[revue-presse-FNH] Grande revue de presse centrée sur l'agriculture au regard du Salon éponyme (SIA), de la négociation de la PAC et du Brexit (mercredi 26 février)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 26 Fév 08:09:01 CET 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
–> Un accès 'rapide' direct à la source de l'article (hors abonnement) par un lien hypertexte sur son intitulé dans le sommaire ; si un lien vers un article ne fonctionne pas, vous pouvez retrouver son contenu dans le corps du mail à l'item correspondant.
–> Un accès 'lent' et plus complet dans le corps du mail sous le sommaire et les extraits, incluant les articles réservés aux abonnés, des liens vers d'autres articles sur le même sujet et des pour en savoir plus (sources, etc.).
1- Un salon de l'Agriculture pour convaincre, sur fond de défis alimentaires et climatiques <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/un-salon-de-l-agriculture-pour-convaincre-sur-fond-de-defis-alimentaires-et-climatiques_141591>, AFP, 17/02/20, 10:00
2- L’Inrae esquisse la transition agricole de l’Europe d’ici à 2050 <http://www.journaldelenvironnement.net/article/l-inrae-precise-la-possible-transition-agricole-de-l-europe-d-ici-a-2050,103496?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 17/02/20
3- Les agriculteurs bio lancent un label équitable pour maintenir leur rémunération <https://www.geo.fr/environnement/les-agriculteurs-bio-lancent-un-label-equitable-pour-maintenir-leur-remuneration-199954>, AFP, 18/02/20, 14:00
4- Manger bio à la cantine, un choix politique pour des maires de terrain <https://www.lepoint.fr/societe/manger-bio-a-la-cantine-un-choix-politique-pour-des-maires-de-terrain-19-02-2020-2363416_23.php>, AFP, 19/02/20, 12:00
5- PAC, aide aux régions les moins développées : les arbitrages serrés du prochain budget de l'Union européenne <https://www.lejdd.fr/International/UE/pac-aide-aux-regions-les-moins-developpees-les-arbitrages-serres-du-prochain-budget-de-lunion-europeenne-3950502>, Le JDD, 19/01/20, 18h45
6- "Cyrille, agriculteur, 30 ans, 20 vaches... des dettes" : la crise est dans le pré <https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/agroalimentaire-biens-de-consommation-luxe/cyrille-agriculteur-30-ans-20-vaches-des-dettes-la-crise-est-dans-le-pre-840222.html>, La Tribune avec AFP, 20/02/20, 16:13
7- Le Salon de l'Agriculture a du chien <https://information.tv5monde.com/info/le-salon-de-l-agriculture-du-chien-347750>, AFP, 20/02/20, 17:00
8- Agribashing, glyphosate... Macron cajole les agriculteurs avant l'ouverture du Salon de l’Agriculture <https://www.lci.fr/politique/agribashing-glyphosate-macron-cajole-les-agriculteurs-avant-l-ouverture-du-salon-de-l-agriculture-2146027.html>, LCI, 21/02/20, 06:21
9- « Sans résidu de pesticides », AOP, HVE,… : la bataille de l’étiquetage des produits alimentaires <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/21/sans-residu-de-pesticides-aop-hve-la-bataille-de-l-etiquetage-des-produits-alimentaires_6030312_3234.html>, Le Monde, 21/02/20, 10h26
10- Chronique. « Ecartelé entre contrainte économique et pression sociétale, le monde agricole cherche sa voie » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/21/ecartele-entre-contrainte-economique-et-pression-societale-le-monde-agricole-cherche-sa-voie_6030307_3234.html>, Le Monde, 21/02/20, 11h01 
11- L'agriculture de conservation des sols pourra continuer à utiliser du glyphosate, selon Didier Guillaume <https://information.tv5monde.com/info/l-agriculture-de-conservation-des-sols-pourra-continuer-utiliser-du-glyphosate-selon-didier>, AFP, 21/02/20, 12:00
12- Tribune. Marc Dufumier : « Il ne faut pas considérer les paysans comme des mendiants » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/02/21/marc-dufumier-il-ne-faut-pas-considerer-les-paysans-comme-des-mendiants_6030363_3232.html>, Le Monde, 21/02/20, 14h00
13- Paris, ville comestible ? Porte de Versailles, l'agriculture va sortir du béton <https://information.tv5monde.com/info/paris-ville-comestible-porte-de-versailles-l-agriculture-va-sortir-du-beton-347870>, AFP, 21/02/20, 14:00
14- La lente hémorragie du monde agricole français <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/21/la-lente-hemorragie-du-nombre-d-agriculteurs-francais_6030305_3234.html>, Le Monde, 21/02/20, 15h02
15- Tribune. « Oui, l’agriculture biologique est bonne pour l’environnement » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/02/21/oui-l-agriculture-biologique-est-bonne-pour-l-environnement_6030362_3232.html>, Le Monde, 21/02/20, 16h17
16- Agriculture : une consultation lancée auprès des Français <https://www.lalsace.fr/france-monde/2020/02/21/agriculture-une-consultation-lancee-aupres-des-francais>, AFP, 21/02/20, 23:12
17- Salon de l’agriculture : la PAC au cœur des préoccupations <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/agriculture/salon-international-de-l-agriculture-la-pac-au-coeur-des-preoccupations_141760>, Sciences & Avenir, 22/02/20, 12h00
18- Salon de l'agriculture : cinq questions après l'échec des négociations sur la PAC <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/salon-de-l-agriculture-cinq-questions-apres-l-echec-des-negociations-sur-la-pac_3836801.html>, France info, 22/02/20, 17:35
19- Reportage. Au Salon de l’agriculture, Emmanuel Macron tente d’apaiser la « colère » du monde agricole <https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/02/22/au-salon-de-l-agriculture-emmanuel-macron-tente-d-apaiser-la-colere-du-monde-agricole_6030495_823448.html>, Le Monde, maj le 23/01/20 à 05h56
20- Dans dix ans, y aura-t-il encore assez d'agriculteurs ? <https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/dans-dix-ans-y-aura-t-il-encore-assez-d-agriculteurs_2118993.html>, L’Express, 23/02/20, 07:16
21- En Seine-Saint-Denis, l'agriculture urbaine comme caution écolo <https://information.tv5monde.com/info/en-seine-saint-denis-l-agriculture-urbaine-comme-caution-ecolo-348213>, AFP, 23/02/20, 16:00
22- Agriculture : La Confédération paysanne et des ONG demandent l’arrêt des aides publiques à l’agriculture industrielle <https://www.20minutes.fr/planete/2724983-20200223-agriculture-confederation-paysanne-ong-demandent-arret-aides-publiques-agriculture-industrielle>, 20 Minutes avec AFP, 23/02/20, 18h33
23- Profession : éleveur de bovins et producteur de gaz vert <https://information.tv5monde.com/info/profession-eleveur-de-bovins-et-producteur-de-gaz-vert-348286>, AFP, 24/02/20, 09:00
24- Salon de l'agriculture : entre financiarisation des terres et bas revenu, le métier d’agriculteur en voie de disparition <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/agriculture/isr-rse/financiarisation-des-terres-artificialisation-bas-revenu-le-metier-d-agriculteur-ne-fait-plus-rever-148257.html>, Novethic, 24/02/20
En audio
25- La Pac, l’Europe et les Agriculteurs <https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement/la-pac-leurope-et-les-agriculteurs>, France Culture, De cause à effets, 23/02/20, de 16h à 17h
En  images
26- Agriculture : à quoi ressembleront les exploitations agricoles de demain ? <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/agriculture-a-quoi-ressembleront-les-exploitations-agricoles-de-demain_3834473.html>, France 2, journal de 20h, 20/02/20
27- Agriculture : l'évolution des exploitations depuis plus d'un demi-siècle ? <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/travailler-avec-les-animaux/agriculture-l-evolution-des-exploitations-depuis-plus-d-un-demi-siecle_3834489.html>, France 2, journal de 20h, 20/02/20
28- Emploi : le métier d'agriculteur attire les jeunes <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/emploi-le-metier-d-agriculteur-attire-les-jeunes_3834495.html>, France 2, journal de 20h, 20/02/20
29- Brexit : moins d'argent accordé aux agriculteurs français ? <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/brexit-moins-d-argent-accorde-aux-agriculteurs-francais_3834507.html>, France 2, journal de 20h, 20/02/20
30- J'ai testé... le métier d'éleveur <https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/jai-teste-le-metier-deleveur-21670558.html>, TF1, journal de 20h, 20/02/20
31- #Controverses2020 : la fondation Nicolas Hulot veut des omnivores modérés <https://www.reussir.fr/controverses2020-la-fondation-nicolas-hulot-veut-des-omnivores-moderes>, Réussir, 21/02/20
32- Agriculture : avec un agriculteur moniteur de ski <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/agriculture-avec-un-agriculteur-moniteur-de-ski_3836065.html>, France 2, 21/02/20
33- Agriculteurs : Je t’aime, moi non plus <https://www.france.tv/france-5/c-dans-l-air/1255061-c-dans-l-air.html>, France 5, C dans l’air, 22/02/20, 17h49

Bien à vous,
Florence

NB : En pied de page de chaque message, vous disposez d’une adresse url qui vous permet de vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner directement à votre gré.

DOSSIERS DU JOUR : — Dans le contexte du SIA, quelles perspectives pour l’agriculture française, le monde rural et les acteurs de terrain comme les consommateurs ? (cf. item 1, 3, 4, suite, 6, 7, 9, 10, 13, 14, 15, 19, 20, 21, 23, 24, 26, 27, 30, 31, 32 & 33)
— Quelle évolution pour la PAC dans le cadre du Brexit et d’arbitrages serrés du prochain budget de l'Union européenne ? (cf. item 2, 5, 8, 12, 16, 17, 18, 22, 25 & 29)
ÉTUDE DU JOUR : En 2050, l’agriculture européenne devrait connaître une hausse des exportations ainsi qu’une baisse des surfaces cultivables favorable à une transition agro-écologique, selon une étude publiée par l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). (cf. item 2 & suite)
CONSULTATION DU JOUR : Comment la France doit-elle appliquer la politique agricole commune à compter de 2021 ? C'est la question principale et inédite posée dans le cadre d'un débat public qui s'ouvre dimanche 23 février et qui appelle tous les citoyens à se prononcer au cours des trois prochains mois. (cf. item 16 & suite)
PORTRAIT DU JOUR : "Cyrille, agriculteur, 30 ans, 20 vaches, du lait, du beurre, des dettes", le film documentaire de Rodolphe Marconi dresse un portrait sans pathos, mais bouleversant d'un jeune éleveur dans la crise silencieuse qui affecte l'élevage et les campagnes françaises de ce début du XXIe. (cf. item 6 & suite)
CITATION DU JOUR : « La mention “sans pesticides” n’est pas réglementée en France, contrairement à la mention “sans OGM” », Olivier Andrault, de l’association de consommateurs UFC-Que choisir (cf. item 9)
QUESTIONNEMENT DU JOUR : En quoi le glyphosate peut-il contribuer à la conservation des sols ? (cf. item 11)
CHIFFRE DU JOUR : Les champs conduits en agriculture biologique supportent des niveaux de biodiversité environ 30 % plus élevés que les champs conduits en conventionnel. (cf. item 15)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
_______________________________________________________________________________________________________________________
1- Un salon de l'Agriculture pour convaincre, sur fond de défis alimentaires et climatiques, AFP, 17/02/20, 10:00
Emmanuelle Trecolle, Nicolas Gubert & Isabel Malsang

Confrontés à une crise identitaire profonde, les agriculteurs vont tenter de convaincre l'opinion de leurs efforts pour concilier production alimentaire rentable et durabilité climatique, lors du 57e salon international de l'Agriculture (SIA), qui ouvrira samedi à Paris.
"L'idée est plus que jamais de créer des ponts plutôt que des murs !", a assuré le président du salon et agriculteur Jean-Luc-Poulain dans une lettre ouverte, en appelant à "la construction d'un nouveau contrat moral entre les Français, le pays et leurs paysans".
Quelque 50% des agriculteurs vont prendre leur retraite dans les 10 années qui viennent, et la transition alimentaire en cours nécessitera plus de bras et de jambes à la terre. Sans réconciliation entre agriculteurs et société civile, consommateurs comme citoyens, qui remplacera ces paysans ?
Car l'enjeu est non seulement de continuer à produire en France de l'alimentation saine dans le respect de la planète, mais surtout que cela permette d'en vivre dignement au moment où il faut convaincre des jeunes de s'installer. 
"Il faut prendre en considération que l'agriculture est vraiment en mouvement : il faut arrêter de harceler et soutenir par l'achat", a déclaré la présidente du puissant syndicat agricole FNSEA, Christiane Lambert, après avoir rencontré le président de la République la semaine passée pour préparer ce grand rendez-vous annuel, lors duquel plus de 500.000 visiteurs sont attendus au parc des Expositions de la porte de Versailles. 
- "Besoin de réconciliation" -
Elle lui a fait part du "nécessaire besoin de réconciliation avec la population. La transition ne peut pas se faire si les consommateurs ne nous soutiennent pas".
Au niveau économique, les négociations commerciales annuelles entre les grandes surfaces et leurs fournisseurs, prévues fin février, durant le salon, seront cruciales pour savoir si la loi Alimentation de 2018, aussi appelée Egalim et censée protéger les revenus des producteurs en visant une meilleure répartition de la valeur entre les maillons de la chaîne alimentaire, sera enfin suivie d'effets.
Après la publication tardive des ordonnances sur l'augmentation de 10% du seuil de revente à perte (SRP) dans les grandes surfaces, et un strict encadrement des promotions, ces négociations seront les premières durant lesquelles la loi aura pu s'appliquer pendant une année entière. 
Le bilan de la première année d'application a laissé un goût amer aux agriculteurs comme aux associations de consommateurs, de défense de l'environnement, ou des animaux, qui en attendaient beaucoup, chacun dans leur domaine.
Le gouvernement a depuis sèchement rappelé à l'ordre la distribution, accusée de garder les marges commerciales pour elle et de ne pas suffisamment rémunérer les producteurs. 
Trois chaînes, Carrefour, Système U et Intermarché, ont écopé le 10 février d'un total de plus de 4 millions d'euros d'amendes administratives pour non respect des règles lors des négociations commerciales 2019.
- Vers une politique alimentaire ? -
Le salon a en outre lieu au moment où les agriculteurs français attendent des réponses du gouvernement sur des mesures de compensation à la viticulture, touchée par les taxes Trump aux Etats-Unis, et sur la constitution d'une filière protéines en France.
Autre sujet d'inquiétude, la mise en œuvre le 1er janvier de zones de non-traitement aux pesticides autour des zones habitées. 
Elle provoque un fort mécontentement chez les agriculteurs qui veulent continuer de produire et ont manifesté leur opposition en tracteurs à Paris fin 2019, en s'inquiétant parallèlement de la baisse de la balance commerciale agroalimentaire française avec les autres pays européens. En Allemagne et aux Pays-Bas aussi, les paysans ont manifesté contre les nouvelles contraintes environnementales.
Mais les associations ne sont pas contentes non plus, la consommation de produits phytosanitaires en agriculture ayant bondi de 21% en France en 2018 malgré deux plans gouvernementaux successifs censés réduire leur usage.
Dans ce dialogue de sourds, la préparation de la prochaine politique agricole commune européenne (PAC) pour 2022-2027, que beaucoup craignent en baisse, concentrera sans doute l'attention et les inquiétudes, dès jeudi à Bruxelles, lors d'un sommet européen sur le budget de l'UE.
D'autant que Bruxelles souhaiterait lancer un "green deal", via notamment une stratégie agricole baptisée "de la fourche à l'assiette" ("farm to fork") qui permettrait in fine d'élargir la politique agricole à une quasi-politique alimentaire commune, englobant agriculture, alimentation, santé et environnement.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/un-salon-de-l-agriculture-pour-convaincre-sur-fond-de-defis-alimentaires-et-climatiques_141591>
_______________________________________________________________________________________________________________________
2- L’Inrae esquisse la transition agricole de l’Europe d’ici à 2050, Le JDLE, 17/02/20
Stéphanie Senet

En 2050, l’agriculture européenne devrait connaître une hausse des exportations ainsi qu’une baisse des surfaces cultivables favorable à une transition agro-écologique, selon une étude publiée le 14 février par l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). 
C’est à la demande de la profession agricole (Pluriagri[1]) que l’Inrae s’est penché sur les scénarios disponibles pour limiter les pressions dues au réchauffement climatique dans les grandes régions agricoles européennes en 2050, compte-tenu du progrès technique et des transitions alimentaires.
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/l-inrae-precise-la-possible-transition-agricole-de-l-europe-d-ici-a-2050,103496?xtor=RSS-31 <http://www.journaldelenvironnement.net/article/l-inrae-precise-la-possible-transition-agricole-de-l-europe-d-ici-a-2050,103496?xtor=RSS-31>>
En savoir plus :
> Agricultures européennes à l'horizon 2050 : Restitution de l'étude INRAE <https://www.inrae.fr/actualites/CP-Agriculture-2050-Europe>, 14/02/20
_______________________________________________________________________________________________________________________
3- Les agriculteurs bio lancent un label équitable pour maintenir leur rémunération, AFP, 18/02/20, 14:00
Emmanuelle Trecolle

Pour contrer la communication tous azimuts de la grande distribution sur les produits biologiques et tenter d'empêcher une chute des prix, les agriculteurs bio musclent leur offre avec un label équitable qui garantit la rémunération des producteurs.
Le label "bio française équitable" (BFE) lancé par la Fédération de l'agriculture biologique (Fnab) garantit aux consommateurs des légumes biologiques produits en France et un prix rémunérateur aux agriculteurs bio, reprenant ainsi les critères de la loi sur l'Economie sociale et solidaire de 2014, qui définit le commerce équitable.
"Le marché biologique se développant, l'opportunité s'est présentée de construire des partenariats forts avec des entreprises de l'agro-alimentaire sur une bio qui corresponde à nos valeurs", indique Stéphanie Pageot, secrétaire nationale de la Fnab, citée mardi dans un communiqué.
Le label BFE est issu d'un travail avec le groupe de surgelés Picard qui expérimente le lancement à partir du 2 mars d'une gamme bio et locale distribuée dans ses magasins en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie, avant de peut-être s'étendre. Picard a signé des contrats tripartites avec trois organisations de producteurs bio et un transformateur du Sud-Ouest de la France.
"Nous avons cherché à valoriser cet engagement, c'est comme ça que l'idée d'un label est venue", explique Mme Pageot. 
- Eviter un alignement des prix -
"En 2015, avec le changement d'échelle de l'agriculture biologique, on est passé de 7% de croissance annuelle des taux de conversion, à 15-18%. L'agriculture biologique est sortie de sa niche et a été complètement institutionnalisée. Tous les opérateurs s'en sont emparés: la distribution, les opérateurs de la transformation, les institutions, le système bancaire", rappelle à l'AFP Guillaume Riou, président de la Fnab.
On a ainsi vu des distributeurs utiliser les produits bio comme produits d'appel en cassant les prix. Or pour les agriculteurs bio, l'important reste d'éviter un alignement de leurs prix vers le bas, ce qui ne compenserait plus les coûts supplémentaires de ce mode de production.
"Le marché alimentaire bio est à un tournant", explique le cabinet d'expertise Xerfi Precepta. "Celui-ci fait toujours preuve d'un véritable engouement avec des ventes en hausse de 14% en 2019 et des perspectives prometteuses d'ici 2022 (+12% par an en moyenne pour s'approcher des 15 milliards d'euros)".
Mais "le risque de voir le bio dénaturé de ses valeurs originelles ne cesse de grandir face à l'explosion de la demande et aux offensives des marques conventionnelles et de la grande distribution. Guerre des prix, industrialisation de la production... le marché est sur le point de tomber dans les travers du conventionnel sous couvert de le rendre accessible à tous", souligne le cabinet.
- Première "brique" -
La Fnab a décidé de contrer ce "risque déflationniste par la massification".
"Le commerce équitable a donc été la première brique pour redonner une place importante dans la chaîne de valeur aux agriculteurs face au monde de la transformation et de la distribution et pour satisfaire in fine le consommateur avec un prix qui ne soit pas exagéré", argumente M. Riou.
"Le cahier des charges du règlement européen sur la bio est très adapté à cette phase de transition, mais ça n'englobe pas tout, il y a des tas de questions nouvelles qui sont posées", assure M. Riou en évoquant par exemple la biodiversité, le changement climatique, les dimensions sociales, ou encore la question du bien-être animal.
"Il faut qu'on réponde absolument à tous ces enjeux", et pour cela "il faudra ajouter d'autres briques dans le temps" au label bio, car les critères agronomiques de la charte ne suffisent plus.
Et en face, les autres acteurs multiplient les initiatives pour répondre à la demande en aliments sains et éthiques des consommateurs, qui peuvent parfois en perdre leur latin. Les étiquettes fleurissent actuellement sur les produits: outre les traditionnels produits équitables, on trouve le "sans OGM" ou le "sans résidus de pesticide".
Carrefour, Galliance (Coopérative Terrena) et les magasins U ont rejoint l'Association étiquette bien-être animal (AEBEA), créée en 2018 par des associations de défense des animaux et le groupe Casino, pour proposer un référentiel et un étiquetage unique sur le bien-être animal.
<https://www.geo.fr/environnement/les-agriculteurs-bio-lancent-un-label-equitable-pour-maintenir-leur-remuneration-199954>
_______________________________________________________________________________________________________________________
4- Manger bio à la cantine, un choix politique pour des maires de terrain, AFP, 19/02/20, 12:00
Rebecca Frasquet

Manger bio et local dans les cantines scolaires, "c'est politique". Ce slogan d'un réseau de cantines bio est devenu celui de maires précurseurs qui n'ont pas attendu la loi alimentation (Egalim) pour faire manger sainement, sans surcoût, les enfants de leur commune.
L'attente des électeurs est forte en la matière à l'approche des élections municipales des 15 et 22 mars, alors qu'aujourd'hui les cantines plafonnent à 3% de leurs achats alimentaires en bio, contre un objectif fixé par la loi Egalim de 50% de "produits bio, de qualité et durables" d'ici 2022.
Sondés à l'automne 2018 par l'Agence Bio, qui promeut l'agriculture biologique, plus des deux tiers des élus (68%) voulaient augmenter la part des produits bio dans leurs cantines d'ici 2022 et 42% notaient une "demande forte des usagers sur ce sujet".
"Manger mieux à la cantine, c'est nourrir des estomacs de mangeurs, mais également des territoires", plaide le réseau de cantines bio Un Plus Bio dans un guide édité à l'intention des élus locaux.
Cela implique d'acquérir de l'expertise, afin de trouver des produits bio disponibles à prix abordable, d'identifier les producteurs locaux et leur assurer des volumes de commandes suffisants en respectant le code des marchés publics, notait la fondation Terra Nova dans un rapport en janvier.
Parmi les "bonnes pratiques" identifiées par la fondation : former les cuisiniers, construire un cahier des charges pertinent et suivre précisément l'exécution des contrats, dégager les marges budgétaires nécessaires à l'achat de produits de meilleure qualité.
"Cela demande des compétences variées : il faut s'intéresser au monde agricole, se pencher sur des questions foncières complexes. Certains préfèrent confier cela à un prestataire, mais de plus en plus de maires veulent reprendre la main pour aider l'agriculture à se développer, recréer une dynamique économique et réapprendre aux enfants d'où viennent les aliments", dit Florent Guhl, directeur de l'Agence Bio, composée de représentants ministériels et syndicaux du monde agricole et agroalimentaire.
- "Trouver son chemin en fonction de ses atouts" -
Florent Guhl préconise "le dialogue : cela peut paraître bateau, mais les plans alimentaires territoriaux, c'est mettre tout le monde autour de la table : parents, agriculteurs, cuisiniers des collectivités, acheteurs des cantines... Quand cela se fait, on a déjà gagné beaucoup".
Des structures comme Manger Bio Ici et Maintenant (MBIM), né en 2010, maillent le territoire via des plateformes regroupant producteurs de bio et acheteurs, pour faciliter des achats à des "prix souvent très intéressants parce qu'il n'y a plus d'intermédiaire", dit-il.
Et si s'approvisionner en produits de qualité fait grimper les prix d'achat, "acheter différemment, réduire les portions pour diminuer le gaspillage", permet de lisser ce surcoût. 
Passée au 100% bio dès 2012 pour nourrir son millier d'écoliers, la commune de Mouans-Sartoux, au nord de Cannes, a fait école en créant en 2018 avec l'université Côte d'Azur un diplôme de chef de projet en alimentation durable.
"Nous formons des employés de collectivités locales, des personnes en reconversion professionnelle ou de jeunes diplômés d'école d'agronomie à identifier les points forts et les points faibles d'un territoire pour un projet donné. Chaque commune doit trouver son chemin en fonction de ses atouts", explique à l'AFP Stéphane Bouissou, responsable pédagogique de la formation. "Ces projets se traduisent en objectifs concrets, à déployer en un à trois ans".
Fraîchement diplômé, Nicolas Gambé, chargé de mission développement durable à Gonfreville-l'Orcher, près du Havre, veut "développer d'ici deux ans une production bio et locale" en direct, sur des terrains municipaux, pour fournir 1.200 repas par jour à cinq écoles, deux maisons de retraite et un Ehpad.
"Aujourd'hui nous ne sommes qu'à 10% de bio, nous voulons tripler ou quadrupler cela. Nous avons prêté 10 hectares à deux agriculteurs pour les inciter à passer au bio", dit-il. Mais cela prend du temps : "notre terrain est éloigné et pas du tout aménagé", explique-t-il. "Nous avons planté des haies végétales pour limiter le ruissellement et nous créons sur 8 hectares un verger, un espace maraîcher et un espace pédagogique pour les enfants."
"Les premières marches sont compliquées", souligne M. Guhl, "mais quand on revoit toute l'organisation, la dynamique est beaucoup plus forte, et s'étend à tout le territoire".
https://www.lepoint.fr/societe/manger-bio-a-la-cantine-un-choix-politique-pour-des-maires-de-terrain-19-02-2020-2363416_23.php>
En savoir plus :
> Rapport. Les enfants à table : accélérer la transition alimentaire dans les cantines scolaires <http://tnova.fr/rapports/les-enfants-a-table-accelerer-la-transition-alimentaire-dans-les-cantines-scolaires>, Terra Nova, 13/01/20
_______________________________________________________________________________________________________________________
5- PAC, aide aux régions les moins développées : les arbitrages serrés du prochain budget de l'Union européenne, Le JDD, 19/01/20, 18h45
Garance Le Caisne

Les dirigeants européens doivent s'entendre sur le prochain budget pluriannuel de l'Union européenne. Avec le Brexit et la perte de 75 milliards d'euros, les arbitrages s'annoncent encore plus serrés qu'à l'accoutumé.
Le sommet extraordinaire jeudi à Bruxelles s’annonce très tendu. Les dirigeants européens doivent en effet s'entendre sur le prochain budget pluriannuel. Ce dernier fixe les montants que l'Union européenne peut dépenser pour financer ses politiques pour une période de sept ans (2021-2027). A chaque fois, les arbitrages sont compliqués mais ils le seront encore plus cette année. Le départ du Royaume-Uni de l'UE va en effet engendrer une perte de 75 milliards d'euros en tout. L'Europe doit aussi trouver un juste équilibre entre les politiques traditionnelles et les nouvelles priorités.
> Lire aussi : L'Union européenne s'empare de l'intelligence artificielle
Parmi les premières, la politique agricole commune - la PAC - et la politique de cohésion destinées aux régions les moins développées. Parmi les secondes, la défense et la sécurité, l’innovation, ou encore la lutte contre le changement climatique, si chère à la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.
>> Suite à lire à :
<https://www.lejdd.fr/International/UE/pac-aide-aux-regions-les-moins-developpees-les-arbitrages-serres-du-prochain-budget-de-lunion-europeenne-3950502>
_______________________________________________________________________________________________________________________
6- "Cyrille, agriculteur, 30 ans, 20 vaches... des dettes" : la crise est dans le pré, La Tribune avec AFP, 20/02/20, 16:13
Isabel Malsang, AFP

Le film documentaire "Cyrille, agriculteur, 30 ans, 20 vaches, du lait, du beurre, des dettes" de Rodolphe Marconi, sort en salles mercredi 26 février, au beau milieu du Salon de l'Agriculture. Un portrait sans pathos, mais bouleversant d'un jeune éleveur dans la crise silencieuse qui affecte l'élevage et les campagnes françaises de ce début du XXIe siècle.
Même avec le produit de la vente de son beurre de baratte, ses interminables journées de travail à la ferme et des heures supplémentaires comme serveur au restaurant du coin, Cyrille, éleveur laitier en Auvergne, n'arrive pas à vivre de ses 20 vaches. Le film documentaire "Cyrille, agriculteur, 30 ans, 20 vaches, du lait, du beurre, des dettes" de Rodolphe Marconi, sort en salles mercredi 26 février, au beau milieu du Salon de l'Agriculture. Un portrait sans pathos, mais bouleversant d'un jeune éleveur dans la crise silencieuse qui affecte l'élevage et les campagnes françaises de ce début du XXIe siècle.
>> Suite à lire à :
<https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/agroalimentaire-biens-de-consommation-luxe/cyrille-agriculteur-30-ans-20-vaches-des-dettes-la-crise-est-dans-le-pre-840222.html <https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/agroalimentaire-biens-de-consommation-luxe/cyrille-agriculteur-30-ans-20-vaches-des-dettes-la-crise-est-dans-le-pre-840222.html>>
Sur le même sujet :
> La caméra est dans le pré, La Vie, 19/02/20, 17h47
Olivier Nouaillas et Frédéric Theobald
La crise du monde agricole trouve un puissant écho au cinéma, relayé par des réalisateurs issus des campagnes… mais pas uniquement. Alors que s’ouvre le salon de l’Agriculture, zoom sur une tendance qui touche le grand public.
Des yeux rougis et des larmes. La même émotion étreint les spectateurs d’ ‘Au nom de la terre’ et de ‘Cyrille, agriculteur, 30 ans, 20 vaches, du lait, du beurre, des dettes’. Comme le racontent leurs auteurs respectifs, Édouard Bergeon et Rodolphe Marconi, leurs films – fiction d’un côté, documentaire de l’autre – témoignent sans fard du mal de vivre qui touche le monde paysan. « Il y a tellement de clichés sur la représentation du monde agricole que j’ai voulu parler vrai, montrer les choses, y compris les plus douloureuses », souligne ainsi Édouard ­Bergeon, à la fois écorché vif et réalisateur heureux.
Sorti en septembre 2019, ‘Au nom de la terre’ a été vu par plus de 2 millions de spectateurs et est en lice pour trois césars (la cérémonie aura lieu salle Pleyel, à Paris, le 28 février). À travers trois générations d’agriculteurs (le grand-père joué par Rufus, le père par Guillaume Canet, l’adolescent par Anthony Bajon), on observe les différents mécanismes – l’intégration d’une ferme familiale à un système agro-industriel, les prêts financiers accordés puis refusés, l’agrandissement sans fin –, représentés avec un sens du récit aussi juste que remarquable, qui ont conduit le monde paysan dans une impasse.
>> Suite à lire à :
<http://www.lavie.fr/actualite/societe/la-camera-est-dans-le-pre-19-02-2020-103955_7.php <http://www.lavie.fr/actualite/societe/la-camera-est-dans-le-pre-19-02-2020-103955_7.php>>
_______________________________________________________________________________________________________________________
7- Le Salon de l'Agriculture a du chien, AFP, 20/02/20, 17:00

Il n'y a pas que des veaux, vaches et cochons au Salon international de l'Agriculture : plus de 1.000 chiens sont attendus dans la plus grande ferme de France, du 22 février au 1er mars, un record selon les organisateurs.
Dans un pays qui compte environ 2,5 millions de chiens de race, "ce sont cette année 1.035 chiens de plus de 250 races et variétés différentes qui participent à la 150e édition du Concours général agricole", indique jeudi la Société centrale canine dans un communiqué.
530 éleveurs venus de toute la France présenteront aux visiteurs leurs plus beaux spécimens de chiens de races d'origines française ou étrangère, des races les plus populaires - comme le chien préféré des Français, le berger australien, avec près de 15.000 naissances en 2019 - aux races les plus rares, comme le braque du Bourbonnais, qui en a enregistré seulement 69 cette même année.
Au village des races, se déroulera le Concours général agricole canin au cours duquel un jury collégial composé de deux juges experts et d'un vétérinaire examinera minutieusement le poil, la taille, l'expression, le mouvement, le type, l'équilibre des proportions ou encore le coloris de la robe des meilleurs amis de l'Homme.
L'occasion aussi pour les futurs maîtres d'échanger avec les éleveurs et de bénéficier de conseils d'experts pour trouver le compagnon à quatre pattes idéal, adapté à leur style de vie (ville, campagne, maison, appartement, activités, etc.)
Avec 59 races françaises, la France est le 2e pays au monde en termes de races "autochtones", juste derrière le Royaume-Uni qui en compte une soixantaine. Le cheptel des races françaises représente ainsi en 2019 près d'un chiot sur huit inscrit au LOF (Livre des Origines Françaises).
<https://information.tv5monde.com/info/le-salon-de-l-agriculture-du-chien-347750 <https://information.tv5monde.com/info/le-salon-de-l-agriculture-du-chien-347750>>
_______________________________________________________________________________________________________________________
8- Agribashing, glyphosate... Macron cajole les agriculteurs avant l'ouverture du Salon de l’Agriculture, LCI, 21/02/20, 06:21
RD

Avant la traditionnelle visite présidentielle au Salon de l’Agriculture, Emmanuel Macron a fait part dans une interview à la presse quotidienne régionale de sa volonté de "protéger les agriculteurs contre les stigmatisations".
"Je ne tolérerai aucune violence à l'encontre des agriculteurs" : à deux jours de l’inauguration du Salon de l’Agriculture, samedi 22 février, Emmanuel Macron se montre ferme. Ferme, et protecteur. Dans une interview accordée à la presse quotidienne régionale, mise en ligne jeudi, le président a été interrogé sur le contexte particulier de cette nouvelle édition du rendez-vous annuel des agriculteurs, alors que ces derniers se sentent de plus en plus mal aimés : "Nous sentons aujourd'hui une tension forte dans la société et il faut à la fois protéger les agriculteurs contre les stigmatisations dont ils sont l'objet et réussir la transformation du modèle agricole", a affirmé le chef de l’Etat. 
>> Suite à lire à :
<https://www.lci.fr/politique/agribashing-glyphosate-macron-cajole-les-agriculteurs-avant-l-ouverture-du-salon-de-l-agriculture-2146027.html <https://www.lci.fr/politique/agribashing-glyphosate-macron-cajole-les-agriculteurs-avant-l-ouverture-du-salon-de-l-agriculture-2146027.html>>
_______________________________________________________________________________________________________________________
9- « Sans résidu de pesticides », AOP, HVE,… : la bataille de l’étiquetage des produits alimentaires, Le Monde, 21/02/20, 10h26
Laurence Girard

Qu’ils soient réglementés ou créés à l’initiative de groupes privés, de plus en plus de labels existent alors que les Français n’ont jamais été aussi regardants sur le contenu de leur assiette. 
Bovins, ovins ou porcins sont prêts à défiler sur les rings de présentation du Salon de l’agriculture. Pour le plus grand bonheur de leur propriétaire, certains décrocheront le prix du concours général agricole. Une breloque qui viendra orner la porte de l’étable, de retour à la ferme. Mais les animaux ne sont pas seuls en lice. Fromage, charcuterie, bière, miel… toute une gamme de produits alimentaires vont concourir pour décrocher le Graal : la feuille de chêne qui s’imprimera sur l’étiquette. Un gage de goût aux yeux du consommateur.
Le Salon ne met pas en exergue ce seul étiquetage, même s’il est adoubé par le ministère de l’agriculture. Coopératives, entreprises, distributeurs rivalisent d’imagination pour allécher ou rassurer le client. Une tendance d’autant plus marquée que les Français n’ont jamais été aussi regardants sur le contenu de leur assiette. Le succès de l’application mobile Yuka, qui note la qualité nutritionnelle des produits industriels, le prouve.
> Lire le décryptage : Le Nutri-Score et Yuka bousculent l’agroalimentaire
Cette appli s’appuie sur la présence d’additifs dans la composition et sur le NutriScore pour élaborer sa notation. Un repère nutritionnel élaboré sous l’égide des autorités de santé et que de plus en plus d’entreprises adoptent. Avec un code couleur du vert au rouge et des lettres allant de A à E (indiqués sur l’avant du produit), il est de lecture facile pour le consommateur. Les derniers convertis, les américains PepsiCo et Kellogg’s, ou encore le suisse Nestlé, rejoignent les pionniers comme Danone, Fleury-Michon ou Marie. Mais aussi les enseignes de distribution pour leur marque propre. Pour le consommateur, maintenant, tout l’enjeu est que cet étiquetage soit étendu au niveau européen et qu’il devienne contraignant et non plus facultatif. Déjà Belgique, Allemagne, Pays-Bas, Espagne et Luxembourg sont prêts à emboîter le pas à la France.
Sous la pression des crises alimentaires
Un autre étiquetage a déjà une définition européenne élaborée sous l’égide des pouvoirs publics : celui de l’agriculture biologique avec sa feuille faite d’étoiles blanches sur fond vert. Un logo qui certifie une production soucieuse de l’environnement et désireuse de répondre aux attentes du consommateur en matière de santé. La réécriture du cahier des charges au niveau européen a toutefois été très laborieuse.
> Lire l’enquête : La grande bascule vers le bio de l’agriculture française
On peut aussi citer les appellations d’origine protégées (AOP) et les indications d’origine protégées (IGP), des sigles apposés sur les fromages, charcuteries ou vins revendiquant leur ancrage local, selon des cahiers des charges régulièrement réécrit par les professionnels et soumis à l’approbation de Bruxelles. Sans oublier la spécialité française du Label rouge, axé sur la qualité du produit.
D’autres initiatives ont vu le jour sous la pression des crises alimentaires. A la suite du scandale de la viande de cheval en 2013, la France a obtenu une dérogation de l’Union européenne pour apposer la provenance de la viande sur les plats préparés. Cette dérogation a depuis été régulièrement renouvelée. Depuis, des logos à la cocarde tricolore fleurissent sur de nombreux produits : bœuf, volaille, œufs, fleurs, etc.
Limiter la baisse des rendements
Mais face à ces étiquetages encadrés de manière réglementaire, de multiples initiatives privées surgissent. Le « sans résidu de pesticides », par exemple, fait florès. Des fruits et légumes cultivés sous serre et hors sol ont commencé à arborer ce sigle. Mieux, cette année, à l’occasion du Salon de l’agriculture, la coopérative Cooperl lance une nouvelle déclinaison de son jambon « bien élevé », avec « des porcs nourris aux céréales sans pesticides ».
« La mention “sans pesticides” n’est pas réglementée en France, contrairement à la mention “sans OGM” », explique Olivier Andrault, de l’association de consommateurs UFC-Que choisir. La Cooperl reconnaît cette absence de réglementation et affirme avoir développé un cahier des charges privé. Ainsi, les engrais chimiques restent autorisés pour limiter la baisse de rendement.
Donner des gages environnementaux sans subir les contraintes de l’agriculture biologique, c’est aussi le sens de la certification HVE (haute valeur environnementale), qui, elle, est réglementée. De plus en plus de coopératives incitent leurs adhérents à la demander. Le ministère de l’agriculture comptabilisait 2 200 exploitations agricoles bénéficiant de la mention HVE et du logo, créé en 2014, apposé sur leurs produits.
D’autres étiquetages apparaissent encore. Comme celui notant le bien-être animal, de A à C sur un dégradé de vert, élaboré à l’origine par des ONG et Casino, rejoint depuis par Système U et Carrefour. Ou encore ceux tentant d’éclairer l’origine France des produits élaborés avec de nombreux ingrédients. Intermarché a lancé le Franco-score. Leclerc réplique avec Savoir d’achat, qui indique l’origine des ingrédients et le lieu de fabrication. Un groupe d’industriels, de coopératives et de distributeurs (ex-Ferme France) prône quant à lui « la note globale ». « Toutes ces initiatives apparaissent car il y a un manque d’information des consommateurs, une béance réglementaire », conclut M. Andrault.
Lire le récit : La lente hémorragie du nombre d’agriculteurs français
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/21/sans-residu-de-pesticides-aop-hve-la-bataille-de-l-etiquetage-des-produits-alimentaires_6030312_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/21/sans-residu-de-pesticides-aop-hve-la-bataille-de-l-etiquetage-des-produits-alimentaires_6030312_3234.html>>
_______________________________________________________________________________________________________________________
10- Chronique. « Ecartelé entre contrainte économique et pression sociétale, le monde agricole cherche sa voie », Le Monde, 21/02/20, 11h01 
Philippe Escande

Alors que s’ouvre le Salon de l’agriculture, samedi 22 février à Paris, le secteur est tiraillé. Tout l’enjeu consiste à réconcilier deux visions, l’une productiviste et exportatrice, l’autre de proximité et de qualité, et deux mondes, citadin et rural, note Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».
Pertes et profits. On discute ferme en ce moment dans les couloirs de Bruxelles, les chaumières de France et les allées de la porte de Versailles, à Paris. La politique agricole commune (PAC) faisait l’objet de tractations intenses, vendredi 21 février, entre Européens du Nord, du Sud et de l’Est. Un budget marqué par l’absence du Royaume-Uni.
Il y a peu de chances qu’il mette du baume au cœur d’une population qui se sent abandonnée, voire méprisée par des urbains, qui, pourtant, ne parlent que d’environnement à longueur de journée. L’exode agricole semble sans fin. Il est à la fois social et économique. Au sortir de la seconde guerre mondiale, trois Français sur dix travaillaient la terre. Ils sont dix fois moins nombreux aujourd’hui (2,6 %). Deux cents fermes mettent la clé sous la porte chaque semaine. Une grande partie des non-salariés touche largement moins que le smic (20 % disposent d’un revenu mensuel moyen de 560 euros). Dans le même temps, le poids économique de l’agriculture est passé de 18 % du produit intérieur brut (PIB) en 1950 à 2 %.
> Lire aussi  La lente hémorragie du monde agricole français
Cependant, la campagne est partout, dans les mémoires, dans les actes et dans les rêves. Ce n’est qu’en 1930, un siècle après le Royaume-Uni, que la population française est devenue majoritairement urbaine. De quoi laisser des traces. D’autant que, si l’exode agricole se poursuit, l’exode rural est bien fini. Les campagnes se repeuplent d’urbains chassés des villes par les prix élevés de l’immobilier, mais aussi d’autres, qui choisissent de vivre au grand air.
Nouveaux savoirs, nouvelles ambitions
La ville elle-même se couvre de plantes, s’étale, s’installe à la campagne, avec sa conception jardinière et conservatrice de la nature face à des exploitants agricoles contraints par des impératifs de compétitivité. Deuxième pays exportateur mondial au début des années 1980, la France a glissé à la sixième place, dépassée notamment par l’Allemagne et les Pays-Bas.
Ecartelé entre contrainte économique et pression sociétale, le monde agricole cherche sa voie et laisse coexister une agriculture industrielle, productiviste et exportatrice et une autre de proximité et de qualité. Tout l’enjeu consiste à réconcilier ces deux visions. Nombre de jeunes exploitants se lancent dans cette aventure, apportant de nouveaux savoirs et de nouvelles ambitions.
Optimiste patenté, le sociologue Jean Viard, qui chronique le monde paysan depuis plus de quatre décennies, plaide dans son dernier et magnifique ouvrage Le Sacre de la terre (Ed. de l’Aube, janvier 2020, 468 pages) pour un nouveau pacte agricole, établissant un lien entre la métropole, le sol sanctuarisé et l’immense espace à vivre intermédiaire, car « chacun a besoin de structures symboliques et politiques, de mémoire, de beauté. » Il n’est pas interdit de rêver…
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/21/ecartele-entre-contrainte-economique-et-pression-societale-le-monde-agricole-cherche-sa-voie_6030307_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/21/ecartele-entre-contrainte-economique-et-pression-societale-le-monde-agricole-cherche-sa-voie_6030307_3234.html>>
_______________________________________________________________________________________________________________________
11- L'agriculture de conservation des sols pourra continuer à utiliser du glyphosate, selon Didier Guillaume, AFP, 21/02/20, 12:00

Les agriculteurs pratiquant l'agriculture de conservation des sols pourront continuer de désherber avec un peu de glyphosate malgré l'interdiction de cet herbicide en 2021, a indiqué vendredi le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, sur LCI.
"Ma position est claire : on va continuer l'agriculture de conservation des sols avec du glyphosate" a dit le ministre. "S'il n'y a pas de glyphosate", l'agriculture de conservation des sols, "pratique agroécologique vertueuse", ne "peut pas se faire", a jugé le ministre.
L'agriculture de conservation des sols est une pratique agronomique qui supprime le labour afin de préserver la vie biologique des sols et lutter contre l'érosion. Elle parie notamment sur les "couverts végétaux" qui jouent à la fois un rôle d'engrais vert, afin d'apporter de l'azote via les racines des végétaux et de réduire le recours aux engrais chimiques, et un rôle de pompe à gaz carbonique, via la photosynthèse des plantes.
"Si on veut protéger les sols, garder le carbone dans les sols et lutter contre le réchauffement climatique, il faut des couvertures de sol, il faut arrêter ces grands champs labourés vides pour capter l'azote, le carbone", a expliqué le ministre.
"Il faut une couverture des sols, c'est reconnu dans la transition agroécologique, pour faire cela, il y a besoin de glyphosate, je crois que c'est 1 litre par hectare", afin de désherber les champs non labourés une fois par an avant de semer de nouvelles cultures.
Dans une interview à la presse quotidienne régionale vendredi, le président de la République Emmanuel Macron cite aussi l'agriculture de conservation des sols comme possible exemption à l'interdiction du glyphosate en 2021, un objectif qui "n'est pas tenable sur la totalité des exploitations".
"Sur la base des travaux déjà réalisés, il est possible d'envisager une réduction très importante des quantités utilisables en viticulture ou en arboriculture, nous aurons prochainement les éléments pour les grandes cultures", indique le président.
"Les impasses (situations où on ne peut pas se passer de pesticides à ce jour NDLR) identifiées par l'Inra en 2017 devront être prises en compte : terrains non mécanisables, agriculture de conservation des sols, cultures légumières sous contrat", a-t-il aussi dit
<https://information.tv5monde.com/info/l-agriculture-de-conservation-des-sols-pourra-continuer-utiliser-du-glyphosate-selon-didier <https://information.tv5monde.com/info/l-agriculture-de-conservation-des-sols-pourra-continuer-utiliser-du-glyphosate-selon-didier>>
_______________________________________________________________________________________________________________________
12- Tribune. Marc Dufumier : « Il ne faut pas considérer les paysans comme des mendiants », Le Monde, 21/02/20, 14h00
Par Marc Dufumier, professeur honoraire à AgroParisTech

L’intégration de la politique agricole commune (PAC) dans le Green Deal européen est rendue encore plus nécessaire par les effets à venir du Brexit, analyse l’agronome dans une tribune au « Monde ».
Tribune. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen l’a très clairement annoncé : « Le budget européen va être pensé de manière à financer directement des ambitions écologiques » et faire en sorte « que les subventions européennes ne puissent pas soutenir des secteurs ou des technologies nuisibles à l’environnement ». A commencer, nous l’espérons, par la politique agricole commune (PAC), dont la révision est en cours et qui doit être intégrée dans le Green Deal européen.
Car, le Brexit étant acté, cela provoque la perte du financement britannique au budget européen, et celui de la politique agricole commune (PAC) risque fort de chuter, alors même que nos paysans, dont les revenus sont bien souvent dérisoires, vont devoir modifier radicalement leurs systèmes de culture et d’élevage pour s’adapter au dérèglement climatique. Il leur faudra, en effet, désormais mettre en œuvre des systèmes de production agricole bien plus diversifiés et bien plus résilients qu’aujourd’hui pour faire face à un climat de plus en plus chaotique, avec une fréquence et une intensité accrues des accidents climatiques extrêmes : grêles, canicules, sécheresses, pluies torrentielles, inondations, etc.
> Lire aussi  « Green Deal » de l’UE : les aides européennes au secours du climat
Il va de soi que si, pour ce faire, les agriculteurs doivent impérativement pouvoir bénéficier de financements européens conséquents, il nous faudra néanmoins réorienter ceux-ci en fonction des services rendus à la société dans son ensemble. La nouvelle politique agricole commune va en effet devoir favoriser la mise en œuvre d’une véritable transition agroécologique avec les systèmes de production les plus à même de nous assurer une alimentation saine, dépourvue de résidus pesticides, un cadre de vie agréable, sans pollution des eaux et de l’air, et une agriculture durable, sans effondrement des abeilles ni érosion des sols.
Graves dommages à notre environnement
Car les subventions de la PAC accordées jusqu’à présent aux agriculteurs l’ont été surtout en proportion de la surface disponible ou de la taille de leurs troupeaux et les ont donc incités à agrandir toujours davantage leurs exploitations et à spécialiser exagérément leurs systèmes de production agricole, de façon à rentabiliser au plus vite les lourds investissements pour lesquels ils se sont souvent grandement endettés. Avec malheureusement pour effet d’occasionner de très graves dommages à notre environnement : émissions de gaz à effet de serre, algues vertes sur le littoral, pesticides résiduels dans les nappes phréatiques, surmortalité des abeilles et d’autres insectes pollinisateurs, perte considérable de biodiversité, érosion des sols, prolifération d’espèces invasives, etc.
>Lire aussi  Agriculture : « La PAC doit accompagner à la fois la transition économique et la transition environnementale »
Le mieux ne serait-il pas de mettre fin à ces subventions à l’hectare et de rémunérer plutôt les paysans en échange de la fourniture de services environnementaux ? Ne plus considérer les paysans comme des mendiants dont la survie serait conditionnée par des aides, mais comme des agriculteurs qui méritent d’être correctement payés pour leur prestation de services d’intérêt général ! Il ne s’agirait surtout pas d’en diminuer le montant, mais plutôt d’en revoir les modalités d’attribution : rémunérer les agriculteurs par la voie contractuelle en échange de services environnementaux, un peu à l’image de ce qu’étaient les contrats territoriaux d’exploitation (CTE) dans les années 1980.
Un point on ne peut plus urgent
Ces derniers pourraient tout particulièrement concerner la réduction des émissions de gaz à effet de serre (gaz carbonique, méthane, protoxyde d’azote), la séquestration de carbone dans la biomasse et l’humus des sols, la mise en place de haies vives et autres infrastructures écologiques destinées à restaurer la biodiversité sauvage et à héberger les insectes auxiliaires favorables aux cultures, la moindre utilisation d’engrais azotés de synthèse et de produits pesticides dont la fabrication est coûteuse en énergie fossile, l’arrêt progressif des importations de graines et tourteaux de soja transgéniques en provenance des Amériques, etc.
> Lire aussi  « Ecartelé entre contrainte économique et pression sociétale, le monde agricole cherche sa voie »
Ce dernier point est on ne peut plus urgent, quand on sait que ces importations de soja contribuent très largement à la déforestation en Amazonie. Nous ne pouvons que nous réjouir de la demande du président Macron, faite à l’occasion du G7 de Biarritz, de rétablir au plus vite « la souveraineté protéinique de l’Europe ». Pour satisfaire ses besoins en protéines végétales, cette dernière est en effet dépendante pour les trois quarts de telles importations, alors même qu’elle pourrait cultiver aisément des légumineuses de substitution (trèfle, luzerne, pois fourrager, lupin, féverole, etc.) sur son propre territoire.
Respecter les engagements pris lors de la COP21
Dans la seule France, il conviendrait de libérer environ 1,3 million d’hectares, sur les 28 millions disponibles, pour retrouver notre indépendance en la matière. Il suffirait pour ce faire d’exporter un peu moins de nos céréales vers les pays tiers (Algérie, Egypte, etc.) qui nous mettent directement en concurrence avec celles en provenance de Russie et d’Ukraine. Cela nous permettrait en échange réduire les importations de graines et de tourteaux de soja, de réduire celles du gaz naturel russe ou norvégien destiné à la fabrication d’engrais azoté de synthèse dont les épandages sont à l’origine d’importantes émissions de protoxyde d’azote (N2O), principale contribution de l’agriculture française au dérèglement climatique. Car les légumineuses que nous réintroduirions ainsi dans nos terroirs contribueraient à la fertilisation azotée des sols par la voie biologique.
Alors, qu’est-ce qu’on attend ? En septembre 2019, Didier Guillaume, ministre de l’agriculture, avait confirmé que, en matière de souveraineté protéique, « il [fallait] que la France soit exemplaire » et annoncé la publication d’un plan destiné à cela pour la fin du mois de… septembre. Mais on attend toujours ! À l’heure où les accords commerciaux semblent pouvoir être renégociés et où il nous faut au plus vite respecter les engagements pris lors de la COP21 de Paris, il n’y a vraiment plus de temps à perdre.
§ Marc Dufumier est professeur honoraire à AgroParisTech et vient de publier « De la terre à l’assiette. 50 questions essentielles sur l’agriculture et l’alimentation » (Allary éditions, 240 p. 18,90 euros)
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/02/21/marc-dufumier-il-ne-faut-pas-considerer-les-paysans-comme-des-mendiants_6030363_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/02/21/marc-dufumier-il-ne-faut-pas-considerer-les-paysans-comme-des-mendiants_6030363_3232.html>>
_______________________________________________________________________________________________________________________
13- Paris, ville comestible ? Porte de Versailles, l'agriculture va sortir du béton, AFP, 21/02/20, 14:00
Isabel Malsang

Sur le toit d'un hall du parc des Expositions de Paris, une énorme ferme urbaine sort peu à peu du béton. Un test pour jauger la capacité des villes à se nourrir elles-mêmes un jour, au moins partiellement.
Lorsqu'elle sera terminée en 2022, la "plus grande ferme urbaine sur un toit en Europe", selon ses promoteurs, devrait compter 14.000 mètres carrés cultivés par une vingtaine de maraîchers produisant au moins une tonne de fruits et légumes par jour.
Coût total de l'investissement: 700.000 euros que Nature Urbaine, la société chargée de mettre le projet en œuvre, espère rentabiliser via la vente de légumes frais dans des restaurants du voisinage, mais surtout des animations, événements privés ou publics, séminaires et activités sur le site.
A terme, les exploitants aimeraient aussi alimenter en produits frais des cantines scolaires aux alentours.
Le maraîchage technologique à l'air libre, inclus dans un vaste projet de modernisation immobilière et architecturale du parc Paris Expo-Porte de Versailles, se veut agricole, productif, nourricier, et accessible au public citadin, indique à l'AFP Auriane Roussel, porte-parole de Nature Urbaine.
Totalement privé, ce projet souhaité par le gestionnaire du parc, Viparis, n'est pas inscrit dans le plan Parisculteurs financé par la mairie de Paris, qui a déjà permis en quelques années l'éclosion d'une constellation de jardins partagés, micro-fermes, toits cultivés ou caves à champignons dans la capitale.
- Aéroponie et hydroponie -
Installée sur le toit d'un hall d'exposition où se tient dès samedi le salon de l'agriculture, la ferme urbaine ouvrira ses portes fin avril avec, dans un premier temps, 4.500 mètres carrés cultivés pour une production visée de 300 kilos de fruits et légumes par jour. 
Deux techniques de culture sont prévues, développées par la start-up Agripolis, spécialisée dans les fermes perchées sur des centres commerciaux. 
Dans des cultures en aéroponie, des tubes verticaux troués accueilleront les racines d'herbes aromatiques, salades, fraises, radis... Elles seront douchées d'une vapeur d'eau et de nutriments, pour moitié naturels et pour moitié de synthèse.
Pour d'autres cultures, en hydroponie, poivrons, aubergines, tomates ou courges pousseront en bac sur un substrat de déchets de noix de coco broyés, irrigués par le même liquide nutritif.
Signe de l'attrait actuel pour l'agriculture urbaine, deux concurrentes d'Agripolis seront présentes au salon de l'agriculture : l'allemande In Farm, qui a créé un potager urbain à l'intérieur de l'enseigne Metro à Nanterre et fournit des chefs parisiens en herbes fraîches, ainsi que la française Agricool, qui vient d'inaugurer une "ferme urbaine" de containers connectés à La Courneuve (Seine Saint-Denis).
"Nous ne nous focalisons pas sur la compétition, le monde de l'agriculture est large et les solutions le sont aussi. Il est sain aujourd'hui de voir que nous sommes de plus en plus nombreux à œuvrer pour une agriculture plus durable et une alimentation plus saine", affirme Florian Cointet, responsable d'In Farm France, qui emploie 15 salariés.
- "Reconnecter les citadins à leur alimentation" -
"Notre objectif est autant de produire des légumes en ville en suivant les saisons que de reconnecter les citadins à leur alimentation", nuance Mme Roussel.
Pour cela, 135 carrés de culture, dont 80 déjà réservés, seront loués à des Parisiens ou banlieusards aux pouces verts. L'adhésion annuelle est de 80 euros et le loyer mensuel de 20 euros.
"L'agriculture urbaine seule ne pourra pas nourrir les villes, mais elle pourra y contribuer", ajoute Mme Roussel.
Reste une inconnue de taille: le climat. A la différence de la ferme urbaine de Lyon et du modèle d'Agricool, où humidité, température, gaz carbonique et lumière sont contrôlés par ordinateur, les cultures ici seront exposées aux intempéries, sans serre protectrice.
Une incertitude qui ne décourage pas les promoteurs de ces nouvelles formes de production alimentaire urbaine. 
"Il y a toujours eu un retour de l'agriculture urbaine pendant les crises", constate Marie Dehaene, ingénieure en paysage employée par "Sous les fraises", qui a notamment végétalisé le toit du grand magasin BHV à Paris. "Pendant les deux guerres mondiales, le carreau du Louvre était planté de poireaux, et vous aviez des lapins dans les caves et des poules sur les balcons haussmanniens".
<https://information.tv5monde.com/info/paris-ville-comestible-porte-de-versailles-l-agriculture-va-sortir-du-beton-347870 <https://information.tv5monde.com/info/paris-ville-comestible-porte-de-versailles-l-agriculture-va-sortir-du-beton-347870>>
Sur le même sujet : 
> La plus grande ferme urbaine en Europe sera sur un toit de Paris <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/agriculture-plus-grande-ferme-urbaine-europe-sera-toit-paris-79724/#xtor=RSS-8>, Futura-sciences avec l'AFP-Relaxnews, 22/02/20
_______________________________________________________________________________________________________________________
14- La lente hémorragie du monde agricole français, Le Monde, 21/02/20, 15h02
Laurence Girard

Alors que le Salon de l’agriculture ouvre ses portes à Paris samedi 22 février, la question de la transmission des exploitations se fait de plus en plus pressante, car près d’un tiers des paysans français ont plus de 55 ans. 
Gilles Guellier, éleveur laitier dans le Loir-et-Cher âgé de 64 ans, vient de céder les clés de la ferme de la Guilbardière à un groupement de quatre jeunes agriculteurs, dont deux ex-salariés de l’exploitation. Il est en cours d’emménagement avec sa femme dans sa nouvelle maison, à une douzaine de kilomètres de là. Ce moment charnière du passage de témoin a été longuement préparé. « Il était important de réussir la transmission de ce que l’on avait développé avec obstination », affirme M. Guellier.
Lorsqu’il s’est lui-même installé en 1986, il a eu l’opportunité de reprendre la ferme dans laquelle ses parents travaillaient comme métayers. Il n’aura de cesse, fort de ses études environnementales et non agricoles, de revoir de fond en comble le modèle de l’exploitation. Il choisit de se convertir au bio et à une agriculture paysanne autonome avec une vente locale, rejoint dans son projet par son épouse une dizaine d’années plus tard. Un modèle qui n’était alors guère dans l’ère du temps, mais qui a prouvé sa solidité financière. « Les banques sont prêtes à financer la reprise », souligne l’éleveur. Avec ses 33 vaches et ses 72 hectares, la Guilbardière produit fromage frais, lait bio et blé dur transformé en pâtes.
> Lire aussi  « Sans résidu de pesticides », AOP, HVE,… : la bataille de l’étiquetage des produits alimentaires
Cet exemple de transmission n’est pas un cas isolé. Loin s’en faut. La question se fait de plus en plus pressante quand près d’un tiers des agriculteurs français ont plus de 55 ans. Une pyramide des âges qui risque bien d’accélérer une recomposition du paysage agricole hexagonal. Or, depuis des années, les rangs ne cessent de se dépeupler. En 2018, selon les derniers chiffres publiés, la Mutualité sociale agricole (MSA) a comptabilisé 448 500 chefs d’exploitation. Ils étaient 513 600 dix ans plus tôt. Et 1,1 million en 1988.
Des terres qui coûtent plus cher
Même si la baisse a été plus limitée en 2018, avec un repli de 1 %, contre un recul de 1,9 % l’année précédente, la tendance reste inchangée. Les défections les plus marquées ont touché l’élevage laitier, avec un recul démographique estimé à – 4,8 % par la MSA. Signe encourageant, tout de même : le nombre de nouveaux entrants était en hausse. Mais ne compense toujours pas le nombre de partants.
> Lire le décryptage : Le départ en retraite d’un agriculteur sur trois d’ici trois ans va bouleverser le paysage agricole
L’exercice de transmission n’est, il est vrai, pas des plus aisés. L’un des obstacles majeurs est sans conteste le prix de cession. D’abord, parce que le foncier s’est apprécié. Même inférieur à la réalité d’autres pays européens, le prix des terres a progressé de plus de 50 % en vingt ans. La tension est devenue paroxystique en Champagne, où l’hectare se négocie à plus de 1 million d’euros. Et pourtant, Marianne Fricot s’est installée en 2014 sur 2,56 hectares à Arconville, dans l’Aube. Elle avait alors 22 ans et un BTS de viticulture en poche.
« Un couple partait à la retraite et leur fils qui devait reprendre n’a plus voulu, explique Mme Fricot. Des industriels français souhaitaient investir dans des vignes sur les conseils de leur gestionnaire de patrimoine. Ils ont acheté la propriété foncière pour 2,6 millions d’euros et nous avons créé une SCEV [société civile d’exploitation viticole] dont je détiens 51 % des parts. »
Elle ajoute : « Au début, ce montage n’était pas très bien vu car, en Champagne, on souhaite que la terre reste aux vignerons. Mais en fait, ce sont les grandes maisons de Champagne comme Moët-Hennessy qui achètent aujourd’hui les vignes. Si c’était à refaire, je le referais. »
Dans d’autres secteurs, à l’exemple de la culture céréalière, la taille des domaines – qui n’ont pas cessé de grandir – pose aussi problème au moment de les céder. D’où le développement de formes sociétaires avec l’arrivée d’investisseurs comme propriétaires.
Dans tous les cas, même s’il privilégie la continuité de son projet plutôt que le seul appât du gain, l’agriculteur compte sur le prix de cession pour conforter sa maigre retraite. « Je vais toucher 750 euros par mois et ma femme 50 euros de plus car elle a été salariée. Même si nous sommes partisans d’une certaine frugalité, il nous faut un pécule pour tenir », estime M. Guellier, qui a rejeté une offre faite par un membre de la famille Mulliez (fondatrice du groupe Auchan), désireux d’acheter des fermes pour alimenter un réseau de points de vente en ville, et a privilégié le projet de reprise élaboré par des salariés ayant travaillé sur l’exploitation pour un montant de 350 000 euros.
Cette question des petites pensions explique le soutien de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) à la réforme des retraites voulue par le président de la République. Après l’obtention d’une revalorisation à 85 % du smic pour les futurs retraités, la FNSEA – mais aussi la Confédération paysanne et la Coordination rurale – soutient un amendement étendant la mesure à ceux qui ont déjà cessé leur activité.
> Lire aussi  Glyphosate, libre-échange, taxes Trump... entre l’exécutif et les agriculteurs, de nombreux points de crispation
« Mon mari va toucher 740 euros par mois de retraite et moi 940 euros », témoigne, pour sa part, Véronique Léon. Elle vient de céder l’élevage de chèvres et l’atelier de fabrication de fromages qu’elle avait créés avec son mari, à Coux, en Ardèche, à une ancienne stagiaire associée à une autre jeune femme. « Elles ont fait un prêt auprès du Crédit agricole pour la moitié de la somme, et elles nous verseront le reste par mensualités sur douze ans, précise Mme Léon. Nous avons vendu moins cher, mais nous avions envie de transmettre alors qu’aucun de nos quatre enfants n’a choisi de reprendre. »
« Un véritable plan social »
Pour faciliter la transmission, certains adaptent l’exploitation. Mme Léon a ainsi construit une fromagerie neuve près de l’enclos aux chèvres, distincte de la maison qu’elle souhaitait garder. D’autres passent au bio, comme Olivier Lasternas, éleveur de bœuf limousin à Saint-Cyr-les-Champagnes (Dordogne), dont deux filles sont prêtes à prendre la suite.
Aujourd’hui, l’élevage bovin est un des secteurs agricoles les plus difficiles financièrement. En 2018, il était en queue du classement des revenus des agriculteurs établi par le ministère de l’agriculture, avec une moyenne annuelle estimée à 16 200 euros. « Chaque année, en net, 1 200 éleveurs bovins quittent le métier. C’est un véritable plan social », s’alarme Bruno Dufayet, président de la Fédération nationale bovine (FNB). Un constat de crise que fait aussi la Confédération paysanne. « Les trésoreries s’assèchent, les départs à la retraite ne sont pas remplacés faute d’une rentabilité suffisante, les cessations d’activité se multiplient, et la décapitalisation s’accélère dans un silence assourdissant », affirme le syndicat. Ce dernier dénonce la mainmise du groupe Bigard sur le marché de la viande bovine au détriment des agriculteurs victimes de prix non rémunérateurs.
Thierry Roquefeuil, président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), ne dit pas autre chose, même s’il reconnaît que la situation s’est améliorée, en 2019, pour son secteur : « Il faut que l’élevage laitier dégage des résultats financiers pour attirer des jeunes et assurer le renouvellement des générations. C’est un enjeu majeur. »
Pour faire face à la baisse des cours, les exploitants agricoles ont également eu tendance à accroître leur surface, au risque d’être étranglés par l’endettement. Aujourd’hui, beaucoup s’interrogent sur la nécessité d’accroître la valeur ajoutée sur leur ferme pour être moins dépendants des prix pratiqués par les industriels ou la distribution.
Quentin Le Guillous, 29 ans, qui exploite 170 hectares de terres louées en cultures céréalières (blé tendre, blé dur, maïs, colza et orge) à Saint-Lubin-de-la-Haye, en Eure-et-Loir, a décidé d’installer, avec sa femme, un atelier de production de pâte à base de blé dur. « Mon père trouve l’idée innovante, mais il est triste que l’on soit contraint de se diversifier pour vivre », raconte-t-il. Il a choisi de s’installer à côté de la ferme familiale, profitant d’un départ à la retraite.
D’autres sont devenus point-relais colis ou ont développé une offre de gîtes. Certains encore optent pour des démarches collectives avec la floraison de magasins de producteurs en région ou bien des projets de reprise ou de création d’outils d’abattage et de conditionnement de viande. Comme celui auquel participe Gwenaël Le Berre, éleveur bio de race Angus, à Pont-Croix (Finistère). Le fils de Rémi Haquin, qui vient de reprendre les parts de son père dans la production céréalière de 350 hectares cogérée avec son oncle, à Brégy dans l’Oise – devenant ainsi la septième génération à reprendre le flambeau – a décidé, lui, d’investir dans un méthaniseur avec deux voisins.
> Lire aussi  Le « blues » de Quentin Le Guillous, agriculteur qui défend les méthodes conventionnelles
Dans ce contexte, de renouvellement massif de génération, la question du modèle agricole souhaité en France est cruciale. C’est un des enjeux de la future politique agricole commune (PAC) en cours de négociation à Bruxelles. Continuer à favoriser l’agrandissement des exploitations – avec l’attrition du nombre d’agriculteurs et l’arrivée d’investisseurs – ou sauvegarder un modèle d’agriculture familiale en lien avec le territoire : le gouvernement a les cartes de l’avenir de la ferme France en main.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/21/la-lente-hemorragie-du-nombre-d-agriculteurs-francais_6030305_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/21/la-lente-hemorragie-du-nombre-d-agriculteurs-francais_6030305_3234.html>>
_______________________________________________________________________________________________________________________
15- Tribune. « Oui, l’agriculture biologique est bonne pour l’environnement », Le Monde, 21/02/20, 16h17
Collectif

Les effets bénéfiques des pratiques agrobiologiques sont trop souvent négligés dans les études d’impact environnemental sur l’agriculture, notent les scientifiques Christel Cederberg et Hayo van der Werf dans une tribune au « Monde ».
L’évaluation des effets environnementaux de l’agriculture et de l’alimentation fait l’objet de nombreuses études. Elle est au cœur de multiples débats dans un contexte où beaucoup de consommateurs veulent faire des achats éthiques et respectueux de l’environnement. Mais en ce qui concerne notre alimentation – domaine vital et pour lequel les consommateurs ont la possibilité de voter avec leur porte-monnaie –, les informations confuses et contradictoires abondent.
On nous a affirmé que l’agriculture biologique, en réalité, n’est pas bonne pour le climat, car ses rendements sont inférieurs à ceux de l’agriculture conventionnelle, et qu’elle utilise donc plus de terres pour compenser cela. Un article scientifique récent (L. G. Smith, G. J. Kirk, P. J. Jones, A. G. Williams, « The greenhouse gas impacts of converting food production in England and Wales to organic methods », Nature, Comm. 1-10 2019) a rapporté que si un pays passait à l’agriculture biologique, cela augmenterait considérablement ses émissions de dioxyde de carbone et cette affirmation a été largement disséminée dans les médias scientifiques et généraux.
Mais ce raisonnement est trop simpliste et ne tient pas compte d’aspects importants concernant la relation entre l’alimentation, l’agriculture et l’environnement. Dans un article à paraître (H.M.G. van der Werf, M. Trydeman Knudsen, C. Cederberg, « Towards better representation of organic agriculture in life cycle assessment ») dans la revue scientifique Nature Sustainability, nous avons analysé de nombreuses études sur les impacts environnementaux de différents modes de production agricole et avons constaté que trop souvent, les caractéristiques bénéfiques de l’agriculture biologique y sont négligées.
La biodiversité, par exemple, est d’une importance vitale pour la santé et la résilience des écosystèmes. Cependant, elle est en déclin dans le monde, l’agriculture conventionnelle s’est avérée l’une des principales causes de tendances négatives telles que le déclin des insectes et des oiseaux. Des études antérieures ont déjà montré que les champs conduits en agriculture biologique supportent des niveaux de biodiversité environ 30 % plus élevés que les champs conduits en agriculture conventionnelle.
> Lire aussi  Biodiversité : « La priorité est de réduire la part des produits animaux dans l’alimentation »
Entre 1990 et 2015, l’utilisation des pesticides dans le monde a augmenté de plus de 70 %, et les résidus de pesticides dans le sol, dans l’eau et dans les aliments peuvent être nocifs pour la santé humaine et les écosystèmes terrestres et aquatiques, et causer une perte de biodiversité. L’agriculture biologique interdit l’utilisation de pesticides de synthèse. Mais peu d’études comparatives tiennent compte de ces effets.
Des évaluations réductrices
Par ailleurs, la dégradation des terres et la réduction de la qualité des sols résultant d’une gestion non durable des agroécosystèmes constituent un problème rarement considéré. Les avantages des pratiques agricoles biologiques, telles que des rotations mobilisant une plus grande diversité de cultures et l’utilisation d’engrais organiques, sont paradoxalement souvent négligés. Dans notre analyse des études sur cette question, nous constatons que ces facteurs sont souvent minimisés, voire non pris en compte.
La méthode la plus courante pour évaluer les impacts environnementaux de l’agriculture et de l’alimentation est appelée analyse du cycle de vie (ACV). L’ACV était à l’origine pensée pour l’évaluation des impacts environnementaux de la production industrielle en termes de volume de produit. Dans cette perspective, les pratiques agricoles intensives sont bien sûr plus efficaces et offrent de meilleurs rendements – c’est ce pour quoi elles ont été conçues. Mais nous pensons que considérer l’agriculture sous cet angle est réducteur et ne parvient pas à saisir le rôle plus large de l’agriculture pour la société et la nature.
Un facteur qui est également très difficile à saisir dans ce type d’études est l’impact des changements et des tendances sociales. Considérons, par exemple, la demande croissante des consommateurs pour la viande biologique : traditionnellement, les études faisant des calculs dans ce domaine peuvent simplement supposer que la consommation globale de viande restera la même, et qu’il faudra donc plus de surfaces agricoles, ce qui accentuera la déforestation. Mais les consommateurs qui achèteront de la viande biologique pour des raisons environnementales et éthiques seront probablement aussi moins portés sur des produits d’origine animale – il est donc très difficile de connaître les conséquences réelles de ces choix et d’en évaluer les impacts environnementaux.
> Lire aussi  La demande de viande pèse sur les ressources de la planète
Nous pensons que la recherche dans ce domaine n’est pas encore suffisamment complète et a une perspective trop étroite. Notre analyse des études actuelles montre comment la méthode d’analyse n’évalue pas correctement les systèmes complexes tels que l’agriculture biologique. Nous ne pouvons pas utiliser l’ACV comme mesure unique et universelle pour comparer les impacts environnementaux de l’agriculture biologique et de l’agriculture conventionnelle. Il faut l’améliorer et la compléter avec d’autres méthodes d’évaluation environnementale pour obtenir une image plus équilibrée.
Hayo van der Werf est ingénieur de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) ; Christel Cederberg est professeure à l’Université de technologie Chalmers, à Göteborg, en Suède.
---------------------------------------------------
L’agriculture française face au Brexit
Réforme de la PAC, usage des pesticides, bien-être animal…, l’Europe va devoir favoriser une alimentation saine qui tienne compte des exigences des consommateurs.
• Marc Dufumier : « Il ne faut pas considérer les paysans comme des mendiants » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/02/21/marc-dufumier-il-ne-faut-pas-considerer-les-paysans-comme-des-mendiants_6030363_3232.html>
• Anne-Cécile Suzanne : « Le discours adressé aux agriculteurs est d’une incohérence totale » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/02/21/anne-cecile-suzanne-le-discours-adresse-aux-agriculteurs-est-d-une-incoherence-totale_6030364_3232.html>
• Hayo van der Werf et Christel Cederberg : « Oui, l’agriculture biologique est bonne pour l’environnement » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/02/21/oui-l-agriculture-biologique-est-bonne-pour-l-environnement_6030362_3232.htm>
• Eric Andrieu, Sylvie Guillaume et Marc Tarabella : « Ce Nutri-score dont les lobbies ne veulent pas » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/31/ce-nutri-score-europeen-dont-les-lobbies-ne-veulent-pas_6027985_3232.html>
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/02/21/oui-l-agriculture-biologique-est-bonne-pour-l-environnement_6030362_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/02/21/oui-l-agriculture-biologique-est-bonne-pour-l-environnement_6030362_3232.html>>
_______________________________________________________________________________________________________________________
16- Agriculture : une consultation lancée auprès des Français, AFP, 21/02/20, 23:12

Une vaste consultation publique qui s’étalera de mars à fin mai, va être lancée auprès de l’ensemble des Français.
Elle portera sur l’agriculture, l’alimentation et l’utilisation des fonds européens de la politique agricole.
Le débat public, baptisé «imPACtons», sera organisé par la Commission présidée par Chantal Jouanno, selon des modalités qui seront annoncées dimanche lors d’une conférence de presse au Salon de l’Agriculture à Paris.
Débats dans 30 à 40 villes
La Commission nationale organisera des grands débats dans 30 à 40 villes, pilotés par la chercheuse Hilaria Cesario. «Ils seront ouverts à tous les citoyens, mais, en plus, chaque élu ou chaque citoyen pourra à son tour organiser des débats locaux qui seront pris en compte dans le processus», a indiqué une porte-parole. 
Cette consultation répond à une demande de la Commission européenne qui souhaite que chaque Etat membre élabore son propre plan stratégique national (PSN) pour fixer ses priorités et ses choix dans l’affectation des subventions agricoles lors de la période 2021-2027.
9 milliards d'enjeu
Les conclusions de cette consultation seront condensées dans un rapport qui devra être remis d’ici à l’été et adressé avant septembre à Bruxelles. Chaque Etat de l’Union doit envoyer son propre PSN.
En France, première puissance agricole de l’UE, le montant des aides agricoles européennes s’élève à 9 milliards d’euros par an.
Rapporté au niveau individuel, ce montant représente pour certains exploitants davantage que leur revenu. Le chiffre d’affaires de l’agriculture française atteint 78 milliards d’euros par an.
Tensions urbains / agriculteurs
Certaines voix s’élèvent du côté des écologistes notamment pour que la PAC soit davantage utilisée afin de lutter contre le réchauffement climatique, pour l’environnement et la biodiversité, donc moins soutenir les producteurs eux-mêmes.
La montée actuelle des tensions entre urbains et agriculteurs est souvent liée à ces sujets, comme le montrent les vifs débats et accrochages sur l’instauration de zones de non traitement (ZNT) pour réduire les pesticides.
L’ONG Welfarm, qui milite pour le bien-être animal des animaux d’élevage, s’est félicitée du lancement d’un tel débat.
Pour Bruxelles, un tel débat public sert à montrer que la Commission n’est pas hors sol et qu’elle prend la température des citoyens européens.
<https://www.lalsace.fr/france-monde/2020/02/21/agriculture-une-consultation-lancee-aupres-des-francais>
Sur le même sujet :
> La Politique agricole commune en débat dans toute la France, Actu-environnement, 21/02/20
Florence Roussel
Comment la France doit-elle appliquer la politique agricole commune à compter de 2021 ? C'est la question principale et inédite posée dans le cadre d'un débat public qui s'ouvre dimanche 23 février et qui appelle tous les citoyens à se prononcer.
C'est une première. Au cours des trois prochains mois, la politique agricole de la France va être au cœur d'un débat public national baptisé « imPACtons ! ». L'enjeu est de définir de nouvelles règles du jeu afin de respecter les objectifs généraux fixés par l'Union européenne dans le cadre de la politique agricole commune (PAC). Pour la période 2021-2027, l'Europe a fait le choix de poser un cadre général et de laisser plus de marge de manœuvre aux États membres. Mais la France va-t-elle s'en saisir pour donner un bon coup de fouet à sa transition agro-écologique ? C'est tout l'enjeu de ce débat.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/debats-PAC-france-35024.php4>
_______________________________________________________________________________________________________________________
17- Salon de l’agriculture : la PAC au cœur des préoccupations, Sciences & Avenir, 22/02/20, 12h00
Loïc Chauveau

Le Salon de l’agriculture 2020 se déroule à un moment charnière. La Politique agricole commune pour la période 2021-2027 doit être adoptée d’ici la fin de l’année. Elle pourrait bouleverser le système d’aide communautaire tandis que les régions disputent à l’Etat sa gouvernance. Les Français pourront donner leur avis lors d’un débat public.
Dans les couloirs du Salon de l'agriculture qui ouvre ses portes ce samedi 22 février, la Politique agricole commune (PAC) devrait constituer l'essentiel des discussions et des interrogations. La PAC 2014-2020 se termine à la fin de l'année. La négociation en cours doit rebattre les cartes tant sur le montant des aides que sur leur répartition entre les subventions à la production et les mesures agri-environnementales (voir encadré). A ces discussions âpres entre la Commission européenne et les 27 Etats membres qui ont débuté le 20 février à Bruxelles, s'ajoute un débat national entre les 13 régions et l'Etat : qui doit définir les objectifs prioritaires et distribuer les aides ?
>> Suite à lire à :
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/agriculture/salon-international-de-l-agriculture-la-pac-au-coeur-des-preoccupations_141760>
_______________________________________________________________________________________________________________________
18- Salon de l'agriculture : cinq questions après l'échec des négociations sur la PAC, France info, 22/02/20, 17:35

A Bruxelles, la France demande le maintien du budget de la Politique agricole commune, elle qui reçoit chaque année plus de 9 milliards d'euros. Mais la sortie du Royaume-Uni devrait entraîner une baisse de ces aides européennes pourtant cruciales pour les agriculteurs.
Les pieds dans les allées de la Porte de Versailles... mais la tête encore à Bruxelles. C'est les mains vides qu'Emmanuel Macron a visité le Salon de l'agriculture, samedi 22 février. Le chef de l'Etat n'a en effet pas pu promettre à la filière française le maintien du budget de la Politique agricole commune (PAC) de l'Union européenne. Car les négociations en cours avec les Vingt-Sept coincent. France info vous résume la situation en cinq questions.
1/ Pourquoi renégocie-t-on la PAC ? 
La Politique agricole commune fait partie du budget européen en cours de discussion pour la période allant de 2021 à 2027. Sur l'exercice 2014-2020, qui touche bientôt à son terme, la PAC représentait plus de 410 milliards d'euros des dépenses de l'Union européenne, qui comptait encore 28 pays membres. Soit 36% de l'enveloppe total.
Les sommes en jeu font que les négociations ont toujours été difficiles. Mais le Brexit complique encore un peu plus la donne : le départ du Royaume-Uni va en effet amputer de l'ordre de 75 milliards d'euros le budget communautaire sur la période de sept ans à venir.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/salon-de-l-agriculture-cinq-questions-apres-l-echec-des-negociations-sur-la-pac_3836801.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
19- Reportage. Au Salon de l’agriculture, Emmanuel Macron tente d’apaiser la « colère » du monde agricole, Le Monde, maj le 23/01/20 à 05h56
Olivier Faye 

Le président a été interpellé, samedi, lors de l’inauguration du salon de la Porte de Versailles, sur l’« agribashing » dont les agriculteurs estiment être victimes. 
l est des protestations plus polies que d’autres. Une vingtaine de syndicalistes agricoles attendent sagement Emmanuel Macron à l’entrée du Salon de l’agriculture, que le chef de l’Etat vient inaugurer, samedi 22 février, porte de Versailles, à Paris. Drapeaux de la FNSEA ou des Jeunes agriculteurs en main, ils veulent alerter le locataire de l’Elysée sur la « colère du monde agricole ». Des pancartes appuient leur supplique : « Défendez-nous, exprimez-vous. »
> Lire aussi  La lente hémorragie du monde agricole français
L’entrée du parc des expositions est encadrée par une série de photos en noir et blanc représentant Jacques Chirac en visite au Salon. Le Corrézien, mort en septembre 2019, incarne l’image d’Epinal de l’homme politique en empathie avec le monde agricole. « Chaleureux avec les animaux et avec les hommes », peut-on lire sur un panneau.
Emmanuel Macron ne suscite pas encore une telle adoration ; plutôt une attente fébrile, voire une impatience. En particulier chez ceux qui ont des griefs à exprimer.
La petite troupe s’agace, notamment, des distorsions de concurrence subies en raison de la signature d’accords de libre-échange comme le CETA, avec le Canada. Elle s’inquiète, aussi, de l’impact des zones de non-traitement (ZNT) aux pesticides situées près des habitations. Depuis le 1er janvier, ces dernières s’étendent, selon les cas, de cinq à vingt mètres. Pas assez, selon les associations écologistes ; beaucoup trop, déplore le monde agricole. « Pour un agriculteur qui a neuf kilomètres de riverains, la question se pose de la complexité technique et de l’impact économique de la mesure », souffle la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert.
« Nous avons l’impression que l’Etat laisse faire… »
Emmanuel Macron arrive sur les coups de 8 h 15 ; il est dirigé d’emblée vers le petit groupe de syndicalistes. « On n’est pas des apprentis sorciers, on respecte nos voisins, s’agace l’un d’eux à propos des ZNT. Comment pouvez-vous sortir des choses comme ça sans compensation ? » Un autre déplore pour sa part le soutien de principe apporté par le chef de l’Etat, à l’été 2019, au maire de Langouët (Ile-et-Vilaine), qui avait pris un arrêté sur sa commune empêchant l’épandage de pesticides à moins de 150 mètres des habitations.
« Il faut qu’on vous accompagne. Le sujet est arrivé de travers », reconnaît Emmanuel Macron, évoquant la possibilité d’une aide sur le plan juridique et la création d’un fonds de compensation de 25 millions d’euros. Mais pas question, pour autant, d’accorder un moratoire sur le sujet.
> Lire aussi : L’« agribashing », un levier d’influence pour une partie du monde agricole
Le contentieux illustre la tension qui oppose bien souvent écologie et agriculture, écologie et économie. Une opposition vécue par la profession comme une sorte d’agression identitaire. « Nous aimons notre métier, nous produisons l’agriculture la plus saine du monde. On en a marre de l’“agribashing”, qui est le fait d’une minorité de gens qui nous font passer pour des empoisonneurs ou des personnes maltraitant nos animaux », dénonce Laurence Fournier, céréalière en Seine-et-Marne. La jeune femme porte sur le dos un t-shirt floqué « Paysans sans président ». « Nous avons l’impression que l’Etat laisse faire… », soupire-t-elle, alors que la profession est touchée par une importante vague de suicides.
Emmanuel Macron veut convaincre qu’il n’en est rien. « Nous sommes derrière notre agriculture et nos paysans. Rien ne doit justifier les actions contre les exploitations », estime-t-il, fixant l’objectif de « réussir à réduire nos pesticides » de « manière apaisée, réconciliée ». « Nos agriculteurs sont des acteurs de l’environnement », assure-t-il.
> Lire aussi  Le syndicat agricole FNSEA reste mobilisé sur les pesticides, les prix et la PAC
« La PAC ne peut pas être la variable d’ajustement du Brexit »
Soucieux de s’afficher à leur chevet, le président de la République prend le temps d’échanger avec les acteurs de la filière viticole, menacés par les sanctions douanières américaines. Ou encore avec ceux de la pêche, qui pourraient subir les retombées du Brexit en voyant réduites leurs zones d’activité dans la Manche.
La veille, les dirigeants européens ont échoué à se mettre d’accord sur le budget de l’Union européenne, à commencer par celui de la politique agricole commune (PAC), que la Commission européenne entend réduire drastiquement. Un potentiel coup dur pour la France, premier pays bénéficiaire de cette politique, avec 9 milliards d’euros d’aides par an.
« On s’est battus, assure Emmanuel Macron dans les travées du Salon. On avait un peu amélioré la copie proposée par la Commission. Mais ce n’est pas fini. La PAC ne peut pas être la variable d’ajustement du Brexit, c’est une politique de souveraineté et d’avenir. » Une attitude qui lui attire une certaine sympathie. « Merci de n’avoir rien lâché hier soir ! », lui lance un jeune agriculteur.
> Lire aussi  La politique agricole commune, nerf de la guerre pour la France
Tout le monde ne se montre pas aussi bienveillant. Une femme « gilet jaune », qui revendique à son compteur « 67 samedis » de mobilisation, l’interpelle au sujet des retraites et du référendum d’initiative citoyenne. « Vous ne recevez pas les “gilets jaunes” ! », reproche-t-elle. « Vous me structurez un groupe et je vous reçois sans problème, moi je suis pour le dialogue », lui répond le chef de l’Etat. « Il va les voir », jure un conseiller.
Un peu plus tard, une des figures des « gilets jaunes », Eric Drouet, tente d’approcher à son tour Emmanuel Macron, comme lors de l’édition 2019 du Salon, mais il est expulsé par les forces de l’ordre. Selon l’Agence France-presse, qui cite une source judiciaire, M. Drouet a été placé en garde à vue pour rébellion, le préfet ayant pris un arrêté d’interdiction de manifester sur les lieux pour les « gilets jaunes ».
> Lire aussi  Les « gilets jaunes » et la France « d’où la vie se retire »
Dans l’après-midi, quelques personnes arborant des autocollants « on est là » – chant de rappel des « gilets jaunes » – lanceront quant à elles des slogans contre le locataire de l’Elysée : « Macron démission ! », « président des riches ! », « mets des paillettes dans nos retraites ! »
Pour cette édition 2020, la présidence avait promis que le chef de l’Etat ne chercherait pas à battre son « record » de l’année 2019, qui l’a vu passer quatorze heures dans les travées du parc des expositions. Emmanuel Macron, finalement, a quand même pris son temps. Il est parti à 21 heures, après avoir déambulé au Salon seulement une heure de moins.
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/02/22/au-salon-de-l-agriculture-emmanuel-macron-tente-d-apaiser-la-colere-du-monde-agricole_6030495_823448.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
20- Dans dix ans, y aura-t-il encore assez d'agriculteurs ?, L’Express, 23/02/20, 07:16
Olivier Philippe-Viela

Alors que quasiment la moitié des exploitants agricoles partiront à la retraite sous dix ans, la filière cherche à convaincre les jeunes de reprendre les activités.
"L'agriculture vous tend les bras". C'est le thème choisi par les organisateurs du Salon dédié au secteur, pour sa 57e édition qui s'ouvre officiellement ce samedi porte de Versailles, à Paris. En creux, le slogan raconte une inquiétude qui irrigue le monde agricole : d'ici 2026, un agriculteur français sur deux sera en âge de partir à la retraite, et le renouvellement de génération est loin d'être assuré.  
Selon une étude de la Mutualité sociale agricole (MSA), 45% des agriculteurs actifs auront le droit de prendre leur retraite sous dix ans. En 2018, l'organisme comptabilisait 448 500 chefs d'exploitation en France, 514 000 en 2008, et 1,1 million en 1988. "On est à un taux de remplacement de seulement 70%", note Loïc Quellec, membre des Jeunes agriculteurs, en charge du "renouvellement des générations". Une spectaculaire décroissance initiée par la pyramide des âges, à travers laquelle les acteurs de la filière ont du mal à voir la lumière. 
>> Suite à lire sur abonnement à :
<https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/dans-dix-ans-y-aura-t-il-encore-assez-d-agriculteurs_2118993.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
21- En Seine-Saint-Denis, l'agriculture urbaine comme caution écolo, AFP, 23/02/20, 16:00
Fanny Lattach

La Seine-Saint-Denis, son 1,6 million d'habitants, ses tours d'immeubles... et ses lopins de terres agricoles. Le département, participant inédit du 57e salon de l'agriculture à Paris, veut convaincre de son potentiel vert malgré l'urbanisation galopante.
"C'est un peu contre-intuitif de se dire que la Seine-Saint-Denis est sur le Salon international de l'agriculture" qui a ouvert samedi à Paris, reconnait Stéphane Troussel, président PS du conseil départemental.
Bien avant d'être l'un des trois départements les plus densément peuplés de France, c'était "le grenier de Paris, avec des terres maraîchères et fertiles", aime-t-il à rappeler, convoquant "un passé révolu". 
Ce territoire urbanisé et en mutation - Grand Paris, Jeux olympiques de 2024 - entend faire de l'agriculture un nouvel atout, à l'heure où les préoccupations écologiques gagnent du terrain dans les urnes. 
Brasseurs, apiculteurs, maraîchers : des initiatives hétéroclites, partisanes des circuits courts, sont sorties du béton.
A La Courneuve, dix containers connectés composent une ferme urbaine inaugurée en février, dédiée à la culture verticale de fraises, d'herbes aromatiques et de salades. A Romainville, la "Cité maraîchère" doit ouvrir cette année ses deux tours qui accueilleront sur plusieurs niveaux la production de fruits et légumes, ainsi qu'un lieu de restauration. 
Le conseil départemental a répertorié plus de 300 lieux dont 122 en maraîchage - un chiffre évolutif - regroupés sous sa bannière territoriale "Made in Seine-Saint-Denis". 
- Chemins de traverse -
L'agriculture urbaine reste en cours de structuration, à la recherche d'un modèle viable. Impossible de répondre aux mêmes logiques que l'agriculture intensive des vastes plaines céréalières, soutenue par la PAC.
L'existence de nombreuses activités demeure conditionnée au soutien des pouvoirs publics, surtout pour la problématique majeure des néo-agriculteurs: l'accès au foncier.
"C'est un investissement pour une commune: à court terme elle tire une croix sur des projets immobiliers, mais à long terme c'est un gain d'attractivité", assure Julien Besnard, responsable des fermes urbaines de la coopérative d'insertion Novaedia. Elle a installé son espace de production et restauration à Stains, en signant un bail avec la ville. 
Sur L'Île-Saint-Denis, le département a déboursé 1,5 million d'euros en 2018 pour acquérir une friche industrielle de 3,6 hectares, que l'association Halage est en train de transformer pour la rendre cultivable.
"Il y a clairement des élus volontaires" car "on ne peut pas faire de grands discours sur le changement climatique et continuer l'urbanisme des villes sans limite", souligne M. Troussel.
A l'échelle régionale, l'Île-de-France accompagne les acteurs installés via un "pacte agricole" prévoyant l'investissement de 150 millions d'euros d'ici 2022 dans le secteur.
Certains choisissent d'emprunter des chemins de traverse comme les Bergers urbains, éleveurs de moutons en ville. Divisées en deux troupeaux, leurs 70 bêtes paissent actuellement près du périphérique à Aubervilliers et dans le parc départemental de La Courneuve.
Leur credo : "Une agriculture qui puisse vivre autrement que par la subvention", explique Guillaume Leterrier, l'un des deux initiateurs du projet. Ils réussissent à tirer l'équivalent d'un Smic chacun grâce à de faibles coûts, des partenariats et des produits à valeur ajoutée.
A ses yeux, il reste en Seine-Saint-Denis "des espaces disponibles" pour réintroduire la nature, à condition que les terrains ou infrastructures soient "mis à disposition" pour diminuer les investissements initiaux.
L'abandon en novembre 2019 par l'Etat d'Europacity, projet de mégacomplexe dans le département voisin du Val-d'Oise, s'inscrit aussi dans la réflexion sur l'avenir du foncier rural face à l'artificialisation des terres.
En Seine-Saint-Denis, où le taux de chômage atteint 11% (au troisième trimestre 2019), les vocations de l'agriculture urbaine sont à la fois économiques, environnementales et sociales. Et selon Guillaume Leterrier, "elle permet de redécouvrir le territoire et de retrouver aussi peut-être d'autres valeurs".
<https://information.tv5monde.com/info/en-seine-saint-denis-l-agriculture-urbaine-comme-caution-ecolo-348213>
_______________________________________________________________________________________________________________________
22- Agriculture : La Confédération paysanne et des ONG demandent l’arrêt des aides publiques à l’agriculture industrielle, 20 Minutes avec AFP, 23/02/20, 18h33

Un document signé par le syndicat agricole exige l’arrêt des aides publiques à « l’agriculture industrielle »
La demande risque de susciter un vif débat. Le syndicat agricole Confédération paysanne, des ONG comme Oxfam, Les Amis de la Terre ou Greenpeace, et deux syndicats d’enseignants et de salariés ont exigé ensemble dimanche l’arrêt des aides publiques à « l’agriculture industrielle », afin de bâtir une « transition sociale et écologique de l’agriculture ».
« Les soutiens à l’agriculture industrielle doivent cesser », indique un communiqué commun à sept organisations, qui dénonce « le piège tendu par l’agro-industrie et les politiques mises en place depuis 50 ans ».
Une politique « ambitieuse »
« Nous revendiquons une politique ambitieuse d’accompagnement des paysans et paysannes à la transition agricole et alimentaire, en commençant par la PAC et l’enseignement agricole », indique le document signé par Nicolas Girod, agriculteur et porte-parole du syndicat Confédération paysanne, Jean-Marie Le Boiteux, secrétaire général du SNETAP-FSU, Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France, Khaled Gaiji, président des Amis de la Terre, Jean-François Juilliard, directeur général de Greenpeace, Eric Beynel, porte-parole de Solidaires et Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/2724983-20200223-agriculture-confederation-paysanne-ong-demandent-arret-aides-publiques-agriculture-industrielle>
_______________________________________________________________________________________________________________________
23- Profession : éleveur de bovins et producteur de gaz vert, AFP, 24/02/20, 09:00
Catherine Hours

Eleveur de 280 vaches laitières, Michel Mahé est aussi depuis cet été fournisseur de gaz renouvelable : à côté des stabulations, se dressent désormais deux énormes cuves assurant la méthanisation des déchets agricoles.
"A l'origine, j'étais motivé par l'idée de me débarrasser des odeurs liées à l'épandage du lisier", qui incommodent tant les néo-ruraux d'une Seine-et-Marne de plus en plus urbanisée. "A plus ou moins long terme, on aurait dû se séparer des animaux", explique ce grand gaillard dont la famille gère la ferme depuis trois générations.
La solution fut la méthanisation : les effluents des bovins aboutissent maintenant par canalisation souterraine à une cuve de fermentation, qui restitue d'un côté du gaz, distribué ensuite par GRDF, et de l'autre un "digestat", bouillie organique quasi-inodore pour fertiliser les champs.
Au total, 10.000 tonnes d'intrants par an : 1/3 de fumier, 1/3 de cultures produites en lieu et place de jachères, 1/3 de résidus agro-alimentaires de Rungis ou d'ailleurs. Le mélange est broyé dans un mixeur avant de rejoindre la cuve de 3.600 m3.
Dans cette citerne de béton, la mixture marine à 40°C sans oxygène dégage du gaz, confiné sous une bâche bombée. Le méthane est ensuite épuré d'autres substances et sa qualité est contrôlée par GRDF qui, dans la foulée, l'injecte au réseau à 7 km.
De quoi alimenter 1.500 foyers, s'enorgueillit M. Mahé.
- Un revenu stable -
La production de "biogaz" est en plein essor. Comme le gaz naturel (d'origine fossile), il permet de se chauffer, cuisiner et peut servir de carburant (bioGNV), sauf qu'il est renouvelable, présente un bilan carbone favorable et ne vient ni de Norvège ni de Russie.
En France, il est produit pour l'essentiel par les agriculteurs, qui y trouvent revenu complémentaire, emploi (deux embauches chez M. Mahé), engrais... Même si la pratique impose des précautions concernant la qualité du digestat, ou que les cultures spéciales ne concurrencent pas les usages alimentaires.
Aujourd'hui le pays compte 133 sites injectant du biométhane dans les réseaux, dont 32 lancés en 2019. L'an dernier a vu la production doubler, de 1 à 2 terawattheures (Twh) -- loin cependant des 450 TWh de gaz consommés en France !
La loi vise 10% de gaz renouvelable dans les réseaux d'ici 2030. Mais pour GRDF, on pourrait atteindre les 30%: les déchets agricoles ont un potentiel de 150 TWh.
"C'est une révolution en marche", dit le directeur général de GRDF, Edouard Sauvage, en visite à Boutigny. "On est convaincu qu'à horizon 2050, dans une ambition européenne d'énergie décarbonée, le gaz naturel aura été remplacé par du renouvelable, que ce soit la méthanisation", ou des techniques comme la pyrogazéification ou l'hydrogène.
Pour cette filiale d'Engie, c'est un "changement de culture".
"On était habitué à être plutôt en zone urbaine, on parlait de gaz de ville et là on s'ouvre au gaz de campagne!", dit M. Sauvage, dont le groupe doit présenter en 2020 un nouveau schéma directeur des réseaux, reliant notamment les méthaniseurs.
- Sus aux agri-critiques -
Les banques aussi ont dû se mettre à la page.
M. Mahé, qui a investi 6 millions d'euros (aide de la Région pour 18%, et emprunts), prévoit une rentabilité d'ici 10 ans. Jusque-là, les frais sont couverts par le tarif d'achat du gaz soutenu par l'Etat et garanti 15 ans.
C'est "une visibilité à long terme que l'on n'a plus, ni avec les céréales ni avec le lait", dit-il.
Sur le territoire, mille projets sont à l'étude.
Mais les acteurs du biogaz aimeraient un plus fort soutien de l'Etat: le projet de feuille de route énergétique de la France (PPE) prévoit 6 TWh injectés dans les réseaux en 2023, moins que la PPE en vigueur qui visait 8 TWh en 2023.
Pourquoi ? Ils pointent le faible prix du gaz naturel, sous l'effet du schiste américain.
M. Mahé, lui, savoure l'aboutissement de son projet.
"L'élevage est décrié parce que soi-disant il pollue, mais j'aimerais contredire les critiques : depuis 15 ans j'utilise moins de phytos, je ne laboure plus, mes cultures captent du CO2", énumère-t-il. Prochaine étape : s'équiper en panneaux solaires.
<https://information.tv5monde.com/info/profession-eleveur-de-bovins-et-producteur-de-gaz-vert-348286>
_______________________________________________________________________________________________________________________
24- Salon de l'agriculture : entre financiarisation des terres et bas revenu, le métier d’agriculteur en voie de disparition, Novethic, 24/02/20

Le Salon de l'agriculture vient d'ouvrir ses portes à Paris. Cette grande fête de la ruralité cache toutefois une préoccupante réalité. Les agriculteurs sont de moins en moins nombreux en France. En 30 ans, leur nombre a été réduit de moitié. Et la situation devrait s’aggraver avec un nombre massif de départs à la retraite d'ici 2030, au moment où les jeunes n'ont pas les moyens pour reprendre des exploitations de plus en plus grosses et chères. 
Il fut un temps où les tracteurs, les vaches, les machines agricoles faisaient rêver les enfants. Le métier d’agriculteur a pourtant perdu de sa splendeur à en croire les chiffres sur le renouvellement des nouvelles générations. D'ici 10 ans, la moitié des exploitants agriculteurs devraient partir à la retraite et la majorité ne trouve pas de repreneur. La France perd en moyenne 1,5 % à 2 % de chefs d’exploitation par an. Le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, veut faire du renouvellement des générations une priorité. Mais la tâche s’avère ardue.
"Vu la misère dans laquelle nous vivons, je comprends que les jeunes fuient notre métier. On travaille tous les jours, sans exception, pour presque rien", raconte Gérard, éleveur de bovin. Cette filière est particulièrement touchée par la précarité financièrement. En 2017, la Mutualité sociale agricole (MSA) révélait qu’un tiers des agriculteurs avait un revenu inférieur à 350 euros par mois, alors que la profession traversait une crise. Un chiffre à mettre en perspective avec un autre, qui a marqué les mémoires : chaque jour, un agriculteur se suicide.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/agriculture/isr-rse/financiarisation-des-terres-artificialisation-bas-revenu-le-metier-d-agriculteur-ne-fait-plus-rever-148257.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
En audio
25- La Pac, l’Europe et les Agriculteurs, France Culture, De cause à effets, 23/02/20, de 16h à 17h
Aurélie Luneau

Quel équilibre pour un avenir meilleur ?
Alors que la PAC doit être renégociée cette année, le Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Didier Guillaume, a saisi la Commission nationale du débat public (CNDP, autorité administrative indépendante) afin d'organiser un débat public national sur la politique agricole française et sur la manière dont la France utilisera les subventions issues de la PAC.
À cette occasion et alors que le Salon de l’agriculture vient d’ouvrir ses portes, faisons un état des lieux de l’agriculture française et posons la question de son avenir. Quelles perspectives d’adaptation ? À qui doit-on attribuer, en priorité, les subventions européennes ?
>> Suite à lire et émission (57 min) à (ré)écouter à :
<https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement/la-pac-leurope-et-les-agriculteurs>
_______________________________________________________________________________________________________________________
En images
26- Agriculture : à quoi ressembleront les exploitations agricoles de demain ?, France 2, journal de 20h, 20/02/20

Le Salon de l'agriculture, la plus grande ferme de France, ouvrira ses portes samedi 22 février. À cette occasion, France 2 s'interroge sur les exploitations du futur.
Petite ferme, grandes parcelles. Dans le Perche, 164 hectares, du blé, de l'orge, du colza, sont cultivés par Étienne Accault, un agriculteur de 37 ans. L'exploitation familiale est disséminée sur quatre communes. Et la ferme pourrait encore grossir. 60 hectares supplémentaires sont en projet. Le but de l'opération : produire plus pour vendre plus, afin de rentabiliser les machines. L'agriculteur a déboursé 140 000 € pour un tracteur, acheté à crédit.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/agriculture-a-quoi-ressembleront-les-exploitations-agricoles-de-demain_3834473.html <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/agriculture-a-quoi-ressembleront-les-exploitations-agricoles-de-demain_3834473.html>>
_______________________________________________________________________________________________________________________
27- Agriculture : l'évolution des exploitations depuis plus d'un demi-siècle ?, France 2, journal de 20h, 20/02/20

Le métier d'agriculteur a beaucoup évolué depuis le siècle dernier, avec la mécanisation et les progrès scientifiques. Ce qui ne change pas, en revanche, c'est le temps passé au travail et l'investissement total que réclame une exploitation.
Trois vaches, des poulets, une vingtaine d'hectares de prairies, dans les années 1950, Jean Chambon est paysan comme son père et son grand-père avant lui. En 2020, les fermes ont bien changé. Marine Besson est à la tête d'une grande exploitation d'une centaine d'hectares et d'un troupeau d'une centaine de bêtes qu'elle élève pour leur viande. Dans les années 1950, la femme de Jean Chambon, Lucette, travaillait elle aussi à la ferme, mais n'était pas rémunérée.
> Animation vidéo à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/travailler-avec-les-animaux/agriculture-l-evolution-des-exploitations-depuis-plus-d-un-demi-siecle_3834489.html <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/travailler-avec-les-animaux/agriculture-l-evolution-des-exploitations-depuis-plus-d-un-demi-siecle_3834489.html>>
_______________________________________________________________________________________________________________________
28- Emploi : le métier d'agriculteur attire les jeunes, France 2, journal de 20h, 20/02/20

Ces cinq dernières années, le nombre d'étudiants d'un lycée agricole a bondi. Les jeunes sont de plus en plus nombreux à vouloir exercer cette profession.
Une profession difficile mais qui continue d'attirer les jeunes. Les candidatures sont en hausse dans les quelque 800 établissements qui forment aux métiers de l'agriculture. C'est le cas notamment dans le lycée agricole Pierre Paul Riquet à Castelnaudary (Aude). 400 élèves se réveillent très tôt chaque matin pour apprendre le métier d'agriculteur. Ils sont pour la plupart internes.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/emploi-le-metier-d-agriculteur-attire-les-jeunes_3834495.html <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/emploi-le-metier-d-agriculteur-attire-les-jeunes_3834495.html>>
_______________________________________________________________________________________________________________________
29- Brexit : moins d'argent accordé aux agriculteurs français ?, France 2, journal de 20h, 20/02/20

Depuis le départ du Royaume-Uni de l'Union européenne, les agriculteurs français sont inquiets pour l'avenir.
L'agriculture française est devenue depuis plusieurs décennies une affaire européenne. Elle est soutenue par la PAC, la politique agricole commune. Un dispositif qui rassure mais dont le budget doit baisser dans les années à venir. Actuellement, les 27 pays sont réunis pour un sommet exceptionnel à Bruxelles pour négocier le prochain budget.
> Explications à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/brexit-moins-d-argent-accorde-aux-agriculteurs-francais_3834507.html <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/brexit-moins-d-argent-accorde-aux-agriculteurs-francais_3834507.html>>
_______________________________________________________________________________________________________________________
30- J'ai testé... le métier d'éleveur, TF1, journal de 20h, 20/02/20

Les éleveurs bovins sont 15% moins nombreux qu'il y a dix ans. Ce métier disparaît peu à peu. Et pour comprendre pourquoi, nous avons passé la journée avec Charles Verriest, un chef d'exploitation agricole dans le département de l'Aisne. Une journée de treize heures à effectuer des gestes difficiles et beaucoup de déplacements. La vie d'agriculteur est extrêmement variée, mais aussi éreintante.
> Reportage à voir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/jai-teste-le-metier-deleveur-21670558.html <https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/jai-teste-le-metier-deleveur-21670558.html>>
_______________________________________________________________________________________________________________________
31- #Controverses2020 : la fondation Nicolas Hulot veut des omnivores modérés, Réussir, 21/02/20

Omnivore ou végétarien : quel est le meilleur régime alimentaire pour la planète ? Et pour quelles raisons doit-on modifier son assiette par rapport à aujourd’hui ? Un face à face entre Amandine Lebreton, Fondation Nicolas Hulot (FNH), et Bruno Dufayet, Fédération Nationale Bovine (FNB).
Le secteur agricole représente 19 % des émissions de gaz à effet de serre, sans compter la déforestation. « C’est donc un secteur qui, comme les autres, doit répondre à l’objectif de réduction de GES », explique Amandine Lebreton, de la Fondation Nicolas Hulot. Un objectif est fixé : la neutralité à l’horizon 2050. Soit une division par deux des émissions. « Il y aussi la question du retour de boomerang. On ne parle pas que de réduire l’impact, mais comment l’agriculture peut préparer son avenir ». Pour la Fondation Nicolas Hulot, la solution est donc de réduire la place des protéines animales dans les assiettes et notamment de la viande rouge. Cependant, l’ONG ne plaide pas pour un régime végétarien, mais préfère limiter la viande pour privilégier la qualité. Concrètement, si la consommation de viande est limitée à une ou deux fois par semaine, les gaz à effet de serre seraient réduits de 27 % d’ici 2050. Avec un régime végétarien, les GES baisseraient de 55 %.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.reussir.fr/controverses2020-la-fondation-nicolas-hulot-veut-des-omnivores-moderes <https://www.reussir.fr/controverses2020-la-fondation-nicolas-hulot-veut-des-omnivores-moderes>>
_______________________________________________________________________________________________________________________
32- Agriculture : avec un agriculteur moniteur de ski, France 2, 21/02/20

Quand arrivent les premières neiges, l'agriculteur Sébastien Bonnaffoux devient aussi moniteur de ski. Les caméras de France 2 l'ont suivi, dans son quotidien pas comme les autres.
Pendant les courtes journées d'hiver, Sébastien Bonnaffoux doit s'occuper de deux types de troupeaux. Quand il se réveille, au petit matin, cet agriculteur commence sa journée en nourrissant ses vaches. Quelques heures plus tard, il enfile la tunique rouge des moniteurs de ski pour une journée de cours à la station des Orres. Après les leçons, pas le temps pour le vin chaud. Direction l'étable où il doit encore s'occuper quelques heures de son cheptel. "Moniteur de ski plus (les vaches), ouais ça garde un petit peu la forme", ironise-t-il.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/agriculture-avec-un-agriculteur-moniteur-de-ski_3836065.html <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/agriculture-avec-un-agriculteur-moniteur-de-ski_3836065.html>>
_______________________________________________________________________________________________________________________
33- Agriculteurs : Je t’aime, moi non plus, France 5, C dans l’air, 22/02/20, 17h49

Emmanuel Macron a inauguré ce samedi 22 février, le 57e Salon international de l’agriculture. Le président de la République souhaite aller "à la rencontre de ceux qui ont des inquiétudes les plus marquées", selon les mots de l’Elysée.
Invités :
• Jean Viard, sociologue, directeur de recherche au Cevipof - CNRS et auteur de "Le sacre de la terre"
• Frederic Denhez, journaliste et auteur de "Le sol. Enquête sur un bien en péril"
• Pascale Hebel, directrice du pôle consommation et entreprises au Credoc et membre de l’académie de l’agriculture
• Nathalie Mauret, journaliste politique au bureau parisien du groupe EBRA presse
> Magazine (64 min) à revoir à :
<https://www.france.tv/france-5/c-dans-l-air/1255061-c-dans-l-air.html>
_______________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
Si l’archivage récemment mis en place ne cous convient pas, pensez à conserver les articles qui vous concernent ou vous intéressent particulièrement.
Sur le fond et en complément de notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> & Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>, il s’agit là d’une modeste contribution à une meilleure compréhension du monde par l’éducation à la complexité.
Quant à la forme, elle se veut sans prétention et n'y associe aucune pièce jointe pour éviter de saturer votre boîte mail.
Pour agrandir la taille des caractères
A l’aide du clavier : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et appuyez sur la touche + autant de fois que vous le souhaitez jusqu’à ce que vous soyez en mesure de lire correctement.
A l’aide de la souris : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et tournez la molette de votre souris vers le bas pour agrandir. Cela fonctionne avec la plupart des navigateurs.
Merci pour votre indulgence.
NB : – Si vous êtes équipé(e) d’un antispam, n’oubliez pas de le formater pour vous permettre de recevoir la présente revue de presse.
- En pied de page de chaque message vous trouverez une adresse url qui vous permettra :
• De vous abonner, de changer de mail ou de vous désabonner à votre gré ;
• D’accéder à un archivage.
- Pour entrer en liaison avec le gestionnaire de cette liste, adresser votre mail à : <f.demonclin(at)fnh.org <http://fnh.org/>>
- Economisez de l'énergie, du papier et de l'encre, n'imprimez ce message que si nécessaire.
_____________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)...
NOS APPELS 
– Let’s Bio ! Ensemble pour des cantines bios et locales <https://www.letsbio.org/> pour bien nourrir nos enfants.
– Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
NOS CAMPAGNES 
– 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/> pour participer à l'émergence d'un modèle énergétique plus propre et durable
– Mon Restau’Responsable® <https://www.youtube.com/watch?list=PLh--7obE3XQ5hw0hyacAsOc7PLMneP7-N&v=Eo7AZvPE_MA> pour guider les professionnels de la restauration collective et valoriser leurs bonnes pratiques.
– J’agis pour la nature <http://www.jagispourlanature.org/> pour participer à des activités utiles et ludiques en pleine nature, près de chez vous.
NOS VIDÉOS PÉDAGOGIQUES 
– Sur notre chaîne You Tube <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>, retrouvez toutes nos vidéos.  
NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
_____________________________________________________________________________________________________________________
-------------- section suivante --------------
Une pièce jointe HTML a été nettoyée...
URL: <http://mailing.fondation-nature-homme.org/pipermail/revue-presse/attachments/20200226/97976dc6/attachment.html>


Plus d'informations sur la liste de diffusion revue-presse