[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire (vendredi 21 août)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 21 Aou 08:05:09 CEST 2020


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1- Tribune. « Roue libre » (2/6). Philippe Gaboriau : « Le vélo a été tout au long de son histoire le levier de révolutions » <https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2020/08/10/philippe-gaboriau-le-velo-a-ete-tout-au-long-de-son-histoire-le-levier-de-revolutions_6048620_3451060.html>, Le Monde, 10/08/20, 05h31
2- Reportage. En Crète, un projet d’éoliennes géantes cristallise les mécontentements <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/11/en-crete-un-projet-d-eoliennes-geantes-cristallise-les-mecontentements_6048640_3244.html>, Le Monde, 10/08/20, 05h33
3- La pandémie va-t-elle avoir raison de l’industrie du charbon en Pologne ? <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/10/la-pandemie-va-t-elle-avoir-raison-de-l-industrie-du-charbon-en-pologne_6048588_3244.html>, Le Monde, 10/08/20, 11h27
4- Rénovation énergétique : la lutte contre les arnaques se renforce <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/08/11/renovation-energetique-la-lutte-contre-les-arnaques-se-renforce_6048639_3234.html>, Le Monde, 11/08/20, 05h33
5- Pertes abyssales pour les compagnies pétrolières <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/08/10/pertes-abyssales-pour-les-compagnies-petrolieres_6048622_3234.html>, Le Monde, maj le 11/08/20 à 07h54
6- Des fenêtres remplies d'eau pour économiser l'énergie <https://www.techno-science.net/actualite/fenetres-remplies-eau-economiser-energie-N19864.html>, Techno-science, 11/08/20, 09:00
7- Maurice : arrivée d'experts de l'Onu pour lutter contre la marée noire <https://www.rtbf.be/info/societe/detail_des-experts-de-l-onu-depeches-sur-l-ile-maurice-pour-lutter-contre-la-maree-noire?id=10559891>, AFP, 11/08/20, 22:00
8- La recharge sans fil multiplie par deux la consommation électrique <https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/smartphone-recharge-fil-multiplie-deux-consommation-electrique-82419/>, Futura-sciences, 11/08/20
9- Tribune. « Nos bâtiments sont obèses quand l’urgence climatique exige une architecture ascétique » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/08/12/nos-batiments-sont-obeses-quand-l-urgence-climatique-exige-une-architecture-ascetique_6048749_3232.html>, Le Monde, 12/08/20, 07h15 
10- La tension militaire monte entre la Turquie et la Grèce, autour de la recherche d’hydrocarbures en Méditerranée <https://www.novethic.fr/actualite/energie/energies-fossiles/isr-rse/la-tension-militaire-monte-entre-la-turquie-et-la-grece-autour-de-la-recherche-d-hydrocarbures-en-mediterranee-148891.html>, Novethic avec AFP, 12/08/20
11- À La Réunion, les climatiseurs d'un hôpital tourneront bientôt à l’eau de mer <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/a-la-reunion-des-climatiseurs-qui-tourneront-bientot-a-l-eau-de-mer-146892.html>, Novethic, 13/08/20
12- Avec la crise sanitaire, de plus en plus de paquebots sont promis à la démolition <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/08/16/avec-la-crise-sanitaire-de-plus-en-plus-de-paquebots-sont-promis-a-la-demolition_6049051_3234.html>, Le Monde, 16/08/20, 05h00
13- Le confinement, laboratoire d’une ruralité moins dépendante à la voiture <https://theconversation.com/le-confinement-laboratoire-dune-ruralite-moins-dependante-a-la-voiture-142306>, The Conversation, 16/10/20, 20:53
14- Feu vert pour des forages pétroliers dans une zone naturelle protégée en Alaska <https://information.tv5monde.com/info/feu-vert-pour-des-forages-petroliers-dans-une-zone-naturelle-protegee-en-alaska-371420>, AFP, 17/08/20, 20:00
15- Fret, nouvelles lignes, trains de nuit… les pistes de la relance ferroviaire <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/08/18/fret-nouvelles-lignes-trains-de-nuit-les-pistes-de-la-relance-ferroviaire_6049190_3234.html>, Le Monde, 18/08/20, 09h42
16- Entretien. « Avant de relancer le ferroviaire, commençons par le sauver » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/08/18/avant-de-relancer-le-ferroviaire-commencons-par-le-sauver_6049216_3234.html>, Le Monde, 18/08/20, 10h36
17- Le plus gros électricien allemand accentue son virage vert <https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/le-plus-gros-electricien-allemand-accentue-son-virage-vert-1233554>, Les Echos, 19/08/20, 17:23
18- Seine-et-Marne : bientôt une première «route verte» recyclée à la résine de pin <https://www.leparisien.fr/seine-et-marne-77/seine-et-marne-bientot-une-premiere-route-verte-recyclee-a-la-resine-de-pin-19-08-2020-8370273.php>, Le Parisien, 19 /08/20, 17h56
19- Ces scientifiques ont peut-être trouvé le moyen de transformer l’eau de mer en carburant <https://positivr.fr/transformer-eau-de-mer-en-carburant-bateau/>, Positivr, 19/08/20
En images
20- Installer une borne électrique en copropriété, c'est possible ! <https://www.actu-environnement.com/ae/news/borne-electrique-zeplug-35885.php4>, Actu-environnement, 19/08/20

Bien à vous,
Florence

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CONTRESENS DU JOUR : Alors que les 5 plus grandes compagnies pétrolières mondiales ressortent essorées de la double crise, sanitaire et pétrolière, que vient de traverser le secteur, le gouvernement de Donald Trump a approuvé un programme ouvrant la voie à des forages pétroliers et gaziers dans la plus grande zone naturelle protégée du pays, en Alaska, où vivent des ours polaires. (cf. item 5 & 14)
DOSSIER DU JOUR : Les pistes de la relance du transport ferroviaire. (cf. item 15 & 16)
PROJECTION DU JOUR : Si la rationalisation des flottes est engagée, la question des méthodes et des lieux de démantèlement de ces navires, pour certains truffés de composants toxiques, fait débat. (cf. item 12)
TECHNOLOGIES DU JOUR : Fenêtres remplies d’eau, climatiseurs fonctionnant à l’eau de mer, route recyclée à la résine de pin, eau de mer transformée carburant, la recherche mise sur la réduction des ressources et l’efficacité énergétique. (cf. item 6, 11, 18 & 19)
MUTATIONS DU JOUR : — Les contraintes économiques liées à la crise sanitaire poussent la Pologne, premier producteur de charbon de l’Union européenne, à revoir sa politique énergétique. (cf. item 3)
— Avec le confinement, la limitation des déplacements a contraint de nombreux habitants à vivre et à s’organiser différemment, car la mobilité constitue dans les territoires peu denses une ressource critique. (cf. item 13)
— RWE, le plus gros électricien allemand, se donne de nouvelles marges de manoeuvre pour conforter son rôle de poids lourd dans les énergies renouvelables. (cf. item 17)
INEFFICACITÉ DU JOUR : Le site spécialisé OneZero épingle les chargeurs sans fil des smartphones. Selon leurs tests, ils consommeraient près de 50 % de plus pour une charge complète par rapport au filaire, un total qui peut atteindre le double en prenant en compte la veille. (cf. item 7)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Tribune. « Roue libre » (2/6). Philippe Gaboriau : « Le vélo a été tout au long de son histoire le levier de révolutions », Le Monde, 10/08/20, 05h31
Par Philippe Gaboriau, sociologue* 

« Roue libre » (2/6). Né de la civilisation industrielle du XIXe siècle, instrument de liberté pour les milieux populaires au XXe, le vélo est aujourd’hui symbole de la transition écologique. Une histoire qui invite à repenser la notion de progrès, estime le sociologue.
Tribune. On l’oublie parfois aujourd’hui. Le vélo, symbole de la transition écologique des villes et d’un mode de déplacement durable, est un produit de la civilisation industrielle du XIXe siècle. Son nom même – du latin velox, velocis (« rapide, véloce ») -, puise aux racines de la vitesse, cette fille du monde occidental qui, depuis deux siècles, a bouleversé les habitudes millénaires acquises aux rythmes des pas de l’homme et du cheval.
Au carrefour d’univers sociaux très différents, l’histoire du vélo a connu trois âges bien délimités dans le temps, et qui correspondent chacun à des valeurs particulières. Liberté, autonomie, écologie : le vélo a impulsé tout au long de son histoire des révolutions profondes. Il a été, à chaque étape, un levier de changement. L’histoire des pratiques cyclistes offre donc un angle d’approche original pour comprendre les transformations du monde contemporain et leur accélération, tout en ouvrant des pistes d’avenir.
Utopie réaliste
Le vélo est né en 1817, sous le nom de vélocipède, inventé par le baron de Drais qui présente son nouvel objet en Allemagne, en France et en Angleterre. Cheval mécanique et progressiste, le vélo du XIXe siècle est d’abord un loisir de riche, au même titre que les pratiques équestres et les activités mécaniques – automobile, aéroplane –, encore embryonnaires. Il est associé au sentiment d’une puissante transformation organique qui modifie les capacités mêmes de l’humanité. « Le vélocipède, note Alfred Berruyer dans son Manuel du véloceman ou Notice, système, nomenclature, pratique, art et avenir des vélocipèdes de 1869, (Hachette, 2017), est une monture de transport, de structure bipède automatique, à pieds rotatifs, mue et dirigée par le véloceman qui est son cavalier. »
Après des débuts timides sous la Restauration, les années 1890 sont la Belle Epoque de la vélocipédie. La IIIe République voit le bourgeois devenir cycliste et touriste, et faire l’expérience d’une nouvelle liberté. Il peut, avec la bicyclette, explorer la France rurale et vagabonder à son aise, sans les contraintes horaires du chemin de fer. « Quelles délices que de s’en aller ainsi, d’un vol d’hirondelle qui rase le sol », écrit alors Emile Zola.
À vélo, la femme bourgeoise de la fin du siècle sort des limites qui lui sont imposées. Elle abandonne l’ombrelle, le corset et la jarretière pour la « culotte de zouave » et un maillot « moulant le buste », note le journaliste du Petit Journal, Pierre Giffard en 1899. « Au chic du cheval succède le chic à bicyclette. L’amazone à longue robe et à chapeau en tuyau de poêle est noyée dans les tourbillons de petites femmes en culotte bouffante, à casquettes de garçon et à vestes de pékin blanc, qui de blanc gantées s’enfuient en riant vers les espaces, à petits coups de pédales ».
> Lire aussi Le vélo, une révolution urbaine
La Belle Epoque est prise d’une folle espérance. Mieux que les autres, Maurice Leblanc, dans son livre de 1898, Voici des ailes, a su le dire : « Nous avons des ailes, Madeleine ! N’est-ce pas que vous avez comme moi cette vision affolante que l’homme a des ailes maintenant ? Qu’il les ouvre donc toutes grandes, et qu’il vole enfin puisqu’il lui est permis de ne plus ramper. Voici des ailes qui nous poussent, encore inhabiles et imparfaites, mais des ailes tout de même. C’est l’ébauche qui s’améliorera jusqu’au jour où nous planerons dans les airs comme de grands oiseaux tranquilles. »
Au cœur de la France, de 1891 à 1914, la bicyclette, l’automobile, l’avion, ces nouveaux sports mécaniques initiateurs d’industries et de pratiques nouvelles, sont associés dans un seul espace mental au même optimisme, à la même utopie réaliste. Un monde naît. « La vie de partout se précipite, se bouscule, animée d’un mouvement fou, d’un mouvement de charge de cavalerie, et disparaît cinématographiquement, comme les arbres, les haies, les murs, les silhouettes qui bordent la route », écrit Octave Mirbeau en 1907. Dans cette civilisation de la vitesse, « bouillonnement vertigineux du monde », les corps deviennent mécaniques, la machine prolonge le squelette.
Conquête populaire
Les débuts du XXe siècle ouvrent un nouveau chapitre de l’histoire du vélo. Les classes supérieures issues du monde industriel investissent d’autres valeurs. Elles se tournent vers l’automobile et l’avion, tandis que la bicyclette, par la logique du marché, se popularise. Objet industriel par excellence, elle devient accessible à ceux qui la produisent. Son prix baisse de façon spectaculaire par rapport aux salaires. Elle est le mode de transport de l’employé, de l’ouvrier, du paysan, un véhicule solide, inusable, et qui rend autonome. On peut désormais se déplacer gratuitement.
C’est un événement primordial que ce moment où les objets industriels, fruits du travail ouvrier, deviennent accessibles aux classes sociales qui les fabriquent, où le progrès capitaliste ouvre une brèche dans la rude condition de vie imposée aux prolétaires. Le vélo facilite la tâche mais contribue aussi à prendre ses distances par rapport à l’espace du travail. Ce n’est pas un hasard si, dans la mémoire collective, il est attaché aux premières vacances de 1936 et à la politique sociale du Front populaire, ainsi qu’à la Libération de 1945. Symbole d’espérance, il contribue à ouvrir un univers libéré du labeur imposé et participe à la conquête des loisirs par les milieux populaires. Il réconcilie deux mondes, jusque-là séparés, inaccessibles l’un à l’autre.
Objet ludique, le voilà qui inaugure aussi le temps des rêves sportifs, des exploits des champions du Tour de France, pilier des cultures populaires de notre civilisation occidentale contemporaine. A travers cette épopée vivante, le vélo vient à la rencontre du peuple. Créé en 1903, le Tour traverse la France des villes et des campagnes, celles des courses cyclistes locales, des terroirs et des congés payés. Carnaval moderne de l’ère industrielle et sportive, il est bientôt rattrapé par les dérives de la publicité et du profit, mais reste le lieu où s’exprime un imaginaire populaire collectif, sur les terribles routes des Alpes et des Pyrénées qui, selon le journaliste sportif et cinéaste des années 1920, Henri Decoin, « montent, semble-t-il, vers le ciel ».
Energie musculaire
En France, la fin des années 1950 marque un nouveau tournant. Avec ses pédales et son moteur humain, le vélo répond de moins en moins à la demande populaire. Il fatigue, il fait pauvre. Il se dote bientôt d’un moteur auxiliaire, devient Vélosolex, vélomoteur, motocyclette. Les milieux populaires, paysans et commerçants en tête, entrent dans l’ère de l’automobile pour tous. Est-ce la fin du vélo ? Les journaux de l’époque s’interrogent.
Le voilà qui revient aujourd’hui comme l’un des symboles du mouvement écologique contemporain. Depuis 1968, le progrès a cessé d’être une certitude sans partage, on commence à mettre en doute les capacités des sociétés industrielles à résoudre les problèmes dont elles sont porteuses. Les débuts du XXIe siècle sonnent la fin de l’illusion d’une croissance illimitée. Les inventions techniques de la révolution industrielle deviennent responsables de l’épuisement des ressources et de la pollution.
Parce qu’elle est à dimension humaine, non destructrice et mue par une énergie musculaire renouvelable, la bicyclette opère un retour, alors même que le monde d’où elle vient est voué à disparaître. Hier démodée, la pratique du vélo s’oppose désormais aux autres modes de transport modernes, automobile en tête, et rompt avec des valeurs attachées à la civilisation de la vitesse et des embouteillages.
> Lire aussi Le vélo est-il vraiment l’ennemi du métro ?
Cette fois le phénomène touche plutôt les classes supérieures qui s’équipent pour la deuxième fois dans l’histoire. Le vélo à l’ère écologique fait son grand retour dans les classes aisées où il redevient objet utilitaire du quotidien mais aussi de mode et d’amusement. Tout-terrain, il investit les espaces naturels, loin des pratiques de loisirs encombrées.
> Lire aussi Le vélo de fonction, un avantage prisé des salariés
En libre-service, il est aussi un moyen de se réapproprier les centres des grandes villes, où l’on voit les bicyclettes se faufiler dans la circulation chaotique depuis les années 2000.
Grande peur
Nous venons, confinés, de connaître notre première grande peur. Nous savons que des drames écologiques sont à venir. Nos modes de vie actuels – et tout particulièrement, ceux des plus riches – ne sont pas durables. La vitesse qui a fait basculer le monde dans la modernité voilà deux siècles, est en train de le précipiter vers l’abîme. Où allons-nous si vite, et pourquoi faudrait-il encore accélérer ?
Si la bicyclette fait partie des innovations techniques qui ont provoqué ou accompagné la révolution industrielle, elle questionne aujourd’hui la notion de progrès, incontournable pour appréhender les valeurs de notre monde social. A l’heure où ralentir semble plus que jamais nécessaire, la mécanique sans moteur du vélo montre qu’une innovation technique et durable est possible. Il nous ouvre les chemins politiques d’une possible et heureuse industrialisation douce. L’histoire du vélo pourra-t-elle nous aider à trouver une nouvelle sagesse ?
§* Chercheur en sciences sociales au CNRS jusqu’en 2018, membre du centre Norbert Elias et enseignant-chercheur à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), Philippe Gaboriau a travaillé notamment sur la sociologie historique des spectacles sportifs et des cultures de la France contemporaine. Il est l’auteur de « Le Tour de France et le vélo, histoire sociale d’une épopée contemporaine », (L’Harmattan, 1995) et de « Mireille, ouvrière de la chaussure », (Ateliers Henry Dougier, 2019).
<https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2020/08/10/philippe-gaboriau-le-velo-a-ete-tout-au-long-de-son-histoire-le-levier-de-revolutions_6048620_3451060.html>
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2- Reportage. En Crète, un projet d’éoliennes géantes cristallise les mécontentements, Le Monde, 10/08/20, 05h33
Martine Jacot (Sitanos, Crète)

Sur la partie est de l’île, vingt-six éoliennes de 140 mètres de haut pourraient être installées à proximité de hameaux déjà constellés de ces dispositifs et d’installations solaires. 
Dans l’est de la Crète, la colère gronde contre les nouveaux projets d’énergies renouvelables. « Notre municipalité a largement fait sa part », argumente Giorgios Zervakis, maire de Sitia. Pour étayer son propos, l’édile fait les comptes : « Grâce aux 180 éoliennes déjà installées, notre territoire [630 kilomètres carrés, 8 % de la superficie de l’île] fournit 52 % de l’énergie éolienne de toute la Crète. » Le solaire n’est pas en reste : cent dix-sept parcs photovoltaïques y sont disséminés. Avec une centrale thermodynamique d’une puissance de 50 mégawatts (MW), dont la construction a commencé en juin, à Atherinolakkos, grâce à des capitaux chinois, le maire considère que la région a suffisamment donné en matière d’énergie verte.
Mais, à Athènes, l’Autorité de la régulation de l’énergie a continué d’accorder, ces dernières années, de nombreuses licences sur le territoire de cette municipalité, quand bien même sa presque totalité bénéficie, depuis 2015, du label « géoparc » de l’Unesco pour ses remarquables caractéristiques géologiques. Quatre de ses sites sont en outre protégés par le réseau européen Natura 2000, au titre de leur faune et de leur flore exceptionnelles.
L’une de ces licences, attribuée à la société grecque Terna, cristallise le mécontentement depuis 2016. Le projet prévoit l’installation de vingt-six éoliennes géantes – les premières de la région –, hautes de 140 mètres, à proximité de hameaux montagnards déjà bien pourvus. Le cas de l’un d’entre eux est devenu emblématique.
A Sitanos, une dizaine de foyers vivaient en paix, entre leurs vignes, leurs basses-cours et leurs potagers. Jusqu’à ce jour de 2009, où un Crétois leur proposa de racheter, pour 600 euros l’hectare, certaines de leurs terres en friche, afin d’y élever, prétendait-il, des escargots – les petits-gris sont prisés dans le régime crétois. La crise économique grecque commençait, et plusieurs habitants ont accepté. « Un an plus tard, ces terres ont été revendues quatre fois plus cher à un investisseur du continent, détenteur d’une licence pour y installer des panneaux solaires », racontent Costas Giannakopoulous et sa femme, Maria. Aujourd’hui, Sitanos est cerné par trente-trois parcs photovoltaïques, dont certains comprennent d’imposants panneaux télécommandés pour suivre la trajectoire du soleil. Sans compter le groupe d’éoliennes tournant au-dessus du village et les huit géantes que le projet Terna ajoutera sur le plateau.
Sous-sol percé de grottes
C’est là que se sont réunies environ deux cents personnes, lors de la dernière manifestation du 5 juillet. « Ce plateau karstique fait fonction d’éponge pour les eaux de pluie d’hiver. Celles-ci se dispersent dans un réseau souterrain pour ressortir plus bas », explique le président de la commune de Zakros, Costas Kekeridis. Sans sa source, ce village de 650 habitants et les quelque 250 000 oliviers qui les font vivre seraient gravement menacés. M. Kekeridis, comme ses collègues d’autres villages côtiers, craignent que les travaux de dynamitage pour l’érection des mégaéoliennes et la construction de 26 kilomètres de route, afin de les acheminer, ne perturbent un sous-sol percé de grottes, sur une île où les séismes ne sont pas rares. Et ne menacent toutes les sources.
« Ces montagnes sont nos monuments naturels, c’est notre culture, notre régime alimentaire, notre histoire – elles furent le refuge de nos résistants à toutes les occupations de l’île, dit Maria Rodanaki, préparatrice à la pharmacie de Zakros. Comment trouver les mots pour expliquer à l’extérieur que l’énergie verte est devenue notre cauchemar, alors que de nouveaux projets sont lancés sans limite aucune ? »
Les élus locaux ont tour à tour appelé la population de leurs communes à voter en 2016 : le non l’a emporté presque à l’unanimité. Le conseil municipal de Sitia s’est prononcé dans le même sens fin 2016, tout comme la commission chargée de l’environnement et de l’aménagement du territoire de la Crète, en 2018.
Au cours de ces réunions publiques, les bergers n’ont pas été les derniers à protester. « A chaque fois qu’un parc éolien ou photovoltaïque est construit, il est clôturé. Si le projet Terna est lancé, je ne pourrai plus passer avec mes six cents bêtes, l’été, vers Sitanos. Ce projet signe la mort de la vingtaine de bergers de la zone », tranche Panayotis Paterakis. A 66 ans, il estime n’avoir pas d’autre choix que de continuer à travailler, plutôt que de compter chaque mois sur une retraite de 500 euros pour son foyer. Les apiculteurs, eux, craignent que les éoliennes géantes ne déboussolent leurs abeilles par les dépressions qu’elles créent. « Trouver d’autres lieux à louer dans la montagne pour y placer mes ruches va devenir un casse-tête », dit Giorgos Stavrakakis.
Et, bien sûr, les défenseurs de l’avifaune redoutent l’impact de toutes les pales, alors que l’île a réussi péniblement à préserver des rapaces disparus de la Grèce continentale, comme le gypaète barbu ou le vautour fauve. « L’est de la Crète est aussi une zone de migration de la cigogne et de l’aigle impérial, de l’aigle pomarin ou des steppes, qui y passent ou y hibernent », observe le Belge Bertrand Baijot, chargé, depuis dix ans, de la surveillance de la zone pour le compte de la Société ornithologique hellénique. « Les techniciens des compagnies électriques sont censés répertorier la mortalité de l’avifaune aux pieds des éoliennes. Ici, on leur demande plutôt de faire disparaître les cadavres », déplore-t-il.
Exode rural
Gelé de facto sous le gouvernement Tsipras (gauche), le projet Terna a reçu l’aval de son successeur (conservateur), fin 2019, alors qu’était lancée, grâce à des capitaux chinois, la construction de deux câbles sous-marins destinés à relier pour la première fois la Crète – jusqu’à présent autonome en matière énergétique – au réseau électrique continental.
En décembre, deux recours ont été déposés contre Terna devant le Conseil d’Etat, l’un par la municipalité de Sitia et l’autre au nom d’un collectif de 210 citoyens. La même instance doit aussi statuer sur le projet de centrale solaire thermodynamique (de 50 MW) du hameau de Chonos, à 5 kilomètres de Sitanos : les écologistes craignent que ce type d’installation utilise une huile classée Seveso. Ce qui n’a pas empêché le Conseil d’Etat de rejeter l’an passé le recours présenté contre celle en projet du lieu-dit Fournia (70 MW), sur le territoire de la commune côtière crétoise de Palekastro.
Parmi les élus ou ex-élus favorables à ces projets, Giorgos Kafesakis, ancien maire de ce bourg de 1 500 habitants, est le seul à avoir accepté de nous répondre : « Déjà victimes de l’exode rural, les hameaux de montagne n’ont pas d’avenir économique. Les communes voient leurs maigres budgets diminuer, tandis que l’économie locale déjà précaire pâtit de l’impact du Covid-19 sur le tourisme. Alors, pourquoi refuser les retombées financières des projets d’énergie verte ? »
> Lire aussi  Coronavirus : en Grèce, la réouverture des plages aménagées, un test avant la saison touristique
Athina Tzikalaki, qui possède un terrain à Chonos, est l’une des rares à approuver. « Sûr » qu’elle vendra son terrain, comme d’autres l’ont déjà fait à Fournia. Sa location aux bergers ne lui rapporte que 60 kilos de fromage par an. Son mari a des problèmes cardiaques, ils peinent à aider leurs deux jeunes filles employées en ville, et elle est fatiguée de travailler comme cuisinière. La compagnie électrique lui avait promis 920 000 euros pour ses 186 hectares, avant le recours. Son grand espoir est qu’elle tienne parole.
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<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/11/en-crete-un-projet-d-eoliennes-geantes-cristallise-les-mecontentements_6048640_3244.html>
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3- La pandémie va-t-elle avoir raison de l’industrie du charbon en Pologne ?, Le Monde, 10/08/20, 11h27
Romain Su (Varsovie, correspondance)

Les contraintes économiques liées à la crise sanitaire poussent le premier producteur de charbon de l’Union européenne à revoir sa politique énergétique. 
La pandémie de Covid-19 peut-elle réussir là où l’Union européenne a jusqu’à maintenant échoué : convaincre la Pologne de renoncer à l’exploitation du charbon ? Si Varsovie s’obstine à demeurer la seule des vingt-sept capitales à ne pas endosser l’objectif de neutralité climatique à l’horizon 2050, elle semble avoir de plus en plus de mal à résister aux contraintes économiques qui étouffent son industrie charbonnière.
« Oui, nous disions que le charbon était notre atout et le garant de notre sécurité énergétique. Nous disions que la politique de sortie du charbon était une erreur. Aujourd’hui, en raison de ce qui se passe autour de nous, nous devons réviser ces affirmations, a reconnu le ministre des actifs de l’Etat, Jacek Sasin, dans un entretien publié le 3 août par le quotidien Dziennik Gazeta Prawna. Nous ne pouvons pas fermer les yeux, d’autant que, sur cette question, nous sommes isolés dans l’UE. »
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Par sa tutelle sur les entreprises publiques, y compris les plus grands énergéticiens et charbonnages du pays, Jacek Sasin exerce sur la politique énergétique et climatique polonaise un pouvoir plus important que le ministère officiellement en charge du climat. Il lui revient ainsi de persuader les puissants syndicats du secteur d’accepter la fermeture de mines, moins pour sauver la planète que pour sauver le groupe PGG, premier producteur de charbon de l’Union européenne.
Au cours des derniers mois, l’entreprise aurait probablement déjà dû plus d’une fois se déclarer en faillite sans les multiples perfusions accordées par son propriétaire étatique – report d’échéances fiscales et sociales, achats de combustible au motif de créer une « réserve stratégique » et, bientôt, aide de 400 millions d’euros au titre des mesures exceptionnelles de lutte contre les conséquences économiques de la crise sanitaire.
Mineurs contaminés
Bien que la Pologne ait été jusqu’à présent relativement épargnée par le Covid-19 avec, début août, un bilan d’environ 47 000 cas d’infection confirmés et 1 700 décès, ses charbonnages ont payé un double tribut à la pandémie. En raison de l’inévitable promiscuité du travail en milieu souterrain, plusieurs milliers de mineurs ont été contaminés, obligeant en juin les autorités à interrompre pendant près d’un mois l’activité de douze mines. Après l’augmentation du nombre de tests qui a permis la reprise de la production, la région de Silésie, où est concentrée l’immense majorité des charbonnages polonais, reste celle où le SARS-CoV-2 est le plus présent.
Dans le même temps, la fermeture temporaire de la moitié des mines du pays n’a pas suffi à enrayer la surproduction de charbon. De l’aveu de Jacek Sasin, le niveau des stocks atteint aujourd’hui 15 millions de tonnes, soit l’équivalent d’un quart de la production annuelle, et les sites d’entreposage sont saturés. A un hiver doux s’est ajoutée une chute de 10 % de la consommation d’énergie électrique résultant du confinement et du ralentissement économique. Or, en 2019, 75 % de la production polonaise d’électricité était assurée par des centrales à charbon appartenant pour l’essentiel aux grands énergéticiens publics.
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En plus de crouler sous des montagnes de minerai et de subir la baisse générale de la demande d’électricité, ces mastodontes doivent affronter la concurrence des énergies renouvelables générées en Pologne par des acteurs privés ou importées de pays voisins comme l’Allemagne et la Suède. Selon PSE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, les centrales à charbon n’ont satisfait au premier semestre que 65 % de la consommation, le reste étant principalement couvert par les éoliennes (9,7 %), les centrales à gaz (8 %) et les importations (8 %).
« Faire faillite dans un an ou deux »
Cette part toujours dominante du charbon contribue à faire de l’électricité polonaise « la plus chère d’Europe derrière la Grèce », souligne un récent rapport d’Ember, centre d’analyse spécialisé dans la transition énergétique. Pour ne pas dépendre d’une électricité « noire » et donc renchérie par le coût des permis d’émission de CO2, la nouvelle usine Mercedes-Benz de Jawor, dans le sud-ouest du pays, s’approvisionne par exemple auprès d’une ferme éolienne voisine et gérée par VSB, l’un des champions européens de l’énergie « verte ».
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Les énergéticiens publics polonais, qui doivent aussi rendre des comptes à des petits actionnaires privés, demandent de plus en plus ouvertement à leur ministre de tutelle de pouvoir se désengager du charbon. En mai, ils ont obtenu que le chantier d’Ostroleka C, présenté en 2017 par le gouvernement comme « le dernier projet de centrale à charbon en Pologne », soit converti en centrale à gaz.
La prochaine étape doit conduire à regrouper au sein d’une « agence nationale de la sécurité énergétique » toutes les mines et centrales à charbon. Les énergéticiens pourraient alors se concentrer sur le segment plus porteur des renouvelables et retrouver un meilleur accès aux fonds européens et aux marchés financiers. « Si nous ne faisons rien, nous pouvons faire faillite dans un an ou deux », met en garde Wojciech Dabrowski, le patron du numéro 1 de la production d’électricité en Pologne, PGE.
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De son côté, en isolant l’exploitation du charbon des pressions du marché, le gouvernement se donnerait plus de latitude pour négocier un calendrier de fermeture acceptable par les syndicats, en particulier la centrale Solidarnosc, qui lui apporte un soutien électoral explicite. La tâche ne sera pas aisée, car de l’avis de Dominik Kolorz, chef de la puissante section de Silésie, les difficultés financières des mines seraient avant tout dues aux importations de charbon et à la « religion climatique » de l’UE. « Pour que PGG et les charbonnages survivent, on ne peut pas ignorer les lois de l’économie, elles sont intraitables », rétorque le ministre Jacek Sasin. Les mines représentent encore 80 000 emplois directs en Pologne.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/10/la-pandemie-va-t-elle-avoir-raison-de-l-industrie-du-charbon-en-pologne_6048588_3244.html>
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4- Rénovation énergétique : la lutte contre les arnaques se renforce, Le Monde, 11/08/20, 05h33
Isabelle Rey-Lefebvre 

La chasse aux fraudeurs s’organise. A partir du 1er septembre, la prospection téléphonique commerciale sera interdite. 
La rénovation énergétique des logements est annoncée comme l’un des points forts du futur plan de relance censé être dévoilé fin août par le gouvernement, qui doit faire la part belle aux investissements écologiques pour relancer la croissance. Beaucoup d’argent sera distribué. Et, probablement, beaucoup d’aigrefins seront aussi au rendez-vous.
Les « éco-délinquants » sont en effet légion et les pouvoirs publics le savent, avec la volonté de renforcer la lutte contre cette niche qui n’a cessé de grossir. Ainsi, le 1er janvier 2020, à peine le dispositif MaPrimeRénov’ remplaçait-il le Crédit d’impôt transition énergétique, qu’il suscitait déjà « un début de dérive inflationniste » et des « pratiques commerciales agressives et frauduleuses », selon un communiqué de presse publié le 13 juillet par l’Agence nationale de l’habitat, qui distribue les fonds. Des contrôles ont été instaurés et le montant des subventions de certains travaux a diminué.
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Plus que MaPrimeRénov’ (800 millions d’euros à distribuer en 2020), ce sont surtout les Certificats d’économie d’énergie (CEE), créés en 2005, et leurs 4 milliards d’euros de budget par an qui concentrent les fraudes, attirant jusqu’à la criminalité internationale.
Le CEE est un dispositif complexe. Il s’agit d’un système qui impose aux producteurs et fournisseurs d’énergie (EDF, Engie, Total, Butagaz…), mais aussi aux distributeurs (Leclerc, Auchan, Carrefour…), de financer des travaux d’économie d’énergie dans tous les types d’immeubles, au premier rang desquels les logements des particuliers. Les premiers sont appelés les « obligés », les autres sont les « bénéficiaires ».
Chaque obligé a un objectif de CEE à atteindre, par période de trois ans, sous peine de sanctions pécuniaires. La plupart d’entre eux passent par des intermédiaires, les « délégataires », qui démarchent les particuliers et réalisent, ou font réaliser les travaux.
En 2016 a été créé le CEE Précarité énergétique, pour les ménages modestes, qui a permis de lancer des offres dites « à 1 euro » prenant totalement en charge l’isolation de combles, de planchers ou l’installation d’une pompe à chaleur. L’aubaine était immanquable pour les escrocs, qui ont très vite su monter des dossiers frauduleux par centaines afin de toucher les fonds sans engager de travaux.
100 millions d’euros de fraude présumée
L’Union fédérale des consommateurs s’est inquiétée, dès 2010, des failles du système. « Même si des chiffres précis manquent, les fraudes sont phénoménales,constate Elisabeth Chesnais, journaliste qui suit ce dossier pour la revue UFC-Que choisir. Démarchage agressif, factures gonflées, travaux bâclés… Je ne comprends pas que les pouvoirs publics ne mettent pas de contrôles en place, sur les chantiers, avant paiement. Cela ne coûterait que 200 à 300 euros par contrôle. » La revue publie, sur son site, la liste des entreprises à éviter, celles qui occasionnent le plus de litiges.
L’agence Tracfin, qui dépend du ministère des finances et lutte contre les circuits financiers clandestins, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, a, dans son rapport de 2016, alerté sur « l’accroissement des dossiers liés aux fraudes aux certificats d’énergie, avec 14 transmissions au parquet pour des enjeux cumulés supérieurs à 80 millions d’euros dont 12 liés à la criminalité organisée ». En 2019, elle avait atteint le nombre de 90 enquêtes dont 30 affaires transmises à la justice, pour un montant de fraude présumée de 100 millions d’euros.
Tracfin cite l’exemple d’une société de téléphonie mobile reconvertie en délégataire de CEE qui, avec la complicité d’une entreprise de bâtiment fournissant de fausses attestations de travaux, a touché 7 millions d’euros, dont 1 million reversé à l’artisan complice. Un autre cas cité concerne un délégataire qui s’est fait verser 10 millions d’euros de CEE, dont 7 millions d’euros promptement transférés à une société d’Europe de l’Est : il prétendait avoir fait travailler 180 artisans sur 9 800 chantiers, auprès de 6 800 particuliers. Mais lesdites entreprises ont démenti avoir réalisé les travaux et touché la prime.
> Lire aussi la tribune : Fraudes à la rénovation énergétique : « Il faut créer une autorité capable de délivrer et retirer un agrément »
« Les délégataires apparaissent comme les acteurs les plus sensibles du dispositif, d’autant que le coût d’entrée sur ce marché des CEE est faible », établit Tracfin, qui regrette également que « la nécessité de contrôle n’a[it] pas été suffisamment prise en compte », avant d’asséner que « le dispositif de CEE s’apparente à un mécanisme par lequel les grands groupes de l’énergie français sont amenés à financer des réseaux criminels transnationaux ».
Amendes
Le Pôle national des CEE (PNCEE), qui pilote le dispositif, se retrouve en première ligne. Il a entrepris de faire le ménage parmi les délégataires, dont le nombre est ainsi passé, depuis 2018, de 90 à 32. Il a renforcé les contrôles et les sanctions, signées par le ministre de la transition écologique et solidaire et systématiquement publiées, depuis novembre 2017, au Journal officiel.
Environ 70 décisions ont ainsi été prises, qui vont de l’annulation des CEE litigieux à l’interdiction temporaire ou définitive d’en obtenir et d’éventuelles amendes. Le délégataire Unergia, par exemple, a, le 15 juin 2018, subi les trois peines dont une amende de près de 11,3 millions d’euros : Unergia agissait pour le compte de Total Réunion, qui s’estime victime dans cette affaire. Autre condamnation, le 4 juillet 2019, les CEE de la société Eni Gas & Power France ont été invalidés et celle-ci a dû payer 193 667 euros.
« A chaque nouvelle loi, le PNCEE dispose d’outils supplémentaires pour améliorer la régulation, explique Arnaud Gossement, avocat spécialiste du droit de l’environnement. La loi du 8 novembre 2019 relative à l’énergie et au climat, par exemple, exige des “obligés” qu’ils fassent contrôler, par un organisme accrédité et à leurs frais, au moins 10 % des chantiers qu’ils financent. » Le PNCEE a aussi, désormais, accès aux fichiers de l’Urssaf, du fisc, des douanes, et peut donc croiser les données et infliger des amendes allant jusqu’à 4 % du chiffre d’affaires, 6 % en cas de récidive. « C’est vrai que nous sommes de plus en plus contrôlés, de toutes parts, et c’est très bien », applaudit Nicolas Moulin, de Vos Travaux Eco.
Démarchages par téléphone
Pour le consommateur, tout commence souvent par un coup de fil d’une société de rénovation qui tente d’obtenir le maximum d’informations sur les revenus du ménage, l’état de son logement, s’il en est locataire ou propriétaire…
Futura Internationale, par exemple, avait élevé ces démarchages au niveau industriel, ayant recours à 36 centres téléphoniques basés au Maroc, en Tunisie et en Côte d’Ivoire. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a, le 21 novembre 2019, sanctionné la société – basée à Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne) et dont le chiffre d’affaires, en 2017, dépassait 27 millions d’euros – d’une amende de 500 000 euros pour collecte de données personnelles non pertinentes et autres manquements. Les démarcheurs n’hésitaient pas, en outre, à inscrire des commentaires injurieux à l’encontre des personnes démarchées. L’entreprise a, depuis, rapatrié ses centres d’appel et rectifié ses pratiques.
Autre exemple, en Gironde, où la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a, le 3 juillet, infligé à Enerdiscount (dont le nom commercial est Enerconfort), société spécialisée dans la pose de panneaux photovoltaïques, une amende de 14 400 euros sanctionnant un défaut d’information dans le cadre de démarchages par téléphone et à domicile.
> Lire aussi  Energie : « Il faut interdire les démarchages à domicile »
Les dérapages sont si nombreux que le législateur vient d’interdire, le 25 juillet, toute prospection commerciale téléphonique pour des travaux de rénovation énergétique : l’interdiction prendra effet au 1er septembre, après publication d’un décret d’application. Les contrevenants s’exposent à une amende administrative pouvant aller jusqu’à 75 000 euros pour une personne physique, 375 000 euros pour une personne morale.
Les artisans mandatés par les délégataires sont également surveillés de près. Les primes ne sont accordées que si les travaux sont réalisés par des entrepreneurs qualifiés « Reconnu garant de l’environnement » (RGE). Ce label est décliné dans une douzaine de spécialités et accordé pour quatre ans par des organismes certificateurs, et sans lui, impossible de mener cette activité.
L’organisme de labellisation Qualibat a, à lui seul, certifié 50 000 des 60 000 entreprises RGE : « Nous avons été surpris par l’ampleur des fraudes, souvent le fait d’acteurs extérieurs au monde du bâtiment, reconnaît Alain Maugard, son président. Eliminer les fraudeurs est donc, pour nous, une priorité. Nous avons retiré le label à une cinquantaine d’entreprises et sommes en contentieux lourd avec une quinzaine d’autres, qui contestent notre décision. »
Selon Qualibat, 90 % des travaux réalisés sont cependant de très bonne qualité. « Nous multiplions les contrôles, en particulier sur les chantiers, et sommes très attentifs à toutes les remontées de terrain. Mais les consommateurs, notamment ceux qui n’ont payé qu’un euro, se plaignent peu », pointe M. Maugard. « Les offres à un euro déresponsabilisent, à mon avis, les consommateurs, qui ne sont pas incités à mettre les entreprises en concurrence ni à être vigilants sur leur chantier », conclut Nicolas Moulin.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/08/11/renovation-energetique-la-lutte-contre-les-arnaques-se-renforce_6048639_3234.html>
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5- Pertes abyssales pour les compagnies pétrolières, Le Monde, maj le 11/08/20 à 07h54
Nabil Wakim

Les « majors » européennes tentent de limiter leurs investissements dans l’or noir et de lisser leur image, alors que leurs concurrentes américaines y croient toujours. 
Cinquante-trois milliards de dollars de pertes nettes (soit 45 milliards d’euros) pour le seul deuxième trimestre 2020 : les cinq plus grandes compagnies pétrolières mondiales ressortent essorées de la double crise, sanitaire et pétrolière, que vient de traverser le secteur. Les « majors » (la britannique BP, les américaines Chevron et ExxonMobil, l’anglo-néerlandaise Shell et la française Total) ont publié, fin juillet, des résultats catastrophiques. Cette chute libre était en grande partie attendue, compte tenu de la chute brutale des cours de l’or noir pendant la crise du Covid-19.
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Les mesures de confinement ont fortement réduit les déplacements et l’activité économique, et, partant, la consommation de carburant. A cela s’est ajoutée, début mars, une guerre des prix entre deux grandes puissances pétrolières, la Russie et l’Arabie saoudite, qui ont soudainement augmenté leur production. Fin avril, les cours du baril se sont effondrés, à moins de 16 dollars pour le brent, la référence au niveau mondial. Avec un impact encore plus fort sur le marché américain, qui a connu, à la même période, un épisode de prix négatifs, certains acteurs étant prêts à payer pour se débarrasser de leurs barils. Depuis le mois de juin, les cours sont remontés autour de 40 dollars, mais demeurent très fragiles.
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Pour faire face à cette crise, les « majors » ont annoncé des coupes sévères dans leurs investissements pour l’avenir, des plans de licenciements (10 000 départs pour BP) et la vente de certains actifs jugés non stratégiques. L’équation actuelle est particulièrement complexe pour les compagnies : en réduisant leurs investissements d’exploration, elles se privent de revenus futurs et se condamnent à moyen terme à décliner. En 2020, les approbations de nouveaux projets pétroliers et gaziers devraient chuter de plus de 75 % par rapport à 2019, d’après le cabinet Rystad.
Dans le même temps, elles doivent continuer à attirer des investisseurs, qui doutent de plus en plus de la capacité des géants du secteur à leur assurer des dividendes. Elles sont donc tenues de privilégier leurs actionnaires pour rester attractives, mais sont obligées de réduire les coûts par ailleurs. Afin de maintenir ces versements de dividendes, ExxonMobil a ainsi renoncé à son plan d’investissement et envisage de licencier 10 % de ses employés.
Les entreprises de la filière ont également revu à la baisse leur anticipation du prix du pétrole pour les années à venir, et, conséquence logique, déprécié massivement la valeur de certains de leurs actifs. BP en a révisé pour une valeur de 13 à 17 milliards de dollars, Total, pour 8 milliards. « Ces actifs seront soit moins rentables lorsqu’ils arriveront sur le marché soit ne seront pas du tout produits », explique David Elmes, professeur à la Warwick Business School, au Royaume-Uni. « Les énormes dépréciations font partie d’une tendance de fond : la rapidité avec laquelle les énergies renouvelables deviennent compétitives met en danger les énergéticiens traditionnels », souligne Arthur van Benthem, professeur associé à la Wharton School de l’université de Pennsylvanie.
Virage vers les énergies renouvelables
En Europe, les majors cherchent d’ailleurs à limiter leur exposition au marché pétrolier, jugé trop incertain et volatil. Souvent critiquées de longue date pour leur contribution active au changement climatique, elles voient le marché de l’énergie évoluer vers le renouvelable, une tendance que la crise sanitaire liée au Covid-19 pourrait bien accélérer.
La diminution des coûts de ces nouvelles énergies, le transfert à venir d’une partie des voitures individuelles vers l’électricité et les législations qui se durcissent contre les énergies fossiles en Europe préoccupent les patrons des majors du Vieux Continent, lesquelles cherchent à se repositionner. Shell espère devenir « le numéro un mondial de l’électricité », et Total privilégie désormais le pétrole peu cher, tout en investissant fortement dans le gaz, un hydrocarbure moins émetteur de dioxyde de carbone que l’or noir.
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BP, de son côté, s’autoadministre la cure de transformation la plus spectaculaire : en l’espace de deux mois, elle a accentué son virage vers les énergies renouvelables, en s’engageant à multiplier ses capacités installées par vingt d’ici à 2030. Le groupe de Bernard Looney a promis une baisse de 40 % de sa production de pétrole sur la même période et des investissements de 5 milliards de dollars par an dans des technologies décarbonées – à comparer toutefois aux 15 milliards engagés chaque année dans les énergies fossiles. « C’est un début nécessaire et encourageant », se félicite Mel Evans, la porte-parole de Greenpeace UK.
Toutefois, rien ne dit que la stratégie des compagnies européennes rencontrera un quelconque succès, ni sur le plan financier ni sur le plan climatique. Outre-Atlantique, leurs concurrentes américaines adoptent une posture radicalement inverse. ExxonMobil et Chevron, en dépit de leurs lourdes pertes, profitent de la déconfiture d’acteurs locaux plus petits pour les racheter à bas prix. Le 20 juillet, Chevron s’est ainsi offert son « petit » concurrent Noble Energy pour cinq milliards de dollars. L’une des raisons apparaît évidente : l’exploitation de pétrole de schiste sur le sol américain a explosé ces dernières années, amenant les deux géants à investir de plus en plus aux Etats-Unis dans le secteur.
> Lire aussi  Patrick Pouyanné, PDG de Total : « La question de la pérennité des compagnies pétrolières est posée »
« Si vous pensez que le pétrole et le gaz vont jouer un rôle plus important dans le futur (…), vous êtes du côté des majors américaines. Si vous pensez que le changement climatique est un élément majeur et que les énergéticiens doivent changer avec le temps, alors vous êtes du côté des compagnies européennes », résume l’analyste pétrolier Martijn Rats, de Morgan Stanley. Le PDG de Total, Patrick Pouyanné, l’exprimait autrement en juin : « La question de la pérennité des compagnies pétrolières est posée », expliquait-il dans un entretien au Monde. Une interrogation plus que jamais d’actualité.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/08/10/pertes-abyssales-pour-les-compagnies-petrolieres_6048622_3234.html>
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6- Des fenêtres remplies d'eau pour économiser l'énergie, Techno-science, 11/08/20, 09:00
Adrien 

Des chercheurs allemands proposent une nouvelle technologie pour améliorer les économies d'énergie dans les résidences et les bureaux: des fenêtres remplies d'eau.
En général, les fenêtres à triple vitrage contiennent un espace rempli d'argon, un gaz rare, qui permet de limiter les transferts de chaleur. Or, dans une étude publiée dans la revue Energy and Buildings, des scientifiques ont tenté de remplacer ce gaz par de l'eau.
Grâce à un circuit fermé, l'eau est pompée entre deux épaisseurs de vitre. Elle est alors chauffée par le soleil et lorsqu'elle quitte la fenêtre, elle peut être utilisée comme source d'eau chaude ou comme chauffage. Selon les chercheurs, le mouvement de l'eau pendant le processus serait assez lent pour que les fenêtres conservent leur transparence.
L'étude indique que les bâtiments avec de telles fenêtres utilisent de 54 à 72 % moins d'énergie que ceux avec des fenêtres à double vitrage et 34 à 61 % moins que ceux avec un triple vitrage. Le fait que ces nouvelles fenêtres ne font pas que capturer la chaleur, mais permettent aussi de l'utiliser, expliquerait cette économie d'énergie.
<https://www.techno-science.net/actualite/fenetres-remplies-eau-economiser-energie-N19864.html>
Sur le même sujet :
> Water-filled windows could keep your home cool and save energy <https://www.newscientist.com/article/2247368-water-filled-windows-could-keep-your-home-cool-and-save-energy/>, Newscientist, 2 July 2020
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7- Maurice : arrivée d'experts de l'Onu pour lutter contre la marée noire, AFP, 11/08/20, 22:00

Une équipe d'experts de l'Onu est arrivée mardi sur l'île Maurice pour participer aux efforts pour empêcher la fuite d'hydrocarbures d'endommager encore plus son environnement, de nouvelles fissures étant apparues dans la coque du bateau échoué.
Des équipes d'intervention étaient engagées dans une course contre-la-montre pour pomper les hydrocarbures qui se sont échappées du vraquier MV Wakashio. Le bateau, appartenant un armateur japonais, et qui transportait 3.800 tonnes de fioul et 200 tonnes de diesel, a heurté le 25 juillet un récif à Pointe d'Esny.
L'équipe composée d'experts de différentes agences des Nations unies apportera son "soutien aux efforts pour atténuer l'impact de la fuite de pétrole sur les ressources naturelles et la population", a indiqué un communiqué du bureau de l'Onu à Maurice.
Les autorités ont prévenu que le bateau pourrait se scinder en deux à tout moment, des fissures dans la coque s'élargissant de jour en jour.
Le Japon a dépêché lundi une équipe de six membres, dont des gardes-côtes, pour aider les autorités mauriciennes. 
Selon la Mitsui OSK Lines, la société japonaise qui exploite le navire, 1.180 tonnes de fioul se sont déjà déversées dans les eaux d'un bleu surnaturel qui font la réputation de l'île Maurice. Il reste encore quelque 1.800 tonnes de fioul à bord du navire, a ajouté Mitsui OSK Lines.
"Nous confirmons que la fissure dans la coque du bateau s'est élargie. Depuis que le navire est incapable de naviguer d'une manière autonome, il est amarré à un remorqueur, ainsi il ne dérivera pas même s'il se brise", a indiqué un communiqué de la société.
Des sources proches de l'enquête, s'exprimant sous couvert de l'anonymat, ont indiqué à l'AFP que le MV Wakashio faisait route de la Chine au Brésil. Le capitaine, de nationalité indienne, et des membres de l'équipage étaient interrogés mardi par la police. Les autorités cherchent à déterminer pourquoi le bateau naviguait si près des côtes mauriciennes.
"Tout dépendra de ce que les experts sud-africains arrivent à prélever de la boîte noire du Wakashui ..." a-t-on expliqué de sources proches des enquêteurs.
Maurice et ses 1,3 million d'habitants dépendent de la mer pour leur alimentation et le tourisme, crucial pour l'économie. L'île Maurice possède parmi les plus beaux récifs coralliens du monde et constitue un sanctuaire pour une faune rare et endémique, ainsi qu'une destination prisée pour son environnement préservé.
La France a envoyé plus de 20 tonnes de matériel, dont 1.300 mètres de barrages flottants, du matériel de pompage et des protections, ainsi qu'une dizaine d'experts par avion et bateau depuis la Réunion, île française de l'Océan indien.
<https://www.rtbf.be/info/societe/detail_des-experts-de-l-onu-depeches-sur-l-ile-maurice-pour-lutter-contre-la-maree-noire?id=10559891>
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8- La recharge sans fil multiplie par deux la consommation électrique, Futura-sciences, 11/08/20
Edward Back, Journaliste hi-tech

Un article publié sur le site spécialisé OneZero épingle les chargeurs sans fil des smartphones. Selon leurs tests, ils consommeraient près de 50 % de plus pour une charge complète par rapport au filaire, un total qui peut atteindre le double en prenant en compte la veille.
Autrefois réservée aux smartphones haut de gamme, la recharge sans fil équipe de plus en plus de smartphones. Toutefois, cette technologie est moins efficace qu'avec un simple câble USB, à cause d'une déperdition énergétique importante. Selon un article de OneZero en collaboration avec iFixit, passer au sans-fil augmenterait la consommation électrique de 47 % en moyenne.
Pour arriver à ce chiffre, les auteurs ont d'abord chargé un Google Pixel 4 de 0 à 100 % avec le transformateur d'origine, qui a nécessité un total de 14,26 wattheures. Ils ont ensuite testé une charge complète avec différents modèles sans fil, qui ont utilisé en moyenne 21,01 wattheures, soit une augmentation de 47 %. Pour une utilisation au quotidien, ce total pourrait être encore plus élevé. Lorsque le smartphone est mal placé sur la base, les bobines du système à induction ne sont pas correctement alignées, ce qui augmente encore plus la consommation électrique. Ainsi, l'un des tests a nécessité 25,62 wattheures, soit 80 % de plus qu'en filaire.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/smartphone-recharge-fil-multiplie-deux-consommation-electrique-82419/>
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9- Tribune. « Nos bâtiments sont obèses quand l’urgence climatique exige une architecture ascétique », Le Monde, 12/08/20, 07h15 
Par Eric Mootz, Architecte diplômé et cofondateur du cabinet Mootzpele à Paris, spécialisé dans la construction bois et décarbonée

Combler les passoires énergétiques est présenté comme une étape déterminante de la neutralité carbone à l’horizon 2050. Or, compte tenu des matériaux employés, le coût environnemental est des plus discutable, estime, dans une tribune au « Monde », l’architecte Erik Mootz.
Tribune. Mythologies. C’est le nom que Roland Barthes donne aux récits ou aux objets qui emportent l’adhésion totale d’un groupe, un état de grâce qui tient à peu de chose : un sentiment, une influence, l’air du temps, le bon timing. A une époque marquée par la polarisation violente des débats à propos de tout ce qui concerne l’organisation de notre communauté, les mythologies sont rares et impressionnent.
Parmi celles-ci, la « chasse aux passoires énergétiques » (comprendre : la rénovation et l’amélioration énergétique des bâtiments) pourrait figurer au panthéon des consensus. Aux populations, la rénovation promet une chaleur protectrice et la baisse du montant de leurs factures. Aux acteurs de la filière industrielle, la promesse d’un marché vertueux, profitable et durable. Aux écologistes, un chapitre incontournable de la transition énergétique. Aux politiques, la synthèse convergente des opinions sociales, vertes et libérales. A l’action publique, un ennemi visible : le « trou de la passoire », que la structure sociale répare.
Combler les passoires énergétiques est un concept national présenté comme une étape déterminante de la neutralité carbone à l’horizon 2050 : le bâtiment représente 44 % de l’énergie finale consommée en France (chiffre 2015, fiche Stratégie nationale bas-carbone [SNBC], ministère de la transition écologique et solidaire). Réduire sa consommation de 28 % à l’horizon 2030 permettrait d’éviter le rejet de plus 20 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère.
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Si le gain est mis en avant de manière insistante, le coût environnemental de cette stratégie est un volet abordé beaucoup plus discrètement. Et pour cause : il n’existe aucun modèle fiable qui permette d’évaluer sérieusement le bilan carbone de cette politique. La traçabilité carbone des matériaux de construction est une science qui a moins de vingt ans et la fiabilité des données disponibles pose question.
Pas de laboratoires indépendants
Les fiches de données environnementales et sanitaires (FDES) qui quantifient l’émission de dioxyde de carbone des matériaux de construction ne sont ni exhaustives ni obligatoires. De surcroît, elles ne sont pas établies par des laboratoires indépendants de type universitaire, mais par des organismes dont l’ADN est étroitement lié à celui de l’industrie du bâtiment – Association française des industries des produits de construction (AIMCC), Alliance HQE-GBC (Alliance des professionnels pour un cadre de vie durable), Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), Confédération des artisans et petites entreprises du bâtiment (Capeb)…
Autrement dit, nous ne disposons pas d’outils ad hoc pour évaluer le coût environnemental de cette stratégie. Et ce que nous observons quotidiennement sur nos chantiers nous incite à penser qu’il sera énorme.
Si la filière industrielle du bâtiment représente entre 25 % et 30 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), ce n’est pas seulement en raison de la consommation énergétique des édifices, c’est aussi parce que les matériaux utilisés dans la construction sont issus à 90 % des filières pétrolières ou minières et que leur transformation industrielle est incroyablement énergivore.
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Les produits mis en œuvre pour combler les passoires illustrent parfaitement cette filiation émissive. L’acier utilisé pour fixer l’isolant sur les façades émet deux tonnes de CO2 par tonne produite. L’aluminium pour mettre hors d’eau les fenêtres et fabriquer les menuiseries des châssis émet 7,8 tonnes de CO2 par tonne produite. Le polystyrène pour isoler à coût faible émet 2,8 tonnes de CO2par tonne produite (bilan GES - ADEME). La liste est loin d’être exhaustive. A titre de comparaison, la pierre de carrière émet 4 kg de CO2 par tonne produite.
Affichage environnemental condamnable
Entre un bâtiment haussmannien et un bâtiment contemporain, le nombre de matériaux intervenant dans la constitution de la façade a décuplé. Mais, surtout, le nombre de composants qui interviennent dans la construction des enveloppes a centuplé. Il faut donc cent fois plus d’opérations de transformation industrielle pour fabriquer la façade d’un bâtiment moderne – répondant aux normes environnementales – que pour construire un bâtiment de la fin du XIXe siècle. Et cette tendance s’accélère avec la poursuite de l’efficacité énergétique.
Alors que la totalité des experts s’entend pour désigner la sobriété comme l’unique modèle capable d’atteindre la neutralité carbone, la construction des bâtiments suit une tendance totalement inverse. Au nom de l’environnement, nous saturons nos façades de produits émissifs : nos bâtiments sont obèses quand l’urgence climatique exige une architecture ascétique reposant sur une optimisation rigoureuse des dispositifs de construction.
Elaborer une politique de relance économique est légitime. Soutenir une industrie utile à notre société est souhaitable. En revanche, dissimuler une pratique polluante derrière un affichage environnemental est condamnable. L’urgence climatique exige une réforme profonde de nos habitudes et de nos industries.
Encourager un comportement consumériste pour conforter des filières dans l’incapacité de s’affranchir de la contrainte carbone ne peut raisonnablement pas produire une loi dite environnementale. La mise en place de stratégies approximatives ou trompeuses entraîne des effets désastreux sur l’environnement et sur la crédibilité de la transition écologique.
Récits trompeurs
La tendance actuelle des analyses environnementales révèle un fait alarmant : la mise en œuvre des politiques de transition écologique entraîne une accélération du réchauffement climatique. L’enquête du réalisateur et activiste Jeff Gibbs [réalisateur du film « Planet of Humans »] démontre qu’aux Etats-Unis le pic de combustion de combustibles fossiles coïncide avec l’abandon des centrales thermiques au profit des biocombustibles.
Les recherches de Michael Shellenberger – coauteur du manifeste écomoderniste – révèlent que les stratégies axées exclusivement sur les énergies renouvelables ont pour effet d’augmenter les émissions de gaz à effets de serre. Les incendies qui détruisent les forêts du bassin de l’Amazone sont majoritairement liés à la production des biocarburants, etc.
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L’amélioration énergétique des bâtiments s’inscrit vraisemblablement dans la continuité de ces stratégies. Démunies d’outils scientifiques capables de produire des données et des modèles environnementaux fiables, les transitions écologiques déclenchent une nouvelle révolution industrielle au bilan écologique aussi désastreux que les précédentes.
Dans quelques siècles, des archéologues fouilleront les premières couches de l’anthropocène et découvriront qu’au moment de freiner le réchauffement climatique nos sociétés auront décidé de recouvrir leurs bâtiments de produits dérivés du pétrole, d’aluminium, de colles, de mousses polyuréthanes et de produits miniers… Ils mesureront alors la capacité de notre civilisation à adhérer à des récits trompeurs. Mythologies.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/08/12/nos-batiments-sont-obeses-quand-l-urgence-climatique-exige-une-architecture-ascetique_6048749_3232.html>
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10- La tension militaire monte entre la Turquie et la Grèce, autour de la recherche d’hydrocarbures en Méditerranée, Novethic avec AFP, 12/08/20
Ludovic Dupin avec AFP

La Turquie accélère ses campagnes de recherches d’hydrocarbures en Méditerranée orientale. Un bateau d’exploration sismique, escorté de cinq navires militaires, serait entré dans les eaux territoriales grecques selon Athènes. En réponse, le pays a déployé sa propre flotte. La Grèce demande l’intervention de l’Union européenne et de l’Otan. Mais ceux-ci se montrent très prudents.
L’escalade armée s’accélère en Méditerranée alors que la Turquie de Recep Tayyip Erdogan met au défi la solidarité Européenne. Au cœur du conflit, de grandes richesses en hydrocarbures sur lesquelles de nombreux pays voudraient faire main basse comme l’Égypte, Israël, la Grèce et la Turquie. Cela donne lieu à des discussions complexes sur la délimitation des eaux territoriales. 
Lundi 10 août, Ankara a déployé un navire de recherche sismique dans une zone prometteuse, au large de la province turque d'Antalya, entre les îles de Crète et de Chypre. Il est escorté par cinq navires militaires turcs. En réponse, la Grèce a déployé ses propres bâtiments de guerre. Athènes dénonce une violation de ses frontières maritimes et a "déposé une demande pour un sommet d'urgence du Conseil des Affaires étrangères de l'Union européenne", a déclaré le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.
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<https://www.novethic.fr/actualite/energie/energies-fossiles/isr-rse/la-tension-militaire-monte-entre-la-turquie-et-la-grece-autour-de-la-recherche-d-hydrocarbures-en-mediterranee-148891.html>
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11- À La Réunion, les climatiseurs d'un hôpital tourneront bientôt à l’eau de mer, Novethic, 13/08/20
Concepcion Alvarez

Dans un territoire insulaire et non interconnecté comme La Réunion, l'une des clés sur le terrain énergétique est la maîtrise de la consommation. C'est pourquoi EDF a développé plusieurs solutions spécifiques. Parmi ses projets les plus innovants, le SWAC (Sea Water Air Conditioning), un système qui va puiser de l'eau à 1 000 mètres de profondeur dans l'océan Indien avant de la transformer en air froid. Le CHU de Saint-Pierre, au sud de l'île, devrait lancer les premiers travaux très prochainement. 
À la Réunion, les pics de consommation sont dus à l’usage intensif des climatiseurs quand la température extérieure frôle les 30 degrés, jour et nuit. Aujourd’hui, 20 % de la population insulaire est équipée mais ce chiffre va grimper en même temps que le mercure. 
Pour limiter la consommation d’énergie, EDF soutient, avec l’Ademe, le projet SWAC (Sea Water Air Conditioning) qui prévoit d’utiliser l’eau de l’océan pour alimenter les climatiseurs. Le CHU de Saint-Pierre, au sud de l’île, pourrait bientôt devenir le premier site pilote avec une inauguration prévue entre 2020 et 2021. Il y a quelques années, Engie s'était cassé les dents sur un projet similaire qui concernait tout un quartier de Saint-Denis, au nord de l'île.
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<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/a-la-reunion-des-climatiseurs-qui-tourneront-bientot-a-l-eau-de-mer-146892.html>
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12- Avec la crise sanitaire, de plus en plus de paquebots sont promis à la démolition, Le Monde, 16/08/20, 05h00
Jean-Michel Bezat 

La rationalisation des flottes est engagée. La question des méthodes et des lieux de démantèlement de ces navires, pour certains truffés de composants toxiques, fait débat. 
De grands paquebots commencent à partir à la casse, victimes de la pandémie de Covid-19 qui a étrillé les compagnies de croisière. L’association écologiste Robin des Bois, qui trace les flottes navire par navire et traque les mauvaises pratiques d’un monde souvent opaque, en a déjà dénombré plusieurs. « Six navires sont annoncés “à démolir” ou ont déjà gagné les chantiers de démolition d’Aliaga [Turquie] au deuxième trimestre », indique-t-elle dans son bulletin « A la casse » du mois d’août.
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Les noms s’alignent, qui furent autant d’invitations au voyage : Carnival Fantasyet Carnival Inspiration, du numéro un américain et mondial de la croisière, Carnival ; Costa Victoria, âgé de seulement 24 ans ; Horizon, à vendre 65 millions de dollars (environ 55,2 millions d’euros) avant la crise ; et les deux fiertés de Saint-Nazaire à la fin des années 1980, Monarch of the Seas et Sovereign of the Seas, qui avaient ouvert l’ère des paquebots géants et dont la construction avait relancé les Chantiers de l’Atlantique.
Ces deux navires étaient propriété de l’espagnole Pullmantur Cruises (filiale de l’américain Royal Caribbean), en redressement judiciaire. Le Monarch était en vente pour 125 millions de dollars, avec possibilité de continuer l’exploitation, selon Robin des Bois. Mais ils n’ont pas trouvé preneur et leur propriétaire n’en tirera qu’un peu plus de 4 millions. Cette liste de six navires n’est pas close. Carnival, qui détient la moitié du marché de la croisière, a annoncé son intention de se séparer de 13 navires, sans dire s’ils seront vendus ou promis à la casse.
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Le Covid-19, une aubaine ? Sans doute pas pour un bateau comme le Costa Victoria, mis en service en 1996, que la pandémie a condamné à une mort prématurée. D’autres, construits il y a trente, voire quarante ans, sont également amortis, mais dépassés, voire vétustes. Entre projets immobiliers, base de loisirs ou… transport de bétail, leur avenir est fluctuant. « Les démolitions seront progressives et inévitables », écrit le bulletin « A la casse ». La rationalisation des flottes est bel et bien engagée.
Course au gigantisme
Les paquebots les plus anciens ne répondent plus, en effet, aux normes environnementales édictées par l’Organisation maritime internationale, qui dépend des Nations unies. La quasi-totalité des quelque 300 paquebots fonctionne encore au fioul lourd, certes bon marché pour les armateurs, mais très polluant avec ses rejets d’oxyde d’azote, d’oxyde de soufre et de particules fines – même si l’installation d’épurateurs de fumée (scrubbers) augmente. Quant aux navires propulsés au gaz naturel liquéfié, comme ceux que l’italo-suisse MSC a commandés à Saint-Nazaire juste avant la crise sanitaire, ils sont encore en petit nombre.
En outre, la course au gigantisme s’est accélérée au cours de la dernière décennie, reléguant les navires plus petits. « De 5 000 passagers aujourd’hui, on en programme 8 500 demain et 10 000 après-demain », écrivait l’Institut supérieur d’économie maritime (Isemar) de Nantes-Saint-Nazaire. C’était en 2018, avant que des milliers de passagers soient pris au piège du nouveau coronavirus sur des navires géants.
Reste l’épineuse question des méthodes et des lieux de démantèlement de ces monstres d’acier riches en matières à recycler et… truffés de composants toxiques, pour certains (amiante…). Dans ce secteur mouvant, un navire peut ainsi changer de pavillon afin d’être désossé dans des chantiers plus laxistes et non agréés par l’Union européenne (UE). Ce qu’avait fait le propriétaire du Marella Spirit, en 2018, délaissant Malte pour aller battre pavillon des archipels des Palaos, dans l’océan Pacifique.
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Les défenseurs de l’environnement craignent qu’il en aille de même pour deux paquebots de Marella Cruises, filiale du géant allemand du voyage TUI, en grande difficulté. D’autant que les six chantiers turcs agréés par l’UE affichent complet. Une déléguée FO des Chantiers de l’Atlantique regrettait mi-juillet, dans Ouest-France, que la France ne possède pas de site de démolition, où les conditions seraient « sans doute meilleures pour l’homme et la planète » qu’en Inde, au Pakistan ou au Bangladesh.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/08/16/avec-la-crise-sanitaire-de-plus-en-plus-de-paquebots-sont-promis-a-la-demolition_6049051_3234.html>
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13- Le confinement, laboratoire d’une ruralité moins dépendante à la voiture, The Conversation, 16/10/20, 20:53
Par Aurore Flipo, Sociologue, ENTPE & Nicolas Senil, Géographe, ingénieur de recherches, Université Grenoble Alpes

La période de confinement a renouvelé le vieux débat opposant la ville à la campagne et révélé les perceptions, parfois divergentes, de l’urbanité et de la ruralité. Cette dernière a ainsi été décrite tantôt comme un lieu de résidence secondaire, tantôt comme un eldorado pour futurs télétravailleurs… et bien qu’on ait beaucoup parlé d’elle, peu de médias se sont intéressés au vécu des habitants de ces territoires.
Si la campagne a été appréciée pendant ce temps particulier, aussi bien par les ruraux eux-mêmes que par les urbains ayant fui la ville, la limitation des déplacements a contraint de nombreux habitants à vivre et à s’organiser différemment, car la mobilité constitue dans les territoires peu denses une ressource critique.
Dans les campagnes souvent moins touchées par l’épidémie, l’application du même niveau de contraintes sanitaires a été par ailleurs difficile à accepter. En rappelant que la distanciation y est la norme (« Nous, nous sommes confinés depuis toujours ! »), certains de ces habitants ont à la fois pointé l’approche jacobine de la réponse apportée à l’épidémie et l’enjeu majeur du déplacement dans ces territoires. Comment vit-on en zone rurale sans mobilité ?
Dans une enquête menée en ligne entre le 14 avril et le 11 mai, nous nous sommes intéressés à cette question en interrogeant les habitants de territoires ruraux sur leur vécu du confinement.
433 personnes ont répondu à l’enquête, et 396 ont finalement été retenues pour l’analyse.
Le vécu du confinement
Dans l’ensemble, la perception du confinement a été plutôt positive : sur une échelle de 1 à 10, moins de 20 % des personnes interrogées ont opté pour les valeurs allant de 1 (très mal) à 5. Mais ils rapportent aussi de nombreuses difficultés.
L’absence d’une sociabilité proche et quotidienne apparaît comme le problème le plus cité. Lorsqu’on leur demande quelles mesures ont le plus affecté leur quotidien, nos enquêtés citent en premier lieu la restriction des contacts sociaux.
S’ensuit la réduction des déplacements, jugée par 61 % comme ayant une forte influence sur leur bien-être. Il faut dire que la mobilité a connu un effondrement massif : le kilométrage moyen hebdomadaire a été divisé par plus de 6, et près d’un tiers des sondés ont indiqué se déplacer moins d’une fois par semaine. Si l’automobile est restée dominante pendant le confinement, son usage a très fortement chuté.
De son côté, le vélo a pâti des imprécisions gouvernementales alors que les transports en commun et le covoiturage ont été totalement désertés. Seule la pratique de la marche a augmenté pendant la période.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/le-confinement-laboratoire-dune-ruralite-moins-dependante-a-la-voiture-142306>
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14- Feu vert pour des forages pétroliers dans une zone naturelle protégée en Alaska, AFP, 17/08/20, 20:00

Le gouvernement de Donald Trump a approuvé lundi un programme ouvrant la voie à des forages pétroliers et gaziers dans la plus grande zone naturelle protégée du pays, en Alaska, où vivent des ours polaires.
La vente de concessions pétrolières dans le refuge national de la faune arctique pourrait commencer "dès la fin de l'année", a précisé le ministre de l'Intérieur David Bernhardt au Wall Street Journal. 
Le programme de forage concerne une zone côtière d'environ 70.000 kilomètres carrés, soit la taille de l'Irlande, longeant l'océan Arctique dans la plus grande zone naturelle protégée du pays, où vivent des ours polaires et des caribous. 
Il "pourrait créer des milliers de nouveaux emplois et générer des dizaines de milliards de dollars", a affirmé M. Bernhardt à des journalistes, selon le site américain The Hill. 
Cette décision ponctue 30 années d'efforts de la part des compagnies pétrolières et de dirigeants de l'Alaska pour exploiter les ressources de ce refuge national. 
De nombreuses associations environnementales dénoncent depuis les années 1980 ces projets de forage dans cette zone protégée. 
"L'administration Trump continue sa course pour liquider la dernière zone naturelle sauvage de notre pays, mettant en danger les peuples indigènes et la nature emblématique qui en dépend", a commenté dans un communiqué Adam Kolton, directeur de l'association de protection de l’environnement. 
"Nous allons continuer à combattre cela à tous les niveaux, devant les tribunaux, au Congrès et dans les conseils d'administration", a-t-il ajouté. 
Le Congrès a donné en 2017 au ministère américain de l'Intérieur jusqu'à décembre 2021 pour vendre les concessions pétrolières, mais avec les prix de l'or noir au plus bas depuis 15 ans et les polémiques environnementales, il n'est pas certain que ces lots attirent les grandes compagnies pétrolières. 
Plusieurs grandes banques américaines ont par ailleurs refusé de financer les forages pétroliers dans ce refuge d'Alaska, comme Goldman Sachs ou encore Wells Fargo.
<https://information.tv5monde.com/info/feu-vert-pour-des-forages-petroliers-dans-une-zone-naturelle-protegee-en-alaska-371420>
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15- Fret, nouvelles lignes, trains de nuit… les pistes de la relance ferroviaire, Le Monde, 18/08/20, 09h42
Eric Béziat

Le rail pourrait être le grand bénéficiaire du projet de relance de l’économie française à forte tonalité environnementale que le gouvernement doit dévoiler le 25 août. 
Le ferroviaire sera-t-il la locomotive de la reprise ? Il reste une semaine avant que le premier ministre, Jean Castex, ne dévoile, mardi 25 août, les grands axes du projet de relance de l’économie française. L’objectif du dispositif est de faire repartir la machine France enrayée par l’épidémie de Covid-19. Mais la tonalité devrait être fortement environnementale, dans la continuité du plan de relance européen et des propositions de la convention citoyenne pour le climat rendues publiques le 21 juin.
Logiquement, le transport ferroviaire, peu émetteur de carbone, devrait se voir réserver une place de choix dans ce projet. Le président Emmanuel Macron et M. Castex ont, à plusieurs reprises, évoqué durant l’été cette priorité.
> Lire aussi  Les grands chantiers qui attendent le gouvernement Castex
Sur tous les volets de ce plan, on peut même voir un changement de doctrine. Jusqu’ici, sous l’ère Macron, le principe était : on ne se disperse plus dans des projets ferroviaires coûteux, on améliore l’existant qui avait été trop négligé. Le plan de relance pourrait être l’occasion d’inflexions majeures de ce principe. Reste à décider des derniers arbitrages et à définir une enveloppe financière dont les contours devraient donc être dévoilés le 25 août.
En attendant les interférences de Bercy, les services du ministère des transports bûchent sur quatre axes principaux de développement qui devraient bénéficier d’un effort public particulier : le fret ferroviaire, le lancement de nouvelles lignes, les trains de nuit et la sauvegarde des petites lignes régionales.
1. Sortir le fret du marasme
Le transport de marchandises par train a été décrété, fin juillet, par M. Castex « première étape dans la reconquête ferroviaire ». Le chef du gouvernement a alors annoncé, lors d’une visite de terrain, la gratuité des péages payés à SNCF Réseau par les opérateurs de fret ferroviaire en 2020 et leur division par deux en 2021, soit une « aide » publique de 126 millions d’euros sur deux ans.
Dans l’entourage du ministre des transports, Jean-Baptiste Djebbari, on assure que cet effort s’accompagnera d’un volet investissements pour une amélioration du réseau, une modernisation des terminaux et des outils (wagons connectés, autoroute ferroviaire) assortis d’une amélioration de l’organisation permettant d’offrir aux opérateurs des créneaux de passage (des sillons, dans le jargon cheminot) de meilleure qualité qu’aujourd’hui. Le but : doubler la part du transport ferroviaire de marchandises en France en la faisant passer de 9 % à 18 % (Suisse, Autriche et Allemagne étant plutôt autour de 30 %).
> Lire aussi  L’impossible chantier d’une relance du fret ferroviaire
Combien l’Etat sera-t-il prêt à investir dans un secteur tellement sinistré que beaucoup d’experts prédisent une faillite de la filiale fret de la SNCF ?
Selon l’alliance 4F des entreprises du fret ferroviaire, les besoins totaux de modernisation atteignent les 14 milliards d’euros, dont 11 milliards pour le seul réseau. De quoi faire s’étrangler Bercy qui est en train de reprendre 35 milliards d’euros de dette de SNCF Réseau et qui voit « engloutis » chaque année 12 milliards d’argent public dans le système ferroviaire.
2. Plus de tabou sur les nouvelles lignes
« C’est la fin de la pause », glisse-t-on au ministère des transports. Entendez la pause de la construction de nouvelles lignes à grande vitesse décrétée en 2017 par le président Macron juste après l’inauguration des lignes Tours-Bordeaux et Le Mans-Rennes. C’est Jean Castex qui, d’une certaine manière, a levé le tabou en affirmant, début juillet, qu’il était pour une accélération du vieux projet de ligne mixte grande vitesse-fret entre Montpellier et Perpignan, un projet qu’il connait bien en tant qu’élu de la région.
Outre cette infrastructure, il serait question de donner d’abord un coup de pouce aux lignes nouvelles Provence-Côte d’Azur, Paris-Normandie, et à la plus modeste liaison Roissy-Picardie. « Sur le pourtour méditerranéen et vers la Normandie, les créations de lignes se justifient pleinement, estime Philippe Duron, président du conseil d’orientation des infrastructures. Le réseau y est vieillissant, les circulations de tous types s’additionnent et saturent l’infrastructure. » Le coût cumulé de leur construction approche tout de même les 30 milliards d’euros.
3. Ressusciter les trains de nuit
Grands oubliés des années 2000 et 2010, les trains de nuit ont été remis au goût du jour en France ces temps derniers par la convention citoyenne pour le climat relayée par le président Macron. L’idée est de trouver des alternatives ferroviaires à l’avion autres que le TGV. L’Autriche en a fait un axe de sa politique du train avec succès.
> Lire aussi  Le train de nuit, solution écologique alternative à l’avion malgré un matériel vieillissant
En France, des années d’abandon de ces dessertes rendent leur relance compliquée : les industriels Bombardier et Alstom ne produisent plus de matériel neuf et la circulation de nuit peut être entravée par des chantiers. L’une des deux seules lignes de nuit encore en activité (Paris-Briançon) sera bloquée six mois en 2021 par des travaux sur la voie. Ces difficultés sont, par ailleurs, exacerbées par le coronavirus : les opérateurs alternatifs à la SNCF – Thello sur Paris-Venise et Flixtrain sur Paris-Nice – ont de ce fait jeté l’éponge.
« Il est préférable de raisonner à l’échelle européenne, explique M. Duron, et de développer des liaisons Paris-Berlin ou Paris-Vienne plutôt que les seules lignes françaises. » En attendant, M. Djebbari a annoncé pour 2022 le retour des Paris-Nice et Paris-Tarbes de nuit et un nouvel opérateur, Railcoop, envisage de proposer des Bordeaux-Lyon nocturnes.
4. Maintenir les petites lignes
Dernier point saillant de la réforme ferroviaire : la question du maintien des 9 000 kilomètres de petites lignes régionales, souvent menacées de disparition faute d’entretien.
Le sujet avait déjà été partiellement traité en février par le gouvernement, qui avait alors défini une stratégie : les 1 500 kilomètres les plus utilisés sont réintégrés dans le giron de l’Etat, les trois quarts voient leur gestion partagée entre l’Etat et les régions, et environ 1 000 kilomètres sont laissés aux régions, avec un risque de suppression mais aussi la possibilité d’innover (trains légers). Sur ce modèle, deux régions ont signé un contrat avec l’Etat : Grand-Est et Centre-Val de Loire.
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« Le plan de relance sera l’occasion de dévoiler l’implication de nouvelles régions », explique-t-on au ministère des transports. Combien l’Etat est prêt à injecter d’argent dans la sauvegarde des petites lignes reste un point crucial. Les conserver toutes a un coût : 6,4 milliards d’euros.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/08/18/fret-nouvelles-lignes-trains-de-nuit-les-pistes-de-la-relance-ferroviaire_6049190_3234.html>
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16- Entretien. « Avant de relancer le ferroviaire, commençons par le sauver », Le Monde, 18/08/20, 10h36
Propos recueillis par Eric Béziat 

Pour l’économiste Yves Crozet, il faut d’abord compenser les pertes de 3 à 5 milliards d’euros subies par la SNCF cette année avec le Covid. 
Professeur émérite à Sciences Po Lyon, Yves Crozet est un économiste, chercheur au Laboratoire aménagement économie transports (LAET) qu’il a dirigé de 1997 à 2007. Il conseille, sur les sujets de mobilité, la région Ile-de-France, la SNCF et le Comité national routier. Il analyse pour Le Monde les pistes d’un potentiel plan de relance ferroviaire.
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A l’approche du plan de relance, on se remet à envisager de construire des lignes ferroviaires nouvelles. Que pensez-vous de ce revirement ?
Edifier des lignes nouvelles à grande vitesse, cela veut dire dépenser 25 millions d’euros par kilomètre de voie. C’est ce qu’a coûté la LGV Tours-Bordeaux [8 milliards d’euros pour 300 kilomètres]. Et encore, il y avait peu de tunnels à construire. Une nouvelle ligne Marseille-Nice reviendrait plutôt à 15 milliards d’euros compte tenu de la géographie. C’est d’ailleurs à cause de ce coût exorbitant qu’on ne l’a pas faite.
Mais on sent bien qu’on entre dans une période électorale, celle durant laquelle on peut avoir intérêt à reparler grands projets, grands chantiers comme les constructions de nouvelles lignes à grande vitesse. Alors qu’on est quand même un peu dans le rêve. Dans la réalité, le Covid est en train de tuer le TGV, de tuer Eurostar, dont la fréquentation est en dessous du seuil de rentabilité. Dans la réalité, l’ensemble des transports collectifs est en danger et l’urgence est d’éviter leur descente aux enfers.
Oui, mais comment ?
Avant de parler de plan de relance, commençons par parler de plan de sauvetage ! La première chose à faire c’est de compenser les pertes de 3 à 5 milliards qu’aura subies la SNCF cette année avec la crise du Covid. SNCF Réseau [l’entreprise gestionnaire des voies et des gares du réseau ferré national] n’a même pas les moyens humains et financiers de dépenser les 3,6 milliards d’euros qui ont été promis par le gouvernement précédent et qui sont prévus chaque année pendant dix ans pour remettre notre réseau vieillissant à niveau.
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Quitte à relancer par la dépense publique en cette période où il sera difficile de stimuler une consommation de ménages forcés à épargner par les circonstances, autant le faire à travers des investissements stratégiques. En matière ferroviaire, il faut absolument démarrer par la désaturation des nœuds ferroviaires, ces enchevêtrements de voies à l’abord des métropoles françaises : Lyon, Marseille, Bordeaux, Toulouse, les grandes gares parisiennes… Que vous vouliez améliorer le trafic des trains du quotidien ou créer une nouvelle ligne, il faut commencer par désaturer les gares. Cela fait d’ailleurs partie des travaux prioritaires prévus par SNCF Réseau. Il est donc essentiel, de retrouver notre capacité financière de régénération ferroviaire.
La relance du train ce sera surtout une nouvelle impulsion donnée au fret ferroviaire pour qu’il y ait moins de camions, au train de nuit pour prendre moins l’avion, aux petites lignes pour moins de trajets en voiture… N’est-ce pas logique si on veut lutter contre les émissions de CO2 et le réchauffement climatique ?
Oui et c’est conforme aux suggestions de la convention citoyenne pour le climat. Le risque, c’est qu’on soit davantage dans l’incantation que dans une politique efficace. Le risque, c’est qu’on se contente de lancer quelques appels d’offres pour un service de trains de nuit sur une poignée de lignes ou pour une ou deux liaisons de ferroutage entre les ports du nord-ouest et la Méditerranée ou le Pays basque.
De plus, il faut parfois reconnaître que le ferroviaire n’est pas la solution à tout lorsque les trafics sont structurellement faibles. Y compris en matière d’émission de carbone. Et puis le bilan économique peut être sans appel. Au moment où la liaison Bordeaux-Lyon a fermé, on s’est rendu compte qu’elle coûtait 275 euros par passager et par jour. Même un opérateur moins cher que la SNCF aurait du mal à en faire une ligne au coût d’exploitation raisonnable.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/08/18/avant-de-relancer-le-ferroviaire-commencons-par-le-sauver_6049216_3234.html>
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17- Le plus gros électricien allemand accentue son virage vert, Les Echos, 19/08/20, 17:23
Ninon Renaud

RWE, l'un des principaux émetteurs de CO2 en Europe, a bouclé une augmentation de capital mardi. Les 2 milliards d'euros récoltés lui permettront de renforcer ses investissements dans les énergies renouvelables alors que le charbon représente encore 38 % de sa production d'électricité.
RWE se donne de nouvelles marges de manoeuvre pour conforter son rôle de poids lourd dans les énergies renouvelables. L'énergéticien allemand a procédé mardi soir à une augmentation de capital de près de 10 % via un placement privé accéléré qui lui a permis de récolter près de 2 milliards d'euros. « Cette souplesse financière supplémentaire nous permet d'élargir notre réserve de projets et d'accélérer notre croissance continue dans les secteurs éolien et solaire », a déclaré Rolf Martin Schmitz, PDG du groupe basé à Essen.
>> Suite à lire en édition abonnée à :
<https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/le-plus-gros-electricien-allemand-accentue-son-virage-vert-1233554>
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18- Seine-et-Marne : bientôt une première «route verte» recyclée à la résine de pin, Le Parisien, 19 /08/20, 17h56
Alexandre Métivier

Depuis lundi, la Seine-et-Marne mène aux côtés d’Eiffage un chantier expérimental de route plus écologique sur une portion de la D96, à hauteur de Villeneuve-le-Comte.
>> Suite à lire en édition abonnée à :
<https://www.leparisien.fr/seine-et-marne-77/seine-et-marne-bientot-une-premiere-route-verte-recyclee-a-la-resine-de-pin-19-08-2020-8370273.php>
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19- Ces scientifiques ont peut-être trouvé le moyen de transformer l’eau de mer en carburant, Positivr, 19/08/20
Sophie Renassia

Dans une récente publication, ces scientifiques ont présenté une invention qui pourrait bien révolutionner le secteur maritime.
Transformer l’eau de mer en carburant pour faire fonctionner les bateaux ? Voilà l’idée folle que propose une étude publiée début juillet dans la revue scientifique Energy & Environmental Science. Une solution étonnante qui ouvre la voie à de nouvelles perspectives.
En juillet dernier, plusieurs centaines de tonnes d’hydrocarbures ont noirci la mer environnant l’île Maurice suite au naufrage d’un bateau japonais. Le problème ? Le mazout utilisé par les bateaux est extrêmement polluant pour les océans et les écosystèmes marins.
Au-delà de ces incidents, le secteur maritime a également un impact considérable sur la pollution de l’air. D’après France Nature Environnement, un seul cargo ou porte-conteneursgénèrerait autant de pollution aux particules fines qu’un million de voitures. Et d’après l’Organisation maritime internationale (OMI), les émissions de dioxyde de carbone provenant du transport maritime représentaient 2,2 % des émissions mondiales dues à l’activité humaine en 2012. Pire encore, elles pourraient atteindre 50 à 250 % d’ici 2050 si aucune mesure n’est prise. Des chiffres alarmants.
Et s’il existait une solution pour fabriquer du carburant propre et éviter d’en arriver là ? Selon les chercheurs de l’Université américaine de Rochester, l’eau salée serait une ressource aux pouvoirs insoupçonnés.
Pour transformer l’eau en carburant, pas besoin d’être alchimiste. Formulée il y a six ans, l’idée repose sur une méthode simple appelée « conversion catalytique inversée ».
>> Suite à lire à :
<https://positivr.fr/transformer-eau-de-mer-en-carburant-bateau/>
En savoir plus :
> Assessing the viability of K-Mo2C for reverse water–gas shift scale-up : molecular to laboratory to pilot scale <https://pubs.rsc.org/en/content/articlelanding/2020/EE/D0EE01457E#!divAbstract>, Energy & Environmental Science, 07/07/20
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En images
20- Installer une borne électrique en copropriété, c'est possible !, Actu-environnement, 19/08/20
Romain Pernot 

En attendant les 100 000 points de charge promis par le Gouvernement pour fin 2021 lors de la présentation du plan de relance de la filière automobile, des particuliers choisissent d'installer des bornes électriques dans leur parking, même en copropriété.
Quand on habite en appartement, il n'est pas toujours facile de recharger sa voiture électrique. Depuis 2014, le droit à la prise permet aux résidents en copropriété d'installer une borne de recharge à leur frais sur leur place de parking. Mais cette démarche peut être difficile à mettre en place dans l'habitat collectif en raison des coûts d'installations pouvant se répercuter sur l'ensemble des copropriétaires lorsque des travaux sont nécessaires dans les parties communes.
Pour contourner ce problème, certains opérateurs proposent d'installer, à leur frais, leur propre compteur électrique dans le parking de l'immeuble. Le système proposé étant sans frais pour la copropriété, il est en général accepté à l'unanimité. La copropriété reste, par ailleurs, libre de solliciter autant d'opérateurs qu'elle le souhaite. Ensuite, chaque copropriétaire paie l'installation de sa prise, puis l'énergie qu'il consomme via un abonnement. « On installe dès le premier utilisateur. Ce n'est pas rentable pour nous mais on fait le pari qu'il y aura plusieurs utilisateurs dans l'immeuble. Lorsque l'on a la preuve que quelqu'un, autour de soi, se recharge facilement, on se dit pourquoi pas moi », explique Frédéric Renaudeau, fondateur de ZePlug dans ce reportage.
> Reportage vidéo à voir à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/borne-electrique-zeplug-35885.php4>
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– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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