[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 1 publication 1 annonce (mardi 18 août)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 18 Aou 08:19:25 CEST 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Tribune. Coronavirus : « “Ensemble” est devenu un terme de circonstance » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/08/06/coronavirus-ensemble-est-devenu-un-terme-de-circonstance_6048261_3232.html>, Le Monde, 06/08/20, 07h33 
2- Le coût écologique de la 5G en 4 questions <https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/le-cout-ecologique-de-la-5g-en-4-questions-1228972>, Les Echos, 06/08/20, 18h12
3- Le football français a encore des buts à se fixer en matière d'écologie <http://www.slate.fr/story/193506/football-francais-se-verdira-t-il-un-jour-ecologie-environnement-ligue-1>, Slate, 07/08/20, 07h30
4- En colère contre le gouvernement, les chasseurs "n'ont pas l'intention de se laisser faire" <https://www.lejdd.fr/Societe/en-colere-contre-le-gouvernement-les-chasseurs-nont-pas-lintention-de-se-laisser-faire-3984565>, Le JDD, maj le 07/08/20 à 10h36
5- Tribune. Amazonie : « Serait-on en train d’assister à un nouvel ethnocide sanitaire accompagné d’un écocide ? » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/08/08/amazonie-serait-on-en-train-d-assister-a-un-nouvel-ethnocide-sanitaire-accompagne-d-un-ecocide_6048465_3232.html>, Le Monde, 08/08/20, 07h15 
6- "On ne peut plus jouer comme cela avec l'argent public" : en Bretagne, à Grenoble ou en Occitanie, les écologistes veulent un Tour de France moins "sport business" <https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/on-ne-peut-plus-jouer-comme-cela-avec-l-argent-public-en-bretagne-a-grenoble-ou-en-occitanie-les-ecologistes-veulent-un-tour-de-france-moins-sport-business_4069279.html>, France Info, 08/08/20, 10:31
7- Entretien. « Nous devons apprendre à voir Internet comme un acteur politique » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/08/10/pour-combattre-la-fragmentation-de-la-societe-il-faut-revenir-a-une-technologie-que-nous-connaissons-bien-nous-memes_6048553_3232.html>, Le Monde, 10/08/20, 05h40
8- Ouïghours : quand l’esclavagisme moderne profite à l’industrie textile <https://mrmondialisation.org/ouighours-quand-lesclavagisme-moderne-profite-a-lindustrie-textile/>, Mr Mondialisation, 11/08/20
9- Joe Biden choisit la sénatrice noire Kamala Harris comme colistière <https://information.tv5monde.com/terriennes/joe-biden-choisit-la-senatrice-noire-kamala-harris-comme-colistiere-370734>, AFP, 12/08/20, 00:00
10- L’exécutif de nouveau critiqué sur l’écologie <https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/08/12/l-executif-de-nouveau-critique-sur-l-ecologie_6048733_823448.html>, Le Monde, 12/08/20, 05h36
11- Tribune. « Le défi du XXIe siècle est d’assurer le bien-être de tous dans le respect de la biosphère » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/08/12/le-defi-du-xxie-siecle-est-d-assurer-le-bien-etre-de-tous-dans-le-respect-de-la-biosphere_6048732_3232.html>, Le Monde, 12/08/20, 07h00 
12- Reportage. A Roubaix, l’industrie textile fait preuve de résilience <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/08/12/a-roubaix-l-industrie-textile-fait-preuve-de-resilience_6048727_3234.html>, Le Monde, 12/08/20, 17h08
13- Editorial. Les abeilles, le gouvernement et l’avenir <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/08/13/les-abeilles-le-gouvernement-et-l-avenir_6048858_3232.html>, Le Monde, 13/08/20, 10h43
14- L'appel des initiateurs du référendum pour les animaux : "Ne confisquez pas la démocratie" <https://www.lejdd.fr/Societe/hugo-clement-xavier-niel-ils-demandent-un-referendum-pour-les-animaux-ne-confisquez-pas-la-democratie-3985909>, Le JDD, 15/08/20, 21h30
15- Entretien. Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs : "Cette écologie ressemble à l'Inquisition" <https://www.lejdd.fr/Societe/willy-schraen-president-de-la-federation-nationale-des-chasseurs-cette-ecologie-ressemble-a-linquisition-3985899>, Le JDD, 15/08/20, 23h22
16- Dupond-Moretti signe une préface contre "les ayatollahs de l'écologie" dans le livre du patron des chasseurs <https://www.lejdd.fr/Societe/dupond-moretti-signe-une-preface-contre-les-ayatollahs-de-lecologie-dans-le-livre-du-patron-des-chasseurs-3985867>, Le JDD, maj le 16/08/20 à 03h20
En audio
17- Pour en finir avec l'éco-anxiété : entretien avec Laure Noualhat <https://www.franceinter.fr/emissions/chacun-sa-route/chacun-sa-route-13-aout-2020-0>, France Inter, Chacun sa route, 13/08/20, 13h30
18- Des grandes expéditions à l’art de l’immobilité. Comment observer le monde ? <https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement/des-grandes-expeditions-a-lart-de-limmobilite-comment-observer-le-monde-0>, France culture, De cause à effets, 15/08/20, de 08h05 à 9h
En images
19- Plan B. Ecosia, Lilo… Les moteurs de recherche « écologiques » le sont-ils vraiment ? <https://www.lemonde.fr/videos/article/2020/08/10/ecosia-lilo-les-moteurs-de-recherche-ecologiques-le-sont-ils-vraiment_6048603_1669088.html>, Le Monde, 10/08/20, 13h22
20- Insecticides : le renoncement de Barbara Pompili <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/insecticides-le-renoncement-de-barbara-pompili_4077733.html>, France 2, journal de 20h, 17/08/20
Une publication
21- [Les livres du changement] BD : "Et nos lendemains seront radieux"… le grand soir écolo d’Hervé Bourhis <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/les-livres-du-changement-et-nos-lendemains-seront-radieux-le-grand-soir-ecolo-d-herve-bourhis-148834.html>, Novethic, 07/08/20
Une annonce
22- Séminaire. Publicité et Transition écologique <http://academie-ccs.org/publicite/>, Académie des controverses et de la communication sensible (ACCS), le 19/11/20 à Paris (75011), de 17h à 19h

Bien à vous,
Florence

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LOBBYING DU JOUR : Les chasseurs font pression sur le gouvernement français pour continuer à piéger les oiseaux à la glu alors que l'Europe a donné 3 mois à la France pour arrêter ces pratiques cruelles et non sélectives. (cf. item 4, suite, 15, 16, 14 & suite)
TRIBUNE DU JOUR : Pour nombre de jeunes, la revendication de liberté fait peu de cas du civisme demandé par les autorités sanitaires à travers le port du masque et du respect des gestes barrière. Elle traduit même un désengagement moral. (cf. item 1)
ESCLAVAGISME DU JOUR : Depuis quelques années déjà, le gouvernement chinois mène une violente politique de répression envers les minorités religieuses, majoritairement musulmanes, de la région du Xinjiang et notamment envers les Ouïghours. Nombre d’entre eux sont envoyés dans des usines à travers la Chine pour réaliser du travail forcé. Une main d’œuvre encore moins chère, corvéable à souhait, dont bénéficient allègrement les firmes multinationales, et plus particulièrement celles de l’industrie textile. (cf. item 8)
INQUIÉTUDE DU JOUR : Favorisée par la politique du président Jair Bolsonaro, la déforestation continue de s’aggraver dans l’Amazonie brésilienne, favorisant l’émergence de nouvelles maladies infectieuses, menaçant de plus en plus la survie des Amérindiens, s’inquiète l’archéologue Stéphen Rostain. (cf. item 5)
RENONCEMENT DU JOUR : Sans débat, le gouvernement a décidé de réintroduire les insecticides « tueurs d’abeilles » dans la production de betteraves, interdits depuis 2018. Au risque de ruiner la crédibilité de ses professions de foi vertes. (cf. item 10, 13 & 20)
BLOCAGES DU JOUR : Football et cyclisme, des sports qui n'ont pas encore pris conscience de leur impact environnemental et des mutations en cours. (cf. item 3 & 6)
QUESTIONNEMENT DU JOUR : Le déploiement de la 5G est-il compatible avec les ambitions environnementales françaises ? La question oppose défenseurs et détracteurs du nouveau standard de téléphonie mobile alors que les enchères pour l'attribution des fréquences aux opérateurs auront lieu en septembre. (cf. item 2)
REPORTAGE DU JOUR : Le Covid-19 a accéléré la mutation de la filière textile et lancé les bases d’une réindustrialisation locale. Reportage à Roubaix dans l’ancienne capitale mondiale du textile. (cf. item 12)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Tribune. Coronavirus : « “Ensemble” est devenu un terme de circonstance », Le Monde, 06/08/20, 07h33 
Par David Le Breton, professeur de sociologie à l’université de Strasbourg et  auteur de « Conduites à risque. Des jeux de mort au jeu de vivre » (PUF, Quadrige, 2002) et de « Marcher la vie. Un art tranquille du bonheur » (Métailié, 168 p., 10 €).

Pour nombre de jeunes, estime le sociologue David Le Breton, la revendication de liberté fait peu de cas du civisme demandé par les autorités sanitaires à travers le port du masque et du respect des gestes barrière. Elle traduit même un désengagement moral.
Tribune. En dépit des préconisations pour juguler un rebond possible de la contagion par le coronavirus, nombre de personnes se refusent à mettre un masque et à respecter les gestes barrières. Des fêtes s’organisent dans le mépris de toute précaution sanitaire. L’ambivalence est de mise et s’exprime parfois de façon presque naïve quand des fêtards déclarent qu’ils comprennent la nécessité du masque quand ils font leurs courses, mais revendiquent le droit de souffler à certains moments. Un « Je sais bien mais quand même » préside à leurs comportements.
> Lire aussi  Coronavirus : face à la reprise de l’épidémie en France, le masque sera obligatoire dans les lieux publics clos dès la semaine prochaine
S’il s’agit de renoncer à des plaisirs élémentaires, ce gain de sécurité n’est pas nécessairement perçu comme enviable à ce prix. Il s’agit de jouir de son existence sans regarder le prix à payer, et parfois sans souci des autres. Dans l’existence réelle, l’affectivité est toujours première et subordonne une rationalité, reformulée selon les circonstances. Averti du danger, l’individu persiste dans sa conduite à cause du plaisir qu’il y prend ou parce qu’il considère que les autres ne sont pas lui et qu’en ce qui le concerne, il ne craint rien.
Les justifications sont parfois ambiguës : « On est jeune, on n’est pas à risque, on ne risque rien ». Pourtant, ils sont peut-être positifs et transmettent le virus à leurs proches ou à des anonymes au fil de leur circulation dans les transports en commun ou ailleurs. La liberté de « profiter de la vie » comme certains l’affirment est aussi parallèlement une liberté de propager le virus. Le « on ne risque rien » est une phrase terrible, manière de dire « après moi, le déluge ».
> Lire aussi  Coronavirus : pourquoi la hausse des cas détectés chez les jeunes doit être analysée avec prudence
Ces gestes démonstratifs de contact physique, sans masque, ou ces fêtes sans respect des gestes barrières traduisent une manière de se sentir au-delà des lois communes. On ne la leur fait pas ! Ils s’affranchissent de l’autorité politique ou médicale perçue comme paternalistes. Ils affichent qu’ils n’ont pas froid aux yeux. Qu’un minuscule virus ne leur fait pas peur. Ils se moquent de ceux qui se protègent. Ils vivent la puissance de la transgression. Mais le lendemain, autour de la machine à café de leur travail ou à leur bureau, en rentrant chez eux, certains disséminent le virus. Il ne s’agit pas pour eux d’argumenter mais d’afficher leur indifférence, à l’image de ce jeune interrogé : « on n’en a rien à foutre ». Ils ne se sentent pas concernés par leur responsabilité. Ils se détachent du lien social dans l’affirmation d’une jouissance pure qui ne tolère aucun obstacle, sans souci des éventuelles conséquences pour les autres de ces rapprochements multiples. Ils sont dans la société mais ne font plus société.
Multiplication des rapports de force
Lors du confinement ou après dans le maintien des précautions sanitaires, aucune identification collective n’a réussi à construire une unité, le cadre éthique et normatif fixé par les médecins et les politiques, s’il a été globalement respecté, n’a cessé d’être contesté sur ces marges. Les « lockdown parties » (fêtes du confinement) existaient pendant toute la période de confinement, elles étaient clandestines, recrutaient les jeunes générations par la médiation des réseaux sociaux. Les fêtes se tenaient chez des particuliers ou dans des locations de courte durée. Certaines ont provoqué des conflits de voisinage par le bruit et les gênes occasionnés. Les immeubles étaient envahis de fêtards peu soucieux de gestes barrières ou de masque. Les mesures sanitaires inexistantes mettaient en effet en péril la santé d’habitants attentifs à leur protection.
> Lire aussi  Covid-19 : Anne Hidalgo veut rendre le masque obligatoire dans certaines zones de Paris
Nos sociétés démocratiques affirment l’égalité des acteurs, et rejettent toute position de hiérarchie. Les médecins, les infectiologues, les politiques impliqués dans le rappel insistant des mesures de protection sont désavoués. La légitimité conférée aux politiques par les élections ne suffit plus, ni même la formation des scientifiques. La récusation de toute forme d’autorité soutenue par un statut multiplie les rapports de force. La revendication de liberté, entendue ici comme un détachement du collectif, fait peu de cas du civisme demandé par les autorités sanitaires, elle traduit même un désengagement moral. Le lien social se fragmente en une mosaïque d’individus poursuivant leur intérêt propre dans l’indifférence à l’ensemble. « Ensemble » est désormais un terme de circonstance quand il s’agit de partager un moment des intérêts privés. L’individu ne se sent plus en lien avec les autres, il ne considère plus avoir de compte à leur rendre. L’individualisation grandissante du sens et du rapport à l’autre transforme le lien social en pure utilité et de moins en moins en exigence morale. Dès lors la souveraineté individuelle peine à tolérer les limites.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/08/06/coronavirus-ensemble-est-devenu-un-terme-de-circonstance_6048261_3232.html>
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2- Le coût écologique de la 5G en 4 questions, Les Echos, 06/08/20, 18h12
Cécile Bertrand

A quelques mois de son déploiement, la 5G fait débat sur ses conséquences environnementales. Entre nécessité de rester dans la course technologique et principe de précaution, il n'y a pas de solution simple.
Le déploiement de la 5G est-il compatible avec les ambitions environnementales françaises ? La question oppose défenseurs et détracteurs du nouveau standard de téléphonie mobile alors que les enchères pour l'attribution des fréquences aux opérateurs auront lieu en septembre, pour un lancement de la 5G avant la fin 2020. Pour ses partisans, le temps presse. La France est à la traîne dans une course technologique mondiale menée par la Chine et les Etats-Unis. Du côté des « anti », on dénonce un manque de visibilité sur les risques sanitaires et environnementaux.
Les antennes relais vont-elles se multiplier ?
Dans son cahier des charges, l'Arcep a fixé pour objectif d'équiper 10.500 sites d'ici 2025. « Dans un premier temps,nous installerons les équipements 5G sur les antennes 4G existantes. Il n'y aura donc aucune nouvelle antenne pendant plusieurs années, en dehors de celles prévues dans le cadre du «New Deal Mobile »  », assure Nicolas Guérin, président de la Fédération Française des Télécoms.
La mise en place de la 5G sur des supports existants permet aux opérateurs de réduire leurs coûts d'installation. Mais quid de l'impact environnemental ? « Ces équipements ultra-performants nécessitent l'utilisation de matériaux de pointe. Cela augmente nécessairement la facture d'énergie, la consommation d'eau et l'utilisation de métaux rares », affirme Gauthier Roussilhe, auteur du rapport « La controverse 5G » et qui défend un numérique ayant moins d'impact sur l'environnement .
La 5G est-elle plus énergivore que la 4G ?
Sur cette question, « anti » et « pro » s'entendent : à usage constant, la 5G est plus économe que sa version précédente. « Une antenne 5G consomme trois fois plus qu'une antenne 4G, mais elle produit 15 fois plus de débit », précise Nicolas Guérin. « Si l'on multiplie le trafic par 100, on dépensera toujours plus d'énergie », remarque Gauthier Roussilhe. La consommation des données mobiles 4G augmente de près de 30 % par an, tirée par le streaming vidéo qui représente environ 60 % du trafic en France.
Au-delà de cette tendance, les détracteurs pointent un effet pervers : « l'effet rebond ». L'accès plus rapide aux données que permet la 5G boosterait la consommation et compenserait les économies d'énergie réalisées. « Les dépenses en énergie du réseau devraient augmenter de 35 % entre2019 et2025. Et aucune date n'a été fixée pour démanteler les réseaux 2G et 3G existants », regrette Hugues Ferreboeuf, directeur du projet « Sobriété numérique » au sein du Think-Tank The Shift Project.
Energivore ou pas, Hugues Ferreboeuf et Nicolas Guérin s'accordent sur l'inéluctabilité de l'arrivée de la 5G en France. Le réseau 4G ne pourra pas indéfiniment supporter l'augmentation de la consommation des données mobile. « En 2022 les capacités des fréquences 4G seront saturées », estime Nicolas Guérin.
>> Suite à lire à :
<https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/le-cout-ecologique-de-la-5g-en-4-questions-1228972 <https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/le-cout-ecologique-de-la-5g-en-4-questions-1228972>>
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3- Le football français a encore des buts à se fixer en matière d'écologie, Slate, 07/08/20, 07h30
Vincent Bresson 

Alors que les supporters comptent les jours précédant la reprise du championnat français, le sport le plus populaire de l'Hexagone n'a pas encore pris conscience de son impact environnemental.
Munich, Budapest puis potentiellement Dublin, Saint-Pétersbourg ou même Londres. La bande à Mbappé aurait vu du pays cet été si l'Euro 2020 n'avait pas été décalé à l'année prochaine pour cause d'épidémie mondiale. Organisée dans douze villes hôtes éparpillées par petits bouts façon puzzle aux quatre coins de l'Europe, la structure de cette coupe européenne est unique en son genre. Les problématiques qu'elle va susciter aussi.
Les déplacements incessants vont venir bouleverser les habitudes des équipes chargées de l'organisation et les confronter à un véritable casse-tête : comment assurer au mieux la préparation physique des joueurs dans ces conditions ? Mais les sportifs seront loin d'être les premières victimes de cette organisation alambiquée. En matière d'écologie, l'UEFA pouvait difficilement faire un choix plus mauvais. «C'est l'exemple absolu de ce qu'il ne faut pas faire», se désole Didier Lehénaff, président de SVPlanète, association de sensibilisation aux impacts environnementaux du sport.
Au sein du sport roi, les aberrations écologiques de l'Euro 2020 n'en font pas un cas isolé. Entre la climatisation des stades au Qatar, les longs trajets à travers la Russie lors de la dernière Coupe du monde et la construction de stades gigantesques, mais parfois peu fréquentés, au Brésil, quelque chose ne tourne pas rond. Et le football français n'est pas en reste.
>> Suite à lire à :
<http://www.slate.fr/story/193506/football-francais-se-verdira-t-il-un-jour-ecologie-environnement-ligue-1 <http://www.slate.fr/story/193506/football-francais-se-verdira-t-il-un-jour-ecologie-environnement-ligue-1>>
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4- En colère contre le gouvernement, les chasseurs "n'ont pas l'intention de se laisser faire", Le JDD, maj le 07/08/20 à 10h36
Léa Guyot

Alors que la ministre de la Transition écologique durcit le ton avec les chasseurs et que le secrétaire d'Etat à la Ruralité a par le passé affiché son soutien au "référendum sur les animaux" demandant la fin de la chasse à courre, Matignon tentera vendredi d'apaiser les défenseurs de la chasse traditionnelle.
Opération déminage vendredi pour Jean Castex*. Le Premier ministre s'entretiendra avec des représentants de la chasse traditionnelle à Matignon. Possible suspension de la chasse à la glu, projet de référendum d'initiative partagée (RIP) : ils espèrent que le chef du gouvernement, qui a déjà signifié son intérêt pour le bien-être animal dans le JDD, reconnaîtra le bien-fondé des chasses traditionnelles, régulièrement dénoncées par les militants de la cause animale. Si Emmanuel Macron s'est déjà positionné en faveur des chasseurs, la nomination de l'ex-EELV Barbara Pompili comme ministre de la Transition écologique et le soutien du secrétaire d'Etat à la Ruralité, Joël Giraud, au "référendum pour les animaux" alors qu'il était député les inquiètent.
La chasse à la glu dans le viseur
Moins de quinze jours après son entrée en fonction, Barbara Pompili recevait le 17 juillet le président de la Fédération nationale de chasseurs (FNC). Une réunion qui n'avait alors pas fait grincer des dents qu'aux écologistes. A l'occasion de cet entretien, la numéro 3 du gouvernement a en effet indiqué qu'elle souhaitait réduire le quota d'oiseaux capturés à la glu à zéro dans l'attente d'une décision de la Commission européenne. Pratique controversée, la chasse à la glu consiste à piéger des oiseaux avec de la colle pour s'en servir d'appâts par la suite. Illégale au regard du droit européen depuis une directive de 2009, elle bénéficie cependant d'une dérogation dans l'Hexagone, où elle est encore pratiquée dans cinq départements de Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Seul hic : l'année dernière, la Commission européenne a mis la France en demeure à ce sujet, considérant que les conditions strictes de son exercice n'étaient pas remplies. "On ne tue jamais les oiseaux, qui sont toujours des grives ou des merles", se défend auprès du JDD Eric Camoin, le président de l'Association nationale de défense des chasses traditionnelles à la grive (ANDCT). "Nous en avons attrapé 42.500 sur 2019 et 2020, si ça c'est un massacre…", ironise le représentant, qui sera présent vendredi à Matignon.
> Lire aussi - Chasse aux sangliers : un décret du gouvernement sème la zizanie
La menace d'un référendum
La chasse à la glu n'est d'ailleurs pas la seule technique qui pourrait à terme être interdite. Un projet de référendum d'initiative partagée, lancé le 2 juin par le journaliste Hugo Clément et les patrons de la tech Xavier Niel (Free), Marc Simoncini (Meetic) et Jacques-Antoine Granjon (Veepee), propose six mesures phares pour améliorer le bien-être des animaux. Il veut ainsi supprimer l'élevage en cage, les élevages à fourrure, l'élevage intensif, les spectacles avec animaux sauvages, l'expérimentation animale mais aussi les chasses traditionnelles. Sont ainsi concernés la tenderie, les chasses à la glu, à la tendelle et à la courre. Aussi appelée "vénerie", cette dernière est interdite au Royaume-Uni et en Allemagne. Environ 10.000 personnes en France pratiquent aujourd'hui cette activité, où l'animal est traqué jusqu'à épuisement par une meute de chiens et des cavaliers.
Selon ses détracteurs, la chasse à courre n'est rien d'autre qu'une pratique barbare et cruelle. Pour ses défenseurs, à l'image d'Yves d'Amécourt, le porte-parole de Chasse, pêche, nature et traditions devenu le Mouvement de la ruralité (LMR), c'est une coutume "conviviale, qui prélève très peu d'animaux et qui respecte la nature". Selon un sondage Ifop paru en 2017, 84% des Français sont opposés à cette pratique.
Pour qu'elle soit un jour abolie, le principe d'un RIP doit encore être validé. D'après la constitution, une proposition de loi ou un référendum sur les propositions de l'initiative citoyenne ne peut aboutir qu'à condition d'obtenir la signature de 4,5 millions de citoyens et de 185 parlementaires. Pour l'heure, 443.900 personnes et 129 parlementaires de tous bords se sont engagés pour ce RIP.
> Lire aussi - Comment Macron veut faire des chasses présidentielles de Chambord un instrument diplomatique
Joël Giraud dans une position inconfortable
Sans surprise, les chasseurs ne voient pas d'un bon œil ce projet, qualifié de "démagogique" par Thierry Coste, le puissant conseiller politique de la Fédération nationale des chasseurs. "La démocratie, ce n'est pas demander leur avis aux Français sur un sujet qu'ils ne connaissent pas", appuie Yves d'Amécourt, pour qui "un usage local ne doit pas faire l'objet d'un référendum national". D'après lui, ce RIP serait même "un référendum contre le milieu rural organisé par les urbains".
C'est une erreur de casting désastreuse, il ne fera pas long feu
Pourtant, l'actuel secrétaire d'Etat à la Ruralité, Joël Giraud, n'a pas hésité à apporter son soutien à l'initiative alors qu'il était encore député LREM. En 2017 et 2018, il avait déjà souhaité l'interdiction totale du commerce d'ivoire dans l'Union européenne et l'élevage de fourrure à l'Assemblée nationale. Cette prise de position sur le RIP avant sa nomination au gouvernement ne passe pas auprès des chasseurs. "C'est une erreur de casting désastreuse, il ne fera pas long feu", prédit Yves d'Amécourt. Thierry Coste, qui a plaidé auprès d'Emmanuel Macron pour qu'un secrétaire d'Etat à la Ruralité entre au gouvernement, se dit, lui, "sidéré".
Interrogé par le JDD, Joël Giraud ne souhaite pas, "en tant que membre du gouvernement", se prononcer sur l'initiative de référendum. "J'aurai l'occasion à la rentrée de m'entretenir avec les représentants des chasseurs. Ce sont des acteurs essentiels dans le monde rural et je tiens à les associer à ma mission", poursuit-il. "On n'a aucune intention de se laisser faire", prévient d'ores et déjà Thierry Coste, qui avait pesé en août 2018 dans le choix de Nicolas Hulot de quitter le gouvernement. 
> Lire aussi - Comment une réunion sur la chasse à l'Elysée a fini de convaincre Nicolas Hulot
* Matignon a fait savoir au JDD vendredi matin que les chasseurs seraient reçus par un membre du cabinet du Premier ministre et d'un membre du cabinet du ministère de la Transition écologique, "sans participation de Jean Castex". Jeudi, interrogés par le JDD, les chasseurs pensaient, eux, être reçus par le chef du gouvernement.
<https://www.lejdd.fr/Societe/en-colere-contre-le-gouvernement-les-chasseurs-nont-pas-lintention-de-se-laisser-faire-3984565>
Sur le même sujet : 
> La condition animale, angle mort du gouvernement Castex <https://www.huffingtonpost.fr/entry/condition-animale-oubli-castex_fr_5f2c1c82c5b6e96a22af29f0>, Le HuffPost, 07/08/20, 04:50
> Après Nicolas Hulot, Barbara Pompili nouvelle victime des chasseurs ? <https://www.lpo.fr/actualites/apres-nicolas-hulot-barbara-pompili-nouvelle-victime-des-chasseurs>, LPO, 05/08/20
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5- Tribune. Amazonie : « Serait-on en train d’assister à un nouvel ethnocide sanitaire accompagné d’un écocide ? », Le Monde, 08/08/20, 07h15 
Par Stéphen Rostain, directeur de recherche au CNRS, archéologue spécialiste de l’Amazonie ; auteur de « Amazonie, une archéologie au féminin » (Belin), à paraître le 27 août.

Favorisée par la politique du président Jair Bolsonaro, la déforestation continue de s’aggraver dans l’Amazonie brésilienne, favorisant l’émergence de nouvelles maladies infectieuses, menaçant de plus en plus la survie des Amérindiens, s’inquiète l’archéologue Stéphen Rostain, dans une tribune au « Monde ».
Tribune. Il y a un an, l’opinion publique s’inquiétait de la spectaculaire hausse d’incendies en Amazonie, la déforestation ayant augmenté de 85 %. Les mois ont passé, entraînant vers l’oubli les problèmes situés de l’autre côté du globe. Pendant ce temps, aucun sursaut de conscience n’a freiné la marche ardente qui détruit l’Amazonie à grand feu, année après année. Bien au contraire, la situation est aujourd’hui sur le point d’exploser.
L’Institut national de recherches spatiales du Brésil a de nouveau signalé pour le seul premier semestre 2020 une hausse de 25 % du nombre d’incendies par rapport à la même période l’année dernière. On atteint le pire du pire alors que le mois d’août, le plus sec et dévastateur, vient à peine de commencer. Mais déjà, l’explosion du taux de déforestation affecte directement la survie des Amérindiens. En outre, la maladie Covid-19 fait des ravages dans leurs rangs, pendant que l’on tente d’effacer leur histoire en même temps que leur mémoire.
Un projet de loi controversé
Parallèlement, en attaquant ce milieu chaud et humide, on risque d’ouvrir une boîte de Pandore infectieuse incontrôlable.
De récentes études scientifiques ont clairement démontré que la déforestation pouvait favoriser l’émergence et la dispersion de virus inconnus. En mettant en contact les humains avec des formes de vie restées en dormance jusqu’alors, la destruction d’écosystèmes provoque l’émergence de nouvelles maladies infectieuses.
> Lire aussi  « Il n’y a plus de limite ! » : au Brésil, la déforestation augmente, conséquence indirecte du coronavirus
La ceinture intertropicale est une réserve exceptionnelle de biodiversité, la forêt amazonienne en constituant la plus grande partie. Les sols d’Amazonie sont gavés de bactéries, de microbes, de cellules et autres organismes qui représentent une effervescence de vie, parfois mortelle pour l’humain. Après l’Afrique et l’Asie, l’Amazonie pourrait ainsi devenir le prochain foyer de menace biologique et de contaminations inédites, à cause d’une gestion environnementale absurde.
A l’encontre d’une majorité écrasante de Brésiliens opposés à l’exploitation minière des terres indigènes, le gouvernement a proposé un projet de loi très controversé. En réaction, de grands groupes nationaux et internationaux prévoient des mesures de contraintes financières, tandis que l’Europe refuse de signer l’accord économique prévu avec le Mercosur. Un tribunal brésilien a également réagi en ordonnant l’expulsion de 20 000 mineurs d’or du parc Yanomami. En attendant, la déforestation s’aggrave, avec des effets directs sur les Amérindiens.
Comme il y a cinq cents ans
L’opacité des fumerolles ne doit ainsi pas masquer les souffrances humaines, endurées par les autochtones. Déjà vacillante en temps normal, leur situation a sombré dans un état catastrophique. Pendant que la lumière se concentre sur la pandémie, captant toute l’attention publique, quelques malfaisants profitent de l’ombre pour intensifier leurs activités illégales.
Le confinement a fait sortir du bois les malandrins de l’écologie, trafiquants et orpailleurs n’hésitant à exposer les communautés à la contagion, voire à les affronter et à les assassiner.
> Lire aussi  Déforestation : « Notre-Drame de l’Amazonie »
Parallèlement, les structures médicales manquent, sont saturées ou refusent parfois de soigner les indigènes. Abandonnés à eux-mêmes, les Amérindiens doivent affronter seuls la maladie, comme il y a cinq cents ans avec le choc épidémiologique provoqué alors par la conquête européenne. Serait-on en train d’assister impuissants à un nouvel ethnocide sanitaire accompagné d’un écocide irrémédiable ?
Les Munduruku, habitants du bassin de la rivière Tapajos, sont inquiets car, disent-ils, « nous sommes également préoccupés par la perte de notre histoire, conservée et transmise par nos anciens, sages et chamanes, pour qui le virus est plus dangereux ». En outre, le patrimoine historique du Brésil a récemment été mis en question par les plus hautes sphères du pays.
Le Brésil connaît son Néron
Lors d’une réunion ministérielle, le président Jair Bolsonaro tempêtait en ces termes contre les archéologues des fouilles de sauvetage [appelées aussi fouilles préventives, sur des endroits menacés par des travaux d’aménagement] : « Ils arrêtent la construction à cause d’un petit caca pétrifié d’Indien, bon sang ! ». Voilà une façon bien expéditive d’évacuer de l’histoire plus de 20 000 ans de développements autochtones culturels variés, raffinés et originaux. Ce faisant, on construit les ruines de l’avenir du pays avec les illusions d’un passé renié.
Les sites archéologiques sont les témoignages irremplaçables de sociétés sans écriture disparues. Alors que la Colombie a fait classer en 2018 par l’Unesco le premier site patrimonial d’Amazonie, contenant les impressionnantes peintures rupestres de Chiribiquete, le Brésil dévalue aujourd’hui son héritage précolombien, au grand dam de la Société brésilienne d’archéologie.
> Lire aussi  « L’Europe peut nous aider à sauver l’Amazonie »
« Comme je descendais des Fleuves impassibles/Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :/ Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles/Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs », écrivait Arthur Rimbaud dans la première strophe du Bateau ivre. Aujourd’hui, plus personne n’est guidé par les haleurs dans les plaines de l’Amazonie, que des politiciens criards ont pris pour cibles.
Les promesses d’un comportement écologique raisonnable formulées par le vice-président brésilien Hamilton Mourão paraissent de la poudre de perlimpinpin. Acculé par la pression internationale, le ministre de l’environnement, quant à lui, bredouille que le gouvernement va s’efforcer de « freiner le rythme de la déforestation », tournure de langage qui ne l’engage pas beaucoup, surtout qu’en parallèle les lois de protection de l’Amazonie sont allégées. Avec le président Jair Bolsonaro, le Brésil connaît aujourd’hui son Néron, dont la politique multiplie les facteurs de crise et dont les dérapages sont autant de sujets d’inquiétude. Pour calmer sa fièvre destructrice, peut-être faudrait-il en appeler aux chamanes amérindiens. Les cataclysmes, ils les connaissent depuis leur rencontre avec l’Ancien Monde et cela fait un demi-millénaire qu’ils les gèrent.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/08/08/amazonie-serait-on-en-train-d-assister-a-un-nouvel-ethnocide-sanitaire-accompagne-d-un-ecocide_6048465_3232.html>
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6- "On ne peut plus jouer comme cela avec l'argent public" : en Bretagne, à Grenoble ou en Occitanie, les écologistes veulent un Tour de France moins "sport business", France Info, 08/08/20, 10:31
Stéphanie Mora

L'édition 2021 de la Grande Boucle devrait partir de Bretagne. La région est candidate même si elle doit faire face, comme ailleurs en France, aux critiques d'élus EELV qui aimeraient un Tour moins coûteux et moins polluant.
On connaîtra lundi 10 août le nom de la ville qui lancera l'édition 2021 du Tour de France. Depuis l'annonce du retrait de Copenhague, les regards se tournent vers la Bretagne. Le Conseil régional est officiellement candidat mais il doit composer avec l'enthousiasme très modéré des écologistes, notamment à Rennes. Et ce n'est d'ailleurs pas la seule région où la Grande Boucle et son modèle économique sont critiqués par les défenseurs de l'environnement.
"Un format daté"
Après l'abandon des Danois, il y a quelques jours, en raison du coronavirus, les organisateurs du Tour de France commencent à sonder la Bretagne. La municipalité de Rennes est contactée. La maire (PS), Nathalie Appéré, consulte alors ses alliés écologistes sur le sujet. Réponse : c'est une mauvaise idée. L'adjointe aux mobilités Valérie Faucheux confirme à France Bleu Armorique que le Tour pollue et que c'est "un format daté". Puis, rétropédalage du chef de file du groupe dans un sms à France info, les élus écologistes ne se sont pas exprimés sur le Tour.
Il faut aller voir le sénateur breton EELV Joel Labbé pour avoir des précisions. "La décision a été prise d'un commun accord à l'intérieur de la majorité rennaise, socialistes et écologistes, indique l'élu. On peut parler également de la question de l'argent qui est mis dans ces événements. L'accueil d'un départ du Tour de France, c'est de l'ordre de 700 000 euros. Il y a des retours économiques mais d'un autre côté on ne peut plus jouer comme cela avec l'argent public". Rennes ne propose donc pas d'être ville départ du Tour mais la mairie glisse pudiquement que le chef-lieu d'Ille-et-Villaine est "disponible" pour être ville étape.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/on-ne-peut-plus-jouer-comme-cela-avec-l-argent-public-en-bretagne-a-grenoble-ou-en-occitanie-les-ecologistes-veulent-un-tour-de-france-moins-sport-business_4069279.html>
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7- Entretien. « Nous devons apprendre à voir Internet comme un acteur politique », Le Monde, 10/08/20, 05h40
Propos recueillis par Marc-Olivier Bherer 

La psychologue Sherry Turkle, spécialiste du Web, estime, dans un entretien au « Monde », que la pandémie, malgré de nombreuses initiatives numériques désintéressées, n’a pas fait disparaître le risque que nous soyons manipulés par des technologies qui cherchent à capter notre attention. 
Psychologue et anthropologue, Sherry Turkle occupe la chaire Abby Rockefeller Mauzé d’études sociales des sciences et de la technologie au Massachusetts Institute of Technology (Etats-Unis). Formée à la psychanalyse en France, elle s’est intéressée, dès l’essor de l’ordinateur personnel dans les années 1980, aux relations que nous nouons avec les machines et les robots. Elle est notamment l’autrice de Les Yeux dans les yeux. Le pouvoir de la conversation à l’heure du numérique (Actes Sud, 560 p., 28 €) et de Seuls ensemble. De plus en plus de technologies, de moins en moins de relations humaines (L’Echappée, 2015)
Avec la pandémie, le télétravail s’est largement répandu. Si jongler entre vie professionnelle et vie de famille n’est pas toujours facile, ne faut-il pas se réjouir d’être enfin libéré de l’emprise du bureau ?
Votre question soulève plusieurs enjeux. A propos du travail multitâche, il faut rappeler que, malheureusement, nous ne savons pas faire plusieurs choses à la fois. Nous avons l’illusion d’y arriver, particulièrement lorsque nous travaillons à la maison. Mais notre cerveau ne peut faire qu’une tâche à la fois. La recherche est très claire sur un point : à chaque chose que nous ajoutons, notre capacité de concentration diminue, alors que nous avons l’impression d’être de plus en plus efficaces. C’est un tour que nous joue notre cerveau. Pour faire face, la solution la plus simple est de se montrer bienveillant envers soi-même, lorsque les choses à faire s’accumulent, il faut mieux diviser notre temps entre le travail, les enfants, les amis, etc.
> Lire aussi  Une conversion au télétravail plutôt réussie, selon une étude
Second enjeu, décrire le fait de travailler de la maison comme une libération revient à présenter le bureau comme un endroit qui n’a que des désavantages. Les choses ne sont pas si simples. Travailler à la maison apporte un supplément de flexibilité pour concilier vie professionnelle et vie familiale. Les parents peuvent optimiser leur temps, sachant qu’ils pourront profiter du sommeil des enfants pour se consacrer à leur travail. Sans avoir à se déplacer, on récupère aussi de précieuses minutes que l’on peut employer à des fins personnelles. Mais on risque aussi de voir s’affaiblir notre réseau professionnel, les décisions perdent aussi de leur collégialité et nous sommes moins créatifs. Et n’oublions pas que ce sont les femmes qui, plus que les hommes, paient le prix du travail à distance. Tirons néanmoins profit de cette expérience pour rendre les entreprises plus flexibles et mieux utiliser les technologies, les mettre davantage à notre service plutôt que l’inverse.
Internet a été un outil incontournable pour continuer à vivre comme d’habitude tout en respectant la distanciation physique. Que pensez-vous de cette transition accélérée vers le numérique ?
Pendant cette période sans précédent, le Web a joué un rôle bénéfique, c’est indéniable. Mais il ne faut pas pour autant se bercer d’illusions. Internet n’est pas le meilleur médium en toute occasion et pour tout le monde. Le recours constant à Zoom pour converser est peut-être pratique, mais génère une certaine lassitude, car il est impossible d’établir un véritable contact visuel.
> Lire aussi  Pendant la pandémie due au coronavirus, on passe plus de temps sur smartphone
Néanmoins, il faut reconnaître qu’Internet a permis des choses extraordinaires : nous étions ensemble bien que seuls, plutôt que seuls ensemble, pour reprendre le titre de l’un de mes livres, dans lequel je mettais en garde contre notre tendance à se replier sur nos appareils numériques. Comme nous tous, j’ai donc été, pendant le confinement, seule chez moi, mais avec les autres grâce au numérique : j’ai pu participer à des cours de yoga, à des réunions de promo, prendre part à des « cocktail parties », à des visites guidées sur le thème de l’architecture et participer à des réunions professionnelles. J’ai même célébré la soirée du Seder de Pâques sur Zoom. Mais, comme la plupart d’entre nous, j’ai souffert de l’absence des autres, ils me manquaient. Le confinement nous a appris à mieux apprécier tout ce qui fait notre humanité commune. Cette distance renforce notre besoin de se retrouver ensemble dans le monde physique.
Diriez-vous que cette crise a révélé les réelles possibilités sociales du Web ?
Si Internet s’est montré sous un meilleur jour pendant cette crise, ce n’est toutefois pas grâce à la technologie elle-même, mais aux personnes créatives qui ont choisi d’employer autrement ces technologies. D’autres types de communautés ont été créées et célébrées. J’ai beaucoup apprécié le concert quotidien offert par le violoncelliste Yo-Yo Ma. Mais on a aussi vu des entrepreneurs jouer les mentors en ligne pour aider ceux qui envisagent de créer leur société. Un tout autre modèle a été imaginé et popularisé pendant le confinement, bien différent de celui qui prévaut généralement où chacun cherche à polir son image sur les réseaux sociaux ou s’évade dans un jeu vidéo. La générosité et l’empathie ont existé à une tout autre échelle, plusieurs personnes se sont demandé ce qu’elles pouvaient offrir aux autres. Si nous pouvons poursuivre sur cette lancée, le Covid-19 aura contribué à nous faire avancer.
> Lire aussi  Des stars du football africain sensibilisent au coronavirus sur les réseaux sociaux
Très souvent, en ligne, nous prétendons nous présenter tels que nous sommes véritablement, alors que nous pratiquons en réalité un étroit contrôle de notre apparence. Le Web n’est pas le meilleur endroit pour révéler qui nous sommes, nous exposer aux autres, pratiquer l’ouverture. Pendant les premiers mois de la pandémie, la sincérité a trouvé une plus grande place en ligne, et je m’en réjouis.
Vous êtes généralement très critique à l’égard du Web et de ses possibilités dites « sociales ». Pourquoi ?
Les différents modes de communication que nous employons sur nos téléphones, nos ordinateurs – textos, courriels, échanges sur des forums – font tous la même promesse : tout se passera sans difficulté, sans heurt ni « friction ». Ce discours, d’abord employé pour parler d’applications servant au transfert de fonds, est désormais utilisé pour des applications dites sociales. Nous nous sommes donc habitués à choisir la photo la plus flatteuse, à écrire plutôt que de téléphoner, à maîtriser beaucoup mieux notre expression que lors d’un échange fait de vive voix.
Mais échapper – en amour, dans notre vie de famille, en amitié – à toute « friction », est-ce vraiment possible ou désirable ? C’est pourtant la vie que l’on nous a vendue en ligne, contredisant notre expérience dans le monde physique. Sur le plan politique, on a donc cru que la démocratie pouvait se contenter de ce monde numérique aseptisé. Nous vivons pourtant un moment d’intenses frictions, comme le mouvement Black Lives Matter ou la répression à Hongkong le démontrent. Si Internet doit être sans friction, alors cette technologie est en profond décalage avec l’époque.
Comment le Web a-t-il appauvri la vie démocratique ?
Les moyens traditionnels d’action politique, comme le porte-à-porte, converser avec nos voisins, les meetings politiques, sont dévalués. Aux Etats-Unis, on s’en remet de plus en plus à des courriels et aux sondages. Les partis politiques embauchent des volontaires sans vraiment les connaître, on leur demande simplement de remplir un formulaire et d’envoyer un chèque.
> Lire aussi  Face aux PDG des GAFA, les élus américains marquent des points
Des campagnes lancées en ligne par des associations restent sans lendemain, car même si le matériel diffusé touche les internautes, ils ne prennent pas part aux mobilisations le jour venu. En ligne, on peut croire que les liens d’amitiés virtuels et les messages partagés feront plier ceux qui sont au pouvoir. Mais ce n’est qu’au prix d’actions à plus long terme, fondées sur des relations solides entre concitoyens, que l’on peut obtenir des avancées durables. Pour cela, nous devons chercher à développer ces aptitudes émotionnelles et notre capacité à prendre part au débat public. Il faut accepter de s’exposer aux autres.
Se réfugier en ligne, c’est aussi accepter d’être trompé. Sur Facebook, nous exprimons des préférences, lisons des articles, mais les données collectées sur nous sont ensuite revendues lors d’enchères. Des acteurs malintentionnés récupèrent ainsi notre profil et nous adressent des éléments de désinformation qui peuvent d’autant plus facilement nous séduire qu’ils correspondent à nos préoccupations.
Que pensez-vous du boycott de Facebook par des publicitaires qui estiment que le réseau social n’en fait pas assez pour lutter contre la haine en ligne ?
C’est une bonne chose. Mark Zuckerberg [le PDG de Facebook] a dû en prendre note. Mais il sait que ces campagnes sont généralement de courte durée. Il faut donc que cette mobilisation se poursuive jusqu’à ce qu’il prenne des mesures réelles. Pour le moment, il se contente de faire le minimum, sans reconnaître la responsabilité de son entreprise. La plupart des gens s’informent sur Facebook, ce qui correspond à l’ambition de ce réseau social qui cherche à retenir leur attention le plus longtemps possible. Pour cela, il s’en remet au sensationnalisme et flatte les convictions politiques de ses usagers.
> Lire aussi  « Facebook a-t-il basculé du “mauvais côté de l’histoire” ? »
Le combat promet d’être long. Ce premier pas est important. Espérons qu’il y en ait un second. Nous devons veiller à ce que les acteurs économiques qui sont en position d’exercer une forme de contrôle sur Facebook s’engagent fermement.
Vous n’abandonnez donc pas vos critiques du Web. Quel bilan tirez-vous alors de la récente période de confinement ?
Il est temps de développer de nouvelles valeurs pour le Web, de ne plus lui demander de simplifier les choses. Il doit au contraire nous permettre de mieux appréhender la complexité du monde, son exigence et les défis qu’il nous pose. Nous nous sommes habitués à Internet tel qu’il existe aujourd’hui, mais cela ne veut pas dire qu’il doit nécessairement prendre cette forme, nous pouvons le réinventer. Surtout, nous devons apprendre à le voir comme un acteur politique : il n’y a pas de solutions technologiques à tout et surtout pas aux problèmes créés par la technologie, notamment la division semée par les réseaux sociaux.
> Lire aussi  Haine, interférence dans les élections… Un audit juge sévèrement Facebook
Nous n’avons pas besoin d’une nouvelle ou d’une meilleure application. Pour combattre la solitude, l’isolement, la fragmentation de la société, l’intolérance propagée par le président Trump, il faut revenir à une technologie que nous connaissons bien : nous-mêmes. Pour l’empathie, l’être humain vaut mieux que toutes les applications.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/08/10/pour-combattre-la-fragmentation-de-la-societe-il-faut-revenir-a-une-technologie-que-nous-connaissons-bien-nous-memes_6048553_3232.html>
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8- Ouïghours : quand l’esclavagisme moderne profite à l’industrie textile, Mr Mondialisation, 11/08/20

Depuis quelques années déjà, le gouvernement chinois mène une violente politique de répression envers les minorités religieuses, majoritairement musulmanes, de la région du Xinjiang. Et notamment envers les Ouïghours. Surveillés à outrance, chacun de leurs faits et gestes peut constituer un motif pour être détenu en prison. Nombre d’entre eux sont envoyés, depuis ces « camps de rééducation », dans des usines à travers la Chine pour réaliser du travail forcé. Une main d’œuvre encore moins chère, corvéable à souhait, dont bénéficient allègrement les firmes multinationales, et plus particulièrement celles de l’industrie textile… Explications. 
Depuis 2013, le gouvernement chinois mène une violente politique de répression envers les minorités religieuses, majoritairement musulmanes, de la région région autonome ouïghour du Xinjiang. Cette répression se caractérise par une surveillance intrusive de ces minorités, l’internement de masse en cas de « suspicion », l’assimilation culturelle forcée, l’endoctrinement politique, des stérilisations et avortements forcés pour les femmes. Le nombre de détenus Ouïghours dans les prisons chinoises est estimé, à ce jour, à plus d’un million (entre 1.8 et 3 millions). Le port d’un voile ou d’un foulard, les prières régulières, le jeûne, le fait de s’abstenir de boire de l’alcool… toutes les démonstrations publiques ou même privées d’appartenance religieuse et culturelle à l’islam peuvent être considérées comme « extrémistes » ; devenant ainsi un motif d’emprisonnement. Chacun de leurs faits et gestes sont espionnés, surveillés, jugés. Cette politique se justifie, selon le gouvernement chinois, par une lutte contre l’extrémisme religieux. Autrement dit, une lutte contre tout ce qui diffère de la ligne idéologique du Parti Communiste Chinois (PCC). 
Cette répression se caractérise en particulier par l’enfermement dans des camps de rééducation, dont l’objectif consiste officiellement à séparer les Ouïghours de leurs croyances afin qu’ils adhèrent totalement à la doctrine du PCC. Selon Amnesty International, « Les détenus qui résistent ou ne montrent pas suffisamment de ‘progrès’ subiraient des punitions : insultes verbales, privation de nourriture, détention à l’isolement, coups, recours à des entraves et maintien dans des positions douloureuses. Des cas de mort en détention dans ces centres ont été signalés, notamment des suicides de personnes ne supportant plus les mauvais traitements. ». Pourtant connu de toutes les organisations internationales de défense des droits de l’Homme ainsi que des dirigeants du monde entier, ce génocide et cette exploitation des Ouïghours continue toujours en 2020. Pire, il fait même le jeu des firmes multinationales. Et notamment de celles de l’industrie textile. C’est ce qu’a dénoncé ces dernières semaines l’euro-député Raphaël Glucksmann. Explications.
>> Suite à lire à :
<https://mrmondialisation.org/ouighours-quand-lesclavagisme-moderne-profite-a-lindustrie-textile/>
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9- Joe Biden choisit la sénatrice noire Kamala Harris comme colistière, AFP, 12/08/20, 00:00

Le candidat démocrate à la Maison Blanche Joe Biden a annoncé mardi avoir choisi la sénatrice noire Kamala Harris, 55 ans, pour défier avec lui Donald Trump dans les urnes le 3 novembre et devenir, en cas de victoire, la première femme vice-présidente des Etats-Unis. 
"J'ai l'immense honneur d’annoncer que j'ai choisi Kamala Harris, combattante dévouée à la défense courageuse des classes populaires et l'une des plus grands serviteurs de l'Etat, comme ma colistière", a annoncé Joe Biden, 77 ans, ancien vice-président de Barack Obama. 
Joe Biden et Kamala Harris s'exprimeront ensemble mercredi à Wilmington, dans l'Etat du Delaware, le quartier général du candidat démocrate.
"Lorsque Kamala était procureure générale, elle a travaillé en étroite collaboration avec Beau" Biden, son fils décédé d'un cancer en 2015 dont il était très proche, poursuit le vétéran de la politique. 
"J'ai observé comment ils ont défié les grandes banques, aidé les travailleurs, et protégé les femmes et enfants face aux mauvais traitements. J'étais fier à l'époque, et je suis fier désormais de l'avoir comme partenaire pour cette campagne". 
Fille d'immigrés jamaïcain et indienne, Kamala Harris accumule les titres de pionnière. 
Après deux mandats de procureure à San Francisco (2004-2011), elle avait été élue, deux fois, procureure générale de Californie (2011-2017), devenant alors la première femme, mais aussi la première personne noire, à diriger les services judiciaires de l'Etat le plus peuplé du pays.
Puis en janvier 2017, elle avait prêté serment au Sénat à Washington, s'inscrivant comme la première femme originaire d'Asie du Sud et seulement la seconde sénatrice noire dans l'histoire américaine.
Candidate à la primaire démocrate, elle avait jeté l'éponge avant même le premier scrutin, en décembre. 
Les appels pour que Joe Biden choisisse une colistière noire se multipliaient depuis le mouvement de protestation historique contre le racisme et les violences policières provoqué aux Etats-Unis par la mort de George Floyd fin mai. 
Si elle connaît en effet bien le candidat, qu'elle appelle "Joe" en public, Kamala Harris avait surpris en l'attaquant avec virulence lors de leur premier débat démocrate, en 2019. Et certains électeurs progressistes lui reprochent son passé de procureure à la réputation dure envers les minorités. 
A 78 ans en janvier, Joe Biden serait le plus vieux président américain à prendre ses fonctions s'il remportait l'élection. 
Il a laissé entendre qu'il ne ferait qu'un mandat et sa vice-présidente devrait donc apparaître en dauphine désignée pour l'élection de 2024, voire être appelée à le remplacer en cas de grave souci de santé, ou de décès.
<https://information.tv5monde.com/terriennes/joe-biden-choisit-la-senatrice-noire-kamala-harris-comme-colistiere-370734>
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10- L’exécutif de nouveau critiqué sur l’écologie, Le Monde, 12/08/20, 05h36
Cédric Pietralunga

La décision de permettre de nouveau aux producteurs de betterave l’utilisation des néonicotinoïdes « tueurs d’insectes » provoque des remous jusqu’au sein de la majorité. 
En langage familier, on appelle cela sortir les rames. Lundi 10 août, alors que la France s’enfonçait dans une torpeur caniculaire, la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, a publié pas moins de treize messages sur Twitter. Objectif : justifier l’autorisation, accordée quatre jours plus tôt par le gouvernement, d’utiliser de nouveau des insecticides néonicotinoïdes, dits « tueurs d’abeilles », pour la culture de la betterave. Une décision qui a fait bondir les associations de défense de l’environnement et provoque des remous jusqu’au sein de la majorité.
> Lire aussi  Le gouvernement va réintroduire les insecticides « tueurs d’abeilles »
« Autoriser par dérogation un usage des néonicotinoïdes n’est pas une décision facile. Mais cette dérogation (…) est la seule solution possible à court terme pour éviter l’effondrement de la filière sucrière en France », a justifié Mme Pompili dans ses Tweet, assurant que cette autorisation est « temporaire, limitée dans le temps pour la seule filière betterave et très encadrée ». Les cultures de betterave à sucre font face cette année – la première où l’usage de ces insecticides est strictement interdit – à une épidémie de jaunisse due à des pucerons, qui fait chuter les rendements des récoltes et menace l’économie du secteur.
Réclamée par les associations d’agriculteurs, au premier rang desquelles la puissante FNSEA, cette décision vient à rebours de la détermination affichée ces derniers mois par l’exécutif. L’interdiction des néonicotinoïdes dans les cultures avait été prise par le gouvernement de François Hollande, dans le cadre de la loi sur la biodiversité votée en 2016, mais n’avait pas été remise en cause par Emmanuel Macron. Au contraire, le nouvel exécutif avait salué sa mise en œuvre, le 1er septembre 2018. « Il y a ceux qui parlent et ceux qui font. Nous faisons », s’était ainsi vanté Benjamin Griveaux, alors porte-parole du gouvernement. « Il s’agit d’une décision historique que nous avons le courage de mettre en œuvre », avait alors abondé la secrétaire d’Etat à la transition écologique Brune Poirson.
> Lire aussi  Le gouvernement s’attribue l’interdiction des néonicotinoïdes votée en… 2016 <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/09/02/le-gouvernement-s-attribue-l-interdiction-des-neonicotinoides-votee-en-2016_5349225_4355770.html>
Nouveau recul
Il n’en fallait pas plus pour que certains dénoncent un nouveau recul, alors qu’Emmanuel Macron peine toujours à convaincre de sa conversion à l’écologie depuis le départ de Nicolas Hulot du gouvernement, à la fin de l’été 2018. Dans un communiqué, l’ONG Greenpeace a dénoncé « une terrible nouvelle pour l’environnement ». Sur Twitter, l’ex-ministre socialiste Delphine Batho a stigmatisé un « grave recul (…) qui en dit long sur le soi-disant tournant écologique ». Julien Bayou, secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts, a de son côté ironisé sur le « Tous écologistes ! » lancé par le premier ministre, Jean Castex, dans une tribune publiée le 26 juillet par Ouest-France. « L’écologie plus tard, c’est trop tard », a raillé l’élu parisien.
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Plus inquiétant pour l’exécutif, la décision de réintroduire les « néonec », même pour la seule culture de la betterave, provoque des remous jusqu’au sein de la majorité. « La réautorisation des insecticides tueurs d’abeilles est regrettable. Investissons dans l’agriculture durable et la nature, et non l’inverse ! », s’est offusquée sur Twitter Brune Poirson, redevenue députée du Vaucluse le 4 août. « Brune vise la présidence de la commission du développement durable à l’Assemblée, vacante depuis le départ de Barbara Pompili au gouvernement. Elle veut se faire entendre », sourit un cadre de la majorité. « Cette décision montre à quel point cet exécutif a du mal avec l’écologie », abonde Matthieu Orphelin, député (ex-La République en marche) de Maine-et-Loire et proche de Nicolas Hulot.
A mots couverts, certains s’inquiètent notamment du précédent créé par les betteraviers, qui pourrait inciter d’autres catégories d’agriculteurs à demander eux aussi un report de l’interdiction des néonicotinoïdes pour leurs cultures. Dès l’annonce du gouvernement, les producteurs de maïs ont ainsi réclamé l’ouverture d’une « voie dérogatoire » afin de lutter contre les attaques de mouches et de taupins (un coléoptère qui s’attaque aux racines), contre lesquelles ils se disent démunis. « Refuser à l’un ce qu’on a accordé à l’autre va être compliqué », s’inquiète un député de la majorité, qui dit craindre un « effet domino ». « L’idée est de limiter cette dérogation à la filière betterave », rassure-t-on au ministère de la transition écologique.
Trouver des solutions alternatives
Au sein du gouvernement, on met en avant une forme de pragmatisme pour justifier cette décision. « Au moment où nous nous sommes donné comme priorité de retrouver notre souveraineté alimentaire, il nous faut trouver un équilibre durable, c’est tout l’enjeu de la transition agroécologique », a ainsi expliqué Julien Denormandie, le ministre de l’agriculture, promettant de « limiter au maximum l’impact [de cette dérogation] sur les insectes pollinisateurs ». « Il faut au plus vite mettre fin à cette dérogation mais sans mettre en danger la filière », abonde l’entourage de Barbara Pompili, qui évoque la nécessité de reprendre les recherches pour trouver rapidement des solutions alternatives. Une enveloppe de 5 millions d’euros a été dégagée à cet effet dans le cadre du plan de relance qui doit être présenté par le premier ministre, Jean Castex, le 25 août.
Des arguments qui laissent sceptiques certains cadres de la majorité. « L’exécutif n’a pas mesuré l’impact d’une telle mesure. Une nouvelle fois, on donne le sentiment que, lorsqu’il y a un choix à faire entre écologie et économie, on privilégie l’économie », s’agace un poids lourd du parti présidentiel. Et d’ajouter : « On aura beau expliquer que cette autorisation est très encadrée, l’abeille est un symbole pour les gens. Or, tout le monde sait qu’en politique on ne peut pas lutter contre des symboles… »
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/08/12/l-executif-de-nouveau-critique-sur-l-ecologie_6048733_823448.html>
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11- Tribune. « Le défi du XXIe siècle est d’assurer le bien-être de tous dans le respect de la biosphère », Le Monde, 12/08/20, 07h00 
Par Collectif§

Une véritable croissance écologique nécessite la mise en place de quotas carbone et d’une planification à l’échelle des territoires, assure, dans une tribune au « Monde », un collectif de spécialistes dont Pierre Calame, Dominique Méda et Michèle Rivasi.
Tribune. Dans sa déclaration de politique générale, le 15 juillet à l’Assemblée nationale, le premier ministre, Jean Castex, a souhaité que la France s’engage dans la voie de la « croissance écologique », terme préféré à celui de « décroissance ». Emmanuel Macron et Bruno Le Maire nous invitent à refonder notre modèle économique. Mais aucun des trois ne propose de moyen concret de le faire. La « croissance écologique » rejoindra-t-elle « croissance verte », « agriculture raisonnée » et « développement durable » dans le grand bazar des oxymores forgés depuis trente ans pour concilier l’inconciliable : continuer sur la lancée de la croissance et ne pas détruire la planète ?
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Plus que jamais, il nous faut écouter Kenneth Boulding (1910-1993) : « Celui qui croit qu’une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou soit un économiste. » C’est bien en effet du côté des dogmes de l’économie qu’il faut chercher la source de la folie : l’illusion que tout est commensurable avec tout par le truchement d’une unique unité de compte, la monnaie. Jean-Pierre Dupuy ne disait pas autre chose, dans les colonnes du Monde, à propos de la valeur de la mort.
Seule évidence qui puisse donner consistance au concept de croissance écologique : il faut découpler le développement des relations humaines essentielles à notre bien-être, dans lesquelles le travail demeure pour longtemps un élément structurant, d’avec la consommation d’énergie fossile et de matières premières non renouvelables, à la source de la destruction programmée de la planète. Le défi du XXIe siècle est d’assurer le bien-être de tous dans le respect de la biosphère, en mobilisant pour cela tout le travail et toute la créativité humaine. C’est littéralement la définition que donnait, au XVIIIe siècle, le grand botaniste, Carl von Linné, de « l’œconomie » : les règles (nomoï) de gestion de notre espace domestique (oïkos).
Monnaie à part entière
Tant qu’on utilise la même unité de compte et le même moyen de paiement pour ce qu’il faut développer, l’échange humain et le travail, et ce qu’il faut réduire, la consommation d’énergie fossile, notre véhicule économique a une seule pédale pour le frein et l’accélérateur. On peut invoquer l’innovation, la géo-ingénierie, les miracles présumés de la science et de la technique, ça ne marchera jamais.
Depuis trente ans qu’on tire le signal d’alarme, seules les crises économiques – crise financière de 2008 ou pandémie de 2020 – freinent la consommation d’énergie fossile au niveau mondial. Belle illustration du couplage parfait entre « croissance » et « destruction de la planète ». Et si, depuis qu’on en dénonce les défauts – et que l’on cherche à promouvoir de nouveaux indicateurs de richesse –, le PIB ne s’est jamais aussi bien porté, c’est qu’il reflète parfaitement l’aporie de la pensée économique actuelle.
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Pour que la « croissance écologique » ait un sens, il faut donc rompre avec ce dogme. Comment ? C’est l’œuf de Colomb. Pour respecter nos engagements internationaux vis-à-vis du réchauffement climatique, il faut que « l’empreinte carbone totale » associée à notre mode de vie soit plafonnée et que ce plafond s’abaisse de 6 % à 7 % par an. Il faut donc gérer le rationnement de l’énergie fossile.
La seule manière équitable de le faire en laissant à chacun la responsabilité de ses choix de vie est d’allouer des quotas d’émission de dioxyde de carbone égaux pour tous, diminuant de 6 % à 7 % par an. Des quotas que chacun peut librement vendre ou acheter aux autres, donnant un avantage économique majeur aux comportements frugaux (à ce propos, voir le site Comptecarbone.org). L’existence de quotas négociables fait de l’énergie fossile une monnaie à part entière. Voilà ce qu’est la croissance écologique.
Gestion des relations
Jean Castex met à juste titre l’accent sur le rôle des territoires, et propose de généraliser des contrats de développement écologique entre l’Etat et les territoires. Oui ! Le territoire est le lieu majeur de gestion des relations : entre les personnes, entre la société et la biosphère, entre les sociétés elles-mêmes. C’est la première échelle à laquelle élaborer un budget carbone donnant une visibilité à l’empreinte carbone totale de ses habitants, la première échelle à laquelle organiser le marché des quotas carbone.
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Et c’est aussi dans le cadre de ces contrats territoriaux de développement écologique qu’il faut mobiliser subventions et prêts du plan de relance européen. Le territoire est l’acteur essentiel des politiques de l’habitat, de la mobilité, des systèmes agroalimentaires, de l’eau, des déchets, de l’économie circulaire. Il est au cœur de l’évolution des modes de vie.
Avec la raréfaction programmée de l’énergie fossile par le système des quotas, il sera aussi au cœur du développement de l’énergie renouvelable, de la relocalisation des filières de production, de l’économie de la fonctionnalité. Croissance écologique, territoires : chiche, monsieur le Premier Ministre !
§ Pierre Calame, ingénieur, auteur de Petit traité d’œconomie (Charles Leopold Mayer, 2018) ; Dominique Méda, sociologue, autrice de La Mystique de la croissance. Comment s’en libérer (Flammarion, 2013) ; Michèle Rivasi, députée européenne Europe Ecologie-Les Verts ; Mathilde Szuba, politiste, codirectrice de Gouverner la décroissance. Politiques de l’anthropocène III (Presses de Sciences Po, 2017) ; Christian Mouchet, président de la Fondation Charles Leopold Mayer pour le progrès de l’homme ; Armel Prieur, président d’Escape jobs, association pour l’emploi sans carbone ; un collectif de personnes militant pour le compte carbone.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/08/12/le-defi-du-xxie-siecle-est-d-assurer-le-bien-etre-de-tous-dans-le-respect-de-la-biosphere_6048732_3232.html>
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12- Reportage. A Roubaix, l’industrie textile fait preuve de résilience, Le Monde, 12/08/20, 17h08
Laurie Moniez

La France en crise | Le Covid-19 a accéléré la mutation de la filière textile et lancé les bases d’une réindustrialisation locale. Reportage dans l’ancienne capitale mondiale du textile.
A l’Usine de Roubaix, temple de la mode du déstockage, le Covid-19 n’empêche pas les bonnes affaires. « Stylé mais masqué », lit-on sur les panneaux installés à l’entrée de l’ancienne fabrique de velours Motte-Bossut, le long d’un parking bien rempli. En ce début du mois d’août caniculaire, les clients masqués sont invités à appliquer du gel hydroalcoolique au creux de leurs mains avant de les plonger dans les bacs de vêtements où maillots de bain, shorts et tee-shirts s’arrachent pour quelques euros.
Après deux mois de fermeture lié au confinement, l’Usine de l’avenue Alfred-Motte a retrouvé son activité. Ici, ni le virus ni la chaleur étouffante n’ont refroidi les clients venus profiter des soldes de plus de 200 marques proposant les collections d’années antérieures à prix cassés. « Notre chiffre d’affaires était à moins 35 % après le confinement, mais on finira l’année à moins 10 %, indique, satisfait, Franck Verschelle, président d’Advantail, le gestionnaire de l’Usine de Roubaix. La semaine dernière, on était à + 15 %. L’outlet est une niche particulière qui marche bien. »
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Le shopping lié aux surstocks attire les dénicheurs de bonnes affaires et les consommateurs aux petits budgets. Les tristes indicateurs sociaux de la ville – 44 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté– rappellent combien l’ancienne cité textile a été durement frappée par les crises. L’industrie roubaisienne est sortie exsangue de la première guerre mondiale. S’est ensuivie la crise de 1929. Mais c’est dans les années 1970 que celle qui fut l’une des capitales mondiales du textile, au début du XXe siècle, a vu ses usines fermer les unes après les autres, incapable de faire face à la concurrence des ateliers des pays du tiers-monde. La ville s’enfonce alors dans le chômage, jusqu’à la fermeture choc, en 2000, de la presque centenaire Lainière de Roubaix, qui fut l’une des filatures les plus modernes d’Europe, employant jusqu’à 8 000 personnes.
La fin d’un système
Fin de l’histoire textile ? C’est mal connaître Roubaix, la résiliente. Si la production a quitté le nord de la France, la conception des produits est encore réalisée sur place. Tout autour de l’emblématique centre de shopping l’Usine, sont toujours installés les sièges sociaux d’enseignes historiques comme Damart, Okaïdi ou Happychic. A moins de deux kilomètres de là, il y a aussi le siège de Camaïeu, entreprise presque quadragénaire, aujourd’hui dans la tourmente. La crise du Covid-19 a accéléré la chute de l’enseigne de prêt-à-porter placée en redressement judiciaire le 26 mai.
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En cette matinée du 5 août, à quelques kilomètres de là, à Hem, quelques salariés de Camaïeu distribuent des tracts devant les locaux de Dispeo, l’un de ses prestataires. Le sort des 3 134 salariés va se décider lundi 17 août au tribunal de commerce de la métropole lilloise. Les anciens actionnaires de l’entreprise et la Financière immobilière bordelaise (FIB) sont les deux principaux candidats à la reprise de l’enseigne d’habillement féminin. « Nous, intersyndicale, on soutient l’offre de la FIB mais quoi qu’il arrive il va y avoir de la casse sur nos emplois, explique Thierry Siwik, délégué CGT. Les salariés se sentent trahis par les actionnaires actuels. On est en colère, inquiets et abattus. »
Sous un soleil de plomb, ils sont une petite vingtaine à distribuer des tracts et à refaire le monde. « Camaïeu, c’est une pépite mais il faut bien la gérer, explique Nordine Misraoui, secrétaire CFDT du CSE. Ça fait trente et un ans que je travaille ici et je peux vous dire que les actionnaires se sont goinfrés alors qu’avant, on a eu de très grands dirigeants, comme Jean-Pierre Torck, l’un des cofondateurs qui nous a appris le mot pérennité. » La pérennité de l’emploi n’est plus d’actualité à l’heure du Covid-19. Près de 500 salariés risquent de perdre leur poste dès cet été.
La pandémie a précipité la fin d’un système, aujourd’hui dénoncé par les « consommacteurs ». La fast fashion est dans le viseur. La société mère de Zara, l’espagnol Inditex, a ainsi annoncé en juin qu’elle allait fermer 1 200 magasins. Le cabinet d’études de marché Euromonitor International prévoit une chute d’au moins 12 % des ventes mondiales d’habillement et de chaussures pour 2020.
« Une exception française »
« La crise, à notre niveau, n’a pas fondamentalement changé les choses mais elle a été un accélérateur de ce que nous avions lancé, notamment autour du zéro déchet », confie Jean-Christophe Garbino, directeur de la Fashion3 (prononcez « fashion cube »). Cette entité basée avenue Alfred-Motte, créée il y a trois ans par l’Association familiale Mulliez (AFM), regroupe les enseignes textiles de la puissante galaxie Mulliez : Happychic (Bizzbee, Brice, Jules, la Gentle Factory) et Modema (Pimkie, Orsay, Rouge Gorge et Grain de Malice).
« Si on n’avait pas mené des actions de restructurations et de transformations, notamment digitales, chez Pimkie, Orsay, Grain de Malice ou plus récemment chez Happychic [avec un plan de sauvegarde de l’emploi en 2018/19], on aurait été confrontés à de plus fortes difficultés, explique Jean-Christophe Garbino, précisant que l’année aurait été très bonne s’il n’y avait pas eu la crise sanitaire. On a quasiment retrouvé notre activité de 2019, et ça, c’est un peu une exception française. »
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L’objectif de la Fashion3 : conserver des magasins – « mais pas n’importe lesquels ni dans n’importe quelles conditions », souligne le dirigeant – et se diriger vers une mode à impact positif. « La filière textile va muter, on n’a pas le choix, insiste celui qui fut directeur général de Kiabi. La façon dont on a produit la mode jusqu’ici, est inadaptée ». D’ici à 2030, les enseignes n’auront plus de produits issus de matières vierges. Et d’ici à 2021, 30% de l’offre globale de Jules sera confectionnée à partir de fibres recyclées. En 2019, l’enseigne de prêt-à-porter masculin a déjà produit 1,3 million d’articles de moins. « Il faut arrêter de produire des vêtements si l’on n’est pas sûr qu’ils soient vendus, insiste M. Garbino. Il faut produire au juste coût ». Et produire localement.
En visite le 3 août dans la métropole lilloise, le premier ministre Jean Castex a découvert le textile made in Roubaix. Version Covid-19. Dans les 900 m2 de l’ancienne bonneterie Roussel, rue de l’Industrie, 190 machines à coudre ont été installées en quelques jours et 220 personnes, anciennes ouvrières du textile ou jeunes des quartiers, ont été recrutées pour coudre des masques. « La crise peut avoir des effets bénéfiques », souffle Jean Castex aux couturiers, désormais sortis du chômage.
Après la production quotidienne de 20 000 masques, les petites mains roubaisiennes bercées par le bruit des roulements de bobines de fil ont reçu des commandes de Decathlon. « Notre objectif est de produire un million de tee-shirts par an », annonce Christophe Lepine, l’un des cofondateurs de Résilience, ce groupement d’ampleur nationale rassemblant des PME du textile et des entreprises d’insertion œuvrant pour la relocalisation de l’industrie textile en France.
Le maire, Guillaume Delbar, ex-LR soutenu par LRM aux dernières municipales, a profité de la visite du premier ministre pour lui demander que les tee-shirts de Paris 2024 soient produits localement. « En 2014, on a fait le choix que Roubaix soit la ville du zéro déchet et du zéro gaspi. Avec les masques, on était dans une économie de guerre, capables de monter un atelier en dix jours. Mais on a besoin d’un système d’achats publics qui assume l’achat local », explique l’édile.
La question environnementale
Roubaix veut profiter de ses atouts pour tirer son épingle du jeu dans le made in France ; avec une formation d’ingénieurs textiles à l’Ecole supérieure arts appliqués et textile (ESAAT), de la recherche au Centre européen de textiles innovants (CETI), ou encore le projet Blanchemaille, un nouvel incubateur d’entreprises liées au commerce en ligne né dans les anciens locaux de La Redoute. « Je ne dis pas qu’on va refaire l’industrie textile de l’époque, précise le maire, mais si on veut gagner la bataille de la réindustrialisation, il faut travailler avec nos talents locaux et faire évoluer les modèles. »
Une évolution saluée par la nouvelle génération. « Depuis cinq ans, les entreprises ont compris qu’il faut mettre la question environnementale au cœur de leur modèle, détaille la sociologue roubaisienne Majdouline Sbai. Produire toujours plus, pour acheter plus et jeter plus, génère une crise de sens, même pour les salariés de ces entreprises textiles ». Auteur du livre Une mode éthique est-elle possible ?, Majdouline Sbai note que des initiatives ont aujourd’hui valeur d’exemples. « Le Covid a accéléré la transition du secteur textile où l’on peut faire moins mais mieux en revendiquant la valeur des produits en les vendant à prix justes. »
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Plusieurs enseignes se lancent dans le marché de la seconde main comme Okaidi qui a lancé son Idtroc, service gratuit de dépôt-vente d’articles d’occasion. D’autres développent les vêtements en matière recyclée, réduisent les emballages plastiques, ou proposent des sites de location d’articles. Et tandis que l’on tend doucement vers des stocks plus modérés, l’Usine de Roubaix va ouvrir un espace consacré à la seconde main début 2021. « On a envie de faire de Roubaix un porte-drapeau de l’économie circulaire », plaide le président d’Advantail.
Le nerf de la guerre
Et puis il y a le circuit court. La Fashion3 va poser en 2021 la première pierre du « Cube », une usine de denim. « Ce n’est pas notre métier de base d’être des industriels et on ne va pas faire demain du 100 % français mais on veut relocaliser nos productions au plus près de nos bassins de consommation », confie Christian Kinnen, responsable RSE à la Fashion3. Le groupe de la famille Mulliez cherche une usine sur place pour produire 410 000 jeans par an, soit 6 % du volume total des enseignes de la Fashion3. Le site, de 2 000 m2 dans sa première tranche, permettra l’emploi de 75 personnes, par une entreprise d’insertion.
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Il est prévu de doubler la surface en fonction du succès des produits. L’industrie textile est identifiée comme la deuxième industrie la plus polluante au monde, notamment du fait de deux impacts majeurs : l’origine des produits (matières et fournisseurs) et leur acheminement jusqu’aux entrepôts et magasins. Pour limiter l’impact environnemental, la Fashion3 compte s’approvisionner en énergies renouvelables et développer, pour la partie délavage du denim, une technologie plus respectueuse, au laser et à l’ozone.
Reste le nerf de la guerre : le coût. « C’est une lapalissade de dire que l’on va produire au plus près de nos bassins de consommation alors que depuis trente ans on s’est évertués à faire l’inverse, ironise le directeur de la Fashion3. Aujourd’hui, on a le savoir-faire pour produire des pulls made in France à 100 euros mais si le made in France n’est accessible qu’à 10 % des consommateurs, la planète sera toujours aussi sale. »
A Roubaix, berceau de Phildar, la Redoute, et de la famille Mulliez, rois de la grande distribution, l’AFM a l’ambition de produire propre et local, à des prix accessibles, en supprimant notamment les invendus, pour limiter la décote des produits. « La mode responsable est l’avenir du textile, estime M. Garbino. Un jeans à 10 euros, ça pose question. Mais ce n’est pas en deux ans que les clients vont cesser d’aller dans les magasins à bas prix. » Le futur jeans roubaisien devrait être vendu 49 euros maximum chez Jules. « Mais pour ça, j’espère que des dispositions légales seront prises pour que des sites chinois cessent de déverser leurs produits fabriqués on-ne-sait-pas-comment à des prix cassés », prévient le patron de la Fashion3. La crise n’est-elle pas l’occasion de remettre les choses à plat ?
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/08/12/a-roubaix-l-industrie-textile-fait-preuve-de-resilience_6048727_3234.html>
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13- Editorial. Les abeilles, le gouvernement et l’avenir, Le Monde, 13/08/20, 10h43

Sans débat, le gouvernement a décidé de réintroduire les insecticides « tueurs d’abeilles » dans la production de betteraves, interdits depuis 2018. Au risque de ruiner la crédibilité de ses professions de foi vertes.
Editorial du « Monde ». Pour un nouveau gouvernement qui se fait fort de négocier la « transition agroécologique », permettre de nouveau aux producteurs de betteraves d’utiliser des semences enrobées de néonicotinoïdes est une curieuse entrée en matière. La loi sur la biodiversité de 2016 avait interdit ces insecticides dits « tueurs d’abeilles » à compter du 1er septembre 2018. L’annonce faite le 6 août par le ministre de l’agriculture et de l’alimentation, Julien Denormandie, satisfait les producteurs, dont les rendements et les revenus sont menacés par le développement massif de la jaunisse de la betterave, une maladie virale transmise par un puceron dont les « néonics » permettent de se préserver. Elle suscite la colère des défenseurs de l’environnement, qui estiment, sur la foi de travaux scientifiques, que ce produit nocif demeure dans les sols et contamine les cultures ultérieures et la flore sauvage adjacente. Le gouvernement fait valoir que les betteraves, dépourvues de fleur, n’attirent pas les pollinisateurs, que la dérogation accordée est temporaire et que toute plantation de cultures attractives pour les abeilles sera ensuite restreinte sur les mêmes sols.
> Lire aussi  Le gouvernement va réintroduire les insecticides « tueurs d’abeilles »
Le dilemme est emblématique des relations entre décision politique et exigence environnementale : d’un côté, une filière symbole de l’agriculture productiviste qui fait vivre 45 000 emplois, affiche sa fierté de la position française de deuxième producteur mondial de sucre de betterave, souligne l’absence d’alternative aux néonicotinoïdes pour lutter contre le puceron et se dit inquiète de la concurrence de pays européens où ces pesticides sont de nouveau tolérés ; de l’autre, des acteurs et des observateurs du monde agricole qui dénoncent une soumission au lobby sucrier et aux pressions de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), s’alarment d’un risque de contamination durable de l’environnement et militent pour une mutation accélérée de l’agriculture intensive française vers un modèle durable, respectueux de la nature et de la santé.
Faire œuvre de pédagogie
En parallèle, la nouvelle période de sécheresse que vit la France a relancé le débat sur la gestion de la ressource en eau. Tandis que M. Denormandie reprend sans le moindre recul l’argumentaire de la FNSEA en faveur du stockage de l’eau dans de vastes réservoirs, les experts mettent en garde contre le risque d’un assèchement des cours d’eau et d’une évaporation accélérée des réserves stockées à l’air libre ; ils plaident en faveur d’un partage de la ressource hydrique, devenue rare, entre ses différents utilisateurs.
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Ces arbitrages du ministre de l’agriculture obligent sa collègue chargée de la transition écologique, Barbara Pompili, à manger son chapeau en justifiant des orientations qu’elle a longtemps combattues. Mais l’essentiel est ailleurs : de tels choix, traditionnels dans une France où les agriculteurs ont toujours pesé électoralement, ne peuvent plus être ainsi assénés sans le moindre débat. D’abord parce que le monde agricole lui-même est loin d’être unanime. Mais aussi parce que, à l’heure où se multiplient les signes tangibles du changement climatique, qui inquiètent l’opinion, le rôle du gouvernement devrait consister à accompagner le plus rapidement possible les mutations indispensables, pas à perpétuer les schémas anciens.
Dans le domaine agricole, comme dans celui des transports notamment, le gouvernement doit faire œuvre de pédagogie sur la nécessité d’une transformation accélérée des modèles productifs et des modes de vie. Sauf à achever de ruiner la crédibilité de ses professions de foi vertes et sa prétention à préparer le pays pour les générations futures.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/08/13/les-abeilles-le-gouvernement-et-l-avenir_6048858_3232.html>
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14- L'appel des initiateurs du référendum pour les animaux : "Ne confisquez pas la démocratie", Le JDD, 15/08/20, 21h30
Rédaction JDD

Jennifer Bierna, Hugo Clément, Jacques-Antoine Granjon, Xavier Niel, Marc Simoncini et Marie Tabarly, initiateurs du projet de référendum pour les animaux, lancent un appel aux parlementaires, dans le JDD. "L'article 11 de notre Constitution, qui prévoit le RIP, ne devrait pas être une illusion laissée a un peuple désenchanté", assurent-ils. 
Jennifer Bierna, Hugo Clément, Jacques-Antoine Granjon, Xavier Niel, Marc Simoncini et Marie Tabarly, initiateurs du projet de référendum pour les animaux, lancent un appel aux parlementaires. Ces derniers doivent permettre au peuple de s'exprimer, selon eux. 
Voici leur tribune. "Dans une interview accordée au Figaro le 12 avril 2019, Gérard Larcher, président du Sénat, avait déclaré : 'Le référendum d'initiative partagée [RIP] n'a pas été conçu comme un instrument contre la démocratie représentative, mais comme un outil permettant d'introduire des respirations de démocratie directe dans un système […].'
C'est dans cette philosophie, la fidélité à l'esprit de la Constitution et le respect de la représentation nationale qui tient sa légitimité de l'élection, que nous avons proposé un référendum d'initiative partagée pour les animaux, en juillet dernier. Sa vocation est de supprimer des souffrances infligées aux animaux qui n'ont plus lieu d'être dans une société progressiste. Nos six propositions fortes ont été construites collectivement avec réalisme, pragmatisme, loin du diktat de l'émotion, de l'immédiateté et de la pression des lobbies.
Les intérêts d'une minorité ne devraient pas faire le terreau de l'action publique
Au-delà des convictions propres à chacun sur la cause animale, nous demandons aux parlementaires de permettre au peuple français de s'exprimer. Vous êtes titulaires de la souveraineté et en cela vous êtes historiquement le fruit d'un compromis passé avec l'idéal exigeant de la démocratie pure. Cent quatre-vingt-cinq signatures de députés et/ou de sénateurs sont nécessaires pour le dépôt de cette proposition de loi. En quelques semaines, beaucoup se sont déjà engagés spontanément et nous les remercions de leur courage. Nous savons les pressions exercées clandestinement par des lobbyistes menaçants. Ils ne veulent pas être "emmerdés" pour que rien ne change.
Nous nous étonnons que le président du Sénat assure, dans une lettre au président de la Fédération des associations de chasseurs aux chiens courants, que nous nous sommes procurée, son "attention quant à l'avenir que pourrait connaître" ce référendum. Les intérêts d'une minorité ne devraient pas faire le terreau de l'action publique et des élections, au détriment de l'expression démocratique de l'ensemble d'une société.
N'ayez pas peur du vote des Français
Selon une étude Ifop, parue fin juillet, 73% des Français (77% des ruraux) se disent favorables à l'organisation d'un référendum d'initiative partagée sur la question animale. Et près d'un demi-million de citoyens ont d'ores et déjà apporté leur soutien à cette initiative.
Les politiques revendiquent la transparence, la proximité et la démocratie participative, voulues par le peuple français, depuis des années : il est temps de joindre les actes aux paroles. L'article 11 de notre Constitution, qui prévoit le RIP, ne devrait pas être une illusion laissée a un peuple désenchanté, ce qui ne ferait qu'accroître le fossé entre les Français et leur représentation, la défiance et le dépérissement. Donnez à notre société la capacité d'action d'agir sur elle-même. N'ayez pas peur du vote des Français.
Les signataires  : Jennifer Bierna, Hugo Clément, Jacques-Antoine Granjon, Xavier Niel, Marc Simoncini et Marie Tabarly, initiateurs du projet de référendum pour les animaux. 
<https://www.lejdd.fr/Societe/hugo-clement-xavier-niel-ils-demandent-un-referendum-pour-les-animaux-ne-confisquez-pas-la-democratie-3985909>
Sur le même sujet : 
> Le projet de référendum pour les animaux franchit le cap des 500 000 signatures <https://www.nouvelobs.com/animaux/20200817.OBS32255/le-projet-de-referendum-pour-les-animaux-franchit-le-cap-des-500-000-signatures.html>, L'Obs avec AFP, 17/08/20, 14h24
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15- Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs : "Cette écologie ressemble à l'Inquisition", Le JDD, 15/08/20, 23h22
Propos recueillis par Marianne Enault

Willy Schraen, le puissant patron de la Fédération nationale des chasseurs, se pose en défenseur de la ruralité dans un livre à paraître mardi. Et s'envisage en recours politique.
Willy Schraen est en "campagne". C'est même le titre de son livre à paraître mardi*. Sur 235 pages, le président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), dont on a souvent conté la proximité avec Emmanuel Macron, prend la défense des quelque 5 millions de porteurs de permis de chasse en France, dont 1,1 million de pratiquants. Aussi, le quinquagénaire du Pas-de-Calais étrille ses "ennemis" : "les terroristes de la cause animale" et autres "nouveaux combattants verts". Ceux-ci le lui rendent bien, avec le lancement d'un référendum d'initiative partagée (RIP) par les chefs d'entreprise Xavier Niel (Free), Marc Simoncini (Meetic) et Jacques-Antoine Granjon (Veepee, ex-Vente-privee.com). Le texte propose six mesures pro animaux dont l'interdiction des chasses traditionnelles. Ils doivent encore les signatures de 56 parlementaire puis réunir 4,7 millions de citoyens. Cette perspective "inquiète" le puissant patron des chasseurs. 
> Lire aussi - En colère contre le gouvernement, les chasseurs "n'ont pas l'intention de se laisser faire"
Mi-juillet, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a d'ailleurs informé Willy Schraen qu'elle souhaitait bannir la chasse à la glu. Furieux, le président de la FNC en a parlé au téléphone avec Emmanuel Macron et Jean Castex, qui l'ont assuré de leur soutien pour "ouvrir la discussion". Furieux, il l'est aussi contre les 129 parlementaires qui ont signé le RIP et qu'il voudrait voir "rendre leur mandat". Il peut compter sur le soutien du président du Sénat, Gérard Larcher, qui dans un courrier envoyé fin juillet au président de la Fédération des associations de chasseurs aux chiens courants l'assure "de l'attention qui sera la [sienne] quant à l'avenir que pourrait connaître cette initiative". 
> Lire aussi - L'appel des initiateurs du référendum pour les animaux : "Ne confisquez pas la démocratie"
Les initiateurs lui répondent dans une tribune. Ceux-ci doivent encore obtenir les signatures de 56 parlementaires puis réunir 4,7 millions de citoyens. Cette perspective "inquiète" le puissant patron des chasseurs.
Pourquoi êtes-vous en campagne ?
Parce que la donne a changé. Est-ce que nous, les ruraux, trouverons encore une place dans l'évolution politique de ce pays ? Je sens monter une fracture idéologique très forte entre deux mondes à deux doigts de l'affrontement. La France rurale a l'impression d'être fortement humiliée. Aujourd'hui, on a un président de la République à l'écoute. Mais demain ? Donc oui, je suis en campagne politique. Si à un moment il fallait prendre les choses en main et exister par nous-mêmes, on le ferait.
Envisagez-vous une candidature ?
Si les choses ne s'arrangent pas dans un avenir court, oui. Il va falloir relever la tête. Je le ferai. Je ne suis pas un homme politique, je ne suis pas préparé. Mais oui on prendra les choses en mains et la ruralité retrouverait des formes politiques. 
La chasse d'aujourd'hui est-elle en adéquation avec son époque ?
Elle doit évoluer. Il y a des choses à moderniser. Il n'est par exemple plus question d'aller attraper un animal près d'une habitation. La chasse doit être la plus acceptable possible mais on ne peut pas non plus briser les fondamentaux.
Vous vous dites prêt à remettre en cause la législation de 1968 qui imposent aux chasseurs de payer les dégâts causés par le grand gibier si des négociations ne sont pas ouvertes sur le sujet.
Au début de l'été, j'ai saisi le Premier ministre pour lui demander de vérifier la constitutionnalité de cette loi. On va ouvrir une discussion. Les chasseurs ne peuvent pas continuer à régler cette addition exponentielle. On est à 80 millions d'euros par an. Un quart des fédérations sont à deux doigts du dépôt de bilan. C'est un cri de la part du monde de la chasse.
> Lire aussi - Chasse : une application pour éviter les accidents
Au début de l'été, vous vous êtes fâché avec la ministre de la Transition écologique sur la chasse à la glu.
Barbara Pompili est une femme intelligente mais on a mal démarré. J'ai été extrêmement surpris de l'entendre dire qu'elle voulait supprimer la chasse à la glu. Jusqu'à preuve du contraire, c'est une pratique légale. Elle a voulu marquer son territoire ; politiquement, c'est une erreur. Je veux donc qu'on se revoie rapidement pour en discuter.
Avez-vous obtenu des garanties lors de votre rendez-vous avec le directeur de cabinet du Premier ministre la semaine dernière ?
Non mais j'ai eu Jean Castex au téléphone. La ministre dit zéro, le Premier ministre dit qu'on discute. J'imagine donc que c'est pour discuter de quelque chose. Il va rendre son avis d'ici quelques jours. Mais on va maintenir la chasse à la glu.
En avez-vous parlé avec Emmanuel Macron ?
On dit que j'ai une proximité avec lui mais je ne le vois en réalité que deux fois par an. Il arrive qu'on se téléphone quand il y a un sujet un peu chaud. Il m'a appelé pour la chasse à la glu, pour me dire qu'il avait demandé à Jean Castex de s'en occuper. 
Dans votre livre, vous écrivez que le ministère de la Transition écologique ne doit pas être confié à un écologiste.
La nomination de Pompili nous a déçus. A ce poste, il ne faut pas être dogmatique. Nous, les ruraux, on connaît les problèmes liés à la biodiversité mais on n'a pas les mêmes solutions. Eux, ils font toujours de l'écologie punitive : diesel, 80 km/h. Ça ne mène rien sauf à mettre le tiers de la population en colère. Il ne faut pas donner l'écologie aux écologistes ; à chaque fois, c'est le bordel. Un rural devrait s'en occuper.
> Lire aussi - Dupond-Moretti signe une préface contre "les ayatollahs de l'écologie" dans le livre du patron des chasseurs
Vous dites de Macron qu'il a "reconnu la chasse comme aucun président ne l'avait fait avant lui". 
Sa venue à Chambord en décembre 2017 a fait couler beaucoup d'encre. Ça n'était jamais arrivé. Mais c'est juste un président qui est venu voir un tableau de chasse. C'est sûr, c'est plus facile de faire des sourires aux écolos et de dire que les chasseurs sont des cons. Mais Macron parle à tous. Il n'a pas honte de nous voir. C'est un geste fort. Mais je n'ai pas de pacte politique avec lui. Si demain il fait des choses pas acceptables, je le dirai aussi. 
Qu'en est-il alors du "Pacte de Chambord" qui veut qu'en échange de son soutien, notamment sur le prix du permis de chasse, vous l'aidiez avec les Gilets jaunes et le souteniez aux européennes ?
Si le pacte c'est de dire 'j'assume de parler aux chasseurs', alors oui, il y a eu un pacte. Ensemble, on a fait une réforme de la chasse. Il a fait des choses correctes vis-à-vis des chasseurs, je pense que c'était une bonne chose de le soutenir aux européennes.
Et les Gilets jaunes ? Vous avez appelé vos troupes à ne pas les rejoindre…
Je peux comprendre cette colère du monde rural. Hulot a failli mettre le pays à feu et à sang. Mais quand j'ai vu certains Gilets jaunes démonter la capitale, je n'ai pas supporté. Chaque chasseur fait ses choix. Mais moi je leur ai dit que ce n'était pas notre place.
Dans votre livre, vous racontez la colère de Nicolas Hulot lors d'une réunion sur la réforme de la chasse, la veille de sa démission.
Quand il était aux manettes, il n'était pas à sa place. Il n'est pas fait pour la politique ; il est dangereux. J'ai eu du plaisir à le voir partir. Aujourd'hui, ses tentatives malsaines de rattrapage en essayant de faire passer le Covid pour un cri d'alerte de la biodiversité, c'est du racolage idéologique. C'est semer les graines d'une tempête qui emportera tout. A ce rythme, on aura une guerre civile.
> Lire aussi - Tribune. "Pour une relance économique intégrant la protection des animaux et de l’environnement"
Que pensez-vous du référendum sur le bien-être animal ?
Ses initiateurs viennent d'un milieu très 'boboïste' parisien. On verra comment ça finira. Le nombre de parlementaires n'est pas atteint, mais c'est possible et ça m'inquiète.
Déjà 129 parlementaires ont approuvé la démarche.
C'est un déni de démocratie. Ils devraient se retirer de la politique. Si on doit diriger le pays à coups de référendum, à quoi sert la classe politique ? Ce totalitarisme de la rue me fait peur. Que des parlementaires s'y associent, c'est une honte !
Si Macron est candidat en 2022, le soutiendrez-vous ?
Macron sera candidat mais moi je ne suis pas affilié à LREM. Je reconnais son travail et son écoute. Mais 2022 est une autre élection. On jugera le bilan et on verra les programmes. Il faudra une place pour les ruraux.
Dans votre livre, vos mots sont parfois proches de ceux employés par le Rassemblement national.
Chez les chasseurs, beaucoup de gens votent RN. Mais en fait, on n'a aucune réponse du RN sur tous les sujets qui nous touchent. Eux, ils attendent, ils laissent les autres se disputer et ils arrivent. Marine Le Pen compte gagner par opposition aux autres. Or, la France a besoin de gens qui ont des convictions personnelles, quitte à perdre, pas des girouettes qui changent d'avis au premier coup de vent. 
Vous défendez l'unité de la nation mais vos mots envers les écologistes sont extrêmement durs.
Oui, car on est en train de créer un nouvel ordre moral, une sorte de tribunal populaire écologiste animaliste. Cette écologie ressemble à l'Inquisition. On veut nous crucifier. Ces gens nous expliquent que l'animal et l'homme ne font qu'un. Je suis désolé mais le poisson rouge dans le bocal de mon fils, ce n'est pas mon frère. Dire qu'il faut un ministère de la Condition animale, c'est de la folie furieuse. Si on les écoute bien, ce n'est pas seulement interdire les poulets dans des cages mais toute suprématie de l'homme sur l'animal. Donc demain, hors de question d'avoir un chat à la maison ? Ça va déchanter sévère dans les foyers. 
Vos propos sur la nécessité de "piéger" les chats sauvages ont d'ailleurs fait polémique…
J'ai pourtant dit exactement la même chose que mes ennemis ! Contrairement à ce qui a été rapporté, je n'ai pas parlé de tuer les chats mais de les piéger. On a entre 8 et 10 millions de chats sauvages qui font de gros dégâts sur la biodiversité. On le voit tous les jours dans nos territoires. Tout le monde le sait, mais comme c'est moi qui le dis, on s'en sert pour me déstabiliser. Des hommes et des femmes politiques ont voulu surfer sur cette vague en pensant à leur réélection. J'ai l'habitude, je vis dans les insultes et les menaces de mort depuis quatre ans. En revanche, je ne suis pas d'accord pour qu'on touche à ma famille. Il y aura une première audience au tribunal de Saint-Omer le 24 septembre. Les gens qui ont tenu ces propos vont être jugés.
Selon vous, l'écologie fait sa "puberté".
Elle va s'essouffler car à un moment on ne pourra pas toucher au pré carré vital des Français. Le bon sens et la raison vont revenir. Cette grande révolution animaliste n'aura pas lieu. Quand ils iront mieux, on pourra se poser autour d'une table. Je serai heureux d'y participer car j'ai une vraie vision écologique.
*Un chasseur en campagne, Willy Schraen. Éditions du Gerfaut. 235 pages. 19,90 euros. Sortie le 18  août.
<https://www.lejdd.fr/Societe/willy-schraen-president-de-la-federation-nationale-des-chasseurs-cette-ecologie-ressemble-a-linquisition-3985899>
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16- Dupond-Moretti signe une préface contre "les ayatollahs de l'écologie" dans le livre du patron des chasseurs, Le JDD, maj le 16/08/20 à 03h20
Marianne Enault

Dans un texte écrit avant sa nomination au ministère de la Justice, l'ancien avocat Eric Dupond-Moretti s'en prend aux "ayatollahs de l'écologie".
"Au secours, on est chez les fous !" Éric Dupond-Moretti a pris sa plume la plus acérée pour signer la préface du livre* de Willy Schraen, le président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC). Les termes, choisis bien avant sa nomination au ministère de la ­Justice, sont tout sauf tendres envers ­les défenseurs de la cause animale, qu'il qualifie tour à tour d'"illuminés" et d'"intégristes". À un "magistrat du Sud-Ouest" qui voit dans les chasseurs des meurtriers, il répond "extrémisme" et "dogmatisme aveugle".
> Lire aussi - Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs : "Cette écologie ressemble à l'Inquisition"
"Ils veulent que nous ayons honte d'être chasseur, [...] nous culpabiliser d'être ce que nous sommes, car nous sommes aussi notre passion, écrit l'ex-avocat. Et depuis trop longtemps nous refusons de nous défendre, convaincus sans doute que l'intolérance et l'absurde ne méritent pas de réponse."
Il pratique la fauconnerie
La chasse, Éric Dupond-Moretti l'a pourtant souvent défendue sur les plateaux télé. Lui pratique la fauconnerie, la chasse au vol avec un oiseau de proie dressé, et parcourt les campagnes du nord de la France avec les huiles locales. Du temps des prétoires, il venait régulièrement rendre visite à ses ­rapaces dans le jardin de sa propriété, et son cabinet lillois, qui ne porte désormais plus son nom, était orné de ses trophées glanés ici et là.
"Quand sur un arrêt de mon setter irlandais je tue un perdreau, je n'ai pas honte ; et quand je me délecte de la chair de l'oiseau accompagnée de choux, je n'ai pas honte", écrit-il encore en remerciant vivement son auteur pour "ce petit bijou" : "Ce livre, il est fait pour que les chasseurs relèvent la tête. Enfin !" La conclusion ne devrait pas manquer de provoquer quelques tressaillements : "Ce livre, les ayatollahs de l'écologie s'en serviront pour allumer le barbecue où ils cuiront leurs steaks de soja."
Nommé garde des Sceaux, a-t‑il été tenté de faire disparaître ces quelques lignes ? "La question ne s'est pas posée une seule seconde, assure le patron des chasseurs. Il est droit dans ses bottes. Oui, il est ministre de la Justice, mais il reste Éric Dupond-Moretti, avec ses convictions et sa façon claire de dire les choses."
*Un chasseur en campagne, Willy Schraen. Éditions du Gerfaut. 235 pages. 19,90 euros. Sortie le 18 août.
<https://www.lejdd.fr/Societe/dupond-moretti-signe-une-preface-contre-les-ayatollahs-de-lecologie-dans-le-livre-du-patron-des-chasseurs-3985867>
Sur le même sujet : 
> Eric Dupond-Moretti, chasseur "passionné", critique les "ayatollahs de l'écologie" <https://information.tv5monde.com/info/eric-dupond-moretti-chasseur-passionne-critique-les-ayatollahs-de-l-ecologie-371290>, AFP, 16/08/20, 17:00 
> Au nom de sa passion pour la chasse, Eric Dupond-Moretti critique les « ayatollahs de l’écologie » <https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/08/16/au-nom-de-sa-passion-pour-la-chasse-eric-dupond-moretti-critique-les-ayatollahs-de-l-ecologie_6049076_823448.html>, Le Monde, maj le 17/08/20 à 06h57
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En audio
17- Pour en finir avec l'éco-anxiété : entretien avec Laure Noualhat, France Inter, Chacun sa route, 13/08/20, 13h30
Élodie Font

Qui n'a jamais été gagné.e par l'anxiété vis-à-vis de la situation climatique ? Qui n'a jamais ressenti quelques syndromes dépressifs face à l'urgence écologique ? Dans "Comment rester écolo sans finir dépressif", la journaliste Laure Noualhat part de son expérience personnelle pour tendre vers une écologie intérieure.
> Emission (38 min) à réécouter à : 
<https://www.franceinter.fr/emissions/chacun-sa-route/chacun-sa-route-13-aout-2020-0>
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18- Des grandes expéditions à l’art de l’immobilité. Comment observer le monde ?, France culture, De cause à effets, 15/08/20, de 08h05 à 9h
Aurélie Luneau

Regards croisés entre deux aventuriers, Jean-Louis Étienne et Sylvain Tesson, diagnostic posé par ces deux hommes qui ont parcouru le monde et qui, aujourd'hui, prônent aussi la lenteur et l'immobilité pour envisager l'avenir de nos sociétés.
Comment s’extraire du tumulte et fuir la dégradation du monde, tout en sensibilisant à la beauté de la nature, et ce, en toute humilité ? Quels postes et techniques d’observation peuvent nous réconcilier avec ce vivant dont l’ennemi premier n’est autre que l’homme et nos sociétés modernes ?
Pour ne plus être myopes face au monde qui nous entoure, pour redevenir humble face à l’ordre de la nature, loin du désordre de nos vies, nos invités ont appris de leurs voyages, de leurs rencontres, et adapté leur existence.
Deux hommes, deux générations, une vie à parcourir la planète, sur terre et sur les océans, à pousser les limites géographiques et spirituelles, deux êtres qui aujourd'hui ont choisi de se poser, d’être à l’affût…, dans ce monde qu’il faut apprendre à regarder.
> Emission (54 min) à réécouter à :
<https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement/des-grandes-expeditions-a-lart-de-limmobilite-comment-observer-le-monde-0>
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En images
19- Plan B. Ecosia, Lilo… Les moteurs de recherche « écologiques » le sont-ils vraiment ?, Le Monde, 10/08/20, 13h22
Pierre Trouvé 

Plusieurs entreprises proposent de planter des arbres ou de financer des associations avec nos recherches sur Internet. Comment fonctionnent ces moteurs de recherche qui se disent « écologiques » et « solidaires » ? 
Face au géant Google, des moteurs de recherche émergent depuis plusieurs années, en proposant de surfer sur Internet de façon plus « écologique » ou « solidaire ». Parmi eux, Ecosia et Lilo proposent de planter des arbres ou de financer des associations. Comment ? En utilisant les revenus que rapportent les liens publicitaires. Comment ces moteurs de recherche fonctionnent-ils, et sont-ils aussi « écologiques » qu’annoncé ?
> Vidéo à voir à :
<https://www.lemonde.fr/videos/article/2020/08/10/ecosia-lilo-les-moteurs-de-recherche-ecologiques-le-sont-ils-vraiment_6048603_1669088.html>
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20- Insecticides : le renoncement de Barbara Pompili, France 2, journal de 20h, 17/08/20

Le gouvernement a décidé de d'autoriser à nouveau les fameux néonicotinoïdes, aussi appelés "insecticides tueurs d'abeilles". Officiellement, c'est provisoire et ça ne concerne que les cultures de betteraves. Mais c'est aussi une pilule difficile à avaler pour Barba Pompili, la nouvelle ministre de la transition écologique, obligée d'apprendre à rétropédaler.
En 2016, Barbara Pompili, alors secrétaire d'Etat à la biodiversité était catégorique. "Si on commence à dire : on interdit là où il y a des alternatives, mais on fait des dérogations et on les laisse courir dans le temps on sait très bien que c'est la porte ouverte au fait que certains néonicotinoïdes ne soient jamais interdits", avait-elle déclaré devant l'Assemblée nationale. 4 ans plus tard, la ministre opère un virage à 180 degrés et revient sur sa propre interdiction.
"Le gouvernement n'est pas écolo et n'agit pas"
Face à elle, une réalité économique : la filière betterave et ses 46 000 emplois, menacés par la prolifération des pucerons, affirment ne pas pouvoir se passer des néonicotinoïdes. L'opposition assure de son côté qu'en 4 ans, rien n'a été fait pour trouver une alternative. "Il n'y a pas eu de recherche, parce que tout simplement, le gouvernement n'est pas écolo et n'agit pas", fustige Julien Bayou, secrétaire national d'Europe-Ecologie Les Verts. D'autres dossiers brûlants attendent Barbara Pompili à la rentrée : la chasse à la glu ou celle de la tourterelle des bois par exemple. De quoi compliquer la tâche d'un gouvernement dont le mot d'ordre se voulait pourtant : "Tous écologistes".
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/insecticides-le-renoncement-de-barbara-pompili_4077733.html>
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Une publication
21- [Les livres du changement] BD : "Et nos lendemains seront radieux"… le grand soir écolo d’Hervé Bourhis, Novethic, 07/08/20
Béatrice Héraud

Peut-on sauver la planète le temps d’un orage ? C’est en tous cas le défi que se sont lancé deux conseillers politiques à la ville qui œuvrent en réalité depuis leur plus tendre enfance pour imposer au pays une politique écologique radicale. Avec un trait simple mais efficace, l’auteur de bande dessiné Hervé Bourhis signe un thriller politico-écolo d’une étonnante actualité qui interroge sur le processus du changement à mettre en œuvre face à l’urgence écologique. Un livre à plusieurs niveaux de lecture qui peut séduire de 7 à 77 ans ! 
Le pitch
Le changement écologique peut-il s’opérer en douceur ? Pour Sylvain et Camille, frères et sœurs mais aussi compagnons d’armes, pas question de "transition" : il faut imposer une politique verte, par la dictature s’il le faut. Ce sera cette nuit, une nuit d’orage ("métaphore de la nature qui gronde", selon l’auteur), par la prise d’otage de la Présidente de la République. Un coup qu’ils ont préparé depuis des années, sous couverture, au sein du réseau secret Abelha (abeille en occitan). 
En quelques pages, Hervé Bourhis livre un thriller politique. Le sujet n’est pas nouveau pour le dessinateur qui avait déjà imaginé il y a dix ans un road movie dans une France plongée dans une grave crise énergétique (La Main verte). Il revient cette fois avec une vision plus radicale, plus sombre, avec humour, suspens et pédagogie. La BD est aussi accessible pour les plus jeunes que pour les plus férus d’écologie radicale, les amateurs de polar ou les passionnés de politiques !  
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/les-livres-du-changement-et-nos-lendemains-seront-radieux-le-grand-soir-ecolo-d-herve-bourhis-148834.html>
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Une annonce
22- Séminaire. Publicité et Transition écologique, Académie des controverses et de la communication sensible (ACCS), le 19/11/20 à Paris (75011), de 17h à 19h

Fondation Charles Léopold Mayer
38 rue Saint-Sabin – 75011 PARIS
Retransmission en direct
> Renseignements et inscriptions <contact at academie-ccs.org>
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– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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