[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 2 publications (lundi 24 août)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 24 Aou 08:07:28 CEST 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Et si l'imagination permettait de créer le futur que nous voulons ? <https://usbeketrica.com/article/et-si-imagination-permettait-creer-futur-rob-hopkins>, Usbek & Rica, 16/08/20, 07:00
2- Après le confinement, beaucoup de reconversions écolos <http://www.slate.fr/story/193743/confinement-covid-reconversion-aspirations-ecologiques-travail>, Slate, 18/08/20, 07h00
3- Au Honduras, les Garifunas luttent contre la convoitise de groupes hôteliers <https://information.tv5monde.com/info/au-honduras-les-garifunas-luttent-contre-la-convoitise-de-groupes-hoteliers-371529>, AFP, 18/08/20, 19:00
4- Amazonie : des indigènes lèvent temporairement leur barrage sur une route <https://information.tv5monde.com/info/amazonie-des-indigenes-levent-temporairement-leur-barrage-sur-une-route-371518>, AFP, 18/08/20, 20:00
5- Tribune. Plan de relance agricole : « Un changement de cap est primordial » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/08/19/plan-de-relance-agricole-un-changement-de-cap-est-primordial_6049290_3232.html>, Le Monde, 19/08/20, 06h00
6- Plus de deux tiers des Français souhaitent une meilleure prise en compte du bien-être animal <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/19/plus-de-deux-tiers-des-francais-souhaitent-une-meilleure-prise-en-compte-du-bien-etre-animal_6049296_3244.html>, Le Monde, 19/08/20, 06h29
7- Condition animale : le référendum d’initiative partagée tente de rallier les politiques <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/19/condition-animale-le-referendum-d-initiative-partagee-tente-de-rallier-les-politiques_6049331_3244.html>, Le Monde, 19/08/20, 12h50
8- Editorial. La condition animale, sujet légitime de débat public <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/08/19/la-condition-animale-sujet-legitime-de-debat-public_6049336_3232.html>, Le Monde, 19/08/20, 15h36
9- Tirs croisés entre chasseurs et Verts autour de la ruralité <https://www.ouest-france.fr/societe/la-chasse/tirs-croises-entre-chasseurs-et-verts-autour-de-la-ruralite-6942285>, Ouest-France avec AFP, 19/08/20, 17h49
10- Après deux ans de grèves scolaires, la « génération climat » tente de se réinventer <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/20/apres-deux-ans-de-greves-scolaires-la-generation-climat-tente-de-se-reinventer_6049400_3244.html>, Le Monde, 20/08/20, 06h00
11- Barbara Pompili, une ministre de l’écologie sous surveillance <https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/08/20/barbara-pompili-une-ministre-de-l-ecologie-sous-surveillance_6049401_823448.html%3E>, Le Monde, 20/08/20, 08h30
12- Ce samedi 22 août, l'humanité aura consommé ses ressources naturelles de l'année <https://www.actu-environnement.com/ae/news/22-aout-jour-depassement-mondial-consommation-ressources-annee-coronavirus-35967.php4>, Actu-Environnement, 20/08/20
13- [Quiz] Êtes-vous un expert de l’histoire écologique et sociale ? <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/quiz-etes-vous-un-expert-des-questions-sur-l-histoire-ecologique-financiere-et-sociale-148754.html>, Novethic, 20/08/20
14- La cause animale désormais installée dans le débat public <https://information.tv5monde.com/info/la-cause-animale-desormais-installee-dans-le-debat-public-371863>, AFP, 21/08/20, 11:00
15- Le « jour du dépassement » : une alliance internationale demande un plan d’urgence <https://www.euractiv.fr/section/climat/news/le-%E2%80%89jour-du-depassement%E2%80%89-une-alliance-internationale-demande-un-plan-durgence/>, EurActiv, 21/08/20, 14:50 
16- Tribune. « La reprise économique ne conduira à un avenir meilleur que si elle épouse les limites écologiques de la Terre » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/08/22/la-reprise-economique-ne-conduira-a-un-avenir-meilleur-que-si-elle-epouse-les-limites-ecologiques-de-la-terre_6049611_3232.html>, Le Monde, 22/08/20, 06h00
17- Tribune. Dix-neuf maires et présidents de métropoles écologistes : « Nous pouvons encore inverser la courbe de la destruction de nos écosystèmes » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/08/22/dix-neuf-maires-et-presidents-de-metropoles-ecologistes-nous-pouvons-encore-inverser-la-courbe-de-la-destruction-de-nos-ecosystemes_6049599_3232.html>, Le Monde, 22//08/20, 06h59 
18- « Un renversement historique » : le « jour du dépassement de la Terre » recule sous l’effet du coronavirus <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/22/un-renversement-historique-le-jour-du-depassement-de-la-terre-recule-sous-l-effet-du-coronavirus_6049619_3244.html>, Le Monde, 22/08/20, 07h25
19- Castex plaide pour une transition écologique concertée <https://information.tv5monde.com/info/castex-plaide-pour-une-transition-ecologique-concertee-372033>, AFP, 22/08/20, 15:00
Deux publications
20- Et si...on libérait notre imagination pour créer le futur que nous voulons ? <https://www.actes-sud.fr/catalogue/sciences-humaines-et-sociales-sciences/et-si-liberait-notre-imagination-pour-creer-le>, de Rob Hopkins, Editions Actes Sud, 03/06/20
21- Dossier de presse. "Tous écologistes" déclare Jean Castex. "Chiche !" lui répond la Fondation Nicolas Hulot, en proposant sa feuille de route pour les 6 mois à venir <http://www.fondation-nature-homme.org/espace-presse>, 21/08/20

Bien à vous,
Florence

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PLAIDOYER DU JOUR : L’Anglais Rob Hopkins, professeur de permaculture et initiateur du mouvement des villes en transition, livre un vibrant plaidoyer pour l’imagination au pouvoir, en donnant à voir plus qu’à penser à travers la présentation d’une multitude d’initiatives concrètes. (cf. item 1 & 20)
ASPIRATION DU JOUR : Initié par l’IFOP pour la Fondation Bardot, un sondage révèle que plus de deux tiers d’un échantillon représentatif de la population française se montrent favorables à une amélioration du bien-être des bêtes et 129 parlementaires ont déjà rejoint le projet de RIP contre la maltraitance animale lancé en juillet par des entrepreneurs et des ONG. (cf. item 6, suite, 7, 8, 9, 11 & 14)
EMPREINTE DU JOUR : Avec la crise sanitaire du coronavirus, le jour du dépassement de la Terre a reculé de 3 semaines par rapport à 2019 (29 juillet), arrivant ainsi le samedi 22 août en 2020. A cette date, l'humanité aura donc consommé toutes les ressources que les écosystèmes peuvent produire en une année. (cf. item 12, suite, 15, 16 & 18)
PROJECTIONS DU JOUR : Plan de relance, loi climat…Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent. (cf. item 21)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Et si l'imagination permettait de créer le futur que nous voulons ?, Usbek & Rica, 16/08/20, 07:00
Vincent Edin

Dans Et si... on libérait notre imagination pour créer le futur que nous voulons ? (Actes Sud, 2020), l’Anglais Rob Hopkins, professeur de permaculture et initiateur du mouvement des villes en transition, livre un vibrant plaidoyer pour l’imagination au pouvoir, en donnant à voir plus qu’à penser à travers la présentation d’une multitude d’initiatives concrètes.
Si celles et ceux qui entendent profiter de l’été pour dessiner les contours d’un autre monde ne devaient emmener qu’un seul livre en vacances, nous leur conseillerions celui-ci. Car il contient tout : les questionnements, les objections, les exemples, les arguments, quelques chiffres et un foisonnement de méthodes ; toujours du pluriel incitant à l’ouverture, jamais de singulier restreignant l’imagination.
Arrêtez le Prozac, faites du pain !
Le livre s’ouvre par un avant-propos futuriste, dans lequel Rob Hopkins se réveille dans un appartement aux murs de paille, chauffé presque intégralement à l’énergie solaire, avant d’emmener ses enfants à l’école à pied, sur des chemins arborés et fruitiers… Il arrive dans une école sortie du carcan des notes et du culte de la performance, faisant plus de place à la pratique ; par la suite, le narrateur repart en ville à vélo où il tombe sur des échoppes prônant d’arrêter le Prozac pour faire du pain…
Fictive, cette introduction est néanmoins plausible, car la plupart des futurs désirables décrits dans ces lignes existent déjà à une petite échelle, un peu partout dans le monde. Et l’objectif de vie de Rob Hopkins est d’accélérer l’essaimage de ces initiatives.
On lui doit en 2005 la création du mouvement international des Villes en Transition, pour relier des initiatives locales dans plus de cinquante pays. Sans copier ou appliquer à la lettre tel ou tel modèle, mais en donnant des pratiques à voir et envisager pour les autres. Son premier laboratoire a été la ville de Totnes, en Angleterre, où il vit. Avec une grande partie des habitants, ils ont installé une micro-brasserie locale fonctionnant avec des rebuts agricoles, et se sont cotisés pour créer des logements durables pour les personnes dans le besoin. Le personnel et les parents d’élèves de l’école se sont aussi mobilisés pour adapter une pédagogie collaborative, et réfléchissent depuis à instaurer de nouvelles coopératives agricoles. Un vent de changement qui a commencé à souffler il y a quinze ans sans jamais retomber depuis, au contraire.
>> Suite à lire à :
<https://usbeketrica.com/article/et-si-imagination-permettait-creer-futur-rob-hopkins>
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2- Après le confinement, beaucoup de reconversions écolos, Slate, 18/08/20, 07h00
Camille Belsoeur 

De plus en plus d'étudiant·es ou de salarié·es veulent changer d'activité pour jouer un rôle dans la transition écologique.
C'est une belle longère dans la campagne vallonnée. Dehors, la pelouse est haute. Les propriétaires des lieux pratiquent la tonte raisonnée. Sous un auvent, à l'écart des serres cabossées où poussent des courges et des tomates, des lampions dessinent une ambiance de guinguette. Je suis invité par une amie qui fête ses 30 ans. Mais à l'heure de l'apéro, la discussion prend vite un air d'atelier pour jeunes actifs en projet de reconversion professionnelle.
En ce mois de juillet 2020, une poignée de semaines après le début du déconfinement, je retrouve des connaissances que je n'avais pas vues depuis quelques mois. En naviguant de l'une à l'autre, un verre de bière artisanale à la main, j'ai la surprise d'apprendre que plusieurs d'entre elles sont décidées à effectuer un virage à 90 degrés dans leur carrière professionnelle.
Mettre en pratique ses aspirations écolos
Membre du cabinet du maire d'une grande ville de banlieue parisienne, Manon planche sur la meilleure façon de se lancer dans l'univers du vin, en reprenant une vigne. Quant à Juliette, en fin de mission pour une ambassade française en Afrique de l'Ouest, elle me détaille son envie d'ouvrir une poissonnerie –elle a d'ailleurs déjà trouvé un stage. Enfin, Maxime, ex-cadre dans une association de lutte contre la pauvreté, envisage de trouver un poste équivalent, mais dans un organisme engagé pour la transition écologique. Le bilan de tout ça est clair, toutes et tous veulent mieux coller à leur philosophie de vie tournée vers l'écologie et un monde plus vert.
L'épidémie de Covid-19 et son confinement sont passés par là. Les tendances à l'œuvre avant cette période chaotique ont été accentuées.«L'aspect green, société durable, ça reste la grosse tendance dans les projets de reconversion. On a vu une accélération du questionnement autour de cette problématique après le confinement», témoigne Clara Délétraz, co-fondatrice de Switch Collective, une entreprise spécialisée dans l'accompagnement de projets de reconversion professionnelle.
Avec la mise sur pause de leur entreprise, beaucoup de salarié·es se sont interrogé·es sur leur rôle. «Il y a vraiment la notion d'utilité qui entre en compte. Les personnes qui viennent nous voir nous disent : “Si j'arrête ce que je fais aujourd'hui, ça n'aura aucun impact à l'échelle du monde.” Et pendant le confinement, avec le chômage partiel, ils se sont encore plus rendus compte de cette réalité», poursuit Clara Délétraz.
>> Suite à lire à :
<http://www.slate.fr/story/193743/confinement-covid-reconversion-aspirations-ecologiques-travail>
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3- Au Honduras, les Garifunas luttent contre la convoitise de groupes hôteliers, AFP, 18/08/20, 19:00
Noe Leiva

Des plages paradisiaques bordées de palmiers sur la côte caraïbe du Honduras sont convoitées par des groupes hôteliers internationaux avec le soutien du gouvernement. Mais leurs projets se heurtent à l'opposition farouche de la communauté garifuna qui voit menacé son mode de vie ancestral.
A Triunfo de la Cruz, à quelques encablures de la petite ville touristique de Puerto de Tela (à environ 220 km au nord de la capitale Tegucigalpa), quelque 10.000 Garifunas, descendants d'esclaves africains naufragés au XVIIe siècle mêlés aux indigènes caraïbes, vivent de la pêche et de l'agriculture.
"Ici, nous luttons à mort" contre "ceux qui veulent voler nos terres", prévient Santos Centeno, un pêcheur de Triunfo de la Cruz.
Les Garifunas ont connu un premier succès en obtenant l'arrêt du projet d'hôtel Las Villas, porté par des investisseurs espagnols.
L'opposition se concentre à présent sur un projet d'extension du complexe hôtelier Indura Beach & Golf Resort, à Tornabé, commercialisé par le groupe américain Hilton sous la marque d'établissements haut de gamme Curio Collection.
Selon Edgardo Benedit, un dirigeant de la communauté, les Garifunas de Triunfo de la Cruz vivent dans une angoisse perpétuelle depuis des décennies car le gouvernement, la municipalité de Tela et les investisseurs semblent déterminer à poursuivre leurs projets touristiques. 
Sur les plages de sable blanc bordant la mer caraïbe aux eaux allant du turquoise au bleu marine, la tension est montée d'un cran le 18 juillet, lorsque quatre membres de la communauté ont été enlevés par des hommes vêtus d'uniformes de policiers.
Le président du Comité de défense des terres et les trois autres hommes ne sont pas réapparus depuis lors. La communauté y voit la main du gouvernement... ou de narcotrafiquants recrutés pour l'occasion.
- Patrimoine de l'Unesco -
Pourtant, les Garifunas de Triunfo de la Cruz bénéficient théoriquement de la protection de la Cour interaméricaine des droits de l'homme (CIDH), qui a ordonné en 2015 aux autorités de "délimiter les terres" de la communauté et de délivrer aux Garifunas un titre de propriété "collectif". 
Mais la décision est restée lettre morte. 
Cette fois, la CIDH a exigé de l'Etat hondurien "qu'il adopte toutes les mesures nécessaires et pertinentes pour localiser les disparus".
Pour le pasteur évangélique Omar Guzman, frère de l'un des disparus, Suami Mejia, il ne fait aucun doute que l'enlèvement a été mené sur l'ordre des autorités. Une douzaine d'hommes en uniforme de policiers ont menotté son frère avant de l'emmener, assure-t-il à l'AFP.
Edgardo Benedit dénonce de son côté la diffusion de photos d'Albert Centeno avec des armes par le gouvernement, qui a fait courir des bruits diffamatoires sur son implication supposée avec le trafic de drogue afin de le discréditer.
La presse locale, elle aussi, a insinué que l'enlèvement serait lié au trafic de drogue.
Les Garifunas, présents au Honduras, au Nicaragua, au Belize et au Guatemala sont réputés pour leur musique à base de tambours, leurs danses et leur art dans l’accommodement des fruits de mer. Des membres de la communauté ont aussi brillé sur les terrains de football.
En 2011, le Honduras comptait un total de 200.000 Garifunas, selon l'ONG Organisation fraternelle noire.
Dès 2001, l'Unesco a même déclaré la langue, la danse et la musique du peuple garifuna comme Patrimoine immatériel de l'humanité en espérant protéger ainsi son mode de vie, ses us et ses coutumes.
Mais rien n'y fait : pour Edgardo Benedit, les persécutions et les menaces contre les dirigeants de la communauté, à Triunfo de la Cruz et ailleurs, font partie d'une "stratégie" pour les déloger.
Le Honduras est considéré par des organisations internationales comme l'un des pays les plus dangereux du monde pour les défenseurs des droits de l'homme et de la terre.
En mars 2016 a ainsi été assassinée Berta Caceres, de l'ethnie lenca, dirigeante emblématique pour la défense des peuples autochtones qui luttait contre un projet d'un barrage hydroélectrique sur un territoire indigène. Sept hommes, accusés d'avoir participé à l'assassinat, ont été condamnés à des peines allant jusqu'à 50 ans de prison.
<https://information.tv5monde.com/info/au-honduras-les-garifunas-luttent-contre-la-convoitise-de-groupes-hoteliers-371529>
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4- Amazonie : des indigènes lèvent temporairement leur barrage sur une route, AFP, 18/08/20, 20:00

Des dizaines d'indigènes qui bloquaient une route stratégique pour le transport de marchandises en Amazonie ont levé temporairement mardi leur barrage, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Ces autochtones du peuple Kayapo Mekragnoti de l'Etat septentrional du Para ont mis en place ce barrage lundi pour réclamer davantage d'aide contre le coronavirus et la fin de la déforestation et de l'orpaillage sur leurs terres. 
Mardi en mi-journée, ils ont levé leur barrage de pneus et de troncs d'arbres, en attendant d'être notifiés de la décision de justice prise la veille leur ordonnant de laisser le passage sur la route BR-163, a annoncé un de leurs responsables à l'AFP.
Ils entendent remettre en place leur barrage une fois qu'ils auront reçu la notification de la juge fédérale Sandra Maria Correia da Silva, qui a invoqué les "perturbations" provoquées à "l'économie régionale" et aux "usagers de cette route".
La juge a demandé à la police de la route (PRF) de faire exécuter son ordre, mais celle-ci n'avait pas délogé les autochtones mardi matin de la BR-163.
Sur une file d'au moins 10 km, de nombreux poids lourds attendaient depuis lundi soir, avec leur chargement de soja ou de maïs notamment, à la hauteur de la ville de Novo Progresso.
La BR-163, une saignée en pleine forêt amazonienne de 4.500 km qui relie le Sud au Nord du Brésil, permet d'acheminer les récoltes du centre-ouest agricole vers les ports fluviaux de l'Amazonie, avant leur exportation, vers la Chine notamment.
Armés de bâtons, de flèches et de machettes, les autochtones exigent des compensations pour les dégâts environnementaux occasionnés par la construction de cette route, ainsi que la fin de la déforestation et de l'orpaillage illégal qui dévastent leur environnement. 
Les Kayapo Mekragnoti -- un sous-groupe de l'ethnie Kayapo du célèbre cacique au plateau labial Raoni, défenseur infatigable de la cause indigène -- vivent dans les réserves de Bau et de Mekragnoti, qui occupent une surface de 6,5 millions d'hectares, équivalente à celle d'un pays tel la Croatie.
Parmi ces 1.600 habitants, quatre sont morts du Covid-19 et 400 ont été infectés, selon l'Institut Kabu. Les premiers cas ont été apportés par des contacts avec des populations urbaines et des orpailleurs clandestins.
Les indigènes ont des défenses immunitaires plus faibles et un accès réduit aux soins hospitaliers.
Au total, 618 autochtones sont morts et 21.000 ont été contaminés par le coronavirus, selon l'APIB, la coordination des peuples indigènes du Brésil.
La pandémie a fait à ce jour plus de 108.000 morts au Brésil, le pays le plus touché de la planète derrière les Etats-Unis.
<https://information.tv5monde.com/info/amazonie-des-indigenes-levent-temporairement-leur-barrage-sur-une-route-371518>
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5- Tribune. Plan de relance agricole : « Un changement de cap est primordial », Le Monde, 19/08/20, 06h00
Par un Collectif de 14 chercheurs

Seule la transition vers une alimentation plus végétale permettra d’atteindre les objectifs fixés par les accords de Paris sur le climat et de maintenir notre consommation dans les limites des ressources de la planète, relève, dans une tribune au « Monde », un collectif de quatorze chercheurs.
Tribune. Le plan de relance économique annoncé lundi 20 juillet par Bruno Le Maire [le ministre de l’économie, des finances et de la relance], qui sera présenté le 25 août en conseil des ministres, prévoit de répartir 100 milliards d’euros d’aides aux secteurs touchés par la crise sanitaire, dont 30 milliards à la transition écologique. Dans ce contexte, le secteur agricole est triplement stratégique : il conditionne notre autonomie alimentaire et a une influence majeure sur l’environnement ainsi que sur la santé publique.
En ce qui concerne l’environnement, un consensus se dessine sur l’importance d’opérer une transition vers une alimentation plus végétale pour atteindre les objectifs fixés par les accords de Paris sur le climat et pour maintenir notre consommation dans les limites des ressources de la planète.
> Lire aussi  Relance : Bruno Le Maire promet 30 milliards d’euros pour la transition écologique
Ce changement de cap est primordial : dans un article scientifique paru en mai, le chercheur Brent Kim et son équipe prévoyaient que, si les 140 pays dont l’alimentation a été modélisée adoptaient conjointement celle des pays les plus riches, l’empreinte climatique et d’eau de leur production alimentaire se détériorerait respectivement de 135 % et 47 %. Au contraire, la végétalisation de l’alimentation permet de diviser par plus de trois l’impact climatique de la production alimentaire, si bien que le régime végétalien est celui qui émet le moins de gaz à effet de serre dans 97 % des pays étudiés.
Une seconde étude parue elle aussi en mai, publiée par Marco Springmann et son équipe dans la prestigieuse revue de médecine The British Medical Journal, a étudié, dans 85 pays, les implications sanitaires et environnementales de l’adoption de directives alimentaires nationales.
Impact de l’alimentation
Le recueil de données sur l’alimentation et la santé de centaines de milliers de personnes au travers d’études menées sur des décennies tout autour du globe a permis d’estimer l’impact de l’alimentation sur un ensemble de maladies non transmissibles (maladies coronariennes, AVC, diabète de type 2, cancers du côlon et du rectum, et maladies respiratoires liées au surpoids).
> Lire aussi  « C’est comme si les gens s’étaient rendu compte de la fragilité de nos approvisionnements » : des collectivités locales en quête de « résilience » alimentaire
En France, l’adoption des recommandations alimentaires nationales permettrait d’éviter 9,2 % des morts prématurées (de 30 ans à 69 ans) et de réduire de 35 % l’impact climatique de la production de l’alimentation française. L’adoption d’un régime flexitarien, correspondant à la consommation moyenne de 300 grammes de viande par semaine, permet quant à lui d’éviter 18,9 % des morts prématurées et de réduire l’impact climatique de 74 %. Enfin, contrairement à la croyance bien ancrée selon laquelle il serait nécessairement à risque, un régime végétalien bien équilibré aurait un impact positif drastique sur les maladies liées à l’alimentation, évitant 22 % des morts prématurées et réduisant de 91 % l’impact climatique.
Ces résultats sont en conformité avec ceux de nombreuses études précédentes ayant déjà incité des chercheurs à proposer des solutions pour encourager la végétalisation de l’alimentation : campagnes de communication de type « lundi vert », affichage sur les produits de leur impact environnemental, prise en compte de l’environnement dans les recommandations alimentaires nationales ou encore redistribution de la taxation. Des recommandations plus claires, une réglementation plus stricte de la publicité ainsi qu’une meilleure répartition des aides publiques pourraient également accélérer cette évolution.
La saison a été dure pour les exploitants agricoles, avec une chute de la production céréalière de 20 % due à des aléas climatiques qui ne feront que s’amplifier dans l’avenir. Alors que le président Emmanuel Macron et le syndicat agricole majoritaire FNSEA font de l’indépendance alimentaire un objectif stratégique, la totalité des cultures fourragères et trois quarts des céréales alimentaires cultivées et consommées en France sont destinés au bétail. De plus, notre dépendance aux protéines végétales importées et destinées aux élevages est telle qu’elle ne saurait être résolue par la seule augmentation de la production.
A contretemps des recommandations
Malgré un secteur de l’élevage en crise chronique, cette situation a jusqu’ici été consciencieusement entretenue au fil des gouvernements par une politique agricole à contretemps des recommandations sanitaires et des engagements environnementaux. D’après Greenpeace, toutes subventions confondues, la PAC reverse annuellement un cinquième du budget total de l’Union européenne (entre 28,5 milliards et 32,6 milliards d’euros) aux élevages ainsi qu’aux exploitations produisant l’alimentation du bétail.
> Lire aussi  « Pour une véritable souveraineté alimentaire européenne »
Bien que les Français soient 89 % à penser qu’il faut manger moins de viande (sondage Ipsos de 2017 pour Interbev), le régime flexitarien paraît encore bien loin de nos habitudes faute d’incitations aux changements collectifs. En revanche, l’application volontaire des recommandations alimentaires de notre pays, faisant une plus grande place aux protéines végétales et plafonnant la consommation de viande, est une étape à la fois accessible à chacun et significative pour la santé publique et l’environnement. Le plan de relance économique de grande envergure qui se prépare peut donc être une occasion unique de repenser notre orientation politique en matière d’alimentation.
En mars, 3 600 scientifiques ont souligné l’urgence environnementale de modifier les conditions d’attribution des subventions de la PAC. Espérons que, dans ce contexte critique, leur bon sens sera enfin entendu.
Collectif : Aurélien Barrau, astrophysicien ; Jérôme Bernard-Pellet, docteur en médecine, nutritionniste ; Aris Christodoulou, président cofondateur du Siga ; Catherine Devillers, docteure en médecine, nutritionniste ; Anthony Fardet, docteur en nutrition humaine, chercheur en alimentation préventive, durable et holistique ; Esmeralda Fraille Lopez, docteure en médecine, médecin généraliste et nutritionniste ; Charline Giroud, docteure en biochimie ; Serge Morand, chercheur en écologie de la santé ; Jean-Loup Mouysset, cancérologue fondateur des centres Ressource, spécialiste des liens entre environnement et santé ; Benoît Noël, ingénieur agronome ; Matthieu Ricard, docteur en génétique cellulaire, écrivain et moine bouddhiste ; Lamprini Risos, docteure en médecine spécialisée en cardiologie préventive ; Elodie Vieille Blanchard, docteure en sciences sociales et présidente de l’Association végétarienne de France ; William Zylberman, docteur en géosciences de l’environnement.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/08/19/plan-de-relance-agricole-un-changement-de-cap-est-primordial_6049290_3232.html>
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6- Plus de deux tiers des Français souhaitent une meilleure prise en compte du bien-être animal, Le Monde, 19/08/20, 06h29
Aline Nippert 

Interrogés par l’IFOP pour la Fondation Bardot, une majorité de sondés adhère à des mesures drastiques dans le domaine de l’élevage, des spectacles d’animaux sauvages ou encore de l’expérimentation animale. 
« Il existe une vraie attente sociétale sur la question animale, s’enthousiasme Christophe Marie, porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot, à l’initiative du sondage, confié à l’IFOP, sur les Français et la condition animale. Il est temps que le politique s’empare de cette demande citoyenne. » Dévoilé par Le Monde mercredi 19 août, le questionnaire, réalisé entre le 5 et le 7 août auprès d’un échantillon de 1 009 personnes représentatif de la population française, révèle que plus de deux tiers des sondés se montrent favorables à une amélioration du bien-être des bêtes.
Quelques semaines après le lancement d’un projet de référendum d’initiative partagé (RIP) sur la condition animale, ces résultats confirment l’intérêt porté par les citoyens aux questions relatives à l’élevage, la chasse, l’expérimentation animale et aux spectacles d’animaux sauvages.
Le 2 juillet, trois patrons de la tech (dont Xavier Niel, actionnaire à titre individuel du Monde) et le journaliste Hugo Clément s’associaient à une vingtaine d’associations de défense des animaux (dont la fondation Brigitte Bardot) et de protection de l’environnement pour réfléchir à une proposition de loi afin d’« améliorer le sort d’un milliard d’animaux en France ».
Le questionnaire reprend les différents volets du projet de référendum. En matière d’élevage, plus de 90 % des sondés sont favorables à l’obligation d’offrir un accès extérieur aux animaux ; 86 % adhèrent au principe d’étourdir les bêtes destinées à l’abattage ; 73 % des personnes interrogées partagent l’idée d’aider les cirques à organiser des spectacles sans animaux sauvages. La même proportion est prête à soutenir l’interdiction de l’expérimentation animale dans un délai de dix ans.
Recherche de relais
La chasse à courre est plébiscitée par seulement 18 % des sondés. Un taux qui reste stable depuis quinze ans (22 % d’opinions favorables en 2005 et 16 % en 2017, selon des sondages similaires) ; 77 % des répondants s’associent à l’idée d’interdire l’élevage des animaux pour leur fourrure, 72 % sont favorables à l’arrêt de la vente des animaux de compagnie.
« Lorsque vous tenez un refuge pour chiens ou chats abandonnés [c’est le cas de la Fondation Bardot], vous gérez quotidiennement les conséquences des animaleries qui commercialisent des animaux domestiques trop aisément… », contextualise Christophe Traïni, professeur en sciences politiques et auteur de La Cause animale (2011, PUF). Selon le chercheur, le sondage en dit au moins autant sur les revendications portées par le commanditaire que sur l’opinion publique elle-même : « Il nous informe sur la manière dont la Fondation Bardot formalise ses revendications et s’applique à les rendre visibles au sein de l’espace public. »
« L’an dernier, une proposition de loi visant à interdire la corrida aux mineurs de moins de 16 ans a été présentée devant l’Assemblée nationale, raconte Christophe Marie. Au même moment, nous avons commandé une étude pour connaître l’avis des Français sur le sujet », avec l’espoir de peser sur la décision. Les débats sont toujours en cours.
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Brigitte Gothière, cofondatrice de l’association L214, se souvient avoir communiqué les résultats d’un sondage YouGov sur les poules en cage en 2018, alors que le projet de loi issu des Etats généraux de l’alimentation allait être voté. « 90 % des Français se montraient favorables à l’interdiction de l’élevage en cage des poules pondeuses », assure-t-elle.
Mais la recherche d’un relais dans l’opinion publique ne suffit pas toujours. « L’amendement qui a finalement été voté interdit uniquement les nouvelles installations de ce type d’exploitations, déplore Brigitte Gothière, alors que l’association militait pour une interdiction dans les installations déjà en service.
Echelon européen
Les fédérations de professionnels, de la filière viande ou de la chasse, exercent « une contre-mobilisation » face aux actions des organisations animalistes, avance le chercheur Christophe Traïni. « La Fédération des chasseurs, la FNSEA et même la Société centrale canine mènent des actions de lobbying sur les élus pour que rien ne change au sujet de la cause animale », confirme le représentant de la Fondation Bardot.
La France est « lanterne rouge » sur la question du bien-être animal, d’après Christophe Marie, également coauteur du livre L’Europe des animaux (2019, Alma). « La France a tenté, par exemple, de bloquer l’interdiction sur la fin de l’expérimentation animale pour les cosmétiques », se souvient-il. Les tests sur les animaux ont finalement été bannis dans l’Union européenne (UE) en 2013, mais « sans l’échelon européen, il est évident que les Etats membres n’imposeraient pas des législations aussi protectrices », tranche le militant.
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Christophe Marie évoque aussi la directive européenne de 2002 imposant le marquage des œufs (de 0 à 3) : « La part de marché des œufs de poules élevés en cage a baissé drastiquement après la mise en place de cette codification. » La question des droits des animaux se joue souvent à l’échelle européenne. « C’est notamment le cas du transport des animaux vivants entre les pays de l’UE », illustre Christophe Marie.
Une commission d’enquête parlementaire a d’ailleurs été ouverte au sujet des violations de la réglementation européenne des Etats membre en la matière. Les scandales sanitaires et les images tournées dans certains abattoirs, diffusées via les réseaux sociaux, participent à cette politisation de la question animale. « Cette nouvelle légitimation repose notamment sur la préoccupation grandissante des citoyens au sujet de l’alimentation », soutient l’universitaire.
Jeune génération
Christophe Traïni attribue aussi à la sphère militante un rôle dans la prise en considération du bien-être animal. « Les réseaux militants ont participé à la diffusion des idées antispécistes, forgées dans les milieux universitaires anglo-saxons », explique le spécialiste. Les philosophes antispécistes jugent que le critère d’espèce n’est pas pertinent pour statuer sur la manière de traiter un être vivant.
L’association L214 éthique et animaux a contribué à importer ce courant philosophique en France. « Nous avons fondé Stop Gavage au début des années 2000 et organisions des tables rondes, se remémore Brigitte Gothière. Mais d’un point de vue pragmatique, nous n’avancions pas. » Alors, en 2008, elle lance L214, avec son conjoint Sébastien Arsac. « Nos actions se concentrent autour des abattoirs, car c’est un terrain sur lequel il peut y avoir des avancées concrètes et significatives, justifie la cofondatrice. Pour elle, le secteur des abattoirs résume l’étendue du problème : « Les humains disposent d’un droit de vie et de mort sur les animaux. » 
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Christophe Traïni observe enfin un rapprochement des questions de défense animale et de protection de l’environnement. « L’ours polaire symbolise, en une seule image, une inquiétude qui touche aussi bien les animaux que les humains », illustre-t-il.
Sur le terrain de la protection animale comme sur celui de la lutte contre le réchauffement climatique, la jeune génération apporte un nouveau souffle aux combats portés par les associations. « Les gouvernements peuvent difficilement ignorer ce qui apparaît de plus en plus comme une préoccupation de leurs citoyens », analyse le spécialiste. La cause animale n’est pas, par nature, politique ; elle le devient.
+ Infographie : Les Français et la condition animale <https://img.lemde.fr/2020/08/18/0/0/1068/3214/688/0/60/0/f8ba3a2_771703570-1.png>
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/19/plus-de-deux-tiers-des-francais-souhaitent-une-meilleure-prise-en-compte-du-bien-etre-animal_6049296_3244.html>
Sur le même sujet : 
> L'appel des initiateurs du référendum pour les animaux : "Ne confisquez pas la démocratie" <https://www.lejdd.fr/Societe/hugo-clement-xavier-niel-ils-demandent-un-referendum-pour-les-animaux-ne-confisquez-pas-la-democratie-3985909>, Le JDD, 15/08/20, 21h30 
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7- Condition animale : le référendum d’initiative partagée tente de rallier les politiques, Le Monde, 19/08/20, 12h50
Mariama Darame

129 parlementaires ont déjà rejoint le projet de RIP contre la maltraitance animale lancé en juillet par des entrepreneurs et des ONG. 
Le compteur grimpe pour les soutiens à un référendum d’initiative partagée (RIP) contre la maltraitance animale. Lundi 17 août, plus de 500 000 signataires avaient rejoint la pétition lancée, le 2 juillet, par une vingtaine d’associations, le journaliste Hugo Clément et trois entrepreneurs français : Xavier Niel (groupe Iliad, également actionnaire à titre individuel du Monde), Marc Simoncini (fondateur du site Meetic), Jacques-Antoine Granjon (Veepee, ex-Vente privée).
> Lire aussi  Un projet de référendum sur la cause animale réunit des grands noms de la tech et une vingtaine d’associations
Une étape symbolique dans la campagne que mènent ces défenseurs de cette cause pour faire valoir six propositions : l’interdiction de l’expérimentation animale (en cas d’alternatives), de l’élevage en cage et pour la fourrure, des spectacles d’animaux sauvages, de la chasse à courre et traditionnelle, et la sortie de l’élevage intensif d’ici à 2040.
Comme le prévoit la réforme constitutionnelle de 2008, toutes ces mesures ne pourront être soumises à un RIP qu’après avoir franchi plusieurs étapes. D’abord, un cinquième des membres du Parlement (185 parlementaires) doivent donner leur accord. A ce moment-là seulement, les organisateurs auront neuf mois pour recueillir les signatures des citoyens. Le RIP ne pourrait éventuellement être déclenché que si 10 % du corps électoral (4,7 millions de citoyens) soutiennent l’initiative. Une tâche ardue. En 2019, 248 députés avaient lancé un RIP contre la privatisation d’Aéroports de Paris. En mars, environ 1,12 million de signatures de Français avaient été récoltées, loin du seuil.
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Défi de taille
Aujourd’hui, quelque 129 parlementaires de tout bord ont déjà rallié cette idée. « La diversité politique des parlementaires est assez révélatrice de la force de cette initiative. C’est très important pour nous car la question de la condition animale est transpartisane », affirme Hugo Clément alors que de nombreux élus de la majorité mais aussi des parlementaires de droite ont donné leur accord. Pourtant, le défi reste de taille. « Nous savions déjà qu’une centaine de parlementaires étaient plus ou moins sensibles à la cause animale. Le plus compliqué sera d’obtenir la deuxième partie des signatures », explique Christophe Marie, le porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot.
Députés comme sénateurs sont ainsi sommés de prendre position dans ce débat alors que la plupart des Français expriment leur soutien à la cause. « Il y a une majorité de parlementaires pour qui la question n’est toujours pas dans leur agenda politique. Ils en entendent parler mais n’ont pas vraiment réfléchi au sujet et n’ont pas vraiment compris les enjeux. Ce sont eux qu’il faut convaincre », souligne Loïc Dombreval, député La République en marche (LRM) des Alpes-Maritimes et animaliste.
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En coulisses, les sollicitations se sont multipliées ces dernières semaines pour inciter ou dissuader les parlementaires de signer cette proposition de RIP. Certains évoquent des SMS, des mails et des courriers réguliers en provenance de différents lobbies prochasse ou élevage. Le 28 juillet, Gérard Larcher, président Les Républicains (LR) du Sénat et lui-même chasseur, a voulu tranquilliser le président de la Fédération des associations de chasseurs aux chiens courants dans un courrier où il lui assure « de l’attention qui sera la [sienne] quant à l’avenir que pourrait connaître cette initiative ». A ce jour, seulement 18 sénateurs ont signé la proposition.
Mireille Clapot, députée LRM de la Drôme, reconnaît avoir « d’abord regardé avec circonspection » cette initiative avant de recevoir, durant l’été, une vingtaine de messages de « particuliers » désireux de la voir soutenir le projet. Mais ce sont finalement les propos du patron de la Fédération nationale des chasseurs, Willy Schraen, appelant les parlementaires signataires du RIP à « rendre leur mandat » qui l’ont décidée à franchir le pas. « On ne peut pas laisser la parole à ceux qui réduisent la ruralité à la chasse et à l’agriculture. Ce discours, je ne le supporte plus », confie Mme Clapot.
Elle s’est également étonnée de la préface signée par le nouveau garde des sceaux, Eric Dupond-Moretti, dans le livre de M. Schraen, Un chasseur en campagne, publié mardi (Editions du Gerfaut, 240 p., 19,90 €). Pour le député LR des Bouches-du-Rhône, Eric Diard, lui aussi défenseur de longue date de la cause animale, les propos de M. Dupond-Moretti évoquant « les ayatollahs de l’écologie » sont, « scandaleux » et incitent à « radicaliser les positions ». « Ce sont des sujets pour lesquels il n’y a pas eu de véritable volonté politique jusqu’ici », affirme de son côté Matthieu Orphelin, président du groupe Ecologie démocratie solidarité et ancien membre de la majorité.
Les défenseurs de la cause animale restent sceptiques sur les intentions de l’exécutif. En 2018, Emmanuel Macron avait autorisé la baisse du prix du permis de chasse. Le 7 août, les défenseurs de la chasse aux oiseaux à la glu ont été reçus à Matignon. Et au sein de la majorité, les députés sont divisés. « Je suis profondément contre ce référendum car on est face à une frange animaliste et antispéciste très dangereuse. Ils n’ont aucune idée des conséquences que leurs mesures pourraient avoir sur nos territoires », défend Alain Péréa, député de l’Aude. La bataille de l’opinion ne fait que commencer.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/19/condition-animale-le-referendum-d-initiative-partagee-tente-de-rallier-les-politiques_6049331_3244.html>
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8- Editorial. La condition animale, sujet légitime de débat public, Le Monde, 19/08/20, 15h36

De plus en plus sensible au bien-être animal, l’opinion française voit dans cette question un sujet de débat politique et d’action publique. Le gouvernement y est plus réticent.
Editorial du « Monde ». Des « illuminés » et des « intégristes ». C’est ainsi qu’Eric Dupond-Moretti qualifie des défenseurs de la cause animale dans la préface d’Un chasseur en campagne, le livre du patron des chasseurs, Willy Schraen. Par ces mots, écrits avant sa nomination à la tête du ministère de la justice, le célèbre avocat, lui-même chasseur passionné, vise en réalité une partie grandissante de la population. Selon un sondage de la Fondation Brigitte Bardot, publié par Le Monde mercredi 19 août, plus des deux tiers des personnes interrogées sont favorables à une amélioration du bien-être des bêtes.
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Face à la multiplication des scandales de maltraitance animale, 91 % des sondés se prononcent pour un accès extérieur obligatoire pour tous les animaux d’élevage d’ici à dix ans. Une large majorité souhaite une transition vers des cirques sans animaux sauvages, l’interdiction de la chasse à courre ou encore de la vente des animaux de compagnie. Ces thèmes recoupent ceux du projet de référendum d’initiative partagée sur la condition animale. Depuis son lancement début juillet, l’initiative a recueilli le soutien de 129 parlementaires et a dépassé lundi le cap des 500 000 signatures. La cause animale s’est définitivement installée dans l’agenda politique.
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Les politiques l’ont bien senti, l’attente des électeurs est réelle. Avec un demi-million de voix et un score de 2,2 % aux élections européennes de 2019, le Parti animaliste avait déjà imposé la thématique dans le débat public. Désormais, les députés n’hésitent plus à signer en nombre des propositions de loi sur le sujet ; ils sont plus de 150 à défendre l’amélioration du bien‑être des animaux de compagnie et une soixantaine pour l’amélioration de la condition animale et la lutte contre la maltraitance.
En retard
Si la prise de conscience – et l’affichage – est là, les actes, pour l’heure, ne suivent pas. Depuis le début de la législature, aucune des propositions de loi n’a été débattue à l’Assemblée, faute d’avoir été inscrite à l’ordre du jour. Les parlementaires restent frileux, sensibles à l’influence des lobbys, tout particulièrement celui de l’industrie agroalimentaire, des agriculteurs de la FNSEA et des chasseurs. Même si ces derniers perdent du terrain, leur emprise reste forte, y compris auprès d’un chef de l’Etat qui les cajole.
Il y a bien l’expérimentation d’un repas végétarien ou végétalien par semaine dans les cantines scolaires depuis novembre 2019. Et l’annonce de la fin du broyage des poussins et de la castration à vif des porcelets fin 2021. Mais, à ces exceptions près, le gouvernement n’a été à l’initiative d’aucune véritable avancée sur le terrain de la cause animale. Malgré la loi EGalim, le modèle agro-industriel n’est pas remis en question.
L’Hexagone est à ce titre en retard sur d’autres pays européens. La question du bien-être animal est, par exemple, intégrée dans les Constitutions allemande et autrichienne, et le Parti des animaux néerlandais est représenté au Parlement européen. La France, elle, freine, et n’applique pas systématiquement les directives européennes de protection animale, par exemple pour la chasse à la glu ou lors de la mise à mort des animaux dans les abattoirs.
> Lire aussi  Bataille juridique entre l’Etat et les défenseurs des oiseaux autour de la chasse à la glu
La condition des animaux, dont l’intelligence a été démontrée par l’éthologie et la sensibilité reconnue par la loi, doit être améliorée et mieux respectée. L’évolution de l’opinion en ce sens montre qu’il s’agit bien d’un sujet légitime de débat politique et d’action publique.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/08/19/la-condition-animale-sujet-legitime-de-debat-public_6049336_3232.html>
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9- Tirs croisés entre chasseurs et Verts autour de la ruralité, Ouest-France avec AFP, 19/08/20, 17h49

« Un conflit malsain » mené par de « nouveaux combattants verts » : le patron des chasseurs Willy Schraen oppose, dans un essai polémique, la ruralité aux écologistes, qui ripostent en contestant sa légitimité à défendre les campagnes.
« Nous avons une forme d’intolérance et d’extrémisme qui devient insupportable pour des gens qui sont sur des territoires et qui voient arriver des personnes avec cet état d’esprit », affirme Willy Schraen, le président de la Fédération nationale des chasseurs, dont le livre très politique et virulent Un chasseur en campagne(Gerfaut) est paru ce mardi 18 août.
Considéré comme le lobbyiste des chasseurs, Willy Schraen laisse entendre qu’il a l’oreille d’Emmanuel Macron à qui il « tire son chapeau » dans son ouvrage pour sa recherche de « solutions équilibrées ». Mais ses ministres successifs de l’Environnement n’ont guère droit au même traitement.
À ses yeux, Nicolas Hulot était une « catastrophe pour l’État », son successeur François de Rugy « un ministre par défaut » et Barbara Pompili, qui a pris ce portefeuille lors du dernier remaniement cet été, est critiquée pour « ses mauvaises intentions » à l’égard des chasseurs.
Mais ce sont surtout les Verts d’EELV, dénoncés comme des « ayatollahs » dès la préface signée – avant de faire son entrée au gouvernement – par le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti, qui sont la cible du patron des chasseurs.
>> Suite à lire à :
<https://www.ouest-france.fr/societe/la-chasse/tirs-croises-entre-chasseurs-et-verts-autour-de-la-ruralite-6942285>
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10- Après deux ans de grèves scolaires, la « génération climat » tente de se réinventer, Le Monde, 20/08/20, 06h00
Audrey Garric 

La Suédoise Greta Thunberg doit rencontrer, jeudi, la chancelière allemande Angela Merkel avec une longue liste de revendications. Une manière de montrer que malgré la crise sanitaire, la mobilisation des jeunes ne faiblit pas. 
Pour les jeunes mobilisés pour le climat, la date du 20 août revêt une double importance. D’abord, parce qu’elle marque, jour pour jour, les deux ans de leur mouvement « Fridays for Future » (« les vendredis pour le futur »). Le 20 août 2018, une jeune Suédoise alors inconnue, Greta Thunberg, débutait une grève scolaire devant le Parlement de Stockholm pour demander aux dirigeants des actions urgentes contre le dérèglement climatique. Depuis, des millions d’étudiants, de lycéens et de collégiens lui ont emboîté le pas, boycottant massivement leurs cours pour descendre dans la rue.
> Lire aussi  « Il n’y a pas de planète B » : de Paris à Kampala, la jeunesse se mobilise pour le climat
Ensuite, parce que l’égérie de la lutte contre le réchauffement de la planète, accompagnée par trois autres figures de proue du mouvement, doit rencontrer, jeudi, la chancelière allemande Angela Merkel – dont le pays a pris la présidence du Conseil de l’Union européenne (UE) – avec une longue liste de revendications. Une manière de montrer que malgré la crise sanitaire du Covid-19, la mobilisation inédite de ce que l’on a surnommé la « génération climat » ne faiblit pas.
« La seule solution est de changer de système »
Les quatre jeunes femmes, Greta Thunberg, l’Allemande Luisa Neubauer, et les Belges Anuna de Wever et Adélaïde Charlier, se sont vu accorder une audience de 1 h 30 avec la chancelière, à Berlin. Elles doivent lui remettre une lettre ouverte, envoyée le 16 juillet aux vingt-sept chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE et aux présidents des institutions européennes, qui a recueilli 125 000 signatures, dont celles de climatologues, d’économistes, de militants ou encore de stars.
Dans leur tribune, les militantes demandent aux dirigeants, comme elles en ont désormais l’habitude, de traiter la crise climatique et écologique véritablement comme une crise.
Mais pour la première fois, elles listent également des mesures précises à engager immédiatement. Parmi elles : l’arrêt de tous les investissements et des subventions dans les énergies fossiles, la reconnaissance d’un crime international d’écocide, la mise en place de budgets carbone annuels contraignants pour limiter les émissions de gaz à effet de serre ainsi que l’adoption de politiques climatiques qui réduisent toutes les formes d’inégalités et protègent les plus vulnérables.
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« Les changements nécessaires pour sauver l’humanité peuvent sembler très irréalistes. Mais il est beaucoup plus irréaliste de croire que notre société serait capable de survivre au réchauffement climatique que nous allons connaître, ainsi qu’aux autres conséquences écologiques désastreuses qui seront entraînées par le statu quo actuel », expliquent les activistes. Pour les jeunes femmes, les dirigeants se bercent d’illusions et « perdent un temps précieux » en croyant que nous sommes sur la bonne trajectoire pour réduire les émissions. « La seule solution est de changer de système », assènent-elles.
« Nous sommes toujours dans un état de déni »
Pour cela, l’Europe a un rôle à jouer, notamment du fait de sa responsabilité historique dans le dérèglement climatique. « Avec le Covid-19, le climat a été relégué au second plan alors que c’est la plus grande crise à laquelle l’humanité fait face, regrette Adélaïde Charlier. Nous voulons nous assurer que le climat reste la priorité d’Angela Merkel et que la relance ne marquera pas un retour à la normale. »
Deux dossiers majeurs sont sur la table de la chancelière : la relève de l’objectif européen de réduction des émissions d’ici à 2030 et les négociations qui se poursuivent sur le budget européen pour la période 2021-2027, alors que le Parlement réclame notamment des augmentations pour le climat.
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La crise sanitaire, toutefois, est loin d’être la seule responsable du retard de l’action climatique. Depuis 2018 et le début du mouvement « Fridays for future »,« nous avons perdu deux nouvelles années cruciales en raison de l’inaction politique », condamnent Greta Thunberg et ses camarades dans une tribune au Guardian publiée le 19 août.
Pendant ces deux années, l’humanité a continué à émettre plus de 80 milliards de tonnes de CO2 et les catastrophes (incendies, canicules, ouragans, etc) se sont multipliées à travers le monde, entraînant la perte de nombreuses vies. « Lorsqu’il faut agir, nous sommes toujours dans un état de déni », écrivent les grévistes du climat dans le Guardian.
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Selon les Nations unies (ONU), respecter l’accord de Paris impliquerait que les pays triplent leurs efforts pour ne pas dépasser 2 °C de hausse globale des températures moyennes, et les multiplient par cinq pour ne pas aller au-delà de 1,5 °C. Or, les Etats ne parviennent toujours pas à s’entendre pour rehausser collectivement leur ambition.
Maintenir la pression
Pour autant, le mouvement « Fridays for future », qui s’est vu décerner par l’ONU le titre de « champion de la Terre » en septembre 2019, n’a pas été inutile. Il a permis de mobiliser une partie de la jeunesse – même s’il s’agit surtout, pour l’Europe, de jeunes aisés et éduqués – qui n’avait jusqu’alors jamais manifesté : lors des trois journées de grève internationale de 2019, ils étaient 1,8 million à défiler le 15 mars, 2 millions le 24 mai et plus de 4 millions le 20 septembre, selon les chiffres des organisateurs. « Fridays for future » a aussi aidé à la prise de conscience de l’urgence climatique dans une partie de la population, pour laquelle il s’agit désormais d’une priorité.
Les jeunes militants, dont le mouvement se veut apolitique, sont également parvenus à inscrire la question climatique à l’agenda politique de nombreux pays. Le sujet s’est imposé lors des élections européennes ou américaines et le Parlement européen a déclaré l’urgence climatique et environnementale l’an passé, de même que certains pays et collectivités.
« Ces jeunes ont eu accès à de nombreux responsables politiques de premier plan, même si parfois ces derniers étaient surtout intéressés par faire des selfies avec Greta Thunberg, note Katrin Uba, professeure associée à l’université d’Uppsala (Suède), qui étudie le mouvement Fridays for future. Cependant, je ne vois pas encore de politiques claires qui répondent directement aux demandes de Fridays for future. »
> Lire aussi  « Le niveau des océans monte, notre colère aussi » : une grève mondiale historique pour le climat
De quoi pousser les jeunes à maintenir la pression. Il leur faut désormais se réinventer dans un monde bouleversé par le Covid-19. Si la pandémie leur a porté un coup, en les empêchant de défiler toutes les semaines et en reléguant le climat au second plan, les militants sont tant bien que mal parvenus à faire exister le mouvement pendant le confinement. Ils ont poursuivi la grève en ligne chaque vendredi, organisé des conférences d’experts sur Internet, manifesté localement en petits comités ou ont créé des actions symboliques, à l’image de militants allemands qui ont déposé des milliers de pancartes devant leur Parlement.
Prochaine grève mondiale pour le climat : le 25 septembre
« Les mouvements sociaux ont des hauts et des bas, par cycles. Le Covid-19 a, du moins temporairement, entraîné un bas, explique Joost de Moor, chercheur postdoctorant à l’université de Stockholm, qui travaille sur le militantisme climatique. Mais le caractère générationnel de Fridays for future, qui fait que ses jeunes membres s’identifient comme ceux qui souffriront si la crise climatique reste non résolue, pourrait constituer une base solide pour entraîner leur engagement à long terme sur le sujet. »
> Lire aussi  Savants ou militants ? Le dilemme des chercheurs face à la crise écologique
La prochaine grève mondiale pour le climat, prévue le 25 septembre à la fois dans les rues et en ligne en fonction de la situation sanitaire, permettra de voir où en est cette nouvelle génération.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/20/apres-deux-ans-de-greves-scolaires-la-generation-climat-tente-de-se-reinventer_6049400_3244.html>
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11- Barbara Pompili, une ministre de l’écologie sous surveillance, Le Monde, 20/08/20, 08h30
Olivier Faye

En conflit avec les chasseurs, elle est aussi critiquée par les défenseurs de l’environnement après avoir autorisé par dérogation un insecticide. Et son refus de se prononcer sur son soutien à Emmanuel Macron en 2022 irrite dans la majorité. 
Depuis qu’elle a été nommée ministre de la transition écologique, le 6 juillet, Barbara Pompili découvre la dureté de son nouvel environnement. Dans ce climat politique aride, elle se retrouve dans le collimateur de nombreux opposants aux intérêts divergents. Les chasseurs bien sûr, mais aussi les défenseurs de l’environnement qui pourfendent une action à leurs yeux trop timorée. Certains députés de la majorité, enfin, offusqués de la promotion de cette ancienne collègue qui s’est parfois montrée frondeuse à l’égard de l’exécutif depuis 2017.
« Quand on est ministre de l’écologie, on est sous le feu roulant des polémiques, quoi qu’on fasse », résume François de Rugy, ami de Barbara Pompili et lui-même ancien titulaire du poste. La lessiveuse tourne d’autant plus vite que les ambitions affichées en la matière par Emmanuel Macron, promoteur de « l’écologie du mieux » face à « l’écologie du moins », doivent se marier avec les contraintes économiques et la crainte de braquer une partie de la société.
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Mais l’écologiste de 45 ans ne s’attendait sans doute pas à essuyer des tirs de la part d’un de ses propres collègues du gouvernement. Dans une courte préface d’à peine trois pages au livre du président de la Fédération nationale des chasseurs, Willy Schraen (Un chasseur en campagne, Gerfaut, 2020), le garde des sceaux, Eric Dupond-Moretti, s’en prend en effet aux « ayatollahs de l’écologie », ces « illuminés » et « intégristes » qui, de l’actrice Brigitte Bardot au journaliste Aymeric Caron, dénoncent depuis des années la pratique de la chasse.
« Merci Willy, ce livre est un petit bijou (…) Il est fait pour que les chasseurs relèvent la tête. Enfin ! », écrit l’ancien avocat. Selon son entourage, il ne faudrait voir aucune malice dans ce coup éditorial : le livre, retardé en raison du confinement, était déjà sous presse depuis un mois et demi. Avant, donc, sa nomination au gouvernement.
Virage à 180 degrés
Le hic, c’est que cette déclaration d’amour intervient au moment où Barbara Pompili et Willy Schraen s’affrontent au sujet de l’interdiction de la chasse à la glu des oiseaux. L’encadrement de cette pratique, non conforme avec le droit de l’Union européenne (UE), doit faire l’objet prochainement d’un arbitrage de la part de l’exécutif.
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Une délégation de chasseurs a été reçue à ce sujet, le 7 août, à Matignon – à la demande d’Emmanuel Macron, selon Willy Schraen, qui revendique sa « proximité » avec le chef de l’Etat. « Macron est très clair sur le changement climatique, mais pour ce qui est des sujets liés au bien-être animal, ce n’est pas encore sa culture, convient un de ses interlocuteurs réguliers. Il est attentif à la question de la ruralité depuis la révolte des “gilets jaunes”, au clivage rural urbain. Il reste une tension forte autour du noyau agriculture et chasse. »
C’est précisément à cause de cela que l’été de Barbara Pompili paraît long comme un jour sans pain. Au début du mois d’août, le gouvernement a ouvert la voie à une dérogation revenant sur l’interdiction de semences enrobées de pesticides dits « néonicotinoïdes ». Une mesure destinée à venir en aide aux producteurs de betteraves, qui ne disposent pas d’un traitement alternatif et dont les rendements s’écroulent en raison de la prolifération de pucerons.
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Cette décision, « prise à l’Elysée » selon un habitué du palais, contraint la ministre à un virage à 180 degrés : en 2016, c’est elle qui, alors secrétaire d’Etat sous François Hollande, avait décidé de bannir les néonicotinoïdes. Elle pourfendait alors toute logique dérogatoire. « De la procrastination », raillait-elle. Certainsmacronistes estiment qu’elle ne s’est pas assez battue contre cette dérogation, notamment pour préserver sa terre d’élection picarde, grande région de culture betteravière. « C’est elle qui a pris la décision. Elle a demandé à ce qu’on vérifie quatorze fois qu’il n’y a pas d’alternative », assure son entourage.
« Grands reculs »
Ce recul passe d’autant plus mal que l’ancienne militante d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) s’était battue ces trois dernières années en tant que députée pour pousser l’exécutif à aller plus loin dans son action en faveur de l’environnement. Elle s’était par exemple abstenue en 2019 au moment du vote sur le CETA, traité de libre-échange entre l’UE et le Canada, et s’était prononcée, un an plus tôt, en faveur d’un amendement contraire à l’avis du gouvernement pour inscrire dans la loi l’interdiction du glyphosate.
« Aujourd’hui, elle envoie des éléments de langage à tous les députés pour expliquer que le pragmatisme c’est bien, pour qu’on lui vienne en aide dans les médias, s’agace un député de La République en marche (LRM). Moi, je n’irai pas servir la soupe à Pompili, ce n’est pas sûr qu’elle trouve une majorité de députés pour l’aider à renier ses propres engagements ! » La dérogation promise par le gouvernement, en effet, doit d’abord passer par un texte de loi que les ministères de l’agriculture et de la transition écologique comptent présenter conjointement à l’automne devant les parlementaires.
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Barbara Pompili, qui n’a pas répondu aux sollicitations du Monde, était pourtant arrivée aux affaires accompagnée d’une réputation favorable, y compris chez les Verts. « Elle est écologiste, j’ai envie de lui souhaiter bonne chance et bon vent », réagissait au moment de sa nomination le secrétaire national d’EELV, Julien Bayou, tout en disant se faire « peu d’illusions ». Aujourd’hui, le même dénonce de « grands reculs ». « On calque sur l’écologie les vieux débats de la gauche : ceux qui se confrontent aux réalités deviennent toujours peu ou prou des traîtres à la cause », déplore François de Rugy.
Le plan de relance de 100 milliards d’euros, qui sera présenté le 25 août par le gouvernement, devrait permettre à la ministre de retrouver quelques couleurs, avec une focale mise sur la sauvegarde du climat. « Entre 25 milliards et 30 milliards d’euros du plan de relance seront consacrés à l’écologie. Près de 50 % des investissements seront verts. Nous sommes en train de faire le premier plan de relance aligné sur l’accord de Paris », se félicite l’eurodéputé macroniste Pascal Canfin.
« Colère présidentielle »
Le compte y sera-t-il pour Barbara Pompili à l’approche de l’élection présidentielle de 2022 ? Lors des élections municipales à Amiens, la quadragénaire figurait déjà sur une liste dissidente de celle soutenue par LRM.
Dans un entretien au Monde, le 27 juillet, la transfuge d’EELV a par ailleurs refusé de se prononcer sur un éventuel soutien à Emmanuel Macron, à deux ans de l’échéance. « Ma seule feuille de route, c’est de faire en sorte que, dans deux ans, le pays soit sur la bonne voie pour faire face aux enjeux du réchauffement climatique et de la transition écologique », déclarait-elle.
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Une réponse qui aurait suscité, selon un dirigeant de la majorité, la « colère présidentielle ». « Elle vient de trouver le poste de numéro trois du gouvernement, elle ne se rend pas compte de la chance qu’elle a eue, c’est plus facile de gagner au loto ! Et deux semaines après elle ose répondre ça ? », s’étrangle ce macroniste. On n’abdique pas l’honneur d’être une cible, aurait dit Cyrano.
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/08/20/barbara-pompili-une-ministre-de-l-ecologie-sous-surveillance_6049401_823448.html>
Sur le même sujet : 
> Barbara Pompili face au piège de la chasse à la glu <https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/08/20/pour-barbara-pompili-le-piege-de-la-chasse-a-la-glu_6049430_823448.html>, Le Monde, 20/08/20, 10h48
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12- Ce samedi 22 août, l'humanité aura consommé ses ressources naturelles de l'année, Actu-Environnement, 20/08/20
Rachida Boughriet  

Avec la crise sanitaire du coronavirus, le jour du dépassement de la Terre a reculé de trois semaines par rapport à 2019 (29 juillet), arrivant ainsi ce samedi 22 août en 2020. C'est l'ONG Global Footprint Network, qui chaque année calcule cette date. Le 22 août, l'humanité aura donc consommé toutes les ressources que les écosystèmes peuvent produire en une année.
« Les mesures de confinement provoquées par la pandémie ont entraîné une contraction de l'empreinte écologique mondiale de près de 10 %, mais nous pesons toujours autant sur la nature que si nous vivions sur 1,6 Terre », explique l'ONG américaine. Par conséquent, l'humanité utilise actuellement 60 % de plus que ce qui peut être renouvelé. 
Le rapport de Global Footprint Network montre une réduction de 9,3 % de l'empreinte écologique mondiale par rapport à la même période l'année dernière. Les principaux moteurs étaient l'empreinte carbone (réduite de 14,5 % par rapport à 2019) et l'empreinte des produits forestiers (réduite de 8,4 % par rapport à 2019).
Le calcul du jour du dépassement mondial est réalisé depuis le début des années 1970, aboutissant à une dette écologique cumulée « qui équivaut à 18 années terrestres », indique l'ONG. « En d'autres termes, il faudrait à la planète 18 ans de régénération pour inverser les dommages causés par la surexploitation des ressources naturelles, en supposant que cette surexploitation soit totalement réversible ».
Néanmoins, l'ONG estime qu'il est possible de vivre selon les moyens de notre planète. Reculer ainsi « de cinq jours par an » la date du jour du dépassement permettrait à l'humanité d'atteindre cet objectif avant 2050. Une réduction de 50 % de l'empreinte carbone, par exemple, permettrait de repousser la date du jour du dépassement de la Terre de 93 jours, ajoute Global Footprint Network. De même, réduire de moitié les gaspillages alimentaires ferait reculer cette date de 13 jours.
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/22-aout-jour-depassement-mondial-consommation-ressources-annee-coronavirus-35967.php4>
Sur le même sujet : 
> Jour du dépassement : L’humanité vit à crédit sur le dos de la planète (mais un peu moins que l’année dernière) <https://www.20minutes.fr/planete/2844043-20200821-jour-depassement-humanite-vit-credit-dos-planete-peu-moins-annee-derniere>, 20 Minutes, 21/08/20, 18h12
> Jour du dépassement : la crise du Covid-19 a donné à peine quelques jours de répit à la planète <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/ressources-naturelles/isr-rse/jour-du-depassement-la-crise-du-covid-19-a-donne-a-peine-quelques-jours-de-repit-a-la-planete-148909.html>, Novethic, 21/08/20
> Jour du dépassement : « Même avec les circonstances exceptionnelles du confinement, il nous reste quatre mois dans le rouge » <https://www.20minutes.fr/planete/2843807-20200822-jour-depassement-circonstances-exceptionnelles-confinement-reste-quatre-mois-rouge>, 20 Minutes, 22/08/20, 09h15
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13- [Quiz] Êtes-vous un expert de l’histoire écologique et sociale ?, Novethic, 20/08/20

La première loi environnementale du monde, le premier ministre des finances de la France, les deux fondateurs du GIEC… Chaque semaine, Novethic revient sur l’origine d’un événement ou d’une pensée liée à l’économie, à la finance, au développement durable. Si vous avez suivi tous ces rendez-vous dans l’année, vous n’aurez aucun mal à répondre à ce quiz.
> Quiz à faire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/quiz-etes-vous-un-expert-des-questions-sur-l-histoire-ecologique-financiere-et-sociale-148754.html>
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14- La cause animale désormais installée dans le débat public, AFP, 21/08/20, 11:00

Le tollé déclenché par la nouvelle vidéo de l’association L214 sur un élevage de canards illustre la montée en puissance du débat sur la cause animale en France.
Pétitions, sondages, propositions de loi : la thématique est désormais clairement installée dans le débat public.
L'initiative en ligne en faveur d'un référendum d'initiative partagée (RIP) pour la cause animale, lancée début juillet avec le soutien de plusieurs grands patrons français du secteur des technologies, a recueilli en sept semaines plus de 550.000 signatures et le soutien de 132 parlementaires sur le site.
Pour pouvoir entamer son parcours vers un éventuel scrutin, le projet doit être soutenu par au moins un cinquième des membres du Parlement (soit 185 parlementaires) et 10% des inscrits sur les listes électorales (soit 4,7 millions).
Porté par le journaliste Hugo Clément et une vingtaine d'ONG, relayé par une pléiade de people d'horizons divers, il s'articule autour de six mesures phares : interdiction de l'élevage intensif, de l'élevage en cage, des élevages à fourrure, de la chasse à courre et traditionnelle, des spectacles d'animaux sauvages et de l'expérimentation animale si les alternatives existent.
La Fondation Brigitte Bardot, dans la foulée, a commandé un sondage à l'Ifop (réalisé du 5 au 7 août auprès d'un échantillon représentatif de 1.009 personnes) montrant "une adhésion forte à diverses mesures pro-animaux" selon l'institut, avec des taux de soutien de 70 à 91% selon les mesures. "Référendum pour les animaux : je vous en supplie, signez nombreux !" a tweeté la star dès sa publication.
Un précédent sondage de l'Ifop, publié fin juillet, montrait déjà 73% de soutien au principe de l'organisation d'un référendum sur le droit des animaux.
- "Décalage incompréhensible" -
"La sensibilité à la cause animale n'est pas nouvelle en France, mais là on sort du cadre des seuls militants de la condition animale, il y a une attente sociétale plus large," commente Christophe Marie, porte-parole de la Fondation Bardot. "Mais en revanche il n'y a pas encore en France de réponse politique à cette préoccupation croissante," regrette-t-il, dénonçant un "décalage assez incompréhensible".
Les spéculations pré-remaniement sur la création d'un portefeuille dédié à ces questions ont été douchées, et le nouveau gouvernement a semblé prêter une oreille particulièrement attentive aux chasseurs, reçus début août à Matignon pour défendre les chasses traditionnelles, notamment la capture d'oiseaux à la glu. De nouveaux arrêtés gouvernementaux sur cette pratique, vilipendée par la Commission européenne, sont d'ailleurs attendus d'ici la fin du mois.
Car si des députés de la majorité se sont engagés à déposer une proposition de loi sur le bien-être animal, les défenseurs des animaux jugent le gouvernement perméable aux lobbies de la chasse et de l'agro-industrie. Et la charge - même rédigée avant son entrée au gouvernement - du ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, chasseur "passionné", contre les "ayatollahs de l'écologie" dans la préface d'un livre du président de la Fédération nationale des chasseurs, ne va pas les rassurer.
Les écolos justement, portés par leurs récents succès électoraux, sont à la relance sur un sujet dont ils sont historiquement proches, avec par exemple un débat "condition animale, composante de l'écologie politique" vendredi à leurs journées d'été.
Mais les promoteurs du référendum n'entendent pas être cantonnés à une chapelle politique. "Les sondages se suivent et se ressemblent. L’écrasante majorité des citoyens (urbains et ruraux) est favorable aux mesures proposées par le Référendum pour les animaux. Laissons les Françaises et les Français voter !", a commenté sur Twitter Hugo Clément.
Louis Schweitzer, président de la Fondation droit animal, est en tout cas persuadé que le changement est pérenne, avec notamment "un sentiment abstrait transformé en sentiment concret, beaucoup plus puissant" notamment par des ONG telles que L214 et l’activisme sur les réseaux sociaux.
L'association promeut se son côté des actions légalistes, comme des actions d'étiquetage sur le bien-être animal, avec notamment la grande distribution, "qui voit bien que c'est un élément guidant les consommateurs". Pour l'ancien patron de Renault, il fait désormais "accompagner les progrès et éviter une guerre de tranchées qui ne ferait gagner personne".
1. https://referendumpourlesanimaux.fr
<https://information.tv5monde.com/info/la-cause-animale-desormais-installee-dans-le-debat-public-371863>
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15- Le « jour du dépassement » : une alliance internationale demande un plan d’urgence, EurActiv, 21/08/20, 14:50 
Par Florence Schulz | translated by Nathanaël Herman

Le jour du dépassement sera déclaré ce samedi 22 août, soit le jour où nous commencerons à consommer « à crédit » les ressources produites par la Terre. Un article d’Euractiv Allemagne.
À la fin de l’année 2020, l’humanité aura consommé autant de ressources naturelles que si nous vivions sur 1,6 Terre. Tel est le constat que révèle le « jour du dépassement », qui tombe le 22 août cette année. À cette date, nous aurons épuisé les ressources produites par la planète en 12 mois. Nous vivrons dès lors à crédit.
Le jour du dépassement est annoncé annuellement par le groupe de réflexion Global Footprint Network ; en 2020, l’Agence écossaise pour la protection de l’environnement et l’Université de Glasgow y ont également contribué. Cette année, la date sera décalée de trois semaines par rapport à 2019. En effet, selon les organisateurs, l’empreinte écologique globale a chuté de 9,3 % en raison de la pandémie de COVID-19.
Pour ses calculs, Global Footprint Network a collecté environ 15 000 points de données par pays. Celles-ci comparent l’offre et la consommation de ressources telles que l’eau, les forêts, le poisson ou la récolte avec la consommation d’énergie ou de nourriture. Une fois ces ressources épuisées, une sorte de compte de dette écologique est établi, qui ne peut être approvisionné si la situation reste inchangée.
« Nous pouvons vivre sur ce crédit jusqu’à une date précise. Mais entre-temps, nous avons atteint un point de non-retour, comme le confirment les dernières nouvelles en provenance de l’Antarctique et du Groenland », a déclaré Johan Rockström, directeur du Postdam-Institut für Klimafolgenforschung (l’Institut de Potstdam pour la recherche sur le climat, PIK), au cours d’une visioconférence houleuse au sujet du jour du dépassement. À ses yeux, l’humanité a sous-estimé la Terre à de nombreux niveaux.
La pandémie de COVID-19 a montré qu’« au moins quelques États peuvent faire preuve de solidarité en temps de crise », a indiqué Sandrine Dixson-Declève, coprésidente du Club de Rome, un groupe de réflexion international. D’après elle, cet élan devrait aussi avoir lieu dans la lutte contre le changement climatique, une crise qui est loin d’être singulière. « Nous devons développer la solidarité entre le Nord et le Sud, et ce, à l’échelle locale, nationale et internationale. »
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/climat/news/le-%E2%80%89jour-du-depassement%E2%80%89-une-alliance-internationale-demande-un-plan-durgence/>
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16- Tribune. « La reprise économique ne conduira à un avenir meilleur que si elle épouse les limites écologiques de la Terre », Le Monde, 22/08/20, 06h00
Par Olivier Blum, Directeur général stratégie et développement de Schneider Electric & Mathis Wackernagel, Fondateur et président du think tank Global Footprint Network, qui, chaque année, calcule le « jour du dépassement »

Pour cause de crise économique, le « jour du dépassement de la Terre » est le 22 août. L’occasion, pour les entreprises, de prendre conscience de la nécessité de changer de modèle, rappellent, dans une tribune au « Monde », l’industriel Olivier Blum et le président du Global Footprint Network, Mathis Wackernagel.
Tribune. La pandémie a réduit d’environ 10 % la consommation mondiale des ressources écologiques de la planète, en large part à cause de la chute des transports et du ralentissement des activités dans le secteur du bâtiment. Ce recul massif a repoussé au 22 août, soit trois semaines plus tard que l’an dernier, le « jour du dépassement de la Terre », qui marque, chaque année, la date à laquelle la demande en ressources écologiques (empreinte écologique) dépasse ce que la planète peut renouveler sur l’année entière (biocapacité). Résultat d’une crise mondiale, cette situation n’est pas à confondre avec la transition soigneusement réfléchie dont nous avons besoin pour construire un avenir durable. L’humanité continue de puiser davantage que ce que la nature peut renouveler, puisque nous utilisons jusqu’à 1,6 fois les ressources disponibles, soit l’équivalent de 1,6 Terre.
A l’heure où l’attention et les efforts de tous sont orientés vers la reprise économique, la priorité est de rendre nos économies compatibles avec notre planète en plaçant régénération des ressources, biodiversité, circularité et climat au cœur de nos décisions. La crise sanitaire du coronavirus nous a en effet rappelé une vérité essentielle : nous sommes vulnérables. Malgré toute son ingéniosité, sa résilience, son courage même, l’humanité a été éprouvée par un micro-organisme qui a perturbé, voire détruit, de nombreuses vies à travers le monde. Alors même que nous sommes encore en train de surmonter la tempête, la crise nous a déjà appris que :
• ignorer le contexte écologique dans lequel nous vivons constitue un risque massif pour la réussite de chacun ;
• l’humanité constitue une biologie unique et nos destins sont liés ;
• il est possible d’inverser le cours historiquement ascendant de notre consommation de ressources.
De quoi forger des piliers stratégiques essentiels sur lesquels ancrer, dès aujourd’hui, la transformation de notre économie pour que chacun jouisse, demain, de l’opportunité d’une vie prospère dans le respect des contraintes écologiques de la Terre.
> Lire aussi  A partir d’aujourd’hui, l’humanité vit à crédit
La reprise économique ne conduira à un avenir meilleur que si elle épouse les limites écologiques de la Terre. Nous avons aujourd’hui l’occasion unique de remodeler nos économies et nos sociétés pour les rendre plus résilientes, plus inclusives et plus collaboratives, et qu’elles prospèrent de manière durable. Nous devons veiller à mettre en place une infrastructure et une économie moins gourmandes en ressources. Rien de moins ne peut assurer le type d’avenir auquel nous aspirons tous, en particulier les plus jeunes d’entre nous.
Améliorer notre condition sur le long terme
Par exemple, les niveaux d’émissions de gaz à effet de serre ont été étroitement corrélés aux activités humaines et industrielles – transports, industrie, pratiques de consommation et production d’énergie. Nous devons rompre ce lien. Electrification et numérisation, par exemple, sont essentielles pour améliorer notre condition sur le long terme. Nos recherches montrent que si tous les bâtiments et infrastructures existants dans le monde étaient équipés de technologies d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables, nous pourrions repousser le jour du dépassement de trois semaines. Pour mettre les choses en perspective, décaler cette date de cinq jours chaque année permettrait de revenir à l’équilibre avec les ressources écologiques de la planète avant 2050, conformément à l’accord de Paris sur le climat.
> Écouter aussi  Climat : l’Etat peut-il vraiment transformer l’économie ? 
Le succès pérenne des modèles économiques est corrélé à leur capacité à accompagner la réussite de l’humanité, simplement définie comme la capacité de tous à s’épanouir dans les limites des ressources écologiques de notre planète. Elle peut être mesurée : l’indice de développement humain des Nations unies mesure le niveau de prospérité dans chaque pays, tandis que l’empreinte écologique mesure la pression de chaque pays sur les ressources écologiques. Ces deux dimensions intrinsèques du développement durable définissent l’espace où les sociétés humaines prospèrent dans le respect des contraintes écologiques de notre planète.
Déclencher la lame de fond
Les entreprises capables de soutenir leurs clients dans cet espace sont celles qui seront de plus en plus nécessaires à l’avenir. Pour l’entreprise, œuvrer dans ce sens ne consiste pas simplement à restreindre ses profits ou son impact pour en tirer un bénéfice moral. Il s’agit en réalité d’une nécessité incontournable pour le succès de toute entreprise dans un monde de plus en plus marqué par le changement climatique et les contraintes écologiques.
> Lire aussi  Climat : gare à la relance économique « grise »
Ensemble, nous pouvons sortir de la crise du Covid-19 pour bâtir un avenir où résilience et opportunité deviennent réalité pour tout un chacun. Mais il faut se mettre au travail. Pour cela, il est urgent de faire basculer le débat sur le développement durable du champ de la bienveillance éclairée à celui de l’urgence capitale. En souhaitant que cela contribue à déclencher la lame de fond où chaque entreprise, chaque décideur, embrasse la responsabilité de déployer, à son échelle, la stratégie la plus viable que nous connaissions : bâtir sa propre prospérité dans les limites écologiques de la planète, et contribuer ainsi à celle du monde entier. Cela vaut certainement mieux que d’assister passivement au glissement de nos sociétés vers la misère planétaire à laquelle nos décisions actuelles nous mènent de manière inéluctable.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/08/22/la-reprise-economique-ne-conduira-a-un-avenir-meilleur-que-si-elle-epouse-les-limites-ecologiques-de-la-terre_6049611_3232.html>
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17- Tribune. Dix-neuf maires et présidents de métropoles écologistes : « Nous pouvons encore inverser la courbe de la destruction de nos écosystèmes », Le Monde, 22//08/20, 06h59 
Par Collectif

A l’occasion du « jour du dépassement de la Terre » le 22 août, les élus, parmi lesquels Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon, et Michèle Rubirola, maire de Marseille, plaident dans une tribune au « Monde » pour « une relance économique au service de la planète ».
Tribune. Aujourd’hui, nous avons épuisé la Terre. Mais cette année, l’échéance du « jour du dépassement de la Terre », samedi 22 août, a été retardée de trois semaines. Peut-on s’en réjouir ? Doit-on s’en contenter ? Ces trois semaines sauvées résultent de la pandémie qui a paralysé nos économies, nos productions, nos déplacements. Pas de quoi se réjouir, donc. Mais cette crise nous force à la lucidité collective mettant au jour nos insuffisances, nos dépendances dans un espace livré à la mondialisation.
Pour peu que l’on questionne alors nos modes de vie s’entrouvre la possibilité d’un monde d’après. Nous pouvons encore inverser la courbe de la destruction de nos écosystèmes. Nous devons pour cela imaginer un changement durable de nos modes de vie, de production et de consommation qui ne soit pas uniquement contraint par l’urgence. Qui ne soit pas subi mais choisi. Qui résulte de nos choix politiques, de nos options économiques.
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Récemment élus, nous mesurons notre responsabilité vis-à-vis des habitantes et des habitants de nos territoires. Mais bien au-delà. Car nous sommes déterminés à initier un mouvement local qui a vocation à s’étendre. Sur nos territoires nous conduirons les objectifs de la COP21, et plus encore. Nos engagements politiques sont clairs depuis le début. Nous sommes résolus à enrayer le dérèglement climatique et ses conséquences sociales et économiques. Nos choix budgétaires de l’automne traduiront cette transition économique et écologique.
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Par l’écologie, nous offrons une autre voie, celle de la résilience, celle d’une relance économique au service de la planète. La voie qui nous offre un avenir. Les crises à répétition que nous vivons imposent que nous fassions des choix clairs et intelligents, bien loin du « en même temps ». Et pour commencer, il y a urgence à engager la relocalisation de nos économies, l’ancrage de nos vies dans nos territoires.
Les solutions sont d’abord locales, ce sont celles du quotidien, celles que nous partageons toutes et tous dans nos rues, nos écoles, nos commerces. Par la commande publique, nous devons, lorsque cela est possible, privilégier la production locale. Nos villes ont un cruel besoin de sortir des logiques de compétitivité, de concurrence, de globalisation. Nos générations et celles à venir ont besoin d’un changement de paradigme. Nous le réussirons ensemble, sans laisser personne au bord du chemin.
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Répondre à l’urgence
L’écologie est la meilleure alliée de l’économie parce qu’elle naît de nos quotidiens. Rénover thermiquement nos logements, structurer des filières locales, soutenir les entrepreneurs engagés pour la transition, c’est créer des emplois non délocalisables et qui redonnent du sens pour celles et ceux qui les occupent. Loin de l’anonymat des grandes surfaces, de la publicité outrancière, nous défendons une économie de proximité portée par des commerces et des artisans locaux.
Nos villes seront celles des enfants, des aînés, pour toutes et tous. La nature reprendra sa place dans les cours d’école, dans nos rues partout où elle en a été bannie. Les repas offriront une alimentation saine et savoureuse et accessible à tous les budgets. Naître et grandir en ville redeviendra une force parce que nous croyons qu’elles peuvent être à nouveau respirables, apaisées et solidaires.
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Nous devons toutes et tous nous engager dans la grande transition qui s’impose. C’est l’ambition que nous défendons, répondre à l’urgence sociale, économique et climatique, chacune et chacun à notre échelle. Le gouvernement s’inscrit dans une logique de continuité et de conservatisme d’un monde qui ne sait pas prendre soin de lui. Nous prenons notre part dans la grande transition qui s’annonce, nous appelons le gouvernement à prendre la sienne.
Signataires : Laurent Amadieu, maire de Saint-Egreve (Isère) ; François Astorg, maire d’Annecy ; Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg ; Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon ; Mohamed Boudjellaba, maire de Givors (Rhône) ; Jean-Marc Defrémont, maire de Savigny-sur-Orge (Essonne) ; Béatrice Delorme, maire de Saint-Germain-au-Mont-d’Or (Rhône) ; Emmanuel Denis, maire de Tours ; Grégory Doucet, maire de Lyon ; Christian Duchêne, maire de Saint-Fons (Rhône) ; Pierre Hurmic, maire de Bordeaux ; Pia Imbs, présidente de la Métropole de Strasbourg ; Christian Métairie, maire d’Arcueil (Val-de-Marne) ; Léonore Moncond’huy, maire de Poitiers ; Eric Piolle, maire de Grenoble ; Nadine Reux, maire de Charnècles (Isère) ; Michèle Rubirola, maire de Marseille ; Laetitia Sanchez, maire de Saint-Pierre-du-Vauvray (Eure) ; Anne Vignot, maire de Besançon et présidente du Grand Besançon.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/08/22/dix-neuf-maires-et-presidents-de-metropoles-ecologistes-nous-pouvons-encore-inverser-la-courbe-de-la-destruction-de-nos-ecosystemes_6049599_3232.html>
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18- « Un renversement historique » : le « jour du dépassement de la Terre » recule sous l’effet du coronavirus, Le Monde, 22/08/20, 07h25
Audrey Garric

Le 22 août, l’humanité a consommé toutes les ressources que les écosystèmes peuvent produire en un an, soit trois semaines plus tard qu’en 2019. 
C’est une date fatidique, symbole de la pression exercée par les humains sur la planète. Samedi 22 août, l’humanité a consommé toutes les ressources que les écosystèmes peuvent produire en un an. Le « jour du dépassement de la Terre » tombe cette année trois semaines plus tard qu’en 2019 (29 juillet), selon le Global Footprint Network, un institut de recherches international établi en Californie (Etats-Unis).
Ce recul constitue un « renversement historique » par rapport à la tendance à long terme d’aggravation de l’empreinte écologique mondiale. Car le « dépassement » ne cesse de se creuser depuis cinquante ans : il tombait le 29 décembre en 1970, le 4 novembre en 1980, le 11 octobre en 1990, le 23 septembre en 2000 et le 7 août en 2010. Le répit de cette année s’explique par les mesures de confinement qui ont été mises en place à travers le monde en réponse à la pandémie de Covid-19.
« Cela montre que des changements importants et rapides sont possibles. Mais cette réduction de notre empreinte écologique est imposée et non voulue, et comme elle ne s’accompagne pas d’un changement systémique dans nos modes de production et de consommation, elle ne va pas durer », juge Mathis Wackernagel, le président du Global Footprint Network.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/22/un-renversement-historique-le-jour-du-depassement-de-la-terre-recule-sous-l-effet-du-coronavirus_6049619_3244.html>
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19- Castex plaide pour une transition écologique concertée, AFP, 22/08/20, 15:00

Le Premier ministre Jean Castex a plaidé samedi, au moment où les écologistes achevaient leurs Journées d'été, pour une transition écologique concertée, et conciliant "la préservation de la biodiversité" avec "les activités économiques et humaines".
En déplacement dans une réserve naturelle près d'Amiens, le chef du gouvernement a opposé une écologie ancrée dans les territoires à une vision "par le haut"... parfois plus dans la posture, dans l'excès, et (qui) donne le sentiment à tort que cela ne peut pas se régler".
Le plan de relance de l'économie, dont la présentation a été repoussée samedi à début septembre, comprend environ un tiers de dépenses -sur un total de 100 milliards- associées aux objectifs de transition écologique et de préservation de l'environnement.
"Il faut que nous ayons des ambitions fortes", a affirmé M. Castex, "et ce qui est tout aussi important, c'est la méthode pour les mettre en œuvre. Cette méthode a comme support les territoires, la concertation, le dialogue entre les acteurs".
Le Premier ministre, qui avait défendu une "écologie des territoires" lors de sa déclaration de politique générale en juillet, estime que l'on "peut se fixer des objectifs mesurables, associer la maximum d'acteurs", et ainsi concilier les objectifs environnementaux et économiques.
"Il faut des aiguillons, mais il ne suffit pas de faire avancer les idées, il faut faire bouger les choses dans la réalité de nos concitoyens", a-t-il souligné, au moment où les Verts d'EELV et leurs partenaires achèvent des Journées d'été présentant, dans la perspective de la présidentielle de 2022, une vision de l'écologie très critique de celle de l'exécutif.
<https://information.tv5monde.com/info/castex-plaide-pour-une-transition-ecologique-concertee-372033>
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Deux publications
20- Et si...on libérait notre imagination pour créer le futur que nous voulons ?, de Rob Hopkins, Editions Actes Sud, 03/06/20

Et si... le pouvoir de changer le cours des choses en profondeur était entre nos mains ? Et si... en réalité, nous avions à disposition, sons en avoir vraiment conscience, un des outils les plus puissants qui existent ? Et si... en plus, on se mettait ensemble pour y arriver ? Rob Hopkins nous invite à rêver en remettant l'imagination au cœur de nos vies quotidiennes. John Dewey définit l'imagination comme la possibilité de regarder les choses comme si elles pouvaient être autres. 
C'est cette capacité de pouvoir dire "Et si..." et d'envisager un autre monde plus en cohérence avec nos aspirations et les besoins de notre société. En ces temps de catastrophes climatiques, de perte de biodiversité, d'insécurité alimentaire, d'appauvrissement des écosystèmes et de crises communautaires, notre futur - sans parler de notre présent - semble plutôt sombre. Pourtant, comme nous le rappelle Rob Hopkins, des changements drastiques, rapides et inattendus sont possibles, et ce pour le meilleur. 
Il a pu observer les améliorations en cours partout dons le monde. Des individus et des communautés ont d'ores et déjà emprunté le chemin de l'imagination. Dans cette exploration passionnée, Rob Hopkins interroge le déclin de notre imagination et la manière dont nous pourrions lui redonner de la vigueur. Car, une fois qu'on l'aura fait, plus rien ne nous résistera. Et si... ? est un appel à l'action pour libérer notre imagination collective et initier des changements rapides et profonds pour un meilleur futur.
A propos de l’auteur
Rob Hopkins est l'initiateur depuis 2005 du mouvement international des Villes en Transition. Il est sans doute l'un des activistes écologiques anglo-saxons qui a eu le plus d'influence ces dernières années. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages importants sur ce sujet, notamment le Pouvoir d'agir ensemble, ici et maintenant, avec Lionel Astruc (Actes Sud, 2015).
Et si…on libérait notre imagination pour créer le futur que nous voulons ?, de Rob Hopkins, Editions Actes Sud, Collection Domaine du possible, 03/06/20, préface de Cyril Dion, ISBN : 978-2-330-13285-9, EAN : 9782330132859, 336 pages, 23 € ou 16,99 € en e-book.
<https://www.actes-sud.fr/catalogue/sciences-humaines-et-sociales-sciences/et-si-liberait-notre-imagination-pour-creer-le>
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21- Dossier de presse. "Tous écologistes" déclare Jean Castex. "Chiche !" lui répond la Fondation Nicolas Hulot, en proposant sa feuille de route pour les 6 mois à venir, 21/08/20

Les 6 mois qui viennent seront déterminants pour connaître la véritable ambition écologique du gouvernement. Les prochains mois diront si Emmanuel Macron a réellement pris conscience de l’urgence dans laquelle nous sommes. Plusieurs textes permettront d’évaluer le passage des paroles aux actes : la présentation du plan de relance de 100 milliards d’euros le 25 août, intégré par la suite dans la loi de finance 2021 ; la loi climat issue des propositions de la convention citoyenne sur le climat qui devrait être présentée par Barbara Pompili à l’automne, les négociations de la PAC, le vote de ratification sur l’accord de libre-échange entre l’UE et le MERCOSUR, le processus de ratification du CETA… Le Président et son Premier ministre Jean Castex peuvent enfin faire le choix de l’ambition et de la cohérence. Loin des mots et des annonces, il s’agit de mettre en place une politique des faits. 
La FNH a détaillé les critères clés permettant de juger sur pièces les avancées de ces prochains mois :
5 conditions cumulatives pour un plan de relance réussi :
• Pérenniser les sommes investies dans la transition écologique au-delà de 2023.
• Ne pas investir un seul euro dans des activités nocives pour l’environnement
(agriculture de précision, infrastructures routières et aéroportuaires, EPR…).
• Instaurer des contreparties au soutien public et notamment aux baisses des “impôts de production”.
• Ne laisser personne de côté en mettant les moyens pour la formation.
• Donner au Haut Conseil pour le climat la mission de tour de contrôle du plan de relance.
1 objectif à tenir : relocaliser une partie de l’économie en faisant de la France le fer de lance du changement des règles du commerce international.
3 secteurs clés à réguler pour tenir nos objectifs environnementaux :
• Le secteur du bâtiment pour que la France tienne enfin ses objectifs de rénovation thermique.
• Le secteur des transports pour sortir les énergies fossiles des déplacements de marchandises et de personnes.
• L’agriculture pour que l’agroécologie et l’agriculture biologique deviennent la norme.
<http://www.fondation-nature-homme.org/espace-presse> 
Pour télécharger le dossier de presse : 
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>, 21/08/20
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Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
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NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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