du voyage : prendre son temps, aller à la rencontre de l'autre, découvrir des cultures différentes de la sienne... Des alternatives durables, comme le slow travel - ou "voyage humble et doux" -, doivent être encouragées et développées par les acteurs du secteur.
> Lire aussi : PODCAST. "L'hyper-tourisme est mort, vive le voyage", avec Eric La Bonnardière, Evaneos
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<https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/encourageons-le-slow-travel-pour-en-finir-avec-le-tourisme-de-masse-854607.html <https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/encourageons-le-slow-travel-pour-en-finir-avec-le-tourisme-de-masse-854607.html>>
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14- Une solution circulaire pour le traitement des masques anti-Covid, Actu-environnement, 10/08/20
Agnès Sinaï
La société Plaxtil, installée à Châtellerault dans la Vienne, a mis au point une technique pour recycler en matière plastique les masques chirurgicaux utilisés pour se protéger de la Covid-19. Une façon de réduire l'impact écologique de ces masques usagés, trop souvent jetés par terre ou incinérés.
A base de polypropylène, le masque de protection jetable est une source de déchets considérables. Mal trié ou abandonné en pleine rue comme un mégot de cigarette, le masque qui nous protège aujourd'hui pourrait nous nuire demain.
« Aujourd'hui, la filière industrielle du recyclage des déchets est très inquiète au sujet de la recyclabilité de ses produits plastiques face aux règles de sécurité imposées par la crise sanitaire, et recycler des masques de protection pourrait mettre en péril la santé des opérateurs de tri », estime Jean-François Gérard, enseignant au département sciences et génie des matériaux de l'Insa-Lyon, chercheur au laboratoire Ingéniérie des matériaux polymères au CNRS.
Pour la société Plaxtil, l'enjeu est de proposer un nouveau matériau écologique fabriqué à partir de déchets textiles non recyclables, assimilable à un plastique écologique et qui se substitue au plastique 100% pétrole.
Pour developper sa filière, Plaxtil fait appel à des associations solidaires spécialisées dans le recyclage. Les masques usagés sont récupérés dans des bornes en carton disposés auprès des pharmacies et des entreprises volontaires. Ils sont d'abord broyés avant d'être décontaminés dans une machine à rayons ultraviolets. Les fibres récupérées servent à fabriquer de nouveaux objets tels que casques à visières et ouvre-portes.
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/solution-circulaire-traitement-masques-covid-35946.php4 <https://www.actu-environnement.com/ae/news/solution-circulaire-traitement-masques-covid-35946.php4>>
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15- L'épidémie monte en puissance, l'alerte rouge à la canicule levée, AFP, 12/08/20, 01:00
Amélie Bottollier-Depois avec Isabelle Ligner à Montpellier
Le Premier ministre a appelé mardiles Français à se ressaisir pour éviter une reprise de l'épidémie de Covid-19, plaidant pour le port du masque malgré la canicule, qui devrait se terminer jeudi.
"Je le dis avec une forme de gravité : si nous ne réagissons pas collectivement, nous nous exposons à un risque élevé de reprise épidémique qui sera difficile à contrôler", a déclaré Jean Castex lors d'un déplacement au CHU de Montpellier, craignant un retour à un système de santé "sous tension".
"C'est la raison pour laquelle (...), je vais demander aux préfets de se rapprocher des élus locaux pour étendre le plus possible l'obligation du port du masque dans les espaces publics", a-t-il ajouté, annonçant également un renforcement des contrôles sur le respect des règles et la prolongation de l'interdiction des rassemblements de plus de 5.000 personnes jusqu'au 30 octobre.
Il faut "éviter par-dessus tout un retour en arrière, un reconfinement important, c'est indispensable et c'est à notre portée", a encore martelé Jean Castex, en appelant à "être lucide" et "pour certains, nous ressaisir".
Malgré la chaleur qui étouffe la France depuis jeudi, la population est appelée à respecter scrupuleusement les gestes barrières et la distanciation physique, ainsi que les consignes sur le port du masque. Parce que "l'épidémie ne prend pas de vacances", a insisté Emmanuel Macron, qui a présidé mardi matin un nouveau Conseil de défense pour faire le point sur l'épidémie.
Depuis lundi, les masques sont obligatoires à l'extérieur dans de nombreux endroits de Paris et sa région, comme dans de nombreuses villes de France.
Par grande chaleur "le masque est horrible à supporter", se plaint Jean Vion, 59 ans, rencontré par l'AFP à Lille.
Mais "si on veut arriver à freiner ce virus, c'est maintenant, après ce sera trop tard", a commenté mardi soir sur RTL Anne-Claude Crémieux, infectiologue à l'hôpital Saint-Louis à Paris, estimant que le gouvernement a "probablement raison d'être inquiet".
- Cas positifs "en hausse" -
Selon le bilan quotidien de la direction générale de la Santé (DGS) publié mardi soir, le nombre de malades en réanimation est toujours relativement stable (-5 à 391).
Mais le nombre de cas confirmés de Covid-19 est en hausse: 11.223 nouveaux cas sur une semaine, dont 1.397 dans les dernières 24H. Le nombre de nouveaux cas groupés de cette maladie qui a désormais tué 30.354 personnes (+14 par rapport à lundi) est également "en hausse" (28, ce qui porte le total des "clusters" à 879 depuis la fin du confinement, dont 560 clôturés).
On constate "une dynamique de nouvelles contaminations" qui "dépasse largement aujourd'hui les clusters identifiés", a noté mardi sur France Inter Djillali Annane, chef du service de réanimation médico-chirurgicale à l'Hôpital Raymond Poincaré de Garches.
"Dans quinze jours ou trois semaines, on risque de commencer à avoir des tensions en réa, si on ne fait rien tout de suite", a-t-il mis en garde.
- La canicule, presque finie -
Sur le front de la canicule, 15 départements demeurent en vigilance rouge et 51 en orange, et les températures restaient très élevées mardi, avec 35/36°C en région parisienne et en Normandie, et jusqu'à 37°C dans la Meuse.
Mais avec l'arrivée d'une dégradation orageuse, "la canicule prendra fin" jeudi, a assuré Météo-France.
En attendant, "il y a aujourd'hui un effet canicule sur nos patients au niveau des urgences et du SAMU", a souligné sur RTL le docteur Patrick Goldstein, directeur des urgences du CHU de Lille.
"Dans la région, on n'a pas l'habitude de ces températures. On a l'impression que ça augmente d'une année sur l'autre, et surtout que ça dure plus longtemps", témoigne Nordine Haïf, 60 ans, rencontré sur la Grand Place de Lille.
La multiplication des vagues de chaleur est un des marqueurs les plus clairs du réchauffement de la planète et même si ce nouvel épisode n'aura pas atteint l'intensité de ceux de 2019, avec un record à 46°C, ni la longueur de la canicule historique de 2003, il devrait se classer dans les 5 plus sévères subis par le pays.
"Je suis tombé malade du Covid-19 alors qu'on entrait en plein dans le pic de la canicule, mercredi dernier", raconte Nicolas Turcev, 27 ans, étudiant rencontré à Paris.
"Le soir, je suis rentré du travail et j'ai ressenti une grande fatigue, plutôt inhabituelle. Le lendemain, le thermomètre indiquait 38 degrés. Par précaution, j'ai décidé de me mettre en télétravail. Le plus dur, dans cette chaleur, a été d'essayer de faire baisser la fièvre et de refroidir mon corps", a-t-il dit à l'AFP.
<https://information.tv5monde.com/info/l-epidemie-monte-en-puissance-l-alerte-rouge-la-canicule-levee-370627 <https://information.tv5monde.com/info/l-epidemie-monte-en-puissance-l-alerte-rouge-la-canicule-levee-370627>>
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16- Pompili lance la charte pour des plages sans déchets plastiques, AFP, 12/08/20, 18:00
La ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a lancé mercredi à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) la "charte pour des plages sans déchets plastiques" et invité les villes littorales à y adhérer, se désolant d'avoir "encore à faire passer" des messages sur le jet de masque à terre.
Une dizaine de villes, dont Biarritz, ont déjà adhéré et "vingt autres veulent s'engager", selon Mme Pompili, en faveur de la Charte qui liste 15 gestes concrets en matière de prévention, dont sensibilisation et nettoyage.
Présentée en 2019 par Brune Poirson, alors secrétaire d'Etat à la Transition écologique, la Charte est "expérimentée" depuis et entend contribuer à atteindre l’objectif fixé par le Plan biodiversité de "zéro plastique rejeté en mer d’ici 2025".
Mme Pompili a insisté sur le rôle du local, associations et collectivités, pour ces objectifs. "On peut faire les plus belles lois du monde, si ça n'est pas repris en local on n'y arrivera pas", a-t-elle déclaré, appelant "tous les élus du littoral" à signer la charte, "un projet assez facile, une entrée dans l'écologie" selon elle.
Evoquant par ailleurs la recrudescence de déchets plastiques liées à la crise du Covid-19, Mme Pompili a rappelé que "tout le monde peut être éco-citoyen en évitant de jeter son masque par terre", tout en se disant "désolée d'avoir encore à faire passer ce genre de message".
La Sepanso (Société pour l’étude et l’aménagement de la nature dans le Sud-Ouest) influente association environnementale de la région, a, à l'occasion de la visite de Mme Pompili, tiré la sonnette d'alarme sur "l'utra-poubellisation des plages du littoral lors de rassemblements nocturnes sauvages" avec bières, bouteilles souvent cassées, mégôts, cartons, gobelets, dans le département voisin des Landes.
Dénonçant une réponse ministérielle "pas à la hauteur", la Sepanso estime dans un communiqué qu'afin d'éviter ce "désastre écologique quotidien", "l'heure n'est pas à lancer une charte, mais à mettre en place un plan d'action urgent pour faire respecter les lois et réglementations en vigueur".
<https://information.tv5monde.com/info/pompili-lance-la-charte-pour-des-plages-sans-dechets-plastiques-370831 <https://information.tv5monde.com/info/pompili-lance-la-charte-pour-des-plages-sans-dechets-plastiques-370831>>
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17- Le manque d’eau fait peser une lourde menace sur l’industrie, Le Monde, 12/08/20, 19h04
Julien Bouissou
Le stress hydrique augmente les coûts de production mais les investisseurs sous-estiment ces risques, selon la société de gestion d’actifs BlackRock.
« Les investisseurs sous-estiment le risque de pénurie d’eau et son impact sur leurs portefeuilles dans les années à venir. » Dans une note diffusée fin juillet, BlackRock, la plus grande société de gestion d’actifs au monde, affirme que « le stress hydrique affecte toutes les régions, toutes les catégories d’actifs, tous les secteurs et va devenir de plus en plus important au cours des prochaines années ».Un risque qui porte déjà sur 425 milliards dollars d’actifs (362,7 milliards d’euros), selon les calculs effectués par l’ONG Carbon Disclosure Project (CDP) à partir des données publiées par les plus grandes entreprises du monde entier.
> Lire aussi L’eau à l’épreuve des changements climatiques
« En cas de pollution, certaines entreprises risquent de voir ainsi leur image se détériorer et d’être condamnées à de lourdes amendes, d‘autres doivent interrompre leur production en cas de sécheresse ou encore supporter des coûts de traitement des eaux si celle-ci est polluée », explique Cate Lamb, responsable du programme « eau » de l’ONG CDP.
Mines de fer
La sécheresse a déjà entraîné des interruptions d’activité. C’est le cas de la compagnie minière Anglo American qui a réduit sa production de cuivre de 28 % au Chili, fin 2019, alors que le pays enregistrait l’une des pires sécheresses de son histoire. Certaines exploitations minières au Chili doivent désormais s’approvisionner en eau de mer depuis le littoral pour continuer de fonctionner. Selon le cabinet Trucost, le cinquième des exploitations minières dans le monde sont localisées dans des régions souffrant d’un « stress hydrique », et les mines de fer sont parmi les plus exposées.
Le manque d’eau peut coûter cher. En 2018, le chimiste allemand BASF avait essuyé une perte de 250 millions d’euros à cause de la baisse du niveau du Rhin. Le fleuve ne pouvait plus servir à transporter les marchandises, ni à alimenter les usines du groupe en eau de refroidissement. Parfois l’eau est disponible mais polluée, comme c’est le cas pour 65 % des nappes phréatiques en Chine. Les dépenses en traitement de l’eau viennent alors s’ajouter aux coûts de production.
> Lire aussi Le Colorado, un fleuve en péril
« Si on additionne la hausse de la demande, en raison de la croissance démographique et d’une élévation des niveaux de vie, l’épuisement des ressources à cause de la pollution, et le changement climatique qui entraîne sécheresses et inondations, le problème devient vraiment important », explique Richard Damania, économiste à la Banque mondiale. L’agriculture représente à elle seule entre 70 % et 90 % de la consommation en eau douce de la planète au risque de menacer des pans entiers de l’économie.
Ressources en eau souterraine
Dans le bassin de Chennai, au sud de l’Inde, où les nappes phréatiques sont épuisées par l’agriculture intensive, les industries et les habitants doivent s’approvisionner en eau transportée par des camions-citernes, ce qui renchérit son coût et creuse les inégalités. Partant du constat que « 40 % de la population mondiale souffre du manque d’eau », le géant américain de l’agriculture Cargill a promis en juillet de réduire son utilisation de pesticides et de réalimenter les nappes phréatiques.
> Lire aussi A Vittel, la population veut garder son eau
Ces ressources en eau souterraine seront d’autant plus précieuses que les sécheresses et inondations vont se multiplier avec le réchauffement climatique. Selon la dernière étude publiée en 2019 par CDP, 525 investisseurs demandent désormais aux entreprises dont ils sont actionnaires de mesurer l’impact de leur activité sur les ressources en eau, contre 151 en 2010. Ces investisseurs sont-ils cependant prêts à changer de comportement ? BlackRock gère un fonds d’investissement dans le secteur minier, l’une des industries les plus consommatrices en eau. Le rapport annuel de 150 pages du « BlackRock World Mining Trust PLC » promet un « retour maximum » sur investissement mais ne mentionne nulle part le risque de « stress hydrique ».
> Lire aussi Plan B : dans une France caniculaire, pourrait-on un jour manquer d’eau ?
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/08/12/le-stress-hydrique-menace-l-industrie_6048760_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/08/12/le-stress-hydrique-menace-l-industrie_6048760_3234.html>>
En savoir plus :
> Annual Report and Financial Statements <https://www.blackrock.com/uk/individual/literature/annual-report/blackrock-world-mining-trust-plc-annual-report.pdf>, BlackRock World Mining Trust plc, 31 December 2019
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18- Ardennes. Nestlé visé par une plainte pour pollution après la mort de milliers de poissons, Ouest-France avec AFP, 12/8/20, 19h58
Le président de la Fédération de pêche des Ardennes a annoncé avoir porté plainte mercredi 12 août contre Nestlé après la pollution de l’Aisne, qui a entraîné la mort de milliers de poissons.
Détectée dans la nuit de dimanche 9 à lundi 10 août à hauteur de Challerange, à 50 km de Reims, la pollution de la rivière a entrainé une très forte mortalité piscicole en raison de la diminution de la teneur en oxygène dans l’eau, a indiqué la préfecture des Ardennes dans un communiqué.
Un préjudice estimé à « plusieurs milliers d’euros »
Nous venons de porter plainte contre Nestlé France pour pollution et infraction à l’article 432.2 du Code de l’Environnement, a déclaré Michel Adam, président de la Fédération de pêche des Ardennes, qui estime que le préjudice s’élève à plusieurs milliers d’euros.
Tout est mort sur une portion de sept km et 30 mètres de large, a-t-il déploré. On a déjà récupéré trois tonnes de poissons morts. Mais il y en a encore ; 14 espèces ont été touchées dont des espèces protégées comme l’anguille ou la lamproie. Cela fait 40 ans que je suis à la fédération, je n’ai jamais vu une pollution de cette ampleur…
L’usine Nestlé de Challerange, qui fabrique du lait en poudre, a confirmé un débordement ponctuel et involontaire d’effluents de boues biologiques, sans présence de produits chimiques de sa station d’épuration dimanche soir.
Dès connaissance du signalement dimanche à 23 h, nous avons immédiatement stoppé la production et mis un terme au déversement, a déclaré dans un communiqué son directeur, Tony do Rio.
[…] Ce déversement a été ponctuel sur une durée inférieure à trois heures dimanche soir, a-t-il ajouté, précisant que l’activité de l’usine avait été arrêtée pour quelques jours, a-t-il précisé.
>> Suite à lire à :
<https://www.ouest-france.fr/environnement/pollution/ardennes-nestle-vise-par-une-plainte-pour-pollution-apres-la-mort-de-milliers-de-poissons-6935873 <https://www.ouest-france.fr/environnement/pollution/ardennes-nestle-vise-par-une-plainte-pour-pollution-apres-la-mort-de-milliers-de-poissons-6935873>>
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19- Les Mauriciens se battent pied à pied contre la marée noire, AFP, 12/08/20, 21:00
L'odeur du fioul s'écoulant du bateau échoué sur un récif au large de l'île Maurice était oppressante pour Vikash Tatayah. Ses yeux piquaient pendant qu'il essayait de nettoyer la coulée noire venue souiller le littoral jusqu'ici préservé et auquel il avait consacré sa vie.
"C'était dur de respirer", explique à l'AFP M. Tatayah, le directeur de la conservation de la Fondation mauricienne de la faune et la flore au sujet des dégâts observés sur l'île aux Aigrettes, un petit paradis naturel pour de nombreuses espèces endémiques, qui s'est retrouvé sur le chemin de la fuite d'hydrocarbures.
"Vos yeux brûlaient, les gens avaient la peau et les lèvres qui séchaient. C'était difficile bien sûr parce que nous avions la puanteur du pétrole dans l'air, mais on s'y est fait", raconte-t-il.
L'île Maurice, dans l'océan Indien, essaie depuis une semaine de contenir la fuite de carburant qui s'écoule d'une fissure dans la coque d'un vraquier échoué depuis le 25 juillet au large de sa côte sud-est.
Quelque 1.000 tonnes de fioul échappées du MV Wakashio, selon l'armateur japonais du navire battant pavillon panaméen, se sont déversées dans la mer, à proximité de plusieurs sites protégés dans les lagons bleu azur qui ont fait la réputation de l'île. Le Premier ministre mauricien Pravind Jugnauth a lui fait état de 800 tonnes.
Les équipes d'intervention ont fini mercredi de pomper le reliquat des 3.800 tonnes de fioul et 200 tonnes de diesel que transportait le bateau, qui menace à tout instant de se briser, dans des conditions rendues parfois difficiles par la météo.
Sur la côte, des milliers de Mauriciens ont fait élan de solidarité en se rassemblant pour combattre avec des moyens de fortune la catastrophe écologique qui menaçait leur terre, leur santé et leurs moyens même d'existence.
- "C'est notre patrimoine" -
Les volontaires ont ignoré les appels du gouvernement à rester à l'écart et ont mis toutes leur énergie à fabriquer de quoi tenter de contenir la pollution sur cette côte auparavant immaculée.
Assis dans le sable, ils ont fabriqué des kilomètres de boudins flottants avec du tissu de construction, de la paille de canne et des bouteilles plastiques pour circonscrire les nappes de fioul.
"On a passé une nuit blanche" la semaine dernière pour préparer un prototype de ces boudins, a expliqué David Sauvage, un défenseur de l'environnement membre du groupe Rezistans ek Alternativ.
D'autres volontaires, équipés de bottes et gants, se sont affairés à récupérer à la pelle la fange poisseuse et noirâtre affleurant le rivage. Des cheveux humains ont été cousus pour former des filets absorbants, des coiffeurs sur la plage offrant une coupe gratuite aux personnes consentantes.
"C'était une bonne expérience de voir les Mauriciens soudés et solidaires pour essayer de remédier à la situation, à cette catastrophe écologique", estime Natty Gong, un volontaire, chanteur de profession.
"C'était bien de se retrouver parmi tous ces Mauriciens, d'être impliqué aussi comme un seul peuple. C'est notre île, c'est notre maison, c'est notre patrimoine, c'est grâce à ça que beaucoup de Mauriciens vivent", ajoute-t-il.
- La colère sourd -
Sur l'île aux Aigrettes, une zone protégée pour la faune et la flore, M. Tatayah s'est activé pour évacuer des oiseaux menacés et des plantes rares, craignant alors qu'en se brisant, le navire ne déclenche une seconde marée noire encore plus dramatique.
Au début son équipe était mal équipée pour retirer les nappes de fioul maculant la grève. "Il y en avait tellement qui arrivait que ça ne servait à rien de tenter de nettoyer de petites parties. Il y en avait partout. On était en plein milieu", décrit-il.
Mais l'enjeu était d'importance. L'île aux Aigrettes est un trésor écologique, avec ses lagons, mangroves, plantes anciennes et espèces particulièrement rares. "Un exemple typique de conservation d'une île dans le monde", fait valoir M. Tatayah.
"C'est 36, 40 ans de nos vies. Alors nous sommes assez en colère", avoue-t-il. "Nous sommes fiers de notre travail. Ça fait partie de notre ADN".
La colère sourd aussi au sein du reste de la population, qui se demande comment rien n'a été fait pour anticiper la catastrophe immédiatement après que le bateau se fut échoué.
"Le rapport des gens de la mer avec cette côte, c'est tellement profond que c'est un drame", souligne David Sauvage. "J'ai vu des gens venant de toutes les villes de l'île Maurice qui avaient vraiment la larme à l'œil, qui avaient beaucoup de colère".
<https://information.tv5monde.com/info/les-mauriciens-se-battent-pied-pied-contre-la-maree-noire-370833 <https://information.tv5monde.com/info/les-mauriciens-se-battent-pied-pied-contre-la-maree-noire-370833>>
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20- Tout le fioul restant dans le bateau échoué au large de l’île Maurice a été pompé, Le Monde avec AFP, maj le 13/08/20 à 04h31
Selon les autorités locales, environ 800 tonnes de fioul se sont déversées dans l’océan, un peu plus de deux semaines après l’échouement du « Wakashio ».
Le premier ministre mauricien, Pravind Jugnauth, a annoncé mercredi 12 août la nouvelle que tout habitant de l’archipel de l’océan Indien attendait depuis plusieurs jours. « Tout le fioul a été pompé des réservoirs » du navire Wakashioéchoué fin juillet sur un récif près de la côte sud-est de l’île Maurice et à l’origine d’une pollution aux hydrocarbures, a-t-il déclaré.
« C’était une course contre la montre et je salue le travail formidable abattu pour éviter une nouvelle marée noire », a ajouté le premier ministre, précisant que sur les quelque 4 000 tonnes d’hydrocarbures transportées par le vraquier, il ne restait qu’une centaine de tonnes à bord, dans la cale notamment.
Depuis la fin de la semaine précédente, des équipes d’intervention s’affairaient sur le bateau, notamment avec l’aide d’un hélicoptère, pour pomper les hydrocarbures encore présents dans les réservoirs du navire.
> Lire le récit : « J’ai le cœur brisé de voir ce désastre » : les Mauriciens se mobilisent pour contenir la marée noire du « Wakashio »
La tâche a été compliquée par un temps défavorable et par le fait que le navire menaçait de se briser en deux à tout moment, la fissure dans la coque s’élargissant de jour en jour. Une météo plus clémente a permis aux équipes d’intervention d’accélérer le pompage « et cela a aussi évité la cassure du bateau, mais cette cassure est inévitable », a précisé le premier ministre.
Au total, le Wakashio, appartenant à un armateur japonais, transportait 3 800 tonnes de fioul et 200 tonnes de diesel. Il avait heurté le 25 juillet un récif à pointe d’Esny, mais le fioul n’avait commencé à s’échapper de ses flancs éventrés que la semaine dernière. Selon le premier ministre, « environ 800 tonnes ont été déversées dans la mer » pour atteindre les côtes de l’île Maurice et 570 tonnes ont depuis été collectées dans le lagon et sur la côte.
Elan de solidarité
La pollution a provoqué un élan de solidarité impressionnant au sein de la population de 1,3 million d’habitants de cet archipel de l’océan Indien. Des milliers d’entre eux sont à pied d’œuvre depuis plusieurs jours pour enlever les hydrocarbures et tenter de contenir la pollution en confectionnant et déployant dans l’eau des boudins flottants.
Les volontaires ont ignoré les appels du gouvernement à rester à l’écart et ont mis toute leur énergie à fabriquer de quoi préserver au mieux cette côte auparavant immaculée et sur laquelle se trouvent deux sites naturels protégés par la convention Ramsar sur les zones humides.
Ce travail de dépollution, auquel est associée la marine française, se poursuivra pendant les semaines à venir. Tout comme l’enquête, qui vient de débuter, et qui devra notamment déterminer pourquoi le navire qui faisait route, à vide, depuis la Chine vers le Brésil, s’est retrouvé si près des côtes de l’île Maurice.
> Lire aussi « La biodiversité est en péril, il y a urgence d’agir » : la France annonce une aide contre la marée noire à Maurice
Les membres de l’équipage et le capitaine du navire, de nationalité indienne, ont été interrogés par la police mardi. Ce dernier était de nouveau longuement questionné mercredi, selon une source proche de l’enquête.
La catastrophe a suscité de la colère au sein de la population, certains Mauriciens se demandant pourquoi les opérations de pompage n’avaient pas débuté plus tôt, aussitôt que le navire s’est échoué. Le premier ministre s’est défendu, mercredi, de toute négligence, affirmant que les experts consultés par le gouvernement jugeaient faibles les risques d’une fuite d’hydrocarbures dans un premier temps :
« On ne pouvait pas pomper dès le départ car la mer était mauvaise. Il fallait aussi stabiliser le bateau. C’est malheureux qu’un réservoir a fuité. Mais je ne vois pas le besoin de présenter des excuses. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/12/tout-le-fioul-du-bateau-echoue-au-large-de-l-ile-maurice-a-ete-pompe_6048821_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/12/tout-le-fioul-du-bateau-echoue-au-large-de-l-ile-maurice-a-ete-pompe_6048821_3244.html>>
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21- En France, une réglementation stricte pour les plus gros sites stockant du nitrate d’ammonium, Le Monde, 13/08/20, 10h21
Aline Nippert
Si les grandes installations entreposant cet engrais azoté sont soumises à une législation contraignante, les structures plus petites inquiètent les experts des risques industriels.
Mardi 4 août, une double explosion a ravagé des quartiers entiers de Beyrouth, au Liban, causant la mort d’au moins 171 personnes. En cause : 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium « oubliées » dans le port de la ville depuis sept ans. En France, près de 180 « installations classées pour la protection de l’environnement » (ICPE) stockent cette substance en grande quantité, dont 108 sont soumises à la directive européenne Seveso, plus contraignante en matière de maîtrise du risque.
> Lire aussi Drame de Beyrouth : le nitrate d’ammonium, un engrais explosif
Les engrais azotés constituent la principale consommation de nitrate d’ammonium dans l’Hexagone, à hauteur de 5 à 6 millions de tonnes par an, d’après le ministère de l’agriculture. Le fertilisant se classe en deux catégories majeures. D’un côté, la famille des engrais « simples » : le seul élément nutritif de cet engrais est l’azote (provenant du nitrate d’ammonium), avec la désignation d’« ammonitrate » si la teneur en azote est comprise entre 28 % et 33,5 %. De l’autre, les engrais « composés » qui mêlent azote, phosphore et potassium.
Lorsque l’azote est présent à plus de 34,5 % et qu’il est mélangé à un combustible, le nitrate d’ammonium sert d’explosif industriel. La déflagration est déclenchée de manière volontaire, dans les secteurs du bâtiment et de l’exploitation minière. Mais l’ammonitrate peut, lui aussi, déclencher une détonation, accidentelle cette fois, si le composé chimique est contaminé par d’autres éléments, comme des matières combustibles. « En se mélangeant avec des substances incompatibles, le processus de décomposition du nitrate d’ammonium en cas d’apport calorifique s’accélère, ce qui augmente son potentiel explosif », détaille Marie-Astrid Soenen, responsable à la direction des risques accidentels de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris).
Un incendie est une autre cause potentielle d’explosion de stocks d’ammonitrate.« Cet engrais a la particularité de fondre dès qu’il atteint 170 °C, explique l’ingénieure chimiste. Or, à l’état liquide, il peut se contaminer très facilement et donc générer une explosion. » Les engrais composés, en revanche, ne présentent pas de risque explosif.
Endiguer le risque de détonation
Une grande partie du nitrate d’ammonium présent en France transite sur le territoire par les zones portuaires. « Les conditions d’embarquement, de débarquement et de manutention sont encadrées par le règlement pour le transport et la manutention des substances dangereuses dans les ports maritimes (RPM) », souligne la responsable à l’Ineris. Le règlement impose notamment de transporter le nitrate d’ammonium dans des sacs ou des « big bags » de 25 ou 50 kilos.
« Le produit n’est jamais transporté en vrac. Ainsi, on limite les risques qu’il se mélange avec d’autres matières combustibles, même à l’état solide. » Le RPM exige aussi que les sacs soient disposés en « îlots ». « Les amas de sacs atteignent la somme maximale de 250 tonnes de produit et doivent être séparés par une distance de quatre mètres », décrit la spécialiste.
Les sacs, chargés ensuite dans des camions ou des trains, sont encadrés par une autre réglementation, spécifique au transport terrestre. « Sauf s’ils sont jugés non conformes », indique Mme Soenen : des rebuts de fabrication à base de nitrate d’ammonium sont responsables de l’explosion de l’usine AZF de Toulouse, en septembre 2001, qui causa la mort de trente et une personnes. Depuis, un protocole permet de baisser rapidement la teneur en nitrate d’ammonium du produit et d’endiguer le risque de détonation.
> Lire aussi La lente reconversion du site AZF à Toulouse, 18 ans après l’explosion
Une partie de cet ammonitrate se retrouve entreposée en petite quantité (moins de 250 tonnes) dans quelques dizaines de milliers de fermes françaises. « Avant AZF, des accidents se produisaient chez des agriculteurs et agricultrices, par manque de sensibilisation, affirme la spécialiste. Depuis, l’administration et les fédérations professionnelles ont beaucoup communiqué sur les risques de l’ammonitrate. »
Baisse des contrôles
Les 180 installations – selon les données du portail gouvernemental Géorisques – qui accueillent les plus grosses quantités (au moins 1 250 tonnes) sont soumises à « autorisation » et entrent donc dans la catégorie réglementaire plus stricte des ICPE. Dans ces cas-là, l’industriel doit simuler différents scénarios d’accident pour prévenir les risques (étude de danger) et analyser les conséquences du projet sur l’environnement (étude d’impact).
« Le cadre réglementaire en France est bon, admet Ginette Vastel, responsable du pôle risques et impacts industriels chez France Nature Environnement. Le problème, c’est l’application de la réglementation. » Dans un rapport sénatorial qui fait suite à l’incendie de Lubrizol, à Rouen, le 26 septembre 2019, les auteurs notent que le nombre de contrôles réalisés chaque année est passé de 25 121, en 2003, à 18 196, en 2018. « Cette situation ne garantit pas un niveau satisfaisant de maîtrise des risques », s’inquiètent-ils.
« Si les réglementations sont respectées, les stockages de nitrate d’ammonium présentent un risque d’explosion faible, insiste Paul Poulain, du bureau d’études Cyrus Industrie, spécialisé dans les risques industriels. Ce qui m’inquiète, ce sont les incidents extérieurs au site, qui pourraient ensuite engendrer une déflagration des entrepôts de stockage. » Dans le cas de Lubrizol, l’incendie a d’abord touché l’entrepôt voisin, Normandie Logistique, simplement soumis « à déclaration » : aucune étude d’impact ou de danger n’est requise pour ce type d’installation, qui, de surcroît, n’est contrôlé qu’en cas d’accident ou d’alerte des élus ou de la population.
« Ce sont des installations plus petites et moins dangereuses, mais certaines détiennent quand même 500 tonnes de combustible pouvant entraîner des effets dominos sur des sites plus dangereux », alerte l’analyste des risques. Environ 460 000 sites industriels qui parsèment la France sont uniquement soumis à déclaration. Le rapport sénatorial signale cette faille et propose de contrôler l’ensemble des ICPE déclarées se situant « à proximité immédiate » d’établissements classés Seveso. « C’est un risque énorme qui plane sur notre tête, s’emporte M. Poulain. Cela ne signifie pas que la catastrophe arrivera, mais c’est important d’être au courant et d’agir en conséquence, avant qu’un drame comme celui de Beyrouth ne se produise. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/13/en-france-une-reglementation-stricte-pour-les-plus-gros-sites-stockant-du-nitrate-d-ammonium_6048853_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/13/en-france-une-reglementation-stricte-pour-les-plus-gros-sites-stockant-du-nitrate-d-ammonium_6048853_3244.html>>
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En images
22- Plan B. Comment nos médicaments polluent les rivières et affectent la biodiversité, Le Monde, 03/08/20, 08h26
Myriam Attia
Les résidus des cachets que nous ingérons, présents dans nos selles et nos urines, passent à travers le réseau de filtrage des stations d’épuration. Ils se retrouvent alors dans les sols et les rivières.
En général, lorsqu’on ingère un médicament, il nous soigne. Mais des résidus sont généralement évacués dans nos urines et dans nos selles. Et ces résidus sont si petits qu’ils passent parfois à travers le réseau de filtrage des stations d’épuration. Ils se retrouvent alors dans nos sols et nos rivières. Ce qui affecte la biodiversité. Parmi les effets connus : la féminisation des poissons ou la modification de l’ADN des moules. Cette pollution est encore mal connue des chercheurs, car peu d’études ont été faites sur le sujet. Résultat : peu de mesures sont actuellement mises en place pour la limiter.
> Vidéo à voir à :
<https://www.lemonde.fr/videos/article/2020/08/03/nos-medicaments-polluent-les-rivieres-et-affectent-la-biodiversite_6048001_1669088.html <https://www.lemonde.fr/videos/article/2020/08/03/nos-medicaments-polluent-les-rivieres-et-affectent-la-biodiversite_6048001_1669088.html>>
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23- Alzheimer : le village de l’espoir, France 2, journal de 20h, 05/08/20
Immersion au sein du nouveau village Alzheimer. Comment prendre soin des malades en leur offrant un cadre de vie optimal ? C’est le pari de ce centre d’un nouveau genre où chacun vit à son rythme dans des maisons partagées. On y recrée en quelque sorte du quotidien avec supérette et coiffeur.
Un moment privilégié pour Valérie Valadié : rendre visite à sa maman placée dans une structure unique en France, pour malades d’Alzheimer. "Elle se met à revivre, à réapprécier les gestes du quotidien et c’est un grand soulagement, un grand bonheur", raconte Valérie Valadié.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/alzheimer-le-village-de-lespoir_4066455.html <https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/alzheimer-le-village-de-lespoir_4066455.html>>
Sur le même sujet :
> Le "Village Alzheimer" de Dax a ouvert ses portes : "C'est comme à la maison » <https://www.lci.fr/population/le-village-alzheimer-de-dax-a-ouvert-ses-portes-c-est-comme-a-la-maison-2161517.html>, TF1, journal de 20h, 12/08/20
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24- Innovation dans le textile : quand les vêtements redeviennent fils de coton, Actu-environnement, 07/08/20
Rémi Pin
Le Centre européen des textiles innovants a mis au point un démonstrateur de recyclage mécanique des fibres courtes de coton, et espère sécuriser un gisement de fibres de tissus usagés pour créer une filière de recyclage.
Deux ans ! C'est le temps qu'il aura fallu pour mettre au point le premier démonstrateur capable de créer un nouveau fil de coton à partir de vieux vêtements ou de linge de maison.
Cette innovation française de recyclage mécanique de fibres courtes a été inaugurée le 19 septembre dernier au Centre européen des textiles innovants (CETI). Elle a nécessité deux millions d'euros d'investissement.
Le principe : des vêtements et tissus provenant des particuliers, des chutes de production industrielle ou des invendus, sont collectés et triés selon leur composition et leur couleur. Puis suivent des étapes de découpe, effilochage, défibrage et filature (voir la vidéo pour le détail du process). «La nouveauté est qu'effilochage et filature sont réunis dans un même procédé, se félicite Pascal Denizart, directeur général du CETI, ce qui en fait une première européenne.»
> Reportage vidéo à voir à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/textile-ceti-coton-recyclage-innovation-fibres-defibrage-filature-35881.php4 <https://www.actu-environnement.com/ae/news/textile-ceti-coton-recyclage-innovation-fibres-defibrage-filature-35881.php4>>
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25- Masques en tissu : comment écouler les stocks ?, France 5, C dans l’air, 07/08/20
Le port du masque est donc devenu un outil majeur dans la lutte contre la propagation du virus et face à la pénurie constatée lors de la première vague de l’épidémie, de nombreuses entreprises françaises se sont lancées dans la production de masques en tissu lavables. Problème : les Français leur préfèrent largement le masque jetable. En effet, selon les données de la fédération des pharmaciens de France, il se vend 30 millions de masques chinois jetables pour seulement deux millions de masques en tissu français. Faut-il inciter les Français à se tourner vers les masques en tissu ?
> Reportage (4min17) à voir à :
<https://www.youtube.com/watch?v=Y7LmTq7AfQI <https://www.youtube.com/watch?v=Y7LmTq7AfQI>>
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26- Île Maurice : des cheveux contre la marée noire, TF1, journal de 20h, 12/08/20
Il n'y a plus d'hydrocarbures dans les cuves du pétrolier japonais, échoué au large de l'île Maurice. Tout a pu être pompé. Mais, il reste tout de même 1 500 tonnes de carburant qui continuent de se diriger vers les côtes. Pour les stopper, un appel à la collecte de cheveux humains a été lancé. Ils possèdent un pouvoir d'absorption surprenant. Les tests sont concluants. Un kilo de cheveux peut retenir huit litres de carburant.
> Reportage à voir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/ile-maurice-des-cheveux-contre-la-maree-noire-51791092.html <https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/ile-maurice-des-cheveux-contre-la-maree-noire-51791092.html>>
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27- Mais pourquoi les Mauriciens font-ils don de leurs cheveux afin de lutter contre la marée noire ?, L'Obs, 13/08/20, 16h43
Une grande collecte de cheveux a été organisée sur l’île Maurice pour absorber les huiles échappées du navire échoué. Comment cela fonctionne-t-il ?
La folie des cheveux s’est emparée de l’île Maurice. Chez tous les coiffeurs, on collecte les cheveux des clients dans de grands sacs. Certains viennent même spécialement pour ça et immortalisent ce moment sur les réseaux sociaux. Des cheveux, il en arrive même de l’île Sœur de La Réunion.
Ce grand élan de solidarité est né autour de la volonté de lutter contre la marée noire provoquée par le carburant qui s’est échappé du « Wakashio », vraquier japonais échoué au sud-est de l’île depuis le 25 juillet.
>> Suite à lire et vidéo à voir :
<https://www.nouvelobs.com/monde/20200813.OBS32151/mais-pourquoi-les-mauriciens-font-ils-don-de-leurs-cheveux-afin-de-lutter-contre-la-maree-noire.html <https://www.nouvelobs.com/monde/20200813.OBS32151/mais-pourquoi-les-mauriciens-font-ils-don-de-leurs-cheveux-afin-de-lutter-contre-la-maree-noire.html>>
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– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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