[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur eau, santé, consommation, tourisme, loisirs, pollutions et déchets (vendredi 10 janvier)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 10 Jan 07:59:49 CET 2020


Bonjour à tous,
  
Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- L’OMS prévoit pour la première fois une baisse du nombre d’hommes fumeurs dans le monde <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/19/l-oms-prevoit-pour-la-premiere-fois-une-baisse-du-nombre-d-hommes-fumeurs-dans-le-monde_6023397_3244.html>, Le Monde avec AFP, 19/12/19, 08h03
2- Des chimistes mettent au point une éponge qui absorbe les innombrables gouttes de pétrole dans l'océan <https://www.sciencesetavenir.fr/fondamental/materiaux/des-chimistes-mettent-au-point-une-eponge-qui-absorbe-les-innombrables-gouttes-de-petrole-dans-l-ocean_139961?xtor=RSS-10>, Sciences & Avenir, 19/12/19, 10h07
3- Reportage. Aux Maldives, la marche forcée vers le zéro plastique <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/20/aux-maldives-la-marche-forcee-vers-le-zero-plastique_6023532_3244.html>, Le Monde, 20/12/19, 03h33
4- Trier, réutiliser, recycler : les principales mesures du projet de loi antigaspi <https://www.linfodurable.fr/politique/trier-reutiliser-recycler-les-principales-mesures-du-projet-de-loi-antigaspi-15359>, AFP, 20/12/19, 09:00
5- La basket recyclable, vraie "révolution" ou "green-washing" habile ? <https://www.liberation.fr/depeches/2019/12/20/la-basket-recyclable-vraie-revolution-ou-green-washing-habile_1770370>, AFP, 20/12/19, 15:00
6- Egypte : haro sur le plastique dans une cité balnéaire de la mer Rouge <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/egypte-haro-sur-le-plastique-dans-une-cite-balneaire-de-la-mer-rouge_140079>, AFP, 21/12/19, 16:00
7- Cigarette électronique : le lien entre vitamine E et maladies pulmonaires formellement établi <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/12/21/cigarette-electronique-le-lien-entre-vitamine-e-et-maladies-pulmonaires-formellement-etabli_6023745_1650684.html>, Le Monde avec AFP, 21/12/19, 18h52
8- L’abandon des déchets « est un héritage de la modernité industrielle » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/22/l-abandon-des-dechets-est-un-heritage-de-la-modernite-industrielle_6023765_3244.html>, Le Monde, 22/12/19, 03h13
9- Les écoles fermées toute la semaine à Téhéran en raison de la pollution <https://www.geo.fr/environnement/les-ecoles-fermees-toute-la-semaine-a-teheran-en-raison-de-la-pollution-199193>, AFP, 23/12/19, 14:00
10- Enquête. Données de santé : conflit d’intérêts au cœur de la nouvelle plate-forme <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/24/donnees-de-sante-conflit-d-interets-au-c-ur-de-la-nouvelle-plate-forme_6023918_3244.html>, Le Monde, 24/12/19, 01h40
11- Les cadeaux que vous renverrez finiront peut-être à la décharge <https://korii.slate.fr/biz/cadeaux-que-vous-renverrez-finiront-peut-etre-decharge/>, Slate, 24/12/19, 06h4
12- Les touristes, aubaine et malédiction au pays du père Noël et des Lapons <https://www.challenges.fr/societe/les-touristes-aubaine-et-malediction-au-pays-du-pere-noel-et-des-lapons_691139>, AFP, 24/12/19, 18:00
13- Reportage. A la cité Gagarine, déconstruire sans démolir <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/26/a-la-cite-gagarine-deconstruire-sans-demolir_6024095_3244.html>, Le Monde, 26/12/19, 17h57
14- Factuel. Saturée de déchets, La Réunion veut stopper le tout-enfouissement <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/28/saturee-de-dechets-la-reunion-veut-stopper-le-tout-enfouissement_6024253_3244.html>, Le Monde, 28/12/19, 06h31
15- Pollution de l’air : pourquoi ne mesure-t-on pas les particules ultrafines, jugées très dangereuses pour notre santé ? <http://www.slate.fr/story/185633/pollution-air-mesure-particules-ultrafines-dangereuses-sante>, Slate, 28/12/19, 08h59
16- Plastique : voilà les produits qui seront interdits en 2020 <https://www.dna.fr/france-monde/2019/12/28/plastique-voila-les-produits-qui-seront-interdits-en-2020>, Les DNA, 28/12/19, 09:26
17- Purificateurs d'air, masques ... le Pakistan réalise les dangers de la pollution <https://www.rtl.be/info/monde/international/purificateurs-d-air-masques-le-pakistan-realise-les-dangers-de-la-pollution-1184491.aspx>, AFP, 28/12/19, 13:00
18- Les industriels du tabac et du bâtiment devront désormais payer pour la gestion de leurs déchets <https://dailygeekshow.com/industriels-tabac-dechets/>, Daily Geek Show, 30/12/19
19- Pollution, blessures graves, stress : vers la fin des feux d’artifice du 31 décembre ? <https://www.nouvelobs.com/planete/20191231.OBS22925/pollution-blessures-graves-stress-vers-la-fin-des-feux-d-artifice-du-31-decembre.html>, L’Obs, 31/12/19, 15h03
20- 300.000 litres d'eau par jour de construction du mur de Trump <http://www.slate.fr/story/185864/mur-trump-construction-300000-litres-eau-par-jour-especes-menacees>, Slate, 31/12/19, 15h29
21- Thaïlande : les supermarchés disent adieu aux sacs plastique <https://www.geo.fr/environnement/thailande-les-supermarches-disent-adieu-aux-sacs-plastique-199290>, AFP, 02/01/20, 18:00
22- Un objet dans l’actu : la touillette aux oubliettes <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/01/03/un-objet-dans-l-actu-la-touillette-aux-oubliettes_6024712_4500055.html>, M le Mag, 03/01/20, 13h37
23- Tri, énergie : l’ambition du marché d’intérêt national de Nantes <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/07/tri-energie-l-ambition-du-marche-d-interet-national-de-nantes_6025037_3244.html>, Le Monde, 07/01/20, 11h22
24- [Municipales] Le zéro déchet et l’économie circulaire, un enjeu pour la ville d'aujourd'hui <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/economie-circulaire/isr-rse/municipales-le-zero-dechet-et-l-economie-circulaire-un-enjeu-pour-la-ville-d-aujourd-hui-148071.html>, Novethic, 08/01/20
En images
25- Fini les emballages jetables, place à la consigne <https://www.actu-environnement.com/ae/news/fini-emballages-jetables-consigne-toulouse-34727.php4>, Actu-environnement, 27/12/19
26- Le secteur du reconditionnement des mobiles en pleine expansion <https://www.actu-environnement.com/ae/news/secteur-reconditionnement-mobiles-pleine-expansion-34731.php4>, Actu-environnement, 30/12/19
27- Enquête sur les décharges sauvages du BTP <https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/enquete-sur-les-decharges-sauvages-du-btp-90845865.html>, TF1, journal de 20h, 06/01/20

Bien à vous,
Florence

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NOS VŒUX : "Choisir aujourd'hui pour ne pas subir demain. Pour éviter d'être coupable de non-assistance à planète et humanité en danger, nous n’avons que deux choix : ou laisser le temps nous dicter la mutation et l’avenir n’est désespérant que dans cette hypothèse ; ou conduire ensemble radicalement et progressivement cette société qui conjugue les enjeux écologiques, sociaux et économiques. Subir ou choisir. Ouvrir ou non le Chapitre 2 de notre Histoire collective et individuelle, tel est le défi que nous avons à relever tous ensemble." Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme
DÉCISIONS DU JOUR : — L'Assemblée nationale a adopté un vaste projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire qui contient plusieurs mesures phares comme la fin de la destruction des invendus non-alimentaires, la mise en place d'un indice de réparabilité ou bien l'extension du principe de pollueur-payeur à d'autres secteurs comme le tabac et le BTP. (cf. item 4, suite, 8 & 18)
— Les chaînes thaïlandaises de supermarchés ont cessé depuis le 1er janvier la distribution gratuite de sacs plastique aux caisses, une décision qualifiée de solution temporaire à la "crise du plastique" dans le pays par des défenseurs de l'environnement. (cf. item 21)
SATURATIONS DU JOUR : — Aux Maldives, sous l’île "décharge" de Thilafushi, gagnée sur l’océan dans les années 1990, s’entassent 400 000 m3 de déchets, soit 7 fois le volume de la plus haute tour de Malé. Chaque jour, 350 à 400 tonnes de déchets, venus des quelque 200 îles habitées et des dizaines d’hôtels de luxe, sont acheminées par bateau, déchargées par des travailleurs pauvres, en général originaires du Bangladesh. (cf. item 3) 
— Dans la cité balnéaire de Hourghada, dans l'est de l'Egypte, les employés d'un complexe hôtelier s'échinent dès l'aube à ramasser des déchets plastique éparpillés le long des rives de la mer Rouge. (cf. item 6)
— Les deux décharges de La Réunion seront saturées d’ici à 2023. (cf. item 14)
CHIFFRES DU JOUR : — Aux États-Unis, 2,27 millions de tonnes de produits neufs finissent chaque année à la poubelle. (cf. item 11)
—  Chaque année en Allemagne, les pétards du Réveillon rejettent durant la nuit du Nouvel an 5 000 tonnes de particules fines en une nuit, soit l’équivalent de... deux mois de trafic routier dans tout le pays, selon l’agence fédérale de l’environnement UBA. (cf. item 19)
— En Arizona, la construction du grand mur voulu par Trump à la frontière du Mexique, requiert près de 300.000 litres par jour selon un entrepreneur chargé du projet, alors même que les réserves aquatiques de la région sont épuisées. (cf. item 20)
— Chaque année, le secteur du BTP produit plus de 200 millions de tonnes de déchets. Moins de la moitié est valorisée. (cf. item 27)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Les responsables du chantier de la barre d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) s’efforcent de revaloriser un maximum de rebuts. (cf. item 13)
— Installé dans un nouveau site de Nantes, le deuxième marché d’intérêt national (MiN) de France après celui de Rungis veut atteindre 80 % de déchets triés d’ici trois ans. (cf. item 23) 
— Roubaix, ancienne capitale de l’industrie textile, renaît grâce à la stratégie zéro déchet dans laquelle elle s’est lancée en 2014. (cf. item 24)
— La consigne permet de réemployer de nombreuses fois un emballage, en particulier en verre. (cf. item 25)
— La revente de téléphones portables d'occasion est en plein boom. Mais encore faut-il séduire le consommateur avec des produits garantis, de qualité, vérifiés et réparés. (cf. item 26)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- L’OMS prévoit pour la première fois une baisse du nombre d’hommes fumeurs dans le monde, Le Monde avec AFP, 19/12/19, 08h03

La hausse du tabagisme masculin avait ralenti progressivement depuis 2000. Selon les projections de l’Organisation mondiale de la santé, il devrait même avoir diminué entre 2018 et 2020. 
C’est une première dans la lutte contre le tabagisme. Le nombre d’hommes consommant du tabac dans le monde devrait diminuer, une tendance observée chez les femmes depuis plusieurs années déjà, s’est réjouie l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un rapport rendu public jeudi 19 décembre.
Cette nouvelle n’est pas sans conséquence, car les hommes représentent la grande majorité (82 %) du 1,337 milliard de consommateurs mondiaux de tabac, a indiqué l’OMS, qui scrute les comportements des fumeurs et autres consommateurs de tabac depuis près de vingt ans.
> Lire aussi  La lutte contre le tabagisme progresse dans le monde, se félicite l’OMS
Le rapport de l’OMS, qui couvre uniquement les produits contenant du tabac et exclut donc les cigarettes électroniques, montre que la tendance à la hausse du tabagisme masculin a ralenti progressivement depuis 2000.
Selon les projections de l’OMS, le nombre de consommateurs hommes devrait désormais diminuer de 2 millions entre 2018 et 2020, pour s’établir à 1,091 milliard, et de 4 millions entre 2020 et 2025, pour atteindre 1,087 milliard. Un phénomène qui est « dû à l’attitude plus ferme des gouvernements face à l’industrie du tabac », a estimé le directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
En près de vingt ans, une baisse totale d’environ 60 millions
En près de vingt ans, le nombre total de consommateurs de tabac dans le monde a diminué d’environ 60 millions, passant à 1,337 milliard en 2018, selon la troisième édition du rapport mondial de l’OMS sur le tabagisme.
Cette baisse s’explique par la réduction d’environ 100 millions du nombre des consommatrices sur cette période, ramené à 244 millions en 2018. Mais, au cours de la même période, les hommes ont été 40 millions de plus à utiliser des produits du tabac. Globalement, l’OMS prévoit une diminution de 10 millions du nombre total pour les deux sexes par rapport à 2018 et une nouvelle baisse de 27 millions d’ici à 2025.
> Lire aussi  La finance commence à se détourner de l’industrie du tabac
Ces chiffres montrent que les efforts de lutte entrepris par les pays pour vaincre le tabagisme ont des résultats, selon l’OMS, pour qui les progrès restent malgré tout insuffisants par rapport aux objectifs fixés par les gouvernements.
C’est en Asie du Sud-Est que l’on trouve les taux de tabagisme les plus élevés, mais ils devraient diminuer rapidement, selon l’OMS.
> Lire aussi  Sévère mise en garde de l’OMS sur la cigarette électronique
Chaque année, le tabagisme est à l’origine de plus de 8 millions de décès ; plus de 7 millions sont dus à la consommation directe de produits du tabac, alors qu’environ 1,2 million résultent du tabagisme passif, selon l’OMS.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/19/l-oms-prevoit-pour-la-premiere-fois-une-baisse-du-nombre-d-hommes-fumeurs-dans-le-monde_6023397_3244.html>
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2- Des chimistes mettent au point une éponge qui absorbe les innombrables gouttes de pétrole dans l'océan, Sciences & Avenir, 19/12/19, 10h07
Marine Benoit

À chaque marée noire, les images sont les mêmes : une immense nappe de pétrole vient entacher le bleu de l’océan ; les oiseaux mazoutés, incapables de voler, se débattent tristement en attendant leur mort certaine ; les plages de sable clair prennent enfin une teinte noirâtre et étrangement irisée par endroits. Les accidents impliquant des pétroliers ou des plateformes pétrolières sont malheureusement des catastrophes environnementales qui surviennent régulièrement – on compte environ une marée noire d’ampleur toutes les décennies depuis les années 1960, quand chaque année, rien qu’aux États-Unis, ce sont 20.000 "petites" marées noires qui sont répertoriées.
Pourtant, ces épisodes dramatiques sont loin d’être les uniques responsables de la pollution marine aux hydrocarbures. Déversements industriels, pertes courantes des bateaux… Rien que le simple forage offshore engendrerait le remplissage annuel de 15 milliards de barils d’eau contaminée par le pétrole. Les "galettes" d’hydrocarbures sont donc légion dans les eaux du globe. Dans le cas de ces petites pollutions localisées, il est possible d'utiliser des absorbants qui fonctionnent comme des éponges. Une autre méthode consiste à asperger ces nappes de produits chimiques pour les disperser ou les incendier. Mais ces résidus de pétrole prennent aussi une forme plus sournoise encore, car impossible à éliminer : celle de microgouttelettes dispersées partout dans les océans.
>> Suite à lire à :
<https://www.sciencesetavenir.fr/fondamental/materiaux/des-chimistes-mettent-au-point-une-eponge-qui-absorbe-les-innombrables-gouttes-de-petrole-dans-l-ocean_139961?xtor=RSS-10>
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3- Reportage. Aux Maldives, la marche forcée vers le zéro plastique, Le Monde, 20/12/19, 03h33
Adrien Le Gal, Malé, Thilafushi, Maldives, envoyé spécial

L’archipel, confronté à un problème endémique de gestion des déchets, envisage de sortir du plastique à usage unique d’ici quatre ans.
C’est une tache noire au milieu des flots turquoise de l’océan Indien. L’« île décharge » de Thilafushi, aux Maldives, étale à perte de vue ses collines de déchets fumants. Çà et là, on retrouve les résidus de l’intense activité touristique de l’archipel : un avion en peluche, portant la marque d’une compagnie aérienne, des chaussons d’hôtel, des pailles… et, surtout, des milliers de bouteilles d’eau vides en plastique.
Chaque jour, 350 à 400 tonnes de déchets, venus des quelque 200 îles habitées et des dizaines d’hôtels de luxe, sont acheminées par bateau, déchargées par des travailleurs pauvres, en général originaires du Bangladesh. Par endroits, l’odeur de plastique fondu retourne le cœur, conséquence de la combustion spontanée.
« Ce qui arrive trié est conservé à part, puis exporté pour être recyclé », souligne Hazim Ibrahim, responsable de Thilafushi pour Wamco, l’opérateur public qui gère les déchets aux Maldives. La plupart des ordures, néanmoins, arrivent en vrac. De nombreuses bouteilles d’eau vides ne parviennent d’ailleurs même pas à Thilafushi, et échouent sur les plages de sable blanc. Régulièrement, des pêcheurs découvrent, dans leurs filets, des poissons gorgés de déchets.
Longtemps ignoré, le dossier du plastique est devenu une obsession dans l’archipel, avec le retour aux affaires de Mohamed Nasheed, l’ex-président (2008-2012) qui s’était fait connaître, en 2009, en organisant un conseil des ministres sous l’eau pour alerter sur le changement climatique. Empêché de se présenter lors de la présidentielle de septembre 2018, c’est l’un de ses proches, Mohamed Solih, qui est devenu chef de l’Etat, tandis que M. Nasheed prenait, quelques mois plus tard, la présidence de la Majlis, le Parlement.
Tri et recyclage rudimentaires
Véritable homme fort du pays, il a aussitôt défini comme objectif l’abandon du plastique à usage unique en 2025. Fin septembre, à l’Assemblée générale des Nations unies, le président Solih a encore rapproché cet objectif, en le fixant à 2023. « Il s’agira d’un des plans d’élimination du plastique les plus ambitieux du monde », a-t-il lancé devant les chefs d’Etat réunis à New York. « Le gouvernement agira par une série de mesures : interdictions, taxes, modification des standards industriels, recommandations… Elles seront mises en œuvre tout en s’assurant que les solutions alternatives au plastique sont prêtes et disponibles à faible coût », indique Khadeeja Naseem, la ministre de l’environnement.
Le chantier est immense, car, en dépit de leur réputation de pionnières de l’écotourisme, les Maldives ont longtemps mis sous le boisseau le problème des déchets et de la dépendance au plastique. Dans l’archipel, personne ou presque ne se risque à boire l’eau du robinet – sur certains îlots, elle n’existe d’ailleurs même pas. Le tri et le recyclage, eux, restent rudimentaires.
Certes, sur les murs de Malé, la capitale, les messages antiplastique sont omniprésents, des fresques murales aux panneaux d’information. Devant une école, l’ONG internationale Parley for the Oceans affiche même le décompte du nombre de kg de plastique récupéré depuis 2017, recyclé notamment en vêtements de sport. Mais les commerçants continuent d’offrir des sacs en plastique à leurs clients, et dans les restaurants et les cafés une bouteille d’eau en plastique est servie même à ceux qui n’en commandent pas.
400 000 m3 de déchets
A l’échelon local, l’ONG Plastic Noon Gotheh (« Une autre voie que le plastique ») tente depuis 2018 d’inciter les clients des épiceries à abandonner les sacs jetables. « Nous travaillons avec une dizaine d’épiceries de quartier, où nous distribuons des sacs réutilisables, explique Hudha Ahmed, coordinatrice de l’ONG. Mais c’est un travail de longue haleine. En général, les gens ne pensent pas à ramener le sac la fois suivante. Par ailleurs, aux Maldives, les gens ont en général une petite poubelle dans chaque pièce, et ont donc besoin de leurs sacs jetables. »
Comme le reconnaît Hudha Ahmed, le travail de pédagogie sur le plastique reste à l’état embryonnaire. Aussi a-t-elle été surprise par le volontarisme affiché par les autorités. « Sous le précédent régime, nous militions pour l’abandon progressif du plastique, dans l’espoir de peser sur les politiques publiques. Maintenant, c’est le contraire : le gouvernement affiche des objectifs plus ambitieux que les nôtres. Avant de parvenir à se passer du plastique à usage unique, il y a beaucoup à faire. Les solutions alternatives ne sont pas encore disponibles. Sortir du plastique implique des campagnes de communication massives et inscrites dans la durée, comme pour le tabac. »
Dans la lucrative industrie touristique, certains hôtels ont pris une longueur d’avance. Le complexe hôtelier Soneva Fushi, sur l’île de Kunfunadhoo, est ainsi parvenu à se passer entièrement de bouteilles d’eau en plastique, grâce à un système de désalinisation et de traitement par osmose inversée. « C’est ce qu’il y a de plus sain, cela évite la contamination croisée de l’eau qui peut survenir lorsque le plastique est exposé au soleil », note Sonu Shivdasani, le fondateur et directeur de l’hôtel, qui affirme ne pas recevoir de plaintes de clients en la matière.
L’établissement, où la nuitée la moins chère est facturée entre 1 000 et 1 500 euros selon la saison, a augmenté sa marge sur la vente d’eau aux clients grâce à ce système. « Le ministère du tourisme nous a indiqué qu’il serait obligatoire, d’ici l’année prochaine, d’éliminer les pailles et les bouteilles en plastique, et cela n’est pas compliqué, estime M. Shivdasani.Il existe de nombreuses alternatives, il faut simplement s’y mettre. Dans les îles habitées, cela pourrait prendre plus longtemps, mais en s’impliquant, cela est réalisable d’ici à 2023. » Au prix, néanmoins, d’une véritable révolution dans les pratiques.
L’opérateur Wamco a pris son parti de ce changement de culture. Mutique pendant des années sur la question de la réduction des déchets, il a lancé, fin septembre, une campagne choc sur les réseaux sociaux mettant en évidence le problème de Thilafushi : sous l’île artificielle, gagnée sur l’océan dans les années 1990, s’entassent 400 000 m3 de déchets, soit sept fois le volume de la plus haute tour de Malé. Et, depuis le 20 octobre, il a lancé une première étude qualitative des déchets produits par près de 300 familles vivant sur l’île de Vilimale, à quelques encablures de l’« île décharge ». Pour l’opérateur, il y a urgence : depuis 2016, il n’est plus autorisé à incinérer les déchets en extérieur, afin de protéger la qualité de l’air de la capitale.
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L’Assemblée a voté le projet de loi antigaspillage. 
Ce texte, consacré à « l’écologie du quotidien » et à la chasse au « tout jetable », a été voté dans la nuit de jeudi à vendredi, après deux semaines de débats qui se sont tendus sur la consigne des bouteilles en plastique, repoussée à plus tard. Socialistes et Les Républicains sont venus apporter leurs voix à la majorité pour ce texte, examiné en première lecture et approuvé par 49 députés, face à cinq abstentions des élus communistes et Libertés et Territoires, et un vote contre de la France insoumise. Députés et sénateurs se pencheront à nouveau sur ce texte en commission mixte à la rentrée, avant une éventuelle nouvelle lecture au Palais-Bourbon à partir du 21 janvier.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/20/aux-maldives-la-marche-forcee-vers-le-zero-plastique_6023532_3244.html>
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4- Trier, réutiliser, recycler : les principales mesures du projet de loi antigaspi, AFP, 20/12/19, 09:00

Chasse au plastique à usage unique, nouvelles filières pollueur-payeur... Voici les principales mesures du projet de loi contre le gaspillage et pour une économie circulaire, adopté en première lecture par l'Assemblée dans la nuit de jeudi à vendredi.
Objectifs chiffrés
• Le texte inscrit dans la loi l'objectif de 100% de plastique recyclé d'ici au 1er janvier 2025.
• Il vise l'interdiction de mise sur le marché des emballages plastiques à usage unique d'ici 2040.
• Il ambitionne une réduction de 50% d'ici à 2030 du nombre de bouteilles en plastique à usage unique vendues.
Filières pollueur-payeur
• Création de nouvelles filières pollueur-payeur (REP), qui exigent des professionnels qu'ils financent la gestion des déchets liés à leurs produits. A compter de 2022 pour les matériaux de construction (BTP), les jouets, les articles de sports et de loisirs, les articles de bricolage et de jardinage, dès 2021 pour les mégots, et en 2024 pour les lingettes pré-imbibées pour usages corporels et domestiques.
Dépôt sauvage
• Création d'une amende forfaitaire de 1.500 euros pour le dépôt sauvage de déchets.
Chasse au plastique
• Fin du plastique ou des contenants à usage unique pour les repas servis sur place dans les fast-foods, au plus tard le 1er janvier 2023. Fini aussi le plastique pour les jouets offerts avec les menus enfants. 
• Interdiction de tous les produits fabriqués à base de plastique "oxodégradable" qui, en se fragmentant, participe à la pollution des océans.
• Interdiction à compter du 1er janvier 2021 de la distribution gratuite de bouteilles en plastique dans les établissements recevant du public (plus de 300 personnes).
• Interdiction progressive des microplastiques "intentionnellement ajoutés" dans les cosmétiques, les détergents, les produits d'entretien ou les dispositifs médicaux d'ici à 2027, afin de lutter contre ces particules qui polluent les océans.
Information du consommateur
• Indice de "réparabilité" pour les équipements électriques et électroniques, sur le modèle de l'étiquette énergie. Il permettra au consommateur de savoir si le produit est facilement réparable ou non.
• Obligation d'informer sur la disponibilité des pièces détachées nécessaires à la réparation des équipements électriques, électroniques et des biens d'ameublement.
Invendus et réemploi
• Le texte interdit la destruction d'invendus non alimentaires neufs et crée une obligation de réemploi (incluant le don), de réutilisation ou recyclage. Pour les produits de première nécessité, notamment d'hygiène, le recyclage est même interdit et le don obligatoire.
• Création d'un fonds de réemploi à hauteur de 30 millions d'euros destinés aux recycleries, ressourceries et autres structures de l'économie solidaire, voire aux entreprises privées, sous condition.
Développement du vrac
• Le projet de loi favorise la vente en vrac et prévoit que tout consommateur "peut demander à être servi dans un contenant apporté par ses soins, dans la mesure où ce dernier est visiblement propre et adapté à la nature du produit acheté".
Consigne... en pointillé
• Alors que le gouvernement souhaitait mettre en place initialement une consigne pour les bouteilles plastique, il laisse finalement aux collectivités jusqu'en 2023 pour tenter de montrer qu'elles peuvent améliorer la collecte des bouteilles, sans passer par la consigne. Dans le cas contraire, le gouvernement "définira la mise en oeuvre" d'une consigne après concertation. En attendant, des expérimentations sont possibles dans les territoires volontaires.
Tri
• Le texte veut généraliser la signalétique sur le geste de tri, via le logo "Triman". Avec des règles écrites expliquant clairement dans quelle poubelle l'emballage ou le produit doit être jeté.
• Il vise à harmoniser la couleur des poubelles sur l'ensemble du territoire d'ici le 31 décembre 2022 : jaune pour les plastiques, métaux et tous les autres matériaux ; bleu pour le papier-carton si la collectivité le collecte à part ; vert pour le verre ; marron pour les déchets naturels comme les épluchures et biodéchets ; gris pour les ordures ménagères.
Médicaments à l'unité
• Le projet de loi ouvre la voie à la délivrance de certains médicaments à l'unité dans les pharmacies à partir du 1er janvier 2022, laissant toutefois la liberté aux pharmaciens de le faire ou non. Engagement de campagne d'Emmanuel Macron, cette mesure sera précisée lors de décrets d'application.
Perturbateurs endocriniens
• Les fabricants devront mettre en ligne et en "open data" (exploitable sur le net) des informations sur la présence éventuelle de perturbateurs endocriniens dans leurs produits. 
• Contre l'avis du gouvernement, l'Assemblée a voté un amendement LR pour que les fabricants apposent un pictogramme "déconseillé aux femmes enceintes" si leurs produits contiennent des perturbateurs endocriniens présentant des risques.
Tickets de caisse
• Fin de l'impression systématique des tickets de caisse, sauf demande expresse du client. Seront concernées les transactions en dessous de 10 euros à partir du 1er septembre 2020, de 20 euros au 1er janvier 2021, puis en dessous de 30 euros à l'horizon du 1er janvier 2022.
<https://www.linfodurable.fr/politique/trier-reutiliser-recycler-les-principales-mesures-du-projet-de-loi-antigaspi-15359>
Sur le même sujet : 
> Destruction des invendus, obsolescence programmée, emballages en plastique… les cinq principales mesures de la loi anti-gaspillage, Novethic, 20/12/19
Marina Fabre
La loi anti-gaspillage va-t-elle répondre aux attentes de la société civile ? Dans la nuit du 19 décembre, l'Assemblée a adopté ce vaste projet de loi qui contient plusieurs mesures phares comme la fin de la destruction des invendus non-alimentaires, la mise en place d'un indice de réparabilité ou bien l'extension du principe de pollueur-payeur à d'autres secteurs comme le tabac et le BTP. La mise en place d'une consigne, mesure très polémique, a été repoussée. 
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/economie-circulaire/isr-rse/invendus-reparabilite-plastique-les-5-principales-mesures-de-la-loi-anti-gaspillage-148038.html>
Et aussi : 
> Loi économie circulaire : la commission mixte paritaire trouve un accord <https://www.actu-environnement.com/ae/news/loi-economie-circulaire-accord-commission-mixte-paritaire-34762.php4>, Actu-environnement, 08/01/20
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5- La basket recyclable, vraie "révolution" ou "green-washing" habile ?, AFP, 20/12/19, 15:00
Yassine Khiri

"Révolution" antigaspillage ou manœuvre marketing d'une industrie polluante ? L'équipementier allemand Adidas, qui ambitionne de lancer au printemps 2021 une paire de baskets 100% recyclable, symbolise la volonté des fabricants de chaussures de conquérir les consommateurs "écolos" en transformant leur mode de production.
Du blanc au dégradé de bleu : sept mois après avoir présenté sa Futurecraft Loop, "première chaussure" recyclable à l'infini, Adidas vient de lancer la deuxième phase de ce projet ambitionnant de créer un modèle "circulaire", où les "running" usagées donnent naissance à de nouvelles paires.
"De la génération 1 à la génération 2, on s'est prouvé à nous-mêmes, et au grand public, qu'il était possible d'éliminer totalement les déchets et le gaspillage", explique à l'AFP David Quass, directeur "business model" d'Adidas.
"La révolution, non encore vue dans l'industrie auparavant, est qu'on peut maintenir la qualité du matériau d'une chaussure à l'autre, en répondant aux mêmes exigences" de performance, ajoute-t-il.
Par quel procédé ? Une technique d'assemblage par fusion de billes de polyuréthane thermoplastique (TPU), permettant de réduire le nombre de composants différents "à 4-5 contre 70 auparavant" pour une chaussure classique, tout en éliminant "la glue" liant la tige à la semelle. Une prouesse rendue possible grâce à un partenariat avec le géant de la chimie BASF.
- "S'adapter" à la demande verte -
Avec la montée grandissante de l'écologie dans les consciences citoyennes, d'autres fabricants comme Eram, Salomon ou la jeune pousse TBS se sont également lancés sur le créneau de la durabilité pour "s'adapter" à cette demande verte, exprimée notamment par les nouvelles générations.
Selon une étude du cabinet Nielsen réalisée en 2017, 85% des "Millenials", la tranche d'âge des 21-34 ans, estiment qu'il est "extrêmement important" que les entreprises élaborent des programmes en faveur de la protection de l'environnement. 
Au point de constituer une nouvelle piste de croissance dans ce marché estimé à 114 milliards d'euros en 2018, selon le cabinet NPD ? "Cela peut en effet nous ouvrir à d'autres segments de clients, à d'autres publics", confirme David Quass.
Pourtant, cette exigence éco-responsable ne se concrétise pas encore dans l'acte d'achat final des consommateurs. "Il y a un côté paradoxal", explique à l'AFP Virgile Caillet, délégué général de l'Union sport et cycle, qui représente 1.400 entreprises de la filière sport et loisirs en France.
S'ils "montent en puissance", "les critères d'achat environnementaux se situent en 5e ou 6e position, les critères déterminants étant d'abord le confort, le prix, puis la solidité", développe-t-il.
Or si Adidas ne souhaite pas que sa Loop soit "un produit de luxe", l'entreprise admet sans dévoiler le prix exact qu'elle sera vendue à la hauteur de ses produits haut de gamme, soit un coût compris entre 200 et 300 euros par paire.
- La location "par abonnement", piste à l'étude -
Au vu du tarif et d'une production en série qui s'annonce limitée à "plusieurs milliers de paires" --ne goutte d'eau comparé aux 400 millions produites chaque année par la marque--, ce projet est-il davantage destiné à une opération de communication ("green-washing") qu'au développement d'une piste commerciale prometteuse ?
"Ce n'est pas pour +green-washer+ mais pour changer. Ce n'est jamais trop tôt, ni trop tard, d'initier le changement dans la manière de produire dans cette industrie, construite il y a plusieurs décennies", répond David Quass.
Malgré d'autres initiatives en ce sens depuis plus de trois ans, comme par exemple l'association avec Parley (recyclage du plastique dans les océans), Adidas a toutefois envoyé des signaux contradictoires avec la délocalisation d'une partie de sa production en Asie. Une annonce survenue mi-novembre, quelques jours avant l'officialisation de la phase 2 de Futurecraft Loop.
"Cela nous a vraiment surpris", souligne Samah Habib, spécialiste mode chez Accenture, auprès du site du magazine Challenges. "L'empreinte carbone est certainement impactée. Cela ne va pas dans le sens de l'histoire qu'ils ont essayé de raconter il y a trois années." 
De quoi remettre en cause la transformation réelle d'un modèle économique fondé sur le principe du "acheter-jeter" ?
"Sur le plan législatif désormais, il y n'aura plus le choix pour les industriels", rappelle Virgile Caillet, en référence au projet de loi antigaspillage du gouvernement français, qui envisage la structuration d'une filière de recyclage des articles de sports. 
Loop peut "déverouiller une manière différente de s'engager avec le consommateur, via des nouveaux modèles économiques comme le renvoi du produit ou l'exploration de la location par abonnement", renchérit David Quass. Des pistes "potentielles" déjà novatrices en soi.
<https://www.liberation.fr/depeches/2019/12/20/la-basket-recyclable-vraie-revolution-ou-green-washing-habile_1770370>
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6- Egypte : haro sur le plastique dans une cité balnéaire de la mer Rouge, AFP, 21/12/19, 16:00
Bassem Aboualabass

Dans la cité balnéaire de Hourghada, dans l'est de l'Egypte, les employés d'un complexe hôtelier s'échinent dès l'aube à ramasser des déchets plastique éparpillés le long des rives de la mer Rouge.
"Ce n'est pas beaucoup", assure Wael, 20 ans, montrant du doigt cinq lourds sacs remplis de déchets plastique au terme d'une mâtinée de labeur.
"Il y a six mois, on pouvait en remplir des camions entiers", assure-t-il.
Depuis juin, le plastique à usage unique a été interdit à Hourghada et dans d'autres villes de la province qui borde la mer Rouge, afin de protéger la vie marine prisée des touristes.
Secteur clé pour l'économie égyptienne, en berne ces dernières années en raison de l'instabilité politique et de la récurrence des attentats, le tourisme a connu une relative amélioration depuis 2017. 
En 2018, la contribution du tourisme au produit intérieur brut a atteint son plus haut niveau depuis 2010, selon l'organisme World Travel and Tourism Council.
Or à Hourghada, le retour des touristes a été accompagné d'une recrudescence des déchets. En 2018, une entreprise de tri et d'enfouissement de déchets plastique locale a collecté 230 tonnes de déchets plastique, selon l'ONG Hurghada Environmental Protection and Conservation Association (Hepca).
En 2019, cette quantité s'est réduite à 141 tonnes. Car entre temps, les emballages plastique à usage unique proscrits ont été largement remplacés par des emballages en tissu, en papier ou en plastique biodégradable.
- Même les fast-food - 
Depuis l'interdiction, les autorités ont distribué des milliers de sacs réutilisables aux résidents et aux commerces.
En parallèle, Hepca en a distribué entre 40.000 et 50.000, selon Heba Shawky, directrice générale de l'ONG.
"On ne trouve plus de plastique à usage unique dans la ville", se félicite Ahmed al-Gharib, directeur d'un complexe hôtelier.
La plupart des hôtels ont cessé de mettre des gobelets et autres ustensiles en plastique à la disposition de leurs clients à Hourghada, ainsi que dans les cités balnéaires voisines, El-Gouna et dans la baie de Sahl Hasheesh. 
"Désormais, nous utilisons des tasses en plexiglas ou en bois", explique à l'AFP M. Gharib.
Directeur du département nourriture et boisson d'un hôtel de luxe, Mohamed Musa indique que "les déchets plastique issus d'un service ont diminué de jusqu'à deux à trois quarts de tonnes" dans son établissement.
"La ville entière est devenue plus propre qu'avant", dit-il, indiquant que même les touristes sont contre le plastique.
Des emballages en bois ou en papier sont proposés jusque dans les fast-food.
- Amendes salées -
Il faut dire que l'interdiction du plastique est agrémentée depuis août d'amendes salées en cas de violation.
En août, des médias locaux ont rapporté le cas d'un centre commercial qui distribuait des sacs plastiques, condamné à payer une amende de 20.000 livres égyptiennes (1120 euros).
Selon Mme Shawky, depuis août, 70% des commerces locaux ont été contrôlés.
Pour lutter autrement contre le plastique, Hepca organise régulièrement des campagnes de ramassage de déchets.
L'ONG a aussi inauguré l'an dernier la première usine de recyclage de déchets plastique de la ville, avec "une capacité opérationnelle de plus de 400 tonnes par jour", précise sa directrice.
Selon l'ONU, jusqu'à 5.000 milliards de tonnes de sacs en plastique à usage unique sont utilisés dans le monde chaque année.
Jusqu'à 13 millions de tonnes de déchets plastique finissent dans les océans chaque année, selon la même source, et seul 9% du plastique produit jusqu'à aujourd'hui a été recyclé.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/egypte-haro-sur-le-plastique-dans-une-cite-balneaire-de-la-mer-rouge_140079>
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7- Cigarette électronique : le lien entre vitamine E et maladies pulmonaires formellement établi, Le Monde avec AFP, 21/12/19, 18h52

Une étude publiée vendredi établit un lien direct entre la présence d’acétate de vitamine E dans les poumons et difficultés respiratoires. En quelques mois, 54 utilisateurs de cigarettes électroniques sont morts aux Etats-Unis. 
Une vague de maladies pulmonaires touchant les vapoteurs américains semble, enfin, avoir une explication. La plus grande partie de ces patients avaient de l’acétate de vitamine E dans leurs poumons, selon une étude publiée vendredi 20 décembre par des chercheurs des centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) dans le New England Journal of Medicine, confirmant ainsi des premiers éléments d’enquête révélés en novembre.
L’épidémie, qui a touché depuis juin plus de 2 500 personnes et qui a causé la mort de 54 patients aux Etats-Unis, a provoqué dans le pays un débat sur la dangerosité de la cigarette électronique. Cette hausse subite depuis juin est désormais en baisse, après un pic en septembre, selon des statistiques de patients américains.
> Lire notre enquête : Vapoter est-il sans danger ? Questions sur une « mystérieuse épidémie »
Des recharges essentiellement illicites
L’étude portant sur les cas de 51 vapoteurs, ayant des problèmes pulmonaires, a constaté que 48 avaient de l’acétate de vitamine E dans leurs poumons, alors que cette substance n’a pas été détectée dans un groupe témoin constitué d’individus en bonne santé. Les analyses, menées dans 16 Etats américains, n’ont dénombré que deux individus ayant d’autres produits potentiellement toxiques dans leurs poumons.
Autrement dit, la vitamine E est la cause des problèmes pulmonaires pour « une vaste majorité des patients », a fait savoir à l’agence Bloomberg Anne Schuchat, la directrice adjointe des CDC, qui a mené l’étude.
> Lire aussi  La cigarette électronique mise sous surveillance
L’acétate de vitamine E est utilisé comme additif diluant dans un type de recharges, souvent illicites et vendues sous le manteau, car contenant notamment du THC, le principe actif du cannabis. Normalement inoffensive, la vitamine E peut s’acheter sous forme de gélule à avaler ou d’huile à appliquer sur la peau. Mais, dans le cas du vapotage, le mécanisme qui lie vitamine E et lésions pulmonaires n’est pas encore bien compris.
Anne Schuchat tient, cependant, à préciser qu’une telle étude ne montre pas la non-dangerosité d’autres substances utilisées dans les cigarettes électroniques. « Il pourrait y avoir d’autres épidémies » similaires, a-t-elle ajouté.
Dans une étude parallèle, les chercheurs des CDC ont dénombré 31 patients touchés par des problèmes liés à la cigarette électronique qui ont dû revenir à l’hôpital une seconde fois, et sept qui sont morts après une hospitalisation. Les CDC recommandent désormais que les patients fassent l’objet d’un deuxième contrôle dans les quarante-huit heures suivant leur première visite à l’hôpital, et non plus d’attendre une ou deux semaines comme cela était préconisé auparavant.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/12/21/cigarette-electronique-le-lien-entre-vitamine-e-et-maladies-pulmonaires-formellement-etabli_6023745_1650684.html>
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8- L’abandon des déchets « est un héritage de la modernité industrielle », Le Monde, 22/12/19, 03h13
Anne Guillard

Alors que le projet de loi antigaspillage vient d’être voté à l’Assemblée nationale, le chercheur Baptiste Monsaingeon livre son regard sur les déchets et leur gestion, et invite à s’interroger sur la relation que nous entretenons avec nos restes.
La crise de la gestion des déchets bat son plein : plus de deux milliards de tonnes annuelles de déchets municipaux* dans le monde et un chiffre en augmentation constante avec près de 3,5 milliards de tonnes attendues d’ici à 2050, s’alarme la Banque mondiale.
Maître de conférences à l’université de Reims et auteur d’Homo detritus, critique de la société du déchet (Seuil, 2017), Baptiste Monsaingeon livre son regard sur les déchets et leur gestion. Plus largement, le chercheur, qui enquête aujourd’hui sur les plastiques, invite à s’interroger sur la relation que nous entretenons avec nos restes.
> Lire aussi Figures libres. A l’aise dans la poubelle
Les déchets n’ont pas toujours existé. En quoi et quand ont-ils changé de nature ?
Baptiste Monsaingeon : Comme l’historienne Sabine Barles l’a démontré, jusqu’à la fin du XIXe siècle, le terme de déchet n’est pas employé pour ce que l’on qualifie aujourd’hui comme tel. Les excreta urbains servent alors de matières premières au développement de la première industrialisation. Les chiffons, qui ont donné leur nom aux chiffonniers, sont récupérés et permettent l’essor de l’industrie papetière. Les boues organiques (épluchures et boues noires) de la ville sont également récupérées pour fabriquer des engrais, du compost pour les paysans.
L’apparition des poubelles marque l’abandon de ces grandes pratiques de synergie entre villes et campagnes. Le 24 novembre 1883, sous la IIIe République, Eugène-René Poubelle, le préfet du département de la Seine, impose aux Parisiens l’usage de réceptacles pour l’enlèvement des ordures ménagères, par souci d’hygiène. Sous l’impulsion de l’hygiénisme, on banalise l’idée d’abandonner de la matière sans usage ultérieur.
Cette idée est un héritage de la modernité industrielle. Avec la découverte d’un procédé d’extraction de la cellulose, on n’a plus besoin des chiffonniers pour le papier. On délaisse également la vidange des boues urbaines quand Justus von Liebig met au point les engrais chimiques, dans les années 1860. On invente le déchet à la fin du XIXe siècle, qui désigne toute quantité de matière ou produit destiné à l’abandon, ce qui est toujours sa définition juridique actuelle, sanctionnée seulement en 1975 par la loi française (article L. 541-1-1 du code de l’environnement).
Quelles sont les grandes étapes de la gestion des déchets, à l’ère industrielle ?
De la fin du XIXe siècle aux années 1970, on enfouit les déchets dans des trous qu’on recouvre d’un peu de terre une fois arrivés à saturation, et sur lesquels on installe des parcs de loisirs, des espaces verts… Bref, de la « nature », pour bien oublier. La décharge est le mode de traitement le moins coûteux et celui qui a été privilégié.
A partir des années 1970-1975, après le livre décisif de l’Américaine Rachel Carson sur l’environnement Silent Spring [Printemps silencieux] paru en 1962, et avec la première célébration du Jour de la Terre, en 1970, ou encore le premier rapport du Club de Rome, intitulé « Les Limites de la croissance », en 1972, les pouvoirs publics dans les pays occidentaux se doivent de prendre en main la question des déchets, qui deviennent un enjeu environnemental.
> Lire aussi "Printemps silencieux", de Rachel Carson et "Face à la crise : l'urgence écologiste", d'Alain Lipietz : pour un New Deal écologiste
Mais plus que la saturation, une des critiques majeures faites aux décharges est leur visibilité. Les déchets qui apparaissent au XXe siècle ne sont plus compostables, plus organiques et une fois stockés demeurent visibles, notamment les déchets en plastique. C’est le revers de l’épanouissement de la société de consommation après la seconde guerre mondiale et du tout-jetable.
En France, on choisit massivement l’incinération pour rationaliser ce problème. La Générale des eaux et la Compagnie des eaux, devenues depuis Veolia et Suez, vendent des incinérateurs comme des petits pains pendant une vingtaine d’années, de 1970 à 1990. De la proposition technique de traitement à la collecte, ces industries ont trusté l’ensemble de la chaîne de gestion des déchets en proposant des solutions « clé en main » aux collectivités.
Une gestion libérale plutôt que le signe d’un véritable réveil environnemental ?
La façon de gérer les déchets du dernier quart du XXe siècle jusqu’à nos jours me semble faire l’objet d’une continuité avec la période qui la précède. Un des indices édifiant de ce qui s’est joué est la mise en place, à la fin des années 1980, du « tri sélectif ». Dans l’optique de la réduction du volume des déchets, on s’est focalisé non pas sur la part organique, compostable, mais sur des matériaux valorisables économiquement, qui pouvaient intégrer le marché des matières premières dites « secondaires » (papiers, cartons, métaux, plastiques).
On a laissé dans les poubelles la part organique qui n’a strictement rien à y faire. C’est de la matière carbonée, pleine d’eau, qui n’a pas vocation à être stockée ni incinérée. C’est le choix qui a été fait pendant vingt ou trente ans, pour des raisons de coût, dans une forme de « désinhibition moderne », comme le nomme l’historien des sciences et techniques Jean-Baptiste Fressoz pour qualifier l’état d’esprit d’un progressisme technologique triomphant. Avec la mise en économie de l’environnement, on allait résoudre le problème, pensait-on.
En termes de réduction des déchets, le recyclage mis en œuvre depuis une quarantaine d’années a-t-il fait ses preuves ?
Pour le dire abruptement, quarante ans de politique de recyclage des déchets n’ont pas permis de réduire le volume et la production de déchets des pays du Nord. Et le rapport Hoorweg, en 2012, ne prévoyait pas qu’on infléchisse les courbes avant 2050. Dans les pays en développement, en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud-Est, la courbe est exponentielle au-delà de 2100.
Les politiques de recyclage ne sont pas un bon vecteur de l’inflexion des courbes de production des déchets. Il existe d’autres formes de leviers, juridiques, politiques, techniques, pour réduire plus massivement la production à la source, puisque c’est là l’enjeu.
Justement, que pensez-vous du projet de loi antigaspillage et économie circulaire, qui vient d’être votée à l’Assemblée, et pour laquelle la ministre de l’écologie, Brune Poirson, parle d’un « big bang » dans la poubelle des Français ?
Il y a un effort de la part du gouvernement d’optimiser la collecte de certains types de déchets plastique. Mais derrière l’appellation « consignage » des bouteilles en plastique, il y a surtout l’enjeu de parvenir au standard européen de collecte des déchets plastique. L’objectif de l’Union européenne est que tous les emballages plastique soient recyclables d’une manière économiquement efficace d’ici à 2030. Ce n’est donc pas une bouteille qu’on va réutiliser, c’est une bouteille qu’on va recycler. On va simplement changer les règles de financement, de taxation du recyclage. Mieux vaut cela que rien, mais cette loi n’est pas une loi de rupture.
> Lire aussi Recyclage ou réemploi ? Pourquoi le projet de consigne est contesté
Que faudrait-il alors pour obtenir une telle « rupture » ?
Dans le système actuel, on jette dans une poubelle, on referme le couvercle et on oublie. On fait confiance à un système technique réputé efficient – si je mets dans la bonne poubelle, ce sera bien géré. Mais la bonne poubelle est une boîte noire. « Que deviennent nos déchets ? » est une interrogation récurrente dans l’opinion publique. Il faudrait suivre chacun de nos déchets à la trace pour savoir si telle bouteille s’est retrouvée au fin fond de l’Asie, dans un fleuve, ou est devenue un pull en laine polaire !
Prenez l’exemple des déchets organiques. Sur le plan technique, le lombricompostage domestique est très efficace et l’aspect collectif de la pratique est intéressant. Avec l’installation de lombricomposteurs dans les cours d’immeubles, les habitants coopèrent pour faire vivre cette boîte à ordures. Ce qui change notre rapport aux déchets : avec la relocalisation de nos déchets organiques, une relation plus directe s’instaure.
Plutôt que de viser le « zéro déchet », il faudrait donc nous les réapproprier ?
J’ai l’impression qu’il y a dans le terme « zéro déchet » un héritage hygiéniste, l’idée que le déchet, c’est sale, qu’il faut les considérer comme une menace. Or, les déchets d’hier sont les vestiges archéologiques d’aujourd’hui. Un monde sans restes serait un monde sans histoire. Le fait qu’on produise des résidus est un marqueur du vivant. La paléoanthropologie fait des restes organiques de nourriture un indicateur de la sédentarisation humaine, comme le souligne l’historien et ethnologue André Leroi-Gourhan, avec l’apparition d’ordures à l’entrée des cavernes.
L’une des figures du mouvement Zéro déchet est le chimiste anglais Paul Connett, militant antinucléaire, opposé aux incinérateurs de déchets dans les années 1970. Il a inspiré la fondation des grandes associations, comme Zero Waste Europe et Zero Waste France, qui défendent une pratique plus ancrée dans le réel, dans des problématiques de gestion des déchets à l’échelon des municipalités, et qui citent souvent la ville toscane de Capannori en exemple pour avoir repris la main sur la gestion des restes.
Cela paraît plus réaliste que les visions macro-industrielle et domestique. La première consiste à faire confiance à l’industrie pour se contrôler elle-même en créant des circuits fermés de recyclage. Or, les ingénieurs le disent très bien, le recyclage, « ça fuit de partout ». La deuxième, dont la papesse est Béa Johnson, perpétue, selon moi, les mêmes écueils que le surconsumérisme, qui isole les individus avec leurs pratiques domestiques. Le philosophe politique américain Michael Sandel parle de « sujet désencombré », qui ressemble au citoyen libéral qui fait attention à « bien jeter », qui n’aurait plus besoin de grand-chose pour vivre, mais qui a toujours un MacBook Pro à portée de main.
Quelles seraient les pistes pour repenser notre société et ses déchets ? Vous parlez de changer les imaginaires…
Qu’on le veuille ou non, il va falloir faire monde avec ces restes toxiques et irréversibles dont on ne veut pas. La figure du chiffonnier peut nous y aider – avant leur interdiction, en 1946, la France en comptait 500 000. L’écocitoyen continue de considérer le déchet comme un problème. Le changement d’imaginaire est là. Le chiffonnier qui ne pourrait pas s’emparer d’un déchet pourrait dire « ce déchet-là, il ne faut plus le produire ». Nous devons être à même de nous autoréguler vis-à-vis des formes matérielles qu’on produit.
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* Par déchets municipaux, on entend les déchets collectés et traités par ou pour les communes. Ils comprennent les déchets des ménages, y compris les encombrants, les déchets assimilés produits par les activités commerciales, les bureaux, les institutions et les petites entreprises, ainsi que les déchets d’entretien des jardins et des espaces verts, les déchets de nettoiement de la voirie, le contenu des poubelles publiques et les déchets des marchés s’ils sont traités comme des déchets ménagers. La définition exclut les déchets issus de l’assainissement des eaux usées urbaines, ainsi que les déchets des activités de construction et de démolition. Cet indicateur est mesuré en milliers de tonnes et en kilogrammes par habitant (OCDE).
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/22/l-abandon-des-dechets-est-un-heritage-de-la-modernite-industrielle_6023765_3244.html>
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9- Les écoles fermées toute la semaine à Téhéran en raison de la pollution, AFP, 23/12/19, 14:00

Les écoles de la province de Téhéran vont garder portes closes jusqu'à vendredi en raison d'un taux élevé de pollution atmosphérique, ont annoncé les autorités iraniennes, prolongeant la fermeture décidée samedi et prévue initialement pour durer deux jours.
Lundi, un épais nuage grisâtre enveloppe encore la capitale iranienne, pour la troisième journée consécutive, oblitérant totalement les montagnes de l'Alborz qui la dominent.
"Toutes les écoles de la province de Téhéran (...), à part dans les secteurs de Firuzkuh et Damavand, seront fermées toute la semaine en raison de l'augmentation de la pollution atmosphérique", a dit lundi à la presse le gouverneur de Téhéran, Anoushiravan Mohseni-Bandpey.
Il a ajouté que les prévisions montraient que "la densité des polluants" allait "s'accroître dans les métropoles".
Entre dimanche et lundi midi, la concentration en particules fines (PM2,5) a été de 147 microgrammes par mètre cube en moyenne sur 24 heures, selon le site web gouvernemental air.tehran.ir.
Ce taux est près de six fois supérieur au taux maximum de 25 µg/m3 en moyenne sur 24 heures recommandé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Tous les ans entre novembre et février, la pollution atmosphérique atteint des pics à Téhéran --agglomération de quelque 8,5 millions d'habitants située entre 1.400 et 1.800 mètres d'altitude-- en raison du phénomène dit d'"inversion thermique" : l'air froid en altitude empêche l'air chaud et pollué de se dégager.
Dans la province d'Alborz (nord), les écoles sont également fermées pour la semaine, a indiqué son vice-gouverneur, cité par l'agence officielle Irna.
La mesure vise à empêcher les bus scolaires de circuler et d'éviter l'exposition des enfants à la pollution.
Les écoles de la province de Téhéran avaient déjà été fermées les 15 et 16 décembre derniers pour les mêmes raisons.
Mais fermer les écoles n'a "pas aidé à améliorer la qualité de l'air de Téhéran", a écrit lundi le quotidien Donya-e Eqtesad, évoquant "la plus petite mesure nécessaire" que les autorités pouvaient prendre. 
Le chef du système judiciaire, Ebrahim Raisi, a qualifié la mesure de "sédatif" et appelé à s'attaquer aux "racines" du problème.
Le maire de Téhéran, Pirouz Hanatchi, a appelé à cibler les industries utilisant "du mazout et de l'essence".
Les principales causes de la pollution sont les véhicules lourds, les motos, les raffineries et les centrales thermiques, selon un rapport publié en 2018 par la Banque mondiale.
Selon des chiffres officiels publiés dans la presse iranienne, la pollution de l'air provoque chaque année 30.000 décès en Iran.
<https://www.geo.fr/environnement/les-ecoles-fermees-toute-la-semaine-a-teheran-en-raison-de-la-pollution-199193>
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10- Enquête. Données de santé : conflit d’intérêts au cœur de la nouvelle plate-forme, Le Monde, 24/12/19, 01h40
Stéphane Foucart et Stéphane Horel  

Principal architecte du projet Health Data Hub, Jean-Marc Aubert, patron de la DREES, quitte le service public pour rejoindre à nouveau la société IQVIA, leader mondial de l’exploitation des données de santé. 
A peine lancé, début décembre, le Health Data Hub, la nouvelle plate-forme informatique rassemblant la totalité des données de santé personnelles des Français, a focalisé les critiques. Après l’hébergement par un opérateur américain (Microsoft), l’anonymisation fragile des données, les conditions d’accès au Hub par les acteurs privés, etc., une nouvelle polémique pourrait survenir avec le départ de Jean-Marc Aubert, patron de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES). Principal architecte du projet, il quitte le service public pour la société IQVIA (anciennement IMS Health), le leader mondial de l’exploitation des données de santé, dont le chiffre d’affaires atteignait près de 10 milliards d’euros en 2018.
> Lire aussi  Données de santé : la plate-forme de la discorde
Officialisé mercredi 18 décembre, ce départ est en réalité un retour – ou un second pantouflage, en moins de dix ans –, puisque M. Aubert était déjà salarié d’IQVIA jusqu’en octobre 2017, lorsqu’il a pris la direction de la DREES. Jusqu’alors directeur pour les « solutions patients » aux Etats-Unis, il revient cette fois en tant que directeur de la filiale française d’IQVIA, selon un communiqué de la société.
« Leader mondial dans l’utilisation des données, de la technologie, de l’analyse avancée et de l’expertise humaine pour aider les entreprises des sciences de la vie », comme elle l’explique sur son site Internet, IQVIA propose notamment à ses clients – principalement dans le secteur pharmaceutique – de les aider à « comprendre le nouveau cadre d’accès aux données médico-administratives [en France] et ses évolutions réglementaires », ainsi qu’à exploiter « la puissance de ces données dans tous [leurs] projets ».
« Un très mauvais signal »
Les modalités de mise à disposition de ces informations via le Health Data Hub ouvrent ainsi des perspectives commerciales pour IQVIA. M. Aubert ne considère pas cette situation problématique. « Je ne suis jamais allé travailler dans une administration qui régulait le travail des industriels et notamment d’IQVIA, dit-il au Monde. La DREES n’a aucun contact avec IQVIA, quasiment. Quand je suis arrivé [à la DREES], on a mis en place une procédure pour éviter tous conflits d’intérêts, mais il n’y a même pas eu l’occasion d’un conflit d’intérêts. »
Pour M. Aubert, le fait qu’IQVIA communique auprès de ses clients sur l’évolution en cours de l’accès aux données de santé françaises ne relève de rien de plus que du « marketing ».
L’argument ne convainc pas les associations. « Le retour rapide de M. Aubert auprès d’IQVIA pose de toute évidence un énorme conflit d’intérêts, estime Anne Chailleu, vice-présidente du Formindep, une association de lutte contre les conflits d’intérêts dans le monde médical. Cette société a pour cœur de métier l’optimisation des ventes de produits pharmaceutiques ou dispositifs médicaux par l’exploitation de données de santé. Le recrutement [de M. Aubert] par le ministère de la santé pour lui confier la structuration du secteur public des données de santé était déjà un très mauvais signal. » 
> Lire aussi  Nous devons « modifier nos normes de protection des données de santé »
« Le pantouflage devient dangereux pour l’intérêt général quand des fonctionnaires rejoignent l’entreprise ou le secteur pour lesquels ils étaient chargés d’une mission de service public, ce qui créé une suspicion sur leurs motivations »,estime Elise Van Beneden, secrétaire générale adjointe d’Anticor, association qui lutte « contre la corruption et pour l’éthique en politique ». Par ailleurs, souligne l’avocate, seuls les départs vers le privé sont contrôlés et non l’inverse.
« On est venu me chercher : le cabinet de [la ministre des solidarités et de la santé Agnès] Buzyn, ainsi que d’autres personnes qui avaient apprécié travailler avec moi », assure aujourd’hui M. Aubert, se défendant de tout entrisme. Quant à son départ de la DREES pour IQVIA – « parce qu’on est venu me chercher, très fortement » –, la Commission de déontologie de la fonction publique ne s’y est pas opposée, dit-il. « Un avis est actuellement en cours de notification à son administration d’origine », indique-t-on à la direction générale de l’administration et de la fonction publique, sans plus de précisions.
Déclarations d’intérêts manquantes
Conformément à loi relative à la transparence de la vie publique, M. Aubert a rempli une déclaration d’intérêts auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) lors de sa prise de fonctions. Cependant, ce document, couvert « par le secret professionnel », n’est pas public, explique l’institution. C’est d’ailleurs la HATVP qui deviendra compétente « sur la question des allers-retours public-privé » à compter du 1er février.
En revanche, dans le cadre de la « loi Bertrand » de 2013, M. Aubert était tenu de remplir une déclaration d’intérêts destinée à être rendue publique, une obligation à laquelle sont soumis un grand nombre de fonctionnaires du domaine de la santé. Or celle-ci est introuvable sur le site du gouvernement DPI. sante.gouv.fr, qui rassemble ces documents. « En général je suis les réglementations », assure M. Aubert, qui dit ne pas se souvenir qu’on lui ait demandé de remplir ce formulaire.
> Lire aussi  « L’exploitation de données de santé sur une plate-forme de Microsoft expose à des risques multiples »
Autres déclarations d’intérêts manquantes : celles des membres du conseil scientifique de la task force sur le financement de la santé que M. Aubert a dirigé en 2018 à la demande de la ministre Agnès Buzyn. La loi Bertrand dispose pourtant que les « membres des commissions et conseils siégeant auprès des ministres chargés de la santé et de la Sécurité sociale » sont tenus d’établir une déclaration d’intérêts.
Pour M. Aubert, l’équipe en question ayant été « une task force, et non un groupe de travail », ses membres échappaient à cette obligation. L’ancien haut fonctionnaire ajoute avoir choisi les membres du conseil scientifique. Parmi eux : l’économiste de la santé Claude Le Pen qui, consultant pour IQVIA, rédige notamment pour la société une analyse mensuelle à destination de ses clients.
Interrogé, le cabinet de Mme Buzyn n’a souhaité commenter aucune des questions soulevées par le départ de M. Aubert, par la nature de son travail à la DREES, ou par l’absence de sa déclaration d’intérêts.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/24/donnees-de-sante-conflit-d-interets-au-c-ur-de-la-nouvelle-plate-forme_6023918_3244.html>
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11- Les cadeaux que vous renverrez finiront peut-être à la décharge, Slate, 24/12/19, 06h49
Repéré par Thomas Burgel sur Fast Company

Aux États-Unis, 2,27 millions de tonnes de produits neufs finissent chaque année à la poubelle.
Les chiffres concernent les États-Unis, mais ils donnent une bonne idée de la manière dont fonctionne le système dans lequel tout le monde évolue –qui se passe de toute logique environnementale.
Pull-overs trop petits, jouets déjà possédés, lampes au goût très douteux: selon des chiffres de la firme Optoro repris par Fast Company, 100 milliards de dollars (90 milliards d'euros environ) de produits seront, entre Thanksgiving et les jours suivant Noël, retournés aux personnes qui les ont vendus.
Sans même parler de l'empreinte environnementale de la fabrication de ces cadeaux mal-aimés, le coût écologique de leur transport jusqu'au pied de votre sapin de Noël a déjà été énorme. Il faut désormais le multiplier par deux : au total et sur une année, Optoro estime les émissions de ces retours à l'envoyeur à 15 millions de tonnes de dioxyde de carbone.
>> Suite à lire à :
<https://korii.slate.fr/biz/cadeaux-que-vous-renverrez-finiront-peut-etre-decharge/>
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12- Les touristes, aubaine et malédiction au pays du père Noël et des Lapons, AFP, 24/12/19, 18:00
Sam Kingsley

Dans la lumière de soie bleue qui nimbe les reliefs piqués de sapins, une foule d'ombres glisse sur la neige entre cafés et boutiques : chaque hiver, les visiteurs étrangers envahissent la Laponie finlandaise.
D'Europe et d'Asie, en couple ou en famille, ils sont des centaines de milliers à converger dans cette immense toundra dans l'espoir d'y rencontrer le "vrai" père Noël, apercevoir une aurore boréale, fendre le froid en traîneau.
Le tourisme est vital pour l'espace arctique peuplé d'élans, d'ours et de loups, à court d'espèces sonnantes et trébuchantes. Mais les locaux, et surtout les Sames, éleveurs de rennes autochtones autrefois désignés sous le nom devenu péjoratif de Lapons, s'alarment de ses effets sur leur mode de vie et sur l'environnement dans une région aux avant-postes du réchauffement climatique.
A Rovaniemi, le "Santa Claus Village" est un parc d'attractions féérique où les vacanciers s'offrent des promenades en moto-neige ou en traîneau tiré par des rennes, fuient le vent dans des châteaux de glace, écument les magasins de souvenirs, dégustent du vin chaud à la cannelle près du feu.
Au cœur du village, de jolis chalets en bois abritent l'antre du père Noël. Depuis les années 1980, les responsables du tourisme locaux ont fait de Rovaniemi le pays officiel de l'homme à la barbe blanche.
A l'intérieur, un elfe en costume rouge et vert prénommé "Vanilla" anime une visite guidée jusqu'au repaire fabuleux. Le père Noël, dans son habit rouge rehaussé de fourrure blanche, les accueille sur les notes tintinnabulantes d'un chant de Noël.
"Je ne sais pas pourquoi, je suis un peu nerveux", avoue Topi, un Finlandais d'une vingtaine d'années venu avec ses amis.
- Marchés lucratifs -
L'afflux de visiteurs en Laponie ne cesse de croître année après année. 2,9 millions de nuitées ont été enregistrées l'an dernier, contre 2,2 millions en 2010.
"Les chiens de traîneau et les longues randonnées sont plébiscités par les touristes français, les Britanniques sont particulièrement intéressés par la moto-neige, les Asiatiques préfèrent les aurores boréales", explique à l'AFP Sanna Kärkkäinen qui dirige l'office du tourisme de Rovaniemi.
De nouveaux marchés, très lucratifs, s'ouvrent aux opérateurs. Le nombre de touristes chinois a quadruplé depuis 2015, pour atteindre 45.000, et devrait encore tripler au cours de la prochaine décennie, qui profitent de la multiplication des vols de la compagnie nationale Finnair entre l'Asie et l'Europe, via la capitale Helsinki.
Tian Zhang, installée dans le grand Nord de la Finlande il y a 17 ans, est récemment devenue le premier investisseur étranger dans l'hôtellerie locale après qu'elle et des amis chinois eurent constaté que Rovaniemi manquait de lits.
Charmant établissement de verre et de bois, le Nova Skyland Hotel a ouvert ses portes en novembre 2017 et ses 33 chambres affichent la plupart du temps complet. Ses clients viennent du monde entier, Espagnols et Anglais avant Noël, "les Russes début janvier, les Chinois au Nouvel an chinois", résume Zhang.
Les statistiques montrent que les Chinois dépensent trois fois plus en moyenne que les visiteurs d'autres nationalités. Le gouvernement chinois, désireux d'asseoir sa présence dans l'Arctique, a publié en 2018 un rapport encourageant ses entreprises touristiques à s'y établir.
Les pays du Moyen-Orient montrent aussi un appétit croissant. "Cette semaine nous avons eu le premier vol direct de Turkish Airlines en provenance d'Istanbul, ce qui automatiquement ouvre Rovaniemi à 20 nouveaux pays", se réjouit Sanna Kärkkäinen.
- Préjugés contre les Sames -
Bien que la manne touristique ait ramené le chômage à Rovaniemi à son plus bas niveau depuis 30 ans, le tourisme de masse suscite l'inquiétude parmi la population qui chérit sa tranquillité et son rapport privilégié à la nature.
Les médias publient régulièrement des articles sur des touristes indélicats qui abandonnent leurs déchets dans la lande et les sapinières, des hordes logées en Airbnb hantant nuitamment et à grand bruit les rues de la ville.
Présents depuis trois millénaires dans les contrées inhospitalières de l'Arctique en Finlande, Norvège, Suède et Russie, les Sames voient d'un mauvais oeil l'essor du tourisme industriel qui selon eux reproduit les pires préjugés à leur encontre et fait du chiffre à leurs dépens sous couvert de traditions et d'artisanat présentés comme "indigènes".
"Presque chaque jour des gens (...) demandent +où peut-on voir des chamans, où sont les sorcières sames ?+", s'indigne Tiina Sanila-Aikio, présidente du Parlement same de Finlande. "C'est une légende créée de toute pièce et entretenue par l'industrie touristique".
Des représentants de la communauté accusent des opérateurs touristiques de se faire passer pour Sames, ou de vendre des articles ou des attractions leur prêtant des pouvoirs magiques ou les peignant en peuple primitif.
En 2018, le Parlement same a publié des recommandations pour une approche "éthique et responsable" du tourisme. "Si par exemple une personne s'abstient de porter une tenue same parce qu'elle ne veut pas être photographiée par des touristes, c'est une personne de trop", relève le document.
Les Sames reprochent aussi aux chiens de traîneau si prisés d'effrayer leurs troupeaux, au même titre que les éoliennes, les centrales hydroélectriques et l'industrie minière.
Valentijn Beets, un Botswanais qui a créé "Bearhill Husky" en 2012 avec son épouse finlandaise Veronika, non loin de Rovaniemi, plaide qu'il exerce trop loin des communautés sames pour les déranger.
Il assure "qu'une équipe de chiens bien entraînée, qui travaille avec responsabilité, ne doit pas causer tant de problèmes que ça aux voisins".
- Une région sensible au réchauffement -
Sa voix couverte par les aboiements des 120 chiens composant sa meute, il explique que le traîneau attire des visiteurs séduits par une forme plus écologique de tourisme.
"Si vous voulez vous démarquer de vos concurrents, c'est un créneau que de plus en plus de personnes apprécient".
Car de fait l'isolement géographique de la Laponie et les longues distances intérieures favorisent les émissions de gaz à effet de serre dans une région qui, d'après les scientifiques, accuse un rythme de réchauffement deux fois plus rapide que la moyenne mondiale.
"Nous sommes très dépendants de l'avion", reconnaît Satu Loiro du conseil régional de Laponie finlandaise, qui envisage de faire payer les touristes d'une manière ou d'une autre pour limiter les émissions et financer les transports publics.
Le raccourcissement des hivers commence déjà à se faire ressentir ici. L'an dernier, des opérateurs ont dû renoncer à certaines activités faute de neige en novembre.
Au village du père Noël, les derniers visiteurs du soir quittent sa grotte. A-t-il moins de temps aujourd'hui à consacrer à chaque visiteur quand ils sont de plus en plus nombreux ? "Certainement pas", grogne-t-il.
"Nous sommes sur le cercle arctique, cette époque de l'année est magique. Il suffit de s'organiser pour être en des millions de lieux différents au même moment". "Cela fait des siècles que je fais ça et je pense me débrouiller pas mal".
<https://www.challenges.fr/societe/les-touristes-aubaine-et-malediction-au-pays-du-pere-noel-et-des-lapons_691139>
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13- Reportage. A la cité Gagarine, déconstruire sans démolir, Le Monde, 26/12/19, 17h57
Enora Ollivier

Les responsables du chantier de la barre d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) s’efforcent de revaloriser un maximum de rebuts.
Rubrique « Les dessous des déchets ». Nul besoin d’avoir un œil expert : cette tapisserie aux motifs bruns stylisés sort tout droit des années 1960. Tant bien que mal, le papier peint s’évertue à décorer ce qui était encore, il n’y a pas si longtemps, une toute petite pièce du treizième et dernier étage, escalier C, de la cité Gagarine, à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Sa mission touche à sa fin. Bientôt, la tapisserie sera enlevée et l’épaisse couche de plâtre qu’elle recouvrait, retirée, pour que ne subsiste plus que du béton brut. Une fois les plaques de revêtement de sol décollées, les fenêtres désinstallées et l’espace désamianté, un engin viendra grignoter le bâtiment, et c’en sera fini pour de bon.
Si la mythique cité Gagarine porte ce nom, c’est parce que le cosmonaute russe éponyme, premier homme à voyager dans l’espace, l’a inaugurée en 1963. La barre d’immeuble en forme de T, comprenant 376 logements, fut un symbole de la banlieue rouge et, en pleine guerre froide, une vitrine de l’idéal communiste. Au fil des années et des crises, la cité ouvrière est devenue vétuste, insalubre, et la décision a été prise de la raser pour la remplacer par un écoquartier.
Une « déconstruction sélective »
Ici, pas de démolition spectaculaire à la dynamite, mais une « déconstruction sélective ». Le principe en est simple : il s’agit de limiter la production de déchets en triant à la source les différents éléments de chantier pour mieux les valoriser ou les réemployer.
Sur les 30 000 tonnes de béton et de brique engendrées par le chantier de Gagarine, l’objectif est d’en revaloriser 90 % (le reste représente principalement ce qui a été contaminé, par du plâtre, du plomb…). Les gravats obtenus seront envoyés en carrière à Chelles (Seine-et-Marne) et Wissous (Essonne), où ils seront concassés. Leur deuxième vie pourra alors commencer, sous forme de béton à construction ou de granulat qui servira à fabriquer des routes. Environ 2 500 mètres cubes de gravats – soit environ 20 % du total – seront utilisés pour remblayer les caves sur le nouveau site de l’« agrocité », cet ensemble de logements et d’infrastructures publiques qui doit pousser à la place de la cité Gagarine. Le reste sera proposé à d’autres chantiers.
> Lire aussi L’abandon des déchets « est un héritage de la modernité industrielle »
Par cette démarche, « on diminue les émissions de gaz à effet de serre, on évite les mises en décharge et on ne va pas extraire dans des gisements naturels des agrégats pour fabriquer du béton », s’enthousiasme Sandy Messaoui, directeur de projets chez Grand Paris Aménagement. « Le déchet devient une ressource, il est générateur de valeur pour fabriquer la ville. A cette échelle, sur un projet résidentiel de cette taille, c’est exemplaire et innovant. »
Dans l’appartement du treizième étage du bâtiment C, sur un pan de mur désormais livré aux vents, reste accroché un radiateur, dernier témoignage de la vie qui occupait les lieux. Lui aussi échappera à la déchetterie.
Après diagnostic, l’aménageur du site a identifié une série de huit objets ou éléments considérés comme réutilisables : des radiateurs, donc, mais aussi des portes, des extincteurs, des boîtes aux lettres… Tous sont soigneusement démontés avant d’être mis en vente sur la plate-forme en ligne de la start-up Backacia, spécialisée dans le réemploi des matériaux et dans les équipements du bâtiment. Le radiateur en fonte, par exemple, a servi plus de cinquante ans mais peut en faire « 50, voire 100 de plus », estime Laurent Maupomé, responsable d’opérations chez Grand Paris Aménagement. Mille cinq cents pièces seront au total mises en vente, et 600 ont déjà trouvé preneurs.
Le but de tout cela n’est pas de dégager du profit. « On est en 2019, on s’intéresse à la planète, souligne M. Maupomé. Mon objectif, c’est juste de ne pas payer pour mettre des objets à la poubelle. » La mise en décharge est, en effet, facturée aux professionnels du bâtiment et cela peut représenter un poids considérable sur la facture d’un chantier.
C’est l’une des raisons de la prolifération des décharges sauvages, sujet tristement médiatisé après la mort en août du maire de Signes, dans le Var, renversé par une camionnette dont les occupants étaient venus déposer des gravats en toute illégalité. Les TPE et PME de BTP ainsi que les entrepreneurs travaillant au noir sont souvent pointés du doigt.
Reprise gratuite des gravats de chantier d’ici à 2022
En octobre, le gouvernement a promis la reprise gratuite des gravats de chantier d’ici à 2022, à condition qu’ils soient préalablement triés, ainsi qu’un meilleur maillage du territoire en déchetteries professionnelles. Il faut « passer de la démolition à la déconstruction », répète à l’envi la secrétaire d’Etat à la transition écologique, Brune Poirson.
Sandy Messaoui, le responsable du projet de la cité Gagarine, ne peut qu’approuver :
« Une démarche comme [la nôtre] ne coûte pas plus cher. Ça nous oblige à travailler différemment et à nous former, mais si, nous, on y arrive sur un ensemble de 400 logements en centre-ville, en première couronne de Paris, cela peut être systématisé partout. Il faut s’attendre à un véritable changement de culture professionnelle des aménageurs. Un tel chantier, je pense que, demain, ce sera la norme. »
Si « l’économie circulaire est l’ADN de tout le projet », impossible, cependant, de tout réemployer, pour des raisons sanitaires, financières, et aussi de durée et d’acceptabilité du chantier. Les garde-corps qui auraient pu devenir des arceaux à vélo ? Plombés, ils auraient nécessité une coûteuse décontamination. Les fenêtres ? Plus aux normes, elles sont invendables. Les toilettes et baignoires ? La faïence a été cassée pour éviter les squats. Tous ces éléments iront donc rejoindre leur filière de recyclage classique.
Reste qu’un tel chantier est une illustration des changements de pratique dans le milieu. Le seul secteur du bâtiment produit chaque année quelque 46 millions de tonnes de déchets, soit bien davantage, par exemple, que les ménages (30 millions de tonnes).
La loi de transition énergétique de 2015 fixe comme objectif de recycler 70 % des déchets du BTP en 2020. Mais, à ce jour, si le gros œuvre (fondations, murs porteurs, charpentes…) est plutôt bien recyclé, le second œuvre (électricité, fenêtre, moquette, verre, plastique…) l’est beaucoup moins, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).
Rym Mtibaa, chef de projet bâtiment chez Ecosystem et coordinatrice de la plate-forme collaborative Démoclès, cofinancée par l’Ademe, note pourtant une évolution des mentalités, « une vraie tendance » depuis trois ans. Pour l’encourager, elle conseille de se focaliser sur l’essentiel : considérer le diagnostic obligatoire avant travaux comme un outil et non une contrainte, s’assurer de la traçabilité des déchets et ne pas les mélanger pour qu’ils puissent être valorisés. D’autant que pour le verre, le plâtre ou encore la moquette, il y a d’ores et déjà « 16 filières de valorisation de second œuvre opérationnelles en France ». Reste à en trouver une pour les tapisseries venues des années 1960.
> Lire aussi Comment Besançon a vidé ses poubelles d’un tiers
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/26/a-la-cite-gagarine-deconstruire-sans-demolir_6024095_3244.html>
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14- Factuel. Saturée de déchets, La Réunion veut stopper le tout-enfouissement, Le Monde, 28/12/19, 06h31
Jérôme Talpin, Saint-Denis (La Réunion), correspondance

Les deux décharges de La Réunion seront saturées d’ici à 2023. Dans le sud de l’île, un projet d’incinérateur fait l’objet de résistances politiques.
Manœuvrant sur un champ de déchets à ciel ouvert, les deux compacteurs de 50 tonnes affrontent le flot continu de sacs-poubelle et de plastique déversés par des camions à benne. Parmi ces ordures, des bouteilles, des emballages, des papiers, dont 30 % auraient pu finir dans la filière de recyclage locale, mais qui sont perdus à jamais. Chaque jour, les poids lourds attendent en file indienne pour amener 800 tonnes d’ordures supplémentaires dans la décharge de Pierrefonds, située dans le sud de La Réunion. Soit deux tiers des déchets de l’île. Leur traitement par enfouissement ne sera bientôt plus possible, en raison de la loi sur la transition énergétique qui prévoit une réduction de 50 % des déchets enfouis d’ici à 2025, ainsi que par manque de place. Mais les solutions avancées sont repoussées d’année en année, prises au centre de rivalités politiques locales.
La petite montagne de déchets, qui dégage des odeurs nauséabondes à cause des grosses chaleurs de l’été austral, gagne quotidiennement en épaisseur. Haute de 50 mètres et longue d’environ 900 mètres sur 300 de large, elle fait tache dans le paysage du littoral. Le fond a été couvert d’argile, d’une membrane plastique et de graviers pour récupérer le jus de déchets hautement toxique. Le tas est enveloppé de couvertures synthétiques, puis végétalisé. Depuis 1987, plus de 4,7 millions de tonnes de déchets ont été enfouis sur ce site de 37 hectares.
L’image de ces couches de déchets ménagers montre que les centres d’enfouissement sont un problème bien présent. Ce paysage d’immondices choque d’autant plus que l’océan Indien se situe à environ 300 mètres. Comment empêcher des bouts de plastique, fouettés par le vent, de finir dans le ventre des tortues marines ? Les premières habitations ne se trouvent qu’à un peu plus de 200 mètres et des quartiers sociaux à un kilomètre à vol d’oiseau. Sur le côté nord coule la rivière Saint-Etienne, qui sait devenir redoutable en cas de crue. En 2007, elle a emporté un pont lors du passage du cyclone Gamède. Les risques d’écoulement de jus de déchets vers le domaine fluvial, et donc de pollution de nappe phréatique, existent, reconnaît-on chez Ileva, l’établissement public en forme de syndicat mixte créé avec les collectivités qui gère cette décharge. Comme les risques d’incendie ou de maladies vectorielles transmises par les moustiques, pigeons et chiens habitants des lieux.
Selon Eddy Lebon, chef de projet chez Ileva, « ce centre d’enfouissement sera saturé en 2022 ». En 2018, Ileva a dû acheter du terrain pour étendre ses casiers de déchets. L’an passé, 227 000 tonnes ont été enfouies et seulement 20 800 tonnes de déchets recyclables exportées. Le manque de place, la hausse de la taxe générale sur les activités polluantes à 65 euros la tonne en 2025, le coût du traitement des déchets et de maintien des installations font dire au syndicat mixte qu’une « autre solution est nécessaire pour le traitement des déchets ».
> Lire aussi L’abandon des déchets « est un héritage de la modernité industrielle »
L’enfouissement est désormais jugé comme une « pratique archaïque ». Le choix du syndicat mixte s’est porté sur une « unité de valorisation énergétique » (UVE), pour un investissement de 267 millions d’euros. Le projet prévoit davantage de tri des plastiques, des métaux, du verre et du papier, ainsi qu’une usine pour les déchets non recyclables transformés en combustibles solides de récupération. Ileva met en avant la production de biogaz et d’électricité pour environ 60 000 Réunionnais par an. La phase de concertation vient de s’achever : l’objectif est de réduire les déchets enfouis à 20 000 tonnes par an.
Ce lourd investissement, défendu par le maire (Les Républicains) de Saint-Pierre et président d’Ileva, Michel Fontaine, ne fait pourtant pas l’unanimité. Le président de la région Réunion, Didier Robert (divers droite), qui soutenait dans un premier temps le projet, en est devenu, en janvier 2018, un vif opposant en prônant une politique « zéro déchet pour 2030 » et en annonçant qu’il ne verserait pas la part de subvention européenne (37 millions) transitant par sa collectivité. Une conversion brutale et considérée comme insincère par beaucoup, car intervenue après des renversements d’alliances à l’intérieur de la droite locale. « On a l’impression que des querelles politiques et des rancœurs personnelles polluent un sujet aussi sérieux », déplore un haut fonctionnaire de la préfecture.
« Zéro déchet non recyclé est l’objectif que tout le monde veut atteindre, mais, en attendant, il faut trouver une solution intermédiaire, observe Mireille Maillot, directrice d’Ileva. Nous sommes un service public. Nous n’avons pas le droit de nous reposer sur des chimères et des rêves. Il nous faut trouver des solutions terre à terre. La réalité est qu’on vit sur une île, et on ne peut pas déplacer nos déchets dans un département voisin. » Ileva met aussi en avant le rapport du Conseil général de l’environnement et du développement durable, favorable à cette solution de l’UVE, dont les travaux doivent débuter en 2020.
L’Etat soutient également ce projet. Répondant à une question au Sénat en avril, Emmanuelle Wargon, la secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire, juge que la stratégie « zéro déchet 2030 » de la région Réunion « est extrêmement ambitieuse », mais apporte des solutions trop lointaines. « La valorisation énergétique des déchets reste nécessaire et souhaitable, à court et moyen terme. Une réponse doit être apportée à la question des déchets à La Réunion sans attendre 2030. » Contactée, la région nous a renvoyés à ses communiqués de presse indiquant que ses objectifs sont de « mieux recycler pour réduire l’enfouissement et éviter l’installation irréversible d’une usine d’incinération ».
Dans l’île, plusieurs associations militent contre cette UVE, que les opposants appellent « l’incinérateur ». Un terme que récuse farouchement Ileva. « Techniquement, c’est faux, intervient Mireille Maillot. Et puis, ce n’est pas un projet déconnecté des réglementations en vigueur et que nous aurions sorti de notre chapeau. Nous avons mené énormément d’études. » Parmi ces associations, certaines sont soupçonnées d’être des sous-marins du conseil régional, notamment en raison du coût de leur campagne de communication avec des affiches de 4 × 3 mètres. L’un des opposants les plus véhéments au projet est un employé du conseil régional, qui se présente aux municipales contre Michel Fontaine.
D’autres associations revendiquent leur indépendance absolue. « Il est désespérant de voir les citoyens coincés entre deux hommes politiques, lance Vincent, militant d’Extinction Rebellion Réunion. Rien n’est fait de façon ambitieuse pour réduire le déchet à sa source et développer l’économie circulaire, avec des ressourceries ou des recycleries. » Selon lui, l’UVE pollue en raison d’émissions toxiques et reste une « unité de déperdition énergétique produisant plus de chaleur que d’électricité. Or nous n’avons pas besoin de chaleur à La Réunion ».
> Lire aussi Combien de déchets sont produits et recyclés en France ? Jouez à notre quiz
Rémy Poirel, membre du bureau de Zéro déchet Réunion, renvoie dos à dos « l’incinérateur, dont les pays d’Europe ne veulent plus », et le choix de la région Réunion de réduction des déchets, qui est « de la bidouille, une ébauche de plan dont on ne sait pas grand-chose ». Rémy Poirel ne croit pas aux « superfiltres de l’incinérateur » : « Cette ingénierie complexe va nous obliger à produire des déchets pour faire marcher l’usine. Il faudra peut-être en importer. On nous enferme dans un modèle. Tout cet argent pourrait être investi dans la réduction des déchets. »
Paradoxalement, la polémique sur l’incinérateur se cristallise seulement sur le projet d’UVE dans le sud de l’île. Il n’existe pas le même débat dans le nord et l’est, où le même type de solution a été retenu. A Sainte-Suzanne, où la décharge est saturée et où les habitants du quartier de Bel-Air se plaignent de nuisances depuis des années, une usine multifilière du groupe Suez va ouvrir ses portes d’ici à 2022 pour traiter 200 000 tonnes de déchets par an. Un contrat à 243 millions d’euros a été signé. Le combustible obtenu à partir des déchets ne sera pas brûlé dans l’usine, mais à la centrale thermique de l’usine sucrière de Bois-Rouge.
Les exigences environnementales seront les mêmes pour les émissions de fumées à Pierrefonds et à Sainte-Suzanne, mais la région Réunion, elle, est moins virulente à l’égard du second projet mené par Suez et les collectivités. Il faut dire qu’il n’existe pas, dans cette partie de La Réunion, les mêmes antagonismes et rancœurs politiques entre le président de région et les élus.
A l’approche des municipales où la droite cherche à se réunifier, le sujet fait l’objet d’une trêve. Mais les rivalités politiques n’ont pas fini de s’inviter à nouveau dans le débat sur la gestion des déchets à La Réunion, et de retarder les choix. Ce « grand chantier », selon les élus, est pourtant qualifié d’« urgent » par tout le monde depuis plus de dix ans.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/28/saturee-de-dechets-la-reunion-veut-stopper-le-tout-enfouissement_6024253_3244.html>
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15- Pollution de l’air : pourquoi ne mesure-t-on pas les particules ultrafines, jugées très dangereuses pour notre santé ?, Slate, 28/12/19, 08h59
Stéphanie Plasse 

Cela aurait pourtant été utile lors de l'incendie de Lubrizol cet automne.
Alors qu'un panache de fumée noire assombrissait le ciel rouennais, l'association de surveillance de qualité de l'air agréée par l'État, Atmo Normandie, affichait sur sa page internet un indice Atmo de niveau 0. À Rouen, le 26 septembre au matin, l'indicateur de la pollution atmosphérique était à l'arrêt. Il aura fallu attendre quelques heures pour qu'Atmo Normandie donne une explication aux habitant·es interloqu·es: «Ce mode de calcul est national et ne prend pas en compte ni les odeurs ni les polluants atypiques émis lors d'un accident comme celui de Lubrizol.» 
En somme, lors d'une situation exceptionnelle, des polluants autres que ceux mesurés pour le calcul de l'indice Atmo sont pris en compte. En plus des mesures habituelles de dioxyde de soufre (SO2), de dioxyde d'azote (NO2), d'ozone (O3) de particules fines (PM10, diamètre inférieur à 10 micromètre), s'ajoutent les taux de dioxines, d'hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) comme le toluène, le benzène ou le xylène, de composés soufrés dont le sulfure d'hydrogène (H2S), de métaux ou encore de monoxyde de carbone (CO).
Une liste non exhaustive dans laquelle il manque pourtant un polluant atmosphérique majeur: les particules ultrafines ou nanoparticules, plus connues sous l'acronyme PM1 (diamètre inférieur à 1 micromètre). Pour schématiser, de petits grains de poussière, invisibles et inodores, générés par différentes sources de combustions comme la motorisation diesel/essence, le chauffage, l'usure des freins, les usines (notamment les incinérateurs) ou encore les incendies.
Un de ces polluants dont la mesure, selon certains spécialistes, aurait pu aider à la compréhension de la situation à Rouen: «Si on avait mesuré les particules ultrafines, on aurait pu se rendre compte de manière exacte de la pollution qu'avait généré l'incendie de Lubrizol», note Jean-Baptiste Renard, physicien spécialiste des particules fines au CNRS. Sauf qu'aujourd'hui, dans l'Union européenne, il n'existe aucune réglementation pour ces particules ultrafines.
>> Suite à lire à :
<http://www.slate.fr/story/185633/pollution-air-mesure-particules-ultrafines-dangereuses-sante>
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16- Plastique : voilà les produits qui seront interdits en 2020, Les DNA, 28/12/19, 09:26

Trois types de produits plastiques seront interdits à partir du 1er janvier 2020 : les assiettes, les gobelets et les coton-tiges. L’interdiction de ces produits a été précisée par un décret publié vendredi au Journal officiel.
L’interdiction de certains produits en plastique à usage unique à compter du 1er janvier 2020 a été précisée par un décret publié vendredi au Journal officiel.
Ce décret d’application fait suite aux dispositions de la loi Egalim d’octobre 2018, qui a décidé de l’abandon de ces produits plastiques.
Toutefois, lors de l’examen en cours au Parlement de la loi contre le gaspillage et pour l’économie circulaire, il a été prévu que certains des produits seront interdits en 2021, pour être en conformité avec le droit européen.
Quels produits seront interdits ? Sous réserve de l’adoption finale de cette loi, trois types de produits plastiques seront interdits le 1er janvier 2020 : les assiettes, les gobelets et les coton-tiges. Pour les autres (couverts, pailles et bâtonnets mélangeurs pour boissons), ce sera en 2021.
>> Suite à lire à :
<https://www.dna.fr/france-monde/2019/12/28/plastique-voila-les-produits-qui-seront-interdits-en-2020>
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17- Purificateurs d'air, masques ... le Pakistan réalise les dangers de la pollution, AFP, 28/12/19, 13:00
Joris Fioriti

Depuis deux mois, le téléphone d'Hasan Zaidi sonne constamment. Inventeur d'un purificateur d'air à bas coût, il est assailli d'appels alors que le smog atteint des sommets au Pakistan où la population prend progressivement conscience de ses ravages sur la santé.
"Certains jours, j'ai tellement d'appels que je ne peux répondre", note cet ingénieur trentenaire dans son atelier où deux ouvriers s'affairent silencieusement.
Il a mis six mois à concevoir son appareil, "The indoor forest" ("La forêt d'intérieur"), élégante boîte en plastique noire vendue 16.000 roupies pakistanaises (95 euros). Quelque 500 ont trouvé preneurs. Dépassé par la demande, il a dû refuser des centaines de commandes.
Les purificateurs importés, beaucoup plus chers et inaccessibles aux masses, s'arrachent également.
Au magasin RTC de Lahore (Est), les achats ont quadruplé en trois ans, de 52 en 2017 à 226 cette année, se félicite le propriétaire Faisal Ali.
"Les purificateurs d'air ne sont plus un luxe, mais une nécessité", observe Sadia Khan, dont l'entreprise Autosoft dynamics s'est récemment dotée d'une dizaine d'appareils pour que ses 180 employés puissent "respirer sans risque" au travail.
- 135.000 décès -
Depuis cinq ans, le smog atteint des niveaux préoccupants dès octobre au Pakistan. Comme en Inde voisine, la chute des températures accompagnée de vents faibles plaque au sol la pollution, issue de brûlis agricoles, émissions industrielles et automobiles etc, générant problèmes respiratoires et cardiaques.
D'après une étude publiée par la revue scientifique The Lancet, 135.000 Pakistanais sont morts en 2015 du fait de la mauvaise qualité de l'air.
Début novembre, des écoles ont pour la première fois fermé au Pendjab, province orientale dont Lahore est la capitale, tant l'atmosphère était saturée.
Cela a provoqué une prise de conscience, dans ce pays pauvre où les problématiques environnementales sont secondaires, selon plusieurs experts.
Le niveau de particules fines PM2,5 dépasse fréquemment 200 microgrammes par mètre cube d'air à Lahore. L'Organisation mondiale pour la santé (OMS) suggère de respecter un seuil de 25 en moyenne journalière.
L'Université de Chicago estime que la pollution atmosphérique fait perdre cinq ans d'espérance de vie aux Lahoris - 2,7 années en moyenne nationale.
D'après le site Air Visual, le Pakistan était en 2018 le deuxième pays au monde pour sa pollution atmosphérique - derrière le Bangladesh mais devant l'Inde - et Lahore la 10e ville à l'air le plus vicié sur les 3.500 dont il mesure la qualité.
Des mesures jugées non fiables par Tanveer Waraich, directeur général de l'agence environnementale du Pendjab. Elles proviennent selon lui d'appareils "non authentiques".
"Le Pakistan et Lahore ne font pas partie des villes les plus polluées au monde", objecte-t-il, reconnaissant toutefois que les niveaux de smog enregistrés par ses services, certes moins élevés, ne sont "pas acceptables".
Indice d'une inquiétude grandissante, Air Visual, qui comptait 10.000 abonnés en début d'année à Lahore, ville de 12 millions d'habitants, a vu ce nombre décupler, selon Yann Boquillod, son co-fondateur.
"Au Pakistan, il y avait un problème mais personne ne le connaissait. Les Pakistanais sont en train de se mobiliser", observe-t-il.
- Demande "folle" -
Tout a démarré sur les réseaux sociaux. Abid Omar a lancé en 2016 PakistanAirQuality (PAQ), une initiative citoyenne visant à pallier le manque de données officielles dans le pays. Avec une poignée de citoyens, il se retrouve désormais à compiler des données accablantes.
D'après PAQ, Lahore n'a connu que "10 heures" de "bon" air, selon les standards de l'OMS, sur les onze premiers mois de 2019. A l'inverse, pendant 223 jours, l'indice de pollution ambiant oscillait entre "mauvais" et "dangereux".
Ahmad Rafay Alam, l'un des rares avocats environnementalistes du pays, poursuit au nom de sa fille et deux autres adolescents les autorités du Pendjab, accusées de "sous-estimer" sciemment "la gravité" de la pollution.
Quand ils sortent de leur domicile, où un purificateur d'air trône dans chaque pièce, les Alam portent souvent des masques anti-smog. Parmi les précurseurs l'an passé, ils ont été rejoints depuis novembre par des cohortes de Lahoris, généralement aisés.
"L'an passé, les gens se moquaient" des masques, se souvient Ayza Omar directrice de interiorsource.pk, site vendant des articles anti-smog.
"Mais cette année, la demande était folle. Nous n'avions plus rien à vendre au bout de deux mois", ajoute-t-elle, indiquant avoir écoulé des "milliers" de masques cette année, contre des "dizaines" l'an passé.
A Lahore, des vendeurs ambulants proposent désormais des cache-nez aux moins argentés. Le smog "a rendu nos vies misérables", s'émeut un acheteur.
Des chercheurs pakistanais inaugureront en janvier en ville une "tour anti-smog", purificateur d'air haut de 8 mètres.
"Ce sera comme une oasis dans le désert", capable de fournir une atmosphère respirable à 90.000 personnes, explique Maryam Saeed, l'une des conceptrices. "Mais l'effet sera local", avertit-elle, demandant aux autorités de légiférer sur la pollution. Car partout ailleurs, "Lahore restera une chambre à gaz."
<https://www.rtl.be/info/monde/international/purificateurs-d-air-masques-le-pakistan-realise-les-dangers-de-la-pollution-1184491.aspx>
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18- Les industriels du tabac et du bâtiment devront désormais payer pour la gestion de leurs déchets, Daily Geek Show, 30/12/19
Victor Chevet - Source : Geo

Chaque année en France, 30 milliards de mégots sont jetés à terre
Suite au vote à l’unanimité par l’Assemblée nationale, les secteurs du bâtiment et de la construction et celui du tabac devront désormais contribuer financièrement au recyclage et à la gestion des déchets qu’ils génèrent.
Un vote à l’unanimité pour une meilleure contribution de l’industrie au recyclage
Dans le cadre du projet de loi anti-gaspillage, porté depuis plus de deux ans par Brune Poirson, secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique Élisabeth Borne, l’article 8 sur la création de nouvelles filières pollueur-payeur a été voté à l’unanimité par l’Assemblée nationale ce mercredi 18 décembre.
Les filières pollueur-payeur obligent les domaines concernés à amortir leur impact environnemental par une contribution monétaire équivalente. Ainsi, les secteurs du bâtiment et du tabac font désormais partie des filières REP, ou « à responsabilité élargie du producteur », et devront investir financièrement dans la gestion et le recyclage des déchets relatifs à leur production.
227 millions de tonnes de déchets pour le bâtiment, 50 milliards de mégots dans la nature
La création de telles filières se concentre sur des secteurs particulièrement polluants : selon le ministère de la Transition écologique, le secteur du bâtiment et des travaux publics génère 227 millions de tonnes de déchets par an. De même, l’industrie du tabac est pointée du doigt : si un seul mégot peut polluer 500 litres d’eau, 30 milliards de mégots sont rejetés dans la nature en France chaque année. « Les industriels du tabac sont d’accord. En tout cas, ils ont compris qu’ils n’avaient pas le choix », a commenté la secrétaire d’État Brune Poirson.
Les secteurs des jouets, des articles de sport et de loisirs, de bricolage et de jardinage seront également concernés à partir de 2022 ; les lingettes pré-imbibées pour usages corporels et domestiques à partir de 2024.
<https://dailygeekshow.com/industriels-tabac-dechets/>
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19- Pollution, blessures graves, stress : vers la fin des feux d’artifice du 31 décembre ?, L’Obs, 31/12/19, 15h03

En Allemagne, les feux d’artifice du réveillon de fin d’année produisent autant de particules fines que deux mois de trafic routier.
Rouges, jaunes, bleues, verts… Chaque année, les images des plus beaux feux d'artifice du monde entier sont relayées à l’occasion de la Saint-Sylvestre. Devenus une tradition, ces spectacles de lumière sont de plus en plus critiqués ces dernières années. Trop polluants, source de stress pour les animaux… Les pétards ont du plomb dans l’aile.
En Allemagne, pays de naissance des feux d’artifice, leur utilisation fait désormais débat. Chaque année, les pétards du Réveillon rejettent durant la nuit du Nouvel an 5 000 tonnes de particules fines en une nuit, soit l’équivalent de... deux mois de trafic routier dans tout le pays, selon l’agence fédérale de l’environnement UBA. Des particules qui, en plus de polluer les sols et les eaux, sont réputées nocives pour la santé humaine et animale.
>> Suite à lire à :
<https://www.nouvelobs.com/planete/20191231.OBS22925/pollution-blessures-graves-stress-vers-la-fin-des-feux-d-artifice-du-31-decembre.html>
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20- 300.000 litres d'eau par jour de construction du mur de Trump, Slate, 31/12/19, 15h29
Robin Tutenges

Le gouvernement contourne des lois environnementales afin d'édifier le mur en drainant les eaux souterraines de l'Arizona, aux dépens de plusieurs espèces.
En Arizona, le grand mur à la frontière du Mexique désiré par le président Trump pourrait supplanter la crise migratoire par une crise environnementale. Sa construction requiert des quantités pharaoniques d'eau, près de 300.000 litres par jour selon un entrepreneur chargé du projet, alors même que les réserves aquatiques de la région sont épuisées, malmenées par une sécheresse prolongée, des températures record et des cultures intensives.
Haute de 9 mètres, la barrière doit s'étendre sur plus de 100 kilomètres en Arizona, dont 30 kilomètres à la lisière du San Bernardino National Wildlife Refuge. Cette réserve est l'une des rares dans la région aride, et l'on y trouve des sources aquatiques où vivent des espèces en voie de disparition. Mais le mur, qui a commencé à être érigé à proximité en octobre, draine toute l'eau douce disponible aux alentours.
Au minimum huit espèces en voie de disparition sont menacées par cette ponction d'eau, dont quatre types de poissons endémiques. Le Yaqui Topminnow, le Chevaine, le Shiner et surtout le poisson Rio Yaqui, dont cette réserve est le seul habitat aux États-Unis, risquent de disparaître. L'appauvrissement en eau menace également les grenouilles léopards Chiricahuas, la plante semi-aquatique Huachuca Water Umbel, la couleuvre rayée mexicaine ainsi que le faucon Aplomado.
À proximité de la réserve, l'eau d'un puits a déjà été exploitée pour fabriquer du béton et contrôler la quantité de poussière. Près de 230 millions de litres d'eau seront nécessaires pour construire le mur sur la seule partie de prévue en Arizona selon Gary Nabhan, ethnobiologiste et chercheur à l'Université de l'Arizona.
«C'est le genre de mur –pieds de béton, d'une hauteur absurde, avec un éclairage 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7– que Trump a choisi de construire qui causera le plus de perturbations pour les humains, mais aussi pour la faune et la végétation», ajoute Gary Nabhan.
>> Suite à lire à :
<http://www.slate.fr/story/185864/mur-trump-construction-300000-litres-eau-par-jour-especes-menacees>
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21- Thaïlande : les supermarchés disent adieu aux sacs plastique, AFP, 02/01/20, 18:00

Les chaînes de supermarchés thaïlandaises ont cessé depuis le 1er janvier la distribution gratuite de sacs plastique aux caisses, une décision qualifiée de solution temporaire à la "crise du plastique" dans le pays par des défenseurs de l'environnement.
Chaque Thaïlandais utilise chaque jour pas moins de huit sacs en plastique à usage unique, allant du sachet de supermarché au gobelet à café, en passant par les emballages pour la nourriture à emporter, qui finissent dans les égouts et les décharges.
Cet usage intensif du plastique fait de ce pays d'Asie du Sud-Est le sixième plus gros contributeur mondial à la pollution des océans. 
L'été dernier, la mort d'un bébé dugong - un animal marin menacé d'extinction - avait fait la une et commencé à faire réfléchir les Thaïlandais sur leur mode de consommation. Des déchets plastiques avaient été retrouvés dans son estomac. 
Des dizaines d'enseignes, parmi lesquelles les omniprésentes supérettes 7-Eleven et les principaux exploitants de centres commerciaux comme Central Group et Mall Group, ont donc ouvert la décennie avec l'engagement de cesser de fournir gratuitement des sacs en plastique aux clients.
A la place, ces commerces proposent pour quelques centimes des sacs en tissu réutilisables.
Pour l'organisation Greenpeace, c'est un bon début, mais cela ne résout pas la question de la gestion des déchets.
"Interdire les sacs plastique n'est pas suffisant pour résoudre la crise du plastique dans le pays", selon Pichmol Rugrod, de Greenpeace Thaïlande. "Ce qu'il faut, c'est mettre un terme à la culture du jetable" a t-elle déclaré jeudi à l'AFP. 
De plus, les sacs en tissu ne sont pas totalement inoffensifs pour l'environnement, car des micro-plastiques sont également présents dans leur fabrication pour les rendre plus solides.
"Ces micro-plastiques créent un autre problème : quand on les jette, les produits chimiques qu'ils contiennent finissent par se déposer dans les sols", a-t-elle ajouté. 
Le gouvernement thaïlandais s'est engagé à interdire totalement l'usage des sacs à usage unique d'ici à 2022.
Les chaînes de télévision ont de leur côté commencé à "censurer" les sacs plastique à l'écran, en floutant leurs images, comme elles le font pour la nudité, les cigarettes, l'alcool ou les scènes violentes.
<https://information.tv5monde.com/info/thailande-les-supermarches-disent-adieu-aux-sacs-plastique-339597>
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22- Un objet dans l’actu : la touillette aux oubliettes, M le Mag, 03/01/20, 13h37
Robin Richardot

Une nouvelle étape a été franchie dans la bataille contre les plastiques « à usage unique ». Depuis le 1er janvier, le bâtonnet mélangeur n’a plus officiellement droit de cité à la machine à café. 
La paille et la poutre
Après la suppression des sacs en caisse, le gouvernement a précisé par décret, ce 1er janvier, l’interdiction d’autres objets en plastique « à usage unique », comme la vaisselle jetable, les Coton-Tige, les pailles, mais aussi les bâtonnets mélangeurs, plus communément appelés « touillettes ». N’en déplaise aux amateurs de café en machine ou aux buveurs de cocktails fantaisistes, les fameuses spatules sont interdites dans la restauration, la vente à emporter, les cantines et les commerces alimentaires. Le but : contribuer à la réduction des milliards de déchets en plastique qui polluent les eaux – 600 000 tonnes par an pour la seule mer Méditerranée selon un rapport de l’ONG WWF en 2019.
Un monopole hexagonal
Une bonne nouvelle pour les tortues mais un défi pour les fabricants. En France, pas besoin d’utiliser le pluriel, il n’y en a qu’un : APS. L’entreprise, basée dans la Sarthe, a le monopole de la touillette. Ses dix-huit salariés y fabriquent 750 millions de spatules en plastique par an, pour un chiffre d’affaires avoisinant les 5 millions d’euros. De quoi alimenter aussi bien les distributeurs de halls de gare que les machines de nombreux hôpitaux. Avec la nouvelle loi, l’entreprise s’est mise aux touillettes en papier. Mais la machine ne sera opérationnelle qu’au printemps. En attendant, il s’agit de vider les stocks.
Des Antilles à la cour d’Angleterre
La touillette, un objet simple, mais dont l’histoire remonte au XVIIe siècle. Loin des bars et autres distributeurs de café, elle voit le jour dans les plantations des Indes occidentales, les Antilles. Les mélangeurs de l’époque sont en réalité des branches coupées d’un arbuste appelé le Quararibea turbinata. Dans les années 1900, les touillettes en verre font leur apparition. Elles s’invitent même à Buckingham Palace, où les aristocrates s’en servent pour chasser les bulles du champagne, et mieux digérer leur boisson. La mode des cocktails exotiques, puis l’arrivée en masse des machines à café dans les entreprises populariseront la version en plastique.
Avis aux amateurs
Aujourd’hui, la touillette se transforme en objet de collection. Élément emblématique des cocktails il y a quelques dizaines d’années, le simple mélangeur en plastique devient une trace nostalgique de la pop culture, qui plaît aux amateurs d’une esthétique rétro à la Mad Men. Du coup, des fous de la touillette se passionnent et collectionnent ces spatules de différentes formes et couleurs. Si, pour l’instant, la collectionnite s’est concentrée sur les touillettes à cocktails, l’interdiction nouvellement en vigueur pourrait déclencher de curieuses nostalgies, comme celle pour la touillette de machine à café, jusqu’ici tellement anodine.
> Lire aussi  Un objet dans l’actu : le Bottin tourne la page
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/01/03/un-objet-dans-l-actu-la-touillette-aux-oubliettes_6024712_4500055.html>
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23- Tri, énergie : l’ambition du marché d’intérêt national de Nantes, Le Monde, 07/01/20, 11h22
Justine Guitton-Boussion (Nantes, envoyée spéciale)

Installé dans un nouveau site, le deuxième MiN de France après celui de Rungis veut atteindre 80 % de déchets triés d’ici trois ans. 
C’est une nouvelle habitude à prendre. Sur le site flambant neuf du marché d’intérêt national (MIN) de Nantes Métropole, les commerçants s’activent à trier scrupuleusement leurs déchets. Les cagettes dans une caisse, le carton dans une autre, les biodéchets dans une poubelle à part… Il faut s’y accoutumer. Le MIN de Nantes, deuxième plus grand marché d’intérêt de France après Rungis, a déménagé au printemps 2019. Jusqu’alors situé sur l’île de Nantes, il a été déplacé dans des bâtiments nouvellement construits à Rezé, avec la volonté d’en faire « un outil écoresponsable et durable ».
> Lire aussi  Dans le Vercors, des villageois s’associent pour développer l’énergie solaire
L’objectif affiché par le directeur d’exploitation, Amaury Hanotaux, est d’atteindre « 80 % de tri des déchets sur le site d’ici à trois ans ». Dans les anciens locaux, seuls 35 % des déchets étaient triés. Les opérateurs – nom donné aux commerçants du site – doivent aujourd’hui séparer toutes leurs ordures en différentes catégories : biodéchets, bois, carton, plastique, verre, petits objets électroniques et ferrailles. « L’intégralité des déchets quittant le site doit avoir une valorisation. Il y a une interdiction d’enfouissement », précise Amaury Hanotaux. Les ordures alimentaires et le carton sont envoyés à la méthanisation, les autres catégories sont le plus souvent incinérées, et l’énergie ainsi produite utilisée. « On sait où partent nos déchets », assure le directeur du MIN.
« Pas gagné au début »
Ce changement radical a modifié les comportements de la plupart des opérateurs. « La gestion des déchets est quand même plus chronophage qu’avant,convient Stéphane Fontaine, manager de Kerbio, un magasin bio en ligne. Mais on l’accepte, c’est à nous de nous organiser. » Tous les commerçants ont été accompagnés par une vingtaine d’autres opérateurs, préalablement formés au tri des déchets par le personnel du centre de tri, pour expliquer où déposer les déchets et à quelle fréquence.
« On a des contenants avec des signalétiques bien distinctes pour faire comme à la maison, c’est tout naturel de le faire au boulot aussi, explique Mathias Esnault, gérant de Graines d’ici, un système de livraison de paniers bio. C’est de notre responsabilité de travailler en adéquation avec notre environnement, en tout cas essayer de moins l’impacter. »
Pour éviter les négligences ou les simples erreurs, des contrôles sont effectués par le personnel du centre de tri. « J’ai reçu plusieurs visites du personnel de Veolia parce qu’ils avaient retrouvé du plastique dans du végétal, raconte Jean-Christophe Corbel, responsable de l’entreprise de fleurs Rosedor. Ils faisaient une enquête pour savoir de quelle entreprise ça venait. » Et d’ajouter, satisfait : « Je m’aperçois que de plus en plus de gens rentrent dans le rang, alors que ce n’était pas gagné au début. » Des sanctions sont prévues en cas de non-respect des règles de tri.
Comme dans l’ancien site, plusieurs associations peuvent venir récupérer les invendus du MIN et les redistribuer, pour éviter le gaspillage. Le Secours populaire, qui récolte 450 tonnes de restes par an, a son propre local au sein du marché.
> Lire aussi  Dans le Loir-et-Cher, un maraîcher bio fait la tournée des usines
Panneaux photovoltaïques
Une attention particulière a été portée à l’isolation des bâtiments et à la consommation d’énergie. Sur l’ancien marché, chaque opérateur disposait de sa propre production de froid. Aujourd’hui, cinq centrales alimentent tous les commerces. Le nouveau MIN est entièrement équipé d’ampoules LED à basse consommation d’énergie.
Mais ce qui fait la fierté du nouveau site, c’est la toiture du bâtiment principal, recouverte sur 31 000 m² de panneaux photovoltaïques : 40 % de la production est utilisée pour la propre consommation du bâtiment, le reste est revendu à EDF. Julie Laernoes, vice-présidente de Nantes Métropole et déléguée à la transition énergétique, a insisté pour équiper la toiture en panneaux photovoltaïques. « C’était totalement inconcevable de construire un bâtiment qui avait vocation à durer, sans aucune forme d’énergie renouvelable. »
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Julie Laernoes estime que des progrès peuvent encore être faits sur le site du MIN. « Sur la question du biogaz notamment, il y a un gisement sur le court, moyen et long terme, juge celle qui est également candidate écologiste à la mairie de Nantes. Quand on a une unité de production de déchets organiques aussi importante, c’est important de mieux pouvoir les valoriser que ce qu’on fait aujourd’hui. »
Ce sont encore les opérateurs eux-mêmes qui imaginent le plus de solutions concrètes pour atténuer les conséquences environnementales de leur activité. Même si les véhicules de fonction du MIN sont tous devenus électriques, les livraisons continuent d’être effectuées par des camions à moteur thermique. « Les livraisons en centre-ville de Nantes doivent être repensées, estime Jean-Christophe Corbel, de Rosedor. Il y a peut-être des fleuristes qui sont à côté d’épiceries fines ou de restaurants qui pourraient être livrés par un même véhicule, électrique par exemple. On ne va pas pouvoir rouler avec des gros gasoils ad vitam aeternam, et quand on va dans un endroit, autant y aller ensemble ! » Une proposition que la direction du MIN étudie actuellement. Les opérateurs se définissant déjà entre eux comme « une grande famille », l’écologie pourrait bien continuer de les rapprocher.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/07/tri-energie-l-ambition-du-marche-d-interet-national-de-nantes_6025037_3244.html>
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24- [Municipales] Le zéro déchet et l’économie circulaire, un enjeu pour la ville d'aujourd'hui, Novethic, 08/01/20
Marina Fabre

Décharges à ciel ouvert, mégots sur les trottoirs, plastique à outrance... Face à cette pollution quotidienne, plusieurs villes en France se sont engagées dans des démarches zéro déchet. C'est le cas de Roubaix, devenue la vitrine de l'Hexagone en la matière ou encore de Paris qui expérimente la première rue zéro déchet de la capitale. Voici le premier numéro de notre série dédiée aux enjeux écologiques des élections municipales de 2020.
Les décharges à ciel ouvert pullulent dans l’Hexagone. Rien qu’en Île-de-France, les associations n’en comptent pas moins de 130. Face à cette dégradation de l’environnement, les villes sont en première ligne. Mais elles sont aussi la clef du changement, selon le WWF. 
"Les collectivités peuvent jouer un rôle de chef d’orchestre pour réduire la production des déchets et la consommation de plastiques, sortir du tout jetable, favoriser les alternatives, améliorer la prévention et la gestion des déchets (…)", estime l'association. Plusieurs villes ont fait de la lutte contre les déchets leur cheval de bataille. C’est le cas de Roubaix.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/economie-circulaire/isr-rse/municipales-le-zero-dechet-et-l-economie-circulaire-un-enjeu-pour-la-ville-d-aujourd-hui-148071.html>
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En images
25- Fini les emballages jetables, place à la consigne, Actu-environnement, 27/12/19
Baptiste Clarke

La consigne permet de réemployer de nombreuses fois un emballage, en particulier en verre. La contrainte majeure : le nettoyage. Pour les bocaux, pas de problème mais pour les bouteilles, c'est plus compliqué.
> Reportage vidéo à Toulouse à voir à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/fini-emballages-jetables-consigne-toulouse-34727.php4>
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26- Le secteur du reconditionnement des mobiles en pleine expansion, Actu-environnement, 30/12/19
Baptiste Clarke

La revente de téléphones portables d'occasion est en plein boom. Mais encore faut-il séduire le consommateur avec des produits garantis, de qualité, vérifiés et réparés. Dans ce contexte, cette industrie recrute et se professionnalise.
Avec les évolutions technologiques très rapides dans le secteur de la téléphonie mobile, la durée de vie d'un téléphone portable a été réduite à deux ans, ce qui est très court car ces appareils sont conçus pour fonctionner beaucoup plus longtemps. Toutefois, plus les technologies ont évolué et plus le prix des appareils a augmenté. Le coût d'un smartphone neuf de dernière génération peut aujourd'hui dépasser les 1 500 euros. En conséquence, le marché de l'occasion ne cesse de croîtreet les mobiles devraient donc voir leur durée de vie augmenter.
> Reportage vidéo à voir à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/secteur-reconditionnement-mobiles-pleine-expansion-34731.php4>
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27- Enquête sur les décharges sauvages du BTP, TF1, journal de 20h, 06/01/20

Les décharges illégales, dans lesquelles les professionnels du bâtiment déversent leurs gravats, sont devenues une pratique courante. Chaque année, le secteur du BTP produit plus de deux cents millions de tonnes de déchets. Moins de la moitié est valorisée. Dans le Var par exemple, les décharges homologuées sont chères et peu nombreuses. Il existe néanmoins des solutions pour accueillir les déchets du BTP.
> Reportage à voir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/enquete-sur-les-decharges-sauvages-du-btp-90845865.html>
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– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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