[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 2 publications (jeudi 16 janvier)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 16 Jan 07:22:15 CET 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Entretien avec Daniel Markovits. Comment la méritocratie a transformé nos vies en une (pénible) compétition sans fin <https://www.atlantico.fr/decryptage/3579556/comment-la-meritocratie-a-transforme-nos-vies-en-une-penible-competition-sans-fin-the-meritocracy-trap-universites-societe-daniel-markovits>, Atlantico, 21/09/19
2- Vers un état de nécessité écologique ? <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/27/vers-un-etat-de-necessite-ecologique_6024156_3232.html>, Le Monde, 27/12/19, 06h30
3- La facture économique de la pollution de l’air <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/12/27/la-facture-economique-de-la-pollution-de-l-air_6024176_3234.html>, Le Monde, 27/12/19, 10h55
4- Top 10 des mobilisations citoyennes pour la planète en 2019 <https://www.wedemain.fr/Top-10-des-mobilisations-citoyennes-pour-la-planete-en-2019_a4470.html>, We Demain, 27/12/19
5- Top 10 des bonnes nouvelles de l'année 2019 <https://www.wedemain.fr/Top-10-des-bonnes-nouvelles-de-l-annee-2019_a4467.html>, We Demain, 27/12/19
6- Tribune. Véronique Tadjo : « Crises démocratique et environnementale vont de pair, et pas seulement en Afrique » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/30/veronique-tadjo-crises-democratique-et-environnementale-vont-de-pair-et-pas-seulement-en-afrique_6024393_3232.html>, Le Monde, 30/12/19, 11h02
7- Du tournage écolo au placement de produits éthiques, l'audiovisuel se met au vert <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/du-tournage-ecolo-au-placement-de-produit-ethique-l-audiovisuel-se-met-au-vert-147791.html>, Novethic, 30/12/19
8- L'association Halte à l'obsolescence programmée porte plainte contre Amazon <https://www.actu-environnement.com/ae/news/association-hop-plainte-amazon-garantie-produit-34730.php4>, Actu-environnement, 30/12/19
9- Quiz : avez-vous bien suivi l’actualité environnementale en 2019 ? <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/12/31/quiz-avez-vous-bien-suivi-l-actualite-environnementale-en-2019_6024477_4355770.html>, Blog Les Décodeurs, 31/12/19, 14h01
10- En Suisse, les parents peuvent envoyer leurs enfants à la crèche... en forêt <https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/en-direct-du-monde/en-suisse-les-parents-peuvent-envoyer-leurs-enfants-a-la-creche-en-foret_3750321.html>, France Info, 02/01/20, 06:30
11- « Les habitants meurent à petit feu » : en Tunisie, le phosphate pollue l’air de Gabès <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/01/02/les-habitants-meurent-a-petit-feu-en-tunisie-le-phosphate-pollue-l-air-de-gabes_6024638_3212.html>, Le Monde Afrique, 02/01/20, 20h00
12- 2020, année cruciale pour le climat et la biodiversité <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/en-2020-climat-et-biodiversite-devront-avancer-main-dans-la-main-148040.html>, Novethic, 02/01/20
13- Rejets dans les Calanques : un délai de 5 mois supplémentaires pour Alteo <https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/rejets-dans-les-calanques-un-delai-supplementaire-de-cinq-mois-pour-alteo_2113303.html>, AFP, 03/01/20, 00:00
14- Analyse. « Trop tard », « trop vite »… La transition écologique ou la divergence des temps <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/06/la-transition-ecologique-ou-la-divergence-des-temps_6024888_3232.html>, Le Monde, 06/01/19, 06h00
15- S’y retrouver dans la jungle des fonds d’obligations vertes <https://www.lemonde.fr/argent/article/2020/01/06/s-y-retrouver-dans-la-jungle-des-fonds-d-obligations-vertes_6024887_1657007.html>, Le Monde, 06/01/19, 06h00
16- Chronique. Economie internationale : « Les trois guerres de 2020 » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/06/economie-internationale-les-trois-guerres-de-2020_6024902_3234.html>, Le Monde, 06/01/19, 11h07
17- Municipales : le maire anti-pesticides de Langouët ne se représente pas <https://www.geo.fr/environnement/municipales-le-maire-anti-pesticides-de-langouet-ne-se-represente-pas-199320>, AFP, 06/01/20, 13:00
18- Portrait. Pierre Charbonnier, penseur du climat social <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/06/pierre-charbonnier-penseur-du-climat-social_6024884_3232.html>, Le Monde, 06/01/19, 15h52
19- L’urgence climatique inquiète les jeunes, mais ne les fait pas agir <https://www.ladn.eu/nouveaux-usages/usages-par-generation/urgence-climatique-inquiete-jeunes-mais-pas-agir/>, L’ADN, 06/01/20
20- Fat Cat Day : en trois jours, un grand patron britannique a gagné autant qu’un salarié sur toute l’année <https://www.novethic.fr/actualite/gouvernance-dentreprise/gouvernance/isr-rse/fat-cat-day-en-trois-jours-un-grand-patron-britannique-a-gagne-autant-qu-un-salarie-sur-toute-l-annee-148070.html>, Novethic avec AFP, 06/01/20
21- Environnement : des salariés tiennent tête à la direction d'Amazon <https://www.liberation.fr/planete/2020/01/08/environnement-des-salaries-tiennent-tete-a-la-direction-d-amazon_1771633?xtor=rss-450>, Libération, Le fil vert, 08/01/20, 07:04
22- Chronique. « Même “l’entreprise la pire du monde” se convertit à l’écologie » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/08/meme-l-entreprise-la-pire-du-monde-se-convertit-a-l-ecologie_6025152_3234.html>, Le Monde, maj le 09/01/20 à 06h27 
23- Soldes : alors que Zara empoche des milliards de bénéfices, les ouvrières gagnent à peine de quoi vivre <https://www.novethic.fr/actualite/social/consommation/isr-rse/soldes-alors-que-zara-empoche-des-milliards-de-benefices-les-ouvrieres-gagnent-a-peine-de-quoi-vivre-148072.html>, Novethic, 09/01/20
En audio
24- Face à l’urgence écologique, choisir un emploi engagé dans la transition <https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-06-janvier-2020>, France Inter, La Terre au carré, 06/01/19, de 13h30 à 14h30
En images
25- Ce brillant court-métrage inverse les rôles pour faire de l’Homme une espèce en voie d’extinction <https://creapills.com/court-metrage-steve-cutts-ecologie-animaux-20200106>, Creapills, 06/01/20
Deux publications
26- Abondance et liberté - Une histoire environnementale des idées politiques <https://editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Abondance_et_liberte-9782348046780.html?fbclid=IwAR2yC-KLzeUq7ZFMyZfSbrxUDWuNvEem-QLf-eer36JRDn9fZRQ0yecMh4k>, de Pierre Charbonnier, Editions La Découverte, 02/01/20
27- Transition écologique et solidaire : le pouvoir des femmes <http://www.imagine-magazine.com/lire/>, Imagine Demain le monde n°137, janvier-février 2020 

Bien à vous,
Florence

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NOS VŒUX : "Choisir aujourd'hui pour ne pas subir demain. Pour éviter d'être coupable de non-assistance à planète et humanité en danger, nous n’avons que deux choix : ou laisser le temps nous dicter la mutation et l’avenir n’est désespérant que dans cette hypothèse ; ou conduire ensemble radicalement et progressivement cette société qui conjugue les enjeux écologiques, sociaux et économiques. Subir ou choisir. Ouvrir ou non le Chapitre 2 de notre Histoire collective et individuelle, tel est le défi que nous avons à relever tous ensemble." Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme
ÉTUDES DU JOUR : — Une étude du Bureau national de recherche économique, de 2016, montre qu’il existe un lien entre hausse de la pollution et baisse de la performance boursière. De la même façon, des économistes de l’OCDE constatent une baisse de la productivité du travail et des pertes de rendement agricole quand l’air est mauvais. (cf. item 3 & suite)
— On croyait que les jeunes allaient sauver la planète. D'après une étude du CRÉDOC, c'est raté. En matière de consommation, la nouvelle génération ne fait pas mieux que ses aînés, voire pire. (cf. item 19 & suite)
CHIFFRES DU JOUR : — La production d’une seule heure de programme télévisé équivaut à l’empreinte carbone d’un Français sur toute une année, soit environ 10 tonnes de CO2. Au total, le secteur audiovisuel émet un million de tonnes équivalent CO2 chaque année, l'équivalent des émissions d'une ville de 100 000 habitants pendant un an. (cf. item 7)
— En 50 ans, l'usine Alteo de Gardanne (Bouches-du-Rhône) aurait envoyé dans la mer au moins 20 millions de tonnes de "boues" chargées d'arsenic ou de cadmium. (cf. item 13)
— A l’occasion du Fat Cat Day, les grands patrons au Royaume-Uni ont perçu l'équivalent de la rémunération annuelle moyenne d'un salarié, selon une étude de deux centres de recherche. (cf. item 20)
— 2,08 euros, c’est la somme que doivent se partager ouvriers et agriculteurs tout au long de la chaîne d’approvisionnement pour chaque sweat Zara vendu au prix moyen de 26,70 euros. La marque, elle, dégage un bénéfice deux fois plus important soit 4,20 euros. (cf. item 23)
RENDEZ-VOUS DE L'ANNÉE : 2020 sera l'année du climat mais aussi de la biodiversité. En octobre, les États du monde entier devront se fixer de nouveaux objectifs en matière de protection de la nature à la COP15 sur la biodiversité qui se tiendra en Chine. Un mois plus tard, ils se retrouveront au Royaume-Uni pour la COP26 sur le climat qui doit acter la relève de l'ambition conformément à l'Accord de Paris. (cf. item 12)
CITATION DU JOUR : "On continue de se fixer des ‘objectifs' lointains, sans décision de mise en application normative", Delphine Batho, députée non inscrite des Deux-Sèvres (cf. item 14)
PRÉCAUTION DU JOUR : Dans les propositions de fonds d’obligations destinées à financer des projets environnementaux, des précautions sont à prendre avant d’investir. (cf. item 15)
RÉSISTANCE DU JOUR : Un collectif d'employés du géant américain de la vente en ligne Amazon dénonce les conséquences sur l'environnement et le climat des activités de leur entreprise, au risque de se faire licencier. (cf. item 21)
PORTRAIT DU JOUR : A explorer sans cesse les liens entre sciences sociales et questions environnementales, le chercheur Pierre Charbonnier est parvenu à la conclusion que la crise climatique est une bonne nouvelle. Un optimisme qu’il étaye avec brio dans son livre « Abondance et liberté. Une histoire environnementale des idées ». (cf. item 18 & 26)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Entretien avec Daniel Markovits. Comment la méritocratie a transformé nos vies en une (pénible) compétition sans fin, Atlantico, 21/09/19
Propos recueillis par Augustin Doutreluingne

En exclusivité pour Atlantico, Daniel Markovits, auteur du livre événement aux Etats-Unis, "The Meritocracy Trap" (Le Piège de la Méritocratie), revient sur le malaise généralisé créé par l'idéal méritocratique et ses conséquences sur la société.
Atlantico : Vous décrivez dans votre livre, "The Meritocracy Trap", une idée méritocratique devenue folle. Pouvez-vous brièvement rappeler à nos lecteurs pourquoi ce concept politique et économique a connu tant de succès ?
Daniel Markovits : La méritocratie fut explicitement introduite aux États-Unis comme un moyen d’ouvrir une élite héréditaire à des « outsiders » ambitieux et talentueux. (Même si il y a aussi eu dans l’histoire de la méritocratie des tentatives de s’en servir comme d’un outil d’exclusion raciale, comme Asher Price l’a mis au jour dans son étude faite à l’Université du Texas). Par exemple, dans l’université où j’enseigne, à Yale, le président Kingman Brewster, - expliquant qu’il n’avait pas « l’intention de présider une école de bonnes manières à Long Island » - a remplacé le processus d’admission aristocratique par un processus méritocratique, et, de ce fait, a réduit drastiquement la part des étudiants qui étaient des enfants d’anciens élèves, et a augmenté la part d’élèves passés par des écoles publiques plutôt que privées. Ces mêmes changements ont conduit aussi à des améliorations spectaculaires des résultats académiques des étudiants de Yale. Le score médian des élèves de Yale au Scholastic Aptitude Test (Test d’Aptitude Scolaire qui figure en bonne place dans ce qui est observé pour les admissions à l’Université) en 1970, aurait fait partie en 1961 des 10% des meilleurs scores de la promotion. Les notes de la promotion de 1970 étaient des notes-records dans l’histoire de l’école.
Des changements similaires ont transformé toutes les institutions les plus prestigieuses des États-Unis, non seulement les universités, mais aussi les entreprises et même les grands groupes. L’élite qui était restée, jusqu’au milieu du XXème siècle, une classe aristocratique de loisirs, sans compétences spéciales, sans éthique du travail et sans ambitions particulières, a été remplacée par une nouvelle élite méritocratique, dont les caractéristiques sont sa formation, ses efforts et ses réalisations.
>> Suite à lire à :
<https://www.atlantico.fr/decryptage/3579556/comment-la-meritocratie-a-transforme-nos-vies-en-une-penible-competition-sans-fin-the-meritocracy-trap-universites-societe-daniel-markovits>
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2- Vers un état de nécessité écologique ?, Le Monde, 27/12/19, 06h30
Catherine Vincent  

La notion d’état de nécessité a été utilisée par le tribunal correctionnel de Lyon pour relaxer deux militants qui avaient décroché la photo officielle d’Emmanuel Macron dans une mairie afin de protester contre l’inaction politique en matière d’environnement. 
La vie des idées. Le 16 septembre, un argument juridique peu utilisé a permis au juge Gounot, au tribunal correctionnel de Lyon, de relaxer deux militants écologistes qui avaient décroché la photo officielle d’Emmanuel Macron, dans une mairie de la ville, pour protester contre l’inaction politique face à l’urgence climatique. Son nom : l’état de nécessité. Le 16 octobre, le tribunal correctionnel de Paris a condamné huit autres « décrocheurs » à 500 euros d’amende chacun pour « vol en réunion », considérant que l’état de nécessité n’était « pas constitué ». Le sujet fait donc débat chez les professionnels du droit. En témoigne le dernier numéro de la revue Les Cahiers de la justice (2019/3), dont l’éditorial a pour titre : « L’état de nécessité peut-il servir la cause de l’environnement ? »
> Lire aussi  Selon le tribunal de Lyon, décrocher un portrait de Macron est une interpellation « légitime » du président
Employé pour la première fois en 1898 par le juge Paul Magnaud afin de relaxer une pauvresse ayant volé un pain pour nourrir son enfant, l’état de nécessité est inscrit depuis 1994 dans le code pénal : « N’est pas pénalement responsable la personne qui, face à un danger actuel ou imminent qui menace elle-même, autrui ou un bien, accomplit un acte nécessaire à la sauvegarde de la personne ou du bien, sauf s’il y a disproportion entre les moyens employés et la gravité de la menace. » L’argument s’appliquera à un homme en excès de vitesse qui conduit à la maternité sa compagne en train d’accoucher. Ou à un sans-abri qui force la porte d’un immeuble pour ne pas mourir de froid. Dans le cas des « décrocheurs », c’est nettement moins évident.
« Réfléchir à la nécessaire mutation du droit »
« Danger actuel ou imminent » : au vu des données du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), sa réalité pour les sociétés humaines ne fait guère de doute. Mais qu’en est-il de l’« acte nécessaire » ? PourDidier Rebut, pénaliste à l’université Paris-II, il est manifeste que décrocher le portrait d’un président de la République n’est pas le meilleur moyen d’écarter le danger. « On ne peut pas totalement faire sortir les textes de leur lit !, estime-t-il. Que se passera-t-il si, demain, des militants pro-vie considèrent qu’il faut aller bloquer des maternités où l’on pratique des avortements en invoquant l’état de nécessité ? » Au regard de l’urgence écologique, il lui semble plus adapté, juridiquement parlant, « de mettre les Etats ou les gouvernants en cause ». Comme l’a fait par exemple la fondation néerlandaise Urgenda, qui coordonne depuis 2015 la plainte de 886 citoyens à l’encontre de leur gouvernement – lequel vient d’être condamné par la Cour suprême des Pays-Bas à réduire les émissions de CO2 « d’au moins 25 % d’ici à la fin de 2020 par rapport aux niveaux de référence de 1990 ».
> Lire aussi  L’Etat néerlandais définitivement condamné à réduire ses émissions de CO2
Pour autant, la décision du juge Gounot n’est-elle pas l’occasion de redéfinir les contours de l’état de nécessité ? « Après tout, Magnaud voulait sauver un enfant alors qu’ici, ce sont tous les enfants – et, parmi eux, les plus défavorisés – qui seront menacés demain par le réchauffement climatique », rappelle l’éditorial des Cahiers de la justice. Pour le magistrat Denis Salas, directeur de la revue, « le jugement de Lyon, même si ses motivations sont discutables, nous fait réfléchir à la nécessaire mutation du droit face aux craintes suscitées par la dégradation de l’environnement ». Et de rappeler que plusieurs pays accordent désormais à certains éléments naturels (fleuves, forêts) le statut de sujet de droit, jusqu’alors réservé aux personnes humaines.
> Lire aussi  « Chez les militants pour le climat, un verbe tend à s’imposer, “désobéir” »
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/27/vers-un-etat-de-necessite-ecologique_6024156_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/27/vers-un-etat-de-necessite-ecologique_6024156_3232.html>>
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3- La facture économique de la pollution de l’air, Le Monde, 27/12/19, 10h55
Julien Bouissou  

Une étude du Bureau national de recherche économique, de 2016, montre qu’il existe un lien entre hausse de la pollution et baisse de la performance boursière. De la même façon, des économistes de l’OCDE constatent une baisse de la productivité du travail et des pertes de rendement agricole quand l’air est mauvais. 
Les traders ont maintenant une bonne raison de se tourner vers les investissements verts : la pollution de l’air entraînerait une baisse des cours boursiers. La publication, en 2016, d’une étude par le Bureau national de recherche économique (NBER), installé aux Etats-Unis, montre qu’il existe une corrélation entre la concentration en particules fines dans l’atmosphère et le comportement des investisseurs.
> Lire aussi  Chute de la productivité, inégalités creusées... L’impact économique du changement climatique inquiète
Les auteurs de cette étude, intitulée « The effect of air pollution on investment behavior : investment from the S&P 500 », expliquent qu’à New York, la pollution de l’air a des effets sur les fonctions cognitives et les changements d’humeur qui « réduisent la tolérance au risque ». Entre janvier 2010 et novembre 2014, ils ont constaté que l’indice des cinq cents plus grandes entreprises cotées à Wall Street enregistrait des performances moins importantes lorsque la qualité de l’air se dégradait dans un rayon de 600 mètres autour de la Bourse de New York, là où se concentrent de nombreux influenceurs sur les marchés. Les chercheurs ont toutefois plus de difficultés à établir un lien de causalité entre les deux. D’autres travaux ont montré qu’un investisseur de mauvaise humeur avait tendance à freiner ses activités sur les marchés financiers, et qu’une piètre météo favorisait au contraire la frénésie boursière.
Une baisse du PIB de 0,1 %
Alors que de nombreux scientifiques s’intéressent aux conséquences de la pollution de l’air sur la santé, notamment les maladies cardio-vasculaires et les affections respiratoires, des économistes veulent mesurer son impact sur la productivité et la performance. « En général, la recherche montre que, pour un certain nombre de tâches, la performance diminue davantage pendant les jours de pollution, expliquait, en 2017, Anthony Heyes, l’un des auteurs de l’étude publiée par le NBER, les cueilleurs de pêches en cueillent moins. Les arbitres de baseball sont moins bons à repérer les fautes. Les employés des centres d’appel prennent moins d’appels ».
Dans une autre étude, publiée en 2016, des économistes de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) montrent que la pollution de l’air entraîne une baisse de la productivité du travail, une augmentation des dépenses de santé et des pertes de rendement agricole. Les journées de travail perdues entraînent un recul de la productivité, et les concentrations élevées de polluants, en particulier d’ozone, diminueraient les rendements des cultures. L’OCDE évalue les coûts sur la santé à 176 milliards de dollars (152 milliards d’euros) dans le monde en 2060, contre 21 milliards de dollars en 2015. A l’échelle mondiale, la pollution de l’air devrait entraîner une baisse du PIB de 0,1 %, un chiffre qui varie toutefois en fonction des pays.
> Lire aussi  Climat : l’état d’urgence
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/12/27/la-facture-economique-de-la-pollution-de-l-air_6024176_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/12/27/la-facture-economique-de-la-pollution-de-l-air_6024176_3234.html>>
En savoir plus :
> The economic cost of air pollution : evidence from Europe <http://www.oecd.org/officialdocuments/publicdisplaydocumentpdf/?cote=ECO/WKP(2019)54&docLanguage=En>, OCDE, 10/12/19
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4- Top 10 des mobilisations citoyennes pour la planète en 2019, We Demain, 27/12/19
Alice Pouyat

Grèves étudiantes pour le climat, désobéissance civile, collectes de déchets, fronde antipesticides… Alors que tous les voyants écologiques sont au rouge, de nombreux citoyens se sont mobilisés pour l'environnement cette année, faisant pression sur leurs gouvernements. Retour sur 10 actions qui ont marqué 2019.
1. Greta et les grèves pour le climat
L’adolescente suédoise Greta Thunberg, encore peu connue il y a un an, est devenue à 16 ans le visage planétaire d’une jeunesse en colère. Avec sa grève scolaire pour le climat, elle a entraîné dans son sillage des centaines de milliers de jeunes, qui ont massivement marché dans les rues. Le 15 mars, 2 052 événements ont eu lieu dans 123 pays, selon le site Fridaysforfuture.org <http://fridaysforfuture.org/>. Dans la foulée, les jeunes organisent aussi des actions plus ciblées comme la première Cop étudiante à Paris.
2. Extinction Rebellion et la montée de la désobéissance civile
Né en Grande-Bretagne, le mouvement de désobéissance civile non violent Exctinction Rebellion (XR) a essaimé partout dans le monde cette année. Avec son credo "l’espoir meurt, l’action commence", les activistes ont orchestré de nombreux happening et blocages, sans craindre la répression de la police. Lors de la "Rébellion internationale d'octobre", ils ont été plus de 2 000 à bloquer le centre de Paris pendant plusieurs jours. D'autres mouvements militants ont aussi opté pour ce mode d'action directe, de plus en plus populaire face à l'urgence climatique.
>> Suite à lire à :
<https://www.wedemain.fr/Top-10-des-mobilisations-citoyennes-pour-la-planete-en-2019_a4470.html <https://www.wedemain.fr/Top-10-des-mobilisations-citoyennes-pour-la-planete-en-2019_a4470.html>>
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5- Top 10 des bonnes nouvelles de l'année 2019, We Demain, 27/12/19
Amaury Lelu & Sofia Colla

Inondations, tempête, grève qui s'enlise… L'actualité n'est pas rose en cette fin d'année. Pourtant, des bonnes nouvelles, qui donnent envie de croire en l'avenir, il y en a eu tout au long de 2019, dans différents domaines. La rédaction vous en livre sa petite sélection.
L'échec de la Cop25 début décembre, les inondations, le conflit social qui s'enlise… Si 2019 a été marquée par des épisiodes peu réjouissants, quelques nouvelles méritaient bien d'être saluées. Voici le top 10 de la rédaction de We Demain, qui souhaite au passage à ses lecteurs une très belle année 2020 ! 
1. Politique : La mobilisation de la jeunesse pour le climat 
Jeudi 10 janvier a lieu la première marche pour le climat des lycéens et étudiants. Elle réunit 3 000 jeunes en France, 12 500 le jeudi suivant, et 35 000 le 24 janvier. Depuis, le mouvement, lancé par Greta Thunberg (proclamée personnalité de l’année par le magazine américain Time), ne cesse de prendre de l’ampleur. Le 20 septembre, plus de 4 millions de jeunes défilent dans les rues du monde entier. 
En France, des centaines d'étudiants se réunissent aussi les 5 et 6 octobre à la Cité Fertile, près de Paris, pour assister à la toute première COP étudiante.    
> À lire aussi : Top 10 des mobilisations citoyennes pour la planète en 2019
>> Suite à lire à :
<https://www.wedemain.fr/Top-10-des-bonnes-nouvelles-de-l-annee-2019_a4467.html>
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6- Tribune. Véronique Tadjo : « Crises démocratique et environnementale vont de pair, et pas seulement en Afrique », Le Monde, 30/12/19, 11h02
Par Véronique Tadjo, écrivaine

Six regards d’écrivains sur la décennie (5/6). Marquée au cours de ces années par la crise postélectorale en Côte d’Ivoire et l’épidémie du virus Ebola, la romancière franco-ivoirienne voit une corrélation entre les deux catastrophes et la question de la démocratie.
Nous avons demandé à six écrivains de choisir un ou plusieurs événements qui, selon eux, ont marqué ces dix dernières années. Aujourd’hui, Véronique Tadjo,écrivaine, universitaire et peintre. Née d’un père ivoirien et d’une mère française, elle a grandi et fait une partie de ses études supérieures à Abidjan, avant de se spécialiser dans la littérature et la civilisation noires américaines à la Sorbonne Paris IV et à Howard University à Washington, D.C. Son œuvre, traduite en plusieurs langues, mêle poésie, romans, livres jeunesse illustrés par ses soins, ainsi que des fictions historiques. Parmi ses livres, on peut citer notamment Reine Pokou (Actes Sud, 2005, grand prix littéraire d’Afrique noire), Loin de mon père(Actes Sud, 2010), ou encore son dernier ouvrage En compagnie des hommes (Don Quichotte, 2017), qui a pour thème l’épidémie à virus Ebola de 2014.
Tribune. L’actualité nous enseigne que le souvenir des peines et des souffrances n’est pas égal partout. Les tournants importants ont le potentiel de changer le cours de notre vie mais ils sont si profondément ancrés dans le lieu où ils se produisent et dans l’âme de ceux qui en font l’expérience que seuls quelques faits survivent au temps et à l’espace.
Je suis une Abidjanaise. J’ai été élevée dans la capitale économique ivoirienne et j’ai par la suite vécu dans plusieurs pays africains. Les deux faits qui me viennent immédiatement à l’esprit sont la crise postélectorale en Côte d’Ivoire (2010-2011) et la guerre civile qu’elle a causée, ainsi que l’épidémie à virus Ebola en 2014 qui a fait plus de onze mille victimes dans trois pays voisins : la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia. Ces deux catastrophes sont reliées par la question de la démocratie.
La « bataille d’Abidjan »
La crise postélectorale en Côte d’Ivoire commence en 2010, après le second tour de l’élection présidentielle. Alassane Ouattara, ancien premier ministre sous la première République, s’oppose à Laurent Gbagbo, président sortant. Les deux camps s’accusent mutuellement de fraudes et de manœuvres d’intimidation. Une rébellion, huit ans auparavant, a divisé le pays entre le Sud et le Nord. Malgré les multiples accords de paix et interventions diplomatiques aux niveaux régional et international, le désarmement complet des anciens rebelles et la réconciliation effective échouent. Les troupes françaises et onusiennes demeurent installées sur la ligne de démarcation.
Le 2 décembre 2010, la Commission électorale indépendante (CEI) annonce la victoire de Ouattara avec 54,10 % des voix, contre 45,90 % pour Gbagbo. Ces résultats sont reconnus par la communauté internationale. De son côté, le Conseil constitutionnel ivoirien, après avoir invalidé les résultats dans sept régions du nord, donne ses chiffres : 51,45 % pour Gbagbo, 48,55 % pour Ouattara.
Les candidats revendiquent chacun la victoire. Un bras de fer commence dont le point culminant sera la « bataille d’Abidjan ». La résidence présidentielle dans laquelle Gbagbo s’est réfugié entouré par ses proches, est bombardée avec l’aide des soldats français de la Licorne et des forces de l’ONU. Il est finalement capturé le 11 avril 2011. Son dernier bastion tombe le 4 mai et, le même jour, Ouattara est proclamé chef de l’Etat par le Conseil constitutionnel qui lui avait refusé la victoire.
> Lire aussi  La bataille d’Abidjan, qui a conduit Ouattara au pouvoir
Les affrontements auront causé plus de trois mille morts. Le président déchu et Blé Goudé, le chef des Jeunes Patriotes, sont envoyés à la Cour pénale internationale (CPI), accusés de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre. Après sept ans d’un procès à rebondissements rocambolesques, ils sont acquittés par la chambre de première instance, le 15 janvier. Cependant, ils demeurent en liberté provisoire, la procureure de la CPI ayant fait appel.
Une nouvelle élection présidentielle est prévue en octobre 2020. Hélas, tous les acteurs de la crise postélectorale passée sont encore en place. En fait, ils mobilisent la scène politique depuis près de trente ans. Les deux principaux partis politiques, le Rassemblement des républicains (RDR) de Ouattara, l’actuel chef de l’Etat en fin de mandat, et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’Henri Konan Bédié, alliés pendant l’élection de 2010, sont désormais à couteaux tirés. De son côté, le Front populaire ivoirien (FPI) de Gbagbo, déstabilisé par le procès de son chef à La Haye, acquiert néanmoins une vigueur inespérée puisque ses partisans pourraient venir gonfler les rangs de l’un des deux partis en rivalité.
Dans le même temps, Guillaume Soro, l’ex-chef de la rébellion dont les troupes ont formé le gros des combattants pro-Ouattara pendant la crise postélectorale, premier ministre puis ancien président de l’Assemblée nationale, a annoncé sa candidature, devenant lui aussi un adversaire à neutraliser.
> Lire aussi  Guillaume Soro préparait une « insurrection », selon la justice ivoirienne
Les hommes et les femmes de pouvoir abattent leurs cartes et cherchent, comme au poker, la combinaison qui va remporter la mise. Les alliances se font et se défont. Les trahisons s’annoncent, les haines se tissent, les tensions s’accentuent, les énergies se gaspillent. Tout cela n’augure rien de bon. Et pour aggraver les choses, Ouattara pourrait briguer un troisième mandat, étant donné qu’un changement de la Constitution a eu lieu en 2016. Rien d’officiel pour le moment, mais cette possibilité existe bel et bien.
De nombreux Ivoiriens ont un horrible pressentiment alors que la campagne électorale n’a même pas encore commencé. Le gouvernement, lui, se dit confiant tout en brandissant sa feuille de route : le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) a atteint 7,4 % en 2018, selon les estimations de la Banque mondiale, les investissements étrangers ne cessent d’affluer et les chantiers de construction sont légion.
Faiblesse des systèmes sanitaires africains
Mais qu’en est-il du bien-être social ? Le taux de chômage s’avère pratiquement impossible à évaluer. Il varie de 2,8 %, selon le gouvernement, à 70 % ou 90 %, selon la Banque africaine de développement (BAD). Les petits planteurs, qui ne bénéficient plus d’une Caisse de stabilisation, ont beaucoup perdu depuis la chute progressive des cours des produits agricoles sur les marchés internationaux. Le niveau de corruption reste un problème majeur. L’éducation est en berne.
A l’heure des urgences environnementales : pollution de l’air, déforestation, dégradation des sols et accumulation des déchets urbains, il est impératif de rétablir la confiance dans le processus démocratique afin de pouvoir entreprendre la transition écologique nécessaire.
L’épidémie du virus Ebola de 2014 en Afrique de l’Ouest a révélé avec la plus grande acuité la faiblesse des systèmes sanitaires africains. Elle ne doit pas être comprise comme un fait isolé. Si nul ne sait vraiment pourquoi un virus surgit à tel endroit et pas à tel autre, nous sommes par contre totalement conscients que la capacité à endiguer la maladie dépend entièrement des structures médicales existantes. Et c’est justement ce qui a manqué si cruellement dans les trois pays affectés.
Fragilisés par des crises économiques mondiales et locales, par des mesures d’austérité imposées par les grandes instances financières et par la guerre, comme ce fut le cas pour le Liberia, ils n’étaient pas prêts à affronter un désastre d’une telle magnitude. Devant les ravages de l’épidémie, une aide internationale sans précédent s’est mise en place pour endiguer la maladie, marquant un moment fort de solidarité dans l’histoire de l’humanité.
Depuis le 1er août 2018, le virus a pour la dixième fois frappé en République démocratique du Congo (RDC). Pire, la province du Nord-Kivu, l’épicentre de l’épidémie, est une zone de conflits armés causant des mouvements de population vers les pays limitrophes comme l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi et le Soudan du Sud maintenant en état d’alerte. À cela s’ajoute la résistance de groupes d’habitants, qui voient dans les mesures de prévention sanitaire une autre forme de coercition.
> Lire aussi  En RDC, comment Ebola est devenu une maladie politique
L’Union africaine est muette
Bien sûr, tout n’est pas sans espoir. Ces dernières années, des progrès immenses ont été réalisés concernant la capacité à détecter et à traiter la maladie. Deux vaccins existent maintenant et s’ils ne sont pas encore administrés à grande échelle, ils représentent assurément une immense avancée.
Mais il faut rester sur le qui-vive. L’Afrique continue à être dépendante de l’extérieur pour assurer la protection de ses propres citoyens. L’Union africaine est muette. Or, au-delà du virus Ebola qui a frappé les esprits par son taux de mortalité élevé, sa capacité à traverser les frontières et la couverture médiatique mondiale dont il a été l’objet, chaque année, le paludisme touche plus de 200 millions de personnes en Afrique, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Quant au sida, il fait encore d’énormes ravages et la tuberculose est devenue endémique.
Autre chose : sans être l’unique raison, il y a une corrélation entre l’épidémie d’Ebola et la déforestation. D’immenses surfaces ont été abattues au profit d’exploitations commerciales dans la plupart des pays africains. Ce phénomène remonte aux colonisations successives qui ont installé un système de plantations industrielles. Après les indépendances, celui-ci a été repris avec acharnement par les élites africaines au pouvoir. La réduction de leur territoire pousse les animaux sauvages à se rapprocher des zones habitées à la cherche de nourriture. C’est le cas, par exemple, de la chauve-souris porteuse du virus Ebola. Le réchauffement climatique vient renforcer les changements écologiques brusques.
La crise de la démocratie et la crise environnementale vont de pair dans le monde entier et pas seulement en Afrique. Partout, l’équilibre est menacé par les polarisations politiques, la lutte contre le terrorisme, la peur de l’immigration et l’injustice climatique.
Les dix prochaines années seront déterminantes pour l’avenir de la planète. Il nous faudra apprendre à mieux vivre ensemble.
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Regards d’écrivains sur la décennie, une série en six épisodes
• Yanick Lahens : « La pauvreté en Haïti a une genèse, et la décennie nous en a fait la démonstration » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/24/yanick-lahens-la-pauvrete-a-une-genese-et-la-decennie-nous-en-a-fait-une-demonstration-sans-appel_6023915_3232.html>
• Ali al-Muqri : « Il n’y a pas d’autre solution que l’arrêt des guerres. Sans cela, nous assisterons à toujours plus de révoltes de morts-vivants » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/26/ali-al-muqri-il-n-y-a-pas-d-autre-solution-que-l-arret-des-guerres-sans-cela-nous-assisterons-a-toujours-plus-de-revoltes-de-morts-vivants_6024067_3232.html>
• Juan Gabriel Vasquez : « La paix au temps de la post-vérité » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/27/juan-gabriel-vasquez-la-paix-au-temps-de-la-post-verite_6024140_3232.html>
• Ginevra Bompiani : « Nous avons appris, toutes ces années, à vivre dans un état d’exception » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/28/ginevra-bompiani-nous-avons-appris-toutes-ces-annees-a-vivre-dans-un-etat-d-exception_6024259_3232.html>
• Véronique Tadjo : « Crises démocratique et environnementale vont de pair, et pas seulement en Afrique »
 <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/30/veronique-tadjo-crises-democratique-et-environnementale-vont-de-pair-et-pas-seulement-en-afrique_6024393_3232.html><https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/30/veronique-tadjo-crises-democratique-et-environnementale-vont-de-pair-et-pas-seulement-en-afrique_6024393_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/30/veronique-tadjo-crises-democratique-et-environnementale-vont-de-pair-et-pas-seulement-en-afrique_6024393_3232.html>>
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7- Du tournage écolo au placement de produits éthiques, l'audiovisuel se met au vert, Novethic, 30/12/19
Marina Fabre

Et si au lieu de promouvoir les voitures, les bouteilles en plastique et autres objets polluants... les fictions audiovisuelles misaient sur les produits éthiques ? La startup Pixetik travaille avec plusieurs séries françaises en ce sens. Si la tendance reste marginale dans l'Hexagone, aux États-Unis, elle prend de plus en plus d'ampleur, avec un énorme pouvoir d'influence sur les téléspectateurs. 
C’est un sujet peu abordé et pourtant les chiffres sont éloquents. La production de seulement une heure de programme télévisé équivaut à l’empreinte carbone d’un Français sur toute une année, soit environ 10 tonnes de CO2. Au total, le secteur audiovisuel émet un million de tonnes équivalent CO2 chaque année, l'équivalent des émissions d'une ville de 100 000 habitants pendant un an. Le quart est directement lié aux tournages.
Ces derniers mois, sous l’impulsion du collectif Ecoprod qui vise à responsabiliser la profession face aux enjeux environnement, plusieurs séries et émissions se sont mis à traquer le carbone, le plastique et le gaspillage. À la télévision, l’émission "Premier de cordée" sur France 3 a été totalement écoproduit. Côté série, "L’Effondrement" qui surfe sur la vague de la collapsologie et diffusée sur Canal+ Décalé, a également mis en place un tournage écolo et antigaspi. Au cinéma, pour son prochain film "Poly", dont la sortie est prévue en 2020, Nicolas Vannier a fait appel à un "consultant vert", souligne Le Parisien. 
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/du-tournage-ecolo-au-placement-de-produit-ethique-l-audiovisuel-se-met-au-vert-147791.html>
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8- L'association Halte à l'obsolescence programmée porte plainte contre Amazon, Actu-environnement, 30/12/19
Florence Roussel

L'association Halte à l'obsolescence programmée (HOP) a déposé plainte, auprès du tribunal de grande instance de Nanterre, pour pratiques commerciales trompeuses contre le géant américain du commerce en ligne Amazon. L'association lui reproche de tromper les consommateurs sur leur droit concernant les garanties des biens achetés sur la plateforme.
La loi française prévoit que, durant une période de deux ans suivant l'achat d'un appareil, le vendeur est présumé responsable en cas de panne. Il doit alors réparer ou remplacer le bien sans que le consommateur n'ait rien à prouver. Or, selon l'association, Amazon omet d'indiquer à ses clients que les biens achetés sont garantis deux ans, « les privant ainsi d'une information substantielle pour exercer leurs droits ». « Elle les induit même en erreur en mentionnant une garantie d'un an seulement », estime l'association.
« La garantie légale de deux ans protège le consommateur et incite le fabricant à concevoir des produits de meilleure qualité. En faisant en sorte d'écarter son application, Amazon entretient le modèle du tout jetable et de l'obsolescence programmée qui nuit à la planète et au pouvoir d'achat », s'insurge Laetitia Vasseur, déléguée générale et co-fondatrice de l'association.
La loi sur la garantie va prochainement évoluer puisque les députés ont ajouté plusieurs dispositions au projet de loi économie circulaire concernant la garantie légale de conformité. Ils proposent de l'allonger ou de la renouveler dans certaines conditions.
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/association-hop-plainte-amazon-garantie-produit-34730.php4>
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9- Quiz : avez-vous bien suivi l’actualité environnementale en 2019 ?, Blog Les Décodeurs, 31/12/19, 14h01

Feux dans l’Amazonie, pesticides, climat… testez vos connaissances sur les événements liés à la planète cette année. 
Des incendies massifs en Amazonie à l’échec de la COP25, en passant par les mesures contre le plastique ou les pesticides, ou encore les discours de Greta Thunberg… Testez vos connaissances sur les événements environnementaux qui ont fait l’actualité en 2019 en répondant à ces vingt questions.
> Test à réaliser à :
<https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/12/31/quiz-avez-vous-bien-suivi-l-actualite-environnementale-en-2019_6024477_4355770.html>
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10- En Suisse, les parents peuvent envoyer leurs enfants à la crèche... en forêt, France Info, 02/01/20, 06:30
Jérémie Lanche

Qu’il pleuve, qu’il neige, qu’il vente (ou les trois), les enfants passent leurs journées dehors dans ces crèches suisses en forêt. Et tout le monde dit que c’est formidable.
Mettre son enfant dehors. Toute la journée. Toute l'année et par n'importe quel temps. Ce n'est pas de la maltraitance, c'est juste un nouveau mode de garde en Suisse. Depuis trois ans, à Genève, les jeunes parents peuvent inscrire leurs enfants à l'éco-crèche "Éveil en forêt". Ici, on joue et on apprend dehors. Au fil des saisons. Et avec ce que donne la nature.
Il faut imaginer une grande prairie. Une agora tout en bois où les enfants se retrouvent au coin du feu. Des tables de pique-nique. Une grande roulotte où on peut s'abriter pour faire la sieste. Et des arbres. Des arbres partout. Ne cherchez pas de jouets en plastiques, ici on préfère grimper aux feuillus. C'est le cas d'Alexis qui s'exerce sous le regard admiratif de l'auxiliaire socio-éducative Anouk Pittet. "C'est génial, Alexis est très doué pour grimper aux arbres et il initie les autres enfants. C'est vraiment une question de lâcher prise et de confiance. Lorsqu'on est adulte et qu'on voit que l'enfant gère bien, on ne va pas ajouter un stress, on va l'encourager. Ce n'est pas de l'inconscience, c'est de la confiance !"
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/en-direct-du-monde/en-suisse-les-parents-peuvent-envoyer-leurs-enfants-a-la-creche-en-foret_3750321.html>
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11- « Les habitants meurent à petit feu » : en Tunisie, le phosphate pollue l’air de Gabès, Le Monde Afrique, 02/01/20, 20h00
Lilia Blaise (Gabès, Tunisie, envoyée spéciale)

Les fumées provenant du Groupe chimique tunisien, une entreprise publique qui produit des engrais et de l’acide phosphorique, sont chargées de gaz toxiques. 
« Avant, les grenades de Gabès étaient les meilleures du pays », se souvient Kilani Ben Youssef en montrant de ses mains calleuses sa récolte de fruits, dont « beaucoup sont desséchés et sans goût ». Installé à 1,5 km de la zone industrielle de transformation du phosphate de Gabès, dans le sud-est de la Tunisie, Kilani Ben Youssef ne sait pas ce que l’avenir lui réserve. « J’ai été agriculteur toute ma vie, je ne sais faire que ça. Mais maintenant, même les produits que je vends doivent être pollués. » Alors pas question que son fils reprenne son exploitation.
Tous les ans, Kilani Ben Youssef fait évaluer par des experts le niveau de contamination de ses terres, afin de recevoir une compensation financière du Groupe chimique tunisien (GCT), la principale entreprise publique opérant à Gabès. Mais avec les difficultés de ce secteur phare de l’économie nationale, « ça prend beaucoup plus de temps et ils ne font pratiquement plus rien », se désole le paysan, qui est loin d’être le seul à payer le prix fort de cette industrie pour laquelle la Tunisie occupait le cinquième rang mondial au début des années 2010. Depuis, les revendications sociales ont fortement perturbé la production de phosphate, concentrée sur le bassin de Gafsa. Celle-ci vient seulement de retrouver son niveau d’il y a dix ans, avec un peu plus de 4 millions de tonnes en 2019.
> Lire aussi  La Tunisie malade de son phosphate
Gabès héberge une vingtaine d’usines exportatrices, dont les unités du GCT, qui transforme le phosphate en acide phosphorique et en engrais. Pour ses 150 000 habitants, la pollution est devenue un combat de tous les jours. « Près de la moitié des patients que nous recevons aux urgences présentent des pathologies respiratoires », témoigne Moncef Larbi, médecin à l’hôpital Mohamed-Ben-Sassi et au centre de santé de base de Ghannouch, une des zones proches du GCT : « Les enfants souffrent d’asthme très tôt, les cancers du poumon sont fréquents. Mais aucune étude n’a été réalisée pour permettre d’établir un lien entre la recrudescence de ces maladies et la pollution liée aux phosphates. »
Un drame silencieux
Des données de l’Agence nationale de protection de l’environnement (ANPE) attestent des dépassements des seuils fixés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la qualité de l’air, mais elles sont peu prises en compte par les autorités.
En mars 2018, la Commission européenne a publié une étude selon laquelle 95 % de la pollution atmosphérique de la région de Gabès est imputable aux fumées gazeuses provenant du GCT, composées de particules fines, d’oxyde de soufre, d’ammoniac et de fluorure d’hydrogène. La mer, poursuivent les auteurs, est souillée par les rejets de phosphogypse qui forment une sorte de boue marron, visible à l’œil nu, aux alentours de l’usine installée sur le littoral. Quelque 5 millions de tonnes ont été déversées au cours des trente dernières années.
> Lire aussi  Le « legmi », secret bien gardé du sud de la Tunisie
« A Ghannouch, les habitants meurent à petit feu et personne ne dit rien parce que beaucoup travaillent dans l’industrie du phosphate. Ici, même la poussière est polluée. C’est un drame qui se joue sous nos yeux », glisse un ancien infirmier.
Ce drame silencieux prend parfois une tournure catastrophique, comme le 9 décembre, quand des habitants de Ghannouch et Chott Essalam sont arrivés à l’hôpital en suffoquant. L’usine avait procédé à une opération de dégazage, laissant échapper des fumées orange des cheminées. « Il nous arrive de manquer de masques à oxygène pour faire les premiers soins », témoigne le médecin Mourad Thabti. Il déplore que ces opérations, qui sont normalement programmées une fois par an, se produisent désormais presque tous les trois mois, entraînant des mouvements de panique au sein de la population.
« Il n’y a plus de poissons »
Malgré les mouvements de protestation et les dénonciations de la société civile, le GCT est toujours présent, tel un mastodonte de gaz et de poussière qui se dresse à côté de la mer. Salah El Wardi, 45 ans, pêcheur et habitant de Chott Essalam, se bat grâce à son syndicat, même s’il a souvent le sentiment d’être impuissant. Il y a longtemps qu’il ne pêche plus ici.
« Je laisse ma flouka [petit bateau] à Zarzis, à quelques kilomètres. Cela ne sert à rien ici, il n’y a plus de poissons. Les rejets de phosphogypse créent un dérèglement dans la température de l’eau, si bien qu’en hiver, il fait trop froid pour qu’ils puissent pondre. S’ajoutent à cela les métaux lourds qui restent en suspension et empêchent le développement des plantes marines. » La pêche est le secteur plus touché par la pollution : selon la Commission européenne, « le rendement de la pêche à Gabès a connu une baisse tendancielle très prononcée de 44 % » entre 2000 et 2015, contre une hausse de 52 % à Médenine, à 75 km.
> Lire aussi  La Méditerranée se réchauffe 20 % plus vite que le reste du globe
Nostalgique, Salah El Wardi se souvient du Gabès de son enfance : « Il y avait l’oasis de Chenini, où les caléchiers faisaient des balades pour les touristes et où on construisait des hôtels pour faire découvrir les beaux paysages aux alentours de la ville. Désormais, Gabès n’est plus qu’une ville industrielle sans âme. » Le vaste complexe hôtelier du Chela Club est définitivement fermé et reconverti en maison de culture pour les jeunes. Le souk pour les touristes est désert et les seules traces que les habitants trouvent d’une ville autrefois belle résident dans les cartes postales et les souvenirs de leurs parents.
Délocalisation
Pourtant, la région de Gabès recèle l’unique oasis littorale de la Méditerranée.« C’est pour ça que beaucoup de jeunes comme moi sont engagés dans des campagnes contre la pollution, on ne veut plus de ça. Quand nos parents nous racontent à quoi ressemblait la ville, nous prenons conscience que ce n’est pas là où nous avons grandi », témoigne Haifa Bedoui, 26 ans, enseignante stagiaire qui milite pour la fermeture totale du site. Mais le GCT emploie directement et indirectement plus de 4 500 personnes. Que deviendraient-elles alors que le taux de chômage est de 25 % à Gabès (contre une moyenne nationale de 15 %) ?
En 2017, le gouvernement a annoncé que l’entreprise serait délocalisée à une soixantaine de kilomètres, à Menzel El Habib, qui abritera d’ici à 2030 « une ville industrielle intégrée respectueuse de l’environnement », selon les mots du ministre de l’industrie de l’époque. Les militants n’y voient qu’un déplacement du problème. « Ces usines sont et resteront polluantes. Aucune étude d’impact n’a été publiée sur ce projet dont la première pierre devrait être posée début 2020. Il n’y a aucune transparence de la part des autorités », déclare Khairreddine Debaya, l’un des principaux initiateurs du mouvement « Stop Pollution ».
D’autres, comme Mohamed Ali Daymi, enseignant à la faculté des sciences de Gabès et auteur d’une synthèse sur la pollution de la ville, considère que la fermeture de ces industries n’est pas forcément la seule option, à condition qu’elles s’engagent dans une politique de responsabilité sociale et environnementale qui permette de prévenir réellement la pollution. En attendant, le changement se fait attendre. Le 25 décembre, la municipalité de Gabès a de nouveau été contrainte d’émettre un communiqué pour alerter les habitants sur la toxicité des émissions industrielles.
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/01/02/les-habitants-meurent-a-petit-feu-en-tunisie-le-phosphate-pollue-l-air-de-gabes_6024638_3212.html>
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12- 2020, année cruciale pour le climat et la biodiversité, Novethic, 02/01/20
Concepcion Alvarez

2020 sera l'année du climat mais aussi de la biodiversité. En octobre, les États du monde entier devront se fixer de nouveaux objectifs en matière de protection de la nature à la COP15 sur la biodiversité qui se tiendra en Chine. Un mois plus tard, ils se retrouveront au Royaume-Uni pour la COP26 sur le climat qui doit acter la relève de l'ambition conformément à l'Accord de Paris. Quelques rendez-vous cruciaux précéderont ces deux échéances.
2020 sera cruciale pour l’avenir du climat et de la biodiversité. Les pays du monde entier devront en effet présenter leurs nouveaux engagements (NDC) pour limiter le réchauffement climatique, en amont de la COP26 qui se tiendra à Glasgow (Écosse) en novembre. Parallèlement, ils devront fixer de nouveaux objectifs pour protéger la nature sur la décennie 2020-2030 lors la COP15 biodiversité qui aura lieu en Chine en octobre. Ces deux événements majeurs dans la gouvernance environnementale mondiale sont l’occasion d’avancer ensemble sur le climat et la biodiversité alors que les deux sujets ont toujours été traités en parallèle.   
Des ponts commencent toutefois à se mettre en place. Les experts du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) ont ainsi réalisé, en moins d’un an, trois rapports spéciaux directement liés aux questions de biodiversité (sur les océans, la dégradation des sols mais aussi sur l'objectif +1,5°C de réchauffement). De leur côté, leurs homologues de l’IPBES, la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques, ont également souligné les impacts du changement climatique sur la biodiversité dans leur dernier rapport.  
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/en-2020-climat-et-biodiversite-devront-avancer-main-dans-la-main-148040.html>
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13- Rejets dans les Calanques : un délai de 5 mois supplémentaires pour Alteo, AFP, 03/01/20, 00:00

L'usine Alteo de Gardanne (Bouches-du-Rhône), actuellement en redressement judiciaire, s'est vu accorder un délai supplémentaire de 5 mois pour mettre en conformité avec les normes environnementales ses rejets liquides dans les Calanques, a-t-on appris jeudi de source préfectorale.
"Il y a lieu d'accorder d'urgence" ce délai sollicité par Alteo "afin de lui permettre de continuer de fonctionner au-delà du 31 décembre 2019", explique l'arrêté pris lundi par le Préfet des Bouches-du-Rhône, arrêté dévoilé jeudi par Radio France.
Dans ce texte, Pierre Dartout souligne qu'Alteo, leader mondial des alumines de spécialité, emploie "plus de 500 salariés" à Gardanne. Et il met en avant "les risques de déstabilisation qu'une cessation brutale d'activité ferait peser sur le territoire". 
Cet arrêté donne jusqu'au 8 juin à Alteo pour que la société mette en conformité ses rejets liquides dans le parc national des Calanques, pour les deux derniers paramètres sur lesquels elle est encore hors des clous: la demande biologique en oxygène (DBO5) et la demande chimique en oxygène (DCO).
Un arrêté préfectoral du 28 décembre 2015 avait initialement autorisé Alteo à dépasser les normes environnementales jusqu'au 31 décembre 2021, pour six paramètres sur 51 au total. Ce délai avait été réduit de deux ans, au 31 décembre 2019, par un jugement du tribunal administratif de Marseille du 20 juillet 2018.
Si l'entreprise respecte déjà les normes au niveau du fer, de l'arsenic, de l'aluminium et du Ph, elle demande depuis plusieurs mois un délai supplémentaire pour la DBO5 et la DCO.
Dans son arrêté, le Préfet précise que l'entreprise a démarré la construction d'une nouvelle station de traitement biologique qui lui permettra de respecter définitivement les normes environnementales. 
Il cite également un rapport de mai 2019 du Comité de surveillance et d'information sur les rejets en mer, un comité de scientifiques institué en 2015. Selon ce document, "aux concentrations observées, les paramètres DBO5 et DCO n'ont pas d'impact en mer (...) vu le niveau d'oxygénation naturellement élevé" là où ont lieu ces rejets, à 320 m de profondeur et à 7 km de la côte.
Devant la cour administrative d'appel de Marseille, en janvier 2019, l'avocat de l'Union Calanques Littoral, une association de défense de l'environnement, avait dénoncé "la fable de l'impossibilité technique" avancée par l'entreprise : "Alteo ne fait tout simplement pas les efforts nécessaires", avait-il insisté.
L'usine Alteo de Gardanne a été placée en redressement judiciaire le 12 décembre, à la demande de l'entreprise, qui a mis en avant une "baisse brutale" de ses commandes. La holding Alteo a elle été placée sous procédure de sauvegarde.
Alteo Gardanne avait affiché un chiffre d'affaires de 242 millions d'euros en 2018. Les alumines de spécialité produites dans les Bouches-du-Rhône sont utilisées, entre autres, dans les matériaux de construction tels que le carrelage et dans les composants de produits high-tech comme les écrans de smartphone ou de télévision.
Ancien site de production d'alumine de Péchiney et du géant minier anglo-australien Rio Tinto, l'usine de Gardanne, créée en 1894, a été rachetée en 2012 par le fonds d'investissement américain HIG et rebaptisée Alteo.
L'entreprise fait l'objet de vives critiques depuis des années pour ses rejets en mer, dans le parc national des Calanques mais aussi pour l'entreposage de déchets solides sur terre, près de Gardanne. 
Concernant ce site de stockage de ses "boues rouges" solides, l'entreprise a jusqu'à la fin 2020 pour l'aménager avec notamment la création d'un bassin étanche, pour limiter la pollution.
En mars 2019, une information judiciaire a été ouverte visant Alteo et ses rejets, et deux juges d'instruction ont été saisis, après une plainte déposée par huit personnes en avril 2018 pour mise en danger de la vie d'autrui.
En 50 ans, Alteo aurait envoyé dans la mer au moins 20 millions de tonnes de "boues" chargées d'arsenic ou de cadmium.
<https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/rejets-dans-les-calanques-un-delai-supplementaire-de-cinq-mois-pour-alteo_2113303.html>
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14- Analyse. « Trop tard », « trop vite »… La transition écologique ou la divergence des temps, Le Monde, 06/01/19, 06h00
Rémi Barroux

L’opinion publique ne peut que constater une alternance des pas en avant, bientôt suivis de pas en arrière. Au point de brouiller le message gouvernemental sur l’urgence climatique et sa volonté affichée d’y faire face, analyse notre journaliste. 
Analyse. Engager la transition écologique, décider de mesures – au niveau parlementaire ou réglementaire – et d’un calendrier pour leur mise en œuvre, c’est prendre, de façon quasi certaine, le risque de décevoir autant les partisans de politiques environnementales ambitieuses que ceux qui craignent qu’elles ne bousculent trop rudement un modèle économique solidement installé. « Trop tard et manquant d’ambitions » pour les premiers, « trop vite et inapplicables en l’état », pour les autres.
L’examen, en attendant le vote définitif de la loi à l’Assemblée nationale (probablement d’ici à la fin du mois de janvier), du projet de loi « antigaspillage pour une économie circulaire » a fourni un nouvel exemple de cette divergence des temps. Après plusieurs dizaines d’heures de débat – et des discussions toutes aussi vives au Sénat, préalablement – et un vote des députés le 19 décembre 2019, Brune Poirson, la secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, se félicitait sur Twitter de l’interdiction des plastiques à usage unique d’ici à 2040 pour la France – « un signal très fort et concret que la France envoie à ses partenaires européens et au reste du monde ».
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Aussitôt, les partisans d’un calendrier plus contraignant ironisaient. Députés de l’opposition, La France insoumise, écologistes bien sûr, mais aussi les ONG regrettaient un manque d’ambition. « Après le passage à l’Assemblée, force est de constater que le compte n’y est pas. Nous ne comprenons pas cette absence de mobilisation du gouvernement et des députés sur ce sujet fondamental alors que l’urgence et l’ampleur de la crise de la pollution plastique sont plus visibles chaque jour ! », réagissait alors le WWF.
L’histoire du « vert » à moitié plein ou à moitié vide
Et pour Delphine Batho, ancienne ministre socialiste de l’écologie et actuelle députée (non inscrite) des Deux-Sèvres, la décision d’interdiction à l’horizon 2040 est non seulement beaucoup trop tardive, mais surtout non contraignante. « On continue de se fixer des “objectifs” lointains, sans décision de mise en application normative. En poitevin, on appelle ça des “pousse plus loin” », confie-t-elle au Monde.
L’histoire du « vert » à moitié plein ou à moitié vide se répète. Quand les industriels de l’emballage plastique critiquent, avec les mots de la présidente de leur association professionnelle Elipso, Françoise Andres, cette « interdiction irréaliste » des plastiques à usage unique – « un tel bouleversement ne peut être pris à la va-vite, sans études d’impact environnemental ni économique », s’insurgeait-elle –, cela fait écho aux protestations véhémentes de la FNSEA, principal syndicat agricole, contre l’interdiction du glyphosate en 2021, l’herbicide chimique commercialisé en particulier par Monsanto. Celle-ci, qui n’a pas été inscrite dans la loi agriculture et alimentation, serait finalement trop compliquée à appliquer pleinement.
Le 24 janvier, lors d’un débat citoyen à Bourg-de-Péage (Drôme), le chef de l’Etat, qui avait fait de cette interdiction un fleuron de sa politique environnementale, avait souligné la difficulté à atteindre l’objectif. « Je sais qu’il y en a qui voudraient qu’on interdise tout du jour au lendemain. Je vous dis : un, pas faisable et ça tuera notre agriculture. Et même en trois ans, on ne fera pas 100 %, on n’y arrivera pas », déclarait alors Emmanuel Macron, à la plus grande satisfaction de la FNSEA.
Les atermoiements devraient coûter cher
Pour cette mesure donc, comme pour d’autres (fin de l’exploitation des énergies fossiles en 2040 mais à quelques exceptions près, recul sur l’objectif de réduire à 50 % la part du nucléaire en 2025…), l’opinion ne peut que constater des pas en avant, suivis bientôt de pas en arrière. Au point de brouiller le message sur l’urgence climatique et la volonté gouvernementale, au moins affichée, d’y faire face. Même ces pas en avant ont été jugés trop « petits » par Nicolas Hulot, qui a finalement démissionné, après quinze mois de service, de son poste de ministre de la transition écologique et solidaire le 28 août 2018.
« Le rythme nécessaire pour remplir les objectifs compatibles avec la limitation du réchauffement à 1,5 °C [préconisé par le GIEC] est de réduire de 5 % à 7 % par an nos émissions de gaz à effet de serre. Avec le retard pris par tous les gouvernements, des objectifs à 2040 ne suffisent pas. Il faut trouver le rythme sur les cinq prochaines années. Et on se retrouve à devoir faire une transition en catastrophe, qui ne peut plus être douce », estime Matthieu Orphelin, compagnon de route de Nicolas Hulot, et député (non inscrit) du Maine-et-Loire, qui préconise la « cohérence temporelle ».
« L’urgence écologique, cela peut être très angoissant »
Et les atermoiements face à l’urgence devraient coûter cher. « Plus le retard est important et plus il faut agir vite et donc en assumer les conséquences écologiques et sociales, comme mettre en place une sécurité sociale écologique pour assurer la solidarité », insiste Dephine Batho. Plus de moyens et plus d’accompagnement financiers sont nécessaires, plaident les militants de la transition écologique.
« L’urgence écologique, cela peut être très angoissant. Il faut être conscient des fragilités que vous pouvez créer avec certaines mesures et accompagner ces transitions nécessaires. Car ce n’est pas un sujet pour dans quinze ans mais pour maintenant », avance, de son côté, Elisabeth Borne, en rappelant que cette transition doit être au cœur du « temps 2 » du quinquennat.
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En présentant ses vœux à la France le 31 décembre au soir, Emmanuel Macron a insisté sur le « nouveau modèle écologique [à] déployer ». Et promu l’ouvrage des 150 citoyens de la Convention qui préparent des mesures pour mettre en œuvre cette transition – fin des travaux annoncée pour début avril. Il sera alors temps de voir quel sort leur sera réservé et, surtout, quel calendrier de leur éventuelle mise en œuvre sera établi.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/06/la-transition-ecologique-ou-la-divergence-des-temps_6024888_3232.html>
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15- S’y retrouver dans la jungle des fonds d’obligations vertes, Le Monde, 06/01/19, 06h00
Romain Thomas  

La finance durable ayant le vent en poupe, de plus en plus de sociétés de gestion proposent des fonds d’obligations destinées à financer des projets environnementaux. Des précautions sont à prendre avant d’investir. 
Preuve de l’engouement des investisseurs pour la finance durable, les encours mondiaux des obligations vertes, aussi appelées « green bonds », s’élèvent aujourd’hui à plusieurs centaines de milliards de dollars. Les mille milliards de dollars (891,50 milliards d’euros) devraient même être atteints à la fin du premier semestre 2021, si on prend en compte les obligations vertes, sociales et durables, selon les estimations de la banque britannique HSBC, rapportées par Bloomberg.com.
Ces « obligations environnementales » sont des emprunts émis sur les marchés financiers par des entreprises ou des entités publiques afin de financer des projets contribuant à la transition écologique – par exemple dans les domaines des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique, des transports propres, de la gestion durable des déchets ou de l’adaptation aux changements climatiques.
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La différence par rapport à une obligation traditionnelle repose notamment sur les engagements pris par l’émetteur concernant l’usage précis des fonds récoltés, qui doivent donc servir pour des programmes ayant un impact favorable sur l’environnement.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/argent/article/2020/01/06/s-y-retrouver-dans-la-jungle-des-fonds-d-obligations-vertes_6024887_1657007.html>
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16- Chronique. Economie internationale : « Les trois guerres de 2020 », Le Monde, 06/01/19, 11h07
Philippe Escande

La conjonction d’une guerre chaude au Moyen-Orient, d’une guerre froide entre la Chine et les Etats-Unis et de la bataille contre le dérèglement climatique sont autant de facteurs de déstabilisation de l’économie mondiale pour cette année, estime Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».
Pertes & profits. Comme les enfants, les investisseurs boursiers aiment se faire peur avec des histoires de sorcières. Celles-ci voyagent souvent par groupe de trois ou quatre, comme les cavaliers de l’Apocalypse. L’économie mondiale a aussi ses mauvaises fées. Et 2020 n’a pas attendu longtemps pour faire surgir les siennes. Elles sont au nombre de trois, trois guerres qui auront une incidence majeure sur la marche du monde.
La première est la guerre chaude, la plus immédiate. En décidant d’abattre, le 2 janvier, l’un des principaux dirigeants du régime de Téhéran, Donald Trump a pris délibérément le risque d’un vrai conflit armé. Le combat n’est pas équilibré, mais l’Iran a les moyens de semer le chaos dans la région du Golfe, centre du monde pétrolier. Avec, en première ligne, les monarchies d’Arabie saoudite, des Emirats ou du Qatar, qui abritent des bases américaines. Les réactions sur les cours du brut sont restées modérées, mais un conflit majeur pourrait radicalement changer la donne.
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D’autant que l’Iran n’est pas le seul facteur de déstabilisation. La Turquie s’invite désormais dans le conflit interne en Lybie. Là encore, le pétrole est en première ligne et la raison de l’activisme ottoman. Celui-ci est également à l’œuvre au large de Chypre, pays membre de l’Union européenne, pour s’accaparer des gisements marins d’or noir.
« Rideau de fer » sur les relations commerciales internationales
La deuxième sorcière est aussi une guerre, mais froide, celle-là. Elle aussi déclarée par le président américain, inquiet de la montée en puissance de la Chine et de son effet dévastateur sur l’industrie des Etats-Unis. En réaction, l’empire du Milieu s’est lancé dans une vaste entreprise de nationalisation de son industrie, notamment dans la haute technologie. D’ici deux ans, les ordinateurs, les puces et les logiciels des administrations chinoises devront être locaux.
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Après trente ans d’une mondialisation qui a sorti la Chine de la misère, celle-ci s’estime désormais suffisamment forte pour se passer de la technologie occidentale. Un « rideau de fer » tombe sur les relations commerciales internationales. Depuis 2017, les échanges entre les deux pays ont chuté de 9 % et les investissements directs, de 60 %.
L’homme contre lui-même
Cela n’a pas arrêté la croissance américaine, mais cela a ralenti la chinoise et a accéléré, dans les faits et les esprits, l’idée que la mondialisation était désormais derrière nous. Cela aura un coût. Selon l’hebdomadaire The Economist, la seule duplication des chaînes de fournisseurs et des standards dans la technologie pourrait coûter 2 000 milliards de dollars (1 790 milliards d’euros), soit 6 % du produit intérieur brut (PIB) combiné des deux superpuissances.
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La troisième menace tient de la guerre civile, celle de l’homme contre lui-même. Les incendies qui ravagent l’Australie rappellent comment la nature se venge. Le dérèglement climatique, et son cortège de cyclones, de feux et d’inondations, devrait pousser les hommes à se mobiliser ensemble contre le réchauffement climatique. Au contraire, il les divise. Au milieu de cet imbroglio planétaire, l’Europe, premier exportateur mondial, tente, par la voix de sa Commission, le pari fou de conjurer ces trois menaces. Transformer la contrainte environnementale en levier de développement économique et montrer l’exemple au reste d’un monde tenté par la négation et l’isolement. On ne peut que lui souhaiter de réussir.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/06/economie-internationale-les-trois-guerres-de-2020_6024902_3234.html>
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17- Municipales : le maire anti-pesticides de Langouët ne se représente pas, AFP, 06/01/20, 13:00

Le maire de Langouët (Ille-et-Vilaine) Daniel Cueff, devenu célèbre en raison de son arrêté anti-pesticides, ne se représentera pas aux élections municipales de mars, a-t-il indiqué lundi à l'AFP.
"Ça fait 20 ans que je suis maire. Vingt ans, c'est beaucoup et j'avais annoncé il y a six ans que ce serait mon dernier mandat", a expliqué M. Cueff, 64 ans, qui a annoncé sa décision samedi lors de ses vœux aux habitants de ce village de 600 habitants dans la campagne rennaise.
M. Cueff a pris le 18 mai un arrêté interdisant l'utilisation de produits phytopharmaceutiques "à une distance inférieure à 150 m de toute parcelle cadastrale comprenant un bâtiment à usage d'habitation ou professionnel".
Cet arrêté, annulé depuis par la justice, a lancé un vaste débat en France sur l'usage des pesticides. Plusieurs dizaines de communes ont pris par la suite des arrêtés similaires, dont Paris et Lille.
Le syndicat agricole majoritaire, "la FNSEA m'a toujours reproché d'avoir pris cet arrêté pour de basses raisons électorales mais je n'avais pas pensé une seconde à tout ce qui se passerait après", a déclaré M. Cueff.
Le débat autour de la question des pesticides "a failli me faire revenir sur ma décision de ne pas me représenter. J'ai beaucoup hésité car je trouvais que j'avais une responsabilité morale", a-t-il ajouté.
M. Cueff poursuivra finalement son combat en tant que président du collectif des maires anti-pesticides, qui a été créé le 19 décembre au Sénat, a-t-il précisé.
Un récit de son action des derniers mois doit sortir le 5 mars aux éditions Indigène. Il sera intitulé "Paysans, on vous aime, protégez-nous, protégez-vous".
Élu conseiller municipal en 1995, M. Cueff est maire de Langouët depuis 1999. Il a été conseiller régional de Bretagne de 2010 à 2015.
<https://information.tv5monde.com/info/municipales-le-maire-anti-pesticides-de-langouet-ne-se-represente-pas-340009>
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18- Portrait. Pierre Charbonnier, penseur du climat social, Le Monde, 06/01/19, 15h52
Catherine Vincent  

A explorer sans cesse les liens entre sciences sociales et questions environnementales, ce chercheur est parvenu à la conclusion que la crise climatique est une bonne nouvelle. Un optimisme qu’il étaye avec brio dans son livre « Abondance et liberté. Une histoire environnementale des idées ». 
A l’heure où les mauvaises nouvelles se succèdent sur le front de l’écologie et où une petite musique de plus en plus insistante suggère que nos sociétés ne trouveront pas de réponses adaptées à l’urgence climatique sans dériver vers des régimes semi-autoritaires, il ne faut pas bouder son plaisir. Celui de lire ou d’écouter Pierre Charbonnier, par exemple. Ce philosophe, qui étudie les liens entre science politique et questions environnementales, est l’un des rares à soutenir que l’idéal démocratique est compatible avec une remise en question profonde de notre modèle économique et de notre mode de vie. Un optimisme qu’il étaye avec brio dans Abondance et liberté. Une histoire environnementale des idées (La Découverte, 464 pages, 24 euros), livre ardu mais puissant publié en ce tout début d’année.
Quand nous le rencontrons, en décembre 2019, la grève dans les transports parisiens a déjà commencé. Baskets, coupe-vent et sac à dos : venu à vélo de Saint-Denis, où il vit, jusqu’à son laboratoire situé à deux pas du jardin du Luxembourg, le mince jeune homme a des allures d’étudiant. Chargé de recherche au CNRS, membre du Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités (IMM-EHESS), il a pourtant gagné ses diplômes depuis longtemps. En 2011, il soutient sa thèse de doctorat sur « Les rapports collectifs à l’environnement naturel : un enjeu anthropologique et philosophique ». Un an plus tard, il entre au CNRS, à 29 ans, pour explorer plus avant ce qui est déjà devenu son thème de prédilection : les liens entre sciences sociales et questions environnementales.
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« Mon sujet de thèse a été déterminé par ma lecture de l’anthropologue Philippe Descola, qui a complètement relancé la façon dont on comprend les rapports entre l’homme et son environnement », précise-t-il. En 2015, il publie La Fin d’un grand partage. Nature et société, de Durkheim à Descola (CNRS éditions) : un premier ouvrage inspiré de sa thèse, qui revisite les ambiguïtés du rapport à la nature des sociétés modernes et tend à démontrer que la rupture entre le naturel et le social, aujourd’hui mise à mal par l’exigence écologique, n’était déjà pas si nette au cours des siècles passés. « La force intellectuelle de Pierre est d’avoir cherché dans l’histoire des idées la capacité à répondre à des questions écologiques actuelles, résume la philosophe environnementale Catherine Larrère, professeur émérite à Paris-I – Panthéon-Sorbonne et membre de son jury de thèse. Il n’a pas remis en cause l’idée que la nature était une construction sociale, mais il a montré que cette construction n’était pas forcément anti-écologique. »
Fil rouge
Comment est-il devenu ce chercheur passionné, soucieux d’engager « une discussion avec tous les savoirs » ? Sur son enfance, Pierre Charbonnier est peu bavard. Tout juste apprendra-t-on qu’il a grandi non loin de Vesoul, dans une famille issue de la classe moyenne, « à la bordure entre les grandes usines de l’industrie automobile de Franche-Comté et les forêts de la région ». La philo ? « Comme beaucoup, j’ai choisi mon orientation par défaut, parce que j’étais nul en maths.- Nul, vraiment ? - J’avais 18, mais j’étais en L !» ». Très vite, le voilà à l’ENS de Lyon, puis à la fac, où la question écologique commence à le travailler. De ses années d’enfance passées à la lisière entre deux environnements – l’un transformé, l’autre plus préservé – viendrait peut-être, pense-t-il, cette sensibilité précoce à l’environnement et aux expériences sociales qui lui sont liées.
Baptiste Lanaspèze, philosophe et fondateur de la maison d’édition spécialisée dans les « humanités écologiques » Wildproject, a rencontré Pierre Charbonnier il y a quelques années lors d’un colloque. Impressionné par son intervention, il le décrit comme « une machine intellectuelle très rodée, rompue à la méta-analyse critique du travail des autres » – au risque, parfois, d’en devenir difficile à comprendre. De fait : à lire Abondance et liberté, ouvrage nourri de textes d’économistes, de sociologues et d’hommes politiques qui ont façonné la pensée moderne, on est frappé par l’ambition du projet. A l’entendre, l’auteur lui-même s’y serait d’ailleurs « perdu » pendant plusieurs années. Avant de trouver un beau jour, « sous la douche », le fil rouge de son enquête.
> Lire aussi  Wildproject, dix ans d’« humanités écologiques »
« J’ai d’abord voulu explorer les théories politiques du XXe siècle, durant lequel la question écologique a commencé à être explicitement posée », raconte-t-il. Cela m’a amené à la question sociale telle qu’elle a été forgée au XIXe siècle, puis à la modernité préindustrielle des XVIIe et XVIIIe siècles, quand le travail de la terre constituait encore la base de la subsistance. Et je me suis soudain rendu compte que tout ce que j’avais lu, tout ce que j’avais cru comprendre, pouvait s’organiser autour de deux mots : abondance et liberté. Autour de deux processus de conquête qui se sont trouvés mêlés dès le début de l’époque moderne, l’un visant la prospérité, l’autre l’émancipation politique. » Or ce pacte entre croissance et démocratie repose sur un implicite : la maîtrise de la nature comme ressource illimitée. Soit, précisément, ce que remet aujourd’hui en question le bouleversement des équilibres écologiques et climatiques de la Terre.
Défi théorique
« Mon livre tente de retracer ce qui s’est passé entre le moment où ce pacte s’est noué et le moment où il est devenu impossible. Soit quatre siècles d’histoire politique durant lesquels il est sans cesse question de problèmes de territoires, de ressources, de sols, de mines et de fleuves », résume Pierre Charbonnier, chez qui l’on retrouve l’influence marquante de Bruno Latour, le philosophe des sciences qui a revisité l’histoire des sociétés modernes à l’aune des relations entre nature et société. « Et aussi de creuser la question essentielle que pose la rupture de ce pacte : comment donner un nouvel horizon à l’idéal d’émancipation politique, étant entendu que celui-ci ne peut plus reposer sur les promesses du capitalisme industriel ? » Un défi théorique auquel il répond en soulignant les analogies profondes existant entre la question sociale du XIXe siècle, celle de la pauvreté et des luttes ouvrières, et la question écologique actuelle. Clairement à gauche, donc, loin des tendances réactionnaires ou libérales que recouvre parfois le mot « écologie ».
> Lire aussi  Environnement : j’y pense et puis j’oublie
« On entend beaucoup dire aujourd’hui, et à raison, que la question écologique et celle de la justice sociale vont de pair. En ce sens, la crise climatique est une bonne nouvelle, estime-t-il. De la même façon qu’au XIXe siècle il n’y avait pas meilleur appui que la misère ouvrière pour construire le mouvement social, il n’y a en effet pas meilleur appui pour légitimer et consolider les demandes de justice sociale que l’urgence écologique actuelle. » Affichant une confiance sans faille dans les possibilités démocratiques, Charbonnier est convaincu que la conscience politique moderne a la capacité critique d’identifier ce qui l’agresse, et d’y répondre.
Son ambition, en tant que citoyen philosophe ? « Aider les écologistes comme les socialistes à raconter la bonne histoire : convaincre les premiers qu’ils sont le relais du socialisme, et les seconds que l’écologie est inscrite depuis toujours dans leur cahier des charges. » En septembre 2018, il a donné un entretien à la revue en ligne Ballast, sous le titre : « L’écologie, c’est réinventer le progrès social ». Son propos lui a valu, dans la perspective des élections européennes du printemps 2019, d’être approché par des candidats d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV). A gauche, son pouvoir de séduction est moins évident, et il n’est pas rare qu’on lui reproche d’instrumentaliser la question sociale. Solidement campé sur sa ligne de crête entre écologisme et socialisme, Pierre Charbonnier veut continuer à avancer sur ce qu’il considère comme la seule voie possible pour sortir de l’impasse actuelle. Pour dénouer le lien qui ne fonctionne plus entre liberté et abondance.
> Lire aussi  Les collapsologues en font-ils trop ?
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/06/pierre-charbonnier-penseur-du-climat-social_6024884_3232.html>
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19- L’urgence climatique inquiète les jeunes, mais ne les fait pas agir, L’ADN, 06/01/20
Alice Huot

On croyait que les jeunes allaient sauver la planète. D'après une étude du CRÉDOC, c'est raté. En matière de consommation, la nouvelle génération ne fait pas mieux que ses aînés. Voire pire.
On les dit plus engagés que leurs parents, sustainable natives avec une conscience écologique aiguisée et prêts à changer leurs comportements pour sauver la planète. Vraiment ? D’après une étude du Centre de Recherche pour l'Étude et l'Observation des Conditions de vie (CRÉDOC), pas si sûr. Les chercheurs ont agrégé des données de différentes études afin de dresser un portrait des 18-30 ans et de leur relation à l’environnement.
Certes, l’état de notre planète arrive en tête des préoccupations des plus jeunes, devant l’immigration et le chômage. Et ils sont plutôt pessimistes. Les 15-24 ans sont 60% à penser que nous ne réussirons pas à limiter le réchauffement climatique d’ici la fin du siècle et trois quarts d’entre eux pensent donc que les conditions de vie vont devenir extrêmement pénibles.
Face à ce constat bien sombre sur fond d’éco-anxiété, les plus jeunes relèvent les manches et s’engagent pour la planète. Alors qu’en 2016, seulement 3% d’entre eux étaient engagés auprès d’une association pour la défense de l’environnement, en 2019, ils étaient 12%. Et c’est deux fois plus que le reste de la population.
>> Suite à lire à :
<https://www.ladn.eu/nouveaux-usages/usages-par-generation/urgence-climatique-inquiete-jeunes-mais-pas-agir/>
En savoir plus :
> Environnement : les jeunes ont de fortes inquiétudes mais leurs comportements restent consuméristes <https://www.credoc.fr/publications/environnement-les-jeunes-ont-de-fortes-inquietudes-mais-leurs-comportements-restent-consumeristes>, CRÉDOC, Consommation & modes de vie N°CMV308, décembre 2019
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20- Fat Cat Day : en trois jours, un grand patron britannique a gagné autant qu’un salarié sur toute l’année, Novethic avec AFP, 06/01/20
Ludovic Dupin

Lundi 6 janvier, après seulement trois jours ouvrés, les grands patrons au Royaume-Uni ont déjà perçu l'équivalent de la rémunération annuelle moyenne d'un salarié, selon une étude de deux centres de recherche. Ce jour est appelé outre-Manche le "Fat Cat Day" et intervient toujours dans les premiers jours de janvier.
Un salarié au Royaume-Uni a gagné en moyenne 29 559 livres (34 752 euros) l’année passée. Il a suffi de trois jours aux directeur général d'un groupe appartenant à l'indice boursier FTSE-100, qui comprend les plus grandes capitalisations britanniques, pour gagner cette somme. Ceux-ci touchent une rémunération 117 fois plus élevée que le salaire moyen du pays, selon les calculs du High Pay Centre et du Chartered Institute of Personnel and Development (CIPD).
Cette journée est traditionnellement baptisée le "Fat Cat Day" ou "jour des gros bonnets" par ceux qui dénoncent les disparités de rémunération dans les grandes entreprises britanniques. Dans leur rapport, les deux centres de recherche estiment que le sujet des hauts revenus sera l'un des grands enjeux de 2020. Ce sera la première année au cours de laquelle les entreprises britanniques de plus de 250 employés seront obligées de dévoiler l'écart de salaire entre le directeur général et le salarié moyen.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/gouvernance-dentreprise/gouvernance/isr-rse/fat-cat-day-en-trois-jours-un-grand-patron-britannique-a-gagne-autant-qu-un-salarie-sur-toute-l-annee-148070.html>
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21- Environnement : des salariés tiennent tête à la direction d'Amazon, Libération, Le fil vert, 08/01/20, 07:04
Aude Massiot

Un collectif d'employés du géant américain de la vente en ligne dénonce les conséquences sur l'environnement et le climat des activités de leur entreprise, au risque de se faire licencier.
«Comment le monde se souviendra de Jeff Bezos dans cette ère de l’urgence climatique ?, s’interrogent des salariés de l’entreprise du milliardaire américain, Amazon. Utilisera-t-il son immense pouvoir économique pour aider, ou non ?»
Ce message a été posté par le collectif Employés d’Amazon pour la justice climatique, créé au printemps 2019. Leur but est affiché : forcer leur entreprise à réduire l’impact de ses activités sur l’environnement et le climat. En décembre 2018, plusieurs dizaines de salariés avaient déjà déposé une résolution auprès des actionnaires pour demander plus de transparence sur les efforts menés par le géant de la vente en ligne pour réduire sa dépendance aux énergies fossiles.
Le collectif dénonce, entre autres, la vente de programmes de cloudsinformatiques AWS qui «aident des entreprises à accélérer l’extraction de gaz et de pétrole». Ils appellent Amazon à «arrêter de financer des politiques, think-tanks et lobbyistes climatosceptiques» et à s’engager à atteindre la neutralité carbone d’ici 2030.
Lors de la grève mondiale pour le climat du 20 septembre, un millier de salariés avaient annoncé débrayer afin de participer à la marche organisée à New York. Les efforts des rebelles ont réussi à faire bouger la direction d’un pas en avant aux airs de saut en arrière. Début septembre, quelques jours seulement après l’annonce de la grève, Jeff Bezos a lancé une «Promesse sur le climat» par laquelle il appelle d’autres entreprises à le rejoindre pour construire des stratégies de décarbonation de leurs activités. Cette nouvelle annonce a été vite critiquée comme étant très fragile en termes de standards de transparence.
Dans un nouvel effort pour calmer les esprits, le 11 octobre, Amazon a publié une sorte de manifeste sur son site web exposant les positions de l’entreprise sur de nombreux fronts sur lesquels elle est critiquée, dont la lutte contre le dérèglement climatique.
>> Suite à lire à :
<https://www.liberation.fr/planete/2020/01/08/environnement-des-salaries-tiennent-tete-a-la-direction-d-amazon_1771633?xtor=rss-450>
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22- Chronique. « Même “l’entreprise la pire du monde” se convertit à l’écologie », Le Monde, maj le 09/01/20 à 06h27 
Philippe Escande

Alors qu’Hollywood se convertit au véganisme, Cargill, géant mondial du négoce alimentaire et premier producteur de viande aux Etats-Unis, reconnaît l’urgence de la lutte contre le changement climatique, observe Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».
Pertes & profits. Le dîner le plus couru de l’année, celui où il fallait être pour côtoyer Leonardo DiCaprio, Brad Pitt ou Robert De Niro s’est tenu sur les collines de Beverly Hills, dimanche 5 janvier, à l’occasion de la remise des Golden Globes. Au menu, soupe froide de betterave, suivie de simili de noix de Saint-Jacques réalisés à partir de pleurotes, sur un lit de pois et de choux de Bruxelles. Viandards texans s’abstenir. DiCaprio, lui, s’est régalé, converti depuis longtemps aux charmes du régime végétarien.
Pour la première fois, la plus people des soirées américaines ne servait ni viande ni même de céréales à ses invités. Seul du poisson était disponible sur demande. La puissante association américaine des éleveurs de bœufs a déploré cette entorse au pays des cow-boys et du hamburger. « Si tous les Américains suivaient un régime végétarien, cela réduirait les émissions de gaz à effet de serre de seulement 2,6 % », s’est-elle défendue, en exhumant une étude de l’Académie des sciences.
> Lire aussi  Golden Globes 2020 : revivez le triomphe de « Fleabag », « Parasite », Brad Pitt et Tarantino
Une figure du diable
Alors que la Maison Blanche se désintéresse du sujet, le changement climatique s’invite dans tous les débats et toutes les stratégies d’entreprise aux Etats-Unis. Même Cargill, la plus grande entreprise non cotée du pays, géant du négoce alimentaire et de la production de viande, le reconnaît. « Sans décisions courageuses et décisives par tout le secteur, le changement climatique va déstabiliser les systèmes alimentaires », a averti le PDG du groupe, Dave MacLennan.
> Lire aussi  Première victoire en justice pour les steaks sans viande et burgers végétariens aux Etats-Unis
Le groupe fournit 20 % de la viande de bœuf consommée aux Etats-Unis et dispose d’usines de poulets géantes dans le monde entier, y compris en Chine. Il est aussi l’un des plus grands marchands mondiaux de céréales, de cacao, de soja, d’huile de palme et toutes autres cultures de masse qui révoltent tant les défenseurs de l’environnement. Pour eux, Cargill est une figure du diable, « la pire compagnie du monde », selon l’ancien parlementaire démocrate Henry Waxman.
Montré du doigt, le groupe promet de réduire de 30 % les émissions de CO2 de son activité viande d’ici à 2030 et vante les mérites de l’accord de Paris de 2015 et une agriculture plus raisonnée. Il a même investi dans Beyond Meat, la star du steak végétarien. Même le diable se convertit doucement à la soupe de betterave et aux viandes de champignon.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/08/meme-l-entreprise-la-pire-du-monde-se-convertit-a-l-ecologie_6025152_3234.html>
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23- Soldes : alors que Zara empoche des milliards de bénéfices, les ouvrières gagnent à peine de quoi vivre, Novethic, 09/01/20
Concepcion Alvarez

Ils génèrent 30 % du chiffre d'affaires annuel de l'habillement ! Les soldes sont de retour depuis le mercredi 8 janvier pour une période réduite cette année à quatre semaines. Les géants de la fast fashion comme Zara vont multiplier les bonnes affaires. Mais à l’autre bout de la chaîne, loin de l’hystérie provoquée par ces promotions, les agriculteurs et ouvriers gagnent à peine de quoi vivre.
2,08 euros, c’est la somme que doivent se partager les ouvriers et agriculteurs tout au long de la chaîne d’approvisionnement pour chaque sweat Zara vendu au prix moyen de 26,70 euros. La marque, elle, dégage un bénéfice deux fois plus important soit 4,20 euros. Ces calculs (1) réalisés par le Bureau d'analyse sociétale pour une information citoyenne (Basic), avec Public Eye en Suisse, SCK aux Pays-Bas et le collectif Ethique sur l’Etiquette en France, doivent servir d’alerte aux consommateurs alors que les soldes d’hiver ont démarré mercredi 8 janvier. 
Public Eye a pu retracer le parcours d’un sweat-shirt symboliquement floqué du mot "Respect", en référence à la chanson d’Aretha Franklin sur les droits des femmes, après plusieurs relances auprès de la maison-mère Inditex et dix semaines d’attente. Celui-ci a été fabriqué dans plusieurs usines turques et le coton a été cultivé en Inde avant d’être vendu dans les magasins européens de la marque espagnole. L’envers du décor : salaires de misère, horaires excessifs, contrats précaires.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/social/consommation/isr-rse/soldes-alors-que-zara-empoche-des-milliards-de-benefices-les-ouvrieres-gagnent-a-peine-de-quoi-vivre-148072.html>
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En audio
24- Face à l’urgence écologique, choisir un emploi engagé dans la transition, France Inter, La Terre au carré, 06/01/19, de 13h30 à 14h30
Mathieu Vidard

Le collectif "Pour un réveil écologique" propose des outils concrets pour aider les étudiants à mobiliser leurs écoles et universités pour mieux se former sur les questions écologiques et aider les jeunes diplômés à choisir un employeur suffisamment engagé dans la transition.
Invités du jour 
Antoine Trouche est membre du collectif Pour un réveil écologique, il est diplômé des Arts et Métiers et de Sciences Po.
Gaël Bouron est responsable adjoint du Pôle Etudes de l’APEC.
Le collectif Pour un réveil écologique est à l’origine du Manifeste éponyme, lancé en septembre 2018 par des étudiants de grandes écoles (Ecole Polytechnique, HEC Paris, AgroParisTech, ENS Ulm et CentraleSupélec). 
Les étudiants qui ont rédigé ce manifeste y expriment leur frustration face au décalage entre l’ampleur du défi environnemental et le peu d’actions engagées pour y répondre. Ils y appellent donc toute la société à prendre des mesures à la hauteur des enjeux écologiques.
Le succès du Manifeste a ouvert un espace de dialogue avec les décideurs politiques et économiques, le monde associatif et les étudiants. Afin de porter plus loin l’initiative, nous, les étudiants à l’initiative du Manifeste, nous sommes rassemblés au sein d’un collectif désireux de porter le plus loin possible la voix des étudiants signataires. 
> Emission (55 minutes) (ré)écouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-06-janvier-2020>
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En images
25- Ce brillant court-métrage inverse les rôles pour faire de l’Homme une espèce en voie d’extinction, Creapills, 06/01/20
Mélanie D.

Sorti le 2 janvier, nous vous présentons le premier court-métrage de 2020 ! Et le thème qu’il traite est 100% d’actualité : le réchauffement climatique et ses conséquences sur la faune et la flore. Et pour dénoncer cette évolution l’artiste Steve Cutts a réalisé une vidéo aussi créative que radicale.
Pour rappel, Steve Cutts est un illustrateur et animateur de talent commissionné par des clients prestigieux. L’artiste a d’ailleurs été appelé par Matt Groening pour réaliser sa propre version du célèbre “Couch Gag” des Simpsons, version série 80s : l’un des plus appréciés des fans.
“The Turning Point” présente le monde actuel, mais avec les rôles inversés. Les animaux sont à notre place : ils polluent, achètent à outrance et se fichent des avertissements. Mais certains protestent également et s’indignent du sort des humains, qui sont chassés de leurs habitats et subissent les conséquences de la pollution. Et vous allez voir, ça marque l’esprit !
Avec cette vidéo, Steve questionne nos comportements au quotidien et nous incite à faire plus attention à notre façon de consommer. Le gimmick créatif consistant à inverser les rôles est évidemment très efficace car il place ici l’être humain comme une espèce en voie d’extinction, nous permettant ainsi de nous projeter avec plus de réalisme.
Une belle prouesse technique également pour l’artiste londonien, qui utilise After Effects, Premiere Pro et Cinema 4D pour un résultat époustouflant. Le tout, avec la bande-son des Wantaways, qui rend le court-métrage encore plus poignant ! En bref, un petit chef-d’œuvre qui vaut le coup d’œil. Rendez-vous sur le site officiel de Steve pour en savoir plus sur l’artiste. Et vous vous souvenez peut-être d’un autre court-métrage du même artiste que nous vous avions partagé il y a quelques mois. Dans Happiness, Steve Cutts réalisait également une critique acide de notre société en remplaçant les humains… par des rats.
>> Suite à voir à :
<https://creapills.com/court-metrage-steve-cutts-ecologie-animaux-20200106>
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Deux publications
26- Abondance et liberté - Une histoire environnementale des idées politiques, de Pierre Charbonnier, Editions La Découverte, 02/01/20

Sous la forme d’une magistrale enquête philosophique et historique, ce livre propose une histoire inédite : une histoire environnementale des idées politiques modernes. Il n’ambitionne donc pas de chercher dans ces dernières les germes de la pensée écologique (comme d’autres l’ont fait), mais bien de montrer comment toutes, qu’elles se revendiquent ou non de l’idéal écologiste, sont informées par une certaine conception du rapport à la terre et à l’environnement.
Il se trouve que les principales catégories politiques de la modernité se sont fondées sur l’idée d’une amélioration de la nature, d’une victoire décisive sur ses avarices et d’une illimitation de l’accès aux ressources terrestres. Ainsi la société politique d’individus libres, égaux et prospères voulue par les Modernes s’est-elle pensée, notamment avec l’essor de l’industrie assimilé au progrès, comme affranchie vis-à-vis des pesanteurs du monde.
Or ce pacte entre démocratie et croissance est aujourd’hui remis en question par le changement climatique et le bouleversement des équilibres écologiques. Il nous revient donc de donner un nouvel horizon à l’idéal d’émancipation politique, étant entendu que celui-ci ne peut plus reposer sur les promesses d’extension infinie du capitalisme industriel.
Pour y parvenir, l’écologie doit hériter du socialisme du XIXe siècle la capacité qu’il a eue de réagir au grand choc géo-écologique de l’industrialisation. Mais elle doit redéployer l’impératif de protection de la société dans une nouvelle direction, qui prenne acte de la solidarité des groupes sociaux avec leurs milieux dans un monde transformé par le changement climatique.
A propos de l’auteur
Philosophe, ancien élève de l’École normale supérieure, agrégé et docteur en philosophie, Pierre Charbonnier est actuellement chargé de recherches au CNRS. Il est l’auteur de La Fin d’un grand partage (CNRS, 2015), d’un livre d’entretiens avec Philippe Descola, La Composition des mondes (Flammarion, 2014) et d'Abondance et liberté (La Découverte, 2019).
Abondance et liberté - Une histoire environnementale des idées politiques, de Pierre Charbonnier, Editions La Découverte, Collection Sciences de l’Homme et de la Société (SHS), ISBN papier : 978-2-348-04678-0, ISBN numérique : 978-2-348-05838-7, EAN : 978-2348046780, 464 pages, 24 € ou 16,99 € en version numérique.
> Pour en savoir plus et lire un extrait :
<https://editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Abondance_et_liberte-9782348046780.html?fbclid=IwAR2yC-KLzeUq7ZFMyZfSbrxUDWuNvEem-QLf-eer36JRDn9fZRQ0yecMh4k>
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27- Transition écologique et solidaire : le pouvoir des femmes, Imagine Demain le monde n°137, janvier-février 2020 

> Elles sont écoféministes, dirigent une start up, pratiquent les "écogestes" au quotidien, s’engagent dans l’activisme radical. Chacune selon ses convictions et ses moyens, elles font face à la domination des hommes et de la nature, aux désastres du néolibéralisme et du productivisme. Imagine s’est penché sur cette révolution au féminin qui monte en puissance du Nord au Sud.
=> Dans ce premier numéro de 2020, il est aussi question : 
• du retour du loup, du lynx et peut être un jour de l’ours en Wallonie 
• du mouvement "honte de voler" et de l’hydrogène comme énergie verte 
• de l’Asbl I.Care aux petits soins avec les détenues de Berkendael 
• d’artistes mentalement déficients et artistiquement brillants de la « S » Grand Atelier 
• d’une écosocialiste qui poétise la politique (Corinne Morel Darleux) et d’un écologiste décolonial (Malcom Ferdinand) 
• de Cuba où l’on répare le futur en misant sur le recyclage 
• de la Tunisie qui lutte contre la crise climatique et de Climate voices 
• d’un ex-dissident de Tiananmen (Lun Zhang) et.. ... d’autres sujets qui vous aideront à comprendre les mutations en cours et à venir.
> En savoir plus :
<http://www.imagine-magazine.com/lire/>
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– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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