[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage + 1 annonce (lundi 20 janvier)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 20 Jan 07:57:49 CET 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Haïdar El Ali, « l’homme qui enrichit la terre » du Sénégal <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/30/haidar-el-ali-l-homme-qui-enrichit-la-terre-du-senegal_6024350_3244.html>, Le Monde, 30/12/10, 08h56
2- Abeilles : interdiction de deux nouveaux pesticides <https://www.geo.fr/environnement/abeilles-interdiction-de-deux-nouveaux-pesticides-199271>, AFP, 31/12/19, 15:00
3- Au Japon, des "usines à légumes" en ville pour remplacer la campagne <https://www.medias24.com/filafp/afp-152186-au-japon-des-usines-a-legumes-en-ville-pour-remplacer-la-campagne.html>, AFP, 31/12/19, 17:00
4- Chronique. « La PAC, une catastrophe agricole commune » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/04/la-pac-une-catastrophe-agricole-commune_6024758_3232.html>, Le Monde, 04/01/20, 01h23
5- Dans l’ouest de la France, les huîtres aussi ont la gastro-entérite <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/04/dans-l-ouest-de-la-france-les-huitres-aussi-ont-la-gastro-enterite_6024800_3244.html>, Le Monde avec AFP, maj le 05/01/20 à 06h18
6- La vente de produits phytosanitaires en forte hausse en 2018 en France <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/la-vente-de-produits-phytosanitaires-en-forte-hausse-en-2018-en-france_140310>, AFP, 07/01/20, 23:00
7- Cages nues, espace minimal : les conditions d’élevage des lapins mises en cause par une agence européenne <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/09/cages-nues-espace-minimal-les-conditions-d-elevage-des-lapins-mises-en-cause-par-une-agence-europeenne_6025313_3244.html>, Le Monde, 09/01/20, 13h22
8- Pesticides : une revue scientifique révèle l'illusoire protection des travailleurs agricoles <https://www.actu-environnement.com/ae/news/pesticides-protection-remise-en-question-travailleurs-agricoles-34772.php4>, Actu-environnement, 09/01/20
9- Le coup de colère des agriculteurs allemands <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/10/le-coup-de-colere-des-agriculteurs-allemands_6025369_3234.html>, Le Monde, 10/01/20, 06h25
10- Le syndicat agricole FNSEA reste mobilisé sur les pesticides, les prix et la PAC <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/10/le-syndicat-agricole-fnsea-reste-mobilise-sur-les-pesticides-les-prix-et-la-pac_6025387_3234.html>, Le Monde, 10/01/20, 09h55
11- Pesticides : Borne veut interdire "tous les usages non agricoles avant cet été" <https://www.lepoint.fr/politique/pesticides-borne-veut-interdire-tous-les-usages-non-agricoles-avant-cet-ete-10-01-2020-2357209_20.php>, AFP, 10/01/20, 12:00
12- Comment la malbouffe façonne le cerveau en développement des ados <https://theconversation.com/comment-la-malbouffe-faconne-le-cerveau-en-developpement-des-ados-128819>, The Conversation, 10/01/20, 15:44
13- Les dauphins, victimes de captures accidentelles dans le golfe de Gascogne <https://www.liberation.fr/depeches/2020/01/12/les-dauphins-victimes-de-captures-accidentelles-dans-le-golfe-de-gascogne_1772533>, AFP, 12/01/20, 09:00
14- « Manger mieux à la cantine, c’est possible et pas forcément plus cher » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/13/manger-mieux-a-la-cantine-c-est-possible-et-pas-forcement-plus-cher_6025650_3244.html>, Le Monde, 13/01/20, 11h12
15- Pourquoi la France n’arrive pas à réduire l’usage des pesticides ? <https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/pourquoi-la-france-narrive-pas-a-reduire-lusage-des-pesticides/>, EurActiv, 13/01/20
16- 2019 : l'impact des conditions météorologiques sur les productions agricoles <https://www.actu-environnement.com/ae/news/impact-conditions-meteorologiques-productions-agricoles-34786.php4>, Actu-environnement, 13/01/20
17- Le Parlement adopte un texte pour protéger la forêt francilienne <https://information.tv5monde.com/info/le-parlement-adopte-un-texte-pour-proteger-la-foret-francilienne-341420>, AFP, 14/01/20, 17:00
18- Chlordécone : retour au calme à Fort-de-France après des heurts <https://information.tv5monde.com/info/chlordecone-retour-au-calme-fort-de-france-apres-des-heurts-341472>, AFP, 15/01/20, 01:00
19- Le Luxembourg va interdire le glyphosate fin 2020, une première en Europe <https://information.tv5monde.com/info/le-luxembourg-va-interdire-le-glyphosate-fin-2020-une-premiere-en-europe-341795>, AFP, 16/01/20, 17:00
En images
20- Plan B : dans le Finistère, à la recherche de fleurs plus éthiques et écologiques <https://www.lemonde.fr/videos/video/2020/01/01/plan-b-dans-le-finistere-a-la-recherche-de-fleurs-plus-ethiques-et-ecologiques_6024527_1669088.html>, Le Monde, 01/01/20, 10h22
21- Inde : un village complètement bio <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/inde-un-village-completement-bio_3772119.html>, France 2, journal de 13h, 05/01/20
22- Légumes d'été : la fin du biologique en hiver <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/legumes-d-ete-la-fin-du-biologique-en-hiver_3772315.html>, France 2, journal de 20h, 05/01/20
23- Reconversion : son bonheur est dans le pré <https://www.youtube.com/watch?v=grxvzpuhzPM>, France 2, journal de 20h, 06/01/20
24- Autonomie alimentaire : le nouveau rêve des villes <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/autonomie-alimentaire-le-nouveau-reve-des-villes_3775055.html>, France 2, journal de 20h, 07/01/20
25- Chine : les agriculteurs du net <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/chine-les-agriculteurs-du-net_3788025.html>, France 2, journal de 20h, 16/01/20
Une annonce
26- Alimentation & biodiversité – Se relier dans la nature : 9e colloque de la Chaire Unesco Alimentations du monde <https://mailchi.mp/dfa5a2e32d1f/les-actualits-de-la-chaire-unesco-alimentations-du-monde-858220?e=a158773d59>, Montpellier SupAgro, 07/02/20

Bien à vous,
Florence

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NOS VŒUX : "Choisir aujourd'hui pour ne pas subir demain. Pour éviter d'être coupable de non-assistance à planète et humanité en danger, nous n’avons que deux choix : ou laisser le temps nous dicter la mutation et l’avenir n’est désespérant que dans cette hypothèse ; ou conduire ensemble radicalement et progressivement cette société qui conjugue les enjeux écologiques, sociaux et économiques. Subir ou choisir. Ouvrir ou non le Chapitre 2 de notre Histoire collective et individuelle, tel est le défi que nous avons à relever tous ensemble." Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme
PORTRAIT DU JOUR : Autodidacte, Haïdar El Ali qui vient d’être nommé à la tête de la nouvelle Agence sénégalaise de reforestation, est l’un des écologistes les plus respectés d’Afrique de l’Ouest. (cf. item 1)
ENQUÊTE DU JOUR : La Politique agricole commune (PAC) est "un système de subventions délibérément opaque, faussé par la corruption et le conflit d’intérêts, et qui sape complètement les objectifs environnementaux de l’Union", telle est la conclusion de l’enquête menée pendant des mois par une demi-douzaine de journalistes du New York Times dans neuf pays dont la France. (cf. item 4)
DOSSIER DU JOUR : La consommation de produits phytosanitaires en agriculture a fortement augmenté en France en 2018, malgré deux plans gouvernementaux successifs dont l'objectif était pourtant de diminuer leur usage. De plus, l’efficacité réelle des équipements de protection individuelle est souvent surestimée. (cf. item 6, 8, 10, 11, suite, 15 & & 18)
IMPACTS DU JOUR : — Quelque 200 conchyliculteurs ont reçu l’interdiction de commercialiser leurs huîtres. Des eaux usées rejetées à la mer ont souillé des milliers de parcs ostréicoles et transmis le virus aux coquillages. (cf. item 5 & suite)
— Les adolescents sont les plus grands consommateurs de malbouffe riche en calories. Mais une consommation excessive de malbouffe hypercalorique et un mode de vie sédentaire peuvent contrebalancer toute protection métabolique. (cf. item 12)
REMISE EN CAUSE DU JOUR : En France, 99 % des lapins grandissent dans des cages grillagées. La filière cunicole ne dispose d’aucune norme spécifique encadrant les conditions d’élevage. (cf. item 7)
COLÈRE DU JOUR : Revenus en baisse, exigences environnementales toujours plus strictes... Outre-Rhin, le malaise paysan s’exacerbe. Ce qui donne lieu à une vague de contestation inédite. (cf. item 9)
RÉFLEXION DU JOUR : Pour le think tank Terra Nova, les cantines scolaires peuvent jouer un rôle prépondérant pour structurer une politique alimentaire locale. (cf. item 14 & suite)
DÉCISIONS DU JOUR : — Le Parlement a adopté définitivement une proposition de loi MoDem visant à protéger la forêt francilienne en luttant contre le "mitage" des espaces forestiers en Ile-de-France. (cf. item 17)
— Le Luxembourg va devenir le premier pays de l'Union européenne à bannir le glyphosate, un herbicide qui sera interdit fin 2020 avec une première étape le 1er février. (cf. item 19)
ALTERNATIVES DU JOUR : — À la ferme de Lescinquit, dans le Finistère, une horticultrice s’inspire du concept anglo-saxon du « slow flower » et prône une production de saison, locale et sans pesticide. (cf. item 20)
— Le Sikkim, petit État indien isolé dans un océan de pesticides, est passé au bio depuis plusieurs années. Un pari audacieux, coûteux, mais qui semble gagné. (cf. item 21)
— Il n'est plus question que légumes chauffés sous serre soient vendus avec l'étiquette "agriculture biologique". (cf. item 22)
— Le circuit court d’un maraîcher bio du Loir-et-Cher. (cf. item 23)
— Cette ferme à quelques centaines de mètres du périphérique rennais (Ille-et-Vilaine) participe à nourrir localement les habitants de la ville. (cf. item 24)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Haïdar El Ali, « l’homme qui enrichit la terre » du Sénégal, Le Monde, 30/12/10, 08h56
Matteo Maillard (Djibelor, Sénégal, envoyé spécial)

Autodidacte, l’homme qui vient d’être nommé à la tête de la nouvelle agence de reforestation est l’un des écologistes les plus respectés d’Afrique de l’Ouest. 
« Sembe ! Sembe ! », le cri se perd dans le sillon poussiéreux de la voiture. Haïdar El Ali jette à peine un regard dans le rétroviseur où s’agite un jeune homme. En Casamance, région au sud du Sénégal, il a l’habitude que les populations l’appellent Sembe (« la force », en diola), que les enfants lui courent après et que les vieilles dames tirent leur révérence à « Adiakene Etame », « l’homme qui enrichit la terre ».
Qu’elle soit meuble, craquelée par l’harmattan, latérite rouge des pistes ou limon des mangroves, Haïdar El Ali aime plonger ses mains dans cette terre qu’il connaît mieux que quiconque. Plus d’un demi-siècle qu’il l’ensemence avec la passion d’un autodidacte qui a fait de lui l’un des écologistes les plus respectés d’Afrique de l’Ouest.
La mission qu’il s’est fixée : reboiser un pays dont la nature est victime de maux pluriels. Réchauffement climatique, trafic de bois, pollution atmosphérique, salinisation des sols, érosion côtière, surpêche et avancée du désert. Pour cela, il utilise tous les moyens, de la fronde à graines au largage aérien de semences.
Le Sénégal, sentinelle sahélienne bordée par le Sahara et l’Atlantique, est devenu en vingt ans un symbole de la violence de l’impact des hommes sur leur environnement. Chaque année, le pays perd 40 000 hectares de forêt, soit l’équivalent de 157 terrains de foot par jour, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). L’érosion côtière progresse de deux mètres par année et la mangrove a perdu 25 % de sa superficie depuis les années 1970.
Reboiser 300 hectares de mangrove par an
Au volant de son tout-terrain, Haïdar El Ali zigzague entre les nids-de-poule. Barbe blanche de trois jours, lunettes à écailles autour de deux billes noires rivées sur l’horizon, chapeau en cuir gondolé par le temps et sacoche d’aventurier en bandoulière, l’homme cultive un style éloigné des « bureaucrates » d’ONG « qui produisent des analyses mais pas de résultats ».
La route nationale s’engouffre dans une mangrove qui s’étend à perte de vue : « 65 000 pieds », précise-t-il, plantés en 2006 avec 200 jeunes d’un village voisin. C’était sa première expérience de reboisement à grande échelle : 60 % des plants ont tenu. Ce qui n’était qu’un marécage salé est devenu une forêt de palétuviers noirs (avicennia) et rouges (rhizophora) qui offre un refuge aux animaux et régule la salinité de l’eau, permettant aux rizières du delta d’être à nouveau fertiles. Depuis, il a multiplié les actions mettant la population à contribution pour planter 300 hectares de mangrove par an. « Cet été, on a eu des températures jamais atteintes, plus de 43 degrés, des centaines de plants sont morts », s’exaspère Haïdar.
> Lire aussi  Entre Gambie et Casamance, les saigneurs du bois de vène
Né en 1953 dans une famille libanaise installée dans le quartier populaire de la médina à Dakar, il grandit avec les Noirs, ce que le préfet français interdisait aux Blancs. Peu lui importe, il est sénégalais et non descendant de Gaulois, comme on lui apprend à l’école. Aux études, il préfère la mer. « Je suis tombé dedans à 11 ans et je ne me suis jamais arrêté de nager. » Douze mille plongées au compteur, d’innombrables épaves fouillées, il a eu le temps de voir les dégâts de la pêche industrielle. « J’ai alors laissé les poissons pour revenir sur terre parler aux hommes. »
De la terre à la politique
A l’Oceanium de Dakar, club de plongée qu’il transforme en association de défense de la vie marine lorsqu’il le reprend en 1988, il développe ses activités environnementalistes, crée des sanctuaires marins afin de protéger des lamantins. A la fin des années 1990, l’Orient-Flower, navire poubelle qui a déversé des tonnes d’acide au large du Brésil, accoste à Dakar chargé de produits chimiques qui rongent la coque : ce sera le combat de Haïdar El-Ali. Il organise des manifestations, le ministre de la pêche le fait arrêter. « Vous vous fichez de l’environnement mais le pouvoir vous est donné, lui lance-t-il. Alors je ferai de la politique pour vous remplacer. » En 2000, il s’engage dans le Rassemblement des écologistes du Sénégal, l’un des premiers partis verts d’Afrique de l’Ouest. « On est appelé par la nature pour être son avocat », assure-t-il. Pas de révélation mystique mais une passion qui « se construit doucement de l’intérieur ».
La piste s’ouvre sur sa maison au bout d’un tunnel de verdure. Dans son jardin laboratoire, Haïdar El Ali mène diverses expérimentations écologiques et bâtit une banque de semences. Là, une technique indonésienne de bouture, ici, un nouveau système aspersoir de son cru pour arroser son potager, plus loin, un verger international : goyavier du Brésil, cocotier de Côte d’Ivoire, corossolier de Guinée, anacardier de Bissau ; un jardin d’Eden qu’il souhaite étendre au Sénégal, voire à la sous-région, si on lui en donne les moyens.
Cela tombe bien, le président Macky Sall l’a nommé début octobre à la tête de la toute nouvelle Agence sénégalaise de reforestation. Inefficace, la structure chargée de la grande muraille verte a été dissoute en août. Haïdar doit accélérer le projet, censé freiner l’avancée du désert sur 500 kilomètres au nord du pays. Le président sait qu’il peut compter sur son ancien ministre de l’environnement (2012-2013). « Macky Sall a une grande confiance en Haïdar, c’est pourquoi il lui a donné la direction de l’agence, avance son frère et conseiller, Yahya El Ali. Mais il n’aura pas la liberté de sanctionner, comme il le faisait quand il était ministre. »
Pépinières, écovillages et lutte anticorruption
De son passage au gouvernement, son bilan ministériel affiche une loi contre la vente de sacs plastiques, le renforcement du code forestier, la fermeture de scieries illégales et la réduction du trafic de bois de vène en direction de la Chine. Il estime que son incorruptibilité lui a coûté sa place : « L’activiste qui gueule dans les radios », comme il se décrit, a été condamné, en 2018, à trois mois de prison avec sursis pour avoir qualifié le président de l’Union des forestiers de « trafiquant ».
Ses ennemis sont d’abord les braconniers et « coupeurs de bois » qui vident la nature de ses ressources, mais aussi certains politiciens qui s’opposent à la protection de l’environnement ou la jugent dispensable. « Haïdar est d’abord écologiste. S’il est venu à la politique, c’était pour combattre l’ancien président Abdoulaye Wade [2000-2012] qui lui a refusé l’autorisation de créer un parc marin dans la région du Sine Saloum, poursuit son frère. Ça l’a énervé qu’on utilise la politique contre l’écologie. Selon lui, la politique est un moyen pour servir l’écologie, rien de plus. » 
Pour l’agence, son plan d’action est prêt : dresser un état des lieux du couvert forestier, définir les zones prioritaires à reboiser et engager un contrôle strict. « Si un chef d’équipe me dit qu’il a planté 2 000 arbres dans son rapport mais que l’on n’en trouve que 1 900, il saute ! » Une vingtaine d’opérations de reboisement sont prévues chaque jour des deux ans de son mandat. « Je suis un emmerdeur mais un efficace », sourit Haïdar.
Il projette aussi de créer des écovillages, énergétiquement indépendants, où l’on cultive dans le respect du développement durable. « Puis cent pépinières qui produiront un million d’arbres chacune », bouillonne-t-il, sautant dans sa voiture. Il est attendu dans un village pour en inaugurer une.
A 66 ans, malgré son énergie dévorante, il est conscient qu’il ne pourra pas renverser la tendance. « Les gens de mon âge ont volé l’avenir de la jeunesse », répète-t-il. A celui qui s’enquiert de sa santé, il a pris l’habitude de répondre : « Je vais mal, comme le monde. » « Les gens qui, comme moi, ne sont pas optimistes sont mal perçus. » Pourtant il exècre les cyniques qui ne s’engagent pas. « Je ne pense pas que la solution émergera de moi ou d’une Greta [Thunberg]. Il faudra une baffe écolo pour remettre les équilibres en jeu. »
> Lire aussi  Un drone filme le pillage pour la Chine des dernières forêts du Sénégal
Un Cro-Magnon qui aime les plantes
Au bord de la route, un homme le hèle :
« M. Haïdar, ça fait deux ans qu’on ne vous a pas vu planter ici.
– Ça fait combien de temps que tu crois en Dieu ?
– Depuis toujours.
– Et pourtant tu ne l’as jamais vu. Moi, au moins, tu me vois de temps en temps. »
Haïdar El Ali savoure sa célébrité. « Tu sais qu’une centaine d’enfants portent mon nom ? » Avant d’être le héros vert du Sénégal, il était celui du Joola. En 2002, il fut le premier secouriste à plonger sous la coque de ce ferry chaviré, pour sauver des vies. Il a extrait 368 des 2 000 victimes de la plus grande catastrophe maritime de l’ère moderne, devant le Titanic. Un souvenir qu’il évite d’aborder. Trop proche d’une autre blessure, ce jour de juin 1993 où il ne put sauver son fils de 17 ans d’une mer déchaînée.
> Lire aussi  A Dakar, le quinzième naufrage du « Joola »
Haïdar El Ali est adulé des populations locales. « Aujourd’hui, les politiques ont besoin de son image. Il est populaire, les gens le soutiennent car il est en prise de terrain, affirme son frère. Mais il se méfie des hommes. « Je suis un Cro-Magnon qui aime les plantes et les animaux », glisse-t-il. Difficile d’y croire complètement lorsque, arrivé au village, il est accueilli par des centaines de jeunes dansant au son d’une fanfare. Il se jette dans la foule. Bientôt, de la marée humaine, n’est visible que son chapeau qu’il agite en rythme au-dessus des têtes scandant son nom. Ils en sont convaincus, « Sembe le planteur » est venu les sauver.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/30/haidar-el-ali-l-homme-qui-enrichit-la-terre-du-senegal_6024350_3244.html>
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2- Abeilles : interdiction de deux nouveaux pesticides, AFP, 31/12/19, 15:00

Deux pesticides ayant le même mode d'action que les néonicotinoïdes, néfastes pour les abeilles, sont désormais interdits, selon un décret paru mardi au Journal officiel.
Les deux substances concernées, la flupyradifurone et le sulfoxaflor, sont considérées comme des néonicotinoïdes de nouvelle génération, dont l'interdiction est prévue par la loi Egalim sur l'alimentation.
Les néonicotinoïdes, apparus dans les années 1990 et devenus les insecticides les plus utilisés au monde, s'attaquent au système nerveux des insectes, donc des pollinisateurs. Même à faible dose, abeilles et bourdons sont désorientés, ne retrouvent plus leur ruche, le sperme des mâles est altéré...
Cinq néonicotinoïdes (clothianidine, thiaméthoxame, imidaclopride, thiaclopride et acétamipride) avaient déjà été interdits de tout usage phytosanitaire en septembre 2018.
En septembre, à la suite du vote de la loi Egalim, le ministère de la Transition écologique avait mis en consultation un projet de décret prévoyant d'ajouter le sulfoxaflor et la flupyradifurone à cette liste.
Avant même cette interdiction qui prend effet le 1er janvier, aucune des deux substances n'était disponible dans des produits commercialisés en France.
Mettant en avant le risque pour les abeilles, la justice, saisie par des associations de défense de l'environnement, avait suspendu puis interdit début décembre la vente de deux produits à base de sulfoxaflor du fabricant américain Dow AgroSciences (Corteva).
L’Agence française de sécurité sanitaire (Anses), qui avait donné en 2017 l'autorisation de mise sur le marché de ces deux produits, avait décidé de ne pas contester la décision, évoquant la prochaine interdiction des deux "nouveaux" néonicotinoïdes.
<https://www.geo.fr/environnement/abeilles-interdiction-de-deux-nouveaux-pesticides-199271>
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3- Au Japon, des "usines à légumes" en ville pour remplacer la campagne, AFP, 31/12/19, 17:00
Karyn Nishimura

Des salades cultivées par des automates sous des lumières artificielles : aux abords de villes japonaises sortent de terre des "usines à légumes" automatiques pour combler les manques d'une campagne dépleuplée et à la merci de catastrophes naturelles à répétition.
C'est un banal bâtiment au milieu d'une zone industrielle et pôle de recherche, entre Kyoto et Osaka, dans l'ouest du Japon. Rien de l'extérieur ne laisse imaginer que grandissent dans ces locaux de la société Spread quelque 11 millions de pieds de laitues par an (30.000 expédiés par jour) avec seulement 25 employés. 
Tout se joue derrière une vitre, dans une salle aseptisée, pleine de très grandes, longues et larges étagères. Des automates y transbahutent des salades d'un espace à l'autre, à longueur de journée. Au fur et à mesure qu'elles grossissent, elles rejoignent des emplacements dont les conditions de luminosité, de température, d'hygrométrie, sont adaptées au stade de leur croissance. Ce, sans pesticide ni terre, mais avec de l'eau enrichie de nutriments. 
Avec le Danemark, le Japon est depuis des décennies un pionnier du laborieux développement des "usines à légumes en lumières artificielles". Des géants comme Panasonic, Toshiba, TDK ou Fujitsu s'y sont risqués, avec plus ou moins de bonheur, en convertissant des lignes de production de semi-conducteurs en "fermes verticales" et en concevant des éclairages, capteurs et autres technologies dédiées.
- "Pas de perte" -
Reste que Spread, dont la maison-mère est à l'origine une firme de logistique de primeurs, est une des rares à avoir su rentabiliser l'affaire.
"Au début, les salades avaient du mal à se vendre, mais cela a été relativement aisé de se créer une bonne image de marque pour attirer le client, car nous pouvons produire une même qualité au même prix tout au long de l'année", explique Shinji Inada, le patron de l'entreprise.
Le secret ? "Nous avons peu de perte" et les produits, que l'on trouve facilement dans des supermarchés de Kyoto mais aussi de Tokyo, se conservent longtemps.
Il a fallu des années pour mettre au point ce système automatique. 
Dans une autre usine de Spread plus ancienne à Kyoto, d'où sortent 21.000 pieds par jour, ce sont quelque 50 salariés qui déplacent les plants, "une tâche dure", reconnaît une employée.
M. Inada dit s'être interrogé sur la pertinence écologique de tels systèmes avant de lancer l'activité, mais d'autres raisons l'ont aussi motivé.
- Fraises, tomates -
"Avec la pénurie de main-d'œuvre, la faible rentabilité du secteur agricole et la baisse de la production, je sentais la nécessité d'un nouveau système de production", dit-il. La moyenne d'âge des agriculteurs japonais est de 67 ans.
"C'est vrai que nous utilisons plus d'énergie comparé à une culture au soleil, mais nous avons en revanche une productivité plus importante à superficie égale", justifie-t-il. 
Les saisons ne comptent pas : en ferme verticale, on produit huit fois par an la même espèce de salade. Quant à la quantité d'eau, à 98% réutilisée en circuit fermé, elle est minime par rapport au volume utilisé en culture traditionnelle. 
"Avec toutes ces astuces, j'estime que nous contribuons à une agriculture durable pour notre société", tranche le patron.
Spread commence à reproduire le même schéma ailleurs au Japon, pour rapprocher davantage le lieu de production du lieu de consommation : une usine est en construction à Narita, près de Tokyo, dans la préfecture de Chiba, sinistrée cette année par deux puissants typhons. D'autres sont en projet.
L'étranger est aussi dans la ligne de mire. 
"On peut facilement exporter notre système de production dans un pays très chaud ou, inversement, au climat froid, pour y cultiver des salades".
Avec la construction d'une usine à laitues de la même dimension (32.000 pieds par jour), dans la préfecture de Fukushima, Mitsubishi Gas Chemical espère rejoindre bientôt Spread dans ce secteur dit de la "smart-agri" où sont aussi employés des dispositifs de surveillances distants et des drones.
Pour le moment, le Japon compte environ 200 usines à laitues closes en lumière artificielle, mais la majeure partie de petite taille. Selon la société d'étude spécialisée Innoplex, il y en aura 400 en 2025.
Les salades sont ce qu'il y a de plus facile à produire dans ces conditions artificielles. Mais, fraises, tomates et autres produits pourront aussi être cultivés de la sorte, avec des systèmes contrôlés par ordinateur.
<https://www.medias24.com/filafp/afp-152186-au-japon-des-usines-a-legumes-en-ville-pour-remplacer-la-campagne.html>
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4- Chronique. « La PAC, une catastrophe agricole commune », Le Monde, 04/01/20, 01h23
Stéphane Foucart

Dans sa chronique, Stéphane Foucart, journaliste au « Monde », revient sur la grande enquête menée par une demi-douzaine de journalistes du « New York Times » sur la politique agricole commune européenne.
Un regard neuf sur nos problèmes a souvent beaucoup à nous apporter. Sur un sujet complexe aussi ressassé que la politique agricole commune (PAC) européenne, des observateurs extérieurs sont sans doute mieux à même de distinguer les faits saillants qui désormais nous échappent, c’est-à-dire tout ce que des décennies de pollution délibérée du débat public, d’arguties et de batailles picrocholines ont fini par noyer dans un océan d’insignifiances et de diversions. Porté depuis l’autre rive de l’Atlantique, un tel regard sur la PAC nous est offert, ces jours-ci, par le New York Times.
Le quotidien a mobilisé, pendant des mois, une demi-douzaine de journalistes sur cet unique sujet. Ils ont enquêté dans neuf pays dont la France, ont bataillé pour obtenir des documents financiers qu’on souhaitait soustraire à leur curiosité, ont interrogé des dizaines de scientifiques, d’agriculteurs, de responsables nationaux ou européens. La conclusion de leur enquête, dont le dernier volet a été publié le 25 décembre, est que la PAC est « un système de subventions délibérément opaque, faussé par la corruption et le conflit d’intérêts, et qui sape complètement les objectifs environnementaux de l’Union ».
La PAC, c’est d’abord l’un des systèmes de subventions les plus importants au monde, probablement le plus important. En 2018, elle a distribué quelque 60 milliards d’euros aux exploitants des Etats membres. Au plus grand bénéfice de qui ? L’enquête du New York Times a commencé en Europe centrale, où « les subventions agricoles européennes sont utilisées pour soutenir les oligarchies locales et produisent la version moderne d’un système féodal corrompu ».
Captation frauduleuse du foncier
Selon l’enquête du quotidien, le fait que la plus grande part des subventions de la PAC puisse être indexée sur la taille des exploitations, conjugué aux marges de manœuvre dont chaque Etat membre dispose dans l’attribution des fonds, a favorisé des mécanismes d’annexion ou de captation frauduleuse du foncier agricole.
En Hongrie, le gouvernement d’extrême droite de Viktor Orban a cédé « des milliers d’hectares de terres publiques aux membres de sa famille et à ses proches, dont un ami d’enfance qui est devenu l’un des hommes les plus riches du pays », écrit le New York Times. En République tchèque, le premier ministre, Andrej Babis, a récolté en 2018 quelque 40 millions d’euros de subventions de la PAC. En Slovaquie et en Bulgarie, ces aides nourrissent « des procédés mafieux d’accaparement des terres ».
> Lire aussi  Agriculture : « La PAC doit accompagner à la fois la transition économique et la transition environnementale »
Comme ailleurs, cela contribue à agrandir la taille des exploitations, donc à favoriser les systèmes agricoles les plus industriels, ceux qui simplifient le plus les paysages, fonctionnent avec le moins d’emplois et le plus d’intrants. Le résultat est un bilan environnemental désastreux, en dépit des aides délivrées sur des critères de « verdissement » des pratiques.
De longue date, la Commission européenne défend vivement la PAC de telles accusations. La réalité, lui rappelle le quotidien américain, n’a cure de ces dénégations. Les gaz à effet de serre émis par l’agriculture européenne ont augmenté de 5 % au cours de la dernière décennie, tandis que les émissions totales du continent baissaient de plus de 15 %. Les populations d’insectes et d’oiseaux des champs, elles, s’effondrent à un rythme si effréné qu’il en paraît irréel.
Nitrates et subventions
Quant aux nitrates, issus de l’élevage intensif et du recours excessif aux fertilisants, ils polluent les rivières des grandes régions agricoles. Le fait est bien sûr connu, mais les journalistes du New York Times ont comparé, en Italie du Nord notamment, les cartes de répartition des subventions européennes et celles des nitrates dans les eaux de surface : plus les régions produisent ces effluents, plus elles reçoivent de subsides. Une fois charriés jusqu’à la mer, les nitrates produisent les marées vertes bien connues du littoral breton et contribuent à l’extension des zones mortes en mer Baltique, dont une grande part est désormais si appauvrie en oxygène qu’elle est inapte à la production et au maintien de la vie.
Les enquêteurs du quotidien new-yorkais se sont aussi heurtés à des formes d’obstruction. Surveillance, par des cadres de la Commission, de leurs entretiens avec des chercheurs du Centre commun de recherche (Joint Research Center) européen, refus de donner accès à des données pourtant publiques…
> Lire aussi  CETA, sécheresse, PAC… L’exécutif face à la fronde des agriculteurs
« L’Union européenne prétend que la PAC est transparente parce que les 28 Etats membres doivent publier des listes de bénéficiaires. Ce n’est que de la poudre aux yeux : les gouvernements nationaux permettent aux agriculteurs de se cacher derrière des sociétés-écrans et les données publiées ne permettent pas de savoir quelles exploitations sont subventionnées, ce qui rend impossible un contrôle efficace, écrivent les journalistes du New York Times. L’Union européenne tient une base de données avec ces informations, mais lorsque nous l’avons demandée, on nous a répondu tout à la fois que ces données n’existaient pas et qu’elles existaient, mais ne pouvaient pas facilement être extraites. Lorsque nous avons fait remarquer que l’Union avait déjà réussi à extraire ces informations pour une étude de la Banque mondiale, on nous a rétorqué que ces données étaient privées. »
Qu’une politique européenne subventionne tout à la fois la destruction de l’emploi, le saccage de l’environnement, la concentration du pouvoir économique et les oligarchies d’Europe centrale est un tour de force. L’année qui s’ouvre sera celle de la renégociation de la PAC, et c’est un autre tour de force qu’il faudra à la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, pour couler de nouvelles fondations à ce pilier de la construction communautaire. Sans cela, et quoi que l’on fasse par ailleurs, le Green Deal européen annoncé en décembre restera un vœu pieux.
> Lire aussi  Les agriculteurs français restent très dépendants des aides de la politique agricole commune
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/04/la-pac-une-catastrophe-agricole-commune_6024758_3232.html>
En savoir plus :
> Killer Slime, Dead Birds, an Expunged Map : The Dirty Secrets of European Farm Subsidies <https://www.nytimes.com/interactive/2019/12/25/world/europe/farms-environment.html>, The New York Times, 25/12/19
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5- Dans l’ouest de la France, les huîtres aussi ont la gastro-entérite, Le Monde avec AFP, maj le 05/01/20 à 06h18

Plusieurs bassins de production de coquillages sont à l’arrêt dans le Morbihan et la baie du Mont-Saint-Michel à la suite de la contamination d’huîtres au virus de la gastro-entérite, selon plusieurs sources.
En raison de la détection du « norovirus », cause la plus courante de gastro-entérite, tous les coquillages en provenance de la zone de la baie du Mont-Saint-Michel et la zone conchylicole d’Hirel (Ille-et-Vilaine) « sont interdits de pêche, de ramassage, d’expédition et de commercialisation, jusqu’à nouvel ordre », a annoncé, dans un communiqué, la préfecture d’Ille-et-Vilaine, après un arrêté pris le 3 janvier. Des rappels de produits ont également été réalisés.
Dans le Morbihan, la préfecture a pris quatre arrêtés similaires dans sept zones entre le 18 décembre et le 2 janvier, faisant état de « cas humains groupés » de maladie après la consommation d’huîtres.
Interrogé par l’Agence France-presse (AFP), le comité régional de conchyliculture (CRC) de Bretagne-Sud estime à 150 le nombre d’entreprises ostréicoles concernées dans le Morbihan, sur un total de 330.
Le comité dénonce une pollution issue des rejets côtiers. « Nous avons depuis Noël un phénomène de gastro-entérite, mais les rejets ne sont pas toujours bien traités par les stations d’épuration et le virus se retrouve en milieu maritime, ce d’autant plus avec les pluies que nous avons eues », explique Philippe Le Gal, président du CRC, qui demande au préfet et à l’Etat d’enquêter sur l’origine de cette contamination, notamment sur les systèmes d’assainissement.
Demande d’indemnisation
Dans une pétition lancée le 1er janvier, l’Alliance ostréicole du Morbihan réclame une « indemnisation substantielle de tous les ostréiculteurs », accusant l’Etat d’être « incapable de protéger le littoral », mais aussi les collectivités. « Les élus du Morbihan se gargarisent d’accueillir toujours plus d’habitants et de touristes, signant des permis de construire à tour de bras tout en oubliant de veiller à la gestion des rejets humains et de l’assainissement », critiquent les ostréiculteurs.
Interrogé par l’AFP, le préfet du Morbihan, Patrice Faure, estime qu’il s’agit d’une crise passagère et peu fréquente liée à une conjonction de plusieurs facteurs, à savoir l’épidémie de gastro-entérite favorisée par les températures basses et de fortes pluies qui ont duré, « avec des eaux de ruissellement qui ont alimenté les stations d’épuration et les systèmes d’assainissement non collectifs, occasionnant parfois des débordements dans les rivières ».
Une rencontre est prévue au ministère de l’agriculture, a ajouté M. Faure, qui table néanmoins sur « un retour rapide de la qualité des huîtres ». Il s’agit notamment d’étudier la question de l’accélération de la recherche pour trouver un processus de décontamination rapide des huîtres, et d’étudier les possibilités d’indemnisation.
Un inventaire de l’ensemble des systèmes d’épuration du département, collectifs ou non, est également prévu pour revoir la priorité des travaux à effectuer en urgence : mise en place de zones tampon avant traitement, redimensionnement des stations d’épuration, etc. Un stockage des coquillages est également à l’étude pour permettre aux ostréiculteurs concernés par le norovirus de poursuivre leur activité en cas de crise.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/04/dans-l-ouest-de-la-france-les-huitres-aussi-ont-la-gastro-enterite_6024800_3244.html>
Sur le même sujet :
> Les eaux usées seraient à l’origine de la gastro-entérite des huîtres en Bretagne, Le Monde, 09/01/20, 06h22
Benjamin Keltz (Bretagne, correspondance)
Quelque 200 conchyliculteurs ont reçu l’interdiction de commercialiser leurs huîtres. Des eaux usées rejetées à la mer ont souillé des milliers de parcs ostréicoles et transmis le virus aux coquillages. 
« La nouvelle m’a fait l’effet d’un coup de massue. Vendredi, 19 heures, un client m’a informé qu’un arrêté préfectoral venait de tomber interdisant la vente et imposant le rappel d’une partie des produits élevés dans la baie », grommelle François-Joseph Pichot, dirigeant des Parcs Saint-Kerber, à Cancale (Ille-et-Vilaine).
> Lire aussi  Dans l’ouest de la France, les huîtres aussi ont la gastro-entérite
A peine le combiné raccroché, le professionnel s’est rué derrière son ordinateur pour vérifier l’information. C’était donc vrai. Des coquillages de la baie du Mont-Saint-Michel, cette vallée quadrillée par des milliers de pieux, sur lesquels pullulent les moules, et de tables, où maturent les huîtres dont la production locale a récemment été inscrite au patrimoine immatériel de l’Unesco, ont été contaminés par un norovirus provoquant la gastro-entérite.
Comme les soixante-dix conchyliculteurs du bassin, il s’est mis « en situation de crise ». Le professionnel a multiplié mails et coups de fil à ses clients – grossistes, grandes surfaces, restaurateurs, particuliers… – pour écarter les produits concernés avant de placer en quarantaine les stocks restant. Puis, il a rapatrié des huîtres dormant dans des parcs « sains » et s’est décidé à en acheter à des confrères afin d’honorer ses commandes. Période de grande consommation de mollusques oblige.
« Même si 99,9 % des coquillages sont très certainement sains, on ne peut pas prendre de risque. Les conchyliculteurs ont compris notre décision », constate David Harel, directeur adjoint des territoires et de la mer en préfecture d’Ille-et-Vilaine. En décembre dernier, Santé publique France a recensé 123 cas de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) suspectés d’être liés à la consommation de coquillages. Au moins 660 personnes ont ainsi contracté la gastro-entérite. Une donnée « exceptionnellement élevée », selon les autorités de veille sanitaire. En moyenne, elles déplorent 70 TIAC par an.
> Lire aussi  « Le problème, c’est que vous êtes un commerçant qui fait aussi de l’ostréiculture » : dans le bassin d’Arcachon, le statut des cabanes à huîtres remis en cause
Des eaux usées ont pollué le littoral
Après enquêtes et analyses, des huîtres bretonnes issues de la baie du Mont-Saint-Michel, mais aussi de parcs morbihannais, ont été à l’origine d’une partie de ces intoxications. Sept zones de production en Bretagne sud, sur lesquelles œuvrent 170 ostréiculteurs, ont été condamnées jusqu’à nouvel ordre. Le président du Comité national de la conchyliculture, Philippe Le Gal, dirigeant d’une exploitation morbihannaise, réclame une « enquête » au gouvernement pour « comprendre ».
« Les huîtres se nourrissent en filtrant l’eau de mer. Certains mollusques ont capté le norovirus. Une fois logé dans les tissus à la manière d’un micrograin de sable, il peut intoxiquer qui l’ingérera », expliquent Soizick Le Guyader et Jean-Côme Piquer, biologistes à l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer). « Ce virus est présent dans le milieu naturel parce qu’il y a été rejeté par l’homme. » Comment ? Pour les scientifiques, pas de doute, des eaux usées ont pollué le littoral et contaminé les coquillages.
Ces dernières semaines, la Bretagne a souffert d’une épidémie de gastro-entérite ainsi que de fortes précipitations, l’équivalent de 75 % de la pluviométrie annuelle. Cet afflux a inondé les réseaux d’assainissement mêlant par endroits eaux pluviales et domestiques alors chargées en matières fécales. Incapables d’absorber le flux, des stations d’épuration ont rejeté sans traitement ce mélange en mer. Ailleurs, des dysfonctionnements de systèmes d’évacuation individuels non raccordés au tout-à-l’égout ont probablement favorisé la contamination des nappes phréatiques ruisselant jusqu’à la mer. Au large, des navires ont, eux, possiblement vidangé leurs eaux souillées accentuant la pollution.
« Lorsqu’une personne est malade, son vomi ou ses selles contiennent une forte dose de virale, entre dix mille et un million de virus se répandent dans un litre d’eau non traitée. Ils résistent à l’eau et à l’air. Leur champ de contamination peut donc être long et lointain. Il suffit de peu de choses pour contaminer le milieu maritime », insiste l’Ifremer.
« L’image de qualité des produits bretons a été salie »
En préfecture d’Ille-et-Vilaine, on se veut « prudent » sur la définition des causes de la pollution et refuse de répondre de « manière univoque ». Oui, en baie du Mont-Saint-Michel, trois stations d’épuration pourtant aux normes ont « débordé ». Un phénomène « regrettable » mais « admis pour des cas exceptionnels ». Si les services de l’Etat refusent de circonscrire l’origine de la pollution, les élus locaux ne s’y risquent pas davantage.
Sollicité, Denis Rapinel, président de la communauté de communes et maire de Dol-de-Bretagne (UDI) en charge du traitement des eaux sur la zone concernée, a refusé de répondre à nos questions. « Cet épisode infectieux met en évidence l’impact des eaux douces sur notre littoral, reconnaît Elodie Boucher, responsable du syndicat des bassins côtiers de la région de Dol-de-Bretagne. Les problématiques liées à l’assainissement interrogent notre territoire, d’habitude salué pour la bonne qualité de son eau, comme tout le reste du littoral français. »
> Lire aussi  Des huîtres pour dépolluer les eaux new-yorkaises
Le norovirus a d’ailleurs sévi hors de Bretagne. Mardi, deux zones ostréicoles de Charente-Maritime ont été fermées. Le Comité national de la conchyliculture redoute la publication de nouveaux arrêtés préfectoraux dans d’autres départements. Vendredi, une délégation sera reçue au ministère de l’agriculture et de l’alimentation. Philippe Le Gal prévient : « L’image de qualité des produits bretons a été salie. La méfiance du consommateur se répercute sur toute notre filière. On veut comprendre pour ne plus être les dindons de la farce. »
En attendant, aux Parcs Saint-Kerber à Cancale, comme dans toutes les exploitations impactées, on scrute sa messagerie dans l’espoir de l’annonce d’une amélioration de la qualité de l’eau permettant la levée de la quarantaine des coquillages. A défaut de traitement existant, seul le temps peut désamorcer la toxicité du novovirus. Compter au moins vingt-huit jours.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/09/les-eaux-usees-seraient-a-l-origine-de-la-gastro-enterite-des-huitres-en-bretagne_6025249_3244.html>
Sur le même sujet :
> Les ostréiculteurs victimes de la pollution des mers <https://information.tv5monde.com/info/les-ostreiculteurs-victimes-de-la-pollution-des-mers-341894>, AFP, 17/01/20, 11:00
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6- La vente de produits phytosanitaires en forte hausse en 2018 en France, AFP, 07/01/20, 23:00
Emmanuelle Trecolle

La consommation de produits phytosanitaires en agriculture a fortement augmenté en France en 2018, malgré les polémiques et deux plans gouvernementaux successifs dont l'objectif était pourtant de diminuer leur usage.
"Après une légère baisse en 2017, le comité a constaté une augmentation globale forte (+21%) des quantités vendues de produits phytopharmaceutiques en 2018", ont indiqué mardi soir dans un communiqué les quatre ministères de l'Agriculture, de la Santé, de la Recherche et de la Transition écologique.
Plus tôt dans la journée, l'association des producteurs et vendeurs de produits phytosanitaires (UIPP) avait indiqué pour sa part dans un autre communiqué que les ventes de produits phytopharmaceutiques aux distributeurs avaient augmenté de 8% en 2018, à 68.000 tonnes.
"Nous pensons que la hausse de 8% de la quantité de substances vendues par rapport à 2017 est due à un effet conjoncturel", le stockage des produits par les agriculteurs fin 2018 pour anticiper la hausse de la redevance pour pollution diffuse (RPD) entrée en vigueur le 1er janvier 2019, a expliqué à l'AFP Eugénia Pommaret, directrice générale de l'UIPP. 
Ce phénomène avait déjà été observé lors des précédentes augmentations de la RPD en 2008 et 2015, a-t-elle ajouté.
L'explication est la même au niveau gouvernemental : "cette évolution paraît liée à une anticipation des achats en fin d'année 2018 en prévision de l'augmentation de la RPD", assure le communiqué interministériel.
"La politique menée depuis 10 ans ne produit pas les résultats attendus", a observé dans un tweet la ministre de la Transition écologique et solidaire Elisabeth Borne.
"Il nous faut lui donner un nouveau souffle car nous n'avons pas d'autre choix que d'aller vers une société moins dépendante des produits phytosanitaires", a-t-elle ajouté.
- Remis à plat -
"Nous, on n'y comprend plus rien", a commenté Eric Thirouin, secrétaire général adjoint FNSEA, auprès de l'AFP, à propos de la différence entre les chiffres donnés par les professionnels et ceux du gouvernement.
"On constate que les pratiques agricoles ont évolué" et que les progrès "sont bien réels. Il demande donc que les indicateurs soient "remis à plat". 
"Je pense qu'on ne peut pas imputer une telle augmentation simplement aux stocks qui ont été faits avant l'introduction d'une augmentation", a pour sa part déclaré à l'AFP François Veillerette, directeur de l'association Générations Futures.
Dans un communiqué, l'organisation écologiste dénonce "cette hausse considérable de la dépendance de notre agriculture aux pesticides qui marque l'échec total de ce plan Ecophyto ! Il est maintenant évident que ce plan restera un échec tant que l’État s'en remettra au bon vouloir de la profession agricole pour faire évoluer de manière volontaire ses pratiques !".
"Alors que ces chiffres devraient appeler à une profonde remise en question et à un sursaut historique, le gouvernement reste atone" a réagi de son côté la Fondation Nicolas Hulot, qui "appelle le gouvernement et les parlementaires à se ressaisir pour donner un cap clair aux agriculteurs et protéger l'environnement et les citoyens".
- "Tragicomique" -
"Un plan de réduction qui conduit à une augmentation, ça devient tragicomique !", a commenté M. Veillerette.
Depuis le Grenelle de l'environnement fin 2007, les deux plans successifs destinés à réduire les pesticides de synthèse, baptisés Ecophyto 1 et 2, ont été des échecs. En avril, le gouvernement français a donc tenté pour la troisième fois de désintoxiquer l'agriculture des excès de la chimie en lançant un plan EcoPhyto 2+.
Malgré ces hausses révélées mardi, en 20 ans, les quantités de matières actives utilisées ont baissé de "plus de 40%", passant d'environ 120.000 tonnes achetées par les distributeurs en 1999 à 68.000 tonnes en 2018, selon les chiffres de l'UIPP.
L'UIPP note également "une augmentation constante de la part des produits de biocontrôle (solutions plus respectueuses de l'environnement, NDLR) en volume", passée de 13,4% en 2010 à 23,7% en 2017, selon les chiffres de la DGAL (direction générale de l'Alimentation, qui dépend du ministère de l'Agriculture).
"Le nombre et les quantités de substances les plus préoccupantes diminuent d'année en année ; la quantité de produits de biocontrôle augmente, tout comme l'engagement des agriculteurs dans des démarches reconnues économes en produits phytosanitaires", assurent également les quatre ministères concernés.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/la-vente-de-produits-phytosanitaires-en-forte-hausse-en-2018-en-france_140310>
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7- Cages nues, espace minimal : les conditions d’élevage des lapins mises en cause par une agence européenne, Le Monde, 09/01/20, 13h22
Mathilde Gérard

En France, 99 % des lapins grandissent dans des cages grillagées. La filière cunicole ne dispose d’aucune norme spécifique encadrant les conditions d’élevage. 
Les élevages en cages conventionnelles ne permettent pas d’assurer le bien-être des lapins, conclut l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) dans une série de trois avis scientifiques sur la filière cunicole, publiés jeudi 9 janvier. Principale entrave à leur comportement naturel, estime l’EFSA : la restriction de mouvement, alors que le léporidé aime courir, bondir et s’ébattre. L’agence européenne souligne d’autres problèmes liés aux cages : l’impossibilité de se terrer et un repos altéré.
Les lapins sont, en nombre d’animaux, la deuxième espèce élevée en Europe, derrière les poulets de chair. La production européenne (la deuxième au niveau mondial après la Chine) se concentre à 83 % en Espagne, en France et en Italie. Chaque année dans l’Hexagone, 29 millions d’individus sont élevés pour être consommés, grandissant à 99 % dans des cages grillagées sans aucun aménagement. Dans les cages conventionnelles, la hauteur de 35 cm ne permet pas à l’animal de se dresser sur ses pattes arrière, un réflexe instinctif propre au lapin. Ils disposent de moins de 600 cm2 d’espace par tête (soit un peu moins d’une feuille A4). Les élevages alternatifs sont très marginaux, seule une douzaine d’exploitations biologiques (en plein air) étant recensées en France.
> Lire aussi  Souffrances, frustration, satisfaction : l’agence sanitaire française définit le bien-être animal
Si les lapins sont soumis aux normes générales de protection qui s’appliquent à tous les animaux de ferme, il n’existe, à l’échelle européenne ou française, aucune règle spécifique à la filière qui fixerait par exemple des densités maximales, comme c’est le cas pour les poulets de chair, les poules pondeuses ou les porcs. En mars 2017, le Parlement européen avait adopté une résolution demandant à la Commission européenne de légiférer, en vue de supprimer progressivement l’élevage en cage des lapins. L’EFSA avait ensuite été saisie pour établir un avis scientifique sur les conditions de vie et d’abattage de ces animaux.
Mortalité élevée
Dans sa copie rendue deux ans plus tard, l’agence européenne appelle à agrandir les cages et à les « enrichir » (au moyen d’aménagements permettant aux lapins d’exprimer leur comportement naturel, comme se cacher ou sauter). L’EFSA considère que les élevages biologiques, en plein air, assurent les meilleures conditions aux animaux. Dans un avis portant spécifiquement sur l’abattage, l’agence s’inquiète que « l’étourdissement électrique des bêtes ne parvien[ne] pas toujours à les rendre inconscientes, provoquant des douleurs et du stress », et propose des indicateurs et des mesures correctives. De façon générale, l’EFSA appelle à une meilleure recension statistique des conditions d’élevage des lapins pour pouvoir assurer le suivi de la filière.
Au-delà des problématiques de logement, la production cunicole connaît une très forte intensification. Les lapins atteignent en 70 jours leur poids d’abattage, avec une croissance de 38 à 45 g/jour. Les lapines sont soumises à un rythme de portées très soutenu : elles donnent naissance à une dizaine de petits par portée et sont inséminées entre 11 et 18 jours après chaque mise bas. Elles sont réformées au bout d’un an, quand elles ne meurent pas avant (le taux de mortalité étant d’environ 30 % pour les reproductrices). La filière connaît dans son ensemble une mortalité élevée, autour de 20 %, les lapins étant des animaux fragiles, dont la probabilité d’attraper une maladie est exacerbée par les fortes densités auxquelles ils sont soumis.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/09/cages-nues-espace-minimal-les-conditions-d-elevage-des-lapins-mises-en-cause-par-une-agence-europeenne_6025313_3244.html>
En savoir plus :
> Health and welfare of rabbits farmed in different production systems <https://www.efsa.europa.eu/en/efsajournal/pub/5944>, Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), 21/11/19
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8- Pesticides : une revue scientifique révèle l'illusoire protection des travailleurs agricoles, Actu-environnement, 09/01/20
Laurent Radisson

L'efficacité réelle des équipements de protection individuelle est souvent surestimée et de nombreux facteurs occultés rendent leur utilisation difficile. Or, de nombreux pesticides sont autorisés en se basant sur cette protection théorique.
Le rôle protecteur attribué aux équipements de protection individuelle (EPI) dans l'autorisation de mise sur le marché (AMM) des pesticides doit être remis en question. C'est la conclusion à laquelle les auteurs d'une revue critique de la littérature scientifique parviennent dans un article à paraître dans le numéro de mars 2020 de la revue Safety Science.
Cette étude a porté sur les combinaisons utilisées pour se protéger des produits phytopharmaceutiques dans les pays de l'OCDE. Ses résultats montrent que l'octroi des autorisations des produits repose en grande partie sur la recommandation d'utilisation d'un EPI et sur la garantie que l'on accorde à cet équipement pour limiter l'exposition des travailleurs. Et ce, alors que les EPI ne devraient être utilisés qu'en dernier recours après la mise en place d'autres mesures prioritaires : réduction de l'utilisation des pesticides, substitution des produits les plus dangereux, mesures de protection collective des travailleurs. Certains produits dangereux seraient interdits sans cette hypothèse de protection liée à l'EPI, indiquent les auteurs. Or, cette protection semble assez illusoire à en croire les conclusions de cette analyse.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/pesticides-protection-remise-en-question-travailleurs-agricoles-34772.php4>
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9- Le coup de colère des agriculteurs allemands, Le Monde, 10/01/20, 06h25
Jean-Michel Hauteville  (Berlin, correspondance)  

Revenus en baisse, exigences environnementales toujours plus strictes... Outre-Rhin, le malaise paysan s’exacerbe. Ce qui donne lieu à une vague de contestation inédite. 
En Bavière, les festivités de l’Epiphanie ont été quelque peu bousculées cette année. Outre les processions traditionnelles d’enfants grimés en rois mages, des convois de tracteurs ont troublé la quiétude hivernale de la campagne préalpine et convergé, lundi 6 janvier, vers la commune de Seeon-Seebruck.
Dans cette bourgade proche de la frontière autrichienne, 2 000 agriculteurs ont manifesté bruyamment autour de l’abbaye de Seeon, où les dirigeants de la CSU (Union chrétienne-sociale, centre droit) participaient à leur conférence annuelle. Avec leur millier de tracteurs, les cultivateurs entendaient signifier à la classe politique locale leur opposition à un projet de loi visant à restreindre l’utilisation d’engrais. Le texte sera examiné au Bundesrat, la Chambre haute du Parlement fédéral, le 17 janvier.
« C’est une loi purement idéologique », maugrée Dirk Andresen, porte-parole du mouvement paysan Land schafft Verbindung (« La terre crée des liens »), dont la section régionale avait organisé le blocus de Seeon-Seebruck. Fondé en octobre 2019, ce collectif veut faire entendre le mécontentement de la classe paysanne sur la scène nationale. Pour M. Andresen, la protection de l’environnement est un objectif louable, mais la législation ne prend pas suffisamment en compte les réalités agricoles. « Le cadre légal imposé par les dirigeants politiques allemands n’a aucun fondement économique ou social »,peste cet éleveur de porcs de la région de Flensbourg (Schleswig-Holstein, Nord).
Comme en Bavière lundi, l’Allemagne tout entière vit, depuis plusieurs mois, au rythme des manifestations organisées par « La terre crée des liens ». Le 22 octobre, des escadrons de tracteurs ont partiellement bloqué 17 villes du pays, dont Berlin, Munich ou Stuttgart. Un mois plus tard, le 26 novembre, les agriculteurs sont revenus en masse dans la capitale : avec leurs 8 600 engins, les 40 000 manifestants ont créé des scènes inhabituelles autour de la porte de Brandebourg. La mobilisation s’est poursuivie dans l’ensemble du pays, sans connaître de trêve pour les fêtes de fin d’année. A Berlin, le prochain convoi de tracteurs est prévu pour le 18 janvier.
Nouvelles mesures mal accueillies par la profession
Outre-Rhin, de tels coups de colère étaient pourtant rares jusqu’à présent. Mais les agriculteurs se sentent abandonnés par le gouvernement d’Angela Merkel, alors qu’ils sont sommés de respecter des exigences écologiques toujours plus strictes. En septembre 2019, Berlin a adopté de nouvelles mesures mal accueillies par la profession. Le « plan agriculture » prévoit la création d’un label national pour le bien-être des animaux d’élevage, des restrictions concernant l’usage des pesticides, mais aussi l’interdiction du glyphosate à partir de 2024.
« Cette réforme est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », résume Bernhard Krüsken, secrétaire général du DBV, la Confédération paysanne allemande. « Les politiques environnementales doivent être élaborées avec les agriculteurs, et non pas contre eux. Plutôt que des interdictions et des restrictions, nous voulons travailler sur la base d’incitations et de modèles de coopération », insiste M. Krüsken.
Le rejet suscité par le nouveau projet de loi a exacerbé un malaise déjà profond dans les campagnes allemandes. Dans le pays, comme partout en Europe, le poids de l’agriculture dans l’économie diminue. Le nombre d’exploitations a été divisé par deux depuis 1991 pour tomber à 266 700 en 2018, selon le DBV. C’est moins qu’en France, première puissance agricole du Vieux Continent, qui en recensait 448 000 la même année. En incluant les ouvriers agricoles, ce sont 600 000 personnes qui vivent directement de la terre outre-Rhin, contre 800 000 dans l’Hexagone.
La santé économique du secteur agricole allemand s’est encore dégradée en 2019, du fait notamment d’une sécheresse record. Au terme de l’exercice 2018-2019, le résultat moyen des exploitations était de 54 900 euros, soit 18 % de moins que l’année précédente, d’après le rapport annuel du DBV. « Cela correspond à 38 400 euros par actif non salarié », souligne le document. Les exploitations agricoles allemandes s’en sortent tout de même mieux que leurs concurrentes françaises, qui ont dégagé en 2018 un résultat courant avant impôt (RCAI) de seulement 30 400 euros par actif non salarié.
« Une vision purement urbaine »
Comme en France, les résultats globaux masquent de fortes disparités. Ainsi, outre-Rhin, ce sont les fermes laitières et bovines qui ont le plus souffert, avec une chute du RCAI par ouvrier de 29 % au cours du dernier exercice. Dans l’est du pays, la sécheresse et la canicule ont anéanti les rendements des cultures. Les indemnités accordées aux exploitants sinistrés n’ont pas suffi à compenser leurs pertes.
Au vu de ces difficultés, l’ire des paysans a été accueillie avec bienveillance par l’opinion publique. Julia Klöckner, la ministre de l’agriculture, joue désormais la carte de l’apaisement. « Je comprends le courroux des agriculteurs », affirmait-elle dans un entretien publié lundi par l’agence allemande DPA. Ces réformes, élaborées selon « une vision purement urbaine, peuvent, à juste titre, être vécues comme une déclaration de guerre par la population rurale ». La ministre, elle-même fille de vignerons de Rhénanie-Palatinat, prépare une série de « forums de dialogue » entre paysans, consommateurs, écologistes et politiciens, afin de sortir de l’impasse.
En dépit de ces paroles conciliantes, la nécessité d’une transformation radicale de l’agriculture allemande, très polluante, semble inévitable. En 2018, la Cour de justice de l’Union européenne, saisie par la Commission, a condamné l’Allemagne en raison du niveau élevé de pollution des eaux par les nitrates d’origine agricole, conséquence de l’épandage d’engrais. Par ailleurs, Berlin veut réduire de 40 % ses émissions de dioxyde de carbone par rapport à leur niveau de 1990. Le secteur agricole devra consentir des efforts importants, d’autant qu’il est directement responsable de 7 % des émissions de gaz à effet de serre, alors qu’il ne représente que 0,9 % du produit intérieur brut allemand.
> Lire aussi  En Allemagne, l’ingénierie verte a le vent en poupe
« L’agriculture, sous sa forme actuelle en Allemagne, n’a pas d’avenir », juge Knut Ehlers, chercheur à l’Agence fédérale de l’environnement. Cependant, rappelle l’expert, les pratiques agricoles existantes sont le résultat de décennies de décisions politiques à courte vue et reflètent les habitudes de consommation des Allemands, friands de viande bon marché. « C’est pourquoi tout le monde est appelé à agir. Nous avons besoin d’une stratégie pour aborder les changements nécessaires, étape par étape, dans une perspective claire et à long terme », conclut M. Ehlers.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/10/le-coup-de-colere-des-agriculteurs-allemands_6025369_3234.html>
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10- Le syndicat agricole FNSEA reste mobilisé sur les pesticides, les prix et la PAC, Le Monde, 10/01/20, 09h55
Laurence Girard  

La fédération agricole française demande un moratoire sur le décret fixant les zones de non-traitement par des produits phytosanitaires. 
Nouvel ultimatum fixé par la FNSEA. La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles a menacé, jeudi 9 janvier, le gouvernement d’une nouvelle mobilisation de ses troupes si elle n’obtient pas, d’ici au 14 janvier, un moratoire sur le décret fixant les zones de non-traitement (ZNT) par les pesticides. Ce sujet avait déjà été au cœur des manifestations organisées le 27 novembre 2019 par la FNSEA, associée aux Jeunes Agriculteurs (JA).
Ce décret a fait l’objet de vives tractations entre les pouvoirs publics, les organisations environnementales et la FNSEA. Le décret publié au Journal officiel, dimanche 29 décembre 2019, pour une application au 1er janvier, a fixé la distance minimale d’épandage à 5 mètres des habitations pour les cultures basses, comme les légumes et les céréales, et à 10 mètres pour les cultures dites « hautes », comme les arbres fruitiers ou la vigne. Une distance portée à 20 mètres pour les produits jugés les « plus dangereux ». A l’inverse, elle peut être réduite à 3 mètres dans le cas de signature de chartes de voisinage.
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Le texte n’a pas satisfait les ONG, qui ne le trouvent pas assez contraignant, et qui ont donc annoncé leur intention de faire des recours pour obtenir son annulation. La FNSEA demande, elle, un report de son application et un dédommagement des agriculteurs pour le manque à gagner. Une épreuve de force qui intervient alors que le gouvernement a annoncé une forte hausse des ventes des produits phytosanitaires en France en 2018 (+ 21 %, après une légère décrue en 2017). Les ONG n’ont pas manqué de réagir, s’interrogeant sur le bien-fondé du plan Ecophyto, promu par l’Etat depuis 2008, pour faire baisser le recours aux produits de traitement chimique des cultures dans les campagnes françaises.
Négociations entre les industriels et la grande distribution
La FNSEA surveille aussi avec attention les négociations commerciales en cours entre les industriels et la grande distribution. Elles devraient s’achever fin février. Pour la première fois, l’ensemble du dispositif de la loi Egalim est en place, et les agriculteurs souhaitent vérifier que les revenus agricoles ne feront pas, une nouvelle fois, les frais de la guerre des prix à laquelle se livrent les enseignes. Les filières laitière et bovine sont tout particulièrement attentives à cette revalorisation de leur production, une promesse des Etats généraux de l’alimentation voulus par Emmanuel Macron.
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D’autant que les éleveurs bovins, ont été, une fois encore, en 2018, selon les chiffres publiés, vendredi 10 janvier, par le ministère de l’agriculture, en queue de peloton en termes de résultat courant avant impôt, l’indicateur du revenu brut des agriculteurs. Il a baissé de 8 %, pour s’établir à 16 200 euros sur cette période. Pour les producteurs laitiers, la chute enregistrée atteint 17,5 % pour un montant de 22 430 euros. Les éleveurs porcins ont, eux aussi, subi une purge avec un montant réduit de 60 %, à 19 193 euros.
Un revenu moyen qui a progressé de 10,6 % en 2018
Les plus préservés, en 2018, ont été les viticulteurs (62 174 euros) et les producteurs de grandes cultures – betteraves, pommes de terre – avec 44 000 euros. Globalement, le revenu moyen des agriculteurs français a progressé de 10,6 % en 2018, à 29 609 euros. Signant ainsi une deuxième année de hausse d’affilée. La tendance devrait s’inverser en 2019. La maigre récolte viticole a contribué à une diminution attendue de 2 % de la valeur de la production agricole française, selon l’Insee.
> Lire aussi  La loi alimentation n’a pas dopé les revenus des agriculteurs
En 2019, les exploitations françaises ont bénéficié de 7,9 milliards d’euros de subventions. Essentiellement liées à la politique agricole commune (PAC). C’est dire si la renégociation de la PAC, en cours à Bruxelles, sera le sujet crucial de 2020, autant sur le montant du budget alloué que sur les règles de répartition, mais aussi sur le futur modèle agricole, les distorsions de concurrence entre Etats membres ou les enjeux climatiques et environnementaux.
Chaque Etat membre doit présenter son « plan national stratégique » au premier semestre. Pas sûr que la position française sur la PAC soit défendue à Bruxelles jusqu’au bout par Didier Guillaume. L’actuel ministre de l’agriculture devrait officiellement présenter, samedi 11 janvier, sa candidature à la mairie de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques). Mais il affirme que le premier ministre, Edouard Philippe, l’autorise à rester à son poste jusqu’aux élections municipales.
> Lire aussi  Manifestation d’agriculteurs : la FNSEA fait pression sur le gouvernement
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/10/le-syndicat-agricole-fnsea-reste-mobilise-sur-les-pesticides-les-prix-et-la-pac_6025387_3234.html>
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11- Pesticides : Borne veut interdire "tous les usages non agricoles avant cet été", AFP, 10/01/20, 12:00

La ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne a annoncé vendredi vouloir interdire "avant cet été" tous les "usages non agricoles" des pesticides, déjà bannis pour les collectivités et les particuliers.
Interrogée sur franceinfo sur la hausse des ventes de pesticides de 21% en 2018, en dépit des plans gouvernementaux successifs pour en diminuer l'usage, la ministre a souligné que les usages non agricoles avaient en revanche chuté de 70%.
"Là, on a une baisse très importante avec les interdictions qui ont été posées pour les collectivités, pour les citoyens". "Je souhaite qu'on aille plus loin et qu'on interdise tous ces usages non agricoles avant cet été", a-t-elle ajouté, une mesure qui concernerait seulement les espaces collectifs privés.
La loi interdit en effet déjà depuis 2017 l'utilisation de produits phytosanitaires chimiques par les collectivités pour entretenir les espaces publics (parcs, squares, cimetières, voirie...).
Même interdiction depuis janvier 2019 pour les particuliers et jardiniers amateurs qui ne peuvent utiliser que des produits d'origine naturelle.
Leur usage reste autorisé seulement sur les espaces verts privés non ouverts au public, comme les copropriétés et les terrains gérés par les entreprises, notamment la SNCF, grande utilisatrice de glyphosate pour désherber ses voies et leurs abords immédiats.
<https://www.lepoint.fr/politique/pesticides-borne-veut-interdire-tous-les-usages-non-agricoles-avant-cet-ete-10-01-2020-2357209_20.php>
Sur le même sujet : 
> Élisabeth Borne presse la SNCF, grande consommatrice de glyphosate, d’en bannir son utilisation <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/agriculture/isr-rse/elisabeth-borne-presse-la-sncf-grande-consommatrice-de-glyphosate-d-en-bannir-son-utilisation-148092.html>, Novethic, 13/01/20
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12- Comment la malbouffe façonne le cerveau en développement des ados, The Conversation, 10/01/20, 15:44
Par Amy Reichelt, BrainsCAN Research Fellow at Western University’s Schulich School of Medicine & Dentistry, Western University

Le cerveau de l’adolescent a de fortes pulsions vers la récompense, un faible contrôle comportemental et une grande possibilité d’être modelé par l’expérience. Cela se manifeste souvent par une difficulté à résister à la malbouffe hypercalorique.
L’obésité est en augmentation partout sur la planète, plus particulièrement chez les enfants et les adolescents. En 2019, il y a plus de 150 millions d’enfants obèses dans le monde. Ils ont un risque accru de maladie cardiaque, de cancer et de diabète de type 2.
Les adolescents qui sont obèses ont de fortes chances de le rester à l’âge adulte. Si la tendance actuelle se maintient, 70 pour cent des adultes de 40 ans pourraient avoir un excès de poids ou être obèses d’ici 2040.
Je suis neuroscientifique, et mes recherches portent sur la façon dont l’alimentation modifie le cerveau. Je veux comprendre comment les mauvaises habitudes alimentaires influent sur le développement du cerveau, et aussi pourquoi les jeunes d’aujourd’hui sont si enclins à l’obésité.
Les adolescents sont les plus grands consommateurs de malbouffe riche en calories. Pendant la puberté, de nombreux enfants ont un appétit insatiable, car une croissance rapide demande beaucoup d’énergie. Un métabolisme rapide et les poussées de croissance offrent, dans une certaine mesure, une protection contre l’obésité. Mais une consommation excessive de malbouffe hypercalorique et un mode de vie sédentaire peuvent contrebalancer toute protection métabolique.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/comment-la-malbouffe-faconne-le-cerveau-en-developpement-des-ados-128819>
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13- Les dauphins, victimes de captures accidentelles dans le golfe de Gascogne, AFP, 12/01/20, 09:00
Laure Fillon

Trois coups frappés à la porte de la cabine. "Minuit et demi! » : l'heure de sillonner la mer pour l'équipe de l'ONG Sea Shepherd, en patrouille dans le golfe de Gascogne (sud-ouest de la France) contre les captures accidentelles de dauphins.
Six personnes prennent place à bord d'une embarcation semi-rigide, avec caméra et appareil photo. A la lueur de la lune, ils s'éloignent du Sam Simon, ancien vaisseau d'observation météorologique, pour rejoindre une zone où pêchent en boeufs des chalutiers pélagiques : deux navires tractent un énorme filet en forme d'entonnoir.
Les volontaires de Sea Shepherd attendent, parfois des heures, que des chalutiers remontent leur filet, tâchant d'être discrets. L'accueil n'est guère chaleureux. "Bande de charognards !" lancent les pêcheurs quand ils remarquent l'embarcation à quelques mètres du filet qu'ils remontent.
Ils pêchent le bar, mais Sea Shepherd veut voir si des cétacés ont été pris. Dans un premier filet, une énorme masse bat frénétiquement de la queue : un thon. Une forme plus grosse se distingue dans le deuxième, au milieu des poissons. "Un requin ?", avance la vidéaste de Sea Shepherd.
Le Sam Simon est arrivé le 22 décembre dans le golfe de Gascogne et y restera jusqu'à fin février, pour le deuxième hiver consécutif. Son but ? Mettre les projecteurs sur les captures de dauphins. "Le problème dure depuis 30 ans, mais il y avait une forme d'omerta", dénonce Lamya Essemlali de Sea Shepherd France.
L'observatoire Pelagis, qui documente les pics d'échouage de cétacés, a relevé une aggravation de la situation depuis 2016.
- 1.200 cétacés échoués -
"2019 a été l'année de tous les records", avec 1.200 échouages de petits cétacés entre janvier et avril, période la plus mortifère, dont 880 dauphins communs, annonce la biologiste Hélène Peltier. Au total 11.300 dauphins communs seraient morts, car la majorité des cadavres coule ou est emportée au large.
80% des dauphins autopsiés par Pelagis portent des traces de collision avec des engins de pêche: coupures, dents cassés, rostre abîmé, asphyxie.
"Les pêcheurs vont dans les zones où il y a du poisson, les dauphins aussi", explique Yves Le Gall, responsable service acoustique à l'Ifremer.
Le nombre de dauphins communs est estimé à 200.000 dans le golfe de Gascogne. Pour les scientifiques, si plus de 1,7% de la population meurt à cause des activités humaines, elle est en danger. "On est largement au-delà", constate Hélène Peltier, soulignant que "les animaux tués accidentellement sont en pleine santé".
Au cours des années 2000, des dispositifs acoustiques pour éloigner les dauphins, appelés "pinger", ont été testés, puis plus grand-chose. Ils réduisent pourtant les captures.
Avec les échouages depuis 2016, "une véritable dynamique s'est mise en place, des actions concrètes" associant les pêcheurs, dit Thomas Rimaud, des Pêcheurs de Bretagne. "Ça n'amuse pas les pêcheurs de capturer des dauphins", renchérit Hubert Carré, directeur général du Comité national des pêches maritimes (CNPMEM).
Depuis janvier 2019, les pêcheurs français doivent déclarer les prises accidentelles de mammifères marins, mais la législation peine à s'appliquer.
La pêche au chalut pélagique a été interdite au large de l'île de Ré, sur le plateau de Rochebonne, une zone naturelle sensible.
- Concilier pêche et dauphins -
Un plan de protection des cétacés, prévu fin janvier, viendra compléter ces mesures. "Nous voulons équiper tous les chaluts pélagiques du Golfe de Gascogne en pinger", explique le ministère. La France négocie avec Bruxelles pour que la mesure concerne tous les bateaux, français mais aussi étrangers.
Les chalutiers pélagiques en boeufs, longtemps montrés du doigt, ont accepté de prendre des observateurs à bord. Ils seraient responsables d'environ 4% des captures accidentelles. Ces bateaux, 25 paires dans le golfe de Gascogne, sont désormais équipés de pingers.
Mais d'autres navires, dont 20 chalutiers solos et 400 fileyeurs, pêchent dans cette zone. "Difficile de savoir qui capture des dauphins et combien", résume Hélène Peltier.
Scientifiques, ONG et pêcheurs s'entendent sur le besoin de mieux comprendre quel type d'engins de pêche capturent des dauphins, quand et où.
L'Ifremer travaille à de nouveaux pingers et à des réflecteurs pour équiper les kilomètres de filets posés par les fileyeurs. "On est à peu près sûr que les dauphins ne les voient pas" avec leurs sonars, explique Yves Le Gall.
Pour Sea Shepherd, les répulsifs acoustiques ne sont pas "une solution miracle". L'ONG demande "une interdiction des mesures de pêche non sélective". "Impossible", répond Hubert Carré, qui rappelle l'importance économique de la pêche française.
Dominique Chevillon, de l'ONG France Nature environnement (FNE) plaide pour des mesures moins radicales : "des suspensions périodiques dans certains lieux et pour certains types de pêche" seraient efficaces pour protéger les mammifères marins, fait-il valoir.
<https://www.liberation.fr/depeches/2020/01/12/les-dauphins-victimes-de-captures-accidentelles-dans-le-golfe-de-gascogne_1772533>
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14- « Manger mieux à la cantine, c’est possible et pas forcément plus cher », Le Monde, 13/01/20, 11h12
Mathilde Gérard  

Pour le groupe de réflexion Terra Nova, les cantines scolaires peuvent jouer un rôle prépondérant pour structurer une politique alimentaire locale. 
A deux mois du scrutin des municipales des 15 et 22 mars, les propositions sur les cantines scolaires fusent. A Lille, la candidate LRM Violette Spillebout veut mettre en place la cantine gratuite pour tous. La maire sortante de Nantes, Johanna Rolland (PS), promet le zéro plastique jetable dans les cantines d’ici à 2025. A Besançon, le collectif Cantines en colère alerte les candidats sur le manque de places dans les établissements de la ville. Dans la capitale, Anne Hidalgo (PS) propose de recourir aux réserves de foncier de la ville pour les transformer en terres agricoles destinées à alimenter les écoles parisiennes. L’extrême droite investit elle aussi le sujet des cantines, avec, à Toulouse, des propositions pour plus de bio. Pas une ville, pas un parti qui ne voie le sujet de la restauration collective s’inscrire dans la campagne électorale.
Si certaines promesses manquent parfois d’explications sur les moyens de les réaliser, le rapport que publie le think tank Terra Nova sur les cantines scolaires, lundi 13 janvier, apportera matière à réflexion à ceux qui cherchent des solutions concrètes pour un meilleur fonctionnement. A l’issue de plusieurs mois d’enquête et rencontres avec des acteurs de l’ensemble de la chaîne (élus locaux, entreprises privées, agriculteurs, parents d’élèves, personnels périscolaires et enseignants), le groupe de réflexion montre que la qualité de l’offre en restauration scolaire est très variable selon la taille des communes, leur emplacement géographique et l’engagement des élus pour mettre en œuvre une politique alimentaire.
> Lire aussi  Omelette caoutchouteuse, poisson pané racorni, gaspillage… La cantine n’est pas dans son assiette
Service public facultatif
Les cantines, qui relèvent d’un service public facultatif, comme le rappellent certains maires, constituent néanmoins un champ d’action stratégique : présentes dans 20 000 communes, soit 80 % de celles qui comptent une école publique du premier degré, elles sont fréquentées, de façon régulière ou occasionnelle, par 3 millions d’enfants. Si on inclut les écoliers du privé, environ 50 % d’une classe d’âge fréquente la restauration collective. « Il y a peu de domaines dans lesquels on puisse agir sur les comportements de consommation et les choix d’une si grande part de la population », note le rapport. Par le nombre de repas servis, la restauration scolaire a le potentiel de structurer des filières agricoles sur un territoire via la commande publique. C’est aussi un lieu de pédagogie pour éduquer les jeunes au goût et à de bonnes habitudes nutritionnelles, ainsi qu’un outil de réduction des inégalités, dans les communes où des tarifs sociaux sont mis en place, permettant aux enfants qui les fréquentent d’avoir accès à un repas complet et équilibré.
Pour Alizée Ostrowski, l’une des coauteures du rapport, « les cantines ne sont pas un sujet de niche mais un sujet qui touche à l’éducation, la santé, l’apprentissage du goût, mais aussi au développement de nos territoires, de nos sociétés et, in fine, interroge quel modèle alimentaire on veut ». Pour cette ancienne chargée de mission à la FCPE, désormais à la communication du Parti socialiste, « manger mieux à la cantine, c’est possible et pas forcément plus cher », mais cela nécessite plus de dialogue et de concertation entre l’ensemble des acteurs.
L’enjeu de l’approvisionnement
Or, si le « manger mieux » fait consensus, les manières d’y parvenir sont multiples : cantines en gestion directe, délégations de service public, cuisines centrales ou petites structures dans chaque établissement… la restauration scolaire prend de nombreuses formes, qui voient intervenir des acteurs du public, du privé et des agriculteurs travaillant sur des échelles et modèles très variables. « On a parfois l’impression que chacun est dans son couloir de course, et a du mal à travailler à plusieurs, relève Florent Guhl, directeur de l’Agence bio, qui a également participé à l’élaboration de ce rapport. On peut vite arriver à une déconnexion entre le milieu agricole et celui des cantines, or, quand ça fonctionne, c’est quand on se parle. » Plus de dialogue, cela implique pour les élus locaux d’être à l’écoute des parents d’élèves sur leurs attentes, mais aussi des agriculteurs de leur territoire, pour évaluer leur capacité à fournir des produits, sur quelles quantités et quelle durée.
> Lire aussi  Terres agricoles, marchés, cantines… Montpellier veut se rapprocher de l’autonomie alimentaire
L’approvisionnement est un des points cruciaux. Comment favoriser les filières locales tout en respectant les contraintes du code des marchés publics ? Comment inclure des agriculteurs dont la production est petite et parfois aléatoire ? Comment compenser le surcoût induit par l’achat de produits bio ou labellisés ? Terra Nova liste des solutions possibles à ces freins techniques réels que rencontrent les maires, confrontés à une multitude de normes qui encadrent le fonctionnement des cantines. « Il faut rassurer les élus : ce n’est pas si complexe que ça », insiste Florent Guhl. Le rapport signale la possibilité de mettre en place des guichets d’information au niveau départemental et de mutualiser les efforts entre communes voisines. Sur la question de la maîtrise des coûts, le think tank insiste sur la nécessaire lutte contre le gaspillage alimentaire, en sensibilisant les enfants par des tables de pesée des assiettes en fin de repas, mais aussi en travaillant la présentation : « Par exemple, au lieu de proposer des pommes brutes en dessert, que l’on retrouve souvent à peine croquées dans la poubelle à la fin du repas, il suffit de les proposer coupées en quartiers et épépinées pour diviser par deux la quantité servie tout en augmentant la consommation réelle. »
En octobre 2018, la loi agriculture et alimentation (EGalim) a fixé de nouveaux objectifs aux élus, dont celui d’atteindre 20 % de bio dans les cantines d’ici à 2022. On en est loin : la part du bio dans la restauration collective n’était que de 4,5 % sur l’année scolaire 2018-2019, selon l’Agence bio, contre 3 % l’année précédente. Une progression que Florent Guhl juge encourageante. « Il ne s’agit pas d’introduire du bio dans le seul but de créer un marché. Il faut de la pédagogie autour des produits servis. L’objectif est de faire reconnaître le travail des agriculteurs auprès des jeunes consommateurs et de leurs parents. » Le directeur de l’Agence bio y voit ainsi une façon de « faire de l’agrilobbying et de lutter contre l’agribashing ».
>  A Sourcieux-les-Mines, les parents ont repris la main sur la cantine
Menus végétariens
La loi EGalim prévoit également, depuis le 1er novembre, l’introduction de repas végétariens hebdomadaires. A ce stade, la mise en place de la mesure n’a pas encore été évaluée mais, selon Laure Ducos, chargée de campagne agriculture et alimentation chez Greenpeace, les menus sans viande et poisson rentrent peu à peu dans les mœurs et s’accompagnent souvent d’une montée en gamme de l’approvisionnement. « Les villes qui mettent en place des menus végétariens sont aussi celles qui investissent dans de la viande locale et de qualité », constate Mme Ducos. Si le repas hebdomadaire sans viande ou poisson ne fait plus guère débat, certains candidats aux municipales proposent d’aller plus loin que la loi, avec deux menus par semaine, ou des options végétariennes quotidiennes.
> Lire aussi  Le défi des repas végétariens obligatoires dans les cantines scolaires
Le rapport de Terra Nova formule d’autres préconisations : réviser les recommandations nutritionnelles actuelles, dont les grammages sont inadaptés à certaines classes d’âge et conduisent encore à un excès de protéines animales ; mieux former le personnel de cuisine et d’encadrement et valoriser ces métiers avec une reconnaissance de leur pénibilité ; faire de la pause méridienne un véritable temps éducatif, quand le plus souvent prédomine, selon le think tank, une « vision utilitariste et disciplinaire, le temps de repas étant bruyant et le personnel trop peu nombreux et formé ».
Loin d’être purement nutritionnelle, la question alimentaire se glisse ainsi au cœur de débats économiques et sociaux. Alizée Ostrowski juge positivement l’investissement de personnalités politiques sur cette thématique. « C’est une vraie bonne nouvelle que des candidats aux municipales se saisissent de ces questions. Pendant longtemps, la cantine, on n’en a pas parlé, ou alors juste sous l’angle financier. » C’est aussi un sujet sur lequel l’engagement d’un élu peut faire la différence. Pour Laure Ducos, de Greenpeace, « les cantines, c’est un sujet intéressant pour les candidats aux municipales : c’est très concret, et les maires peuvent amener des solutions. Avec du bon sens et un moindre budget, il y a beaucoup de choses à faire. »
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Un an après leur lancement, les « lundis verts » tirent leur bilan
Début janvier 2019, 500 personnalités – dont Isabelle Autissier, Juliette Binoche, ou Matthieu Ricard – lançaient un appel dans Le Monde pour un « lundi vert » (sans viande ou poisson) pour « la sauvegarde de la planète, la santé des personnes et le respect de la vie animale ». En parallèle, des scientifiques du CNRS et de l’INRA initiaient un protocole de recherche pour suivre près de 25 000 volontaires inscrits en ligne. Un an plus tard, le mouvement tire un bilan d’étape à l’occasion d’une enquête réalisée du 7 au 21 décembre auprès de 10 606 participants inscrits. 89 % des répondants ont exprimé leur intention de poursuivre le « lundi vert » en 2020. 46 % ont indiqué avoir consommé de nouveaux aliments en 2019 et 66,5 % ont dit avoir cuisiné des plats qu’ils n’avaient jamais préparés avant. Le sondage montre cependant qu’il reste des progrès à faire en matière de connaissances culinaires : 34 % des sondés ont ainsi estimé que la cuisine végétarienne présentait plus de difficultés que les préparations à base de viande ou poisson. Le mouvement des « lundis verts » a été rejoint en octobre par les 788 restaurants universitaires de France (60 millions de repas servis chaque année aux étudiants).
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/13/manger-mieux-a-la-cantine-c-est-possible-et-pas-forcement-plus-cher_6025650_3244.html>
Sur le même sujet : 
> La triple transition alimentaire des cantines scolaires, Le JDLE, 13/01/20
Stéphanie Senet
Dans un rapport publié ce 13 janvier, le think tank Terra Nova propose d’engager la transition alimentaire des cantines scolaires de façon plus ambitieuse que ce qu’impose la loi sur l’alimentation.
Après s’être intéressé à la consommation de viande, le think tank proche du centre gauche s’est penché sur la qualité de l’alimentation proposée dans les cantines scolaires des écoles du premier degré. Un lieu stratégique, selon lui, «pour accélérer la transition alimentaire et la déployer largement dans la société». Un sujet d’actualité puisque la loi issue des états généraux de l’alimentation vise 50% de produits «durables» dans les cantines publiques en 2022, dont 20% de produits bio. A titre expérimental, un repas végétarien doit également être proposé une fois par semaine depuis novembre 2019[1].
Nutrition, environnement, solidarité
Logiquement, cet opus de 117 pages détaille plusieurs enjeux cruciaux, dont l’approvisionnement en bio et en produits locaux, la formation des cuisiniers, la rédaction d’un cahier des charges exigeant, ou encore la mise en place d’indicateurs de suivi du gaspillage alimentaire. A noter que Terra Nova a regardé la transition alimentaire à l’aune de trois problématiques : une meilleure qualité nutritionnelle et sanitaire associée à une moindre empreinte environnementale et à un accès pour les ménages les plus modestes.
>> Suite à lire à :
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/la-triple-transition-alimentaire-des-cantines-scolaires,102436?xtor=RSS-31>
En savoir plus : 
> Rapport, Les enfants à table : accélérer la transition alimentaire dans les cantines scolaires <http://tnova.fr/rapports/les-enfants-a-table-accelerer-la-transition-alimentaire-dans-les-cantines-scolaires>, think tank Terra Nova, 13/01/20
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15- Pourquoi la France n’arrive pas à réduire l’usage des pesticides ?, EurActiv, 13/01/20
Cécile Barbière

Alors qu’elle ambitionne de réduire de 50% l’usage des pesticides, la France a vu les ventes de produits phytosanitaires exploser en 2018.
Réduire l’usage des produits phytosanitaires de 50% d’ici à 2025. L’objectif du plan Ecophyto, visant à réduire le recours aux pesticides dans l’agriculture française, a déjà été reporté plusieurs fois depuis sa création en 2008.
Mais avec la publication des derniers chiffres des volumes de ventes des produits phytosanitaires pour l’année 2018 qui révèlent une hausse spectaculaire, l’objectif semble aujourd’hui inatteignable.
Effet stockage et effet de substitution
« L’objectif de réduire de 50% le recours au produits phytosanitaire est toujours le même » a pourtant soutenu le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, lors d’une audition à l’Assemblée nationale le 9 janvier.
« Jamais autant n’a été fait, mais pourtant la courbe d’achat de produits phytosanitaires continue de monter » reconnait le ministre. Selon les chiffres publiés le 7 janvier, les volumes de ventes des produits phytosanitaires se sont envolés de 21% en 2018 par rapport à 2017. « Ce n’est pas un échec, […] mais nous n’arrivons pas au but. » a déclaré le ministre.
Un résultat qui s’explique en partie par des questions d’approvisionnement. En effet, les agriculteurs auraient «réalisé des achats massifs» en prévision de l’augmentation de la redevance pour pollution diffuse qui taxe les substances les plus préoccupantes au 1er janvier 2019, assure un communiqué du ministère de l’agriculture.
«Mais la question des stocks n’explique pas tout », a toutefois reconnu le ministre. « Il faut regarder quels types de substance sont en hausse, car celles qui le sont le plus sont aussi les moins toxiques. […] » a-t-il précisé.
Dans le détail, une partie de cette hausse peut s’expliquer par la baisse des ventes des produits les plus nocifs (CMR1 et CMR2), dont les volumes ont baissé de « 10 à 15% depuis 2009 » a détaillé Didier Guillaume.
« Un certain nombre de molécules ont aussi été interdites en Europe, et elles ont été remplacés par des produits utilisés en plus grande quantité » détaille-t-il. Certains effets de volumes peuvent effectivement être à l’origine d’une partie de la hausse.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/pourquoi-la-france-narrive-pas-a-reduire-lusage-des-pesticides/>
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16- 2019 : l'impact des conditions météorologiques sur les productions agricoles, Actu-environnement, 13/01/20
Sophie Fabrégat

L'été 2019 a eu un impact fort sur l'agriculture. Selon la Commission des comptes de l'agriculture, qui s'est réunie le 10 janvier 2020, « les comptes prévisionnels de l'Insee pour l'année 2019 anticipent une baisse de la production agricole de 2 % en valeur, après deux années de croissance dynamique. La production se replierait en volume (-1,5 %) et en prix (-0,5 %) ».
Toutes les filières n'ont pas été touchées de la même manière. Si les céréales à paille et les fruits ont connu des évolutions à la hausse, bénéficiant notamment de la douceur de l'hiver et du printemps, les cultures d'été, comme le maïs et les oléagineux, les légumes et la vigne, ont particulièrement souffert des fortes températures estivales et de la sécheresse. « Le volume de la production viticole se replierait très nettement (-13,7 %), pénalisée par des conditions climatiques défavorables après une année 2018 exceptionnelle ».
Côté productions animales, « plus de huit régions fourragères sur dix terminent la campagne fourragère avec un déficit de production, parmi lesquelles 62 % avec un déficit important. Toutes les régions sont concernées à l'exception de la Bretagne. La région la plus affectée est Auvergne-Rhône-Alpes, avec un déficit atteignant 38 % au 20 octobre ».
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/impact-conditions-meteorologiques-productions-agricoles-34786.php4>
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17- Le Parlement adopte un texte pour protéger la forêt francilienne, AFP, 14/01/20, 17:00

Le Parlement a adopté définitivement mardi, par un vote à main levée du Sénat, une proposition de loi MoDem visant à protéger la forêt francilienne en luttant contre le "mitage" des espaces forestiers en Ile-de-France.
Le texte, qui avait déjà reçu l'aval de l'Assemblée nationale, vient pérenniser un dispositif expérimental mis en place pour trois ans par la loi relative au statut de Paris du 28 février 2017.
Cette loi a créé un droit de préemption de petites parcelles forestières (moins de trois hectares), situées dans des zones bien délimitées, au profit de la Société d'aménagement foncier et d'établissement rural (Safer) d'Ile-de-France.
Il s'agit de contrecarrer la "cabanisation", lorsque ces petites parcelles, vendues à des particuliers, sont défrichées et artificialisées.
Pour la rapporteure Sophie Primas (LR), "il y a nécessité à avoir un dispositif particulier à la forêt francilienne qui est trois fois plus morcelée que dans l'ensemble de l'hexagone". "Globalement, la forêt francilienne représente moins de 2% de la forêt hexagonale, et bénéficie à 12 millions de Franciliens", a-t-elle souligné.
Selon le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, depuis 2017, la Safer d'Ile-de-France a exercé son droit de préemption à 510 reprises. La surface moyenne des parcelles préemptées est de 5.289 mètres carrés, un peu plus d'un demi hectare, soit des parcelles "de très petite taille".
Le dispositif voté "concerne uniquement la forêt d'Ile-de-France", a souligné le ministre. "Il n'est pas question de le généraliser".
<https://information.tv5monde.com/info/le-parlement-adopte-un-texte-pour-proteger-la-foret-francilienne-341420>
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18- Chlordécone : retour au calme à Fort-de-France après des heurts, AFP, 15/01/20, 01:00

Le calme est revenu mardi à Fort-de-France, au lendemain des heurts entre des forces de l'ordre, des manifestants antichlordécone et des jeunes encagoulés près du tribunal, a constaté une correspondante de l'AFP.
Ces affrontements ont eu lieu lundi après-midi et dans la soirée aux abords du tribunal correctionnel où devait se tenir un procès sous haute tension de sept militants antichlordécone, ce pesticide qui a durablement pollué les Antilles. Ce procès a finalement été renvoyé au 3 juin en raison des violences.
Le procureur de la République Renaud Gaudeul a annoncé sur la radio RCI, que quatre personnes avaient été interpellées lundi, deux mineurs, qui seront convoqués devant le juge pour enfants, et deux adultes, pour lesquels l'enquête se poursuit.
Par ailleurs, une vingtaine de policiers ont été blessés dans les affrontements, selon la chaîne Martinique la 1ere. 
Mardi, les abords du tribunal où des voitures avaient été incendiées la veille ont été entièrement nettoyés. Le feu avait également pris dans une station-service voisine.
Pour le maire de Fort-de-France Didier Laguerre, "un drame a été évité de justesse". Il a dénoncé "les détériorations volontaires contre les portes d'entrée de la mairie ainsi que les tentatives d'incendies des services d'état civil".
Les sept militants avaient été interpellés fin novembre pour violences en réunion sur personne dépositaire de l’autorité publique et dégradations, après une manifestation qui avait mal tourné devant un centre commercial du Robert (centre-ouest).
Depuis plusieurs semaines, des manifestants bloquent des centres commerciaux en Martinique, accusant leurs propriétaires, souvent de grandes familles locales, d'être à l'origine de la pollution au chlordécone, un pesticide utilisé dans les bananeraies de 1972 à 1993, qui a infiltré les sols antillais pour des centaines d'années et est suspecté d'être à l'origine de cancers de la prostate.
Dans un communiqué, le "Komité 13 janvié 2020" qui avait appelé à soutenir les militants antichlordécone, a dénoncé "le blocage de l’entrée du palais de justice (...) en vue d’empêcher l’entrée de la majorité des manifestants venus apporter leur soutien aux militants", évoquant une "provocation du procureur et de la justice coloniale", "serviteurs de la caste békée et des empoisonneurs".
Le procureur général Pierre-Yves Couilleau et le premier président de la cour d'appel de Fort-de-France Christophe Straudo ont, dans un communiqué, précisé que "le procès s'était déroulé en présence du public et que les entrées du tribunal n'avaient été limitées "pour des raisons de sécurité que par les capacités de la salle d'audience". 
Le procureur Renaud Gaudeul a évoqué sur RCI une "poussée plus que massive" pour "envahir la juridiction", par des "personnes qui sont de toute évidence de mon point de vue venues pour en découdre". 
Le préfet Franck Robine avait appelé dès lundi soir à "l'apaisement", dénonçant "une petite minorité violente". 
"La population de Martinique est très légitimement désemparée et révoltée par cette situation (de pollution au chlordécone, ndlr) qui constitue un scandale d'État", a estimé la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen, réclamant "la création urgente d’un comité interministériel (...) afin de mettre en place un Plan d'urgence", pour que "cesse l’empoisonnement de nos compatriotes".
<https://information.tv5monde.com/info/chlordecone-retour-au-calme-fort-de-france-apres-des-heurts-341472>
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19- Le Luxembourg va interdire le glyphosate fin 2020, une première en Europe, AFP, 16/01/20, 17:00

Le Luxembourg va devenir le premier pays de l'Union européenne à bannir le glyphosate, un herbicide qui sera interdit fin 2020 avec une première étape le 1er février, a annoncé jeudi son ministère de l'Agriculture.
D'ici au 31 décembre 2020, les produits phytopharmaceutiques à base de glyphosate seront bannis des sols du Grand-Duché, conformément à l'accord du gouvernement datant de 2018.
C'est "un pas décisif dans une démarche durable répondant aux ambitions d'une utilisation des produits phytopharmaceutiques moderne et respectueuse de l'environnement", a estimé dans un communiqué le ministre luxembourgeois de l'Agriculture, Romain Schneider.
L'interdiction se déroule en trois phases : un retrait de l'autorisation de mise sur le marché au 1er février, un délai d'écoulement des stocks jusqu'au 30 juin puis un délai de grâce pour l'utilisation de ces produits fixé au 31 décembre 2020.
Dans les faits, près de 60% des exploitations agricoles du pays ont déjà renoncé au glyphosate, selon le gouvernement luxembourgeois.
Celui-ci a instauré fin 2019 un système d'indemnisations à destination du millier d'exploitations agricoles actives dans ce petit pays prospère de 600.000 habitants.
Les primes de base sont de 30 euros/hectare pour les terres agricoles et de 50 euros/hectare pour les terres viticoles, des montants que le principal syndicat agricole du pays, la Centrale paysanne luxembourgeoise, juge insuffisants.
"Nous allons demander des indemnisations pour les coûts supplémentaires qu'entraînera la non-utilisation du glyphosate", a réagi auprès de l'AFP Josiane Willems, directrice du syndicat.
"Cela posera évidemment des problèmes pour les agriculteurs. On doit trouver des alternatives valables et viables", ajoute-t-elle.
Le Luxembourg espère "produire un effet de levier important dans l'ensemble de l'Union européenne, sachant que d'autres pays tels que l'Autriche ont entamé des démarches similaires", pointe Romain Schneider.
En Autriche, l'herbicide était supposé être interdit en ce début d'année 2020 mais le gouvernement a fait machine arrière en décembre 2019, invoquant une faute de procédure.
A Vienne, la proposition de loi aurait dû faire l'objet d'une notification à la Commission européenne "afin de que celle-ci et les Etats membres puissent formuler des observations".
La licence d'utilisation du glyphosate dans l'Union européenne court jusqu'au 15 décembre 2022 et son sort fait débat dans de nombreux pays.
La France a prévu "de sortir de l'essentiel des usages au 1er janvier 2021, et de tous les usages au 1er janvier 2023", selon le gouvernement, mais ce calendrier a été jugé difficile à tenir par un récent rapport parlementaire.
<https://information.tv5monde.com/info/le-luxembourg-va-interdire-le-glyphosate-fin-2020-une-premiere-en-europe-341795>
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En images
20- Plan B : dans le Finistère, à la recherche de fleurs plus éthiques et écologiques, Le Monde, 01/01/20, 10h22
Joséfa Lopez

Quelle solution face à l’horticulture intensive et polluante qui inonde les fleuristes ? À la ferme de Lescinquit, dans le Finistère, une horticultrice s’inspire du concept anglo-saxon du « slow flower » et prône une production de saison, locale et sans pesticide. 
Plus de 80 % des fleurs achetées chez les fleuristes français sont importées de l’étranger. Elles viennent principalement des Pays-Bas, plaque tournante du business de fleurs. Et pour la plupart, elles contiennent des pesticides. Résultat : cette production intensive est néfaste pour l’environnement. Face à cette horticulture intensive et polluante, un mouvement alternatif, le Slow Flower, né chez les Anglo-Saxons, prône une production de saison, locale et sans pesticide. Nous sommes allés dans le Finistère rencontrer une productrice qui s’inspire de ce mouvement.
> Vidéo à voir à :
<https://www.lemonde.fr/videos/video/2020/01/01/plan-b-dans-le-finistere-a-la-recherche-de-fleurs-plus-ethiques-et-ecologiques_6024527_1669088.html>
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21- Inde : un village complètement bio, France 2, journal de 13h, 05/01/20

Le Sikkim, petit État indien isolé dans un océan de pesticides, est passé au bio depuis plusieurs années. Un pari audacieux, coûteux, mais qui semble gagné.
Sur des hauts plateaux de l'Himalaya poussent des milliers d'hectares de fruits, de légumes, ou de céréales. Mais pas 1 cm2 n'a vu la moindre goutte de produit chimique. Le Sikkim, petite région du nord-est de l'Inde, est certifié 100 % biologique depuis 2015. Le résultat est immédiat sur les marchés : de beaux produits, mais 15 % plus chers en moyenne. "Le prix est plus élevé, mais c'est parce que ces produits ont poussé sans aucun pesticide ni engrais chimique. Et ce sont uniquement des légumes de saison", souligne un homme.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/inde-un-village-completement-bio_3772119.html>
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22- Légumes d'été : la fin du biologique en hiver, France 2, journal de 20h, 05/01/20

Trouver des tomates biologiques en hiver est impossible. C'est même carrément interdit parce qu'il y a encore des saisons. Il n'est plus question que légumes chauffés sous serre soient vendus avec l'étiquette "agriculture biologique".
Sur les étals des marchés, pour la première fois cet hiver, aucune trace d'aubergines, de tomates ou encore de fraises françaises biologiques. Les producteurs ont désormais l'interdiction de vendre les fruits et légumes d'été sous l'étiquette biologique du 21 décembre au 30 avril. Une mesure qui divise les clients. Cette interdiction est le fruit d'un long débat sur l'agriculture biologique.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/legumes-d-ete-la-fin-du-biologique-en-hiver_3772315.html>
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23- Reconversion : son bonheur est dans le pré, France 2, journal de 20h, 06/01/20

Le circuit court d’un maraîcher bio du Loir-et-Cher
> Reportage à voir à :
<https://www.youtube.com/watch?v=grxvzpuhzPM>
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24- Autonomie alimentaire : le nouveau rêve des villes, France 2, journal de 20h, 07/01/20

À l'heure où l'on doit limiter les émissions de CO2 et acheter en circuit court, certaines villes se mettent à rêver d'autonomie alimentaire. Elles poussent les agriculteurs à s'installer en périphérie, voire parfois au cœur de la ville pour produire les fruits et légumes que consommeront les citadins. Mais ce n'est pas si simple.
Elle n'en a pas l'air comme ça, mais cette ferme à quelques centaines de mètres du périphérique rennais (Ille-et-Vilaine) est le début d'une petite révolution. Elle participe à nourrir localement les habitants de la ville. Depuis deux ans, des citadins, comme deux sœurs, viennent y chercher un panier par semaine entre midi et 14h. Le panier coûte 15 euros. "On retrouve un peu ce que papa et maman avaient dans notre jardin. Je ne travaille pas du tout la terre et ça donne presque envie de planter des petites choses dans le jardin", explique l'une d'elles.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/autonomie-alimentaire-le-nouveau-reve-des-villes_3775055.html>
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25- Chine : les agriculteurs du net, France 2, journal de 20h, 16/01/20

Pour écouler leurs productions en un temps record, des agriculteurs chinois mettent en vente sur Internet leurs récoltes. 
Internet permet aujourd'hui de commander et de se faire livrer en un temps record des livres, des vêtements ou encore... des oranges. Dans les campagnes chinoises, des agriculteurs d'un nouveau genre s'adressent grâce à leur smartphone à des centaines de milliers de clients potentiels en ligne et leurs commandes s'envolent. Les internautes peuvent ainsi acheter des oranges qui n'ont pas encore été cueillies. Une façon pour eux d'être certains de la provenance des fruits dans un pays touché par plusieurs scandales alimentaires.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/chine-les-agriculteurs-du-net_3788025.html>
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Une annonce
26- Alimentation & biodiversité – Se relier dans la nature, 9e colloque de la Chaire Unesco Alimentations du monde, Montpellier SupAgro, 07/02/20

Alimentation & biodiversité – Se relier dans la nature
La biodiversité pour l’alimentation et l’agriculture désigne la diversité du vivant (des gènes aux écosystèmes), ainsi que la diversité des connaissances associées (les savoirs et savoirs-faire traditionnels). Les rapports au monde du vivant évoluent, passant d’une conception figée de la nature à une vision plus dynamique. Menacée par les activités humaines, la biodiversité était perçue comme une somme d’éléments indépendants, à protéger, utiliser et valoriser. Elle intègre aujourd'hui davantage les sociétés humaines et devient une somme d’interactions complexes, de combinaisons et de constructions sociales et culturelles, à négocier. Dans cette vision de la relation, les activités agricoles et alimentaires sont au cœur de ces interrogations sur les liens dans la nature autour desquelles nous échangerons lors de ce colloque : la notion d’« espèce » existe-t-elle vraiment ? Sommes-nous à la veille d’une 6egrande extinction ? Comment concilier protection de la forêt et maintien de son caractère nourricier ? Comment (ré)introduire de la diversité au champ (par l'agroécologie), dans les industries de transformation agroalimentaire et dans l’assiette ?
Avec : Pierre-Henri Gouyon (Muséum national d’histoire naturelle), Mariteuw Chimère Diaw (Réseau Africain de forêts modèles et IPBES), Marie-Laure Navas (Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive), Selassie Atadika (cheffe du restaurant ghanéen Midunu), Marie-Paule Clément (Léa Compagnie Biodiversité), Alessandro Pignocchi (Auteur de bandes dessinées), Valérie Chansigaud (Université Paris Diderot – CNRS), Cécile Claveirole (France Nature Environnement)...
Vendredi 07 février 2020, de 9h à 16h30, Montpellier SupAgro
Amphi Lamour, 2 place Pierre Viala
> Inscription gratuite mais obligatoire ici <https://chaireunesco-adm.us14.list-manage.com/track/click?u=e6af86da3ce99f083e8a187c7&id=4980a54ba9&e=a158773d59>
> Toutes les informations <https://chaireunesco-adm.us14.list-manage.com/track/click?u=e6af86da3ce99f083e8a187c7&id=bbfe088475&e=a158773d59>
> Retrouvez les éditions précédentes  <https://www.chaireunesco-adm.com/Colloques-annuels>:
<https://mailchi.mp/dfa5a2e32d1f/les-actualits-de-la-chaire-unesco-alimentations-du-monde-858220?e=a158773d59>
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– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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