[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire (mardi 25 février)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 25 Fév 08:03:23 CET 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- L’Ademe prépare un dossier sur l’impact du retrofit <https://www.automobile-propre.com/breves/lademe-prepare-un-dossier-sur-limpact-du-retrofit/>, Automobile Propre, 10/02/20
2- Au Caire, un quartier historique sacrifié sur l'autel de la nouvelle capitale <https://www.geo.fr/environnement/au-caire-un-quartier-historique-sacrifie-sur-lautel-de-la-nouvelle-capitale-199851>, AFP, 11/02/20, 11:00
3- Une mobilisation contre un gazoduc prend de l'ampleur au Canada <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/une-mobilisation-contre-un-gazoduc-prend-de-l-ampleur-au-canada_141430>, AFP, 12/02/20, 04:00
4- Une start-up de l'Yonne invente un moteur solaire durable sans électronique <https://www.lepoint.fr/societe/une-start-up-de-l-yonne-invente-un-moteur-solaire-durable-sans-electronique-12-02-2020-2362250_23.php>, AFP, 12/02/20, 09:00
5- Le bateau laboratoire Energy Observer prêt pour son tour du monde <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/le-bateau-laboratoire-energy-observer-pret-pour-son-tour-du-monde_141453>, AFP, 12/02/20, 14:00
6- L’UE esquisse le nouveau sillage vert du transport maritime <https://www.euractiv.fr/section/climat/news/eu-starts-to-chart-shippings-new-green-course/>, EurActiv, 13/02/20, 12:13
7- Flygskam ou pas, les européens n’ont jamais autant pris l’avion <https://www.novethic.fr/actualite/social/consommation/isr-rse/flygskam-ou-pas-les-europeens-n-ont-jamais-autant-pris-l-avion-148212.html>, Novethic, 13/02/20
8- Chronique. « Le nucléaire français est victime de ses propres défaillances et de l’Etat » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/14/le-nucleaire-francais-est-victime-de-ses-propres-defaillances-et-de-l-etat_6029547_3234.html>, Le Monde avec AFP, 14/02/20, 10h42 
9- Planter pour humaniser la ville, un nouveau souffle citoyen <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/planter-pour-humaniser-la-ville-un-nouveau-souffle-citoyen_6029624_4811534.html>, Le Monde, 14/02/20, 17h43
10- Entretien. Philippe Clergeau : « L’urbanisme doit pleinement intégrer la biodiversité » <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/philippe-clergeau-l-urbanisme-doit-pleinement-integrer-la-biodiversite_6029626_4811534.html>, Le Monde, 14/02/20, 17h46
11- A Paris et en banlieue, des innovations pour une ville plus durable <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/a-paris-et-en-banlieue-des-innovations-pour-une-ville-plus-durable_6029627_4811534.html>, Le Monde, 14/02/20, 17h47
12- Comment la nature incite l’architecture à se réinventer <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/comment-la-nature-incite-l-architecture-a-se-reinventer_6029628_4811534.html>, Le Monde, 14/02/20, 17h48
13- Reportage. Les Genevois incités à verdir leur ville <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/les-genevois-incites-a-verdir-leur-ville_6029625_4811534.html>, Le Monde, 14/02/20, 17h58
14- Végétaliser la ville : ni une mode de bobo, ni un sujet déco, mais de vrais enjeux <https://www.ladn.eu/nouveaux-usages/usages-et-style-de-vie/pourquoi-vegetaliser-villes-espaces-urbains/>, L’ADN innovation, maj le 14/02/20
15- Chantiers JO 2024 : « La voie d'eau doit être le mode d'accès stratégique dans la phase de construction » <https://www.actu-environnement.com/ae/news/chantier-JO-2024-fluvial-34985.php4>, Actu-environnement, 14/02/20
16- Reportage. Les oubliés de la mobilité : « Sans voiture, je ne suis plus rien » <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/02/14/les-oublies-de-la-mobilite-sans-voiture-je-ne-suis-plus-rien_6029593_4500055.html>, M Le Mag, 14/02/20, 19h12
17- Un mégaprojet de station de ski déchire l’Autriche <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/02/15/un-megaprojet-de-station-de-ski-dechire-l-autriche_6029650_3244.html>, Le Monde, 15/02/20, 06h13
18- Brésil : Vale renvoyé devant la justice pour la tragédie minière de Brumadinho <https://www.lefigaro.fr/flash-eco/bresil-vale-renvoye-devant-la-justice-pour-la-tragedie-miniere-de-brumadinho-20200215>, AFP, 15/02/20, 10:00
19- Les plaies toujours ouvertes de la mine d'or de la forêt hondurienne <https://www.geo.fr/environnement/les-plaies-toujours-ouvertes-de-la-mine-dor-de-la-foret-hondurienne-199921>, AFP, 15/02/20, 12:00
20- Emirats : feu vert à l'exploitation de la première centrale nucléaire arabe <https://www.cnews.fr/monde/2020-02-17/emirats-feu-vert-lexploitation-de-la-premiere-centrale-nucleaire-arabe-927992>, AFP, 17/02/20, 15:00
21- Début de la fin pour la centrale de Fessenheim samedi, après des années de remous <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/debut-de-la-fin-pour-la-centrale-de-fessenheim-samedi-apres-des-annees-de-remous_141669>, AFP, 19/02/20, 08:00
22- A Lille, l'aménagement d'une friche comme symbole d'une nouvelle métropole verte <https://information.tv5monde.com/info/lille-l-amenagement-d-une-friche-comme-symbole-d-une-nouvelle-metropole-verte-347477>, AFP, 19/02/20, 09:00
23- A la campagne, le vélo n'a pas toujours la cote <https://information.tv5monde.com/info/la-campagne-le-velo-n-pas-toujours-la-cote-347583>, AFP, 19/02/20, 19:00
En audio
24- Une roue électrique pour transformer votre vélo en ebike <https://www.rtl.fr/actu/futur/une-roue-electrique-pour-transformer-votre-velo-en-ebike-7799991814>, RTL, On n’arrête pas le progrès, 09/02/20, 08:30
En images
25- En Egypte, les courageux artisans du charbon de bois <https://www.youtube.com/watch?v=ZZJ0i6StuqU>, AFP, 12/02/20, 14:00
26- Arrêt de Fessenheim : la fin d'une époque <https://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/arret-de-fessenheim-la-fin-d-une-epoque_3836029.html>, France 2, journal de 20h, 21/02/20
27- Nucléaire : comment fonctionne le démantèlement d'une centrale <https://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/nucleaire-comment-fonctionne-le-demantelement-d-une-centrale_3836061.html>, France 2, journal de 20h, 21/02/20

Bien à vous,
Florence

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TOURNANT DU JOUR : Avec une palette d’émotions et de qualificatifs, satisfaction, soulagement, catastrophe ou gâchis, l’arrêt définitif de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), la doyenne du parc nucléaire français, marque un tournant dans l’histoire de cette industrie en France. La fermeture des 2 réacteurs ne signifie pas pour autant la fin des risques, notamment sismiques, inhérents au site. La déconstruction devrait prendre, au mininum, 15 ans. (cf. item 21, suite, 26 & 27)
CITATION DU JOUR : "Le droit à la mobilité régit et conditionne tous les autres : pour pouvoir exercer un droit à la formation, à l’emploi, au logement, à la santé, la culture, la citoyenneté, encore faut-il pouvoir se déplacer." Eric Le Breton, sociologue (cf. item 16)
CHIFFRE DU JOUR : Malgré l'urgence climatique, le trafic aérien ne s'est jamais aussi bien porté dans l'Union européenne. Il y a eu, en 2018, 1,1 milliard de passagers aériens transportés, un record et une hausse de 43 % en dix ans selon Eurostat. La honte de prendre l'avion, mouvement venu des pays du nord, n'affecte pas les Européens. (cf. item 7)
CONTRESENS DU JOUR : Des glaciers en recul mais encore préservés sont menacés par un nouveau domaine skiable de 64 hectares en gestation dans les vallées du Tyrol en Autriche. (cf. item 18)
APPEL DU JOUR : L’écologue Philippe Clergeau appelle constructeurs et urbanistes à considérer la nature comme point de départ de tout projet. (cf. item 10)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Jardins partagés, fermes urbaines… Les citoyens jouent un rôle central dans l’émergence d’une « ville nature ». (cf. item 9)
— L’Urban Lab, laboratoire d’expérimentations de l’agence de développement économique et d’innovation de Paris et sa métropole Paris & Co, teste des solutions pour tenter d’adapter la ville aux effets du changement climatique. (cf. item 11)
— Intégrer la nature conduit les architectes à penser autrement la conception des bâtiments, à questionner les techniques de construction ainsi que les matériaux utilisés. (cf. item 12)
— Lancé en 2013 à Genève, le projet participatif « Nature en ville » a permis la création de nombreux potagers, ruches ou autres toits végétalisés. (cf. item 13)
— La végétalisation des villes répond à de nombreux enjeux pour les urbains. (cf. item 14)
— La start-up Teebike propose une roue électrique connectée qui transforme les vélos en bicyclettes électriques. (cf. item 24)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- L’Ademe prépare un dossier sur l’impact du retrofit, Automobile Propre, 10/02/20
Philippe Schwoerer

Selon nos sources, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie s’intéresserait à l’impact de la conversion des véhicules thermiques en électriques.
Rassemblés au sein de l’AIRe, les acteurs pionniers de l’industrie du rétrofit électrique justifient, depuis le début, leur raison d’être par la mise en place d’une économie circulaire génératrice d’emplois dans le secteur de l’artisanat automobile, et de moindres émissions de CO2 et de polluants.
Ces derniers sont le résultat d’une durée de vie plus longue d’engins soumis souvent trop hâtivement à la destruction, évitant la production accélérée de leurs remplaçants.
C’est tout le cycle de vie des véhicules convertis qui sera analysé, et mis en perspective avec les scénarios qui s’appliquent habituellement (achat – utilisation – destruction).
Nul doute que les artisans du rétrofit, déjà présents au côté du gouvernement pour faire avancer la législation, seront consultés par l’Ademe qui devrait publier ses conclusions dans le courant de septembre 2020.
Ce précieux travail de recoupement contribuera à dynamiser une filière qui se met en place en attendant une toute prochaine parution au Journal officiel du texte légalisant en France cette transformation au profit d’une architecture à batteries de traction et/ou de piles hydrogène.
<https://www.automobile-propre.com/breves/lademe-prepare-un-dossier-sur-limpact-du-retrofit/ <https://www.automobile-propre.com/breves/lademe-prepare-un-dossier-sur-limpact-du-retrofit/>>
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2- Au Caire, un quartier historique sacrifié sur l'autel de la nouvelle capitale, AFP, 11/02/20, 11:00
Hager Harabech et Farid Farid

Avec ses façades élégantes et ses avenues verdoyantes, le quartier huppé d'Héliopolis au Caire a longtemps été un havre de paix dans une mégalopole surpeuplée. Mais, depuis quelques mois, il subit des transformations radicales sous les yeux effarés de ses habitants.
Depuis l'été dernier, les autorités s'affairent à raccorder Le Caire à la nouvelle capitale administrative, objet d'un vaste chantier orchestré par l'armée en plein désert, à 45 km à l'est du cœur de la capitale égyptienne.
Ce méga projet de plusieurs dizaines de milliards de dollars, destiné à accueillir dès fin 2020 les institutions nationales et étrangères, est présenté comme un symbole du pouvoir autoritaire d'Abdel Fattah al-Sissi, président depuis 2014 et qui l'a mis en oeuvre
Face à la nouvelle métropole, vouée notamment à soulager la pression démographique, Héliopolis abrite encore pour quelques temps la présidence et plusieurs institutions militaires.
Mais cette cité créée en 1906 par le baron Empain, un riche industriel belge, sur le modèle de la cité-jardin européenne, est déjà reléguée au second plan.
Dans le pays le plus peuplé du monde arabe (100 millions), dont la capitale absorbe un cinquième des habitants, Héliopolis est passé du statut de banlieue chic à celui de simple axe entre Le Caire et la future métropole, qui ne porte pas encore de nom.
- "Acte de sabotage" -
Ces derniers mois, au grand dam de ses habitants, les autorités ont procédé, sans préavis, à l'abattage massif des arbres de ce joyaux architectural, savant mélange de styles orientaux et européens.
Pas moins de six nouveaux ponts routiers reliant le quartier à la route de Suez, qui mène à la future capitale, doivent faciliter la circulation automobile. 
"Héliopolis a été créée pour les piétons, les voitures y ont toujours été secondaires", s'indigne Aliaa Kassim, journaliste et bénévole de l'association Heliopolis Heritage Initiative (HHI) pour la défense du patrimoine de la ville, en évoquant les récents bouleversements.
En quatre mois, l'équivalent de 390.000 m2 de surface arborée, soit plus de 50 terrains de football, ont été rayés de la carte, selon les calculs réalisés par HHI.
La place Triomphe, les avenues al-Nozha et Abou Bakr al-Seddik, connues pour leurs palmiers et leurs ficus anciens, ont fait place à des axes dotés d'une douzaine de voies, qui dénaturent radicalement l'identité du quartier.
Pour Dalila al-Kerdani, professeure d'urbanisme à l'université du Caire, ces travaux s'apparentent à "un acte de sabotage" dans ce quartier, jusque-là rare poumon vert de la capitale égyptienne.
Ces transformations urbaines, dont le coût s'élève à près de 44 millions d'euros (7,5 milliards de livres égyptiennes) ont aussi achevé d'enterrer le projet de rénovation du tramway d'Héliopolis, qui avait pourtant reçu des financements internationaux en 2018.
Dans la cour du café Chantilly, une institution du quartier, Choucri Asmar, membre fondateur de HHI, regrette qu'un "moyen de transport durable ait été sacrifié pour plus de voitures".
Bien que certains reconnaissent une plus grande fluidité du trafic, les Héliopolitains dénoncent un projet mené à la hâte.
- "Fait accompli" -
"Nous avons été mis devant le fait accompli", déplore M. Asmar. Et pour cause: plusieurs étapes réglementaires, à commencer par la consultation des habitants, ont été brûlées.
Le projet a également été lancé sans l'autorisation de l'organisation nationale pour l'harmonie urbaine (NOUH), chargée de la mise en valeur du patrimoine urbain, souligne Mme Kerdani.
Excepté quelques députés, les autorités semblent assez peu préoccupées par les griefs des résidents, qui dénoncent notamment une multiplication des accidents meurtriers sur les routes élargies.
Lors d'une réunion publique mi-janvier, Oussama Okail, l'ingénieur qui a supervisé les travaux, a déclaré, sous les huées des Héliopolitains, qu'installer "des passages piétons revient aux résidents" et non à l'Etat.
Sollicité par l'AFP, le gouvernorat du Caire, dont dépend Héliopolis, n'a pas fait de commentaires.
Interpellée par HHI, l'Autorité du génie civil, puissant organe dépendant des forces armées qui pilote le projet, a elle botté en touche, au prétexte "que la décision venait de la présidence" selon M. Asmar.
Devant cette modernisation imposée, Mme Kerdani craint que Le Caire ne s'étende à terme "jusqu'à Suez", à 130 km d'Héliopolis, créant "un ensemble monstrueux et ingérable", aux dépens des espaces verts et du patrimoine.
Tandis qu'Héliopolis s'est transformée à contrecoeur, M. Asmar redoute elle que les quartiers populaires voisins d'al-Matariya et Nasr City, où des travaux ont commencé, ne subissent le même sort, dans une indifférence plus grande encore.
Les Héliopolitains, qui représentent plutôt une population aisée et influente, sont "sûrement les plus à même de critiquer ouvertement" ces changements, dit M. Asmar. "Si nous nous taisons, tout le monde se taira".
<https://www.geo.fr/environnement/au-caire-un-quartier-historique-sacrifie-sur-lautel-de-la-nouvelle-capitale-199851>
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3- Une mobilisation contre un gazoduc prend de l'ampleur au Canada, AFP, 12/02/20, 04:00

Une mobilisation d'autochtones contre un projet de gazoduc dans l'Ouest canadien a pris de l'ampleur mardi, le transport ferroviaire étant fortement perturbé par des manifestations qui se sont propagées dans plusieurs provinces.
Les manifestants, des Amérindiens et de jeunes écologistes, se sont rassemblés en plusieurs points du pays, en soutien à des autochtones hostiles à ce projet de gazoduc dans la province de Colombie-Britannique.
Depuis plusieurs jours, ils bloquent des voies ferrées, perturbant le trafic ferroviaire de passagers et de marchandises. 
Des chefs héréditaires de la Première Nation de Wet'suwet'en s'opposent à ce projet au motif qu'il traverse leurs terres traditionnelles, tandis que les instances élues de cette même communauté le soutiennent.
Le projet Coastal GasLink doit transporter du gaz naturel du nord de la Colombie-Britannique vers le terminal côtier du consortium LNG Canada, près de Kitimat, pour son exportation vers l'Asie.
La police a démantelé ces derniers jours des barrages routiers bloquant l'accès aux sites de construction du gazoduc, conformément à une injonction accordée par un tribunal.
A Toronto, des dizaines de manifestants ont occupé mardi le bureau de la ministre des Affaires autochtones, Carolyn Bennett, pour mettre fin au projet de gazoduc, long de 670 kilomètres et estimé à 6,6 milliards de dollars canadiens (4,5 milliards d'euros). 
Des opposants au projet bloquaient également l'accès à l'assemblée législative de Colombie-Britannique.
Quelques dizaines de manifestants avaient été arrêtés lundi alors qu'ils tentaient de bloquer l'accès au port de Vancouver, avant d'être relâchés. 
Le ministre des Transports Marc Garneau s'est dit "préoccupé par les blocages", qu'il a qualifiés de "dangereux" et "illégaux". "Nous espérons que cela sera résolu aussi vite que possible parce que cela a un impact important sur l'économie du pays", a-t-il ajouté. 
Les liaisons de trains de passagers entre Montréal, Toronto et Ottawa sont suspendues dans toutes les directions depuis vendredi en raison du blocage des voies ferrées par des manifestants en Ontario, selon la société publique Via Rail.
Le groupe ferroviaire de transport de marchandises Canadien National a mis en garde de son côté contre la "fermeture imminente" de tronçons majeurs de son réseau si les barrages sur ses voies n'étaient pas levés, après l'annulation de "centaines de trains" depuis cinq jours.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/une-mobilisation-contre-un-gazoduc-prend-de-l-ampleur-au-canada_141430>
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4- Une start-up de l'Yonne invente un moteur solaire durable sans électronique, AFP, 12/02/20, 09:00
Olivier Devos

L'objet ressemble à une soucoupe volante de 70 cm de diamètre, dont l'axe se met à tourner quand on l'expose au soleil : la start-up Saurea, dans l'Yonne, commercialise un moteur photovoltaïque sans électronique conçu pour fonctionner 20 ans sans maintenance, adapté notamment au pompage d'eau en site isolé.
"C'est une nouvelle famille de moteurs électriques", fait valoir Gilles Coty, le directeur technique, ajoutant que la particularité de ces appareils est de n'avoir "pas du tout d'électronique", et pas non plus de batterie, balai ou aimant.
Ces composants, que l'on retrouve dans les moteurs électriques classiques, "supportent mal les conditions climatiques sévères" et sont à l'origine de pannes, poursuit M. Coty. Leur absence dans le moteur inventé par Saurea explique sa fiabilité, selon lui.
A la place, pour alimenter successivement les phases du moteur et le faire tourner, un simple disque évidé par endroits tourne avec l'axe au-dessus de l'appareil, couvrant et découvrant alternativement les cellules photovoltaïques.
L'idée première est de "motoriser des pompes manuelles existantes" pour la consommation humaine ou l'irrigation, en particulier dans des "sites isolés énergétiquement", explique Isabelle Gallet-Coty, présidente de l'entreprise.
Dans l'atelier, situé dans une pépinière d'entreprises d'Auxerre, un moteur est d'ailleurs en partance pour la Zambie, où il sera installé sur un démonstrateur de pompe dans un centre construit par une communauté religieuse.
Quatre appareils ont aussi été vendus à un fabricant de pompes d'Avignon, qui travaille à adapter le moteur à ses propres pompes manuelles développées "pour l'Afrique, où certaines zones n'ont pas de courant".
"On met une technologie du 21e siècle avec une technologie du 19e siècle, simple et facilement réparable", décrit le dirigeant des pompes Grillot Gérard Bouteiller. Sous le soleil d'Avignon, de juin à septembre, le moteur tourne déjà dix à douze heures par jour.
- "Idée géniale" -
"C'est une trouvaille. Ce moteur solaire se suffit à lui-même. Il n'a besoin que du soleil pour se mettre en route", poursuit M. Bouteiller. "L'idée est géniale, même s'il faudra trouver le moyen d'augmenter la puissance", estime-t-il.
Depuis l'été 2019, Saurea a vendu une dizaine de moteurs. Le prix catalogue est de 3.639 euros hors taxes pour le kit complet - le moteur et trois panneaux solaires qui apportent un complément de puissance et permettent de développer une force comparable à celle d'un humain.
Ces ventes sont une première victoire pour la start-up, après 12 ans de recherches menées notamment avec deux chercheurs, Lionel Vido de l'université de Cergy-Pontoise et Loïc Quéval, de Centrale Supelec.
Mais c'est aussi une histoire de famille : l'inventeur du moteur est Alain Coty, un ingénieur électrotechnicien âgé aujourd'hui 80 ans. Gilles et Isabelle, son fils et sa belle-fille, ingénieurs en mécanique aéronautique et physique appliquée, ont lancé Saurea, où leur fille Louise est chargée de la communication.
Après une campagne de financement de quelque 300.000 euros en 2018, l'entreprise prépare une deuxième levée de fonds d'au moins un million d'euros et bénéficie d'un programme d'accompagnement de la pépinière de start-up parisienne Station F, fondée par Xavier Niel.
La structure s'est aussi vu décerner en 2019 le prix du public EDF Pulse, qui récompense les "start-up françaises et européennes qui inventent le monde de demain".
Saurea, qui lance la fabrication d'une nouvelle série pour honorer ses commandes, emploie cinq personnes mais songe désormais à s'agrandir, en renforçant dans un premier temps son pôle commercial.
Son catalogue, qui propose deux moteurs de 130 et 250 watts de puissance, doit aussi s'enrichir d'un troisième moteur d'une cinquantaine de watts, qui pourrait notamment alimenter des applications simples de ventilation.
La start-up de l'Yonne voudrait, à terme, baisser ses prix pour toucher les particuliers et réfléchit en parallèle à d'autres utilisations pour cibler les collectivités, les professionnels de l'hôtellerie ou encore du tourisme.
Avec un argument : la "réduction de la facture énergétique en zone urbaine", selon Isabelle Gallet-Coty, qui imagine un moteur photovoltaïque venant alimenter pendant la journée fontaines ou brumisateurs dans l'espace public.
<https://www.lepoint.fr/societe/une-start-up-de-l-yonne-invente-un-moteur-solaire-durable-sans-electronique-12-02-2020-2362250_23.php>
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5- Le bateau laboratoire Energy Observer prêt pour son tour du monde, AFP, 12/02/20, 14:00

Le bateau laboratoire Energy Observer, premier navire capable de produire son propre hydrogène, va mettre à l'épreuve ses technologies innovantes en partant la semaine prochaine pour un tour du monde de plusieurs années, ont annoncé mercredi les organisateurs.
Depuis sa première expédition en juin 2017, ce laboratoire énergétique couvert de panneaux photovoltaïques (désormais 202 m2) a parcouru plus de 18.000 milles nautiques, utilisant l'énergie solaire, l'hydrogène produit par électrolyse à partir de l'eau de mer et depuis l'an dernier des ailes rigides automatisées baptisées "Oceanwings".
Avec ce mix énergétique 100% renouvelable, le navire a réussi à rejoindre l'été dernier l'archipel du Svalbard, dans l'océan arctique. 
"On a poussé nos technologies dans leurs retranchements et elles ont tenu le coup" dans des conditions extrêmes de chaud et de froid, a souligné lors d'une conférence de presse le chef d'expédition Jérôme Delafosse.
Prêt pour des traversées plus longues et vers des lieux encore plus isolés "exposés aux conséquences de la dépendance énergétique et du réchauffement climatique", Energy Observer doit quitter Saint-Malo la semaine prochaine (lundi ou mardi selon les conditions météo) d'abord pour une traversée des océans Atlantique et Pacifique jusqu'à Tokyo pour les Jeux olympiques.
"C'est presque un tour de la Terre pour rejoindre Tokyo en août 2020. C'est une étape symbolique pour ces JO placés sous le signe de l'innovation et de l'hydrogène", a commenté le fondateur et capitaine Victorien Erussard, ravi que son compère et lui fassent partie des porteurs de la flamme olympique au Japon.
Après une nouvelle traversée du Pacifique pour une escale en Californie, ils mettront le cap sur les Galapagos, puis le Pacifique Sud, avant l'Australie en 2021. Leur périple qui doit s'achever en septembre 2023 au pied des Nations unies à New York les mènera aussi en Chine, en Inde, en Afrique australe ou encore en Amérique du Sud.
Pour que le navire supporte ce tour du monde de trois ans en totale autonomie énergétique, les équipes de l'Energy Observer ont travaillé ces derniers mois pour faire encore évoluer les technologies à bord.
La surface de panneaux solaires a été à nouveau augmentée, une nouvelle pile à combustible développée par Toyota a été installée et des hélices prototypes dont l'angle des pales est adaptable seront testées.
A terme, "l'idée est de rendre les technologies abordables au plus grand nombre", pour répondre à l'"urgence" climatique, a souligné Victorien Erussard.
Les porteurs du projet espèrent notamment que les Oceanwings, qui augmentent la vitesse et soulagent les moteurs, puissent être adaptées aux cargos de transport maritime.
L'ancien catamaran de 30,5 m de long pour 12,80 m de large, était à l'origine un voilier de course construit en 1983 au Canada.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/le-bateau-laboratoire-energy-observer-pret-pour-son-tour-du-monde_141453>
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6- L’UE esquisse le nouveau sillage vert du transport maritime, EurActiv, 13/02/20, 12:13
Sam Morgan | translated by  Sandra Moro

L’industrie du transport maritime devra bientôt payer pour son impact environnemental dans l’UE. La Commission européenne et le Parlement avancent leurs pions pour intégrer les navires dans le marché du carbone. Mais la partie est loin d’être gagnée.
Le transport maritime international est responsable d’environ 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Et celles-ci sont en augmentation, car le commerce mondial ne faiblit pas, mais le blanc-seing dont jouit cette industrie n’est pas passé inaperçu.
C’est pourquoi la mise au pas du secteur maritime constituait l’une des propositions les plus concrètes de la Commission dans le cadre du « Green deal » qu’elle a présenté en décembre dernier. Celui-ci prévoit d’inclure l’industrie maritime dans le système d’échange de quotas d’émission (SEQE) de l’Union européenne.
À l’exception notable des vols intracommunautaires, le secteur des transports n’est quasiment pas intégré au marché du carbone. Les installations industrielles lourdes et les centrales électriques reçoivent un certain nombre de permis gratuits et doivent ensuite en acheter d’autres ou assainir leurs pratiques si les émissions continuent.
D’après des fonctionnaires européens, la Commission prépare le terrain pour une extension du SEQE. Sa proposition devrait être publiée au plus tôt à la mi-2021. Certains estiment cependant qu’il est inacceptable de devoir attendre aussi longtemps.
L’eurodéputée allemande Jutta Paulus (Verts) est chargée de diriger les négociations du Parlement pour mettre à jour des règles de l’UE sur la surveillance des émissions du transport maritime. Elle profite de l’occasion pour tenter d’accélérer le processus du SEQE.
« Je ne vois pas l’intérêt de continuer à compter les émissions alors que l’on ne fait rien pour les réduire. Certains collègues de la commission de l’environnement sont d’accord sur ce point, même si la Commission ne déborde pas d’enthousiasme », souligne-t-elle.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/climat/news/eu-starts-to-chart-shippings-new-green-course/>
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7- Flygskam ou pas, les européens n’ont jamais autant pris l’avion, Novethic, 13/02/20
Marina Fabre

Malgré l'urgence climatique, le trafic aérien ne s'est jamais aussi bien porté dans l'Union européenne. Il y a eu, en 2018, 1,1 milliard de passagers aériens transportés, un record et une hausse de 43 % en dix ans selon Eurostat. Signe que le flygskam, la honte de prendre l'avion, mouvement venu des pays du nord, n'affecte pas les Européens. 
Eurostat évalue à 1,1 milliard le nombre de passagers aériens sur le vieux continent en 2018. Une hausse de 6 % par rapport à 2017 et de 43 % en dix ans ! "Sur cette période [2010-2018, NDR] le transport aérien de passagers n’a pas cessé de croître dans l’Union européenne", écrit l’office. "En 2018, le transport intra-UE représentait quasiment la moitié (46 %) du transport aérien total de passagers dans l’UE et le transport extra-UE un peu plus du tiers (37 %), tandis que le transport national comptait pour moins d’un passager sur cinq (16 %)", ajoute Eurostat.
Ces statistiques remettent en perspective l’ampleur du "flygskam". Ce phénomène traduit par "la honte de voler" vient tout droit de Suède, pays de la militante écologiste Greta Thunberg. C’est d’ailleurs au moment où la jeune activiste a émergé sur la scène médiatique que ce phénomène de boycott des avions a pris de l’ampleur sur les réseaux sociaux. À tel point que l’opérateur Swedavia AB qui gère plusieurs aéroports, dont les deux plus gros du pays, a attesté d’une chute de son trafic pour la première fois en 10 ans. Mais cette tendance n’est qu’un épiphénomène.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/social/consommation/isr-rse/flygskam-ou-pas-les-europeens-n-ont-jamais-autant-pris-l-avion-148212.html>
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8- Chronique. « Le nucléaire français est victime de ses propres défaillances et de l’Etat », Le Monde avec AFP, 14/02/20, 10h42 
Jean-Michel Bezat

Les déboires de la filière profitent à ses principaux concurrents, le russe Rosatom et les chinois CNNC et CGN. Les dirigeants de l’Agence internationale de l’énergie et d’EDF appellent l’Etat à se resaisir, souligne Jean-Michel Bezat, journaliste économique au « Monde ».
Pertes & profits. Fatih Birol et Jean-Bernard Lévy, même combat : celui du nucléaire. Le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) partage avec le PDG d’EDF la conviction qu’il est impossible de parvenir à la neutralité carbone en 2050 sans l’atome, qui assure en France 75 % de la production d’électricité (mais 10 % seulement dans le monde). M. Birol l’a redit récemment en annonçant que les émissions de CO2 du secteur énergétique se sont stabilisées en 2019, et que « nous avons les technologies nécessaires » pour amorcer la décrue.
M. Lévy le confirme, vendredi 14 février, dans un entretien au Figaro. « Sans nucléaire, il n’y a aucune chance raisonnable d’arriver à la neutralité carbone », souligne-t-il. Ce n’est pas cette activité – cœur de métier d’EDF – qui est responsable des bons résultats 2019, présentés le même jour, puisque la production nucléaire a reculé. La multiplication par plus de quatre du résultat net part du groupe (5,2 milliards d’euros) est due à des prix de l’électricité plus élevés et à la bonne tenue des marchés financiers, où ses actifs destinés à couvrir le coût du démantèlement nucléaire ont été bien valorisés.
Un actionnaire imprévisible
L’activité nucléaire est, elle, convalescente, marquée par les déboires dans la maintenance des 58 réacteurs français et la construction du ruineux EPR de Flamanville (Manche). La perte de l’excellence industrielle longtemps reconnue à EDF a conduit M. Lévy à lancer, fin 2019, un plan baptisé « Excell ». Et à nommer au comité exécutif une pointure venue de PSA, Alain Tranzer, qui devra le mettre en œuvre au poste créé de délégué général à la qualité industrielle et aux compétences.
> Lire l’enquête : Les doutes et les fragilités du secteur nucléaire français
L’industrie nucléaire française n’est pas seulement victime de ses propres défaillances, mais aussi de l’Etat, un actionnaire (83,7 % d’EDF) imprévisible. Passe pour la décision – antiéconomique – de fermer les réacteurs de Fessenheim(Haut-Rhin) d’ici à juin, « deux unités qui fonctionnent bien », assure M. Lévy. L’inquiétude de la filière EDF-Framatome-Orano porte davantage sur la construction de nouveaux EPR, qui n’interviendra sans doute pas au cours du quinquennat d’Emmanuel Macron. EDF accumule du retard sur ses principaux concurrents, le russe Rosatom et les chinois CNNC et CGN.
> Lire aussi  Le démantèlement de la centrale nucléaire de Fessenheim ne commencera pas avant 2025
Son patron le dit sans ambages au gouvernement : « Attendre la fin du chantier de Flamanville [en 2022 au plus tôt], c’est prendre le risque que, dans quelques années, les filières nucléaires soient le monopole de la Russie et de la Chine. » M. Birol, qui dirige une agence chargée de défendre les intérêts des pays de l’OCDE, prévient que, sans réveil occidental, « la Chine sera la première puissance nucléaire dans cinq ans ». En Europe, la France ne peut compter que sur elle-même, des pays de poids comme l’Allemagne refusant que le nucléaire soit considéré comme une énergie verte éligible aux subventions de Bruxelles.
> Lire aussi  « Où court le nucléaire français : vers la guérison ou à sa perte ? »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/14/le-nucleaire-francais-est-victime-de-ses-propres-defaillances-et-de-l-etat_6029547_3234.html>
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9- Planter pour humaniser la ville, un nouveau souffle citoyen, Le Monde, 14/02/20, 17h43
Cécile Peltier

Jardins partagés, fermes urbaines… Les citoyens jouent un rôle central dans l’émergence d’une « ville nature », un thème au cœur de la matinée de débats organisée par « Le Monde »-Cities et « le Temps », le 20 février à Genève. 
Création de mini-forêts urbaines ou d’un « Central Park » à la place de la gare de l’Est, à Paris, ou plus modestement de parcs à Bordeaux, la ville de pierres… Autrefois réduite à une petite ligne en bas des programmes, la nature a envahi les tracts des candidats aux élections municipales de mars 2020. Ce maquis de promesses répond à une soif de vert des citadins, en particulier des grandes métropoles, qui ne se dément pas depuis une dizaine d’années.
Si sept Européens sur dix déclarent avoir besoin de vivre près d’un espace vert (UNEP-Ipsos, 2013), « plus de la moitié des personnes interrogées dans le cadre d’une enquête que j’ai conduite à Lyon à la même époque, en font même la première caractéristique d’un quartier idéal, devant l’accessibilité aux commerces et au reste de la ville ou la sécurité », remarque Lise Bourdeau-Lepage, professeure à l’université de Lyon. Une demande confirmée par le dernier palmarès des villes les plus vertes de France (UNEP-Hortis), dévoilé le 6 février.
> Lire aussi  « La nature peut-elle humaniser la ville ? » Une conférence Le Monde Cities et « Le Temps » à Genève
La géographe explique notamment ce phénomène par la diffusion du mode de vie urbain, qui concerne actuellement plus de la moitié de l’humanité et bientôt les deux tiers, et la montée de l’urgence climatique.
L’« Homo urbanus » assailli et agressé
Autrefois synonyme d’abri où l’on venait jouir d’une vie agréable, la métropole moderne agresse. Assailli par le bruit, la pollution, la foule et l’invasion d’un monde virtuel « qui le force à être en représentation permanente, et réduit son altruisme, l’Homo urbanus est en état de surcharge environnementale », diagnostique l’universitaire. Un homme hypermoderne qui cherche dans la reconnexion à la nature un espace où ralentir le rythme, se recentrer sur lui-même, renouer avec une convivialité perdue.
Végétalisations de rues ou de façades, friches, jardins partagés, fermes urbaines, observation et protection de la biodiversité… Dans les grandes villes, on ne compte plus, depuis une dizaine d’années, les initiatives citoyennes qui visent à reverdir. Les travaux scientifiques confirment d’ailleurs leurs vertus sur la santé et le bien-être des habitants, de la réduction du stress au sentiment de solitude, en passant par certaines pathologies respiratoires ou cardiovasculaires.
Ces initiatives citoyennes, reprises et généralisées par les pouvoirs publics, sont aussi et surtout désormais un moyen de lutter contre les effets du réchauffement climatique : îlots de chaleur urbains, inondations et érosion de la biodiversité, qui menacent de rendre nos villes invivables.
Des bénéfices physiques et psychologiques
La nature peut-elle humaniser la ville ? Dans quelle mesure peut-elle contribuer à la rendre plus durable ? Ces questions seront au cœur de la matinée de débats organisée par Le Monde et Le Temps, jeudi 20 février à la Haute Ecole d’art et de design de Genève à l’occasion du lancement des Prix de l’innovation urbaine du « Monde Cities ».
Nous avons choisi de l’illustrer dans ce supplément par des initiatives puisées des deux côtés des Alpes : un programme participatif de verdissement de Genève, la transformation d’un parking extérieur en forêt urbaine à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis)…
Ce « réensauvagement » qui gagne peu à peu la cité n’est pas toujours bien compris de tous les habitants, attachés dans leur culture « à une nature assez propre, contenue, domestiquée », observe Philippe Clergeau, professeur d’écologie au Muséum national d’histoire naturelle.
Dans l’interview qu’il nous a accordée, ce pionnier de l’écologie urbaine explique que si on veut bâtir une ville durable, « l’enjeu aujourd’hui n’est pas tant de verdir, nous savons le faire. Mais de restaurer la biodiversité ». Une biodiversité dont la compréhension devrait constituer le préalable à tout projet d’urbanisme.
> Inscriptions à la conférence Le Monde Cities et « Le Temps » sur le site Weezevent.com <https://www.weezevent.com/cities-x-geneve?utm_source=lemonde.fr&utm_medium=article&utm_campaign=cities-geneve>
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« Ville nature », débats organisés par « Le Monde »-Cities et « le Temps », le 20 février à Genève
• Planter pour humaniser la ville, un nouveau souffle citoyen <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/planter-pour-humaniser-la-ville-un-nouveau-souffle-citoyen_6029624_4811534.html>
• Les Genevois incités à verdir leur ville <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/les-genevois-incites-a-verdir-leur-ville_6029625_4811534.html>
• Trois projets lauréats de l’appel à expérimentations « Adaptation au changement climatique » <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/a-paris-et-en-banlieue-des-innovations-pour-une-ville-plus-durable_6029627_4811534.html> de l’agence de développement économique et d’innovation de Paris et sa métropole Paris & Co
• Comment la nature porte l’architecture à se réinventer <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/comment-la-nature-incite-l-architecture-a-se-reinventer_6029628_4811534.html>
• « L’enjeu n’est plus de verdir, mais de restaurer la biodiversité » <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/philippe-clergeau-l-urbanisme-doit-pleinement-integrer-la-biodiversite_6029626_4811534.html>, par l’écologue Philippe Clergeau
• « Je travaille avec des outils climatiques, pas seulement géométriques » <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/philippe-rahm-je-travaille-avec-des-outils-climatiques-pas-seulement-geometriques_6029629_4811534.html>, par l’architecte Philippe Rahm
<https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/planter-pour-humaniser-la-ville-un-nouveau-souffle-citoyen_6029624_4811534.html>
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10- Entretien. Philippe Clergeau : « L’urbanisme doit pleinement intégrer la biodiversité », Le Monde, 14/02/20, 17h46
Propos recueillis par Laetitia Van Eeckhout

L’écologue Philippe Clergeau appelle constructeurs et urbanistes à considérer la nature comme point de départ de tout projet. 
Professeur d’écologie au Muséum national d’histoire naturelle et consultant en écologie urbaine, Philippe Clergeau travaille depuis vingt ans sur le thème de la biodiversité en ville. Pour lui, tout projet urbain qui se veut durable devrait commencer par des diagnostics géographiques et écologiques.
Comment définissez-vous la ville nature ?
Une « ville nature » est une ville qui n’est plus anthropocentrée, une ville qui accepte le vivant en son sein. L’enjeu aujourd’hui n’est pas tant de verdir, nous savons le faire, mais de restaurer la biodiversité, c’est-à-dire non seulement la diversité des espèces végétales et animales, mais surtout les relations qu’elles entretiennent entre elles.
Nous avons commencé à végétaliser nos villes ; passer à la biodiversité nécessite une approche plus complexe du fonctionnement des écosystèmes naturels. C’est plus complexe, mais c’est, à mon sens, réellement porteur de durabilité.
Pour quelles raisons doit-on prendre en compte les écosystèmes dans leur ensemble ?
Parce que les monocultures sont plus fragiles. Prenez, par exemple, les alignements de platanes que l’on développe partout pour leur résistance à l’environnement urbain. Ils « fournissent » certes des services aux citadins, mais leur fragilité est évidente : le moindre accident sanitaire ou climatique détruira l’ensemble des plantations.
> Lire aussi  « La nature peut-elle humaniser la ville ? » Une conférence Le Monde Cities et « Le Temps » à Genève
La disparition des ormes dans le sud de la France en est le meilleur exemple. Une diversité d’espèces qui entretiennent des relations entre elles est bien plus résistante et assure une meilleure stabilité aux chaînes alimentaires, aux systèmes et aux paysages urbains. Une ou des espèces peuvent disparaître sans que toute la plantation ne soit détruite.
C’est pour cela que le paysage urbain doit pleinement intégrer les processus écologiques et la biodiversité. Ils rendent une multiplicité de services : stockage du carbone, baisse de la température, purification de l’air, régulation de l’eau, santé humaine physique et mentale, loisirs…
Comment concilier les exigences de densification de la ville et de développement de la biodiversité ? N’y a-t-il pas là une contradiction ?
Cela ne va pas de soi. Il faut travailler au cas par cas, et définir quelles zones peuvent être densifiées. Il faut aussi veiller à laisser régulièrement un minimum d’espace entre les bâtiments pour préserver les habitats des espèces. Et maintenir des corridors écologiques pour que ces espèces puissent se déplacer entre ces habitats, et entre ville et campagne. L’idée étant de faire venir des espèces locales jusque dans la ville.
Dans quelle mesure cette prise en compte de la biodiversité conduit-elle à repenser l’urbanisme ?
Aujourd’hui, lorsqu’on construit un lotissement, on bâtit souvent après avoir tout rasé, immeubles, maisons et voiries, et on demande ensuite au paysagiste de mettre du vert pour répondre au besoin de régulation thermique et d’ambiance.
Or, tenir compte des écosystèmes nécessite de commencer par regarder les pentes, les flux, d’air, d’eau, la perméabilité des sols, les réservoirs naturels, les lieux où sont installées les espèces… avant d’aménager. Ce qui implique de donner un poids très important aux diagnostics géographique, paysager et écologique avant même la production des premières esquisses d’organisation spatiale des constructions et des voiries.
La première démarche d’un diagnostic urbain devrait relever de l’écologie et de la géographie. C’est un changement complet de paradigme qui continue d’être vu comme une utopie par beaucoup.
> Inscriptions à la conférence Le Monde Cities et « Le Temps » sur le site Weezevent.com <https://www.weezevent.com/cities-x-geneve?utm_source=lemonde.fr&utm_medium=article&utm_campaign=cities-geneve>
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« Ville nature », débats organisés par « Le Monde »-Cities et « le Temps », le 20 février à Genève
• Planter pour humaniser la ville, un nouveau souffle citoyen <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/planter-pour-humaniser-la-ville-un-nouveau-souffle-citoyen_6029624_4811534.html>
• Les Genevois incités à verdir leur ville <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/les-genevois-incites-a-verdir-leur-ville_6029625_4811534.html>
• Trois projets lauréats de l’appel à expérimentations « Adaptation au changement climatique » <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/a-paris-et-en-banlieue-des-innovations-pour-une-ville-plus-durable_6029627_4811534.html> de l’agence de développement économique et d’innovation de Paris et sa métropole Paris & Co
• Comment la nature porte l’architecture à se réinventer <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/comment-la-nature-incite-l-architecture-a-se-reinventer_6029628_4811534.html>
• « L’enjeu n’est plus de verdir, mais de restaurer la biodiversité » <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/philippe-clergeau-l-urbanisme-doit-pleinement-integrer-la-biodiversite_6029626_4811534.html>, par l’écologue Philippe Clergeau
• « Je travaille avec des outils climatiques, pas seulement géométriques » <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/philippe-rahm-je-travaille-avec-des-outils-climatiques-pas-seulement-geometriques_6029629_4811534.html>, par l’architecte Philippe Rahm
<https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/philippe-clergeau-l-urbanisme-doit-pleinement-integrer-la-biodiversite_6029626_4811534.html>
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11- A Paris et en banlieue, des innovations pour une ville plus durable, Le Monde, 14/02/20, 17h47
Cécile Peltier 

L’Urban Lab, laboratoire d’expérimentations de l’agence de développement économique et d’innovation de Paris et sa métropole Paris & Co, teste des solutions pour tenter d’adapter la ville aux effets du changement climatique. 
Marion Apaire, la responsable de l’Urban Lab, revient sur trois des projets lauréats, en 2016, de l’appel à expérimentations « Adaptation au changement climatique » lancé par Urban Lab et la Ville de Paris.
« Bocage urbain » : une noue qui rafraîchit la ville
« Avec le réchauffement climatique, les épisodes de pluies torrentielles sont de plus en plus fréquents. Or, les eaux peinent à s’infiltrer en raison de l’imperméabilisation des sols. En réponse, la designer Elodie Stephan a imaginé un système de noue urbaine. Une noue est un large fossé végétalisé qui capte les eaux pluviales. Comme il est difficile, en ville, de creuser le sol, à cause des réseaux, elle a également décliné le concept sous forme d’aménagement hors sol, modulaire.
> Lire aussi  « La nature peut-elle humaniser la ville ? » Une conférence Le Monde Cities et « Le Temps » à Genève
Cet aménagement, qui ressemble à une grosse jardinière, permet d’absorber des quantités importantes d’eau, qui viennent alimenter des plantes qui n’auront pas besoin d’être arrosées par la suite, y compris en période de canicule. Le dispositif a plusieurs atouts : il permet d’éviter les débordements d’égouts, de rafraîchir la ville et contribue à son embellissement.
Convaincu, Icade a financé le développement d’un prototype. Après un an d’expérimentation à Aubervilliers [Seine-Saint-Denis], le groupe immobilier s’est associé avec Elodie Stephan pour créer la start-up Vertuo. Elle fabrique et commercialise le produit, dont un exemplaire vient d’être installé devant la mairie du 4e arrondissement de Paris. »
« Les Clochettes » : quand la végétalisation crée du lien social
 « L’Urban Lab a soutenu la première initiative du programme “Les Clochettes”, de l’association La Cloche. L’idée ? Confier la gestion d’un projet de végétalisation rue Fénelon, dans le 10e arrondissement de Paris, à des SDF, en lien avec les habitants et les commerçants du quartier. Ces derniers pouvant, par exemple, leur proposer d’entreposer des outils, de remplir leur gourde, de charger leur téléphone…
Au final, s’il a été difficile de mobiliser les habitants autour d’un projet monté ex nihilo, l’évaluation a montré que la végétalisation est un moyen efficace de créer du lien social. C’est pourquoi il a été décidé de réorienter le projet en l’arrimant à des initiatives existantes (jardins partagés, fermes urbaines), moyennant un accompagnement de La Cloche (formations, rencontres, événements). Comme ici, au jardin Le Ver têtu, dans le 19e, qui, une fois par mois, accueille un atelier de cuisine, suivi d’un repas et d’un atelier jardinage.
“Les Clochettes” recouvre aujourd’hui une multitude d’actions à travers la France. »
« Lisière d’une tierce forêt » : un parking transformé
 Porté par l’association Alteralia, qui gère le foyer de jeunes travailleurs d’Aubervilliers [Seine-Saint-Denis], le projet Lisière d’une tierce forêt vise à transformer le parking du foyer en forêt urbaine. En été, le site était un îlot de chaleur urbaine, et le flux continu d’automobilistes générait des nuisances sonores, de l’insécurité et de la pollution.
Les particuliers, avec l’aide d’Alteralia, ont voulu profiter de l’arrivée prochaine du métro pour inverser la tendance. Leur approche est intéressante. Accompagnés par les architectes de l’agence Fieldwork et par une écologue, ils n’ont pas seulement raisonné en termes d’agrément, mais d’infrastructure verte, avec l’idée d’une nature qui apporte un bénéfice fort au lieu et apaise la circulation désormais piétonne.
Ils ont choisi des essences locales (érables, ormes, chênes), pas trop gourmandes en eau, assez touffues pour apporter de l’ombre et avec un pouvoir important de transpiration, afin de faire baisser la température. Pour le sol, ils ont opté pour un bitume poreux, qui permet l’infiltration des eaux de pluie et le développement des racines. »
> Inscriptions à la conférence Le Monde Cities et « Le Temps » sur le site Weezevent.com <https://www.weezevent.com/cities-x-geneve?utm_source=lemonde.fr&utm_medium=article&utm_campaign=cities-geneve>
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« Ville nature », débats organisés par « Le Monde »-Cities et « le Temps », le 20 février à Genève
• Planter pour humaniser la ville, un nouveau souffle citoyen <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/planter-pour-humaniser-la-ville-un-nouveau-souffle-citoyen_6029624_4811534.html>
• Les Genevois incités à verdir leur ville <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/les-genevois-incites-a-verdir-leur-ville_6029625_4811534.html>
• Trois projets lauréats de l’appel à expérimentations « Adaptation au changement climatique » <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/a-paris-et-en-banlieue-des-innovations-pour-une-ville-plus-durable_6029627_4811534.html> de l’agence de développement économique et d’innovation de Paris et sa métropole Paris & Co
• Comment la nature porte l’architecture à se réinventer <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/comment-la-nature-incite-l-architecture-a-se-reinventer_6029628_4811534.html>
• « L’enjeu n’est plus de verdir, mais de restaurer la biodiversité » <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/philippe-clergeau-l-urbanisme-doit-pleinement-integrer-la-biodiversite_6029626_4811534.html>, par l’écologue Philippe Clergeau
• « Je travaille avec des outils climatiques, pas seulement géométriques » <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/philippe-rahm-je-travaille-avec-des-outils-climatiques-pas-seulement-geometriques_6029629_4811534.html>, par l’architecte Philippe Rahm
<https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/a-paris-et-en-banlieue-des-innovations-pour-une-ville-plus-durable_6029627_4811534.html>
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12- Comment la nature incite l’architecture à se réinventer, Le Monde, 14/02/20, 17h48
Laetitia Van Eeckhout

Intégrer la nature conduit les architectes à penser autrement la conception des bâtiments, à questionner les techniques de construction ainsi que les matériaux utilisés. 
Il ne se passe pas une semaine sans l’annonce de la construction d’une tour végétalisée ou d’un immeuble coiffé d’un potager. Occasion récurrente de vanter les bienfaits de ce verdissement sur la qualité de vie des citadins : bien-être, rafraîchissement, réduction de la pollution de l’air… La nature est une puissante alliée dans la lutte contre le réchauffement climatique. La nécessité de repenser l’urbanisme et l’architecture pour lui laisser plus de place s’impose peu à peu.
Pour autant, l’édification d’une ville-nature se résume-t-elle à la végétalisation de tous ses bâtiments ? Pour l’architecte, urbaniste et paysagiste Alexandre Chemetoff, la réponse est non. Selon lui, il ne s’agit pas tant de mettre davantage de verdure que de concevoir l’architecture comme une partie d’un ensemble.« Construire avec la nature, c’est construire en harmonie avec elle, en tenant compte de tout ce qui existe sur le site et ses alentours », insiste-t-il. Philippe Chiambaretta, architecte et ingénieur, confirme : « Longtemps les architectes se sont intéressés à la mécanique des structures et des fluides. Aujourd’hui, ils doivent se soucier des externalités. »
Tirer son inspiration de la nature environnante
Une telle approche implique de ne pas commencer par tout détruire si le lieu est déjà construit, mais « de regarder comment améliorer l’existant, qu’il s’agisse d’un site industriel ou commercial désaffecté, voire d’une ancienne base militaire », poursuit Alexandre Chemetoff. Tenir compte de la topographie, de l’orientation, de l’air, du climat local, de la façon dont l’eau s’écoule… Mais aussi, si c’est le cas, de la manière dont il est habité. En somme, impossible désormais pour l’architecte d’imaginer son projet tout seul à sa table de travail. Il est appelé à tirer son inspiration de tous les éléments de la nature environnante.
Pour autant, faut-il aller jusqu’à s’inspirer du vivant en répliquant les formes et les fonctions de ses structures (coquille d’escargot, toile d’araignée, termitière…), comme le prône le biomimétisme ?« Avec les travaux sur la conception biomimétique, on se rend compte du génie des systèmes vivants et de ce qu’ils peuvent apporter au bâti : allégement des structures, confort thermique, étanchéité, gestion optimisée de l’énergie… », relève Estelle Cruz, architecte-ingénieure, chargée de mission habitat bio-inspiré au Ceebios (Centre européen d’excellence en biomimétisme) et doctorante au Muséum national d’histoire naturelle.
> Lire aussi  « La nature peut-elle humaniser la ville ? » Une conférence Le Monde Cities et « Le Temps » à Genève
Reste que si les projets réalisés sont « très performants » sur le plan énergétique et structurel « ils le sont beaucoup moins en matière d’empreinte carbone du fait des émissions générées par la fabrication des matériaux qu’ils utilisent, tels que les fibres de verre et de carbone », reconnaît-elle. S’inscrivant dans une démarche biomimétique et bioclimatique, l’Eastgate Centre d’Harare, au Zimbabwe, bâtiment inspiré de la termitière et qui se passe d’air conditionné, est une des réalisations les plus vertueuses.
Frugalité
Un terme revient davantage à l’esprit des architectes soucieux de construire avec la nature : la frugalité. Cette conception de la construction incite à une utilisation réduite de l’énergie et de la technologie, ainsi qu’à un choix de matériaux biosourcés. Dès lors que l’on épouse cette approche, tout compte, soulignel’architecte d’origine libanaise Lina Ghotmeh : la façon de poser un bâtiment dans un site, de penser son rapport à la lumière, ses ouvertures, sa ventilation… Concevoir en considérant toutes ces spécificités naturelles permet de « limiter au maximum les besoins de chauffage ou de climatisation », ajoute-t-elle.
> Lire aussi  Le biomimétisme, ou comment s’inspirer de la nature plutôt que la détruire
Grâce à la ventilation naturelle, au rafraîchissement passif, à la récupération des apports de chaleur gratuits et à l’inertie thermique, cette conception réduit au strict minimum les consommations d’énergie, tout en assurant un confort accru et des factures allégées. « C’est de l’écologie pour tous », insiste Philippe Madec, architecte et urbaniste, promoteur d’une architecture écoresponsable.
Pour lui, l’architecte doit concevoir son projet en prenant en considération les éléments naturels, l’air, l’eau, le feu avec l’énergie du soleil, et bien sûr la terre, avec tout ce qu’elle comporte comme matériaux biosourcés : arbres, herbes, terre crue, pierres… Autant de matériaux qui, bien maîtrisés, se révèlent pleins de ressources : « Quand on comprend vraiment les propriétés du bois, par exemple, on peut construire des installations capables de réagir à l’environnement en se dilatant, en créant des ouvertures, sans besoin de mécanique », explique Lina Ghotmeh.
On en revient en somme des architectures plus anciennes, lorsque l’on avait peu de moyens et que l’on puisait autour de soi de quoi construire. Des savoir-faire ancestraux que les technologies modernes « rendent beaucoup plus efficaces », souligne Lina Ghotmeh. En somme, « un vrai saut dans le passé pour mieux se projeter dans le futur ».
> Inscriptions à la conférence Le Monde Cities et « Le Temps » sur le site Weezevent.com <https://www.weezevent.com/cities-x-geneve?utm_source=lemonde.fr&utm_medium=article&utm_campaign=cities-geneve>
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« Ville nature », débats organisés par « Le Monde »-Cities et « le Temps », le 20 février à Genève
• Planter pour humaniser la ville, un nouveau souffle citoyen <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/planter-pour-humaniser-la-ville-un-nouveau-souffle-citoyen_6029624_4811534.html>
• Les Genevois incités à verdir leur ville <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/les-genevois-incites-a-verdir-leur-ville_6029625_4811534.html>
• Trois projets lauréats de l’appel à expérimentations « Adaptation au changement climatique » <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/a-paris-et-en-banlieue-des-innovations-pour-une-ville-plus-durable_6029627_4811534.html> de l’agence de développement économique et d’innovation de Paris et sa métropole Paris & Co
• Comment la nature porte l’architecture à se réinventer <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/comment-la-nature-incite-l-architecture-a-se-reinventer_6029628_4811534.html>
• « L’enjeu n’est plus de verdir, mais de restaurer la biodiversité » <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/philippe-clergeau-l-urbanisme-doit-pleinement-integrer-la-biodiversite_6029626_4811534.html>, par l’écologue Philippe Clergeau
• « Je travaille avec des outils climatiques, pas seulement géométriques » <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/philippe-rahm-je-travaille-avec-des-outils-climatiques-pas-seulement-geometriques_6029629_4811534.html>, par l’architecte Philippe Rahm
<https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/comment-la-nature-incite-l-architecture-a-se-reinventer_6029628_4811534.html>
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13- Reportage. Les Genevois incités à verdir leur ville, Le Monde, 14/02/20, 17h58
Sylvia Revello (Journaliste au quotidien suisse "Le Temps")

Lancé en 2013 à Genève, le projet participatif « Nature en ville » a permis la création de nombreux potagers, ruches ou autres toits végétalisés. Une sensibilisation utile, mais qui devrait s’accompagner d’une vision plus durable de l’urbanisme. 
Une ville aux airs de campagne ? En Suisse, le canton de Genève en rêve. Créé en 2013 par le département de l’environnement, des transports et de l’agriculture, le projet participatif « Nature en ville » vise à encourager les démarches citoyennes pour cultiver la biodiversité sous toutes ses formes. Ruches, potagers urbains, murs végétalisés, mais aussi écopâturages ou nichoirs installés sur les toits des immeubles : soixante-douze projets ont été réalisés jusqu’ici, sur une surface de 224 537 mètres carrés, sans compter les initiatives privées, difficiles à comptabiliser.
Parfois réduite à un simple élément du décor urbain, la nature doit retrouver une place capitale à l’heure du réchauffement climatique. Considérant que cet enjeu est l’affaire de tous, les autorités genevoises ont développé un modèle participatif qui inclut différents acteurs : associations d’habitants, communes, université de Genève ou encore des professionnels de l’urbanisme, du paysage et de l’environnement. Elles s’inspirent ainsi des villes de Neuchâtel et de Lausanne, qui ont mis en place des programmes similaires. Chaque année, un concours récompense les propositions d’envergure visant à favoriser la biodiversité et le bien-être des habitants. Soumis à des experts du paysage qui évaluent leur faisabilité, les dossiers passent ensuite devant un jury.
Espaces de respiration
En sept ans, les projets les plus divers ont vu le jour. A Meyrin, des troupeaux de chèvres et de moutons ont pris leurs quartiers sur des parcelles de gazon, limitant ainsi l’usage de machines et, par conséquent, l’usage de carburant et la pollution de l’air. Dans le préau de l’école des Champs-Fréchets, un potager urbain permet aux écoliers de s’initier à la permaculture. Sur le toit de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, une prairie fleurie héberge insectes et autres petits animaux, ramenant ainsi de la biodiversité en centre-ville. Non loin de là, des nichoirs installés sur le toit d’un immeuble accueillent une colonie de martinets noirs.
L’esprit Nature en ville, c’est aussi d’encourager les efforts individuels. Ainsi, tout un chacun peut se fournir gratuitement à la grainothèque 1 203 Graines, à la bibliothèque de Saint-Jean, pour alimenter son propre potager, installé sur un balcon ou dans un coin de jardin.
Poursuivant le projet lancé par sa prédécesseure Michèle Künzler, Antonio Hodgers, chef du département du territoire, salue le chemin parcouru. « On le voit à Genève comme ailleurs, l’engouement pour les potagers urbains, les toitures végétalisées et les ruches citadines est marqué », souligne l’élu écologiste. Mais ne se contente-t-on pas là de changements cosmétiques ? « Non, répond-il ces projets, même peu visibles, ne sont pas anodins. Mis bout à bout, ils pacifient la ville, en lui offrant des espaces de respiration et de rencontre. »
Concilier parcs et logements
Alors que Genève connaît en ce moment de vives tensions en matière d’urbanisme, qui ont conduit au refus de plusieurs projets d’aménagement, Antonio Hodgers veut réconcilier nature et densification. « La population veut autant de parcs qu’elle attend de logements, estime-t-il. Avec quelque 500 000 mètres carrés de parcs dans les nouveaux quartiers, l’Etat de Genève construit un nouveau paysage végétal et urbain. Garantir à ces espaces verts, ainsi qu’à toutes les nouvelles plantations plus isolées, des conditions d’épanouissement correctes impliquent parfois de faire des choix douloureux, entre arbres et voirie, arbres et sous-sol. »
Président de l’association Pic-Vert, qui défend « l’habitat durable », Christian Gottschall participe au projet Nature en ville. En coordination avec l’Etat, il encourage les particuliers à remplacer leurs traditionnelles haies de thuyas ou de laurelles par des espèces locales, moyennant une participation financière étatique. « L’enjeu, c’est de faire revenir la biodiversité, insectes, oiseaux ou hérissons, à l’intérieur de ces cordons de verdure », souligne M. Gottschall.
« Efforts insuffisants »
S’il salue le projet, ce dernier reste néanmoins très critique quant à la politique d’urbanisme à Genève. « La démarche est importante, mais demeure largement insuffisante face à l’ampleur des destructions menées dans le cadre du programme d’aménagement, le plan directeur cantonal 2030 », déplore-t-il. En matière d’écologie, il accuse l’Etat de tenir un double discours : « Vouloir réintroduire la biodiversité en ville et détruire dans le même temps des poumons de verdure pour construire des logements, c’est le comble de l’incohérence. »
Au fond, quels sont les effets concrets d’un projet tel que Nature en ville ? L’impact biologique à court terme des projets reste « modeste, voire symbolique », observe le biologiste Martin Schlaepfer, chargé de cours à l’Institut des sciences de l’environnement de l’université de Genève et coordinateur de GE-21, programme cantonal en faveur de la biodiversité. « Il n’empêche, Nature en ville reste un élément crucial de la sensibilisation auprès des habitants des centres-villes, souvent déconnectés des milieux naturels et ruraux », ajoute-t-il. Son impact reste toutefois difficile à évaluer, car la sensibilisation résulte d’un grand nombre de facteurs. « Par ailleurs, il n’existe pas de consensus sur les objectifs biologiques visés, juge M. Schlaepfer. Considère-t-on uniquement les espèces indigènes et menacées, ou également les espèces introduites qui sont nombreuses et parfois utiles en milieu urbain ? »
A ses yeux, les gestes concrets, tels qu’entretenir un potager ou s’occuper occasionnellement d’un troupeau de moutons en pâture, permettent une prise de conscience salutaire. Il est en revanche plus compliqué de se rendre compte de l’impact écologique global du programme. « Le pas suivant, c’est parvenir à rendre le citoyen conscient des conséquences indirectes de ses actions, explique M. Schlaepfer. Investissements financiers, choix alimentaires ou encore vols transatlantiques : ces gestes pèsent lourdement sur la biodiversité globale. » Et pour les pouvoirs publics, c’est parvenir à faire de la prise en compte de cette biodiversité le préalable à la conception de la ville.
> Inscriptions à la conférence Le Monde Cities et « Le Temps » sur le site Weezevent.com <https://www.weezevent.com/cities-x-geneve?utm_source=lemonde.fr&utm_medium=article&utm_campaign=cities-geneve>
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« Ville nature », débats organisés par « Le Monde »-Cities et « le Temps », le 20 février à Genève
• Planter pour humaniser la ville, un nouveau souffle citoyen <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/planter-pour-humaniser-la-ville-un-nouveau-souffle-citoyen_6029624_4811534.html>
• Les Genevois incités à verdir leur ville <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/les-genevois-incites-a-verdir-leur-ville_6029625_4811534.html>
• Trois projets lauréats de l’appel à expérimentations « Adaptation au changement climatique » <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/a-paris-et-en-banlieue-des-innovations-pour-une-ville-plus-durable_6029627_4811534.html> de l’agence de développement économique et d’innovation de Paris et sa métropole Paris & Co
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• « Je travaille avec des outils climatiques, pas seulement géométriques » <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/philippe-rahm-je-travaille-avec-des-outils-climatiques-pas-seulement-geometriques_6029629_4811534.html>, par l’architecte Philippe Rahm
<https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/02/14/les-genevois-incites-a-verdir-leur-ville_6029625_4811534.html>
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14- Végétaliser la ville : ni une mode de bobo, ni un sujet déco, mais de vrais enjeux, L’ADN innovation, maj le 14/02/20
Alice Huot

Obsession de bobo pour certains, simples annonces politiques pour d'autres, la végétalisation des villes possède en réalité de nombreux avantages pour les urbains.
Après une année 2019 marquée par des feux de forêts gigantesques, l’avènement de la collapsologie, et des projections scientifiques toujours plus alarmantes, la campagne des élections municipales est placée sous le signe de l’environnement. Dans toutes les grandes villes françaises, le béton n’est plus à la mode et les politiques se battent à coups de potagers urbains.
À Lyon, les Républicains promettent une ville-jardin. À Marseille, la candidate EELV envisage de verdir les toits pendant que l’ancienne socialiste Samia Ghali annonce 25 000 arbres en plus. À Lille, la candidate LREM ambitionne de créer un « Central Park lillois » Un thème décidément cher aux candidats de la majorité puisqu’à Paris, Benjamin Griveaux avait également promis un « Central Park » à la place de la Gare de l’Est, avant de retirer sa candidature le 14 février 2020. David Belliard, candidat EELV dans la capitale, répond en annonçant qu’il plantera 110 000 arbres. Et Anne Hidalgo de surenchérir avec 170 000 arbres. Plantes, arbustes et végétaux fleurissent dans tous les programmes. Mais au-delà des effets d’annonce, la végétalisation des villes est un véritable enjeu pour les citoyens. Et on ferait bien de s’y intéresser vraiment.
>> Suite à lire à :
<https://www.ladn.eu/nouveaux-usages/usages-et-style-de-vie/pourquoi-vegetaliser-villes-espaces-urbains/>
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15- Chantiers JO 2024 : « La voie d'eau doit être le mode d'accès stratégique dans la phase de construction », Actu-environnement, 14/02/20
Romain Pernot

Une convention de partenariat en faveur de la logistique fluviale a été signée le 21 janvier 2020 entre la Solideo (société de livraison des ouvrages olympiques), la préfecture d'Ile-de-France, les ports de Paris et les Voies Navigables de France.
Avec la signature de cette convention, l'Etat et les trois établissements publics affirment donner la priorité au transport fluvial pour l'évacuation des déblais de chantier ainsi que pour l'approvisionnement des matériaux de construction du village Olympique. En ayant recours au transport fluvial, les futures installations situées en bordure de Seine sur les communes de Saint-Denis, l'île-Saint-Denis et Saint-Ouen, se veulent exemplaires en permettant d'éviter plus de 50 000 camions sur les routes. 
« Une barge peut contenir l'équivalent en poids de 150 camions. Par ailleurs les problématiques de congestion sont moindres sur la voie d'eau qui a des réserves de capacité importantes », selon Thierry Guimbaud, Directeur général des Voies Navigables de France.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/chantier-JO-2024-fluvial-34985.php4>
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16- Reportage. Les oubliés de la mobilité : « Sans voiture, je ne suis plus rien », M Le Mag, 14/02/20, 19h12
Camille Bordenet, Puy-de-Dôme, envoyée spéciale

Pour les millions de Français qui n’ont pas accès à un véhicule, se déplacer ne va pas de soi. Dès lors, difficile de trouver un emploi et d’échapper à la précarité. Un engrenage qu’espère enrayer une loi promulguée fin 2019 qui reconnaît un « droit à la mobilité ». Dans le Puy-de-Dôme, des dispositifs d’insertion sont déjà en place.
Les bourrasques déportent le 50 cm3 à chaque lacet. La silhouette de Mickaël s’accroche sur la départementale 987 trouée de nids-de-poule, au travers de l’épaisse nappe de brouillard. Nous sommes dans les Combrailles (Puy-de-Dôme), aux confins de l’Allier et de la Creuse, dans ce Massif central de hauts plateaux, de méandres et de gorges écorché par l’activité volcanique. Chaque jour, Mickaël fait vrombir son petit moteur : 80 kilomètres entre le village de Saint-Maurice-près-Pionsat, où il vit, celui de Saint-Gervais-d’Auvergne, où il travaille à la blanchisserie La Bujade, et le bourg de Saint-Eloy-les-Mines, où il prend des cours de conduite.
Les seuls bus qui grimpent jusqu’ici sont rares, hormis pour les scolaires. Ils ne relient pas les villages entre eux, seulement quelques localités plus denses et les villes de Riom et Clermont-Ferrand. Quant au train, voilà longtemps que la petite ligne des Combrailles a cessé d’enjamber la vallée de la Sioule par le viaduc des Fades, faute d’entretien suffisant. Cette « galère » devrait bientôt être derrière lui, veut croire le garçon, une écharpe de l’Olympique de Marseille autour du cou. Il espère décrocher son permis dans quelques semaines, l’année de ses 30 ans. Trop longtemps que ces histoires de déplacements lui « prennent la tête »,l’empêchant de tout. Sans voiture, il s’est toujours senti « bloqué ». Et encore plus ici, « c’est juste vital », il dit en fixant ses Nike Air.
Assignée à résidence
« Bloquée », c’est aussi le premier mot de Stella. Cette mère célibataire vit quelques plis de massif plus haut encore, hameau des Ollières, au bout d’un chemin de terre spongieux, première à gauche après Blot-l’Eglise, 420 habitants et une épicerie Proxi qui fait office de tout. Malgré les déveines, cette quinquagénaire s’en était toujours sortie vaille que vaille. Tant qu’elle pouvait compter sur sa Renault Mégane, une seconde main de 18 ans rachetée 6 000 euros à l’époque, 312 000 kilomètres au compteur depuis. Mais, en septembre, l’engin a lâché. Au chômage, Stella n’avait pas les moyens de payer des réparations. « Le coup de grâce », dit-elle. Les contours de son hameau ont alors pris ceux d’un îlot, l’assignant à résidence.
Soixante kilomètres au sud, à Clermont-Ferrand, Stéphanie et Laila se sentent empêchées, elles aussi. Ces deux mères vivent en ville, pourtant. La première, 38 ans, célibataire, une fille de 12 ans en garde alternée, à 3 kilomètres du centre ; la seconde, 28 ans, mariée, trois enfants, aux Vignes, un quartier prioritaire au nord. Elles n’ont pas le permis, pas de voiture, sont peu à l’aise à vélo. Leurs déplacements sont soumis à des impératifs horaires – parfois inadaptés –, circonscrits au quadrillage tracé par l’alphabet des bus et des tramways : le C pour aller chercher la fille de Stéphanie au collège, le A pour Pôle emploi et les enfants de Laila à la crèche, le 3 pour rejoindre la CAF et Lidl…
Des barrières invisibles
Il y a les barrières invisibles, aussi. Clermont, Stéphanie y est née et y a toujours vécu. Quand elle s’aventure au-delà, elle « flippe un peu de [s]e perdre », même si elle sait pouvoir se raccrocher à Google Maps. Pendant vingt ans, la jeune femme a dû s’accommoder, même quand il fallait grimper la côte de la maternité à pied, enceinte de sa fille. « Je suis une grande marcheuse », préfère-t-elle ironiser, robuste dans sa large doudoune, des yeux bleus rieurs. Pas du genre à s’apitoyer.
Même si ses jambes se souviennent encore des deux heures de marche quotidienne, cinq ans durant, de nuit, pour ses ménages. Aucun bus à ces heures-là, mais les huées d’hommes éméchés sortant de boîtes de nuit. Stéphanie s’est une fois offert un taxi : 20 euros, « le prix d’un chariot plein », on ne l’y a plus reprise. Laila, elle, voudrait ne plus avoir à dépendre de son mari pour se déplacer, d’autant que celui-ci, maçon dans le bâtiment, embauche à 4 heures, explique-t-elle, un foulard violet et des montures noires qui mangent son visage rond, en resservant un thé à la menthe dans son salon marocain.
Se déplacer implique non seulement de pouvoir bouger – disposer de moyens de transport –, mais aussi de savoir bouger : maîtriser le français, déchiffrer la signalétique, lire un plan réseau, comprendre une fiche horaire, réserver un billet… Un capital qui n’est pas accessible à tout le monde, dans une société à flux tendus où tout impose de bouger pour exister : fragmentation des territoires et de l’emploi, allongement des distances domicile-travail, budget transport de plus en plus lourd…
Deux à trois Français sur dix concernés
Comme Stéphanie, Laila, Stella et Mickaël, une population importante vit des situations de mobilité restreinte ou contrainte. Le sociologue et spécialiste de ces questions Eric Le Breton parle de « situations d’insularité » – les individus étant métaphoriquement bloqués sur une île ayant pour centre leur domicile. Leurs freins ne sont pas seulement territoriaux mais peuvent être physiques, économiques ou encore psychologiques et culturels.
Il n’existe pas de dénombrement rigoureux de cette population, mais deux à trois Français sur dix (soit 14 à 19 millions) seraient concernés, selon les estimations du sociologue, qui englobent de manière large une diversité de situations : habitants de territoires ruraux, périurbains, d’une zone prioritaire de la politique de la ville, allocataires de minima sociaux, personnes en insertion, personnes âgées dépendantes, personnes en situation de handicap, migrants…
Pour Eric Le Breton, la mobilité est devenue « le droit des droits ». Un droit civil, mais aussi social et politique, qui « régit et conditionne tous les autres : pour pouvoir exercer un droit à la formation, à l’emploi, au logement, à la santé, la culture, la citoyenneté, encore faut-il pouvoir se déplacer ». En être privé « condamne les individus à n’être que des citoyens de seconde catégorie ». Une problématique prise en compte dans la loi d’orientation des mobilités (LOM), adoptée en novembre.
Reconnaissant un « droit à la mobilité », le texte entend répondre aux inégalités de déplacement et aux fractures territoriales. Entre autres mesures destinées aux publics empêchés : un accompagnement individualisé pour tout demandeur d’emploi ; la possibilité pour les collectivités de mettre en œuvre des services de mobilité à caractère solidaire ou de verser des aides individuelles. « C’est un changement de paradigme bienvenu qui devrait faciliter le travail des acteurs de terrain qui se mobilisent depuis deux décennies sur ces enjeux », espère Éric Le Breton.
Une double peine
Mickaël se souvient des offres d’embauche qu’il a dû refuser, faute de pouvoir s’y rendre, des entretiens écourtés, aussitôt l’absence de permis remarquée sur son CV. « Tout ce qu’on vous demande, c’est d’avoir une voiture, même si vous n’avez pas de toit », constate-t-il. La rue, il l’a connue trois ans, quand il avait 20 ans. Une embrouille avec ses parents. C’est sa copine qui l’a sorti de là. Il s’est installé chez elle, dans une cité HLM du Val-de-Marne. À cette époque, ce n’était pas les lacets d’Auvergne qu’il arpentait, mais les lignes de RER et de bus pour des missions d’intérim d’un bout à l’autre des zones industrielles franciliennes.
Une double peine, pointe le jeune homme : « C’est à ceux qui peuvent pas bouger qu’on demande d’aller bosser le plus loin. » C’est pour leur fille de 12 ans, qui était « agitée », que Mickaël et sa copine ont décidé de quitter leur cité pour rejoindre les beaux-parents installés dans le Puy-de-Dôme. Ils voulaient changer de cadre. Ici, la vie semblait « plus facile et moins chère ». Même s’il faut faire le plein du scooter tous les deux jours : 5 bidons par mois, 100 euros qui partent sur les 890 de salaire. Cette bécane dégotée 400 euros sur Leboncoin leur évite toutefois les 15 kilomètres à pied qu’il fallait faire jusqu’à l’Intermarché d’Auzances, quand le beau-père ne pouvait pas les y conduire.
C’est Pôle emploi qui a orienté Mickaël vers la blanchisserie La Bujade, un chantier d’insertion, et vers la Plateforme de mobilité du Puy-de-Dôme (Plateforme mobilité 63), une structure du réseau national Mob’In (pour mobilité inclusive) qui accompagne ceux qui rencontrent des difficultés de mobilité. Un boulot en même temps qu’un accompagnement pour le permis, l’horizon s’est vite dégagé. Cet examen, si cher, lui semblait hors de portée. Le brevet de sécurité routière (BSR) lui avait déjà coûté 220 euros.
Pour le code, il n’a eu à débourser que les 30 euros de l’examen et pour le permis, le montage d’un dossier de microcrédit devrait lui permettre d’étaler le paiement des 1 000 euros sur un an. « Le permis est une machine à exclure d’une complexité révoltante, plus difficile à obtenir que le bac et au pouvoir de discrimination sociale plus grand », estime Eric Le Breton, alors qu’un jeune sur deux ne s’inscrit pas à l’examen pour des raisons financières. La LOM affiche l’ambition de faciliter son accès.
Un cercle vicieux
Pendant dix-sept ans, Stella, elle, s’est usée dans des allers-retours de 100 kilomètres entre son hameau et Clermont, où elle travaillait dans une centrale d’achat pharmaceutique. Auxquels s’ajoutaient les bornes pour aller chez le médecin, faire les courses, les démarches administratives… dans cette « zone blanche de tout ». Entrée « tout en bas », comme manutentionnaire, Stella avait fini responsable de l’entrepôt, raconte-t-elle fièrement au coin de la cheminée qui réchauffe son intérieur modeste. Elle s’excuse : les travaux d’isolation de sa bâtisse en pierre n’ont jamais pu être terminés. « Ma boîte serait ouverte, je ferais encore le trajet, dit-elle en rallumant une roulée. Au moins, à l’époque, je gagnais de quoi entretenir mon véhicule et ma maison. »
Il y a huit ans, elle s’est retrouvée sur le carreau : restructuration. A 43 ans, il a fallu se remettre à chercher du boulot. « J’ai traversé la rue pourtant, mais j’en ai pas trouvé, raille-t-elle, en allusion à la phrase d’Emmanuel Macron s’adressant à un jeune chômeur. Peut-être que j’aurais dû faire plus de 150 kilomètres, comme quand il l’avait suggéré aux GM&S de la Creuse ? » La fille de gardien de la paix a enchaîné les missions de manutention puis les saisons de maraîchage d’un bout à l’autre des Combrailles.
Jusqu’à ce que sa Renault Mégane tombe en panne, l’empêchant d’aller au tri des oignons qui lui assure d’ordinaire un SMIC pour l’hiver. Comment, alors, payer le garagiste ? Changement de pneu, de filtre, de batterie, les années derrière elle ressemblent à une litanie de réparations jalonnées par les prix à la pompe. Stella peut les réciter en remontant jusqu’à ses 18 ans, quand elle travaillait dans une station-service, 3,14 francs le litre.
La bagnole a toujours été le premier poste de dépense, avec la maison, « tant pis pour le coiffeur et les vêtements », dit-elle en désignant ses cheveux blancs sous la décoloration. Mais prendre soin de ce qu’elle considère comme son « outil de travail », c’est aussi prendre soin d’elle-même. « Sans ma voiture, je ne suis plus rien » Elle décrit ce cercle vicieux maintes fois entendu sur les ronds-points : « Il faut travailler pour vivre, mais tout ce qu’on gagne passe dans les réparations et le carburant pour continuer à aller travailler. Donc quand est-ce qu’on vit ? »
Faire ronfler le moteur, une « délivrance »
La colère jaune fluo, elle la partage. Mais un détour jusqu’au rond-point le plus proche de Riom, à 25 kilomètres, lui aurait coûté trop en carburant. « Même aller manifester à Clermont pour les retraites, je peux pas. » Maintenant que les trois enfants sont partis, il lui arrive de regretter de s’être excentrée dans ces reliefs qui l’asservissent à son vieux diesel. A l’époque, elle les élevait seule et voulait leur offrir un meilleur cadre que les tours des quartiers nord de Clermont. Pour pouvoir acheter une maison avec jardin pour un potager et des poules, il a fallu chercher loin.
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Déménager pour se rapprocher d’une ville ? Stella y songe parfois. « Mais ce toit sur la tête et ma voiture, c’est tout ce que j’ai. Je m’en suis donné les moyens, pour la retraite. C’est ma stabilité, madignité. » Elle se souvient de cette « délivrance » ressentie, ce 23 décembre, lorsqu’elle a fait ronfler le moteur pour descendre travailler. Le même sentiment s’est emparé de Mickaël, en novembre, quand l’examinatrice lui a annoncé qu’il avait réussi le code.
« C’est comme si je renaissais », dit-il. Tout de suite, il a appelé les copains de Paris qui l’avaient soutenu quand il dormait dehors. Après des semaines d’entraînement avec les copains de galère de La Bujade, ils étaient descendus ensemble passer l’examen à Clermont, silencieux dans la C3, le ventre noué. « Pendant l’épreuve, je devais essuyer ma main entre chaque question tellement je transpirais. » 
Le permis, le « plus beau diplôme »
En ce jour de décembre, au cœur de Clermont, les locaux de la Plateforme mobilité bourdonnent : une conseillère reçoit un demandeur d’emploi pour un « diagnostic », dirige un autre vers un garage solidaire ; là on prépare un atelier vélo-école… Ici, on guérit tous les maux de la mobilité. On retrouve Laila et Stéphanie, les yeux rivés vers le formateur – il demande la différence entre « je peux » et « je dois » dépasser. À leurs côtés, d’autres personnes en difficulté d’apprentissage, des mères célibataires, des migrants…
Depuis qu’elles suivent cette formation adaptée au code, Stéphanie et Laila reprennent pied. « Ici, on prend le temps de nous expliquer. Ça redonne un objectif, un cadre », trouve Stéphanie, qui connaît trop bien la spirale de l’enfermement, « quand on vit seule et au RSA ». L’une et l’autre avaient failli se décourager, après plusieurs tentatives à l’examen dans des auto-écoles classiques. « Des fois je me dis : j’ai jamais eu mon CAP pâtisserie, c’est pas moi qui vais avoir le code », lâche Laila avec son franc-parler. L’école, c’était « pas trop [son] truc ». Au collège, elle avait été orientée vers une Segpa (section d’enseignement général et professionnel adapté), comme Stéphanie.
Ici, elle retrouve « tous ces grands mots du dictionnaire » qui l’impressionnent (détection, zone d’incertitude…), ces nuances subtiles de syntaxe qui la piègent, les calculs de distance… « Outre son utilité universelle et sa dimension valorisante, le permis est un outil pour l’apprentissage d’autres savoirs de base qui ont pu faire défaut », explique Elsa Marion, coordinatrice. Pour décrocher son code, Laila s’est fixé l’échéance de l’été. Elle s’entraîne dur, enchaîne les séries sur l’application SuperCode dès que ses petits lui offrent du répit. Avec Stéphanie, elle partage le même projet : devenir aide à domicile auprès de personnes âgées et handicapées. Impensable sans le permis ni sans être capable de sillonner la campagne alentour.
Pour tous, le permis sera « le plus beau diplôme ». Pour certains, le premier. Celui qui lui fera « relever la tête », dit Mickaël, qui « réparera tout ». Le simple fait d’avoir cette carte rose dans leur poche les soulagera. « Fini les bus et trams avec les trois enfants et la poussette »,s’exclame Laila. Mickaël a déjà repéré les entreprises du coin où il pourrait déposer des CV de préparateur-livreur. Rouler, il a toujours aimé, « ça [l]’apaise direct ».
Le covoiturage, une nouvelle solution
Chacun projette aussi ce jour où il empoignera le volant, les gosses à l’arrière, l’horizon devant, la playlist, et cap sur les vacances. Pour Mickaël, ce sera les premières. Sa femme rêve d’aller voir des loups ; lui, son équipe favorite jouer au Stade-Vélodrome. Stéphanie est déjà allée une fois à Montpellier, voir sa sœur, une autre jusqu’au Portugal, en TER et en bus. Le TGV et l’avion, elle n’a jamais essayé ; elle suppose que c’est trop cher. Elle aimerait aller au bord de la mer, « là où l’eau est turquoise ».
La voiture attend déjà Mickaël, garée devant sa maison : une Mégane Scénic donnée par son beau-père. Le garçon passe ses week-ends à refaire le moteur, le pot… « Il faut qu’elle soit nickel pour le contrôle technique » La perspective est plus lointaine pour Stéphanie et Laila, mais elles commencent à jeter un œil sur Leboncoin. Stéphanie pourra compter sur 400 euros de son père. Pas question de prendre encore un crédit, elle a déjà eu assez d’ennuis. La voiture, elle en veut une petite et une diesel « car apparemment l’essence coûte trop cher ».
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De son côté, Stella ne serait pas contre rouler dans un véhicule plus propre. « Mais on finance ça comment, quand on vit avec moins de 15 euros par jour et qu’on n’a déjà pas les moyens de changer sa pompe à injection ? Et puis une voiture électrique, vous voulez que je la branche où, ici ? », se moque-t-elle, en racontant les coupures de courant, parfois, et la 4G et la fibre qui se font attendre. Elle aime donc autant le garder, son « vieux tacot ». Polluant, peut-être, mais qui « tourne encore bien », pourvu qu’on l’entretienne. La prime à la conversion 2020 des véhicules polluants ne lui parle que vaguement, elle ignore si elle y serait éligible et comment elle paierait le reste à charge.
Pour ce genre d’informations, Stella doit attendre que des proches lui prêtent un ordinateur, ça non plus elle n’a pas de quoi. L’exclusion numérique s’ajoute aux autres. Alors les discours culpabilisants qui stigmatisent la voiture du pauvre, elle n’en veut plus. À la dernière présidentielle, elle a donné sa voix à Marine Le Pen. C’était la première fois, « un vote ras-le-bol ». Mickaël, lui, n’a jamais voté. Stéphanie s’est arrêtée à Chirac, « tous pourris », trouve-t-elle. Laila, c’était Hollande, mais elle compte aller refaire sa carte d’électeur, « c’est important », lui a-t-on dit.
Devant la station-service battue par les vents, quartier sud de Clermont, Stéphanie fait le guet. « Ça ressemble à quoi un Kangoo ? », elle s’inquiète. C’est la première fois qu’elle s’apprête à monter dans la voiture d’un inconnu. Aujourd’hui, la Plateforme mobilité a organisé un baptême de covoiturage. Laila et Stéphanie ont réservé leur trajet sur le site de l’association Covoiturage Auvergne, qui propose des trajets courte distance domicile-travail. L’absence de transports en commun, en pleine mobilisation contre la réforme des retraites, complique mais renforce l’intérêt de l’exercice.
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Dans l’habitacle, la conversation roule, les voilà déjà à destination : un chantier d’insertion à la sortie de Clermont. Stéphanie et Laila doutent que le covoiturage puisse être une solution de rechange à la voiture individuelle avec des boulots « à droite, à gauche » et des horaires irréguliers, mais leurs appréhensions se sont envolées. « Ça fait une nouvelle possibilité », considère Stéphanie. Un diplôme de plus, aussi, souligne-t-elle en exhibant le certificat qui vient de lui être remis.
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Notre rubrique « Mille bornes »
Trop de déplacements pour certains, des difficultés à parcourir quelques kilomètres pour d’autres, des navettes domicile-travail épuisantes et onéreuses, des solutions de rechange innovantes à la voiture… Dans une société où tout impose de bouger pour exister, la mobilité, symbole d’émancipation durant les « Trente Glorieuses », a progressivement dévoilé son revers, parfois aliénant. Marqueur d’inégalités sociales fortes – comme l’a mis en lumière le mouvement des « gilets jaunes » –, la mobilité est aussi au cœur des préoccupations environnementales.
Comment les Français – citadins, périurbains, ruraux – se déplacent-ils ? Cette rubrique leur donnera avant tout la parole en explorant leur rapport à la mobilité au quotidien, mais aussi les mutations dans ce domaine.
> Lire : « J’en étais arrivée à un point où je ne savais même plus dans quelle ville je me réveillais » : les épuisés de l’hypermobilité professionnelle <https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2020/01/31/les-epuises-de-la-mobilite-professionnelle_6027956_4497916.html>
> Lire : Nicolas, commercial, 6 heures de route par jour : « On est nombreux à rester sur nos rails, juste pour être payés » <https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2020/02/01/nicolas-commercial-6-heures-de-route-par-jour-on-est-nombreux-a-rester-sur-nos-rails-juste-pour-etre-payes_6028092_4497916.html>
> Lire : Il a fait sa « vélorution », elle a « réappris à marcher » : cinq Franciliens racontent comment la grève a modifié leurs habitudes <https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/02/04/il-a-fait-sa-velorution-elle-a-reappris-a-marcher-cinq-franciliens-racontent-comment-la-greve-a-modifie-leurs-habitudes_6028368_3224.html>
> Lire : « Le maître-mot, c’est anticiper » : comment des citadins ont appris à se passer de leur véhicule <https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/11/26/mois-sans-ma-voiture-des-citadins-racontent-comment-ils-ont-appris-a-se-passer-de-leur-vehicule_6020503_3224.html>
> Lire : A Niort, le bus est gratuit depuis deux ans, mais le bilan est mitigé <https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/02/07/a-niort-les-bus-gratuits-n-ont-pas-fait-bondir-la-frequentation_6028831_3224.html>
> Lire : Transports gratuits : « L’essentiel, c’est l’offre, pas le prix » <https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/02/07/transports-gratuits-l-essentiel-c-est-l-offre-pas-le-prix_6028840_3224.html>
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/02/14/les-oublies-de-la-mobilite-sans-voiture-je-ne-suis-plus-rien_6029593_4500055.html>
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17- Un mégaprojet de station de ski déchire l’Autriche, Le Monde, 15/02/20, 06h13
Jean-Baptiste Chastand (Vallée du Pitztal (Autriche), envoyé spécial)

Des glaciers en recul mais encore préservés sont menacés par un nouveau domaine skiable de 64 hectares en gestation dans les vallées du Tyrol. 
A 3 440 mètres, en admirant la forêt de sommets alpins enneigés avec un improbable café serré à la main, difficile d’imaginer la sourde bataille qui déchire les vallées du Tyrol, en contrebas. Du sommet du Brunnenkogel et de son bar d’altitude, accessible en quelques minutes de funiculaire et télécabine, l’enjeu est pourtant bien visible : des hectares de glacier encore préservés mais désormais menacés par un projet d’extension de station de ski. Le nom de celle-ci, Pitztal, est désormais synonyme d’une fracture inédite chez les Autrichiens autour de leur passion nationale pour les sports d’hiver.
« Ici, on sait ce que c’est de vivre avec la nature, contrairement aux gens de la ville qui viennent en voiture nous dire ce qu’il faut faire », lâche, en buvant son allongé, Bernhard Füruter, chargé de la communication de la société des remontées mécaniques locale, qui porte ce projet destiné à relier le domaine skiable à une vallée voisine aux moyens de 64 hectares de nouvelles pistes, trois remontées mécaniques et un tunnel skiable de 600 mètres. Tout cela pour 130 millions d’euros. Le plus gros projet depuis des années en Autriche. Le plus contesté aussi. Le directeur des remontées mécaniques a refusé de recevoir Le Monde.
Une pétition d’opposants a réuni plus de 150 000 signatures et des militants écologistes sont venus manifester jusque sur les pistes. A l’heure du changement climatique et de la fonte des glaciers, ils dénoncent « une atteinte massive à la nature alpine » et demandent de préserver « ce qu’il reste de ces paysages primitifs ».
Mais la résistance n’est pas venue que des grandes villes : elle est incarnée par un homme habitant au débouché de la vallée, à une quarantaine de kilomètres du Brunnenkogel. A 63 ans, Gerd Estermann est à la tête d’une petite organisation écologiste locale. « Quand on a vu la dimension du projet, on s’est rendu compte que c’était complètement déraisonnable », assure ce professeur à l’origine de la pétition. Comme beaucoup de Tyroliens des bas des vallées, il est aussi exaspéré par la circulation générée par les stations de ski.
> Lire aussi  Les glaciers alpins fondent à très grande vitesse
« Nous dépendons à 100 % du tourisme »
Avec l’aide du WWF et du Club alpin autrichien, qui ont constitué depuis 2017 une « Alliance pour l’âme des Alpes », il a monté une campagne afin de faire connaître les conditions de construction de ce projet. Terrassement de 120 000 m3 de terrain, dynamitage ou démolition de 750 000 m3 de roches et de glace… les chiffres sont impressionnants pour un glacier déjà en plein recul. A l’automne 2019, le débat s’enflamme après que la presse tabloïd affirme à tort que le dynamitage d’un sommet entier est prévu. Les médias allemands et autrichiens accourent pour pointer les limites du modèle touristique autrichien, qui représente 8 % du PIB au niveau national, mais jusqu’à près d’un tiers dans le Tyrol, première destination du pays.
« Nous dépendons à 100 % du tourisme, il n’y a aucune industrie dans notre vallée et il faut faire 30 kilomètres pour accéder à une pharmacie », rappelle ainsi Elmar Haid, le maire de Sankt Leonhard, la commune de 1 400 habitants sur laquelle est implantée la station. Il est exaspéré d’être présenté « comme le plus grand pollueur de la planète » alors « que ce sont nous qui devons vivre avec cette nature toute l’année ». Même s’il n’y a aucun chômage et que les hôteliers et restaurateurs sont obligés d’aller chercher de la main-d’œuvre dans les pays de l’Est pour s’occuper des touristes l’hiver, « nous perdons de la population », pointe-t-il.
Très longue et étroite, la vallée du Pitztal reste en grande majorité équipée de petits hôtels familiaux qui n’ont rien à voir avec des usines à touristes. La station, construite dans les années 1980, est la principale attraction. « Je suis née et revenue travailler ici après une expérience à l’étranger. Avec mes enfants, on a besoin de ces perspectives pour continuer », assure ainsi Erika Kirschner, hôtelière de 52 ans, dont la résidence n’affiche pas complet en ce mois de janvier.
Pour elle comme pour le maire, la seule solution serait de grossir car les touristes trouvent la station, avec ses 40 kilomètres de pistes, « trop petite ». « Cela représente moins de 1 % de la surface du glacier », défend l’élu du Parti populaire autrichien (ÖVP, conservateur). « Arrêter le développement c’est déjà reculer »,abonde Mme Kirschner, en assurant que « nous sommes les mieux placés pour protéger le glacier ».
Au siège régional du Club alpin, à Innsbruck, on écarte ces arguments en les renvoyant à un passé révolu. « Cette forme de tourisme a été très rentable pendant des années et, dans les vallées, les générations actuelles veulent continuer comme ça, mais elles ne se rendent pas compte que ce n’est plus possible », rétorque Benjamin Stern, un représentant du club. Organisation extrêmement puissante et populaire – plus de 500 000 membres sur une population de 8,8 millions d’Autrichiens –, le club alpin est aussi traversé par quelques divisions entre ses guides de haute montagne habitant dans le Pitztal et ses sections citadines, mais il dénonce fermement le « modèle » des mégas stations des Alpes françaises que certains rêvent toujours d’importer en Autriche.
Impact « intolérable »
« Faire 600 km de pistes comme Les Trois Vallées, à quoi ça sert ? Les touristes font 20 km de ski par jour en moyenne », dénonce Liliana Dagostin, responsable de la protection de la nature du Club alpin. « Agrandir tout le temps les stations en augmentant sans cesse les prix n’est pas un modèle durable », abonde Josef Schrank, du WWF autrichien. Quitte à ce que cela « heurte un peu l’identité des Autrichiens », les militants préconisent une nouvelle relation aux sports d’hiver, passant par exemple par le ski de randonnée plutôt que par le ski de piste.
Ces arguments portent de plus en plus dans un pays qui a connu des manifestations massives de jeunes lors des « Vendredis pour le futur ». En septembre, de simples photos montrant des pelleteuses intervenir sur la partie du glacier déjà aménagée pour préparer l’ouverture des pistes ont été reprises dans toute l’Europe. Et, selon un sondage réalisé par le quotidien local, 70 % des Tyroliens sont désormais opposés au projet d’extension. Depuis janvier, les Verts sont par ailleurs entrés au pouvoir en Autriche pour la première fois de leur histoire, en coalition avec les conservateurs de l’ÖVP en promettant de défendre un tourisme plus durable, alors que le parti de droite, très fort dans les vallées autrichiennes, a toujours défendu les intérêts de l’industrie touristique.
Cette configuration politique existe d’ailleurs depuis 2013 au niveau du Tyrol, sans avoir pu bloquer le projet. « Nous n’avons pas été en position de le faire lors des négociations de coalition », admet Gebi Mair, président du groupe des Verts au Parlement régional, en évoquant désormais la possibilité d’un compromis autour d’un téléphérique reliant les deux vallées sans créer de pistes supplémentaires.
Malgré les espoirs du Pitztal, le projet semble en effet désormais sérieusement compromis. Les autorités administratives chargées de mener la consultation publique qui devait s’ouvrir le 22 janvier ont estimé que l’extension allait avoir un impact « intolérable » sur les paysages du glacier. Sentant probablement le risque d’un retoquage, les sociétés de ski des deux vallées ont subitement annoncé quelques jours plus tôt un report de quelques mois, officiellement pour effectuer de nouvelles mesures sur le glacier au printemps, parce qu’il ne fait que reculer.
> Lire aussi  Réchauffement climatique : « Une armada de stations de sports d’hiver devront fermer ou se réinventer »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/02/15/un-megaprojet-de-station-de-ski-dechire-l-autriche_6029650_3244.html>
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18- Brésil : Vale renvoyé devant la justice pour la tragédie minière de Brumadinho, AFP, 15/02/20, 10:00

Le groupe minier Vale, l'entreprise de certification allemande TUV SUD et 16 responsables des deux entreprises ont été renvoyés vendredi devant la justice brésilienne pour la rupture du barrage de Brumadinho, qui a fait 270 morts il y a un an.
Parmi les accusés figurent Fabio Schvartsman, ex-patron de Vale, ainsi que des directeurs, des géologues ou des ingénieurs liés à la compagnie minière ou à TUV SUD, pour "homicide volontaire" et "crime environnemental", selon le tribunal de l'Etat de Minas Gerais (sud-est). Ils encourent de 12 à 30 ans de prison.
Les chefs de crime environnemental ont également été retenus contre les deux entreprises.
Le parquet estime que Vale connaissait les risques et la situation du barrage. De son côté, TUV SUD, aurait selon les procureurs, "produit de faux certificats de stabilité". 
Le procès devrait donc s'ouvrir prochainement. 
La rupture du barrage a libéré des millions de tonnes de résidus miniers qui ont englouti toute une région et provoqué un désastre écologique majeur. 
Un an après la tragédie, 259 corps ont été retrouvés dans l'océan de boue toxique et les pompiers continuent de rechercher les 11 cadavres encore ensevelis.
Dans tout le pays, les barrages de type Brumadinho -- dont la hauteur augmente avec l'accumulation de résidus miniers -- devront être démantelés d'ici à 2023.
Vale a déjà commencé à verser des indemnités aux victimes, à hauteur de deux milliards de réais (435 millions d'euros).
L'entreprise avait déjà été impliquée dans une autre tragédie de ce type.
Le 5 novembre 2015, le barrage de Fundao, géré par Samarco, joint-venture du groupe brésilien et de l'Anglo-australien BHP, avait libéré brutalement dans la nature 40 millions de mètres cube de déchets hautement toxiques, faisant 19 morts et causant des dégâts environnementaux sans précédent au Brésil.
<https://www.lefigaro.fr/flash-eco/bresil-vale-renvoye-devant-la-justice-pour-la-tragedie-miniere-de-brumadinho-20200215>
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19- Les plaies toujours ouvertes de la mine d'or de la forêt hondurienne, AFP, 15/02/20, 12:00
Noe Leiva

Plus de soixante ans après l'exploitation de ses riches gisements d'or et d'argent, la forêt de La Tigra, à une quinzaine de kilomètres de la capitale du Honduras, exhibe encore ses plaies. 
Déclarée réserve forestière en 1980, La Tigra a été livrée de 1880 à 1954 au groupe minier américain The New York and Rosario Mining Company. Les 24.000 hectares de la réserve sont habités par des félins, des cervidés, des singes, des reptiles et une multitude d'oiseaux, dont le très rare et farouche quetzal.
Mais aujourd'hui encore, malgré leur reconquête par la végétation, les effondrements de galeries et de tunnels entre les roches ouvertes à la dynamite témoignent de la violence infligée à la terre.
La forêt "a regagné la zone centrale (de l'exploitation) ainsi que celle du campement (des travailleurs). Les vestiges de galeries se sont adaptés à l'environnement naturel, et sont même devenus des attractions touristiques, mais les eaux restent contaminées" par des métaux lourds, prévient Carlos Espinal, spécialiste de la protection de l'environnement.
"Il faudra entre 200 et 300 ans pour que les substances nocives soient éliminées de l'eau. En certains endroits, rien ne pousse, même pas les mauvaises herbes", déplore-t-il.
La restauration de l'environnement naturel est un processus "lent et de long terme", souligne la biologiste Marlenia Acosta. Les mesures prises par les spécialistes sont certes utiles, mais la régénération de la forêt "est plus du fait de la nature que de l'action humaine", reconnaît-elle.
- Un consulat américain - 
C'est vers 1880 que les frères Washington et Louis Valentine, des Américains, fondèrent --avec le président hondurien de l'époque, Marco Aurelio Soto, et le général Enrique Gutierrez-- leur société pour exploiter les richesses du sous-sol de La Tigra, explique à l'AFP Carlos Espinal.
Jusqu'à 15.000 hommes travaillèrent dans le labyrinthe de tunnels horizontaux et verticaux creusés pour parvenir aux filons. Mineurs et minerais étaient transportés par deux trains électriques tandis que trois petites centrales électriques alimentaient les installations. Celles-ci comptaient des ateliers, des kilomètres de tuyauteries, une usine de traitement du minerai au cyanure...
C'est aussi toute une petite ville qui fut érigée, avec son quartier pour les cadres, une école, des courts de tennis, une piscine, un hôpital... et même un consulat américain.
Une fois coulé en lingots de 54 kg, le minerai était acheminé à dos de mules jusqu'à Tegucigalpa avant d'être exporté vers les Etats-Unis. En 74 années d'exploitation, ce sont 6,5 millions de tonnes de minerai, pour une valeur de 100 millions de dollars de l'époque, qui ont été arrachés ici à la terre, selon les archives conservées sur place.
De toute cette effervescence ne reste aujourd'hui que San Juancito, devenu un quartier de la grande banlieue de Tegucigalpa d'à peine 1.500 habitants. "C'est un village fantôme. Ici il n'y a pas de travail, il n'y a rien", se lamente Marco Seaman, qui, à l'âge de 60 ans, hante les étroites rues pavées de San Juancito.
<https://www.geo.fr/environnement/les-plaies-toujours-ouvertes-de-la-mine-dor-de-la-foret-hondurienne-199921>
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20- Emirats : feu vert à l'exploitation de la première centrale nucléaire arabe, AFP, 17/02/20, 15:00
Shatha Yaish et Dana Moukhallati

Les Emirats arabes unis ont annoncé lundi avoir donné leur feu vert à l'exploitation de la centrale nucléaire de Barakah, la première du monde arabe, mais sans préciser la date de sa mise en service, déjà longtemps retardée.
"L'Autorité fédérale de régulation nucléaire (FANR) a approuvé l'octroi à l'entreprise Nawah de la licence d'exploitation du réacteur 1 de la centrale", a déclaré le représentant permanent des Emirats à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Hamad Alkaabi, lors d'une conférence de presse à Abou Dhabi.
Sa mise en route aura lieu dans un "futur proche" a-t-il ajouté.
Fondée en 2016, Nawah Energy Company exploitera et entretiendra, à terme, les quatre réacteurs de la centrale de Barakah, dans le nord-ouest du pays, selon le site internet de l'entreprise. 
"C'est une nouvelle étape dans notre marche vers le développement de l'énergie nucléaire pacifique", s'est réjoui sur Twitter Mohammed ben Zayed al-Nahyane, prince héritier d'Abou Dhabi.
"Nos efforts continuent pour nous préparer aux 50 prochaines années et assurer les besoins énergétiques du pays", a ajouté l'homme fort des Emirats arabes unis.
L'installation a été construite par un consortium mené par Emirates Nuclear Energy Corporation (ENEC) et le coréen Korea Electric Power Corporation (KEPCO), pour un coût estimé à 24,4 milliards de dollars (22,5 milliards d'euros).
Le premier des quatre réacteurs devait être mis en service fin 2017, mais la date de démarrage a été reportée à plusieurs reprises pour satisfaire, d'après les responsables, aux conditions légales de sécurité.
- 25% des besoins -
"Il s'agit d'un moment historique pour les Emirats arabes unis (...)qui vient couronner les efforts de 12 ans de construction", s'est également félicité M. Alkaabi durant la conférence de presse.
"Après l'octroi de la licence d'exploitation du premier réacteur, l'opérateur Nawah lancera sa mise en service pour préparer son entrée en exploitation commerciale", a-t-il précisé.
Lorsqu'ils seront pleinement opérationnels, les quatre réacteurs auront la capacité de produire 5.600 mégawatts d'électricité, soit environ 25% des besoins des Emirats arabes unis, pays riche en pétrole.
L'Etat fédéral composé de sept émirats compte une population de 9,3 millions d'habitants, dont environ 80% d'expatriés. 
Les besoins en électricité sont croissants, en raison notamment de l'utilisation systématique de la climatisation durant les étés caniculaires.
ENEC, une entreprise publique, a annoncé en décembre que le chargement du combustible nucléaire dans le réacteur devrait avoir lieu au cours du premier trimestre 2020.
- Programme "pacifique" -
Les responsables émiratis insistent sur le caractère "pacifique" de leur programme nucléaire et assurent qu'il ne contient aucun volet militaire, dans un contexte de tensions régionales accrues.
"Les Emirats restent attachés aux normes les plus élevées de sécurité et de non-prolifération nucléaires ainsi qu'à une coopération solide et continue avec l'AIEA et les partenaires nationaux et internationaux", a souligné Hamad Alkaabi.
Le pays a accueilli plus de 40 missions internationales et inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et de l'Association mondiale des exploitants nucléaires (WANO) depuis 2010.
De son côté, le Qatar, émirat voisin, dit voir dans Barakah une "menace pour la paix régionale".
Interrogé par l'AFP sur le fait que ce projet peut exacerber les tensions dans la région, M. Alkaabi, s'est voulu rassurant.
"Je dis aux critiques que si vous avez des questions, vous pouvez nous les poser, nous serons heureux d'y répondre (...) et les Emirats font partie de nombreuses conventions, dont celle sur la sécurité nucléaire", a-t-il souligné.
Il a ajouté que le feu vert donné au fonctionnement du réacteur a résulté d'un processus d'évaluation de cinq ans qui a porté sur "la conception du réacteur en termes de sûreté mais aussi de sécurité, y compris les mesures associées à l'urgence".
Comme plusieurs de ses alliés, dont l'Arabie saoudite, Abou Dhabi est en froid diplomatique avec le Qatar, avec lequel il n'entretient plus de relations officielles depuis juin 2017.
Abou Dhabi, comme Ryad, entretient aussi des liens tendus avec Téhéran.
La centrale nucléaire est située sur la côte nord-ouest du pays et n'est donc séparée de l'Iran, en face, que par les eaux du Golfe. 
Grand allié des Emirats, les Etats-Unis mènent une politique de "pression maximale" contre la République islamique, accusée depuis plusieurs mois de semer le trouble dans la région, en attaquant notamment des pétroliers dans les eaux du Golfe.
Ryad et Washington ont également accusé l'Iran, qui dément, d'être à l'origine de l'attaque de septembre 2019 contre des installations majeures du géant pétrolier Saudi Aramco.
Une spécialiste du Golfe requérant l'anonymat a indiqué que "l'intensification des tensions régionales augmente la vulnérabilité des nouvelles infrastructures énergétiques" face au risque de telles attaques.
<https://www.cnews.fr/monde/2020-02-17/emirats-feu-vert-lexploitation-de-la-premiere-centrale-nucleaire-arabe-927992>
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21- Début de la fin pour la centrale de Fessenheim samedi, après des années de remous, AFP, 19/02/20, 08:00
Béatrice Roman-Amat

Après des années de débat qui ont fait de sa fermeture un serpent de mer de la vie politique française, le réacteur N°1 de la centrale nucléaire de Fessenheim doit être définitivement arrêté samedi, première étape sur le long chemin du démantèlement.
Mise en service en 1977, la doyenne des centrales françaises en activité aura connu six présidents de la République, de Valéry Giscard d'Estaing à Emmanuel Macron, en passant par François Hollande, qui scella son sort en promettant sa fermeture dès 2011, mais aussi des grèves de la faim et d'innombrables manifestations d'opposants.
Près d'une décennie après la promesse de François Hollande, le réacteur n°1 de la centrale alsacienne doit être mis à l'arrêt à 02H30 du matin samedi, avant le n°2 le 30 juin. Ces dates ont été entérinées mercredi, avec la parution au Journal officiel d'un décret qui "abroge l'autorisation d'exploiter la centrale nucléaire de Fessenheim dont EDF est titulaire". Une "première étape dans la stratégie énergétique de la France", a salué Matignon.
L'arrêt en douceur du réacteur de 900 mégawatts (MW) à eau pressurisée commencera à 20H30 vendredi, selon une procédure identique à celle utilisée lors des phases de maintenance. 
La pression et la température, qui atteignent 306,5°C et 155 bars à pleine puissance, baisseront progressivement dans le circuit primaire du réacteur et, "lorsque le réacteur atteindra 8% de sa puissance, il sera découplé, c'est-à-dire déconnecté du réseau électrique national", explique EDF. 
Enjeu de la négociation entre les Verts et le PS pour la présidentielle de 2012, la fermeture de Fessenheim avait été annoncée après l'élection du président socialiste pour fin 2016. Puis elle avait été liée à la mise en service de l'EPR de Flamanville et repoussée à 2018, mais c'est à Emmanuel Macron qu'il revint finalement d'annoncer son arrêt définitif en 2020.
- "Grabataire" -
Bâtie à la frontière entre la France et l'Allemagne, non loin de la Suisse, la centrale est devenue le symbole de tous les dangers de l'atome pour les anti-nucléaire des trois pays, qui n'ont cessé de pointer, outre le vieillissement qui complexifierait le remplacement de certaines pièces, une situation en contrebas du grand canal d'Alsace et dans une région à la sismicité avérée. Des critiques qui se sont intensifiées après la catastrophe de Fukushima, en mars 2011 au Japon.
Des voix dénoncent à l'inverse l'absurdité de se priver de cette source d'énergie décarbonée quand le réchauffement climatique fait des ravages et alors que la France s'est fixé pour horizon la neutralité carbone en 2050.
Dans un paysage français où les centrales nucléaires assurent 70% de la production d'énergie - de loin la plus forte proportion au monde, avec le deuxième plus important parc nucléaire au monde derrière les Etats-Unis - un réacteur comme ceux de Fessenheim produit en moyenne chaque mois l'équivalent de la consommation de 400.000 foyers, selon EDF.
Douze réacteurs supplémentaires, sur les 58 que compte la France aujourd'hui, doivent être arrêtés d'ici 2035, sans toutefois entraîner de fermeture de centrale complète comme à Fessenheim.
"Cette centrale est grabataire, cette centrale est dangereuse, ça fait longtemps qu'elle aurait dû fermer !", tempête le président de l'association Stop Fessenheim, André Hatz.
Pour autant, pas question de crier victoire samedi pour les anti-Fessenheim, qui se contenteront d'une conférence de presse avant, peut-être, un événement "plus festif" à l'arrêt du second réacteur.
"C'est juste un point d'étape, il y a encore plein de dangers liés à la fermeture : pendant au moins trois ans, le combustible nucléaire restera stocké dans les piscines de décontamination, qui sont non-bunkérisées et dont les toitures sont un simple toit en tôle", pointe M. Hatz.
- "Réacteurs en très bon état" -
L'évacuation des combustibles usés devrait en effet intervenir d'ici à l'été 2023, puis le démantèlement à proprement parler durer jusqu'à 2040 au plus tôt.
"Le fonctionnement des centrales de la même génération et de la même technologie que celle de Fessenheim a été prolongé d'au moins dix ans", s'agace Raphaël Schellenberger, qui préside une commission parlementaire de suivi de la fermeture de la centrale.
"Lorsque l'on considère comme défi prioritaire la lutte contre les dérèglements climatiques, il n'est pas concevable d'arrêter aujourd'hui deux réacteurs nucléaires en très bon état et de continuer à produire de l'électricité à base de charbon sur le sol français jusqu'en 2024, voire 2026" s'étrangle le député LR.
Les élus locaux, eux, s'inquiètent surtout du trou d'air occasionné par l'arrêt de la centrale, implantée dans l'une des sous-régions les plus pauvres et les moins bien dotées sur le plan industriel d'Alsace, et qui génère quelque 2.000 emplois.
Ils se rendront au pied de la centrale samedi pour dénoncer un Etat incapable d'assurer la transition du territoire et lancer un SOS au président de la République.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/debut-de-la-fin-pour-la-centrale-de-fessenheim-samedi-apres-des-annees-de-remous_141669>
Sur le même sujet :
> Le complexe et coûteux démantèlement de la centrale nucléaire de Fessenheim, Le Monde, 20/02/20, 10h14
Adrien Dentz (Mulhouse, correspondant)
La fermeture des deux réacteurs ne signifie pas pour autant la fin des risques, notamment sismiques, inhérents au site. La déconstruction devrait prendre, au mininum, quinze ans. 
La fin de la production d’électricité à Fessenheim (Haut-Rhin) ouvre une nouvelle page pour le site : celle du démantèlement progressif de la centrale. Un processus qui s’annonce long et complexe. D’ici à 2023, EDF doit évacuer le combustible irradié. Le cœur de chaque réacteur est constitué de 157 assemblages de 264 « crayons » (4 mètres de long et 600 kg) qui contiennent des milliers de pastilles d’uranium enrichi. Ces assemblages seront stockés durant trois ans dans des piscines visant à faire diminuer la radioactivité avant de pouvoir être transportés dans des sarcophages en plomb au centre de retraitement d’Orano (ex-Areva) à La Hague (Manche). 
> Lire le reportage : « On a le cœur serré » : à Fessenheim, le blues de l’atome
Ils seront abrités dans un bâtiment « non bunkérisé », affleurant la plus grande nappe phréatique en Europe, s’inquiète André Hatz, président de Stop Fessenheim, qui estime que la centrale reste exposée aux risques sismique et terroriste, même après son arrêt. Fessenheim n’a pas été dotée, contrairement aux autres centrales, de diesels d’ultime secours, des groupes électrogènes pourtant obligatoires depuis 2018, afin de garantir en permanence l’alimentation en eau et électricité du système de refroidissement. « Si cette piscine se vide de son eau, le combustible, toujours radioactif, s’autoinflammera provoquant un accident majeur », avertit M. Hatz.
Reclassement du site
Le scénario post-Fessenheim présenté par EDF prévoit cinq ans d’opérations préparatoires avant le début du démantèlement, fixé en 2025. La déconstruction s’étendra sur au minimum sur quinze ans. Son coût, « déjà provisionné », selon l’entreprise, est estimé à près d’un milliard d’euros pour les deux réacteurs. L’énergéticien devra améliorer l’organisation de son plan jugée « pas satisfaisante » par l’Autorité de sûreté nucléaire. EDF s’est engagé à reclasser entièrement le site d’ici à 2041 et à le conserver « pour un usage industriel » qui reste encore à définir.
Pour gérer la masse de déchets non conventionnels, plus ou moins irradiés, le groupe étudie la création d’un technocentre destiné à fondre l’acier et les pièces métalliques, notamment des cuves des réacteurs et des générateurs de vapeur, pour fabriquer des objets de consommation courante, comme des casseroles. Mais ce projet risque de ne pas voir le jour à Fessenheim, a laissé entendre Elisabeth Borne, ministre de la transition écologique et solidaire, qui a souligné les réticences des Allemands face à cette initiative.
> Lire la tribune : Cyrille Cormier : « La fermeture de Fessenheim inaugure une nouvelle phase de la transition énergétique en France »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/20/le-complexe-et-couteux-demantelement-de-la-centrale-nucleaire-de-fessenheim_6030185_3234.html>
Sur le même sujet :
> « On a le cœur serré » : à Fessenheim, le blues de l’atome, Le Monde, 20/02/20, 18h50
Adrien Dentz (Fessenheim, envoyé spécial)
Si ses opposants se réjouissent de la fermeture prochaine de la centrale nucléaire, salariés et élus dénoncent une « catastrophe économique » et un « gâchis industriel et humain ». 
Une « satisfaction partielle » pour les organisations antinucléaires, un « grand soulagement » pour les riverains allemands, une « catastrophe économique » pour les élus locaux et un « gâchis industriel et humain » pour le personnel… l’arrêt définitif de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), la doyenne du parc nucléaire français, en deux temps, samedi 22 février pour le réacteur n° 1 et le 30 juin pour le second, marque un tournant dans l’histoire de cette industrie en France.
« Il est trop tôt pour faire la fête, tout risque n’est pas écarté, il faut rester très vigilant », assure Jean-Jacques Rettig, 80 ans, cofondateur, en 1970, du Comité pour la sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin, dont il est toujours le président actif. Ce militant historique savoure cette « étape très importante ». « La centrale ne sera plus active, mais restera radioactive », souligne, quant à lui, André Hatz, président de l’association Stop Fessenheim. Même après l’arrêt complet de la production, « les risques subsisteront jusqu’à l’évacuation complète du combustible irradié prévue en 2023 », explique l’homme de 67 ans.
> Lire aussi  Le complexe et coûteux démantèlement de la centrale nucléaire de Fessenheim
« Endlich ! » (« enfin »), lâche Axel Mayer, 65 ans. Le président régional de la puissante fédération allemande pour la protection de l’environnement et de la nature (BUND) se réjouit de voir disparaître « une grande menace pour les populations des deux côtés du Rhin ». Le petit village alsacien se trouve, en effet, à moins de 40 km de Fribourg-en-Brisgau (Bade-Wurtemberg), le berceau du mouvement écologiste allemand, qui fournissait le gros des troupes lors des manifestations contre l’installation. Le 30 juin sera jour de fête pour M. Mayer, à Fribourg.
Mobilité forcée
« Je vais tout perdre. Ma famille, mes amis, ma copine, qui ne veut pas me suivre à Lyon, et mon poste d’entraîneur dans un club d’athlétisme à Mulhouse », énumère pour sa part Fabrice qui n’a pas souhaité indiquer son nom. Ce trentenaire fait partie des opérateurs qui se relayeront, samedi, dans la salle de commande pour piloter, « le cœur serré », l’arrêt définitif du réacteur n° 1 de 900 mégawatts (MW), couplé au réseau depuis décembre 1977. Construit dans une zone sismique au bord du grand canal d’Alsace longeant le Rhin, ce site nucléaire, dont la durée d’exploitation avait été fixée à quarante ans, est le plus controversé en Europe, la « bête noire » des écologistes allemands, qui dénoncent de « multiples incidents ».
Comme la quasi-totalité des 700 agents EDF travaillant ici, Fabrice devra « se construire une nouvelle vie ailleurs » après avoir grandi dans un village proche de la centrale où il a été embauché voilà onze ans. Il s’est porté volontaire pour aller travailler à la centrale du Bugey, dans l’Ain, en service depuis mai 1978, faute de reclassement possible dans la région. La mobilité forcée a provoqué des drames familiaux, effets collatéraux de la fermeture. Contrairement aux agents d’EDF bénéficiant de la garantie d’emploi dans le groupe, les 280 salariés d’entreprises sous-traitantes travaillant en permanence sur place risquent, eux, de se retrouver au chômage.
> Lire aussi  A Fessenheim, quelques reconversions et beaucoup de craintes pour l’avenir
« Les salariés veulent tourner la page », affirme Alain Besserer, 50 ans, secrétaire FO du comité social et économique (CSE) en poste à Fessenheim depuis 1992. « Ils ont vécu de longues années avec une épée de Damoclés au-dessus de la tête », rappelle-t-il, entre la « fermeture immédiate » promise en 2011 par le candidat François Hollande, mais plusieurs fois reportée après son élection, et la confirmation de la fermeture, en 2017, par le président Emmanuel Macron, devenue finalement effective en 2020. Neuf ans après la promesse électorale, motivée officiellement par l’ancienneté du site, mais « purement dogmatique », selon Alain Besserer.
Le découplage de la fermeture de la centrale du démarrage de l’EPR de Flamanville (Manche) – dont le chantier s’éternise –, annoncé en octobre 2018 par le ministre de la transition écologique et solidaire, François de Rugy, a été « le coup de grâce ».« Dès lors, la fermeture était devenue inéluctable », reconnaît M. Besserer. Cadre technique responsable de l’état des installations, il a audité l’ensemble des centrales françaises. « Fessenheim n’a pas à rougir,assure-t-il. Avec les investissements nécessaires, la durée d’activité pouvait être prolongée à 50, voire 60 ans, au moins. »
Evoquant « un mélange d’incompréhension, de tristesse et de colère » au sein du personnel, Anne Laszlo, déléguée syndicale CFE-CGC, estime que « rien ne justifie la fermeture. C’est un gâchis industriel, économique et écologique ». Depuis 1977, Fessenheim a produit 437 milliards de kilowattheures (kWh), dont 12,3 milliards en 2019, la cinquième meilleure performance de l’histoire du site. « De l’électricité décarbonée, souligne-t-elle, qui ne contribue pas au réchauffement climatique ».
> Lire aussi  Ce qu’il faut savoir sur l’arrêt du réacteur de Fessenheim
A l’entrée des lieux, deux banderoles accrochées à la grille résument le point de vue du personnel. L’une proclame : « La centrale est sûre, qu’elle dure ». L’autre : « Produire du courant propre est notre métier. La sûreté est notre devoir ». Dans 130 jours, à l’arrêt du second réacteur le 30 juin, elles seront obsolètes.
Hémorragie d’habitants
A la mairie, située à 2 km, Claude Brender, 61 ans, le premier édile (sans étiquette) de la commune de 2 400 habitants ne décolère pas. Après avoir bénéficié pendant quarante-deux ans de la manne du nucléaire, son territoire risque de subir une « catastrophe économique », aggravée par une « double peine » : une hémorragie d’habitants, avec toutes les conséquences sur le commerce local et les services, ainsi que la perte de recettes fiscales « sans projet de compensation concret à court et moyen terme ». La création d’un parc d’activités transfrontalier de 200 hectares est encore dans les limbes. « Nous n’avons pas les atouts pour attirer d’autres industries », déplore-t-il.
> Lire aussi  Fessenheim : l’Etat apporte 20 millions d’euros supplémentaires au projet de reconversion
EDF a versé, en 2019, 14 millions d’euros de taxes aux collectivités locales dans un département où le taux de chômage s’élève à 8,2 %. Ce territoire est très dépendant de la centrale, qui, selon une étude de l’Insee, génère près de 2 000 emplois directs et indirects.
« Le plus urgent, c’est la question fiscale », confie le maire. Alors que sa commune va perdre l’essentiel de ses revenus liés à la centrale, le village et la communauté de commune devront continuer à verser leur contribution de 2,9 millions d’euros par an au FNGIR, le fonds national de péréquation entre agglomérations. Une « aberration » et un « scandale », selon M. Brender. « Nous sommes sacrifiés alors qu’EDF a obtenu une compensation de 400 millions d’euros pour la fermeture anticipée. »
Cet accord révèle que l’électricien prévoyait de maintenir Fessenheim en activité pour plus de vingt ans. A l’issue de la troisième visite décennale, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait prolongé l’autorisation d’exploitation des deux réacteurs, respectivement jusqu’en 2021 et 2023. « La meilleure reconversion aurait été de construire deux réacteurs de la nouvelle génération à l’emplacement prévu ici », lâche le maire.
« Laissez-nous tranquille ! » En ville, les gens sont excédés par le déferlement médiatique. Un seul habitant, Gabriel Weisser, 53 ans, conseiller pédagogique principal au lycée technique de Guebwiller, s’affiche, ouvertement et publiquement, comme « un riverain inquiet ». Candidat aux dernières législatives, avec le soutien de La France insoumise, il avait recueilli près de 10 % des suffrages à Fessenheim. Il continuera, jusqu’à la fermeture complète, de procéder à des relevés de radioactivité près de la centrale avec son compteur Geiger, comme il le fait régulièrement depuis la catastrophe de Fukushima. « Après, je dormirai plus tranquillement », sourit-il.
Les organisations environnementales françaises et allemandes tiendront une conférence de presse le 22 février à Colmar pour « exprimer dans la sobriété » leur satisfaction et appeler à « une grande vigilance pour l’avenir ». Elles n’iront plus manifester sur place pour éviter toute provocation du personnel. Seule l’association Fessenheim notre énergie, présidée par Claude Brender et regroupant des partisans du nucléaire de toute la France, viendra manifester son opposition à la fermeture. Le maire, lui, ne veut pas tourner la page.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/20/on-a-le-c-ur-serre-a-fessenheim-le-blues-de-l-atome_6030152_3234.html>
Sur le même sujet :
> Nucléaire : questions sur Fessenheim <https://www.lemonde.fr/blog/huet/2020/02/21/nucleaire-questions-sur-fessenheim/>, Blog Sciences, 21/02/20
> Arrêt de Fessenheim : un "événement historique" en France, pas si rare ailleurs <https://information.tv5monde.com/info/arret-de-fessenheim-un-evenement-historique-en-france-pas-si-rare-ailleurs-347837>, AFP, 21/02/20, 14:00
> Après des années de débats, le réacteur n° 1 de la centrale de Fessenheim va être définitivement mis à l’arrêt vendredi <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/02/21/apres-des-annees-de-debats-le-reacteur-n-1-de-la-centrale-de-fessenheim-va-etre-definitivement-mis-a-l-arret-vendredi_6030306_3244.html>, Le Monde avec AFP, 21/02/20, 14h21
> Fessenheim : les salariés font monter la pression à quelques heures de l'arrêt du réacteur n°1 <https://information.tv5monde.com/info/fessenheim-les-salaries-font-monter-la-pression-quelques-heures-de-l-arret-du-reacteur-ndeg1>, AFP, 21/02/20, 17:00
> Reportage. A Fessenheim, «c’est comme si on retirait le clocher du village» <https://www.liberation.fr/france/2020/02/21/a-fessenheim-c-est-comme-si-on-retirait-le-clocher-du-village_1779260>, Libération, 21/02/20, 20:31
> Fessenheim : la procédure d'arrêt du réacteur n°1 est lancée <https://information.tv5monde.com/info/fessenheim-la-procedure-d-arret-du-reacteur-ndeg1-est-lancee-347826>, AFP, 21/02/20, 22:00
> Fessenheim : le réacteur n°1 débranché sans problèmes, mais pas sans amertume <https://information.tv5monde.com/info/fessenheim-le-reacteur-ndeg1-debranche-sans-problemes-mais-pas-sans-amertume-348019>, AFP, 22/02/20, 04:00
> Réveil douloureux à Fessenheim après l'arrêt définitif du réacteur n°1 <https://information.tv5monde.com/info/reveil-douloureux-fessenheim-apres-l-arret-definitif-du-reacteur-ndeg1-348023>, AFP, 22/02/20, 08:00
> Fessenheim : le réacteur n°1 débranché, mécontentement à tous les étages <https://information.tv5monde.com/info/fessenheim-le-reacteur-ndeg1-debranche-mecontentement-tous-les-etages-348038>, AFP, 22/02/20, 13:00
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22- A Lille, l'aménagement d'une friche comme symbole d'une nouvelle métropole verte, AFP, 19/02/20, 09:00
Julia Pavesi

Un espace rare de 23 hectares, en centre-ville : à Lille, où les pics de pollution ne se comptent plus, le projet de Martine Aubry d'aménagement d'une friche est critiqué par ses concurrents aux municipales.
Située près du périphérique, une ancienne gare de marchandises fermée au début des années 2000 est aujourd'hui interdite au public, laissant place à un immense terrain vague.
La mairie socialiste et la métropole européenne de Lille y portent depuis plusieurs années un projet immobilier, fondé sur un "équilibre entre habitat, nature et tout ce qui concourt à la vitalité urbaine". Devraient sortir de terre environ 35.000 m² de bureaux, 20.000 m2 de commerces, un nouveau parc de 3,4 ha, une piscine olympique et 2.400 logements, dont 65% à caractère social.
Lorsque le gouvernement de François Hollande a cédé en 2017 le foncier pour 7 millions d'euros, bien en deçà des prix du marché, c'était justement parce que le projet devait "permettre aux classes moyennes de se loger dans du neuf au centre-ville".
C'était sans compter l'opposition de plusieurs collectifs de défense de l'environnement. Dans une "ville minérale" -où il n'y a qu'un seul grand parc- ce projet pourrait "irrémédiablement défigurer" la capitale des Flandres de 232.000 habitants, selon l'association Parc, qui a saisi la justice.
En attendant une décision sur le fond du tribunal administratif, le projet actuel est suspendu. Une opportunité pour tous les prétendants au beffroi, qui en font un angle d'attaque contre Martine Aubry, candidate à un 4e mandat, et le symbole du "verdissement" de leur campagne.
La friche Saint-Sauveur "est un totem qui représente la vision de la ville de demain", juge la candidate LREM Violette Spillebout, ex-directrice de cabinet de Mme Aubry, qui veut revoir le projet dans des proportions différentes : un "bioparc" de 15 hectares et 1.500 logements pour répondre à "un vrai besoin".
- Eviter "l'étalement urbain" -
Chez les Verts, officiellement toujours dans la majorité même s'ils ont pris leurs distances, on promet "un grand poumon vert" au lieu du projet "mort-né" de la maire, qu'ils ont pourtant soutenu un temps.
"Il ne reste plus que Martine Aubry et un carré autour pour le défendre", juge Stéphane Baly, tête de liste EELV, qui espère tirer profit des 21,7% enregistrés par le parti aux européennes à Lille. "Le projet actuel correspond au temps de réflexion de la fin des années 90, pas aux enjeux planétaires et aux urgences locales".
Et les opposants de rappeler les chiffres : seulement 14m2 d'espaces verts par habitant, une pollution atmosphérique chronique - en 2018, l'indice de qualité de l'air a été mauvais voire très mauvais pendant 9 jours et moyen à médiocre sur 111 jours, selon l'organisme régional de surveillance Atmo.
"La banquise est en train de fondre autour de la majorité actuelle, elle va s’arc-bouter sur des positions, elle ne peut pas remonter", veut croire Julien Poix, candidat LFI, qui promet "zéro construction" et "un poumon vert géré en coopérative citoyenne".
Du côté de la mairie, on balaie les critiques, voyant dans les positions des concurrents, "pas à la hauteur", un opportunisme électoral.
"Je ne pense pas que les Lillois attendent que Saint-Sauveur se transforme en réserve avec des tables et des cabanes en cagettes pour quelques-uns", avance Stanislas Dendievel, adjoint à l'Urbanisme.
La majorité sortante estime que le projet de l'architecte Jan Gehl répond à la "lutte contre l'étalement urbain", aux "besoins de logements" et présente un "bilan écologique global exceptionnel"... Tout en se disant prête à le faire "évoluer".
La semaine dernière, Martine Aubry a reçu le soutien appuyé de l'ancienne ministre du Logement Emmanuelle Cosse, qui a fustigé la "démagogie" de ses anciens camarades écologistes.
"Saint-Sauveur est une très bonne idée", a plaidé l'ex-patronne d'EELV. La mairie a pu "récupérer des terrains que la SNCF aurait pu vendre beaucoup plus cher à des promoteurs privés", a-t-elle dit avant de lâcher : "c'est pas aux bien logés d'expliquer où vont vivre les mal logés !"
<https://information.tv5monde.com/info/lille-l-amenagement-d-une-friche-comme-symbole-d-une-nouvelle-metropole-verte-347477>
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23- A la campagne, le vélo n'a pas toujours la cote, AFP, 19/02/20, 19:00
Antoine Agasse

Porté aux nues dans les métropoles, le vélo n'a pas toujours la cote en campagne et en zone périurbaine, où la voiture reste indétrônable. Même si un "frémissement" se fait sentir ici ou là
"Alors, c'est comment le vélo à Châteaubriant ?" Un long silence s'installe parmi les adhérents de l'association Véli-vélo. "C'est pas comme on voudrait. Il y a des aberrations", finit par lâcher Catherine, retraitée de 62 ans. "Ce n'est pas du tout sécurisant, je ne suis pas à l'aise en ville", ajoute Marie-Claire, travailleuse sociale de 58 ans.
En ce samedi matin de janvier, une quinzaine d'adhérents sont venus faire marquer leur vélo au foyer-restaurant, face au château du XIe siècle de cette petite ville de 12.000 habitants, entre Nantes et Rennes. En 2017, la commune avait été notée "F", c'est-à-dire ville "défavorable" au vélo, par le baromètre des villes cyclables de la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB). Cette note s'est améliorée à "D" en 2019, soit "ville moyennement favorable au vélo".
"Il y a des aménagements vitrines, des choses qui coûtent cher mais ne sont pas forcément satisfaisantes", estime cependant Marie-Laure Pantecouteau, présidente de Véli-vélo, association créée en 2015 à Châteaubriant et qui compte près de 200 adhérents.
Cette infirmière de 60 ans, qui conseille à ses patients de pédaler pour leur santé, regrette le manque de "volonté politique" de la mairie en faveur du vélo. L'association doit ainsi batailler pour que les rues limitées à 30 km/h puissent être empruntées en sens interdit par les vélos, comme c'est la règle partout en France. Sauf à Châteaubriant où le maire Alain Hunault (LR) l'a interdit par arrêté municipal. 
"Ils nous promettent des choses qu'après ils ne tiennent pas", regrette Mme Pantecouteau.
La première adjointe au maire Catherine Ciron met elle en avant des "contingences techniques" et assure que la ville mène une "politique volontariste" en faveur du vélo avec 7,53 euros dépensés par habitant et par an (contre 8 euros en moyenne en France) et une "accélération en fin de mandat".
"On sait bien qu'il y a une demande de la part des habitants. Ici, les distances sont courtes et le vélo est tout à fait adapté", affirme-t-elle, en assurant que la ville était prête "à franchir le pas" concernant les doubles sens cyclables en zone 30. "Ça ne va jamais assez vite pour certains mais nous on continue", assure l'élue.
- 3% des déplacements -
Si le vélo n'est pas le thème de campagne N.1, "on sent un frémissement chez les maires des territoires ruraux", analyse Olivier Schneider, président de la FUB. "Les habitants des zones rurales disent : nous aussi, on a le droit de se déplacer à vélo. Mais les maires ruraux ne sont pas toujours hyper enthousiastes : ils ont déjà du mal à boucler leur budget".
Seuls 27% des cyclistes jugent que la situation s'est améliorée dans les villes de moins de 20.000 habitants, contre 56% dans celles de plus de 200.000 habitants, selon le baromètre de la FUB.
Le paradoxe, c'est qu'il y a 30 ans, "c'est dans les petites villes que la pratique du vélo était la plus importante", souligne Nicolas Mercat, chef de projet pour le cabinet de conseil Indiggo.
Mais l'urbanisme s'est développé autour de la voiture avec de grandes zones commerciales et de "gros giratoires". "Ce sont des espaces qui ne sont pas faits pour le vélo, qui ne sont pas confortables, alors même que les distances sont accessibles", explique M. Mercat.
"La très forte hausse de la pratique du vélo dans les grandes villes est un trompe-l’œil car ces villes ne représentent qu'une petite partie de la population française. La pratique continue à baisser en zone rurale et périurbaine", ajoute-t-il.
En cause : un (gros) déficit en pistes cyclables par rapport aux autres pays européens. Avec 3% des déplacements effectués à vélo, la France se positionne au 25e rang dans l'Union Européenne où l’usage du vélo dépasse les 7% en moyenne (28% aux Pays-Bas).
<https://information.tv5monde.com/info/la-campagne-le-velo-n-pas-toujours-la-cote-347583>
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En audio
24- Une roue électrique pour transformer votre vélo en ebike, RTL, On n’arrête pas le progrès, 09/02/20, 08:30
Sophie Joussellin

La start-up Teebike propose une roue électrique connectée qui transforme les vélos en bicyclettes électriques
Teebike permet de transformer son vieux vélo en bicyclette électrique en ne changeant que la roue avant. La start-up a en effet mis un moteur et une batterie dans l'axe de sa roue. il suffit juste d'enlever la roue avant de son vélo et de fixer le modèle électrique. Ça ne prend que quelques petites minutes. 
Afin de pouvoir profiter d'une assistance électrique, la roue Teebike est connectée au smartphone en Bluetooth. Le téléphone est lui fixée sur le guidon du vélo grâce à un support vendu avec la roue et ainsi via l'application Teebike, on gère les 3 niveaux d'assistance électrique.
La roue électrique a une autonomie de 60 à 80 km. Elle se recharge sur n'importe quelle prise électrique. Il faut 4 heures pour qu'elle soit chargée à 100%, 2 heures pour atteindre 80%.
>> Suite à (ré)écouter et à voir à :
<https://www.rtl.fr/actu/futur/une-roue-electrique-pour-transformer-votre-velo-en-ebike-7799991814>
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En images
25- En Egypte, les courageux artisans du charbon de bois, AFP, 12/02/20, 14:00
Mohamed el-Shahed

Debout sur des monticules de bois incandescent, le visage couvert de suie et de sueur, Said Mahrous et ses compagnons produisent du charbon de bois dans le petit village d'Inshas en Egypte, inhalant constamment de la fumée.
Ces artisans du charbon charrient chaque jour des tonnes de bois qu'ils transforment eux-même en charbon en le carbonisant.
Niché dans écrin de verdure au cœur du Delta du Nil, le village d'Inshas et ses maisons de brique n'est qu'à une cinquantaine de kilomètres au nord du Caire. 
Une douzaine d'hommes, des habitants du village de tous âges, passent leurs journées de travail au milieu des fumées, sans porter de masques ou même de gants pour certains, le tout pour un maigre salaire mensuel d'environ 2.000 livres (115 euros).
Loin des préoccupations environnementales, ils remplissent des sacs de charbons toute la journée avant de les expédier dans tout le pays.
Les morceaux de bois, des bûches débarrassées de leurs branches, sont entassés les uns sur les autres.
Selon les arbres utilisés, le charbon n'a pas les même propriétés : le manguier et l'oranger sont transformés en charbon pour les narguilés, très populaires en Egypte, tandis que le camphrier, les casuarina et l'olivier sont utilisés pour produire du charbon destiné aux barbecues.
Le bois utilisé "doit être séché, ce qui prend environ un an", explique M. Mahrous, 48 ans, debout devant un tas de charbon.
"Ensuite on construit un fourneau, on jette de la paille de riz et on allume le feu qui dure 10 à 15 jours", dit-il à l'AFP.
Le feu est refroidi à l'aide d'un tuyau d'arrosage, mais le tas continue de se consumer de l'intérieur et la fumée s'élève alors dans les airs.
Une fois la combustion terminée, les hommes, équipés d'outils rudimentaires, brisent les morceaux de charbon et les tamisent manuellement avant de les mettre dans des sacs.
Si le bois est produit localement, il est relativement rare dans un pays majoritairement désertique comme l'Egypte. Deux tonnes de bois sont nécessaires pour obtenir une tonne de charbon.
<https://www.youtube.com/watch?v=ZZJ0i6StuqU>
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26- Arrêt de Fessenheim : la fin d'une époque, France 2, journal de 20h, 21/02/20

Ce vendredi 21 février, le sort de la centrale nucléaire de Fessenheim est désormais scellé. Mais certains salariés d'EDF, qui s'opposent à ce choix politique et à cette fermeture programmée qui va toucher toute la région, envisagent de ne pas entamer la procédure.
Une partie de la doyenne des centrales nucléaires vit ses dernières heures. Dans la nuit du vendredi 21 au samedi 22 février, le réacteur n°1 de Fessenheim (Haut-Rhin) devrait être désactivé après 43 ans d'activité. Cette année, deux cents emplois seront supprimés sur les 650 salariés d'EDF.
>> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/arret-de-fessenheim-la-fin-d-une-epoque_3836029.html>
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27- Nucléaire : comment fonctionne le démantèlement d'une centrale, France 2, journal de 20h, 21/02/20

Dans la nuit du 21 au 22 février, le réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) sera éteint. À terme, la centrale devrait être démantelée. La rédaction de France 2 explique comment fonctionne ce processus.
Le réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Fessenheim, dans le Haut-Rhin, vit ses dernières heures. Dans la nuit du 21 au 22 février, à 2 heures précisément, il sera coupé de façon définitive. À terme, c'est toute la centrale qui devrait s'arrêter, avant d'être démantelée. Pour cela, la première étape sera de retirer le combustible et de vidanger tous les circuits en contact avec les matières radioactives. Ensuite, il s'agit de démonter les bâtiments et d'évacuer les déchets. Pour assainir totalement le terrain, il faut compter une vingtaine d'années.
> Explications à revoir à :
<https://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/nucleaire-comment-fonctionne-le-demantelement-d-une-centrale_3836061.html>
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