[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris & COP25 + 1 publication & 1 annonce (mardi 21 janvier)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 21 Jan 07:56:10 CET 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Sécheresses et inondations : la paradoxale crise de l'eau en Inde <https://www.notretemps.com/afp/secheresses-et-inondations-la-afp-202001,i210441>, AFP, 10/01/20, 09:00
2- Fleuves d'Asie : au cœur d'un des plus grands enjeux de la crise climatique <https://www.geo.fr/environnement/fleuves-dasie-au-coeur-dun-des-plus-grands-enjeux-de-la-crise-climatique-199390>, AFP, 10/01/20, 12:00
3- "Le fleuve a tout emporté" : quand le Brahmapoutre dévore la terre <https://www.geo.fr/environnement/le-fleuve-a-tout-emporte-quand-le-brahmapoutre-devore-la-terre-199405>, AFP, 10/01/20, 16:00
4- Venise confrontée aux épisodes d’« acqua alta » : la montée des périls <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/01/10/venise-la-montee-des-perils_6025366_4500055.html>, Le Monde, 10/01/20, 20h49
5- Exclusif : la réponse du gouvernement au Haut conseil pour le climat (HCC) <http://www.journaldelenvironnement.net/article/exclusif-la-reponse-du-gouvernement-au-hcc,102406?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 10/01/20
6- Au Zimbabwe, la sécheresse accroît les conflits entre l'Homme et la faune <https://www.geo.fr/environnement/au-zimbabwe-la-secheresse-accroit-les-conflits-entre-lhomme-et-la-faune-199410>, AFP, 11/01/20, 11:00
7- En Antarctique, la course aux glaces les plus anciennes <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/01/13/en-antarctique-la-course-aux-glaces-les-plus-anciennes_6025645_1650684.html>, Le Monde, 13/01/20, 13h24
8- Allemagne : manifestations contre Siemens pour un projet de mine en Australie <https://www.connaissancedesenergies.org/afp/allemagne-manifestations-contre-siemens-pour-un-projet-de-mine-en-australie-200113>, AFP, 13/01/20, 18h27
9- Intempéries : plus de 130 morts en Afghanistan et Pakistan <https://www.rtbf.be/info/monde/detail_plus-de-130-morts-en-afghanistan-et-pakistan-a-cause-des-intemperies?id=10407577>, AFP, 14/01/20, 16:00
10- Climat : le PDG de Total juge le débat "trop manichéen" <https://www.geo.fr/environnement/climat-le-pdg-de-total-juge-le-debat-trop-manicheen-199449>, AFP, 14/01/20, 16:00
11- Nouvelle offensive judiciaire contre la politique climatique de Merkel <https://information.tv5monde.com/info/nouvelle-offensive-judiciaire-contre-la-politique-climatique-de-merkel-341594>, AFP, 15/01/20, 16:00
12- Davos : les chefs d'entreprises sonnent l'alarme face aux risques climatiques <https://information.tv5monde.com/info/davos-les-chefs-d-entreprises-sonnent-l-alarme-face-aux-risques-climatiques-341622>, AFP, 15/01/20, 18:00
13- L'ONU prévoit une météo extrême après une décennie record de chaleur <https://information.tv5monde.com/info/l-onu-prevoit-une-meteo-extreme-apres-une-decennie-record-de-chaleur-341626>, AFP, 15/01/20, 21:00
14- [Municipales] La Rochelle, Paris, Angers : ces villes qui visent le zéro émission carbone <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/municipales-la-rochelle-paris-angers-ces-villes-qui-visent-le-zero-emission-carbone-148102.html>, Novethic, 15/01/20
15- 2019, deuxième année la plus chaude de l’histoire <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/15/2019-deuxieme-annee-la-plus-chaude-de-l-histoire_6025985_3244.html>, Le Monde, maj le 16/01/20 à 02h39
16- Afghanistan : les trésors archéologiques de Bamiyan menacés par le changement climatique <https://information.tv5monde.com/culture/afghanistan-les-tresors-archeologiques-de-bamiyan-menaces-par-le-changement-climatique>, AFP, 16/01/20, 11:00
17- Analyse. Les contraintes climatiques obligent le monde du sport à se repenser <https://www.la-croix.com/Sport/contraintes-climatiques-obligent-monde-sport-repenser-2020-01-16-1201072242>, La Croix, 16/01/20, 17:38 
18- YouTube oriente ses usagers vers des vidéos niant le changement climatique, accuse une ONG <https://information.tv5monde.com/info/youtube-oriente-ses-usagers-vers-des-videos-niant-le-changement-climatique-accuse-une-ong>, AFP, 16/01/20, 18:00
19- L'hiver est là et les Balkans étouffent dans une purée de pois toxique <https://information.tv5monde.com/info/l-hiver-est-la-et-les-balkans-etouffent-dans-une-puree-de-pois-toxique-341867>, AFP, 17/01/20, 08:00
20- Changement climatique : Selon de nouvelles études, la hausse des températures pourrait être plus importante que prévu <https://www.20minutes.fr/planete/2697395-20200117-changement-climatique-selon-nouvelles-etudes-hausse-temperatures-pourrait-etre-plus-importante-prevu>, 20 Minutes avec AFP, 17/01/20, 13h12
21- Réchauffement climatique. Nicolas Hulot déplore l’absence d’un « effort de guerre » <https://www.ouest-france.fr/environnement/rechauffement-climatique-nicolas-hulot-deplore-l-absence-d-un-effort-de-guerre-6694438>, Ouest-France avec agence, 17/01/20, 15h15
22- Grève du climat : avant Davos, Greta Thunberg à Lausanne avec des milliers de jeunes <https://information.tv5monde.com/info/greve-du-climat-avant-davos-greta-thunberg-lausanne-avec-des-milliers-de-jeunes-341963>, AFP, 17/01/20, 16:00
23- En Suisse, la justice légitime la désobéissance civile de jeunes militants qui ont visé le Crédit Suisse et Roger Federer sur le climat <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/en-suisse-la-justice-legitime-la-desobeissance-civile-de-jeunes-militants-qui-ont-vise-credit-suisse-et-roger-federer-sur-le-climat-148115.html>, Novethic, 17/01/20
24- Des tonnes de sable déversées à Miami Beach pour lutter contre l'érosion de la plage <https://information.tv5monde.com/info/des-tonnes-de-sable-deversees-miami-beach-pour-lutter-contre-l-erosion-de-la-plage-342050>, AFP, 18/01/20, 00:00
25- L'inéluctable agonie des glaciers dans les Pyrénées <https://information.tv5monde.com/info/l-ineluctable-agonie-des-glaciers-dans-les-pyrenees-342092>, AFP, 18/01/20, 12:00
Une publication
26- Petit manuel de justice climatique à l'usage des citoyens <http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-%3CPetit_manuel_de_justice_climatique_%C3%A0_l_usage_des_citoyens-9791020908032-1-1-0-1.html>, de James Boyce, Editions Les Liens qui Libèrent, 15/01/20
Une annonce
27- Sondage : Le climat & moi ? <https://forms.gle/NhCb6xQDBqg4Rwce8>, Association Taca, avant le 09/02/20


Bien à vous,
Florence

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NOS VŒUX : "Choisir aujourd'hui pour ne pas subir demain. Pour éviter d'être coupable de non-assistance à planète et humanité en danger, nous n’avons que deux choix : ou laisser le temps nous dicter la mutation et l’avenir n’est désespérant que dans cette hypothèse ; ou conduire ensemble radicalement et progressivement cette société qui conjugue les enjeux écologiques, sociaux et économiques. Subir ou choisir. Ouvrir ou non le Chapitre 2 de notre Histoire collective et individuelle, tel est le défi que nous avons à relever tous ensemble." Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme
DOSSIER DU JOUR : L'or bleu est devenu plus précieux que le pétrole. La vie de centaines de millions de personnes en Inde, au Pakistan, en Chine et ailleurs en dépend, au risque de susciter des conflits. En 2020 l'Asie, où vit la moitié de la population de la planète, est déjà la région du monde où le "stress hydrique" est le plus élevé. (cf. item 1, 2 & 3)
RÉCIT DU JOUR : Fin 2019, plusieurs épisodes d’« acqua alta » submergeaient Venise et rappelaient aux Vénitiens à quel point leur ville est fragile. (cf. item 4)
RAPPEL DU JOUR : En préambule de son premier opus, le Haut conseil pour le climat (HCC) rappelait que l’objectif de neutralité carbone, adopté par la France, est «techniquement réalisable mais implique une transformation profonde de l’économie et de la société à grande échelle.» (cf. item 5)
RECHERCHE DU JOUR : Les préparatifs de lancement d’un forage destiné à étudier l’évolution du climat sur plus de 1 million d’années grâce aux gaz emprisonnés dans la calotte polaire viennent de commencer sous le pilotage de de douze institutions de dix pays européens. (cf. item 7)
CITATIONS DU JOUR : — "Les énergies fossiles représentent 90% du mix (bouquet, NDLR) énergétique mondial aujourd'hui. On ne va pas faire disparaître tout ça d'un coup de baguette magique" et "tout ça va prendre du temps", Patrick Pouyanné, PDG de Total (cf. item 10)
— "C'est quelque chose que nous prenons très au sérieux. Il n'y a rien de pire pour une organisation que d'identifier un risque et ne rien faire pour y remédier", Adrian Monck, directeur général du Forum de Davos (cf. item 12)
— "Face au changement climatique, nous voyons des individus et des groupes puissants qui redoublent d'efforts pour nier une réalité de plus en plus claire. De toutes les folies auxquelles les humains se sont livrés, endommager notre système de survie est sûrement en haut de la liste !", Chris Rapley, climatologue à l'University College de Londres. (cf. item 13)
ÉTUDE & RAPPORT DU JOUR : — Dans une étude publiée par le Forum économique mondial, les 5 premières préoccupations des chefs d'entreprises pour les dix prochaines d'années sont toutes liées à l'environnement, avec en priorité les événements météorologiques extrêmes et l'incapacité des gouvernements et du monde économique à agir face contre le changement climatique. (cf. suite de l’tem 12)
— Selon le rapport publié par le World Economic Forum (WEF) et le cabinet PwC, plus de la moitié de l'économie mondiale dépend de la nature et des écosystèmes. (cf. suite de l’tem 12)
CHIFFRES DU JOUR : — Les villes représentent 70 % des émissions de CO2. Elles ont donc un rôle majeur à jouer dans la lutte contre le changement climatique. (cf. item 14)
— Selon l’Observatoire des situations de déplacement interne, plus de 10 millions de personnes ont été déplacées dans leur propre pays au premier semestre 2019, dont 7 millions à cause de catastrophes climatiques. (cf. item 15)
— Certains scénarios envisagent des hausses de température jusqu’à 7 degrés rendant ainsi hors de portée les objectifs de l’accord de Paris. (cf. item 20)
DÉSINFORMATION DU JOUR : Sur YouTube, 16% des 100 vidéos les plus regardées en rapport avec le terme "réchauffement climatique" contenaient des informations erronées, les 10 vidéos les plus regardées ayant été visionnées en moyenne plus d'un million de fois chacune, a affirmé l’ONG américaine Avaaz, dans un rapport. (cf. item 18)
SUFFOCATION DU JOUR : Sarajevo, Pristina, Belgrade et Skopje étouffent. L'hiver s'est installé sur les Balkans et avec lui une épaisse brume toxique alimentée pour partie par le charbon et le bois dont se chauffent des habitants privés d'énergie plus propre par la pauvreté. (cf. item 19)
PROJECTION DU JOUR : Les glaciers pyrénéens et leur écosystème singulier sont entrés dans une inéluctable agonie sous l'effet du réchauffement climatique, avec pour horizon une disparition redoutée d'ici une trentaine d'années, selon les glaciologues qui en documentent le recul. (cf. item 25)
PUBLICATION DU JOUR : La taxe carbone est un levier très efficace et indispensable pour lutter contre le changement climatique. Mieux : elle peut se transformer en revenu universel et en outil de justice sociale. C’est la thèse défendue par l’économiste américain James K. Boyce dans son Petit manuel de justice climatique à l’usage des citoyens. (cf. item 26)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Sécheresses et inondations : la paradoxale crise de l'eau en Inde, AFP, 10/01/20, 09:00
Abhaya Srivastava

Habitante d'un État reculé du nord-est de l'Inde, Tyllod Khongwir vit dans l'une des zones les plus humides au monde, et pourtant elle doit récolter chaque goutte de pluie tombant du toit de tôle rouillée de sa maison.
Avec l'assèchement des sources et des aquifères de sa région à la végétation luxuriante, cette Indienne de 66 ans doit désormais s'adapter aux pénuries d'eau, symptomatiques de la crise que traverse le géant d'Asie du Sud.
"Même si nous n'avons pas d'eau courante, nous avions beaucoup d'eau disponible tout au long de l'année car il y avait une multitude de sources naturelles et il pleuvait tellement", explique cette membre de l'ethnie des Khasis.
Ces dernières années, les précipitations sont devenues plus sporadiques dans son État du Mehgalaya. "Désormais nous collectons ce que nous pouvons lorsqu'il pleut et le gardons pour plus tard", dit Tyllod Khongwir en recouvrant d'une pièce de coton son pot à eau, peint de multiples couleurs et incrusté de mousse.
Les problèmes d'eau du Meghalaya sont un condensé du paradoxe auquel est confrontée l'Inde: trop d'eau par moments, pas assez à d'autres. Une situation aggravée par l'insuffisance des infrastructures de stockage sur un sous-continent extrêmement dépendant de la mousson annuelle.
En juillet, un millier de personnes ont péri dans des inondations causées par la violente mousson à travers l'est de l'Inde, le Népal et le Bangladesh.
Mais au même moment, les millions d'habitants de la grande ville de Chennai, dans le sud, cherchaient désespérément l'or bleu en pleine sécheresse, faisant la queue pendant des heures pour obtenir de l'eau de pompes ou de camions-citerne spécialement affrétés.
L'Inde se trouve sur la liste rouge des 17 pays aux prises avec un "stress hydrique" très élevé, associant des risques d'inondations et de sécheresses concomitants.
"Même des petits chocs de sécheresse – voués à augmenter avec le changement climatique – peuvent avoir des conséquences terribles" comme la récente crise à Chennai, notait en août un rapport du World Ressources Institute.
- Réservoirs -
Sur les hauteurs du Megahalaya, Mawsynram s'enorgueillit du titre de site recevant le plus de pluie au monde, avec une moyenne annuelle de 11.887 mm de précipitations.
"Les pluies diluviennes faisaient partie de nos vies. Nous n'avons jamais appris à stocker de l'eau car il y avait tant d'eau tout autour", témoigne Miralin Kharchandy, directrice d'école à Mawsynram.
"Mais depuis deux ans, la pluie s'est faite beaucoup plus rare. Nous n'avons eu que deux semaines de précipitations fortes en juin et juillet", dit-elle. Une carence qui force les habitants à marcher des kilomètres en hiver pour se procurer de l'eau.
L'Inde est l'une des nations les plus vulnérables au réchauffement climatique et à ses conséquences, au vu de sa gigantesque population de 1,3 milliard d'habitants et de ses niveaux élevés de pauvreté et d'inégalités.
La hausse du niveau des mers commence déjà à affecter les communautés vivant sur le littoral, tandis que des vagues de chaleur font des centaines de morts chaque année.
La déforestation et l'urbanisation rapide sans planification aggravent également les maux du pays, les inondations devenant plus importantes et les sécheresses plus longues.
"La destruction des forêts perturbe les météos aux niveaux local et mondial, à la fois à court et à long terme", indique Harjeet Singh, expert changement climatique de l'ONG ActionAid.
"Les forêts absorbent le dioxyde de carbone qui stocke la chaleur, contribuant à stabiliser le climat de la planète. Donc la déforestation signifie davantage de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, réchauffant et perturbant la météo de la Terre", rappelle-t-il.
Pour faire face à la pénurie d'eau du Meghalaya, le gouvernement local et les communautés ont recours aux récupérateurs d’eau de pluie.
"Comme les villageois jouent un rôle pour construire et entretenir ces réservoirs, ils ont un sentiment de propriété. Ils utilisent l'eau de façon plus responsable", se félicite Tarcisius Dhkar, un chef de village.
Cette "eau est si bonne, meilleure que n'importe quelle eau en bouteille" confie Thildamon Syiemlieh, une villageoise de 16 ans, mais, s'inquiète-t-elle, "elle pourrait disparaître complètement bientôt".
<https://www.notretemps.com/afp/secheresses-et-inondations-la-afp-202001,i210441>
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2- Fleuves d'Asie : au cœur d'un des plus grands enjeux de la crise climatique, AFP, 10/01/20, 12:00

An 2100. Les glaciers de l'imposante chaîne montagneuse de l'Hindou Kouch et de l'Himalaya, au coeur des plus belles épopées de l'histoire, ont presque disparu, emportés par la crise climatique.
Avec eux s'est aussi évaporée l'eau indispensable à la survie et la croissance du continent asiatique.
L'or bleu est devenu plus précieux que le pétrole. La vie de centaines de millions de personnes en Inde, au Pakistan, en Chine et ailleurs en dépend, au risque de susciter des conflits.
En 2020 l'Asie, où vit la moitié de la population de la planète, est déjà la région du monde où le "stress hydrique" est le plus élevé.
Près de 1,65 milliard d'êtres humains installés dans les bassins fluviaux dépendent des grands fleuves qui dévalent les pentes escarpées de l'Hindou Kouch, comme le Yangtsé, le Brahmapoutre, le Mékong et l'Indus. Ces fleuves apportant de l'eau douce aux paysans et aux industries, tout en charriant poissons et nutriments, sont indispensables à la vie et la croissance.
La disparition de deux tiers des glaciers, annoncée par les scientifiques dans le cas où le réchauffement planétaire dépasserait 1,5°C, détraquerait à jamais la mécanique bien huilée des saisons: inondations, sécheresses, avalanches et éboulements seront le lot quotidien des habitants.
Les effets de la crise climatique sont déjà tangibles pour des millions d'Asiatiques, qui réalisent à quel point leurs fleuves sont source de vie.
En 2007, Nandiram Payeng, né à Majuli, dans l'Etat d'Assam, dans le nord-est de l'Inde, a dû quitter pour toujours sa maison, comme 10.000 autres personnes. Le Brahmapoutre avait dévoré la moitié de son île fluviale. Les habitants racontent qu'ils savaient vivre avec leur fleuve, déplaçant leurs huttes en bambou vers des zones élevées pour échapper aux inondations, mais le Brahmapoutre devient de plus en plus féroce, gonflé par la fonte des glaciers, et pourrait engloutir l'île complètement.
Pendant ce temps, les montagnards d'Hassanabad, au Pakistan, vivent la peur au ventre au pied d'une masse noire et acérée, le glacier Shisper, qui progresse et s'étend au risque de les enfouir sous des tonnes de glace et de roches. 
"L'Asie est confrontée à trois défis en lien avec l'eau: son insuffisance dans certains pays, dont l'Inde et la Chine, sa raréfaction en raison du changement climatique, et le regroupement des populations et des villes sur les rives de fleuves déjà vulnérables", note Debra Tan, directrice de l'ONG China Water Risk.
Les riverains ont commencé à se mobiliser pour sauver leurs fleuves et trouver des solutions face au manque d'eau. En Thaïlande, des associations ont bloqué des projets de dragage sur le Mékong et dénoncent l'effet sur la biodiversité de dizaines de barrages qui bloquent la circulation des espèces et des sédiments. En Chine, un programme de grande ampleur est en oeuvre pour revitaliser le Yangtsé, dont la pollution a entraîné des milliers de cancers dans le centre du pays.
Au niveau mondial, il reste un espoir si les nations s'unissent pour limiter le réchauffement à 1,5 degré, assure David Molden, directeur général du Centre pour le développement intégré des montagnes (ICIMOD) : "C'est faisable. Il faut que nous travaillions ensemble en ce sens, au niveau des nations et des individus".
<https://www.geo.fr/environnement/fleuves-dasie-au-coeur-dun-des-plus-grands-enjeux-de-la-crise-climatique-199390>
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3- "Le fleuve a tout emporté" : quand le Brahmapoutre dévore la terre, AFP, 10/01/20, 16:00
Abhaya Srivastava

Les flots du Brahmapoutre ont déjà englouti le village de Nandiram Payeng et leur voracité ne s'arrêtera pas là, tant le réchauffement climatique et les erreurs humaines rendent de plus en plus dévastateur ce puissant fleuve traversant la Chine, l'Inde et le Bangladesh.
En 2007, Nandiram Payeng, paysan du nord-est de l'Inde, et 10.000 autres familles ont dû abandonner au fleuve leurs habitations. Le Brahmapoutre avait mangé près de la moitié de la surface de l'île fluviale de Majuli, presque 500 km2. Et dans une vingtaine d'années, le reste de cette île sablonneuse au patrimoine culturel exceptionnel pourrait disparaître sous la surface des eaux du grand fleuve sacré.
"Nous vivions satisfaits et heureux. Nous avions nos maisons, fermes et bétail dans notre village. Mais en 2007 le fleuve a tout emporté", se souvient Nandiram Payeng, qui survit désormais dans un cahute sur pilotis en bordure d'une route.
"Désormais nous cultivons des champs qui appartiennent à d'autres et nous devons leur donner la moitié de la récolte", explique à l'AFP ce veuf de 55 ans au visage ridé par le soleil.
Craint et révéré par les millions de personnes qui vivent le long de son parcours de 2.900 kilomètres, le Brahmapoutre prend source au Tibet, et file vers les plaines du nord-est de l’Inde en longeant la chaîne de l'Himalaya, avant de se déverser dans le golfe du Bengale.
Le fleuve, dont la largeur atteint par endroits 20 km, est essentiel au mode de vie des habitants de la région. Mais chaque année, les violentes pluies de mousson le poussent hors de son lit, provoquant d'immenses inondations qui ravagent toujours plus de cultures et villages.
- Fonte de glaciers –
Nommé dans sa partie indienne "fils de Brahma" – l'un des plus grands dieux hindous –, le fleuve est sacré pour les Indiens. Ses riverains y déposent des bougies en terre cuite et des fleurs au fil de l'eau pour l'apaiser.
L’île de sable, marais et forêts de Majuli abrite un patrimoine culturel exceptionnel. Ici ont été fondés des monastères hindous hors du commun, des "satra", datant du XVIe siècle.
Les 170.000 habitants de Majuli, principalement des populations de l'ethnie Mishing, ont de longue date déplacé leurs huttes de bambous vers des zones plus élevées, emportant avec eux chèvres, cochons et poulets.
"Nous avons appris à vivre avec le fleuve. Nous ne pouvons pas le combattre, donc il vaut mieux être ami avec lui", explique Sunil Mili, un cultivateur de riz et graines de moutarde. À proximité de ses champs, le fleuve s'écoule imperturbable, couleur limon.
Selon les experts, la puissance grandissante du Brahmapoutre est nourrie par la fonte des glaciers himalayens, dont les deux tiers pourraient avoir disparu d'ici à 2100 selon une étude scientifique. Les moussons sont, dans le même temps, de plus en plus imprévisibles.
"Chaque année le Brahmapoutre grossit. Il perd de la profondeur et s'étend. Il attaque nos rives et érode notre terre continuellement", observe Mitu Khatamiar, un journaliste local.
D'une surface de 1.250 kilomètres carrés en 1890, Majuli ne mesure plus qu'environ 515 kilomètres carrés, même si les habitants tentent de regagner du terrain à l’aide de sacs de sable.
"En 1950, il y avait 210 villages. Aujourd'hui il en reste 141", explique à l'AFP Ajit Sarma, un responsable local, craignant que l’île n'ait complètement disparu dans 20 ans, en dépit des efforts des habitants.
- Digues -
Des centaines de millions d'euros ont été investis pour construire des milliers de kilomètres de digues de le long de ses berges, selon l'expert en fleuves Himanshu Thakkar.
Mais ces infrastructures destinées à contenir ses débordements l'ont rendu plus dangereux, en renforçant son débit.
"Lorsque vous construisez des digues, vous forcez le fleuve à couler dans un espace contraint. Vous transférez en réalité les inondations en aval – et vous les rendez plus rapides", explique l'expert.
"Le Brahmapoutre est un cours d'eau sujet aux inondations mais nous aggravons la situation en raison des nombreuses activités humaines, sans comprendre leur incidence sur le fleuve", dénonce-t-il. 
Face à cette situation, Sunil Mili, le cultivateur de graines de moutarde, ne peut que placer sa foi en une force supérieure.
"Nous aimons le fleuve mais nous savons qu'un jour il dévorera toute notre terre", déclare-t-il. "Tout ce que nous pouvons faire, c'est prier pour que le Brahmapoutre se montre clément et que nous puissions vivre en harmonie comme les générations avant nous."
<https://www.geo.fr/environnement/le-fleuve-a-tout-emporte-quand-le-brahmapoutre-devore-la-terre-199405>
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4- Venise confrontée aux épisodes d’« acqua alta » : la montée des périls, Le Monde, 10/01/20, 20h49
Jérôme Gautheret (Venise, envoyé spécial)

Fin 2019, plusieurs épisodes d’« acqua alta » submergeaient Venise. Et rappelaient aux Vénitiens à quel point leur ville est fragile. Jérôme Gautheret, correspondant du « Monde » en Italie, raconte cette cité qui cherche à se réinventer. 
Il y a ceux pour qui Venise est un immense tableau vivant, inépuisable et chaque jour différent, et ceux qui reviennent encore et encore pour contempler leur propre reflet dans la lagune. Pour moi, c’est avant tout une affaire de sons.
Passé une certaine heure, ici, le silence règne en maître, et la ville s’offre, infinie, à ceux qui la désirent le plus. Dans quelle autre ville au monde peut-on faire à ce point l’expérience du silence ? La nuit, on marche hypnotisé par le bruit de ses propres pas ou le claquement de talons au loin, on distingue la rumeur d’un vaporetto avançant au ralenti dans le Grand Canal désert… Ici, même le bruit de la pluie n’est pas le même qu’ailleurs et certains sons du quotidien sont uniques.
Longtemps, mes séjours ont commencé par le même rituel : ressortir en fin de soirée et me rendre sur la place Saint-Marc, déserte, pour y entendre sonner les douze coups de minuit. D’autres préfèrent se rendre sur la place au petit matin. À ce moment-là, les touristes sont encore loin, les cafés et les commerces de luxe sont fermés.
Quant aux habitants de la ville, ils dorment depuis longtemps. Et, parmi ceux qui sont levés, qui aurait l’idée saugrenue d’aller admirer la basilique au lever du soleil ? Seules les équipes de la propreté de la ville exécutent chaque jour leur ballet immuable, pour offrir aux visiteurs du monde entier la carte postale la plus parfaite possible. Ceux-là font partie du décor, tout comme les tables vides des terrasses des deux cafés historiques de la place, le Florian et le Quadri, sagement disposées avant le lever de rideau.
A 7 heures, Saint-Marc est livrée aux rêveurs qui n’ont pas dormi de la nuit, aux couples qui n’ont aucune envie d’aller se coucher et aux photographes en quête du moment parfait. Le Français Philippe Apatie, qui vit à Venise depuis plusieurs années, appartient à la troisième catégorie. Tous les matins, hiver comme été, il se rend sur la place depuis les environs de San Pietro di Castello – autant dire, à l’échelle vénitienne, depuis le bout du monde –, traversant la via Garibaldi à l’heure où se met en place le marché, puis la promenade des Schiavoni, le nez en l’air et l’appareil photo à la main.
Je l’ai rencontré il y a un peu plus de trois ans, en marge d’une énième manifestation contre l’invasion touristique, au pied de la basilique Santa Maria della Salute, et suis devenu un inconditionnel de ses images sensibles et pudiques, publiées de loin en loin sur les réseaux sociaux, qui épousent le rythme des saisons et des pulsations de la ville. Jeux de miroirs où les bâtiments se reflètent dans la lagune, portraits tendres ou insolites, parfois sensuels, voire franchement érotiques (on croise parfois de drôles d’oiseaux au petit matin…), ses photographies de rue, mises bout à bout, sont, pour moi, le plus tendre des dérivatifs quand le manque de Venise est trop fort. Autant dire très souvent.
Quelque chose s’est cassé
Depuis deux mois, pourtant, ce petit rendez-vous rassurant a changé de saveur. Moins légères que naguère, souvent graves, voire dramatiques, les images de Philippe Apatie paraissent hantées par un péril qui semble prêt à tout envahir : l’élément liquide, omniprésent, dont l’inéluctable montée menace d’engloutir ce qui reste des fastes de l’orgueilleuse République.
C’est que quelque chose s’est cassé dans la nuit du 12 novembre, en même temps que se réveillait la terreur ancestrale de l’engloutissement. Ce soir-là, à 23 heures, la ville a été victime d’une acqua alta terrible (187 centimètres, la deuxième plus forte de l’histoire) et, dans les jours suivants, trois répliques à plus de 150 centimètres se sont succédé. Pour ne rien arranger, depuis cette date, les marées hautes se sont multipliées : 144 centimètres le matin du 23 décembre, 140 le lendemain, 120 « seulement » le jour de Noël… comme si l’état d’exception était appelé, désormais, à devenir la norme.
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L’acqua alta est une composante indispensable de la vie sur la lagune. Sans elle, Venise ne serait qu’un marais croupissant. Car il faut que l’eau monte, plusieurs fois par an, pour nettoyer les canaux les plus étroits et purifier les eaux. Mais, si la marée est trop forte, son effet est dévastateur. Le point d’équilibre, pour la ville, tient à quelques centimètres. Autant dire rien, comparé à l’immensité. Quand le niveau des eaux, mesuré à la petite station météorologique de la Santé, à l’entrée du Grand Canal, est à 80 centimètres, la ville est au sec ; 20 centimètres de plus, et la place Saint-Marc est inondée ; 50 centimètres, et c’est un bon tiers de la ville.
Jusque-là, la marée haute est surtout un phénomène banal, une attraction touristique pittoresque et photogénique. N’est-il pas amusant de pouvoir dire qu’on a été surpris par l’acqua alta et qu’on a dû s’acheter en catastrophe une paire de bottes ? À 187 centimètres, comme le 12 novembre au soir, plus de 80 % de Venise étaient sous l’eau. Et plus personne ne plaisantait.
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Que s’est-il passé de particulier ce soir-là ? Un cocktail de plusieurs phénomènes qui, pris isolément, n’ont rien d’exceptionnel. De fortes pluies les jours précédant l’épisode qui sont venues grossir le niveau de la lagune, un contexte de basses pressions, fréquent en novembre, une marée haute un peu plus forte que d’ordinaire et, au pire moment, un coup de sirocco, venu du Sud, qui a comme « bouché » les trois passes séparant la lagune de la mer Adriatique, empêchant l’eau de sortir.
C’est ce dernier facteur, apparu au pire moment, qui a tout changé : les prévisions annonçaient une marée haute importante mais « raisonnable » (155 centimètres) jusqu’à trois heures avant le pic, et ce n’est qu’au dernier moment, dans la soirée, que les compteurs se sont affolés. Ainsi, il aura suffi d’un écart d’une trentaine de centimètres pour transformer un événement anecdotique en catastrophe, faisant l’ouverture des journaux télévisés dans le monde entier.
Depuis le 13 novembre, Venise est déserte, telle qu’on la rêve quand on la souhaite seulement pour soi. Pourtant, l’ambiance est à mille lieues de la légèreté qui s’empare de la ville à la fin de la saison touristique. C’est qu’en quelques jours les hôtels ont été subitement désertés, les réservations de locations annulées, les vacances remises à des jours meilleurs. Même Noël et le Nouvel An, où d’ordinaire le centre de la ville est plein à craquer, ont été marqués par une baisse de l’affluence. Pour les hôteliers et les commerçants, le manque à gagner sera terrible.
Lave-vaisselle, réfrigérateurs…
Cette lame de fond s’explique, même si elle n’est pas tout à fait rationnelle. En effet, l’acqua alta est un phénomène de durée très limitée. Les photographies de la place Saint-Marc engloutie ou de la via Garibaldi battue par les flots, dans la nuit du 12 novembre, ont pu être relayées à l’infini sur les réseaux sociaux durant plusieurs jours, mais elles ne correspondent qu’à un laps de temps relativement court.
De plus, l’acqua alta n’est pas comparable à une inondation de fleuve qui charrie avec elle des déchets et de la boue. Si elle blesse la ville dans sa chair, elle ne la salit pas. Mieux, elle aurait même plutôt l’effet paradoxal de la « nettoyer », et ne laisse aucune trace visible de son passage, hormis les commerces fermés et les lave-vaisselle, les réfrigérateurs et les meubles hors d’usage abandonnés le long des fondamenta (les voies longeant les canaux).
Je suis arrivé sur place un peu plus de douze heures après le pic de l’acqua altaet, dans le centre de Venise, la plupart des magasins avaient déjà rouvert, comme si de rien n’était. Cela n’a pas empêché que, dans les jours ­suivants, toutes mes conversations téléphoniques avec l’extérieur commençaient par un rituel : « Ça va ? Tu as toujours les pieds dans l’eau ? »
L’acqua alta est un phénomène très mal compris hors du monde clos de la lagune. Les Vénitiens affrontent ce fléau venu du fond des âges avec un certain flegme né de l’habitude et en s’équipant d’une bonne paire de bottes (style cuissardes pour les élégants ou égoutier pour les pragmatiques) quand l’eau monte vraiment trop haut. Bien sûr, les marbres des églises souffrent de l’humidité et de la corrosion du sel, mais les collections des musées, comme d’ailleurs tout ce qui est transportable, sont mises en hauteur. Du reste, qui, dans cette ville inondée depuis toujours, aurait l’idée saugrenue d’entreposer ses trésors au niveau de l’eau ?
Depuis l’acqua granda de 1966 (194 centimètres, record absolu) et grâce aux financements d’une loi spéciale, beaucoup de rez-de-chaussée ont été rehaussés, si bien que jusqu’à 150 centimètres, les marées sont relativement indolores. Le principal danger est celui de l’incendie causé par des courts-circuits. Pour s’en prémunir, beaucoup d’immeubles ont tout simplement coupé l’électricité de façon préventive, et le seul incident majeur, dans la Ca’Pesaro, a été un départ d’incendie vite éteint.
Mais toutes ces garanties ne prémunissent pas contre le risque extrême. Ainsi, beaucoup de restaurants ont perdu leurs produits frais, l’excellent boulanger des environs du campo Santa Maria Nova n’a pas pu mettre en sécurité ses deux fourneaux, devenus inutilisables, de même que le marbrier installé face au cimetière qui a perdu des centaines de kilos de matière première. Pour eux, les dommages étaient inévitables. En revanche, dans les cafés de San Polo, on s’amusait plutôt de l’inconséquence de ce jeune dentiste qui venait de faire l’acquisition d’une machine ultraperfectionnée à 50 000 euros et n’avait rien trouvé de mieux que de l’installer au rez-de-chaussée de sa maison…
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Parler en journaliste de Venise, quand on travaille pour un quotidien, c’est raconter les périls bien réels qui la menacent, l’invasion touristique, symbolisée par les monstrueux bateaux de croisière qui la frôlent à la belle saison, ou l’incurie des pouvoirs en place face à la montée des eaux. Mais la ville fascinante dans laquelle je vis à temps partiel depuis plusieurs années ne se limite pas à cela, et les problèmes qu’elle affronte sont plus complexes encore.
Fragile, Venise l’est depuis toujours, c’est même le fondement de son identité, ce qui fait son caractère unique. Et la montée des eaux est naturellement le danger le plus immédiat. Les chroniques rapportent, depuis le haut Moyen Âge, de multiples exemples d’acque alte exceptionnelles, mais elles se produisaient alors que le niveau moyen de la lagune était sensiblement plus bas. Le physicien Dario Camuffo (université de Padoue) a eu l’idée géniale de chercher à mesurer cette montée des eaux à partir des vues de Venise peintes au XVIIIe siècle par Giovanni Antonio Canal, dit Canaletto, qu’on trouve disséminées dans les plus grands musées à travers le monde.
Sur les marches des palais, on y distingue en effet une couche d’algues témoignant du niveau jusqu’où l’eau était susceptible de monter. Le professeur Camuffo s’est également appuyé sur des peintures de Veronese et d’artistes anonymes, remontant jusqu’à la fin du Moyen Age. Son verdict est sans appel : depuis la fin du XVIe siècle, le niveau de l’eau s’est élevé de 1,30 mètre. Les Vénitiens n’ont pas attendu la science moderne pour s’en soucier.
Hydrologues, ils le sont depuis toujours, ou presque, et il n’est pas rare d’entendre de très savantes discussions entre inconnus, sur le sujet, dans les cafés. Dès 1501, la Sérénissime a institué un Magistrato alle Acque (Magistrat des eaux), un organisme collégial – contrairement à ce que son nom indique – ayant la haute main sur la lagune et son environnement. Ses pouvoirs étaient immenses et touchaient jusqu’aux travaux les plus anodins : sans son accord, pas un des millions de pieux de bois sur lesquels la ville est construite ne pouvait être changé.
Les bureaux du Magistrato alle Acque ont été installés au cœur de la ville, au pied du pont du Rialto, centre de l’activité économique. Ils y sont toujours, et cette instance a subsisté à travers les siècles sans changer de nom, comme branche du ministère de l’environnement. Sous son patronage, des canaux ont été creusés, des fleuves détournés de leur cours : l’ensemble de l’œuvre accomplie est gigantesque.
Pour en prendre mieux conscience, il faut faire un petit pas de côté. Quitter le centre-ville, prendre le vaporetto jusqu’au Lido, puis un autobus en direction de Pellestrina et, enfin, s’arrêter dans ce petit village de pêcheurs accroché à une longue langue de terre entre la lagune et l’océan, à une dizaine de kilomètres, à vol d’oiseau, de Saint-Marc, où quelques milliers d’habitants continuent à vivre de la pêche, à l’écart des principaux circuits touristiques. Ici, on parle un dialecte différent, les maisons sont particulièrement basses et la protection contre les éléments paraît bien fragile : dans la nuit du 12 novembre, deux personnes sont mortes à cause de la montée des eaux.
Sur ce tronçon a été construit, au XVIIIe siècle, un formidable système de digues en pierre d’Istrie long de 10 kilomètres, les murazzi, pour éviter la submersion totale. À mesure qu’on s’éloigne du village en direction de la passe de Chioggia, le passage devient plus étroit. Si ce travail n’avait pas été entrepris, à l’initiative d’un prêtre, Vincenzo Coronelli, en 1716, la ville aurait été submergée depuis longtemps.
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L’équilibre sur lequel repose Venise est donc précaire, depuis toujours. De cela, les Vénitiens ont longtemps été les premiers conscients. Pendant des siècles, cette situation atypique a été la rançon de la tranquillité : ne dit-on pas que les premiers noyaux organisés de peuplement sur la lagune étaient le fait de Romains fuyant les invasions lombardes au VIe siècle ? C’est parce qu’elle était hors d’atteinte des cavaliers comme des navires de guerre que l’orgueilleuse Venise n’a jamais été prise, ni même véritablement assiégée, durant le millénaire d’existence de la Sérénissime. Aussi les Vénitiens ont-ils développé, au fil des siècles, des trésors d’expertise, veillant minutieusement à préserver ce milieu si fragile et imposant de respecter des règles très strictes, appliquées avec une rigueur absolue.
Pauvre à en crever
Ce savoir empirique semble s’être perdu au XXe siècle, quand l’industrialisation a transformé radicalement le paysage. La création, en 1917, du complexe de Porto Marghera et son développement spectaculaire ont fait du port de Venise, alors agonisant, un pôle pétrochimique de premier plan en Italie. Après la guerre, le percement du « canal du pétrole », permettant à des navires commerciaux gigantesques d’entrer dans les eaux de la cité des Doges par la passe de Malamocco, bouleverse l’équilibre précaire de Venise en augmentant les circulations entre la mer et la lagune, en même temps qu’il cause des dommages terribles à l’environnement. Pour la première fois, un raisonnement à court terme (faire redémarrer l’économie locale) l’emporte sur la survie à long terme et les dégâts occasionnés par les interventions humaines sur la lagune deviennent irréversibles.
Là est d’ailleurs le pire problème posé par le chantier du MOSE, ces digues mobiles censées fermer l’entrée de la lagune en cas d’acqua alta et qui ont entraîné le bétonnage des trois passes reliant Venise à l’Adriatique. Après quinze années de travaux et près de 6 milliards d’euros dépensés, les fonds marins des abords des passes ont été bouleversés, sans retour en arrière possible. Et personne n’est certain que le système fonctionne un jour. Un test grandeur nature avait été prévu le 23 décembre, sur la passe du Lido, alors que l’eau montait dangereusement. Il a été annulé au dernier moment pour des raisons qui restent confuses.
Que s’est-il passé pour que soudain, au XXe siècle, Venise oublie ce qui a fait le secret de sa pérennité ? La réponse est évidente : c’est que la ville, engluée dans une crise remontant au moins au XVIIe siècle, était en perte de vitesse. Ce qui était en jeu, déjà, voire plus encore qu’aujourd’hui, c’était bel et bien sa survie. Car un temps, avant Porto Marghera, Venise a été pauvre. Pauvre à en crever.
Casinos et maisons closes
Dépassée commercialement par l’explosion du commerce atlantique, qui a soudain transformé la Méditerranée, jadis centre du monde connu, en lac intérieur, écrasée politiquement par l’essor des grands Etats européens, la République qui capitule devant le général Bonaparte en 1797 n’est plus qu’une structure anachronique, raillée dans toute l’Europe pour ses archaïsmes et ses complexités incompréhensibles. Sous la férule autrichienne, la ville dépérit. Le grand port de l’empire est Trieste, plus moderne et plus pratique.
Pour survivre à ce déclin qui semble inexorable, Venise se mue, dès le XVIIIe siècle, en capitale européenne du divertissement. Puissance bancaire et commerciale, la ville devient réputée pour son artisanat de luxe, ses casinos et ses maisons closes. Elle vend alors à toute l’Europe des marchandises venues du monde entier : désormais, elle ne fait plus commerce que d’elle-même. Elle était Singapour pendant la Renaissance. Au temps des Lumières, elle est devenue Las Vegas. Autant dire qu’à Venise, l’industrie du tourisme ne date pas d’hier.
Trop petite et trop étroite pour un monde devenu trop vaste, Venise perd sa souveraineté et est totalement dépassée par la révolution industrielle. L’arsenal, qui était la première usine du monde au Moyen Age, ne peut pas rivaliser avec les chantiers navals britanniques, qui produisent de fiers navires bâtis pour faire le tour du monde. Au XIXe siècle, la ville survit en vendant ses charmes et ses bijoux de famille : les tableaux de Canaletto et Guardi tapissent les murs des plus grands musées d’Europe, les palais du Grand Canal se vident peu à peu de leurs meubles précieux et de leurs œuvres d’art, tandis que les enfants de la bourgeoisie européenne viennent en goûter les délices désuets en voyage de noces. Mais le tourisme de masse n’existe pas encore et quelques hôtels de luxe ne font pas vivre tout une ville. Aussi la Venise de la première moitié du XXe siècle restait-elle assez pauvre.
Ainsi comprend-on mieux que la naissance du complexe industriel de Porto Marghera, à partir des années 1920, ait été vue par beaucoup de Vénitiens comme une bénédiction, malgré ses effets terribles sur la lagune. Pendant des décennies, c’est grâce à ces industries extrêmement polluantes que la ville est restée en vie. Aujourd’hui, le port industriel n’en finit pas de péricliter et des milliers d’habitants de la « terre ferme », ceux qui vivent à l’extérieur de la lagune, traversent chaque jour le pont de la Liberté reliant Mestre et Marghera à la Venise historique pour travailler en centre-ville, si bien qu’il est difficile d’imaginer que, il y a un demi-siècle, des cohortes de Vénitiens faisaient chaque jour le trajet inverse.
A la retraite depuis quelques mois, l’ancien professeur de lettres Giovanni Andrea Martini, président de la municipalité de Venise (regroupant le centre-ville et les différentes îles de la lagune), est né et a grandi dans le sestiere (« quartier ») de Dorsoduro, au sud de la ville, près de l’église de l’Ange Raphaël. « Quand j’étais petit, dans les années 1960, il y avait encore des vaches au pied de la maison, et c’est là que nous allions chercher le lait. Juste à côté était installé un grand atelier de réfection de barques… Mais ce monde-là a disparu, et il ne reviendra jamais », convient-il.
Aujour­d’hui, installé au dernier étage d’un petit immeuble situé dans une courette paisible à deux pas du campo San Polo, cette figure de la gauche vénitienne ne s’est jamais éloignée longtemps de sa ville, spectateur inquiet de la croissance implacable de l’afflux touristique, qui a tout bouleversé. « Le plus triste, regrette-t-il, c’est sans doute que la place Saint-Marc soit sortie de notre quotidien. Quand j’étais enfant ou adolescent, c’était le lieu où l’on se donnait rendez-vous, le cœur de la ville. Désormais, c’est comme si cette place n’était plus pour nous… » 
Plus que les images des grandi navi, ces monstrueux bateaux de croisière descendant au ralenti le canal de la Giudecca, à la belle saison, qui sont devenus le symbole universel des ravages du tourisme de masse, c’est bien le sentiment de dépossession qui est la menace la plus tangible, à court terme, pour l’identité de la ville. Car, avec près de 30 millions de visiteurs par an, Venise suffoque, et rien ne semble en mesure de limiter l’afflux. Bien sûr, il y a la morte-saison, où les rues se vident un peu, mais celle-ci semble chaque année plus courte…
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Tous les 21 novembre, les Vénitiens se rendent en procession dans l’église Santa Maria della Salute, à l’entrée du Grand Canal, pour y déposer des cierges devant l’icône d’une Vierge noire rapportée de Crète au XVIIe siècle. Construite après la fin d’une terrible épidémie de peste, en 1630-1631, cette église circulaire, bijou d’architecture baroque, bénéficie d’un statut à part dans la ville et cette fête est un moment-clé de l’année. Passé cette date et jusqu’au carnaval – si l’on fait exception des fêtes de fin d’année –, on peut enfin circuler tranquillement dans le centre, voire monter en journée dans un vaporetto descendant le Grand Canal sans risquer l’écrasement.
Cette année, pourtant, les festivités avaient un goût amer et une gravité inhabituelle. Encore sonnés par la violence de l’acqua alta du 12 novembre, beaucoup de Vénitiens n’avaient pas la tête à célébrer l’entrée dans ce temps suspendu, où ils renouent d’ordinaire avec leur ville. Car le coup de semonce a été rude et il a eu un tel écho que les touristes ont presque disparu. 
Or une crise du secteur du tourisme, dans la Venise de 2020, aurait des effets beaucoup plus dévastateurs que n’importe quelle marée haute. Car il y a sur la lagune une triste réalité : vivre à Venise, quand on n’est pas étudiant ou retraité, c’est vivre de Venise.
Et la même personne qui peut pester plusieurs fois par jour dans les rues noires de monde des environs du Rialto sera bien forcée de reconnaître, à la nuit tombée, que, sans cette manne, la ville est condamnée. Après deux ou trois spritz, quand les langues se délient, vous apprendrez aussi que ce Vénitien pur sucre qui, quelques jours plus tôt, protestait à voix haute contre les ravages supposés d’Airbnb est le même qui gagne chaque année une petite fortune en louant discrètement un studio ou deux à des voyageurs de passage…
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Il serait aisé de se moquer, considérant que les Vénitiens se sentent envahis mais qu’au fond ils l’ont bien cherché. Pourtant, la plupart des visiteurs portent en eux le même genre de contradictions, moi comme les autres : j’ai beau me dire que ce trésor de beauté et d’intelligence humaine doit être ouvert à tous, cela ne m’empêche pas de rêver d’en jouir égoïstement…
Sur le campo San Bartolomeo, véritable « point noir » du centre-ville, à deux pas d’une statue de Goldoni, un compteur a été installé en devanture d’une pharmacie. Il marque symboliquement le nombre de résidents de Venise et des îles de la lagune – moins de 53 000 désormais. Ils étaient trois fois plus au début du siècle dernier. Certes, ce chiffre est un peu faussé – beaucoup d’habitants, les étudiants, par exemple, ne sont pas enregistrés comme résidents –, mais la tendance est incontestable : la ville se vide. Elle perd plus de 1 000 habitants par an, soit trois par jour, et de nombreux quartiers, le soir venu, sont littéralement déserts.
Certains quittent la ville sans même s’en rendre compte, comme les jeunes qui, chaque année, partent étudier à Padoue, à Trévise ou à Bologne, puis trouvent du travail dans le pays et ne reviennent à Venise que quelques jours par an. D’autres s’en vont par lassitude ou en raison de la cherté des loyers, due à la concurrence des locations touristiques et à un défaut de gestion politique de la question du logement – la ville compte des dizaines de milliers d’appartements vides.
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Sur la terre ferme, les cafés ferment plus tard, et la vie est plus simple et beaucoup moins chère – qui a un jour déménagé à Venise peut en témoigner. Aussi cet exode est-il largement compréhensible. Mais plus que les départs, inévitables dans une cité cosmopolite, le véritable problème de la ville est que ceux-ci, depuis des décennies, ne sont plus compensés.
Pourtant, dans le monde du télétravail et de l’économie dématérialisée, Venise jouit d’atouts uniques qui pourraient lui permettre de trouver, au cœur du XXIe siècle, une nouvelle modernité. Un ami français vivant sur l’île de Sant’Erasmo m’a fait remarquer il y a quelques mois que, finalement, le plan de circulation de Venise était le rêve de n’importe quel maire d’une grande ville moderne : des piétons, des transports en commun et de très rares transports individuels. Anne Hidalgo en rêverait sans doute pour Paris.
Le véritable atout de Venise, ce sont les trésors de générosité qu’elle est capable de déployer lorsque l’heure est grave. Il y a ces étudiants de la Ca Foscari qui, dans les heures suivant l’acqua alta, se promenaient en bandes dans les rues, proposant leur aide aux sinistrés et aux personnes âgées isolées, ces artisans qui ont travaillé jour et nuit pour réparer le plus vite possible, dans les boutiques, ce qui pouvait l’être, et toutes les solidarités spontanées qui se révèlent quand l’essentiel est en jeu…
À Venise, le tissu associatif est beaucoup plus vivace qu’ailleurs en Italie et cette vie de village, noyée dans les foules anonymes, est un carburant inestimable. Il faut regarder attentivement ces personnes âgées qui marchent avec difficulté, montent et descendent les marches des ponts au ralenti en râlant en dialecte contre les touristes : sur la terre ferme, leur vie serait plus simple. Mais pour rien au monde elles ne partiraient. À leur manière, ce sont des militantes.
§ Lunario, 1968-1999, de Guido Guidi, paraît ce mois-ci aux éditions MACK.
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/01/10/venise-la-montee-des-perils_6025366_4500055.html>
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5- Exclusif : la réponse du gouvernement au Haut conseil pour le climat (HCC), Le JDLE, 10/01/20
Valéry Laramée de Tannenberg

Le JDLE publie en exclusivité la réponse (tardive) du gouvernement au premier rapport du Haut conseil pour le climat. En une trentaine de pages, l’administration d’Edouard Philippe tente de démontrer l’efficacité de sa politique climatique. Sans convaincre.
Il aura le mis le temps. Légalement, le gouvernement disposait de 6 mois pour répondre aux critiques et aux recommandations formulées par le premier rapport du Haut conseil pour le climat (HCC). Edouard Philippe aurait dû poster sa copie avant le 25 décembre dernier. Il se sera accordé deux semaines de rab pour peaufiner sa réponse.
Expédiée le 10 janvier au HCC, la «suite au premier rapport du Haut conseil pour le climat» tient en une trentaine de pages : moitié moins que le rapport rédigé par l’équipe présidée par la climatologue Corinne Le Quéré.
En préambule de son premier opus, le HCC rappelait que l’objectif de neutralité carbone, adopté par la France, est «techniquement réalisable mais implique une transformation profonde de l’économie et de la société à grande échelle.» 
Une remarque totalement occultée par le gouvernement. Certes, celui-ci convient que la protection du climat impose la mise en cohérence de «l’ensemble des politiques publiques». C’est l’ampleur de cette mobilisation qui pose question.
>> Suite à lire à :
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/exclusif-la-reponse-du-gouvernement-au-hcc,102406?xtor=RSS-31>
En savoir plus : 
> Rapports publiés par le Haut conseil pour le climat (HCC) <https://www.hautconseilclimat.fr/publications/>
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6- Au Zimbabwe, la sécheresse accroît les conflits entre l'Homme et la faune, AFP, 11/01/20, 11:00
Ish Mafundikwa

Dumisani Khumalo est un miraculé. Il y a deux mois, ce Zimbabwéen de 45 ans a été gravement blessé par un buffle. Il marche désormais avec peine mais s'estime heureux: en 2019, les animaux sauvages ont tué 36 personnes dans le pays.
"Je remercie Dieu d'avoir survécu à l'attaque", confie Dumisani Khumalo, assis à l'ombre d'un arbre de son village de Ndlovu-Kachechete, dans le district de Hwange (ouest).
Les attaques d'animaux sauvages contre les humains sont en hausse au Zimbabwe. Les autorités en ont recensées pas moins de 311 en 2019, contre 195, qui avaient fait 20 morts parmi la population, l'année précédente.
Les éléphants sont les plus souvent impliqués mais buffles, hippopotames, lions, hyènes et crocodiles ne sont pas en reste. En cause, la terrible sécheresse qui frappe toute l'Afrique australe depuis plusieurs saisons.
Elle atteint ces derniers mois des sommets, au point que près de la moitié des 16 millions de Zimbabwéens ne doivent aujourd'hui leur survie qu'à l'aide alimentaire.
Les animaux ne sont pas épargnés. Plus de 200 éléphants en sont morts en trois mois l'an dernier.
Ceux du parc de Hwange, le plus grand du pays à proximité des fameuses chutes Victoria, peuvent en sortir librement. Alors, faute de pluie, ils "vont là où ils peuvent trouver de l'eau et de la nourriture", explique un porte-parole des parcs nationaux du Zimbabwe, Tinashe Farawo.
"Je marchais dans la forêt près de mon village. J'allais me faire enregistrer pour recevoir de l'aide alimentaire quand j'ai entendu des chiens aboyer. Soudain, le buffle est apparu et m'a chargé", se rappelle Dumisani Khumalo. "Je suis tombé et la bête m'a donné des coups de corne à l'aine". 
Un chef local, Phindile Ncube, émet des doutes sur la version du blessé, qu'il soupçonne d'avoir été en train de chasser. "Il est très rare que les buffles attaquent les hommes. Le plus souvent, les animaux se sentent menacés" et chargent.
Mais la sécheresse, concède-t-il, augmente les risques de conflit entre humains et animaux. Ils "viennent dans les zones habitées à la recherche d'eau (...) Rien que la semaine dernière, des éléphants ont tué deux vaches près d'un puits".
- Arsenal antifaune -
Dans le district de Hwange, les autorités locales ont armé des gardes pour protéger la population, en particulier pendant les périodes de récolte.
C'est en répondant à un appel des habitants qu'une femme a été accidentellement tuée par balle en avril.
"Des éléphants détruisaient des récoltes. Des gardes essayaient de les chasser quand un éléphant a chargé. Un garde a ouvert le feu" et tué une femme, explique Phindile Ncube.
Au-delà de la réponse armée, les habitants sont encouragés à utiliser des méthodes moins violentes pour éloigner la faune.
Celle dite du tambour est bien connue : à l'approche d'un animal jugé dangereux, les habitants se mettent à battre sur des percussions traditionnelles pour l'effrayer.
Mais "les animaux s'habituent à ce bruit et savent qu'il n'est pas synonyme de danger", explique George Mapuvire, à la tête de Bio-Hub Trust, une organisation spécialisée dans la gestion des conflits impliquant la faune.
Bio-Hub Trust propose une variété d'autres solutions pour éloigner la faune des habitations et des récoltes. Ainsi le gâteau au piment, une recette simple et bon marché.
"Mélanger de la poudre de piment à de la bouse de vache ou d'éléphant et en faire une sorte de brique", décrit George Mapuvire. "Une fois sèche, la brûler avec du charbon quand les éléphants approchent. Ils ne supportent pas l'odeur !".
Pour être alertés de l'arrivée des pachydermes, les villageois ont aussi recours à des clôtures faites de guirlandes de canettes vides. A l'arrivée d'animaux, elles tintinnabulent et leur laissent le temps d'allumer des gâteaux au piment.
Une autre solution consiste à recourir à un pistolet chargé de balles en plastique remplies d'huile et de piment. "Quand elle touche l'éléphant, elle explose et recouvre l'animal d'huile pimentée", décrit M. Mapuvire.
Mais attention, prévient le patron de Bio-Hub Trust, il arrive parfois que le pachyderme, énervé, se venge en chargeant…
<https://www.geo.fr/environnement/au-zimbabwe-la-secheresse-accroit-les-conflits-entre-lhomme-et-la-faune-199410>
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7- En Antarctique, la course aux glaces les plus anciennes, Le Monde, 13/01/20, 13h24
Vahé Ter Minassian  

Les préparatifs de lancement d’un forage destiné à étudier l’évolution du climat sur plus de 1 million d’années grâce aux gaz emprisonnés dans la calotte polaire viennent de commencer. 
Les Européens seront-ils les premiers à réussir ? Ils viennent en tout cas de prendre un coup d’avance dans la course mondiale à la carotte de glace de plus de 1 million d’années. Le 13 décembre, le comité de pilotage du projet Beyond Epica – regroupement de douze institutions de dix pays du Vieux Continent – a, après examen des ultimes données radar reçues par satellite depuis l’Antarctique, décidé de l’emplacement de son site favori de forage. Situé dans les environs de « Little Dome C », un dôme de glace s’élevant à 3 230 mètres d’altitude à une quarantaine de kilomètres de la base franco-italienne Concordia, ce dernier a aussitôt été équipé par les logisticiens de l’Institut Paul-Emile-Victor (IPEV) et du Programme national de recherche Antarctique (PNRA) italien d’une tente de forage. Avec un objectif : être prêt à creuser à la fin de 2021 !
Démarré au mois de juin pour une période de six années, Beyond Epica, projet de 11 millions d’euros, vise à arracher au continent blanc des glaces de 1,5 million d’années. Là où les plus vieilles carottes jamais remontées des profondeurs de la calotte antarctique – celles du forage d’Epica en 2004 – étaient âgées de 800 000 ans.
« Transition du mi-pléistocène »
Le but n’est pas de battre des records. Mais, explique Carlo Barbante, de l’université Ca’ Foscari de Venise, qui coordonne le projet, « d’expliquer un épisode climatique connu sous le nom “transition du mi-pléistocène” (MPT) qui vit, il y a entre 900 000 années et 1,2 million d’années, le rythme des périodes glaciaires et interglaciaires passer pour une raison inconnue de 41 000 ans à 100 000 ans ». L’enjeu est de taille. Les scientifiques savent depuis longtemps que de petits changements de l’orbite terrestre, connus sous le nom de « cycles de Milankovitch », pilotent l’entrée et la sortie de notre planète dans les âges glaciaires. Sauf que, explique Amaelle Landais, directrice de recherche CNRS au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE), « la période du MPT n’a justement pas coïncidé avec une modification de ces paramètres astronomiques ».
D’où l’hypothèse que ce phénomène ait eu pour origine une baisse de la teneur en gaz carbonique de l’atmosphère. Et l’espoir des scientifiques qu’en identifiant les mécanismes de ce basculement on finisse par accéder à des caractéristiques du climat actuel. Notamment à sa sensibilité aux variations de la quantité de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Une donnée cruciale pour l’anticipation du réchauffement planétaire à venir.
L’analyse des bulles d’air piégées dans la glace étant la seule méthode connue pour remonter le temps et obtenir directement des données sur les taux de dioxyde de carbone du passé, les travaux dans ce domaine se concentrent sur l’Antarctique.
Les Européens ne sont pas les seuls à s’être investis. Japon, Russie, Chine, Etats-Unis… plusieurs grandes nations s’efforcent, chacune de son côté, de repérer des sites à même de livrer des glaces suffisamment bien conservées et âgées pour servir à ces études. Les concurrents les plus sérieux étant les Australiens qui, disposant de gros moyens financiers, pourraient eux aussi commencer, prochainement, un forage aux environs de « Little Dome C ».
Le record d’Epica lui-même aurait été déjà battu. Une équipe de l’université A & M du Texas a récemment annoncé dans la revue Nature avoir réussi à récupérer des échantillons, vieux de 1 million à 2,7 millions d’années. Mais, découverts dans la région des collines d’Allan, une zone où des conditions environnementales particulières font remonter des « glaces bleues » anciennes des profondeurs de la calotte vers la surface, ces derniers se sont avérés trop mélangés et mal datés pour livrer des informations fiables…
Plus de 4 000 km cartographiés
Les participants à Beyond Epica prétendent faire mieux. Ces scientifiques ont, dans le cadre d’un précédent projet baptisé « CSA », consacré cinq ans à rechercher, dans les régions centrales de l’Est-Antarctique du « Dome Fuji » et de « Little Dome C », un emplacement où réaliser un forage. En cartographiant sur plus de 4 000 kilomètres à l’aide de radars tractés et aéroportés, les couches de glace et le socle rocheux, en multipliant les petits carottages et en recourant à la modélisation, ils se sont convaincus que la seconde de ces zones est la meilleure. « Celle-ci a de multiples avantages, explique Frédéric Parrenin, directeur de recherche CNRS à l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE) de Grenoble. Elle est proche de la base Concordia, ce qui facilite le règlement des problèmes logistiques. Et surtout, elle est plate, placée en altitude et recouverte d’une calotte dont l’épaisseur est inférieure à 2 750 mètres. Cela limite le risque que les glaces les plus profondes et anciennes aient fondu ou aient été modifiées par un flux de chaleur remontant de l’intérieur de la Terre. »
> Lire aussi  Un iceberg de la taille de la Corrèze se détache de l’Antarctique
Même si elles ne montrent pas quelle est réellement la situation dans le fond, les images radars indiquent la présence de couches de glace bien stratifiées. « C’est pourquoi il y a de grandes chances pour que de la glace de 1,5 million d’années ait été préservée », estime Catherine Ritz, responsable française du projet CSA qui s’est chargée d’interpréter les données d’une ultime campagne réalisée sur place au début du mois de décembre 2019. Cette dernière a permis à l’équipe de déterminer l’endroit de la région le plus approprié pour réaliser un forage.
Depuis, une caravane partie de Concordia a rallié le site. Et dès le 20 décembre, un campement a vu le jour en plein milieu du désert blanc. Outre deux lieux de couchage et la grosse tente destinée à accueillir le carottier, il compte un abri réservé à une expérience dénommée « Radix ». « Cette sonde conçue par la Suisse est chargée de creuser la glace et de l’analyser en continu afin de récolter des données utiles aux opérations de forage qui débuteront à la saison 2021-2022 », indique Olivier Alemany, ingénieur de recherche à l’IGE. La calotte de « Little Dome C » (2 750 mètres) étant plus fine que celle d’Epica (3 270 mètres), ce chantier ne présenterait pas de difficultés particulières. Et sauf incident, les chercheurs devraient avoir atteint les niveaux de 1,5 million d’années au cours de l’été austral 2023-2024. Restera alors aux laboratoires européens impliqués dans le projet à les analyser. Et peut-être résoudre enfin, le mystère de la « transition du mi-pléistocène ».
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/01/13/en-antarctique-la-course-aux-glaces-les-plus-anciennes_6025645_1650684.html>
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8- Allemagne : manifestations contre Siemens pour un projet de mine en Australie, AFP, 13/01/20, 18h27

Une quinzaine de rassemblements, de faible ampleur, se sont tenus lundi dans toute l'Allemagne à l'initiative du mouvement écologiste "Fridays for Future", après le maintien de Siemens sur un projet controversé de mine de charbon en Australie.
En approuvant "ce projet catastrophique", Siemens "menace l'objectif de contenir le réchauffement climatique à 1,5°C" inscrit dans l'Accord de Paris, a regretté dans un communiqué dimanche "Fridays for Future".
Les activistes ont manifesté devant les bureaux du groupe industriel dans plusieurs grandes villes allemandes, dont Berlin, Munich ou Hambourg.
Dans la capitale allemande, ils ont brandi des pancartes "Stop Siemens" ou "Stop Adani", du nom du conglomérat indien qui veut construire cette gigantesque mine de charbon.
"Qu'est ce que c’est ? C'est de la merde !", scandaient aussi les manifestants.
En Australie, les réactions étaient également vives. "Leur soutien ne fait pas que contribuer au changement climatique mais va contribuer à plus de désastres naturels" tels que les incendies qui ravagent l'Australie, a jugé Toby Thorpe de l'organisation School Strike for Climate Australia. 
Après quelques jours de suspens, le PDG du géant industriel, Joe Kaeser, a confirmé dimanche la participation de son entreprise au projet Carmichael, du nom d'une gigantesque mine de charbon australienne qui produira jusqu'à 27 millions de tonnes par an.
La construction de cette mine par Adani est depuis son origine plombée par des problèmes judiciaires et réglementaires et par l'activisme d'organisations dénonçant sans relâche son impact environnemental.
Selon les organisations écologistes, le projet contribuera fortement au réchauffement climatique mondial, alors même que le pays est en proie aux flammes depuis plusieurs semaines.
Après une journée de mobilisation de "Fridays for Future" dans une dizaine de villes d'Allemagne vendredi, le patron de Siemens avait rencontré Luisa Neubauer et Nick Heubeck, deux représentants allemands du mouvement écologiste.
Dans une lettre ouverte publiée sur le site de Siemens, le président du groupe a expliqué sa décision par sa volonté de "respecter la parole donnée", afin de "rester crédible", la "plus haute priorité" de l'entreprise, selon lui.
"Même si la cause environnementale me tient à cœur, je dois prendre en compte les intérêts des différentes parties prenantes", a-t-il ajouté.
<https://www.connaissancedesenergies.org/afp/allemagne-manifestations-contre-siemens-pour-un-projet-de-mine-en-australie-200113>
Sur le même sujet : 
> Le PDG de Siemens confirme "à regret" sa participation à la mine de charbon d’Adani en Australie <https://www.novethic.fr/actualite/energie/energies-fossiles/isr-rse/j-approuve-mais-je-regrette-l-etonnante-reponse-du-pdg-de-siemens-qui-participe-a-la-mine-de-charbon-d-adani-en-australie-148093.html>, Novethic, 13/01/20
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9- Intempéries : plus de 130 morts en Afghanistan et Pakistan, AFP, 14/01/20, 16:00

Chutes de neige, pluies et inondations ont fait au moins 132 morts au Pakistan et en Afghanistan ces deux dernières semaines, a-t-on appris mardi auprès de responsables de ces deux pays.
Au moins 93 personnes sont mortes et 76 autres ont été blessées au Pakistan, où l'on déplore aussi des disparus, tandis qu'au moins 39 ont péri et 60 ont été blessées en Afghanistan, selon les mêmes sources.
Les prévisions météorologiques font état d'un très mauvais temps à venir dans les prochains jours.
Le Cachemire pakistanais a été la région la plus touchée, avec 62 morts et 53 blessés ces derniers jours, selon l'autorité locale de gestion des catastrophes.
Le bilan a été confirmé à l'AFP par Mathar Riaz Rana, le responsable administratif du Cachemire pakistanais.
"Nous rencontrons des difficultés dans les opérations de secours en raison des routes bloquées car il commence à faire nuit, a-t-il commenté. Nos équipes de sauveteurs essaient toujours d'atteindre les zones éloignées".
Au moins 19 personnes ont perdu la vie et dix sont portées disparues dans la seule vallée de Neelum, où de fortes chutes de neige ont déclenché une avalanche, selon l'agence nationale de gestion des catastrophes (NDMA).
"Les fortes chutes de neige et les glissements de terrain ont causé la misère et la mort", a tweeté le Premier ministre Imran Khan, ajoutant notamment avoir demandé l'intervention de la puissante armée pakistanaise.
D'après Raja Shahid, l'adjoint au responsable administratif de la vallée de Neelum, voisine du Cachemire indien, des avalanches ont détruit ou endommagé plus de 150 maisons et commerces.
La neige et la pluie ont également provoqué la mort de 31 personnes et fait 23 blessés dans le Baloutchistan (sud-ouest), a annoncé l'agence de gestion des catastrophes de cette province.
"La plupart des victimes étaient des femmes et des enfants", a déclaré Mohammad Younus, un responsable de cette agence.
Des centaines de personnes sont encore isolées par les intempéries, a-t-il ajouté, le bilan humain pouvant ne pas être définitif au Baloutchistan, où des zones ne sont toujours pas accessibles.
D'après Imran Zarkon, le chef de cette autorité provinciale, des forces paramilitaires sont mobilisées pour secourir des centaines de touristes bloqués dans le district de Kan Mehtarzai.
En Afghanistan, "la plupart des dégâts et la majorité des victimes ont résulté de l'effondrement de toitures à cause des fortes chutes de neige et des pluie" dans le sud et l'ouest, a déclaré à l'AFP Ahmad Tamim Azimi, un porte-parole de l'Autorité nationale afghane de gestion des catastrophes (ANDMA).
Dans la province de Herat (Ouest), sept membres d'une même famille ont ainsi péri dans la chute du toit de leur maison, a-t-il raconté.
"Plus de 300 maisons ont été entièrement détruites ou endommagées dans les provinces de l'ouest et de l'est", a ajouté M. Azimi.
Plusieurs routes principales ont été fermées dans les provinces du centre et du nord en raison de la neige.
Les opérations de secours et les acheminements d'aide après des catastrophes naturelles sont souvent entravés par le manque d'équipements en Afghanistan. La médiocrité des infrastructures rend également difficile l'accès des sauveteurs aux zones isolées.
<https://www.rtbf.be/info/monde/detail_plus-de-130-morts-en-afghanistan-et-pakistan-a-cause-des-intemperies?id=10407577>
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10- Climat : le PDG de Total juge le débat "trop manichéen", AFP, 14/01/20, 16:00

Le PDG de Total Patrick Pouyanné a regretté mardi un débat "trop manichéen", au moment où le secteur des hydrocarbures est sous pression pour agir contre le réchauffement climatique, estimant que la solution "prendra du temps".
Le
"Le débat est aujourd'hui quand même beaucoup trop manichéen, trop faussé", a déclaré Patrick Pouyanné lors d'une conférence organisée par Euronext à Paris.
"On pense qu'il y a un monde blanc et noir. Je comprends qu'il y a des jeunes qui ont envie qu'on agisse, mais c'est un sujet complexe", selon lui.
Il était interrogé sur le cas du joueur de tennis Roger Federer, critiqué par des militants de la cause environnementale, dont Greta Thunberg, pour ses liens avec un sponsor - le Credit Suisse - qui favoriserait les investissements dans les énergies fossiles.
M. Pouyanné a reconnu l'existence d'une "pression" sur les groupes pétroliers et gaziers, tout en la jugeant "très occidentale, voire très européenne".
"Les actionnaires... ce qu'ils veulent surtout s'assurer, c'est la durabilité de nos dividendes", a-t-il aussi jugé.
"Les énergies fossiles représentent 90% du mix (bouquet, NDLR) énergétique mondial aujourd'hui. On ne va pas faire disparaître tout ça d'un coup de baguette magique" et "tout ça va prendre du temps", a aussi fait valoir le PDG de Total.
"Il faudrait que tout le monde retombe un peu sur Terre sur ce sujet énergétique. Je ne verrai pas de mon vivant un système énergétique à base que de renouvelables, il faudrait quand même qu'on arrête de rêver tous collectivement", a-t-il ajouté.
Total s'est largement diversifié dans le gaz naturel et investit dans l'électricité d'origine renouvelable, a-t-il rappelé.
"On est en train de réfléchir à voir si les prochaines émissions [obligataires] qu'on fera, on va les lier à un indicateur qui montrerait (...) comment nous contribuons par l'évolution de nos investissements à une trajectoire moins carbonée", a par ailleurs indiqué M. Pouyanné.
Il ne s'agirait pas d'obligations "vertes" ("parce qu'on va être accusés immédiatement de greenwashing") mais d'obligations de "transition", a-t-il expliqué.
<https://information.tv5monde.com/info/climat-le-pdg-de-total-juge-le-debat-trop-manicheen-341405>
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11- Nouvelle offensive judiciaire contre la politique climatique de Merkel, AFP, 15/01/20, 16:00
Mathieu Foulkes

Leur politique climatique est jugée insuffisante, voire nocive : Angela Merkel et son gouvernement sont visés par de nouvelles requêtes constitutionnelles d'ONG et d'activistes environnementaux en Allemagne.
La chancelière a beau placer l'urgence climatique au coeur de nombre d'interventions publiques, elle peine à convaincre les associations, mais aussi une bonne partie de la jeunesse allemande.
Plusieurs ONG, dont Germanwatch, Greenpeace, Bund ou Deutsche Umwelthilfe, ont donc décidé de tenter d'infléchir sa politique, jugée trop favorable aux voitures et à l'industrie, en saisissant la Cour constitutionnelle de Karlsruhe.
Elles sont soutenues par des défenseurs du climat comme Luisa Neubauer, figure allemande du mouvement Fridays for future, mais aussi une dizaine de requérants du Bangladesh et du Népal, des pays peu émetteurs mais frappés de plein fouet par les conséquences du réchauffement provoqué par les pays développés.
"Je veux porter la voix de ces personnes en Allemagne, en Europe et dans d'autres pays responsables du réchauffement climatique", a expliqué lors d'une conférence de presse l'avocate bangladaise Yi Yi Prue.
- L'exemple néerlandais -
L'Allemagne, 6e pays émetteur de CO2 selon les requérants, doit "apporter sa contribution à la hauteur de sa responsabilité en matière de changement climatique", a renchéri Remo Klinger, un des juristes à l'origine de cette démarche. 
Les mêmes ONG avaient déjà attaqué la politique du gouvernement devant le tribunal administratif de Berlin, avec des familles d'agriculteurs allemands. Mais les magistrats avaient jugé fin 2019 ces requêtes "irrecevables".
Elles reviennent à la charge, cette fois auprès de la plus haute juridiction allemande, en s'appuyant notamment sur une décision de la Cour suprême néerlandaise rendue fin 2019. Cette instance a ordonné à l'Etat néerlandais de réduire ses émissions de gaz à effet de serre d'au moins 25% par rapport au niveau de 1990.
Les requérants allemands espèrent une décision similaire de la Cour suprême allemande, en invoquant en particulier l'article 2 de la Loi fondamentale allemande disant que "chacun a droit à la vie et à l'intégrité physique".
Leur démarche vise le plan gouvernemental qui comprend des aides à l'isolation des logements ou une hausse des tarifs de billets d'avions mais ne suffira pas, selon les plaignants, pour atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre.
- Tabou -
Les initiateurs de cette requête préconisent ainsi une limitation de la vitesse sur les routes, un tabou en Allemagne particulièrement dans le camp conservateur.
"Le secteur des transports est le principal responsable de la non-atteinte de l'objectif climatique", regrette Jürgen Resch, directeur de Deutsche Umwelthilfe. "Avec une limitation de vitesse de 120 km/h sur les autoroutes et de 80 km/h hors des agglomérations, il est possible d'éviter jusqu'à 5 millions de tonnes d'émission de CO2".
Les requérants demandent en outre la fermeture immédiate des centrales à charbon, et non d'ici 2038 comme le prévoit le gouvernement.
Ils prônent aussi des logements neutres en CO2, grâce à de nouvelles normes et une interdiction des systèmes de chauffage au pétrole et au gaz.
"Il ne s'agit plus seulement des générations futures, mais aussi de notre génération et de notre vie", a estimé Mme Neubauer, pour qui la politique climatique du gouvernement de Mme Merkel "entrave la liberté des jeunes, ce qui n'est pas compatible avec la Loi fondamentale".
Ces requêtes sont "la suite logique de ce qui se passe dans les rues allemandes depuis un an", à savoir une importante mobilisation chaque semaine de jeunes Allemands dans le sillage de la Suédoise Greta Thunberg. 
L'environnement est devenu le deuxième thème le plus important aux yeux des Allemands, derrière l'immigration, en nette baisse cependant depuis 2017. Les Verts sont, selon les sondages, la deuxième force politique du pays derrière les conservateurs.
Mais la transition vers un modèle plus écologique n'est pas sans difficulté en Allemagne, avec un secteur automobile et des mines, en ex-RDA, qui emploient des dizaines de milliers de personnes.
La cohabitation entre les agriculteurs, rompus à l'utilisation de pesticides, et les apiculteurs, qui ont déversé mercredi matin, du miel contaminé au glyphosate devant le ministre de l'Agriculture, est également complexe.
<https://www.geo.fr/environnement/climat-le-pdg-de-total-juge-le-debat-trop-manicheen-199449>
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12- Davos : les chefs d'entreprises sonnent l'alarme face aux risques climatiques, AFP, 15/01/20, 18:00
Jitendra Joshi

Les chefs d'entreprise qui se rendront la semaine prochaine au Forum de Davos placent le risque climatique au sommet de leurs préoccupations et affirment qu'ils n'attendent pas les Etats pour agir, même si les défenseurs de l'environnement les accusent d'hypocrisie.
Dans une étude publiée mercredi par le Forum économique mondial, les cinq premières préoccupations des chefs d'entreprises pour les dix prochaines d'années sont toutes liées à l'environnement, avec en priorité les événements météorologiques extrêmes et l'incapacité des gouvernements et du monde économique à agir face contre le changement climatique.
La fenêtre pour se mettre d'accord sur une baisse significative des émissions de CO2 se refermera pendant la décennie qui s'ouvre, a averti notamment le président du Forum, organisateur de Davos, Borge Brende lors d'une conférence de presse.
Il faisait notamment allusion à la dernière conférence sur le climat de l'ONU, la COP25, qui s'est tenue à Madrid en décembre sans déboucher sur aucune avancée significative malgré l'urgence, et pendant que des incendies dantesques dévastaient l'Australie.
- 7.000 milliards -
Le Forum a interrogé pour cette étude 750 dirigeants d'entreprises et experts qui vont se retrouver dans les Alpes suisses du 21 au 24 janvier avec le gratin politique et économique mondial, dont le président américain Donald Trump et la jeune militante écologiste suédoise, Greta Thunberg.
La pression s'intensifie sur les entreprises et les consommateurs pour qu'ils démontrent leur volonté d'agir, souligne John Drzik, président du cabinet de conseil Marsh and McLennan Insights.
D'autant que "les avancées scientifiques signifient que les risques climatiques peuvent être mieux modélisés et incorporés dans la gestion des risques et les projets des entreprises", explique-t-il.
Signe que les temps changent, le colossal gestionnaire d'actifs BlackRock a annoncé dans une lettre à ses clients que les investissements durables devaient devenir sa "norme" et qu'il va cesser notamment d'investir dans des entreprises tirant plus de 25% de leurs revenus de la production de charbon thermique.
Ces investissements directs représentent actuellement 1.800 milliards de dollars, sur 7.000 milliards gérés au total par Blackrock, dont le patron Larry Fink sera présent à Davos. L'association écologiste Greenpeance affirme toutefois que Blackrock reste "enfoncé jusqu'à la taille dans les carburants fossiles".
Si le géant industriel allemand Siemens a annoncé il y a quelques jours envers et contre tout le maintien de sa participation dans une mine de charbon en Australie, le vent semble tourner dans les conseils d'administration.
Peter Giger, directeur du risque chez Zurich Insurance Group, a de son côté remarqué qu'il devient une bonne mesure de gestion de ne pas restés investis dans des technologies polluantes qui vont devenir "obsolètes" pour au contraire trouver "les gagnants de la nouvelle économie".
- Hypocrisie -
Illustrant l'impact de décideurs comme Blackrock, John Drzik, interrogé par l'AFP, fait valoir que des fonds gérant plus de 40.000 milliards de dollars se sont à présent joints à l'initiative Climate Action 100+.
Malgré toutes ces déclarations d'intention, les organisateurs de Davos et les grands groupes mondiaux restent accusés d'hypocrisie sur le climat.
"Ca ne suffit pas de dire à quel point la crise climatique est grave", a réagi Greenpeace : "les banques et institutions financières qui se rendront en jet privé à Davos la semaine prochaine ont gagné des milliers de milliards de dollars en injectant des fonds dans des (hydrocarbures) qui dévastent le climat", déplore-t-elle, appelant à un arrêt immédiat du financement des carburants fossiles. 
"C'est quelque chose que nous prenons très au sérieux. Il n'y a rien de pire pour une organisation que d'identifier un risque et ne rien faire pour y remédier", assure le directeur général du Forum, Adrian Monck, faisant valoir que les organisateurs proposaient des réductions sur les billets de train et a pris des mesures de compensation carbone.
<https://information.tv5monde.com/info/davos-les-chefs-d-entreprises-sonnent-l-alarme-face-aux-risques-climatiques-341622>
Sur le même sujet : 
> À Davos, l'environnement sera-t-il vraiment la principale préoccupation ? <https://www.franceinter.fr/environnement/a-davos-l-environnement-sera-t-il-vraiment-la-principale-preoccupation>, France Inter, 15/01/20, 18h01
En savoir plus :
> The Global Risks - Report 2020 <https://drive.google.com/file/d/1hhJWrbcP0EAQtEpSNRoGop6CpKAZbRQ-/view>, World Economic Forum
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13- L'ONU prévoit une météo extrême après une décennie record de chaleur, AFP, 15/01/20, 21:00
Agnès Pedrero

Après une décennie record en termes de températures, l'ONU s'attend à ce que le réchauffement climatique causé par les gaz à effet de serre se poursuive, alimentant de multiples phénomènes météorologiques extrêmes en 2020 et au-delà.
D'après les données dont dispose l'Organisation météorologique mondiale (OMM), 2019 a été la deuxième année la plus chaude dans le monde, après 2016, confirmant les analyses du service européen Copernicus sur le changement climatique publiées la semaine dernière.
Et 2020 ne s'annonce pas sous de meilleurs auspices.
"Malheureusement, nous nous attendons à voir beaucoup de phénomènes météorologiques extrêmes en 2020 et dans les décennies à venir, alimentés par des niveaux records de gaz à effet de serre qui retiennent la chaleur dans l'atmosphère ", a souligné le secrétaire général de l'OMM, Petteri Taalas.
"L'année 2020 a commencé là où 2019 s'est arrêtée - avec des événements météorologiques et climatiques à fort impact", comme en Australie, qui "a connu en 2019 son année la plus chaude et la plus sèche jamais enregistrée", a-t-il ajouté.
Cette chaleur record "a préparé le terrain aux immenses feux de brousse qui ont été si dévastateurs" pour l'immense île continent, a-t-il expliqué.
Ces incendies monstres qui ont débuté il y a plusieurs mois ont entraîné la mort de 28 personnes selon le bilan officiel, détruit plus de 2.000 maisons et brûlé une zone de 100.000 kilomètres carrés - plus grande que la superficie de la Corée du Sud.
Globalement, les températures moyennes de ces cinq et dix dernières années ont été les plus élevées jamais enregistrées.
Depuis les années 1980, chaque décennie a été plus chaude que la précédente, selon l'OMM, qui s'attend à ce que tendance se poursuive.
Selon l'agence spécialisée de l'ONU, la température mondiale annuelle en 2019 a dépassé de 1,1°C la moyenne enregistrée à l'époque préindustrielle (1850-1900).
"D'après la trajectoire actuelle des émissions de dioxyde de carbone, nous nous dirigeons vers une augmentation de la température de 3 à 5 degrés Celsius d'ici la fin du siècle", a prévenu M. Taalas.
"Ce qui se passe n'est pas un incroyable hasard lié à un phénomène météorologique quelconque : nous savons que les tendances à long terme sont déterminées par les niveaux croissants de gaz à effet de serre dans l'atmosphère", a abondé Gavin Schmidt du centre spatial Goddard de la Nasa, qui a fourni des données pour l'étude.
Des données de l'Agence océanique et atmosphérique américaine NOAA révèlent aussi que l'Arctique et l'Antarctique ont connu en 2019 leur deuxième plus petite banquise jamais enregistrée.
- 'Folies' humaines -
"Il n'est pas surprenant que 2019 ait été la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée", a réagi le directeur international du programme climat et énergie de l'ONOG WWF, Manuel Pulgar-Vidal, appelant à "accélérer le rythme" des réformes pour stopper le réchauffement climatique.
L'Accord de Paris de 2015 vise à limiter ce réchauffement à +2°C, voire 1,5°C, mais même si les quelque 200 pays signataires respectent leurs engagements de réduction de gaz à effet de serre, le réchauffement pourrait dépasser les 3°C. Les scientifiques ont déjà montré que chaque demi-degré supplémentaire augmente l'intensité et/ou la fréquence des canicules, tempêtes, sécheresses, ou inondations.
Malgré ce constat, la conférence climat de l'ONU (COP25) en décembre à Madrid n'a pas été à la hauteur de l'urgence climatique, une occasion ratée que déplore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres qui réclame plus d'ambition dans la lutte contre le réchauffement.
Ce réchauffement climatique inquiète d'autant plus l'ONU que les températures record ne sont pas le seul problème auquel est confrontée la communauté internationale.
Fonte des glaces, niveaux de mer record, acidification et augmentation de la chaleur des océans, conditions météorologiques extrêmes... sont autant de phénomènes qui ont caractérisé l'année et la décennie écoulées, selon l'OMM.
Et pourtant, face à ce changement climatique, "nous voyons des individus et des groupes puissants qui redoublent d'efforts pour nier une réalité de plus en plus claire", a estimé Chris Rapley, climatologue à l'University College de Londres.
"De toutes les folies auxquelles les humains se sont livrés, endommager notre système de survie est sûrement en haut de la liste !" a-t-il ajouté.
<https://information.tv5monde.com/info/l-onu-prevoit-une-meteo-extreme-apres-une-decennie-record-de-chaleur-341626>
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14- [Municipales] La Rochelle, Paris, Angers : ces villes qui visent le zéro émission carbone, Novethic, 15/01/20
Concepcion Alvarez

Les villes représentent 70 % des émissions de CO2. Elles ont donc un rôle majeur à jouer dans la lutte contre le changement climatique. À La Rochelle, cette prise de conscience ne date pas d'hier. Le territoire vise le zéro carbone d'ici 2040. À Angers, la ville mise sur les objets connectés pour réduire sa consommation d'énergie. Quant à Paris, la capitale veut présenter un bilan neutre en carbone d'ici la moitié du siècle. Voici le deuxième numéro de notre série dédiée aux enjeux écologiques des élections municipales de 2020.
Entre La Rochelle et l’environnement, c’est une histoire vieille de 40 ans. La ville du littoral Atlantique a déployé ses premiers vélos en libre-service dès … 1976. Puis ses voitures électriques en libre-service vingt ans plus tard. Elle lance son service de livraison électrique en centre-ville au début des années 2000 et inaugure le premier bateau bus à hydrogène en 2017. Ce n’est donc pas étonnant que la municipalité se soit lancée dans le challenge de la neutralité carbone, qu’elle compte atteindre en 2040, avec dix ans d’avance sur ce que prévoit l’Accord de Paris. Un projet "de ménagement du territoire", explique-t-elle.   
Un consortium entre la Ville, la Communauté d’agglomération, l’université de La Rochelle, l’association Atlantech et le Port Atlantique se forme pour répondre à l’appel à projets "Territoires d’innovation" lancé par le gouvernement. Le consortium le gagne haut la main. "Nous n’avons fait que relier les points entre tout ce qui se faisait déjà sur le territoire", explique Jean-François Fountaine, maire de La Rochelle et président de la Communauté d’agglomération. "Le choc de la tempête Xynthia en 2010 a également été une motivation forte pour devenir le premier territoire urbain littoral zéro carbone et ainsi atténuer les impacts du changement climatique."   
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<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/municipales-la-rochelle-paris-angers-ces-villes-qui-visent-le-zero-emission-carbone-148102.html <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/municipales-la-rochelle-paris-angers-ces-villes-qui-visent-le-zero-emission-carbone-148102.html>>
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15- 2019, deuxième année la plus chaude de l’histoire, Le Monde, maj le 16/01/20 à 02h39
Audrey Garric  

Elle se classe derrière 2016 et conclut la décennie la plus chaude jamais enregistrée, selon l’Organisation météorologique mondiale, qui prédit une poursuite de cette tendance. 
Le réchauffement climatique produit une accumulation de records. L’année 2019, avec son lot de catastrophes climatiques, a été la deuxième la plus chaude jamais enregistrée depuis les premiers relevés en 1850, a indiqué l’Organisation météorologique mondiale (OMM), mercredi 15 janvier. Elle se classe derrière 2016, marquée par un épisode El Niño très intense, un phénomène qui accentue le réchauffement de long terme en entraînant des températures anormalement élevées des eaux de l’est du Pacifique Sud.
L’année 2019 conclut la décennie la plus chaude de l’histoire. « Depuis les années 1980, chaque décennie successive a été plus chaude que la précédente », précise l’institution onusienne, dans cette synthèse sur l’état du climat, dont l’OMM livre traditionnellement les premiers chiffres mi-janvier, avant un rapport définitif en mars.
La température moyenne à la surface du globe a augmenté de 1,1 °C par rapport à l’époque préindustrielle (1850-1900), tandis que la chaleur accumulée par les océans a atteint un nouveau sommet, d’après une étude publiée le 13 janvier dans la revue Advances in Atmospheric Sciences. Les dix dernières années sont également les dix plus chaudes enregistrées dans les océans, qui absorbent 93 % de l’énergie excédentaire attribuable au réchauffement planétaire.
L’Arctique particulièrement concerné
L’Arctique fait partie des premières victimes de cette envolée des températures (+ 1,9 oC dans la région par rapport à la moyenne 1981-2010). Mais la plupart des terres émergées ont connu des températures plus élevées que la moyenne récente, notamment en Amérique du Sud, en Europe, en Afrique, en Asie et en Océanie, où l’Australie a enregistré sa pire année, le thermomètre atteignant 50 °C par endroits.
> Lire aussi  Température record, banquise au plus bas : l’Arctique subit des changements spectaculaires
En France métropolitaine, 2019 se place au troisième rang des années les plus chaudes depuis le début du XXe siècle, derrière 2018 et 2014, selon le bilan publié par Météo-France le 10 janvier. L’été, en particulier, a enregistré deux épisodes de canicule d’une intensité exceptionnelle (fin juin et fin juillet) ; un nouveau record absolu de chaleur pour l’Hexagone a été battu avec 46 °C le 28 juin à Vérargues (Hérault).
« Au rythme actuel des émissions de dioxyde de carbone, nous nous dirigeons vers une augmentation de la température de 3 °C à 5 °C d’ici à la fin du siècle », affirme Petteri Taalas, le secrétaire général de l’OMM, dans un communiqué. En septembre, les laboratoires français de climatologie avaient même aggravé leurs projections, prédisant une hausse du thermomètre de 6,5 °C à 7 °C d’ici à 2100, dans le pire des scénarios, celui d’une croissance économique rapide alimentée par des énergies fossiles.
> Lire aussi  Jusqu’à + 7 °C en 2100 : les experts français du climat aggravent leurs projections sur le réchauffement
Les températures ne représentent toutefois qu’une partie du problème. L’année qui s’achève, à l’image de la dernière décennie, a été caractérisée par une accélération de l’élévation du niveau de la mer, du recul de la banquise arctique, de la fonte des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique, de l’acidification des océans et des événements météorologiques extrêmes.
En témoignent les graves feux de forêts, qui ravagent l’Australie – les pires de son histoire –, et qui ont aussi touché l’Amérique du Sud, l’Indonésie, mais aussi la Sibérie et l’Alaska. L’Australie a, en outre, enregistré l’année la plus sèche de son histoire, et des sécheresses ont également affecté de nombreuses parties de l’Asie du Sud-Est et de l’Amérique centrale. L’Iran, l’Argentine et l’Uruguay ont, par ailleurs, été touchés par d’importantes inondations.
L’activité cyclonique en hausse
L’activité cyclonique a été légèrement supérieure à la moyenne à l’échelle du globe. L’hémisphère Nord a enregistré 66 cyclones tropicaux à la date du 3 décembre, par rapport à une moyenne de 56 sur la même période. Le cyclone Idai a entraîné la mort de plus de 1 000 personnes en mars au Mozambique, au Malawi et au Zimbabwe, provoquant le déplacement de 180 000 autres et détruisant 780 000 hectares de cultures. Le cyclone Dorian a, lui, ravagé les Bahamas début septembre, tandis que le typhon Hagibis a provoqué de graves inondations au Japon à la mi-octobre.
Ces impacts du changement climatique affectent la santé et le bien-être des populations. Selon l’Observatoire des situations de déplacement interne, plus de 10 millions de personnes ont été déplacées dans leur propre pays au premier semestre, dont 7 millions à cause de catastrophes climatiques. En Afrique australe, les longues sécheresses ont réduit la production céréalière, entraînant une situation d’insécurité alimentaire grave pour 12,5 millions de personnes dans la région (+ 10 % par rapport à l’année précédente). La grande vague de chaleur qui s’est abattue sur le Japon de fin juillet à début août a causé plus de 100 morts et 18 000 hospitalisations supplémentaires.
L’année 2020 ne devrait pas interrompre la série de records. M. Taalas déclarait ainsi, en référence aux incendies en Australie :
« Elle a commencé avec des événements météorologiques et climatiques à fort impact. Malheureusement, nous nous attendons à des conditions météorologiques extrêmes tout au long de 2020 et des décennies à venir, alimentées par des niveaux records de gaz à effet de serre qui piègent la chaleur dans l’atmosphère. »
La concentration de dioxyde de carbone, principal gaz à effet de serre persistant dans l’atmosphère, ne cesse d’augmenter. Elle a atteint 412 parties par million (ppm) en décembre à l’observatoire de Mauna Loa à Hawaï, soit une hausse de 48 % par rapport au niveau préindustriel de 1750.
+ Graphique : Concentration de CO2 dans l’atmosphère (en parties par million) à la station Mauna Loa (Hawaï). <https://img.lemde.fr/2020/01/15/0/0/694/543/688/0/60/0/a9395fd_im-w2Xsq4Alp7yvwZKcQD4c7.png>
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/15/2019-deuxieme-annee-la-plus-chaude-de-l-histoire_6025985_3244.html>
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16- Afghanistan : les trésors archéologiques de Bamiyan menacés par le changement climatique, AFP, 16/01/20, 11:00
Pierre Celerier

Les trésors archéologiques de la province afghane de Bamiyan ont souffert de la guerre, des talibans, et des pillards, mais aujourd'hui c'est l'érosion galopante due au changement climatique qui les ronge.
Vue de la ville, la falaise rose des Bouddhas de Bamiyan, détruits par les talibans en 2001, paraît intacte avec sa multitude de grottes qui abritaient jadis de petits temples, statues et cellules de moines.
Face à elle, les restes de la forteresse de Shahr-e Gholghola, perchée depuis le VIe siècle sur une colline veillant sur Bamiyan, survivante du passage de Gengis Khan 600 ans plus tard.
A l'Est, c'est Shar-e Zohak, citadelle gardant l'accès à la vallée de cette province centrale d'Afghanistan, et dont les briques crues, couleur de cacao, fondent lentement dans la roche sableuse qui leur a donné vie.
Ces structures "risquent de s'effondrer et pâtissent d'une érosion sévère", a averti l'Etat afghan en 2016 dans un rapport de l'Unesco. Le phénomène, dont l'impact sur le site de Bamiyan, pourtant inscrit au Patrimoine mondial de l'humanité, n'a été relevé qu'en 2013, est directement lié au changement climatique.
"Les processus d'érosion sont beaucoup plus rapides, les pluies plus dévastatrices et l'érosion éolienne plus importante, ce qui a un impact extrêmement fort sur les sites", explique à l'AFP Philippe Marquis, le directeur de la Délégation archéologique française en Afghanistan.
Ce spécialiste, qui explore la région depuis des décennies, souligne que l'Afghanistan "est très fragile sur un plan géologique, d'autant plus que le couvert végétal a beaucoup diminué" sous l'action de l'homme.
Une entreprise française d'imagerie, Iconem, a ainsi étudié Shar-e Zohak, concluant selon l'archéologue que "les destructions dues à l'érosion ont considérablement augmenté ces trente dernières années".
- "Héritage culturel" -
Ce changement climatique n'a pas échappé à Baqe Ghulami, 21 ans, un agriculteur du district de Saikhand (Nord), venu admirer la falaise des Bouddhas après un passage au bazar de la ville.
"On a vu le temps changer ces dernières années. Maintenant les étés sont plus chauds et les hivers plus rudes", remarque-il. Il regrette amèrement la perte des Bouddhas, deux géants de 38 et 55 mètres, pulvérisés méthodiquement.
Pour son ami, Habibullah, peu importe que ces "idoles" vomies par les talibans aient "été construites par une autre religion, c'est notre histoire". Et un objet de fierté pour tous les habitants. Comme Rubaba, étudiante de 19 ans, qui revendique le lieu comme "notre héritage culturel".
Depuis les grottes vides, on voit bien de l'autre côté de la ville le futur Centre culturel, qui n'en finit pas de voir le jour depuis son lancement en 2015.
Le projet architectural, placé sous le signe de "la présence éternelle de l'absence", permettra peut-être d'ici un ou deux ans d'initier ses visiteurs à la nécessité de conservation de leur héritage.
"C'est bien d'avoir des visiteurs, mais il faudrait des guides, de l'information", explique Ali Reza Mushfiq, 26 ans, directeur du Département d'archéologie à l'Université de Bamiyan. A commencer par celle de ses étudiants, qui manquent de livres, et leurs professeurs d'un accès internet, dans cette province pauvre et difficile d'accès.
L'archéologue admet volontiers que "l'érosion s'accentue", mais selon lui le plus grand danger est "l'influence humaine sur le site", également menacé par les pillards, très actifs en Afghanistan.
Les bouddhas et la forteresse de Shar-e Gholghola sont désormais gardés. Cette dernière, nettoyée des mines et sommairement aménagée, a vu 2.500 visiteurs défiler sous sa tour solitaire rongée par le temps et les éléments.
- "Détruire les sites" -
"Il faut aussi apprendre à la population locale comment ne pas détruire les sites", constate M. Mushfiq, tout en pointant du doigt les gens utilisant d'anciens petits temples ou cellules de moines "pour parquer des animaux ou entreposer du fourrage".
A deux pas de la grotte du grand Bouddha, au pied de la falaise constellée d'ouvertures, Ammanullah 37 ans, charrie des gravats dans une brouette.
Il habite une de ces maisons faites de bric et de broc, avec des feuilles de plastique en guise de fenêtres. Il a vécu dans une grotte où ses parents, réfugiés, avaient trouvé un abri. Avant de construire sa maison. D'autres ont étendu la leur à partir d'une ancienne cellule de moines.
"On est 18 familles ici, sans droit de plus rien construire, et sans qu'on nous propose autre chose", explique-t-il. Il y a l'eau courante, mais l'électricité vient de petits panneaux solaires individuels.
Avec ses voisins il habite une zone censée avoir été vidée de ses occupants. "On partirait si on nous donnait une maison", assure Ammanullah.
Philippe Marquis ne minimise pas l'impact de la pression urbaine, de l'insécurité et du pillage sur la préservation des sites. Mais "même si c'est dramatique, ça l'est beaucoup moins que les destructions dues à l'érosion, avec des sites qui ont complètement disparu", observe-t-il.
Et de citer son exploration d'un fort dans le couloir de Wakhan, une vallée de haute altitude dans le nord-est du pays, que le changement climatique risque de rayer des cartes : là-bas, "si on ne bouge pas, il ne restera rien dans dix ans".
<https://information.tv5monde.com/culture/afghanistan-les-tresors-archeologiques-de-bamiyan-menaces-par-le-changement-climatique>
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17- Analyse. Les contraintes climatiques obligent le monde du sport à se repenser, La Croix, 16/01/20, 17:38 
Jean-Luc Ferré

L’organisation de l’Open d’Australie est suspendue à l’évolution de la pollution provoquée à Melbourne par les terribles incendies qui ravagent le pays. Face aux phénomènes environnementaux de plus en plus fréquents, le mouvement sportif n’en est encore qu’aux prémices d’une réflexion qui s’impose.
Les intenses précipitations qui se sont abattues, jeudi 16 janvier, sur certaines des régions australiennes n’ont pas douché les débats autour de l’organisation du premier grand tournoi de tennis de la saison, qui doit débuter ce lundi 20 janvier à Melbourne. Les incendies qui ravagent le sud-est du pays depuis des semaines génèrent un air malsain, au-dessus de la grande ville du sud du pays. Les organisateurs en sont réduits à planter leur nez au ciel tous les matins et à déchiffrer les mesures de la pollution en temps réel fournis par leurs experts.
Pour l’heure, pas question d’annuler la quinzaine tennistique. Même si la phase de qualification, cette semaine, se déroule dans des conditions plus que délicates. Bien que certains joueurs et joueuses s’étouffent sur les courts et que la plupart s’inquiètent pour leur santé, les organisateurs se contentent d’interdire des entraînements ou de décaler les matchs en fonction de la qualité de l’air.
Quand on trouve des médecins qui…
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<https://www.la-croix.com/Sport/contraintes-climatiques-obligent-monde-sport-repenser-2020-01-16-1201072242>
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18- YouTube oriente ses usagers vers des vidéos niant le changement climatique, accuse une ONG, AFP, 16/01/20, 18:00

YouTube a orienté des millions d'usagers vers des vidéos niant le changement climatique, a accusé jeudi une ONG américaine, appelant à mettre fin à la "promotion gratuite de la désinformation" sur la plateforme. 
Seize pour cent des 100 vidéos les plus regardées en rapport avec le terme "réchauffement climatique" contenaient des informations erronées, les 10 vidéos les plus regardées ayant été visionnées en moyenne plus d'un million de fois chacune, a affirmé l'ONG, basé à New York, dans un rapport.
En réponse, YouTube a assuré faire son maximum pour réduire le plus possible le contenu vidéo "problématique" et, à l'inverse, mettre en avant les sources faisant autorité, ainsi qu'en affichant des encadrés sur les recherches liées au changement climatique et à d'autres sujets. 
En revanche, la plateforme de partage de vidéos appartenant à Google a défendu sa position : autant elle continuera à supprimer les contenus haineux, tels que définis par sa politique, violents ou frauduleux, autant il n'est pas question qu'elle censure des contenus qui ne violent pas ses règles.
"Nos systèmes de recommandations ne sont pas conçus pour filtrer ou rétrograder des vidéos ou des chaînes en fonction de points de vue spécifiques", a fait valoir YouTube, interrogée par l'AFP. 
Elle a rappelé avoir "investi de manière significative dans la réduction des recommandations de contenu problématique et de désinformation, et dans l'augmentation de sources reconnues". 
Avaaz a expliqué avoir dépouillé les résultats de recherches effectuées sur YouTube en utilisant les termes "réchauffement climatique", "changement climatique" et "manipulation du climat" pour voir quels contenus supplémentaires proposait la plateforme (bouton "Up Next" et barre de suggestions). 
La proportion de vidéos potentiellement trompeuses a grimpé à 21% pour le terme "manipulation climatique" mais est tombée à 8% avec l'intitulé "changement climatique", a précisé l'ONG, qui agrège des pétitions sur sa plateforme et revendique de "permettre aux citoyens de peser sur les décisions politiques mondiales". 
"Il ne s'agit pas de liberté d'expression mais de publicité gratuite", a déclaré Julie Deruy, directrice de la campagne d'Avaaz, dans un communiqué. 
"YouTube propose des vidéos inexactes factuellement qui risquent d'embrouiller les gens sur une des plus grandes crises de notre temps". 
- Qui croire ? -
Une recherche AFP sur YouTube avec le terme "réchauffement climatique" a donné une page de résultats surmontée d'un encadré contenant un résumé Wikipédia du sujet et un lien vers la page de l'encyclopédie en ligne.
La liste des vidéos suggérées sur le sujet était dominée par des sources telles que National Geographic, NASA, TED et les principaux organismes de presse, notamment CBS, PBS, Sky News et AFP. 
En 2019, la consommation sur YouTube de contenus émanant de sources faisant autorité a augmenté de 60%, selon YouTube. 
"Nous donnons la priorité aux sources qui font autorité pour des millions de recherches et proposons des liens d'information sur des sujets susceptibles de donner lieu à de la désinformation - notamment le changement climatique - afin de fournir du contexte", a indiqué YouTube. 
Avaaz a demandé à YouTube de retirer toute vidéo de désinformation sur le changement climatique de ses recommandations et de s'assurer que ces contenus ne gagnent pas d'argent avec les publicités. 
L'association souhaite également que YouTube collabore avec des fact-checkeurs et affiche des avis de correction sur les vidéos contenant de fausses informations sur le changement climatique. 
Selon Avaaz, YouTube a automatiquement placé des publicités sur certaines des vidéos contestées, permettant au service et aux créateurs de contenu de gagner de l'argent. 
Cela pourrait s'appliquer aux vidéos d'actualité exprimant des aspects divergents du débat sur le changement climatique. 
YouTube fournit déjà aux annonceurs des systèmes permettant de refuser que leurs publicités ne soient affichées avec certains types de contenu, comme le discours sur le changement climatique. 
Samsung, L'Oréal, Danone ainsi que les groupes de défense de l'environnement Greenpeace et Friends of the Earth ont fait appel à YouTube pour freiner la désinformation sur le climat, a déclaré Avaaz. 
"Au bout du compte, YouTube ne devrait pas proposer, suggérer, promouvoir, faire de la publicité ou conduire les utilisateurs à la désinformation", a déclaré Mme Deruy.
<https://information.tv5monde.com/info/youtube-oriente-ses-usagers-vers-des-videos-niant-le-changement-climatique-accuse-une-ong <https://information.tv5monde.com/info/youtube-oriente-ses-usagers-vers-des-videos-niant-le-changement-climatique-accuse-une-ong>>
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19- L'hiver est là et les Balkans étouffent dans une purée de pois toxique, AFP, 17/01/20, 08:00
Rusmir Smajilhodzic à Sarajevo avec Emmy Varley à Belgrade

Sarajevo, Pristina, Belgrade et Skopje étouffent. L'hiver s'est installé sur les Balkans et avec lui une épaisse brume toxique alimentée pour partie par le charbon et le bois dont se chauffent des habitants privés d'énergie plus propre par la pauvreté.
Ces derniers temps, les capitales de la région font le yoyo dans le top 10 des villes les plus polluées du monde de l'application spécialisée AirVisual.
Sarajevo s'est retrouvée cette semaine sur la première marche du podium devant Oulan-Bator et Dacca, Belgrade arrivant à la huitième place.
La "Serbie suffoque, quelqu'un a-t-il vu le ministre" de l'Environnement?, s'insurgeait récemment en une le journal Blic alors que la capitale serbe peine à respirer dans un brouillard blanchâtre. Dans les Balkans, l'opinion commence à dénoncer l'inaction politique et réclamer un air sain.
D'après une étude récente du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), la pollution de l'air est directement responsable de jusqu'à 20% des décès prématurés dans 19 villes des Balkans occidentaux.
Les causes sont multiples, centrales au lignite, un charbon brun particulièrement polluant, industries, parcs automobiles vétustes, manque de transports en commun...
Mais l'hiver, le chauffage domestique au bois ou au charbon, voire aux pneus de voiture ou aux déchets plastiques, crache dans l'atmosphère sa part de particules fines. L'électricité est chère dans des pays où le salaire moyen ne dépasse pas les 500 euros, et où peu ont accès au chauffage central : selon le PNUE, plus de 60% des habitants des Balkans occidentaux utilisent du combustible solide.
- "Préhistorique" -
"Je sais que c'est polluant, je ne suis pas idiot", lance Trajan Nestorovski, un mécanicien qui vit à Lisice, banlieue ouvrière de Skopje, capitale de Macédoine du Nord, où quasiment tout le monde se chauffe au bois. "Mais l'autre choix c'est de chauffer ma maison à l'électricité et c'est sacrément cher".
Même problématique à Pristina, où flottent déjà toute l'année les odeurs âcres de deux centrales à charbon à la technologie antédiluvienne.
L'hiver, c'est pire mais certains n'ont pas le choix. "Se chauffer au charbon au XXIe siècle, c'est préhistorique", constate amer, Arben Bytyci, ouvrier de 40 ans.
"C'est affreux. Il n'y a rien de pire mais que peut-on faire ?", renchérit Sali Ademi, retraité de 78 ans.
Sarajevo, comme Skopje, est cernée par les montagnes empêchant la pollution de se disperser. La capitale bosnienne est une cuvette où les cheminées fument par dizaines de milliers, prenant au piège ses 340.000 habitants, pour qui la seule solution reste souvent la fuite.
Sakiba Sahman, 60 ans, emprunte dès qu'elle peut le téléphérique pour grimper à 1.160 mètres d'altitude sur le mont Trebevic, au-dessus de la chape de pollution, profitant d'une réduction de 50% du prix du billet décidée par les autorités jusqu'à fin janvier.
"On vient passer quelques heures pour s'aérer les poumons", explique-t-elle à l'AFP.
Elle "évite de sortir en ville, la pollution est énorme, beaucoup de voitures, tout est sale, gris, déprimant".
- Enfants invisibles -
Anes Podic, président de l'association Eko-Akcija, réclame des subventions publiques pour remplacer des dizaines de milliers de poêles à bois aussi inefficaces que "dangereux pour la vie". "Ceux qui payent le prix le plus fort sont les plus pauvres, qui ont un poêle dans une seule pièce de la maison. Les émissions restent partiellement à l'intérieur et les empoisonnent".
Des gens descendent dans la rue pour crier leur colère, comme à Tuzla, dans le nord-est de la Bosnie, où ils ont exigé des autorités un plan quinquennal pour réduire la pollution.
"La seule mesure, c'est de nous recommander de rester enfermés chez nous", dénonce Alisa Kasumovic, une mère de famille. "Les enfants sont actuellement en vacances, mais dans les rues, les aires de jeu, vous n'en verrez nulle part".
En Macédoine du Nord, l'application "My Air" mise au point par un jeune développeur, Gorjan Jovanovski, est la plus populaire du pays et des collégiens et lycéens manifestent régulièrement depuis quelques semaines.
"Greta nous inspire tous", dit Iskra Ilieska, 17 ans, en référence à l'adolescente suédoise Greta Thunberg partie en guerre contre le changement climatique. "En hiver, la moitié de la classe est absente à cause de problèmes de poumons. Ce n'est pas normal".
En Serbie, le mouvement d'opposition "Ne davimo Beograd" (N'étranglons pas Belgrade) appelle lui à manifester contre des autorités qui "font semblant de ne pas voir" un "problème littéralement visible".
<https://information.tv5monde.com/info/l-hiver-est-la-et-les-balkans-etouffent-dans-une-puree-de-pois-toxique-341867 <https://information.tv5monde.com/info/l-hiver-est-la-et-les-balkans-etouffent-dans-une-puree-de-pois-toxique-341867>>
<https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/01/17/australie-la-saison-1974-1975-n-a-pas-ete-bien-pire-que-les-incendies-actuels_6026273_4355770.html <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/01/17/australie-la-saison-1974-1975-n-a-pas-ete-bien-pire-que-les-incendies-actuels_6026273_4355770.html>>
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20- Changement climatique : Selon de nouvelles études, la hausse des températures pourrait être plus importante que prévu, 20 Minutes avec AFP, 17/01/20, 13h12

Certains scénarios envisagent des hausses de température jusqu’à sept degrés
De nouveaux calculs montrent que le CO2 pourrait avoir bien plus d’effet de prévu sur le climat, rendant ainsi hors de portée les objectifs de l’accord de Paris.
D’après ces travaux menés par une demi-douzaine de pays (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Canada…), les émissions de CO2 jusqu’ici associées à un réchauffement de trois degrés pourraient en fait faire monter la température de quatre, voire cinq degrés. A terme, ces nouveaux calculs alimenteront les nouvelles projections des experts du Giecattendues l’an prochain. « Nous avons aujourd’hui de meilleurs modèles, qui représentent plus précisément les tendances climatiques », souligne Olivier Boucher, directeur de l’institut français Pierre Simon Laplace qui, comme tous les chercheurs, bénéficie de l’augmentation des données disponibles et de la puissance de calcul depuis les dernières projections du Giec.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/2697395-20200117-changement-climatique-selon-nouvelles-etudes-hausse-temperatures-pourrait-etre-plus-importante-prevu>
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21- Réchauffement climatique. Nicolas Hulot déplore l’absence d’un « effort de guerre », Ouest-France avec agence, 17/01/20, 15h15

Nicolas Hulot a exprimé sa vive inquiétude quant aux mesures prises dans le monde entier pour lutter contre le réchauffement climatique. L’ancien ministre les juge « sous-dimensionnées » alors que « l’humanité est au pied du mur ». Il appelle de ses vœux un « sursaut » pour ne pas « perdre la bataille du climat ».
Nicolas Hulot appelle à une prise de conscience majeure et à des actions fortes face à « la crise climatique ». Interrogé jeudi 16 janvier sur le plateau de BFMTV, l’ex-ministre de la Transition écologique et solidaire estime que la planète est « au bord […] d’un point de rupture physique et psychique » et que « l’humanité est au pied du mur ».
Pour l’ancien présentateur d’Ushuaïa, deux scénarios se dessinent. « Soit on cède à une forme de résignation collective, soit on se rend compte qu’on est sur le même radeau, et qu’à un moment ou un autre, au lieu de confronter nos responsabilités, on va peut-être les additionner », analyse-t-il.
>> Suite à lire et à entendre à :
<https://www.ouest-france.fr/environnement/rechauffement-climatique-nicolas-hulot-deplore-l-absence-d-un-effort-de-guerre-6694438>
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22- Grève du climat : avant Davos, Greta Thunberg à Lausanne avec des milliers de jeunes, AFP, 17/01/20, 16:00

La militante du climat Greta Thunberg a participé vendredi dans la ville suisse de Lausanne à une nouvelle manifestation pour le climat, avant d'aller la semaine prochaine au Forum économique mondial de Davos.
"Jusqu'à présent au cours de cette décennie, nous n'avons vu aucun signe montrant qu'une réelle action climatique allait venir", a lancé la jeune activiste de 17 ans devant une foule de jeunes, à l'issue d'une marche dans les rues de Lausanne.
"Il faut que cela change", a-t-elle ajouté.
S'adressant ensuite "aux dirigeants du monde", elle leur a assuré : "Vous n'avez encore rien vu. Nous pouvons vous le garantir". "Et c'est le message que nous porterons au Forum économique mondial la semaine prochaine à Davos", a-t-elle conclu.
Greta Thunberg avait fait son apparition en fin de matinée à Lausanne, entourée de milliers de jeunes scandant des slogans tels que "Pas de nature, pas de futur" ou encore "Et 1, et 2, et 3 degrés. C'est un crime contre l'humanité!", en référence au réchauffement climatique.
Une fois rejoints par Greta, qu'ils ont accueillie à grands cris, les jeunes se sont élancés dans les rues de Lausanne, derrière une banderole: "Changeons le système. Pas le climat".
Certains avaient des pancartes dénonçant les incendies monstres qui ravagent l'Australie depuis des mois, tandis que d'autres pointaient la fonte des glaciers.
"1 degré de plus, ça use, ça use. 1 degré de plus, ça use les glaciers, mais ça n'use pas les banquiers", ont chanté certains.
Cette marche nationale, à laquelle ont participé quelque 15.000 personnes selon le collectif suisse de la Grève du climat, était organisée pour célébrer le premier anniversaire du mouvement de la Grève du climat en Suisse.
Les appels de Greta Thunberg, qui avait déjà manifesté à Lausanne en août, ont particulièrement résonné ces derniers mois en Suisse, où de nombreuses villes et cantons ont proclamé l'"état d'urgence climatique", tandis que des dizaines de milliers de personnes ont participé aux "grèves pour le climat". Ils étaient ainsi 100.000 à Berne fin septembre.
Après Lausanne, la jeune activiste doit se rendre à Davos pour la deuxième année consécutive, pour sommer la communauté internationale et le monde des affaires d'agir face à l'urgence climatique.
Y rencontrera-t-elle le président américain Donald Trump, qui doit également venir à Davos le 21 et avec qui elle multiplie les échanges tendus via Twitter?
Nul ne sait non plus si elle a prévu de participer avec les militants suisses à une marche de trois jours (du 18 au 21 février) reliant le village suisse de Landquart à Davos, dans les Alpes suisses.
Une quarantaine de kilomètres séparent les deux localités, situées dans l'est du pays. 
Les autorités helvétiques n'ont autorisé que les deux premiers jours de marche, entre Landquart et Klosters, mais pas la dernière étape jusqu'à Davos. Faisant fi de cette interdiction, les activistes ont annoncé qu'ils poursuivraient leur marche en passant par des chemins, tels que des sentiers de randonnée.
<https://information.tv5monde.com/info/greve-du-climat-avant-davos-greta-thunberg-lausanne-avec-des-milliers-de-jeunes-341963 <https://information.tv5monde.com/info/greve-du-climat-avant-davos-greta-thunberg-lausanne-avec-des-milliers-de-jeunes-341963>>
Sur le même sujet : 
> Des centaines d'activistes du climat en marche vers Davos <https://information.tv5monde.com/info/des-centaines-d-activistes-du-climat-en-marche-vers-davos-342242>, AFP, 19/01/20, 19:0
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23- En Suisse, la justice légitime la désobéissance civile de jeunes militants qui ont visé le Crédit Suisse et Roger Federer sur le climat, Novethic, 17/01/20
Anne-Catherine Husson-Traore

Une tempête de tweets #RogerWakeUp a ciblé le 13 janvier, Roger Federer, le champion de tennis, interpellé sur son partenariat avec Crédit Suisse accusé de financer les énergies fossiles. Ce jour-là, étaient jugés en Suisse douze jeunes activistes qui avaient envahi une succursale de la banque à Lausanne en 2018 déguisés en joueurs de tennis pour dénoncer les financements charbon. Bilan de la journée : Federer mobilisé, banque acculée et activistes acquittés. 
Arrivé à Sydney pour disputer l’Open d’Australie, Roger Federer a été confronté aux conséquences dramatiques des incendies aggravés par le réchauffement climatique. Il a dû aussi affronter une campagne sur les réseaux sociaux lui demandant de faire pression sur le Crédit Suisse avec qui il a des liens étroits. C’est non seulement l’un de ses 12 sponsors depuis 2009, mais la banque verse aussi un million de dollars par an à sa Fondation et sponsorise la compétition qu’il organise, la Laver Cup.  
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/en-suisse-la-justice-legitime-la-desobeissance-civile-de-jeunes-militants-qui-ont-vise-credit-suisse-et-roger-federer-sur-le-climat-148115.html <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/en-suisse-la-justice-legitime-la-desobeissance-civile-de-jeunes-militants-qui-ont-vise-credit-suisse-et-roger-federer-sur-le-climat-148115.html>>
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24- Des tonnes de sable déversées à Miami Beach pour lutter contre l'érosion de la plage, AFP, 18/01/20, 00:00

Des dizaines de camions qui déversent des tonnes de sable blanc à Miami Beach : c'est la réponse des autorités à l'érosion de l'une des plages les plus touristiques des Etats-Unis, un phénomène causé par la hausse du niveau de la mer.
Cette hausse est elle-même due au changement climatique, et le rétrécissement de la plage est également accentué par les ouragans qui frappent régulièrement l'Etat de Floride, explique vendredi Steve Leatherman, de l'université internationale de Floride (FIU). 
Pour faire face, le corps du génie de l'armée américaine a commencé à répandre ce mois-ci 233.000 mètres cubes de sable pour remblayer, d'ici juin, les zones érodées de Miami Beach. Un projet qui a vu le jour après le passage de l'ouragan Irma en 2017. Le simple coût du sable atteint 16 millions de dollars 
"Certaines personnes disent que c'est jeter des dollars dans l'océan chaque année et ils ont parfois raison, mais nous devons le faire, nous avons besoin des plages", argumente M. Leatherman, parfois surnommé "Dr. Plage". 
L'érosion moyenne à Miami Beach est, dit-il, de 30 centimètres par an. Mais la plage recule par endroits beaucoup plus vite.
Durant les travaux, les camions déposeront entre 100 et 250 chargements de 22 tonnes de sable par jour. Selon la loi, les ingénieurs ne peuvent utiliser que du sable américain, et celui qui est déversé à Miami Beach vient de l'ouest de la Floride. Les grains ne peuvent dépasser 4,7 millimètres. 
Ce plan fait lui-même partie d'un projet plus large de 158,3 millions de dollars accordés au comté de Miami en 2018 par le gouvernement fédéral à Washington pour enrayer l'érosion des plages et protéger la côte des ouragans. Il concernera notamment trois autres localités au nord de Miami, où s'alignent les gratte-ciel aux appartements valant plusieurs millions de dollars. 
Le projet a également demandé la protection des nids de tortue ou leur relocalisation quand cela était nécessaire.
<https://information.tv5monde.com/info/des-tonnes-de-sable-deversees-miami-beach-pour-lutter-contre-l-erosion-de-la-plage-342050 <https://information.tv5monde.com/info/des-tonnes-de-sable-deversees-miami-beach-pour-lutter-contre-l-erosion-de-la-plage-342050>>
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25- L'inéluctable agonie des glaciers dans les Pyrénées, AFP, 18/01/20, 12:00
Hervé Gavard

Les glaciers pyrénéens et leur écosystème singulier sont entrés dans une inéluctable agonie sous l'effet du réchauffement climatique, avec pour horizon une disparition redoutée d'ici une trentaine d'années, selon les glaciologues qui en documentent le recul. 
"On ne peut pas donner de date précise mais les glaciers pyrénéens sont condamnés", affirme Pierre René, le glaciologue de l'Association pyrénéenne de glaciologie Moraine, qui estime l'épilogue en 2050. 
Une échéance que l'association évoquait déjà il y a trois ans, et que ses observations n'ont fait que confirmer. 
Depuis 18 ans, l'association Moraine assure le suivi annuel de neuf des 15 glaciers pyrénéens français, représentatifs de l'ensemble de la chaîne.
Sondages, carottages, relevés GPS, forages et pose de balises : Moraine mesure la longueur, la surface et l'épaisseur des glaciers. Autant d'"indicateurs climatiques puisque les variations reflètent l’évolution des paramètres atmosphériques -températures et précipitations", selon l'association. 
Le constat est alarmant: aujourd'hui, la surface cumulée des neuf glaciers ne représente plus que 79 hectares, contre 140 ha il y a seulement 17 ans. 
Au milieu du XIXe siècle, époque à laquelle a débuté la régression spectaculaire des glaciers pyrénéens, ils couvraient quelque 450 ha.
- Perte annuelle de 3,6 ha -
Depuis 2002, chaque année, les neufs glaciers réunis perdent 3,6 ha de glace, alerte Moraine dans son rapport d'étude 2019.
Le cycle glaciaire 2018-2019 n'a pas échappé à la règle. "Les glaciers pyrénéens français ont continué de perdre en volume" et leur front (l'extrémité inférieure, étudiée sur cinq glaciers), au cours de l'été 2019, a "montré une régression très légèrement supérieure à la moyenne -8,10m contre -7,90m/an", analyse l’association.
Le suivi réalisé par Moraine illustre le réchauffement climatique régional, et son inquiétante tendance : les températures maximales moyennes dans les Pyrénées pourraient ainsi augmenter de 1,4 à 3,3 degrés d'ici à 2050, indiquait dans un rapport datant de 2018 l'Observatoire pyrénéen du changement climatique (OPCC)
Selon l'OPCC, la variation de la température moyenne enregistrée en 50 ans s'est élevée dans le massif pyrénéen à +1,2°.
Au pic du Midi de Bigorre, dont le sommet flirte dans les Hautes-Pyrénées avec les 2.870 mètres, une augmentation de la température moyenne de 1,7° a été enregistrée depuis 1880, contre +0,85° à l'échelle mondiale, souligne l'association Moraine.
- Écosystème en danger -
"Avec la disparition des glaciers, se désole Pierre René, on va assister à la disparition du symbole des paysages pyrénéens de haute montagne", avec toute une série de conséquences.
A commencer par celles sur l'écosystème et la biodiversité de la zone. 
Les glaciers et leurs rivières alimentées par les eaux de fonte abritent des "organismes adaptés à des conditions particulières, hostiles, liées à l'influence glaciaire, le froid ou les eaux turbides, où la lumière passe mal", explique Sophie Cauvy-Fraunié, chercheuse à l'Institut national de la recherche agronomique et de l'environnement (INRAE).
"Ça peut être des micro-invertébrés, des bactéries, des champignons", détaille la chercheuse. 
Il y a encore, ajoute Pierre René, des algues microscopiques, premier maillon d'une chaîne alimentaire, et également des insectes tout aussi minuscules comme la puce des glaciers.
"Si des espèces endémiques aux Pyrénées dépendent de l'influence glaciaire, on peut imaginer qu'elles vont être rayées de la carte des espèces", note Sophie Cauvy-Fraunié. 
Le risque, souligne-t-elle, est alors de voir des habitats colonisés par d'autres plantes migrant de l'aval vers des altitudes supérieures.
Quant aux amateurs de hauts sommets, ils vont perdre "leur marchepied", rendant "plus difficiles les itinéraires d'accès aux cimes", analyse le glaciologue. Le danger, pointe ce coureur de montagnes, est notamment que les aires rocheuses, cimentées par la glace, vont se révéler instables.
<https://information.tv5monde.com/info/l-ineluctable-agonie-des-glaciers-dans-les-pyrenees-342092 <https://information.tv5monde.com/info/l-ineluctable-agonie-des-glaciers-dans-les-pyrenees-342092>>
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Une publication
26- Petit manuel de justice climatique à l'usage des citoyens, de James Boyce, Editions Les Liens qui Libèrent, 15/01/20

Les récentes manifestations d'exaspération sociale ont montré qu'une partie importante de l'opinion publique refuse, a juste titre, que la transition écologique se fasse au détriment de la justice sociale. Dans un contexte ou la jeunesse du monde entier rappelle avec force les responsables politiques à leur mission essentielle - préserver l'avenir - il faut, et d'abord en France, concevoir et mettre en œuvre des politiques concrètes, efficaces et surtout justes pour faire de la transition écologique une réalité et éviter le désastre climatique. 
C'est tout l'objet du livre de l'économiste James Boyce, un des meilleurs spécialistes au monde de l'économie politique de l'environnement, dont les travaux portent depuis plus de 25 ans sur le lien essentiel mais trop souvent négligé entre crises des inégalités et crises écologiques. C'est aussi le coeur des travaux d'Eloi Laurent, qui assure la traduction du livre et sa préface, qui présente les travaux de Boyce et l'argument de son livre dans un contexte ou la "Convention citoyenne sur la transition écologique" mise en place à l'été 2019 doit en particulier trancher la question du prix juste de carbone, abandonné par le gouvernement après la crise des "gilets jaunes". 
L'ouvrage de Boyce se présente à cet égard comme un petit guide de la justice climatique à l'usage du citoyen : dans un langage accessible et un format court destine au grand public, il rappelle la nécessite de donner un prix au carbone pour atténuer le changement climatique mais aussi pour préserver la santé humaine. Il passe en revue les différents instruments à la disposition des pouvoirs publics et insiste surtout sur l'impératif de justice sociale qui doit être la véritable boussole de la transition climatique. 
La conclusion pour le lecteur est claire : oui, la nécessaire transition écologique doit être juste, oui, la souhaitable transition écologique peut être juste.
A propos de l’auteur
James Kenneth Boyce est auteur, professeur émérite et chercheur à l’Institut de recherche en économie politique de l’Université du Massa­chusetts-Amherst. Spécialiste de l’économie du développement et de l’environnement, auteur de centaines de publications académiques, il a reçu en 2017 le Prix Leontief pour sa contribution pionnière et ico­noclaste à la pensée économique.
Petit manuel de justice climatique à l'usage des citoyens, de James Boyce, Editions Les Liens qui Libèrent, 15/01/20, ISBN : 979-10-209-0803-2, 144 pages, 14.50 € ou 10.99 € en version numérique.
<http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-<Petit_manuel_de_justice_climatique_à_l_usage_des_citoyens-9791020908032-1-1-0-1.html> <http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-%3CPetit_manuel_de_justice_climatique_%C3%A0_l_usage_des_citoyens-9791020908032-1-1-0-1.html%3E>
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Une annonce
27- Sondage : Le climat & moi ?, Association Taca, avant le 09/02/20

Pouvez vous nous aider à diffuser le sondage Le climat et moi ? Pour toucher un maximum de personnes, nous incitons les répondants à nous aider en diffusant le sondage auprès de leur réseau avec le lien suivant : <https://forms.gle/NhCb6xQDBqg4Rwce8>
Nous voulons collecter un maximum de réponses d'ici le dimanche 9 février. Ensuite nous prévoyons de mettre en ligne les résultats du sondage pour fin février.
Ça nous paraît utile d'analyser statistiquement les avis sur le climat des personnes qu'on arrivera à contacter et aussi de recueillir les idées personnelles qu'ils souhaitent communiquer. Ça nous paraît utile pour contribuer au débat en France sur le sujet et aussi pour élaborer nos propositions et nos actions.
Jean Sireyjol    
<https://www.taca.asso.fr>
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Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
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– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
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– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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