[revue-presse-FNH] Grande revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris & COP25 (mercredi 15 janvier)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 15 Jan 08:09:22 CET 2020


Bonjour à tous,

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1- Chute de la productivité, inégalités creusées... L’impact économique du changement climatique inquiète <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/12/27/l-impact-economique-du-changement-climatique-inquiete_6024142_3234.html>, Le Monde, 27/12/19, 02h21
2- Climat : 15 catastrophes à plus d’un milliard de dollars en 2019 <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/27/climat-15-catastrophes-a-plus-d-un-milliard-de-dollars-en-2019_6024145_3244.html>, Le Monde avec AFP, 27/12/19, 03h00
3- Climat : quand les citoyens mettent les gouvernants sur le gril <https://www.notretemps.com/afp/climat-quand-les-citoyens-mettent-les-afp-201912,i209831>, AFP, 27/12/19, 13:00
4- Tribune. Ginevra Bompiani : « Nous avons appris, toutes ces années, à vivre dans un état d’exception » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/28/ginevra-bompiani-nous-avons-appris-toutes-ces-annees-a-vivre-dans-un-etat-d-exception_6024259_3232.html>, Le Monde, 28/12/19, 06h35 
5- 2019, l'année de la prise de conscience climatique <https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/2019-l-annee-de-la-prise-de-conscience-climatique_2112440.html>, L’Express, 28/12/19, 12:13
6- Reportage. A Leipzig, hackeurs et militants pour le climat font front commun <https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/12/30/a-leipzig-hackers-et-militants-pour-le-climat-font-front-commun_6024362_4408996.html>, Le Monde, 30/12/19, 06h58
7- Les entreprises agissent trop lentement contre la crise climatique, prévient le patron de la Banque d'Angleterre <https://www.challenges.fr/entreprise/les-entreprises-agissent-trop-lentement-contre-la-crise-climatique-previent-le-patron-de-la-banque-d-angleterre_691567>, Challenges avec AFP, 30/12/19, 11h47
8- Froid et brouillard en Inde : des vols retardés, du chauffage pour les tigres <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/froid-et-brouillard-en-inde-des-vols-retardes-du-chauffage-pour-les-tigres_140180>, AFP, 30/12/19, 15:00
9- Une invention pour capturer 90% des émissions de CO2 des camions et les recycler en carburant <https://www.sciencesetavenir.fr/high-tech/transports/une-capsule-pour-capturer-90-des-emissions-de-c02-et-les-recycler-en-carburant_140183>, Sciences & Avenir, 30/12/19, 17h07
10- Dans les Alpes, la course à l’altitude des stations de ski <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/31/dans-les-alpes-la-course-a-l-altitude-des-stations-de-ski_6024435_3244.html>, Le Monde, 31/12/19, 06h58
11- Dans le Vercors et dans les Bauges, les stations pensent déjà à « l’après ski » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/31/dans-le-vercors-et-dans-les-bauges-les-stations-pensent-deja-a-l-apres-ski_6024474_3244.html>, Le Monde, 31/12/19, 11h43
12- Face à l'urgence climatique, Rennes interdit les chauffages en terrasse des bars <https://www.geo.fr/environnement/face-a-lurgence-climatique-rennes-interdit-les-chauffages-en-terrasse-des-bars-199274>, AFP, 31/12/19, 14:00
13- Le prince William crée un prix pour distinguer des solutions à la crise climatique <https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/le-prince-william-cree-un-prix-pour-distinguer-des-solutions-a-la-crise-climatique_2113117.html>, AFP, 31/12/19, 15:00
14- Le Panama fête 20 ans de souveraineté sur son canal, menacé par le changement climatique <https://www.notretemps.com/afp/le-panama-fete-20-ans-de-souverainete-afp-201912,i209953>, AFP, 31/12/19, 20:00
15- Dix ans de changement climatique vus du ciel <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-dix-ans-changement-climatique-vus-ciel-78997/>, Futura-sciences, 31/12/19
16- "Les moteurs sont ceux qui polluent le moins au monde" : la F1 veut atteindre une emprunte carbone neutre d'ici 2030 <https://www.francetvinfo.fr/economie/automobile/les-moteurs-sont-ceux-qui-polluent-le-moins-au-monde-la-f1-veut-atteindre-une-emprunte-carbone-neutre-d-ici-2030_3767307.html>, Radio France, 02/01/20, 06:21
17- Température record, banquise au plus bas : l’Arctique subit des changements spectaculaires <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/02/temperature-record-banquise-au-plus-bas-l-arctique-subit-des-changements-spectaculaires_6024564_3244.html>, Le Monde, 02/01/20, 06h40
18- Inondations en Indonésie : au moins 43 morts, des disparus toujours recherchés <https://www.geo.fr/environnement/inondations-en-indonesie-au-moins-43-morts-des-disparus-toujours-recherches-199293>, AFP, 03/01/20, 07:00
19- Climat : deux millions de signataires, où en est l'Affaire du siècle ? <https://www.geo.fr/environnement/climat-deux-millions-de-signataires-ou-en-est-laffaire-du-siecle-199301>, AFP, 03/01/20, 15:00
20- En France, 2019 a été la troisième année la plus chaude : visualisez la hausse dans votre ville <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/01/03/2019-est-la-troisieme-annee-la-plus-chaude-en-france-visualisez-la-hausse-dans-votre-ville_6024699_4355770.html>, Blog Les Décodeurs, 03/01/20, 15h35
21- Le réchauffement, désormais présent au jour le jour <http://www.journaldelenvironnement.net/article/le-rechauffement-desormais-present-au-jour-le-jour,102201?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 03/01/20
22- Entretien. Le recul du commerce international est-il bon pour le climat ? <https://www.la-croix.com/Economie/Economie-et-entreprises/Le-recul-commerce-international-est-bon-climat-2020-01-05-1201069834>, La Croix, 05/01/20, 19:00
23- La Russie compte « saisir les opportunités » du changement climatique <https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/la-russie-compte-saisir-les-opportunites-du-changement-climatique-1160543>, Les Echos, 06/01/20, 12h03
24- Des fjords norvégiens à la Russie, coup de chaud dans le Grand Nord <https://www.ouest-france.fr/environnement/climat/des-fjords-norvegiens-la-russie-coup-de-chaud-dans-le-grand-nord-6680162>, AFP, 07/01/20, 19:00
25- 2019 a été la deuxième année la plus chaude dans le monde <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/08/2019-deuxieme-annee-la-plus-chaude-dans-le-monde_6025193_3244.html>, Le Monde avec AFP, 08/01/20, 14h27
26- Vikings : une célèbre pierre runique érigée pour conjurer une crise climatique <https://information.tv5monde.com/info/vikings-une-celebre-pierre-runique-erigee-pour-conjurer-une-crise-climatique-340401>, AFP, 08/01/20, 17:00
27- Climat : le pape reproche une réponse "trop faible" aux dirigeants mondiaux <https://information.tv5monde.com/info/climat-le-pape-reproche-une-reponse-trop-faible-aux-dirigeants-mondiaux-340559>, AFP, 09/01/20, 14:00
28- Pourquoi le climatoscepticisme a-t-il tant de succès aux États-Unis ? <https://theconversation.com/pourquoi-le-climatoscepticisme-a-t-il-tant-de-succes-aux-etats-unis-129017>, The Conversation, 09/01/20, 21:41
En audio
29- Réchauffement climatique : 74% des médecins observent une hausse des maladies <https://www.rtl.fr/actu/bien-etre/rechauffement-climatique-74-des-medecins-observent-une-hausse-des-maladies-7799821980>, RTL, La minute verte,  03/01/20, 08:11
En images
30- Montagne : les stations font face au changement climatique <https://www.francetvinfo.fr/meteo/neige/montagne-les-stations-font-face-au-changement-climatique_3762861.html>, France 2, journal de 20h, 28/12/19

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Florence

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NOS VŒUX : "Choisir aujourd'hui pour ne pas subir demain. Pour éviter d'être coupable de non-assistance à planète et humanité en danger, nous n’avons que deux choix : ou laisser le temps nous dicter la mutation et l’avenir n’est désespérant que dans cette hypothèse ; ou conduire ensemble radicalement et progressivement cette société qui conjugue les enjeux écologiques, sociaux et économiques. Subir ou choisir. Ouvrir ou non le Chapitre 2 de notre Histoire collective et individuelle, tel est le défi que nous avons à relever tous ensemble." Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme
ALERTES DU JOUR : — Les institutions financières comme le Fonds monétaire international (FMI) intègrent désormais les risques liés au changement climatique dans leurs prévisions et pressent les pays de s’y préparer. (cf. item 1)
— Selon une liste dressée par l’ONG britannique Christian Aid, les dégâts de 15 catastrophes climatiques ont été évaluées à plus de 1 milliard de dollars en 2019 dont 7 à plus à plus de 10 milliards de dollars. (cf. item 2)
— Les entreprises agissent trop lentement pour lutter contre la crise climatique au risque de dégâts irréversibles y compris pour leurs propres affaires, prévient Mark Carney, patron de la Banque d'Angleterre (BoE) et futur envoyé spécial de l'ONU pour le climat. (cf. item 7)
BILAN DU JOUR : L’année 2019 aura été marquée par l'urgence climatique mise au-devant des scènes politique, météorologique, citoyenne et scientifique. (cf. item 3, 5 & 6)
RÉTROACTION DU JOUR : "L’Arctique contribue désormais à l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère, ce qui fait courir le risque d’une rétroaction : la fonte du pergélisol aggravant le réchauffement climatique qui à son tour aggrave la fonte du pergélisol", Walt Meier, scientifique au National Snow and Ice Data Center (cf. item 17 & suite)
RAPPORT, ÉTUDE & RELEVÉS JOUR : — Si les températures demeurent très variables au niveau régional, le climat, qui a trait au long terme, se réchauffe inexorablement, et ce depuis plusieurs décennies selon une étude publiée dans Nature Climate Change. (cf. item 21 & 20)
— Selon l’institut météorologique norvégien, Oslo a perdu 21 jours d'hiver au cours des trois dernières décennies, Tromsø (nord) 17 jours et Bergen et Trondheim (ouest) 7 et 15 jours respectivement. (cf. item 24)
— Selon le service européen Copernicus sur le changement climatique, les cinq dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées. (cf. item 25)
TECHNOLOGIE DU JOUR : Des chercheurs suisses ont breveté un concept qui permet de réduire 90% des émissions de CO2 des camions. Une fois transformé, il pourrait même être réutilisé comme carburant. (cf. item 9 & suite)
CHIFFRES DU JOUR : — En hiver, chauffer une terrasse de café de 12 m2 pendant une journée reviendrait à faire rouler un SUV pendant 350 km. (suite de l’item 12)
— Une saison de Formule 1 occasionne plus de 250 000 tonnes d'émission de CO2. C'est 7 fois plus que tous les déplacements liés au football en une année en France. (cf. item 16)
— 74% des médecins observent une hausse des maladies leur paraissant en lien avec le climat. (cf. item 29)
DÉCISIONS DU JOUR : — Au titre de la "transition écologique et environnementale", la ville de Rennes devient à partir du 1er janvier la première métropole en France à bannir les terrasses chauffées des bars et restaurants. (cf. item 12 & suite)
— Le Kremlin a publié un plan pour adapter l'économie et la population au changement climatique, dans le but d'atténuer les dégâts mais aussi de « profiter des avantages » du réchauffement des températures. (cf. item 23)
DOSSIER DU JOUR : En montagne, les stations de ski font la course à l’altitude ou à la diversification des activités faute de neige. (cf. item 10, 11 & 30)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Chute de la productivité, inégalités creusées... L’impact économique du changement climatique inquiète, Le Monde, 27/12/19, 02h21
Julien Bouissou (Washington, envoyé spécial)

Les institutions financières intègrent désormais ce risque dans leurs prévisions et pressent les pays de s’y préparer. 
Quand, en 2014, une minuscule île, perdue au milieu du Pacifique, lance la procédure pour devenir membre du Fonds monétaire international (FMI), personne ou presque au siège de l’institution financière à Washington, n’en avait entendu parler.
Comment auraient-ils pu ? Nauru ne possède ni devise ni Banque centrale, et son produit intérieur brut (PIB) de 120 millions de dollars (108 millions d’euros) ne compte pour rien dans l’économie mondiale. Deux ans plus tard, en 2016, l’îlot de 11 000 habitants est devenu le 189e et dernier Etat à adhérer au Fonds.
A l’époque, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde [elle est aujourd’hui à la tête de la Banque centrale européenne (BCE)], l’accueillit en ces termes : « Au moment où Nauru est confronté aux défis communs aux petites économies insulaires, notamment l’éloignement géographique et le changement climatique, le pays pourra profiter de sa participation pleine et entière à la coopération économique avec nos Etats-membres. »
« Stress tests » climatiques
Comme d’autres îles du Pacifique, Nauru se prépare à affronter les conséquences économiques du changement climatique et des catastrophes naturelles à venir. Des experts du FMI sont venus l’aider à bâtir un budget et un système de gestion des finances publiques. « Les autorités doivent avoir au minimum une vision claire de leur économie, pour mieux détecter leurs vulnérabilités et leurs besoins », explique Alison Stuart, économiste chargée des petits Etats à la division Asie Pacifique du FMI.
> Lire aussi  L’aide internationale indispensable aux îles du Pacifique avec le réchauffement climatique
Le FMI commence d’ailleurs à intégrer ce risque dans ses prévisions économiques. En toute discrétion, il a conduit, en 2019, les premiers « stress tests » climatiques dans les pays les plus vulnérables, aux Bahamas ou encore en Jamaïque, pour mesurer leur capacité de résistance aux cyclones. Le passage de l’ouragan Ivan, en 2004, a coûté à l’île de la Grenade l’équivalent de 148 % de son PIB, et sur l’île de la Dominique, dévastée par l’ouragan Maria en 2017, les pertes se sont élevées à 260 % de son PIB.
Face au changement climatique, ces pays vulnérables doivent investir dans des infrastructures résilientes : réaménagement des ports à cause de l’élévation du niveau de la mer, renforcement des bâtiments pour résister aux ouragans…
L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) évalue ces besoins en investissement à 6 000 milliards de dollars par an d’ici à 2030 dans le monde. Lorsque le rythme des cyclones augmentera, les pays ne pourront plus invoquer les circonstances exceptionnelles pour justifier des dépenses élevées. Le FMI leur conseille donc d’intégrer dans leur budget les dépenses consacrées, chaque année, à la reconstruction et à l’aide d’urgence.
« Obligations catastrophe »
Avec le surenchérissement des primes d’assurance dans certaines régions vulnérables, comme la Floride, aux Etats-Unis, certains Etats se tournent vers des « obligations catastrophe » pour se couvrir contre les conséquences financières des cataclysmes. Il s’agit de contrats d’assurance transformés en titres boursiers, où l’investisseur peut perdre sa mise si la catastrophe naturelle couverte – et définie selon des critères précis, comme la localisation ou la magnitude – survient. Une prise de risque récompensée par de confortables taux d’intérêts. Avec l’aide de la Banque mondiale, les Philippines ou le Mexique y ont eu recours. Ce marché des « obligations catastrophe », apparu au début des années 1990, a quasiment doublé au cours des dix dernières années.
A long terme, le risque climatique menace la stabilité économique et financière mondiale. Les villes côtières, qui abritent plus de 400 millions d’habitants dans le monde, sont particulièrement vulnérables à l’élévation du niveau de la mer.
> Lire aussi  L’élévation du niveau des mers fera trois fois plus de victimes que prévu
L’évolution du climat est « une source de risque financier », a alerté le Réseau des banques centrales et des superviseurs pour le verdissement du système financier (NGFS), un groupe de plusieurs dizaines d’institutions monétaires qui a été lancé en décembre 2017. Son président, Frank Elderson, a averti que ces dangers étaient « complexes à analyser, sans précédent et imminents ».
De fait, les conséquences économiques du réchauffement climatique dépendent d’abord des différents scénarios de hausse des températures envisagés par les scientifiques. Ensuite, les économistes ont bien du mal à évaluer les pertes dans un monde qui s’adaptera aux nouvelles conditions climatiques par les migrations, l’adoption de nouvelles technologies, de semences différentes…
Des inégalités creusées
« On peut prédire le nombre de catastrophes naturelles avec un certain degré de probabilité, et on sait modéliser leur coût en reprenant le montant des compensations versées dans le passé par les compagnies d’assurance, explique Antoine Dechezleprêtre, économiste à l’OCDE, mais les incertitudes sont nombreuses concernant le “point de bascule”. Ce moment où le réchauffement climatique pourrait entraîner des effets en cascade difficiles à prévoir. »
Outre le coût des destructions, certains secteurs enregistreront une chute de la productivité, notamment dans l’agriculture à cause des sécheresses, ou dans l’industrie en périodes de canicule.
Les grandes entreprises intègrent déjà le péril climatique dans leurs plans d’investissement. EDF, par exemple, s’assure que ses centrales puissent s’approvisionner en eau de refroidissement, même en cas de sécheresse.
Pour les aider, la start-up américaine Four Twenty Seven (427) évalue site par site, pays par pays, les risques d’inondation, de canicule, de hausse du niveau de la mer, de sécheresse, de tempête, et bientôt de feux de forêt. Elle compte parmi ses clients des gestionnaires d’actifs, ou encore des compagnies maritimes qui veulent savoir quels ports risquent d’être submergés au cours des prochaines décennies, ou quelle sera la nouvelle carte mondiale de la production agricole. « Les secteurs les plus risqués sont ceux qui sont les moins délocalisables, comme l’industrie manufacturière, et ceux qui dépendent de l’eau et de l’énergie, plus vulnérables aux sécheresses et aux canicules », explique Nathalie Borgeaud, directrice de « 427 » en Europe.
> Lire aussi  Climat : l’état d’urgence
Seule certitude : la vulnérabilité au changement climatique creusera les inégalités. Les pays pauvres et en développement, ainsi que les Etats-Unis et la Chine seront parmi les plus touchés. En fondant leurs estimations sur la répartition mondiale des catastrophes naturelles au cours des dix dernières années, les économistes du FMI ont calculé que les pays les plus exposés verraient leur croissance annuelle inférieure de 3 % en moyenne aux autres.
« Il n’est plus possible de faire des prévisions économiques à dix ans sans tenir compte des effets du changement climatique », estime James Dixon, responsable de la recherche au cabinet de conseil Oxford Economics. Tous les économistes sont unanimes sur un point : l’argent dépensé pour réduire les émissions de CO2 sera bien inférieur au prix à payer à cause du réchauffement climatique.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/12/27/l-impact-economique-du-changement-climatique-inquiete_6024142_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/12/27/l-impact-economique-du-changement-climatique-inquiete_6024142_3234.html>>
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2- Climat : 15 catastrophes à plus d’un milliard de dollars en 2019, Le Monde avec AFP, 27/12/19, 03h00

Sept de ces catastrophes ont même causé des dégâts évalués à plus de 10 milliards de dollars, selon une liste dressée par l’ONG britannique Christian Aid. 
Typhons, inondations, feux de forêt… Au moins 15 catastrophes naturelles liées au changement climatique ont causé des destructions d’un coût de plus d’un milliard de dollars en 2019 et sept d’entre elles d’au moins 10 milliards, selon une compilation effectuée par une ONG britannique.
« Des phénomènes météo extrêmes, alimentés par le changement climatique, ont frappé tous les continents peuplés en 2019, entraînant dans la mort et déplaçant des millions de personnes et causant des milliards de dollars de dégâts », souligne l’ONG britannique Christian Aid dans une étude parue vendredi 27 décembre.
> Lire aussi  L’impact économique du changement climatique inquiète
En se fondant sur la compilation de données disponibles en source ouverte (rapports de l’ONU ou de structures étatiques, études scientifiques, presse), l’ONG liste 15 événements ayant provoqué pour plus d’un milliard de dollars (900 millions d’euros) de dégâts.
25 milliards de dollars de dégâts en Californie
Sept de ces catastrophes ont même causé des dégâts évalués à plus de 10 milliards de dollars (9 milliards d’euros) : les inondations dans le nord de l’Inde et le typhon Lekima en Chine (10 milliards chacun) ; l’ouragan Dorian en Amérique du Nord (11,4 milliards) ; les inondations de juin à août en Chine (12 milliards) ; les inondations dans le Midwest et le sud des Etats-Unis (12,5 milliards) ; le typhon Hagibis en octobre au Japon (15 milliards) et les feux de forêt en Californie d’octobre-novembre (25 milliards).
> Lire aussi  Incendies, fumées toxiques, canicules : l’infernal été australien
« Chacun de ces désastres a un lien avec le changement climatique », relèvent les auteurs. Ainsi, en Argentine et en Uruguay, où des inondations ont causé pour 2,5 milliards de dégâts en janvier, les zones affectées ont connu des précipitations cinq fois plus importantes que la moyenne, un an après avoir connu une grave sécheresse. Des variations qui s’accentuent avec le changement climatique, et des sols rendus plus secs qui aggravent les conséquences en cas de fortes pluies.
Autre exemple, le cyclone Idai, qui a dévasté la deuxième ville du Mozambique en mars, a été selon des scientifiques renforcé par le réchauffement de la température de l’océan Indien, alors que la montée du niveau des eaux a aggravé les inondations qui l’ont suivi. Mêmes phénomènes à l’œuvre pour le cyclone Fani en Inde et au Bangladesh en mai, avec des dégâts évalués à plus de huit milliards de dollars.
Deux événements responsables de l’immense majorité des décès
Christian Aid souligne toutefois qu’« en aucune façon les chiffres financiers ne donnent une vision globale » de l’étendue de ces catastrophes, notamment en conséquences pour les populations.
Prenant en compte les vies humaines perdues, l’ONG souligne que « l’immense majorité des décès a été causée par deux événements seulement » (les inondations dans le nord de l’Inde, 1 900 morts, et Idai au Mozambique, 1 300 morts), rappelant que les populations les plus pauvres paient le prix le plus élevé des conséquences du changement climatique.
« Par contraste, les coûts financiers sont plus élevés dans les pays riches et le Japon et les Etats-Unis ont connu les trois événements les plus coûteux », selon le rapport.
> Lire aussi  Entre l’impuissance de la COP et l’urgence à agir pour le climat, le contraste est spectaculaire
Mi-décembre, le réassureur suisse Swiss Re avait dans une première estimation annuelle évalué à 140 milliards de dollars les pertes économiques liées aux catastrophes naturelles et aux désastres humains en 2019, contre 176 milliards en 2018.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/27/climat-15-catastrophes-a-plus-d-un-milliard-de-dollars-en-2019_6024145_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/27/climat-15-catastrophes-a-plus-d-un-milliard-de-dollars-en-2019_6024145_3244.html>>
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3- Climat : quand les citoyens mettent les gouvernants sur le gril, AFP, 27/12/19, 13:00
Laure Fillon

Manifestations monstres des jeunes pour le climat, multiplication des actions de désobéissance civile : face à la crise climatique, des citoyens ont bruyamment réclamé des comptes à leurs dirigeants en 2019, année qui sera parmi les plus chaudes jamais enregistrées.
L'adolescente suédoise Greta Thunberg, encore inconnue il y a un an, est devenue à 16 ans le visage d'une jeunesse en colère. Avec sa "grève de l'école pour le climat", elle a entraîné dans son sillage des centaines de milliers de jeunes, jusqu'à être pressentie pour le prix Nobel de la paix et être désignée personnalité de l'année par le magazine Time. 
Extinction Rebellion, mouvement de désobéissance civile non violente né au Royaume-Uni, a essaimé. Avec leur credo "l'espoir meurt, l'action commence", ses militants ont bloqué Londres et multiplié les actions dans le monde, ne craignant pas de se faire arrêter en masse.
Fin novembre, à l'occasion du "Black Friday" et de la COP25 de Madrid, des militants ont aussi bloqué des mines de charbon en Allemagne ou des entrepôts d'Amazon en France.
Le déclic de cette mobilisation grandissante? La publication, fin 2018, du rapport spécial des experts climat de l'ONU, le Giec, sur ce que sera le monde avec un réchauffement de 1,5°C, et de 2°C.
"Le message des scientifiques a été que chaque demi-degré compte", relève Amy Dahan, historienne des sciences, spécialiste du changement climatique au CNRS. Leur parole, longtemps cantonnée aux cercles des chefs d'Etat et des ONG, a été largement relayée. Des citoyens se sont emparés du rapport pour le rendre accessible à tous.
"C'est nouveau", constate la climatologue Corinne Le Quéré, présidente du Haut conseil pour le climat en France et membre de la Commission sur le changement climatique britannique. "Ça fait 30 ans que je travaille sur les changements climatiques et pendant 29 ans, comme scientifiques, nous avons fait notre travail en douce", plaisante celle qui, actuellement, reçoit "des invitations tous les jours" pour participer à des débats.
- Cyclones, canicules, inondations -
Ce "rapport 1,5°C" a aussi été un déclic pour Caroline Merner, militante écologique de 24 ans. Il "nous a donné une ligne de temps très claire : il reste 12 ans pour agir", souligne la Canadienne, membre du mouvement Youth4Climate.
Plus question de laisser passer les écarts entre les engagements et les décisions des dirigeants politiques, selon elle. "Les jeunes n'acceptent pas le greenwashing", les discours volontaristes non suivis d'effet.
Cette année, le Giec a encore tiré la sonnette d'alarme sur la question de la gestion des terres et sur les océans. Et le groupe d'experts de l'ONU sur la biodiversité, l'IPBES, a alerté sur la dégradation vertigineuse des espèces.
Au même moment, les phénomènes climatiques extrêmes se multiplient, n'épargnant aucun continent : cyclone Idai au Mozambique, typhon Hagibis au Japon, canicules record et sécheresse en Europe, incendies en Californie et Australie, Venise inondée, tandis que l'Indonésie compte déplacer sa capitale face à la montée des eaux. "On voit les changements climatiques de nos propres yeux", constate Corinne Le Quéré.
2019 s'annonce comme une des années les plus chaudes jamais enregistrées. Après 2015, 2016, 2017 et 2018...
Sous la pression de la rue et des urnes avec la percée des écologistes au Parlement européen, les gouvernements commencent à agir. Paris et Londres ont déclaré l'urgence écologique et climatique. L'union européenne veut atteindre la neutralité carbone en 2050.
Mais en dépit de la mobilisation grandissante, la 25e Conférence de l'ONU pour le climat à Madrid début décembre a abouti sur un accord a minima.
- "Agir ensemble" -
Les marches pour le climat ont mobilisé en masse aux Etats-Unis, en Australie ou en Allemagne, plus modestement dans des pays d'Asie, d'Afrique ou d'Amérique latine, pourtant en première ligne face aux changements climatiques.
Pour autant, il ne faut pas penser que les populations du Sud ne se mobilisent pas, selon Alfredo Jornet, professeur à l'Université d'Oslo. Des mouvements "y sont très actifs depuis longtemps", relève-t-il, citant les peuples autochtones en Amazonie. 
"Vous pouvez vous préoccuper du climat quand vous avez de l'argent, des privilèges", renchérit Melina Sakiyama, activiste brésilienne de 34 ans, pour qui les questions environnementales et sociales sont intimement liées.
Cette mobilisation citoyenne va-t-elle encore grandir en cette nouvelle année-clé pour le climat mais aussi la nature ? Outre une COP26 importante à Glasgow fin 2020, l'Union internationale pour la conservation pour la nature (UICN) tient son congrès mondial en France en juin, avant un sommet international sur la biodiversité en Chine en octobre.
2020 sera "l'année de l'action", a voulu croire Greta Thunberg en marge de la COP25. "Nous entrerons dans une nouvelle décennie, une décennie qui va définir notre avenir."
<https://www.notretemps.com/afp/climat-quand-les-citoyens-mettent-les-afp-201912,i209831>
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4- Tribune. Ginevra Bompiani : « Nous avons appris, toutes ces années, à vivre dans un état d’exception », Le Monde, 28/12/19, 06h35 
Par Ginevra Bompiani, écrivaine

Six regards d’écrivains sur la décennie (4/6). Tornades, naufrages, attentats... le cortège de morts liées aux phénomènes exceptionnels qui se sont multipliés nous fait vivre désormais dans l’inattendu et exaspère le climat politique, analyse l’auteure et éditrice italienne.
Nous avons demandé à six écrivains de choisir un ou plusieurs événements qui, selon eux, ont marqué ces dix dernières années. Aujourd’hui, l’écrivaine et éditrice italienne Ginevra Bompiani, née à Milan en 1939. Après avoir enseigné la littérature comparée, la fille du grand éditeur italien Valentino Bompiani a créé, avec Roberta Einaudi, sa maison d’édition, Nottetempo. Editrice notamment de Milena Agus, Ginevra Bompiani est aussi l’auteure de plusieurs romans, pour la plupart traduits en France dont Les Règnes du sommeil (Verdier, 1986) Le Portrait de Sarah Malcolm (Seuil, 2003), La Station thermale (éd. Liana Levi, 2012), ou encore un singulier livre de souvenirs Pomme Z (éd. Liana Levi, 2017).
Tribune. Toute césure, on le sait, est arbitraire. Mais l’arbitraire peut fournir une occasion. Pour la saisir, j’ai consulté les statistiques de mort des dix dernières années, choisissant certaines causes et en excluant d’autres, comme la mort par maladie, par accident ou par guerre. J’ai noté les morts dues à des phénomènes exceptionnels, comme les tremblements de terre, les typhons, les tornades, les inondations, les tempêtes ; les morts causées par des attaques terroristes ; les morts par naufrage ; les morts par bombardements en dehors des guerres. En d’autres mots : les morts inattendues et récurrentes.
Certes, les statistiques que j’ai consultées sont imprécises et pour ce qui est des dernières années, elles ne reportent même pas le nombre de morts dans les attaques terroristes ou en mer, s’il ne dépasse pas la centaine. Ce sont des statistiques à peine indicatives, qui isolent pourtant l’exception et en révèlent la présence croissante dans notre vie quotidienne. Et nous montrent à quel point nous avons appris, pendant toutes ces années, à « faire avec » l’exception, sans presque nous en rendre compte.
N’importe où et à tout moment
Alors voilà, rapidement résumées, les données que j’ai rapportées.
2010 débute avec le terrible tremblement de terre en Haïti, qui fait plus de 200 000 morts ; les années suivantes, les tremblements et les tsunamis se répètent à un rythme croissant (en 2018, en Indonésie, plus de 2 000 morts ; nombreux en Italie, moins puissants, mais tout de même dévastateurs). Les cyclones se multiplient, comme les tornades, les inondations, les phénomènes dits « naturels » – de la nature nouvelle –, qui enregistrent une moyenne annuelle d’environ 30 000 à 40 000 morts.
Environ 800 personnes meurent à cause des attaques terroristes (les plus terribles et cruelles sont dues au groupe nigérian Boko Haram et au groupe somalien Al-Chabab), qui dévastent les pays africains, tandis que, dans les années 2015-2018, nombre d’attaques ont lieu en Europe, pas toujours en lien avec le djihad ; parmi celles-ci il y a le geste délibéré du pilote allemand qui, en 2015, lance son avion contre une montagne et se tue avec 150 passagers et membres de l’équipage.
Mais une autre rubrique apparaît en 2009 : 200 migrants qui cherchaient à rejoindre l’Italie depuis la Libye font naufrage. Ce n’est qu’en 2013 que nous avons toutefois la véritable perception de cette nouvelle tragédie, lorsque, au large de Lampedusa, un incendie fait couler une embarcation en provenance de Libye et où plus de 300 personnes trouvent la mort. L’Italie est à tel point secouée qu’elle proclame le deuil national. Ce qu’elle ne fera plus quand, peu de temps après, dans le canal de Sicile, un bateau de 250 personnes se renversera et que périront noyées 90 d’entre elles. En effet, à partir de ce moment-là, le naufrage de migrants au large de nos côtes va devenir une constante.
> Lire aussi  11 439 migrants sont arrivés en Europe par les côtes italiennes en 2019
Naturellement, il manque, dans ces calculs, les exterminations permanentes comme celles des Rohingya ou des Kurdes, ou bien les effets des guerres sans fin en Afrique ou au Moyen-Orient. Celles que j’ai voulu indiquer, ce sont les morts inattendues. Même si nous savons désormais que le nombre des tremblements de terre et des désastres climatiques a considérablement augmenté et que nous devons nous y attendre, nous ne savons cependant pas où et quand ils auront lieu : ce peut être n’importe où et à tout moment.
De même pour ce qui est des attaques terroristes, que nous ne pouvons pas prévoir ni prévenir. Ou les naufrages, qui, bien que nous ne soyons pas concernés directement – car nous qui les racontons ne sommes pas sur ces bateaux –, nous mettent face à notre incapacité d’agir d’une manière qui soit en harmonie avec notre émotion (situation intérieure très inconfortable).
L’état d’exception est aujourd’hui notre état naturel
Comme l’écrit Giorgio Agamben, l’état d’exception est aujourd’hui notre état naturel. Et si cela est valable pour la politique et le droit, en créant un état d’urgence permanent, cela vaut également, et de manière cruciale, pour ce que nous pourrions appeler l’« état d’âme d’exception » qui nous submerge, l’état d’exception moral.
Si dans l’état d’exception l’être humain peut être supprimé sans que personne n’en assume la faute ou la responsabilité, alors de même le garçon tué au moment où il danse dans une discothèque, la femme qui saute en même temps que le marché où elle fait ses courses, les passagers d’un avion qu’on fait exploser n’auraient personne, à l’instant suprême, à qui s’en prendre. Leur assassin, ou plutôt leur sniper, a sauté avec eux ou est tué peu de temps après, les commanditaires sont une entité abstraite, et eux-mêmes sont les boucs émissaires d’une infélicité confuse, religieuse, politique ou personnelle dont ils savent peu de chose, voire rien.
Et c’est la même chose pour ceux qui sont emportés par un tremblement de terre, une tornade, une inondation, lesquels, comme le dit le nom que les hommes de science ont donné à notre époque, anthropocène, dépendent, dans les formes actuelles, d’une conduite humaine irréfléchie et avide. La terrible question que nous nous posons aujourd’hui est la suivante : à quel point dépendons-nous d’une volonté humaine hostile ? Jusqu’à quel point ne pas faire confiance à notre prochain ?
> Lire aussi  « A force de voir des catastrophes, l’esprit s’habitue »
Ces morts nous font vivre dans l’inattendu. C’est l’état d’âme d’exception : comme l’état d’exception, il s’agit d’une condition permanente fondée sur la non-permanence. Et comme tout état d’âme, elle a son humeur. Qui est celle qui nous entoure désormais comme une bave, qui exaspère notre vie quotidienne, ainsi que le climat politique : une humeur apeurée, méfiante, crédule, rageuse, angoissée, mal assurée. Nous avons peur de tout, nous nous méfions de tout, nous nous laissons duper à propos de tout. De cette humeur dépendent les deux plus fortes et contradictoires exigences politiques de nos jours : l’exigence de sécurité et celle de changement ; ce qui explique que, dans la plus grande partie du monde, les électeurs se tournent vers des politiciens qui soutiennent ces exigences ou qui disent le faire.
Deux vagues se sont levées
Qu’est-ce, en effet, que l’exigence, continue et féroce, de sécurité ? Et qu’est-ce que la promesse de sécurité ?
Personne, en termes humains, ne peut garantir la sécurité ; même la mère qui berce son enfant ne peut la lui donner. L’enfant croit être en sécurité, et c’est là le maximum que la mère puisse faire pour lui. Plus tard, des politiques tenteront de prolonger ou de proposer à nouveau cette duperie, et nombreux seront ceux qui s’accrocheront à eux comme les voyageurs qui, pour traverser un pont de cordes, saisissent la main courante. Plus le pont vacille et plus ces gens, au lieu d’avancer, s’y cramponnent. Mais, comme la mère avec son enfant, ces politiciens savent qu’ils ne peuvent donner aucune sécurité à leurs protégés, mais seulement l’enlever à leurs voisins.
Et qu’est-ce que l’exigence continue de changement ? Tout changement peut être bon ou mauvais. Si on ne le définit et prépare soigneusement, les probabilités qu’il soit pire sont plus grandes. Exactement comme ces voyageurs sur le pont branlant, le changement que les gens veulent est de ne plus être sur le pont, sans avoir à le traverser. Le changement qu’ils veulent n’est pas tourné vers le futur, mais vers le passé. Ils veulent recommencer à être bercés dans l’heureuse duperie d’être protégés d’étrangers menaçants ou des dommages du temps.
C’est de là, je crois, qu’est née, ces dix dernières années, la peur à l’égard des migrants : un non-peuple inconnu, illimité, qui veut ce que nous, selon eux, nous avons (c’est-à-dire ce qui pour eux, représente une sécurité suffisante ; une quantité suffisante de biens ; une survivance suffisante). Ils veulent ce que nous ne savons pas que nous avons. Eux, les inattendus, attendent notre vie. Cette même vie qui nous échappe, comme l’eau entre les mains, ils la boivent avec avidité. Ils voient notre vie comme ce que nous voudrions qu’elle soit : une tanière. Ils font de nos cauchemars leurs rêves. Parce qu’ils sont un « peuple sans ». Pour eux, tout est quelque chose, et quelque chose est tout.
Certes, pas pour toujours. Ils apprendront de nous à être insatiables, ils apprendront notre peur ; et nous, quand apprendrons-nous d’eux à vivre dans l’inattendu ? Ou, comme le dit Emily Dickinson dans une de ses dernières poésies, « à dîner sans, comme Dieu » ?
Ces derniers temps, cependant, deux vagues, elles aussi inattendues, se sont levées, l’une en Europe qui se répand dans le monde, l’autre en Italie qui se répand en Europe. La première est celle des jeunes des Fridays For Future, qui font le tour des rues et des places pour éveiller le monde et protéger la terre, la seconde, toute nouvelle, est celle d’autres jeunes, mais pas uniquement, qui s’appellent les Sardines et qui se battent pour une vie tranquille, sereine, accueillante, civile, sans étendards ni capitaines, pour retrouver l’énergie d’une vie commune contre les grands dispensateurs de haines, d’insultes, d’outrages, d’intolérances. Qui, il y a quelques années à peine, aurait pu imaginer les jeunes de Nuit debout déposer toute véhémence et se tenir droits, aussi serrés que des sardines, en train de dire non à n’importe quelle forme de violence ? Qui aurait pu jamais dire que le bon sens commun pouvait défiler sur les places ?
> Voir aussi « Fridays for future » : la mobilisation autour du monde 
Le sens commun, qui sait bien que le peu de sécurité que nous pouvons espérer nous vient d’une bienveillance réciproque, celle-là même qui nous permet d’accueillir le changement, le vrai, qui attend à la porte.
(Traduit de l’italien par Jean-Paul Manganaro)
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Regards d’écrivains sur la décennie, une série en six épisodes
> Yanick Lahens : « La pauvreté en Haïti a une genèse, et la décennie nous en a fait la démonstration » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/24/yanick-lahens-la-pauvrete-a-une-genese-et-la-decennie-nous-en-a-fait-une-demonstration-sans-appel_6023915_3232.html>
> Ali al-Muqri : « Il n’y a pas d’autre solution que l’arrêt des guerres. Sans cela, nous assisterons à toujours plus de révoltes de morts-vivants » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/26/ali-al-muqri-il-n-y-a-pas-d-autre-solution-que-l-arret-des-guerres-sans-cela-nous-assisterons-a-toujours-plus-de-revoltes-de-morts-vivants_6024067_3232.html>
> Juan Gabriel Vasquez : « La paix au temps de la post-vérité » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/27/juan-gabriel-vasquez-la-paix-au-temps-de-la-post-verite_6024140_3232.html>
> Ginevra Bompiani : « Nous avons appris, toutes ces années, à vivre dans un état d’exception » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/28/ginevra-bompiani-nous-avons-appris-toutes-ces-annees-a-vivre-dans-un-etat-d-exception_6024259_3232.html>
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/28/ginevra-bompiani-nous-avons-appris-toutes-ces-annees-a-vivre-dans-un-etat-d-exception_6024259_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/28/ginevra-bompiani-nous-avons-appris-toutes-ces-annees-a-vivre-dans-un-etat-d-exception_6024259_3232.html>>
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5- 2019, l'année de la prise de conscience climatique, L’Express, 28/12/19, 12:13
Cécile de Sèze

Entre phénomènes climatiques extrêmes, records de chaleur et mobilisation de la jeunesse, cette année marque un tournant dans la lutte pour la planète.
Une année sous le signe du climat. En 2019, l'environnement est devenu la préoccupation principale en France et en Europe. A l'heure du bilan, ces douze mois auront été ceux de l'urgence climatique, mise au-devant des scènes politique, météorologique, citoyenne, scientifique... 
Alors que les symptômes se sentent encore en cette fin d'année en Australie où les températures atteignent les 49,8°C et les feux de forêt ont ravagé l'équivalent de la Belgique depuis septembre, les populations du monde entier réclament des changements pour lutter contre le réchauffement climatique. Selon une étude Ipsos-EDF sur 24 000 personnes de 30 pays différents, publiée par le JDD en novembre, 70% des personnes attendent des actions des gouvernements pour protéger la planète. 
• Le climat, première préoccupation en France et en Europe
Ils sont, d'autre part, 53% à estimer qu'il va falloir passer par un bouleversement de nos modes de vie, un score qui monte à 64% en France. Plus de la moitié des personnes interrogées affirment également avoir déjà changé leur façon de vivre et de consommer, en passant par le tri de déchets, l'achat de fruits et légumes de saison ou encore moins utiliser la climatisation et le chauffage. 
Lire aussi >> "Nous ne pouvons pas continuer à vivre comme sous les Trente Glorieuses" 
D'autres sondages mettent en lumière cette prise de conscience citoyenne qui s'est développée un peu partout dans le monde. Ainsi, le changement climatique représente également le premier défi à relever pour 47% des Européens selon un sondage BVA commandé par la Banque européenne d'investissement (BEI), révélé par La Croix en novembre. Des réponses qui montrent l'importance qu'a prise la question écologique au fil des années. 
En France, pour la première fois depuis le début des enquêtes Ipsos sur les préoccupations des Français, le climat est à la première place pour 42% d'entre eux en 2019, devant le pouvoir d'achat, le système de santé et l'emploi. La création de la Convention citoyenne pour le climat créée en octobre 2019 par Emmanuel Macron illustre ainsi l'engagement citoyen pour la cause climatique. 
• Des records climatiques alarmants en 2019
Il faut dire que l'année a particulièrement été touchée par des phénomènes climatiques extrêmes. Elle serait même "l'année de tous les records" selon les rapports scientifiques de l'Organisation météorologique mondialeet du programme européen Copernicus. Cet été est le troisième le plus chaud jamais enregistré depuis le début des relevés de températures en 1850, et le mois de juillet détient la place du mois le plus chaud jamais enregistré dans le monde. En Europe, la canicule a été particulièrement précoce et violente. La température maximale a été battue dans plusieurs villes, dont 46°C relevés à Vérargues, dans l'Hérault. Au pôle Nord, il a fait jusqu'à 21°C. 
"Juillet a réécrit l'histoire du climat, avec des dizaines de records de températures au niveau local, national, ou mondial", souligne le secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) Petteri Taalas dans le rapport. Des températures élevées qui ont causé des records de fonte de glace, selon lui. En une journée, 11 milliards de tonnes de glace ont fondu. L'élévation de la mer atteint aussi un niveau record. 
> Lire aussi >> Il n'a jamais fait aussi chaud sur Terre depuis 2000 ans 
"L'année 2019 marque la fin d'une décennie de chaleur exceptionnelle, de recul des glaces et d'élévation record du niveau de la mer à l'échelle du globe, en raison des gaz à effet de serre produits par les activités humaines" alerte alors l'OMM. 
Pour les populations, cela se traduit par des sécheresses intenses, comme en Australie ou en Inde, des feux de forêts en Sibérie, des inondations en Iran... Plus de 7 millions de personnes ont dû fuir leur foyer à cause de ces phénomènes climatiques qui "se produisent de plus en plus régulièrement", selon Petteri Taalas. La décennie qui se termine pourrait alors devenir la plus chaude jamais relevée. 
• Des rapports scientifiques de plus en plus inquiétants
S'ajoutent à ces ressentis extrêmes qui rendent réels les enjeux du réchauffement de la planète, les rapports scientifiques de plus en plus alarmants. Ainsi, cette année, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a publié un rapport en septembre dernier dénonçant des impacts "irréversibles".  
> Lire aussi >> COP 25 : doit-on manipuler l'océan pour sauver le climat? 
Le réchauffement des mers, plus acides et moins salées, qui détruit la barrière de corail et favorise le déplacement des espèces marines, un rythme de d'élévation de la mer qui pourrait être 100 fois plus rapide au siècle prochain, la fonte des glaciers (source d'eau potable) et du permafrost, ou encore la multiplication des phénomènes extrêmes comme El Niño de 2016. Les cyclones, ouragans ou typhons vont, eux, devenir plus puissants. 
En mai dernier, une autre étude, portée sur la biodiversité, faisait largement réagir. Le rapport IPBES(Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) alertait ainsi sur la probable disparition d'un million d'espèces animales et végétales de la surface de la Terre d'ici les prochaines décennies. "Le tissu vivant de la Terre, essentiel et interconnecté, se réduit et s'effiloche de plus en plus", résume dans l'étude le professeur Josef Settele, coprésident de l'évaluation.  
• Le phénomène Greta Thunberg et les manifestations lycéennes
La jeunesse européenne et d'Amérique du Nord est celle qui se mobilise le plus et qui se dit la plus inquiète par le futur de la planète, selon l'enquête Ipsos-EDF. Une donnée qui s'ajoute aux 65% des 15-29 ans qui pensent devoir déménager dans le futur à cause des bouleversements climatiques, selon le sondage BVA commandé par la BEI.  
Lire aussi >> Eco-anxiété : sommes-nous en train de rendre nos enfants dépressifs ? 
Cette prise de conscience de la jeunesse est incarnée par Greta Thunberg. Si la jeune militante suédoise est apparue sur le devant de la scène dès août 2018 au parlement européen, elle a multiplié les déplacements et discours engagés dans les différents lieux où s'exerce le pouvoir : à l'ONU pour la COP 24 en décembre dernier, à l'Assemblée nationale en France, elle est aussi récompensée par un prix suédois pour son engagement, et a été récemment désignée personnalité de l'année par le magazine Time. À l'origine des manifestations lycéennes, elle est devenue l'égérie de toute une génération engagée pour la défense de la planète. 
C'est ainsi que 2019 a vu les premières manifestations internationales lycéennes réveiller les générations précédentes réclamant des mesures drastiques pour leur assurer un avenir vivable sur la planète. Le 15 mars 2019, le site Fridaysforfuture.org <http://fridaysforfuture.org/> recense 2705 événements dans 137 pays, sur tous les continents, y compris l'Antarctique, et 2,2 millions de personnes rassemblées dans le monde. Des mois plus tard, pour la semaine pour le climat en septembre, l'organisation compte 8859 événements dans 183 pays et 7,3 millions de participants. 
Avec ces rassemblements, des actions pacifiques de désobéissance civile sont aussi organisées. En Europe, l'ONG Extinction Rebellion s'est illustrée plusieurs fois en 2019 à travers des actions de blocages, à Londres ou encore à Paris. D'autres organisations les imitent ou les rejoignent dans leurs démonstrations, comme Youth for climate, mais aussi, en France, Action non-violente COP21 dont les membres sont réputés pour avoir décroché des portraits d'Emmanuel Macron dans les mairies. Cette année, quatre ONG ont également mené une action en justice contre l'action climatique de l'État, soutenues par de nombreuses célébrités comme Marion Cotillard. 
• La vague verte en Europe
Cette prise de conscience générale, pas seulement pour la jeunesse, a trouvé un écho dans les urnes. Lors des élections européennes, la "vague verte" a surpris l'Europe. Les partis écologistes en France, en Allemagne, au Royaume-Uni, mais aussi en Autriche, aux Pays-Bas, en Irlande ou en Scandinavie ont fait des scores plus élevés qu'attendu, ce qui a contribué à la constitution d'un parlement européen plus vert que le précédent. Les écologistes sont passés de 52 à 70 sièges.  
Lire aussi >> Un Parlement européen plus libéral et plus écolo 
Au niveau des décisions politiques, cette prise de conscience se dessine à travers différentes mesures. En mars dernier, par exemple, le parlement européen a entériné la fin de l'usage des produits en plastique à usage unique dans l'Union européenne. En France, la loi antigaspillage non-alimentaire a été votée le 20 décembre dernier par l'Assemblée.  
En revanche, d'autres décisions ont été largement critiquées, accusées d'être néfastes à l'environnement. C'est le cas des traités de libre-échange comme le Ceta ou le Mercosur, "antinomiques" avec la lutte contre le dérèglement climatique, selon Nicolas Hulot, ancien ministre de la Transition écologique d'Emmanuel Macron. 
• Une COP25 décevante
La volonté politique est donc insuffisante pour les militants. Ils dénoncent une inaction politique, qui s'est illustrée lors de la dernière COP25 à Madrid. Après deux semaines de négociations difficiles, alors que l'urgence climatique semble plus que jamais réelle, la commission a finalement accouché d'un accord a minima qui n'a pas trouvé de consensus sur les règles des marchés carbone internationaux.  
Certains pays ont été pointés du doigt et accusés d'avoir bloqué les discussions, comme la Chine, l'Inde ou les Etats-Unis - importants émetteurs de pollution - qui n'ont pris aucun engagement pour rehausser leurs efforts pour lutter contre l'émission de CO2. 
> Lire aussi >> Carbone : le business de la bonne conscience 
L'Europe est par ailleurs le meilleur élève d'une classe de cancres en termes de lutte contre le réchauffement climatique selon l'étude "La vérité derrière les promesses climatiques", publiée en novembre. Toutefois, plusieurs pays, comme l'Allemagne ou la Pologne, dépendent toujours d'énergies fossiles tel que le charbon pour alimenter leur réseau électrique. L'Allemagne est d'ailleurs le plus gros émetteur de CO2 de l'UE. 
L'inaction industrielle est elle aussi critiquée, notamment par le président de la Banque européenne d'investissement (BEI). Dans un média allemand, Werner Hoyer a notamment affirmé dimanche que les constructeurs automobiles avaient mis trop de temps à passer du moteur à combustion polluant à des voitures électriques propres. 
Si 2019 a été marquée par de nombreux bouleversements climatiques et une prise de conscience historique de la question environnementale, 2020 ne devrait pas voir les mobilisations se tarir. Des progrès drastiques restent à faire dans bien des domaines. De son côté, Greta Thunberg a déjà prévenu : la rue maintiendra la pression et les militants "n'abandonneront pas" le combat. 
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Lire notre dossier complet
• Le réchauffement climatique <https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/changement-climatique-causes-consequences_1492154.html>
> Les 10 découvertes scientifiques qui ont marqué 2019 <https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/les-10-decouvertes-scientifiques-qui-ont-marque-2019_2111613.html>
> Vidéo. 2019, l'année de tous les records pour le climat <https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/video-2019-l-annee-de-tous-les-records-pour-le-climat_2112466.html>
> Climat : 15 catastrophes naturelles ont coûté plus d'un milliard de dollars chacune en 2019 <https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/climat-15-catastrophes-naturelles-ont-coute-plus-d-un-milliard-de-dollars-chacune-en-2019_2112748.html>
<https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/2019-l-annee-de-la-prise-de-conscience-climatique_2112440.html <https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/2019-l-annee-de-la-prise-de-conscience-climatique_2112440.html>>
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6- Reportage. A Leipzig, hackeurs et militants pour le climat font front commun, Le Monde, 30/12/19, 06h58
Damien Leloup

Le Chaos Communication Camp, plus grand événement mondial autogéré consacré à la sécurité informatique, accueillait ce week-end en Allemagne sa 36e édition.
Devant la gare de Leipzig, une grosse cinquantaine d’étudiants et de lycéens se sont rassemblés. On est dimanche, mais l’antenne locale du mouvement Fridays for Future, qui organise des manifestations les vendredis à l’appel de l’activiste Greta Thunberg, a fait une exception à son calendrier habituel pour profiter de la présence, à quelques kilomètres de là, du Chaos Communication Camp (CCC).
Organisé chaque année depuis trente-six ans, ce gigantesque rassemblement de hackeurs, de militants et d’activistes – 18 000 participants, des dizaines de conférences vingt-quatre heures sur vingt-quatre – envahit pendant quatre jours le palais des congrès de Leipzig, dans une ambiance à la fois anarcho-libertaire et très familiale. Pour la première fois, le slogan de l’édition 2019 est consacré à l’environnement : « Resource exhaustion », référence à la fois à une technique d’attaque informatique et à la préservation de la planète.
« C’est logique : c’est un enjeu majeur, et le mouvement pour l’environnement est un fait marquant de l’année, non ? », constate, cheveux teints en rose et mégaphone en main, Rune, l’un des organisateurs de la manifestation. « En tout cas, on est très contents que le CCC nous ait ouvert ses portes et nous soutienne. »
Le programme des conférences faisait en effet la part belle aux thématiques écologistes et aux organisations comme Fridays for Future ou Extinction rebellion, qui animaient chacune l’une des principales conférences. Le public de l’événement, marqué très à gauche, est assez sensible aux enjeux écologistes. Le bilan de l’année de Fridays for the Future a fait salle comble ; une conférence sur la manière dont les scientifiques établissent leurs modèles climatiques a également dû refuser du monde.
Sécurité des centrales électriques et droit à la réparation
Mais si le CCC a fait une large place dans son programme aux questions d’environnement, il l’a fait à sa manière. Dans cette grand-messe de la sécurité informatique, on pouvait ainsi par exemple découvrir de longues listes de vulnérabilités touchant les systèmes embarqués utilisés pour gérer les turbines des centrales électriques. Pas de panique : « Ces failles ne permettent pas de bloquer une centrale, ou de couper le courant d’une ville », relativisait Radu Motspan, l’auteur de l’étude. Une partie d’entre elles ont été corrigées ; pour d’autres, c’est aux gestionnaires de centrales d’effectuer des vérifications. Le chercheur et ses associés ont réalisé un petit guide clé en main pour les y aider : « Pas besoin d’embaucher des consultants hors de prix, vous pouvez tout faire vous-mêmes. »
Cet esprit « do it yourself » (faites-le vous-même), omniprésent dans la culture hackeur en général et au CCC en particulier, se prête aisément à une traduction environnementale. Le collectif Runder Tisch Reparatur, qui milite pour l’adoption au niveau européen d’un « droit à réparer », était ainsi invité pour la première fois à la conférence. La philosophie du mouvement, qui vise avant tout à diminuer la quantité de déchets produits par l’obsolescence qu’elle soit ou non programmée, est très semblable à celle du mouvement du logiciel libre, estiment Eduard et Erik, qui tiennent le stand de l’association. « Un objet que vous ne pouvez pas réparer ne vous appartient pas vraiment », estiment-ils, tout comme les promoteurs du logiciel libre estiment qu’un logiciel qu’on ne peut pas modifier soi-même vous prive de certaines libertés.
Mais l’enjeu principal, au cœur de nombreuses conférences durant les quatre jours du CCC, est celui de l’impact énergétique d’Internet. Personne n’envisage, dans les allées du centre des congrès de Leipzig, de réduire son utilisation d’Internet ; mais tout le monde concède que le réseau consomme beaucoup d’électricité de manière inutile, ou en faisant appel à trop d’énergies fossiles. « Il y a des choses simples à mettre en œuvre pour améliorer le bilan carbone d’un site ou d’un service », détaillait ainsi Chris Adams, militant écologiste et membre de la Green Web Foundation. « Si votre service utilise Amazon Web Service [AWS, service d’informatique dématérialisée très populaire], vous pouvez par exemple choisir le data center que vous souhaitez utiliser. Celui qui vous est attribué par défaut est peut-être dans un pays qui produit peu d’électricité renouvelable et utilise beaucoup de charbon pour ses centrales… »
Des outils existent par ailleurs pour tirer parti de possibilités anciennes mais récemment remises au goût du jour, comme les heures creuses de la nuit, où l’électricité est à la fois moins chère et moins coûteuse environnementalement. Equivalent numérique des antiques programmateurs permettant de lancer une lessive la nuit, Chris Adams vante les mérites du Low Carbon Kubernetes Scheduler, un outil qui permet d’optimiser dans le temps la consommation électrique d’un serveur pour limiter son impact sur l’environnement.
Sécurité et consommation minimale, même combat
Malgré tout, l’électricité la plus « verte » reste celle qu’on ne consomme pas. Là aussi, des solutions prometteuses existent : Hannes Mehnert, un informaticien allemand, présentait en ouverture du CCC son projet MirageOS, un système d’exploitation pour serveurs ultraminimaliste, codé dans un langage réputé pour sa légèreté, et qui fait tourner chaque processus dans une machine virtuelle dédiée. Une approche radicale – et réservée aux connaisseurs – qui permet au logiciel de n’embarquer que le strict minimum de lignes de code dans chaque version compilée. « Réduire la complexité réduit mathématiquement le nombre d’opérations de calculs nécessaire », explique M. Mehnert. Résultat : « Une empreinte carbone qui chute drastiquement, avec dix fois moins de puissance de calcul utilisée par le processeur, et jusqu’à vingt-cinq fois moins de mémoire utilisée », selon ses mesures.
Surtout, et c’est un argument de poids dans une conférence dédiée avant tout à la sécurité informatique, le minimalisme est aussi un vrai avantage en termes de vulnérabilités potentielles : plus un code est compact, moins il risque de contenir des failles ou des erreurs. Et les systèmes d’exploitation peu gourmands en mémoire sont aussi mieux protégés, de nombreuses failles de sécurité exploitant des cas de saturation de la mémoire de la machine.
Au-delà des questions techniques, l’alliance entre les défenseurs de l’environnement et ceux de la vie privée a semblé prendre largement corps, jusque dans les moindres détails – dans les halls, des pochoirs dénonçant la consommation de CO2 succédaient à d’autres expliquant que chaque être humain génère, en moyenne, 1,7 MB de données par seconde. Aux affiches de mouvements anarchistes ou antifascistes se mêlaient aussi les flyers du collectif Hackers against Climate Change, qui attiraient les curieux avec une blague typique de l’endroit : « cli/mate crisis is real », en référence au Club-Mate, boisson omniprésente sur l’événement.
Cette communauté de vues entre hackeurs et militants pour le climat surprend peu en Allemagne, où les deux mouvements sont très présents, et encore moins à Leipzig, ville-phare de l’ex-RDA où les outils de surveillance de masse pré-Internet de la Stasi ont aussi été dirigés contre les militants écologistes dans les années 1980. Certains mouvements écologistes se sentent naturellement proches de l’esprit anarchiste des hackeurs allemands du Chaos Computer Club, qui organise le CCC : une conférence animée par Extinction rebellionexpliquait ainsi par le détail les mesures de sécurité, mais aussi la manière dont le mouvement s’était affranchi des outils proposés par Facebook, Google ou Amazon, suspects à la fois de complicité avec la surveillance de masse et de green washing.
Pourtant, dans cette atmosphère globale d’union sacrée, quelques questions restaient en suspens. Dans certains cas précis, une meilleure sécurité informatique peut également être plus consommatrice de ressources. Une conférence consacrée aux messageries chiffrées présentait ainsi de nombreux outils qui permettent de renforcer la confidentialité des échanges, mais nécessitent aussi d’utiliser plus de puissance de calcul, pour chiffrer ou déchiffrer les messages, ou encore demandent l’envoi d’importantes quantités de données pour brouiller l’origine ou le volume d’un message. Ce premier CCC placé sous le signe de la protection de l’environnement n’adressait pas vraiment cette contradiction – en attendant, peut-être, une prochaine édition ?
> Lire aussi A Leipzig, l’avenir des messageries sécurisées en question
<https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/12/30/a-leipzig-hackers-et-militants-pour-le-climat-font-front-commun_6024362_4408996.html>
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7- Les entreprises agissent trop lentement contre la crise climatique, prévient le patron de la Banque d'Angleterre, Challenges avec AFP, 30/12/19, 11h47

Les entreprises agissent trop lentement pour lutter contre la crise climatique au risque de dégâts irréversibles y compris pour leurs propres affaires, prévient Mark Carney, patron de la Banque d'Angleterre (BoE) et futur envoyé spécial de l'ONU pour le climat.
"Pour chaque entreprise, institution financière, gérant d'actifs, fonds de pension ou assureur, la question est : quel est votre plan ?", a lancé le gouverneur de la BoE lors d'un entretien diffusé lundi par la radio BBC 4.
Il s'exprimait lors d'une édition spéciale de l'émission d'information matinale dédiée au climat et dont la jeune militante écologiste suédoise Greta Thunberg était la rédactrice en chef d'un jour.
Bientôt "trop tard pour agir"
Mark Carney, qui doit quitter son poste en mars prochain, prévient que la crise climatique est "une tragédie qui se profile" avec "davantage d'événements météorologiques extrêmes", estimant qu'il sera bientôt "trop tard pour agir".
Selon lui, le secteur financier a par exemple commencé à limiter ses investissements dans les énergies fossiles, comme le très polluant charbon, mais "cela n'avance pas assez vite".
"La crainte est que nous passions encore une décennie avec des choses louables mais pas suffisantes (...) et que nous dépassions très rapidement la limite de 1,5°C", souligne-t-il, en référence à l'objectif de l'accord de Paris limitant le réchauffement par rapport à l'ère pré-industrielle.
Il avertit enfin les entreprises sur le fait que leurs actifs pourraient devenir "sans valeur", si elles persistent à investir dans les énergies polluantes qui seront à terme délaissées, sans compter l'impact sur l'économie des catastrophes climatiques.
Interrogé également sur BBC 4, Maarten Wetselaar, responsable des nouvelles énergies et du gaz au sein du géant des hydrocarbures Royal Dutch Shell, dit reconnaître "la nécessité d'une action urgente sur le changement climatique".
Mener "une transition"
Selon lui, il s'agit de mener "une transition" afin de remplacer progressivement les énergies fossiles par des produits à faible teneur en carbone.
Mark Carney, qui a été choisi pour remplacer le milliardaire Michael Bloomberg comme envoyé spécial de l'ONU pour le climat, n'a eu de cesse de mettre en garde le monde des affaires sur les risques liés à l'urgence climatique.
Il avait plaidé lors de la récente COP 25 à Madrid pour rendre obligatoire l'évaluation et la publication des risques climatiques pour les entreprises.
Et c'est sous son égide que la Banque d'Angleterre a lancé un projet pionnier de tests de résistance visant à évaluer d'ici à 2021 les risques que fait peser le réchauffement de la planète sur le système financier.
<https://www.challenges.fr/entreprise/les-entreprises-agissent-trop-lentement-contre-la-crise-climatique-previent-le-patron-de-la-banque-d-angleterre_691567>
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8- Froid et brouillard en Inde : des vols retardés, du chauffage pour les tigres, AFP, 30/12/19, 15:00

Un épais brouillard accompagné d'une dangereuse pollution de l'air avec des températures en chute libre ont retardé des centaines de vols dans le nord de l'Inde et même conduit un zoo à installer des chauffages pour ses tigres.
New Delhi et les régions du nord du pays sont régulièrement en proie à des brumes qui se développent chaque hiver lorsque les émissions des véhicules et des cheminées d'usine se conjuguent aux fumées des brûlis agricoles.
Mais cette année le froid mordant a provoqué un brouillard encore plus épais et une visibilité réduite, raison invoquée par les autorités pour retarder plus de 500 vols à l'aéroport de la capitale.
Le danger gagne aussi les routes : six personnes sont mortes près de la ville de Noida, proche de la capitale, lorsque leur voiture est tombée dans un canal.
Selon les services indiens de météorologie, Delhi est en passe de battre les records de froid pour un mois de décembre depuis 1901, avec une température minimum de 2,6 degrés Celsius tôt lundi. Les responsables du zoo de l'Etat de l'Assam (nord-est) ont même installé des appareils de chauffage devant les cages des tigres pour les protéger du froid. "Ce sont des animaux qui ne sont pas habitués à ça et nous prenons des mesures particulières pour les garder au chaud, en particulier les plus âgés", a déclaré à l'AFP un responsable du zoo, Tejas Mariswamy.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/froid-et-brouillard-en-inde-des-vols-retardes-du-chauffage-pour-les-tigres_140180>
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9- Une invention pour capturer 90% des émissions de CO2 des camions et les recycler en carburant, Sciences & Avenir, 30/12/19, 17h07
Coralie Lemke 

Des chercheurs suisses ont breveté un concept qui permet de réduire 90% des émissions de CO2 des camions. Une fois transformé, il pourrait même être réutilisé comme carburant.
Leur solution pourrait bien non seulement réduire drastiquement les émissions de CO2 des poids lourds mais aussi créer du carburant renouvelable. Des chercheurs de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) en Suisse ont breveté un nouveau concept. Il consiste à capturer le CO2 à même le pot d'échappement, puis de le transformer et de le stocker sous forme liquide à bord du véhicule. Le liquide pourrait, dans un deuxième temps, être transformé en carburant, en utilisant des sources d'énergie renouvelables. Des travaux réalisés en collaboration avec la Faculté des sciences et techniques de l'ingénieur et publiés dans la revue spécialisée Frontiers in energy research.
Principal défi : réussir à capturer le CO2 et à le faire passer de l'état gazeux à l'état liquide. Pour cela, les émissions du véhicule sont récupérées à même le pot d'échappement, puis refroidies. L'eau est alors séparée du gaz. "Pour isoler le CO2 des autres gaz (azote et oxygène), on passe par un système d'adsorption à température modulée (lorsque des molécules se fixent sur une surface solide depuis une phase gazeuse, liquide ou une solution solide, ndlr), en utilisant des matériaux adsorbants à base de metal–organic frameworks (MOFs), conçus spécialement pour absorber le CO2. Une fois saturé en CO2, ce matériau est chauffé, de sorte à extraire du CO2 pur. Des turbocompresseurs à haute vitesse développés par le Laboratoire de Jürg Schiffmann à EPFL Neuchâtel utilisent la chaleur du moteur pour comprimer le CO2 et le rendre liquide", explique l'EPFL dans un communiqué.
>> Suite à lire à :
<https://www.sciencesetavenir.fr/high-tech/transports/une-capsule-pour-capturer-90-des-emissions-de-c02-et-les-recycler-en-carburant_140183>
En savoir plus :
> Carbon Dioxide Capture From Internal Combustion Engine Exhaust Using Temperature Swing Adsorption <https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fenrg.2019.00143/full>, Frontiers in Energy Research, 16/12/19
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10- Dans les Alpes, la course à l’altitude des stations de ski, Le Monde, 31/12/19, 06h58
Nathalie Grynszpan (Chambéry, correspondante)

Les stations de moyenne altitude sont fragilisées par les effets du changement climatique, et peinent à élaborer une stratégie collective pour y faire face. 
Année après année, les mesures le confirment, les stations de ski de moyenne montagne sont en première ligne face aux effets du réchauffement. Dans les Alpes, le début de la saison hivernale s’en ressent. Après des chutes de neige importantes à moyenne altitude, la limite pluie-neige est remontée au-dessus de 1 200 mètres. Il a beaucoup plu sur les stations des Préalpes du Vercors au massif des Bauges.
« Au col de Porte [à 1 325 mètres dans le massif de la Chartreuse], l’épaisseur moyenne de neige en hiver pour la période 1990-2017 est en moyenne 39 cm plus basse que pour la période 1960-1990, soit une baisse de 40 % environ, notait le Centre national de recherches météorologiques dans une étude parue en 2018. La température de l’air en hiver a augmenté de près d’un degré sur la même période. » Les variations restent importantes d’une année sur l’autre. « Les hivers bien enneigés seront de plus en plus rares et les hivers peu enneigés de plus en plus fréquents », préviennent toutefois les auteurs.
Jusqu’à présent, la stratégie des collectivités qui vivent du tourisme de neige pour faire face à cette évolution a surtout consisté à investir lourdement dans des équipements de neige de culture – controversés en raison de leur impact environnemental, notamment sur les ressources en eau. Au-delà, aucune réflexion n’est engagée sur l’avenir des sites fragilisés, qui n’ont pas de capacités d’investissement suffisantes pour couvrir en neige de culture une proportion importante de leur domaine skiable.
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Doivent-ils s’engager sur la voie d’une diversification, voire anticiper la baisse de l’enneigement en supprimant les équipements de certains sites peu rentables ? Ce n’est pas la direction prise, bien au contraire. A l’image de ce qui se profile dans la vallée de la Maurienne en Savoie. Sur ses 22 stations, près de la moitié sont considérées comme fragiles à l’horizon 2030 en raison d’une implantation à 1 500 mètres d’altitude mais également du fait de leur petite taille. La seule orientation pour contrer les effets du changement climatique dans les dix prochaines années consiste à poursuivre l’équipement en remontées mécaniques de la montagne… plus haut en altitude, là où les chutes de neige sont encore assurées.
Projets d’extension de domaines skiables
C’est ainsi que six projets d’extension de domaines skiables ont été inscrits dans le schéma de cohérence territoriale (SCOT) de la vallée de la Maurienne à l’horizon 2030. A Val Cenis, Aussois, Saint-François-Longchamp, Albiez-Montrond et Les Karellis, des projets de téléskis ou télésièges permettront de monter encore plus haut jusqu’aux crêtes à plus de 2 500 mètres d’altitude, sur des sites encore indemnes de toute installation.
Entre Valmeinier et Valfréjus, un équipement pharaonique de six remontées mécaniques avec des pistes de ski est prévu pour traverser le vallon encore vierge d’Orelle, à 2 600 mètres d’altitude, en bordure du site classé du massif du Thabor. Ce projet, dénommé la Croix du Sud, consommerait 85 hectares d’un espace aujourd’hui parcouru par les randonneurs, à skis en hiver, et à pied en été.
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La stratégie qui vise à préserver à tout prix l’activité économique du ski est fortement critiquée, à commencer par la Mission régionale d’autorité environnementale Auvergne-Rhône-Alpes (MRAE). Appelée à donner son avis sur le projet de SCOT, la mission note que « le développement des domaines skiables “par le haut”, porteur des effets environnementaux en général les plus significatifs, apparaît motivé par une volonté d’augmenter l’attractivité économique à très court terme et ne fait pas l’examen de solutions de substitutions raisonnables ». Pour l’autorité environnementale , « certains de ces projets tels que l’interconnexion de la Croix du Sud, l’extension des domaines skiables de Val Cenis ou d’Aussois, sont susceptibles de causer des dommages très significatifs voire irréversibles, à des milieux écologiques d’une valeur exceptionnelle ».
Ces critiques sont balayées par Michel Bouvard, vice-président aux finances du Conseil départemental. L’ancien député LR de la Maurienne (1993-2012) veut croire que ce nouveau grand domaine skiable de la Croix du Sud, offrirait une « garantie neige » et permettrait de « consolider le modèle économique de la vallée » en attirant une clientèle internationale. Avec ses 165 000 lits touristiques pour 43 000 habitants, l’activité du ski en Maurienne génère 97,8 millions d’euros soit 15 % des recettes du département de la Savoie.
« La diversification n’a que peu d’écho »
Dès lors se pose la question : quels sont les bons investissements pour pérenniser l’activité touristique de la vallée savoyarde au-delà de 2050 ? Investir à trente ans, la durée d’amortissement d’une remontée mécanique ? Ou investir dès aujourd’hui dans de nouvelles activités sans doute moins génératrices de recettes que le forfait de ski mais susceptibles de se maintenir, voire de se développer (randonnée, vélo, tiroliennes, voire balnéothérapie...) ?
Martine Noraz, maire (sans étiquette) de Valmeinier de 2008 à 2014, est convaincue pour sa part que « la donne climatique a changé », qu’il faut désormais « réduire la voilure », en clair « accepter d’être moins riches ». L’ancienne élue regrette que chaque station tente de préserver ses acquis plutôt que de travailler collectivement à un projet pour la vallée, de construire un tourisme à l’année en valorisant l’environnement naturel de la montagne, et non sur les trois semaines d’activité hivernale.
Pour Lionel Laslaz, directeur du département de géographie de l’Université Savoie-Mont-Blanc, « le poids du ski reste tel que la diversification n’a que peu d’écho auprès des élus. Le ski reste le levier principal et les chiffres le démontrent ». Mais « le système atteint ses limites », avertit M. Laslaz, avec les conséquences environnementales des équipements, le prix toujours plus élevé des forfaits de ski et des territoires structurés autour de la seule activité hivernale.
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« A trente ans, on peut encore investir », rétorque Alexandre Maulin, président de Domaines skiables de France (DSF), la chambre professionnelle des opérateurs de domaines skiables. « C’est après 2050 qu’il y a une part d’inconnue », et de reconnaître que DSF n’a pas encore de « doctrine sur le changement climatique ». « C’est un sujet qu’on étudie, on commence à en parler », précise M. Maulin. Pour preuve, lors de son dernier congrès national, en octobre 2019 à Besançon, les exploitants ont abordé pour la première fois cette question en invitant Samuel Morin, directeur du Centre d’Etude de la Neige (CNRM-Météo France) contributeur au rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sur les océans et la cryosphère pour le chapitre sur l’évolution de l’enneigement à l’horizon 2050. Sans en tirer pour l’instant d’enseignement.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/31/dans-les-alpes-la-course-a-l-altitude-des-stations-de-ski_6024435_3244.html>
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11- Dans le Vercors et dans les Bauges, les stations pensent déjà à « l’après ski », Le Monde, 31/12/19, 11h43
Nathalie Grynszpan (Chambéry, correspondante)

Grâce à l’initiative de collectivités locales, des sites menacés par le réchauffement climatique développent des alternatives aux sports de glisse et misent sur la période estivale. 
Les stations de ski de moyenne montagne doivent-elles renforcer les investissements en neige de culture, ou d’ores et déjà se reconvertir dans un tourisme « quatre saisons » ? Le massif du Vercors, entre Drôme et Isère, qui compte notamment les sites d’Autrans, Villard-de-Lans ou Corrençon, s’est emparé du sujet depuis une décennie. Pilotée par le parc naturel régional (PNR) du Vercors, la réflexion a réuni les huit intercommunalités du territoire. « Il ne s’agit pas d’exclure le ski, précise Olivier Putot, directeur du PNR. Mais avant tout de ne pas tirer chacun dans son coin. »
> Lire aussi  Dans les Alpes, la course à l’altitude des stations de ski
Une marque territoriale « Inspiration Vercors » a été créée afin de communiquer sur les itinéraires de randonnée dans le massif, mais aussi les valeurs de ressourcement et de liberté – le maquis du Vercors ayant été une base importante de la Résistance lors de la seconde guerre mondiale. Dans le même temps, la station d’Autrans a démantelé le secteur du Claret, dont les remontées mécaniques n’étaient plus rentables. Le grand saut n’est certes pas pour tout de suite. En 2016, la commune nouvelle d’Autrans-Méaudre a tout de même bénéficié de plus de 60 % de subventions départementale et régionale pour moderniser les équipements de neige de culture du domaine alpin de Méaudre. « Le ski reste ce sur quoi nous pouvons miser, mais nous travaillons sur l’après », affirme Olivier Putot.
« Un électrochoc »
Plus au nord, en Savoie, dans le massif des Bauges, c’est contraints et forcés que les habitants d’Aillon-le-Jeune ont pris le virage de la diversification. Après plusieurs saisons difficiles, la station familiale et ses vingt-trois pistes étaient au bord du gouffre avec 200 000 euros de déficit sur la saison hivernale 2017-2018.« Cela a été un électrochoc, non seulement pour Aillon, mais aussi pour les autres stations des Bauges », indique Xavier Dullin, président (LR) de Grand Chambéry, la communauté d’agglomération qui gère le site depuis 2018, après que l’exploitant, la société d’économie mixte des Bauges, a été mis en procédure de sauvegarde au tribunal de commerce.
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Grand Chambéry a alors proposé d’investir six millions d’euros sur le site, proche de l’agglomération, à condition de reconfigurer la station. Cette dernière compte désormais deux domaines, Aillons-Margériaz 1000, qui s’oriente vers le tourisme hors ski, et Aillons-Margériaz 1400, très fréquenté par les locaux et qui bénéficie d’un bon enneigement. Le maire d’Aillon-le-Jeune, Philippe Trépier, moniteur de ski élu en 2014, s’est opposé au projet et a démissionné en octobre 2018. Sa première adjointe, Emmanuelle Andrevon, qui lui a succédé, note que le renforcement des activités estivales attire des professionnels prêts à reprendre des hôtels. « J’y crois, assure-t-elle. C’est une belle opportunité d’aller vers autre chose. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/31/dans-le-vercors-et-dans-les-bauges-les-stations-pensent-deja-a-l-apres-ski_6024474_3244.html>
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12- Face à l'urgence climatique, Rennes interdit les chauffages en terrasse des bars, AFP, 31/12/19, 14:00
Benjamin Massot

Au titre de la "transition écologique et environnementale", Rennes devient à partir du 1er janvier la première métropole en France à bannir les terrasses chauffées des bars et restaurants, une décision qui ne fait pas l'unanimité chez les clients et dans d'autres villes.
"Avec le défi écologique qui est devant nous, on doit être exemplaire sur l'espace public. Sur les villes de plus de 200.000 habitants (...), Rennes sera la première à interdire le chauffage dans les terrasses", se félicite le maire-adjoint Marc Hervé (PS), en charge du commerce. La délibération, votée en juin au conseil municipal, a montré "une relative unanimité" et a été partagée "par les corps intermédiaires et l'Umih", syndicat de la restauration, après un semestre de "concertation".
Retour en arrière : en 1991, la loi Evin interdit le tabac dans les locaux à usage collectif et les transports, suivi d'un décret en 2006 imposant l'interdiction totale de fumer dans tout lieu public. Avec comme "effet collatéral", des fumeurs qui quittent les salles et sortent pour en griller une... Les cafetiers, soucieux de ne pas perdre cette clientèle, investissent dans des dispositifs de chauffage comme les réglettes électriques ou poêles à gaz en acier.
Mais, à l'ère des tribunes de Greta Thunberg à l'ONU sur le réchauffement climatique, "comment peut-on expliquer à nos enfants et à nos clients qu'un appareil de 2.000 watts chauffe la rue en 2019 en France ?", s'interroge François De Pena, président de l'Umih d'Ille-et-Vilaine. 
"On fait le parallèle avec l'interdiction de fumer : on nous disait que ça mettrait fin à nos exploitations, le résultat est que quelques années après il n'y a pas eu d'impact et que personne ne reviendrait en arrière !", ajoute-t-il, soulignant que "les terrasses sont pleines l'hiver et les salles vides" et qu'il y aura un nouveau "transfert" grâce à cette mesure. 
Mais dans les rues piétonnes de la capitale bretonne, les avis sont plus contrastés. Lou, responsable adjointe du café Le Pignom place Saint-Anne où bat la vie nocturne, craint une chute d'activité : "les gens ne s'installeront plus et du coup il y aura trop de personnel parfois pour le nombre de gens en terrasse", redoute-t-elle. 
- "Equilibre économique" -
A l'élégante brasserie de La Paix, Mariam savoure un café, bien réchauffée par une réglette. "Je n'aime pas être toujours enfermée, surtout l'hiver, c'est pour cela que j'aime être en terrasse. Après je comprends le motif, on a pris de mauvaises habitudes, il va falloir les changer !", juge cette Rennaise de 35 ans.
A Bordeaux, la mairie estime que les commerçants ont tout intérêt à se montrer éco-responsables, et à "ne plus chauffer la rue", car cela leur procure un "avantage concurrentiel" auprès de consommateurs de plus en plus soucieux "de protéger la planète", note Maribelle Bernard, adjointe chargée du commerce. Opposée toutefois à une "interdiction drastique" dans une ville qui a souffert de la crise des "gilets jaunes", la mairie va entamer en janvier une concertation avec les commerçants.
A Lille, où l'hiver est rude, la mairie rappelle qu'"une trentaine d'établissements ont des terrasses chauffées importantes" dans le centre, dont beaucoup "ont bâti leur équilibre économique sur ces terrasses", y réalisant parfois plus de 50% de leur chiffre d'affaires, relève Jacques Richir, maire-adjoint.
Soulignant la nécessaire "sobriété énergétique", l'élu souhaite prendre "le temps nécessaire" avant toute modification du règlement.
A Paris, le 12 décembre, les élus écologistes ont eux déposé un voeu pour interdire les terrasses chauffées, après une vaine tentative de la municipalité en 2011 concernant uniquement le chauffage au gaz, cassée par la justice administrative. En réponse, le Conseil de Paris a proposé de "réaliser un bilan du règlement des étalages et terrasses de Paris, et à l'issue, de lancer une concertation en 2020-2021, pour aboutir à la révision de ce règlement". 
En attendant, sur la terrasse d'une grande brasserie rennaise, un cafetier contemple les nombreux poêles mis à l'écart. "Maintenant, il va falloir les refourguer quelque part. Sur Le bon coin, ça va bien intéresser des particuliers qui ont des terrasses, non ? "
<https://www.geo.fr/environnement/face-a-lurgence-climatique-rennes-interdit-les-chauffages-en-terrasse-des-bars-199274>
Sur le même sujet : 
> Terrasses chauffées : les villes invitées à en finir avec une « hérésie » climatique, Le Monde, maj le 12/01/20 à 06h28
Stéphane Mandard et Cécile Bouanchaud
Alors que Rennes interdit le chauffage des terrasses des bars et restaurants depuis le 1er janvier, d’autres métropoles, comme Paris, Lille ou Bordeaux privilégient la « concertation » avec les commerçants. 
Bastille, début d’année, début de soirée. Malgré le frimas, les terrasses des cafés sont quasiment pleines comme en été. Et pour cause, dans ce haut-lieu du Paris festif, elles sont toutes chauffées. Attablées sous un « parasol chauffant », quatre copines allument clope sur clope. « Plus elles sont chauffées, plus on kiffe »,assure Noa. « On peut rester comme ça pendant des heures », confirme Ethel. Mais les lycéennes, pas exactement des émules de la militante suédoise Greta Thunberg, sont formelles : si la capitale suit le pas de Rennes, qui interdit le chauffage des terrasses depuis le 1er janvier, elles déserteront les troquets. « On arrêtera les cafés, mais on n’arrêtera pas de fumer. »
A la terrasse d’un autre établissement très prisé de la place, les serveurs renouvellent les bougies sur les tables soigneusement dressées. Une quinzaine de braseros au gaz (« c’est plus économique ») et de réglettes électriques tournent à plein régime. « La terrasse, c’est 80 % de notre chiffre d’affaires en hiver, témoigne Jean, qui dirige le service. L’interdiction du chauffage sera une catastrophe pour nous et les Parisiens, surtout les fumeurs. » Car Jean en est convaincu, c’est une question de mois : « Avec les municipales, [Anne] Hidalgo n’a pas voulu prendre de risque. Mais elle le fera après les élections, si elle est réélue. »
> Lire aussi  Rennes interdit les chauffages en terrasse des bars au nom de l’urgence climatique
Pour l’heure, la Mairie de Paris s’est seulement engagée à intégrer la question à la concertation qu’elle promet de lancer entre 2020 et 2021 pour réviser le règlement des terrasses et permettre aux restaurateurs de trouver des alternatives. Lors du dernier Conseil de Paris, le 12 décembre 2019, Olivia Polski, adjointe au commerce et à l’artisanat, a rappelé « l’attachement de la maire de Paris à ces cafés dont les terrasses participent à l’image de Paris dans le monde entier ».
Elle répondait à un vœu déposé par le groupe écologiste visant à interdire les chauffages de terrasse. « Attendre 2022 avant de mettre fin à cette hérésie de chauffer dehors, ce n’est pas possible »,s’étrangle Jacques Boutault, le maire (EELV) du 2e arrondissement. La Ville de Paris est championne du monde du climat. Il faut qu’elle en donne quelques preuves. Beaucoup de touristes sont choqués de voir que le Qatar veut climatiser ses rues l’été et que nous, on chauffe en hiver pour un peu plus de confort. » L’élu écologiste a fait le calcul : en matière d’émissions de gaz à effet de serre, chauffer une terrasse de 12 m2 pendant une journée reviendrait, selon lui, à faire rouler un SUV pendant 350 km.
« Une gabegie énergétique »
D’après une étude de l’association négaWatt, la consommation d’une terrasse moyenne durant un hiver équivaut à la consommation annuelle en électricité de neuf familles, hors chauffage et eau chaude. D’après cette même enquête, une terrasse de 75 m2 équipée de cinq braseros au gaz rejetterait autant de dioxyde de carbone (CO2) au cours de l’hiver qu’une voiture neuve faisant trois fois le tour de la Terre (40 000 km), soit 13,7 tonnes émises dans l’atmosphère. Or, à Paris seulement, on estime que plus de 12 500 terrasses sont chauffées.
« Les terrasses chauffées constituent une gabegie énergétique et ont des impacts environnementaux colossaux alors qu’elles sont acceptées par tous », constate l’énergéticien Thierry Salomon, fondateur de l’association négaWatt et auteur de Changeons d’énergies - Transition, mode d’emploi (Actes Sud, 2013). Selon une étude réalisée en décembre 2019 par l’institut YouGov, plus de deux Français sur trois considèrent que les terrasses chauffées représentent une importante déperdition d’énergie, mais seulement un sur trois se dit « favorable » à leur interdiction.
Dans la capitale, les écologistes ont déjà tenté à trois reprises de l’obtenir : en 2007, 2008 et 2011. En 2011, le chauffage au gaz avait été interdit. Mais l’interdiction a été annulée deux ans plus tard par le tribunal administratif de Paris, après un recours du Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs et du Comité français du butane et du propane (CFBP), au motif de « ne pas disposer d’élément permettant de justifier un traitement différencié entre les dispositifs de chauffage au gaz et à l’électricité » par rapport aux « impératifs de développement durable ».
> Lire aussi  Pour ou contre les terrasses chauffées
La ville de Lille, qui avait pris un arrêté interdisant les dispositifs de chauffage au gaz la même année, a connu un sort identique. Saisi par le CFBP et l’Association française du gaz, le tribunal administratif de Lille invoquait, dans sa décision de 2016, « une atteinte injustifiée au principe de liberté du commerce ». « Echaudée par cette expérience », la ville entend adopter « une stratégie différente »,explique Jacques Richir, adjoint chargé de l’espace public. Plutôt qu’une « interdiction pure et dure », la ville mise, comme Paris, sur la « concertation avec les commerçants », précise l’élu. Si les établissements ne semblent « a priori pas favorables à cette interdiction », M. Richir évoque, dans un premier temps, « une démarche de volontariat ». Une réunion sur le sujet doit se tenir après les élections municipales de mars.
Constatant « une évolution des mentalités sur les questions écologiques », la ville de Bordeaux mise également sur la « concertation ». « On ne veut pas quelque chose de punitif mais de concerté, qui ne mettrait pas à mal leur activité », insiste Maribel Bernard, adjointe chargée du commerce et de l’artisanat, rappelant « une année éprouvante », marquée par une forte mobilisation des « gilets jaunes ».
Couvertures à Thonon-les-Bains
A l’instar de la ville de Rennes, qui a reçu l’assentiment des syndicats de la restauration pour interdire les terrasses chauffées, la municipalité d’Angers assure avoir reçu « un accueil réceptif » des commerçants, avec lesquels le sujet a été abordé en décembre. « Il y a une volonté d’être accompagné », précise Karine Engel, adjointe chargée du commerce dans cette ville de 151 000 habitants, comptant plus de 130 terrasses chauffées.
Mais tous les élus butent sur le même écueil : quelle alternative au « parasol chauffant » ? Faut-il construire des terrasses plus hermétiques ? Instaurer une période restreinte pour l’utilisation des braseros ? Changer de type de chauffage ? Selon l’énergéticien Thierry Salomon, « chauffer dehors implique forcément de polluer ». Contrairement aux ampoules incandescentes, comme les LED, qui permettent de réduire par dix la consommation d’électricité, « il n’y a pas d’alternative non polluante au chauffage en terrasse quel que soit le mode d’alimentation », assure le spécialiste.
Dans la ville de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie), qui interdit les dispositifs chauffants depuis 2012, une solution simple a été retenue : les couvertures. C’est d’ailleurs l’alternative adoptée dans de nombreux pays aux températures moins clémentes qu’en France, comme l’Allemagne, le Danemark ou la Suède.
Si la simplicité de la solution pourrait prêter à sourire, elle participe d’un changement vers une politique générale d’écologie urbaine. « Il faut que les villes montrent l’exemple, sinon les citoyens ne s’engageront pas dans cette transition écologique », estime M. Salomon. Il invite les municipalités à réfléchir à « l’ensemble des consommations aberrantes en milieu urbain », comme les vitrines éclairées la nuit ou les écrans vidéo qui peuplent les lieux publics.
L’élu de Lille, M. Richir, lui, appelle « ceux qui font les lois » à donner cette impulsion : « Nos arrêtés risquent d’être retoqués, c’est à l’Etat d’adopter une réglementation nationale pour interdire les terrasses chauffées. »
> Lire aussi  Elisabeth Laville : « Sur l’écologie, le point de bascule des comportements approche »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/11/terrasses-chauffees-les-villes-invitees-a-en-finir-avec-une-heresie-climatique_6025539_3244.html>
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13- Le prince William crée un prix pour distinguer des solutions à la crise climatique, AFP, 31/12/19, 15:00

Le prince William va lancer en 2020 un prix consacré à l'environnement qui récompensera de plusieurs millions d'euros des solutions apportées à la crise climatique, ont annoncé mardi les services du petit-fils de la reine Elizabeth II.
Soutenu par une coalition d'organisations et d'entreprises, le Prix Earthshot distinguera cinq lauréats par an pendant les 10 prochaines années "avec pour objectif de trouver au moins 50 solutions aux plus importants défis auxquels est confronté le monde d'ici 2030", a précisé le palais de Kensington dans un communiqué.
Dans un film de présentation, le célèbre naturaliste britannique David Attenborough a présenté cette initiative comme "le prix environnemental le plus prestigieux de l'histoire".
L'objectif du prince britannique de 37 ans, deuxième dans l'ordre de succession à la reine, est de "dissiper le pessimisme actuel à propos de l'environnement et le remplacer par l'optimisme et l'action", est-il expliqué.
Le prix récompensera aussi bien des scientifiques ou des militants que des économistes, des entreprises ou des gouvernements qui contribuent à proposer des solutions à la crise climatique, "en particulier pour les communautés les plus exposées au changement climatique".
Le duc de Cambridge compte rallier une importante coalition de philanthropes et d'entreprises pour soutenir son initiative.
"La Terre arrive à un seuil critique et nous sommes confrontés à un choix très clair : soit nous continuons comme maintenant et nous endommageons définitivement notre planète, soit nous reprenons conscience de notre pouvoir en tant qu’êtres humains et de notre capacité à diriger, innover et trouver des solutions", a assuré le prince William, cité dans le communiqué.
La date de la première remise des prix n'a pas été précisée, le palais de Kensington expliquant que le lancement est prévu "dans quelques mois" et que les cérémonies auront lieu dans différentes villes du globe.
<https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/le-prince-william-cree-un-prix-pour-distinguer-des-solutions-a-la-crise-climatique_2113117.html>
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14- Le Panama fête 20 ans de souveraineté sur son canal, menacé par le changement climatique, AFP, 31/12/19, 20:00
Juan José Rodríguez

Les Panaméens fêtaient mardi 20 ans de souveraineté retrouvée sur leur canal, après sa rétrocession par les Américains le 31 décembre 1999, mais s'inquiètent des menaces que font peser sur la voie transocéanique le changement climatique et la chute du trafic commercial.
Le 31 décembre 1999 à midi, Mireya Moscoso, présidente du Panama, hissait pour la première fois le drapeau de son pays sur le bâtiment de l'administration du canal.
Tout le Panama avait alors laissé éclater sa joie en recevant la souveraineté sur le canal après 85 années d'administration par les Etats-Unis qui avaient construit et inauguré la voie transocéanique le 15 août 1914, après que les Français, menés par Ferdinand de Lesseps, eurent abandonné le chantier.
Vingt ans après, les sécheresses à répétition provoquées par le changement climatique sont la principale menace pesant sur le canal de 80 kilomètres de long entre les océans Atlantique et Pacifique, emprunté principalement par les navires de commerce américains, chinois et japonais.
L'eau est "un défi énorme (...) pas seulement pour la consommation humaine, mais aussi pour la production d'aliments, et pour le Canal", a souligné mardi le président panaméen, Laurentino Cortizo, à l'occasion des cérémonies de commémoration.
"L'impact du changement climatique est tout à fait évident sur le canal de Panama", selon son administrateur, l'économiste Ricaurte Vasquez. Le déficit historique de pluies a fait baisser le niveau d'eau dans les lacs qui fournissent le canal et le "défi est maintenant de trouver la solution à ce manque d'eau pour les 50 prochaines années", explique-t-il.
- Incertitude -
Selon l'Autorité du Canal de Panama (ACP), le déficit de précipitations a atteint 27% en 2019, par rapport à la moyenne. En outre, la température du lac Gatun, le principal affluent du canal, est en hausse de 1,5 degré sur les dix dernières années, ce qui provoque une perte d'eau significative par évaporation.
Résultat : le canal n'a disposé cette année que de 3 milliards de mètres cubes d'eau, au lieu des 5,2 milliards nécessaires à son fonctionnement normal.
"Le changement climatique nous frappe déjà", a reconnu auprès de l'AFP son précédent administrateur, Jorge Quijano. 
Pour remédier à la situation, le Panama étudie la possibilité de trouver d'autres ressources en eau douce, par pompage ou par désalinisation d'eau de mer, ou encore en construisant des retenues d'eau... Des solutions coûteuses qui pourraient impacter les apports du canal aux finances du Panama (près de 1,8 milliard de dollars en 2019).
En attendant, les autorités du canal craignent que les armateurs ne préfèrent d'autres routes maritimes évitant l'isthme centroaméricain. Par exemple en passant par le canal de Suez, qui a baissé, selon l'ACP, ses droits de passage de 60%.
En outre, le réchauffement climatique, en faisant fondre les glaces polaires, pourrait ouvrir "notamment au Nord, de nouvelles routes maritimes compétitives", a indiqué à l'AFP Felipe Chapman, de la société de conseil économique Indesa.
- Chute du trafic commercial-
Le canal de Panama, élargi en 2016, utilisé principalement pour relier l'Asie à la côte est des Etats-Unis, souffre également de la diminution du trafic commercial dans le contexte du ralentissement de l'économie mondiale.
Ce péril est évidemment "hors du contrôle de Panama, et tient à la consolidation des économies asiatiques, notamment de la Chine", a expliqué à l'AFP Horacio Estribi, conseiller au ministère panaméen de l'Economie.
Jusqu'il y a peu, un peu moins de 5% du commerce mondial transitait par le Panama, mais ce chiffre a chuté à 3,5%, selon l'administrateur du canal, qui a pourtant enregistré cette année un record de chiffre d'affaires à 3,365 milliards de dollars, comme en tonnage (450,7 millions de tonnes).
Mais le centre de gravité du trafic du commerce mondial s'est déplacé vers l'Asie et l'Europe, avertit l'Autorité du Canal.
"Il faut voir comment se termine le bras de fer sur le commerce entre les Etats-Unis et la Chine", selon l'ex-administrateur Jorge Quijano, qui avertit : "Dans la mesure où la production se déplace plus vers l'ouest de l'Asie, la route par le Panama devient moins attractive".
"L'incertitude que fait peser la vague de protectionnisme sur le commerce international est une autre source d'inquiétude", renchérit Felipe Chapman.
Pour Ricaurte Vasquez, l'administrateur, "nous ne pouvons pas continuer à nous accrocher au modèle traditionnel de notre activité : nous devons affronter davantage de concurrence".
<https://www.notretemps.com/afp/le-panama-fete-20-ans-de-souverainete-afp-201912,i209953>
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15- Dix ans de changement climatique vus du ciel, Futura-sciences, 31/12/19
Nathalie Mayer, journaliste

La décennie 2010, c'est sans doute celle que l'histoire retiendra comme celle au cours de laquelle les effets du réchauffement climatique sont devenus indéniables. En voici quelques exemples, encore plus marquants vus d'en haut...
Sécheresse meurtrière en Éthiopie, vague de chaleur et feux de forêt en Russie, explosion de la plate-forme de forage Deepwater Horizon et marée noire sans précédent aux États-Unis. La décennie 2010 n'avait pas bien commencé. Depuis, nos émissions de CO2 n'ont fait que croître. Passant d'une concentration de moins de 390 parties par million dans l'atmosphère au début de la décennie à plus de 410 parties par million aujourd'hui ! Avec des conséquences dramatiques sur notre Planète...
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-dix-ans-changement-climatique-vus-ciel-78997/>
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16- "Les moteurs sont ceux qui polluent le moins au monde" : la F1 veut atteindre une emprunte carbone neutre d'ici 2030, Radio France, 02/01/20, 06:21

A partir de la saison 2020, la Formule 1 va prendre de nouvelles mesures écologiques avec pour objectif d'atteindre une emprunte carbone neutre d'ici 2030.
La Formule 1, un des sports les plus polluants au monde, se met au vert. La Fédération internationale de l'automobile (FIA), organisatrice du championnat du monde de F1, a décidé d'agir après avoir fait le bilan : une saison de Formule 1 occasionne plus de 250 000 tonnes d'émission de CO2. C'est sept fois plus que tous les déplacements liés au football en une année en France. 
Les moteurs "qui polluent le moins au monde"
Le premier chantier de la Formule 1 a consisté à améliorer les moteurs. Des efforts avaient déjà été faits en la matière selon le pilote français de retour en F1 Esteban Ocon. "Il faut savoir que les moteurs de F1 sont ceux qui polluent le moins au monde parce qu'on gaspille moins d'essence que n'importe quelle voiture, explique le pilote. Avec les nouveaux moteurs hybrides, les plus aboutis au monde, on obtient une consommation qui est très réduite. On a déjà fait un grand pas de ce côté-là."
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/automobile/les-moteurs-sont-ceux-qui-polluent-le-moins-au-monde-la-f1-veut-atteindre-une-emprunte-carbone-neutre-d-ici-2030_3767307.html>
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17- Température record, banquise au plus bas : l’Arctique subit des changements spectaculaires, Le Monde, 02/01/20, 06h40
Audrey Garric  

Le pôle Nord subit un cercle vicieux : la fonte de la banquise et du Groenland, sous l’effet du changement climatique, entraîne en retour une accélération du réchauffement. 
L’Arctique est considéré comme le climatiseur de la planète. Sa surface blanche réfléchit les rayons du soleil vers l’espace et maintient les températures fraîches autour du pôle Nord, régulant le climat du reste du globe. Mais ce système de réfrigération crucial est fortement menacé, selon un rapport commandé par l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) et réalisé par 81 scientifiques de 12 pays. Les conclusions, publiées en décembre 2019, sont alarmantes : l’Arctique subit des « changements spectaculaires » et « sans précédents », liés à un réchauffement et une fonte de la banquise continus, qui ont atteint des records en 2019 et qui mettent plus que jamais les habitants et les écosystèmes en péril.
« Beaucoup pensent que l’Arctique est un endroit éloigné, mais la perte de glace change la vie des gens », prévient Donald Perovich, un géophysicien du Dartmouth College (New Hampshire, Etats-Unis) qui a contribué à ce rapport annuel.
Il faut plonger dans les chiffres pour comprendre l’ampleur des changements à l’œuvre. La température enregistrée en Arctique, entre octobre 2018 et août 2019, a été supérieure de 1,9 °C par rapport à la moyenne 1981-2010. La région a ainsi connu sa deuxième année la plus chaude depuis le début des relevés en 1900, après 2015-2016. En juillet, la capitale islandaise, Reykjavik, a par exemple vécu le mois le plus chaud de son histoire, tandis qu’à Anchorage, en Alaska, le thermomètre n’avait jamais autant grimpé au cours de l’été depuis près de soixante-dix ans.
Depuis le milieu des années 1990, l’Arctique se réchauffe à un rythme plus de deux fois supérieur au reste du monde, du fait d’un phénomène appelé amplification arctique : l’air qui se réchauffe fait fondre la glace et la neige, ce qui remplace une couverture blanche très réfléchissante par de l’océan ou de la végétation, plus sombres, qui absorbent davantage les rayons du soleil. Cela entraîne une hausse des températures de l’air et de l’eau, ce qui, à son tour, fait fondre encore plus de glace et aggrave le réchauffement.
+ Carte. Etendue de la banquise arctique en mars 2019, à son maximal annuel (à gauche), et en septembre 2019, à son mimimal annuel (à droite). La ligne rouge indique la valeur médiane pour la période de référence 1981-2010 <https://img.lemde.fr/2020/01/01/0/0/1500/1125/688/0/60/0/c8df308_oTiTeO3HdO4eiVVFpoCxA4ip.png>. NSIDC
La première victime de ces effets en cascade est la banquise, qui refroidit le pôle Nord et sert d’habitat à de nombreuses espèces comme les ours polaires. Dans l’Arctique, la glace de mer fond en partie l’été et se reforme l’hiver. Mais, depuis une vingtaine d’années, elle fond davantage et se reforme moins. En 2019, sa superficie a ainsi atteint un minimum de 4,15 millions de km2 mi-septembre, soit le deuxième plus bas ex aequo enregistré depuis le début des relevés satellite en 1979.
+ Graphique : Evolution de l’âge de la glace de la banquise arctique sur la période entre 1985 (tout à gauche) et 2019 (tout à droite) <https://img.lemde.fr/2020/01/01/1025/0/1982/1321/688/0/60/0/1426935_LfQaDfMWXXNv7Qfl4mWMdYbY.png>. NSIDC
Cette banquise moins étendue est également formée de glace plus mince et plus jeune, donc plus vulnérable. En mars 2019, à peine plus de 1 % de la couverture de glace de mer de l’Arctique était constituée de très vieille glace (supérieure à 4 ans), contre 33 % en mars 1985. Désormais, la banquise est formée aux trois quarts de glace datant d’un an. « Or, les glaces plus anciennes peuvent survivre à un été de fonte extrême, contrairement aux glaces jeunes, qui fondront complètement. Les vieilles glaces assurent la pérennité de la banquise, l’aidant à survivre d’une année à l’autre », explique Donald Perovich.
Une zone toujours plus convoitée
La mer de Béring illustre ces conséquences qui s’enchaînent. Cette zone située entre la Russie orientale et l’Alaska, porte d’entrée de l’Arctique, a connu des fontes de glace très marquées lors des hivers 2018 et 2019, avec des températures de l’océan particulièrement chaudes, excédant jusqu’à 4 °C les normales. Ce réchauffement a provoqué un déplacement vers le Nord de poissons qui vivent dans des eaux froides.
De quoi affecter la pêche – alors que la mer de Béring fournit 40 % des prises américaines de poissons et de fruits de mer –, mais également la subsistance des populations autochtones. « Dans un Arctique qui se réchauffe, l’accès à notre nourriture se réduit et il devient plus dangereux de chasser et de pêcher » les poissons, baleines, phoques et morses, écrivent, dans le rapport de la NOAA, 10 représentants parmi les 70 populations indigènes de la région. « Dans le nord de la mer de Béring, nous avions de la banquise huit mois par an. Aujourd’hui, c’est trois ou quatre mois », ajoutent-ils. Des changements qu’ils n’avaient encore « jamais observés à l’échelle de [leur] vie ».
En raison d’une formation plus tardive de la glace à l’automne, ces habitants se sont par ailleurs retrouvés isolés une plus grande partie de l’année. La banquise leur permet en effet de se déplacer en motoneige, d’arrimer leurs bateaux ou de former des pistes d’atterrissage pour les avions. Moins de glace signifie en outre des vagues et des tempêtes plus intenses et plus fréquentes, qui frappent la côte et érodent le littoral. Enfin, les eaux libres de glace laissent entrevoir une croissance du trafic maritime, de l’exploitation minière et de la pêche, ce qui « ne fera que renforcer les pressions sur l’écosystème de la mer de Béring », préviennent les autochtones.
Dans un Arctique toujours plus fragile et convoité, la banquise n’est pas la seule à fondre : la calotte glaciaire du Groenland est également affectée, aggravant encore le phénomène d’amplification arctique. L’année 2018-2019 a soumis à rude épreuve la deuxième plus grande étendue de glace de la planète, avec des fontes de surface affectant 95 % de l’inlandsis groenlandais au cours de l’été 2019, et des pertes de masse qui s’annoncent majeures, proches du record de 2012.
> Lire le reportage : Le Groenland prêt à tirer profit du réchauffement climatique
Dans une vaste étude parue dans Nature le 10 décembre, 96 scientifiques de 50 institutions internationales ont calculé que le taux de perte de glace du Groenland a été multiplié par sept en trois décennies, passant de 33 milliards de tonnes par an dans les années 1990, à 254 milliards de tonnes par an ces dix dernières années. L’inlandsis a perdu 3 800 milliards de tonnes de glaces depuis 1992, provoquant une élévation du niveau de la mer de 11 millimètres. Car, contrairement à la banquise, qui est formée d’eau de mer glacée, la calotte glaciaire est constituée d’eau douce. Sa fonte, en surface du fait d’un air plus chaud ou sous les glaciers en raison d’un océan réchauffé, provoque une hausse du niveau des mers.
« Ces observations montrent que la débâcle des glaces suit les projections les plus pessimistes », relève Eric Rignot, l’un des auteurs de l’étude (université de Californie-NASA). Dans son dernier rapport consacré aux océans et à la cryosphère, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a revu ses prévisions d’élévation du niveau des mers à la hausse. Selon les scientifiques, la montée pourrait atteindre entre 0,59 et 1,10 mètre d’ici à 2100 par rapport à la période 1986-2005.
Risque d’une rétroaction
« A cette allure, la fonte du Groenland seule pourrait exposer 100 millions de personnes dans le monde à des inondations annuelles d’ici à la fin du siècle, et 400 millions en raison de l’élévation globale des mers », estime Andrew Shepherd, principal auteur de l’étude et professeur à l’université de Leeds (Royaume-Uni), rappelant que cette hausse est également due à la fonte de l’Antarctique, des glaciers terrestres et à l’expansion océanique.
> Lire aussi  L’alarme du GIEC sur un océan en surchauffe
Le réchauffement provoque aussi le dégel du pergélisol, ces sols gelés en permanence. Selon le rapport de la NOAA, le phénomène entraînerait le relargage de 300 à 600 millions de tonnes nettes de CO2 par an dans l’atmosphère, par la libération, notamment, du méthane gelé dans les sols.
« Jusqu’à présent, on pensait que l’Arctique était un puits de CO2, dans la mesure où le réchauffement favorise la croissance des plantes, qui absorbent les gaz à effet de serre, explique Walt Meier, l’un des auteurs du rapport, scientifique au National Snow and Ice Data Center. Mais les dernières mesures montrent que les plantes ne compensent plus les émissions liées au dégel du pergélisol. L’Arctique contribue désormais à l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère. » Ce qui fait courir le risque d’une rétroaction : la fonte du pergélisol aggravant le réchauffement climatique qui à son tour aggrave la fonte du pergélisol.
Entre l’élévation du niveau de la mer et la libération de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, « ce qui se passe en Arctique ne reste pas dans l’Arctique, rappelle Donald Perovich. Les modifications du climat au pôle Nord peuvent en outre avoir un impact sur notre climat aux latitudes moyennes de l’hémisphère Nord. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/02/temperature-record-banquise-au-plus-bas-l-arctique-subit-des-changements-spectaculaires_6024564_3244.html>
En savoir plus :
> Arctic Report Card : Update for 2019 <https://arctic.noaa.gov/Report-Card/Report-Card-2019>, NOAA, Arctic Program, 06/12/19
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18- Inondations en Indonésie : au moins 43 morts, des disparus toujours recherchés, AFP, 03/01/20, 07:00

Les secours continuaient à rechercher vendredi une dizaine de personnes disparues depuis les inondations et les glissements de terrain qui ont frappé, la nuit du réveillon du Nouvel An, la région de Jakarta, faisant au moins 43 morts.
Cette catastrophe est la plus meurtrière depuis les inondations de 2013 qui avaient fait plusieurs dizaines de morts à travers la capitale indonésienne.
Les précipitations d'un niveau record qui ont frappé Jakarta et ses 30 millions d'habitants ont transformé des quartiers entiers de la mégalopole en des terrains vagues jonchés de voitures retournées au milieu de bâtiments endommagés.
Environ 400.000 habitants ont été évacués dans des abris temporaires et de nombreuses personnes ne peuvent pas toujours pas regagner leur domicile, leurs maisons étant submergées, ont indiqué les autorités.
"Nous encourageons les personnes dont les maisons demeurent inondées à se rendre dans un lieu plus sûr", a déclaré Agus Wibowo, porte-parole de l'agence nationale de gestion des catastrophes.
Selon cette agence, au total 43 personnes sont décédées dans l'agglomération de Jakarta ainsi que dans la région de Lebak, située à l'extrême sud de l'île de Java.
Les eaux se sont retirées dans un grand nombre d'endroits et l'électricité, qui avait été coupée dans de nombreux quartiers, est en cours de rétablissement.
A Bekasi, une banlieue de Jakarta durement touchée, la décrue a laissé place à des rues marécageuses, couvertes de détritus et de voitures empilées les unes sur les autres.
La hauteur de l'eau a atteint dans ce quartier le deuxième étage des bâtiments.
- Les évacuations se poursuivent -
Le gouvernement indonésien a indiqué vendredi qu'il allait procéder à un ensemencement des nuages se trouvant à l'ouest de la capitale, en provoquant la pluie avec produits chimiques vaporisés par des avions. Cette opération a pour objectif d'éviter que des précipitations ne frappent à nouveau la région.
Les secours ont déclaré qu'ils allaient procéder vendredi, dans les quartiers les plus sinistrés, à l'évacuation des habitants, notamment des enfants et des personnes âgées, toujours coincés dans leurs maisons. Pour ces opérations, ils ont notamment recours à des bateaux gonflables.
"Nous concentrons aujourd'hui nos recherches sur onze sites qui demeurent inondés, ainsi, nous pourrons évacuer davantage de personnes", a expliqué Yusuf Latif, porte-parole de l'agence nationale de recherche et de sauvetage.
Les personnes décédées ont été victimes de noyades, d'hypothermie ou ensevelies lors de glissements de terrain.
Vendredi, certaines lignes de train demeuraient fermées.
La capitale indonésienne est régulièrement frappée par des inondations durant la saison des pluies en Indonésie, qui a commencé fin novembre.
"Cette année, les inondations ont été particulièrement phénoménales en raison d'un niveau de précipitations extrêmement élevé", a expliqué Yayat Supriatna, un expert en urbanisme de Jakarta.
La mégapole rencontre une multitude de problèmes d'infrastructures, notamment un mauvais drainage et un trop grand développement urbanistique qui ont aggravé la situation, a-t-il ajouté. 
"Certes, les conditions météorologiques ont été épouvantables mais cela a été exacerbé par une affreuse planification urbaine", a souligné M. Supriatna.
Il y a quelques mois, le président indonésien Joko Widodo a annoncé qu'un site de l'est de l'île de Bornéo avait été choisi pour transférer la capitale politique du pays hors de Jakarta, une mégalopole engorgée et menacée par une montée des eaux.
<https://www.geo.fr/environnement/inondations-en-indonesie-au-moins-43-morts-des-disparus-toujours-recherches-199293>
Sur le même sujet : 
> Inondations en Indonésie : 60 morts, des vivres largués par hélicoptère <https://www.lepoint.fr/monde/inondations-en-indonesie-60-morts-des-vivres-largues-par-helicoptere-04-01-2020-2356147_24.php>, AFP, 04/01/20, 19:00
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19- Climat : deux millions de signataires, où en est l'Affaire du siècle ?, AFP, 03/01/20, 15:00
Stéphane Orjollet

Le 10 janvier 2019, la pétition "l'Affaire du siècle" pour soutenir une action judiciaire contre l’État pour inaction climatique atteignait les deux millions de signatures. Un an plus tard, les ONG derrière l'initiative s'affichent déterminées à mener la procédure à son terme.
Mis en ligne le 18 décembre 2018, l'appel porté par la Fondation Nicolas Hulot, Greenpeace France, Notre Affaire à Tous et Oxfam France connaît un succès fulgurant : un million de signataires en 36 heures, deux millions en un peu plus de trois semaines.
Portées par l'engouement et sans réponse concrète à cette première interpellation, les ONG lancent en mars leur recours devant le tribunal administratif de Paris, accusant l’État de ne pas respecter ses propres engagements en matière de réduction des gaz à effet de serre ou d'efficacité énergétique.
Neuf mois plus tard, les services de l’État n'ont pas répondu aux près de 100 pages d'argumentaire déposées par les ONG. Et l'instruction du dossier pourrait durer "de un à trois ans", relève Cécilia Rinaudo, directrice générale de Notre Affaire à Tous, association spécialisée dans les recours juridiques en matière de climat.
Résultat, "il y a un décalage temporel qu'on avait un peu anticipé" entre la mobilisation en ligne et une traduction visible, reconnaît Jean-François Julliard, directeur de Greenpeace France. "Dès le début on avait dit que la priorité c'était d'aller le plus loin possible et de l'emporter à la fin, mais on ne doit pas rester les bras croisés entretemps".
- "Littéralement brûlé" -
Mi-décembre, les quatre ONG ont cherché à relancer la machine, alors que la pétition reste aujourd'hui légèrement sous la barre des 2,3 millions de signataires.
Fustigeant un "retard du siècle" des pouvoirs publics, elles ont lancé un nouvel appel, cette fois-ci à devenir #TémoinDuClimat, en rapportant sur le site les effets du changement climatique enregistrés dans sa vie quotidienne.
Objectifs ? Dresser une "cartographie" des conséquences déjà perceptibles et étoffer le dossier. "Les témoignages les plus détaillés, les plus circonstanciés, ceux qui pourront fournir des preuves, pourront venir appuyer le recours," explique Cécilia Rinaudo. Déjà plus de 14.000 témoignages ont été recueillis.
Catherine Bernard, vigneronne dans l'Hérault depuis 2005, est partante pour déposer devant le juge. Fin juin, une partie de ses vignes a "littéralement brûlé" sous la canicule. "J'ai un impact et un préjudice réel. Une centaine de souches touchées et ensuite la vinification qui ne s'est pas déroulée de manière habituelle, les raisins étaient marqués". 
Les autorités ont bien annoncé un dispositif d'aide mais cette productrice de vins nature n'est pas convaincue : "Qu'est-ce qu'on va faire ? Replanter ? Irriguer ? Et le système va continuer..."
Alors la voie judiciaire "c'est oui, hélas, parce que le simple témoignage, la simple manifestation ne suffisent plus. Je ne peux pas dire que j'en attende forcément plus, mais je fais ce que je considère être ma part", explique-t-elle.
- "Risque de malentendu" -
Un recours à la justice qui se développe de plus en plus à travers le monde. Et plus seulement pour tenter de bloquer des projets spécifiques, mais pour influencer les politiques nationales, comme l'Affaire du siècle ou le procès intenté par quelque 900 citoyens et l'ONG Urgenda à l’État néerlandais, auquel la Cour suprême des Pays-Bas a ordonné le 20 décembre de réduire ses émissions de gaz à effet de serre d'au moins 25% d'ici 2020.
Une décision qualifiée d'historique par les environnementalistes, comme Marie Pochon, secrétaire générale de Notre Affaire à Tous, pour qui elle "montre que le recours à la justice est un outil effectif aux mains des citoyens".
"Jusqu'à présent c'étaient surtout les entreprises qui attaquaient les nouvelles réglementations contraignantes. Depuis peu les associations aussi s'emparent de la voie juridique et c'est une très bonne chose," analyse Laura Monnier, chargée de campagne juridique pour Greenpeace. Qui regrette toutefois que "la justice (soit) assez lente" et "le manque de formation des magistrats en matière de droit de l'environnement".
Certains spécialistes se demandent toutefois si la voie judiciaire est la plus pertinente pour faire avancer un sujet devenu éminemment politique.
"Il y a un risque de malentendu, tout un ensemble de personnes ont signé en pensant que c'était un recours pour secouer Macron", estime ainsi Arnaud Gossement, avocat spécialisé en droit de l'environnement, qui souhaite toutefois "que ce recours prospère".
"Mais ce qui fait réagir le gouvernement c'est le score des Verts aux élections européennes, souligne-t-il. Je me demande si l'instrument judiciaire est le plus pertinent, si on n'est pas en train d'utiliser un instrument pour un autre. Le temps de la justice n'est pas celui du politique et lorsque ce recours sera jugé ce gouvernement ne sera sans doute plus aux manettes."
<https://www.geo.fr/environnement/climat-deux-millions-de-signataires-ou-en-est-laffaire-du-siecle-199301
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20- En France, 2019 a été la troisième année la plus chaude : visualisez la hausse dans votre ville, Blog Les Décodeurs, 03/01/20, 15h35
Pierre Breteau

A partir du bilan annuel de Météo France, nous avons pu mesurer le niveau du réchauffement climatique dans plus de soixante-dix villes et territoires français. 
En 2019, la France métropolitaine a connu deux canicules exceptionnelles, un pic absolu de chaleur (46 °C dans l’Hérault) et des records de températures dans la moitié des stations météo. Et pourtant, l’année écoulée reste, dans son ensemble, moins chaude que l’année 2018, et que 2014.
> Grand format : La moitié des températures maximales battues cette année en France
Pour représenter les évolutions de températures sur plusieurs dizaines d’années, nous avons choisi les « warming stripes » (littéralement « bandes de réchauffement »), des graphiques de visualisation de données inventés par Ed Hawkins, climatologue de l’université de Reading (Royaume-Uni). Cette forme de graphique permet de saisir d’un coup d’œil le niveau des températures moyennes : soit plus chaudes (rouge), soit plus froides (bleu).
Quatrième année la plus chaude dans le monde
A l’échelle de la planète, qui a connu partout des épisodes météorologiques violents, l’année 2019 a été la quatrième année la plus chaude depuis que l’on mesure les températures sur la Terre, avec une moyenne de 14,73 °C. Les trois autres records datent tous de la dernière décennie : 2016, 2015 et 2017.
Si l’année 2019, dans son ensemble, n’a pas battu de record au niveau mondial, plusieurs mois ont été les plus chauds jamais enregistrés : c’est le cas de juin,juillet et, globalement, de l’été 2019 dans l’hémisphère Nord.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/01/03/2019-est-la-troisieme-annee-la-plus-chaude-en-france-visualisez-la-hausse-dans-votre-ville_6024699_4355770.html>
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21- Le réchauffement, désormais présent au jour le jour, Le JDLE, 03/01/20
Romain Loury

Au niveau mondial, météorologie et climat se rapprochent dangereusement : si les températures demeurent très variables au niveau régional, chaque journée écoulée depuis 2012 porte désormais l’empreinte du réchauffement en cours, révèle une étude publiée jeudi 2 janvier dans Nature Climate Change.
Le réchauffement climatique n’empêche pas que certaines régions connaissent des froids extrêmes, très en-dessous des normales saisonnières. En cause, le fait que la météorologie, qui porte sur le court terme, se distingue par sa grande variabilité. A l’inverse, le climat, qui a trait au long terme, se réchauffe inexorablement, et ce depuis plusieurs décennies.
Dans son étude, l’équipe de Reto Knutti, de l’Institut pour la science atmosphérique et climatique (Ecole polytechnique fédérale, Zurich), révèle que les frontières entre météorologie et climat sont en train de s’estomper. Pas au niveau régional : aux échelons locaux, il est encore impossible de discerner le réchauffement du bruit de fond météorologique. Au niveau mondial, c’est une autre paire de manches.
>> Suite à lire à :
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/le-rechauffement-desormais-present-au-jour-le-jour,102201?xtor=RSS-31>
En savoir plus :
> Climate change now detectable from any single day of weather at global scale <https://www.nature.com/articles/s41558-019-0666-7>, Nature Climate Change, 02/01/20
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22- Entretien. Le recul du commerce international est-il bon pour le climat ?, La Croix, 05/01/20, 19:00
Propos recueillis par Antoine d’Abbundo et Alain Guillemoles

Les points de vue de Samuel Leré, responsable du plaidoyer à la Fondation Nicolas-Hulot, et Hervé Goulletquer, directeur adjoint de la recherche à La Banque postale Asset Management (LBPAM).
« L’Europe doit changer de politique commerciale », Samuel Leré, responsable du plaidoyer à la Fondation Nicolas-Hulot
Aujourd’hui, le commerce international a un double effet négatif sur le climat. D’abord, parce que le transport maritime de marchandises est à l’origine de 3 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) au niveau mondial, ce qui est considérable. D’autant que ces émissions, tout comme celles du transport aérien, ne sont pas couvertes par l’accord de Paris dans lequel les pays se sont engagés à réduire leurs émissions internes. La France a bien réduit ses rejets de GES, mais son empreinte carbone totale est plus élevée aujourd’hui qu’en 1995, si l’on tient compte des émissions liées aux produits importés.
Ce sont surtout les règles du commerce international qui posent problème, car elles retardent la nécessaire transition écologique. À quoi sert, par exemple, de réglementer l’élevage en Europe si ces règles autorisent l’entrée sur le marché européen de viandes produites selon des standards environnementaux interdits dans l’Union européenne ?
Il est donc urgent de changer ces règles et de faire de la politique commerciale européenne une arme diplomatique au service du climat. L’Europe doit prévoir des sanctions commerciales contre les pays qui refusent d’appliquer l’accord de Paris, comme le Brésil. Elle doit également renégocier les accords déjà signés, par exemple le Ceta avec le Canada, pour y inclure notamment des clauses environnementales contraignantes. Et tout nouvel accord devrait intégrer des contreparties climatiques à l’ouverture des marchés, en particulier le respect des baisses d’émissions inscrites dans l’accord de Paris.
« Il faudrait une taxe carbone au niveau mondial », Hervé Goulletquer, directeur adjoint de la recherche à La Banque postale Asset Management (LBPAM)
>> Suite à lire à :
<https://www.la-croix.com/Economie/Economie-et-entreprises/Le-recul-commerce-international-est-bon-climat-2020-01-05-1201069834>
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23- La Russie compte « saisir les opportunités » du changement climatique, Les Echos, 06/01/20, 12h03
Leïla Marchand

Le Kremlin a publié un plan pour adapter l'économie et la population au changement climatique, dans le but d'atténuer les dégâts mais aussi de « profiter des avantages » du réchauffement des températures.
Si Vladimir Poutine affirme que personne ne sait à quoi est dû le changement climatique, le président russe reconnaît en tout cas son existence. En conséquence, la Russie a adopté un plan national visant à adapter « l'économie et la population du pays » au dérèglement climatique, selon un décret gouvernemental rendu public sur le portail internet officiel russe.
Ce plan d'action sur deux ans, qui ne comporte pas de mesures détaillées, part du constat que « les conséquences du changement (climatique) ont un effet reconnu et grandissant sur le développement socio-économique, la vie et la santé de la population ».
La Russie se réchauffe 2,5 fois plus vite que la moyenne mondiale, conduisant à une augmentation des catastrophes naturelles telles que les inondations ou incendies. De graves inondations et des feux de forêt inhabituels ont eu lieu ces derniers mois.
Moscou, qui grelotte habituellement sous la neige, connaît cette année un hiver exceptionnellement doux, au point que le gouvernement a eu recours à des camions de neige artificielle pour décorer le centre-ville au nouvel an.
>> Suite à lire à :
<https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/la-russie-compte-saisir-les-opportunites-du-changement-climatique-1160543#xtor=RSS41>
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24- Des fjords norvégiens à la Russie, coup de chaud dans le Grand Nord, AFP, 07/01/20, 19:00
Helene Dauschy

Records de températures, déficit de neige et pluies qui transforment en patinoires les routes et les pâtures des rennes : des fjords norvégiens à la Russie, le Grand Nord de l'Europe attend désespérément l'hiver arctique.
Sunndalsøra, petite localité de l'ouest de la Norvège, a enregistré 19°C le 2 janvier, du jamais vu dans le pays scandinave en hiver. Cette température clémente est due à des vents chauds --le foehn-- qui devaient revenir balayer la région mardi soir, selon l'Institut météorologique norvégien.
Un maire de la région avait frappé les esprits au début de l'année en se faisant filmer en pleine baignade dans une eau beaucoup plus froide que l'air. Le phénomène du foehn n'est pas inhabituel et de tels épisodes de chaleur ne sont pas nécessairement liés au changement climatique, soulignent cependant les météorologues.
En Suède, les températures relevées ces derniers jours dépassent d'environ 5°C les normales de saison dans le sud, et de 10°C dans le nord.
"Le 2 janvier, trois stations du centre de la Suède ont signalé les températures les plus élevées pour un mois de janvier depuis 1971", a précisé à l'AFP Sverker Hellström, climatologue à l'Institut météorologique suédois.
Propriétaire d'une entreprise de chiens de traîneau à Ekorrsele, en Laponie suédoise, Donald Eriksson affirme vivre un des hivers les plus chauds de ces dernières décennies.
"Le 7 janvier 2019, il faisait -36°C ici, ce (mardi) matin il faisait +1°C", assure-t-il, joint au téléphone par l'AFP. Les écarts "peuvent dépendre de la météo, mais la tendance est claire: ces 15 dernières années, et surtout les 10 dernières, les hivers ont raccourci d'un mois et demi en moyenne", selon lui.
L'alternance de froid et de redoux accompagné de pluie pénalise aussi les éleveurs de rennes, dont les pâtures naturelles gèlent, empêchant les cervidés d'accéder au lichen dont ils raffolent.
- Hivers plus courts -
Le changement climatique rend les hivers norvégiens plus courts, a souligné mardi l'Institut météorologique. Dans ce contexte, l'hiver est défini comme le nombre total de journées avec des températures négatives.
"L'hiver s'est raccourci ces 30 dernières années et cela va continuer", a affirmé la chercheuse Reidun Gangstø Skaland. "En 2050, plus d'un million de Norvégiens vivront dans des zones avec moins d'un mois hivernal".
Selon l'Institut, Oslo a perdu 21 jours d'hiver au cours des trois dernières décennies, Tromsø (nord) 17 jours et Bergen et Trondheim (ouest) 7 et 15 jours respectivement.
Dans un récent rapport sur le réchauffement, le comté de Västerbotten, en Suède septentrionale, estime que ses stations de ski pourraient à terme voir la saison fondre de deux mois et le thermomètre grimper de cinq degrés.
Dans le sud de la Finlande, où les températures moyennes en décembre étaient déjà de 4,5°C au-dessus de la normale, l'hiver n'a même pas encore commencé, selon l'Institut météorologique local.
Les prévisions météorologiques montrent qu'en janvier, il n'y aura pas de véritable hiver dans la région.
Au cœur de l'Arctique, l'archipel norvégien du Svalbard (Spitzberg) en est quant à lui à son 109e mois d'affilée avec des températures excédant la normale, selon l'Institut météorologique norvégien.
Situation identique en Russie, où il faisait mardi 0°C à Mourmansk, plus grande ville du monde au-dessus du cercle polaire arctique, soit environ 6°C au-dessus des normales saisonnières, selon le centre météorologique national.
La journée de mercredi s'annonce encore plus chaude : les météorologues prévoient jusqu'à 2°C à Mourmansk et jusqu'à 4°C à Saint-Pétersbourg, la deuxième ville de Russie (+12°C par rapport aux normales).
Reste que le nord-ouest de la Russie n'est pas le plus touché. "Tout le pays enregistre des anomalies positives", a indiqué à l'agence Ria Novosti le directeur du service météorologique national, Roman Vilfand. 
"Les plus fortes anomalies touchent la région de Krasnoïarsk et la Iakoutie (Sibérie). En Iakoutie, l'une des régions les plus froides du monde, on est 20°C au-dessus des valeurs saisonnières" avec des températures montant à -15°C.
<https://www.ouest-france.fr/environnement/climat/des-fjords-norvegiens-la-russie-coup-de-chaud-dans-le-grand-nord-6680162>
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25- 2019 a été la deuxième année la plus chaude dans le monde, Le Monde avec AFP, 08/01/20, 14h27

Les cinq dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées, selon le service européen Copernicus sur le changement climatique. 
2019 a été la deuxième année la plus chaude dans le monde, concluant une décennie record, a annoncé mercredi 8 janvier le service européen Copernicus, qui décrit des signes « inquiétants » alors que l’Australie brûle et que les événements météo extrêmes se multiplient.
« 2019 a encore été une année exceptionnellement chaude, en fait la deuxième plus chaude dans le monde selon nos bases de données, avec de nombreux mois qui ont battu des records », a commenté dans un communiqué Carlo Buontempo, patron du service européen Copernicus pour le changement climatique (C3S).
L’année écoulée se classe deuxième, à seulement 0,04 °C derrière 2016, qui reste l’année la plus chaude, mais marquée par un épisode El Niño particulièrement intense.
> Lire aussi  Température record, banquise au plus bas : l’Arctique subit des changements spectaculaires
« Des signes inquiétants »
Au-delà d’une année prise individuellement, Copernicus confirme que les cinq années les plus chaudes jamais enregistrées ont été les cinq dernières : le mercure est monté entre 1,1 °C et 1,2 °C au-dessus de la température moyenne de l’ère préindustrielle. Et la décennie 2010-2019 a également été la plus chaude depuis le début des mesures.
« Ce sont incontestablement des signes inquiétants », a souligné Jean-Noël Thépaut, directeur du Centre européen de prévisions météorologiques à moyen terme (ECMWF) dont dépend le C3S.
> Lire aussi  Température record, banquise au plus bas : l’Arctique subit des changements spectaculaires
En raison des émissions de gaz à effet de serre générées par les activités humaines, la planète a déjà gagné au moins 1 °C par rapport à l’ère préindustrielle, entraînant des impacts dévastateurs à travers le globe.
Une année exceptionnelle
L’année 2019, marquée par la mobilisation sans précédent de jeunes réclamant des actions immédiates et radicales des gouvernements, a vu de nombreux événements extrêmes, conformes aux prévisions des climatologues. En Australie, les incendies précoces en cours, trouvant un terrain idéal du fait de la sécheresse et des températures exceptionnelles, ont déjà ravagé 80 000 km2, soit une superficie équivalente à celle de l’Irlande.
Pendant l’été de l’hémisphère Nord, l’Europe a, de son côté, enregistré plusieurs périodes caniculaires sans précédent. Selon Copernicus, 2019 a d’ailleurs été l’année la plus chaude en Europe, devant 2014, 2015 et 2018. Les températures ont également été particulièrement élevées en Alaska et dans de grandes parties de l’Arctique.
> Lire aussi  En France, 2019  a été la troisième année la plus chaude : visualisez la hausse dans votre ville
Au rythme actuel, la planète pourrait gagner jusqu’à 4 à 5 °C d’ici à la fin du siècle.
L’accord de Paris de 2015 vise à limiter ce réchauffement à 2 °C, voire 1,5 °C, mais même si les quelque 200 pays signataires respectent leurs engagements de réduction de gaz à effet de serre, le réchauffement pourrait dépasser les 3 °C. Les scientifiques ont déjà montré que chaque demi-degré supplémentaire augmente l’intensité et la fréquence des canicules, tempêtes, sécheresses et inondations.
> Lire aussi  La COP25 s’achève sur des avancées quasi insignifiantes dans la lutte contre le changement climatique
Copernicus souligne d’ailleurs mercredi que la concentration de CO2 dans l’atmosphère a continué d’augmenter au cours de ces dernières années, y compris en 2019.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/08/2019-deuxieme-annee-la-plus-chaude-dans-le-monde_6025193_3244.html>
Sur le même sujet :
> 2019, 2e année la plus chaude dans le monde <https://information.tv5monde.com/info/2019-2e-annee-la-plus-chaude-dans-le-monde-340374>, AFP, 08/01/20, 18:00
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26- Vikings : une célèbre pierre runique érigée pour conjurer une crise climatique, AFP, 08/01/20, 17:00

La pierre de Rök, sur laquelle les Vikings ont gravé le plus long texte runique connu, a été érigée au 9ème siècle pour conjurer une nouvelle crise climatique après la survenue de famines et de phénomènes météo désastreux, ont indiqué mercredi des chercheurs.
Le célèbre bloc de granit dressé près du lac Vättern, au coeur de la Suède méridionale, présente sur ses cinq côtés plus de 700 runes parfaitement lisibles.
Le monument doit sa renommée mondiale à la référence à l'empereur ostrogoth Théodoric le Grand que linguistes et archéologues ont cru déchiffrer dans le texte énigmatique, aujourd'hui encore objet de spéculations diverses, voire contradictoires.
Une nouvelle étude publiée par l'université d'Uppsala affirme qu'il n'en est rien: "L'inscription reflète l'angoisse suscitée par la mort d'un fils et la peur d'une nouvelle crise climatique semblable à la catastrophe survenue après l'an 536 de notre ère", avancent ses auteurs, spécialistes de langues et histoire scandinaves.
Selon eux, le texte pose neuf énigmes, dont cinq concernent le soleil et quatre le dieu Odin. En fait de batailles héroïques, il décrit "le conflit entre la lumière et l'obscurité, la chaleur et le froid, la vie et la mort".
Grâce à une recherche interdisciplinaire mêlant semiotique, philologie, archéologie et histoire des religions, les chercheurs pensent avoir mis en lumière les conséquences d'un dérèglement climatique ayant fait baisser les températures, ruiné les récoltes, provoqué famine et extinction de masse.
"Avant l'érection de la pierre de Rök, un certain nombre d'événements sont survenus, qui ont dû sembler de mauvais augure", rappelle l'archéologue Bo Gräslund dans un communiqué.
"Une puissante tempête solaire a embrasé le ciel de spectaculaires teintes rouges, les récoltes ont souffert d'un été extrêmement froid, puis une éclipse solaire s'est produite juste avant l'aube. Un seul de ces phénomènes aurait pu suffire à faire craindre un nouveau +Fimbulvetr+", nom représentant dans la mythologie nordique un hiver durant trois années, ajoute le chercheur.
Cette réinterprétation de la pierre de Rök coïncide avec les récits historiques et mythologiques d'autres textes en vieux norrois, selon ses auteurs qui en comparent la valeur à celle des poèmes islandais de l'Edda.
"La puissante élite viking se voyait comme garante de moissons fastes. Elle présidait au culte permettant le fragile équilibre entre la lumière et l'obscurité. Et enfin (...) elle devait prendre les armes aux côtés d'Odin afin de remporter la bataille finale pour la lumière", explique Olof Sundqvist, professeur d'histoire des religions à l'université de Stockholm.
<https://information.tv5monde.com/info/vikings-une-celebre-pierre-runique-erigee-pour-conjurer-une-crise-climatique-340401>
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27- Climat : le pape reproche une réponse "trop faible" aux dirigeants mondiaux, AFP, 09/01/20, 14:00

Le pape François a reproché jeudi aux dirigeants mondiaux une réponse "encore trop faible" et "très préoccupante" face aux problèmes dérivant du réchauffement climatique, lors de ses voeux annuels aux représentants de la diplomatie internationale.
"Malheureusement, l'urgence (d'une) conversion écologique semble ne pas être acquise dans la politique internationale, dont la réponse aux problématiques posées par des questions globales comme les changements climatiques est encore très faible et source de forte préoccupation", a déploré le pape.
Pour le pape, la récente conférence internationale COP 25 sur le climat organisée par l'ONU à Madrid - largement considérée comme un échec - a soulevé "de sérieuses préoccupations quant à la volonté de la communauté internationale de faire face avec sagesse et efficacité au phénomène du réchauffement de la planète".
Le pape, premier latino-américain à diriger l'Eglise catholique, a organisé en octobre un grand synode sur l'Amazonie où il a dénoncé l'exploitation forestière et minière, et appelé à préserver la plus grande forêt du monde qui abrite des communautés indigènes très ferventes. 
Le pape, qui prône une "conversion écologique intégrale" s'appliquant aussi à l'économie et aux inégalités sociales, a souligné devant les ambassadeurs que "la forêt amazonienne est un cœur biologique pour une terre de plus en plus menacée".
La crise climatique "exige une réponse collective capable de placer le bien commun au-dessus des intérêts particuliers", a insisté le pape devant les ambassadeurs auprès du Saint-Siège, réunis au Vatican.
A l'inverse, le pontife argentin de 83 ans s'est félicité de la pression exercée par la jeunesse mondiale sur les gouvernements pour agir davantage et plus vite.
"Beaucoup de jeunes s'engagent pour sensibiliser les leaders politiques sur la question des changements climatiques. La préservation de notre maison commune doit être une préoccupation de tous", a déclaré le pape.
Le mouvement de jeunesse Fridays for Future, lancé par l'adolescente suédoise Greta Thunberg, militante pour le climat, a vu des millions de personnes se mettre en grève ou défiler dans les rues pour exiger des mesures concrètes en faveur du climat. 
La jeune militante avait "remercié le pape pour son soutien" lorsqu'elle l'avait salué le 17 avril 2019 pendant l'audience générale sur la Place Saint Pierre. Celui-ci l'avait en retour encouragée à "continuer" sa lutte pour le climat.
Le pape a aussi dit prier pour les victimes des incendies dévastateurs en Australie et dans d'autres régions d'Océanie.
Les gigantesques feux de forêt qui dévastent l'Australie depuis des semaines ont tué au moins 26 personnes, détruit plus de 2.000 maisons et brûlé quelque huit millions d'hectares, soit une superficie équivalente à celle de l'Autriche.
<https://information.tv5monde.com/info/climat-le-pape-reproche-une-reponse-trop-faible-aux-dirigeants-mondiaux-340559>
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28- Pourquoi le climatoscepticisme a-t-il tant de succès aux États-Unis ?, The Conversation, 09/01/20, 21:41
Jérôme Viala-Gaudefroy, assistant lecturer, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières

Avec son statut de seconde année la plus chaude des annales NCEP - NCAR (après 2016), 2019 a conclu la décennie la plus chaude jamais enregistrée.
Ce ne fut pourtant pas l’année qui aura vu le monde s’unir pour sauver la planète : malgré des manifestations et une prise de conscience globales, la COP25 a échouéde façon spectaculaire, une poignée de pays ayant bloqué toute action significative.
Les États-Unis, le Brésil, l’Australie et l’Arabie saoudite auront été particulièrement actifs dans ce blocage, tandis que la Chine et l’Inde justifiaient leur inaction en se retranchant derrière la responsabilité historique des pays riches.
Un indéniable « effet Trump »
Parce que les États-Unis demeurent le pays le plus puissant au monde, avec un président ultra médiatisé, il existe un « effet Trump » qui affaiblit la crédibilité de tout nouvel engagement international et encourage ceux qui veulent s’exonérer de leur responsabilité, particulièrement les populistes nationalistes.
Un mois avant la COP25 de Madrid, le président américain avait formellement confirmé la sortie des États-Unis de l’accord de Paris ; ce n’est là qu’un des 90 changements de politique de l’administration Trump remettant en cause la réglementation environnementale.
Mais en quoi exactement la politique de ce président minoritaire reflète-t-elle l’opinion publique américaine ?
>> Suite à lire et à voir à :
<https://theconversation.com/pourquoi-le-climatoscepticisme-a-t-il-tant-de-succes-aux-etats-unis-129017>
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En audio
29- Réchauffement climatique : 74% des médecins observent une hausse des maladies, RTL, La minute verte,  03/01/20, 08:11
Jean-Mathieu Pernin

74% des médecins observent une hausse des maladies leur paraissant en lien avec le climat. Malgré un manque de formation, les médecins prennent en compte les conséquences climatiques sur leurs patients.
De plus en plus de médecins prennent en compte les conséquences du réchauffement climatique sur leurs patients. Une réalité du quotidien malgré une absence de formation à ce sujet.
Je tousse d’avantage, ça me gratte-là d’un coup et puis j’ai un goût bizarre dans la bouche quand je bois de l’eau du robinet, ça ne serait pas à cause de la pollution, ça docteur ? 78% des médecins interrogés confient devoir répondre davantage qu’hier à des questions du patient mettant en lien maladie et problèmes environnementaux. 
Tel est le résultat d’un sondage réalisé par le magazine de presse médical Le Généraliste qui s’est intéressé à la manière dont les conséquences du changement climatique influent sur la pratique médicale. Un intérêt de la part du patient mais également du médecin qui doit désormais en tenir compte. De toute façon il n’a pas le choix, les pathologies changent en même temps que le climat évolue. 
Ainsi, toujours selon ce sondage, 74% des médecins généralistes observent une hausse des maladies leur semblant en lien avec le climat. Il y a donc un intérêt grandissant du patient pour ces questions mais le médecin n’a pas toujours la réponse.
>> Suis à lire ou à (ré)écouter à :
<https://www.rtl.fr/actu/bien-etre/rechauffement-climatique-74-des-medecins-observent-une-hausse-des-maladies-7799821980>
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En images
30- Montagne : les stations font face au changement climatique, France 2, journal de 20h, 28/12/19

Pour les stations de moyenne montagne, il devient compliqué d'avoir de la neige depuis quelques années déjà. Le réchauffement climatique pourrait bien faire fondre définitivement la neige.
Ax-3-Domaines (Ariège), une station des Pyrénées, a ouvert fin novembre, mais moins de la moitié du domaine skiable est praticable. Seulement 15 pistes sont ouvertes sur 39. Les chutes de neige se font attendre. Ce déficit d'enneigement, de plus en plus fréquent, est dû au réchauffement climatique. Un phénomène qui s'accentue et fragilise même les pylônes d'une remontée mécanique à Chamonix
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/neige/montagne-les-stations-font-face-au-changement-climatique_3762861.html>
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– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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