[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 1 publication (mardi 22 décembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 22 Déc 07:54:23 CET 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
–> Un accès 'rapide' direct à la source de l'article (hors abonnement) par un lien hypertexte sur son intitulé dans le sommaire ; si un lien vers un article ne fonctionne pas, vous pouvez retrouver son contenu dans le corps du mail à l'item correspondant.
–> Un accès 'lent' et plus complet dans le corps du mail sous le sommaire et les extraits, incluant les articles réservés aux abonnés, des liens vers d'autres articles sur le même sujet et des pour en savoir plus (sources, etc.)
1- Et si on se mettait aux écogestes ? <https://www.essentiel-sante-magazine.fr/societe/environnement/et-si-on-se-mettait-aux-ecogestes>, Essentiel santé magazine n°59, mis en ligne le 07/10/20
2- « Je pense qu’il était temps », réagit Nicolas Hulot au sujet du référendum sur le climat <https://www.20minutes.fr/planete/2932655-20201215-pense-temps-reagit-nicolas-hulot-sujet-referendum-climat>, 20 Minutes, 15/12/20, 13h48
3- La défense de l’environnement dans la Constitution, ça changerait quoi concrètement ? <https://www.leparisien.fr/environnement/la-defense-de-l-environnement-dans-la-constitution-ca-changerait-quoi-concretement-15-12-2020-8414381.php>, Le Parisien, maj le 16/12/20 à 11h04
4- Le PNUD intègre la question climatique et écologique dans son indice de développement humain <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/16/le-pnud-integre-la-question-climatique-et-ecologique-dans-son-indice-de-developpement-humain_6063635_3244.html>, Le Monde, 16/12/20, 21h06
5- Entretien "J’avais 20 ans". Pablo Servigne, théoricien de l’effondrement : « Mon enfance, c’était télé, bagnole, Nutella » <https://www.lemonde.fr/campus/article/2020/12/17/pablo-servigne-theoricien-de-l-effondrement-a-la-fac-ma-chance-a-ete-de-rencontrer-un-vieux-prof-specialiste-des-fourmis_6063686_4401467.html>, M Campus, 17/12/20, 11h14 
6- La fin du Journal de l’Environnement <https://www.journaldelenvironnement.net/article/la-fin-annoncee-du-journal-de-l-environnement,112663>, Le JDLE, 18/12/20
7- Chronique. Défense de l’environnement : « Seule la justice est susceptible de permettre aux statistiques de s’incarner » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/12/19/defense-de-l-environnement-seule-la-justice-est-susceptible-de-permettre-aux-statistiques-de-s-incarner_6063936_3232.html>, Le Monde, 19/12/20, 11h08
8- Tribune. « Les entreprises ont tout à gagner à embrasser une transformation volontaire vers des modèles d’affaires décarbonés » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/12/20/les-entreprises-ont-tout-a-gagner-a-embrasser-une-transformation-volontaire-vers-des-modeles-d-affaires-decarbones_6063998_3232.html>, Le Monde, 20/12/20, 06h00 
9- Référendum sur la protection de l'environnement : l'exécutif devant une course d'obstacles <https://www.lejdd.fr/Politique/referendum-sur-la-protection-de-lenvironnement-lexecutif-devant-une-course-dobstacles-4013660>, Le JDD, 20/12/20, 14h00 
10- Comment le christianisme influence l’écologie politique <https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2020/12/20/comment-le-christianisme-influence-l-ecologie-politique_6063999_6038514.html>, Le Monde des religions, 20/12/20, 16h19
11- Ecologie : petite sélection de bouquins pour l’année qui vient <https://www.lemonde.fr/blog/alternatives/2020/12/20/ecologie-petite-selection-de-bouquins-pour-lannee-qui-vient/>, Blog Même pas mal !, 20/12/20
12- Le gouvernement annonce un plan pour lutter contre l’abandon des animaux de compagnie <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/21/le-gouvernement-annonce-un-plan-pour-lutter-contre-l-abandon-des-animaux-de-compagnie_6064134_3244.html>, Le Monde avec AFP, 21/12/20, 17h38
13- Billet de blog. « Paroles de lecteurs » : changement climatique et pluralité des opinions <https://www.lemonde.fr/blog-mediateur/article/2020/12/21/paroles-de-lecteurs-changement-climatique-et-pluralite-des-opinions_6064145_5334984.html>, Le Monde des lecteurs, 21/12/20, 20h02
14- [Édito] L’Europe met le cap sur la transition verte sans tambour médiatique <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/edito-l-europe-met-le-cap-sur-la-transition-verte-sans-tambour-mediatique-149329.html>, Novethic, 21/12/20
15- Programme Life : accord sur un budget de 5,4 milliards d'euros pour 2021-2027 <https://www.actu-environnement.com/ae/news/programme-life-environnement-climat-ue-budget-5-milliards-euros-2021-2027-36760.php4>, Actu-environnement, 21/12/20
En audio
16- Dominique Bourg, philosophe : "Le changement de civilisation se fera. Il est en cours." <https://www.franceinter.fr/emissions/une-journee-particuliere/une-journee-particuliere-20-decembre-2020>, France Inter, Une journée particulière, 20/12/20, 14h
Une publication
17- Manuel de la grande transition – Former pour transformer <http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-Manuel_de_la_grande_transition-9791020909060-1-1-0-1.html>, Campus de la transition, Cécile Renouard, Rémi Beau, Christophe Goupil & Christian Koenig, Editions Les Liens qui Libèrent (LLL), 14/10/20

Bien à vous,
Florence

NB : En pied de page de chaque message, vous disposez d’une adresse url qui vous permet de vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner directement à votre gré.

CITATION DU JOUR : "C’est notre mépris pour la nature et notre manque de respect pour les animaux avec lesquels nous devrions partager la planète, qui ont causé cette pandémie." Jane Goodall, célèbre primatologue britannique (cf. item 1)
LABEUR DU JOUR : Un référendum sur le climat pour intégrer l’urgence climatique à la Constitution, un chemin incertain et compliqué. (cf. item 2, 3 & 9)
NOUVEAUTÉ DU JOUR : Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a présenté son nouvel indice de développement humain, ajoutant des critères établis d’après les émissions de CO2 et l’empreinte que font peser les pays sur les ressources. (cf. item 4)
QUESTIONNEMENT DU JOUR : Le droit est-il souvent plus efficient que la science ? (cf. item 7)
ANALYSE DU JOUR : Phénomène encore méconnu et peu étudié, la forte présence de chrétiens parmi les militants écologistes depuis les années 1970. (cf. item 10)
CAP DU JOUR : L’Union Européenne a adopté le financement de son plan de relance et résilience de 672,5 milliards d'euros qui doit la mettre sur le chemin de la transition verte et digitale tout en favorisant la cohésion sociale et territoriale. Life, seul programme de l'UE consacré spécifiquement à l'environnement et à l'action climatique a, depuis sa création, permis de cofinancer plus de 5 400 projets dans toute l’Europe. (cf. item 14 et 15) 
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
______________________________________________________________________________________________________________________
1- Et si on se mettait aux écogestes ?, Essentiel santé magazine n°59, mis en ligne le 07/10/20
Natacha Czerwinski

La crise historique que le monde vit a, plus que jamais, mis en lumière les nombreuses interactions entre environnement et santé. Or, chacun d’entre nous peut faire sa part pour préserver la planète. Économies d’eau et d’énergie, chasse au gaspillage, valorisation des déchets : il existe tout un panel d’actions simples et accessibles qui peuvent aussi être bénéfiques à votre porte-monnaie…
« C’est notre mépris pour la nature et notre manque de respect pour les animaux avec lesquels nous devrions partager la planète, qui ont causé cette pandémie. » Interrogée mi-avril sur sa perception de la crise de la Covid-19, la célèbre primatologue britannique Jane Goodall, qui a voué sa vie à la défense des animaux et de l’environnement, n’avait pas mâché ses mots. Et elle n’a pas été la seule personnalité à pointer du doigt l’impact de certaines activités humaines dans l’apparition du coronavirus. Dans une tribune publiée dans Le Monde intitulée « La pandémie de Covid-19 est étroitement liée à la question de l’environnement », 16 dirigeants d’organismes scientifiques affirmaient ainsi que le déclin de la biodiversité accélérait l’émergence de virus dangereux pour l’homme.
Une partie de la réponse est entre les mains des citoyens qui, par des initiatives simples, peuvent contribuer à la préservation de la planète. « Le combat ne pourra être gagné que s’il est mené sur tous les fronts », estimait en juin 2019 le cabinet de conseil spécialisé Carbone 4 dans son étude « Faire sa part ? – Pouvoir et responsabilité des individus, des entreprises et de l’État face à l’urgence climatique ».
>> Suite à lire à :
<https://www.essentiel-sante-magazine.fr/societe/environnement/et-si-on-se-mettait-aux-ecogestes>
Sur le même sujet : 
> Alimentation : devenons des consom’acteurs ! <https://www.essentiel-sante-magazine.fr/societe/environnement/alimentation-devenons-des-consomacteurs>, Essentiel santé magazine n°59, mis en ligne le 07/10/20
______________________________________________________________________________________________________________________
2- « Je pense qu’il était temps », réagit Nicolas Hulot au sujet du référendum sur le climat, 20 Minutes, 15/12/20, 13h48
Camille Allain

L’ancien ministre d’Emmanuel Macron applaudit la proposition mais prévient : « le chemin sera compliqué »
• Le président de la République Emmanuel Macron a annoncé qu’un référendum sur le climat pour intégrer l’urgence climatique à la Constitution.
• L’ancien ministre Nicolas Hulot a salué cette initiative lors d’un déplacement à Rennes ce mardi.
• L’ancien animateur met cependant en garde sur la difficulté de faire avancer ce dossier et attend des moyens financiers.
Un hasard du calendrier. Présent à Rennes au nom de la fondation qui porte son nom pour présenter un nouveau programme de transition écologique bretonne, Nicolas Hulot n’a pas pu esquiver la question sur le référendum pour le climat évoqué par Emmanuel Macron. Dans le flot de réactions politiques, celle de l’ancien ministre de la Transition écologique et solidaire allait être scrutée et il le savait.
« Je pense qu’il était temps », a répondu l’ancien animateur télé. « Il est encore temps, plus que temps de mettre en conformité le droit avec la réalité de notre époque. Sur un plan symbolique, à défaut d’un plan juridique, je pense que c’est très important de mettre au plus haut niveau de la constitution un sujet qui conditionne tout ce qui a de l’importance à mes yeux ».
« Il y a un long chemin de croix pour y parvenir »
Lundi soir, le président de la République avait annoncé qu’un référendum serait organisé pour intégrer la défense du climat et la préservation de l’environnement dans la Constitution si cette réforme était adoptée par le Parlement. Cela faisait partie des 149 propositions des membres de la Convention citoyenne pour le climat.
Cette volonté de consulter le peuple a été bien accueillie par l’ancien ministre du premier gouvernement Philippe. Mais Nicolas Hulot reste sur ses gardes. « A ce stade, je serais de mauvaise foi de ne pas m’en réjouir, j’accueille avec beaucoup d’intérêt cette perspective mais je sais que le chemin sera compliqué. Il y a un long chemin de croix pour y parvenir. Même si le référendum confirme cet objectif, ça n’exonérera pas les parlementaires de le voter ou de ne pas le voter », rappelle le militant écologiste.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.20minutes.fr/planete/2932655-20201215-pense-temps-reagit-nicolas-hulot-sujet-referendum-climat>
Sur le même sujet : 
> Pour Nicolas Hulot, inscrire la défense de l’environnement dans la Constitution est « symbolique » <https://www.ouest-france.fr/environnement/pour-nicolas-hulot-inscrire-la-defense-de-l-environnement-dans-la-constitution-est-symbolique-7087201>, Ouest-France, 15/12/20, 16h21
______________________________________________________________________________________________________________________
3- La défense de l’environnement dans la Constitution, ça changerait quoi concrètement ?, Le Parisien, maj le 16/12/20 à 11h04
Ronan Tésorière

L’organisation d’un référendum d’ici la fin du quinquennat en 2022 est incertaine, mais le résultat, s’il était positif, ne serait pas forcément révolutionnaire.
La surprise du chef. Emmanuel Macron a « dégainé » par surprise lundi la tenue d'un référendum sur l'introduction de la défense de l'environnement dans la Constitution, au cours d'une rencontre avec les membres de la Convention citoyenne pour le climat (CCC). Coup politique ou prise de conscience écologique? L'opposition et l'opinion se perdent en conjectures, tant il y a d'obstacles sur la route de cette modification constitutionnelle. Imaginons toutefois qu'elle aboutisse, subsiste une question essentielle : ça changerait quoi, concrètement, pour les citoyens ? Vont-ils pouvoir s'opposer plus facilement à des projets qu'ils jugeraient non compatibles avec la défense de l'environnement ? Sera-t-il plus facile de saisir les Sages ? Éléments de réponse.
La défense de l'environnement est déjà constitutionnelle
Primo, peu de gens en sont conscients mais il existe déjà des « supports environnementaux » dans la constitution française. En effet le texte fondateur de notre démocratie, qui a subi plusieurs « toilettages » depuis 1958, est déjà adossé depuis 2005 à la charte de l'environnement de 2004, comme elle peut l'être à la déclaration des droits de l'homme et du citoyen. « Cette charte offre énormément de ressources à ce qu'on appelle en langage juridique le « bloc de constitutionnalité » explique l'avocat Nicolas Hervieu contacté par Le Parisien.
Concrètement cette charte a introduit de nouveaux principes, droits et devoirs en lien avec le respect de l'environnement dans le droit français. Elle a valeur constitutionnelle. Les trois premiers articles sont clairs comme de l'eau de roche : « Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé » (art. 1er), « Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l'amélioration de l'environnement » (art.2), « Toute personne doit, dans les conditions définies par la loi, prévenir les atteintes qu'elle est susceptible de porter à l'environnement ou, à défaut, en limiter les conséquences » (art.3). définit cette charte.
Elle consacre aussi le principe de précaution (art. 5). Ainsi, lorsqu'un dommage est susceptible d'affecter l'environnement, les autorités publiques doivent mettre en œuvre des procédures d'évaluation des risques et adopter des mesures provisoires pour éviter la réalisation de ce dommage.
Qu'est-ce que cela va vraiment changer ?
Emmanuel Macron a précisé que cette consultation porterait sur « une réforme constitutionnelle en un article » pour « introduire les notions de biodiversité, d'environnement, de lutte contre le réchauffement climatique » dans l'article 1. « Intégrer la défense de l'environnement dans l'article 1er de la constitution ne va pas changer la donne fondamentalement d'un point de vue juridique », analyse notre spécialiste en droit public. Sur la forme déjà, « qu'on touche à l'article 1er ou au 89e, cela a la même valeur juridique » explique l'enseignant à Sciences-po.
Sur le fond, l'objectif est de pouvoir « empêcher d'adopter des lois qui ne protégeraient pas assez l'environnement », mais dans les faits, le Conseil constitutionnel a déjà une jurisprudence très protectrice. « En janvier 2020, le Conseil a dégagé un objectif de valeurs constitutionnelles (OVC) de protection de l'environnement désigné comme « patrimoine commun des êtres humains ». Ses objectifs : empêcher le législateur de prendre des textes contraires aux exigences environnementales. Mais aussi permettre au législateur d'adopter des textes qui permettent d'aller contre une autre « liberté » comme celle d'entreprendre par exemple ».
Ainsi par exemple, toujours en janvier 2020, le Conseil constitutionnel n'a pas censuré une loi qui interdisait l'interdiction de l'exportation de pesticides en dehors de l'UE, qui pourtant s'opposait à la liberté économique, mais le but de protection de l'environnement a prévalu.
Les recours seront-ils plus efficaces ?
« On ne va pas assister à une explosion du contentieux en matière environnementale. Les recours qui auraient pu être déposés seront éventuellement un peu renforcés par ces nouveaux arguments constitutionnels » indique encore Nicolas Hervieu. Concrètement, si vous ajoutez des « principes » dans la constitution, vous donnez plus d'armes pour pouvoir agir aux avocats. Pour les questions prioritaires de constitutionnalité (NDLR : toute personne, partie à un procès, peut soutenir qu'une nouvelle disposition législative est contraire aux droits et libertés que la Constitution) qui pourraient être soulevées c'est la même chose. « Cela donnera un peu plus d'argument mais ce ne sera pas radical comme changement » affirme encore l'enseignant à l'Université d'Evry.
« Mais si le législateur ne fait rien, si on n'adopte pas les textes législatifs contraignants pour mettre ce vœu en musique, si on n'attribue pas les moyens là où il faut, cela ne changera rien » au climat ou à l'environnement précise aussi le conseil, pour revenir au cœur des enjeux.
<https://www.leparisien.fr/environnement/la-defense-de-l-environnement-dans-la-constitution-ca-changerait-quoi-concretement-15-12-2020-8414381.php>
______________________________________________________________________________________________________________________
4- Le PNUD intègre la question climatique et écologique dans son indice de développement humain, Le Monde, 16/12/20, 21h06
Rémi Barroux

Le Programme des Nations unies pour le développement a présenté mardi 15 décembre son nouvel indice de développement humain, ajoutant des critères établis d’après les émissions de CO2 et l’empreinte que font peser les pays sur les ressources. 
La pandémie de Covid-19 permettra peut-être d’accélérer la prise de conscience sur la vulnérabilité globale de la planète et de ses habitants. C’est ce que veut croire Achim Steiner, administrateur du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). « Les êtres humains exercent sur la planète un pouvoir qui n’a jamais été aussi écrasant. Face au Covid-19, aux températures record et aux inégalités croissantes, il est temps d’utiliser ce pouvoir pour redéfinir ce que nous entendons par progrès », propose le responsable du PNUD.
Ainsi, en présentant, mardi 15 décembre, son nouveau rapport sur le développement humain (trentième édition), l’agence onusienne change de logiciel en intégrant dans le calcul de l’indice de développement humain (IDH) les émissions de dioxyde de carbone et l’empreinte matérielle des pays, créant ainsi un nouvel indice expérimental.
Face à ce qu’il estime être « un point de bascule, une crise sans précédent dans l’histoire de l’humanité et de la planète », Pedro Conceiçao, le directeur du rapport sur le développement humain au PNUD, explique l’évolution de cet indice. « Il y a trente ans, pour le premier rapport, nous avions intégré les questions de santé, d’éducation aux critères économiques pour déterminer le niveau de développement humain dans chaque pays. Aujourd’hui, ce n’est pas assez. Nous devons penser en même temps à la pression que nous mettons sur la planète, car elle va affecter les capacités mêmes de développement de ses habitants, assure Pedro Conceiçao. Il faut arrêter de penser séparément les inégalités sociales et économiques, la perte de la biodiversité, le changement climatique, l’acidification des océans… »
La France gagne 16 places
A l’économie, la santé et l’éducation, le PNUD ajoute donc la mesure de la pression exercée par les humains sur la planète, au travers de sa consommation matérielle de ressources et de son empreinte carbone. Ce qui change la donne au vu de la situation de certains pays. De nouvelles estimations prévoient que, d’ici à 2100, les pays les plus pauvres du monde pourraient connaître jusqu’à cent jours supplémentaires de conditions météorologiques extrêmes en raison du changement climatique, une durée qui pourrait être réduite de moitié si l’accord de Paris sur le climat était pleinement mis en œuvre, rappellent les auteurs du rapport. Et pourtant, dénonce le PNUD, les combustibles fossiles sont toujours subventionnés, le coût total des subventions publiques étant estimé à plus de 5 000 milliards de dollars (4 100 milliards d’euros), soit 6,5 % du PIB mondial, selon les chiffres du FMI cité dans le rapport.
> Lire aussi  L’accord de Paris sur le climat, qui fête ses cinq ans, a-t-il tenu ses promesses ?
« L’IDH ajusté aux pressions planétaires fait ressortir une nouvelle vision du monde, proposant une évaluation moins optimiste, mais plus claire du progrès humain. Par exemple, 50 pays quittent le groupe à très haut développement humain, en raison de leur dépendance fossile et de leur empreinte matérielle », détaille le PNUD. Parmi eux figurent le Luxembourg, Singapour, l’Australie, les Etats-Unis, le Canada, l’Argentine ou encore la Norvège.
Inversement, avec ces ajustements environnementaux et climatiques, des Etats comme le Costa Rica, la Moldavie ou le Panama améliorent leurs classements d’au moins trente places, « mettant en évidence le fait qu’une pression plus légère sur la planète est possible ». La France, classée au 26e rang, a amélioré de 16 places son classement.
> Lire aussi  Un revenu minimum d’urgence pour lutter contre la pandémie de Covid-19 et ses conséquences
Les inégalités au sein des pays et entre les pays, notamment ceux qui se sont construits avec le colonialisme et l’exploitation de terres et de peuples, précise le rapport, sont criantes et l’intégration de nouveaux critères permet de mieux cerner où ils en sont en termes de développement humain.
Ne pas choisir entre les peuples et les arbres
Né dans les années 1990, l’IDH était basé, à l’origine, sur quelques indicateurs, tels le produit intérieur brut (PIB) par habitant, l’espérance de vie ou le niveau d’éducation des enfants. En 2010, la question des inégalités est intégrée au calcul de l’indice de développement humain. Le pas franchi aujourd’hui par le PNUD est donc important et modifie l’analyse coût-bénéfice de ce développement, pour en produire une version plus réaliste.
Surtout, de façon radicale, l’organisme international établit que le développement humain ne peut continuer à se faire, et à être mesuré, au détriment de celui de la nature. Une démarche qui fait écho au débat qui a traversé la société française, notamment avec la crise des « gilets jaunes », sur la convergence de deux urgences, les fins de mois ou la fin du monde. « La prochaine étape critique du développement humain ne consiste pas à choisir entre les peuples ou les arbres, analyse Pedro Conceiçao. Il s’agit de reconnaître aujourd’hui que le progrès humain impulsé par une inégalité croissante et à forte intensité de carbone touche à sa fin. »
A la mi-novembre, l’OCDE a publié ses « Perspectives mondiales sur le financement du développement durable 2021 ». L’organisation y expliquait que les pays en développement seraient confrontés, en raison de la crise économique liée au Covid-19, à un déficit de financement de 1 700 milliards de dollars (près de 1 400 milliards d’euros) pour continuer d’avancer sur la bonne voie et atteindre les objectifs de développement durable établis par les Nations unies d’ici à 2030.
Nouvelle hiérarchie
Dans son rapport, le PNUD ne se borne pas à établir une nouvelle hiérarchie mondiale du développement. Il propose aussi des pistes pour remédier aux inégalités révélées par le nouvel indice. « Nous pouvons changer, faire d’autres choix. Le plus grand risque serait que nous ne fassions pas le pas préconisé dans ce rapport. Il en va de la responsabilité des gouvernements qui sont au centre des possibilités d’action, mais aussi de celle des acteurs économiques et celle, bien sûr, des individus », insiste Pedro Conceiçao.
Parmi ces pistes, les auteurs du rapport identifient les politiques publiques, avec une fiscalité plus progressive, des « investissements et des systèmes d’assurance préventifs destinés aux communautés vivant le long des côtes », mesures qui protégeraient les vies des 840 millions de personnes exposées au risque d’inondations côtières. Un exemple d’action visant à concilier, voire à réconcilier, les peuples et la planète.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/16/le-pnud-integre-la-question-climatique-et-ecologique-dans-son-indice-de-developpement-humain_6063635_3244.html>
En savoir plus :
> La prochaine frontière - Le développement humain et l’Anthropocène, Rapport sur le développement humain 2020 <http://report.hdr.undp.org/fr/>, PNUD, 15/12/20
______________________________________________________________________________________________________________________
5- Entretien "J’avais 20 ans". Pablo Servigne, théoricien de l’effondrement : « Mon enfance, c’était télé, bagnole, Nutella », M Campus, 17/12/20, 11h14 
Propos recueillis par Léa Iribarnegaray

« J’avais 20 ans » : « Le Monde » interroge une personnalité sur ses années d’études et son passage à l’âge adulte. Ce mois-ci, Pablo Servigne, collapsologue, docteur en biologie et spécialiste des fourmis. 
Docteur en biologie, spécialiste des fourmis, devenu auteur à succès avec Comment tout peut s’effondrer (Seuil, 2015), ingénieur agronome, conférencier, militant écologiste…, Pablo Servigne n’a jamais aimé les étiquettes. Il est aussi plus à l’aise pour parler de son dernier ouvrage que de son passé. « Je n’ai pas l’habitude de me livrer », prévient le Franco-Colombien de 42 ans, qui vient de publier Aux origines de la catastrophe (Les Liens qui Libèrent). Pour ce nouvel ouvrage, ce théoricien de l’effondrement du monde (ou collapsologue) s’est entouré d’une pluralité d’intellectuels afin d’expliquer pourquoi « nous en sommes arrivés là ». Avec une vingtaine de mots-clés et une approche transdisciplinaire, le livre relie différentes causes mettant en péril la planète : finance débridée, individualisme, surpopulation, patriarcat…
Plus de vingt ans après ses 20 ans, Pablo Servigne revient sur son enfance à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) et ses années d’études en Belgique, et oscille entre le récit d’un parcours tantôt docile, tantôt rebelle – entre l’envie d’être grand-père et celle de défiler dans la rue avec les plus jeunes.
Dans quel univers avez-vous grandi ?
Dans trois écosystèmes très différents, avec mon petit frère et mes deux parents ingénieurs. Quelques années près de Cherbourg, tout proche de la nature ; en Colombie, où l’on allait souvent puisque ma mère est de là-bas. Mais la plupart du temps, j’ai vécu à Saint-Germain-en-Laye, où je me suis profondément ennuyé. Une petite banlieue bourgeoise où il ne se passait rien : l’ennui monstrueux, mortel.
A l’époque, je détestais lire. Personne ne m’a fait aimer la lecture alors que j’aurais pu lire tellement pendant toutes ces années ! Je me suis gavé de télévision. J’ai l’impression d’avoir gaspillé mon temps.
Regrettez-vous un manque de transmission ?
Ce vide d’héritage et de transmission, je le ressens comme une peine profonde. J’ai toujours été à la recherche d’un ancien qui puisse m’apprendre la sagesse de la vie, qui m’enseigne un chant révolutionnaire au coin du feu, qui me dise quel bouquin lire à 15 ans et comment jeter des pavés sur les flics. J’aurais adoré rencontrer un vieil Indien jivaro ou un chaman !
Depuis tout petit, mon rêve, c’est d’être grand-père. A l’école, on nous a expliqué les équations différentielles et les intégrales triples… mais qui nous a appris à être un homme ? Qui nous a appris la démocratie ? Comment s’écouter, manger, respirer ? On doit prendre des cours de yoga pour savoir respirer, c’est du délire !
> Lire l’entretien avec Pablo Servigne, théoricien de l’effondrement : « Cette crise, je ne l’ai pas vue venir, alors que je la connaissais en théorie »
Vos parents vous ont au moins initié aux voyages !
Tout le reste pouvait passer à la trappe, mais les voyages, c’était sacré. On s’en fichait des habits, des apparences, des voitures ou de la déco. Mais pour voyager, on avait un budget illimité. Mon père était attiré par les tropiques et ma mère rendait visite à sa famille. On prenait l’avion comme on monte dans un train.
Pour moi, il n’y avait pas d’Atlantique : aller en Colombie, c’était comme aller en banlieue. Je suis vraiment un enfant de la mondialisation. J’ai arrêté l’avion il y a dix ans, et ça a été un peu brutal.
A 14 ans, un accident vous prive d’une bonne partie de votre adolescence
Je me suis fait écraser par un bus alors que je roulais à vélo. La roue arrière m’est passée sur le bassin. C’est comme si j’étais déjà mort une fois. J’ai l’impression d’être à ma deuxième vie – celle qui, comme le veut l’adage de Confucius, « commence quand on se rend compte qu’on n’en a qu’une » ; cela m’a propulsé à l’âge adulte. Je l’ai vécu comme un rite de passage. Au lycée, quand je suis revenu de l’hôpital, je ne faisais plus partie du même monde que les autres.
Comment avez-vous fait vos choix d’orientation ?
Pour moi, c’était évident : c’étaient les sciences naturelles. La littérature ne me parlait pas. L’économie et le droit me semblaient inintéressants. En terminale scientifique, je me suis retrouvé le seul garçon en option sciences de la vie et de la terre (SVT). Très tôt dans mon enfance, j’ai ressenti cette proximité avec le vivant : en Colombie, avec le foisonnement des écosystèmes tropicaux ; près de Cherbourg, où l’on grimpait aux arbres et on allait chercher le lait chez la voisine qui venait de traire la vache.
J’ai surtout fait une rencontre incroyable avec une salamandre, une nuit avec mon père, à la lampe de poche. Un émerveillement total. Plus jeune, j’avais croisé un lucane cerf-volant, le plus gros scarabée de France : majestueux ! A posteriori, je comprends pourquoi j’ai cette sensation de m’être tellement emmerdé en région parisienne : mon enfance, c’était télé, bagnole, Nutella, le bitume et les cours.
Après le bac, comment atterrissez-vous à la faculté d’agronomie de l’université de Liège ?
A 15 ans, j’ai lu peu de livres, mais un m’a particulièrement marqué : Les Fourmis, de Bernard Werber. Sa lecture a changé ma vie. J’ai pensé : je dois absolument devenir myrmécologue [spécialiste des fourmis]. On a envie de comprendre comment elles sont si bien organisées alors qu’elles ont un si petit cerveau, comment l’évolution a pu créer ces modes de vie…
Depuis, je suis fasciné par la socialité du monde animal. Pourquoi les dauphins, les termites, les orques, ou même les humains, forment-ils des sociétés ? C’est fou ! Mes parents n’étaient pas vraiment emballés à l’idée que je sois myrmécologue. Ils m’ont dit : « On te paie des études d’ingénieur, après tu fais ce que tu veux. »
Le compromis a donc été une fac d’agro : moitié biologie pour me plaire, moitié ingénieur pour leur plaire. Ils m’ont envoyé en Belgique pour éviter le système français des prépas, trop élitistes, et celui de la fac, où l’on peut se noyer dans la masse. C’était finalement un très bon choix : je me suis épanoui seul, sans la famille ni la France, avec une autre culture – celle de l’humilité et de l’autodérision. Je suis belge de cœur : j’ai passé vingt ans dans ce pays, mes deux enfants y sont nés. Ils ont cette double culture, comme moi avec la Colombie.
Qu’avez-vous appris à la fac ?
En agro, on apprenait à faire des pesticides, des OGM [organismes génétiquement modifiés], mais moi, j’étais passionné de biologie végétale et animale, de zoologie, d’entomologie. J’ai surtout découvert comment me positionner face au monde, en entrant dans l’engagement politique et l’activisme. J’écrivais des articles écolos dans le journal de la fac, sous pseudo. Certains étudiants voulaient me casser la gueule – ils étaient dans cette ornière de la production intensive. Alors, forcément, j’ai traversé ces études bizarrement.
Je me suis mis à lire Charlie Hebdo, Le Monde diplomatique, à suivre Attac [Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne] et la Confédération paysanne. J’ai fait le parcours classique de l’altermondialiste : j’étais au Forum social européen, à Florence, en 2002 ; je suis allé manifester à Cancun contre l’OMC [Organisation mondiale du commerce], en 2003. Ça m’a réveillé, je ne comprenais pas qu’on puisse ne pas être écologiste !
A part cela, qu’est-ce qui comptait dans votre vie à 20 ans ?
Quand je suis arrivé en Belgique, après le bac, c’était une seconde naissance. J’ai découvert la vie étudiante, la fête, la science. Un ami, Rachid, m’a fait aimer les livres passionnément. La nuit, on se lisait à haute voix, comme des fous, Charles Darwin, Lynn Margulis, Stephen Hawking… nos héros.
Quand on était jeunes, on avait un groupe de musique avec mon frère, on a fait deux ou trois concerts, rien de sérieux. Lui a continué, mais pas moi, j’ai juste accroché au mouvement punk, un peu tard. C’était l’époque des Ludwig von 88 : ça aussi, ça m’a réveillé ! Une façon de faire le lien avec la colère que je ressentais. C’est grâce à ça, les forums sociaux et les bouquins, que j’ai découvert l’anarchisme. Une révélation.
Vous êtes-vous épanoui dans la recherche ?
Complètement ! A la fac, ma chance a été de rencontrer un vieux prof de zoologie spécialiste des fourmis. Il faisait peur à tout le monde, coincé au fond d’un couloir, entouré d’animaux empaillés… Il a fini par me prendre sous son aile. A la fin des études, on devait faire un mémoire : j’ai étudié le comportement des fourmis plutôt qu’un sujet d’agro. Mon rêve ! Et ça s’est fini par une thèse en éthologie à Bruxelles.
Notez-vous des rencontres décisives dans votre parcours ?
Les rencontres, ce sont elles qui font bifurquer les vies. C’est important de trouver l’audace et le courage de parler aux personnes qu’on admire. Je suis allé frapper aux portes des labos qui me fascinaient : « Toc, toc, j’adore ce que vous faites, je veux bosser avec vous. Je dors sur le canapé s’il faut mais je bosse avec vous ! » Et quelle émotion d’aller voir le myrmécologue Edward Osborne Wilson, aux Etats-Unis, à un colloque sur les fourmis !
On vous présente comme « chercheur interdisciplinaire et indiscipliné ». Qu’est-ce que cela signifie, au juste ?
C’est une référence à Edgar Morin, un autre de mes héros. Je sautille d’une discipline à l’autre, et cette indiscipline s’exerce aussi dans l’activisme. J’ai par ailleurs toujours été indigné, résistant. Mais cette rébellion s’est paradoxalement traduite par un parcours docile. Je ne sais pas claquer les portes. Après coup, je prends conscience que j’ai acquis tous les codes de cette société que je peux désormais critiquer et transformer.
J’ai fini par trouver les limites de la recherche universitaire, que j’ai quittée en 2008. On s’enfermait dans des logiques de compétition et de production d’articles. J’avais besoin de sortir de cette tour d’ivoire. Je voyais le monde s’effondrer et je voulais parler au grand public.
C’est alors que vous commencez à faire de l’éducation populaire en Belgique ?
Oui, j’ai enfin pu rassembler mon côté scientifique et mon côté militant. Pour s’amuser, avec mon ami Gauthier Chapelle, on s’est appelés « chercheurs in-terre-dépendants » et on a créé la collapsologie. Il s’agit d’un sujet grave, on l’aborde avec sérieux, mais on ne se prend pas au sérieux.
J’ai toujours été l’étranger partout. En Belgique, je suis le Français ; en Colombie, je suis l’Européen ; en France, je suis le Colombien ou le Belge. En sciences, je suis le militant, le spirituel. Dans les milieux activistes ou associatifs, je suis le scientifique. Je me place aux interstices, et ça me plaît d’apporter du neuf, d’inventer. Avec les copains, on a été pionniers sur l’agriculture urbaine, la résilience, la permaculture, l’effondrement.
Quel regard portez-vous sur ceux qui ont 20 ans aujourd’hui ?
C’est bizarre, parce que cette question me place en dehors d’eux. Comme si, à 42 ans, j’étais déjà un vieux con ! J’ai l’impression d’être un sage, tout en sentant faire partie de cette génération qui défile dans la rue avec enthousiasme et vivacité. Ceux qui ont 20 ans aujourd’hui et entrent en résistance sont plus adultes que la plupart des adultes.
Je dis souvent aux jeunes de suivre leur intuition profonde. De prendre le temps et de faire ce qu’ils aiment. De ne pas choisir une filière d’étude en fonction du marché. De toute façon, contrairement à nos parents, nous n’aurons ni retraite ni plan de carrière.
Diriez-vous que, vos 20 ans, c’était le plus bel âge ?
Non ! Chaque année qui passe est incroyablement plus riche, intense, voluptueuse. Je me rapproche d’être un ancien et j’adore vieillir, cela ne me fait pas peur. Je suis décomplexé par rapport à la mort. Depuis mon accident, je vis chaque jour comme si j’allais mourir demain.
Mes 20 ans, c’est comme si c’était hier. A l’époque, j’étais très cérébral – ni dans le cœur ni dans le corps. J’avais cette boulimie de savoirs, cette colère de l’indignation. Mon accident m’a perché dans le mental. Je me souviens avoir pensé « je veux juste être un cerveau et quitter ce corps endolori ». Etre au contact de la fragilité, c’est ça devenir adulte. C’est aussi se rendre compte qu’on n’est rien sans les autres, sans l’interdépendance. [Il cherche ses mots.] Ah, ça me fait de l’émotion tout ça…
<https://www.lemonde.fr/campus/article/2020/12/17/pablo-servigne-theoricien-de-l-effondrement-a-la-fac-ma-chance-a-ete-de-rencontrer-un-vieux-prof-specialiste-des-fourmis_6063686_4401467.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
6- La fin du Journal de l’Environnement, Le JDLE, 18/12/20

Votre quotidien va s'éteindre dans les premières semaines de 2021. Voici pourquoi.
Le 10 décembre, la rédaction a appris, incrédule, la fin du Journal de l’Environnement. Une semaine plus tard, l’information était rendue publique par Stratégies et La Lettre A.
Quotidien dédié aux professionnels français de l’environnement, le JDLE a fait ses premiers pas sur le net en 2004. Lettre gratuite, initialement destinée à valoriser l’activité de conseil juridique en environnement de son éditeur, la société Red on Line, le quotidien s’est affirmé comme un médium de référence depuis son passage «au payant», il y a dix ans.
Palette étendue
Pointu sur les sujets habituellement versés dans la grande bannette de l’environnement (eau, déchets, énergie), le JDLE a étendu sa palette aux nouvelles préoccupations des entrepreneurs et des élus : changements climatiques, liens entre la santé et l’environnement, protection de la biodiversité, agriculture, alimentation, pêche, économie circulaire, transports, rénovation urbaine et construction.
Le JDLE s’est aussi ouvert aux questions touchant à la l’alimentation. Cette diversification s’est concrétisée par la publication du Journal de la sécurité alimentaire, qui a compté jusqu’à 5.000 aficionados.
>> Suite à lire à :
<https://www.journaldelenvironnement.net/article/la-fin-annoncee-du-journal-de-l-environnement,112663>
______________________________________________________________________________________________________________________
7- Chronique. Défense de l’environnement : « Seule la justice est susceptible de permettre aux statistiques de s’incarner », Le Monde, 19/12/20, 11h08
Stéphane Foucart

La justice britannique a reconnu, le 16 décembre, que la mort, en 2013, de la jeune Ella Adoo-Kissi-Debrah était due à la pollution atmosphérique. Dans sa chronique, Stéphane Foucart, journaliste au « Monde », constate que, dans ce type de combat, le droit est souvent plus efficient que la science.
Chronique. Depuis quelques jours, les 7 millions de victimes annuelles de la pollution de l’air – selon le chiffre de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) – ont un visage, celui d’Ella Adoo-Kissi-Debrah. Cette petite fille britannique est morte le 15 février 2013, à 9 ans, d’une d’insuffisance respiratoire aiguë. Elle vivait tout à côté du South Circular, un axe routier très fréquenté du sud de Londres.
Dans les colonnes du Monde, mon collègue Stéphane Mandard a raconté l’histoire d’Ella et le parcours judiciaire de sa mère, qui s’est achevé ces jours-ci par la décision du coroner d’attribuer la mort de l’enfant à la pollution atmosphérique. C’est une première, et une information importante : le coroner, institution anglo-saxonne inconnue en France, est une sorte d’hybride entre le légiste et le juge, qui ne produit pas de simples rapports médico-légaux, mais rend bel et bien des décisions de justice.
> Lire aussi  Ella Adoo-Kissi-Debrah, 9 ans, « tuée » par la pollution de l’air
Seule la justice – en se fondant sur un raisonnement juridique à partir des faits, mais aussi en déterminant le niveau des preuves requises pour conclure – est susceptible de permettre aux statistiques de s’incarner. Et faire, par exemple, que les millions de morts impersonnels deviennent des gens de chair et d’os, avec lesquels il devient possible de compatir.
Le diagnostic seul est inopérant
Si la justice est nécessaire, c’est que le diagnostic seul est inopérant. A s’en tenir à une approche strictement scientifique, aucun événement multifactoriel ne peut formellement être attribué à l’un des facteurs, fût-il dominant. Stricto sensu, un scientifique ne peut en rester qu’à une approche probabiliste – on voit bien tout l’inconfort qu’il y a pour un épidémiologiste à attribuer formellement la survenue d’un cas particulier de cancer du poumon à la consommation de tabac, ou à autre chose. Après tout, des cancers du poumon surviennent aussi chez des non-fumeurs. Alors ? Alors il faut un juge pour trancher.
D’ailleurs, ce qui est vrai aujourd’hui avec la pollution atmosphérique l’a été, dans les années 1990 aux Etats-Unis, avec les grands procès contre les géants du tabac. C’est aussi vrai de la lutte contre les dégâts sanitaires de l’industrie agrochimique, qui s’incarne dans des figures rendues emblématiques par des procédures judiciaires et leurs issues. Songeons, en France, à l’agriculteur Paul François ou, aux Etats-Unis, au jardinier Dewayne Johnson, qui ont tous deux obtenu gain de cause en justice contre Monsanto. Pour les intéressés, il s’agit bien sûr d’obtenir réparation, mais l’effet collatéral est une mise en mouvement possible de la société.
> Lire aussi  Roundup : la condamnation de Monsanto confirmée en appel en Californie
Depuis quelques années, les ONG ont compris tout l’intérêt qu’il peut y avoir à agir en justice. La décision historique rendue le 19 novembre par le Conseil d’Etat en est l’illustration. La haute juridiction avait été saisie en février 2019 par le maire de Grande-Synthe (Nord), une commune très exposée à la hausse du niveau marin, et plusieurs associations (Oxfam, Greenpeace, la Fondation Nicolas Hulot, etc.) : les requérants exigent de l’Etat qu’il prenne des mesures effectives de baisse des émissions de gaz à effet de serre afin de remplir ses engagements internationaux. Dans sa décision, le Conseil d’Etat lui a donné trois mois pour fournir l’ensemble des informations indiquant que la France est en ligne avec ces engagements.
> Lire aussi  Le gouvernement a trois mois pour prouver qu’il respecte ses engagements climatiques, une première en France
La suite promet d’être intéressante. En juillet, la haute juridiction a déjà ordonné à l’Etat de prendre les mesures adéquates pour faire baisser la pollution de l’air et, simplement, la placer sous les seuils sanitaires établis au niveau européen. Le tout sous une astreinte de 10 millions d’euros par semestre de retard.
Exploiter les « gisements de contentieux »
Tout cela a-t-il une réelle importance ? Pour Béatrice Parance, professeure de droit à l’université Paris-VIII, ce type de bataille, menée sur le front du droit, est loin d’être vain. « Ce genre de contentieux est aussi un outil de conscientisation et de sensibilisation du public », dit-elle. Parfois, c’est une lutte de longue haleine, pied à pied, sur un unique événement, qui permet de faire évoluer l’interprétation du droit et, finalement, toute la société. « La reconnaissance du préjudice écologique, c’est-à-dire l’obligation de réparer des dégâts environnementaux indépendamment du tort qu’ils peuvent porter à des individus, n’a été possible que grâce à l’affaire de l’“Erika” », rappelle Béatrice Parance.
Autour de la juriste Eléonore Delatouche, des avocats et des professeurs de droit viennent de lancer un fonds de dotation baptisé « Intérêt à agir », dont l’objet est précisément d’aider à l’exploitation des « gisements de contentieux » qui permettent de faire avancer la défense de l’environnement et des biens communs en général, la lutte pour les libertés numériques ou encore le droit à la santé. L’idée que portent les fondateurs de l’association est de mutualiser une réflexion et une expertise sur le droit, et d’assister et de conseiller d’autres organisations dans leurs actions en justice.
Depuis la création du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les organisations de défense de l’environnement ont tendance à se positionner dans l’arène scientifique pour avancer leurs pions. Un peu comme si l’accumulation de savoir scientifique avait un pouvoir performatif, c’est-à-dire comme si l’obtention de la connaissance déclenchait l’action publique ad hoc. C’est en réalité un piège : la connaissance étant par nature incomplète, l’action est toujours renvoyée à la nécessité de mener toujours plus de recherches. Mais souvent, les faits scientifiques suffisants sont déjà disponibles, prêts à nourrir la réflexion juridique et à se déposer dans la balance du juge. Parfois, il ne reste qu’à agir, en somme.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/12/19/defense-de-l-environnement-seule-la-justice-est-susceptible-de-permettre-aux-statistiques-de-s-incarner_6063936_3232.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
8- Tribune. « Les entreprises ont tout à gagner à embrasser une transformation volontaire vers des modèles d’affaires décarbonés », Le Monde, 20/12/20, 06h00 
Par Fabrice Bonnifet, Président du Collège des directeurs du développement durable (C3D)

Fabrice Bonnifet, président du collège des directeurs du développement durable, affirme dans une tribune au « Monde » que les entreprises peuvent trouver leur intérêt économique dans la transition écologique
Tribune. L’année n’est pas terminée, mais pour tous elle restera l’annus horribilis. Pourtant, en parallèle d’une économie à genoux, certains décideurs politiques semblent se réengager dans la dynamique qui a suivi la COP21, les quatre premières économies mondiales ayant désormais confirmé leurs ambitions vers la neutralité carbone. Mais que valent ces engagements ?
Rappelons que l’entrée en vigueur de l’accord de Paris de 2015 n’a eu aucun effet sur les émissions de CO2 mondiales, qui continuent d’augmenter. Seuls 16 pays sur les 197 signataires ont engagé une stratégie carbone crédible. Les autres – dont la France – n’ont rien fait. Notre système économique étant configuré pour la prédation du vivant, son efficacité dépend de sa capacité à faire dysfonctionner le climat !
> Lire aussi  « Les dirigeants d’entreprise doivent résister à la tentation de retomber dans une vision purement financière de leur performance »
Joe Biden, le nouveau président démocrate des Etats-Unis, ne remettra pas en cause l’American way of life, qui produit de la valeur économique de manière inversement proportionnelle à sa capacité à détruire le capital naturel. Et en France ? Affirmer vouloir contribuer à sauver l’humanité du péril climatique implique de remettre en question nos modes de vie… Ce qui concerne en premier chef ceux qui, précisément, portent l’essentiel des responsabilités du dérèglement climatique.
Un sujet abstrait pour des décideurs publics et privés
Raison pour laquelle les décideurs proposent plus de discours que de radicalité. Peur du changement, travail de sape des marchands de doute et propension à aller vers la facilité et le court terme en tant que citoyen, entreprise ou Etat… tout est bon pour remettre les actions à plus tard sans pour autant cesser de claironner des engagements à 2050, qui fixent en réalité un nouvel horizon pour ne rien faire de concret jusqu’en 2049 minuit moins le quart, à part peut-être créer des instances de réflexion.
> Lire aussi  « Les Etats-Unis pourraient s’engager avec l’Union européenne dans la mise en place d’une coalition mondiale pour la neutralité carbone »
Force est de constater que pour la plupart des décideurs, privés comme publics, le sujet du climat est encore abstrait. Il provoque toujours les haussements d’épaules de ceux qui pensent que la technologie et le « génie » humain triomphent de tous les défis. Quant au sujet de l’avènement du « monde de demain », poussé par une jeune génération, il fait encore sourire les cyniques et les gens dits sérieux.
> Lire aussi  Climat : le plan de relance français « insuffisant » pour enclencher une rupture à long terme
Comment sortir de l’inaction alors que l’évidence est sous nos yeux ? Ne rien faire aujourd’hui pour le climat et la destruction des écosystèmes, c’est précipiter les mouvements sociaux, les migrations désespérées, les décès par maladies respiratoires et auto-immunes, c’est abattre des pans entiers de nos libertés, encore plus sournoisement que ne l’aura fait le virus, et c’est faire le lit du populisme en même temps que celui d’autres Covid.
Un objectif atteignable
Quels leaders politiques et économiques rendront des comptes demain alors que tous « savaient » ? Mais l’heure n’est pas à la chasse aux sorcières, elle est à l’action. Là où ce virus nous aura collectivement pris par surprise, les bouleversements climatiques, eux, sont déjà là. Certes, le Covid nous assomme, mais lutter pour le climat peut nous révéler. Les entreprises ont tout à gagner à embrasser immédiatement une transformation volontaire vers des modèles d’affaires décarbonés.
> Lire aussi  « L’objectif symbolique de neutralité carbone en 2050 ne doit pas se transformer en une servitude écologique insupportable »
Certaines entreprises avant-gardistes l’ont bien compris : elles ont inscrit dans leurs statuts la mission d’aller vers la neutralité carbone. Là encore, il ne faut pas être naïf : comme les Etats, les entreprises font des promesses à long terme, souvent au-delà du mandat de décideurs engagés. Mais elles peuvent trouver leur intérêt économique dans la transition. Et leur engagement peut agir comme une prophétie autoréalisatrice positive, dans laquelle un changement de cap, par effet domino, suscite de nouvelles attentes et oblige l’écosystème des fournisseurs et, dans la foulée, des concurrents, à se positionner vers des modèles bas carbone.
> Lire aussi  Climat : cinq ans après l’accord de Paris, un sommet mondial marqué par des avancées, qui restent insuffisantes
L’objectif est atteignable. Les technologies sont connues. La seule ressource qui, collectivement, nous manque encore cruellement, c’est du courage. Notre histoire du combat contre les bouleversements climatiques est jeune. Si les Etats comprennent que se diriger vers la neutralité est la seule réponse possible aux crises à venir, et, pour les entreprises, que faire pivoter leurs modèles d’affaires est la seule façon de pérenniser leur activité, les secondes auront besoin des premiers pour un cadre sûr et pérenne. A condition de s’y mettre avant la Saint-Sylvestre 2049.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/12/20/les-entreprises-ont-tout-a-gagner-a-embrasser-une-transformation-volontaire-vers-des-modeles-d-affaires-decarbones_6063998_3232.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
9- Référendum sur la protection de l'environnement : l'exécutif devant une course d'obstacles, Le JDD, 20/12/20, 14h00 
Sarah Paillou

La consultation voulue par Emmanuel Macron pourrait être organisée à la rentrée de septembre.
Un chemin semé d'embûches. En annonçant lundi son intention de consulter les Français par référendum pour intégrer la protection de l'environnement au premier article de la Constitution, Emmanuel Macron a tenté un coup politique. Et lancé un processus à la fois long et risqué. Première étape : la présentation du projet de loi proposant la révision constitutionnelle en Conseil des ministres, prévue mi-janvier d'après un proche du Président. Des réunions interministérielles doivent encore se tenir, mais l'exécutif a déjà transmis au Conseil d'État sa proposition de complément au premier alinéa de l'article 1.
"Garantit" ou "favorise" ?
La rédaction serait la suivante : la France "garantit la préservation de la biodiversité, de l'environnement et lutte contre le dérèglement climatique". Soit une version très proche de celle de la convention citoyenne pour le climat (CCC). Mais, au sein du gouvernement, on avertit : "Le vrai sujet, et le Président y tient beaucoup, c'est le mot 'garantit'", qui pourrait contraindre largement toute autre loi votée par la suite. Les services du garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, ont déjà fait savoir que le Conseil d'Etat préférerait sûrement le terme "favorise".
La question s'est déjà posée. En 2018, une révision constitutionnelle était débattue à l'Assemblée nationale. A l'époque, les députés adoptent un amendement en première lecture, disposant que la France "agit pour la préservation de l'environnement et de la diversité biologique et contre les changements climatiques". Mais, percutés par le scandale de l'affaire Benalla, les débats s'engluent. Le texte ne verra jamais le jour. Deuxième tentative en 2019, avec le projet de loi "pour un renouveau démocratique", qui préférait le terme de "favorise" à celui d'"agit"… conformément à l'avis du Conseil d'Etat. Là non plus, le texte n'a pas abouti.
Une "manipulation"
L'enlisement parlementaire : c'est l'un des dangers qui menacent ce nouveau projet de loi. Car une révision de la Constitution doit être adoptée en des termes identiques par les deux chambres du Parlement, Assemblée nationale et Sénat. Quand sera-t-il examiné par les législateurs ? "Rien n'est acté", glisse un cadre macroniste.
Le président du groupe La République en marche, Christophe Castaner, a demandé, lors du dîner de la majorité mercredi soir à l'Elysée, des discussions distinctes pour ce texte de loi et pour l'autre, celui reprenant les autres propositions de la CCC. Le second est "très opérationnel, le premier beaucoup plus politique", abonde un responsable macroniste : "On le voit déjà aux réactions immédiates de Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon." La présidente du Rassemblement national a fustigé "une énième manœuvre politicienne" ; l'Insoumis en chef, une "manipulation".
Le Sénat va se faire un malin plaisir de retarder le truc
Au Sénat, la partie est aussi loin d'être jouée. Difficile d'imaginer la majorité de droite offrir cette victoire politique au chef de l'Etat. Le président de la Chambre haute, Gérard Larcher, a prévenu sur LCI : "Le Parlement, on ne le forcera pas. Il agira en toute liberté, en toute indépendance, sans subir de pressions, et j'en serai le garant." Un membre de l'exécutif reconnaît qu'il y a dans l'opération une "part de risque". Un autre s'inquiète : "Le Sénat va se faire un malin plaisir de retarder le truc." D'autant que, révision constitutionnelle oblige, le nombre d'amendements n'est pas restreint, ni le temps législatif contrôlé. Même le Premier ministre, Jean Castex, a semblé temporiser mardi, souhaitant que le référendum se tienne "si possible" avant la fin du quinquennat, conditionnant la tenue du scrutin à l'évolution de l'épidémie de Covid.
Alors, quand ? Si certains évoquent la possibilité d'organiser le vote en même temps que les élections départementales et régionales, d'autres évacuent cette option. "Techniquement, le temps institutionnel fait qu'on ne pourra pas aboutir en juin", estime un poids lourd macroniste. Lequel pointe aussi la complexité des opérations de vote : trois urnes différentes, trois présidences de bureau… L'horizon le plus probable serait alors la rentrée.
<https://www.lejdd.fr/Politique/referendum-sur-la-protection-de-lenvironnement-lexecutif-devant-une-course-dobstacles-4013660>
______________________________________________________________________________________________________________________
10- Comment le christianisme influence l’écologie politique, Le Monde des religions, 20/12/20, 16h19
Luc Chatel

La vague écologiste aux élections municipales de juin 2020 a permis de mettre au jour un phénomène encore méconnu et peu étudié : la forte présence de chrétiens parmi les militants écologistes depuis les années 1970. 
Une longue journée de réunions touche à sa fin dans un immeuble impersonnel, planté parmi d’autres au cœur d’une métropole de province. Derrière de grandes vitres ternes, on aperçoit le soleil d’automne plonger dans le bitume et le béton.
« La nature me manque déjà », confie François Mandil, quadragénaire rentré de ses flâneries sabbatiques en 2020 pour intégrer un cabinet en tant que conseiller. Passé par les organisations catholiques du Mouvement eucharistique des jeunes et des Scouts et guides de France, dont il a dirigé la communication, il a aussi été faucheur volontaire d’OGM, tête de liste écologiste aux municipales de Pontarlier (Doubs) en 2008 et membre du conseil fédéral d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), qui fixe les orientations du mouvement.
> Lire aussi  François Euvé : « L’anthropocentrisme moderne a contaminé le christianisme »
François Mandil fréquente depuis vingt ans ces deux univers très codés que sont l’écologie politique et les mouvements catholiques. Deux univers qu’un observateur hâtif pourrait juger très éloignés : libertaires contre conservateurs, transgressifs contre moralistes, activistes contre contemplatifs. Et pourtant…
Catholiques convertis à l’écologie
Alors que François Mandil fait défiler les contacts de son smartphone à la recherche de profils similaires au sien, un constat le surprend : la liste est bien plus longue qu’il ne le pensait ! L’égrenage des noms et CV de croyants, cadres d’EELV, dure de longues minutes. Ils sont à des postes-clés dans nombre de collectivités locales, et certaines commissions nationales du mouvement en regorgent.
Sa surprise a d’ailleurs été partagée dans des travaux récents. Docteure en sociologie et en science politique, Vanessa Jérôme introduit ainsi sa thèse, soutenue en 2014 sur la sociologie politique chez les Verts : « Nous avons découvert la présence prépondérante d’(ex)-catholiques et de plusieurs générations distinctes de soixante-huitards. » Une découverte remarquée aussi par Ludovic Bertina, docteur en science politique, observateur avisé des catholiques « convertis » à l’écologie : « Le croisement de l’écologie et du catholicisme est resté un sujet très peu étudié. »
> Lire aussi  Rémi Brague : « Le pape veut rappeler les chrétiens à leurs responsabilités envers la planète »
Le sujet commence cependant à être mis en lumière par les cadres d’EELV. Le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, revendique haut et fort sa foi catholique. La maire de Poitiers, Léonore Moncond’huy, reconnaît la place importante du scoutisme protestant (éclaireurs unionistes) dans sa vie.
Le premier magistrat de Grenoble, Eric Piolle, affirme être en même temps non croyant et présent à la messe du dimanche aux côtés de sa femme catholique. Les trois anciens patrons d’EELV, Cécile Duflot, Gilles Lemaire et Jean-Luc Benhamias, ont évoqué leur passage formateur respectivement à la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC) et aux éclaireurs unionistes. Les ex-députés européens et ex-candidats à la présidentielle, les écologistes José Bové et Noël Mamère, non croyants tous deux, ont souligné l’influence majeure des théologiens protestants Jacques Ellul et Bernard Charbonneau sur leur pensée politique.
Pas de tabou
Dans une contribution à un ouvrage collectif (François. Le pape vert, Temps Présent, 2015), l’historien des religions Odon Vallet glisse cette confidence : « Il y a eu des pionniers de l’écologie parmi les chrétiens dès le début des années 1970 et j’en ai fait partie. En 1974, j’ai été le représentant de René Dumont auprès de la Commission nationale de contrôle de l’élection présidentielle, puis celui de Brice Lalonde en 1981. » Ces déclarations constituent une forme de mini-révolution dans le paysage politique français, versant gauche. Du Parti communiste français à La France insoumise et au Parti socialiste, il n’a jamais été bien vu d’afficher ou même d’évoquer sa foi, que l’on soit militant de base ou ministre. Chez les écologistes, nul tabou de ce genre. Au contraire…
Le solide compagnonnage entre écologistes et chrétiens peut s’expliquer en premier lieu par des préoccupations communes, au premier rang desquelles la préservation de la nature. Si l’Eglise catholique a longtemps été accusée d’anthropocentrisme (Lynn White Jr), ses textes fondateurs peuvent aussi se lire dans le sens d’une éthique environnementaliste (John Baird Calicott). Une figure tel saint François d’Assise, qui évoque le soleil et les oiseaux comme ses « frères », en est l’illustration.
> Lire aussi  « La responsabilité environnementale ne se négocie pas ! »
En 2015, la publication de l’encyclique Laudato si’ du pape François a mis un terme à toute ambiguïté. Ce texte dénonce un « anthropocentrisme despotique » et rejoint de nombreuses analyses d’EELV et d’ONG environnementalistes sur les causes de la crise climatique, économiques notamment.
L’Evangile au Larzac
Dans les années 1960 et 1970, d’autres sujets ont scellé une sorte d’alliance entre militants chrétiens et écologistes : le pacifisme, le tiers-mondisme, l’opposition au nucléaire, des formes de vie communautaires… L’occupation du Larzac de 1971 à 1981, pour dénoncer l’extension d’un camp militaire et l’expropriation de cent trois paysans, « fondatrice de l’identité des mobilisations écologistes françaises », selon la politiste Sylvie Ollitrault, en a sans doute opéré la synthèse la plus flagrante.
« J’ai découvert l’Evangile en même temps que le Larzac », raconte François Vaillant, rédacteur en chef de la revue Alternative non violente, adhérent d’EELV depuis vingt-cinq ans et ancien frère dominicain. C’est aussi sur le Larzac qu’un jeune réfractaire au service militaire, José Bové, a été accueilli par deux catholiques qui ont marqué son parcours : Bernard Lambert, fondateur en 1981 de l’ancêtre de la Confédération paysanne, et Robert Pirault, prêtre-ouvrier franciscain.
Membre des Verts dès 1984, Olivier Longeon, conseiller municipal EELV de Saint-Etienne (Loire) depuis 2004, formateur d’élus locaux au Centre d’écodéveloppement et d’initiative sociale (Cedis) et ancien de la JOC, souligne l’importance de la non-violence comme trait d’union entre les deux univers. « En 1984, on partageait notre local des Verts avec le Mouvement pour une alternative non violente (MAN) et les objecteurs de conscience, se souvient-il. On croisait là autant de chrétiens que de militants écologistes. »
Liberté de conscience et de parole
En 2015, sa ville a accueilli les 2es Assises chrétiennes de l’écologie, organisées par l’hebdomadaire catholique La Vie. Pour François Mandil, le lien s’est fait aussi avec la critique du matérialisme. « Dans ma famille, où certains étaient des catholiques plutôt traditionnels, il y a toujours eu cette idée que l’épanouissement ne passait pas par la consommation. » 
François Vaillant, lui, a comme fait d’armes d’avoir cofondé en 2005 le collectif des Déboulonneurs, qui démontait des panneaux publicitaires et profitait des procès qui s’ensuivaient pour donner un écho aux critiques de la société de consommation. Il fait aujourd’hui partie de l’antenne locale de la Résistance à l’agression publicitaire (RAP) à Rouen. « Avant le pape François, Benoît XVI tapait déjà très fort sur la pub », commente l’ancien dominicain.
Au-delà des thématiques partagées, ce sont aussi les pratiques d’EELV qui séduisent les chrétiens. Basées sur une liberté de conscience et de parole, elles contrastent avec la forte discipline en vigueur dans les autres partis de gauche. « Je n’ai jamais eu aucun mal à dire que j’étais à l’aumônerie catholique quand je suis entré chez les Verts », se souvient Olivier Longeon.
« On critique souvent EELV parce que c’est un parti ingérable avec plein de courants et de points de vue, mais je n’ai jamais considéré cela comme un défaut, souligne François Vaillant. C’est un mouvement vraiment démocratique qui respecte chacun et qui a démontré qu’il savait aussi gérer des villes ou des ministères. »
Un mot revient souvent pour décrire ce fonctionnement : consensus. « On retrouve à EELV une caractéristique très présente dans les mouvements catholiques qui laissent chacun s’exprimer et demandent à tous d’écouter, confirme Olivier Longeon. On m’a beaucoup critiqué quand je suis devenu secrétaire départemental des Verts car j’avais tendance à faire dix-huit tours de table avant de prendre une décision ! » 
Sans doute l’enracinement d’EELV dans l’esprit libertaire de mai 68 encourage-t-il aussi les expressions individuelles et éloigne-t-il toute tentation autoritaire. « A EELV, les procédures d’exclusion n’aboutissent jamais, précise Olivier Longeon. On finit même parfois par s’excuser de les avoir engagées. » Il ajoute un élément plus anecdotique : « Pendant les séminaires d’élus, il y en a toujours qui sortent leur guitare, et on se retrouve alors avec deux registres de chants : anar et scout. »
Des textes d’inspiration écologique
Enfin, ce qui rapproche écologistes et chrétiens, ce sont aussi quelques grandes figures. L’une d’elles revient souvent : Théodore Monod. « Quand j’avais 17-18 ans, sa lecture a été décisive, reconnaît François Mandil. Il m’a enseigné que l’on ne pouvait pas transiger avec sa conscience. » Géologue et essayiste protestant, auteur d’un recueil de prières à 25 ans, Théodore Monod est connu du grand public pour ses récits sur le désert.
Mais il a aussi été un militant très actif, notamment comme président du Rassemblement des opposants à la chasse et comme membre de la Ligue française des droits de l’animal. D’autres croyants sont très présents dans les bibliothèques vertes : Ivan Illich, prêtre catholique et philosophe autrichien, auteur, entre autres, d’Une société sans école ; Lanza del Vasto, philosophe catholique italien, militant non violent fondateur des communautés de l’Arche ; et les théologiens protestants Jacques Ellul et Bernard Charbonneau, déjà cités, auteurs, dès les années 1930, de textes d’inspiration écologique sur la critique du progrès technique. Ils font aujourd’hui l’objet de nombreuses rééditions.
En 1980, dans Le Feu vert. Autocritique du mouvement écologiste (Editions Karthala), Bernard Charbonneau esquissait un portrait-robot sympathique et taquin du militant écologiste : « Une partie de la jeunesse écologique est issue du christianisme […] Le moralisme chrétien réapparaît dans les agapes assez austères arrosées de jus de fruits bio et dans la critique, mille fois justifiée, de la société du gaspillage. »
<https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2020/12/20/comment-le-christianisme-influence-l-ecologie-politique_6063999_6038514.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
11- Ecologie : petite sélection de bouquins pour l’année qui vient, Blog Même pas mal, 20/12/20
Anne-Sophie Novel

2020 marquera assurément nos vies à jamais. L’histoire nous dira s’il s’agit d’un tournant dans la prise de conscience de l’humanité vis-à-vis de sa vulnérabilité et de sa mise en responsabilité, mais si vous êtes encore à court d’idées cadeaux je vous offre la traditionnelle liste de bouquins à glisser sous le sapin… en mode 2021 !
Se dorloter avec de bons petits plats
On a ré-appris à cuisiner avec le confinement, alors autant prendre les devants si l’occasion se représente dans les mois qui viennent… puis si vous êtes encore en télétravail, c’est aussi l’occasion d’expérimenter tout ça en parallèle de vos conf call, n’est-il pas ?
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/blog/alternatives/2020/12/20/ecologie-petite-selection-de-bouquins-pour-lannee-qui-vient/>
______________________________________________________________________________________________________________________
12- Le gouvernement annonce un plan pour lutter contre l’abandon des animaux de compagnie, Le Monde avec AFP, 21/12/20, 17h38

L’abandon d’un animal pourrait désormais être passible d’une peine allant jusqu’à trois ans d’emprisonnement, a annoncé lundi le ministre de l’agriculture et de l’alimentation, Julien Denormandie. 
« Je souhaite que nous puissions renforcer les sanctions en cas d’abandon d’animaux », a déclaré le ministre de l’agriculture et de l’alimentation, Julien Denormandie, lors d’une conférence de presse en ligne lundi 21 décembre. L’acte pourrait désormais être passible d’une peine allant jusqu’à trois ans d’emprisonnement « dès lors que ces actes de maltraitance ont été identifiés et démontrés », a précisé M. Denormandie.
Le gouvernement a mis sur pied un plan pour lutter contre l’abandon des chiens et des chats, estimés à 100 000 par an, voire plus. Il s’agit de « sensibiliser, accompagner et sanctionner », a expliqué Julien Denormandie.
> Lire aussi  « Face aux enjeux moraux et juridiques découlant des exportations d’animaux vivants, nous soutenons un élevage de proximité respectueux »
Pour lutter contre les achats impulsifs, un « certificat de sensibilisation » devra être signé avant tout achat d’un animal, pour rappeler les obligations de soins, de vaccination et les coûts liés à la possession d’un animal. Un fascicule sera diffusé dans les écoles élémentaires pour sensibiliser les enfants, a poursuivi le ministre.
Concernant les points de vente ou d’adoption d’animaux, le gouvernement n’a pas suivi la proposition du député La République en marche (LRM) Loïc Dombreval de réserver cette vente aux éleveurs professionnels, amateurs agréés et aux refuges. « Quand vous allez dans une animalerie, vous avez un projet », a fait valoir Julien Denormandie.
Un observatoire de la protection animale
Une charte d’encadrement a été conclue avec la plate-forme Leboncoin pour réguler les ventes sur Internet. Les annonces concernant les chiens et chats précisent le numéro d’identification de l’animal, son âge, sa race, s’il est vacciné… D’autres plates-formes, comme Facebook, où les annonces sont aussi nombreuses, ne sont pas concernées.
Un observatoire national de la protection animale sera créé pour mieux évaluer la situation. Le gouvernement souhaite également aider les personnes défavorisées à soigner leurs animaux en consacrant 4 millions d’euros pour la médecine vétérinaire solidaire.
Un décret rendra le défaut d’identification des chats sanctionnable, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent. Le défaut d’identification passera d’une contravention de 4e classe à une contravention de 5e classe, plus sévère. Les gardes champêtres et les policiers municipaux pourraient être habilités à faire des contrôles, a encore souligné le ministre.
> Lire aussi  La condition animale, sujet légitime de débat public
« Ce qui est annoncé aujourd’hui est un pas immense, c’est inédit », a déclaré Loïc Dombreval à l’Agence France-Presse. Mais pour le député LRM, alors qu’une proposition de loi sur le bien-être animal sera discutée à partir du 26 janvier, « il faut aller plus loin ». Il souhaite par exemple que le numéro d’identification des chats et chiens affichés sur les annonces sur Leboncoin soit croisé avec le fichier national des chiens et des chats pour éviter les fraudes.
Concernant l’interdiction de vente en animalerie, pendant les foires et sur Internet, rejetée par le gouvernement, « il y aura des amendements au projet de loi », précise-t-il. La Fondation Brigitte Bardot défend également la fin des ventes d’animaux en ligne et juge, dans un communiqué, que la charte présentée lundi est « une mascarade commerciale ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/21/le-gouvernement-annonce-un-plan-pour-lutter-contre-l-abandon-des-animaux-de-compagnie_6064134_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/21/le-gouvernement-annonce-un-plan-pour-lutter-contre-l-abandon-des-animaux-de-compagnie_6064134_3244.html>>
______________________________________________________________________________________________________________________
13- Billet de blog. « Paroles de lecteurs » : changement climatique et pluralité des opinions, Le Monde des lecteurs, 21/12/20, 20h02
Par Anne-Sophie Anglaret, Paris

« A quoi sert de mettre en avant, dans un journal de référence, des points de vue qui nient tout ce que la science nous apprend ? », interroge Anne-Sophie Anglaret au sujet d’une tribune sur les réductions d’émissions de gaz à effet de serre parue dans « Le Monde ».
Billet de blog. Je vous écris suite à la tribune de Dominique Finon, publiée le 4 décembre dans Le Monde. Je sais que cette tribune ne vient pas de votre rédaction, mais il me semble qu’il serait de la responsabilité du Monde de ne pas propager de tels discours. Le texte de Dominique Finon rentre tout à fait dans ce que plusieurs chercheurs ont récemment décrit, dans la revue Global Sustainability, comme des « discourses of climate delay ».
> Lire aussi  « L’objectif symbolique de neutralité carbone en 2050 ne doit pas se transformer en une servitude écologique insupportable »
Autrement dit, des discours qui ne nient plus le changement climatique mais qui prétendent notamment (il y a plusieurs catégories dans leur article) qu’agir serait plus coûteux que de ne pas agir. Au final, comme le démontrent les auteurs, ces discours n’ont pas d’autre but que ceux des climatosceptiques : freiner les tentatives de limiter les émissions de carbone.
Et de fait, Dominique Finon ne propose rien, dans son article, sinon d’aller beaucoup plus lentement. Or tous les climatologues (ce qu’il n’est pas, il faut le rappeler, car la mention « spécialiste du climat », sous son nom, pourrait être trompeuse) s’accordent à dire que nous n’avons pas le temps d’attendre. En faisant croire qu’agir nous mènerait à un choc plus grand que de ne pas agir, Dominique Finon ignore donc sciemment les vrais spécialistes du sujet (dont les prévisions sont horrifiantes, faut-il le rappeler ? Avec des scénarios probables aujourd’hui de 3 à 4° d’augmentation des températures, disparition de niches écologiques à certains endroits, augmentation des morts dues aux canicules, famines, sécheresses, pandémies…).
> Lire aussi : Le jour où « Le Monde » a publié la tribune de Faurisson
En tant qu’historienne, je ne peux pas ne pas faire un parallèle avec la place que Le Monde a un jour accordée à Robert Faurisson. Pas pour faire un point Godwin facile, mais parce qu’il me semble que la situation est assez comparable du point de vue du rapport de la science et des médias : en publiant des avis qui s’opposent à ceux de l’écrasante majorité des spécialistes, vous avez peut-être l’impression de favoriser la pluralité. Mais quand le déséquilibre entre spécialistes est aussi énorme, il faut s’interroger : à quoi sert de mettre en avant, dans un journal de référence, des points de vue qui nient tout ce que la science nous apprend ? Les conséquences peuvent être catastrophiques, et la catastrophe climatique n’a pas besoin qu’on lui donne un coup de pouce.
Anne-Sophie Anglaret, Paris
---------------------------------------------------------------------------------------------------
Gilles van Kote, directeur délégué aux relations avec les lecteurs, vous répond : Vous évoquez un sujet sensible : celui de la pluralité des points de vue sur des questions au sujet desquelles un consensus scientifique s’est forgé. L’exemple du climatoscepticisme, que vous évoquez, est bien choisi. Les climatosceptiques, l’ancien ministre Claude Allègre en tête, ont longtemps disposé de puissantes tribunes médiatiques alors même que la plupart d’entre eux n’étaient pas climatologues et que l’origine humaine du réchauffement climatique était en passe d’être établie avec une quasi-certitude par la communauté scientifique et le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
Fallait-il les mettre sur un plan d’égalité médiatique avec les spécialistes du climat, sous prétexte de favoriser la pluralité des points de vue ? La réponse est non, évidemment. Cela reviendrait à donner la parole à l’industrie du tabac à chaque fois que sont mentionnés les effets néfastes de la cigarette. Il en va de la responsabilité même des médias de cesser d’entretenir des débats quand ceux-ci sont scientifiquement tranchés.
La tribune de Dominique Finon est d’un autre ordre : elle ne nie pas le changement climatique, elle alerte sur les conséquences néfastes que pourraient avoir certaines mesures destinées à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Dans ce cas, le débat entre partisans de l’environnement et tenants de la croissance économique est loin d’être terminé. Il ne me semble donc pas scandaleux de le faire vivre dans nos pages… Débats.
<https://www.lemonde.fr/blog-mediateur/article/2020/12/21/paroles-de-lecteurs-changement-climatique-et-pluralite-des-opinions_6064145_5334984.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
14- [Édito] L’Europe met le cap sur la transition verte sans tambour médiatique, Novethic, 21/12/20
Anne-Catherine Husson-Traore

L’Union Européenne a adopté, le 18 décembre, le financement de son plan de relance et résilience de 672,5 milliards d'euros qui doit la mettre sur le chemin de la transition verte et digitale tout en favorisant la cohésion sociale et territoriale. Cette étape sans précédent qui dessine un avenir commun basé sur un modèle durable, aurait dû faire la Une de tous les journaux du week-end. Ce silence médiatique empêche les Européens de retrouver de l’espoir face à un horizon bouché par le Covid.
La pandémie du Covid-19 a très durement touché l’Europe et continue à l’affecter mais elle a aussi provoqué un sursaut porteur d’espoir de l’Union Européenne. Celle-ci a réussi à construire une réponse commune avec son plan de relance et de résilience dont le financement a été adopté vendredi soir. Dans son tweet de victoire Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission, en charge de l’économie au service des gens, partageait son enthousiasme."Nous l’avons fait ! Le paquet de financement du plan de relance et de résilience de l’Union Européenne est adopté et nous allons investir 672, 5 milliards de prêts et de subventions pour transformer l’Europe." 
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/edito-l-europe-met-le-cap-sur-la-transition-verte-sans-tambour-mediatique-149329.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
15- Programme Life : accord sur un budget de 5,4 milliards d'euros pour 2021-2027, Actu-environnement, 21/12/20
Laurent Radisson

Les représentants du Parlement européen et du Conseil sont parvenus le 17 décembre à un accord sur le programme européen pour l'environnement et le climat (Life) pour la période 2021-2027.
Le budget alloué à ce programme est de 5,4 milliards d'euros (Md€), dont 3,5 Md€ consacrés aux activités liés à l'environnement et 1,9 Md€ à l'action pour le climat. Life doit contribuer à l'atteinte de l'objectif global d'au moins 30 % des dépenses du budget de l'UE en faveur des objectifs climatiques, de même qu'à celui de consacrer 7,5 % de ce budget aux objectifs de biodiversité à compter de 2024. Le programme soutient également la mise en œuvre du Pacte vert pour l'Europe afin de permettre à l'UE de devenir climatiquement neutre d'ici 2050.
Une priorité sera donnée aux projets qui présentent un « intérêt européen évident », qui sont le plus susceptibles d'être « reproduits avec succès » et mobilisent les investissements les plus importants. « Life encouragera également le recours aux marchés publics écologiques », annonce le Parlement.
Pour la période précédente, de 2014 à 2020, le programme était doté de 3,2 Md€. La Commission européenne avait proposé en juin 2018 d'augmenter de 60 % son montant. Life figure parmi les programmes pour lesquels a été proposée proportionnellement la plus forte augmentation budgétaire. Avec cet accord, les négociations en trilogue sont maintenant achevées et la prochaine étape est constituée de l'approbation définitive des textes par le Parlement et le Conseil.
Lancé en 1992, Life est le seul programme de l'UE consacré spécifiquement à l'environnement et à l'action climatique. Depuis sa création, il a permis de cofinancer plus de 5 400 projets dans toute l'Europe.
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/programme-life-environnement-climat-ue-budget-5-milliards-euros-2021-2027-36760.php4>
______________________________________________________________________________________________________________________
En audio
16- Dominique Bourg, philosophe : "Le changement de civilisation se fera. Il est en cours.", France Inter, Une journée particulière, 20/12/20, 14h
Zoé Varier

Engagé pour la protection de l'environnement, le philosophe Dominique Bourg affirme qu'un virage est en train de s'opérer en Occident dans le rapport de l'humain au vivant. Pour sauver la planète de la catastrophe à venir, il faut selon lui un véritable changement de civilisation... qui a déjà commencé.
Dominique Bourg est philosophe, professeur honoraire de l’Université de Lausanne et directeur de la collection L'écologie en questions aux Presses universitaires de France (puf). Dominique Bourg est très engagé dans le combat écologique depuis ses premières années étudiantes. Ce n'est pourtant pas son premier engagement écolo qu'il a choisi comme « journée particulière », mais un événement beaucoup plus récent : à la fin du mois d'avril 2019, Dominique Bourg se rend pour la première fois dans la "ferme philosophique" de Guilhem et Élise Roux, en contrebas de la corniche des Cévennes. Au cours de cette rencontre, Guilhem Roux, berger, va lui raconter deux histoires surprenantes, des histoires de brebis, qui vont venir confirmer une intuition qui couvait en lui depuis quelque temps.
>> Suite à lire ou à réécouter (53 min) à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/une-journee-particuliere/une-journee-particuliere-20-decembre-2020>
______________________________________________________________________________________________________________________
Une publication
17- Manuel de la grande transition – Former pour transformer, Campus de la transition, Cécile Renouard, Rémi Beau, Christophe Goupil & Christian Koenig, Editions Les Liens qui Libèrent (LLL), 14/10/20

Pour la première fois, un collectif d'environ soixante-dix enseignants-chercheurs issus d'une grande variété de domaines (environnement, sciences du vivant, biologie, physique, économie, droit, gestion, philosophie, santé, sociologie, sciences politiques) s'est réuni pour réaliser le manuel de la "Grande Transition ". Car cette transition ne relève pas seulement de l'environnement ou de l'économie, comme on a coutume de le penser, mais touche au cœur même de nos représentations, et donc à tous les champs du savoir. 
L'ouvrage propose un socle de connaissances et de compétences, thématique par thématique. Il expose dans un langage clair et accessible les processus impliqués dans le réchauffement climatique et la dégradation du vivant, mais aussi les responsabilités des différents acteurs, le creusement des inégalités environnementales ou encore les mécanismes financiers qui en sont l'une des causes. Au-delà de la simple description des faits, il identifie des leviers d'action individuels et collectifs : réorganisation sociale du travail, mesures économiques, transformation des modes de vie et des façons de produire (agroécologie, communs, technologies bas carbone, etc.).
Plusieurs experts ont été consultés au cours de la rédaction de l’ouvrage : Dominique Bourg, Marc Dufumier, Gaël Giraud, Alain Grandjean, Jean Jouzel, Catherine Larrère…
Manuel de la grande transition - Former pour transformer, Campus de la transition, Cécile Renouard, Rémi Beau, Christophe Goupil & Christian Koenig, Editions Les Liens qui Libèrent (LLL), 14/10/20, ISBN : 979-10-209-0906-0, EAN : 9791020909060, 447 pages, 24,50 €.
<http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-Manuel_de_la_grande_transition-9791020909060-1-1-0-1.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
Si l’archivage récemment mis en place ne cous convient pas, pensez à conserver les articles qui vous concernent ou vous intéressent particulièrement.
Sur le fond et en complément de notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> & Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>, il s’agit là d’une modeste contribution à une meilleure compréhension du monde par l’éducation à la complexité.
Quant à la forme, elle se veut sans prétention et n'y associe aucune pièce jointe pour éviter de saturer votre boîte mail.
Pour agrandir la taille des caractères
A l’aide du clavier : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et appuyez sur la touche + autant de fois que vous le souhaitez jusqu’à ce que vous soyez en mesure de lire correctement.
A l’aide de la souris : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et tournez la molette de votre souris vers le bas pour agrandir. Cela fonctionne avec la plupart des navigateurs.
Merci pour votre indulgence.
NB : – Si vous êtes équipé(e) d’un antispam, n’oubliez pas de le formater pour vous permettre de recevoir la présente revue de presse.
- En pied de page de chaque message vous trouverez une adresse url qui vous permet :
• De vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner à votre gré ;
• D’accéder à un archivage.- Pour entrer en liaison avec le gestionnaire de cette liste, adresser votre mail à : <f.demonclin(at)fnh.org <http://fnh.org/>>
- Economisez de l'énergie, du papier et de l'encre, n'imprimez ce message que si nécessaire.
_______________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)...
NOS APPELS 
– Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/> de poser les premières pierres d’un nouveau monde
– Let’s Bio ! Ensemble pour des cantines bios et locales <https://www.letsbio.org/> pour bien nourrir nos enfants.
– Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
NOS CAMPAGNES 
– 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/> pour participer à l'émergence d'un modèle énergétique plus propre et durable
– Mon Restau’Responsable® <https://www.youtube.com/watch?list=PLh--7obE3XQ5hw0hyacAsOc7PLMneP7-N&v=Eo7AZvPE_MA> pour guider les professionnels de la restauration collective et valoriser leurs bonnes pratiques.
– J’agis pour la nature <http://www.jagispourlanature.org/> pour participer à des activités utiles et ludiques en pleine nature, près de chez vous.
NOS VIDÉOS PÉDAGOGIQUES 
– Sur notre chaîne You Tube <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>, retrouvez toutes nos vidéos.  
NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
______________________________________________________________________________________________________________________
-------------- section suivante --------------
Une pièce jointe HTML a été nettoyée...
URL: <http://mailing.fondation-nature-homme.org/pipermail/revue-presse/attachments/20201222/561ea07d/attachment.html>


Plus d'informations sur la liste de diffusion revue-presse