[revue-presse-FNH] Grande revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris & COP26 + 1 annonce (lundi 14 décembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 14 Déc 08:11:18 CET 2020


Bonjour à tous,

Un grand tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Objectif neutralité carbone ? Gare au trompe-l'œil <https://information.tv5monde.com/info/objectif-neutralite-carbone-gare-au-trompe-l-oeil-387087>, AFP, 09/12/20, 16:00
2- La Chine, les Etats-Unis, l’UE et l’Inde ont produit plus de la moitié des émissions de CO2 depuis 2010 <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/09/la-chine-et-les-etats-unis-en-tete-des-pays-pollueurs_6062734_3244.html>, Le Monde, 09/12/20, 12h31 
3- La planète toujours vers un réchauffement de 3°C, malgré la pandémie <https://information.tv5monde.com/info/la-planete-toujours-vers-un-rechauffement-de-3degc-malgre-la-pandemie-387101>, AFP, 09/12/20, 17:00
4- Interview. « L'Accord de Paris a eu un effet positif sur les contentieux climatiques » <https://www.actu-environnement.com/ae/news/contentieux-climatiques-justice-accord-paris-interview-marta-torre-schaub-36674.php4>, Actu-environnement, 09/12/20
5- Projet de loi convention climat : les premiers arbitrages concernent les mesures les plus consensuelles <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/projet-de-loi-convention-climat-les-premiers-arbitrages-concernent-les-mesures-les-plus-consensuelles-149280.html>, Novethic, 09/12/20
6- Tribune. Climat : « C’est maintenant que nous avons besoin de cet argent » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/12/10/climat-c-est-maintenant-que-nous-avons-besoin-de-cet-argent_6062842_3232.html>, Le Monde, 10/12/20, 06h00
7- Tribune. Barbara Pompili et 41 signataires, cinq ans après la COP21 : "Face à l’urgence nous nous devons d’accélérer" <https://www.lejdd.fr/Politique/barbara-pompili-et-41-signataires-cinq-ans-apres-la-cop21-face-a-lurgence-nous-nous-devons-daccelerer-4011139>, Le JDD, 10/12/20, 06h00
8- Entretien. Nicolas Hulot : «Nous avons déjà perdu le combat climatique» <https://www.leparisien.fr/environnement/nicolas-hulot-nous-avons-deja-perdu-le-combat-climatique-10-12-2020-8413553.php>, Le Parisien, 10/12/20, 18h01
9- Le changement climatique favorise l'hécatombe des amphibiens (rapport) <https://information.tv5monde.com/info/le-changement-climatique-favorise-l-hecatombe-des-amphibiens-rapport-387363>, AFP, 10/12/20, 22:00
10- Climat : en Finlande, la délicate bataille contre la très polluante tourbe <https://information.tv5monde.com/info/climat-en-finlande-la-delicate-bataille-contre-la-tres-polluante-tourbe-387378>, AFP, 10/12/20, 23:00
11 - Accord de Paris : "Je me réjouis qu’il y ait une course vers le haut entre les grands émetteurs de CO2" <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/pascal-canfin-je-me-rejouis-qu-il-y-ait-une-course-vers-le-haut-entre-les-grands-emetteurs-149281.html>, Pascal Canfin, Novethic, 10/12/20
12- Projet de loi climat - comment être utile ? <http://sentiers.eu/saj/pierre-sur-pierres/article/projet-de-loi-climat-comment-etre-utile>, Blog Sentiers entre deux, 10/12/20
13 A Stockholm, toujours pas la moindre heure de soleil en décembre <https://information.tv5monde.com/info/stockholm-toujours-pas-la-moindre-heure-de-soleil-en-decembre-387381>, AFP, 11/12/20, 00:00
14- Les îles du Pacifique appellent à "prendre au sérieux" le changement climatique <https://information.tv5monde.com/info/les-iles-du-pacifique-appellent-prendre-au-serieux-le-changement-climatique-387419>, AFP, 11/12/20, 11:00
15- Portrait. Qui est vraiment Cyril Dion, le gardien de la convention citoyenne sur le climat ? <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/12/11/qui-est-vraiment-cyril-dion-le-gardien-de-la-convention-citoyenne-sur-le-climat_6063076_4500055.html>, Le Monde, 11/12/20, 16h33 
16- Baisse record des émissions de CO2 de 7% en 2020 liée Covid-19 <https://information.tv5monde.com/info/baisse-record-des-emissions-de-co2-de-7-en-2020-liee-covid-19-387398>, AFP, 11/12/20, 18:00
17- UE : les 27 affichent leur ambition sur le climat et sauvent le plan de relance <https://information.tv5monde.com/info/ue-les-27-affichent-leur-ambition-sur-le-climat-et-sauvent-le-plan-de-relance-387205>, AFP, 11/12/20, 18:00
18- Paris lance des initiatives contre le réchauffement climatique <https://information.tv5monde.com/info/paris-lance-des-initiatives-contre-le-rechauffement-climatique-387509>, AFP, 11/12/20, 20:00
19- Climat : ce qu'Emmanuel Macron va dire aux aux membres de la convention citoyenne <https://www.lejdd.fr/Societe/climat-ce-quemmanuel-macron-va-dire-aux-aux-membres-de-la-convention-citoyenne-4011876>, Le JDD, 12/12/20, 00h15
20- Climat : Cinq ans après l'Accord de Paris, un sommet virtuel pour redoubler d'efforts <https://information.tv5monde.com/info/climat-cinq-ans-apres-l-accord-de-paris-un-sommet-virtuel-pour-redoubler-d-efforts-387557>, AFP, 12/12/20, 08:00
21- Ottawa veut faire grimper la taxe carbone pour dépasser ses objectifs climatiques <https://information.tv5monde.com/info/ottawa-veut-faire-grimper-la-taxe-carbone-pour-depasser-ses-objectifs-climatiques-387566>, AFP, 12/12/20, 08:00
22- Le Royaume-Uni cessera de financer des projets d'énergies fossiles à l'étranger <https://information.tv5monde.com/info/le-royaume-uni-cessera-de-financer-des-projets-d-energies-fossiles-l-etranger-387565>, AFP, 12/12/20, 08:00
23- L’accord de Paris sur le climat, qui fête ses cinq ans, a-t-il tenu ses promesses ? <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/12/l-accord-de-paris-sur-le-climat-qui-fete-ses-cinq-ans-a-t-il-tenu-ses-promesses_6063123_3244.html>, Le Monde, 12/12/20, 09h15 
24- Accord climat : "welcome back" de Macron aux Américains <https://information.tv5monde.com/info/accord-climat-welcome-back-de-macron-aux-americains-387630>, AFP, 12/12/20, 18:00
25- Cinq ans après l'Accord de Paris, l'ONU appelle à "déclarer l'état d'urgence climatique" <https://information.tv5monde.com/info/cinq-ans-apres-l-accord-de-paris-l-onu-appelle-declarer-l-etat-d-urgence-climatique-387557>, AFP, 12/12/20, 20:00
En images
26- Réchauffement climatique : de nouvelles espèces pour sauver les forêts <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/rechauffement-climatique-de-nouvelles-especes-pour-sauver-les-forets_4216353.html>, France 2, journal de 20h, 11/12/20
27- Rwanda : les villages repensés face au réchauffement climatique <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/rwanda-les-villages-repenses-face-au-rechauffement-climatique_4217125.html>, France 2, journal de 13h, 12/12/20
Une annonce de 2 évènements en ligne sur le même sujet
• Publicité et transition écologique, parlons solutions ! <https://www.eventbrite.fr/e/billets-publicite-et-transition-ecologique-parlons-solutions-130787287297>, Nature & Société, mardi 15 décembre 2020, de 17:00 à 19:00 CET
• « La publicité et la transition écologique » <https://www.eventbrite.fr/e/billets-les-controverses-ecologiques-la-publicite-et-la-transition-ecologique-131174012001>, La Fabrique Écologique et Sorbonne Développement Durable, mercredi 16 décembre 2020, de 13h30 à 15h30 via Zoom.

Bien à vous,
Florence

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CITATIONS DU JOUR : — "La pandémie est l'avertissement que nous devons d'urgence quitter notre chemin de développement destructeur, moteur des trois crises planétaires : changement climatique, perte de biodiversité et pollution. Mais elle constitue aussi clairement une opportunité (...) pour protéger notre climat et la nature pour les décennies à venir", Inger Andersen, directrice exécutive du programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) (cf. item 3)
— "Vous ne pouvez pas mettre un prix sur la terre que votre peuple a habitée pendant des milliers d’années, qui a façonné votre culture, qui a été votre maison. Tenir la promesse des 100 milliards de dollars est, franchement, le moins que le monde développé puisse faire", Tina Stege, représentante pour le climat des Iles Marshall (cf. suite de l’item 14)
— "C'est une chose de fixer des objectifs de neutralité carbone pour des décennies futures et une autre de mettre en œuvre dès maintenant des politiques qui nous y mèneront. C'est ce qui doit être la priorité de tous les pays en 2021", Mohamed Adow, directeur du groupe de réflexion sur le climat Power Shift Africa (cf. item 25)
RAPPORT DU JOUR : La Chine, les Etats-Unis, l’Union européenne (comptée avec le Royaume-Uni) et l’Inde – sont responsables de plus de la moitié (55 %) des émissions globales de gaz à effet de serre sur la dernière décennie (2010-2019) selon un rapport du PNUE. (cf. item 2 & suite)
BATAILLE DU JOUR : En Finlande, dernier pays de l'UE à utiliser à grande échelle cette énergie polluante qu’est la tourbe, une bataille est engagée pour s'en débarrasser. (cf. item 10)
RAPPORT DU JOUR : La liste rouge de l’UICN répertorie désormais 128.918 espèces de plantes et d’animaux dont 35.765 qui sont menacées d’extinction. (cf. item 8 & suite)
CHIFFRE DU JOUR : – 7 %, c’est la baisse mondiale d’émissions de CO2 d’origine fossile par rapport à 2019, en raison des confinements mis en place dans le monde au cours de l’année. (cf. item 16 & suite)
ACCORD DU JOUR : Les 27 Etats membres de l’Union se sont entendus pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 55 % en 2030. Un accord jugé largement positif, mais encore insuffisant pour certains. (cf. item 17 & suite)
INITIATIVE DU JOUR : Un "GIEC Paris", un opérateur de compensation carbone, une Académie du climat... La ville de Paris accélère sa stratégie de lutte contre le réchauffement climatique, 5 ans après la signature de l'Accord de Paris. (cf. item 18 & suite)
ANALYSES DU JOUR : — Alors que l'Accord de Paris fête ses cinq ans, Marta Torre-Schaub, directrice de recherche au CNRS, explique l'influence de ce traité international signé pendant la COP 21 sur la justice climatique. (cf. item 4)
— Pascal Canfin, eurodéputé Renew Europe et président de la Commission environnement, revient sur les enjeux de l’accord de Paris et dresse le bilan de l’action climatique. (cf. item 11)
— Le 12 décembre 2015 était scellé le premier traité international visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Depuis, le réchauffement s’est aggravé mais de plus en plus d’Etats se fixent un objectif ambitieux : la neutralité carbone au milieu du siècle. (cf. item 23)
ADAPTATIONS DU JOUR : — Face au réchauffement climatique, les forêts du nord et de l'est de la France souffrent : elles ont besoin de se réinventer avec l'implantation de nouvelles espèces, comme le cèdre. (cf. item 26)
— Pour pallier catastrophes de plus en plus nombreuses sont causées par le réchauffement climatique, des "villages verts" ont été créés au Rwanda (Afrique de l’Est). (cf. item 27)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Objectif neutralité carbone ? Gare au trompe-l'œil, AFP, 09/12/20, 16:00
Marlowe Hood

Face à l'urgence climatiques, des Etats, villes, entreprises s'engagent dans la voie de la neutralité carbone. Mais toutes ces promesses ne se valent pas, avertissent les experts.
Plus de 110 pays -- responsables de 65% des émissions mondiales de CO2 -- se sont engagés à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, selon les Nations Unies. Parmi eux, des émetteurs importants comme le Royaume-Uni,le Japon ou la Corée du Sud.
L'Union européenne et le président élu américain Joe Biden veulent suivre la même voie. La Chine, responsable d'un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre, s'est fixée comme date limite 2060.
"Chaque pays, ville, institution financière et entreprise devrait adopter des plans pour passer à zéro émission nette d'ici 2050", a exhorté récemment le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.
Mais de quoi parle-t-on exactement ? 
La neutralité carbone consiste pour un pays à ne pas émettre plus de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique, qu'il ne peut en absorber via par exemple des plantations d'arbres ou des technologies de capture de CO2 directement dans l'atmosphère.
- Attention aux détails -
Permettra-t-elle de limiter le réchauffement climatique bien en-dessous de 2°C, voire 1,5°C, comme prévu par l'accord de Paris, quand le thermomètre a déjà grimpé de 1,2°C par rapport à la période pré-industrielle et que les catastrophes se multiplient ?
"Le diable est dans les détails", avertit Kelly Levin, du World Resources Institute, qui explique qu'au moins quatre facteurs doivent être pris en compte pour s'assurer du sérieux de ces engagements.
Le premier est de savoir s'ils concernent les émissions de tous les gaz à effet de serre, ou uniquement le CO2. Ce dernier est responsable pour plus des trois-quarts du réchauffement, mais les concentrations en méthane - essentiellement issus de fuites de gaz et de l'élevage - augmentent.
La Nouvelle-Zélande, par exemple, a fait le choix de ne retenir que le CO2 dans son ambition de neutralité carbone en 2050, quand un tiers de ses émissions de méthane provient du bétail.
Les points d'étape sont aussi à surveiller. "S'engager à réduire les émissions d'ici 2050 n'équivaut pas forcément à agir dès à présent comme il le faudrait pour contenir le réchauffement à 1,5°C", relève Teresa Anderson, d'ActionAid International.
Le Royaume-Uni, qui animera un sommet virtuel sur le climat le 12 décembre, s'est ainsi engagé à réduire ses émissions de 68% d'ici 2030 (par rapport aux années 1990), ce que peu de pays ont fait jusqu'à présent.
Les scientifiques sont pourtant unanimes sur le besoin de réduire drastiquement et à court terme les émissions de gaz à effet de serre d'origine humaine.
Pour les experts climat de l'ONU, le GIEC, cette baisse doit atteindre 45% d'ici 2030 et 100% d'ici 2050 pour que le thermomètre ne grimpe pas à plus de 1,5°C.
- Puits de carbone -
Troisième facteur à prendre en compte : le rôle joué par les puits de carbone naturels, comme les océans, les sols et les forêts, ou artificiels. 
L'idée la plus en vogue chez les entreprises - comme des groupes pétroliers, des compagnies aériennes ou très récemment le géant suisse de l'alimentation Nestlé - est de planter des milliards d'arbres.
La méthode a ses limites, car elle nécessite des surfaces gigantesques qui ne pourraient plus être utilisées pour l'agriculture. 
Une autre approche, stocker sous terre le CO2 émis par des biocarburants, se heurte aux mêmes limites, sans compter le risque "d'utiliser des terres pour la compensation carbone dans les pays du Sud" au détriment des populations locales, avertit Jesse Bragg, de l'ONG Corporate Accountability.
Quant aux technologies de capture et de séquestration de CO2, elles sont balbutiantes.
"Il y a beaucoup d'incertitudes" autour de ces puits de carbone, naturels et artificiels, résume Kelly Levin. Ce qui n'empêche pas les géants pétroliers Shell et BP de faire reposer leurs promesses d'atteindre la neutralité carbone sur ces méthodes contestées.
Il faut au contraire "réduire au maximum les émissions à la source", indique Duncan McLaren, professeur au Lancaster University's Environment Centre.
Quatrième limite : de nombreux plans nationaux visant la neutralité carbone excluent les secteurs aériens et du transport maritime, qui, s'ils étaient des Etats, feraient partie des dix plus gros pollueurs mondiaux.
"Il n'existe pas de directives ni d'ensemble de principes reconnu pour ces plans, qui sont par conséquent pleins de lacunes", critique Jesse Bragg. Ceci pourrait être amélioré en comptabilisant la réduction du CO2 séparément des autres gaz à effet de serre.
Quand bien même tous les engagements de neutralité carbone seraient tenus, un défi de taille persiste.
"Si chacun atteint la neutralité carbone, cela ne fera que stabiliser le niveau de gaz à effet de serre dans l'atmosphère", avertit Duncan McLaren, sans certitude que le réchauffement climatique soit limité sous les 2°C et que ses impacts soient atténués.
<https://information.tv5monde.com/info/objectif-neutralite-carbone-gare-au-trompe-l-oeil-387087>
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2- La Chine, les Etats-Unis, l’UE et l’Inde ont produit plus de la moitié des émissions de CO2 depuis 2010, Le Monde, 09/12/20, 12h31 
Audrey Garric

Le Programme des nations unies pour l’environnement, détaille, dans un rapport du 9 décembre, qui sont les principaux contributeurs aux émissions de gaz à effet de serre. 
Les quatre principaux pollueurs – la Chine, les Etats-Unis, l’Union européenne (comptée avec le Royaume-Uni) et l’Inde – sont responsables de plus de la moitié (55 %) des émissions globales de gaz à effet de serre sur la dernière décennie (2010-2019), indique le Programme des Nations unies pour l’environnement. La Chine, qui représente un peu plus du quart du total mondial, a vu ses rejets carbonés augmenter de 3,1 % en 2019, tirés par un usage accru du charbon. La très rapide croissance, dans les années 2000, des émissions de l’empire du Milieu a toutefois ralenti au cours de la dernière décennie.
L’Inde (7 % du total mondial) a également connu une hausse de ses émissions mais moins rapide qu’auparavant (+ 1,4 %), grâce au développement des énergies renouvelables, à un recours accru à l’hydroélectricité du fait d’une mousson record et en raison d’une croissance économique qui faiblit.
> Lire aussi  L’ONU plaide pour des plans de relance plus verts afin de limiter le réchauffement à 2 °C
A l’inverse, les Etats-Unis, deuxième plus gros pollueur avec 13 % des émissions globales, ont enregistré une légère baisse de leurs émissions depuis dix ans, et particulièrement l’an dernier (− 1,7 %), grâce à la transition du charbon vers le gaz et les renouvelables. Il en est de même pour l’Union européenne et le Royaume-Uni, responsables de 8,6 % des émissions mondiales, qui sont parvenus à diminuer leurs rejets de 3 % en 2019.
Ramenées à la population, les émissions territoriales des Etats-Unis, avec 20 tonnes par habitant, sont toutefois trois fois plus élevées que la moyenne mondiale (6,8 tonnes), et deux fois plus que les émissions chinoises (9,7 tonnes) ou européennes (8,6 tonnes). Surtout, lorsque l’on inclut les émissions de CO2générées par la production des biens et services que nous importons, un Européen pollue un peu plus qu’un Chinois. Contenir le réchauffement à 1,5 °C impliquerait de réduire les émissions à entre 2 et 2,5 tonnes équivalent CO2 par habitant d’ici à 2030.
La grande majorité des émissions de gaz à effet de serre proviennent de la combustion des énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz) pour la consommation d’énergie (dans les transports, les bâtiments ou l’agriculture), ainsi que de l’industrie et des cimenteries. Le reste est principalement lié à l’élevage et à la gestion des déchets, ainsi qu’aux changements d’utilisation des terres, comme la déforestation ou l’artificialisation de terres agricoles.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/09/la-chine-et-les-etats-unis-en-tete-des-pays-pollueurs_6062734_3244.html>
En savoir plus : 
> Rapport sur l'écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions : un point d’inflexion <https://www.unenvironment.org/fr/actualites-et-recits/video/rapport-sur-lecart-entre-les-besoins-et-les-perspectives-en-matiere-de>, PNUE, 09/12/20
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3- La planète toujours vers un réchauffement de 3°C, malgré la pandémie, AFP, 09/12/20, 17:00
Stéphane Orjollet

La baisse des émissions de gaz à effet de serre due à la pandémie de Covid-19 aura un effet "insignifiant" et le monde file toujours vers 3 degrés de réchauffement, loin des objectifs de l'accord de Paris qui aura cinq ans samedi, avertit mercredi l'ONU.
A trois jours d'un "sommet ambition climat" qui vise à donner un nouvel élan aux engagements internationaux pour maintenir le réchauffement climatique sous 2°C, et si possible 1,5°C, par rapport à l'ère pré-industrielle, le Programme des Nations unies pour l'Environnement (PNUE) sonne à nouveau l'alarme.
Et prévient, dans son rapport annuel comparant les émissions réelles de gaz à effet de serre et celles compatibles avec les objectifs de Paris, que la relance post-Covid devra être sérieusement verdie si le monde veut éviter le pire.
Pour garder un espoir de limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 7,6% par an, chaque année de 2020 jusqu'à 2030, selon l'ONU.
Ces émissions augmentaient en moyenne de 1,5% par an sur la dernière décennie, pour atteindre un record en 2019 (59,1 gigatonnes, ou milliards de tonnes, soit +2,6% de plus qu'en 2018). 
Mais la pandémie du Covid-19, en mettant à l'arrêt pendant de longs mois une bonne partie de l’économie mondiale et des activités humaines, a entraîné une chute brutale. Les émissions devraient ainsi baisser d'environ 7% en 2020 pour le CO2, principal gaz à effet de serre (un peu moins pour les autres).
- Négligeable -
Mais ce retournement est conjoncturel et n'aura qu'un effet "négligeable" à long terme, avec environ 0,01 degré de réchauffement évité d'ici à 2050 préviennent les experts onusiens. 
Et de toute façon "la solution (au réchauffement) n'est pas de confiner le monde entier et de priver 1,9 milliard de jeunes d'éducation", explique à l'AFP la patronne du PNUE, Inger Andersen.
D'ici à la fin du siècle la trajectoire de réchauffement est estimée à 3,2°C de plus, même si tous les engagements actuels de Paris étaient tenus, ce qui est souvent loin d'être le cas.
Or, avec +1°C enregistré depuis l'ère pré-industrielle, les effets du réchauffement sont déjà sensibles. Les cinq années depuis la signature de l'accord de Paris ont été les plus chaudes jamais enregistrées et "les feux, tempêtes et sécheresses poursuivent leurs ravages alors que les glaces fondent à un rythme sans précédent".
Derrière ce sombre tableau, l'ONU veut voir une bonne nouvelle: la pandémie peut servir de leçon et le monde mettre en oeuvre une véritable "relance verte": soutien direct et massif aux infrastructures et technologies décarbonées, réductions des subventions aux énergies fossiles, fin des centrales à charbon, développement des "solutions basées sur la nature", reforestation d'envergure par exemple.
Ce qui permettrait de "réduire jusqu'à 25% les émissions attendues pour 2030 sur la base des politiques pré-Covid-19" et donnerait 66% de chances de contenir le réchauffement sous les 2°C.
- Moteur de crise -
Mais pour l'heure, malgré les centaines de milliards consacrés par les Etats au sauvetage de leurs économies, "la fenêtre pour utiliser les mesures de relance afin d'accélérer une transition bas-carbone a globalement été manquée", préviennent les auteurs. "Sans un retournement de situation, les objectifs de l'accord de Paris s'éloigneront un peu plus".
Le PNUE encourage donc les Etats qui ont annoncé des engagements datés de "neutralité carbone" à mettre en oeuvre sans attendre des stratégies pour les atteindre. Car la diplomatie climatique a elle aussi été perturbée par la pandémie et la COP26 qui devait recueillir les nouveaux engagements rehaussés a dû être repoussée d'un an à novembre 2021. Même si les Etats doivent quand même soumettre leurs nouveaux engagements d'ici à la fin de l'année.
L'ONU prévient aussi que "l'équité" dans les efforts sera "centrale" pour la réussite, puisque les émissions des 1% de la population mondiale la plus riche représentent le double de celles de la moitié la plus pauvre.
Appels auquel font écho des militants comme Tim Gore, responsable climat d'Oxfam International, qui appelle à une "relance verte et équitable", ou Jennifer Morgan, directrice de Greenpeace International enjoignant aux gouvernants de "prouver qu'ils font tout ce qui est en leur pouvoir" en prenant des engagements à l'occasion de l'anniversaire de l'accord de Paris.
"La pandémie est l'avertissement que nous devons d'urgence quitter notre chemin de développement destructeur, moteur des trois crises planétaires : changement climatique, perte de biodiversité et pollution. Mais elle constitue aussi clairement une opportunité (...) pour protéger notre climat et la nature pour les décennies à venir", conclut la cheffe du PNUE.
<https://information.tv5monde.com/info/la-planete-toujours-vers-un-rechauffement-de-3degc-malgre-la-pandemie-387101>
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4- Interview. « L'Accord de Paris a eu un effet positif sur les contentieux climatiques », Actu-environnement, 09/12/20
Propos recueillis par Laurent Radisson, journaliste

Alors que l'Accord de Paris fête ses cinq ans, Marta Torre-Schaub, directrice de recherche au CNRS, explique l'influence de ce traité international signé pendant la COP 21 sur la justice climatique.
Actu-Environnement : Le contentieux climatique s'est-il développé depuis la signature de l'Accord de Paris en décembre 2015 ?
Marta Torre-Schaub : Il y a une accélération des contentieux devant les tribunaux nationaux. Mais il n'y a pas eu un avant et un après « décembre 2015 ». Pour les décisions rendues jusqu'en 2018-2019, les contentieux avaient été introduits avant la signature de l'Accord. À compter de cette période, ce dernier est intégré dans les argumentaires d'un certain nombre d'actions, dans le cadre de procédures d'appel comme en Norvège ou dans l'affaire Urgenda aux Pays-Bas. Mais aussi dans de nouvelles actions comme L'Affaire du siècle ou Grande-Synthe en France. L'Accord est donc très utilisé en ce moment mais avec la limite importante posée au juge national de savoir si le droit international est directement applicable. Le Conseil d'État français, par exemple, vient de répondre par la négative, tout en nuançant car il explique que l'Accord engage dans le même temps la France dans le sens de l'accomplissement de ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/contentieux-climatiques-justice-accord-paris-interview-marta-torre-schaub-36674.php4>
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5- Projet de loi convention climat : les premiers arbitrages concernent les mesures les plus consensuelles, Novethic, 09/12/20
Béatrice Héraud & Concepcion Alvarez avec AFP

Lutte contre l'artificialisation des sols, interdiction de certains vols domestiques, menus végétariens quotidiens, fin des publicités pour les énergies fossiles... Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique, a dévoilé les premiers arbitrages sur le futur projet de loi issu de la Convention citoyenne pour le climat. Le texte final sera présenté en Conseil des ministres fin janvier.
Après la tenue de cinq réunions préparatoires, en début de semaine, entre ministres, parlementaires et membres de la Convention citoyenne pour le climat (CCC), Barbara Pompili dévoile les premiers arbitrages de la future loi climat. Ceux-ci portent sur les mesures les plus consensuelles, tandis que la concertation se poursuit sur le reste. Le projet de loi, qui contient pour l’heure 70 articles, doit être présenté en Conseil des ministres fin janvier pour un examen au Parlement à partir de mars.  
"Ce n'est pas possible de traiter notre Convention comme ça. À quoi servent nos travaux s'il n'y a pas de volonté politique derrière ?", déplore Isabelle Robichon, l'une des membres de la CCC. Plus mesuré, Sylvain Burquier retient "beaucoup d'éléments qui montrent qu'on a envie d'y aller, mais il n'y a pas le courage nécessaire pour aller au-delà des petites touches". "Tout est amoindri", dit-il à l'AFP, y voyant des blocages du ministère de l'Économie ou dans le secteur agricole. "Même si je suis critique et tenace, beaucoup d'entre nous sont plus que jamais prêts à aider Barbara Pompili à emporter les arbitrages ministériels", assure William Aucant, sur Twitter.   
"Seuls 40 % de leurs propositions (celles de la CCC, ndr) relèvent de la loi. Cela demande des arbitrages complexes car il faut, pour chaque mesure, regarder comment on la finance et comment donner à chacun la possibilité de l’appliquer sans laisser personne au bord du chemin. Notre objectif est de faire en sorte que l’écologie toque à la porte des Français. (…) Il s’agit de chantiers importants qui placent la France dans le peloton de tête des pays qui avancent le plus dans la lutte contre le réchauffement climatique. J’en suis fière", a déclaré la ministre de la Transition écologique dans Le Parisien.  
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/projet-de-loi-convention-climat-les-premiers-arbitrages-concernent-les-mesures-les-plus-consensuelles-149280.html>
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6- Tribune. Climat : « C’est maintenant que nous avons besoin de cet argent », Le Monde, 10/12/20, 06h00
Par Collectif*

L’avenir du Green Deal se joue dans les négociations cruciales entre parlementaires européens et chefs d’Etat et de gouvernement autour du budget à long terme de l’UE, rappellent dans une tribune au « Monde » les responsables des principales associations écologistes.
Tribune. Le succès ou l’échec du Green Deal et, partant, de la lutte contre le dérèglement climatique se joue, en grande partie, maintenant.
Les chefs d’Etat et de gouvernement, réunis en Conseil ces 10 et 11 décembre, doivent donner à l’Union européenne un nouvel objectif de réduction d’émissions de gaz à effet de serre pour 2030 (la Commission a proposé – 55 %). Mais où sont les moyens ?
En acceptant d’emprunter en commun 390 milliards d’euros pour un plan de relance européen, nos dirigeants ont franchi en juillet un cap historique. Ce plan, Next Generation EU, s’échelonnera sur 3 ans (2021-2023). Les modalités de son remboursement, qui débutera en 2028 et courra sur trente ans, sont d’ores et déjà en discussion.
> Lire aussi  Pascal Canfin : « Pour la première fois, l’Europe déploie un réel plan de transition écologique »
Lors des négociations sur le prochain budget à long terme de l’Union, le « cadre financier pluriannuel 2021-2027 », les eurodéputés ont pu obtenir de la présidence allemande du Conseil que l’emprunt de Next Generation EU (capital et intérêts) soit remboursé par l’introduction de futures ressources propres, c’est-à-dire par une fiscalité communautaire. La contribution des Etats membres ne devrait donc pas être revue à la hausse, et les budgets européens ne devraient pas être amputés à compter de 2028.
Un plan de financement jusqu’en 2028
Ses nouveaux prélèvements communautaires incluent notamment une taxe sur les plastiques non recyclés, effective au 1er janvier 2021, une taxe sur les géants du numérique et un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’Europe, prévus pour 2023. Mais aucun d’eux n’a le potentiel d’une taxe sur les transactions financières, dont le principe figure également dans l’accord du 10 novembre entre Parlement et présidence allemande. Elle commencerait à s’appliquer en 2026.
Taxer les transactions financières n’est pas une proposition nouvelle. La Commission Barroso l’avait même formalisée dans une directive en 2011, après avoir mené une étude d’impact. Tout est prêt, donc, pour qu’elle soit mise en œuvre avant 2026, dès 2023 ou, au plus tard, en 2024.
> Lire aussi  La prochaine PAC ne permettrait pas en l’état d’atteindre les objectifs du Green Deal
Cette taxe, telle que définie à l’époque (0,1 % pour les actions, 0,01 % pour les obligations et les produits dérivés), en plus de freiner la spéculation en privilégiant l’investissement, rapporterait 50 milliards à l’Union chaque année. 50 milliards que l’on pourrait consacrer exclusivement au climat, à l’emploi et à la santé jusqu’en 2028.
Un enjeu fondamental pour le climat
A tout ce qui nous aiderait à sortir par le haut de la crise sanitaire, économique et sociale qui nous frappe. Lorsque l’Europe commencera à rembourser sa dette, en 2028, à hauteur de 15 milliards par an, il restera 35 milliards pour soutenir le modèle de développement, écologique et social, dont nous aurions posé les fondations.
Début octobre, le Parlement européen, gauche et droite confondues, s’est prononcé, à une très large majorité (70 %), en faveur d’une taxe financière définie sur cette base. Mais certains chefs d’Etat et de gouvernement s’y opposent ou, comme la France, défendent une assiette moins large. Faudra-t-il attendre encore sept ans et le cadre financier pluriannuel (2028-2034) pour que l’occasion d’accroître le budget de l’Union européenne grâce à une telle ressource se représente ?
> Lire aussi  Climat : l’ambition européenne revue à la hausse
Une éternité, lorsqu’on sait l’importance capitale de cette décennie dans la lutte contre le dérèglement climatique. C’est maintenant que nous avons besoin de cet argent. Ce qui se joue là n’est ni plus ni moins que notre capacité à atteindre les objectifs environnementaux – existentiels – que l’on n’a cessé de se fixer, sans jamais s’être donné les moyens de les réaliser.
Un moment de vérité
Depuis 2015, pour soutenir la croissance, lutter contre le spectre de la déflation et maintenir des conditions d’emprunt acceptables pour les Etats, la Banque centrale européenne a injecté et continue d’injecter massivement des liquidités, qui, pour l’essentiel, alimentent l’inflation du prix des actifs sur les marchés financiers. Il est grand temps de mettre à contribution une fraction très modeste de ces échanges.
> Lire aussi  Les députés européens entendent pallier les manques du plan de relance
C’est pourquoi nous appelons, avec la plus grande gravité, tous les citoyens et tous les élus locaux, en France et en Europe, à faire entendre leur voix et à réclamer l’adoption d’une vraie taxe sur les transactions financières au plus vite. Et nous demandons à nos chefs d’Etat et de gouvernement de les écouter. C’est un moment de vérité.
*Les signataires de la tribune : Gilles Berhault, délégué général de la Fondation des transitions ; Christophe Bouillon, président de l’Association des petites villes de France et maire de Barentin (Seine-Maritime) ; Lucas Chabalier, responsable plaidoyer d’Agir pour le climat/Pacte Finance-Climat ; Christian Couturier, président de l’association NégaWatt ; Nicolas Dufrêne, directeur de l’Institut Rousseau ; Txetx Etcheverry, militant climat, cofondateur de Bizi et d’Alternatiba ; Nicolas Girod, porte-parole national de la Confédération paysanne ; Jean Jouzel, climatologue ; Philippe Laurent, secrétaire général de l’Association des maires de France, président de l’Association française du conseil des communes et régions d’Europe et maire de Sceaux ; Sabine Rosset, directrice de Bloom ; Arnaud Schwartz, président de France Nature Environnement ; Cédric Szabo, directeur de l’Association des maires ruraux de France ; Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac.
Cette tribune est ouverte à signature sur change.org à cette adresse : Pour la mise en place d’une TTF pour financer la transition écologique ! <https://www.change.org/p/emmanuel-macron-pour-la-mise-en-place-d-une-ttf-pour-financer-la-transition-%C3%A9cologique>
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/12/10/climat-c-est-maintenant-que-nous-avons-besoin-de-cet-argent_6062842_3232.html>
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7- Tribune. Barbara Pompili et 41 signataires, cinq ans après la COP21 : "Face à l’urgence nous nous devons d’accélérer", Le JDD, 10/12/20, 06h00
Rédaction JDD

Une quarantaines de signataires, dont Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, les responsables du parti En Commun ! et plusieurs parlementaires LREM, appellent dans cette tribune à "accélérer" la transformation écologique du pays.
Voici leur tribune : "En 2015, une puissante coalition mondiale pour l'environnement scellait l'accord de Paris sur le climat, avec un objectif à la hauteur des enjeux : limiter d'ici la fin du siècle l'élévation des températures mondiales à moins de 2°C, et poursuivre l'action pour limiter cette élévation à 1,5°C. 5 ans après, force est de constater que le compte n'y est pas.
La France, pourtant à l'initiative de cette coalition pour le climat, ne remplit pas les objectifs qu'elle s'est, elle-même, assignée. La réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) reste trop lente, avec -0,9% en 2019, et insuffisante, par rapport au -3% attendus, dès 2025, selon la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) fixée dans la loi. Parallèlement l'augmentation tendancielle de la température mondiale se poursuit, et l'année 2020 restera comme l'une des années les plus chaudes de l'histoire.
>> Suite à lire à :
<https://www.lejdd.fr/Politique/barbara-pompili-et-41-signataires-cinq-ans-apres-la-cop21-face-a-lurgence-nous-nous-devons-daccelerer-4011139>
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8- Entretien. Nicolas Hulot : «Nous avons déjà perdu le combat climatique», Le Parisien, 10/12/20, 18h01
Propos recueillis par Frédéric Mouchon

Appelant Emmanuel Macron à «tenir ses promesses» sans «caricaturer» les écolos, l’ancien ministre voit la planète de plus en plus fragilisée et déplore, cinq ans après, que l’accord de Paris n’ait pas été suivi d’effets.
Vigie d'une planète qui menace de sombrer sous les assauts de plus en plus visibles des catastrophes naturelles et du réchauffement, Nicolas Hulot n'a jamais renoncé à son rôle de lanceur d'alerte. Malgré le confinement qui l'oblige à nous parler à distance depuis la bibliothèque de sa maison bretonne, l'ancien ministre de l'Ecologie a choisi de sortir de son silence pour appeler de nouveau les leaders mondiaux à un sursaut.
Le timing est propice, alors que l'UE se réunit jusqu'à ce vendredi pour tenter de rehausser ses promesses de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Et alors que les signataires de l'accord de Paris se retrouveront, cinq ans après, lors d'un sommet virtuel samedi, organisé par l'ONU, la France et le Royaume-Uni.
Le gouvernement vient de dévoiler ses premiers arbitrages aux 150 membres de la convention citoyenne sur le climat. Leurs propositions n'ont pas toutes été retenues et ils estiment que certaines ont été « détricotées »…
Nicolas Hulot. Le président de la République avait promis de donner sans filtre leurs propositions aux législateurs. Or un certain nombre semble être remis en cause. Hormis les réserves émises par Emmanuel Macron sur trois mesures, il est très important que les autres soient soumises à l'appréciation des députés. Il faut faire très attention à ce que les promesses soient tenues car la démocratie participative a souvent été perçue comme un simulacre et que cela a contribué à la logique de méfiance des citoyens vis-à-vis des pouvoirs publics. Attention aux espoirs déçus qui provoquent de l'humiliation. On ne peut pas non plus renvoyer toutes les propositions au niveau européen. Par exemple, sur le transport, il faut entendre la proposition de la Convention citoyenne d'interdire à la vente les véhicules les plus polluants dès 2025.
Vous estimez que le projet de loi en préparation n'est « pas à la hauteur » du défi climatique. Pour les écologistes, le gouvernement n'en fait jamais assez ?
On est à un moment déterminant où se joue ni plus ni moins l'avenir de l'humanité. C'est d'exigence, de cohérence et de convergence dont on a besoin, pas de complaisance. Le Haut conseil pour le climat estime que pour tenir nos engagements de réduction de gaz à effet de serre, il faudrait aller deux à trois fois plus vite. Il va donc falloir une loi climat ambitieuse et surtout crédible dans ses moyens. Cette loi est l'ultime occasion dans ce quinquennat de pousser les curseurs au maximum pour limiter la casse. Dans le bâtiment, il faut créer une obligation de travaux de rénovation globale associée à des aides publiques quadruplées, par exemple. Le gouvernement a la chance de s'appuyer sur les travaux de citoyens qui, à l'origine, n'avaient aucun préjugé sur ces sujets. Cette intelligence collective ne doit pas rester lettre morte.
Lire aussi >  Convention citoyenne sur le climat : Macron pris à son propre piège
Samedi, on fêtera les cinq ans de la conférence de Paris sur le climat. Y a-t-il vraiment des raisons de fêter quoi que ce soit ?
Je n'ai pas fait de sauts de cabri lors de la signature des accords de Paris, car je connaissais la vertu du texte mais surtout sa faiblesse : il n'avait pas d'aspect contraignant. Souvent, les Etats se débarrassent d'un problème en se fixant des objectifs pour gagner du temps. Et puis, chemin faisant, comme il n'y a pas eu de méthode, de point d'étape ni de transparence sur les engagements des états, on s'aperçoit, cinq ans après, qu'on n'est absolument pas sur la trajectoire que l'on s'était fixée. Il est pourtant possible de corriger les lacunes de l'accord de Paris en rendant contraignants les engagements nationaux. Avec ma fondation, nous proposons que les dispositions prévues dans les accords de commerce, et notamment la baisse des droits de douane, ne se déclenchent que si la trajectoire de réduction est respectée.
On s'est pratiquement résigné à l'idée qu'on ne tiendrait pas la limitation à 2,5°C de l'augmentation de la température sur la planète et on est pratiquement conditionné à accepter 3°C voire plus d'ici 2050. C'est absolument tragique car on rentre dans une logique mortifère. Pourtant les effets de la crise climatique sont bel et bien là. Allez demander aux habitants de la vallée de la Vésubie. Cette crise climatique, on la subit déjà. Elle se compte dans le monde en centaines de milliards d'euros de dégâts, en centaines de millions de victimes et de déplacés. Au cœur de la crise sanitaire, les Etats n'ont eu aucun état d'âme pour mettre les moyens sur la table. Faisons la même chose pour le climat avant de perdre définitivement la main.
La crise du Covid ne risque-t-elle pas, justement, d'éclipser la lutte contre le réchauffement ?
Il y a toujours un risque qu'une crise fasse de l'ombre à une autre. Je comprends parfaitement que pour nos concitoyens, cette crise sanitairepréempte les angoisses. C'est la crise la plus palpable. Elle nous tétanise, nous fait peur. Mais cette crise sanitaire n'est que l'avatar d'une crise beaucoup plus profonde du système écologique et économique. Elle a montré que cela coûtait beaucoup moins cher d'anticiper les catastrophes plutôt que de les traiter en urgence.
L'UE est réunie jusqu'à ce vendredi pour rehausser ses ambitions climatiques. Vous craignez une nouvelle grand-messe pour rien ?
L'objectif est de rehausser les objectifs de l'Europe en réduisant nos émissions de 55 % d'ici 2030 au lieu de 40 %. Encore faut-il s'en donner les moyens. Est-ce que chaque euro du plan de relance européen sera conditionné au respect de critères écologiques et climatiques ? Cet argent sera-t-il affecté à l'économie d'hier, aux modèles du passé en finançant les énergies comme le gaz ou à ceux de demain, en allant à l'isolation thermique des logements ? Le Conseil d'Etat vient de reconnaître qu'on ne doit pas attendre le terme des objectifs que l'on s'est fixés pour constater qu'on ne les a pas respectés. C'est ce qui s'est passé avec le glyphosate, où l'on a attendu trois ans pour savoir que l'on avait échoué. On aurait pu s'en rendre compte dès la première année parce qu'on ne s'était pas doté des moyens d'en sortir.
> Podcast. Le jour où… Nicolas Hulot a démissionné en direct sur France Inter
L'élection de Joe Biden est-elle une bonne nouvelle pour le climat ?
Cela donnera un argument de moins à ceux qui traînent la patte au prétexte que l'une des plus grandes nations du monde, et celle qui a l'un des plus forts impacts écologiques, était sortie des accords de Paris. Tout vaut mieux en tout cas que l'attitude désinvolte et négationniste de Donald Trump.
En réponse aux écologistes réclamant un moratoire sur la 5G, le président de la République les avait qualifiés d'Amish adeptes de la « lampe à huile ». Cela a dû vous agacer ?
Tous autant qu'on est, il faut faire attention aux mots maladroits ou autres anathèmes que l'on emploie, surtout dans une France qui se déchire de l'intérieur, est en train de se briser et où la violence est de plus en plus prégnante. On peut être dans une confrontation d'idées mais quand on tombe dans une forme de caricature, on neutralise toute forme de réflexion sérieuse, ça coupe court à la prise de conscience. Ne caricaturons pas l'écologie. Ne donnons pas de prétexte à des confrontations stupides ou stériles. Surtout dans le climat actuel, fait de défiance, d'affrontements, de délitement sociétal. Je vois bien la violence qui règne sur les réseaux sociaux, lors des manifestations. Que le dialogue n'existe plus. Et je crains à terme que cela ne conduise à l'émiettement de notre démocratie. Il faut sortir de cette logique de confrontation et de l'esprit partisan. Et se rappeler que la violence des mots peut précéder la violence des actes. Prenons gare aux vortex de toutes les colères!
Lire aussi >  Naturel ou artificiel, quel sapin est le plus écolo ?
Une polémique sur les sapins de Noël, une autre sur la pollution occasionnée par le Tour de France… Certains écologistes vont-ils trop loin ?
Il y a des mesures qui peuvent paraître de l'ordre du symbole mais ça ne doit pas occulter le débat de fond. Ne nous précipitons pas sur ces polémiques stériles pour caricaturer les écologistes. On devrait avoir au moins l'humilité de reconnaître que l'histoire au quotidien leur a donné raison en permanence. Et si certains s'étaient préoccupés plus tôt de l'écologie au lieu de lui tourner le dos, on n'en serait pas là.
Vous avez eu la chance de découvrir les endroits les plus magiques de la planète. N'est-ce pas plus facile de se mobiliser quand on a vu d'aussi près ces trésors de nature et de biodiversité ?
J'ai vu la planète dans sa diversité mais surtout dans sa fragilité. J'ai vu la rapidité avec laquelle la déforestation et la désertification étaient à l'œuvre. La rapidité avec laquelle la rareté devenait la norme. Or, la rareté, c'est l'étape qui précède la pénurie qui est elle-même le creuset de toutes les barbaries. C'est pourquoi je vis sans doute les choses un peu plus dans les tripes car ce ne sont pas seulement des chiffres sur un rapport. Je suis habité par cela.
C'est notre quinzième interview ensemble et votre regard est de plus en plus sombre sur l'avenir de notre planète. Vous croyez encore qu'on peut gagner ce combat ?
Quelque part, nous avons déjà perdu le combat climatique. Car nous savons déjà que le monde de demain sera différent : nous aurons une multiplication des épidémies, des difficultés à produire des ressources alimentaires car la température va changer, la montée des eaux va déplacer des millions d'habitants. Et nous en mesurons déjà les conséquences : des centaines de milliers de personnes quittent chaque année leur terre d'origine à cause des phénomènes météorologiques, des familles en situation de survie ont été contraintes à l'exode. Nous pouvons encore agir sur l'intensité des phénomènes et de leurs impacts et éviter des réactions en chaîne irréversibles, mais nous n'avons que dix ans devant nous. L'optimisme, le pessimisme… C'est une question dépassée. Soyons intransigeants, faisons le maximum. Nos enfants nous regardent, nous serons responsables devant eux parce que nous savions et que nous avions encore tout pour faire autrement.
<https://www.leparisien.fr/environnement/nicolas-hulot-nous-avons-deja-perdu-le-combat-climatique-10-12-2020-8413553.php>
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9- Le changement climatique favorise l'hécatombe des amphibiens (rapport), AFP, 10/12/20, 22:00
Nina Larson

Trois espèces d'amphibiens d'Amérique centrale ont disparu et de nombreuses autres pourraient s'éteindre bientôt, victimes d'un champignon mortel dont l'expansion est favorisée par le changement climatique, affirme jeudi l'Union internationale pour la conservation de la nature. 
Ces trois espèces dont l'Atelopus chiriquiensis aux couleurs chamarrées que l'on trouvait en altitude au Costa Rica et au Panama mais qui n'a pas été vue depuis 1996, viennent rejoindre 28 autres espèces qui ont elles aussi été ajoutées à la rubrique extinction de la "liste rouge" de l'UICN.
La liste rouge répertorie maintenant 128.918 espèces de plantes et d'animaux, y compris 35.765 qui sont menacées d'extinction.
Même si l'UICN relève aussi quelques bonnes nouvelles comme la "résurrection" du bison d'Europe, "la liste des espèces éteintes qui s'allonge est un rappel brutal qu'il faut d'urgence prendre plus de mesure pour la conservation" de la nature, souligne Bruno Oberlé, le directeur général de l'UICN qui regroupe plus de 1.400 organisations et gouvernements.
Vingt-deux autres espèces d'amphibiens que l'on trouve en Amérique centrale et du Sud se retrouvent pour leur part sur la liste des espèces "gravement menacées", la catégorie qui précède l'extinction, dans le classement de l'UICN, qui fait référence au niveau international. 
Le responsable de l'hécatombe est identifié de longue date, un champignon qui attaque la peau des grenouilles, des crapauds et autres batraciens et qui finit par tuer ses victimes en les empêchant de respirer. Le fléau, qui frappe des dizaines de pays dans le monde, s'appelle la quitridiomicosis.
- "Crise gigantesque" -
"C'est une espèce invasive qui frappe un grand nombre d'amphibiens dans différentes parties du monde : Europe, Amérique du sud, Asie, Afrique", égrène Craig Hilton-Taylor, en charge de l'établissement de la liste rouge au sein de l'organisation, pour l'AFP.
"Le changement climatique semble aider à l'expansion du champignon et créer les conditions pour que la maladie puisse prospérer, et ensuite cela annihile les populations de grenouilles", explique-t-il, parlant d'une "énorme crise" qui frappe les amphibiens.
Parmi les autres espèces menacées de disparaître ou déjà éteintes, celles des 17 espèces de poissons qui peuplaient le lac Lanao aux Philippines. Les coupables : deux espèces de poissons prédateurs introduites par accident il y a un demi-siècle.
Aujourd'hui, 15 des poissons indigènes ont disparu et les deux restants sont gravement menacés, voire ont possiblement disparu.
Qui plus est, la surpêche, la pollution et la déforestation ont "massivement changé" l'écosystème du lac, souligne M. Hilton-Taylor.
"Le résultat, c'est que finalement cela a basculé", souligne-t-il, et de noter qu'un très grand nombre d'espèces endémiques "ont disparu du jour au lendemain".
- Dauphins d'eau douce - 
Parmi ces espèces menacées on trouve aussi le tucuxi ou dauphin de l'Orénoque (Sotalia fluviatilis en latin). 
Ce mammifère, que l'on retrouve dans l'Amazone, se retrouve dans la catégorie des espèces en danger, parce que sa population est victime des filets de pêche, dans lesquels ils se noient, des installations de barrage ou encore de la pollution. 
Ce sont maintenant les 4 espèces de dauphins d'eau douce qui se retrouvent sur la liste des espèces en danger, y compris le baiji ou dauphin de Chine (Lipotes vexillifer) que l'on trouve uniquement dans le fleuve Yang- Tsé-Kiang et dont on craint même qu'il soit éteint.
Pour Craig Hilton-Taylor il y a quand même une note positive, les autorités du Pérou, d'Equateur, de la Colombie et du Brésil s'étant mobilisées de concert pour sauver le tucuxi.
"C'est une très bonne nouvelle pour la conservation des espèces", juge-t-il.
Dans la même veine optimiste, 26 espèces de la liste rouge reprennent du poil de la bête et parmi elles le bison d'Europe, qui vient de passer de la catégorie "quasiment menacée" à la catégorie "vulnérable".
Le plus gros mammifère d'Europe n'a survécu qu'en captivité avant d'être réintroduit dans la nature dans les années 50.
Et aujourd'hui, les efforts intensifs ont permis de passer d'une population de 1.800 têtes en 2003 à 6.200 en 2019 avec 49 troupeaux en liberté sur le Vieux Continent.
"C'est une bonne nouvelle et elle montre que les efforts de conservation peuvent changer le cours des choses", se réjouit M. Hilton-Taylor.
<https://information.tv5monde.com/info/le-changement-climatique-favorise-l-hecatombe-des-amphibiens-rapport-387363>
En savoir plus : 
> Rétablissement du bison d’Europe, 31 espèces déclarées éteintes - Liste rouge de l’UICN <https://www.iucn.org/fr/news/especes/202012/retablissement-du-bison-deurope-31-especes-declarees-eteintes-liste-rouge-de-luicn>, 10/12/20
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10- Climat : en Finlande, la délicate bataille contre la très polluante tourbe, AFP, 10/12/20, 23:00
Sam Kingsley

Dans une vaste étendue de terre sombre entourée de forêts, le tracteur de Taisto Raussi tire une imposante machine jaune pour collecter la couche de tourbe à la surface : en Finlande, dernier pays de l'UE à utiliser à grande échelle cette énergie polluante, une bataille est engagée pour s'en débarrasser.
Lorsque le septuagénaire s'est installé comme tourbier en 1973 à Sippola (sud-est), "il y avait une crise énergétique en Finlande" et la tourbe est alors venue combler les besoins, raconte-t-il à l'AFP.
"Maintenant, on a l'impression que tout le monde est contre la tourbe, il ne reste plus que quelques personnes qui en vivent", se désole le chef d'entreprise au milieu de son exploitation, grande comme 180 terrains de football et forte de 10 employés.
La récolte partait jadis avant même la fin de l'hiver. Aujourd'hui, de grands monticules de tourbe recouverts de plastique noir - des invendus de l'année dernière - parsèment ses terres.
Autrefois appelée l'"or brun", la tourbe est une matière organique dense qui s'accumule pendant des milliers d'années dans les zones humides et les sols forestiers. Elle couvre près d'un tiers de la surface de la Finlande, un record mondial. 
Le pays nordique, de très loin plus grand brûleur de tourbe de l'UE devant l'Irlande et les pays baltes, se divise depuis plusieurs années autour de cette source d'énergie plus polluante que le charbon - à l'impact environnemental considérable.
Selon l'ONU, les tourbières dans le monde stockent plus de carbone que l'ensemble des forêts. Les seules tourbières du nord de l'Europe sont ainsi un plus grand puits de carbone que la forêt amazonienne, selon une récente étude de l'Université de Stockholm. 
Lorsque la matière est déterrée et brûlée, elle émet donc d'importantes quantités de CO2.
Si la tourbe est exploitée ailleurs depuis le Moyen-Age, son exploitation en Finlande date de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
- Villes contre campagne -
Utilisée essentiellement pour l'industrie du papier et le chauffage collectif, elle couvre 5% des besoins en énergie de la Finlande, soit l'équivalent de 1,5 million de tonnes de pétrole. Mais à elle seule, elle génère 14% des émissions du pays.
La position des parlementaires nationaux - majoritairement favorables à l'élimination progressive de la tourbe comme source d'énergie - alimente désormais le ressentiment entre populations urbaines, à tendance écologiste, et les communautés rurales où le secteur fournit 4.000 emplois directs et le double d'indirects.
La Finlande ambitionne de devenir neutre en carbone d'ici à 2035, mais le gouvernement de centre-gauche s'est engagé à ne réduire que de moitié l'utilisation de la tourbe d'ici 2030, un objectif jugé insuffisant par les associations environnementales.
Mais avec le cours élevé des quotas d'émission européens, le marché pourrait bien accélérer les choses.
"Nous estimons que le secteur de la tourbe combustible sera plus ou moins mort dans dix ans", anticipe Pasi Rantonen, responsable de l'exploitation de la tourbe chez le producteur d'énergie finlandais Vapo, détenu par l'Etat.
La disparition du secteur ne signifiera pas pour autant la fin des dégâts environnementaux.
- "Héritage terrible" -
Pour Tero Mustonen, membre du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), le secteur a depuis 75 ans "détruit et mutilé tant de nos rivières, lacs et zones humides", "un héritage environnemental terrible". 
Il y a dix ans, l'expert du climat a constaté que les poissons de la rivière Juhajoki, près de son village de Selkie, à 70 kilomètres de la frontière russe, mouraient en masse. Des métaux et autres substances nocives s'échappaient de la tourbière voisine, exploitée par Vapo.
Le scientifique, qui dirige aujourd'hui une association de retour à l'état sauvage baptisée Snowchange, s'est alors battu pour faire fermer la tourbière.
Après de premiers travaux menés par Vapo pour restaurer la zone humide, son association a oeuvré pendant des années pour la faire revivre, de même que les 60 hectares du bassin versant environnant.
Près de 200 espèces d'oiseaux y sont revenues, ainsi que de nombreux poissons.
L'activité de Snowchange s'est depuis étendue sur 23 autres sites de tourbières dégradées à travers le pays - jusqu'au cercle polaire. 
L'association souhaite désormais s'occuper de 50.000 km2 de forêts, dont le sol rempli de tourbe a été drainé entre les années 50 et 80 pour stimuler la croissance des arbres, générant là aussi des émissions.
Couvrant un territoire immense, "elles ont le potentiel d'être une solution naturelle pour le climat", souligne M. Mustonen.
<https://information.tv5monde.com/info/climat-en-finlande-la-delicate-bataille-contre-la-tres-polluante-tourbe-387378>
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11- Accord de Paris : "Je me réjouis qu’il y ait une course vers le haut entre les grands émetteurs de CO2", Pascal Canfin, Novethic, 10/12/20
Propos recueillis par Concepcion Alvarez et Ludovic Dupin

Le Conseil européen qui s’ouvre ce jeudi 10 décembre est particulièrement décisif. Les États membres doivent s’accorder sur un nouvel objectif climatique à l’horizon 2030, en amont du sommet international organisé le 12 décembre pour les cinq ans de l’Accord de Paris. Pascal Canfin, eurodéputé Renew Europe et président de la Commission environnement, revient sur les enjeux de cet accord et dresse le bilan de l’action climatique.
Novethic : Nous nous apprêtons à fêter les cinq ans de l’Accord de Paris, quel bilan en tirez-vous ?   
Pascal Canfin : Malgré ses tentatives pour le tuer, Donald Trump n’a pas eu la peau de l’Accord de Paris. Celui-ci a survécu et demeure le cadre de référence international sur le climat. Si, aujourd’hui, l’Union européenne, la Chine ou encore le Japon s’engagent sur la neutralité climatique, c’est justement parce que nous avons dépassé la phase de négociation où chacun se regarde en chien de faïence. Nous sommes désormais dans le temps de l'action et du déploiement de solutions concrètes, le temps de la concrétisation. C’est tout l’enjeu de ce qui se passe en ce moment en Europe, avec la négociation de la Loi Climat : transposer les exigences de l’Accord dans un cadre juridique contraignant.   
Novethic : Le Conseil européen du 10 et 11 décembre doit justement aboutir à un nouvel objectif de réduction des émissions à 2030. Peut-on espérer un accord ?   
Pascal Canfin : Personne n’imagine que le 12 décembre, l’Union européenne arrive à la tribune des cinq ans de l’Accord de Paris sans un accord politique. La négociation en cours porte sur un objectif de réduction d’au moins 55 %, contre 40 % initialement prévu. Le Parlement européen, sous mon impulsion, a même adopté un objectif d’au moins 60 %. Toutes les hypothèses sont sur la table, y compris le véto de la Pologne. Mais les Polonais ont énormément à perdre car, en cas de véto de leur part, il serait difficile de justifier que le contribuable européen continue de financer leur transition. Ce serait perdant-perdant. Je veux croire que la raison l’emportera.  
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/pascal-canfin-je-me-rejouis-qu-il-y-ait-une-course-vers-le-haut-entre-les-grands-emetteurs-149281.html>
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12- Projet de loi climat - comment être utile ?, Blog Sentiers entre deux, 10/12/20
André-Jean Guérin

Le projet de loi en préparation cet automne 2020 est « inspiré par les propositions de la convention citoyenne pour le climat », (CCC) [1] [2]. Celle-ci est née du mouvement des gilets jaunes et de leur rejet de l’augmentation des prix des carburants et combustibles fossiles. Comment la loi qui en sera issue peut-elle transcender son actualité contextuelle ?
Programmer la croissance du prix du carbone
La très grande majorité des économistes du monde entier affirme que le signal prix de l’émission de CO2 et de gaz à effet de serre équivalents (GES) est l’instrument le plus efficace pour atteindre les objectifs de décarbonation. Le plus efficace au sens où c’est celui qui demande le moins d’efforts à la société, sans préjuger de la façon dont sont répartis les efforts à consentir. La répartition quant à elle, dépend des politiques fiscales et sociales de la société. Ce constat partagé de l’efficacité du prix du carbone est ce qui a justifié en 2009, à la suite du Grenelle de l’environnement, les travaux et recommandations de la conférence des experts et de la table ronde sur la contribution Climat et Énergie [3]. C’est sur les conclusions de ces travaux que s’est fondé la position et les propositions de la Fondation Nicolas Hulot, puis du Ministre Nicolas Hulot avant sa démission du Gouvernement. C’est aussi ce que rappelle le rapport de France Stratégie de février 2019 sur « La valeur de l’action pour le climat ». Un prix du carbone, c’est enfin une condition pour Entreprise pour l’environnement dans son rapport ZEN-2050 publié en mai 2019 [4]. La CCC disposait donc de tous les éléments pour débattre de ce sujet.
La convention citoyenne pour le climat l’a-t-elle proposé ? Non ! 
Le projet de loi peut-il le faire ? Oui ! Notamment, à l’occasion de l’étude d’impact qui l’accompagne obligatoirement, et qui devrait rappeler l’impérieuse nécessité d’une étude coûts/avantage la plus rigoureuse possible pour toute proposition de politique publique. En l’occurence, un prix du carbone compatible avec les objectifs nationaux de réduction des émissions nationales est une nécessité. Également dans le corps du texte de loi en confirmant un calendrier d’évolution du niveau de la CCE [5] [6]. Le projet de loi devrait faire de ce prix du carbone une norme pour toutes des dépenses fiscales et budgétaires accordées au titre à la lutte contre le réchauffement du climat.
>> Suite à lire à :
<http://sentiers.eu/saj/pierre-sur-pierres/article/projet-de-loi-climat-comment-etre-utile>
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13- A Stockholm, toujours pas la moindre heure de soleil en décembre, AFP, 11/12/20, 00:00

Dans les journées déjà redoutablement courtes de l'hiver nordique en Scandinavie, le soleil n'a pas pointé une seule fois son nez à Stockholm et dans de nombreuses régions de Suède en décembre, avec le compteur d'heures ensoleillées de l'institut météorologique désespérément coincé à zéro.
"C'est un début décembre pour le moins nuageux", a reconnu Linus Karlsson, météorologue à l'Institut météorologique et hydrologique suédois (SMHI).
Jeudi, le jour s'est levé à 8H33 et s'est recouché à 14H48 dans la capitale suédoise, mais toujours pas trace du soleil, porté disparu depuis désormais plus de 10 jours.
Aucune heure qualifiable d'ensoleillée n'a été enregistrée depuis le début du mois, et les prévisions des prochains jours sont pessimistes. 
En moyenne, Stockholm enregistre 33 heures de soleil en décembre, environ une heure par jour. Cachets de vitamine D et lampes simulant le lever du jour font office d'antidotes à la pénombre.
Dans un climat de fin d'année déjà morose avec la pandémie, le Covid-19 aura aussi raison des concerts de la "fête de la lumière", grande tradition suédoise pour la Sainte-Lucie le 13 décembre.
Un record va-t-il être égalé ? En 1934, la totalité du mois s'était écoulée sans un rayon de soleil.
Dans la ville minière de Kiruna, à l'extrême nord du pays dans le cercle Arctique, tout espoir de l'apercevoir en décembre est déjà perdu.
Le soleil s'y est couché mardi à 11H41 et "restera sous l'horizon pour le reste de 2020", explique M. Karlsson.
<https://information.tv5monde.com/info/stockholm-toujours-pas-la-moindre-heure-de-soleil-en-decembre-387381>
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14- Les îles du Pacifique appellent à "prendre au sérieux" le changement climatique, AFP, 11/12/20, 11:00

Les dirigeants des îles du Pacifique ont appelé vendredi à "prendre au sérieux" les questions relatives au changement climatique à la veille d'une réunion sur le sujet co-organisée par l'ONU, le Royaume-Uni et la France.
Compte tenu de leur faible altitude, les petites îles du Pacifique sont particulièrement exposées à l'élévation du niveau de la mer et aux cyclones de plus en plus puissants. 
Lors d'une réunion virtuelle du Forum des îles du Pacifique (FIP), le Premier ministre des Fiji, Frank Bainimarama a souligné que les progrès en la matière sont au point mort depuis la signature de l'accord de Paris.
"Nous, les nations du Pacifique, devons pour notre peuple et l'humanité tout entière, élever davantage la voix pour exiger des grands émetteurs (de CO2) qu'ils intensifient leurs actions et leurs engagements en matière climatique", a-t-il déclaré.
"Sans cela, nous perdrons nos maisons, notre mode de vie, notre bien-être et nos moyens de subsistance - il est plus que temps d'être sérieux", a martelé le Premier ministre.
"Nous avons tous signé l'accord de Paris, maintenant, faisons tout pour le mettre en œuvre".
Les 18 membres du FIP avaient appelé à cette réunion afin de coordonner les demandes des dirigeants de la région pour mettre la pression sur les chefs d'Etat qui doivent participer samedi à une réunion co-organisée par l'ONU, le Royaume-Uni et la France, à l'occasion du 5e anniversaire de l'Accord de Paris sur le climat.
Conclu en décembre 2015 entre 195 pays membres de l'ONU et signé en 2016, il vise à limiter le réchauffement à +2°C voire 1,5°C.
M. Bainimarama a estimé que la planète est en passe de voir les températures augmenter de 5°C d'ici 2100, ce qui serait une catastrophe notamment pour les nations du Pacifique. 
"Je refuse de laisser les Fidjiens et nos frères et sœurs des îles du Pacifique être les cobayes qui se sacrifient pour le compte des pays miniers et des entreprises à fortes émissions", a-t-il déclaré.
"Nous ne devons pas rester les bras croisés et regarder les pays les plus vulnérables du monde subir (tout cela), juste afin de prévenir les nations les plus riches qu'elles vont bientôt subir le même destin".
La Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern a proclamé la semaine dernière un état d'"urgence climatique" devant le Parlement, soulignant la nécessité d'une action rapide en ce domaine dans l'intérêt des générations futures.
<https://information.tv5monde.com/info/les-iles-du-pacifique-appellent-prendre-au-serieux-le-changement-climatique-387419>
Sur le même sujet : 
> Entretien. Dans les îles Marshall, « nous paierons le plus lourd tribut d’une crise climatique qui ne faiblit pas », Le Monde, 12/12/20, 11h35 
Propos recueillis par Audrey Garric
Ce pays du Pacifique, et sa représentante pour le climat Tina Stege, avaient joué un rôle essentiel en 2015 pour que l’accord de Paris intègre l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5 °C. 
Les îles Marshall sont à la fois en première ligne du dérèglement climatique et en pointe du combat contre le réchauffement. L’Etat, situé dans le Pacifique, avait joué un rôle essentiel en 2015 pour que l’accord de Paris sur le climat intègre l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5 °C. Il est également le premier pays à avoir relevé ses objectifs climatiques pour 2030, rappelle Tina Stege, représentante pour le climat des îles Marshall.
> Lire aussi  Cinq ans après l’accord de Paris, un sommet virtuel pour relancer la bataille pour le climat
Comment le dérèglement climatique se manifeste-t-il dans votre pays ?
Nous sommes en première ligne du dérèglement climatique et, par conséquent, nous paierons le plus lourd tribut d’une crise qui ne faiblit pas. En raison de l’élévation du niveau de la mer, nous sommes victimes de fortes marées qui inondent nos rivages, ce qui remplit également nos puits d’eau salée. La dévastatrice épidémie de dengue de 2019 est liée au changement climatique, alors que la chaleur et l’humidité favorisent la reproduction des moustiques. Les typhons sont de plus en plus intenses. Il y a, enfin, l’impact psychologique, celui de savoir que votre maison, votre pays sont confrontés à une menace existentielle. J’ai peur pour l’avenir de mes enfants. En pleine pandémie mondiale, la nécessité d’une action urgente et collective face à une crise climatique d’une ampleur encore plus grande que la crise sanitaire ne pourrait être plus claire.
Quel regard portez-vous sur la réponse apportée à la fois à la crise climatique et à la pandémie de Covid-19 ?
Il existe des parallèles importants entre les deux crises, qui sont bien sûr profondément liées. Elles ont toutes deux été ressenties, parfois, comme des défis insurmontables. Elles ont toutes deux coûté des vies humaines. Les deux requièrent une combinaison magique de science et de volonté politique, en particulier pour garantir que tous les membres de notre société soient protégés équitablement.
> Lire aussi  L’ONU plaide pour des plans de relance plus verts afin de limiter le réchauffement à 2 °C
Je me suis reconnue, avec les citoyens des atolls, dans les personnes en première ligne de la crise sanitaire – comme les travailleurs de la santé –, en voyant les sacrifices qu’ils ont consentis et en les entendant demander aux autres de se serrer les coudes, de porter des masques, de prendre des précautions pour assurer la sécurité de tous. Les nations des atolls comme la mienne, qui voient l’urgence climatique depuis des années, ont très tôt tiré la sonnette d’alarme et demandé à chacun de prendre des mesures pour nous protéger et, ce faisant, pour se protéger eux-mêmes. C’est aussi une vérité qui a émergé de cette crise sanitaire : si vous protégez les plus vulnérables, vous protégez toute la société. Malheureusement, le monde ne traite pas le changement climatique à la hauteur de sa menace – même si de plus en plus de gens en comprennent la nécessité.
Quel bilan tirez-vous des cinq années de l’accord de Paris sur le climat ?
Les cinq dernières années ont été très difficiles. Il ne fait aucun doute que nous aurions dû aller plus loin, plus vite pour traduire les promesses de Paris en actes. En 2019, lors de la COP25 à Madrid, j’ai vraiment ressenti la frustration de travailler au sein d’un processus qui semblait au point mort. L’année 2020 n’a fait qu’amplifier les défis auxquels nous faisons face, du fait du retard pris par les Etats pour soumettre de nouveaux plans climatiques plus ambitieux et de la crise Covid-19 qui, on le comprend, détourne l’attention.
> Lire aussi  L’accord de Paris sur le climat, qui fête ses cinq ans, a-t-il tenu ses promesses ?
Mais, à l’approche de 2021, je me sens plus optimiste en voyant les récents progrès : les annonces de la Chine et le Japon pour atteindre la neutralité carbone, les nouveaux plans climat du Royaume-Uni, de l’Union européenne, de la Colombie et de la Jamaïque ou la décision du Danemark de laisser ses combustibles fossiles dans le sol, là où ils doivent être. Un changement est à l’œuvre. La question est de savoir s’il aboutira assez vite.
Ces engagements vous font-ils espérer que l’on parvienne à contenir le réchauffement ?
Nous pouvons inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre – nous disposons des outils politiques nécessaires et la technologie pour le faciliter s’améliore chaque jour. Ces annonces et ces engagements sont essentiels pour y parvenir. Mais les promesses ne réduisent pas les émissions. Les choses se compliquent dans la mise en œuvre.
Regardez la récente réunion de l’Organisation maritime internationale. Les mêmes pays qui se sont fixés récemment des objectifs ambitieux, qui se présentent comme des champions du climat – dont la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine et le Japon – ont soutenu des mesures d’efficacité énergétique qui permettront aux émissions de continuer à augmenter jusqu’en 2030. Seules les îles Marshall, Tuvalu et les îles Salomon ont rejeté l’accord.
Nous arrivons à un point critique où il faut faire davantage, en particulier de la part des principaux émetteurs, pour respecter les engagements dans la pratique. Il va falloir prendre des mesures audacieuses mais cela semble possible comme jamais auparavant.
Que pensez-vous des plans de relance pris par les Etats pour relever leurs économies de la crise sanitaire ?
C’est une chance que nous ne pouvons pas nous permettre de manquer, tant une relance verte est meilleure pour l’avenir de notre planète mais aussi pour nos emplois et la santé. Or le compte n’y est pas : on finance encore largement les énergies fossiles. C’est tout simplement exaspérant. C’est pourquoi, avec un groupe de pays, nous avons développé des normes pour définir la relance verte : viser un objectif de 60 % des dépenses consacrées à des initiatives respectueuses du climat, assortir les renflouements d’entreprises de conditions écologiques ou encore mettre fin au charbon et aux subventions aux combustibles fossiles. Nous avons travaillé sur cette déclaration pour une relance résiliente avec les Pays-Bas, le Costa Rica et l’Ethiopie, et d’autres alliés l’ont signée – Fidji, le Luxembourg, la Grenade, le Bhoutan, etc.
> Lire aussi  Climat : l’Allemagne, la Chine et une trentaine de pays appellent à une relance verte
Nous appelons maintenant les grandes économies – la France, le Royaume-Uni, le Canada et les Etats-Unis, par exemple – à nous rejoindre. Leurs plans de relance auront un impact non seulement sur leurs propres économies et leurs populations, mais aussi sur le destin du monde.
Vous appelez à plus de financements…
L’engagement des pays du Nord à mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 en faveur des pays du Sud est totalement insuffisant et pour l’instant, le compte n’y est pas. Si nous continuons sur la voie actuelle, les pertes pour les pays comme le mien seront démesurées – vous ne pouvez pas mettre un prix sur la terre que votre peuple a habitée pendant des milliers d’années, qui a façonné votre culture, qui a été votre maison. Tenir la promesse des 100 milliards de dollars est, franchement, le moins que le monde développé puisse faire.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/12/dans-les-iles-marshall-nous-paierons-le-plus-lourd-tribut-d-une-crise-climatique-qui-ne-faiblit-pas_6063140_3244.html>
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15- Portrait. Qui est vraiment Cyril Dion, le gardien de la convention citoyenne sur le climat ?, Le Monde, 11/12/20, 16h33 
Robin Richardot

Le réalisateur et militant écologiste s’est inquiété du « détricotage » des propositions avancées par les 150 citoyens tirés au sort, essuyant les foudres du chef de l’Etat. 
Critique du pouvoir macroniste
La pique d’Emmanuel Macron lui était adressée. Lors de son interview à Brut, le 4 décembre, le président de la République a asséné « ne pas avoir de leçon à recevoir » en évoquant son bilan sur le volet écologique. Un coup de sang du chef de l’Etat qui fait office de réponse aux récents reproches de Cyril Dion. L’un des trois garants de la convention citoyenne pour le climat s’était inquiété d’un « détricotage » des propositions faites par les 150 citoyens tirés au sort.
> Lire aussi  L’accord de Paris sur le climat, qui fête ses cinq ans, a-t-il tenu ses promesses ?
A la mi-novembre, le militant­ ­écologiste avait lancé la pétition « Sauvons la convention citoyenne pour le climat », qui a recueilli plus de 370 000 signatures, le 8 décembre. « Ce que nous vous demandons n’est ni un “sketch”, ni une trahison (…), mais simplement de tenir parole », a répliqué Cyril Dion à Emmanuel Macron dans une tribune publiée par Le Monde. Le militant n’est pas du genre à montrer patte blanche. L’an dernier, il avait refusé sa promotion au grade de chevalier de l’ordre national du Mérite, proposée (en novembre 2017) par la secrétaire d’Etat à la transition écologique, Brune Poirson, pour dénoncer des violences policières envers des manifestants d’Extinction Rebellion (XR) qui bloquaient le pont de Sully à Paris.
Vigie de la convention citoyenne
Nommé par le président du Conseil économique, social et environnemental, le militant écologiste prend à cœur son rôle de garant de la convention citoyenne. Sa mission : « Assurer l’indépendance des travaux de la convention, en veillant notamment au respect des principes d’impartialité et de sincérité. » Une nomination légitime pour celui qui était à l’origine de cette initiative. Membre des Gilets citoyens, un collectif créé le 23 janvier 2019 défendant la création d’une assemblée de citoyens tirés au sort, Cyril Dion avait rencontré Emmanuel Macron le mois suivant, accompagné de l’actrice Marion Cotillard, pour soumettre cette idée de convention afin de répondre aux enjeux écologiques. Quelques semaines auparavant, il avait soutenu la pétition « L’affaire du siècle », lancée par quatre ONG pour attaquer l’Etat français en justice et le confronter au non-respect de ses engagements climatiques.
Documentariste et écrivain
2015 a été un tournant pour Cyril Dion. Cette année-là, il coréalise avec l’actrice Mélanie Laurent le documentaire Demain. Un road-movie écolo qui se veut positif en présentant des solutions aux problèmes d’alimentation, d’énergie, d’éducation, d’économie et de démocratie. Fait rare pour un documentaire, l’œuvre dépasse le million d’entrées au cinéma en France et se retrouve diffusée dans vingt-deux pays, pour finir récompensée par un César en 2016. Alors Cyril Dion ne s’est pas arrêté là et a réalisé Après Demain, diffusé sur France 2 en 2018. Il a aussi prêté sa voix pour la version française de Tout est possible, long-métrage de John Chester qui raconte l’installation de cet Américain dans une ferme écoresponsable. Cyril Dion prend aussi la plume. Il est l’auteur d’un premier roman, Imago (Actes Sud, 2017) récompensé par le prix Méditerranée 2018, et du Petit manuel de résistance contemporaine (Actes Sud, 2018).
Spécialiste des causes perdues
Rien ne prédestinait Cyril Dion à la politique. Le militant a commencé par se rêver comédien. Mais, après trois ans dans une école d’art dramatique, il devient, en 2003, coordinateur de projets pour la fondation Hommes de parole, qui contribue à mieux faire comprendre les enjeux du conflit israélo-palestinien. Cela l’amène notamment à fonder le premier congrès mondial des imams et des rabbins pour la paix, en 2004. Sa rencontre avec Pierre Rabhi, pionnier de l’agriculture écologique, lui offre une nouvelle perspective. « J’ai tendance à m’engager dans les causes qui semblent perdues, et, à certains égards, la question écologique en est une », confiait-il au Monde en 2017. Ensemble, ils fondent le Mouvement Colibris, que Cyril Dion dirige jusqu’en 2013 (il en est toujours le porte-parole). Cette association pour la protection de l’environnement revendique plus de 300 000 sympathisants.
> Lire aussi  Un apéro avec… Cyril Dion : « Si j’avais la solution absolue, ça se saurait »
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/12/11/qui-est-vraiment-cyril-dion-le-gardien-de-la-convention-citoyenne-sur-le-climat_6063076_4500055.html>
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16- Baisse record des émissions de CO2 de 7% en 2020 liée Covid-19, AFP, 11/12/20, 18:00

Les émissions de CO2 d'origine fossile ont connu une baisse record de 7% en 2020, liée aux mesures de confinement prises contre l'épidémie de Covid-19, selon le bilan annuel du Global carbon project (GCP) publié vendredi.
Ce rapport s'intéresse aux émissions annuelles de CO2 d'origine fossile et à leur persistance dans l'atmosphère, responsables du changement climatique et de son lot de catastrophes.
Ce rapport est traditionnellement publié lors des conférences de l'ONU sur le climat. Cette année, sa publication intervient dans un contexte particulier, car la 26e COP prévue à Glasgow a été repoussée d'un an. Un sommet en ligne se tiendra samedi avec plusieurs chefs d'Etat pour marquer le 5e anniversaire de l'accord de Paris.
Ses résultats sont aussi inédits, avec une baisse estimée à 7% des émissions mondiales de CO2 fossiles sur l'année, soit 2,4 milliards de tonnes. Au plus fort du confinement au printemps, elles ont même chuté d'environ 17% comparé à 2019.
Jamais une telle diminution n'avait été observée auparavant, selon un communiqué de presse. Lors des précédentes crises mondiales (1945, 1981, 1992, 2009), elles n'avaient jamais dépassé 0,9 milliard de tonnes.
"La diminution des émissions en 2020 semble plus prononcée aux Etats-Unis (-12%), dans l'UE-27 (-11%) et en Inde (-9%), l'effet des restrictions Covid-19 s'ajoutant à une tendance précédente, et étant moins prononcée en Chine (-1,7%), où les mesures de restriction ont été prises au début de l'année et ont été plus limitées dans le temps", selon le communiqué.
En Chine, les émissions ont augmenté de 2% en 2018. "Il n'y aurait pas eu le Covid-19, cette croissance se serait probablement poursuivie", a expliqué Philippe Ciais, chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement lors d'une visio-conférence.
- Rebond attendu en 2021 -
Par secteur, les réductions d'émissions de CO2 ont été plus marquées dans les transports de surface, qui représentent 21% des émissions mondiales. Elles "ont été réduites de moitié dans les pays au plus fort du confinement", selon le communiqué.
Celles de l'aviation se sont effondrées de 75%. Elles ne représentent que 2,8% des émissions mondiales mais ne cessent de croître.
Les émissions de l'industrie (22% des émissions mondiales) "ont été réduites de 30% dans les pays au plus fort du confinement".
Sur une période de temps plus longue, "la croissance des émissions mondiales a été de 0,9% par an en moyenne entre 2010 et 2019", après 3% par an entre 2000 et 2009. 
Pour autant, cela ne suffit pas pour réduire le réchauffement climatique et ses impacts, les émissions de CO2 se maintenant à des niveaux élevés.
De plus, leur diminution liée à la crise du coronavirus devrait être de courte durée. En Chine, les émissions ont déjà renoué en avril avec le niveau qu'elles avaient précédemment", indique Philippe Ciais. "On peut s'attendre à ce qu'il y ait un rebond en 2021."
"C'est un répit temporaire", poursuit-il. "Le moyen d'atténuer le changement climatique n'est pas d'arrêter les activités mais d'accélérer la transition vers des énergies bas carbone", insiste le chercheur.
De plus, la diminution des émissions de CO2 n'entraîne pas une réduction de la concentration de CO2 dans l'atmosphère, rappelle-t-il. Elle a été multipliée par près de 1,5 entre 1750 et 2019.
"La grande question est de savoir si les investissements liés à la relance économique vont permettre de créer une véritable augmentation dans les énergies bas carbone et une réduction visible des émissions", indique M. Ciais.
Quelque 12.800 milliards de dollars ont été promis ces derniers mois, dont 11.000 par les Etats du G20, pour soutenir entreprises ou ménages, soit trois fois plus qu'après la crise de 2008.
Mais selon 14 instituts de recherche, les pays du G20 ont annoncé au moins 234 milliards de dollars d'argent public en faveur des énergies fossiles, 151 milliards pour les énergies propres.
<https://information.tv5monde.com/info/baisse-record-des-emissions-de-co2-de-7-en-2020-liee-covid-19-387398>
Sur le même sujet : 
> Factuel. Visualisez pays par pays la chute historique des émissions de CO2 liée au Covid-19 en 2020, Le Monde, 12/12/20, 09h53
Romain Imbach et  Eric Dedier
– 7 %, c’est la baisse mondiale d’émissions de CO2 d’origine fossile par rapport à 2019, en raison des confinements mis en place dans le monde au cours de l’année. Les chercheurs du Global Carbon Project ont présenté leurs estimations, pays par pays des émissions 2020.
Le bilan publié le 11 décembre par le Global Carbon Project (GCP) établit le niveau global d’émissions de CO2 lié à l’activité humaine à 34 milliards de tonnes de CO2, soit 2,4 milliards de tonnes de moins qu’en 2019. Ce consortium de scientifiques internationaux a également produit à partir de données collectées dans chaque pays du globe des analyses en temps réel des émissions.
Jusqu’à – 18,5 % d'émissions de CO2 dans le monde début avril
+ Graphique. Evolution quotidienne des réductions d'émissions de CO2 d'origine fossile par pays en 2020 par rapport à 2019, en %
Au niveau mondial, ce sont 7 % d’émissions de moins qu’en 2019 pour l’année 2020, et jusqu’à – 18,5 % début avril, par rapport à la même date l’année dernière. Dans l’Union européenne, les émissions ont chuté de plus de 20 % du 20 mars au 1er mai, et jusqu’à 25 % autour du 1er avril.
En France, les mesures du premier confinement ont produit une réduction de près d’un tiers des émissions quotidiennes nationales entre fin mars et début mai, tandis que le second confinement a provoqué une réduction de plus de 25 % sur l’ensemble des mois de novembre et de décembre.
Du côté des plus gros émetteurs, les mesures mises en place pour freiner la propagation du Covid-19 ont réduit les émissions chinoises d’un peu plus de 20 % courant février alors que celles des Etats-Unis ont été réduites d’un quart durant tout le mois d’avril.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/12/visualisez-pays-par-pays-la-chute-historique-des-emissions-de-co2-liee-au-covid-19-en-2020_6063145_3244.html>
En savoir plus :
> Temporary reduction in daily global CO2 emissions during the COVID-19 forced confinement <https://www.globalcarbonproject.org/news/TemporaryReductionInCO2EmissionsDuringCOVID-19.html>, Global carbon project (GCP), 11/12/20
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17- UE : les 27 affichent leur ambition sur le climat et sauvent le plan de relance, AFP, 11/12/20, 18:00
Julien Girault & Christian Spillmann

Les Vingt-Sept se sont mis d'accord vendredi pour relever leur objectif de réduction de gaz à effet de serre d'ici 2030, à l'issue d'une nuit blanche de tractations avec la Pologne, après avoir sauvé la veille leur plan de relance massif post-Covid.
Le Brexit n'a fait qu'une courte incursion lors de ce sommet des chefs d'Etat et de gouvernement, avec une évaluation pessimiste de la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, qui a jugé "faibles" les espoirs d'un accord avec Londres, selon des sources européennes.
Les 27 ont par ailleurs décidé de sanctionner la Turquie pour ses activités "agressives" en Méditerranée contre la Grèce et Chypre, deux pays membres de l'UE. Une décision aussitôt qualifiée de "biaisée et illégitime" par Ankara.
"Cette réunion a été l'occasion de montrer la force tranquille de l'UE", a estimé le président du Conseil européen Charles Michel lors d'une conférence de presse finale, reconnaissant que les discussions avaient été "difficiles" sur la Turquie et le climat.
A la veille du cinquième anniversaire de l'Accord de Paris, les Européens ont donné leur feu vert à une baisse des émissions du continent d'"au moins 55%" d'ici 2030 par rapport au niveau de 1990, contre un objectif de 40% actuellement, afin d'arriver à la neutralité carbone en 2050.
Le sommet a adopté "une proposition ambitieuse pour un nouvel objectif climatique", s'est félicitée sur Twitter la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.
"Cela valait la peine de perdre une nuit de sommeil", a commenté la chancelière allemande Angela Merkel, dont le pays exerce la présidence de l'UE jusqu'à la fin de l'année.
- "Pas de plan B" pour le climat -
"Dix ans, c'est demain. Alors, mettons tout en œuvre pour réussir, maintenant, tous ensemble. Car il n'y a pas de plan B", a réagi le président français Emmanuel Macron.
Les ONG environnementales ont toutefois critiqué une "ambition en trompe l'oeil", jugeant l'objectif insuffisant pour concrétiser l'accord de Paris et déplorant l'inclusion du gaz dans "les énergies de transition".
Elles regrettent également que la réduction de 55% soit "nette", c'est-à-dire incluant le CO2 absorbé par les "puits" naturels de carbone comme les forêts, ce qui réduit mécaniquement la baisse réelle visée dans les secteurs polluants.
Les modalités et la répartition des efforts ont été au coeur des négociations: la Pologne, très dépendante du charbon, exigeait des garanties sur les aides financières qu'elle obtiendrait.
La Pologne avait déjà fait front commun avec la Hongrie pour paralyser le plan de relance et le budget européens. Un blocage dommageable pour les économies européennes frappées de plein fouet par la pandémie, qui a finalement été levé jeudi à la suite d'un compromis avec les deux frondeurs.
La voie est désormais dégagée pour permettre à l'Europe d'emprunter solidairement pour relancer son économie, sans sacrifier le nouveau mécanisme conditionnant l'octroi de ses fonds au respect de l'Etat de droit (justice indépendante, politique anticorruption...).
Hostiles à ce dispositif et accusées régulièrement de saper les valeurs démocratiques, la Hongrie et la Pologne bloquaient le budget européen pour la période 2021-2027 (1.074 milliards) et le plan de relance (750 milliards d'euros), adoptés en juillet.
Pour vaincre leurs réticences, la présidence allemande de l'UE a proposé que le mécanisme soit assorti d'une déclaration "explicative", précisant notamment la possibilité de saisir la Cour de justice européenne pour examiner sa légalité avant qu'il n'entre en application, quitte à la retarder.
Un tel recours prend 18-19 mois en moyenne, selon la Cour... soit jusqu'aux prochaines élections en Hongrie. Mais une fois validé, le dispositif s'appliquera rétrospectivement à partir de janvier 2021. La déclaration a été approuvée jeudi par les Vingt-Sept.
- "Fermeté" -
Les premiers versements du fonds de relance pourraient intervenir d'ici la fin du premier trimestre 2021, selon l'Elysée.
Les Européens avaient par ailleurs surmonté en fin de soirée leurs divisions pour sanctionner la Turquie en raison de ses travaux d'exploration gazière dans des zones maritimes disputées avec la Grèce et Chypre. 
Le président français s'est félicité de cette "preuve de fermeté", Angela Merkel, dont le pays était réticent à l'adoption de sanctions, jugeant "le consensus" obtenu "très équilibré". 
La décision porte sur des sanctions individuelles - une liste de noms va être établie -, et des mesures supplémentaires (ajout de nouveaux noms, d'entreprises) pourront être décidées en mars lors d'un nouveau point d'étape, si la Turquie poursuit ses actions.
<https://information.tv5monde.com/info/ue-les-27-affichent-leur-ambition-sur-le-climat-et-sauvent-le-plan-de-relance-387205>
Sur le même sujet : 
> Réactions partagées après l’accord européen sur la baisse des émissions en 2030, Le Monde, 12/12/20, 09h40
Audrey Garric
Les 27 Etats membres de l’Union se sont entendus pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 55 % en 2030. Un accord jugé largement positif, mais encore insuffisant pour certains. 
C’est un accord arraché de justesse, mais l’honneur est sauf. Les 27 Etats membres de l’Union européenne se sont entendus pour accroître leurs efforts dans la lutte contre le dérèglement climatique, vendredi 11 décembre, à la veille des cinq ans de l’accord de Paris sur le climat, qui prévoit que les Etats relèvent leur ambition climatique cette année. Après des tractations qui ont duré toute la nuit, ils ont donné leur feu vert à une baisse nette de leurs émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici à 2030 par rapport au niveau de 1990, contre − 40 % précédemment, afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.
> Lire aussi  Cinq ans après l’accord de Paris, un sommet virtuel pour relancer la bataille pour le climat
Si le chiffre est en deçà de l’objectif de − 60 % que réclamait le Parlement européen, il ne s’agit pas moins d’une « proposition ambitieuse », a affirmé la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. « C’est un accord décisif, car il ouvre la voie à des changements législatifs qui auront des conséquences sur notre modèle économique et nos modes de vie », précise l’eurodéputé Pascal Canfin, président de la commission environnement au Parlement. Cette nouvelle cible sera d’abord intégrée dans la loi climat européenne, négociée par les Etats membres et les députés. Il faudra ensuite répartir l’effort entre les Etats membres, c’est-à-dire définir des objectifs de réduction des rejets carbonés pour chacun – un chantier qui s’annonce complexe.
« Accélérer la sortie du charbon »
Le nouvel objectif débouchera également sur une révision d’un paquet de 12 directives européennes, en juin 2021, sur le marché carbone, les voitures, les logements ou encore les énergies renouvelables. « Le prix du carbone va plus que doubler, ce qui aura des conséquences pour les industries et va accélérer considérablement la sortie du charbon en Europe », observe Pascal Canfin. D’où la négociation compliquée avec la Pologne, dont 80 % de l’électricité est produite à base de charbon. Des nouveaux standards d’émissions de CO2 seront également pris, débouchant sur la fin de la commercialisation des voitures essences et diesel (non hybrides) en 2035, ajoute l’eurodéputé.
> Lire aussi  L’accord de Paris sur le climat, qui fête ses cinq ans, a-t-il tenu ses promesses ?
Malgré un « accord positif en termes de dynamique mondiale », l’ambition est quelque peu en trompe-l’œil, juge de son côté Neil Makaroff, responsable Europe du Réseau Action Climat. La réduction de 55 % est « nette », c’est-à-dire qu’elle inclut les puits de carbone naturels, comme les forêts et les sols, dans le calcul des émissions absorbées. La réduction réelle des émissions s’avère en fait de 50 % à 52 %. Les ONG défendaient une diminution d’au moins 65 % des émissions pour permettre de contenir le réchauffement à 1,5 °C.
« Cet objectif, sans mesure supplémentaire, permettra aux groupes pétroliers et gaziers de poursuivre leurs activités », déplore Sebastian Meg, de Greenpeace. En échange de leur vote, les pays réfractaires – la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie – ont obtenu que l’accord indique qu’il « respecte le droit des Etats membres à choisir le mix énergétique qui leur convient (…) y compris des technologies de transition comme le gaz ». Une formulation « dangereuse » pour l’ONG, alors que le développement du gaz n’est pas conciliable avec l’atteinte de la neutralité carbone. Le gaz ne sera toutefois plus financé par le budget européen à partir de 2025.
> Lire aussi  Dans les îles Marshall, « nous paierons le plus lourd tribut d’une crise climatique qui ne faiblit pas »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/12/reactions-partagees-apres-l-accord-europeen-sur-la-baisse-des-emissions-en-2030_6063142_3244.html>
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18- Paris lance des initiatives contre le réchauffement climatique, AFP, 11/12/20, 20:00
Ambre Tosunoglu

Un "GIEC Paris", un opérateur de compensation carbone, une Académie du climat... La mairie de Paris accélère sa stratégie de lutte contre le réchauffement climatique, cinq ans après la signature de l'Accord de Paris. 
"Nous sommes convaincus que c'est par l'action très concrète, à l'échelle locale qu'on fait bouger et qu'on trouve des solutions pour réduire l'élévation de la température", a plaidé vendredi la maire PS de Paris Anne Hidalgo, au cours d'un forum sur le climat à Paris. 
Il faut porter de "nouvelles propositions" pour "la préservation de notre planète" et répondre ainsi à "l'espoir de la jeunesse", a poursuivi l'édile en clôture du forum, convaincue que "c'est un nouvel élan qu'il faut donner à l'Accord de Paris".
Ainsi, la Ville de Paris va lancer son GIEC, "une instance scientifique qui va regrouper experts en sciences sociales et chercheurs indépendants, de très haut niveau. Jean Jouzel [climatologue français et proche d'Anne Hidalgo] participera à sa création et à la définition de sa composition", a annoncé à l'AFP l'adjoint EELV chargé du Plan Climat, Dan Lert, évoquant un "GIEC Paris" inspiré, à l'échelle de la capitale, du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat mis en place à l'initiative de l'ONU.
Cette instance, qui pourra être saisie "par les élus, les associations, les citoyens", "permettra d'éclairer les décisions de la Ville de Paris", a précisé M. Lert.
"Quels sont les quartiers de la capitale qui sont les plus impactés par le réchauffement climatique ?", "quelles sont les rues à végétaliser en priorité ?", "quels sont les quartiers où on doit accélérer la transition parce qu'il n'y a pas assez d'espaces verts, qu'il y a des nœuds routiers ?", sont autant de questions auxquelles le GIEC devra répondre.
"A Paris, entre 2004 et 2018, nos émissions de gaz à effet de serre ont baissé de 25%. Désormais, notre défi, c'est l'accélération des politiques de transition écologique. On doit réussir en dix ans ce qu'on a fait en quinze ans", rappelle Dan Lert.
Autre nouveauté : sur le modèle de La Rochelle, Paris va créer son "opérateur de compensation carbone". Concrètement, "je suis Parisien et demain je dois prendre l'avion. Je pourrai grâce à cet opérateur de la Ville compenser les émissions causées par mon voyage en finançant des projets bas-carbone à Paris ou dans le bassin parisien", suggère un cadre de la mairie. 
- Des volets aux fenêtres - 
Ces annonces surviennent à la veille du cinquième anniversaire de l'Accord de Paris, dans lequel les pays s'engageaient à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à maintenir le réchauffement sous la barre des 2°C, si possible 1,5°C.
Or "la France a un retard net sur sa trajectoire : en 2019, la température moyenne du globe est déjà à +1°C et à Paris, elle est à +2,2 par rapport à 1880. Il faut accélérer !", insiste l'élu.
Ainsi, l'Hôtel de Ville a décidé de mettre en place une nouvelle "stratégie d'adaptation" face aux événements climatiques extrêmes, comme les vagues de chaleur, en assurant une "végétalisation" de la ville, "la réouverture d'un tronçon de la Bièvre (un ruisseau enterré il y a plus d'un siècle) au cours du mandat", en multipliant "les parcours ombragés" dans les rues, en mettant "en place une centaine de fontaines à boire dès l'an prochain" ou encore en proposant un plan pour poser des volets aux fenêtres des logements. 
En outre, "nous allons lancer un plan solaire avec installation de panneaux sur nos bâtiments publics (écoles, collèges, équipement sportifs et stades)", ajoute Dan Lert.
Annoncée il y a plusieurs mois, l'Académie du climat (lieu de formation, de rencontres entre les associations, d'ateliers...) ouvrira ses portes "en septembre dans la mairie du IVe arrondissement et accueillera des jeunes de 9 à 25 ans", a indiqué l'adjoint à l'Education Patrick Bloche.
<https://information.tv5monde.com/info/paris-lance-des-initiatives-contre-le-rechauffement-climatique-387509>
Sur le même sujet : 
> Climat : la Ville de Paris veut créer une « coopérative carbone », Le Monde, maj le 12/12/20 à 05h44 
Denis Cosnard
La municipalité souhaite se doter d’un opérateur qui permettra aux particuliers et aux entreprises de compenser leurs émissions de carbone en finançant des projets verts. 
A la veille de l’anniversaire de l’accord sur le climat conclu lors de la COP21 en 2015, la ville qui a donné son nom au traité international prend de nouvelles initiatives. Pour accélérer la lutte contre le réchauffement climatique, Paris a décidé de créer un opérateur de « compensation carbone ». C’est ce qu’annonce, vendredi 11 décembre, Dan Lert, l’adjoint d’Anne Hidalgo chargé de la transition écologique. « Malgré l’accord de Paris, le réchauffement climatique se poursuit de façon assez catastrophique, et novembre 2020 a été le plus chaud jamais enregistré dans le monde, s’alarme l’élu écologiste. Nous devons donc agir à tous les niveaux, en particulier celui des villes. L’opérateur que nous voulons mettre en place fait partie des solutions pour accélérer la transition écologique à Paris. » 
Cette structure permettrait d’aider tous ceux – particuliers, entreprises, collectivités… – qui souhaitent compenser leurs émissions de gaz à effet de serre en finançant des projets écologiquement vertueux. La ville de La Rochelle a été l’une des premières à décider, en 2019, de se doter d’une entité de ce type, sous forme d’une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), en cours de constitution.
> Lire aussi  2020 se classe parmi les trois années les plus chaudes jamais enregistrées
A Paris aussi, « l’opérateur envisagé pourrait prendre la forme d’une coopérative », avance Dan Lert. Elle pourrait associer la Ville de Paris, la Métropole du Grand Paris, des associations, des entreprises, etc. Un investissement initial de 3 à 4 millions d’euros est évoqué. L’objectif est de préparer la création de cette structure durant l’année 2021, pour un lancement effectif en 2022. La ville souhaite notamment disposer de cet outil à l’approche des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, un événement à l’occasion duquel nombre d’entreprises pourraient être intéressées par un tel système. Pour obtenir les Jeux, Paris a en effet promis qu’ils seraient « neutres en carbone », en partie grâce à un système de compensation.
Garde-fous
Un exemple ? Une société organisatrice d’une manifestation liée aux Jeux fait venir des personnalités en avion, rouler des camions pour acheminer du matériel, etc., mais souhaite afficher un bilan carbone satisfaisant, notamment sous la pression politique. Elle pourra alors se rapprocher de la future « coopérative carbone », et lui payer une somme permettant théoriquement de compenser ses émissions de gaz à effet de serre. « Cela implique de déterminer un prix du carbone », note Dan Lert. La coopérative, elle, pourra utiliser les fonds ainsi obtenus pour financer des projets destinés à diminuer les émissions de gaz à effet de serre, comme l’installation de panneaux solaires.
> Lire aussi  Plus de végétalisation et de concertation... Paris veut adapter son plan local d’urbanisme à l’urgence climatique
L’idée de compenser les émissions de gaz à effet de serre, née vers la fin des années 1980, a fait l’objet de nombreuses critiques. Les unes visent le principe même d’un tel système, qui, selon ses contempteurs, permettrait de continuer à accomplir des actes désastreux pour le climat en se contentant de sortir de l’argent. D’autres critiques se concentrent sur l’application concrète de cette compensation, qui n’a pas fait, à ce stade, la preuve de sa capacité à réduire les émissions de gaz à effet de serre de manière nette et durable.
Les responsables de la Mairie de Paris sont conscients de ces limites. Aussi l’écologiste Dan Lert pose-t-il d’emblée des garde-fous. « La compensation ne doit pas se substituer aux efforts de réduction des émissions problématiques, affirme-t-il. Il s’agit de compenser les émissions résiduelles, celles qui subsistent malgré le recours aux énergies renouvelables et à tout ce qui est mis en œuvre pour limiter l’empreinte carbone. » Mesurer la quantité de CO2 évitée, vérifier que les projets financés ainsi n’auraient pas pu voir le jour autrement, s’annonce toutefois délicat.
Création d’un « GIEC Paris »
A côté de ce nouveau projet, l’équipe d’Anne Hidalgo confirme deux autres chantiers destinés à faciliter la transition écologique de la ville. D’une part, la création dans les mois qui viennent d’un « GIEC Paris », un conseil scientifique spécifiquement parisien. Il associera des experts d’horizons divers « pour éclairer les choix de la ville sur le climat ». Le climatologue Jean Jouzel, ancien vice-président du GIEC et président du comité de soutien à Anne Hidalgo durant sa campagne électorale, participera à la sélection des experts.
D’autre part, l’équipe rose-verte au pouvoir à Paris compte toujours constituer un opérateur public d’énergie. Il aura pour modèle la régie Eau de Paris, créée en 2009 pour reprendre le contrôle de la distribution de l’eau dans la capitale. La future société Energies de Paris sera chargée de développer la production d’électricité solaire dans la capitale et de favoriser les achats groupés d’énergie verte. L’objectif affiché est que les énergies renouvelables représentent 45 % de la consommation d’énergie de Paris dès 2030, dont 10 % de production locale. « La marche est haute », reconnaît Dan Lert.
> Lire aussi la tribune : « Une politique climatique à Paris ne peut être efficace qu’à grande échelle, au moins régionale »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/11/climat-la-ville-de-paris-veut-creer-une-cooperative-carbone_6063098_3244.html>
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19- Climat : ce qu'Emmanuel Macron va dire aux aux membres de la convention citoyenne, Le JDD, 12/12/20, 00h15
Marianne Enault

Emmanuel Macron échangera lundi avec 130 membres de la Convention citoyenne pour le climat. Des arbitrages sont attendus, notamment sur la rénovation des logements.
Il a prévu du temps : au moins trois heures. Emmanuel ­Macron échangera lundi, au Conseil économique, social et environnemental (Cese), avec 130 des 150 membres tirés au sort de la Convention citoyenne pour le climat (CCC). "Il a voulu un format resserré pour réellement discuter avec eux", explique l'entourage du chef de l'État. Aucun des garants de la CCC, comme Cyril Dion, dont la pétition pour "sauver la Convention" a rassemblé près de 415.000 signataires, ne sera présent lundi.
Des arbitrages seront-ils rendus ? "C'est possible, en fonction de la tournure des discussions", dit-on encore. Les conventionnels attendent notamment des décisions sur l'obligation, pour les propriétaires, de rénovation thermique des logements ; ou la régulation de la publicité pour les produits polluants.
L'espoir d'un référendum sur une modification de la Constitution
Mais l'heure sera aussi aux explications. Parmi les 150, beaucoup n'ont pas digéré les propos du Président sur Brut, la semaine dernière : "Je ne veux pas dire que, parce que les 150 citoyens ont écrit un truc, c'est la Bible ou le Coran." "Ce n'est pas acceptable, réagit l'un d'eux, Sylvain Burquier. Moi, j'ai fait mon boulot, lui ne fait pas le sien."
> Lire aussi - Climat : où en est-on cinq ans après l'accord de Paris?
Et d'ajouter : "Je crains un simple numéro de charme demain. Mais il pourrait s'en sortir par le haut en faisant une grosse annonce, un référendum sur une modification de la Constitution par exemple." Excédés, certains tirés au sort ne viendront pas.
Dans l'entourage de Macron, on assure qu'il s'expliquera sur ses propos si "certains l'ont pris comme une attaque personnelle". Il devrait leur rappeler la valeur qu'il accorde à leur travail et annoncer son souhait de continuer à les associer aux discussions après leur dernière session, début février. Après l'accord européen sur un objectif de réduction d'au moins 55% d'ici à 2030, vendredi, "il y a des choses sur lesquelles il faudra aller plus loin", reconnaît l'Élysée.
<https://www.lejdd.fr/Societe/climat-ce-quemmanuel-macron-va-dire-aux-aux-membres-de-la-convention-citoyenne-4011876>
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20- Climat : Cinq ans après l'Accord de Paris, un sommet virtuel pour redoubler d'efforts, AFP, 12/12/20, 08:00
Pauline Froissart

Des dizaines de chefs d'État et de gouvernements afficheront samedi leurs ambitions pour lutter contre le réchauffement climatique lors d'un sommet virtuel destiné à relancer les efforts, cinq ans après l'Accord de Paris.
Ces dirigeants dont le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel ou le président chinois Xi Jinping, ainsi que des représentants d'entreprises, de la société civile et de peuples indigènes participeront à ce sommet organisé par les Nations Unies, le Royaume-Uni et la France, en partenariat avec le Chili et l'Italie. 
Les orateurs ont été sélectionnés en raison de l'ambition de leurs objectifs pour le climat, selon les organisateurs, qui promettent qu'"il n'y aura pas de place pour des déclarations générales". Parmi les absents, le Brésil et l'Australie, aux objectifs jugés insuffisants.
Le sommet, qui se veut aussi une étape en vue de la COP26, organisée en novembre 2021 à Glasgow, en Ecosse, sera ouvert par le Premier ministre britannique Boris Johnson à 14H00 (heure locale et GMT).
"Nos actions en tant que dirigeants ne doivent pas être motivées par la timidité ou la prudence, mais par une ambition à vraiment grande échelle", a-il dit en amont du sommet.
Il a annoncé dans un communiqué que le Royaume-Uni allait arrêter "dès que possible" de soutenir financièrement des projets d'énergies fossiles à l'étranger. Le gouvernement britannique s'est en outre engagé à réduire les émissions de CO2 d'au moins 68% d'ici 2030.
- "Raisons d'espérer" -
Le 12 décembre 2015, sous les vivats des délégations de 195 pays, un coup de maillet avait clôturé 13 jours acharnés de négociations à la réunion de l'ONU sur le climat COP21: la quasi-totalité de la planète s'était engagée à contenir le réchauffement "nettement" au-dessous de +2°C, et si possible +1,5°C, par rapport à l'ère pré-industrielle.
Mais après le souffle historique, l'enthousiasme était retombé, douché un an plus tard par l'élection à la Maison Blanche de Donald Trump qui avait annoncé le retrait de la deuxième économie mondiale de l'Accord de Paris.
En dépit de la pression de l'opinion publique, aujourd'hui "les politiques climatiques ne sont toujours pas à la hauteur de l'enjeu", a dénoncé récemment le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.
"Nous en sommes à 1,2°C de réchauffement et nous observons déjà des extrêmes climatiques et une volatilité sans précédents", a-t-il insisté.
Canicules, ouragans en série, méga-feux de forêts, inondations... La multiplication des événements dévastateurs est un signe sans équivoque du réchauffement de la planète, qui vient de vivre la décennie la plus chaude jamais observée.
Les signataires de l'accord de Paris doivent soumettre d'ici fin 2020 une révision de leurs engagements. Mais seulement une vingtaine de pays, représentant moins de 5% des émissions mondiales, l'ont déjà fait.
"On sent qu'il y a besoin de relancer la machine", a déclaré la ministre française de la Transition écologique Barbara Pompili, interrogée vendredi par l'AFP en marge d'un déplacement à Rome. "C'est le moment pour un certain nombre d'Etats de montrer leurs ambitions", a-t-elle ajouté.
Avant le sommet, plusieurs Etats ont annoncé des plans ambitieux pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Vendredi, les 27 pays de l'UE se sont entendus pour réduire leurs émissions d'"au moins 55%" d'ici à 2030 par rapport au niveau de 1990, contre -40% précédemment, afin d'atteindre en 2050 la neutralité carbone.
La Chine, plus grand pollueur au monde, a récemment annoncé son intention d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2060, tandis que le président élu Joe Biden s'est engagé à ce que les États-Unis atteignent cet objectif d'ici 2050.
Pour le directeur exécutif de Greenpeace, John Sauven, avec ce sommet, "il y a des raisons d'espérer". "Avec Donald Trump hors de la Maison Blanche et une action en faveur du climat plus forte de la Chine, de la Corée du Sud et du Japon, nous avons maintenant une chance de rassembler le monde dans un énorme effort pour réduire les émissions de gaz à effet de serre", a-t-il souligné dans un communiqué.
<https://information.tv5monde.com/info/climat-cinq-ans-apres-l-accord-de-paris-un-sommet-virtuel-pour-redoubler-d-efforts-387557>
Sur le même sujet : 
> Cinq ans après l’accord de Paris, un sommet virtuel pour relancer la bataille pour le climat, Le Monde, 12/12/20, 12h33
Audrey Garric
Lors de cette rencontre, organisée samedi, seuls les Etats prenant des engagements ambitieux de réduction de CO2 pourront s’exprimer. Il intervient dans une période de regain de la diplomatie climatique. 
Les habitués des négociations climatiques évoquent régulièrement « l’esprit de Paris ». Ce moment de grâce où la coopération, la confiance et un « alignement des planètes », pour reprendre les mots de Laurent Fabius, ancien ministre des affaires étrangères et président de la COP21, permirent l’adoption de l’accord de Paris sur le climat le 12 décembre 2015. Un moment historique, aussi, car donnant naissance au premier traité international visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Cinq ans plus tard jour pour jour, samedi 12 décembre, les Nations unies, le Royaume-Uni et la France organisent un sommet (virtuel) de l’ambition climatique afin de célébrer cet accord et montrer que son esprit n’est pas mort. L’événement est également l’occasion d’exhorter les gouvernements à redoubler leurs efforts alors que le monde se dirige toujours vers un réchauffement de 3,5 °C à 4 °C. Une cérémonie d’autant plus nécessaire qu’elle est le seul événement de haut niveau sur le climat cette année, la conférence mondiale annuelle sur le climat (la COP26) ayant été repoussée du fait de la pandémie.
> Lire aussi  350 étudiants organisent une fausse COP26 pour montrer « ce qui se passerait s’ils étaient les décideurs »
La journée, organisée en visioconférence, débutera par des interventions d’Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, puis des dirigeants du Royaume-Uni – qui préside la COP26 – et de la France, Boris Johnson et Emmanuel Macron, ainsi que de ceux du Chili et de l’Italie, partenaires de l’événement. Suivront les prises de parole, préalablement enregistrées, de près de 80 chefs d’Etat et de gouvernement.
Seuls seront autorisés à s’exprimer les pays dont les annonces « seront à la hauteur de l’ambition que nous [les trois organisateurs] avons fixée », indique l’Elysée, qui précise que « ces annonces seront soit inédites, soit déjà faites au cours de l’année ». Six des dix principaux pays pollueurs seront représentés : la Chine, l’Inde, l’Union européenne, le Canada, le Japon, ainsi que les Etats-Unis par le biais de deux gouverneurs américains. Le Brésil, l’Australie, l’Indonésie ou le Mexique n’ont pas été retenus.
> Lire aussi  « Les engagements actuels des Etats pour atteindre la neutralité carbone ne sont pas assez crédibles »
Selon l’Elysée, une trentaine de pays devraient s’engager à atteindre un objectif de neutralité carbone au milieu du siècle et plus d’une cinquantaine à relever leurs plans climatiques à court terme (le plus souvent 2030). Le sommet pourrait, en outre, déboucher sur des promesses d’augmenter les financements climat et d’améliorer l’adaptation au changement climatique. Ces discours seront ponctués d’allocutions de représentants d’entreprises et de la société civile, notamment issus de la jeunesse et des populations autochtones.
« Aller plus vite et plus loin »
« Il y a un sentiment d’espoir, attentif et prudent, mais de l’espoir dont on a besoin dans cette période de crise », juge Sébastien Treyer, directeur général de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). Ces dernières semaines ont été marquées par un regain de la diplomatie internationale sur le climat. D’abord avec l’élection de Joe Biden aux Etats-Unis, qui s’est engagé à réintégrer l’accord de Paris, que le pays a officiellement quitté le 4 novembre sous l’impulsion de Donald Trump.
Ensuite avec la multiplication des annonces de pays (Chine, Japon, Corée du Sud, Afrique du Sud, etc.) qui visent désormais la neutralité carbone au milieu du siècle. Mi-novembre, selon le décompte du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), 126 pays couvrant 51 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre avaient adopté, annoncé ou envisagé un objectif de « zéro émission nette » – un chiffre qui pourrait grimper à 63 % si les Etats-Unis les rejoignent, comme s’y est engagé Joe Biden. Vingt-cinq pays ainsi que l’Union européenne l’ont fixé formellement, dans la loi ou dans des politiques nationales.
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« Ces objectifs sont positifs, mais la question est : comment les concrétiser ? Il faut aller plus vite et plus loin car le dérèglement climatique ne nous menace pas seulement au milieu du siècle, mais également maintenant, avertit Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel. Le principal enjeu désormais, c’est de relever les plans climatiques de court terme, qui sont totalement insuffisants. » Selon le PNUE, ces engagements climatiques pour 2030 mènent la planète vers un réchauffement de 3,2 °C. Voire jusqu’à 4 °C, puisque ces plans ne sont pour l’instant pas tenus : les émissions de gaz à effet de serre ont progressé en 2019 (+ 2,6 %) et la baisse attendue en 2020 (− 7 %) risque de ne pas être durable.
L’accord de Paris, basé sur un processus d’engagements volontaires et de progression continue, prévoit que les pays révisent à la hausse leurs plans climatiques tous les cinq ans. Ils ont jusqu’au 31 décembre de cette année pour présenter de nouveaux objectifs de court terme plus ambitieux. Pour l’instant, seuls 20 Etats, représentant 7 % des émissions mondiales, les ont officiellement déposés auprès de l’ONU, selon les décomptes du think tank américain World Resources Institute (WRI).
« Opportunité manquée »
Trois des principaux pollueurs ont également pris des engagements chiffrés – mais pas encore soumis aux Nations unies : l’Union européenne s’est engagée, vendredi, à réduire ses rejets carbonés de 55 % d’ici à 2030 par rapport à 1990 (contre - 40 % précédemment), tandis que le Royaume-Uni a annoncé viser - 68 %. La Chine, elle, a promis d’atteindre un pic de ses rejets de CO2 avant 2030. Au total, 126 pays, représentant près de la moitié des émissions, envisagent d’augmenter leurs efforts à l’horizon 2030, sans que l’on sache encore dans quelles proportions.
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« La capacité des pays à augmenter sensiblement leurs plans climat à l’horizon 2030, de manière à ce qu’ils soient alignés avec la neutralité carbone, déterminera le succès du sommet de samedi », prévient Taryn Fransen, experte des politiques climatiques au WRI. « Cela implique de sortir du charbon avant 2030, d’électrifier les transports ou d’accélérer massivement la rénovation des bâtiments », précise Laurence Tubiana, l’architecte de l’accord de Paris sur le climat.
L’enjeu est également « d’intégrer le climat dans les plans de relance », appelle Laurent Fabius. Ces fonds débloqués pour relever les économies de la pandémie de Covid-19, de par leur ampleur sans précédent – 12 % du produit intérieur brut (PIB) mondial –, constituent une occasion majeure pour accélérer la transition écologique. Selon les calculs du PNUE, une relance verte permettrait de réduire de 25 % les émissions en 2030, ce qui pourrait conduire à limiter le réchauffement en dessous de 2 °C à la fin du siècle. Pour l’instant, « cette opportunité a été largement manquée » mais la tendance peut encore être inversée, juge le PNUE.
Des pays plus réticents
La difficulté d’articuler relance économique et politiques climatiques se pose avec plus d’acuité encore pour les pays les moins avancés, qui sont souvent déjà largement endettés. « Pour faire preuve d’une véritable ambition, les objectifs climatiques des pays riches doivent inclure des financements envers les pays en développement, afin de les aider à s’adapter à la crise climatique et à décarboner leur économie », appelle Harjeet Singh, chargé des politiques climatiques à l’ONG ActionAid International. Les pays du Nord se sont engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 pour aider les pays du Sud à faire face au dérèglement climatique, un objectif qui sera difficile à atteindre.
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« Lors du sommet de samedi, la France doit se fixer de nouveaux objectifs, en annonçant 8 milliards d’euros par an d’ici à 2025, dont 4 milliards consacrés à l’adaptation au changement climatique et elle doit augmenter la part de dons », demande Cécile Duflot, la directrice générale d’Oxfam. La France s’était précédemment engagée à mobiliser 5 milliards d’euros de financements climat et a atteint 6 milliards l’an dernier.
L’avenir dépendra aussi de la capacité à convaincre les pays les plus réticents à avancer : l’Australie, le Brésil, la Russie, l’Arabie saoudite et la Turquie. « Nous avons besoin du retour des Etats-Unis, mais ce n’est plus suffisant : désormais, le leadership n’est plus un duo ou un trio, entre la Chine, les Etats-Unis et l’Europe, mais il doit être partagé, fait de partenariats stratégiques avec également d’autres économies asiatiques, l’Afrique et des leaders latino-américains », assure Sébastien Treyer.
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Au-delà du sommet de samedi, l’action climatique devra s’exercer tout au long de l’année 2021, jusqu’à la COP26, qui se tiendra en novembre à Glasgow (Ecosse). « Le Royaume-Uni doit faire du climat l’axe central de son action diplomatique, de toutes ses discussions, quand il parle commerce ou coopération, notamment lors du G7 et du G20 en 2021 », juge David Levaï, chercheur associé à l’Iddri. En somme, s’assurer que « l’esprit de Paris » demeure.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/12/cinq-ans-apres-l-accord-de-paris-les-etats-se-reunissent-pour-relancer-la-bataille-pour-le-climat_6063124_3244.html>
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21- Ottawa veut faire grimper la taxe carbone pour dépasser ses objectifs climatiques, AFP, 12/12/20, 08:00

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a présenté vendredi un "plan climatique renforcé" comprenant notamment une forte hausse de la taxe carbone, visant à dépasser ses objectifs de réduction d'émission de gaz à effet de serre d'ici 2030.
Depuis 2019, le Canada impose une taxe carbone fédérale pour financer la transition écologique. Initialement de 20 dollars (13 euros) par tonne de dioxyde de carbone (le principal GES) émis par les carburants et produits pétroliers, cette taxe doit passer à 50 dollars en 2022.
A partir de 2023, le "prix de la pollution" va désormais augmenter de 15 dollars par tonne chaque année, a annoncé le gouvernement vendredi.
D'ici 2030, le prix devrait atteindre 170 dollars par tonne, contre 30 dollars actuellement, ce qui devrait conduire selon Ottawa à une augmentation du prix de l'essence d'environ 28 cents le litre.
"Il n'y a pas de vaccin contre une planète polluée, donc c'est à nous d'agir parce que la pollution a un coût réel", a affirmé Justin Trudeau lors d'un point presse.
L'augmentation de la taxe carbone devrait provoquer la colère de provinces comme l'Alberta (ouest), où l'industrie pétrolière est déjà durement touchée par la baisse des cours suite à la pandémie.
Le nouveau plan sur le climat comprend 64 nouvelles mesures et un investissement de 15 milliards de dollars canadiens (9,7 mds euros) pour "accélérer" les efforts, notamment concernant les véhicules électriques. 
"Notre gouvernement a promis de dépasser les cibles annoncées à Paris il y a cinq ans et avec ce plan, c'est ce que nous allons faire", a assuré M. Trudeau. 
"Et nous allons, en même temps, établir de nouvelles cibles encore plus ambitieuses pour les années à venir", a-t-il ajouté. 
Le Canada s'est engagé, en ratifiant l'accord de Paris sur le climat, à réduire de 30% ses émissions de GES d'ici 2030, par rapport à leur niveau de 2005.
Les nouveaux objectifs sont d'atteindre une réduction des émissions de GES entre "32% à 40%" en 2030, par rapport au niveau de 2005, a précisé M. Trudeau.
Le plus récent bilan présenté par le gouvernement canadien montrait que les émissions du Canada avaient augmenté de 2% entre 2017 et 2018.
Fin novembre, Ottawa a aussi présenté un projet de loi visant à intégrer ses engagements pour atteindre la "carboneutralité" dans la loi.
<https://information.tv5monde.com/info/ottawa-veut-faire-grimper-la-taxe-carbone-pour-depasser-ses-objectifs-climatiques-387566>
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22- Le Royaume-Uni cessera de financer des projets d'énergies fossiles à l'étranger, AFP, 12/12/20, 08:00

Boris Johnson a annoncé vendredi que le Royaume-Uni cessera "dès que possible" de soutenir financièrement des projets à l'étranger d'énergies fossiles, émettrices de CO2, à la veille d'un sommet sur le climat organisé par son pays avec les Nations unies et la France.
Le Premier ministre britannique fera officiellement cette annonce en lançant samedi à 14H00 (heure locale et GMT) ce sommet auquel participeront des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernements. Ce sommet coïncide avec les cinq ans de l'Accord de Paris qui marquait un engagement à contenir le réchauffement "nettement" au-dessous de +2°C, et si possible +1,5°C, par rapport à l'ère pré-industrielle.
Qualifiant le changement climatique de "l'un des grands défis mondiaux de notre époque", le dirigeant conservateur affirme que "nos actions, en tant que dirigeants, ne doivent pas être motivées par la timidité ou la prudence, mais par une ambition à vraiment grande échelle", selon des déclarations transmises par ses services. 
"C'est pourquoi le Royaume-Uni a récemment ouvert la voie avec un nouvel engagement audacieux de réduire les émissions (de CO2) d'au moins 68% d'ici à 2030, et je suis heureux d'annoncer aujourd'hui que le Royaume-Uni mettra fin au soutien financier aux projets d'énergies fossiles à l'étranger dès que possible", poursuit-il.
Au cours des quatre dernières années, le gouvernement a soutenu 21 milliards de livres (23 milliards d'euros) d'exportations de pétrole et de gaz au Royaume-Uni par la promotion du commerce et le financement des exportations.
Doug Parr, directeur des politiques de Greenpeace UK, a salué dans un communiqué "une initiative bienvenue qui montre que les temps changent". 
"Avec la fin du financement de projets pétroliers et gaziers à l'étranger, nous devons maintenant voir les efforts se déployer rapidement pour aider les nations à passer aux énergies renouvelables", a-t-il ajouté, appelant aussi le pays à "amorcer une transition gérée s'éloignant de la production de pétrole et de gaz au Royaume-Uni et en mer du Nord, tout en aidant les travailleurs touchés à faire une transition vers des emplois +verts+".
Le Royaume-Uni doit accueillir en novembre 2021 à Glasgow la grande conférence de l'ONU sur le climat, la COP26. Boris Johnson a dévoilé récemment ses projets pour une "révolution industrielle verte", censée créer et soutenir 250.000 emplois d'ici à la fin de la décennie et réduire considérablement les émissions dans les secteurs de l'énergie, du transport et du bâtiment.
Downing Street a aussi annoncé vendredi un engagement de 10 millions de livres sterling (11 millions d'euros) dans une initiative multilatérale de "relance verte" qui aidera les pays en développement à intégrer leurs engagements climatiques dans la relance économique post-Covid.
<https://information.tv5monde.com/info/le-royaume-uni-cessera-de-financer-des-projets-d-energies-fossiles-l-etranger-387565>
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23- L’accord de Paris sur le climat, qui fête ses cinq ans, a-t-il tenu ses promesses ?, Le Monde, 12/12/20, 09h15 
Audrey Garric

Le 12 décembre 2015 était scellé le premier traité international visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Depuis, le réchauffement s’est aggravé mais de plus en plus d’Etats se fixent un objectif ambitieux : la neutralité carbone au milieu du siècle 
« C’est un petit marteau, mais je pense qu’il peut faire de grandes choses. » La phrase est restée célèbre et le coup de marteau encore davantage. Il y a cinq ans jour pour jour, le 12 décembre 2015, Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères de l’époque, arrachait l’adoption, par 195 pays, du premier traité international visant à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre afin de contenir le réchauffement climatique. « Je regarde la salle, je vois que la réaction est positive, je n’entends pas d’objection. L’accord de Paris pour le climat est adopté ! », lançait le président de la COP21 depuis la tribune du Bourget (Seine-Saint-Denis). Embrassades, applaudissements, larmes.
L’accord de Paris sur le climat, désormais ratifié par 188 pays, a pour objectif de limiter le réchauffement climatique « nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels » et de « poursuivre l’action menée » pour limiter la hausse à 1,5 °C. Il prévoit d’accroître tous les cinq ans les engagements de réduction des émissions, ainsi qu’une aide financière aux pays du Sud, principales victimes des aléas climatiques. « Cet accord, comme tout accord, a ses forces et ses faiblesses, note Tina Stege, la représentante pour le climat des îles Marshall. Mais ce fut un triomphe du multilatéralisme et un cadre pour notre survie collective. » 
Qu’en est-il, cinq ans après ? Où en est la lutte contre le réchauffement climatique ? Quelles promesses a-t-on tenues et quels engagements doit-on rattraper ?
• Des émissions qui continuent d’augmenter
« Le monde n’est absolument pas sur la bonne trajectoire pour respecter les objectifs de l’accord de Paris », prévient le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) dans son dernier bilan sur l’action climatique. Les émissions de gaz à effet de serre ont atteint, en 2019, un record historique de 59 milliards de tonnes équivalent CO2, soit une augmentation de 5 % par rapport à 2015. Les rejets de CO2, le principal gaz à effet de serre, devraient baisser de 7 % en 2020 du fait du ralentissement économique lié à la pandémie de Covid-19. Mais les scientifiques anticipent un rebond des émissions dès 2021, sous l’effet du retour d’une croissance économique majoritairement basée sur les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz). « Il n’y a pour l’instant aucun signe d’un pic à venir, qui déboucherait sur une diminution durable », indique Anne Olhoff, l’une des autrices principales, chercheuse à l’université technique du Danemark.
> Lire aussi  L’ONU plaide pour des plans de relance plus verts afin de limiter le réchauffement à 2 °C
Or, chaque année qui s’écoule sans parvenir à inverser durablement la courbe des émissions augmente d’autant les efforts à accomplir par la suite, au risque de les rendre insurmontables. Désormais, pour conserver une chance de maintenir le réchauffement à 1,5 °C à la fin du siècle, les rejets carbonés devraient être réduits de 55 % d’ici à 2030, par rapport à leur niveau de 2018, soit une baisse de 7,6 % par an. Une relance verte permettrait d’aller dans la bonne direction : elle pourrait réduire de 25 % les émissions en 2030, limitant le réchauffement climatique autour de 2 °C en 2100. Pour l’instant, « cette opportunité a été largement manquée », prévient le PNUE, mais cette tendance peut encore être inversée.
• Une aggravation du réchauffement
La chute des émissions en 2020 n’aura qu’un effet négligeable sur le réchauffement climatique. Elle se traduira par une baisse de seulement 0,01 °C de la température mondiale au milieu du siècle, à moins que les pays ne mènent une relance verte. La baisse des émissions n’a pas freiné l’augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère. Elle a atteint 410 parties par million (ppm) en 2020, un niveau inégalé depuis plus de 3 millions d’années. Il faudrait en effet réduire drastiquement les émissions pendant des années pour stabiliser la concentration de CO2, qui résulte des rejets passés et actuels cumulés.
Résultat : la planète continue de se réchauffer. L’année 2020 devrait se classer parmi les trois plus chaudes jamais enregistrées, avec 2016 et 2019. Et les six années écoulées depuis 2015 ont toutes atteint des records, indique l’Organisation météorologique mondiale, qui estime qu’« il y a au moins une chance sur cinq que la température mondiale dépasse 1,5 °C d’ici à 2024 ». Ce réchauffement accélère la disparition de la banquise, de même que la fonte des calottes glaciaires, qui aggrave l’élévation du niveau de la mer. Il entraîne également une multiplication d’événements extrêmes (inondations, ouragans, incendies, etc.) depuis cinq ans, partout sur le globe. A ce rythme, le monde pourrait connaître un réchauffement de 4 °C à la fin du siècle.
> Lire aussi  2020 se classe parmi les trois années les plus chaudes jamais enregistrées
• Un nouvel horizon : la neutralité carbone
L’accord de Paris est resté le cadre de référence de l’action climatique. En 2018, les Etats sont parvenus à le doter des principaux outils nécessaires à sa mise en œuvre – bien que certains points restent à négocier. Et le traité international a résisté à la défection des Etats-Unis, qui ont annoncé leur départ en 2017 et l’ont quitté officiellement le 4 novembre 2020. L’effet domino que les experts craignaient n’a pas eu lieu, et le Brésil, tenté de quitter l’accord, est finalement resté. Mais le départ du deuxième pollueur mondial « a quand même joué comme une sorte d’autorisation pour certains de se défaire de leurs engagements », regrette Laurent Fabius. Au point que certains des principaux pollueurs (Brésil, Australie, Arabie saoudite) n’ont cessé, pendant la COP25, à Madrid, fin 2019, de freiner, voire de bloquer, toute action climatique.
Le multilatéralisme a toutefois tenu, et ces derniers mois ont même vu un nouvel élan de la diplomatie climatique. Les annonces se sont multipliées d’Etats, de régions, de villes et d’entreprises s’engageant à atteindre la neutralité carbone au milieu du siècle, c’est-à-dire de ne pas émettre davantage de gaz à effet de serre que les puits de carbone (forêts, prairies, etc.) et les techniques de séquestration ne peuvent en absorber. On compte désormais plus de 100 Etats, 1 000 acteurs non étatiques et 1 500 entreprises ayant un chiffre d’affaires combiné de 12 500 milliards de dollars à avoir fixé ou à s’être engagés à fixer un tel objectif. « Le zéro émission nette est devenu la norme, ce que l’on n’aurait jamais cru possible il y a cinq ans », se félicite Laurence Tubiana, l’architecte de l’accord de Paris et directrice de la Fondation européenne pour le climat.
Malgré tout, « la prise de conscience des gouvernements a été trop lente pour mettre en œuvre les politiques climatiques », regrette Laurence Tubiana. L’urgence est désormais de relever les contributions déterminées au niveau national (NDC en anglais), ces plans climatiques à horizon 2030 (ou 2025 pour certains pays), pris de manière volontaire par les Etats, qui doivent être révisés à la hausse tous les cinq ans. Ils mènent actuellement la planète vers un réchauffement de 3,2 °C. Pour l’instant, seuls 20 Etats, représentant 7 % des émissions mondiales, les ont officiellement déposés auprès de l’ONU. Mais de nombreux pays envisagent d’augmenter leurs efforts, et plusieurs puissances du G20 l’ont annoncé de manière concrète, notamment l’Union européenne et le Royaume-Uni.
• Une finance climat encore insuffisante
Les pays du Nord, historiquement responsables du dérèglement climatique, se sont engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 en faveur des pays du Sud pour les aider à s’adapter aux effets du changement climatique. Cette promesse, base de la confiance entre les Etats et l’un des moteurs de l’action climatique, sera difficile à atteindre : les pays développés ont mobilisé 79 milliards de dollars en 2018 – selon les derniers chiffres de l’OCDE. La progression des financements marque un ralentissement, alors que le secteur privé ne se mobilise pas suffisamment.
Autres sujets d’inquiétude : ces financements sont en majorité des prêts et non des dons, ce qui augmente la dette des pays en développement. De sorte que d’après les calculs de l’ONG Oxfam, l’aide financière publique réellement fournie par les pays riches ne représenterait qu’un tiers des sommes qu’ils déclarent officiellement. Par ailleurs, les financements climat sont essentiellement destinés à l’atténuation (réduire les émissions) et non à l’adaptation au changement climatique, alors que l’accord de Paris prévoit un équilibre entre les deux. Enfin, seulement 14 % des financements ont été alloués aux pays les moins avancés.
> Lire aussi  Climat : l’objectif des 100 milliards de dollars des pays du Nord vers le Sud sera difficile à atteindre
• Un essor de l’économie bas carbone
L’accord de Paris a créé les conditions d’une « progression spectaculaire » des solutions et des marchés bas carbone (panneaux solaires, voitures électriques, etc.) au cours des cinq dernières années, estime un rapport du cabinet SYSTEMIQ, basé à Londres, publié jeudi 10 décembre. « Cet accord a marqué un tournant en donnant aux entreprises, aux investisseurs un objectif clair : aller vers la neutralité carbone. On a créé la grande histoire du XXIe siècle », juge l’économiste britannique Nicholas Stern.
De sorte que les technologies bas carbone se sont avérées plus rapidement compétitives que prévu comparé à celles basées sur les énergies fossiles. « En 2015, elles n’étaient compétitives dans aucun secteur. En 2020, elles le sont dans la production d’énergie, soit 25 % des émissions globales. Et en 2030, elles devraient l’être dans des secteurs couvrant 70 % des émissions, comme les transports routiers, le chauffage des bâtiments ou l’agriculture », indique Mark Meldrum, l’un des auteurs principaux du rapport, qui ajoute que la transition écologique pourrait créer 35 millions d’emplois nets dans le monde d’ici à 2030.
• L’expansion des énergies fossiles
« Si la direction est claire, l’action est bien trop lente et les changements économiques largement insuffisants », indique la climatologue Corinne Le Quéré, présidente du Haut Conseil pour le climat.
Si le point de bascule n’est pas atteint, c’est essentiellement parce que l’expansion des énergies fossiles se poursuit. Le Programme des Nations unies pour l’environnement estime que la production de charbon, de pétrole et de gaz va augmenter de 2 % chaque année jusqu’en 2030, alors qu’elles devraient diminuer de 6 % par an pour s’aligner sur l’accord de Paris. Entre 2016 et 2019, les banques internationales ont accordé 2 700 milliards de financements aux 2 100 entreprises des énergies fossiles, un volume en hausse chaque année, selon un rapport d’ONG. Et pour l’instant, les plans de relance n’ont pas inversé cette tendance : environ 54 % des montants destinés à l’énergie ont bénéficié aux énergies fossiles, dont 86 % sans conditions environnementales, selon la coalition Climate Transparency.
Item
> Lire le portrait : La militante Lucie Pinson distinguée pour sa lutte contre le charbon
• La mobilisation de la société civile
Les cinq dernières années ont été marquées par une mobilisation sans précédent de la société civile, et en particulier de la jeunesse. Depuis deux ans, à l’initiative du mouvement « Fridays for Future », lancé par la jeune Suédoise Greta Thunberg, des millions de jeunes sont descendus dans les rues pour demander aux dirigeants de combattre le réchauffement climatique et de respecter l’accord de Paris. Si l’essor de cette « génération climat », comme on l’a nommée, a été freiné par la pandémie de Covid-19, les jeunes militants ont aidé à la prise de conscience de l’urgence climatique au sein de la population et ils sont parvenus à inscrire cette question à l’agenda politique de nombreux pays.
L’accord de Paris sert également d’appui au développement du contentieux climatique dans le monde. De plus en plus de citoyens, d’ONG ou de villes s’appuient sur ce traité pour attaquer des Etats en justice et les sommer d’agir.
> Lire aussi  Climat : les 33 Etats interpellés par de jeunes Portugais sommés de répondre à la justice européenne
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/12/l-accord-de-paris-sur-le-climat-qui-fete-ses-cinq-ans-a-t-il-tenu-ses-promesses_6063123_3244.html>
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24- Accord climat : "welcome back" de Macron aux Américains, AFP, 12/12/20, 18:00

"Welcome back !": Emmanuel Macron a salué samedi en anglais le retour annoncé des Etats-Unis, avec l'arrivée au pouvoir de Joe Biden, dans l'accord de Paris sur le climat conclu il y a cinq ans et pour lequel "l'action doit être immédiate".
"Welcome back, welcome home !" (content de vous revoir à la maison !), a lancé le président français "à nos amis américains", dans son intervention devant le "sommet ambition climat" organisé de manière virtuelle par l'ONU, la France et la Grande-Bretagne.
"Nous avons continué à avancer, à œuvrer malgré le choix américain", a-t-il dit en référence au retrait des Etats-Unis décidé par Donald Trump, et "nous avons tenu".
Le chef de l'Etat français a cependant souligné les difficultés qui restent à surmonter pour répondre aux objectifs de cet accord conclu il y a cinq ans jour pour jour : "Nous n'avons pas beaucoup de temps devant nous et l'action doit être immédiate, nous le savons".
M. Macron a notamment insisté sur la nécessité de "nous donner une trajectoire et des moyens crédibles pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050".
Il a également estimé qu'il fallait "placer la lutte contre les inégalités au cœur de notre logiciel d'action" et faire que la transition écologique soit aussi une "transition sociale".
M. Macron a souligné les "mesures très fortes" pour l'environnement prises dans le cadre du plan de relance pour surmonter la crise liée au Covid-19, notamment en faveur de la rénovation thermique et du renouvellement du parc automobile.
Il a ajouté l'arrivée "dans les prochaines semaines" d'une loi issue de la Convention citoyenne sur le climat (CCC), pour promouvoir des "solutions très concrètes".
Emmanuel Macron qui a, juste avant cette intervention, organisé avec plusieurs ministres une réunion sur la finance et le climat, a appelé à "réorganiser massivement les flux financiers publics et privés pour les réaligner sur les objectifs de l'accord de Paris".
En juillet dernier, les scientifiques du Haut conseil pour le climat (HCC), chargé d'évaluer la politique du gouvernement, avaient déploré une réduction des émissions de gaz à effet de serre "trop lente et insuffisante" par rapport aux objectifs.
Côté associatif, le Réseau action climat a estimé dans un communiqué que M. Macron "a(vait) loué les progrès de l’action climatique depuis l’adoption de l’accord de Paris" mais "éludé une réalité bien moins glorieuse: tant en matière d’action nationale qu’internationale, la France n’honore pas l’héritage de la COP21" de 2015.
"Cinq ans après l’élan de la COP21, la France se présente à ce nouveau sommet sans résultats probants sur son propre bilan", a commenté de son côté Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France.
Plusieurs personnalités de gauche -le patron du PCF Fabien Roussel, le maire EELV de Grenoble Eric Piolle ou encore le député LFI Adrien Quatennens- ont également exprimé samedi des critiques sur la politique climatique de M. Macron, accusée d'être en deçà des objectifs de l'accord de Paris.
<https://information.tv5monde.com/info/accord-climat-welcome-back-de-macron-aux-americains-387630>
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25- Cinq ans après l'Accord de Paris, l'ONU appelle à "déclarer l'état d'urgence climatique", AFP, 12/12/20, 20:00
Pauline Froissart avec Laure Fillon à Paris

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé le monde à "déclarer l'état d'urgence climatique", et à redoubler d'efforts contre le réchauffement climatique, samedi, lors d'un sommet en visioconférence organisé cinq ans après l'Accord de Paris.
"J'appelle aujourd'hui les responsables du monde à déclarer l'état d'urgence climatique dans leur pays jusqu'à ce que la neutralité carbone soit atteinte", a lancé Antonio Guterres, plaidant pour une relance verte après la pandémie de nouveau coronavirus.
Il y a cinq ans, la communauté internationale s'était engagée à contenir le réchauffement "nettement" au-dessous de +2°C, et si possible +1,5°C, par rapport à l'ère pré-industrielle. 
Mais les engagements de réduction d'émissions de gaz à effet de serre (GES) pris par les différents pays "n'étaient pas suffisants" et "n'ont pas été respectés", a souligné M. Guterres, avant d'appeler à "réduire les émissions mondiales de 45 % d'ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2010".
Des dizaines de chefs d'État et de gouvernement, ainsi que des représentants d'entreprises et de la société civile, ont participé à ce "sommet ambition climat" organisé par les Nations unies, le Royaume-Uni et la France, en partenariat avec le Chili et l'Italie. 
A moins d'un an de la COP26 qui se tiendra en novembre 2021 à Glasgow, en Ecosse, le secrétaire général de l'ONU les a exhortés "à faire preuve d'ambition". 
Avant le sommet, plusieurs Etats ont annoncé des plans audacieux pour réduire leurs émissions de GES. Vendredi, les 27 pays de l'UE se sont entendus pour réduire leurs émissions d'"au moins 55%" d'ici à 2030 par rapport au niveau de 1990, contre -40% précédemment, afin d'atteindre en 2050 la neutralité carbone.
La Chine, plus grand pollueur au monde, a récemment annoncé son intention d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2060. Le président chinois Xi Jinping a promis samedi de réduire son intensité carbone (émissions de CO2 rapportées au PIB) de "plus de 65%" d'ici 2030 par rapport au niveau de 2005. 
De son côté l'Inde n'a pas encore fixé d'objectif en termes de neutralité carbone.
Israël et le Pakistan se sont engagés à supprimer progressivement les centrales électriques au charbon. Ibrahim Mohamed Solih, le président des Maldives, menacées par la montée des eaux, a déclaré que "les Maldives feront tout ce qui est en leur pouvoir pour faire face à l'urgence climatique" et appelé la communauté internationale "à faire de même".
Le Royaume-Uni compte arrêter "dès que possible" de soutenir financièrement des projets d'énergies fossiles à l'étranger. Le gouvernement britannique prévoit en outre de réduire les émissions de CO2 d'au moins 68% d'ici 2030.
Évoquant ces efforts dans un langage imagé, Boris Johnson a déclaré : "Nous ne faisons pas cela parce que nous sommes des écolos qui aimons nous flageller et manger des fèves germées (...) Nous le faisons parce que nous savons que les progrès scientifiques nous permettront collectivement, en tant qu'humanité, de sauver notre planète et de créer des millions d'emplois hautement qualifiés pendant la relance post-Covid".
- "Welcome back !" -
Pour Oxfam, le sommet "a manqué de réelle ambition" et les dirigeants doivent se mobiliser en urgence les prochains mois.
"C'est une chose de fixer des objectifs de neutralité carbone pour des décennies futures et une autre de mettre en œuvre dès maintenant des politiques qui nous y mèneront. C'est ce qui doit être la priorité de tous les pays en 2021", a déclaré dans un communiqué Mohamed Adow, directeur du groupe de réflexion sur le climat Power Shift Africa.
Après l'élan historique de l'Accord de Paris, l'enthousiasme était retombé, douché un an plus tard par l'élection à la Maison Blanche de Donald Trump qui avait annoncé le retrait de la deuxième économie mondiale du pacte mondial contre le dérèglement climatique.
Canicules, ouragans en série, méga-feux de forêts, inondations... La multiplication des événements dévastateurs est un signe sans équivoque du réchauffement de la planète, qui vient de vivre la décennie la plus chaude jamais observée.
"Nous avons manqué de réaliser les actions audacieuses nécessaires et, aujourd'hui, nous n'avons pas de temps à perdre", a reconnu samedi le président élu des Etats-Unis, Joe Biden, dans un communiqué. 
Il a souligné que les États-Unis rejoindraient l'Accord de Paris dès "le premier jour de (sa) présidence", et a réaffirmé sa volonté d'organiser un sommet international sur le climat dans les 100 jours qui suivront.
"Welcome back, welcome home !" (content de vous revoir à la maison!), a lancé le président français Emmanuel Macron lors du sommet, saluant le retour annoncé des Etats-Unis.
<https://information.tv5monde.com/info/cinq-ans-apres-l-accord-de-paris-l-onu-appelle-declarer-l-etat-d-urgence-climatique-387557>
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En images
26- Réchauffement climatique : de nouvelles espèces pour sauver les forêts, France 2, journal de 20h, 11/12/20

Face au réchauffement climatique, les forêts du nord et de l'est de la France souffrent : elles ont besoin de se réinventer avec l'implantation de nouvelles espèces, comme le cèdre. 
Des arbres rougis et desséchés par la chaleur sont visibles dans le nord-est de la France : les épicéas sont les victimes du réchauffement climatique. Il n'y a qu'une solution : les couper. Dans le Doubs, ils sont quasiment tous condamnés à court terme ; un déchirement pour les forestiers. Affaiblis par la sécheresse, les résineux ont succombé aux attaques d'insectes mangeurs de bois. Un phénomène ancien, mais qui s'accentue avec le réchauffement climatique. 
Le cèdre à la rescousse de la forêt française  
Alors, comment sauver la forêt ? Depuis quelques années, la récolte du fruit des cèdres, le cône, s'intensifie car l'espèce porte en elle une partie de l'avenir de la forêt française. "On a besoin à la fois d'espèces qui résistent au climat d'aujourd'hui, parce qu'il y a encore du froid, des gelées et de la neige dans certaines zones, mais aussi au climat de demain", indique Brigitte Musch, conservatrice génétique des arbres forestiers à l'ONF (Office National des Forêt). Le cèdre présente bien ces deux caractéristiques. Les graines sont de plus en plus demandées partout en France, y compris dans des territoires à coloniser.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/rechauffement-climatique-de-nouvelles-especes-pour-sauver-les-forets_4216353.html>
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27- Rwanda : les villages repensés face au réchauffement climatique, France 2, journal de 13h, 12/12/20

Des catastrophes de plus en plus nombreuses sont causées par le réchauffement climatique. Pour pallier cela, des "villages verts" ont été créés au Rwanda (Afrique de l’Est). Explications.
Au Rwanda (Afrique de l’Est), la population locale est exposée à des inondations et des glissements de terrain de plus en plus extrêmes. Pour faire face à cela, le gouvernement, soutenu par l’ONU, a créé des villages verts. "Vers minuit, la coulée de boue a explosé là, et toutes les maisons ont été emportées. On a tenté de sauver ce qu’on a pu et on a été se réfugier sur les collines en face. Le lendemain matin, on a été chercher les morts pour les enterrer", raconte Berchmas Bankundiye, victime d’une coulée de boue il y a un peu plus de deux ans. Il a perdu son fils lors de ce drame.
Objectif : protéger l’environnement
Les experts expliquent ces catastrophes par le réchauffement climatique. Grâce au programme des villages verts, des habitants menacés par la montée des eaux ont pu être déplacés. Chaque famille a reçu une vache et de quoi faire du biogaz, afin de protéger l’environnement. L’eau de pluie est également récupérée, tandis que l’électricité est apportée par des panneaux solaires. Les familles peuvent ainsi être en sécurité. "En arrivant ici, j’ai vite compris qu’on allait être mieux", explique une habitante.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/rwanda-les-villages-repenses-face-au-rechauffement-climatique_4217125.html>
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Une annonce de 2 évènements en ligne sur le même sujet
• Publicité et transition écologique, parlons solutions ! <https://www.eventbrite.fr/e/billets-publicite-et-transition-ecologique-parlons-solutions-130787287297>, Nature & Société, mardi 15 décembre 2020, de 17:00 à 19:00 CET
• « La publicité et la transition écologique » <https://www.eventbrite.fr/e/billets-les-controverses-ecologiques-la-publicite-et-la-transition-ecologique-131174012001>, La Fabrique Écologique et Sorbonne Développement Durable, mercredi 16 décembre 2020, de 13h30 à 15h30 via Zoom.
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– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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