[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur eau, santé, consommation, tourisme, loisirs, pollutions et déchets + 1 annonce (mardi 15 décembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 15 Déc 08:09:50 CET 2020


Bonjour à tous,
  
Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
–> Un accès 'rapide' direct à la source de l'article (hors abonnement) par un lien hypertexte sur son intitulé dans le sommaire ; si un lien vers un article ne fonctionne pas, vous pouvez retrouver son contenu dans le corps du mail à l'item correspondant.
–> Un accès 'lent' et plus complet dans le corps du mail sous le sommaire et les extraits, incluant les articles réservés aux abonnés, des liens vers d'autres articles sur le même sujet et des pour en savoir plus (sources, etc.).
1- Lemon Tri dope recyclage et insertion <https://www.lesechos.fr/thema/marseille-2020/lemon-tri-dope-recyclage-et-insertion-1268047>, Les Echos, 25/11/20, 08:25
2- Pollution : les particules les plus toxiques seraient celles issues du chauffage au bois et de l’usure des freins et des pneus <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/11/28/pollution-les-particules-les-plus-toxiques-seraient-celles-issues-du-chauffage-au-bois-et-de-l-usure-des-freins-et-des-pneus_6061446_3244.html>, Le Monde, 28/11/20, 05h31
3- Seine-Saint-Denis : ils pêchent 52 Vélib' dans le canal de l'Ourcq <https://www.geo.fr/environnement/seine-saint-denis-ils-pechent-52-velib-dans-le-canal-de-lourcq-203003>, AFP, 02/12/20, 15:00
4- La pollution de l’océan fait proliférer virus et algues toxiques <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/03/la-pollution-de-l-ocean-fait-proliferer-virus-et-algues-toxiques_6062097_3244.html>, Le Monde, 03/12/20, 20h32 
5- Pollution de l’air : la Commission européenne menace la France d’une lourde amende <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/03/pollution-de-l-air-la-commission-europeenne-accentue-la-pression-sur-la-france_6062068_3244.html>, Le Monde, 03/12/20, 20h51 
6- Une étude quantifie pour la première fois les micropolluants rejetés par les stations d’épuration en France <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/04/une-etude-quantifie-pour-la-premiere-fois-les-micropolluants-rejetes-par-les-stations-d-epuration-en-france_6062243_3244.html>, Le Monde, 04/12/20, 20h33
7- Canettes : les industriels tablent sur un milliard de ventes en plus en 5 ans <https://information.tv5monde.com/info/canettes-les-industriels-tablent-sur-un-milliard-de-ventes-en-plus-en-5-ans-386998>, AFP, 08/12/20, 19:00
8- En Bulgarie, l'air irrespirable inquiète en pleine pandémie <https://information.tv5monde.com/info/en-bulgarie-l-air-irrespirable-inquiete-en-pleine-pandemie-387257>, AFP, 10/12/20, 12:00
9- En Chine, des "éboueurs Spiderman" perchés au-dessus du vide <https://information.tv5monde.com/info/en-chine-des-eboueurs-spiderman-perches-au-dessus-du-vide-386915>, AFP, 10/12/20, 18:00
10- Turquie : les déchets européens, manne économique et plaie environnementale <https://information.tv5monde.com/info/turquie-les-dechets-europeens-manne-economique-et-plaie-environnementale-387505>, AFP, 11/12/20, 20:00
11- Factuel. Jeter, c’est dépassé, ou comment fêter Noël autrement <https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2020/12/11/feter-noel-autrement-grace-aux-ressourceries-et-recycleries-de-l-economie-circulaire_6063090_4497916.html>, Le Monde, maj le 12/12/20 à 10h57
12- L’incroyable succès de Sandra Legel et sa brosse pour WC fabriquée… en coquilles Saint-Jacques <https://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/l-incroyable-succes-de-sandra-legel-et-sa-brosse-pour-wc-fabriquee-en-coquilles-saint-jacques-13-12-2020-8414034.php>, Le Parisien, 13/12/20, 18h19
13- Plastique : les dangers d’une pollution incontrôlée <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/14/plastique-les-dangers-d-une-pollution-incontrolee_6063310_3244.html>, Le Monde, 14/12/20, 11h00 
14- 150 millions de colis à moitié vides : le grand gâchis du suremballage <https://www.leparisien.fr/environnement/150-millions-de-colis-a-moitie-vides-le-grand-gachis-du-suremballage-15-12-2020-8414278.php>, Le Parisien, 15/12/20, 06h15
En images
15- Prato, la ville italienne où tous les vêtements se recyclent <https://www.lci.fr/international/video-prato-la-ville-italienne-ou-tous-les-vetements-se-recyclent-2172343.html>, TF1, journal de 20h, 08/12/20
16- Faut-il obliger les géants de la téléphonie à rendre leurs smartphones plus durables ? <https://www.france.tv/france-5/la-quotidienne/la-quotidienne-saison-8/2162065-faut-il-obliger-les-geants-de-la-telephonie-a-rendre-leurs-smartphones-plus-durables.html>, France 5, La Quotidienne, 11/12/20, 11h53
17- Mode : le jean, une icône confrontée au défi écologique <https://www.francetvinfo.fr/culture/mode/mode-le-jean-une-icone-confrontee-au-defi-ecologique_4216367.html>, France 2, journal de 20h, 11/12/20
18- Turquie : une "poubelle" qui déborde de déchets plastiques de toute l'Europe <https://information.tv5monde.com/video/turquie-la-poubelle-de-l-europe>, TV5Monde, 11/12/20
19- Voitures : quand nos vieux diesels passent à l’Est <https://www.lci.fr/environnement-ecologie/video-voitures-quand-nos-vieux-diesels-passent-a-l-est-2172853.html>, TF1, journal de 20h, 14/12/20
Une annonce
20- Charte Air-Energie-Santé : un questionnaire de Sucy en Transition <https://94.citoyens.com/initiative_citoyenne/charte-air-energie-sante-un-questionnaire-de-sucy-en-transition>, 94.citoyens, 02/12/20

Bien à vous,
Florence

NB : En pied de page de chaque message, vous disposez d’une adresse url qui vous permet de vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner directement à votre gré.

SYNTHÈSE & ÉTUDE DU JOUR : — Les scientifiques alertent une nouvelle fois sur la dégradation du milieu marin qui engendre une prolifération des virus et des algues toxiques mettant en danger toute vie sur terre. (cf. item 4 & suite)
— Près de 147 tonnes de résidus de médicaments, de pesticides et métaux seraient renvoyées chaque année dans l’environnement une fois les eaux usées traitées, selon une étude. (cf. item 6 & suite) 
ÉCHÉANCE DU JOUR : Bruxelles donne 2 mois à La France pour prendre des mesures en vue d’en finir avec les dépassements des normes en matière de pollution de l’air. (cf. item 5)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Faire de l'économie circulaire un vecteur d'insertion ? Lemon Tri a rendu l'équation possible. Cette entreprise qui a éprouvé son concept en Seine-Saint-Denis a choisi Marseille pour implanter sa première filiale. (cf. item 1)
— Ressourceries et recycleries de l’économie circulaire permettent d’offrir vêtements, appareils ou jouets dans un cercle vertueux. (cf. item 11)
— A Prato en Toscane, 8 000 tonnes de vieux textiles sont recyclées chaque année soit l'équivalent de 56 millions de t-shirts. (cf. item 15)
SUCCESS STORY DU JOUR : Sandra Legel, fondatrice de la start-up BIOM Paris, implantée à Chaumontel (Val-d'Oise) et à Chantilly (Oise), a eu l'idée d'utiliser les restes de coquilles Saint-Jacques pour produire des brosses à toilette au design impeccable. (cf. item 12)
CHIFFRES DU JOUR : — La France consomme actuellement près de 5 milliards de canettes par an. (cf. item 7)
— Chaque minute, l’équivalent d’un camion-poubelle rempli de déchets plastiques se déverse dans les océans et 900 000 tonnes de déchets de ce type sont enfouies chaque année, note un rapport parlementaire. (cf. item 13, 10 & 18)
SLOGAN DU JOUR :  Emballage démesuré, gaspillage assuré : plus de 100 000 trajets pourraient être évités pendant les fêtes grâce à des emballages mieux pensés (soit 1 500 tonnes de CO2) et la part de vide dans les colis est en moyenne de 43 %. (cf. item 14)
RECORD DU JOUR : Dans les classements de fin novembre, Sofia faisait figure de championne mondiale de la pollution, selon le site suisse IQAir mesurant la qualité de l’air. (cf. item 8 & 19)
CORDISTES DU JOUR : Suspendus à 400 mètres au-dessus du vide, les "éboueurs Spiderman" descendent en rappel les falaises d'une montagne chinoise pour récupérer les déchets jetés par des touristes indélicats. (cf. item 9)
IMPACTS DU JOUR :  — Dans un smartphone, il y a plus d'une cinquantaine de composants différents dont certains sont très rares et d’autres, comme le cobalt, exploité de façon contestable. (cf. item 16)
— La fabrication d'un seul jean nécessite 11 000 litres d'eau, 75 kg de pesticides, 2 kg d'engrais et 1 kg de coton. (cf. item 17)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
________________________________________________________________________________________________________________
1- Lemon Tri dope recyclage et insertion, Les Echos, 25/11/20, 08:25
Paul Molga

Lemon Tri, qui a prouvé son concept en Seine-Saint-Denis, a choisi Marseille pour implanter sa première filiale en 018. Un succès total. La filiale crée un collectif à objectif social et solidaire. Et affiche aujourd'hui un chiffre d'affaires 4 millions d'euros.
Faire de l'économie circulaire un vecteur d'insertion ? Lemon Tri a rendu l'équation possible. Cette entreprise qui a éprouvé son concept en Seine-Saint-Denis a choisi Marseille pour implanter sa première filiale mi-2018. Et depuis, le succès est total. « Nous avons convaincu plus de 120 entreprises », se réjouit son responsable, Guillaume Pellegrin. Et pas des moindres : parmi elles figurent des groupes d'envergure comme Haribo, Ricard, CMA CGM, mais aussi des espaces de co-working, des supermarchés et des parcs d'activités…
> Lire aussi : Allier recyclage et insertion professionnelle, le défi relevé par les Joyeux Recycleurs
Sa plus-value comparée aux acteurs traditionnels du secteur : « Piloter la politique déchets, et pas seulement collecter, trier et valoriser ceux qui peuvent être recyclés dans une entreprise. Notre but est aussi d'intervenir sur la réduction des gisements à la source. » Gobelets, bouteilles en plastique, canettes, papiers, toner d'imprimantes, piles, ampoules, capsules… « Nos audits permettent d'identifier là où des campagnes de sensibilisation ont le plus de chances d'avoir du succès, là où se nichent les erreurs de tri, là où performer sur la collecte », poursuit Guillaume Pellegrin.
>> Suite à lire à :
<https://www.lesechos.fr/thema/marseille-2020/lemon-tri-dope-recyclage-et-insertion-1268047>
________________________________________________________________________________________________________________
2- Pollution : les particules les plus toxiques seraient celles issues du chauffage au bois et de l’usure des freins et des pneus, Le Monde, 28/11/20, 05h31
Stéphane Mandard

Une étude inédite suggère que les particules fines sont dangereuses en raison de leur potentiel oxydant et pas seulement de leur quantité dans l’air. 
Plusieurs agglomérations et régions de France sont confrontées depuis quelques jours à des pics de pollution. A Paris, Lyon, Bordeaux ou encore Lille, les niveaux de particules fines PM 10 (inférieures à 10 micromètres de diamètre) dans l’air ont dépassé, et parfois très largement, les limites recommandées pour protéger la santé des populations, à savoir 50 microgrammes par mètre cube (µg/m3) en moyenne journalière.
Et comme à chaque épisode de pollution, les autorités sanitaires et préfectorales recommandent d’éviter les activités physiques intenses, de privilégier les transports en commun à la voiture, et de renoncer aux feux de cheminées ou aux épandages d’engrais pour les agriculteurs… tant que les niveaux de pollution ne sont pas revenus en dessous des normes.
> Lire aussi  En Europe, trois citadins sur quatre respirent un air dangereux pour la santé
Abaissement de la vitesse de 20 km/h, interdiction de circulation des véhicules les plus anciens sur la base des vignettes Crit’Air… Toutes les mesures visant à réduire les émissions sont prises aujourd’hui au-delà d’un certain seuil de concentration massique de particules dans l’air.
Une étude européenne coordonnée par l’Institut Paul Scherrer (Suisse) et publiée le 18 novembre dans la revue Nature ouvre la voie à une petite révolution. Elle montre que cette approche fondée uniquement sur la quantité de particules fines respirée n’est pas suffisante et suggère la prise en compte d’un nouvel indicateur pour mesurer leur impact sanitaire : leur potentiel oxydant, c’est-à-dire leur capacité à attaquer les cellules.
Augmentation du risque de maladies pulmonaires
« Certaines particules fines génèrent un stress oxydatif dans les poumons pouvant conduire à endommager les cellules et les tissus du corps humain », résume Gaëlle Uzu, biogéochimiste de l’atmosphère à l’Institut de recherche pour le développement et coautrice de l’étude. Les chercheurs ont exposé des cellules des voies respiratoires humaines à des échantillons de particules fines afin de vérifier leur réaction biologique.
Leurs résultats montrent que par une série de réactions inflammatoires, les lésions oxydatives provoquées par les particules augmentent le risque de maladies pulmonaires mais aussi cardiovasculaires. Aujourd’hui, le consensus scientifique attribue la nocivité des particules fines à leur taille, selon un principe simple : plus elles sont petites, plus elles sont dangereuses car elles pénètrent plus profondément dans l’organisme.
Deuxième découverte de l’étude : toutes les particules n’ont pas le même potentiel oxydant. Celui-ci dépend de leur composition chimique et donc de leur source d’émission. Ainsi, selon la classification opérée par les chercheurs, les plus toxiques sont celles issues de la combustion de la biomasse (essentiellement le chauffage au bois) et du trafic routier.
> Lire aussi  Covid-19 : 15 % des décès attribuables à la pollution de l’air
Et concernant ce dernier, autre surprise, ce ne sont pas les gaz d’échappement qui ont le potentiel oxydant le plus élevé mais les particules produites par l’usure des freins et des pneus. Celles-ci comportent de nombreux métaux : cuivre, manganèse, étain, antimoine, zinc… Or des études américaines ont établi que le cuivre et le manganèse, particulièrement, étaient des déterminants très forts du potentiel oxydant.
Une découverte qui a de quoi remettre en cause quelques certitudes : il ne suffira pas de remplacer les vieilles voitures diesel et essence par des modèles électriques pour en finir avec la pollution en ville. « La fin programmée des véhicules thermiques ne réglera pas le problème des émissions diffuses », confirme Gaëlle Uzu. Aussi les chercheurs proposent quelques pistes concrètes pour les atténuer comme réduire la teneur en cuivre des plaquettes de frein.
> Lire aussi  Pollution de l’air : la France renvoyée à nouveau devant la justice européenne
Les auteurs de l’étude ont également cherché à identifier les zones présentant le potentiel oxydant le plus élevé tout au long de l’année en Europe. Sans surprise, il s’agit des grandes agglomérations comme Paris ou la vallée du Pô dans le nord de l’Italie. Les auteurs estiment que les particules que respirent les urbains sont jusqu’à trois fois plus toxiques que celles qu’inhalent les ruraux, constituées, elles, essentiellement de minéraux et d’aérosols inorganiques tels que le nitrate ou le sulfate d’ammonium utilisés en agriculture.
« Ne plus encourager le chauffage au bois »
« Nous pouvons tirer deux enseignements importants de cette étude, commente Isabella Annesi-Maesano, directrice de recherche à l’Inserm et spécialiste des questions de pollution de l’air. Le premier est que les pouvoirs publics doivent accentuer la lutte contre les émissions du trafic routier au sens large, le second est qu’ils ne doivent plus encourager le développement du chauffage individuel et des centrales collectives au bois. »
Un avis partagé par les médecins et scientifiques du Collectif Air-Santé-Climat dont fait également partie le radiologue Thomas Bourdrel : « Alors que tous les articles scientifiques convergent pour dire que les particules de combustion notamment du bois et de la biomasse sont les plus toxiques, le ministère de la transition écologique persiste et signe et va interdire le chauffage au gaz et promouvoir notamment la biomasse. » 
> Lire aussi  Avec 48 000 morts par an en France, la pollution de l’air tue plus que l’alcool
Une allusion à l’une des mesures phares du plan de rénovation énergétique présenté le 25 novembre par le gouvernement : l’interdiction du chauffage au gaz dans les maisons neuves dès l’été 2021 puis dans les logements collectifs neufs à partir de 2024. On estime que la pollution de l’air est à l’origine, chaque année, en France, de 48 000 à 62 000 décès prématurés.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/11/28/pollution-les-particules-les-plus-toxiques-seraient-celles-issues-du-chauffage-au-bois-et-de-l-usure-des-freins-et-des-pneus_6061446_3244.html>
En savoir plus :
> Sources of particulate-matter air pollution and its oxidative potential in Europe <https://www.nature.com/articles/s41586-020-2902-8>, Nature, 18/11/20
Sur le même sujet : 
Tribune. Les particules de combustion, Collectif Air-Santé-Climat, 01/12/20
Le Collectif national Air-Santé-Climat rappelle que les particules de combustion, notamment de la biomasse, sont les plus toxiques et appelle le Ministère de la transition écologique à ne plus encourager le développement de la filière bois-énergie.
>> Tribune à lire à :
<https://www.asef-asso.fr/actualite/tribune-du-collectif-air-sante-climat-les-particules-de-combustion/>
________________________________________________________________________________________________________________
3- Seine-Saint-Denis : ils pêchent 52 Vélib' dans le canal de l'Ourcq, AFP, 02/12/20, 15:00

Un scooter, des panneaux de signalisation et... 52 Vélib' avec, pour certains, anguilles et silures dans le panier : des pêcheurs à l'aimant de Seine-Saint-Denis ont fait le week-end dernier une improbable récolte en sondant le canal de l'Ourcq, à Pantin.
"C'était incroyable, en une demi-heure, on en a remonté vingt" de ces Vélib', a raconté mardi à l'AFP Clément Charret qui pratique cette activité depuis un an et demi "pour s'amuser et surtout dépolluer".
Avec son acolyte Enzo, dit "Magneto", il a "trouvé de tout" dans les canaux de son département mais n'aurait jamais imaginé remonter autant de ces vélos en libre-service, sur un seul site.
En face des Grand Moulins de Pantin, les dizaines de bicyclettes alignées, recouvertes de vase, dessinent un tableau étrange, sorte de station Vélib' amphibie.
Habitant des Pavillons-sous-Bois, cet étudiant en Staps de 20 ans s'est acheté "un petit aimant" après avoir vu sur YouTube des vidéos de "ChrisDetek", "le mentor de la pêche à l'aimant".
Il a d'abord exploré seul les cours d'eau de son département, avant de fonder son association, l'Aimant club pavillonnais.
Ses plus belles prises ? "Une baïonnette de la Première Guerre mondiale et un revolver à barillet de l'époque Napoléon III".
L'année dernière, il a aussi repêché deux obus de la Seconde Guerre mondiale qui ont nécessité l'intervention de démineurs.
Mardi, une quinzaine de vélos, "les plus récents", selon Clément Charret, avaient été récupérés par l'exploitant. Les autres devraient être ramassés par les services de collecte des ordures.
<https://www.geo.fr/environnement/seine-saint-denis-ils-pechent-52-velib-dans-le-canal-de-lourcq-203003>
________________________________________________________________________________________________________________
4- La pollution de l’océan fait proliférer virus et algues toxiques, Le Monde, 03/12/20, 20h32 
Martine Valo

Dans une importante synthèse rendue publique à l’occasion d’un symposium sur l’océan, le 3 décembre à Monaco, les scientifiques alertent une nouvelle fois sur la dégradation du milieu marin. 
L’état des océans se dégrade. Un groupe de scientifiques lance un nouvel appel au ton solennel depuis Monaco, jeudi 3 décembre, à l’adresse « des dirigeants de tous les pays et des citoyens de la terre entière ». Le contenu en est facile à résumer : il est plus qu’urgent d’arrêter de polluer le monde marin, il en va de la santé humaine, plus globalement de toute vie sur terre et de la préservation de la planète. Ce message d’alerte conclut deux jours d’un symposium intitulé Santé humaine et océan dans un monde qui change. Si les participants ont présenté ce que nous devons à l’océan : un apport de protéines animales essentiel – voire unique dans certaines îles –, et une alimentation saine, un remède contre la dépression, de nouvelles molécules pour la pharmacie…, ils ont aussi souligné ce l’on peut redouter.
> Lire aussi  L’alarme du GIEC sur un océan en surchauffe
Montée du niveau des mers, tempêtes plus puissantes, acidification et perte d’oxygène, effondrement de populations de poissons et espèces invasives : le changement climatique fait peser de nombreuses menaces, mais la montée en puissance des agents pathogènes est, elle, directement liée aux comportements des sociétés humaines et à leur colossale production de pollutions diverses. Une importante synthèse de connaissances, publiée dans la revue Annals of Global Health et rendue publique à l’occasion de la rencontre de Monaco, leur consacre une large place. Ce copieux rapport est signé par une quarantaine de scientifiques, principalement américains et européens, et deux auteurs principaux : Philip Landrigan, directeur de l’observatoire pollution et santé du Boston College, et Patrick Rampal, président du Centre scientifique de Monaco.
Diarrhées, gastro-entérites et infections
La pollution des milieux marins y est définie dans comme « un mélange complexe et en constante évolution de produits chimiques et de matières biologiques qui comprend des déchets plastiques, des polluants à base de pétrole, des métaux toxiques, des produits chimiques manufacturés, des produits pharmaceutiques, des pesticides et un mélange nocif d’azote, de phosphore, d’engrais et d’eaux usées ».Résultat : alors que « chaque centimètre cube d’eau de mer contient, en moyenne, un million de cellules microbiennes », tant les agents pathogènes marins naturels que les micro-organismes introduits dans les océans à partir de sources terrestres gagnent du terrain. Et ils ne se contentent pas de provoquer des diarrhées et des gastro-entérites. Ils sont aussi la cause d’infections oculaires et respiratoires, d’hépatites, d’infections de plaies, d’amnésie, de décès, et favorisent l’antibiorésistance.
> Lire aussi  Le réchauffement climatique lié aux activités humaines est connu depuis 40 ans
Virus, bactéries et parasites avancent dans les estuaires et atteignent des régions du monde jusqu’à présent épargnées. Le groupe des bactéries Vibrio – responsable entre autres du choléra –, inquiète particulièrement car celles-ci s’étendent géographiquement, dans la durée, et deviennent plus virulentes. Ainsi, deux d’entre elles qui sont à l’origine d’infections sévères, voire de septicémie, apparaissent désormais durant les étés chauds dans les eaux froides, notamment de la Baltique et des côtes nord-ouest des Etats-Unis. Or les scientifiques constatent que l’incidence de ces contaminations double presque à chaque augmentation d’un degré de la température de la surface de l’eau. Ils peuvent donc prédire leur recrudescence sur une planète qui se réchauffe.
Le rapport publie deux cartes significatives de la répartition des intoxications dues à la consommation de mollusques contaminés par une saxitoxine paralysante. Cantonnée à la côte ouest de l’Amérique du Nord en 1970, cette neurotoxine s’est répandue sur tous les continents en 2017. Elle est capable de paralyser la respiration. A de multiples reprises, ce travail de synthèse souligne les liens entre le changement climatique, qui rend les événements météorologiques toujours plus extrêmes, et ces pathogènes dopés par diverses pollutions. Par exemple, dix-huit personnes ont souffert de la contamination de leurs blessures par les bactéries Vibrio vulnificus ou Vibrio parahaemolyticus après le passage de l’ouragan Katrina en 2005. Cinq sont décédées.
Deux cents espèces d’algues toxiques
Les ouragans, associés à des infections microbiennes et à certaines pollutions chimiques détruisent les mangroves, les coraux, laissant le champ libre au développement d’algues. Dans le Pacifique, l’océan Indien, ces dernières favorisent une microalgue qui produit une redoutable toxine : la ciguatera, un poison qui conduit ses victimes à l’hôpital et peut être mortel.
« C’est un très gros problème en Polynésie, où certaines personnes sont intoxiquées jusqu’à quinze fois au cours de leur vie, rapporte Marie-Yasmine Dechraoui-Bottein, spécialiste de ces phénomènes et contributrice du rapport. Il est devenu impossible de manger du poisson dans certaines îles où c’était pourtant la base de l’alimentation. » La ciguatera est connue depuis des siècles, mais elle s’étend à présent, dans les Caraïbes notamment. Chaque année, 50 000 à 200 000 personnes en sont victimes dans le monde. Des cas ont été signalés en Méditerranée.
Au moins deux cents espèces d’algues toxiques sont identifiées. Micro ou macro, qu’elles produisent des toxines qui paralysent, attaquent le système nerveux ou le foie, ou bien dégagent des gaz toxiques en se massant sur les littoraux, elles font l’objet de plus en plus d’études. Leurs efflorescences, qui se manifestent sous forme de marées rouges, brunes, vertes, constituent peut-être le signe le plus spectaculaire d’un milieu marin mal en point. « La Floride par exemple doit parfois fermer des plages à cause de prolifération de Karenia Brevis porteuse d’une toxine qui contamine le système respiratoire par aérosol, témoigne Mme Dechraoui-Bottein. Au Chili, il y a eu des manifestations de gens sans ressource après une efflorescence qui a tué des milliards de poissons, dont 20 millions de saumons d’élevage. »
> Lire aussi  « De Hendaye à Arcachon, on ne sent plus la mer » : la tempête Amélie a révélé de multiples pollutions sur le littoral atlantique
Les efflorescences sont de plus en plus sévères et leur fréquence augmente, dopée par les apports d’azote et de phosphore, le réchauffement et l’acidification de l’océan. Elles aussi touchent des régions qui en étaient exemptes : on a pu détecter des blooms d’algues dans l’océan Arctique. Or les Inuits ignorent bien souvent le risque d’intoxication qui les menace en mangeant baleines, phoques et oiseaux de mer, dans lesquels les toxines nocives se concentrent.
« Une bataille gagnable »
Les auteurs illustrent la progression de ces phénomènes avec l’exemple de rivières très chargées en effluents agricoles en Chine, avec l’immense barrage des Trois-Gorges aussi, car la réduction des flots d’eau douce vers la mer et la modification de la turbidité semblent jouer un rôle. Ils citent les récentes efflorescences d’Alexandrium dans le nord-est des Etats-Unis et celles, massives, de Pseudo-nitzschia sur la Côte ouest qui semblent associées à une anomalie d’eau chaude. « Ces événements présagent des scénarios climatiques futurs », commentent-ils sobrement.
Un chapitre du rapport est cependant consacré aux moyens de détection et même de prédiction des survenues d’efflorescences nocives qui progressent. En mêlent images satellites, suivi de températures, analyses de l’eau, il devient possible d’alerter les autorités et les populations du danger. Les scientifiques terminent d’ailleurs par une bonne nouvelle : puisque la pollution des mers vient pour l’essentiel de la terre, la contenir en traitant le problème des déchets et des eaux usées constitue « une bataille gagnable ». Ils citent entre autres le nettoyage du port de Boston et la restauration des coraux aux îles Samoa.
> Lire aussi  14 millions de tonnes de microplastiques jonchent les fonds marins, d’après une étude australienne
Au Japon, dans la mer intérieure de Seto, les blooms d’algues rouges avaient été multipliés par sept entre 1960 et le milieu des années 1970 à cause des pollutions domestiques et industrielles. Le pays a voté une loi sur la qualité des eaux rejetées et les efflorescences ont commencé à diminuer en 1977, au fur et à mesure que la qualité du milieu s’améliorait. Malheureusement, les ruissellements de l’agriculture intensive ont pris le relais, générant des accumulations de phytoplancton.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/03/la-pollution-de-l-ocean-fait-proliferer-virus-et-algues-toxiques_6062097_3244.html>
Sur le même sujet :
> Au-delà des déchets plastiques, la pollution des océans "augmente en silence" <https://information.tv5monde.com/info/au-dela-des-dechets-plastiques-la-pollution-des-oceans-augmente-en-silence-386316>, AFP, 03/12/20, 19:00
Les déchets plastiques constituent la source de pollution des océans la plus visible, mais d'autres formes de pollution marine "augmentent en silence", avec des effets sur la santé humaine qu'on commence seulement à comprendre, pointe un rapport présenté à Monaco jeudi.
Publiée dans la revue américaine Annals of GlobalHealth, cette étude dresse la liste des problèmes : les marées noires dont "la fréquence a augmenté ces dernières années", les pesticides et fertilisants utilisés dans l'agriculture intensive qui "étendent les micro-algues toxiques à des régions épargnées jusqu'alors", le mercure issu de l'extraction de l'or ou de la combustion du charbon, ou encore les produits chimiques industriels ou pharmaceutiques.
A plus de 80%, la source de ces pollutions se trouve à terre, souligne le rapport qui montre aussi la voie à suivre et fixe des priorités pour la recherche. "C'est le premier à examiner de manière très complète l'impact total de la pollution des océans", détaille auprès de l'AFP le Dr Philip Landrigan, épidémiologiste américain rattaché à l'université Boston College et coordinateur de ce rapport, signé par une quarantaine de scientifiques de 40 pays différents. 
Insidieuse, la pollution des océans contribue à des cas d'infections, d'intoxications alimentaires, comme la ciguatera, une préoccupation récurrente aux Antilles et aux Caraïbes, ou même de choléra, comme au large du Yémen en guerre. 
"La bactérie du choléra est normalement présente en très petite quantité dans l'océan, mais sous l'effet combiné du réchauffement de la mer et du rejet de déchets, elle se multiplie et touche de nouvelles zones", décrit le Dr Landrigan.
"Quand l'océan est pollué, il nourrit des algues dont certaines produisent des toxines très puissantes qui vont dans les huîtres, les moules ou les poissons. Les huîtres peuvent sembler parfaites, avoir très bon goût, mais quand on les mange, en quelques minutes, les gens font un malaise ou décèdent parfois", ajoute-t-il. 
Une "Déclaration de Monaco" invitant les dirigeants mondiaux et les citoyens du monde entier à "reconnaître la gravité de la pollution des océans et ses dangers croissants" a été approuvée par les scientifiques, médecins et autres intervenants à un symposium, organisé en Principauté, avec le partenariat de l'organisation mondiale de la santé (OMS).
"Comme toutes les formes de pollution, la pollution des océans peut être évitée et contrôlée", souligne cette déclaration qui met en exergue les succès déjà obtenus notamment dans des ports ou des estuaires pollués.
La déclaration invite à persévérer : "Les interventions contre la pollution des océans sont très rentables. Elles ont permis de stimuler les économies, d'augmentation le tourisme et la restauration de la pêche. Ces avantages perdureront durant des siècles".
En savoir plus :
> Human Health and Ocean Pollution <https://annalsofglobalhealth.org/collections/special/human-health-and-ocean-pollution/>, Annals of Global Health, 03/12/20
________________________________________________________________________________________________________________
5- Pollution de l’air : la Commission européenne menace la France d’une lourde amende, Le Monde, 03/12/20, 20h51 
Stéphane Mandard

Dans une lettre de mise en demeure adressée jeudi, Bruxelles donne deux mois au gouvernement pour prendre des mesures en vue d’en finir avec les dépassements des normes. 
La Commission européenne accentue la pression sur la France sur le front de la pollution de l’air et brandit la menace d’une lourde amende. Bruxelles a adressé, jeudi 3 décembre, une lettre de mise en demeure au gouvernement pour lui demander d’exécuter sans attendre l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) du 24 octobre 2019. La CJUE avait alors condamné la France pour non-respect de la directive européenne de 2008 sur la qualité de l’air, et pour avoir « dépassé de manière systématique et persistante la valeur limite annuelle pour le dioxyde d’azote depuis le 1er janvier 2010 ».
Le dioxyde d’azote (NO2) est un gaz très toxique émis principalement par le trafic routier, et en particulier par les véhicules diesels. Douze agglomérations françaises sont concernées par ces dépassements répétés : Paris, Marseille, Lyon, Nice, Toulouse, Strasbourg, Montpellier, Grenoble, Reims, Clermont-Ferrand, Toulon ainsi que la vallée de l’Arve, au pied du mont Blanc.
> Lire aussi  Pollution de l’air : les futures zones à faibles émissions n’acteront pas la fin des diesels en ville
Un an après, la Commission « reconnaît les efforts consentis par les autorités françaises pour améliorer la qualité de l’air ». Toutefois, relève-t-elle, « à l’exception de la zone de Clermont-Ferrand, ces efforts ne sont pas encore suffisants pour limiter autant que possible les dépassements dans le temps ». Aussi, Bruxelles met aujourd’hui en demeure Paris de « prendre et [de] mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires pour remédier à la situation et faire en sorte que la période de dépassement soit la plus courte possible ».
Une provision de 81 millions d’euros
La Commission fixe un dernier ultimatum au gouvernement français : elle lui accorde un délai de deux mois pour se mettre en conformité. A défaut, précise Bruxelles, l’affaire sera de nouveau renvoyée devant la CJUE, avec cette fois des « sanctions financières » à la clé. Les textes prévoient une amende d’au moins 11 millions d’euros et des astreintes journalières d’au moins 240 000 euros jusqu’à ce que les normes de qualité de l’air soient respectées.
Dans un rapport publié en septembre, la Cour des comptes évalue le montant de cette amende à 100 millions d’euros la première année, puis 90 millions d’euros par année de retard. Signe qu’il ne se fait guère d’illusion sur l’issue de cette procédure, le gouvernement a d’ailleurs déjà budgété cette amende : une provision de 81 millions d’euros a été passée en 2019 au titre de ce contentieux.
> Lire aussi  En Ile-de-France, la pollution de l’air n’a cette fois pas chuté avec le second confinement
« Une priorité absolue de la ministre »
« Nous prenons acte de cette lettre de la Commission, à laquelle nous allons bien entendu répondre, indique au Monde le ministère de la transition écologique. La question de la qualité de l’air est une priorité absolue de la ministre, qui travaille activement depuis sa nomination à la mise en œuvre des ZFE avec les élus locaux, pour limiter la circulation des véhicules polluants dans les territoires en dépassement. »
Les ZFE sont les zones à faibles émissions, dont le gouvernement a fait la pierre angulaire de sa stratégie pour réduire les niveaux de pollution auxquels sont exposés les habitants des grandes agglomérations. Les ZFE visent à interdire progressivement les véhicules les plus polluants sur la base de la vignette Crit’Air. « L’Etat encadrera les restrictions de circulation de véhicules pour les vignettes de critères 5, 4 et 3 à partir de 2023 », précise-t-on de même source.
Cela suffira-t-il à convaincre la Commission d’abandonner les poursuites contre la France, et à ce que l’Hexagone échappe à une lourde amende ? Ces mesures tardives pourraient ne pas suffire non plus à dissiper une autre menace. Dans une décision rendue en juillet, le Conseil d’Etat a également fixé un ultimatum à l’exécutif : il a jusqu’à janvier 2021 pour prendre toutes les mesures nécessaires en vue de mettre fin à ces dépassements. A défaut, il s’expose à une astreinte de 10 millions d’euros par semestre de retard. On estime que la pollution de l’air est à l’origine d’au moins 48 000 décès prématurés en France chaque année.
> Lire aussi  Pollution de l’air : l’Etat condamné à une astreinte de 10 millions d’euros par semestre pour son inaction
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/03/pollution-de-l-air-la-commission-europeenne-accentue-la-pression-sur-la-france_6062068_3244.html>
________________________________________________________________________________________________________________
6- Une étude quantifie pour la première fois les micropolluants rejetés par les stations d’épuration en France, Le Monde, 04/12/20, 20h33
Martine Valo

Près de 147 tonnes de résidus de médicaments, de pesticides et métaux seraient renvoyées chaque année dans l’environnement une fois les eaux usées traitées, selon une étude. 
L’eau que relâchent les stations d’épuration n’est pas pure comme celle d’une source de montagne. Même après traitement, elle contient encore des molécules nocives pour les mieux aquatiques. Pour la santé humaine aussi.
Pour la première fois à l’échelle de la France, la directrice de recherche Dominique Patureau et une équipe de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) ont tenté de quantifier substances médicamenteuses, résidus de métaux, pesticides, hydrocarbures et autres contaminants divers contenus dans ces flux. Une recherche effectuée en réponse à une demande du Syndicat national des entreprises du traitement de l’eau (Synteau).
Faune des rivières et des mares
Selon leur modélisation publiée en ligne dans la revue Water Research (éditée par Elsevier et datée du 1er janvier 2021), les 5 milliards de mètres cubes d’eau qui sortent chaque année des stations d’épuration en France comporteraient environ 147 tonnes de micropolluants. Les chercheurs concluent à des dommages plus marqués pour les milieux aquatiques que pour la santé des humains : leurs conditions de vie ne sont pas les mêmes et ils ont droit, eux, à l’eau du robinet, bien plus traitée et filtrée.
> Lire aussi  La pollution de l’océan fait proliférer virus et algues toxiques
La faune des rivières et des mares en revanche est plus durablement en contact avec ces substances nocives. En tenant compte de ce facteur d’exposition, les auteurs de l’étude estiment que, confrontée à l’ensemble des substances organiques nuisibles qu’ils ont évaluées, une espèce animale peut disparaître en dix ans.
« Il existe des études partielles, mais je crois que c’est une première de ce type à l’échelle de la France, commente Dominique Patureau. Nous avons commencé en 2018 à sélectionner les substances à partir de la directive-cadre européenne sur l’eau qui établit des listes de molécules à surveiller. Nous avons eu recours au modèle USEtox sur les données de toxicité [qui ne comprend pas les perturbateurs endocriniens], utilisé les statistiques quantitatives sur les sorties de stations d’épuration fournies par les entreprises, et complété en puisant dans différentes études, thèses… »
L’estimation de la masse de micropolluants n’a évidemment pas de sens s’il n’est pas tenu compte de la toxicité. Après avoir écarté des centaines de molécules pour lesquelles les caractérisations étaient insuffisantes et exclu les résidus métalliques car la modélisation de leur impact pose notamment le problème de leur cycle de vie très long, l’équipe a sélectionné 88 micropolluants organiques ayant un impact potentiel sur les écosystèmes aquatiques, et 94 sur la santé humaine. Ces conséquences sont estimées en année de vie ajustée sur l’incapacité : des années perdues pour cause de cancers ou autres maladies, de handicap ou de décès prématuré.
Procédés de traitement supplémentaires
Parmi les substances les plus nocives pour les humains, huit représentent seulement 4 % de la masse totale des 94 micropolluants, mais 94 % de leur impact potentiel. Elles se composent de quatre hydrocarbures aromatiques polycycliques, du dicofol – un insecticide organochloré interdit depuis 2010 –, d’un retardateur de flammes banni depuis 2004 ainsi que de deux anti-inflammatoires. Du côté de la faune aquatique, les cinq substances ayant le plus d’effet pèsent 2 % du total des flux, mais comptent pour 99 % de l’impact. La cyperméthrine (un insecticide), un PCB, un type d’œstrogène, ou encore l’amoxicilline (un antibiotique) se révèlent comme les plus dommageables.
« Nous avons mené cette étude afin de faire progresser l’information. Ce que les industriels produisent, ce que nous versons dans notre évier ou notre douche n’est pas neutre, cela mériterait des efforts de sensibilisation auprès de tous », estime Dominique Patureau. De leur côté, les professionnels de l’assainissement déduisent de cette étude qu’il est temps d’agir et de soumettre les eaux usées à des procédés de traitement supplémentaires à large spectre.
Le Synteau a commencé à chiffrer l’investissement nécessaire. Mais vu la multitude de molécules mises sur le marché par les secteurs de la santé, des pesticides, lessives, produits chimiques les plus variés – plus de 20 000 molécules étaient dénombrées en 2018 sur le site de l’Agence européenne des produits chimiques –, compte tenu aussi de leur évolution au contact d’autres substances en d’innombrables sous-produits, la résolution du problème pourrait d’abord passer par une réduction à la source.
> Source + vidéo à voir à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/04/une-etude-quantifie-pour-la-premiere-fois-les-micropolluants-rejetes-par-les-stations-d-epuration-en-france_6062243_3244.html>
En savoir plus :
> Impact assessment of a large panel of organic and inorganic micropollutants released by wastewater treatment plants at the scale of France <https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0043135420310599?via=ihub>, Water Research, 01/01/21
________________________________________________________________________________________________________________
7- Canettes : les industriels tablent sur un milliard de ventes en plus en 5 ans, AFP, 08/12/20, 19:00

Les industriels fabricants de canettes de boisson visent une croissance de 20% en France dans les 5 prochaines années, principalement par un transfert de la bouteille plastique vers la canette et aussi grâce à l'arrivée de nouveaux produits. 
La France consomme actuellement 4,8 milliards de canettes par an, et "dans les 5 ans, on peut augmenter d'un milliard", a estimé Sylvain Jungfer, délégué général du groupement Boîte Boisson, mardi lors d'une conférence de presse. 
Cette croissance viendrait principalement d'un report de parts de marché des bouteilles plastiques, ce qui pourrait se traduire par 700 millions de canettes supplémentaires.
Les fabricants de canettes estiment avoir "une place à prendre" avec l'application de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (loi Agec).
Le groupe Boîte Boisson souligne que cette loi prévoit l'arrêt de la mise sur le marché des emballages plastiques à usage unique d'ici 2040, et dès le 1er janvier 2021 l'interdiction de la distribution gratuite de bouteilles plastiques dans les établissements recevant du public et les locaux professionnels.
Les autres facteurs attendus de croissance du marché de la canette sont l'apparition de nouvelles boissons (eau pétillante alcoolisée, café, vin) pour 80 millions d'unités et les secteurs en développement (bières artisanales, eaux aromatisées) pour 230 millions d'unités.
Cette croissance correspondrait à un doublement du rythme actuel qui est de 1,5% à 2% en France.
Le délégué général a indiqué qu'en 2020, les ventes de canettes étaient en croissance en France : +3,6% en volume et +4,5% en valeur sur les 9 premiers mois dans la vente en magasins (près de 80% des ventes totales).
"La restauration hors domicile a beaucoup souffert" dans le contexte du Covid-19, mais "la boîte boisson a été relativement épargnée", a-t-il observé.
"Notre emballage s'est très bien sorti de la problématique économique et sanitaire" de 2020, a résumé M. Jungfer. L'activité a été notamment tirée par les boissons énergétiques ("energy drinks") en croissance à deux chiffres.
La tendance a été la même ailleurs : le marché américain devrait battre un record à plus de 105 milliards de canettes fabriquées en 2020 (+4,4%), tandis qu'en Europe, avec une croissance de l'ordre de 1,5% ces dernières années, la production devrait atteindre 70 milliards d'unités, selon Boîte Boisson.
Les canettes vendues en France sont fabriquées à 80% dans les sites de production français, qui emploient 1.000 personnes. 
En 2020, 60% des canettes sont en aluminium et 40% en acier, mais le groupement professionnel prévoit que la part de l'aluminium va croître.
<https://information.tv5monde.com/info/canettes-les-industriels-tablent-sur-un-milliard-de-ventes-en-plus-en-5-ans-386998>
________________________________________________________________________________________________________________
8- En Bulgarie, l'air irrespirable inquiète en pleine pandémie, AFP, 10/12/20, 12:00
Diana Simeonova & Vessela Serguev

Alors que l'hiver arrive, les Bulgares s'inquiètent de l'incidence de la pollution sur la maladie Covid-19 et Bruxelles sanctionne le gouvernement, lui reprochant de ne rien faire pour leur permettre de mieux respirer.
Si le confinement a amélioré la qualité de l'air en Europe, Sofia, une des cités les plus polluées au monde, a retrouvé dès la baisse du mercure son épais "smog", qui plonge dans la grisaille cette capitale entourée de montagnes.
"Vue d'en haut, la ville ressemble à un lac grisâtre de saletés, c'est à contre-cœur que nous retournons" dans la capitale après des escapades le weekend, témoigne Gueorgui Pavlov, un informaticien de 39 ans.
Dans les rues de Sofia, il redouble de précautions. "Avant même le Covid, je m'étais procuré un masque à filtre renforcé, rien que pour promener le chien en hiver", confie-t-il. 
Ina Hristova, jeune chercheuse en biologie de 28 ans, est tout aussi vigilante et prend soin de se couvrir le visage, pour se protéger "non seulement du Covid, mais aussi de toutes les saletés dans l'air".
Elle a déposé une gaze sur la poussette de son enfant, qu'elle balade dans un jardin du centre situé... à 4 km de chez elle, dans sa quête d'une atmosphère "plus respirable".
- Charbon, bois et pneus -
Ces derniers jours, des cartes en violet témoignant du niveau élevé de particules fines ont envahi les réseaux sociaux, assorties de commentaires amers sur la gouvernance et la qualité de vie dans ce pays que quittent chaque année des dizaines de milliers de Bulgares.
Dans les classements de fin novembre, Sofia faisait figure de championne mondiale de la pollution, selon le site suisse IQAir mesurant la qualité de l'air.
A plusieurs reprises ces derniers temps, la concentration de particules fines PM 10 (inférieures à 10 millimètres) en 24 heures a dépassé de très loin la norme de 50 microgrammes/m3 fixée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), selon des données officielles. 
La semaine dernière, la Commission européenne a d'ailleurs rappelé à l'ordre la Bulgarie et va saisir la justice pour non respect "systématique" de ces valeurs limites. Le gouvernement "n'a pas véritablement commencé à mettre en œuvre des mesures sur le terrain", a taclé Bruxelles. 
Les coupables pourtant sont connus : la poussière issue du chauffage au charbon ou au bois, mais aussi à base de pneus, de vieux meubles ou de plastique brûlés dans les quartiers pauvres, sans oublier les gaz d'échappement d'un parc automobile vieillissant.
Sofia n'est pas la seule affectée par ce fléau. "Dans ma ville natale du nord, en pleine montagne, toutes les cheminées fument et propagent une odeur insupportable qui vous coupe le souffle. C'est un problème qui se pose à l'échelle nationale", estime Ina Hristova.
- Mortalité record -
Mais cet hiver, la pollution se combine avec le coronavirus, et les deux ne font pas bon ménage, selon plusieurs études récentes.
"Il n'y a pas un seul organe du corps qui ne soit pas affecté par la pollution aux particules fines" et celle-ci agit "en synergie" avec le Covid-19, explique à l'AFP le pneumologue Alexandar Simidtchiev.
Ces minuscules poussières, dès qu'elles pénètrent dans le système respiratoire, attaquent les poumons et le cœur, pouvant ainsi aggraver l'effet du virus. Elles contribueraient aussi à faciliter son entrée dans les cellules, détaille le médecin.
Il note une "corrélation entre la carte de la pollution de l'air en Europe et les points chauds de la maladie Covid-19".
Le nombre de décès liés à la pandémie a atteint un niveau inédit la semaine dernière en Bulgarie, avec 983 morts entre le 1er et le 7 décembre, pour près de sept millions d'habitants.
Initialement réticent aux restrictions, le gouvernement conservateur contesté de Boïko Borissov s'est enfin décidé à fermer les restaurants, les écoles et les centres commerciaux pour soulager les hôpitaux débordés.
Une pollution chronique, le manque de pneumologues, un grand nombre de fumeurs et une population de plus en plus âgée : le Covid-19 a mis en lumière les carences du système, provoquant un "cocktail explosif" pour le pays le plus pauvre de l'UE, conclut le professeur.
<https://information.tv5monde.com/info/en-bulgarie-l-air-irrespirable-inquiete-en-pleine-pandemie-387257>
________________________________________________________________________________________________________________
9- En Chine, des "éboueurs Spiderman" perchés au-dessus du vide, AFP, 10/12/20, 18:00
Ludovic Ehret

On les surnomme les "éboueurs Spiderman » : suspendus à 400 mètres au-dessus du vide, ces nettoyeurs descendent en rappel les falaises d'une montagne chinoise pour récupérer les déchets jetés par des touristes indélicats. 
Coiffé d'un casque de protection, Yang Feiyue enfile un harnais avant de lancer une corde par-dessus la rambarde d'une passerelle en verre, collée aux flancs du Mont Tianmen, à Zhangjiajie (centre de la Chine). 
"La peur ? Non, je suis habitué", affirme avec aplomb le nettoyeur de 48 ans, veste orange et sac poubelle noir sur le dos, avant d'enjamber le garde-fou pour une descente vertigineuse de plusieurs dizaines de mètres. 
Yang Feiyue récupère patiemment les déchets coincés le long de la falaise. Son unique assurance-vie: une corde, tenue fermement par ses collègues restés sur la passerelle et accrochée à des crochets cloués dans la roche. 
"J'ai ramassé des bouteilles d'eau, des sachets, des mouchoirs. Quand il pleut, on a aussi des ponchos à usage unique", détaille M. Yang, une fois remonté à la force des bras, relayée par un système de poulie. 
"Avec l'épidémie, on trouve également des masques maintenant", souligne-t-il. 
Le Covid-19 est largement endigué en Chine depuis le printemps et la vie a repris son cours normal. Mais beaucoup de Chinois continuent de porter des masques par souci de protection, y compris en pleine nature. 
- "Mal aux mains" -
"Au début, j'avais hyper mal aux mains après une journée de travail. Au point que je n'arrivais pas à tenir mes baguettes pour manger. Maintenant, ça va beaucoup mieux", sourit Yang Feiyue. 
Son équipe de nettoyeurs pas comme les autres a été créée en 2010 par les gestionnaires du Mont Tianmen, afin de récupérer les détritus qui s'accumulaient sur les falaises. 
Les médias locaux les surnomment les "éboueurs Spiderman". Une référence au super-héros américain, cet "homme-araignée" capable de s'accrocher aux parois et d'évoluer au-dessus du vide. 
"C'est un surnom qui fait plaisir, oui, c'est sûr", confesse M. Yang, qui a déjà ramassé avec ses collègues quelque deux tonnes de déchets en 2020.
Les zones touristiques en Chine, même en montagne, disposent de nombreux stands ou épiceries où sont vendues friandises, boissons et autres glaces. Autant de produits dont les emballages sont susceptibles de finir dans la nature.
- Du progrès -
La prise de conscience environnementale de certains citoyens chinois est parfois lente et la vue de touristes jetant leurs déchets par terre est courante.
La situation évolue toutefois, grâce aux campagnes de sensibilisation lancées dans les écoles et les médias, à la multiplication des poubelles de recyclage dans l'espace public et à l'introduction du tri sélectif dans les grandes villes. 
"Depuis 10 ans, on a de moins en moins de déchets. Avant, nos éboueurs Spiderman en ramassaient 5 tonnes par an. Les touristes sont plus civilisés", explique Ding Yunjuan, vice-directrice du marketing du Mont Tianmen.
"Beaucoup emportent désormais un sachet avec eux pour y mettre leurs détritus avant de les jeter dans une corbeille", détaille-t-elle.
Le Mont Tianmen a accueilli 4,7 millions de visiteurs l'an passé. Mais moins évidemment en 2020 suite à l'épidémie (1,9 million seulement entre janvier et novembre). 
Pollution ou pas, Yang Feiyue se dit prêt à redescendre dès que nécessaire. 
"On travaille pour la beauté du site. Donc ça ne me dérange pas de trimer un peu !"
<https://information.tv5monde.com/info/en-chine-des-eboueurs-spiderman-perches-au-dessus-du-vide-386915>
________________________________________________________________________________________________________________
10- Turquie : les déchets européens, manne économique et plaie environnementale, AFP, 11/12/20, 20:00
Raziye Akkoc

Des emballages du géant français du surgelé Picard et des sachets de la chaîne de supermarchés britannique Sainsbury's : des déchets plastiques venus des quatre coins de l'Europe s'amoncellent dans le sud de la Turquie, posant un défi environnemental majeur.
Ces monticules d'ordures se sont multipliés depuis deux ans: après que la Chine a commencé à fermer ses portes, la Turquie est en effet devenue l'an dernier la principale destination pour les déchets venus d'Europe, permettant à l'industrie du recyclage d'y prospérer.
Mais à quel prix ? Alors que cette tendance devrait encore se renforcer avec l'explosion de l'utilisation du plastique dans le monde en pleine pandémie de nouveau coronavirus, les préoccupations sanitaires et environnementales sont de plus en plus fortes en Turquie.
Dans les districts de Cukurova et Seyhan, dans la province d'Adana, des ordures envoyées par le Royaume-Uni, la France, l'Italie ou les Pays-Bas s'entassent dans des fossés, des rivières et au bord de routes, ont constaté des reporters de l'AFP.
Ces déchets, censés être recyclés, sont parfois brûlés, s'évaporant dans des volutes de fumées toxiques.
"Les citoyens européens ont besoin de savoir une chose : le terminus de leurs déchets qu'ils trient soigneusement dans des poubelles différentes, ce n'est pas un centre de recyclage", déclare à l'AFP Sedat Gündogdu, chercheur à l'Université Cukurova, à Adana.
"C'est ici, dans ces montagnes de déchets", poursuit-il, en désignant des piles d'emballages en plastique illégalement déversés à proximité de zones irriguées.
- Opacité -
Nombre d'activistes redoutent de voir ces problèmes s'aggraver, alors que la quantité de déchets européens envoyés en Turquie ne cesse d'augmenter.
L'an dernier, la Turquie importait environ 48.500 tonnes de déchets par mois, contre 33.000 tonnes en 2018, selon Eurostat.
En 2019, la majorité de ces déchets provenaient du Royaume-Uni (154.000 tonnes), d'Italie (89.000 tonnes), de Belgique (86.000 tonnes), d'Allemagne (67.000 tonnes) et de France (57.000 tonnes).
Concrètement, cela se traduit par des emballages de pains au chocolat, des paquets de gros sel inutilisés ou des tubes de mayonnaise gisant dans des décharges sauvages.
Pour la branche turque de l'ONG Greenpeace, le nœud du problème réside dans l'absence "de transparence et de supervision" dans la gestion de ces déchets en Turquie.
"Il faudrait interdire l'importation de déchets plastiques, qui n'est pas facile à contrôler", estime M. Gündogdu.
"La Turquie n'arrive même pas à gérer ses propres ordures", ajoute-t-il.
Les défenseurs de l'environnement s'inquiètent désormais de voir arriver en masse des masques, gants et autres équipements de protection utilisés pendant la pandémie de nouveau coronavirus.
Pour M. Gündogdu, la seule solution serait de se détourner de la "fausse" bonne idée du recyclage et réduire drastiquement l'utilisation du plastique.
Interrogé par l'AFP, le ministère de l'Environnement n'a pas donné de réponse. 
- Secteur en plein essor -
Mais tous les déchets envoyés d'Europe ne finissent pas dans des décharges illégales en Turquie, où l'industrie du recyclage, qui emploie près d'un million de personnes, est en plein essor.
En septembre le ministère de l'Environnement a ordonné aux compagnies du secteur de limiter leurs importations de déchets recyclables à 50% de leurs besoins et de s'approvisionner localement pour le reste. 
Zafer Kaplan dirige une entreprise qui transforme du plastique envoyé par les Etats-Unis et l'Europe en fibres textiles à Gaziantep, dans le sud de la Turquie.
Par exemple, une bouteille d'huile d'olive de Sainsbury's y est nettoyée, réduite en miettes, fondue, puis transformée en fibres qui seront ensuite assemblées en fils. Le tout en deux ou trois jours.
Selon M. Kaplan, cette matière recyclée est utilisée par des marques comme H&M, Zara et IKEA.
"En Turquie, le secteur du recyclage est très développé", note-t-il, tout en reconnaissant que le pays devrait améliorer son système de collecte des déchets recyclables.
"Mais même si nous ramassions tous nos déchets, ils ne suffiraient pas à satisfaire tous les besoins de l'industrie du recyclage, car le secteur du recyclage turc exporte en grande partie ses produits en Europe et au Proche-Orient", ajoute M. Kaplan.
A elle seule, son entreprise GAMA Recycle exporte chaque mois 1.500 tonnes de fil recyclé à 30 pays.
La compagnie transforme "des matériaux qui ne se décomposeraient pas" dans la nature pour "en faire quelque chose qui peut être réutilisé", souligne Mehmet Dasdemir, responsable du département recherche et développement à GAMA.
"Et cela, c'est bon pour l'environnement", dit-il.
<https://information.tv5monde.com/info/turquie-les-dechets-europeens-manne-economique-et-plaie-environnementale-387505>
________________________________________________________________________________________________________________
11- Factuel. Jeter, c’est dépassé, ou comment fêter Noël autrement, Le Monde, maj le 12/12/20 à 10h57
Pascale Krémer

Ressourceries et recycleries de l’économie circulaire permettent d’offrir vêtements, appareils ou jouets dans un cercle vertueux.
Le Père Noël aime les « ordures ». Aux uns, il offrira les déchets des autres. « Et là, vous pénétrez dans l’atelier des lutins », s’amuse Karina Perez, plongeant dans les sous-sols de la Ressourcerie (marque déposée par le Réseau national des Ressourceries) qu’elle a fondée, rue de Saussure, dans le 17e arrondissement parisien. A chaque coin de ce bric-à-brac géant, l’on s’active, en effet, recevant les dons de particuliers pressés de se délester, pesant, triant, évaluant, bricolant sur de larges établis, des monceaux d’objets : des tonnes de vêtements, chaussures et sacs, des montagnes de vaisselle, bibelots, jouets et appareils en tous genres, des pyramides de meubles, de vertigineuses piles de livres…
Rendus de nouveau désirables, ces mille et un rebuts de la société de consommation ont ensuite les honneurs du magasin solidaire, à l’étage au-dessus, où ils sont cédés à prix d’amis. La file d’attente est longue, ce mercredi 2 décembre après-midi, jour de réouverture (post-confinement) de la Ressourcerie des Batignolles. Soixante-dix personnes piétinent, deux heures durant, dans l’air frisquet – seules vingt peuvent pénétrer simultanément. Tous les âges, tous les pouvoirs d’achat se côtoient dans la même impatience. Les chariots déglingués et cabas en plastique d’hypermarchés sont en virée shopping, les sacs de marque aussi.
« Entièrement meublée ici »
Dans la boutique, règne l’effervescence, surtout côté portants pour vêtements et présentoirs à jouets. Leila Ziani traîne déjà de gros paniers. « Elle nous a manqué, la Ressourcerie. Je viens tous les jours, d’habitude. » Queue-de-cheval blonde en mouvement, la trentenaire élève seule six enfants. « Je me suis entièrement meublée ici. Ailleurs, c’est trop cher. On est passé chez Leclerc, la semaine dernière, mon fils voulait un clavier-souris pour les jeux vidéo, j’ai dit : “Attends, on verra à la Ressourcerie”. » Près d’elle, le préado serre dans ses bras l’objet convoité. Prix ? 5 euros. « Ça apprend aux enfants à ne pas abîmer, ajoute Leila. Parce qu’après, les vêtements, on les redonne ici, ils servent à d’autres personnes. »
Robe fillette Jacadi en main (3 euros), Natacha Mabika se définit elle aussi comme une « accro » du lieu qui « arrange le porte-monnaie ». Pas du luxe, en ce moment. L’auxiliaire de puériculture, quatre fois mère, explique que son compagnon, « dans le bâtiment », est au chômage depuis mars « à cause du confinement ». Dans la file d’attente pour la caisse, elle salue Aïcha Hadri, une autre habituée. Engoncée dans le col de fausse fourrure de sa parka, l’auxiliaire de vie auprès des personnes âgées n’a pas davantage travaillé depuis l’irruption de la pandémie. « Maman seule » de trois enfants, elle n’achète, hors alimentaire, qu’« ici et chez Emmaüs dans le 19e ». « A la Ressourcerie, je peux dire oui aux enfants. Et il n’y a pas que des gens qui n’ont pas les moyens. »
Plongée dans le bac à soutiens-gorge, Anne-Claire, 49 ans, employée du tourisme que le Covid-19 pousse à la reconversion (dans l’immobilier), lève la tête pour répondre. Que vient-elle chercher ? Dentelles rouges en main, elle s’emballe : « Ce soutien-gorge à 1 euro, je ne vois pas pourquoi je le paierais 40 euros. Je suis contre cette société de consommation à l’extrême. On jette trop, des choses en bon état ! » Près des rayonnages de vaisselle, une dame chic dont la chevelure grise est retenue par un bandeau entasse délicatement les verres en cristal dans son panier – futurs présents pour Noël – tout en prédisant l’apocalypse. « Le Covid, ça donne à réfléchir. Il faut qu’on respecte la planète, sinon elle va nous engloutir. » 
« Déferlante de déconfinement »
La Ressourcerie des Batignolles, pour la seconde fois, est submergée par une « déferlante de déconfinement », observe, un rien dépassée, Karina Perez, qui s’en va distribuer du café dans la file. « Ça devient dingue. On va peut-être mettre de la musique ? » Début juin, déjà, il lui avait fallu imposer des rendez-vous pour les dépôts d’objets, faute de pouvoir absorber 4 tonnes de dons quotidiens (contre 7 tonnes hebdomadaires, dans l’ère pré-Covid). Et renoncer à la fermeture d’été. Le confinement, a-t-elle saisi, est propice au grand tri des placards, et son redoutable impact économique, à l’afflux massif de clients. « Dont des nouveaux publics, qui auparavant se débrouillaient. Les jeunes, les créatifs culturels, le secteur de la restauration… »
Rien de stigmatisant à venir s’équiper ici pour trois sous. « C’est une boutique pour clients intelligents », plaide celle qui la dirige. Et de poursuivre : « Avec le Covid, l’écologie a cheminé dans l’esprit des gens, ils se sont sentis à la merci de quelque chose qu’ils ne maîtrisaient pas. Confinés, ils ont aussi appris à déconsommer, et ils ont apprécié d’avoir fait des économies. » A l’en croire, ce Covid-19 a été la « goutte d’eau », mais « le vase débordait depuis un an et demi ». Aux Batignolles, 194 tonnes ont été collectées en 2018, 217 tonnes en 2019. L’occasion, le réemploi, la sobriété n’ont-ils pas droit, depuis peu, aux rubriques « Tendance » des magazines féminins ?
Karina Perez savoure. Dans une vie précédente, la quinquagénaire brune aux yeux bleus était « journaliste beauté » pour ces mêmes magazines. C’est en y apportant, « écœurée », les cadeaux constamment reçus dans les dossiers de presse qu’elle a découvert les recycleries. En 2015, elle fonde la Ressourcerie des Batignolles dans une station-service désaffectée battue par les vents. Cinq années plus tard, l’association emploie 12 salariés (dont 4 en insertion), mobilise 40 bénévoles, dans les vastes (mais encore trop petits) locaux d’une ancienne Poste, engrange 240 000 euros de chiffre d’affaires annuel, a ouvert une cantine d’invendus à prix libre, une multitude d’ateliers manuels, une annexe pour l’accompagnement scolaire et l’inclusion numérique, et envisage une ressourcerie mobile en camion électrique pour les collectes au pied des immeubles.
Elle roule, l’économie circulaire. Partout en France, depuis la fin des années 2000, se sont multipliées sous les deux appellations « ressourcerie » et « recyclerie » les structures de l’économie sociale et solidaire œuvrant au réemploi des produits. Leur vocation sociale les distingue des dépôts-ventes et autres brocantes. Ecologiques, économiques et sociales, elles cumulent toutes les vertus et donnent à l’occasion un supplément d’âme. Mais pour jauger l’engouement qu’il suscite, le secteur du réemploi solidaire, pourtant rompu à la pesée des déchets, manque de précision : les recycleries et ressourceries seraient entre 700 et 800 en France.
« Un millier en intégrant les ateliers vélo faisant du réemploi », évalue Aurore Médieu, chez ESS-France. Martin Bobel, à la tête du Réseau national des ressourceries, créé en 2000, mesure le chemin parcouru, alors que « le mot ressourcerie était encore inconnu il y a dix ans ». Ces trois dernières années, il a assisté « à une hausse impressionnante de la fréquentation et des collectes, qui augmentent de 15 % l’an ». En fait, c’est tout l’univers de la seconde main dont l’Ademe (Agence de la transition écologique) note la « grande progression », avec un gain de chiffre d’affaires de 22 % depuis 2014. Même les hypermarchés lui consentent une place, désormais. « Clairement, les mentalités évoluent, selon Agnès Jalier, chargée du réemploi à l’agence. L’achat d’occasion se démocratise, même s’il reste des préventions concernant certains produits comme l’électronique. »
Préventions ? Sébastien Pichot en rirait presque. Au Vigan, dans le Gard, à la Ressourcerie du Pont qu’il a ouverte (avec un collectif d’artistes) dans une ancienne usine de 3 500 mètres carrés, les machines à laver le linge ou la vaisselle n’ont pas le temps d’être exposées qu’elles sont déjà vendues, à 40 ou 50 euros. « On s’adapte à la population d’un territoire rural en crise… » Tout arrive, tout part, tout le temps. « Nous sommes débordés, avoue-t-il. C’est Sisyphe ! On trie, on nous apporte le double. On ne répond pas à un tiers des sollicitations pour aller vider les maisons. Des gens meurent, les enfants ne veulent pas se déplacer pour trier. » En cinq ans, les ventes ont doublé, les dons ont triplé. Sept personnes ont été embauchées.
« Laboratoire de la transition »
Un temps observés du coin de l’œil, les « babos » descendus de leur éco-lieu de montagne ont épaté la galerie locale. Leur drôle d’endroit, où l’on se rencontre et où l’on apprend, a redonné du peps à la petite ville, avec sa boutique solidaire, sa couveuse d’artisans qui puisent dans le gisement d’outils et de matières premières, son espace de coworking numérique, son bureau de change de monnaie locale (l’Aïga), sa filière recyclage de la ouate, ses « éco-événements », son projet de coopérative d’énergie solaire… N’en jetez plus !
Il y a du passage, maintenant, dans la rue de la Ressourcerie du Pont, décrit le fondateur barbu, tout juste quadragénaire, « alors, le voisin ouvre son garage et les gens l’observent en train de réparer les 2 CV qu’il revend ». Bref, la revalorisation des déchets ouvre bien des portes. « C’est un laboratoire de la transition. Le mot fait un peu peur. Mais comme la ressourcerie crée des emplois sans concurrencer personne, elle montre que ce n’est pas le retour à la bougie. Qu’une autre économie est possible. » La seconde vie des objets prépare celle des humains.
<https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2020/12/11/feter-noel-autrement-grace-aux-ressourceries-et-recycleries-de-l-economie-circulaire_6063090_4497916.html>
________________________________________________________________________________________________________________
12- L’incroyable succès de Sandra Legel et sa brosse pour WC fabriquée… en coquilles Saint-Jacques, Le Parisien, 13/12/20, 18h19
Victor Tassel

Sandra Legel, PDG de BIOM Paris, qu’elle a fondé en 2016, a commercialisé la «BBB Beige Perle St Jacques» fin novembre, produite dans l’Oise et le Val-d’Oise. Son idée peut prêter à sourire mais elle cache une véritable success story industrielle
Le mets, la coquille Saint-Jacques, est un incontournable des festins de fêtes de fin d'année. Après les avoir cuisinées à la poêle, à l'eau ou au four, gardez précieusement les coquilles. Pour leur esthétisme, pourquoi pas. Mais, surtout, parce que vous pourriez les retrouver, un peu plus tard, dans vos toilettes. Peut-être même qu'elles vous serviront à récurer la cuvette, pour lui faire retrouver sa brillance d'antan. Improbable ? Pas tant que ça.
Sandra Legel, fondatrice de la start-up BIOM Paris, implantée à Chaumontel (Val-d'Oise) et à Chantilly (Oise), a eu l'idée d'utiliser les restes de coquilles Saint-Jacques pour produire des brosses à toilette au design impeccable. Le modèle baptisé « La bbb Beige Perle St Jacques », véritable révolution dans le milieu assez fermé des WC, a été commercialisé à la fin novembre. Le slogan est percutant : « Les Saint-Jacques dans vos assiettes, la coquille dans vos toilettes ».
«Un nouvel usage… pour un meilleur nettoyage !»
« Je suis plutôt joyeuse dans la vie, j'essaye de véhiculer cela dans mon entreprise et à travers les produits que je vends », justifie, enthousiaste, la cheffe d'entreprise de 50 ans. Pour ce cadeau, à placer sous le sapin — si vous le souhaitez -, il vous en coûtera 39,99 euros — le sac de Noël est offert. Le prix, plutôt élevé, ne doit pas vous arrêter. Non, la Best Balai-Brosse (bbb) Beige Perle St Jacques n'est pas que jolie ou amusante. Elle change, aussi, la manière de nettoyer la cuvette des toilettes.
Avec son design de « feuille d'arbre », et ses picots, la bbb n'a pas de poils comme les balais-brosses classiques. Avant de s'en servir, Sandra Legel conseille de lire la « petite brochure » livrée avec le produit. « Il faut savoir la prendre en main, n'ayez pas la molle attitude! Le geste est différent : aller de gauche à droite, de bas en haut, détaille, à deux doigts de rire, la PDG. Il y a un côté pour les traces récentes, un autre pour celles incrustées. Un nouvel usage… pour un meilleur nettoyage ! »
Idée amusante mais projet industriel sérieux
L'entrepreneuse est à l'image de sa brosse. Originale, décomplexée, décalée, consciente de l'improbabilité de son produit. A la question, un brin provocatrice, de savoir si elle a développé une passion pour les toilettes, Sandra Legel se marre à gorge déployée. « Je viens d'une autre planète, ironise-t-elle. Je n'ai pas peur d'oser, je m'en fiche pas mal. Je voulais proposer un objet dont tout le monde se sert au quotidien. Beaucoup m'ont dit : Mais tu es sûre de vouloir commencer par ça ? »
> Lire aussi >  Avec la transition écologique, des métiers verts de toutes sortes
Et oui, cette Hollandaise expatriée en France depuis vingt-neuf ans, était convaincue de son idée en 2016 au moment de lancer la start-up, « seule dans son garage ». Elle a aujourd'hui cinq salariés. Derrière une idée qui peut faire sourire, se tient un projet industriel sérieux, abouti et réfléchi. Huit mois de recherches, tests et développements ont été nécessaires avant de sortir le premier balai-brosse écologique, produit avec des matériaux recyclés, végétaux ou marins.
Des coquilles venant des plages de Normandie
Une bbb durable, l'idée originelle de Sandra Legel. « Il était temps que je contribue activement et positivement à l'environnement », confie la PDG. Elle qui, pendant plusieurs années, n'avait pas été « très responsable » en jouant les « cost-killer », dit-elle, en tant que responsable achats pour un grand groupe d'informatique, en Europe. « J'achetais au meilleur prix, et basta! »
> Lire aussi >  Manque d’hygiène, insécurité… le scandale des toilettes scolaires en Ile-de-France
Depuis, elle s'est donc recentrée sur le local et le « produire plus propre ». Les coquilles Saint-Jacques, viennent tout droit des plages normandes. La production de la bbb Beige Perle St Jacques exclusivement basée en France. L'entreprise Nata, déjà sous-traitante pour un grand groupe pour produire des brosses à dents à partir de coquillages, s'occupe de créer les socles et la brosse. « Ensuite, je les récupère », explique Sandra Legel.
Elle prévoit un demi-million d'euros de chiffre d'affaires en 2020
Elles sont exposées dans le « ShowRoom » de Chaumontel — où un mur décoré de coquilles Saint-Jacques se prépare — mais aussi dans des boutiques prestigieuses. Comme le BHV Marais, pour ne citer que lui. La bbb, crème des balais-brosses, cartonne. Le chiffre d'affaires s'élevait à 372 000 euros l'année dernière. L'entrepreneuse prévoit qu'il grimpe à plus de 500 000 euros cette année. Le succès est là, les embauches aussi.
<https://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/l-incroyable-succes-de-sandra-legel-et-sa-brosse-pour-wc-fabriquee-en-coquilles-saint-jacques-13-12-2020-8414034.php>
________________________________________________________________________________________________________________
13- Plastique : les dangers d’une pollution incontrôlée, Le Monde, 14/12/20, 11h00 
Stéphane Mandard

En France, 900 000 tonnes de déchets de ce type sont enfouies chaque année, note un rapport parlementaire. 
Un chiffre suffit à prendre la mesure du péril. Chaque minute, l’équivalent d’un camion-poubelle rempli de déchets plastiques se déverse dans les océans. Ce chiffre et bien d’autres, tout aussi impressionnants, sont compilés dans un volumineux rapport publié, lundi 14 décembre, par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst). « Pollutions plastiques : une bombe à retardement ? », s’interrogent les auteurs, la sénatrice (PS) du Lot Angèle Préville et le député (MoDem) du Maine-et-Loire Philippe Bolo.
> Lire aussi  Directive européenne contre le plastique à usage unique : des pressions de dernière minute
L’Opecst avait été saisi, en avril 2019, par le Sénat, afin de « dresser un état des lieux des risques que cette pollution fait peser sur l’environnement et la santé humaine et animal », et des solutions pour la réduire. Près de 140 auditions (chercheurs, associations, agences sanitaires, industriels…) et dix-huit visites sur le terrain plus tard, l’Opecst dresse un tableau très sombre et pointe les résultats « médiocres » et les nombreuses « limites » d’un modèle en échec reposant essentiellement sur le recyclage.
+ Graphique : Le boom de la production mondiale de plastique …lié aux plastiques à usage unique <https://img.lemde.fr/2020/12/14/0/0/0/0/700/0/0/0/3f47efd_476118223-web-pla-5020-plastique-v2-graph1.jpg>
En moins d’un siècle, le plastique est devenu le troisième matériau le plus fabriqué au monde, après le ciment et l’acier. Au total, 359 millions de tonnes ont été produites en 2018, chiffre qui grimpe à 438 millions de tonnes en tenant compte des plastiques présents dans les textiles et les caoutchoucs synthétiques. Et, au rythme actuel, cette production devrait doubler d’ici à 2050. Cette forte croissance est tirée par l’essor du secteur de l’emballage : avec une part de marché de 36 % au niveau mondial (soit une production de 158 millions de tonnes en 2018), il en constitue le premier débouché. Résultat : 81 % des plastiques mis en circulation deviennent des déchets au bout d’une année.
Taux de recyclage « médiocre »
Régulièrement, des images de plage paradisiaque engloutie sous les détritus, ou de cachalot échoué l’estomac gorgé de déchets, refont surface : 1,4 million d’oiseaux et 14 000 mammifères marins sont retrouvés morts chaque année, en raison de l’ingestion de plastiques. Ces images ne reflètent que la partie émergée de l’iceberg : les macroplastiques, dont la taille est supérieure à 5 millimètres. Entre 1950 et 2015, la production cumulée de polymères, de fibres synthétiques et d’additifs a atteint 8,3 milliards de tonnes. Et 5,8 milliards de tonnes (soit 70 %) de ces matériaux sont devenus des déchets. En France, où 900 000 tonnes de déchets plastiques sont enfouis chaque année, le taux de mise en décharge est de 32,5 %, supérieur à la moyenne de l’Union européenne (24,9 %).
A côté de cette pollution visible prospère une pollution invisible, mais tout aussi dangereuse, liée aux microplastiques (inférieur à 5 millimètres). On estime ainsi que l’érosion des pneumatiques libère chaque année 5,86 millions de tonnes de particules à l’échelle de la planète, et on évalue entre 18 000 et 46 000 tonnes par an le relargage de fibres textiles dans l’environnement, au niveau européen. Une menace pour les écosystèmes et la biodiversité, mais également pour la santé. Par l’intermédiaire des substances chimiques qu’ils contiennent, les déchets plastiques peuvent être sources de perturbateurs endocriniens ou de polluants organiques persistants.
Face aux « dangers d’une pollution incontrôlée par les microplastiques », l’Opecst tire la sonnette d’alarme : « Il est urgent de faire jouer le principe de précaution » et de « prendre dès maintenant des mesures adaptées pour lutter contre les fuites de plastiques dans l’environnement ». Car, aujourd’hui, précise le rapport, la réduction de la pollution chimique par les microplastiques ne fait l’objet d’« aucune stratégie spécifique ».
+ Graphique : Seuls 9% des déchets sont recyclé <https://img.lemde.fr/2020/12/14/0/0/0/0/700/0/0/0/fb9ef40_433514123-web-pla-5020-plastique-v2-graph2.jpg>s
L’Opecst est tout aussi sévère avec la pierre angulaire de la politique de réduction des déchets : le recyclage. Le rapport relève que les taux de recyclage des plastiques sont « particulièrement médiocres » en France : ils s’élevaient à 24,2 % en 2018. Très loin de l’objectif du gouvernement d’atteindre les 100 % à l’horizon 2025.
« Présenté comme le levier ultime de l’économie circulaire », affirment les rapporteurs, le recyclage se heurte à de nombreux obstacles. Une limite économique, tout d’abord, liée à l’absence de rentabilité : le plastique recyclé n’est pas compétitif face aux résines vierges dont les prix se sont effondrés avec la chute du prix du pétrole. Des limites techniques, ensuite : nombre de plastiques ne sont toujours pas recyclables, les polymères se dégradent lors d’un tel processus… Des freins réglementaires, enfin, qui empêchent par exemple le recyclage de produits mis sur le marché par le passé et fabriqués avec des substances désormais interdites.
> Lire aussi  Loi antigaspillage : « Recycler 100 % de nos plastiques à l’infini est une illusion »
Politiques « trop timides »
Le rapport juge également « trop timides » les politiques de réduction des usages des plastiques. Amorcée en 2016, avec l’interdiction des sacs de caisse à usage unique, une nouvelle étape devrait être franchie en 2022, avec l’interdiction du conditionnement dans des emballages en plastique des fruits et légumes frais. Des mesures trop récentes (et pour la plupart non encore entrées en vigueur) pour produire des effets, juge le rapport. Un tour sur les marchés suffit pour constater que les sacs plastiques n’ont pas disparu.
+ Graphique : Tous les pays sont concernés <https://img.lemde.fr/2020/12/14/0/0/0/0/700/0/0/0/5cee84c_491242495-web-pla-5020-plastique-v2-graph3.jpg>
Quant aux pistes privilégiées par les pouvoirs publics (progrès technologique, amélioration de la gestion des déchets, responsabilisation des citoyens, croissance verte…), elles sont jugées « inefficaces ». Elles restent « trop axées » sur l’amélioration de l’efficacité du recyclage au détriment d’« une politique plus volontariste de réduction de la consommation » et de développement du réemploi et de la réutilisation. Les rapporteurs concluent que la lutte contre les pollutions plastiques implique « un bouleversement de nos modes de production et de consommation » et exige de « se questionner en profondeur sur un modèle de société de surconsommation ».
Aussi, le rapport formule une longue série de recommandations allant de l’interdiction des lâchers de ballons à un traité mondial visant à réduire la pollution plastique avec la mise en place de l’équivalent du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). L’Opecst préconise en outre de définir une liste des plastiques dont il faut réduire la fabrication en priorité, des incitations fiscales et réglementaires pour encourager l’incorporation de plastiques recyclés, le retour de la consigne en verre pour les boissons, l’obligation d’afficher en magasin la possibilité pour le consommateur de laisser les emballages en caisse, ou encore l’intégration d’au moins une opération de ramassage de déchets dans les parcours scolaires.
> Lire aussi  « Le devoir de toute société humaine est de se protéger contre les déviances de ceux qui détruisent la planète »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/14/plastique-les-dangers-d-une-pollution-incontrolee_6063310_3244.html>
En savoir plus :
> Rapport (pdf). "Pollutions plastiques : une bombe à retardement ?" <http://www.senat.fr/fileadmin/Fichiers/Images/opecst/quatre_pages/OPECST_2020_0063_rapport_pollution_plastique.pdf>, par Angèle Préville et Philippe Bolo, Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst), 14/12/20
________________________________________________________________________________________________________________
14- 150 millions de colis à moitié vides : le grand gâchis du suremballage, Le Parisien, 15/12/20, 06h15
Emilie Torgemen

Pour ce 14e rendez-vous de #SauverLePresent avec France Culture, Sciences et Vie junior et Usbek & Rika, zoom sur le fléau du suremballage. A la faveur de la crise du Covid et à l’approche des fêtes, le volume de déchets bondit. Avec nos achats en ligne, les colis qui sillonnent la France sont à 43 % vides. C’est trop !
Sur les tapis roulants du centre de tri de Limeil-Brévannes (Val-de-Marne) défile comme un résumé de cette année qui s'achève : les taches bleues des masques anti-Covid (qui n'ont pourtant rien à faire là), des capsules de café, des journaux, des cartons siglés des géants de l'e-commerce. Des films plastiques aussi…
Ces deux dernières catégories sont en très, très grande quantité. « Dans ce centre qui récupère les poubelles jaunes de plus de 100 communes d'Ile-de-France, la crise sanitaire a fait bondir les emballages en général (+ 6 % par rapport à l'année dernière) et surtout la catégorie cartons d'expédition (+ 23 %). C'est énorme, du jamais-vu ! » rapporte Guillaume Surier, chargé de clientèle pour Suez environnement et fin connaisseur de ce site. Des balles de déchets hautes comme les maisons attentent d'être envoyées au recyclage. C'est peu de dire que le site, qui gère plus de 60 000 tonnes de déchets par an, est habitué au gigantisme. Mais face à cet afflux de l'e-commerce, même les hommes du métier sont impressionnés.
« La situation est très variable, selon la démographie, la présence ou non de commerces à proximité, mais pour les cartons d'emballage nous enregistrons bien une hausse, plutôt autour de 10 % en moyenne nationale », estime de son côté Anne-Sophie Louvel, chargée de la collecte chez Citéo (ex-Eco-Emballages), qui gère nos poubelles jaunes.
La première vague de colis est en avance
A Limeil-Brévannes, les machines filtrent, aimantent, soufflent pour dissocier les corps plats des corps creux ; les fibreux des métaux ; les plastiques PET (polytéréphtalate d'éthylène) clairs des PET foncés… « Désormais, dans les communes en extension des consignes de tri (NDLR : environ la moitié du territoire), il y a treize flux différents… » pointe Guillaume Surier, qui donne quelques trucs pour mieux trier. Par exemple, quand on jette une bouteille ou un flacon de shampoing à la benne, on peut l'aplatir pour qu'il prenne moins de place… « En revanche, il ne faut pas le compresser en « boule », sinon le tri optique ne sera pas capable de le reconnaître comme des corps creux », insiste l'expert. C'est pour cette raison qu'en bout de chaîne jusqu'à vingt-sept opérateurs surveillent les erreurs des machines. Ils travaillent en ce moment presque 24h/24.
Depuis la cabine insonorisée, où les agents s'occupent du dernier contrôle, Guillaume Surier prédit que « le centre de tri connaîtra une période de fêtes exceptionnelles, avec toujours plus d'emballages et ce toujours plus tôt ». La première vague d'arrivées massives de cartons est déjà arrivée. « Avec les inquiétudes quant aux réouvertures des petits commerces avant Noël, un certain nombre de Français ont anticipé leurs achats », constate le spécialiste.
Emballage démesuré, gaspillage assuré
La hausse serait juste liée aux consommateurs pris d'une frénésie d'achats sur le Net ? Pas uniquement. A domicile, certains Français aussi s'affolent de l'augmentation du volume des emballages. Comme Laurence, qui a « halluciné » en recevant son premier colis dans son salon : « A moitié vide, il y avait mon achat à droite et du papier kraft à gauche ! » regrette-t-elle. A l'aide de son mètre de couturière (sorti à notre demande), elle calcule que, pour une montre connectée déjà emballée dans un paquet de 1 104 centimètres cubes, son e-commerçant a utilisé un carton de 4 364 centimètres cubes, finalement quatre fois trop grand.
A Paris, Benjamin adepte de hi-fi, râle aussi : « Je me suis offert des écouteurs, ils étaient disposés dans un packaging ultra-sophistiqué, une sorte d'étui plastique réemballé dans un carton très épais, le format d'un dictionnaire. Si la marque voulait me séduire, c'est raté ! » Ce qui l'enrage le plus c'est que dans une boutique, face à cette « débauche » d'emballage, il aurait passé son tour… « Mais quand ça arrive par la Poste, on n'a aucun contrôle », peste-t-il.
Sur les réseaux, sous le hashtag #excessivepackaging (emballage excessif) fleurissent les photos de gros cartons contenant… une microclef USB. Une boîte de plus d'1 mètre 20 de haut pour un dérouleur de papier toilette qui ne dépasse pas les 50 centimètres ; un carton rempli de coussins d'air (du plastique donc) pour un rouleau d'étiquette, etc. « Les consommateurs sont de plus en plus attentifs à ces questions, c'est une lame de fond qui n'a pas été stoppée par le Covid, insiste Anne-Sophie Louvel. En tant qu'éco-organisme, nous travaillons avec les industriels pour trouver le juste emballage. »
Dans son pavillon de Rueil- Malmaison (Hauts-de-Seine), Sophie, aussi, a reçu des cartons démesurés contenant des joujoux qu'elle glissera sous le sapin : « Mes enfants en ont fait une cabane, puis une voiture de course, avant de s'envoler avec ! » s'attendrit-elle. Bien joué, mais même lorsqu'ils vivent une seconde vie, ces emballages trop grands ont un coût pour l'environnement.
L'enjeu sidéral du vide
Le fabricant d'emballage en carton ondulé DS Smith a calculé que pour ce Noël particulier 100 000 trajets et 1 500 tonnes de CO2 pourraient être évités. « En fait, la crise du Covid a provoqué un surplus de 6 % de commerce électronique. On estime que 150 millions de colis circulent pour Noël. Or, et c'est là le gros problème, les emballages comptent en moyenne 43 % de vide ! » détaille Armand Chaigne, responsable des marchés industriels chez le leader du carton. C'est dire si l'enjeu est colossal.
Bien sûr, un peu de vide est nécessaire pour protéger des chocs, mais certainement pas tant. Pour le cartonniste qui a réalisé des études sur l'impact du transport du vide : tous les secteurs ne sont pas si mal empaquetés. Les plus vertueux ? Les vêtements et les chaussures. En revanche, dans l'univers du jouet, des articles de cuisine et d'épicerie, le vide représente plus de la moitié du volume total des colis.
Lire aussi >  A cause du coronavirus, l’emballage plastique a repris des couleurs
Pourquoi tant de place perdue ? « De nombreux commerces travaillent avec un nombre trop limité de boîtes, répond Arnaud Chaigne. C'est d'autant plus vrai face à l'afflux de commandes avec, cette année, des pics plus importants qu'anticipés. » Alors, la solution la plus rapide est de combler le vide restant avec du papier dans le meilleur des cas, sinon des papiers bulle ou du polystyrène, des plastiques difficiles à recycler.
Pour éviter ces paquets inadaptés et l'incompréhension des clients, il existe ainsi des boîtes pliables de multiples façons, mais aussi des machines (comme chez CDiscount) capables de calibrer au plus juste les paquets. Plus simplement, les commerçants, peuvent multiplier les cartons standards, « mais tout est question d'équilibre, souligne Arnaud Chaigne. Les manutentionnaires sont souvent des intérimaires. Si le choix est trop long, trop complexe, ils se rabattront sur les cartons les plus grands, et ce sera retour à la case départ. »
#SauverLePresent 
Quatre médias s’engagent, Le Parisien-Aujourd’hui en France, France Culture, Science et Vie Junior et Usbek & Rica, quatre médias différents par leur approche et leur lectorat, associent leurs forces pour parler d’environnement. Chaque mois, nous traitons un sujet décidé en commun. Pollution à l’abord des écoles, problème des décharges sauvages, réserve anti-chasse… Retrouvez l’ensemble de nos articles et contenus multimédias sur les réseaux sociaux avec le hashtag #SauverLePresent.
<https://www.leparisien.fr/environnement/150-millions-de-colis-a-moitie-vides-le-grand-gachis-du-suremballage-15-12-2020-8414278.php>
________________________________________________________________________________________________________________
En images
15- Prato, la ville italienne où tous les vêtements se recyclent, TF1, journal de 20h, 08/12/20

Cette ville italienne a trouvé la bonne formule pour transformer des tonnes de tissus usés en vêtements neufs. Nous vous emmenons dans la capitale italienne du recyclage, la ville de Prato en Toscane.
Qu'ils soient trop petits, abîmés ou définitivement passés de modes, que deviennent nos vêtements une fois le tri de notre penderie terminé ? Si une partie est détruite, une autre se voit offrir une seconde vie hors de nos frontières, comme en Italie. Dans ce pays, Prato, ville de la Toscane historiquement connue pour son textile, a pris le virage du recyclage. On traite des vêtements provenant du monde entier. De quoi recycler 8 000 tonnes de vieux textile chaque année, l'équivalent de 56 millions de t-shirts. Mais avant, il faut tout trier à la main.
Ces vêtements voyagent jusqu'à Prato, car on y retrouve des machines uniques au monde. En à peine quelques minutes, elles déchiquettent, broient, lavent, et sèchent les tissus pour obtenir de la laine. Pour rappel, ces vêtements recyclés coûtent en moyenne moitié moins que ceux en laine classique. Par ailleurs, rien ne se jette à Prato. Preuve en est, la mairie n'a utilisé que des vieux vêtements pour isoler les futures halles de la ville. Une technologie qui devrait se démocratiser alors qu'en 2025, l'Union européenne va rendre obligatoire le tri des vêtements pour accélérer leur recyclage.
> Reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/international/video-prato-la-ville-italienne-ou-tous-les-vetements-se-recyclent-2172343.html>
________________________________________________________________________________________________________________
16- Faut-il obliger les géants de la téléphonie à rendre leurs smartphones plus durables ?, France 5, La Quotidienne, 11/12/20, 11h53

Notre addiction aux smartphones a un réel impact sur l’environnement ! Les téléphones connectés sont toujours plus performants, toujours plus fins, mais aussi plus polluants. Le numérique est aujourd’hui responsable de 4% des émissions de gaz à effet de serre… c’est plus que l’avion ! Une empreinte carbone qui inquiète, d’autant que la course à la technologie va redoubler avec l’arrivée de la 5G, et bon nombre de nos smartphones vont devenir obsolètes. Alors comment limiter la casse ? Faut-il obliger les géants de la téléphonie à rendre leurs smartphones plus durables ? D’accord ou pas d’accord ?
> Interview à voir à :
<https://www.france.tv/france-5/la-quotidienne/la-quotidienne-saison-8/2162065-faut-il-obliger-les-geants-de-la-telephonie-a-rendre-leurs-smartphones-plus-durables.html>
En savoir plus :
> Retrouvez l’intégralité de l’article “Comment décarboner votre smartphone” dans le numéro 32 de la revue We Demain <https://wedemain.aboshop.fr/common/product-article/88>, 26/11/20
________________________________________________________________________________________________________________
17- Mode : le jean, une icône confrontée au défi écologique, France 2, journal de 20h, 11/12/20

France Télévisions revient sur le destin mouvementé du vêtement le plus porté de la planète : le jean. 
Le jean est le vêtement le plus porté de la planète, tous milieux et âges confondus : on en vend 73 par seconde. Pourquoi a-t-il un tel succès ? D'abord un vêtement de travail pour les classes populaires, il devient iconique, porté par les stars rebelles, de James Dean à Marlon Brando. "Le jean avait ce facteur sociologique de toucher toutes les jeunes générations, qui avaient envie d'autre chose qu'un pantalon institutionnel", explique Jean-Charles de Castelbajac, styliste et directeur artistique de Benetton. 
Un impact écologique considérable 
Néanmoins, sa fabrication pollue : il faut 11 000 litres d'eau, 75 kg de pesticides, 2 kg d'engrais et 1 kg de coton pour un seul et unique jean. Alors, à raison de près de 2,5 milliards de pantalons fabriqués chaque année, l'impact écologique du jean est énorme, sans compter son empreinte carbone. Désormais, des solutions existent pour créer un jean plus "propre" : utiliser du chanvre, ou encore de la fibre d'ortie. Ces modèles d'un nouveau genre tentent de percer sur le marché mondial : bientôt, entre jean classique et jean éthique, il faudra faire un choix. 
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/culture/mode/mode-le-jean-une-icone-confrontee-au-defi-ecologique_4216367.html>
________________________________________________________________________________________________________________
18- Turquie : une "poubelle" qui déborde de déchets plastiques de toute l'Europe, TV5Monde, 11/12/20
Florent Crebessegues

Des déchets plastiques venus des quatre coins de l'Europe s'amoncellent dans le sud de la Turquie, posant un défi environnemental majeur. 48500 tonnes de déchets en 2019 contre 33000 un an avant en 2018. Le pays n'arrive pas à traiter les déchets de plus en plus nombreux, ils finissent dans la nature.
> Reportage (2 min17) à voir à :
<https://information.tv5monde.com/video/turquie-la-poubelle-de-l-europe> 
________________________________________________________________________________________________________________
19- Voitures : quand nos vieux diesels passent à l’Est, TF1, journal de 20h, 14/12/20

Le renouvellement souhaitable de nos voitures, le décollage spectaculaire des ventes de véhicules électriques ou hybrides ont des conséquences inattendues. Nos vieux diesels ont une deuxième vie en Europe de l'Est, notamment en Bulgarie.
Sofia, en Bulgarie, est la capitale la plus polluée de l'Union européenne. Un jour sur deux, un épais brouillard enveloppe la ville. Il s'agit d'un nuage de particules fines. Parmi les causes de cet air irrespirable, les voitures diesel. En 2019, 115 000 diesels ont été importés d'Europe de l'Ouest. Chez les concessionnaires, on trouve beaucoup de vieux modèles, comme une Volkswagen Bora de 2001 ou encore une Fiat Punto de 2009.
À Paris, Stuttgart ou Milan, ces voitures n'ont plus le droit de circuler. Alors, plutôt que de les envoyer à la casse, les revendeurs ont trouvé un filon : les écouler dans les pays de l'Est. Impossible de savoir les profits de ces revendeurs et les marges récupérées par les concessionnaires. Mais pour les clients, ces vieux modèles restent les moins chers du marché. Et dans un pays où le salaire moyen est à 600 euros, c'est tout ce qui compte.
Conséquence, la Bulgarie a le plus vieux parc automobile de toute l'Union européenne. Là-bas, 40% des voitures ont plus de 20 ans, majoritairement des diesels sans filtre à particules. Le rejet de ces dernières s'ajoute à d'autres sources polluantes comme les centrales à charbon ou le chauffage au bois encore très répandu dans le pays. À Sofia, la qualité de l'air ne cesse de se dégrader.
> Reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/environnement-ecologie/video-voitures-quand-nos-vieux-diesels-passent-a-l-est-2172853.html>
________________________________________________________________________________________________________________
Une annonce
20- Charte Air-Energie-Santé : un questionnaire de Sucy en Transition, 94.citoyens, 02/12/20
Guillaume Muller

Dans le cadre de la charte Air-Energie-Santé, évaluez votre impact sur l’air et l’environnement en répondant à ce questionnaire ! Merci pour votre participation.
Nos modes de déplacements individuels, de chauffage et de consommation modulent fortement les émissions de polluants de l’air à la fois localement et globalement. Ceux-ci ont donc un impact direct sur notre santé et notre environnement.
En répondant à ce questionnaire, vous évaluez votre impact sur l’air et l’environnement avec un nombre de points attribués sur la mobilité, le chauffage et la consommation.
Envoyez-vous vos témoignages sur les efforts et les progrès que vous avez accomplis ! Adresse mél : <charteair at gmail.com>
Initiative organisée par : association Sucy Environnement Transition
Lieu : 14 Rue du Clos de Pacy, 94370 Sucy-en-Brie, France
<https://94.citoyens.com/initiative_citoyenne/charte-air-energie-sante-un-questionnaire-de-sucy-en-transition>
________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
Si l’archivage récemment mis en place ne cous convient pas, pensez à conserver les articles qui vous concernent ou vous intéressent particulièrement.
Sur le fond et en complément de notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> & Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>, il s’agit là d’une modeste contribution à une meilleure compréhension du monde par l’éducation à la complexité.
Quant à la forme, elle se veut sans prétention et n'y associe aucune pièce jointe pour éviter de saturer votre boîte mail.
Pour agrandir la taille des caractères
A l’aide du clavier : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et appuyez sur la touche + autant de fois que vous le souhaitez jusqu’à ce que vous soyez en mesure de lire correctement.
A l’aide de la souris : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et tournez la molette de votre souris vers le bas pour agrandir. Cela fonctionne avec la plupart des navigateurs.
Merci pour votre indulgence.
NB : – Si vous êtes équipé(e) d’un antispam, n’oubliez pas de le formater pour vous permettre de recevoir la présente revue de presse.
- En pied de page de chaque message vous trouverez une adresse url qui vous permettra :
• De vous abonner, de changer de mail ou de vous désabonner à votre gré ;
• D’accéder à un archivage.
- Pour entrer en liaison avec le gestionnaire de cette liste, adresser votre mail à : <f.demonclin(at)fnh.org <http://fnh.org/>>
- Economisez de l'énergie, du papier et de l'encre, n'imprimez ce message que si nécessaire.
________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)...
NOS APPELS 
– Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/> de poser les premières pierres d’un nouveau monde
– Let’s Bio ! Ensemble pour des cantines bios et locales <https://www.letsbio.org/> pour bien nourrir nos enfants.
– Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
NOS CAMPAGNES 
– 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/> pour participer à l'émergence d'un modèle énergétique plus propre et durable
– Mon Restau’Responsable® <https://www.youtube.com/watch?list=PLh--7obE3XQ5hw0hyacAsOc7PLMneP7-N&v=Eo7AZvPE_MA> pour guider les professionnels de la restauration collective et valoriser leurs bonnes pratiques.
– J’agis pour la nature <http://www.jagispourlanature.org/> pour participer à des activités utiles et ludiques en pleine nature, près de chez vous.
NOS VIDÉOS PÉDAGOGIQUES 
– Sur notre chaîne You Tube <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>, retrouvez toutes nos vidéos.  
NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
______________________________________________________________________________________________________________________
-------------- section suivante --------------
Une pièce jointe HTML a été nettoyée...
URL: <http://mailing.fondation-nature-homme.org/pipermail/revue-presse/attachments/20201215/9a5d67da/attachment.html>


Plus d'informations sur la liste de diffusion revue-presse