[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement (mercredi 8 janvier)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 8 Jan 08:32:31 CET 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Tribune. « Nord Stream 2, un projet aussi grand que le nombre de controverses qu’il engendre » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/19/nord-stream-2-un-projet-aussi-grand-que-le-nombre-de-controverses-qu-il-engendre_6023494_3232.html>, Le Monde 19/12/19, 17h15
2- Engie se renforce dans les centrales hydroélectriques <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/12/20/engie-se-renforce-dans-les-centrales-hydroelectriques_6023592_3234.html>, Le Monde, 20/12/19, 15h24
3- Accompagnement pour la rénovation énergétique : Élisabeth Borne et les Régions de France s'engagent <https://www.actu-environnement.com/ae/news/renovation-energetique-engagement-regions-34698.php4>, Actu-environnement, 20/12/19
4- Nucléaire : la Suisse débranche une première centrale <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/21/nucleaire-la-suisse-debranche-une-premiere-centrale_6023674_3244.html>, Le Monde, 21/12/19, 06h25
5- Au Japon, des tours de bois qui vibrent mais ne rompent pas <https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/patrimoine/se-rapprocher-des-dieux-japon-des-tours-de-bois-qui-vibrent-mais-ne-rompent-pas_134960>, Sciences & Avenir, 21/12/19, 12h00
6- Le russe Gazprom accepte de payer 2,9 milliards de dollars à son partenaire ukrainien <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/12/21/gaz-le-russe-gazprom-accepte-de-payer-2-9-milliards-de-dollars-a-son-partenaire-ukrainien_6023733_3234.html>, Le Monde avec AFP, 21/12/19, 14h16
7- Dans le Vercors, des villageois s’associent pour développer le solaire <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/22/dans-le-vercors-des-villageois-s-associent-pour-developper-le-solaire_6023759_3244.html>, Le Monde, 22/12/19, 05h12
8- Une nappe de diesel qui menaçait les Galapagos "maîtrisée" <https://www.geo.fr/environnement/une-nappe-de-diesel-qui-menacait-les-galapagos-maitrisee-199183>, AFP, 23/12/19, 06:00
9- Nucléaire : le réacteur Tricastin 1 redémarre après sa visite des 40 ans <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/nucleaire-le-reacteur-tricastin-1-redemarre-apres-sa-visite-des-40-ans_140097>, AFP, 23/12/19, 12:00
10- Chronique. « Où court le nucléaire français : vers la guérison ou à sa perte ? » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/23/ou-court-le-nucleaire-francais-vers-la-guerison-ou-a-sa-perte_6023819_3232.html>, Le Monde, 23/12/19, 12h06
11- [2010-2020] Le jour où l’accident nucléaire de Fukushima a forcé à repenser l’énergie mondiale <https://www.novethic.fr/actualite/energie/energie-nucleaire/isr-rse/2010-2020-le-jour-ou-l-accident-nucleaire-de-fukushima-a-force-a-repenser-l-energie-mondiale-148048.html>, Novethic, 23/12/19
12- Eau contaminée de Fukushima : vers un rejet dans l'environnement <https://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/eau-contaminee-de-fukushima-vers-un-rejet-dans-l-environnement_2112547.html>, AFP, 24/12/19, 07:00
13- Canada : quand le traîneau électrique du père Noël fait des étincelles <https://www.geo.fr/environnement/canada-quand-le-traineau-electrique-du-pere-noel-fait-des-etincelles-199213>, AFP, 24/12/19, 21:00
14- Seine-Maritime : incident de niveau 2 à la centrale nucléaire de Penly <https://fr.euronews.com/2019/12/24/un-incident-significatif-a-la-centrale-nucleaire-de-penly>, AFP, 25/12/18, 18:00
15- Vingt-sept territoires sont désormais labellisés French Impact <https://www.actu-environnement.com/ae/news/territoires-labellises-french-impact-34718.php4>, Actu-environnement, 26/12/19
16- Pointe-Noire a toujours le blues malgré le pétrole qui coule à flots au Congo-Brazzaville <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/12/27/pointe-noire-a-toujours-le-blues-malgre-le-petrole-qui-coule-a-flots-au-congo-brazzaville_6024172_3212.html>, Le Monde Afrique avec AFP, 27/12/19, 10h26
17- Des étapes délicates du démantèlement de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi reportées de quatre à cinq ans <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/27/le-calendrier-de-demantelement-de-la-centrale-nucleaire-de-fukushima-daiichi-decale_6024187_3244.html>, Le Monde avec Reuters, 27/12/19, 13h36
18- [Bonne nouvelle] IBM développe une batterie sans métaux lourds grâce à l’eau de mer <https://www.novethic.fr/actualite/energie/transition-energetique/isr-rse/bonne-nouvelle-ibm-developpe-une-batterie-sans-metaux-lourds-grace-a-l-eau-de-mer-148043.html>, Novethic, 29/12/19
19- L’Ukraine et la Russie finalisent leur accord sur le transit du gaz <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/31/l-ukraine-et-la-russie-finalisent-leur-accord-sur-le-transit-du-gaz_6024490_3244.html>, Le Monde avec AFP, 31/12/19, 14h27
20- Erdogan et le maire d'Istanbul s'affrontent sur un "projet fou" de canal <https://information.tv5monde.com/info/erdogan-et-le-maire-d-istanbul-s-affrontent-sur-un-projet-fou-de-canal-339426>, AFP, 01/01/20, 09:00
21- La Grèce, Chypre et Israël signent jeudi un accord sur le gazoduc Eastmed <https://information.tv5monde.com/info/la-grece-chypre-et-israel-signent-jeudi-un-accord-sur-le-gazoduc-eastmed-339551>, AFP, 02/01/20, 16:00
22- Si le transport maritime était un pays, il serait le huitième plus gros émetteur de l’Union européenne <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/si-le-transport-maritime-etait-un-pays-il-serait-le-huitieme-plus-gros-emetteur-de-l-union-europeenne-148032.html>, Novethic, 02/01/20
23- Des décennies de marée noire ont dévasté des villages entiers dans le sud-est du Nigeria <https://information.tv5monde.com/info/des-decennies-de-maree-noire-ont-devaste-des-villages-entiers-dans-le-sud-est-du-nigeria-339666>, AFP, 03/01/20, 10:00
24- La crise entre Téhéran et Washington en Irak ravive les tensions sur le marché pétrolier <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/03/l-escalade-militaire-en-irak-ravive-les-tensions-sur-le-marche-petrolier_6024671_3234.html>, Le Monde, 03/01/20, 11h16
25- Transport maritime : la teneur en soufre des carburants est limitée à 0,5 % à l'échelle mondiale <https://www.actu-environnement.com/ae/news/teneur-soufre-carburant-bateau-limitee-34747.php4>, Actu-environnement, 03/01/20, 16h26 
26- Un pas important vers la production d'un acier neutre en carbone grâce à de l'hydrogène écologique <https://www.techno-science.net/actualite/pas-important-vers-production-acier-neutre-carbone-grace-hydrogene-ecologique-N19148.html>, Techno-sciences, 04/01/20, 14:00
En images
27- Automobile : quand nos vieux diesel passent à l'Est <https://www.francetvinfo.fr/economie/automobile/diesel/automobile-quand-nos-vieux-diesel-passent-a-l-est_3762833.html>, France 2, journal de 20h, 28/12/19
28- Environnement : le diesel en ligne de mire <https://www.francetvinfo.fr/economie/automobile/diesel/environnement-le-diesel-en-ligne-de-mire_3762853.html>, France 2, journal de 20h, 28/12/19

Bien à vous,
Florence

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NOS VŒUX : "Choisir aujourd'hui pour ne pas subir demain. Pour éviter d'être coupable de non-assistance à planète et humanité en danger, nous n’avons que deux choix : ou laisser le temps nous dicter la mutation et l’avenir n’est désespérant que dans cette hypothèse ; ou conduire ensemble radicalement et progressivement cette société qui conjugue les enjeux écologiques, sociaux et économiques. Subir ou choisir. Ouvrir ou non le Chapitre 2 de notre Histoire collective et individuelle, tel est le défi que nous avons à relever tous ensemble." Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme
DOSSIER DU JOUR : 10 ans après l’accident nucléaire de Fukushima au Japon, quels impacts et quels effets encore perceptibles et préjudiciables ? (cf. item 11, 12 & 17)
QUESTIONNEMENT DU JOUR : Où court le nucléaire français ? (cf. item 9, 10 & 14)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Le shinbashira, pilier central typique des pagodes à cinq étages, qui permet aux structures de résister aux milliers de secousses telluriques que connaît chaque année le Japon. (cf. item 5)
— Dans le Vercors, les "centrales villageoises", sociétés citoyennes à gouvernance locale, insufflent la transition énergétique sur leur territoire. (cf. item 7)
— Avec ce label « Territoire French Impact », les territoires accèdent à un accompagnement technique et financier de l'État pour faire grandir leur écosystème social et environnemental. (cf. item 15)
— Sans recours aux métaux lourds comme le cobalt et le nickel, le géant de l'informatique IBM a développé une batterie très performante composée de matériaux issus de l'eau de mer. (cf. item 18)
FOLIE DU JOUR : Le projet de canal à Istanbul en parallèle du Bosphore, long de 45 kilomètres et débouchant dans la mer Noire, chiffré à quelque 11 milliards d'euros serait un gaspillage, une catastrophe pour l'environnement et renforcerait le risque sismique. (cf. item 20)
ÉTUDE DU JOUR : Le transport maritime depuis et vers l’Europe émet autant de gaz à effet de serre qu’un pays de l’Union européenne, selon les données analysées par l’ONG Transport & Environment. Si le transport maritime était un pays, il se classerait au huitième rang en Europe, juste derrière les Pays-Bas, avec 139 millions de tonnes de CO2 en 2018. (cf. item 22, suite & 25)
DÉVASTATION DU JOUR : Des décennies de marée noire ont dévasté des villages entiers dans le sud-est du Nigeria, polluant les terres autrefois vertes et fertiles. (cf. item 23)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Tribune. « Nord Stream 2, un projet aussi grand que le nombre de controverses qu’il engendre », Le Monde 19/12/19, 17h15
Par Maciej Bukowski, Juriste au département du contentieux du cabinet d’avocats international Dentons à Varsovie

Le juriste Maciej Bukowski détaille, dans une tribune au « Monde », les obstacles qui se dressent encore devant l’achèvement du gazoduc reliant la Russie à l’Europe occidentale
> Carte avec le tracé alternatif proposé par Nord Stream AG <https://img.lemde.fr/2019/01/03/0/0/1068/911/688/0/60/0/afa722f_3XVQykbKcQg0dISbRfdDCXfd.png>
Tribune. Traversant la mer baltique, le gazoduc Nord Stream 2 reliera les villes de Ust-Luga en Russie et Greifswald en Allemagne. Ses deux pipelines franchiront les eaux de la Russie, de la Finlande, de la Suède, du Danemark et de l’Allemagne sur une distance de 1200 km pour livrer à l’Europe occidentale 55 milliards de mètres cubes du gaz chaque année. Mais pour les ministres et les diplomates, l’envergure du projet est aussi grande que le nombre de controverses qu’il engendre.
> Lire aussi  « L’inauguration du gazoduc géant Power of Siberia constitue une étape essentielle du rapprochement entre la Chine et la Russie »
Alors que le sort du gazoduc était incertain encore le 30 octobre, sa réalisation désormais paraît inévitable depuis que le Danemark a donné son feu vert à Nord Stream 2 AG, le consortium responsable de la construction du gazoduc et dirigé par Gazprom, pour poser les derniers 147 km de tuyaux dans les eaux territoriales danoises, au sud-est de l’île de Bornholm. Le Danemark a pris 2,5 ans pour prendre cette décision, fort controversée et politisée aux yeux des opposants du projet. Installé à une vitesse stupéfiante de 3 km par jour, le gazoduc devrait ainsi être achevé dans quelque semaines.
Pourtant, le vice-premier ministre russe Dmitry Kozak a récemment admis que le projet ne cesse d’accumuler du retard, et ne serait opérationnel qu’au milieu de l’année prochaine. Pourquoi ? Le projet Nord Stream 2 est au cœur de la bataille sur la mise en œuvre de la nouvelle directive européenne sur le gaz, adoptée en avril 2019. Celle-ci a modifié les règles relatives au marché du gaz intérieur, qui dataient de 2009.
Les régles complexes du transport du gaz
Le changement principal consiste à étendre l’application des règles régulant le transport du gaz entre les Etats membres au transport de gaz à destination et en provenance de pays tiers, non-membres de l’Union européenne (UE) ou de l’Association européenne de libre-échange (AELE). Cependant, la nouvelle réglementation ne s’applique pas d’une manière égale à tous les gazoducs reliant l’UE avec des pays tiers. Elle ne couvre pas les conduites de gaz qui ont été « achevées » avant le 23 mai 2019.
> Lire aussi  « Cajoler l’Europe centrale : c’est la tâche à laquelle semble s’atteler, tardivement, Paris »
Elle ne s’applique pas non plus aux projets soutenus par la Commission européenne, notamment aux gazoducs formant le corridor gazier sud-européen qui relie l’Azerbaïdjan à l’Italie en passant par la Turquie et les Balkans méridionaux. Le projet de gazoduc dit Baltic Pipe, qui acheminera le gaz norvégien vers la Pologne via le Danemark, sera lui aussi exempté. Nord Stream 2, en revanche – et en dépit du soutien allemand – ne pourra devenir opérationnel avant que les États-membres se mettent d’accord sur les conditions de mise en œuvre de la nouvelle directive.
En principe, Gazprom ne pourra plus en même temps posséder un gazoduc et l’exploiter pour transporter son gaz en Europe. Tout cela ne signifie pas pour autant que Nord Stream 2 ne verra pas le jour. Gazprom peut adapter son projet aux exigences du droit européen, par exemple en créant un opérateur formellement indépendant, ou confier la direction d’une partie du gazoduc à une autre société.
Rôle du sénat américain
Ainsi, le reste du gazoduc ne serait pas couvert par la directive, puisque son exploitant serait considéré comme indépendant du fournisseur. Et en attendant, la société Nord Stream 2 AG a lancé une demande d’arbitrage international contre l’UE, alléguant que la nouvelle directive européenne viole les principes du traité sur la Charte énergétique européenne. Mais l’opposition à Nord Stream 2 ne cesse de monter au sein même de l’UE.
En novembre, l’Office polonais de protection de la concurrence a imposé une amende sans précèdent, environ 40 millions d’euros, à une succursale du géant de construction français Engie pour refus persistant de divulguer des documents relatifs à son implication dans ce projet. L’Office continue à enquêter contre d’autres investisseurs de Nord Stream 2 : les sociétés allemandes Wintershall et Uniper, néerlando-britannique Shell et autrichienne OMV.
Si les amendes de l’Office polonais ne sont pas susceptibles d’avoir un effet dissuasif sur les contractants de Gazprom, il peut en être autrement pour les sanctions économiques qui viennent d’être adoptées par le Sénat américain via le nouveau budget du Pentagone. Surtout, Gazprom se heurte également à l’épineuse question ukrainienne. L’accord actuel sur les conditions de livraison du gaz russe à l’Ukraine expire le 31 décembre.
Les enjeux de la sécurité énergétique en Europe
Sans son extension, la Russie ne sera pas en mesure de livrer à ses clients en Europe occidentale les fournitures de gaz déjà contractées, qui jusqu’à lors traversaient le territoire de l’Ukraine. Faute de pouvoir rattraper le retard du projet, la Russie a proposé à l’Ukraine de prolonger l’accord existant, ou d’en conclure un nouveau. A condition que l’Ukraine mette un terme aux litiges entre Gazprom et son homologue ukrainien Naftohaz, et renonce ainsi à l’exécution des sentences arbitrales rendues par des tribunaux internationaux en faveur de ce dernier et valant plusieurs milliards de dollars. Jugée inacceptable par l’Ukraine, la proposition a été rejetée le lendemain.
> Lire aussi  Les obstacles se multiplient pour le gazoduc Nord Stream 2
Toutefois, l’arrêt de transit du gaz russe à travers de son territoire n’est pas dans l’intérêt de l’Ukraine puisque celle-ci serait ainsi privée d’importantes recettes provenant des redevances. Pire encore, la rupture d’approvisionnements en gaz russe pourrait paralyser le pays, lui-même en train de transformer son propre secteur gazier afin de le rendre conforme à la législation européenne. C’est dans ce contexte que se poursuivent les négociations trilatérales entre la Russie, l’Ukraine et l’UE, dont le résultat déterminera les nombreux paramètres géopolitiques de la sécurité énergétique en Europe.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/19/nord-stream-2-un-projet-aussi-grand-que-le-nombre-de-controverses-qu-il-engendre_6023494_3232.html>
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2- Engie se renforce dans les centrales hydroélectriques, Le Monde, 20/12/19, 15h24
Jean-Michel Bezat

Le groupe d’énergie a annoncé, jeudi 19 décembre, l’acquisition de six barrages au Portugal pour 2,2 milliards d’euros. Cofinancée avec Crédit agricole et Mirova (Natixis), l’opération renforce sa stratégie zéro carbone. 
Engie a annoncé, jeudi 19 décembre, l’acquisition de six centrales hydroélectriques à Energias de Portugal (EDP) pour 2,2 milliards d’euros, cofinancés avec le Crédit agricole et Natixis. Le groupe d’énergie renforce ainsi ses capacités installées d’énergies renouvelables de près de 1,7 gigawatt (GW), ce qui en fera le deuxième acteur du pays, derrière EDP (5,1 GW).
A l’issue de l’opération, qui doit se conclure au second semestre 2020, Engie détiendra 40 % de l’ensemble, Crédit agricole assurances 35 % et Mirova (Natixis) 25 %, a indiqué le premier électricien du Portugal. Le consortium était, selon des sources de marché, en concurrence avec d’autres grands exploitants de barrages comme l’espagnol Iberdrola, le norvégien Statkraft et l’autrichien Verbund.
Il détiendra trois centrales au fil de l’eau, dont la production dépend du débit des rivières, et trois barrages avec retenue d’eau, qui produisent en fonction des besoins et des prix de l’électricité. Posséder de telles installations permet à Engie d’offrir à ses clients une sécurité d’approvisionnement, puisque l’hydraulique prend le relais des éoliennes et des fermes solaires aux productions intermittentes, ce qui devrait accroître la valeur future de tous ces outils de production de courant.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/12/20/engie-se-renforce-dans-les-centrales-hydroelectriques_6023592_3234.html>
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3- Accompagnement pour la rénovation énergétique : Élisabeth Borne et les Régions de France s'engagent, Actu-environnement, 20/12/19
Rachida Boughriet

Le déploiement du service d'accompagnement à la rénovation énergétique (Sare) s'accélère avec la signature d'un protocole d'accord entre le ministère de la Transition écologique et les Régions de France. La métropole du Grand Paris est aussi engagée.
Le 18 décembre, la ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne, la secrétaire d'État Emmanuelle Wargonet le président de Régions de France, Renaud Muselier, ont signé un protocole d'accord national pour mettre en œuvre le service d'accompagnement à la rénovation énergétique (Sare), lancé en septembre dernier. 
Pour rappel, le programme Sare est doté de 200 millions d'euros, sur la période 2020-2024, via le dispositif des certificats d'économies d'énergie (CEE) financé par les fournisseurs d'énergie (les « obligés »). Il a pour objectif de consolider et de compléter le réseau national « Faire » pour mieux informer et guider les particuliers, les professionnels, ainsi que les propriétaires de petits locaux tertiaires privés, dans leurs projets de rénovation énergétique.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/renovation-energetique-engagement-regions-34698.php4>
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4- Nucléaire : la Suisse débranche une première centrale, Le Monde, 21/12/19, 06h25
Marie Bourreau (Genève, correspondance)

Le site de Mühleberg, qui date de 1972, a été officiellement mis à l’arrêt vendredi. Une décision motivée par des considérations plus économiques qu’écologiques. 
Avec Mühleberg, ce n’est pas la fin de l’histoire du nucléaire suisse qui s’écrit, juste une page de l’industrie énergétique qui se tourne puisque trois centrales et quatre réacteurs restent en activité. Mais à l’échelle de la confédération, la fermeture du site, vendredi 20 décembre, est vue comme un événement national.
Plantée au bord de la rivière de l’Aare, à quinze kilomètres de la capitale Berne, la centrale est nichée dans le fond de la vallée, invisible du village cossu de 3 000 âmes qui la domine. La brume de l’hiver l’enveloppe d’un voile protecteur, sur lequel les officiels et les journalistes, qui ont fait le déplacement, jettent un dernier regard. La télévision publique retransmet en direct la cérémonie. Pour quelques heures, Mühleberg est devenu le centre de la Suisse.
Un homme, René Maire, observe la scène. A la tête de l’hôtel de ville, il raconte ce que la centrale représentait pour Mühleberg : un bassin de 330 emplois – qui devraient être maintenus le temps du démantèlement – et des recettes fiscales plutôt confortables. Pudiquement, il dit que les habitants sont divisés sur cette fermeture. Sa ville restera dans l’Histoire comme celle qui a posé le premier jalon vers la sortie du nucléaire pour la Suisse.
> Lire aussi  Les Suisses votent la sortie progressive du nucléaire
Une initiative approuvée par référendum à 58 %
Il était 12 h 30 lorsque, dans la salle des commandes, un technicien a appuyé simultanément sur deux boutons. En trois secondes, la réaction en chaîne s’est arrêtée. Après quarante-sept ans de service et près de 130 milliards de kilowatts heures produits – de quoi alimenter en électricité les 130 000 habitants de Berne durant un siècle –, l’unique réacteur de Mühleberg s’est tu. Un moment « historique » salué par Suzanne Thoma, la directrice de BKW (Forces motrices bernoises), la société qui exploitait le site qui fournissait 5 % de l’électricité de la confédération helvétique.
Cette fermeture est le résultat d’une double décision. Celle de BKW, qui a jugé trop élevé le coût des investissements nécessaires pour répondre aux exigences de l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN). Car Mühleberg a connu des incidents par le passé. Un incendie en 1971, puis des fissures repérées sur le manteau du réacteur dés les années 90. Et celle de la Confédération Helvétique qui avait décidé, après la catastrophe de Fukushima en 2011, de sortir progressivement du nucléaire. Une initiative approuvée par 58 % des Suisses lors d’un référendum qui s’est tenu en mai 2017 et qui interdit la construction de nouvelles centrales.
« C’est une décision purement commerciale », convient Mme Thoma, dont le groupe va devoir maintenant compenser ces 5 % d’électricité en moins en achetant en France de l’électricité issue du nucléaire ou en Allemagne de l’électricité produite dans des usines à charbon. « C’est une des contradictions de la décision politique prise par le peuple suisse. Ils ont voté pour la sortie du nucléaire sans perspectives claires, reconnaît la directrice. C’est un défi que la société doit maintenant relever. Il faut se tourner vers les énergies renouvelables mais il faut continuer à exploiter l’énergie nucléaire là où elle est encore économiquement intéressante et où les conditions de sécurité sont respectées. »
Des investissements continuent dans d’autres centrales
Traditionnellement présentée comme une championne de la transition écologique, grâce au choix d’un mix énergétique bas carbone, la Suisse repose déjà à 60 % sur l’énergie hydraulique pour sa production d’électricité. Mais si elle veut se passer du tiers du courant fourni par le nucléaire, elle va devoir accélérer sa conversion aux énergies renouvelables qui ne représentent que 4 % de l’électricité produite, en se tournant vers le solaire et l’éolien.
Or, selon une étude réalisée par la RTS (Radio Télévision Suisse), le nucléaire est loin d’être en voie d’abandon. Le conseil fédéral n’a pas fixé de date butoir à l’exploitation des réacteurs encore en marche, tant que leur sécurité est assurée.
Résultat, les exploitants investissent en masse dans les travaux de rénovations de leur centrale. Ainsi, Axpo, l’exploitant de la centrale de Beznau qui vient de célébrer ses 50 ans – soit la plus vieille centrale au monde –, a investi 2,5 milliards de francs (2,3 milliards d’euros) pour améliorer sa sécurité, soit quatre fois le prix de la construction originelle. Gösgen, mise en service en 1979, doit fonctionner jusqu’en 2040 grâce à plus d’un milliard de francs investis depuis 2009 pour assurer sa modernisation. Leibstadt, mise en service en 1984, doit continuer à produire du courant jusqu’en 2045 au moins. Avec Mühleberg, BKW espère envoyer un signal à ses concurrents et les mettre sur « les rails de la transition ».
> Lire aussi  Dans les entrailles du démantèlement nucléaire
Quinze ans de démantèlement
En attendant, la centrale doit démarrer une deuxième vie, le 6 janvier prochain, lorsque les travaux de démantèlement débuteront. Ils devraient durer près de quinze ans. Pour les opposants au nucléaire, comme Florian Kasser, expert auprès de l’ONG Greenpeace, ce démantèlement « va rendre la Suisse un peu plus sûre ». Des questions, toutefois, restent en suspens. Que faire des 16 000 tonnes d’éléments combustibles nucléaires qui ne seront retirés qu’en 2024 ? Selon BKW, ils devraient être enterrés. Trois sites sont pour l’instant à l’étude.
« C’est un travail de pionnier, estime Stefan Klute, le responsable de la désaffection du site pour le compte de BKW. C’est la première fois qu’un réacteur de puissance est ainsi désaffecté en Suisse. » Une expertise que les Suisses partagent avec les Allemands, les Espagnols et les Belges mais pas avec les Français, qui doivent amorcer le démantèlement de la centrale de Fessenheim dans le Bas-Rhin en 2020.
> Lire aussi  A Fessenheim, quelques reconversions et beaucoup de craintes pour l’avenir
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/21/nucleaire-la-suisse-debranche-une-premiere-centrale_6023674_3244.html>
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5- Au Japon, des tours de bois qui vibrent mais ne rompent pas, Sciences & Avenir, 21/12/19, 12h00

Comment fonctionne le shinbashira, pilier central typique des pagodes à cinq étages, qui permet aux structures de résister aux milliers de secousses telluriques que connaît chaque année le Japon ?
Quel est le point commun entre la Skytree Tower, tour de radiodiffusion de 634 mètres de haut érigée en 2012 à Tokyo, et la pagode du temple de Horyu-ji, plus ancien édifice en bois du monde ?
Objectif : résister aux milliers de secousses telluriques
Ce point commun c'est le shinbashira, pilier central typique des pagodes à cinq étages, qui permet aux structures de résister aux milliers de secousses telluriques que connaît chaque année le Japon. Pour en comprendre le principe, il suffit de réaliser une expérience simple : empilez cinq bols à l'envers sur un plateau, puis imprimez à celui-ci une secousse latérale : la "tour" s'écroulera. Recommencez l'expérience après avoir percé au fond des bols un trou par lequel vous aurez glissé une baguette : la "tour" restera en place. Temples bouddhistes, sanctuaires shinto ou châteaux, tous sont construits en bois, qui offre une meilleure résistance aux séismes et aux typhons que la pierre.
À condition de suivre certaines règles ancestrales, tels le shinbashira mais aussi le kigumi. Cette technique d’assemblage sans clou ni vis qui remonte, elle aussi, à la période Jômon (de 10 000 à 700 avant J.-C.), s’appuie sur 4000 types d’emboîtements. Les pans de bois sont ainsi constitués de pièces maintenues uniquement par des tourillons. De sorte qu’en cas de secousse, l’édifice, comme articulé, ne rompt pas ! L’onde sismique parcourt la structure jusqu’à la toiture, dont le poids et l’inertie absorbent les vibrations. Au niveau des fondations, des pilotis reposent sur des blocs de pierre, séparés par des couches d’argile et de gravier qui atténuent l’effet des secousses.
Un sanctuaire reconstruit tous les 20 ans
Les édifices japonais s’apparentent donc à un jeu de construction en bois. C’est ainsi qu’en 1941, craignant les attaques de l’aviation américaine, les Japonais ont démonté et mis à l’abri l’intégralité de la pagode du Horyu-ji. Par ailleurs, la restauration des monuments est très aisée. Les charpentiers démantèlent le bâtiment et rénovent les pièces endommagées. Le sanctuaire shinto d’Ise, trésor national datant de la fin du 7e siècle, est ainsi reconstruit tous les vingt ans. Un esprit occidental pourrait mettre en doute l’authenticité de tels ouvrages. Pour les Nippons, la question ne se pose pas : leur conception du patrimoine se fonde sur la transmission de la mémoire des gestes et des techniques, privilégiant le travail de l’artisan plutôt que le monument. L’Unesco, d’ailleurs, a inscrit de nombreux édifices en bois traditionnels du Japon au Patrimoine mondial.
§ Cet article est issu du hors-série de Sciences et Avenir  "La science des bâtisseurs", paru en juillet/août 2019.
<https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/patrimoine/se-rapprocher-des-dieux-japon-des-tours-de-bois-qui-vibrent-mais-ne-rompent-pas_134960?xtor=RSS-4>
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6- Le russe Gazprom accepte de payer 2,9 milliards de dollars à son partenaire ukrainien, Le Monde avec AFP, 21/12/19, 14h16

Le règlement du différend, sur fond de tensions géopolitiques, pourrait mettre fin à un long conflit gazier entre la Russie et l’Ukraine. 
Le géant gazier russe Gazprom a annoncé, samedi 21 décembre, avoir accepté de payer 2,9 milliards de dollars (2,6 milliards d’euros) à son équivalent ukrainien Naftogaz pour mettre fin à un long bras de fer judiciaire devant les juridictions internationales. Moscou et Kiev ont trouvé cette semaine un accord sur la prolongation du transit du gaz russe vers l’Europe, qui expirait le 31 décembre.
Dans le cadre de cet accord, le patron de Gazprom Alexeï Miller, cité par les agences russes, a annoncé que son groupe avait accepté de payer l’amende de 2,6 milliards de dollars (2,9 milliards avec les pénalités) à laquelle l’avait condamné la cour d’arbitrage de Stockholm en février 2018. Selon Alexeï Miller, Naftogaz s’est engagé en échange à abandonner toutes les autres poursuites judiciaires engagées devant les juridictions internationales.
> Lire aussi  Gaz : l’Ukraine gagne une manche contre Gazprom
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/12/21/gaz-le-russe-gazprom-accepte-de-payer-2-9-milliards-de-dollars-a-son-partenaire-ukrainien_6023733_3234.html>
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7- Dans le Vercors, des villageois s’associent pour développer le solaire, Le Monde, 22/12/19, 05h12
Angela Bolis  

Les « centrales villageoises », sociétés citoyennes à gouvernance locale, insufflent la transition énergétique sur leur territoire. 
« Des solutions pour la planète ». Dans le village de Vassieux-en-Vercors (Drôme), perché sur un plateau du Vercors grand ouvert sur le ciel, les panneaux solaires prospèrent : sur les toits de l’école, du foyer de ski de fond, du gîte Les Myrtilles… Non loin de là, à Rencurel, au centre du massif préalpin, c’est l’église qui a été coiffée de ces grands panneaux noirs. « Tout un symbole », note fièrement Francis Tasset.
Ce physicien à la retraite s’est impliqué dans la centrale villageoise VercorSoleil, une entreprise citoyenne qui œuvre en faveur des énergies renouvelables et des économies d’énergie sur son territoire. « Tous les matins en prenant le café, je fais le tour des installations sur mon ordinateur, dit-il. Je vérifie si les panneaux produisent bien… » Depuis sa création en 2015, VercorSoleil a réalisé vingt-cinq installations photovoltaïques dans six villages du Vercors. « Tous les toits publics qui le pouvaient sont équipés », affirme M. Tasset.
> Lire aussi  De l'énergie solaire en randonnée
VercorSoleil fait partie des 47 centrales villageoises, dont 22 en production, regroupées au sein d’une association du même nom. Chacune suit un cadre et des statuts types, mutualisant de nombreux outils (police d’assurance, site Internet, simulateurs économiques, etc.). Leur modèle : sur un territoire défini, des habitants créent une société – dont ils deviennent actionnaires – qui loue des toits à des particuliers, des entreprises ou des collectivités pour y installer des panneaux solaires. La centrale lance des travaux groupés, permettant d’installer plus de panneaux à moindre coût (préétudes communes, subventions…).
En général, toute l’électricité est revendue à EDF. « Les projets doivent être rentables, même si le montant des dividendes, et des loyers, sont minimes, souligne Jean-Eric de Rango, président de VercorSoleil. C’est avant tout une démarche d’engagement citoyen, le seul bénéfice est de faire avancer la transition énergétique à notre échelle. »
De petits projets, toujours plus nombreux
A l’origine, les premières centrales villageoises sont nées en 2010 sur huit sites pilotes de la région Rhône-Alpes, dont le parc naturel du Vercors. « A l’époque, le parc était démarché pour de gros projets photovoltaïques, qui impliquaient de déforester des zones… On a refusé et on a travaillé sur de petits projets portés par les citoyens et les collectivités locales », explique Emmanuel Jeanjean, chargé des énergies dans le parc.
Qui dit petit projet dit faible production : la centrale VercorSoleil produit actuellement « l’équivalent d’une grosse centaine de foyers, soit environ 3 % de la consommation électrique du territoire, industrie et agriculture comprises », selon Jean-Eric de Rango. Symbolique, certes. Mais pour Emmanuel Jeanjean, les six centrales villageoises qui couvrent désormais tout le territoire du Vercors ont un rôle à jouer quant aux ambitions du parc, qui se veut un territoire à énergie positive : « On produit déjà 65 % de l’énergie qu’on consomme, 80 % grâce à l’hydroélectrique. La part du solaire reste minime, mais on veut la multiplier par vingt dans les prochaines années. Les centrales villageoises sont un des leviers. »
> Lire aussi  Comment construire des villes durables en s’inspirant de la nature
Au-delà de la production stricte d’énergie, l’intérêt de l’initiative est de sensibiliser élus et habitants. Et de faire boule de neige. Les centrales villageoises, qui comptent aujourd’hui plus de 3 000 actionnaires, ont essaimé hors de leur région d’origine, en Bretagne, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, ou dans le Grand Est… Treize nouveaux projets ont été lancés dans le courant de l’année.
« Smart-grid » et « micro-grid »
Néanmoins, ces sociétés citoyennes se heurtent à plusieurs obstacles. Les tarifs d’achat de l’électricité photovoltaïque ayant baissé, ils ne sont plus suffisants pour lancer de petites installations,
C’est pourquoi dans le village des Haies (Rhône), près de Lyon, une centrale villageoise expérimente le premier « smart-grid » (réseau intelligent) en milieu rural. « Au lieu d’adapter le réseau en le renforçant, ce qui est très cher, on augmente sa flexibilité », explique Noémie Poize. Dans cette expérimentation, les transformateurs et onduleurs sont conçus pour adapter la tension et la puissance en fonction de la production et de la consommation d’électricité. Et les habitants ont appris à ajuster leur consommation à l’énergie solaire, par exemple en allumant leurs appareils plutôt de jour.
Pour surmonter le problème de l’intermittence du solaire, une autre centrale villageoise, au pied du Vercors cette fois, mise de son côté sur le stockage de l’électricité grâce à l’hydrogène – quand le procédé sera mature. La centrale du Val de Quint a initié une démarche un peu différente : elle projette d’autoconsommer l’énergie solaire produite sur place, au lieu de la revendre. En cas de panne ou de problème plus global, ce « micro-grid » (microréseau) pourrait même se couper du réseau national pour fonctionner en autonomie.
Le territoire a ainsi été retenu comme site pilote d’autoconsommation collective en milieu rural dans le cadre du projet européen Pegasus. « C’est très novateur, on défriche encore le terrain », s’enthousiasme le vice-président de la centrale Gérard Dellinger, nonagénaire, qui rêve d’aboutir à terme à une vallée autonome en énergie.
> Lire aussi  Malgré son retard, l’Espagne affiche son ambition climatique
Selon la Commission de régulation de l’énergie (« Etude sur les perspectives stratégiques de l’énergie », 2018), ces micro-grids, articulant production locale et stockage d’énergie renouvelable, pourraient prendre de plus en plus de place dans le futur paysage de l’énergie, en complément « des grands réseaux » centralisés.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/22/dans-le-vercors-des-villageois-s-associent-pour-developper-le-solaire_6023759_3244.html>
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8- Une nappe de diesel qui menaçait les Galapagos "maîtrisée", AFP, 23/12/19, 06:00

Une nappe de 2.300 litres de diesel issus du naufrage d'une barge dans un port des Galapagos a été "maîtrisée", ont annoncé dimanche les autorités de l'Equateur, qui avaient activé un plan d'urgence pour protéger cet archipel inscrit au Patrimoine naturel de l'humanité.
"La situation est sous contrôle et un ensemble d'actions ont été déployées pour atténuer les éventuels impacts" de l'accident, a indiqué le service de communication de la présidence de la République dans un communiqué. "L'opération d'intervention a maîtrisé la nappe" de carburant, a-t-il affirmé. 
L'accident, qui a fait un blessé, est survenu dans un port de l'île de San Cristobal. Une grue s'est effondrée lors du chargement d'un conteneur sur la barge et cette dernière, déstabilisée par le choc, a chaviré et a coulé, tout comme la grue.
Des personnels militaire et environnemental "ont mis des barrières de contention et des chiffons absorbants pour réduire le risque environnemental dû au naufrage de la barge Orca, avec un stock de 600 gallons de diesel", avait annoncé plus tôt sur son compte Twitter le Parc national Galapagos (PNG), chargé de la protection de cette réserve naturelle.
"C'est ainsi qu'on a évité la dispersion de tout produit pouvant sortir du bateau", a souligné la présidence dans son communiqué.
"Les travaux de récupération de ce diesel sont en cours et le processus de remise à flot (de la barge et de la grue, ndlr) viendra ultérieurement", a dit pour sa part à la presse Norman Wray, le représentant de l'exécutif sur l'archipel.
"On observe un épanchement de combustible, les membres de l'équipage de la péniche se lancent à la mer pour sauver leurs vies", avait signalé ECU 911, le service de sécurité des îles, situées à 1.000 kilomètres du continent et dotées d'un des écosystèmes les plus fragiles de la planète.
La même embarcation, dont la fonction est de transporter du carburant et des matériaux de construction vers les îles, avait déjà subi un naufrage en février 2018, en raison de la décompensation du poids dans un port riverain du fleuve Guayas.
L'archipel des Galapagos tire son nom des tortues géantes qui vivent dans le Pacifique équatorien, et font partie de la réserve de biosphère qui a servi au naturaliste anglais Charles Darwin pour développer la théorie de l'évolution des espèces.
<https://www.geo.fr/environnement/une-nappe-de-diesel-qui-menacait-les-galapagos-maitrisee-199183>
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9- Nucléaire : le réacteur Tricastin 1 redémarre après sa visite des 40 ans, AFP, 23/12/19, 12:00

Le réacteur nucléaire de Tricastin 1 a redémarré après un arrêt de près de sept mois consacré à une visite exceptionnelle destinée à lui permettre de poursuivre sa vie au-delà de quarante ans, a indiqué EDF lundi.
Le réacteur de 900 MW situé dans la centrale du Tricastin, dans la vallée du Rhône à la frontière de la Drôme et du Vaucluse, est le premier du parc français à avoir ainsi passé sa quatrième "visite décennale".
"Le réacteur 1 de Tricastin a été connecté au réseau national d'électricité aujourd'hui (lundi) à 03h42", a indiqué une porte-parole d'EDF à l'AFP. "Le réacteur va monter progressivement jusqu'à sa pleine puissance", a-t-elle précisé.
Tricastin 1 avait été arrêté début juin pour cette visite qui devait durer initialement jusqu'au mois de novembre.
La visite décennale est une étape d'un réexamen périodique plus large mené par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui doit déterminer si et à quelles conditions les réacteurs peuvent fonctionner au-delà de 40 ans.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/nucleaire-le-reacteur-tricastin-1-redemarre-apres-sa-visite-des-40-ans_140097>
Sur le même sujet : 
> Le gendarme du nucléaire autorise Tricastin à poursuivre l’exploitation de son réacteur 1 au-delà de quarante ans <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/12/23/le-gendarme-du-nucleaire-autorise-tricastin-a-poursuivre-l-exploitation-de-son-reacteur-no-1-au-dela-de-quarante-ans_6023880_3234.html>, Le Monde avec AFP, 23/12/19, 15h16
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10- Chronique. « Où court le nucléaire français : vers la guérison ou à sa perte ? », Le Monde, 23/12/19, 12h06

L’histoire montre que toute réussite en matière de nucléaire civil repose sur deux conditions qui ne sont plus réunies : un volontarisme politique et une opinion publique accordant du crédit à l’expertise, explique, dans sa chronique, Jean-Michel Bezat, journaliste au « Monde ».
Chronique. Où court le nucléaire français : vers la guérison ou à sa perte ? Pour ses partisans, le plan de sauvetage baptisé « Excell », dévoilé mi-décembre par le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, est peut-être la thérapie de la dernière chance, s’il s’accompagne du lancement rapide d’un nouveau programme de construction de réacteurs EPR « optimisés », selon le terme du géant de l’électricité. La prudence est de mise, car bâtir une série de centrales standardisées pour en réduire les coûts, comme dans les années 1970-1980, ne suffira pas à renouer avec le succès.
L’histoire de la filière montre que toute réussite en matière d’atome civil repose, outre la mobilisation de capitaux, sur deux éléments-clés : un volontarisme politique sans faille, puisqu’il s’agit d’une « industrie de souveraineté », selon Emmanuel Macron ; et une opinion publique accordant du crédit à l’expertise scientifique, aussi nécessaire dans le nucléaire que dans la santé et l’aéronautique, où la confiance est cruciale. Ces deux conditions ne sont plus complètement réunies.
> Lire aussi  EDF dévoile son plan industriel pour sauver la filière nucléaire
Il ne suffit pas que le président de la République défende une « industrie d’avenir » au nom de l’indépendance énergétique et de la lutte contre le réchauffement climatique. Dans le même temps, il repousse à 2022 les travaux d’un éventuel EPR, après la mise en service de celui de Flamanville (Manche), et enterre le projet Astrid, un réacteur à neutrons rapides moins gourmand en uranium mais jugé trop coûteux. Et quand le patron d’EDF s’avise de dire que « la France se prépare à construire de nouvelles centrales », la ministre de la transition écologique, Elisabeth Borne, lui répond sèchement qu’elle « ne partage pas » cet avis et que le gouvernement travaille aussi à un scénario d’énergies « 100 % renouvelables ».
De quoi scandaliser tout bon nucléocrate. Nostalgique des « trente glorieuses » industrielles, il rêve encore du mariage de la politique, de l’industrie et de la science, qui a assuré la force de la France dans le nucléaire, mais aussi le ferroviaire, l’aéronautique et le spatial. Celui-là n’a pas fait le deuil des gloires perdues. Où sont les successeurs de Raoul Dautry, Pierre Guillaumat, André Giraud ou Georges Besse ? Où est l’alliance pro-atome scellée en 1945 par le gaullisme technoscientifique et le Parti communiste (qui comptait dans ses rangs le Nobel de chimie Frédéric Joliot-Curie), relayé par la puissante CGT ?
Alignement des planètes
Cet alignement politique des planètes s’est poursuivi avec le programme de construction de 100 réacteurs (finalement ramené à 58) lancé par le président Georges Pompidou en 1973 – un choix du « tout-nucléaire » confirmé par son successeur.
« Ce choix a été débattu dans les enceintes compétentes, et les meilleurs ingénieurs du pays y ont été associés, expliquait Valéry Giscard d’Estaing, en 2011, dans un entretien au Monde. Il a été validé scientifiquement et politiquement – y compris par le PCF. » Un temps où tout se décidait entre experts, loin du regard des Français.
Tout a changé dans les années 1990, une fois achevée cette aventure industrielle hors norme. EDF a perdu son puissant monopole sous la pression de Bruxelles. Les Verts sont montés en puissance et ont décroché une victoire en obtenant l’arrêt de Superphénix en 1997. Les énergies renouvelables ont gagné en compétitivité, même si leur intermittence n’en fait pas une alternative crédible au nucléaire. Et les catastrophes de Tchernobyl (1986) et Fukushima (2011) sont venues ébranler un fragile consensus dans l’opinion.
> Lire aussi  Les énergies renouvelables progressent en Europe, pas vraiment en France
A tout cela s’ajoute un handicap nouveau : la suspicion, voire le discrédit, frappant l’expertise, y compris scientifique. Quand ce n’est pas l’ignorance : deux Français sur trois croient que les centrales émettent du CO2. Yves Bréchet, membre de l’Académie des sciences et ancien haut-commissaire à l’énergie atomique, s’en inquiète dans la revue Commentaire (n° 161, 2018) : « Une politique rationnelle repose sur deux sources de légitimité : la légitimité politique du pouvoir et la légitimité rationnelle de l’expertise. » Est-ce possible quand on compte « de moins en moins de scientifiques » au sommet de l’Etat et que le pays a désormais le « nucléaire honteux » ?
Guerre fratricide
Plus que tout autre domaine, il est « soumis aux décisions politiques, rappelle M. Lévy, en regrettant que « la filière n’[ait] pas été mise en situation de gérer ses compétences, avec la visibilité indispensable dans une industrie du temps très long. » En trente ans, Alstom n’a cessé d’améliorer ses TGV, et Airbus ses avions, soutenus par les commandes régulières des sociétés de transport. Rien de tel dans le nucléaire, qui a subi un « hiver » de vingt ans marqué par la guerre fratricide EDF-Areva et une baisse inquiétante de la qualité industrielle de la filière.
Ses partisans reprennent (un peu) espoir. L’Etat actionnaire a commandé à EDF une étude sur la construction de six EPR pour un coût de 46 milliards, presque deux fois moins que les EPR français et finlandais. Las, le marché est mondial, et la France isolée : au sein de l’Union européenne, l’Allemagne n’est pas prête à accepter des aides au nucléaire dans le cadre du « pacte vert » dévoilé par la nouvelle Commission, et les Etats-Unis se contentent de prolonger leurs vieux réacteurs. La Russie et la Chine se sont engouffrées dans ce vide et redoublent d’ambition hors de leurs frontières.
> Lire aussi  Climat, agriculture, transports… Le « green deal » tous azimuts de la Commission européenne
Le volontarisme politique n’est pas tout. Le nucléaire a cette singularité d’être une industrie à coûts croissants qui, de plus, n’a pas fait de saut technologique majeur depuis cinquante ans. Ses détracteurs ajoutent que les délais de construction d’une centrale sont trop longs pour répondre à l’urgence climatique. Ce qui explique, selon eux, que le nombre de chantiers soit au plus bas. « Nous sommes face à une forme de sortie du nucléaire “organique” non déclarée », affirme Mycle Schneider, un expert antinucléaire jugé sérieux par les « pro », dans l’édition 2019 de son World Nuclear Industry Status Report. En France comme ailleurs.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/23/ou-court-le-nucleaire-francais-vers-la-guerison-ou-a-sa-perte_6023819_3232.html>
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11- [2010-2020] Le jour où l’accident nucléaire de Fukushima a forcé à repenser l’énergie mondiale, Novethic, 23/12/19
Ludovic Dupin

Le 11 mars 2011, un gigantesque tsunami ravageait la côte Est de l’archipel japonais. Quatre des six réacteurs de Fukushima allaient être très gravement endommagés. Et le monde assistera, stupéfait, à trois explosions qui allaient changer la place de l’atome civil sur toute la planète. À l'occasion de l'entrée dans les années 2020, les journalistes de Novethic témoignent des événements de la décennie passée. 
Le 11 mars 2011, le plus puissant séisme enregistré au Japon a provoqué un gigantesque tsunami. La vague a emporté la vie de plus de 18 000 personnes et laissé un champ de ruine sur 600 kilomètres de côtes. Mais, ce 16 mars, mon regard de journaliste spécialiste de l'énergie n’est tourné que vers un tout petit bout du territoire nippon : la centrale de Fukushima. Entre le 12 mars et le 16 mars, trois des six réacteurs du site ont subi une explosion d’hydrogène endommageant gravement les cuves. 
Et ce matin, comme tous les matins depuis le tremblement de terre, je sors des locaux de l’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN). Elle nous a livré son bilan quotidien et a répondu à nos questions récurrentes sur les comparaisons à faire avec les parcs de réacteurs français. Mais c’est cette conversation en marge avec un expert de l’autorité qui me laisse hagard. Selon lui, nous sommes passés à quelques heures d’irradier tout l’hémisphère nord.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/energie/energie-nucleaire/isr-rse/2010-2020-le-jour-ou-l-accident-nucleaire-de-fukushima-a-force-a-repenser-l-energie-mondiale-148048.html>
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12- Eau contaminée de Fukushima : vers un rejet dans l'environnement, AFP, 24/12/19, 07:00

Le rejet dans l'environnement (mer ou air) de l'eau contaminée de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi est l'unique option restante après que les experts eurent exclu un stockage de longue durée, ont précisé mardi à l'AFP les autorités japonaises.
"L'option d'un simple stockage à long terme n'est plus envisagée", a déclaré à l'AFP un fonctionnaire d'Etat souhaitant garder l'anonymat.
Et de préciser que l'ambition du gouvernement est de faire place nette à Fukushima Daiichi: une fois les réacteurs démolis et le site nettoyé, il ne devra rien rester, donc pas de citernes d'eau contenant encore au moins du tritium.
Une quantité massive d'eau contaminée est stockée dans l'enceinte de ce site ravagé par le tsunami de mars 2011. Elle provient de la pluie, des nappes souterraines ou d'injections nécessaires pour refroidir les coeurs des réacteurs entrés en fusion.
Filtrée à plusieurs reprises, elle sera à terme débarrassée d'une grande quantité de radionucléides, sauf le tritium, considéré comme moins dangereux pour l'environnement et les êtres vivants.
Le stockage durable, que recommandaient des organisations écologistes comme Greenpeace, n'étant plus d'actualité, restent trois options jugées les plus faisables, d'un point de vue technique et économique : la dilution en mer, l'évaporation dans l'air ou une combinaison des deux.
Des experts, dont ceux de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), poussent depuis des années pour la dilution en mer. Mais ce n'est pas faisable pour le moment car, comme l'a reconnu la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco), une grande partie de cette eau est encore lourdement chargée en éléments radioactifs dangereux pour la chaîne alimentaire.
Tepco estime cependant que les citernes seront pleines en 2022.
Une décision finale ne devrait pas être prise avant les jeux Olympiques de Tokyo à l'été 2020, compte tenu du risque diplomatique.
Une sous-commission gouvernementale chargée du dossier étudie ainsi non seulement les implications techniques, mais aussi les potentiels dégâts sur l'image du pays à l'étranger.
Le Japon devrait en effet rencontrer une forte opposition, qui s'exprime déjà, des pêcheurs et agriculteurs de la région, ainsi que des groupes de défense de l'environnement et de pays voisins, à commencer par la Corée du Sud. Séoul n'a pas digéré une précédente décision de rejeter en mer des paquets d'eau radioactive juste après l'accident de Fukushima, sans lui avoir demandé son avis.
<https://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/eau-contaminee-de-fukushima-vers-un-rejet-dans-l-environnement_2112547.html>
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13- Canada : quand le traîneau électrique du père Noël fait des étincelles, AFP, 24/12/19, 21:00

Dans une petite ville pétrolière de l'ouest canadien, suggérer lors d'un spectacle de fin d'année que le père Noël se déplace en traîneau électrique a provoqué un tollé et obligé une école à présenter ses excuses.
Pour certains parents d'élèves de l'école Prairie Horizons de la ville d'Oxbow, dans la province de la Saskatchewan, le message écologiste du concert intitulé "Le père Noël se met au vert" a été perçu comme un véritable "coup de pied en dessous de la ceinture" par les employés de ce secteur en crise.
"Ce n'était même pas un concert de Noël", s'est insurgé sur Facebook Mike Gunderman, dont la fille jouait dans ce spectacle très populaire en Amérique du Nord. "C'était de toute évidence une manifestation anti-pétrole".
L'une des chansons du récital, intitulée "Fermez la pompe" (à essence), appelle le père Noël à équiper son traîneau d'une motorisation électrique ou à l'éthanol, et promet "des vacances vertes".
Piqués au vif, plusieurs parents d'élèves de cette petite ville, au cœur d'un territoire parsemé de dizaines de milliers de puits de pétrole et de gaz, ont demandé et obtenu des excuses de l'école.
La directrice de la circonscription scolaire de la région d'Oxbow, Lynn Little, a regretté que certains passages du spectacle aient pu être jugés "irrespectueux".
"Ce n'était pas du tout l'intention", a-t-elle assuré dans un message publié lundi. "Il n'a jamais été question d'une quelconque arrière-pensée politique, ou d'un message hostile à l'industrie pétrolière ou gazière".
Le Canada possède les troisièmes réserves prouvées de pétrole au monde, situées principalement dans les sables bitumineux de l'ouest du pays, en Alberta mais également en Saskatchewan voisine.
Ces provinces ont souffert de l'effondrement des cours du pétrole, et du manque de débouchés à l'exportation faute d'un nombre suffisant d'oléoducs. 
Une enseignante de l'université de Regina, Emily Eaton, voit dans les excuses rapides de l'école "la puissance et l'influence énormes" du secteur énergétique dans cette province.
"Si on ne peut même plus conseiller aux gens de choisir des emballages écologiques pour leurs cadeaux, alors on refuse vraiment d'admettre la réalité dans laquelle on vit", a-t-elle déclaré à la chaîne CBC. 
Elle cite une enquête menée en 2016 montrant que seulement 56% des habitants de la région d'Oxbow croient au réchauffement climatique, contre 79% au niveau national.
<https://www.geo.fr/environnement/canada-quand-le-traineau-electrique-du-pere-noel-fait-des-etincelles-199213>
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14- Seine-Maritime : incident de niveau 2 à la centrale nucléaire de Penly, AFP, 25/12/18, 18:00

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a annoncé mardi un incident de niveau 2 sur l'échelle INES, graduée de 0 à 7, sur le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Penly (Seine-maritime), en arrêt pour maintenance, un incident lié à un problème qui pourrait concerner d'autres centrales.
"EDF vérifie actuellement quels autres réacteurs pourraient être concernés" par ces "défauts sur des composants de cellules électriques rendant indisponibles des systèmes de secours du réacteur 2" et l'entreprise "procédera au remplacement de ces pièces", précise le gendarme du nucléaire dans son communiqué diffusé sur son site internet.
Les pièces "concernées sont fabriquées par Schneider Electric et appartiennent au même lot de pièces", ajoute l'ASN.
EDF, qui a déclaré cet incident le 18 décembre à l'ASN, "achève actuellement le remplacement des 28 contacts d'insertion concernés sur le réacteur 2", selon l'ASN.
Les contacts d'insertion sont des éléments de tableaux électriques qui "permettent la mise en service et la mise à l'arrêt des matériels électriques à partir d'ordres automatiques issus du contrôle commande, du système de protection du réacteur, ou d'ordres manuels", précise le gendarme du nucléaire. 
Ainsi "en cas de situation accidentelle, la présence simultanée de plusieurs défauts aurait pu conduire à ne pas pouvoir faire fonctionner des matériels de sauvegarde (...) du réacteur, utilisés pour atteindre et maintenir le réacteur dans un état sûr", souligne l'ASN.
Le gendarme du nucléaire précise une liste de six systèmes de sauvegarde "concernés", permettant de refroidir le réacteur, de réduire la pression, de réduire les fuites ou de rabattre les gaz radioactifs.
Le réacteur 2 de Penly est en arrêt pour maintenance et renouvellement du combustible depuis le 27 juillet, selon l'ASN. Son redémarrage est prévu dimanche, selon RTE.
<https://fr.euronews.com/2019/12/24/un-incident-significatif-a-la-centrale-nucleaire-de-penly>
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15- Vingt-sept territoires sont désormais labellisés French Impact, Actu-environnement, 26/12/19
Florence Roussel

Le label « Territoire French Impact » vient d'être décerné à sept nouveaux territoires. Avec les vingt premiers sélectionnés en février 2019, le dispositif monte en puissance. Avec ce label, les territoires accèdent à un accompagnement technique et financier de l'État pour faire grandir leur écosystème social et environnemental. Entreprises, associations, universitaires, collectifs de quartier... les territoires labellisés doivent mettre en synergie tous les acteurs locaux pour accélérer la croissance des entreprises à impact et favoriser l'essaimage de solutions.
Chaque territoire se lance trois défis : social, environnemental et citoyen. Parmi les premiers labellisés, Marseille a choisi comme enjeu écologique de développer l'agriculture urbaine. Clermont-Ferrand veut devenir le laboratoire des futures mobilités tandis que Mayotte veut être fin prête à l'exportation de déchets et créer une économie circulaire.
Aujourd'hui, Toulouse Métropole, le Grand Narbonne, l'Occitanie Est, Grenoble Alpes Métropole, le Grand Chambéry, le Genevois InnoVales et le Grand Poitiers rejoignent la dynamique. « Cette nouvelle vague de labellisation répond à la forte demande des acteurs territoriaux de voir reconnue leur capacité d'innovation et de voir leurs solutions changer d'échelle », commente Christophe Itier, haut-commissaire à l'Économie sociale et solidaire.
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/territoires-labellises-french-impact-34718.php4>
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16- Pointe-Noire a toujours le blues malgré le pétrole qui coule à flots au Congo-Brazzaville, Le Monde Afrique avec AFP, 27/12/19, 10h26

Le pays, qui atteint des records de production pétrolière, se débat dans une crise économique depuis la chute des cours du brut en 2014. 
La République du Congo, alorsque le Parti congolais du travail (PCT), au pouvoir, tient son congrès de vendredi 27 à lundi 30 décembre, se débat toujours dans la crise économique malgré des records de production pétrolière, la principale richesse du pays.
A Pointe-Noire, le moteur économique du pays, Deschagrains Ebeh se demande combien de temps sa société de veille technologique va encore subir les effets de la chute des cours amorcée en 2014. « Cela fait quatre ans que nous n’avons pas fait de bénéfices », affirme le directeur gérant de De-Network, un sous-traitant des grands noms de l’industrie pétrolière qui ont fait la fortune de Pointe-Noire pendant cinquante ans, à commencer par le français Total.
Comme tout le Congo (5 millions d’habitants), le jeune entrepreneur a subi la baisse des prix du baril, qui ont mis l’économie par terre à partir de 2014. Informatique, vidéosurveillance, formations, audit et conseil, conception web, centre d’appels : sa carte de visite annonce douze activités. Pour ne plus dépendre du tout-pétrole, l’ingénieur certifié Microsoft a diversifié ses activités. « Ça ne compense pas la perte du chiffre d’affaires parce que les particuliers n’ont pas les moyens des entreprises », raconte l’entrepreneur de 37 ans.
> Lire aussi  « Biens mal acquis » : les « facilitateurs » français dans le viseur de la justice
M. Ebeh a aussi ouvert un espace de travail partagé pour alléger la charge d’un loyer d’environ 1 000 euros par mois. Il a réduit ses effectifs à une petite dizaine de personnes : « Je suis directeur gérant et directeur technique. Face à la crise, je cumule les deux fonctions. Un directeur, ça coûte cher. » « On a perdu 50 % de nos clients et 60 % de notre chiffre d’affaires », poursuit M. Ebeh, nostalgique de la « grande époque 2014-2015 » et son chiffre d’affaires estimé à « 500 millions de fancs CFA » (750 000 euros).
« Avec la crise, Total, principale entreprise de Pointe-Noire, a renégocié à la baisse tous ses contrats avec ses sous-traitants », analyse le président de la Chambre de commerce et de l’Industrie (CCI), Sylvestre Didier Mavouenzela. « 50 000 emplois ont été perdus entre 2014 et 2017. De nombreux expatriés sont rentrés à la maison », ajoute-t-il, comparant chaque expatrié à « une TPE qui emploie un gardien, un chauffeur, un jardinier ». Autant de petits boulots informels en moins.
« On a, je pense, la nationale la plus chère du monde »
Les locomotives de la région sont de nouveau sur les rails. Les pétroliers (le français Total, l’italien Eni, le franco-britannique Perenco et le chinois Wing Wah) battent des records de production avec 350 000 barils par jour, grâce à l’exploitation de nouveaux gisements, dont celui de Moho Nord pour Total depuis 2017.
Autre fleuron, le port autonome de Pointe-Noire (PAPN) affiche un trafic en augmentation, à 900 000 conteneurs cette année, contre 800 000 en 2018. Des signes de bonne santé qui ne profitent pas à l’économie locale. Partagées avec l’Etat congolais, les recettes pétrolières sont d’abord destinées à éponger la dette publique, dans le cadre d’un accord avec le Fonds monétaire international (FMI). Et la plupart des conteneurs de marchandises ne font que transiter vers les autres ports de la région : à Matadi en République démocratique du Congo (RDC) et à Libreville, au Gabon. 
« On en est au troisième plan social depuis deux ans. En 2015, on avait 1 100 personnes. A la fin de l’année, on sera à moins de 700 », indique Christophe Pujalte, le directeur régional du groupe Bolloré Transport et Logistics, l’un des principaux opérateurs du port. « Cela fait cinq ans que les entreprises serrent les dents. Et je crains que nous n’ayons pas touché le fond. L’année 2020 s’annonce complexe », observe un bon connaisseur du secteur privé local. 
L’Etat congolais n’a pas commencé à rembourser sa dette aux entreprises. Et le FMI vient de geler le versement de la deuxième tranche de son prêt.
Les acteurs de l’économie dénoncent des « décisions anti-économiques » comme l’instauration d’un tarif de péage exorbitant pour la route entre Pointe-Noire et Brazzaville (plus de 300 euros par camion pour plus de 500 km). « On a, je pense, la nationale la plus chère du monde », soupire un opérateur privé.
> Lire aussi  Congo-Brazzaville : 50 000 personnes sinistrées par des inondations
Ils dénoncent aussi la corruption, « le harcèlement fiscal et douanier » des entreprises. 
« Nous avons été marxistes-léninistes à un moment. Nous avons une approche socialisante de l’entreprise », regrette le président de la CCI de Pointe-Noire, à l’heure où le parti au pouvoir tient son cinquième congrès d à Brazzaville.
Et l’approche des élections de 2021 ne rassure personne. En 2016, la réélection du président Denis Sassou-Nguesso avait entraîné des troubles dans la capitale et un conflit armé dans la région du Pool qui avait paralysé le trafic des trains de marchandises sur l’axe Brazzaville-Pointe-Noire.
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/12/27/pointe-noire-a-toujours-le-blues-malgre-le-petrole-qui-coule-a-flots-au-congo-brazzaville_6024172_3212.html>
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17- Des étapes délicates du démantèlement de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi reportées de quatre à cinq ans, Le Monde avec Reuters, 27/12/19, 13h36

Tokyo a décidé de différer une partie des tâches prévues à la centrale, signe des difficultés pour venir à bout des conséquences de l’accident nucléaire de mars 2011. 
C’est un nouveau délai qui signe les difficultés des autorités japonaises à venir à bout des conséquences de l’accident nucléaire de Fukushima de mars 2011. Tokyo a décidé vendredi 27 décembre de différer de quatre à cinq ans une partie des tâches délicates prévues à la centrale de Fukushima Daiichi.
Initialement prévu pour débuter en 2023, le retrait du combustible usé de la piscine de stockage du réacteur numéro 1 ne commencera pas avant 2027 ou 2028, et celui du réacteur 2 est aussi différé à une fenêtre allant d’avril 2024 à mars 2026. Chacune de ces tâches doit durer deux ans.
> Lire aussi  L’eau contaminée, poison durable de Fukushima
Les autorités et la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco), qui gère le démantèlement, se rendent compte au fil des avancées que les travaux sont bien plus compliqués que prévu. « Le retrait du combustible usé est en cours dans la piscine du réacteur 3, et c’est une succession de problèmes », a confié cette semaine à l’Agence France-Presse un porte-parole de Tepco.
Quarante ans pour le démantèlement complet
« Le procédé industriel mis en œuvre est très complexe et il est difficile de faire des prévisions. Le plus important, c’est la sécurité des travailleurs », a insisté vendredi lors d’une conférence de presse le ministre japonais de l’industrie, Hiroshi Kajiyama. Pour le moment, le gouvernement et Tepco estiment que le démantèlement complet de la centrale prendra une quarantaine d’années. Nombre de spécialistes jugent toutefois que compte tenu de l’état du site, l’échéancier est difficilement tenable.
> Lire aussi  Au coeur du chantier titanesque du démantèlement de Fukushima
Le tsunami du 11 mars 2011 a ravagé les installations, provoqué la fusion des cœurs de trois des six réacteurs de la centrale, en mettant hors service les systèmes de refroidissement. Jeudi, l’Autorité japonaise de sûreté nucléaire a diffusé des images de l’intérieur du bâtiment principal du réacteur 3, entrailles où aucune intervention humaine n’a été réalisée depuis plus de huit ans.
Une explosion s’était produite dans ce bâtiment et l’intérieur s’avère être dans un état catastrophique, avec des portes fracassées, des décombres partout, des tuyauteries déchiquetées et des niveaux d’exposition aux radiations extrêmement élevés.
> Lire aussi  Au Japon, les enfances volées de Fukushima après la catastrophe nucléaire
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/27/le-calendrier-de-demantelement-de-la-centrale-nucleaire-de-fukushima-daiichi-decale_6024187_3244.html>
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18- [Bonne nouvelle] IBM développe une batterie sans métaux lourds grâce à l’eau de mer, Novethic, 29/12/19
Marina Fabre

L'extraction du cobalt et du nickel, métaux lourds qui composent aujourd'hui les batteries, est régulièrement pointée du doigt pour ses impacts sociaux et environnementaux importants. Mais IBM pourrait avoir la solution. Le géant de l'informatique a développé une batterie très performante composée de matériaux issus de l'eau de mer. Une alternative moins invasive et plus écologique, défend IBM. 
C’est une innovation qui pourrait révolutionner l’avenir des batteries. Le géant de l’informatique IBM vient d’annoncer avoir découvert une nouvelle manière de créer des batteries sans utiliser de métaux lourds. "De nombreux matériaux de batterie, y compris les métaux lourds tels que le nickel et le cobalt, posent d’énormes risques environnementaux et humanitaires", explique IBM.
Dans cette nouvelle batterie, l’extraction sera facile et plus écologique puisque les matériaux utilisés dans la composition, sont issus de l’eau de mer, affirme IBM, sans donner davantage de détails. Selon les premiers tests effectués, cette nouvelle batterie serait moins inflammable que celle en lithium-ion, se chargerait plus vite et serait dotée d’une plus grande puissance. 
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/energie/transition-energetique/isr-rse/bonne-nouvelle-ibm-developpe-une-batterie-sans-metaux-lourds-grace-a-l-eau-de-mer-148043.html>
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19- L’Ukraine et la Russie finalisent leur accord sur le transit du gaz, Le Monde avec AFP, 31/12/19, 14h27

Un protocole d’accord avait été signé le 20 décembre par les deux parties après des mois de difficiles négociations, avec la participation de l’Union européenne. 
Kiev et Moscou ont annoncé dans la nuit de lundi 30 à mardi 31 décembre avoir signé, après de difficiles négociations, un contrat sur le transit du gaz russe pour l’Europe via l’Ukraine, levant les craintes d’une nouvelle crise en plein hiver. « L’Ukraine a signé un contrat de transit pour cinq ans, a annoncé sur Facebook le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. L’Europe sait que nous n’allons pas la laisser tomber. »
« Les accords finaux ont été obtenus après cinq jours de négociations ininterrompues à Vienne. Tout une série de documents a été signée », a confirmé le patron du géant gazier russe Gazprom, Alexeï Miller, cité par les agences russes. Ces documents permettront de poursuivre « le transit du gaz après le 31 décembre », date d’expiration du contrat existant, a-t-il ajouté.
> Lire aussi  Dix ans après la crise de 2009, le spectre d’une nouvelle guerre du gaz entre Kiev et Moscou
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/31/l-ukraine-et-la-russie-finalisent-leur-accord-sur-le-transit-du-gaz_6024490_3244.html>
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20- Erdogan et le maire d'Istanbul s'affrontent sur un "projet fou" de canal, AFP, 01/01/20, 09:00
Fulya Ozerkan

Le rêve du président Recep Tayyip Erdogan, creuser un canal à Istanbul concurrençant ceux de Suez et du Panama, se heurte à l'opposition farouche du nouveau maire de la mégalopole turque, qui s'affirme de plus en plus comme son principal rival.
Ekrem Imamoglu, membre du principal parti d'opposition et élu maire d'Istanbul en 2019, soutient que le projet chiffré à quelque 11 milliards d'euros serait un gaspillage, une catastrophe pour l'environnement et renforcerait le risque sismique.
"Le +Canal Istanbul+ est un projet criminel", a-t-il dénoncé en décembre en lançant une campagne intitulée "Soit le Canal, soit Istanbul" et en annonçant le retrait de la mairie du protocole de construction signé par son prédécesseur.
"Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher la réalisation de ce projet", a-t-il ajouté.
Mardi, il s'est rendu au gouvernorat d'Istanbul pour remettre une lettre demandant son annulation.
Annoncé en 2011 alors qu'il était Premier ministre, le "Canal Istanbul", qui relierait la mer Noire à la mer Méditerranée, fait partie de ces "projets fous" que M. Erdogan, désormais président, entend mettre en œuvre.
M. Erdogan a déjà supervisé la construction à Istanbul d'un tunnel sous le Bosphore, d'un troisième pont l'enjambant et d'un nouvel aéroport colossal. Mais le projet de canal, qui serait long de 45 kilomètres, est autrement plus complexe.
Ses détracteurs fustigent une "lubie" qui endetterait davantage la Turquie et profiterait d'abord à des hommes d'affaires proches du président.
Face aux critiques du maire d'Istanbul, M. Erdogan reste ferme : "Nous construirons ce canal, qu'ils le veuillent ou non", a-t-il martelé lundi.
- "Erreur stratégique" -
Le projet de canal avait été mis de côté à partir de 2018, année marquée par des difficultés économiques.
Mais des experts estiment que les raisons ayant poussé Erdogan à remettre ce projet à l'agenda sont d'abord politiques.
"Il essaie de garder la main sur les sujets débattus en Turquie" et de "défier Ekrem Imamoglu, qui a grandement gagné en popularité depuis sa victoire fracassante aux dernières élections", analyse Berk Esen, de l'université Bilkent d'Ankara.
Mais l'universitaire estime qu'il pourrait s'agir d'une "énorme erreur stratégique".
"Je crois qu'il sera difficile pour le président turc de vendre ce projet, vu le contexte économique en Turquie", pronostique-t-il.
Selon lui, Imamoglu, souvent décrit par les observateurs comme un potentiel rival de M. Erdogan à la présidentielle de 2023, a "très intelligemment" accepté le défi et s'efforce de "politiser ce sujet pour rassembler des soutiens, à Istanbul et dans le reste du pays".
Le gouvernement argue que le canal permettrait de doter Istanbul d'un nouveau pôle d'attractivité en plus de soulager le Bosphore, l'un des détroits les plus congestionnés du monde.
Plus de 41.000 navires l'ont emprunté en 2018, selon les autorités turques, soit plus d'une centaine par jour.
"Il suffit d'observer le Bosphore à n'importe quelle heure de la journée pour se rendre compte qu'il ne peut pas supporter une telle circulation", a lancé le président turc la semaine dernière.
Celui-ci pointe également du doigt les 41 accidents survenus sur le détroit ces deux dernières années.
M. Imamoglu martèle lui que le gouvernement ne peut se contenter d'ignorer ses arguments. "Je suis le maire d'Istanbul. Le projet auquel je m'oppose ne se trouve pas en Californie".
- "Un massacre environnemental" -
Le gouvernement récuse les craintes concernant les possibles dégâts environnementaux et l'accroissement du risque de séisme en brandissant les conclusions de rapports sur le sujet, mais une partie de l'opinion publique continue de douter.
Le Parti Républicain du Peuple (CHP), principale formation d'opposition à laquelle appartient Imamoglu, s'est mobilisé pour convaincre.
Après la publication des conclusions de l'étude d'impact environnemental, favorables au canal, le CHP a invité les Stambouliotes à se rendre dans les mairies de district pour y déposer un formulaire d'opposition au projet.
Dans certains quartiers, de longues queues se sont formées malgré la pluie battante.
"On n'a pas besoin du Canal Istanbul", estime Gülseren Hayirligolu, venue déposer le formulaire. "Ce serait un massacre environnemental".
D'autres appellent à l'organisation d'un référendum.
"Erdogan doit soumettre cette question au peuple", réclame ainsi Suna Duranolgu, femme au foyer de 53 ans. "Il ne peut pas prendre cette décision tout seul".
<https://information.tv5monde.com/info/erdogan-et-le-maire-d-istanbul-s-affrontent-sur-un-projet-fou-de-canal-339426>
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21- La Grèce, Chypre et Israël signent jeudi un accord sur le gazoduc Eastmed, AFP, 02/01/20, 16:00
Hélène Colliopoulou

La Grèce, Chypre et Israël doivent signer jeudi à Athènes un accord sur le gazoduc EastMed, un projet "important" selon ces pays pour la Méditerranée oriental,e où l'exploitation d'hydrocarbures ne cesse d'alimenter les tensions avec la Turquie.
L'objectif est de faire des trois pays un maillon important de la chaîne d'approvisionnement énergétique de l'Europe, mais aussi d'afficher leur détermination face aux revendications d'Ankara, qui convoite les gisements énergétiques de la région. 
Après des entretiens entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président chypriote Nicos Anastasiades et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, les trois dirigeants assisteront à la cérémonie de signature de cet accord à 18H30 (16H30 GMT) par leurs ministres de l'Energie.
Cet accord est "très important", "le couronnement d'une coopération substantielle tripartite", a estimé Kyriakos Mitsotakis en accueillant ses homologues à Athènes.
Pour sa part, Benjamin Netanyahu a souligné dans un communiqué que "l'alliance des trois pays" revêtait "une énorme importance pour l'avenir énergétique d'Israël".
Qualifiant d'"historique" la signature de l'accord, Nicos Anastasiades a déclaré que son but "est la coopération et non pas les rivalités dans le Moyen-Orient".
- Gaz israélien vers l'Europe -
Long de 1.872 kilomètres, l'EastMed doit permettre d'acheminer entre 9 et 11 milliards de m3 de gaz naturel par an depuis les réserves offshore au large de Chypre et d'Israël vers la Grèce, ainsi que vers l'Italie et l'Europe centrale grâce aux gazoducs Poseïdon et IGB.
"Quand Israël a réalisé qu'il n'y avait pas les conditions requises" pour une coopération avec la Turquie, "l'option logique" était de soutenir l'EastMed, a expliqué à l'AFP Avinoam Idan, expert du centre israélien Chaikin de recherche géopolitique.
"Il ne s'agit pas d'une concurrence avec l'énergie russe" mais d'un gazoduc "supplémentaire (...) et par conséquent il n'y a pas raison de le voir comme un grand changement géopolitique sur le marché énergétique de l'Europe", a-t-il tempéré.
Grand acteur sur le marché gazier, Moscou s'est allié à Ankara, et le nouveau gazoduc TurkStream reliant ces deux pays via la mer Noire en contournant l'Ukraine doit être mis en service début janvier. 
L'origine d'EastMed remonte à 2013. La Grèce avait alors bénéficié de fonds européens pour couvrir une partie des travaux préparatoires. 
Le coût du gazoduc jusqu'en Italie est estimé à six milliards d'euros.
L'EastMed est "une coopération pour la paix et ne vise aucun pays (...) c'est un moyen de diversifier les ressources en gaz naturel de l'UE", a souligné jeudi le ministre grec de l'Environnement et de l'Energie Kostis Hadzidakis. 
Athènes et Nicosie "ont accéléré" la signature de cet accord afin de contrer les tentatives de la Turquie visant à empêcher le projet, selon le quotidien grec Kathimerini.
- Pressions turques -
La découverte ces dernières années de gigantesques gisements gaziers en Méditerranée orientale attise l'appétit des pays de la zone.
Les réserves de gaz et de pétrole au large de Chypre sont à l'origine ces derniers mois d'une dispute avec la Turquie, dont l'armée occupe le tiers nord de ce pays, membre de l'UE.
Contestant le droit de Nicosie de mener toute exploration et exploitation des ressources énergétiques, Ankara s'est livrée à une démonstration de force en envoyant des navires de forage dans la Zone économique exclusive (ZEE) chypriote malgré des avertissements de Washington et de l'UE. 
Pour mieux renforcer sa position dans la région, Ankara a signé fin novembre un accord maritime controversé avec le gouvernement libyen d'union (GNA) afin d'augmenter "au maximum le territoire sur lequel ce pays a autorité et mener des activités d'exploration conjointes", a déclaré début décembre le président turc Recep Tayyip Erdogan.
Mais l'accord turco-libyen a été vivement condamné par plusieurs pays, dont Chypre et la Grèce, voisins de la Turquie.
Athènes a qualifié cet accord de "perturbateur" pour la paix et la stabilité dans la région, et appelé le 10 décembre les Nations unies à le condamner en soulignant qu'il "viole le droit maritime international et les droits souverains de la Grèce et d'autres pays".
<https://information.tv5monde.com/info/la-grece-chypre-et-israel-signent-jeudi-un-accord-sur-le-gazoduc-eastmed-339551>
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22- Si le transport maritime était un pays, il serait le huitième plus gros émetteur de l’Union européenne, Novethic, 02/01/20
Concepcion Alvarez

Le transport maritime bénéficiait jusqu'à présent d'un régime d'exemption, n'étant encadré ni par l'Accord de Paris, ni par le marché carbone européen. Mais le secteur est forcé de prendre le virage de la transition écologique alors qu'il compte parmi les plus gros pollueurs. Taxe sur le carburant, gaz naturel liquéfié, réduction de la vitesse, plusieurs pistes sont à l'étude. 
Le transport maritime depuis et vers l’Europe émet autant de gaz à effet de serre qu’un pays de l’Union européenne, selon les données que Bruxelles vient de publier pour la première fois et analysées par l’ONG Transport & Environment. Il apparaît que si le transport maritime était un pays, il se classerait bon huitième en Europe, juste derrière les Pays-Bas, avec 139 millions de tonnes de CO2 en 2018.   
Par ailleurs, un transporteur de conteneurs vient de rejoindre les centrales à charbon et la compagnie aérienne Ryanair dans le classement des dix principaux émetteurs de carbone établi par l’ONG. Il s’agit de la Mediterranean Shipping Company (MSC), qui transporte des biens de consommation, du matériel électronique, des fruits frais, des vêtements ou encore des jouets.  
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/si-le-transport-maritime-etait-un-pays-il-serait-le-huitieme-plus-gros-emetteur-de-l-union-europeenne-148032.html>
En savoir plus :
> European shipping's climate record <https://www.transportenvironment.org/publications/european-shippings-climate-record>, Transport & Environment, 09/12/19
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23- Des décennies de marée noire ont dévasté des villages entiers dans le sud-est du Nigeria, AFP, 03/01/20, 10:00
Joel Olatunde Agoi

Martha Alfred récoltait jusqu'à 20 sacs de manioc par an jusqu'au jour où le pétrole s'est répandu sur sa petite ferme agricole du sud-est du Nigeria, polluant les terres autrefois vertes et fertiles.
La catastrophe, survenue en août, a été causée par une fuite d'hydrocarbures provenant de la société anglo-néerlandaise Shell à Ikarama-Okordia, dans l'Etat de Bayelsa.
"Le sol s'est appauvri à cause des déversements du pipeline de Shell dans la zone", explique à l'AFP cette mère de deux enfants, âgée de 33 ans.
Comme si ces malheurs ne suffisaient pas, des pluies torrentielles ont noyé son exploitation sous les eaux. Sans autre choix que d'abandonner son activité, elle vend désormais du poisson au marché local.
"A chaque fois que je pense aux déversements et maintenant aux inondations, mon coeur saigne", dit-elle avec tristesse et colère. "Les gens de Shell sont venus et ont promis de faire quelque chose pour moi. Depuis, je n'ai plus eu de leurs nouvelles."
Ikarama-Okordia, qui rassemble plusieurs villages de pêcheurs et d'agriculteurs, est l'un des sites les plus pollués du delta du Niger, la région du Nigeria la plus riche en pétrole et en gaz.
Le pipeline qui traverse la zone où vivent quelque 50.000 personnes a subi de multiples sabotages et attaques rebelles depuis une vingtaine d'années. Selon Shell, 21 fuites y ont été recensées, entre 2009 et 2018.
Les compagnies pétrolières accusent les habitants des environs ou les groupes armés du delta d'être à l'origine de la plupart des incidents.
"Ce n'est pas tout à fait vrai, tous les incidents ne sont pas dus à des sabotages. Parfois ils surviennent en raison de défaillances d’équipement", assure à l'AFP Morris Lamiengha, un chef de la communauté d'Ikarama. 
Il accuse l'entreprise de travailler avec des entrepreneurs et des jeunes de la région pour endommager délibérément des pipelines afin d'obtenir ensuite des contrats lucratifs pour le nettoyage et la surveillance des sites. 
De son côté, Shell assure avoir respecté ses engagements en matière de nettoyage et d'aide aux communautés affectées - quelle que soit la cause des fuites, c'est la compagnie qui doit réparer les dégâts selon la loi nigériane.
- Ni route, ni perspective -
"Shell a toujours assumé et assumera toujours ses responsabilités", a déclaré à l'AFP Bamidele Odugbesan, le porte-parole du groupe au Nigeria. 
"Le problème auquel nous sommes confrontés est la re-pollution. Lorsque que nous avons nettoyé un site, les vandales reviennent endommager les installations pour voler le pétrole sans tenir compte de l'impact négatif sur l'environnement."
L'histoire est la même dans toute la région du delta : pollutions environnementales, négligences, sous-développement, pauvreté et frustration. 
Dans l'Ogoniland, il a fallu un rapport du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE, 2011) pour que le gouvernement lance enfin un nettoyage dans la région, qui devrait durer environ 30 ans. 
A Oloibiri, où du brut a été découvert pour la première fois au Nigeria en 1956, la population locale vit dans un dénuement extrême. Peu d'infrastructures, pas de routes, ni d'hôpitaux ou d'écoles. 
Le site d'Oloibiri ne produit plus et est envahi par les mauvaises herbes, tandis que les habitants boivent et se baignent dans l’eau contaminée des cours d'eau. 
Le Nigeria, premier producteur de pétrole africain, exporte en moyenne deux millions de barils de brut par jour, ce qui représente 90% des revenus d'exportation du pays.
"Les entreprises pétrolières ont détruit l'écosystème de la région à travers leurs opérations", affirme Michael Karikpo, de l'ONG Environmental Rights Action.
Selon lui, les principaux moyens de subsistance que sont l'agriculture et la pêche, ont ainsi été détruits dans une région déjà fortement touchée par le chômage, où la majorité des jeunes vit avec moins de deux dollars par jour.
"C'est pourquoi les problèmes liés au bunkering (exploitation artisanale et illégale de pétrole), au vandalisme sur les oléoducs et aux raffineries illégales vont se poursuivre dans le delta du Niger", dit M. Karikpo.
Pour Anyakwee Nsirimovu, représentant de la Coalition de la société civile du delta du Niger, le Nigeria est "assis sur un baril de poudre à canon si rien n'est fait pour répondre aux griefs des habitants" dans les régions productrices de pétrole. 
"Le pétrole est une malédiction pour le peuple", ajoute-t-il. "Notre situation est semblable à celle de quelqu'un qui vit au bord d'une rivière mais se lave les mains avec du crachat".
<https://information.tv5monde.com/info/des-decennies-de-maree-noire-ont-devaste-des-villages-entiers-dans-le-sud-est-du-nigeria-339666>
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24- La crise entre Téhéran et Washington en Irak ravive les tensions sur le marché pétrolier, Le Monde, 03/01/20, 11h16
Nabil Wakim

La mort du général iranien Ghassem Soleimani, tué vendredi à Bagdad dans un bombardement américain, pourrait provoquer une flambée des cours 
Tout paraissait aller pour le mieux dans le monde parallèle du pétrole : les cours du baril avaient terminé 2019 à 66 dollars (59 euros), la meilleure fin d’année depuis 2016. Les pays producteurs et les majors pouvaient souffler, après douze mois très volatils, l’or noir étant revenu à un niveau leur garantissant des revenus confortables. Comme si les débats sur le changement climatique et les tensions géopolitiques s’étaient dissipés.
Le début de 2020 sonne comme un rappel à l’ordre. La mort du général iranien Ghassem Soleimani, tué dans un bombardement à Bagdad, a fait bondir les cours, vendredi 3 janvier au matin, alors que le pétrole connaissait déjà une sérieuse remontée depuis la mi-décembre. De quoi raviver les craintes d’une escalade régionale.
+ Graphique : Une forte volatilité liée au contexte géopolitique <https://img.lemde.fr/2020/01/03/0/0/1068/1418/688/0/60/0/2004b9d_L6-iAoVHL7pPZ-0j3mw73KC2.png>
Cette alerte va-t-elle faire franchir un nouveau palier au conflit irano-américain ? Jusqu’ici, l’administration Trump était peu encline à réagir militairement. Pourtant, la tension est fortement montée ces derniers mois, après la multiplication des escarmouches dans le détroit d’Ormuz au printemps, puis l’attaque d’un drone militaire américain et le spectaculaire bombardement des installations pétrolières saoudiennes en septembre. A chaque fois, le marché pétrolier a flambé de manière très temporaire, mais est rapidement redescendu.
> Lire aussi  Pétrole : les attaques en Arabie saoudite font s’envoler les cours
Pour les Etats-Unis, derrière les tensions géopolitiques dans le golfe Arabo-Persique, des changements plus structurels sont à l’œuvre. Alors que le monde consomme toujours plus de pétrole – la barre des 100 millions de barils a été franchie – la croissance de la production américaine est toujours aussi spectaculaire. En 2019, elle s’est élevée à plus de 11,5 millions de barils de brut par jour, ce qui a placé les Etats-Unis au premier rang mondial.
Très forte pression saoudienne
Conséquence directe : la production de pétrole de schiste pèse d’un tel poids sur l’échiquier mondial qu’elle oblige les autres pays producteurs à diminuer volontairement la leur pour éviter un effondrement des prix. Jusqu’ici, cette stratégie d’indépendance énergétique, prônée par Donald Trump, a éloigné les Américains des enjeux pétroliers en Arabie saoudite et en Irak.
+ Graphique : La planète consomme toujours plus d’or noir <https://img.lemde.fr/2020/01/03/0/0/1068/854/688/0/60/0/c838277_bBbShXGaUBBKV0o89ttZ_Cr-.png>
Une situation qui a poussé les analystes à minimiser le poids des tensions géopolitiques dans le prix du baril ces derniers mois. Le locataire de la Maison Blanche ne semblait pas prêt à une guerre avec l’Iran. Dans l’esprit des autorités américaines, les sanctions extrêmement dures imposées à Téhéran pour l’empêcher d’exporter son pétrole commençaient à porter leurs fruits, en déstabilisant le pays et ses alliés dans la région.
+ Graphique : La production américaine connaît une hausse spectaculaire <https://img.lemde.fr/2020/01/02/0/0/1068/854/688/0/60/0/437d888_YrKNa62xTHycVocvMPuyrjkn.png>
Au sein de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), où se côtoient l’Iran, l’Irak et l’Arabie saoudite, nul doute que l’on observera avec attention les conséquences de la mort du général iranien. Le cartel venait de décider, à la mi-décembre, de réaliser de nouvelles coupes dans la production pour faire remonter les cours du baril, qui lui semblaient trop bas. Les Saoudiens ont fait peser une pression très forte sur leurs partenaires pour respecter les engagements pris et réduire encore davantage la production. Ils en ont d’autant plus besoin qu’ils viennent d’introduire en Bourse Saudi Aramco, leur fleuron national, et que sa valeur dépend d’un prix du pétrole élevé.
> Lire aussi  L’Arabie saoudite fait tout pour soutenir les cours du pétrole
Cette décision a été prise en lien avec Moscou, qui est devenu un partenaire privilégié du cartel depuis 2016, à travers une stratégie de réduction coordonnée de la production. En 2018, cette stratégie a été couronnée de succès. Mais en 2019, elle a montré ses limites : l’Arabie saoudite et ses alliés réduisent leur production, donc les prix augmentent, ce qui, en retour, incite les Américains à produire plus… ce qui fait retomber les cours.
La Chine de plus en plus gourmande en or noir
Si l’escalade militaire se poursuivait en Irak, le rapprochement russo-saoudien pourrait être mis à rude épreuve, Moscou entretenant des liens privilégiés avec Téhéran. « Les Russes ont construit une relation avec les Saoudiens. Ce “pion”géopolitique manquait à la Russie au Proche-Orient », analyse toutefois Marc-Antoine Eyl-Mazzega, directeur du Centre Energie de l’Institut français des relations internationales, à Paris. Tout déséquilibre dans l’accord entre les Russes et les Saoudiens pourrait précipiter le marché pétrolier mondial dans l’incertitude et redistribuer les cartes.
Cette nouvelle crise en Irak ne doit toutefois pas faire oublier un autre facteur primordial qui a poussé les prix du pétrole à la baisse en 2019 : la demande mondiale du carburant envoie des signaux contradictoires. Certes, elle continue de croître, mais à un rythme moins soutenu du fait de la guerre commerciale sino-américaine. La demande de la Chine est telle qu’elle s’impose au monde entier. Même si elle développe à grande vitesse les véhicules électriques, elle est de plus en plus gourmande en or noir, pour répondre aux besoins énormes d’une population qui se motorise.
Tout ralentissement économique y entraîne donc, mécaniquement, une baisse de la demande. Dans le cas où les deux pays parviendraient à conclure une première étape d’un accord commercial en janvier, les tensions seraient susceptibles de baisser et de soutenir les prix du pétrole. « Mais il ne faut pas négliger la possibilité d’un scénario où aucun accord commercial n’est trouvé entre les deux pays, ce qui pourrait amener le baril autour de 50 dollars », prévient M. Eyl-Mazzega.
La stratégie de Donald Trump, qui a déjà en ligne de mire l’élection présidentielle de novembre 2020, sera cruciale. En cette année de campagne électorale, il se doit de maintenir un prix du baril peu élevé, car il sait que les électeurs républicains sont sensibles au coût de l’essence. Lors des élections de mi-mandat, en 2018, il n’avait pas hésité à tordre le bras des pays de l’OPEP pour faire baisser les cours. Il avait également octroyé des exemptions temporaires au pétrole iranien. Pour mobiliser son électorat, il va devoir à la fois montrer sa fermeté contre l’Iran et limiter la hausse des cours du baril. D’autant qu’il y a, sur ce sujet, une différence de fond avec les candidats démocrates, qui considèrent le changement climatique comme une priorité et prônent, pour les plus à gauche, l’abandon des énergies fossiles à brève échéance.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/03/l-escalade-militaire-en-irak-ravive-les-tensions-sur-le-marche-petrolier_6024671_3234.html>
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25- Transport maritime : la teneur en soufre des carburants est limitée à 0,5 % à l'échelle mondiale, Actu-environnement, 03/01/20, 16h26 
Rachida Boughriet

Depuis le 1er janvier 2020, selon la nouvelle réglementation de l'Organisation maritime internationale (OMI), l'ensemble de la flotte mondiale de navires doit réduire ses émissions d'oxydes de soufre (SOx). La teneur en soufre dans les carburants marins est ainsi abaissée de 3,5 % à 0,5 %.
Limiter ces émissions provenant des navires « permet de réduire la pollution atmosphérique et d'offrir un environnement plus sain », souligne l'OMI. La réduction des émissions de SOx « permet également de réduire les matières particulaires, qui sont de minuscules particules nocives qui se forment lorsque le combustible est brûlé ». Pour respecter les nouvelles règles de l'OMI, les navires peuvent être équipés de moteurs qui utilisent différents combustibles ayant une teneur en soufre « très faible, voire nulle, comme le gaz naturel liquéfié ou les biocarburants ». Ils peuvent aussi se doter de dispositifs d'épuration des gaz d'échappement, également appelés « épurateurs », qui éliminent les oxydes de soufre de ces gaz émis par les moteurs des navires.
Cette nouvelle réglementation s'applique à l'ensemble des pays, à l'exception des zones spéciales à basses émissions dites zones ECA (pour « emission control area »), dans lesquelles la limite en soufre est de 0,1 %. « La région Manche-Mer du Nord est aujourd'hui une zone ECA. La France porte également le projet de création d'une telle zone en Méditerranée, région où le trafic maritime est intense et la question de la qualité de l'air au cœur des préoccupations des habitants », a indiqué le ministère de la Transition écologique. La ministre Élisabeth Borne s'est félicitée de cette entrée en vigueur mondiale, « qui représente un jalon fondamental dans l'action engagée par le secteur maritime pour réduire son impact sur la santé publique et sur l'environnement ».
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/teneur-soufre-carburant-bateau-limitee-34747.php4>
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26- Un pas important vers la production d'un acier neutre en carbone grâce à de l'hydrogène écologique, Techno-sciences, 04/01/20, 14:00
Redbran - Source: © Union européenne, [2019] / CORDIS

Des fournisseurs d'électricité, des fournisseurs de technologie, des chercheurs et des partenaires de l'industrie sidérurgique ont lancé une usine pilote pour produire de l'hydrogène en utilisant de l'électricité issue d'énergies renouvelables.
Occupant une place vitale dans la vie moderne, l'acier est indispensable à la construction, aux infrastructures, à la machinerie et aux produits ménagers, mais possède également une empreinte carbonique énorme. Selon un document de synthèse publié par la World Steel Association, une moyenne de 1,83 t de CO2 a été émise pour chaque tonne d'acier produite en 2017. "L'industrie sidérurgique génère entre 7 et 9 % des émissions directes issues de la consommation mondiale en carburants fossiles." 
Dans le cadre des efforts déployés pour réduire radicalement les émissions de CO2 engendrées par la production sidérurgique, diverses technologies sont développées et testées. L'hydrogène est de plus en plus perçu comme une alternative viable pour faciliter la transition énergétique. Le projet H2Future, financé par l'UE, vise à découvrir de nouvelles méthodes pour l'approvisionnement énergétique et à ouvrir la voie vers la décarbonisation progressive de la production sidérurgique. Il a lancé une usine pilote à Linz, en Autriche, pour produire de l'hydrogène écologique à partir d'électricité renouvelable. 
L'usine a une capacité de 6 MW et peut générer 1 200 m3 d'hydrogène écologique, comme l'indique un communiqué de presse conjoint publié sur le site web de voestalpine, partenaire du projet. Le communiqué de presse ajoute que le projet représente "une étape importante pour l'application industrielle de l'électrolyse comme pierre angulaire de futures applications industrielles dans l'industrie sidérurgique, le raffinage, la fabrication d'engrais et d'autres secteurs industriels exigeant d'importantes quantités d'hydrogène. Il jettera les bases pour de futurs projets à l'échelle industrielle."
> Suite à lire à :
<https://www.techno-science.net/actualite/pas-important-vers-production-acier-neutre-carbone-grace-hydrogene-ecologique-N19148.html>
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En images
27- Automobile : quand nos vieux diesel passent à l'Est, France 2, journal de 20h, 28/12/19

Les vieilles voitures diesel ont souvent droit à une deuxième vie un peu honteuse dans des pays moins exigeants sur les normes environnementales.
Sofia (Bulgarie) est une ville qui suffoque, recouverte d'un épais nuage jaunâtre. Sofia est la capitale la plus polluée d'Europe. Parmi les responsables de l’asphyxie, 100 000 voitures importées de France ou d'Italie chaque année. Ces véhicules d'occasion parfois anciens sont acheminés en Bulgarie par camion. "Cela coûte 1 000 euros. Pas plus qu'un téléphone. C'est une voiture de 2005, son propriétaire habite Milan", explique un concessionnaire.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/automobile/diesel/automobile-quand-nos-vieux-diesel-passent-a-l-est_3762833.html>
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28- Environnement : le diesel en ligne de mire, France 2, journal de 20h, 28/12/19

La guerre au diesel est déclarée. On entend régulièrement dire que des communes veulent l'interdire purement et simplement, mais où en sommes-nous aujourd'hui ?
Le point avec le journaliste Anthony Jolly.
> Plateau à retrouver à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/automobile/diesel/environnement-le-diesel-en-ligne-de-mire_3762853.html>
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– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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