[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur biodiversité, sciences et protection du vivant et de l'univers, patrimoine + 1 annonce (vendredi 17 janvier)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 17 Jan 07:59:11 CET 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- En Thaïlande, le sombre envers du décor pour les "éléphants à touristes" <https://www.geo.fr/environnement/en-thailande-le-sombre-envers-du-decor-pour-les-elephants-a-touristes-199184>, AFP, 23/12/19, 09:00
2- Vietnam : saisie de deux tonnes d'ivoire et d'écailles de pangolin <https://www.geo.fr/environnement/vietnam-saisie-de-deux-tonnes-divoire-et-decailles-de-pangolin-199202>, AFP, 24/12/19, 09:00
3- Les lémuriens de Madagascar menacés de disparition à cause du réchauffement <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/12/25/les-lemuriens-de-madagascar-menaces-de-disparition-a-cause-du-rechauffement_6024016_3212.html>, Le Monde avec AFP, 24/12/19, 09h00
4- Polynésie : l'apnéiste Pierrick Seybald endort les requins-tigres <https://www.liberation.fr/depeches/2019/12/25/polynesie-l-apneiste-pierrick-seybald-endort-les-requins-tigres_1770994>, AFP, 25/12/19, 10:00
5- Dans les forêts centrafricaines, la traque du plus grand et mystérieux papillon d’Afrique <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/12/25/dans-les-forets-centrafricaines-la-traque-du-plus-grand-et-mysterieux-papillon-d-afrique_6024026_3212.html>, Le Monde Afrique avec AFP, 25/12/19, 12h21
6- Italie : des orques vues "pour la première fois" dans le détroit de Messine (association) <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/italie-des-orques-vues-pour-la-premiere-fois-dans-le-detroit-de-messine-association_140168>, AFP, 29/12/19, 16:00
7- Synthèse. Sciences : les découvertes vertigineuses de 2019 <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/12/30/sciences-les-decouvertes-vertigineuses-de-2019_6024412_1650684.html>, Le Monde, 30/12/19, 19h04
8- Palau interdit les crèmes solaires toxiques pour protéger ses coraux <https://www.ouest-france.fr/environnement/palau-interdit-les-cremes-solaires-toxiques-pour-proteger-ses-coraux-6674651>, AFP, 01/04/20, 04:00
9- Inde : nouvel espoir pour les marabouts argala, au bord de l'extinction <https://www.geo.fr/environnement/inde-nouvel-espoir-pour-les-marabouts-argala-au-bord-de-lextinction-199286>, AFP, 02/01/20, 13:00
10- Incendies en Australie : un « drame écologique sans précédent » pour la faune <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/03/incendies-en-australie-un-drame-ecologique-sans-precedent-pour-la-faune_6024653_3244.html>, Le Monde, 03/01/20, 07h27
11- Affrontement autour de la nouvelle gestion de la chasse <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/04/affrontement-autour-de-la-nouvelle-gestion-de-la-chasse_6024760_3244.html>, Le Monde, 04/01/20, 02h34
12- Joël Boustie, rare explorateur du monde des lichens <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/01/04/joel-boustie-rare-explorateur-du-monde-des-lichens_6024808_1650684.html>, Le Monde, 04/01/20, 19h00
13- Quand les plantes vertes font le mur <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/plantes-et-vegetaux/les-plantes-vertes-font-le-mur_140038>, Sciences & Avenir, 05/01/20, 15h00
14- Chronique. Les oiseaux eux aussi connaissent des traversées du désert <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/01/05/les-oiseaux-eux-aussi-connaissent-des-traversees-du-desert_6024860_1650684.html>, Le Monde, maj le 06/01/20 à 00h41   
15- Séisme de magnitude 5,8 sur l'île de Porto Rico <https://la1ere.francetvinfo.fr/seisme-magnitude-58-ile-porto-rico-786933.html>, AFP, 06/01/20, 13:00
16- Reportage. Entre Sri-Lankais et éléphants, la guerre est déclarée <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/07/une-nouvelle-guerre-au-sri-lanka-entre-l-homme-et-l-elephant_6024990_3244.html>, Le Monde, 07/01/20, 11h02
17- Afrique du Sud : arrestation de quatre individus pour vente illégale de pattes de lions <https://www.rtl.be/info/monde/international/afrique-du-sud-arrestation-de-quatre-individus-pour-vente-illegale-de-pattes-de-lions-1186526.aspx>, AFP, 07/01/20, 17:00
18- De nouvelles propriétés électriques observées dans le cerveau humain <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/01/07/de-nouvelles-proprietes-electriques-observees-dans-le-cerveau-humain_6025088_1650684.html>, Le Monde, maj le 09/01/20 à 06h28
19- Mexique : gros nuage de cendres au-dessus du volcan Popocatepetl <https://information.tv5monde.com/info/mexique-gros-nuage-de-cendres-au-dessus-du-volcan-popocatepetl-340618>, AFP, 09/01/20, 19:00
20- Philippines : risque d'éruption "explosive" du volcan Taal, des milliers de personnes évacuées <https://information.tv5monde.com/info/philippines-risque-d-eruption-explosive-du-volcan-taal-des-milliers-de-personnes-evacuees>, AFP, 13/01/20, 00:00
21- Tribune. Le loup, la culture et les menaces de mort <https://www.liberation.fr/debats/2020/01/13/le-loup-la-culture-et-les-menaces-de-mort_1772746>, Libération, 13/01/20, 15:47
22- Entretien. Incendies en Australie : « Il est tout à fait possible que certaines espèces soient perdues à jamais » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/14/incendies-en-australie-il-est-tout-a-fait-possible-que-certaines-especes-soient-perdues-a-jamais_6025774_3244.html>, Le Monde, 14/01/20, 06h00
En images
23- Au cœur de la biodiversité des jardins du château de Versailles <https://www.parismatch.com/Culture/Versailles-cote-jardins/Au-coeur-de-la-biodiversite-des-jardins-du-chateau-de-Versailles-1664210>, Paris Match, 11/12/19, 17h03
24- Bretagne : fermeture d'une route pour protéger les batraciens <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/bretagne-fermeture-d-une-route-pour-proteger-les-batraciens_3761527.html>, France 2, journal de 13h, 27/12/19
25- Plan B : comment le bruit sous l’eau impacte les cétacés <https://www.lemonde.fr/videos/article/2020/01/06/plan-b-comment-le-bruit-sous-l-eau-impacte-les-cetaces_6024905_1669088.html>, Le Monde, 06/01/19, 09h27
26- Pour survivre aux incendies en Australie, certains animaux ont des techniques étonnantes <https://www.huffingtonpost.fr/entry/pour-survivre-aux-incendies-en-australie-certains-animaux-ont-des-techniques-etonnantes_fr_5e1608cec5b66361cb5e45aa?ncid=other_topvideos_cp1pj3fgmfs&utm_campaign=top_videos>, Le HuffPost, 08/01/20, 19:29 
Une annonce
27- Les inscriptions pour la Fête de la Nature du 20 au 24 mai 2020 sont ouvertes <https://fetedelanature.com/>, Lettre du 07/01/20

Bien à vous,
Florence

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NOS VŒUX : "Choisir aujourd'hui pour ne pas subir demain. Pour éviter d'être coupable de non-assistance à planète et humanité en danger, nous n’avons que deux choix : ou laisser le temps nous dicter la mutation et l’avenir n’est désespérant que dans cette hypothèse ; ou conduire ensemble radicalement et progressivement cette société qui conjugue les enjeux écologiques, sociaux et économiques. Subir ou choisir. Ouvrir ou non le Chapitre 2 de notre Histoire collective et individuelle, tel est le défi que nous avons à relever tous ensemble." Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme
DRAME DU JOUR : Des kangourous bondissant pour fuir les flammes, des opossums et wombats couverts de brûlures, des cadavres carbonisés de kookaburras et d’échidnés, des koalas assoiffés courant sur les routes, hagards et désorientés… Les incendies en Australie constituent un "drame écologique sans précédent" pour la faune. (cf. item 10, 22 & 26)
MALTRAITÉS DU JOUR : Thaïlande, Vienam, Sri Lanka…, les éléphants sont victimes du tourisme, du trafic de l’ivoire et du grignotage continu de leur habitat. (cf. item 1, 2 & 16)
ÉTUDES DU JOUR : — D’ici à 2070 et du fait du réchauffement climatique, 95 % de l’habitat des lémuriens de Madagascar pourrait être détruits, selon une nouvelle étude scientifique publiée dans « Nature Climate Change ». (cf. item 3 & suite)
— Comment les petits oiseaux migrateurs surmontent-ils, saison après saison, l’obstacle du Sahara et des sables arabiques ? Une vaste étude met en lumière la diversité de leurs stratégies. (cf. item 14)
EXPÉDITION DU JOUR : Une expédition française a passé trois semaines dans l’extrême-sud de la Centrafrique pour tenter d’observer la chenille et la chrysalide du « Papilio antimachus ». (cf. item 5)
PREMIÈRE DU JOUR : Un groupe de trois orques, mammifère marin menacé d'extinction, a été aperçu dans le détroit de Messine, ce qui est "une première" dans ce bras de mer entre la péninsule italienne et la Sicile, selon l'association Marecamp. (cf. item 6)
DÉCOUVERTES DU JOUR : Les temps forts de l’actualité scientifique de 2019, avec notamment la mise au jour d’une fresque de 44 000 ans en Indonésie. (cf. item 7)
TENSIONS DU JOUR : La présence de représentants du monde cynégétique au sein de l’instance de régulation des espèces menacées crée des tensions. (cf. item 11)
PORTRAIT DU JOUR : Persuadé que les lichens, ce trésor de biodiversité, recèlent des molécules d’intérêt majeur, Joël Boustie, explorateur chimiste a relancé la recherche sur ce sujet boudé en France, en s’appuyant sur les travaux des naturalistes. (cf. item 12)
DÉMULTIPLICATION DU JOUR : Le concept de façade végétalisée, que l’on doit à un chercheur spécialiste des plantes tropicales au CNRS, Patrick Blanc, fait florès. (cf. item 13)
ÉRUPTIONS DU JOUR : Mexique, Philippines, Nouvelle-Zélande, Equateur : la Terre gronde sous l’effet du volcanisme. (cf. item 19, 20 & suite)
MENACES DU JOUR : En France, des chercheurs, des élus, et récemment le cinéaste Jean-Michel Bertrand, pourtant partisans de solutions constructives pour la cohabitation humains-loups, sont menacés par lettres anonymes. (cf. item 21)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- En Thaïlande, le sombre envers du décor pour les "éléphants à touristes", AFP, 23/12/19, 09:00
Sophie Deviller & Jonathan Klein

Les camps pour éléphants de Thaïlande, boycottés par des tours opérateurs occidentaux, se métamorphosent par dizaines en "sanctuaires" ou "refuges". Mais ces appellations qui vendent éthique et respect de l'animal dissimulent un juteux business où le dressage reste souvent brutal.
A Ban Ta Klang (est), où sont dressés la plupart des pachydermes qui finissent dans ces "centres de sauvetage", on "brise" toujours leur esprit pour les soumettre au mahout, le dompteur, et les forcer à interagir avec les visiteurs.
Dès deux ans, l'éléphanteau, encore dépendant de sa mère, est séparé d'elle. Attaché, parfois privé de nourriture, il est souvent frappé à l'aide de bâtons ou d'un crochet en métal jusqu'à ce qu'il obéisse aux ordres.
"Nous ne les élevons pas pour les blesser (...) S'ils ne sont pas têtus, nous ne leur faisons rien", assure à l'AFP le mahout Charin, demandant à une jeune éléphante de se dresser sur ses pattes arrières, un ballon dans la trompe.
Pour 350 dollars par mois, il entraîne les pachydermes, selon les desiderata de leurs propriétaires, à peindre, faire du foot, de la musique...
"J'ai toujours vécu avec eux. Ils font partie de notre famille", relève le dompteur, dont le grand-père et le père exerçaient le même métier.
- 80.000 dollars la bête -
Depuis l'interdiction il y a 30 ans de leur exploitation dans l'industrie forestière, éléphants et mahouts au chômage se sont reconvertis dans le tourisme de masse.
Une fois dressés, les animaux sont vendus entre 50 et 80.000 dollars, un investissement colossal à rentabiliser.
La tâche est aisée pour les parcs d'attraction, comme celui de Mae Taeng près de Chiang Mai (nord), qui accueille jusqu'à 5.000 visiteurs par jour avec des retombées financières considérables. 
Une patte en l'air, le pinceau dans la trompe, Suda enchaîne cinq peintures sous les encouragements des visiteurs qui ont acquitté un ticket d'entrée de 50 dollars. Ses toiles, aux allures d'estampes japonaises, sont vendues jusqu'à 150 dollars avant le clou de la visite, la balade à dos d'éléphants.
Ces promenades, boycottées par de plus en plus de touristes occidentaux, ne sont plus proposées par de nombreux refuges et sanctuaires.
Mais la plupart offrent une activité aussi contestée : une baignade avec l'animal. "Cette attraction est fortement déconseillée. Stressante notamment quand il doit interagir avec des jeunes surexcités, elle peut engendrer des blessures pour les touristes", relève Jan Schmidt-Burbach de la World Animal Protection.
Nourrir, brosser, soigner : l'objectif est de placer le visiteur au plus près du pachyderme afin qu'il en ait pour son argent.
Mais, une fois reparti, il ne voit pas l'envers du décor : dans certains "refuges", les éléphants sont entravés de longues heures par des chaînes d'à peine trois mètres, obligés de dormir sur du béton, et mal nourris.
- Observer sans toucher -
Sur les quelque 220 parcs à éléphants recensés dans le pays, même si beaucoup promettent un tourisme plus éthique, "seuls une dizaine assurent des conditions de vie véritablement satisfaisantes", d'après la World Animal Protection.
C'est le cas de ChangChill, une petite structure près de Chiang Mai, au milieu de rizières en terrasse. En quelques mois, elle a révolutionné son fonctionnement pour assurer un bien-être optimal à l'animal.
Ici, on l'observe en respectant une distance de 15 mètres. "On ne les force pas à faire ce qu'ils ne feraient pas instinctivement", explique le directeur Supakorn Thanaseth. 
Résultat, ils "sont moins malades, plus calmes". Les risques d'accident du fait du stress de l'animal "ont beaucoup diminué" même si les mahouts conservent un crochet pour les cas d'urgence. 
ChangChill espère devenir rentable avec la haute saison, mais elle ne pourra recevoir qu'une quarantaine de touristes par jour et n'accueille que six éléphants. 
Une goutte d'eau. La Thaïlande compte près de 4.000 individus en captivité, et leur nombre a bondi de 30% en 30 ans.
Les réintroduire dans leur habitat naturel n'est pas possible, par manque de place, et pourrait déclencher des conflits avec l'homme, relève l'autorité thaïlandaise du tourisme.
Aux yeux des experts, il faut donc organiser le secteur qui manque cruellement de régulation. Mais les autorités ne semblent pas pressées de mettre de l'ordre dans cette activité très lucrative.
Un rapport d'associations de défense des animaux, rendu l'année dernière au gouvernement et préconisant un contrôle plus strict des éléphants en captivité, "reste toujours sans réponse", déplore l'activiste Sovaida Salwala, qui a participé à l'élaboration du document.
Une fois "domestiqué", l'animal reste considéré comme du simple bétail d'après la loi thaïlandaise, à l'inverse des éléphants sauvages, protégés.
<https://www.geo.fr/environnement/en-thailande-le-sombre-envers-du-decor-pour-les-elephants-a-touristes-199184>
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2- Vietnam : saisie de deux tonnes d'ivoire et d'écailles de pangolin, AFP, 24/12/19, 09:00

Les douanes vietnamiennes ont saisi plus de deux tonnes d'ivoire et d'écailles de pangolin, dissimulées dans un bateau en provenance du Nigeria, un des pays d'Afrique qui participe le plus à la contrebande d'or blanc, a-t-on appris mardi auprès des médias locaux.
Une cargaison soigneusement dissimulée dans des boîtes en bois a éveillé les soupçons et conduit à la découverte de 330 kilogrammes d'ivoire et d'1,7 tonne d'écailles de pangolin, a précisé Hai Quan Online, porte-parole du département des douanes.
Le Vietnam est un haut lieu de consommation et une plaque tournante pour le trafic d'animaux sauvage qui génère des milliards de dollars.
Bien que le commerce de l'ivoire soit officiellement interdit depuis 1992, le pays reste un marché de choix pour les défenses d'éléphant, en plus d'être un point de transit vers la Chine voisine.
Le commerce illégal d'ivoire est le troisième trafic le plus rentable après les stupéfiants et les armes. Il est alimenté par une forte demande en Asie et au Moyen-Orient, où les défenses d'éléphant sont utilisées dans la médecine traditionnelle et en ornementation. Il peut être revendu jusqu'à 7.000 euros le kilo. 
Quant aux écailles de pangolins, elles sont recherchées en Asie du Sud-Est pour leurs prétendues propriétés médicinales contre l'acné, le cancer ou l'impuissance.
Malgré l'interdiction de son commerce depuis 2016, l'animal peut encore s'acheter dans des échoppes de Hong Kong, où ses écailles se vendent à prix d'or.
Un million ont été chassés dans les forêts d'Afrique et d'Asie au cours des dix dernières années, à mesure que l'appétit pour le quadrupède s'envolait en Chine ou au Vietnam.
<https://www.geo.fr/environnement/vietnam-saisie-de-deux-tonnes-divoire-et-decailles-de-pangolin-199202>
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3- Les lémuriens de Madagascar menacés de disparition à cause du réchauffement, Le Monde avec AFP, 24/12/19, 09h00

D’ici à 2070, 95 % de l’habitat de cette espèce pourrait être détruits, selon une nouvelle étude scientifique publiée dans « Nature Climate Change ». 
Au moins deux types de lémuriens, espèces emblématiques de Madagascar menacées par la déforestation, pourraient voir plus de 90 % de leur habitat disparaître d’ici à cinquante ans en intégrant les effets du réchauffement climatique, alerte une étude publiée lundi 23 décembre, dans la revue Nature Climate Change.
> Lire aussi  Madagascar organise une concertation nationale sur les îles Eparses
L’île de l’océan Indien au large de l’Afrique de l’Est est considérée comme un lieu ressource abritant 5 % de la biodiversité mondiale. Et les lémuriens, primates arboricoles reconnaissables à leur museau pointu et à leur longue queue, uniquement présents à Madagascar, en sont devenus le symbole… notamment depuis le succès des films du même nom.
Parmi ces espèces, une équipe de scientifiques a étudié l’habitat du vari noir et blanc et du vari roux (Varecia variegata et Varecia rubra), toutes deux déjà classées en danger critique, à l’instar de nombre d’autres lémuriens, 96 % des espèces étant classées plus ou moins fortement menacées.
« Effets en cascades »
Ils ont d’abord modélisé l’évolution de la couverture forestière selon différents scénarios de déforestation – interdiction stricte ou non de toute coupe dans les zones protégées – alors que la Grande Ile a déjà perdu 44 % de sa couverture forestière depuis les années 1950.
Ils ont également évalué l’impact du réchauffement climatique sur la forêt, là encore selon différents scénarios de poursuite des émissions de gaz à effet de serre.
A partir de ces données, ils ont évalué les zones qui resteraient habitables par les varis, avec une hypothèse catastrophe où la combinaison des pires scénarios pourrait entraîner une chute dramatique de 95 % des zones habitables d’ici 2070.
> Lire aussi  A Madagascar, Nicolas Dupuis s’impose comme l’homme providentiel du football
La seule déforestation pourrait réduire leur habitat de 30 % dans l’hypothèse d’une protection « stricte » de la forêt, ou du double si la protection est « relâchée ». Les effets du changement climatique pourraient le réduire de 14 % à 75 % selon les hypothèses.
Or la disparition de ces lémuriens, « extrêmement sensibles à une dégradation de leur habitat », « aurait probablement des effets en cascade sur la structure et l’intégrité de la forêt restante », puisqu’ils ont un rôle clé dans la reproduction de plusieurs types d’espèces végétales, avertissent les auteurs.
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/12/25/les-lemuriens-de-madagascar-menaces-de-disparition-a-cause-du-rechauffement_6024016_3212.html>
En savoir plus :
> The fate of Madagascar’s rainforest habitat <https://www.nature.com/articles/s41558-019-0647-x>, Nature Climate Change, 23/12/19
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4- Polynésie : l'apnéiste Pierrick Seybald endort les requins-tigres, AFP, 25/12/19, 10:00
Mike Leyral

À la Vallée Blanche, un site de plongée sous-marine renommé pour ses requins-tigres en Polynésie française, Pierrick Seybald enfile ses palmes et saute du bateau : loin d'avoir peur de ces redoutables prédateurs, l'apnéiste utilise une méthode pour les caresser et même les endormir afin de les protéger.
Sur les lieux, quelques requins à pointes noires ou pointes blanches de récif côtoient des centaines de poissons et deux requins citron. Très vite, une femelle requin-tigre de trois mètres arrive, suivie d'une autre de plus de quatre mètres. Les autres squales décampent : ici, personne ne conteste la domination des tigres.
Les deux squales tournent autour de Pierrick, sans agressivité. En surface, Kori Garza, une biologiste marine originaire de Hawaii, observe toute modification de leur comportement.
Les deux femelles arborent les rayures caractéristiques de leur espèce et une ligne de pêche cassée dépasse de la gueule de la plus grande. Elle a un hameçon coincé dans la mâchoire.
Pierrick, 34 ans, qui a grandi à Rangiroa, un atoll des Tuamotu devenu la Mecque des plongeurs, reprend son souffle en surface. Kori filme la scène. L'apnéiste replonge près de la femelle, à dix mètres de profondeur. Il s'immobilise et laisse l'animal s'approcher. 
Lorsqu'il arrive au contact, Pierrick place une main gantée sur le museau du requin. L'animal semble alors s'endormir, et Pierrick le retourne sur le dos, une position que les femelles n'adoptent que lorsqu'elles s'accouplent.
Le plongeur ouvre la gueule du requin, y plonge les deux mains et ôte l'hameçon en quelques secondes. Il retourne ensuite la bête de plus de 500 kilos, qui se réveille aussitôt et s'éloigne d'un puissant coup de caudale.
Cette forme de catalepsie, appelée "immobilité tonique", est encore mal comprise. Elle semble liée à l'organe sensoriel des requins, appelé "ampoules de Lorenzini", concentré sur leur museau.
C'est "un système de pores pleins de gel, sur la tête du requin, qui détectent les fréquences électromagnétiques à proximité" explique Kori Garza. "Habituellement, les requins s'en servent pour détecter leurs proies, il est possible qu’ils les utilisent aussi dans leurs migrations, en utilisant les champs magnétiques de la Terre", précise-t-elle.
- "Esprit du requin" -
Le plus souvent, les scientifiques qui étudient les grands requins doivent les pêcher, les maintenir immobiles et les relâcher de longues minutes plus tard, parfois une heure. La méthode utilisée par Pierrick et Kori permet de minimiser les risques de blessure et de stress des requins, affirment-ils. 
Tout deux ont fondé l'association de protection des requins Ma'o Mana Foundation (l'esprit du requin, en tahitien) pour que les regards évoluent sur cet animal. Ils espèrent obtenir un permis des autorités locales pour que leur association puisse développer cette méthode, car les interactions avec les requins sont très réglementées en Polynésie.
"Ça permettrait peut-être de mettre ces requins en immobilité tonique non pas après les avoir pêchés, mais carrément dans le milieu (...) et ça nous permettrait par exemple de faire très rapidement un prélèvement d'ADN", ambitionne le docteur Eric Clua, directeur de recherches au Criobe (centre de recherche insulaire et observatoire de l'environnement) de Moorea et spécialiste des requins.
En Polynésie, où le requin-tigre coexiste avec des requins-marteaux ou encore des orques, les incidents impliquant des squales sont rarissimes. 
Mais en octobre, l'attaque d'une touriste au large de Moorea a provoqué une forte émotion. Isolée de son groupe de plongeurs en apnée, elle avait été mordue par un requin pointe blanche du large, une espèce appelée le "parata" en Polynésie et considérée comme l'une des plus imprévisibles. La touriste a perdu ses deux mains et un sein.
Selon Pierrick Seybald, il est possible de se mettre à l'eau avec des parata, mais en observant des règles de prudence : "Dans l'eau, il faut toujours conserver un contact visuel avec le requin, ne pas lui tourner le dos, et de préférence rester groupés", précise-t-il.
<https://www.liberation.fr/depeches/2019/12/25/polynesie-l-apneiste-pierrick-seybald-endort-les-requins-tigres_1770994>
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5- Dans les forêts centrafricaines, la traque du plus grand et mystérieux papillon d’Afrique, Le Monde Afrique avec AFP, 25/12/19, 12h21

Une expédition française a passé trois semaines dans l’extrême-sud de la Centrafrique pour tenter d’observer la chenille et la chrysalide du « Papilio antimachus ». 
Dans la canopée centrafricaine se cache le Papilio antimachus, le plus grand papillon de jour d’Afrique, quasiment inconnu de la science. Cette espèce vénéneuse dont l’envergure peut atteindre 20 à 25 cm est quasiment inconnue de la science. Depuis sa découverte en 1782, personne n’a encore réussi à observer sa chenille et sa chrysalide.
Pour élucider ce mystère, une expédition française d’une vingtaine de personnes financée sur fonds privés a pris ses quartiers durant trois semaines dans l’extrême-sud de la Centrafrique, sur les berges de la rivière Lobaye, que l’Agence France-Presse (AFP) a suivie en reportage.
« C’est un lieu de braconnage, où les mâles viennent boire des sels minéraux sur les rives et sont capturés pour des collectionneurs ou des confections de tableaux », explique à l’AFP l’entomologiste Nicolas Moulin. En Centrafrique, les tableaux en ailes de papillon sont un artisanat réputé qui fait vivre de nombreux chasseurs. A l’étranger, un spécimen d’Antimachus peut se négocier 1 500 euros.
> Lire aussi  Expédition en Afrique sur les traces d’un des plus grands papillons du monde
Une espèce « en train de se raréfier »
Les mâles qui volent près du sol sont particulièrement recherchés pour leurs grandes ailes orangées zébrées de noir. Mais les femelles, qui vivent dans la canopée où elles butinent les fleurs exposées au soleil, ne sont presque jamais observées.
« Cette espèce, comme beaucoup d’autres, est en train de se raréfier », assure le doyen des scientifiques de l’expédition, l’entomologiste Philippe Annoyer. Pour l’heure, il est toutefois impossible de déterminer précisément le statut de conservation de l’Antimachus faute de données suffisantes : « Celles dont on dispose datent des années 1960, et tiennent sur une demi-page dans une revue scientifique. »
Selon les hypothèses des chercheurs, l’Antimachus tirerait son venin de l’ingestion par sa chenille des feuilles de Strophanthus Gratus, une épaisse liane qui serpente entre les sommets des arbres. Le plan consiste ainsi à repérer les fleurs du Strophanthus dans la canopée à l’aide d’un drone. Puis à installer un réseau de cordes sophistiqué qui permet d’évoluer dans les hauteurs afin d’explorer les lianes sur toute leur longueur. En espérant y rencontrer, peut-être, une chenille dont personne ne connaît l’apparence exacte.
Mais après trois semaines de longues marches, d’escalade et d’enquêtes dans les villages, toujours aucune trace de la chenille ni de la chrysalide. Même les fourmis légionnaires finissent par s’y mettre : l’une de leurs cohortes est parvenue à grimper dans la cage de l’un des rares spécimens d’Antimachus mâle capturé par l’expédition et le dévore sur place, ne laissant qu’une aile et une maigre patte à ramener au laboratoire.
Les espoirs des chercheurs reposent désormais sur des prélèvements, qui permettront peut-être d’identifier la plante utilisée par les femelles pour la ponte. Car, l’expédition n’a pas permis d’observer la chenille ou la chrysalide. A défaut, elle aura au moins permis de mesurer les ravages causés aux forêts d’un pays en conflit classé parmi les plus pauvres au monde.
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/12/25/dans-les-forets-centrafricaines-la-traque-du-plus-grand-et-mysterieux-papillon-d-afrique_6024026_3212.html>
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6- Italie : des orques vues "pour la première fois" dans le détroit de Messine (association), AFP, 29/12/19, 16:00

Un groupe de trois orques, mammifère marin menacé d'extinction, a été aperçu dans le détroit de Messine, ce qui est "une première" dans ce bras de mer entre la péninsule italienne et la Sicile, selon l'association Marecamp qui l'annonce dimanche sur Facebook.
Les trois orques seraient celles qui ont été aperçues il y a quelques jours au large du port de Gênes (nord-ouest) et qui auraient donc parcouru 800 kilomètres en une semaine", a expliqué dimanche à l'AFP Clara Monaco, biologiste marine de l'association Marecamp.
Elles ont été vues vendredi par Simone Vartuli, un pêcheur sportif de 25 ans qui a pu les approcher alors qu'il naviguait sur une barque dans le détroit.
"J'ai d'abord eu peur parce que ce sont des animaux énormes mais je suis resté près d'une heure avec eux et j'ai fini par être très près, à environ un mètre", a-t-il expliqué à l'AFP. 
"On ne sait pas si elles sont descendues vers la Sicile pour trouver de la nourriture où pour se rendre ensuite vers le détroit de Gibraltar, puis l'océan et l'Islande", a précisé Clara Monaco.
"Le fait qu'elles se trouvent dans le détroit est un problème en raison de l'important trafic maritime dans cette zone et donc des risques de collision avec des navires", a-t-elle ajouté.
La biologiste a aussi souligné qu'il était important de ne pas s'approcher de trop près de ces mammifères "car ils sont très stressés".
"Si quelqu'un les voit, il faut aussitôt qu'il prévienne les gardes-côtes car nous avons besoin de collecter des informations scientifiques", a-t-elle expliqué. 
Les orques sont des mammifères que l’on peut observer dans tous les océans et mers du globe mais qui se concentrent généralement dans les régions plus froides.
La Méditerranée abrite onze espèces de cétacés, dont les orques qui sont en danger d'extinction, ainsi que le rorqual commun, le cachalot et le grand dauphin, eux aussi considérés comme des espèces vulnérables.
Les menaces pesant sur ces espèces sont les pêches accidentelles dans les filets, la pression touristique pour les observer, le bruit généré par la prospection pétrolière qui peut provoquer des échouages massifs ou encore le trafic maritime avec les risques de collision.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/italie-des-orques-vues-pour-la-premiere-fois-dans-le-detroit-de-messine-association_140168>
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7- Synthèse. Sciences : les découvertes vertigineuses de 2019, Le Monde, 30/12/19, 19h04
Hervé Morin

Retrouvez les temps forts de l’actualité scientifique de 2019, avec notamment la mise au jour d’une fresque de 44 000 ans en Indonésie.
L’année 2019 a été riche en découvertes de tous ordres. Peut-être pas aussi historiques que celles du boson de Higgs (2012) ou des ondes gravitationnelles (2016), sacres de la « Big Science ». Mais tout aussi vertigineuses, dans leur faculté à nous placer sur les franges de mondes disparus, ou à venir.
Côté passé, la fresque de 44 000 ans découverte dans une grotte indonésienne est à la hauteur des surprises que nous réservent les vestiges anciens : voilà Chauvet dépassée en ancienneté dans la préhistoire de l’art ! La paléontologie a aussi fait place à une nouvelle humanité, Homo luzonensis, qui vivait à Luçon, la plus grande île des Philippines, il y a environ 66 000 ans. Cet « homme de Callao », du nom de la grotte où il a été découvert, n’est connu que grâce à quelques dents et ossements et n’a donc pas encore de visage.
A l’autre bout du spectre évolutif de l’humanité, Lulu et Nana, les premières représentantes de notre espèce dont le génome aurait été volontairement altéré, n’en ont pas non plus : leur existence reste secrète. He Jiankui, le chercheur chinois qui, en novembre 2018, avait annoncé la naissance de ces jumelles dont le génome aurait été modifié grâce à un outil appelé Crispr-Cas9, pour leur conférer une résistance au VIH, avait suscité une réprobation universelle. Il vient d’être condamné à trois ans d’emprisonnement et à une amende de 3 millions de yuans (384 000 euros) par le tribunal du district de Nanshan à Shenzhen, la métropole du sud du pays où il avait effectué ses travaux, pour « avoir illégalement procédé à la manipulation génétique d’embryons à des fins de reproduction », a annoncé l’agence Chine nouvelle, lundi 30 décembre. Il lui a aussi été fait interdiction à vie - ainsi qu’à deux comparses - de toute activité en médecine reproductive humaine.
Toute la lumière n’a pas été faite sur ces bébés OGM, mais la publication, le 3 décembre par la MIT Technology Review, d’extraits de l’article que He souhaitait soumettre à de grandes revues scientifiques confirme ce qui avait déjà transpiré : les modifications génétiques visées auraient été incomplètes, elles n’auraient pas touché l’ensemble des cellules de Lulu et Nana lorsque celles-ci n’étaient encore que des embryons, et des modifications inopinées, hors cibles, auraient pu intervenir. Alors que l’Organisation mondiale de la santé et des sociétés savantes de par le monde tentent, de façon parfois peu coordonnée, de prévenir de nouvelles naissances de bébés génétiquement modifiés, un Russe a annoncé son intention de suivre l’exemple du « Frankenstein chinois ». Mais 2019 n’a pas été qu’un prolongement inquiet de 2018. Crispr-Cas9 commence à être testé à des fins thérapeutiques dans plusieurs essais cliniques.
L’intelligence artificielle va encore progresser
Et pour 2020, que doit-on espérer ou craindre ? La boule de cristal reste opaque. Mais il fait peu de doute que l’étude de l’ADN ancien va continuer à éclairer les migrations passées et les relations d’Homo sapiens avec d’autres humanités disparues. Gageons que l’intelligence artificielle va poursuivre sa progression fulgurante dans tous les champs de la connaissance, dont la médecine. La question de l’accès aux données qui nourrissent ses prouesses va se poser de façon plus aiguë, notamment dans le domaine de la santé.
C’est sans doute du côté de l’exploration spatiale que les perspectives pour 2020 sont les plus lisibles. On attend pléthore de missions martiennes (Mars 2020 de la NASA, ExoMars de l’ESA, les sondes Huoxing-1, chinoise, et Hope, des Emirats arabes unis) et plusieurs missions lunaires, dont la plus importante sera la chinoise Chang’e-5, avec un retour d’échantillons. En décembre, Hayabusa-2 devrait aussi rapatrier des poussières récoltées sur l’astéroïde Ryugu. On devrait également assister aux vols inauguraux d’Ariane-6 et de plusieurs modules américains censés permettre enfin aux Etats-Unis d’envoyer à nouveau des astronautes dans l’espace sans dépendre des Russes. Le vol d’essai avorté de la capsule Starliner de Boeing, le 20 décembre, montre que l’entreprise reste risquée. Que les cieux leur soient propices !
• Médecine et biologie
Année noire pour la rougeole
En 2019, de nombreux pays, sur tous les continents, ont subi des épidémies de cette maladie infectieuse très contagieuse et potentiellement grave, due au virus morbilleux. Le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé, daté du 27 novembre, fait état de plus de 413 000 cas confirmés depuis le 1er janvier, rapportés par 187 Etats membres. Les décès, qui concernent surtout les enfants de moins de 5 ans, s’élèvent, eux, à 140 000 pour l’année 2018. Ces données sont d’autant plus alarmantes que le vaccin antirougeoleux, très efficace, avait permis à cette maladie infantile de régresser fortement entre 2000 et 2016, passant de 833 000 à 132 000 cas sur la planète.
Des vaccins contre l’épidémie d’Ebola
L’épidémie de fièvre à virus Ebola qui frappe la République démocratique du Congo (RDC) depuis le printemps 2018 s’est poursuivie durant toute l’année 2019. Au 10 décembre 2019, un total de plus de 3 300 cas était enregistré, dont 27 entre le 4 et le 10 décembre. Dans ce contexte, et malgré les énormes difficultés en matière de sécurité, un vaccin sûr et à l’efficacité démontrée, le rVSV-ZEBOV – développé par la recherche publique canadienne et produit par Merck – vient de se voir accorder une autorisation de mise sur le marché par la Food and Drug Administration américaine. Il a permis de vacciner près de 250 000 personnes. Un chiffre jugé insuffisant par Médecins sans frontières. L’Organisation mondiale de la santé soutient également l’utilisation en RDC d’un second vaccin expérimental, à deux doses (une dose + une injection « booster » 56 jours plus tard), le Ad26.ZEBOV/MVA-BN-Filo (de Johnson & Johnson), dans le cadre d’un protocole pour les personnes à risque.
Un traitement efficace contre la mucoviscidose
Deux essais cliniques publiés simultanément le 31 octobre dans de prestigieuses revues, The New England Journal of Medicine et The Lancet, et l’autorisation de mise sur le marché accordée dans la foulée aux Etats-Unis laissent entrevoir une percée dans le traitement de la mucoviscidose. L’ajout d’un troisième médicament à une association de deux molécules, déjà commercialisées, entraîne une amélioration significative de la fonction respiratoire dans cette maladie génétique provoquant un épaississement du mucus dans plusieurs organes. La trithérapie n’est pas encore autorisée en Europe. En France, l’association Vaincre la mucoviscidose s’en est réjouie mais pointait l’absence d‘accès à la bithérapie pour les moins de 12 ans. Elle a été finalement entendue avec la parution, au Journal officiel du 13 décembre, d’un arrêté qui la rend disponible pour les plus de 2 ans.
Des cellules de cerveaux de porcs morts réactivées
Des chercheurs de l’université Yale (Etats-Unis) sont parvenus à rétablir une activité neuronale dans le cerveau d’une trentaine de porcs morts depuis plusieurs heures. Dans l’étude parue dans Nature en avril, les chercheurs indiquent qu’ils n’ont repéré dans les cerveaux étudiés « aucune activité électrique qui serait le signe de phénomènes de conscience ou de perception ». D’ailleurs, l’électroencéphalogramme était plat, preuve de l’absence de conscience. Ces résultats laissent penser que la détérioration des neurones, « après l’arrêt du flux sanguin, pourrait être un processus de longue durée et non rapide ». Ces résultats posent des questions éthiques et pourraient interroger le don d’organes.
• Génétique
Le raté des taureaux sans cornes
En 2014, une firme américaine était parvenue à produire deux taureaux sans cornes en modifiant une fraction d’un de leurs chromosomes avec un outil d’édition du génome, dit « Talen ». Las, en juillet, des chercheurs de la Food and Drug Administration américaine ont montré qu’un fragment d’ADN d’origine bactérienne s’est trouvé par inadvertance inséré dans le génome de ces bovins, faisant d’eux de facto des organismes transgéniques. Le renforcement des contrôles des OGM par la FDA, dénoncé par les industriels, s’est ainsi trouvé justifié. Un débat qui dépasse amplement la sphère agronomique : 2019 a vu se multiplier les propositions pour améliorer la précision des outils d’édition du génome, comme Crispr-Cas9, utilisés en recherche fondamentale et qui suscitent aussi des espoirs en médecine humaine – soulignant qu’ils restent imparfaits…
La drosophile, insecte cultivé
L’homme n’a pas le monopole de la culture, c’est acquis. Singes, oiseaux, dauphins et quelques autres se transmettent socialement comportements et savoir-faire. Mais cette année, l’entrée fracassante de la drosophile dans ce « culture club » a provoqué un vif émoi dans la communauté scientifique, partagée entre enthousiasme et doutes méthodologiques. L’équipe d’Etienne Danchin, à l’université Paul-Sabatier de Toulouse, a montré que la petite mouche du vinaigre pouvait se transmettre rien de moins que la préférence sexuelle. Courtisée par deux mâles – un marqué en rose, l’autre en vert – une femelle fait son choix. Une autre l’observe. Exposée ensuite au même dilemme, cette dernière imite son modèle. Mieux : placée cette fois au centre d’un « peep-show inversé », où elle peut observer plusieurs femelles copuler en périphérie, la voyeuse est invitée à passer à l’action : elle opte alors pour la couleur majoritaire. Les biologistes toulousains ont établi que cette préférence se transmettait ensuite sur plusieurs générations. La culture serait-elle héréditaire ?
• Environnement
Un brise-glace à la dérive dans l’Arctique
Le PS Polarstern, brise-glace de l’institut allemand Alfred-Wegener, a entamé en octobre une expédition inédite par son ampleur : dériver pendant un an au cœur de l’océan Arctique. Trois cents scientifiques de seize pays vont se relayer à bord au cours de cette opération baptisée « Mosaic ». Une première rotation du personnel a eu lieu à la mi-décembre, au milieu de la nuit polaire. Les équipiers, qui doivent étudier les effets du réchauffement du climat, y sont confrontés en direct : la banquise, plus fine que d’habitude, se fracture et nécessite une surveillance constante des instruments déployés sur la glace. Alors que 2019 a été marquée par de multiples manifestations du réchauffement climatique – incendies importants, records de chaleur, inondations… –, l’année s’est achevée par un nouvel échec des négociations internationales sur le climat lors de la COP 25, à Madrid.
Une espèce animale et végétale sur huit menacée de disparition
C’est un chiffre-choc : un million d’espèces animales et végétales (soit une sur huit) risquent de disparaître à brève échéance de la surface de la terre ou du fond des océans. Telle est l’alerte, lancée lundi 6 mai, à Paris, par la Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES). « La santé des écosystèmes dont nous dépendons, comme toutes les autres espèces, se dégrade plus vite que jamais, résume le président de l’IPBES, le Britannique Robert Watson. Nous sommes en train d’éroder les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier. » En cause, les changements d’usage des milieux naturels, la surexploitation des ressources naturelles, le réchauffement climatique et les pollutions.
• Espace
Le petit astre Arrokoth survolé
Après avoir été le premier engin humain à survoler Pluton en juillet 2015, la sonde New Horizons de la NASA s’est rappelée au bon souvenir des terriens le 1er janvier 2019, en rendant visite au petit astre glacé 2014 MU69. Alors surnommé Ultima Thulé, il a depuis reçu le nom officiel d’Arrokoth, mot qui signifie « ciel » dans la culture des Powhatans, un peuple amérindien. Mesurant une trentaine de kilomètres, ce corps très allongé se trouve dans la ceinture de Kuiper, zone du Système solaire située au-delà de l’orbite de Neptune et occupée par des milliers d’astres froids de taille modeste. La forme en 8 d’Arrokoth laisse supposer qu’il est formé par l’accolement de deux objets.
La première image d’un trou noir
Le 10 avril, six conférences de presse ont eu lieu simultanément dans six grandes villes du globe, pour présenter une image historique : la première photographie d’un trou noir. Un disque orangé avec, en son milieu, un cabochon sombre qui n’est rien de moins que la silhouette du trou noir supermassif trônant au centre de la galaxie M87, située à 53 millions d’années-lumière de la Terre. Derrière cette image, désignée comme « percée de l’année » par la revue Science, il y a le travail de longue haleine d’un consortium international de chercheurs baptisé Event Horizon Telescope, qui ont combiné les mesures de plusieurs radiotélescopes afin de former une antenne virtuelle géante de 9 000 km de diamètre.
La Chine sur la face cachée de la Lune, échecs pour l’Inde et Israël
2019 a été une année lunaire à plus d’un titre. Tout d’abord parce qu’a été célébré le 50e anniversaire de la mission américaine Apollo-11, lors de laquelle deux hommes, Neil Armstrong et Buzz Aldrin ont pour la première fois foulé le sol du satellite naturel de la Terre. Ensuite parce que ce dernier a été l’objet de plusieurs missions, avec des destins différents. Ainsi, le 3 janvier, la Chine a déposé un rover sur la face cachée de la Lune, une première. Ce succès a été suivi de deux échecs : Israël, qui voulait devenir la 4e nation à réussir un alunissage, a vu sa sonde Bereshit s’écraser, en raison d’une panne de moteur, le 11 avril. Un sort funeste qu’a également connu la mission indienne Chandrayaan-2, le 6 septembre.
• Archéologie
La plus vieille scène de chasse connue
Datant d’au moins 44 000 ans, une fresque découverte dans une grotte indonésienne est désormais le plus ancien exemple connu de représentation figurative et narrative : on y voit des petites silhouettes mi-humaines, mi-animales, chassant des cochons sauvages et des bovins nains, auxquels elles sont reliées par des traits. Avec cette découverte, annoncée dans Nature le 12 décembre, l’art pariétal recule donc à nouveau dans le temps, et l’Europe perd une forme d’antériorité : certes graphiquement mieux maîtrisés, les gravures et dessins de la grotte Chauvet, découverte il y a tout juste vingt-cinq ans dans l’Ardèche, datent, eux, de 36 000 ans.
Le chantier scientifique de Notre-Dame
L’incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris, le 15 avril, a confronté les scientifiques spécialisés à un curieux paradoxe : la cathédrale, convalescente qu’il convient d’assister, est devenue un formidable terrain d’étude. Comment travaillaient les bâtisseurs ? D’où provenaient les matériaux ? Comment ont-ils évolué au fil des siècles ? Une connaissance enfouie dans l’antre de l’édifice est désormais à l’air libre. Sur les pratiques artisanales, les modes d’utilisation du bâtiment, mais aussi sur le climat précis au XIIe siècle, lisible dans les cernes des poutres calcinées de la charpente. Le CNRS a mis sept de ses onze instituts à contribution. Soit beaucoup de spécialistes des matériaux mais aussi du son, des données et même des sentiments ou des « émotions patrimoniales »…
Une Vénus du paléolithique à Amiens
Haute de 4 centimètres, une statuette féminine vieille de 23 000 ans a été trouvée lors d’une fouille située à quelques pas d’une zone d’activité commerciale, à Amiens (Somme). Taillée dans un bloc de craie, la « Vénus de Renancourt » compte au nombre des rares statuettes féminines de la période gravettienne retrouvées en France. Elle complète une série de quinze autres effigies fragmentaires, mises au jour depuis 2014 sur le même site. La précédente découverte majeure sur le territoire national était la « Vénus de Tursac », en 1959, en Dordogne. Cette représentation de la femme, résumée à d’amples attributs sexuels, est caractéristique du paléolithique. Certains y oFnt vu la marque de sociétés matriarcales, d’autres encore une représentation de la fécondité…
L’« homme de Callao », nouvelle humanité
L’album de la famille humaine compte un représentant supplémentaire : Homo luzonensis. Découvert dans la grotte de Callao, à Luçon, il vivait sur la plus grande île des Philippines il y a environ 66 000 ans. Notre propre espèce, Homo sapiens, dont le plus ancien représentant a été daté à 315 000 ans au Maroc, a donc pu compter jusqu’à six autres membres du genre Homo parmi ses contemporains : Homo naledi en Afrique ; Néandertal au Levant ainsi qu’en Europe et Denisova en Eurasie ; Homo floresiensis et Homo luzonensis dans le Sud-Est asiatique et des Homo erectus tardifs en Asie. Autre fait marquant de 2019 : un fragment de crâne, trouvé dans le Péloponnèse en 1976, aurait appartenu à un représentant de notre espèce vieux de 210 000 ans. Le premier Européen moderne connu ? L’interprétation reste controversée.
• Physique-chimie, maths et technologies
Une double couche magique de graphène
Cette année a confirmé l’avènement de la twistronique, ou l’art de changer les propriétés de la matière en bougeant quelques atomes. Plus précisément, un ensemble de deux plans de graphène, des molécules à base d’atomes de carbone formant des hexagones, se comporte différemment si leur superposition est décalée de seulement 1,1 degré. Le matériau peut alors être tantôt isolant, tantôt conducteur, voire supraconducteur, c’est-à-dire laisser passer le courant sans résistance. La démonstration a été faite par une équipe espagnole de l’Institut des sciences photoniques en octobre.
L’ordinateur quantique « suprême » ?
Après plusieurs semaines de rumeurs, Google a finalement publié le 23 octobre, dans Nature, ce qu’il présente comme la première machine à calculer d’un nouveau genre et qu’aucun ordinateur classique ne peut égaler pour une tâche de calcul particulière. Cet ordinateur est quantique et composé de 53 objets, ou qubits, capables d’être dans deux états à la fois. Cela permet d’explorer rapidement un nombre de configurations gigantesques, inaccessibles même aux plus gros superordinateurs. Cette « suprématie quantique » reste partielle : pour des calculs « utiles » il faudra plus de qubits, et de meilleure qualité.
L’intelligence artificielle, maîtresse du jeu
En 2016, la victoire d’un programme contre le champion du monde de go a rendu populaires les techniques d’apprentissage par renforcement, où, après de nombreux essais-erreurs, le système finit par apprendre. Cette méthode, et d’autres, a encore eu du succès dans les jeux en 2019. Le 15 avril, le programme OpenAI Five, du consortium OpenAI, bat le champion du monde à DOTA 2, un jeu vidéo de bataille à plusieurs joueurs. Le 11 juillet, Pluribus, de Facebook, gagne contre des champions de poker dans la version la plus jouée, le Texas hold’em à six joueurs (la technique utilisée recourt à l’apprentissage mais est différente de celle dite « par renforcement »). Le 30 octobre, AlphaStar, de la filiale de Google DeepMind, devient grand maître au jeu de stratégie Starcraft 2.
L’ère des « deepfakes »
En août, l’application chinoise Zao a eu un succès fulgurant en permettant d’insérer la photo de l’utilisateur dans des séquences de films célèbres. Elle repose la question des risques de ces deepfakes, apparus fin 2017, avec la possibilité de remplacer des visages d’actrices pornographiques par ceux d’autres célébrités, et qui rendent possible la diffusion de fausses informations. Devant ce risque, des entreprises (Facebook, Microsoft…) ont lancé en décembre un défi à des groupes de recherche pour développer des outils de détection de ces fausses vidéos. Cent mille films réels et manipulés sont mis à disposition pour cette compétition, qui durera jusqu’en mars 2020.
• Les personnalités de l’année 2019
Greta Thunberg, génération verte. On ne présente plus la jeune Suédoise qui a décidé, à l’été 2018, de protester en solitaire devant le Parlement suédois contre l’inaction des gouvernements face au réchauffement de la planète, avant d’être rejointe par des centaines de milliers de jeunes dans sa grève scolaire. Elle porte un message simple : prendre en compte les données scientifiques sur les bouleversements en cours.
Karen Uhlenbeck, Prix Abel. La mathématicienne américaine Karen Uhlenbeck a été la première femme à recevoir, en mars, le prix Abel, l’un des prix les plus prestigieux de sa discipline, qui récompense toute une carrière. Cette professeure émérite de l’université Princeton est une spécialiste de l’analyse.
Yann LeCun, Prix Turing. En mars 2019, c’est la consécration pour ce Français, à la fois professeur à l’université de New York et responsable scientifique de l’intelligence artificielle chez Facebook. Il reçoit le prix Turing, prestigieux prix d’informatique, avec deux autres pionniers de l’apprentissage machine, Yoshua Bengio et Geoffrey Hinton, qui ont cru dans cette technique dans les années 1980-1990, avant qu’elle n’explose à partir de 2010.
Thomas Römer, nouveau patron du Collège de France. Une fois encore, Thomas Römer a rompu avec la tradition. En 2007, son arrivée au Collège de France à une chaire des « milieux bibliques » marquait l’entrée officielle du « livre saint » dans la prestigieuse institution multiséculaire. En juin 2019, son élection comme administrateur général offre pour la première fois la direction de la maison à un étranger. Né en Allemagne, ce théologien protestant et polyglotte – il maîtrise une douzaine de langues – avait entamé sa carrière en Suisse. Son rêve ? Faire de l’institution un « Collège d’Europe ».
Jeanne Calment n’était pas sa fille. Bien contre son gré, l’Arlésienne a été une vedette de l’année 2019. Accusée, vingt-deux ans après sa mort, d’avoir usurpé son titre de doyenne de l’humanité, Jeanne Calment a été blanchie en septembre dans le Journal of Gerontology : Medical Sciences. Le scénario, avancé par deux chercheurs russes, d’une permutation entre elle et sa fille, se heurte à trop d’invraisemblances pour être crédible. A l’heure où l’espérance de vie en France et dans nombre de pays développés a cessé d’augmenter, le trône n’est pas près de changer… de mains.
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/12/30/sciences-les-decouvertes-vertigineuses-de-2019_6024412_1650684.html>
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8- Palau interdit les crèmes solaires toxiques pour protéger ses coraux, AFP, 01/04/20, 04:00
Bernadette Carreon

Une interdiction des crèmes solaires toxiques pour l'environnement est en vigueur depuis mercredi à Palau, archipel du Pacifique, afin de protéger ses coraux et l'un des plus importants sanctuaires marins dans le monde.
"Nous devons vivre et respecter l'environnement parce qu'il est le berceau de la vie, et sans lui, personne à Palau ne pourra survivre", a expliqué à l'AFP le président de Palau Tommy Remengesau.
Palau, situé en plein Pacifique à peu près entre l'Australie et le Japon, est réputé pour la richesse de sa vie marine, et considéré comme l'une des plus belles destinations pour la plongée. Le gouvernement de l'archipel est toutefois préoccupé par les conséquences négatives pour son environnement de l'engouement que suscite ses centaines d'îles parmi les touristes.
Des études scientifiques ont clairement établi, selon M. Remengesau, que les composants chimiques contenus dans la plupart des crèmes solaires étaient toxiques pour les coraux, même à petite dose.
La forte concentration de touristes dans l'archipel, et donc de crème solaire, pourrait endommager de façon irrémédiable ces coraux.
En conséquence, toute crème solaire contenant ce genre de produit toxique est désormais interdit à l'importation et à la vente, sous peine de confiscation et d'une amende de 1.000 dollars.
"Cela nous est égal d'être le premier pays à interdire ces produits chimiques, et nous ferons ce qu'il faut pour que cela se sache. Avec une meilleure éducation et prise de conscience, d'autres gouvernements auront suffisamment confiance pour prendre les mesures nécessaires", a encore indiqué M. Remengesau.
Palau a également décidé d'élargir la zone de protection de son sanctuaire marin, en fermant 80% de sa zone économique exclusive à toute activité maritime ou de pêche, y compris minière.
Cette décision équivaut à interdire toute activité de pêche commerciale sur environ 500.000 km2 d'océan, a expliqué le président de cet archipel.
Cette nouvelle législation prévoit également que les flottes de pêche étrangères débarquent à Palau leurs prises avant de payer une taxe d'exportation, afin de protéger les pêcheurs locaux.
M. Remengesau a justifié cette décision en expliquant qu'il était nécessaire de laisser l'océan "panser ses plaies" après des années de pêche commerciale intensive qui ont drastiquement diminué certains stocks de poisson, dont ceux de thon rouge.
<https://www.ouest-france.fr/environnement/palau-interdit-les-cremes-solaires-toxiques-pour-proteger-ses-coraux-6674651>
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9- Inde : nouvel espoir pour les marabouts argala, au bord de l'extinction, AFP, 02/01/20, 13:00
Anup Sharma

La naissance de deux oisillons dans un zoo isolé du nord-est de l'Inde redonne l'espoir de sauver le marabout argala, aussi appelé "grand adjudant", une des espèces d'oiseaux les plus menacées au monde, selon les experts.
Les deux petits, nés sur une plateforme de bambou construite à cet effet, ont été présentés au public du zoo de l'Etat d'Assam plusieurs semaines après l'éclosion.
Appartenant à la famille des cigognes, le "grand adjudant" mesure en moyen 1,50 mètre de haut et 2,50 mètres d'envergure, ce qui en fait un des plus grands échassiers. Il est sur la liste rouge des espèces menacées d'extinction de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
A cause de la destruction progressive de leur habitat (forêts et zones humides), leur population n'est plus estimée qu'à un millier d'individus en Inde et au Cambodge.
"Nous n'avons aucune information indiquant que cet oiseau menacé se soit jamais reproduit dans un zoo ou en captivité" jusque-là, selon le chef du zoo, Tejas Mariswamy. 
"Ce succès entraînera des expériences similaires ailleurs dans le monde, ce qui aidera à conserver et protéger les oiseaux", s'est réjoui Bibhab Talukdar, chef de l'ONG environnementale Aaranyak, qui a travaillé avec le zoo pour permettre l'éclosion.
Les échassiers, appelés aussi "hargilla" ("avaleur d'os") en assamais, étaient peu aimés jusqu'à récemment à cause, outre leur physique particulier, de leurs fientes odorantes, leurs cris discordants et leur façon peu distinguée de se nourrir.
Mais Aaranyak a mené campagne pour aider l'espèce à redorer son blason ces dernières années, créant une brigade écologique composée de femmes de villages de la région pour protéger les nids. L'ONG a également installé les plateformes de reproduction dans le zoo en 2017.
"Nous avons enfin eu du succès le 26 novembre 2019 lorsque le premier oisillon est né", raconte Purnima Devi Barman, qui dirige le projet. Le second oisillon est né 10 jours plus tard.
Deux plateformes de bambou de trois mètres de haut et d'un mètre de diamètre, la taille du nid habituel du marabout, ont été construites dans le zoo.
Le moindre détail a été pris en compte : matériaux naturels pour construire les nids, nourriture soigneusement préparée...
"Le remue-ménage créé par les visiteurs du zoo était également surveillé et nous avons veillé à ce que les oiseaux ne soient pas dérangés", selon M. Mariswamy.
Le "grand adjudant" est une des espèces de cigognes les plus menacées parmi les 20 peuplant la planète. On ne le trouve plus que dans quelques districts isolés dans l'Assam et le Bihar en Inde, et dans la région de Prek Toal au Cambodge.
<https://www.geo.fr/environnement/inde-nouvel-espoir-pour-les-marabouts-argala-au-bord-de-lextinction-199286>
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10- Incendies en Australie : un « drame écologique sans précédent » pour la faune, Le Monde, 03/01/20, 07h27
Charlotte Chabas  

Devenus le symbole de l’île-continent, les koalas concentrent les inquiétudes. La ministre de l’environnement, Sussan Ley, a reconnu que près de 30 % de ces marsupiaux pourraient avoir été tués. 
Des centaines de kangourous bondissant pour fuir les flammes, des opossums et wombats couverts de brûlures, des cadavres carbonisés de kookaburras et d’échidnés, des koalas assoiffés courant sur les routes, hagards et désorientés… Depuis plusieurs semaines, les vidéos d’animaux australiens en détresse abondent sur les réseaux sociaux, à mesure que les gigantesques incendies ravagent les forêts primaires du Sud-Est de l’île.
S’il est encore difficile d’évaluer l’ampleur des dégâts sur la faune et la flore australienne, parmi les plus riches au monde, les chercheurs de l’Université de Sydney estiment que, dans le seul Etat de Nouvelle-Galles du Sud, près de 480 millions de mammifères, oiseaux et reptiles ont déjà été tués, blessés ou forcés de fuir les flammes depuis le mois de septembre. Un « drame écologique sans précédent », déplorait mi-décembre la très puissante association de défense des animaux sauvages Wires, véritable institution dans un pays où plus de 80 % des espèces sont endémiques. 
Forêts humides du Gondwana
« Depuis notre création en 1985, nous n’avons jamais assisté à autant de situations d’urgence concomitantes », regrette John Grant, porte-parole de l’ONG, qui s’inquiète de « recevoir moins d’animaux que ce que nous devrions au vu des dégâts constatés sur le terrain ». Les centres de soin de l’association, qui travaillent en partenariat avec 2 600 vétérinaires, sont pourtant débordés. Pour la seule journée de Noël, la clinique de Port Macquarie, à 400 kilomètres au nord de Sydney, accueillait 72 koalas. Trop gravement brûlés, plusieurs d’entre eux ont dû être euthanasiés.
Pour tenter de limiter les pertes animales, l’association Wires a lancé début décembre une campagne de sensibilisation pour inciter les habitants à laisser nourriture et eau en évidence. L’ONG demande en outre aux automobilistes de garder un carton et une serviette dans leur voiture, afin de porter assistance aux animaux croisés sur les routes. Mais ces précautions semblent dérisoires par rapport à l’ampleur de la destruction en cours.
Dans la Cordillère australienne, le long de la côte Est du pays, le feu a atteint les forêts humides les plus anciennes du monde, héritées du Gondwana. Classées depuis 1986 à l’Unesco, elles constituent la plus grande aire de forêts subtropicales du monde et abritent des hêtres vieux de plus de 3 000 ans. Plus de 270 espèces menacées y ont trouvé refuge, dont l’atrichtorne, un petit oiseau terrestre si rare qu’il était considéré comme éteint jusqu’en 1961. « Même s’ils en réchappent par miracle, leur habitat naturel sera de toute façon détruit et il faudra des centaines d’années pour le reconstituer », a souligné dans la presse australienne l’écologiste Mark Graham, membre
Un tiers des koalas tués
Devenus le symbole de l’île-continent, les koalas concentrent les inquiétudes. La ministre de l’environnement, Sussan Ley, a reconnu que près de 30 % de ces marsupiaux endémiques pourraient avoir été tués dans les incendies.
Déjà placés sur la liste rouge des espèces menacées à cause notamment d’une vaste épidémie de chlamydia qui les rend infertiles, les koalas, dont la population était encore récemment évaluée à 28 000 individus en Nouvelle-Galles du Sud, sont peu mobiles. Pire, leurs réflexes de survie les incitent à grimper en haut des eucalyptus dont ils se nourrissent pour fuir le danger. Or ces arbres, remplis d’huile, brûlent rapidement et explosent en projetant des morceaux d’écorce incandescents.
Début décembre 2019, le Parlement australien a organisé en urgence une commission dédiée au mammifère, longtemps chassé pour sa fourrure aux reflets argentés. « Les feux se sont répandus si rapidement que la mortalité dans les arbres a forcément été très importante, soulignait devant les parlementaires l’écologiste Mark Graham. Des zones entières de leur habitat ont été totalement détruites ; il n’y a aucun doute sur le fait que les populations vont forcément décliner dorénavant », regrettait-il, appelant a minima à stopper au plus vite toute déforestation dans la région.
« Ce qu’il se passe montre à quel point nous sommes peu préparés pour ce genre d’événements », a renchéri la biologiste Kellie Leigh, directrice de l’association Science for Wildlife. Son centre de conservation des koalas dans les Blue Mountains, un labyrinthe de falaises gréseuses situé à deux heures de Sydney, est pris d’assaut. « Il n’y a aucune procédure, aucun protocole… Même nos soignants ne savent pas dans quelles conditions ils peuvent intervenir, a-t-elle souligné. Nous sommes complètement désemparés. »
En urgence, le gouvernement fédéral a débloqué 6 millions de dollars australiens (3,75 millions d’euros) pour financer des programmes de protection du marsupial. Ils devraient notamment financer l’installation de citernes pour hydrater les animaux, et un vaste programme de reproduction à Port Macquarie. La députée écologiste Cate Faerhmann, à l’initiative de ces auditions parlementaires, a dit espérer que les vidéos dramatiques de koalas agonisants « constitueront un signal d’alarme pour le gouvernement ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/03/incendies-en-australie-un-drame-ecologique-sans-precedent-pour-la-faune_6024653_3244.html>
Sur le même sujet : 
> Ils veulent introduire le koala en Nouvelle-Zélande, fausse bonne idée ? <https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Ils-veulent-introduire-le-koala-en-Nouvelle-Zelande-fausse-bonne-idee-1668857>, Paris Match avec AFP, 13/01/20, 12h42
> Des dizaines de koalas soignés dans un hôpital de campagne sur l'île Kangourou <https://information.tv5monde.com/info/des-dizaines-de-koalas-soignes-dans-un-hopital-de-campagne-sur-l-ile-kangourou-341432>, AFP, 14/01/20, 19:00
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11- Affrontement autour de la nouvelle gestion de la chasse, Le Monde, 04/01/20, 02h34
Angela Bolis

La présence de représentants du monde cynégétique au sein de l’instance de régulation des espèces menacées crée des tensions. 
Chaque année à la fin de l’été, la tourterelle des bois s’envole de l’Europe vers l’Afrique. C’est à cette saison que la migratrice, svelte colombidé aux ailes tachetées de noir, croise les plombs des chasseurs. Abattu sans contrôles ni quotas, cet oiseau, qui a perdu 80 % de ses effectifs depuis 1980, est pourtant classé vulnérable sur la liste rouge des espèces menacées. Sa chasse sera désormais régulée : cette tourterelle fait partie des six premières espèces concernées par la nouvelle « gestion adaptative » cynégétique.
Cette mesure, pilier de la réforme de la chasse, vise à ajuster les prélèvements en fonction de l’état de conservation des espèces concernées, en s’appuyant sur des données scientifiques. Elle a été introduite dans la loi du 24 juillet 2019, portant création de l’Office français de la biodiversité. Sa mise en œuvre concrète doit être précisée dans un décret attendu en janvier, pour un nombre total d’espèces qui reste à déterminer. Mais à peine lancée, la gestion adaptative a déjà du plomb dans l’aile.
Les difficultés ont commencé dès la nomination du Comité d’experts sur la gestion adaptative (CEGA), chargé d’éclairer les décisions du ministère de la transition écologique sur les quotas de chasse. D’après l’appel à candidature, émis en septembre 2018, ses membres devaient être nommés « selon des critères d’excellence scientifique ». Six mois plus tard, « le ministère avait changé son fusil d’épaule », relève Aurélien Besnard, chercheur à l’Ecole pratique des hautes études (EPHE) et vice-président du Cega. Aux côtés de six chercheurs académiques siègent deux experts de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et six personnalités proposées par la Fédération nationale des chasseurs. Résultat, « les manœuvres politiques ont rapidement pris le dessus sur les arguments scientifiques », relate M. Besnard.
« Démotivant »
De fait, les trois premiers avis émis en mai 2019 par le CEGA – sur la tourterelle des bois, le courlis cendré et la barge à queue noire – ont été validés sans les six personnes désignées par la Fédération de chasse, qui ont boycotté les réunions préparatoires. Et ont envoyé leurs propres « opinions personnelles » au ministère. Dans le cas de la tourterelle des bois, le Cega a ainsi recommandé un arrêt provisoire de sa chasse ou, éventuellement, de ne pas excéder 18 300 oiseaux tués. Les « pro-chasse » ont préconisé, de leur côté, un quota de 30 000 à 40 000 tourterelles. Le ministère a ensuite mis en consultation un arrêté autorisant la chasse de 30 000 tourterelles… avant de finalement l’abaisser à 18 000.
Autre exemple de divergence avec le courlis cendré, ce petit échassier des bords de mer, classé vulnérable sur la liste rouge européenne. Le CEGA a recommandé, là aussi, une suspension temporaire de sa chasse. Un avis contesté par les six personnalités dissidentes, qui ont conseillé un prélèvement de 5 500 oiseaux. L’arrêté ministériel en a finalement autorisé 6 000 – soit à peine moins que le nombre de courlis actuellement chassés en France. Attaqué par la LPO, cet arrêté a aussitôt été suspendu par le Conseil d’Etat, en août 2019.
« La composition du CEGA ne permet pas de travailler sereinement, juge Aurélien Besnard. Les six personnes désignées par les chasseurs ont émis des opinions avec des chiffres fallacieux et des arguments qui n’ont pas de crédibilité scientifique. Nous avons envoyé une contre-analyse au ministère, qui n’y a donné aucune suite. C’est assez démotivant. »
Autre son de cloche du côté des « pro-chasse » : « Le comité s’est mis en situation de blocage à cause des attitudes dogmatiques, d’un côté comme de l’autre. Il y a une majorité protectionniste qui veut qu’on ne chasse pas, alors qu’on peut chasser ces espèces, mais moins », estime Alexandre Czajkowski, membre du CEGA et président de l’OMPO (Oiseaux migrateurs du Paléarctique occidental), une association fondée et financée par le monde de la chasse.
« Outil politique »
Depuis cet été, les travaux du CEGA sont donc en suspens. Dans une lettre au ministère datant de juillet, son président Patrick Duncan (biologiste, ancien chercheur au CNRS), ainsi que M. Besnard, demandaient la mise en place d’un processus de concertation en amont entre chasseurs et écologistes, afin de limiter le travail du CEGA aux aspects scientifiques et aux membres « dépourvus de tout conflit d’intérêt ». « Nous n’accepterons pas de continuer à travailler si le comité d’expert continue sous cette forme et sert d’outil politique pour faire accepter des décisions sans fondement scientifique », prévenaient-ils, se demandant si le CEGA ne servait pas « d’alibi auprès des instances européennes afin de permettre aux chasseurs français de continuer à prélever des oiseaux dont les populations sont en mauvais état de conservation ».
La France a été mise en demeure par la Commission européenne, suite à une plainte de la LPO, et doit précisément se justifier sur sa chasse aux oiseaux migrateurs et aux espèces menacées.
« La gestion adaptative devrait s’appliquer aux espèces en bon état de conservation pour mieux connaître et mieux réguler les prélèvements, estime Yves Verilhac, directeur général de la LPO. Or la France renverse cette idée pour pouvoir chasser des espèces menacées, en prétextant des quotas inférieurs à ce qui était chassé jusqu’ici. »
Chasser moins ou chasser plus, les interprétations divergent sur la gestion adaptative. Pour Willy Schraen, le président de la Fédération nationale des chasseurs, elle devrait au contraire permettre de rouvrir la chasse de nouvelles espèces. « Cette mesure, c’est nous qui l’avons demandée. On a tout intérêt à adapter la pression de chasse pour ne pas empirer la situation de certaines espèces… Mais elle doit aussi pouvoir s’appliquer à des espèces non chassables, qui vont trop bien », explique-t-il, évoquant le grand cormoran ou le cygne, deux espèces protégées dont la population a augmenté.
Pression supplémentaire
La France est le pays européen qui détient déjà la plus grande liste d’espèces chassables, 89 au total, réparties entre gibier sédentaire, gibier d’eau et oiseaux de passage. Elle est aussi le pays européen qui autorise la chasse du plus grand nombre d’espèces menacées, parmi lesquelles une vingtaine d’oiseaux, selon la LPO. Néanmoins, l’impact de la chasse française sur le déclin de ces espèces fait débat. Pour les chasseurs eux-mêmes, il est négligeable. « Pour les espèces migratrices, il faut une vision plus globale de la chasse, tout au long du couloir de migration », juge ainsi Willy Schraen, qui évoque le cas de la tourterelle des bois : environ 92 000 oiseaux étaient tués chaque année en France, contre près d’un million en Espagne…
Surtout, d’autres facteurs sont prépondérants dans le déclin de ces espèces : destruction de leurs habitats, pollutions, changement climatique… « Ce ne sont pas les chasseurs qui ont décimé la tourterelle, c’est l’agriculture européenne, à cause des pesticides, de la destruction des haies et des plantes sauvages dont elles se nourrissaient », affirme ainsi Alexandre Czajkowski, membre du CEGA. A cette menace, s’ajoute tout de même la mortalité due à la chasse qui, en Europe, tue chaque année 15 à 20 % des tourterelles des bois, selon Aurélien Besnard.
Ainsi, les fusils ajoutent une pression supplémentaire sur ces espèces en déclin. « Quand on est affaibli par un cancer, on doit éviter d’attraper la grippe », note Frédéric Jiguet, chercheur au Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) et membre du CEGA. L’ornithologiste cite le cas de l’ortolan, dont une étude menée pendant cinq ans a montré que le braconnage en France doublait son déclin en Europe du nord. Ou bien du courlis cendré : au Danemark, la survie des oiseaux a augmenté de 5 % lorsque sa chasse a été abolie. « Arrêter la chasse ne suffira pas à sauver ces espèces, précise Aurélien Besnard. Mais c’est un des leviers les plus rapides à mettre en œuvre pour leur redonner du souffle. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/04/affrontement-autour-de-la-nouvelle-gestion-de-la-chasse_6024760_3244.html>
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12- Joël Boustie, rare explorateur du monde des lichens, Le Monde, 04/01/20, 19h00
Marina Julienne

Persuadé que ce trésor de biodiversité recèle des molécules d’intérêt majeur, ce chimiste a relancé la recherche sur ce sujet boudé en France, en s’appuyant sur les travaux des naturalistes. 
Joël Boustie fait partie de ces chercheurs qui, en quelques minutes, vous font glisser hors du monde et hors du temps. Pourquoi ce phytochimiste a-t-il une telle passion pour les lichens ? « Peut-être parce qu’ils sont exactement à l’inverse de notre société, explique-t-il. Ils croissent extrêmement lentement, de quelques microns par an pour certains, et vivent en symbiose : un lichen, c’est une algue associée à un champignon, ou une cyanobactérie, la première nourrissant le second grâce à la photosynthèse, et le champignon protégeant l’algue du rayonnement solaire et du dessèchement. Dans cette organisation très subtile et complexe, la coopération est vitale. »
A l’écouter, on comprend vite que Joël Boustie, directeur du laboratoire de pharmacognosie et de mycologie de la faculté de pharmacie de Rennes (qui fait partie de l’Institut des sciences chimiques de Rennes), a l’esprit plus jovial que carriériste. La pharmacie, il s’y est retrouvé par hasard. « Je n’étais pas sûr d’avoir mon bac, j’avais rendez-vous pour une inscription en IUT mais j’ai raté le car, et, à côté de l’arrêt, se trouvait un bâtiment qui ressemblait à un champignon. Prémonitoire ! C’était la faculté de pharmacie de Toulouse… raconte-t-il. Comme j’avais le temps, j’ai retiré une fiche d’inscription, et finalement j’ai eu mon bac… puis mon diplôme de pharmacien et un doctorat en phytochimie. En 1992, j’étais recruté à Rennes comme maître de conférences. »
D’abord spécialiste de pharmacognosie (science des substances naturelles à potentialités médicales), Joël Boustie travaille ensuite sur les champignons, et se rend chaque année aux Mycologiades internationales de Bellême, la Mecque normande des mycologues qui, durant un grand week-end, ratissent la forêt séculaire, ne laissant aucune chance de survie au plus petit représentant de l’ordre des Fungi ! Il assiste alors à la conférence d’une des rares lichénologues françaises, Chantal Van Haluwyn, et devient intarissable sur les qualités multiples de ces organismes qui présentent des structures moléculaires rares et peu étudiées. On les trouve dans toutes les zones du globe, des plus chaudes aux plus glacées, des plus sèches aux plus salées. Ils parviennent à pousser sur les roches les plus dures, sont ultrarésistants et capables de reviviscence : deux espèces de lichens, Rhizocarpon geographicum et Xanthoria elegans, prélevées dans les Alpes et en Espagne, ont même survécu en 2014 à un séjour d’un an et demi sur les parois de la Station spatiale internationale (ISS), puis repris leur croissance sur la terre ferme !
Seconde rencontre capitale, à la fin de 1999, alors que Joël Boustie cherche à réorienter l’activité du laboratoire sur l’étude chimique des lichens : Jean-Claude Massé, maître de conférences à Rennes, et tout juste retraité quand il le voit la première fois. « Il avait hérité de l’herbier de lichens du grand botaniste rennais Henry des Abbayes, décédé en 1974, se souvient Joël Boustie. Mais il n’avait pas réussi à convaincre l’université de l’intérêt de conserver cet herbier, et le gardait donc dans son salon ! Jean-Claude était un naturaliste et lichénologue qui se sentait marginalisé et dont les thèmes de recherche étaient ignorés, voire méprisés, par ses pairs. Il a été jusqu’à brûler son propre herbier de plantes et une partie de ses travaux de thèse ! Mais c’était un timide adorable et j’ai entretenu avec lui une relation quasi filiale. En 2005, il m’a légué cet herbier d’une importance scientifique internationale, comprenant 11 000 spécimens de lichens. »
En 2006, Joël Boustie engage une conservatrice pour inventorier et classer cette collection, la rendant accessible pour des prêts ou des échanges. Avec le legs testamentaire de l’herbier de Jean-Claude Massé en 2013 et l’implication de ses amis, la constitution d’un nouvel herbier de lichens du Massif armoricain est en cours, et c’est tout un domaine de recherches dont la continuité est assurée. Car Joël Boustie en est persuadé, ces organismes représentent un trésor de biodiversité moléculaire, inexploité mais prometteur.
« De véritables usines chimiques »
« Les lichens sont de véritables usines chimiques, qui fabriquent plus de 1 000 substances originales décrites à ce jour, mais ce n’est qu’une petite partie et nous ignorons quasiment tout des propriétés de ces composés, détaille le chercheur. La technologie évolue, les outils de chimie analytique sont de plus en plus puissants et permettent désormais de connaître la structure des molécules à partir de quantités infimes. Par ailleurs, ces molécules ont tout autant de qualités que celles des plantes pour intéresser la pharmacie ou la cosmétique. »
Au début des années 2010, le laboratoire de Joël dépose deux brevets sur des produits lichéniques actifs sur le mécanisme naturel de la pigmentation. Les recherches continuent aussi sur d’autres cibles, s’étendent notamment à la culture de bactéries lichéniques. Alors pourquoi les laboratoires pharmaceutiques boudent-ils ce sujet ? Le lichen est certes utilisé dans certains parfums, ou pour certaines teintures. Mais sa culture est extrêmement compliquée, lente et délicate, donc non rentable à court terme pour la Big Pharma…
Quant aux phytochimistes, à l’heure où les performances des laboratoires se mesurent en nombre de publications et facteurs d’impact, les recherches de terrain ou les analyses d’herbiers ne leur apportent guère de notoriété. « On oublie ce qu’il faut de temps, de patience et de compétences pour constituer de tels herbiers, grâce auxquels on trouvera peut-être demain des molécules capitales pour la santé humaine », regrette Joël Boustie, en constatant que les naturalistes professionnels ont quasiment tous disparu du paysage universitaire français.
Des amateurs éclairés ont pris le relais, comme Jean-Yves Monnat, spécialiste des mouettes tridactyles : tant qu’à arpenter les côtes du Massif armoricain pour observer les oiseaux marins perchés sur les falaises, ce biologiste retraité a repris le flambeau de l’inventaire des lichens de la région, parcourant les mêmes zones mais, cette fois, l’œil rivé au sol. Soutenus par le Conservatoire botanique national de Brest, lui et son ami Joël Esnault, autre passionné de lichénologie, continuent d’alimenter le laboratoire de Joël Boustie en échantillons de lichens, voire en nouvelles espèces, utiles à ses recherches. « Joël est un patron de labo qui a su bien mener sa barque et attirer des jeunes chercheurs sur un domaine qui n’intéressait guère de monde, estime Jean-Yves Monnat. C’est aussi un puits de sciences dans son domaine, et une personnalité extrêmement généreuse et bienveillante, pour qui on a plaisir à travailler bénévolement. »
La devise de Bachelard
Signe d’un regain d’intérêt pour ces organismes, Joël Boustie est aujourd’hui sollicité pour participer au montage d’un projet européen sur la valorisation de produits naturels originaux. « Personnellement, dit-il, ce qui m’intéresse le plus, ce n’est pas tant de trouver de nouveaux médicaments que de comprendre, d’un point de vue très fondamental, les liens et les modes de communication entre les partenaires au sein de l’écosystème lichénique. Mais les deux approches ne sont pas incompatibles, bien au contraire. » Il a définitivement fait sienne la devise de Gaston Bachelard (1984-1962) : « La conquête du superflu donne une excitation spirituelle plus grande que la conquête du nécessaire », disait le philosophe des sciences.
Joël Boustie adore aussi enseigner. Chargé de mission pour la culture scientifique à l’université de Rennes-I entre 2012 et 2016, il a largement contribué à la création d’une Maison pour la science en Bretagne. Mais, à 56 ans, il rêve moins de nouvelles promotions universitaires que de retourner dans quelques années à la ferme de ses parents, dans le Lot. Sa mère, fille unique, avait dû renoncer à son rêve de devenir institutrice pour rester dans l’exploitation agricole. Quelques décennies plus tard, ses deux fils, l’un phytochimiste, l’autre physicien (Michel Boustie, directeur de recherches au CNRS), aspirent à retrouver les vingt brebis, trois vaches et quelques hectares cultivés de leur enfance, pour y organiser notamment des sorties nature, comprenant la découverte des lichens, évidemment…
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/01/04/joel-boustie-rare-explorateur-du-monde-des-lichens_6024808_1650684.html>
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13- Quand les plantes vertes font le mur, Sciences & Avenir, 05/01/20, 15h00
Par Rédacteur

Les nouveaux jardins verticaux "à la française" se répandent dans les villes. Ces murs végétalisés séduisent les architectes du monde entier et on peut en trouver en taille réduite pour agrémenter un intérieur. Cet article est un extrait du magazine Sciences et Avenir n°875 daté janvier 2020.
Quinze mille végétaux appartenant à 376 espèces qui ornent les murs d’un musée face à la Seine : en 2004, l’architecture du musée du Quai-Branly-Jacques-Chirac à Paris avait fait sensation. Aujourd’hui, ce concept de façade végétalisée, que l’on doit à un chercheur spécialiste des plantes tropicales au CNRS, Patrick Blanc, fait florès.
Une isolation thermique mais aussi phonique
Outre l’attrait esthétique, le couvert végétal contribue en effet à l’isolation thermique et phonique. Et l’attrait pour la colonisation par les plantes d’espaces urbains variés, comme les toits et les façades, est renforcé par la sensibilité croissante aux enjeux du changement climatique et de la préservation de la biodiversité. Le coût de ces installations les plus abouties oscille cependant entre 400 et 800 euros le mètre carré, auquel il faut ajouter chaque année près d’un dixième de cette somme pour l’entretien. Ce qui les réserve plutôt à une clientèle professionnelle. Le marché des particuliers commence toutefois à émerger, avec la déclinaison du concept sous forme de tableaux végétaux de petite taille et modulables dont les prix oscillent de quelques dizaines à quelques centaines d’euros.
>> Suite à lire sur inscription à :
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/plantes-et-vegetaux/les-plantes-vertes-font-le-mur_140038>
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14- Chronique. Les oiseaux eux aussi connaissent des traversées du désert, Le Monde, maj le 06/01/20 à 00h41    
Hervé Morin

Comment les petits migrateurs surmontent-ils, saison après saison, l’obstacle du Sahara et des sables arabiques ? Une vaste étude met en lumière la diversité de leurs stratégies.
Zoologie. Les traversées du désert peuvent prendre de multiples chemins : tentation de Venise ou retraite à l’ombre de clochers, elles sont souvent l’occasion de couver des espoirs de retour florissant. Chez les oiseaux aussi, elles passent par des stratégies diverses destinées à gérer au mieux des ressources comptées, pour passer l’obstacle. Une vaste étude publiée dans Scientific Reportsle 27 décembre 2019 met en lumière les manières très variées des petits migrateurs pour traverser le Sahara et les sables de la péninsule arabique.
Le Français Frédéric Jiguet, professeur au Muséum national d’histoire naturelle de Paris, a coordonné une équipe de 43 chercheurs de différents laboratoires européens ayant suivi 130 individus d’une dizaine d’espèces (rossignol, ortolan, fauvettes diverses, pipits, tariers et gobemouches). « Grâce à des photomètres géolocalisateurs qui pèsent 0,36 gramme pour les plus petits, on peut désormais appareiller des oiseaux d’une dizaine de grammes sans entraver leur migration », indique le chercheur. En mai, il avait ainsi, avec un collectif de chercheurs, publié une étude sur le bruant ortolan montrant que la chasse pèserait pour moitié dans la baisse de 30 % de la population de ces migrateurs en France depuis début 2000.
Des comportements adaptés aux saisons
La façon dont les petits migrateurs survolent les déserts fait l’objet de débats scientifiques. Contrairement aux gros oiseaux, comme certains aigles qui peuvent se priver de nourriture pendant trois semaines et profiter des courants thermiques pour s’élever et planer au-dessus des dunes, les petits migrent à tire-d’aile, grâce à un vol actif très énergivore. Des radars placés dans le désert semblaient indiquer que ces migrateurs minuscules se posaient avant le lever du jour, tandis que d’autres mesures donnaient des résultats contradictoires, entre du vol non-stop, des étapes essentiellement nocturnes, et un prolongement dans la matinée.
J’avais constaté que, chez les ortolans, c’était assez variable », note Frédéric Jiguet, qui a donc voulu avoir une vision plus globale du phénomène en s’associant à d’autres ornithologues européens, dont il salue le gros travail de terrain pour recapturer les animaux : « Sur dix capteurs posés, on en récupère entre un et cinq. » Le résultat ? Tout un spectre de comportements, parfois variables au sein d’une même espèce et en fonction de la saison. Les ortolans volent ainsi la nuit et un peu en matinée. Le rossignol se pose systématiquement pendant la journée. Quant au pouillot siffleur, particulièrement aérodynamique, il est adepte du non-stop, en automne comme au printemps.
« Nous avons compté plus de trajets continus au printemps qu’en automne, précise Frédéric Jiguet. Peut-être en raison de vents plus favorables et d’une volonté de revenir plus vite sur les lieux de reproduction. » Ceux qui poursuivent leur vol après le lever du jour sont-ils en quête d’ombre et de lieux de ravitaillement plus favorables à leur escale technique ? « Ce qui est fascinant quand on décortique ces données, c’est qu’on se sent quasiment avec l’oiseau en train de voler ou de chercher un lieu pour se poser », s’enthousiasme le chercheur.
> Lire aussi  Près de 80 % des espèces d’oiseaux migrateurs menacées d’ici à 2050 par le changement climatique
Autre enseignement tiré des petits capteurs, qui mesurent aussi la température, ce qui permet de déduire l’altitude de vol : certains volatiles, comme les ortolans, font du rase-mottes, quand d’autres s’élèvent à plus de 2 000 mètres, à l’instar du rossignol. Des espèces pourtant cousines des gobemouches ne volaient pas du tout à la même hauteur. « Chez plusieurs espèces, on observe des individus qui se répartissent en différentes stratégies, souligne Frédéric Jiguet. Cette flexibilité est intéressante pour s’adapter au réchauffement climatique et faire face à un Sahara de plus en plus étendu. » L’ortolan, qui semble répugner à monter en altitude pour trouver des courants moins ardents, pourrait lui se retrouver en difficulté…
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/01/05/les-oiseaux-eux-aussi-connaissent-des-traversees-du-desert_6024860_1650684.html>
En savoir plus :
> Scientific report. Desert crossing strategies of migrant songbirds vary between and within species <https://www.nature.com/articles/s41598-019-56677-4>, Nature, 27/12/19
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15- Séisme de magnitude 5,8 sur l'île de Porto Rico, AFP, 06/01/20, 13:00

Un séisme de magnitude 5,8 a secoué l'île américaine de Porto Rico lundi, provocant d'importantes coupures de courant et dégâts matériels selon l'institut géologique américain (USGS).
Aucune victime n'était pour l'instant à déplorer. 
La terre a tremblé à 06H32 locales (10H32 GMT) autour de Guayanilla, dans le sud de cette île des Caraïbes, mais les secousses ont été ressenties sur la majeure partie du territoire, en grande partie dévasté par les ouragans Irma et Maria de 2017, y compris dans la capitale San Juan. 
Le séisme a provoqué l'interruption d'un système approvisionnant quelque 250.000 clients en électricité. 
Sur les réseaux sociaux, de nombreux habitants partageaient des images de maisons effondrées, de voitures coincées et de glissements de terrain. 
Aucune alerte au tsunami n'a été émise pour Porto Rico ou les Iles Vierges Américaines voisines.
<https://la1ere.francetvinfo.fr/seisme-magnitude-58-ile-porto-rico-786933.html>
Sur le même sujet : 
> Porto Rico décrète l'état d'urgence après un puissant séisme <https://www.geo.fr/environnement/porto-rico-decrete-letat-durgence-apres-un-puissant-seisme-199342>, AFP, 08/01/20, 00:00
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16- Reportage. Entre Sri-Lankais et éléphants, la guerre est déclarée, Le Monde, 07/01/20, 11h02
Harold Thibault (Madunagala, envoyé spécial)

Dans la pointe sud de l’île, les pachydermes, dont l’habitat est grignoté, sont contraints de se rapprocher des villages pour se nourrir. Chaque camp compte ses morts. 
Les villageois ont les traits tirés. Les signes de l’épuisement physique, dans le conflit qui les oppose aux éléphants. Ils ne dorment plus, contraints de passer leurs nuits à faire des rondes autour du bourg et de ses terres pour s’assurer que l’animal ne détruira pas un hectare de culture supplémentaire ou ne piétinera pas les maisons. Au moyen des bruits de pétards ou de moteurs de tracteur, ils tentent de tenir la bête à distance des zones habitées et cultivées jusqu’à l’aube, parfois même jusqu’à ce que le soleil atteigne son zénith, car c’est dans les heures où il fait encore bon qu’elle cherche à se nourrir, jusqu’à fouiller de sa trompe dans les réserves des greniers.
La construction en cours, à quatre kilomètres seulement, d’une autoroute pour relier la capitale Colombo à la pointe sud du Sri Lanka, a coupé le territoire d’un groupe d’une quarantaine de pachydermes, les bloquant de ce côté où ils n’ont plus d’autre option que de se rapprocher des habitations humaines pour se nourrir.
Fierté de l’île
Au Sri Lanka, le conflit qui oppose l’homme à l’éléphant est de plus en plus aigu et le village de Madunagala est en ligne de front. La déforestation, pour des motifs économiques, ne cesse de réduire l’habitat de l’animal qui pourtant fait aussi la fierté de l’île. On construit des autoroutes entre la capitale et les villes du centre et du sud. On étend les plantations de thé, de noix de coco, de banane ou de mangue pour développer le revenu local. Les fermiers sont tentés de se lancer dans l’élevage bovin, pour sa rentabilité.
A la pointe sud, on a inauguré un port industriel, un immense centre de conférences et un aéroport – qui n’est parvenu à attirer aucune compagnie aérienne – sur les terres jusqu’alors couvertes par la forêt. Dans le nord, des terres ont été reprises depuis la fin de la guerre civile en 2009, alors qu’en trois décennies de conflit entre l’armée régulière et la guérilla des Tigres tamouls, les éléphants s’étaient installés dans des zones où l’homme avait dû reculer.
> Lire aussi  Au Sri Lanka, le pouvoir en famille
En conséquence, la cohabitation s’est envenimée, au point que les villageois qui portaient l’emblématique animal dans leur cœur sont devenus ses assassins. Un fermier de 68 ans, cheveux blancs, chemise bleue fatiguée, explique – à condition que l’on taise son nom, on le surnommera Anil – comment il s’est malgré lui improvisé poseur de bombes artisanales dissimulées dans les arbres. Tuer un éléphant peut valoir une longue peine d’emprisonnement. L’éléphant d’Asie est placé sur liste rouge des espèces en danger d’extinction. L’ancienne Ceylan, avec entre 6 000 et 7 500 spécimens, est le pays à la plus dense population de ces pachydermes du continent.
« Briseur de mâchoire »
Depuis une insurrection marxiste et sa féroce répression à la fin des années 1980, les habitants de cette région méridionale ne sont plus autorisés à s’armer de fusils, et de toute façon il faut un tir précis pour abattre un éléphant. Alors les villageois se replient sur une arme dissuasive mais cruelle, connue sous le nom de hakka patas, ou « briseur de mâchoire », et utilisée traditionnellement contre les sangliers. Ils mélangent une charge de poudre à une grosse poignée de cailloux et placent le tout dans une pastèque à moitié vidée, calée ensuite entre deux branches. L’engin explosera dans la gueule de l’animal qui croira se délecter, l’affectant au point qu’il ne pourra plus se nourrir et mourra ainsi de faim, plus tard et plus loin. « Ils agonisent ailleurs. Il y a six mois, j’ai découvert un cadavre, il avait la mâchoire et la trompe ravagées, dit Anil.L’éléphant reste notre ami, mais pour ceux qui s’approchent de chez nous, il n’y a plus d’autre choix. »
Chaque camp, défenseurs de la faune sauvage et habitants désespérés des villages, compte ses morts. Il y a dix ans, c’était autour de 70 humains tués chaque année, mais plus de 80 les années récentes, pour atteindre 100 victimes en 2019. L’année 2018 avait vu pour la première fois le nombre d’éléphants tués dépasser les 300, pour atteindre 319. A la mi-décembre 2019, on en comptait 360 en quasiment un an. En septembre, sept bêtes étaient retrouvées empoisonnées dans le centre-nord du pays. « Il y a un mois, un type vivant à 2 km d’ici a été tué alors qu’il nettoyait son jardin », raconte Anil.
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Les agents de la protection de la vie sauvage sont débordés face aux appels à la rescousse des habitants des zones les plus exposées. « On fait ce qu’on peut, avec des flashs de lampe torche, des pétards et fumigènes ou en tirant en l’air », relate Ajith Gunathunga, en chemise de ranger dans la réserve de Bundala, qu’il est chargé de surveiller. « L’habitat de l’éléphant se réduit et la situation s’aggrave de jour en jour », déplore cet homme qui a vingt ans de métier.
Son équipe organise des séminaires de sensibilisation dans les villages de la région, pour dissuader les résidents de tuer. Mais avec un succès limité. Outre les pastèques ou courges explosives, l’usage de poisons se répand, de même que celui de pieux plantés dans une planche de bois puis dissimulés à la verticale sous les feuilles aux abords des zones habitées : ils s’enfoncent dans la patte de l’animal, qui mourra de ne plus pouvoir se déplacer et s’alimenter une fois que la profonde blessure se sera infectée.
Parcs nationaux saturés
Face à l’aggravation de ces conflits, la principale solution gouvernementale a consisté à déplacer les éléphants problématiques dans des parcs nationaux. Mais ceux-ci sont désormais saturés et poursuivre cette politique expose les éléphants au risque de mourir affamés, explique Prithiviraj Fernando, directeur du Centre de conservation et de recherche, spécialisé dans la protection du plus gros mammifère terrestre d’Asie. L’Etat a également commencé à distribuer des feux de Bengale et d’artifice pour faire fuir l’éléphant dans les communautés les plus exposées. « Mais ces solutions ne répondent au problème que du point de vue des humains, souligne M. Fernando. On harcèle les éléphants, puis on les déplace dans une zone où ils vont mourir de faim. »
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Sur la moitié de la superficie de l’île, l’homme et l’éléphant doivent coexister. La seule réponse durable, ajoute ce spécialiste parmi les plus reconnus du pays, est de penser comment vivre ensemble et non de continuer à bloquer de plus en plus l’animal dans des réserves. Elle passe par un développement compatible avec l’animal – des autoroutes dotées de surélévations régulières pour que le pachyderme passe sous le pont – alors que trop souvent on coupe d’un trait les espaces d’un groupe d’éléphants. Et par l’installation, devenue inévitable, de clôtures électriques pour protéger les humains et les exploitations agricoles. « Il va falloir apprendre à cohabiter, à se partager le territoire », conclut M. Fernando.
> Lire aussi  Au Sri Lanka, le pouvoir en famille
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/07/une-nouvelle-guerre-au-sri-lanka-entre-l-homme-et-l-elephant_6024990_3244.html>
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17- Afrique du Sud : arrestation de quatre individus pour vente illégale de pattes de lions, AFP, 07/01/20, 17:00

Quatre Sud-Africains qui tentaient de vendre des pattes de lions pour près de 20.000 euros ont été interpellés en Afrique du Sud, a annoncé mardi la police.
Après avoir reçu des informations, des policiers ont monté un guet-apens, lundi à Rustenburg (nord), aux quatre individus, âgés de 41 à 51 ans.
Ces derniers ont alors tenté de vendre quatre pattes de lions à un policier déguisé en civil pour la somme de 300.000 rands (21.000 dollars, 19.000 euros).
Ils ont été immédiatement arrêtés.
La police a estimé "prématuré" d'établir pour l'instant un lien entre ces individus et la découverte la semaine dernière, à une soixantaine de kilomètres de Rustenburg, de huit carcasses de lions dans une réserve privée où ils ont été illégalement abattus.
Les félins étaient amputés de leurs pattes.
Le trafic de membres de lions, prisés en Asie en médecine traditionnelle, est en augmentation depuis plusieurs années.
Le nombre de lions dans le monde a chuté de 39.000 à 23.000 entre 1993 et 2014, selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN).
<https://www.rtl.be/info/monde/international/afrique-du-sud-arrestation-de-quatre-individus-pour-vente-illegale-de-pattes-de-lions-1186526.aspx>
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18- De nouvelles propriétés électriques observées dans le cerveau humain, Le Monde, maj le 09/01/20 à 06h28
Florence Rosier  

Une équipe allemande a observé dans des neurones de couches spécifiques du cortex un mode de propagation de l’influx nerveux qui faciliterait certaines opérations logiques. 
D’où viennent nos capacités cognitives hors normes ? Pourquoi ce saut évolutif, qui a longtemps semblé faire d’Homo sapiens un animal à part – avec un effet pervers : n’en avons-nous pas tiré une forme d’hubris qui nous a poussés à piller sans remords notre planète ?
Une étude publiée dans la revue Science, le 3 janvier, livre une nouvelle pièce du puzzle de notre machine à penser. Elle révèle l’importance, dans cette affaire de neurones, d’un segment anatomique de ces cellules : les dendrites.
Comparons le neurone à un arbre. Le tronc en serait l’axone, ce long et fin prolongement qui conduit l’influx nerveux – un signal électrique. Les racines, elles, en seraient les dendrites, ces filaments courts et très ramifiés qui prolongent le corps du neurone. De même que les racines d’un arbre collectent l’eau et les minéraux du sol, les dendrites, elles, reçoivent et intègrent les influx nerveux issus des neurones en amont. Selon le résultat de cette intégration, le neurone sera inhibé (il ne transmettra aucun message) ou excité (il transmettra le message nerveux à d’autres neurones en aval, par l’intermédiaire de structures particulières, les synapses).
La puissance démultipliée de notre cerveau
Que montre cette nouvelle étude ? Les dendrites de certains neurones de notre cortex sont dotées de propriétés électriques jamais observées jusqu’ici, révèle-t-elle. Ce qui démultiplie la puissance de calcul de notre cerveau, estiment les auteurs, de l’université de Berlin.
« Notre connaissance des propriétés électriques des dendrites est presque entièrement issue d’études menées chez des rongeurs », constatent les auteurs. D’où leur intérêt pour les dendrites du cerveau humain. Ils ont donc récupéré des petites pièces chirurgicales de cortex, issues de patients opérés pour une épilepsie ou une tumeur au cerveau. Deux pathologies aux causes très différentes. « Nous avons obtenu les mêmes résultats avec ces deux types de patients : cela rend très peu probable l’existence d’un biais lié à ces maladies »,précise Matthew Larkum, qui a supervisé l’étude.
Le cortex du cerveau humain, comme celui des rongeurs, est formé de six couches de neurones. Parmi elles, les deuxième et troisième couches (L2/3) ont une architecture particulièrement sophistiquée chez l’homme : leurs neurones sont bien plus nombreux que chez tout autre mammifère. Et leurs dendrites forment une arborescence bien plus étendue et ramifiée.
Neurones « pyramidaux »
Ce sont ces dendrites que les chercheurs ont décidé d’étudier. Ils appartiennent donc aux neurones de la troisième couche, dits « pyramidaux » (en raison de la forme triangulaire de leur corps cellulaire). Ils ont découpé les tissus corticaux en fines tranches, qu’ils ont placées dans des conditions permettant aux neurones de survivre plusieurs heures « en bonne santé ». A l’aide d’électrodes très fines, ils ont mesuré l’activité électrique de chaque neurone.
Mieux encore, ils ont distingué, au sein de chaque neurone, l’activité émanant des dendrites de celle provenant de l’axone. Pour cela, ils ont eu recours à une technique bien rodée : le « patch-clamp », qui enregistre les courants ioniques circulant à travers les membranes cellulaires. Ils ont couplé cette technique à la microscopie à deux photons, qui permet de suivre la dynamique des événements moléculaires à l’intérieur des cellules vivantes, au sein de leur tissu d’origine, sur au moins 1 millimètre de profondeur.
Résultat : à leur grande surprise, les chercheurs ont alors découvert une forme de « potentiel d’action » radicalement nouvelle dans les dendrites L2/3. Ce potentiel d’action des neurones, c’est ce qui permet à l’influx nerveux de se propager. Au cours du phénomène, le potentiel électrique de la membrane du neurone augmente très vite avant de chuter rapidement et de revenir à sa valeur initiale. A mesure que ce phénomène progresse le long de l’axone – ou des dendrites –, le message nerveux circule.
Dans sa forme classique (la seule connue jusqu’alors), ce processus repose sur des flux d’ions sodium (Na +) et potassium (K +) à travers des canaux spécifiques, dans la membrane du neurone. « Cette forme classique du potentiel d’action s’observe dans les portions initiales des axones, chez l’homme comme chez les autres mammifères. Ce que nous avons découvert, dans les dendrites L2/3 du cortex humain, c’est une nouvelle classe de potentiel d’action : elle repose sur des flux d’ions calcium. En cela, elle diffère de toute forme de potentiel d’action jamais décrite dans des neurones », souligne Matthew Larkum.
Les chercheurs ont ensuite modélisé les capacités de calcul de ces neurones L2/3 du cortex humain. Verdict : ces neurones sont capables de résoudre des opérations logiques plus complexes que prévu, qui semblaient auparavant mobiliser un petit réseau de neurones, sur plusieurs couches du cortex.
Grâce aux propriétés de ses dendrites, « chaque neurone pyramidal du cortex humain peut accomplir ce qui mobilise plusieurs neurones du cortex de la souris », explique Rebecca Piskorowski, de l’Institut de psychiatrie et neurosciences de Paris (Inserm-université Paris-Descartes), qui n’a pas participé à l’étude.
« On a longtemps cru que l’intégration des signaux excitateurs qui arrivent aux dendrites puis le signal de sortie au niveau de l’axone pouvaient seulement coder les opérations logiques ET et OU, indiquent les auteurs. L’opération “OU exclusif”(XOR), elle, semblait nécessiter des réseaux de neurones. Mais cette nouvelle classe de potentiel d’action, dans les dendrites, permet de coder ce type d’opération. »
Reste que cette propriété à part des dendrites des humains n’explique sûrement pas tout des pouvoirs de notre cerveau. Est-elle, d’ailleurs, propre à notre espèce ? « Nous manquons de données sur ces dendrites dans des espèces autres que les rongeurs et l’homme, admet Matthew Larkum. Nous ignorons, en particulier, si cette nouvelle classe de potentiel d’action existe aussi chez les chimpanzés ou les bonobos. Mais nous allons pouvoir l’étudier. »
> Lire aussi  « Neuromythes » et réalités sur notre cerveau
Nos capacités cognitives pourraient aussi être liées à d’autres spécificités de notre cerveau. La connectivité exceptionnelle de nos neurones, sur de longues distances, joue sûrement. Tout comme la complexité de nos cellules gliales, ces cellules nerveuses qui, à la différence des neurones, ne sont pas excitables électriquement.
Examinons par exemple les astrocytes, ces cellules en forme d’étoile : elles jouent un rôle-clé dans la nutrition des neurones, mais aussi dans la transmission du message nerveux au niveau des synapses. Eh bien, leur morphologie est bien plus complexe chez l’homme que chez la souris : leurs ramifications sont bien plus étendues. « Ces différences expliquent, certainement en partie, les capacités uniques de notre cerveau. Mais dans quelle mesure ? Nous l’ignorons », conclut Matthew Larkum.
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En Russie, un projet en attente d’autorisation
La condamnation judiciaire de He Jiankui en Chine s’accompagne d’une réprobation quasi unanime du monde académique tant pour des raisons éthiques que techniques. En Russie, le biologiste Denis Rebrikov entend cependant passer outre ces mises en garde. Généticien en chef de la principale clinique publique de fertilisation in vitro à Moscou, il avait d’abord indiqué en juin 2019 vouloir comme son confrère chinois utiliser l’outil Crispr-cas9 pour modifier le gène CCR5 d’embryons pour leur conférer une résistance au HIV. Sans abandonner ce projet, il a fait depuis savoir qu’il souhaitait aussi modifier le gène GJB2 pour éviter que des couples porteurs de sa version mutée ne donnent naissance à des enfants sourds. Mais il attendra d’y être autorisé par le ministère de la santé. Selon Nature, pour l’Américaine Jennifer Doudna, co-découvreurse de Crispr-Cas9, ce projet est « imprudemment opportuniste, clairement contraire à l’éthique ».
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/01/07/de-nouvelles-proprietes-electriques-observees-dans-le-cerveau-humain_6025088_1650684.html>
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19- Mexique : gros nuage de cendres au-dessus du volcan Popocatepetl, AFP, 09/01/20, 19:00

Le volcan Popocatepetl, situé dans le centre du Mexique, a projeté jeudi des cendres dans l'atmosphère après une explosion visible à des kilomètres à la ronde, sans toutefois que le niveau d'alerte ne soit relevé.
Selon le Centre mexicain de prévention des catastrophes sur son compte Twitter, l'explosion a été accompagnée "d'une teneur modérée en cendres et de pierres incandescentes" et a généré une fumerolle de 3.000 mètres.
Cette petite éruption de "Don Goyo", le surnom du volcan, n'a pas modifié le niveau "jaune" de l'alerte volcanique en vigueur. 
Les autorités ont rappelé aux quelque 25 millions de personnes vivant dans les environs l'impératif de vigilance, la nécessité de rester à une distance d'au moins 12 km du cratère, de se protéger d'éventuelles chutes de cendres et de se tenir prêts à l'éventualité, pour l'heure lointaine, d'une évacuation.
Le Popocatepetl, dont le nom signifie "colline qui fume" en langue nahuatl, culmine à 5.426 mètres. Il est considéré comme un volcan parmi les plus dangereux au monde en raison de la concentration de population alentour.
<https://information.tv5monde.com/info/mexique-gros-nuage-de-cendres-au-dessus-du-volcan-popocatepetl-340618>
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20- Philippines : risque d'éruption "explosive" du volcan Taal, des milliers de personnes évacuées, AFP, 13/01/20, 00:00

Des milliers d'habitants ont été évacués aux Philippines et les vols réguliers ont été annulés dans la crainte d'une imminente éruption "explosive" du volcan Taal, proche de Manille, au-dessus duquel s'élevait lundi matin une gigantesque colonne chargée de cendres.
"Une dangereuse éruption explosive est possible dans les heures ou les jours qui viennent", a averti l'agence sismologique nationale, alors que le Taal, l'un des volcans les plus actifs des Philippines, situé à 65 kilomètres au sud de Manille, crachait des cendres.
Des mouvements de lave ont également été enregistrés.
Plus de 2.000 habitants vivant sur l'île où se trouve le Taal, située au milieu d'un lac de cratère dans une zone très appréciée des touristes, ont été évacués par mesure de sécurité, ont indiqué les autorités locales.
La colonne de cendres émanant du volcan a atteint dimanche plus de 15 kilomètres de haut. Après une suspension de quelques heures, le gouvernement a ordonné une annulation "jusqu'à nouvel ordre" des vols au départ et à destination de l'aéroport international Ninoy Aquino de Manille.
L'Institut de volcanologie et sismologie des Philippines (Phivolcs) a évoqué le risque pour des avions d'être touchés par des "fragments balistiques".
Le ministre des Transports Arthur Tugade a ordonné aux responsables des transports aériens de "faire tout le nécessaire dans l'intérêt de la sécurité publique", selon un communiqué commun des autorités chargées des transports.
Les autorités de l'aviation civile ont indiqué qu'elles procèderaient à une réévaluation de la situation lundi matin.
- Secousses et éclairs -
Les habitants d'une île voisine pourraient également être évacués si la situation empire, a précisé Renato Solidum, chef de l'Institut de volcanologie et sismologie des Philippines. "La cendre a déjà atteint Manille. C'est dangereux si les gens l'inhalent", a-t-il dit à l'AFP.
Dans la capitale, les autorités ont organisé de premières distributions de masques à des sans-abri pour les protéger des cendres.
"J'ai peur qu'il n'entre en éruption... Je n'ai plus qu'à prier", déclare à l'AFP Eduardo Carino, qui travaille dans un hôtel à proximité du volcan.
Les sismologues des services gouvernementaux ont détecté le magma qui monte en direction du cratère tandis que des secousses étaient ressenties à proximité du volcan, dont le sommet était illuminé d'éclairs.
L'Institut de volcanologie et sismologie des Philippines a indiqué dimanche soir (lundi matin en heure locale) que des débris allant jusqu'à plus de 6 centimètres de diamètre étaient retombés dans les zones entourant le cratère.
L'Institut a recensé plus d'une cinquantaine de secousses sismiques à ce stade.
"Une activité sismique d'une telle intensité signifie probablement une pénétration continue du magma sous l'édifice du Taal, qui pourrait entraîner davantage d'activité éruptive", a indiqué l'Institut.
La dernière éruption du Taal date de 1977, a précisé M. Solidum.
L'archipel des Philippines est situé sur la "ceinture de feu" du Pacifique, où les plaques tectoniques entrent en collision, provoquant séismes et activité volcanique réguliers.
En janvier 2018, des dizaines de milliers de personnes avaient dû être évacuées en raison d'une éruption du Mont Mayon, dans la région centrale de Bicol.
La plus puissante éruption au cours des dernières décennies à été celle en 1991 du Mont Pinatubo, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Manille, qui a fait plus de 800 morts.
Le volcan avait craché un nuage de cendres qui avait parcouru des milliers de kilomètres en quelques jours et avait été rendu responsable des dégâts causés à une vingtaine d'avions.
<https://information.tv5monde.com/info/philippines-risque-d-eruption-explosive-du-volcan-taal-des-milliers-de-personnes-evacuees>
Sur le même sujet : 
> Eruption en Nouvelle-Zélande : le bilan grimpe à 20 morts <https://information.tv5monde.com/info/eruption-en-nouvelle-zelande-le-bilan-grimpe-20-morts-341139>, AFP, 13/01/20, 13:00
> Les Philippines en alerte après le réveil du volcan Taal <https://information.tv5monde.com/info/les-philippines-en-alerte-apres-le-reveil-du-volcan-taal-341095>, AFP, 13/01/20, 13:00
> Equateur : éruption du volcan La Cumbre sur une île inhabitée des Galapagos <https://information.tv5monde.com/info/equateur-eruption-du-volcan-la-cumbre-sur-une-ile-inhabitee-des-galapagos-341233>, AFP, 13/01/20, 20:00
> Volcan philippin : des milliers d'habitants dans l'incertitude après leur évacuation <https://information.tv5monde.com/info/volcan-philippin-des-milliers-d-habitants-dans-l-incertitude-apres-leur-evacuation-341267>, AFP, 14/01/20, 23:00
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21- Tribune. Le loup, la culture et les menaces de mort, Libération, 13/01/20, 15:47
Par Farid Benhammou, géographe, chercheur associé au Laboratoire Ruralités (Poitiers) 

En France, des chercheurs, des élus, et récemment le cinéaste Jean-Michel Bertrand, pourtant partisans de solutions constructives pour la cohabitation humains-loups, sont menacés par lettres anonymes.
Tribune. Mercredi sort le film Marche avec les loups du réalisateur Jean-Michel Bertrand. Il s’agit de la suite d’un premier opus sorti en 2017, la Vallée des loups. Ce film contait, sur un ton introspectif et poétique, la quête personnelle du réalisateur de cet emblème de vie sauvage qui faisait son retour dans la vallée des Hautes-Alpes où il avait grandi. Avec le même humour, la même modestie face à la nature, des images à couper le souffle et la musique d’un des meilleurs compositeurs du cinéma français (Armand Amar), le réalisateur se remet en scène pour comprendre et suivre le parcours d’un jeune loup qui quitte sa meute pour aller coloniser un autre territoire. Mais cette nature est semée d’embûches, comme les autres loups, mais surtout une humanité dont les espaces artificialisés et une partie d’entre elle s’acharnent contre toute forme de vie hâtivement jugée nuisible. Jean-Michel Bertrand, ancré dans son terroir, dénonce cela sans omettre les difficultés rencontrées par les éleveurs. On sent qu’il a vécu de rudes épreuves intimes par le passé et une partie de sa vie fut dédiée à la réalisation de films ethnologiques et humanistes sur des peuples nomades du monde. Par l’esthétique, l’émotion et un montage fluide et précis, il donne à voir un récit vivant que des scientifiques peinent à faire entendre au grand public.
>> Suite à lire à :
<https://www.liberation.fr/debats/2020/01/13/le-loup-la-culture-et-les-menaces-de-mort_1772746>
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22- Entretien. Incendies en Australie : « Il est tout à fait possible que certaines espèces soient perdues à jamais », Le Monde, 14/01/20, 06h00
Propos recueillis par  Charlotte Chabas  

Si les pompiers ont annoncé avoir réussi à maîtriser le plus important « mégafeu » du pays, hors de contrôle depuis presque trois mois, les scientifiques s’inquiètent des risques qui pèsent sur la biodiversité de l’île-continent. 
La flore et la faune australiennes, qui comptent des espèces uniques au monde, ont été durement touchées par les incendies qui ravagent le pays depuis le mois de septembre. Si les pompiers ont annoncé, lundi 13 janvier, avoir réussi à maîtriser le plus important « mégafeu » du pays, hors de contrôle depuis presque trois mois, les scientifiques s’inquiètent des risques qui pèsent sur la biodiversité de l’île-continent. Pour David Phalen, professeur du département vétérinaire de l’université de Sydney et spécialiste de la biodiversité australienne, « l’Australie a malheureusement de très mauvaises statistiques en matière de préservation de la biodiversité ».
L’université de Sydney a publié, le 8 janvier, une étude parlant d’un milliard d’animaux affectés par les incendies dans le seul Etat de Nouvelle-Galles du Sud. Ce nombre vous paraît-il pertinent ?
Cela prendra beaucoup de temps pour connaître le véritable impact de ce feu sur la faune, mais il est évident que le bilan sera effectivement très lourd, et ce pour deux raisons. D’abord, il y a son intensité. Un feu aussi brûlant, qui détruit tous les arbres jusqu’au houppier [la partie haute du branchage], est beaucoup plus meurtrier pour les animaux qu’un feu qui ne brûle que la végétation basse de la forêt.
En outre, il y a son impressionnante étendue. L’incendie n’a pas progressé de petites zones en petites zones, mais a tout ravagé sur des zones très larges. Cela signifie que les animaux n’ont pas pu trouver de refuge. Dans certaines régions, il leur faudra plusieurs années pour retrouver un territoire épargné par le feu, d’autant que la sécheresse va rendre plus lente la régénération de la flore.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/14/incendies-en-australie-il-est-tout-a-fait-possible-que-certaines-especes-soient-perdues-a-jamais_6025774_3244.html>
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En images
23- Au cœur de la biodiversité des jardins du château de Versailles, Paris Match, 11/12/19, 17h03 
William Smith

Pour ce troisième épisode de notre web-série sur les jardins du château de Versailles, nous nous intéressons à un patrimoine historique inestimable, un véritable trésor naturel méconnu, son écosystème et sa biodiversité. Les 815 hectares du parc sont devenus au fil des siècles un havre de nature pour des milliers d’espèces. 
Au temps des rois, le château de Versailles possédait une célèbre ménagerie. Si Louis XIV appréciait les animaux exotiques qu’il montrait lors de ses fameuses promenades, Louis XV avait choisi d’étudier les animaux de la ferme et a transformé la ménagerie du domaine. 
C’est un peu dans l’esprit scientifique de Louis XV que le Château, entretient aujourd'hui sa biodiversité, au moyen de diverses actions, allant de la mise en place de ruches pour favoriser la pollinisation, à la pose de nichoir à mésanges - ces dernières contrent de façon naturelle l’invasion de chenilles -, tout en favorisant la prolifération des insectes au moyen de création de zones humides dans des endroits stratégiques du parc.
> Voir aussi : Le parc de Versailles, se reconstruire après la tempête
> Vidéo à voir à :
<https://www.parismatch.com/Culture/Versailles-cote-jardins/Au-coeur-de-la-biodiversite-des-jardins-du-chateau-de-Versailles-1664210>
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24- Bretagne : fermeture d'une route pour protéger les batraciens, France 2, journal de 13h, 27/12/19

Dans les Côtes-d'Armor, une route départementale est fermée à la circulation pendant près de trois mois pour permettre aux grenouilles de la traverser. Une mesure qui devrait sauver plusieurs centaines de batraciens.
À Lamballe (Côtes-d'Armor), une route départementale est réservée aux amphibiens jusqu'au 2 mars prochain. En cause : la migration des batraciens, dont plus de 500 ont été tués l'an dernier. "Ils passent la plupart de l'année dans les bois, où ils sont abrités, puis traversent la route et viennent se reproduire dans les marres", indique Rozenn Guillard, technicienne biodiversité Lamballe Terre et Mer, en désignant un triton palmé. Pour éviter une nouvelle hécatombe dans cette zone protégée, l'agglomération a donc décidé de fermer la route, fréquentée par 400 voitures par jour. Les automobilistes doivent désormais emprunter une déviation de 4 kilomètres : dans le village, la décision fait débat.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/bretagne-fermeture-d-une-route-pour-proteger-les-batraciens_3761527.html>
Sur le même sujet, en plateau :
> Comment protéger les animaux lors de leur migration ? <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/comment-proteger-les-animaux-lors-de-leur-migration_3761535.html>, France 2, journal de 13h, 27/12/19
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25- Plan B : comment le bruit sous l’eau impacte les cétacés, Le Monde, 06/01/19, 09h27
Joséfa Lopez  

Trafic maritime, sonar, activités pétrolières… le bruit sous l’eau est omniprésent. Cette pollution sonore peut avoir des conséquences graves sur les cétacés. 
Sous l’eau, il y a du bruit. Beaucoup de bruit. La circulation des navires, les exercices militaires, les forages pétroliers… génèrent une pollution sonore permanente et invisible. Selon les spécialistes, elle équivaudrait à celle du trafic autoroutier. Alors même si ce bruit n’est pas intense en termes de décibels, il perturbe néanmoins les espèces qui vivent sous l’eau. Et notamment les cétacés qui utilisent énormément le son pour communiquer, se déplacer ou se nourrir. Résultat : le bruit d’un sonar ou d’un Jet-Ski par exemple peuvent perturber ces animaux, au même titre que la présence d’un prédateur.
Les conséquences peuvent alors être graves : échouages, division d’un groupe d’animaux, accident de décompression. Et même si ce problème est mis en avant depuis 2008 par une directive européenne, il reste encore considéré comme secondaire.
> Vidéo à voir à :
<https://www.lemonde.fr/videos/article/2020/01/06/plan-b-comment-le-bruit-sous-l-eau-impacte-les-cetaces_6024905_1669088.html>
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26- Pour survivre aux incendies en Australie, certains animaux ont des techniques étonnantes, Le HuffPost, 08/01/20, 19:29 
Matthieu Balu

Le bilan est d'ores et déjà catastrophique, mais certaines espèces endogènes ont développé des réflexes de survie qui augmentent leurs chances de survie.
Un milliard d’animaux morts, peut-être un et demi: l’ampleur de l’impact des brasiers australiens sur la faune est à couper le souffle. Derrière cette estimation qu’il juge “conservatrice”, le travail du chercheur australien Charles Dickman, basé sur le nombre d’animaux au km² sur le territoire, et les conséquences à long terme sur l’environnement de ces mois d’incendie qui asphyxient l’île. 
Dans le bush australien, le feu n’a pourtant rien d’un événement exceptionnel. Plus encore qu’ailleurs, la nature se régénère après le passage saisonnier d’incendies dans la végétation sèche de l’Australie. Dans ce pays aride, la “saison des feux” dure toute l’année, et c’est pour cela que, comme vous pouvez le découvrir dans la vidéo en tête de cet article, certaines espèces endogènes ou importées ont développé des réflexes de survie face au brasier. 
Des kangourous aux chauves-souris, en passant par les chats errants, la faune s’est ainsi adaptée à un environnement où le feu est une donnée plus présente qu’ailleurs. On retiendra pour leur malheur que les koalas n’entrent pas, sauf exception lorsqu’ils se cachent dans un terrier, dans le classement des animaux à bons réflexes. Ces derniers, lorsqu’ils se sentent menacés, tendent à monter le plus haut possible dans l’arbre où ils ont élu domicile...ce qui ne les rend que plus vulnérables aux flammes. 
Aussi salvateurs soient-ils, les réflexes qui sauvent ne permettent que d’augmenter les chances de survies immédiates des animaux. Les wombats, ces adorables marmottes australiennes, sont ainsi capables de s’enterrer en cas de danger: mais si tout leur écosystème est réduit en cendres, c’est la continuation de l’espèce qui est menacée. Un mammifère pourrait déjà avoir été rayé de la carte par les incendies de ces derniers mois: le potoroo à long nez, un petit marsupial dont l’habitat a été tout entier ravagé.
> Animation vidéo à voir à :
<https://www.huffingtonpost.fr/entry/pour-survivre-aux-incendies-en-australie-certains-animaux-ont-des-techniques-etonnantes_fr_5e1608cec5b66361cb5e45aa?ncid=other_topvideos_cp1pj3fgmfs&utm_campaign=top_videos>
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Une annonce
27- Les inscriptions pour la Fête de la Nature du 20 au 24 mai 2020 sont ouvertes, Lettre du 07/01/20

Serez-vous des nôtres en 2020 ?
La 14e édition de la Fête de la Nature, du 20 au 24 mai, sera un temps fort de mobilisation des acteurs engagés pour la biodiversité en prémices au Congrès mondial de la nature qui se tiendra en juin 2020 à Marseille. Tous rassemblés autour de ce grand rendez-vous national, nous avons l'occasion de montrer notre engagement pour la nature afin d'inspirer largement. C'est pourquoi nous vous appelons à vous joindre aux 1 400 organisateurs de l'événement pour célébrer le vivant et permettre à tous les citoyens de vivre une expérience au contact de la nature.
Les inscriptions sur fetedelanature.com sont ouvertes ! Vous pouvez dès à présent proposer votre manifestation en vous connectant à votre compte qui a connu quelques évolutions.
Très cordialement,
L’équipe de la Fête de la Nature
<https://fetedelanature.com>
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À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
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– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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