[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage + 1 annonce (vendredi 18 décembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 18 Déc 08:01:15 CET 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- La grippe aviaire frappe un élevage de canards dans les Landes <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/12/08/un-elevage-de-canards-touche-par-la-grippe-aviaire-dans-les-landes_6062609_3234.html>, Le Monde, 08/12/20, 11h01
2- La forêt amazonienne a perdu la surface de l'Espagne en 18 ans <https://www.geo.fr/environnement/la-foret-amazonienne-a-perdu-la-surface-de-lespagne-en-18-ans-203076>, AFP, 08/12/20, 20:00
3- Landes : un second élevage de canards contaminé par la grippe aviaire <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/12/10/landes-un-deuxieme-elevage-de-canards-contamine-par-la-grippe-aviaire_6062848_3234.html>, Le Monde avec AFP, 10/12/20, 06h58
4- Betteraves : feu vert du conseil constitutionnel au retour des néonicotinoïdes <https://www.geo.fr/environnement/betteraves-feu-vert-du-conseil-constitutionnel-au-retour-des-neonicotinoides-203111>, AFP, 10/12/20, 21:00
5- Reportage. A New York, des jardins pas si ouvriers <https://www.lemonde.fr/m-styles/article/2020/12/11/a-new-york-des-jardins-pas-si-ouvriers_6063080_4497319.html>, Le Monde, 11/12/20, 19h12
6- En Bretagne, la prolifération d’étoiles de mer menace les coquilles Saint-Jacques <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/12/12/en-bretagne-la-proliferation-d-etoiles-de-mer-menace-les-coquilles-saint-jacques_6063139_4500055.html>, M le Mag, 12/12/20, 09h15
7- Enquête. Du producteur au consommateur, le circuit court revient dans la course <https://www.lemonde.fr/m-gastronomie/article/2020/12/11/du-producteur-au-consommateur-le-circuit-court-revient-dans-la-course_6062964_4497540.html>, Le Monde, maj le 12/12/20 à 09h55
8- Fermiers, bergers, maraîchers… les nouvelles stars de la gastronomie <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/12/11/fermiers-bergers-maraichers-les-nouvelles-stars-de-la-gastronomie_6063064_4500055.html>, M le Mag, maj le 12/12/20 à 10h45
9- "Grand cru" des forêts françaises, le chêne de Darney s'arrache à prix d'or <https://information.tv5monde.com/info/grand-cru-des-forets-francaises-le-chene-de-darney-s-arrache-prix-d-or-387716>, AFP, 13/12/20, 13:00
10- Les pêcheurs privés de poisson du Yangtsé contraints à la reconversion <https://information.tv5monde.com/info/les-pecheurs-prives-de-poisson-du-yangtse-contraints-la-reconversion-388011>, AFP, 15/12/20, 14:00
11- Le gouvernement accusé de faire du label haute valeur environnementale un « cheval de Troie du “greenwashing” » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/16/le-gouvernement-accuse-de-faire-du-label-haute-valeur-environnementale-un-cheval-de-troie-du-greenwashing_6063589_3244.html>, Le Monde, 16/12/20, 12h32 
12- 70 % des terres agricoles appartiennent à 1 % des exploitants <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/agriculture/isr-rse/70-des-terres-agricoles-appartiennent-a-1-des-exploitations-la-concentration-s-accelere-149275.html>, Novethic, 16/12/20
13- Environnement : Barbara Pompili veut interdire les pesticides sur les cultures qui attirent les abeilles <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pesticides/environnement-la-ministre-de-la-transition-ecologique-veut-interdire-les-pesticides-sur-les-cultures-qui-attirent-les-abeilles_4224357.html>, France info, 18/12/20, 00:09
14- Chocolat : victoire historique des producteurs de cacao contre les multinationales <https://mrmondialisation.org/chocolat-victoire-historique-des-producteurs-de-cacao-contre-les-multinationales/>, Mr Mondialisation, 18/12/20
En images
15- Un verger expérimental et conservatoire de pommier sauvage sur le plateau de Saclay <https://www.youtube.com/watch?v=QzP_HPDUEbA&feature=emb_logo>, CNRS, 07/10/20
16- Dans l'Aube, l'agroforesterie se développe <https://www.youtube.com/watch?v=3iCxpVpJhlI&list=PLxB7hhJZLUR5nV9N-8CEV9N_4iN5uiPOO>, France 3 Grand Est, 15/10/20
17- Inde : à la rencontre du "médecin des arbres" <https://www.francetvinfo.fr/monde/inde/inde-a-la-rencontre-du-medecin-des-arbres_4210573.html>, France 2, journal de 13h, 07/12/20
18- Pyrénées-Atlantiques : l'arboretum de Payssas, un sanctuaire pour les arbres <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pyrenees-atlantiques-l-arboretum-de-payssas-un-sanctuaire-pour-les-arbres_4211883.html>, France 2, journal de 13h
19- Afrique : le baobab, l'arbre de vie aux mille trésors <https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/senegal/afrique-le-baobab-l-arbre-de-vie-aux-mille-tresors_4213141.html>, France 2, journal de 13h, 09/12/20
20- Convention citoyenne pour le climat : des chèques alimentaires pour les produits bio <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/convention-citoyenne-sur-le-climat/convention-citoyenne-pour-le-climat-des-cheques-alimentaires-pour-les-produits-bio_4221171.html>, France 2, journal de 20h, 15/12/20
Une annonce
21- "Être ensemble" - L'alimentation comme lien social <https://docs.google.com/forms/d/1ZXKHDyhjLX31a-qpsQx6bRRwKHTFER229uaxlGHZBJU/viewform?ts=5fd10d58&edit_requested=true>, 10e colloque annuel de la Chaire Unesco Alimentations du monde, en virtuel le 05/02/21 (10h-16h)  

Bien à vous,
Florence

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RAPPORT DU JOUR : La déforestation en Amazonie entre 2000 et 2018 a atteint 513.016 km2, une surface aussi grande que l'Espagne, amputant de 8% la plus grande forêt tropicale du monde. (cf. item 2 & suite)
DÉCISIONS DU JOUR : — Le Conseil constitutionnel a donné son feu vert à la loi réautorisant pendant 3 ans l'utilisation de semences de betteraves à sucre enrobées d'insecticides néonicotinoïdes, malgré leur incidence négative sur la biodiversité. (cf. item 4)
— Après des décennies de pollution et de surexploitation, Pékin a décrété l'interdiction de la pêche dans le Yangtsé, forçant à la reconversion des milliers de pêcheurs le long du plus grand fleuve de Chine. (cf. item 10)
REPORTAGE DU JOUR : Dès le début de la pandémie, une fièvre ­jardinière s’est emparée des New-Yorkais. Ce retour à la terre en milieu urbain est hérité d’une tradition ancienne : les « Victory Gardens ». Des jardins cultivés en temps de guerre et de crise économique pour assurer l’autosuffisance. (cf. item 5)
ENQUÊTES DU JOUR : — Encouragé par les confinements, le circuit court du producteur au consommateur s’inscrit aujourd’hui dans une tendance plus globale de recherche d’une alimentation plus saine et respectueuse de l’environnement. (cf. item 7)
— La crise sanitaire a fait émerger des artisans longtemps relégués dans l’ombre des grands chefs. (cf. item 8)
TENDANCES DU JOUR : — Un quatrième foyer de grippe aviaire a été détecté dans les Landes sur deux sites d'élevage comprenant à la fois des canards et des poules. (cf. item 1, 3 & suite)
— Au cœur des politiques de transition écologique du ministère de l’agriculture, le label français haute valeur environnementale (HVE) avait été conçu comme une étape vers le bio. Mais des organisations dénoncent un cahier des charges pas assez exigeant. (cf. item 11)
— Des grandes étendues de terres agricoles en monoculture appartenant à quelques gestionnaires d'actifs. Tel est visage du paysage agricole mondial. (cf. item 12)
— En déployant certains moyens de pressions, le Ghana et la Côte d’Ivoire sont parvenus à imposer une prime spéciale en faveur des producteurs de cacao et des travailleurs. (cf. item 14)
PORTRAITS DU JOUR : — En Inde, un homme consacre à sa vie à soigner les arbres. Sa renommée est telle qu'il sillonne le pays pour panser les plaies des végétaux. (cf. item 17)
— Aux pieds des Pyrénées, Joseph Bourdet-Pées contemple chaque matin son arboretum composé de 500 arbres différents venus du monde entier. (cf. item 18)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- La grippe aviaire frappe un élevage de canards dans les Landes, Le Monde, 08/12/20, 11h01
Laurence Girard

La préfecture a ordonné l’euthanasie des 6 000 palmipèdes, le premier cas de contamination d’un élevage en France par le virus H5N8. 
Un élevage de 6 000 canards a été contaminé par le virus H5N8 de la grippe aviaire dans la commune de Benesse-Maremne (Landes). L’information a été confirmée par le ministère de l’agriculture, mardi 8 décembre, sachant qu’une forte mortalité d’animaux avait été constatée dans cette ferme le 5 décembre. La préfecture a ordonné l’euthanasie des canards le 6 décembre. C’est le premier cas de contamination d’un élevage en France par le virus H5N8.
Un premier foyer d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) avait été détecté dans une animalerie, en Haute-Corse, le 16 novembre. Trois jours plus tard, le 19 novembre, nouvelle alerte, dans les Yvelines cette fois, toujours dans une animalerie. Depuis, le virus a aussi été retrouvé dans la faune sauvage, sur une oie bernache en Loire-Atlantique et sur trois cygnes en Meurthe-et-Moselle.
> Lire aussi  Les Pays-Bas abattent 190 000 poulets dans deux élevages après des soupçons de grippe aviaire
Le gouvernement a commencé à tirer la sonnette d’alarme dès le 25 octobre face au risque d’introduction sur le territoire par les oiseaux migrateurs de cette maladie très contagieuse. Le niveau d’alerte a été progressivement relevé, lorsque de nombreuses occurrences du H5N8 ont été référencées dans les pays voisins, que ce soit en Allemagne, au Danemark, aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni. L’apparition du virus H5N1 en Corse a fait basculer l’ensemble du territoire national en risque élevé, imposant une étroite surveillance et des restrictions.
> Lire aussi  Face au risque de grippe aviaire, les volailles confinées dans 46 départements
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/12/08/un-elevage-de-canards-touche-par-la-grippe-aviaire-dans-les-landes_6062609_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/12/08/un-elevage-de-canards-touche-par-la-grippe-aviaire-dans-les-landes_6062609_3234.html>>
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2- La forêt amazonienne a perdu la surface de l'Espagne en 18 ans, AFP, 08/12/20, 20:00

La déforestation en Amazonie entre 2000 et 2018 a atteint 513.016 km2, une surface aussi grande que l'Espagne, amputant de 8% la plus grande forêt tropicale du monde, selon un rapport publié mardi.
"L'Amazonie est beaucoup plus menacée qu'il y a huit ans", dénonce ce document du Réseau amazonien d'information socio-environnementale géographique (Raisg), collectif de chercheurs et d'ONG qui avait publié une étude similaire en 2012.
Le rapport, intitulé "Amazonie sous pression", pointe du doigt "l'avancée des activités minières, des projets d'infrastructure, ainsi que la recrudescence des incendies de forêt".
L'Amazonie s'étend sur neuf pays (Brésil, Colombie, Pérou, Bolivie, Equateur, Venezuela, Surinam, Guyana et Guyane française), avec environ 47 millions habitants, dont de nombreuses communautés indigènes.
Sur la période étudiée, l'année 2003 reste la pire en termes de déforestation, avec 49.240 km2 déboisés. 
La déforestation avait baissé par la suite, atteignant un plus bas en 2010 (17.674 km2), avant d'accélérer à nouveau à partir de 2012.
Puis la surface déboisée "a triplé de 2015 à 2018, pour atteindre 31.269 km2 sur la seule année 2018", souligne le rapport.
Le Brésil concentre 62% de la forêt amazonienne, mais plus de 85% de la déforestation a eu lieu sur son territoire, avec 425.051 km2 déboisés de 2000 à 2018.
La situation n'a fait qu'empirer depuis l'élection en 2019 du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, favorable à l'ouverture de zones protégées et de territoires indigènes à l'exploitation minière et agricole.
Les satellites de l'Institut national de recherches spatiales (INPE) brésilien ont dénombré 11.088 km2 de forêt détruits d'août 2018 à juillet 2019, le pire chiffre depuis 12 ans et une hausse de 9,5% par rapport aux douze mois précédents.
C'est aussi au Brésil que se trouvent 53,8% des 4.472 poches d'exploitation minière illégale, notamment d'orpaillage, répertoriées par le Raisg en Amazonie. Mais le Venezuela concentre 32% de ce total, alors que seulement 5,6% de la forêt amazonienne se trouve sur son territoire.
En ce qui concerne les feux de forêt, c'est en Bolivie qu'ils ont fait le plus de dégâts proportionnellement, avec 27% du territoire amazonien de ce pays ravagé par les flammes dans la période 2000-2018. 
"Depuis 2001, 169.000 km2 de l'ensemble de la forêt amazonienne ont été brûlés par an en moyenne, dont 26.000 km2 dans des zones protégées ou des territoires indigènes", précise le rapport.
Le document souligne qu'"au moins 13% de la surface totale de la forêt a brûlé au moins une fois depuis 2001", certaines zones parvenant à se régénérer après les incendies.
"Ces données montrent qu'il serait important que les pays amazoniens travaillent ensemble pour combattre l'avancée (de la déforestation) à l'échelle de la région", explique Julia Jacomini, chercheuse de l'Institut socio-environnemental, ONG brésilienne membre du Raisg.
<https://www.geo.fr/environnement/la-foret-amazonienne-a-perdu-la-surface-de-lespagne-en-18-ans-203076>
En savoir plus : 
> Nuevo Atlas de la Amazonía : en 2018 se perdió un bosque tan grande como España <https://www.amazoniasocioambiental.org/es/radar/nuevo-atlas-de-la-amazonia-en-2018-se-perdio-un-bosque-tan-grande-como-espana/>, Red Amazónica de Infornación Socioambiental Georreferenciada (Raisg), 09 de diciembre, 2020
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3- Landes : un second élevage de canards contaminé par la grippe aviaire, Le Monde avec AFP, 10/12/20, 06h58

Ce nouveau foyer, identifié dans la commune de Saint-Geours-de-Maremne, a été confirmé par le laboratoire national de référence de l’Anses. 
Un deuxième élevage de canards a été contaminé par une « influenza aviaire hautement pathogène H5N8 » dans le département des Landes, où « la maladie progresse », a annoncé, jeudi 10 décembre, la préfecture.
Ce nouveau foyer, identifié dans la commune de Saint-Geours-de-Maremne, a été confirmé par le laboratoire national de référence de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), a précisé la préfecture dans un communiqué.
Une quarantaine de communes dans une « zone de protection »
Cette commune se trouve dans le sud du département, non loin de Bénesse-Maremne, où un premier cas avait été confirmé en début de semaine dans un autre élevage dont les 6 000 canards avaient été abattus. Pour tenter d’isoler la progression du virus, non transmissible à l’homme, la préfecture a placé une quarantaine de communes dans une « zone de protection ».
Ce retour de l’influenza aviaire (communément appelée grippe aviaire) renvoie les éleveurs de canards du Sud-Ouest aux crises des hivers 2015/16 et 2016/17, quand des épizooties de ce type avaient engendré des abattages massifs, alors même que la filière est déjà durement touchée par l’épidémie de Covid-19, qui a entraîné la fermeture des restaurants et raréfié les occasions festives.
> Lire aussi  Face au risque de grippe aviaire, les volailles confinées dans 46 départements
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/12/10/landes-un-deuxieme-elevage-de-canards-contamine-par-la-grippe-aviaire_6062848_3234.html>
Sur le même sujet : 
> Grippe aviaire : un quatrième foyer détecté dans les Landes <https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/grippe-aviaire/grippe-aviaire-un-quatrieme-foyer-detecte-dans-les-landes_4222967.html>, France info avec AFP, 17/12/20, 09:04
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4- Betteraves : feu vert du conseil constitutionnel au retour des néonicotinoïdes, AFP, 10/12/20, 21:00

Le Conseil constitutionnel a donné jeudi son feu vert à la loi réautorisant pendant trois ans l'utilisation de semences de betteraves à sucre enrobées d'insecticides néonicotinoïdes, malgré leur incidence négative sur la biodiversité.
Le Conseil constitutionnel "juge conforme à la Constitution, compte tenu de l'ensemble des garanties dont elle est assortie et en particulier de son application limitée exclusivement jusqu'au 1er juillet 2023, la possibilité de déroger à l'interdiction d'utiliser des produits phytopharmaceutiques contenant des néonicotinoïdes", indique un avis du Conseil publié jeudi soir.
"C'est vraiment une bonne nouvelle", a réagi Franck Sander, président du syndicat des betteraviers (CGB), réuni en assemblée générale, parcourue par un grand ouf de soulagement, au moment de l'annonce de la nouvelle concernant cette "étape qu'on ne maîtrisait pas". 
"La décision qu'on a pu prendre sur la betterave est une question de souveraineté", a déclaré le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, en clôture de cette assemblée.
Le Conseil constitutionnel avait été saisi de deux recours émanant de plus de soixante députés et de plus de soixante sénateurs, estimant que le texte de la loi contrevenait à la Charte de l'environnement, assimilée depuis 2005 dans le bloc de constitutionnalité du droit français.
Les dispositions contestées "ne permettent de déroger à l'interdiction d'utilisation des produits en cause qu'à titre transitoire, le temps que puissent être mises au point des solutions alternatives. Cette possibilité est ouverte exclusivement jusqu'au 1er juillet 2023", rappelle le Conseil, qui s'appuie sur l'article 53 du règlement européen du 21 octobre 2009, applicable "aux situations d'urgence en matière de protection phytosanitaire".
L'article 53, utilisé également dans plus d'une dizaine d'autres pays européens pour déroger à l'interdiction générale des néonicotinoïdes en agriculture dans l'Union européenne, ne permet qu'un "usage limité et contrôlé" des produits en cause, dans le cadre d'une autorisation délivrée pour une période n'excédant pas cent-vingt jours", à condition que cet usage s'impose "en raison d'un danger qui ne peut être maîtrisé par d'autres moyens raisonnables".
- Récolte en chute -
Le Conseil constitutionnel rappelle aussi que ces insecticides ne sont autorisés par dérogation temporaire que dans une forme d'enrobage des semences, et non en pulvérisation directe sur les plantes.
Au grand dam des défenseurs de l'environnement, les betteraviers, qui ont subi des pertes évaluées à 280 millions d'euros, ont obtenu du gouvernement la réintroduction des néonicotinoïdes en attendant une solution technique de rechange pour cultiver les betteraves tout en évitant la jaunisse.
"Génération Écologie prend acte de la décision" du Conseil constitutionnel, a réagi sa présidente Delphine Batho, faisant part dans un communiqué de sa "déception, au regard de la grave régression que constitue la réhabilitation de ces poisons et de leurs conséquences monstrueuses sur les pollinisateurs, les oiseaux et bien d'autres espèces".
La récolte de betteraves à sucre a chuté de 30% en France en 2020 par rapport à celle de la moyenne des cinq dernières années, tombant au plus bas depuis plus de 30 ans, après l'invasion d'un puceron vert vecteur de la jaunisse, que des traitements insecticides foliaires n'ont pas permis de résorber en l'absence de semences enrobées.
Parallèlement à ce qui est qualifié par certains de retour en arrière, le gouvernement a annoncé un vaste plan de recherche agronomique pour tenter de sortir la culture de la betterave de l'ornière.
La France est le premier producteur en Europe de sucre et de bio-éthanol. La filière betterave-sucre française concerne 25.000 agriculteurs et génère 46.000 emplois directs.
<https://www.geo.fr/environnement/betteraves-feu-vert-du-conseil-constitutionnel-au-retour-des-neonicotinoides-203111>
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5- Reportage. A New York, des jardins pas si ouvriers, Le Monde, 11/12/20, 19h12
Stéphanie Chayet

Dès le début de la pandémie, une fièvre ­jardinière s’est emparée des New-Yorkais. Ce retour à la terre en milieu urbain est hérité d’une tradition ancienne : les « Victory Gardens ». Des jardins cultivés en temps de guerre et de crise économique pour assurer l’autosuffisance.
Comme des milliers d’autres New-Yorkais, Chloe Van Waeyenberge a passé son confinement au vert, dans sa résidence secondaire de Long Island. Dès les premières restrictions, le 20 mars, elle s’est mise à faire son pain, puis à mettre de côté des graines de fruits et légumes dans l’idée de les semer. « On voulait éviter au maximum d’aller faire les courses », explique cette ambulancière bénévole et mère de famille nombreuse – quatre garçons – qui se décrivait jusque-là comme « très urbaine » et « nulle en jardinage ».
Début avril, elle a fait germer ses graines dans des boîtes à œufs devant une grande fenêtre, avant de les repiquer avec d’autres jeunes pousses achetées en jardinerie. Les choux-fleurs et les laitues n’ont pas survécu aux insectes, mais elle est encore médusée par le reste de sa récolte, immortalisée par des photos éclatantes de fraîcheur : bassines de poivrons, romarin lustré, radis fuchsia, bouquet de brocolis posé au cœur d’une corolle de feuilles dentelées, grappes de tomates vertes, rouges et de toutes les nuances intermédiaires… « Les tomates, on en a eu trop. Et elles sont dix fois meilleures que celles qu’on achetait. C’est incroyable de manger ce qu’on a fait pousser. C’est une réinvention ! A New York, toutes mes plantes mouraient. »
Des gens « dans la finance ou la publicité »
Au même moment, toujours à Long Island, Alexandre Guillot abattait un grand sapin pour dégager l’emplacement le plus ensoleillé de son jardin en vue d’y créer un potager de 25 mètres carrés, irrigué par un système automatique et protégé des biches et des lapins par une ­structure en bois grillagé : les grands moyens. Comme Chloe Van Waeyenberge, cet investisseur immobilier français établi aux Etats-Unis depuis trente ans a soigneusement documenté la croissance de ses plants de tomates, qui ont atteint 1,80 m en deux mois, et toutes ses cueillettes de l’été.
Au total, « une récolte de folie » : menthe, basilic, thym, estragon, piments, poivrons, aubergines, concombres, courgettes vertes et jaunes, tomates à ne plus savoir qu’en faire. Seule ombre au tableau, melons et pastèques ont pourri avant de parvenir à maturité. « Le plus difficile a été de trouver des choses à planter, affirme-t-il. Les jardineries de Long Island ont été prises d’assaut. Même le stock de graines de coriandre était épuisé. » Alexandre ajoute que presque tous ses amis se sont mis à cultiver pendant le confinement, pas des néoruraux, plutôt des gens « dans la finance ou la publicité ». L’année prochaine, il veut faire du maïs et des haricots.
400 kilos de graines en vrac
« Soyez un super-héros, démarrez un potager ! » Cette exhortation, publiée le 18 mars sur Insta­gram par Nate Kleinman, un petit producteur de semences très impliqué dans le monde associatif, a été reçue cinq sur cinq aux Etats-Unis. « L’idée d’un mouvement de “jardins corona” m’est venue après quelques recherches sur les “jardins de la victoire”, ces parcelles familiales et communautaires qui ont nourri les Américains pendant les deux guerres mondiales », raconte-t-il sur Zoom, la barbe en bataille, depuis sa ferme du New Jersey. Seul problème : comme les pâtes et le papier toilette, les graines paysannes sont partout en rupture de stock.
Qu’à cela ne tienne, Kleinman sollicite des donations auprès des gros semenciers, obtient près de 400 kilos de graines en vrac et recrute des bénévoles pour les mettre en sachets. Pour la distribution, une librairie alternative de Philadelphie fermée pour cause de confinement leur prête ses locaux ­pendant trois mois. Bientôt, Kleinman approvisionne 250 avant-postes dans tout le pays, qui fournissent eux-mêmes gratuitement une douzaine de milliers de jardiniers débutants, des « déserts alimentaires » des métropoles aux réserves amérindiennes. « Si vous n’avez pas de terrain, contactez votre école, votre université, votre lieu de culte, votre lieu de travail, ou votre mairie ! », préconise son manifeste.
Devoir patriotique
Les premiers « jardins de la victoire » (Victory Gardens, en anglais) sont nés en 1917, inci­demment en pleine pandémie de grippe espagnole. Tandis que les Etats-Unis entrent en guerre, le président Woodrow Wilson encourage la culture et la mise en conserve domestique des fruits et légumes pour soulager l’infrastructure ferroviaire, alors principal moyen de transport des denrées ­alimentaires. L’autosuffisance est présentée comme un devoir patriotique : il est question de « défense nutritionnelle »et des « soldats de la terre » sur les affiches de propagande.
Pendant la deuxième guerre mondiale, Eleanor Roosevelt, l’épouse du président Franklin D. Roosevelt, plante un potager à la Maison Blanche, et les Américains sont si nombreux à l’imiter qu’un tiers des légumes consommés dans le pays en 1943 sont cultivés par des particuliers. On sème dans tous les coins : les terrains vagues, les bords de voies ferrées, les toits, les arrière-cours et les jardins publics, comme le Riverside Park de New York, le Common de Boston ou le Golden Gate Park de SanFrancisco.
Carrés de patate
« La production potagère domestique a connu plusieurs résurgences depuis le XIXe siècle, pas seulement en période de guerre », précise Rose Hayden-Smith, une historienne californienne spécialisée dans les systèmes alimentaires locaux, autrice de Sowing the Seeds of Victory : American Gardening Programs of World War I (McFarland, 2014, non traduit), sur les jardins de la première guerre mondiale. C’est un krach financier, la « Panique de 1893 », qui incite Hazen Stuart Pingree, le maire de Detroit, à lancer le premier programme de potagers urbains, des carrés de patates qui gagnent bientôt d’autres grandes villes.
Dans les années 1960, une Amérique ­beaucoup plus prospère fait un retour à la terre aussi massif qu’éphémère lors de la naissance du mouvement écologiste. Plus près de nous, en 2006, la Californie adopte une loi prévoyant la création d’un potager dans toutes les écoles publiques, et Michelle Obama ressuscite celui de la Maison Blanche après la crise de 2008,une ­première depuis les Roosevelt.
Contrairement aux précédents, ce nouvel épisode de fièvre jardinière est porté par les réseaux sociaux : « On ne peut plus se connecter sans tomber sur un poulailler familial ou un pain maison », plaisante l’historienne. C’est sur Instagram que Nate Kleinman a lancé son appel du 18 mars, sur Instagram encore que les nouveaux paysans du dimanche affichent leurs récoltes miraculeuses (#covidgardening ou #covidgarden).
Quand une ferme urbaine hébergée par l’aéroport JFK a dû plier boutique au mois d’avril, c’est toujours sur Instagram que ses 2 300 cageots en plastique remplis de terre cultivable ont été proposés à la cantonade. « Nous avons supprimé le post au bout de quelques heures, car nous étions submergés de demandes, raconte Jacqueline Pilati, membre du collectif qui a piloté cette opération. Les cageots ont été distribués à travers tout New York, six maximum par foyer, par l’intermédiaire de jardins communautaires. La culture en caisse est idéale pour la ville, car on peut les mettre sur les toits, les balcons, les échelles d’incendie. »
Par l’intermédiaire de son association, Reclaim Seed NYC, Jacqueline Pilati distribue aussi des semences potagères de qualité aux jardins ­associatifs new-yorkais, en prenant soin de s’adapter aux besoins des communautés où ils sont implantés. Utilisés à la fois dans les cuisines afro-américaine, antillaise, et japonaise, les ­gombos sont ainsi très demandés.
Ecureuils indésirables
Cultiver en ville est un art, prévient Nate Kleinman. Peu d’espace, moins de lumière, mais autant d’indésirables qu’à la campagne : à Brooklyn, ce ne sont pas les biches qui viennent se servir dans les plates-bandes mais les ­écureuils. « A part les framboises, ils mangent absolument tout », déplore Stéphanie Bayard, une résidente française du quartier de Carroll Gardens, qui s’est mise à cultiver son jardin pendant le confinement. Elle a tout essayé, sang séché et poils de chien pour les faire fuir, pulvérisations de lubrifiant pour les empêcher de grimper et, en désespoir de cause, accrochage des tiges de tomates dans les branches des rosiers pour que les épines les défendent, ce qui a fonctionné.
Bien qu’elle ait démarré ses semis « un peu tard », Stéphanie Bayard a récolté tomates et concombres en quantité suffisante pour faire du gaspacho tout l’été, ainsi qu’un bol quotidien de framboises, des herbes aromatiques, et des mûres trop acides. Pour cette professeure d’architecture qui sortait tous les soirs avant le confinement, le jardinage s’est surtout révélé « un super antidote à la déprime ».
> Lire aussi « Citoyens, citoyennes, résistons, semons des graines » : une révolution potagère à Tours
Pendant les deux grandes guerres, les potagers étaient déjà considérés comme bons pour le moral du « front intérieur ». « Les Américains ­jardinaient pour se prémunir contre l’insécurité alimentaire, par patriotisme, mais aussi pour leur santé physique et mentale », poursuit Rose Hayden-Smith. A Long Island, Alexandre Guillot énumère spontanément les bienfaits de son potager sur sa vie familiale : « Même si on n’a pas atteint l’autosuffisance, récolter ses propres légumes donne du plaisir et de la fierté. Les gamins adorent ça. On composte. On gaspille moins. »
> Lire aussi Les potagers, planche de salut des restaurateurs
Chloe Van Waeyenberge espérait partager cette nouvelle activité avec ses fils, mais, en fin de compte, c’est elle qui désherbe et arrose ses trois potagers. « J’ai tout fait moi-même, mais ce n’est pas plus mal, avoue-t-elle. Etre seule dans la nature et prendre soin de ses plantes, ça fait ­beaucoup de bien ! »
<https://www.lemonde.fr/m-styles/article/2020/12/11/a-new-york-des-jardins-pas-si-ouvriers_6063080_4497319.html>
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6- En Bretagne, la prolifération d’étoiles de mer menace les coquilles Saint-Jacques, M le Mag, 12/12/20, 09h15
Manon Boquen

Dans les eaux de la région, des milliers de « Marthasterias glacialis » se sont invités pour les fêtes. Leur appétit pour les mollusques concurrence l’activité des pêcheurs, qui retrouvent cette espèce invasive et méconnue jusque dans leurs filets. 
Le visage fermé, le regard perçant, Serge Le Franc observe la drague remonter jusqu’au bateau tanguant sur la mer. Remplie à moitié, elle laisse se déverser une ribambelle de coquilles Saint-Jacques vides. « Il n’y a plus rien, elles ont tout mangé », constate, dépité, le pêcheur de 59 ans. Elles, ce sont les étoiles de mer, présentes en nombre dans le filet gisant sur le pont.
Depuis l’ouverture de la saison, en novembre, les professionnels officiant à Quiberon, dans le Morbihan, ont vu des milliers de Marthasterias glacialis –l’espèce en question – envahir les gisements. « Il y a quelques semaines, nous sommes allés sur une belle zone, sur laquelle on avait trouvé 300 kilos l’an dernier, raconte Serge, salopette jaune et chapka sur la tête. On s’attendait à la même chose, mais on est revenus tout dépités avec 80 kilos. » La situation, similaire chez tous les marins du secteur, a provoqué leur colère. Ils s’en sont alors remis au comité régional des pêches pour trouver une solution.
Un plan anti-étoiles infructueux
L’organisme n’en est pas à sa première plainte. Que ce soit dans la rade de Brest ou dans la baie de Concarneau, les étoiles de mer s’invitent en grand nombre lors de phénomènes épisodiques, qui ne se reproduisent pas nécessairement d’une année sur l’autre. Les mytiliculteurs de Pénestin en savent quelque chose. L’été2017, dans l’estuaire de la Vilaine, des millions d’Asterias rubens – une autre espèce d’échinoderme tout aussi vorace – se sont installés dans les parcs à moules. « Sur certains pieux, les pertes ont pu s’élever à 70 % », se remémore Thibaud Camaret, président du syndicat conchylicole de la ville.
Face à cette invasion, les mytiliculteurs avaient mis en place un plan anti-étoiles et en avaient récolté, au large, près de trois millions en recherchant des manières de les valoriser. Mais les quantités recueillies n’étaient pas suffisantes pour envisager des projets de long terme dans les filières comme le compostage, les cosmétiques ou la méthanisation. L’été suivant, les étoiles de mer ne sont pas revenues en si grand nombre. « Seulement, on ne se fait pas d’illusions, les invasions se reproduiront, pense le syndicaliste. Et, si elles envahissent les parcs pendant plusieurs années, certains mettront la clé sous la porte. » 
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A l’observatoire marin de l’Institut universitaire européen de la mer (IUEM), à Plouzané, près de Brest, Jacques Grall, ingénieur de recherche, concède : « A vrai dire, nous entendons parler de ce problème depuis les années 1980. Et, il faut bien l’avouer, on n’y comprend pas grand-chose. » Le monde de la recherche s’est ainsi penché sur les causes occasionnant cette surpopulation d’étoiles de mer. En 1996, les travaux de l’ingénieure Monique Guillou en baie de Douarnenez concluaient que ces invasions proviendraient aussi bien d’un faible nombre de prédateurs – essentiellement des espèces plus imposantes d’étoiles de mer – que du réchauffement de la mer favorisant leur reproduction.
Recycler cette espèce invasive en biodéchets
A Pénestin, en 2017, la salinité de l’eau était également en cause, car les crues d’eau douce n’avaient pas été suffisantes, du fait de faibles précipitations. Sans oublier la nourriture foisonnante offerte par ces productions de moules, d’huîtres ou de coquilles Saint-Jacques, composant un buffet à volonté pour les gourmandes à cinq bras. De quoi créer une situation instable, comme l’expose Céline D’Hardivillé, chargée de mission scientifique du comité départemental des pêches maritimes et des élevages marins du Morbihan : « Les étoiles de mer font partie de l’écosystème, mais elles sont devenues invasives et n’alimentent plus un cercle vertueux. » 
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Sur son navire de petite taille se soulevant au gré des vagues, Serge Le Franc et son matelot, Vincent, trient les fruits de leur virée en mer. Au fur et à mesure, ils remplissent des bacs entiers d’étoiles, qu’ils vont rapporter au port. « On les laisse pourrir quelques jours, puis on les remet à l’eau, expose le loup de mer aux trente années de métier. On ne sait pas si c’est bien, mais c’est simplement notre seule solution. »
Ramassé par les pêcheurs, l’échinoderme est normalement considéré comme un biodéchet et se doit d’être traité à terre après le retour au port. Seulement, pour le moment, personne ne veut de cet être vivant encore mal connu composé à 80 % de matière minérale. « Nous avons besoin de moyens humains et financiers pour les valoriser », insiste Olivier Le Nézet, le président du comité régional des pêches maritimes et des élevages marins de Bretagne, qui souhaite un assouplissement de la réglementation et un investissement massif dans le cadre du plan de relance pour traiter le problème.
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A la station marine de Concarneau, dans le Finistère, l’équipe de chercheurs du Muséum national d’histoire naturelle vient de recevoir un financement de la région Bretagne pour entamer des études poussées. « Nous allons recenser la biomasse d’étoiles de mer et chercher les solutions pour les utiliser et ne pas les laisser à des nécrophages au fond de l’eau », explique le chargé de recherche Guillaume Massé.
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Il a en tête les propriétés moléculaires de l’organisme, qui pourraient servir comme engrais pour l’agriculture, par exemple. Il précise : « Mais on sera très vigilants sur l’écosystème afin de ne pas le perturber. » Aux manettes de son bateau, Serge Le Franc voit à plus court terme et s’inquiète pour les fêtes de fin d’année. « Aura-t-on assez de coquilles ? »
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/12/12/en-bretagne-la-proliferation-d-etoiles-de-mer-menace-les-coquilles-saint-jacques_6063139_4500055.html>
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7- Enquête. Du producteur au consommateur, le circuit court revient dans la course, Le Monde, maj le 12/12/20 à 09h55
Clément Ghys

Encouragé par les confinements, ce mode de distribution s’inscrit aujourd’hui dans une tendance plus globale de recherche d’une alimentation plus saine et respectueuse de l’environnement.
Sylvain Grundlinger en rit encore. Ce jour de printemps, il avait pris un jour off, sans penser à son entreprise, Trouvailles & Terroirs, qui fournit restaurants et épiceries fines en produits agricoles de grande qualité. Machinalement, il avait éteint son téléphone. Quand il l’a rallumé, quelques heures plus tard, des messages et notifications Facebook avaient envahi l’écran. Des dizaines de particuliers lui réclamaient des asperges. Mais pas n’importe lesquelles. Tous demandaient les vertes que cultive le maraîcher Sylvain Erhardt au domaine de Roques-Hautes, dans les Bouches-du-Rhône.
Un légume simple en apparence, que Sylvain Grundlinger a coutume de proposer aux chefs. Il sait qu’Alain Passard la fait cuire en botte à la verticale, arrosée de beurre, ou que Jean-François Piège la sert dans une croûte de riz basmati. Celui qui se définit comme « petitiste », l’inverse d’un grossiste, est remonté jusqu’au profil Facebook du maraîcher. Ce dernier avait écrit qu’il ne s’en sortait plus avec les commandes et que, pour obtenir ses produits à Paris, il fallait passer par son « dealeur », Sylvain Grundlinger.
Tout un écosystème à terre
Bien sûr, le banana bread, adoubé par les réseaux sociaux, a été la sensation culinaire du premier confinement. Il fallait bien quelque chose de tiède, de sucré, de gras, pour affronter la période. Mais, pour quelques initiés, le réconfort n’a pas été régressif. L’annonce gouvernementale avait coïncidé avec la récolte des asperges, et Sylvain Erhardt a été béni pour un temps. Les mois ont passé, tout aussi moroses. D’autres fruits, légumes, fromages, viandes de saison ont été recherchés. En ce début d’hiver, ceux qui adoraient les asperges des Bouches-du-Rhône ne parlent que des cagettes de mini-légumes d’Éric Roy en Indre-et-Loire, à déguster crus ou rôtis, ou bien des citrons, mains de Bouddha ou cédrat du domaine des Agrumes Bachès, dans les Pyrénées-Orientales.
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En temps « normal », c’est-à-dire hors pandémie de Covid-19, ces produits exceptionnels ne sont quasiment pas destinés aux particuliers, mais aux restaurants. Or, ces derniers vivent l’année la plus noire de leur histoire et sont toujours fermés. Et qui dit cuisines vides dit invendus. « On parle beaucoup, à raison, des propriétaires et du personnel des établissements, mais on oublie l’exploitant, l’ouvrier agricole et tout un écosystème, qui est à terre », estime Anne Etorre. En temps « normal », cette autrice et consultante, personnalité du monde de la gastronomie, qui poste des recettes féeriques sur son compte Instagram, organise des événements avec des chefs. La voilà désœuvrée et, surtout, « écœurée ». « On n’avait pas besoin de ça alors que, les années précédentes, un paysan s’est suicidé chaque jour. »
Elle a donc décidé d’organiser un marché. Chaque jeudi, avec la cheffe Frédérique Triquet, dans le restaurant vide de cette dernière, Poulette, à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine), elle fait venir des produits. Elles contactent les agriculteurs, demandent les quantités disponibles de poulardes ou de navets boule d’or, prennent les commandes des clients en ligne. Avant de tout empaqueter dans des sacs en kraft. « On n’arrête pas de se tromper tout le temps, raconte-t-elle en éclatant de rire, mais tout le monde est bienveillant. » 
Près de 20 % du panier moyen
A Arles, c’est le bar à vins, également vide, de l’élégant Hôtel Nord-Pinus, en plein centre, là où, en temps « normal », pendant les Rencontres de la photographie, le beau monde festivalier se retrouve, qui a été transformé en épicerie de crise par le chef Armand Arnal. Depuis quinze ans, son restaurant La Chassagnette fait sensation, pour sa cuisine, une étoile au Michelin, son décor d’ancienne bergerie, mais surtout pour son potager, qui permet à la table d’être autosuffisante. Un système mis à mal depuis des mois. Alors, le chef, dont l’établissement appartient à la milliardaire suisse Maja Hoffmann, fondatrice de la Fondation Luma, a mis en vente des légumes de La Chassagnette et des produits de la région au Nord-Pinus, acquisition récente de sa propriétaire.
« On met de la musique, on essaie de bien accueillir les clients, explique-t-il. On donne des conseils, on explique comment ne pas jeter et faire du pesto avec du mesclun fané. L’idée est d’aider les petits producteurs. » Le chef, qui propose même aux clients de venir avec une cocotte vide et de la remplir avec un plat à emporter, ajoute faire tout cela « pour pouvoir [se]regarder en face » : « De toute façon, tout le monde perd de l’argent en ce moment. Autant être dans le sens de l’histoire, cette crise va changer le regard sur la nourriture. On ne peut plus voir les choses comme avant. » « Comme avant », dans ce fameux temps « normal » présent dans toutes les conversations et dont personne dans la gastronomie ne se satisfaisait vraiment…
Les deux confinements ont mis plus de personnes aux fourneaux, le président Macron s’est donné pour ambition de « rebâtir une indépendance agricole », quelques citadins se sont portés volontaires pour travailler dans les champs… Mais, plus globalement, le Covid-19 a changé le rapport à l’alimentation et mis l’attention sur le « circuit court ». L’appellation peut paraître floue, elle a été précisément définie en 2009 par le ministère de l’agriculture : « un mode de commercia­lisation des produits agricoles qui s’exerce soit par la vente directe du producteur au consommateur – vente à la ferme, marché de producteurs… –, soit par la vente indirecte, à condition qu’il n’y ait qu’un seul intermédiaire entre l’exploitant et le consommateur ».
Si la définition officielle ne prévoit pas de dimension locale, celle-ci est privilégiée dans les faits, transporter des ­produits frais d’une région à l’autre impliquant souvent stocks et transports. « C’est un fait de société qui grandit sans cesse », juge Yuna Chiffoleau, sociologue à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) et autrice des Circuits courts alimentaires. Entre marché et innovation sociale ­ (éditions Erès, 2019). L’engouement n’est pas nouveau, mais il s’est ­accéléré ces derniers mois. « Il y a une dizaine d’années, le circuit court, c’était 10 % du panier alimentaire moyen, aujourd’hui, c’est entre 15 % et 20 %, ce qui représente environ 20 milliards d’euros annuels », relève-t-elle.
Des airs de nouveau snobisme
Le phénomène est invisible en supermarché, où l’offre en circuit court n’atteindrait pas les 2 %. Mais il est palpable sur les marchés, à en juger par les files d’attente toujours plus longues devant les stands des producteurs, ou, en zone rurale, où les panneaux annonçant les ventes à la ferme se sont multipliés. Si ces deux modes de circuit court sont les plus plébiscités, d’autres ont vu le jour ces dernières années. A Paris, il suffit parfois de tendre l’oreille : chacun a son plan, son épicerie locavore du coin, son circuit de paniers de saison.
Il y a ceux qui ne jurent que par des réseaux de paniers de producteurs, associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP) ou La Ruche qui dit oui, ou encore par des magasins d’alimentation générale, comme les quatre adresses du réseau Terroirs d’avenir ou les douze petites boutiques du primeur Au bout du champ, dont les fruits et légumes sont cueillis tous les jours, dans un rayon maximal de 100 kilomètres autour de Paris. Et tant d’autres qui trépignent en attendant la venue d’un écailler breton dans la capitale.
Au point que la traque du bon produit a des airs de nouveau snobisme. La terre sur les légumes, honnie pendant des décennies d’emballage plastifié, serait devenue un gage de qualité. Tout comme l’étiquette avec le nom du producteur. Delphine Plisson, ­fondatrice de Maison Plisson, deux magasins et une supérette, dont les rayons sont dévorés des yeux par les visiteurs, telle Audrey Hepburn devant les vitrines de Tiffany’s dans le film de Blake Edwards, cite ainsi ses clients qui s’inscrivaient, il y a peu, sur liste d’attente pour pouvoir acheter l’un des vingt-quatre pots de miel de bruyère annuels produits à Belle-Île-en-Mer ou des confitures de framboises au sirop qu’une dame amenait en train du sud de la France stockées dans un chariot de courses.
Des engagements qui évoluent
Pierre Bourdieu, en écrivant son étude des goûts et des modes de vie, La Distinction, en 1979, aurait-il pu croire que, quarante ans plus tard, celle-ci s’inverserait ? Et que son Béarn natal serait un jour davantage en vogue, du moins en théorie, que son Paris d’adoption ? Le magazine Regain est la preuve de cette bascule. En 2017, la journaliste Daphné Hézard, passée par la presse de mode, a lancé ce semestriel consacré à la ruralité, à la maquette ultra-léchée, qui tire aujourd’hui à 18 000 exemplaires. Chaque numéro a trois couvertures : une personnalité, un végétal, un animal.
Dans la dernière édition, l’agri­culteur Cédric Herrou, très engagé dans la lutte pour l’accueil des migrants, un pommier et une tête d’oie. Il y a peu, le gastronome dévorait le guide Fooding et ses critiques de restaurant décalées, voilà qu’il lit Regain, qu’il s’intéresse à la sortie, en ce mois de décem­bre, de Bon, nouveau magazine centré sur le bien-manger. Et tant pis si, il y a peu, ce même gastronome croquait chaque matin dans un toast à l’avocat, au lourd coût écologique pour les nappes phréatiques péruviennes, et sirotait un jus de mangue mûrie en cargo. Pour l’heure, il est sincère dans son engagement, persuadé que le retour en arrière n’est plus possible.
La carotte terreuse et les fanes de navet ont-elles tué le luxe ? Non, elles l’ont juste modifié. Autrefois, à l’approche des fêtes, les élégants couraient à La Grande Epicerie, au rez-de-chaussée du Bon Marché, ouverte en 1923, pour acheter fruits exotiques venus des colonies, saumon de Norvège ou caviar de Russie. Encore aujourd’hui, certains demandent des framboises au mois de décembre. « Mais, depuis quel­ques années, nous avons constaté une nouvelle demande, estime Ferréol de Bony, directeur des achats du magasin parisien. Une jeune génération veut des produits de saison, sourcés. »
Pour les satisfaire, La Grande Epicerie a lancé cet été sa « Sélection engagée », la moitié de son offre totale, intégralement française, de saison et venant de petits producteurs. Tout pour ne pas être dépassé, comme les traiteurs de luxe Fauchon ou Hédiard, qui n’ont pas su prendre le virage naturel et sont aujourd’hui en grande difficulté financière.
Un tournant au milieu du XXe siècle
L’époque est comme Monsieur Jourdain apprenant qu’il parle en prose : elle découvre l’évidence. « Les circuits courts ont toujours existé, remarque Yuna Chiffoleau. Jusqu’au milieu du XXe siècle, tout fonctionnait ainsi. On achetait au marché, au producteur, rarement à un intermédiaire. » « Il y a seulement quelques décennies, l’Ile-de-France, bassin de plusieurs millions de ­personnes, était autonome en alimentation, et ce depuis le Moyen Age », ajoute Joseph Petit, cofondateur des magasins Au bout du champ. La révolution verte de l’après-guerre, la mécanisation de l’agriculture, le développement des monocultures et la politique agricole commune ont modifié les paysages français.
En parallèle, la décennie 1960 a vu naître les supermarchés et les hypermarchés, où tout doit être à portée de main, annulant saisons et spécificités régionales. En 1969, les Halles de Paris s’installent à Rungis, dans ce qui deviendra le plus grand marché de produits frais au monde et où les intermédiaires et transporteurs sont nombreux. « Tout a été fait pour que l’opulence règne, juge Delphine Plisson, et que celle-ci soit accessible à tous. Alors, les prix ont été revus à la baisse, au détriment de la qualité. » Des décennies plus tard, les opinions publiques ont été éprouvées par les scandales alimentaires, dont le plus retentissant fut, en 1996, celui de la vache folle. Et de plus en plus de consommateurs se sont tournés vers le bio et vers le circuit court.
En 2013, alors que l’Europe, effarée, découvre que des chevaux roumains ont été transformés en 4,5 millions de plats préparés, notamment des lasagnes et des raviolis, Delphine Plisson passe « la meilleure année de [s]a vie ». Après des décennies à travailler dans la mode, elle a décidé d’ouvrir une épicerie. Pendant des mois, elle parcourt la France à la rencontre de producteurs, écoute un maraîcher qui lui conseille un boucher, suit un fromager qui lui présente son cousin charcutier…
Elle revient à Paris avec leurs noms. Suivent des tests en petits groupes, avec des amis, journalistes, chefs ou adolescents, au cours desquels sont notés à l’aveugle toutes sortes de comtés, fruits, condiments, vinaigres (« pas les meilleurs moments ! »). Elle ouvre alors boulevard Beaumarchais sa Maison Plisson, inspirée du décorum luxueux de l’épicerie new-yorkaise Dean & DeLuca, où elle adorait faire ses courses alors qu’elle était en stage aux États-Unis. Le succès est immédiat. Elle emploie aujourd’hui 150 salariés.
Des produits mis en avant par les chefs…
Si les choses « bougeottaient », comme elle le résume, c’est que le terrain avait été déblayé. Parmi les pionniers, deux jeunes amis, Alexandre Drouard et Samuel Nahon. En 2008, le duo, diplômé d’une école de commerce, fonde Terroirs d’avenir. Ils ne connaissaient pas grand-chose à la gastronomie, si ce n’est le mouvement Slow Food lancé par l’Italien Carlo Petrini, et rêvaient d’ouvrir une épicerie qui mettrait en avant le travail des ­campagnes. Il leur faudra attendre un peu. Pour distribuer navets, lentilles blondes ou porcs pie noir du Pays basque repérés pendant leurs visites chez des producteurs, ils passent d’abord par les chefs. Les palaces leur rient au nez. « A l’épo­que, on ne parlait jamais des produits, se souviennent-ils, un grand chef était surtout salué pour sa technique. » La restauration classique n’est pas plus cliente, se contentant de remplir les mêmes carnets de commandes que la veille.
Mais une nouvelle génération de chefs est alors en train de voir le jour à Paris : Iñaki Aizpitarte au Cha­teaubriand, William Ledeuil de Kitchen Gallery, Bertrand Grébaut chez Septime, Giovanni Passerini, Adeline Grattard chez Yam’Tcha, Petter Nilsson à La Gazzetta ou Pascal Barbot à L’Astrance sont jeunes, décontractés, pas encore très connus. Beaucoup sont passés par les brigades du chef Alain Passard, grand manitou de l’Arpège, dans le septième arrondissement de Paris, capable de retirer un jour la viande rouge de son menu, de se concentrer sur les légumes, d’acheter des potagers pour fournir sa table. « Passard a un esprit qui a touché notre génération, estiment Drouard et Nahon, une démarche intellectuelle, une sensibilité à la terre, à la saisonnalité. » Et un attachement au légume, que la cuisine à l’ancienne cantonnait dans le rôle d’accompagnement.
C’est l’époque où Bertrand Grébaut et d’autres improvisent chaque jour des menus surprises. Samuel Nahon et Alexandre Drouard font le tour des cuisines, proposent des légumes ou des poulardes en toute petite quantité – du jamais-vu. Le chef Jean-François Piège, auréolée de sa célébrité acquise dans « Top Chef », est remarqué dans les marchés qu’ils organisent. Yannick Alléno, qui apparaît également sur M6, parle d’eux dans la presse. Le bouche-à-oreille fait le reste. En 2012, ils ouvrent leur première boutique, rue du Nil, à Paris, dans le 2earrondissement. Huit ans plus tard, ils ont 150 salariés, le chiffre d’affaires de Terroirs d’avenir, hors année 2020, tient pour moitié à la vente dans les quatre magasins, pour l’autre aux restaurants, plus de 150 livrés chaque jour.
… et plébiscités par les particuliers
Les fondateurs de Terroirs d’avenir, Maison Plisson ou Au bout du champ citent « les nouvelles habitudes » des consommateurs. Samuel Nahon et Alexandre Drouard estiment que « l’époque de la liste de courses, où on avait décidé à l’avance ce qu’on allait acheter, sans connaître les saisons ni les récoltes, est terminée ». Delphine Plisson, elle, a vu ses clients changer : « Il y a sept ans, ­certains râlaient parce qu’il n’y avait pas assez de choix dans les yaourts. Aujourd’hui, je n’ai plus à expliquer que huit parfums, cela devrait suffire. »
Mais cela a un prix. Marcher dans les allées de Terroirs d’avenir ou Maison Plisson peut donner quelques sueurs : chez le premier, le filet de Rumsteck est à 50 euros le kilo, tandis que la seconde affiche le sachet de chips à plus de 5 euros et celui de bouillon à 4,90 euros. Les propriétaires se défendent : les producteurs sont payés dignement et les produits de saison sont abordables. à Terroirs d’avenir, on est fiers de dire que le best-seller est la boîte d’œufs (2,80 euros la boîte de six).
Chez maison Plisson, on avance le prix, raisonnable (pour Paris), de la baguette maison, à la farine bio, à 1,10 euro. Delphine Plisson ajoute que, les Français jetant en moyenne chaque semaine l’équivalent d’un repas, ce serait aussi « une question de budget à réattribuer ». De son côté, Samuel Nahon, de Terroirs d’avenir, estime que l’on aurait oublié « la nuance entre produits du quotidien et produits d’exception » : « Une belle côte de bœuf, c’est cher, c’est indéniable. Mais il n’y en a pas une infinité dans un animal. Personnellement, je n’en mange qu’une ou deux fois par an. » 
Des consommateurs parfois déboussolés
Quid du grand public, qui n’a pas les moyens d’aller chez Plisson ou Terroirs d’avenir ? Le « ruissellement » des commerces vertueux vers le grand public aura-t-il lieu ? Yuna Chiffoleau constate une mixité sociale croissante dans le recours au circuit court et le fait que, « dans certains hypermarchés, l’initiative d’un chef de rayon peut changer la donne ». Mais la plupart des observateurs sont pessimistes. Tous ont en tête ces producteurs ruinés par les baisses de prix demandées par les supermarchés ou les monopoles imposés, d’autres leurs photographies accrochées au-dessus des étals, pour l’image, quand des produits d’importation, moins chers, retrouvaient rapidement leur place.
Et, si le circuit court est une tendance en hausse, son antithèse, ­arrivée dans les années 1990, est aussi en ascension : le hard discount, avec ses prix tirés au maximum, ses ­produits achetés en supergros et sa traçabilité réduite. Depuis quelques mois, la hausse de la précarité a fait monter les parts de marché de Lidl et d’Aldi, ses deux principales enseignes. Et nombreux sont les chefs ou les producteurs à trembler en entendant la rumeur du moment : la chaîne de super­marchés russe Mere, qui pratique des prix encore plus cassés et vend un poulet ou un demi-kilo de café à 2 euros, pourrait s’installer prochainement en France.
Mais la désillusion est grande aussi devant le fonctionnement des enseignes bio, accusées de marcher dans les pas de la grande distribution, avec des marges trop élevées, et pour cause : Naturalia est une filiale de Monoprix (groupe Casino), et Bio c’Bon vient d’être acheté par Carrefour. Les consommateurs eux-mêmes sont déboussolés. En février, l’Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique révélait que « l’indice de confiance [du label bio] baisse auprès de l’ensemble des Français et passe sous le seuil des 6/10. (…) Une perte de confiance que l’on peut attribuer notamment au “greenwashing” ».
D’autant que la provenance jette parfois le trouble. « Est-ce que c’est vraiment sain de manger une aubergine, certes bio, mais venue des Pays-Bas au mois de novembre ? », se demande Sylvain Grundlinger. Chez Biocoop, réseau qui ouvre 70 magasins par an sur le territoire, 15 % de l’offre est en circuit court – le taux le plus élevé pour des magasins sur ce créneau. L’ambition de développer le bio « doit aller de pair avec le respect du producteur, qui a trop longtemps été la variable d’ajustement », assure le président Pierrick De Ronne.
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« Il n’y a que le commerce qui peut changer les choses », assènent les fondateurs de Terroirs d’avenir. « Ce n’est qu’en considérant les clients comme des clients, et pas comme des militants, que la situation évoluera, estime Joseph Petit, d’Au bout du champ. Si vous n’offrez pas la meilleure qualité possible, la meilleure expérience en boutique, les consommateurs ne reviendront jamais, quelles que soient leurs convictions. » Dans toutes ces enseignes, le personnel est formé à répondre aux questions sur certains légumes étranges, à donner des conseils de cuisine, à proposer de jouer avec les contraintes saisonnières. « À nous d’expliquer les potentiels. Les choux de Bruxelles, personne n’aime ça a priori, s’amuse Joseph Petit. Mais on affiche au mur des recettes, on suggère de les poêler ou de les rôtir, et les gens en redemandent l’année suivante. » 
Changer les choses
D’autres assument d’essayer de changer les choses depuis leur bulle. Le projet qui excite le petit monde de la gastronomie a pour cadre un village de l’Essonne, Saint-Vrain. À la manœuvre, deux Australiens. Le premier, Shaun Kelly, a fait des études d’art avant de devenir chef. Le second, James Henry, a été, au début des années 2010, l’une des sensations du Paris culinaire, autant pour sa cuisine osée, notamment dans le restaurant Bones, dont le plat signature était un cœur de canard, que pour ses tatouages, son regard bleu azur ou son parcours entrecoupé de congés sabbatiques pour faire du surf.
Depuis quelque temps, le duo, formé au restaurant Au Passage, à Paris, dans le 11e arrondissement, a délaissé le métier de cuisinier pour celui de maraîcher. Ils ont d’abord démarché quelques agriculteurs, pour faire des stages d’apprentissage. « Ils ont tous refusé. Ils devaient avoir peur qu’on les embête avec nos questions. Et puis on n’était pas du cru. » Les tutoriels YouTube et les livres de jardinage ont fait l’affaire. Avec la fierté des autodidactes, ils montrent les six variétés de basilic qui poussent le long des allées en permaculture, sans aucun pesticide, ou encore les plants de concombre à cuisiner à la coréenne, l’ail, dont ils ont appris à utiliser les germes à Hongkong, évoquent les tomatillos, des tomates vertes acidulées (les graines leur ont été envoyées du marché d’Oaxaca, au Mexique).
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En attendant d’ouvrir l’année prochaine leur restaurant autosuffisant et de vendre leurs légumes dans une petite ­boutique à l’entrée de l’établissement, James Henry et Shaun Kelly sont devenus fournisseurs. Depuis que leur potager produit des légumes, ils ont livré les cuisines de leurs amis, les chefs parisiens de Septime, Mokonuts, Passerini ou Table. « Cela nous aide à prévoir les récoltes futures, à améliorer les produits. Ils nous donnent des conseils. » Tous ont demandé si, après l’ouverture, James Henry et Shaun Kelly leur enverront encore des légumes. « On espère ! », ont-ils répondu, heureux d’être tout à la fois producteurs, distributeurs et restaurateurs.
Pour les rassurer, juste avant l’été, le duo a convié tous ces chefs à une journée de récolte. Pendant des heures, tous ont mis les pieds dans la terre et sont rentrés à Paris le soir, les baskets sales et les coffres remplis de légumes, de pois à croquer crus, de soucis et d’arroches à cuisiner. D’un peu de tout. Mais pas d’asperges. Elles viendront d’une exploitation toute proche : leur culture est trop délicate pour des débutants.
<https://www.lemonde.fr/m-gastronomie/article/2020/12/11/du-producteur-au-consommateur-le-circuit-court-revient-dans-la-course_6062964_4497540.html>
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8- Fermiers, bergers, maraîchers… les nouvelles stars de la gastronomie, M le Mag, maj le 12/12/20 à 10h45
Camille Labro

En images. La crise sanitaire a fait émerger ces artisans longtemps relégués dans l’ombre des grands chefs. Le photographe Ilyes Griyeb donne un visage à ces femmes et à ces hommes qui rêvent d’une agriculture plus durable.
Ils sont plus nombreux qu’on ne pense, mais ne le seront jamais assez. Ils sont disséminés sur le territoire, dans les plis des vallées, au flanc des montagnes, sur les côtes venteuses ou les zones humides, aux abords des villes et des aires industrielles. Ils ont « pris terre », parfois à la lisière du béton. La quinzaine rassemblée dans ces pages est là pour représenter ses pairs. Ils sont maraîchers, éleveurs, artisans, pêcheurs, femmes, hommes, couples, solitaires ou collectifs, néo-ruraux inventifs ou héritiers de traditions anciennes, tous conscients de leur rôle au monde, des « petits producteurs » qui ne sont petits que par la taille de leur ferme, qui s’opposent à l’agro-industrie.
J’aurais aimé pouvoir les raconter tous, ces agriculteurs. Dans ma vie de journaliste, spécialisée dans la gastronomie, j’ai eu la chance de les croiser, de passer du temps avec nombre d’entre eux. Longtemps, la presse, quand elle parlait de nourriture, ne s’est intéressée qu’à l’assiette, souvent servie dans des beaux restaurants, et au tour de force du chef. Chaque rencontre avec ces agriculteurs m’a montré que les étapes précédentes, celles qui préparent les fruits, légumes, morceaux de viande ou produits laitiers, à venir dans les cuisines, étaient toutes aussi passionnantes. Car ces paysans détiennent d’impressionnants savoirs agronomiques, botaniques et techniques. Tous les jours, ils travaillent avec la nature – et non contre elle – pour faire surgir ce qu’elle peut donner de meilleur.
Depuis quelques années, le monde de la gastronomie l’a compris. Leurs noms sont apparus sur les menus, dans les étals des épiceries fines, dans les livres de cuisine, dans les pages des magazines. La quête d’une nourriture de qualité, d’origine connue et « contrôlée », est redevenue d’actualité. Cette année n’a fait qu’accélérer cette prise de conscience. Epiceries paysannes, coopératives fermières, Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP) ont été plébiscitées.
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Les denrées des « producteurs de qualité » du Collège culinaire de France, souvent réservées aux professionnels, sont devenues accessibles aux particuliers, et les chefs désœuvrés se sont mis à écouler leurs ingrédients en paniers. Les ventes sur Internet se sont démultipliées, et l’on a vu émerger toutes sortes d’outils pour localiser et acheter en direct auprès de maraîchers bio, éleveurs fermiers, producteurs de cidre ou fromages artisanaux. Cette reconnaissance n’est que justice, car ce sont ces agriculteurs, proches de la terre et de leur communauté, qui peuvent réellement nous nourrir. Une étude de l’ONU datant de 2014 révèle ainsi que 70 % de la nourriture que nous consommons sur la planète vient de petites exploitations peu mécanisées.
Nourrir l’homme tout en régénérant la planète
Mais en temps de crises sanitaire, climatique et environnementale, le rôle de ces paysans va bien au-delà du simple fait de nourrir les gens. Ils œuvrent aussi pour l’air, le sol, la mer. Ils ont une mission – la volonté de ressourcer la nature tant malmenée par l’homme. Car c’est aussi de cela qu’il s’agit, et c’est le fil rouge qui les lie tous, de page en page, de terroir en terroir : loin des méthodes de l’agriculture « conventionnelle », ces paysans-là mettent en œuvre des pratiques et une philosophie « régénératrices ».
Le concept est encore peu connu du milieu agricole français, mais il est essentiel à l’avenir de notre alimentation, et sans doute de notre civilisation. Il s’agit de cultiver la terre tout en la régénérant, et non plus de l’exploiter en l’épuisant. De nourrir les humains, mais aussi le sol, les micro-organismes, la faune et la flore qui vivent et participent aux écosystèmes. Il s’agit aussi de faire preuve de bon sens – ce fameux bon sens paysan, on y revient sans cesse. Car c’est cela qu’ils sont avant tout : paysans, au sens noble, qui travaillent le pays et le soignent, qui dessinent et façonnent le paysage, avec leurs mains, leurs outils, leurs plantes et leurs bêtes…
Certains se sont d’ailleurs implantés au milieu de paysages ravagés, comme Agnès Sourisseau aux Monts Gardés. Sur les terres de Claye-Souilly (Seine-et-Marne), perforées par le TGV, cette paysagiste-arboricultrice mène une expérience où elle redonne vie aux sols et à toute une biodiversité disparue – tout en réfléchissant aux manières d’alimenter la ville et de transmettre aux futures générations via des enseignements agroécologiques adéquats.
Le doigt sur le pouls du monde
À quelques kilomètres, près de Chelles, Hannane Somi, ancienne agente événementielle, a senti la nécessité de changer de cap à la maternité, et se consacre désormais à une agriculture de proximité, sur les coteaux du Mont-Guichet, juste devant le chantier du Grand Paris Express. Elle qui rêve toujours de la ferme oasis de son père en Algérie a créé une ferme bio « en ville », sur trois petits hectares, pour nourrir et souder les membres de sa communauté : 2020 était sa première année de production, et elle a déjà réuni une cinquantaine de familles, tous les samedis, pour récolter, aider, échanger, récupérer leur panier de légumes et les cuisiner.
Nombre de ces néo-ruraux ont été inspirés, voire formés, par le couple Charles et Perrine Hervé-Gruyer, à la ferme du Bec Hellouin (Normandie). Pionniers de la permaculture en France, ces derniers ont créé il y a quinze ans un véritable « paysage comestible », forêt-jardin et ferme en maraîchage « bio-intensif », soit près de 800 variétés de légumes produits et quelque 100 familles nourries hebdomadairement sur moins de 2 hectares de terrain. Un magnifique cas d’école, que l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) est venu longuement étudier et valider.
Car les paysans ont le doigt sur le pouls du monde : ils sentent mieux que personne la terre qui gémit et qui craque. Ils savent l’urgence qu’il y a à changer de modèle agricole. Cela fait déjà vingt-cinq ans que Nicolas Supiot, paysan-boulanger en Bretagne, le martèle. Lui qui cultive depuis toujours la biodiversité à travers ses blés « populations » issus de semences paysannes est aussi devenu, depuis huit ans qu’il a ses propres terres, un apôtre de la polyculture élevage. Son fournil et ses champs sont arpentés de vaches bretonnes de race ancienne, pour régénérer la diversité génétique. « Les vaches sont le levain du sol, explique-t-il. Et le chemin du pain commence dans le sol. Elevages et cultures sont indissociables. »
Les femmes, figures de proue du changement
De même que les arbres et les vignes, rappellent Delphine et Benoit Vinet, viticulteurs dans le Bordelais. Cela fait douze ans qu’ils explorent les bienfaits de la polyculture et de l’agroforesterie, en plantant des arbres au milieu de leurs parcelles, des nichoirs dans les haies, des mares pour les batraciens et les libellules, le tout sans jamais labourer. C’est encore de sol qu’il s’agit, quand Claire Diquet et Gaëlle Bonnieux décident de changer de carrière et de racheter ensemble la ferme familiale de la première, à Gonneville-en-Auge dans le Calvados. Celle-ci était épuisée par la monoculture et les intrants chimiques, le duo l’a métamorphosée en oasis fertile en semant des prairies diversifiées et en lâchant des poules partout.
> Lire aussi « Les épidémies révèlent des déséquilibres que l’arbre et les paysages arborés contribuent à atténuer… »
Ce n’est pas un hasard si ce sont souvent des femmes. Elles représentent plus d’un tiers des actifs agricoles, près de 50 % des « néo-ruraux » et ont souvent une éducation plus diversifiée et de niveau plus élevé que leurs homologues masculins (sources ministère de l’agriculture, 2012, rapportées par la Coordination rurale). Comme Stéphanie Maubé, ex-réalisatrice parisienne tombée amoureuse des agneaux du Cotentin, devenue bergère éco-militante – jusqu’à être élue maire de son village de Lessay.
> Lire aussi « Être éleveuse, pour moi, c’est être au service de mes animaux »
Ou Emmanuelle Marie, mareyeuse et « pêcheuse » à Granville, dans la Manche, qui dénonce sans répit, et par tous les canaux possibles, les scandales de la pêche industrielle. Sur la ria d’Etel, en Bretagne, Tifenn et Jean-Noël Yvon élèvent des huîtres nées et élevées en mer, labellisées « Sentinelles Slow Food », et accusent, eux, les laboratoires qui manipulent et dénaturent les mollusques pour les rendre plus productifs : « L’ostréiculture, écrit Tifenn sur son blog, est un retour à l’essentiel, à la base de la pyramide, à la respiration des marées (…). [Elle] n’est injuste que par la cupidité humaine, la recherche du profit. »
Sur l’autre mer, côté Méditerranée, Gérard Carrodano est, lui, ce pêcheur atypique qui ne pratique presque plus son activité, mais se bat sur tous les fronts. Et attrape surtout des poissons pour les aquariums et les réserves, afin de préserver et valoriser des espèces que lui seul sait reconnaître.
Chez François et Sandrine Borel, éleveurs de chèvres du Rove, fromagers et oléiculteurs au pied du Luberon, l’agriculture est aussi un combat permanent : pour défendre leurs pratiques extensives dénuées de chimie, pour préserver les espèces endémiques d’animaux et de végétaux, pour revendiquer leur autonomie face aux diktats de l’agro-business, mais aussi pour défendre les droits des migrants et l’accès aux terres. « Notre rôle, résume le paysan résistant, c’est d’accompagner les gens dans le changement. » Plus que jamais, on le sait, on le sent, ce sont ces agriculteurs qui peuvent nourrir l’humanité, mais aussi, peut-être, la sauver.
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/12/11/fermiers-bergers-maraichers-les-nouvelles-stars-de-la-gastronomie_6063064_4500055.html>
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9- "Grand cru" des forêts françaises, le chêne de Darney s'arrache à prix d'or, AFP, 13/12/20, 13:00
Antoine Pollez

"Un arbre comme ça, c'est trois siècles de travail" : à Darney, petite commune des Vosges réputée pour sa forêt, une vente de chênes plusieurs fois centenaires attire des acheteurs internationaux, venus observer ces "bois exceptionnels" qui font la réputation de la France à l'étranger.
Ces imposants troncs d'arbres, des "grumes" dans le langage forestier, ont été abattus après avoir atteint la taille idéale pour l'exploitation : plus de 80 centimètres de diamètre. Ils sont exposés à la lisière de la forêt, où les spécialistes de la tonnellerie et de l'ameublement de luxe viennent s'assurer de leur qualité.
"On est sur des arbres qui gagnent 2 millimètres de diamètre par an. Ils poussent très lentement mais aussi très régulièrement, ce qui leur donne ce grain exceptionnel", explique à l'AFP Denis Dagneaux, directeur de l'Office national des forêts (ONF) dans le secteur Vosges Ouest. "Quand vous fabriquez un tonneau, si vous n'avez pas un grain parfait, quelque chose d'homogène, de régulier, vous avez un tonneau qui fuit".
Ces bois sont également recherchés pour leurs propriétés organoleptiques, des tannins subtiles qui vont imprégner les vins et cognacs de prestige une fois mis en fûts. Des qualités liées aussi bien au travail de l'homme qu'aux spécificités du terroir local, comme en viticulture.
"Ces arbres font l'objet d'un suivi individuel, on les repère, on s'assure de leur état sanitaire", précise Denis Dagneaux. L'ensoleillement et la composition des sols font le reste : à Darney, limons et argiles offrent une terre fertile, dans laquelle chaque chêne puise quotidiennement 300 litres d'eau dans la nappe qui alimente également les villes thermales de Vittel ou Contréxeville.
-Un produit rare-
Alors, quand de telles "pépites" sont mises en vente, une fois par an en décembre, pas question de les laisser passer. Sur le marché du bois, ce sont des produits "très rares, deux ou trois pièces sur 10.000", calcule Gérard Guérin, patron de B2M. Cette entreprise installée à Vincey, à une cinquantaine de kilomètres de Darney, est spécialisée dans la fabrication de merrains, ces planches utilisées pour façonner la paroi des tonneaux.
Dans ses locaux d'où se dégage une entêtante odeur de bois, cet imposant quinquagénaire montre quelques signes d'anxiété au moment de s'installer derrière son ordinateur. Pandémie oblige, la vente se fait en ligne, et la concurrence s'annonce féroce. Mais il retrouve son sourire à l'issue des adjudications : il a obtenu certains des plus beaux lots parmi les 18 grumes proposées.
"C'est la conclusion d'un long travail de prospection", explique-t-il avec satisfaction. "Je vais passer une meilleure nuit ce soir que les deux précédentes".
Pour se positionner en acheteur face à des concurrents français, allemands ou italiens, Gérard Guérin a dû s'aligner : les chênes de Darney ont été attribués au prix de moyen de 907 euros le mètre cube, et jusqu'à 1.443 euros pour le lot le plus cher, quand le bois de chauffe est vendu 30 à 40 euros.
-Forêt d'exception-
Ces arbres ont permis aussi un développement économique local : Merrain International, filiale du groupe américain Independant Stave Company, a implanté à proximité immédiate un site de production qui emploie une centaine de salariés.
"La proximité de la forêt et la qualité de la ressource sont les raisons pour lesquelles le groupe est venu s'installer dans les Vosges", révèle le directeur général, Jean-Marc Pernigotto. "L'objectif était notamment de monter en gamme pour Kendall-Jackson", l'un des plus importants groupes vinicoles californiens, également actionnaire du groupe.
Avec des clients américains, européens, néo-zélandais ou australiens, la merranderie française exporte 70% de sa production : elle est l'une des rares activités excédentaires de la filière bois, qui accuse un déficit commercial annuel de 7 milliards d'euros.
Pour mettre en valeur ce patrimoine, le territoire postule désormais pour obtenir l'exigeant label "Forêt d'Exception", et vient de franchir avec succès la première étape de la procédure. La forêt de Darney pourrait ainsi être bientôt reconnue parmi les plus beaux massifs français, au même titre que la forêt de Fontainebleau, ou celle de Tronçais dans l'Allier.
<https://information.tv5monde.com/info/grand-cru-des-forets-francaises-le-chene-de-darney-s-arrache-prix-d-or-387716>
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10- Les pêcheurs privés de poisson du Yangtsé contraints à la reconversion, AFP, 15/12/20, 14:00
Helen Roxburgh

Le couperet est tombé : après des décennies de pollution et de surexploitation, Pékin a décrété l'interdiction de la pêche dans le Yangtsé, forçant à la reconversion des milliers de pêcheurs le long du plus grand fleuve de Chine.
Dans son petit bac pour piétons, Yang Zeqiang traverse un bras du fleuve qui sépare l'île de Zhongba du reste de la municipalité géante de Chongqing (sud-ouest). L'embarcation, achetée avec l'aide de l'Etat, doit lui permettre d'emmener des touristes sur son île. 
Mais en ce jour brumeux, on ne se bouscule pas à bord. L'ancien pêcheur de 52 ans n'emmène que quelques gens du pays, chargés de sacs de céréales. 
A vol d'oiseau, la mer est encore à plus de 1.500 km à l'est, là où se trouve l'embouchure du troisième fleuve du monde, près de Shanghai.
"La pêche, c'était dur. Mais j'aimais bien attraper du poisson. Ça me manque", confie-t-il à l'AFP. "J'ai grandi ici au bord du Yangtsé, où ma famille a pêché pendant des générations".
Jusqu'à cette année, lorsque le gouvernement chinois a imposé une interdiction de pêcher pendant 10 ans dans tout le bassin du fleuve géant, y compris ses affluents et les lacs qui lui sont reliés. Objectif : reconstituer la faune fluviale.
- Bateaux à la casse -
Comme les autres habitants de l'île, Yang Zeqiang espère survivre grâce au tourisme. Outre son bateau, il a reconverti sa maison en auberge et en salle de jeux.
Mais ses nouvelles activités ne lui rapporteront guère plus de 20.000 yuans cette année (2.500 euros), le quart de ce qu'il gagnait en vendant du poisson.
Juste à côté, dans l'immense province du Sichuan, des dizaines de milliers de bateaux de pêche ont été détruits ou sont sur le point de l'être. Plus de 16.400 pêcheurs ont perdu leur permis de pêche. 
Dans le petit village de Yang Zeqiang, des banderoles rouges rappellent le mot d'ordre : "Pas de pêche, soyons fiers de protéger le poisson".
La plupart des habitants rencontrés par l'AFP disent comprendre la nécessité de protéger la ressource, dans un bassin qui assurait jadis 60% de la consommation nationale de poissons d'eau douce.
Mais la fin de la pêche frappe le gagne-pain de près de 300.000 foyers.
"Quand on pêchait, on gagnait plus", témoigne Zhao Zejin, un ancien pêcheur de 71 ans qui vend désormais des graines aux agriculteurs. "Le niveau de vie était meilleur".
"Depuis l'interdiction, les pêcheurs de l'île cherchent tous du travail", explique Zhao Huaiping, un autre riverain. "Mais nous sommes vieux et personne ne veut nous embaucher".
- Plastique et usines -
Le développement effréné de la Chine ces 40 dernières années a rempli le Yangtsé de produits chimiques et de déchets en tout genre. 
Le plus long fleuve d'Asie est le premier contributeur mondial de plastique dans les océans. Les 11 barrages sur son parcours ont perturbé l'écosystème, particulièrement la migration du poisson.
Quatre espèces qui ne vivaient que dans le Yangtsé ont disparu et 61 autres sont menacées, selon un rapport du WWF publié cette année. L'emblématique marsouin aptère (sans nageoire dorsale) n'y existerait plus qu'à quelques centaines de spécimens.
Face au désastre, la survie du Yangtsé est devenue une priorité nationale. Ces dernières années, les programmes de protection se sont multipliés, avec la fermeture d'usines chimiques ou l'ouverture de réserves naturelles. 
Mais "l'interdiction de la pêche ne suffira pas à transformer le Yangtsé en rivière saine", avertit Sieren Ernst, qui dirige depuis Washington le Climate Cost Project, une organisation écologiste. 
"Ce qu'il faudrait, c'est un programme global de gestion de l'écosystème pour l'ensemble du bassin du Yangtsé, qui veillerait sur la santé biologique dans la région, y compris celle des humains", plaide-t-elle.
Des sanctions sont déjà tombées pour ceux qui bravent l'interdiction. Treize pêcheurs ont été condamnés ce mois-ci.
L'Etat offre des aides à la reconversion. Les autorités locales ont payé la moitié du bateau de Yang Zeqiang et font la réclame de son auberge sur leur site internet.
Mais les infrastructures ne suivent pas toujours.
Seule une piste tortueuse conduit au quai d'où on embarque pour l'île de Zhongba. Et les habitants se demandent comment ils vont attirer les touristes -- d'autant moins qu'ils ne pourront leur servir les spécialités locales.
"Beaucoup de clients réclament des poissons du Yangtsé", explique M. Yang. "Je leur explique qu'on ne peut plus en manger, qu'il n'y a pas de poissonnier et que je n'ai pas le droit de pêcher". 
En attendant, M. Yang a 100.000 yuans (12.500 euros) de dettes à rembourser.
"L'interdiction de la pêche est une politique de l'Etat", soupire-t-il. "On n'a pas le choix".
<https://information.tv5monde.com/info/les-pecheurs-prives-de-poisson-du-yangtse-contraints-la-reconversion-388011>
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11- Le gouvernement accusé de faire du label haute valeur environnementale un « cheval de Troie du “greenwashing” », Le Monde, 16/12/20, 12h32 
Enola Richet

Au cœur des politiques de transition écologique du ministère de l’agriculture, le label français HVE avait été conçu comme une étape vers le bio. Mais des organisations dénoncent un cahier des charges pas assez exigeant. 
Pour le ministère de l’agriculture, c’est un motif de satisfaction : le nombre d’exploitations agricoles certifiées « haute valeur environnementale » (HVE) a bondi de 52 % au premier semestre 2020. Elles sont désormais 8 218, soit 1,35 % des exploitations françaises, et bénéficieront, dès 2021, d’un crédit d’impôt de 76 millions d’euros. Créé lors du Grenelle de l’environnement de 2008 − et effectif depuis 2011 −, le label fait pourtant l’objet de nombreuses critiques. Il est notamment qualifié d’« illusion écologique » par le syndicat Confédération paysanne ainsi que plusieurs organisations de défense de l’environnement et de l’agriculture bio, qui dénoncent un « cheval de Troie du “greenwashing” ».
Dotée de règles plus souples en matière d’utilisation des intrants notamment, la certification HVE avait été conçue, à son lancement, comme une étape intermédiaire entre agriculture conventionnelle et biologique. « Son but était d’encourager les agriculteurs à faire une partie du chemin », précise Arnaud Schwartz, président de la fédération France Nature Environnement (FNE), à l’origine de la création de l’appellation. La filière viticole, en particulier, s’est saisie de ce dispositif et représente aujourd’hui les trois quarts des exploitations HVE, suivie par l’arboriculture, le maraîchage ou l’horticulture. L’objectif du plan « biodiversité », programme lancé en 2018 par Nicolas Hulot pour combattre l’artificialisation des sols et les méfaits de l’agriculture intensive, est d’atteindre 15 000 exploitations certifiées d’ici à 2022.
« Des incohérences en termes de biodiversité »
Mais pour ses détracteurs, le label est aujourd’hui détourné de son intention initiale, devenant une « fin en soi », une « certification des produits », alors qu’il avait été conçu comme une « marche vers le bio ». Pour la Confédération paysanne, « trop d’indicateurs montrent que le gouvernement veut faire du HVE l’outil majeur de la transition agricole, ce qu’il n’est absolument pas ».
Le problème résiderait dans le cahier des charges, trop peu exigeant pour en faire un outil central de la transition écologique. L’obtention de la certification HVE repose sur deux options. L’option A permet, selon la Confédération paysanne, « d’utiliser des pesticides, des OGM, ne rien changer à ses pratiques », en fonctionnant selon un système de moyenne de points attribués par thématiques : biodiversité, stratégie phytosanitaire, gestion des fertilisants et de l’irrigation, le tout adapté aux conditions climatiques et environnementales de la région. Un système assumé par le ministère de l’agriculture, pour qui « la labellisation vise à réduire, sans l’exclure totalement, le recours aux phytosanitaires ». 
> Lire aussi  Des traces de pesticides dans des vins certifiés « haute valeur environnementale »
L’option B permet aux exploitations qui limitent le poids des intrants dans leur chiffre d’affaires à 30 %, d’obtenir la certification. Elle présente, selon la Confédération paysanne et ses partenaires, des « incohérences en termes de biodiversité, d’usage des pesticides, de pollution des sols », et devrait être supprimée. « Les productions qui ont des marges très élevées, comme certaines exploitations viticoles, peuvent facilement continuer à utiliser une grande quantité de pesticides », relève Arnaud Schwartz. En septembre, un laboratoire français avait décelé dans des bouteilles de vin françaises issues d’exploitations HVE des traces probables de substances classées cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques. « Il y a un vrai risque de “greenwashing”, dénonce le président de France Nature Environnement. Soit la HVE s’améliore, soit elle doit disparaître. »
« Il est temps que l’outil évolue » 
Les exploitants sont partagés. Le domaine des Génaudières fait partie des pionniers de la HVE, ceux qui ont obtenu la certification peu après sa création, en 2011. Pierre-Yves Huguet est vigneron dans ce domaine d’une trentaine d’hectares, situé en Loire-Atlantique. Alors qu’il était déjà sensible à l’agroécologie, la formation qu’il a reçue en même temps que la certification a renforcé sa volonté d’aller vers une agriculture plus durable. « C’est un bel outil qui sert de tremplin. Aujourd’hui, nous sommes engagés pour passer le domaine en bio », témoigne-t-il. Néanmoins pour l’agriculteur, si la faible exigence de l’option B pouvait être intéressante pour attirer les premiers exploitants vers le label, « il est temps aujourd’hui que l’outil évolue, qu’il devienne plus exigeant ».
> Lire aussi  L’objectif de convertir 15 % de la surface agricole utile au bio d’ici à 2022 est « une ambition très com »
Le domaine viticole de l’Herbe-Sainte (Aude), lui, vient tout juste d’acquérir la certification HVE, le 10 décembre. La certification a permis à Mireille Greuzard, sa propriétaire, de prouver à sa clientèle l’engagement du domaine en faveur de l’environnement (présence de 160 ruches, techniques d’arrosage goutte-à-goutte et système d’éloignement des insectes par diffusion de phéromones). Mais elle aussi a engendré des coûts supplémentaires pour la vigneronne : « Pour désherber en respectant les normes de l’appellation, il faut gratter la terre aux pieds des vignes par voie mécanique. Cela veut dire acheter du matériel, payer du personnel. » Pour elle, les critiques du label sont à relativiser. « Passer en bio, ça coûte encore plus cher. La HVE est un entre-deux important. » 
« Ne pas casser la dynamique »
Présentée comme une « démarche complémentaire au bio », la haute valeur environnementale devient un outil-clé dans les politiques de transition du ministère de l’agriculture. Un crédit d’impôt de 2 500 euros par exploitation (76 millions d’euros au total) a été validé le 18 novembre 2020, par les députés, dans le cadre du projet de loi de finances pour 2021, afin d’encourager les agriculteurs à s’engager sur la voie de la certification. « Ce label ne devrait pas être financé par des crédits d’impôt, alors même qu’il n’est pas un véritable outil de la transition agroécologique », soutient le porte-parole de la Confédération paysanne, Nicolas Girod.
> Lire aussi  « Sans résidu de pesticides », AOP, HVE : la bataille de l’étiquetage des produits alimentaires
A l’occasion du lancement du beaujolais nouveau, le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, a également évoqué la possibilité d’intégrer la HVE dans les écorégimes de la politique agricole commune (PAC) européenne, ces primes versées aux exploitants pour leurs efforts écologiques. « Ce qui n’est pas en accord avec notre objectif d’une PAC plus verte », rappelle Arnaud Schwarz. Pour autant, « l’idée n’est pas de jeter le bébé avec l’eau du bain, mais de sauver la HVE, tempère le président de FNE. Nous savons qu’il est un outil pour de nombreux exploitants ».
La fédération propose de durcir les critères de certification concernant les pesticides, et d’y introduire la notion de bien-être animal, afin de faire du label HVE « un tremplin pour les pratiques agricoles encore plus régénératives ». Pour le ministère de l’agriculture, néanmoins, l’enjeu principal est de ne pas « casser la dynamique de conversion et créer du décrochage » en durcissant trop le cahier des charges, mais d’« emporter le plus grand nombre d’agriculteurs vers des pratiques bénéfiques pour l’environnement ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/16/le-gouvernement-accuse-de-faire-du-label-haute-valeur-environnementale-un-cheval-de-troie-du-greenwashing_6063589_3244.html>
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12- 70 % des terres agricoles appartiennent à 1 % des exploitants, Novethic, 16/12/20
Marina Fabre

Des grandes étendues de terres agricoles en monoculture appartenant à quelques gestionnaires d'actifs. Tel est visage du paysage agricole mondial. Une tendance à la concentration et la financiarisation des terres qui s'accélère notamment en Europe où la taille moyenne des exploitations a doublé depuis les années 1960. Ces grandes exploitations, en plus de renforcer les inégalités foncières, participent grandement au déclin de la biodiversité. 
C’est une course folle qui ne semble pas finir. Selon un rapport rédigé par l’International Land Coalition (ILC), représentant plusieurs ONG dont Oxfam et le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), la tendance à la concentration des terres agricoles progresse sur la planète. 1 % des plus grosses exploitations gèrent plus de 70 % des terres agricoles mondiales. Cela ne signifie pas que les petites fermes n’existent plus, mais qu’elles occupent moins de surface. Ainsi, sur les 608 millions de propriétés agricoles, 80 % sont de petites exploitations de moins de deux hectares. 
Une concentration des exploitations qui se vérifie particulièrement en Europe où la taille moyenne des exploitations a doublé depuis les années 1960, passant de 12 à 21 hectares en 2010. Surtout, le nombre d’exploitation de plus de 100 hectares a augmenté régulièrement de 2005 à 2015 et, désormais, moins de 3 % des exploitations représentent plus de la moitié des terres cultivées. Cette tendance à la concentration des terres est associée à un autre phénomène : la financiarisation du secteur agricole.
>> Suite à lire :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/agriculture/isr-rse/70-des-terres-agricoles-appartiennent-a-1-des-exploitations-la-concentration-s-accelere-149275.html>
En savoir plus :
> Report (pdf). Uneven ground - Land inequality at the heart of unequal societies <https://d3o3cb4w253x5q.cloudfront.net/media/documents/2020_11_land_inequality_synthesis_report_uneven_ground_final_en_spread_low_res_2.pdf>, International Land Coalition, november 2020
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13- Environnement : Barbara Pompili veut interdire les pesticides sur les cultures qui attirent les abeilles, France info, 18/12/20, 00:09

Depuis qu'elle a annoncé la réautorisation des néonicotinoïdes pour les betteraviers, en août, la ministre de la Transition écologique travaille sur un nouvel arrêté interdisant les pesticides sur les arbres fruitiers, les colzas, les tournesols, et sur toute culture dite attractive.
Un peu moins de deux mois après l’adoption d’une loi qui réintroduit les néonicotinoïdes pour la culture de la betterave, la ministre de la Transition écologique présentera vendredi 18 décembre, dans l'après-midi, un nouveau plan pour protéger les abeilles. Barbara Pompili compte adopter un arrêté interdisant l’utilisation de tous les pesticides sur les cultures qui attirent ces insectes. La mesure crée déjà des tensions, le principal syndicat agricole, la FNSEA, faisant part de son exaspération.
Ce renforcement de la réglementation est une vieille demande des défenseurs des abeilles. "On voit effectivement cette extension de principe comme un progrès, mais avec quelques possibilités de dérogation ou d'adaptation qui nous inquiètent un peu. Cela pourrait diminuer la portée positive de ces dispositions", déclare à France info le directeur de l'association écologiste Générations Futures, François Veillerette.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pesticides/environnement-la-ministre-de-la-transition-ecologique-veut-interdire-les-pesticides-sur-les-cultures-qui-attirent-les-abeilles_4224357.html>
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14- Chocolat : victoire historique des producteurs de cacao contre les multinationales, Mr Mondialisation, 18/12/20

La demande croissante de cacao dans le monde alimente un commerce déséquilibré, aux effets néfastes pour l’environnement et les populations locales. Plus de la moitié d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté, et de nombreux enfants sont forcés de travailler dans les plantations de cacao. Le Ghana et la Côte d’Ivoire, qui représentent ensemble près des deux tiers de la production mondiale, ont décidé de réagir face à ces injustices. En déployant certains moyens de pressions, ces deux pays d’Afrique de l’Ouest sont parvenus à imposer une prime spéciale en faveur des producteurs de cacao et des travailleurs. Une avancée historique qui ne devrait pourtant pas fondamentalement améliorer le sort de ces victimes de la mondialisation. Explications.
En France, le marché du chocolat est particulièrement dynamique, surtout à l’approche des fêtes de fin d’année, une période qui représentent 11% des ventes. Au total en 2019, ce ne sont pas moins de 325 458 tonnes de chocolat qui se sont vendus dans l’Hexagone. Malgré la percée de quelques entreprises de commerce équitable, cette industrie demeure en grande partie aux mains de multinationales, qui perçoivent la grosse majorité des profits sans se soucier du sort des producteurs au début de la chaîne, ni des effets délétères de ce commerce sur l’environnement.
>> Suite à lire à :
<https://mrmondialisation.org/chocolat-victoire-historique-des-producteurs-de-cacao-contre-les-multinationales/>
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En images
15- Un verger expérimental et conservatoire de pommier sauvage sur le plateau de Saclay, CNRS, 07/10/20

Le verger est la première station expérimentale en France centrée uniquement sur un parent sauvage (Malus sylvestris) d'un arbre fruitier cultivé, le pommier cultivé (Malus domestica), qui sera à la fois laboratoire à ciel ouvert mais aussi un lieu de formation, et de diffusion et de médiation scientifique.
Porté par Amandine Cornille (chercheure CNRS, Génétique Quantitative et Evolution -Le Moulon), ce projet a vu le jour après trois ans de construction entre 2017 et 2020. Ce projet participatif a été réalisable, et est animé, grâce au dynamisme et à l’intervention d'une large communauté d'acteurs (instituts nationaux de recherche, associations, chercheurs, collèges, agriculteurs, écoles, start-up, grand public…)
> Vidéo (09:54) à voir à :
<https://www.youtube.com/watch?v=QzP_HPDUEbA&feature=emb_logo>
En savoir plus :
> Verger expérimental et conservatoire de pommiers sauvages du plateau de Saclay <https://www.ideev.universite-paris-saclay.fr/fr/le-verger>, IDEEV
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16- Dans l'Aube, l'agroforesterie se développe, France 3 Grand Est, 15/10/20

L'agroforesterie, c'est un mode d'exploitation agricole qui associe la plantation d'arbres ou d'arbustes, exemple en Champagne-Ardenne, dans l'Aube.
> Reportage à voir à :
<https://www.youtube.com/watch?v=3iCxpVpJhlI&list=PLxB7hhJZLUR5nV9N-8CEV9N_4iN5uiPOO>
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17- Inde : à la rencontre du "médecin des arbres", France 2, journal de 13h, 07/12/20

Dans le sud-ouest de l'Inde, un homme consacre à sa vie à soigner les arbres. Sa renommée est telle qu'il sillonne le pays pour panser les plaies des végétaux.
Soigner les végétaux comme on soigne les humains. Dans le sud-ouest de l'Inde, un homme en a fait sa devise. Surnommé "le médecin des arbres", ce guérisseur, rencontré par les équipes de France Télévisions pour le 13 Heures du lundi 7 décembre, sillonne le pays pour soigner les arbresattaqués par la foudre, les champignons ou les éléphants. "Les arbres sont tout pour moi. Je les chéris autant que mon père, ma mère ou ma soeur", explique le guérisseur. Adepte de médecine ancestrale, "le médecin des arbres" applique plusieurs techniques pour panser les plaies des végétaux.
Un traitement 100 % naturel
Les équipes de France Télévisions l'ont suivi chez un couple de retraités du sud de l'Inde pour soigner un arbre fruitier en mauvaise santé. Après avoir établi son diagnostic, le spécialiste prépare un médicament 100 % naturel visant à réparer l'écorce. Sur les 46 arbres qu'il a eu à traiter, 40 s'en sont sortis. L'idée de se consacrer à la protection et la sauvegarde des arbres lui est venue en 2011, en lisant un ouvrage dédié. Son premier patient, victime de la foudre en 2013, est aujourd'hui en pleine santé et donne même quelques fruits.
Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/inde/inde-a-la-rencontre-du-medecin-des-arbres_4210573.html>
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18- Pyrénées-Atlantiques : l'arboretum de Payssas, un sanctuaire pour les arbres, France 2, journal de 13h, 08/12/20

Le feuilleton de la semaine du 13 Heures s'intéresse aux arbres. France Télévisions a rendu visite à un amoureux de la nature, qui en possède plus de 500 différents venus du monde entier. 
Aux pieds des Pyrénées, Joseph Bourdet-Pées contemple chaque matin ses arbres. "Je peux reconnaître d'ici tous les arbres qui sont dans la forêt. Je les connais personnellement", confie-t-il. Il est l'heureux propriétaire de l'arboretum de Payssas, à Lasseube (Pyrénées-Atlantiques). Ce sanctuaire accueille des arbres venus du monde entier, avec 150 essences différentes, comme un peuplier du Yunnan, qui peut dépasser les 30 mètres, ou encore un tulipier de Virginie. Le cyprès chauve, originaire du golfe du Mexique, est un des arbres préférés de Joseph Bourdet-Pées durant l'automne.
Une passion absolue
Ces 20 hectares de nature flamboyante sont l'œuvre de son père, Alain, émerveillé par les cèdres de l'Atlas lors de son service militaire au Maroc, en 1928. "Il avait décidé de ramener des graines qu'il a semées à son retour en France. Il a été pris d'une frénésie de planter des arbres. Il ne s'est jamais arrêté. Une passion absolue", ajoute Joseph Bourdet-Pées. 90 ans après, ils font plus de 35 mètres de haut. 
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pyrenees-atlantiques-l-arboretum-de-payssas-un-sanctuaire-pour-les-arbres_4211883.html>
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19- Afrique : le baobab, l'arbre de vie aux mille trésors, France 2, journal de 13h, 09/12/20

Le baobab, l'un des plus grands arbres du monde, est l'emblème du continent africain. Considéré comme un arbre de vie, il est aussi entouré de mythes et de légendes.
Quand le jour se lève sur les îles du Sine Saloum, à l'ouest du Sénégal, le soleil semble venir réveiller les baobabs et dévoiler leur silhouette unique. Certains disent que ce n'est pas un arbre, mais une plante géante. Il s'agit d'un végétal étonnant, hors normes. Dans l'ouest du pays, comme partout ailleurs, il n'y a plus de touristes pour venir admirer les paysages et la nature, crise sanitaire oblige. Alors, un guide amoureux des baobabs offre une petite visite privée aux équipes de France Télévisions. "Ce sont des arbres de vie. Ils sont très résistants", confie-t-il.
Mythes et légendes
Au Sénégal, le baobab a aussi un rôle social. Dans chaque village, il y a d'ailleurs un baobab sacré, et autant de croyances, de mythes et de légendes. Un homme, filmé par France Télévisions, respecte cet arbre qui accompagne tous les événements de la vie. "Quand il y a des cérémonies, des fêtes, des mariages ou des malades, nous sommes obligés de les amener autour du baobab, de faire sept fois le tour, pour les guérir. Et si c'est pour les mariages, c'est pour le bonheur", explique-t-il.
Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/senegal/afrique-le-baobab-l-arbre-de-vie-aux-mille-tresors_4213141.html>
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20- Convention citoyenne pour le climat : des chèques alimentaires pour les produits bio, France 2, journal de 20h, 15/12/20

Des chèques alimentaires seront distribués aux plus démunis afin d’acheter des produits bio ou se rendre dans des coopératives de proximité. Emmanuel Macron a validé lundi 14 décembre cette proposition de la Convention citoyenne pour le climat. 
Les fruits et légumes bio sont souvent plus chers que les autres et pas accessibles à toutes les bourses. Le gouvernement a donc retenu l’idée de la Convention citoyenne pour le climat : accorder un chèque alimentaire pour les foyers les plus modestes, à utiliser pour acheter des produits bio ou se rendre chez les producteurs locaux. "Ça serait un soulagement, oui", commente une cliente devant un supermarché, à Lille (Nord). 
Accompagner vers le bio 
Le ministère de l’Agriculture n’a pas encore fixé les modalités autour de la distribution de cette aide. Les producteurs se réjouissent déjà. "Les gens se font une image du bio plus cher, et je pense que le fait d’avoir mis en place ces chèques pour pouvoir acheter de l’alimentation bio va pouvoir permettre aux gens de se tourner vers ce type de produits", juge Cindy Beghin, productrice d’œufs et de poulets bio. Selon un rapport officiel, cinq millions de personnes bénéficient régulièrement ou ponctuellement de l’aide alimentaire en France.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/convention-citoyenne-sur-le-climat/convention-citoyenne-pour-le-climat-des-cheques-alimentaires-pour-les-produits-bio_4221171.html>
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Une annonce
21- "Être ensemble" - L'alimentation comme lien social, 10e colloque annuel de la Chaire Unesco Alimentations du monde, en virtuel le 05/02/21 (10h-16h)  

10e colloque annuel de la Chaire Unesco Alimentations du monde 
Vendredi 05 février 2021 (en virtuel)
(le lien de connexion sera indiqué sur www.chaireunesco-adm.com)
traductions simultanées en français, anglais, espagnol
"Être ensemble" - L'alimentation comme lien social
Avec notamment John Coveney (Professor of Global Food, Culture and Health, Flinders University, Australie), Anindita Dasgupta (Head of the School of Liberal Arts and Sciences, Taylor's University, Malaisie), Claude Fischler (CNRS/EHESS, France), Nicolas Bourriaud (directeur général du Mo.Co. - Montpellier Contemporain)…
> Inscription (gratuite et obligatoire)
<https://docs.google.com/forms/d/1ZXKHDyhjLX31a-qpsQx6bRRwKHTFER229uaxlGHZBJU/viewform?ts=5fd10d58&edit_requested=true>
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– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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